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Cours Economie de l’énergie

Chapitre I
Chargée du Cours: Mme TEMIMI Souha

Niveau d’études et spécialité: L3 APE

Cours Economie de l'Energie Mme TEMIMI-MAMI Souha 1


Introduction
Le secteur de l’Energie est hautement stratégique et se situe aujourd’hui au
cœur de nombreux débats dans les pays du monde. La sécurité de
l’approvisionnement, la régulation sectorielle, l’amélioration de l’efficacité
énergétique, les stratégies des acteurs de l’oligopole électro-gazier,
l’ouverture à la concurrence, les contraintes environnementales sont autant
de sujets discutés.
En 20 ans, peu d’industries ont connu une mutation comparable à celle que
connaissent les différents secteurs de l’énergie : pétrole, gaz naturel,
charbon, électricité, nucléaire, renouvelables… Les changements
technologiques, les rapports de force entre les pays, le comportement des
acteurs, les décisions politiques mettant le marché au cœur de toutes les
réformes, sont autant de déterminants qui ont bouleversé les fondamentaux
de ces activités.

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Chaque forme d’énergie a ses spécificités à la fois techniques, historiques,
économiques et politiques. Il importe donc d’analyser successivement le
pétrole, le gaz, l’électricité, le nucléaire, le charbon et les renouvelables.
Mais certaines questions sont communes à toutes ces énergies ; elles
relèvent tantôt de la macroéconomie, tantôt de la microéconomie, tantôt de
l’économie de l’environnement. Ces questions transversales seront donc
analysées en tant que telles.
Les problématiques énergétiques sont alors analysées sous différents angles
économiques:

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• Comment les prix de l’énergie se forment-ils sur les différents marchés
internationaux?
• Le marché et la concurrence sont-ils toujours possibles? et à quel type de
concurrence doit-on se référer?
• Comment tenir compte de deux dimensions spécifiques de l’énergie : un
bien stratégique en termes de sécurité des approvisionnements, mais aussi
un service public pour le consommateur final?
• Quel est le meilleur système de tarification pour ce service public? Quelle
activité relève du secteur « régulé » et quelle activité doit être laissée aux
forces du marché, notamment dans l’industrie électrique et gazière ?

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D’autre part, les activités énergétiques ont un impact sur l’environnement,
que ce soit au niveau de l’épuisement de certaines ressources ou à celui des
rejets de pollution et de déchets (rejets de CO2 en particulier).
• Comment la puissance publique doit-elle alors intervenir pour
«internaliser» ces externalités?
• Faut-il préférer des moyens coercitifs (normes), un système de taxation, ou
ne vaut-il pas mieux opter pour des marchés de droits à polluer?
• Doit-on subventionner les énergies renouvelables au motif qu’elles ne sont
pas « carbonées » ? Là encore, quel système faut-il privilégier ? Un système
de prix de rachat garantis, un système de quotas (certificats verts)?
Voilà un certain nombre de questions auxquelles les économistes s’efforcent
d’apporter des réponses.

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CHAPITRE 1 : LES FONDAMENTAUX
Nature du bien énergie
L’énergie dans son origine grecque signifie «force en action». Elle est définie
en physique comme la capacité d’un système à modifier un état, à produire
un travail entraînant un mouvement, un rayonnement électromagnétique
ou de la chaleur. Après sa propre force et celle des animaux, l’homme a
appris à exploiter les énergies contenues dans la nature. Puis, l’énergie
fournie par l’usage d’un carburant a permis un emploi croissant des
machines.
La consommation de l’énergie est un moyen pour satisfaire certains besoins
humains qui évoluent dans le temps en quantité et qualité. Ces besoins sont
liés à la force motrice, pour le transport, à la chaleur, à l’éclairage, à des
matières premières pour des processus industriels…

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Les sources d’énergies peuvent être classées selon différents critères dont :
- Renouvelables ou non renouvelables : ce qualitatif dépend de
l’«épuisabilité» de la ressource. Une énergie renouvelable est considérée
comme inépuisable (comme le soleil ou le vent) contrairement à une
énergie non renouvelable, épuisable, (comme le charbon ou le pétrole)
- Conventionnelles et non conventionnelles : cette différenciation est due
aux méthodes d’extraction avec des techniques adaptées
- Commerciales et non commerciales : ce critère dépend de l’objectif de
l’acheteur, consommation ou revente.

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Sources d’énergie:

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La Biomasse:
La biomasse énergie fait référence à la matière
organique qui peut être utilisée comme source
d’énergie. On parle de bioénergie.
En écologie, la biomasse est l’ensemble de la matière
organique d’origine végétale ou animale présente
dans un espace fini qui peuvent être utilisées
directement, après une méthanisation de la matière
organique ou de nouvelles transformations
chimiques.
La biomasse est une énergie qui peut être polluante
puisque comme le biocarburant et le bois elle donne,
quand on la brule, des gaz à effet de serre
La biomasse est une énergie renouvelable tant que sa
consommation ne dépasse pas l’accroissement
biologique.

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Encadré 1

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Dans le processus de consommation de l’énergie, on distingue aussi :
- L’énergie primaire correspond à la quantité d’énergie captée
directement par l’homme dans la nature. Elle comprend le pétrole, le
charbon, le gaz naturel, l’uranium, l’eau, le vent et le solaire.
- L’énergie secondaire est issue des transformations de l’énergie
primaire (électricité obtenue à partir de la combustion du charbon,
l’essence obtenue après raffinage de pétrole,..)
- L’énergie finale, l’énergie utile,…

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Schéma simplifié du système énergétique

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Chaque forme d’énergie présente des spécificités et les substitutions entre
ces formes d’énergie ne sont pas toujours possibles.
- Le pétrole est un produit liquide facile à transporter, qui bénéficie
d’usages captifs et peut satisfaire potentiellement tous les besoins (du
transport à la production d’électricité) ; les réserves sont
géographiquement concentrées mais plus de 50 % du pétrole produit
dans le monde donne lieu à commerce international.
- Le gaz naturel est une énergie très coûteuse à transporter; environ 24 %
de la production mondiale donne lieu à commerce international. Le
nombre d’importateurs potentiels est donc beaucoup plus limité qu’avec
le pétrole. C’est la moins polluante des énergies fossiles. Ses réserves
sont également concentrées, mais l’existence de réserves abondantes de
gaz non conventionnel change la donne.

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- Le charbon est un produit pondéreux, coûteux à transporter ;
environ 15 % de la production mondiale donne lieu à échanges
internationaux. Le marché mondial est segmenté en 2 sous-
ensembles (marché «Atlantique» et marché «Pacifique», mais des
connexions sont possibles si le coût du fret chute). Ses réserves sont
très abondantes et assez bien réparties géographiquement. C’est la
plus polluante des énergies fossiles.
- L’électricité est un produit qui ne se stocke pas et qui, de plus , est
très stratégique au niveau national. Les échanges internationaux
sont limités et représentent environ 1,3 % de la production
seulement. Une partie croissante de la production d’électricité est
intermittente (éolien et solaire).

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Le bilan énergétique mondial
On observe sur le tableau suivant, basé sur les chiffres de 2017, que le
pétrole demeure l'énergie dominante à l'échelle mondiale (31,7 % du
bilan primaire), devant le charbon (26,8 %) et le gaz naturel (22,2 %).
Ainsi, les énergies fossiles représentent encore 80,8 % de la
consommation mondiale d'énergie commercialisée.
Cette part a diminué depuis le choc pétrolier de 1973 (c'était 87 % à
l'époque), mais de façon relativement modeste en raison des inerties
qui caractérisent le secteur de l'énergie (On ne change pas du jour au
lendemain des équipements dont la durée de vie dépasse souvent 30
ou 40 ans (centrales, réseaux, habitations, etc…). C'est dire que les
énergies fossiles continueront à satisfaire une part élevée de la
demande d'énergie pour de nombreuses années encore.

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Consommation mondiale d’énergie primaire en 2017

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Encadré 2

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La demande d’énergie :
• Elle est déterminée, à un moment donné, par des besoins exprimés par différents
acteurs. La demande annuelle d’énergie/habitant diffère d’un pays à un autre
notamment en fonction de sa richesse, de la structure de son économie, de ses
ressources naturelles, de sa culture énergétique, de son climat et de l’efficacité
de son système. En moyenne au niveau mondial, un habitant consomme 1,9 tep
par an : 0,7 tep en Afrique, 3,2 dans l’Union européenne et 6,6 aux Etats –Unis.
• Au sein d’un pays, la demande d’énergie varie d’une industrie à une autre, d’un
secteur à un autre d’un individu à un autre.
• Elle présente aussi une forte saisonnalité en termes d’heures, jours, semaines,
mois, saisons. Ainsi la demande d’électricité au mois de février est évidement
différente de celle du mois d’Aout et le même jour elle est différente entre 4H00
du matin et 19h00.

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Encadré 3

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Consommation énergétique mondiale, en térawatts-heures (TWh), de 1965 à 2018 (pétrole,
charbon, gaz naturel, hydraulique, nucléaire, autres renouvelables)

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L’offre d’énergie :
• L’offre d’énergie est la quantité offerte par les producteurs qui dépend fortement
des coûts le long des chaînes de valeur. Ceux-ci varient selon les sources
d’énergies et les activités (exploration, production, transport, raffinage, stockage,
distribution et vente).

• Dans la structure des dépenses, les coûts fixes sont souvent très élevés dans les
filières énergétiques. Des économies d’échelle sont alors réalisables : le coût
moyen baisse à mesure que la quantité croît en raison de la présence de coûts
fixes élevés (qui peuvent être amortis). Ceux-ci s’expliquent par le montant des
investissements, les longues durées de vie et de construction des actifs, la
présence d’actifs spécifiques, les coûts externes,….

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Encadré 4
Rappel: Economies d’échelle
Il a des économies d’échelle quand le coût total moyen diminue
lorsque la production augmente.
À l’inverse, des déséconomies d’échelle sont possibles dès lors que le
coût moyen total s’accroit lorsque la production augmente

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La concentration spatiale des réserves énergétiques à
l’échelle mondiale
Pour estimer le rythme auquel les réserves fossiles s'épuisent, on utilise
communément le ratio R/P ( ou RRP) où R représente le montant estimé des
réserves prouvées et P le volume de la production annuelle.
On obtient ainsi une estimation du nombre d'années pendant lequel on
pourra exploiter le gisement au rythme de l'année considérée.
Bien évidemment, le numérateur comme le dénominateur évoluent dans le
temps et ce nombre d'années dépend des progrès technologiques comme
des conditions économiques (baisse ou augmentation des coûts et/ou du
prix de valorisation de cette ressource sur le marché).

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Ratios Réserves de combustibles fossiles sur Production (ou
Consommation) au niveau mondial

Quad: Unité de mesure d'énergie anglo-saxonne, définie comme valant 10 15 de BTU , soit environ
1,055×10 18 joules ou 1,055 exajoules.

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Les RRP peuvent être calculés pour chaque pays ou à l'échelle mondiale pour des
ressources spécifiques (Pétrole, gaz, charbon,..). En raison de l'incertitude des chiffres
sur les réserves, les estimations des RRP varient largement.

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Remarque: Le rapport R/P mondial du pétrole a peu fluctué durant ces 30 dernières années (courbe grise), en 2019 il était estimé à
environ 50 années.

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Le rapport R/P mondial du charbon était estimé en 2019 à environ 130 années (courbe grise).

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Encadré 5

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Aperçu historique et technique
Le charbon
C’est une roche sédimentaire dont le processus de carbonisation explique ses différentes
qualités : plus la teneur en eau est faible et en carbone élevée, plus le charbon possèdera
un pouvoir calorifique élevé. Il est utilisé depuis la préhistoire mais Il faut attendre
l’invention de la machine à vapeur par James Watt pour qu’il devienne une importante
source d’énergie avec un pouvoir calorifique très supérieur au bois et à la tourbe*. Il s’agit
de la source d’énergie la mieux répartie à la surface de la planète, bien que dans des
qualités très inégales.
Afin de minimiser les coûts de transport, les centrales thermiques à charbon sont souvent
implantées à proximité des sites d’extraction ou d’infrastructures ferroviaires ou
portuaires. La route maritime entre le port de Richards Bay en Afrique du Sud et le port de
Rotterdam aux Pays-Bas a longtemps dominé les flux commerciaux internationaux mais de
nouveaux itinéraires ont aussi émergé notamment entre l’Australie et l’Asie.
*Désigne une roche carbonée, formée de fibres végétaux agglomérés, en cours de décomposition. Contient 50% à 60% de carbone.

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• Au XXème siècle, la génération d’électricité a fourni un nouveau débouché au
charbon qui est massivement employé pour alimenter les chaudières des
centrales thermiques à flamme.
• Aujourd’hui, le charbon est le premier combustible pour la production
d’électricité et la seconde source d’énergie primaire la plus utilisée au monde,
derrière le pétrole. La demande est tirée par les pays asiatiques, aujourd’hui
principaux consommateurs, Chine et Inde en tête.
• Malgré son faible coût relatif et les ressources abondantes, de nombreuses
incertitudes demeurent quant à l’usage futur du charbon. La principale concerne
son niveau de pollution. Son avenir est tributaire des évolutions de la
réglementation et du prix du CO2. En effet, si la pollution devient trop onéreuse
dans certains pays mettant en œuvre des politiques environnementales
affirmées, les systèmes énergétiques pourraient se réorienter vers le gaz naturel,
plus cher mais moins polluant, pour répondre à leurs besoins en chaleur et en
électricité.

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Le pétrole
• Le pétrole est issu de la dégradation naturelle des sédiments présents dans le sol.
Sa composition peut varier fortement d’un gisement à un autre avec des
mélanges de nombreux composants : gaz, eau, sel, sable… Le raffinage permet de
transformer le pétrole brut en produits dérivés tels que l’essence, le gasoil, le
kérosène, les fuels lourds ou encore le bitume*.
• C’est avec le premier puit foré en 1859 par le colonel Drake aux Etats-Unis que le
pétrole est entré dans l’ère industrielle. L’expansion du secteur a ensuite
rapidement profité de la généralisation des moteurs à explosion, jusqu’à devenir
la principale source d’énergie mondiale.
• Le développement du secteur a été marqué par les monopoles et cartels.

*Mélange d’hydrocarbures utilisé comme revêtement des chaussées et des trottoirs

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• D’abord aux Etats-Unis, où la Standard Oil fondée en 1870 notamment par la
famille Rockefeller en a rapidement construit un empire. Présente sur toute la
chaîne de valeur, la Standard Oil a contrôlé plus de 90% du marché du pétrole
raffiné aux Etats-Unis en 1904. Elle sera plus tard, dissoute en 34 entreprises
distinctes en 1911 en application du Sherman Antitrust Act pour favoriser l’essor
de la concurrence.
• Après la Première Guerre Mondiale, avec la croissance de l’industrie pétrolière et
la mise en exploitation de nouveaux gisements, notamment en Amérique du Sud
puis au Moyen- Orient, le marché est alors dominé par sept compagnies
pétrolières internationales, qui depuis les accords d’Achnacarry ( en Ecosse) de
1928, forment le « Cartel des Sept sœurs » et se partagent les réserves
mondiales.
• En 1960, date de la création de l’Organisation de Pays Exportateurs de Pétrole
(OPEP) qui a mis fin au monopole concerté des multinationales et renversé leur
pouvoir.

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• La seconde moitié du XXème siècle est ensuite rythmée par les décisions
de l’OPEP: premier choc pétrolier en 1973 avec la réduction de la
production suite à la guerre de Kippour, second choc pétrolier en 1979
suite à la révolution iranienne et à la guerre Iran- Irak.
• Les années 1980 sont ensuite marquées par l’arrivée sur le marché des
gisements de la mer du Nord qui ont permis un contre-choc pétrolier
mais également par la décision de l’Arabie Saoudite en 1986 de ne plus
suivre les quotas de production afin de discipliner le cartel. Le contexte
de prix réduits des hydrocarbures ont contribué à la dégradation de la
situation financière de l’Union des républiques socialistes soviétiques
(URSS) et à son effondrement.
• Les années 1990 sont alors une période de crise pour le secteur, les prix
bas poussant les compagnies à se rapprocher dans une vague historique
de fusions (Exon- Mobil, Total- Fina-Elf…).
• Guerre arabo-israélienne qui a opposé la coalition menée par l’Egypte et la Syrie à Israël

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• Le XXIéme siècle ouvre une nouvelle ère sur le marché du pétrole avec deux
nouveaux faits saillants. D’une part la demande en provenant des pays
asiatiques, et en particulier de la Chine, qui a réorganisé les flux commerciaux.
D’autre part, la peur croissante d’une pénurie, basée sur la théorie du pic de
Hubbert, qui a alimenté les craintes d’une flambée des cours. (L’arrivée de
nouveaux producteurs sur le marché, notamment grâce aux pétroles de schistes
et aux forages offshore ultra-profonds a cependant remis en cause cette analyse).
• Notre époque est donc caractérisée par une incertitude croissante, illustrée par
une augmentation de la volatilité des prix et par la difficulté grandissante de
l’Arabie Saoudite à jouer le rôle de régulateur du marché à travers une OPEP
divisée et concurrencée. En effet, les pays non-OPEP, tels que la Russie, les Etats-
Unis, le Canada ou encore le Brésil ont joué un rôle croissant sur le marché
jusqu’en 2020 avant de voir leur influence reculer du fait de l’épuisement des
ressources russes et américaines.

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Encadré 6

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Le gaz naturel
• Le gaz naturel (ou méthane) se forme en sous-sol, sous l’action conjointe de la pression et de
la température qui dissocient les roches sédimentaires présentes. Le gaz a longtemps été
considéré comme un sous-produit dangereux des exploitations minière et pétrolière. Il était
d’ailleurs brulé dès sa sortie des puits (torchage)*.
• Extrêmement volatile et donc difficile et couteux à transporter, il a longtemps été cantonné à
l’éclairage public des villes à proximité des ressources. Le développement des pipelines et
l’invention du bec bunsen en 1855 lui ont ouvert de nouveaux débouchés notamment pour
les utilisations domestiques. Il faut attendre des grandes infrastructures aux Etats-Unis et en
Europe après la Seconde guerre Mondiale pour que le gaz naturel devienne une source
d’énergie majeure.

*Le torchage du gaz (« flaring » en anglais): Opération consistant à brûler à la torche le gaz excédentaire associé au pétrole et qui se dégage dans l'atmosphère. se pratique principalement faute
d'infrastructures de traitement et de transport (gazoduc ou unité de liquéfaction) qui permettraient sa commercialisation.

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• L’amélioration des techniques de transport a permis le développement des
réseaux denses de pipelines et la construction de tubes sous-marins. La
liquéfaction du gaz naturel a aussi rendu possible désormais son transport par
bateau et donc la création d’un marché mondial du gaz. Ces techniques exigent
néanmoins des investissements lourds, limitant la généralisation de l’utilisation
du gaz naturel.

• Acheminer du gaz naturel jusqu’au consommateur final, industriel et à fortiori


particulier, nécessite donc une perspective de long terme sur les marchés. En
effet, les industriels ne peuvent consentir les investissements nécessaires sans
un minimum de certitudes quant aux débouchés et donc aux flux financiers leur
permettant d’assurer leur rentabilité.

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Encadré 7

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• Les échanges internationaux de gaz naturel se font souvent de gré à gré entre
entreprises et gouvernements étant donnés les enjeux, (notamment pour la
sécurité d’approvisionnement) grâce à des contrats de long terme.

• Ces contrats de LT ne sont, cependant pas, sans risques puisque les importateurs
peuvent se retrouver dans une situation financièrement très délicate si la
demande en gaz naturel décroît et qu’en parallèle le prix du pétrole augmente,
car peuvent risquer de payer très cher pour du gaz qu’ils ne peuvent même pas
prélever, faute d’acheteurs ou de capacité de stockage (Certains importateurs
européens ont connu cette situation avec la crise économique (2008) avec des
pertes se chiffrant en millions d’euros par jour).

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Encadré 8

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L’électricité
• En dehors de la foudre qui a permis à Benjamin Franklin de l’identifier,
l’électricité n’est pas directement disponible. Elle résulte traditionnellement d’un
processus de production dans lequel des générateurs convertissent une énergie
mécanique en électricité. Une fois produite, elle doit encore être acheminée
jusqu’au consommateur final à travers des réseaux qui relient directement les
lieux de production et de consommation.
• Aujourd’hui, l’électricité est principalement générée dans des centrales
thermiques à flamme dans lesquelles du charbon, du gaz ou du fioul sont brulés
pour obtenir la chaleur nécessaire à la création de l’énergie mécanique qui
alimente des générateurs. Les progrès techniques permettent d’augmenter les
rendements de ces centrales avec des cycles combinés (deux alternateurs sur un
circuit chaleur et un circuit vapeur) ou de la cogénération (production d’électricité
et de vapeur pour les réseaux de chaleur).

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Le principal inconvénient de ce mode de génération reste l’émission de GES.
Néanmoins, une part importante de la production électrique n’émet pas
ces gaz:
• L’hydraulique, par exemple, permet de produire des volumes importants et
connaît des taux de pénétration importants dans des pays comme la Suède
(48%), la Suisse (58%), le Canada (60%), la Norvège (97%) et, dans une
moindre mesure, la France (11%) et l’Italie (15%) et se développe
fortement en Amérique du Sud et en Asie.
• L’énergie nucléaire utilisée dès les années 1950 pour un usage civil et
développée massivement aux Etats-Unis, en URSS, puis en France à partir
des années 1970, a longtemps été réservé à un nombre restreint de pays.

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• Malgré les catastrophes de Three Mile Island en 1979 et Tchernobyl en
1986, la forte hausse de la consommation d’électricité à travers le monde
n’a pas empêché certains pays à se doter de programmes ambitieux, au
premier rang desquels la Chine.

• La catastrophe de Fukushima en 2011, les investissements importants et


les interrogations montantes sur le stockage des déchets radioactifs
interrogent néanmoins sur l’avenir de la filière.

L’horizon de l’électricité prendra la forme des réacteurs de nouvelle


génération, encore plus sécurisés, et à très long terme des réacteurs à fusion
( ITER- International Thermonuclear Experimental Reactor).

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• En complément de ces technologies traditionnelles, les nouvelles énergies
renouvelables (ENR) se développent rapidement (5% de l’électricité mondiale ).
Très diverses, elles ont en commun d’exploiter une ressource non épuisable
(soleil, vent, marées, courants mais aussi chaleur terrestre) ou naturellement
renouvelable (biomasse).

• Certaines d’entre elles sont déployées depuis des décennies et font partie
intégrante du mix énergétique, comme les panneaux voltaïques ou les
éoliennes, tandis que d’autres sont encore marginales mais se développent,
comme la géothermie ou l’éolien offshore, ou sont encore très expérimentales
comme les centrales houlomotrices.

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• La plupart des énergies renouvelables partagent, cependant, certaines
caractéristiques. Elles sont pour la plupart intermittentes, c à d qu’elles ne
peuvent pas produire en permanence de l’électricité, du fait des contraintes
climatiques et des cycles jours/ nuits. Elles sont de plus aléatoires car il n’est pas
possible de prédire exactement leur production. Pour pouvoir répondre à tout
moment à la demande, des centrales thermiques doivent être disponibles en
complément des ENR pour pouvoir pallier les creux de production.

• Les énergies renouvelables ont bénéficié de très importantes subventions


publiques pour leur permettre de progresser technologiquement et de
s’industrialiser sur un marché où les coûts des centrales thermiques étaient
historiquement inférieurs. Le solaire photovoltaïque et l’éolien terrestre sont en
train, dans certaines conditions climatiques, d’atteindre la parité réseau, c à d
d’être compétitifs avec les autres centrales sur une base non subventionnée.

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