Vous êtes sur la page 1sur 44

Cercle Napoléon

semaine du 15 au 21 janvier
le tout premier livre pour beaucoup d'entre-nous...

au sommaire 
 

AVEZ-VOUS BIEN LU LE PRÉCÉDENT ENVOI ?


LA VIE DE L'ASSOCIATION 
NOS AMIS
ADHÉSION 2023
ACTIVITÉS FUTURES
 

CONFÉRENCE DU PRINCE JOACHIM MURAT


LÉGENDE DORÉE ET LÉGENDE NOIRE
DE MURAT, ROI DE NAPLES
 

DE NOS AMIS ITALIENS


MÉDAILLE DE L'ÉCOLE DES MINES DU MONT BLANC
 
NOS ÉPHÉMÉRIDES 
• 15 JANVIER 1812 :
LE GÉNÉRAL BRUYÈRE REÇOIT LE COMMANDEMENT DE LA
1ère DIVISION DE CAVALERIE LÉGÈRE DE LA GRANDE
ARMÉE
• 16 JANVIER 1809 :
VICTOIRE DE SOULT À LA COROGNE
• 17 JANVIER 1816 :
NAISSANCE À SAINTE-HÉLÈNE D’ARTHUR BERTRAND
• 18 JANVIER 1800 : 
PAIX DE MONTFAUCON, FIN DES GUERRES DE L’OUEST
• 19 JANVIER 1806 :
NAPOLÉON OFFRE LE ROYAUME DE NAPLES À JOSEPH
• 20 JANVIER 1772 :
NAISSANCE DE MARIE-ANGÉLIQUE DUCHEMIN,
PREMIÈRE FEMME CHEVALIER DE LA LÉGION D’HONNEUR
• 21 JANVIER 1766 :
NAISSANCE DU GÉNÉRAL LOUIS-PRIX VARÉ
 

vous avez raté les éphémérides de la semaine dernière ?


Cliquez plus bas
retrouvez la semaine du 8 au 14 janvier

 
 

  avez-vous bien lu le précédent envoi


?
 

• La question de la semaine dernière:


 

Quels sont les prénoms de baptême des sœurs de Bonaparte,


Élisa, Pauline, et Caroline ?
 

C'était, pour Elisa, Maria-Anna, pour Pauline, Paolina, et pour


Caroline, Maria-Annunziata.

Bravo à Pierrick Denis, Roland Santucci, Danielle Jérôme,


Alain Forget, Anne Manaud, Charlie Vertonghen, Brigitte
Andrieux, Catherine Brunel, Christian Janseghers, Renée et
Jacques Delpech, Annie Bugnot, Marie Mad, et Chantal Fabre.

• La question de cette semaine:


 

Napoléon est exilé à l'ile d'Elbe. Il s'entoure de fidèles


grognards qui auront la chance d’appartenir au “Bataillon
Napoléon”. Et ils ne sont que trois généraux, à partir alors en
exil auprès de Napoléon. 

Qui sont ces trois généraux ?

cliquez ici pour envoyer votre réponse

Vous organisez une manifestation napoléonienne ? Vous


voulez nous parler de votre association de reconstitution ? Ou
d'un lieu insolite, ou peu connu en relation avec
l'Empire ? Faites-nous en part, nous le
publierons par courriel (1200 envois) et aussi sur Facebook, où
nous avons 10370 abonnés.

Et merci de renvoyer vous-même ce courriel à tous vos amis


sensibles à l'épopée napoléonienne.
 

Pour que Vive l'Empereur !

 
 

la vie de l'association  
 

LE CERCLE NAPOLÉON EST AFFILIÉ À


L'INSTITUT NAPOLÉON
LE SOUVENIR FRANÇAIS
LA SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

LE CERCLE NAPOLÉON EST AMI AVEC


BONAPARTE À VALENCE
POUR LE PANACHE
L'ASSOCIATION BELGE NAPOLÉONENNE
LES AMIS DU BARON LARREY
MUSEO MEDAGLIERE DELL' EUROPA NAPOLEONICA
MUSEO DI MARENGO
LA SOCIÉTÉ  EUROPÉENNE D'HISTOIRE DE LA MÉDECINE
SOUS LE 1er EMPIRE  
LA SOCIÉTÉ NAPOLÉONIENNE
MUSEO GLAUCO LOMBARDI DE PARME

ADHÉREZ (2023) AU CERCLE NAPOLÉON

adhésion 2023 par internet au Cercle Napoléon

adhésion 2023 par formulaire papier à imprimer

en 5 mn, le film de nos activités 2021-2022

Voyez comment se terminent nos conférences

     

prochaines activités
du Cercle Napoléon
 
Le Cercle Napoléon inaugure avec Natalia Griffon de
Pleineville et nos amis du Souvenir Français un cycle de
conférences à Narbonne
Un repas sur réservation prolongera cette conférence
 

Si vous voulez y participer, réservez en renvoyant


et en indiquant "1870" 
un chèque de 30€ par convive,
libellé au nom du Cercle Napoléon
à Bertrand Leenhardt, 
7 rue Jeanne Galzi, 34670 Baillargues,
et confirmez votre envoi postal par un courriel 

confirmez votre participation au repas par mail au Cercle Napoléon

•  Vendredi 10 mars 2023 à Montpellier


Bonaparte et l'Expédition d'Égypte
Jean-Pierre Loubet

regardez la conférence sur Murat, Roi de Naples, par


le Prince Joachim Murat, sur notre chaine YouTube
en cliquant ici

accédez à toute notre chaine Youtube Cercle Napoléon

De nos Amis Italiens...


a

Merci à Alain Borghini

Une médaille du Museo Medagliere


dell'Europa Napoleonica
Ecole des Mines du Mont Blanc

Recto: NAPOLEON EMPEREUR - Tête laurée de Napoléon à


droite ; sous la coupe du cou DENON DIR/ANDRIEU F.
Verso: Anepigraphe. Le Mont Blanc est représenté sous la
forme d'un vieil homme barbu assis de manière prospective
dans les nuages ; des doigts de ses mains coulent les eaux de
deux rivières. En bas à gauche, à l'intérieur d'une grotte, des
mineurs au travail. Au-dessous de la ligne du sol, à droite
DENON D, à gauche BRENET F.
En exergue: ECOLE DES MINES DU MONT BLANC.
Sur la coupe: ARGENT DES MINES DE PESEY. AN XIII.
Bronze - Graveurs Andrieu/Brenet

L'Ecole des Mines a été créée par un décret du 19 mars


1783 pour reconnaître le réseau des centres de recherche
minière. En 1802, le siège de l'institution est déplacé de Paris à
Pesey près de Moûtiers en Savoie, où se trouve une mine de
galène-argent. Deux ans plus tard, l'école obtient la possibilité
d'exploiter une zone de 450 000 hectares comprenant la
Tarentaise et la Maurienne. Les activités de l'école étaient
contrôlées par le ministère de l'Intérieur.
En 1815, le siège de l'Ecole des mines est à nouveau transféré
à Paris, dans le bâtiment qui abrite aujourd'hui le musée de
minéralogie où est conservée la collection de l'Ecole, soit
environ 100 000 spécimens. La médaille a été frappée pour
célébrer le déménagement de l'école à Pesey avec l'argent
extrait dans cette ville. Le type du revers s'inspire de la statue
des Apennins dans le jardin de la Villa Demidoff à Pratolino
(Florence) que Giambologna a sculptée vers 1580.

Notre ami Alain Borghini, passionné par les médailles


commémoratives de l'époque de la Révolution, du Consulat et
de l'Empire, aimerait rencontrer d'autres personnes
partageant la même passion pour échanger des idées et
travailler ensemble sur des projets de recherche concernant
ces médailles.

Passionné par ces médailles ?


Partagez votre adresse de courriel à
contact@cercle-napoleon.fr

 
 

  Nos éphémérides  
 
15 JANVIER 1812 : LE GÉNÉRAL BRUYÈRE
REÇOIT LE COMMANDEMENT DE LA 1ère
DIVISION DE CAVALERIE LÉGÈRE DE LA
GRANDE ARMÉE

Jean-Pierre-Joseph Bruguière dit Bruyère ou Bruyères, est un


général français du Premier Empire, né à Sommières (Gard), le 22
juin 1772, et mort des suites de ses blessures le 5 juin 1813 à
Görlitz en Prusse. 

Ce serait bien trop long de brosser ici son prestigieux parcours


militaire. Disons rapidement qu’il s’engage comme simple
chasseur en 1794, qu’il est capitaine en 1795, chef d’escadron en
1800, membre de la Légion d’honneur en 1804, colonel en 1805,
général de brigade en 1806, officier de la Légion d’honneur en
1807, baron de l’Empire en 1808, commandant de la Légion
d’honneur et général de division en 1809, et comte de l'Empire en
1811.

Le 15 janvier 1812 à Hambourg, le général Bruyère reçoit le


commandement de la 1e division de cavalerie légère de la Grande
Armée. 

Lors de la campagne de Russie, le général Bruyère est appelé à


la réserve de cavalerie de la Grande Armée aux ordres du roi de
Naples, et compte au 1er corps de cavalerie, général Nansouty, qui
se compose lui-même de la division de cavalerie légère du général
Bruyère et des divisions de cuirassiers Saint-Germain et Valence.
Laissant Virginie, sa jeune femme, nièce du Maréchal Berthier, et
sa petite fille à Hambourg, le général se met en route et arrive, le
30, à Stralsund.

Sa division comprend trois brigades: 


- la 1ère, général Jacquinot, 7e hussards, et 9e chevau-légers
lanciers; 
- la 2e, général Pire, 8e hussards, et 16e chasseurs;
- la 3e, général Nieuwiewski, 6e lanciers polonais et 10e hussards
polonais. 
Début avril, la division passe la Vistule et forme l'avant-garde
du corps de cavalerie ou réserve de cavalerie, commandé par le
roi de Naples. Ma division, dit Bruyère dans une lettre à sa femme,
est superbe, et doit faire de la bonne besogne, je compte qu'elle
fera parler d'elle. Mes polonais écrit-il encore, sont des diables; dès
qu'ils aperçoivent les russes, ils écument de colère !

Le général écrit le 15 juin: Le canon ronflera bientôt. En effet,


le 28, sa division qui était d'avant-garde depuis le passage du
Niémen et éclairait l'armée, se trouve en avant de Vilna, en
présence d'escadrons russes appuyés par de l'artillerie et de
l'infanterie; après une assez vive canonnade, le général Bruyère
déploie ses escadrons et attaque l'ennemi qui est repoussé et se
replie sur la ville qu'il traverse, suivi de près par la division
Bruyère. Les habitants se portant en foule à la rencontre des
troupes françaises, le roi de Naples donne l'ordre au général
Bruyère d'aller en ville chercher les magistrats pour les amener à
l'Empereur. 

Comme aucun soldat ne doit pénétrer dans la ville, afin de ne


pas l'exposer au pillage, Bruyère y entre seul avec son chef
d’état-major et l'un de ses aides de camp. Accueilli par les vivats
des habitants qui lui jettent des fleurs, il est occupé à interroger un
ancien général polonais, lorsqu'il aperçoit une vingtaine de
cavaliers qu'il prend pour des lanciers polonais entrés pour piller. Il
se lance au galop sur eux pour les faire sortir de la ville, et
s'aperçoit alors que ce sont des cosaques qui, heureusement pour
lui, prennent peur et se sauvent. On fait alors entrer dans la ville
quelques troupes, qui y ramassent un grand nombre de traînards
russes.

La division Bruyère se lance alors à la poursuite de l'arrière-


garde de l'ennemi, qui se retire par la grande route de Swentsiany;
une escarmouche s'engage près du faubourg d'Astrokol; quelques
hussards du 8e régiment, ayant pénétré imprudemment dans un
bois, sont sabrés par la garde russe après une défense désespérée;
l'officier qui les commandait, Ségur, frère de l'écrivain, y est tué.
La division continue à poursuivre l'ennemi et lui enlève des masses
de prisonniers et de bagages.

Le général Nansouty est alors chargé avec les divisions Bruyère


et Saint-Germain de poursuivre et de tâcher d'isoler le corps de
Doctorow. La division Bruyère, forte de sept régiments forme,
comme toujours, l’avant-garde de l'armée; elle est soutenue en
arrière par le 8e d'infanterie et la division de cuirassiers du général
Saint-Germain. Le 8e régiment de hussards, de la brigade Pire, est
flanqué du 16e chasseurs de la même brigade et du 7e hussards de
la brigade Jacquinot. Elle marche à travers champs, s'avance en
colonne sur une large route bordée d'un double rang de bouleaux.

Le 8e hussards est près d'atteindre le sommet d'une colline sur


laquelle on aperçoit une faible partie d’un corps composé de trois
régiments de cavalerie de la garde russe et six pièces de canon. Il
se croit toujours flanqué par les deux régiments, marchant à travers
champs à droite et à gauche de la route et que les bouleaux lui
cachent. Mais ceux-ci se sont arrêtés et le 8e hussards est très en
avant; il hésite à attaquer, malgré l'ordre qu'il en a reçu, croyant
avoir affaire à des troupes amies; mais un officier envoyé en
reconnaissance par le colonel est tué par les russes, et l'artillerie
ennemie ouvre son feu. 

Le 8e hussards charge alors et enfonce le premier régiment


russe qu'il rencontre, il se rabat ensuite sur le régiment de droite,
stupéfait de tant d'audace, et le bouscule; vigoureusement soutenu
par le 16e chasseurs et le 7e hussards accourus au feu, il charge
encore et disperse le troisième de ces régiments qui bat
précipitamment en retraite. Les russes sont poursuivis par les trois
régiments français; les morts et les dépouilles qu'ils laissent sur le
champ de bataille attestent la précipitation de leur fuite et
l'impétuosité avec laquelle les trois régiments, et principalement le
8e hussards, les ont chargés.

Le reste de la division, accourue en toute hâte, est poussé par


Murat dans les bois d'Ostrowno; mais elle trouve là une
résistance vigoureuse. Le roi de Naples la fait alors appuyer par le
8e d'infanterie et la division Saint-Germain formée par brigades
déployées.

Une violente canonnade s'engage entre les deux parties, à la


faveur de laquelle le régiment russe des dragons d'Ingrie, soutenu
par d'autres troupes, essaie de tourner la droite de la division
Bruyère; mais le 6e lanciers polonais, le 10e hussards polonais et le
1er uhlans prussiens le préviennent, le culbutent et le dispersent.
Ces trois régiments, chargeant successivement, repoussent toutes
les attaques qui se prononcent de ce côté. 

A gauche, le 9e chevau-légers lanciers, soutenu par un


régiment de cuirassiers, charge et renverse un bataillon
d'infanterie russe, qui faisait une démonstration sur l'aile gauche de
la division. L'arrivée de la division d'infanterie du général Delzons
permet d'accentuer encore l’offensive, la cavalerie russe est alors
refoulée dans les bois, et l'infanterie rompue à coups de sabre: 8
pièces de canon et 600 prisonniers restent aux mains de la vaillante
division de cavalerie légère. 

Presque tous les officiers qui entourent le général Bruyère sont


blessés dans cette affaire, son chef d'état-major, l'adjudant
commandant Tavernier, a reçu une balle à la tête et l'autre dans son
chapeau. 

L'Empereur témoigne en personne au général Bruyère sa


satisfaction pour sa conduite et celle de sa division dans cette
journée. Le lendemain, les russes résistant encore, un effort de
toute la cavalerie de Nansouty les force à se retirer...
16 JANVIER 1809 : VICTOIRE DE SOULT À LA
COROGNE

Victoire de l’armée française sous le commandement de Jean-


de-Dieu Soult, face aux forces britanniques sous les ordres de Sir
John Moore; ce dernier sera tué lors des combats.
 

• Les mouvements britanniques


À la suite de la Convention de Cintra, le corps expéditionnaire
britannique est laissé sous les ordres de Sir John Moore. Durant
l'automne 1808, venant du Portugal, il pénètre en Espagne afin de
soutenir les combattants locaux et d'affronter les Français quelque
part le long du cours de l’Ebre. Forte de 20.000 combattants, son
armée entre dans Salamanque le 13 novembre 1808.

Mais les Anglais doivent affronter un très rude hiver. Les


multiples embuscades, les escarmouches des Français, et l’alcool
font des ravages dans leurs rangs. Cela coutera la vie à 6000
d’entre-eux.

Moore apprend l'imminence d'une offensive française contre le


Portugal. Il décide de joindre ses forces aux Espagnols du général
marquis de La Romana. Devinant ses intentions, Napoléon déjoue
le plan de Moore en prenant l'offensive dans la Sierra Guadarrama
et en menaçant les arrières britanniques dans le secteur de
Sahagun.

Moore craint alors d'être coupé de ses arrières. Poursuivi sans


relâche par Soult, qui couvrira 315 kilomètres en quatorze jours, ce
qui lui vaudra par les Anglais le surnom de "Duke of Damnation",
il décide de replier son armée à l'extrême nord-ouest de la
péninsule ibérique, en espérant ainsi attirer l'armée française loin
du Portugal. Moore espère ainsi permettre au petit contingent
britannique stationné dans ce pays de recevoir des renforts, et aux
armées espagnoles de se reconstituer.

Réalisant le danger, Moore fait route, le 8 janvier 1809, vers le


port de La Corogne, dans l'espoir de se placer sous la protection
d'une flotte britannique. Pour retarder la poursuite française menée
par Soult, il fait détruire le pont d'El Burgo.  Attendant leurs
navires, les Britanniques (16.000 hommes et 9 canons) s'établissent
sur trois lignes sur les hauteurs couvertes de rochers et de
végétation de Monte Mero, et y attendent l'assaut des Français.
 

• Une anecdote 

Citons cette anecdote rapportée par E. Blaze, officier de la


Grande Armée, dans “la vie militaire sous le premier empire”:

Lorsque l'armée anglaise du général Moore faisait sa retraite


sur La Corogne, notre avant-garde, qui la poursuivait, fut très
étonnée de rencontrer un village palissadé. Le drapeau tricolore
flottait sur le clocher, les sentinelles portaient l'uniforme français.
Des officiers s'approchèrent, et bientôt on leur dit que, depuis trois
mois, deux cents maraudeurs habitaient ce village. Coupés dans
leur retraite, ils s'étaient établis dans ce poste et l'avaient fortifié.
Souvent attaqués, toujours ils avaient repoussé l'ennemi. 

Leur général en chef était un caporal; souverain de cette colonie,


on obéissait à ses ordres comme à ceux de l'Empereur. Ce caporal,
avec sa vieille expérience routinière, avait fortifié ce village aussi
bien qu'un officier du génie, et, chose remarquable, il avait su
parfaitement se concilier l'amitié des habitants. A son départ il
reçut de l'alcade les plus honorables certificats; nous avons connu
bien des généraux qui ne pourraient pas en montrer de pareils. 
 

• Soult arrive sur La Corogne

le 15 janvier 1809, Soult, avec 13.150 fantassins, 3.000 cavaliers


et 30 canons, arrive sur La Corogne. Dans le même temps, de
très nombreux navires britanniques pénètrent dans la rade.
Hésitant à attaquer avant d'avoir été renforcé, Soult s'installe
sur le Penasquedo, en arrière du village d’Elvina. Il envisage tout
d’abord d'attaquer la droite anglaise afin de la couper de La
Corogne mais se ravise rapidement, entendant davantage mener
une "reconnaissance offensive" plutôt qu'une bataille de grande
ampleur.

Néanmoins la bataille est livrée. Vers 14h, les Français avancent


vers Alvina. Une lutte intense, faite de successions incessantes
d'attaques et de contre-attaques, à la baïonette, au corps à corps, se
déroule dans les rues de ce village. Un régiment français, durement
pris à partie, défend pied à pied chaque maison et même l'église
avant d'être contraint à se replier, chassé par une violente contre-
attaque du 42e Highlanders. Un petit détachement, encerclé par les
britanniques, est contraint de se rendre. Durant ces combats, le
général en chef britannique, Sir John Moore, frappé à l'épaule
gauche par un boulet de canon, et plusieurs généraux, lord
Crawfort, David Baird, et Stanliope sont tués.

Sur la droite de la ligne de front, en fin d'après-midi, les


Français prennent le village de Pietralonga. De durs combats s’y
déroulent jusqu'au soir, ne cessant que vers 18h. Les anglais
profitent alors de l’obscurité  pour abandonner le champ de bataille
et commencer à rembarquer sur leurs navires.

Au matin du 16 janvier, trouvant le champ de bataille


déserté, Soult ordonne à son artillerie d'ouvrir le feu sur la ville de
La Corogne, envahie de colonnes de flammes et de fumées, dues
aux explosions des poudrières. Ce n’est que dans l’après-midi qu’il
ordonne le tir sur les navires britanniques qui ne tardent pas à
quitter la rade. La petite garnison espagnole de la ville de La
Corogne, sous les ordres du général Alced, fait sa reddition aux
Français peu après…

Le résultat de cette bataille est mitigé. Les Français ont bien


défait les Anglais et pris La Corogne, récupéré 20 000 mousquets,
44 pièces de canon, 150 caissons, des bagages, un trésor, cinq
cents chevaux de l’armée anglaise et ont fait environ 6.000
prisonniers mais les pertes humaines s'avèrent sévères pour les
deux camps et les Britanniques ont réussi à rembarquer sans mal la
majeure partie de leur corps expéditionnaire...
17 JANVIER 1816 : NAISSANCE À SAINTE-
HÉLÈNE D’ARTHUR BERTRAND

Le 20 octobre 1816, Bertrand, son épouse et ses trois enfants,


Napoléon, Hortense et Henri, emménagent juste en face de
Longwood House, dans une résidence qu’ils ont fait construire.

Et le 17 janvier 1817, Fanny y donne naissance à un quatrième


enfant, Arthur. Elle présente son bébé à Napoléon. C’est, dit-elle,
“le premier Français à entrer à Longwood sans la permission du
gouverneur”. 

Cet enfant sera très aimé de Napoléon. Plus tard, Arthur, qui fera
le voyage avec La Belle Poule pour ramener en France les cendres
de l’Empereur, écrira ses souvenirs de Sainte-Hélène. Il avoue en
avoir conservé très peu, mais certains lui sont restés parfaitement
gravés. 
 

• Lisons tout d’abord Gourgaud

Vendredi, 17 janvier. — À 3 heures du matin, Mme Bertrand


ressent des douleurs, on vient réveiller Poppleton et O'Méara, mais
il faut deux heures avant qu'on puisse envoyer en ville chercher
l'accoucheur Lewinston. À 6 heures 1/2, ils arrivent. Mme de
Montholon est déjà installée chez Mme Bertrand, qui est couchée,
mais parle comme à l'ordinaire.

À 1 heure 1/2, l'Empereur reçoit Balcombe, tandis qu'Hudson


Lowe va parler à O'Méara. À 2 heures 1/2, Mme Bertrand
accouche d'un garçon: cela se passe trop rapidement, elle a une
perte considérable, se trouve mal plusieurs fois, et est même en
danger un moment. Je vois le petit enfant, qui est gentil et pèse une
douzaine de livres…
 

• Lisons maintenant les souvenirs d’Arthur


Bertrand

Le jardin qui occupait les loisirs de l'Empereur, et où il venait


promener ses tristes rêveries, était souvent ravagé par les boeufs
de la Compagnie, qui s'échappaient, et venaient manger ou ses
plantes où ses fleurs. Il s'en était plaint, mais inutilement. Je jouais
un matin près de lui, lorsqu'il aperçut un de ces boeufs au milieu
du jardin. Il me dit d'aller demander son fusil; j'y courus, on
rapporta, et le boeuf roula sur le gazon. La chute de cet énorme
animal me fit frémir; je me serrai contre les genoux de l'Empereur,
en le regardant, tout stupéfait que j'étais.

Napoléon me parut un homme d'une force prodigieuse; de son


côté il fut frappé de l’étonnement extrême, et de l'effet qu'avait
produit sur un enfant la mort du gros boeuf; ma mère m'a dit qu'il
lui en avait parlé plusieurs fois. A la suite de cet incident qui n'est
jamais sorti de ma mémoire, les boeufs furent mieux gardés; la
leçon fut courte, mais elle eut son effet.

Un habitant de Jamestown avait amené à Longwood un cheval


arrivé de l'île de Java, cheval très petit et fort joli. Il en demandait
cinquante napoléons, ce dont je ne m'occupai pas; mais le cheval
était à mon goût, et j'allai dire à l'Empereur que je voulais un
cheval. Il sut bientôt à quelle occasion je lui faisais cette demande,
et me dit que le lendemain, à midi, je serais satisfait.

Au coup de canon, le jour suivant, je courus chez l'Empereur;


il dormait, M. Marchand ne voulait pas me laisser entrer, mais
craignant que mes cris ne l'éveillassent, il me fit asseoir sur un
tabouret, au pied de son lit. Napoléon, à son réveil, fut étonné de
me voir. Je lui dis que le coup de canon était tiré, et que j'attendais
mon cheval. L'Empereur appela M. Marchand, le chargea de
prendre un rouleau dans sa cassette, et de payer le petit Java.
Depuis lors, chaque jour, je le montais; un Chinois le conduisait
par la bride, et Betzi me soutenait sur mon dada. Pour tous
Napoléon était un grand homme, pour moi il n'était que bon; c'était
bien assez, et je l’aimais.
Tout fier, que j'étais de mon cheval, des éperons me parurent
nécessaires pour compléter mon costume d’écuyer. Je retournai
donc vers l'Empereur, et lui demandai des éperons d'or. Demande-
les moi en français, me dit l'Empereur, et je te les donnerai. À
plusieurs reprises je réitérai ma demande, la réponse fut la même,
et je n’eus point d'éperons. Je ne parlais alors que la langue
anglaise.

Pour des enfants c'est chose délicieuse que des bonbons, et le


jour de l'An est le plus beau jour de l’année. Pour nous aussi,
même à Sainte-Hélène, c'était un jour impatiemment attendu. M.
Pierron, maître d'hôtel de l'Empereur, et qui avait été
précédemment son chef d'office, excellait dans toutes les parties de
son art, et faisait des boîtes charmantes, dont l'intérieur, divisé en
compartiments, était empli de toutes sortes de bonbons exquis, au
café, au caramel, aux oranges. L'Empereur avait plaisir à nous les
envoyer, et nous, bien plus encore à les manger.

Un matin il [Napoléon] appelle ma soeur, fait venir le docteur


Antommarchi, et lui dit de percer de suite les oreilles d’Hortense.
Le docteur s'excuse; il n'a pas d'instrument convenable; l'aiguille
de sa trousse est trop petite. Alors l'Empereur fait apporter les
lardoirs de la cuisine, et dit au docteur d'en choisir un; puis il met
Hortense sur ses genoux, et lui pince fortement les oreilles, afin
qu'elle ne sente pas la piqûre. Elle ne put cependant s'empêcher de
pleurer. Aussitôt je me prends à crier, et ne voulant pas la voir
souffrir, je me bouche les yeux avec le bras de la façon la plus
comique, à ce que prétend ma soeur. L'Empereur attache lui-même
des boucles d'oreilles en corail, conduit Hortense à sa mère, et
quelques jours après lui en donne une autre paire. On pense bien
que ma soeur les conserve l'une et l’autre.
L'Empereur, dans les derniers temps de sa vie, ne pouvait
sortir de son appartement si rétréci; cependant l'exercice lui était
nécessaire. Il imagina de faire établir, dans un salon, une bascule
supportée au centre par un pivot, élevé de trois ou quatre pieds au-
dessus du plancher; il se plaçait à une extrémité du levier, et un de
ses officiers à l’autre. Il se donnait ainsi quelque mouvement.
Souvent il faisait placer ma soeur et deux de mes frères ou moi à
l'autre extrémité de la bascule, et s'amusait à nous donner de fortes
secousses qui parfois nous jetaient à bas. C'était en même temps de
l'exercice, et une petite distraction à ses peines…
18 JANVIER 1800 :  PAIX DE MONTFAUCON,
FIN DES GUERRES DE L’OUEST

La guerre de L’ouest, guerre de Vendée au sud de la Loire et


Chouannerie au nord, est une guerre civile qui oppose pendant la
Révolution française, les républicains, “les bleus” aux royalistes
“les blancs”. Commençant dès 1793, elle ne cédera qu’en début
1800, avec le traité de Montfaucon.
 

• Retrouvons ce que, de Sainte-Hélène, sur dictée


de l’Empereur,  en a écrit Gourgaud

Dans la situation où se trouvaient les esprits, on avait besoin de


rallier, de réunir les différents partis qui avaient divisé la nation,
afin de pouvoir l'opposer tout entière à ses ennemis extérieurs. 

Le serment de haine à la royauté fut supprimé comme inutile et


contraire à la majesté de la république, qui, reconnue partout,
n'avait pas besoin de pareils moyens. Il fut également décidé qu'on
ne célébrerait plus le 21 janvier. Cet anniversaire ne pouvait être
considéré que comme un jour de calamité nationale. 

Napoléon s'en était déjà expliqué au sujet du 10 août. On


célèbre une victoire, disait-il; mais on pleure sur les victimes
même ennemies. La fête du 21 janvier est immorale, continuait-il,
sans juger si la mort de Louis XVI fut juste ou injuste, politique ou
impolitique, utile ou inutile; et même dans le cas où elle serait
jugée juste, politique et utile, ce n'en serait pas moins un malheur.
En pareille circonstance, l'oubli est ce qu'il y a de mieux.

Les emplois furent donnés à des hommes de tous les partis et


de toutes les opinions modérées. L'effet fut tel, qu'en peu de jours
il se fit un changement général dans l'esprit de la nation. Celui qui,
hier, prêtait l'oreille aux propositions de l'étranger et aux
commissaires des Bourbons, parce qu'il craignait par-dessus tout
les principes de la société du Manège et le retour de la terreur,
prenant aujourd'hui confiance dans le gouvernement vraiment
national, fort et généreux, qui venait de s'établir, rompait ses
engagements, et se replaçait dans le parti de la nation et de la
révolution. La faction de l'étranger en fut un moment étonnée;
bientôt elle se consola, et voulut donner le change à l'opinion, en
cherchant à persuader que Napoléon travaillait pour les Bourbons. 

Un des principaux agents du corps diplomatique demanda et


obtint une audience de Napoléon. Il lui avoua qu'il connaissait le
comité des agents des Bourbons, à Paris; que, désespérant du salut
de la patrie, il avait pris des engagements avec eux, parce qu'il
préférait tout au règne de la terreur: mais, le 18 brumaire, venant
de recréer un gouvernement national, non-seulement il renonçait à
ses relations, mais venait lui faire connaître ce qu'il savait, à
condition toutefois que son honneur ne serait pas compromis, et
que ces individus pourraient s'éloigner en sûreté. 

Il présenta même à Napoléon deux des agents, Hyde-de-


Neuville et Dandigné. Napoléon les reçut à dix heures du soir
dans un des petits appartements du Luxembourg. Il y a peu de
jours, lui dirent-ils, nous étions assurés du triomphe, aujourd'hui
tout a changé. Mais, général, seriez-vous assez imprudent pour
vous fier à de pareils évènements ! Vous êtes en position de
rétablir le trône, de le rendre à son maître légitime; nous agissons
de concert avec les chefs de la Vendée, nous pouvons les faire tous
venir ici. Dites-nous ce que vous voulez faire; comment vous
voulez marcher; et si vos intentions s'accordent avec les nôtres,
nous serons tous à votre disposition. 

Hyde-de-Neuville parut un jeune homme spirituel, ardent sans


être passionné. Dandigné parut un furibond. Napoléon leur
répondit: "Qu'il ne fallait pas songer à rétablir le trône des
Bourbons en France, qu'ils n'y pourraient arriver qu'en marchant
sur cinq cent mille cadavres; que son intention était d'oublier le
passé, et de recevoir les soumissions de tous ceux qui voudraient
marcher dans le sens de la nation; qu'il traiterait volontiers avec
Châtillon, Bernier, Bourmont, Suzannet, d'Autichamp, etc.: mais à
condition que ces chefs seraient désormais fidèles au
gouvernement national, et cesseraient toute intelligence avec les
Bourbons et l'étranger." 

Cette conférence dura une demi-heure, et l'on se convainquit de


part et d'autre, qu'il n'y avait pas moyen de s'entendre sur une
pareille base. 

Les nouveaux principes adoptés par les consuls, et les


nouveaux fonctionnaires firent disparaître les troubles de
Toulouse, les mécontents du midi, et l'insurrection de la Belgique.
La réputation de Napoléon était chère aux Belges, et influa
heureusement sur les affaires publiques dans ces départements, que
la persécution des prêtres avait mis en feu l'année précédente. 

Cependant la Vendée et la chouannerie troublaient dix-huit


départements de la république. Les affaires allaient si mal, que
Châtillon, chef des Vendéens, s'était emparé de Nantes; il est vrai
qu'il n'avait pu s'y maintenir vingt-quatre heures. Mais les chouans
exerçaient leurs ravages jusqu'aux portes de la capitale. Les chefs
répondaient aux proclamations du gouvernement par d'autres
proclamations, où ils disaient qu'ils se battaient pour le
rétablissement du trône et de l'autel, et qu'ils ne voyaient dans le
directoire ou les consuls que des usurpateurs. 

Un grand nombre de généraux et d'officiers de l'armée


trahissaient la république, et s'entendaient avec les chefs des
chouans. Le peu de confiance que leur avait inspiré le directoire,
l'ancien désordre qui régnait dans toutes les parties de
l'administration, avaient porté ces officiers à oublier leur honneur
et leur devoir, pour se ménager un parti qu'ils croyaient au moment
de triompher. Plusieurs furent assez éhontés pour en venir faire la
confidence à Napoléon, en lui déclarant avoir obéi aux
circonstances, et lui offrant de racheter ce moment d'incertitude par
des services d'autant plus importants, qu'ils étaient dans la
confidence des chouans et des Vendéens.

Des négociations furent ouvertes avec des chefs de la Vendée,


en même temps que des forces considérables furent dirigées contre
eux. Tout annonçait la destruction prochaine de leurs bandes; mais
les causes morales agissaient davantage. La renommée de
Napoléon qui était grande dans la Vendée, fit craindre aux chefs
que l'opinion du pays ne les abandonnât. 

Le 17 janvier, Châtillon, Suzannet, d'Autichamp, l'abbé


Bernier, chefs de l'insurrection de la rive gauche de la Loire, se
soumirent.  Le général [de division] Hédouville négocia le traité
qui fut signé, le 18 janvier, à Montfaucon. Cette pacification
n'avait rien de commun avec celles qui avaient précédé: c'étaient
des Français qui rentraient dans le sein de la nation, et se
soumettaient avec confiance au gouvernement. Toutes les mesures
administratives, financières, ecclésiastiques, consolidèrent de jour
en jour davantage la tranquillité de ces départements. 

Ces chefs vendéens furent reçus plusieurs fois à la Malmaison.


La paix une fois faite, Napoléon n'eut qu'à se louer de leur
conduite. La guerre de l'Ouest se trouvait ainsi terminée; plusieurs
bons régiments devinrent disponibles…
19 JANVIER 1806 : NAPOLÉON OFFRE LE
ROYAUME DE NAPLES À JOSEPH
 

• Lisons tout d’abord la lettre de l’Empereur au


prince Joseph, de Stuttgart, 19 janvier 1806

"Mon intention est que, dans les premiers jours de février,


vous entriez dans le royaume de Naples, et que je sois instruit,
dans le courant de février, que mes aigles flottent sur cette capitale.
Vous ne ferez aucune suspension d'armes ni capitulation. Mon
intention est que les Bourbons aient cessé de régner à Naples; et je
veux sur ce trône asseoir un prince de ma Maison, vous d'abord, si
cela vous convient; un autre, si cela ne vous convient point.

Je vous réitère de ne point diviser vos forces; que toute votre


armée passe l'Apennin, et que vos trois corps d'armée soient dirigés
droit sur Naples, et disposés de manière à se réunir en un jour sur
un même champ de bataille.

Laissez un général, des dépôts, des approvisionnements, et


quelques canonniers à Ancône, pour défendre la place. Naples
pris, les extrémités tomberont d'elles-mêmes; tout ce qui sera dans
les Abruzzes sera pris à revers, et vous enverrez une division à
Tarente et une du côté de la Sicile, pour achever la conquête du
royaume.

Mon intention est de laisser sous vos ordres, dans le royaume


de Naples, pendant l'année, jusqu'à ce que j'aie fait de nouvelles
dispositions, quatorze régiments d'infanterie française, complétés
au grand complet de guerre, et douze de cavalerie française, aussi
au grand complet.

Le pays doit vous fournir les vivres, l'habillement, les remontes


et tout ce qui est nécessaire, de manière qu'il ne m'en coûte pas
un sou. Mes troupes du royaume d'Italie n'y resteront qu'au temps
que vous le jugerez nécessaire; après quoi, elles retourneront chez
elles. 

Vous lèverez une légion napolitaine, où vous ne laisserez entrer


que des officiers et soldats napolitains et gens du pays qui
voudront s'attacher à ma cause."
 

• le 27 décembre 1805, Joseph Bonaparte, est


nommé, par son frère, général de division et
commandant en chef de l'armée de Naples. 

Cette armée de 35.000 hommes, avec des chefs prestigieux tels


que Gouvion-Saint-Cyr et Masséna va attaquer le Royaume de
Naples et son roi, Ferdinand IV, qui fuit en Sicile. Capoue tombe
le 7 février 1806, Naples est ville ouverte. Le 14, les Français y
sont, et le 15, Joseph y fait une entrée solennelle. Gouverneur
général du royaume, il intègre dans un ministère provisoire de
nombreux napolitains, dont le duc de Gallo, ancien vice-roi de
Sicile, aux Affaires Étrangères. 

Le 30 mars 1806, par décret impérial, Joseph devient roi de


Naples et de Sicile. Il se veut “roi réformateur et soucieux du bien-
être de ses sujets”, il réorganise l’administration, réforme la
fiscalité, crée à l’image de la France une cour des comptes, un
Conseil d’État, rédige un code fortement inspiré du Code Civil, et
abolit la féodalité. Il fonde aussi des orphelinats et des hôpitaux,
encourage l’école primaire et crée pour les filles des maisons
d’éducation.
 

• Lisons le général Dumas, ministre de la guerre

“Le roi Joseph, que des observateurs inattentifs et des


écrivains malveillants se sont plu à représenter comme un prince
uniquement occupé de ses plaisirs, était l'âme de nos travaux; il
s'occupait avec diligence de tous les détails, discutait dans son
Conseil d'État sur les diverses matières avec beaucoup de lumières
et de précision, et mettait dans l'exécution des mesures arrêtées
beaucoup de suite et de fermeté”.

Le 10 mai 1808, Joseph reçoit une lettre de son frère. Il est


maintenant roi d’Espagne. Et, le 1er août 1808, c’est Joachim
Murat qui devient le nouveau roi de Naples...
20 JANVIER 1772 : NAISSANCE DE MARIE-
ANGÉLIQUE DUCHEMIN, PREMIÈRE FEMME
CHEVALIER DE LA LÉGION D’HONNEUR

C’est le 20 janvier 1772, à Dinan, que naît Marie-Angélique


Josèphe Duchemin. Elle est l’ainée de cinq enfants. Son père,
Guillaume, ancien militaire, lui dit un jour: “Angélique, c’est
dommage que tu ne sois pas un garçon, tu ferais un bon soldat”. 

Angélique, le 9 juillet 1789, épouse le caporal André Brulon.


Elle a 17 ans, lui, 27. Elle le suit avec son régiment en Corse.
Mais, le 30 décembre 1791, André meurt l’hôpital d’Ajaccio
(probablement des suites de blessure). Angélique est désespérée, à
tel point que certains craignent même pour sa santé mentale.

Elle écrira plus tard: “au grand étonnement de tout le monde


j’endossai l’uniforme. Tous les chefs, et entre autre le Gal
Casabianca, me jugèrent comme une jeune femme qui perdoit la
raison et par pitié on me laissa faire. J’avais un frère qui a 18 ans
était instructeur je l’occupois six heures par jour à me montrer
l’exercice; je passais le reste du tems sur mon livre de théorie; mon
frère voyoit cette occupation avec regret mais il maimait, et pensoit
d’ailleur sur mon compte comme tout le monde.”

En 1792, Angélique, la “Veuve Brulon”, est autorisée par le


général Casabianca à servir au 42e régiment d’infanterie, celui
de son époux. Elle y hérite même de son grade, caporal, et passe
ensuite faisant fonction de caporal fourrier puis de sergent. Elle
prendra alors “Sergent Liberté” comme nom de guerre. Jusqu’en
1795, elle est engagée en Corse, contre les Anglais et les rebelles
corses. 
Dans ses états de service, on note:

- “A l’affaire de Lumio (Corse), commandant un poste avancé de


22 hommes, elle fit une défense héroïque”

- “Quoique blessée le 24 mai 1794, au fort de Gesco, à minuit,


elle partit pour Calvi à travers les assaillants et par son zèle et son
courage, elle fit lever et chargea une soixantaine de femmes, faute
d’hommes, de munitions et parvint à les amener jusqu’aux
défenseurs du fort de Gesco, ce qui permit de repousser les Anglais
et de conserver le fort”.

Voici ce qu’en écriront ses hommes: “Nous soussignés, caporal


et soldats du détachement du 42e régiment, en garnison à Calvi,
certifions et attestons que, le 5 prairial an II, la citoyenne Marie
Angélique Josèphe Duchemin, veuve Brûlon, caporal fourrier,
faisant fonction de sergent, nous commandait à l'affaire du fort de
Gesco; qu'elle s'est battue avec nous avec le courage d'une héroïne;
que les rebelles corses et les Anglais ayant chargé d'assaut, nous
fûmes obligés de nous battre à l'arme blanche; qu'elle a reçu un
coup de sabre au bras droit et, un moment après, un coup de stylet
au bras gauche, que nous voyant manquer de munitions, à minuit,
elle partit, quoique blessée, pour Calvi, à une demi-lieue, où, par le
zèle et le courage d'une vraie républicaine, elle fit lever et charger
de munitions environ soixante femmes, qu'elle nous amena elle-
même escortée de quatre hommes, ce qui nous mit à même de
repousser l'ennemi et de conserver le fort, et qu'enfin nous n'avons
qu'à nous louer de son commandement.”

-“A donné dans les occasions les plus périlleuses des preuves
d’intrépidité et de dévouement pendant le siège de Calvi,
notamment dans une sortie où elle fit le coup de feu avec les
tirailleurs, et s’avançant toujours pour tirer de plus près, bien
qu’une balle eût traversé son bonnet de police, ainsi qu’à la
défense d’un bastion où elle manœuvrait une pièce de seize”(elle y
est blessée d’un éclat de bombe à la jambe gauche).

-“A sauvé la vie au Capitaine [devenu Général] de


Vedel menacé dans une rixe, en se précipitant dans une rixe en
ville, en se précipitant dans la foule et en désarmant un Corse prêt
à le frapper". 

En 1795, inapte au combat après sa blessure à la jambe


gauche, elle est à l’Armée d’Italie, et devient commis aux
écritures dans l’administration de l’habillement, de l’équipement et
du campement.

Le 17 novembre 1797, alors qu’elle n’avait été que fonction de


caporal, caporal-fourrier, et sergent, elle est véritablement
intégrée dans l’Armée et admise aux Invalides. Elle est la première
femme à y être admise au titre d’une invalidité. Et son grade de
sergent fait d’elle la toute première femme gradée de l’Armée
française. Le 2 octobre 1822, elle est nommée sous-lieutenant
honoraire. Aux Invalides, elle prendra en main le magasin
d’habillement jusqu’en 1836.

Par décret du 15 août 1851, sur proposition de Jérôme


Bonaparte, gouverneur des Invalides, Louis-Napoléon
Bonaparte, président de la République et neveu de Napoléon Ier la
nomme Chevalier de l’ordre National de la Légion d’Honneur. Elle
a alors 79 ans. Cette nomination avait déjà été proposée, en 1804,
pour elle par le maréchal Sérurier. Mais il n’y eut pas de réponse
favorable. Elle reçoit enfin la médaille de Sainte-Hélène, crée en
1857, et meurt aux Invalides le 13 juillet 1859.
21 JANVIER 1766 : NAISSANCE DU GÉNÉRAL
LOUIS-PRIX VARÉ

Louis-Prix Varé, né le 21 janvier 1766, à Versailles, et mort le


14 mars 1807, des suites de ses blessures à Eylau, est un général
français de la Révolution et de l’Empire. Son nom est inscrit au
côté Est de l'Arc de Triomphe de l’Etoile.
Engagé dans le Régiment de Condé en 1782, Varé est, le 14
juillet 1789, sous-lieutenant dans la Garde nationale de Versailles.
En 1791, il est chef du 4e bataillon de volontaires de Seine-et-Oise.
De 1792 à 1796, il sert à l’armée de la Moselle et à l’armée du
Nord. Le 8 septembre 1793, il prend part à la bataille de
Hondschoote. De 1796 à 1801, il sert successivement sous
Augereau aux armées de Batavie et du Rhin.

Varé est nommé général de brigade le 29 août 1803 au camp


militaire de Bayonne; il est chevalier de la Légion d’honneur le 11
décembre 1803 et commandeur de l’ordre le 14 juin 1804. 

En juin 1805, Varé est attaché à la 2e division dans le corps


d’armée du maréchal Augereau. Le 12 septembre, il commande
la 3e brigade de la division du général Saint-Hilaire au IVe corps
de la Grande Armée.
 

• Varé se distingue à la bataille d'Austerlitz le 2


décembre 1805:

"Le général Varé, avec la 3e brigade, formée des 43e et 55e de


ligne, tourne la gauche du village [de Pratzen], couronne les
hauteurs, prend en flanc deux régiments russes destinés à soutenir
ce village, les attaque encore mal formés et les renverse. L’ennemi
évacue Pratzen; il est poursuivi: le désordre et l'épouvante se
propagent dans ses rangs.

La division du comte d'Unsenbourg arrivait en ce moment à la


hauteur de la brigade du général Varé: elle attaque sur-le-champ
la quatrième colonne que le général Kutusof venait de ranger en
bataille. Elle était formée sur plusieurs lignes et refusait sa droite
placée sur les sommités du terrain vers Krzenowitz. Ces sommités
étaient hérissées de bouches à feu. La première ligne est enfoncée
et son artillerie prise; la seconde est culbutée, et la cavalerie qui la
soutenait fuit en désordre. 

Six bataillons, qu'un mamelon masquait dans leur mouvement,


manœuvraient pour tourner la gauche de la division; le 4e de
ligne [surnommé l’Impétueux] les attaque de front; le baron
Schiner, avec le 24e d'infanterie légère, prend en flanc l'ennemi,
l'aborde sans tirer un coup de fusil et le taille en pièces. Un
régiment russe [celui du Grand-DucConstantin] et le régiment de
Salzbourg (autrichien) périssent presque en entier…”
 

• Varé est mortellement blessé à Eylau, le 8 février


1807

La brigade du général Louis-Prix Varé, toujours composée des


43e et 55e régiments d’infanterie de ligne, est avec le brigade du
général du général Jacques de Candras et l’artillerie, dans la
division du général Louis Charles Vincent Le Blond de Saint-
Hilaire, appartenant au IVe corps d’armée, sous les ordres du
maréchal Jean-de-Dieu Soult. 

Au cours du combat, Varé est blessé d'un coup de feu au pied


gauche et présente une forte contusion à l'épaule droite. Malgré les
soins prodigués par Pierre-François Percy, chirurgien en chef des
Armées, la gangrène se met en place, et Varé meurt, à Thorn, le 14
mars 1807, des suites ce cette bataille qui aura coûté la vie à dix
mille français.

De nombreux généraux y sont tués, les généraux de division


Desjardin, d’Hautpoul, Dahlmann, les généraux de brigade Binot,
Lochet, de Bonnet d’Honnières et Varé, ainsi que Corbineau, l’aide
de camp de Napoléon.

Cercle Napoléon
 

sur Facebook
en français et en anglais
10 370 abonnés
1200 courriels hebdomadaires
et une chaine Youtube Cercle Napoléon
 

Marchons sur les pas de l'Empereur !

Un renseignement ? Un commentaire ? Écrivez-nous en cliquant ici

Vous aimerez peut-être aussi