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La Géographie Des Continents

A- Europe
La géologie et le relief distinguent une Europe septentrionale, formée de vastes plaines (plaine
nord-européenne) et de vieux socles (massifs calédoniens et hercyniens), souvent
rajeunis(Scandinavie), d’une Europe méridionale, occupée par des chaînes tertiaires
(Pyrénées, Alpes, Carpates), enserrant des régions basses, souvent peu étendues. L’Europe
appartient à la zone de climat tempéré, mais le plus ou moins grand éloignement de l’océan
surtout, la latitude et la disposition des reliefs introduisent des nuances thermiques et
pluviométriques permettant de différencier une Europe océanique à l’ouest, continentale à
l’est, méditerranéenne au sud. A chacune d’elles correspond une formation végétale (feuillus
à l’ouest, conifères à l’est et dans l’extrémité, maquis et garrigues provenant de la dégradation
de la forêt méditerranéenne au sud).
La position de l’Europe dans la zone tempérée, au centre des terres émergées de l’hémisphère
boréal, sa profonde pénétration par les mers ont facilité son peuplement, expliquant son
ancienneté(paléolithique), sa densité et sa variété. L’Europe groupe, sur moins de 10% des
terres émergées, 11% de la population mondiale (part qui diminue cependant en raison de la
faiblesse de la natalité), mais ne possède aucune unité religieuse ou linguistique (le
christianisme et les langues indo-européennes dominent toutefois largement).
L’union Européenne a permis la réalisation d’une unification économique et monétaire,
concrétisée par l’adoption majoritaire d’une monnaie unique, l’Euro, à partir de 1999, et,
regroupant les Etats les plus riches du continent (à l’exception de la Suisse et de la Norvège),
s’est ouverte de nouvelles perspectives l’intégration, lors des élargissements de 2004 et 2007,
de plusieurs nouveaux pays d’Europe centrale et orientale. L’Europe continue cependant
d’offrir un tableau contrasté, les différences de développement entre l’ouest et l’ancien bloc
de l’est, notamment, n’ayant pas encre disparu. Surtout, le vieux Continent, aujourd’hui
gravement fragilisé (crise grecque et crise de la dette souveraine dans de nombreux pays,
déstabilisant l’ensemble de la zone euro, depuis 2010), apparait en perte de vitesse face au
dynamisme des pays émergeants.

1- Les Limites De L’Europe


Les limites de l’Europe sont nettes au sud, où la méditerranée la sépare de l’Afrique, à l’ouest
(océan Atlantique) et au nord (océan Arctique). Le problème se pose cependant de savoir si
certains territoires font ou non partie de l’Europe : l’Islande, à mi-chemin entre l’Amérique et
l’Europe, doit-elle être rattachée à l’Europe ? Malte, où la population, majoritairement
catholique, parle une langue d’origine arabe, est-elle européenne ou africaine ? Mais c’est à
l’est que les limites de l’Europe posent le plus de problèmes, en l’absence de véritable
barrière naturelle. L’Oural, limite conventionnelle entre l’Europe et l’Asie pour la plupart des
géographes, est une montagne aisément franchissable. D’autres considèrent l’Europe comme
une péninsule d’un très grand continent baptisé Eurasie.

2- La Géographie Physique De l’Europe


a- Le Relief De L’Europe
Le relief de l’Europe se compose de quatre grands ensembles, du nord au sud : les massifs
anciens, les grandes plaines de l’Europe du nord, les massifs anciens de l’orogenèse
hercynienne et les chaines alpines de l’Europe méridionale.
b- Le Climat De L’Europe
On distingue trois climats en Europe : le climat océanique, le climat continental et le climat
méditerranéen.
 Les Climats Continentaux
Les dépressions atlantiques exercent leur influence principalement durant la saison
chaude : hivers plus rudes, été plus chauds, amplitudes thermiques annuelles plus
fortes (près de 30 °C à Moscou), pluies dominantes (souvent sous forme d’orages).
Les climats continentaux affectent avec plus ou moins de rigueur l’Allemagne
orientale, la Pologne, les Alpes, les régions danubiennes, la suède, la Finlande et la
Russie. Les pluies, sensiblement moins abondantes que dans l’ouest, sont
principalement estivales. La brièveté du printemps souligne la violence du contraste
entre l’été et l’hiver. Ce dernier est très froid, relativement sec, caractérisé par des
types de temps souvent calme et ensoleillés. L’été est chaud, lourd, orageux.
L’amplitude thermique devient de plus en plus grand vers l’est. Deux grands
ensembles s’opposent, cependant, en fonction de la durée et de la rigueur de l’hiver les
pays à hiver long et dur (la moyenne des températures de Moscou est de -12°C en
janvier) peuvent être séparés des pays à hiver moins long et moins froid (Roumanie :
moins de trente jours de gel, 2°C en janvier) selon une ligne grossièrement orientée de
la Finlande vers le Caucase. Dans les pays à hiver rude, la végétation de toundra
n’apparaît qu’à la limite septentrionale du continent et sur les montagnes ; la forêt de
bouleaux et de résineux, la taïga, constitue la formation végétale prédominante du
nord-est de l’Europe.
Les sols, gelés en hiver, souvent gorgés d'eau l'été, sont du type podzol : lessivés près
de la surface, les éléments fertiles sont entraînés dans un horizon inférieur. Au fur et à
mesure de l'amélioration des conditions climatiques, la taïga se mélange d'arbres à
feuilles caduques, qui finissent par l'emporter sur les résineux. Les sols sont brun
châtain, plus riches en humus assimilable. Plus au S., la forêt, soit par transition
naturelle, soit en raison du défrichement, fait place à une formation herbeuse du type
prairie, dénommée « steppe » en Russie. Le sol, en raison d'un équilibre entre
l'évaporation et l'infiltration, est particulièrement fertile, noir, constitué par un
entassement d'humus : c'est le tchernoziom. Dans les régions situées au Nord de la mer
Noire et de la Caspienne, l'aggravation de l'aridité entraîne une ré- Budapest duction
du tapis végétal, qui se transforme en une véritable steppe aux touffes clairsemées. Les
sols s'appauvrissent, deviennent grisâtres, se chargent en sels. Le régime des fleuves
de climat continental présente un minimum principal d'automne, conséquence de
l'évaporation estivale, parfois un minimum secondaire d'hiver, dû au gel, enfin un
maximum de printemps, fruit de la débâcle des glaces, de la fonte des neiges, et des
pluies importantes, qui provoquent souvent de grandes inondations.

 Le climat océanique
Dans le climat océanique, les influences maritimes se font sentir pendant la plus grande partie
de l'année : hivers doux, étés tièdes, faibles amplitudes thermiques annuelles (une dizaine de
degrés à Brest), pluies importantes tombant surtout l'hiver sous forme de pluies fines
(crachin).
Les climats océaniques s'étendent sur toute la façade ouest et nord-ouest de l'Europe, de la
Norvège au Portugal, et, vers l'Est, jusqu'à la vallée de l'Oder, l'Allemagne méridionale, les
Alpes, le nord-ouest de l'Espagne : les pluies sont abondantes et fréquentes, assez
uniformément réparties dans l'année. Les contrastes thermiques sont relativement faibles. En
revanche, le temps est caractérisé par son instabilité, les éclaircies, les sautes de vent, les
changements rapides de température. Les saisons n'offrent entre elles que des contrastes
relativement faibles. À l'intérieur de ce domaine, les températures différencient des régions
océaniques fraîches ou froides (Norvège : 0 °C en moyenne en janvier, 12 °C en juillet) des
régions beaucoup plus chaudes (nord-ouest de l'Espagne : 8 °C en janvier, 22 °C en juillet).
Ces différences se traduisent dans la végétation naturelle, d'ailleurs le plus souvent disparue
ou transformée : la forêt de chênes s'étendait dans les contrées les plus chaudes, celle de hêtres
sous les climats plus frais et plus humides. Vers le Nord, la lande, les tourbières, la forêt de
bouleaux caractérisent les contrées fraîches et humides. Bouleaux et conifères constituent
l'essentiel de la végétation des contrées où l'hiver est le plus marqué, tant en raison de
l'altitude que de la latitude.

 Le climat méditerranéen
Dans le climat méditerranéen, la remontée des hautes pressions subtropicales qui recouvrent
en été la bordure nord de la Méditerranée inhibe les précipitations durant cette saison. Si la
sécheresse estivale reste la caractéristique du climat méditerranéen, les hivers sont doux (flux
océanique) et les étés chauds, compte tenu de la latitude. Les pluies orageuses d'automne
peuvent être catastrophiques.
Le climat méditerranéen, défini en Europe, y présente une extension exceptionnelle (ailleurs,
ce type de climat ne figure que sur des franges littorales). Le long couloir ouest-est que
constitue la Méditerranée appelle, en hiver, les dépressions atlantiques et favorise leur
pénétration loin vers l'Est. L'été, marqué par la montée vers le Nord des masses d'air
tropicales, est chaud, calme, et surtout caractérisé par sa sécheresse. Les autres saisons sont
plus ou moins pluvieuses (avec fréquemment deux maximums de printemps et d'automne).
Les hivers sont doux, mais ils sont marqués par des vents violents (mistral), et parfois coupés
de brusques coups de froid. Les averses, brutales et peu nombreuses, ne sont souvent
responsables que d'un médiocre total pluviométrique ; l'utilisation de cette humidité par les
plantes est encore réduite par la violence du ruissellement et de l'évaporation. Aussi les
formations végétales montrent-elles le plus souvent une adaptation à la sécheresse. La
formation naturelle essentielle est la forêt de chênes verts, le plus souvent très dégradée : elle
a laissé place à des maquis sur les sols siliceux et à des garrigues sur les sols calcaires. Les
sols méditerranéens, brun-rouge, ocre rouge (la terra rossa), sont décalcifiés et pauvres en
humus, parfois encroûtés ; ils sont, de plus, gravement attaqués par l'érosion. Le régime des
fleuves méditerranéens est fort irrégulier : minimum d'été très accusé ; crues brutales, souvent
catastrophiques, d'automne et de printemps.
Il n'existe pas, d'ailleurs, de limites rigoureuses entre ces différents domaines : on passe
parfois insensiblement de l'un à l'autre, et les régions extrêmes possèdent seules des traits bien
accusés. Le relief marque cependant certaines frontières en traçant des limites de masses
d'air : ainsi la Suède, abritée des vents d'ouest par le massif scandinave, montre déjà des
caractères continentaux (sécheresse, rigueur de l'hiver), qui la distinguent nettement de la
Norvège océanique ; les Alpes, par ailleurs, empêchent l'extension du climat méditerranéen
vers le nord.
c- La Végétation De L’Europe

Dans l'Europe du Nord-Ouest, en dehors de la lande, qui couvre les régions les plus ventées
(Bretagne, Irlande, Écosse), la végétation naturelle a largement été défrichée.
L'Europe méridionale jouit d'un climat méditerranéen, dont la période de sécheresse estivale
augmente vers le sud. Des forêts de chênes verts ou une végétation buissonneuse (maquis et
garrigue) subsistent sur les hauteurs. Vers l'est, l'influence océanique s'atténue
progressivement et le climat devient continental, avec des hivers rigoureux et des étés
orageux.
Le nord de l'Europe orientale porte de belles forêts de conifères (taïga), tandis qu'au sud les
riches sols de l'Ukraine sont couverts de prairies.
d- L’Hydrographie De L’Europe
Le réseau hydrographique de l’Europe reflète à la fois le climat et la disposition du
relief. Les fleuves d'une Europe occidentale au relief morcelé sont généralement
courts et caractérisés par un régime mixte, car leurs bassins englobent des zones
variées (Rhône, Rhin). L'Europe orientale, au contraire, compte de grands fleuves
(Vistule, Volga, Don, Dniepr) aux régimes réguliers, seulement interrompus par
l'embâcle hivernal.

3- Géographie Humaine De L’Europe

a- La Population De L’Europe

La population européenne a longtemps été une exception, tant du point de vue du nombre que
de la répartition des hommes sur le territoire. Rattrapée par la croissance démographique
planétaire sans précédent du XXe s., l'Europe, malgré la raréfaction de la population rurale, est
restée le continent le plus uniformément peuplé du monde. Ce phénomène démographique
exceptionnel était déjà en place au XIIIe s. sur l'axe Londres-pays rhénans-Italie, berceau du
dynamisme européen et, aujourd'hui encore, région la plus densément peuplée et urbanisée du
continent (mégalopole européenne). Longtemps en croissance permanente, suffisamment
pour peupler, entre autres, l'Amérique et l'Australie, la population européenne a cessé
d'augmenter ; généralement faible, la natalité n'y assure plus le renouvellement des
générations, alors que l'espérance de vie s'y allonge – à l'exception de la Russie,
dramatiquement appauvrie.
Unifiée autour du christianisme, mais divisée en trois grands ensembles religieux difficiles à
réconcilier – catholiques au Sud-Ouest, en Pologne et dans l'Ukraine uniate, protestants de
diverses obédiences au Nord-Ouest, orthodoxes à l'Est –, l'Europe connaît aussi une
population musulmane ancienne, issue de la domination ottomane sur les Balkans. La
diversité linguistique et nationale y est plus importante encore que la diversité religieuse. À
l'ouest et au nord du continent, malgré quelques zones de tension (Belgique, Irlande du Nord,
Pays basque, Corse), la définition géographique des États, qui correspond aux nationalités
façonnées par l'histoire, est bien acceptée par les habitants. C'est là que se développe
activement l'intégration européenne, pourtant perçue comme supranationale ; c'est là aussi que
de nouveaux éléments, issus de l'immigration extra-européenne, sont venus enrichir mais
aussi compliquer les enjeux démographiques de la région. En revanche, dans l'Est et le Sud-
Est européen, longtemps dominés par des empires transnationaux – ottoman, austro-hongrois
ou russe –, les différentes nationalités cherchent encore leurs places respectives, jusqu'à
provoquer les graves affrontements qu'a connus l'ex-Yougoslavie pendant les années 1990.

b- L’Economie De L’Europe

Continent où est né le modèle économique qui domine aujourd'hui la planète, l'Europe a été
fortement marquée par la Seconde Guerre mondiale, qui a mis fin à son hégémonie sur le
monde et l'a divisée pour longtemps en deux blocs antagonistes. Cette longue coupure, entre
pays socialistes et pays libéraux, marque toujours l'économie européenne.
Dans l'ancien bloc de l'Est, la fin de l'Empire soviétique a provoqué un « rattrapage »
économique, une introduction parfois brutale du libéralisme et l'apparition soudaine de
problèmes que l'Ouest avait pu, sinon résoudre, du moins appréhender sur plusieurs
décennies : chômage, crise de l'industrie lourde, mise en cause de la protection sociale, etc. La
situation n'est cependant pas uniforme. Dans les pays traditionnellement liés à la sphère
occidentale (ancienne Allemagne de l'Est, Pologne, République tchèque, une partie des pays
Baltes, etc.), la transition est globalement une réussite, couronnée, pour certains États, par la
perspective d'une intégration rapide à l’Union Européenne En revanche, dans l'ex-U.R.S.S.,
où les économies nationales n'ont jamais existé en dehors de leur assujettissement à l'Empire
russe puis soviétique, la crise est plus difficile à juguler. L'Ukraine, haut lieu de l'industrie
soviétique, ex-grenier à blé de la Russie, a certes jugulé son hyperinflation, mais est encore
loin d'avoir mis ses infrastructures à niveau. Quant à la Russie, elle connaît une
criminalisation inquiétante de son économie et de graves problèmes d'insolvabilité de l'État
(salaires impayés, non recouvrement des impôts, etc.). La crise financière de 1997-1998 n'a
rien fait pour rassurer les investisseurs.
L'ouest du continent poursuit quant à lui son chemin vers l'intégration européenne :
signature du traité de Maastricht en 1992 ; mise en place de la zone euro entre 1999 et 2009
(16 pays de l'Union européenne sur 27 y participent). L'unification économique est une
réussite qui va au-delà de la lettre des traités : longtemps exclus de la prospérité, des pays
comme l'Espagne, le Portugal ou la République d'Irlande ont en grande partie rattrapé le
niveau économique général. Depuis les années 1970, pourtant, l'Ouest européen est en crise.
Le passage d'une économie industrielle, à forte concentration de main-d'œuvre, à une
économie de plus en plus axée sur les services ne s'est pas fait sans difficultés. Si l'inflation
est aujourd'hui jugulée, le chômage – toujours élevé en dépit d'une courte période de baisse
entre 1997 et fin 2000 – constitue encore pour l'Europe occidentale un difficile défi, qui
participe à la remise en cause générale du modèle social européen : problème du financement
des retraites (lié au vieillissement de la population), nouvelle organisation et
« flexibilisation » du travail, mise en cause des systèmes de protection sociale, etc.

B- L’Afrique

Traversée presque en son milieu par l'équateur et comprise en majeure partie


entre les tropiques, l'Afrique est un continent chaud. Les climats et les types de
végétation s'individualisent en fonction des variations pluviométriques plutôt que
thermiques. En dehors des extrémités nord et sud, au climat méditerranéen, le
trait dominant est la chaleur constante. Climat et végétation sont étroitement liés,
et ce sont les précipitations – plus que les températures – qui déterminent le
rythme des saisons. L'apparition d'une saison sèche et son allongement, quand on
s'éloigne de l'équateur, entraînent le passage du climat équatorial et de la forêt
dense aux climats tropicaux, qui s'accompagnent de forêts claires, puis de
savanes et de steppes. Le désert apparaît près des tropiques (Sahara, Kalahari)
Plus de la moitié de l'Afrique est privée d'écoulement vers la mer, qu'atteignent
souvent difficilement les grands fleuves (Nil, Congo, Niger, Zambèze) Le
continent africain est formé de vastes plaines et bassins recouvrant les parties
affaissées de son socle. La présence de plateaux limités par de vigoureux abrupts
rompt, par endroits, la monotonie du relief.

1- Géographie Physique De L’Afrique

a- Le Relief

L'Afrique, dont Madagascar est la seule grande île, présente une morphologie relativement
plane le long des 8 000 km qui séparent le Cap de Bonne-espérance. En raison de la rigidité
du socle, la plus grande partie du continent est constituée de surfaces tabulaires (plaines et
plateaux étagés) plus ou moins élevées. Elles sont limitées par des versants escarpés,
comme le Drakensberg en Afrique du Sud. La grande cuvette du Kalahari est bordée de
plateaux qui s'élèvent jusqu'à 3 000 m et dominent, de manière abrupte, les zones littorales.
Les plateaux, appelés hamada au Sahara, sont fréquemment surmontés de reliefs isolés (les
inselbergs), buttes tabulaires ou dômes, témoins des couches géologiques antérieures. Ils sont
parfois recouverts de « croûtes » d'argiles extrêmement dures qui empêchent toute culture :
ces latérites résultent de la précipitation (solidification) du fer contenu dans le sol.
L'Afrique est bordée d'étroites plaines côtières, le plus souvent rectilignes, couvertes de
marécages et de mangroves dans les zones deltaïques. Les côtes dominent des plates-formes
continentales généralement étroites, dont la topographie, sur la façade occidentale, détermine
le phénomène océanographique de barre, gros rouleaux rectilignes déferlant sans cesse.

 L’Afrique de l'ouest, du centre et du nord-est

L'Afrique de l'Ouest, du Centre et du Nord-Est est un vaste ensemble d'altitude en général peu
élevée (entre 200 et 500 m), où dominent d'immenses étendues de plateaux, souvent
recouverts en Afrique occidentale par des cuirasses ferrugineuses. La partie centre-nord et
nord-est correspond au plus grand désert du monde, le Sahara, avec ses étendues de
pierrailles ou regs, comme au Tanezrouft et au plateau du Tademaït, et ses champs de dunes
(grand erg occidental, grand erg oriental, etc.). D'autres régions, dans les cuvettes du Tchad,
du Niger ou du Bahr el-Ghazal, comportent de vastes marécages. Des plateaux plus élevés
flanquent cet ensemble du côté sud-ouest : Fouta-Djalon, plateau Bauchi, Adamaoua. Au
centre, les importants massifs du Hoggar et du Tibesti approchent ou dépassent 3 000 m,
ainsi que l’Ennedi et le Darfour.

 La cuvette du Congo

La cuvette du Congo peut se rattacher par son altitude peu élevée à l'ensemble précédent. Elle
en est toutefois nettement séparée par les hautes terres des plateaux de l’Adamaoua et de
l'Oubangui.
 L’Afrique de l'est

L'Afrique de l'Est possède, au contraire des deux entités précédentes, une altitude
moyennement élevée, généralement supérieure à 1 000 m. Le trait dominant est le système
des rift-valleys, flanquées de chaque côté par des plateaux élevés. Dans la partie sud, il
n'existe qu'une seule rift-valley principale, jalonnée par la vallée de la Shire au Malawi et par
le lac Malawi. En Afrique orientale ex-anglaise, ce système se divise en une rift-valley
occidentale, jalonnée par les lacs Tanganyika, Kivu, Edouard, Albert, et une rift-valley
orientale avec les lacs Eyasi, Manyara, Natron, Naivasha, Nakuru, Baringo et Turkana.
Entre ces deux grands faisceaux de cassures, le lac Victoria occupe la partie centrale
déprimée d'une grande unité du socle déformée par des mouvements à grand rayon de
courbure. Dans le nord, il n'existe plus de nouveau qu'une seule rift-valley, jalonnée par les
lacs Chamo, Abaya, Shala et Zway ; large, à la latitude d'Addis-Abeba, d'une centaine de
kilomètres, la zone du rift s'élargit considérablement dans le nord de la Somalie et l'est de
l'Éthiopie, où elle inclut la plaine des Afars, la dépression Danakil et l'Érythrée. Les plateaux
élevés flanquant les rift-valleys sont ceux de l'Iringa et du Rungwe en Tanzanie, les hautes
terres du Kenya et de l'Ouganda occidental ; enfin la plus grande partie de l'Éthiopie est
constituée par des hautes terres au-dessus de 2 000 m d'altitude.

 L’Afrique australe

L'Afrique australe s'apparente à l'Afrique orientale par son altitude moyenne élevée. De part et
d'autre de la cuvette centrale du Kalahari, les hautes terres du bourrelet marginal dominent
brusquement la zone littorale par un grand escarpement de 1 500 à 2 500 m de
commandement. Le Drakensberg est l'une des sections de ce grand escarpement, dominant la
plaine côtière du Natal.

 Le Maghreb

Le Maghreb possède une altitude moyenne élevée. C'est une région au relief heurté et
compartimenté (Haut Atlas, Anti-Atlas, Moyen Atlas, chaîne du Rif au Maroc ; Atlas
tellien et Atlas saharien enserrant des hauts plateaux, et chaîne de l’Aurès en Algérie et
Tunisie) s'apparentant davantage à l'Europe méditerranéenne qu'à l'Afrique.

b- L’Hydrographie

 Le Nil

Le Nil a longtemps été un mystère pour les peuples méditerranéens, qui ne pouvaient
expliquer ses crues, intervenant au moment où les autres fleuves méditerranéens s'assèchent.
Long de 6 670 km, le Nil naît en effet de la convergence de plusieurs cours d'eau venus des
régions équatoriales et tropicales. Si le Nil Blanc (Bahr el-Abiad) draine un volume d'eau
faible mais constant, les affluents éthiopiens, dans l'Est, sont au contraire à l'origine de la
puissante crue égyptienne, laquelle a lieu entre juillet et octobre. Son écoulement a été
régularisé par la construction des barrages d’Assouan, le premier en 1902 et le second entre
1964 et 1971.
 Le Congo

Le Congo, second fleuve mondial par son débit après l'Amazone, draine un très vaste bassin
de 3 800 000 km2. Né sur le plateau du Katanga (ancien Shaba), il se jette dans l'océan
Atlantique après avoir franchi une importante série de rapides (et les chutes Livingstone), qui
représentent une entrave à la navigation fluviale.

 Le Niger

Fleuve au régime tropical, le Niger prend sa source dans le massif peu élevé du Fouta-Djalon,
en Guinée. Il se dirige vers le nord, avant d'effectuer une grande boucle pour se jeter dans le
golfe de Guinée, au Nigeria.

 Le Zambèze

Quatrième grand fleuve du continent, le Zambèze prend sa source sur les plateaux de Zambie,
franchit les célèbres chutes Victoria et aboutit à l’océan Indien à travers un important delta.
 L’Hydrographie Des Déserts

Les déserts, où dominent les écoulements endoréiques (les eaux n'atteignent pas la mer et se
perdent dans les dépressions intérieures), sont parcourus par des oueds, cours d'eau
intermittents qui peuvent connaître de violentes crues, notamment lors de la fonte des neiges
et des pluies de printemps en Afrique du Nord.

c- Les Barrages
Des barrages ont été édifiés pour valoriser le potentiel hydroélectrique et constituer des
réserves d'eau. Qu'elles soient érigées sur la Volta, le Niger, le Sénégal ou le Nil, sur des lacs
naturels ou artificiels (Kariba, Kossou, Volta…), ces constructions sont partout controversées
en raison du bouleversement des écosystèmes qu'elles ont apporté et de la déstabilisation des
sociétés traditionnelles qui vivaient à proximité des fleuves et des lacs.

d- Le Climat
Traversée en son centre par l'équateur, l'Afrique a des climats déterminés essentiellement par
le mouvement apparent du Soleil entre les tropiques.
Les grandes zones climatiques se répartissent en bandes subparallèles de part et d'autre de
l'équateur. Aux solstices, les rayons du soleil sont à la verticale du tropique du Cancer le
21 juin, et du Capricorne le 21 décembre. C'est le moteur du balancement parallèle des grands
anticyclones (zones de hautes pressions) tropicaux des Açores, du Sahara et d'Arabie dans
l'hémisphère Nord, de l'Atlantique Sud, du Kalahari et du sud de l'océan Indien dans
l'hémisphère austral. Ils se déplacent vers le nord de décembre à juin, et vers le sud de juin à
décembre. Les vents anticycloniques (les alizés), attirés par les basses pressions équatoriales,
soufflent vers le nord-ouest dans l'hémisphère Sud et vers le sud-ouest dans l'hémisphère
Nord.
 Le Climat De L’Afrique Occidentale
L'Afrique occidentale est soumise au vent sec et chaud du Sahara, le harmattan, qui
souffle vers le sud-ouest, et au flux maritime issu de l'anticyclone de Sainte-Hélène.
La zone de convergence des alizés des deux hémisphères (convergence intertropicale,
ou C.I.T.) est responsable d'une grande partie des précipitations. Après le solstice de
juin, la convergence intertropicale se déplace du tropique du Capricorne vers
l'équateur. Dès novembre, elle descend vers le tropique du Capricorne, jusqu'au mois
de janvier (été austral).

 Le climat de la zone équatoriale

La zone équatoriale est en permanence soumise aux pluies de la convergence intertropicale,


et la saison sèche, aux solstices, y est brève. L'atmosphère y est très humide, et les
précipitations, parfois torrentielles, excèdent 2 000 mm par an dans la cuvette congolaise. Le
climat chaud présente de faibles écarts, tandis que l'amplitude thermique s'élève à 25 °C dans
le Sahara algérien.

 Le climat de la corne de l’Afrique

Dans l'Est, la corne de l'Afrique est une région aride qui reçoit moins de 50 mm de pluie, en
raison du détournement des alizés issus de l'océan Indien. La sécheresse est également
marquée sur les côtes du Mozambique et de la Tanzanie, les masses d'air se déchargeant d'une
partie de leur humidité sur Madagascar.

 Le climat de la zone tropicale humide et au-delà

Quand on s'éloigne de l'équateur, la durée de la saison sèche s'allonge, la hauteur des


précipitations diminue et l'amplitude thermique augmente. La zone tropicale humide, ou
pluvieuse, qui entoure la zone équatoriale s'étendant du golfe de Guinée aux grands lacs
orientaux, possède la particularité de présenter deux courtes saisons sèches coupant la longue
saison des pluies. Sa limite correspond à l'isotherme + 18 °C (pour le mois le plus chaud) et à
l'isohyète 700 mm Au-delà de cette zone, l'année voit se succéder une saison humide, appelée
« hivernage » en Afrique de l'Ouest, et une saison sèche. Dans le Sud ivoirien, il tombe
annuellement au moins 1 700 mm de pluie répartis sur dix mois, alors que dans le nord du
pays la pluviométrie n'excède pas 1 500 mm et la saison sèche dure quatre mois. En
Mauritanie, la saison sèche dure huit mois et les précipitations, en été, sont inférieures à
500 mm Les pays bordant le Sahara connaissent des années de sécheresse accusée lorsque la
C.I.T. remonte moins haut vers le nord.

 Le climat désertique saharien

Le climat désertique saharien est lié à la présence d'un anticyclone qui provoque un


important phénomène de subsidence. Dans l'hémisphère Sud, le désert côtier du Namib doit
son origine à la présence du courant marin froid de Benguela qui refroidit les basses couches
d'air. Il est prolongé vers l'intérieur du continent par celui du Kalahari, qui demeure toutefois
moins aride que le Sahara.
 Le climat de la pointe sud-ouest de l’Afrique

La pointe sud-ouest de l'Afrique qui correspond à l'ancienne province du Cap, en Afrique du


Sud, bénéficie d'un climat de type méditerranéen, dont on retrouve les caractéristiques (étés
chauds et secs, hivers doux et humides) à l'extrémité nord du Maghreb.

e- Les Sols

 Les sols des régions équatoriales

Dans les régions équatoriales, bien arrosées, dominent des sols très profonds (souvent 15 m et
davantage) de coloration dominante rouge : ce sont les sols latéritiques, dits aussi
ferralitiques.

 Les sols des régions tropicales

Dans les régions tropicales, le développement de la saison sèche permet la concentration et la


fixation du fer dans les sols ferrugineux tropicaux. Lorsqu'il y a forte accumulation des
oxydes de fer et d'alumine, et durcissement, apparaissent les sols à carapace, appelés aussi
bowal en Afrique occidentale.

 Les sols de la zone sahélienne

Dans la zone sahélienne, les sols les plus courants sont les sols bruns et châtains, contenant du
fer, et les sols gris, généralement peu épais.

 Les sols de la zone méditerranéenne

Dans la zone méditerranéenne, mieux arrosée, on retrouve des sols rouges, châtains ou gris,
rappelant ceux des tropiques secs, et des sols à croûtes calcaires ou gypseuses.

f- La Végétation

 Les forêts

La zone humide équatoriale est occupée par la forêt ombrophile, dite pluviale. Elle se
caractérise par une très grande variété d'espèces, en général sempervirentes. Les arbres, peu
enracinés et stabilisés par de puissants contreforts, peuvent atteindre 50 m de hauteur. Une
végétation adaptée à l'ombre succède à cette première strate : arbres plus petits, fougères
arborescentes, épiphytes et lianes. L'absence de sous-bois s'explique par le manque de lumière
au sol. La faune y est représentée par des centaines d'espèces d'insectes, des oiseaux, des
reptiles, des rongeurs, des singes, quelques félins, ainsi que des éléphants et des
hippopotames. C'est un milieu à la fois hostile et très fragile, difficile à mettre en valeur et
propice à la diffusion de maladies, notamment la malaria. Si l'on dénude le sol forestier, les
fortes pluies emportent très rapidement l'humus, et la forêt ne peut plus se reconstituer. Les
défrichements s'effectuent sur d'amples territoires, tant pour se procurer du bois de feu et de
cuisine que pour pratiquer la culture sur brûlis.
À la forêt équatoriale, qui disparaît progressivement au-dessous de 1 200 mm de
précipitations, succède dans les régions à saison sèche une forêt moins dense (appelée
miombo en Afrique orientale), où la hauteur des arbres, en partie caducifoliés, ne dépasse pas
25 m. La lumière atteint plus facilement le sol, ce qui permet l'apparition d'un tapis de
graminées après les défrichements par le feu. Dégradée par les brûlis des défricheurs, cette
forêt se transforme en savane.

 Les savanes et les steppes

Plus l'on s'éloigne de l'équateur, plus la végétation est clairsemée, et l'on passe graduellement
aux paysages plus ouverts des savanes et des steppes, qui sont les formations végétales les
plus courantes du continent.
La savane est une formation végétale de hautes herbes vivaces, caractéristique des régions à
saison sèche accentuée (de quatre à huit mois). La plupart des savanes sont ponctuées
d'arbustes et d'arbres disséminés (baobab, karité, fromager, palmier à huile…). C'est le
domaine des grands herbivores (gazelle, antilope, girafe, buffle, phacochère) et de quelques
carnivores comme le lion et la panthère. Elles sont sillonnées, le long des cours d'eau, par des
« forêts galeries ».
La steppe, formation où prédominent des herbes annuelles, est parfois parsemée d'arbres et de
plantes (acacia, épineux, jujubier…) adaptés à l'aridité. Elle couvre le Sahel, à la limite du
Sahara, les plateaux somaliens, le nord du Kenya, et est également très étendue en Afrique
australe, dans le Kalahari (steppe boisée). Dans les montagnes tropicales, la forêt peut monter
jusqu'à plus de 3 000 m sur les versants arrosés. Les pentes, entre 1 500 et 3 000 m, sont
couvertes d'une forêt d'arbres de taille moyenne (cèdres, camphriers). Entre 2 700 et 3 000 m
dominent les épiphytes puis les bambous. Au-dessus de 3 000 m, la prairie et la lande
occupent des pentes parsemées de bruyères géantes et de fougères arborescentes.

 Les déserts

Les déserts de pierre au Sahara (regs) et de sable (ergs) ne contiennent de l'eau qu'en


profondeur et, sauf exception (lit des oueds, par exemple), ne permettent que des formes de
vie bactériologiques. Les régions au climat méditerranéen portent des forêts dans leurs parties
les plus arrosées, mais le feu les a fréquemment transformées en maquis et en garrigues.

2- La Géographie Humaine De L’Afrique

a- La Population De L’Afrique

Si les bords des lacs est-africains ont livré les plus anciens restes
attribuables à des hominidés, les conditions naturelles et historiques
n'ont pas contribué à faire de l'Afrique un continent très peuplé. De
nos jours, la dégradation des ressources naturelles, l'effondrement des
monocultures « rentières » conduisent à l'entassement, dans les
bidonvilles des grandes cités, des masses d'hommes sans travail et sans
ressources. Dans la deuxième décennie du XXIe s., l'Afrique compte une
trentaine de villes de plus de 1 million d'habitants, dont plusieurs
dépassent les 10 millions. Dans les quinze dernières années du XXe s., la
population urbaine est passée de 170 à 370 millions, soit une
augmentation de 218 %.

 Les Principaux Groupes De Population

Le continent africain a une population estimée à plus d'1,1 milliard d'habitants en 2013, dont
les quatre cinquièmes vivent au sud du Sahara. La densité moyenne de la population
(33 habitants par km2) est relativement faible, mais les disparités sont grandes : de vastes
espaces (forêt équatoriale, déserts) sont peu ou pas peuplés, alors que certaines zones
concentrent de nombreuses populations. Ces zones de fort peuplement sont situées, pour la
plupart, sur les pourtours du continent, sans oublier l'exception que constitue la région des
Grands Lacs, où les densités peuvent dépasser 300 habitants par km2.
La population africaine se divise en deux grands groupes :
– le groupe noir, qui domine largement, se compose de plusieurs branches. Le groupe
mélano-africain, numériquement le plus important, est répandu du Soudan du Sud à
l'extrémité méridionale du continent ; il comprend une multitude de peuples et d'ethnies, que
distinguent davantage les habitudes culturelles et les affinités linguistiques que les critères
« raciaux ». Les plus anciennement attestés des groupes actuels sont les Pygmées (dont
certains sont restés de véritables chasseurs-cueilleurs) dans la forêt équatoriale, les Bochimans
et les Hottentots en Afrique australe ;
– le groupe blanc aujourd'hui implanté en Afrique du Nord : Berbères et peuples sémitiques,
essentiellement des Arabes, qui ont imposé leur langue à l'ensemble de cette région. D'origine
austronésienne, la population malgache a reçu des apports africains, arabes et européens.
Les Éthiopiens constituent un groupe intermédiaire entre l'Afrique noire, au sud du Sahara, et
l'Afrique blanche, au nord. Ce peuplement s'est grossi, à partir du XVIe s., mais surtout
du XIXe s., d'un apport européen : colons portugais, anglais, français et hollandais, qui ont
répandu leurs langues.
Les religions offrent aussi une extrême variété : aux multiples croyances animistes de
l'Afrique ancestrale se sont progressivement superposées les différentes expressions de
l'islam et du christianisme.

b- Les Activités Economiques De L’Afrique

La rapidité de la croissance démographique depuis le milieu du XXe s.


bouleverse les données du développement social et économique, alors
que les pays africains ont le plus grand mal à s'insérer dans la société
industrielle et commerciale moderne, prisonniers à la fois des
structures traditionnelles fondées sur une économie de subsistance et
des monocultures rentières qui avaient été imposées par les
colonisateurs européens (cacao, café, palmier à huile, arachide), ainsi
que de l'extraction minière (pétrole, cuivre, manganèse, diamants,
métaux rares et précieux), alors que les industries de transformation
sont fréquemment insuffisantes.
 L'AGRICULTURE

L'agriculture africaine se répartit en domaines distincts suivant les influences climatiques. Les
régions subsahariennes produisent des tubercules (manioc, igname, taro) et des céréales
(sorgho, mil et petit mil), dont le cycle végétatif correspond à la saison des pluies. Plante
amérindienne (comme le maïs, la pomme de terre et l'arachide), le manioc, malgré sa pauvreté
en matières grasses, est devenu la principale source en calories des Africains. Les principales
plantes d'exportation, introduites par les Européens, sont l'arachide et le coton. Au sud du
Sahara, les Africains cultivent traditionnellement les terres des plateaux, selon un système de
brûlis et de rotation des cultures, respectant une jachère pouvant atteindre vingt ans. Sur les
marges de l'Afrique tropicale, millet, sorgho et maïs sont les céréales dominantes. Les terres
ne sont pas fumées, agriculture et élevage n'étant presque jamais associés, sauf en Afrique
du Nord. C'est muni de houes (petits instruments de labour manuels) que les Africains
cultivent leurs terroirs. Une variante sahélienne de la houe, l'iler, est dotée d'un plus long
manche. Cependant, c'est le feu qui demeure le principal outil de défrichement.
Avec l'explosion démographique, le paysan doit produire plus de nourriture, accélérer le
rythme de la rotation des cultures, et donc raccourcir, voire supprimer, les jachères. Mais il
n'abandonne pas la technique extensive de l'essartage, sans apport d'engrais. Les sols des
plateaux, insuffisamment épais pour supporter des labours superficiels répétés, sont alors
sujets à une intense érosion pluviale (lessivage) ou éolienne, et s'assèchent plus rapidement.
Soutenus par l'aide internationale, certains États de la zone sahélo-soudanienne ont toutefois
mis en place, au cours des années 1980, des programmes d'encadrement de la paysannerie et
d'aménagement hydraulique (fleuve et embouchure du Sénégal, delta intérieur du Niger). Les
Sud-Africains ont réussi à mettre au point une agriculture irriguée performante. Dans les pays
de la zone équatoriale et tropicale humide (où il y a peu ou pas de saison sèche) se sont
développées, en plus de l'agriculture vivrière (notamment les tubercules), les cultures de
plantations (bananiers, palmiers à huile, manguiers). La Côte-d'Ivoire est le premier
producteur mondial de cacao, suivie en Afrique par le Ghana, le Nigeria et le Cameroun. La
Côte-d'Ivoire et l'Ouganda sont de grands exportateurs de café. Le Liberia ainsi que le
Nigeria, la Côte-d'Ivoire et la République démocratique du Congo (ex-Zaïre) produisent du
caoutchouc naturel. Les États forestiers entourant le golfe de Guinée exploitent
leurs ressources sylvicoles, comme l'okoumé, bois utilisé pour la fabrication du contreplaqué.
Dans les zones montagneuses de l'Afrique de l'Est (Éthiopie, Kenya, Rwanda, Burundi), les
formes d'agriculture sont en général beaucoup plus intensives ; selon les régions prédominent
les associations céréales-tubercules, ou au contraire les plantations de café (Éthiopie) ou de
thé (Kenya, Tanzanie, Mozambique, Burundi et Rwanda). Ces plantes sont souvent associées
aux bananeraies. La banane, transformée en bouillie ou en bière, est un aliment essentiel de
l'Afrique tropicale pluvieuse.
C'est avec la colonisation que sont apparues les cultures commerciales, qui se sont substituées
aux cultures vivrières. Des associations de cultures demeurent cependant possibles, comme
l'arachide – monoculture qui a fait un temps la grandeur de Dakar – et le mil dans le Sahel. Le
maraîchage, exemple d'intensification agricole, a connu un développement récent, en
particulier autour des grandes villes qu'il alimente en tomates, patates douces, haricots et
oignons. Il contribue, en outre, aux exportations de contre-saison.
L'ÉLEVAGE ET LA PÊCHE

L'élevage est traditionnellement pratiqué dans le Sahel et en Afrique de l'Est. Les Peuls,


éleveurs de bovins (principal cheptel africain), sont les pasteurs les plus nombreux de
l'Afrique occidentale, avec les Touareg et les Maures du Sahara, éleveurs de dromadaires et
de petit bétail. En Afrique de l'Est, ce sont les Massaïs, les Turkana ou encore les Somalis.
Les sécheresses répétées ainsi que la volonté des États de mieux contrôler les éleveurs
amènent une partie des pasteurs transhumants et des nomades à se sédentariser pour associer
l'agriculture à leur élevage traditionnel.
Les produits de la pêche représentent moins de 5 % des prises mondiales. L'Afrique du Sud,
la Tanzanie, le Sénégal, le Ghana, l'Ouganda et la République démocratique du Congo sont
les principaux producteurs. La pêche maritime est importante au large des côtes atlantiques,
longées par les eaux froides du courant de Benguela (hémisphère Sud) et celles du courant des
Canaries (Afrique du Nord-Ouest). Au contraire, les pêcheries des eaux, plus chaudes, de la
façade orientale du continent sont beaucoup moins développées. Un secteur de pêche
artisanale piroguière – traditionnel mais dynamique – coexiste avec des navires industriels,
encore peu nombreux, équipés pour la haute mer et la réfrigération du poisson. Certaines
ethnies sont spécialisées dans la pêche continentale (sur les grands fleuves et le lac Tchad
entre autres) ; c'est une pêche artisanale dont le produit est en général vendu aux
consommateurs locaux (principalement sous forme séchée, salée ou fumée).

3. L'INDUSTRIE

L'Afrique est un continent où l'industrialisation demeure peu avancée et les voies de


communication encore trop insuffisamment distribuées. On constate, presque partout, au
cours des années 1980 et 1990, une régression économique associée à une baisse du niveau de
vie, aggravant la paupérisation. Seuls l'Afrique du Sud et, dans une moindre mesure, les États
de l'Afrique du Nord sont assez puissants économiquement pour limiter leur dépendance vis-
à-vis des pays industrialisés. Or c'est justement l'un des maux dont souffrent les États
africains. Leur richesse repose essentiellement sur l'extraction des ressources minières, quand
ils en disposent en quantité suffisante, ou la transformation d'une partie des produits agricoles
exportés.
L'Afrique continue de subir les effets déstructurant du « pacte colonial » : les colonies
devaient fournir les métropoles en matières premières brutes, leur acheter des produits
manufacturés et s'engager à ne pas développer d'industries concurrentielles.
Les recettes sont majoritairement constituées par la vente de matières premières, dont les pays
africains sont parmi les premiers producteurs mondiaux : cuivre zambien, cobalt congolais et
zambien (plus de la moitié de la production mondiale), diamants (Afrique du Sud, République
démocratique du Congo et Botswana), bauxite (Guinée, 15 % de la production mondiale),
uranium (Namibie, Niger et Gabon), or (Afrique du Sud, 25 % de la production mondiale),
ainsi que l'argent, le fer et d'autres métaux rares. Le pétrole, dont le continent africain produit
moins de 10 % du tonnage mondial brut, est exploité par le Nigeria, la Libye, l'Algérie,
l'Égypte, le Gabon, ainsi que le Cameroun, le Congo et la Tunisie pour une moindre part. Le
gaz est principalement produit par l'Algérie (2,4 % de la production mondiale). L'Afrique du
Sud demeure la plus grande puissance industrielle d'Afrique : elle fournit près de 70 % de
l'énergie électrique du continent, 45 % de la production minière et 40 % de la production
industrielle. L'industrie contribue à 20 % dans la formation du P.I.B. des États du Maghreb et
de l'Égypte, 45 % en Afrique du Sud, mais moins de 10 % au Mali et moins de 5 % au Niger.
Le tourisme est une activité en développement, en particulier en Égypte, en Tunisie et en
Afrique de l'Est, qui dispose de prestigieuses réserves naturelles (Kenya, Tanzanie).

LES ÉCHANGES

De nombreux pays africains produisent à peine de quoi nourrir leur population, et sont obligés
d'importer de grandes quantités de céréales et de produits alimentaires, tandis qu'ils ont fondé
leur développement économique sur l'exportation de matières premières : c'est là une des
plaies des économies africaines. En dépit de l'aide internationale, la part du secteur
alimentaire représente jusqu'au quart des importations. Mais la fluctuation et la baisse des prix
à l'exportation (cacao, oléagineux), ainsi que l'apparition sur les marchés de produits agricoles
concurrents – en particulier asiatiques (par exemple, la Malaisie pour le cacao) – plus
compétitifs ont rendu les revenus de ces exportations plus aléatoires encore. Cela incite les
États à diversifier leurs productions (par exemple, les cultures vivrières destinées aux pays
déficitaires) et à augmenter les échanges commerciaux intracontinentaux, à peu près
inexistants. Le commerce interafricain ne peut réellement émerger que si les voies de
communication sont, elles aussi, suffisamment développées. La plus grande partie du réseau
routier est constituée de pistes qui ne sont pas toujours carrossables. À elle seule, l'Afrique du
Sud possède 43 % des voies ferrées de toute l'Afrique au sud du Sahara.
La part de l'Afrique dans le commerce mondial était tombée à 1,2 % au début des années 1990
(contre 4,7 % en 1980). Ses principaux partenaires sont l'Union européenne, les États-Unis et
les pays en voie de développement. Les tentatives de regroupements régionaux ne permettent
pas d'apercevoir, à l'heure actuelle, des signes d'amélioration au niveau économique.
La dette extérieure est certes moins élevée qu'en Amérique latine, mais elle évolue d'une
manière plus rapide. Dix fois plus importante que l'aide étrangère, elle a augmenté deux fois
plus vite au cours des années 1980. En Afrique, le remboursement annuel de la dette
représente près de 30 % des recettes d'exportation. Il en découle une situation paradoxale : les
États doivent rembourser plus d'argent qu'ils n'en reçoivent. Certains États, comme le Canada
et surtout la France, ont consenti un important effort de réduction, voire d'annulation de cette
dette. De leur côté, le F.M.I. (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale imposent
aux États africains des plans d'ajustement structurels (P.A.S.) draconiens, qui conduisent les
gouvernements à réduire des dépenses publiques déjà maigres. Au début du XXIe s., les
difficultés financières, la croissance démographique deux fois supérieure à la croissance
économique, la faible productivité agricole, la déstructuration des économies tant rurales
qu'urbaines, la corruption des gouvernements et des bureaucraties, la famine, les épidémies et
les guerres civiles constituent autant de facteurs défavorables contribuant à la marginalisation
du continent.
c- Art et culture de l’Afrique
 Les Langues
La question des langues est l'une des réalités culturelles qui reste encore aujourd'hui l'objet
d'innombrables préjugés et incohérences. Mais ces dernières sont de nos jours le fait de
gouvernements africains sans politique linguistique, et non de métropoles coloniales imbues
de leur supériorité. Les langues officielles du continent restent, cependant, dans leur quasi-
totalité, des langues occidentales écrites. Dans de très rares cas, une langue africaine se voit
reconnaître aussi ce privilège, comme en Tanzanie avec le swahili, langue d'origine arabo-
bantoue.
Seule une approche sociolinguistique peut permettre de classer en première approximation les
divers statuts linguistiques. Il faut d'abord établir une distinction entre langue officielle (celle
de l'enregistrement des lois et des actes de l'État) et langue nationale qui peut, comme le
yoruba, l'igbo et le haoussa au Nigeria, le ouolof au Sénégal, le kirundi au Burundi, ne
dominer « officiellement » que dans certains secteurs de la vie sociale et culturelle : l'école,
l'administration territoriale, l'armée, les médias audiovisuels. Cette langue « nationale » est
souvent une langue véhiculaire qui est parlée bien au-delà de sa région d'origine.
L'hétérogénéité linguistique est donc la règle, et le plurilinguisme un état de fait. Cette
situation recouvre le plus souvent une diglossie, soit une situation de bilinguisme dans
laquelle une langue a une valeur sociopolitique supérieure à l'autre.

 Les classifications

Les spécialistes discutent du nombre exact de langues africaines, et leurs estimations varient
entre 750 et 1 200. La transcription écrite de certaines d'entre elles, relativement récente, a été
d'abord le fait de missionnaires traduisant la Bible, puis d'administrateurs coloniaux, et enfin
de linguistes. Toutes sont loin d'être transcrites, et bien moins nombreuses sont celles dont on
connaît la phonétique et la syntaxe. Elles sont l'objet de plusieurs classifications, dont les plus
connues sont celles de Maurice Delafosse, Dietrich Westermann, Joseph Greenberg et
Malcolm Guthrie : des aires linguistiques ont été définies, mais on débat encore pour savoir si
l'on a affaire à des langues, des dialectes, ou des parlers.
Les linguistes dénoncent trois préjugés tenaces : les langues africaines seraient pauvres, ne se
prêteraient pas à l'expression de notions abstraites et n'auraient pas de grammaire. C'est
probablement la situation internationale du continent qui explique tant le maintien des
« dominations » linguistiques étrangères que la solution de facilité qui a consisté à ne pas
aider les langues « nationales » à se constituer un patrimoine institutionnel et matériel
moderne (transcription, enseignements, publications). Ce sont en fin de compte des raisons
sociales, économiques et politiques qui expliquent les privilèges de certaines langues : ils
correspondent au rôle dominant de certaines régions, de certaines populations ou de certains
dirigeants politiques. Ainsi, en République démocratique du Congo (ex-Zaïre), la langue
officielle, écrite, de prestige, est toujours le français. Puis viennent quatre langues nationales
dont la fonction véhiculaire est dominante ; ces langues servent d'instrument d'unification
régionale et jouent un rôle décisif dans les communications entre communautés urbaines
d'origines diverses ; c'est par leur pratique que se manifeste le bilinguisme quasi naturel de la
majorité de la population. Enfin, il faut prendre en compte les très nombreuses (parfois
plusieurs centaines) langues dites ethniques, « maternelles » ou vernaculaires.
Il existe d'autres langues en Afrique noire qui proviennent des conditions particulières du
contact avec les Européens ; ce sont les pidgins et les créoles, présents surtout dans les pays
anglophones ou lusophones (le krio en Sierra Leone, le kriyol au Cap-Vert, le coast-english au
Cameroun).

 Aires et familles linguistiques

Les études comparées des langues africaines et leur classification ne peuvent être menées
qu'avec précaution, dans la mesure où nous ne disposons pas, contrairement aux langues indo-
européennes, de témoignages écrits anciens. La recherche d'une langue ancêtre commun est
d'autant plus compliquée que l'histoire même du peuplement et des migrations à travers le
continent tout entier est approximative et conjecturale, en tout cas pour les périodes remontant
à plus de six ou huit siècles. Maurice Delafosse a proposé une ascendance commune aux
langues bantoues (Centre, Est et Sud) et soudanaises (Ouest).
C'est l'Américain Joseph Greenberg qui pose (en 1955 et 1963) les bases de la classification
admise aujourd'hui par la majorité des linguistes. Elle comporte quatre familles : l'ensemble
nigéro-kordofanien, qui recouvre la majorité des langues bantoues et occidentales ;
la famille afro-asiatique (Afrique du Nord, haoussa, corne de l'Afrique) ; la famille nilo-
saharienne ; la famille khoisan. Une zone de fragmentation (suivant l'axe Dakar-Djibouti)
marquerait, selon le linguiste britannique David Dalby, la région d'origine de diffusion et de
différenciation de ces familles.

C- Asie

L'Asie forme le plus vaste (30 % des terres émergées) et le plus peuplé (près de 60 %
de la population mondiale) des continents. Les limites sont nettes au nord (océan
Arctique), à l'est (océan Pacifique) et au sud (océan Indien). En revanche, elles le sont
moins à l’ouest et au sud-ouest ; par convention, on considère que l’Oural sépare
l'Asie de l'Europe (à l'ouest) et que l’isthme de Suez la sépare de l'Afrique (au sud-
ouest). Toute la partie continentale est dans l'hémisphère Nord (entre 1° et 77° de
latitude) ; seules des îles d'Indonésie sont situées au sud de l'équateur.
De l’ouest à l’est, le continent s’étire sur 164° de longitude. L’Asie peut être divisée
en grands ensembles distincts :
- L’Asie Occidentale (Proche Orient et Moyen Orient)
- L’Asie septentrionale (comprenant la partie asiatique de la Russie)
- L’Asie Méridionale (ou Asie du sud)
- L’Asie Centrale
- L’Asie du Sud-Est
- L’Asie Orientale (ou Extrême-Orient)

Géographie De L’Asie

Milieu Naturel De L’Asie

Comparée aux autres continents, l'Asie possède l'altitude moyenne (environ


950 m) la plus élevée, nonobstant la présence des dépressions les plus
profondes du monde. Le centre du continent est en effet occupé par le plus
important ensemble montagneux de la planète, qui s'étire du Taurus à
l’archipel de la Sonde et qui englobe notamment l’Himalaya (8 848 m à
l'Everest) ; cependant que le fond du lac Baïkal se situe à moins de 1 300 m
au-dessous du niveau de la mer. Les forts contrastes de relief se retrouvent
aussi le long des façades sud et est du continent, avec des grandes chaînes
volcaniques qui bordent les fosses océaniques les plus profondes (fosses
d'Indonésie, des Philippines, des Ryukyu, du Japon, des Kouriles, du
Kamtchatka). Les montagnes se succèdent en chaînes orientées, pour
l'essentiel, d'est en ouest (chaînes Pontique et du Taurus, du Caucase, de
l'Hindu Kuch, de l'Himalaya, du Tian Shan, des Qinling) et s'infléchissent vers
le sud dans la partie sud et orientale du continent (Arakan Yoma, Grand
Khingan). Ces massifs, parfois volcaniques (surtout à l'est et dans le sud-est
insulaire), enserrent des plaines ou des plateaux : Anatolie, plateau iranien,
Tibet, Ordos, plaine de Mandchourie.
Les grands fleuves de l'Asie des moussons y ont trouvé les matériaux des plaines alluviales et
deltaïques (plaine Indo-Gangétique, delta du Mékong, grandes plaines de Chine).
Au nord et au sud, de vastes régions de plaines et de plateaux correspondent à la présence de
boucliers cristallins précambriens (Arabo-syrien, Deccan, Turkestan, Sibérie orientale),
parfois recouverts d'épais sédiments (Sibérie occidentale).
Le Climat
L'extension en latitude explique la diversité des climats. On y vit en effet sous
un climat continental en Sibérie, aux hivers longs et froids et aux étés brefs et
chauds. Le sol, constamment gelé en profondeur, porte une maigre végétation,
la toundra (à laquelle succède, vers le sud, la taïga). Au sud, de la mer
Caspienne jusqu'au Gobi, c'est un climat désertique ou du moins aride (avec
une maigre steppe) aux forts contrastes thermiques. Également désertiques
mais constamment chauds sont les climats de l’Arabie au Sind. Tout le Sud-
Est, plus chaud, est affecté par la mousson, qui apporte des pluies d'été,
essentielles pour l'agriculture. La forêt dense recouvre partiellement
l’Insulinde (Bornéo et Sumatra notamment), constamment et abondamment
arrosée.

La Population

L'Asie est une mosaïque de peuples, de cultures et de religions. L'étendue ainsi que le relief
montagneux ou désertique qui compartimente le continent ont permis à des communautés
humaines de développer des spécificités culturelles. Pourtant, les voies commerciales,
spécialement les routes du thé, ont favorisé l'interpénétration de certains aspects des cultures.
L’islam et le bouddhisme en sont les exemples les plus frappants, qui se sont répandus
depuis leur foyer respectif (Arabie, Inde) jusqu'en Extrême-Orient. Ces échanges ont façonné
l'Asie contemporaine, plus profondément et durablement que les bouleversements dus aux
guerres, dont pourtant le continent a été le théâtre permanent dans son histoire.
La démographie de l'Asie est « excessive », avec à la fois des déserts et des steppes sous-
peuplées et des zones de surpopulation extrême dans les deltas et les plaines alluviales. Ce
continent est le plus peuplé de la planète, avec plus de 4 milliards d'habitants et deux États
– la Chine et l'Inde – qui dépassent, chacun, le milliard d'habitants. Il serait absurde d'établir
une densité moyenne de population tant les contrastes sont grands. Les États des steppes et
des hauts plateaux, où l'on trouve de vastes déserts, sont en effet sous-peuplés (comme la
Mongolie, avec une densité de 1,5 habitants par km2) tandis que les États de l'Asie des
moussons sont surpeuplés (comme le Bangladesh, avec une densité de plus de 900 habitants
par km2). La plupart des pays d'Asie ne connaissent pas le contrôle des naissances et ont un
taux de croissance naturel de plus de 2 % l'an. La forte natalité (autour de 35 ‰) est
compensée par une mortalité encore élevée (11 à 12 ‰), notamment la mortalité
infantile (91 ‰ au Pakistan). À l'exception du Japon, déjà confronté au vieillissement de sa
population, les pays les plus développés économiquement sont entrés dans la première phase
de la transition démographique, liée à la baisse de la mortalité (5 ‰ en Malaisie, 11 ‰ pour la
mortalité infantile). Mais la baisse du taux de croissance (autour de 1,5 ‰) est très lente en
raison de la forte natalité des années passées, dont les conséquences démographiques
s'étendent sur plusieurs générations ; c'est notamment le cas pour la Chine, où le contrôle des
naissances est aujourd'hui rigoureux et, dans une moindre mesure, pour l'Inde.

 L'ÉCONOMIE

 L’agriculture, entre tradition et modernité

Le poids démographique global et l'existence d'une population encore


massivement rurale expliquent que l'agriculture soit dominée par des
productions vivrières, le riz, grande céréale de l'Asie des moussons – on parle
de « civilisation du riz » – et le blé, le maïs et l'orge que l'on trouve au Proche-
Orient et au Moyen-Orient. En Extrême-Orient, hors ceinture des moussons,
blé, maïs et sorgho dominent (Chine centrale). Les vastes régions semi-arides
sont consacrées pour l'essentiel à l'élevage. Dans la partie occidentale de l'Asie
(y compris ici la partie ouest de la Chine), l'élevage demeure également une
des bases de la subsistance, mais l'économie traditionnelle, fondée sur le
nomadisme, est bouleversée par l'effort des États pour favoriser la
sédentarisation (Arabie saoudite, Chine) ou par la modernisation des méthodes
(Iran). S'y ajoutent les productions de fruits et légumes quand le climat s'y
prête (l'Asie occidentale, l'Asie méridionale, et encore, dans une moindre
mesure, la Mongolie).

 L’eau, défi majeur du  XXIe s.

Le problème capital de l'Asie est celui de l'eau, soit parce qu'elle manque (Proche- et Moyen-
Orient, nord et nord-ouest de l'Asie orientale), soit en raison de son abondance (Asie
méridionale). Si la maîtrise de l'eau a toujours constitué dans l'histoire de l'Asie une donne
majeure dans le jeu du pouvoir, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours (barrage d'Assouan en
Égypte, crues du Yangzi Jiang en Chine), ses enjeux contemporains apparaissent de plus en
plus nettement (Israël/territoires palestiniens-Syrie, Turquie/Syrie-Iraq, etc.) en raison de
l'augmentation spectaculaire du besoin généré par l'industrialisation des méthodes de culture
(Arabie saoudite, Israël), mais aussi à cause de la pollution dont les effets s'aggravent dans les
pays nouvellement industrialisés (Asie orientale et Asie du Sud-Est).

Des ressources abondantes mais inégalement réparties

Les ressources énergétiques sont globalement très importantes, mais insuffisantes pour les
grands centres industriels d'Asie orientale. Le Japon, la plus grande puissance industrielle de
la région (et la deuxième du monde), dépend ainsi largement du reste du monde – et,
notamment, du Moyen-Orient – pour son approvisionnement énergétique.
L'Asie produit en effet 40 % du pétrole mondial et même plus de la moitié si l'on ajoute la
production russe (surtout en Sibérie occidentale, qui dispose aussi de gigantesques ressources
en gaz naturel) à la production du Moyen-Orient, de l'Asie centrale, de la Chine et de
l'Indonésie. Toutefois, la partie de l'Asie qui consomme le plus d'hydrocarbures, l'Asie
orientale, doit importer l'essentiel de sa consommation ; elle produit en effet seulement 10 %
des hydrocarbures de la planète et ses réserves sont évaluées, au mieux, à 5 % des réserves
mondiales, alors qu'elle consomme le quart de la production mondiale.
Cela explique l'importance stratégique des exploitations offshore d'hydrocarbures en mer de
Chine – jusqu'à ce jour très décevantes – et des lieux de passage obligés des pétroliers. Ceux-
ci transportent chaque année quelque 500 millions de tonnes du précieux carburant, depuis le
golfe Persique jusqu'au Japon et en Corée du Sud, par les détroits de Malacca et de Lombok,
et, dans le sens Asie-Europe, des chargements de conteneurs ou d'automobiles (on compte
300 passages de navires par jour à la hauteur de Singapour).
En Asie, 53 % de l'énergie industrielle et 55 % de l'électricité proviennent encore
du charbon ; la moitié de la production mondiale y est d'ailleurs extraite si l'on prend en
considération le bassin sibérien du Kouzbass.
Enfin, l'hydroélectricité est très en retard sur les possibilités naturelles : si le barrage des
Trois-Gorges, en Chine, sur le Yangzi Jiang, est opérationnel, l'aménagement du Mékong
demeure à l'état de projet.

D- AMERIQUE

Une des cinq parties du monde, l'Amérique est limitée par l’océan Pacifique à l'ouest,
l’océan Atlantique à l'est, l’océan Arctique au nord et l’océan Austral au sud. On distingue
trois grands ensembles : l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud constituent l'essentiel
du continent et sont séparées par un isthme formant (ou non) avec les Antilles l’Amérique
centrale.

Géographie De L’Amérique

Relief
Étiré sur plus de 15 000 km du nord au sud, le continent juxtapose d'ouest en est trois grands
types de paysages.
La façade pacifique est dominée par de hautes chaînes (l'Aconcagua culmine à 6 959 m),
étirées, les cordillères (Rocheuses au nord et Andes au sud notamment), partiellement
volcaniques, enserrant souvent des plateaux d'altitude (Grand Bassin américain ou Altiplano
bolivien par exemple).
La façade atlantique, parfois bordée de plaines littorales, est dominée par de moyennes
montagnes (où l'altitude n'atteint jamais 3 000 m), comme les Appalaches au nord, ou de
hauts plateaux, comme le plateau brésilien au sud.
Le Centre est occupé par de vastes régions sédimentaires plus basses, comme
la Prairie américaine (débordant au Canada) ou la forêt amazonienne, correspondant
souvent aux bassins de gigantesques organismes fluviaux (l'ensemble Mississipi-Missouri au
nord, l'Amazone au sud).

Le Climat Et La Végétation

La végétation varie avec le relief et la latitude.


Une grande partie de l'Amérique du Nord est dans le domaine tempéré. Les hivers sont
souvent rudes en altitude et dans l'intérieur, éloigné des influences océaniques adoucissantes.
Les précipitations sont abondantes sur l'Ouest montagneux, se raréfiant vers l'Est, plus abrité,
avant de se relever en bordure de l'Atlantique. On passe de la toundra de l'extrême nord à la
forêt et rapidement dans l'intérieur, à tendance aride, à la steppe.
L'Amérique centrale, montagneuse, étroite, est abondamment arrosée, comme le sont les îles
ou versants au vent des Antilles. La forêt a souvent été massivement défrichée par les
plantations commerciales à des latitudes tropicales.
Elle domine encore en revanche dans l'Amazonie équatoriale, abondamment arrosée,
toujours chaude. Elle cède la place à une forêt plus clairsemée, puis à la savane et à la steppe
sur le plateau brésilien, à la prairie plus au sud (Pampa). La steppe réapparaît dans la
Patagonie, abritée par les Andes.
La façade pacifique présente une succession de climats influencés naturellement par la
latitude (climat méditerranéen de la Californie et du littoral chilien à la hauteur de Santiago),
mais aussi par l'existence de courants marins expliquant la bande désertique de l'Atacama.

La population

Estimée à 972 millions d'habitants en 2013, la population du continent américain a presque


décuplé en un siècle, à cause de l'immigration et, surtout, d'un accroissement naturel accéléré
depuis que les îles des Caraïbes et les pays d'Amérique centrale et du Sud ont amorcé
leur transition démographique, dans les années 1940. Supérieure à 20 habitants par km2, la
densité de population du continent est très contrastée. Aux zones densément urbanisées
correspondent de fortes concentrations humaines – Megalopolis de Boston à Washington,
couloir du Saint-Laurent aux Grands Lacs, côte californienne, centre du Mexique, îles
Caraïbes, cordillère andine de Caracas à La Paz, littoral atlantique de Recife à Buenos Aires –
auxquelles s'opposent les vastes espaces vides de l'Alaska, du Grand Nord canadien, des
Prairies, des Rocheuses, de l'Amazonie et de la Patagonie.
Le peuplement précolombien s'est souvent maintenu dans les Andes, site de quelques
grandes métropoles – Bogotá, Quito, La Paz. L'essentiel des agglomérations américaines se
rencontre cependant sur le littoral, là où ont abouti la plupart des mouvements migratoires en
provenance d’Europe. La croissance des villes s'est en outre rapidement développée et les
pays du sud du continent ont désormais des taux d'urbanisation équivalant à ceux du Nord
(plus de 70 %). Les Amériques comptent ainsi 27 des 100 plus grandes agglomérations
mondiales : Mexico et São Paulo, avec 19 millions d'habitants, figurent parmi les plus
grandes villes du globe, dépassant sur le continent New York (16 millions), Buenos
Aires (13 millions), Rio de Janeiro (12 millions) ou Los Angeles (10 millions).

L’économie

Depuis la montée en puissance de l'économie nord-américaine au XIXe s., les pays d'Amérique


centrale et du Sud, ainsi que les îles, sont sous l'influence des États-Unis, la domination
géostratégique ayant été relayée par la dépendance économique et financière, dès la fin de la
Première Guerre mondiale, quand les capitaux venus du Nord ont remplacé les capitaux
européens. Ces investissements se dirigent de préférence vers les productions spéculatives,
qu'il s'agisse de matières premières agricoles (café du Brésil et de Colombie ; caoutchouc
brésilien ; canne à sucre antillaise et péruvienne ; cacao brésilien ; coton mexicain, brésilien et
péruvien ; fruits tropicaux des Antilles et d'Amérique centrale ; viande d'Argentine) ou de
productions minières (argent et étain de Bolivie ; cuivre du Pérou, du Chili et de Colombie ;
plomb, zinc et fer du Mexique ; pétrole du Venezuela et du Mexique). Cette orientation
économique a rendu les pays d'Amérique latine particulièrement vulnérables aux fluctuations
des marchés, et la crise de 1929 les a d'ailleurs particulièrement affectés.
En l'absence d'une industrie locale de transformation, ils ont longtemps dépendu des
importations de biens manufacturés en provenance de l'Amérique du Nord et de l'Europe. À
partir de la fin des années 1930, des programmes d'industrialisation et des mesures de
protectionnisme ont été mis sur pied, dans le cadre d'une politique de substitution des
importations, au Mexique, au Brésil, en Argentine et au Chili ; si les matières premières
jouent toujours un rôle central dans ces quatre pays, leurs productions se sont diversifiées, au
profit de l'industrie légère, mais au prix d'un très fort endettement, de tendances
hyperinflationnistes et sans que soit vraiment mis fin aux problèmes agraires et à la misère des
nombreux petits paysans. Cependant, l'Amérique centrale a connu une longue période de
croissance qui ne s'est vraiment interrompue qu'avec la récession mondiale du début des
années 1980 et la crise financière, partie du Mexique en 1982.

Sous l'injonction du F.M.I., les pays d'Amérique centrale et du Sud ont, au tournant des
années 1990, mis en place des plans de rigueur : réduction du rôle de l'État et du
protectionnisme, privatisations, ouverture aux investissements extérieurs, priorité aux
exportations. Avec, comme principal modèle, le Chili, l'ensemble du sous-continent sud-
américain fait désormais figure de zone émergente. Si la crise du peso mexicain (fin 1994) ne
s'est pas propagée aux autres pays, en 1998 les crises russe et asiatique ont eu, quant à elles,
des répercussions sur l'économie de ces États, la première en pénalisant leurs exportations, la
seconde en ravivant la méfiance des investisseurs envers les pays émergents. D'autres
turbulences financières peuvent survenir comme celle qui amène en janvier 1999 la brusque
dévaluation du réal brésilien, conduisant à un net ralentissement de la croissance dans toute la
région. Mais depuis 2000, la plupart de ces pays bénéficient d'une lente reprise à l'exception
notable de l’Argentine qui se débat dans une crise économique extrêmement grave entraînant
d'importants mouvements sociaux et une instabilité politique préoccupante.
Les P.N.B. par habitant en parité de pouvoir d'achat sont très disparates : 1 150 dollars
internationaux à Haïti, l'un des pays les plus pauvres du monde, 12 590 au Chili et 45 850 aux
États-Unis (2007). Les pays du Sud ont un revenu par habitant plus de trois fois inférieur en
moyenne à celui des membres de l'A.L.E.N.A. (Accord de libre-échange nord-américain,
regroupant depuis 1994 les États-Unis, le Canada et le Mexique). Des rapprochements
commerciaux latino-américains, destinés à contrebalancer le poids des États-Unis, ont vu le
jour : le Marché commun de l'Amérique centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras,
Nicaragua, Salvador) est né en 1957 ; l'Association de libre-échange latino-américain
(Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Mexique, Paraguay, Uruguay, Pérou) en 1961.
Ces initiatives se sont intensifiées pendant les années 1990. Dès 1991, le Brésil, l'Argentine,
l'Uruguay et le Paraguay ont préparé la mise sur pied d'un Marché commun du Sud
(Mercosur). Entré en vigueur en 1995 et destiné à s'ouvrir à d'autres pays du continent, il
constitue une réponse à l'A.L.E.N.A. Se sont aussi créés le Groupe des Trois (Colombie,
Mexique, Venezuela), la Communauté andine (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou,
Venezuela) et l'Union douanière et commerciale Colombie-Venezuela. Le Chili s'est associé à
la Bolivie en 1996, mais mène, de son côté, des négociations avec le Canada, le Mexique et
les États-Unis dans l'espoir de participer à l'A.L.E.N.A.
Les forces d'intégration économique du sous-continent sud-américain doivent toujours
compter avec le poids des États-Unis. Ainsi, pour accroître leur influence face à ces derniers
dans les négociations portant sur la création en 2005 d'une zone de libre-échange des
Amériques (Z.L.E.A.) regroupant tous les États du continent à l'exception de Cuba, les États
sud-américains, sous l'impulsion du Brésil – lequel aspire à consolider sa zone d'influence –
ont lancé en 2000 un projet de zone de libre-échange, qui rassemblerait notamment les États
du Mercosur et de la Communauté andine.
Parallèlement, le phénomène de dollarisation graduelle de l'Amérique latine, processus
entamé dans les années 1970, se poursuit avec les décisions radicales de l'Équateur en 2000 et
du Salvador en 2001 (abandon de leur monnaie nationale au profit de la devise américaine).

E- OCEANIE

Une des cinq parties du monde, l'Océanie doit son nom et sa relative unité à l'immense océan
Pacifique. Elle comprend le continent australien et divers groupements insulaires situés dans
l'océan Pacifique, entre l'Asie à l'ouest et l'Amérique à l'est. Seuls les archipels proches de ces
deux continents (notamment le Japon, les Philippines et l'Indonésie) n'en font pas partie.

Géographie Physique De L’Océanie

Milieu Naturel

L'Australie représente à elle seule 85 % de la superficie de l'Océanie et regroupe avec la


Nouvelle-Zélande près de 70 % de sa population. Les 10 000 (environ) autres îles sont
divisées en trois grands ensembles : la Mélanésie, la Polynésie, la Micronésie. La Mélanésie
comprend les îles situées au nord-est de l'Australie, de la Nouvelle-Guinée aux Fidji. La
Polynésie s'étend de la Nouvelle-Zélande aux Hawaii en passant par les archipels du Pacifique
central (Cook, Samoa, Polynésie française). La Micronésie englobe les îles situées au nord de
la Mélanésie (Kiribati, Carolines, Marshall, Mariannes). En dehors de l'Australie, de la
Nouvelle-Guinée, de la Nouvelle-Zélande, résultant de l'émergence des socles, et des atolls
coralliens, la plupart des îles sont d'origine volcanique. Le climat y est tropical. Une dizaine
d'États, dont certains minuscules (Nauru ou Tonga), sont indépendants. Les autres archipels
sont liés aux « grandes puissances » régionales, Australie et surtout Nouvelle-Zélande
(Cook) ; aux États-Unis (Hawaii en est un État), à la France (Polynésie française et Nouvelle-
Calédonie, Wallis-et-Futuna) ; la moitié occidentale de la Nouvelle-Guinée est indonésienne.
Alors que l'Australie et la Nouvelle-Zélande jouissent d'un niveau de vie élevé, les archipels
océaniens se caractérisent par une extrême vulnérabilité, tant physique qu'économique ou
politique, et, à de rares exceptions, dépendent de l'aide extérieure.

Géographie Humaine De L’Océanie


Le peuplement

Pendant la dernière glaciation, la régression des mers est telle que la Nouvelle-Guinée,
l'Australie et la Tasmanie forment un continent, le « Sahul ». Plus à l'ouest, de l'autre côté
d'un bras de mer, il en va de même pour l'Asie du Sud-Est, réunie à Sumatra, Java et Bornéo,
et formant le « Sunda ».

 L’Australie et la Mélanésie

Le peuplement australien s'effectue il y a environ 40 000 ans avec des groupes venus de l'Asie
du Sud-Est. Les traces humaines les plus anciennes ont été découvertes le long de la rivière
Swan ; des sépultures d'il y a 30 000 à 28 000 ans, près du lac Mungo, confirment la présence
de l'homme dans le Sud-Est australien. La Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Bretagne et la
Nouvelle-Irlande sont peuplées sensiblement à la même époque que l'Australie. Ce
peuplement ancien constitue le fonds mélanésien, dont sont directement issus les aborigènes
d'Australie et les Papous de Nouvelle-Guinée. Ces communautés sont à l'origine de cette
société océanienne ancienne dont les navigateurs intrépides vont, vers − 4000, coloniser la
Nouvelle-Calédonie avant de poursuivre vers la Polynésie. Avec le réchauffement survenu à
l'holocène et la montée des eaux, la Nouvelle-Guinée et la Tasmanie s'isolent à peu près en
même temps de l'Australie, dont les rivages actuels se constituent vers − 7000.
En Nouvelle-Guinée, à Kuk, sur les hauts plateaux, des traces d'horticulture maraîchère
remontent à 7000 avant notre ère. De nouveaux colons venus du sud-est de l'Asie, pratiquant
les techniques du néolithique, sont sans doute responsables de l'introduction du porc, devenu
courant à partir de 4000 avant notre ère.

 La Polynésie

Désormais, des populations austronésiennes qui possèdent la même culture ancestrale se


répandent dans le Pacifique et parviennent en Polynésie. Objet de nombreux échanges
interinsulaires, la céramique dite « Lapita » ne semble plus caractériser un peuplement
différent comme on l'a d'abord pensé. Les différences actuelles entre Mélanésiens et
Polynésiens seraient dues plus à leur environnement et à leur mode de vie qu'à leur origine ;
les Mélanésiens sont sensibles aux influences étrangères, les Polynésiens vivant plus isolés.
L'expansion des Polynésiens s'est faite d'ouest en est ; la Polynésie occidentale est atteinte
entre 2000 et 1500 avant notre ère. La Polynésie orientale commence à être colonisée vers
150 avant notre ère (îles Marquises) alors que les îles des confins océaniens comme Hawaii,
la Nouvelle-Zélande ou Pâques ne seront atteintes qu'entre le Ve et le VII siècle de notre ère.

 en Micronésie

Entre 5000 et 3000 avant l'ère chrétienne, le niveau des eaux laisse peu de terres émergées et
le peuplement s'effectue dans l'ouest vers 1500 avant notre ère par des communautés venues
des Philippines. À défaut de pierre, celles-ci fabriquent leurs outils dans des coquillages. À
partir de 800 de notre ère, et jusqu'à l'arrivée des Espagnols ( XVIe s.), ces Micronésiens de
l'ouest construisent les « latte », soubassements monumentaux de cases cérémonielles.
F- L’ANTARCTIQUE

L'Antarctique est situé au sud des pointes de l'Afrique, de l'Australie et de l'Amérique.


Il est formé de deux domaines distincts, délimités par des cercles centrés au voisinage du
pôle : une calotte continentale couverte de glaces (le continent antarctique), presque
entièrement inscrite à l'intérieur du cercle polaire ; une zone océanique (l’océan
Antarctique), partie des océans Atlantique, Pacifique, et Indien comprise entre le cercle
polaire antarctique et le continent polaire.

Géographie De L’Antarctique

Milieu Antarctique
Le trait distinctif de l'Antarctique est l'isolement, qui trouve son explication dans la dureté
d'un climat considéré comme le plus rigoureux du monde et la présence d'une mer
tempétueuse et englacée, enfermant un continent sans attrait, véritable « bout de monde »,
tardivement exploré et vide. Milieu répulsif, l'Antarctique est un désert humain.

 Le froid et les vents

Un froid excessif et des vents violents caractérisent le climat exceptionnel de l'Antarctique,


conditionné certes par l'altitude du continent, mais surtout par le jeu complexe de divers
facteurs.

 Le rôle réfrigérant de l'hiver nocturne


Selon un phénomène normal de latitude, passé le cercle polaire austral, deux périodes
s'individualisent dans l'année : l'une à l'époque du solstice de décembre, où le soleil est en
permanence au-dessus de l'horizon ; l'autre au moment du solstice de juin, où il est
constamment au-dessous. À mesure que l'on se rapproche du pôle, la période de nuit continue
(l'hiver), ou de jour continu (l'été), gagne en durée, puis l'emporte. Au pôle, l'année est donc
partagée en deux saisons d'illumination : l'une de mars à septembre, où le soleil ne se lève pas,
l'autre d'octobre à février, où il ne se couche pas. C'est au cours de la nuit hivernale
qu'intervient une intense déperdition thermique par rayonnement dans une atmosphère claire.

 L’inefficacité d'un été sans chaleur


Le réchauffement associé à la durée de l'illumination estivale ne parvient pas à compenser le
déficit hivernal. À ces hautes latitudes, les rayons solaires, qui ont une trop faible incidence au
sol, doivent traverser une masse atmosphérique plus épaisse, où la déperdition par réflexion,
absorption et diffusion est donc accrue. Seul un reliquat de radiation solaire atteint le sol : on
estime qu'au pôle, au plein de l'été (décembre), sur les 36 000 cal/cm2 entrant dans
l'atmosphère moins de 80 % parviennent dans les basses couches. Facteur aggravant, une
importante fraction de cette énergie incidente est réfléchie sur la surface blanche des glaciers
et de la banquise, qui interviennent comme d'immenses réflecteurs (albédo de 0,76). Les mers
libres, qui absorbent toute la chaleur reçue, sont trop éloignées du pôle pour jouer un rôle
thermique décisif. Enfin, l'inversion de température en altitude (par advection de chaleur
venue des tropiques) disparaît en été, et ne vient plus freiner la perte calorique du sol sous
l'effet de la radiation infrarouge, très efficace dans l'air sec et transparent des voisinages du
pôle.
Au total, le bilan radiatif est déficitaire pour toute la calotte située au sud du 37e degré : à
Mirny, le bilan thermique global varie entre – 2 et – 3 000 cal/cm2 par an, et est de – 8 000
pour l'intérieur du continent. À Mirny, il est négatif pendant 5 mois, et au pôle pendant
11 mois. C'est donc dans le domaine antarctique que l'on enregistre les températures les plus
basses du monde (et de plus en plus rigoureuses à mesure que l'on se rapproche du centre du
continent) ; ce domaine se caractérise en outre par l'absence d'été, fait que l'on exprime en
choisissant l'isotherme 10 °C du mois le plus chaud pour le délimiter.
Un refroidissement d'une telle ampleur a pour effet un alourdissement de l'air et un tassement
des basses couches engendrant au voisinage du pôle un anticyclone pelliculaire. Au nord, une
auge de basses pressions est installée vers 55-65° sud, tout autour du continent. Les vents
divergent en descendant et soufflent vers l'est à sa périphérie ; fortement refroidis au-dessus
de la glace, ils ont un écoulement qui s'accélère et devient turbulent vers la côte, où ils sont
connus sous le nom de vents catabatiques. Le contact entre l'air antarctique, d'origine
continentale, et l'air maritime circulant sur l'océan Antarctique est exprimé sous la forme
d'une discontinuité frontale, parcourue par des dépressions cycloniques très creusées qui
circulent vers l'est, traversant à l'occasion tout le continent, de la mer de Weddell à celle de
Ross. Dans l'ensemble, il s'agit d'une circulation zonale, puissante et rapide, car non perturbée
par l'obstacle de masses continentales. Tous les navigateurs et explorateurs ont décrit la
violence de ces vents agissant sans entrave sur la neige et sur les eaux : si le continent
antarctique connaît les plus violents blizzards, l'océan Antarctique est le plus tempétueux du
monde.
Interdisant ou limitant le dégel, donc l'évaporation, le froid a pour corollaire une humidité
atmosphérique faible en valeur absolue (sur le continent, elle est 10 000 fois moindre qu'à
l'équateur) ; en valeur relative elle ne dépasse pas 70 %, sauf sur la ceinture littorale ou
maritime, où les vents viennent puiser leur humidité. Les précipitations, surtout sous forme
neigeuse, totalisent seulement 150 mm (en eau de fusion) pour l'ensemble du continent, avec
un minimum remarquable de 10 pour la partie orientale et un maximum de plus de 500 mm
sur les littoraux et îles subantarctiques. En se déplaçant vers le nord, on passe ainsi d'une
aridité saharienne à des régimes pluvieux caractéristiques des latitudes moyennes.

Faune et flore

La plupart des êtres vivant sur l'Antarctique ou à sa périphérie tirent leur subsistance de la
mer, car le continent, couvert de glace, est stérile. La flore y est essentiellement représentée
par plusieurs dizaines d'espèces de lichens et de mousses, ainsi que de phytoplancton, présent
dans certains lacs d'eau douce. Les insectes sont les principaux animaux répertoriés. En
revanche, la faune marine est plus riche. Des phénomènes de remontée d'eaux profondes
riches en sels nutritifs se produisent dans certaines régions. Le krill, population de petits
crustacés marins qui consomment divers végétaux minuscules, devient à son tour une
importante source alimentaire pour de nombreuses autres espèces. Les araignées de mer et les
céphalopodes, comme le calmar et la pieuvre, sont relativement abondants dans la zone
polaire australe.
Les oiseaux antarctiques sont les manchots, les albatros, les cormorans, les mouettes, les
sternes et les pétrels. Sept espèces de manchots sont rassemblées dans la zone des banquises,
en colonies pouvant dépasser le million d'individus : le manchot Adélie, qui niche dans les
régions libres de glace, le manchot empereur, le manchot gentoo, le manchot à jugulaire et le
manchot royal. Les mammifères marins sont représentés en Antarctique par les cétacés, les
phoques − qui sont protégés par une convention datant de 1980 − et les otaries. Quatre
espèces de mysticètes – la baleine bleue ou rorqual bleu, le rorqual commun, le rorqual de
Rudolphi et le mégaptère ou baleine à bosse – habitent les eaux antarctiques en permanence.
Cachalots, orques et épaulards se trouvent également en nombre important.
On rencontre sur la banquise les quatre espèces de phoques : le phoque crabier (près de
20 millions d'individus), le phoque de Weddell, le léopard de mer et le phoque de Ross.

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