Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
J. Colson
J. De Blay
J. De Coster
G. Delvaux
H. Fronville
C. Janssens
R. Van Boven
E. Vanderstappen
I. Van De Woesteyne
J. Van Droogbroeck
J. Van Wemmel
J. Verstraelen
2007
Les interprétations de la loi et les opinions des auteurs sont exprimées sous
leur responsabilité personelle.
D/0147/2007/211
ISBN 978 90 8661 724 1
© la Charte
rue Guimard 19, 1040 Bruxelles
Tél. (02) 512 29 49 Fax (02) 512 26 93
E-mail: bande@diekeure.be
Internet: www.bande.be
Aucun extrait de cette édition ne peut, même partiellement, être communiqué au public, repro-
duit ni traduit ou adapté sous quelque forme que ce soit moyennant photocopie, microfilm,
enregistrement ou tout autre moyen, ou être saisi dans une banque de données sans l’autori-
sation écrite et préalable de l’éditeur.
107708
PREFACE
PREFACE
En mars 2007, l’IEC a organisé une journée d’étude relative aux missions de contrôle
particulières de l’expert-comptable prévues par le Code des sociétés.
La structure de la présente partie est conçue de manière telle que vous y retrouverez
toutes les informations (législation, normes, rapports, modèles). Par ailleurs, une at-
tention particulière a été accordée aux implications fiscales résultant de l’exécution
de ces missions.
Durant le stage, l’Institut consacre une attention particulière à ces missions parce que
leur bonne exécution est essentielle pour les sociétés qui, de cette manière, donnent
une orientation différente à leur structure ou leur existence.
Les rapports établis à la suite de ces missions doivent d’ailleurs être envoyés à l’IEC
et sont vérifiés, en ce qui concerne leur qualité et leur exactitude, par la commission
d’accompagnement et de surveillance de l’Institut.
Les modèles repris dans cet ouvrage servent de fil conducteur, mais l’exécution des
missions est généralement dans chaque cas spécifique, de sorte qu’une appréciation
individuelle des documents soumis par l’entreprise s’avère nécessaire.
Je tiens par la présente à remercier les coauteurs de cette partie du Vade-mecum, qui
sont mentionnés dans cet ouvrage, mais aussi les collaborateurs de l’Institut qui ont,
eux aussi, contribué à sa réalisation, plus particulièrement Nicole HORMANS et
Muriel TILMANT pour la relecture des textes et des traductions.
André BERT
Président de l’IEC
V
PREFACE
VI
TABLE DES MATIERES
Préface V
Chapitre 1.
Points déontologiques importants lors de l’acceptation et de l’exécution
d’une mission légale de contrôle 1
Par R. Van Boven et J. Van Droogbroeck
1.1. Introduction 3
1.2. Obligations déontologiques de l'expert-comptable externe lors de
l'acceptation d'une mission de contrôle 4
1.2.1. Exigences professionnelles 4
1.2.1.1. L'organisation optimale du bureau 4
1.2.1.2. La compétence professionnelle personnelle de l'expert-
comptable 5
1.2.2. Compétence juridique pour l'acception de la mission 5
1.2.2.1. Etre inscrit sur la sous-liste des experts-comptables
externes 5
1.2.2.2. Ne pas faire l'objet de mesures d'interdiction ou de
certaines sanctions 6
1.2.3. Indépendance et impartialité 7
1.2.3.1. L'incompatibilité en raison de la fonction occupée par
des parents ou alliés dans l'entreprise contrôlée 8
1.2.3.2. L'incompatibilité en raison de l'exercice de fonctions
et d'autres missions 8
1.2.3.3. L'indépendance financière d'une entreprise 10
1.2.3.4. Les normes de contrôle 10
1.2.4. Etablissement d'une lettre de mission 10
1.2.5. Information au confrère prédécesseur 11
1.2.6. Responsabilité professionnelle et assurance 11
1.3. Obligations déontologiques pendant l'exécution des missions de contrôle 12
1.3.1. Désignation d'un représentant permanent 12
1.3.2. Interdiction de déléguer la mission de contrôle et assistance 13
1.3.3. Constitution d'un dossier de travail 14
1.3.4. Secret professionnel 15
1.3.5. Exécution consciencieuse de la mission 16
1.4. Obligations déontologiques lorsque les missions de contrôle sont
achevées 17
1.4.1. Communication à la Commission d'accompagnement et de
surveillance 17
1.4.2. Conservation du dossier de travail 18
VII
TABLE DES MATIERES
Chapitre 2.
Le rôle de l’expert-comptable dans le cadre des pouvoirs individuels
d’investigation et de contrôle des associés 19
VIII
TABLE DES MATIERES
Chapitre 3.
La dissolution et la liquidation de sociétés 87
IX
TABLE DES MATIERES
Chapitre 4.
La transformation de sociétés 245
Chapitre 5.
La fusion et la scission (partielle) de sociétés 339
X
LES MISSIONS LEGALES LES PLUS COURANTES
DU CODE DES SOCIETES
LES MISSIONS LEGALES
LES PLUS COURANTES
DU CODE DES SOCIETES
Pouvoirs individuels d'investigation
et de contrôle des associés
Dissolution et liquidation
Transformation
Fusion/scission
J. Colson
J. De Blay
J. De Coster
G. Delvaux
H. Fronville
C. Janssens
R. Van Boven
E. Vanderstappen
I. Van De Woesteyne
J. Van Droogbroeck
J. Van Wemmel
J. Verstraelen
2007
Les interprétations de la loi et les opinions des auteurs sont exprimées sous
leur responsabilité personelle.
D/0147/2007/211
ISBN 978 90 8661 724 1
© la Charte
rue Guimard 19, 1040 Bruxelles
Tél. (02) 512 29 49 Fax (02) 512 26 93
E-mail: bande@diekeure.be
Internet: www.bande.be
Aucun extrait de cette édition ne peut, même partiellement, être communiqué au public, repro-
duit ni traduit ou adapté sous quelque forme que ce soit moyennant photocopie, microfilm,
enregistrement ou tout autre moyen, ou être saisi dans une banque de données sans l’autori-
sation écrite et préalable de l’éditeur.
107708
PREFACE
PREFACE
En mars 2007, l’IEC a organisé une journée d’étude relative aux missions de contrôle
particulières de l’expert-comptable prévues par le Code des sociétés.
La structure de la présente partie est conçue de manière telle que vous y retrouverez
toutes les informations (législation, normes, rapports, modèles). Par ailleurs, une at-
tention particulière a été accordée aux implications fiscales résultant de l’exécution
de ces missions.
Durant le stage, l’Institut consacre une attention particulière à ces missions parce que
leur bonne exécution est essentielle pour les sociétés qui, de cette manière, donnent
une orientation différente à leur structure ou leur existence.
Les rapports établis à la suite de ces missions doivent d’ailleurs être envoyés à l’IEC
et sont vérifiés, en ce qui concerne leur qualité et leur exactitude, par la commission
d’accompagnement et de surveillance de l’Institut.
Les modèles repris dans cet ouvrage servent de fil conducteur, mais l’exécution des
missions est généralement dans chaque cas spécifique, de sorte qu’une appréciation
individuelle des documents soumis par l’entreprise s’avère nécessaire.
Je tiens par la présente à remercier les coauteurs de cette partie du Vade-mecum, qui
sont mentionnés dans cet ouvrage, mais aussi les collaborateurs de l’Institut qui ont,
eux aussi, contribué à sa réalisation, plus particulièrement Nicole HORMANS et
Muriel TILMANT pour la relecture des textes et des traductions.
André BERT
Président de l’IEC
V
PREFACE
VI
TABLE DES MATIERES
Préface V
Chapitre 1.
Points déontologiques importants lors de l’acceptation et de l’exécution
d’une mission légale de contrôle 1
Par R. Van Boven et J. Van Droogbroeck
1.1. Introduction 3
1.2. Obligations déontologiques de l'expert-comptable externe lors de
l'acceptation d'une mission de contrôle 4
1.2.1. Exigences professionnelles 4
1.2.1.1. L'organisation optimale du bureau 4
1.2.1.2. La compétence professionnelle personnelle de l'expert-
comptable 5
1.2.2. Compétence juridique pour l'acception de la mission 5
1.2.2.1. Etre inscrit sur la sous-liste des experts-comptables
externes 5
1.2.2.2. Ne pas faire l'objet de mesures d'interdiction ou de
certaines sanctions 6
1.2.3. Indépendance et impartialité 7
1.2.3.1. L'incompatibilité en raison de la fonction occupée par
des parents ou alliés dans l'entreprise contrôlée 8
1.2.3.2. L'incompatibilité en raison de l'exercice de fonctions
et d'autres missions 8
1.2.3.3. L'indépendance financière d'une entreprise 10
1.2.3.4. Les normes de contrôle 10
1.2.4. Etablissement d'une lettre de mission 10
1.2.5. Information au confrère prédécesseur 11
1.2.6. Responsabilité professionnelle et assurance 11
1.3. Obligations déontologiques pendant l'exécution des missions de contrôle 12
1.3.1. Désignation d'un représentant permanent 12
1.3.2. Interdiction de déléguer la mission de contrôle et assistance 13
1.3.3. Constitution d'un dossier de travail 14
1.3.4. Secret professionnel 15
1.3.5. Exécution consciencieuse de la mission 16
1.4. Obligations déontologiques lorsque les missions de contrôle sont
achevées 17
1.4.1. Communication à la Commission d'accompagnement et de
surveillance 17
1.4.2. Conservation du dossier de travail 18
VII
TABLE DES MATIERES
Chapitre 2.
Le rôle de l’expert-comptable dans le cadre des pouvoirs individuels
d’investigation et de contrôle des associés 19
VIII
TABLE DES MATIERES
Chapitre 3.
La dissolution et la liquidation de sociétés 87
IX
TABLE DES MATIERES
Chapitre 4.
La transformation de sociétés 245
Chapitre 5.
La fusion et la scission (partielle) de sociétés 339
X
CHAPITRE 1.
1.1. INTRODUCTION
Cet article veut proposer au lecteur une synthèse des principales obligations déonto-
logiques que l’expert-comptable externe doit respecter dans le cadre de l’acceptation
et de l’exécution d’une mission légale de contrôle. Il abordera également les obliga-
tions déontologiques à respecter après l’exécution de cette mission.
Les normes de contrôle règlent les aspects déontologiques relatifs à l’exécution des
missions de contrôle. La norme générale de contrôle s’applique à toutes les missions
de contrôle. En complément de la norme générale de contrôle, l’IEC a édicté des
normes de contrôle qui ont plus spécifiquement trait aux missions légales de contrô-
le. En cas de conflit entre la norme de contrôle générale et une norme de contrôle
spécifique, cette dernière prime. Ainsi, il existe des normes concernant la vérification
et/ou correction des comptes annuels (décision du Conseil de l’IEC du 24 février
1992), la dissolution et la liquidation de sociétés dont la responsabilité est limitée
(décision du Conseil de l’IEC du 2 décembre 2002), la fusion et la scission de socié-
tés commerciales (décision du Conseil de l’IEC du 2 décembre 2002) et la transfor-
mation en une autre forme juridique (décision du Conseil de l’IEC du 7 octobre 2002).
Le Conseil de l’IEC est compétent pour définir les normes et recommandations tech-
niques et déontologiques pour l’exercice de la fonction d’expert-comptable (5). Le
législateur a jugé opportun de déléguer sa compétence législative aux titulaires de la
profession d’expert-comptable, par le biais de l’organisation professionnelle de droit
public dont ils sont membres, celle-ci agissant en qualité d’autorité disciplinaire pour
veiller à leur respect (auto-régulation).
(1) A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(2) Successeur en droit de l’Institut des Experts-Comptables (IEC).
(3) Art. 2 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(4) J. VAN WEMMEL «Rapport et contrôle de l’expert-comptable externe en cas de liquidation de socié-
tés», L’Expert-comptable & le Conseil fiscal belges, 1999, n° 3, pp. 4-9 et M. VERSCHELDEN «Rapport
et contrôle de l’expert-comptable externe en cas de transformation de sociétés», L’Expert-comptable & le
Conseil fiscal belges, 1999, n° 4, pp. 9-16.
(5) Art. 27 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(6) Art. 2 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
3
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
lité disciplinaire, mais leur respect est également approprié pour évaluer sa responsa-
bilité contractuelle vis-à-vis du client et sa responsabilité civile extracontractuelle
vis-à-vis des tiers (7). Le juge peut qualifier une infraction aux normes de contrôle de
non-exécution contractuelle ou de fait dommageable (8) au sens des articles 1382 et
1383 du Code civil, et condamner le professionnel à des dommages-intérêts appro-
priés.
Avant d’accepter une mission, l’expert-comptable externe doit vérifier s’il dispose
des capacités, des collaborations et du temps requis pour son bon accomplissement
(9).
4
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
Le fait que l’expert-comptable réponde aux conditions du point 1.2.1. ci-dessus n’im-
plique pas automatiquement qu’il est juridiquement en droit d’accepter la mission.
Le professionnel doit vérifier notamment s’il répond à la fois aux deux conditions
suivantes:
Les experts-comptables externes sont des personnes physiques qui exercent ou en-
tendent exercer tout ou partie des activités de l’expert-comptable, à titre exclusif,
principal ou accessoire, en dehors d’un contrat de travail ou d’une fonction rémuné-
rée par les pouvoirs publics (14). Ainsi, des personnes qui exercent la profession
d’expert-comptable dans le cadre d’un contrat de travail ou en tant que fonctionnaire
(11) Art. 38 et 50 de l’A.R. du 8 avril 2003 relatif à l’examen d’admission, au stage et à l’examen d’apti-
tude d’expert-comptable et/ou de conseil fiscal.
(12) Art. 37 et 43 de l’A.R. du 8 avril 2003 relatif à l’examen d’admission, au stage et à l’examen d’apti-
tude d’expert-comptable et/ou de conseil fiscal.
(13) Art. 4 de la Norme relative à la formation permanente (décision du Conseil de l’IEC du 7 septembre
1998).
(14) Art. 35 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
5
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
L’IEC inscrit une personne physique sur la sous-liste des experts-comptables exter-
nes à compter du jour où celle-ci a prêté le serment prescrit par la loi devant le tribu-
nal de commerce (16). La loi du 22 avril 1999 relative au professions comptables et
fiscales impose aux personnes physiques de prêter préalablement serment au mo-
ment de leur affiliation à l’Institut des Experts-comptables et des Conseils fiscaux ou
lorsqu’elles demandent le statut d’expert-comptable externe par la suite. Aux termes
de la loi du 21 février 1985 relative à la réforme du révisorat d’entreprise, le profes-
sionnel était inscrit au «registre des experts-comptables externes» le jour où le Con-
seil de l’Institut des Experts-Comptables (IEC) lui conférait cette qualité. Les per-
sonnes physiques qui, au moment de l’entrée en vigueur de la loi du 22 avril 1999,
étaient déjà inscrites au registre des experts-comptables externes ne doivent pas prê-
ter serment pour conserver cette qualité. En effet, l’Institut des Experts-comptables
et des Conseils fiscaux est titulaire des droits et obligations de l’Institut des Experts-
Comptables (17).
(15) Art. 36 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(16) Art. 19, 6°, de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(17) Art. 2 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(18) Art. 37 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(19) Art. 7 de l’A.R. du 4 mai 1999 relatif à l’Institut des Experts-comptables et des Conseils fiscaux et art.
21 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
6
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
(20) Question n° 18 de M. Georges LENSSEN du 21 janv. 2000, Q.R., Ch. repr., sess. ord. 1999-2000, 21
fév. 2000, pp. 2128-2131.
(21) Art. 29 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(22) Art. 29 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales (sanction administra-
tive) et art. 5, § 1, c), de la loi du 22 avril 1999 relative à la discipline professionnelle des experts-compta-
bles et des conseils fiscaux.
(23) Art. 3, 28, § 2, et 31, 2°, de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales, art.
3 et art. 9 à 15 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie. Voir aussi la Norme générale
de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du 30 septembre 1991).
(24) Art. 9, premier alinéa, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-
comptables.
(25) Art. 9, deuxième alinéa, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-
comptables.
7
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
Cette règle s’applique à tous les associés au sein d’une société d’experts-comptables.
Le personnel, les stagiaires et les autres collaborateurs de l’expert-comptable externe
chargé d’une mission de monopole ne peuvent pas être impliqués dans la réalisation
de cette mission, dès lors qu’elle concerne des sociétés dans lesquelles eux-mêmes,
leur conjoint ou leurs parents ou alliés jusqu’au deuxième degré, exercent l’une des
fonctions précitées.
(26) Art. 10 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(27) Art. 13, § 1er, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
8
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
Lorsque des personnes avec lesquelles l’expert-comptable externe a conclu une con-
vention d’association ou de collaboration professionnelle exercent une fonction, un
mandat ou une mission, quelle qu’en soit la nature, dont l’objet serait susceptible de
devoir être vérifié par l’expert-comptable externe dans le cadre d’une mission de
contrôle, celui-ci examinera si la nature et l’importance de ces services ne portent pas
préjudice à sa propre indépendance. Est aussi visée par cette disposition toute activité
de tenue de comptabilité, c’est-à-dire les opérations comptables qui s’étendent jus-
qu’à l’établissement de la balance des comptes après inventaire (30).
(28) Art. 13, § 2, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(29) Art. 34, 5°, de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(30) Art. 13, § 3, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(31) Art. 12 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(32) Art. 15 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(33) Art. 11 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
9
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
Les experts-comptables externes ne peuvent limiter leur activité de manière telle que
leurs revenus professionnels dépendent uniquement, soit d’un nombre très restreint
de missions ou fonctions, soit de missions et de fonctions relevant toutes, en fait,
d’un même groupe d’intérêts ou d’une même autorité.
Un ordre professionnel ne peut contraindre un affilié à conclure avec son client une
convention écrite qui précise les mentions devant y apparaître (36). En effet, un code
déontologique ne peut déroger au principe juridique de la liberté de contracter que
peut invoquer le client. Etant donné que les principes généraux du droit des contrats
(notamment le consensualisme) sont fixés par la loi, à savoir le Code civil, seul le
législateur peut réglementer la relation contractuelle entre le client et l’expert-comp-
table. Les normes déontologiques de l’IEC et un règlement déontologique fixé par
arrêté royal sont subordonnés à la loi.
(34) Art. 14 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(35) Décision du Conseil de l’IEC du 8 juin 1998. Cette recommandation est publiée dans le Vade-mecum
de l’IEC, édition 2004, p. 573.
(36) C.E., n° 144.181, du 4 mai 2005 (Institut professionnel des agents immobiliers).
10
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
Par conséquent, dans le cas où l’expert-comptable externe est chargé d’une mission
particulière (38), les plafonds de responsabilité susmentionnés sont d’application.
Cela signifie que l’action en responsabilité à l’encontre de l’expert-comptable exter-
ne ne peut dépasser ces montants, même si la charge réelle du sinistre, supportée par
le client ou le tiers préjudicié, est plus élevée.
Les plafonds ne s’appliquent pas dans le cas où une infraction a été commise par
l’expert-comptable externe dans une intention frauduleuse ou dans le but de nuire.
(37) Art. 25 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables. Voir
aussi la recommandation déontologique du 5 décembre 1997 concernant les relations entre les membres
de l’IRE et de l’IEC en termes d’exercice de la profession (quatrième principe). Cette recommandation est
publiée dans le Vade-mecum de l’IEC, édition 2004, p. 669.
(38) Notamment dans le cadre de la dissolution d’une société (art. 181 C. soc.), dans le cadre de la trans-
formation des sociétés (art. 777 C. soc.), de la fusion/scission des sociétés (art. 695, 708, 731 et 746 C.
soc.), de l’émission d’actions sans valeur nominale en dessous du pair comptable (art. 582 C. soc.), de la
limitation ou de la suppression du droit de préférence (art. 596 C. soc.)...
11
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
La société ne peut licencier son représentant que si elle désigne simultanément son
successeur. En ce qui concerne la désignation et la fin de la mission du représentant
permanent, les règles applicables sont les mêmes que s’il effectue cette mission en
son propre nom et pour son propre compte.
(39) Art. 32 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales; pour un commentaire
détaillé de cette obligation, voir R. VAN BOVEN, «De bevoegdheden voor de oprichting van een profes-
sionele vennootschap», B. TILLEMAN, A. BENOIT-MOURY, O. CAPRASSE et N. THIRION (eds.), La
constitution de sociétés et la phase de démarrage d’entreprises, Bruges, Die Keure, 2003, pp. 412-414,
n°s 3-9.
(40) Art. 22 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(41) Art. 18 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
12
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
En effet, le transfert du dossier doit rester interdit. A notre avis, la convention entre
un expert-comptable externe et son client est conclue intuitu personae. Le contrat est
conclu intuitu personae lorsque la personne du débiteur (professionnel) et/ou les ca-
ractéristiques du contrat étaient des éléments décisifs qui ont amené le créancier (client)
à conclure la convention (44). C’est le cas ici. Pour le client, la compétence profes-
sionnelle de l’expert-comptable, sa compétence juridique et son indépendance sont
les éléments décisifs qui l’ont poussé à lui confier la mission de contrôle. L’interdic-
tion se justifie aussi par la protection du monopole de l’expert-comptable externe. En
effet, la législation qui réserve la mission de contrôle à un expert-comptable externe
(ou à un réviseur d’entreprises) pourrait être aisément détournée si les transferts étaient
librement autorisés.
Les règles de déontologie ne stipulent pas expressément que le client doit marquer
son accord à propos du transfert. En effet, une règle du droit général des obligations
stipule qu’un contrat ne peut être annulé unilatéralement (art. 1134 Code civil) ou
que le débiteur ne peut déléguer son engagement sans l’accord du créancier concerné
(art. 1275 Code civil). Le respect de cette règle constitue lui aussi une obligation
déontologique. En effet, le règlement de déontologie impose à l’expert-comptable de
(42) Art. 17 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(43) Art. 18 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(44) L. CORNELIS, Algemene theorie van de verbintenis, Anvers, Intersentia, 2000, n° 154.
(45) Article 17 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(46) Norme générale de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du 30 septembre 1991).
(47) Ibid.
13
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
Le règlement de déontologie (50) prévoit, dans les limites permises par les normes de
révision usuelles de l’Institut et sous la responsabilité de l’expert-comptable chargé
de la mission, les formes d’assistance suivantes:
Pour chaque mission de monopole qui lui est confiée, l’expert-comptable doit consi-
gner ou faire consigner par écrit la nature des travaux accomplis en personne ou par
des collaborateurs, de façon à garder de manière fidèle la trace de l’exécution de la
mission (51). L’expert-comptable doit également préparer un programme de travail
approprié. Ce programme de travail consiste en une description des travaux de con-
trôle à effectuer et comprend aussi un calendrier d’exécution de ces travaux (52).
Les documents de travail doivent être conçus d’une manière telle qu’ils puissent fournir
une preuve de l’importance et de la nature du travail effectué ainsi qu’une justifica-
(48) Article 2 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
(49) Article 17, premier alinéa, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-
comptables.
(50) Article 17, troisième alinéa, 2°, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des
experts-comptables. Voir aussi la Norme générale de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du
30 septembre 1991).
(51) Art. 16, second alinéa, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-
comptables. Voir aussi la Norme générale de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du 30 sep-
tembre 1991).
(52) Norme générale de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du 30 septembre 1991).
14
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
tion des conclusions auxquelles les travaux ont permis d’aboutir (53). La norme gé-
nérale de contrôle et les normes de contrôle propres aux missions spécifiques déter-
minent la composition du dossier de travail. Les pièces qui font obligatoirement par-
tie du dossier de travail sont couvertes par le secret professionnel et restent la pro-
priété de l’expert-comptable, même après l’accomplissement de la mission (54).
L’expert-comptable externe peut faire appel à des spécialistes externes qui le con-
seillent à propos de certains aspects de la mission de contrôle ou de l’entreprise à
contrôler. Il se peut aussi que l’expert-comptable établisse des contacts avec d’autres
professionnels qui accomplissent d’autres missions en rapport avec la mission de
contrôle, par exemple un notaire qui passe un acte relatif à la transformation de la
forme juridique. Ces professionnels exercent parfois une profession réglementée qui
leur impose aussi le secret professionnel. C’est le cas des notaires, avocats, conseils
fiscaux.
(53) Ibid.
(54) Ibid.
(55) Art. 58 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(56) Norme générale de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du 30 septembre 1991).
(57) B. ALLEMEERSCH, «Het toepassingsgebied van art. 458 Strafwetboek. Over het succes van het
beroepsgeheim en het geheim van dat succes», R.W., 2003-2004, pp. 8-9.
(58) Cass., 15 décembre 1994, Arr. Cass., 1992, p. 1119, n° 560 et L. HUYBRECHTS, «Aspecten van het
beroepsgeheim», Strafrecht en strafprocesrecht. XXXIIe cycle postuniversitaire Willy delva 2005-06, Me-
chelen, Kluwer, 2006, p. 246.
15
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
L’expert-comptable externe doit effectuer la mission de contrôle qui lui est confiée
avec tout le soin exigé (principe de vigilance) (60). En ce qui concerne l’appréciation
de sa responsabilité disciplinaire, il est important qu’il accomplisse la mission en
respectant les normes déontologiques qui s’appliquent aux missions de contrôle. Un
professionnel consciencieux effectuera toujours une mission de contrôle en se con-
formant aux normes déontologiques prescrites. L’expert-comptable vérifie la comp-
tabilité de l’entreprise, mais dans son rapport il ne se prononce pas sur l’opportunité
de la décision de l’entreprise qui est à la base de sa mission (61).
Cela implique que des peines disciplinaires peuvent être infligées à l’encontre de
l’expert-comptable qui, dans l’exercice de la mission de contrôle, a manqué à ses
obligations professionnelles ou aux principes de dignité, de probité et de délicatesse
(62).
(59) Voir rubriques 1.3.2., 1.3.4. et 1.3.5. Normes relatives au contrôle des opérations de fusion et de
scission de sociétés commerciales (décision du Conseil de l’IEC du 2 décembre 2002).
(60) Art. 16, premier alinéa, de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-
comptables et art. 28, § 2, 2°, de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(61) Norme générale de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du 30 septembre 1991).
(62) Art. 4 de la loi du 22 avril 1999 relative à la discipline professionnelle des experts-comptables et des
conseils fiscaux.
(63) Norme générale de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du 30 septembre 1991).
(64) Ibid.
(65) Ibid.
(66) Ibid.
(67) Ibid.
16
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
Définir les principes de dignité, de délicatesse et de probité est plus malaisé. L’inter-
prétation de ces concepts vagues et abstraits est donnée en dernière instance par l’IEC,
sous le contrôle des instances disciplinaires.
(68) Art. 7, § 3, et art. 28 de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(69) Vade-mecum IEC, édition 2004, p. 330. Voir aussi l’art. 7 de la Norme relative à la formation perma-
nente du 7 septembre 1998.
(70) Norme générale de contrôle de l’IEC (décision du Conseil de l’IEC du 30 septembre 1991).
(71) Décision du Conseil de l’IEC du 19 août 1996.
(72) Vade-mecum IEC, édition 2004, p. 595.
(73) Art. 28, § 2, de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales et art. 28 de
l’A.R. du 2 mars 1989 fixant le règlement d’ordre intérieur de l’Institut des Experts-Comptables. Voir
aussi l’art. 4 de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
17
POINTS DEONTOLOGIQUES IMPORTANTS LORS DE L’ACCEPTATION ET DE L’EXECUTION D’UNE
MISSION LEGALE DE CONTROLE
muniquer à l’IEC des documents que la loi l’oblige à établir (74). Par conséquent, il
doit toujours communiquer le dossier de travail à l’Institut, sauf s’il peut invoquer
une raison légale telle que l’expiration du délai réglementaire ou légal de conserva-
tion de ces documents.
Si la commission constate des infractions aux règles déontologiques, elle peut re-
commander au Conseil de renvoyer le dossier devant la Commission de discipline.
Le Conseil n’est pas tenu de suivre cet avis. La décision de (ne pas) renvoyer un
membre devant la Commission de discipline est de la compétence exclusive du Con-
seil (75). Cette pratique est admise par le Conseil (76) et par la Commission de disci-
pline (77). Le Conseil peut aussi imposer à l’expert-comptable une interdiction ad-
ministrative de poursuivre une mission de contrôle en cours ou d’en accepter de nou-
velles.
L’expert-comptable externe qui a exécuté une mission doit conserver ses documents
de travail pendant une période de cinq ans commençant à la date du rapport qu’ils ont
permis d’établir (78). Cette obligation permet à l’IEC de contrôler le respect des
obligations déontologiques.
(74) Cass., 27 avril 2001, R.W., 2001-2002, p. 164 et Cass., 3 juin 2005, D.04.0016.N, www.cass.be. Voir
aussi la Commission d’appel IEC, chambre néerlandophone, 13 novembre 2002, non publié.
(75) Le Conseil supérieur des professions économiques est habilité, sans intervention du Conseil, à sou-
mettre un dossier à la Commission de discipline de l’IEC.
(76) Procès-verbal de la réunion du Conseil de l’IEC du 7 juillet 2003. Voir aussi le Vade-mecum de l’IEC,
édition 2004, p. 331.
(77) Commission de discipline IEC, 10 janvier 2003, dossier 966/N/2002, et Commission de discipline
IEC, 23 mai 2003, dossier 988/N/2002.
(78) Art. 16 in fine de l’A.R. du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
Contre: Norme générale de contrôle de l’IEC (délai de conservation de 10 ans).
18
CHAPITRE 2.
Au cas où, en application de l’article 141, aucun commissaire ne doit être nommé,
l’organe de gestion est néanmoins tenu de soumettre à l’organe compétent la deman-
de d’un ou de plusieurs associés visant à la nomination d’un commissaire, chargé des
fonctions visées à l’article 142.
Au cas où aucun commissaire n’est nommé, chaque associé a, nonobstant toute sti-
pulation contraire des statuts, individuellement les pouvoirs d’investigation et de
contrôle des commissaires. Il peut se faire représenter ou se faire assister par un
expert-comptable.
Par dérogation à l’article 166, les statuts peuvent prévoir que les pouvoirs d’investi-
gation et de contrôle des associés individuels sont délégués à un ou plusieurs associés
chargés de ce contrôle. Ces associés chargés du contrôle sont nommés par l’assem-
blée générale des associés. Ils ne peuvent exercer aucune autre fonction, ni accepter
aucun autre mandat dans la société. Ils peuvent se faire représenter par un expert-
comptable externe. La rémunération de l’expert-comptable externe incombe à la so-
ciété s’il a été désigné avec son accord ou si cette rémunération a été mise à sa charge
par décision judiciaire. Dans ces cas, les observations de l’expert-comptable externe
sont communiquées à la société.
21
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
2.2.1.1. Généralités
Le législateur a inscrit l’article 166 C. soc. parmi les dispositions communes à toutes
les personnes morales. Par conséquent, cette disposition légale s’applique à toutes les
sociétés dotées de la personnalité juridique (1), à savoir la SNC, la SCS, la SCRI, la
SCRL, la SCE, la SPRL, la SA, la SE, la SCA et le GIE.
L’article 166 C. soc. ne s’applique pas à la société agricole (2). Dans ce type de
société, les associés non actifs ont toutefois le droit de prendre connaissance sur
place des livres et documents de la société deux fois par an (3).
L’article 385 C. soc. édicte un régime quelque peu dérogatoire pour les sociétés coo-
pératives.
b. les SPRL, SCRL, SA, SE, SCE, SCA à considérer, sur une base individuelle,
comme «petites», sauf si:
– elles font partie d’un groupe tenu d’établir des comptes consolidés,
– elles sont cotées en Bourse,
et SAUF SI elles ont nommé un commissaire;
22
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Les associés ne peuvent pas abuser de leur droit d’exercer ce pouvoir individuel
d’investigation et de contrôle (6). Cela pourrait être le cas si un associé se servait de
son droit de contrôle pour causer un dommage à ses coassociés (7) ou à la société, ou
pour s’octroyer (8) un avantage concurrentiel (9).
23
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Il n’existe pas en droit belge des sociétés de règle spécifique concernant le sort d’ac-
tions détenues en usufruit. Seul l’article 237, alinéa 2, C. soc. prévoit, pour la
SPRLU, que sauf dispositions contraires des statuts, celui qui hérite de l’usufruit des
parts d’un associé unique exerce les droits attachés à celles-ci.
Il n’est dès lors pas étonnant qu’une telle lacune ait mené, sur cette question de savoir
qui, de l’usufruitier ou du nu-propriétaire, est fondé à exercer les droits attachés à des
actions détenues en usufruit, à des réponses divergentes (14).
Il nous semble néanmoins qu’il faut reconnaître tant à l’usufruitier qu’au nu-proprié-
taire la possibilité d’exercer le pouvoir individuel d’investigation et de contrôle des
associés (15). Un exercice efficace des droits des associés, conforme à leur finalité,
nécessite en effet de reconnaître un droit à l’information plein et entier, et cela non
seulement à l’usufruitier, mais aussi au nu-propriétaire (16). Pendant la durée de
l’usufruit, le nu-propriétaire possède en effet un droit réel qui lui est propre, qu’il
peut protéger et dont il peut disposer tout comme l’usufruitier le peut. En particulier,
(11) M. DE WOLF, «Article 166 C. Soc.», 17 mai 2004, in Commentaire systématique du Code des
sociétés, p. 3, n° 4; INSTITUT DES RÉVISEURS D’ENTREPRISES, La société et son commissaire. Cas pratiques,
études IRE, 2004, p. 25; G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W. Venn.», l.c., pp. 9-
10, n° 14.
(12) G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikel 165-167 W. Venn.», l.c., p. 8.
(13) INSTITUT DES RÉVISEURS D’ENTREPRISES, La société et son commissaire. Cas pratiques, o.c., p. 26.
(14) Voyez au sujet de cette discussion: H. LAGA et V. LIETAER, «Eigendomsbetwistingen bij aande-
len», in B. TILLEMAN et B. DU LAING (éd.), Onderneming en effecten, Bruges, Die Keure, 2001, pp.
471-472.
(15) Dans ce sens: W. PINTENS, B. VAN DER MEERSCH et K. VANWINCKELEN, Inleiding tot het
familiaal vermogensrecht, Leuven, Universitaire Pers Leuven, 2002, p. 958 (concernant l’action en dési-
gnation d’un expert du droit des sociétés); G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W.
Venn.», 30 mars 2005, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewijze commentaar met een over-
zicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer, p. 11.
(16) W. PINTENS, B. VAN DER MEERSCH et K. VANWINCKELEN, o.c., pp. 957-958.
24
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
il a le droit de vérifier si l’usufruitier use de ses droits sur les actions d’une façon
conforme à leur finalité (17).
c. Dissolution et liquidation
(17) A. VERBEKE, «Creatief met vruchtgebruik», T. Not., 1999, p. 560; J. DU MONGH, «De erfover-
gang van aandelen», Not. Fisc. M., 2003, n° 8, p. 214.
(18) B. VAN BRUYSTEGEM, «Enkele aspecten van de algemene vergadering van aandeelhouders in de
N.V., B.V.B.A. en de C.V.», N.F.M., 1995, p. 4; F. BOUCKAERT, Notarieel vennootschapsrecht N.V. en
B.V.B.A., Anvers, Kluwer, 2000, pp. 300-301; S. BEYAERT, «Contractuele aspecten van pand op aande-
len», in B. TILLEMAN et B. DU LAING (éd.), Onderneming en effecten, Bruges, die Keure, 2001, p. 408.
(19) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, Diegem, Ced.
Samsom, 1995, pp. 59-60; H. DU FAUX, «De la liquidation des sociétés commerciales», Rép. Not., t. XII,
Droit commercial, Liv. VI, Bruxelles, Larcier, 2003, p. 55, n° 18; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation,
Bruxelles, Wolters Kluwer Belgique, 2004, p. 265, n° 534.
(20) E. DE BIE et M. CORYNEN, «Artikel 194 W. Venn.», février 2001, in Vennootschappen en vereni-
gingen. Artikelsgewijze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Malines, Kluwer, p. 12;
JAN RONSE INSTITUUT (éd.), Het Wetboek van vennootschappen en zijn uitvoeringsbesluit, Kalmthout, Biblo,
2002, p. 123; D. VAN GERVEN et M. WYCKAERT, «Kroniek vennootschapsrecht 2001-2002», T.R.V.,
2002, n° 6, p. 419, n° 26; M. VANDERLINDEN, E. VANDERSTAPPEN, P. PAUWELS et J.P. VINCKE,
La société et son commissaire. Cas pratiques, études IRE, 2004, pp. 72-73; J. MALHERBE, Ph. LAM-
BRECHT et Ph. MALHERBE, Précis de droit des sociétés, Bruxelles, Bruylant, 2004, p. 843, n° 1373; T.
BAART et S. ROEMERS, «Bedenkingen bij de sluiting van de vereffening van een (deficitaire) vereffe-
ning», T.R.V., 2005, p. 293; F. WALSCHOT, «De revisor, de ontbinding en de vereffening van vennoots-
chappen», in M. DE WOLF et D. VAN CUTSEM, Bedrijfsrevisoraat: nieuwe verwachtingen, nieuwe
eisen, Bruges, die Keure, 2006, p. 290, n° 614; H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen
buiten faillissement», in H. BRAECKMANS, H. COUSY, E. DIRIX, B. TILLEMAN et M. VANMEE-
NEN (éd.), Curatoren en vereffenaars: actuele ontwikkelingen, Anvers, Intersentia, 2006, p. 235, n° 93.
25
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
suivants C. soc. figurent en effet parmi les dispositions du Code des sociétés qui sont
communes à toutes les personnes morales (Livre IV), que celles-ci soient en liquida-
tion ou non. En outre, il n’existe pas le moindre motif justifiant d’exercer la fonction
de commissaire et le pouvoir individuel d’investigation et de contrôle autrement dans
une société en liquidation. Il n’est pas opportun, eu égard à la complexité d’une liqui-
dation et dans un souci de protection des actionnaires et des créanciers, de limiter le
rôle du commissaire et des associés à une intervention en fin de liquidation (21).
L’article 194 C. soc. accorde certes un droit individuel d’investigation aux associés,
mais il est à distinguer du pouvoir individuel d’investigation et de contrôle prévu aux
articles 166 et 385 C. soc., dès lors que ce droit d’investigation ne leur est accordé
qu’à l’issue de la liquidation.
Il nous (22) apparaît par conséquent que les pouvoirs individuels d’investigation et
de contrôle des associés subsistent au-delà de la dissolution de la société.
d. Faillite
L’article 1401, 5°, C. civ. détermine que les droits résultant de la qualité d’associé
liés à des parts ou actions sociales communes dans des sociétés où toutes les parts ou
actions sociales sont nominatives, sont propres si celles-ci sont attribuées à un seul
conjoint ou inscrites à son nom. A cet égard, on peut se demander si le pouvoir indi-
viduel d’investigation et de contrôle des associés est à considérer comme un droit
résultant de la qualité d’associé que seul peut exercer le conjoint au nom duquel les
actions sont inscrites dans le registre des actions, conformément à l’article 1401, 5°,
C. civ. précité. Selon nous (23), il faut admettre que oui.
(21) Voyez T. BAART et S. ROEMERS, «Bedenkingen bij de sluiting van de vereffening van een (defici-
taire) vereffening», l.c., p. 294, n° 9 (concernant la mission du commissaire).
(22) Egalement dans ce sens, T. BAART et S. ROEMERS, «Bedenkingen bij de sluiting van de vereffe-
ning van een (deficitaire) vereffening», l.c., p. 293, n° 9.
(23) Partagent cette même opinion: B. WAÛTERS, Aandelen en echtscheiding, Anvers, Maklu, 2000, p.
74 (et la doctrine citée); W. PINTENS, B. VAN DER MEERSCH et K. VANWINCKELEN, Inleiding tot
het familiaal vermogensrecht, Leuven, Universitaire Pers Leuven, 2002, p. 144, n° 262; Y.-H. LELEU,
«Les actionnaires mariés sous le régime de la communauté légale», O. CAPRASSE (éd.), Le statut des
actionnaires (S.A., S.P.R.L., S.C.) – questions spéciales, Bruxelles, Larcier, 2006, p. 184.
26
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Dans une société coopérative, ainsi que nous l’avons déjà indiqué, il y a la possibilité
de déroger à l’article 166 C. soc. Les statuts peuvent en effet attribuer le pouvoir
individuel d’investigation et de contrôle à un ou plusieurs associés chargés de l’exer-
cer.
Ce régime a été instauré au départ du constat que les sociétés coopératives ont en
général un actionnariat très étendu et qu’en pratique, l’exercice du droit de contrôle
individuel peut dès lors déboucher sur des problèmes. En outre, les associés sont
souvent aussi clients de la société; ce qui confère au droit d’accès et de consultation
de ses livres un caractère pour le moins particulier (24).
L’article 385 C. soc. s’applique aux sociétés coopératives, à savoir la société coopé-
rative à responsabilité illimitée (SCRI), la société coopérative à responsabilité limi-
tée (SCRL) et la société coopérative européenne (SCE).
Cette possibilité de désigner des associés chargés d’exercer les pouvoirs d’investiga-
tion et de contrôle doit figurer dans les statuts.
(24) J.P. MAES et K. VAN HULLE, De hervorming van het bedrijfsrevisoraat, Anvers, Kluwer rechtswe-
tenschappen, 1985, p. 64.
(25) Th. DELAHAYE, La société coopérative à responsabilité illimitée en droit commercial belge, Bruxelles,
Bruylant, 1994, pp. 434-435, n° 683; A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennoots-
chap, Anvers, Kluwer Rechtswetenschappen België, 1996, p. 377, n° 538; B. TILLEMAN, «De organen
van de coöperatieve vennootschap», Après-midi d’études M&D seminars, De voordelen van een coöpera-
tieve vennootschap, 25 septembre 1997, pp. 34-35.
(26) Art. 63 C. soc.
(27) A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c., p. 377, n° 538.
27
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
a. Nomination et qualité
Sauf disposition statutaire contraire (29), les associés chargés du contrôle sont nom-
més à la majorité absolue, c’est-à-dire que la décision est prise si la proposition sou-
mise à l’assemblée y recueille plus de la moitié des voix exprimées (30). La nomina-
tion peut également faire l’objet d’une assemblée générale écrite, à la condition que
tous les associés y consentent et que la décision soit prise à l’unanimité des voix (31).
La loi n’impose pas aux associés chargés du contrôle d’avoir d’autre qualité que celle
d’associé (32). Les statuts peuvent par contre imposer certaines conditions à ce ni-
veau (33).
Les associés chargés du contrôle ne peuvent exercer aucune autre fonction ni accep-
ter aucun autre mandat dans la société. (34) Cette interdiction ne vaut pas pour l’ex-
pert-comptable externe qui représente les associés chargés du contrôle dans l’exerci-
ce de leur pouvoir d’investigation et de contrôle (35). Ce dernier aura bien évidem-
ment à prendre en compte les obligations déontologiques qui lui incombent en matiè-
re d’indépendance (36).
D’après certains auteurs (37), le rapport de droit existant entre le ou les associés
chargés du contrôle et la société s’apparente à un mandat, dès lors que ces associés
(28) Th. DELAHAYE, La société coopérative à responsabilité illimitée en droit commercial belge, o.c.,
pp. 426-427, n° 666.
(29) Ibid., p. 426, n° 666.
(30) F. HELLEMANS, De algemene vergadering, Kalmthout, Biblo, 2001, pp. 612-613, n° 552.
(31) Art. 382 C. soc.
(32) Th. DELAHAYE, La société coopérative à responsabilité illimitée en droit commercial belge, o.c., p.
425, n° 663; A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c., p. 377, n° 540.
(33) J.P. MAES et K. VAN HULLE, De hervorming van het bedrijfsrevisoraat, o.c., p. 64.
(34) Art. 385 C. soc.
(35) Th. DELAHAYE, La société coopérative à responsabilité illimitée en droit commercial belge, o.c., p.
426, n° 664.
(36) Art. 9 et suiv. de l’arrêté royal du 1er mars 1998 fixant le règlement de déontologie des experts-
comptables, M.B., 31 mars 1998.
(37) A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c., pp. 378-380, n°s 542-545;
B. TILLEMAN, «De organen van de coöperatieve vennootschap», l.c., p. 35.
28
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
sont nommés par l’assemblée générale. De plus, leur mission s’apparente, dans son
essence, à celle du commissaire dans le régime antérieur à la loi du 21 février 1985.
Thierry Delahaye (38) est au contraire d’avis que ce rapport de droit ne saurait s’ap-
parenter à un mandat, dès lors qu’avec une telle qualification, l’associé chargé du
contrôle aurait l’obligation et non pas seulement la faculté d’exercer le pouvoir d’in-
vestigation et de contrôle. D’après cet auteur, ce rapport de droit est plutôt à considé-
rer comme un contrat sui generis, qui se situe entre la délégation de pouvoirs, le
mandat et le louage d’ouvrage et d’industrie. Nous ne pouvons toutefois nous rallier
à cette conception. Le mandat se définit en effet comme un acte par lequel le mandant
donne le pouvoir au mandataire de faire quelque chose en son nom et pour son comp-
te (39). La délégation du pouvoir individuel d’investigation et de contrôle n’implique
pas selon nous pour le mandataire (en l’espèce, le ou les associés chargés du contrô-
le) l’obligation de poser effectivement des actes d’investigation et/ou de contrôle. Il
s’agit là en effet d’une délégation du pouvoir d’investigation et de contrôle et non
d’une obligation d’investigation et de contrôle. De plus, si certains associés veulent
instaurer un contrôle obligatoire, ils peuvent demander à l’organe de gestion de pro-
poser la nomination d’un commissaire à l’assemblée générale (40).
c. Rémunération
Si l’on part du principe que le rapport de droit entre le ou les associés chargés du
contrôle et la société s’apparente à un mandat, aucune rémunération n’est en principe
due (41). Certains auteurs (42) estiment néanmoins que, dans le présent cas, la mis-
sion du ou des associés chargés du contrôle est en principe rémunérée, par analogie
avec le mandat de gestion.
Par contre, si l’on qualifie le rapport de droit existant entre le ou les associés chargés
du contrôle et la société de louage d’ouvrage et d’industrie, une rémunération est en
principe due (43).
En tout état de cause, c’est à l’assemblée générale qu’il revient de fixer l’éventuelle
rémunération du ou des associés chargés du contrôle (44). Les statuts peuvent toute-
fois attribuer cette compétence à l’organe de gestion de la société (45). Voilà qui n’est
(38) Th. DELAHAYE, La société coopérative à responsabilité illimitée en droit commercial belge, o.c., p.
429, n° 670.
(39) Art. 1984 C. civ.
(40) Art. 165 C. soc.
(41) Art. 1986 C. civ.
(42) A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c., p. 378, n° 542.
(43) Th. DELAHAYE, La société coopérative à responsabilité illimitée en droit commercial belge, o.c., p.
429, n° 671.
(44) Ibid., p. 429, n° 671; A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c., p.
378, n° 542.
(45) Ibid., p. 429, n° 671; A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c., pp.
378-379, n° 542.
29
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
d. Durée
e. Terme
Si l’on donne au rapport de droit existant entre le ou les associés chargés du contrôle
et la société la qualification d’un mandat, l’assemblée générale peut démettre ces
associés à tout moment de leur mandat (48).
Si l’on donne au rapport de droit existant entre le ou les associés chargés du contrôle
et la société la qualification d’un louage d’ouvrage et d’industrie, l’assemblée géné-
rale a toujours la possibilité de révoquer leur mission (51).
Ici aussi, le ou les associés chargés du contrôle ont toujours la possibilité de présenter
leur démission (52).
Selon nous, le ou les associés chargés du contrôle n’ont pas d’obligation d’exercer le
pouvoir d’investigation et de contrôle. Ce ou ces associés peuvent donc tout aussi
bien ne pas user de leur droit (53). Cela résulte de l’article 385 C. soc. qui prévoit la
possibilité de déléguer les pouvoirs d’investigation et de contrôle des associés indivi-
(46) Th. DELAHAYE, La société coopérative à responsabilité illimitée en droit commercial belge, o.c., p.
429, n° 671.
(47) Ibid., o.c., p. 432, n° 675; A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c.,
p. 379, n° 543.
(48) Art. 2004 C. civ.
(49) Art. 2007 C. civ.
(50) A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c., p. 379, n° 543.
(51) Art. 1794 C. civ.
(52) Th. DELAHAYE, La société coopérative à responsabilité illimitée en droit commercial belge, o.c., p.
434, n° 681.
(53) Ibid., p. 428, n°s 669 et 430, n° 672; voyez contra: A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, De Coöpe-
ratieve Vennootschap, o.c., p. 381, n° 546: pour ces auteurs, l’associé chargé du contrôle a bel et bien une
obligation de contrôle.
30
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
(54) J.P. MAES et K. VAN HULLE, De hervorming van het bedrijfsrevisoraat en de organisatie van het
accountantsberoep, o.c., p. 62; K. GEENS, «Over de uitgestrektheid van de individuele onderzoeks- en
controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn vertegenwoordiging door een accountant», T.R.V., 1989,
p. 225; J. LIEVENS, «De wettelijke bescherming van de minderheidsaandeelhouder», T.R.V., 1988, nu-
méro additionnel, p. 38; P. VANDEPITTE et J.M. GOLLIER, «De individuele controlebevoegdheid van
de vennoot in kleine en middelgrote vennootschappen: enkele beschouwingen» (note sous Réf. Comm.
Bruxelles, 20 décembre 1988), T.R.V., 1990, p. 575; A. GOEMINNE, «Het controlerecht van de individue-
le vennoot», A.J.T., 1996-97, p. 77; H. OLIVIER et V. VAN DE WALLE, «Art. 64, par. 2 Venn. W.
«, septembre 1997, in Artikelsgewijze commentaar vennootschapsrecht, Anvers, Kluwer Rechtswetens-
chappen, ouvrage à feuillets mobiles, p. 3; W. DERIJCKE, «Le pouvoir individuel d’investigation et de
contrôle dans la société anonyme par ses actionnaires: amicitia furor brevis est?», R.P.S., 1999, p. 319; L.
LIEVENS, Wetboek van vennootschappen. Een artikelsgewijze commentaar op Boek IV, Titel VI en Titel
VII: jaarrekeningen en controle, Gand, Mys&Breesch, 2001, p. 102; K. GEENS et H. LAGA, «Overzicht
van rechtspraak vennootschappen 1986-1991», T.P.R., 1993, p. 1085; B. SMETS et J.P. VINCKE, De
Coöperatieve vennootschap, Anvers, Standaard Uitgeverij, 2000, p. 113; R. PRIOUX, «L’information des
actionnaires de sociétés anonymes est-elle satisfaisante?», l.c., p. 645 (note 70); A. VAN HULLE et K.
VAN HULLE, De coöperatieve vennootschap, o.c., p. 382, n° 547.
(55) Art. 165 C. soc.
(56) B. TILLEMAN, De geldigheid van besluiten van de algemene vergadering. Het nieuwe artikel 190bis
Venn. W., Biblo, Kalmthout, 1994, p. 216; K. GEENS, «Over de uitgestrektheid van de individuele onde-
rzoeks- en controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn vertegenwoordiging door een accountant»,
l.c., pp. 225-226; K. GEENS et H. LAGA, «Overzicht van rechtspraak vennootschappen 1986-1991», l.c.,
p. 1086; H. OLIVIER et V. VAN DE WALLE, «Art. 64, par. 2 Venn. W.», l.c., p. 4; J. LIEVENS, «De
wettelijke bescherming van de minderheidsaandeelhouder», l.c., p. 38.
(57) Bruxelles, 14 janvier 1999, R.P.S., 1999, p. 301; J. ’t KINT, Les modifications apportées au droit des
sociétés anonymes par la loi du 5 décembre 1984 et par la loi du 21 février 1985, Bruxelles, Larcier, 1985,
p. 168; J. LIEVENS, «De wettelijke bescherming van de minderheidsaandeelhouder», l.c., p. 38; P. VAN-
DEPITTE et J.M. GOLLIER, «De individuele controlebevoegdheid van de vennoot in kleine en middel-
grote vennootschappen: enkele beschouwingen», l.c., p. 578; A. GOEMINNE, «Het controlerecht van de
individuele vennoot», l.c., p. 77; W. DERIJCKE, «Le pouvoir individuel d’investigation et de contrôle
dans la société anonyme par ses actionnaires: amicitia furor brevis est?», l.c., p. 316; H. JONGELING,
Jaarvergadering en jaarverslag 2001, Ced. Samsom, Diegem, 2001, p. 70; L. LIEVENS, Wetboek van
vennootschappen. Een artikelsgewijze commentaar op Boek IV, Titel VI en Titel VII: jaarrekeningen en
controle, o.c., p. 101; F. DE BAUW, Les assemblées générales dans les sociétés anonymes, Bruxelles,
Bruylant, 1996, p. 223; M. DE WOLF, «Des devoirs de contrôle des associés non gérants et non fonda-
teurs», R.P.S., 1996, p. 354.
31
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
adapté l’article 166 C. soc. en ce sens. L’article 385 du même Code, lui, est resté
inchangé. Sans doute un oubli du législateur.
Le Code des sociétés (59) prévoit toutefois deux exceptions à ce niveau. Tout d’abord,
c’est la société qui rémunérera l’expert-comptable quand ce dernier aura été nommé
avec son accord (60). Par ailleurs, une décision judiciaire, prise le cas échéant en
référé, peut aussi mettre la rémunération de l’expert-comptable à la charge de la so-
ciété (61). Le tribunal peut être amené à statuer dans ce sens suite à la révélation
d’irrégularités de gestion ou du fait que le refus de l’organe de gestion n’était pas
raisonnablement motivé (62).
Dans la pratique (63), on constate que les tribunaux imputent souvent ce coût à la
société sans grande motivation. Bien que, dans ce cas, les rapports de droit restent
inchangés – l’expert-comptable est toujours le représentant du ou des associés char-
gés du contrôle qui l’ont chargé d’exercer cette mission et n’est par conséquent pas
un mandataire de la société – l’expert-comptable devra alors communiquer ses
conclusion à la société (64), sans préjudice bien sûr de son obligation de les transmet-
tre aussi à l’associé ou aux associés chargés du contrôle en question (65). Le législa-
(58) Voyez à ce sujet B. VERSCHELDEN, «Bijstand aan vennoten», in De wettelijke en bijzondere opdrach-
ten van de accountant en bedrijfsrevisor. Liber amicorum Marcel Verschelden, Diegem, Ced. Samsom,
2001, pp. 215-216.
(59) Art. 385 C. soc.
(60) Durant les travaux préparatoires, le ministre de la Justice avait indiqué que chaque associé ou action-
naire a le droit de faire supporter le coût de l’expert-comptable par la société et qu’en cas de refus, le juge
déciderait ex aequo et bono, voyez Doc. parl., Ch. repr., 1982-83, n° 552/35, p. 35; dans ce sens: P.
VANDEPITTE et J.M. GOLLIER, «De individuele controlebevoegdheid van de vennoot in kleine en
middelgrote vennootschappen: enkele beschouwingen», l.c., p. 578.
(61) A. GOEMINNE, «Het controlerecht van de individuele vennoot», l.c., p. 77; K. GEENS, «Over de
uitgestrektheid van de individuele onderzoeks- en controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn ver-
tegenwoordiging door een accountant», l.c., p. 226; K. GEENS et H. LAGA, «Overzicht van rechtspraak
vennootschappen 1986-1991», l.c., p. 1088.
(62) J.P. MAES et K. VAN HULLE, De hervorming van het bedrijfsrevisoraat, o.c., p. 63; L. LIEVENS,
Wetboek van vennootschappen. Een artikelsgewijze commentaar op Boek IV, Titel VI en Titel VII: jaarre-
keningen en controle, o.c., p. 101; K. GEENS, «Over de uitgestrektheid van de individuele onderzoeks- en
controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn vertegenwoordiging door een accountant», l.c., p. 226;
A. GOEMINNE, «Het controlerecht van de individuele vennoot», l.c., p. 77; J. LIEVENS, «De wettelijke
bescherming van de minderheidsaandeelhouder», l.c., p. 39.
(63) Réf. Comm. Dendermonde, 1er mars 1989, T.R.V., 1989, p. 224 et la note de K. GEENS; Comm.
Bruxelles, 13 octobre 1988, T.R.V., 1989, p. 220; voyez, dans un sens différent: Réf. Comm. Bruxelles, 15
juin 1989, T.R.V., 1990, p. 565, et la note.
(64) Art. 167 C. soc.
(65) L. LIEVENS, Wetboek van vennootschappen. Een artikelsgewijze commentaar op Boek IV, Titel VI
en Titel VII: jaarrekeningen en controle, o.c., pp. 100 et 102; A. GOEMINNE, «Het controlerecht van de
individuele vennoot», l.c., p. 77; J. LIEVENS, «De wettelijke bescherming van de minderheidsaandeel-
houder», l.c., p. 39; E. WYMEERSCH, o.c., p. 453; Comm. Bruxelles, 13 octobre 1988, T.R.V., 1989, p.
220.
32
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Si les statuts n’ont pas prévu la possibilité de confier le pouvoir individuel d’investi-
gation et de contrôle à un ou plusieurs associés chargés de ce contrôle, ce droit re-
vient, conformément à l’article 166 C. soc., à chaque associé de la société coopérati-
ve (67).
(66) R. VAN BOVEN, «Le rôle de l’expert-comptable dans le pouvoir individuel d’investigation et de
contrôle des associés (Art. 166 C. Soc.)», Accountancy & Tax, 2002, n° 2, p. 31.
(67) J.P. MAES et K. VAN HULLE, De hervorming van het bedrijfsrevisoraat, o.c., p. 64; A. VAN HUL-
LE et K. VAN HULLE, De Coöperatieve Vennootschap, o.c., p. 382.
(68) Réf. Comm. Bruxelles, 13 octobre 1988, T.R.V., 1989, p. 220; L. LIEVENS, o.c., p. 100; E. WY-
MEERSCH, Algemeen vennootschapsrecht, U.G., 2001, p. 453; G.L. BALLON, K. GEENS et J. STUY-
CK, Handels- en vennootschapsrecht, Anvers, Kluwer Rechtswetenschappen België, 1999, p. 309; K.
GEENS, l.c., p. 503; J. LIEVENS, l.c., p. 38; J.P. MAES et K. VAN HULLE, o.c., p. 62; H. OLIVIER et V.
VAN DE WALLE, l.c., p. 4; A. GOEMINNE, l.c., p. 77; G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artike-
len 165-167 W. Venn.», 30 mars 2005, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewijze commentaar
met een overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer, p. 16; voyez contra: W. DERIJCKE, l.c., p. 317.
(69) Art. 6 de la loi modifiant le Code des sociétés et la loi du 2 mars 1989 relative à la publicité des
participations importantes, dans les sociétés cotées en bourse et réglementant les offres publiques d’acqui-
sition, M.B., 22 août 2002.
(70) B. TILLEMAN, De geldigheid van besluiten van de algemene vergadering. Het nieuwe artikel 190bis
Venn. W., Biblo, Kalmthout, 1994, p. 216; K. GEENS, «Over de uitgestrektheid van de individuele onde-
rzoeks- en controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn vertegenwoordiging door een accountant»,
l.c., pp. 225-226; K. GEENS et H. LAGA, «Overzicht van rechtspraak vennootschappen 1986-1991»,
T.P.R., 1993, p. 1086; H. OLIVIER et V. VAN DE WALLE, l.c., p. 4; J. LIEVENS, l.c., p. 38.
33
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Malheureusement, le législateur n’a pas mis le texte de l’article 385 C. soc. en con-
formité. Celui-ci dit toujours que les associés chargés du contrôle peuvent se faire
représenter par un expert-comptable dans l’exercice de leur pouvoir individuel d’in-
vestigation et de contrôle. A la lumière de la doctrine et de la jurisprudence citées ci-
dessus, on peut toutefois admettre que là aussi, l’expert-comptable peut non seule-
ment représenter les associés individuels, mais également les assister (73). Sans dou-
te s’agit-il là, répétons-le, d’un oubli du législateur.
Représenter, c’est «agir à la place de» et cela exclut la présence de l’associé ou des
associés concernés lors des investigations et du contrôle. Assister, cela implique par
contre la possibilité pour l’associé ou les associés concernés d’être présents lors des
investigations et du contrôle.
(71) Bruxelles, 14 janvier 1999, Rev. prat. soc., 1999, p. 301; J. ’t KINT, Les modifications apportées au
droit des sociétés anonymes par la loi du 5 décembre 1984 et par la loi du 21 février 1985, Bruxelles,
Larcier, 1985, p. 168; J. LIEVENS, l.c., p. 38; P. VANDEPITTE et J.M. GOLLIER, l.c., p. 578; A. GOE-
MINNE, l.c., 77; W. DERIJCKE, l.c., p. 316; H. JONGELING, Jaarvergadering en jaarverslag 2001,
Ced. Samsom, Diegem, 2001, p. 70; L. LIEVENS, o.c., p. 101; F. DE BAUW, Les assemblées générales
dans les sociétés anonymes, Bruxelles, Bruylant, 1996, p. 223; M. DE WOLF, «Des devoirs de contrôle
des associés non gérants et non fondateurs», Rev. prat. soc., 1996, p. 354.
(72) Doc. parl., Ch. repr., 1982-83, n° 552/1, p. 14; K. GEENS et H. LAGA, «Overzicht van rechtspraak
vennootschappen 1986-1991», T.P.R., 1993, p. 1087.
(73) En ce sens: A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, o.c., p. 377; B. SMETS et J.P. VINCKE, o.c., p. 113.
(74) M.B., 11 mai 1999.
(75) T. AFSCHRIFT, «Le secret professionnel de l’expert-comptable à l’égard de l’administration fisca-
le», L’expertise comptable en pleine évolution, Liber Amicorum Raymond Krockaert, Tielt, Lannoo, 1998,
p. 22; B. ALLEMEERSCH, «Het toepassingsgebied van art. 458 Strafwetboek. Over het succes van het
beroepsgeheim en het geheim van dat succes», R.W., 2003-2004, p. 12; L. HUYBRECHTS, «Het zaken-,
bank- en beroepsgeheim in het strafproces», in Ondernemingsstrafrecht, Bruges, Die Keure, 1999, p. 150;
D. KIGANAHE et Y. POULLET, Le secret professionnel, Bruxelles, La Charte, 2002, p. 33.
(76) T. AFSCHRIFT, o.c., p. 23.
34
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
D’après certains auteurs (79), le droit d’assistance peut aussi s’exercer à l’assemblée
générale. Ils se fondent sur la référence que fait le Code des sociétés au pouvoir
d’investigation et de contrôle d’un commissaire (80) pour soutenir qu’on ne saurait
dénier à l’expert-comptable l’accès à l’assemblée générale.
D’autres (81) répondent à cette question par la négative au motif que l’expert-comp-
table, dans l’exercice du pouvoir d’investigation et de contrôle des associés, n’est
qu’un mandataire de l’associé ou des associés en question et qu’il ne défend par
conséquent que leurs intérêts, ceci contrairement au commissaire qui est un manda-
taire de la société. En outre, on peut se demander si la présence à l’assemblée généra-
le fait bien partie du «pouvoir d’investigation et de contrôle» du commissaire (82).
35
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Naturellement, une clause statutaire peut aussi prévoir la possibilité pour l’expert-
comptable de participer, le cas échéant, à l’assemblée générale (88).
36
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
n’avait pas assisté à l’assemblée générale. Sinon, la preuve de cette influence sera
plus difficile à rapporter (92).
Si l’on part au contraire du principe que l’expert-comptable peut accéder à l’assem-
blée générale, son exclusion illégitime peut également déboucher sur une annulation
des décisions de l’assemblée générale fondée sur l’article 64, alinéa 1er, C. soc., s’il
est démontré que ce dernier aurait pu, par ses éventuelles questions ou observations,
exercer une influence sur la prise de décision (93).
La doctrine (94) est unanime à admettre qu’il n’existe aucune obligation pour l’ac-
tionnaire d’exercer son pouvoir d’investigation ou de contrôle. Il peut par consé-
quent tout aussi bien ne pas user de son droit. L’exercice lacunaire ou l’absence d’exer-
cice de ce pouvoir par un associé peut donc difficilement mener à sa responsabilité,
dès lors que les pouvoirs n’existent que dans l’intérêt des associés et non dans l’inté-
rêt de tiers (95) (96).
(92) B. TILLEMAN, De geldigheid van besluiten van de algemene vergadering, o.c., pp. 220-221.
(93) B. TILLEMAN, De geldigheid van besluiten van de algemene vergadering, o.c., p. 219.
(94) J.P. MAES et K. VAN HULLE, De hervorming van het bedrijfsrevisoraat en de organisatie van het
accountantsberoep, Anvers, Kluwer, 1985, p. 62; K. GEENS, «Over de uitgestrektheid van de individuele
onderzoeks- en controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn vertegenwoordiging door een accoun-
tant», l.c., p. 225; J. LIEVENS, «De wettelijke bescherming van de minderheidsaandeelhouder», T.R.V.,
1988, numéro additionnel, p. 38; P. VANDEPITTE et J.M. GOLLIER, «De individuele controlebevoegd-
heid van de vennoot in kleine en middelgrote vennootschappen: enkele beschouwingen» (note sous Réf.
Comm. Bruxelles, 20 décembre 1988), T.R.V., 1990, p. 575; A. GOEMINNE, l.c., p. 77; H. OLIVIER et V.
VAN DE WALLE, «Art. 64, par. 2 Venn. W.», in Artikelsgewijze commentaar vennootschapsrecht, An-
vers, Kluwer Rechtswetenschappen, ouvrage à feuillets mobiles, p. 3; W. DERIJCKE, l.c., p. 319; W.
DERIJCKE, l.c., L. LIEVENS, Wetboek van vennootschappen. Een artikelsgewijze commentaar op Boek
IV, Titel VI en Titel VII: jaarrekeningen en controle, Gent, Mys&Breesch, 2001, p. 102; K. GEENS et H.
LAGA, «Overzicht van rechtspraak vennootschappen 1986-1991», T.P.R., 1993, p. 1085; B. SMETS et
J.P. VINCKE, De Coöperatieve vennootschap, Anvers, Standaard Uitgeverij, 2000, p. 113; R. PRIOUX,
«L’information des actionnaires de sociétés anonymes est-elle satisfaisante?», l.c., p. 645 (note 70); A.
VAN HULLE et K. VAN HULLE, De coöperatieve vennootschap, Anvers, Kluwer Rechtswetenschappen
België, 1996, p. 382; G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W. Venn.», 30 mars
2005, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewijze commentaar met een overzicht van rechts-
praak en rechtsleer, Kluwer, p. 10; M. DE WOLF, «Article 166 C. Soc.», 17 mai 2004, Commentaire
systématique du «nouveau» Code des sociétés, Anvers, Editions Kluwer, pp. 3-4, n° 5.
(95) J. LIEVENS, l.c., p. 102.
(96) Un jugement du tribunal de commerce de Namur a paru marquer un revirement dans cette conception
traditionnelle (Comm. Namur, 20 novembre 1995), Rev. prat. soc., 1996, p. 349; le tribunal a estimé que
dans ce cas-ci, l’obligation du commissaire s’applique à tout associé. Et en l’espèce, comme les associés
n’avaient pas posé d’actes d’investigation, le tribunal les en a rendus responsables. Ce jugement a toute-
fois été réformé ensuite (Liège, 17 décembre 1996, J.L.M.B., 1998, p. 583).
37
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
(97) B. VERSCHELDEN, o.c., pp. 215-216; G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167
W. Venn.», 30 mars 2005, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewijze commentaar met een
overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer, p. 16.
(98) I. VEROUGSTRAETE, «Le contrôle financier des sociétés anonymes», Les sociétés commerciales,
Bruxelles, Ed. du Jeune Barreau, 1985, p. 294; K. GEENS, «Over de uitgestrektheid van de individuele
onderzoeks- en controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn vertegenwoordiging door een accoun-
tant», l.c., p. 224; B. VERSCHELDEN, l.c., p. 214; G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen
165-167 W. Venn.», 30 mars 2005, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewijze commentaar met
een overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer, p. 12.
(99) G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W. Venn.», 30 mars 2005, in Vennoots-
chappen en verenigingen. Artikelsgewijze commentaar met een overzicht van rechtspraak en rechtsleer,
Kluwer, p. 12.
(100) Art. 31, 2°, de la loi du 22 avril 1999 relative aux professions comptables et fiscales.
(101) E. WYMEERSCH, «Rôle des experts-comptables et des conseils fiscaux dans l’entreprise: perspec-
tives», Accountancy & Tax, 2002, n° 2, p. 40.
(102) P. FRANCOIS (note sous Réf. Comm., 23 novembre 1982), J. Liège, 1983, p. 448; J. LIEVENS, l.c.,
p. 38; B. VERSCHELDEN, o.c., p. 214.
(103) J. LIEVENS, l.c., p. 38; G. ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W. Venn.», 30
mars 2005, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewijze commentaar met een overzicht van rechts-
praak en rechtsleer, Kluwer, p. 13.
(104) L. LIEVENS, o.c., p. 72.
(105) Anvers, 27 juin 2002, NJW, 2003, p. (201) 204, JDSC, 2004, p. (297) 304, et la note; G. ROSSELLE
et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W. Venn.», 30 mars 2005, in Vennootschappen en verenigin-
gen. Artikelsgewijze commentaar met een overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer, p. 13.
38
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
(106) J. LIEVENS, l.c., p. 38; A. GOEMINNE, «Het controlerecht van de individuele vennoot», A.J.T.,
1996-97, p. 77; Les statuts non plus ne pourraient pas limiter ces pouvoirs, voyez E. WYMEERSCH,
Algemeen vennootschapsrecht, o.c., p. 453.
(107) A. GOEMINNE, l.c., p. 76; B. SMETS et J.P. VINCKE, o.c., p. 112; L. LIEVENS, o.c., p. 100; W.
DERIJCKE, l.c., p. 318.
(108) Art. 137, § 1er, C. soc.
(109) Réf. Comm. Bruxelles, 27 septembre 1988, T.R.V., 1989, p. 217; Réf. Comm. Bruxelles, 13 octobre
1988, T.R.V., 1989, p. 220; Réf. Comm. Bruxelles, 20 décembre 1988, T.R.V., 1990, p. 574.
(110) K. GEENS, l.c., p. 225.
(111) Anvers, 27 juin 2002, NJW, 2003, p. (201) 204, JDSC, 2004, p. (297) 304, et la note (Le pouvoir
d’investigation et de contrôle ne peut pas s’exercer à propos d’exercices comptables dont les comptes
annuels ont déjà été approuvés); Réf. Comm. Bruxelles, 20 décembre 1989, T.R.V., 1989, p. 571; B. VERS-
CHELDEN, o.c., p. 215; L. LIEVENS, o.c., p. 101; K. GEENS et H. LAGA, «Overzicht van rechtspraak
vennootschappen 1986-1991», T.P.R., 1993, p. 1086.
(112) Dans ce sens: W. DERIJCKE, l.c., p. 318; P. VANDEPITTE et J.M. GOLLIER, l.c., p. 575; L.
LIEVENS, o.c., p. 101; A. GOEMINNE, l.c., p. 76; B. VERSCHELDEN, l.c., p. 215; G. ROSSELLE et O.
VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W. Venn.», 30 mars 2005, in Vennootschappen en verenigingen.
Artikelsgewijze commentaar met een overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer, p. 15.
(113) Bruxelles, 14 janvier 1999, J.D.S.C., 2001, p. (225) 227, et la note X.; R.P.S., 1999, p. (301) 313, et
la note W. DERIJCKE.
39
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
juge des référés peut décider d’étendre le pouvoir de contrôle à l’autre société. En
l’espèce, on s’était servi de cette autre société dans le cadre d’une construction pure-
ment destinée à court-circuiter le droit de contrôle d’un associé (114).
Le Code des sociétés prévoit toutefois deux exceptions à ce niveau. Tout d’abord,
c’est la société qui rémunérera l’expert-comptable quand ce dernier aura été nommé
avec son accord (118). Par ailleurs, une décision judiciaire, prise le cas échéant en
référé, peut aussi mettre la rémunération de l’expert-comptable à la charge de la so-
ciété (119). Le tribunal peut être amené à statuer dans ce sens suite à la révélation
(114) Voyez à ce propos, X., «Reconnaissance du droit d’investigation individuel des associés malgré la
présence d’un commissaire-réviseur» (note sous Bruxelles, 14 janvier 1999), J.D.S.C., 2001, p. 228; G.
ROSSELLE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W. Venn.», l.c., p. 13.
(115) Réf. Hasselt, 19 décembre 1997, T.R.V., 1998, p. 533; Réf. Bruges, 24 août 1996, D.A.O.R., 1996,
p. 99;W. DERIJCKE, o.c., p. 319; H. OLIVIER et V. VAN DE WALLE, l.c., p. 3; L. LIEVENS, o.c., p.
100; D. VAN GERVEN et M. WYCKAERT, «Kroniek vennootschapsrecht 1999-2000», T.R.V., 2000, p.
343; M. VANDER LINDEN, De besloten vennootschap met beperkte aansprakelijkheid B.V.B.A., Bruxel-
les, I.P.C.F., 1999, p. 61; A. VAN HULLE et K. VAN HULLE, o.c., p. 382; J.P. MAES et K. VAN HULLE,
o.c., p. 62: D’après ces auteurs, le pouvoir individuel d’investigation et de contrôle de l’article 166 du C.
soc. s’éteint dès la nomination, pour quelque motif que ce soit, d’un commissaire.
(116) Bruxelles, 14 janvier 1999, Rev. prat. soc., 1999, p. 301; W. DERIJCKE, o.c., p. 319; D. VAN
GERVEN et M. WYCKAERT, l.c., pp. 343-344; voyez contra: B. VERSCHELDEN, l.c., pp. 214 et 218:
D’après cet auteur, le pouvoir individuel d’investigation et de contrôle d’un associé subsiste si l’assemblée
générale a nommé un commissaire après que l’associé ait fait connaître son intention d’exercer son droit
de contrôle.
(117) Voyez à ce sujet B. VERSCHELDEN, l.c., pp. 215-216.
(118) Durant les travaux préparatoires, le ministre de la Justice avait indiqué que chaque associé ou action-
naire a le droit de faire supporter le coût de l’expert-comptable par la société et qu’en cas de refus, le juge
déciderait ex aequo et bono, voyez Doc. parl., Ch. repr., 1982-83, n° 552/35, p. 35; dans ce sens: P.
VANDEPITTE et J.M. GOLLIER, l.c., p. 578.
(119) A. GOEMINNE, l.c., p. 77; K. GEENS, «Over de uitgestrektheid van de individuele onderzoeks- en
controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn vertegenwoordiging door een accountant», l.c., p. 226;
K. GEENS et H. LAGA, «Overzicht van rechtspraak vennootschappen 1986-1991», T.P.R., 1993, p. 1088.
40
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Dans la pratique (121), on constate que les tribunaux imputent souvent ce coût à la
société sans grande motivation. Bien que, dans ce cas, les rapports de droit restent
inchangés – l’expert-comptable est toujours le représentant du ou des associés char-
gés du contrôle qui l’ont chargé d’exercer cette mission et n’est par conséquent pas
un mandataire de la société – l’expert-comptable devra alors communiquer ses con-
clusions à la société (122), sans préjudice bien sûr de son obligation de les transmet-
tre aussi à l’associé ou aux associés chargés du contrôle en question (123). Le légis-
lateur n’explicite pas davantage la façon, le lieu et le moment où l’expert-comptable
doit communiquer ses observations à la société. Le mieux serait qu’il les communi-
que par écrit à l’organe de gestion au siège de la société (124).
L’associé qui se sent entravé dans l’exercice de son pouvoir individuel d’investiga-
tion et de contrôle peut toujours s’adresser au président du tribunal de commerce
pour mettre fin à cette situation (125).
Les administrateurs ou les gérants qui refusent d’apporter leur collaboration à l’exer-
cice de ce pouvoir violent ce faisant une des dispositions du Code des sociétés (plus
précisément l’article 166 de ce Code) et peuvent par conséquent être tenus responsa-
bles, tant vis-à-vis de la société qu’à l’égard des tiers, de tous les dommages qui en
résulteraient (126).
(120) J.P. MAES et K. VAN HULLE, o.c., p. 63; L. LIEVENS, o.c., p. 101; K. GEENS, «Over de uitges-
trektheid van de individuele onderzoeks- en controlebevoegdheid van de vennoot en over zijn vertegenwoor-
diging door een accountant», l.c., p. 226; A. GOEMINNE, l.c., p. 77; J. LIEVENS, l.c., p. 39; G. ROSSEL-
LE et O. VAN OUTRYVE, «Artikelen 165-167 W. Venn.», 30 mars 2005, in Vennootschappen en vereni-
gingen. Artikelsgewijze commentaar met een overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer, p. 18.
(121) Réf. Comm. Dendermonde, 1er mars 1989, T.R.V., 1989, p. 224 et la note K. GEENS; Comm.
Bruxelles, 13 octobre 1988, T.R.V., 1989, p. 220; voyez dans un sens différent: Réf. Comm. Bruxelles, 15
juin 1989, T.R.V., 1990, p. 565, et la note.
(122) Art. 167 C. soc.
(123) L. LIEVENS, o.c., pp. 100 et 102; A. GOEMINNE, l.c., p. 77; J. LIEVENS, l.c., p. 39; E. WY-
MEERSCH, o.c., p. 453; Comm. Bruxelles, 13 octobre 1988, T.R.V., 1989, p. 220.
(124) R. VAN BOVEN, «Le rôle de l’expert-comptable dans le pouvoir individuel d’investigation et de
contrôle des associés (Art. 166 C. Soc.)», Accountancy & Tax, 2002, n° 2, p. 31.
(125) L. LIEVENS, o.c., p. 72; J. LIEVENS, l.c., p. 39; B. VERSCHELDEN, l.c., p. 214; W. DERIJCKE,
l.c., p. 320.
(126) Art. 263 C. soc. (SPRL); art. 408, alinéa 2, C. soc. (SCRL); art. 528 C. soc. (SA); art. 657 C. soc.
(SCA).
41
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
(127) Il s’agit du Titre VII relatif au contrôle des comptes annuels et des comptes annuels consolidés.
42
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
2.3.1. Rapport
Dans une étude sur l’information légale des actionnaires des SA, SPRL et SC, Ra-
phaël Prioux, avocat au barreau de Bruxelles et maître de conférences à l’Université
libre de Bruxelles, écrit, en parlant du contenu des rapports spéciaux, ce qui suit:
«En pratique, la rédaction de ces rapports peut donner lieu à diverses difficultés rela-
tives à la qualité et l’étendue des informations qu’ils doivent contenir.
On retrouve souvent des rapports de quelques lignes dont la rédaction sibylline laisse
souvent perplexe quant au respect légal: de tels rapports, parfois même issus de docu-
ments types, ne posent guère de difficultés concrètes lorsque les actionnaires s’enten-
dent, surtout s’ils contrôlent conjointement la société. En revanche, le respect de la
loi lors de la rédaction des rapports se pose de façon plus problématique s’il y a des
tensions entre actionnaires. Il en va de même lorsque, pour une raison ou une autre,
les administrateurs ne peuvent compter sur des actionnaires «bienveillants» ou sim-
plement «passifs»…
43
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Le présent article n’a pas pour objet d’imposer une structure rigide et incontournable
aux rapports que les professionnels sont chargés d’établir. Il doit être un guide et, à ce
titre, ne peut être considéré comme un document immuable.
Le rapport prévu par les articles 166 et 385 C. soc., comme tout rapport d’expertise,
doit être articulé autour de trois grands axes:
– l’introduction;
– le corps du rapport;
– la conclusion.
A titre d’exemple:
– la mission;
– l’identification de l’opération.
c) les conclusions.
(129) R. PRIOUX, «La transparence, principe général de droit en matière d’information des actionnaires
et du marché», J.T., 1994, p. 217 – B. FERON et B.TAEVERNIER, Principes généraux du droit des
marchés financiers, Bruxelles, Larcier, 1997, p. 168.
44
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
2.3.3. Mission
2.3.3.1. Commentaires
Le rapport du professionnel doit être précis et concis, sans pour autant dévoiler des
informations qui pourraient nuire aux tiers.
Comme dans tout rapport, le chapitre réservé à la mission identifiera le client (130),
le professionnel (131), l’objet de la mission et soulignera l’unicité du rapport, le
respect du monopole des commissaires-réviseurs, l’indépendance du professionnel
ainsi que la référence au document de désignation:
– pour le client: s’il s’agit d’une personne physique, le rapport mentionnera sa pro-
fession et ses coordonnées; s’il s’agit d’une personne morale, on n’y reprendra
que les coordonnées de la société.
45
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
2.3.3.2. Exemples
I. MISSION
En date du 25 juillet 2002, j’ai également reçu une lettre de Monsieur STREBEL-
LE marquant son accord sur le contrôle demandé par Monsieur Jean-Louis BER-
TRAND.
Cette mission n’a fait l’objet d’aucune demande auprès d’un confrère expert-comp-
table et/ou réviseur d’entreprises, et la société ne répond pas aux critères requis
pour la désignation d’un commissaire.
Je ne suis pas le conseiller habituel de la société concernée, cette fonction étant
exercée par Monsieur Nestor COUVREUR, expert-comptable externe inscrit sur
la sous-liste des experts-comptables externes de l’Institut des Experts-comptables
et des Conseil fiscaux, sous le n° 0000 2 F 00, dont le cabinet est situé rue des
Pensionnés 45, à Normaville.
46
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
I. MISSION
J’ai accepté d’effectuer cette mission de contrôle portant sur l’ensemble de la comp-
tabilité de la SA DEPOVER TRANSPORT, sise rue des Pensionnés 22, à 0000
Normaville.
Cette mission n’a fait l’objet d’aucune demande auprès d’un confrère expert-comp-
table et/ou réviseur d’entreprises, et la société ne possède aucun commissaire.
Je ne suis pas le conseiller habituel de la société concernée, cette fonction étant
actuellement exercée par Monsieur Nestor COUVREUR, expert-comptable exter-
ne inscrit sur la sous-liste des experts-comptables externes de l’Institut des Ex-
perts-comptables et des Conseils fiscaux, sous le n° 0000 2 F 00, dont le cabinet
est situé rue des Pensionnés 45, à Normaville.
I. MISSION
47
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
J’ai accepté d’effectuer cette mission de contrôle portant sur l’ensemble de la comp-
tabilité de la SA DEPOVER TRANSPORT, sise rue des Pensionnés 22, à 0000
Normaville.
Cette mission n’a fait l’objet d’aucune demande auprès d’un confrère expert-comp-
table et/ou réviseur d’entreprises, et la société ne possède aucun commissaire.
Je ne suis pas le conseiller habituel de la société concernée, cette fonction étant
exercée par Monsieur Nestor COUVREUR, expert-comptable externe inscrit sur
la sous-liste des experts-comptables externes de l’Institut des Experts-comptables
et des Conseils fiscaux, sous le n° 0000 2 F 00, dont le cabinet est situé rue des
Pensionnés 45, à Normaville.
Variante des trois hypothèses: le contrôle porte sur des points particuliers de la
comptabilité ou de l’état comptable
I. MISSION
A la demande de ………………….
J’ai accepté d’effectuer cette mission de contrôle portant sur les éléments décrits
ci-dessous ressortissant de la comptabilité de la SA DEPOVER TRANSPORT,
sise rue des Pensionnés 22, à 0000 Normaville, sous réserve qu’il puisse être jugé
utile et nécessaire que ce contrôle soit étendu à l’ensemble de l’état comptable sur
la base des premiers constats.
Variante des précédentes hypothèses: le contrôle est confié à une société civile
d’experts-comptables
I. MISSION
48
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
2.3.3.3. Rappel
Comme pour toutes les missions d’expertise et/ou de contrôle, le professionnel rem-
plira sa mission en respectant une discrétion particulière quant à l’objet de la tâche
qui lui est confiée.
Ainsi, dans une demande de confirmation de solde à un tiers, il ne sera pas indiqué
que la question est posée dans le cadre d’une procédure de dissolution de la société.
Lorsque la mission est effectuée avec l’accord de l’organe de gestion, tel que prévu
par l’article 167 C. soc., une copie du rapport sera également communiquée à la
société.
Il s’agit d’une opération de contrôle relevant des activités visées aux articles 166 et
385 C. soc., qui permet au(x) client(s) de se faire une opinion la plus correcte possi-
(133) Il faut comprendre par dirigeants les membres de l’organe de gestion ainsi que les autres délégués et
subdélégués exerçant un mandat ou des fonctions de direction, tels que les membres du comité de direc-
tion, le fondé de pouvoirs, le directeur général.
49
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
ble sur la situation de la société. En fonction des circonstances, l’avis de l’expert peut
avoir une portée limitée. La mission d’assistance ou de représentation a donc pour
objectif de mettre en évidence les manquements éventuellement présents dans la comp-
tabilité afin de répondre au souci des clients d’approuver des comptes corrects, com-
plets et fidèles.
Modèle
La mission qui m’a été confiée par Monsieur Jean-Louis BERTRAND, associé de
la SA DEPOVER TRANSPORT, en accord avec l’organe de gestion de ladite
société, doit permettre de mettre en évidence le caractère correct des comptes cou-
rants de Messieurs DUPOND et DUBOIS.
J’ai procédé aux différents contrôles généralement admis pour effectuer ce genre
de mission, dont les explications sont reprises au chapitre «Méthodologie et cons-
tats».
Modèle
50
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Il résulte d’un acte reçu le 23 avril 1995 par le notaire Jacques Poelart, de résiden-
ce à Normaville, que s’est tenue, à cette date, une assemblée générale extraordi-
naire ayant décidé d’augmenter le capital de 0 000 000 BEF pour le porter de
0 000 000 BEF à 2 500 000 BEF . En date du 28 février 1997, le capital de
2 500 000 BEF était représenté par 500 actions détenues par:
Il résulte d’un procès-verbal dressé le 19 novembre 2001 par Maître Jacques POE-
LAERT, notaire à Normaville, que le capital a été augmenté pour être porté à trois
cent soixante mille euros (360 000,00 EUR), sans modification de la répartition de
l’actionnariat.
Le rapport reprendra, s’il échet, un état résumant la situation active et passive ainsi
que le compte de résultats (provisoire) et les informations relatives aux annexes, le
tout arrêté à la date la plus proche possible de la date de contrôle. Ces documents
seront, pour autant que faire se peut, rédigés et signés par l’organe de gestion.
A défaut, le professionnel décrira les documents dont il a pu disposer pour faire son
contrôle.
51
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Pour les exercices antérieurs à la reprise de la société, il ne m’a pas été possible
d’obtenir de l’organe de gestion l’engagement écrit du caractère complet des si-
tuations qui m’ont été présentées, reprenant tous les avoirs, dettes, droits, obliga-
tions et engagements de la société. Il ressort néanmoins des sondages effectués
que la présomption d’une comptabilité parallèle ne peut être établie.
Le caractère légal de la comptabilité est mis en évidence, dans une PME, par la
concordance des comptes du journal d’inventaire, des comptes déposés et des comp-
tes internes justificatifs de la déclaration fiscale et de la réouverture. Je n’ai pas pu
voir le journal d’inventaire, mais, pour trois des cinq exercices concernés, j’ai
établi la concordance avec les trois autres points, ce qui est suffisant.
52
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
J’ai pu vérifier le caractère irréversible des écritures comptables par des tests por-
tant sur la reconstitution en mouvements de certaines opérations présentes dans
les différents journaux. J’ai pu reconstituer les mouvements de la balance des comp-
tes généraux.
Par sondages, j’ai vérifié que les opérations comptables reprises dans les journaux
étaient reportées dans le grand livre. La technique sur laquelle je me suis basé
repose sur:
– les équations de contrôle portant sur la comparaison entre les totaux en mou-
vements des journaux, et ceux repris dans la balance des comptes généraux,
après y avoir préalablement contrôlé les additions afin de vérifier la cohérence
entre les impressions et le report du contenu des compteurs utilisés lors de
l’impression des listings;
– le cycle complet d’opérations économiques au départ des pièces justificatives
qui ont été pointées dans les journaux, les balances des comptes individuels et
le grand livre (historique des comptes généraux).
Il faut comprendre par comptabilité conforme à la loi, une comptabilité qui res-
pecte, d’une part, les principes fondamentaux des règles usuelles de la comptabi-
lité par parties doubles et, d’autre part, les règles spécifiquement décrites dans la
loi comptable et ses arrêtés d’exécution.
La notion de règles usuelles est confirmée par l’article 4 de la loi de 1975: «Toute
comptabilité est tenue conformément aux règles usuelles de la comptabilité en
partie double» (134).
Il existe deux types de règles usuelles tout à fait différentes, mais complémentai-
res, pour permettre d’établir des comptabilités comparables.
53
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
– la technique d’enregistrement;
– les règles d’inventaire et de valorisation.
1. La technique d’enregistrement
Celui-ci ne peut être démontré que par la concordance du journal d’inventaire, des
bilans déposés et des annexes fiscales et de la réouverture. Je n’ai pas pu constater
la présence du journal d’inventaire.
1.4. Le caractère correct du report des écritures comptables dans le grand livre
La forme des journaux et des balances ne permet pas d’établir, sauf contrôle par
échantillonnage, que les écritures apparaissant dans les journaux sont bien repor-
tées dans le grand livre. Notre confrère Nestor COUVREUR, expert-comptable,
m’a confirmé «qu’il n’existait pas de comptabilité analytique» et «que le logiciel
comptable utilisé était “xyz”, dont la fiabilité est faible».
54
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Nous savons que ces différents types de stock doivent être évalués à leur valeur
d’acquisition, dans le sens que lui donne l’article 37 de l’A.R. du 30 janvier 2001
portant exécution du Code des sociétés. Celui-ci stipule que «(Le coût de revient)
s’obtient en ajoutant au prix d’acquisition des matières premières, des matières
consommables et des fournitures, les coûts de fabrication directement imputables
aux produits ou au groupe de produits considérés ainsi que la quote-part des coûts
de production qui ne sont qu’indirectement imputables au produit ou groupe de
produits considérés. (...)»
Nous savons également que, dans les règles particulières prévues par l’arrêté royal
du 8 octobre 1976, les §§ 2 et 3 de l’article 27 prévoient respectivement que «Les
en-cours de fabrication sont, sans préjudice de l’article 31, alinéas 1er et 3, évalués
à leur coût de revient» et que «Les commandes en cours d’exécution sont évaluées
à leur coût de revient majoré, compte tenu du degré d’avancement des travaux de
fabrication ou des prestations, de l’excédent de prix stipulé au contrat par rapport
au coût de revient. Lorsque cet excédent est devenu raisonnablement certain, une
entreprise peut toutefois adopter pour règle de maintenir les commandes en cours
d’exécution ou certaines catégories d’entre elles au bilan à leur coût de revient».
Les dispositions de l’article 27 citées appartiennent aux règles usuelles prévues
par l’article 4 de la loi du 17 juillet 1975 et sont reprises par l’arrêté royal du 30
janvier 2001 en ses articles 69, pour le § 2, et 71, pour le § 3.
55
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
56
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Anomalies constatées
Les nombreux montants repris dans les comptes d’attente, le solde de ceux-ci, et le
nombre de reclassements effectués pour garantir le suivi des clients, soulignent un
des points faibles de la comptabilité. Il est impossible de mettre en évidence si ce
manque de suivi est né de la négligence de l’ancien organe de gestion ou de retards
nés dans le chef du teneur de la comptabilité, voire des deux. Je souligne, à cet
effet, que la comptabilité est tenue sous la responsabilité de l’organe de gestion et
que le teneur de comptes n’est qu’un mandataire de celui-ci. La responsabilité
éventuelle de ce dernier étant une variable qui n’a pas lieu d’entrer en considéra-
tion pour le présent rapport.
Incidences
57
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
……., à travers les comptes 650100 «Intérêts de retard», 6606000 «Amendes fis-
cales», 666100 «Frais de justice», 666200 «Majorations ONSS».
Les différents montants comptabilisés dans ces comptes de charges par le con-
seiller habituel de l’entreprise, dont la justification m’a été entièrement donnée et
confirmée par les différents tests de contrôle, peuvent être considérés comme exacts.
soit, neuf mille huit cent soixante euros cinquante-neuf eurocentimes (9 860,59
EUR).
Les montants des créances sur Messieurs DUPOND et DUBOIS repris dans la
comptabilité peuvent être considérés comme corrects après les corrections et re-
classements établis par Monsieur Jean-Louis BERTRAND. Ils sont donc respecti-
vement de 74 629,23 EUR et de 64 749,38 EUR.
58
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
raient avoir une incidence sur l’avis repris dans la conclusion de son rapport, par
exemple:
Nous attirons l’attention sur le fait qu’il existe une différence fondamentale entre
la notion de pièce justificative prévue par les concepts et les règles fondamentales
de la comptabilité par parties doubles, et confirmée par la loi, et la notion retenue
dans la pratique. En effet, si à juste titre les pièces justificatives sur lesquelles
reposent les écritures comptables doivent pouvoir y être liées par des mentions
comme la date, le numéro d’ordre chronologique, l’imputation comptable, et être
revêtues de l’approbation de l’organe de gestion ou de son délégué, cette rigueur
est souvent ignorée pour des raisons de productivité et de délai par les fiduciaires.
En fonction du cadre fixé à la mission, les différents contrôles ne portent pas sur
l’inventaire physique des actifs, le contrôle des obligations et les droits et engage-
ments repris ou non dans la comptabilité.
2.3.10. Conclusion
Sur la base des éléments en ma possession, j’ai effectué les contrôles les plus
appropriés pour répondre aux interrogations de mon client. Sous réserve des men-
tions reprises au chapitre «Limite de l’avis de l’expert indépendant», j’ai effectué
des tests en ayant pour objectif de donner un avis sur la qualité de la comptabilité
de la société, et par voie de conséquence sur le caractère correct, complet et fidèle
de celle-ci.
59
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Sous réserve de la limite d’avis reprise sous cette dénomination au ………., rien
ne me permet de croire que la comptabilité, après les travaux effectués par mon
confrère Jean-Louis BERTRAND, ne pourrait être considérée comme complète,
correcte et fidèle, et par voie de conséquence, je suis d’avis que les constats repris
au chapitre «Constats particulièrement importants» peuvent seuls être pris en con-
sidération à charge ou à décharge de Messieurs DUPOND et DURAND.
Il en ressort que l’on ne peut pas établir que Messieurs DUPOND et DURAND
auraient pu présenter des états erronés en vue d’attirer les associés actuels de la SA
DEPOVER TRANSPORT dans le capital de la SA DURANBOIS TRANSPORT.
Aysaville, le 00.00.0000
Robert TABULA
Expert-comptable 0000 2 F 00
Sur la base des éléments en ma possession pour exercer la mission, j’ai effectué
les contrôles les plus appropriés pour répondre aux interrogations de mon client.
C’est ainsi que, sous contrainte des éléments signalés au chapitre «Limite de l’avis
de l’expert indépendant», j’ai effectué toute une série de tests en vue de me pro-
noncer sur:
– la technique d’enregistrement;
– les règles d’inventaire et de valorisation.
60
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Aysaville, le 00.00.0000
Robert TABULA
Expert-comptable 0000 2 F 00
61
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
décision de procéder à une telle nomination doit être suspendue au motif que cette
nomination n’avait pas d’autre but que de court-circuiter l’associé évincé.
La Cour d’appel de Bruxelles (14 janvier 1999) a confirmé une ordonnance suspen-
dant les effets de l’assemblée générale qui avait décidé de nommer un commissaire
aux seules fins de tenir en échec le droit de contrôle individuel exercé par l’associé
demandeur, rappelant que «si le droit de contrôle individuel doit être maintenu dans
des limites raisonnables, il ne pourrait cependant être réduit à néant par de grossiè-
res manières d’évitement telles que la désignation d’un commissaire postérieure à la
demande».
Cela signifie, en liaison avec l’article 137 du Code des sociétés, que les associés
peuvent «à tout moment, prendre connaissance, sans déplacement, des livres, de la
correspondance, des procès-verbaux et généralement de tous les documents et de
toutes les écritures de la société. Ils peuvent requérir de l’organe de gestion, des
agents et préposés de la société toutes les explications et informations et procéder à
toutes les vérifications qui leur paraissent nécessaires.
Ils peuvent requérir de l’organe de gestion qu’il demande à des tiers la confirmation
du montant de leurs créances, dettes et autres relations avec la société contrôlée».
Cela signifie que ce contrôle ne peut pas être assuré par un réviseur d’entreprises.
Bien que le texte légal ne parlât à l’origine que de représentation, selon la doctrine et
la jurisprudence, il fallait entendre la mission de l’expert-comptable comme une mis-
sion de représentation et d’assistance.
La loi du 2 août 2002 a modifié en ce sens l’article 166 du Code des sociétés pour
prévoir explicitement que l’associé peut non seulement se faire représenter, mais
également se faire assister par un expert-comptable.
62
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Cela signifie qu’il peut participer au contrôle aux côtés de l’expert-comptable qu’il a
choisi.
En effet, l’article 168 du Code des sociétés prévoit la nomination possible d’un ex-
pert par le tribunal ayant pour mission de vérifier les livres et les comptes de la socié-
té si:
_ il existe des indices d’atteinte grave ou de risque d’atteinte grave aux intérêts de
la société;
_ la requête est présentée par un ou plusieurs associés possédant au moins 1 % des
voix attachées à l’ensemble des titres existants ou possédant des titres représen-
tant une fraction de capital égale à 1 250 000 EUR au moins.
63
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Néanmoins, comme indiqué ci-avant, si la désignation n’avait d’autre but que d’en-
traver un droit de contrôle régulier, elle peut justifier l’exception à ce principe, no-
tamment si la désignation du commissaire intervient postérieurement à la demande
de contrôle de l’associé (voir point 1.1 ci-avant).
Il y a également lieu de noter que l’article 168 du Code des sociétés, quand il parle
d’expert-vérificateur, ne limite pas ce rôle à un expert-comptable.
a. La loi du 7 mai 1999 relative au Code des sociétés et ses arrêtés royaux
Suite à l’entrée en vigueur le 6 février 2001 de la loi du 7 mai 1999 relative au Code
des sociétés et à l’arrêté royal du 30 janvier 2001 portant exécution du Code des
sociétés, le droit comptable des sociétés émane, d’une part, de la loi du 17 juillet
1975 relative à la comptabilité des entreprises et, d’autre part, du Code des sociétés.
Les entreprises qui ne sont pas à forme sociétaire restent régies par la loi du 17 juillet
1975 sur la comptabilité des entreprises.
«La loi du 7 mai 1999 contenant le Code des sociétés a intégré dans ledit Code
l’obligation d’établissement et de publicité des comptes annuels et des comptes con-
solidés pour les sociétés. Par contre, les obligations des sociétés en matière de tenue
de la comptabilité continueront à reposer dans la loi du 17 juillet 1975 relative à la
comptabilité et aux comptes annuels des entreprises telle que modifiée par la loi du 7
mai 1999 qui en modifie aussi l’intitulé en «loi du 17 juillet 1975 relative à la comp-
tabilité des entreprises».
L’entrée en vigueur du Code des sociétés aura dès lors pour conséquence que, désor-
mais, les obligations en matière de tenue de la comptabilité des entreprises, en ce
compris les sociétés, émaneront, comme c’est le cas aujourd’hui, de la loi du 17
juillet 1975, tandis que les obligations des sociétés en matière d’établissement, de
contrôle et de publicité des comptes annuels et des comptes consolidés émaneront du
Code des sociétés, la forme et le contenu desdits comptes étant déterminés par l’ar-
rêté soumis à votre signature de même que les règles relatives à leur publicité.
En ce qui concerne les entreprises qui ne sont pas des sociétés et qui ne sont, partant,
pas soumises aux dispositions du Code, leurs obligations en matière d’établissement,
64
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
En conséquence, les dispositions de l’arrêté royal du 8 octobre 1976 relatif aux comptes
annuels des entreprises, de celui du 6 mars 1990 relatif aux comptes consolidés des
entreprises et de celui du 25 novembre 1991 relatif à la publicité des actes et docu-
ments des sociétés et entreprises telles que reprises dans l’arrêté d’exécution du Code
continueront à s’appliquer tant aux sociétés qu’aux autres entreprises non sociétai-
res. Le champ d’application de la réglementation comptable reste donc inchangé.
Ainsi, le titre premier relatif aux comptes annuels du livre II de l’arrêté, qui reprend,
sans les modifier au fond, les dispositions de l’arrêté royal du 8 octobre 1976 et de
son annexe, est constitué tout d’abord d’un chapitre premier énonçant les principes
généraux.
Dans le chapitre II relatif aux règles d’évaluation, ont été regroupés dans différentes
sections les principes généraux en la matière (détermination des règles d’évaluation,
continuité et discontinuité, évaluation distincte, prudence, sincérité et bonne foi...),
les règles en matière de détermination de la valeur d’acquisition (principes et excep-
tions), les dispositions relatives aux amortissements et réductions de valeur (section
III), aux provisions pour risques et charges (section IV) et aux plus-values de rééva-
luation (section V).
65
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
cation des articles 36bis à 36quater non plus aux opérations de fusion (ou de scis-
sion) réalisées en conformité avec les dispositions du droit des sociétés, mais aux
opérations de fusion ou de scission telles que définies par le droit des sociétés, à
savoir les articles 672 à 675 du Code des sociétés, et de rattacher le champ d’appli-
cation de l’article 36quinquies non plus aux opérations d’apports d’une branche
d’activités ou d’une universalité de biens réalisées sous le bénéfice de l’article 46, §
1er, 2°, C.I.R. 92, mais aux opérations d’apports d’une branche d’activités ou d’une
universalité de biens telles que définies par le droit des sociétés (articles 678 et 679
du Code des sociétés).
Le chapitre III est quant à lui consacré à la structure des comptes annuels. Il contient
les principes généraux en matière de structure, les schémas des comptes annuels
complets et abrégés et le contenu de certaines rubriques (du bilan, du compte de
résultats et contenu de certaines mentions requises pour l’annexe).
Par ailleurs, dans la mesure où l’établissement de l’annexe requiert que soient four-
nies des indications relatives aux droits et engagements hors bilan, il a été considéré
que devaient être reprises dans la sous-section relative au contenu de certaines men-
tions requises pour l’annexe les définitions prévues au chapitre II de l’annexe à l’ar-
rêté royal du 12 septembre 1983 déterminant la teneur et la présentation d’un plan
comptable minimum normalisé.
Le titre II du livre II, qui est consacré aux comptes consolidés, reprend successive-
ment les règles de l’arrêté royal du 6 mars 1990 relatif aux comptes consolidés rela-
tives au périmètre de consolidation, les principes généraux, les règles d’évaluation,
les méthodes de consolidation et la structure des comptes consolidés.
Un parallélisme plus étroit a aussi été créé en ce qui concerne la formulation des
principes généraux en matière de comptes annuels et de comptes consolidés en pre-
nant pour modèle l’expression de ces principes dans les 4e et 7e directives.
Ainsi, conformément auxdites directives (article 2 de la 4e directive et article 16 de la
7e directive), il est proposé d’énoncer dorénavant le principe de régularité des comp-
tes avant le principe de l’image fidèle.
Le souci de regrouper les dispositions de manière plus logique a aussi conduit à
isoler le principe selon lequel les comptes doivent être complets, du principe de l’image
fidèle, et à réunir les exigences relatives au caractère complet (principe d’exhausti-
vité, interdiction de la compensation et mention des droits et engagements hors bi-
lan) au sein d’une seule disposition. Le gouvernement est conscient de ce que, sur
certains points, le libellé de différentes dispositions pourrait encore être amélioré.
Ce travail de réécriture sera accompli ultérieurement au fur et à mesure des adapta-
tions qui seront apportées à l’arrêté à la suite, par exemple, d’adaptations aux direc-
tives européennes dont il assure la transposition.
Les règles en matière de publicité des comptes annuels et des comptes consolidés
prévues notamment dans l’arrêté du 25 novembre 1991 relatif à la publicité des actes
et documents des sociétés et entreprises sont désormais reprises dans le titre III du
livre II. L’intégration de ces dispositions dans l’arrêté a aussi constitué l’occasion
pour en modifier la structure afin d’en accroître la lisibilité et la clarté en suivant le
plus fidèlement possible l’ordre et la terminologie des articles correspondants du
Code des sociétés.»
66
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Pour rappel, les personnes morales visées par le Code des sociétés sont les sociétés
avec ou sans personnalité juridique reconnues par le Code des sociétés dans son arti-
cle 2.
- Article 2, § 1er: le Code des sociétés reconnaît trois sociétés qui ne bénéficient pas
de la personnalité juridique:
- SNC
- SCS
- SPRL
- SC (SCRL OU SCRI (135))
- SA
- SCA
- GIE
- S.AGR.
- au Code des sociétés et ses arrêtés royaux en ce qui concerne les obligations en
matière d’établissement, de contrôle et de publicité des comptes annuels et des
comptes consolidés.
- dans le livre IV du Code des sociétés relatif aux dispositions communes aux per-
sonnes morales régies par le présent Code:
- dans l’arrêté royal du 30 janvier 2001 portant exécution du Code des sociétés:
67
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Pour rappel, les entreprises visées par la loi du 17 juillet 1975 relative à la comptabi-
lité des entreprises (article 1er) sont, outre les sociétés commerciales ou à forme com-
merciale:
b. Les modifications apportées à la loi du 7 mai 1999 et à son arrêté royal d’exécu-
tion du 30 janvier 2001
Les modifications suivantes ont été apportées au Code des sociétés depuis le 7 mai
1999:
Modification de:
(136) A l’instar des groupements d’intérêt économique belges qui sont considérés comme des sociétés
dans le Code des sociétés.
68
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
- l’article 9 de l’A.R. du 6 mars 1990 relatif aux comptes consolidés des entre-
prises: relèvement des critères de taille pour les comptes consolidés suite à
l’introduction de l’euro.
Remplacement dans la loi du 7 mai 1999 des montants en BEF par des montants
en EUR revus dans certains cas à la baisse (pour éviter de devoir modifier les
statuts des sociétés existantes) de:
- les articles 214 et 390 du Code des sociétés relatifs au capital des SPRL et
SCRL: 18 550 EUR (< 750 000 BEF);
- les articles 439 et 634 du Code des sociétés relatifs au capital des SA et à
l’actif net réduit à un montant inférieur à: 61 500 EUR (< 2 500 000 BEF);
- les articles 409 (faillite, chiffre d’affaires de 620 000 EUR > 25 millions de
BEF et total de bilan de 370 000 EUR < 15 millions de BEF) et 416 (action
minoritaire, fraction du capital de 1 250 000 EUR > 50 millions de BEF);
- l’article 665 du Code des sociétés relatif au capital d’une société à finalité
sociale qui prend la forme d’une SCRL: part fixe de 6 150 EUR (< 250 000
BEF) et libéré à concurrence de 2 500 EUR (> 100 000 BEF);
- l’article 794 du Code des sociétés relatif au capital d’une société agricole:
6 150EUR (< 250 000 BEF).
Remplacement à partir du 1er janvier 2002 dans l’arrêté royal du 30 janvier 2001
des montants en BEF par des montants en EUR:
- l’article 178 du Code des sociétés relatif aux frais de publicité des comptes
annuels et comptes consolidés;
- l’article 183 du Code des sociétés relatif aux frais de copie de la Banque natio-
nale 291 EUR (sur papier) et 271 EUR (par voie informatique).
69
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Notre droit comptable commun relatif à la comptabilité, aux comptes annuels et comp-
tes consolidés, au contrôle des comptes et à la publicité des comptes annuels se com-
pose à présent des législations suivantes:
AVANT ACTUELLEMENT
(137) Les articles sont repris soit dans la loi du 7 mai 1999, soit dans l’A.R. du 30 janvier 2001.
(138) Ibid.
(139) Ibid.
(140) Les articles sont repris dans l’A.R. du 30 janvier 2001.
(141) Les articles sont repris dans la loi du 7 mai 1999.
(142) Une partie des articles sont repris dans l’A.R. du 30 janvier 2001.
(143) Les articles sont repris dans l’A.R. du 30 janvier 2001.
70
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Ils ne seront déchargés de cette responsabilité, quant aux infractions auxquelles ils
n’ont pas pris part, que si aucune faute ne leur est imputable et s’ils ont dénoncé ces
infractions à l’assemblée générale la plus prochaine après qu’ils en auront eu con-
naissance.»
En ce qui concerne le commissaire, l’article 140 du Code des sociétés (ancien article
64octies des LCSC) précise sa responsabilité:
«Les commissaires sont responsables envers la société des fautes commises par eux
dans l’accomplissement de leurs fonctions.
Ils répondent solidairement tant envers la société qu’envers les tiers de tout domma-
ge résultant d’infractions aux dispositions du présent Code ou des statuts. Ils ne sont
(144) Ibid.
71
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
déchargés de leur responsabilité, quant aux infractions auxquelles ils n’ont pas pris
part, que s’ils prouvent qu’ils ont accompli les diligences normales de leur fonction
et qu’ils ont dénoncé ces infractions à l’organe de gestion et, le cas échéant, s’il n’y
a pas été remédié de façon adéquate, à l’assemblée générale la plus prochaine après
qu’ils en auront eu connaissance.»
En outre, le commissaire doit faire mention des infractions dans son rapport (article
144, alinéa 1, 6°, du Code des sociétés – ancien article 65 des LCSC):
Notons que la décharge de l’organe de gestion et des commissaires n’est valable que
si les actes faits en dehors des statuts ou en contravention du présent Code ont été
spécialement indiqués dans la convocation (article 554 du Code des sociétés).
En outre, le Code des sociétés inclut à présent également des dispositions pénales en
cas de non-respect des dispositions relatives au contrôle des comptes annuels et des
comptes consolidés via l’article 171 du Code des sociétés.
72
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
La comptabilité doit être organisée dans le respect des dispositions légales portant
notamment sur:
- l’utilisation d’un système de livres et de comptes ainsi que leur conservation (ar-
ticles 4, 5, 8 et 9);
- l’inscription des opérations sans retard, de manière fidèle et complète et par ordre
de dates (article 4);
- la tenue d’une comptabilité en partie double (article 4);
- le respect d’un plan comptable (article 4);
- l’existence de pièces justificatives et leur conservation (articles 6 et 9);
- la réalisation d’un inventaire au moins annuel (article 7).
Notons que la comptabilité doit être tenue dans la langue prescrite par les lois en
vigueur en la matière.
Les opérations doivent être inscrites, sans retard, de manière fidèle et par ordre de
dates, soit dans un livre journal unique, soit dans un système de journaux spécialisés.
Dans ce dernier cas, toutes les données déposées dans les journaux spécialisés sont
introduites, avec indications des différents comptes mis en mouvement, par voie de
centralisation, dans un livre central.
Les opérations enregistrées dans les livres sont méthodiquement inscrites ou transpo-
sées dans les comptes.
Les livres et comptes de l’entreprise peuvent être établis dans la forme et par tous les
moyens ou procédés appropriés, notamment ceux mis à la disposition des entreprises
par les techniques modernes, à condition que le procédé utilisé confère par lui-même
73
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
1° Les livres
Les livres et journaux imposés par la loi doivent être tenus de manière à garantir leur
continuité matérielle ainsi que la régularité et l’irréversibilité des écritures.
Les livres sont tenus par ordre de dates, sans blancs ni lacunes. En cas de rectifica-
tion, l’écriture primitive doit rester lisible. Les journaux et les livres comptables sont
cotés. Ils forment chacun dans sa fonction une série continue. Ils sont identifiés par la
spécification de cette fonction, par leur place dans cette série et par le nom, la raison
sociale ou la dénomination particulière de l’entreprise.
2° Les comptes
Les entreprises doivent également tenir des comptes qui sont la transposition métho-
dique des données enregistrées dans les livres. Ne pas tenir des comptes constitue
donc une infraction sanctionnée par l’article 16.
Ni la loi ni les arrêtés royaux ne se prononcent sur la forme matérielle des comptes ni
sur le support matériel sur lequel ils doivent être tenus.
Les comptes peuvent être tenus, soit dans un registre, soit dans les journaux par ven-
tilation des données qui y sont enregistrées, soit sur des fiches, soit sur des supports
magnétiques.
74
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
La loi impose la conservation des livres pendant dix ans à partir du 1er janvier qui suit
leur clôture. Le non-respect de cette obligation constitue donc une infraction sanc-
tionnée par l’article 16.
c.2. L’inscription des opérations sans retard, de manière fidèle et complète et par
ordre de dates
Les opérations doivent être inscrites, sans retard, de manière fidèle et par ordre de
dates, soit dans un livre journal unique, soit dans un système de journaux spécialisés.
Tout fait comptable enregistré au journal (ou dans les journaux auxiliaires spéciali-
sés), au débit d’un compte, doit trouver sa contrepartie au crédit d’un ou de plusieurs
comptes.
- il doit toujours y avoir égalité entre les totaux du débit et les totaux du crédit du
journal;
- il doit toujours y avoir égalité entre, d’une part, les totaux des mouvements des
débits et ceux des crédits des comptes et, d’autre part, entre ces totaux et ceux du
journal.
Les logiciels inspirés des méthodes américaines qui organisent la comptabilité par
soldes ne répondent pas aux critères de la loi.
75
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Les opérations sont enregistrées dans des comptes dont le titre correspond à leur
nature. Les écritures rappellent les numéros et les intitulés des comptes.
L’arrêté relatif au plan comptable minimum normalisé ne requiert pas que chacun des
comptes prévus au plan comptable de l’entreprise soit ouvert matériellement, de
manière distincte. Ainsi, lorsqu’un compte comporte des sous-comptes, le premier
coïncidera avec la somme des seconds sans qu’il soit nécessaire de reporter systéma-
tiquement ou périodiquement, de manière synthétique dans le premier, des données
enregistrées dans les seconds.
«Le plan comptable de l’entreprise doit être conçu ou ajusté de manière telle que le
bilan et le compte de résultats procèdent sans addition ou omission de la BALANCE
DES COMPTES établie après mise en concordance visée à l’article 7, alinéa 2, de la
loi».
Les comptes ouverts sont définis dans un plan comptable approprié à l’entreprise. Ce
plan est tenu en permanence, tant au siège de l’entreprise qu’aux sièges des services
comptables importants de l’entreprise, à la disposition de ceux qui sont concernés par
lui (notamment le commissaire, le conseil d’entreprise, les agents des administra-
tions fiscales, ...).
La loi du 17 juillet 1975 stipule en son article 4, alinéa 4, que le Roi détermine la
teneur et la présentation d’un plan comptable minimum normalisé dont il définit le
contenu et le mode de fonctionnement des comptes y relatifs.
Il a fallu attendre l’arrêté royal du 7 mars 1978 pour que pareil plan soit imposé aux
entreprises et l’arrêté royal du 12 septembre 1983 pour que l’établissement d’un nou-
veau plan comptable minimum normalisé remplace celui de 1978. De légères modi-
fications sont encore intervenues ultérieurement et ont encore été apportées en fonc-
tion de l’arrêté royal portant sur les fusions et scissions (3 décembre 1993).
Comme indiqué dans le rapport au Roi précédant l’arrêté relatif au plan comptable
minimum normalisé, la préoccupation suivante a été à la base de la conception de ce
plan: assurer que le bilan et le compte de résultats procèdent sans addition ou omis-
sion de la balance des comptes établie après mise en concordance de ceux-ci avec les
données de l’inventaire.
76
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Ce même lien n’est pas imposé par ledit article 5 quant aux données à mentionner
dans l’annexe. Il a néanmoins été indiqué de prévoir, dans le plan comptable mini-
mum normalisé, l’introduction des comptes pour certaines des données de l’annexe,
celles qui font généralement l’objet d’un traitement comptable.
Le plan comptable minimum normalisé respecte les principes de base du plan comp-
table général belge de 1964.
Il est:
1. Réservé uniquement à la COMPTABILITE GENERALE des entreprises;
2. Constitué de CLASSES HOMOGENES;
3. De CONCEPTION SIMPLE ET CLAIRE;
4. ADAPTABLE aisément aux conditions et aux besoins particuliers des diverses
branches d’activités;
5. Suffisamment SOUPLE pour suivre les nouveaux développements de la techni-
que comptable.
Le plan comptable minimum normalisé ne constitue donc pas un carcan pour l’entre-
prise. Sa consécration par voie réglementaire a offert l’avantage de clarifier et d’uni-
fier les concepts comptables et la nomenclature des comptes.
Toutes ces analyses varient selon la nature des activités, la structure et l’importance
des entreprises. C’est à juste titre que la réglementation comptable laisse, dans ce
domaine, la plus grande liberté aux utilisateurs (voir article 2 de la loi du 17 juillet
1975).
Ceux-ci pourront, par l’utilisation des classes laissées libres dans le plan, articuler
une comptabilité analytique à la comptabilité générale par l’emploi de «doubles im-
putations». Ils pourront ainsi opter pour une comptabilité analytique d’exploitation
autonome ou s’en tenir, pour le calcul des coûts, à des moyens extracomptables et,
notamment, à l’établissement de décomptes d’exploitation.
Comme les comptes annuels doivent procéder sans addition ni omission de la balan-
ce des comptes établie après mise en concordance de ceux-ci avec les données de
77
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
La balance est une pièce comptable à établir et à conserver pendant cinq ans.
Toute écriture comptable doit s’appuyer sur une pièce justificative (externe ou inter-
ne) datée. Elle doit porter un numéro de référence à rappeler lors de l’enregistrement
comptable de l’opération.
Les données déposées dans les journaux spécialisés seront introduites avec indica-
tion des différents comptes mis en mouvement par voie de centralisation dans le
journal central.
1. Toute opération enregistrée en comptabilité doit être appuyée d’une pièce justifi-
cative datée et portant un indice de référence à celle-ci;
2. Ces pièces doivent être classées méthodiquement. L’entreprise utilisera, à cet ef-
fet, le mode de classement et le numérotage des pièces appropriés à son organisa-
tion comptable;
78
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
_ les factures fournisseurs, les factures aux clients, les pièces de caisse, de banque,
de CCP (= pièces de base);
_ les opérations diverses reprenant les corrections des comptes avec explications de
ces corrections;
_ les écritures d’amortissements avec décision des taux à appliquer déterminées par
l’organe de gestion, les variations de stocks, les salaires et appointements, ...;
a. Régularité de la comptabilité
Comme les comptes annuels doivent procéder sans addition ni omission de la balan-
ce des comptes établie après mise en concordance de ceux-ci avec les données de
l’inventaire, il est indispensable de prévoir dans le plan comptable des niveaux de
totalisation correspondant avec les éléments devant obligatoirement figurer aux comp-
tes annuels (schéma complet et abrégé des comptes).
79
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
8. L’égalité des totaux des mouvements et des soldes des comptes individuels (clients
– fournisseurs) et des totaux des mouvements et des soldes des comptes collectifs
correspondants;
9. Etc.
La loi du 17 juillet 1975 prévoyait que toutes les données enregistrées dans les jour-
naux auxiliaires étaient introduites aux différents comptes mis en mouvement par
voie de centralisation dans un livre centralisateur unique.
Dans le texte amendé, la centralisation ne relève plus comme telle et directement des
dispositions de la loi; elle répond quant à sa forme, quant à sa périodicité et quant au
degré de détail auquel elle est située, aux seuls impératifs de gestion de l’entreprise,
à la nature et à l’étendue de ses activités et, d’autre part, aux exigences découlant, le
cas échéant, de l’alinéa 4.
L’inscription au livre central (livre qui doit être visé et, le cas échéant, paraphé) n’a
d’autre but que d’assurer périodiquement l’irréversibilité des écritures; aussi, n’est-
elle prescrite que lorsque cette irréversibilité n’est pas déjà assurée par le fait que les
journaux auraient été soumis à ces mêmes formalités.
A cet effet, l’alinéa 3 nouveau prescrit, dans ce cas, l’inscription mensuelle au moins
dans le livre central d’une écriture de synthèse récapitulant l’ensemble des opéra-
tions enregistrées au cours de la période dans les journaux auxiliaires.
_ si tel n’est pas le cas, l’écriture récapitulative devra comporter le total des mou-
vements enregistrés dans l’ensemble des journaux auxiliaires, ventilés selon les
comptes généraux ou les rubriques de synthèse prévus au plan comptable de l’en-
treprise que ces mouvements ont concernés.
80
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Par «rubrique de synthèse», il faut entendre les rubriques du plan comptable de l’en-
treprise qui, dans le plan comptable minimum normalisé, sont identifiées par un nombre
à deux chiffres ou qui, dans le plan comptable de l’entreprise, revêtent une importan-
ce comparable.
Cette inscription au livre central pourra être trimestrielle au moins, dans le cas des
petites entreprises visées à l’article 5 de la loi qui, malgré l’option qui leur est ouverte
par cet article de ne tenir qu’une comptabilité simplifiée, auraient décidé de tenir une
comptabilité complète.
Si la comptabilité est tenue par ordinateur, deux hypothèses peuvent être envisagées:
—- —-
TOTAL DES MOUVEMENTS DU MOIS X X
Les listings d’ordinateur constituent dans les deux hypothèses des PIECES JUSTIFI-
CATIVES datées, qui doivent être numérotées et être conservées. L’écriture ou les
écritures récapitulatives rappelleront le numéro des listings qui doivent être classés.
81
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
82
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Tenir compte des factures à établir, c’est-à-dire établies la période suivante, mais
relatives à la période écoulée.
Tenir compte des factures à recevoir des fournisseurs dont les factures ont été reçues
la période suivante, mais qui sont relatives à la période écoulée.
Ajuster la provision:
- pour pécules de vacances employés: 18,80 % sur rémunérations brutes;
- pour pécules de vacances ouvriers: 10,27 % sur les 108/100e des salaires bruts, à
l’exception de la réglementation particulière concernant le secteur de la construc-
tion;
- tenir compte de la provision pour assurance-loi du quatrième trimestre au cas où
le décompte définitif n’est pas parvenu;
- tenir compte des assurances responsabilité civile;
- tenir compte de la provision pour gratifications concernant la période écoulée.
Tenir compte des prorata d’intérêts à payer auprès des organismes financiers.
Calculer et tenir compte de la charge fiscale estimée en déterminant la base imposa-
ble.
Affectation des résultats.
83
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
Vérification des factures à recevoir des fournisseurs dont les factures ont été re-
çues la période suivante, mais qui sont relatives à la période écoulée.
84
LE ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE DANS LE CADRE DES POUVOIRS INDIVIDUELS D’INVESTIGATION
ET DE CONTROLE DES ASSOCIES
central
1 écriture
débit/
crédit
∧
par mois
Balance des comptes généraux
Stocks
Livre d’inventaire Ecriture d’inventaire + rectifications
affectations…
! Importance de la pièce
Balance des comptes généraux justificative.
Toute écriture comptable
s’appuie sur une pièce
justificative (probante)
∧
∧
COMPTES ANNUELS
∧
Contrôle de cohérence
Idem fournisseurs
clients
= technique de classement par nature d’opération permettant de
La comptabilité générale donner les résultats et le patrimoine de l’entreprise globalement
85
CHAPITRE 3.
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE
SOCIETES
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
§ 2. Une copie des rapports et de l’état résumant la situation active et passive, visés
au § 1er, est adressée aux associés conformément aux articles 269, 381 et 535, suivant
le cas, s’il s’agit d’une société privée à responsabilité, d’une société coopérative,
d’une société anonyme ou d’une société en commandite par actions.
L’acte reproduit les conclusions du rapport établi conformément au § 1er par le com-
missaire ou par le réviseur d’entreprises ou par l’expert-comptable externe.
Article 182 C. soc. – dissolution judiciaire des sociétés qui ne sont plus actives
89
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Toutefois, elle n’est opposable aux tiers qu’à partir de la publication de la décision
prescrite par l’article 74 et aux conditions prévues par l’article 67, sauf si la société
prouve que ces tiers en avaient antérieurement connaissance.
§ 1er. Les sociétés sont, après leur dissolution, réputées exister pour leur liquidation.
Toutes les pièces émanant d’une société dissoute mentionnent qu’elle est en liquida-
tion.
§ 3. Une procédure de transfert du siège d’une société en liquidation ne peut être mise
à exécution qu’après homologation par le tribunal de commerce dans le ressort du-
quel se trouve le siège de la société.
Le tribunal statue toutes affaires cessantes. Le ministère public est entendu. Le tribu-
nal accorde l’homologation s’il estime que le transfert du siège est utile pour procé-
der à la liquidation.
Un acte portant transfert d’une société en liquidation ne peut être valablement déposé
conformément à l’article 74 que si le tribunal de commerce y joint une copie de la
décision d’homologation.
90
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Ne peuvent être désignés comme liquidateurs, ni les personnes qui ont été condam-
nées pour infraction aux articles 489 à 490bis du Code pénal ou pour vol, faux, con-
cussion, escroquerie ou abus de confiance, ainsi que tout dépositaire, tuteur, adminis-
trateur ou comptable, qui n’a pas rendu et soldé son compte en temps utile. Cette
exclusion ne peut intervenir que pour autant qu’elle advienne dans un délai de dix
ans, prenant cours à dater d’une décision définitive de condamnation ou de l’absence
de reddition et solde de compte en temps utile.
Ne peuvent non plus être nommées comme liquidateur, sauf homologation par le
tribunal compétent, les personnes qui ont été déclarées en faillite sans avoir obtenu la
réhabilitation et celles qui ont encouru une peine d’emprisonnement, même avec
sursis, pour l’une des infractions mentionnées à l’article 1er de l’arrêté royal n° 22 du
24 octobre 1934 relatif à l’interdiction judiciaire faite à certains condamnés et faillis
d’exercer certaines fonctions, professions ou activités, pour une infraction à la loi du
17 juillet 1975 relative à la comptabilité des entreprises ou à ses arrêtés d’exécution,
ou pour une infraction à la législation fiscale.
Le tribunal de commerce est saisi par requête unilatérale de la société, déposée con-
formément aux articles 1025 et suivants du Code judiciaire. La requête est signée par
l’organe compétent de la société ou par un avocat et accompagnée d’un état compta-
ble de l’actif et du passif. Le tribunal statue au plus tard dans les vingt-quatre heures
du dépôt de la requête.
Le tribunal peut également être saisi par requête du procureur du Roi ou de tout tiers
intéressé, conformément aux articles 1034bis et suivants du Code judiciaire.
Dans les sociétés en nom collectif et dans les sociétés en commandite simple, les
décisions ne sont valablement prises que par l’assentiment de la moitié des associés
possédant les trois quarts de l’avoir social: à défaut de cette majorité, il est statué par
les tribunaux.
91
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Au cas où le liquidateur est une personne morale, la personne physique qui représen-
te le liquidateur doit être désignée dans l’acte de nomination. Toute modification à la
désignation de cette personne physique doit être décidée conformément au présent
paragraphe, et déposée et publiée conformément à l’article 74, 2°.
§ 2. En cas de non-respect des articles 189bis et 190, § 1er, le tribunal compétent peut,
sur requête du ministère public ou de tout tiers intéressé, pourvoir au remplacement
du liquidateur après l’avoir entendu.
92
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Cet état détaillé, qui comporte notamment l’indication des recettes, des dépenses, des
répartitions, ainsi que de ce qu’il reste à liquider, est versé au dossier de liquidation
visé à l’article 195bis.
§ 1er. Les liquidateurs, sans préjudice des droits des créanciers privilégiés, paieront
toutes les dettes, proportionnellement et sans distinction entre les dettes exigibles et
les dettes non exigibles, sous déduction de l’escompte pour celles-ci.
Ils pourront cependant, sous leur garantie personnelle, payer d’abord les créances
exigibles, si l’actif dépasse notablement le passif ou si les créances à terme ont une
garantie suffisante et sauf le droit des créanciers de recourir aux tribunaux.
Ils peuvent, moyennant l’autorisation indiquée en l’article 187, racheter les actions
de la société, soit à la bourse, soit par souscription ou soumission, auxquelles tous les
sociétaires seraient admis à participer.
Dans les sociétés anonymes, les sociétés européennes et les sociétés privées à res-
ponsabilité limitée, le membre du collège des liquidateurs qui a, directement ou indi-
rectement, un intérêt opposé de nature patrimoniale à une décision ou à une opération
soumise au collège, est tenu de se conformer aux articles 259 et 523, applicables par
analogie.
93
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Au cas où un seul liquidateur est nommé et qu’il se trouve dans cette opposition
d’intérêts, il en réfère aux associés et la décision ne pourra être prise ou l’opération
ne pourra être effectuée pour le compte de la société que par un mandataire ad hoc.
Les liquidateurs sont responsables tant envers les tiers qu’envers les associés, de
l’exécution de leur mandat et des fautes commises dans leur gestion.
S’il s’agit d’une société anonyme, d’une société européenne, d’une société coopéra-
tive européenne, d’une société coopérative, d’une société en commandite par actions
ou d’une société privée à responsabilité limitée, ils doivent établir des comptes an-
nuels conformément à l’article 92, les soumettre à l’assemblée générale et, dans les
trente jours de la date de l’assemblée et au plus tard sept mois après la date de clôture
de l’exercice, les déposer à la Banque nationale de Belgique, accompagnés des autres
documents prévus par le présent article; les articles 101 et 102 sont applicables à ce
dépôt.
94
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
4° les extraits des publications prévues aux articles 74, 2°, et 195;
1° les administrateurs ou gérants qui n’ont pas présenté le rapport spécial accompa-
gné du rapport du commissaire, du réviseur d’entreprises ou de l’expert-comptable
externe conformément à l’article 181;
95
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
2° les liquidateurs qui contreviennent à l’une des obligations des articles 81, 82, 83,
1°, 84 à 87, 95 et 96;
Si la violation des dispositions visées à l’alinéa 1er, 2°, a lieu dans un but frauduleux,
ils peuvent en outre être punis d’un emprisonnement d’un mois à un an ou de ces
deux peines cumulées.
Sauf dispositions contraires des statuts, les sociétés privées à responsabilité limitée
sont constituées pour une durée illimitée.
Si une durée est fixée, l’assemblée générale peut décider, dans les formes prescrites
pour la modification des statuts, la prorogation pour une durée limitée ou illimitée.
La dissolution de la société à durée limitée ou illimitée peut être demandée en justice
pour de justes motifs. En dehors de ce cas, la dissolution de la société ne peut résulter
que d’une décision prise par l’assemblée générale dans les formes prescrites pour la
modification des statuts. Les articles 39, 5°, et 43 ne sont pas applicables.
Sauf dispositions contraires des statuts, les règles suivantes sont applicables:
(...)
96
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Sauf dispositions contraires des statuts, les sociétés anonymes sont constituées pour
une durée illimitée. Si une durée est fixée, l’assemblée générale peut décider, dans
les formes prescrites pour la modification des statuts, la prorogation pour une durée
limitée ou illimitée.
Les dispositions relatives aux sociétés anonymes sont applicables aux sociétés en
commandite par actions, sauf les modifications indiquées dans le présent livre ou
celles qui résultent du livre XII.
3.2.1. Introduction
La «loi de réparation» du 13 avril 1995 modifiant les lois coordonnées sur les socié-
tés commerciales a profondément changé la façon dont les sociétés sont dissoutes et
liquidées.
97
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Ce rapport doit se baser sur un état résumant la situation active et passive de la socié-
té établi sous la responsabilité de l’organe de gestion et arrêté à une date ne remontant
pas à plus de trois mois précédant la passation de l’acte notarié décidant de la disso-
lution (1). Cette innovation constituait une première mesure de contrôle en vue d’évi-
ter les abus par rapport à la loi sur les faillites.
Assez curieusement, l’article 181, § 4, C. soc. dispose que seules les conclusions du
rapport établi par le professionnel doivent être reproduites dans l’acte notarié déci-
dant de la dissolution, contrairement à d’autres missions légales (2) pour lesquelles le
rapport complet du professionnel doit être annexé à l’acte.
La loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des sociétés, en vue d’améliorer la procédure
de liquidation (3), a apporté des précisions dans ce domaine, et tend à octroyer da-
vantage de contrôle et de pouvoir aux tribunaux de commerce dans la procédure de
liquidation.
Le nouvel article 195bis C. soc. stipule ainsi que le rapport de contrôle du profession-
nel doit intégralement être reproduit dans le dossier de liquidation.
Dans son arrêt du 17 juin 1994, la Cour de cassation (4) a mis en pièces la théorie
selon laquelle une société en liquidation ne peut plus être déclarée en faillite après
l’expiration d’une période de six mois depuis sa mise en liquidation. La Cour consi-
dérait dans cet arrêt «qu’en vertu de l’article 178 des lois coordonnées sur les socié-
tés commerciales (actuel article 183, § 1er, C. soc.), une société commerciale est,
après sa dissolution, réputée exister pour sa liquidation […] que la société qui est
dissoute et qui est mise en liquidation ne perd pas son caractère commercial détermi-
né par son objet statutaire mais, au contraire, conserve ce caractère jusqu’à sa liqui-
dation totale […] que l’interdiction de déclarer un commerçant en faillite plus de six
mois après la cessation de son commerce ne peut s’appliquer à une société commer-
ciale dissoute dont la liquidation n’est pas clôturée.»
(1) Art. 181, § 1er, C. soc.; E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13
avril 1995, Bruxelles, IEC, 1995, pp. 30-31; B. TILLEMAN, Ontbinding van vennootschappen, Kal-
mthout, Biblo, 1997, p. 63, n° 82.
(2) Voir art. 783 C. soc. relatif à la transformation de sociétés.
(3) M.B., 26 juin 2006.
(4) Cass., AR C.93.0503.N, 17 juin 1994 (Faillite Lederstanding Valentine N.V. / Lederstanding N.V. en
liquidation, Markant B.V.B.A.) http://www.cass.be (18 octobre 2001), A.J.T., 1994-95, p. 44, note, Arr.
Cass., 1994, p. 637, concl. Y. BRESSELEERS, Bull., 1994, 624, D.A.O.R., .1994, n° 32, p. 93, note D.
PHILIPPE, J.D.S.C., 2000 (synthèse), p. 392, note M. DELVAUX, J.T., 1995, p. 27, Pas., 1994, I, p. 624,
R.W., 1994-95, p. 561, concl. Y. BRESSELEERS, Rev. prat. soc., 1994, p. 415, concl. Y. BRESSELEERS,
W. DERIJCKE, T. Not., 1995, p. 245, T.B.H., 1994, p. 876, note P. GERARD, T.R.V., 1994, p. 598, note P.
TERMOTE.
98
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
L’article 2 de la loi du 8 août 1997 sur les faillites dispose également que la personne
morale dissoute peut être déclarée en faillite jusqu’à six mois après la clôture de la
liquidation.
L’article 181 C. soc. impose une série d’obligations particulières qui précèdent la
décision de dissolution volontaire. L’article 181 C. soc. (anciennement l’article 178bis
LCSC) a été introduit par la loi du 13 avril 1995.
L’article 181 C. soc. ne s’applique qu’à la SCRL, la SCA, la SPRL, la SE, la SCE et
la SA. La SNC, la SCS, la SCRI, la société agricole et le groupement d’intérêt écono-
mique échappent par conséquent au champ d’application de l’article 181 C. soc.
L’article 181 C. soc. ne s’applique qu’à la dissolution volontaire d’une société et non
à la dissolution judiciaire et à la dissolution de plein droit (6). Dans ce sens, on se
référera à une décision du président du tribunal de commerce de Mons (7), qui jugea
qu’il y avait fraude à la loi, en ce que les statuts de la société avaient été modifiés – de
durée indéterminée à durée déterminée – et que la société avait été dissoute le lende-
main de la modification des statuts, de sorte qu’elle avait été soustraite aux obliga-
tions de l’article 181 C. soc.
99
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
L’article 181 C. soc. touche à l’ordre public (8). En effet, cette disposition n’a pas été
introduite uniquement dans le but d’informer correctement les actionnaires, mais
également pour permettre au liquidateur de disposer d’un état résumant fidèlement la
situation active et passive (9). Bien que le liquidateur ne soit pas le représentant des
créanciers, il doit néanmoins agir dans leur intérêt. Il ne serait dès lors pas conceva-
ble que les actionnaires, dont les intérêts ne sont pas toujours similaires à ceux des
créanciers dans le cadre d’une liquidation, puissent renoncer à l’application de l’arti-
cle 181 C. soc. En outre, le non-respect de l’article 181 C. soc. est sanctionné pénale-
ment (10).
Les statuts ne peuvent par conséquent déroger à l’article 181 C. soc. Les actionnaires
ne peuvent pas non plus renoncer valablement à l’obligation d’établir un rapport
spécial, prévue à l’article 181 C. soc., pas même s’ils sont tous présents et prennent à
ce sujet une décision à l’unanimité.
(8) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, Bruxelles,
IEC, 1995, p. 39; F. BOUCKAERT, Notarieel vennootschapsrecht N.V. en B.V.B.A., Anvers, Kluwer, 2000,
p. 906, n° 18.22/1; M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 181 W. Venn.», l.c., pp. 24-25, n° 33; Ph.
JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., pp. 75-76, n° 99; voyez en sens contraire: B. TILLEMAN,
Ontbinding van vennootschappen, Kalmthout, Biblo, 1997, p. 69, n° 103: qui déclare que l’art. 178bis C.
soc. (actuellement l’art. 181 C. soc.) n’est qu’impératif.
(9) Doc. parl., Sén., 1993-1994, n° 1086/2, p. 405.
(10) R. VAN BOVEN et L. DHAENE, «Drijfveren voor de oprichting van een vennootschap met rechts-
persoonlijkheid: is er nog plaats voor de wilsvrijheid van partijen?», B. TILLEMAN, A. BENOIT-MOU-
RY, O. CAPRASSE et N. THIRION (eds.), La constitution de sociétés et la phase de démarrage d’entre-
prises, Bruges, La Charte, 2003, p. 16, n° 20: La présence d’une sanction pénale est une indication impor-
tante qu’une disposition est d’ordre public.
(11) Pour la SA; art. 332 C. soc. (SPRL); art. 431 C. soc. (SCRL); art. 657 C. soc. (SCA).
(12) Dans le même sens: C. VAN SANTVLIET, «Artikel 103 van de vennootschappenwet (de alarmbel-
procedure): een stand van zaken», T.B.H., 1997, pp. 603-604, nos 32-34; B. TILLEMAN, Ontbinding van
vennootschappen, o.c., pp. 89-90, n° 152; E. DE BIE et G. BATS, «Ontbinding en vereffening», in Statu-
.../...
100
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
tenwijziging doorgelicht, Bruges, La Charte, 1999, pp. 90-91; F. BOUCKAERT, «Notarieel vennoots-
chapsrecht: capita selecta», T. Not., 2004, p. 626, n° 48; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p.
76, n° 100; J. MALHERBE, Ph. LAMBRECHT, Ph. MALHERBE, Précis de droit des sociétés, Bruxel-
les, Bruylant, 2004, p. 698, n° 1162; P. HAINAUT-HAMENDE et G. RAUCQ, Les sociétés anonymes.
Constitution et fonctionnement, Bruxelles, Larcier, 2005, p. 692, n° 556; S. DE SCHRIJVER, «l’article
633 C. Soc.», 12 avril 2007, Commentaire systématique du Code des sociétés, Bruxelles, éditions Kluwer,
pp. 15-16, nos 35-37; voyez également à la fin de ce chapitre: paragraphe 1.2.2. des Normes de contrôle à
opérer lors de la proposition de dissolution d’une société dont la responsabilité est limitée.
(13) Voyez en sens contraire: P. HAINAUT-HAMENDE et G. RAUCQ, Les sociétés anonymes. Constitu-
tion et fonctionnement, o.c., p. 692, n° 556.
(14) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 36; B.
TILLEMAN, Ontbinding van vennootschappen, o.c., p. 90, n° 152; M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel
181 W. Venn.», l.c., p. 24, n° 32; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., pp. 76-77, n° 100; P.
HAINAUT-HAMENDE et G. RAUCQ, Les sociétés anonymes. Constitution et fonctionnement, o.c., p.
692, n° 556; voyez également à la fin de ce chapitre: paragraphe 1.2.2. des Normes de contrôle à opérer
lors de la proposition de dissolution d’une société dont la responsabilité est limitée.
(15) L’art. 181 C. soc. n’a en effet pas été introduit uniquement dans le but d’informer correctement les
actionnaires, mais également pour permettre au liquidateur de disposer d’un état résumant fidèlement la
situation active et passive. S’il est éventuellement possible de soutenir que les actionnaires ne doivent pas
être informés lorsqu’ils prennent eux-mêmes l’initiative de dissoudre la société, le fait que les actionnaires
prennent eux-mêmes cette initiative n’enlève rien à la nécessité pour le liquidateur de disposer d’un état
résumant fidèlement la situation active et passive.
(16) S. DE SCHRIJVER, «Artikel 633 W. Venn.», décembre 2002, in Vennootschappen en verenigingen.
Artikelsgewijze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsmeer, Malines, Kluwer, p. 17, n° 40;
E. DE BIE et G. BATS, «Ontbinding en vereffening», l.c., p. 91.
101
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les motifs d’une dissolution volontaire peuvent être variés: désaccord entre les asso-
ciés, difficultés d’ordre économique dans le secteur au sein duquel la société est acti-
ve, volonté de cesser les activités, ... (18)
Au niveau des effets de la dissolution, il y a lieu de les analyser tant pour les action-
naires (remboursement ou non de l’apport, bonus de liquidation, libération du capital
non encore appelé) que pour les tiers – en particulier les créanciers de la société et les
travailleurs – (caractère déficitaire de la liquidation, cession de l’entreprise en activi-
té, fermeture de l’entreprise, licenciement collectif, ...) (19).
(17) B. TILLEMAN, Ontbinding van vennootschappen, o.c., p. 62, n° 78; M. CORYNEN et E. DE BIE,
«Artikel 181 W. Venn.», l.c., p. 9, n° 8; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 595, n° 1160; H.
BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», l.c., p. 194, n° 8.
(18) B. TILLEMAN, Ontbinding van vennootschappen, o.c., p. 62, n° 78; M. CORYNEN et E. DE BIE,
«Artikel 181 W. Venn.», l.c., p. 9, n° 9; H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten
faillissement», l.c., p. 194, n° 8.
(19) B. TILLEMAN, Ontbinding van vennootschappen, o.c., p. 62, n° 78; M. CORYNEN et E. DE BIE,
«Artikel 181 W. Venn.», l.c., pp. 9-10, n° 10; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., pp. 595-596,
n° 1160.
(20) K. VAN HULLE, «Bepalingen inzake het commissariaat, de openbaarmaking van de jaarstukken, de
jaarrekening en het jaarverslag», in JAN RONSE INSTITUUT (ed.), De nieuwe Vennootschapswetten van 7 en 13
april 1995, Kalmthout, Biblo, 1995, p. 248; B. TILLEMAN, Ontbinding van vennootschappen, o.c., p. 63,
n° 82; M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 181 W. Venn.», l.c., pp. 11-12, n° 13; Ph. JEHASSE, Manuel
de la liquidation, o.c., p. 600, n° 1166; H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten
faillissement», l.c., p. 195, n° 10.
(21) B. TILLEMAN, Ontbinding van vennootschappen, o.c., p. 64, n° 83; Ph. JEHASSE, Manuel de la
liquidation, o.c., p. 600, n° 1166.
102
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
tinuité et l’article 28, § 2, doit être appliqué en tenant compte des dispositions pré-
vues par l’article 29 afin de pouvoir respecter les prescrits de l’article 24, ce qui
laissera le sous-ensemble utile à l’exploitation avec des règles équivalentes à celles
qui existent en continuité. Dans l’hypothèse des tenants qui est le maintien des règles
de continuité, ils devront le faire dans le respect de l’article 30 de l’arrêté royal du 30
janvier 2001, qui lui prévoit que «Les règles d’évaluation visées à l’article 28, § 1er,
et leur application doivent être identiques d’un exercice à l’autre. Toutefois, elles
sont adaptées au cas où, notamment à la suite d’une modification importante des
activités de la société, de la structure de son patrimoine ou des circonstances écono-
miques ou technologiques, les règles d’évaluation antérieurement suivies ne répon-
dent plus au prescrit de l’article 24, alinéa 1er». C’est ainsi que, si l’on suit la posi-
tion de l’un ou de l’autre, l’on doit arriver à une situation active et passive semblable.
Il est important de rappeler que chaque élément du patrimoine fait l’objet d’une éva-
luation distincte conformément à l’article 31 de l’arrêté royal du 30 janvier 2001. Dès
lors, on peut, en vertu de l’article 181 C. soc., dispenser certains éléments formant
tout ou partie des actifs de l’application de l’article 28, § 2, si l’on possède pour ceux-
ci la certitude juridique que la valeur comptable correspondra à la valeur de réalisa-
tion: par exemple, lorsque l’on possède une convention de rachat, etc.» (22)
L’Institut des Experts-comptables et des Conseils fiscaux (IEC) et l’Institut des Révi-
seurs d’entreprises (IRE) ont élaboré des normes de contrôle communes pour l’exé-
cution de cette mission. Ces normes ont été reprises plus loin dans cet ouvrage.
La procédure et les effets de la nullité sont déterminés aux articles 178 à 180 C. soc.
Cela signifie notamment que:
(22) Extrait de l’article de C. JANSSENS et J.G. DIDIER, «Règles d’évaluation de l’état de la situation
active et passive en discontinuité prévu dans le cadre de l’application de l’article 181 C. soc.», R.B.C.,
OECCBB, 12/2007.
103
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Enfin, le non-respect de l’article 181 C. soc. peut engager la responsabilité des admi-
nistrateurs pour violation des dispositions du Code des sociétés (27).
Selon l’article 181, § 2, C. soc., une copie des rapports (rapport spécial de gestion et
rapport de contrôle) et de l’état résumant la situation active et passive est adressée
aux associés conformément aux articles 269 (SPRL), 381 (SCRL) ou 535 (SA – SCA)
C. soc.
h. Rôle du notaire
L’article 181, § 4, C. soc. prescrit que le notaire atteste, après vérification, l’existence
et la légalité externe des actes et formalités incombant à la société en vertu du § 1er.
Le notaire ne doit pas se soucier de la légalité interne des actes (28). Il doit donc
uniquement vérifier si les rapports prescrits et l’état résumant la situation active et
passive sont présents et si ces rapports satisfont formellement aux prescrits légaux
(e.a., la signature).
Les conclusions du rapport de contrôle doivent être reprises dans l’acte notarié con-
tenant la décision de dissolution (29).
104
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
a. Organe compétent
La décision de dissolution volontaire incombe exclusivement à l’assemblée générale
(32).
La SNC et la SCS ne peuvent en principe être dissoutes volontairement que par déci-
sion unanime de tous les associés (38). Les statuts peuvent toutefois prévoir que la
décision de dissolution est prise à la majorité (simple ou spéciale) des associés (39).
105
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Le groupement d’intérêt économique ne peut être dissout qu’à l’unanimité des voix
(40).
Pour ce qui concerne la société agricole, la décision de dissolution est prise à l’unani-
mité des voix des associés gérants et à la majorité des trois quarts des voix des asso-
ciés commanditaires (41).
c. Forme
106
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
3.2.2.3. La liquidation
Le fait que la société continue d’exister en tant que personne morale distincte en vue
de sa liquidation a d’importantes conséquences juridiques, notamment:
a) la société reste seule propriétaire du patrimoine social. Les créanciers des asso-
ciés distincts n’ont aucune prise sur celui-ci;
b) les associés ne peuvent réclamer l’apposition des scellés sur les biens appartenant
au patrimoine distinct de la personne morale. Ils ne deviennent copropriétaires du
patrimoine social qu’au moment de la clôture de la liquidation;
107
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
d) la société reste tenue à tous ses engagements vis-à-vis des tiers, et continue en
outre à exercer ses droits vis-à-vis des tiers. Il n’est dès lors pas nécessaire que les
liquidateurs reprennent les actions en justice déjà introduites (48). La société peut
être déclarée en faillite, même si six mois se sont écoulés depuis sa dissolution
(49).
La mise en liquidation met un terme, de plein droit, au mandat des gérants ou admi-
nistrateurs. L’administration et la représentation de la société sont en effet confiées,
dès la mise en liquidation, à un ou plusieurs liquidateurs. Nonobstant la cessation de
leur mandat, on admet que les gérants ou administrateurs d’une société mise en liqui-
dation puissent prendre toutes les mesures nécessaires à une transition aisée vers le
régime de liquidation. Ils pourront ainsi convoquer une assemblée générale en vue de
la désignation d’un liquidateur dans le cas où les statuts ne désignent pas de liquida-
teur et que l’assemblée générale a omis de nommer un liquidateur dans la décision de
dissolution (50).
a) les liquidateurs doivent convoquer l’assemblée générale en vue d’obtenir son ac-
cord pour accomplir certaines actions (52);
(48) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 55.
(49) Ibid., p. 55.
(50) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., pp. 56-
57.
(51) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, Wolters Kluwer Belgique, 2004, p. 264, n° 531.
(52) Art. 187 C. soc.
108
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
c) les liquidateurs sont tenus de convoquer l’assemblée générale une fois par an
pour faire le compte-rendu de l’état de la liquidation. Ils établiront également des
comptes annuels, les présenteront à l’assemblée générale et les déposeront dans
les trente jours auprès de la Banque nationale de Belgique (53);
109
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
juge a en outre jugé que les droits des créanciers pouvaient être lésés du fait du dépla-
cement du siège, étant donné que le déplacement du siège social impliquait en l’espè-
ce un déplacement en dehors de l’arrondissement judiciaire initial.
– Quelles mentions spécifiques doivent apparaître sur les documents sociaux d’une
société en liquidation?
Conformément à l’article 183, § 1er, C. soc., toutes les pièces émanant d’une société
dissoute doivent mentionner qu’elle est en liquidation. Si cette disposition n’est pas
respectée, la responsabilité de la société et de ses liquidateurs sera compromise sur la
base du droit commun.
b. Les liquidateurs
a) vis-à-vis des tiers, les liquidateurs agissent en tant qu’organe de la société, c’est-
à-dire qu’ils tirent leur pouvoir de représentation directement de leur fonction
prévue par la loi. Pendant la liquidation, ce pouvoir de représentation organique
revient exclusivement aux liquidateurs. Ceci a pour effet, entre autres, qu’ils ne
doivent jamais produire de procuration (64);
b) vis-à-vis de la société, les liquidateurs sont – tout comme les administrateurs pour
la dissolution – tenus en tant que mandataires. Ceci a pour effet, entre autres, que
le liquidateur ne devient pas commerçant du fait de l’exercice de sa fonction, sauf
lorsqu’il fait de la liquidation de sociétés sa profession habituelle à titre accessoi-
re ou principal. Il convient d’indiquer que les liquidateurs sont les mandataires de
la société en liquidation, et non de chaque actionnaire individuellement ou des
créanciers (65).
(64) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., pp. 65-
66; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 196, n° 368; H. BRAECKMANS, «Vereffening van
vennootschappen buiten faillissement», in H. BRAECKMANS, H. COUSY, E. DIRIX, B. TILLEMAN et
M. VANMEENEN (eds.), Curatoren en vereffenaars: actuele ontwikkelingen, Anvers, Intersentia, 2006,
pp. 211-212, n° 43.
(65) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 66;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., pp. 200-204, n°s 379-387; H. BRAECKMANS, «Vereffe-
ning van vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 212, n° 44.
110
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
vient toutefois de nuancer quelque peu ici depuis l’entrée en vigueur de la loi du 2
juin 2006. En effet, le liquidateur doit désormais, conformément à l’article 184 C.
soc., offrir toutes les garanties de probité et ne peut répondre à l’un des motifs d’ex-
clusion énumérés à l’article 184, § 1er, troisième alinéa, C. soc.
Une personne morale peut être nommée liquidateur. Le cas échéant, la personne phy-
sique qui la représente pour l’exécution de la liquidation doit être désignée dans la
décision de nomination (67).
Les associés sont libres de fixer le mode de nomination des liquidateurs dans les
statuts de la société. Il est même déjà possible de désigner les liquidateurs par leur
nom dans les statuts. Une clause statutaire usuelle consiste à nommer les anciens
gérants ou administrateurs de la société à l’avance comme liquidateurs. Les statuts
peuvent également prévoir que la nomination sera faite par une tierce personne: par
exemple, le président du tribunal de commerce de la juridiction dans laquelle la so-
ciété a son siège social (69).
Les nouvelles obligations imposées par la loi du 2 juin 2006 n’ôtent rien à la possibi-
lité de nommer le ou les liquidateurs dans les statuts (70).
Si rien n’a été prévu dans les statuts, l’assemblée générale est – même après la loi du
2 juin 2006 – compétente pour nommer le ou les liquidateurs.
111
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Dans les autres sociétés dotées de la personnalité juridique, le liquidateur peut être
nommé à la majorité absolue, même s’il est désigné dans la décision de dissolution
proprement dite (72).
Le liquidateur peut être nommé dans la décision de dissolution ou par une décision
ultérieure de l’assemblée générale (assemblée générale extraordinaire). Dans ce der-
nier cas, l’assemblée générale doit être convoquée par les derniers administrateurs ou
gérants en fonction (73). Il en va de même lorsque la société a été dissoute suite à une
décision judiciaire, pour des motifs légaux, par exemple (74). Si le conseil d’admi-
nistration ne prend aucune initiative en l’espèce, il peut en être prié par les associés
représentant ensemble un cinquième ou plus du capital social (75). Bien que la loi
utilise la forme du pluriel (associés), il est généralement admis que la demande de
convocation puisse également émaner d’un seul actionnaire. Il suffit pour cela que ce
dernier satisfasse à la condition de détenir 1/5e du capital social (76). Le droit des
actionnaires de faire convoquer une assemblée générale est d’ordre public. Par con-
séquent, les statuts ne peuvent exclure ce droit, mais ils peuvent toutefois prévoir un
seuil plus bas. Les statuts peuvent ainsi ouvrir la demande de convocation aux asso-
ciés détenant moins de 1/5e du capital social, voire à tout associé, même s’il ne dé-
tient qu’une part (77). Si les administrateurs ou gérant(s) ne donnent pas suite à la
demande de convocation de l’assemblée générale, les associés peuvent s’adresser au
commissaire de la société. Si ce dernier est également en défaut, les associés peuvent
se tourner vers le tribunal afin d’entendre ordonner aux administrateurs ou gérant(s)
ou, le cas échéant, au commissaire, de convoquer une assemblée générale, ou d’obte-
nir l’accord nécessaire pour convoquer eux-mêmes une assemblée générale (78).
112
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Il ne faut pas oublier de communiquer les pouvoirs des liquidateurs et leur signature
aux banques.
113
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
L’article 185 C. soc. n’accorde aucun pouvoir de représentation actif aux administra-
teurs ou gérants considérés comme liquidateurs, mais seulement un pouvoir de repré-
sentation passif (85). Ils ne pourront par conséquent intenter aucune action pour le
compte de la société dissoute (assignation d’un créancier à payer ou d’un associé à
libérer entièrement le capital, entre autres).
– Nombre de liquidateurs
Bien que le Code des sociétés fasse mention à différents endroits de liquidateurs au
pluriel, il est également possible qu’un seul liquidateur soit nommé (86). Si plusieurs
liquidateurs sont nommés, ils forment un collège (87) qui délibère de la façon prévue
dans les statuts. Si rien n’a été défini à ce sujet dans les statuts, les liquidateurs déli-
bèrent selon les règles habituelles des assemblées délibératoires (88) (majorité sim-
ple, sans tenir compte d’éventuelles abstentions) (89).
La liquidation d’une société est dans de nombreux cas une tâche considérable. Il est
dès lors d’usage que les liquidateurs soient rémunérés à cet effet (90).
Le mode de calcul de la rémunération du liquidateur peut être fixé dans les statuts ou
défini par l’assemblée générale. La rémunération peut également être fixée par le
tribunal (91). Elle peut être définie par mission, ou sur la base forfaitaire, ou encore
sur la base d’un pourcentage de l’actif à partager (92).
(84) E. DE BIE, «Artikel 185 W. Venn.», février 2001, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewi-
jze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Malines, Kluwer, p. 5.
(85) Cass., 5 janvier 1911, Pas., 1911, I, p. 68, concl. Av. gén. TERLINDEN; E. DE BIE, «Artikel 185 W.
Venn.», l.c., p. 5; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 182, n° 326; H. BRAECKMANS,
«Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 215, n° 48.
(86) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 65;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 172, n° 295; H. BRAECKMANS, «Vereffening van
vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 213, n° 45.
(87) Art. 184, deuxième alinéa, C. soc.
(88) Art. 63 C. soc.
(89) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 173, n° 296.
(90) H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 221, n° 65.
(91) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 204, n° 389.
(92) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 206, n° 393.
114
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Conformément à l’arrêté royal du 10 août 1998 établissant les règles et barèmes rela-
tifs à la fixation des honoraires et des frais de curateurs (94), les honoraires et frais
sont fixés comme suit:
Les honoraires consistent en une indemnité proportionnelle calculée par tranche sur
la base des actifs récupérés et réalisés (95). L’indemnité proportionnelle par tranche
est établie conformément au tableau ci-après, avec un montant minimal de (750 EUR)
(96).
(93) Art. 33 de la loi sur les faillites; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., pp. 205-206, n°s 392-
393.
(94) Cet arrêté royal a été modifié par l’A.R. du 20 juillet 2000 (M.B., 30 août 2000) et par l’A.R. du 10
mai 2006 (M.B., 1er juin 2006).
(95) Art. 1er, A.R. du 10 août 1998.
(96) Art. 2, A.R. du 10 août 1998.
(97) Art. 6, A.R. du 10 août 1998.
115
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Le curateur a droit à une indemnité distincte et forfaitaire pour les frais administratifs
dont la liste est reproduite ci-après, lesquels sont destinés à couvrir des dépenses qui
présentent un lien direct avec la gestion des faillites dont il est chargé.
a) pour des raisons qui sont propres à la personne du liquidateur (décès, interdic-
tion, incapacité manifeste, faillite (si le liquidateur est un commerçant)) (104);
116
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
b) Démission du liquidateur
Un liquidateur peut toujours démissionner, même s’il a été nommé dans les sta-
tuts (105). Cette démission ne peut toutefois porter préjudice à la société. La
démission ne peut dès lors pas être inopportune ou intempestive. Si tel est le cas,
le liquidateur devra éventuellement (en vertu de l’article 2007, deuxième alinéa,
C. civ.) dédommager la société (106).
117
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
cas échéant, être révoqué dès lors qu’il a accepté la nomination, étant donné
que sa nomination fait l’objet d’un contrat synallagmatique. On peut toutefois
s’adresser au tribunal en vue de demander la dissolution de ce contrat (en
vertu de l’article 1184 C. civ.) pour cause de non-respect des obligations léga-
les et contractuelles qui pèsent sur le liquidateur (114). Selon une autre doctri-
ne (115), le mandat du liquidateur peut, le cas échéant, être révoqué par l’as-
semblée générale, s’il en est décidé à la majorité requise pour une modifica-
tion des statuts. Afin de dissiper tout doute, il est indiqué de fixer le mode de
révocation d’un liquidateur statutaire dans les statuts,
4) le liquidateur a été nommé par le tribunal: il ne peut être révoqué que par une
décision judiciaire (116);
Le liquidateur posant des actes qui outrepassent ses pouvoirs et qui ne sont pas ap-
prouvés par l’assemblée générale peut en être tenu responsable envers la société. Il
est donc très important que le liquidateur soit conscient des limites de sa tâche. Ces
limites découlent de la loi, des statuts et également de son acte de désignation (par le
tribunal de commerce) (119).
Les articles 186, 187 et 188 C. soc. contiennent une énumération des actes que peut
poser le liquidateur en vue de la réalisation de l’actif. Cette énumération légale n’est
pourtant – à l’exception de l’article 188 C. soc. – qu’un droit complémentaire (120).
118
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Cela signifie que les associés peuvent élargir ou restreindre les pouvoirs du liquida-
teur dans les statuts ou dans la décision de nomination des liquidateurs (121).
On admet que les pouvoirs du ou des liquidateurs peuvent être modifiés même après
leur nomination par décision de l’assemblée générale. Dans le cas où les pouvoirs ont
été définis dans les statuts, ils ne pourront être modifiés que moyennant la majorité
prévue pour une modification des statuts (122).
En pratique, le mieux est que l’expert-comptable reçoive les pouvoirs les plus éten-
dus possible dans le cadre de sa nomination en vue d’éviter tout conflit ultérieur avec
les actionnaires.
Les actes arrêtant le mode de liquidation et les pouvoirs des liquidateurs sont déposés
dans le dossier social, et un extrait est publié aux annexes du Moniteur belge (123).
– Le régime légal
Lorsque les associés n’ont rien décidé concernant le mode de réalisation de l’actif, le
régime légal prévu aux articles 186 et 187 C. soc. est d’application. Les pouvoirs
revenant aux liquidateurs en vertu des articles 186 et 187 C. soc. peuvent être classés
en deux catégories principales, à savoir:
– les pouvoirs dits ordinaires: il s’agit des pouvoirs qui se rapportent aux actes
quotidiens et courants liés à la liquidation et qui ne peuvent être accomplis que
par les liquidateurs (124);
– les actes pour lesquels les liquidateurs ont besoin du consentement de l’assem-
blée générale. Il s’agit ici d’actions plutôt importantes énumérées à l’article 187
C. soc.
Nous nous penchons ensuite sur la possibilité pour le ou les liquidateurs d’exiger des
associés le paiement des sommes qu’ils se sont engagés à verser et qui paraissent
nécessaires au paiement des dettes et des frais de liquidation (125).
En vertu de l’article 186 C. soc., les liquidateurs sont compétents pour accomplir
certains actes seuls et sans aucune formalité. On admet que le liquidateur peut, outre
ces actes, encore accomplir d’autres actes résultant de la nature de sa fonction (126).
(121) H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 225, n° 70.
(122) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 314, n° 642.
(123) Art. 74, 2°, C. soc.
(124) Art. 186 C. soc.
(125) Art. 188 C. soc.
(126) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 78;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 321, n° 654.
119
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Il est généralement admis que le liquidateur peut accomplir tous les actes de conser-
vation et de gestion (127). Le liquidateur peut ainsi convoquer une assemblée géné-
rale (128), exécuter les accords conclus pour la mise en liquidation (129), demander
le concordat judiciaire ou la faillite (130), licencier le personnel (131), souscrire une
police d’assurance (132), faire établir au début de l’exercice de sa fonction un inven-
taire de l’actif de la société, etc.
Toutes sortes d’actions sont visées ici: tant l’injonction de payer pour les débiteurs de
mauvaise volonté que l’intentement d’une action sociale pour cause de responsabili-
té des anciens administrateurs (133).
Les paiements à la société en liquidation ne seront valables que s’ils sont effectués en
mains du ou des liquidateurs (134). Les débiteurs qui font leurs paiements à une autre
personne (à l’ancien administrateur, par exemple), ne seront pas exemptés et risquent
même de payer deux fois (135).
On entend ici que les liquidateurs peuvent autoriser la mainlevée d’inscriptions hy-
pothécaires. La mainlevée avec quittance suppose que la créance garantie par l’ins-
cription est entièrement remboursée. La mainlevée sans quittance se présente dans le
cas où la créance n’est pas (entièrement) remboursée. En pratique, le liquidateur n’y
procédera que s’il dispose de suffisamment de garanties que la créance sera payée
(par exemple, une sûreté alternative) (136). Les liquidateurs devront toutefois être
prudents en l’espèce, étant donné que leur responsabilité peut éventuellement être
compromise si la société ou des tiers subissent un dommage du fait de cette action
(137).
(127) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 78;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 321, n° 654.
(128) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 78.
(129) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 78;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 321, n° 654.
(130) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 78.
(131) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 321, n° 654.
(132) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 321, n° 654.
(133) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., pp.
106-107; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 326, n° 663.
(134) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 331, n° 677.
(135) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 331, n° 677.
(136) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 186 W. Venn.», février 2001, in Vennootschappen en vereni-
gingen. Commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Mechelen, Kluwer, p. 9, n° 11; Ph.
JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., pp. 332-333, n°s 681 et 682.
(137) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 333, n° 682.
120
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les liquidateurs peuvent vendre toutes les valeurs mobilières de la société de la ma-
nière qu’ils estiment la plus appropriée: globalement ou en lots, en vente publique ou
de gré à gré (138). En revanche, l’apport de valeurs mobilières dans une autre société
est soumis à l’autorisation de l’assemblée générale (139). Il faut entendre par valeurs
mobilières tous les biens corporels (voitures, machines, portefeuilles de titres, mar-
chandises, etc.) et droits incorporels (brevets, licences, concessions, savoir-faire,
marques, clientèle, etc.) qui sont considérés comme meubles par le Code civil. La
vente de valeurs mobilières qui sont immobilières par destination, en même temps
que le bien immeuble dont elles font partie, est toutefois soumise à l’autorisation de
l’assemblée générale (140). Il est généralement admis que le liquidateur peut égale-
ment vendre le fonds de commerce sans l’autorisation de l’assemblée générale (141).
Ce pouvoir s’inscrit dans le droit fil de ceux qui sont cités au point 4: l’endossement
d’un effet de commerce aura généralement sa réalisation pour effet (142).
Les liquidateurs n’ont toutefois pas le pouvoir d’accepter des lettres de change.
Les liquidateurs peuvent même conclure des transactions avec le ou les anciens gé-
rants ou administrateurs concernant l’action sociale pour cause de responsabilité de
ces derniers (143).
(138) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 186 W. Venn.», l.c., p. 10, n° 12; Ph. JEHASSE, Manuel de
la liquidation, o.c., p. 336, n° 693.
(139) Voir art. 187 C. soc.
(140) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 186 W. Venn.», l.c., p. 10, n° 12; Ph. JEHASSE, Manuel de
la liquidation, o.c., p. 336, n° 690.
(141) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 186 W. Venn.», l.c., p. 10, n° 12; Ph. JEHASSE, Manuel de
la liquidation, o.c., p. 336, n° 691.
(142) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 338, n° 697.
(143) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 110;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., pp. 338-339, n° 700.
(144) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 110;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 339, n° 702.
(145) Art. 186 C. soc.
121
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Un certain nombre d’actes importants ne peuvent être accomplis par les liquidateurs
que moyennant l’accord de l’assemblée générale. Comme déjà indiqué ci-avant, l’ar-
ticle 187 C. soc. est de droit complémentaire, de sorte que les statuts ou la décision de
nomination (ou une décision ultérieure) peuvent en disposer autrement (147). La
décision de l’assemblée générale par laquelle le liquidateur est habilité à accomplir
ces actes, doit être prise à la majorité prévue à l’article 184 C. soc. (majorité absolue
dans la société anonyme, la société en commandite par actions, la société privée à
responsabilité limitée, la société coopérative et la société européenne, et par la moitié
des associés détenant au moins trois quarts du capital social pour ce qui est de la
société en nom collectif et la société en commandite simple) (148).
Il n’est pas toujours aussi facile de faire la distinction entre la continuation réelle des
activités et la liquidation des contrats en cours, pour laquelle aucune autorisation
n’est requise. La Cour de cassation (149) a jugé à cet égard que les liquidateurs peu-
vent faire sans l’autorisation de l’assemblée générale tout ce qui est de nature à me-
ner les opérations en cours d’exécution à bonne fin (150).
(146) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 186 W. Venn.», l.c., p. 11, n° 13; Ph. JEHASSE, Manuel de
la liquidation, o.c., p. 342, n° 711.
(147) Voir aussi F. BOUCKAERT, Notarieel vennootschapsrecht N.V. en B.V.B.A., Anvers, Kluwer, 2000,
p. 928; H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 227, n° 74.
(148) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 187 W. Venn.», février 2001, in Vennootschappen en vereni-
gingen. Commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Malines, Kluwer, p. 4, n° 3; Ph. JE-
HASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 336, n° 691; H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennoots-
chappen buiten faillissement», o.c., p. 227, n° 75.
(149) Cass., 12 mai 1885, Pas. 1885, I, p. 91.
(150) Egalement de cet avis, Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 356, n° 739; O. RALET,
Responsabilités des dirigeants de sociétés, Bruxelles, Larcier, 1996, p. 207, n° 146.
122
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
de l’article 187 C. soc. (entre autres, contracter des crédits bancaires, tirer et accepter
des lettres de change, etc.) (151).
Ce pouvoir peut parfois être très utile, afin d’éviter qu’un créancier privilégié ne
saisisse les biens de la société, par exemple.
Par effets de commerce, il faut entendre: les lettres de change et billets à ordre. Les
chèques ne sont pas compris ici, étant donné qu’ils sont toujours utilisés comme
moyen de paiement (153).
Créer implique aussi bien le fait de tirer que d’accepter des lettres de change et billets
à ordre (154).
(151) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 117;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 356, n° 740.
(152) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 117;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 357, n° 741.
(153) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 187 W. Venn.», l.c., p. 9, n° 11; Ph. JEHASSE, Manuel de la
liquidation, o.c., p. 361, n°s 752 et 360, n° 749.
(154) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 187 W. Venn.», l.c., p. 9, n° 11; Ph. JEHASSE, Manuel de la
liquidation, o.c., p. 360, n° 750.
(155) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 187 W. Venn.», l.c., p. 10, n° 12.
(156) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 187 W. Venn.», l.c., p. 11, n° 15; Ph. JEHASSE, Manuel de
la liquidation, o.c., p. 368, n° 775.
123
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
L’avoir de la société en liquidation peut être apporté dans une ou plusieurs sociétés
(157).
L’apport peut se rapporter à (une partie de) l’actif de la société en liquidation, sans
que la société acquéreuse ne reprenne les dettes (liées à cet actif) (actif brut), ou à
(une partie de) l’actif de la société en liquidation avec reprise des dettes (liées à cet
actif) (actif net) par la société acquéreuse. Le liquidateur réalisera ensuite les titres
reçus en échange de l’apport, ou une partie, en vue de payer les dettes en souffrance.
Les titres (subsistants) seront partagés entre les actionnaires ou associés au moment
de la clôture de la liquidation (158). Ces titres doivent toutefois facilement être négo-
ciables. Dans le cas contraire, les associés restent en fin de compte, avec leurs titres,
liés à un avoir sur la liquidation sur lequel ils avaient compté.
Etant donné que l’article 190, § 1er, C. soc. a été complété par un alinéa prévoyant
l’accord préalable du tribunal de commerce concernant le partage de l’actif entre les
créanciers, nous supposons que l’apport de l’avoir social devra désormais être sou-
mis à l’approbation du tribunal de commerce.
Conformément à l’article 188 C. soc., les liquidateurs peuvent exiger le paiement des
sommes qu’ils se sont engagés à verser et qui paraissent nécessaires au paiement des
dettes et des frais de liquidation. Comme déjà indiqué ci-avant, l’article 188 C. soc.
revêt un caractère impératif (159). Le liquidateur ne peut dès lors être privé de ce
pouvoir ni par les statuts ni par l’assemblée générale.
Les liquidateurs ne peuvent répercuter sur les associés que les sommes que ceux-ci
s’étaient engagés à verser (161). Si la date du versement de l’apport fixée par les
statuts n’est pas encore expirée, les liquidateurs devront patienter.
(157) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 187 W. Venn.», l.c., p. 12, n° 17; Ph. JEHASSE, Manuel de
la liquidation, o.c., p. 369, n° 776.
(158) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 187 W. Venn.», l.c., p. 11, n° 16; Ph. JEHASSE, Manuel de
la liquidation, o.c., p. 368, n° 775.
(159) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 315, n° 643; M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel
188 W. Venn.», février 2001, in Vennootschappen en verenigingen. Commentaar met overzicht van rechts-
praak en rechtsleer, Malines, Kluwer, p. 3, n° 2.
(160) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 188 W. Venn.», l.c., p. 5, n° 4.
(161) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 351, n° 730.
124
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les liquidateurs doivent en outre tenir compte de l’égalité entre les associés. Cela
signifie qu’ils doivent s’adresser dans la même mesure à tous les actionnaires ou
associés (162).
d. Déroulement de la liquidation
a) la réalisation de l’actif;
– La réalisation de l’actif
a) Inventaire
Il est toutefois conseillé, selon nous (164), que le liquidateur dresse un inventaire de
l’actif et du passif, même s’il en est exempté dans la décision de nomination. Le
liquidateur doit en effet rendre compte, au moment de la clôture, des valeurs de la
société. Même si l’obligation existe dans certaines formes de sociétés d’établir, préa-
lablement à la décision de dissolution, un état résumant la situation active et passive
et de faire contrôler cet état par un réviseur d’entreprises ou un expert-comptable
(165), des changements peuvent parfois survenir dans l’actif dans la période entre la
constatation de cet actif et la décision de dissolution. En outre, la mention de certains
biens dans cet actif ne garantit pas que ces biens soient encore effectivement présents
dans le patrimoine de la société au moment de sa dissolution.
(162) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 112.
(163) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 186 W. Venn.», l.c., pp. 5-6, n°s 4-5; Ph. JEHASSE, Manuel
de la liquidation, o.c., pp. 329-330, n°s 670-675.
(164) Du même avis, H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», o.c.,
p. 225, n° 69.
(165) En vertu de l’art. 181 C. soc.
125
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Pour pouvoir vérifier dans quelle mesure l’inventaire des dettes et créances est cor-
rectement établi, le liquidateur envoie une circulaire:
– à tous les créanciers en leur demandant de confirmer leur créance et de bien vou-
loir accorder un délai pour permettre la liquidation;
– à tous les débiteurs, en même temps qu’un extrait de compte et une demande de
paiement.
b) l’état résumant la situation active et passive, arrêté à une date ne remontant pas à
plus de trois mois;
(166) Cette obligation ne s’applique que s’il s’agit de la dissolution d’une SCRL, d’une SCA, d’une
SPRL, d’une SA ou d’une SE (voir art. 181, § 1er, C. soc.).
(167) X., «Normes relatives au contrôle à opérer lors de la proposition de dissolution d’une société dont la
responsabilité est limitée», Accountancy & Tax, 2003, n° 2, pp. 27-35. Les normes figurent in extenso à la
fin de ce chapitre.
126
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
b) Réalisation de l’actif
Une autre manière de réaliser l’actif consiste à apporter l’avoir dans une entreprise
existante ou à constituer.
L’article 101 de la loi du 8 août 1997 sur les faillites rend également, sous certaines
conditions, une clause de réserve de propriété opposable après la faillite. La question
se pose de savoir si cette opposabilité s’applique également dans d’autres cas de
concours, dont la liquidation. Il ne semble pas y avoir d’unanimité à ce propos dans
la doctrine. Certains auteurs (170) et une certaine jurisprudence (171) estiment que
(168) X, «Liquidations de société», L’Expert Comptable belge, 1990, n° 1, pp. 12-13.
(169) Cass., 22 septembre 2006, T.R.V., 2007, p. (41) 44, avec note F. PARREIN, «De niet-tegenstelbaa-
rheid aan de fiscus van de overdracht van een handelsfonds bij vereffening».
(170) E. DIRIX, «Zekerheden, eigendomsvoorbehoud en rangregeling», in H. BRAECKMANS, H. COU-
SY, E. DIRIX, B. TILLEMAN et M. VANMEENEN (eds.), Curatoren en vereffenaars: actuele ontwikke-
lingen, Anvers, Intersentia, 2006, p. 582, n° 110; voir également: I. VEROUGSTRAETE, Manuel de la
faillite et du concordat, Diegem, Kluwer Editions Juridiques Belgique, 1998, p. 463, n° 833: Cet auteur
affirme que l’opposabilité de la réserve de propriété est défendable; J. PEETERS, «Artikel 190 W. Venn.»,
22 mars 2004, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewijze commentaar met overzicht van rechts-
praak en rechtsleer, pp. 23-24, n° 23: cet auteur révèle que la Cour de cassation n’a pas encore adhéré à la
thèse de l’opposabilité de la réserve de propriété.
(171) Anvers, 18 novembre 2002, R.W., 2003-2004, p. (629) 630.
127
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
oui, d’autres (172) estiment que non en l’absence de disposition expresse en ce sens.
Il convient également de signaler à cet égard que les curateurs peuvent s’opposer à la
revendication, moyennant le paiement du prix convenu, à l’exclusion des intérêts et
pénalités, qui restent des dettes dans la masse (174). Le motif sous-jacent est que le
créancier qui invoque la réserve de propriété ne peut quand même pas procéder à la
revendication s’il reçoit le principal de la livraison. La formulation est toutefois mal-
heureuse, parce que les «pénalités» sont de toute façon nulles. On entend plutôt ici
les «dommages et intérêts», ou mieux encore, toutes les formes de dommages et
intérêts résultant d’un défaut de paiement.
L’article 102 de la loi sur les faillites répète l’ancien régime relatif à la remise possi-
ble d’effets de commerce. L’article 103 répète celui des marchandises conservées ou
consignées. L’article 104 se rapporte aux marchandises qui ne sont pas encore arri-
vées dans les magasins du failli et l’article 106 aux marchandises qui n’ont pas enco-
re été expédiées. Dans ces deux cas, le vendeur peut retenir les marchandises, sauf si
le curateur préfère faire livrer et paie le prix (175).
L’article 105 de la loi sur les faillites dispose que les frais liés à la revendication
doivent être payés par le revendiquant et que celui-ci doit rembourser les acomptes
reçus.
Compte tenu de cette problématique dans la loi sur les faillites, il convient également
de supposer que la «revendication» des marchandises par les fournisseurs peut se
faire sur une base légale. Le simple fait d’accepter qu’un fournisseur puisse réclamer
les ou «ses» stocks, est exclu. En effet, le fournisseur devra démontrer que la réserve
de propriété émise est «usuelle». La simple modification des conditions de vente sur
ses factures ne sera pas suffisante. Il devra pouvoir prouver que l’ancien organe de
gestion s’est engagé avec lui depuis un certain temps déjà et que cet organe était
conscient du fait que le fournisseur pouvait «revendiquer» les marchandises.
(172) F. T’KINT, Sûretés et principes généraux du droit de poursuite des créanciers, Bruxelles, Larcier,
2004, p. 255, n° 495; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 306, n° 630.
(173) Art. 101 de la loi sur les faillites.
(174) Art. 108 de la loi sur les faillites.
(175) Art. 107 de la loi sur les faillites.
128
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
a) Principes
L’article 190, § 1er, C. soc. énumère les principes devant être pris en considération par
les liquidateurs pour le paiement des dettes. Les liquidateurs doivent avant tout payer
les créanciers privilégiés. Ce qui reste doit être réparti «au marc le franc», c’est-à-
dire proportionnellement entre les créanciers.
Suite à la loi du 2 juin 2006, les liquidateurs devront toutefois soumettre, avant la
clôture de la liquidation, le plan de répartition de l’actif entre les différentes catégo-
ries de créanciers pour accord au tribunal de commerce (176).
Lorsque les liquidateurs procèdent au paiement, ils doivent payer en même temps les
créances exigibles et les créances à terme (sous déduction de l’escompte, certes)
(177). L’article 190, § 1er, C. soc. prévoit toutefois une exception à cette règle. Les
liquidateurs peuvent ainsi d’abord payer les dettes exigibles, si:
Dans ce dernier cas, les liquidateurs sont toutefois responsables sous leur garantie
personnelle, et les créanciers, à terme, ont le droit de recourir aux tribunaux s’ils ne
sont pas d’accord.
Tout ceci sous réserve que le tribunal de commerce soit d’accord avec le plan de
répartition de l’actif entre les différentes catégories de créanciers (178).
c) Actions contestées
Nous avons déjà mentionné plus haut que la liquidation ne touche pas aux droits des
créanciers privilégiés (179). Ils pourront réclamer le paiement intégral de leur créan-
129
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
ce et peuvent même accomplir des actes d’exécution à cet effet contre la société. Cela
signifie qu’ils pourront éventuellement provoquer pendant la liquidation la réalisa-
tion forcée de l’actif de la société à leur avantage (180). Si les liquidateurs veulent
éviter cela, ils ne pourront rien faire d’autre que de payer immédiatement les créan-
ciers privilégiés. Le liquidateur qui omet de payer, à partir des revenus de la vente du
mobilier d’un immeuble loué par la société en liquidation, les loyers entre-temps
échus, est ainsi tenu responsable envers le locataire impayé (181).
Il convient toutefois de nuancer ce qui précède: seul le titulaire d’une sûreté réelle
(par exemple, une hypothèque) ou d’un privilège particulier (par exemple, proprié-
taire – bailleur) peut imposer sa volonté (182).
Dans un arrêt du 19 janvier 1984 (183), la Cour de cassation a décidé que le principe
d’égalité entre les créanciers, prévu à l’article 190, § 1er, C. soc., s’oppose à ce que
des actes d’exécution, qui pourraient porter préjudice aux créanciers conjoints, soient
posés par les créanciers qui ne bénéficient pas d’un privilège spécial ou d’une sûreté
réelle. En l’espèce, l’Office national de sécurité sociale avait accompli des actes d’exé-
cution.
Dès le moment où la société est mise en liquidation (184), le concours existe entre les
créanciers ordinaires et les créanciers bénéficiant d’un privilège général (185) de la
société. Ceci implique que leurs droits sont à ce moment irrévocablement fixés (186)
et qu’une stricte égalité doit régner entre eux. Ces règles empiriques ont été confir-
mées dans deux arrêts de cassation importants (187). On évite ainsi qu’un créancier
impétueux ou simplement diligent exerce une pression sur les liquidateurs pour se
faire payer en priorité, ce qui est bien évidemment préjudiciable aux autres créan-
ciers ordinaires.
130
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
a) la compensation (188) est exclue entre les dettes dont l’une des deux n’est pas
certaine ou exigible au moment de la mise en liquidation (189);
b) le vendeur de biens meubles ne peut pas, après la mise en liquidation, intenter une
action en dissolution du contrat de vente ou une action en revendication (190).
Les clauses de réserve de propriété ne pourront pas non plus être invoquées con-
tre la masse des créanciers de la société en liquidation. Le vendeur peut toutefois,
le cas échéant, invoquer l’article 20, 5°, de la loi hypothécaire (privilège du ven-
deur impayé). Il est toutefois requis à cet effet qu’il s’agisse d’un bien meuble
corporel ou incorporel, que le bien soit en possession de l’acquéreur, qu’il n’ait
subi aucun traitement et qu’il ne soit pas devenu immeuble par destination ou
incorporation (191);
c) dès la mise en liquidation, le cours des intérêts sur les créances ordinaires est
suspendu dans la relation entre les créanciers (192). Vis-à-vis de la société, les
intérêts continuent donc simplement à courir. Cela signifie que, si après le paie-
ment des créances, tel que défini au moment de la mise en liquidation, l’actif
n’est pas encore épuisé, les liquidateurs sont tenus de payer les intérêts à partir de
la date de mise en liquidation soit intégralement, soit proportionnellement, en
fonction de la taille de l’actif restant (193).
Comme déjà mentionné ci-avant, le concours ne touche pas chaque créancier. Les
créances privilégiées – à l’exception des dettes bénéficiant d’un privilège général –
tombent ainsi en dehors du concours. Il convient en outre d’opérer une distinction
entre lesdites «dettes dans la masse» et «dettes de la masse». Ces dernières échappent
au principe d’égalité et doivent par conséquent être payées en priorité par rapport aux
dettes dans la masse (194).
131
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
dans la masse étaient les dettes nées avant la mise en liquidation, les dettes de la
masse étaient les dettes nées après la mise en liquidation (195).
Selon une certaine doctrine (198), la rémunération du liquidateur doit être qualifiée
de dette dans la masse. Le droit à rémunération du liquidateur n’est en effet pas un
droit qualitate qua, mais une indemnité qui fait partie de la relation interne entre la
société et le liquidateur, agissant en son nom propre et non qualitate qua. D’autres
auteurs (199) considèrent la rémunération du liquidateur comme une dette de la mas-
se.
Dans le cas où le solde de liquidation est inférieur au total des apports effectivement
versés et que toutes les parts sont entièrement libérées dans la même mesure, le rem-
boursement sera effectué proportionnellement à la valeur nominale ou au pair comp-
table des actions (201). Si le solde de liquidation est inférieur au total des apports
effectivement versés et que toutes les parts ne sont pas entièrement libérées dans la
même mesure, la perte doit être répartie entre les associés ou actionnaires en fonction
(195) H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 223, n° 68.
(196) Cass., 16 juin 1988, R.W., 1988-89, p. 433; T.R.V., 1988, p. 352, note J. LIEVENS, «Vennootschap in
vereffening: boedelschulden geherdefinieerd»; R.C.J.B., 1990, p. 5, note I. VEROUGSTRAETE; K.
GEENS, M. DENEF, R. TAS, F. HELLEMANS et J. VANANROYE, «Overzicht van rechtspraak ven-
nootschappen 1992-1998», l.c., pp. 488-489, n° 482.
(197) H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 224, n° 68.
(198) Voir H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», o.c., p. 224, n°
68 (et la doctrine citée en note en bas de page 139).
(199) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., pp. 84-
85; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 210, n° 403; M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel
184 W. Venn.», l.c., p. 30, n° 48; A. DE WILDE, «Boedelschulden en lopende overeenkomsten», in H.
BRAECKMANS, H. COUSY, E. DIRIX, B. TILLEMAN et M. VANMEENEN (eds.), Curatoren en ve-
reffenaars: actuele ontwikkelingen, Anvers, Intersentia, 2006, p. 610, n° 37.
(200) J. PEETERS, «Artikel 190 W. Venn.», 22 mars 2004, in Vennootschappen en verenigingen. Artikel-
sgewijze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Malines, Kluwer, 43, n° 46.
(201) J. PEETERS, «Artikel 190 W. Venn.», l.c., p. 44, n° 46.
132
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
de la partie du capital qui est représentée par leurs actions, quel que soit le niveau de
libération des actions (202).
S’il reste encore quelque chose après le remboursement des apports effectivement
versés, cette somme est partagée entre les associés ou actionnaires à la clôture de la
liquidation. Si les statuts ne fixent pas le partage du solde de liquidation net, la part de
chaque actionnaire ou associé est proportionnelle à son apport (203).
Les liquidateurs devront désormais transmettre au cours des sixième (6e) et douziè-
me (12e) mois de la première année (1re) de la liquidation, un état détaillé de la situa-
tion de la liquidation au greffe du tribunal de commerce.
(202) J. PEETERS, «Artikel 190 W. Venn.», l.c., p. 46, n° 50; voir aussi M. WYCKAERT, Kapitaal in N.V.
en B.V.B.A., Kalmthout, Biblo, 1995, p. 523.
(203) Art. 30 C. soc.
(204) J. PEETERS, «Artikel 190 W. Venn.», l.c., p. 53, n° 62.
(205) Pour un commentaire des nouvelles obligations, voir R. VAN BOVEN, cet ouvrage; voir aussi R.
VAN BOVEN, «Ontbinding van vennootschappen: rechtbank van koophandel ziet voortaan toe op de
vereffeningsprocedure», T. Not., 2006, n° 10, pp. 508-515; H. BRAECKMANS, «Vereffening van ven-
nootschappen: nieuwe bevoegdheid van de rechtbank van koophandel», R.W., 2006-07, pp. 662-673; E.L.
SPRUYT, «Vereffening «new look»: enkele voor de praktijk belangrijke aandachtspunten», Nieuwsbrief
Notariaat 2007, n° 1, pp. 1-7; K. BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De wet van 2 juni 2006 tot
verbetering van de vereffeningsprocedure: enkele eerste kanttekeningen», T.R.V., 2007, pp. 3-20.
(206) Loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des sociétés en vue d’améliorer la procédure de liquidation,
M.B., 26 juin 2006.
133
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
A partir de la deuxième (2e) année de la liquidation, cet état détaillé n’est transmis au
greffe que tous les ans.
Il est tenu au greffe, pour chaque liquidation, sous peine d’amendes, un dossier con-
tenant:
a) le dossier visé à l’article 67, § 2, C. soc., plus précisément tous les actes, modifi-
cations, actes de coordination, démissions et nominations, changement de siège,
etc.
134
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les insertions et ajouts précités doivent permettre aux tribunaux de commerce d’ins-
taurer environ le même contrôle que celui qui existe pour le curateur.
Les comptes annuels doivent seulement être présentés à l’assemblée générale, ils ne
doivent pas être approuvés par cette dernière (209).
S’il s’agit d’une société anonyme, d’une société coopérative, d’une société en com-
mandite par actions ou d’une société privée à responsabilité limitée, les liquidateurs
doivent établir des comptes annuels conformément à l’article 92 C. soc., les soumet-
tre à l’assemblée générale et, dans les trente jours de la date de l’assemblée et au plus
tard sept mois après la date de clôture de l’exercice, les déposer à la Banque nationale
de Belgique, accompagnés des autres documents prévus par le présent article; les
articles 101 et 102 sont applicables à ce dépôt. On admet qu’il convient d’entendre
par «autres documents prévus par le présent article» le rapport indiquant les causes
qui ont empêché la liquidation d’être terminée (210).
Les premiers comptes annuels devant être établis par les liquidateurs se rapporteront
à la partie restante de l’exercice au cours duquel la société a été mise en liquidation.
135
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les comptes annuels relatifs à la partie déjà expirée doivent en effet être établis par
les derniers administrateurs ou gérants en fonction (211).
Les liquidateurs qui négligent de soumettre à l’assemblée générale les comptes an-
nuels ou les résultats de la liquidation, conformément aux articles 193 et 194 C. soc.,
peuvent être punis d’une amende de 50 à 10 000 EUR (212). Les liquidateurs qui
manquent aux obligations de dépôt sont solidairement tenus de payer l’amende ad-
ministrative imposée par l’article 129bis C. soc. (213)
Selon une certaine doctrine (214), le mandat de commissaire prend fin de plein droit
au moment de la mise en liquidation de la société. Le contrôle annuel effectué par le
commissaire est en effet remplacé à partir de ce moment par un contrôle à la fin de la
liquidation (conformément à l’article 194 C. soc.). D’autres auteurs (215) estiment
que depuis la reformulation de l’article 194 C. soc. (216), la mission du commissaire
continue tout simplement.
g. Clôture de la liquidation
Avant l’entrée en vigueur de la loi du 2 juin 2006, il était d’usage – pour ce qui était
des simples liquidations – de dissoudre et de liquider la société dans un seul acte. Le
délai d’un mois visé à l’article 194 C. soc. (217) est en effet prévu dans l’intérêt des
associés, de sorte qu’ils peuvent – moyennant l’unanimité des actionnaires ou asso-
ciés – y renoncer (218).
136
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
La loi du 2 juin 2006 a élargi l’article 190, § 1er, C. soc. à l’obligation de soumettre le
«plan de répartition de l’actif…» à l’approbation du tribunal de commerce et d’atten-
dre son avis concernant la répartition proposée. Nous supposons par conséquent que
la liquidation ne peut être clôturée, en d’autres termes que le liquidateur ne peut
convoquer l’assemblée générale qu’après que le tribunal de commerce a donné son
accord (219).
– La clôture de la liquidation
Toujours suivant cette disposition, ces documents sont contrôlés par le commissaire.
A défaut de commissaire, les associés disposent d’un droit individuel d’investiga-
tion, pour lequel ils peuvent se faire assister d’un expert-comptable externe ou d’un
réviseur d’entreprises.
(219) Concernant cette problématique, voir R. VAN BOVEN, «La loi du 2 juin 2006 modifiant le Code
des sociétés en vue d’améliorer la procédure de liquidation», cet ouvrage.
(220) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 410, n° 861 et p. 411, n° 862; M. CORYNEN et E.
DE BIE, «Artikel 194 W. Venn.», février 2001, in Vennootschappen en verenigingen. Artikelsgewijze com-
mentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Malines, Kluwer, p. 14, n° 15; H. BRAECKMANS,
«Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», l.c., p. 250, n° 117.
(221) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 409, n° 858; M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel
194 W. Venn.», l.c., p. 13, n° 13; H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillisse-
ment», l.c., p. 249, n° 115.
(222) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 194 W. Venn.», l.c., p. 16, n° 16.
137
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
ment prendre les mesures nécessaires pour la consignation des sommes et valeurs
revenant aux créanciers ou aux associés et dont la remise n’aurait pu leur être faite
(223).
La clôture de la liquidation a pour effet que la société n’existe plus en tant que per-
sonne morale (active). La société mènera encore pendant cinq ans une existence pu-
rement passive en la personne du liquidateur (225). Attendu que la société n’existe
plus en tant que telle et qu’elle n’a plus d’avoirs, les créanciers sociétaires auront du
mal à mener leur action à bonne fin. S’ils peuvent démontrer que le liquidateur a
commis une faute, ce dernier sera toutefois personnellement tenu de payer les dettes.
Les créanciers peuvent toutefois encore jouer d’autres atouts en provoquant notam-
ment la faillite de la société pendant six mois à compter de la clôture de la liquidation
(226) (227). Ils devront démontrer à cet effet que la société avait cessé de payer et
que son crédit était ébranlé au moment de la clôture.
138
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
– Principe
Conformément à l’article 192 C. soc., les liquidateurs sont responsables tant envers
les tiers (lisez: les créanciers (231)) qu’envers les associés (lisez: la société (232)) de
l’exécution de leur mandat et des fautes commises dans leur gestion.
Vis-à-vis de la société, la situation des liquidateurs est claire: ils sont les mandataires
de la société et sont responsables en tant que tels. Leur situation est fort comparable
à celle des administrateurs (233). Pour l’exercice de leur mandat, les liquidateurs
sont responsables envers la société et non envers les associés individuellement (234).
Vis-à-vis des tiers, les liquidateurs n’agissent pas en tant que mandataires. Leur res-
ponsabilité trouve son origine dans l’article 192 C. soc. Cette responsabilité s’écarte
du droit commun selon lequel seul le donneur d’ordre peut tenir le mandataire res-
ponsable pour les fautes commises par ce dernier dans l’exercice de sa fonction.
(231) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 88;
M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 192 W. Venn.», l.c., p. 6, n° 5; Ph. JEHASSE, Manuel de la
liquidation, o.c., p. 459, n° 936.
(232) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 87;
M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 192 W. Venn.», février 2001, in Vennootschappen en verenigingen.
Artikelsgewijze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Malines, Kluwer, p. 4, n° 3; Ph.
JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 453, n° 923.
(233) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 87.
(234) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 87;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 453, n° 923.
(235) Gand, 27 avril 2004, T.G.R., 2004, p. 314.
(236) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 447, n° 908.
(237) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 87;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 452, n° 922.
(238) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 87;
M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 192 W. Venn.», l.c., p. 4, n° 4; Ph. JEHASSE, Manuel de la
liquidation, o.c., p. 454, n° 927.
139
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
L’action en responsabilité contre les liquidateurs ne peut être intentée par le biais de
l’action minoritaire (239).
Le liquidateur ne peut plus être tenu responsable par la société si celle-ci lui a donné
quittance. La quittance découle automatiquement de la clôture de la liquidation (240).
Il arrive fréquemment que des tiers – généralement des créanciers mécontents – com-
promettent la responsabilité des liquidateurs. C’est le cas, entre autres, pour:
– le liquidateur qui, en cas de liquidation déficitaire, paie les dettes dans la masse
au moyen des liquidités disponibles, commet une faute, si de ce fait et à ce mo-
ment une dette certaine et liquide de rang supérieur bénéficiant d’un privilège
général ne peut être acquittée (242);
– le liquidateur qui omet de payer, au moyen du produit de la vente du mobilier
d’un bien immeuble loué par la société en liquidation, les loyers entre-temps échus,
a été tenu responsable envers le locataire impayé (243);
– le liquidateur qui, à la clôture de la liquidation, partage tous les actifs entre les
associés et ne tient pas compte à cet égard des créanciers impayés, commet une
faute qui compromet sa responsabilité personnelle (244);
– le liquidateur commet une faute lorsqu’il place le prix de vente du fonds de com-
merce sur un compte bancaire auprès de l’établissement de crédit auquel la socié-
té est redevable de sommes importantes. Le liquidateur aurait dû prévoir que l’éta-
blissement de crédit affecterait par compensation les sommes à la réduction de sa
créance. Le rang des créanciers n’a en outre pas été pris en considération pour le
paiement des dettes (245);
(239) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 87;
M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 192 W. Venn.», l.c., p. 5, n° 4.
(240) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 87;
M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 192 W. Venn.», l.c., p. 9, n° 10; Ph. JEHASSE, Manuel de la
liquidation, o.c., p. 455, n° 930.
(241) C. trav. Gand, 8 novembre 2002, Soc. Kron., 2005, p. 198; D. VAN GERVEN, «Kroniek vennoots-
chapsrecht 2004-2005», T.R.V., 2005, p. 237, n° 85.
(242) Anvers, 12 septembre 2002, J.D.S.C., 2005, p. 300, note M. DELVAUX.
(243) Gand, 15 mars 2001, TWVR, 2001, p. 77, note F. MOEYKENS, «De verantwoordelijkheid van de
vereffenaar van een vennootschap tot het respecteren van de voorrechten».
(244) Liège, 20 mars 1991, J.T., 1992, p. 16.
(245) Com. Anvers, 13 janvier 2006, R.W., 2005-2006, p. 1553; D. VAN GERVEN, «Kroniek vennoots-
chapsrecht 2005-2006», T.R.V., 2006, p. 545, n° 91.
140
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les liquidateurs sont bien évidemment également responsables de leurs fautes extra-
contractuelles (en vertu de l’article 1382 C. civ.).
Les liquidateurs sont également responsables de leurs fautes de droit commun envers
les tiers. Le liquidateur est tenu, en tant qu’organe de représentation de la société
dissoute, dans le mois qui suit celui au cours duquel elle a cessé ses paiements, d’en
faire la déclaration tel que prescrit à l’article 9 de la loi sur les faillites. A défaut, il
peut être tenu responsable de l’augmentation du passif de la société à partir du mo-
ment où il aurait dû accomplir la déclaration (247).
Sauf disposition contraire dans les statuts ou la décision de nomination (249), les
liquidateurs sont individuellement responsables de leurs erreurs. Lorsque toutefois
les liquidateurs ont commis des fautes communes ou concurrentes qui ont contribué
au même dommage et que la part individuelle de chaque liquidateur dans le domma-
ge ne peut être constatée, ils seront tenus in solidum (conjointement) à l’indemnisa-
tion de l’intégralité du dommage. Les liquidateurs qui se sont abstenus ou qui ont
voté contre sont, le cas échéant, délivrés de toute responsabilité (250).
(246) Cass., 21 octobre 2005, T.F.R., 2006, p. (327) 331, avec note A. DOOLAEGE et C. VAN HOUTE,
«Over fout en «geconsommeerde» fout bij de vijfjarige verjaringstermijn voor de persoonlijke aansprake-
lijkheidsvordering tegen vereffenaars»; T.B.H., 2006, p. 779; Liège, 30 juin 2004, J.L.M.B., 2006, p. 915;
Trib. Gand, 23 mai 2002, Recueil annuel de jurisprudence en droit des sociétés commerciales, 2003, p.
311, note M.A. DELVAUX.
(247) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 192 W. Venn.», l.c., p. 18, n° 23.
(248) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 192 W. Venn.», l.c., p. 19, n° 23.
(249) M. CORYNEN et E. DE BIE, «Artikel 192 W. Venn.», l.c., p. 7, n° 8.
(250) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., pp. 89-
90; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 448, n°s 910-912.
141
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
– Prescription
Des actions en justice peuvent être intentées contre le liquidateur d’une société sous
le couvert d’une double qualité. Il peut, d’une part, être concerné «en cette qualité»
(c’est-à-dire en tant que représentant de la société dissoute) et, d’autre part, pour des
fautes qu’il aurait commises dans l’exercice de sa fonction. La prescription des pre-
mières actions citées est réglée par l’article 198, § 1er, troisième tiret, C. soc. La
prescription du deuxième type d’actions en responsabilité est réglée par l’article 198,
§ 1er, quatrième tiret, C. soc.
Conformément à l’article 198, § 1er, troisième alinéa, C. soc., sont prescrites par cinq
ans toutes actions contre les liquidateurs, en cette qualité ou, à défaut, contre les
personnes considérées comme liquidateurs en vertu de l’article 185, à partir de la
publication de la clôture de la liquidation prescrite par l’article 195 C. soc. Ont ainsi
été jugées tomber sous le coup de cette prescription, l’action en annulation de la
décision de l’assemblée générale de procéder à la dissolution anticipée de la société
et à la nomination du liquidateur, ainsi que l’action en obtention d’un document ap-
partenant aux archives de la société (251).
Conformément à l’article 198, § 1er, quatrième tiret, C. soc., sont prescrites par cinq
ans toutes actions contre les liquidateurs, pour faits de leurs fonctions, à partir de ces
faits ou, s’ils ont été celés par dol, à partir de la découverte de ces faits. Cette dispo-
sition règle donc la prescription de l’action en responsabilité intentée contre les liqui-
dateurs pour des fautes commises dans l’exercice de leur fonction. La prescription
peut intervenir avant la clôture de la liquidation.
L’article 198, § 1er, quatrième alinéa, C. soc. parle de «toutes» actions. Le délai de
prescription raccourci s’applique par conséquent aussi bien à l’actio mandati (action
sociale) qu’à l’action en responsabilité intentée par les créanciers (252).
L’article 196 C. soc. énumère les motifs de responsabilité pénale qui s’appliquent
spécifiquement au liquidateur, à savoir:
(251) A. VAN OEVELEN, «Artikel 198 §1 W. Venn.», novembre 2000, in Vennootschappen en verenigin-
gen. Artikelsgewijze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Malines, Kluwer, p. 13, n°
10.
(252) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 99;
A. VAN OEVELEN, «Artikel 198 §1 W. Venn.», novembre 2000, in Vennootschappen en verenigingen.
Artikelsgewijze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Malines, Kluwer, p. 13, n° 10;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 464, n° 947.
142
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
3.2.2.4. La loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des sociétés en vue d’améliorer
la procédure de liquidation
a. La nomination du liquidateur
L’assemblée générale est toujours, dans le nouveau régime, l’organe compétent pour
nommer le ou les liquidateurs.
Dans les sociétés en nom collectif et dans les sociétés en commandite simple, les
décisions sont prises par la moitié des associés, qui doivent posséder en outre les trois
quarts de l’avoir social. A défaut de cette majorité, c’est le tribunal de commerce qui
statue.
143
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Dans les autres sociétés dotées de la personnalité juridique, le liquidateur peut être
nommé à la majorité absolue des voix, même s’il est désigné dans l’acte de dissolu-
tion proprement dit (256).
Dans le cas où plusieurs liquidateurs sont nommés, ils agissent en collège (257).
Comme déjà mentionné ci-avant, l’assemblée générale est toujours l’organe compé-
tent pour nommer le ou les liquidateurs. La nouveauté est que le ou les liquidateurs
n’entrent en fonction qu’une fois leur nomination confirmée par le tribunal de com-
merce. Cette disposition est assez curieuse lorsque l’on sait que le juge peut, à son
tour, confirmer ou annuler les actes posés par le liquidateur avant la (non-)confirma-
tion. Le liquidateur peut dès lors déjà poser des actes préalablement à la (non-)confir-
mation, avec le risque toutefois que ceux-ci soient annulés par la suite (259).
La confirmation du tribunal ne sera accordée qu’après avoir vérifié que les liquida-
teurs offrent toutes les garanties de probité. On peut se demander ce qu’il faut enten-
dre par là. Les travaux préparatoires signalent, à ce sujet, que le tribunal devra con-
trôler deux choses, à savoir si les motifs d’exclusion sont ou pas d’application (voir
infra) et s’il est satisfait ou pas aux conditions de l’homologation (voir infra). Le juge
peut, à cet effet, demander un extrait du registre pénal et procéder aux vérifications
nécessaires concernant les personnes qui ont été déclarées en faillite (260). Par con-
séquent, le liquidateur sera confirmé dans sa fonction lorsqu’aucun motif d’exclu-
sion ne lui est applicable et lorsqu’il ne répond pas aux conditions de l’homologa-
tion. Dans sa circulaire, la ministre Onkelinx ajoute que les infractions au Code des
sociétés (dont l’absence de dépôt de comptes annuels en tant qu’administrateur) peu-
vent également être prises en considération en la matière (261). La pratique montre
en tout cas que certains tribunaux donnent de la condition de probité une interpréta-
tion plus large que celle prévue dans les travaux préparatoires. C’est ainsi que la
confirmation d’un liquidateur a été refusée, parce que celui-ci, en tant qu’administra-
(256) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, Bruxelles, éditions Kluwer, 2004, p. 176; E. DE BIE et J.
DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, Bruxelles, IEC, 1995, p. 68.
(257) Nouvel art. 184, § 1er, alinéas huit à dix, C. soc. (introduit par l’art. 2 de la loi).
(258) Nouvel art. 184, § 1er, deuxième et cinquième alinéas, C. soc. (introduit par l’art. 2 de la loi).
(259) Voir à ce sujet Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, pp. 86 et 88-89. S. JACMAIN, «Actua-
lités en matière de liquidation de sociétés – la nouvelle loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des sociétés»,
M. GREGOIRE, A. CHAMBEROD, S. JACMAIN, D. WEINBERGER et V. DE FRANQUEN, Actualité
du droit des procédures collectives, Bruxelles, Bruylant, 2007, p. 69.
(260) Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, p. 102.
(261) Circulaire de la ministre Onkelinx, p. 3.
144
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
teur d’une autre société, avait omis pendant plusieurs années consécutives de dépo-
ser des comptes annuels (262). Certains auteurs plaident pour une interprétation mar-
ginale du droit de contrôle, étant donné que la loi du 2 juin 2006 organise en soi une
intervention systématique dans un rapport de droit privé (263).
Comme déjà mentionné plus haut, le juge qui se prononce sur la confirmation de la
nomination peut également juger de la validité des actes posés par le liquidateur, le
cas échéant, entre le moment de sa nomination par l’assemblée générale et la confir-
mation de celle-ci par le tribunal de commerce.
Plus précisément, le juge peut confirmer ces actes avec effet rétroactif ou les annuler
s’ils sont manifestement contraires aux droits de tiers. En conséquence, il peut arri-
ver que le juge confirme les actes posés par le liquidateur préalablement à la procédu-
re de confirmation (dans l’intérêt de la société et de tiers), alors que le liquidateur ne
satisfait pas aux conditions de probité (265).
Il se recommande dès lors d’inscrire dans la requête tous les actes que le liquidateur
a éventuellement posés préalablement à sa (non-)confirmation, avec la demande ex-
presse de confirmer ceux-ci (266).
145
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Refus de confirmation
Dans un certain nombre de cas, les personnes désignées par l’assemblée générale ne
peuvent intervenir en tant que liquidateur, sauf moyennant homologation par le tribu-
nal de commerce. Notez qu’ici, contrairement à ce qui est le cas dans la procédure de
confirmation, la possibilité pour le juge de se prononcer sur la validité des actes que
le liquidateur aurait éventuellement posés entre le moment de sa nomination et celui
de son homologation (éventuelle) n’est pas prévue. Cette impossibilité est d’ailleurs
contenue dans l’utilisation du terme «homologuer». Homologuer implique, en effet,
146
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
qu’un acte est approuvé par une mesure qui lui donne une force exécutoire, ce qui a
comme conséquence que tous les actes posés par la personne concernée avant l’ho-
mologation ne sont pas valables (272).
Le texte de la loi, lorsqu’il dit que «Ne peuvent non plus être nommés comme liqui-
dateur, sauf homologation par le tribunal compétent…», donne l’impression que le
liquidateur ne peut être nommé par l’assemblée générale qu’après son homologation.
Par conséquent, l’assemblée générale devrait d’abord proposer un liquidateur, ensui-
te le présenter pour homologation et, enfin, le nommer lors d’une nouvelle assemblée
générale. Etant donné les conséquences pratiques d’une telle procédure (à savoir:
l’organisation de deux assemblées générales), nous pensons que telle ne peut pas
avoir été l’intention du législateur.
Cas
_ les personnes qui ont été déclarées en faillite sans avoir obtenu la réhabilitation;
_ les personnes qui ont encouru une peine d’emprisonnement, même avec sursis,
pour l’une des infractions mentionnées à l’article 1er de l’arrêté royal n° 22 du 24
octobre 1934 relatif à l’interdiction judiciaire faite à certains condamnés et faillis
d’exercer certaines fonctions, professions ou activités;
_ les personnes qui ont encouru une peine d’emprisonnement, même avec sursis,
pour une infraction à la loi du 17 juillet 1975 relative à la comptabilité des entre-
prises ou à ses arrêtés d’exécution;
_ les personnes qui ont encouru une peine d’emprisonnement, même avec sursis,
pour une infraction à la législation fiscale.
Refus d’homologation
(272) Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, p. 57 (Audition publique Jeanine Windey); R. VAN
BOVEN, «Ontbinding van vennootschappen: rechtbank van koophandel ziet voortaan toe op de vereffe-
ningsprocedure», l.c., p. 510; Circulaire de la ministre Onkelinx, p. 3; S. JACMAIN, «Actualités en matiè-
re de liquidation de sociétés – la nouvelle loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des sociétés», l.c., p. 69; en
ce sens: K. BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De Wet van 2 juni 2006 tot verbetering van de
vereffeningsprocedure: enkele eerste kanttekeningen», l.c., p. 11.
(273) H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen: nieuwe bevoegdheid van de rechtbank
van koophandel», l.c., p. 668.
147
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
3. Cas particulier: interdiction d’intervenir en tant que liquidateur pendant dix ans
(274)
A première vue, il semble exister sur ce point une divergence entre la formulation
française et néerlandaise du texte de loi. Le texte français parle, en effet, de «[...]
ou comptable qui n’a pas rendu et soldé son compte en temps utile», tandis que le
texte néerlandais parle de «[...] rekenplichtige die niet tijdig rekening en veran-
twoording heeft gedaan en niet tijdig heeft afgerekend». Bien que les deux textes
aient été accordés entre eux dans leur version originale, le texte néerlandais a été
adapté par la suite afin de le conformer à la formulation usuelle (275).
Au cas où le liquidateur est une personne morale, la personne physique qui représen-
te le liquidateur doit être désignée dans l’acte de nomination (276). Le législateur ne
précise toutefois pas expressément si cette personne physique est, elle aussi, assujet-
tie à la procédure de confirmation et d’homologation. Il convient cependant de con-
sidérer que tel est bien le cas. Selon nous (277), ceci ressort clairement de la ratio
legis de la loi. En outre, le remplacement de cette personne physique est soumis à la
procédure (278).
148
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
6. Procédure (280)
Le tribunal de commerce est saisi soit par requête unilatérale (281) (introduite par la
société), soit par requête contradictoire (282) (introduite par le procureur du Roi ou
tout tiers intéressé).
La procédure par requête unilatérale a été introduite suite au constat que, dans cer-
tains cas, il est requis que des actes puissent rapidement être posés par le liquidateur
(par exemple, concernant les assurances, les denrées périssables, les cessions de fonds
de commerce) (283).
La requête unilatérale doit répondre aux conditions des articles 1025 et suivants du
Code judiciaire. Par conséquent, la requête doit, à peine de nullité, contenir les men-
tions suivantes:
_ la date de la requête;
_ les données d’identité du requérant;
_ l’objet et la cause de la demande; et
_ le juge qui doit en connaître.
Bien qu’il n’y ait pas de politique uniforme en la matière (284), nous pouvons recom-
mander de joindre les annexes suivantes à la requête unilatérale (285):
(280) Nouvel art. 184, § 1er, sixième et septième alinéas, C. soc. (introduit par l’art. 2 de la loi).
(281) Nouvel art. 184, § 1er, sixième alinéa, C. soc. (introduit par l’art. 2 de la loi).
(282) Nouvel art. 184, § 1er, septième alinéa, C. soc. (introduit par l’art. 2 de la loi).
(283) Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, p. 84.
(284) Dans la pratique, les greffes des différents tribunaux de commerce s’avèrent avoir leur propre poli-
tique en ce qui concerne ces annexes.
(285) Voir H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen: nieuwe bevoegdheid van de recht-
bank van koophandel», l.c., p. 669; E.L. SPRUYT, «Vereffening ‘new look’: enkele voor de praktijk
belangrijke aandachtspunten», Nieuwsbrief Notariaat, 2007, n° 1, p. 2; S. JACMAIN, «Actualités en
matière de liquidation de sociétés – la nouvelle loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des sociétés», l.c., pp.
77-78.
149
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
(286) Cette obligation est imposée par le nouvel art. 184, § 1er, sixième alinéa, C. soc. (introduit par l’art.
2 de la loi).
(287) Egalement dans ce sens: K. BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De Wet van 2 juni 2006 tot
verbetering van de vereffeningsprocedure: enkele eerste kanttekeningen», l.c., p. 13 (note de bas de page
65); S. JACMAIN, «Actualités en matière de liquidation de sociétés – la nouvelle loi du 2 juin 2006
modifiant le Code des sociétés», l.c., p. 78.
150
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
En outre, il est recommandé de produire tant la requête unilatérale que les annexes en
double exemplaire (288).
La requête est signée par l’organe compétent de la société ou par un avocat et accom-
pagnée d’un état comptable de l’actif et du passif. A cet égard, la question se pose de
savoir quel organe est compétent pour le dépôt de la requête. Cette compétence ne
peut, en aucun cas, revenir à l’assemblée générale, étant donné que celle-ci n’est pas
compétente pour représenter la société (289). Elle ne peut en principe pas non plus
revenir au liquidateur, puisque celui-ci n’entre en fonction qu’après la confirmation
ou l’homologation de sa nomination par le tribunal de commerce. Le liquidateur
peut, dans tous les cas, demander sa confirmation en tant que tiers intéressé (voir
infra) (290).
L’organe de gestion, bien qu’il ne soit plus en fonction dès l’instant où l’assemblée
générale a nommé un liquidateur (291), pourrait éventuellement signer la requête,
étant donné qu’il peut encore prendre les mesures qui sont nécessaires pour faciliter
la transition vers le régime de liquidation (292). Nous plaidons cependant pour que la
compétence de signature et de dépôt de la requête soit attribuée au liquidateur. L’as-
semblée générale peut, dans sa décision de nomination, accorder un mandat à cet
effet au liquidateur (293). La ministre Onkelinx (294) reconnaît elle aussi en la per-
sonne du liquidateur l’organe compétent pour signer et déposer la requête, même s’il
n’a pas été mandaté à cet effet par l’assemblée générale.
Le tribunal statue au plus tard dans les vingt-quatre heures du dépôt de la requête
(295). Le délai de vingt-quatre heures commence à courir à partir de la mise au rôle,
(288) E.L. SPRUYT, «Vereffening ‘new look’: enkele voor de praktijk belangrijke aandachtspunten», l.c.,
p. 2.
(289) Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, p. 58; B. TILLEMAN, Bestuur van vennootschap-
pen, Kalmthout, Biblo, 2005, p. 541, n° 879; K. BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De Wet van
2 juni 2006 tot verbetering van de vereffeningsprocedure: enkele eerste kanttekeningen», l.c., p. 13.
(290) Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, p. 28 (Audience publique Marieke Wyckaert); K.
BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De Wet van 2 juni 2006 tot verbetering van de vereffenings-
procedure: enkele eerste kanttekeningen», l.c., p. 13.
(291) B. TILLEMAN, Bestuur van vennootschappen, o.c., p. 379, n° 624; Ph. LEHASSE, Manuel de la
liquidation, o.c., p. 196, n° 368; E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du
13 avril 1995, o.c., p. 56.
(292) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 57.
(293) Dans le même sens: Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, p. 59; E.L. SPRUYT, «Vereffe-
ning ‘new look’: enkele voor de praktijk belangrijke aandachtspunten», Nieuwsbrief Notariaat 2007, n° 1,
p. 2; K. BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De Wet van 2 juni 2006 tot verbetering van de
vereffeningsprocedure: enkele eerste kanttekeningen», l.c., p. 13; S. JACMAIN, «Actualités en matière de
liquidation de sociétés – la nouvelle loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des sociétés», l.c., pp. 75-76.
(294) Circulaire de la ministre Onkelinx, p. 5; voir aussi H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennoots-
chappen: nieuwe bevoegdheid van de rechtbank van koophandel», l.c., p. 668 (Tous deux estiment qu’un
mandat accordé par l’assemblée générale n’est pas requis à cet effet).
(295) Au cours des travaux préparatoires, la question de la réalisation pratique de cette obligation a été
soulevée (voir Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, pp. 101-102).
151
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
après paiement du droit de mise au rôle (actuellement 52 EUR (296)) sur le compte
du greffe (297).
Le tribunal peut également être saisi par requête (contradictoire) du procureur du Roi
ou de tout tiers intéressé, conformément aux articles 1034bis et suivants du Code
judiciaire (298). Il est surprenant à cet égard que le législateur n’ait pas prévu, dans
ce cas, un délai de vingt-quatre heures au cours duquel le juge doit se prononcer.
Pourtant, les intérêts du ministère public ou des tiers intéressés peuvent également
être servis par un traitement rapide de leur requête (299).
Si le liquidateur est une personne morale, la personne physique qui représente celle-
ci pour l’exécution de la liquidation doit, selon nous (comme indiqué précédemment)
être soumise à la procédure de confirmation ou d’homologation. Ce qui est surpre-
nant à cet égard, c’est que le législateur n’a visiblement pas jugé nécessaire de pré-
voir que, dans ce cas, la décision de nomination ne peut être déposée valablement que
si une copie de la décision de confirmation ou d’homologation y est jointe. Selon
nous, il faut cependant considérer que, dans ce cas aussi, les deux décisions doivent
être déposées conjointement, ce qui résulte du fait que le remplacement de cette per-
sonne est bel et bien soumis au dépôt conjoint (302).
La loi du 2 juin 2006 n’indique pas expressément s’il existe une possibilité de recours
contre une décision du tribunal de commerce concernant la confirmation ou l’homo-
152
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
logation du liquidateur. Par conséquent, nous estimons que le droit commun est d’ap-
plication et qu’un recours (appel, opposition de tiers) est possible (303).
La loi n’indique pas de quelle manière ces états intermédiaires doivent être transmis
au tribunal ni comment ils doivent être présentés. Dans sa circulaire (305), la minis-
tre Onkelinx indique qu’en la matière la loi n’impose aucune exigence de forme ni
modalité de notification. Il nous paraît dès lors possible de transmettre ces états au
greffe par courrier recommandé (306).
Cet état est versé au dossier de liquidation (voir infra), mais n’est pas publié au Mo-
niteur belge (pas davantage sous forme de communication) (307).
L’obligation précitée doit permettre au tribunal, sur la base de l’état annuel, de con-
trôler si le liquidateur exerce convenablement sa mission (308).
Cet état comporte notamment l’indication des recettes, des dépenses, des réparti-
tions, ainsi que de ce qu’il reste à liquider (309). Le législateur s’est inspiré, pour
l’instauration de cette obligation, de l’article 34 de la loi sur les faillites (310).
(303) Egalement dans ce sens: K. BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De Wet van 2 juni 2006 tot
verbetering van de vereffeningsprocedure: enkele eerste kanttekeningen», l.c., p. 15; S. JACMAIN, «Ac-
tualités en matière de liquidation de sociétés – la nouvelle loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des socié-
tés», l.c., p. 79.
(304) Nouvel art. 189bis C. soc. (introduit par l’art. 3 de la loi).
(305) Circulaire de la ministre Onkelinx, p. 5.
(306) Egalement dans ce sens: E.L. SPRUYT, «Vereffening ‘new look’: enkele voor de praktijk belangri-
jke aandachtspunten», l.c., p. 4; S. JACMAIN, «Actualités en matière de liquidation de sociétés – la
nouvelle loi du 2 juin 2006 modifiant le Code des sociétés», l.c., p. 81.
(307) Circulaire de la ministre Onkelinx, pp. 5-6; E.L. SPRUYT, «Vereffening ‘new look’: enkele voor de
praktijk belangrijke aandachtspunten», l.c., p. 4.
(308) Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, p. 61.
(309) Nouvel art. 189bis C. soc. (introduit par l’art. 3 de la loi).
(310) Doc. parl., Ch. repr., 2005-2006, n° 1906/005, p. 61 (Audience publique Jeanine Windey).
153
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
b.2. Sanctions
Le non-respect des obligations précitées est, en outre, sanctionné par une amende de
50 à 10 000 EUR (313).
Le Code des sociétés prévoyait déjà la possibilité pour le ou les liquidateurs, compte
tenu des droits des créanciers privilégiés, de rembourser les dettes d’une manière
proportionnelle et sans distinction entre les dettes exigibles et non exigibles, et pour
ce qui est de ces dernières, sous déduction d’un escompte. Ils peuvent toutefois, à
leurs propres risques et périls, payer les dettes exigibles dans le cas où les profits
dépassent considérablement les charges ou lorsque les créances sont assorties de ga-
ranties suffisantes, et ce, sans préjudice du droit des créanciers de s’adresser au tribu-
nal.
La loi ne dit cependant rien sur la manière dont cet accord doit être demandé. Selon la
ministre (315), il doit être demandé par requête unilatérale. La loi ne précise pas
davantage dans quel délai le juge doit se prononcer. Par conséquent, le tribunal peut
se prononcer de manière souveraine sur cette requête (316).
Le cas échéant, la requête unilatérale doit être déposée et signée par un avocat (317).
154
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
La déclaration d’accord couvre également les actes antérieurs. Par conséquent, les
paiements déjà effectués par le liquidateur seront validés (318).
Ni le plan de répartition (320) ni le jugement par lequel le juge marque son accord
(321) ne sont repris dans le dossier de liquidation (322) et ils ne doivent pas davanta-
ge être publiés aux annexes du Moniteur belge.
Sanctions
d. Dossier de liquidation
- le dossier de la société;
- la copie des rapports qui, conformément à l’article 181, § 1er, doivent être établis
suite à la dissolution d’une société (rapport de gestion, rapport de contrôle);
- une copie des états de liquidation détaillés (voir supra);
- les extraits des actes relatifs à la nomination et à la cessation des fonctions du ou
des liquidateurs, ainsi que de l’acte de clôture de la liquidation;
- le cas échéant, la liste des homologations et des confirmations.
Si le siège de la société a été déplacé dans les six mois précédant la décision de
dissolution, l’homologation ou la confirmation doit être demandée au tribunal de
l’arrondissement où la société avait son siège avant que celui-ci ne soit déplacé, tan-
dis que l’acte de nomination et la confirmation ou l’homologation doivent être dépo-
sés au greffe du tribunal de commerce de l’arrondissement où la société a son siège
après que celui-ci a été déplacé.
155
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
A cet égard, il y a lieu de souligner que le législateur n’a pas repris le plan de réparti-
tion de l’actif entre les créanciers dans l’énumération des documents qui doivent
figurer dans le dossier de liquidation. A défaut d’une disposition expresse en ce sens,
nous pensons qu’il n’est guère probable que le plan de répartition puisse être repris
dans ce dossier. Le greffier et le personnel du greffe sont en effet tenus au secret
professionnel (325), et l’intégration du plan de répartition dans un dossier qui peut
être consulté par tout intéressé peut constituer une infraction à cette obligation de
secret professionnel (326).
On est en droit de se demander si cette façon de procéder est toujours possible depuis
l’entrée en vigueur de la loi du 2 juin 2006.
La plupart des auteurs (329) répondent à cette question par la négative. Pour ce faire,
ils s’appuient sur la nouvelle obligation de confirmation/homologation du liquida-
teur et de présentation pour accord du plan de répartition de l’actif entre les créan-
ciers. Etant donné qu’en pratique, il est impossible de remplir ces deux obligations le
même jour, la «procédure en un jour» n’est plus envisageable. En outre, il faut dispo-
ser d’une décision de dissolution, si le tribunal veut procéder à la confirmation ou à
l’homologation du liquidateur (330).
Selon nous, il convient de nuancer quelque peu le point de vue ci-dessus. D’un point
de vue technique et juridique, il nous paraît toujours possible de dissoudre et de
liquider en un seul acte, à savoir en faisant usage de la condition suspensive (331).
L’assemblée générale décidera alors de dissoudre la société et procédera à la nomina-
156
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
La loi ne prévoit aucun délai spécial concernant l’entrée en vigueur. Par conséquent,
les nouvelles obligations imposées par la loi sont d’application à partir du dixième
jour suivant la publication de celle-ci au Moniteur belge, soit à partir du 6 juillet
2006.
L’article 7 de la loi du 2 juin 2006 prévoit une période transitoire pour les liquidations
qui sont encore en cours au moment de son entrée en vigueur. Le régime transitoire
est libellé comme suit: «Dans l’année de la publication de la présente loi au Moni-
teur belge, les liquidateurs prennent, pour les liquidations en cours au moment de
son entrée en vigueur, les mesures nécessaires pour se conformer à ses dispositions.»
Bien que la disposition précitée ait déjà donné lieu à diverses interprétations, elle est
interprétée comme suit par la ministre Onkelinx:
157
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
2) la loi prévoit une période transitoire d’un an. Cela signifie que – pour les
liquidations en cours – les liquidateurs ont le temps jusqu’au 26 juin 2007
pour se conformer aux nouvelles obligations (336);
3) les liquidations en cours qui sont clôturées avant le 26 juin 2007 ne doivent
pas se conformer aux nouvelles obligations (337);
4) les liquidations en cours qui ne sont pas clôturées avant le 26 juin 2007 doi-
vent se conformer pour cette date à toutes les nouvelles obligations (demande
de confirmation ou d’homologation, éventuellement demande de confirma-
tion des actes intermédiaires, état de la situation de la liquidation, plan de
répartition de l’actif entre les créanciers) de la loi (338).
(336) Q.R., Sén., 2005-2006, 12 juillet 2006 (Question n° 3-5632 BROTCORNE); L. GORDTS et A.
ROUCOURT, «De nieuwe procedure voor de vereffening van vennootschapppen», l.c., p. 18; E.L. SPRUYT,
«Vereffening ‘new look’: enkele voor de praktijk belangrijke aandachtspunten», l.c., p. 5; H. BRAECK-
MANS, «Vereffening van vennootschappen: nieuwe bevoegdheid van de rechtbank van koophandel», l.c.,
p. 671.
(337) Q.R., Sén., 2005-2006, 12 juillet 2006 (Question n° 3-5632 BROTCORNE); H. BRAECKMANS,
«Vereffening van vennootschappen: nieuwe bevoegdheid van de rechtbank van koophandel», l.c., p. 672;
E.L. SPRUYT, «Vereffening ‘new look’: enkele voor de praktijk belangrijke aandachtspunten», l.c., p. 5.
(338) Circulaire de la ministre Onkelinx, p. 7.
(339) Art. 2 du C. civ.
(340) K. BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De Wet van 2 juni 2006 tot verbetering van de
vereffeningsprocedure: enkele eerste kanttekeningen», l.c., p. 18.
(341) K. BYTTEBIER et T. VAN DE GEHUCHTE, «De Wet van 2 juni 2006 tot verbetering van de
vereffeningsprocedure: enkele eerste kanttekeningen», l.c., p. 19 (Ces auteurs recommandent que le liqui-
dateur nommé avant le 6 juillet 2006 demande, pour toute sûreté, sa confirmation).
(342) H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen: nieuwe bevoegdheid van de rechtbank
van koophandel», l.c., p. 672.
158
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
6 juillet 2006 (entrée en vigueur de la loi) est déjà entré en fonction, il ne doit plus
demander sa confirmation.
La question qui se pose à cet égard est de savoir à partir de quel moment la liquida-
tion aboutit sur le terrain de la faillite, et la faillite doit par conséquent être demandée.
Il peut en effet être indiqué, pour diverses raisons, d’empêcher la faillite: éviter la
responsabilité des fondateurs et/ou des administrateurs, éviter que certains actes com-
mis pendant la période considérée soient sanctionnés, éviter l’image négative d’une
faillite (343).
La réponse à cette question est étroitement liée à la question de savoir si une liquida-
tion déficitaire est possible. On parle de liquidation déficitaire lorsque la réalisation
de l’ensemble de l’actif ne suffit pas pour acquitter la totalité des dettes de la société
dissoute (344).
La Cour de cassation a ainsi jugé dans un récent arrêt du 14 janvier 2005 (347) que:
«une société en liquidation qui ne peut payer ses dettes exigibles ou ne pourra les
(343) H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», l.c., p. 236, n° 95.
(344) T. BAART et S. ROEMERS, «Bedenkingen bij de sluiting van de vereffening van een (deficitaire)
vereffening», l.c., p. 288; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 434, n° 894; H. BRAECK-
MANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», l.c., p. 241, n° 100.
(345) S. VANDE WIELE, «La faillite d’une société en liquidation», Accountancy & Tax, 2003, n° 4, pp.
41-52; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 434, n° 895 (et la doctrine citée en note en bas de
page 2263); D. VAN GERVEN, «Kroniek vennootschapsrecht 2004-2005», T.R.V., 2005, p. 246, n° 103;
T. BAART et S. ROEMERS, «Bedenkingen bij de sluiting van de vereffening van een (deficitaire) veref-
fening», p. 291; H. BRAECKMANS, «Vereffening van vennootschappen buiten faillissement», l.c., p.
241, n° 100.
(346) Voir S. VANDE WIELE, «La faillite d’une société en liquidation», Accountancy & Tax, 2003, n° 4,
pp. 41-52 et la jurisprudence qui y est citée; Cass. 6 mars 2003, T.R.V., 2003, pp. (413) 416-417, avec note;
Cass., 14 janvier 2005, T.R.V., 2005, p. (27) 31, avec note M. WYCKAERT. «De smalle grenslijn tussen
een deficitaire vereffening en een failliete vennootschap in vereffening»; Com. Mons, 8 mars 2001, T.R.V.,
2001, pp. (505) 512-513, avec note S. LOOSVELD, «De beoordeling van de faillissementsvoorwaarden
in geval van een vennootschap in vereffening».
(347) Cass., 14 janvier 2005, T.R.V., 2005, p. (27) 31, avec note M. WYCKAERT. «De smalle grenslijn
tussen een deficitaire vereffening en een failliete vennootschap in vereffening».
159
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Dans un autre arrêt du 6 février 2006, la Cour d’appel de Gand (349) a également
jugé qu’une liquidation déficitaire est possible lorsque la société en liquidation a
acquis la confiance des créanciers. Le juge a également jugé – selon nous, à juste titre
– que le professionnel a établi son rapport (en application de l’article 181, § 1er, C.
soc.) conformément à l’article 28, § 1er, de l’arrêté royal du 30 janvier 2001, étant
donné que la société avait dès le début l’intention de poursuivre ses activités en vue,
d’une part, d’une reprise éventuelle et, d’autre part, la limitation du passif social
(C.C.T. 24, Législation sociale).
160
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
peut dès lors, dans ce même contexte, être question d’une cessation des paie-
ments. Les deux critères sont pour ainsi dire assimilés (353);
Les statuts de la société ne sont pas modifiés lors d’une mise en liquidation (356)
(avis CNC 170/2). Ceci implique, entre autres, que la comptabilité de la société con-
tinue tout simplement après la mise en liquidation de celle-ci et que toutes les opéra-
tions se poursuivent (357).
En vertu de l’article 193 C. soc., le liquidateur doit également établir sur la base
annuelle des comptes annuels conformément à l’article 92 C. soc., les soumettre à
l’assemblée générale et, dans les trente jours de la date de l’assemblée et au plus tard
sept mois après la date de clôture de l’exercice, les déposer à la Banque nationale de
Belgique.
Pour rendre ces comptes opposables aux tiers, il s’indique que l’organe chargé de
l’administration établisse un bilan, un compte de résultats et une annexe pour la
partie de l’exercice qui prend fin par la dissolution de la société et de soumettre ces
(353) T. BAART et S. ROEMERS, «De rol van de aandeelhouders, de vereffenaars en de commissaris bij
de sluiting van de (deficitaire) vereffening», l.c., p. 290.
(354) M. WYCKAERT, «De smalle grenslijn tussen een deficitaire vereffening en een failliete vennoots-
chap in vereffening», l.c., p. 33; T. BAART et S. ROEMERS, «De rol van de aandeelhouders, de vereffe-
naars en de commissaris bij de sluiting van de (deficitaire) vereffening», l.c., p. 290.
(355) M. WYCKAERT, «De smalle grenslijn tussen een deficitaire vereffening en een failliete vennoots-
chap in vereffening», l.c., p. 33.
(356) Avis n° 170-2, Bulletin CNC, n° 45, février 1999, pp. 17-18.
(357) Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., pp. 252-253, n° 503.
(358) Avis n° 110-7, Bulletin CNC, n° 24, septembre 1989, pp. 6-7.
161
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
(359) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., pp. 56-
57; Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 264, n° 531.
(360) E. DE BIE et J. DE LEENHEER, Liquidation des sociétés après la loi du 13 avril 1995, o.c., p. 87;
Ph. JEHASSE, Manuel de la liquidation, o.c., p. 452, n° 920.
(361) A présent l’A.R. du 30 janvier 2001 portant exécution du Code des sociétés.
(362) A présent l’art. 28, § 1er et 2, A.R. 30 janvier 2001.
162
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Le liquidateur devra toutefois tenir compte à cet égard de l’article 190, § 2, C. soc.
qui stipule que le liquidateur ne peut procéder à la distribution entre les actionnaires
ou associés qu’après le paiement de TOUTES les dettes ou la consignation des som-
mes destinées aux créanciers supposés (dettes contestées). Il convient en outre de
tenir compte de l’obligation introduite par la loi du 2 juin 2006 de soumettre le plan
de répartition de l’actif entre les différentes catégories de créanciers pour accord au
tribunal de commerce, préalablement à la clôture de la liquidation. Cet accord couvre
également les actes commis dans le passé. Par conséquent, les paiements qui ont été
effectués antérieurement par le liquidateur seront validés par cet accord (363).
En ce qui concerne l’attribution d’avances aux associés, la CNC affirme dans son
avis 170-2 que les avances aux associés sur la répartition de l’actif net ne peuvent
être imputées directement ou par le biais des comptes d’affectations et de prélève-
ments aux différents postes concernés des capitaux propres.
Il découle de ces deux constatations que les avances aux associés sur la répartition de
l’actif net ne peuvent – contrairement aux répartitions de capitaux propres effectuées
au cours de la vie de la société – être imputées (directement ou par le biais des comp-
tes d’affectations et de prélèvements) aux différents postes concernés des capitaux
propres.
Il s’ensuit que ces avances sur répartition devront, jusqu’à la clôture de la liquidation,
faire l’objet dans la comptabilité d’un compte distinct de la classe 1 (par exemple
19), et dans les comptes annuels, d’une rubrique distincte «Avance aux associés sur
la répartition de l’actif net», sans qu’il y ait lieu de ventiler ces avances selon qu’elles
concernent le capital social, les primes d’émission ou les réserves.
163
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Dans le cadre de cette approche, les écritures à enregistrer se présentent dès lors
comme suit:
à 48 Associés
48 Associés
à 55 Etablissements de crédit
Il suppose en effet que toutes les charges et tous les produits doivent être enregistrés
sur des comptes séparés après la mise en liquidation, de manière à bien pouvoir dis-
tinguer ce qui s’est passé avant et après la mise en liquidation de la société.
164
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Cette approche tient quelque peu compte de l’avis 110-7 de la CNC, dans lequel elle
propose d’établir deux «comptes annuels» lorsque la liquidation a lieu au milieu d’un
exercice.
Il vaut mieux alors séparer les résultats de l’exercice «partiel». En outre, la question
se pose de savoir si deux clôtures sont possibles, comme déjà indiqué ci-avant.
165
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
La CNC renvoie dans son avis 170-1 à son avis 143-1 (364).
Elle était arrivée à la conclusion que, lorsque le concordat judiciaire prévoit une
remise partielle ou totale de dette, la dette en question doit être annulée du passif du
débiteur et cette mutation patrimoniale doit être traduite dans le compte de résultats,
même si le débiteur est tenu de payer ces dettes concordataires s’il est en mesure de
le faire plus tard.
Les mêmes principes peuvent être appliqués aux dettes qui, lors de la liquidation de
la société, sont remises ou auxquelles le créancier renonce explicitement. Le débiteur
«s’enrichit» en effet à concurrence du montant qui est remis ou auquel il est renoncé,
et ce montant doit être exprimé dans ses comptes comme un résultat exceptionnel.
La situation est très différente lorsqu’au moment de la clôture de la liquidation, tou-
tes les dettes ne peuvent être remboursées en raison d’une insuffisance d’actifs. La
jurisprudence (365) est en effet unanime à ce sujet: «[...] la société en liquidation
n’est pas libérée des obligations qu’elle a contractées, à concurrence du passif qui
excède son avoir et dont elle ne peut assumer la charge. Elle en demeure intégrale-
ment tenue. La situation créée par une liquidation déficitaire n’entame pas le droit
des créanciers d’obtenir paiement». Ces dettes impayées doivent dès lors rester comp-
tabilisées, dans l’état de liquidation, au titre de dettes de la société, ce qui donnera
lieu à des capitaux propres négatifs.
Une provision doit-elle être constituée pour les dettes vis-à-vis du personnel en cas
de fermeture de l’entreprise?
La CNC affirme dans son avis 107-4 (366) que la constitution d’une provision dé-
pend de la décision prise par l’organe compétent de fermer l’entreprise ou une frac-
tion importante de celle-ci.
La CNC renvoie également à l’article 40 (actuel article 28, § 1er et § 2, de l’arrêté
royal du 30 janvier 2001) concernant le mode de liquidation: évaluation dans la con-
tinuité ou la discontinuité.
«Aussi longtemps que l’organe compétent n’a pas décidé la cessation des activités
ou d’une fraction importante des activités ou aussi longtemps qu’une telle décision
n’est pas probable, il n’est pas loisible à une entreprise de constituer une provision
relative aux charges qui lui incomberaient en une telle occurrence.
L’arrêté dispose, en effet, que les provisions pour risques et charges ont pour objet
de couvrir des pertes ou charges nettement circonscrites quant à leur nature, mais
qui, à la date de clôture de l’exercice, sont ou probables ou certaines, mais dont le
montant ne peut être qu’estimé. Il résulte de cette disposition que les simples éven-
tualités ne peuvent motiver la constitution d’une provision. A l’instar des risques
généraux, elles ne peuvent être rencontrées que par la création de réserves.
(364) Avis n° 170-1, Bulletin CNC, n° 13, janvier 1984, pp. 25-27 (concernant le concordat judiciaire sur
les dettes).
(365) G. HORSMANS et F. T’KINT, «Chronique de Jurisprudence», J.T., 1977, pp. 434 et 435.
(366) Avis n° 107-4, Bulletin CNC, n° 9, décembre 1981, p. 6.
166
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Par contre, dès lors que la décision de fermeture a été prise ou est imminente, la
constitution d’une provision, notamment en vue de la couverture des charges socia-
les à supporter à la suite du licenciement de personnel, est non seulement autorisée,
mais elle s’impose. Cette obligation découle de l’article 40 de l’arrêté qui dispose
d’une façon explicite qu’en cas de liquidation d’une branche d’activité ou de l’en-
semble de l’entreprise, une provision doit être formée pour faire face au coût des
indemnités à verser au personnel et aux autres charges inhérentes à la liquidation.»
Selon nous, la CNC a oublié une chose à cet égard, à savoir l’article 24 de la CCT
Législation sociale en vertu duquel une procédure importante (et relativement lon-
gue) doit être suivie afin de permettre à l’entreprise de licencier son personnel. La
pratique nous apprend qu’une telle procédure s’étend facilement sur trois à quatre
mois, afin de permettre au liquidateur, ou à l’organe de gestion avant la mise en
liquidation, de se faire une idée des «pertes ou charges clairement décrites» à couvrir.
Nous pensons dès lors qu’une provision doit être constituée pour la mise en liquida-
tion de la société lorsqu’il est certain qu’aucune continuité n’est possible (reprise de
l’entreprise ou continuation par liquidation et maintien de l’effectif afin de permettre
ce qui précède, article 28, § 1er, A.R. 30 janvier 2001).
Même lorsqu’il est certain qu’une reprise n’est pas possible, et que la fermeture est
une certitude, il ne sera pas facile pour l’organe de gestion, en vertu de l’article 28, §
2, A.R. 30 janvier 2001, de constituer la provision obligatoire.
Ce n’est qu’en cas de discontinuité de l’entreprise que la provision doit, selon nous,
être constituée, avec tous les problèmes qui s’ensuivent.
On constate fréquemment dans la pratique que l’on oublie souvent d’établir les livres
prescrits par la loi. Inutile de préciser que la législation doit également être respectée
en l’espèce (367).
La législation relative aux règles d’évaluation est plus qu’importante pour la mise en
liquidation de sociétés. L’arrêté royal du 30 janvier 2001 y consacre même une dis-
position distincte très importante, à savoir l’article 28, § 1er et § 2, que nous reprodui-
sons ci-après in extenso.
(367) Avis n° 7-3, Bulletin CNC, n° 8, avril 1981, pp. 10-11.
167
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
«§ 1er. Chaque société détermine les règles qui, dans le respect des dispositions du
présent chapitre, mais compte tenu de ses caractéristiques propres, président aux
évaluations dans l’inventaire prévu à l’article 9, § 1er, de la loi du 17 juillet 1975
relative à la comptabilité des entreprises et, notamment, aux constitutions et ajuste-
ments d’amortissements, de réductions de valeur et de provisions pour risques et
charges ainsi qu’aux réévaluations.
Ces règles sont arrêtées par l’organe d’administration de la société et actées dans le
livre prévu à l’article 9, § 1er, de la loi du 17 juillet 1975 relative à la comptabilité des
entreprises. Elles sont résumées dans l’annexe; ce résumé doit, conformément à l’ar-
ticle 24, alinéa 1er, être suffisamment précis pour permettre d’apprécier les méthodes
d’évaluation adoptées.
Sans préjudice du § 2, ces règles sont établies et les évaluations sont opérées dans
une perspective de continuité des activités de la société.
§ 2. Les dispositions du présent titre sont applicables aux sociétés en liquidation.
Dans les cas où, en exécution ou non d’une décision de mise en liquidation, la société
renonce à poursuivre ses activités ou lorsque la perspective de continuité de ses
activités, visée au § 1er, alinéa 3, ne peut être maintenue, les règles d’évaluation sont
adaptées en conséquence et, notamment:
a) les frais d’établissement doivent être complètement amortis;
b) les immobilisations et les actifs circulants font, le cas échéant, l’objet d’amortisse-
ments ou de réduction de valeur additionnels pour en ramener la valeur comptable à
la valeur probable de réalisation;
c) des provisions sont formées pour faire face aux charges inhérentes à la cessation
des activités, notamment au coût des indemnités à verser au personnel.
L’alinéa 2 est également applicable en cas de fermeture d’une branche d’activité ou
d’un établissement de la société, en ce qui concerne les actifs, les passifs et les enga-
gements relatifs à cette branche d’activité ou à cet établissement.»
3.3.1. Impôts directs: Les principes fiscaux de base en ce qui concerne la liquida-
tion de sociétés
Les sociétés dissoutes (concerne les dissolutions opérées à partir du 1er janvier 1990)
demeurent soumises au régime normal d’imposition à l’impôt des sociétés, indépen-
168
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
damment du fait qu’elles poursuivent ou non leurs activités d’exploitation après leur
dissolution.
Par conséquent, lorsque le liquidateur d’une société dissoute répartit directement tout
ou partie des actifs aux actionnaires à l’occasion du partage de l’avoir social, il con-
vient de tenir compte de la valeur réelle des actifs répartis (au jour de la répartition) et
d’inclure les plus-values «réparties» dans le bénéfice imposable de la société.
Si, lors de la liquidation, des actions qui se trouvent dans le patrimoine de la société
sont réparties, les éventuelles plus-values sur ces actions réparties sont exonérées
pour autant que les conditions propres à ce régime d’exonération soient remplies
(368).
Tout ce qu’une société en liquidation répartit à ses actionnaires – sous quelque forme
que ce soit – en plus de la valeur réévaluée du capital fiscal libéré (369), est considéré
comme un dividende distribué.
Les répartitions qui sont faites aux actionnaires sont réputées provenir successive-
ment:
- d’abord, de la valeur réévaluée du capital fiscal libéré;
- ensuite, des bénéfices antérieurement réservés déjà soumis à l’impôt des sociétés,
en ce compris les plus-values réalisées ou constatées à l’occasion du partage de
l’avoir social;
- et enfin, des réserves exonérées.
(368) Q. parl. n° 49 du 9 août 1995, Bull. contr., n° 755, p. 3233, confirmée par la Q. parl. n° 202 du 7 mars
1997, Bull. contr., n° 776, p. 2504.
(369) Les coefficients de réévaluation applicables, visés à l’article 2, § 1, 7°, CIR 1992, sont les suivants:
Années Coefficients applicables
1918 et précédentes 16,33
1919 11,49
1920 6,15
1921 6,30
1922 6,43
1923 4,37
1924 3,89
1925 4,02
1926 2,72
1927 à 1934 incluse 2,35
1935 1,86
1936 à 1943 incluse 1,70
1944 à 1948 incluse 1,14
1949 1,10
1950 et suivantes 1,-
Pour une analyse détaillée de la notion de «capital fiscal libéré», voir J.-P. LAGAE, Vennootschapsbelas-
ting, Diegem, Ced. Samsom, 1998, p. 377 et suivantes, et le Commentaire administratif de l’article 184
CIR 1992.
169
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
(370) Les réserves exonérées sur la base de l’article 47 CIR 1992 demeurent toutefois intégralement impo-
sables en cas de cessation de l’exploitation, et le deviennent donc au plus tard à la date de clôture de la
liquidation. Le solde des subsides en capital exonérés devient imposable lors de l’aliénation ou de la mise
au rebut des actifs subsidiés, et donc certainement à la clôture de la liquidation.
(371) M.B., 15 novembre 1991.
(372) M.B., 31 décembre 2002 (deuxième édition).
(373) M.B., 13 juillet 2004 (deuxième édition).
170
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
ne privé), de sorte qu’une éventuelle plus-value réalisée ne sera pas imposable et une
éventuelle perte non déductible.
Dans le chef d’un actionnaire-personne physique qui affectait les actions de la socié-
té liquidée à l’exercice de son activité professionnelle, le dividende de liquidation
réparti est considéré comme un revenu mobilier.
Si le précompte mobilier doit être retenu, il est en principe déductible (et éventuelle-
ment récupérable) dans le chef de cet actionnaire-société. A cet égard, il convient de
tenir compte des dispositions de l’article 282 CIR 1992, telles que modifiées par la
loi du 24 décembre 2002.
Dans le chef d’un actionnaire-société, la plus-value sur les actions de la société liqui-
dée réalisée à l’occasion de la liquidation entre en considération pour la déduction
RDT (article 202, § 1er, 2°, CIR 1992); une moins-value fiscale n’est en revanche pas
déductible, sauf si la perte est à ce point importante que – et dans la mesure où – le
capital fiscal libéré correspondant à cette participation soit lui aussi perdu.
Les principes décrits ci-dessus peuvent être illustrés à l’aide des quelques exemples
simples suivants. A cet égard, nous nous limiterons aux conséquences dans le chef de
(374) Pour des exemples détaillés, voir les numéros 208/23, 208/24, 208/25, 208/26, 208/31 et 208/33
Com.IR 1992.
171
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
la société dissoute et partirons du principe que les actionnaires de cette société sont
des sociétés dont la participation dans la société dissoute ouvre droit à une exonéra-
tion du précompte mobilier de 10 % dû sur les dividendes de liquidation distribués.
Exemple 1
A
Liquidités 8 000 Capital (libéré après 1950) 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
_____ _____
8 000 8 000
Le dividende distribué s’élève à 5 000 (cette distribution est compensée par une ré-
duction à due concurrence des réserves taxées) et n’est pas, compte tenu des hypothè-
ses formulées, soumis au précompte mobilier.
(375) Dans la pratique, il est indiqué, lors de la clôture de la liquidation, d’introduire une déclaration à
l’impôt des sociétés portant sur toutes les opérations réalisées pendant la période imposable qui se termine
à la date de clôture de la liquidation, ainsi qu’une déclaration distincte – appelée «déclaration de liquida-
tion» – qui porte exclusivement sur la clôture de la liquidation proprement dite. Dans cette dernière décla-
ration, la situation de départ des réserves équivaut à la situation de clôture de la déclaration précédente,
tandis que la situation finale reflète les conséquences fiscales de la clôture de la liquidation (les éventuelles
répartitions qui ont lieu à la suite de la clôture de la liquidation). L’éventuel dividende qui est réputé être
distribué lors de la clôture est également mentionné dans cette déclaration. Les pertes fiscalement reporta-
bles qui subsistent dans la déclaration de liquidation après utilisation éventuelle (s’il apparaît une base
imposable à la clôture de la liquidation), sont définitivement perdues. Il n’est toutefois pas obligatoire de
traiter la clôture de la déclaration dans une déclaration distincte; cela peut se faire dans la déclaration
relative aux opérations de la «dernière» période imposable (cf. l’exemple sous 208/33 Com.IR 1992).
Selon nous, il est cependant plus pratique de traiter la clôture de la liquidation dans une déclaration distinc-
te.
172
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Exemple 2
A
Liquidités 12 000 Capital (libéré après 1950) 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 4 000
______ ______
12 000 12 000
Le montant qui entre en considération pour une répartition dans le chef de A est de
12 000.
Un montant de 10 640 (12 000 – 1 360) est finalement réparti aux actionnaires de A.
Un montant de 7 640 (10 640 – 3 000) est en l’occurrence réparti en sus du capital
fiscal libéré, de sorte qu’un dividende de 7 640 est réputé distribué. Compte tenu des
hypothèses formulées, ce dividende n’est pas soumis au précompte mobilier de 10 %.
Exemple 3
173
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
A
Liquidités 12 000 Capital (libéré en 1938) 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 4 000
______ ______
12 000 12 000
Le montant qui entre en considération pour une répartition dans le chef de A est de
12 000.
Un montant de 11 354 (12 000 – 646) est finalement réparti aux actionnaires de A. Un
montant de 6 254 (11 354 – 5 100) est en l’occurrence réparti en sus du capital libéré
(réévalué), de sorte qu’un dividende égal à 6 245 est réputé distribué. Compte tenu
des hypothèses formulées, ce dividende de liquidation n’est pas soumis au précomp-
te mobilier de 10 %.
174
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Exemple 4
A
Actifs 12 000 Capital (libéré après 1950) 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 4 000
______ ______
12 000 12 000
La liquidation s’opère par la répartition des actifs en nature; la valeur vénale des
actifs à cette date s’élève à 20 000 et la plus-value latente répartie (8 000) ne concer-
ne pas des actions.
Le montant qui entre en considération pour une répartition dans le chef de A est de
20 000.
Cette répartition sera imputée:
- d’abord, sur le capital fiscal libéré -3 000
- ensuite, sur les bénéfices antérieurement réservés déjà soumis à l’impôt
des sociétés -5 000
- et enfin, sur les réserves exonérées -4 000
La répartition des réserves exonérées et de la plus-value latente (autre qu’une plus-
value sur des actions qualifiantes) entraîne leur imposabilité.
- La base imposable s’élève à (4 000 + 8 000) 12 000
- Le montant dû à l’impôt des sociétés (33,99 %) s’élève à 4 079
Un montant de 15 921 (20 000 – 4 079) est finalement réparti aux actionnaires de A;
le liquidateur de A doit en l’occurrence conserver des actifs d’une valeur de 4 079
qu’il réalisera afin de payer l’impôt dû.
Une répartition d’un montant de 12 921 (15 921 – 3 000) est effectuée en plus du
capital fiscal libéré, de sorte qu’un dividende de 12 921 est réputé distribué. Compte
tenu des hypothèses formulées, ce dividende de liquidation n’est pas soumis au pré-
compte mobilier de 10 %.
Dans la déclaration de liquidation, la clôture de la liquidation sera traitée de la maniè-
re suivante:
Réserve légale 300 → 0
Réserves disponibles 4 700 → 0
Mouvement - 5 000
Dépenses non admises 4 079
(l’impôt à payer)
Dividende 12 921
Résultat imposable 12 000
Réserves exonérées 4 000 → 0
175
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les sociétés dissoutes avant le 1er janvier 1990 demeurent soumises à l’«ancien»
régime de la liquidation (376).
Ces tarifs ont été réduits, à compter de l’exercice d’imposition 2006, par la loi du
11 mai 2005 M.B.,
( 26 mai 2005), à respectivement 33 % et 16,5 % (la contribution
complémentaire de crise n’est pas due).
Il serait donc logique que tant les 43 % (33 %) sur les réserves que les 21,5 % (16,5 %)
sur l’excédent soient tous deux calculés «en dedans» (377).
(376) Telle n’était assurément pas l’intention de l’auteur original des textes qui ont conduit à la loi de
réforme du 22 décembre 1989. C’est la raison pour laquelle l’article 118 de l’ancien CIR 1964 – qui
disposait qu’une cotisation spéciale était due sur les sommes réparties en sus de la valeur réévaluée du
capital lors du partage de l’avoir social par suite de dissolution notamment – a été réécrit (par l’article 283
de la loi de réforme) pour devenir l’actuel 209 CIR 1992, et l’article 131 CIR 1964 – qui contenait les tarifs
de la cotisation spéciale de liquidation – a été abrogé (par l’article 309/8° de la loi de réforme). Le nouveau
régime de la liquidation a été rendu applicable aux «opérations réalisées à partir du 1er janvier 1990»
(article 333, 9°, de la loi de réforme). Par «opération», l’auteur original visait non seulement la dissolution
de la société, mais également toute vente d’actifs ou répartition qu’une société, qui avait déjà été dissoute
avant le 1er janvier 1990, avait réalisée après cette date. Si, à l’occasion d’une vente, des plus-values
étaient réalisées, celles-ci devenaient imposables (actuel article 208 CIR 1992); en cas de répartition en
sus (de la valeur éventuellement réévaluée) du capital fiscalement libéré, il était initialement prévu qu’un
précompte mobilier soit payé (la répartition de réserves immunisées entraînait leur imposabilité). Ce n’est
qu’à l’occasion de la discussion concernant l’exigibilité de ce précompte mobilier – question qui a été
tranchée par la loi du 23 octobre 1991 qui dispose qu’en l’espèce, aucun précompte mobilier n’est dû
(actuel article 264, alinéa premier, 2°, CIR 1992) – que l’Administration a insisté sur l’interprétation selon
laquelle le nouveau régime de la liquidation n’était applicable qu’aux sociétés qui avaient été dissoutes à
partir du 1er janvier 1990 et que l’ancien régime de la liquidation demeurait applicable aux sociétés qui
avaient été dissoutes avant le 1er janvier 1990 (même si le CIR ne prévoit aucune mesure transitoire en la
matière). Par l’arrêt du 17 mai 2001, la Cour d’appel de Bruxelles confirme cette interprétation adminis-
trative (pour un commentaire succinct, voir Fiscologue 805, p. 10).
(377) Cf. Van Istendael, F., «De inkomstenbelasting en de fusie van vennootschappen», Leuven, Acco,
1979, Vol. I, 153; Verstraelen, J., «Fusie, splitsing en omzetting van vennootschappen» in Fiscaal Praktijk-
boek ’89, Ed. Maeckelbergh, W., Kluwer, 1989, p. 69.
176
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
L’Administration commençait par calculer les 43 % sur les réserves et, si ce montant
pouvait être prélevé sur l’excédent, elle le faisait. Ce qu’il restait de l’excédent était
ensuite imposé au taux de 21,5 % calculé «en dedans». Si les 43 % sur les réserves ne
pouvaient pas être prélevés sur le boni de liquidation proprement dit, la base imposa-
ble toute entière était imposée au 43/143. L’interprétation de l’Administration a été
confirmée par la jurisprudence (378).
Ces tarifs ne figurent pas dans le CIR. Ce sont les tarifs de la cotisation spéciale de
liquidation tels qu’ils figuraient à l’article 131 CIR 1964 avant que cet article soit
abrogé par la loi de réforme et que ces tarifs soient réduits par la loi du 11 mai 2005.
Ces tarifs ne figurent plus aujourd’hui que dans la case «Cotisations distinctes» du
formulaire de déclaration à l’impôt des sociétés.
Le régime décrit ci-dessus qui constitue le régime fiscal applicable en cas de dissolu-
tion et de liquidation de sociétés, est également applicable:
- en cas de fusion par absorption ou par constitution d’une nouvelle société, en cas
de scission par absorption ou par constitution de nouvelles sociétés, en cas de
scission mixte ou en cas d’opérations assimilées à une fusion par absorption (fu-
sion silencieuse). Sont visées toutes les formes de fusion et de scission au sens
des articles 671 à 676 C. soc.;
- en cas d’opérations assimilées à une fusion ou à une scission sans que toutes les
sociétés transférantes cessent d’exister (article 677 C. soc.). Est également visée
la scission partielle; il n’existe à l’heure actuelle encore aucune définition de la
notion de «fusion partielle» (voir ci-dessous);
- en cas de dissolution sans partage de l’avoir social dans des cas autres que les cas
visés ci-dessus. Est visée la réunion de toutes les actions d’une société donnée
entre les mains d’une seule personne physique;
177
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
a. Introduction
Les raisons qui peuvent pousser des associés à apporter ou à isoler des biens immobi-
liers dans une société sont nombreuses. Cette solution est souvent envisagée pour des
raisons économiques et/ou financières, pour des raisons fiscales ou dans le cadre de
la préparation d’une succession familiale.
178
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Pour décourager l’évasion fiscale qui consiste (consistait) à apporter des biens im-
mobiliers dans des sociétés, le gouvernement Dehaene I a même envisagé, à l’autom-
ne 1993, d’instaurer un impôt spécial sur le patrimoine immobilier des sociétés. Cet
impôt devait s’élever, selon le communiqué de presse, à 39 % (+ 3 %) du revenu
cadastral des habitations (389). Fort heureusement, le gouvernement a vite compris
que cette mesure aurait des effets pervers sur les secteurs de l’immobilier et de la
construction, de sorte qu’elle a été abandonnée.
(380) Art. 3 Loi du 28 décembre 1992 (M.B., 31 décembre 1992 – troisième édition).
(381) Art. 62 Loi du 28 décembre 1992 (M.B., 31 décembre 1992).
(382) Art. 10 Loi du 22 juillet 1993 (M.B., 26 juillet 1993).
(383) Art. 11 Loi du 22 juillet 1993 (M.B., 26 juillet 1993).
(384) Par. 1er de l’art. 344 CIR 92, inséré par l’art. 16 de la loi du 22 juillet 1993 (M.B., 26 juillet 1993).
(385) A.R. du 18 février 1994 (M.B., 26 février 1994).
(386) Art. 40, 45 et 49 Loi du 30 mars 1994 (M.B., 31 mars 1994 – deuxième édition).
(387) Loi du 30 décembre 1992 portant des dispositions sociales et diverses (M.B., 9 janvier 1993).
(388) Art. 5 Loi du 24 décembre 2002 (M.B., 31 décembre 2002 – deuxième édition).
(389) Voir: PLAN GLOBAL, édition spéciale INBEL, 1993, p. 60.
179
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Tout comme l’associé – personne physique ou société – peut être tenté, pour diverses
raisons, d’apporter des biens immobiliers dans une société, il peut également vouloir
prélever ces biens immobiliers de la société. Cette volonté de prélèvement peut no-
tamment être inspirée par des motifs d’ordre économique, financier ou familial.
Parmi les motifs d’ordre économique, on peut évoquer la volonté des associés d’une
société d’isoler le patrimoine immobilier de l’activité d’exploitation et d’ainsi le sous-
traire au risque d’entreprise (par exemple, en cas de faillite) ou encore de regrouper
le patrimoine immobilier dans une société distincte en vue d’améliorer la transparen-
ce des flux financiers dans une structure de groupe. Parmi les motifs d’ordre familial,
on trouve le souci de préparer la succession familiale, en rapport ou non avec une
autre activité existante. Parmi les motifs d’ordre financier, enfin, on citera la possibi-
lité de disposer directement des revenus locatifs du bien immobilier loué, etc.
b.2. La deuxième façon de procéder (dissolution) porte sur les actes suivants:
a. la dissolution;
b. la fusion, la scission;
c. et la dissolution après réunion de toutes les actions entre les mains d’une
seule personne.
(390) E. SPRUYT et P. VAN MELKEBEKE, «Onttrekking van onroerend goed aan een vennootschap –
bespreking van de artikelen 129 en 130 W. Reg.», in Zakelijke rechten en fiscaliteit, Maklu, 2004, pp. 223-
275.
180
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
c. Le moment du prélèvement
Pour un commentaire plus détaillé des conséquences juridiques de chacune des pos-
sibilités de l’instrumentaire juridique présenté au point b.1. (cf. ci-dessus) visant à
prélever un bien immobilier en cours d’existence d’une société, nous renvoyons à
l’article mentionné en note de bas de page et publié dans Zakelijke rechten en fiscali-
teit, Maklu, 2004, pp. 223-275 (391).
Dans le présent chapitre ayant trait à la «Dissolution de sociétés», nous nous intéres-
serons plus en détail aux aspects du prélèvement de biens immobiliers dans le cadre
de la dissolution de la société.
En cas dissolution, les dispositions du C. soc., ainsi que les dispositions statutaires en
vigueur, doivent être respectées.
(391) E. SPRUYT et P. VAN MELKEBEKE, «Onttrekking van onroerend goed aan een vennootschap –
bespreking van de artikelen 129 en 130 W. Reg.», in Zakelijke rechten en fiscaliteit, Maklu, 2004, pp. 223-
275.
(392) Art. 183, § 1er, C. soc.
(393) Loi du 2 juin 2006, M.B., 26 juin 2006.
181
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
des dettes (ou consignation des sommes nécessaires au paiement des dettes), le liqui-
dateur procède à la clôture de la liquidation et, à cette occasion, remet les actifs
restants, y compris l’éventuel bien immobilier à prélever, aux actionnaires. Les ac-
tionnaires deviennent alors propriétaires en indivision – proportionnellement à leur
participation dans le capital – du patrimoine de la société, y compris du bien immobi-
lier. Ils peuvent ensuite sortir d’indivision et attribuer le bien immobilier à un ou
plusieurs actionnaires déterminés. Le procès-verbal de clôture de la liquidation avec
attribution du bien immobilier prélevé est un acte authentique destiné à être déposé
au bureau des hypothèques.
Dans l’article déjà cité en note de bas de page, les auteurs E. SPRUYT et P. VAN
MELKEBEKE s’interrogent sur la nécessité pour le liquidateur de procéder à l’attri-
bution effective du bien immobilier à tous les associés/actionnaires (394).
On notera également qu’en 2006 plusieurs modifications ont été apportées dans le C.
soc. (395) dans le but d’instaurer un contrôle judiciaire de la liquidation de sociétés:
Au n° 10918 de WERDEFROY o.c., il est dit expressément qu’il est clair qu’un trans-
fert pur et simple (en néerlandais WERDEFROY utilise le «stommelingse overdracht»)
de biens à l’occasion d’une liquidation n’est désormais plus possible (396).
2. La dissolution par réunion de toutes les actions entre les mains d’une seule person-
ne
A la lumière de ce qui a été dit au 2.2.1., il convient de s’intéresser d’un peu plus près
à la situation dans laquelle une société ne compte plus qu’un seul associé ou action-
naire. Ce qui suit est notamment inspiré de F. WERDEFROY, «Registratierechten
2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II, sous n° 10918.
(394) Selon E. SPRUYT et P. VAN MELKEBEKE, le liquidateur pourrait se contenter de faire constater
par l’assemblée générale que les opérations de liquidation sont achevées, que par conséquent la société a
cessé d’exister et que le bien immobilier qui figure encore à l’actif de la société a été transféré en indivi-
sion vers le patrimoine privé des associés/actionnaires. En agissant de la sorte, le liquidateur évite, selon
les auteurs, plusieurs formalités immobilières, comme l’envoi d’attestations fiscales (art. 443 CIR) et le
respect des dispositions du décret relatif à l’assainissement du sol (pas de convention relative à la cession
d’un terrain).
(395) Loi du 2 juin 2006, M.B., 26 juin 2006.
(396) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 10918.
182
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Comme vous le savez, la SPRL peut continuer d’exister avec un seul associé.
En ce qui concerne la SE (la société européenne), l’art. 941 C. soc. dispose que le
tribunal de commerce peut prononcer la dissolution de la SE qui a son siège statutaire
en Belgique si son administration centrale n’y est pas située.
Pour un commentaire plus détaillé de ces cas particuliers, nous renvoyons à F. WER-
DEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006,
(397) Pour les dispositions relatives à la responsabilité solidaire de l’associé unique de la SPRL, voir l’art.
213 C. soc.
183
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
volume II, n° 10918, ainsi qu’au n° 10922 pour les sociétés de personnes et au n° 1072
pour les sociétés de capitaux.
3. La fusion et la scission
• Fusion
Dans le cas d’une fusion, il s’agira d’une fusion par absorption (où la société absor-
bante est donc actionnaire de la société absorbée).
• Scission
Sur le plan juridique et, plus particulièrement, en droit des sociétés, il est intéressant
de préciser que la scission partielle peut être utilisée, par exemple, pour isoler un bien
immobilier unique d’une société existante dans une autre société.
Attention, si l’on souhaite prélever un bien immobilier d’une société par la technique
de la fusion ou de la scission (partielle), il faut respecter un certain nombre de condi-
tions et formalités légales en vue de pouvoir bénéficier de tous les effets juridiques
(notamment la succession de l’universalité des droits) et de toutes les conséquences
fiscales (notamment le principe de neutralité) de l’opération. Pour un commentaire
détaillé, nous renvoyons aux autres textes sur la question contenue dans la présente
publication.
Les articles 129 et 130 C. enreg. visent pratiquement tous les procédés par lesquels
un bien immobilier est prélevé d’une société par ses associés, à l’exception des pro-
cédés par lesquels un bien immobilier est transféré par apport en société.
(398) E. SPRUYT, Onttrekken van onroerend goed aan de vennootschap, A.F.T., n° 3, mars 1995, p. 91.
184
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Art. 129:
L’acquisition par un ou plusieurs associés, autrement que par voie d’apport en so-
ciété, d’immeubles situés en Belgique, provenant d’une société en nom collectif ou
d’une société en commandite simple, d’une société de personnes à responsabilité
limitée ou d’une société agricole, donne lieu, de quelque manière qu’elle s’opère, au
droit établi pour les ventes.
Art.130:
L’acquisition par un ou plusieurs associés, autrement que par voie d’apport en so-
ciété, d’immeubles situés en Belgique provenant d’une société par actions, ou d’une
société coopérative, donne lieu, de quelque manière qu’elle s’opère, au droit établi
pour les ventes.
Nous verrons successivement que le champ d’application des articles précités se li-
mite:
Le champ d’application des articles 129 et 130 se limite aux acquisitions par des
associés – personnes physiques, sociétés ou autres personnes morales – d’immeubles
provenant de sociétés dotées de la personnalité juridique.
185
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Ces groupements ne sont pas soumis au régime de droit commun des articles 129 et
130 C. enreg., mais bien au régime particulier de l’art. 159, 12°, C. enreg.
La remise des biens immobiliers aux membres est en l’occurrence exemptée du droit
proportionnel et uniquement soumise au droit fixe général de 25 EUR à condition:
• que le membre qui acquiert le bien immobilier l’ait lui-même apporté;
• que la remise intervienne à la suite du retrait du membre ou de la dissolution
du groupement.
Ces conditions sont cumulatives et doivent donc être toutes deux remplies. A défaut,
le droit de vente reste dû.
Etant donné qu’il n’existe aucune réglementation légale expresse concernant les droits
d’enregistrement dus sur l’acquisition par des associés de biens immobiliers prove-
nant de sociétés sans personnalité juridique, telles la société de droit commun, la
société momentanée et la société interne sans personnalité juridique, ces sociétés
sont considérées en vue du prélèvement des droits d’enregistrement comme de sim-
ples indivisions, de sorte que le droit de partage de 1 % visé aux articles 109 à 114 C.
enreg. s’applique, le cas échéant, en cas de prélèvement d’un bien immobilier d’une
telle société (402).
(399) Nieuwsbrief Notariaat Fiscaal, n° 4, 14 septembre 1989, pp. 4/6-4/8 et n° 6, 11 octobre 1989, pp. 6/
6-6/7; Circ. n° 8, 31 août 1989, Rec. gén. enr. not., n° 23.791.
(400) Articles 839 à 873 C. enreg.
(401) Loi du 12 juillet 1989 portant diverses mesures d’application du Règlement CEE n° 2137/85 du 25
juillet 1985 relatif à l’institution d’un groupement européen d’intérêt économique, M.B., 22 août 1989, p.
14385.
(402) Pour un commentaire détaillé, voir F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e
édition mise à jour, 2006, volume II, n° 1091.
186
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Sociétés étrangères
Bien que les articles 129 et 130 C. enreg. visent manifestement les sociétés belges, on
peut néanmoins supposer que ces dispositions s’appliquent également à l’acquisition
par des associés de biens immobiliers situés en Belgique et provenant de sociétés
étrangères dotées de la personnalité juridique. A cet égard, il importe peu que le
siège de la société se trouve sur le territoire d’un Etat membre de l’Union européenne
ou ailleurs (403). Une décision de l’Administration confirme en effet que le prélève-
ment d’un bien immobilier situé en Belgique d’une société privée néerlandaise (BV)
relève du champ d’application de l’art. 129 C. enreg. (404)
En vue de l’application du régime des articles 129 et 130 C. enreg., il est indispensa-
ble que les biens immobiliers soient situés en Belgique.
Afin d’établir quels sont les biens immobiliers visés par les articles 129 et 130 C.
enreg., il convient d’appliquer les mêmes critères qu’en vue d’apprécier l’exigibilité
du droit de vente fixé par l’art. 44 C. enreg. (405).
Si l’acquisition qui relève du champ d’application des articles 129 et 130 C. enreg.
porte sur une nouvelle construction, celle-ci peut être soumise à la TVA. Dans la
mesure où la TVA est due sur l’acquisition, le droit d’enregistrement n’est pas dû,
ainsi que le prévoit l’art. 159, 8°, C. enreg. Le terrain qui ne peut être soumis à la TVA
ne peut évidemment pas être exonéré des droits d’enregistrement.
Le fait que la TVA ne soit pas effectivement exigible en vertu de l’art. 11 C.TVA –
notamment dans le cas de la cession d’une universalité de biens ou d’une branche
d’activité – n’exclut pas l’application de l’art. 159, 8°, C. enreg. (406).
(403) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 10916.
(404) 18 novembre 1999, n° E.E./97.591, Rép. R.J., R 129/23.01.
(405) Pour un commentaire détaillé, voir F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e
édition mise à jour, 2006, volume II, n°s 146 et suivants et n° 10914.
(406) Déc. 12 octobre 1988, Rép. R.J., R 129/14.03.
187
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les articles 129 et 130 visent les acquisitions par un associé – personne physique ou
personne morale – de biens immobiliers situés en Belgique et provenant d’une socié-
té.
Sont en l’occurrence visés tous les actes juridiques d’acquisition à titre onéreux ou
gratuit, sans distinction aucune selon que l’acquisition est translative ou déclarative
en vertu du droit commun. En fait, il n’est même pas requis qu’elle soit translative ou
déclarative. De même, il importe peu que l’acquisition ait lieu en cours d’existence
de la société ou après sa dissolution.
Lorsqu’un bien immobilier est apporté par une société dans une autre société, seul le
droit fixe est dû:
• en raison de l’assujettissement au droit d’apport de 0 %;
• ou en raison du fait que l’apport concerne l’universalité des biens ou une ou
plusieurs de ses branches d’activité (407).
Le fait que la société bénéficiaire détient une participation dans l’autre société ne
peut jouer aucun rôle à cet égard (408).
Attention! Cas particulier: la réunion de toutes les actions entre les mains d’une
seule personne ou fusion silencieuse: changement de point de vue de l’Administra-
tion suite à un arrêt rendu en 2006 par la Cour de cassation.
Les opérations assimilées à une fusion sont décrites aux articles 676 et 677 C. soc.
La fusion silencieuse est la première opération visée à l’art. 676 C. soc. Il s’agit en
l’occurrence d’une opération où la société absorbante détient 100 % des actions de la
société absorbée.
Le Tribunal de Tongres, rejoint par la Cour d’appel d’Anvers, s’est toutefois opposé
à ce point de vue de l’Administration, estimant qu’il s’agissait bien en l’occurrence
d’une opération assimilée à une fusion, laquelle doit être exonérée du droit d’enregis-
trement en application de l’art. 117 C. enreg. (410).
188
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Dans un arrêt du 9 mars 2006, la Cour d’appel a quant à elle décidé que dans le cas
d’une opération assimilée à une fusion par absorption sur la base de l’art. 676, 1°, C.
soc., à savoir dans le cas d’une fusion silencieuse, l’actionnaire unique-société ac-
quiert le patrimoine de la société absorbée par voie d’apport (selon le tribunal de
première instance et la Cour d’appel, par voie de fusion). Il s’ensuit qu’aucun droit
d’enregistrement ne peut être perçu sur la base des articles 129 et 130 C. enreg.
Les articles 129, alinéa premier, et 130 C. enreg. consacrent le principe selon lequel
l’acquisition par un ou plusieurs associés, autrement que par voie d’apport, d’im-
meubles situés en Belgique et provenant d’une société dotée de la personnalité juridi-
que, donne lieu, de quelque manière qu’elle s’opère, au droit établi pour les ventes.
Cela signifie que les opérations visées à l’art. 129, alinéa premier, et 130 C. enreg.,
sont assimilées à une cession à titre onéreux de biens immobiliers.
(411) Déc. n° E.E./95.655, Rép. R.J., R 10.01, où il est dit expressément que l’Administration se range à ce
point de vue et que donc la décision administrative du 9 novembre 1993 est annulée.
(412) E. SPRUYT, «Geruisloze fusie met onroerend goed – fiscus legt zich neer bij Cassatie», Nieuwsbrief
Registratierechten, 2006, n° 3, pp. 5-6.
(413) La valeur vénale est la valeur marchande objective que l’on obtient en cas de vente dans des condi-
tions normales, c’est-à-dire en assurant une publicité suffisante et en attirant un nombre suffisant d’ama-
teurs, mais aussi en tenant compte de tous les facteurs objectifs susceptibles d’influencer la valeur du bien.
Les aspects subjectifs ne sont en l’occurrence pas pris en considération.
189
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Il peut éventuellement être fait application du droit d’enregistrement réduit pour les
habitations modestes et les petites propriétés rurales (414) ou des tarifs visés aux
articles 62 et suivants C. enreg. (415)
En cas de revente dans les deux ans de l’acte authentique d’acquisition, l’intéressé
peut obtenir le remboursement des droits d’enregistrement prélevés à concurrence de
3/5e du montant payé (36 % pour les biens immobiliers situés en Région de Bruxel-
les-Capitale), à condition que l’acquisition ait été soumise aux droits d’enregistre-
ment au taux de 10 ou 12,5 % (416).
Comme nous l’avons déjà évoqué ci-dessus, l’acquisition d’une nouvelle construc-
tion peut, dans certains cas, être soumise à la TVA, auquel cas aucun droit d’enregis-
trement n’est dû sur la nouvelle construction proprement dite (mais bien sur le ter-
rain) (417).
Rappelons à cet égard que le droit d’enregistrement proportionnel établi pour les
ventes est dû suivant la règle générale si un bien immobilier est attribué à un ou
plusieurs associés ou actionnaires de la société suite à la liquidation.
(414) Art. 53 et s. C. enreg. – 5 % pour les habitations modestes et les petites propriétés rurales situées en
Région flamande et 6 % pour celles situées en Région wallonne.
(415) 5 % ou 8 % pour les agents immobiliers selon que les immeubles sont situés en Région flamande, en
Région wallonne ou en Région de Bruxelles-Capitale.
(416) Art. 212 C. enreg.
(417) Art. 159, 8°, C. enreg.
190
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Ces exceptions sont visées à l’art. 129, alinéas 2 et 3, C. enreg. et peuvent être clas-
sées schématiquement en trois catégories:
1° l’acquisition par tous les associés réunis en cas de remise par le liquidateur (art.
129, alinéa deux, C. enreg.): application du droit fixe général et application diffé-
rée de l’art. 129, alinéa 1er, C. enreg. lors de l’attribution future à un ou plusieurs
associés;
2° l’acquisition par l’associé qui avait apporté l’immeuble (art. 129, alinéa 3, 1°, C.
enreg.); et
3° l’acquisition par un associé d’immeubles acquis par la société lorsque l’associé
devenant propriétaire faisait partie de la société au jour de l’acquisition par celle-
ci (art. 129, alinéa 3, 2°, C. enreg.).
La non-application de la règle générale visée à l’art. 129, alinéa 1er, C. enreg. en cas
d’application des exceptions visées aux points 2° et 3°, a pour effet que la nature de
l’acquisition doit être déterminée en vertu du droit commun en vue de la taxation
(418).
1. Première exception: l’acquisition par tous les associés réunis: art. 129, alinéa deux,
C. enreg.
Commentaire
L’art. 129, alinéa 2, C. enreg. (419) dispose qu’en cas de remise des biens sociaux par
le liquidateur de la société en liquidation à tous les associés, l’art. 129, alinéa 1er,
C. enreg. ne s’applique qu’à l’attribution ultérieure des immeubles à un ou plusieurs
associés (de la société de personnes en question).
(418) Exposé des motifs de la loi du 23 décembre 1958, sous l’art. 129 C. enreg.
(419) Rappelons une fois encore, pour le confort du lecteur, les dispositions de l’art. 129, alinéa deux, C.
enreg.: En cas de remise des biens sociaux par le liquidateur de la société en liquidation à tous les asso-
ciés, l’alinéa qui précède s’applique à l’attribution ultérieure des biens à un ou plusieurs associés. Cf.
supra.
191
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
principe prélevés que par la suite lors de l’acte constatant la sortie d’indivision des
associés et l’attribution des biens immobiliers à un ou plusieurs associés. Etant en-
tendu qu’il convient également d’établir à cette occasion dans quelle mesure l’acqui-
sition peut ou non bénéficier de l’une des exceptions visées à l’art. 129, alinéa 3,
C. enreg.
Les trois cas dans lesquels seul le droit fixe général de 25 EUR sera dû sont énumérés
dans la Nieuwsbrief Notariaat Fiscaal du 14 janvier 1994, n° 2, p. 4:
1) lorsque l’acte constate qu’un associé de la société immobilière, qui se trouve dans
l’une des deux situations d’exception visées à l’art. 129, alinéa 3, C. enreg., a
acquis les actions qui lui manquaient par succession et procède ensuite à la disso-
lution et à la liquidation de la société;
Exemple: Dissolution d’une SPRL ayant pour seuls associés deux conjoints ma-
riés sous le régime de la communauté des biens, avec attribution de l’immeuble
aux associés.
La communauté matrimoniale est assimilée à une «indivision» en vue de l’appli-
cation du droit d’enregistrement. Par conséquent, lorsque par suite de la dissolu-
tion de la société, les conjoints associés entrent en indivision et que l’immeuble
est ensuite acquis par les deux associés pour compte de la communauté, il n’inter-
vient aucune modification au niveau de l’indivision existante et le droit de parta-
ge n’est pas exigible.
Comme nous l’avons déjà exposé ci-dessus, les droits d’enregistrement au taux
de 10 %, 12,5 % ou 1 % (art. 129, alinéa 3) ne seront dus que lors de l’attribution
ultérieure à un ou plusieurs des associés.
192
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Après remise par le liquidateur des biens sociaux aux associés, ces derniers devien-
nent les propriétaires indivis des biens acquis, proportionnellement à leur participa-
tion dans la société.
Si, par la suite, les parts acquises sont modifiées par des conventions entre tous les
associés ou entre certains associés, le droit de partage devient exigible, tel que visé à
l’art. 110, alinéas 1 et 2, C. enreg., à l’égard des associés qui peuvent invoquer l’une
des exceptions visées à l’art. 129, alinéa 3, C. enreg., pour les immeubles dans les-
quels ils acquièrent des parts. Si ces exceptions ne sont pas applicables, la simple
modification des parts suffit pour que le droit de vente devienne exigible sur les parts
acquises, même si ces parts sont moins importantes que la participation précédem-
ment détenue dans la société (424).
Exemple
Dupont et Janssens fondent une SNC dans laquelle ils deviennent associés à parts
égales suite à l’achat d’un immeuble. Peeters devient ensuite actionnaire de la SNC
et Dupont et Janssens lui cèdent chacun un tiers de leur participation. La participation
de chaque associé dans la société est à présent d’un tiers. Quelques années plus tard,
(421) Voir F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volu-
me II, n° 10932.
(422) Déc. 18 janvier 1966, Rép. R.J., R 129/06.02; Rec. gén. enr. not., n° 21.005.
(423) Déc. 18 janvier 1966, Rép. R.J., R 129/06.02; Rec. gén. enr. not., n° 21.005.
(424) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 10933.
193
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
la société est dissoute et le patrimoine social, dont l’immeuble, est remis par le liqui-
dateur aux associés. Cet acte est soumis au droit fixe général de 25 EUR.
Ensuite, par convention conclue entre Dupont, Janssens et Peeters, l’immeuble est
attribué à concurrence de 8/12e à Dupont, de 1/12e à Janssens et de 3/12e à Peeters.
Dupont obtient 4/12e de plus, il peut dès lors bénéficier de l’avantage visé à l’art. 129,
alinéa 3, C. enreg. et ne paiera donc pas le droit de partage de 1 % sur ces 4/12e;
Peeters obtient le quart de l’immeuble, mais tombe sous le coup de l’application de
l’article 129, alinéa 1er, C. enreg. et paiera le droit de vente sur ses 3/12e.
Si, par la suite, l’immeuble est par exemple attribué entièrement à Dupont, le droit de
partage de 1 % sera alors calculé sur la valeur totale de l’immeuble.
Ratio legis
L’exception visée à l’art. 129, alinéa trois, 1°, trouve avant tout sa raison d’être dans
le fait que dans cette hypothèse toute fraude est exclue. Ensuite, parce que d’un point
de vue économique, il n’y a aucun raison contraignante d’imposer l’acquisition sur
une base autre que sur la base de son caractère de droit commun. A l’époque, l’asso-
cié a normalement déjà été imposé sur les immeubles apportés par lui et à nouveau
acquis. Bien que la première acquisition soit séparée de la seconde par l’acquisition
par la société, la séparation des patrimoines de la société et des associés est plus
théorique que réelle dans les sociétés de personnes, de sorte qu’il serait exagéré,
après la disparition de la personne morale, d’imposer à nouveau la reprise de l’im-
meuble apporté (425).
Commentaire
Selon l’art. 129, alinéa 3, 1°, C. enreg, seul le droit de partage de 1 % (art. 109 C.
enreg.) est dû lors de la liquidation de telles sociétés, à condition que l’associé qui
acquiert le bien immobilier, l’ait lui-même apporté dans la société à l’époque.
Remarque préliminaire:
Attention, le prélèvement d’un immeuble en application des exceptions visées à l’art.
129, alinéa 3, C. enreg. n’entraîne pas l’exonération automatique du droit d’enregis-
trement proportionnel. Cette disposition de loi a seulement pour effet que le prélève-
ment sera imposé selon sa nature juridique réelle.
Il sera procédé à une analyse de l’acquisition sur la base des critères du droit commun
afin de pouvoir établir le caractère de droit civil de la transaction (426).
(425) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 1094.
(426) Exposé des motifs de la loi du 23 décembre 1958, Rec. gén. enr. not., n° 19.855.
194
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
L’analyse de ce caractère permettra d’établir sur quelle base le prélèvement sera fina-
lement imposé:
• soit il sera soumis au droit de vente de 10 ou 12,5 % si l’acquisition peut, sur
la base des critères précités, être qualifiée d’acte juridique de cession à titre
onéreux. Ce sera le cas d’une vente ou d’un échange;
• soit il sera soumis au droit de partage de 1 % si l’acquisition de l’immeuble en
application de l’article 129, alinéa 3, C. enreg., peut être qualifiée de partage
ou de cession, à titre onéreux, de parts indivises entre copropriétaires. En l’es-
pèce, le droit de partage de 1 % sera exigible en application de l’art. 109
C. enreg.
Exemple:
1° A, B et C fondent une société en nom collectif. Ensemble, ils apportent un im-
meuble dans la société qu’ils détiennent à concurrence d’un tiers chacun. Après la
dissolution de la société et la remise des biens sociaux par le liquidateur à tous les
associés réunis, les associés B et C cèdent leur part (deux tiers) de l’immeuble à
A. Quels sont les droits dus? Le droit de vente est dû sur les deux tiers de l’im-
meuble. Aucun droit de partage n’est dû, en revanche, puisque le droit de vente
est exigible pour toutes les parts cédées. L’application de l’art. 110 C. enreg. est
donc exclue;
2° même exemple, à la différence près qu’en cours d’existence de la société C a cédé
ses parts à A et B. La cession ultérieure de B à A porte en l’espèce sur la moitié de
l’immeuble. En application de l’art. 129, alinéa 1er, C. enreg., le droit de vente
sera néanmoins dû sur les deux tiers (428).
Est visé le cas où un apport en société est effectué par une personne mariée sous le
régime de la communauté des biens. Bien que les actions attribuées en contrepartie
d’un tel apport tomberont toujours dans la communauté matrimoniale (et reviendront
donc aux deux époux), il se peut que seul le conjoint apporteur soit associé de la
société. La loi du 1er avril 1987 a en effet instauré un art. 1401, 5°, C. civ. aux termes
duquel sont propres (font partie du patrimoine propre) les droits résultant de la quali-
(427) Q.R., Ch. repr., 1961-1962, p. 14; Déc. 17 novembre 1961, n° E.E./77.132; Rép. RJ, R 129/07.01.
(428) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 1096. Il cite également un troisième exemple.
195
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
té d’associé liés à des actions communes dans des sociétés où toutes les actions sont
nominatives, si celles-ci sont attribuées à un seul conjoint ou inscrites à son nom. Il
en résulte une situation où les actions en tant que telles font partie de la communauté
matrimoniale, mais où leurs accessoires, en l’occurrence les droits résultant de la
qualité d’associé liés aux actions acquièrent un caractère propre (429). Imaginons à
présent que, par la suite, le bien apporté soit (aussi) acquis par le conjoint qui n’est
pas titulaire des droits résultant de la qualité d’associé et qui, en d’autres termes, n’a
jamais été associé de la société, la question qui se pose est de savoir si, lors du prélè-
vement de ce bien immobilier, l’exception de l’art. 129, alinéa 3, 1°, C. enreg. peut
être appliquée à la part attribuée dans son ensemble. E. SPRUYT comme F. WER-
DEFROY considèrent que la réponse à cette question est oui (430). En vertu du droit
matrimonial, les deux époux ont en effet toujours été considérés comme l’associé
apportant, de sorte qu’ils doivent tous deux pouvoir bénéficier de l’avantage de
l’art. 129, alinéa 3, 1°, C. enreg. en cas de prélèvement ultérieur. L’Administration
partage cet avis, du moins à condition que la communauté matrimoniale n’ait pas
encore été dissoute au moment du prélèvement du bien immobilier (431).
196
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Ratio legis
Pour la ratio legis, voir supra, 2. Deuxième exception: l’acquisition par l’associé qui
a lui-même apporté l’immeuble: article 129, alinéa 3, 1°, C. enreg.».
L’art. 129, alinéa 3, 2°, C. enreg. (432) dispose que l’acquisition par un associé d’un
immeuble provenant d’une société, échappe à l’art. 129, alinéa 1er, C. enreg. à condi-
tion:
1° qu’à l’époque, l’immeuble ait été acquis par la société avec paiement du droit de
vente de 10 ou 12,5 %; et
2° que l’associé qui acquiert l’immeuble puisse prouver qu’il était associé au mo-
ment où la société a acquis l’immeuble. Il importe peu en l’occurrence que l’ac-
quisition initiale ait eu lieu par achat ordinaire, par échange ou à l’occasion d’un
apport mixte. Il n’est pas requis que l’associé soit (ait été) associé sans interrup-
tion. Il suffit qu’il ait été associé au moment où la société a acquis l’immeuble et
au moment où l’immeuble lui est attribué (voir infra point 4. Récupération d’une
participation).
Il s’agit de conditions cumulatives qui doivent dès lors être toutes deux remplies.
Dès lors que ces conditions sont remplies, les acquisitions sont imposées selon leur
nature juridique réelle: cession, partage, etc. Et ce selon les règles du droit commun.
Nous allons à présent nous intéresser plus en détail à la première condition: acquisi-
tion avec paiement du droit de vente de 10 ou 12,5 %:
Premièrement, il est requis que la société ait elle-même acquis l’immeuble prélevé,
avec paiement du droit de vente, à l’occasion de sa constitution ou en cours d’exis-
tence.
La condition du paiement du droit de vente n’est pas remplie dans les cas suivants:
• acquisition par la société soumise au droit d’apport (art. 115bis C. enreg.).
Attention à l’apport d’une habitation par une personne physique et à l’apport
mixte, voir ci-dessous;
(432) L’article 129, alinéa trois, 2°, C. enreg. s’énonce comme suit:
L’alinéa 1er n’est pas applicable en ce qui concerne:
1° [...]
2° les immeubles acquis par la société avec paiement du droit d’enregistrement fixé pour les ventes,
lorsqu’il est établi que l’associé qui devient propriétaire de ces immeubles, faisait partie de la société au
jour de l’acquisition par celle-ci.
197
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Le paiement par la société du droit de vente ne doit toutefois pas découler obligatoi-
rement de l’application de l’art. 44 C. enreg. En d’autres termes, la société ne doit pas
obligatoirement avoir acheté le bien, ni l’avoir acquis par échange.
Toute opération qui rend le droit de vente exigible entre en considération. Sont donc
également visées les acquisitions en application des articles 74 et 75 C. enreg. (mobi-
lisation par anticipation), en application de l’art. 113 C. enreg., ou encore en applica-
tion de l’art. 120 (apport mixte), 129, 130 ou de l’art. 188 C. enreg. (434). L’avantage
visé à l’art. 129, alinéa 3, C. enreg. est également accordé si l’acquisition par la
société, en tant qu’opération accessoire, n’a pas été effectivement soumise à l’impôt,
notamment en cas d’acquisition par échange (435).
Le droit est dû sur l’apport d’un «immeuble qui est en tout ou partie affecté ou desti-
né à l’habitation par une personne physique», bref sur l’apport d’une habitation. Par
conséquent, le bien a été acquis par la société avec paiement du droit. L’associé ap-
portant mais aussi, selon F. WERDEFROY, l’associé qui devient propriétaire de l’im-
meuble considéré, qui faisait partie de la société lorsque l’immeuble en question a été
apporté, pourra bénéficier de l’exception visée à l’art. 129, alinéa 3, 2°, C. enreg.
(436).
Apport mixte
198
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Par la suite, la SPRL est dissoute et le terrain, dont la valeur s’élève alors à 40 000
EUR, est attribué à Janssens.
Taxation:
– 110 000/200 000 (55 %) x 40 000 = 22 000 à 1 %, soit 220 EUR (en applica-
tion de l’art. 129, alinéa 3, 2°, C. enreg.);
– le solde de 40 000 – 22 000 = 18 000 x 10 % = 1 800 EUR (en application de
l’art. 129, alinéa 1er, C. enreg.).
La deuxième condition revient à dire que l’associé apportant doit pouvoir prouver
qu’il était effectivement associé à la date où la société a acquis l’immeuble avec
paiement du droit de vente.
L’application de l’art. 129, alinéa 3, 1° et 2°, suppose que l’associé bénéficiaire soit
resté dans la société après son apport. Si, par la suite, il cède son apport avant d’ac-
quérir à nouveau une participation dans la société, il ne peut pas, selon une certaine
jurisprudence, prétendre à l’application de l’art. 129, alinéa 3, C. enreg., lors de la
récupération des biens immobiliers qu’il a lui-même apportés à l’époque (439).
(439) Trib. Anvers, 14 septembre 1988, Rec. gén. enr. not., n° 23.697.
199
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
La Cour d’appel d’Anvers a cassé ce jugement par arrêt du 16 mars 1994 (440).
L’application de l’art. 129, alinéa 3, C. enreg. n’exige pas que l’associé ait été associé
sans interruption. L’Administration s’est rangée à cette décision.
Le régime d’exception visé à l’art. 129, alinéa 3, 1° et 2°, est également applicable si
l’héritier ou le légataire de l’associé qui a apporté le bien à l’époque ou qui était déjà
associé au moment de son acquisition avec paiement du droit de vente de 10 % ou
12,5 %, acquiert ledit bien, à condition que l’héritier ou légataire ait pris la place de
son prédécesseur en cette qualité en vue de l’attribution du bien immobilier.
(440) Anvers, 16 mars 1994, Rec. gén. enr. not., n° 24.574.; Nieuwsbrief Notariaat, 1994, 13, pp. 4-6.
(441) Circ. n° 36 du 24 décembre 1958, Rép. R.J., 129/01-01; Déc. 17 mai 1960, n° E.E./76.113, Rép. R.J.,
129/01.02; T. Not., 1961, p. 110; Déc. 11 février 1976, n° E.E./84.237, Rép. R.J., 120/01-03, Rec.gén. enr.
not., n° 22.078.
(442) Q.R., Sén., 1966-1967, n° 14, 392; Question du sénateur VAN HOUTTE, 12 janvier 1967; T. Not.,
1967, p. 61.
(443) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 1095.
200
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
L’acquisition du bien immobilier (terrain et bâtiments) par un associé qui faisait par-
tie de la société au moment de l’achat du terrain par la société sort du champ d’appli-
(444) Déc. 10 mai 1976, Rec. gén. enr. not., n° 22.091; Rev. prat. soc., 1976, p. 175, avec note de P.
COPPENS.
(445) Déc. 29 décembre 1976, T. Not., 1977, p. 192; Rec. gén. enr. not., n° 22.134; Rev. prat. soc., 1977, p.
175, avec note AUTENNE.
(446) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 10982; E. SPRUYT, Onttrekken van onroerend goed aan de vennootschap, A.F.T., n° 3, mars 1995, pp.
97-98.
201
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
cation de l’art. 129, alinéa 1er, C. enreg., de sorte que l’exception visée à l’art. 129,
alinéa trois, C. enreg. peut être appliquée, tant pour le terrain que pour les bâtiments.
Les bâtiments n’ont en effet aucune existence juridique propre dès lors qu’ils sont
unis au terrain par incorporation (447). Par conséquent, l’acquisition par l’associé
n’entraînera normalement pas l’application du droit de partage sur le terrain et les
bâtiments.
Bien que cette décision ne vise apparemment que l’hypothèse de l’art. 129, alinéa 3,
2°, C. enreg. (acquisition du terrain par la société avec paiement du droit de vente),
plusieurs auteurs considèrent que les mêmes principes s’appliquent lorsque le terrain
a été apporté par l’associé bénéficiaire dans la société et que cette dernière a ensuite
construit le bâtiment sur le terrain (448).
Bien immobilier acquis par la société avec paiement du droit de vente pour le terrain
et sous le régime de la TVA pour le bâtiment
Comme dans le cas ci-dessus, l’attribution future du bien immobilier (terrain et bâti-
ment) à un associé qui faisait déjà partie de la société au moment de l’achat par la
société, remplit également les critères de l’art. 129, alinéa 3, C. enreg. (449).
Construction par la société de bâtiments sur le terrain d’un tiers – associé ou non –
qui a donné son autorisation en vue de la construction des bâtiments
Si la société avait acheté le terrain après la construction des bâtiments, l’associé bé-
néficiaire aurait pu bénéficier de l’exception de l’art. 129, alinéa 3, C. enreg., à con-
dition qu’il ait déjà fait partie de la société à la date d’achat du terrain. Dans ce cas,
l’acquisition donne lieu à l’application du droit de partage sur le terrain et les bâti-
ments (451).
202
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
En vue de l’application de l’art. 129, alinéa 3, C. enreg., il n’y a pas lieu de faire la
distinction selon que l’attribution des biens immobiliers aux associés a lieu après la
dissolution ou en cours d’existence de la société (partage partiel). Le droit réduit peut
donc être appliqué à l’acte par lequel les associés d’une SPRL décident de prélever
un bien immobilier de la société et de réduire le capital à due concurrence (452).
d.4. Taxation selon la nature juridique conformément au droit commun – tarif appli-
cable
1. Généralités
On peut d’ores et déjà conclure de ce qui précède que le prélèvement d’un bien im-
mobilier en application de l’une des exceptions visées à l’art. 129, alinéa 3, C. enreg.
n’entraîne pas l’exonération du droit d’enregistrement proportionnel.
L’article 129, alinéa 3, C. enreg. a seulement pour effet que le prélèvement de l’im-
meuble sera imposé selon sa nature juridique réelle ou, en d’autres termes, dans le
respect du caractère de droit civil de l’acquisition (453).
Il s’agira de procéder à une analyse de l’acquisition sur la base des critères du droit
commun afin de pouvoir établir le caractère de droit civil de l’opération.
2. Droit de partage de 1 %
Lorsque les biens immobiliers d’une société sont attribués à un actionnaire qui les a
apportés ou à un actionnaire qui faisait partie de la société lorsque les biens ont été
acquis avec paiement du droit de vente, l’art. 109 C. enreg. (à savoir, le droit de
partage de 1 %) est d’application.
203
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Si, en revanche, l’immeuble est acquis par plusieurs associés, le droit de partage ne
peut être appliqué qu’aux quotités que chacun d’entre eux reçoit en plus. Les opéra-
tions de partage entre associés ne relèvent pas du champ d’application de l’art. 113 C.
enreg. parce que la remise par le liquidateur n’a pas valeur d’acquisition convention-
nelle, laquelle est requise en vue de l’application de l’art. 113 C. enreg.
«En cas d’attribution, à titre de lotissement partiel, à plusieurs associés d’une socié-
té de personnes, d’un immeuble acquis par cette société avec paiement du droit d’en-
registrement établi pour les ventes, à un moment où les attributaires faisaient partie
de la société, la base de perception du droit de 1 %, dû sur la valeur des quotités
cédées – soit, en l’occurrence, la quotité qui excède celle à concurrence de laquelle
l’un ou l’autre attributaire est intéressé dans la société –, est déterminée en tenant
compte, non pas des parts que possédaient les associés au moment où l’immeuble est
devenu la propriété de la société, mais bien des parts qu’ils possèdent au jour du
lotissement partiel».
En 1990, Dupont et Janssens fondent une SPRL, dans laquelle ils détiennent chacun
une participation de 50 %. En 1991, la SPRL achète un immeuble soumis aux droits
d’enregistrement de 12,5 %. En 1992, Peeters devient actionnaire à concurrence d’un
tiers, Dupont et Janssens lui cédant chacun un tiers de leur participation. En 2006, la
société est dissoute et liquidée et l’immeuble est attribué à Dupont et Janssens à
concurrence de 50 % chacun. Les parts que Dupont et Janssens possèdent dans la
société (et dans l’immeuble) sont d’un tiers chacun; ils acquièrent toutefois chacun
une moitié de l’immeuble, de sorte que le droit de partage est dû sur les quotités
obtenues en plus par Dupont et Janssens, soit sur un tiers pour eux deux.
(455) Déc. 18 janvier 1966, Rép. R.J., 129/06-02 et Rec. gén. enr. not., 1967, n° 21005, p. 72.
204
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Si une somme d’argent est payée à la société, le droit de vente sera dû. Cet aspect doit
donc être précisé dans l’acte notarié (456).
Il est généralement admis que des actifs soient prélevés de la société, sans rémunéra-
tion, par le biais d’une réduction de capital opérée en cours d’existence de la société
et soient, à l’intervention de tous les associés, partagés ou attribués à l’associé qui se
retire de la société sans que la dissolution de la société s’ensuive. L’Administration
adhère elle aussi à ce point de vue (457).
Si l’acquisition par le(s) associé(s) d’un immeuble de la société peut, sur la base des
critères du droit commun, être qualifiée d’acte translatif de propriété à titre onéreux,
le droit de vente de 10 ou 12,5 % sera dû en application de l’art. 44 C. enreg.
Quelques exemples:
(456) W. VAN DE PUTTE, Het registratierecht inzake de vermogensoverdracht tussen natuurlijke perso-
nen en handelsvennootschappen, Bruylant, 1994, p. 174
(457) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 1103; SCHICKS, Dict., v° Société, n°s 84 et 108; HAUCHAMPS, Enregistrement des actes de partage,
n° 292; Déc. 31 juillet 1961, n° E.E./76.400, Rép. R.J., R 129/06.01, Rec. gén. enr. not., n° 20.605; Déc.
18 janvier 1966, n° E.E./79.332, Rép. R.J., R 129/06.02; Rec. gén. enr. not., n° 21.005; Rec. gén. enr. not.,
n° 20.496; a contrario: BEATSE, Rev. prat. not., 1927, p. 68.
205
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
cié, contre un prix à payer. Le droit de vente est dû, même si Janssens a lui-
même apporté l’immeuble;
• échange d’immeubles entre la société et un associé.
Exemple: Dupont cède un immeuble de bureaux à sa SPRL en échange d’un
immeuble de rapport appartenant à la SPRL (458);
• dation en paiement en vue de l’extinction d’une créance: droit de vente appli-
cable.
Exemple: imaginons qu’en cours d’existence d’une SPRL, un immeuble qui
tombe sous le coup de l’exception visée à l’art. 129 C. enreg., soit cédé aux
associés en échange de la remise à concurrence de la valeur de l’immeuble
d’une créance que les associés ont sur la société: il s’agit en l’occurrence d’un
cas de dation en paiement. L’opération est par conséquent soumise au droit de
vente (459);
• réduction de capital et remboursement d’une somme d’argent à chaque ac-
tion, suivis de l’exécution de cette obligation par la société par le biais du
transfert d’un immeuble à l’associé: droit de vente applicable (460);
• vente publique des immeubles d’une société dissoute à la demande du liqui-
dateur et attribution aux associés suite à la vente publique: droit de vente ap-
plicable (461).
On peut conclure de ce qui précède que les opérations visées à l’art. 129, alinéa 1er,
C. enreg. sont soumises au droit de vente, dès lors que des associés acquièrent des
immeubles d’une société, sans distinction aucune selon que cette acquisition résulte
d’une convention ou d’un fait.
Si toutefois l’art. 129, alinéa 3, C. enreg. est d’application, le droit de vente ou droit
de partage n’est exigible qui si l’acquisition résulte d’une convention. Le droit com-
mun qui, dans cette hypothèse, règle le statut fiscal de l’acquisition ne connaît pas
d’imposition pour les acquisitions résultant d’un fait (462).
Pour un commentaire détaillé des cas où seul le droit fixe général de 25 EUR est dû,
nous renvoyons supra au point d.3. Première exception: l’acquisition par tous les
associés réunis: art. 129, alinéa 2, C. enreg., et plus particulièrement au sous-titre
Quand l’acquisition est-elle exclusivement soumise au droit fixe général de
25 EUR?
(458) Voir également X, «Le droit d’enregistrement sur les actes des sociétés», Rec. gén. enr. not., 1959,
n° 20072, n° 57, p. 161.
(459) A.C., note sous Trib. Anvers, 20 mai 1966, Rec. gén. enr. not., 1967, n° 21004, p. 68.
(460) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 6492.
(461) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 1103, avec renvois détaillés.
(462) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 1105.
206
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Contrairement à l’art. 129 C. enreg., l’art. 130 C. enreg. ne prévoit aucune exception
en cas d’acquisition par un ou plusieurs associés, autrement que par voie d’apport,
d’immeubles situés en Belgique et provenant d’une société de capitaux (la SA et la
SCA) ou d’une société coopérative (la SCRL et la SCRI).
Aux termes de l’art. 130 C. enreg., toutes les acquisitions par les associés, sauf celles
par voie d’apport, d’immeubles situés en Belgique et provenant d’une société de
capitaux ou d’une société coopérative, belge ou étrangère, doivent être soumises au
droit de vente.
Comme nous l’avons déjà exposé ci-dessus, la seule restriction à la règle de l’art. 130
C. enreg. concerne l’acquisition par voie d’apport. En effet, lorsqu’un immeuble est
apporté par une société dans une autre société, qui détient une participation dans la
première société, l’apport est soumis au seul droit d’apport, ou il est exonéré notam-
ment en application de l’art. 117 C. enreg., ou il n’est pas du tout imposable comme
c’est le cas de l’apport dans une société étrangère (464).
Il est de pratique courante de transformer une société de capitaux, une SCRL ou une
SCRI en l’une des formes juridiques visées à l’article 129, alinéa 1er, C. enreg. (par
(463) Déc. 11 août 1960, n° E.E./76.353, Rép. R.J., 130/01. Le droit de vente est dû au moment de la
remise par le liquidateur à tous les associés en indivision. Le droit de partage (1 %) est ensuite dû, en
application de l’art. 109 C. enreg., sur l’acte ultérieur par lequel les propriétaires indivis se partagent les
biens.
(464) F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 11061.
207
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
exemple, en une SPRL) pour ensuite pouvoir procéder au prélèvement d’un bien
immobilier en application des exceptions visées à l’art. 129, alinéa 3, C. enreg. (465)
(465) E. SPRUYT, Onttrekken van onroerend goed aan de vennootschap, A.F.T., n° 3, mars 1995, p. 104.
(466) Déc. 14 septembre 1972, Rép. R.J., R 129/04.01; Rec. gén. enr. not., n° 21.656, obs.
(467) W. VAN DE PUTTE, «Actuele aspecten van het registratierecht inzake de vermogensoverdracht
tussen natuurlijke personen en handelsvennootschappen», in Facetten van ondernemingsrecht. Liber Ami-
corum Professor Frans Bouckaert, Leuven, Universitaire Pers Leuven, 2000, n° 17.282; dans le même
sens F. WERDEFROY, «Registratierechten 2006-2007», Kluwer, 7e édition mise à jour, 2006, volume II,
n° 1098.
(468) E. SPRUYT, «De anti-rechtsmisbruikbepaling in het Wetboek der registratie- en successierechten»,
in Fiscaal Praktijkboek ’94-’95, Kluwer Rechtswetenschappen, p. 10; J. VERSTAPPEN et P. VAN MEL-
KEBEKE, «Een copernicaanse revolutie inzake registratie- en successierechten: de anti-misbruikmaatre-
gel», Notarius, 1996, 1, p. 13, n° 32.
(469) En ce qui concerne les conditions d’application et le rayon d’action de l’article 18, § 2, C. enreg.,
nous renvoyons à: T. WUSTENBERGHS, T.F.R., 277, pp. 212-214.
208
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Pour avoir le droit de déduire la taxe payée en amont, le contribuable doit avoir
exprimé le souhait de réaliser des opérations (imposables). C’est l’un des préceptes
de base de la législation TVA. Le droit à déduction naît lorsque germe l’idée de
réaliser des opérations imposables (470). L’idée en question doit bien entendu être
confirmée par des éléments objectifs attestant la véracité des intentions.
Une société en liquidation demeure assujettie à la TVA. Cela signifie qu’elle doit
satisfaire aux obligations qui lui incombent en vertu du Code de la TVA. Parallèle-
ment à ces obligations, elle conserve le droit de déduire la taxe payée en amont sur
les achats de biens et services effectués dans le cadre de ses activités de liquidation.
Bien qu’avec le temps elle finisse par ne plus exercer d’activité (imposable) et que
l’intention de réaliser des opérations imposables disparaisse totalement, la société en
liquidation conserve son droit à déduction de la TVA. Cette situation résulte du fait
que la liquidation s’inscrit dans le cycle de vie économique de toute société. Plus
précisément, la cessation de l’activité doit être considérée comme faisant partie inté-
grante de toute activité économique au sens de l’article 4 de la sixième directive.
Dans cette optique, la Cour de justice des Communautés européennes a décidé que le
droit à déduction de la TVA devait être accordé aux entreprises en liquidation jusqu’à
ce que la clôture de la liquidation soit effective (471).
(470) Principe généralement admis comme jurisprudence constante de la Cour de justice des Communau-
tés européennes et récemment confirmé par la Cour d’appel de Gand (Gand, 7 mars 2006).
(471) Cela ressort notamment de l’article 4 de la 6e directive, C.J.C.E., 3 mars 2005, affaire C-32/03.
(472) C.TVA, article 48, § 2.
209
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
déduction de la TVA due sur les opérations à la sortie. Pour les biens d’investisse-
ment, cette déduction n’est toutefois pas définitive. Elle s’acquiert à mesure que le
bien d’investissement est utilisé. Dès lors que le bien n’est plus affecté à un usage
professionnel, une partie de la TVA initialement déduite doit être reversée au Trésor.
Le montant à reverser est déterminé en fonction du nombre d’années pendant les-
quelles le bien d’investissement a été affecté à l’exercice de l’activité professionnel-
le.
Un bien d’investissement est un bien corporel (mobilier ou immobilier) qui est affec-
té de manière durable à l’exercice d’une activité professionnelle (473). Précisons à
cet égard qu’une prestation de services portée à l’actif (par exemple, des frais d’étu-
des en vue de la réorganisation de l’entreprise) n’est pas considérée comme un bien
d’investissement. Sont également exclus en tant que biens d’investissement les droits
réels autres que les droits de propriété sur des biens immobiliers (474).
Sont en revanche soumises à révision les opérations qui ont pour objet la constitu-
tion, la transformation ou l’amélioration des biens d’investissement considérés (475).
Il s’ensuit que les prestations de services relatives à ces biens d’investissement sont
également soumises à révision.
Les biens consignés dans le registre des biens d’investissement seront évalués quant
au caractère professionnel de leur usage, tandis que la TVA déduite sera soumise à
révision en fonction du nombre d’années pendant lesquelles les biens ont été affectés
à un usage professionnel. A cet égard, la TVA est acquise à concurrence de 1/5e ou 1/
15e par année écoulée depuis l’année d’acquisition du bien d’investissement considé-
ré (ou depuis l’année au cours de laquelle le droit à déduction a pris naissance) (478).
Le calcul s’effectue par année calendrier – indépendamment de la date de clôture de
l’exercice (479). L’année où le droit à déduction prend naissance est l’année calen-
drier où la facture est reprise dans la case 82 de la déclaration à la TVA, à savoir
l’année où la TVA grevant l’investissement est déduite. L’année calendrier court du
210
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
1er janvier au 31 décembre, de sorte que le droit à déduction pour une année considé-
rée est définitivement acquis au 1er janvier de l’année calendrier suivante, indépen-
damment de la date d’acquisition du bien d’investissement. A l’expiration de chaque
année calendrier suivante, un cinquième ou un quinzième supplémentaire est ajouté à
la TVA acquise sur les biens d’investissement.
En principe, une révision est opérée lorsque le bien d’investissement n’est plus affec-
té (entièrement) à un usage professionnel (481). Il y a en fait cinq cas dans lesquels
une révision doit être opérée. Premièrement, il y a révision en cas de modification du
pourcentage d’usage professionnel. Deuxièmement, une révision doit être opérée en
cas de modification des éléments qui ont servi de base à la détermination de la déduc-
tion initiale. Troisièmement, la TVA doit être revue si un bien lors de l’achat duquel
la TVA n’a pu être entièrement déduite est vendu. Quatrièmement, une révision doit
avoir lieu lorsque les biens cessent d’exister dans l’entreprise (en cas de perte, de vol
ou de destruction). Cinquièmement et dernièrement, la TVA doit être revue dès qu’une
personne perd la qualité d’assujetti. Seuls les deuxième et cinquième cas de figure
relèvent du cadre du présent ouvrage.
Le cinquième cas de figure évoqué ci-dessus est celui de la révision de la TVA suite
à la perte de la qualité d’assujetti. Or, conformément à la 6e directive, la société en
liquidation conserve sa qualité d’assujetti, de sorte que la révision proprement dite ne
doit avoir lieu qu’au moment de la clôture définitive de la liquidation. Pourtant, dans
certains cas, le deuxième cas de figure peut être invoqué afin qu’une révision soit
opérée avant cette date. Ce sera notamment le cas lorsque, à la cessation de l’activité,
un bâtiment d’exploitation n’est pas directement vendu ou partagé, mais temporaire-
ment loué à des tiers. Dans ce cas, l’affectation du bien immobilier change, et puis-
que la location constitue une activité non soumise à la TVA (482), la TVA initiale-
ment déduite devra être soumise à révision.
La révision ne peut bien entendu être appliquée qu’aux biens d’investissement qui
n’ont pas encore fait l’objet d’une opération taxée, en l’occurrence une vente soumi-
se à la TVA. Il s’ensuit que la révision de la TVA ne devra être opérée que sur les
biens d’investissement qui sont attribués en nature aux actionnaires en tant que ré-
munération nette de leur participation dans la société. L’ensemble des éléments de
l’actif sera généralement réalisé avant le partage du patrimoine. Pourtant, le partage
en nature présente certains avantages, essentiellement au niveau des droits d’enregis-
trement, mais nous y reviendrons plus en détail ci-avant.
211
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
«…………………………………………….»
…………………………………………
…………………………………………
1. DESIGNATION
Article 181
212
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
d’un rapport justificatif établi par l’organe de gestion et annoncé dans l’ordre du
jour de l’assemblée générale appelée à statuer.
A ce rapport est joint un état résumant la situation active et passive de la société,
arrêté à une date ne remontant pas à plus de trois mois. Sauf dérogation motivée,
cet état est établi conformément aux règles d’évaluation fixées en exécution de
l’article 92 pour les cas où la société renonce à poursuivre ses activités ou lors-
que la perspective de continuité de ses activités ne peut être maintenue.
Le commissaire ou, à défaut, un réviseur d’entreprises ou un expert-comptable
externe désigné par l’organe de gestion fait rapport sur cet état et indique, no-
tamment, s’il reflète complètement, fidèlement et correctement la situation de la
société.
213
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
2. .................................................................... actions
3. .................................................................... actions
___________
2.2. La dissolution
214
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
2.3. Mission
J’ai notamment été chargé de vérifier si l’état comptable visé dans le rapport reflète
complètement, fidèlement et correctement la situation de la SPRL
«………………………………………………………………..».
Le bilan qui m’a été soumis n’a pas encore été approuvé par une assemblée générale.
ACTIF
PASSIF
215
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
ACTIF
TOTAL DE L’ACTIF
========
PASSIF
TOTAL DU PASSIF
========
ACTIF
_________
…………..
PASSIF
_________
………….
_________
CAPITAUX PROPRES …………..
========
6. JUSTIFICATION
I. Capital
216
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
IV. Réserves
V. ………………………reporté(e) ……………
7. GARANTIES
Aucune garantie réelle n’a été constituée ni irrévocablement promise par l’entreprise
sur ses actifs.
9. RAPPORT DU GERANT
J’ai pris connaissance du rapport prescrit par l’article 181 du Code des sociétés dans
lequel le gérant commente la proposition de dissolution.
217
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
11. CONCLUSION
218
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
tuation de la société, pour autant que les perspectives du gérant soient effectivement
réalisées par ceux qui supporteront le risque de la liquidation.
OU
Fait à, ……………………………………………..
12. ANNEXES
SPRL «………………………………………………………………………………»
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
_________________________________________________________________
A l’attention de
..........................................................
Monsieur,
219
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Nous sommes également en mesure de vous confirmer qu’aucun autre réviseur d’en-
treprises ni expert-comptable externe n’a été chargé de cette mission et qu’aucun
commissaire n’a été désigné dans la société.
...............................................
Gérant
Numéro d’entreprise:
Numéro de TVA: BE
Chers actionnaires,
Par la présente, nous avons l’honneur de vous faire rapport, conformément à l’article
181 du Code des sociétés, sur la situation active et passive de la société et de proposer
sa mise en liquidation.
Conformément aux dispositions de l’article 181 du Code des sociétés, nous avons
établi la situation active et passive au ……………………………………….., con-
formément aux règles d’évaluation arrêtées en exécution de l’AR du 30.01.2001,
plus précisément de son article 28, § 1er et § 2, relatif à la comptabilité et aux comptes
annuels des entreprises.
ACTIF
220
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
……………
PASSIF
……………
__________
Malgré les efforts répétés du gérant en vue de développer d’autres activités confor-
mes à l’objet de la société, parallèlement aux réalisations existantes du promoteur, il
s’avère impossible d’améliorer le chiffre d’affaires de la société.
Suite à la dissolution de la société, les biens immobiliers seront réalisés et leur réali-
sation devrait permette d’apurer toutes les dettes de la société.
221
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
………………………………………
……………………..
Gérant
Considérant que les présentes normes ont été élaborées en collaboration avec l’Ins-
titut des Réviseurs d’entreprises;
***
222
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
1.1. Définitions
La réglementation comptable
Le professionnel
Par professionnel, il faut entendre pour l’application des présentes normes le réviseur
d’entreprises ou l’expert-comptable externe.
La procédure de l’article 181 C. soc. précité a pour but de permettre aux action-
naires de s’exprimer en connaissance de cause sur la proposition de dissolution
d’une société sur la base d’une situation active et passive.
1.2.1. L’article 181 C. soc. concerne la proposition de dissolution d’une société ano-
nyme, d’une société privée à responsabilité limitée, d’une société coopérative à res-
ponsabilité limitée et d’une société en commandite par actions.
La société pour laquelle vous êtes prié d’établir le rapport relève-t-elle du champ
d’application de l’article 181, § 1er, du C. soc.?
223
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
1.2.2. L’article 181 C. soc. concerne les cas dans lesquels la dissolution de la société
est proposée à l’assemblée générale. S’il n’y a pas de proposition de dissolution de la
société, il n’y a pas lieu d’appliquer la procédure.
Ainsi, dans le cadre des articles 332, 431 et 633 C. soc. ou d’une procédure concorda-
taire, la procédure de l’article 181 C. soc. doit seulement être appliquée si la dissolu-
tion de la société est proposée dans l’ordre du jour figurant dans la convocation.
Les droits et engagements hors bilan ont-ils été correctement résumés dans la si-
tuation active et passive établie par l’organe de gestion?
224
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Dans les cas où il propose de poursuivre les activités pendant la liquidation, l’organe
de gestion pourrait établir une situation active et passive de continuité. La dérogation
pourrait être justifiée dans le cas où il est probable que, nonobstant la liquidation,
l’exploitation se prolongera pendant plus d’un an (voir 2.5.1.). L’organe de gestion
doit motiver sa décision (art. 181, § 2, C. soc.).
La situation active et passive doit être établie sans procéder à l’affectation du résultat
de l’exercice en cours. Le résultat de l’exercice en cours jusqu’à la date de clôture de
l’état sera mentionné sous une rubrique distincte du résultat reporté.
Le résultat de l’exercice en cours est-il bien mentionné sous une rubrique distincte
du «résultat reporté»?
➾ Rem.: C’est important, d’une part, parce que ce résultat peut encore changer
et, d’autre part, parce qu’il n’a pas encore fait l’objet d’une proposition d’affec-
tation approuvée par une assemblée générale.
1.3.2. Lorsque l’organe de gestion établit une situation active et passive en disconti-
nuité, il est recommandé de la comparer avec la situation active et passive en conti-
nuité dans l’annexe explicative. Si l’organe de gestion ne procède pas à cette compa-
raison, le professionnel examinera l’opportunité de la reprendre dans son rapport.
225
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
1.3.3. Les règles du Code des sociétés relatives à l’approbation des comptes annuels
demeurent intégralement d’application. L’organe de gestion établira des comptes
annuels sur le dernier exercice complet ainsi que les comptes annuels de la période
qui s’est écoulée depuis la clôture du dernier exercice jusqu’à la décision de dissolu-
tion de la société par devant notaire. Le commissaire, si cette fonction est pourvue,
établira un rapport sur ces comptes ou, le cas échéant, à défaut de leur établissement,
un rapport de carence.
1.4.1. Le rapport sur l’état de la situation active et passive doit être établi par le
commissaire de la société si cette fonction a été pourvue.
Lorsqu’aucun commissaire n’a été nommé, le rapport peut être établi par un profes-
sionnel, spécialement désigné par l’organe de gestion.
➾ Rem.: Si un commissaire a été nommé, c’est lui qui est chargé d’établir le
rapport de contrôle. Si, à tort, aucun commissaire n’a été nommé, tout profes-
sionnel est autorisé à établir le rapport, sans oublier de préciser que la société a
manqué à ses obligations légales en la matière.
1.4.2. La mission de contrôle consiste à vérifier que l’état donne aux actionnaires et
au liquidateur une vue de la réalité de l’actif net à un moment donné, en tenant comp-
te du caractère nécessairement aléatoire des prévisions de réalisation des actifs dans
un contexte de liquidation.
On distinguera cet objectif de celui du contrôle des comptes annuels, lesquels reflè-
tent une situation financière destinée à donner aux actionnaires et aux tiers une infor-
mation périodique sur le patrimoine, la situation financière et les résultats de l’entre-
prise. Le professionnel doit adapter ses travaux de contrôle à l’objectif spécifique de
la mission.
226
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Votre rapport est-il suffisamment descriptif, de façon à donner une image précise
des actifs, créances et dettes, droits et engagements de la société?
1.4.4. L’état comptable doit être complet. Ceci signifie qu’il doit comprendre tous les
éléments actifs et passifs qui font partie d’une situation patrimoniale établie confor-
mément au droit comptable. Il y a lieu de prêter attention au fait que l’état de liquida-
tion a pour effet de transformer en dettes liquides des engagements hors bilan qui
étaient soit ignorés en termes de continuité d’exploitation, soit classés parmi les en-
gagements; il en va ainsi, par exemple, des constitutions devenues obligatoires de
provisions pour risques et charges résultant des engagements en matière sociale (pas-
sif social) ou en matière environnementale (passif écologique), des obligations liées
aux ruptures de baux et aux charges fiscales liées à la liquidation.
1.4.5. L’état comptable doit être correct. Ceci signifie qu’il doit être conforme à la
comptabilité. Les redressements à opérer avant et après les corrections de valeur
requises par la réglementation comptable doivent être dûment comptabilisés, quand
bien même la décision de dissoudre la société ne deviendra certaine qu’après la déci-
sion de l’assemblée générale. Si cette décision n’était pas prise, il appartiendrait à
l’organe de gestion de la société d’apprécier dans quelle mesure certaines opérations
doivent être extournées.
227
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
1.4.6. L’état comptable doit être fidèle à la réalité. Ceci signifie que les évaluations
doivent être faites de bonne foi et que l’organe de gestion doit, si nécessaire, complé-
ter l’état comptable par des notes explicatives des choix opérés en matière d’évalua-
tion.
1.4.7. Le chef d’entreprise est tenu de remettre aux membres du conseil d’entreprise
tout document communiqué aux associés (article 2 de l’A.R. du 27 novembre 1973).
Le commissaire doit s’assurer que le conseil d’entreprise a été dûment informé selon
les exigences des articles 2 et 25 de l’arrêté royal du 27 novembre 1973.
L’état comptable doit être arrêté à une date ne remontant pas à plus de trois
mois par rapport à la date de l’assemblée générale appelée à se prononcer sur la
décision de dissoudre la société.
1.5.1. Le délai de trois mois n’est pas modifié par la convocation d’une seconde
assemblée générale, lorsque l’absence de quorum de présence a empêché l’assem-
blée générale de délibérer valablement.
L’attention des actionnaires a-t-elle été attirée sur le fait qu’une nouvelle situation
active et passive doit être établie dès lors que le délai de trois mois est écoulé?
1.5.2. Pour autant que l’état comptable, par analogie avec l’article 143 C. soc., lui ait
été remis un mois avant l’assemblée générale appelée à se prononcer sur la dissolu-
tion, le professionnel doit remettre son rapport à la société quinze jours au moins
avant cette même date. A défaut d’avoir reçu les documents en temps utile et s’il n’est
pas en mesure de respecter le délai légal, il s’en justifiera dans son rapport à l’assem-
blée générale en mentionnant, le cas échéant, la façon dont ses contrôles en ont été
influencés.
Si les documents destinés à étayer votre rapport de contrôle vous ont été remis
tardivement, en avez-vous fait mention dans votre rapport?
La réception tardive des pièces justificatives a-t-elle influencé vos travaux de con-
trôle?
228
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
1.6.1. Il est recommandé de faire signer une lettre de mission dans laquelle les men-
tions suivantes seront reprises:
– description de la mission;
– responsabilité de l’organe de gestion pour l’établissement de l’état de la situation
active et passive et de l’annexe explicative éventuelle;
– responsabilité de l’organe de gestion pour le caractère correct, complet et fidèle
des informations mises à la disposition du professionnel;
– responsabilité de l’organe de gestion pour fournir en temps voulu tous les docu-
ments et pièces nécessaires, en ce compris le rapport de l’organe de gestion;
– délai pour la délivrance du rapport de contrôle;
– mode de calcul et conditions de paiement des honoraires.
Les éléments précités ont-ils été repris dans une lettre de mission signée par le
client?
Le professionnel ne peut avoir effectué aucune autre mission récurrente dans la so-
ciété au cours des deux années précédentes, si ce n’est une ou plusieurs missions de
contrôle.
(483) Pour la SA; article 332 C. soc. (SPRL); article 431 C. soc. (SCRL).
229
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
1.6.3. Le commissaire doit assister à l’assemblée générale qui est appelée à délibé-
rer sur la base d’un rapport établi par lui, sauf dans la mesure où il présenterait un
juste motif.
Avez-vous fait mention dans votre rapport de la demande qui vous a été faite par
l’organe de gestion d’éventuellement assister à l’assemblée générale extraordinaire?
N’y a-t-il dans votre rapport aucune information ou annotation susceptible de com-
promettre la confidentialité du dossier?
230
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Les risques particuliers auxquels la société contrôlée est exposée figurent-ils dans
le rapport?
➾ Rem.: Il n’existe dans la plupart des PME aucun système de contrôle interne,
ce qui oblige le professionnel à soumettre les différents éléments de la situation
active et passive à des contrôles substantiels.
Les règles d’évaluation modifiées ont-elles été arrêtées sur une base réglementée
et consignées dans le livre d’inventaire?
231
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Avez-vous prêté une attention suffisante aux éléments précités dans votre rapport?
Il est exceptionnel qu’un contrôle limité soit réalisé dans le cadre du rapport de
contrôle d’une dissolution. Le choix de ce type de contrôle doit dès lors être justi-
fié et motivé dans le rapport de contrôle.
232
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
2.3.1. Le professionnel doit étudier les conditions dans lesquelles l’information comp-
table est élaborée. S’il est le commissaire de la société, il doit seulement s’assurer de
la continuité du système de contrôle interne depuis sa précédente révision. Dans le
cas contraire, il doit mettre en oeuvre les diligences requises pour s’assurer de l’exis-
tence de procédures internes appropriées à la taille et à l’activité de l’entreprise, ga-
rantissant la fiabilité des données.
L’analyse des règles de procédure internes (ou l’absence de telles règles) figure-t-
elle dans votre rapport?
233
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Conservez-vous les pièces justificatives de cet examen dans votre dossier de tra-
vail?
Votre rapport contient-il une description des éventuels droits et engagements hors
bilan existants?
Ces droits et engagements hors bilan apparaissent-ils comme certains dans la si-
tuation active et passive?
Avez-vous vérifié si toutes les obligations contractuelles en vigueur ont été res-
pectées (bail, travaux de réparation à l’expiration du bail, dommages et intérêts)?
234
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Avez-vous vérifié avec suffisance la recouvrabilité des autres créances (par exem-
ple, C/C associés, gérants, etc.)?
Les dettes latentes ont-elles été converties en dettes certaines (notamment certains
risques, obligations environnementales, locatives et autres, obligations à l’égard
du personnel)?
Des fournisseurs ont-ils émis une réserve de propriété concernant certaines im-
mobilisations ou certains stocks?
2.5. Dans la quatrième phase de ses travaux, le professionnel étudie les correc-
tions de valeur apportées aux comptes en application de l’article 28, § 2, de
l’arrêté royal du 30 janvier 2001.
Une provision suffisante a-t-elle été constituée en vue de couvrir les frais de disso-
lution et de liquidation (frais relatifs au rapport de contrôle, à la passation de l’ac-
te, à la tenue de la comptabilité pendant la liquidation, aux déclarations fiscales, à
la tenue des assemblées générales, honoraires du liquidateur, frais de dépôt des
comptes annuels, etc.)?
2.5.1. L’organe de gestion peut justifier que l’article 28, § 2, de l’arrêté royal du 30
janvier 2001 ne soit pas appliqué à tout ou partie des rubriques comptables (ci-dessus
1.3.1.). Il en irait ainsi, par exemple, lorsque certains aspects de l’activité devraient
être poursuivis pendant plusieurs années (exemple: charbonnages).
Par ailleurs, l’organe de gestion pourrait justifier qu’aucune correction ne soit appor-
tée sur la base de l’article 28, § 2, de l’arrêté royal du 30 janvier 2001, lorsqu’il existe
de réelles possibilités que la dissolution n’entraîne pas la discontinuité totale ou par-
tielle parce que des perspectives sérieuses existent de transfert, de tout ou partie de
l’exploitation, à une autre entreprise qui assumera la poursuite de cette exploitation.
235
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
2.5.2. Les redressements requis ne concernent que des diminutions de valeur des
éléments d’actif pour les ramener à la valeur probable de réalisation.
2.5.4. L’état comptable ne peut faire apparaître des plus-values de réévaluation que
dans la mesure où elles répondent aux principes généraux de l’article 57 de l’arrêté
royal du 30 janvier 2001. Toutefois, le professionnel pourrait recommander à l’orga-
ne de gestion de faire mention dans une note annexe à l’état comptable de dissolu-
tion, des plus-values latentes probables, y compris sur les valeurs incorporelles, lors-
que cette information lui paraît indispensable à la bonne information des actionnai-
res.
2.6. Le professionnel doit examiner dans quelle mesure les dispositions légales et
réglementaires relatives à la comptabilité et aux comptes annuels sont res-
pectées. La vérification du respect du Code des sociétés et des statuts incom-
be au commissaire, conformément aux règles générales de son mandat.
236
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
2.6.2. Si le professionnel prend connaissance d’un fait ou d’une décision qui pour-
rait constituer la violation d’une disposition légale et réglementaire ayant une in-
fluence significative sur les comptes soumis à son examen, il doit en premier lieu
réunir toutes les informations nécessaires sur la portée du fait ou de la décision con-
cernée et sur son caractère effectivement irrégulier. Il documentera ses constatations
et évoquera la question avec la direction de la société.
Sans préjudice aux règles spécifiques applicables au commissaire, lorsque les effets
de la situation irrégulière sur les comptes ne peuvent être corrigés au vu des circons-
tances, le professionnel pourra opter pour une des attitudes suivantes:
– soit notifier les éléments constatés par écrit à l’organe de gestion et émettre des
réserves expresses dans son rapport en ce qui concerne les effets des irrégularités
sur les comptes contrôlés;
– soit notifier les éléments constatés par écrit à l’organe de gestion et refuser de
poursuivre la mission.
2.6.3. Si le commissaire constate une infraction au droit des sociétés et aux statuts
qui n’aurait pas fait l’objet d’une correction appropriée par l’organe de gestion avant
qu’il ne dépose son propre rapport, il doit envisager d’informer l’assemblée générale
sans autre délai, selon ce qui est dit à l’article 140 C. soc.
237
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
CHAPITRE 3. RAPPORT
➾ Rem.: Pour le bon ordre, une table des matières avec renvoi aux pages corres-
pondantes est indispensable.
b) la date à laquelle l’état comptable a été arrêté par l’organe de gestion de l’entre-
prise, en précisant clairement que le document est établi sous la responsabilité de
cet organe;
c) dans quelle mesure la société applique les règles d’évaluation spécifiques au cas
où la continuité de l’exploitation n’est plus assurée;
238
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
3.3. Dans la mesure où ils sont significatifs par rapport à la décision de dissolu-
tion, le rapport du professionnel doit mentionner les événements qui se sont
produits ou qui ont été portés à sa connaissance après la clôture de l’état
comptable.
Avez-vous consigné dans votre rapport les événements importants qui se sont pro-
duits après l’établissement de la situation active et passive par l’organe de gestion
(par exemple, vente d’actifs, nouveaux engagements, accords de reprise, etc.)?
3.4. Le professionnel expose dans son rapport les faits qu’il a constatés et qu’il
juge indispensables à l’information de l’assemblée générale en rapport avec
la dissolution de la société lorsqu’ils ne figurent pas dans le rapport de l’or-
gane de gestion.
3.4.1. L’objet de la mission porte sur l’état comptable exclusivement. Les autres
renseignements que le professionnel estimerait nécessaire de faire figurer dans son
rapport n’influencent pas la conclusion de ce rapport.
3.4.2. Si le professionnel estime que les notes explicatives (notamment sur les plus-
values non exprimées) sont importantes pour la compréhension de l’état comptable,
il pourra attirer l’attention du lecteur sur ce point dans son rapport.
Les faits utiles à l’assemblée générale ont-ils été consignés dans le rapport ou
l’absence de tels faits précisée dans le rapport?
3.5. Lorsque le professionnel estime devoir soit émettre des réserves, soit refuser
son attestation, soit émettre une déclaration d’abstention, il doit en exposer
les motifs de façon claire et circonstanciée dans le corps de son rapport.
239
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
3.5.1. Lorsque le professionnel n’a pas été en mesure de réunir les informations
indispensables à ses contrôles soit parce que les données fournies par les parties sont
insuffisantes, soit parce que le professionnel se trouve confronté à une incertitude
déterminante pour la valorisation des actifs en valeur de réalisation ou pour l’évalua-
tion des passifs, en ce compris les charges et provisions afférentes à la liquidation, il
est en droit de s’abstenir d’émettre une opinion. Il doit par contre exposer de façon
circonstanciée les raisons de sa décision.
3.5.2. Le professionnel qui constate, au cours de ses travaux de contrôle, une infrac-
tion à la réglementation comptable en rapport avec l’établissement de l’état compta-
ble devra en faire mention dans son rapport conformément à l’article 16 de la loi du
17 juillet 1975 relative à la comptabilité des entreprises.
3.5.3. Le professionnel n’émettra des réserves que dans le cas où elles sont signifi-
catives pour l’appréciation de la situation active et passive.
Les réserves ne pourront être d’une nature telle qu’elles enlèvent toute portée à l’at-
testation.
L’état comptable établi par l’organe de gestion est-il reproduit dans le rapport ou,
mieux encore, joint au rapport?
➾ Rem.: Si le rapport n’a pas été daté, le respect des délais ne peut être contrôlé.
240
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Si le commissaire n’a pas reçu le rapport approuvé par l’organe de gestion auquel est
jointe la situation active et passive, quinze jours avant la date prévue pour l’assem-
blée générale, il doit établir sans délai un rapport justifiant qu’il n’est pas en mesure
de formuler son opinion conformément à l’article 181 C. soc.
➾ Rem.: La loi du 7 mai 1999 contenant le Code des sociétés a remplacé l’article
178bis LCSC par l’article 181 C. soc., depuis le 6 février 2001.
S’il reçoit les documents requis ultérieurement, il établira un rapport sur l’opération
daté du jour où les travaux de contrôle ont été achevés.
L’influence de la réception tardive des documents sur les travaux de contrôle a-t-
elle été précisée dans le rapport?
CHAPITRE 4. CONCLUSION
4.2. Une attestation sans réserve doit mentionner notamment selon quelles rè-
gles d’évaluation (valeurs liquidatives ou valeurs de continuité) l’état comp-
table est établi et s’il reflète complètement, fidèlement et correctement la
situation de la société.
4.2.1. Si l’état comptable est établi en utilisant les valeurs liquidatives, la déclara-
tion approbative sans réserve reproduira une mention de principe selon laquelle l’or-
gane de gestion s’est efforcé de bonne foi de prévoir la valeur de réalisation des
actifs, ainsi que les charges et provisions afférentes à la liquidation, mais les évalua-
tions restent assorties d’une importante marge d’incertitude.
Précisez-vous dans votre rapport selon quelles règles d’évaluation l’état compta-
ble a été établi?
241
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Avez-vous fait mention des motifs pour lesquels vous avez opté pour un contrôle
limité?
➾ Rem.: L’actif net n’est pas égal au total du bilan puisque des provisions ont
été enregistrées.
➾ Rem.: Les suppositions et prévisions n’ont pas leur place dans le rapport. Le
contrôle vise à établir si la situation active et passive établie est complète, fidèle
et correcte.
4.2.2. Si l’état comptable est établi en utilisant des valeurs de continuité, la déclara-
tion approbative sans réserve mentionnera expressément que le professionnel juge
cette dérogation justifiée.
4.3. Lorsque le professionnel estime devoir soit émettre des réserves, soit refu-
ser son attestation, soit émettre une déclaration d’abstention, ceci doit être
formulé avec précision et clarté dans la conclusion de son rapport. Les motifs
en seront brièvement résumés.
➾ Rem.: Par souci de clarté, il est préférable de parler de «passif net» plutôt que
d’ «actif net négatif».
242
LA DISSOLUTION ET LA LIQUIDATION DE SOCIETES
Annexe
Exemple de conclusion d’un rapport sans réserve liée aux perspectives de réali-
sation
Dans le cadre des procédures de dissolution prévues par le droit des sociétés, l’orga-
ne de gestion de la société ..... a établi un état comptable arrêté au .... qui, tenant
compte des perspectives d’une liquidation de la société, fait apparaître un total de
bilan de EUR... et un actif net de.... EUR. Il ressort de nos travaux de contrôle effec-
tués conformément aux normes professionnelles applicables que cet état traduit com-
plètement, fidèlement et correctement la situation de la société, pour autant que les
prévisions de l’organe de gestion soient réalisées avec succès par le liquidateur.
Exemple de conclusion d’un rapport avec réserve liée aux perspectives de réali-
sation
Dans le cadre des procédures de dissolution prévues par le droit des sociétés, l’orga-
ne de gestion de la société ..... a établi un état comptable arrêté au .... qui, tenant
compte des perspectives d’une liquidation de la société, fait apparaître un total de
bilan de EUR... et un actif net de.... EUR. À l’issue de nos travaux de contrôle effec-
tués selon les normes professionnelles applicables, nous pouvons confirmer que cet
état comptable découle correctement de la comptabilité de la société. Par contre, vu
la nature des actifs et des passifs, les perspectives de réalisation s’avèrent excessive-
ment aléatoires en manière telle qu’il ne nous est pas possible de déterminer de ma-
nière raisonnable dans quelle mesure cet état traduit complètement et fidèlement la
situation de la société dans une perspective de liquidation.
Exemple de conclusion d’un rapport sur une dissolution avec passif net
Dans le cadre des procédures de dissolution prévues par le droit des sociétés, l’orga-
ne de gestion de la société ..... a établi un état comptable arrêté au .... qui, tenant
compte des perspectives d’une liquidation de la société, fait apparaître un total de
bilan de EUR... et un passif net de.... EUR. Il ressort de nos travaux de contrôle
effectués conformément aux normes professionnelles applicables que cet état traduit
complètement, fidèlement et correctement la situation de la société, pour autant que
les prévisions de l’organe de gestion soient réalisées par le liquidateur.
243
CHAPITRE 4.
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Lorsque dans des sociétés autres que les sociétés en nom collectif et les sociétés
coopératives à responsabilité illimitée, l’actif net est inférieur au capital social repris
dans l’état précité, l’état mentionnera en conclusion le montant de la différence.
Dans les sociétés en nom collectif et les sociétés coopératives à responsabilité illimi-
tée, cet état indique quel sera le capital social de la société après sa transformation.
Ce capital ne pourra être supérieur à l’actif net tel qu’il résulte de l’état précité.
Si, au cas visé dans l’article 776, alinéa 2, l’actif net est inférieur au capital repris
dans l’état résumant la situation active et passive de la société, le rapport mentionne-
ra en conclusion le montant de la différence.
247
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Ils sont également transmis sans délai aux personnes qui ont accompli les formalités
requises par les statuts pour être admises à l’assemblée.
Tout associé a le droit d’obtenir gratuitement, sur la production de son titre, quinze
jours avant l’assemblée, un exemplaire de ces documents.
§ 1er. Sans préjudice des dispositions particulières énoncées dans le présent article et
sous réserve de dispositions statutaires plus rigoureuses, l’assemblée générale ne peut
décider de la transformation de la société que dans le respect des règles de présence
et de majorité suivantes:
1° ceux qui assistent à la réunion doivent représenter, d’une part, la moitié du capital
social et, d’autre part, s’il en existe, la moitié du nombre total des parts bénéficiaires;
2° a) une proposition de transformation n’est acceptée que si elle réunit les quatre
cinquièmes au moins des voix;
b) nonobstant toute disposition contraire des statuts, les parts bénéficiaires donneront
droit à une voix par titre. Elles ne pourront se voir attribuer dans l’ensemble un nom-
bre de voix supérieur à la moitié de celui attribué à l’ensemble des actions, ni être
comptées dans le vote pour un nombre de voix supérieur aux deux tiers du nombre
des voix émises par les actions. Si les votes soumis à la limitation sont émis en sens
différents, la réduction s’opèrera proportionnellement; il n’est pas tenu compte des
fractions de voix;
c) dans les sociétés en commandite simple et dans les sociétés coopératives, le droit
de vote des associés est proportionnel à leur part dans l’avoir social et le quorum de
présence se calcule par rapport à cet avoir social.
248
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Pour que la nouvelle assemblée délibère et statue valablement, il suffira qu’une por-
tion quelconque du capital y soit représentée.
5° si les statuts prévoient qu’elle ne pourra adopter une autre forme. Une telle clause
des statuts ne peut être modifiée que dans les mêmes conditions.
La démission doit être notifiée à la société par lettre recommandée à la poste déposée
cinq jours au moins avant la date de l’assemblée. Elle n’aura d’effet que si la propo-
sition de transformation est adoptée.
249
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
La transformation est opposable aux tiers aux conditions prévues à l’article 76.
Les articles 213, alinéa 1er, 219, 224, 225, 226, 3°, et 6° à 9°, 229, 231, 314 et 315 ne
sont pas applicables en cas de transformation en société privée à responsabilité limi-
tée.
Les articles 395, 399, 401, 405, 424 et 665, § 2 ne sont pas applicables en cas de
transformation en société coopérative à responsabilité limitée.
Les articles 444, 449, 453, 6° et 9° à 12°, 450, alinéa 2, 451, 452, 456, 459, 610 et 611
ne sont pas applicables en cas de transformation en société anonyme.
Les articles 444, 449, 453, 6° et 9° à 12°, 451, 452 et 658, en tant qu’il règle la
responsabilité des fondateurs, ne sont pas applicables en cas de transformation en
société en commandite par actions.
Les associés d’une société en nom collectif et les membres de l’organe de gestion de
la société à transformer sont tenus solidairement envers les intéressés, malgré toute
stipulation contraire:
3° de la réparation du préjudice qui est une suite immédiate et directe soit de la nullité
de l’opération de transformation en raison de la violation des règles prévues à l’arti-
250
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
cle 227, 2° à 4°, 403, 2° à 4°, 454, 2° à 4°, appliquées par analogie, ou à l’article 783,
alinéa 1er, soit de l’absence ou de la fausseté des énonciations prescrites par les arti-
cles 226, à l’exception du 3° et des points 6° à 9°, 453, à l’exception du 6° et des
points 9° à 12° et 783, alinéa 2.
La transformation est constatée, soit par un acte authentique, soit par un acte sous
seing privé, qui est publié par extrait de la manière prévue aux articles 69 et 74.
1° les membres de l’organe de gestion qui n’ont pas rédigé un état résumant la situa-
tion active et passive de la société et qui n’ont pas désigné un commissaire, un révi-
seur ou un expert-comptable externe, comme il est prévu à l’article 777;
2° les membres de l’organe de gestion qui n’ont pas repris les conclusions du rapport
du commissaire, du réviseur ou de l’expert-comptable externe, dans l’acte constatant
la transformation comme il est prévu à l’article 783, alinéa 2;
251
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3° les membres de l’organe de gestion qui n’ont pas présenté le rapport spécial ac-
compagné du rapport du commissaire, du réviseur ou de l’expert-comptable externe,
comme il est prévu aux articles 778 et 779.
Nonobstant toute stipulation contraire, la modification des statuts qui vise à transfor-
mer une société coopérative à responsabilité limitée en une société coopérative à
responsabilité illimitée requiert l’accord unanime des associés.
Une telle modification doit être constatée par acte authentique. Par dérogation à l’ar-
ticle 66, alinéa 3, la forme authentique n’est pas obligatoire pour les modifications
statutaires ultérieures de la société coopérative à responsabilité illimitée.
§ 1er. Nonobstant toute stipulation contraire, la modification des statuts qui vise à
transformer une société coopérative à responsabilité illimitée en une société coopéra-
tive à responsabilité limitée est décidée par l’assemblée générale, dans les conditions
requises pour la modification des statuts.
Par dérogation à l’article 66, alinéa 3, une telle modification doit être constatée par
un acte authentique à peine de nullité. La forme authentique doit également, à peine
de nullité, être donnée à toute modification ultérieure des statuts.
252
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
1° de la différence éventuelle entre l’actif net tel qu’il résulte de l’état et le montant
du capital fixe visé au § 3;
D. Transformation d’une SE en SA
4. Le projet de transformation fait l’objet d’une publicité effectuée selon les modali-
tés prévues par la loi de chaque Etat membre, conformément à l’article 3 de la direc-
tive 68/151/CEE, un mois au moins avant la date de la réunion de l’assemblée géné-
rale appelée à se prononcer sur la transformation.
253
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
E. Transformation d’une SA en SE
3. Le siège statutaire ne peut pas être transféré d’un Etat membre à un autre confor-
mément à l’article 8 à l’occasion de la transformation.
5. Le projet de transformation fait l’objet d’une publicité effectuée selon les modali-
tés prévues par la loi de chaque Etat membre, conformément à l’article 3 de la direc-
tive 68/151/CEE, un mois au moins avant la date de la réunion de l’assemblée géné-
rale appelée à se prononcer sur la transformation.
254
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
255
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
2. Le siège statutaire ne peut pas être transféré d’un Etat membre à un autre confor-
mément à l’article 7 à l’occasion de la transformation.
256
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
4. Le projet de transformation fait l’objet d’une publicité effectuée selon les modali-
tés prévues par la loi de chaque Etat membre, un mois au moins avant la date de la
réunion de l’assemblée générale appelée à se prononcer sur la transformation.
Le projet de transformation d’une société coopérative en SCE est établi par le conseil
d’administration ou l’administrateur unique.
Article 4 Loi historique sur les associations sans but lucratif, les associations
internationales sans but lucratif et les fondations
257
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Article 26bis Loi historique sur les associations sans but lucratif, les associations
internationales sans but lucratif et les fondations
L’association peut se transformer en une des formes de sociétés énumérées à l’article
2 des lois sur les sociétés commerciales, coordonnées le 30 novembre 1935, pour
autant qu’il s’agisse d’une société à finalité sociale conformément à l’article 164bis
des mêmes lois.
Cette transformation n’entraîne aucun changement dans la personnalité juridique de
l’association qui subsiste sous sa nouvelle forme.
Article 26ter Loi historique sur les associations sans but lucratif, les associations
internationales sans but lucratif et les fondations
La proposition de transformation fait l’objet d’un rapport justificatif établi par le
conseil d’administration et annoncé dans l’ordre du jour de l’assemblée appelée à
statuer.
A ce rapport est joint un état résumant la situation active et passive de l’association,
arrêté à une date ne remontant pas à plus de trois mois. Un réviseur d’entreprises ou
un expert-comptable inscrit au tableau des experts-comptables externes de l’Institut
des Experts-Comptables désigné par le conseil d’administration, fait rapport sur cet
état et indique notamment s’il traduit d’une manière complète, fidèle et correcte la
situation de l’association.
Une copie de ces rapports ainsi que le projet de modifications aux statuts sont an-
nexés à la convocation à l’assemblée.
Article 26quater Loi historique sur les associations sans but lucratif, les associa-
tions internationales sans but lucratif et les fondations
§ 1er. La décision de transformation est soumise aux conditions de l’article 8, alinéas
2 et 3.
§ 2. Immédiatement après la décision de transformation, les statuts de la société sont
arrêtés aux mêmes conditions. A défaut, la décision de transformation reste sans ef-
fet.
§ 3. Les convocations à l’assemblée reproduisent le texte des §§ 1er et 2 du présent
article.
Article 26quinquies Loi historique sur les associations sans but lucratif, les asso-
ciations internationales sans but lucratif et les fondations
Les dispositions prévues aux articles 170 et 171 des lois sur les sociétés commercia-
les, coordonnées le 30 novembre 1935, sont applicables.
258
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Article 26sexies Loi historique sur les associations sans but lucratif, les associa-
tions internationales sans but lucratif et les fondations
§ 1er. L’actif net de l’association tel qu’il résulte de l’état visé à l’article 26ter doit
entrer dans la composition du capital social de la société ou être versé à un compte de
réserve indisponible.
§ 2. Le montant de cet actif net ne peut faire l’objet d’aucun remboursement ou
distribution aux associés, conformément à ce que prévoit l’article 164quater des lois
sur les sociétés commerciales, coordonnées le 30 novembre 1935.
Article 26septies Loi historique sur les associations sans but lucratif, les associa-
tions internationales sans but lucratif et les fondations
§ 1er. Lorsqu’une association sans but lucratif s’est transformée en société à finalité
sociale conformément aux articles 26bis à 26septies de la loi du 27 juin 1921, le
montant d’actif net visé à l’article 26sexies, § 1er, de cette loi doit être identifié dans
les comptes annuels de la société.
§ 2. Ce montant ne peut faire l’objet, sous quelque forme que ce soit, d’un rembour-
sement aux associés ou d’une distribution.
Ce montant est soumis au régime prévu à l’article 663, si, par suite d’une modifica-
tion statutaire, la société n’est plus une société à finalité sociale.
259
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
260
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
L’assemblée générale visée par les normes est l’assemblée qui ne réunit éventuelle-
ment pas un quorum suffisant pour prendre la décision ou l’assemblée générale ex-
traordinaire qui prend effectivement la décision de la transformation.
En l’espèce, il faut préciser qu’un problème relatif au délai de trois mois est une
question délicate qui suscite des divergences d’opinions parmi les juristes. Le profes-
sionnel, à savoir le réviseur d’entreprises ou l’expert-comptable, a exécuté sa mis-
sion lorsqu’il a rendu son rapport de contrôle lors d’une assemblée générale qui peut
se tenir dans les trois mois à compter de la date de l’état résumant la situation active
et passive de la société. L’ajournement éventuel de l’assemblée générale extraordi-
naire (dans la mesure où elle est d’application dans le cadre légal) parce que les
conditions de présence n’ont pas été remplies ne relève pas de la compétence du
professionnel, à savoir le réviseur d’entreprises ou l’expert-comptable.
Dans ce cas, est seul compétente à cet effet l’assemblée annuelle qui statue sur la
base de comptes annuels relatifs à un exercice clôturé et non sur la base d’un état
intermédiaire.
261
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Souvent, le capital est majoré avant la transformation d’une SPRL en une SA, mais
après la constatation de l’état de l’actif et du passif, afin d’atteindre le capital mini-
mal d’une SA.
Comment le professionnel doit-il traiter une telle augmentation de capital dans son
rapport de contrôle? Le texte de loi stipule que le rapport du professionnel doit no-
tamment mentionner si les capitaux propres de la société sont inférieurs au capital
social incorporé dans l’état, auquel cas il mentionne la différence. Il est clair qu’une
augmentation de capital effectuée après la date de l’état ne peut être incorporée dans
cet état. Il s’agit dans ce cas d’anticiper un acte notarié à date fixe qui doit encore être
passé. Si l’on procède de cette manière, le professionnel doit indiquer que l’état ne
traduit pas fidèlement la situation de la société, étant donné que ce capital ne répond
pas à la réalité.
Le professionnel ne peut donc pas tenir compte d’une augmentation de capital qui
doit encore être exécutée ou qui a été exécutée après la date de l’état.
Toutefois, il pourrait éventuellement signaler l’augmentation de capital prévue dans
le rapport de contrôle sans que cela n’influence pour autant sa décision.
Enfin, il faut rappeler que le Code des sociétés tient l’organe de gestion (solidaire-
ment) responsable de la différence entre l’actif net après la transformation et le capi-
tal minimal légal.
Une attention particulière doit être accordée aux dispositions relatives au quorum de
présence et au quorum d’approbation, tels qu’ils figurent à l’article 781 du Code des
sociétés, qui stipule comme règle de base que les personnes présentes ne doivent pas
seulement représenter la moitié du capital social, mais aussi la moitié du nombre
total de parts bénéficiaires s’il existe de tels titres, et qu’une proposition de transfor-
mation n’est acceptée que si au moins quatre cinquièmes des voix marquent leur
accord sur la proposition de transformation.
Sur la base de l’article 781, § 3, du Code des sociétés, une deuxième assemblée
générale extraordinaire doit être convoquée si le quorum de présence visé n’est pas
atteint en cas de transformation d’une société en commandite par actions ou d’une
société coopérative en une société anonyme. Pour que la deuxième assemblée géné-
rale puisse valablement délibérer et statuer, il suffit qu’une portion quelconque du
capital y soit représentée.
Par ailleurs, il faut stipuler expressément que, dans des conditions normales, l’article
781, § 1er, C. soc. ne prévoit pas de deuxième assemblée générale parce qu’au moins
la moitié du capital doit être représentée lors de l’assemblée générale avec quatre
cinquièmes des voix. Une deuxième assemblée générale est prévue uniquement en
262
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
cas de transformation d’une société en commandite par actions ou d’une société coo-
pérative en une société anonyme tel que visé à l’article 781, § 3, C. soc.
Remarquons par ailleurs que dans une société coopérative, chaque associé peut dé-
missionner à tout moment en cours d’exercice à partir de la convocation de l’assem-
blée générale extraordinaire qui doit statuer sur la transformation de la société, sans
qu’il ne doive satisfaire à aucune autre condition et nonobstant toute disposition con-
traire dans les statuts.
5. Augmentation du capital dans une SPRL par apport en nature, suivie par une
réduction de capital par l’exonération de la libération suivie par une transfor-
mation en une SA
Supposons une SPRL qui a été constituée avec un capital de 62 500,00 EUR (sous-
criptions en espèces). Le capital a été libéré à concurrence de 41 150,00 EUR (il reste
donc encore 21 350,00 EUR à libérer).
Les opérations envisagées sont:
• augmentation de capital par apport en nature d’un terrain estimé à 21 350,00 EUR;
• suivie d’une réduction de capital de 21 350,00 EUR par dispense de la libération du
capital qui n’a pas encore été entièrement libéré lors de la constitution de la société;
• suivie de la transformation de la société en une SA.
La question est notamment de savoir dans quelle mesure les mouvements de capital
doivent être pris en compte dans l’état comptable qui précède la transformation. Une
autre question porte sur la procédure de réduction de capital.
En ce qui concerne l’état comptable, il est établi que le capital à indiquer doit être le
capital qui figure également dans les statuts à la date en vigueur pour la clôture de
l’état comptable qui est requis pour la transformation de la société. S’il est requis que
les divers mouvements de capital interviennent à la même date que la transformation
de la forme juridique pour parvenir au capital minimal légal, ces opérations n’ont
aucune influence sur l’état comptable, puisque que les mouvements de capital ne
sont pas intervenus avant la date de l’état de l’actif et du passif. Il appartient toutefois
à un organe de gestion d’indiquer dans le rapport spécial qu’il doit établir et, le cas
échéant, au professionnel dans son propre rapport de contrôle que les différentes
opérations sont envisagées et doivent être réalisées à la date de la transformation
pour parvenir à un capital souscrit entièrement libéré conformément aux exigences
du Code des sociétés.
263
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Une deuxième question est celle de savoir dans quelle mesure les opérations succes-
sives d’augmentation de capital et de réduction de ce capital peuvent entraîner une
difficulté pour la modification de la forme juridique. La dispense de libération est
assimilée à une réduction de capital avec distribution aux associés et, par conséquent,
les articles 317 et 318, 613 et 614 C. soc. qui offrent aux créanciers la possibilité
d’exiger une sûreté dans un délai de deux mois suivant la publication de la réduction
de capital aux annexes du Moniteur belge sont d’application. Sur le plan comptable,
la réduction de capital ne peut être définitivement actée avant que le délai de deux
mois stipulé dans l’article n’ait expiré ou avant que tous les créanciers n’aient obtenu
satisfaction.
Cependant, cette situation ne doit pas entraver le règlement de la transformation par-
ce que le capital social doit s’élever au moins au minimum légal, même après la
réduction de capital.
1. Généralités
1.1. Définitions
Nous utilisons les définitions reprises dans les «Normes relatives au rapport à rédiger
à l’occasion de la transformation d’une société», qui sont entrées en application le
même jour que le Code des sociétés.
264
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
1.1.3. Le professionnel
Pour l’application des normes, il faut comprendre par professionnel le réviseur d’en-
treprises inscrit au tableau des réviseurs de l’Institut des Réviseurs d’entreprises ou
l’expert-comptable inscrit au tableau des experts-comptables externes de l’Institut
des Experts-comptables et des Conseils fiscaux.
L’article 775 C. soc. confirme que «l’adoption d’une autre forme juridique par une
société constituée sous l’une des formes énumérées à l’article 2, § 2, C. soc. n’entraî-
ne aucun changement dans la personnalité juridique de la société qui subsiste sous la
nouvelle forme.»
L’article 774 C. soc. stipule quant à lui que les dispositions du livre XII du Code des
sociétés s’appliquent à toutes les personnes morales régies par le Code, à l’exception
des sociétés agricoles et des groupements d’intérêt économique.
La transformation reste, comme c’était le cas dans le cadre des lois coordonnées sur
les sociétés commerciales (cf. art. 165 LCSC), une disposition légale par laquelle une
personne morale existante adopte une autre forme juridique tout en gardant son iden-
tité, ses droits et obligations comme sujet du droit. Cette possibilité permet aux asso-
ciés d’adopter pour leur entreprise une forme qui requiert des capitaux en mesure
avec leur possibilité, et ce, dans l’attente de pouvoir disposer de moyens supérieurs et
de pouvoir ainsi adopter une autre forme juridique ultérieurement. Ce procédé com-
prend un risque important, compte tenu du fait qu’une entreprise doit adopter la for-
265
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Les sociétés auxquelles fait référence l’article 775 C. soc. et énumérées à l’article 2,
§ 2, C. soc. sont les suivantes:
Le groupement d’intérêt économique, en abrégé GIE, n’est pas lié à l’article 775 C.
soc. en application de l’article 774 C. soc.
Lorsque dans des sociétés autres que les sociétés en nom collectif et les sociétés
coopératives à responsabilité illimitée, l’actif net est inférieur au capital social repris
dans l’état précité, l’état mentionnera en conclusion le montant de la différence.
Dans les sociétés en nom collectif et les sociétés coopératives à responsabilité illimi-
tée, cet état indique quel sera le capital social de la société après sa transformation.
Ce capital ne pourra être supérieur à l’actif net tel qu’il résulte de l’état précité.»
Article 777: «Le commissaire ou, lorsqu’il n’y a pas de commissaire, un réviseur
d’entreprises ou un expert-comptable externe désigné par l’organe de gestion ou,
dans les sociétés en nom collectif et les sociétés coopératives, par l’assemblée géné-
rale, fait rapport sur cet état et indique notamment s’il y a eu la moindre surestimation
de l’actif net.
Si, au cas visé par l’article 776, al. 2, l’actif net est inférieur au capital repris dans
l’état résumant la situation active et passive de la société, le rapport mentionnera en
conclusion le montant de la différence.»
266
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
C’est sur la base des normes relatives au rapport à rédiger à l’occasion de la transfor-
mation d’une société que nous avons établi le présent texte. Ces normes sont entrées
en vigueur simultanément avec le Code des sociétés, le 06.02.2001. Elles ont toute-
fois été adaptées pour tenir compte de la loi de réparation du 23.01.2001.
Les nouvelles normes sont donc d’application depuis l’entrée en vigueur du Code
des sociétés. Entrent dans leur champ d’application les transformations de sociétés
constituées sous l’une des formes énumérées à l’article 2, § 2, C. soc. en une société
d’une autre forme (art. 774 C. soc.), à savoir les sociétés citées supra au point 1.2. du
présent texte, soit:
267
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
La synthèse 1.3. des normes est également claire en ce qui concerne les aspects comp-
tables:
«La situation active et passive est un état qui consiste en un bilan ou une situation
comptable intermédiaire équivalente accompagnée dans les deux cas d’une annexe
explicative qui peut comprendre, entre autres, un résumé des droits et engagements.
La situation active et passive doit résulter sans addition ni omission de la balance des
comptes.» (Normes, Synthèse 1.3., al. 1)
«La situation active et passive doit être arrêtée à une date qui ne remonte pas à plus de
trois mois à compter de la date de l’assemblée générale convoquée pour se prononcer
sur la transformation de la société.» (Normes, synthèse 1.3., al. 2, et § 1.3.3.) (cf. art.
776 C. soc.)
«Par situation comptable intermédiaire équivalente, il faut entendre un état actif et
passif établi selon les mêmes principes et comprenant au moins les mêmes rubriques
que celles qui figurent dans la réglementation comptable en ce qui concerne l’établis-
sement des comptes annuels. La situation active et passive doit résulter sans addition
ni omission de la balance des comptes.» (Normes, § 1.3.1., al. 1)
«La situation comptable intermédiaire doit être établie en tenant compte des correc-
tions de valeur, des prorata de charges (y compris la rémunération des dirigeants,
l’amortissement, les variations de stocks, les pécules de vacances, les primes de fin
d’année et autres primes à payer, la charge d’impôt, etc.) conformément aux règles
d’évaluation.» (Normes, § 1.3.1., al. 2)
«Par actif net, il faut entendre le capital, les primes d’émission, les plus-values de
réévaluation, les réserves, le bénéfice ou la perte reportée ainsi que les subsides en
capital.» (Normes, § 1.3.2., al. 1)
268
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
tion pour établir les termes de la comparaison des SA, des SCA et des SPRL est celui
qui est déterminé par les statuts de la société à la date d’établissement de l’état résu-
mant la situation active et passive; les primes d’émission et autres éléments de fonds
propres ne sont pas pris en considération. En ce qui concerne les sociétés en nom
collectif, il faut se référer au capital qui sera fixé par les statuts de la société après sa
transformation (art. 776, al. 3, C. soc.). Pour déterminer le capital des sociétés coopé-
ratives (constitué des parts fixes et variables), le professionnel consultera le registre
des coopérateurs à la date de clôture de la situation active et passive.» (Normes,
§ 1.3.2., al. 2)
«On rappellera qu’un impôt différé doit être calculé pour les plus-values réalisées,
mais fiscalement immunisées de façon temporaire ainsi que pour les subsides en
capital.» (Normes, § 1.3.2., al. 4)
«Lorsque le droit des sociétés prévoit la possibilité de convoquer une seconde assem-
blée générale (art. 781, § 3, C. soc. concernant les SCA), le délai de trois mois n’en
est pas modifié; cela signifie que ce délai se calcule seulement par rapport à la pre-
mière assemblée générale.» (Normes, § 1.3.3., al. 2)
2.1.3. Déontologie
Nous attirons l’attention sur le fait qu’il est recommandé de faire signer une lettre de
mission ou un contrat dans lequel est circonscrite la mission (Normes, § 1.5.1.). Voir
à ce sujet la section 3.1. de notre modèle de rapport.
Le paragraphe 1.5.2. des normes nous rappelle les règles générales de déontologie
qui veulent que si un expert-comptable ou un réviseur d’entreprises a été précédem-
ment consulté par les parties en relation avec cette mission, le professionnel devra
prendre contact avec celui-ci notamment dans le but d’obtenir, dans le respect des
règles du secret professionnel, des informations sur les circonstances qui auraient pu
conduire le client à consulter un autre professionnel et de s’assurer du paiement au(x)
confrère(s) des honoraires dus et non contestés.
269
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Il est important de savoir que l’on ne peut interpréter stricto sensu la notion de récur-
rence, compte tenu des dispositions de l’art. 13, § 3, de l’arrêté royal du 1er mars 1998
fixant le règlement de déontologie des experts-comptables.
«Le commissaire doit assister à l’assemblée générale qui est appelée à délibérer sur
la base d’un rapport établi par lui, sauf s’il est empêché pour un juste motif (articles
272/274, 412, 538/540 C. soc.).
2.1.4. Remarques
Dans leur paragraphe 1.3.4., les normes stipulent que dans une SA, SPRL, une SC ou
une SCA, le professionnel doit remettre son rapport à la société au moins quinze
jours avant la date de l’assemblée générale qui doit décider sur la transformation.
Lorsque le professionnel ne peut respecter les délais fixés par la loi en raison du
retard dans la communication des documents légaux, il se doit d’en faire mention
dans son rapport à l’assemblée générale, et, si ce retard a pu influencer ses contrôles,
d’en expliquer la façon (2).
Parmi les règles prévues par la loi à l’occasion de la transformation d’une société à
forme commerciale en une autre forme juridique, il n’existe aucune disposition quant
à la structure et au contenu du rapport du professionnel.
Le chapitre 3 des normes est consacré au corps du rapport à établir par le profession-
nel tandis que le chapitre 4 concerne la conclusion de celui-ci. Le chapitre 3 peut se
résumer par le contenu de ses synthèses.
(2) Normes relatives au contrôle de la situation d’une société à forme commerciale à l’occasion de la
transformation en une autre forme juridique, § 1.3.4. de la synthèse 1.3. Aspects comptables.
270
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Suivant les normes, dans son rapport, le professionnel doit mentionner en termes
généraux la mission qui lui a été confiée ainsi que la référence au document qui le
désigne et la façon dont il a exercé son contrôle sur la situation active et passive qui
sera remise à l’assemblée générale par l’organe de gestion (cf. Normes, synthèse
3.1.). Il doit y exposer la façon dont il a effectué ses vérifications et spécifier dans
quelle mesure il a pu appuyer ses travaux sur une organisation administrative et comp-
table suffisante dans le contexte de l’opération (cf. Normes, synthèse 3.2.). Bien que,
suivant la norme, la situation active et passive doit être reproduite dans le corps du
rapport ou peut être jointe en annexe (cf. Normes, synthèse 3.3.), pour la compréhen-
sion par un tiers non averti, il est souhaitable que cette situation soit reprise, au moins
en synthèse, dans le corps du rapport.
La structure du rapport n’est pas spécifiquement abordée par les normes. Toutefois,
lorsque celles-ci font référence aux travaux à effectuer, elles font apparaître une ébau-
che de structure à travers le contenu. Elles stipulent, en effet, en leur paragraphe
2.1.1., que: «Le programme de travail relatif au contrôle de la situation active et
passive établie à l’occasion de la transformation comprendra en principe les étapes
suivantes:
271
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
En fait, un rapport doit permettre à celui qui le lit de se faire une idée exacte de
certains faits ou de certaines situations. De plus, le destinataire ne doit pas être obligé
de le lire entièrement pour savoir de quoi il s’agit. Il pourra simplement prendre
connaissance de la démonstration de ce qui apparaît dans les conclusions lors d’une
lecture ultérieure.
C’est à travers les différentes missions de contrôle que l’on retrouve les invariants
qui nous permettent, à la lecture des travaux de Gérard Delvaux (3), de pouvoir émet-
tre un avis quant à la structure du rapport résultant des contrôles qui étaient prévus en
application des articles 164, § 2, 166 ou 167 LCSC d’application et qui sont actuelle-
ment prévus en application du Code des sociétés. L’exposé des faits, la présentation
des acteurs concernés, formant en principe l’introduction, font l’objet de deux chapi-
tres distincts:
– MISSION;
– IDENTIFICATION DE L’OPERATION.
(3) Gérard DELVAUX, Hugues FRONVILLE, Jean-Louis SERVAIS, Analyse des comptes annuels et mis-
sions spéciales en cas de liquidation et de transformation de sociétés, Collection: Manuel pratique des
contrôles et redressements comptables, Tome 3, Editions comptabilité et productivité – D/1997/1375/4.
272
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3. Modèle de rapport
3.1. Mission
3.1.1. Commentaires
Comme nous l’avons rappelé au point 2.2.1.2. du présent texte, le professionnel doit
mentionner, en termes généraux, dans son rapport, la mission qui lui est confiée, la
référence au document de désignation et la façon dont il a exercé son contrôle sur
l’état comptable remis à l’assemblée générale. (cf. Normes, synthèse 3.1.).
Pour le mandant, s’il s’agit d’une personne physique, on fera part de sa profession et
de ses coordonnées. S’il s’agit d’une personne morale, on ne reprendra que ses coor-
données.
Pour le mandataire, c’est-à-dire le professionnel, ce chapitre mettra en évidence ses
qualités, sous contrainte des dispositions déontologiques en la matière, ainsi que ses
coordonnées. Lorsque le mandataire est une société civile professionnelle, il y a lieu
de stipuler par qui elle est représentée. Si le mandataire est un expert-comptable, il
devra bien spécifier qu’il est «expert-comptable, inscrit au tableau des experts-comp-
tables externes de l’Institut des Experts-comptables et des Conseils fiscaux, sous le
numéro ……..….». La qualité d’expert-comptable identifie la compétence technique
de l’auteur. Si cela est nécessaire, ce n’est pourtant pas suffisant. Il y a lieu de souli-
gner que l’expert-comptable est inscrit au tableau des experts-comptables externes.
En effet, seuls ces derniers ont la capacité juridique d’effectuer la mission de contrôle
prévue en application des articles 777 et 436, § 2, C. soc. Nous vous rappelons, à cet
effet, que dans une société où aucun commissaire n’est en fonction, le professionnel
ne peut pas être le conseiller habituel de la société pour laquelle il est fait rapport (4).
Le professionnel ne peut avoir effectué aucune autre mission récurrente dans la so-
ciété au cours des deux années précédentes, si ce n’est une ou plusieurs missions de
contrôle (5).
Dans ce chapitre:
273
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Au paragraphe 1.5.1., les normes recommandent de faire signer une lettre de mission
ou un contrat dans lequel les mentions suivantes seront reprises:
– la description de la mission;
– la spécification qu’aucun professionnel n’a été chargé de la même mission
dans les douze derniers mois;
– la notification de la responsabilité de l’organe de gestion pour l’établissement
d’un état de la situation active et passive conforme aux dispositions légales et
de l’annexe explicative éventuelle en ce qui concerne les autres sociétés cons-
tituées sous une des formes énumérées à l’article 2, § 2, C. soc. en une société
d’une autre forme (Art. 774 et 436, § 2, C. soc.);
– la notification de la responsabilité de l’organe de gestion pour fournir en temps
voulu tous les documents et pièces nécessaires, en ce compris le rapport de
l’organe de gestion;
– le délai pour la délivrance du rapport de contrôle;
– le mode de calcul et conditions de paiement des honoraires.
3.1.2. Analyse
La synthèse 1.4. des normes stipule que: «La mission du professionnel consiste à
vérifier l’état résumant la situation active et passive établi par l’organe de gestion et
à faire rapport sur cet état en indiquant notamment s’il y a eu la moindre surévalua-
tion de l’actif net.
«Le rapport sur l’état de la situation active et passive doit être établi par le commis-
saire de la société si cette fonction a été pourvue.
Lorsqu’aucun commissaire n’a été nommé, le rapport est établi par un professionnel
qui a été spécialement désigné à cette fin par l’organe de gestion.» (cf. Normes, §
1.4.1.)
274
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
La mission de contrôle a pour but de vérifier dans quelle mesure l’état comptable
fournit aux associés et aux tiers une vue de la réalité de l’actif net arrêté à un moment
donné, et ce, dans le contexte de la transformation. Le professionnel doit vérifier,
d’une part, pour les missions relevant de l’article 777 C. soc., que l’actif net de la
société après transformation est supérieur au capital social minimal prescrit par le
Code et, d’autre part, qu’il n’existe pas la moindre surévaluation de l’actif net.
On distinguera cet objectif du contrôle des comptes annuels, lesquels reflètent une
situation financière destinée à fournir aux associés et aux tiers une information pério-
dique sur le patrimoine, la situation financière et les résultats de l’entreprise.
«Le principe de l’importance relative s’applique dans la mise en oeuvre des vérifica-
tions et des ajustements éventuels relatifs aux rubriques de l’actif, des provisions et
des dettes. Par contre, pour ce qui concerne la conclusion relative à l’actif net, toute
surévaluation, quelle que soit son importance, devrait être mentionnée.» (Normes, §
1.4.3., al. 2)
275
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.1.3. Modèles
‘1. MISSION
En date du seize mars deux mil un, le soussigné Pierre DUPONT, expert-compta-
ble inscrit sur la liste des experts-comptables externes de l’Institut des Experts-
comptables et des Conseils fiscaux sous le numéro 1989 2F 47, et dont les bureaux
sont établis à Bruxelles, boulevard de la Cambre 24, déclare avoir été mandaté par
le conseil d’administration de la SA AYSALSERVICES, dont le siège social est
situé à Bruxelles, boulevard de la Cambre 33, en vue de faire rapport sur l’état
résumant la situation active et passive de la société, arrêté le 31/12/2001, confor-
mément à l’article 777 C. soc., en vue de la transformation de la société anonyme
en société privée à responsabilité limitée.
‘1. MISSION
En date du seize mars deux mil un, le soussigné Pierre DUPONT, expert-compta-
ble inscrit sur la liste des experts-comptables externes de l’Institut des Experts-
Comptables et des Conseils fiscaux sous le numéro 1989 2F 47, et dont les bu-
reaux sont établis à Bruxelles, boulevard de la Cambre 24, déclare avoir été man-
daté par une lettre de Monsieur Louis COURTOIS, industriel, domicilié avenue
Louise 104 à (1050) Bruxelles, agissant pour le compte du conseil d’administra-
tion de la SA AYSALSERVICES, dont il est le président, en vue de faire rapport
sur l’état résumant la situation active et passive de la société, arrêté le 31/12/2001,
conformément à l’article 777 C. soc., en vue de la transformation de la société
anonyme en société privée à responsabilité limitée.
Le siège social de la SA AYSALSERVICES est situé à Bruxelles, boulevard de la
Cambre 33.
J’ai reçu confirmation qu’aucun autre confrère ni réviseur d’entreprises n’a été
chargé de la présente mission et qu’il n’existe pas de commissaire.
276
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
La comptabilité est tenue par mon confrère Alain CHARTIER* , inscrit sur la liste
des experts-comptables externes de l’Institut des Experts-comptables et des Con-
seils fiscaux sous le numéro 4545 2F 35, dont les bureaux sont situés à 6000 Char-
leroi, rue du Charnoy 14.
‘1. MISSION
En date du seize février mil neuf cent nonante-huit, la société civile professionnel-
le à forme de SPRL DUPONT & Partner, agréée auprès de l’Institut des Experts-
comptables et des Conseils fiscaux sous le numéro 21584 3F 95, dont les bureaux
sont établis à Bruxelles, boulevard de la Cambre 24, représentée par son gérant
Monsieur Pierre DUPONT, expert-comptable inscrit au tableau des experts-comp-
tables externes de l’Institut des Experts-comptables et des Conseils fiscaux sous le
numéro 1989 2F 47, déclare avoir été mandatée par le conseil d’administration de
la SA AYSALSERVICES, dont le siège social est situé à Bruxelles, boulevard de
la Cambre 33, en vue de faire rapport sur l’état résumant la situation active et
passive de la société, arrêté le 31/12/2000, conformément à l’article 777 C. soc.,
en vue de la transformation de la société anonyme en société privée à responsabi-
lité limitée.
J’ai reçu confirmation qu’aucun autre confrère ni réviseur d’entreprises n’a été
chargé de la présente mission, et qu’il n’existe pas de commissaire.
La comptabilité est tenue par mon confrère Alain CHARTIER*, inscrit sur la liste
des experts-comptables externes de l’Institut des Experts-Comptables et des Con-
seils fiscaux sous le numéro 4545 2F 35, dont les bureaux sont situés à 6000 Char-
leroi, rue du Charnoy 14.
3.1.4. Rappel
(*) Lorsque la comptabilité est tenue par un cabinet de réviseurs d’entreprises, la formulation sera adaptée
en conséquence, tandis que pour une société fiduciaire dont les activités relèvent du contrôle de l’IPCF, il
y aura lieu de mentionner le nom du mandataire «comptable agréé IPCF» par exemple: «La comptabilité
est tenue par la Fiduciaire du Val de Sambre, dont les bureaux sont situés à (5060) SAMBREVILLE, Val
de Sambre 98, représentée à l’égard des tiers, pour ce qui est des prestations comptables, telles que men-
tionnées à l’article 4 de l’arrêté royal du 19 mai 1992, par Monsieur Jean LARUE, comptable agréé IPCF
sous le n° 100323.»
277
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.2.1. Généralités
En leur paragraphe 3.1.1., les normes prévoient ce que doit reprendre au minimum ce
chapitre:
«Dans l’identification de la mission qui lui est confiée, le professionnel devra inclu-
re:
«Le professionnel étudie les modalités prévues pour l’adoption d’une nouvelle forme
juridique, et plus particulièrement le rapport spécial de l’organe de gestion compre-
nant l’exposé de l’intérêt que présente l’opération pour la société. Le professionnel
doit prêter une attention particulière à la motivation des parties ainsi qu’aux risques
éventuels de rupture de l’égalité entre les associés à l’occasion de l’opération de
transformation.» (Normes, § 2.2.2., al. 1)
278
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Le point 2.1. sera éventuellement complété d’informations sur les modifications qui
pourraient être apportées à la structure financière préalablement ou simultanément à
la transformation.
279
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.2.2.4. L’identification
‘2.2.1. IDENTIFICATION
Dénomination: AYSALSERVICES SA
Siège social: boulevard de la Cambre 33 à Bruxelles
280
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
‘2.2.1. IDENTIFICATION
Dénomination: ARCHCRA
Siège social: boulevard de la Paix 33 à 5000 Namur
281
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
282
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
‘2.2.2.1. Description
Soit 92 960,07 EUR. Préalablement à l’opération, le capital sera porté à 93 750,00 EUR.
‘2.2.2.1. Description
Le capital social est fixé à la somme de sept cent cinquante mille francs. Il est
représenté par sept cent cinquante parts sociales de mille francs chacune. Le capi-
tal souscrit a été libéré à concurrence d’un tiers par un versement en espèces, soit
deux cent cinquante mille francs.
283
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Toujours dans un esprit de clarté et dans un souci d’informer les tiers concernés, le
professionnel, à travers le dossier qu’il s’est constitué en vue de mieux appréhender
la société sur laquelle il doit exercer son contrôle, va reprendre dans son rapport:
d’une part, l’identification des associés et, d’autre part, la description des dirigeants.
Pour la société anonyme, on décrira uniquement les dirigeants.
• d’un président:
• de deux administrateurs:
Le conseil de gérance est composé de gérants statutaires, à savoir les trois associés
ci-dessus préqualifiés.
284
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
La synthèse 3.4. des normes prévoit que le professionnel doit mentionner qu’il a pris
connaissance du rapport de l’organe de gestion prévu par l’article 778 C. soc., rap-
port qui doit justifier la proposition de transformation et exposer les motifs de l’opé-
ration.
3.3.1. Généralités
285
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
prescrit que: «La procédure a pour but de permettre aux associés de se prononcer en
connaissance de cause sur la transformation de la société ainsi que de veiller à la
protection du capital dans l’intérêt des tiers.»
3.3.2. Commentaires sur les postes les plus significatifs de la situation active et
passive
Le paragraphe 2.5.1. des normes confirme que l’état résumant la situation active et
passive prévu par les articles 776 et 436, § 2, C. soc. sera composé au moins du bilan
ou d’une situation intermédiaire équivalente, selon les principes développés ci-des-
sus dans les aspects comptables.
Le paragraphe 2.5.2. stipule que: «Lorsque, par suite des vérifications opérées, il
s’avère que des corrections doivent être apportées à la situation active et passive, le
professionnel doit s’assurer que ses corrections ont été comptabilisées afin que l’état
résumant la situation active et passive découle sans addition ni omission de la balan-
ce des comptes.
Le professionnel doit vérifier dans quelle mesure il a été tenu compte de tous les
éléments susceptibles d’influencer négativement le patrimoine de la société.
Le capital social mentionné dans l’état comptable doit être celui qui existe à la date à
laquelle cet état comptable est établi. Une modification du capital qui devrait être
réalisée après cette date ne saurait être incluse dans les comptes. Le professionnel
peut faire état de la modification de capital projetée dans le corps de son rapport, sans
que cette mention puisse influencer la conclusion (voir aussi 2.8.1.). (6)»
«La loi impose au professionnel de faire rapport sur l’état comptable. Ce rapport
portera sur les éléments suivants:
(6) Normes, § 2.8.1. «Le professionnel sera attentif à l’évolution du capital social après la date de l’état
comptable et jusqu’à la signature de son rapport. En particulier, dans les sociétés coopératives, il y a lieu
de prêter attention à l’évolution de la part variable du capital; le cas échéant, le professionnel mentionnera
le risque de modification du capital variable postérieurement à la signature de son rapport».
286
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Compte tenu de ce qui précède, nous suggérons que le professionnel décrive de ma-
nière sommaire les postes les plus significatifs. De plus, il signalera les diligences
qu’il a prises en vue de s’assurer de la propriété des actifs, de l’existence des actifs et
des passifs et de l’exhaustivité des dettes et des provisions. Nous soulignons, encore
une fois, le devoir de discrétion et le respect du droit des tiers. Il ne sera donc jamais
question de donner, dans le corps du rapport, la liste nominative des débiteurs et/ou
des créanciers commerciaux ou privés, à l’exclusion des associés et des sociétés liées.
‘3.1. ACTIF
ACTIFS IMMOBILISES
ACTIFS CIRCULANTS
287
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.2. PASSIF
CAPITAUX PROPRES
I. CAPITAL 92 960,07
A. CAPITAL SOUSCRIT 92 960,07
DETTES
3.3.4. Commentaires sur les postes les plus significatifs de la situation active et
passive, sans tenir compte des règles d’évaluation prévues en cas de discon-
tinuité
Les normes, cf. 2.4.2., prévoient que «Le professionnel détermine la nature et le
volume des éléments probants nécessaires pour se former une opinion en fonction:
Compte tenu de ce qui précède, nous suggérons que la description des postes les plus
significatifs reprenne la description sommaire du contenu du poste, les diligences
prises par le professionnel en vue de s’assurer de la propriété des actifs, de l’existen-
ce des actifs et des passifs et de l’exhaustivité des dettes et des provisions. Nous
soulignons, encore une fois, le devoir de discrétion et le respect du droit des tiers. Il
ne sera donc jamais question de donner, dans le corps du rapport, la liste nominative
288
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
des débiteurs et/ou des créanciers commerciaux ou privés, à l’exclusion des associés
et des sociétés liées.
3.3.5. Modèle
‘4.1. ACTIF
IMMOBILISATIONS
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES
IMMOBILISATIONS CORPORELLES
– TERRAINS ET CONSTRUCTIONS
Il existe dans la société deux bâtiments, dont l’un a fait l’objet d’une acquisition
devant maître ROLE, en date du 31.03.1986, pour une valeur d’acquisition de
3 600 000 BEF (89 241,67 EUR). Cette bâtisse est établie sur une parcelle, à front
du boulevard de la Cambre, cadastrée Section A, numéro 294t6 et partie du numé-
ro 294u6, contenant, d’après mesurage, dix ares quatre-vingt-trois centiares, joi-
gnant ledit boulevard. La société a reçu par la suite une autorisation de construire
un bâtiment administratif, dont la valeur d’acquisition est de 7 200 000 BEF
(178 483,34 EUR). Nous avons pu recevoir copie des factures internes relatives à
la construction et avons pu effectuer une vérification des pièces justificatives de
cette facturation interne. Il existe un rapport établi par Monsieur ROBERT expert
immobilier, daté de 1989, estimant la valeur vénale de ce bâtiment à 6 500 000
BEF (161 130,79 EUR).
289
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
J’ai pu vérifier les valeurs comptabilisées sous cette rubrique sur la base d’un
échantillon représentatif de 50 % des pièces justificatives.
Le poste des machines comprend une machine à sable ainsi que des tours de frai-
sage, etc.
Les différentes machines sont identifiées dans un tableau. J’ai, d’une part, vérifié
l’existence physique des machines. J’ai procédé à la vérification des différentes
factures pour les machines achetées à des tiers et j’ai pris connaissance du rapport
de Monsieur LECOMTE, réviseur d’entreprises, pour les machines ayant fait l’objet
d’un apport. L’ensemble des machines ont été acquises lors du premier exercice et
sont complètement amorties.
Les installations ainsi que les machines ont fait l’objet d’amortissements normaux.
En synthèse, le tableau d’amortissement se présente comme suit:
290
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Après vérification des tableaux d’amortissement, j’ai constaté une erreur de 247,90
EUR (3 916,72 – 3 668,82). En effet, les amortissements actés sur «autres mobi-
liers» auraient dû être de 3 668,82 EUR au lieu de 3 916,72 EUR. Monsieur Louis
DURAND s’est engagé à faire rectifier ce poste.
– MATERIEL EN LOCATION-FINANCEMENT
En 1999, pour pouvoir faire une commande particulière, la société a fait l’acquisi-
tion d’une machine spécifique à certaines coulées. Cette acquisition a fait l’objet
d’un contrat de location-financement. Contrairement aux autres postes des immo-
bilisations, les amortissements de cette machine ont été mensualisés et prévus sur
42 mois.
291
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
STOCKS
CREANCES A UN AN AU PLUS
– CREANCES COMMERCIALES
Compte tenu de la spécificité des travaux de l’entreprise, les pièces font toujours
l’objet d’un bon de commande, voire d’une offre et de bons de réception. Sur la
base d’un échantillon, j’ai donc pu vérifier que chaque facture correspondait à une
ou plusieurs livraisons effectives de marchandises ou de pièces et, par conséquent,
que les créances commerciales étaient certaines. J’ai également procédé à la véri-
fication des paiements reçus après le 31.12.2001, de la vitesse de mobilisation des
créances au cours de l’exercice 2001 ainsi qu’à une comparaison du chiffre d’af-
faires pour chacun de ceux-ci. Je n’ai pas pu mettre en évidence d’autres clients
douteux que ceux repris en compte par l’entreprise.
Le portefeuille des effets à recevoir ainsi que les bordereaux de dépôt d’effets à
l’encaissement ont fait l’objet d’une attention toute particulière. J’ai reçu, par écrit,
du banquier X, la position de la société DURAND SERVICES SA, celle-ci a ren-
forcé ma conviction de la non-existence d’effets escomptés.
L’ensemble des créances commerciales d’une valeur globale de 198 490,70 EUR
est composé des clients, des effets à recevoir, des effets à l’encaissement, des
clients douteux et des réductions de valeur sur ceux-ci. Le détail de mes différents
contrôles, ainsi que la balance des comptes individuels clients et des extraits du
grand livre, font partie de mon dossier de contrôle.
– AUTRES CREANCES
Les autres créances d’un import de 106 681,70 EUR sont représentées par le compte
courant d’un employé de 581,46 EUR et celui de Monsieur Louis DURAND. Le
compte de ce dernier s’élevant à 106 100,24 EUR.
Le compte courant de l’employé, qui résulte de l’usage d’une carte de crédit, a fait
l’objet d’une note de frais approuvée par l’administrateur délégué, tandis que le
292
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
compte courant de Monsieur DUPONT a fait l’objet d’une analyse de ses diffé-
rents mouvements. De plus, l’intéressé m’a confirmé par écrit avoir connaissance
de l’ensemble des mouvements faisant partie de son compte courant et d’être de
manière irrévocable redevable de cette somme envers la société.
‘4.2. PASSIF
CAPITAL
Le capital de la société dont l’historique fait l’objet d’un point particulier du pré-
sent rapport, est représenté par 7 500 actions nominatives sans valeur nominale
réparties comme suit:
DETTES A UN AN AU PLUS
– DETTES DIVERSES
293
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Le professionnel devra calculer l’actif net et le comparer au capital social, quand bien
même cet actif net serait égal ou supérieur au capital minimal, souscrit et/ou libéré,
prévu par le Code des sociétés. (Cf. Normes, § 4.2.1, point 4.2.2.1.)
«Le capital social mentionné dans l’état comptable doit être celui qui existe à la date
à laquelle cet état comptable est établi. Une modification du capital qui devrait être
réalisée après cette date ne saurait être incluse dans les comptes. Le professionnel
fera état du projet de modification du capital dans le corps de son rapport, sans que
cette mention puisse influencer la conclusion.» (Normes, § 2.5.2., al. 3)
«Le professionnel devra faire preuve d’une prudence particulière, lorsqu’il apparaît
que l’actif net se rapproche du montant du capital. Il devra renforcer son attention et
l’étendue de ses contrôles lorsque l’actif net est inférieur ou légèrement supérieur
seulement au capital minimal requis pour la forme de société dans laquelle la trans-
formation s’opère. En effet, conformément à l’article 785 C. soc., «les associés en
nom, gérants ou administrateurs de la société qui se transforme sont responsables
solidairement de la différence éventuelle entre l’actif net de la société après transfor-
mation et le capital social minimum. En cas de transformation d’une SCRI en une
SCRL, l’article 436, § 5, C. soc. stipule que les administrateurs sont tenus solidaire-
ment de la différence entre les fonds propres et le montant légal minimum du capital
fixe.» (Normes, §. 2.6.1., al. 1)
Lorsque l’actif net est inférieur au capital repris dans l’état résumant la situation
active et passive de la société, le professionnel donnera également la position de
l’actif net par rapport au capital, puisque la différence doit être, dans ce cas, reprise
dans les conclusions (art. 777, al. 2., C. soc.). Toujours dans l’esprit de permettre au
lecteur de mieux appréhender la situation, le professionnel complétera cette informa-
tion en donnant la position de l’actif net par rapport au capital nécessaire après trans-
formation, même lorsque celle-ci n’est pas requise par le Code.
‘5.1. ACTIF
II IMMOBILISATIONS INCORPORELLES 18 839,90
III IMMOBILISATIONS CORPORELLES 158 250,22
294
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
5.2. DETTES
L’actif net de la société de 141 521,19 EUR est supérieur au capital social présenté
dans la situation active et passive d’un import de 78 807,88 EUR et au capital
social minimal prévu par le Code des sociétés en ce qui concerne les SPRL.
Son rapport va au minimum reprendre les points relevants du travail qu’il a exécuté
dans le cadre de son contrôle. Sommairement, il rappelle ses différentes démarches,
et plus particulièrement en ce qui concerne:
295
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Un programme de travail
«Le professionnel exécute sa mission conformément à un programme de travail ap-
proprié. Ses différentes démarches de contrôle ainsi que les éléments probants qui les
appuient sont consignés dans un dossier de travail.» (Normes, synthèse 2.1.) Ce dos-
sier de travail, qu’il devra conserver au moins cinq ans à dater de la date de l’assem-
blée générale ayant décidé de la transformation (cf. Normes, 2.1.2.), pourra être exi-
gé au cours d’un éventuel contrôle confraternel.
«Le professionnel doit étudier les conditions dans lesquelles l’information compta-
ble est élaborée. S’il est le commissaire de la société, il doit seulement s’assurer de la
296
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
continuité du système de contrôle interne. A défaut, il doit mettre en œuvre les dili-
gences requises pour vérifier l’existence de procédures internes appropriées à la taille
et à l’activité de l’entreprise, lui garantissant la fiabilité des données.» (Normes,
§ 2.3.1.)
S’il constate des lacunes notables dans l’organisation administrative, il doit étendre
les tests destinés à valider les soldes repris dans l’état comptable en fonction de ces
lacunes. Si les faiblesses de l’organisation administrative et comptable rendent im-
possible le développement d’un programme approprié de validation des rubriques de
la situation active et passive, il en tirera les conclusions dans son rapport, selon ce qui
est dit au chapitre 3 des présentes normes.» (Normes, § 2.3.2.)
Il est nécessaire d’attirer l’attention sur l’importance donnée au contrôle interne, alors
que, dans la plupart des PME, il sera toujours insuffisant. A ce sujet, on trouve dans le
Vade-mecum de l’IRE «Déontologie et normes de révision», 1999, Ced-Samsom, en
page 445, le texte suivant:
Le paragraphe 3.3.7., alinéa 3, des normes générales de révision stipule que «l’im-
possibilité de respecter les principes du contrôle interne dans une petite ou moyenne
entreprise ne devrait pas nécessairement conduire le réviseur à développer un com-
mentaire sur ce point dans la seconde partie de son rapport. Une telle mention sera
évitée lorsque l’organisation administrative, y compris les mécanismes de contrôle
interne, est jugée appropriée à la nature et à l’étendue des activités de l’entreprise.»
(Modifications – Rapport du Conseil 1997, p. 341).
Dans la majorité des PME où le contrôle interne est inexistant, la présence des jour-
naux légaux, la correction des équations de contrôle et un échantillonnage significa-
tif (7) permettent de croire qu’en dépit de l’absence de contrôle interne, l’état comp-
table présenté est complet, correct et fidèle.»
(7) Dans le cas d’une PME, si le professionnel prend connaissance de 50 % des pièces justificatives, il
prendra seulement un risque de 5 % de ne pas voir une erreur.
297
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
«La mise en oeuvre du principe général d’importance relative doit être adaptée à
l’objectif d’identification de surévaluations dans les rubriques de l’actif et de sous-
évaluations dans les rubriques du passif autre que les capitaux propres. En consé-
quence, le professionnel pourra réduire ses travaux lorsqu’il a pu conclure, confor-
mément au paragraphe 2.4.2. (Normes), que le risque qu’il existe des inexactitudes
conduisant à la surévaluation des capitaux propres est peu important.» (Normes, §
2.4.3., al. 2)
«Le professionnel prête une attention aux méthodes d’évaluation et aux modifica-
tions éventuelles de celles-ci à l’occasion de la transformation.» (Normes, § 2.4.4.)
«Les travaux du professionnel doivent être suffisants pour lui permettre de conclure
que l’état résumant la situation active et passive forme une base raisonnable pour le
calcul de l’actif net.» (Normes, Chapitre 2.5.)
«Lorsque, par suite des vérifications opérées, il s’avère que des corrections doivent
être apportées à la situation active et passive, le professionnel doit s’assurer que ses
corrections ont été comptabilisées afin que l’état résumant la situation active et pas-
sive découle sans addition ni omission de la balance des comptes.» (Normes, § 2.5.2.,
al. 1)
«Le professionnel doit vérifier dans quelle mesure il a été tenu compte de tous les
éléments susceptibles d’influencer négativement le patrimoine de la société.» (Nor-
mes, § 2.5.2., al. 2)
Le professionnel doit également prêter une attention toute particulière à toute viola-
tion de la législation comptable ou de la législation sur les sociétés commerciales ou
298
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
des statuts qui pourrait avoir une influence sur la situation active et passive qui lui est
soumise ou sur la bonne fin de l’opération (cf. Normes, synthèse 2.7.). Le profession-
nel tiendra compte également des infractions aux autres dispositions légales, comme
la Réglementation générale sur la protection du travail, dont la violation peut altérer
de manière plus que significative la situation active et passive ainsi que la bonne fin
de l’opération, voire la continuité de l’entreprise.
«Le professionnel examinera les règles formelles de tenue des comptes ainsi que les
éléments relatifs à l’information externe pour autant qu’ils soient en relation avec la
mission légale de transformation; en particulier, il vérifiera notamment que:
«Si le professionnel prend connaissance d’un fait ou d’une décision qui pourrait cons-
tituer la violation d’une disposition légale ayant une influence significative sur les
comptes soumis à son examen, il doit en premier lieu réunir toutes les informations
nécessaires sur la portée du fait ou de la décision concernée et sur son caractère
effectivement irrégulier. Il documentera ses constatations, prendra contact avec le
professionnel qui serait le conseiller habituel de l’entreprise (8) et évoquera la ques-
tion avec la direction de la société.
Lorsque les effets de la situation irrégulière sur les comptes ne peuvent pas être cor-
rigés, au vu des circonstances, le professionnel pourra opter pour une des attitudes
suivantes:
«Le professionnel examine également les droits attachés aux différentes catégories
d’actions ou de parts, y compris les droits attachés aux parts non représentatives du
capital social. S’il constate que le principe d’égalité entre les différents associés ris-
que d’être mis en péril de façon significative par la réalisation de l’opération, il en
fait état dans son rapport.» (Normes, § 2.7.3.)
(8) Voir la recommandation de déontologie datée du 5 septembre 1997 de l’Institut des Réviseurs d’entre-
prises, relative aux relations entre les membres de l’IRE et de l’IEC dans le cadre de l’exercice de la
profession, Rapport annuel IRE, 1997, pp. 24-25.
299
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
La succession des différents contrôles imposés par les normes nous permet de croire
que, pour la majorité des PME, la succession des tâches demandées au professionnel
le met en présence d’un contrôle complet. En effet, dans la plupart des PME, rien que
le contrôle des pièces justificatives avec un échantillon d’au moins cinquante pour
cent, situe le risque de ne pas voir une erreur à un seuil maximal de cinq pour cent.
Le contrôle complet n’étant pas exclu des contrôles appropriés vers la moindre sures-
timation de l’actif net, le professionnel pourra soit opter pour un programme de tra-
vail approprié, soit pour un programme conduisant à un contrôle complet.
3.5.2.4. Modèles
J’ai pu obtenir les données suffisantes pouvant me permettre d’avoir une vue d’en-
semble sur l’évolution des comptes de résultats du secteur dans lequel l’entreprise
se situe ainsi que sur les différents indicateurs prévisionnels. Les données ainsi
obtenues portent sur:
300
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
La comptabilité est tenue par mon confrère Alain CHARTIER, plus précisément
qualifié au chapitre I du présent rapport.
J’ai vérifié, par application des équations de contrôle, que tout événement écono-
mique est bien enregistré dans la comptabilité de manière digraphique et, par la
présence du livre d’inventaire et du journal centralisateur, que les enregistrements
étaient irréversibles. J’ai également vérifié la réalité économique des enregistre-
ments sur la base d’un échantillonnage significatif portant sur le caractère authen-
tique des pièces justificatives, sur le caractère complet des enregistrements, l’in-
ventaire et différents tests de cohérence issus de l’analyse financière. La situation
présentée résulte bien, sans addition ni omission, de la balance des comptes géné-
raux qui m’a été transmise. J’ai également pu constater que la comptabilité tenait
correctement ses comptes et que l’on y retrouvait bien, par exemple, les charges
financières nonéchues du contrat de location-financement ainsi que l’éventualité
de la levée de l’option reprise audit contrat.
Au cours de ma mission, j’ai pris contact avec mon confrère Alain CHARTIER et
j’ai recueilli toutes les informations complémentaires à celles décrites aux points
301
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
ci-avant et jugées utiles pour l’exercice de cette mission, qu’elles portent sur les
exercices antérieurs, l’état concerné ou les événements postérieurs à la date de
l’établissement de cet état. L’administrateur délégué de la société a répondu avec
clarté à mes demandes d’explications et d’informations.
Toutefois, la société ne comptabilise pas ses comptes d’ordre, mais j’ai pu consta-
ter que ceux-ci étaient mentionnés dans les annexes des comptes annuels (par
exemple, les charges financières nonéchues du contrat de location-financement
ainsi que la valeur de la levée éventuelle de l’option).
302
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Bien que ce point soit déjà traité dans le chapitre «Identification de l’opération» et
qu’il pourrait favorablement faire partie du chapitre relatif au mode d’exécution du
contrôle, on lui réservera un chapitre. Nous croyons en effet utile de mettre ce point
en évidence.
Modèle
303
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.8.1. Normes
3.8.2. Modèles
Je n’ai pas été informé d’événements qui se sont produits après la date à laquelle
l’état résumant la situation active et passive a été établi et qui auraient une influen-
ce sur l’existence et/ou la non-existence de la moindre surestimation ou qui auraient
une influence notable sur les perspectives de la transformation, sans avoir pour
autant une influence sur l’existence et/ou la non-existence de la moindre suresti-
mation.
304
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.8.2.2. Lorsqu’il existe des événements postérieurs significatifs ayant une in-
fluence sur l’état résumant la situation active et passive de la société
J’ai été informé d’événements qui se sont produits après la date à laquelle l’état
résumant la situation active et passive a été établi et qui ont une influence signifi-
cative sur l’existence et/ou la non-existence de la moindre surestimation. En effet,
………………
J’ai été informé d’événements qui se sont produits après la date à laquelle l’état
résumant la situation active et passive a été établi et qui, sans avoir une influence
sur celle-ci, auront une influence notable sur les perspectives de la transformation.
Il s’agit de ……………………
3.9.1. Rappels
Les conclusions doivent être clairement formulées. Elles doivent permettre au lec-
teur, tant initié dans sa matière – comme le juriste et le comptable – que non nécessai-
rement initié – comme l’associé –, de comprendre la situation et d’en avoir une vue
exacte, sans bien sûr qu’il ne soit contraint à se reporter au corps du rapport et éven-
tuellement à ses démonstrations.
Elles ne seront pas non plus la synthèse du rapport. Elles ne devront reprendre que les
informations réellement utiles pour avoir cette vue exacte. Après avoir fait un rappel
sommaire mais explicite des éléments d’introduction, des chapitres «Mission» et «Iden-
tification de l’opération», le professionnel donnera un récapitulatif des éléments pro-
bants, de ses avis, des conclusions de chapitre, des propositions s’il échet, avant d’émet-
tre sa (ou ses) conclusion(s) générale(s) ou spécifique(s), suivant la mission qui lui a
été confiée.
305
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
La synthèse 4.1. des normes se consacre aux conclusions, et stipule que: «La conclusion
du rapport du professionnel doit contenir son avis sur l’absence de toute surévalua-
tion de l’actif net.»
ainsi que tout autre renseignement qu’il juge indispensable à l’information des ac-
tionnaires tiers dans le contexte de l’opération de transformation.
«Si l’actif net est supérieur au capital, il doit le dire, mais il ne doit mentionner ni le
montant de l’actif net, ni la différence dans son attestation.» (Normes, § 4.2.1.). Tan-
dis que «si l’actif net (ou passif net) est inférieur au capital, il doit mentionner le
montant de l’actif net (ou passif net) ainsi que la différence dans ses conclusions.»
(Normes, § 4.2.2.)
«Même lorsque la société qui se transforme a un actif net inférieur au capital minimal
souscrit et/ou libéré prévu par le Code des sociétés, la transformation peut avoir lieu.»
(Normes, § 4.2.2.2., al. 1)
«Lorsque l’actif net est inférieur au capital simplement du fait de l’existence d’un
capital non appelé, il appartient au professionnel de nuancer l’expression de son opi-
nion. Il pourra tenir compte des indices tendant à démontrer que certains associés ne
seront pas en mesure de libérer le solde.» (Normes, § 4.2.2.3.) Il nous semble qu’il
est plus prudent pour le professionnel de lire qu’il «devra tenir compte».
Lorsque l’actif net correspond au moins au montant exprimé du capital social, mais
que ce montant est inférieur au capital minimal prévu par le Code des sociétés, le
professionnel doit en faire mention dans les conclusions de son rapport et faire appli-
quer le second alinéa du § 4.2.2.2. des normes citées ci-dessus.
306
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
«Dans de tels cas, il est d’usage que la société décide d’augmenter son capital préala-
blement à l’opération de transformation afin de réunir le capital minimum requis par
la forme de société dans laquelle elle se transforme. Le professionnel doit alors s’as-
surer soit de l’existence d’éléments de fonds propres suffisants (excédant les pertes
reportées) dûment approuvés par l’assemblée générale, soit de la modification préa-
lable de la date de clôture statutaire de l’exercice, afin de permettre d’incorporer au
capital le bénéfice de l’exercice dûment approuvé par l’assemblée générale.» (Nor-
mes, § 4.2.4., al. 2)
«La transformation d’une société à responsabilité illimitée en une SPRL ou une SCRL
peut se réaliser, pour autant que l’actif net corresponde au moins au capital minimum
à libérer (6 200 EUR). S’il échet, il faudra cependant mentionner l’insuffisance du
capital souscrit et le risque qui en découle du point de vue de la responsabilité des
parties.» (Normes, § 4.2.5.)
«Lorsque la société se trouve, après transformation, dans la situation prévue par les
articles 332 ou 633 C. soc., le professionnel en fera mention dans son rapport et, le
cas échéant, dans sa conclusion.» (Normes, § 4.2.6.)
La conclusion du rapport du professionnel doit contenir son avis sur l’ensemble des
éléments de la situation active et passive dans le cadre de l’opération projetée.
Tandis que la synthèse 4.3. reprend que: «Lorsque le professionnel n’a pas été en
mesure de réunir les informations indispensables à ses contrôles, soit parce que les
données fournies par les parties sont insuffisantes, soit parce que le professionnel se
trouve confronté à une incertitude déterminante pour la valorisation des actifs ou
passifs, il est en droit de s’abstenir d’émettre une opinion.»
«La conclusion de son rapport recommandera aux parties de retarder l’opération jus-
qu’à ce que des renseignements complémentaires aient pu être réunis en vue d’appor-
ter des précisions jugées indispensables pour prendre la décision en connaissance de
cause.» (Normes, § 4.3.1.)
3.9.3. Remarques
«Le professionnel doit mentionner dans son rapport tout redressement significatif
conduisant à la surévaluation de l’actif net qui doit être apporté à la situation active et
passive annexée au rapport de l’organe de gestion de la société.
307
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Au cas où ces redressements auraient pour effet de rendre l’actif net inférieur au
capital social, le professionnel utilisera les chiffres redressés par lui pour de l’actif
net mentionné dans les conclusions de son rapport.» (Normes, § 3.5.1.)
«Le professionnel qui constate au cours de ses travaux une infraction à la loi compta-
ble et à ses arrêtés d’exécution en rapport avec l’établissement de l’état comptable,
devra, sans préjudice d’aspects formels d’importance mineure, en faire mention dans
son rapport conformément à l’article 16 de la loi du 17 juillet 1975 relative à la
comptabilité des entreprises» (Normes, § 3.5.2.)
La synthèse 3.6. des normes rappelle que le rapport du professionnel sera daté et
signé du jour où les travaux de contrôle ont été achevés, tandis que le paragraphe
3.6.1. stipule que, si le professionnel n’a pu obtenir le rapport de l’organe de gestion
avant l’établissement de son rapport, il ne pourra le délivrer signé. Dans un tel cas, il
y a lieu d’établir un rapport de carence.
CONCLUSIONS
Nos travaux ont eu pour seul but d’identifier toute surévaluation de l’actif net
mentionné dans la situation active et passive au (date) dressée par l’organe de
gestion de la société. Ces travaux effectués conformément aux normes relatives au
rapport à rédiger à l’occasion de la transformation de la société en une autre forme
juridique, n’ont pas fait apparaître la moindre surévaluation de l’actif net. L’actif
net constaté dans la situation active et passive susvisée pour un montant
de...................... EUR n’est pas inférieur au capital social de...............................
EUR.
308
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
B.1.) L’actif net est inférieur au capital mentionné dans l’état comptable
CONCLUSIONS
Nos travaux ont eu pour seul but d’identifier toute surévaluation de l’actif net
mentionné dans la situation active et passive au (date) dressée par l’organe de
gestion de la société. Ces travaux effectués conformément aux normes relatives au
rapport à rédiger à l’occasion de la transformation de la société en une autre forme
juridique n’ont pas fait apparaître la moindre surévaluation de l’actif net. L’actif
net constaté dans la situation active et passive susvisée pour un montant de.........
EUR est inférieur de......... au capital social de...... EUR.
B.2.) L’actif net est inférieur au capital minimum de la société vers laquelle la
société se transforme
CONCLUSIONS
Nos travaux ont eu pour seul but d’identifier toute surévaluation de l’actif net
mentionné dans la situation active et passive au (date) dressée par l’organe de
gestion de la société. Ces travaux effectués conformément aux normes relatives au
rapport à rédiger à l’occasion de la transformation de la société en une autre forme
juridique, n’ont pas fait apparaître la moindre surévaluation de l’actif net.
L’actif net constaté dans la situation active et passive susvisée pour un montant
de.......... est inférieur de......... au capital minimal prévu pour la constitution
d’une............... Sous peine de responsabilité des administrateurs (selon le cas, gé-
rants ou associés), l’opération ne peut se réaliser que moyennant des apports exté-
rieurs complémentaires.
CONCLUSIONS
Nos travaux ont eu pour seul but d’identifier toute surévaluation de l’actif net
mentionné dans la situation active et passive au (date) dressée par l’organe de
gestion de la société. De ces travaux effectués conformément aux normes relatives
au rapport à rédiger à l’occasion de la transformation de la société en une autre
forme juridique, il découle que des surestimations de l’actif net ont été identifiées,
dont le montant net s’élève à............. L’actif net constaté dans la situation active et
passive, après déduction des surévaluations susvisées, représente un montant
de.........., qui n’est pas inférieur au capital de............
309
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
CONCLUSIONS
Nos travaux ont eu pour seul but d’identifier toute surévaluation de l’actif net
mentionné dans la situation active et passive au (date) dressée par l’organe de
gestion de la société. De ces travaux effectués conformément aux normes relatives
au rapport à rédiger à l’occasion de la transformation de la société en une autre
forme juridique, il découle que des surestimations de l’actif net ont été identifiées,
dont le montant net s’élève à ............. L’actif net constaté dans la situation active
et passive, après déduction des surévaluations susvisées, représente un montant de
........... La différence avec le capital social de .................., mentionné dans la si-
tuation active et passive, est de .......................
3.9.5. Remarques
Il est évident que les modèles annexés aux normes et présentés ci-après peuvent être
complétés d’informations jugées nécessaires par le professionnel, par exemple. Il
pourra signaler qu’il s’agit d’un état ne remontant pas à plus de trois mois, ainsi que
le montant de l’actif et du passif, du montant des bénéfices reportés et ou des pertes
reportées. S’il le juge utile, compte tenu de la situation, le professionnel rappellera la
responsabilité encourue par les personnes visées à l’article 785 C. soc. C’est ainsi
que le professionnel pourra présenter, lorsqu’il n’y a pas de réserve, ses conclusions
comme suit:
CONCLUSIONS
310
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
CONCLUSIONS
3.10.2.Les annexes
311
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
BIBLIOGRAPHIE
DOCUMENTS
LIVRES, BROCHURES ET
GUIDES
IEC/IAB en collaboration avec l’IRE Code des sociétés, Edition 2000, la Charte,
et l’IPCF IEC/IRE/IPCF.
Guide des Sociétés, Gaston van den AVYLE,
Editions «SERVICE».
Vademecum du Réviseur d’entreprises, Déon-
tologie et normes de révision – 1999,
Collection de textes rassemblés par H. Oli-
vier, directeur général de l’IRE et V. Van de
Walle, conseiller juridique, Ced-Samsom, D/
1998/0247/262 – ISBN 90-5754-360-5.
Gérard DELVAUX La transformation des sociétés commerciales:
mission de contrôle de l’expert-comptable et
du réviseur, 2005. Editions comptabilité et
productivité
Raphaël PRIOUX L’information légale des actionnaires des SA,
SPRL et SC, 2e édition, Kluwer, éditions juri-
diques, Belgique, ISBN 90 6439 473 3, D-
1987-0009-30.
Marcel SPREUTELS Théorie et pratique du rapport, Bibliothèque
générale des sciences économiques, publiée
sous la direction de Jules BAUDE, Les édi-
tions Comptables, Commerciales et Financiè-
res, 1951.
312
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
SEMINAIRES
313
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
En matière d’impôts sur les revenus (9), une distinction est opérée lors de l’adoption
d’une autre forme juridique entre les opérations qui en principe ne sont pas soumises
à l’impôt, d’une part, et les opérations imposables en principe, d’autre part; toutefois,
dans le cas d’une transformation imposable en principe, il est prévu un régime d’im-
position neutre.
Le Code des sociétés stipule que la personnalité juridique d’une société constituée
sous l’une des formes juridiques énumérées à l’article 2, § 2, C. soc. demeure inchan-
gée lorsque cette société adopte une autre forme juridique mentionnée dans ledit
article (article 775 C. soc.).
En matière d’impôts sur les revenus, une telle transformation ne constitue pas en
principe une opération imposable: l’article 210, § 1er, 3°, CIR 1992 exclut en outre
explicitement l’application des articles 208 et 209 (régime fiscal de la liquidation)
dans le cas de la transformation d’une société conformément aux dispositions du
Livre XII du Code des sociétés.
Cela signifie donc évidemment que dans le cas d’une telle transformation la valeur
fiscale des éléments de l’actif et la composition du patrimoine fiscal (capital fiscal
libéré, réserves imposées et réserves exonérées) demeurent inchangées.
Toutefois, lorsqu’une société résidente (10) adopte une autre forme juridique, si
cette opération est en principe imposable, l’article 214, § 1er, CIR 1992 prévoit un
régime d’imposition neutre (en d’autres termes, le régime fiscal de la liquidation
demeure également dans ce cas sans effet) lorsque l’évaluation des éléments de
(9) En matière de droits d’enregistrement, aucun droit proportionnel n’est dû en cas d’adoption d’une
autre forme juridique (article 121 C. enreg.). En matière de TVA, l’adoption d’une autre forme juridique
n’a aucune implication; la transformation doit cependant être communiquée à l’Administration (formulai-
re 604B).
(10) Pour cette notion, veuillez consulter l’article 2, § 1er, 5°, b, CIR 1992.
314
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
l’actif et du passif, y compris le capital et les réserves, n’est pas modifiée à l’oc-
casion de la transformation.
Sauf dans le cas où une société résidente est transformée en une société agricole
qui n’a pas opté pour l’assujettissement à l’impôt des sociétés, les articles 208 et
209 CIR 1992 ne sont pas d’application. Si toutefois cette société agricole a opté
dès le début (valablement) pour une personnalité juridique fiscale, le régime de
liquidation neutre en cas de transformation est applicable (211/134 Com.IR 1992).
Cela implique que les amortissements, les déductions pour investissement, les
moins-values ou les plus-values sur les éléments de la «nouvelle société» doivent
être effectués comme si la transformation n’avait pas eu lieu et que le patrimoine
fiscal (capital fiscal libéré, réserves imposables et réserves exonérées) de la «nou-
velle société» est également constitué comme si la transformation n’avait pas eu
lieu (11).
***
(11) Il n’est pas exigé qu’au moment de la transformation, le capital fiscal libéré et les réserves éventuel-
lement reprises dans le capital, apparaissent séparément dans le bilan de la «nouvelle société» (211/31,
dernier alinéa, Com.IR 1992). Il est toutefois exigé que l’actionnariat ou l’objet social de la «nouvelle
société» demeure inchangé au moment de la transformation pour pouvoir bénéficier du régime d’imposi-
tion neutre en cas de transformation (211/32 Com.IR 1992).
315
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
1.1. Définitions
La réglementation comptable
Le professionnel
Ces normes sont d’application pour la mission que le professionnel doit exercer
dans le cadre de l’article 777 ou de l’article 436, § 2, du Code des sociétés (C.
soc.).
1.2.1. Ces normes sont d’application aux transformations d’une société constituée
sous l’une des formes énumérées à l’article 2, § 2, C. soc. en une société d’une autre
forme (articles 774 et 436 C. soc.).
1.2.2. Ces normes ne sont pas d’application dans les cas suivants:
316
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
1.2.3. Ne peut être considérée comme une transformation, la modification d’une so-
ciété à objet commercial en une société à objet civil et inversement, lorsque la même
forme juridique commerciale de la société est maintenue, de même que l’adoption ou
l’abandon de la qualité de société à finalité sociale.
1.2.4. Les normes générales de révision de l’IEC ne sont pas applicables à la présente
mission.
1.3.1. Par situation comptable intermédiaire équivalente, il faut entendre un état actif
et passif établi selon les mêmes principes et comprenant au moins les mêmes rubri-
ques que celles qui figurent dans la réglementation comptable en ce qui concerne
l’établissement des comptes annuels. La situation active et passive doit résulter sans
addition ni omission de la balance des comptes.
La situation comptable intermédiaire doit être établie en tenant compte des correc-
tions de valeur, des prorata de charges (y compris la rémunération des dirigeants,
l’amortissement, les variations de stocks, les pécules de vacances, les primes de fin
d’année et autres primes à payer, la charge d’impôt, etc.) conformément aux règles
d’évaluation.
La situation active et passive à la date de l’assemblée générale spéciale remonte-t-
elle à plus de trois mois?
1.3.2. Par actif net, il faut entendre le capital, les primes d’émission, les plus-values
de réévaluation, les réserves, le bénéfice ou la perte reportée ainsi que les subsides en
capital.
Par capital, il faut entendre l’addition du capital libéré et de la partie du capital sous-
crit qui a été appelée mais non versée. Le capital social à prendre en considération
317
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
pour établir les termes de la comparaison des SA, des SCA et des SPRL est celui qui
est déterminé par les statuts de la société à la date d’établissement de l’état résumant
la situation active et passive; les primes d’émission et autres élément de fonds pro-
pres ne sont pas pris en considération. En ce qui concerne les sociétés en nom collec-
tif, il faut se référer au capital qui sera fixé par les statuts de la société après sa
transformation (art. 776, al. 3, C. soc.). Pour déterminer le capital des sociétés coopé-
ratives (constitué des parts fixe et variable), le professionnel consultera le registre
des coopérateurs à la date de clôture de la situation active et passive.
Le résultat de l’exercice en cours n’a-t-il pas été ajouté à tort au résultat reporté?
On rappellera qu’un impôt différé doit être calculé pour les plus-values réalisées
mais fiscalement immunisées de façon temporaire ainsi que pour les subsides en
capital.
Les impôts différés sur les plus-values temporairement exonérées et les subsides
en capital ont-ils été calculés?
➾ Rem.: Il s’agit d’une sous-estimation du passif dont il doit être fait mention.
1.3.3. Le délai de trois mois doit être calculé à partir de la date de la situation active
et passive jusqu’à la date de l’assemblée générale qui se prononce sur la transforma-
tion.
Lorsque le droit des sociétés prévoit la possibilité de convoquer une seconde assem-
blée générale (art. 781, § 3, C. soc. concernant la transformation en SA d’une SCA ou
d’une SC), le délai de trois mois n’en est pas modifié; cela signifie que ce délai se
calcule seulement par rapport à la première assemblée générale.
318
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Le rapport a-t-il été transmis aux actionnaires dans le délai de 15 jours avant l’as-
semblée générale appelée à se prononcer sur la transformation de la société?
Avez-vous clairement décrit dans votre rapport les raisons éventuelles et les con-
séquences sur l’établissement du rapport du non-respect de ce délai?
1.4.1. Le rapport sur l’état de la situation active et passive doit être établi par le
commissaire de la société si cette fonction a été pourvue.
Lorsqu’aucun commissaire n’a été nommé, le rapport est établi par un professionnel
qui a été spécialement désigné à cette fin par l’organe de gestion.
➾ Rem.: Si un commissaire a été nommé, c’est lui qui est chargé d’établir le
rapport de contrôle. Si, à tort, aucun commissaire n’a été nommé, tout profes-
sionnel est autorisé à établir le rapport, sans oublier de préciser que la société a
manqué à ses obligations légales en la matière et que, de ce fait, la responsabilité
de l’organe de gestion peut être mise en cause.
a) que l’actif net de la société après transformation est supérieur au capital social
minimum prescrit par le Code des sociétés;
319
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
des rubriques d’actif ainsi que des sous-évaluations des provisions pour risques et
charges et des dettes. Il ne doit pas couvrir tous les aspects qui seraient nécessaires
dans le cadre de l’attestation de l’image fidèle des comptes annuels (structure des
résultats, situation financière, etc.).
1.5.1. Il est recommandé de faire signer une lettre de mission dans laquelle les men-
tions suivantes seront reprises:
– description de la mission;
– qu’aucun professionnel n’a été chargé de la même mission dans les douze der-
niers mois;
– responsabilité de l’organe de gestion pour l’établissement d’un état de la situation
active et passive conforme aux dispositions légales et de l’annexe explicative
éventuelle;
– responsabilité de l’organe de gestion pour fournir en temps voulu tous les docu-
ments et pièces nécessaires, en ce compris le rapport de l’organe de gestion;
– délai pour la délivrance du rapport;
– mode de calcul et conditions de paiement des honoraires.
320
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
– d’obtenir, dans le respect des règles du secret professionnel, des informations sur
les circonstances qui auraient pu conduire le client à consulter un autre profes-
sionnel;
Faites-vous mention du fait que vous avez pris contact avec le professionnel habi-
tuel de la société?
Le professionnel ne peut avoir effectué aucune autre mission récurrente dans la so-
ciété au cours des deux années précédentes, si ce n’est une ou plusieurs missions de
contrôle. Il ne peut exercer aucune mission récurrente autre qu’une mission de con-
trôle dans la société pendant les deux années qui suivent.
1.5.4. Le commissaire doit assister à l’assemblée générale qui est appelée à délibérer
sur la base d’un rapport établi par lui, sauf dans la mesure où il présenterait un juste
motif (art. 272/274, 412, 538/540 C. soc.).
Précisez-vous dans votre rapport si oui ou non vous assisterez à l’assemblée géné-
rale extraordinaire à la demande de l’organe de gestion?
(12) Il y a lieu de tenir compte de la recommandation de déontologie du 5 décembre 1997 relative aux
relations entre les membres de l’IRE et de l’IEC dans le cadre de l’exercice de la profession (voir Rapport
annuel IEC, 1997, p. 19).
321
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
2.1.4. Le professionnel prendra contact dès que possible avec le notaire appelé à
instrumenter afin d’obtenir le projet d’acte relatif à la transformation ainsi que le
projet de nouveaux statuts.
322
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Avez-vous précisé les droits éventuels attachés aux différentes catégories d’ac-
tions?
2.2.2. Le professionnel étudie les modalités prévues pour l’adoption d’une nouvelle
forme juridique, et plus particulièrement le rapport spécial de l’organe de gestion
comprenant l’exposé de l’intérêt que présente l’opération pour la société. Le profes-
sionnel doit prêter une attention particulière à la motivation des parties ainsi qu’aux
risques éventuels de rupture de l’égalité entre les associés à l’occasion de l’opération
de transformation.
323
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
S’il constate des lacunes notables dans l’organisation administrative, il doit étendre
les tests destinés à valider les soldes repris dans l’état comptable en fonction de ces
lacunes. Si les faiblesses de l’organisation administrative et comptable rendent im-
possible le développement d’un programme approprié de validation des rubriques de
la situation active et passive, il en tirera les conclusions dans son rapport selon ce qui
est dit au chapitre 3 des présentes normes.
Insistez-vous suffisamment dans votre rapport sur les contrôles que vous avez
réalisés afin de vous assurer de l’indélébilité des données comptables?
324
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Précisez-vous dans votre rapport si les livres légaux et autres journaux ont été
correctement tenus?
La mise en oeuvre du principe général d’importance relative doit être adaptée à l’ob-
jectif d’identification de surévaluations dans les rubriques de l’actif et de sous-éva-
luations dans les rubriques du passif autres que les capitaux propres. En conséquen-
ce, le professionnel pourra réduire ses travaux lorsqu’il a pu conclure, conformément
au paragraphe 2.4.2., que le risque qu’il existe des inexactitudes conduisant à la suré-
valuation des capitaux propres est peu important.
2.4.4. Le professionnel prête une attention aux méthodes d’évaluation et aux modifi-
cations éventuelles de celles-ci à l’occasion de la transformation.
Les règles d’évaluation ont-elles été approuvées par l’organe de gestion et inscri-
tes dans le livre d’inventaire?
2.5. Les travaux du professionnel doivent être suffisants pour lui permettre de
conclure que l’état résumant la situation active et passive forme une base rai-
sonnable pour le calcul de l’actif net.
2.5.1. L’état résumant la situation active et passive prévue par l’article 776 et l’article
436, § 2, C. soc. sera composé au moins du bilan ou d’une situation intermédiaire
équivalente, selon les principes développés ci-dessus au paragraphe 1.3.1., ainsi que,
dans les deux cas, d’une annexe comprenant notamment un résumé des engagements
et recours.
2.5.2. Lorsque, par suite des vérifications opérées, il s’avère que des corrections doi-
vent être apportées à la situation active et passive, le professionnel doit s’assurer que
325
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
ses corrections ont été comptabilisées afin que l’état résumant la situation active et
passive découle sans addition ni omission de la balance des comptes.
A-t-il été précisé que la situation active et passive découle sans addition ni omis-
sion de la balance des comptes?
Le professionnel doit vérifier dans quelle mesure il a été tenu compte de tous les
éléments susceptibles d’influencer négativement le patrimoine de la société.
Le capital social mentionné dans l’état comptable doit être celui qui existe à la date à
laquelle cet état comptable est établi. Une modification du capital qui devrait être
réalisée après cette date ne saurait être incluse dans les comptes. Le professionnel
fera état du projet de modification du capital dans le corps de son rapport, sans que
cette mention puisse influencer la conclusion (voir aussi 2.8.1.).
Avez-vous comparé l’actif net de la situation active et passive avec le capital indi-
qué dans cet état comptable et précisez-vous qu’il est supérieur ou inférieur au
capital requis dans la forme de société transformée?
Pour les SNC, faites-vous référence au capital qui sera fixé dans les statuts APRES
la transformation de la société (art. 773, 3e alinéa, C. soc.)?
Pour les sociétés coopératives (dans lesquelles le capital se compose d’une partie
fixe et d’une partie variable), avez-vous consulté le registre des coopérants à la
date de la situation active et passive (art. 357 C. soc)?
2.6.1. Le professionnel devra faire preuve d’une prudence particulière lorsqu’il appa-
raît que l’actif net se rapproche du montant du capital. Il devra renforcer son attention
et l’étendue de ses contrôles lorsque l’actif net est inférieur ou légèrement supérieur
seulement au capital minimal requis pour la forme de société dans laquelle la trans-
formation s’opère. En effet, conformément à l’article 785 C. soc., «les associés en
nom, gérants ou administrateurs de la société qui se transforme sont responsables
solidairement de la différence éventuelle entre l’actif net de la société après transfor-
mation et le capital social minimal. En cas de transformation d’une SCRI en une
SCRL, l’article 436, § 5, C. soc. stipule que les administrateurs sont tenus solidaire-
ment de la différence entre les fonds propres et le montant légal minimal du capital
fixe.»
Procédez-vous à des contrôles plus pointus, dès lors que l’actif net est inférieur ou
seulement légèrement supérieur au capital minimal requis dans la nouvelle forme
de société?
326
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
2.7.1. Le professionnel examinera les règles formelles de tenue des comptes ainsi
que les éléments relatifs à l’information externe pour autant qu’ils sont en relation
avec la mission légale de transformation; en particulier, il vérifiera notamment que:
Faites-vous état dans votre rapport des éventuelles infractions à la législation comp-
table, au droit des sociétés et aux statuts?
Les règles d’évaluation ont-elles été approuvées par l’organe de gestion et inscri-
tes dans le livre d’inventaire?
2.7.2. Si le professionnel prend connaissance d’un fait ou d’une décision qui pourrait
constituer la violation d’une disposition légale ayant une influence significative sur
les comptes soumis à son examen, il doit en premier lieu réunir toutes les informa-
tions nécessaires sur la portée du fait ou de la décision concernée et sur son caractère
effectivement irrégulier. Il documentera ses constatations, prendra contact avec le
professionnel qui serait conseiller habituel de l’entreprise (13), et évoquera la ques-
tion avec la direction de la société.
(13) Il y a lieu de tenir compte de la recommandation de déontologie du 5 décembre 1997 relative aux
relations entre les membres de l’IRE et de l’IEC dans le cadre de l’exercice de la profession (voir Rapport
annuel de l’IEC, 1997, p. 19).
327
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
Lorsque les effets de la situation irrégulière sur les comptes ne peuvent pas être cor-
rigés, au vu des circonstances, le professionnel pourra opter pour une des attitudes
suivantes:
– soit notifier les éléments constatés par écrit au conseil d’administration et émettre
des réserves expresses dans son rapport en ce qui concerne les effets des irrégula-
rités constatées sur la situation active et passive.
2.7.3. Le professionnel examine les droits attachés aux différentes catégories d’ac-
tion ou parts, y compris les droits attachés aux parts non représentatives du capital
social. S’il constate que le principe d’égalité entre les différents associés risque d’être
mis en péril de façon significative par la réalisation de l’opération, il en fait état dans
son rapport.
Avez-vous précisé les droits éventuels attachés aux différentes catégories d’ac-
tion?
Avez-vous fait toute la lumière sur les faits éventuels qui ont été constatés après
établissement de la situation active et passive et qui peuvent être utiles à l’assem-
blée générale?
Les frais de la transformation ont-ils été prévus dans la situation active et passive?
➾ Rem.: Il s’agit d’une sous-estimation du passif, dont il doit également être fait
mention dans le rapport.
328
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
CHAPITRE 3. LE RAPPORT
➾ Rem.: Une table des matières avec renvoi aux pages correspondantes est sou-
haitable, dans la mesure où elle améliore la lisibilité du rapport.
3.1.1. Dans l’identification de la mission qui lui est confiée, le professionnel devra
inclure:
b) la date à laquelle l’état comptable a été arrêté par l’organe de gestion de l’entre-
prise, en précisant clairement que le document est établi sous la responsabilité de
cet organe;
3.2.1. Le professionnel doit mentionner dans son rapport que l’objet de sa mission est
l’identification de toute surévaluation de l’actif net apparaissant dans la situation
active et passive dressée par l’organe de gestion. En conséquence, le programme de
travail a été orienté vers l’identification des surévaluations éventuelles des rubriques
d’actif ainsi que des sous-évaluations des provisions pour risques et charges et des
dettes. Il n’a pas couvert tous les aspects qui seraient nécessaires dans le cadre de
l’attestation de l’image fidèle des comptes annuels (structure du résultat, situation
financière, etc.).
L’actif net de la société après transformation est-il supérieur au capital social mi-
nimal légal prescrit par le C. soc.?
329
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.3.1. La loi impose au professionnel de faire rapport sur l’état comptable. Ce rapport
portera sur les éléments suivants:
L’état comptable résumant la situation active et passive a-t-il été établi conformé-
ment aux dispositions légales en la matière?
330
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.3.3. Si le professionnel estime que l’annexe explicative visée au paragraphe 1.3. est
importante pour la compréhension des rubriques de la situation active et passive, il
devra le signaler dans son rapport. Ceci concerne en particulier les modifications de
règles d’évaluation qui auraient été apportées pour l’établissement de l’état compta-
ble. Parmi les autres renseignements que le professionnel devrait inclure dans son
rapport, on notera spécialement:
– des engagements significatifs (litiges en cours; engagements importants de ga-
rantie, etc.);
– des difficultés financières graves rendant la survie de la société aléatoire même
après la transformation; selon l’usage en matière d’attestation des comptes annuels,
la perspective d’appréciation de la continuité sera normalement d’une année;
– des modifications du capital postérieures à la date de l’état comptable.
Faites-vous référence dans votre rapport à des événements significatifs, tels que
litiges en instance, obligations importantes liées à des garanties, etc.?
Faites-vous référence, le cas échéant, au caractère aléatoire de la situation, aux
articles du C. soc. relatifs à la procédure d’alarme et aux conséquences éventuelles
de la législation sur les faillites?
Faites-vous référence dans votre rapport à des faits significatifs survenus après
l’établissement de la situation active et passive?
331
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
3.5.1. Le professionnel doit mentionner dans son rapport tout redressement significa-
tif conduisant à la surévaluation de l’actif net qui doit être apporté à la situation
active et passive annexée au rapport de l’organe de gestion de la société.
Au cas où ces redressements auraient pour effet de rendre l’actif net inférieur au
capital social, le professionnel utilisera les chiffres redressés par lui pour de l’actif
net mentionné dans les conclusions de son rapport.
3.5.2. Le professionnel qui constate, au cours de ses travaux, une infraction à la loi
comptable et à ses arrêtés d’exécution en rapport avec l’établissement de l’état comp-
table, devra, sans préjudice d’aspects formels d’importance mineure, en faire men-
tion dans son rapport conformément à l’article 16 de la loi du 17 juillet 1975 relative
à la comptabilité des entreprises.
3.5.3. Le professionnel qui constate au cours de ses travaux une infraction significa-
tive au Code des sociétés et aux statuts, en fait mention dans son rapport dans la
mesure où cette infraction peut avoir une incidence:
➾ Rem.: Ce bénéfice doit être mentionné sous une rubrique distincte du résultat
étant donné qu’il n’est pas encore définitif et qu’une assemblée générale n’a pas
encore décidé de son affectation.
3.6. Le rapport du professionnel sera daté et signé du jour où les travaux ont été
achevés.
332
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
4.1. La conclusion du rapport du professionnel doit contenir son avis sur l’ab-
sence de toute surévaluation de l’actif net.
4.1.2. Lorsque le professionnel estime que des redressements auraient dû être appor-
tés à la situation active et passive qui lui est présentée pour calculer l’actif net, il doit
exprimer ses réserves en termes clairs dans la conclusion. Il peut se référer aux exem-
ples de conclusion reproduits en annexe.
4.2.1. Si l’actif net est supérieur au capital, il doit le dire mais il ne doit mentionner ni
le montant de l’actif net ni la différence dans son attestation.
Si l’actif net est inférieur au capital, cette différence apparaît-elle dans votre
conclusion?
4.2.2. Si l’actif net (ou passif net) est inférieur au capital, il doit mentionner le mon-
tant de l’actif net (ou passif net) ainsi que la différence dans ses conclusions.
333
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
4.2.2.2. Même lorsque la société qui se transforme a un actif net inférieur au capital
minimal souscrit et/ou libéré prévu par le Code des sociétés, la transformation peut
avoir lieu.
4.2.3. Lorsque l’actif net correspond au moins au montant exprimé du capital social
mais que ce montant est inférieur au capital minimal requis par le Code des sociétés,
le professionnel doit en faire mention dans les conclusions de son rapport. Le second
alinéa du paragraphe 4.2.2.2. est d’application.
Dans de tels cas, il est d’usage que la société décide d’augmenter son capital préala-
blement à l’opération de transformation afin de réunir le capital minimal requis par la
forme de société dans laquelle elle se transforme. Le professionnel doit alors s’assu-
rer soit de l’existence d’éléments de fonds propres suffisants (excédant les pertes
reportées) dûment approuvés par l’assemblée générale, soit de la modification préa-
lable de la date de clôture statutaire de l’exercice afin de permettre d’incorporer au
capital le bénéfice de l’exercice dûment approuvé par l’assemblée générale.
334
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
minimal à libérer (6 200 EUR). S’il échet, il faudra cependant mentionner l’insuffi-
sance du capital souscrit et le risque qui en découle du point de vue de la responsabi-
lité des parties.
4.2.6. Lorsque la société se trouve, après transformation, dans la situation prévue par
les articles 332 ou 633 C. soc., le professionnel en fera mention dans son rapport et,
le cas échéant, dans sa conclusion.
4.3. Lorsque le professionnel n’a pas été en mesure de réunir les informations
indispensables à ses contrôles soit parce que les données fournies par les parties
sont insuffisantes, soit parce que le professionnel se trouve confronté à une in-
certitude déterminante pour la valorisation des actifs ou passifs, il est en droit
de s’abstenir d’émettre une opinion.
Avez-vous précisé que la conclusion de votre rapport doit être reproduite dans
l’acte authentique constatant la décision de transformation?
ANNEXE 1
CONCLUSION
335
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
2.1. L’actif net est inférieur au capital mentionné dans l’état comptable
2.2. L’actif net est inférieur au capital minimal de la société vers laquelle la
société se transforme
CONCLUSION
CONCLUSION
336
LA TRANSFORMATION DE SOCIETES
***
337
CHAPITRE 5.
La législation en matière de fusion et de scission a été reprise sous les articles 670 à
773 du Code des sociétés. Nous reproduisons ci-après les dispositions qui ont un lien
direct avec l’exercice, par le professionnel, des missions de contrôle dans le cadre
d’une fusion ou d’une scission.
5.1.1. Notions
La fusion par absorption est l’opération par laquelle une ou plusieurs sociétés trans-
fèrent à une autre société, par suite d’une dissolution sans liquidation, l’intégralité de
leur patrimoine, activement et passivement, moyennant l’attribution à leurs associés
d’actions ou de parts de la société absorbante et, le cas échéant, d’une soulte en
espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nominale des actions ou parts attri-
buées, ou à défaut de valeur nominale, de leur pair comptable.
La fusion par constitution d’une nouvelle société est l’opération par laquelle plu-
sieurs sociétés transfèrent à une nouvelle société qu’elles constituent, par suite de
leur dissolution sans liquidation, l’intégralité de leur patrimoine, activement et passi-
vement, moyennant l’attribution à leurs associés d’actions ou de parts de la nouvelle
société et, le cas échéant, d’une soulte en espèces ne dépassant pas le dixième de la
valeur nominale des actions ou parts attribuées ou, à défaut de valeur nominale, de
leur pair comptable.
La scission par absorption est l’opération par laquelle une société transfère à plu-
sieurs sociétés, par suite de sa dissolution sans liquidation, l’intégralité de son patri-
moine, activement et passivement, moyennant l’attribution aux associés de la société
dissoute d’actions ou de parts des sociétés bénéficiaires des apports résultant de la
scission et, le cas échéant, d’une soulte en espèces ne dépassant pas le dixième de la
valeur nominale des actions ou parts attribuées ou, à défaut de valeur nominale, de
leur pair comptable.
La scission par constitution de nouvelles sociétés est l’opération par laquelle une
société transfère à plusieurs sociétés qu’elle constitue, par suite de sa dissolution sans
341
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La scission mixte est l’opération par laquelle, par suite de sa dissolution sans liquida-
tion, une société transfère à une ou plusieurs sociétés existantes et à une ou plusieurs
sociétés qu’elle constitue, l’intégralité de son patrimoine, activement et passivement,
moyennant l’attribution aux associés de la société dissoute d’actions ou de parts des
sociétés bénéficiaires.
1° l’opération par laquelle une ou plusieurs sociétés transfèrent, par suite d’une dis-
solution sans liquidation, l’intégralité de leur patrimoine, activement et passivement,
à une autre société qui est déjà titulaire de toutes leurs actions et des autres titres
conférant un droit de vote dans l’assemblée générale;
2° l’opération par laquelle une ou plusieurs sociétés transfèrent, par suite d’une dis-
solution sans liquidation, l’intégralité de leur patrimoine, activement et passivement,
à une autre société, lorsque toutes leurs actions et les autres titres conférant un droit
de vote dans l’assemblée générale appartiennent soit à cette autre société, soit à des
intermédiaires de cette société, soit à ces intermédiaires et à cette société.
Sont assimilées à la fusion ou à la scission, les opérations définies aux articles 671 à
675, sans que toutes les sociétés transférantes cessent d’exister.
...
Chaque associé de la société dissoute peut, de même, exercer une action en responsa-
bilité contre le commissaire, le réviseur d’entreprises ou l’expert-comptable externe
qui a établi le rapport visé aux articles 695, 708, 731 et 746 pour les dommages subis
par suite d’une faute commise par celui-ci dans l’accomplissement de sa mission.
Cet article n’est pas applicable aux opérations assimilées au fusion par absorption.
342
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Article 693
Les organes de gestion des sociétés appelées à fusionner établissent par acte authen-
tique ou par acte sous seing privé un projet de fusion.
2° le rapport d’échange des actions ou parts et, le cas échéant, le montant de la soulte;
4° la date à partir de laquelle ces actions ou parts donnent le droit de participer aux
bénéfices ainsi que toute modalité relative à ce droit;
6° les droits assurés par la société absorbante aux associés des sociétés à absorber,
qui ont des droits spéciaux, ainsi qu’aux porteurs de titres autres que les actions, ou
les mesures proposées à leur égard;
8° tous avantages particuliers attribués aux membres des organes de gestion des so-
ciétés appelées à fusionner.
Article 706
Les organes de gestion des sociétés appelées à fusionner établissent par acte authen-
tique ou par acte sous seing privé un projet de fusion.
343
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2° le rapport d’échange des actions ou parts et, le cas échéant, le montant de la soulte;
4° la date à partir de laquelle ces actions ou parts donnent le droit de participer aux
bénéfices ainsi que toute modalité relative à ce droit;
5° la date à partir de laquelle les opérations des sociétés appelées à être dissoutes sont
considérées du point de vue comptable comme accomplies pour le compte de la nou-
velle société;
6° les droits assurés par la nouvelle société aux associés des sociétés appelées à être
dissoutes, qui ont des droits spéciaux, ainsi qu’aux porteurs de titres autres que les
actions, ou les mesures proposées à leur égard;
8° tous avantages particuliers attribués aux membres des organes de gestion des so-
ciétés appelées à être dissoutes.
Article 694
Dans chaque société, l’organe de gestion établit un rapport écrit et circonstancié qui
expose la situation patrimoniale des sociétés appelées à fusionner et qui explique et
justifie, du point de vue juridique et économique, l’opportunité, les conditions, les
modalités et les conséquences de la fusion, les méthodes suivies pour la détermina-
tion du rapport d’échange des actions ou des parts, l’importance relative qui est don-
née à ces méthodes, les valeurs auxquelles chaque méthode parvient, les difficultés
éventuellement rencontrées, et le rapport d’échange proposé.
Article 707
Dans chaque société, l’organe de gestion établit un rapport écrit et circonstancié qui
expose la situation patrimoniale des sociétés appelées à être dissoutes et qui explique
et justifie, du point de vue juridique et économique, l’opportunité, les conditions, les
modalités et les conséquences de la fusion, les méthodes suivies pour la détermina-
tion du rapport d’échange des actions ou des parts, l’importance relative qui est don-
née à ces méthodes, les valeurs auxquelles chaque méthode parvient, les difficultés
éventuellement rencontrées, et le rapport d’échange proposé.
344
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Article 695
Dans chaque société, un rapport écrit sur le projet de fusion est établi soit par le
commissaire, soit, lorsqu’il n’y a pas de commissaire, par un réviseur d’entreprises
ou par un expert-comptable externe désigné par les administrateurs ou les gérants.
Lorsque le rapport concerne une société absorbante ayant la forme de société privée
à responsabilité limitée, de société coopérative à responsabilité limitée, de société
européenne, de société coopérative européenne ou de société anonyme, les articles
313, 423 ou 602 ne s’appliquent pas.
Article 708
Sans préjudice de l’article 705, § 3, un rapport écrit sur le projet de fusion est établi
dans chaque société, soit par le commissaire, soit, lorsqu’il n’y a pas de commissaire,
par un réviseur d’entreprises ou par un expert-comptable externe désignés par les
administrateurs ou les gérants.
345
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Article 728
2° le rapport d’échange des actions ou parts et, le cas échéant, le montant de la soulte;
4° la date à partir de laquelle ces actions ou parts donnent le droit de participer aux
bénéfices ainsi que toute modalité relative à ce droit;
6° les droits assurés par les sociétés bénéficiaires aux associés de la société à scinder
ayant des droits spéciaux et aux porteurs de titres autres que des actions ou les mesu-
res proposées à leur égard;
8° tous avantages particuliers attribués aux membres des organes de gestion des so-
ciétés participant à la scission;
346
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
10° la répartition aux associés de la société à scinder des actions ou parts des sociétés
bénéficiaires, ainsi que le critère sur lequel cette répartition est fondée.
Article 743
2° le rapport d’échange des actions ou parts et, le cas échéant, le montant de la soulte;
4° la date à partir de laquelle ces actions ou parts donnent le droit de participer aux
bénéfices ainsi que toute modalité relative à ce droit;
6° les droits assurés par les nouvelles sociétés aux associés de la société à scinder
ayant des droits spéciaux et aux porteurs de titres autres que des actions ou les mesu-
res proposées à leur égard;
8° tous les avantages particuliers attribués aux membres des organes de gestion des
sociétés participant à la scission;
10° la répartition aux associés de la société à scinder des actions ou parts des nouvel-
les sociétés, ainsi que le critère sur lequel cette répartition est fondée.
347
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Article 730
Dans chaque société, l’organe de gestion établit un rapport écrit et circonstancié qui
expose la situation patrimoniale des sociétés participant à la scission et qui explique
et justifie, du point de vue juridique et économique, l’opportunité des conditions, les
modalités et les conséquences de la scission, les méthodes suivies pour la détermina-
tion du rapport d’échange des actions ou des parts, l’importance relative qui est don-
née à ces méthodes, les valeurs auxquelles chaque méthode parvient, les difficultés
éventuellement rencontrées, et le rapport d’échange proposé.
Lorsque la société absorbante est une société privée à responsabilité limitée, une
société coopérative à responsabilité limitée, une société européenne, une société coo-
pérative européenne ou une société anonyme, le rapport fait, en outre, mention du
rapport visé selon le cas aux articles 313, 423 ou 602; il indique aussi le greffe du
tribunal de commerce où celui-ci doit être déposé.
Article 745
Dans chaque société, l’organe de gestion établit un rapport écrit et circonstancié qui
expose la situation patrimoniale des sociétés participant à la scission et qui explique
et justifie, du point de vue juridique et économique, l’opportunité des conditions, les
modalités et les conséquences de la scission, les méthodes suivies pour la détermina-
tion du rapport d’échange des actions ou des parts, l’importance relative qui est don-
née à ces méthodes, les valeurs auxquelles chaque méthode parvient, les difficultés
éventuellement rencontrées, et le rapport d’échange proposé.
Lorsque la nouvelle société est une société privée à responsabilité limitée, une socié-
té coopérative à responsabilité limitée, une société européenne, une société coopéra-
tive européenne ou une société anonyme, le rapport fait, en outre, mention du rapport
visé selon le cas aux articles 219, 395 ou 444; il indique aussi le greffe du tribunal de
commerce où celui-ci doit être déposé.
Article 731
Dans chaque société, un rapport écrit sur le projet de scission est établi soit par le
commissaire, soit, lorsqu’il n’y a pas de commissaire, par un réviseur d’entreprises
ou un expert-comptable externe désigné par les administrateurs ou les gérants.
348
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Lorsque le rapport concerne une société absorbante ayant la forme de société privée
à responsabilité limitée, de société coopérative à responsabilité limitée, de société
européenne, une société coopérative européenne ou de société anonyme, il peut être
établi par le commissaire ou par le réviseur d’entreprises qui a établi le rapport visé
selon le cas aux articles 313, 423 ou 602.
Article 746
Dans chaque société, un rapport écrit sur le projet de scission est établi soit par le
commissaire, soit, lorsqu’il n’y a pas de commissaire, par un réviseur d’entreprises
ou un expert-comptable externe désigné par les administrateurs ou les gérants.
349
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Lorsque l’une au moins des nouvelles sociétés a la forme de société privée à respon-
sabilité limitée, de société coopérative à responsabilité limitée, de société européen-
ne, de société coopérative européenne ou de société anonyme, le rapport peut être
établi par le commissaire ou par le réviseur d’entreprises qui a établi le rapport visé à
l’article 219, à l’article 395 ou à l’article 444.
Articles 734 et 749 C. soc. – possibilité de dérogation pour la rédaction des rap-
ports prescrits
Article 734
Les sociétés participant à la scission peuvent ne pas appliquer les articles 730, 731 et
733, ce dernier en tant qu’il se rapporte aux rapports, si tous les associés et tous les
porteurs de titres conférant un droit de vote à l’assemblée générale renoncent à leur
application.
Cette renonciation est établie par un vote exprès à l’assemblée générale appelée à se
prononcer sur la participation à la scission.
Article 749
Les sociétés participant à la scission peuvent ne pas appliquer les articles 745, 746 et
748, ce dernier en tant qu’il se rapporte aux rapports, si tous les associés et tous les
porteurs de titres conférant un droit de vote à l’assemblée générale renoncent à leur
application.
Cette renonciation est établie par un vote exprès à l’assemblée générale appelée à se
prononcer sur la participation à la scission.
350
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
a) la dénomination sociale et le siège statutaire des sociétés qui fusionnent ainsi que
ceux envisagés pour la SE;
d) la date à partir de laquelle ces actions donnent le droit de participer aux bénéfices
ainsi que toute modalité particulière relative à ce droit;
e) la date à partir de laquelle les opérations des sociétés qui fusionnent sont considé-
rées du point de vue comptable comme accomplies pour le compte de la SE;
f) les droits assurés par la SE aux actionnaires ayant des droits spéciaux et aux por-
teurs de titres autres que des actions ou les mesures envisagées à leur égard;
g) tout avantage particulier attribué aux experts qui examinent le projet de fusion
ainsi qu’aux membres des organes d’administration, de direction, de surveillance ou
de contrôle des sociétés qui fusionnent;
i) des informations sur les procédures selon lesquelles les modalités relatives à l’im-
plication des travailleurs sont fixées conformément à la directive 2001/86/CE.
2. Les sociétés qui fusionnent peuvent ajouter d’autres éléments au projet de fusion.
Le projet de fusion est déposé conformément au présent Code et les indications pré-
vues à l’article 21 du règlement (CE) n° 2157/2001 sont publiées conformément à
l’article 74.
En lieu et place des experts opérant pour le compte de chacune des sociétés qui fu-
sionnent, un ou plusieurs experts indépendants, au sens de l’article 10 de la directive
78/855/CEE, désignés à cet effet et sur demande conjointe de ces sociétés par une
autorité judiciaire ou administrative de l’Etat membre dont relève l’une des sociétés
qui fusionnent ou la future SE, peuvent examiner le projet de fusion et établir un
rapport unique destiné à l’ensemble des actionnaires.
Les experts ont le droit de demander à chacune des sociétés qui fusionnent toute
information qu’ils jugent nécessaires pour leur permettre de remplir leur mission.
351
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Préliminaires et avertissements
La loi du 29 juin 1993 publiée aux annexes du Moniteur belge du 21 juillet 1993 et
votée à l’unanimité des voix le 15 octobre 1992 par la Chambre des représentants a
été entérinée par le vote des sénateurs le 17 juin 1993.
La mission spéciale dévolue par le régime des fusions et scissions de sociétés tant
aux experts-comptables externes qu’aux réviseurs est entrée en vigueur le 1er octobre
1993 et comporte dès lors une mise à jour qui sera exposée ci-après afin d’indiquer
de manière pratique les diligences professionnelles à mettre en œuvre afin d’exécuter
la mission.
Les textes légaux ont mis notre droit des sociétés en conformité avec la troisième
directive des Communautés économiques européennes.
Avant la loi du 29 juin 1993 reprise dans le Code des sociétés par la loi du 7 mai 1999
modifiée le 23 janvier 2001, le régime juridique de la fusion et de la scission ne
faisait pas l’objet de dispositions légales spécifiques en droit commercial belge. En-
core tout récemment, une telle opération nécessitait une mise en liquidation des so-
ciétés absorbées avec toutes les contraintes inhérentes à une telle procédure. Depuis
l’entrée en vigueur de cette loi, l’évaluation des actifs et passifs (en matière de fu-
sions) est établie en régime de continuité.
➢ l’analyse juridique des principaux articles du Code des sociétés (C. soc.);
352
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Texte legal
(articles 670 à 758 du Code des sociétés – Loi du 7 mai 1999 – M.B., 6 août 1999,
avec entrée en vigueur le 6 février 2001 – Modifications intervenues par la loi du 23
janvier 2001)
On trouvera à l’annexe 1 les articles du Code des sociétés concernant les fusions et
scissions.
LES FUSIONS
La fusion par absorption
a. Définition
Le législateur a envisagé ce premier type de fusion qui se trouve contenu dans l’arti-
cle 671 du Code des sociétés.
La fusion par absorption
La fusion par absorption est l’opération par laquelle une ou plusieurs sociétés
transfèrent à une autre société, par suite d’une dissolution sans liquidation, l’in-
tégralité de leur patrimoine, activement et passivement, moyennant l’attribu-
tion à leurs associés d’actions ou de parts de la société absorbante et, le cas
échéant, d’une soulte en espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nomi-
nale des actions ou parts attribuées, ou à défaut de valeur nominale, de leur pair
comptable.
PASSIF PASSIF
EXIGIBLE EXIGIBLE
353
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
ACTIF PASSIF
CAPITAL A NOUVEAU
CAPITAL B CAPITAL
A
RESERVES A NOUVELLES
DE RESERVES
A A
RESERVES B
Passif exigible
de A
PROVENANT
DE
B
Passif exigible
provenant de B
b. Exemple simplifié
Par hypothèse, il n’y a pas de plus-value latente, pas de goodwill et il n’existe pas de
comptes réciproques.
Les situations des sociétés A et B avant fusion sont reprises ci-après ainsi que la
situation de la société A après fusion.
354
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A B
Les capitaux propres de la société A issue de la fusion se présentent alors comme suit:
Suivant le concept du droit des sociétés, l’on ne pourra jamais exprimer (directement
et comptablement) de plus-values lors de la fusion des sociétés en présence. S’il y
avait des plus-values non exprimées, il y aurait lieu alors de les exprimer dans la
rémunération attribuée en contrepartie de l’apport, mais jamais dans la comptabili-
té en fonction:
Dans le cas simplifié précité, la rémunération pourra s’établir comme suit pour les
actionnaires de la société absorbée B:
355
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Après fusion, le capital souscrit de A s’élève alors à 1 500 000 EUR (valeur unitaire
400 EUR) représenté par 3 750 actions sdvn (soit 2 500 actions des actionnaires A +
1 250 actions des actionnaires B).
Il s’agit ici d’un exemple simplifié, sans tenir compte d’éléments incorporels ni de
plus-values.
A: 500 B: 1 500
A: 500 B: 1 000
Pour A Pour B
2 000 3 000
Après fusion, le capital souscrit de A (société absorbante) s’élèvera alors à 1 500 000
EUR représenté par 6 250 actions sdvn (soit 2 500 actions des actionnaires de A + 3
750 actions des actionnaires de B).
Les droits des actionnaires de B sont ainsi sauvegardés et nous pouvons constater que
la continuité comptable et juridique est respectée.
356
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
S’il échet, une soulte en espèces peut être attribuée aux associés, mais celle-ci ne peut
dépasser 10 % de la valeur nominale des actions attribuées.
Première hypothèse
Elle est développée comme suit:
➢ pas de goodwill;
➢ pas de plus-value latente.
Deuxième hypothèse
En tenant compte du goodwill et d’une plus-value latente sur immobilisations
incorporelles.
c. Cas particulier
Il est à noter que dans le cadre de cette législation, il n’y a plus lieu de procéder à une
mise en liquidation du patrimoine de la société absorbée. On assiste par conséquent à
la continuité de la société absorbée au travers de l’absorbante avec les conséquences
qu’une telle opération peut engendrer au niveau des actes posés lorsqu’ils sont «in-
tuitu personae». Ce phénomène de continuité juridique et comptable découle du fait
que la société absorbée est dissoute, mais sans qu’il y ait lieu de procéder à une
liquidation de son patrimoine. C’est ainsi qu’il lui est autorisé d’apporter à la société
existante, l’absorbante, ou à la nouvelle société à constituer, l’ensemble du patrimoi-
ne actif et passif de l’absorbée, moyennant rémunération fixée essentiellement en
actions ou parts. En effet, si le versement d’une soulte en espèces est permis, cette
357
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Lorsque la nullité est de nature à porter atteinte aux droits acquis de bonne foi par un
tiers à l’égard de la société absorbante, le tribunal peut déclarer sans effet la nullité à
l’égard de ces droits, sous réserve du droit du demandeur à des dommages et intérêts,
s’il y a lieu.
Les opérations qui ne présentent pas simultanément ces quatre caractéristiques es-
sentielles ne sont pas des fusions.
➢ l’opération par laquelle une société dont l’actif net est nul ou négatif est absor-
bée par une autre société (condition 4 non remplie), étant entendu que par
actif net, il faut ici entendre la valeur de l’actif apporté tel qu’il est évalué en
termes d’apports en nature et non pas l’actif net comptable (cf. VAN OM-
358
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
MESLAGHE P., “La réforme des fusions et des scissions de sociétés en droit
belge”, in Innovaties in het Vennootschapsrecht, Louvain-la-Neuve, 1992,
p. 124);
➢ l’apport de l’actif brut d’une société à une autre, parce que, dans ce cas, les
actions/parts de la société absorbante ne sont pas remises directement aux
associés de la société apporteuse qui doit supporter son propre passif, de sorte
qu’il y a nécessairement liquidation (condition 3 non remplie);
➢ l’opération par laquelle une société transfère à une autre l’intégralité de son
patrimoine moyennant attribution d’une soulte en espèces supérieure à 10 %
de la valeur nominale des actions ou parts attribuées (condition 4 non rem-
plie).
➢ les actifs et les passifs doivent se retrouver inchangés dans les comptes de
la société absorbante. Les actifs qui ont fait, antérieurement, l’objet
d’amortissements ou de réductions de valeur ne peuvent donc pas être
repris par la société absorbante pour leur valeur nette mais distinctement
en valeur d’acquisition et amortissements pratiqués et réductions de va-
leur opérées;
➢ les différents éléments des capitaux propres de la société absorbée doi-
vent se retrouver sous la qualification et pour les montants pour lesquels
ils figuraient dans les comptes de la société absorbée;
➢ dans le chef des entreprises actionnaires de la société absorbée, les ac-
tions de la société absorbante qu’elles reçoivent en échange des actions de
la société absorbée qu’elles détenaient sont évaluées à la valeur compta-
ble des actions de la société absorbée auxquelles elles se substituent.
Les rapports de valeur entre les entreprises avant la fusion déterminent les rap-
ports au sein de l’actionnariat après la fusion. L’évaluation de la valeur des
sociétés fusionnantes et de leurs parts sociales servira uniquement de base à la
détermination du nombre des actions de la société absorbante à attribuer aux
anciens actionnaires de la société absorbée. Les valeurs d’échange qui diffèrent
en principe des valeurs comptables ne seront jamais exprimées dans la compta-
bilité.
359
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les projets de fusion peuvent être établis par acte sous seing privé ou par acte authen-
tique.
Le projet de fusion doit être déposé au greffe du tribunal de commerce par chacune
des sociétés qui fusionnent au moins six semaines avant l’assemblée générale appe-
lée à se prononcer sur la fusion.
360
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Pour assurer une meilleure protection des tiers et la transparence des informations
qui leur sont fournies dans le cadre de restructurations d’entreprises, le législateur a
prévu l’intervention d’un professionnel garant de cette transparence. L’expert-comp-
table externe ou le réviseur devra rédiger un rapport concluant sur le caractère perti-
nent et raisonnable du rapport d’échange proposé.
1. Administration de la mission
Les diligences juridiques pour cette mission peuvent être synthétisées comme suit:
➢ vérifier l’identité, la forme, l’objet et le siège social des sociétés qui fusion-
nent (ou se scindent);
361
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
362
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Son rôle n’est donc pas de proposer lui-même des méthodes d’évaluation et un rap-
port d’échange, mais bien de refléter, par écrit, son opinion sur les points énoncés ci-
dessus.
Une procédure d’information complémentaire est mise en place au cas où, durant les
six semaines qui séparent la rédaction du projet de fusion et les assemblées générales
appelées respectivement à se prononcer, des modifications substantielles seraient
survenues dans le patrimoine des sociétés: il incombe dans ce cas au conseil d’admi-
nistration de la ou des sociétés absorbées de communiquer au conseil d’administra-
tion des autres sociétés impliquées quelles sont les modifications du patrimoine actif
et passif intervenues au cours de cette période. Les actionnaires des sociétés impli-
quées dans cette opération de fusion se verront informés par leurs conseils d’admi-
nistration respectifs.
La même responsabilité incombe à l’organe d’administration de la société absorban-
te vis-à-vis des sociétés absorbées.
1) le projet de fusion;
2) les rapports du conseil d’administration et de l’expert-comptable externe ou
du réviseur;
3) les comptes annuels des trois derniers exercices de chacune des sociétés qui
fusionnent;
4) pour les sociétés anonymes, les sociétés en commandite par actions, les socié-
tés privées à responsabilité limitée et les sociétés coopératives à responsabili-
té limitée, les rapports des administrateurs ou gérants et les rapports des com-
missaires des trois derniers exercices;
5) lorsque le projet de fusion est établi selon les mêmes méthodes et suivant la
même présentation que les derniers comptes annuels, il n’est pas nécessaire
de procéder à un nouvel inventaire. Les évaluations figurant au dernier bilan
ne peuvent être modifiées qu’en fonction des mouvements d’écriture. Il doit
être tenu compte cependant des amortissements et provisions intérimaires ainsi
que des changements importants de valeurs n’apparaissant pas dans les écri-
tures.
363
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les conditions reprises ci-dessous sont minimales, car si les statuts fixent des moda-
lités plus rigoureuses, seules ces dernières sont d’application. Le troisième paragra-
phe de ce même article stipule des majorités encore plus rigoureuses (unanimité)
dans les cas suivants:
➢ dans les sociétés absorbantes ou absorbées qui sont des sociétés en nom col-
lectif;
➢ dans les sociétés absorbées lorsque la société absorbante est:
o une société en nom collectif,
o une société en commandite simple,
o une société coopérative à responsabilité illimitée (article 699, § 4, C. soc.).
Le cas échéant, l’accord unanime des titulaires de parts non représentatives du capi-
tal social peut être requis (article 699, § 5, C. soc.).
Enfin, en ce qui concerne les sociétés en commandite simple et les sociétés en com-
mandite par actions, l’accord de tous les associés COMMANDITES est requis.
Si le projet de fusion peut être rédigé en la forme authentique ou sous seing privé, le
procès-verbal actant la décision de l’assemblée générale de fusionner doit, quant à
lui, être établi par acte authentique à peine de nullité et doit reprendre expressément
les conclusions du rapport du réviseur ou de l’expert-comptable.
La fusion n’est effectivement réalisée que lorsque toutes les sociétés concernées par
l’opération auront voté la fusion et adapté leurs statuts en conséquence.
364
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La fusion n’est opposable aux tiers qu’aux conditions de publicité prescrites par l’ar-
ticle 76 C. soc.
7. Responsabilités
Le régime des responsabilités peut se résumer par l’article 685 en ce qui concerne la
société absorbée et la société absorbante comme suit:
Art. 685, § 1er. Si la société dissoute est une société en nom collectif, une socié-
té en commandite simple, une société en commandite par actions, ou une
société coopérative à responsabilité illimitée, les associés en nom collectif, les
associés commandités ou les coopérateurs restent tenus solidairement et in-
définiment à l’égard des tiers, des engagements de la société dissoute anté-
365
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les comptes annuels à établir et qui concernent la période située entre les derniers
comptes annuels approuvés de la société absorbée et la date où les opérations con-
clues par l’absorbée sont enregistrées comptablement dans le chef de l’absorbante
relèvent de la compétence et de la responsabilité des administrateurs de l’absorbée.
Toute opération de fusion peut être annulée par le tribunal de commerce à la requête
de tout intéressé:
Art. 64. Est frappée de nullité, la décision prise par une assemblée générale:
1° lorsque la décision prise est entachée d’une irrégularité de forme, si le
demandeur prouve que cette irrégularité a pu avoir une influence sur la dé-
cision;
2° en cas de violation des règles relatives à son fonctionnement ou en cas de
délibération sur une question étrangère à l’ordre du jour lorsqu’il y a inten-
tion frauduleuse;
3° lorsque la décision prise est entachée de tout autre excès de pouvoir ou de
détournement de pouvoir;
366
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
4° lorsque les droits de vote qui sont suspendus en vertu d’une disposition
légale non reprise dans le présent Code ont été exercés et que, sans ces droits
de vote illégalement exercés, les quorums de présence ou de majorité requis
pour les décisions d’assemblée générale n’auraient pas été réunis;
5° pour toute autre cause prévue dans le présent Code.
367
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Art. 692. La nullité ne porte pas atteinte par elle-même à la validité des obli-
gations nées à la charge ou au profit des sociétés bénéficiaires entre le mo-
ment où la fusion ou la scission est réalisée conformément à l’article 701,
alinéa 2, ou à l’article 738, alinéa 2, et la publicité de la décision prononçant
l’annulation de la fusion ou de la scission.
Les sociétés ayant participé à la fusion ou à la scission répondent solidaire-
ment de ces obligations nées à la charge des sociétés bénéficiaires.
Une question intéressante se pose pour les travailleurs qui changent d’employeur
tout en restant dans les mêmes murs en ce qui concerne leur garantie d’emploi.
Pour ce qui est des régimes complémentaires de prévoyance sociale, il faut noter que
la protection des intérêts des travailleurs est assurée par une autre convention collec-
tive qui stipule qu’en cas de cession totale ou partielle d’une entreprise, le nouvel
employeur est tenu de respecter la convention qui liait l’ancien employeur, jusqu’à ce
que celle-ci cesse de produire ses effets.
Pour ce qui est du cas spécifique des cessions, scissions, fusions et absorptions de
sociétés, le conseil d’entreprise doit être consulté effectivement sur les répercussions
sociales de ces modifications de structure. Ceci signifie que cette consultation donne
lieu à un dialogue avec les représentants des travailleurs en ce qui concerne la garan-
tie de la continuité des droits aux régimes complémentaires de prévoyance sociale
dont jouissent les travailleurs concernés par ces modifications de structure.
L’article 7, quant à lui, exclut du bénéfice de l’article 6 les travailleurs qui accomplis-
sent une période d’essai, ceux qui sont licenciés dans la perspective de l’âge de la
pension, ou encore les personnes liées par un contrat de travail pour étudiants.
368
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
➢ Quelles sont les conséquences du transfert sur les institutions existantes (Con-
seil d’entreprise, Conseil de sécurité et d’hygiène)?
Le tout est de savoir si chaque entreprise conserve son caractère d’unité tech-
nique d’exploitation. Si oui, les conseils d’entreprises continuent à fonction-
ner. Dans le cas contraire, les conseils d’entreprises sont regroupés jusqu’aux
prochaines élections;
a. Définition
Art. 672. La fusion par constitution d’une nouvelle société est l’opération
par laquelle plusieurs sociétés transfèrent à une nouvelle société qu’elles cons-
tituent, par suite de leur dissolution sans liquidation, l’intégralité de leur
patrimoine, activement et passivement, moyennant l’attribution à leurs as-
sociés d’actions ou de parts de la nouvelle société et, le cas échéant, d’une
soulte en espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nominale des ac-
tions ou parts attribuées ou, à défaut de valeur nominale, de leur pair comp-
table.
369
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
CAPITAL CAPITAL
RESERVES RESERVES
ACTIF ACTIF
PASSIF PASSIF
EXIGIBLE EXIGIBLE
➜
➜
= Dissolution de A et de B sans liquidation
= Transfert des actifs, passifs, engagements de A
et B vers NEW C
➜
NEW C S.A.
ACTIF PASSIF
CAPITAL A NOUVEAU
CAPITAL B CAPITAL C
Passif exigible
provenant
PROVENANT de A
DE
B Passif exigible
provenant
de B
b. Exemple simplifié
370
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Première hypothèse
Ne tenant pas compte du goodwill ni des plus-values.
La nouvelle société disposera d’un capital social souscrit de EUR (000) 1 500
représenté par 3 750 actions sdvn, soit:
_ 2 500 actions de C issues de la dissolution de la société A et transmises à ses
actionnaires;
_ + 1 250 actions de C issues de la dissolution de la société B et transmises à ses
actionnaires.
Deuxième hypothèse
Tenant compte d’une plus-value et du goodwill.
La nouvelle société C disposera d’un capital souscrit de EUR (000) 1 500 repré-
senté par 6 250 actions sdvn, soit:
_ 2 500 actions de C issues de la dissolution de la société A et transmises à ses
actionnaires;
_ + 3 750 actions de C issues de la dissolution de la société B et transmises à ses
actionnaires.
S’il échet, une soulte en espèces peut être attribuée aux associés, mais celle-ci ne peut
dépasser le dixième de la valeur nominale des actions ou parts attribuées ou, à défaut
de valeur nominale, de leur pair comptable.
Première hypothèse
Comme développée ci-avant, pas de goodwill ni de plus-value latente.
Deuxième hypothèse
Tenant compte du goodwill et d’une plus-value latente sur immobilisations incor-
porelles
371
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
c. Cas particulier
Comme indiqué au point c. de «La fusion par absorption», l’article 681 C. soc.
consacre la possibilité pour une société en liquidation ou en faillite de fusionner par
la constitution d’une nouvelle société, pour autant que cette société n’ait pas encore
commencé la répartition de ses actifs entre les associés.
Cette mission d’apport à la constitution incombe soit au liquidateur ou au curateur
qui remplace dans ce cas l’organe de gestion.
d.1. En général
En ce qui concerne la fusion par création d’une société nouvelle, sous réserve de
quelques règles particulières, les principes déjà énoncés pour la fusion par absorption
restent d’application:
➢ quelle que soit la forme choisie pour la nouvelle société, il faut respecter les
conditions de forme et de fond prescrites par le Code des sociétés;
➢ quelle que soit la forme de la nouvelle société, l’acte constitutif doit être cons-
taté par acte authentique, reproduisant les conclusions du rapport du réviseur
ou de l’expert-comptable;
➢ si la forme choisie est:
o la société anonyme,
o la société en commandite par actions,
o la société coopérative à responsabilité limitée,
o la société privée à responsabilité limitée;
les règles applicables aux apports en nature ne s’appliquent pas en l’espè-
ce;
➢ simultanément à la décision prise par l’assemblée générale de fusionner, elle
doit également se prononcer sur l’acte constitutif et les statuts de la nouvelle
société, aux mêmes conditions de quorum et de majorité. A défaut, la décision
de fusionner resterait sans effet. En conséquence, la fusion sera effectivement
réalisée lorsque la nouvelle société sera constituée.
372
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
e. Cheminement des opérations lors d’une fusion par constitution d’une nouvelle
société
Il reste identique à ce qui est repris en détail au point e. «La fusion par absorption».
Mais que faut-il retenir de la procédure concernant la fusion par constitution d’une
nouvelle société ?
1) le projet de fusion doit être établi et correspond à celui imposé par la fusion
par absorption (cf. e.1.);
6) la décision de fusion doit être prise par l’assemblée générale de chacune des
sociétés qui fusionne;
373
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
a. Définition
Le législateur envisage ici la fusion entre une société mère détenant 100 % des ac-
tions de sa filiale.
L’article 676 C. soc. reprend ce qui suit:
Art. 676. Sauf disposition légale contraire, sont assimilées à la fusion par
absorption:
1° l’opération par laquelle une ou plusieurs sociétés transfèrent, par suite
d’une dissolution sans liquidation, l’intégralité de leur patrimoine, active-
ment et passivement, à une autre société qui est déjà titulaire de toutes leurs
actions et des autres titres conférant un droit de vote dans l’assemblée géné-
rale;
2° l’opération par laquelle une ou plusieurs sociétés transfèrent, par suite
d’une dissolution sans liquidation, l’intégralité de leur patrimoine, active-
ment et passivement, à une autre société, lorsque toutes leurs actions et les
autres titres conférant un droit de vote dans l’assemblée générale appartien-
nent soit à cette autre société, soit à des intermédiaires de cette société, soit à
ces intermédiaires et à cette société.
b. Exemple simplifié
374
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Passif
Capital souscrit représenté par 2 500
actions sdvn 1 000 1 000 1 000
Dettes à plus d’un an 500 500 500
Dettes à un an au plus 700 700 700
2 200 2 200 2 200
Société B
Premier cas
Débit Crédit
Immobilisations corporelles 500
Stocks 250
Créances 250
Disponible 100
375
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Deuxième cas
376
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
➜ La différence constatée de 200 EUR est le profit réalisé sur l’opération de fusion
qui résulte de la différence entre l’immobilisation financière 300 et la valeur de l’en-
treprise B (500). L’écart de fusion ainsi constaté sera porté au compte de résultats
Débit Crédit
à 75 ou 76 200
1 100 1 100
Troisième cas
Les fonds propres de la société anonyme B s’élèvent au 31/12/XX à EUR (000) 500
377
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
➜ La différence constatée de 500 EUR est la perte réalisée sur l’opération de fusion
qui résulte de la différence entre l’immobilisation financière de 1 000 et la valeur de
l’entreprise B (500) (étant donné qu’il n’y a pas de plus-value latente). L’écart de
fusion ainsi constaté sera porté au compte de résultats ou, le cas échéant, en immobi-
lisations incorporelles et amorti. La charge sera fiscalement non déductible et comp-
tabilisée, soit au débit
Débit Crédit
De 65 ou 66 500
1 600 1 600
378
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
D’autres commentaires seront effectués plus avant sur la base des avis de la Commis-
sion des Normes comptables, car, en effet, préalablement à sa comptabilisation en
résultat ou en immobilisation incorporelle, l’écart de fusion sera partiellement ou
totalement réparti, s’il échet, sur les autres actifs.
Cette différence sera imputée sur les actifs qui ont une valeur supérieure à la valeur
comptable et dont la plus-value n’a pas été exprimée.
c. Cas particuliers
d.1. Avertissement
En ce qui concerne la fusion d’une société mère avec sa filiale, sous réserve de quel-
ques règles particulières, les principes fondamentaux restent identiques.
379
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
e. Cheminement des opérations lors d’une fusion par absorption d’une société déte-
nue à 100 % par la société absorbante
La démarche est raccourcie par rapport à celle de la fusion par absorption reprise au
point e. de «La fusion par absorption» de la présente analyse. En effet, il faut signa-
ler qu’en dehors du projet de fusion, aucun rapport ne doit être réalisé. Il est néan-
moins conseillé d’établir dans chaque société un rapport spécial du conseil d’admi-
nistration motivant l’opération.
➢ l’historique des sociétés à fusionner en reprenant les bilans arrêtés ainsi que la
date à partir de laquelle les opérations de la société absorbée seront considé-
rées du point de vue comptable comme accomplies pour le compte de la ou les
sociétés absorbantes;
➢ la motivation de la fusion
A titre d’exemple:
«L’opportunité de la fusion se justifie tant au niveau juridique qu’économi-
que. L’organisation et l’expérience de la société absorbée apporteront une amé-
lioration sensible de l’activité.
Les tâches administratives seront simplifiées et les coûts réduits. […]»;
380
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Toutes les opérations effectuées à partir du 1er janvier +1 par la société anony-
me absorbée le seront aux profits et risques de la société anonyme absorbante.
La fusion par absorption comprend la totalité des avoirs, actifs et passifs, ainsi
que les droits et engagements de la société absorbée.
La société issue de la fusion reprendra l’ensemble des engagements de la so-
ciété absorbée.
Aucun avantage particulier ne sera attribué aux membres des organes de ges-
tion des sociétés appelées à fusionner.
f. Problème posé lorsque la société dissoute possède des immeubles dans le cadre
d’une fusion entre deux sociétés dont l’une possède la totalité du capital de l’autre
Sont assimilées à la fusion (ou à la scission) les opérations définies aux articles 671 à
675, sans que toutes les sociétés transférantes cessent d’exister.
Ce nouvel article 677 est une reformulation de l’article 174/65 des lois coordonnées
sur les sociétés commerciales tel qu’inséré par l’article 72 de la loi du 13 avril 1995
(M.B., 17 juin 1995 – 8 août 1995).
Avec ces opérations, sont visées les fusions partielles.
Lors d’une fusion partielle, une partie du patrimoine d’une société est transférée à
une autre société et les actionnaires reçoivent directement en échange des actions de
la nouvelle société. La société qui a transféré une partie de son patrimoine subsiste;
elle subit cependant une réduction de capital qui est égale à la valeur de la partie de
son patrimoine cédé.
g.2. Commentaires
Pour qu’il y ait fusion, il faut au moins deux sociétés en présence. La limite entre la
fusion et la scission est faible dans le cas des opérations assimilées, dites de «fusion
ou de scission partielle».
381
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
En effet, selon mon analyse, le Code des sociétés manque de clarté en cette matière
pour l’application pratique des opérations assimilées.
Par contre, on parle de scission dans le cas d’une seule entreprise qui se scinde par-
tiellement tout en subsistant pour donner naissance:
La société ayant transféré une partie de son patrimoine subsiste et devra subir alors
une réduction de capital à concurrence des éléments cédés. Ceci est un cas d’excep-
tion opposé à la notion même de scission qui implique nécessairement la disparition
de la société scindée.
Le schéma posé en postulat de départ pour définir la différence entre une fusion
partielle et scission partielle peut être établi comme suit:
Fusion partielle
1er cas
Société anonyme A Société anonyme B
Activités (1) et (2) (1) (2) (1) (2)
➜
382
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2e cas
Société anonyme A Société anonyme B
(1) (2) (1) (2)
➜
Activités (1) en (2) ➜
➜
Société anonyme C
Par constitution
et apport de (2) ➜
➜
Scission partielle
1er cas
Société anonyme A
2e cas
Société anonyme A
383
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Exemple simplifié
Il sera développé ici un exemple simplifié de fusion partielle. Les exemples de scis-
sion partielle seront repris au chapitre II du présent ouvrage.
Le cas visé indique que des activités communes sont développées au sein des deux
sociétés. Ces activités seront transférées activement, passivement, en ce compris les
engagements au sein de la société anonyme C préexistante.
Cette société développe, par hypothèse, deux activités dont l’une est connexe et com-
plémentaire avec les activités développées dans la S.A. B et dans la S.A. C et sera
transférée à cette dernière par fusion de ces activités.
dont activités
à transférer
àC
A l’actif
Immobilisations corporelles 1 000 500
Stocks 500 250
Créances 500 250
Disponible 200 100
2 200 1 100
dont activités
à transferer
àC
Au passif
Capital souscrit (2 500 actions sdvn) 500 250
Réserves 500 250
Dettes à plus d’un an 500 250
Dettes à un an au plus 700 350
2 200 1 100
Cette société développe, par hypothèse, deux activités dont l’une est connexe et com-
plémentaire avec les activités développées dans la S.A. A et dans la S.A. C et sera
transférée à cette dernière par fusion de ces activités.
384
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
dont activités
à transférer
àC
A l’actif
Immobilisations corporelles 2 000 1 000
Stocks 1 000 500
Créances 1 000 500
Disponible 400 200
4 400 2 200
Au passif
Capital souscrit (5 000 actions sdvn) 1 000 500
Réserves 1 000 500
Dettes à plus d’un an 1 000 500
Dettes à un an au plus 1 400 700
4 400 2 200
Ce bilan est établi suivant les mêmes règles d’évaluation que la partie du patri-
moine de A et de B qui sera transférée. Il est à souligner que l’activité de C est
entièrement consacrée aux activités développées chez A et B pour le rapport d’échan-
ge.
A l’actif
Immobilisations corporelles 4 000
Stocks 2 000
Créances 2 000
Disponible 800
8 800
Au passif
Capital souscrit (10 000 actions sdvn) 2 000
Réserves 2 000
Dettes à plus d’un an 2 000
Dettes à un an au plus 2 800
8 800
385
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La répartition entre le capital et les réserves à transférer a été calculée par pourcenta-
ge proportionnel.
Par hypothèse, la valeur de C ressort à: 4 000
(capital souscrit 2 000 + réserves 2 000)
Débit Crédit
Capital souscrit 250
Réserves 250
Dettes à plus d’un an 250
Dettes à un an au plus 350
1 100
à Immobilisations corporelles 500
Stocks 250
Créances 250
Disponible 100
1 100
386
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Après transfert et fusion partielle avec la S.A. C, le bilan de la S.A. A se présentera alors
en synthèse comme suit:
A l’actif
Immobilisations corporelles 500
Stocks 250
Créances 250
Disponible 100
1 100
Au passif
Capital souscrit (2 500 actions sdvn) 250
Réserves 250
Dettes à plus d’un an 250
Dettes à un an au plus 350
1 100
Débit Crédit
387
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A l’actif
Immobilisations corporelles 1 000
Stocks 500
Créances 500
Disponible 200
2 200
Au passif
Capital souscrit (2 500 actions sdvn) 500
Réserves 500
Dettes à plus d’un an 500
Dettes à un an au plus 700
2 200
Comme indiqué plus avant, la représentation du capital souscrit sera augmentée par
la création de 3 750 actions sdvn nouvelles identiques aux précédentes et jouissant
des mêmes droits.
La difficulté résidera dans le fait d’isoler précisément l’ensemble des actifs, passifs
et engagements de A et de B qui seront transférés à C
En ce qui concerne la S.A. A et la S.A. B, ainsi que la S.A. C, toutes les formalités
inhérentes à l’opération de fusion partielle sont reprises au point g.3. Cadre légal ci-
après.
388
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
C’est ainsi que pour les opérations assimilées à la fusion en dehors des projets de
fusion à établir par les S.A. A, B et C, aucun rapport complémentaire n’est à réaliser.
A L’ACTIF AU PASSIF
Immobilisations corporelles 1 000 Capital souscrit 1 000
Immobilisations financières (représenté par 4 000 actions sdvn)
(soit 100 % des actions de B) 500 Réserves 1 000
Stocks 500 Dettes à un an au plus 500
Créances et disponibles 500
2 500 2 500
389
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Premier cas
Cette situation est par ailleurs visée par l’article 211, § 2, al. 2, CIR 92 qui évoque la
réduction des fonds propres de la société absorbante par ordre d’imputation sur les
réserves taxées ensuite sur les réserves immunisées et finalement sur le capital libéré.
390
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Ces actions sont identiques aux précédentes et jouissent des mêmes droits et partici-
pent aux résultats à partir du 01/XX+1.
De telle sorte qu’après l’opération de fusion décidée par les deux conseils d’adminis-
tration, le capital social de la société anonyme B s’élèvera à (EUR 000) 1 000 et sera
représenté par 2 000 actions sdvn.
Simultanément à cette augmentation de capital, il sera inscrit une réserve disponible
à concurrence de 1 000, cette réserve provenant de la société A absorbée.
391
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Deuxième cas
Après annulation des actions propres reprises pour 500 à l’actif du bilan, le capital
souscrit s’élèvera à 1 000 et sera représenté par 8 000 actions sdvn. Simultanément à
l’augmentation de capital, il sera inscrit une réserve disponible à concurrence de 750.
Cette réserve provient de la société A absorbée.
A savoir:
392
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Soit:
2) réserves anciennes 50
+ augmentation des réserves provenant de A pour 1 000
– prélèvement de 50 sur les réserves initiales de B
– prélèvement du solde de 250
soit 750 nouvelles réserves.
Troisième cas
393
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Il y a lieu de voir si l’échange est réalisable, auquel cas une autre rémunération est
possible dans le cas présent sans léser les anciens actionnaires: on pourrait très bien
indiquer que les actionnaires de A recevront une action de B pour une action de A.
Ceci est valable pour les premier et deuxième cas développés.
Après annulation des actions propres reprises pour 500 à l’actif du bilan, le capital
souscrit s’élèvera à 1 100 et sera représenté (par exemple) par 4 000 actions sdvn.
Simultanément à l’augmentation de capital, il sera inscrit une réserve disponible à
concurrence de 1 000.
A savoir:
➢ prélèvement de 350 sur les réserves initiales de B;
➢ prélèvement de 150 sur le capital initial de B.
——
500
Il est à souligner que les rapports des conseils d’administration devront expliquer et
motiver l’opération d’un point de vue économique. Cette motivation est d’autant
plus importante qu’à première analyse, il est souhaitable d’effectuer l’opération dans
le sens naturel d’absorption de la fille par la mère.
LES SCISSIONS
a. Définition
Le législateur a envisagé ce type de scission qui se trouve défini dans l’article 673 C.
soc.
Art. 673. La scission par absorption est l’opération par laquelle une société
transfère à plusieurs sociétés, par suite de sa dissolution sans liquidation,
l’intégralité de son patrimoine, activement et passivement, moyennant l’at-
tribution aux associés de la société dissoute d’actions ou de parts des sociétés
bénéficiaires des apports résultant de la scission et, le cas échéant, d’une
soulte en espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nominale des ac-
tions ou parts attribuées ou, à défaut de valeur nominale, de leur pair comp-
table.
394
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
ACTIF PASSIF
S.A. B avant transfert de A Capital B initial
ACTIF PASSIF (1)
Actifs initiaux Capital provenant
Capital B B de A (1)
Actifs B Passifs
initiaux de B
Passifs B
Actifs provenant
de A
Passifs provenant
S.A. C avant transfert de A => de A
ACTIF PASSIF
Société anonyme C
Capital C après transfert
395
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
b. Exemples simplifies
Premier cas
Au passif
Capital souscrit répré-
senté par 40 000 ac-
tions sdvn 333 667 1 000
Réserves 167 333 500
Dettes à plus d’un an 250 500 750
Dettes à un an au plus 350 700 1 050
1 100 2 200 3 300
A l’actif
Immobilisations corporelles 2 000
Stocks 1 000
Créances 1 000
Disponible 400
4 400
Au passif
Capital souscrit représenté par 4 000 actions sdvn 1 000
Réserves 1 000
Dettes à plus d’un an 1 000
Dettes à un an au plus 1 400
4 400
396
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A l’actif
Immobilisations corporelles 250
Stocks 125
Créances 125
Disponible 50
550
Au passif
Capital souscrit représenté par 4 000 actions sdvn 100
Réserves 150
Dettes à plus d’un an 125
Dettes à un an au plus 175
550
250
Comme il est exposé au projet de scission par absorption, l’assemblée générale extra-
ordinaire de la S.A. A aura à son ordre du jour la dissolution anticipée de la société
pour effectuer la scission par apport de l’ensemble de ses actifs, passifs et engage-
ments:
397
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Pour la S.A. B
Le capital souscrit de B s’élèvera à EUR (000) (1 000 + 333) = 1 333 et sera représen-
té par 5 000 actions sdvn.
Les réserves de B s’établiront à:
EUR (000) (1 000 + 167) = 1 167
Pour la S.A. C
Le capital souscrit de C s’élèvera à EUR (000) (100 + 667) = 767 et sera représenté
par 20 000 actions sdvn.
398
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Deuxième cas
399
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
400
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le capital souscrit de B s’élèvera à 1 333 et sera représenté par 5 500 actions sdvn.
Les réserves de B s’établiront à 1 667.
Le capital souscrit de C s’élèvera à EUR (000) 767 et sera représenté par 29 000
actions sdvn.
Les réserves de B s’établiront à 483.
c. Cas particuliers
Nous référons le lecteur à l’article 681 C. soc. qui indique notamment que la scission
peut également avoir lieu lorsque la société scindée est en liquidation ou en faillite
pourvu qu’elle n’ait pas encore commencé la répartition de son actif entre les asso-
ciés.
401
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Cependant, en cas de scission par absorption, l’article 730 indique que lorsque la
société absorbante est une société privée à responsabilité limitée, une société coopé-
rative à responsabilité limitée ou une société anonyme, le rapport (spécial de chaque
société en présence) fait, en outre, mention du rapport visé selon le cas aux articles
313, 423, 602, …
402
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
403
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
L’absence des rapports prévus par cet article entraîne la nullité de la déci-
sion de l’assemblée générale.
A la différence de ce qui est dit à l’article 695 C. soc. concernant le rapport écrit
sur le projet de fusion, les rapports de contrôle tels que visés ci-avant aux arti-
cles 313, 423, 602 sont exigés pour la société absorbante.
Le réviseur d’entreprises qui a établi le rapport pour la société absorbante en
vue de la fusion peut aussi établir le rapport de contrôle qui est exigé pour les
apports en nature.
Art. 734. Les sociétés participant à la scission peuvent ne pas appliquer les
articles 730, 731 et 733, ce dernier en tant qu’il se rapporte aux rapports, si
tous les associés et tous les porteurs de titres conférant un droit de vote à
l’assemblée générale renoncent à leur application.
Cette renonciation est établie par un vote exprès à l’assemblée générale ap-
pelée à se prononcer sur la participation à la scission.
L’ordre du jour de cette assemblée générale mentionne l’intention de la so-
ciété de faire usage de cette disposition et reproduit les alinéas 1er et 2 du
présent article.
L’article 734 C. soc. trouve son origine dans l’article 10 de la sixième directive qui
autorise les Etats membres à permettre aux sociétés participant à la scission de faire
l’économie des rapports des organes chargés de l’administration et des rapports d’ex-
perts, si tous les actionnaires et les porteurs des autres titres conférant un droit de vote
à l’assemblée générale y ont renoncés.
Il est apparu en effet, lors des travaux d’élaboration de la sixième directive, que le
«régime de faveur» prévu dans la troisième directive n’était pas transposable en cas
de scission.
Alors que dans la troisième directive le «système de faveur» est appelé à jouer dans
une relation mettant en jeu des sociétés dont l’une possède 90 % ou plus des actions
des autres sociétés, dans la scission, la relation se noue entre trois sociétés au mini-
mum dont deux possèdent ensemble 90 % ou plus des actions de la troisième.
Ces 90 % ou plus peuvent soit se trouver dans le patrimoine d’une seule des sociétés
bénéficiaires, soit être répartis dans le patrimoine de ces sociétés. Dans cette dernière
hypothèse, les raisons qui motivaient la suppression des rapports d’administrateurs
ou d’experts dans la troisième directive n’existent plus, le critère des 90 % ou plus
étant devenu inadéquat.
404
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Pour cette raison, la sixième directive a opté pour un autre système dont le gouverne-
ment estime pouvoir faire usage dans la mesure où il ne devrait concerner que très
peu de cas et ne s’appliquer, en raison de sa rigueur même, que dans des sociétés
comptant peu d’associés, telles les sociétés à caractère familial. Le moyen d’établir
la renonciation aux rapports qui a été choisi, à savoir un vote exprès à l’assemblée
générale, implique d’ailleurs que tous les actionnaires ou associés assistent à cette
assemblée générale, ce qui devrait constituer pour eux une garantie suffisante du
respect de leur droit à exiger cette information s’ils ont le moindre doute quant à
l’opportunité et la régularité de l’opération de scission.
Même si cette faculté est prévue par la loi, il est préférable pour des raisons de trans-
parence, de neutralité fiscale de ne pas faire appel à la dispense de rapport circonstan-
cié et de rapport écrit du commissaire.
Nous pensons que le bon sens indique l’obligation pour l’organe chargé de l’ad-
ministration d’établir un rapport écrit et circonstancié qui expose la situation
patrimoniale des sociétés participant à la scission et qui explique et justifie, du
point de vue juridique et économique, l’opportunité, les conditions, les modali-
tés et les conséquences de la scission, les méthodes suivies pour la détermination
du rapport d’échange.
De plus, l’intérêt économique et social d’une telle opération est important, car il
devra nécessairement être prouvé d’un point de vue fiscal.
405
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Comme dans le cas d’une fusion, les organes d’administration des sociétés partici-
pant à l’opération établissent un projet de scission soit par acte authentique, soit par
acte sous seing privé reprenant une série d’informations (article 728 C. soc.):
406
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le projet de scission doit être déposé au greffe du tribunal de commerce par chacune
des sociétés participant à la scission six semaines au moins avant l’assemblée géné-
rale appelée à se prononcer sur la scission.
➢ l’opportunité;
➢ les conditions;
➢ les modalités;
➢ les conséquences de la scission.
La justification qui sera donnée est essentielle, car elle permettra d’établir «les be-
soins légitimes de caractère financier ou économique» de l’opération tels que pres-
crits fiscalement (art. 211 CIR 1992).
Les diligences juridiques pour cette mission peuvent être synthétisées comme suit:
407
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Chaque société concernée par l’opération de scission doit faire appel à un profession-
nel comptable. L’objet du rapport établi par le commissaire ou le réviseur d’entrepri-
ses ou l’expert-comptable externe désigné est de refléter, par écrit, son opinion sur:
408
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Il est clair et ressort de la loi qu’actuellement seul le réviseur d’entreprises peut éta-
blir le rapport prévu aux articles 313, 423, 602 C. soc. et que l’opération a contrario
des fusions fait référence à l’application des dispositions relatives au contrôle des
apports ne consistant pas en numéraire.
Art. 732. Les organes de gestion de chacune des sociétés concernées par la
scission sont tenus d’informer l’assemblée générale de leur société ainsi que
les organes de gestion de toutes les autres sociétés concernées par la scission
de toute modification importante du patrimoine actif et passif intervenue
entre la date de l’établissement du projet de scission et la date de la dernière
assemblée générale qui se prononce sur la scission.
Les organes de gestion qui ont reçu cette information sont tenus de la com-
muniquer à l’assemblée générale de leur société.
e.6. Répartition d’un élément du patrimoine non attribué dans le projet de scission
(article 729 C. soc.)
Art. 729. Lorsqu’un élément du patrimoine actif n’est pas attribué dans le
projet de scission et que l’interprétation du projet ne permet pas de décider
de la répartition de cet élément, celui-ci ou sa contre-valeur est réparti entre
toutes les sociétés bénéficiaires de manière proportionnelle à l’actif net attri-
bué à chacune de celles-ci dans le projet de scission.
Lorsqu’un élément du patrimoine passif n’est pas attribué dans le projet de
scission et que l’interprétation du projet ne permet pas de décider de la ré-
partition de cet élément, chacune des sociétés bénéficiaires en est solidaire-
ment responsable.
Commentaires
C’est souvent le cas, notamment en matière fiscale (soit a posteriori, l’on découvre
un impôt supplémentaire à payer ou un dégrèvement éventuel).
Généralement, l’acte notarié spécifiera aussi que si la société avant scission devait
ultérieurement supporter des charges non réclamées et non provisionnées au jour de
la scission, les sociétés issues de celle-ci en supporteraient la charge pour la partie
propre à leur activité cédée à partir de la date de la scission. Pour ce qui est antérieur
à cette période, la répartition s’effectuera (par exemple) comme suit:
C 40 % D 60 %
409
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Art. 733, § 1er. Dans chaque société, le projet de scission et les rapports pré-
vus aux articles 730 et 731 ainsi que la possibilité réservée aux associés d’ob-
tenir lesdits documents sans frais sont annoncés dans l’ordre du jour de l’as-
semblée générale appelée à se prononcer sur le projet de scission.
Une copie en est adressée aux porteurs d’actions nominatives un mois au
moins avant la réunion de l’assemblée générale.
Elle est généralement transmise sans délai aux personnes qui ont accompli
les formalités requises par les statuts pour être admises à l’assemblée.
410
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
§ 3. Tout associé peut obtenir sans frais et sur simple demande une copie
intégrale ou, s’il le désire, partielle, des documents visés au § 2, à l’exception
de ceux qui lui ont été transmis en application du § 1er.
Art. 735, § 1er. Une société privée à responsabilité limitée ou une société coo-
pérative ne peut participer à une opération de scission en tant que société
bénéficiaire que si les associés de la société à scinder remplissent les condi-
tions requises pour acquérir la qualité d’associé de cette société bénéficiaire.
§ 2. Dans les sociétés coopératives, chaque associé a la faculté, nonobstant
toute disposition contraire des statuts, de démissionner à tout moment au
cours de l’exercice social et sans avoir à satisfaire à aucune autre condition,
dès la convocation de l’assemblée générale appelée à décider la scission de la
société au profit de sociétés bénéficiaires dont l’une au moins a une autre
forme.
La démission doit être notifiée à la société par lettre recommandée à la poste
déposée cinq jours au moins avant la date de l’assemblée. Elle n’aura d’effet
que si la scission est décidée.
Les convocations à l’assemblée reproduisent le texte des alinéas 1er et 2 du
présent paragraphe.
Commentaire
L’équivoque ancienne est donc levée sur la possibilité de pouvoir scinder une société
au profit de sociétés bénéficiaires dont l’une au moins à une autre forme.
Art. 736, § 1er. Sans préjudice des dispositions particulières énoncées dans le
présent article et sous réserve de dispositions statutaires plus rigoureuses,
l’assemblée générale ne peut décider de la scission de la société que dans le
respect des règles de présence et de majorité suivantes:
1° ceux qui assistent à la réunion doivent représenter la moitié au moins du
capital social. Si cette condition n’est pas remplie, une nouvelle convocation
sera nécessaire et la nouvelle assemblée délibérera et statuera valablement,
quelle que soit la portion du capital représentée;
2° a) une proposition de scission n’est acceptée que si elle réunit les trois
quarts des voix;
b) dans les sociétés en commandite simple et dans les sociétés coopératives, le
droit de vote des associés est proportionnel à leur part dans l’avoir social et
le quorum de présence se calcule par rapport à l’avoir social.
411
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
▫ Lég.: L’art. 736 C. soc. est inspiré par l’art. 174/34 LCSC tel qu’inséré par l’art. 2
L. du 29 juin 1993 (M.B., 21.07.1993).
Comm.: – Puisque les sociétés coopératives en participation ont été supprimées par
la loi du 13 avril 1995 «modifiant les lois sur les sociétés commerciales, coordonnées
le 30 novembre 1935», le renvoi à cette forme de société n’a plus été repris.
– En principe l’échange a lieu proportionnellement aux droits des anciens actionnai-
res dans le patrimoine de la société absorbée. Les actions ne sont pas réparties pro-
portionnellement lorsqu’un actionnaire de la société absorbée reçoit plus dans une
des sociétés scindées ou reçoit moins dans une autre société scindée que ce à quoi il
a droit. (Voir Bouckaert, F., Notarieel vennootschapsrecht, Deuxième édition, 19.25).
– Cela ne relève pas de la distinction, de la catégorie des actions d’une des sociétés
scindées et la distinction, la catégorie des actions dans une autre société scindée, si la
distinction tient compte des droits des actionnaires de la société absorbée. (Voir Schol-
ten, Y., «Juridische splitsing van vennootschappen», in Goed en trouw, Zwolle, 1984,
223). ▫
412
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2. Acte authentique
Art. 739. Sous réserve des modalités déterminées aux alinéas 2 et 3, les actes
constatant les décisions de participation à une opération de scission prises au
sein de la société scindée et des sociétés bénéficiaires sont déposés et publiés
par extrait conformément à l’article 74 et, le cas échéant, les actes modifiant
les statuts d’une société bénéficiaire sont déposés et publiés conformément à
l’article 74.
Ils sont publiés simultanément dans les quinze jours du dépôt de l’acte cons-
tatant la décision de participation à la scission prise par l’assemblée générale
qui s’est réunie en dernier lieu.
Une société bénéficiaire peut procéder elle-même aux formalités de publicité
concernant la société scindée.
5. Effets de la scission
413
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
soutes sont réputées exister durant le délai de six mois prévu par l’article
198, § 2, … et si une action en nullité est intentée, pendant la durée de l’ins-
tance jusqu’au moment où il sera statué sur cette action en nullité par une
décision coulée en force de chose jugée;
2° les associés de sociétés dissoutes deviennent associés des sociétés bénéfi-
ciaires, le cas échéant conformément à la répartition prévue au projet de
scission;
3° l’ensemble du patrimoine actif et passif de chaque société dissoute est trans-
féré aux sociétés bénéficiaires, le cas échéant conformément à la répartition
prévue au projet de scission et dans le respect des articles 729 et 744.
Le 2° de l’alinéa 1er n’est pas applicable aux opérations assimilées aux fu-
sions par absorption.
Art. 740, § 1er. A moins qu’il en ait été décidé autrement par les sociétés inté-
ressées, les actions ou parts émises par une société bénéficiaire en contrepar-
tie de la part de patrimoine de la société scindée qui lui revient, sont répar-
ties entre les associés de la société scindée à la diligence et sous la responsabi-
lité de l’organe qui était chargé de la gestion de cette société au moment de la
scission.
S’il y a lieu, cet organe assure la mise à jour des registres d’actions nomina-
tives ou de parts sociales.
Les frais de ces opérations sont supportés par les sociétés bénéficiaires, cha-
cune pour leur part.
§ 2. Aucune action ou part d’une société bénéficiaire ne peut être attribuée
en échange d’actions ou de parts de la société scindée détenues:
1° soit par cette société bénéficiaire elle-même ou par une personne agissant
en son nom propre, mais pour le compte de la société;
2° soit par la société scindée elle-même ou par une personne agissant en son
nom propre, mais pour le compte de la société.
Art. 684, § 1er. Au plus tard dans les deux mois de la publication aux Annexes
du Moniteur belge des actes constatant la fusion ou la scission, les créanciers
de chacune des sociétés qui participent à la fusion ou à la scission dont la
créance est antérieure à cette publication et n’est pas encore échue peuvent
exiger une sûreté, nonobstant toute convention contraire.
La société bénéficiaire à laquelle cette créance a été transférée et, le cas
échéant, la société dissoute peuvent chacune écarter cette demande en payant
la créance à sa valeur, après déduction de l’escompte.
A défaut d’accord ou si le créancier n’est pas payé, la contestation est soumi-
se par la partie la plus diligente au président du tribunal de commerce dans
414
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Si la sûreté n’est pas fournie dans les délais fixés, la créance devient immé-
diatement exigible et, dans le cas d’une scission, les sociétés bénéficiaires sont
tenues solidairement pour cette obligation.
§ 2. Le § 1er n’est pas applicable aux fusions d’institutions financières soumi-
ses au contrôle de la Commission bancaire et financière.
Art. 741. Les comptes annuels de la société scindée, pour la période comprise
entre la date de clôture du dernier exercice social dont les comptes ont été
approuvés et la date visée à l’article 728, § 2, 5°, sont établis par les organes
de gestion de cette société, conformément aux dispositions du présent Code
qui lui sont applicables.
Ils sont soumis à l’assemblée générale de chacune des sociétés bénéficiaires
suivant les règles applicables à ces sociétés pour leurs comptes annuels.
Sous réserve de l’article 687, l’assemblée générale des sociétés bénéficiaires
se prononce sur la décharge à donner aux organes de gestion et de contrôle
de la société scindée.
Art. 685, § 1er. Si la société dissoute est une société en nom collectif, une socié-
té en commandite simple, une société en commandite par actions, ou une
société coopérative à responsabilité illimitée, les associés en nom collectif, les
associés commandités ou les coopérateurs restent tenus solidairement et in-
définiment à l’égard des tiers, des engagements de la société dissoute anté-
rieurs à l’opposabilité aux tiers de l’acte de fusion ou de scission conformé-
ment à l’article 76.
§ 2. Si la société bénéficiaire est une société en nom collectif, une société en
commandite simple, une société en commandite par actions ou une société
coopérative à responsabilité illimitée, les associés en nom collectif, les asso-
ciés commandités ou les coopérateurs répondent solidairement et indéfini-
ment à l’égard des tiers, des engagements de la société dissoute antérieurs à
la fusion ou à la scission et qui, dans ce dernier cas, ont été transmis à la
415
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Art. 687. Les associés de la société dissoute peuvent exercer contre les ad-
ministrateurs ou gérants de cette société une action en responsabilité pour
obtenir la réparation du préjudice qu’ils auraient subi par suite d’une faute
commise lors de la préparation et de la réalisation de la fusion ou de la scis-
sion.
Chaque associé de la société dissoute peut, de même, exercer une action en
responsabilité contre le commissaire, le réviseur d’entreprises ou l’expert-
comptable externe qui a établi le rapport visé aux articles 695, 708, 731 et
746 pour les dommages subis par suite d’une faute commise par celui-ci dans
l’accomplissement de sa mission.
Cet article n’est pas applicable aux opérations assimilées à la fusion par ab-
sorption.
Nous référons le lecteur aux articles 688 et 689 énoncés dans le cas de fusion au
chapitre I, car il s’agit de dispositions communes aux fusions et aux scissions.
a. Définition
Art. 674. La scission par constitution de nouvelles sociétés est l’opération par
laquelle une société transfère à plusieurs sociétés qu’elle constitue, par suite
de sa dissolution sans liquidation, l’intégralité de son patrimoine, activement
et passivement, moyennant l’attribution aux associés de la société dissoute
d’actions ou de parts des nouvelles sociétés et, le cas échéant, d’une soulte en
espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nominale des actions ou
parts attribuées ou, à défaut de valeur nominale, de leur pair comptable.
416
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
S.A. A à scinder
Société anonyme B
Passif A issue de la scission de A
transférer à B
Actifs A à
transférer à C Passif A
transférer à C
Actif Passif
Capital provenant
de A
Actifs
=> provenant Passifs provenant
de A de A
Société anonyme C
issue de la scission de A
Actif Passif
Capital provenant
de A
Actifs
=>
provenant Passifs provenant
de A de A
b. Exemple simplifié
417
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Au passif
Capital souscrit repré-
senté par 40 000 ac-
tions sdvn 333 667 1 000
Réserves 167 333 500
Dettes à plus d’un an 250 500 750
Dettes à un an au plus 350 700 1 050
1 100 2 200 3 300
Comme il est exposé au projet de scission par constitution de société, l’assemblée
générale extraordinaire de la S.A. A aura à son ordre du jour la dissolution anticipée de
la société pour effectuer la scission par apport de l’ensemble de ses activités à deux
nouvelles sociétés à constituer:
– Pour partie à la société anonyme B (000 EUR);
• la valeur apportée s’élève à 500 dont 333 en capital et 167 en réserves;
• le nombre d’actions de B à remettre aux actionnaires de A s’établira, par exem-
ple, à (pour faciliter l’échange) 40 000 actions de B sdvn.
– Pour partie à la société anonyme C (000 EUR);
• la valeur apportée s’élève à 1 000 dont 667 en capital et 333 en réserves;
• le nombre d’actions de C à remettre aux actionnaires de A s’établira, par exem-
ple, à 40 000 actions de B sdvn.
Le rapport d’échange s’établit alors comme suit:
Contre remise d’une action ancienne de A, remise aux actionnaires de A d’une
action de B et d’une action de C.
418
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Pour la S.A. C
Le capital souscrit de C s’élèvera à EUR (000) 667 et sera représenté par
40 000 actions sdvn.
Les réserves de C s’établiront à EUR (000) 333.
c. Cas particulier
De même que pour la scission par absorption, la scission par constitution de nouvel-
les sociétés permet et consacre, par l’article 681 C. soc., la possibilité pour une socié-
té en liquidation ou en faillite de transférer son patrimoine par cette voie pour autant
qu’aucune répartition n’ait été effectuée.
d. Cadre légal
d.1. Généralité
➢ quelle que soit la forme choisie pour la nouvelle société, il faut respecter les
conditions de forme et de fond prescrites par le Code des sociétés;
➢ quelle que soit la forme de la nouvelle société, l’acte constitutif doit être cons-
taté par acte authentique reproduisant les conclusions du rapport du réviseur
ou de l’expert-comptable;
d.2. Les caractéristiques essentielles de la scission par constitution peuvent être ré-
sumées comme suit:
419
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
e. Déroulement des opérations lors d’une scission par constitution de sociétés nou-
velles
e.1. Le projet de scission doit être établi et correspond à ce qui est imposé dans le
schéma de scission par absorption.
e.4. L’information des actionnaires est identique à ce qui est dit pour la scission par
absorption.
La scission mixte
a. Définition
Art. 675. La scission mixte est l’opération par laquelle, par suite de sa disso-
lution sans liquidation, une société transfère à une ou plusieurs sociétés exis-
420
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Par hypothèse:
➾ à une société existante B;
➾ à une société à constituer C.
S.A. A à scinder
Actif Passif => Actifs – Passifs – Engagements A transférés à B
Capital A
transférer à B
Actifs A à Capital A =>
transférer à B transférer à C
= dissolution sans liquidation de A
Passif A
transférer à B
S.A. B (absorbante)
Actifs A Actif Passif
transférer à C Passif A
transférer à C Capital B initial
421
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
b. Exemples simplifiés
Premier cas
Par hypothèse, les bilans présentés au 31 décembre XX ne contiennent ni de plus-
value latente ni de goodwill. Il n’existe aucun lien entre les sociétés en présence (ni
participation, ni créance, ni dette).
N.B.: une séparation exacte entre les activités à scinder est effectuée ci-après.
Activités A Activités à
isolées à la fusionner
constitution avec B
de C
A l’actif
Immobilisations
corporelles 1 500 1 000 500
Stocks 750 500 250
Créances 750 500 250
Disponible 300 200 100
3 300 2 200 1 100
Au passif
Capital souscrit repré-
senté par 40 000 ac-
tions sdvn 1 000 667 333
Réserves 500 333 167
Dettes à plus d’un an 750 500 250
Dettes à un an au plus 1 050 700 350
3 300 2 200 1 100
A l’actif
Immobilisations corporelles 200
Stocks 100
Créances 100
Disponible 50
450
Au passif
Capital souscrit représenté par 4 000 actions sdvn 100
Réserves 50
Dettes à plus d’un an 100
Dettes à un an au plus 200
450
422
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Suivant le concept du droit des sociétés, l’on ne pourra jamais exprimer de plus-value
lors de la scission.
Les éventuelles plus-values non exprimées interviendraient dans le calcul de la ré-
munération attribuée en contrepartie de l’activité scindée.
En fonction des concepts de continuité comptable et juridique, on ne pourrait jamais
exprimer de telles plus-values en comptabilité car, si c’était le cas, la neutralité fisca-
le de l’opération serait remise en cause et on ne parlerait pas de scission.
Dans le cas simplifié présenté, la rémunération des différents éléments scindés pour-
ra s’établir comme suit:
identiques aux précédentes et jouissant des mêmes droits que les actions existantes et
participant aux résultats à dater de l’assemblée générale extraordinaire décidant de la
scission.
Après scission, le capital souscrit de B s’élèvera à EUR (000) 433 et sera représenté
par 17 333 actions sdvn (soit 4 000 initialement + 13 333).
423
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Deuxième cas
Lors de la scission, il sera donc attribué 6 000 actions nouvelles de B aux actionnaires
de A en rémunération des éléments transférés à B sur la base de leur valeur économi-
que, à savoir:
identiques aux précédentes et jouissant des mêmes droits que les actions existantes et
participant aux résultats à dater de l’assemblée générale extraordinaire décidant de la
scission.
Après scission, le capital souscrit de B s’élèvera à EUR (000) 433 et sera représenté
par 10 000 actions sdvn (soit 4 000 initialement + 6 000).
424
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
De telle sorte qu’il sera donc remis aux actionnaires de A contre remise des 40 000
actions qu’ils détiennent sur la société:
➢ 40 000 actions nouvelles de la S.A. C issue de la scission;
➢ 6 000 actions nouvelles de la S.A. B (société ayant absorbé une partie des
activités de A).
Le rapport d’échange pourra parfois s’avérer plus difficile à calculer lorsque les ac-
tions sont détenues par un grand nombre d’actionnaires possédant un petit nombre
d’actions. Chaque cas devra être analysé en fonction des circonstances.
Pour des questions de répartition, il peut s’avérer indispensable d’attribuer une soulte
en espèces aux associés de la société dissoute. Cette soulte en espèces ne pourra
dépasser le 1/10e de la valeur nominale des actions ou parts attribuées ou, à défaut de
valeur nominale, de leur pair comptable.
C’est ainsi qu’en ce qui concerne les cas présentés, le montant en espèces ne pourra
dépasser:
Il est attribué 13 333 actions représentant une augmentation de capital de 333 000
EUR, soit une soulte maximale: 10 % de 333 000 = 33 300.
33 300
Il est attribué 40 000 actions représentant un capital de 667 000 EUR,
soit une soulte maximale: 10 % de 667 000 = 66 700
——--———
Soit au total maximum en espèces EUR 100 000
Tenant compte de la valeur économique des éléments cédés ainsi que de la société
qui va recevoir l’apport, il est attribué 40 000 actions nouvelles de la société C repré-
sentant un capital de 667 000 EUR, soit une soulte maximale:
10 % de 667 000 = 66 700
Nous référons le lecteur aux commentaires donnés sur la scission par absorption et
par création de nouvelles sociétés, applicables à la scission mixte, qui est une conju-
gaison des deux modes de scission.
425
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
b. Commentaires et évolution
L’opération de scission partielle est un cas d’exception, car dans les principes géné-
raux de la scission, la société transfère, par suite de sa dissolution sans liquidation,
l’intégralité de son patrimoine.
Il s’agit d’une opération à caractère particulier, car le législateur a voulu aligner l’opé-
ration sur le régime des scissions.
Il faut insister sur le fait que, depuis la loi du 13 avril 1995, le droit des sociétés admet
la scission partielle. Pour bénéficier du régime d’exonération d’impôts sur les reve-
nus, les scissions partielles doivent porter sur une universalité ou une branche d’acti-
vité. Il faut cependant ajouter qu’à la question de savoir si la scission doit nécessaire-
ment porter sur une branche d’activité ou une universalité, le ministre des Finances a
répondu qu’il ne pouvait rien confirmer tant que son administration mène une enquê-
te à ce sujet. Il nous semble cependant qu’une telle opération doit nécessairement
porter sur une branche d’activité ou une universalité.
c. Exemple simplifié
426
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Premier cas
Dont activité
à transférer
avec B
A l’actif
Immobilisations corporelles 1 000 500
Stocks 500 250
Créances 500 250
Disponible 200 100
2 200 1 100
Au passif
Capital souscrit représenté par 2 500 actions
sdvn 667 333
Réserves 333 167
Dettes à plus d’un an 500 250
Dettes à un an au plus 700 350
2 200 1 100
A l’actif
Immobilisations corporelles 400
Stocks 150
Créances 450
Disponible 150
1 150
Au passif
Capital souscrit représenté par 8 000 actions sdvn 200
Réserves 50
Dettes à plus d’un an 600
Dettes à un an au plus 300
1 150
427
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Par hypothèse, la valeur de B ressort à 250 (capital souscrit 200 + réserves 50).
La valeur d’une action de B s’établit à:
16 000 actions de B identiques aux précédentes et jouissant des mêmes droits à dater
de la réalisation effective de la scission.
Le capital social de B s’élèvera alors à 450 et sera représenté par 24 000 actions sdvn.
Débit Crédit
Capital souscrit 250
Réserves 250
Dettes à plus d’un an 350
Dettes à un an au plus 350
à Immobilisations corporelles 500
Stocks 250
Créances 100
Disponibles 100
1 100 1 100
428
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A l’actif
Immobilisations corporelles 500
Stocks 250
Créances 250
Disponible 100
1 100
Au passif
Capital souscrit réprésenté par 2 500 actions sdvn 250
Réserves 250
Dettes à plus d’un an 250
Dettes à un an au plus 350
1 100
L’écriture comptable au sein de la société anonyme B sera la suivante:
Débit Crédit
Immobilisations corporelles 500
Stocks 250
Créances 250
Disponible(s) 100
à Capital souscrit 250
Réserves 250
Dettes à plus d’un an 250
Dettes à un an au plus 350
1 100 1 100
Comme indiqué plus avant, la représentation du capital souscrit sera augmentée par
la création de 16 000 actions sdvn nouvelles identiques aux précédentes et jouissant
des mêmes droits.
Après transfert et scission partielle, le bilan de la société anonyme B se présentera
alors en synthèse comme suit:
Situation Transfert
initiale l’activité Après scission
de A
Actif
Immobilisations corporelles 400 500 900
Stocks 150 250 400
Créances 450 250 700
Disponible 150 100 250
1 150 1 100 2 250
429
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Situation Transfert
initiale l’activité Après scission
de A
Passif
Capital souscrit représenté par
24 000 actions sdvn 200 250 450
Réserves 50 250 300
Dettes à plus d’un an 600 250 850
Dettes à un an au plus 300 250 650
1 150 1 100 2 250
En ce qui concerne la société B, les mêmes rapports que ceux établis par A doivent
être rédigés.
Deuxième cas
Reprenons les mêmes données qu’en ce qui concerne le premier cas. Il existe des
plus-values latentes non exprimées tant chez A (pour la partie transférée) qu’au sein
de la société anonyme B. De plus, en fonction des mêmes critères d’évaluation, un
goodwill important ressort tant de l’activité transférée que de la société anonyme B.
C’est ainsi que l’activité à transférer de A vers B ressort de manière identique à:
Capital souscrit 250
Réserves 250
——
500
+ Goodwill 500
———
soit une valeur économique à transférer de 1 000
De plus, la valeur de B s’établit en fonction des plus-values nettes dégagées ainsi que
de l’appréciation du goodwill à:
Capital souscrit + réserves 250
augmenté d’éléments non exprimés évalués à 750
———
laissant ainsi apparaître une valeur économique de 1 000
430
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
8 000 actions de B identiques aux précédentes et jouissant des mêmes droits à dater
de la réalisation effective de la scission.
Le capital social de B s’élèvera ainsi à 450 et sera représenté par 16 000 actions sdvn.
Les écritures comptables tant chez A que chez B seront identiques à celles reprises
plus avant en fonction du grand principe de la continuité comptable et juridique à
respecter.
En ce qui concerne B, le bilan présenté dans le premier cas restera identique mais en
fonction de l’évaluation et du nouveau rapport d’échange calculé ci-dessus, la repré-
sentation du capital sera différente, à savoir 16 000 actions sdvn (8 000 actions initia-
les + 8 000 actions nouvelles identiques aux précédentes).
Cette deuxième activité subsistera au sein de la société à scinder. Il ne sera pas fait
appel au réviseur d’entreprises, car l’organe de gestion opte pour l’application de
l’article 749 C. soc.
431
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
L’arrêté royal du 8 octobre 1976 impose la mention, au regard de chaque poste des
comptes annuels, du montant correspondant de l’exercice précédent. Il prévoit aussi
qu’en cas de modification importante de la présentation des comptes annuels, à la
suite d’une modification importante de la structure du patrimoine, des produits ou
des charges de l’entreprise, les montants de l’exercice précédant sont, aux seules fins
de la comparabilité, redressés par application des critères retenus pour l’exercice.
La question a été posée de savoir si cette dernière disposition implique qu’en cas de
fusion par absorption, d’apport de branches d’activités ou de scission, les comptes de
l’exercice précédent soient redressés de manière à indiquer quelle aurait été la situa-
tion patrimoniale et quels auraient été les résultats de l’entreprise si l’absorption,
l’apport ou la scission était intervenue au cours de l’exercice précédent.
C’est pourquoi la Commission a recommandé que, dans de tels cas, les indications
nécessaires pour assurer la comparabilité des comptes annuels successifs et montrer
l’influence réelle de la restructuration intervenue soient plutôt fournies dans l’an-
nexe, sous la forme la plus appropriée dans le cas d’espèce. Parmi ces indications, un
bilan ou des comptes annuels redressés de l’exercice précédent pourront fréquem-
ment s’avérer appropriés.
B. Avis n° 166-1: Avis portant sur le traitement comptable des fusions (8)
SECTION I: INTRODUCTION
Le présent Bulletin se limitera à la fusion par absorption, étant donné que cette forme
de fusion sert de modèle pour les autres formes de fusion et de scission, tant dans le
droit des sociétés que dans le droit comptable.
432
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Sous l’angle du droit des sociétés, une opération de fusion se caractérise par le fait
que l’intégralité du patrimoine d’une ou de plusieurs sociétés est transféré, par suite
d’une dissolution sans liquidation, à une autre société, moyennant l’attribution d’ac-
tions ou de parts de la société absorbante aux actionnaires de la ou des sociétés absor-
bées.
L’«arrêté fusions» consacre dès lors, pour ces opérations, le principe de la continuité
comptable. En principe, les éléments d’actif et de passif de la société absorbée sont
repris dans la comptabilité de la société absorbante à la valeur pour laquelle ils figu-
raient dans les comptes de la société absorbée au moment où la fusion est réputée
intervenir sous l’angle comptable, et la composition des éléments des capitaux pro-
pres de la société absorbée reste inchangée.
Il en résulte que, si les valeurs d’échange qui servent à déterminer le rapport d’échan-
ge entre les actions de l’entreprise absorbée et celles de l’entreprise absorbante ne
correspondent pas aux valeurs comptables – ce qui sera généralement le cas – elles ne
seront pas exprimées dans la comptabilité.
D’une part, il est clair que les rapports de valeur entre les entreprises avant la fusion
déterminent les rapports au sein de l’actionnariat après la fusion. C’est la raison pour
laquelle il convient de rechercher un rapport d’échange équitable entre les actions
anciennes de la société absorbée et les actions nouvelles de la société absorbante, ce
qui peut se traduire par la formule suivante:
D’autre part, le traitement dans les comptes de l’opération de fusion doit être guidé
par les principes comptables dans un souci de continuité. C’est pour cette raison que
la nouvelle réglementation relative aux fusions tend à éviter dans la mesure du possi-
ble que:
433
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
En ce qui concerne les éléments constitutifs des capitaux propres, le capital de l’en-
treprise absorbée sera additionné au capital de l’entreprise absorbante; il en sera de
même pour les primes d’émission, les plus-values de réévaluation, les réserves, le
résultat reporté et les subsides en capital.
Des corrections de valeur peuvent être opérées avant la fusion par l’entreprise absor-
bée, mais doivent évidemment satisfaire aux dispositions du droit comptable com-
mun.
Exemple
(Dans les bilans qui suivent, les montants sont chaque fois exprimés en milliers de
francs, le nombre d’actions étant quant à lui exprimé en unités).
BILAN A
Actifs immobilisés 3 080 Capital 1 800
Réserves 1 670
Actifs circulants 1 610 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
(9) La Commission n’entend pas prendre position A propos du concept «pair comptable».
434
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves 8 900
Actifs circulants 5 720 12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
BILAN A + B ou B + A
Actifs immobilisés Capital
3 080 + 12 660 15 740 1 800 + 4 000 5 800
Réserves
Actifs circulants 1 670 + 8 900 10 750
1 610 + 5 720 7 330 16 370
Provisions
400 + 1 680 2 080
Dettes
820 + 3 800 4 620
23 070 23 070
Notons toutefois que si A est l’entreprise absorbante, l’émission des actions nouvel-
les s’opère en dessous du pair comptable (4 000 000/4 000 = 1 000 par action nouvel-
le contre 1 800 000/1 200 = 1 500 par action existante). Dans ce cas, l’article 33bis,
§ 6, des lois coordonnées sur les sociétés commerciales est d’application (actuelle-
ment 582 C. soc.).
435
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
BILAN A
Actifs immobilisés 3 080 Capital 1 800
Réserves 1 670
Actifs circulants 1 610 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves 8 900
Actifs circulants 5 720 12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
436
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
3 080 + 12 660 15 740 1 800 + 4 000 + 2 000 7 800
Réserves
Actifs circulants 1 670 + 8 900 – 2 000 8 570
1 610 + 5 720 7 330 16 370
Provisions
400 + 1 680 2 080
Dettes
820 + 3 800 4 620
23 070 23 070
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
3 080 + 12 660 15 740 4 000 + 1 800 – 600 5 200
Prime d’émission
Actifs circulants + 600 600
1 610 + 5 720 7 330 Réserves
8 900 + 1 670 10 570
Provisions
400 + 1 680 2 080
Dettes
820 + 3 800 4 620
23 070 23 070
437
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
(Les lois sur les sociétés commerciales prévoient) Le Code des sociétés prévoit à
propos des charges et produits de l’entreprise absorbée que:
Il en résulte que:
L’article (174/11, § 2, 2°, LCSC) 703, § 2, C. soc. dispose qu’aucune action ou part
de la société absorbante ne peut être attribuée en échange d’actions ou de parts de la
société absorbée détenues par la société absorbée elle-même.
Si, lors du rachat, une réserve indisponible pour actions propres a été constituée, le
montant dont les capitaux propres sont diminués est imputé à cette réserve. Si, en
violation de l’article (52bis, § 2, LCSC) 623 C. soc., il n’a pas été constitué de réser-
ve indisponible, l’imputation s’effectue conformément à l’article (52bis, § 6, LCSC)
623 C. soc.: ce sont les réserves disponibles qui sont diminuées et, à défaut de pa-
reilles réserves, le capital.
438
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Exemple
Les données sont celles énoncées au point 1.a., à la différence près que B détient
10 % d’actions propres d’une valeur comptable de 1 300 000.
A (dont les actions n’ont pas de valeur nominale) absorbe B.
BILAN A
Actifs immobilisés 3 080 Capital 1 800
Réserves 1 670
Actifs circulants 1 610 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserve indisponible
actions propres 1 300
Actifs circulants 4 420 Réserves disponibles 7 600
Actions propres 1 300 Dettes 12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
3 080 + 12 660 15 740 1 800 + 4 000 5 800
Réserves
Actifs circulants 1 670 + 7 600 + 1 300 - 1 300 9 270
1 610 + 4 420 6 030 15 070
Provisions
400 + 1 680 2 080
Dettes
820 + 3 800 4 620
21 770 21 770
3. L’entreprise absorbante et l’entreprise absorbée ne détiennent pas d’actions
l’une de l’autre. L’entreprise absorbée ne détient pas d’actions propres. Il est
attribué une soulte en espèces (application de l’article 36bis, § 5, de l’A.R. du 8
juillet 1976) – actuellement article 78, § 5, A.R. C. soc.
L’article (174/1, § 1er, LCSC) 671 C. soc. dispose qu’il peut être attribué une soulte
en espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nominale des actions ou parts
attribuées ou, à défaut de valeur nominale, de leur pair comptable.
439
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Sous l’angle du droit comptable, la soulte attribuée est réputée être prélevée sur les
capitaux propres de la société absorbée. Ce prélèvement est effectué selon les moda-
lités décidées par l’assemblée générale de fusion et ne peut porter que sur des mon-
tants susceptibles d’être distribués.
Exemple
Les données sont celles énoncées au point 1.a. (dont les actions n’ont pas de valeur
nominale). A absorbe B, mais procède à l’émission de 3 808 actions nouvelles et
attribue une soulte en espèces de 600 000 (soit 192 x 3 125).
BILAN A
Actifs immobilisés 3 080 Capital 1 800
Réserves 1 670
Actifs circulants 1 610 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves 8 900
Actifs circulants 5 720 12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
3 080 + 12 660 15 740 1 800 + 4 000 5 800
Réserves
Actifs circulants 1 670 + 8 900 - 600 9 970
1 610 + 5 720 – 600 6 730 15 770
Provisions
400 + 1 680 2 080
Dettes
820 + 3 800 4 620
22 470 22 470
440
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
L’article (174/11, § 2, 1°, LCSC) 703, § 2, C. soc. dispose qu’aucune action ou part
de la société absorbante ne peut être attribuée en échange d’actions ou de parts de la
société absorbée détenues par la société absorbante elle-même.
Dans l’état actuel du droit des sociétés, l’entreprise absorbante n’est plus rémunérée
pour les actions qu’elle détient dans l’entreprise absorbée. Par conséquent, aucune
action nouvelle n’est créée en contrepartie de son pourcentage de participation dans
l’entreprise absorbée.
Si l’on constate une différence entre la valeur comptable des actions détenues dans la
société absorbée et la quote-part qu’elles représentent dans les capitaux propres de
celle-ci, cette différence est traitée selon sa nature ou son origine.
Exemple
Les données sont celles énoncées au point 1.a., mais A détient 20 % des actions de B,
la valeur comptable de celles-ci correspondent à la quote-part que ces actions repré-
sentent dans les capitaux propres de B (soit 20 % x 12 900 = 2 580). A absorbe B.
BALANS A
Actifs immobilisés 500 Capital 1 800
Réserves 1 670
Participation B (20 %) 2 580 3 470
Provisions 400
Actifs circulants 1 610 Dettes 820
4 690 4 690
441
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves 8 900
Actifs circulants 5 720 12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
A absorbe B et devrait donc créer 2 000 x 2 = 4 000 actions nouvelles, dont 4 000 x
20 % =800 lui reviendraient comme actions propres.
Etant donné qu’il n’est pas attribué d’actions en échange des actions que l’entreprise
A détient dans l’entreprise B, A ne crée que 4 000 – 800 = 3 200 actions nouvelles qui
sont attribuées dans la proportion suivante: 2 A = 1 B.
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
500 + 12 660 13 160 1 800 + 80 % van 4 000 5 000
Réserves
Participations B (20 %) 1 670 + 80 % van 8 900 8 790
2 580 – 2 580 0
Provisions
Actifs circulants 400 + 1 680 2 080
1 610 + 5 720 7 330 Dettes
820 + 3 800 4 620
20 490 20 490
442
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Sous l’angle du droit comptable, il peut être dérogé au principe d’intégration propor-
tionnelle des différentes catégories de réserves, afin de reconstituer dans l’entreprise
absorbante les réserves immunisées de l’entreprise absorbée.
Exemple
BILAN A
Actifs immobilisés 500 Capital 1 800
Participation B (20 %) 2 580 Réserves 1 670
Actifs circulants 1 610 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves immunisées 900
Actifs circulants 5 720 Réserves disponibles 8 000
12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
Pour éviter cette situation, le montant dont sont diminuées les réserves (telles que
définies par la réglementation comptable) peut être imputé par priorité aux réserves
autres que les réserves immunisées.
443
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
500 + 12 660 13 160 1 800 + 4 000 – 800 5 000
Réserves immunisées
0 + 900 900
Participation B Réserves disponibles
2 580 – 800 – 180 – 1 600 0 1 670 + 8 000 – 1 600 – 180 7 890
13 790
Actifs circulants Provisions
1 610 + 5 720 7 330 400 + 1 680 2 080
Dettes
820 + 3 800 4 620
20 490 20 490
Le plus souvent, lors d’une fusion, une différence apparaîtra entre la valeur compta-
ble des actions de l’entreprise absorbée et la quote-part qu’elles représentent dans les
capitaux propres de celle-ci. Cette différence doit être traitée selon sa nature ou son
origine. Différentes situations peuvent se présenter:
En ce sens, l’«arrêté fusions» confirme les règles d’évaluation de droit commun qui
s’appliquent indépendamment de toute opération de fusion.
Il est évident que les entreprises absorbées ont également la faculté, en application
des dispositions du droit comptable commun:
444
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La différence qui subsiste après les ajustements précités doit être imputée, dans la
mesure du possible, aux éléments de l’actif qui ont une valeur supérieure à leur va-
leur comptable ou aux éléments du passif qui ont une valeur inférieure à leur valeur
comptable.
Si, après avoir constaté les corrections de valeur et les ajustements en application des
dispositions du droit comptable commun et/ou effectué les imputations de valeur au
moment de la fusion, la valeur comptable des actions reste supérieure à la fraction
qu’elles représentaient dans les capitaux propres de la société absorbée, cette diffé-
rence est, selon le cas, soit portée à l’actif au titre de goodwill, soit prise en charge par
l’entreprise absorbante.
Cette situation doit d’abord être analysée à la lumière des dispositions du droit comp-
table commun afin d’examiner si les capitaux propres de l’entreprise absorbée ne
sont pas surévalués.
➢ l’article (28, § 2, alinéa 2, de l’arrêté royal du 8 octobre 1976) 61, § 1er, A.R.
C. soc. dispose tout d’abord que des amortissements complémentaires ou ex-
ceptionnels doivent être actés si, en raison d’une altération ou de modifica-
tions des circonstances économiques ou technologiques, la valeur comptable
des immobilisations corporelles et incorporelles dont l’utilisation est limitée
dans le temps, dépasse leur valeur d’utilisation par la société;
➢ les articles (31, alinéa 3, du même arrêté royal) 70, 72, 75 A.R. C. soc. dispo-
sent par ailleurs que des réductions de valeur complémentaires sont actées
445
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Si l’écart de fusion constaté ne peut être éliminé par application des dispositions
précitées, il est porté au compte de résultats de l’entreprise absorbante. La société
absorbante aura en effet bénéficié, suite à l’opération de fusion, d’un actif net qui
sera supérieur à la valeur comptable des actions concernées.
Les données sont celles énoncées au point 1.a., mais A détient 20 % des actions de B,
la valeur comptable de celles-ci dépassant de 65 la quote-part qu’elles représentent
dans les capitaux propres de B (20 % x 12 900 = 2 580).
BILAN A
Actifs immobilisés 500 Capital 1 800
Participation B (20 %) 2 645 Réserves 1 670
Actifs circulants 1 545 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves 8 900
Créances à plus d’un an 5 720 12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
(1) Il ressort d’une appréciation actuelle que les provisions de B sont surévaluées à
concurrence de 50.
Par application des articles (19, dernier alinéa, de l’arrêté royal du 8 octobre 1976)
49, 55 A.R. C. soc., cette provision sera ramenée à 1 630, entraînant la constatation
d’un résultat à due concurrence.
446
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves 8 900
Résultat reporté 50
Créances à plus d’un an 5 720 12 900
Provisions 1 680 – 50 1 630
Dettes 3 800
18 380 18 380
Il reste alors à examiner, sur la base de certains exemples, si une imputation peut être
opérée sur les actifs ayant une valeur réelle supérieure à leur valeur comptable ou sur
les passifs ayant une valeur réelle inférieure à leur valeur comptable.
Si B peut imputer par exemple 60 à un actif immobilisé, cette imputation est limitée
au montant de la différence qui subsiste, en l’occurrence 55.
BILAN A + B
après imputation sur une immobilisation corporelle
Actifs immobilisés Capital
500+ 12 660 + 55 13 215 1 800 + 4 000 – 800 5 000
Réserves
Participation B 1 670 + 8 950 – 1 790 8 830
2 645 – 800 – 1 790 – 55 0 13 830
Provisions
Créances à plus d’un an 5 720 400 + 1 630 2 030
Dettes
Actifs circulants 1 545 820 + 3 800 4 620
20 480 20 480
Si B peut imputer par exemple 60 à une créance dont le montant est actualisé, cette
imputation est limitée au montant de la différence qui subsiste, en l’occurrence 55.
Cette créance reste actée à sa valeur nominale et la différence est imputée à un comp-
te de régularisation et, par la suite, prise en résultats sur la base actualisée, par appli-
cation de l’article (27bis, § 2, de l’arrêté royal du 8 octobre 1976), article 67 A.R. C.
soc.
447
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
BILAN A + B
après imputation sur une créance actualisée
Actifs immobilisés Capital
500 + 12 660 13 160 1 800 + 4 000 – 800 5 000
Réserves
Participation B 1 670 + 8 950 – 1 790 8 830
2 645 – 800 – 1 790 – 55 0 13 830
Provisions
Créances à plus d’un an 5 720 400 + 1 630 2 030
Actifs circulants 1 545 Dettes
Compte de régularisation 55 820 + 3 800 4 620
20 480 20 480
Si B peut imputer par exemple 60 à une dette dont le montant est actualisé, cette
imputation est limitée au montant de la différence qui subsiste, en l’occurrence 55.
BALANS A + B
après imputation sur une dette actualisé
Actifs immobilisés Capital
500 + 12 660 13 160 1 800 + 4 000 – 800 5 000
Réserves
Participation B 1 670 + 8 950 – 1 790 8 830
2 645 – 800 – 1 790 – 55 0 13 830
Provisions
Créances à plus d’un an 5 720 400 + 1 630 2 030
Actifs circulants 1 545 Dettes
Compte de régularisation 55 820 + 3 800 4 620
20 480 20 480
448
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
BILAN A
Actifs immobilisés 500 Capital 1 800
Participation B (20 %) 2 580 Réserves 1 670
Actifs circulants 1 610 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves 8 300
Impôts différés 600
Actifs circulants 5 720 12 900
Provisions 1 280
Dettes 3 800
18 380 18 380
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
500 + 12 660 13 160 1 800 + 4 000 – 800 5 000
Réserves
Participation B 1 670 + 8 300 – 1 660 8 310
2 580 – 800 – 1 660 – 120 0 Subsides en capital
600 – 120 480
Actifs circulants 13 790
1 610 + 5 720 7 330 Provisions
400 + 1 280 1 680
Impôts différés 400
Dettes
820 + 3 800 4 620
20 490 20 490
449
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Exemple
Les données sont celles énoncées au point 1.a., mais B possède un immeuble d’une
valeur d’acquisition de 400 et réévalué à concurrence de 600.
BILAN A
Actifs immobilisés 500 Capital 1 800
Participation B (20 %) 2 580 Réserves 1 670
Actifs circulants 1 610 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
BILAN B
Actifs immobilisés 12 660 Capital 4 000
Réserves 8 300
Plus-value de réévaluation 600
Actifs circulants 5 720 12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
500 + 12 660 13 160 1 800 + 4 000 – 800 5 000
Réserves
Participation B 1 670 + 8 300 – 1 660 8 310
2 580 – 800 – 1 660 – 120 0 Plus-value de réévaluation
600 – 120 480
Actifs circulants 13 790
1 610 + 5 720 7 330 Provisions
400 + 1 680 2 080
Dettes
820 + 3 800 4 620
20 490 20 490
450
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Si l’actif réévalué (d’une valeur d’acquisition de 400) est vendu pour 1 000, une plus-
value de 480 est actée.
Débit Crédit
416 Créances diverses 1 000
121 Plus-values de réévaluation 480
L’article (174/11, § 2, LCSC) 703, § 2, C. soc. dispose uniquement qu’il ne peut être
attribué d’actions en échange des actions que l’entreprise absorbée détient dans l’en-
treprise absorbante.
Au moment de la fusion, les actions que l’entreprise absorbée détenait dans l’entre-
prise absorbante sont donc incorporées comme actions propres aux éléments d’actif
de l’entreprise absorbante, à la suite de la transmission à titre universel de l’ensemble
des éléments d’actif et de passif.
451
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Exemple
Les données sont celles énoncées au point 1.a., mais B détient 50 % des actions de A.
A absorbe B.
BILAN A
Actifs immobilisés 3 080 Capital 1 800
Réserves 1 670
Actifs circulants 1 610 3 470
Provisions 400
Dettes 820
4 690 4 690
BILAN B
Actifs immobilisés 10 660 Capital 4 000
Participations A (50 %) 2 000 Réserves 8 900
Actifs circulants 5 720 12 900
Provisions 1 680
Dettes 3 800
18 380 18 380
BILAN A + B
Actifs immobilisés Capital
3 080 + 10 660 13 740 1 800 + 4 000 5 800
Réserves
Actifs circulants 1 670 + 8 900 – 2 000 8 570
1 610 + 5 720 7 330 14 370
Réserve indisponible pour
actions propres
Actions propres 2 000 – 2 000 0
2 000 – 2 000 0 Provisions
400 + 1 680 2 080
Dettes
820 + 3 800 4 620
21 070 21 070
On remarquera que le montant des capitaux propres correspond à celui qui aurait
résulté d’une fusion en sens inverse, pour laquelle l’écart de fusion non imputé aurait
452
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
été pris en charge. L’éclatement des capitaux propres sera toutefois différent selon le
sens de l’opération.
BILAN B + A
Actifs immobilisés Capital
10 660 + 3 080 13 740 4 000 + 1 800 – 900 4 900
Réserves
Actifs circulants 8 900 + 1 670 – 835 9 735
5 720 + 1 610 7 330 Perte - 265
14 370
Provisions
1 680 + 400 2 080
Dettes
3 800 + 820 4 620
21 070 21 070
En effet:
➢ s’il s’agit d’une fusion dans laquelle la société absorbante détenait au préala-
ble des actions de la société absorbée, l’écart de fusion sera soit affecté soit
pris en résultat;
➢ s’il s’agit en revanche d’une fusion impliquant une société absorbée qui déte-
nait au préalable des actions de la société absorbante, la destruction des ac-
tions propres ainsi attribuées impliquera une imputation directe aux fonds pro-
pres.
De la fusion, de la scission
Le déroulement de la mission de l’expert est défini dans ce qui est indiqué dans les
articles 693 et suivants C. soc. et plus particulièrement concernant son rapport dans
l’article 695 C. soc.
453
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Vérification des méthodes suivies .....> Sur la base des techniques habituelles
pour le rapport d’échange d’évaluation
Vérification de la bonne appro-
priation des méthodes
Difficultés particulières
d’évaluation
➨
454
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le déroulement de la mission de l’expert est défini dans ce qui est indiqué dans les
articles 705 et suivants C. soc., et plus particulièrement concernant son rapport dans
l’article 708 C. soc.
Vérification des méthodes suivies .....> Sur la base des techniques habituelles
pour le rapport d’échange d’évaluation
Vérification de la bonne appro-
priation des méthodes
Difficultés particulières
d’évaluation
➨
Expert- Révi-
comp- seur
table
Etude d’organisation X X
administrative et comp- Organigramme fonctionnel
table de la société avant ➨ Evaluation par questionnaire
scission
➨
(10) Lorsque ce dernier est portérieur de six mois à la dernière clôture des comptes annuels.
456
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
+ RAPPORT PREVU
PAR LES ARTICLES ➨ X
313, 423 ET 602
➨
L’opération est relativement plus simple, étant donné qu’il n’y a pas de calcul d’échan-
ge avec une société absorbante préexistante.
457
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Etude d’organisation
administrative et comp- Organigramme fonctionnel X X
table de la société avant ➨ Evaluation par questionnaire
scission
➨
(11) Lorsque ce dernier est portérieur de six mois à la dernière clôture des comptes annuels.
458
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
+ RAPPORT PREVU X
PAR L’ARTICLE 444 ➨
➨
➢ si le projet de fusion ou de scission qui lui a été soumis et sur lequel ont porté
entre autres ses différents contrôles reprend toutes les informations légale-
ment requises;
459
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
LA PREMIERE ETAPE
B. D’identifier la mission:
– fusion par absorption,
– fusion par constitution,
– scission par absorption,
– scission par constitution;
C. De faire une étude préalable suite aux entretiens avec les différents responsables.
Les premiers entretiens permettront d’évaluer le temps nécessaire à l’exécution
de la mission et de déterminer ainsi le budget global des honoraires.
Effectuer l’approche budget/temps à valoriser sur la base de la qualification des
collaborateurs et des honoraires de l’expert-comptable ou du réviseur;
460
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Heures de prestation
Expert- Collabo-
comptable rateur
Réviseur
Contact préalable
Examen de la documentation de base.
Contrôle:
de la société absorbée
- examen de l’organisation administrative dans une
perspective de contrôle de fiabilité et de sécurité
(contrôle interne);
- examen du fonctionnement du contrôle interne;
- respect des dispositions légales et statutaires;
- suivi de l’évolution;
- examen de la situation intermédiaire (valorisation).
de la société absorbante
établissement du rapport
- discussion avec l’organe de gestion;
- assistance à l’assemblée générale extraordinaire.
Le coût de l’ensemble des prestations est fixé comme l’exige le projet de fusion.
Le règlement de discipline des deux Instituts donne les modalités des honoraires. De
ces dispositions et des usages, on doit retenir les points communs suivants:
461
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
➢ les paramètres à retenir pour la fixation des honoraires doivent être fixés en
fonction de la nature, de la complexité et de l’importance de la mission, ainsi
que de la responsabilité encourue par le professionnel, de la compétence par-
ticulière et de la notoriété de ce dernier.
LA DEUXIEME ETAPE
Il s’agit d’une mission de contrôle et, en conséquence, le contrôle couvre tous les
aspects de l’entreprise. Il peut être plus limité lorsqu’il s’agit d’une société où le
contrôle est déjà effectué dans le cadre d’une mission essentiellement de contrôle
(soit commissaire). En effet, dès lors l’expert ou le commissaire possède déjà une
connaissance générale de l’entreprise.
Le dossier devra comporter un certain nombre de renseignements, tant sur les socié-
tés absorbées que sur l’absorbante ou la société à scinder, et notamment:
462
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Un problème se pose presque toujours dans les petites entreprises ou dans les entre-
prises où le capital est détenu en majorité par une seule personne. Dans ce type de
société, le contrôle des comptes devra s’effectuer alors d’une manière plus approfon-
die par rapport aux sondages éventuels généralement admis en matière de contrôle.
1) le projet de fusion ou de scission qui est obligatoire par écrit, mais pas néces-
sairement par acte authentique.
Tous les organes chargés de l’administration de toutes les sociétés qui fusion-
nent établissent ensemble, en commun, un projet de fusion. En ce qui concer-
ne la scission, la société à scinder ainsi que l’absorbante établissent un projet
de scission;
463
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La situation comptable dont il est question ne doit pas nécessairement procéder d’un
nouvel inventaire. Ceci relève cependant de l’appréciation du réviseur ou de l’ex-
pert-comptable externe, bien que le législateur n’impose pas automatiquement l’obli-
gation d’un inventaire complet.
LA TROISIEME ETAPE
2) l’analyse du contrôle interne qui peut se définir comme étant l’ensemble des
moyens et mesures adoptés par les organes de direction d’une entreprise dans le
but d’assurer que:
➢ les affaires se déroulent de façon efficace et normale,
➢ des procédures sont adoptées pour éviter les conflits d’intérêts et biens so-
ciaux,
464
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
LA QUATRIEME ETAPE
Contrôle des différentes situations comptables à la même date et établies suivant les
mêmes règles d’évaluation.
L’état comptable
Par exemple:
Il est à remarquer que le projet de fusion ou de scission doit être déposé au greffe du
tribunal de commerce du ressort du siège social des sociétés participantes à l’opéra-
tion de fusion ou de scission six semaines au moins avant la date de l’assemblée
générale extraordinaire décidant de l’opération.
Dans la plupart des cas, c’est un contrôle limité qui sera effectué en fonction du délai
assez court d’exécution de la mission. En effet, il faut tenir compte des délais d’infor-
mation pour les actionnaires qui doivent disposer des différents documents et notam-
ment du rapport du réviseur et/ou de l’expert-comptable externe un mois au moins
avant la réunion de l’assemblée générale.
465
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La révision de l’état comptable s’effectuera sur la base des règles d’évaluation qui
ont été arrêtées par les conseils d’administration des différentes sociétés.
Ces règles d’évaluation doivent être identiques d’une société par rapport à l’autre.
La révision des différents états comptables qui devront être arrêtés aux mêmes dates
permettra à l’expert-comptable ou au réviseur de déterminer:
Modes d’évaluation
Importance de l’évaluation
Evaluer une entreprise est un mélange de science, d’expérience et, bien sûr, de bon
sens. En préalable, il y a bien entendu lieu de s’assurer que les données comptables
servant de base à l’évaluation sont correctes.
466
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Notions de base
La valeur économique d’une entreprise peut être considérée comme étant:
a) la valeur de sa substance, c’est-à-dire de son patrimoine;
b) corrigée de sa capacité bénéficiaire (soit, notamment, sa rentabilité).
C’est cette valeur économique qui devra être arrêtée afin de permettre et de fixer le
rapport d’échange en cas de fusion ou de scission.
Valeur substantielle
Au départ, il y a donc lieu d’arrêter la valeur substantielle de l’entreprise, c’est-à-dire
la valeur de l’ensemble du patrimoine (non seulement les biens, mais également les
droits et les engagements), que les biens soient corporels ou incorporels et évalués en
termes de continuité d’exploitation.
Bien entendu, la valeur substantielle se différencie de la valeur comptable apparais-
sant au bilan, puisque celle-ci est le fruit de la valeur d’acquisition ou de la valeur
nominale, déduction faite d’amortissements et de réductions de valeur éventuelle-
ment corrigés par des réévaluations qui ne sont jamais obligatoires.
Le travail menant de la valeur nette comptable à la valeur substantielle devra donc
tenir compte des valeurs incorporelles éventuelles, de plus-values ou moins-values
latentes, ainsi que de corrections des provisions et impôts différés, si celles-ci, bien
entendu, ne correspondent pas ou plus à la réalité économique.
Capacité bénéficiaire
La capacité bénéficiaire peut être définie comme étant le bénéfice susceptible d’être
réalisé durablement dans le futur par l’entreprise, notamment par référence aux ré-
sultats du passé.
Cette capacité bénéficiaire sera également capitalisée, c’est-à-dire ramenée au jour
de l’évaluation, en tenant compte des trois facteurs variables suivants:
a) bénéfices futurs;
b) taux de capitalisation;
c) la durée de prise en compte de cette capacité bénéficiaire (encore appelée
«durée de la rente de goodwill»).
a) Bénéfices
Dans le cadre d’une évaluation, ce qui importe pour l’investisseur, c’est bien en-
tendu l’avenir et donc les bénéfices futurs. Néanmoins, ceux-ci se basent généra-
lement sur les références au passé afin de confirmer les extrapolations, même si
ces références au passé doivent être rectifiées sur base des prévisions futures.
b) Taux de capitalisation
Il s’agit ici d’un taux d’intérêt moyen fixant le taux de l’argent sur une durée de
moyen terme (par exemple, entre 5 et 8 ans) et avec un débiteur de référence (par
exemple, les fonds d’Etat). Toutefois, ce taux d’intérêt allant servir de base de
calcul à la capitalisation peut être augmenté afin de tenir compte de ce que l’on
appelle la prime de risque qui peut être estimée entre 25 et 50 % du taux de base.
467
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
c) La durée
On tiendra compte ici de la durée durant laquelle les bénéfices futurs estimés
pourront être réalisés, soit en général sur un moyen terme qui peut porter de cinq
à huit ans en moyenne.
Ces trois critères ainsi que les fourchettes chiffrées qui sont données sont évidem-
ment des moyennes qui peuvent être contredites dans des cas bien particuliers. En
effet, comme indiqué ci-dessus, l’évaluation des entreprises ne relève ni de l’applica-
tion du Code des sociétés ni de la multiplication d’une formule scientifique qui pour-
rait servir d’étalon à toutes les entreprises et serait unanimement reconnue.
La capacité d’adaptation à l’individualité analysée est donc primordiale.
Valeur boursière
Cette valeur ne constitue pas, en réalité, le résultat d’une évaluation, mais bien un
prix de marché entre les acheteurs et les vendeurs.
Elle peut donc servir à titre indicatif ou alors dans un panier réunissant plusieurs
méthodes d’évaluation dans lequel la valeur boursière entrera en ligne de compte.
Bien entendu, dans le cas d’une fusion, la valeur boursière ne pourra être retenue que
dans la mesure où les deux entreprises sont cotées afin de maintenir, comme indiqué
également ci-dessus, l’homogénéité des règles d’évaluation arrêtées.
Enfin, il faut signaler qu’en dehors des formules d’évaluation générales employant
les critères développés ci-dessus, il existe des règles d’évaluation non écrites mais
spécifiques à des secteurs d’activité bien précis. En effet, dans beaucoup de domai-
nes très particuliers, des règles coutumières existent; leur caractère écrit n’empêche
pas, dans bien des cas, un consensus sur les méthodes employées. Bien entendu, elles
devraient alors être confirmées par des éléments développés au point précédent.
CINQUIEME ETAPE
468
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
469
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
1er cas
S.A. B = absorbante
➜ Patrimoine A
transféré
= continuité juridique et
comptable
NB: lors du transfert = addition des éléments transférés (actifs, passifs exigibles,
capital, réserves)
2e cas
Société D préexistante:
absorbante
Rapport d’échange =
S.A. D Remise d’actions de la S.A. D aux
actionnaires de A, B, C, …
470
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
RAPPORTS A ETABLIR
Rapport spécial Projet de Professio- Apport
du conseil fusion nel (rap- en nature
d’administration port
d’échange)
1. Auprès de la ou des
sociétés transférantes oui oui oui non
2. Auprès de
l’absorbante oui oui oui non
471
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
RAPPORT A ETABLIR
Rapport Projet de Profession- Apport en
spécial du conseil fusion nel (rap- nature
d’administration port
d’échange)
1. Auprès de la ou des
sociétés transférantes oui oui oui non
(dissoutes sans liqui-
dation)
2. Après de la nouvel-
le société non non non non
Cependant acte authentique reprenant les conclusions du rapport d’échange +
respect du Code des sociétés pour les conditions de fond et de forme.
L’assemblée générale des sociétés transférantes doit se prononcer sur l’acte
constitutif.
Constatation de la réalisation de la fusion = acte authentique dans (1) et (2)
Opérations assimilées à la fusion
Fusion par absorption d’une société détenant 100 % des titres de l’absorbée.
S.A. A = Holding B
Immobilisa- détenant B à 100 %
tion financière
B (100 %)
S.A. B = pas de rapport d’échange
= dissolution de B sans liquidation
Remplacement chez A des actifs et passifs
de B et engagements et annulation de l’im-
mobilisation financière en remplaçant par
actifs et passifs
= destruction des actions de B
472
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
RAPPORT A ETABLIR
Rapport spécial Projet de Profession- Aport en
du conseil fusion nel (rap- nature
d’administration port
d’échange)
1. Auprès de la société
absorbante (= mère) non oui non non
2. Auprès de l’absor-
bée (= fille) non oui non non
Avertissement
Il ne sera repris que le rapport spécial du conseil d’administration et le projet de
fusion de l’absorbante car les rapports sont identiques tant chez l’absorbante que
chez l’absorbée.
S.A. «A»
Siège social ………………………………..
473
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
1.1. La S.A. A
La société a été constituée aux termes d’un acte reçu par le notaire ………….., de
résidence à ………………., en date du …………….., et ses statuts ont été publiés
par extrait aux annexes du Moniteur belge du ………., sous le numéro …………
1) l’entreprise de travaux publics et privés, ainsi que toutes les activités qui s’y rat-
tachent directement ou indirectement, et notamment la signalisation routière et
l’entreprise de travaux de peinture, de décoration, de tapissage et d’ameublement;
2) le négoce, l’importation, l’exportation, par elle-même ou en qualité d’agent ou
courtier, de tous articles, produits et marchandises quelconques.
Elle pourra réaliser son objet en tous lieux en Belgique ou à l’étranger. Elle pourra
notamment faire toutes opérations industrielles, commerciales, financières et civiles,
mobilières et immobilières, ayant un rapport direct ou indirect avec son objet ou
pouvant en faciliter la réalisation; s’intéresser par voie d’association, d’apports ou de
fusion, de souscription, de participation, d‘intervention financière ou autrement, dans
toutes les sociétés ou entreprises existantes ou à créer, dont l’objet serait analogue au
sien ou connexe ou qui seraient susceptibles de constituer pour elle une source ou un
débouché.
Le capital social, suivant l’article 5 des statuts, est fixé à 223 104,17 EUR. Il est
représenté par neuf mille (9 000) actions sans désignation de valeur nominale, repré-
sentant chacune un neuf millième (1/9 000e) du capital social.
1.2. La S.A. B, ayant son siège social à ………….., rue ……………, a été constituée
suivant un acte reçu par le notaire …………., de résidence à ………, en date du
………., et ses statuts publiés aux annexes du Moniteur belge du ………., sous le n°
……. A cette époque, la dénomination sociale de la société était
«……………………...». Cette dénomination a été changée par acte du notaire préci-
té en date du ……….. Cette modification a été publiée aux annexes du Moniteur
belge du ………., sous le numéro …….
474
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Elle pourra réaliser son objet pour son compte ou pour compte de tiers en qualité de
commissionnaire, agent ou courtier, à l’aide de ses fonds propres ou à l’aide de fonds
empruntés à des tiers, à l’exclusion de tout appel à l’épargne publique; elle pourra
faire toutes études, analyses, recommandations, surveillance de travaux, établisse-
ment de devis, prix de revient, frais de gestion, prester tous services, prendre tous
brevets et licences, en assumer l’exploitation, les déposer, céder ou concéder.
Elle peut s’intéresser par toutes voies dans toutes entreprises ou sociétés ayant un
objet analogue au sien ou qui soit de nature à favoriser son développement ou cons-
tituant pour elle une source de débouchés.
Le capital social
Le capital social, suivant l’article 5 des statuts, est fixé à 148 736,11 EUR. Il est
représenté par 6 000 actions d’une valeur nominale de 24,79 EUR.
475
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A L’ACTIF AU PASSIF
A L’ACTIF AU PASSIF
476
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
• sur les mêmes règles d’évaluation, tant pour la société absorbante (A) que pour la
société absorbée (B);
• sur les mêmes méthodes de valorisation.
C’est ainsi qu’il ressort des comptes annuels des deux sociétés (annexe 1 A; annexe 2
B) les éléments de base suivants:
Pour la S.A. A
Les critères d’évaluation sont identiques aux critères appliqués à la société B (absor-
bée), de telle sorte que les éléments constitutifs des comptes annuels sont compara-
bles.
Résultats 1 462
Amortissements 24 705
Provisions 18 179
Cash-flow 44 346
477
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Pour la S.A. B
Résultats 3 641
Amortissements 6 761
Provisions 4 132
Cash-flow 14 534
Tant pour la société absorbante (A) que pour la société absorbée (B), il n’existe aucu-
ne plus ou moins-value latente qui n’aurait été exprimée dans les comptes, de telle
sorte que, dans le cas présent, l’actif net tel qu’il ressort ci-avant correspond à la
valeur intrinsèque ou à la valeur substantielle des entreprises en présence.
Pour A
478
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Il est constaté que la valeur comptable est quasi identique à la valeur économique de
A, sur la base des différentes méthodes d’évaluation.
Pour B
Il est constaté que la valeur comptable est quasi identique à la valeur économique de
B, sur la base des différentes méthodes d’évaluation.
La valeur comptable des deux sociétés pourrait raisonnablement être retenue comme
rapport d’échange. Néanmoins, les deux conseils d’administration ont décidé, de
commun accord, de reprendre comme valeur d’échange des titres détenus par les
actionnaires de la société absorbée (B) lors de l’augmentation de capital de 148 736
EUR de la société absorbante (A) l’échange d’un titre ancien de B contre un titre
nouveau de A. De telle sorte qu’après l’augmentation de capital de A, le capital sous-
crit s’élèvera à 371 840 EUR et sera représenté par 15 000 actions sans désignation
de valeur nominale, représentant chacune 1/15 000e de la valeur de la S.A. A.
Néanmoins, malgré l’avantage financier pour les actionnaires de B qui sera dévelop-
pé ci-après dans un souci total d’information vis-à-vis de l’assemblée générale extra-
ordinaire à réunir, les deux conseils d’administration jugent opportun de prendre com-
me rapport d’échange pour les actionnaires de B une action ancienne contre une
action nouvelle en fonction de l’évolution des résultats positifs des deux sociétés qui,
suivant les espérances des deux conseils d’administration, pourront très rapidement
absorber les pertes cumulées et rétablir une situation des capitaux propres telle qu’el-
le était au départ des souscriptions respectives.
Bien que cette augmentation de capital ne s’effectue pas en espèces, nous calculerons
ci-après l’incidence pour les anciens actionnaires de la limitation de leur droit de
479
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
d’où incidence négative pour les anciens actionnaires de A par action: - 0,818 EUR
480
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Malgré ces incidences négatives, les deux conseils d’administration décident, dans
l’intérêt social, le rapport d’échange tel qu’exposé ci-avant. L’augmentation de capi-
tal sera de 148 736 EUR contre remise de 6 000 actions sans désignation de valeur
nominale identiques aux précédentes et jouissant des mêmes droits et participant aux
résultats à dater de la réalisation effective de la fusion.
Le capital social sera fixé à 371 840 EUR et représenté par 15 000 actions sans dési-
gnation de valeur nominale, représentant chacune 1/15 000e du capital social.
En effet, lors du sommet de Rio de Janeiro, en 1992, les pays industrialisés ont décidé
de réduire les effets nocifs sur l’ozone, le «Protocole de Montréal» limitant l’utilisa-
tion de certains produits nocifs.
Les fabricants ont développé, à ce jour, des peintures classiques, écologiques à l’eau
et organiques, ainsi que des sprays plastiques extrêmement fins en 0,75 mm.
Les camions de marquage de la nouvelle génération peuvent pulvériser tous ces pro-
duits, et particulièrement les peintures à l’eau chauffées à basse température permet-
tant de ne plus bloquer la circulation par des cônes de balisage.
L’utilisation de l’airless permet une moindre usure des pistolets, lorsque les billes ne
sont pas incorporées à la peinture, mais saupoudrées sous pression.
Ce type d’ordinateur de bord est similaire aux ordinateurs de véhicules BMW, Mer-
cedes, Ford, …
Les camions sont protégés par un amortisseur anti-choc à l’arrière et une cabine de
protection (comprenant l’air filtré conditionné, un réseau de télécommunications chauf-
feur/cabine arrière/véhicule de réapprovisionnement).
481
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La mise en commun des activités permettra, suivant l’espérance des conseils d’admi-
nistration de la S.A. A et de la S.A. B, de conquérir des marchés nouveaux en fonction
des agréations et des synergies inévitables en matière de recherche.
Ces synergies portent également sur un meilleur contrôle des charges fixes des deux
entités réunies.
C’est donc dans l’intérêt social que la fusion est proposée par le conseil d’administra-
tion.
V. MODALITES DE LA FUSION
La fusion est établie sur la base des comptes annuels des deux sociétés arrêtés au
31 décembre 2001.Toutes les opérations effectuées à partir du 1er janvier 2002 par la
société B le seront au profit et aux risques de la S.A. A, société absorbante.
La fusion par absorption comprend la totalité des avoirs, actifs et passifs, ainsi que
les droits et engagements de la S.A. B, société absorbée.
Aucun avantage particulier ne sera attribué aux membres des organes d’administra-
tion des sociétés appelées à fusionner.
Les nouvelles actions de la S.A. A remises en échange des actions de la S.A. B, société
absorbée, jouiront des bénéfices à partir du 1er janvier 2002.
482
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
483
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
S.A. A
Siège social ……………………………….
PROJET DE FUSION
de la S.A. A
PAR ABSORPTION
de la S.A. B
1.1. La S.A. A
La société a été constituée aux termes d’un acte reçu par le notaire …………., de
résidence à ………………, en date du ………., et ses statuts ont été publiés par
extrait aux annexes du Moniteur belge du ………., sous le numéro …….
484
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
L’entreprise de travaux publics et privés, ainsi que toutes les activités qui s’y ratta-
chent directement ou indirectement, et notamment la signalisation routière et l’entre-
prise de travaux de peinture, de décoration, de tapissage et d’ameublement.
Elle pourra réaliser son objet en tous lieux en Belgique ou à l’étranger. Elle pourra
notamment faire toutes opérations industrielles, commerciales, financières et civiles,
mobilières et immobilières, ayant un rapport direct ou indirect avec son objet ou
pouvant en faciliter la réalisation; s’intéresser par voie d’association, d’apports ou de
fusion, de souscription, de participation, d‘intervention financière ou autrement, dans
toutes les sociétés ou entreprises existantes ou à créer, dont l’objet serait analogue au
sien ou connexe ou qui seraient susceptibles de constituer pour elle une source ou un
débouché.
Le capital social, suivant l’article 5 des statuts, est fixé à 223 104,17 EUR. Il est
représenté par neuf mille (9 000) actions sans désignation de valeur nominale, repré-
sentant chacune un neuf millième (1/9 000e) du capital social.
1.2. La S.A. B ayant son siège social à ………….., rue ……………., a été constituée
suivant un acte reçu par le notaire …………., de résidence à ………, en date du
…………., et ses statuts publiés aux annexes du Moniteur belge du ………., sous le
n° ……. A cette époque, la dénomination sociale de la société était
«………………….». Cette dénomination a été changée par acte du notaire précité en
date du ……….. Cette modification a été publiée aux annexes du Moniteur belge du
………., sous le numéro …...
Elle pourra réaliser son objet pour son compte ou pour compte de tiers en qualité de
commissionnaire, agent ou courtier, à l’aide de ses fonds propres ou à l’aide de fonds
empruntés à des tiers, à l’exclusion de tout appel à l’épargne publique; elle pourra
485
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Elle peut s’intéresser par toutes voies dans toutes entreprises ou sociétés ayant un
objet analogue au sien ou qui soient de nature à favoriser son développement ou
constituant pour elle une source de débouchés.
Le capital social
Le capital social, suivant l’article 5 des statuts, est fixé à 148 736,11 EUR. Il est
représenté par 6 000 actions d’une valeur nominale de 24,79 EUR.
Les sociétés sont appelées à fusionner sur la base des comptes annuels arrêtés au
31.12.2001.
486
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A L’ACTIF AU PASSIF
A L’ACTIF AU PASSIF
487
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
3.0. Avertissement
Comme le décrit clairement le rapport spécial que nous avons établi exposant la si-
tuation patrimoniale des deux sociétés appelées à fusionner, nous expliquons, d’une
part, du point de vue juridique et économique, l’opportunité, les conditions, les mo-
dalités et les conséquences de la fusion et, d’autre part, nous développons les métho-
des suivies pour la détermination du rapport d’échange des actions et l’importance
relative qui est donnée à ces méthodes, ainsi que les valeurs auxquelles chaque mé-
thode parvient. C’est ainsi que nous reprendrons, ci-après, le développement en syn-
thèse des accords qui ont été pris entre les deux conseils d’administration aboutissant
au rapport d’échange proposé.
• sur les mêmes règles d’évaluation, tant pour la société absorbante (A) que pour la
société absorbée (B);
• sur les mêmes méthodes de valorisation.
C’est ainsi qu’il ressort des comptes annuels des deux sociétés les éléments de base
suivants:
Pour la S.A. A
Les critères d’évaluation sont identiques aux critères appliqués à la société B (absor-
bée), de telle sorte que les éléments constitutifs des comptes annuels sont compara-
bles.
488
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Résultats 1 462
Amortissements 24 705
Provisions 18 179
Cash-flow 44 346
Pour la S.A. B
Résultats 3 641
Amortissements 6 761
Provisions 4 132
Cash-flow 14 534
Tant pour la société absorbante (A) que pour la société absorbée (B), il n’existe aucu-
ne plus ou moins-value latente qui n’aurait été exprimée dans les comptes, de telle
sorte que, dans le cas présent, l’actif net tel qu’il ressort ci-avant correspond à la
valeur intrinsèque ou à la valeur substantielle des entreprises en présence.
Pour A
Méthodes classiques
C’est-à-dire que la valeur de l’entreprise se base sur l’actif net corrigé augmenté de
l’évaluation du fonds de commerce. Le fonds de commerce étant un multiple du
bénéfice net ou du cash-flow, l’application de ces méthodes ne prend pas en compte
la valeur de la direction du personnel et ne projette pas l’entreprise dans son avenir.
489
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Il sera pris un taux d’actualisation du marché qui se base sur le rendement des obliga-
tions en y ajoutant une prime de risque de 50 % du taux normal. Le taux pris en
considération s’élève ainsi à 7,5 %.
Méthode de rendement
Il s’agit de l’application du bénéfice moyen futur durant 5 ans sur la base d’un taux
d’actualisation de 7,5 %.
Méthode UEC
Il s’agit de l’application moyenne de la méthode simplifiée et normale suivant la
rentabilité dégagée par l’entreprise sur une durée de 5 ans et sur la base d’un taux de
7,5 %.
Autres méthodes
Nous avons repris en moyenne la méthode anglo-saxonne des praticiens et l’actuali-
sation des cash-flows.
Il est constaté que la valeur comptable est quasi identique à la valeur économique de
A, sur la base des différentes méthodes d’évaluation.
Pour B
490
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Il est constaté que la valeur comptable est quasi identique à la valeur économique de
B, sur la base des différentes méthodes d’évaluation.
La valeur comptable des deux sociétés pourrait raisonnablement être retenue comme
rapport d’échange. Néanmoins, les deux conseils d’administration ont décidé, de
commun accord, de reprendre comme valeur d’échange des titres détenus par les
actionnaires de la société absorbée (B) lors de l’augmentation de capital de 148 736
EUR de la société absorbante (A), l’échange d’un titre ancien de B contre un titre
nouveau de A. De telle sorte qu’après l’augmentation de capital de A, le capital sous-
crit s’élèvera à 371 840 EUR et sera représenté par 15 000 actions sans désignation
de valeur nominale, représentant chacune 1/15 000e de la valeur de la S.A. A.
Néanmoins, malgré l’avantage financier pour les actionnaires de B qui sera dévelop-
pé ci-après dans un souci total d’information vis-à-vis de l’assemblée générale extra-
ordinaire à réunir, les deux conseils d’administration jugent opportun de prendre com-
me rapport d’échange pour les actionnaires de B une action ancienne contre une
action nouvelle en fonction de l’évolution des résultats positifs des deux sociétés qui,
suivant les espérances des deux conseils d’administration, pourront très rapidement
absorber les pertes cumulées et rétablir une situation des capitaux propres telle qu’el-
le était au départ des souscriptions respectives.
Bien que cette augmentation de capital ne s’effectue pas en espèces, nous calcule-
rons, ci-après, l’incidence pour les anciens actionnaires de la limitation de leur droit
de préférence en conséquence de l’augmentation de capital à intervenir par la fusion
par absorption de B. C’est ainsi que nous déterminerons les conséquences financiè-
res du rapport d’échange pour les anciens actionnaires de l’absorbante.
491
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
d’où incidence négative pour les anciens actionnaires de A par action: – 0,818 EUR
Malgré ces incidences négatives, les deux conseils d’administration décident, dans
l’intérêt social, le rapport d’échange tel qu’exposé ci-avant. L’augmentation de capi-
tal sera de 148 736 EUR contre remise de 6 000 actions sans désignation de valeur
nominale identiques aux précédentes et jouissant des mêmes droits et participant aux
résultats à dater de la réalisation effective de la fusion.
Le capital social sera fixé à 371 840 EUR et représenté par 15 000 actions sans dési-
gnation de valeur nominale, représentant chacune 1/15 000e du capital social.
492
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les fabricants ont développé, à ce jour, des peintures classiques, écologiques à l’eau
et organiques, ainsi que des sprays plastiques extrêmement fins en 0,75 mm.
Les camions de marquage de la nouvelle génération peuvent pulvériser tous ces pro-
duits et particulièrement les peintures à l’eau chauffées à basse température permet-
tant de ne plus bloquer la circulation par des cônes de balisage.
L’utilisation de l’airless permet une moindre usure des pistolets, lorsque les billes ne
sont pas incorporées à la peinture, mais saupoudrées sous pression.
Ce type d’ordinateur de bord est similaire aux ordinateurs de véhicules BMW, Mer-
cedes, Ford, …
Les camions sont protégés par un amortisseur anti-choc à l’arrière et une cabine de
protection (comprenant l’air filtré conditionné, un réseau de télécommunications chauf-
feur/cabine arrière/véhicule de réapprovisionnement).
La mise en commun des activités permettra, suivant l’espérance des conseils d’admi-
nistration de la S.A. A et de la S.A. B, de conquérir des marchés nouveaux en fonction
des agréations et des synergies inévitables en matière de recherche.
Ces synergies portent également sur un meilleur contrôle des charges fixes des deux
entités réunies. C’est donc dans l’intérêt social que la fusion est proposée par le con-
seil d’administration.
V. MODALITES DE LA FUSION
La fusion est établie sur la base des comptes annuels des deux sociétés arrêtés au
31 décembre 2001.Toutes les opérations effectuées à partir du 1er janvier 2002 par la
S.A. B le seront au profit et aux risques de la S.A. A, société absorbante.
La fusion par absorption comprend la totalité des avoirs, actifs et passifs, ainsi que
les droits et engagements de la S.A. B, société absorbée.
493
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Comme indiqué au chapitre précédent, il sera créé 6 000 actions nouvelles de la S.A.
A contre la remise des 6 000 actions anciennes détenues par les actionnaires de la S.A.
B, qui deviennent alors actionnaires de la S.A. A, représentant un capital supplémen-
taire de 148 735 EUR.
Les actions nouvelles seront sans désignation de valeur nominale, identiques aux
précédentes et jouissant des mêmes droits et avantages à partir de la réalisation effec-
tive de la fusion.
Au terme des opérations de fusion, le bilan au 1er janvier 2002 de la S.A. A s’établira
comme suit (en EUR arrondis):
494
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
VIII. Dettes
à plus d’un an 4 689 0 4 689
IX.Dettes à un an au plus 681 758 133 787 815 545
X. Comptes de régularisation 3 504 0 3 504
Les projets de fusion seront déposés par chacune des sociétés appelées à fusionner au
greffe du tribunal de commerce de ………...
Ont signé
Les administrateurs
FUSION DE LA
S.A. A
Siège social ……………………………………
PAR ABSORPTION DE LA
S.A. B
495
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
I. M I S S I O N
En vertu de la mission qui m’a été confiée, le rapport sur le projet de fusion portera
sur:
J’ai effectué, selon les modes usuels et en conformité avec les normes de l’Institut
des Experts-comptables et des Conseils fiscaux, des vérifications concernant l’exis-
tence et la sincérité des actifs et passifs des sociétés anonymes A et B.
J’ai reçu confirmation écrite de ma mission par courrier du ………. dans lequel les
conseils d’administration des sociétés anonymes A et B me confirment qu’aucun
confrère n’a été chargé de la même mission.
2.0. Les sociétés sont appelées à fusionner sur la base des comptes annuels arrêtés au
31.12.2001.
496
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2.1. Du rapport spécial des conseils d’administration des sociétés entrant dans
le périmètre de la fusion
Le projet de fusion établi par les organes chargés de l’administration des sociétés
anonymes A et B indique clairement les points à reprendre et prévus à l’article 693 C.
soc., et notamment:
J’ai pu constater:
497
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2.3.0. S.A. A
La société a été constituée aux termes d’un acte reçu par le notaire …………., de
résidence à ………………, en date du ………., et ses statuts ont été publiés par
extrait aux annexes du Moniteur belge du ………., sous le numéro …….
L’entreprise de travaux publics et privés, ainsi que toutes les activités qui s’y ratta-
chent directement ou indirectement, et notamment la signalisation routière et l’entre-
prise de travaux de peinture, de décoration, de tapissage et d’ameublement.
Elle pourra réaliser son objet en tous lieux en Belgique ou à l’étranger. Elle pourra
notamment faire toutes opérations industrielles, commerciales, financières et civiles,
mobilières et immobilières, ayant un rapport direct ou indirect avec son objet ou
pouvant en faciliter la réalisation; s’intéresser par voie d’association d’apports ou de
fusion, de souscription, de participation, d‘intervention financière ou autrement, dans
toutes les sociétés ou entreprises existantes ou à créer, dont l’objet serait analogue au
sien ou connexe ou qui seraient susceptibles de constituer pour elle une source ou un
débouché.
Le capital social, suivant l’article 5 des statuts, est fixé à 223 104,17 EUR. Il est
représenté par neuf mille (9 000) actions sans désignation de valeur nominale, repré-
sentant chacune un neuf millième (1/9 000e) du capital social.
2.3.1. s.a. B
Ayant son siège social à ………….., rue ……………., a été constituée suivant un
acte reçu par le notaire …………., de résidence à ………, en date du ………., et ses
statuts publiés aux annexes du Moniteur belge du ………., sous le n° ……. A cette
époque, la dénomination sociale de la société était «………………….».
Cette dénomination a été changée par acte du notaire précité en date du ………..
Cette modification a été publiée aux annexes du Moniteur belge du ………., sous le
numéro …...
La société est immatriculée au registre de commerce de …………, sous le numéro
……., ainsi qu’à l’Administration de la TVA, sous le n° ………...
498
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Elle pourra réaliser son objet pour son compte ou pour compte de tiers en qualité de
commissionnaire, agent ou courtier, à l’aide de ses fonds propres ou à l’aide de fonds
empruntés à des tiers, à l’exclusion de tout appel à l’épargne publique; elle pourra
faire toutes études, analyses, recommandations, surveillance de travaux, établisse-
ment de devis, prix de revient, frais de gestion, prester tous services, prendre tous
brevets et licences, en assumer l’exploitation, les déposer, céder ou concéder.
Elle peut s’intéresser par toutes voies dans toutes entreprises ou sociétés ayant un
objet analogue au sien ou qui soit de nature à favoriser son développement ou cons-
tituant pour elle une source de débouchés.
Le capital social
En date du ………. s’est réunie l’assemblée générale extraordinaire de la société afin
de procéder à l’augmentation de capital de la société. Cette augmentation a été pu-
bliée aux annexes du Moniteur belge du ………., sous le n° ………..
Le capital social, suivant l’article 5 des statuts, est fixé à 148 736,11 EUR. Il est
représenté par 6 000 actions d’une valeur nominale de 24,79 EUR.
499
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
On trouvera ci-après la synthèse des éléments vérifiés, ainsi qu’en annexes 1 et 2, les
bilans et résultats au 31 décembre 2001 servant de base à la fusion de la S.A. A par
absorption de la S.A. B.
A L’ACTIF AU PASSIF
Actifs immobilisés 84 062 Capitaux propres 184 187
II. Immobilisations incor-
porelles 1 670 I. Capital 223 104
III. Immobilisations corpo-
relles 30 222 IV. Réserves 21 323
IV. Immobilisations finan-
cières 52 170 V. Perte reportée -60 240
A L’ACTIF AU PASSIF
Actif immobilisés 38 809 Capitaux propres 110 522
III. Immobilisations corpo-
relles 32 336 I. Capital 148 736
IV. Immobilisations finan-
cières 6 473 IV. Réserves 3 099
V. Perte reportée -41 313
500
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
4.0. Avertissement
• sur les mêmes règles d’évaluation, tant pour la société absorbante (A) que pour la
société absorbée (B);
• sur les mêmes méthodes de valorisation.
C’est ainsi qu’il ressort des comptes annuels des deux sociétés les éléments de base
suivants:
Pour la S.A. A
Les critères d’évaluation sont identiques aux critères appliqués à la société B (absor-
bée), de telle sorte que les éléments constitutifs des comptes annuels sont compara-
bles.
Résultats 1 462
Amortissements 24 705
Provisions 18 179
Cash-flow 44 346
501
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Pour la S.A. B
Résultats 3 641
Amortissements 6 761
Provisions 4 132
Cash-flow 14 534
Tant pour la société absorbante (A) que pour la société absorbée (B), il n’existe aucu-
ne plus ou moins-value latente qui n’aurait été exprimée dans les comptes, de telle
sorte que, dans le cas présent, l’actif net tel qu’il ressort ci-avant correspond à la
valeur intrinsèque ou à la valeur substantielle des entreprises en présence.
Les méthodes de valorisation retenues ont été développées et reprises à l’annexe du
rapport spécial des conseils d’administration respectifs et peuvent se résumer comme
suit:
Méthodes classiques
C’est-à-dire que la valeur de l’entreprise se base sur l’actif net corrigé augmenté de
l’évaluation du fonds de commerce. Le fonds de commerce étant un multiple du
bénéfice net ou du cash-flow, l’application de ces méthodes ne prend pas en compte
la valeur de la direction du personnel et ne projette pas l’entreprise dans son avenir.
Il sera pris un taux d’actualisation du marché qui se base sur le rendement des obliga-
tions en y ajoutant une prime de risque de 50 % du taux normal. Le taux pris en
considération s’élève ainsi à 7,5 %.
Méthode de rendement
Il s’agit de l’application du bénéfice moyen futur durant 5 ans sur la base d’un taux
d’actualisation de 7,5 %.
Méthode UEC
Il s’agit de l’application moyenne de la méthode simplifiée et normale suivant la renta-
bilité dégagée par l’entreprise sur une durée de 5 ans et sur la base d’un taux de 7,5 %.
502
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Autres méthodes
Nous avons repris en moyenne la méthode anglo-saxonne des praticiens et l’actuali-
sation des cash-flows.
Pour A
Il est constaté que la valeur comptable est quasi identique à la valeur économique de
A, sur la base des différentes méthodes d’évaluation.
Pour B
Il est constaté que la valeur comptable est quasi identique à la valeur économique de
B, sur la base des différentes méthodes d’évaluation.
503
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Néanmoins, malgré l’avantage financier pour les actionnaires de B qui sera dévelop-
pé ci-après dans un souci total d’information vis-à-vis de l’assemblée générale extra-
ordinaire à réunir, les deux conseils d’administration jugent opportun de prendre com-
me rapport d’échange pour les actionnaires de B une action ancienne contre une
action nouvelle en fonction de l’évolution des résultats positifs des deux sociétés qui,
suivant les espérances des deux conseils d’administration, pourront très rapidement
absorber les pertes cumulées et rétablir une situation des capitaux propres telle qu’el-
le était au départ des souscriptions respectives.
Bien que cette augmentation de capital ne s’effectue pas en espèces, nous calculerons
ci-après l’incidence pour les anciens actionnaires de la limitation de leur droit de
préférence en conséquence de l’augmentation de capital à intervenir par la fusion par
absorption de B. C’est ainsi que nous déterminerons les conséquences financières du
rapport d’échange pour les anciens actionnaires de l’absorbante.
504
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Malgré ces incidences négatives, les deux conseils d’administration décident dans
l’intérêt social du rapport d’échange tel qu’exposé dans le projet de fusion, c’est-à-
dire d’une augmentation de capital de 148 736 EUR contre remise de 6 000 actions
sans désignation de valeur nominale identiques aux précédentes et jouissant des mê-
mes droits et participant aux résultats à dater de la réalisation effective de la fusion.
Le capital social sera fixé à 371 840 EUR et représenté par 15 000 actions sans dési-
gnation de valeur nominale, représentant chacune 1/15 000e du capital social.
Le rapport d’échange proposé a été fixé, après examen des différentes méthodes ha-
bituelles d’évaluation, en respectant l’intérêt social et en se fondant sur le fait que:
Il m’est avis qu’en fonction de ce qui est énoncé ci-avant et compte tenu des
résultats actuellement positifs des sociétés à fusionner, la méthode retenue d’aug-
menter le capital à concurrence de 148 736 EUR contre la remise de 6 000 ac-
tions sans désignation de valeur nominale, identiques aux précédentes, et jouis-
sant des mêmes droits et participant aux résultats à dater de la réalisation effec-
tive de la fusion comportant l’échange d’un titre ancien de la société B par la
remise de ce titre par les actionnaires de la société absorbée contre la remise
d’une nouvelle action de A S.A. (société absorbante), paraît pertinente et raison-
nable.
505
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Etant donné ces éléments, il ne m’est pas apparu de difficultés particulières d’évalua-
tion et finalement le rapport d’échange proposé a été fixé en prenant en considération
la méthode d’évaluation paraissant la plus adéquate et acceptable dans le cas d’espè-
ce.
Au terme des opérations de fusion, le bilan au 1er janvier 2002 de la S.A. A s’établira
en synthèse comme suit:
506
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Comme exposé dans le rapport de fusion, la fusion par absorption de la S.A. B par la
S.A. A permettra de consolider la position des activités réunies sur le marché par un
effet de synergie immédiat.
V. CONCLUSIONS
Les vérifications auxquelles j’ai procédé en vertu de l’article 695 C. soc., conformé-
ment aux normes de l’Institut des Experts-comptables et des Conseils fiscaux, me
permettent de déclarer:
• que le projet de fusion qui m’a été remis et sur lequel ont porté mes différents
contrôles reprend toutes les informations légalement requises;
• que le rapport d’échange proposé par le conseil d’administration de la S.A. A (so-
ciété absorbante) et le conseil d’administration de la S.A. B (société absorbée) est,
à mon avis, pertinent et raisonnable;
• que les méthodes d’évaluation appliquées sont appropriées en l’espèce;
• qu’il ne m’est pas apparu de difficultés particulières d’évaluation.
Il m’est avis que le rapport d’échange ainsi déterminé m’apparaît comme pertinent et
raisonnable et les méthodes d’évaluation appropriées conduisent à la justification de
la méthode retenue.
Expert-comptable
507
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
d. Exemple de projet de fusion dans le cadre d’une société détenant 100 % des ac-
tions de sa filiale
S.A. A
Siège social …………………………………..
R.C. ………….. – T.V.A. ……………….
PROJET DE FUSION
de la S.A. B
PAR ABSORPTION
de la S.A. A
1.1. S.A. B
La société a été constituée aux termes d’un acte reçu par le notaire ……….., de
résidence à ………, le ………., et ses statuts ont été publiés par extrait aux annexes
du Moniteur belge du ………., sous le numéro ……….
La société peut s’intéresser par toutes voies de droit dans toutes affaires, entreprises
ou sociétés ayant un objet identique, analogue ou connexe, ou qui soit de nature à
508
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le capital est fixé à la somme de 10 000 000 EUR, représenté par 100 actions de
capital sans désignation de valeur nominale, numérotées de 1 à 100.
En application de son objet social, la S.A. B exploite une maison de repos et de soins
dénommée «…………..», située à ………….., rue ………………..
Cette activité est développée dans un immeuble détenu par la S.A. A et concédé à la
S.A. B par un bail emphytéotique souscrit le ………., par-devant Maître ……………,
notaire, de résidence à ……….
1.2. S.A. A
La société anonyme A dont le siège social est actuellement situé à ………….., rue
………………., a été constituée aux termes d’un acte reçu par le notaire ……….., de
résidence à ………, le ………., et ses statuts ont été publiés par extrait aux annexes
du Moniteur belge du ………., sous le numéro ………..
Les statuts ont été modifiés à plusieurs reprises et en dernier lieu aux termes d’un
procès-verbal dressé par le notaire …………………, de résidence à ………, en date
du ………., dont l’extrait a été publié aux annexes du Moniteur belge du ………..,
sous le numéro ………..
La société a pour objet la gestion de son patrimoine immobilier. Elle peut accomplir
toutes opérations commerciales, industrielles, mobilières, immobilières et financiè-
res se rapportant directement ou indirectement à cet objet.
Le capital social s’élève à 70 000 000 EUR, représenté par 350 actions nominatives,
sans désignation de valeur nominale.
Les sociétés sont appelées à fusionner sur la base d’une situation arrêtée au 30 juin
2000.
509
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2.1. S.A. B
A L’ACTIF AU PASSIF
2.2. S.A. A
A L’ACTIF AU PASSIF
TOTAL DE L’ACTIF 111 938 032 TOTAL DU PASSIF 111 938 032
510
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
En effet, par convention du …………, la S.A. ……………… dont le siège social est
établi à ………….., rue …………………., a cédé à la S.A. B la totalité des 350 ac-
tions nominatives représentant le capital de la S.A. A.
L’article 676 C. soc. prévoit que cette opération est assimilée à une fusion par absorp-
tion, mais dispense les conseils d’administration et le réviseur d’établir les rapports.
Compte tenu du fait que la S.A. B, société absorbante, détient l’ensemble des actions
représentatives du capital de la S.A. A, société absorbée, et en application de l’article
726, § 2, C. soc., aucune action de la société absorbante, la S.A. B, ne pourra être
attribuée en échange des actions de la S.A. A, société absorbée.
En conséquence, il n’y a pas lieu de déterminer un rapport d’échange entre les ac-
tions de la S.A. B et les actions de la S.A. A.
L’article 676, 2°, C. soc. assimile à la fusion par absorption «l’opération par laquelle
une ou plusieurs sociétés transfèrent, par suite d’une dissolution sans liquidation,
l’intégralité de leur patrimoine, activement et passivement, à une autre société, lors-
que toutes leurs actions et les autres titres conférant un droit de vote dans l’assem-
blée générale appartiennent soit à cette autre société, soit à des intermédiaires de
cette société, soit à ces intermédiaires et à cette société.»
Le montage financier établi en son temps a été sanctionné par la hauteur des taux
d’intérêt débiteurs nécessaires afin de financer la construction.
Afin de poursuivre le souci premier qui était la création et la gestion d’une maison de
repos, les actionnaires de la S.A. A ont vendu l’ensemble des parts représentatives du
capital de cette société à la S.A. ……………………, moyennant le schéma suivant:
511
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Entre …. et …., la S.A. B acquiert, au cours de ces années, une excellente réputation,
ainsi qu’un très bon taux d’occupation.
L’acquisition de la S.A. A (et donc de son immeuble) était indispensable pour éviter
qu’un tiers (financier ou autre) ne l’acquière, avec tous les risques qui pourraient en
résulter, notamment en fin de bail emphytéotique, soit dans moins de 17 ans.
Cette décision de vente risquait à terme d’enlever à la S.A. A l’outil de travail que
constitue l’immeuble en question.
Afin d’éviter, notamment, les coûts liés au maintien des deux sociétés liées par le bail
emphytéotique, il a été décidé de procéder à la fusion de celles-ci. Cette fusion per-
mettra également de faciliter et de rationaliser la gestion de ce qui constitue une
entité économique unique.
512
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
V. MODALITES DE LA FUSION
La fusion est établie sur la base d’une situation des deux sociétés arrêtée au 30 juin
2000. Toutes les opérations effectuées à partir du 1er juillet 2000 par la S.A. A le seront
au profit et aux risques de la S.A. B, société absorbante.
La fusion par absorption comprend la totalité des avoirs, actifs et passifs, ainsi que
les droits et engagements de la S.A. A, société absorbée.
La société issue de la fusion reprendra l’ensemble des engagements de la société
absorbée. Aucun avantage particulier ne sera attribué aux membres des organes de
gestion des sociétés appelées à fusionner.
Au terme des opérations de fusion, le patrimoine des sociétés appelées à fusionner
s’établira comme suit à dater du 1er juillet 2000:
ACTI F S.A. B S.A. A Retrai- S.A. B après
tements fusion
I. Capital (*) 10 000 000 70 000 000 -70 000 000 10 000 000
IV. Réserves 200 000 200 000
V. Perte reportée -1 615 621 -14 192 265 14 192 265 -1 615 621
VII. Dettes à plus d’un an 94 040 421 54 083 333 148 123 754
IX. Dettes à un an au plus 23 206 246 1 926 607 - 4 662 634 20 470 219
X. Comptes de régularisa-
tion 1 755 588 120 357 1 875 945
TOTAL DU PASSIF 127 586 634 111 938 032 -60 470 369 179 054 297
(*) Les capitaux propres de la société absorbée sont éliminés et la différence est
imputée sur l’immeuble à concurrence de: 51 052 613 EUR Ì106 860 348 – (70 000 000
– 14 192 265)˝ (application de l’article 78, §§ 6 et 7, A.R. C. soc.).
513
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Article 78, §§ 6 et 7
Si la société absorbante ou une autre société absorbée simultanément détenait des
actions de la société absorbée, ces actions sont annulées lors de la fusion, et les
différents éléments des capitaux propres de la société absorbée ne sont repris dans
les comptes de la société absorbante qu’à concurrence de la fraction de ceux-ci cor-
respondant aux actions de la société absorbée ayant donné lieu à attribution d’ac-
tions de la société absorbante. Il est toutefois tenu compte, le cas échéant, de la
modification, à la suite de la fusion, de la qualification fiscale des réserves de la
société absorbée.
Si la valeur pour laquelle les actions de la société absorbée qui n’ont pas donné lieu
à attribution d’actions de la société absorbante en application de l’article 703, § 2,
2°, du Code des sociétés figuraient dans les comptes de la société qui les détenait,
diffère de la quote-part que ces actions représentaient dans les capitaux propres de
la société absorbée, la différence est traitée selon sa nature ou son origine:
a) En cas d’excédent de la valeur comptable des actions en cause par rapport à la
quote-part qu’elles représentaient dans les capitaux propres de la société absor-
bée, la différence est imputée, dans la mesure du possible, aux éléments de l’actif,
y compris les actifs incorporels, qui ont une valeur supérieure au montant pour
lequel ils figuraient dans les comptes de la société absorbée. Dans la mesure où
la différence est imputable à une surévaluation de dettes ou à des amortisse-
ments, réductions de valeur ou provisions actés au compte de résultats de la so-
ciété absorbée, devenus sans objet ou excédentaires, ceux-ci font l’objet, au mo-
ment de la fusion, de reprises ou de redressements à concurrence de cet excédent,
par le compte de résultats.
En effet, l’immeuble a incontestablement une valeur supérieure à celle qui figurait
dans les comptes de la société absorbée. Un rapport d’expertise daté du ……….
arrête la valeur de vente de gré à gré à 184 400 000 EUR, soit un excédent brut de
l’ordre de 80 000 000 EUR par rapport à la valeur nette comptable.
En application des règles de fusion, l’imputation à la valeur comptable de l’immeu-
ble d’un montant complémentaire de 51 052 613 EUR nous semble donc raisonna-
ble.
Compte tenu de l’absence de rapport d’échange en application de l’article 726, § 2,
C. soc., il ne sera pas créé de nouvelles actions au sein de la S.A. B et donc le capital
de celle-ci sera maintenu à 10 000 000 EUR, représenté par 100 actions, sans dési-
gnation de valeur nominale.
Les projets de fusion seront déposés par chacune des sociétés appelées à fusionner au
greffe du tribunal de commerce de ………...
Fait à ………………, le ………………….
Ont signé,
514
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
S.A. A
= dissolution sans
Société à Acti- Acti- liquidation de A
scinder vités vites
S.A. B
Société →
absorbante
Transfert
activités A Rapport d’échange =
Remise d’actions de
B et C aux actionnai-
S.A. C res de A
= CONTINUITE
JURIDIQUE ET
COMPTABLE
RAPPORT A ETABLIR
Rapport Projet de Profession- Apports Remar-
spécial du scission nel (rapport en ques
conseil d’échange) nature
d’admini-
stration
1. Auprès de la OUI OUI OUI OUI *
société scindée
2. Auprès des OUI OUI OUI OUI *
sociétésabsorbantes
A.G. extraordinaire = acte authentique
* Les rapports ne sont pas obligatoires si unanimité de ne pas les établir. Mais pro-
jet de scission toujours obligatoire.
515
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Société à
scinder
S.A. A
Activités à Activités à = dissolution sans
transférer à B transférer à C liquidation de A
à constituer à constituer
Sociétés à
constituer
>
>
S.A. B S.A. C
= CONTINUITE
JURIDIQUE ET
COMPTABLE
RAPPORTS A ETABLIR
Rapport Projet de Profession- Apports Remar-
spécial du scission nel (rapport en ques
conseil d’échange) nature
d’admini-
stration
1. Auprès de la OUI OUI OUI OUI *
société scindée
2. Auprès des OUI OUI OUI OUI *
sociétés absorbantes
* Les rapports ne sont pas obligatoires si unanimité de ne pas les établir. Mais pro-
jet de scission toujours obligatoire.
516
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Scission mixte
Société à
scinder
S.A. A
Activités à Activités à Activités à = dissolution sans
transférer transférer transférer liquidation de A
àB àC àD
à constituer à constituer préexistante
Sociétés à
constituer
>
>
Rapport d’échange =
NV B NV C Remise d’actions
de B, C, D aux
Issue des Issue des
actionnaires de A
activités activités
de A de A
transférées transférées
attribuées
S.A. D
= transfert des
= continuité
activités de A
juridique et
comptable
RAPPORTS A ETABLIR
Rapport Projet de Profession- Apports Remar-
spécial du scission nel (rapport en ques
conseil d’échange) nature
d’admini-
stration
1. Auprès de la OUI OUI OUI OUI *
société scindée
2. Auprès des OUI OUI OUI OUI *
sociétés absorbantes
* Les rapports ne sont pas obligatoires si unanimité de ne pas les établir. Mais pro-
jet de scission toujours obligatoire.
517
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les rapports à établir sont identiques à ce qui est indiqué aux points des 3 pages
précédentes du présent chapitre.
RAPPORTS A ETABLIR
Rapport Projet de Profession- Apports Remar-
spécial du scission nel (rapport en ques
conseil d’échange) nature
d’admini-
stration
1. Auprès de la OUI OUI OUI OUI *
société scindée
2. Auprès des OUI OUI OUI OUI *
sociétés absorbantes
* Les rapports ne sont pas obligatoires si unanimité de ne pas les établir. Mais pro-
jet de scission toujours obligatoire.
518
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Société à
scinder
S.A. A
Activités à Activités à Activités
transférer transférer restantes
àB àC dans A Transfert d’activités
= absorbante = absorbante après B, C, mais A reste
transfert et subsiste
Sociétés
absor-
bantes
= sociétés S.A. B S.A. C
préexis-
tantes Rapport d’échange =
Remise d’actions de B
et C aux actionnaires
de A
519
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Société à
scinder
S.A. A
Activités Activités Activités
à transférer à transférer restantes
àBà àBà dans A Transfert d’activités
constituer constituer après à B, C. Mais A reste
transfert et subsiste
Sociétés à
constituer
>
>
Rapport d’échange =
S.A. B S.A. C Remise d’actions de
B et C aux
Issue des Issue des actionnaires de A
activités de activités de
A A Le cas échéant, une
transférées transférées soulte en espèces ne
dépassent pas 1/10e des
actions de B et C
attribuées
= continuité juridique
et comptable
520
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Société à
scinder
NV A
Activités Activités Activités Transfert des
à transférer restantes transférer activités à B, C.
àB dans A àC A subsiste
à constituer société
existante
Société à
constituer
>
Rapport d’échange =
S.A. B Remise d’actions
de B et C aux
Issue des actionnaires de A
activités
de A
transférées
>
Société
absorbante
S.A. C
= continuité
juridique
Exemples de rapports et de projets de scission et comptable
CIBEL
Société anonyme
avenue de Lima 45, boîte 15 – 1020 Bruxelles
Registre de commerce de Bruxelles n° 423.221
Numéro national 345.321.214
521
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
En application de l’article 730 C. soc., nous avons l’honneur de vous faire part de
notre rapport relatif à la scission que nous projetons au sein de la société anonyme
CIBEL, par création de deux nouvelles sociétés, la S.A. DJERBA et la S.A. CIBEL
NOUVELLE.
Cette scission entraîne, bien entendu, l’échange des actions de la société scindée et
des nouvelles actions dans les sociétés nouvelles bénéficiaires de l’apport.
La situation patrimoniale de la société à scinder peut être résumée comme suit:
A L’ACTIF AU PASSIF
III. Immobilisations corpo- 2 311 979 VII. Dettes à plus d’un an 1 918 003
relles
IV. Immobilisations finan- 472 IX. Dettes à un an au plus 570
cières
VII. Créances à un an au plus 566 X. Comptes de régularisation 826
IX. Valeurs disponibles 6 203
X. Comptes de régularisation 774
522
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Chaque action de la société scindée donnera droit à une action de la S.A. DJERBA et
à une action de la S.A. CIBEL NOUVELLE.
La valeur des sociétés bénéficiaires de l’apport sera arrêtée à la valeur comptable des
apports de scission.
La valeur de chaque action des sociétés bénéficiaires de la scission sera définie selon
leur valeur dans les capitaux propres de l’entreprise.
Ces évaluations sont acceptables en raison du fait que ces sociétés seront constituées
au moment de la scission par les apports résultant de la scission et en raison de la
rémunération proposée pour les apports en nature aux sociétés bénéficiaires de ces
apports.
Rapport d’échange
Cet apport devrait être rémunéré par la création et la remise de 1 850 actions, sans
désignation de valeur nominale, représentant la valeur de l’apport au sein de la socié-
té à concurrence de 200 298 EUR.
523
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Cet apport devrait être rémunéré par la création et la remise de 1 850 actions, sans
désignation de valeur nominale, représentant la valeur de l’apport au sein de la socié-
té à concurrence de 200 298 EUR.
En fonction de ce qui précède, le rapport d’échange peut être fixé comme suit:
en échange de:
Le conseil d’administration n’a retenu qu’une et une seule méthode pour fixer la
valeur des sociétés et le rapport d’échange qui en résulte. Aucune difficulté particu-
lière n’a été rencontrée pour établir ce rapport d’échange.
524
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
En vertu des articles 219, 395, 444 et 746, 742 et suivants C. soc., nous avons chargé
Monsieur …………………, expert-comptable, d’établir les rapports prévus aux arti-
cles précités.
Fait à …………, le
Ont signé,
Les administrateurs,
CIBEL
Société anonyme
avenue de Lima 45, boîte 15 – 1020 Bruxelles
Registre de commerce de Bruxelles n° 423.221
Numéro national 345.321.214
PROJET DE SCISSION
par création de deux sociétés nouvelles
La société a été constituée par un acte reçu par-devant Maître …………….., notaire
à ……., le …………, et ses statuts ont été publiés aux annexes du Moniteur belge du
……………, sous le numéro ……….. La société n’a subi aucune modification de ses
statuts depuis sa constitution.
La société est inscrite au registre de commerce de Bruxelles, sous le numéro 423 221,
et porte le numéro national 345 321 214.
525
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le capital est fixé à 400 595 EUR et est représenté par 1 850 actions sans désignation
de valeur nominale, représentant chacune 1/1 850e du capital social.
Cette énumération est explicative et non limitative et doit être comprise dans le sens
le plus large. La société peut faire tout ce qui est utile ou nécessaire à l’accomplisse-
ment de son objet social.
L’universalité des avoirs, actifs, passifs et engagements liés à ses activités sera ap-
portée:
Pour partie
A la société anonyme «DJERBA», dont le siège social est établi à 1020 Bruxelles,
avenue de Lima 45, boîte 15.
Son capital sera composé de l’apport en nature de l’universalité des avoirs, actifs,
passifs et engagements issue de la scission.
526
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Cette énumération est explicative et non limitative et doit être comprise dans le sens
le plus large. La société peut faire tout ce qui est utile ou nécessaire à l’accomplisse-
ment de son objet social.
Pour partie
A la société anonyme «CIBEL NOUVELLE», dont le siège social est établi à 1020 Bruxel-
les, avenue de Lima 45, boîte 15.
Son capital sera composé de l’apport en nature de l’universalité des avoirs, actifs,
passifs et engagements issue de la scission.
Cette énumération est explicative et non limitative et doit être comprise dans le sens
le plus large. La société peut faire tout ce qui est utile ou nécessaire à l’accomplisse-
ment de son objet social.
L’apport envisagé est effectué sur la base des comptes arrêtés au 31 décembre N de la
société à scinder.
527
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Toutes les opérations effectuées depuis le 1er janvier N+1 le seront au profit et aux
risques des sociétés issues de la scission. S’il devait résulter des dettes ou créances
antérieures au 31 décembre N et non reprises dans les comptes au 31.12.N, celles-ci
seront mises en charges ou en produits dans les deux sociétés bénéficiaires de la
scission, chacune au prorata de l’actif net transféré.
La répartition des éléments apportés aux sociétés absorbantes, suite à la scission, sera
développée en annexe.
Chaque action de la société scindée donnera droit à une action de la S.A. «DJERBA»
et à une action de la S.A. «CIBEL NOUVELLE».
La valeur de chaque action des sociétés bénéficiaires de la scission sera définie selon
leur valeur dans les capitaux propres de l’entreprise.
Ces évaluations sont acceptables en raison du fait que ces sociétés seront constituées
au moment de la scission par les apports résultant de la scission et en raison de la
rémunération proposée pour les apports en nature aux sociétés bénéficiaires de ces
apports.
528
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Cet apport devrait être rémunéré par la création et la remise de 1 850 actions, sans
désignation de valeur nominale, représentant la valeur de l’apport au sein de la socié-
té à concurrence de 200 298 EUR.
Cet apport devrait être rémunéré par la création et la remise de 1 850 actions, sans
désignation de valeur nominale, représentant la valeur de l’apport au sein de la socié-
té à concurrence de 200 298 EUR.
En fonction de ce qui précède, le rapport d’échange peut être fixé comme suit:
en échange de:
Il sera remis:
529
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La scission est établie sur la base de la situation active et passive de la société arrêtée
au 31 décembre N. Toutes les opérations effectuées depuis cette date par la société
scindée le seront au profit et aux risques des sociétés issues de la scission.
Il sera échangé une action de la société scindée contre une action de la S.A. «DJER-
BA» et une action de la S.A. «CIBEL NOUVELLE». Aucune soulte ne sera payée.
Les nouvelles actions des sociétés bénéficiaires de la scission remises en échange des
actions de la société scindée jouiront des bénéfices à partir du 1er janvier N+ 1.
Aucun avantage particulier ne sera attribué aux membres des organes d’administra-
tion des sociétés appelées à la scission.
Au terme des opérations de scission, les fonds propres des sociétés bénéficiaires de la
scission peuvent se résumer comme suit:
Représenté par:
à l’occasion et à l’issue de la scission 1 850 actions 1 850 actions
Le présent rapport sera déposé par la société appelée à se scinder au greffe du tribunal
de commerce de son siège social.
Fait à ……………, le
Ont signé,
Les administrateurs,
530
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
SPRL JANSSENS
Grand Rue 150, 7740 PECQ OBIGIES
Registre de commerce de Tournai numéro 4.926
Numéro de TVA: 534.201.424
__________
__________
1) JANSSENS, ayant son siège social Grand Rue 150 à 7740 PECQ OBIGIES,
SPRL
composée de:
a) Monsieur Claude ARTURO, gérant, demeurant Grand Rue 150 à 7740 PECQ
OBIGIES
531
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
D. Date à partir de laquelle les parts donnent le droit de participer aux bénéfices des
deux sociétés
Cette date est fixée au 1er janvier 2002.
E. Date à partir de laquelle les opérations de la société scindée seront, du point de vue
comptable, considérées comme accomplies pour le compte de la société bénéficiaire
de l’apport
Cette date est fixée au 1er janvier 2002.
532
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
F. Droits spéciaux
Il n’existe pas dans la société scindée d’associés ayant des droits spéciaux, ni de
porteurs de titres autres que des parts sociales.
H. Les avantages particuliers attribués aux membres des organes de gestion des so-
ciétés appelées à fusionner
Aucun avantage particulier n’est accordé au gérant de la société appelée à se scinder.
ACTIF
ACTIFS IMMOBILISES
• Immobilisations incorporelles
Divers programmes comptables 601,14 601,14 0
• Immobilisations corporelles
Installations, aménagements
Ce poste comprend divers aménage-
ments
Occupés pour moitié par les deux
branches d’activité 10 192,27 5 096,13 5 096,14
Mobilier et matériel roulant
Divers mobilier de bureau 2 668,40 1 893,10 775,30
Matériel de bureau
(machines à calculer, ordinateurs,
imprimantes) 3 205,91 1 516,81 1 689,10
Matériel roulant 0 PM
Mercedes E250 avec auto-radio
Audi A3 PM
Aménagements divers 1 368,42 1 368,42 0
ACTIFS CIRCULANTS
• Créances commerciales
Solde au 31.12.2001 35 821,1
1
Branche Peinture 17 209,24
Branche Matériaux 18 61
1,87
• Autres créances
Impôt à récupérer – Ex. imp. 2002 777,64
Relatif à la branche Matériaux 777,64
533
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
En vue de maintenir les obligations de libération du capital souscrit par les fonda-
teurs à la constitution de la société scindée, le capital de la nouvelle société a été
majoré de la partie du capital souscrit non versé de la société scindée, et ce, propor-
tionnellement à l’actif net transféré.
534
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les 45 806,24 EUR correspondent ainsi aux éléments des fonds propres transférés à
la nouvelle société et répartis comme suit:
Les cent parts sociales représentant le capital social de la nouvelle société seront
réparties entre les associés de la société scindée comme suit:
Parts
Claude Arturo (96 %) 96
Daniel Arturo (4 %) 4
100
Les frais générés par cette scission partielle seront supportés par les sociétés partici-
pant à la scission proportionnellement à l’actif net:
5. MENTIONS COMPLEMENTAIRES
535
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Lors de la codification du droit des sociétés (par la loi du 7 mai 1999 contenant le
Code des sociétés), le contenu de l’article 174/65 s’est retrouvé dans l’article 677 C.
soc., conçu en ces termes: «sont assimilées à la fusion ou à la scission, les opérations
définies aux articles 671 à 675, sans que toutes les sociétés transférantes cessent
d’exister.»
(12) Pour un commentaire général de cet article, voyez T. TILQUIN, «Une nouvelle forme de réorganisa-
tion de sociétés: l’article 174/65 des lois coordonnées sur les sociétés commerciales», Bulletin d’informa-
tion IRE, 1996/8, pp. 8-9.
536
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Vu que le régime fiscal des «opérations assimilées à une fusion ou scission» était
incertain, celles-ci étaient, en pratique, pour ainsi dire inconnues. Le changement à
ce niveau est venu de la loi du 16 juillet 2001 portant modification de la loi du 29
avril 1999 relative à l’organisation du marché de l’électricité, de la loi du 12 avril
1965 relative au transport de produits gazeux et autres par canalisations et du Code
des impôts sur les revenus 1992 (13). Cette loi n’a réglementé que le régime fiscal
des opérations assimilées à une scission. Ses travaux préparatoires (14) indiquent à
ce propos qu’il n’était pas encore possible d’élaborer de régime d’exemption pour les
opérations assimilées à une fusion, dès lors que, jusque-là, on n’avait pas donné de
contenu concret au concept de «fusion partielle» (15).
D’après ces travaux préparatoires (16), la scission partielle se définit comme «une
opération qui consiste à transférer une partie de l’avoir social d’une société A à une
société B et à ce qu’en outre, les actionnaires de la société A, tout en gardant leurs
actions A, reçoivent aussi de nouvelles actions B. La société A qui n’a transféré de
cette façon qu’une partie de son avoir social continue donc d’exister: elle subit ce-
pendant une réduction de l’avoir social qui est égale à la partie de son avoir social
transférée à la société B.»
Par analogie à la scission ordinaire, on peut distinguer trois formes de scission par-
tielle (17): la scission partielle par constitution, la scission partielle par absorption et
la scission partielle mixte.
Lors d’une scission partielle par constitution d’une ou de nouvelle(s) société(s), une
partie des éléments du patrimoine de la société partiellement scindée est transférée à
une ou plusieurs sociétés nouvellement constituées.
Dans le cas d’une scission partielle par absorption, une partie des éléments du patri-
moine de la société partiellement scindée est transférée à une ou plusieurs sociétés
préexistantes.
537
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La scission partielle mixte vise quant à elle l’hypothèse où une partie des éléments de
patrimoine scindés est transférée à une société nouvellement constituée et une autre
partie à une société préexistante.
Le présent article part de la définition de la scission partielle donnée dans les travaux
préparatoires (18). Ci-après, nous approfondirons quelques points incertains du droit
des entreprises – principalement du droit des sociétés, mais aussi, quoique d’une
façon bien plus indicative, du droit comptable et fiscal – auxquels on peut être con-
fronté dans le cadre d’une scission partielle.
L’article 174/65 des lois coordonnées sur les sociétés commerciales, actuel article
677 C. soc., faisait partie, ainsi que nous l’avons déjà indiqué ci-dessus, d’une sec-
tion qui traitait des apports d’une universalité ou d’une branche d’activité.
Avant l’entrée en vigueur du Code des sociétés le 6 février 2001, une certaine doctri-
ne (19) en déduisait que les éléments de patrimoine partiellement scindés devaient
constituer soit une branche d’activité, soit une universalité, c’est-à-dire la totalité du
patrimoine de la société.
Suite à la codification du droit des sociétés, l’article 677 C. soc. n’est plus placé sous
la rubrique «apports d’une universalité ou d’une branche d’activité», mais sous une
rubrique qui a exclusivement trait aux fusions, scissions et opérations assimilées. La
majorité de la doctrine (20) est dès lors d’avis que les éléments de patrimoine trans-
férés ne doivent pas nécessairement constituer une branche d’activité du point de vue
du droit des sociétés, et cela par analogie avec la scission ordinaire, où ne prévaut pas
(18) La majorité de la doctrine (fiscale) a du reste adopté cette définition de la notion de scission partielle.
Voyez H. DE WULF, «Partiële splitsing», Acc&Bedr., 2002, n° 4, p. 7, n° 14 et les renvois en note de bas
de page.
(19) D. GARABEDIAN, l.c., p. 176, n° 14 qui renvoie aux auteurs suivants: J. LIEVENS, De repara-
tiewet vennootschapsrecht 1995, Gand, Mys & Breesch, 1995, p. 150, n° 344; T. TILQUIN, «Le transfert
d’une universalité ou d’une branche d’activité», J.T., 1996, n° 6-16, pp. 495-498; G.-A. DAL et P. DE
WOLF, «La société et sa restructuration», Droit des sociétés: les lois des 7 et 13 avril 1995, rapports de la
journée d’étude de l’UCL du 29 septembre 1995, p. 293, n° 12; plus nuancé: B. GLANSDORFF, «Fu-
sions, scissions, transferts d’universalités et de branches d’activité», Evolutions récentes et perspectives
du droit des sociétés commerciales et de l’entreprise en difficulté, Jeune Barreau de Bruxelles, 1996, pp.
176-177, n° 33.
(20) Voyez entre autres J.J. COUTURIER, «De ‘partiële splitsing’ belastingvrij», A.F.T, 2001, p. 367; H.
DE WULF, l.c., p. 12, n° 32; W. VANDENBERGHE, «Partiële splitsing. Waarom nog splitsen als men kan
partieel splitsen?», T.F.R., 2002, pp. 240-241; J. VERSTRAELEN et I. VAN DE WOESTEYNE, «De
volledig belastingvrije partiële splitsing in de inkomstenbelastingen», T.F.R., 2002, p. 392; M. WAU-
TERS, l.c., p. 292, n° 22; T. BLOCKERYE, H. VANGINDERTAEL et L. MERTENS, «La scission partiel-
le et la loi du 16 juillet 2001 instaurant le régime fiscal des opérations assimilées aux fusions et scissions:
la dernière pierre A l’édifice?», C&FP, avril 2002, p. 178, n° 18; C. CHEVALIER, Vademecum Vennoots-
chapsbelasting 2003, Bruxelles, Larcier, 2003, p. 1445; E. POTTIER et D. HEENEN, l.c., p. 701; M.
WAUTERS, Art. 677, o.c., p. 9, n° 11.
538
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
non plus d’obligation de partager le patrimoine de la société de telle façon que cha-
que société cessionnaire recueille une branche d’activité (21).
Au niveau du droit fiscal, il faut toutefois opérer une distinction entre les impôts
directs et indirects.
Au niveau des impôts directs, il n’est pas a priori requis que la scission partielle porte
sur une branche d’activité.
Il faut toutefois nuancer quelque peu. En effet, il ne peut y avoir de neutralité fiscale,
au sens de l’article 211 CIR 92, pour une scission partielle que si celle-ci répond à des
besoins légitimes de caractère financier ou économique (22). La doctrine fiscale (23)
a dès lors pointé du doigt le danger de voir l’Administration fiscale estimer qu’une
scission partielle ne répond pas à de tels besoins légitimes si le patrimoine scindé ne
constitue pas une activité autonome susceptible de fonctionner par ses propres moyens.
Au niveau des impôts indirects, par contre, le Code des droits d’enregistrement, d’hy-
pothèque et de greffe et le Code de la taxe sur la valeur ajoutée exigent que les ap-
ports forment une branche d’activité (24).
La TVA n’est pas due non plus en cas d’apport d’une branche d’activité (voyez les
articles 11 (livraison de biens) et 18, § 3, C.TVA).
Six ans après l’entrée en vigueur du Code des sociétés et de la loi du 16 juillet 2001,
nous constatons que cette différence entre la législation des sociétés et la législation
en matière d’impôts indirects au sujet du niveau de cohérence des éléments à scinder
(21) J.J. COUTURIER, l.c., p. 367; H. DE WULF, l.c., p. 12, n° 32; M. WAUTERS, «Delen om te krijgen.
Continuïteit bij de met splitsing gelijkgestelde verrichting», l.c., p. 292, n° 22; M. WAUTERS, Art. 677,
o.c., p. 9, n° 11.
(22) J. VERHOEYE, «Scission A la française» kan voortaan belastingvrij «, Fisc. Act., 23 mai 2001,. 8; L.
DE BROECK et D. VAN LAERE, «Vennootschapsrechtelijke en fiscale aspecten van een partiële fusie of
splitsing», in o.c., pp. 169-172.
(23) P. DRIJKONINGEN et A. SOETAERT, «Une ‘scission partielle’ doit-elle porter sur une branche
d’activité?», Fiscologue, 2001, n° 822, p. 3 et s.; J. VERSTRAELEN et I. VAN DE WOESTEYNE, l.c., p.
394; H. DE WULF, l.c., pp. 12 et 19, n°s 32 et 55.
(24) D. GARABEDIAN, l.c., pp. 183 et 187, n°s 20 et 22; T. BLOCKERYE, H. VANGINDERTAEL et L.
MERTENS, l.c., pp. 195, 196 et 200, n°s 87 et 107; H. DE WULF, l.c., p. 19, n° 56; H. LAMON, «Demer-
ger and Partial Disposal of Businesses: Status in Belgian Law», European Taxation, octobre 2001, p. 373;
P. VERSCHELDEN, «De partiële splitsing: vennootschapsrechtelijke, fiscale en boekhoudkundige aspec-
ten (deel 3)», Actuele voorinformatie «Ondernemingsbibliotheek», 8 mars 2002, p. 11; L. DE BROECK et
D. VAN LAERE, «Vennootschapsrechtelijke en fiscale aspecten van een partiële fusie of splitsing», in
o.c., pp. 183-186; W. VANDENBERGHE, Van ontbinding tot fusie, Malines, Kluwer, 2003, pp. 668-669.
539
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A l’occasion d’une scission partielle par absorption, il y a lieu de déposer aux gref-
fes des tribunaux de commerce autant de projets de scission qu’il y a de sociétés
participant à l’opération, alors même que le projet de scission partielle serait identi-
que dans toutes ces sociétés (26).
Par contre, dans le cadre d’une scission partielle par constitution d’une ou de
nouvelle(s) société(s), seuls l’organe ou les organes de gestion de la ou des sociétés
existant à ce moment-là doivent établir le projet de scission (27). L’article 743 C. soc
se réfère certes aux «organes de gestion des sociétés qui participent à la scission»,
mais cela ne peut néanmoins pas se rapporter à la société nouvelle à constituer. La
constitution d’une nouvelle société est en effet un instrument de la scission (28).
540
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
port que seul peut établir le commissaire de la société ou, à défaut de commissaire, un
réviseur d’entreprises, donne une description de chaque apport en nature, ainsi que
des méthodes adoptées pour son évaluation. En outre, il indique si les valeurs aux-
quelles conduisent ces méthodes correspondent au moins au nombre et à la valeur
nominale ou, à défaut de valeur nominale, au pair comptable des actions à émettre en
contrepartie de l’apport, plus l’éventuel agio (32). Ce rapport indique quelle est la
rémunération effectivement attribuée en contrepartie de l’apport.
En revanche, dans le cadre d’une scission partielle par absorption, l’organe de ges-
tion de la société absorbante doit établir un rapport spécial – aussi nommé rapport de
scission (35) – où il expose l’intérêt que présente l’apport en nature pour la société et,
éventuellement aussi, les raisons pour lesquelles il s’écarte des conclusions du rap-
port du réviseur d’entreprises. Cela résulte expressément de l’article 730, dernier
alinéa, C. soc.
Dans le cadre d’une scission (36), les articles 734 C. soc. (scission par absorption) et
749 C. soc. (scission par constitution d’une ou de nouvelle(s) société(s)) permettent
de renoncer à établir le rapport de l’organe de gestion, ainsi que le rapport spécial du
commissaire, du réviseur d’entreprises ou de l’expert-comptable externe, si tous les
associés et tous les porteurs de titres conférant un droit de vote à l’assemblée généra-
le sont présents ou représentés et y ont renoncé. Cette renonciation est établie par un
vote exprès à l’assemblée générale appelée à se prononcer sur la participation à la
scission, et doit expressément figurer à l’ordre du jour.
Une certaine pratique notariale manifeste quelques réticences à ce niveau. A son es-
time, «une opération assimilée à une scission» n’est pas une scission ordinaire, ce qui
oblige dès lors à suivre la procédure complète.
541
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
L’analogie existant entre scissions partielle et ordinaire (37) nous conduit toutefois
(38) à admettre que cette possibilité de renonciation vaut aussi à l’égard de la scission
partielle.
Nous sommes d’avis que la possibilité de renonciation ne vaut pas pour le rapport à
établir à l’occasion d’un apport en nature, et cela si l’on veut donner des articles 734
et 749 C. soc. une interprétation conforme aux directives européennes, en l’occurren-
ce la sixième (43) directive relative aux sociétés. L’article 10 de cette directive auto-
rise certes les Etats membres à dispenser de l’obligation d’établir un rapport, mais il
ne fait référence qu’aux rapports imposés par l’article 8, §§ 1 et 2, de la directive.
Comme l’obligation d’établir un rapport dans le cadre d’un apport en nature figure à
l’article 8, § 3, la possibilité d’y renoncer ne saurait s’y appliquer.
Si une société est déclarée en faillite dans les trois ans qui suivent sa constitution, ses
fondateurs sont tenus solidairement envers les intéressés – dans une proportion fixée
par le juge – de ses engagements si son capital social était, lors de sa constitution,
manifestement insuffisant pour assurer l’exercice normal de l’activité projetée pen-
dant une période de deux ans au moins. Son plan financier est alors transmis au
(37) F. BOUCKAERT, o.c., p. 1042, n° 19.63/1; M. WAUTERS, «Delen om te krijgen. Continuïteit bij de
met splitsing gelijkgestelde verrichting», l.c., p. 291, n° 22; H. DE WULF, l.c., p. 11, n° 30; T. BLOCKE-
RYE, H. VANGINDERTAEL et L. MERTENS, l.c., p. 176, n° 15; E. POTTIER et D. HEENEN, l.c., p.
703; L. DE BROECK et D. VAN LAERE, «Vennootschapsrechtelijke en fiscale aspecten van een partiële
fusie of splitsing», in o.c., pp. 152-153; M. WAUTERS, Art. 677, o.c., p. 10, n° 13; K. BYTTEBIER,
Fusies en overnames, o.c., p. 99, n° 179.
(38) Egalement dans ce sens: S. STROBBE, N. BLAUWBLOMME et D. BEECKMAN, l.c., pp. 20-21,
points 9.A.2. et 9.A.3.; P. VERSCHELDEN, «De partiële splitsing: vennootschapsrechtelijke aspecten»,
l.c., pp. 5-6; J.J. COUTURIER, l.c., p. 368.
(39) H. BRAECKMANS, «Fusies en splitsingen (eerste deel)», R.W., 1993-94, p. 1443; Ph. ERNST et J.
VERSTRAELEN, Reorganisatie van vennootschappen. Fusie, (partiële) splitsing, inbreng van bedrijfs-
tak of van algemeenheid, Malines, Ced. Samsom, 2002, p. 165; K. BYTTEBIER, Fusies en overnames,
o.c., p. 85, n° 143.
(40) H. BRAECKMANS, l.c., p. 1443; Ph. ERNST et J. VERSTRAELEN, o.c., p. 165.
(41) Sans compter d’éventuelles implications fiscales dues A l’article 344 CIR 92.
(42) S. STROBBE, N. BLAUWBLOMME et D. BEECKMAN, l.c., pp. 21-22, point 9.A.3.
(43) Sixième directive 82/891/CEE du Conseil du 17 décembre 1982 concernant les scissions des sociétés
anonymes.
542
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Il faut relever, à cet égard, que dans le cadre d’une scission partielle par constitution
d’une ou de nouvelle(s) société(s) anonymes ou sociétés en commandite par actions,
aucune distinction n’est à opérer entre «fondateurs» et «souscripteurs» et que donc
de simples souscripteurs n’échappent pas à la responsabilité des fondateurs. Cela
résulte expressément de l’article 742, § 3, C. soc., qui exclut expressément l’applica-
tion de l’article 450, alinéa 2, 2e phrase et des articles 451 et 452 C. soc. à une scis-
sion partielle par constitution d’une ou de nouvelle(s) société(s) (45).
– les actionnaires de la société absorbée (ou scindée) n’ont pas davantage cette
qualité (47), dès lors que la nouvelle société ne sera pas nécessairement consti-
tuée par tous les anciens actionnaires à l’unanimité des voix. Cela aboutirait en
effet à une conclusion inacceptable, à savoir que tous les actionnaires sont des
fondateurs, en ce inclus ceux qui étaient absents ou ont émis un vote négatif (48);
543
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Alors qu’il est quasiment impossible de désigner des «fondateurs» dans le cadre d’une
scission ordinaire, ce n’est pas le cas dans le cadre d’une scission partielle. En effet,
d’une part, la société scindée poursuit son existence, ce qui permettrait éventuelle-
ment de la considérer comme fondateur et, d’autre part, on peut aussi considérer
comme tels les actionnaires de la société partiellement scindée, vu qu’ils recueillent
directement des actions de la société nouvellement constituée (51).
Ce qui précède nous amène à penser qu’il y a lieu, en la matière, de faire preuve
d’une certaine prudence, vu le risque de voir des tribunaux de commerce attribuer la
qualité de fondateurs à des actionnaires ou des administrateurs (ou des gérants).
A ce niveau, il faut distinguer selon que la scission partielle se fait par absorption ou
constitution d’une ou de nouvelle(s) société(s), ou qu’il s’agit d’une scission partielle
mixte.
(50) T. TILQUIN, o.c., p. 236, n° 333; H. BRAECKMANS, l.c., p. 1424; F. BOUCKAERT, «Fusies,
splitsingen en overdrachten onder algemene titel», in o.c., p. 701; J. VAN BAEL, o.c., p. 120, n°s 153 et
130, n° 172; J. VAN BAEL, l.c., p. 10; Ph. ERNST et J. VERSTRAELEN, o.c., p. 148.
(51) L’approche A préférer, d’après P. COUSSEMENT et M. TISON; voyez P. COUSSEMENT et
M. TISON, «Oprichtersaansprakelijkheid»,l.c., p. 7, n° 11.
(52) F. BOUCKAERT, Notarieel vennootschapsrecht N.V. en B.V.B.A., o.c., p. 1042; J.J. COUTURIER,
«De ‘partiële splitsing’ belastingvrij», A.F.T., 2001, n° 10, pp. 367-370; Ph. ERNST et J. VERSTRAE-
LEN, Reorganisatie van vennootschappen. Fusie, (partiële) splitsing, inbreng van bedrijfstak of van alge-
meenheid, o.c., p. 468; J. VERSTRAELEN et I. VAN DE WOESTEYNE, «De volledig belastingvrije
partiële splitsing in de inkomstenbelastingen», T.F.R., 2002, p. 393; H. DE WULF, «Partiële splitsing»,
Acc&Bedr., 2002, n° 4, pp. 8 et 11-12; W. VANDENBERGHE, «Partiële splitsing. Waarom nog splitsen
als men kan partieel splitsen?», T.F.R., 2002, p. 243.
544
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
a. La scission ordinaire
Au regard du Code des sociétés, la scission par constitution d’une ou de nouvelle(s)
société(s) devrait en principe donner lieu à l’établissement d’un plan financier.
Cela résulte expressément de l’article 742 C. soc. (53) D’une part, cette disposition
légale stipule que la constitution d’une nouvelle société doit le cas échéant remplir
toutes les conditions prescrites par le Code des sociétés pour la forme sociétaire choi-
sie. D’autre part, elle énumère les obligations en principe prévues lors d’une consti-
tution qu’il n’y a pas lieu de respecter à l’occasion d’une scission par constitution
d’une ou de nouvelle(s) société(s). Comme l’obligation d’établir un plan financier
n’apparaît pas dans cette énumération, l’établissement d’un plan financier serait en
principe toujours requis à l’occasion d’une scission par constitution d’une ou de
nouvelle(s) société(s).
La majorité de la doctrine (54) estime néanmoins qu’il ne faut pas établir de plan
financier dans ce cas, en s’appuyant sur les considérations suivantes:
545
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
– difficile aussi d’admettre qu’il faudrait justifier (dans un plan financier) le capital
de la ou des nouvelle(s) société(s) à constituer, dès lors qu’il a déjà été justifié
auparavant (59) et qu’en outre, il n’y a pas de liberté pour le fixer (60). Etant
donné la continuité comptable, les différents éléments des capitaux propres sont
en effet repris dans la comptabilité de la société absorbante pour la valeur à la-
quelle ils apparaissaient dans la comptabilité de la société absorbée (61);
– on peut se demander qui serait chargé, le cas échéant, d’établir un plan financier
en qualité de fondateur. Selon certains auteurs (62), cela ne peut en tout cas pas
échoir aux actionnaires qui n’étaient pas présents ou qui ont émis un vote négatif
lors de l’assemblée générale qui a décidé de constituer la société, ni aux adminis-
trateurs (63), dès lors que la loi ne l’a pas prévu.
A ce propos, il nous faut également relever que la sixième directive (scissions) (64)
ne renferme pas la moindre disposition sur l’établissement ou non d’un plan finan-
cier. Et cette obligation ne figure pas davantage dans la liste de celles prescrites par la
loi à peine de nullité (article 742, § 3 (scission), C. soc.).
b. La scission partielle
La scission partielle est une «opération assimilée à une scission» (65), à laquelle les
règles de la scission ordinaire s’appliquent dans toute la mesure du possible (66). En
principe, il faudra par conséquent, en vertu de l’article 742 C. soc., établir un plan
financier à l’occasion d’une scission partielle par constitution d’une nouvelle société.
On pourrait toutefois soutenir que les arguments soulevés par la doctrine (concernant
la scission ordinaire) à l’appui d’une absence d’obligation d’établir un plan financier
(59) T. TILQUIN, Traité des fusions et scissions, o.c., p. 234; J.M. NELISSEN GRADE, «Rechtshande-
lingen die leiden tot een fusie», in JAN RONSE INSTITUUT (ed.), De nieuwe fusiewetgeving 1993: vennoots-
chapsrechtelijke en fiscaalrechtelijke aspecten, o.c., p. 83; P. HAINAUT-HAMENDE, «Article 440 C.
soc.», l.c., p. 8.
(60) C. VAN SANTVLIET, «Verslag», l.c., p. 727.
(61) Ibid., p. 727.
(62) Th. TILQUIN, Traité des fusions et des scissions, o.c., pp. 236-237, n° 333; F. BOUCKAERT, Nota-
rieel vennootschapsrecht N.V. en B.V.B.A., o.c., p. 701; Ph. ERNST et J. VERSTRAELEN, Reorganisatie
van vennootschappen. Fusie, (partiële) splitsing, inbreng van bedrijfstak of van algemeenheid, o.c., pp.
93-94.
(63) Voyez contra: P. COUSSEMENT et M. TISON, «Oprichtersaansprakelijkheid», in FLI Working Pa-
per Series (http://www.law.rug.ac.be/fli/WP/WPindex.html), p. 6, n° 10: Ces auteurs estiment que la res-
ponsabilité des fondateurs incombe, le cas échéant, aux administrateurs des sociétés absorbées ou scin-
dées. Ce sont en effet les administrateurs qui pilotent le processus de prise de décision.
(64) Sixième directive 82/891/CEE du Conseil du 17 décembre 1982 fondée sur l’article 54, paragraphe 3,
point g) du Traité et concernant les scissions des sociétés anonymes.
(65) Voyez l’article 677 C. soc.
(66) F. BOUCKAERT, Notarieel vennootschapsrecht N.V. en B.V.B.A., o.c., p. 1042; J.J. COUTURIER,
«De ‘partiële splitsing’ belastingvrij», A.F.T., 2001, n° 10, pp. 367-370; Ph. ERNST et J. VERSTRAE-
LEN, Reorganisatie van vennootschappen. Fusie, (partiële) splitsing, inbreng van bedrijfstak of van alge-
meenheid, o.c., p. 468; J. VERSTRAELEN et I. VAN DE WOESTEYNE, «De volledig belastingvrije
partiële splitsing in de inkomstenbelastingen», T.F.R., 2002, p. 393; H. DE WULF, «Partiële splitsing»,
Acc&Bedr, 2002, n° 4, pp. 8 et 11-12; W. VANDENBERGHE, «Partiële splitsing. Waarom nog splitsen als
men kan partieel splitsen?», T.F.R., 2002, p. 243.
546
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
dans ce cas, sont tout aussi valables pour la scission partielle. Voilà qui mérite pour-
tant d’être quelque peu nuancé. Alors qu’il est quasiment impossible de désigner des
«fondateurs» dans le cadre d’une fusion ou d’une scission ordinaire, tel n’est pas le
cas dans le cadre d’une scission partielle. En effet, d’une part, la société partiellement
scindée poursuit son existence, ce qui permettrait éventuellement de la considérer
comme fondatrice, et d’autre part, on pourrait aussi considérer ses actionnaires com-
me tels, vu qu’ils recueillent directement des actions de la société nouvellement cons-
tituée (67). Ce qui précède amène dès lors certains auteurs (68) à soutenir que dans le
cadre d’une scission partielle par constitution d’une nouvelle société, il y aurait bien
lieu d’établir un plan financier.
A notre avis, il est conseillé d’établir un plan financier à l’occasion d’une scission
partielle par constitution d’une nouvelle société. D’une part, on pallie ainsi à l’insé-
curité juridique à laquelle on aboutirait sinon, vu le risque de voir des tribunaux de
commerce retenir le cas échéant la responsabilité des fondateurs et dès lors prier le
notaire instrumentant de produire le plan financier établi avant la constitution de la
société. Et, d’autre part, le fait que l’opération ne se serait pas déroulée conformé-
ment aux dispositions du Code des sociétés peut poser un risque fiscal, ce que permet
aussi d’éviter l’accomplissement de cette formalité (69).
Une scission partielle peut aussi intervenir par absorption et par constitution d’une
ou de plusieurs nouvelles sociétés. Le cas échéant, il faudra alors respecter les obli-
gations qui prévalent pour chacune des opérations respectives: scission partielle par
absorption – scission partielle par constitution d’une ou de nouvelle(s) société(s)
(70).
Jusqu’à présent, l’arrêté royal du 30 janvier 2001 n’a toujours pas été modifié sur ce
point. Les articles 78 à 80 de cet arrêté, relatifs aux fusions et scissions, ne se réfèrent
toujours pas aux opérations qui y sont assimilées, visées à l’article 677 C. soc. En mai
2002, la Commission des Normes comptables a publié un avis sur le traitement comp-
547
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
table de certaines opérations visées à l’article 677 du Code des sociétés (73). Elle y
estime qu’il faut appliquer mutatis mutandis les règles comptables applicables aux
scissions ordinaires, autrement dit un traitement comptable conforme au principe de
continuité. La Commission relève dans la foulée qu’il faudrait examiner aussi s’il ne
serait pas opportun, eu égard aux normes comptables internationales et étrangères, de
traiter une fusion, une scission et une opération qui y est assimilée conformément au
principe de continuité.
Qu’en est-il à présent de l’imputation sur les capitaux propres? Une scission partielle
a pour effet de diminuer les capitaux propres de la société partiellement scindée pro-
portionnellement aux éléments de patrimoine transférés (74).
Dans le cadre d’une scission partielle, on peut aussi s’interroger sur les informations
à fournir au conseil d’entreprise et sur son droit de présentation. On peut ainsi se
demander à quel moment il faut l’informer de l’intention de procéder à une scission
partielle.
Comme une telle opération peut sans conteste avoir un impact sur les «capitaux pro-
pres» de la société, il faut assurément l’annoncer au conseil d’entreprise conformé-
ment à l’article 2 de l’arrêté royal du 27 novembre 1973 portant réglementation des
informations économiques et financières à fournir aux conseils d’entreprise.
(73) Avis de la CNC n° 166-2, Bull. CNC, mai 2002, n° 47, pp. 42-44.
(74) F. BOUCKAERT, o.c., p. 1042, n° 19.62/1; Y. DEWAEL et G. DELVAUX, Les fusions – Les scis-
sions, Restructuration de sociétés. Bruxelles, E.C.P., 2002, p. 28; L. DE BROECK et D. VAN LAERE,
«Vennootschapsrechtelijke en fiscale aspecten van een partiële fusie of splitsing», in o.c., p. 188; en ce
sens: H. DE WULF, l.c., p. 14, n° 40.
(75) W. VANDENBERGHE, o.c., pp. 654-655.
(76) F. BOUCKAERT, o.c., p. 1042, n° 19.62/1.
(77) Ibid.
(78) Pour un exemple détaillé, voyez J. VERSTRALEN et I. VAN DE WOESTEYNE, «Over de boekhoud-
kundige verwerking van de partiële splitsing en de gedeeltelijke belaste partiële splitsing in de inkomsten-
belastingen», T.F.R., 2004, pp. 599-610.
548
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Une fusion – et par analogie une scission ordinaire et une scission partielle – est,
logiquement, une information occasionnelle au sens de l’article 2 précité de l’A.R.
du 27 novembre 1973.
Cette information doit intervenir le plus rapidement possible. Quand la décision émane
du chef d’entreprise, le conseil d’entreprise en sera informé avant son exécution. Et,
en tout cas, il doit être informé avant de procéder à toute autre annonce (79).
Une autre question a trait à la nomination d’un commissaire à l’occasion d’une scis-
sion partielle.
Dans le cadre d’une scission partielle par constitution d’une nouvelle société, nous
estimons que le conseil d’entreprise de la société partiellement scindée continue d’exis-
ter lui aussi et qu’il devient par ailleurs également le conseil d’entreprise de la société
nouvellement constituée, pour autant qu’on puisse parler d’une unité technique d’ex-
ploitation. Conformément à l’article 14, § 2, b (1), de la loi du 20 septembre 1948
portant organisation de l’économie, plusieurs entités juridiques peuvent en effet cons-
tituer une seule unité technique d’exploitation.
Selon nous, il résulte de ce qui précède qu’il peut y avoir deux commissaires diffé-
rents pour un seul et même conseil d’entreprise.
(79) Ministère fédéral de l’Emploi et du Travail, Guide pratique A l’intention des membres du conseil
d’entreprise, Première partie, Vade-Mecum, Bruxelles, janvier 2004, p. 61.
(80) M. VANDER LINDEN, E. VANDERSTAPPEN, P. PAUWELS et J.-P. VINCKE, De vennootschap
en haar commissaris. Praktische toepassingsgevallen, Studies IBR (Etudes IRE), 2004, p. 71, point 6.6.
(81) Ibid., p. 31, point 2.2.2.
549
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
En vertu des articles 442bis CIR 92 et 93undecies B C.TVA; «la cession en propriété
ou en usufruit, d’un ensemble de biens, composés entre autres d’éléments qui per-
mettent de retenir la clientèle, affectés à l’exercice d’une profession libérale, charge
ou office ou d’une exploitation industrielle, commerciale ou agricole» est à notifier
dans un certain délai au receveur des contributions ou, en matière de TVA, au fonc-
tionnaire chargé du recouvrement, et cela à peine d’inopposabilité et, par conséquent,
de responsabilité solidaire du cessionnaire pour les dettes d’impôt du cédant. Une
scission partielle comportera dans bien des cas une cession d’un tel ensemble de
biens.
Etant donné l’analogie opérée avec la scission ordinaire en droit des sociétés (82),
nous estimons cependant que le régime des articles 442bis CIR 92 et 93undecies B
C.TVA ne s’applique pas à la scission partielle. Eu égard à la sécurité juridique et
compte tenu de l’interdiction d’étendre par analogie des dispositions légales d’ordre
public (83), on ne peut que regretter que le législateur n’ait pas, en même temps qu’il
étendait l’article 210 CIR 92 à la scission partielle, affiné aussi les articles 442bis
CIR 92 et plus récemment l’article 93undecies B C.TVA.
A l’occasion d’une scission partielle, la société bénéficiaire pourra par contre, con-
formément à l’article 686 C. soc., être tenue responsable des dettes d’impôt de la
société absorbée ou scindée à concurrence de l’actif net que celle-ci lui a transféré.
(82) M. WAUTERS, l.c., pp. 291-292, n°s 22-23; H. DE WULF, l.c., p. 11, n° 30; T. BLOCKERYE, H.
VANGINDERTAEL et L. MERTENS, l.c., p. 176, n° 15; E. POTTIER et D. HEENEN, l.c., p. 703; L. DE
BROECK et D. VAN LAERE, «Vennootschapsrechtelijke en fiscale aspecten van een partiële fusie of
splitsing», in o.c., pp. 152-153; M. WAUTERS, Art. 677, o.c., p. 10, n° 13.
(83) L. DE BROECK et D. VAN LAERE, «Fiscale regeling ‘afsplitsing’ heeft ongewilde gevolgen», Fisc.
Act., 26 septembre 2001, p. 7; L. DE BROECK et D. VAN LAERE, «Vennootschapsrechtelijke en fiscale
aspecten van een partiële fusie of splitsing», in o.c., p. 175.
550
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Conclusion
Depuis les années nonante, les restructurations de sociétés sont légion dans la vie
économique. Une des techniques de réorganisation employée est la scission partielle
qui a vu le jour avec la loi du 13 avril 1995.
En l’absence d’un régime fiscal adéquat, la scission partielle est toutefois restée rela-
tivement méconnue jusqu’à l’entrée en vigueur, le 6 février 2001, de la loi du 16
juillet 2001. Alors que les dispositions en matière d’impôts indirects (TVA et droits
d’enregistrement) – pour les articles se référant à une scission – n’ont pas été affinées
dans leur ensemble, celles relatives aux impôts directs (impôts sur les revenus), par
contre, ont été adaptées à cette opération, quoiqu’en partie seulement. Une différence
est aussi née entre droit fiscal et droit des sociétés quant à savoir si cette opération
doit porter ou non sur une branche d’activité.
Il règne par ailleurs jusqu’à ce jour une incertitude au niveau de la procédure du droit
des sociétés: l’analogie avec la scission ordinaire peut-elle trouver à s’appliquer à
tout moment? Il serait dès lors souhaitable que le Code des sociétés contienne, à
l’instar de la procédure prescrite par ce Code pour toutes les formes de scission ordi-
naire, une procédure complète pour toutes les formes de scission partielle. Par ailleurs,
on pourrait insérer dans l’article 677 C. soc. la définition contenue dans les travaux
préparatoires de la loi du 16 juillet 2001. Et enfin, il reste à attendre la réglementa-
tion, annoncée déjà en 2001 par le gouvernement fédéral, relative au traitement comp-
table de cette opération.
Section 1: Introduction
La loi du 29 juin 1993 (85) a transposé en droit belge l’essentiel des dispositions de la
troisième directive (86) du Conseil du 9 octobre 1978 concernant les fusions et de la
(84) Pour un commentaire détaillé, voir notamment T. TILQUIN, Traité des fusions et scissions, Bruxel-
les, Kluwer, 1993, 659 p. Pour une approche pratique détaillée, voir notamment Ph. ERNST et J. VERS-
TRAELEN, Reorganisatie van vennootschappen, in Fiscale praktijkstudies, Malines, Ced. Samsom,
2002, 1-222.
(85) M.B., 21 juillet 1993.
(86) Directive 78/855/CEE, J.O.C.E., n° L 295 du 20 octobre 1978, p. 36.
551
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A l’époque, ces définitions et règles de procédure ont été consignées dans le Code de
commerce, Livre I, Titre IX «Sociétés commerciales», aux Sections VIII bis (fu-
sions) et VIII ter (scissions). Dans le nouveau Code des sociétés (en vigueur depuis le
6 février 2001), ces dispositions constituent le Livre XI, «Restructuration de socié-
tés».
Les fusions et scissions sont définies par les nouvelles dispositions comme des actes
juridiques distincts par lesquels l’intégralité du patrimoine d’une ou plusieurs socié-
tés est transférée vers une société unique (en cas de fusion) ou vers plusieurs sociétés
(en cas de scission) par suite d’une dissolution sans liquidation.
Alors que dans les troisième et sixième directives, il n’est question que de fusions et
scissions entre sociétés anonymes, la loi de transposition a étendu le champ d’appli-
cation de ces opérations à d’autres formes de sociétés. Le droit des sociétés belge
autorise par ailleurs les fusions et scissions entre sociétés de forme juridique diffé-
rente.
552
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les dispositions du droit des sociétés visent à garantir que l’intégralité du patrimoine
de la (des) société(s) dissoute(s), à savoir tant ses (leurs) droits que ses (leurs) obliga-
tions, sera transférée de plein droit vers la (les) société(s) absorbante(s) ou
bénéficiaire(s). L’opposabilité incontestée erga omnes du patrimoine transféré était
en effet l’objectif des directives précitées (88).
Aspects fiscaux
Avant le 1er octobre 1993, la «fusion» et la «scission» n’existaient pas en tant qu’ac-
tes juridiques distincts. Ces opérations étaient considérées tant par la jurisprudence
que par la doctrine comme une succession d’actes individuels convergents.
Ainsi l’absorption classique (l’actuelle fusion par absorption avec rémunération inté-
grale en actions) résultait-elle des étapes suivantes (89):
(88) Dans le contexte belge, cette opposabilité erga omnes du transfert du patrimoine de la société absor-
bée en cas de fusion était assurée, avant l’instauration de la loi du 29 juin 1993, sur la base de la jurispru-
dence de la Cour de cassation (Cass., 30 avril 1970, Pas., I, 1970, p. 749 et R.W., 1970-71, p. 605).
En ce qui concerne les scissions, en revanche, la Cour d’appel de Bruxelles a considéré que les sociétés
nées de la scission n’étaient pas les successeurs en droit à titre universel de la société scindée (Bruxelles,
5 décembre 1991, T.R.V., 1992, p. 253, note J. TYTECA. La doctrine, toutefois, a défendu le point de vue
selon lequel il y a succession en droit à titre universel en cas de scission également (voir notamment P.
VAN OMMESLAGHE, «La transmission des obligations en droit positif belge», La transmission des
obligations, IXC Journées Jean Dalia, 1978, p. 188; A. DELAHAYE, «La scission d’une société», Rev.
prat. soc., 1985, n° 6336, p. 154).
(89) Pour une analyse détaillée des notions telles qu’elles étaient définies à l’époque et de leur évolution
historique, voir F. VANISTENDAEL, De inkomstenbelasting en de fusie van vennootschappen, I, Lou-
vain, Acco, 1979, pp. 1-116. Pour une description succincte, voir J. VERSTRAELEN, «Fusie, splitsing en
omzetting van vennootschappen», in W. MAECKELBERGH (éd.), Fiscaal Praktijkboek ’89. Directe be-
lastingen, Anvers, Kluwer Rechtswetenschappen, 1989, pp. 59-93.
553
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La fusion proprement dite, lors de laquelle une nouvelle société était créée, et la
scission étaient réalisées de façon analogue.
L’élément essentiel commun à toutes ces opérations était qu’au moins une société
était dissoute et mise en liquidation. Dès lors, les dispositions fiscales en matière de
liquidation (90) s’appliquaient en principe en cas de fusion et de scission.
Pour les fusions et scissions opérées avant le 1er janvier 1990, cela impliquait l’appli-
cation du régime spécial de liquidation en vigueur à l’époque; pour les fusions et
scissions opérées à partir du 1er janvier 1990, le régime de liquidation applicable était
le régime instauré par la loi de réforme du 22 décembre 1989 (91).
Comme nous l’avons exposé ci-dessus, les fusions et les scissions sont définies, de-
puis le 1er octobre 1993, comme des actes distincts par lesquels l’intégralité du patri-
moine de la société absorbée ou scindée, selon le cas, est transférée par suite d’une
dissolution sans liquidation. Cela étant, les fusions et scissions opérées à partir du 1er
octobre 1993 sont en principe soumises au régime fiscal de la liquidation.
Tant pour les fusions (scissions) opérées avant le 1er janvier 1990 que pour les fusions
(scissions) opérées à partir du 1er janvier 1990, l’application du régime fiscal de la
liquidation aurait notamment pour conséquence que toutes les plus-values latentes
sur les éléments de patrimoine transférés, en ce compris le goodwill, deviendraient
en principe imposables. Etant donné que les éventuels impôts à payer peuvent, éco-
nomiquement parlant, faire obstacle aux fusions et scissions envisagées, le législa-
teur a donc prévu (à juste titre) des dispositions fiscales visant à exonérer fiscalement
ces opérations (92). Jusqu’au 1er octobre 1993, le contribuable pouvait ainsi choisir
d’opter ou non pour le régime de neutralité fiscale. Pour les opérations réalisées à
partir du 1er octobre 1993, en revanche, l’application du régime de neutralité fiscale
est obligatoire dès lors que les conditions d’application sont remplies.
Avant le 1er janvier 1990, le régime de neutralité fiscale était un véritable régime
d’exonération. Ainsi les plus-values latentes sur les éléments de patrimoine transfé-
rés (en ce compris le goodwill) de la société absorbée ou scindée étaient-elles exoné-
rées au moment de la fusion ou de la scission, tandis que lorsqu’à la suite d’une
fusion mère/fille, le capital fiscal libéré, les réserves taxées et les réservées exonérées
de la société absorbée ne pouvaient être que partiellement transférés à la société mère,
la disparition de la partie non transférée de ces éléments ne faisait pas apparaître de
base imposable.
(90) Sauf s’il était satisfait aux conditions en vigueur à l’époque en vue de l’application du régime de
neutralité fiscale et que le contribuable optait pour l’application dudit régime.
(91) M.B., 29 décembre 1989.
(92) Article 124 CIR 1964 (pour les scissions réalisées à partir du 1er janvier 1971) et article 211 et suivants
CIR 1992.
554
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Pour les opérations réalisées avant le 1er janvier 1990, l’exonération totale n’est plus
garantie, en cas d’application du régime de neutralité fiscale, que lorsque le patrimoi-
ne acquis par la (les) société(s) absorbante(s) (ou bénéficiaire(s)) est rémunéré inté-
gralement par de nouvelles actions. Si ce n’est pas le cas, par exemple parce que la
société absorbante détient des actions de la société absorbée ou parce qu’une soulte
en espèces est prévue (par hypothèse dans les limites fixées par le droit des sociétés),
l’application du régime de la liquidation sera partielle et soumise à des conditions
bien précises.
Pour les opérations réalisées à partir du 1er octobre 1993, les modalités pratiques de
l’application partielle du régime de la liquidation ont été entièrement reformulées
dans la loi du 6 août 1993, de même que les conditions d’application du régime de
neutralité fiscale des fusions et scissions (93).
Pour les fusions mère-fille (la société absorbante détient des actions dans la société
absorbée) réalisées à partir du 15 janvier 1999, la loi du 22 décembre 1998 (94) a
précisé les aspects techniques du régime de neutralité fiscale, d’une part, et étendu le
régime de neutralité fiscale aux subsides en capital, d’autre part.
Dans le présent article, nous ne nous intéresserons, en ce qui concerne les fusions
mère-fille, qu’aux aspects techniques de ces opérations, tels qu’ils s’appliquent de-
puis le 15 janvier 1999 (à savoir depuis l’entrée en vigueur de la loi du 22 décembre
1998) (95).
Aspects comptables
L’arrêté royal du 3 décembre 1993 (96) a instauré, depuis le 1er octobre 1993, le
principe dit de continuité du traitement comptable des fusions et scissions, dans l’ar-
rêté royal du 8 octobre 1976 relatif aux comptes annuels.
555
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
pres dans le chef des sociétés bénéficiaires n’est pas expressément réglé par la loi
(98).
Introduction
Bien que depuis le 1er octobre 1993, plus aucune société ne soit liquidée (même si au
moins une société est toujours dissoute) en cas de fusion ou de scission, le Code des
impôts sur les revenus prévoit l’application de principe du régime fiscal de la liquida-
tion à la (aux) société(s) dissoute(s) dans le cadre d’une telle opération (article 210,
§1er, 1° CIR 1992).
De même, dans les cas où il est satisfait aux conditions d’application du régime de
neutralité fiscale, le régime fiscal de la liquidation demeure applicable - sous une
forme certes adaptée - lorsque le transfert du patrimoine de la société absorbée ou
scindée n’est pas rémunéré intégralement par de nouvelles actions de la (des) société(s)
(98) Le mode de répartition à privilégier dans la pratique sera illustré ci-dessous à l’aide d’exemples.
(99) Dans le cas d’une fusion mère/fille – c’est-à-dire d’une fusion où la rémunération ne se fait pas
intégralement en actions – ce principe de continuité s’applique également dans le chef de l’actionnaire-
société autre que la société absorbante.
(100) La ventilation de cette valeur comptable entre les actions des sociétés bénéficiaires sera commentée
ci-dessous.
(101) M.B., 6 février 2001.
(102) Il s’ensuit notamment que lorsqu’une fusion intervient entre deux sociétés établies dans un Etat
membre de l’Union européenne où la notion a été instaurée conformément à la troisième directive, l’échange
d’actions doit être comptabilisé par la société belge actionnaire de la société absorbée dans le respect du
principe de continuité.
556
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
absorbante(s) ou bénéficiaire(s).
A cet égard, l’Administration a accepté – pour les opérations réalisées avant 1993 –
que le contribuable concerné (en principe la société absorbée ou scindée) se voie
offrir la possibilité de choisir entre une fusion ou une scission fiscalement neutre ou
une fusion ou une scission taxée.
Pour les opérations réalisées à partir du 1er octobre 1993, le contribuable n’a plus ce
choix: le régime de neutralité fiscale sera appliqué automatiquement dès lors que les
conditions à cet effet sont remplies (104).
Pour les fusions et scissions opérées à partir du 1er octobre 1993, les conditions d’ad-
mission au bénéfice du régime de neutralité fiscale (instaurées par la loi du 6 août
1993) sont les suivantes (article 211, § 1er, alinéa 2, CIR 1992):
Pour les fusions ou scissions opérées avant le 1er octobre 1993, il était également
requis, en vue de l’admission au bénéfice du régime de neutralité fiscale, que la (les)
société(s) absorbante(s) ou bénéficiaire(s) fû(ssen)t soumise(s) à l’impôt des sociétés
belge (article 211 CIR 1992 tel qu’il existait avant sa reformulation par la loi du 6
août 1993 et l’article 124 CIR 1964).
557
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Cette condition est toutefois contraire à la directive fiscale sur les fusions du 23 juillet
1990 (telle que modifiée par la directive 2005/19/CE du 17 février 2005) (105).
Depuis le 1er octobre 1993, les fusions et scissions sont réglementées en détail par le
Code des sociétés. Il apparaît dès lors comme logique que depuis cette date, le res-
pect des dispositions du Code des sociétés constitue une condition sine qua non en
vue de pouvoir bénéficier du régime de neutralité fiscale.
Cette condition ne pose pas véritablement de problème dans la pratique. Dans l’acte
notarié de fusion (ou de scission), le notaire instrumentant doit en effet «vérifier et
attester l’existence et la légalité, tant interne qu’externe, des actes et formalités in-
combant à la société auprès de laquelle il instrumente» (article 700 C. soc.), de sorte
qu’il n’arrive que très exceptionnellement qu’une fusion ou scission (envisagée com-
me fiscalement neutre) soit finalement imposée sur la base de cette condition.
Lors de l’instauration de cette condition par la loi du 6 août 1993, le ministre des
Finances a déclaré que cette disposition anti-abus de droit trouvait son origine dans
l’article 11, 1, a) de la directive fiscale sur les fusions et qu’elle n’autorisait pas le fisc
à s’immiscer dans les choix économiques ou stratégiques des entreprises. A cet égard,
le ministre a renvoyé à la jurisprudence constante selon laquelle l’Administration ne
peut s’ingérer dans la gestion des entreprises et précisé que cette disposition ne con-
cernerait que les constructions juridiques qui, bien qu’elles soient autorisées, sont
anormales par nature et dont l’un des objectifs principaux ou manifestes est d’éluder
l’impôt (106).
(105) Tout au long du second semestre de l’année 2006 et jusqu’au printemps de l’année 2007 inclus, les
parlementaires ont travaillé sur un avant-projet de loi visant l’implémentation complète de la directive
fiscale sur les fusions. L’avant-projet n’a cependant pas été déposé avant la dissolution des chambres en
vue des élections du 10 juin 2007.
(106) Doc. parl., Ch. repr., 1991-1992, 491/5, pp. 83 et 95.
558
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Il est dès lors recommandé aux organes de gestion des sociétés participant à la fusion
ou à la scission d’accorder dans leurs rapports spéciaux l’attention nécessaire au com-
mentaire et à la justification obligatoire de l’opportunité de la fusion ou de la scission
sur les plans juridique et économique.
(107) Doc. parl., Sén., 1992-1993, 765/2; 211/24 Com.IR 1992. Selon Van Crombrugge, toutefois, la
charge de la preuve incombe au fisc, tandis qu’en cas de contestation concernant la présence ou l’absence
de besoins légitimes de caractère financier ou économique, le fisc ou le juge n’aurait qu’un droit de contrô-
le marginal (S. VAN CROMBRUGGE, «Fusies en splitsingen in het Inkomstenbelastingrecht anno 1993»,
T.R.V., 1993, p. 371, n° 35). L’interprétation de l’Administration est clairement contraire aux dispositions
de la directive sur les fusions du 23 juillet 1990 (complétée par la directive du 17 février 2005); cf. l’Expo-
sé des motifs de la loi du 28 juillet 1992 suite à l’instauration d’une disposition analogue concernant les
apports fiscalement neutres.
559
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Il s’ensuit – pour faire court – que tous les éléments de patrimoine de la (des) société(s)
absorbée(s) sont transférés à la société absorbante avec maintien de l’ensemble de
leurs caractéristiques fiscales, comme s’il n’y avait pas eu de transfert. Ce principe
général ne figure pas dans la loi en tant que tel. La loi définit cependant expressément
les aspects fiscaux auxquels ce principe s’applique:
La neutralité fiscale n’est toutefois pas appliquée de manière cohérente à tous les
aspects.
(108) Cela vaut tant pour les déductions pour investissement que la société absorbée n’a pas encore obte-
nues en raison de l’insuffisance de bénéfices, que pour les déductions pour investissement qui n’ont pas
encore pu être appliquées en raison de la limite de déduction afférente à l’exonération reportée sur la base
de l’article 72, alinéa 2, CIR 1992, ou encore pour les déductions pour investissement étalées non encore
obtenues (211/79, alinéa premier, Com.IR 1992).
En ce qui concerne l’excédent de crédit d’impôt pour recherche et développement, il n’existe à l’heure
actuelle aucune réglementation légale. L’avant-projet dont question ci-dessus prévoyait une limitation de
cet excédent, inspirée de la limitation des pertes fiscales à reporter. Une limitation comparable a également
été prévue pour l’excédent de déduction ordinaire pour investissement.
560
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Ainsi les pertes fiscales à reporter et l’ancien crédit d’impôt visé à l’article 289bis, §
2, CIR 1992 (109) auquel la société absorbée avait encore droit avant la fusion, ne
seront pas transférés de façon illimitée à la société absorbante, tandis que les pertes
fiscales à reporter et le crédit d’impôt auquel la société absorbante avait droit avant la
fusion, ne pourront plus être utilisés que dans une mesure limitée après la fusion
(article 206, § 2, et article 292bis CIR 1992).
Si la société absorbée ou scindée possède des actions pour lesquelles il peut être
renoncé à la perception du précompte mobilier sur dividendes sur la base de l’article
106, § 6, AR/CIR 1992, la durée de conservation minimale d’un an dans le chef de la
société absorbante ou bénéficiaire devra être calculée à partir de la date de la fusion
ou de la scission; la durée de conservation minimale ne peut donc pas être calculée
comme si la fusion ou la scission n’avait pas eu lieu (110).
L’A.R. du 3 décembre 1993 a inséré le principe dit de continuité dans l’arrêté royal
du 8 octobre 1976 relatif aux comptes annuels. Depuis le 6 février 2001, ces disposi-
tions comptables sont reprises dans l’A.R. du 30 janvier 2001 portant exécution du
Code des sociétés (ci-après dénommé AR/C. soc.).
Dans le cas d’une fusion avec rémunération intégrale en nouvelles actions, le princi-
pe de neutralité fiscale implique, en ce qui concerne les «capitaux propres fiscaux»
de la société absorbée, que les éléments constitutifs de ces capitaux propres (à savoir
le capital fiscal libéré, les réserves taxées et les réserves exonérées) sont intégrale-
ment transférés à la société absorbante (article 211, § 2, alinéa 1er, CIR 1992). Dans la
déclaration fiscale de la société absorbante pour la période imposable au cours de
laquelle la fusion a eu lieu, les réserves transférées sont ajoutées ligne par ligne à la
(109) Il n’existe à l’heure actuelle aucune réglementation légale concernant l’excédent de déduction des
intérêts notionnels. L’avant-projet de loi dont question ci-dessus prévoyait une limitation de l’excédent,
inspirée de la limitation des pertes fiscales à reporter.
(110) 211/81 Com.IR 1992.
561
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
b) Traitement comptable
Les actions détenues par les actionnaires de la société absorbée sont échangées con-
tre de nouvelles actions de la société absorbante.
(111) Si la fusion a été opérée avant le 1er octobre 1993, la société absorbante a procédé à une augmenta-
tion de capital d’un montant égal à la valeur de l’apport reçu (soit normalement la valeur réelle de la
société absorbée). Cette augmentation de capital comprenait, d’un point de vue fiscal, le capital fiscal
libéré, les réserves taxées et les réserves exonérées de la société absorbée, ainsi que les plus-values expri-
mées au moment de la fusion et non taxées sur les actifs transférés, en ce compris l’éventuel goodwill.
562
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
CIR 1992 – pour les opérations réalisées à partir du 1er octobre 1993 – en ce sens que,
si la plus-value n’est pas exprimée conformément au droit comptable, cette exonéra-
tion s’applique sans que la condition d’intangibilité doive être respectée (articles 20
et 80, § 5, de la loi du 22 décembre 1998). Pour les opérations réalisées à partir du 1er
octobre 1993, le droit comptable prescrit en effet que dans le chef de l’actionnaire-
société de la société absorbée, les actions acquises dans la société absorbante doivent
être enregistrées dans ses comptes à la valeur pour laquelle les actions de la société
absorbée qui ont été échangées y figuraient (à partir du 6 février 2001, article 41, §
1er, alinéa 2, AR/C. soc.) (112).
En cas d’aliénation future des actions acquises dans la société absorbante, la plus-
value réalisée lors de l’aliénation sera calculée sur la base de la valeur fiscale des
actions échangées de la société absorbée et sera – pour autant que la condition à cet
effet soit remplie – définitivement exonérée (article 192 CIR 1992).
4. Exemples
Pour des exemples concernant le traitement comptable des fusions avec rémunéra-
tion intégrale en actions, nous renvoyons à l’Avis 166-1 de la Commission des nor-
mes comptables (Bull. CNC, n° 32, juin 1994, Partie II, 1.).
Cela signifie que dans le chef de la société scindée, toutes les plus-values latentes sur
les éléments de patrimoine transférés (en ce compris un éventuel goodwill) seront
exonérées et que le patrimoine de la société scindée ne sera pas réputé réparti et,
partant, qu’aucun dividende ne sera réputé distribué. Aucune réserve exonérée de la
société scindée ne deviendra donc imposable au moment de la scission.
(112) Avant cette date, article 29, § 1erbis, de l’arrêté royal du 8 octobre 1976 relatif aux comptes annuels,
instauré par l’article 2 de l’A.R. du 3 décembre 1993.
563
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les effets du principe de neutralité fiscale sont les mêmes en cas de scission qu’en
cas de fusion: les éléments de patrimoine de la société scindée sont – selon la répar-
tition précisée dans le projet de scission (113) – transférés aux sociétés bénéficiaires
avec maintien de leurs caractéristiques fiscales.
Les pertes fiscales à reporter de la société scindée sont reportées sur les sociétés
bénéficiaires au prorata des valeurs fiscales nettes des patrimoines transférés à ces
sociétés (article 206, § 2, CIR 1992). La même réglementation s’applique à l’ancien
crédit d’impôt visé à l’article 289bis, § 2, CIR 1992 (article 292bis).
En ce qui concerne le «transfert» aux sociétés bénéficiaires des déductions pour in-
vestissement non encore utilisées par la société scindée, il convient de faire la dis-
tinction suivante:
- les déductions pour investissement que la société scindée n’a pas encore obtenues
au moment de la scission en raison de l’insuffisance de bénéfices, et les déduc-
tions pour investissement qui n’ont pas encore pu être appliquées en raison de la
limite de déduction afférente à l’exonération reportée sur la base de l’article 72,
alinéa 2, CIR 1992, doivent être réparties entre les sociétés bénéficiaires au pro-
rata des valeurs fiscales nettes des éléments transférés à ces sociétés;
- les déductions pour investissement étalées que la société scindée n’a pas encore
obtenues au moment de la scission, sont attribuées à la société bénéficiaire qui
acquiert l’élément auquel la déduction étalée se rapporte.
Il s’ensuit que chaque société bénéficiaire est tenue de comptabiliser les actifs et
passifs, et droits et obligations, qui lui sont transférés à la valeur pour laquelle ces
éléments figuraient dans la comptabilité de la société scindée au moment où la scis-
sion a eu lieu sur le plan comptable (115).
564
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
b) Traitement comptable
Il est dès lors indiqué, selon nous, de partir de la répartition fiscale des capitaux
propres de la société scindée convenue entre les sociétés bénéficiaires et d’ensuite
faire correspondre, autant que possible, le «contenu» des capitaux propres compta-
bles dans le chef de ces sociétés avec cette répartition fiscale.
Cette façon de procéder, que nous recommandons vivement, sera illustrée dans les
exemples ci-dessous.
(116) Les modalités de cette répartition seront précisées ci-après à l’aide d’exemples.
(117) Article 80, alinéa 2, AR/C. soc.
(118) Le patrimoine attribué à chaque société bénéficiaire doit bien entendu être égal à la valeur comptable
nette des éléments transférés à cette société: la somme des éléments de capitaux propres attribués aux
sociétés bénéficiaires doit être égale aux capitaux propres de la société scindée et la somme des parties
d’élément de capitaux propres attribuées aux sociétés bénéficiaires doit en principe être égale à l’élément
correspondant des capitaux propres de la société scindée. Si une société bénéficiaire émet des actions avec
valeur nominale, elle devra éventuellement, tout comme en cas de fusion, procéder à des corrections; ainsi
le montant dont le capital de la société bénéficiaire devra être augmenté pourra-t-il être inférieur ou supé-
rieur au capital attribué d’un point de vue comptable, de sorte que la différence devra être portée en prime
d’émission ou prélevée sur les autres éléments des capitaux propres attribués (article 78, § 4, AR/C. soc.).
565
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Selon nous, elle doit l’être au prorata des valeurs nettes réelles des éléments attribués
aux différentes sociétés bénéficiaires.
La valeur fiscale totale des participations acquises dans les sociétés bénéficiaires est
égale à la valeur fiscale des actions échangées de la société scindée (article 45, § 1er,
alinéa 2, CIR 1992). Le Code ne donne toutefois aucune indication concernant la
façon dont cette valeur fiscale doit être ventilée entre les différentes participations
acquises. Selon nous, elle doit l’être au prorata des valeurs nettes réelles des élé-
ments attribués aux différentes sociétés bénéficiaires.
4. Exemples
Exemple 1
Les principes exposés ci-dessus peuvent être illustrés à l’aide de l’exemple simplifié
suivant.
(119) Sauf si, conformément aux dispositions de l’article 736, § 5, C. soc., il est décidé que la répartition
des nouvelles actions des sociétés bénéficiaires entre les actionnaires de la société scindée ne se fait pas
proportionnellement à leur participation.
566
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A
Actifs 14 000 Capital 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 2 000
(art. 36 CIR 1964)
Dettes 4 000
______ ______
14 000 14 000
L’un des actionnaires de A est une société D, laquelle détient une participation de
80 % dansA (le prix d’acquisition de cette participation de 80 % est de 7 500).
Abstraction faite de la structure des capitaux propres, les bilans de B et C après ac-
quisition des éléments du patrimoine de A se présentent respectivement comme suit:
B C
Actifs 5 500 CP 4 000 Actifs 8 500 CP 6 000
Dettes 1 500 Dettes 2 500
_____ _____ _____ _____
5 500 5 500 8 500 8 500
Sur les 10 000 de valeur fiscale nette initiale de A, 4 000 sont attribués à B et 6 000 à
C.
Le capital fiscal libéré de A (3 000), ses réserves taxées (5 000) et ses réserves exoné-
rées (2 000) sont réparties fiscalement entre B et C suivant les mêmes proportions.
D’un point de vue fiscal, on obtient donc la situation suivante dans le chef de B et C:
B C
Capital fiscal libéré 1 200 1 800
Réserves taxées 2 000 3 000
Réserves exonérées 800 1 200
567
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les écritures comptables à passer par B sont dès lors les suivantes:
Actifs 5 500
à Capital 1 200
Réserve légale 120
Réserves disponibles 1 880
Réserves immunisées 800
Dettes 1 500
Actifs 8 500
à Capital 1 800
Réserve légale 180
Réserves disponibles 2 820
Réserves immunisées 1 200
Dettes 2 500
Les réserves taxées et les réserves exonérées (ventilées ligne par ligne) sont inscrites
comme situation de départ de la période imposable dans la première déclaration fis-
cale de B et C.
B C
Actifs 5 500 Capital 1 200 Actifs 8 500 Capital 1 800
Réserve Réserve
légale 120 légale 180
Réserves 1 880 Réserves 2 820
disponibles disponibles
Réserves 800 Réserves
immunisées immunisées 1 200
Dettes 1 500 Dettes 2 500
_____ _____ _____ _____
5 500 5 500 8 500 8 500
La valeur des actions émises par B et C suite à l’acquisition des éléments du patri-
moine de A s’élève respectivement à 9 000 et 11 000.
568
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Exemple 2
Les choses se compliquent d’un point de vue technique dès lors que les valeurs fisca-
les et comptables des éléments transférés ne correspondent pas. Illustrons ce cas de
figure à l’aide d’un exemple (en l’occurrence, nous nous intéresserons uniquement à
la situation dans le chef des sociétés bénéficiaires).
Partant des mêmes données que dans l’exemple 1, nous supposons à présent qu’une
plus-value de réévaluation de 1 000 a été exprimée sur un actif d’une valeur compta-
ble de 0. Pour le reste, les valeurs comptables correspondent aux valeurs fiscales.
Le bilan de la société à scinder se présente comme suit:
A
Actifs 14 000 Capital 3 000
Actif 1 1 000 Réserve légale 300
Plus-values de réévaluation 1 000
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 2 000
(art. 36 CIR 1964)
Dettes 4 000
______ ______
15 000 15 000
569
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
B C
Actifs 5 500 CP 4 000 Actifs 8 500 CP 7 000
Dettes 1 500 Actif 1 1 000 Dettes 2 500
_____ _____ _____ _____
5 500 5 500 9 500 9 500
D’un point de vue fiscal, seules les réserves exonérées qui entrent en considération
en vue de la détermination de la valeur fiscale nette de A sont attribuées à B et à C au
prorata des valeurs fiscales nettes respectivement transférées à B et à C. La réserve
exonérée qui n’entre pas en considération en vue de la détermination de la valeur
fiscale nette de la société scindée (en l’espèce la plus-value de réévaluation) sera
attribuée fiscalement à la société à laquelle est attribué l’actif auquel cette réserve se
rapporte (120).
B C
Capital fiscal libéré 1 200 1 800
Réserves taxées 2 000 3 000
Réserves exonérées 800 1 200
Plus-values de réévaluation 1 000
570
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les écritures comptables à passer par B sont dès lors les suivantes:
Actifs 5 500
à Capital 1 200
Réserve légale 120
Réserves disponibles 1 880
Réserves immunisées 800
Dettes 1 500
Actifs 8 500
Actif 1 1 000
à Capital 1 800
Réserve légale 180
Plus-value de réévaluation 1 000
Réserves disponibles 2 820
Réserves immunisées 1 200
Dettes 2 500
Dans les déclarations fiscales de B et C, les réserves taxées (case IA) et les réserves
exonérées (case IB) acquises doivent, tout comme dans l’exemple 1, être inscrites
comme situation de départ de la période imposable.
B C
Actifs 5 500 Capital 1 200 Actifs 8 500 Capital 1 800
Réserve légale 120 Actif 1 1 000 Réserve légale 180
Réserves 1 880 Plus-values 1 000
disponibles de réévaluation
Réserves 800 Réserves 2 820
immunisées disponibles
Dettes 1 500 Réserves 1 200
immunisées
Dettes 2 500
_____ _____ _____ _____
5 500 5 500 9 500 9 500
Supposons à présent que la société A précitée est scindée dans le cadre d’une opéra-
tion fiscalement neutre. A cette occasion, tous les actifs non réévalués et un montant
de 3 400 de dettes sont transférés à B, tandis que C se voit attribuer l’actif réévalué et
un montant de 600 de dettes.
571
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
B C
Actifs 14 000 CP 10 600 Actifs 1 000 CP 400
Dettes 3 400 Dettes 600
______ ______ _____ _____
14 000 14 000 1 000 1 000
Le capital fiscal libéré de A, ses réserves taxées et ses réserves exonérées qui entrent
en considération pour une répartition proportionnelle, doivent donc être attribués in-
tégralement à B. Puisque l’actif réévalué est transféré à C, la plus-value de réévalua-
tion doit être attribuée intégralement à C.
B C
Capital fiscal libéré 3 000 0
Réserves taxées 5 000 0
Réserves immunisées 2 000 0
Plus-values de réévaluation 1 000
La structure comptable des capitaux propres de B (10 600) et de C (400) ne peut donc
plus correspondre à leur structure fiscale. En effet, il y a un «excédent» comptable de
600 dans le chef de B et un déficit de 600 dans le chef de C.
D’un point de vue comptable, les capitaux propres de 400 de C seront exclusivement
constitués (d’une partie) de la plus-value de réévaluation, tandis que d’un point de
vue fiscal, la plus-value de réévaluation sera attribuée à C à concurrence de son mon-
tant total, à savoir 1 000.
Les écritures comptables à passer par B sont dès lors les suivantes:
Actifs 14 000
à Capital 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées (2 000 + 600) 2 600
Dettes 3 400
(121) 211/54 Com.IR 1992.
572
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Actif 1 1 000
à Plus-values de 400
réévaluation
Dettes 600
Les montants correspondants doivent à nouveau être inscrits dans les cases IA et IB
des déclarations fiscales de B et C (122).
B C
Actifs 14 000 Capital 3 000 Actif 1 1 000 Plus-values
de réévaluation 400
Réserve 300 Dettes 600
légale
Réserves 4 700
disponibles
Réserves 2 600
immunisées
Dettes 3 400
Remarques
(i) Il va sans dire qu’il convient de veiller à ce que le capital de C atteigne au moins
le minimum légal (à cette fin, la plus-value de réévaluation de 400 pourrait être
incorporée – éventuellement en partie – au capital).
En effet,
– Si, après son acquisition, l’actif 1 est vendu pour 1 000, par exemple, C réalise
une plus-value fiscale de 1 000. D’un point de vue technico-fiscal, la plus-
value de réévaluation exonérée de 400 est convertie en une réserve taxée et les
autres 600 portés en dépenses non admises.
Un montant de 600 sera également taxé dans le chef de B au moment où la
condition d’intangibilité ne sera plus remplie pour la réserve exonérée de 600
(le même montant d’impôt est en principe dû lors de la répartition de cette
réserve à l’occasion de la liquidation de B; voir toutefois ci-dessous).
(122) Dans le chef de B, la réserve exonérée supplémentaire de 600 ne doit apparaître que dans la situation
en fin de période imposable.
573
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
– Si l’actif n’est pas vendu, les amortissements comptables actés sur la plus-
value exprimée ne seront pas admis fiscalement. Sur le plan fiscal, la plus-
value de réévaluation actée de 400 sera d’abord convertie – au prorata des
amortissements – en une réserve taxée. Les amortissements actés sur le solde
de la plus-value exprimée (600) seront neutralisés par la comptabilisation d’un
excédent d’amortissements. La remise à zéro de cet excédent d’amortisse-
ments (suite à l’aliénation de l’actif 1 ou éventuellement à la liquidation de A)
sera neutralisée fiscalement par l’inscription d’un même montant en dépenses
non admises (123).
Comme dans le cas ci-dessus, le même montant de 600 sera également taxé
dans le chef de B dès lors que la condition d’intangibilité ne sera plus remplie.
A. Fusion mère-fille
Si la société absorbante détient une participation dans la société absorbée, ces actions
ne peuvent être échangées au moment de la fusion (article 703, § 2, 1°, C. soc.).
L’apport de la partie du patrimoine de la société absorbée qui est représentée par les
actions que la société absorbante détient dans cette société, n’est donc pas rémunéré
par la société absorbante par l’émission de nouvelles actions; dans le chef de la socié-
té absorbante, ces actions seront annulées au moment de la fusion (article 78, § 6,
AR/C. soc.).
Si, au moment de la fusion, la société absorbante détient déjà la participation dans la
société absorbée (soit directement, soit par le biais d’intermédiaires) (124), aucune
574
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
nouvelle action ne sera par conséquent émise par la société absorbante à l’occasion
de la fusion dite «silencieuse».
Pour bien comprendre le traitement fiscal du régime de neutralité fiscale dans le chef
de la société absorbante dans le cas d’une fusion mère/fille, il convient d’examiner
selon quelles modalités et dans quelle mesure le régime de la liquidation défini aux
articles 208 et 209 CIR 1992 trouve ou ne trouve pas à s’appliquer.
Pour les opérations réalisées à partir du 15 janvier 1999, les principes sont les sui-
vants.
Les articles 208 et 209 CIR 1992 ne s’appliquent en aucun cas aux plus-values de
réévaluation et plus-values constatées au moment de la fusion (éléments qui ne font
pas partie de la valeur fiscale nette (125) de la société absorbée), pas plus qu’ils ne
s’appliquent aux plus-values qui bénéficient du régime de la taxation étalée en vertu
de l’article 47 CIR 1992 ou encore aux subsides en capital exonérés sur la base de
l’article 362 CIR 1992 (éléments qui font effectivement partie de la valeur fiscale
nette de la société absorbée).
L’article 209 CIR 1992 demeure toutefois applicable dans la mesure où l’apport du
patrimoine (fiscal) de la société absorbée (qui entre en considération pour une répar-
tition) n’est pas rémunéré par de nouvelles actions émises par la société absorbante
(c’est-à-dire à hauteur de la participation que la société mère absorbante détient dans
la société fille absorbée au moment de la fusion). Dans le cas d’une fusion mère-fille,
il s’agira donc avant tout de déterminer le patrimoine fiscal qui entre en considéra-
tion pour une répartition en vertu de l’article 209 CIR 1992.
La valeur fiscale nette de la société absorbée qui entre en considération pour une
répartition à l’occasion de la fusion mère-fille, s’obtient en déduisant les plus-values
visées à l’article 47 CIR 1992 et les subsides en capital visés à l’article 362 CIR
1992, lesquels sont encore exonérés au moment de la fusion, de la valeur fiscale nette
totale de cette société (de laquelle les plus-values de réévaluation et les plus-values
constatées au moment de la fusion ont déjà été déduites). Le patrimoine fiscal de la
société ainsi déterminé est réputé réparti à hauteur de la participation détenue par la
société absorbante dans la société absorbée.
(125) Notion de valeur fiscale nette. Le Code des impôts sur les revenus ne donne aucune définition de la
notion de valeur fiscale nette. La notion est généralement définie comme la différence entre la valeur
fiscale des actifs et la valeur fiscale des capitaux d’emprunt. Il s’agit en d’autres termes de la valeur fiscale
de l’actif net.
A l’occasion des travaux parlementaires de la loi du 6 août 1993, il a été précisé que l’on pouvait à cet
égard se référer au commentaire administratif qui dispose (211/37 Com.IR 1992) que, pour la détermina-
tion de la valeur fiscale nette, on agira comme si la société scindée avait préalablement adapté sa comp-
tabilité à sa situation fiscale, c’est-à-dire:
a) que les «réserves non comptabilisées» (excédents d’amortissements, sous-évaluations de stocks, ré-
ductions de valeur taxées sur créances commerciales, provisions pour risques et charges taxées, autres
sous-estimations d’actif et surestimations de passif) doivent être ajoutées à la valeur comptable des
éléments auxquels elles se rapportent;
b) que les plus-values non réalisées, provisoirement exprimées et non taxées, doivent être déduites de la
valeur comptable des éléments auxquels elles se rapportent.
575
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Conformément aux dispositions de l’article 209 CIR 1992 (auquel l’article 211, § 1er,
CIR 1992 renvoie), cette répartition est imputée d’abord sur le montant réévalué du
capital fiscal libéré (qui correspond à la participation (126)), ensuite sur les bénéfices
antérieurement réservés déjà soumis à l’impôt des sociétés et enfin sur les bénéfices
antérieurement exonérés (donc sur les réservés exonérées qui sont comprises dans la
valeur fiscale nette qui entre en considération pour une répartition).
La partie du dividende distribué qui doit être imputée sur les réserves exonérées, en
revanche, donne lieu à une base imposable. Cette partie du dividende distribué ne
peut en effet pas être compensée par une réduction à due concurrence des réserves
taxées. Les pertes fiscales à reporter de la société absorbée qui sont éventuellement
encore disponibles, peuvent bien entendu être utilisées afin de neutraliser la base
imposable ainsi obtenue. Seul le solde après utilisation des pertes fiscales à reporter
de la société absorbée, entre en considération pour le calcul du report des pertes dans
le chef de la société mère absorbante, et ce dans les limites des dispositions de l’arti-
cle 206, § 2, CIR 1992 (127).
Les réductions de valeur et provisions de la société fille absorbée qui sont exonérées
sur la base de l’article 48 CIR 1992 et reprises telles quelles dans la comptabilité de
la société mère absorbante, sont également exclues du patrimoine fiscal susceptible
de répartition (128).
Les actionnaires de la société absorbée (autres que la société mère absorbante) échan-
gent leurs actions de la société absorbée – au prorata de leur participation – contre de
nouvelles actions de la société absorbante.
(126) Cette imputation proportionnelle sur le capital fiscal libéré ne peut être inférée du texte de l’article
211, § 1er ni de l’article 209 CIR, mais bien de l’article 211, § 2, alinéa 3, CIR.
(127) Voir ci-dessous.
(128) 211/88 Com.IR 1992. Ces éléments ne font pas partie de la valeur fiscale nette de la société.
576
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La société mère absorbante a en fait une double qualité; elle est à la fois la société
absorbante et un actionnaire de la société absorbée. En sa qualité d’actionnaire, elle
ne se voit cependant pas attribuer d’actions de la société absorbante (qui n’est autre
qu’elle-même), tandis que ses actions de la société absorbée sont annulées. La partie
du patrimoine de la société absorbée qui correspond aux actions annulées est réputée
lui avoir été attribuée.
Etant donné qu’en l’occurrence, la société mère absorbante agit purement et simple-
ment en qualité de société absorbante, le traitement fiscal et comptable des éléments
de patrimoine transférés est en principe le même que dans le cas d’une fusion avec
rémunération intégrale en actions: dans le chef de la société absorbante, les éléments
de patrimoine transférés sont traités, d’un point de vue fiscal, comme s’il n’y avait
pas eu de transfert et, d’un point de vue comptable, dans le respect du principe de
continuité (129).
Le montant non réévalué du capital fiscal libéré et les bénéfices antérieurement réser-
vés de la société absorbée sont diminués dans le chef de la société absorbante à con-
currence de la partie de l’«apport» qui n’est pas rémunéré par de nouvelles actions
(article 212, § 2, alinéa 1er, CIR 1992). Cette diminution est imputée proportionnelle-
ment sur le capital fiscal libéré et sur les réserves et, pour ces dernières, en priorité
sur les réserves taxées (article 212, § 2, alinéa 3, CIR 1992). Aucune diminution n’est
toutefois imputée sur les éléments des capitaux propres fiscaux de la société absor-
bée qui ont été exclus de la valeur fiscale de ces capitaux susceptibles de répartition
(toutes les plus-values de réévaluation, les plus-values exonérées sur la base de l’ar-
ticle 47 CIR 1992 et les subsides en capital exonérés) (article 211, § 2, alinéa 4, CIR
1992).
Pour que les réserves exonérées qui apparaissent dans la comptabilité de la société
absorbée (les plus-values de réévaluation, les plus-values visées à l’article 47 CIR
1992 et les subsides en capital visés à l’article 362 CIR 1992), qui en application de
la présente règle ont été transférées intégralement à la société mère absorbante, res-
tent exonérées dans le chef de cette dernière, il faut que la condition d’intangibilité
(129) Pour le cas exceptionnel où il peut être dérogé au principe de continuité comptable concernant les
éléments de l’actif transférés, voir ci-dessous.
577
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
soit toujours remplie. Si, par la suite, au moment de la fusion, ces réserves sont rédui-
tes sur la base des règles comptables applicables (130), les écritures de correction
nécessaires devront être passées afin de pouvoir continuer à satisfaire à la condition
d’intangibilité pour ces réserves exonérées.
De même, aucune diminution ne peut être imputée sur les réductions de valeur et
provisions exonérées visées à l’article 48 CIR 1992, qui sont comptabilisées en tant
que telles dans la comptabilité de la société absorbante.
Dans le cas d’une fusion mère/fille, l’article 78, § 6, AR/C. soc. dispose que les
éléments des capitaux propres de la société fille absorbée ne sont repris dans les
comptes de la société mère absorbante qu’à concurrence de la fraction de ceux-ci
correspondant aux actions de la société absorbée qui ont été échangées contre des
actions de la société absorbante. La partie des capitaux propres comptables de la
société fille qui correspond à la participation que la société mère absorbante détient
dans la société fille absorbée n’est donc pas reprise dans les comptes de la société
mère.
Lors de ce transfert limité des éléments des capitaux propres comptables de la société
fille absorbée à la société mère absorbante, il convient néanmoins de tenir compte de
l’imputation fiscale au niveau des réserves suite à la répartition fiscale effectuée à
l’occasion de la fusion mère/fille (article 78, § 6 in fine, AR/C. soc.). L’imputation
fiscale de la répartition s’effectue, à l’instar de l’imputation comptable, de manière
proportionnelle sur le capital et sur les réserves et, pour ces dernières, en priorité sur
les réserves taxées (donc normalement sur les réserves disponibles ou sur le bénéfice
reporté, mais aussi, si besoin est, sur la réserve légale et sur les réserves indisponibles
taxées) et ensuite seulement sur les réserves exonérées. Il convient donc de respecter
cet ordre d’imputation fiscale lors du traitement comptable (131).
578
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Dans le cas d’une plus-value (comptable) de fusion, il convient de passer des écritu-
res de correction – abstraction faite des éventuelles écritures de correction résultant
de prescriptions fiscales – si, dans les comptes de la société absorbée, certains actifs
avaient été surévalués ou certains passifs sous-évalués. En effet, si tel est le cas, les
corrections nécessaires doivent être apportées au moment de la fusion (amortisse-
ments, réductions de valeur, provisions) et la différence prise en résultat (article 78, §
7, b, AR/C. soc.).
Dans le cas d’une moins-value (comptable) de fusion, il peut être dérogé au principe
de continuité comptable et la différence peut, si cela se justifie, être imputée sur les
actifs absorbés d’une valeur supérieure au montant pour lequel ils figuraient dans la
comptabilité de la société absorbée (article 78, § 7, a, alinéa 1er, AR/C. soc.). En
outre, le droit comptable dispose que «dans la mesure où cette différence (à savoir la
perte de fusion) est imputable à une surévaluation de dettes ou à des amortissements,
réductions de valeur ou provisions actés au compte de résultats de la société absor-
bée, devenus sans objet ou excédentaires, ceux-ci font l’objet, au moment de la fu-
sion, de reprises ou de redressements à concurrence de cet excédent, par le compte de
résultats» (article 78, § 7, a, alinéa 1er in fine, AR/C. soc.).
L’écart qui subsiste après ces imputations peut, si cela se justifie, être porté à la rubri-
que «goodwill» ou, dans le cas contraire, être pris en résultat (article 78, § 7, a, alinéa
2, AR/C. soc.) (133).
i) La société absorbante réalise une plus-value fiscale sur les actions annulées
Dans le cas d’un résultat positif, cette plus-value (fiscale) de fusion entre en considé-
ration pour la déduction RDT à 95 % (134) – si la participation annulée elle-même
(132) L’article 78, § 7, AR/C. soc. renvoie erronément à l’article 703, § 2, 2°, C. soc; l’article visé est en
l’occurrence l’article 703, § 2, 1°, C. soc.
(133) Dans le cas d’une plus-value (comptable) de fusion comme dans celui d’une moins-value (compta-
ble) de fusion, il est recommandé de toujours procéder aux corrections requises, à l’exception – dans le cas
d’une moins-value (comptable) de fusion – de l’expression de plus-values sur les actifs absorbés ou d’un
goodwill, au niveau des comptes de la société absorbée sur la base desquels la fusion est opérée, et pas au
moment de la fusion.
(134) La déduction prévue dans l’avant-projet de loi évoqué ci-dessus était de 100 %.
579
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
entrait en considération à cette fin – (article 202, § 1er, 2°, CIR 1992); si la participa-
tion n’entrait pas en considération pour la déduction RDT, la plus-value fiscale est
imposable.
ii) La société absorbante réalise une moins-value fiscale sur les actions annulées
Lorsque, dans le chef de la société mère absorbante, la valeur fiscale des actions
annulées est supérieure à la valeur fiscale nette de la répartition, la différence entre
les deux valeurs représente une perte fiscale qui, quelle que soit son importance, ne
peut être qualifiée de charge professionnelle. Cette perte (fiscale) de fusion doit tou-
jours être portée en dépenses non admises.
Dans le cas d’une moins-value comptable sur les actions annulées, nous avons indi-
qué ci-dessus que la perte comptable peut être «compensée» – au moment de l’opéra-
tion et bien entendu uniquement dans la mesure où ces plus-values peuvent être jus-
tifiées – par l’expression de plus-values sur les actifs transférés et éventuellement
même par l’expression d’un goodwill.
La loi du 22 décembre 1998 a ajouté un troisième alinéa à l’article 212 CIR 1992 qui
dispose que les plus-values exprimées (en ce compris le goodwill) sont considérées
comme non réalisées de sorte que la condition d’intangibilité doit être remplie pour
que ces plus-values demeurent exonérées.
580
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Les amortissements actés sur les plus-values exprimées (en ce compris le goodwill)
sont fiscalement non admis. Si la solution du transfert vers une réserve exonérée est
retenue, les amortissements sur les plus-values exprimées (en ce compris le good-
will) seront neutralisés fiscalement par l’imposition de cette réserve exonérée au fur
et à mesure des amortissements actés. Si la solution retenue est celle de la comptabi-
lisation via deux sous-comptes de la rubrique ‘capital’, les amortissements sur les
plus-values exprimées (en ce compris le goodwill) seront neutralisés fiscalement en
réduisant le montant de la réserve taxée négative en capital à concurrence du montant
de la réduction de la réserve immunisée en capital. Cette opération est comptabilisée
en extournant (chaque année) l’écriture initiale qui utilisait les sous-comptes de la
rubrique ‘capital’ à concurrence de l’amortissement fiscalement rejeté (la réserve
taxée négative en capital devient donc moins négative à concurrence de l’amortisse-
ment fiscalement rejeté et l’augmentation des réserves taxées qui en résulte compen-
se cette charge d’amortissement).
Cette mesure vaut pour les fusions et scissions réalisées à partir du 1er octobre 1993.
Etant donné que le fondement légal de cette mesure n’existe que depuis le 15 janvier
1999 (jour de la publication de la loi du 22 décembre 1998 au Moniteur belge), la
(les) société(s) absorbante(s) ou bénéficiaire(s) qui satisfaisai(en)t aux conditions
d’application de cette mesure mais qui ne l’avai(en)t pas encore appliquée au 15
janvier 1999, s’est (se sont) vue(s) offrir la possibilité de régulariser (sa) leur situa-
tion (c’est-à-dire de réaliser le transfert requis pour satisfaire à la condition d’intangi-
bilité); cette régularisation devait avoir lieu au plus tard lors de la clôture des pre-
miers comptes annuels après le 15 janvier 1999.
Les principes énoncés ci-dessus peuvent être illustrés à l’aide de l’exemple simple
suivant.
Exemple
A
Participation dans B (100 %) 3 000 Capital 3 000
B
Actifs 2 000 Capital 2 000
Supposons à cet égard que la différence entre la valeur de la participation détenue par
A dans B et l’actif net de B s’explique par un goodwill et que ce goodwill est exprimé
au moment de l’absorption de B par A.
581
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Actifs 2 000
Goodwill 1 000
à Participation dans B 3 000
1re possibilité
A
Actifs 2 000 Capital 3 000
Goodwill 1 000 Réserves immunisées 1 000
Perte reportée - 1 000
_____ _____
3 000 3 000
La perte (fiscale) de fusion est de 1 000 (la valeur fiscale de la répartition s’élève à 2
000 et la valeur fiscale nette de la participation annulée à 3 000). Grâce à cette écritu-
re de correction, la condition d’intangibilité est non seulement remplie, mais on ob-
tient également un résultat comptable global (-1 000) égal à la perte (fiscale) de fu-
sion. Cette perte (fiscale) de fusion n’est pas admise de sorte qu’un montant de 1 000
doit être porté en dépenses non admises.
2e possibilité
Le sous-compte débité est traité fiscalement comme une réserve taxée négative en
capital (à inscrire comme telle en situation de fin de période imposable dans la décla-
ration), ce résultat fiscal négatif étant compensé par l’inscription d’un montant de
1 000 (correspondant à la perte (fiscale) de fusion) en dépenses non admises.
582
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le sous-compte crédité est traité fiscalement comme une réserve exonérée en capital,
laquelle sera réduite à concurrence des amortissements actés sur le goodwill, tandis
que la réserve taxée négative en deviendra moins négative à concurrence du même
montant. Chaque année, l’écriture ci-dessus sera extournée à concurrence du mon-
tant des amortissements, tandis que la réduction de la réserve taxée négative en capi-
tal compensera la charge d’amortissement.
A
Actifs 2 000 Capital 3 000
Goodwill 1 000
_____ _____
3 000 3 000
4. Exemples
Nous allons à présent commenter les principes exposés ci-dessus à l’aide des exem-
ples élémentaires suivants.
Dans le cas d’une fusion mère/fille, ces principes prescrivent l’application de la mé-
thode suivante:
583
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
– pour les réserves exonérées de la société absorbée qui ne peuvent être réduites
dans le chef de la société absorbante, mais à concurrence desquelles un comp-
te de réserves immunisées a été réduit,
– et pour les éventuelles plus-values d’apport exprimées (dans le cas d’une per-
te (comptable) de fusion).
Ces corrections font que non seulement la condition d’intangibilité est remplie en
permanence en ce qui concerne ces éléments, mais également que l’on obtient un
résultat comptable global correspondant au résultat (fiscal) de fusion. Toutefois,
dans le cas de réserves fiscales occultes et de l’utilisation de la technique de l’écri-
ture «capital à capital», le résultat comptable global ne correspondra pas au résul-
tat (fiscal) de fusion de sorte que d’autres corrections seront nécessaires dans la
déclaration fiscale.
A
90 % B 2 500
584
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
B
Actifs 6 000 Capital 1 000
Réserve légale 100
Réserves disponibles 2 900
Réserves immunisées 2 000
_____ (art. 36 CIR 1964) _____
6 000 6 000
(138) 10 % x 1 000.
(139) Les capitaux propres comptables de B s’élèvent à 6 000. Par conséquent, les capitaux propres de A
doivent, lors de l’enregistrement de la fusion, être augmentés de 600. De ces 600, 100 sont portés en
capital, de sorte qu’il en reste encore 500. Lors de leur enregistrement, il convient de tenir compte du
traitement fiscal. Les réserves fiscales de B (au total 5 000) seront donc ramenées à 500 dans le chef de A,
cette réduction (de 4 500) étant imputée en priorité sur les réserves taxées. Cela signifie qu’aucun montant
de réserves taxées de B n’est enregistré dans la comptabilité de A mais bien un montant de 500 de réserves
exonérées. Les 500 restants sont donc comptabilisés dans les réserves immunisées.
585
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Exemple 2: Article 47 CIR 1992 (ou subsides en capital exonérés, article 362
CIR 1992)
A
90 % B 2 500
B
Actifs 6 000 Capital 1 000
Réserve légale 100
Réserves disponibles 2 900
Réserves immunisées 1 320
(art. 47 CIR 1992)
Impôts différés 680
_____ _____
6 000 6 000
VFN de B 6 000
La répartition fiscale reste égale à 3 600, avec un dividende distribué de 2 700 (3 600
– 900), non soumis au précompte mobilier de 10 %.
(140) 6 000 – 2 000 (la rubrique comptable «Impôts différés» constitue donc, sur le plan fiscal, une réserve
exonérée).
586
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A
90 % B 2 500
B
Actifs 6 000 Capital 1 000
Réserve légale 100
Plus-value de réévaluation 1 200
Réserves disponibles 1 700
Réserves immunisées 2 000
(art. 36 CIR 1964)
_____ _____
6 000 6 000
(141) 10 % de 1 000.
(142) Les capitaux propres comptables de B s’élèvent à 5 320. Par conséquent, les capitaux propres de A
doivent, lors de l’enregistrement de la fusion, être augmentés de 532. De ces 532, 100 sont portés en
capital, de sorte qu’il en reste encore 432. Lors de leur enregistrement, il convient de tenir compte du
traitement fiscal. Les réserves taxées seront donc ramenées à 300. Un montant de 10 sera donc comptabi-
lisé dans la réserve légale et un montant de 290 dans les réserves disponibles. Le solde de 132 (432 – 10 –
290) sera quant à lui comptabilisé dans les réserves immunisées.
587
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Actifs 6 000
à Capital (143) 100
Plus-value de 120
réévaluation (144)
Réserves immunisées 380
Dette d’impôt 550
Participation B 2 500
Résultat exceptionnel 2 350
(143) 10 % de 1 000.
(144) Les capitaux propres comptables de B s’élèvent à 6 000. Par conséquent, les capitaux propres de A
doivent, lors de l’enregistrement de la fusion, être augmentés de 600. De ces 600, 100 sont portés en
capital, de sorte qu’il en reste encore 500. Lors de leur enregistrement, il convient de tenir compte du
traitement fiscal. Les réserves taxées de B sont donc réduites à concurrence de leur montant total (1 800)
dans le chef de A, tandis que les réserves exonérées qui ont été prises en considération pour une répartition
(à savoir 2 000) sont réduites à concurrence de 1 620. Lors de l’enregistrement de la fusion, un montant de
380 est donc porté en réserves immunisées. Le solde de (120) est comptabilisé comme plus-value de
réévaluation, à savoir le seul autre compte de capitaux propres que B avait.
588
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
3. Corrections
Ecriture de correction:
A
90 % B 2 500
B
Actifs 6 000 Capital 1 000
(excédent d’amortissements Réserve légale 100
de 400)
Réserves disponibles 2 900
Réserves immunisées 2 000
(art. 36 CIR 1964)
_____ _____
6 000 6 000
(145) Il ne peut y avoir de transfert direct vers un compte de plus-values de réévaluation à charge du
compte de résultats (article 57, § 3, AR/C. soc.). Après passation de l’écriture de correction indiquée, la
réserve immunisée peut éventuellement être «transférée» vers le compte de plus-values de réévaluation à
concurrence de 1 080.
589
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Actifs 6 000
à Capital (146) 100
Réserves immunisées (147) 500
Dette d’impôt 496
Participation dans B 2 500
Résultat exceptionnel 2 404
3. Corrections
(146) 10 % de 1 000.
(147) Les capitaux propres comptables de B s’élèvent à 6 000. Par conséquent, les capitaux propres de A
doivent, lors de l’enregistrement de la fusion, être augmentés de 600. De ces 600, 100 sont portés en
capital, de sorte qu’il en reste encore 500. Lors de leur enregistrement, il convient de tenir compte du
traitement fiscal. Les réserves taxées de B (au total 3 400) sont donc réduites à concurrence de leur mon-
tant total dans le chef de A, tandis que les réserves exonérées de B (2 000) sont réduites à concurrence de
1 460. Le solde de 500 ne peut donc être comptabilisé que dans les réserves immunisées.
590
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Ecriture de correction:
Transfert vers réserves immunisées 40
A Réserves immunisées 40
(ii) Excédent d’amortissements: actifs sous-estimés de 400
Correction:
par le biais de l’écriture de correction suivante:
Actifs 400
A Résultat 400
ou, par le biais de l’inscription dans la déclaration d’une sous-estimation d’ac-
tif (excédent d’amortissements de 400 dans la situation en fin de période im-
posable uniquement).
(iii) Conséquence de (i) et (ii)
Si la sous-estimation de l’actif est corrigée par le biais d’une écriture de cor-
rection, le résultat comptable total s’élève à: 2 404 – 40 + 400 = 2 764 =
résultat fiscal (RDT).
Si cette sous-estimation est corrigée par le biais de la déclaration, le résultat
comptable s’élève à: 2 404 – 40 = 2 364; un excédent d’amortissements de 2
364 + 400 = 2 764 est inscrit dans la déclaration = résultat fiscal (RDT).
B. Scission
1. Généralités
Dans le cadre d’une scission, si une société bénéficiaire détient une participation
dans la société scindée, il convient de procéder comme suit:
- le patrimoine transféré aux sociétés bénéficiaires est déterminé sur la base des
règles habituelles en matière de scission;
- dans le chef de la société bénéficiaire-actionnaire de la société scindée, la partici-
pation détenue dans la société scindée est ventilée au prorata de la valeur réelle
du patrimoine qui lui est personnellement transféré et de la valeur réelle du patri-
moine qui est transféré à l’autre (aux autres) société(s) bénéficiaire(s). En ce qui
concerne la partie de la participation qui correspond au patrimoine qui lui est
transféré, on agit comme dans le cas d’une fusion mère/fille (cette partie de la
participation est annulée); l’autre partie est échangée contre de nouvelles actions
de l’autre (des autres) société(s) bénéficiaire(s) (148).
(148) Cette façon de procéder est conforme à l’interprétation du droit des sociétés qui a été faite par le
ministère de la Justice lors de la présentation d’un cas concret. En revanche, elle diffère de celle qui est
développée sous le numéro 211/130 Com.IR 1992. Lors de la prochaine actualisation du commentaire
administratif de l’article 211 CIR 1992, il devrait être tenu compte de l’interprétation du ministère de la
Justice.
591
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2. Exemple
A
Actifs 14 000 Capital 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 2 000
(art. 36 CIR 1964)
Dettes 4 000
______ ______
14 000 14 000
B
Participation A (80 %) 7 500 Capital 7 500
La valeur fiscale nette de A est de 10 000; la valeur fiscale nette du patrimoine trans-
féré à B est 4 000 (5 500 – 1 500) et la valeur fiscale nette du patrimoine transféré à
C de 6 000 (8 500 – 2 500).
Le capital fiscal libéré de A (3 000), ses réserves taxées (5 000) et ses réserves exoné-
rées (2 000) doivent par conséquent être partagés entre B et C selon les proportions
suivantes, à savoir 4 000/10 000 pour B et 6 000/10 000 pour C.
Sur le plan fiscal, B et C se voient donc respectivement attribuer les montants sui-
vants:
B C
Capital fiscal libéré 1 200 1 800
Réserves taxées 2 000 3 000
Réserves exonérées 800 1 200
592
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Dans le chef de A
Puisque B détient 80 % des actions de A, 80 % (149) du patrimoine fiscal qui lui est
attribué et qui entre en considération pour une répartition sur la base des règles appli-
cables en matière de fusion mère/fille, sera réputé réparti.
La valeur fiscale nette qui entre en considération pour une répartition s’élève à 4 000.
Dans le chef de B
C émettra des actions d’une valeur réelle de 11 000. Etant donné que B est action-
naire à 80 % de la société scindée, B acquiert 80 % de ces actions de C en échange
du nombre d’actions de A correspondant au patrimoine transféré à C. B compta-
bilise ces actions de C, dans le respect du principe de continuité comptable, à 4
125 (étant la valeur comptable des actions de A correspondant au patrimoine trans-
féré à C). La plus-value réalisée par B à l’occasion de cet échange d’actions de-
meure exonérée sans que la condition d’intangibilité doive être respectée (article
45, § 1er, alinéa 1er, et article 190, alinéa 3, CIR 1992). Cette plus-value s’élève à
4 675 (11 000 x 80 % = 8 800; 8 800 – 4 125 = 4 675). La valeur fiscale des
actions de C acquises s’élève à 4 125 (article 45, § 1er, alinéa 2, CIR 1992).
(149) Nous supposons que les sociétés considérées ont opté pour un partage proportionnel.
593
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le résultat fiscal sur les actions annulées est égal à la différence entre la réparti-
tion fiscale (3 118) et la valeur fiscale des actions annulées (3 375). Il y a donc
une perte fiscale de 257, laquelle n’est pas déductible fiscalement (article 198, 7°,
CIR 1992).
Etant donné que la valeur fiscale des éléments de l’actif de A correspondait à leur
valeur comptable – et en l’absence de plus-values (telles que visées à l’article 47
CIR 1992) soumises à la taxation étalée et de subsides en capital – le résultat
comptable sera également une perte de 257.
Dans l’hypothèse où le résultat comptable négatif n’est pas «compensé» par les plus-
values exprimées au moment de l’opération ni par le goodwill (150), les écritures à
passer par B seront les suivantes:
Participation C 4 125
Actifs 5 500
Charges exceptionnelles 257
à Capital (1 200 – 960) 240
Réserves immunisées (800 – 240) 560
Dettes 1 500
Dette d’impôt 82
Participation A 7 500
Les capitaux propres comptables de C (6 000) peuvent être présentés de manière telle
que leur structure comptable corresponde à leur structure fiscale (1 800 + 3 000 + 1
200 = 6 000).
Actifs 8 500
à Capital 1 800
Réserve légale 180
Réserves disponibles 2 820
Réserves immunisées 1 200
Dettes 2 500
(150) Etant donné la valeur réelle du patrimoine transféré à B (9 000), un goodwill de 257 sera comptabi-
lisé dans la pratique. La condition d’intangibilité doit également être remplie à concurrence de 257 (voir
ci-dessus).
594
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
B C
Part. C 4 125 Capital 7 740 Actifs 8 500 Capital 1 800
Actifs 5 500 Réserves 560 Réserve légale 180
immunisées
Perte reportée -257 Réserves 2 820
disponibles
Dettes 1 500 Réserves 1 200
immunisées
Dette d’impôt 82 Dettes 2 500
_____ _____ _____ _____
9 625 9 625 8 500 8 500
A. Fusion
En cas de fusion par absorption ou de fusion par constitution d’une nouvelle société,
le droit des sociétés autorise que les actionnaires de la société absorbée reçoivent, en
rémunération du transfert du patrimoine de cette société, une soulte en espèces en
plus d’actions de la société absorbante. Le montant de la soulte en espèces ne peut
toutefois pas dépasser un dixième de la valeur nominale ou, à défaut de valeur nomi-
nale, du pair comptable des actions attribuées.
D’un point de vue comptable, cette soulte en espèces est réputée être prélevée sur les
capitaux propres de la société absorbée (151). Normalement, il appartient à l’assem-
blée générale de fusion organisée par la société absorbée de déterminer sur quels
éléments des capitaux propres la soulte en espèces sera prélevée (152).
Si l’assemblée générale de fusion ne précise pas sur quelle rubrique des capitaux
propres la soulte en espèces doit être prélevée, le prélèvement doit, d’un point de vue
comptable, s’opérer dans l’ordre, sur le bénéfice reporté, sur les réserves disponibles
et sur les autres réserves que la loi et les statuts permettent de distribuer (153).
D’un point de vue fiscal, l’attribution d’une soulte en espèces dans les limites autori-
sées par le droit des sociétés (154) implique que, dans le chef de la société absorbée,
595
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
D’un point de vue fiscal toujours, la soulte en espèces est d’abord imputée sur les
réserves taxées, ensuite, si ces réserves sont insuffisantes, sur les réserves exonérées
et, enfin, sur le capital fiscal libéré (article 211, § 2, alinéa 2, CIR 1992). La soulte en
espèces imputée sur les réserves est considérée comme un dividende distribué en
vertu de l’article 209 CIR 1992. A noter également que même dans le cas d’une
opération fiscalement neutre, le précompte mobilier de 10 % instauré par la loi du 24
décembre 2002 est en principe dû sur ce dividende (de liquidation).
Nous considérons qu’il est extrêmement rare, dans la pratique, qu’une fusion ait lieu
avec attribution d’une soulte en espèces et, si tel est le cas, cette soulte en espèces
sera toujours prélevée sur les réserves taxées. Nous pensons également qu’il est tou-
jours possible, dans la pratique, d’éviter qu’une soulte en espèces soit attribuée lors
d’une fusion (155).
Le montant du capital libéré, des réserves taxées et des réserves exonérées est réduit,
dans le chef de la société absorbante, à concurrence du montant de la soulte en espè-
ces, la réduction étant imputée d’abord sur les réserves taxées, ensuite sur les réser-
ves exonérées et enfin sur le capital fiscal libéré.
Aucune réduction ne peut toutefois être imputée sur les éléments qui, dans le chef de
la société absorbée, ne peuvent faire l’objet d’aucune répartition fiscale (article 211,
§ 2, alinéa 4, CIR 1992).
Si, d’un point de vue comptable, la soulte en espèces est prélevée sur le capital (ou la
prime d’émission), elle n’est pas portée en résultat (article 41, § 1er, alinéa 2, AR/C.
soc.) De même si, d’un point de vue fiscal, la soulte en espèces est imputée sur le
capital fiscal libéré, il n’apparaît aucune base imposable. La valeur fiscale des ac-
tions obtenues sera en l’occurrence égale à la valeur fiscale des actions échangées,
diminuée de la soulte en espèces obtenue.
(155) Eventuellement en modifiant le nombre d’actions de sorte que la valeur par action avant la fusion est
adaptée.
596
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Si, tant d’un point de vue comptable que d’un point de vue fiscal, la soulte en espèces
est prélevée sur les réserves, elle est portée en résultat. Un précompte mobilier de 10
% devra en principe être retenu sur ce dividende distribué par la société absorbée ou
scindée; il convient toutefois de s’assurer préalablement que l’on n’est pas en présen-
ce d’un cas d’exonération tel que prévu à l’article 106 AR/CIR 1992.
Si le précompte mobilier est dû, celui-ci pourra être liquidé et éventuellement récu-
péré suivant les règles habituelles. Le dividende (à savoir la soulte en espèces) obte-
nu par l’actionnaire-société entrera en considération pour la déduction RDT et la
valeur fiscale des actions obtenues sera égale à la valeur fiscale des actions échan-
gées.
La valeur fiscale des actions obtenues sera en l’occurrence égale à la valeur fiscale
des actions échangées; selon nous, une sous-estimation d’actifs (à savoir des actions
obtenues) devra être enregistrée à concurrence du montant de la soulte en espèces et
ce résultat fiscal entrera en considération pour la déduction RDT.
4. Exemple
Les principes énoncés ci-dessus peuvent être illustrés à l’aide de l’exemple suivant.
A
Actifs 7 000 Capital 2 000
Réserve légale 200
Réserves disponibles 2 800
Réserves immunisées 2 000
_____ _____
7 000 7 000
B
Actifs 4 000 Capital 1 000
Réserve légale 100
Réserves disponibles 1 900
Réserves immunisées 1 000
_____ _____
4 000 4 000
597
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La société D détient 100 % des actions de B (prix d’acquisition 1 800; D a détenu ces
actions en pleine propriété pendant une période ininterrompue d’au moins un an avant
la fusion).
Opération:
- A absorbe B dans le cadre d’une opération fiscalement neutre
- Rémunération: 540 nouvelles actions + une soulte en espèces de 100
(540 x 10 = 5 400; 5 400 + 100 = 5 500)
- L’assemblée générale de B décide de prélever la soulte en espèces sur les réserves
disponibles.
Dans le chef de la société absorbée B
– Dividende distribué: 100, compensé par une réduction à due concurrence des
réserves taxées.
– Dividende distribué à l’actionnaire-société D: 100 (le précompte mobilier de 10 %
n’est pas dû compte tenu des hypothèses formulées).
Dans le chef de la société absorbante A
Ecritures à passer dans la comptabilité de A:
Actifs 4 000
à Capital 1 000
Réserve légale 100
Réserves disponibles 1 800
Réserves immunisées 1 000
Etablissements de crédit 100
Dans le chef des actionnaires de la société absorbée B
Actionnaire-société D (100 %)
– Obtient: 540 nouvelles actions A d’une valeur de 5 400, ainsi qu’une soulte en
espèces de 100
– Du point de vue comptable (principe de continuité comptable):
Participation A 1 800
Ets de crédit 100
à Participation B 1 800
Produits exceptionnels 100
– Du point de vue fiscal:
• la plus-value d’échange, égale à 3 600 (5 400 – 1 800), demeure exonérée sans
qu’il doive être satisfait à la condition d’intangibilité (articles 45, § 1er, alinéa
1er, et 190, alinéa 3, CIR 1992)
• la valeur fiscale de la participation A est de 1 800
• le bénéfice réalisé entre en considération pour la déduction RDT – si la parti-
cipation B satisfaisait aux conditions à cet effet.
– Remarque:
Si D avait comptabilisé l’opération en méconnaissance du droit comptable:
598
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Participation A 1 700
Ets de crédit 100
à Participation B 1 800
Une sous-estimation d’actif de 100 devrait être enregistrée dans le chef de D et la
déduction RDT serait accordée à concurrence du même montant (si la participation B
échangée satisfaisait aux conditions à cet effet).
Les conséquences dans le chef de la société scindée sont les mêmes que les consé-
quences dans le chef de la société absorbée dans le cas d’une fusion avec soulte en
espèces.
Nous avons expliqué ci-dessus dans quelle mesure le patrimoine fiscal de la société
absorbée devait être réduit dans le chef de la société absorbante dans le cas d’une
fusion avec soulte en espèces.
Dans le cas d’une scission avec soulte en espèces, cette réduction du patrimoine
fiscal de la société scindée ne doit avoir lieu que dans le chef de la société bénéficiai-
re qui ne rémunère pas les éléments de patrimoine obtenus de la société scindée
intégralement en nouvelles actions. Les capitaux propres fiscaux attribués à chaque
société bénéficiaire telle que visée ci-dessus, doivent être réduits à concurrence de la
soulte en espèces qui lui est attribuée (156).
A. Fusion
Si la société absorbée possède des actions propres, ces actions sont annulées à l’occa-
sion de la fusion. Ces actions ne peuvent en effet pas être échangées contre des ac-
tions de la société absorbante (p. ex., articles 703, § 2, 2°, C. soc., article 78, § 3, 1°,
AR/C. soc.). Par conséquent, la réserve indisponible que la société absorbée avait
constituée pour ces actions propres (d’un montant égal à la valeur comptable de ces
actions propres) disparaîtra également et ne sera pas transférée à la société absorban-
te (article 78, § 3, 2°, AR/C. soc.) (157).
599
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
B. Scission
Cette situation est en tous points comparable à celle d’une fusion où la société absor-
bée possède des actions propres.
A. Généralités
Dans le cas d’une fusion par absorption où la société absorbée détient une participa-
tion dans la société absorbante (également appelée downstream merger), la société
absorbante acquiert des actions propres à la suite de la fusion (la société absorbante
rémunère le montant total du patrimoine transféré de la société absorbée, y compris
les actions propres, en nouvelles actions à émettre).
Etant donné qu’il s’agit d’une acquisition d’actions propres à titre universel, la limite
de 10 % applicable en cas d’acquisition «ordinaire» d’actions propres ne s’applique
pas (article 621, 2°, C. soc.).
Si les actions ne sont pas annulées directement après la fusion, la réserve spéciale
pour actions propres doit être constituée. Il convient en outre de s’assurer qu’à l’ex-
piration d’un délai de douze mois après acquisition, la société ne possède plus qu’un
nombre d’actions propres dont la valeur nominale totale ou, à défaut de valeur nomi-
nale, le pair comptable ne dépasse pas 10 % du capital souscrit à l’expiration de ce
délai de douze mois (article 622, § 2, alinéa 2, 4°, C. soc.).
Lors de ce calcul, il convient de tenir compte de toutes les actions de la société absor-
bante (y compris des actions de la société absorbante qui ont été émises en rémunéra-
tion du transfert du patrimoine complet de la société absorbée) et du fait que la limite
de 10 % est déterminée sur la base du nombre total d’actions de la société absorbante
qui subsiste après annulation d’un certain nombre d’actions propres.
Bien que l’article 622, § 2, alinéa 2, 4°, C. soc. prévoie que l’«excédent» (à savoir la
quotité au-delà de la limite de 10 %) d’actions obtenues doit être aliéné dans ce délai
de douze mois, la doctrine admet que cet excédent d’actions propres (ou toutes les
actions obtenues) puisse être annulé dans le même délai; cette annulation a lieu en
l’occurrence sur décision d’une assemblée générale extraordinaire (158).
B. Aspects fiscaux
(158) J.-M. NELISSEN-GRADE, «Het gelijkheidsbeginsel in het bijzonder bij inkoop van eigen aandelen
en kapitaalvermindering», in Knelpunten van dertig jaar vennootschapsrecht, Kalmthout, Biblo, 1999,
pp. 677 et 679.
600
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Dans la pratique, les actions obtenues à l’occasion d’une fusion inversée seront géné-
ralement annulées directement après la fusion.
Si cette annulation est imputée intégralement sur les réserves taxées, la distribution
de dividende qui est réputée avoir lieu à cette occasion, sera compensée par une
réduction des réserves taxées. Une réserve en capital taxée d’un montant égal à la
réduction du capital fiscal libéré correspondant aux actions annulées, sera déclarée
(article 188 CIR 1992). L’annulation de ces actions propres n’aboutit donc pas à une
base imposable.
Il peut arriver que la différence entre la valeur fiscale des actions annulées et la quote-
part du capital fiscal libéré correspondant à ces actions annulées, soit négative. En
pareille situation, aucun dividende n’est réputé distribué. Si l’annulation de ces ac-
tions propres est imputée sur les réserves taxées et que le montant du capital fiscal
«disparu» (à savoir la quote-part du capital fiscal libéré correspondant aux actions
annulées) est déclaré comme une réserve en capital taxée, il en résulte un accroisse-
ment des réserves. Etant donné qu’aucune base imposable ne peut résulter d’une telle
situation, la situation des réserves taxées en début de période imposable doit être
augmentée à concurrence de cet accroissement (161).
Si les réserves taxées ne sont pas suffisantes pour que l’annulation des actions pro-
pres puisse être imputée sur ces réserves, il peut être procédé à une réduction de
capital formelle à concurrence de l’ «insuffisance» des réserves taxées.
Dans la mesure où le montant de la réduction comptable du capital est inférieur à la
quote-part du capital libéré correspondant aux actions annulées, une réserve en capi-
tal taxée doit être déclarée.
Dans la mesure où le montant de la réduction comptable du capital est supérieur à la
quote-part du capital libéré correspondant aux actions annulées, la situation des ré-
serves taxées en début de période imposable peut être augmentée dans la déclaration
fiscale de façon à éviter toute base imposable; c’est comme si cette partie du capital
était convertie en réserves taxées, sachant que la situation des réserves taxées en
début de période imposable peut être augmentée (162).
601
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
C. Exemple
Imaginons les sociétés A et B dont les bilans respectifs se présentent comme suit:
A
Actifs 6 000 Capital 3 000
Participation B (80 actions) 2 500 Réserve légale 300
Réserves disponibles 1 200
Réserves immunisées 1 000
Dettes 3 000
_____ _____
8 500 8 500
B
Actifs 14 000 Capital 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 2 000
Dettes 4 000
______ ______
14 000 14 000
Actifs 6 000
Participation B (80 actions) 2 500
à Capital 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 1 200
Réserves immunisées 1 000
Dettes 3 000
Etant donné que la valeur réelle du patrimoine transféré à B est de 12 000 et qu’une
action B vaut 120 (24 000: 200 = 120), B émettra 100 nouvelles actions en rémunéra-
tion du patrimoine obtenu. Les actionnaires de A obtiennent donc, pour chaque ac-
tion A, une nouvelle action B (en effet, une action A vaut également 120).
602
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
B
Actifs (14 000 + 6 000) 20 000 Capital (3 000 + 3 000) 6 000
Participation B (80 actions) 2 500 Réserve légale (300 + 300) 600
Réserves disponibles 5 900
Réserves immunisées 3 000
Dettes (4 000 + 3 000) 7 000
______ ______
22 500 22 500
B
Actifs 20 000 Capital 6 000
Réserve légale 600
Réserves disponibles 3 400
Réserves immunisées 3 000
Dettes 7 000
______ ______
20 000 20 000
Conséquences fiscales
Comme nous l’avons exposé ci-dessus, en cas d’annulation des actions propres obte-
nues à la suite d’une fusion fiscalement neutre, la différence positive entre la valeur
fiscale des actions annulées et la quote-part du capital fiscal libéré correspondant à
ces actions annulées, est considérée comme un dividende distribué (sur lequel le
précompte mobilier de 10 % n’est pas dû).
Après la fusion, le nombre total d’actions B est de 300 et le capital fiscal libéré de B
de 6 000. Chaque action B correspond donc à un montant de capital fiscal libéré de
20. Le capital libéré représenté par les 80 actions propres annulées s’élève donc à
1 600. Lors de l’annulation des 80 actions propres, un montant de 900 (2 500 – 1 600)
sera donc considéré comme dividende distribué. Le capital fiscal libéré de B devra
également être réduit à concurrence de 1 600 (article 188 CIR 1992).
603
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Suite à l’annulation des 80 actions propres – imputée sur les réserves disponibles –
les réserves disponibles sont réduites de 2 500. A cette réduction des réserves taxées
à concurrence de 2 500 s’oppose la comptabilisation d’une réserve en capital taxée
de 1 600 (le montant à concurrence duquel le capital fiscal libéré est réduit) et la
distribution d’un dividende de 900. L’annulation des actions propres n’aboutit donc
pas à une base imposable.
Si les actions propres ne sont pas annulées immédiatement après la fusion, la réserve
pour actions propres doit bien entendu être constituée.
B
Actifs 20 000 Capital 6 000
Participation B (80 actions propres) 2 500 Réserve légale 600
Réserve pour actions propres 2 500
Réserves disponibles 3 400
Réserves immunisées 3 000
Dettes 7 000
______ ______
22 500 22 500
Imaginons que B décide d’annuler un certain nombre d’actions propres avant l’expi-
ration du délai de 12 mois pendant lequel le nombre total d’actions propres peut
dépasser 10 % du nombre total d’actions B, tout en veillant à ce que le nombre maxi-
mum d’actions propres qu’il pourra effectivement conserver à l’expiration de ce dé-
lai, reste effectivement en sa possession.
S’il annule 56 actions propres, il restera au total 244 (300 – 56) actions B et B en
gardera 24 (80 – 56) en sa possession (soit un nombre inférieur à la limite de 10 % du
nombre total d’actions B restant après annulation des 56 actions propres).
La valeur comptable (et fiscale) de ces 56 actions s’élève à 1 750 (2 500 x 56/80). Les
écritures à passer lors de l’annulation des actions propres sont dès lors les suivantes:
L’annulation des 56 actions propres n’aboutit pas à une base imposable: la réduction
des réserves taxées à concurrence de 1 750 suite à l’imputation de l’annulation, est
(163) Le plus petit nombre x (= nombre d’actions à annuler) qui satisfait à la condition 80 – x ≤ 10 % (300
– x) est 56.
604
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
compensée par un dividende distribué de 630 (égal à la valeur fiscale des actions
annulées, soit 1 750, diminuée de la quote-part du capital fiscal libéré correspondant
à ces actions, soit 1 120 (56 x 20)) et par l’enregistrement d’une réserve en capital
taxée d’un montant de 1 120.
Il s’ensuit que les charges et produits de la société à absorber ou à scinder qui ont trait
à la période comprise entre cette date repère comptable et la date à laquelle la fusion
ou la scission est accomplie sur le plan juridique (normalement la date des assem-
blées générales extraordinaires de fusion des sociétés concernées) doivent apparaître
dans les comptes annuels de la (des) société(s) absorbante(s) ou bénéficiaire(s).
Dans son commentaire (165), l’Administration considère que cette rétroactivité comp-
table ne lui est en principe pas opposable.
605
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
pour effet que le montant total des pertes fiscales encore à récupérer après l’opération
fiscalement neutre, soit plus important que si les fractions à appliquer à cet effet,
telles que visées à l’article 206, § 2, CIR 1992 (167), étaient déterminées à la date de
l’opération proprement dite.
La pratique montre que le fisc accepte généralement les clauses de rétroactivité dans
le cadre de fusions ou de scissions fiscalement neutres (qui répondent à des besoins
légitimes de caractère économique ou financier).
Remarque
Une société dissoute – qui n’a pas été dissoute à l’occasion d’une fusion ou d’une
scission, mais par exemple de plein droit en raison de l’expiration du terme pour
lequel elle a été constituée – peut être absorbée ou scindée (168).
A. Bref historique
606
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
branche d’activité bénéficiaire ou une universalité de biens était apportée dans une
société déficitaire).
Suite à l’arrêt de la Cour de cassation du 8 juin 1936, il a été admis que les pertes
professionnelles étaient exclusivement déductibles des bénéfices imposables réalisés
par la même personne morale ou la même société (171). Dès lors, sous l’ancien régi-
me (à savoir le régime applicable aux fusions et scissions opérées avant le 1er octobre
1993), les pertes professionnelles à reporter enregistrées par la (les) société(s)
(fusionnée(s) ou scindée(s)) dissoute(s) et, à l’époque, également liquidée(s) et rela-
tives à des périodes imposables antérieures, n’étaient donc plus déductibles.
La pratique a alors développé une construction par laquelle des sociétés déficitaires
ou des sociétés qui affichaient d’importantes pertes à reporter absorbaient des socié-
tés bénéficiaires (ou des branches d’activité bénéficiaires d’autres sociétés). Cette
forme d’optimisation fiscale reposait sur le libre choix de la voie la moins imposée:
sans violer la loi et profitant de la liberté contractuelle, les sociétés désireuses de
bénéficier d’un régime fiscal plus favorable développaient ainsi une construction
juridique aux effets acceptables.
Cette approche a été rejetée par la Cour de cassation dans un arrêt du 22 mars 1990
(172).
Au fil des ans, le législateur est également intervenu à plusieurs reprises afin de com-
battre les formes de réorganisations impropres d’entreprises.
- La loi du 22 décembre 1989 a instauré une limitation spécifique des pertes lors de
réorganisations exemptées. Elle a instauré un étalement dans le temps de la dé-
duction des pertes antérieures de la (des) société(s) absorbante(s) ou bénéficiaire(s)
de l’ordre de 20 %, par période imposable, du montant déductible avant l’opéra-
tion. En d’autres termes, les pertes professionnelles antérieures demeurent inté-
gralement récupérables, mais leur déduction a été étalée sur au moins cinq pério-
des imposables. Cette limitation s’appliquait aux opérations réalisées avant le 1er
janvier 1990 et à partir de l’exercice d’imposition 1991.
Pour les fusions ou les scissions opérées à partir du 1er janvier 1990 (ainsi que
pour les apports d’une branche d’activité ou d’une universalité de biens), cette
même loi a instauré une règle qui a entraîné la non-déductibilité définitive d’une
partie des pertes antérieures de la (des) société(s) absorbante(s) ou bénéficiaire(s):
ces pertes ne restaient déductibles qu’en proportion de la part que la valeur fiscale
nette de la société absorbante ou bénéficiaire avant l’opération représente dans la
valeur fiscale nette de cette société après l’opération.
607
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
- La loi du 20 juillet 1991 (173) a précisé qu’en cas d’application de la règle préci-
tée après une restructuration exemptée, il ne peut être tenu compte de la valeur de
la participation détenue dans la société absorbée ou apportante en vue de la déter-
mination de la valeur fiscale nette de la société absorbante.
- Cette même loi du 20 juillet 1991 a par ailleurs ajouté un cinquième alinéa à
l’ancien article 206 du CIR 1992. Depuis le 1er janvier 1993, toute déduction de
pertes après une fusion ou une scission (de même qu’après l’apport d’une bran-
che d’activité ou d’une universalité de biens) est refusée si l’opération ne répond
pas à des besoins légitimes de caractère financier ou économique.
- Le régime légal de déduction des pertes lors de fusions et scissions (ainsi que lors
de l’apport d’une branche d’activité ou d’une universalité de biens), tel qu’il figu-
re aujourd’hui à l’article 206, § 2, CIR 1992, a été une nouvelle fois modifié en
profondeur par la loi du 6 août 1993. Vous trouverez ci-dessous un aperçu du
régime actuel.
1. Introduction
La loi du 6 août 1993 a instauré une dérogation légale au point de vue de la jurispru-
dence selon lequel les pertes ne peuvent être récupérées que par le contribuable ou
l’entreprise qui les a éprouvées.
Le législateur a jugé qu’il était souhaitable de supprimer, sur le plan fiscal, la distinc-
tion entre la situation où la société déficitaire est absorbée – dans le cadre d’une
opération fiscalement neutre – par une autre société, et celle lors de laquelle la socié-
té déficitaire absorbe elle même cette autre société – toujours dans le cadre d’une
opération fiscalement neutre –, en permettant de transférer, dans une certaine propor-
tion, les pertes de la société déficitaire à la société bénéficiaire après l’opération
exemptée (174).
Le nouveau régime de déduction des pertes de sociétés qui ont fait l’objet d’une
réorganisation exemptée, vise à éviter que le montant des pertes antérieures encore
déductibles après l’opération, ne soit influencé par le sens de l’absorption.
L’article 206, § 2, CIR 1992 prévoit en la matière un régime spécial applicable en cas
de fusion ou de scission fiscalement neutre (mais aussi en cas d’apport fiscalement
neutre d’une branche d’activité ou d’une universalité de biens). Ce régime prévoit,
608
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
d’une part, une limitation quantitative des pertes à reporter après la fusion ou la scis-
sion (ou l’apport) fiscalement neutre (article 206, § 2, alinéa 1er, CIR 1992) et, d’autre
part, une possibilité de report sinon impossible sur la base des principes classiques du
droit fiscal (article 206, § 2, alinéa 2, CIR 1992).
Lorsqu’une société a absorbé tout ou partie d’une autre société dans le cadre d’une
opération fiscalement neutre de fusion ou de scission, les pertes professionnelles qu’elle
a éprouvées avant l’opération ne sont déductibles qu’en proportion de la part que la
valeur fiscale nette de la société absorbante ou bénéficiaire avant l’opération repré-
sente dans le total des valeurs fiscales nettes de cette société et des éléments absorbés
avant l’opération.
Comme nous l’avons exposé ci-dessus, avant la loi du 6 août 1993 (pour les opéra-
tions réalisées avant le 1er octobre 1993), la déduction des pertes antérieures n’était
possible que dans le chef de la société qui les avait personnellement éprouvées: le
report des pertes éprouvées par la société absorbée n’était pas possible, pas même
lors d’opérations exemptées. Le non-report des pertes antérieures de la société absor-
bée était en fait une anomalie dans le cas d’une opération exemptée. Il était en effet
contraire au principe de neutralité prévu par la législation sur les restructurations
exemptées.
Pour les fusions exemptées opérées à partir du 1er octobre 1993, les pertes profes-
sionnelles déductibles que la société absorbée avait éprouvées avant la fusion, peu-
vent être reportées sur la société absorbante. La déduction de ces pertes profession-
nelles sera toutefois limitée dans les mêmes proportions que la déduction des pertes
professionnelles de la société absorbante (article 206, § 2, alinéa 2, CIR 1992).
Les pertes de la société absorbée ne seront donc déductibles dans le chef de la société
absorbante qu’à concurrence du montant obtenu en multipliant le montant total des
pertes à récupérer de la société absorbée par la fraction suivante:
609
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
VFN des éléments absorbés x VFN des éléments absorbés avant l’opération
VFN totale de la société scindée Total de la VFN avant l’opération de la société
bénéficiaire et des éléments absorbés
Cela implique que dans le cas d’une scission par constitution de nouvelles sociétés,
les pertes fiscales à récupérer dont la société scindée dispose au moment de la scis-
sion, sont intégralement maintenues; elles sont reportées sur les sociétés bénéficiai-
res en proportion de la part que les valeurs fiscales nettes des éléments de patrimoine
transférés représentent dans la valeur fiscale nette de la société scindée (la deuxième
fraction est en l’occurrence égale à 1).
C. Exemples
Données
610
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
valeur fiscale nette avant l’opération (la réduction du patrimoine qui résulte du fait
que l’apport n’est pas rémunéré intégralement en nouvelles actions parce que la so-
ciété absorbante possède des actions de la société absorbée, est dès lors sans influen-
ce sur cette fraction).
Données
Cas 3: Fusion entre deux sociétés qui affichent des pertes professionnelles anté-
rieures
Données
Le montant des pertes professionnelles antérieures qui reste déductible après l’opéra-
tion (les scénarios possibles sont les suivants: A absorbe B, B absorbe A ou A et B
fusionnent en C) est égal à:
– pertes professionnelles antérieures de A: 1 000 x 3 000 = 300
10 000
– pertes professionnelles antérieures de B: 2 000 x 7 000 = 1 400
10 000
– pertes professionnelles antérieures encore déductibles après une opération de fu-
sion: 1 700.
611
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
En cas de scission par constitution de nouvelles sociétés, les pertes à reporter sont
donc intégralement maintenues.
Données
Cas 6: Valeurs fiscales nettes négatives (pour plus de détails, voir point D)
Données
612
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
1 000 x 0 =0
0+7 000
1. Définition
Le Code des impôts sur les revenus ne contient aucune définition de la notion de
valeur fiscale nette. La notion est généralement définie comme la différence entre la
valeur fiscale de l’actif et la valeur fiscale des capitaux d’emprunt. Il s’agit en d’autres
termes de la valeur fiscale de l’actif net.
A l’occasion des travaux parlementaires de la loi du 6 août 1993, il a été précisé que
l’on pouvait à cet égard se référer au commentaire administratif (175) qui dispose
que, pour la détermination de la valeur fiscale nette, on agira comme si la société
scindée avait préalablement adapté sa comptabilité à sa situation fiscale, c’est-à-dire:
L’utilisation d’une notion comptable différente fait qu’une valeur fiscale nette peut
être négative. En l’occurrence, elle est ramenée à zéro pour le calcul des fractions
(177). A cet égard, une fraction dont le numérateur est égal à 0 sera toujours égale à 0,
même si le dénominateur est nul lui aussi (178).
Il résulte de la formule susmentionnée que le montant des pertes déductibles qui reste
déductible ou qui est reporté, augmente à mesure que la valeur fiscale nette de la
société qui dispose de pertes fiscales augmente.
613
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
(i) Supposons que l’exercice des sociétés A et B coïncide avec l’année civile et que
B est absorbée par A dans le cadre d’une opération fiscalement neutre réalisée le
30 juin N + 1, basée sur les comptes annuels au 31 décembre N, avec rétroactivité
comptable (et fiscalement admise) au 1er janvier N + 1.
Une déclaration à l’impôt des sociétés doit également être introduite pour B pour
la période imposable qui se clôture le 31 décembre N. Les pertes fiscales à récu-
(179) L. DILLEN et Th. JANSSENS, «De aftrek van vorige beroepsverliezen na belastingvrije fusies en
splitsingen», T.F.R., 1994, p. 223, n° 18.
(180) L. DILLEN et Th. JANSSENS, «De aftrek van vorige beroepsverliezen na belastingvrije fusies en
splitsingen», T.F.R., 1994, p. 222, n° 16; Question n° 342 du 4 janvier 1993, Q.R., Ch. repr., 1992-1993, n°
49, p. 4097.
(181) L. DILLEN et Th. JANSSENS, «De aftrek van vorige beroepsverliezen na belastingvrije fusies en
splitsingen», T.F.R., 1994, p. 223, n° 19.
(182) M. TAHON, «Reorganisatieverrichtingen en verliesrekening», T.F.R., 1996, p. 224.
614
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
(ii) Supposons que l’exercice des sociétés A et B coïncide avec l’année calendrier et
que B soit absorbée par A dans le cadre d’une opération fiscalement neutre réali-
sée le 15 octobre N + 1, basée sur les comptes au 30 juin N +1, avec rétroactivité
comptable (et fiscalement admise) au 1er juillet N + 1.
Il n’y a pas lieu, d’un point de vue strictement juridique, d’établir des comptes au
30 juin N + 1 pour A et, même si tel est le cas (et ce le sera généralement dans la
pratique), cela n’implique pas pour autant une période imposable distincte du 1er
janvier N + 1 au 30 juin N + 1 pour A, alors que c’est le cas pour B.
L’ancien crédit d’impôt visé à l’article 289bis, § 2, CIR 1992, non encore imputé, des
sociétés participant à une opération fiscalement neutre de fusion ou de scission, est
soumis au même traitement que les pertes fiscales à récupérer de ces sociétés (article
292bis CIR 1992).
Le report (limité) du crédit d’impôt non encore imputé de la société absorbée n’a pas
pour effet de prolonger le délai dans lequel ce crédit d’impôt doit être utilisé (article
292bis, alinéa 5, CIR 1992).
A. Problématique
Depuis le 1er octobre 1993, lorsqu’une fusion ou une scission est opérée conformé-
ment au droit des sociétés, le principe de continuité comptable doit être respecté
615
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
(pour les opérations réalisées après le 6 février 2001, ce principe de continuité doit
être respecté dès lors que l’opération répond aux définitions formulées dans le Code
des sociétés).
Etant donné que le respect du droit des sociétés est également requis pour que la
fusion ou la scission puisse bénéficier du régime de neutralité fiscale, l’opération de
fusion ou de scission sera comptabilisée conformément à ce principe de continuité
dès lors que les sociétés concernées considèrent que les conditions de l’article 211,
§ 1er, alinéa 2, CIR 1992 sont remplies.
Si par la suite, à l’occasion d’un contrôle fiscal, l’Administration considère que l’opé-
ration de fusion ou de scission en question ne répond pas à des besoins légitimes de
caractère financier ou économique, elle qualifiera la fusion ou la scission d’opération
taxée.
L’article 210, § 1er, 1°, CIR 1992 dispose en l’occurrence que le régime de la liquida-
tion (articles 208 et 209 CIR 1992) est d’application, de sorte que la valeur réelle de
l’avoir social de la société absorbée ou scindée au moment de l’opération de fusion
ou de scission est assimilée à une somme répartie en cas de partage de l’avoir social
(article 210, § 2, CIR 1992).
616
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
B. Solution technico-fiscale
Depuis la reformulation de l’article 210 CIR 1992 par la loi du 16 juillet 2001 (183),
les dispositions fiscales relatives au problème en question figurent à l’article 210,
§ 4, CIR 1992.
Le montant de capital fiscal libéré qui apparaît dans le chef de la (des) société(s)
absorbante(s) ou bénéficiaire(s) en raison de l’imposabilité de l’opération et qui ne
peut être enregistré au niveau de l’augmentation de capital et de la prime d’émission
qui ont été comptabilisés à l’époque de la réalisation de la fusion ou de la scission, est
comptabilisé en application d’une solution technico-fiscale comme une réserve taxée
négative en capital.
La différence entre la valeur comptable des actifs apportées et leur valeur fiscale (en
principe égale à leur valeur réelle) est compensée par le biais d’une solution tech-
nico-fiscale qui consiste à comptabiliser une réserve occulte intitulée «sous-estima-
tion d’actifs».
L’écriture initiale fiscalement neutre doit également être extournée par le biais d’amor-
tissements fiscaux (184).
Etant donné que le problème en question peut se poser pour les opérations de fusion
ou de scission réalisées à partir du 1er octobre 1993, cette disposition est dès lors
d’application aux opérations réalisées à partir de cette date.
617
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Section 1: Introduction
Ces dispositions ont été insérées par le biais d’amendements gouvernementaux dans
le projet de loi portant modification de la loi du 29 avril 1999 relative à l’organisation
du marché de l’électricité (186). La justification de ces amendements dispose que par
scission partielle d’une société A, il convient d’entendre l’opération par laquelle A
transfère une partie de son avoir social (actif et passif) à une société B existante ou à
constituer et par laquelle les actions que B émet – à concurrence de la valeur de
l’avoir social obtenu - sont directement attribuées aux actionnaires de A (187).
La scission partielle est expressément considérée dans le nouveau Code des sociétés
comme une opération assimilée à une scission (article 677 C. soc.). La scission par-
tielle diffère de l’apport d’une branche d’activité à deux égards. D’une part, le patri-
moine transféré dans le cadre d’une scission partielle ne doit pas répondre à la défini-
tion plutôt restrictive de «branche d’activité»; d’autre part, ce sont les actionnaires de
la société scindée et pas la société elle-même qui se voient attribuer les nouvelles
actions émises par la société bénéficiaire.
618
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
La scission partielle diffère de la scission ordinaire par le fait que dans une scission
ordinaire, la société scindée disparaît, alors que dans une scission partielle, elle con-
tinue d’exister (190).
Etant donné que le nouveau Code des sociétés est entré en vigueur le 6 février 2001,
il a été décidé dans la justification des amendements au projet de loi portant modifi-
cation de la loi du 29 avril 1999 relative à l’organisation du marché de l’électricité,
d’également mettre le régime de neutralité fiscale en cas de scission partielle à dispo-
sition à partir de cette date (191); l’article 16 de la loi du 16 juillet 2001 dispose en
effet que les nouvelles dispositions fiscales sont applicables aux opérations réalisées
à partir du 6 février 2001.
Conformément au droit des sociétés, la scission partielle devra donc être opérée dans
le respect d’une procédure (proposition de scission, rapports des organes de gestion,
du commissaire-réviseur, du réviseur d’entreprises ou de l’expert-comptable externe,
rapports concernant un apport en nature, délai d’attente minimum de six semaines
entre le dépôt de la proposition et la décision de scission des assemblées générales)
en tous points analogue à la procédure à suivre en matière de scission (192).
Cette même justification met également en perspective le fait que le droit comptable
sera adapté de manière telle que la scission partielle, à l’instar de la scission ordinai-
re, sera comptabilisée suivant le principe de continuité (193). A ce jour, cette adapta-
tion de l’AR/C. soc., telle qu’elle a été envisagée dans la justification, n’a toutefois
pas encore eu lieu. Si l’on se fonde sur une lecture littérale des dispositions actuelles
– les articles 80, 78, 79 et 41, § 1er, alinéa 2, AR/C. soc. – on peut dire que les sociétés
concernées ne peuvent à l’heure actuelle toujours pas être contraintes de comptabili-
ser une scission partielle suivant le principe de continuité; dans son avis 166/2, la
Commission des normes comptables s’est néanmoins prononcée en faveur d’une comp-
tabilisation de la scission partielle conforme au principe de continuité comptable
(194).
D’un point de vue fiscal, la scission partielle est considérée comme une opération en
principe taxée (article 210, § 1er, 1°bis, CIR 1992), à laquelle le régime de neutralité
fiscale (article 211, § 1er, alinéa 1er, CIR 1992) doit être appliqué, dès lors que les
conditions de l’article 211, § 1er, aliéna 2, CIR 1992 sont remplies.
(190) Lors du traitement fiscal de la scission partielle, la société scindée (et qui continue donc à exister)
doit être considérée comme une nouvelle société qui acquiert les éléments non transférés.
(191) Doc. 50, 1052/003, p. 6.
(192) Cf. J. COUTURIER, «De partiële splitsing belastingvrij», A.F.T., 2001, pp. 367-370.
(193) Doc. 50, 1052/003, p. 7; en ce qui concerne la scission ordinaire, ce principe de continuité comptable
est visé aux articles 41, § 1er, alinéa deux, et 80 de l’AR/C. soc.
(194) Avis n° 166-2, Bull. CNC, n° 47, mai 2002, p. 2.
619
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Abstraction faite des opérations impliquant une SICAF immobilière ou une PRICAF,
une scission partielle taxée sera tout aussi exceptionnelle qu’une fusion ou scission
ordinaire (juridique) taxée.
En effet, étant donné que l’option de l’opération taxée ne peut être retenue, l’opéra-
tion s’effectuera normalement selon le régime de neutralité fiscale; l’opération ne
deviendra une opération taxée que si le fisc parvient à faire valoir – éventuellement
au terme d’une longue procédure – que l’opération ne répond pas à des besoins légi-
times de caractère économique ou financier.
Tout comme dans le cas d’une fusion taxée ou d’une scission ordinaire taxée, la
société bénéficiaire obtient, suite à la scission partielle taxée, un capital fiscal libéré
égal à la valeur réelle de l’avoir social obtenu (pour autant que l’ «apport» soit rému-
néré par de nouvelles actions), déduction faite éventuellement de la dette d’impôt des
sociétés et du précompte mobilier à retenir. Parallèlement, la valeur fiscale des élé-
ments obtenus est égale à leur valeur réelle au moment de leur obtention (article 210,
§ 4, CIR 1992).
La loi du 16 juillet 2001 a inséré plusieurs dispositions dans l’article 210 CIR 1992
qui concernent tout particulièrement les conséquences d’une scission partielle taxée
dans le chef de la société partiellement scindée.
L’article 210, § 3, alinéa 3, CIR 1992 indique de quelle façon le capital fiscal libéré
auquel la société partiellement scindée a encore droit après la scission, doit être dé-
terminé: le capital fiscal libéré de cette société avant la scission, est déterminé au
prorata des valeurs réelles de l’avoir social conservé et de l’avoir social transféré et
le capital fiscal libéré auquel la société a encore droit après la scission est égal à
l’avoir social conservé. La répartition est donc uniquement imputée sur l’autre partie
du capital fiscal libéré.
(195) Pour un commentaire détaillé, voir I. VAN DE WOESTEYNE et J. VERSTRAELEN, «De volledi-
ge belaste partiële splitsing in de inkomstenbelastingen», T.F.R., 2004, n° 270, pp. 951-972.
620
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
§ 1. Introduction
Comme nous l’avons déjà exposé ci-dessus, une scission partielle est considérée com-
me une opération en principe taxée. A cet effet, l’article 12 de la loi du 16 juillet 2001
a inséré dans l’article 210, § 1er, CIR 1992 un 1°bis qui dispose que les articles 208 et
209 CIR 1992 sont également applicables «en cas d’opération assimilée à la fusion
ou à la scission, sans que toutes les sociétés transférantes cessent d’exister».
Sont considérées à cet égard comme des opérations taxées, l’opération assimilée à la
scission visée à l’article 677 C. soc (la scission partielle), mais aussi l’opération assi-
milée à la fusion visée dans le même article 677 C. soc., sans que toutes les sociétés
transférantes cessent d’exister.
N’est en l’occurrence pas visée l’opération assimilée à une fusion par absorption
visée à l’article 676 C. soc. (la situation où une société mère absorbe sa filiale à 100
%); cette opération est en effet visée à l’article 210, § 1er, 1°, CIR 1992 et ne subit
aucune modification suite à l’instauration des nouvelles dispositions (196).
Le fait que l’opération assimilée à la fusion telle que visée à l’article 677 C. soc. soit
visée à l’article 210, § 1er, 1°bis, 1992 comme une opération en principe taxée, doit
être considéré comme une ‘mesure de sécurité’. Selon la justification des amende-
ments, il n’existe actuellement en droit belge aucune définition concrète de la notion
de fusion partielle de sorte qu’aucun régime d’exonération ne peut encore être élabo-
ré en la matière (197).
Si toutefois l’on pouvait donner une définition de cette opération, ce serait en tous les
cas, selon l’état actuel de la législation, celle d’une opération taxée étant donné que
l’article 211, § 1er, alinéa 1er, a étendu le régime de la neutralité fiscale à la scission
partielle (opération assimilée à la scission conformément à l’article 677 C. soc.) mais
pas à l’opération assimilée à la fusion conformément à l’article 677 C. soc. Le nouvel
article 211, § 1er, alinéa 1er, CIR 1992 ne renvoie en effet qu’à la fusion, à la scission
ou à l’opération assimilée à une fusion par absorption, telles que visées à l’article
210, § 1er, 1° (à savoir la fusion ou scission «ordinaire» et la fusion silencieuse) et à
l’opération assimilée à la scission telle que visée à l’article 210, § 1er, 1°bis (à savoir
la scission partielle), et donc pas à l’opération assimilée à la fusion, telle que visée à
l’article 210, § 1er, 1°bis.
§ 2. Conditions
S’il est satisfait aux conditions de l’article 211, § 1er, alinéa 2, CIR 1992, la scission
partielle sera automatiquement une opération fiscalement neutre (c’est-à-dire sans
621
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
possibilité d’opter pour une scission partielle taxée). Les conditions à remplir à cet
effet sont bien entendu les mêmes que pour toute opération de fusion ou de scission.
- Dans le chef de la société qui se sépare d’une partie de son avoir social, toutes les
plus-values latentes au moment de la fusion (y compris le goodwill) restent exo-
nérées et aucun dividende n’est réputé distribué.
Sur le plan comptable, une partie de l’avoir social de cette société – égal à la
valeur comptable nette des éléments transférés – est toutefois transféré. Sur le
plan fiscal, le capital libéré, les réserves taxées et les réserves exonérées (qui sont
comprises dans la valeur fiscale nette) de la société qui se sépare d’une partie de
son avoir social, sont répartis entre cette société et la société bénéficiaire, au pro-
rata de la valeur fiscale nette des éléments non transférés et de la valeur fiscale
nette des éléments transférés (article 213, alinéa 2, CIR 1992). Les réserves exo-
nérées qui ne sont pas comprises dans la valeur fiscale nette sont attribuées fisca-
lement à la société qui conserve ou obtient l’élément auquel cette réserve exoné-
rée se rapporte.
- Dans le chef de la société qui obtient les éléments transférés, ces éléments conser-
vent toutes leurs caractéristiques fiscales comme s’il n’y avait pas eu de scission.
Une fiction est en fait créée par laquelle l’actionnaire échange ses actions de la
société transférante contre ces mêmes actions plus les nouvelles actions de la
société bénéficiaire qui lui sont attribuées; l’article 45, § 1er, alinéa 1er, CIR 1992
a été complété par la loi du 16 juillet 2001 afin de garantir que la plus-value
réalisée lors de cet «échange d’actions» soit et reste exonérée aux mêmes condi-
tions que dans le cas d’un échange normal d’actions faisant suite à une fusion ou
à une scission ordinaire.
(198) Voir pour ces situations: J. VERSTRAELEN et I. VAN DE WOESTEYNE, «Over de boekhoudkun-
dige verwerking van de partiële splitsing en de gedeeltelijk belaste partiële splitsing in de inkomstenbelas-
tingen», T.R.F., 2004, n° 264, pp. 599-610.
622
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Sur le plan fiscal, la valeur fiscale des actions de la société transférante doit, selon
nous, également être déterminée au prorata des valeurs réelles des éléments «con-
servés» et des éléments «transférés».
Si l’avoir social transféré constitue une branche d’activité, l’opération pourra être
réalisée en exemption d’impôts, y compris d’impôts indirects (articles 117, § 2, et
120 in fine, C. enreg. et articles 11 et 18, § 3, CTVA; en matière de droits d’enregis-
trement, seul le droit fixe de 25 EUR sera dû).
Si l’avoir social transféré ne constitue pas une branche d’activité, aucune exonéra-
tion de TVA ne pourra être accordée et l’article 117, § 2, C. enreg. ne sera pas d’appli-
cation.
Pour les opérations réalisées à partir du 1er janvier 2006, le droit d’apport de 0,5 % est
supprimé; mais si l’avoir social transféré ne constitue pas une branche d’activité, la
réglementation applicable en matière d’apport mixte continue de s’appliquer.
(199) En ce qui concerne un éventuel traitement fiscal de l’excédent de déduction des intérêts notionnels,
de l’excédent de crédit d’impôt pour recherche et développement et de l’excédent de déduction ordinaire
pour investissement, l’avant-projet de loi visé ci-dessus prévoyait une limitation, inspirée de la limitation
applicable dans le cas de pertes fiscales à reporter.
(200) Justification de l’amendement n° 10 du Gouvernement, Doc. parl., Ch. repr., 2000-2001, DOC 50
1052/003, p. 9.
623
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Section 5: Exemples
Dans les exemples développés ci-dessous, la scission partielle est comptabilisée sui-
vant le principe de continuité. La comptabilisation d’une scission partielle est donc
en tous points comparable à la comptabilisation d’une scission ordinaire, telle qu’ex-
posée ci-dessus (201).
Exemple 1
Les principes précités peuvent être illustrés à l’aide de l’exemple simplifié suivant.
A
Actifs 14 000 Capital 3 000
Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 2 000
(art. 36 CIR 1964)
Dettes 4 000
______ ______
14 000 14 000
Imaginons que la société A soit partiellement scindée dans le cadre d’une opération
fiscalement neutre à l’occasion de laquelle un montant de 5 500 d’actifs et un mon-
tant de 1 500 de dettes sont transférés vers une nouvelle société B, de sorte que la
société A conserve donc un montant de 8 500 d’actifs et un montant de 2 500 de
dettes.
Supposons que les valeurs fiscales des éléments de l’avoir social de A correspondent
à leurs valeurs comptables.
(201) Pour plus de détails techniques, voyez les exemples développés dans J. VERSTRAELEN et I. VAN
DE WOESTEYNE, «De volledig belastingvrije partiële splitsing in de inkomstenbelastingen», 2002, T.F.R.,
n° 220, pp. 391-414.
624
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A B
Actifs 8 500 CP 6 000 Actifs 5 500 CP 4 000
Dettes 2 500 Dettes 1 500
_____ _____ _____ _____
8 500 8 500 5 500 5 500
Sur les 10 000 de valeur fiscale nette initiale de A, 4 000 sont transférés à B et 6 000
conservés dans A. Le capital fiscal libéré initial de A (3 000), ses réserves taxées (5
000) et ses réserves exonérées (2 000) sont en partie transférés à B et en partie con-
servés dans A suivant le même rapport.
A B
Capital fiscal libéré 1 800 1 200
Réserves taxées 3 000 2 000
Réserves exonérées 1 200 800
Capital 1 200
Réserve légale 120
Réserves disponibles 1 880
Réserves immunisées 800
Dettes 1 500
à Actifs 5 500
Et dans le chef de B:
Actifs 5 500
à Capital 1 200
Réserve légale 120
Réserves disponibles 1 880
Réserves immunisées 800
Dettes 1 500
625
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A B
Actifs 8 500 Capital 1 800 Actifs 5 500 Capital 1 200
Réserve 180 Réserve 120
légale légale
Réserves 2 820 Réserves 1 880
disponibles disponibles
Réserves 1 200 Réserves 800
immunisées immunisées
Dettes 2 500 Dettes 1 500
_____ _____ _____ _____
8 500 8 500 5 500 5 500
Les actions émises par B à l’occasion de cette acquisition ont une valeur réelle de
9 000.
D conserve les actions A et acquiert des actions B d’une valeur réelle de 7 200 (9 000
x 80 %).
La valeur comptable de la participation détenue par D dans A (7 500) doit être venti-
lée comme suit, à savoir 3 375 (7 500 x 9 000/20 000) d’avoir transféré et 4 125 (7
500 x 11 000/20 000) d’avoir conservé.
Participation B 3 375
à Participation A 3 375
Lors de l’échange fictif d’actions, D réalise par conséquent une plus-value fiscale de
3 825 (9 000 x 80 % = 7 200; 7 200 – 3 375 = 3 825). Cette plus-value reste exonérée
626
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
(article 45, § 1er, alinéa 1er, CIR 1992) sans qu’il doive être satisfait à la condition
d’intangibilité (article 190, alinéa 3, CIR 1992).
Dans le chef de D, la valeur fiscale des actions B obtenues est égale à 3 375 (article
45, § 1er, alinéa 2, CIR 1992).
Exemple 2: Article 47 CIR 1992 (ou subsides en capital exonérés, article 362
CIR 1992)
L’exemple suivant illustre que, dans la pratique, les complications techniques ne sont
pas à exclure mêmes dans les situations les plus simples (nous nous limiterons en
l’occurrence à la situation dans le chef de la société partiellement scindée et dans
celui de la société bénéficiaire).
A
Actifs 12 000 Capital 3 000
Actif 1 2 000 Réserve légale 300
Réserves disponibles 4 700
Réserves immunisées 1 320
Impôts différés 680
Dettes 4 000
______ ______
14 000 14 000
Après avoir été entièrement amorti, un actif est vendu pour 2 000. A décide de recou-
rir au régime de la taxation étalée et réinvestit le produit de la vente dans un actif 1.
A B
Actifs 7 500 CP 6 320 Actifs 4 500 CP 3 000
Actif 1 2 000 Impôts 680 Dettes 1 500
différés
Dettes 2 500
_____ _____ _____ _____
9 500 9 500 4 500 4 500
627
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le capital fiscal libéré de A, ses réserves taxées et ses réserves exonérées doivent être
attribués à A et à B proportionnellement à ces valeurs fiscales nettes.
A B
Capital fiscal libéré 2 100 900
Réserves taxées 3 500 1 500
Réserves exonérées 1 400 600
Les capitaux propres comptables de B (3 000) peuvent par conséquent être «présen-
tés» conformément à son patrimoine fiscal.
Le montant des réserves exonérées attribuées à A s’élève à 1 400, dont 680 apparais-
sent dans la rubrique «impôts différés». Par conséquent, les capitaux propres comp-
tables de A (6 320) peuvent être «présentés» conformément aux éléments fiscaux
restants (2 100 + 3 500 + 1 400 – 680 = 6 320).
Dans le chef de A
Capital 900
Réserve légale 90
Réserves disponibles 1 410
Réserves immunisées 600
Dettes 1 500
à Actifs 4 500
Dans le chef de B
Actifs 4 500
à Capital 900
Réserve légale 90
Réserves disponibles 1 410
Réserves immunisées 600
Dettes 1 500
Les inscriptions nécessaires concernant le transfert des réserves taxées et des réser-
ves exonérées doivent apparaître dans les déclarations fiscales de A et B.
628
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
A B
Actifs 7 500 Capital 2 100 Actifs 4 500 Capital 900
Actif 1 2 000 Réserve 210 Réserve 90
légale légale
Réserves 3 290 Réserves 1 410
disponibles disponibles
Réserves 720 Réserves 600
immunisées immunisées
Impôts 680 Dettes 1 500
différés
Dettes 2 500
_____ _____ _____ _____
9 500 9 500 4 500 4 500
Puisque l’actif de remploi (l’actif 1) est resté dans A, la plus-value initialement réali-
sée de 2 000 sera intégralement imposée dans le chef de A. Proportionnellement aux
amortissements actés sur l’actif 1, la réserve immunisée restante de 720 et les impôts
différés de 680 seront imposés en priorité (il peut être indiqué, après comptabilisa-
tion de la scission partielle, de transférer les impôts différés à concurrence d’un mon-
tant de 204 vers les réserves immunisées; 33,99 % de 1 400 disparaissent ainsi de la
rubrique «impôts différés»). Le solde de la plus-value soumise à la taxation étalée,
soit 600, est imposé au titre de dépense non admise au prorata des amortissements
actés sur l’actif 1.
629
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Bibliographie
- Couturier, J., De “partiële splitsing” belastingvrij, A.F.T., octobre 2001, pp. 365-
377.
- Blockerye, Th., Van Gindertael, H., Mertens, L., La loi du 16 juillet 2001 instau-
rant le régime fiscal des opérations assimilées aux fusions et scissions: la dernière
pierre à l’édifice de la «scission partielle»?, R.G.F., mai 2002, pp. 120-133.
630
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Considérant que les présentes normes ont été élaborées en collaboration avec l’Ins-
titut des Réviseurs d’entreprises;
***
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
1.1.1. Sont visées par le paragraphe 1.1., les opérations de fusion par absorption et de
fusion par constitution d’une société nouvelle ainsi que les opérations de scission par
absorption, de scission par constitution de nouvelles sociétés ou par combinaison de
ces deux méthodes.
Disposez-vous d’une copie signée de cette décision dans votre dossier de travail?
631
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
1.1.3. La fusion et la scission peuvent concerner des sociétés dont la forme juridique
est différente sans qu’il soit procédé préalablement à une modification de la forme
juridique de l’une d’entre elles afin de la rendre compatible. De l’avis du Conseil de
l’Institut, l’établissement d’une situation intermédiaire et la mission de contrôle pré-
vue à l’occasion du changement de forme juridique (art. 776 et 777 C. soc.) ne s’ap-
pliquent pas.
Les rapports ont-ils été établis sur la base d’une situation active et passive ne
remontant pas plus à plus de six mois à compter de la date de la signature du projet
de la fusion?
➾ Rem.: Un état intermédiaire ne remontant pas à plus de trois mois est requis
si la situation active et passive remonte à plus de six mois à compter de la date de
la signature du projet de fusion (art. 697, § 2, 5°, C. soc.).
1.1.4. Lorsque l’objet social de la société absorbante doit être modifié, cette modifi-
cation doit intervenir immédiatement après la décision de fusion aux conditions de
présence et de majorité requises par le Code des sociétés. L’article 701, al. 1er, C. soc.
ne renvoie pas à l’article 559 C. soc (202).; de l’avis du Conseil de l’Institut, l’éta-
blissement d’une situation intermédiaire et la mission de contrôle prévue à l’occasion
de la modification de l’objet social ne s’appliquent pas.
1.1.5. La procédure de fusion prévoit que les sociétés concernées ne doivent pas se
soumettre aux formalités légales de contrôle des apports en nature (art. 695,
dernier alinéa, C. soc. et 705, § 3, C. soc.). Par contre, le contrôle des apports
en nature demeure, en principe, requis par l’article 730, 2e al., C. soc. dans les cas de
scission.
En toute hypothèse, les normes de l’IRE relatives au contrôle des apports et quasi-
apports ne trouvent pas application dans les procédures visées par les présentes nor-
mes.
1.1.6. Dans la société anonyme, si l’opération conduit à émettre les actions sous le
pair comptable des actions de la société absorbante sans valeur nominale, les infor-
mations requises par l’article 582 C. soc. découlent naturellement du projet de fusion
et des rapports qui l’accompagnent. Les formalités prévues par cette disposition (art.
699, § 1er, C. soc.) ne s’appliquent pas.
(202) Pour la SA; article 287 C. soc. (SPRL); article 413 C. soc. (SCRL).
632
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Si vous avez été désigné par les différentes sociétés concernées, avez-vous reçu
l’autorisation des différents organes de gestion et avez-vous respecté les obliga-
tions déontologiques en la matière?
1.2.3. En application des articles 700, al. 3, 713, al. 3, 737, al. 3, et 752, al. 3, C. soc.,
le notaire est chargé de vérifier et d’attester l’existence et la légalité, tant interne
qu’externe, des actes et formalités incombant à la société auprès de laquelle il instru-
mente. Il importe que le professionnel établisse dès que possible un contact avec le
notaire qui instrumente pour la même société. Si dans le courant de ses travaux nor-
maux, il fait des constatations qui pourraient s’avérer importantes pour la bonne fin
des actes et formalités, il lui est conseillé de porter ces constatations à la connaissan-
ce du notaire. Lorsqu’il est consulté à propos du projet de fusion ou de scission, le
professionnel recommandera de faire établir ce projet devant notaire ou de le faire
vérifier et déposer par les soins de ce dernier.
Avez-vous fait, dans le cadre de vos travaux normaux, des constatations qui pour-
raient s’avérer importantes pour la bonne fin des actes et formalités?
633
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le professionnel qui accepte une mission dans le cadre d’une opération de fu-
sion ou de scission doit disposer des capacités, des collaborations et du temps
requis pour son bon accomplissement. Lorsque plusieurs professionnels inter-
viennent dans une même opération, ils doivent se communiquer mutuellement
les conclusions de leurs investigations avant le dépôt de leur rapport.
1.3.1. Le rapport sur une opération de fusion ou de scission doit être établi par le
commissaire de la société si cette fonction a été pourvue. Lorsqu’un commissaire
différent est en fonction dans chacune des sociétés concernées, chacun fait rapport à
l’assemblée générale qui l’a désigné. Lorsqu’aucun commissaire n’a été nommé ain-
si que dans le cas exceptionnel où celui-ci aurait un juste motif de désistement, le
rapport peut être établi par un réviseur d’entreprises ou par un expert-comptable ins-
crit au tableau des experts-comptables externes, spécialement désigné par le conseil
d’administration ou par les gérants.
Avez-vous vérifié si un commissaire a été désigné dans l’une des sociétés concer-
nées?
➾ Rem.: Si un commissaire a été nommé, c’est lui qui est chargé d’établir le
rapport de contrôle. Si, à tort, aucun commissaire n’a été nommé, tout profes-
sionnel est autorisé à établir le rapport, sans oublier de préciser que la société a
manqué à ses obligations légales en la matière et que de ce fait, la responsabilité
de l’organe de gestion peut être mise en cause.
1.3.2. Il est recommandé de rédiger une lettre de mission fixant, dans le respect des
règles légales, les modalités de l’intervention du professionnel. Ceci concerne no-
tamment le mode de calcul et de paiement des honoraires, le délai de dépôt du ou des
rapports ainsi que des tâches complémentaires éventuelles allant au-delà du prescrit
légal.
Il est également recommandé d’inclure les mentions suivantes dans la lettre de mis-
sion:
634
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
1.3.5. Lorsque les rapports requis par la loi doivent être élaborés par plusieurs profes-
sionnels dans les sociétés concernées par une opération de fusion ou de scission,
ceux-ci sont tenus:
Lorsque les sociétés ont autorisé par écrit la collaboration (ci-dessus, 1.3.2 et 1.3.4),
les professionnels sont tenus de répondre favorablement aux demandes raisonnables
qu’ils s’adressent. Ils commettent une faute déontologique en retenant une informa-
tion dont ils ne peuvent ignorer qu’elle est importante pour le bon accomplissement
de la mission de l’autre professionnel.
1.3.6. Le commissaire doit assister à l’assemblée générale qui est appelée à délibérer
sur la base d’un rapport établi par lui, sauf dans la mesure où il présenterait un juste
635
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
motif (art. 5382 et 540, al. 23 , C. soc.). Il est recommandé que le réviseur d’entrepri-
ses ou l’expert-comptable qui établit un rapport sur un projet de fusion ou de scission
procède de même, avec autorisation de l’assemblée, lorsque les caractéristiques de
l’opération sont susceptibles de donner lieu, au sein de l’assemblée générale, à des
débats sur les aspects financiers de l’opération.
636
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
➾ Rem.: Par exemple, la fusion entre une société de patrimoine et une société
opérationnelle.
Avez-vous pris contact avec les différents professionnels chargés de la même mis-
sion ainsi qu’avec les notaires appelés à instrumenter?
2.1.4. Le commissaire doit s’assurer que tous les documents communiqués aux asso-
ciés (projet de fusion, rapport de l’organe d’administration, ...) ont été remis aux mem-
bres du conseil d’entreprise dans les délais imposés (art. 2 A.R. 27 novembre 1973).
2.2.1. Le programme de travail doit concerner toute les sociétés impliquées dans
l’opération. Lorsque des professionnels différents sont désignés dans plusieurs so-
ciétés, chacun peut se baser sur les travaux effectués par l’autre, à condition d’avoir
pu s’assurer du caractère approprié de ceux-ci. Sans préjudice du paragraphe 1.3.5, il
est recommandé que les deux professionnels s’autorisent la consultation réciproque
de leurs documents de travail. Si des doutes existent sur le caractère approprié des
vérifications opérées, chaque professionnel pourra, dans le respect des règles de con-
fraternité, demander à l’autre d’effectuer des travaux complémentaires ou effectuer
lui-même des vérifications supplémentaires de documents ou comptes.
Avez-vous suivi la recommandation qui vous a été faite et autorisé les autres pro-
fessionnels concernés à consulter les documents de travail?
637
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
Le programme de travail ne doit pas être définitivement fixé au début des travaux. Il
s’adaptera aux constatations résultant du contrôle ainsi qu’aux modifications éven-
tuelles que les parties apporteraient à l’opération.
2.3.1. Les éléments suivants doivent en tout état de cause figurer dans le dossier de
contrôle:
➾ Rem.: Une copie du rapport concerné établi par l’organe de gestion est en
l’occurrence requise (un simple renvoi aux annexes des comptes annuels ne suf-
fit pas).
– le cas échéant, l’état intermédiaire prévu par les articles 697, § 2, 5°, 710, § 2, 5°,
733, § 2, 5°, et 748, § 2, 5°, C. soc.;
– éléments probants validant les données servant au calcul du rapport d’échange, et
en particulier la documentation qui appuie le contrôle des états financiers;
– informations nécessaires sur l’harmonisation des méthodes d’évaluation utilisées
par les deux sociétés en vue de calculer le rapport d’échange;
– informations sur toute modification significative du patrimoine intervenue entre
la date d’établissement des états financiers utilisés pour l’évaluation et la date à
laquelle le professionnel fait rapport;
638
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2.4.1. Le professionnel doit identifier les méthodes d’évaluation retenues par chacu-
ne des sociétés concernées et s’assurer que ces méthodes sont acceptables. Il doit
ensuite identifier les éléments d’information indispensables pour mettre en œuvre
chacune de ces méthodes. Dans son rapport, les méthodes appliquées feront l’objet
d’une description appropriée afin d’éviter toute difficulté quant à leur compréhen-
sion.
2.4.3. Le professionnel doit s’assurer que les méthodes d’évaluation retenues par les
organes d’administration des sociétés concernées sont correctement appliquées, se-
lon ce qui est dit aux paragraphes 2.4.4 et 2.4.5.
2.4.4. Lorsqu’il vérifie l’application correcte d’une méthode d’évaluation basée sur
des données comptables historiques, le professionnel focalisera ses contrôles sur la
fiabilité des états financiers de chaque société concernée. Dans la mesure du possi-
ble, il s’appuiera sur les travaux des autres professionnels impliqués dans les procé-
dures de contrôle.
L’objectif de comparaison des valeurs respectives des sociétés entraîne les consé-
quences suivantes:
639
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
a) les méthodes de réactualisation des coûts historiques doivent être homogènes dans
les sociétés concernées;
b) des corrections d’évaluations comptables qui apparaîtraient nécessaires doivent
être opérées dans le but d’assurer la comparabilité des données comptables. A cet
égard, on pourra tenir compte notamment des écarts découlant de règles d’éva-
luation différentes, de l’application du principe de prudence ou d’éléments dé-
coulant de la fiscalité latente;
c) l’approche patrimoniale doit être faite sur des bases globalement homogènes te-
nant compte aussi bien des intérêts des actionnaires minoritaires que des perspec-
tives d’intégration des entités fusionnées dans l’ensemble nouveau.
Les trois derniers comptes annuels des sociétés concernées, qui ne font pas partie
du contrôle, doivent-ils également être en possession du professionnel chargé du
contrôle (art. 697, § 2, 3°)?
2.4.5. Lorsqu’il est fait usage de prévisions, le professionnel doit recueillir des infor-
mations sur les hypothèses qui sont à la base de ces prévisions. Il doit s’assurer que
ces hypothèses sont suffisamment décrites et ne sont pas manifestement déraisonna-
bles ou contradictoires avec d’autres informations généralement tenues pour vraies.
Les méthodes prévisionnelles sont acceptables dans la mesure où elles sont appli-
quées par une société qui dispose d’informations analytiques ou budgétaires suffi-
samment précises. Ne peut être considérée comme une méthode généralement admi-
se la simple extrapolation linéaire de données antérieures non corrigées. De même,
les données financières futures servant de base au calcul ne peuvent s’étendre au-
delà d’une période raisonnable, sans porter préjudice aux méthodes d’actualisation.
Parmi les méthodes d’évaluation envisagées, les parties peuvent légitimement déci-
der d’en appliquer une seule pour le calcul du rapport d’échange, considérant que sa
pertinence enlève toute importance relative aux autres méthodes. Les conditions doi-
vent être interprétées de façon restrictive en manière telle que la solution ne peut être
qu’exceptionnelle. En fonction des circonstances particulières de chaque société, le
choix de la méthode comme l’importance relative qui lui est donnée dans le calcul de
la valeur peuvent diverger d’une société à l’autre. Lorsque le rapport d’échange qui
en résulterait en deviendrait préjudiciable pour une des parties concernées (par exem-
ple, en raison de la composition de son patrimoine), on ne peut utiliser des méthodes
identiques dans les sociétés concernées.
2.4.7. Le professionnel doit réunir toutes les informations significatives, même pos-
térieures à la date de clôture des états financiers servant de base au calcul de la parité
d’échange. Lorsqu’une modification importante du patrimoine actif et passif d’une
640
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2.4.8. Lorsqu’un état intermédiaire est établi conformément aux articles 697, § 2, 5°,
710, § 2, 5°, 733, § 2, 5°, et 748, § 2, 5°, C. soc., le professionnel doit examiner cet
état en vue d’inclure des commentaires circonstanciés dans son rapport au cas où:
a) cet état ferait apparaître que la pertinence du rapport d’échange est gravement
remise en cause postérieurement à la date du projet de fusion;
b) cet état serait établi d’une façon qui pourrait s’avérer gravement trompeuse pour
les actionnaires auxquels il est remis.
Le professionnel doit vérifier que le rapport d’échange est calculé de façon cor-
recte au départ de l’évaluation économique des sociétés concernées, selon ce qui
est dit ci-dessus (2.4), et en assurant un traitement équitable pour les différentes
catégories d’actions ou parts.
641
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2.5.4. Le professionnel vérifie que le nombre de parts à émettre par la société absor-
bante ou par la société nouvelle correspond exactement à ce qui est nécessaire en
fonction de la parité d’échange. Il s’assure que le mouvement du compte capital est
calculé correctement en distinguant, le cas échéant, la catégorie à laquelle les actions
appartiennent et les droits spécifiques qui y sont attachés.
Le professionnel doit vérifier que la répartition respecte les règles statutaires des
sociétés concernées ou, à défaut, que des décisions spécifiques sont soumises aux
actionnaires (modification des statuts, modification des droits des actions).
Les décisions spécifiques ont-elles été soumises aux actionnaires, dès lors que la
répartition n’est pas conforme aux dispositions statutaires des sociétés concer-
nées?
642
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
2.6.2. Lorsqu’il examine un projet de scission, le professionnel doit prêter une atten-
tion particulière à la description précise des éléments de patrimoine actif, passif, des
droits et engagements hors bilan et des autres obligations contractuelles (telles que
baux, personnel, assurances, contrats d’approvisionnement et concessions, etc.), à
transférer à chacune des sociétés bénéficiaires ainsi qu’à la répartition aux actionnai-
res ou associés de la société scindée des actions ou parts des sociétés bénéficiaires
ainsi qu’au critère sur lequel cette répartition est fondée. S’il a des doutes sur le
caractère suffisamment précis des descriptions et répartitions d’actifs et de passifs, il
lui est recommandé de prendre contact avec le notaire sur ce sujet et d’en informer le
conseil d’administration. Le rapport du professionnel ne peut pas suppléer les insuf-
fisances du projet de scission. Lorsque la répartition n’est pas proportionnelle aux
droits des actionnaires ou associés dans le capital de la société scindée, en fonction
des circonstances, il lui est recommandé de rappeler dans son rapport que l’opération
requiert une décision à l’unanimité (art. 736, § 5, et 751, § 5, C. soc.). Lorsque le
projet de scission ne comprend pas de clause résiduaire (en manière telle que chaque
élément du patrimoine soit attribué), le professionnel jugera utile de rappeler à l’or-
gane d’administration, de la manière qu’il estime opportune, le contenu des articles
729 et 744 C. soc..
➾ Rem.: L’organe de gestion peut, par exemple, constater dans le projet que
«tous les actifs et/ou passifs non répartis, seront réputés acquis par la société
‘X’.»
643
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
3.1. Identification
c) le rapport d’échange des actions des sociétés concernées proposé dans ledit projet
de fusion ou de scission.
3.1.2. Le professionnel doit exposer la façon dont il a effectué ses travaux ainsi que
les difficultés rencontrées dans l’exécution de sa mission. Il fera référence aux pré-
sentes normes et indiquera dans quelle mesure il a collaboré avec d’autres profes-
sionnels dans l’exécution de ses contrôles. Le professionnel veillera à obtenir le pro-
jet de rapport du conseil d’administration des différentes sociétés concernées dans un
délai suffisant pour le bon accomplissement de sa mission.
Avez-vous suffisamment insisté dans votre rapport sur les contrôles que vous avez
réalisés afin de vous assurer de l’indélébilité des données comptables?
644
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
3.1.4. Le professionnel indiquera dès le début de son rapport toutes autres difficultés
qu’il aurait rencontrées dans l’exécution de sa mission, et notamment celles qui dé-
couleraient d’une restriction dans l’accès aux informations.
Avez-vous fait mention au début de votre rapport des autres difficultés auxquelles
vous avez été confronté?
Dans la seconde partie de son rapport, le professionnel doit exposer les princi-
pales données relatives à la situation financière des sociétés concernées, les mé-
thodes utilisées pour l’évaluation, leur importance relative dans le calcul de la
valeur ainsi que son avis sur l’application correcte de ces méthodes.
3.2.3. Le professionnel doit déclarer que les méthodes d’évaluation retenues ont été
correctement appliquées. Le cas échéant, il précisera que les redressements d’évalua-
tion nécessaires dans un but de comparabilité ont été correctement exécutés. Lors-
qu’il est fait usage de prévisions, le professionnel doit déclarer que les méthodes
utilisées sont acceptables et que les hypothèses retenues ne sont pas manifestement
déraisonnables ou contradictoires avec d’autres informations généralement tenues
pour vraies.
Déclarez-vous que les méthodes d’évaluation retenues ont été correctement appli-
quées?
3.2.4. Le professionnel doit déclarer dans quelle mesure les méthodes d’évaluation
utilisées sont acceptables en théorie ainsi que dans le cas d’espèce soumis à son
examen. Pour chacune des méthodes utilisées, il indiquera la valeur de l’entreprise
qui en résulte. Il mentionnera également la valeur qui résulte de la pondération entre
les différentes méthodes.
645
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
3.2.5. Le professionnel doit émettre des réserves sur les modes d’évaluation lors-
qu’une ou plusieurs méthodes ne sont pas jugées acceptables ou lorsque leur applica-
tion a été effectuée de façon incorrecte ou dans des conditions non susceptibles d’as-
surer la comparabilité. Si la comparabilité des modes d’évaluation entre les deux
sociétés est affectée de façon sensible, le rapport du professionnel devra mentionner
les causes du manque de comparabilité, leur justification, ainsi que leur conséquence
sur le rapport d’échange. Si au départ de plusieurs méthodes d’évaluation, une seule
d’entre elles est retenue dans les rapports des organes d’administration, le profes-
sionnel ne sera pas tenu d’émettre des réserves lorsqu’il est d’avis qu’aucune autre
méthode ne conduit à des évaluations pertinentes et raisonnables.
Emettez-vous des réserves dès lors que vous jugez une ou plusieurs méthodes
d’évaluation inacceptables?
Les causes du manque de comparabilité entre les méthodes d’évaluation des so-
ciétés concernées et leurs conséquences sont-elles explicitées dans le rapport?
3.3.1. Le professionnel doit exposer dans son rapport la valeur attribuée aux actions
ou parts de chacune des sociétés concernées ainsi que le nombre d’actions ou parts à
émettre par la société absorbante ou par la société nouvellement constituée.
La valeur attribuée aux actions de chacune des sociétés concernées est-elle expo-
sée dans le rapport?
a) qu’il se base sur des valeurs d’entreprises calculées sur des bases comparables. Si
les méthodes utilisées dans les différentes sociétés concernées ne sont pas identi-
ques ou appliquées de la même manière, le professionnel exposera dans quelle
mesure cette divergence est justifiée par les circonstances de fait. Si la justifica-
tion n’est pas acceptable, il émettra des réserves sur la pertinence du rapport
d’échange;
b) qu’il respecte équitablement les droits légitimes des actionnaires majoritaires com-
me minoritaires; ceci suppose notamment que des actionnaires ne risquent pas
d’être fortement désavantagés par le rapport d’échange.
646
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
3.3.3. Le professionnel doit tenir compte des mesures destinées à équilibrer le rap-
port d’échange, par exemple: le versement d’une soulte en espèces, le rachat d’ac-
tions, la distribution d’un dividende intérimaire, l’augmentation de capital, l’émis-
sion de titres hors capital, etc. Le cas échéant, le rapport du professionnel contiendra
un commentaire approprié sur les mesures de cette nature. Il exposera leur influence
sur les droits respectifs des catégories d’actionnaires ainsi que sur le rapport d’échan-
ge.
Votre rapport fait-il mention de l’influence éventuelle des mesures prises en vue
d’équilibrer le rapport d’échange sur les droits respectifs des catégories d’action-
naires?
Le professionnel doit inclure, dans son rapport, toutes les observations qu’il
juge indispensables pour permettre l’interprétation précise des éléments finan-
ciers contenus dans le projet de fusion ou de scission.
Formulez-vous une remarque dans votre rapport dès lors que certaines informa-
tions financières figurant dans le projet de fusion sont susceptibles d’être interpré-
tées de façon erronée par tout ou partie des actionnaires?
647
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
3.4.2. Le professionnel n’est pas tenu d’émettre une opinion sur le rapport de l’orga-
ne d’administration de chacune des sociétés concernées par l’opération. Toutefois,
lorsqu’il constate que, malgré les remarques qu’il aurait faites à cet organe, ce rap-
port, ou l’état intermédiaire, visé aux articles 697, § 2, 5°, et 710, § 2, 5°, C. soc.
(également applicable aux scissions, art. 733, § 2, 5°, et 748, § 2, 5°, C. soc.), con-
tiennent des indications susceptibles d’induire gravement en erreur les actionnaires
appelés à voter sur l’opération, il doit en faire état dans son rapport et formuler, le cas
échéant, des réserves.
De même, lorsque le professionnel a constaté que, nonobstant les remarques qu’il lui
aurait adressées, l’organe d’administration de la société n’a pas communiqué à l’as-
semblée générale et à l’organe d’administration d’une autre société concernée par
l’opération, une modification importante du patrimoine actif et passif intervenue en-
tre la date d’établissement du projet de fusion et la date de dépôt du rapport, il intro-
duit un commentaire approprié dans son rapport et formule, le cas échéant, des réser-
ves.
Avez-vous fait mention d’un commentaire dans votre rapport ou émis une réserve
dans votre conclusion concernant une modification importante du patrimoine actif
et passif intervenue entre la date d’établissement du rapport de fusion ou de scis-
sion et la date de son dépôt?
3.5.1. La conclusion sera reproduite dans l’acte notarié constatant la décision de fu-
sion ou de scission (art. 700, al. 2, 713, al. 2, 737, al. 2, et 752, al. 2, C. soc.). En
conséquence, le professionnel doit mentionner dans cette conclusion tous les élé-
ments qu’il estime devoir porter à la connaissance des actionnaires ainsi que des
tiers. Il veillera cependant à ne pas alourdir inutilement le texte par des indications
d’importance mineure.
Vous êtes-vous assuré que votre conclusion a été correctement reproduite dans le
projet d’acte du notaire?
648
LA FUSION ET LA SCISSION (PARTIELLE) DE SOCIETES
3.5.3. Le professionnel reprendra dans sa conclusion destinée à être publiée toutes les
réserves contenues dans le corps du rapport.
Le rapport du professionnel ne peut être daté et signé qu’après qu’il ait pu s’as-
surer du caractère définitif du rapport de l’organe d’administration de la socié-
té qui l’a désigné.
3.6.1. Le rapport sur le projet de fusion ou de scission sera daté et signé du jour où les
travaux de contrôle ont été achevés. Vu que le rapport de l’organe d’administration
contient la justification des évaluations et du rapport d’échange, cette date ne peut
être antérieure à la date du rapport définitif de l’organe d’administration qui a dési-
gné le professionnel.
➾ Rem.: Le professionnel s’assurera, avant de signer son rapport, que tous les
projets de fusion ou de scission, ainsi que les différents rapports des organes de
gestion des différentes sociétés, dûment signés, figurent dans son dossier de tra-
vail.
649