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Chapitre3 : Valorisation d’un déchet type :

Cas des déchets urbains

I- Données générales sur les déchets urbains


1- Définitions :
a- Déchets urbains (résidus urbains) : c’est l’ensemble des déchets collectés par les
services municipaux ou par des sociétés privées. Ils comprennent :
 Les déchets provenant des habitations : ordures ménagères ;
 Les déchets industriels et commerciaux assimilables aux ordures ménagers,
 Les produits provenant du nettoiement des lieux et voies publiques ;
 Les déchets de certaines collectivités et lieux publiques.
b- Ordures Ménagères (déchets ménagers) : Ce sont les déchets résultant de manière
spécifique de la vie et de l’activité des ménages. Du point de vue administratif, sont
compris sous la désignation ‘’ordures ménagères’’ : les déchets dont l’enlèvement
doit être assuré par l’entreprise chargée de la collecte et le ramassage des déchets dans
des récipients prévus à cet effet.

Remarque : Bien que les boues d’épuration des eaux usées urbaines font partie des
déchets urbains, elles ne sont pas traitées dans ce chapitre.

2- Production : La moyenne annuelle par habitant et par jour diffère selon la localité (une
zone urbaine produit plus de déchets qu’une zone rurale). De même la production des
déchets dans les pays industriels est supérieure à celle des pays au cours de
développement et elle est faible dans les pays sous-développés.
Donc la production de déchets est proportionnelle au niveau de vie.

3- Caractéristiques et composition:
Les ordures ménagères sont caractérisées par :
 Leur composition.
 Leur degré d’humidité (20-60%)
 Leur PCI (de 1200 à 2000 kcal/kg)
 Leur masse spécifique (150 à 200kg/m3 sous tassement)
La composition des OM est très hétérogène et très variable selon la localisation et la
saison.
Le tableau ci-dessous donne quelques valeurs comparatives différentes pays.

Composition des ordures ménagères dans différents pays

Maroc
France 66.9M hb USA Japon
Constituants Allemagne 36M hb
328 M 127 M
(% en masse) 83M hb Rabat
Paris banlieue hb habitants

28 9- 14
Papiers-cartons 24 32 - 44 40 - 42 27,5
(↑4%)

Matières 3,9 6 -7
3,6 3,7 - 4,0 8 - 10 3
plastiques (↑0.3%?)

Verre-céramique 7 7 9 -11 4 - 7,5 6,5 2

4,7 9 – 14
Bois-végétaux 3,7 12 2-5 15
(↑1%)

Fermentescibles 23 31 (↑8%) 5 - 18 30 15 72

Autres (cendres,
pierres, os, 30
27 -? -? 39
chiffons, éléments (↑8%)
fins)

On constate que papiers et cartons constituent en général la partie importante et que les
pourcentages des autres matériaux sont plus accentués dans des pays tels que les USA et le
japon. Ceci a une relation étroite avec le mode de vie (culturel et intellectuel) et le niveau de
vie (riche ou pauvre).
Par ailleurs, dans les années à venir, il y aura une quasi-stagnation des quantités d’inertes, une
diminution des matières fermentescibles et une augmentation des matériaux combustibles
(essentiellement matières plastiques et papiers – cartons). La figure ci-dessous montre
l’évolution de nature des déchets depuis 1965 jusqu’à 1990.

Prévision d’évolution de la composition des ordures ménagères

Le PCI des ordures ménagères provient de la présence des matières organiques. Sa valeur
est donc fonction de la teneur de ces matières et du degré d’humidité.

4- Collecte

Une statistique générale permet de constater que l’efficacité et le coût de la collecte dépendent
de plusieurs facteurs:

 Le mode d’exploitation : service public ou entreprise privée.


 Les caractéristiques socio-économiques de la région (densité de population, niveau
de vie, mode d’habitation ….)
 Le circuit de ramassage : largeur des voies, accès aux récipients
 Le type de matériel utilise : capacité, puissance, mode d’emploi
 Les conditions d’exploitation : horaires, fréquence, personnel, nature de déchets
acceptés ou refusées.
 La distance de transports vers les installations d’élimination ou de valorisation
(recyclage, traitement) ou vers la décharge.
Le coût de la collecte varie dans un très large intervalle en raison de nombreux
paramètres qui interviennent dans sa détermination.

II- Valorisation énergétique des déchets urbains


1- Procédés d’incinération :
a- Incinération air : cette récupération d’énergie est dictée par les valeurs souvent
élevés des PCI des constituants des déchets urbains.
b- Incinération oxygène : Cette incinération en présence de l’O2 pur a été mise au point
par l’union CARBIDE (syst PUROX) : Les produits qui en résultent sont des gaz
contenant seulement la vapeur de H2O, des huiles et des cendres volantes.
c- Incinération- pyrolyse : Ces procédés est réalisés avec un déficit d’air dans des
conditions intermédiaires entre l’incinération et la pyrolyse.
d- Procédé mixte « tri + incinération »
 Incinération du résidu combustible (production de l’énergie électrique)
 Obtention des boues combustibles. Elles alimentent le four-chaudière.
 Fabrication d’un combustible solide de remplacement. (Briquettes,
combustibles)

e- Déchets urbains combustibles d’appoint dans certaine fabrication industrielle.

 Fabrication du ciment (Clinker T=1245°C)


 Fabrication des briques (cuisson) (mauvaises odeurs) et Fabrication de poteries
(Fours pour cuisson) ou briques réfractaires

2- Procédés de pyrolyse

La pyrolyse des déchets urbains fournit des gaz et des liquides (huiles pyrolytiques.) et un
solide résiduaire charbonneux. L’opération est réalisée sur des déchets tels avant ou après
élimination, par tri, des parties inorganiques.

Plusieurs types de réacteurs ont été réalisés:

 Procédé West Virginia university (USA)


 Procédé Bureau of Mines (USA)
 Procédé MON Santo- Langarūd (USA)
3- Autres procédés thermiques
Deux procèdes ont été mise au point aux USA par le Bureau of Mine
 Procédé d’hydrogénation, qui conduit à l’obtention de 1 à 2 Barils d’huile à basse
teneur en soufre à partir d’une tonne de déchets.
 Procédé d’hydrogazéification/ qui par traitement de 60% de la masse de déchets
fournit un gaz de synthèse contenant de l’hydrogène lequel est extrait puis sert à traiter
des 40% de déchet restant au four électrique à 500-900°C et sous pression élevée. On
obtient ainsi du méthane (0,21 m3 /kg de déchets).

Remarque : Ces opérations sont encore au stade pilote.

4- Fermentation méthanique :

La fermentation méthanique anaérobie de la partie organique des résidus urbains


produit du gaz combustibles (mélange CH4 + CO2), et un résidu qui peut être transformé en
composés humiques dans les parties aérées du sol. On note 1kg de résidu chimique
transformable donne en environ 0,40 m3 de CH4 dans des conditions standards de température
et de pression.

Fermentation anaérobie des déchets urbains

On pourra souligner que ce procédé peut être appliqué indifféremment à la partie


organique des déchets ou à d’autres types de résidus tels que les boues résiduaires,
coupeaux de bois, journaux, fumiers, etc…
La préparation du gaz met en œuvre les différentes opérations suivantes :

 Séparation préalable des métaux ferreux et non ferreux, et du verre si celle -ci
présent un intérêt économiques (récente)
 Mélangeage du produit restant avec de l’eau pour former une boue dans laquelle
on inocule des micro-organismes ou avec les boues de station d’épuration (procédé
biogaz)
 Digestion de cette boue dans un digesteur pour la formation d’un mélange CH4
et CO2.
III- Valorisation non énergétique
1- Fabrication du compost

Le compostage permet de transformer les substances organiques contenues dans les


déchets urbains en humus utilisable comme engrais.

a- Procédé de fabrication

Le schéma ci-dessous résume les déférentes étapes de la fabrication de compost.

Schéma d'une usine de compostage

On note que le compost peut être stocké en tas à des hauteurs importantes sans inconvénient
pour le voisinage (mauvaises odeurs).
b- Mécanisme de la fermentation

Ce mécanisme est très complexe, ajoutant que le compost est sous la dépendance des
facteurs habituels assurant, par dégradation microbienne en aérobiose, une importante
production d’énergie thermique.

Les éléments assurant les bonnes conditions de compostage sont :

 L’eau : la fermentation du compost nécessite l’addition d’eau, la teneur en eau


doit être de 45% si le taux de matière organique est de 50% (55% de H20 si la teneur en
Matière Organique est de 60%)
 L’air : la fermentation étant aérobie, nécessite un contact air-compost qui est
réalisé par retournement périodique des tas ou soufflage d’air dans des silos.
Théoriquement, la quantité d’air à fournir est de 4,5 à 5 litre /Kg de matière fraiche à
45% d’eau par heure.
 La nature du substrat : la composition des ordures, teneur en matière
fermentescibles du produit de base, joue un rôle important dans la vitesse de montée en
température.
 Des facteurs accessoires : homogénéité du mélange, état de division du
matériau, apportent soit des écarts importants de température entre deux points, soit un
mottage provoquant une fermentation anaérobiose conduisant à des mauvaises odeurs.
Par ailleurs la fermentation du compost se réalise suivant différentes phases :
 Phase de latence (environ 1 jour) : temps nécessaire aux microorganismes
pour coloniser le milieu nouveau crée pour eux.
 Phase de croissance (environ 1 jour): correspondant à l’élévation de la
température à 65-70°C.
 Phase thermophile (2 à 6 jours) correspondant au maximum de
température atteinte.
 Phase de maturation ou de décroissance correspondant à une
fermentation secondaire, lente, plus favorable à l’humification.

Donc, il est intéressant de vendre le compost dès la fin de la phase thermophile car il est
plus riche en matière organique et par conséquent la formation de l’humus se produira
ultérieurement in situ.
Différentes phases de formation du compost (Coumes, 1974)

2- Méthodes et procèdes de séparation des constituants.

Ces dernières années on a laissé perdre des quantités importantes de matériaux dans ces
déchets.

Deux modes de séparation sont possibles :

a- Séparation à la collecte : C’est la séparation par collecte séparé les citoyens ont
rejeté leurs déchets, préalablement séparés dans des bacs ou des bennes de stockage.
On peut donc obtenir séparément, le papier ‘journaux, revues,…), le verre trié par
couleur (transparent, vert, brun, …), l’aluminium et le fer blanc ‘essentiellement boites
de conserves).
b- Séparation industrielle après collecte : la séparation des constituants des déchets
urbains fait appel à deux étapes : réduction de la dimension des constituants
(déchiquetage, concassage, broyage, criblage,…) et séparation par méthodes
physiques, lesquelles sont choisies en fonction des caractéristiques des matériaux à
séparer : densité, propriétés magnétiques, électriques, optiques…..

Deux procédés ont été mis aux USA, à l’échelle pilote ou semi-industrielle ; Ils
effectuent la séparation soit sur les déchets urbains tels quels, soit sur les résidus d’incinération.

 Procédé Black Clawson (séparation des matières combustibles et incombustibles


par voie sèche) USA
 Procédé du Bureau of Mines (traitement de déchets par voie humide). USA
Cependant un procédé a été mis par le BRGM (France- Orléans). Cette installation
permet le tri en continu des matériaux suivants :
 Produits à base de Fibres Cellulosiques de Récupération (FCR) selon 3
catégories : Caisses-cartons, journaux et imprimés, papiers- corbeilles.
 Emballages creux en verre et plastique, avec séparation PVC/PE
 Métaux ferreux.
 Matière organique.
3- Valorisation des constituants séparés :
La valorisation des constituants séparés des déchets urbains en l’état ou des
résidus d’incinération concerne essentiellement les fractions ferromagnétiques
(ferrailles, fer blanc), les métaux non ferreux, le verre, les matières plastiques et les
fibres de récupération (papiers et coutons).

Remarque, les autres techniques de valorisation de déchets seront traités sous forme
d’exposés à savoir :
 Recyclage du Verre/ Céramique
 Recyclage du Papier/ Carton
 Recyclage du Plastique / Caoutchouc
 Recyclage des piles électrochimiques

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