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La valorisation énergétique concerne essentiellement les déchets organiques mais aussi des
résidus inorganiques contenants du carbone ou les combustibles nucléaires et radioactifs.
Le déchet est traité thermiquement entre 900°C et 1000 °C dans un four approprié (incinérateur)
en présence d’un excès d’air, ce qui permet de réaliser la combustion la plus complète possible de la
matière organique.
La chaleur sensible des gaz chauds ainsi formés est récupérée dans une chaudière pour
produire la vapeur qui sera à son tour utilisable directement pour le chauffage et/ou l’emploi
industriel bien après être transformée en énergie électrique via un turbo-alternateur.
La valeur du PCI des déchets ainsi traités est certainement le facteur primordial dans ce mode de
valorisation mais la façon dont se présentent les déchets (gaz, liquides, solides, pâteux, mélange de
phases) impose le type d’installation à utiliser.
Le PCI même faible de certains déchets organiques ou de résidus minéraux contenant du carbone
imbrulé peut être également mis à profit en utilisant le résidu comme matière première de
substitution ou comme ajout dans certaines préparations industrielles à haut température (en
cimenterie par exemple).
Le déchet peut également être utilisé seul ou en mélange avec un combustible classique comme
apport énergétique dans certaine préparation industrielle.
2- Pyrolyse :
Le procède qui tend à être de plus en plus utilisé consiste en un traitement thermique (500-
800°C) du déchet dans une atmosphère exempte d’oxygène. Il en résulte des réactions de
dégradation thermique, de dépolymérisation, de craquage, éventuellement des gaz, des liquides
et des solides résiduaires.
Les gaz (mélange complexe) contiennent essentiellement : H2, CO2, CO, hydrocarbures (CH4,
C2H2 ……) utilisables comme combustibles.
Les solides sont généralement des produits charbonneux utilisables comme matière première
combustibles ou comme matière première de substitution (matière de filtration, charges
minérales …..)
Par exemple les déchets de cellulose, qui donnent par incinération CO2 et H2O, conduisent par
pyrolyse à des mélanges gazeux H2 + CO + CO2 + CH4 + H2O et à un résidu charbonneux
résiduaire. La valeur énergétique produite par pyrolyse est nettement supérieure à celle que l’on
peut obtenir par récupération de la chaleur sensible des produits d’incinération.
Cependant, la pyrolyse nécessite un apport énergétique qui est généralement fourni par une
combustion d’une partie des produits de la réaction de pyrolyse (carbone, gaz, huiles pyrolytiques).
Formation de cendre inertes et contenant des métaux non oxydés, ce qui facilite une
éventuelle récupération par contre les cendres issues de l’incinération sont volatiles et présentent un
problème de pollution toutefois, pour atténuer cette problématique, on doit faire un confinement via
par exemple le procédé Sol-Gel.
Grande souplesse des procédés qui n’exigent pas des proportions constantes dans la
composition des déchets traités ; ce qui facilite ainsi la tâche des unités centralisées.
Cependant, le procédé de pyrolyse est encore mal connu au niveau fondamental et la complexité
chimique des condensats pose des problèmes de débauches sur le marché de la matière première et
par conséquent la commercialisation reste limitée.
Les Combustibles Solides de Récupération (CSR) sont des combustibles dérivés de déchets, à fort
pouvoir calorifique et à granulométrie et composition physico-chimique constantes, leur conférant la
capacité de se substituer à des combustibles conventionnels ou à des déchets bruts.
Actuellement de divers pyrolysats sont utilisés comme combustible d’appoint dans le foyer de
l’installation de pyrolyse (chauffage du réacteur en fonctionnement quasi-autonome et /ou comme
combustible dans le foyer d’une chaudière énergétique. Sans oublier que ces huiles peuvent être
utilisées dans l’éclairage des habitations lointaines et profondes.
La pyrolyse peut être un procédé intéressant pour valoriser certains déchets et résidus agricoles
(pailles et rafles de maïs, bagasse, écorces, déchets de bois, coques de noix de coco, d’anacarde, de
cacahuètes, tourteaux, etc.).
Le procédé est réalisé dans des conditions intermédiaires de température et d’oxygène (présence
limitée d’air). Ce traitement conduit à un mélange de gaz combustibles et de CO2 + H2O. Ce dernier
mélange est brulé dans une chambre de post-combustion et les calories seront récupérées par les
gaz chauds ainsi formés (CO2 + H2O).
Ce procédé a été mis au point par l’UNION CARBIDE (Système PUROX) aux USA. Il est
effectué en présence d’oxygène au lieu de l’air dans un incinérateur approprié. Il en résulte que
des gaz formés seulement de la vapeur d’eau, des huiles et des cendres volantes.
a- Hydrogénation :
Les déchets sont traités vers 500°C sous pression (300-400atm) par un mélange CO + H2 ; on
obtient des huiles combustibles, des gaz et du carbone résiduaire.
b- Hydrogazéificat
c- ion :
Les déchets sont traités par de l’hydrogène à température et pression élevées dans un four
électriques. Il se forme du méthane utilisable comme combustible.
d- Hydroliquéfaction :
Les déchets sont traites par de l’hydrogène en présence de catalyseurs à température et
pression moins élevées que dans le cas précédent (200-400°C ; 20-200atm). On obtient des
liquides combustibles.
e- Vapocraquage :
Les déchets sont traités thermiquement en présence de vapeur d’eau, ce qui conduit à des
gaz ou des liquides combustibles selon la composition physico-chimique du déchet.
f- Gazéification en présence d’oxygène pur (procédé récent USA) qui transforme les déchets en
mélange CO + 2H2, point de départ de la synthèse du méthanol.
Appelée aussi digestion anaérobie consiste en une gazéification des déchets organiques par
des Bactéries productrices de méthane.
Le procédé de base se déroule en deux étapes :
Actions des bactéries productrices d’acide (acidogenèse) qui transforment les substances
organiques complexes en acide, alcool et aldéhydes, lesquels se transforment ensuite en un mélange
CH4 + CO2 par action de bactéries productrices de méthane.
Ces réactions doivent être réalisées dans un milieu fermé (digesteur). Les conditions
expérimentales optimales de cette réaction sont les suivantes :
pH neutre, T= 35°C, la vitesse de gazéification étant plus importante à 50-60 °C, les gaz
obtenus contiennent 50-80% de CH4 et 50 à 20% de CO2 selon la composition et la nature des
déchets organiques.
Exemples :
Cellulose 𝑪𝟔 𝑯𝟏𝟎 𝑶𝟓 + 𝑯𝟐 𝟎 → 𝟑𝑪𝑯𝟒 + 𝟑𝑪𝑶𝟐 𝑪𝑯𝟒 /𝑪𝑶𝟐 = 𝟏
2- Hydrolyse – Fermentation:
Il s’adresse généralement aux matières végétales qui conduisent à la formation de jus sucré.
Cette réaction se réalise à basse température (environ 200°C) en utilisant comme catalyseur, les
solutions acides (HCl ou H2SO4) soit des solutions enzymatiques (hydrolyse enzymatique).
𝑯𝑪𝒍, 𝑯𝟐 𝑺𝟎𝟒
Exemple : hydrolyse 𝑪𝟔 𝑯𝟏𝟎 𝑶𝟓 + 𝑯𝟐 𝟎 → 𝑪𝟔 𝑯𝟏𝟐 𝑶𝟔
𝒆𝒏𝒛𝒚𝒎𝒆
Les jus sucrés ainsi obtenus sont transformables en alcool utilisé comme des combustibles.
𝒇𝒆𝒓𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏
glucose 𝑪𝟔 𝑯𝟏𝟐 𝑶𝟔 → 𝟐𝑪𝟐 𝑯𝟓 𝑶𝑯 + 𝟐𝑪𝑶𝟐
La figure montre que les trois opérations : pyrolyse, méthanisation, hydrolyse et fermentation,
conduisent dans un délai incomparablement plus bref à des matières premières énergétiques
directement utilisables, ce qui pourrait inciter à les adopter en premier choix.