Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Tirants d'ancrage
Impressum
Auteur(s)/groupe de travail
Jeanneret Alain (OFROU, président)
Schuler Willi (OFROU)
Matt Peter (Ingénieur-conseil)
von Matt Ueli (Bureau d'ingénieurs, élaboration)
Éditeur
Office fédéral des routes OFROU
Division réseaux routiers
Standards, recherche, sécurité
3003 Berne
Diffusion
La directive est téléchargeable gratuitement sur le site www.astra.admin.ch.
© ASTRA 2007
Reproduction à usage non commercial autorisée avec indication de la source.
Avant-propos
Ce sont à la fois des raisons de forme et de fond qui ont conduit à la présente révision de
la directive « Tirants d'ancrage » publiée par l'OFROU en 1999.
La validité de cette directive avait été limitée au 31 décembre 2004, avant d'être prolon-
gée au 31 décembre 2006 ainsi que communiqué aux cantons par une lettre du 12 juillet
2005. Il fallait adapter la directive révisée aux nouvelles normes de la SIA (Swisscodes et
Swissconditions). Pour diverses raisons, la norme SIA 267:2003 « Géotechnique » a une
rédaction plus concise que la recommandation SIA V191:1995 « Tirants d'ancrage pré-
contraints ». La norme SIA 267:2003 se focalise sur la sécurité lors du dimensionnement
des structures porteuses, ce qui fait que les thèmes importants de la surveillance et de la
conservation sont plutôt traités de manière générale. Dès lors, du point de vue de
l'OFROU, il était nécessaire d'établir des compléments à propos de possibilités de sur-
veillance améliorées et de coûts moindres de surveillance et d'entretien. Les Swisscondi-
tions SIA 118/267:2004 présentent du point de vue du maître de l'ouvrage d'importantes
lacunes en ce qui concerne la responsabilité quant aux défauts. La directive révisée
comble ces lacunes.
Conduite par un canton et soutenue par l'OFROU, une recherche quant à l'effet des
séismes sur les ouvrages ancrés a montré la nécessité de compléter la norme SIA
267:2003 sur ce point. C'est pourquoi la directive révisée contient des indications et des
précisions à propos du dimensionnement sismique des ouvrages ancrés qui ont été éla-
borées par un groupe de travail ad hoc.
Afin de sensibiliser les responsables de projet, l'accent est en outre mis sur le phéno-
mène de la réaction alcaline des agrégats du béton (RAG) qui est particulièrement impor-
tant pour les ouvrages de soutènement. Des projets de recherche sur ce sujet sont en-
core en cours et l'OFROU en communiquera les résultats le moment venu.
L'édition 2007 de la directive « Tirants d'ancrage », actualisée et étendue, rendra les ou-
vrages ancrés encore plus sûrs et plus durables, et ceci sans coûts supplémentaires no-
tables.
Dr Rudolf Dieterle
Directeur
Impressum ......................................................................................................................... 2
Avant-propos ..................................................................................................................... 3
0 Introduction ....................................................................................................................... 7
0.1 Organisation du contenu de la directive.............................................................................. 7
0.2 Entrée en vigueur et modifications...................................................................................... 7
Annexes ........................................................................................................................... 19
Bibliographie ................................................................................................................... 35
Liste des modifications .................................................................................................. 37
0 Introduction
1.2 Principes
L'utilisation de tirants permanents est limitée aux cas où celle-ci apporte des avantages
par rapport à d'autres solutions techniques.
L'appréciation des variantes techniques possibles sera fondée sur une étude compara-
tive. L'établissement de la convention d'utilisation et de la base du projet, ainsi qu'un
concept de surveillance et d'entretien, doit fournir les éléments de base de cette étude.
En règle générale, la durée d'utilisation admise pour les ouvrages ancrés sera de 100
ans.
Le résultat de la comparaison des variantes fera l'objet d'un rapport technique. Sur cette
base, le maître d'ouvrage et l'Office fédéral des routes choisiront d'un commun accord la
variante dont l'étude sera poursuivie en vue de l'exécution.
Les ouvrages ancrés seront dimensionnés selon les normes SIA 260, 261, 262, 263 et
267.
Seuls sont autorisés les systèmes d'ancrage dont l'aptitude a été prouvée par un agré-
ment technique suisse (STA) 1) et une évaluation de conformité. Les fournisseurs des ti-
rants et les entreprises de forage doivent disposer d'un système de gestion de la qualité
certifié selon ISO 9001:2000.
Les tirants placés dans des zones de glissement ou dans des roches gonflantes doivent
pouvoir être relâchés d'au moins 100 mm (10.5.1.2).
Les tirants précontraints dont la durée d'utilisation dépasse 2 ans seront pourvus d'une
protection poussée contre la corrosion.
1)
STA = Swiss Technical Approval
1.4.2 Exécution
Chaque tirant sera équipé d'un dispositif de réinjection multiple (10.6.4.4).
Le temps d'attente entre la dernière injection et l'essai de traction sera fixé en tenant
compte du temps correspondant prévu pour la vérification des tirants d'ouvrage (épreu-
ves de mise en tension). Il sera en règle générale d'au moins 7 jours, dans des terrains
argileux d'au moins 10 jours. Le programme des travaux réservera assez de temps pour
la réalisation des tirants d'essai, appuis compris, et pour l'exécution et l'évaluation des
essais de traction (10.7.2).
La force de blocage effective de chaque tirant doit être déterminée par décollement de la
tête d'ancrage, règle également valable pour les tirants de mesure (contrôle de la cellule
de mesure) (10.6.4.5).
Dans le cas où un tirant bloqué au moyen de clavettes doit être à nouveau détendu, par
exemple en vue d'une amélioration de la protection anticorrosion derrière la tête, on veil-
lera à ce que le blocage lors de la remise en tension ne se fasse pas au même point des
armatures. Un second blocage n'est admissible que si la nouvelle morsure des clavettes
débute à au moins 15 mm à l’avant de la première ou se trouve entièrement à l’arrière de
la première.
La mesure F sera effectuée d'entente avec la direction des travaux (réception des tra-
vaux).
Les tirants dont la tête sera recouverte de béton doivent être conçus de manière à per-
mettre, à titre exceptionnel (après démolition du béton de la niche), la détermination de la
force d'ancrage existante par décollement au moyen d'un vérin de mise en tension (tête
d'ancrage de contrôle ou dépassement suffisant des armatures de traction). Il va de soi
que les têtes de tirants bétonnées doivent être isolées électriquement de l'ouvrage.
1.4.4 Protection réduite contre la corrosion (tirant avec une période d'utili-
sation de moins de 2 ans) (10.6.3)
L'armature doit être enrobée d'au moins 20 mm de coulis de ciment dans la zone de la
longueur de scellement. Cette exigence sera assurée au moyen de distanceurs.
L'armature doit être protégée sur sa longueur libre au moyen d'une gaine en plastique
remplie d'une masse anticorrosion stable jusque derrière la tête d'ancrage.
Dans la zone de la tête d'ancrage, l'armature, les éléments d'ancrage et la plaque d'an-
crage doivent être protégés par une couche de masse anticorrosion ayant une bonne ad-
hérence, hydrofuge et résistante à la température.
1.4.5 Surveillance
Tous les ouvrages ancrés seront équipés de tirants de mesure. Le nombre de tirants de
mesure sera d'au moins 5 % du nombre total des tirants. Au minimum 2 des 3 tirants de
contrôle ou de mesure exigés dans 10.7.5.4 par partie d'ouvrage seront tirants de me-
sure.
Pour chaque ouvrage ancré il sera prévu des dispositifs de surveillance des déformations
de l'ouvrage qui livrent des informations pertinentes sur le comportement de l'ouvrage
(10.7.5.1).
2.2 Principes
Le mode d’action, les essais et la surveillance des tirants passifs diffèrent de ceux des ti-
rants précontraints. Il convient de ne les employer que là où leur mise en œuvre procure
des avantages par rapport aux tirants précontraints et à d'autres solutions techniques
(annexe I).
L'appréciation des variantes techniques possibles sera fondée sur une étude compara-
tive. L'établissement de la convention d'utilisation et de la base du projet, ainsi qu'un con-
cept de surveillance et d'entretien, doit fournir les éléments de base de cette étude. En
règle générale, la durée d'utilisation admise pour les ouvrages ancrés sera de 100 ans.
Le résultat de la comparaison des variantes fera l'objet d'un rapport technique dans le-
quel les avantages par rapport à une solution « tirants précontraints » seront largement
justifiés. Sur cette base, le maître d'ouvrage et l'Office fédéral des routes choisiront d'un
commun accord la variante dont l'étude sera poursuivie en vue de l'exécution.
Les ouvrages ancrés seront dimensionnés selon les normes SIA 260, 261, 262, 263 et
267.
Seuls sont autorisés les systèmes d'ancrage qui remplissent les exigences du chiffre 11
de la norme SIA 267:2003 et qui sont documentés de façon détaillée (11.6.1.2). Les four-
nisseurs des tirants et les entreprises de forage doivent disposer d'un système de gestion
de la qualité certifié selon ISO 9001-2000.
Seuls les tirants en acier sont en principe autorisés pour des emplois permanents. Les
ancrages permanents avec des tirants composés de matériaux composites renforcés à
l'aide de fibres, par ex. fibres de verre, ou d'autres matériaux, nécessitent des vérifica-
tions particulières en matière de durabilité ainsi qu'une autorisation de l'OFROU.
Les tirants en acier normal d'armatures à béton (fsk < 750 N/mm2) ne doivent ni avoir de
longueur libre ni être utilisés comme tirants précontraints. Seul le chiffre 10 de la norme
SIA 267:2003 est valable pour les tirants précontraints en ce qui concerne les exigences
formulées pour les armatures de traction, la protection contre la corrosion et les essais.
Si des tirants passifs à adhérence totale doivent être mis en tension pour réduire les dé-
formations dans la zone de la tête, la force de mise en tension ne doit pas dépasser
0,2 Fsk.
Si des tirants passifs et précontraints sont utilisés dans le même ouvrage, il faut tenir
compte de leur comportement spécifique lors des vérifications de la sécurité structurale
et de l'aptitude au service (annexe I.2).
Les tirants passifs ne sont en principe pas appropriés pour stabiliser les glissements de
terrain actifs (annexe I.3).
La longueur requise des tirants passifs sera déterminée au moyen du modèle de terrain
dans lequel la nappe phréatique est à son niveau maximal. En cas d'ancrage de pentes
et de tranchées, il faut en principe toujours tenir compte d'une certaine pression hydrosta-
tique, resp. d'une pression d'écoulement (annexeI.4).
L'effet des charges variables sur la capacité portante à long terme des tirants sera pris en
compte (annexe I.5).
En cas d'emploi de tirants lors de reprise en sous-oeuvre (« paroi clouée »), toutes les
phases critiques de construction seront examinées (annexe I.6).
La résistance à la diffusion exigée pour la gaine en plastique (11.6.3.4) est également va-
lable dans la zone de couplage des tirants ainsi que pour tous les raccords de gaine.
Dans le cas de tirants préinjectés en usine, ladite résistance à la diffusion doit être véri-
fiée sur demande au moyen de mesures de la résistance électrique, selon le chiffre
10.7.4 de la norme SIA 267:2003. La valeur limite à atteindre est RI ≥ 1.0 MΩ.
Des forages tubés sont nécessaires dans le cas de tirants permanents en sol meuble et
en roche non stable. L'injection primaire sera faite avant et pendant le retrait du tubage.
L'injection se fera « de bas en haut » au moyen d'un tube d'injection. Pour des tirants en
sol meuble l'injection se peut aussi faire directement à pression par le tubage.
Dans le cas de tirants permanents, trois essais d'arrachement seront effectués au mini-
mum par zone donnée de terrain ayant des caractéristiques géotechniques similaires
(11.7.2.7).
Dans le cas de tirants permanents, des tests de traction seront effectués au minimum sur
10% d'entre eux pour vérifier la qualité de leur exécution (11.7.5.1).
Dans le cas de tirants permanents, des mesures de résistance électrique seront effec-
tuées au minimum sur 10% de tous ceux ayant un degré de protection 2 et 3. Au mini-
mum 20% des tirants ayant des couplages fabriqués sur le chantier subiront ces mesures
de résistance électrique. Cette dernière doit atteindre la valeur RI ≥ 0.1 MΩ après la pose
du tirant et RII ≥ 100 Ω juste avant le bétonnage de la tête d'ancrage (armature de la
structure porteuse posée). La définition de RI et de RII est donnée au chiffre 10.7.4 de la
norme SIA 267:2003.
2.4.4 Surveillance
Des dispositifs de surveillance des déformations seront mis en place sur chaque ouvrage
ancré; ils fourniront des informations probantes quant au comportement de l'ouvrage et
du sol (11.7.6.2).
Indication : la conservation des ouvrages ancrés plus anciens qui n'ont pas encore été
vérifiés selon la directive de 1999 est traitée dans l'annexe II.
3.2 Principes
La directive « Surveillance et entretien des ouvrages d'art des routes nationales » de
l'OFROU doit être appliquée pour la conservation des ouvrages ancrés.
Les principes essentiels de conservation des ouvrages ancrés sont, au sens de cette di-
rective, les inspections principales d'un rythme quinquennal, les inspections intermédiai-
res et les inspections spéciales dues à des événements particuliers.
L'efficacité du fonctionnement des dispositifs de surveillance sera aussi vérifiée lors des
inspections principales.
La résistance électrique RI de toutes les têtes d'ancrage inspectées qui ont une protec-
tion poussée contre la corrosion sera aussi mesurée lors des inspections principales. Ou-
tre les valeurs mesurées, les conditions météorologiques et la température seront égale-
ment relevées.
Avant de remplacer des tirants isolés dont la résistance électrique s'abaisse en dessous
de la valeur limite RI = 0,1 MΩ, il faut déterminer par des mesures supplémentaires si RI
se situe durablement plus bas que la limite (répétition des mesures sous d'autres condi-
tions climatiques, inspection et mesure directement sur la tête d'ancrage). Si c'est le cas,
il faudra particulièrement prêter attention à ces tirants durant la surveillance ultérieure,
par ex. en inspectant la tête d'ancrage lors de chaque inspection principale. En cas de
Il faudra décider lors des inspections principales d'un éventuel entretien dans la zone des
têtes d'ancrage (protection de la tête d'ancrage, capots de protection des têtes, joints,
fixations, drainage de puits pour tirants de mesure, présence de végétation, etc.). En ou-
tre, des modifications d'état significatives comme des venues d'eau ou des formations de
fissures sont à relever.
Lors de chaque inspection d'ouvrages ancrés avec des tirants passifs, il faut examiner
toutes les modifications de leur état, en particulier les formations de fissures, les venues
d'eau, les obturations de drainages, les déformations locales, etc.
4.1.2 Principes
La sécurité structurale de chaque ouvrage ancré en cas de séisme doit être vérifiée au
sens du chiffre 16.1.5 de la norme SIA 261:2003 et en tant que complément au chiffre
7.2.2 de la norme SIA 267:2003.
Remarque : selon le chiffre 7.2.2 de la norme SIA 267:2003, il n'y a pas besoin d'effec-
tuer une vérification sismique pour les cas « classes d'ouvrages » I et II en zone 1 et
« classe d'ouvrage » I en zone 2, cette vérification n'étant pas déterminante à l'état limite
de type 2 car l'effet du séisme est compensé par un facteur de charge réduit à 1,0. Ce
n'est toutefois pas le cas à l'état limite de type 3.
Le paragraphe 4.1.4 contient des indications complémentaires pour vérifier les ouvrages
existants.
La résistance requise lors du dimensionnement de l'ancrage est obtenue avec les hypo-
thèses suivantes :
Actions
Actions durables selon les normes SIA 261:2003 et 267:2003 sur la base des données
caractéristiques du sol, des grandeurs géométriques et du niveau moyen de la nappe
phréatique (facteur de charge 1,0).
Action sismique
La formule de la force de remplacement horizontale donnée au chiffre 7.5.2.1 de la
norme SIA 267:2003 est généralisée par l'emploi du paramètre S qui dépend des classes
de terrain :
agd · S
Ah,d = γf · g · q · GK
a
γf, agd et S selon le chiffre 16 de la norme SIA 261:2003
qa = 1,0 à 2,0 (dépend du déplacement admissible du mur, complément au tableau 2, voir
ci-dessous).
Le déplacement admissible du mur sadm est calculé par l'allongement du tirant entre sa
force effective, P et sa résistance ultime. Ce ne sont pas les valeurs globales du tableau
2 de la norme SIA 267:2003 qui doivent être utilisées pour le rapport entre le déplace-
ment admissible du mur sadm et la valeur qa, mais les formules données au tableau 7.1
de la norme EN 1998-5:2004 (SIA 260.805).
agd
qa = 1,0 pour
sadm < 200 · g · S (mm)
agd agd
qa = 1,5 pour 200 · g · S ≤ sadm < 300 · g · S (mm)
agd
qa = 2,0 pour sadm ≥ 300 · g · S (mm)
La poussée des terres et la pression hydrostatique, toutes deux augmentées de l'effet
sismique, resp. la résistance amoindrie du terrain (poussée des terres passive), peuvent
être calculées avec les formules de Mononobe-Okabe (voir norme EN 1998-5:2004 (SIA
260.805), annexe E).
Résistances
Valeur de dimensionnement de la résistance du sol
selon chiffres 7.5.3.1 et 5.3.5.5 (γM = 1,4) de la norme SIA 267:2003.
Indication : le calcul sera effectué de façon appropriée par étapes, tout d'abord avec
qa = 1,0 (mur rigide) et GK selon chiffre 7.4.2 de la norme SIA 267:2003. Aucun examen
complémentaire n'est nécessaire si cette vérification n'est pas déterminante (on se trouve
du côté de la sécurité). En revanche, si la vérification est déterminante, on peut utiliser
une valeur plus élevée pour qa en fonction du déplacement admissible du mur et on peut
déterminer la poussée des terres et la pression hydrostatique avec les formules de Mo-
nonobe-Okabe. Dans le cas de murs de plus de 10 m de hauteur, on peut en outre effec-
tuer une analyse monodimensionnelle de propagation des ondes en champs libre, selon
la norme EN 1998-5:2004 (SIA 260.805), annexe E.2, pour les ondes se propageant ver-
ticalement, ce pour constituer une valeur moyenne de l'accélération horizontale du sol.
Effet sismique
La formule de la force de remplacement horizontale selon le paragraphe 1.3.1 est com-
plétée par le facteur qh :
a ·S
Ah,d = γf · g ·gdqa· qh · GK
Comme au paragraphe 1.3.1, qa tient compte de la capacité du mur de soutènement à se
déplacer :
qa = 1,0 à 2,0.
qh tient compte du fait que l'accélération maximale n'agit pas simultanément sur tout le
massif de glissement, sa valeur variant de qh = 1,0 à 2,5. La valeur 1,0 vaut pour de pe-
tits massifs de glissement qui correspondent environ au cône actif (poussée des terres).
qh = 1,5 sera utilisé pour les calculs usuels de cercles de glissement, alors que qh = 2,0 à
2,5 sera utilisé pour les massifs de glissement plus grands, d'une taille supérieure à 10 m
et/ou ayant une étendue de plus de 30 m.
L'accélération déterminante peut être déterminée par un calcul dynamique non linéaire
de sa propagation horizontale et verticale dans le massif de glissement (phénomène on-
dulatoire) si un problème exige un examen plus poussé.
Comme son effet se compense souvent globalement, l'accélération verticale ne doit en
général pas être prise en compte lors de cette vérification.
Remarque : le processus décrit ci-dessus ne tient pas compte du fait que la résistance au
cisaillement du terrain est en général plus grande avec une haute vitesse de mise en
charge qu'avec une charge statique, ce aussi longtemps qu'aucune formation de pres-
sions interstitielles n'est à craindre. Ceci ne vaut pas pour les sols décrits au chiffre 7.3.3
de la norme SIA 267:2003 qui nécessitent des études particulières.
L'accélération déterminante peut en général être déterminée par des analyses dynami-
ques non linéaires.
Lorsque la vérification d'un ouvrage existant sans action sismique ne nécessite aucun
renforcement de ce dernier, on peut accepter une réduction de 20% du dimensionnement
de la résistance de l'ancrage nécessitée par l’action sismique (facteur de conformité 0,8).
Si un renforcement est même nécessaire sans effet sismique, on doit alors dimensionner
le projet d’ancrage à 100% de l'effet sismique.
En ce qui concerne les bases et les mesures pour les constructions nouvelles et existan-
tes, il faut consulter la documentation « Réaction alcali-granulats du béton (RAG) » de
l’OFROU [3].
Annexes
Capacité · n'est pas vérifiée pour les tirants d'ouvrage · est vérifiée pour chaque tirant
portante (les tests de traction ne donnent aucun ren-
seignement quant à la capacité portante) · peut aussi être examinée pendant la durée
d'utilisation
· ne peut pas être examinée pendant la durée
d'utilisation
Force · se développe seulement lors de déplace- · agit tout de suite pleinement dès le blocage
d'ancrage ments d'ouvrage (passive) du tirant (active)
· sa grandeur n'est pas connue et ne peut pas · peut être mesurée à l’aide des tirants de
être mesurée contrôle et de mesure pendant la durée
d'utilisation
· peut être réglée si nécessaire (détendre,
retendre)
Déplacements · sont nécessaires pour que la force d'an- · sont selon les cas sensiblement réduits ou
de l'ouvrage crage se développe largement empêchés ou même dirigés
contre le terrain
· se composent de l'allongement du tirant et
des déformations de tout l'ouvrage
Surveillance · les tirants individuels ne peuvent pas être · les tirants de contrôle et de mesure peuvent
surveillés être surveillés pendant toute leur durée d'uti-
lisation (force et protection contre la corro-
· le massif d'ancrage complet ne peut être sion)
surveillé qu'en mesurant les déformations
de l'ouvrage · la surveillance sera complétée par une
mesure des déformations de l'ouvrage
Des différences énumérées ci-dessus, on déduira la règle générale que les tirants passifs
peuvent être mis en place lorsqu'un tirant isolé ne contribue pas de manière considérable
à la capacité portante de l'ouvrage ou de parties d'ouvrage isolées (≤ 3 à 5%) et que les
déplacements d'ouvrage inhérents au système sont tolérables.
II.1 Généralités
II.1.1 Domaine d'application
L'annexe II est applicable aux ouvrages ancrés dont l'exécution n'a pas eu lieu selon les
normes, directives et recommandations listées ci-après, et qui n'ont pas encore été véri-
fiés et remis en état selon la directive « Tirants d'ancrage » de l'OFROU de 1999 :
• Directive « Tirants d'ancrage permanents en terrain meuble et en rocher » de
l'OFROU (1993).
• Recommandation SIA V 191 « Tirants d'ancrage précontraints » (1995).
• Directive « Tirants d'ancrage » de l'OFROU (1999).
• Norme SIA 267 « Géotechnique » (2003).
II.1.2 But
Les ouvrages ancrés plus anciens doivent atteindre un niveau suffisant de sécurité struc-
turale et d'aptitude au service au sens de la norme SIA 267:2003. Si tel n'est pas le cas,
des mesures constructives ou de surveillance seront prises de manière à répondre à ces
exigences.
Lors du choix de ces mesures on tiendra compte de la durée d'utilisation restante exigée
pour l'ouvrage.
II.1.3 Principes
Il doit exister pour chaque ouvrage ancré un plan de surveillance et d'entretien qui fournit
des informations suffisantes quant à l'état et à l'efficacité des tirants d'ancrage.
Si tel n'est pas le cas, on déterminera l'état des tirants et on établira ou retravaillera le
plan de surveillance et d'entretien sur la base d'une convention d'utilisation ainsi que de
la base du projet, le cas échéant, si des mesures constructives devaient être prises.
Si plusieurs ouvrages ancrés doivent être examinés, l'ordre dans lequel ils seront traités
s'établira en tenant compte des risques potentiels inhérents à chacun d'entre eux.
Les indications sur l'état de l'ouvrage ancré, sur les mesures prises et celles qui restent à
prendre, seront consignées dans KUBA-DB.
Passage à la phase 2
oui
Un examen des
tirants est possible non
Maître d'ouvrage
et opportun
(Extension de man-
dat)
oui Bureau d'ingé-
5 Analyse
Projet d'investigation nieurs qualifié
de
risques
6 Examen des tirants
Entreprise quali-
fiée
7 Bureau d'ingé-
Rapport de vérification
nieurs qualifié
Une intervention
non
est nécessaire
oui
Bureau d'ingé-
7 Concept d'intervention
nieurs qualifié
la structure porteuse est capable de réagir à des sollicitations plus élevées par des dé-
formations élastiques et plastiques avant de céder (pas de rupture fragile).
Marche à suivre
1. Étude approfondie des documents existants concernant l'ouvrage, en particulier l'his-
torique de sa construction et les données sur les tirants. De cette étude résultera une
description détaillée des tirants existants, de leurs points faibles du point de vue dura-
bilité et de leur aptitude à être vérifiés.
2. Inspection de l'ouvrage ancré, la marche à suivre étant fonction des informations dis-
ponibles sur l'ancrage, ainsi que des possibilités d'accès et d'observation directe des
têtes de tirants. Il suffit souvent de procéder à une inspection purement visuelle de
l'ouvrage et de son environnement, ainsi que des têtes de tirants. Dans d'autres cas il
sera opportun de découvrir quelques têtes de tirants choisies au hasard, de les exa-
miner et de déterminer la force d'ancrage par décollement.
3. Récapitulation des informations disponibles ou manquantes sur l'état de l'ancrage. On
en déduira une description de l'état général probable, en précisant le degré de fiabilité
de l'image donnée. On décrira en complément, pour autant que cela soit possible, les
moyens permettant de réunir les informations manquantes.
Calcul de vérification
But
Fournir, grâce à un calcul théorique, des indications sur la sécurité structurale nominale
de l'ouvrage et sur l'importance de la contribution statique de l'ancrage.
Marche à suivre
Partant des normes SIA 260 à 267, on procédera à une vérification approximative du pro-
jet d’ancrage, par exemple dans une ou deux sections représentatives. Ce calcul donne-
ra, en admettant que les tirants existants sont intacts et présentent la capacité prévue, la
valeur nominale de la sécurité structurale de l'ouvrage ancré.
Marche à suivre
On se posera d'abord la question de savoir si la valeur nominale de la sécurité structurale
calculée est suffisante. Cette démarche fera apparaître l'importance de la contribution de
l'ancrage existant à la stabilité de l'ouvrage. On s'intéressera ensuite aux conséquences
de la défaillance de tirants isolés sur la stabilité de l'ouvrage. Sur la base de ces études
et des résultats du relevé de l’état on se prononcera sur la possibilité d'évaluer valable-
ment l'état de l'ouvrage. Une appréciation générale de la sécurité structurale et de
l’aptitude au service actuelle, ainsi que sur l’évolution future de l’état peut être effectuée.
Travaux d'entretien
But
Le but est de profiter de l'examen de l'ancrage pour exécuter parallèlement les travaux
d'entretien manifestement nécessaires.
Travaux d'entretien
1. Corrections à la précontrainte des tirants
II est quelquefois opportun de procéder à un réglage de la précontrainte pour la rame-
ner au niveau prévu. Le projet précisera l'ampleur des variations de précontrainte tolé-
rables (en %), au delà desquelles un réglage doit avoir lieu.
2. Injections complémentaires, drainages
Si l'on découvre des vides derrière la tête du tirant, à l'intérieur ou à l'extérieur de la
gaine entourant les armatures, on procédera à l'injection d'un coulis de ciment ou
d'une masse anticorrosion adéquate. On tentera d'arrêter, par injection ou par d'autres
mesures adéquates, les venues d'eau se produisant dans la zone de la tête du tirant,
ou encore de les capter en dehors de cette zone au moyen de forages de drainage.
3. Protection contre la corrosion de la tête du tirant
Après examen du tirant, il convient de renouveler la protection contre la corrosion. Il
s'agira généralement des travaux suivants :
• Nettoyage de la plaque d'appui par sablage ou polissage, puis mise en place
d'une couche de protection.
• Nettoyage de la tête et des sur longueurs de l'armature, à la main ou à la va-
peur, puis enrobage au moyen d'une masse anticorrosion adéquate.
• Nettoyage et couche de protection, ou remplacement des capots de protection,
joints compris.
• Percement d'un trou d'aération de φ 6 mm au point le plus bas du capot de pro-
tection pour empêcher l'accumulation d'eau de condensation.
4. Autres travaux d'entretien
Selon le type d'ouvrage, d'autres travaux d'entretien peuvent être nécessaires, par
exemple :
Remise en état des drainages des puits pour tirants de mesure.
Montage de toits de protection contre la chute de pierres.
Améliorer l'accessibilité des tirants de contrôle par des échelles et des paliers.
Injection de fissures dans le béton.
Réparations superficielles ou enrobage du béton.
Nettoyage du rocher.
Remplacement de tirants passifs.
Forage ou remise en état de drainages.
Travaux d'étanchement.
Plantations ou leur entretien.
Dispositifs de surveillance
But
L'ouvrage ancré sera équipé d'un dispositif de surveillance performant.
Marche à suivre
Partant des dispositifs éventuellement existants on établira un projet adapté à l'ouvrage
et aux conditions géologiques.
Les dispositifs existants ne seront intégrés dans le système de mesure qu'après vérifica-
tion de leur fonctionnement.
La mise en place des dispositifs de surveillance supplémentaires aura lieu aussi tôt que
possible. Une mesure initiale sera effectuée après leur installation.
Analyse de risques
Une analyse de risques de l'ancrage sera faite si la vérification générale rend nécessaire
des études complémentaires, mais que ces dernières ne sont pas possibles d'un point de
vue technico-économique (tirants à adhérence totale, têtes d'ancrage non accessibles).
But
L'analyse de risques fournira des indications sur les mesures minimales nécessaires à
prendre pour assurer la sécurité structurale et l'aptitude au service de l'ouvrage pendant
une durée à convenir (par ex. 25 ans). Les mesures seront élaborées de manière à four-
nir des informations suffisantes à l'issue de la durée convenue afin de pouvoir juger de la
nécessité de mesures complémentaires (méthode observationnelle).
Marche à suivre
1. Appréciation des risques
Les facteurs suivants, propres à l'ouvrage et affectant sa sécurité, seront appréciés et
pondérés, par ex. au moyen d'un système de points :
• Risques inhérents à chaque tirant.
Par ex. type de tirant, sa construction, venue d'eau, action des chlorides, capa-
cité portante, niveau de tension.
• Fonction de la structure porteuse.
Par ex. stabilisation de glissement de terrain, sécurisation de tranchée, revête-
ment de rocher, ancrage de forces de traction externes.
• Importance de chaque tirant.
Par ex. nombre de tirants, redondance du système porteur, conséquence de la
rupture d’un tirant.
• Type et conséquence d'une défaillance de la structure porteuse.
Par ex. rupture fragile ou défaillance avec déformations mesurables, mise en
danger d'infrastructures de transport importantes et de bâtiments.
2. Examens supplémentaires
Il faut souvent procéder à des examens supplémentaires pour améliorer le degré de
fiabilité de l'appréciation des risques, comme par ex. :
• Vérification du calcul statique.
• Sondages.
• Examens chimiques de l'eau.
• Mise à nu de têtes d'ancrage isolées.
3. Interprétation de l'appréciation des risques
Une fois l'appréciation des risques effectuée, il faudra en déduire quelles sont les me-
sures constructives et/ou les mesures de surveillance à prendre pour atteindre le but
fixé dans l'analyse. Des variantes potentielles devraient alors aussi être présentées.
Le rapport portera un jugement global sur l'état de l'ancrage et de l'ouvrage ainsi qu'un
pronostic quant à leur développement futur. On en déduira, le cas échéant, quelles me-
sures sont nécessaires pour assurer la sécurité structurale et l'aptitude au service pen-
dant la durée d'utilisation restante, resp. pendant une période déterminée. Le comporte-
ment de l'ouvrage à ce jour sera pris en compte lors de l'évaluation des mesures et de
leur ampleur.
Accompagné d'un devis estimatif pour les mesures proposées, le rapport de vérification
sera remis au maître d'ouvrage pour décision.
Les documents relatifs à l'ouvrage seront établis, resp. complétés, à la fin des travaux.
Les données correspondantes seront en outre saisies dans KUBA-DB.
Bibliographie
[1] F. Hunkeler, P. Matt, U. von Matt und R. Werner (août 2005), « Câbles de précontrainte, haubans et
tirants d'ancrage - Description des systèmes et leçons tirées des dégâts dus à la corrosion »,
Office fédéral des routes OFROU, Projet de recherche AGB 2000/470, Rapport VSS No. 588.
[2] U. von Matt und M. Büchler (février 2007), « Tirants d'ancrage précontraints en sol et en rocher :
Fluctuations de la résistance électrique », Office fédéral des routes OFROU, Projet de recherche AGB
2001/489, Rapport VSS No. 612.
[3] Office fédéral des routes OFROU (2007), « Réaction alcali-granulats du béton, Données de base et
mesures pour les ouvrages d’art nouveaux et existants », ASTRA 8213, édition 2007 V1.00.