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02/10/2008

Lignes aériennes : matériels


Isolateurs
par Xavier DUCOURET
Ingénieur de l’École Nationale supérieure d’Arts et Métiers
Ingénieur Responsable qualifications des conducteurs et des matériels de lignes aériennes
RTE (gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité)

1. Matériaux utilisés .................................................................................... D 4 423 - 2


1.1 Isolants ......................................................................................................... — 2
1.2 Pièces métalliques de liaison...................................................................... — 2
2. Principaux types....................................................................................... — 3
2.1 Isolateur de type rigide ............................................................................... — 3
2.2 Élément de chaîne ....................................................................................... — 3
2.2.1 Isolateurs à capot et tige .................................................................... — 3
2.2.2 Isolateurs à long fût............................................................................ — 4
3. Classification............................................................................................. — 5
4. Caractéristiques d’un élément de chaîne ou d’un isolateur
rigide............................................................................................................ — 5
5. Chaînes d’isolateurs................................................................................ — 6
6. Choix............................................................................................................ — 7
6.1 Généralités ................................................................................................... — 7
6.2 Dimensionnement des chaînes d’isolateurs vis-à-vis de la pollution ..... — 8
7. Remèdes à apporter contre la pollution............................................ — 9
8. Essais........................................................................................................... — 10
8.1 Isolateurs pris comme éléments de chaîne............................................... — 10
8.2 Chaînes d’isolateurs .................................................................................... — 10
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 4 423

es isolateurs entrent pour un faible pourcentage dans le prix d’une ligne


L aérienne, mais ils en sont un élément essentiel. Leur rôle est de relier les
conducteurs sous tension aux supports et d’assurer l’isolement électrique entre
ces deux parties constitutives de la ligne.
Aussi, le choix du type d’isolateur, les contrôles de réception, la surveillance en
exploitation doivent-ils être faits avec le maximum de soin. Dans l’état des
connaissances actuelles, on ne peut affirmer qu’un nouvel isolateur ayant
répondu aux différents contrôles de réception ait une durée de vie équivalente à
celle de la ligne. La difficulté réside principalement dans le fait qu’aucun essai de
réception ne peut jusqu’à ce jour mettre en évidence un vieillissement certain de
l’isolateur. Toutefois, des tentatives dans ce sens sont faites dans le cadre de la
Commission Électrotechnique Internationale.
Cet article fait partie d’une série sur le matériel des lignes aériennes :
— [D 4 425] « Lignes aériennes : matériels. Fondations des supports » ;
— [D 4 428] « Lignes aériennes : matériels. Accessoires ».

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1. Matériaux utilisés Le tableau 1 donne les valeurs des caractéristiques diélectriques et


mécaniques des isolants verre et céramique.

● Matériaux synthétiques. – Il faut signaler les déve-


loppements faits dans le monde en vue de réaliser des isolateurs fia-
bles avec ces matériaux.
Un isolateur est constitué en général de deux parties : une partie
isolante et des pièces métalliques de liaison, scellées sur cette partie Ces isolateurs, dits composites, sont constitués d’une âme réa-
isolante. lisée en fibre de verre imprégnée de résine, donnant à l’isolateur sa
tenue mécanique, et d’une enveloppe en matériaux synthétiques
isolants. Les revêtements ayant un comportement satisfaisant sous
contraintes électriques sont certaines résines cycloaliphatiques
(chargées au trihydrate d’alumine), des caoutchoucs synthétiques
1.1 Isolants (silicones ou EPDM : éthylpropyldimonomère) ou des polyté-
trafluoroéthylènes (Téflon). Ces revêtements évitent tout chemine-
ment carboné en surface sous l’effet de contraintes électriques mais
Jusqu’aux années quatre-vingt, seuls le verre et la céramique ont sont soumis à une érosion superficielle plus ou moins rapide selon
justifié d’un bon comportement en exploitation, bien que ces deux leur constitution.
matériaux soient, par essence, des matériaux fragiles.
● Céramiques. – Elles sont actuellement utilisées pour les isola-
teurs à haute tension et correspondent à des formules voisines, soit
de Al2O3, SiO2 (porcelaine traditionnelle), soit de Al2O3, 5 SiO2 (stéa- 1.2 Pièces métalliques de liaison
tite).
L’isolateur, après usinage de son ébauche cylindrique humide
(type à capot et tige) ou sèche (type à long fût), est cuit dans un four Les parties isolantes constitutives de l’isolateur sont reliées entre
à une température et pendant une durée convenables. elles ou au support par des pièces métalliques (figures 2 a et b), réa-
Certaines céramiques à grains très fins sont recommandées pour lisées dans différents métaux qui doivent répondre aux contraintes
des isolateurs devant supporter des efforts mécaniques élevés. mécaniques et thermiques appliquées à l’isolateur au cours de son
exploitation.
● Verres. – Deux types sont utilisés : le verre recuit et le verre
trempé. Les principaux métaux ou alliages utilisés sont :
Le verre recuit a surtout été utilisé pour faire des isolateurs rigi- — les fontes malléables, permettant de réaliser des pièces min-
des, mais on s’est aperçu que les isolateurs un peu épais ne ces et de forme compliquée, par exemple les capots d’isolateurs ;
résistaient pas aux variations brusques de température. De plus, le — les aciers au carbone, de caractéristiques précises (XC des nor-
verre recuit ne supporte que des tensions mécaniques relative- mes NF EN 10084 et NF EN 10083), employés pour la réalisation des
ment faibles, ce qui interdit son emploi pour les isolateurs de sus- pièces forgées, en particulier les tiges d’isolateurs ;
pension. — les alliages d’aluminium et les alliages de cuivre et de bronze
d’aluminium, permettant de fabriquer certains capots ;
Le verre trempé est obtenu par réchauffage de l’isolant retiré du — les alliages de zinc du type Z-A4G, qui, compte tenu de leur
moule à une température d’environ 700 ˚C, puis refroidi par des jets température de fusion, permettent de couler directement les capots
d’air sous pression : les couches extérieures de la pièce isolante sur les diélectriques des isolateurs de faible résistance mécanique.
acquièrent rapidement une rigidité qui ne leur permet plus aucune
déformation. L’intérieur restant à une température supérieure à celle La liaison entre pièces métalliques et partie isolante est réalisée à
des couches extérieures, il ne peut se contracter librement, lors de l’aide d’un scellement qui peut être fait au mortier de ciment Port-
son refroidissement ; il reste donc en extension et crée des contrain- land ou alumineux. Des alliages de plomb-antimoine, des mélanges
tes de compression sur les couches superficielles. Le verre trempé de soufre et de poudre céramique sont également utilisés.
présente une contrainte mécanique en traction environ 5 à 6 fois De la qualité du scellement et des différents assemblages
plus grande que celle du verre recuit et peut supporter des varia- dépendent, en grande partie, la sécurité d’exploitation et la durée de
tions brusques de température pouvant atteindre 100 ˚C. vie de l’isolateur.
(0)

Tableau 1 – Valeurs des caractéristiques diélectriques et mécaniques de différents isolants


Céramiques Verres

Caractéristique Porcelaine Porcelaine


Sodocalcique Sodocalcique
électrotechnique électrotechnique Stéatite Borosilicaté
recuit trempé
traditionnelle alumineuse
Permittivité relative (20 ˚C et 50 Hz)...................... 6 7,5 6,1 7,5 7,5 5,3
Rigidité diélectrique (20 ˚C et 50 Hz) .... (kV · m−1) 170 160 180 230 230 290
Masse volumique ...................................(kg · m−3) 2,4 2,8 2,5 2,5 2,5 2,2
Contrainte à la rupture en traction..............(MPa) 30 60 45 20 150 100
Module d’élasticité ...................................... (MPa) 77 000 107 000 100 000 74 000 72 000 67 000
Coefficient de dilatation linéique .... (en 10−6 K−1) 5,5 6,5 7,5 9 9,1 3,2

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Rappelons quelques définitions


Décharge disruptive : phénomène associé à une défaillance
de l’isolation sous l’effet de la contrainte électrique, avec chute
de la tension et passage d’un courant (une décharge disruptive
dans un diélectrique solide entraîne une perte permanente de la Cloche Logement de tige
rigidité diélectrique).
Perforation : décharge disruptive à travers un solide.
Contournement : décharge disruptive le long d’une surface
solide.
Ligne de fuite : plus courte distance ou somme des plus cour-
tes distances suivant les contours des surfaces extérieures des
parties isolantes entre les parties qui sont normalement soumi-
ses à la tension de service (une distance mesurée à la surface de
la matière de scellement conductrice ne doit pas être considérée
comme faisant partie de la ligne de fuite). a en trois pièce avec fixation sur tige
(séries HT 30 et HT 32 en verre recuit)

2. Principaux types
On peut distinguer deux types principaux d’isolateurs : les isola-
teurs de type rigide et les éléments de chaîne.

2.1 Isolateur de type rigide b en deux pièce avec fixation sur tige
(séries HT 20 et HT 22 en verre trempé)

Un isolateur rigide (figure 1) est relié au support par une ferrure


fixe. Cet isolateur est principalement soumis à des efforts de flexion
et de compression, lorsqu’il est placé en position verticale. Il peut,
dans certains cas, être placé horizontalement, voire à l’oblique.
Les isolateurs rigides normalisés en céramique (normes NF C 66-
133 et NF C 66-134) sont constitués d’un fût massif, ils ont remplacé
les anciens isolateurs rigides en céramique formés de plusieurs
cloches.
Les isolateurs rigides normalisés en verre (normes NF C 66-233 et
NF C 66-234) sont constitués de plusieurs cloches en verre recuit
(figure 1 a) ; un isolateur en verre trempé (figure 1 b) (NF C 66-235)
destiné à remplacer ces isolateurs est également normalisé c de dérivation à deux gorges (existe encore en réseau)
(tableau 4).
Tous les isolateurs rigides normalisés sont livrés avec une douille
scellée de telle façon qu’ils puissent être vissés directement sur les
Figure 1 – Isolateurs rigides en verre
ferrures correspondantes. Le scellement au plâtre, lors du montage
de la ligne, opération délicate, est ainsi évité.

2.2 Élément de chaîne 2.2.1 Isolateurs à capot et tige

La coupe d’un tel isolateur est schématisée sur la figure 3. La


C’est un isolateur constitué par un matériau isolant équipé de piè- forme de la tête est dessinée de sorte que les efforts de traction
ces métalliques de liaison (§ 1.2), nécessaires pour le relier de façon appliqués à l’isolateur se transforment, autant que possible, en
flexible à d’autres éléments de chaîne, à la pince de suspension du compression des diélectriques sur lesquels apparaissent, toutefois,
conducteur ou au support. inévitablement certaines contraintes de cisaillement. La forme en
Ces éléments sont généralement utilisés en suspension et for- contre-dépouille de l’intérieur de la tête, nécessaire à l’accrochage
ment des chaînes d’isolateurs soit verticales (chaînes d’alignement), du scellement de la tige, est obtenue soit par le pas d’une vis qui se
soit horizontales (chaînes d’ancrage). dégage après le pressage du diélectrique, soit par une déformation
ou un usinage postérieur à la formation de la tête, dans le cas d’iso-
La liaison entre deux éléments successifs est réalisée par des sys- lateurs en céramique. Cette contre-dépouille peut être évitée pour
tèmes métalliques soit à rotule et logement de rotule (figure 2 a) ces isolateurs par l’application, avant cuisson, de petits morceaux
(ball and socket), soit à chape et tenon (figure 2 b). de pâtes précuites qui, après cuisson, feront corps avec la pièce et
Il existe deux types principaux d’éléments de chaîne : les isola- permettront l’accrochage du mortier ; ce procédé connu sous le nom
teurs à capot et tige et les isolateurs à long fût. de sandage est couramment utilisé.

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Capot (forme malléable,


galvanisée à chaud)
ε Tige (acier,
Diélectrique (verre galvanisé à chaud)
trempé ou céramique)
Mortier de ciment
Rotule ε alumineux ou Portland

p

 plus courte distance dans l'air, extérieure à l'isolateur


ε longueur du canal de perforation
ε  /2

Figure 3 – Isolateur à capot et tige

a assemblage à rotule

Tenon

 ε  ε p

Fût

a scellement externe b scellement interne

 plus courte distance dans l'air, extérieure à l'isolateur


p pas nominal
ε longueur du canal de perforation
Chape
ε  /2

b assemblage à chape et tenon


p pas Figure 4 – Isolateur à long fût en porcelaine céramique

Figure 2 – Assemblage des éléments de chaîne

● En matériaux synthétiques
L’intérêt principal de tels isolateurs (figure 5) est leur meilleure
2.2.2 Isolateurs à long fût
tenue à la pollution, leur faible encombrement, leur résistance au
vandalisme et leur légèreté, en particulier lorsqu’on les compare
● En céramique aux chaînes d’isolateurs pour les lignes de tension électrique éle-
Ils sont constitués d’un bâton cylindrique plein en céramique, vée. De par leur constitution, ces isolateurs sont appelés isolateurs
muni d’ailettes (figure 4). À chaque extrémité est fixée une pièce composites (§ 1.1).
métallique de liaison ; celle-ci peut être enveloppante en forme de Cette technologie s’est développée très rapidement depuis envi-
capot scellé autour des extrémités tronconiques prévues sur le ron trente ans dans le monde entier ; les essais appliqués à ces iso-
bâton, ou bien en forme de tige scellée dans une cavité prévue à cet lateurs sont régis par la publication CEI 61109. Celle-ci est en
effet. permanente évolution compte tenu des premiers retours d’expé-
De tels isolateurs peuvent être utilisés unitairement ou en série de rience d’un certain nombre d’isolateurs placés en réseau dans le
plusieurs éléments en fonction de leur longueur et du niveau d’iso- monde entier, ce qui permet d’avoir une idée plus précise du com-
lement requis. portement de cette technique relativement nouvelle.

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courte distance dans l’air l extérieure à l’isolateur. Cette forme


implique que ces isolateurs soient imperforables.
Les isolateurs à long fût font en général partie de cette classe.
Pièces d'accrochage ● Classe B
métalliques
Elle comprend tous les isolateurs ou éléments de chaîne pour les-
quels la plus courte longueur ε du canal de perforation à travers la
Âme en fibre matière isolante est inférieure à la moitié de la plus courte distance
de verre-résine dans l’air l extérieure à l’isolateur.

Revêtement à ailettes Les isolateurs à capot et tige appartiennent à cette classe.


en matériau synthétique

4. Caractéristiques
d’un élément de chaîne
ou d’un isolateur rigide

Figure 5 – Isolateur composite Le tableau 2 donne les caractéristiques géométriques principales


des isolateurs à assemblage à rotule et logement de rotule.
Parmi les valeurs spécifiées dans les normes d’essai d’isolateurs,
il faut retenir les valeurs les plus caractéristiques qui sont :
3. Classification — la charge de rupture électromécanique ou mécanique : pour
les isolateurs à capot et tige, cette charge de rupture (exprimée en
kN) désigne l’isolateur et définit la norme d’assemblage (publication
Conformément à la publication NF EN 60383-1, les isolateurs de CEI 60120) ;
lignes aériennes sont divisés en deux classes selon leur forme. — les dimensions géométriques suivantes :
● Classe A • le pas p qui correspond à la distance séparant dans une chaîne
Elle comprend tous les isolateurs ou éléments de chaîne pour les- d’isolateurs deux parties homologues de deux éléments de
quels la plus courte longueur ε du canal de perforation à travers la chaîne consécutifs ; ce pas permet donc de connaître la longueur
matière isolante solide est au moins égale à la moitié de la plus d’une chaîne ayant un nombre donné d’isolateurs ;
• la ligne de fuite Lf caractéristique principale qui permet de
déterminer la tenue sous pollution d’un isolateur (§ 6).
(0)

Tableau 2 – Caractéristiques géométriques principales des isolateurs à assemblage à rotule et logement de rotule

Désignation CEI Charge de rupture Norme d’assemblage (1) Diamètre de la partie Pas nominal Ligne de fuite
(CEI 60120) isolante p Lf

(kN) (mm) (mm) (mm)


U 40 40 11 175 100 ou 110 185
U 70 70 16 255 127 ou 146 280
255 127 318
U 100 100 16
288 146 440 (2)
280 146 370
U 160 160 20
320 170 540 (2)
U 300 300 24 320 195 480
360 206 525
U 400 (3) 400 28
380 220 550
380 240 600
U 530 (3) 530 32
440 255 640
(1) La norme d’assemblage pour les isolateurs à capot et tige à assemblage à rotule et logement de rotule correspond au diamètre de la tige.
(2) Ces isolateurs à ligne de fuite allongée sont utilisés en zones polluées.
(3) Ces isolateurs ont des caractéristiques normalisées (publication CEI 60305), mais ils ne sont pas utilisés en France (ils sont utilisés, par exemple, au Japon).

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a suspension simple b suspension double (faisceau de deux conducteurs) c suspension double (conducteur unique)

I vue de face

II vue de dessus

d suspension en V e ancrage

Figure 6 – Principales chaînes d’isolateurs pour lignes HTB

5. Chaînes d’isolateurs une perforation éventuelle tout en évitant une explosion du capot à
la suite d’un arc de puissance, soit un point faible dans le capot
métallique qui se trouera sous l’effet de la pression des gaz à l’inté-
rieur du capot.
● Les principales chaînes d’isolateurs peuvent être composées ● Le choix des accessoires de garde pour les isolateurs des
d’isolateurs à capot et tige, cas le plus fréquent en France, avec uti- lignes HTB doit être fait d’après les impératifs suivants :
lisation généralisée du verre trempé, ou d’isolateurs à long fût en
— maintenir l’arc de puissance suffisamment loin des isolateurs
céramique. Les chaînes d’isolateurs pour lignes HTB sont repré-
inférieurs, des chaînes et des accessoires de fixation des conduc-
sentées sur la figure 6.
teurs, pour empêcher que ces pièces vitales ne soient détruites ou
L’avantage du verre trempé est de rendre visible tout isolateur per- endommagées ;
foré, ce qui n’est pas le cas des isolateurs à capot et tige en — maintenir un niveau radiophonique perturbateur acceptable
céramique. Sous les effets d’une contrainte électrique trop forte, ou en agissant sur la répartition du potentiel sur les isolateurs infé-
même lors d’une défectuosité de l’isolant, la jupe de l’isolateur en rieurs.
verre trempé explose, mais le capot et la tige restent solidaires, ce
Ces pièces de garde sont constituées :
qui évite la chute du conducteur.
— du côté de la masse, par des cornes en rond (ou anneau de
Dans le cas d’isolateur en céramique, si l’isolateur présente une protection) d’acier galvanisé à chaud (figure 7) d’un diamètre mini-
perforation à l’intérieur du capot, lors d’un arc électrique, il y a ris- mal respectivement de 18 mm si le courant de court-circuit est infé-
que d’explosion de l’isolateur, ce qui entraîne la chute du conduc- rieur ou égal à 20 kA et de 25 mm s’il est supérieur ;
teur par vidage du capot. — du côté du conducteur, par des cornes identiques à celles utili-
Les nouveaux isolateurs en céramique comportent soit une partie sées du côté de la masse pour les chaînes 63 et 90 kV, par des
en céramique plus mince à la base du capot, permettant de localiser anneaux de protection AP (figures 7 et 8) réalisés soit en rond

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Corne
Isolateur

Isolateur
Anneau
de protection

A A

Conducteur Anneau
de protection

a vue de profil Conducteur

Coupe A-A
Isolateur

Anneau Figure 8 – Corne de garde et anneau de protection


de protection

turbation radioélectrique devient prohibitif. Une amélioration très


nette de la répartition, donc de la diminution du niveau de perturba-
tion, est obtenue par des anneaux de protection.
Conducteur ● La destruction de la jupe d’un élément de la chaîne ne constitue
pas une gêne pour l’exploitant, à condition que la ligne de fuite reste
suffisante. Si l’élément avarié est situé à l’une des extrémités de la
chaîne, il est à craindre cependant qu’en cas de contournement l’arc
s’accroche sur cet élément plutôt que sur les pièces de garde, et
entraîne une rupture par fusion d’une partie métallique de la chaîne
b vue de face (la tige en général).

Figure 7 – Anneau de protection pour ligne à 400 kV : suspension


en V
6. Choix
d’acier de 18 mm de diamètre en forme de raquette pour des cou-
rants de court-circuit inférieurs ou égaux à 20 kA, soit en tube 6.1 Généralités
d’acier de 60 mm de diamètre et de section nominale de 500 mm2
pour des courants supérieurs.
● La répartition de la tension électrique le long d’une chaîne n’est On choisit les isolateurs :
pas uniforme à sec. Lorsque l’on forme une chaîne de n éléments, la — en fonction de la tension de service de la ligne ;
tension de contournement à fréquence industrielle à sec n’est pas — en fonction des efforts mécaniques auxquels ils sont soumis
égale à n fois la tension de contournement d’un élément. Les élé- (poids des conducteurs et du givre, action du vent, tension
ments proches des extrémités de la chaîne, surtout du côté du mécanique des conducteurs éventuellement) ;
conducteur, sont soumis à des différences de potentiel plus élevées — en ce qui concerne leur nature (rigides ou suspendus), en fonc-
que les éléments médians. tion du prix de revient de la ligne et de son importance ; en général
La figure 9 donne, pour illustrer, la répartition de la tension le dans les petites sections (< 50 mm2), une ligne sur isolateurs rigides
long d’une chaîne pour différentes longueurs de chaînes constituées est moins coûteuse qu’une ligne sur isolateurs suspendus, tout au
d’éléments à capot et tige. Cette répartition s’explique par l’action moins dans des régions peu sujettes à des surcharges climatiques
conjuguée des capacités propres des éléments et des capacités de importantes ;
leurs parties métalliques par rapport à la terre et par rapport au — en fonction de la pollution du site.
conducteur. Pour des chaînes longues, les potentiels à sec supportés Les études effectuées, tant en France qu’à l’étranger, montrent
par les éléments près du conducteur sont tels que le niveau de per- que le facteur prédominant pour la tenue sous pollution est la ligne

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Lf
ξ p

longueur totale de la ligne de fuite L


= f 3
pas p

a à ondulations profondes

Chaîne de 30 isolateurs
p
Chaîne de 10 isolateurs Lf
Chaîne de 5 isolateurs

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30
HT Numéro de l'isolateur M
b bord de mer
HT haute tension
M masse Figure 10 – Isolateurs antipollution
contrainte diélectrique appliquée à l'isolateur
ξ=
contrainte diélectrique moyenne (1) La difficulté pour le projeteur est de connaître la pollution du site
avec suffisamment de précision. Des études ont montré que le cou-
(1) Répartition linéaire de la tension
rant de fuite maximal qui s’écoule à la terre à travers le dépôt pol-
luant recouvrant l’isolant permet, en se référant à des essais de
laboratoire sous pollution artificielle, de quantifier la pollution (par
Figure 9 – Répartition de la tension le long d’une chaîne d’isolateurs exemple en grammes de sel par litre de solution saline servant à
pour différentes longueurs de chaînes constituées d’éléments l’essai sous brouillard salin). Basés sur ce principe, des dispositifs
à capot et tige enregistreurs de la valeur du courant de fuite sur des isolateurs
préalablement essayés en laboratoire sont en service dans les diffé-
rents endroits du territoire (en particulier dans les postes à haute
de fuite Lf de l’isolateur. Les isolateurs le plus couramment utilisés tension du réseau) afin d’y mesurer la pollution.
ont un rapport :
2 < Lf /p < 2,5
6.2 Dimensionnement des chaînes
avec p pas.
d’isolateurs vis-à-vis de la pollution
En améliorant leur profil (ondulations plus profondes, jupes de
diamètre plus grand), on peut atteindre un rapport voisin de 3 [iso-
lateurs dits antipollution (figure 10)]. Il est illusoire de penser pou- Pour définir l’isolement des lignes de transport et de distribution,
voir dépasser cette valeur car les ondulations deviendraient trop les niveaux de pollution pouvant être rencontrés en France ont été
rapprochées et seraient court-circuitées par les arcs qui se forment répartis en quatre classes de sévérité, définies par leur ligne de fuite
lorsque la surface de l’isolateur se pollue ; contrairement à ce que spécifique.
l’on peut prévoir, celui-ci peut alors se comporter comme un isola-
● La classe 1, à niveau de pollution nul ou faible, correspond aux
teur ayant un profil correspondant au profil circonscrit au profil réel,
zones rurales ou à faible densité d’habitations ou d’industries, éloi-
c’est-à-dire finalement être plus mauvais qu’un isolateur classique.
gnées de la mer. Dans les régions soumises à cette pollution, les
Le choix des isolateurs se fait donc à partir de la ligne de fuite spé- contournements des chaînes peuvent se produire surtout en
cifique [rapport de la ligne de fuite (en mm) à la tension efficace période de brouillard ou au lever du soleil par condensation (inci-
entre phases (en kV)] dépendant des conditions de pollution (publi- dents du matin).
cation CEI 60815).
La ligne de fuite spécifique de cette classe est de 16 mm/kV.
Les essais réalisés ont montré que, jusqu’à des longueurs de chaî-
nes de 7 m (donc pour des tensions de réseau dépassant largement ● La classe 2, à niveau de pollution notable rencontré surtout
800 kV), la longueur de la ligne de fuite de la chaîne d’isolateurs autour des grands centres industriels éloignés de la mer, comporte
nécessaire pour supporter une pollution donnée est proportionnelle également les zones non ou faiblement industrielles situées à proxi-
à la tension appliquée. Certains auteurs prétendent que cette pro- mité de la mer mais non soumises à l’action directe des embruns
portionnalité cesserait pour des chaînes plus longues, mais, compte salins.
tenu des moyens d’essais existants, cela n’a pas été confirmé par
des essais non critiquables. La ligne de fuite spécifique de cette classe est de 20 mm/kV.

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Tableau 3 – Longueur minimale de la ligne de fuite des chaînes d’isolateurs pour des lignes HTB
Tension nominale du réseau
(kV)

63 90 225 400
Ligne de fuite
Classe de Tenue au
spécifique Tension la plus élevée pour le matériel
pollution brouillard
entre phases (kV)

73 100 245 420

Ligne de fuite minimale

(kg de sel/m3) (mm/kV) (mm)

1 <7 16 1 170 1 600 3 920 6 720


2 < 20 20 1 460 2 000 4 900 8 400
3 < 80 25 1 830 2 500 6 130 10 500
Nota : pour les lignes HTA, une chaîne de 2 éléments U 40 correspond à une classe de pollution 1 et une chaîne de 3 éléments U 40 à une classe de pollution 3.

Le nombre d’isolateurs à installer dans une chaîne doit permettre,


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Tableau 4 – Isolateurs ou chaînes d’isolateurs couramment au minimum, le respect de ces valeurs. Mais, par ailleurs, pour les
utilisés sur les lignes HTA et HTB lignes HTB, dans l’éventualité où un isolateur se trouverait détérioré
(jupe brisée, perforation du diélectrique), il faut que l’isolement de la
Tension Isolateurs suspendus chaîne reste suffisant pour qu’elle puisse demeurer en place sans
Isolateurs rigides
(kV) à capot et tige intervention, pendant une période assez longue (plusieurs jours).
Série HT 20 en verre 2 éléments U 40 de 100 mm de Pour satisfaire à cette dernière condition, il est imposé que la ligne
trempé pas de fuite d’une chaîne avec un élément détérioré doit être au moins
20 égale aux 9/10 de celle de la chaîne intacte. Cette mesure n’est con-
Série HT 22 en verre 3 éléments U 40 de 100 mm de traignante que pour les chaînes comportant moins de 10 isolateurs.
trempé (1) pas
Sur les chaînes d’ancrage, la position horizontale des isolateurs
63 non utilisés 5 éléments U 100 de 130 mm de favorise le nettoyage des surfaces isolantes et les performances de
pas ces chaînes s’en trouvent améliorées.
6 éléments U 100 de 130 mm de Pour terminer ce paragraphe, le tableau 4 donne les isolateurs ou les
90 non utilisés pas
chaînes d’isolateurs couramment utilisés sur les lignes HTA et HTB, en
14 éléments U 100 de 130 mm alignement, pour des régions à faible pollution.
225 non utilisés de pas ou 13 éléments U 160 de
145 mm de pas
19 éléments U 160 de 145 mm
400 non utilisés de pas
(1) Utilisés aux angles et traversées (augmentation de l’isolement exigé par
l’Arrêté interministériel).
7. Remèdes à apporter
contre la pollution
● La classe 3 correspond à des zones très localisées où l’on
trouve simultanément une forte pollution marine et industrielle. On
peut également placer dans cette classe les bandes de terres en bor- Les remèdes contre les amorçages créés par la pollution sont
dure de mer soumises à l’action directe des embruns salins. divers.
Il faut signaler que le lavage périodique ou automatique des iso-
La ligne de fuite spécifique de cette classe est de 25 mm/kV.
lateurs, fréquemment utilisé dans les zones à forte pollution, peut
Le tableau 3 donne, par tension de réseau et par classe de pollu- s’appliquer dans les postes électriques mais est d’un emploi peu
tion, les lignes de fuite spécifiques pour les lignes HTB, ainsi que la commode pour les lignes aériennes.
salinité maximale de tenue à l’essai au brouillard salin. ● Augmentation du nombre d’isolateurs : l’augmentation de la
● La classe 4 correspond à des zones très limitées n’intéressant, ligne de fuite totale d’une chaîne d’isolateurs, donc l’augmentation
dans la majorité des cas, que quelques pylônes. L’isolement par du nombre d’isolateurs, est la méthode la plus employée dans les
allongement de la ligne de fuite n’est généralement plus justifié, et zones à pollution moyenne. Cette technique est certes limitée car un
seul le lavage ou le graissage périodique des chaînes isolantes peut pylône donné d’un certain type ne peut pas admettre un important
être envisagé. supplément d’isolateurs.
● Isolateurs spéciaux : dans les zones à forte pollution, l’allonge-
La ligne de fuite spécifique est de 31 mm/kV.
ment de la ligne de fuite des isolateurs conduit à l’utilisation de ces
Pour un niveau de pollution donné, la longueur de la ligne de fuite isolateurs appelés généralement isolateurs antipollution
des chaînes isolantes doit être telle que leur tension de tenue reste (figure 10 a). La figure 10 b donne le profil d’un isolateur type bord
au moins égale à la tension la plus élevée pour le matériel qui est de mer comportant une cloche très large et haute ; cet isolateur a un
définie par les normes NF EN 60071-1 et -2. bon comportement lorsqu’il est soumis aux embruns salins.

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● Revêtements protecteurs : dans le but de réduire l’effet néfaste — l’essai de résistance aux variations brusques de température
de la pollution, différents revêtements protecteurs peuvent être uti- (seulement pour la céramique) ;
lisés. — l’essai de rupture électromécanique (ou mécanique) ;
Les revêtements les plus employés sont des graisses, soit minéra- — l’essai au choc thermique (seulement pour le verre trempé) ;
les, soit à base de silicones. Leur durée de vie dépend de la sévérité — l’essai de tenue à la perforation à fréquence industrielle ou au
de pollution du site ; elle peut aller de quelques mois (en zones for- choc (seulement pour les isolateurs de classe B) ;
tement polluées) à quelques années (trois à cinq) ; une graisse — la vérification de l’absence de porosité (seulement pour la
n’agit plus soit lorsqu’elle est saturée de dépôts solides non solu- céramique) ;
bles, soit lorsqu’elle a été dégradée par l’action des rayons ultravio- — la vérification de la galvanisation des pièces métalliques.
lets. Lors des essais mécaniques et électromécaniques, on applique
Des revêtements à base d’émaux semiconducteurs sont apparus. une méthode statistique avec prélèvement simple avec contre-
Ils améliorent la répartition du champ à la surface de l’isolateur et épreuve sur un double échantillon.
préviennent ainsi les amorçages en évitant la formation des arcs ● Troisième groupe (essais individuels)
partiels ; les surfaces isolantes sont parcourues par des courants de Ces essais sont destinés à éliminer les isolateurs qui présente-
fuite assez importants qui créent des échauffements non négligea- raient des défauts de fabrication. Ils sont effectués sur la totalité des
bles. La conservation de ces revêtements dans le temps pose des isolateurs présentés en réception. Ils comprennent :
problèmes ; aussi cette technique ne s’est-elle pas généralisée.
— un examen visuel ;
— un essai mécanique ;
— un essai électrique à fréquence industrielle (seulement pour
les isolateurs de la classe B) ;
8. Essais — un essai de choc thermique (seulement pour le verre trempé).

Les essais des isolateurs en verre et en céramique destinés aux 8.2 Chaînes d’isolateurs
lignes aériennes sont définis par la norme NF EN 60383-1.
La norme NF EN 60383 donne des informations générales, des
procédures d’essais et des critères d’acceptation et définit, pour Pour les chaînes d’isolateurs, on vérifie :
quatre types d’isolateurs [rigides à tiges, rigides à socles (non utili- — la tension de tenue spécifiée aux chocs de foudre ;
sés en France), éléments de chaînes d’isolateurs à capot et tige ou — la tension de tenue spécifiée aux chocs de manœuvre sous
long fût, isolateurs pour les lignes de traction électrique], la liste des pluie ;
essais, les modalités d’essais et les niveaux de qualité acceptable. — la tension de tenue spécifiée à fréquence industrielle sous
Cette norme comporte deux chapitres : le premier relatif aux essais pluie.
des isolateurs pris comme éléments d’une chaîne et le second relatif Dans le cadre de la Commission Électrotechnique Internationale,
aux essais des chaînes d’isolateurs. les essais suivants ont été établis et approuvés par les Comités
nationaux :
— l’essai des isolateurs sous pollution : deux méthodes sont
8.1 Isolateurs pris proposées : brouillard salin, pollution solide de Kieselgur (terres
d’infusoires) ;
comme éléments de chaîne — l’essai des isolateurs en perturbations radioélectriques : cet
essai n’est applicable qu’aux isolateurs secs et propres, ce qui paraît
peu d’utilité en service car les isolateurs sont rarement dans cet
On peut classer ces essais en trois groupes.
état ;
● Premier groupe (essais de type) — l’essai des isolateurs aux chocs de manœuvre (à partir de
Ces essais sont destinés à contrôler les caractéristiques électri- 300 kV de tension de réseau) ; cet essai est prévu à sec et sous
ques d’un isolateur qui ne sont fonction que de la forme et des pluie ;
dimensions de l’isolateur. Ils ne sont effectués qu’une seule fois sur — l’essai de tenue aux arcs de puissance d’après la publication
quelques isolateurs répondant au dessin du type ; ils comprennent : CEI 61467.
— une vérification des dimensions ; Pour les isolateurs composites, le document applicable pour les
— un essai de tenue aux chocs de foudre à sec ; essais est la publication CEI 61109. Il définit :
— un essai de tenue à fréquence industrielle ; — des essais de conception permettant de valider une technique
— un essai de rupture électromécanique pour les isolateurs en de réalisation, essais généralement longs et n’étant pas répétés
céramique de classe B ; pour tout isolateur de conception semblable ; ils comprennent des
— un essai de rupture mécanique pour les isolateurs en verre et essais de charge mécanique en fonction du temps, du noyau fixé sur
les isolateurs en céramique de classe A ; ces extrémités métalliques, des essais du revêtement (chemine-
— un essai d’endurance thermomécanique. ment et érosion), des essais du matériau du noyau ;
● Deuxième groupe (essais sur prélèvements) — des essais de type ;
Ces essais permettent de vérifier les autres caractéristiques d’un — des essais de prélèvements ;
isolateur ainsi que la qualité des matériaux utilisés. Ils sont effectués — des essais individuels.
sur des isolateurs prélevés au hasard dans le lot total présenté en L’ensemble de ces trois derniers groupes d’essais découle des
réception, le nombre d’isolateurs prélevés dépendant du nombre essais de conception, en particulier pour la vérification de la tenue
total. Ces isolateurs doivent avoir subi avec succès les essais indivi- mécanique dans le temps, facteur essentiel à contrôler compte tenu
duels du 3e groupe. Ces essais sur prélèvements comprennent : du fluage important des matériaux synthétiques composant l’isola-
— la vérification du battement axial et radial (positionnement cor- teur. Le comité CEI 36 travaille sur un projet de document applicable
rect des pièces métalliques par rapport aux pièces isolantes) ; à tous les isolateurs composite quelle que soit son application
— la vérification du système de verrouillage ; (publication CEI 62217).

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