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Chapitre VI (MRE)

Calcul des Courants de Court Circuit


dans les Réseaux Electriques
I. Introduction

Une augmentation ou une diminution anormale des grandeurs nominales dans un circuit
électrique constitue un défaut ou une perturbation. Ce sont le plus souvent les variations
anormales de la tension, de l’intensité et de la fréquence qui sont à l’origine de ces
perturbations.
Les défauts les plus courants sont :
- Surintensité par surcharge.
- Surintensité par court-circuit.
- Surtension.
- Baisse ou manque de tension.
Ce chapitre nous le consacrons au calcul de la surintensité par défaut court circuit qui
survient lorsqu’apparait une liaison accidentelle entre deux ou plusieurs points de potentiel
différents.
Pourquoi ?
Le dimensionnement d’une installation électrique et des matériels à mettre en œuvre, la
détermination des protections des personnes et des biens, nécessitent le calcul des courants de
court-circuit en tout point du réseau.
Toute installation électrique doit être protégée contre les courts-circuits et ceci, sauf
exception, chaque fois qu’il y a une discontinuité électrique, ce qui correspond le plus
généralement à un changement de section des conducteurs.
L’intensité du courant de court-circuit est à calculer aux différents étages de l’installation ;
ceci pour pouvoir déterminer les caractéristiques du matériel qui doit supporter ou couper ce
courant de défaut.

I.1 Types de court circuit et conséquences


Pour le transport et la distribution de l’énergie électrique, un système triphasé qui
comporte trois ou quatre fils (3 phases et 1 neutre) est utilisé. Pour diverses raisons, différents
courts-circuits peuvent se produire dans les installations électriques.
I.1.1. Caractéristiques et types des courts-circuits
Ils sont principalement caractérisés par :
- leurs durées : auto-extincteur, fugitif ou permanent;
- leurs origines :
▪ mécaniques (rupture de conducteurs, liaison électrique accidentelle entre deux
conducteurs par un corps étranger conducteur tel que outils ou animaux),
▪ surtensions électriques d’origine interne ou atmosphérique,
▪ ou à la suite d’une dégradation de l’isolement consécutive à la chaleur, l’humidité ou
une ambiance corrosive ;
- leurs localisations : interne ou externe à une machine ou à un tableau électrique.
Il existe trois types de circuits triphasées déséquilibrées :
1. Charge déséquilibrée : Il peut exister un court-circuit dans la charge, ou une mauvaise
répartition des charges monophasées sur le réseau 3-φ.
2. Source déséquilibrée : Court-circuit à la source ou dans un transformateur.
3. Combinaison de source et charge déséquilibrées.
De façon pratique, on retrouve des charges déséquilibrées plus souvent que des sources
déséquilibrées. On conçoit les sources pour qu’elles soient le plus équilibrées possible.
Les différents défauts de court-circuit sont présentés sur la figure 1.

Figure 1. Les différents courts-circuits et leurs courants. Le sens des flèches figurant les
courants est arbitraire.

Outre ces caractéristiques, les défauts de court circuit se répartissent comme suit:
▪ monophasés: 80 % des cas ;
▪ biphasés: 15 % des cas. Ces défauts dégénèrent souvent en défauts triphasés;
▪ triphasés: 5 % seulement dès l’origine.

I.1.2. Conséquences des défauts de court-circuit


Elles sont variables selon la nature et la durée des défauts, le point concerné de l’installation et
l’intensité du courant :
- au point de défaut, la présence d’arcs de défaut, avec :
▪ détérioration des isolants,
▪ fusion des conducteurs,
▪ incendie et danger pour les personnes;
- pour le circuit défectueux :
Les efforts électrodynamiques, avec :
▪ déformation des JdB (jeux de barres),
▪ arrachement des câbles ;
- suréchauffement par augmentation des pertes joules, avec risque de détérioration des
isolants ;
- pour les autres circuits électriques du réseau concerné ou de réseaux situés à proximité.
- les creux de tension pendant la durée d’élimination du défaut, de quelques millisecondes à
quelques centaines de millisecondes,
- la mise hors service d’une plus ou moins grande partie du réseau suivant son schéma et la
sélectivité de ses protections,
- l’instabilité dynamique et/ou la perte de synchronisme des machines,
- les perturbations dans les circuits de contrôle et commande,
- etc.
II. L’alternateur et le défaut de court-circuit
Avant d’aborder le calcul des courants de court circuit, nous regardons en premier
comment l’alternateur (source dans le réseau) va se comporter vis-à-vis d’un court circuit.
Pour exposer ce travail théorique, nous réduisons le réseau à une simple source de tension
alternative constante, un interrupteur et une impédance Zcc représentant toutes les
impédances situées en amont de l’interrupteur, et une impédance de charge Zs (figure 2). Dans
la réalité, l’impédance de la source est composée de tout ce qui est en amont du court-circuit
avec des réseaux de tensions différentes (HT, BT) et des canalisations en série qui ont des
sections et des longueurs différentes. Sur le schéma de la figure 2, l’interrupteur étant fermé,
hors défaut l’intensité Is du courant de service circule dans le réseau. Un défaut d’impédance
négligeable apparaissant entre les points A et B donne naissance à une intensité de court-circuit
très élevée Icc, limitée uniquement par l’impédance Zcc. L’intensité Icc s’établit suivant un
régime transitoire en fonction des réactances X et des résistances R composant l’impédance Zcc
:
Zcc = R 2 + X 2 (1)
En distribution de puissance, la réactance X = L ω est généralement bien plus élevée que la
résistance R, et le rapport R/X se situe entre 0,10 et 0,3. Il est pratiquement égal pour ces
faibles valeurs au cos ϕ (en court-circuit) soit :

Cependant, le régime transitoire d’établissement du courant de court-circuit diffère suivant


l’éloignement du point de défaut par rapport aux alternateurs. Cet éloignement n’implique pas
nécessairement une distance géographique, mais sous-entend que les impédances des
alternateurs sont inférieures aux impédances de liaison entre ces derniers et le point de défaut.

Figure 2. Schéma simplifié d’un réseau.


2.1. Défaut éloigné des alternateurs
C’est le cas le plus fréquent. Le régime transitoire est alors celui résultant de
l’application à un circuit self-résistance d’une tension :
(2)
L’intensité i est alors la somme des deux composantes :
i = iCA + iCC
- L’une (iCA) est alternative et sinusoïdale:
(3)

α = angle électrique qui caractérise le décalage entre l’instant initial du défaut et l’origine de
l’onde de tension.
- L’autre (iCC) est une composante continue:
(4)

Sa valeur initiale dépend de α, et son amortissement est d’autant plus rapide que R/L
est élevé. A l’instant initial du court-circuit, i est nulle par définition (l’intensité de service Is
étant négligée), d’où : i = iCA + iCC = 0
La figure 3 montre la construction graphique de i par l’addition algébrique des
ordonnées de ses 2 composantes iCA et iCC.

Figure. 3. Présentation graphique et décomposition du courant d’un court-circuit s’établissant


en un point éloigné d’un alternateur.

II.2. Défaut à proximité des alternateurs


Lorsque le défaut se produit à proximité immédiate de l’alternateur alimentant le circuit
concerné, la variation de l’impédance alors prépondérante de l’alternateur provoque un
amortissement du courant de court-circuit. En effet, dans ce cas, le régime transitoire
d’établissement du courant se trouve modifié par la variation de la f.e.m. (force électromotrice)
résultant du court-circuit. Pour simplifier, on considère la f.e.m. constante, mais la réactance
interne de la machine comme variable ; cette réactance évolue suivant les 3 stades :
- subtransitoire intervenant pendant les 10 à 20 premières millisecondes du défaut ;
- transitoire pouvant se prolonger jusqu’à 500 millisecondes ;
- puis… permanent ou réactance synchrone.
Notons que dans l’ordre indiqué, cette réactance prend à chaque stade une valeur plus
élevée: la réactance subtransitoire est inférieure à la réactance transitoire elle même inférieure
à la réactance synchrone. Cette intervention successive des trois réactances entraîne une
diminution progressive de l’intensité de court-circuit, intensité qui est donc la somme de quatre
composantes (figure 4):
- les trois composantes alternatives (subtransitoire, transitoire et permanente) ;
- la composante continue qui résulte de l’établissement du courant dans le circuit (selfique).
Ce courant de court-circuit i(t) est maximal pour un angle d’enclenchement correspondant au
passage par zéro de la tension à l’instant du défaut. Il est alors donné par l’expression suivante :
(4)

Avec :
E : tension simple efficace aux bornes de l’alternateur,
X"d :réactance subtransitoire
X'd :réactance transitoire
Xd :réactance synchrone (permanente)
T"d : constante de temps subtransitoire
T'd : constante de temps transitoire
Ta : constante de temps apériodique
En pratique, la connaissance de l’évolution du courant de court-circuit en fonction du
temps n’est pas toujours indispensable.

Figure 4. forme du courant total de court-circuit icc, courbe (e), avec la contribution de :
a) la réactance subtransitoire = X”d, b) la réactance transitoire = X’d,
b) la réactance synchrone = Xd, d) la composante continue.
III. Méthodes de calcul des courants de court circuit
Dans ce paragraphe deux méthodes sont particulièrement étudiées pour le calcul des
courants de court-circuit dans les réseaux radiaux :
- l’une dont l’usage est surtout réservé aux réseaux BT, il s’agit de la méthode des
impédances. Elle a été retenue pour la précision qu’elle permet d’obtenir, et pour son
aspect didactique puisqu’elle nécessite la prise en compte de la quasi-totalité des
caractéristiques du circuit concerné.
- l’autre, surtout utilisée en MT et HT, retenue pour sa précision et pour son aspect
analytique. Plus technique elle exploite le principe des composantes symétriques.

III.1. Les hypothèses de base


Pour ces calculs de courants de court-circuit, des hypothèses précisant le domaine de
validité des formules données sont nécessaires.
Souvent simplificatrices et accompagnées d’approximations justifiées, ces hypothèses
rendent plus aisée la compréhension des phénomènes physiques et ainsi le calcul des
courants de court-circuit, tout en gardant une précision acceptable et par excès. Les
hypothèses retenues sont :
- le réseau considéré est radial et sa tension nominale va de la BT à la HT (ne dépassant pas
550 kV) ;
- le courant de court-circuit, lors d’un court-circuit triphasé est supposé s’établir
simultanément sur les trois phases ;
- pendant la durée du court-circuit, le nombre de phases concernées n’est pas modifié : un
défaut triphasé reste triphasé, de même un défaut phase-terre reste phase-terre ;
- pendant toute la durée du court-circuit, les tensions qui ont provoqué la circulation du
courant et l’impédance de court-circuit ne changent pas de façon significative ;
- les régleurs ou changeurs de prises des transformateurs sont supposés être en position
principale (dans le cas d’un court-circuit éloigné des alternateurs, on peut ignorer les
positions réelles des changeurs de prises des transformateurs) ;
- les résistances d’arc ne sont pas prises en compte ;
- toutes les capacités de ligne sont négligées ;
- les courants de charge sont négligées ;
- toutes les impédances homopolaires sont prises en compte.

III.2. Calcul des courants de Court Circuit par la méthode des impédances
En utilisant cette méthode, il est possible de déterminer la valeur d’un courant de court
circuit en un point quelconque de l’installation en totalisant les résistances et réactances de
boucle (y compris la source d’alimentation) de défaut depuis la source jusqu’au point considéré
et en calculant l’impédance équivalente.

III.2.1. Courant de défaut (ICC) selon le type de court circuit


- Court-circuit triphasé
La méthode consiste à totaliser séparément les différentes résistances et réactances de
la source vers le défaut puis à calculer l’impédance correspondante.
U/ 3
icc 3 = (5)
( R ) 2 + ( Z ) 2
On effectue la somme des résistances en série et la somme des réactances en série.
U : tension composée entre phases.
Z cc = ( R) 2 + ( Z ) 2 (6)
Avec :
 R = somme des résistances en série
 X = somme des réactances en série.
Le calcul de l’intensité de court-circuit se résume alors au calcul de l’impédance Zcc,
impédance équivalente à toutes les impédances parcourues par le courant de courant de court
circuit (Icc) du générateur jusqu’au point de défaut. Le défaut triphasé est généralement
considéré comme celui provoquant les courants de défaut les plus élevés. En effet, le courant
de défaut dans le schéma équivalent d’un système polyphasé, n’est limité que par l’impédance
d’une phase sous la tension simple du réseau.
Le calcul d’Icc3 est donc indispensable pour choisir les matériels (intensités et contraintes
électrodynamiques maximales à supporter).

- Court-circuit biphasé isolé


Il correspond à un défaut entre deux phases, alimenté sous une tension composée U (figure
5). L’intensité Icc2 débitée est alors inférieure à celle du défaut triphasé :
U
icc 2 = (7)
2 Z cc
Dans le cas d’un défaut proche des machines tournantes, les impédances de celles-ci sont telles
que Icc2 est proche de Icc3.

- Court-circuit monophasé isolé


Il correspond à un défaut entre une phase et le neutre, alimenté sous une tension simple
(figure 5).
U/ 3
icc1 = (8)
Z cc + Z Ln
Dans certains cas particuliers de défaut monophasé l’impédance homopolaire de la source
est plus faible que Zcc (par exemple aux bornes d’un transformateur à couplage étoile-zig/zag
ou d’un alternateur en régime subtransitoire). L’intensité monophasée peut être alors plus
élevée que celle du défaut triphasé.

- Court-circuit à la terre (monophasé ou biphasé)


Ce type de défaut fait intervenir l’impédance homopolaire Zo (figure 5). Sauf en présence de
machines tournantes où l’impédance homopolaire se trouve réduite, l’intensité Icco débitée est
alors inférieure à celle du défaut triphasé.
Son calcul peut être nécessaire, selon le régime du neutre (schéma de liaison à la terre),
pour le choix des seuils de réglage des dispositifs de protection homopolaire (HT) ou
différentielle (BT).
Figure 5. Tableau récapitulatif des différents courants de court-circuit.

Remarque : l’application de cette méthode nécessite la connaissance des différents impédances


(moteurs, lignes, transfo,…..).
Exemple : impédance du transformateur
(m xU n ) 2 U CC
Zs = x (en m)
S Tr 100
Avec :
- m : facteur de charge vide, pris égal à 1.05
- Un tension nominale de l’installation entre phases, en Volt.
- STr : puissance assignée du transformateur, en kVA
- UCC : tension de court circuit du transformateur, en %
Les valeurs des résistances et réactances sont fournies par le constructeur. Dans le cas
contraire, elles sont calculer l’aide des formules suivantes :
RS= 0.31xZS et XS= 0,95x ZS (valeurs en mΩ)

III.3. Calcul des courants de défauts (Icc) dans les réseaux radiaux à l’aide des composantes
symétriques

Les composantes symétriques (rappel en annexe) permettent surtout d’étudier le


fonctionnement d’un réseau polyphasé de constitution symétrique lorsque l’on branche en un
de ses points un récepteur déséquilibré. Soit parce qu’il s’agit effectivement d’une charge non
équilibrée soit plus fréquemment lorsque se produit un court circuit.
L’utilisation des composantes symétriques à un système récepteur/générateur exige
que l’on puisse pratiquer le principe de superposition, c'est à dire que les relations doivent être
linéaires (R=cte, L=Cte ) ce qui signifie absence de saturation et de distorsion.
Pour étudier dans ces conditions le fonctionnement d’un réseau soumis à un système de
courants déséquilibrés, il suffit de connaître son comportement devant chacun des systèmes
composants pris isolement.
Cette méthode est applicable à tous types de réseaux à distribution radiale et ce
quelque soit leur tension.

III.3.1. Rappel sur les composantes symétriques


  
Soit un système triphasé quelconque formé de trois vecteurs V1 , V2 et V3 (définitions de
base) ; on montre que ce système est la somme de 3 systèmes triphasés équilibrés : direct,
inverse et homopolaire.
  
- Système direct : Vd1 , Vd 2 et Vd 3
  
- Système inverse : Vi1 , Vi2 et Vi3
  
- Système homopolaire : Vo1 , Vo2 et Vo3
On aura :
   
V1 = Vd1 + Vi1 + Vo1
   
V2 = Vd 2 + Vi2 + Vo2 (9)
   
V3 = Vd 3 + Vi3 + Vo3
Si on choisit les vecteurs indicés 1 comme vecteurs d’origine, et que l’on fait intervenir
l’opérateur « a = ej2π/3» on trouve les équations suivantes :
   
V1 = Vd + Vi + Vo
    (10)
V2 = a 2Vd + aVi + Vo
   
V3 = a Vd + a 2Vi + Vo
On peut calculer les composantes symétriques :
 1   
Vd = (V1 + aV2 + a 2V3 )
3
 1    (11)
Vi = (V1 + a 2V2 + aV3 )
3
 1   
Vo = (V1 + V2 + V3 )
3
L’intérêt de cette méthode est immédiat en électricité dans le cas de réseaux triphasés
linéaires et à fréquence unique. En effet, les systèmes triphasés appliqués aux réseaux
électriques peuvent être déséquilibrés par des dissymétries de charges ou de défauts.
Aussi, la simplicité offerte par des calculs se ramenant à la superposition de trois
systèmes indépendants, qui se traitent séparément en les ramenant chacun au cas simple
monophasé, est évidente.
Notons que ces manipulations mathématiques correspondent bien en fait à une réalité
physique des phénomènes : les impédances symétriques des matériels électriques peuvent se
mesurer ainsi que les composantes symétriques d’un système de tensions ou courants.
III.3.2. Méthode de calcul des régimes déséquilibrés
- Principe de superposition
Nous allons examiner le comportement d’un réseau triphasé linéaire et symétrique,
c’est-à-dire composé d’impédances constantes et identiques pour les 3 phases (c’est le cas en
pratique) ne comportant que des forces électromotrices équilibrées mais dont les courants et
tensions peuvent se trouver déséquilibrés du fait de la connexion à une zone dissymétrique D.
Les forces électromotrices (f.e.m.) constituent par nature des systèmes directs, les
f.e.m. des systèmes inverses et homopolaires étant nulles.
Le fonctionnement du réseau est interprété en considérant la superposition de trois
régimes correspondant chacun à l’un des systèmes direct, inverse et homopolaire.
En effet dans ce réseau linéaire et symétrique, les courants de chaque système sont liés
uniquement aux tensions du même système, et réciproquement, par l’intermédiaire des
impédances du système considéré. Notons que ces impédances Zd, Zi, Zo sont fonction des
impédances réelles, notamment des inductances mutuelles.

Figure 6.
Pour un réseau comportant une seule f.e.m., les composantes symétriques de tension et
de courant étant respectivement, à l’endroit D (réseau déséquilibré) de la dissymétrie Vd, Vi, Vo,
Id, Ii, Io, les relations définissant les 3 régimes sont (en représentation complexe):
E = Vd + Zd × Id
0 = Vi + Zi × Ii (12)
0 = Vo + Zo × Io
schématisées par la figure 6.
- Méthode des composantes symétriques
La méthode résumée ci-dessous sera développée en détail sur l’exemple qui va suivre (défaut
monophasé terre).
a/ Le réseau est divisé en 2 zones :
- une zone dissymétrique D (réseau déséquilibré),
- une zone symétrique S (réseau équilibré).
b/ On écrit les équations liant courants et tensions :
- dans la zone D (composantes réelles),
- dans la zone S (composantes symétriques),
- continuité à la frontière D-S,
- fonctionnement dans la zone S.
c/ La résolution mathématique des équations permet de calculer les valeurs des composantes
symétriques et des composantes réelles des courants et tensions des zones D et S.
Il est à noter que les schémas représentatifs des systèmes symétriques offrent la
possibilité de calculer directement les valeurs des composantes symétriques.
- Exemple : Défaut phase-terre (dit défaut homopolaire)
Le circuit est supposé non chargé (figure 7).

Figure 7.
Ecriture des équations
1- Isolement de la zone dissymétrique (figure 7)
2- Equations des composantes réelles dans (D)
I2 = I3 = 0
V1 = ZxI1
Ces équations décrivent le cas examiné. Ce sont les seules qui soient propres à ce type
de défaut.
3- Equations des composantes symétriques dans (S) (en représentation complexe) :
V1 = Vd + Vi + Vo
V2 = a 2Vd + aVi + Vo
V3 = a Vd + a 2Vi + Vo
I1 = I d + I i + I o
I 2 = a 2 I d + aI i + I o
I3 = a Id + a2 Ii + Io
Ces équations lient respectivement les courants réels et les tensions réelles à leurs
composantes symétriques. On les retrouvera à l’identique dans tous les calculs de régimes
déséquilibrés. Elles résultent des définitions précédentes.
α/ Continuité à la frontière D-S
En combinant entre elles les équations des composantes réelles dans (D) et les
équations des composantes symétriques dans (S) on obtient :
a 2 I d + aI i + I o = 0
a Id + a2 Ii + Io = 0
Vd + Vi + Vo = Z x I1
β/ Equations de fonctionnement de S
E = Vd + Zd × Id
0 = Vi + Zi × Ii
0 = Vo + Zo × Io
γ/ Résolution des équations
▪ Valeurs des composantes symétriques des courants et des tensions :
E + 0 + 0 = Vd + Vi + Vo + Zd × Id + Zi × Ii + Zo × Io = 3Z × Io + (Zd + Zi + Zo) Io
Soit :
I0 = Id = Ii = E/(Zd + Zi + Z0 +3Z)
Vd = E – ZdxId = E - Zd/(Zd + Zi + Z0 +3Z) = E x ((Zi + Z0 +3Z )/(Zd + Zi + Z0 +3Z))
Vi = – ZixIi = -Zi x (E/(Zd + Zi + Z0 +3Z))
V0 = – Z0xI0 = -Z0 x (E/(Zd + Zi + Z0 +3Z))
Schéma du réseau selon les composantes symétriques (figure. 8).

Figure 8.
▪ Valeurs des tensions et des courants réels :
I1= Id + Ii + I0 = 3xE/(Zd + Zi + Z0 +3Z)
I2 =0
I3= 0
V1= Z x I1 = 3xZxE/(Zd + Zi + Z0 +3Z)
V2 = a 2Vd + aVi + Vo = a2E/(1-((Zd + a2Zi + aZ0)/(Zd + Zi + Z0 +3Z)))
V3 = a Vd + a 2Vi + Vo = aE/(1-((Zd + aZi + a2Z0)/(Zd + Zi + Z0 +3Z)))
Remarque :
Le terme [1-((Zd + aZi + a2Z0)/(Zd + Zi + Z0 +3Z))] est appelé facteur de « défaut à la terre », sa
valeur varie entre 1 et 1,8.
Cas particuliers :
- Défaut franc
Soit Z = 0, le courant de défaut phase-terre prend la valeur :
I1= 3xE/(Zd + Zi + Z0)
-Défaut de terre impédant
Soit 3Z >> Zd + Zi + Zo, le courant de défaut phase-terre est défini par l’impédance de défaut :
I1= E/Z
Sources Bibliographiques :
[1] B. de Metz-Noblat et Al., ¨Calcul des courants de court-circuit¨.
[2] B. de Metz-Noblat , ¨Analyse des réseaux triphasés en régime perturbé à l’aide des
composantes symétriques¨.
Annexe :
Composantes Symétriques
On commence la présentation des composantes symétriques par un développement général de la rotation
vectorielle.
1. Rotation vectorielle

1.

Figure 1. Rotation vectorielle.

2.

Figure 2. Opérateur complexe j.

Figure 3. Opérateur complexe a.


Figure 4. Opérateur complexe a2.
Théorème :
Tout système triphasé déséquilibre peut être décomposé en une somme d’un système direct, d’un système
inverse et d’un système homopolaire.

a. Système direct
Le système direct est un système triphasé équilibré de séquence directe (abc), comme sur la figure 5.

Figure 5. Séquence directe.


b. Système inverse
Le système inverse est un système triphasé équilibré de séquence inverse (acb), comme sur la figure 6.

Figure 6. Séquence inverse.

c. Système homopolaire
Le système homopolaire est un système triphasé équilibré où les tensions sont égales, comme sur la figure 7.

Figure 7. Séquence homopolaire.


On combine alors les trois systèmes (direct, inverse, homopolaire) pour obtenir un système complet :

2. Composantes symétriques de courant

3. Composantes symétriques et impédances


4. Composantes symétriques et tensions ligne-ligne

5. Loi d’Ohm dans le domaine d-i-o


Soit une charge triphasée quelconque, figure 8.

Figure 8.

6. Calcul de puissance
Soit une charge triphasée quelconque, figure 9.

Figure 9. Calculs de puissance et composantes symétriques.

La puissance apparente totale est la somme des puissances sur chaque phase :

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