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des fertilisants
utilisables en bio
dans le programme
Africompost ?
Aspects réglementaires
Sommaire
Introduction............................................................................................................................................. 1
A/ Extraits de la règlementation européenne relative à l’agriculture biologique .............................. 2
A.1/ Le règlement (CE) n° 834/2007................................................................................................ 3
A.2/Règlement CE 889/2008 ........................................................................................................... 3
A.3/ Explications du guide de lecture officiel à propos des déchets ménagers compostés 6
B/ Analyse au niveau du programme Africompost ............................................................................. 7
B.1/ Le tri des déchets à la source ................................................................................................... 7
B.2/ Utilisation de matières organiques déjà triées provenant d’activités sélectionnées.............. 8
B.3/ Cas particulier des déchets de marché .................................................................................... 9
B.4/ L’élaboration de vermicompost ou lombricompost ................................................................ 9
B.6/ Fusion des principes du compostage et de l’agriculture multiétagée ................................... 12
Etiquetage et attestation par des Organismes de Contrôle .......................................................... 17
Conclusion ..................................................................................................................................... 19
Introduction
Réduit les coûts liés aux intrants extérieurs, en excluant l’utilisation des engrais et des
pesticides chimiques, des organismes génétiquement modifiés et des produits
pharmaceutiques. »
Dans le but de satisfaire la demande des agriculteurs biologiques (5101 fermes bio au Togo et
5455 fermes bio à Madagascar en 2009), nous allons étudier les possibilités de proposer des
fertilisants utilisables en Agriculture Biologique.
En Afrique, les seuls pays disposant de cahiers des charges officiels de l’agriculture
biologique sont la Tunisie, l’Egypte et les pays d’Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda,
Tanzanie, Rwanda et Burundi). En Afrique de l’Est, le cahier des charges Kilimohai a été
reconnu comme équivalent au cahier des charges Européen et les différences sont minimes,
bien qu’il soit plus ouvert aux interprétations.
Les cahiers des charges utilisés au Togo et dans les autres pays sont donc ceux de la
règlementation Européenne (en raison des liens historiques entretenus et des débouchés en
matière d’exportation).
Dans ce document, nous étudierons d’abord les textes règlementaires Européens en rapport
avec la problématique puis évoquerons les possibilités de se conformer aux exigences de ce
cahier des charges. Ce document a été conçu dans le contexte agricole togolais, ainsi, les
exemples donnés sont le plus souvent orientés mais ils sont facilement adaptables à toutes les
situations africaines.
Les principes de l’agriculture biologique ont été introduits en France après la seconde guerre
mondiale. Sa première officialisation remonte à la loi d’orientation agricole (LOA) de 1980 et
le terme " agriculture biologique " apparaît en 1991 dans un règlement européen qui reconnaît
officiellement ce mode de production (règlement CEE 2092/91 du 24 juin 1991).
La récente réglementation européenne réaffirme les grands principes de l’agriculture
biologique : gestion durable de l’agriculture, respect des équilibres naturels et de la
biodiversité et promotion des produits de haute qualité dont l’obtention ne nuit ni à
l’environnement, ni à la santé humaine, ni à la santé des végétaux, des animaux ou à leur
bien-être.
Les réglementations européenne et nationale sont abrogées au 1er janvier 2009 et remplacées
par le règlement européen n° 834/2007 du Conseil du 28 juin 2007 (Journal officiel de
l’UE -L189 du 20 juillet 2007).
Ce règlement est complété par le règlement d’application relatif à la production biologique et
à l’étiquetage des produits biologiques en ce qui concerne la production biologique,
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En raison de nouveaux apports règlementaires réguliers il est conseiller d’utiliser les version
consolidées de ces règlements :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/32007r0834_internet_cle8a2897.pdf
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/32008r0889_juillet_2012_internet_cle0184d9.pdf
A.2/Règlement CE 889/2008
Il définit les conditions d’application
Dénomination
Produits composés ou produits contenant Description, exigences en matière de
uniquement les matières reprises dans la liste composition, conditions d'emploi<
ci-dessous:
Produit obtenu à partir de déchets ménagers
triés à la source, soumis à un compostage ou
Déchets ménagers compostés ou fermentés
une fermentation anaérobie en vue de la
(se référer à la partie A.3/)
production de biogaz.
Uniquement déchets ménagers végétaux et
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animaux.
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« Seuls sont concernés les déchets ménagers d'origine végétale ou animale issus de l'alimentation des habitants d'un territoire
donné et des jardins des habitations situées sur ce territoire, notamment, les restes de repas ou de préparation, les serviettes et
mouchoirs en papier, l'essuie-tout, les filtres et marcs de café, les sachets de thé, les cartons et papiers aptes au contact
alimentaire, les feuilles, branches et tontes des jardins...
En sont exclus notamment les couches culottes, les lingettes imprégnées, les litières, excréments et cadavres d'animaux, les
mégots de cigarettes.
Ces déchets ménagers sont obligatoirement collectés sélectivement, à partir d'un tri à la source chez l'usager.
Les déchets ménagers doivent être apportés directement sur le site de compostage ou de fermentation anaérobie sans aucun
stockage intermédiaire ou mélange avec d'autres matériaux.
L’approvisionnement en déchets ménagers et coproduits est contractualisé dans un cahier des charges qui précise les critères
de qualité des déchets ménagers, les critères de refus des déchets ainsi que la méthodologie à suivre en cas de refus de collecte,
mentionnant notamment les documents d’information à remettre aux usagers de la collecte.
(…) Le moyen de collecte doit être équipé d'une fermeture ou d'un couvercle, d'autre part que l'organisation de la collecte
fournisse une traçabilité de la collecte et de la chaîne de transport qui garantisse qu'aucun autre déchet que les matériaux
organiques couramment produits dans les foyers et les jardins privés puisse être introduit dans le procédé de compostage ou de
fermentation anaérobie.
Le collecteur s’engage à collecter les déchets ménagers dans des bacs dont l’utilisateur est identifiable (dans le cas d'habitats
groupés, seuls les containers dont l'accès est exclusivement réservé aux habitants concernés seront collectés).
Le collecteur dispose de modes opératoires comportant une description du processus de collecte, des types de contrôles et des
mesures prises par les opérateurs en cas de non-conformité des bacs ou des sacs de collecte.
Durant la collecte, la qualité des déchets ménagers collectés est contrôlée par le collecteur et par l'exploitant de la plate-forme
de compostage ou de fermentation anaérobie par les moyens suivants :
- Lors de la collecte : contrôle visuel systématique des poubelles de collecte et refus des poubelles présentant une
contamination excédant un niveau de qualité établi dans le cahier des charges, notamment, si il y a présence de matériaux non
triés ou polluants.
- A la réception sur la plateforme : contrôles visuels en routine à la réception des déchets ménagers par l'opérateur de la
plateforme de compostage ou de fermentation anaérobie, et l'acceptation uniquement si les lots de déchets ménagers sont au
niveau de qualité établi par le cahier des charges.
L’exploitant de la plate-forme de compostage ou de fermentation anaérobie, s'il est différent, signe un cahier des charges avec
le collecteur et avec le maître d’ouvrage.
L’approvisionnement en déchets ménagers et coproduits est contractualisé dans un cahier des charges mentionnant l'ensemble
des modalités de contrôle et des critères de qualité et de refus des déchets ménagers ainsi que les modalités de recours en cas
de litige.
L’exploitant de la plateforme de compostage réalise un suivi régulier du processus de compostage et doit tenir à jour un cahier
de suivi de production pour chaque lot lui permettant d'avoir une traçabilité montante et descendante.
L’exploitant de la plateforme de compostage caractérise la composition en ETM de chaque lot de compost produit.
Si les résultats d’analyse relatifs aux ETM sont supérieurs aux seuils fixés par la règlementation, les composts ne peuvent pas
être utilisés en AB.
L'utilisateur devra disposer d'une analyse complète avant toute mise en œuvre.
Les analyses sont réalisées par un laboratoire accrédité COFRAC. »
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Les fertilisant actuellement produits dans le programme Africompost sont des compost de déchets
ménagers non triés à la source et enrichi en matières organiques identifiées, c’est-à-dire :
Même si l’étude porte plus particulièrement sur le Togo, les méthodes de production de fertilisants
utilisables en AB présentées ci-dessous peuvent être utilisées partout où les règles de production
biologique sont équivalentes (Madagascar par exemple ainsi que la plupart des pays africains).
Le compost de déchets ménagers, tel qu’il est produit actuellement sur les projets Africompost, ne
permettent pas de produire du compost pour l’AB. Cependant, nous discuterons dans les lignes
suivantes des possibilités d’adaptation de processus de compostage pour se conformer aux exigences
de la règlementation.
L’élaboration d’un système de collecte avec tri à la source est une solution idéale sur le plan
environnemental et agricole. Cependant, il nécessite des aménagements importants du système de
collecte. Les habitudes et le manque de sensibilisation de la population constituent également un
frein conséquent.
Le cahier des charges de l’AB européen est donc trop contraignant pour espérer produire du compost
utilisable en agriculture biologique par la voie du tri à la source des ordures ménagères (OM) dans le
contexte africain actuel.
Ce n’est cependant pas une raison pour renoncer définitivement au tri sélectif des OM. En effet, au
Togo par exemple, il y a une petite tranche de la population sensibilisée aux enjeux
environnementaux organisé en AMAP (AMAP Togo fondée par le Centre Mytro Nunya, Quartier
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Adidogomé /Soviépé). Le lancement d’un projet pilote réunissant ENPRO et le centre MytroNunya
pourrait faire figure d’exemple. Même sans pouvoir satisfaire immédiatement tous les critères de la
réglementation bio européenne, le tri sélectif pourrait faciliter le recyclage des déchets dans l’avenir.
On ne peut cependant pas fonder la pérennité du projet sur le tri à la source dans la configuration à
Lomé actuelle car elle ne concernerait qu’une cinquantaine d’AMAPiens.
Différentes sources de matière organique (MO) peuvent être utilisées pour produire du compost
utilisable en AB :
Déchets verts
Jacinthes d’eau
Fiente de poule et fumier (ne provenant pas d’élevage hors sol)
Déchets d’abattoir (rumen, plumes de volaille)
etc… (On se réfèrera à l’annexe 1 du RCE 889/2008)
Il faut réfléchir en amont à la stratégie et les possibilités en termes de quantité de matières
organiques disponibles. Les matières éventuellement utilisées pour le « compost utilisable en AB » ne
seront pas disponibles pour le compost déjà produit. Ceci peut poser des problèmes d’équilibre entre
les différentes matières et faire baisser la valeur agronomique de chaque type de compost si le
processus n’est pas bien maîtrisé.
On peut également envisager de fournir des paillages / amendements non compostés ou pré-
composté du type BRF (bois raméal fragmenté), coques de cacao, engrais verts cultivés sur place (en
haie par exemple) etc…
En effet, dans les systèmes de culture biologiques, on utilise des couvertures végétales permanentes
(vivantes ou mortes) pour maintenir la fertilité du sol et contrôler les mauvaises herbes. Les matières
organiques fraiches (non compostées) ont un effet inhibiteur de la germination qu’on met à profit
pour contrôler les mauvaises herbes. Elles offrent également abri et nourriture pour la faune du sol
en surface.
Cependant la dégradation de certaines MO peut entrainer une « faim d’azote » qui est mobilisé
temporairement par les bactéries responsables de la décomposition des MO (cas des MO avec
rapport C/N élevé ou à teneur élevée en lignine comme le BRF). Il peut en être de même pour le
compost.
Il faudra donc veiller à maintenir des taux d’azote satisfaisants dans les sols par l’ajout éventuel de
fumiers et engrais verts.
Les composts et autres matières organiques sont donc complémentaires et en fonction des besoins
pourraient être commercialisés en même temps.
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Comme on peut le voir dans l’annexe 1 du règlement CE 889/2008, le lombricompost n’est soumis à
aucune exigence. Il est donc possible d’utiliser des déchets ménagers pré-compostés ou non pour
élaborer un lombricompost.
L’intérêt est double: transformer des détritus végétaux en protéine animale comestible pour les
monogastriques et certains poissons (vermiculture), et produire du vermicompost très utile pour des
sols épuisés ou pauvres (vermicompostage). La vermiculture et le vermicompostage sont deux
activités liées mais selon la conduite technique on peut facilement orienter la production vers l’une
ou l’autre option.
Attention pour la production de vers en vue de l’alimentation des poulets : à l’état frais, le ver
de terre contient un principe inhibiteur de croissance des oiseaux. Ce principe inhibiteur peut
être dénaturé par le séchage au soleil (Sonaiya et Swan, 2004). Il faut toutefois aussi prendre en
compte le rôle de vecteur joué par le ver de terre dans la transmission de certains cestodes
comme Davainea et Raillietina (Vorster et al.., 1994 ; Chrysostome, 1997).
Certains aliments ne convenant pas aux vers (viande, huiles, ail, agrumes etc…) il est nécessaire dans
le contexte « Africompost » de pré-composter les déchets ménagers pendant deux à 3 semaines
(F.Francis et al, 2003). Cela les rendra consommables pour les vers et aura un effet curatif sur le
compost. En effet, le vermicompostage ne produit pas ou peu de chaleur. On introduit les vers en
début de phase de maturation, ceux-ci étant sensibles aux températures dépassant 30 °C.
La qualité agronomique du vermicompost est très supérieure à celle du compost classique (taux
d’éléments assimilables par les plantes, micro-organismes utiles, protection contre les maladies,
stimulateurs de croissance).Le jus de compost riche en nutriments, bactéries et actinomycètes
pourra également être commercialisé.
Une population de vers peut ingérer par jour jusqu’à son propre poids en aliments et doubler sa
masse tous les deux mois dans les conditions optimales (espèce Eisenia fetida).
La mise en place d’un système de vermicompostage ne nécessite pas des installations couteuses mais
cela demande de bien étudier les différents systèmes de vermicompostage et de former
spécifiquement les employés à cette technique. En effet, les vers ont des besoins particuliers en
litière, nourriture, température, humidité, aération. Il convient de respecter ces exigences pour
atteindre le potentiel de production.
Les espèces testées jusqu’à présent qui semblent les plus indiquées sont Eisenia fetida pour les
climats tempérés (ou tropicaux), Eudrilus eugeniae pour les zones tropicales africaines (endémique),
et Perionyx excavatus pour l’Asie chaude et humide. Eudrilus eugeniae offre de nombreux avantages
en matière de reproduction et production autant qu’on puisse maintenir une température d’environ
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25°C (les températures au-delà de 30°C peuvent tuer ces vers). Paradoxalement, Eisenia fetida est
moins sensible aux fortes chaleurs.
En système continu, on pourra placer 4 casiers emplis du vermicompost colonisé par des
vers de terre à la base de la palette roulante. On placera ensuite 4 autres bacs au dessus
remplis de MO pré compostée et les vers migreront verticalement pour chercher de la
matière organique plus fraîche et ainsi de suite jusqu’à remplir la palette de casiers. Pour
faire migrer les vers plus vite on peut disposer du fumier de cheval (non vermifugé
récemment) entre les casiers et au fond du nouveau casier ou des feuilles de légumineuses
imbibées d’eau. Une fois la palette remplie, le chariot sera dirigé vers la sortie de l’unité de
compostage après avoir été numéroté comme un lot identifié. Les taux en métaux lourds et
pesticides pourront ainsi être analysés afin de vérifier que les vers soient utilisables en
alimentation avine. Les palettes devront être montées à la vitesse de digestion du compost
par les vers pour ne pas provoquer d’indigestion. Plusieurs couloirs seront aménagés sur le
même modèle dans lesquels le compost progressera à la même vitesse.
En système discontinu, on remplira tous les casiers avec la MO pré compostée qu’on
ensemencera avec des vers. On n’aura plus qu’à attendre que les vers fassent leur travail.
(environ 1 mois)
NB :
Il faudra prévoir des roues suffisamment robustes pour supporter environ 1.5 tonne par
palette (celle-ci pourra monter jusqu’à 1.5 m).
Le compost pourra être livré directement en casiers consignés ou en vrac
Afin de protéger les vers des fourmis, termites et autres prédateurs, de la glue pourra
être placée autours des essieux de roues ou à tout autre endroit faisant obstacle entre le
compost et le sol.
Il faudra prévoir des sondes pour surveiller la température et l’humidité du compost.
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Pour aller plus loin, l’étude des manuels de la bibliograpie permettra aux opérateurs de comprendre
comment mettre en place un système de vermicompostage (objectifs de production de compost)
et/ou vermiculture (objectifs de production de vers). (en fonction des débouchés commerciaux,
compost ou vers).Il faudra cependant le transposer pour l’espèce choisie et les contraintes
climatiques.
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Visiter les sites de lombricompostage d’Ouagadougou ainsi que celui du SIPEF CI en Côte d’ Ivoire,
serait un bon moyen de construire un projet de vermicompostage.
Si l’on souhaite récupérer les feuilles des arbres de façon sélective, on peut installer des filets sous la
fronde des arbres (pour les arbres à feuilles caduques comme l’Acacia albida) mais pour stimuler la
production de biomasse et optimiser la valeur fertilisante des feuilles, il sera généralement
nécessaire de tailler. Ces feuilles constituent de la matière organique facilement dégradable, support
de la vie biologique des sols. C’est en soit un produit très complémentaire à un compost relativement
stable (tel qu’il est produit dans les projets africompost) et surtout utilisable en agriculture
biologique. Les feuilles pourront également être utilisées pour enrichir un compost ou
lombricompost.
En système couvert, on peut planter des haies et les utiliser selon le même principe.
L'arbre fertilisant sera de préférence issu d'un semis de façon à former une racine pivotante de
manière à récupérer de façon optimale les minéraux (N, P, K et autres) et l'eau nécessaires à
l'enrichissement de la couche arable. Par ailleurs des bactéries fixatrices d'azote (rhizobium) et des
champignons (mycorhizes) qui sont des rabatteurs de phosphore, potasse et autres minéraux vivent
en symbiose avec l'arbre fertilisant.
Les arbres fertilisants sont utilisés traditionnellement dans l’agriculture Africaine et sont aujourd’hui
remis en avant par de nombreuses associations (comme l’APAF au Togo).
Ils sont principalement issus de la famille des légumineuses et de la sous famille des mimosaceas.
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(Exemples: les Albizias _chevalieri, zygia, adianthifolia, ferruginea,..._, Samanea saman, Leucena
leucocephala,...)
L’inconvénient majeur de ce système reste le temps de croissance des arbres nécessaire avant qu’ils
soient opérationnels. Il existe heureusement des arbres à croissance rapide.
Le Moringa olifeira est un arbre remarquable à bien des égards. Le Moringa est très répandu en
Afrique en raison de ses vertus alimentaires, médicinales et fertilisantes. C'est un arbre à croissance
très rapide : jusqu'à 1 mètre par mois ! Le Moringa est d’ailleurs connu pour être un des arbres
ayant la plus forte production de biomasse. Il peut se trouver dans des zones très arides comme le
Sahara, mais il aime également les climats semi-tropicaux humides. Sa racine tubéreuse lui permet
de se passer d'eau pendant plusieurs mois. Il peut se planter par semis, en repiquage ou en plein
champ, ou par boutures. On peut le cultiver de façon extensive pour une production de graines
(semences ou production d'huile) ou de façon intensive, irrigué et fertilisé pour une production
optimale de feuilles (très nutritives) avec une récolte toutes les 6 semaines ! Dans ce dernier cas, on
peut obtenir des rendements pouvant aller jusqu’à 60 à 70 t/ ha/an avec des densités de plantation
de 1 000 000 de plants/ha.
Pour ces raisons, et parce que les fournitures d’azotes seraient importantes en association avec du
compostage, Moringa olifeira semble particulièrement bien adapté à ce concept et nous le prendrons
donc pour exemple en association avec deux légumineuses pour occuper trois niveaux et ainsi
maximiser la production de biomasse.
Exemple de plantation du Moringa olifeira en association avec Mucuna pruriens pour une
activité de recyclage organique
Cependant, la configuration de plantation pour un compostage sous les arbres avec création de
biomasse est différente de celle de Moringa pour la production de feuilles En effet, même si en
condition naturelle le Moringa olifeira mesure de 8 à 10 mètres, en exploitation intensive pour les
feuilles, il est ramifié très bas et taillé tous les 36 jours environ.
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En compostage sous couverture arborée, il est nécessaire de prendre en compte les contraintes
inhérentes à l’activité de compostage :
Si l’on souhaite avoir une production rapide de feuilles, on peut tailler les arbres de la façon classique
utilisée dans la production de feuilles et espérer une production d’environ 10 t/ha de feuilles
fraîches.
Si l’on souhaite former les arbres de façon à faire un ombrage au dessus des tas de composts, on
pourra tailler les arbres en haut de tiges qui pourront atteindre 2 m (hauteur permettant le passage
du retourneur) en seulement 2 à 3 mois en saison humide. Cependant, les rendements seront
quasiment nuls les premières années et la taille pour la récolte des feuilles ainsi que la formation du
houppier sera compliquée par la hauteur des arbres. De plus, on peut difficilement présager des
rendements en raison du caractère novateur du concept.
Une solution pourra être de conduire les Moringas de façon classique pour la production de feuilles
(taillés bas) et d’en conduire certains (espacés de 5 m) dans le même rang qui occuperont l’étage
supérieur pour la production de graines (on peut aussi utiliser des Leucaena leucosephala par
exemple).
Une fois que les Moringas seront suffisamment développés, on pourra également implanter un
couvre sol comme le Mucuna pruriens (famille des légumineuses) sous les Moringa. La largeur des
bandes de Mucuna serait de 2 m si on considère des andains de 2 m de large en retournement
manuel (ou en système de vermicompostage décrit ci-dessus) ou de 1 m si on considère des andains
de 3 m de large avec retournement mécanisé. Une plantation de Mucuna sous couvert végétale
fournit l’équivalent de 150 UN/ha. Dans la configuration rang de Mucuna de 2 m séparés par des
inter-rangs de 2 m, on peut donc compter sur environ 75 UN/ha.
L’orientation des rangs devra être perpendiculaire à la pente pour limiter le ruissellement et si la
pente est nulle, d’Est en Ouest pour assurer un ensoleillement optimal.
Estimation de production
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Données économiques
Pour une exploitation de Moringa pour les feuilles au Togo, le coût de mise en place et d’entretien
d’une plantation, pour la première année, a été évalué à 440.000 FCFA/ha/an, en considérant toute
la main d’œuvre comme salariée.
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Association pour la Promotion des Planteurs d’Essences Forestières du Togo
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- Kokou Kouami,
Chercheur au Département de botanique et écologie à l’Université de Lomé.
Tel :+ 228 902 04 11
- Kokou SOGBO
Président de l’Appef-Togo
Tel : +228 921 70 81 ou + 228 908 77 56
kokousogbo@hotmail.com
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- Baptiste Dolidon
agro-economiste
Tel : + 33 6 65 58 91 28
Aucune attestation n’est obligatoire, à partir du moment où l’on est sûr de respecter les normes
imposées par le règlement européen, il suffit d’inscrire la mention :
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Les agriculteurs s’accordent à dire que le vermicompost est 7 fois plus efficace que le compost
traditionnel (Glenn Munroe). Un léger surcoût n’est donc pas un frein à sa commercialisation chez les
agriculteurs conventionnels ou traditionnels. Les vers peuvent même être vendus comme aliment
aux éleveurs de poulets, porc et poisson.
Un autre avantage au vermicompost est que l’on commence avec un cheptel limité de vers qui
augmente de façon croissante ce qui laisse le temps de tester le marché et réorganiser la production
de façon progressive. On peut aussi orienter l’activité vers la production de vers pour l’alimentation
animale (volailles, porc, poissons)
Le compostage sous les arbres semble prometteur et son caractère innovant est séduisant. La
production de feuilles à haute valeur fertilisante constituant une MO facilement dégradable est
intéressante par sa complémentarité avec le compost et le lombricompost et peut même servir à
enrichir ces derniers.
Enfin le tri à la source des MO permet d’assurer la pureté de celles-ci et de réduire voire supprimer
les opérations de tri en station.
Une mise en œuvre intégrée de toutes les options envisagées est donc idéale.
On peut ainsi concevoir un « compostage sous les arbres » avec des zones de traitement
différenciées des matières organiques (compostage classique, vermicompost), les unes provenant
des OM classiques, certaines des OM triées à la source (bio-déchets), d’autres de déchets du secteur
professionnel et enfin celles produites par les arbres eux-mêmes.
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Exemple :
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