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UCT J

Maraichage
Partie Technique

VEGANZONES LAURE
BPREA FOAD

CFPPA Pamiers
2013/2014
Table des matières
Partie technico-économique : .............................................................................................................................................. 3
1. Réglementation encadrant l’activité ...................................................................................................................... 3
2. Caractéristiques de l’activité et de l’atelier de production......................................................................... 6
3. Les résultats technico économiques ...................................................................................................................... 8
Partie technique : ....................................................................................................................................................................... 9
1. Conduite d’une culture .................................................................................................................................................. 9
1.1. Assolement et rotation ........................................................................................................................................ 9
1.2. Planning d’intervention ....................................................................................................................................11
1.3. Fertilisation .............................................................................................................................................................12
1.4. Le travail du sol .....................................................................................................................................................13
1.5. Semis et plantation..............................................................................................................................................14
1.6. Protection des cultures .....................................................................................................................................15
1.7. Irrigation ..................................................................................................................................................................18
1.8. Récolte et qualité..................................................................................................................................................18
2. Cultures choisies, pour exemple : ..........................................................................................................................21

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Partie technico-économique :

1. Réglementation encadrant l’activité

Historique :

Issue de différents mouvements animés par des agronomes, des médecins, des agriculteurs
et des consommateurs, la notion d’agriculture biologique remonte aux années 1920. Ces
mouvements sont apparus notamment en Allemagne, Autriche et Suisse. En 1962 est créée
l’Association française d’agriculture biologique (AFAB), en 1964 Nature et Progrès et en
1978 la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB).
Ce n’est que depuis les années quatre-vingt que l’usage commercial de l’expression
« agriculture biologique » est définie par des règles officielles précises. Cependant, d’autres
institutions, comme la FAO et le Codex Alimentarius, ont défini la notion d’agriculture
biologique.

La reconnaissance officielle des produits issus d’une « agriculture biologique


n’utilisant pas de produits chimiques de synthèse » apparaît en 1980 dans le cadre de la Loi
d’orientation agricole (LOA) du 4 juillet 1980 et dans le décret d’application du 10 mars
1981.
Depuis 1991, un règlement européen (n° 2092/91 du 24 juin 1991) définit le mode de
production biologique pour les productions végétales et la protection de la mention
« agriculture biologique ». Ce texte qui constitue le cahier des charges général des
productions végétales en agriculture biologique, a été complété en juillet 1999 par un
règlement (n° 1804/99) qui inclut les productions animales et permet de disposer de règles
nationales.
Depuis le 1er janvier 2009, les opérateurs bio européens disposent d’une nouvelle
réglementation harmonisée au travers du règlement cadre (CE) n°834/2007 du Conseil du 28
juin 2007 et du règlement d’application (CE) n°889/2008 de la Commission du 5 septembre
2008.

Caractéristiques du signe officiel de qualité « agriculture biologique »


« La production biologique est un système global de gestion agricole et de production
alimentaire qui allie:
- les meilleures pratiques environnementales, gestion durable
- un haut degré de biodiversité,
- la préservation des ressources naturelles, respect des équilibres
- l’application de normes élevées en matière de bien-être animal
- et une méthode de production respectant la préférence de certains consommateurs à
l’égard de produits obtenus grâce à des substances et à des procédés naturels.
Le mode de production biologique joue ainsi un double rôle sociétal : d’une part, il
approvisionne un marché spécifique répondant à la demande de produits biologiques émanant
des consommateurs et, d’autre part, il fournit des biens publics contribuant à la protection de
l’environnement et du bien-être animal ainsi qu’au développement rural. »

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Ce signe de qualité s’applique aux produits agricoles élaborés avec des pratiques qui :
- mettent en œuvre la rotation des cultures, la culture de légumineuses et l’utilisation
d’engrais verts, des procédés mécaniques de culture, la protection des ennemis naturels des
parasites…
- n’utilisent pas de produits chimiques de synthèse (une liste de ceux autorisés est publiée) et
limitent l’utilisation des substances naturelles
- n’utilisent pas des produits obtenus à partir d’OGM
- protègent l’environnement et les animaux
- respectent une période de conversion de deux à trois ans
- acceptent un contrôle de leurs conditions de production par un organisme certificateur.
Les produits alimentaires d’origine végétale faisant référence à la mention « agriculture
biologique » doivent contenir au moins 95% de composants d’origine agricole biologique.

Cahiers des charges « production végétale »

Le règlement (CE) n°889/2008 indique les modalités à respecter (principes, contrôles..)


Les Annexes listent tous les produits autorisés (engrais et amendements en annexe I ;
pesticides et produits phytopharmaceutiques en annexe II).
Tous les produits utilisables en agriculture biologique sont répertoriés dans un guide des
intrants.

Afin d’accompagner les structures professionnelles et les organismes certificateurs dans


l’application de la réglementation, le Comité National Agriculture Biologique de l’INAO a
établi plusieurs guides : - de lecture - d’étiquetage - des produits phytosanitaires

Conversion en agriculture biologique

Pour chaque production il a été défini une durée minimale de conversion des terres.
La date de début de conversion correspond à la date d’engagement de l’opérateur auprès de
l’organisme certificateur.

Pour faire reconnaître et valoriser ses produits en agriculture biologique, un opérateur


doit faire appel à un organisme certificateur agréé par les Pouvoirs publics (INAOi en
France) et accrédité par le COFRACii sur la base de la norme NF EN 45011.

Notifier son activité


Dès le choix de l’organisme certificateur effectué, l’opérateur doit notifier son activité
auprès de l’Agence BIO. Outre l’obligation réglementaire que représente la notification, y
compris pour bénéficier d’aides publiques, celle-ci offre la possibilité de figurer gratuitement
dans l’annuaire professionnel des opérateurs en agriculture biologique et de faire connaître
son activité : http://notification.agencebio.org http://annuaire.agencebio.org

Le contrôle porte sur :


* l’ensemble de l’exploitation même si une partie n’est pas engagée en mode de production
biologique. Toute l’exploitation doit être parcourue et décrite y compris les lieux de stockage,
de récolte, les lieux de transformation et/ou de conditionnement.
* la comptabilité : l’exploitant doit pouvoir justifier des matières premières achetées (nature,
quantité, origine et utilisation) et des produits agricoles vendus (nature, quantité, destinataire).
* les cahiers de cultures et d’élevage où toutes les interventions de l’exploitant sont notées.

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A la suite des contrôles, l’organisme certificateur délivrera une licence (engagement à
respecter le cahier des charges) et un certificat (preuve sur les produits).

Etiquetage des produits

L'étiquetage des produits biologiques permet d'assurer au consommateur que le


produit respecte les règles de la production et de la transformation biologiques .

Les logos des marques AB peuvent être appliqués sur les produits qui :
- contiennent au moins 95% d’ingrédients issus du mode de production biologique,
- sont conformes aux règles du système officiel de contrôle et certification,
- portent le nom du producteur, du préparateur ou du distributeur et le nom ou le code
de l'organisme de certification
En France la marque AB est la propriété du ministère de l’agriculture et de la pêche
Aujourd’hui, d’autres labels garantissent l’origine des produits, leur mode de production
et de transformation :
- le logo « Nature et Progrès », association de consommateurs et de professionnels
unis pour l'agriculture biologique mais contre les risques inhérents à son
industrialisation
- Le logo Demeter attestant que le produit est biologique et, en plus, répond au cahier
des charges spécifique de la bio-dynamie
- Le logo bio-communautaire, logo européen "agriculture biologique" qui a pour objet
d’aider les consommateurs à repérer les produits biologiques. Sa présence sur
l’étiquetage assure le respect du règlement sur l'agriculture biologique de l'Union
européenne.

Certification

A la suite des contrôles, un certificat sera transmis à l’opérateur, ce qui lui permettra de
prouver auprès de ces clients que ces produits peuvent être vendus sous la dénomination
« produit issu de l’agriculture biologique ».

Cout : chaque organisme a son type de facturation, en production végétale, elle se situe entre
280 € à 560 €

Aides : si les conditions d’engagement et de respect des cahiers des charges sont tenues, le
demandeur peut déposer auprès de la Direction Départementale de l'Agriculture et de la
Forêt (ou DDEA dans les départements concernés) une demande d'engagement en mesure
agroenvironnementale "conversion à l'agriculture biologique avant le 15 mai suivant la
conversion et moins d'un an après l'engagement auprès de l'organisme certificateur 1.
L'aide à la conversion est cumulable avec l'aide à la certification, accessibles aux cotisants
solidaires. (80% du montant HT)

Aides de la région Midi Pyrénées: dépôt des dossiers auprès du Conseil régional

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2. Caractéristiques de l’activité et de l’atelier de production
(cf : dossier UCP1)

Les moyens de production


Surface :

Les terres sont situées sur la commune de Le Fousseret, en Haute Garonne. L’exploitation
compte 4 hectares, dont 1ha de bois, actuellement 2 prairies plates et 2 champs en pente,
exposés au sud. Le sol est de type « argilo calcaire ». Les diverses surfaces sont protégées par
des haies champêtres. Chaque parcelle est facilement accessible.

Main d’œuvre : 1U.T.H, + aide familiale pour la cueillette, possibilité de stagiaires

Les bâtiments sont situés au centre de la propriété, point positif car cela limitera les
déplacements entre les aires de production, de séchage, de stockage et de transformation. Un
ensemble de petits bâtiments (anciens ateliers et étables) seront aménagés pour chacune des
étapes de production.
La serre sera installée à côté des bâtiments, près des cultures.
La réserve en eau est située en dessous.
Les manipulations sont facilitées au maximum.

Un bâtiment est réservé à l’accueil du public pour la vente des produits à la ferme, ainsi
qu’une grange ouverte (en bon état). + les jardins pédagogiques permettant d’informer sur la
qualité des produits, les choix de cultures, sensibiliser sur l’environnement et la
biodiversité…les abords, chemins d’accès et allées de circulation seront mis en sécurité et
aménagés par des plantations diversifiées.

Une écurie est réservée pour les animaux et un poulailler est existant, à l’abri de haies. Un ancien
atelier permettra de stocker les grains et le foin.

Matériel affecté à la production :


Tous les investissements sont à faire, dans le temps, en fonction des finances.

Matériel et outillage Investissement Matériel et Investissement à


à prévoir outillage prévoir

Outillage culture (bêche, 250


râteau, pelle, grelinette…)
Buteuse 2000
Matériel d’élagage Divers de
(tronçonneuse, coupe 550 fonctionnement
branche, hache…) 250 vente (balance, 1500
débroussailleuse sachets de
conditionnement….)
Irrigation : réservoirs, tuyaux, 2000 Séchoir (Prix du bois)
pompe… (auto construit)
Serre, tracteur En prêt, sur les 1ers
Tables de cultures, bâches… 6000 temps d’installation
Plantations (plants, semoir, 3000
pots, consommables….) Total 15 550

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Analyse des moyens :

Facteurs Atouts Contraintes

Foncier -Propriétaire -investissement de départ


-Bonne exposition -aménagements à prévoir
-Site protégé (haies, bois)
-Localisation attrayante pour du
tourisme rural
-surface suffisante en culture PPAM

Humain -motivation -1 seule personne en


-présence quotidienne permanence pour une charge
-aide familiale de travail importante

Bâtiments -suffisants pour les finalités - travaux de rénovation et de


-bien situés pour faciliter les remise aux normes
manipulations

Matériel -Un peu de matériel personnel pour -Investissements à prévoir


commencer sur une petite surface pour l’acquisition du matériel
agricole plus approprié

L’objectif est de créer un site avec une activité économiquement viable, respectueuse de
l’environnement en privilégiant l’autonomie de fonctionnement, l’amélioration et la stabilisation
de la biodiversité du lieu ….

Dans le temps, la nécessité d’intégrer un salarié sur l’exploitation se fera sentir et sera, je le
souhaite, envisageable.

Concernant la sécurité, l’avantage d’avoir plusieurs bâtiments sur le site va permettre une bonne
organisation et la possibilité d’enfermer les outils susceptibles d’être « dangereux ». Pas ou très
peu d’utilisation de produits phyto.
L’aménagement des chemins de circulation autour des cultures sera bien étudié et mis en
sécurité pour l’accueil du public.
Globalement, les risques sont très limités.
Attention toutefois aux risques physiques dus à des gestes et postures répétés et parfois non
appropriés ! Une attention particulière devra y être portée.

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3. Les résultats technico économiques

Voici quelques exemples de calculs des marges, sachant que les cultures sont très diversifiées,
les rendements sont fluctuants, les différences de prix de vente sont très grandes entre la vente
des plantes à des grossistes ou en vente directe ou en herboristerie (écart x10 )le calcul effectué
ici est un prix moyen pour une culture/are. Je note ensemble plusieurs plantes qui auront en
moyenne le même rendement et un prix de vente équivalent.

Menthes Echinacée
CULTURE Basilic Romarin Mélisse Guimauve
thym Sauge Pissenlits
(expl: feuilles) (expl: racines)
Produit brut/are 450 400 560 870
CHARGES
Plant ou graines 71,5 17,5 21 20
Fertilisation 3,2 3,3 3,3 3,3
Travail du sol 3,2 3,2 3,2 3,2
Irrigation/électricité 0,6 0,6 1 0,6
-TOTAL charges 78,5 24,6 28,5 27,1
=MARGE BRUTE/are 371,5 375,4 531,5 842,9
MARGEBRUTE/hectare 37150 37540 53150 84290
MAIN D’OEUVRE
Plantation 15 15 15 15
Surveillance 15 15 15 15
Conduite de culture 15 15 15 30
Récolte 60 60 60 70
-TOTAL MOeuvre 105 105 105 130
MARGE NETTE/are 266,5 270,4 426,5 712,9
MARGENETTE/hectare 26650 27040 42650 71290

Calcul des marges nettes= marge brute – la main d’œuvre (on compte en moyenne 15€/heure
pour les plantations, la surveillance et la conduite des cultures (traitements, irrigation,
désherbage)

Ces quelques exemples de production de plantes montrent une moyenne généralisable de


marge nette à environ 3000€/1000m2, si un maximum de plantes sèches sont vendues en
vente directe, ce qui dans la réalité n’est pas le cas. La vente en gros à un laboratoire ou à un
grossiste réduit la marge.

Dans les charges opérationnelles il faudrait rajouter un poste pour l’ensemble des cultures, au
printemps, pour l’utilisation de terreau lors des semis réalisés sous serre. (Un sac de terreau de
70 litres = environ 10 €)

Pas de prime et d’indemnisation dans la configuration actuelle de cotisante solidaire.

Les investissements, à faire au début du projet, sont importants. Ils sont effectués par un
apport individuel (crédit) .Les 1eres marges réalisées permettront aussi de combler ce

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financement. Les premières années de production ne permettront pas de dégager un salaire.
C’est un investissement sur le long terme!

Voici le cas concret d’Isabelle, installée sur 3000 m2,


- en cueillette (aspérule, sureau, ortie, lotier, framboisier, prèle, angélique, origan,
cynorrhodon, reine des prés, ail des ours)
- et cultures de plantes aromatiques et médicinales (un vingtaine de variétés: hysope,
mélisse, menthe, serpolet, sauge, achillée, mauve, guimauve, bouillon blanc, sarriette,
ciboulette, arnica, verveine, millepertuis, souci, bleuet, basilic, fenouil, origan,
consoude.)
Elle réalise un total annuel de 120 kg de plantes sèches

Exemple de sa commercialisation :
700 €/an pour la vente en vrac (25 kg) pour un herboriste
11 000 €/an de sachets de tisanes, macéras huileux et baumes auprès de 6 revendeurs (une
biocoop et 5 magasins de terroir)
5 000 € /an en vente directe (marchés, foires, vente à la ferme)
Total de 23000€ pour la vente des plantes aromatiques et médicinales

Partie technique :

1. Conduite d’une culture

1.1. Assolement et rotation

L’assolement sera le suivant :

- 1Ha de plantes aromatiques et médicinales


- 1Ha de verger associé à des cultures maraichères, petits fruits et prairie
- 1Ha d’engrais vert pour les rotations ou prairie de fauche
- 1 Ha de bois

Les rotations sont pratiquées selon les besoins des plantes. Certaines aromatiques restent
en place plusieurs années, d’autres participent à la rotation chaque année.

Des engrais verts sont intercalés à chaque fois que cela est possible. Une bonne rotation
limite les risques sanitaires. Aucun sol n’est laissé nu en hiver (limiter le lessivage et
l’érosion des sols).

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Une grande diversité de plantes est choisie afin de répondre à la diversification de la
gamme, notamment pour la vente directe, mais aussi afin d’éviter les risques liés à une
spécialisation (ravageurs, maladies…)

Exemple de cycle de rotation sur une même parcelle en maraichage: légumineuses, légumes
feuilles, légumes fruits, légumes racines, bulbes

Concernant les plantes aromatiques et médicinales c’est plus complexe :

Certaines plantes sont pérennes, elles restent en place plusieurs années, c’est le cas par
exemple du romarin dont l’arrachage est conseillé la 12 ème année, le thym : la 7ème année, la
mélisse ou l’achillée: 4ème année,

Autre exemple : Une plantation de cassissiers peut être productive pendant 20 ans, mais afin
d’assurer une continuité dans la production, il faut prévoir l’implantation d’une nouvelle
parcelle 4 ans avant la destruction d’une parcelle existante afin de maintenir les volumes
commercialisables.
Un tilleul produira pendant des années….

Certaines aromatiques sont annuelles, elles disparaitront à l’hiver : basilic, cerfeuil, bourrache,
camomille…
D’autres sont bisannuelles : exemple de la guimauve dont les racines sont récoltées la 2 ème
année.

Exemples de plans de rotations suggérés sur les parcelles pendant quatre ans :

Parcelle 1 : plantation de cassis


Parcelle 2 : culture de romarin
Parcelle 3 : Année 1 : culture d’engrais verts et ajout d’un compost jeune.
A2 et 3: culture d’une plante bisannuelle à croissance vigoureuse, demandant un
sol riche, exemple la guimauve.
A 4 : implantation de l’achillée, ou de la mélisse, suivie d’un engrais vert.
Parcelle 4 : A1 à A4 : thym
Parcelle 5 : A1, cultures annuelles (basilic, cerfeuil….)
A2, engrais verts
A3 et 4, bisannuelles
Parcelle 6 : A1, engrais verts
A2 à 4, échinacées (récolte de la racine en 3 ème année)
Parcelle 7 : A1 à 3 culture de menthes
A4 : engrais vert

La superficie utilisée est de type « grand jardin », avec des parcelles de – 1000m2
L’avantage est d’avoir 2 champs utilisables pour jouer sur les rotations PPAM, engrais verts
et fourrages. L’alternance se fait en fonction des demandes des plantes, de leur enracinements
(superficiel ou profond) de leur associations (favorable ou non), de leur familles...

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Au départ de l’installation, l’investissement en matériel est limité, donc les surfaces cultivées
sont ajustées au travail manuel d’une seule personne. Les surfaces de culture seront agrandies
progressivement.
D’autres cultures de type fruits rouges (framboisiers, muriers…), noyers, noisetiers,
plantains…etc., sont dispersées sur le site, aux endroits bénéfiques à leurs besoins.

Des semis d’engrais verts sont intégrés régulièrement, dans les rotations. En maraîchage
biologique ils constituent une des réponses aux nombreuses préoccupations rencontrées :

- maintien de la fertilité des sols,

- maîtrise des adventices,

- protection sanitaire.

1.2. Planning d’intervention

J F M A M J J A S O N D
Préparation du sol
et entretien

Semis – Plantation

Fertilisation

Désherbage

Récolte

Commercialisation

Cueillettes
fruitiers

Période de plantation : mars à novembre pour les vivaces (thym, romarin, laurier, sauge,
estragon, menthe, mélisse…) et les bisannuelles (persil, guimauve…)
: d’Avril à juillet pour les annuelles (basilic, coriandre, cerfeuil, aneth, bourrache….)

Récolte : toute l’année pour les persistantes (thym, sarriette, romarin, sauge, laurier…)

D’avril à septembre pour les caduques (ciboulette, estragon, oseille, ciboule,


menthe…)

De juin à octobre pour les annuelles.

La période du début du printemps jusqu’à la fin de l’été est la plus chargée en temps de
travail, au niveau de l’entretien et des récoltes estivales (il faut envisager de la main d’œuvre
supplémentaire).

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1.3. Fertilisation

Les qualités souhaitables pour un sol maraicher sont : un ressuyage facile, un réchauffement
rapide, une grande fertilité, une légère acidité.

La nutrition des cultures en agriculture biologique passe par l’entretien et l’augmentation de la


fertilité du sol. Les bases de cette gestion sont définies par le règlement CEE :

La fertilité et l’activité du sol doivent être maintenues ou augmentées en priorité par


- des rotations pluriannuelles appropriées
- la culture d’engrais verts (apport d’humus, amélioration des propriétés physiques) et
de légumineuses (apport d’azote),
- le recyclage et le compostage des matières organiques,
- l’apport de matières organiques provenant de l’exploitation elle même, ou
d’exploitations voisines en agriculture biologique

Utilisation de la complémentarité de plusieurs méthodes :

Les engrais verts dans la fertilisation :

Les engrais verts apportent au sol des matières organiques qui se dégradent
rapidement. Ils produisent donc peu de substances humiques, d’autant moins que leurs tissus
sont jeunes et peu lignifiés. Ils peuvent par contre améliorer la nutrition de la culture suivante.
Les engrais verts à base de légumineuses (trèfle, féverole, vesce, pois fourrager…)
enrichissent le sol en azote par fixation symbiotique de l’azote de l’air. Cette fixation est
importante lorsque le sol n’est pas trop riche en azote, ce qui favorise le développement des
nodosités racinaires, siège de la fixation. Un couvert de 3 tonnes/ha de vesce pourrait ainsi
remettre à disposition 50 à 100 unités d’azote disponibles. L’effet sera variable en fonction de
la culture suivante (besoins correspondant aux périodes de minéralisation) et des conditions
pédoclimatiques.
Les engrais verts remettent à disposition des éléments fertilisants en quantités
importantes et sous des formes plus disponibles. Ainsi, la quantité de phosphore assimilable
augmente après la culture d’un engrais vert (type crucifère, moutarde, colza, radis… et
sarrasin) de 30 unités. De même, il semblerait que les crucifères aient l’aptitude d’extraire du
potassium des minéraux silicatés du sol (150 unités) et seraient efficaces pour absorber et
restituer le soufre.
L’enracinement profond de certains engrais verts (graminées, luzerne…) permet de
prélever des éléments en profondeur et de les restituer en surface après destruction. Les
nutriments sont alors disponibles pour une culture à enracinement moins profond (intéressant
pour les nitrates).
Couchés au fur et à mesure des besoins, les engrais verts peuvent être un excellent paillage,
où semer, planter et repiquer toutes les plantes.

Les amendements et engrais autorisé en agriculture biologique sont cités en annexe 1 du


règlement CE n°889/2008.

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Les amendements humiques (fumiers, fientes, composts, algues, cendres de bois…) et les
engrais (phosphates, potasses, carbonates, soufre…) doivent répondre aux exigences du mode
de production biologique.

Les apports de matières organiques peuvent être épandus directement s’ils proviennent
d’exploitation bio, sinon ils doivent être compostés.

Le compost est un procédé contrôlé de décomposition et de transformation de matières


organiques fraiches (fumiers, lisiers, débris végétaux, résidus domestiques, feuilles...). Sous
l’action de populations microbiennes, en présence d’air, il permet d’obtenir un produit
stabilisé, riche en composés humiques, hygiénique, bien décomposé.

Il est important de respecter quelques règles concernant son implantation, sa construction, son
alimentation, son aération et les conditions d’épandage.

Son utilisation présente ensuite de nombreux avantages, à moindre coût pour l’agriculteur,
concernant le recyclage de matières et l’amélioration des sols.

1.4. Le travail du sol

Le principe de base de la permaculture pour améliorer et rendre le sol vivant est de


Ne plus travailler le sol, ou le moins possible !

Il est important d’effectuer des rotations de culture, afin de diminuer la dégradation du


sol et permettre l’amélioration de la fertilité de la terre et favoriser la population de lombrics.

Le désherbage est en grande partie manuel, au bout de quelques mois, il est nettement
diminué par la pratique du paillage qui limitera le développement des adventices et protégera
la vie du sol. On peut utiliser des plantes « couvre sol » et introduire des engrais verts.

Engrais verts et structure des sols

Les engrais verts permettent d’améliorer la structure du sol, en surface comme en


profondeur. Le couvert végétal protège la surface contre l’effet déstructurant des pluies
(battance et prise en masse), du vent (érosion éolienne) et du soleil (dessèchement). Les
racines augmentent la cohésion et le maintien du sol en place, diminuant ainsi les risques
d’érosion. Cet effet, associé à l’effet couverture, diminue considérablement les pertes de terre
fine (et fertile...) en zones sensibles.
L’action mécanique des racines provoque la fissuration du sol, et ce d’autant plus que
le système racinaire est dense et puissant. Ce phénomène est particulièrement important avec
les graminées (système racinaire fin et dense :seigle, triticale, orge) ou les crucifères (racines
pivotantes puissantes : radis fourrager, navette)

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L’enfouissement d’une grande quantité de biomasse fraîche provoque la prolifération des
vers de terre qui se nourrissent des débris végétaux. La population de vers (qui peut tripler
dans ces conditions), en creusant des galeries, augmente la porosité du sol et facilite ainsi le
ressuyage et l’aération.
L’abondance de nourriture fermentescible (déchet de matière organique) stimule l’activité
microbienne. La dégradation rapide de cet apport de matière organique va libérer des produits
transitoires qui sont particulièrement actifs sur la stabilité structurale par leurs propriétés
agrégeantes. Plus l’engrais verts est enfoui jeune, plus la prolifération microbienne est intense
et de courte durée.

1.5. Semis et plantation

« Les semences doivent être issues de l’agriculture biologique sauf dérogations prévues
dans des conditions très précises (semences non traitées) par la réglementation pour cause
d’offre insuffisante et non issus d’OGM. Le site www.semencesbiologiques.org , géré par le
GNIS permet d’en connaître la disponibilité ».( Agence bio)

Les semences sont donc choisies et achetées chez des semenciers bio: Germinance; Biau
germe; graines del pais; essem bio ; ferme de sainte Marthe ; Fabre, producteur grainiers ;
GAEC Clair de Lune (plants maraichers). Le choix sur catalogue doit être complété par les
conseils des commerciaux des maisons de semences et les échanges avec d'autres producteurs.

Les semis seront effectués dans la serre dès la fin des grands froids. Le substrat doit être
souple, léger, aéré et drainant. On trouve dans le commerce des substrats « spécial semis » qui
réunissent toutes ces qualités.

Certains plants seront achetés à des producteurs,

D’autres seront obtenus par bouturage, à partir d’une plante mère. Ce mode de multiplication
est réalisé au printemps ou à l’automne selon les espèces. Il s’effectue avec un fragment de
tige feuillée (« bouture de tête ») ou un fragment de racine (« bouture de racine »), que l’on
replante ensuite dans un substrat afin de réaliser son enracinement.

Il est aussi possible de diviser des touffes, en déterrant une souche et en la divisant en
plusieurs fragments qui seront replantés. La division permet de réutiliser des plantes âgées, de
déplacer et multiplier la variété sur une autre parcelle.

Les PPAM aiment, pour la majorité, un sol bien drainé et riche, une exposition ensoleillée,
des arrosages fréquents mais modérés (très peu d’arrosage pour les « méditerranéennes »).
Il faut éviter les excès d’eau, des températures trop basses à la plantation (inférieures à 15°
pour les annuelles, 18° pour les basilic) et les courants d’air !

L’espacement entre les plants est environ 50 cm et 1m entre les lignes.

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1.6. Protection des cultures

Les cultures possèdent 3 ennemis principaux :

- Les adventices, exerçant une concurrence alimentaire (lumière et minéraux)


- Les maladies
- Les ravageurs

Il est possible de maîtriser les parasites et ennemis des cultures sans utiliser de produits ;

- essayer d’augmenter la biodiversité du milieu, afin de se rapprocher d'un équilibre


stable (écosystème).
- diversifier l’habitat des animaux à proximité (plantation de haies, parterres de fleurs,
installation de nichoirs…)
- Utiliser l’association de cultures, « bio-associations » et utiliser un programme de
rotations appropriées

D’autres moyens de lutte sont autorisés en complément, uniquement s’ils figurent à l’annexe
II du règlement (CE) n°889/2008 et dans les conditions fixées.

Maladies :

L'iteipmai a réalisé des fiches techniques (téléchargeables sur le site) des principales maladies
et ravageurs des PPAM, tel que :

 Bouts en crosse ou botrytis du romarin (brunissement des rameaux)


 Fusariose vasculaire du basilic (les feuilles jaunissent et se tordent)
 Mildiou du basilic, du persil, de la sauge officinale, ciboulette, oseille (taches jaunes,
duvet gris blanc sur la face intérieure)
 Rouille de la menthe, ciboulette, estragon, menthe
 Septoriose du persil, mélisse (taches foliaires jaunes)
 Oïdium de la mélisse (les feuilles se couvrent d’une couche blanche et poudreuse)

Les conditions favorables à l’apparition de ces maladies sont souvent liées aux conditions
climatiques, températures douces, forte hygrométrie. Attention si les plants sont trop denses et
si la rosée matinale persiste.

Quelques exemples de traitements basés sur la liste phytosanitaire

 Oïdium : soufre, 2kg/ha (délais: 14jours), bicarbonate de K, 5kg/ha (3jours)


 Pucerons, acariens : acides gras : 2l/ha (1 semaine), extrait de quasia : 0,2%,
pyrethrine et huile de sésame : 2l/ha (1 sem)

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Adventices :

Le désherbage en agriculture biologique se raisonne au niveau préventif (gestion raisonnée) et


au niveau curatif (désherbage précoce, paillage, couverture…)

Les méthodes préventives sont variées : choix de rotations, utilisation de variétés à démarrage
rapide, repiquage au lieu du semis direct, suppression des sources de dissémination, travail du
sol (faux semis, désherbages..), paillages…

Utilisation des engrais verts, exemple : le sarrasin (espèce très inhibante de la croissance des
adventices), le seigle, les crucifères ; colza, radis fourrager, moutarde…, association
graminées (blé, orge, avoine) et légumineuses fourragère (vesce, trèfle, mélilot) qui assurent
une bonne concurrence, par leur développement rapide et leur sécrétions de toxines (sarrasin,
seigle) qui inhibent la germination et le développement des adventices..

Il s’agit de contrôler les adventices et non de les éliminer complètement de l’exploitation !

Ravageurs :

De nombreuses plantes ont des propriétés répulsives vis-à-vis des ravageurs, elles peuvent
être semées à proximité, comme culture intermédiaire ou interculture. (il existe de nombreux
tableau indiquant ces propriétés)

La fertilisation doit être équilibrée (un apport élevé d’engrais azoté favorise l’attaque de
champignons et ravageurs !)

Il est intéressant de favoriser le développement des auxiliaires (oiseaux, mammifères,


insectes, batraciens) en créant des zones refuges (haies, fleurs, bandes herbeuses, étangs…) Il
s’agit de lutte biologique indirecte par conservation.

Il existe aussi des moyens de lutte biologique directe, si les parasites ou ravageurs sont déjà en
place : faire obstacle par des protections physiques (agro textiles, paillages, solarisation,
irrigation, brumisation…) , disposer des pièges attractifs (diffusion de phéromones), des bio
pesticides (auxiliaires prédateurs), utiliser des insecticides (pyréthrine, roténone, tanaisie,
soufre ou cuivre..) ou des préparations biodynamiques (décoctions, purins à base de végétaux
et de minéraux)

L’utilisation des engrais verts peut également répondre à un objectif précis de lutte contre les
ravageurs et les maladies, mais dans certains cas, leur impact peut être négatif

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Les principaux ravageurs des PAM sont :

- Les pucerons (persil, rhubarbe, oseille…)

Les larves de coccinelles sont des prédateurs redoutables ! Autre moyen, asphyxier les
pucerons : cendres, ou utiliser des répulsifs (pulvérisations de savon noir dilué à 5% (alcalin)

- Les noctuelles :

Très ravageuses sous leur forme de chenilles. Pulvérisations de décoction de plantes répulsives:
pyrèthre, absinthe, tanaisie. Traitement : spinosad:0,02%

- Les cicadelles (sauge, mélisse, menthe)

Traitement à base de roténone, purins de fougères

- Altise de la menthe

Tenir compte de la rotation des cultures, même si la distance entre ancienne et


nouvelle parcelle semble faible, cette prophylaxie semble efficace. Le stade larvaire est, pour
le moment, impossible à combattre. Les produits à base de pyréthrine naturelle (ex pyrethrine
+ huile de sésame) pourraient être efficaces contre les adultes pour éviter qu’ils ne pondent
(dès mi-juillet – mi-août, dès observation des dégâts foliaires). L’application doit se faire en
fin d’après-midi ou soirée pour atteindre les adultes au cours de leur activité, qui est
essentiellement nocturne ou crépusculaire.

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1.7. Irrigation

Existence d’un système d’irrigation dans la serre (rampe d’aspersion aérienne).

Les cultures seront formées à la perpendiculaire de la pente, pour éviter des pertes d’eau

La pluviométrie moyenne annuelle assure une couverture suffisante au printemps

En été, de nombreuses plantes aromatiques de type « méditerranéennes »ne nécessitent pas


d’apport supplémentaire.

Les autres plantes seront irriguées par un système de goutte à goutte, sur les rangées
nécessitant un apport supplémentaire, par un système de tuyaux micros-perforés (penser à un
système de filtration pour éviter les problèmes de bouchage des goutteurs).

Il n’existe actuellement sur le site qu’une mare de faible surface. Il est envisagé la mise en
place d’un plan d’eau ou d’un réservoir plus adapté.

La capacité de rétention en eau pour un sol argileux est environ de 250 mm/m (millimètre
d’eau par mètre de profondeur). Au besoin, un bilan hydrique pourra être calculé en fonction
de la texture du sol et de la culture de plante souhaitée, pour connaitre les doses d’irrigations
nécessaires.

1.8. Récolte et qualité

Récoltes :

De nombreuses plantes sont récoltées manuellement.


Possibilité d’utiliser une motofaucheuse, outil bien adapté aux petites parcelles et aux cultures
en terrasse.
La majorité des récoltes se font l’été, selon les plantes, pour garder les principes actifs : le
matin pour les feuilles, les fleurs le midi ou le soir pour les racines, souvent à l’automne.
Afin de favoriser le développement de nouvelles pousses, il convient de ne pas couper trop
court les plantes. Il faut laisser 2/3 de la végétation (sauf la ciboulette qui se taille ras après la
floraison)

Partie récoltée Date de récolte Exemples


Fleurs Début de la floraison camomille, souci, mauve
Feuilles Avant ou début floraison thym, menthe poivrée, sauge
Graines Entièrement mûres, avant angélique, anis, fenouil
dissémination
Racines avant les premiers gels ou valériane, piloselle
printemps suivant
Huile essentielle Pleine floraison, fin floraison Origan, hysope, mélisse

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La récolte est triée sur place avant d’être déposée dans des paniers. On enlèvera les parties
séchées, ou malades, en portant une attention particulière aux insectes, œufs ou chenilles qui
peuvent s’y trouver.

Les plantes doivent être apportées le plus rapidement possible au séchoir, pour éviter le
flétrissement causé par la chaleur.

Séchage :

Chaque espèce est placée individuellement sur les claies. Un grand soin est apporté au
séchage afin que les plantes conservent tous leurs aromes, leurs couleurs et leurs vertus.
Une fois séchée, la plante doit rester entière, avec une certaine élasticité, sans s’émietter.

On prendra soin de placer sur une même claie les plantes qui ont à peu près les mêmes
caractéristiques de séchage afin d’éviter des manipulations pendant le processus de séchage.
On détermine la place d’une plante en fonction de son contenu en eau au départ, de sa
sensibilité à la chaleur et du temps de séchage requis.

Le séchoir est donc un lieu sombre, bien ventilé, température de 25 à 27°C

L’installation des claies de séchage peut être faite manuellement (avec des cadres en bois
recouvert de moustiquaire par exemple)

Le séchoir peut être artisanal (document disponible: Source : DUFRESNE, Camille (2008).
Documentation d’une technologie simple pour le séchage de plantes médicinales à la ferme,
Filière des plantes médicinales biologiques du Québec, Magog, 35 p.) Ce séchoir a été
construit par une EA, à la suite de diverse expérimentations, il doit être adapté, en fonction
des quantités souhaitées et des plantes qui y seront séchées.
Il existe aussi des entreprises commercialisant des équipements de séchage.
De nombreuses expériences et types de séchoirs divers sont consultables sur le net.
Une étude comparative de systèmes de séchage par déshumidification (faite en Franche
Comté) a été réalisée.

Le matériel est pesé avant d’être déposé sur les claies. Il sera à nouveau pesé à sa sortie pour
évaluer la perte d’humidité par le séchage. Le tableau ci-dessous présente un exemple des
résultats obtenus. Ici, les plantes sont séchées à une chaleur moyenne, entre 29°et 39°

Réduction de quelques plantes au séchage

Espèce Poids frais (kg) Poids sec (kg) Réduction*


Achillée millefeuille 13,06 4,20 3,10
Angélique 14,40 2,90 5,00
Bourrache 259,50 34,30 7,55
Calendula 388 38,90 9,90
Marrube 12,24 3,60 3,40
Molène 281,9 44,86 6,28
*Poids frais divisé par le poids sec.

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Stockage :

Pour une bonne conservation des plantes séchées il faut absolument éviter l’humidité et les
mites. Le stockage doit se faire dans une pièce avec déshumidificateur.
Possibilité de mettre dans des cartons filmés.
Les plantes fleurs et le tilleul peuvent être passés au congélateur (entre 48 et 72h) après
séchage pour éviter le développement des œufs de mites.
Le plus souvent, les producteurs préfèrent des sacs de polypropylène garnis de plastique à
l’intérieur, car ceux-ci empêchent les plantes de reprendre de l’humidité du milieu ambiant ou
d’être contaminées lors de l’entreposage.

Le stockage bénéfique, conforme aux directives, est un local sec (humidité relative < 60%) et
frais (température < 28°C), à l’abri de la lumière.

Conditionnement :

Les plantes séchées sont conditionnées en vrac, emballages en cartons ou sacs pour le « gros »
et mises en sachets pour la vente directe.

Elles sont ensachées seules ou en mélange. Les mélanges sont composés de façon à
harmoniser les effets spécifiques de chaque plante et dans le souci de proposer un équilibre
gustatif.

Les lots doivent être identifiés afin d’assurer la traçabilité (cf : la réglementation sur
l’étiquetage des produits AB, en application des règlements européens, CE n°834/2007 et
n°889/2008)Il y a des mentions obligatoires d’étiquetage (nom du produit, de la variété,
origine, identification de l’emballeur, du lot…)

Le temps de travail est considérablement augmenté sur cette période estivale et nécessitera à
terme de la main d’œuvre plus importante.

La qualité :

Le contrôle de la qualité des plantes séchées s‘effectue d’abord par les sens : l’aspect, la
texture régulière, la couleur, exempte de toute présence d’insectes, de mauvaises herbes ou de
moisissures.

Des exigences minimales en matière de qualité sont citées par les normes communautaires
(entier, sain, propre, exempt de corps étrangers, de parasites, d’humidité….) Les produits
doivent supporter transport et manutention.

Les emballages utilisés doivent être conformes. Le conditionnement doit assurer une
protection convenable, les matériaux propres ne doivent pas causer aux produits d’altération.

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2. Cultures choisies, pour exemple : Le romarin et la guimauve

1. Le romarin

Assolement et rotation

Le romarin est une culture pérenne mise en place pour environ 12 ans.

Le choix de la parcelle doit privilégier un sol drainant, plat ou de coteaux (pente maxi 20%)
PH minimum de 6, 5. Avec ou sans cailloux.

Le choix variétal dépend de l’objectif commercial, donc de la demande des acheteurs (si labo
pour huile essentielle, si herboristerie ou restauration…), Rosmarinus officinalis, famille des
lamiacées.

Planning d’intervention, pour 1 hectare,

J F M A M J J A S O N D
Travail du sol,
Fumure de fond 21
Plantation
39
Fumure,
Désherbage 62
Entretien général
du matériel 24
Total année d’implantation : 146 heures
Fumure,
Désherbage 23
Récolte
Séchage, tri 53
Expédition
Entretien général
du matériel 24
Total année de croisière : 100 heures
Fumure,
Désherbage 23
Récolte
Séchage, tri 53
Expédition
Gestion des déchets
Arrachage
20
Entretien général
du matériel 24
Total année d’arrachage : 120 heures

21
Fertilisation :

(Selon l’analyse du sol)

Avant la plantation : apport de matière organique certifiée et si possible compostée,


30 à 40 tonnes/hectare, enfouie sur les 10-15 premiers centimètres.

Pour favoriser la reprise, bien éviter la concurrence des herbes adventices.

Fumure, N, P, K 30 à 40 unités.

Travail du sol

Pas de matériel spécifique, une planteuse maraichère convient

Arrachage en douzième année.

Semis, plantation :

Les plants, racines nues ou en godets, sont certifiés « A.B » et garantis conformes. Il est
possible de préparer ses plants à partir de graines. Il se multiplie facilement par bouturage.

Densité: 10 000 pieds par hectare. Ecartement: 45 à 55cm sur la ligne; ,8 à 2,2m entre les
lignes.

Protection de la culture

Peu de risques, à surveiller les attaques de chenilles (Anima Marginata) et la chlorose


ferrique.

Arima marginata , ou « larve noire » : Ce coléoptère, de la famille Chrysomelidae est une larve
défoliatrice, très vorace. Les adultes sectionnent les tiges florales. Le seuil de nuisibilité est d’environ
3-4 larves ou adultes/ plante.
La surveillance des cycles est très importante et permet de limiter le développement des
larves. L’Agroscope a mis en place des essais de produits. Le principal produit testé a pour
matière active le Spinosad (produit autorisé).
Vu précédemment, les mesures préventives (engrais verts, associations…) sont à mettre en
place en amont.

chlorose ferrique, carrence en fer (se traduit par le jaunissement des feuilles) c’est un défaut
dans le mécanisme de la photosynthèse, on peut y remédier par un apport en sulfate de fer, un arrosage
de purin d’ortie (dilué à 20%) ou un épandage de lithothamne

Irrigation

Le besoin en eau se fait au début de la plantation ou dans les premières semaines pour faciliter
la reprise des plants.

Récolte, qualité

Pas de récolte la 1ère année. Dans de bonnes conditions on obtient une production de croisière
dès la 4ème année. La récolte se fait au stade de « feuille d’été », fin août-début septembre.

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Opérations de récolte : fauchage, remplissage des bennes, acheminement vers le séchoir,
séchage triage/battage (si poste fixe), conditionnement, expédition ou vente directe, gestion
des déchets (compostage)

Rendement : 800kg en moyenne. Pour produire 800kg de feuilles séchées, il faut manipuler
environ 40 m3 de matière verte.

2. La guimauve :

Choix de la variété : Althaea officinalis L., famille des malvacées

Travail du sol, Assolement et rotation

Ses principales exigences sont le plein soleil, un sol riche en matières organiques, un bon
drainage, épierrement nécessaire (si on ne veut pas que les racines soient déformées, elles
peuvent atteindre 50 cm de profondeur)

La guimauve est une plante compétitive pour les adventices, elle peut être un bon précédant
cultural. Attendre 4 ans avant de la replanter au même endroit. Il est préférable d’éviter la
présence de roses trémières ou d’autres malvacées ornementales aux abords du champ. Plan
de rotation suggéré sur 5 ans : 1 an de céréales à paille, 3 ans de prairie dont la dernière coupe
est enfouie, 1 an de culture sarclée ou demi-jachère suivie d’une plante de couverture.

Fertilisation

Sol légèrement acide à neutre, pH de 5.8 à 6.5. Elle nécessite une bonne fertilité, notamment
en azote. Les prélèvements en éléments majeurs d’une culture de guimauve sur 2 ans sont
estimés à 100kg/Ha de N, 70kg/Ha de P2O5 et 120kg/Ha de K2O.

Semis, plantation

Semences certifiées A.B ou récoltées à partir de plants mères. (Les disques contenant les
graines sont prélevés avant les gels. Il faut les briser pour en libérer les semences, les sécher à
l’ombre et séparer les graines foncées des enveloppes et des graines immatures)

Le semis direct est déconseillé, est à préférer une germination sous serre ou en couche chaude
(2 à 3 semaines).

La guimauve se développe en talles et nécessite beaucoup d’espace pour arriver à son plein
développement. Espacement 30 à50 cm sur le rang et 70 à 100 cm entre les rangs.
Densité : 28 000plants/Ha
Une transplantation tardive empêche la plante d’atteindre le stade de floraison, ce qui lui
permet de conserver son énergie pour le développement des racines.

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Protection de la culture

Les insectes ne semblent pas être une cause importante de dommages, si la fertilité en azote
n’est pas excessive. La rouille, maladie fongique (attaquant les autres malvacées), est
rarement dommageable pour la guimauve, sauf si période prolongée de temps chaud et
humide.

Irrigation

Le feuillage qui évapore beaucoup d’eau, exige des arrosages réguliers. Ils seront effectués
par une irrigation aux gouttes à gouttes sur la parcelle.

Récolte qualité

Afin de pouvoir récolter les racines, on considère la guimauve comme une bisannuelle. Les
fleurs et feuilles peuvent être récoltées durant tout l’été à partir de la 2 ème année. Les racines
sont récoltables à l’automne (après les 1eres gelées).

1ere étape : fauchage des parties aériennes puis récolte des racines (possibilité d’utiliser une
récolteuse à pommes de terre) Ensuite , il faut détacher les racines en 2 ou 3 parties, les collets
sont tranchés de la souche de tiges et débarrassés de la terre qi y adhère.

2ème : le nettoyage des racines peut être fait avec un jet d’eau sous pression puis égouttage.

Le séchage des racines, en vrac, dans un caisson de séchage à 40° (3 jours)

Entreposage dans un endroit tempéré et très sec, à l’abri de la lumière et des variations de t°.

Conditionnement dépendant de la commercialisation (racine entière, fragmentée ou poudre)

Rendement : 400kg/Ha de racines sèches (vente entre 10 et 15 E/kg)

Je ne peux pas faire, pour l’instant de comparaison ou d’interprétation des résultats obtenus vu
que mon exploitation est en projet. Les sources des données rencontrées dans mon dossier
proviennent de documents d’exploitations existantes ou de guide de production biologique.

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