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Remerciement :

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contribution à l'élaboration de ce rapport.

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professionnalisme et votre implication ont été sources d'inspiration, et nous avons énormément apprécié la clarté et la

pertinence de vos commentaires.

Nous sommes reconnaissants d'avoir pu bénéficier de votre encadrement et de votre expertise, qui ont grandement

renforcé la crédibilité et la profondeur de ce rapport.


Remerciement :.....................................................................................................................................2
Introduction :.........................................................................................................................................4
Ⅰ. Présentation de la loi sur l'agriculture biologique :........................................................................5
1.Le cadre historique :...................................................................................................................6
L’agriculture biologique au Maroc est en forte expansion, grâce aux stratégies mises en place......6
2.Cadre juridique et réglementaire :.............................................................................................6
Ⅱ. Résumé de la loi et ses textes d’application : ...............................................................................8
1. Dahir..........................................................................................................................................8
 Chapitre I...........................................................................................................................9
 Chapitre II :........................................................................................................................9
 Chapitre III :.......................................................................................................................9
 Chapitre IV.........................................................................................................................9
 Chapitre VI.........................................................................................................................9
 Chapitre VII........................................................................................................................9
2. Décret:.....................................................................................................................................10
b. Décret n° 2-13-359 du 8 joumada I 1435 (10 mars 2014) pris en application de la loi n° 39-
12 relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques...........................11
Ⅲ : Textes juridiques :......................................................................................................................13
Chapitre 1 : Dispositions générales..............................................................................................13
Chapitre II : Des conditions de production, de préparation et de commercialisation des produits
biologiques agricoles et aquatiques.............................................................................................13
Section 1 : Conditions générales de production biologique.....................................................13
Section 2 : Dispositions relatives au cahier des charges type de production biologique :.......14
Section 3 : Dispositions diverses :............................................................................................15
Chapitre III : De la Commission nationale de la production biologique :.....................................15
Chapitre IV : Du système de contrôle et de certification des produits biologiques.....................16
Chapitre V : De l'étiquetage des produits biologiques :...............................................................17
Chapitre VI : De la recherche et la constatation des infractions et des sanctions :......................18
Ⅲ.Synthèse de plusieurs recherches récentes consacrées à la législation en matière d'agriculture
biologique :......................................................................................................................................19
1.L’agriculture « levier d'emploi et avenir du monde rural ».......................................................19
2.L’agriculture, le moteur de la croissance marocaine Au Maroc :..............................................20
4. La loi 39-12 sur l'agriculture biologique fait-elle preuve..........................................................21
d'efficacité ?.................................................................................................................................21
5.Le Plan Maroc Vert est-il une réelle ambition pour le secteur agricole ?.................................21
Ⅳ. Annexes :....................................................................................................................................23
Introduction :
Au Maroc, la transition vers une agriculture respectueuse de
l'environnement et de la santé humaine a pris un essor significatif
avec l'adoption de la Loi n° 39-12 relative à la production biologique
des produits agricoles. Promulguée en 2013 et entrée en vigueur en
septembre 2018, cette législation marque une étape importante dans la
régulation du secteur agricole marocain. Elle témoigne d'une volonté
affirmée de promouvoir des pratiques agricoles durables, mettant
l'accent sur la qualité des produits et la préservation des écosystèmes.
Cette loi, reflet d'une vision moderne de l'agriculture, encadre
l'ensemble de la chaîne de production, de la certification à la
commercialisation, garantissant ainsi la confiance des consommateurs
tout en offrant aux agriculteurs un cadre réglementaire clair.
Au cœur de cette initiative se trouve la conviction que l'agriculture
biologique constitue non seulement une réponse aux enjeux
environnementaux actuels, mais également une opportunité pour le
Maroc de s'affirmer en tant que leader dans le domaine de l'agriculture
respectueuse et durable.
Explorons de plus près les contours de cette loi et son impact sur
l'agriculture biologique au Maroc, soulignant son rôle crucial dans la
construction d'un avenir alimentaire plus sain et plus durable.
Ⅰ. Présentation de la loi sur l'agriculture biologique :
1.Le cadre historique :
L’agriculture au Maroc existe depuis les années 90 et est marquée par
son authenticité.
Ainsi, consommer plus équitablement d’une part, et des produits issus
de l’agriculture biologique d’autre part, font l’objet d’une véritable
prise de conscience, d’où « La production totale des produits certifiés
bio est de l’ordre de 104 600 Tonnes » (Source : DDFP (Direction du
Développement des Filières de Production)-2019).
Quel est le poids de l’agriculture biologique au Maroc aujourd’hui ?

L’agriculture biologique au Maroc est en forte expansion, grâce aux


stratégies mises en place.

Ayant commencé en 1986 à Marrakech avec l’olivier, l’agriculture


biologique marocaine a connu une croissance plus ou moins rapide,
au fil des dernières années. En plus des efforts du Plan Maroc Vert, le
royaume dispose de plusieurs atouts dans la production agricole
favorisant l’émergence de l’agriculture biologique.
Au Maroc, il existe deux types de produits biologiques à savoir : les
produits des plantes aromatiques et médicinales (PAM) spontanées et
les produits des plantes cultivées. La superficie totale concernée par le
bio au Maroc au titre de la campagne 2017/2018 s’élevait déjà à
282.480 ha dont 9.500 ha des espèces cultivées (11.000 ha en 2019),
près d’un millier d’ha de cultures en cours de conversion vers le bio et
273.000 ha de plantes spontanées.
2.Cadre juridique et réglementaire :
La production biologique au Maroc est régie par la loi n°39-12
relative à la production biologique des produits agricoles et
aquatiques et son texte d’application entré en vigueur en septembre
2018.
Le Maroc est le deuxième pays d’Afrique à s’être doté d’une
législation propre en matière de production biologique, dans le strict
respect de la réglementation internationale.
Pour le contrôle et la certification des produits biologiques, le
Département de l’Agriculture a agréé jusqu’à aujourd’hui deux
organismes de contrôle et de certification accrédités à l’échelle
internationale.
Pour la commercialisation sur le marché national des produits sous le
label BioMaroc, les produits sont soumis préalablement au contrôle et
à la certification d’un organisme de contrôle et de certification agréé à
cette fin et qui atteste de leur conformité aux dispositions de la
réglementation en vigueur.

Cette loi vise à :


-Encourager la valorisation des produits agricoles et aquatiques;

-Contribuer au développement durable à travers l'amélioration des


revenus des producteurs intéressés par le mode de production
biologique.
- Participer à la conservation de l'environnement et à la préservation
de la biodiversité .
- Répondre à la demande du consommateur en lui garantissant une
qualité spécifique aux produits agricoles et aquatiques issus du mode
de production biologique.
Ⅱ. Résumé de la loi et ses textes d’application :
1. Dahir :
Le présent Dahir promulgue la 1oi N°39-12 relative à la production
biologique des produits agricoles et aquatiques.
Cette loi se compose de 34 articles et elle est divisée en sept chapitres,
notamment :

 Chapitre I : les dispositions générales

 Chapitre II : les conditions de production, de préparation et de


commercialisation des produits biologiques agricoles et
aquatiques .
 Chapitre III : la Commission nationale de la production
biologique.
 Chapitre IV : le système de contrôle et de certification des
produits biologiques.
 Chapitre VI : la recherche et la constatation des infractions et
des sanctions.
 Chapitre VII : les dispositions finales .

La loi relative à la production biologique des produits agricoles et


aquatiques a pour objet d’encourager la valorisation des produits
agricoles et aquatiques ainsi que celle des produits de la cueillette ou
du ramassage des espèces de la flore sauvage; contribuer au
développement durable à travers l'amélioration des revenus des
producteurs intéressés par le mode de production biologique;
participer à la conservation de l'environnement et à la préservation de
la biodiversité; répondre à la demande du consommateur en lui
garantissant une qualité́ spécifique aux produits agricoles et
aquatiques issus du mode de production biologique.

A cet effet, cette loi fixe les règles de production, de préparation et de


commercialisation des produits agricoles et aquatiques issus du mode
de production biologique et détermine les obligations des opérateurs
qui entendent faire bénéficier leurs produits de la mention « produit
biologique ».

2. Décret:
1. a. Décret n° 2-13-358 du 8 joumada l 1435 (l0 mars 2014)
fixant la composition et le mode de fonctionnement de la Commission
nationale de la production biologique ;
Vu la loi n° 39-12 relative à la production biologique des produits
agricoles et aquatiques promulguée par le dahir n° l-12-66 du 4 rabii l
1434 (janvier 2013) ce décret est constitué de 4 articles et délibéré en
Conseil du gouvernement réuni le 7 rabii 1 1435 (9 janvier 2014).

Ce décret prévoit :

 La mise en place d'une commission nationale de la production


biologique instituée auprès de l’autorité gouvernementale
chargée de l’agriculture.
 Désignation du président de la commission nationale de la
production biologique ainsi que de ses membres. les membres
de la commission sont divisés en deux selon leur fonction :

1. Les autorités gouvernementales.

2. Le haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la


désertification.

 Mise en place d'un règlement intérieur qui définit les modalités


de son fonctionnement.
 Le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime est chargé de
l'exécution du présent décret qui prendra effet à compter de la

date de sa publication au Bulletin officiel.

b. Décret n° 2-13-359 du 8 joumada I 1435 (10 mars 2014) pris en


application de la loi n° 39-12 relative à la production biologique des
produits agricoles et aquatiques.

Du projet de décret pris pour l'application de la loi n° 39-12 Relative à


la production biologique des produits Agricoles et aquatiques,
promulguée par le dahir n°1.12.66 du 4 rabii I 1434 (16 janvier 2013)
prévoit la mise en application d'un certain nombre de ses dispositions
par voie réglementaire.

Cela comprend, en particulier, les aspects liés aux règles de


production, de préparation et de la commercialisation de produits
agricoles et aquatiques par des méthodes de production biologique,
ainsi qu'au système de contrôle et de certification des produits
biologiques.

Le projet de décret comprend trois chapitres et seize articles,tirés de


l'application de la loi n° 39-12précitée prévoit notamment ce qui suit:

 Les conditions générales de production, de préparation et de


commercialisation des produits agricoles et aquatiques issus du
mode de production biologique.

 Les conditions de séparation des unités de production, les


modèles de registres et les cahiers des charges types par
catégorie de produits.
 Les spécifications et les qualifications exigées en matière
d'obtention d'agrément et d'exercice des organismes de contrôle
et de certification prévus par la loi susvisée.
 Les conditions d'importation d'un produit biologique et les
modalités de reconnaissance des équivalences des règlements
régissant les modes de production biologique pratiqués dans le
pays tiers.
Ⅲ : Textes juridiques :
Chapitre 1 : Dispositions générales :
Ce chapitre comporte des articles qui se concentrent sur le fait que la
loi qui vise à promouvoir les produits agricoles et aquatiques,
notamment ceux produits de manière biologique, est définie comme
un mode respectant l'ensemble des règles tout au long des étapes de
production, préparation, et commercialisation, incluant les normes de
contrôle et d'étiquetage. Elle établit des définitions pour des termes
clés tels que "Unité de production," "Opérateur," "Préparation,"
"Commercialisation," "Organisme génétiquement modifié (OGM),"
"Culture hydroponique," et "Auxiliaire technologique." La loi
s'applique à une variété de produits agricoles et aquatiques. En accord
avec ses dispositions, seule la mention "produit biologique" peut être
attribuée aux produits et ingrédients respectant ses règles, et cette
autorisation couvre l'étiquetage, la publicité, ainsi que les documents
commerciaux.
Chapitre II : Des conditions de production, de préparation et de commercialisation des
produits biologiques agricoles et aquatiques.
Ce chapitre s'est divisé en 3 sections :
Section 1 : Conditions générales de production biologique :
Les exigences strictes pour les opérateurs impliqués dans la
production biologique, incluant le respect des normes spécifiques et
des directives, ainsi que des obligations de séparation physique et
d'identification précise avec des registres conformes. Il introduit la
possibilité, sous certaines conditions et avec l'avis de la Commission
nationale, pour un opérateur en production biologique de maintenir
une production non biologique dans des unités spécifiques, avec des
règles strictes de séparation et d'enregistrement. Le non-respect de ces
règles entraîne le retrait de l'autorisation, interdisant l'étiquetage des
produits comme "biologiques".
Interdiction de stockage de produits non autorisés dans les unités de
production biologique et stipule que, dans le cas d'un opérateur
pratiquant à la fois les modes de production biologique et non
biologique, une stricte séparation est nécessaire, avec des registres
conformes. Il souligne également les conditions de transport et
d'étiquetage des produits biologiques.
Les interdictions dans le mode de production biologique, notamment
l'utilisation d'OGM, de produits traités par rayonnement ionisant, de
produits hydroponiques, et diverses pratiques spécifiées. Il décrit la
"période de conversion" pour le passage d'une production non
biologique à biologique, pendant laquelle l'apposition de mentions
d'étiquetage et du logo "produit biologique" est interdite, ainsi que
toute publicité associée. Cependant, à la fin de cette période, les
produits peuvent être certifiés conformément aux conditions du
chapitre IV.

Section 2 : Dispositions relatives au cahier des charges type


de production biologique :
L'administration, en collaboration avec les organisations
professionnelles ou les organismes interprofessionnels, élabore un
cahier des charges type par catégorie de produits, soumis à l'avis de la
Commission nationale de la production biologique. Ce cahier des
charges doit inclure des éléments tels que les règles de production
et/ou de préparation, la durée de la période de conversion, les intrants
autorisés, les additifs, les produits de nettoyage, les contraintes
environnementales, et les modes de conservation, de
conditionnement, de stockage, et de préservation de la qualité du
produit. Chaque catégorie de produits agricoles ou aquatiques faisant
l'objet d'une production biologique doit avoir des prescriptions
particulières introduites dans le cahier des charges type
correspondant.

De plus, les cahiers des charges types sont publiés au " Bulletin
officiel ".
Section 3 : Dispositions diverses :
Pour obtenir la désignation "produit biologique", un produit agricole
ou aquatique transformé doit être composé d'au moins 95% de
produits ou d'ingrédients conformes à la loi. L'administration peut
exceptionnellement autoriser, avec l'avis de la Commission nationale,
l'utilisation temporaire d'intrants non autorisés pour des raisons
climatiques, sanitaires, phytosanitaires ou commerciales. Dans ce cas,
des règles spécifiques, définies par voie réglementaire, doivent être
suivies par l'opérateur, sous le contrôle de l'organisme de certification.
Les produits de nettoyage et de désinfection utilisés dans les espaces
de vente et pour le transport des produits biologiques doivent être
conformes aux cahiers des charges types.

Chapitre III : De la Commission nationale de la production


biologique :
La mise en place de la "Commission nationale de la production
biologique" réunissant des représentants de l'État et des acteurs du
secteur agricole vise à établir une instance consultative chargée de
formuler des avis sur des aspects cruciaux tels que l'homologation des
cahiers des charges types de production biologique, la validation du
logo pour les produits biologiques, l'octroi ou le retrait des agréments
des organismes de contrôle et de certification, les réclamations liées
au refus de certification, ainsi que la reconnaissance de l'équivalence
du mode de production biologique des pays d'exportation. La
Commission a pour mission de rendre ses avis dans des délais
spécifiés, notamment deux mois pour la plupart des questions et six
mois pour l'homologation des cahiers des charges types. En l'absence
de réponse de la Commission nationale après ces délais, un avis
favorable est implicitement considéré comme donné. Les modalités de
fonctionnement, la composition et le nombre des membres de la
Commission nationale sont détaillés par voie réglementaire.

Chapitre IV : Du système de contrôle et de certification des


produits biologiques :

Pour produire, cueillir, ramasser, préparer, ou commercialiser des


produits agricoles ou aquatiques selon le mode de production
biologique, tout opérateur doit respecter les normes du cahier des
charges type et obtenir la certification de son produit auprès d'un
organisme agréé, conformément aux procédures réglementaires, avec
l'avis de la Commission nationale. L'agrément peut être suspendu et,
si les conditions ne sont pas rétablies, retiré, selon des règles définies
par des règlements. En cas de refus de certification, un opérateur peut
demander à l'administration de revoir sa réclamation, avec une
décision rendue dans un mois après l'avis de la Commission nationale.
Un produit importé peut être vendu comme biologique s'il répond aux
normes équivalentes, est accompagné d'un certificat délivré par une
autorité compétente du pays d'exportation, reconnu équivalent, avec
conservation obligatoire du document pendant un an. Les modalités
sont réglementées pour la reconnaissance des équivalences, des
mesures de contrôle, et des documents certifiants le mode de
production biologique.

Chapitre V : De l'étiquetage des produits biologiques :


Ces dispositions définissent les exigences relatives à l'étiquetage des
produits agricoles ou aquatiques issus du mode de production
biologique. Lorsqu'un produit est commercialisé en tant que "produit
biologique", il doit inclure sur son étiquetage la mention
correspondante et le logo spécifié, ainsi que les informations
concernant l'organisme de contrôle et de certification, et la référence
du certificat délivré. Ces mentions doivent être clairement visibles,
facilement lisibles et indélébiles, et doivent être apposées sur le
produit ou son emballage. Cette exigence ne fait pas obstacle à
d'autres mentions obligatoires prévues par la législation sur
l'étiquetage des produits alimentaires et d'éventuelles dispositions
spécifiques applicables au produit en question.
De plus, l'apposition de la mention "produit biologique" ou du logo
attestant de la conformité aux dispositions de la loi est réglementée, et
le modèle du logo est déposé conformément à la loi sur la protection
de la propriété industrielle. Enfin, l'utilisation de logos, termes ou
dessins suggérant que le produit ou l'un de ses ingrédients est
biologique est interdite dans la désignation ou la publicité, à moins
que le produit ne soit effectivement obtenu conformément aux
conditions établies par la présente loi.

Chapitre VI : De la recherche et la constatation des infractions


et des sanctions :

La loi prévoit des sanctions pour les infractions, avec des procédures
de recherche et de constatation alignées sur la loi n°13-83 relative à la
répression des fraudes sur les marchandises. Les sanctions
comprennent des amendes allant de 20.000 à 100.000 dirhams pour
ceux qui certifient des produits sans agrément, continuent la
certification après suspension ou retrait de l'agrément, ou utilisent de
manière trompeuse des mentions liées à la certification biologique,
avec l'obligation de retirer du marché les produits concernés aux frais
et risques des propriétaires.

De plus, en violation de l'article 28, toute personne utilisant des


éléments créant la confusion sur le caractère biologique d'un produit
ou des mentions induisant en erreur sur la nature du produit, et portant
atteinte à la réputation du mode de production biologique, peut être
passible d'une amende de 10.000 à 50.000 dirhams, en sus des
sanctions prévues par d'autres lois.

Ⅲ.Synthèse de plusieurs recherches récentes consacrées


à la législation en matière d'agriculture biologique :
1.L’agriculture « levier d'emploi et avenir du monde rural » :

Au Maroc le nombre d’habitants en zone rurale a commencé à


diminuer depuis 2014 et devrait passer sous la barre des 13 millions
avant 2030, témoignant de l’exode rural et aussi de l’urbanisation des
zones rurales. On assiste également à une baisse progressive de la part
des jeunes (0-24 ans) dans la population. En 2015, le Maroc comptait
6,7 millions de jeunes en milieu rural, mais n’en comptera plus que
4,5 millions en 2040. La part des plus de 65 ans augmente par contre
sensiblement. Les emplois agricoles représentent en 2017, 37,5 % des
emplois marocains et devraient encore en représenter 35,8 % en 2020.
En milieu rural, le secteur agricole représentait en 2016, 72,9% des
emplois, contre 75,2 % en 2008. Après 10 ans de mise en œuvre du
PMV, le ministre de l’Agriculture annonçait la création de 250 000
emplois, dont 50 % entre 2016 et 2017, ce que ne semble cependant
pas corroborer les chiffres du Haut-Commissariat au Plan. Jusqu’en
2030, la population en âge de travailler devrait stagner en zone rurale,
puis diminuer ensuite, ce qui pourrait peser sur la main d’œuvre
disponible pour le secteur agricole. Le taux de chômage est de 10,2 %
en2017, il est beaucoup plus bas en zone rurale (4 %) qu’en milieu
urbain (14,7 %) et touche plus les femmes que les hommes. Il faut
souligner une forte progression du chômage chez les jeunes urbains
(42,8 % en 2017), mais aussi chez les jeunes ruraux (11,4 %). D’après
certaines études récentes, il semble que l’émigration notamment vers
l’Europe touche plus particulièrement les populations rurales et
agricoles et qu'elle soit due à des raisons économiques.

2.L’agriculture, le moteur de la croissance marocaine Au


Maroc :
En 2017 le secteur agricole1 et de la pêche représente 13,6 % du PIB
pour une valeur de 131,62 milliards DH (MM DH). La croissance
marocaine est très liée à celle du secteur agricole : les fortes variations
de la valeur ajoutée du secteur agricole qui témoignent de la
dépendance de ce secteur aux conditions climatiques, et notamment à
la pluviométrie, se répercutent sur la croissance du PIB. La valeur
ajoutée du secteur agricole et de la pêche a augmenté en moyenne de
7 % sur la période 2008- 2017, contre 4 % sur la période 2000-2007.
Sur la période 2008-2017, la croissance moyenne annuelle du secteur
agricole est supérieure à celle du PIB qui n’a augmenté que de 3,9 %,
ce qui en fait le moteur de la croissance marocaine. Au de-là de la
production agricole le Maroc a su développer un secteur de l’industrie
agro-alimentaire diversifié et compétitif, notamment dans la
transformation céréalière, l’industrie du lait et des produits laitiers ou
encore la transformation des fruits et légumes. Il représente en 2016,
3,9 % du PIB soit 27 % de la production industrielle marocaine.
3.L’agriculture biologique au Maroc :

Elle se concentre sur un mode de production basé sur le respect du


cycle naturel des espèces animales et végétales, l’agriculture
biologique a débuté au Maroc vers les années 1990 et a gagné en
importance dans le cadre du Plan Maroc Vert. Ce mode de production
agricole interdit l’usage des intrants et des produits chimiques de
synthèse à toutes les étapes depuis la production jusqu’à la
commercialisation, en passant par la transformation et le transport.
Le développement de la filière biologique au Maroc répond à la
stratégie marocaine de valorisation et de promotion de la qualité des
produits agricoles de qualité spécifique, notamment les produits de
terroir et les produits biologiques.
4. La loi 39-12 sur l'agriculture biologique fait-elle preuve
d'efficacité ?
La Loi 39-12 sur l'agriculture biologique, adoptée en 2013 et entrée
en vigueur en septembre 2018, est considérée comme globalement
efficace sans inconvénients majeurs. En tant que deuxième pays
africain à mettre en place une telle loi après la Tunisie, il est
désormais important de la faire reconnaître en Europe pour faciliter
les exportations. Actuellement, l'exportation vers l'Europe nécessite
de se conformer aux normes européennes, mais ce processus reste à
mettre en œuvre, avec un délai estimé d'un an à un an et demi.

5.Le Plan Maroc Vert est-il une réelle ambition pour le


secteur agricole ?

Entre 2008 date du début de mise en œuvre du Plan Maroc Vert : des
financements publics pour le secteur agricole en forte hausse (PMV)
et 2017, les dépenses programmées dans le budget du ministère de
l’Agriculture ont progressé à un rythme annuel de 14 %, de 3,6 à 11,9
milliards de DH. Sur cette période les dépenses d’investissements
programmées ont été multipliées par 2,5 pour un montant cumulé de
63,4 milliards DH. La part des investissements publics agricoles dans
l’investissement public global programmé est ainsi passée de 5 % en
2008 au début du PMV à 14 % en 2017. De plus, les dépenses des
comptes spéciaux du trésor destinés au secteur agricole et de la pêche
ont augmenté de 262 % entre 2003 et 2015 pour atteindre 4 800
millions de DH en 2015, dont 65 % destinés au Fonds de
développement agricole, principal instrument du PMV.
Ⅳ. Annexes :

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