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Fiche N°1

LE CADRE INSTITUTIONNEL ET
REGLEMENTAIRE FRANCAIS,
EUROPEEN ET INTERNATIONAL
FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

CE QU’IL FAUT RETENIR


• La supervision du secteur bancaire et financier est principalement assurée en
France par deux autorités de tutelle : l’Autorité de contrôle prudentiel et de
résolution (l’ACPR) et l’Autorité des marchés financiers (l’AMF). L’ACPR
a notamment pour rôle d’exercer une surveillance permanente de l’ensemble
des organismes du secteur bancaire et des assurances, de veiller à la stabilité
du secteur financier dans son ensemble et à la protection des clients. L’AMF a
pour mission de veiller à la protection de l’épargne investie en produits
financiers, à l’information des investisseurs et au bon fonctionnement des
marchés financiers.

• Les principaux objectifs des institutions internationales et des autorités de


tutelle françaises sont de donner un cadre réglementaire à la protection
des clients et de préserver la stabilité financière.

• La conservation et la protection des données clients, l’indemnisation des


investisseurs, le secret bancaire ainsi que les devoirs d’information et de
conseil sont des principes fondamentaux de protection des clients que
tout collaborateur d’un prestataire de services d’investissement doit connaître
et respecter.

• Les instruments financiers et les services d’investissement sont strictement


encadrés en France.

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LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle car elle reprend la
numérotation du programme certification de l’AMF.

1.1 Le cadre de tutelle français

1.1.1. Le législateur
L’Assemblée nationale forme, avec le Sénat, le pouvoir législatif français dont la
mission principale est de voter les lois proposées par le Gouvernement.

1.1.2. Le ministère de l’Economie et des Finances


Le ministère de l'Économie et des Finances a pour mission générale de « conseiller,
préparer et exécuter la politique définie par le Gouvernement dans le domaine de
l’économie, des finances, de la consommation et de la répression des fraudes ainsi
qu’en matière d’industrie, de services, de petites et moyennes entreprises,
d’artisanat, de commerce, de postes et communications électroniques, de suivi et de
soutien des activités touristiques ».

1.1.3. La Direction générale du Trésor


Au sein du ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance, la direction
générale du Trésor (DG Trésor - DGT) propose et conduit, sous l’autorité des
différents ministères, la politique économique au plan national, européen et
international. La Direction générale du Trésor est notamment chargée de la trésorerie
et de la dette de l’Etat par l’intermédiaire de l’Agence France Trésor. Elle met
également à disposition des entreprises des outils et services pour accompagner la
mise en œuvre de leurs opérations internationales. A ce titre, la DGT aide les
entreprises à vérifier la conformité de leurs transactions aux sanctions internationales
en vigueur dans l’Union européenne.

1.1.4. La Banque de France


La Banque de France est membre de l’Eurosystème, qui regroupe la Banque
centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales des pays ayant
adopté l’euro pour monnaie.
Le Système européen de banques centrales (SEBC) rassemble la BCE et toutes
les banques centrales de l’UE (y compris celles qui n’ont pas adoptées l’euro).
L’objectif prioritaire du SEBC et de la BCE est le maintien de la stabilité des prix.
La Banque de France est une personne morale publique régie par les dispositions du
Code monétaire et financier. Elle est indépendante de l’État et, à ce titre, il lui est
interdit d'autoriser des découverts ou d'accorder tout autre type de crédit au Trésor
public ou à tout autre organisme ou entreprise publics.

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Elle assure, avec l’ACPR, la supervision des entreprises du secteur financier ( 337
établissements bancaires, 663 entreprises d’assurance et mutuelles), veille au bon
fonctionnement des systèmes de paiement et des infrastructures de marché et
procède régulièrement à l’évaluation des risques et vulnérabilités du système
financier.

1.1.5. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)


L’ACPR est une autorité administrative adossée à la Banque de France qui
veille à la préservation de la stabilité du système financier, de la surveillance des
établissements bancaires et d’assurance dans l’intérêt de leurs clientèles.
Dans ce cadre :
• Elle est chargée d’examiner les demandes d’agréments qui lui sont
adressées par les établissements de crédit, d’assurance et par certains
prestataires de services d’investissement pour exercer leurs activités,
• Elle est chargée de contrôler le respect par ces établissements ou
entreprises, des dispositions législatives et réglementaires qui leur sont
applicables et de sanctionner les manquements constatés,
• Elle veille à la qualité de leur situation financière et au respect des règles de
bonne conduite de la profession, qu’elle peut évaluer grâce à des contrôles,
• Elle veille au respect des règles destinées à assurer la protection de la
clientèle,
• Elle veille à l’élaboration et la mise en œuvre des mesures de prévention
et de résolution des crises bancaires. A ce titre, et lorsqu’une situation
d’urgence le justifie, elle alerte les autorités européennes compétentes.
Les travaux de supervision de l’ACPR s’appuient sur une combinaison de contrôles
permanents et de contrôles sur place visant à assurer une analyse détaillée des
établissements assujettis. L’ACPR dispose ainsi de pouvoirs étendus d’enquêtes et
de sanctions.
Au sein de l’ACPR, la Commission des sanctions (organe de jugement) est
chargée d’instruire les procédures disciplinaires sur saisine du Collège
(organe de poursuite), et le cas échéant, de prononcer une sanction pécuniaire
et/ou disciplinaire pouvant aller jusqu’à des interdictions partielle ou totale d'activité
prononcées à titre conservatoire.
Enfin, l’ACPR peut porter à la connaissance du public toute information qu’elle
estime nécessaire à l’accomplissement de ses missions, sans que lui soit opposable
le secret professionnel.

1.1.6. L’Autorité des marchés financiers (AMF)


L’AMF est une autorité publique indépendante, qui a pour missions de veiller :
• A la protection de l’épargne et des épargnants,
• A l’information des investisseurs,
• Au bon fonctionnement des marchés financiers.

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Les domaines d’interventions de l’AMF concernent :


• Les opérations et informations financières des sociétés cotées,
• Les marchés financiers et leurs structures,
• Les produits d’épargne collective,
• Les professionnels autorisés à fournir des services ou des conseils en
investissement.
L’AMF est donc chargée :
• De réglementer et de contrôler l’ensemble des opérations financières portant
sur les sociétés cotées, et de vérifier la qualité de l’information que celles-ci
diffusent,
Exemple : l’AMF contrôle la « qualité » de l’information émise par les entreprises
à destination des investisseurs, notamment par l’attribution de visa qui valide le
caractère complet, compréhensible et cohérent du document mais qui n’implique
pas une approbation par l’AMF de l’opportunité de placement, ni d’appréciation
de la situation de la société.
• D’autoriser la création de SICAV et FCP ; elle peut également leur retirer leur
agrément,
• De définir les principes d’organisation et de fonctionnement des marchés et de
leur infrastructure et de les surveiller,
• D’agréer les sociétés de gestion et de fixer les règles de bonne conduite et les
obligations que doivent respecter les professionnels autorisés à fournir des
services d’investissement,
• De passer des conventions de coopérations et d’échange d’informations avec
les autres autorités de régulations financières européennes et internationales.
L’AMF peut procéder à des enquêtes et des contrôles. En cas de pratiques
contraires à son Règlement général ou aux obligations professionnelles, la
Commission des sanctions de l’AMF peut prononcer des sanctions :
• Pécuniaires,
• Disciplinaires : avertissement, blâme, interdiction temporaire ou définitive
d’exercer.
Exemple de sanction : une personne disposant d’informations privilégiées qui les
utiliserait, avant que le public en ait connaissance, pourrait être sanctionné d’une
amende.
Pour mener à bien ses différentes missions, et particulièrement celle de protection
des épargnants, l’AMF :
• A la possibilité de publier les informations qu’elle juge utile pour la protection
des épargnants,
• Peut émettre des alertes, qui sont des mises en garde pour les investisseurs
lorsque l’AMF constate que « l’offre produits » est contraire aux lois et
règlements,
• Met à disposition des particuliers et des professionnels de la Place une
plateforme d’accueil « AMF Epargne Info Service » qui répond à toute
question relative à la bourse et aux produits financiers.

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1.1.7. Le Pôle commun à l’ACPR et à l’AMF


Dans le cadre de leurs missions d’information et de protection de la clientèle,
l’AMF, l’ACPR et la Banque de France ont lancé conjointement, en 2010, le site
www.abe-infoservice.fr. Ce site a pour objectif d’informer les clients sur les produits
et/ou services de la banque, de l’assurance et des placements financiers et leur
commercialisation.
Les missions permanentes du Pôle commun :
• La veille sur la publicité,
• Le suivi des pratiques commerciales.

1.1.8. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF)


Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) est l’autorité macroprudentielle
française chargée d’exercer la surveillance du système financier dans son
ensemble, dans le but d’en préserver la stabilité et la capacité à assurer une
contribution soutenable à la croissance économique. Il est composé de 8 membres
dont le président de l’ACPR.
Le HCSF est également chargé de faciliter la coopération et l’échange d’informations
entre les institutions que ses membres représentent. Ces échanges permettent de
limiter les angles morts de la surveillance et de mieux prendre en compte les risques
liés aux interconnexions entre les différents acteurs ou secteurs et aux interactions
entre les réglementations. Il peut également formuler des avis ou des
recommandations pour prévenir les risques systémiques.

1.1.9. Les associations professionnelles


La « place financière » désigne les marchés financiers d’un pays et leur
environnement : les autorités de contrôle nationales, la réglementation, les
institutions financières, etc. A ce titre la place financière de Paris désigne l’ensemble
des intervenants du marché, dont les associations représentatives des entreprises
liées au marché financier de Paris font partie.
La loi prévoit que tout prestataire de services d’investissement est tenu d’adhérer,
directement ou indirectement, à un organisme professionnel ou à un organe central
affilié à l’AFECEI.

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a) L’Association Française des Établissements de Crédit et des Entreprises


d’Investissement (AFECEI)
L’AFECEI représente les établissements de crédit, les entreprises d’investissement,
les entreprises de marché et les chambres de compensation. Tous les
établissements de crédit sont tenus d'adhérer directement ou indirectement à
l’AFECEI.
Les missions de l’AFECEI sont :
• La représentation des intérêts des établissements de crédit, des
entreprises d’investissement, des entreprises de marché et des chambres de
compensation, notamment auprès des pouvoirs publics,
• L’information de ses adhérents et du public,
• L’organisation et la gestion de services d’intérêt commun à la profession,
• La possibilité d’engager un dialogue social sur les questions d’ordre
général concernant l’ensemble des établissements de crédit, des
établissements de paiement et des entreprises d’investissement avec les
organisations syndicales représentatives de ce secteur.

b) Autres associations
D’autres associations représentent des catégories de professionnels particulières :
• L’AMAFI (L’Association Française des Marchés Financiers) est
l’organisme représentant les professionnels de la bourse et des marchés
financiers en France,
• L’ASF (Association française des Sociétés Financières) défend la
spécialisation en matière de crédit, services financiers et services
d’investissement. Ses adhérents sont des sociétés financières, banques
spécialisées et entreprises d’investissement,
• L’AFG (Association Française de la Gestion Financière) est
l’organisation professionnelle de la gestion pour compte de tiers. Elle réunit
tous les acteurs du métier de la gestion.

1.1.10. Les institutions consultatives

a) Le Comité consultatif de la législation et de la réglementation financière


(CCLRF)

Le CCLRF a pour mission de donner un avis sur tous les projets de textes normatifs
(français et communautaires) à portée générale dans le domaine bancaire, financier
et des assurances, sur saisine du ministre de l’Économie et des finances, à
l’exception des textes entrant dans les compétences de l’AMF (notamment ceux sur
les marchés financiers).

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b) Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF)

Le CCSF a pour mission :


• D’étudier les relations entre les établissements de crédits, les entreprises
d’investissement et les entreprises d’assurance, d’une part et de leurs
clientèles d’autre part,
• De proposer des mesures dans ce domaine,
• Et de gérer un comparateur en ligne des frais facturés par les établissements
de crédits.

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1.2 Le cadre de tutelle international


Les prestataires de services d’investissement sont encadrés par de nombreuses
institutions internationales et européennes.

1.2.1. Le cadre de tutelle européen

a) Le processus législatif européen


Une part importante de la législation concernant les prestataires de services
d’investissement est adoptée au niveau européen, à l’exception de la nature et du
niveau des sanctions imposées en cas d’infraction (décisions prises au niveau
national).
L’organisation institutionnelle européenne repose notamment sur :
• Des institutions aux pouvoirs législatifs :
- Le Conseil de l’Union européenne : regroupe les ministres des
gouvernements de chaque Etat membre, adopte la législation
européenne,
- Le Parlement européen : regroupe les députés européens, participe avec
le Conseil de l’Union européenne à l’adoption des lois,
- La Commission européenne : représente les intérêts de l’Union
européenne dans son ensemble.
• Des organismes de supervision ou de surveillance. Dans le cadre des
marchés financiers, ils sont regroupés au sein du système européen de
supervision financière.

Le cadre général
L’Union européenne (UE) impose aux marchés financiers des règles harmonisées de
fonctionnement et de protection des épargnants, dans l’objectif de construire
progressivement un « marché unique des services financiers ». Celui-ci se
construit notamment par les directives européennes que chaque Etat membre doit
transposer dans sa législation nationale.
Exemple de directives européennes qui ont eu un impact sur les PSI :
• La directive « Prospectus » du 4 novembre 2003 harmonise les exigences
relatives à l'établissement, à l'approbation et à la diffusion du prospectus à
publier en cas d'offre au public de valeurs mobilières ou en vue de l'admission
de valeurs mobilières à la négociation sur un marché réglementé situé ou
opérant sur le territoire d'un État membre.
• La directive « abus de marché » du 28 janvier 2003 et les mesures
d'exécution élaborées par CESR ont doté l'Union européenne d'un nouveau
cadre juridique visant à assurer l'intégrité des marchés financiers de l'UE, en
prévenant les abus de marché en matière d'opérations d'initiés et de
manipulations de marché. Ce cadre a été complété par la Directive
2014/57/UE et le Règlement n°596/2014.

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La Commission européenne
La Commission européenne, institution indépendante des gouvernements
nationaux :
• Elabore les propositions de nouvelles lois européennes, qu’elle soumet
pour vote au Parlement européen et/ou au Conseil de l’Union européenne ,
• Est également responsable de l’exécution des décisions du Parlement et
du Conseil et de la mise en œuvre des politiques communes et des
programmes communautaires,
• Peut ouvrir une procédure d’infraction lorsqu’un état membre n’applique
pas une directive.
La Commission européenne remplit également les fonctions principales suivantes :
• Elle soumet des propositions au Parlement et au Conseil,
• Elle gère le budget de l’UE,
• Elle applique les politiques de l’UE à l’exception des politiques fiscales qui
sont du ressort de chaque Etat membre,
• Elle applique le droit européen (de concert avec la Cour de justice),
• Elle représente l’Union européenne sur la scène internationale.

Le parlement européen
Le Parlement européen est l'organe législatif de l'Union européenne. Depuis 1979, il
est élu au suffrage universel direct tous les cinq ans. Il a trois rôles principaux :
• Un rôle législatif : il adopte notamment la législation de l'Union conjointement
avec le Conseil de l'Union européenne, sur la base de propositions de la
Commission européenne,
• Un rôle de surveillance : il exerce un contrôle démocratique sur toutes les
institutions de l’Union, élit le président de la Commission et approuve la
Commission en tant que collège. Il peut voter une motion de censure,
obligeant la Commission à démissionner,
• Un rôle budgétaire : il établit le budget de l’Union, conjointement avec le
Conseil et approuve le budget à long terme de l’Union (le « cadre financier
pluriannuel »).

Le Conseil européen
Le Conseil européen définit les orientations et les priorités politiques générales de
l'UE. N'étant pas l'une des institutions législatives de l'UE, il ne prend pas part aux
négociations sur la législation de l'UE ni à l'adoption de celle-ci.
Les membres du Conseil européen sont les chefs d'État ou de gouvernement des
27 États membres de l'UE, le président du Conseil européen et le président de la
Commission européenne.

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Processus du trilogue
Les négociations entre institutions européennes sur les propositions
législatives prennent en général la forme de réunions tripartites informelles
(« trilogues ») entre le Parlement, le Conseil et la Commission. Leur objectif est
de parvenir à un accord provisoire sur un texte acceptable à la fois pour le Conseil et
le Parlement. Chaque institution désigne, pour chaque dossier, des négociateurs qui
la représenteront et qui défendront son mandat de négociation. Ces trilogues
peuvent avoir lieu à n'importe quelle étape de la procédure législative (première,
deuxième ou troisième lecture). Au Parlement, le texte de l'accord provisoire doit être
approuvé par un vote en commission, après quoi il est confirmé en plénière.

b) Architecture européenne de régulation


Le système européen de surveillance financière (SESF) est constitué de trois
autorités de surveillance :
• L’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF ou ESMA en
anglais) : autorité indépendante de l’UE qui vise à améliorer la protection des
investisseurs et à promouvoir la stabilité et le bon fonctionnement des marchés
financiers,
• L’Autorité bancaire européenne (ABE ou EBA en anglais) : autorité
indépendante de l'UE qui œuvre afin de garantir un niveau de réglementation et
de surveillance prudentielle efficace et cohérent dans l'ensemble du secteur
bancaire européen. Ses principaux objectifs sont de maintenir la stabilité
financière dans l'UE et de garantir l'intégrité, l'efficience et le bon fonctionnement
du secteur bancaire,
• L’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles
(AEAPP) : l’Autorité européenne des assurances et des pensions
professionnelles (AEAPP en français, ou EIOPA en anglais) a été créée le 1er
janvier 2011 en remplacement du Comité européen des contrôleurs des
assurances et des pensions professionnelles. L’EIOPA est indépendante mais
rend des comptes au Parlement européen, au Conseil de l'Union européenne et
à la Commission européenne. L’EIOPA fait partie du Système européen de
surveillance financière.
Ce système comprend également le Comité européen du risque systémique (CERS),
le comité mixte des autorités européennes de surveillance et les autorités nationales
de surveillance.

c) Le cadre réglementaire européen


L’Union européenne utilise une démarche spécifique pour établir la réglementation
applicable au secteur bancaire et financier. Cette démarche comprend trois niveaux :
• Le niveau 1 établit la législation-cadre sur proposition de la Commission. Elle est
adoptée conjointement par le Parlement et le Conseil selon la procédure
législative ordinaire,

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• Le niveau 2 établit les mesures d’exécution. Un comité spécialisé est chargé de


concevoir, en collaboration avec les autorités de régulation des Etats membres,
les détails techniques liés à la mise en place de la réglementation. Ces détails
techniques sont ensuite soumis au vote des Etats membres concernés par cette
réglementation,
• Au niveau 3, les Comités européens de régulation établissent des lignes
directrices visant à garantir l’application cohérente et uniforme des dispositions de
niveau 1 et de niveau 2 dans le droit de chaque État membre.
La Commission européenne s’assure ensuite de l’application de la législation
européenne dans chaque Etat membre.

d) Le marché unique des services financiers


L’introduction de l’euro en 1999 s’est accompagnée d’un décloisonnement croissant
des marchés financiers de l'Union européenne. La Commission européenne avait
identifié dès 1998 un certain nombre de priorités législatives qui ont été affinées au fil
des années : statut de société européenne, typologie des OPCVM, monnaie
électronique, systèmes de paiement transnationaux, etc.

L’Union bancaire et le Système de Garantie des dépôts (SGD)


L’objectif de l’Union bancaire est de fournir un cadre réglementaire européen destiné
à prévenir et résoudre les crises bancaires. Cette union bancaire s’articule autour
de plusieurs piliers :
• La mise en place d’un mécanisme de surveillance unique (MSU) des
principaux groupes bancaires de la zone euro, sous la responsabilité de la
Banque centrale européenne,
• La création d’un mécanisme unique de résolution chargé de régler les crises
bancaires, et la création d’un instrument de recapitalisation directe par le
Mécanisme européen de stabilité (MRU).,
• La création d’un Fonds de garantie des dépôts européens.
Le Système de Garantie des dépôts (SGD) permet de rembourser, dans chaque
État membre, les déposants (dans la limite d'un montant défini) en cas de défaillance
de leur banque et d'indisponibilité de leurs dépôts.
Toutes les banques doivent devenir membres d'un système de garantie des dépôts
(SGD). Les banques membres d'un SGD versent des contributions en fonction de
leur profil de risque et d'autres facteurs. Le SGD collecte les contributions dans un
fonds.
En cas de défaillance d'une banque et d'indisponibilité des dépôts, les SGD doivent
être en mesure de rembourser les déposants qui détiennent tout type de dépôt
protégé en vertu de la directive.
Conformément aux règles, les dépôts de tous les déposants, qu'il s'agisse de
personnes physiques ou d'entreprises, sont protégés à concurrence de
100 000 € par banque par le système de garantie des dépôts dont leur banque est
membre.

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LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

Afin de garantir que tous les SGD dans les États membres s'acquittent de leurs
missions, des tests de résistance sont réalisés au moins tous les 3 ans.

e) Le passeport européen
Le passeport européen permet à une société de gestion, ayant obtenu un
agrément par l’autorité de son pays d’origine, d‘exercer ses activités dans
toute l’Union européenne ou dans un Etat partie à l’accord sur l’Espace
économie européen (EEE). Lorsqu’une société de gestion d’un autre Etat membre
souhaite fournir ses services en France, on parle de « passeport in » ; lorsqu’une
société de gestion française souhaite fournir ses services dans l’Union européenne
ou dans un autre Etat partie à l'accord sur l'EEE, on parle de « passeport out ».

1.2.2. Le cadre de tutelle international


Outre le cadre de tutelle européen que nous venons de voir, il existe de nombreuses
institutions internationales chargées de renforcer la stabilité et l’efficacité du système
financier international.

a) Le FSB (Financial Stability Board) ou Conseil de stabilité financière


Créé en 2009, le Conseil de stabilité financière (CSF) est un organisme
international chargé de surveiller et de faire des recommandations sur le
système financier mondial. Il coordonne à cet effet les autorités financières
nationales et les organismes internationaux chargés d’établir des normes applicables
au secteur financier. Le CSF, par l'intermédiaire de ses membres, cherche à
renforcer les systèmes financiers et à accroître la stabilité des marchés financiers
internationaux. Les politiques développées au sein du CSF sont mises en œuvre par
les juridictions et les autorités nationales.

b) Le Comité de Bâle
Le Comité de Bâle regroupe des banques centrales et des organismes de
réglementation et de surveillance bancaires des principaux pays industrialisés (28).
Ses missions principales concernent :
• L’établissement de standards minimaux en matière de contrôle prudentiel,
• La diffusion et la promotion des meilleures pratiques bancaires et de
surveillance,
• La promotion de la coopération internationale en matière de contrôle
prudentiel.
L’ACPR et la Banque de France sont membres du Comité de Bâle et participent à
ses travaux et décisions.
Les travaux du Comité de Bâle sur le contrôle prudentiel (contrôle permettant de
s’assurer que le système bancaire a les moyens de faire face à ses risques) ont
abouti aux accords de Bâle II et de Bâle III sur les exigences de fonds propres et de
risques.

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LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

Les fonds propres sont l’un des éléments essentiels de la stabilité des prestataires
de services d’investissement car ils sont à la fois destinés à :
• Garantir les risques supportés par l’entreprise, et par conséquent préserver
les avoirs des clients,
• Et à financer sa croissance.
Plus un prestataire de service d’investissement dispose de fonds propres, plus il est
solide financièrement et plus il dégage des marges de manœuvre pour développer
ses activités.

c) L’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV)

L’OICV (IOSCO en anglais) regroupe les régulateurs des principales bourses dans le
monde. Son principal objectif est d’établir des standards internationaux
permettant :
• De renforcer l’efficacité et la transparence des marchés de valeurs mobilières,
• De protéger les investisseurs,
• De faciliter la coopération entre les régulateurs afin de lutter contre le crime
financier.

d) La coopération internationale
Les prestataires de services d’investissement sont encadrés par de nombreuses
institutions internationales et européennes. Ce sont des organismes dont les
prestataires ne dépendent souvent pas directement mais qui influencent leur
environnement.

Le Fonds monétaire international (FMI)


Le FMI est une institution financière internationale créée en 1944. Il est chargé
d’assurer la stabilité du système monétaire et financier international, de promouvoir
la coopération monétaire et de faciliter le commerce international.

La Banque des Règlements Internationaux (BRI)


La BRI est une organisation internationale qui promeut la coopération entre les
grandes banques centrales.
La BRI héberge un certain nombre de comités ou d’organisations indépendantes qui
produisent des recommandations à l’attention des états sur les normes à mettre en
place dans le domaine financier (par exemple, le comité de Bâle).

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1.3 Les acteurs de l’intermédiation et de la distribution des


instruments financiers

1.3.1. Les acteurs de l’intermédiation et de la distribution des instruments


financiers
Il existe deux grandes catégories de prestataires de services d’investissement :
• Les acteurs de la distribution, comme les établissements de crédit, qui
distribuent des titres auprès de leurs clients,
• Les acteurs de l’intermédiation, comme les sociétés de gestion de portefeuille,
qui reçoivent les investissements et prennent des positions sur les marchés.

a) Les PSI
Les prestataires de services d’investissement (PSI), autres que les sociétés de
gestion de portefeuille (SGP), sont des entreprises d’investissement et des
établissements de crédit ayant reçu un agrément pour fournir des services
d’investissement.

b) Les sociétés de gestion de portefeuille (SGP)


Les SGP sont des prestataires de services d’investissement qui exercent une
activité de gestion collective. Elles sont suivies et agréées par l’AMF.
La gestion collective ou gestion de placements collectifs (en particulier OPCVM ou
FIA) consiste à gérer des portefeuilles détenus par plusieurs investisseurs. Un
placement collectif est donc constitué des sommes mises en commun par des
investisseurs et gérées pour leur compte par un gestionnaire de portefeuille qui
exerce au sein d’une société de gestion de portefeuille. Le gestionnaire utilise les
avoirs des investisseurs pour acquérir des instruments financiers (des actions, des
obligations, etc.) ou d'autres types d’actifs (par exemple des immeubles), en fonction
de ses objectifs.
Des parts (pour les FCP) ou des actions (pour les SICAV) représentant une quote-
part de l’avoir du placement collectif sont émises en contrepartie des sommes
versées dans le placement collectif.
Les sociétés de gestion de portefeuille peuvent également être agréées pour exercer
d’autres activités, par exemple la gestion sous mandat qui consiste à gérer des
portefeuilles individuels d’instruments financiers pour le compte de clients, qu’il
s’agisse de clients particuliers ou d’investisseurs institutionnels.

1.3.2. Les activités habituelles des CIF


Un conseiller en investissement financier (CIF) est une personne qui exerce les
activités de conseil en investissement portant sur :
• La réalisation de services d’investissement,

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LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

• La réalisation d’opérations sur biens divers.


• Le service de réception et de transmission d'ordres pour le compte de tiers,
dans les conditions et limites fixées par le règlement général de l’AMF,
• Des activités de conseil en gestion de patrimoine.

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LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

1.5.1. Politique économique

a) Rôle de la Banque centrale européenne


La Banque centrale européenne (BCE) est responsable de la mise en œuvre de
la politique monétaire dans la zone euro.
La BCE est également chargée de la supervision bancaire en étroite
coopération avec les banques centrales nationales, au sein de l’Eurosystème,
et avec les superviseurs nationaux, au sein du mécanisme de surveillance
unique (MSU).
L’objectif principal de l’Eurosystème est de maintenir la stabilité des prix ou, en
d’autres termes, de sauvegarder la valeur de l’euro.
La Banque centrale européenne est chargée de la surveillance prudentielle des
établissements de crédit établis dans la zone euro et les États membres participants
n'appartenant pas à la zone euro, au sein du mécanisme de surveillance unique. Elle
contribue ainsi à la sauvegarde et à la solidité du système bancaire et à la stabilité
du système financier de l’Union européenne.

b) Politique fiscale et budgétaire


En théorie économique, les deux principaux moyens d’action de l’Etat sur l’économie
sont la politique monétaire et la politique budgétaire. La politique budgétaire
représente l’action de l’Etat par le biais des dépenses publiques et des orientations
fiscales.
Ainsi un Etat, par sa politique fiscale, peut décider de promouvoir un secteur de
l’économie particulier afin de réorienter par exemple l’économie de secteurs
traditionnels en déclin vers des secteurs innovants porteurs.
De même, les dépenses budgétaires peuvent être orientées par exemple vers de
grands travaux d’infrastructure censés dynamiser l’ensemble de l’économie.

c) Principaux indicateurs économiques

La croissance économique
L’indicateur économique utilisé pour mesurer l’activité d’un pays est le produit
intérieur brut (PIB). Le PIB représente la somme des valeurs ajoutées des
entreprises situées sur le territoire national. La variation de celui-ci d’une
année sur l’autre sert à mesurer la croissance économique d’un pays.
Les prévisions de croissance économique sont évidemment le premier indicateur à
suivre pour anticiper les tendances futures des marchés. En effet, la croissance
économique a un impact positif sur l’évolution des marchés.
En phase de croissance, les entreprises ont un carnet de commandes rempli et leur
chiffre d’affaires augmente : ainsi, leurs perspectives et, théoriquement, leur

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FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

valorisation boursière s’améliorent. Inversement, les incertitudes sur la croissance


ont un impact négatif sur les marchés.

Les taux d’intérêt


Le taux d’intérêt est le prix qu’il faut payer pour emprunter de l’argent. Pour le
prêteur, il correspond à la somme reçue en contrepartie du prêt. Le taux
d’intérêt est exprimé en pourcentage. Pour les produits d’épargne et les placements
financiers, le taux d’intérêt est généralement exprimé par an ; il peut être variable ou
fixe.
Exemples de taux d’intérêt :
• Euribor : prix de l’argent emprunté pendant des durées d’une semaine et d’un
à douze mois sur le marché interbancaire de la zone euro,
• €STR : prix de l’argent au jour le jour sur le marché interbancaire de la zone
euro. L’Eonia a été remplacé par l’€STR Euro Short-Term Rate (en français
« taux en euro à court terme ») le 3 janvier 2022. L’€STR a été publié pour la
1ère fois par la BCE le 2 octobre 2019. Depuis février 2021, l’€STR sert de
base pour le calcul du taux d’intérêt du Livret A.
• Taux directeurs de la BCE : taux fixés par la BCE qui orientent le coût de
refinancement bancaire.
La hausse des taux d’intérêt a, en général, un effet négatif sur les marchés. En effet,
une hausse des taux d’intérêt va entraîner un ralentissement de l’emprunt des
ménages et des entreprises et donc un ralentissement de l’économie dans son
ensemble.
Au sein de la zone euro, c’est la Banque centrale européenne (BCE) qui décide des
niveaux de taux d’intérêt. Son objectif premier est d’assurer la stabilité des prix (donc
d’éviter l’inflation).

L’inflation
L’inflation désigne la hausse durable et générale des prix. Une inflation forte
(assez nettement supérieure à 2 %) a, en général, un impact négatif sur les marchés.
En effet, les marchés sont affectés par l’instabilité et l’incertitude, dont l’inflation est
l’un des principaux facteurs. En outre, une hausse de l’inflation fait anticiper aux
marchés financiers une hausse des taux d’intérêt opérée par la banque centrale afin
de contrôler les pressions inflationnistes.

Le taux de change
Le taux de change d’une devise (monnaie) est le cours, c’est à dire le prix, de
cette devise par rapport à une autre devise.
Les taux de change ont une grande importance dans l’économie d’un pays et en
particulier pour son commerce extérieur.
Exemple : si l’Euro s’apprécie par rapport au dollar, les produits exportés par les
Etats-Unis vers les pays de la zone Euro seront alors plus compétitifs. De plus,
s’agissant des placements et des investissements, les actifs européens vaudront

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FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

plus cher pour les investisseurs américains et les actifs américains vaudront moins
cher pour les investisseurs de la zone euro. Une dépréciation du dollar par rapport à
l’euro devrait donc favoriser les investissements européens aux Etats Unis.
Les taux de change des devises sont fixés sur le marché des changes. Chaque pays
ou zone monétaire décide de son régime de change, fixe ou flottant.
Les Etats-Unis et la zone euro ont adopté une politique de taux de change flottant.
Ainsi la Banque centrale européenne n’intervient pas sur le marché des changes
pour influencer le taux de change de l’euro.

Autres facteurs
Les indicateurs précédents permettent en général d’anticiper les évolutions des
marchés, mais ils ne suffisent pas à expliquer toutes les fluctuations. Ainsi, des
informations d’ordre non économique (guerres, instabilité politique par exemple) vont
également avoir de forts impacts sur les marchés.

d) Rôle des marchés financiers dans l’économie


Les marchés financiers servent en premier lieu à financer l’économie, en
mettant en relation directe des agents économiques ayant des besoins de capitaux
avec des agents économiques ayant des capacités de financement.
Les ménages interviennent principalement sur les marchés en tant qu’investisseurs.
Les entreprises (y compris les prestataires de services d’investissement)
interviennent sur les marchés en tant qu’investisseurs ou demandeurs de capitaux.
L’État intervient sur le marché par les opérations de nationalisation ou de
privatisation, et également par l’émission d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT)
et de bons du trésor.
Les marchés peuvent être utilisés de 3 manières différentes :
• Le placement/financement est l’une des fonctions principales des marchés est
de canaliser l’épargne des ménages et des entreprises pour assurer le
financement de l’économie,
• La spéculation correspond à une prise de position sur les marchés afin de
réaliser des plus-values à court terme. Elle ne répond donc pas à une logique de
financement de long terme de l’économie. Souvent décriée, la spéculation n’en
est pas moins indispensable au bon fonctionnement des marchés financiers. En
effet, en créant la liquidité nécessaire sur les marchés, elle permet aux agents
économiques de trouver les fonds nécessaires à leur développement, La liquidité
représente la qualité d’un marché, ou d’un titre, sur lequel les transactions
s’effectuent de façon fluide, sans forte variation de cours, à raison de l’abondance
de titres négociés,
• La couverture correspond à une opération de marché dont le but est de couvrir
totalement ou partiellement le risque lié à la fluctuation des prix (par exemple des
matières premières ou des titres), des devises ou des taux d’intérêt.

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FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

e) La fluctuation des marchés financiers


La fluctuation des marchés financiers peut être influencée par un ensemble de
paramètres comme les résultats financiers des entreprises cotées, le niveau de
croissance du pays, son taux de chômage ou encore son niveau de taux d’intérêt.

f) Le cadre micro prudentiel


La structure de la supervision financière européenne a été réformée en 2010. Les
textes fondateurs du Système européen de surveillance financière (SESF) sont
entrés en vigueur le 1er janvier 2011. Ils répondent ainsi aux recommandations du
G20, avec :
• D’une part, le renforcement de la supervision macro prudentielle sur l’ensemble
du système financier européen par la création d’un Conseil européen du risque
systémique (CERS),
• D’autre part, le renforcement de la supervision micro-prudentielle, notamment par
la mise en place d’autorités européennes de surveillance (AES).
Ces autorités, qui remplacent les comités de superviseurs préexistants (CEBS,
CEIOPS et CESR), sont notamment dotées de pouvoirs de médiation entre les
superviseurs nationaux ainsi que de pouvoirs d’urgence. Elles édictent des standards
techniques sur la mise en œuvre de la législation communautaire.

g) Risque systémique et approche macro prudentielle

Source : Banque de France.

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FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

1.5.2. Marchés internationaux et marchés émergents

a) Marchés internationaux et risques


Les principaux risques rencontrés sur les marchés sont :
• Le risque de contrepartie : il correspond au risque de non-remboursement d’un
engagement lié à la défaillance d’un débiteur, quelles que soient la nature et la
forme de cet engagement,
• Le risque de marché : il correspond au risque d’une évolution défavorable des
marchés financiers,
• Le risque de liquidité : sur un marché, le risque de liquidité est le risque de ne
pouvoir vendre à son prix un titre financier. Il peut se traduire, soit par une
impossibilité effective de le vendre, soit par une décote,
• Le risque de change : il correspond au risque d’une évolution défavorable des
taux de change entre deux devises. Par exemple, si un investisseur européen
détient des actifs financiers aux Etats-Unis, toute dépréciation du dollar par
rapport à l’euro aura un impact sur la valeur de ses investissements,
• Le risque opérationnel : il est défini comme le risque résultant d’une
inadaptation ou d’une défaillance imputable à des procédures, personnels et
systèmes internes ou à des évènements extérieurs. Le risque de réputation
correspond aux impacts directs ou indirects que toute action ou évènement peut
avoir sur la réputation de l’entreprise concernée.

b) Principaux indicateurs économiques


Voir 1.5.1. ci-dessus.

c) Les marchés émergents et leurs risques


La notion de « marchés émergents » est apparue dans les années 1980 pour
désigner les pays en développement offrant des opportunités pour les investisseurs.
Les marchés émergents sont généralement pays dont le dynamisme
économique et démographique alimente un potentiel de croissance supérieur à
celui des pays développés.
L’investissement sur les marchés émergents se caractérise donc par des
perspectives de rendement plus élevées. En outre, leur corrélation relativement
faible avec les marchés développés offre des possibilités de diversification du
portefeuille d’investissement.
L’investissement dans les pays émergents est, en revanche, considéré comme
risqué en comparaison des marchés développés du fait des risques de change,
de liquidité et de gouvernance économique, politique et juridique.

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FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

1.8 Le cadre juridique général des instruments financiers et


des services d’investissement

1.8.1. Les services d’investissement


Les prestataires de services d’investissement (PSI) reçoivent un agrément pour
fournir les services d’investissement suivants :
• Réception et transmission d’ordres pour le compte de tiers,
• Exécution d’ordres pour le compte de tiers,
• Négociation pour compte propre,
• Gestion de portefeuille pour le compte de tiers,
• Conseil en investissement,
• Prise ferme,
• Placement garanti,
• Placement non garanti,
• Exploitation d’un système multilatéral de négociation,
• Exploitation d'un système organisé de négociation.
L’exercice de chacun de ces services est soumis au respect de règles de bonne
conduite et d’organisation et requiert un agrément.
La liste des PSI, autres que les sociétés de gestion de portefeuille, est diffusée sur le
site internet de l'ACPR. C’est le registre des agents financiers (REGAFI) qui
rassemble les entreprises autorisées à exercer une activité bancaire, financière, de
monnaie électronique ou de services de paiement, dont les PSI.
L’exercice de chacun de ces services est soumis au respect de règles de bonne
conduite et d’organisation et requiert un agrément.

1.8.2. L’agrément des PSI


Pour pouvoir fournir les services d’investissement, les prestataires de services
d’investissement doivent obtenir un agrément.
Cet agrément est délivré par l’ACPR, après approbation par l’AMF des programmes
d’activité, sauf lorsque le prestataire exerce à titre principal le service de gestion de
portefeuille (dans ce cas, l’agrément est délivré par l’AMF sous la dénomination de
société de gestion de portefeuille).
Les prestataires de services d’investissement ayant leur siège social en France
métropolitaine qui souhaitent établir une succursale dans un autre Etat de l’Union
européenne doivent notifier leurs projets à l’ACPR qui en informe l’AMF (principe du
passeport européen). Un PSI peut donc étendre ses activités à tous les pays
membres de l’UE sur la base de son agrément obtenu dans son pays d’origine.

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FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

1.8.3. L’agrément des produits


L’AMF autorise la création et la commercialisation, auprès des investisseurs, de
nombreux produits d’épargne collective.

a) Les produits agréés par l’AMF


• Les OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières). Ils
peuvent prendre la forme de sociétés d’investissement à capital variable
(SICAV) ou de fonds communs de placement (FCP),
• Les FIA, qui comprennent :
• Les fonds ouverts à des investisseurs non professionnels : les fonds
d’investissement à vocation générale (FIVG), qui peuvent prendre la forme de
SICAV ou de FCP, les fonds communs de placement à risques (FCPR), les
fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) et les fonds
d’investissement de proximité (FIP), etc.
• Les fonds ouverts à des investisseurs professionnels : les fonds
professionnels à vocation générale (FPVG), qui peuvent prendre la forme de
SICAV ou de FCP, les organismes professionnels de placement collectif
immobilier (OPPCI).
Pour délivrer son agrément sur chacun de ces fonds d’investissement, l’AMF
examine l’information contenue dans :
• Le prospectus qui détaille, notamment, les modalités de fonctionnement du
fonds, les frais associés, les caractéristiques et les risques spécifiques du
produit, etc.
• Le document d’information clé (DIC) qui fournit, en 2 ou 3 pages, pour les
fonds commercialisés auprès du grand public, une information claire, exacte et
non trompeuse sur le produit.
D’autres produits font simplement l’objet d’un visa en cas d’offre au public (sociétés
civiles de placement immobilier (SCPI), organismes de titrisation (FCT ou ST),
sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel
(SOFICA), etc.
Enfin, toute opération sur bien divers ne peut faire l’objet de communications à
caractère promotionnel ou de démarchage sans attribution préalable par l’AMF d’un
numéro d’enregistrement sur le document d’information à destination des
investisseurs.

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FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

1.8.4. Les fonctions réglementées

a) Les PSI
Les personnes dont la fonction est réglementée sont des personnes physiques
placées sous l’autorité d’un PSI, ou agissant pour son compte, qui exercent l’une des
fonctions suivantes définies par le Règlement général de l’AMF :
• Vendeur,
• Gérant,
• Responsable compensation d’instruments financiers,
• Responsable post marché,
• Négociateurs d’instruments financiers,
• Responsable de la conformité pour les services d’investissement,
• Analyste financier,
• Responsable de la conformité et du contrôle interne.

b) Les CIF
L’autorité qui contrôle et qui a un pouvoir de sanctions sur les CIF est l’AMF. L’AMF
peut déléguer, le cas échéant, aux associations de CIF le contrôle de l’activité de
leurs membres.
Un CIF doit remplir un certain nombre de conditions et d’obligations pour pouvoir
exercer :
• Avoir la majorité légale,
• Ne pas faire l’objet d’une interdiction d’exercer à titre temporaire ou définitif
une activité ou un service prononcé à la suite d’une décision de sanction de
l’AMF,
• Ne pas avoir fait l’objet, depuis au moins 10 ans, d’une condamnation
notamment pour crime, escroquerie, blanchiment, corruption, etc.
• Justifier soit d’un diplôme national sanctionnant un premier cycle d’études
supérieures, soit d’une formation professionnelle adaptée aux activités
exercées, soit d’une expérience professionnelle d’une durée de deux ans,
• Être titulaire de l’examen AMF sur la vérification des connaissances
minimales,
• Avoir souscrit une assurance,
• Adhérer à une association professionnelle qui vérifie le programme d’activité
du CIF,
• Être enregistré sur une liste transmise à l’AMF par l’association
professionnelle à laquelle le CIF adhère,
• Respecter le code de bonne conduite édicté par l’association professionnelle
auprès de laquelle il adhère, et qui est validé par l’AMF, ainsi que les règles
de bonne conduite fixées par le code monétaire et financier (L 541-8-1 CMF)
et par le règlement général de l’AMF visant à protéger le client.

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FICHE 1
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

Le CIF est par ailleurs soumis à une obligation d’actualisation de ses connaissances.
Cette actualisation des connaissances est assurée par son association
professionnelle qui rapporte annuellement à l’AMF à ce titre.

1.8.5. Responsabilité civile


Le CIF doit pouvoir justifier, à tout moment, de l'existence d'un contrat d'assurance le
couvrant contre les conséquences pécuniaires de sa responsabilité civile
professionnelle en cas de manquement à ses obligations professionnelles. Les
niveaux minimaux de garantie du contrat d'assurance de responsabilité civile
professionnelle sont fixés à l’art. D. 541-9 du code monétaire et financier.

1.8.6. Typologies des sanctions


Le non-respect des différentes obligations professionnelles des établissements
financiers peut entraîner la mise en place de sanctions qui vont de l’avertissement à
l’interdiction définitive d’exercer, voire au retrait partiel de l’agrément. Ces
sanctions peuvent également s’accompagner de sanctions pécuniaires et pénales.
Par exemple, les sanctions dans le cas de non-respect du secret professionnel
peuvent être :
• Disciplinaires : avertissement, blâme, etc.
• Pénales : 1 an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende,
• Civiles : versement de dommages et intérêts.

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Fiche N°2
DÉONTOLOGIE, CONFORMITÉ
ET ORGANISATION
DÉONTOLOGIE DES
ÉTABLISSEMENTS
FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Le terme « déontologie » recouvre l’ensemble des principes et des règles de
bonne conduite à adopter vis-à-vis des clients.

➔ La conformité est un terme plus global. Être conforme revient à respecter les
lois, les règles internes et les normes professionnelles, et adopter un
comportement déontologique.

➔ Chaque prestataire de services d’investissement (PSI), et chaque


collaborateur, doit agir de manière honnête, loyale et professionnelle pour
servir au mieux l’intérêt du client et favoriser l’intégrité des marchés
financiers.

➔ L’activité du métier de PSI peut générer des situations de conflits d’intérêts


potentiels :
• Entre le PSI et le client,
• Entre le PSI et les collaborateurs,
• Entre les collaborateurs et les clients.

➔ Au sein de chaque PSI, il existe des procédures qui permettent de maîtriser et


gérer les risques de conflits d’intérêts potentiels. Ces procédures sont liées à :
• La détention d’informations privilégiées,
• L’exercice de transactions personnelles,
• La réception de cadeaux et/ou invitations de la part des clients.

➔ La fonction de Conformité a pour principale rôle de prévenir les risques de


non-conformité et de les contrôler.

➔ Être conforme, c’est aussi être en mesure de traiter de manière équitable les
réclamations des clients. Un dispositif de médiation existe au sein de chaque
PSI.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle car elle reprend la
numérotation du programme certification de l’AMF.

2.1. Fondements des règles de bonne conduite et de la


déontologie
Les établissements bancaires et financiers sont tenus de mettre en œuvre un
dispositif de maîtrise des risques de non-conformité.

2.1.1. Le risque de non-conformité et la déontologie


La réglementation ne définit pas directement le terme de « conformité ». Elle définit
le « risque de non-conformité » comme étant « le risque du non-respect de
dispositions propres aux activités bancaires et financières, qu’elles soient :
• De nature législative ou réglementaire,
• Ou qu’il s’agisse de normes professionnelles et déontologiques,
• Ou d’instructions des dirigeants effectifs prises notamment en application des
orientations de l’organe de surveillance ».
Pour le PSI (prestataire de services d’investissement), la conformité renforce
l’obligation de respecter les normes professionnelles et implique un comportement
déontologique notamment vis-à-vis de son client.

Conformité = respect des lois, règles et normes + comportement


déontologique

La déontologie peut être définie par l’ensemble des principes et des règles de
bonne conduite à adopter vis-à-vis des clients. Ces principes et ces règles sont
issus des textes légaux et réglementaires, mais aussi des bonnes pratiques
adoptées par chaque établissement.
La déontologie concerne tous les métiers et toutes les activités bancaires et
financières.

2.1.2. La fonction conformité

a) Les missions des services conformité


Afin d’assurer le contrôle du risque de non-conformité, chaque prestataire de
services d’investissement est tenu d’établir et de maintenir opérationnelles des
procédures visant à détecter, traiter et contrôler les risques de non-conformité. A ce
titre, tous les PSI doivent organiser une fonction conformité indépendante des
services opérationnels (c’est-à-dire des services commerciaux, financiers et
comptables). Il s’agit d’une fonction dite réglementée.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

La fonction conformité s’intègre dans le dispositif de contrôle interne des


établissements bancaires et financiers. Elle a deux principales missions :
• Une mission de prévention des risques : la fonction de conformité met en
place un dispositif de conseil et de veille dont l’objectif est de réduire, voire
d’empêcher tout risque de non-conformité. Cette mission recouvre notamment le
fait d’assurer une veille réglementaire et juridique, de conseiller les opérationnels,
de formaliser un avis sur les nouveaux produits,
• Une mission de surveillance permanente des risques de non-conformité : la
fonction conformité met également en place un dispositif de contrôle permanent
et centralise les dysfonctionnements et les alertes.
Afin de permettre à la Conformité de réaliser ses missions de manière appropriée et
indépendante, le prestataire de services d’investissement veille à ce que les
conditions suivantes soient remplies, la fonction de conformité doit disposer de
l’autorité, des ressources et de l’expertise nécessaires. Un responsable de la
Conformité est désigné et chargé de cette fonction :
• Au sein des sociétés de gestion de portefeuille, le responsable de la
conformité est titulaire d’une carte professionnelle de Responsable de la
Conformité et du Contrôle Interne (RCCI),
• Au sein des autres prestataires de services d’investissement, le responsable
de la conformité est titulaire d’une carte professionnelle de Responsable de la
Conformité pour les Services d’Investissement (RCSI).
Les personnes participant à la fonction de conformité ne sont pas impliquées dans
l’exécution des services et activités qu’elles contrôlent. Le mode de détermination de
leur rémunération ne doit pas compromettre leur objectivité.

b) Le champ d’intervention de la fonction conformité


La fonction conformité doit s’assurer que le cadre réglementaire et les règles de
bonne conduite sont respectées au quotidien. Cela passe par le strict respect de
l’ensemble des obligations qui relèvent du périmètre de la Conformité (bonne
connaissance des clients, vigilance, la transparence, impartialité, etc.).
La fonction conformité permet donc à chaque établissement et chaque
collaborateur de s’assurer qu’ils agissent de manière honnête, loyale et
professionnelle, avec compétence, soin et diligence pour servir au mieux
l’intérêt des clients (principe de primauté de l’intérêt du client) et favoriser
l’intégrité des marchés.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

2.2. Le rôle opérationnel de la conformité

2.2.1. Veiller à la protection des clients/investisseurs

a) L’information des clients


Chaque établissement financier doit mettre en place une organisation
permettant de protéger les avoirs des clients (par exemple une séparation stricte
des avoirs et des titres détenus par les différents clients).
Le client doit également être protégé lors du conseil et de la vente d’un produit
ou d’un service financier. Cette protection se matérialise par la nature et l’étendue
des informations à donner au client, notamment sur :
• La mise en garde appropriée sur les risques liés au produit ou la stratégie
d’investissement du client en tenant compte de la « catégorie MIF » (clients de
détail, professionnels ou contreparties éligibles) et du profil d’investisseur du
client.
• Les coûts et frais liés à l’opération,
• Les conditions du contrat de prestation.
L’information donnée au client doit être exacte, claire et non trompeuse :
• Elle ne peut mettre l’accent sur les avantages potentiels d’un produit ou d’un
service sans indiquer également les risques éventuels correspondants,
• Elle est présentée de manière compréhensible et adaptée au niveau et à la
compétence du client,
• Lorsqu’elle s’appuie sur des comparaisons d’autres produits ou services, cette
comparaison doit être pertinente et présentée de manière correcte et équilibrée,
• Lorsqu’elle mentionne des performances passées d’un produit, cette mention doit
s’accompagner de précautions (période de référence, précision que la
performance passée n’est pas un indicateur fiable de la performance future,
mention des frais).

b) L’évaluation de l’adéquation et du caractère approprié du service à


fournir
En matière de distribution de produits et services financiers, une des principales
règles de bonne conduite à adopter vis-à-vis d’un client/investisseur est de
s’assurer du caractère approprié et/ou de de la bonne adéquation du service
ou du produit que l’on propose.
Le caractère approprié indique que les transactions s’opèrent sur la base de :
• La catégorisation MIF (clients de détail, professionnels ou contreparties éligibles),
• La compétence et de l’expérience du client en matière d’investissement
financiers.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

La notion d’adéquation désigne l’obligation dans le cadre d’une démarche de


conseil d’analyser la cohérence de la ou des transactions avec :
• Les compétences et l’expérience du client sur les produits et services financiers
proposés,
• Sa situation financière,
• Sa tolérance au risque,
• Sa capacité à subir des pertes,
• Et ses objectifs d’investissement.
Dans la rubrique « Méthode et exercice » de cette fiche, vous trouverez une méthode
pour vous poser les bonnes questions à ce sujet.

2.2.2. Identifier et gérer les conflits d’intérêts

a) La notion de conflit d’intérêts


Un conflit d’intérêts est, selon le code monétaire et financier, une situation dans
laquelle les intérêts :
• Du PSI,
• Et/ou ceux de ses clients,
• Et/ou ceux de ses collaborateurs,
sont en concurrence directement ou indirectement. On peut citer comme exemple le
fait d’accepter des cadeaux d’un client et de décider d’un crédit pour le même client.
Cette définition s’applique aux conflits d’intérêts potentiels ou avérés.
L’abus de conflit d’intérêts est une situation dans laquelle le résultat d’une
opération effectuée par le PSI comporte un désavantage significatif pour les
intérêts d’un client et, en contrepartie, un avantage pour le PSI, un
collaborateur, un autre client ou tout autre tiers lié. Ce peut être le cas lorsqu’il
existe des incitations financières (rétrocessions de commissions) susceptibles
d’influencer l’impartialité du conseiller.
Les situations de conflits d’intérêts peuvent engendrer des risques
commerciaux, de réputation, réglementaires et juridiques. Dans la plupart des
cas, ces risques peuvent être gérés à condition de respecter toutes les règles et
procédures en vigueur.
Les règles de bonne conduite obligent le prestataire de services d’investissement et
ses collaborateurs à privilégier l’intérêt du client. Lorsque l’intérêt du client est
contraire à celui du PSI ou à celui d’un autre client, il convient de traiter ce conflit
d’intérêts avec équité.
En cas de doute sur l’existence d’un conflit d’intérêts potentiel, il est
nécessaire d’en parler à sa hiérarchie ou de prendre contact avec le service
Conformité.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

Trois des principales situations de conflits d’intérêts susceptibles d’exister au sein


d’un prestataire de services d’investissement sont liées :
• Aux informations privilégiées,
• À l’exercice de transactions personnelles, qui doivent donc être strictement
encadrées,
• Aux cadeaux et invitations des clients.
Le prestataire de services d’investissement a obligation de prendre les
mesures nécessaires lui permettant de détecter les situations de conflits
d’intérêts se posant lors de la prestation de services d’investissement, de
services connexes ou de la gestion d’OPCVM. A ce titre, il établit et maintient
opérationnelle une politique efficace de gestion des conflits d’intérêts qui doit être
fixée par écrit et être appropriée à sa taille, son organisation, la nature, l’importance
et la complexité de son activité (Politique globale de gestion des conflits d’intérêts).
Le prestataire de services d’investissement doit en particulier :
• Mentionner les situations susceptibles de donner lieu à un conflit d’intérêts. A ce
titre le PSI doit notamment établir :
- Une liste de surveillance : c’est-à-dire une liste des émetteurs et des
instruments financiers sur lesquels le PSI dispose d'une information
privilégiée,
- Une liste d’interdiction : c’est-à-dire une liste des émetteurs ou instruments
financiers pour lesquels le PSI doit restreindre ses activités ou celles des
personnes concernées.
• Décrire les procédures prises pour gérer ce conflit,
• Tenir à jour un registre consignant les types de services ou d’activités, pour
lesquels un conflit d’intérêts comportant un risque sensible d’atteinte aux intérêts
d’un ou de plusieurs de ses clients s’est produit ou est susceptible de se
produire.
La politique de gestion des conflits d’intérêts doit être portée à la connaissance des
clients au moyen d’une convention écrite.
Pour les conseillers en investissements financiers, la politique en matière de gestion
des conflits d’intérêts doit demeurer opérationnelle et appropriée au regard de sa
taille et de son organisation. Elle doit être révisée au moins une fois par an.

b) La gestion des informations privilégiées


Les diligences liées aux conflits d’intérêts concernent l’utilisation potentielle
d’informations confidentielles et/ou privilégiées. En effet, quotidiennement, un
PSI :
• Produit des informations pour ses clients,
• Reçoit des informations de ses clients.
Une grande partie de ces informations :
• N’est pas publique,

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

• A un caractère confidentiel,
• Est protégée par toutes les dispositions relatives au secret professionnel.
La détention d’informations privilégiées peut être source de conflits d’intérêts
en raison de la valeur qu’elles représentent. Pour protéger de manière efficace
les informations privilégiées détenues, un PSI doit impérativement mettre en
place des procédures dites de « barrières à l’information » (appelées également
« murailles de Chine » ou « Chinese walls » en anglais).
Ces barrières à l’information sont établies afin qu’une information non publique,
confidentielle ou privilégiée, détenue dans une entité ou département du prestataire
concerné, ne circule pas dans d’autres entités ou départements du même prestataire
sans que cette circulation ait été contrôlée par le service conformité dans le respect
de procédures et de la réglementation.
Ainsi, à l’intérieur même d’un PSI, l’utilisation ou la transmission d’informations
privilégiées ou confidentielles est encadrée par la réglementation afin
d’empêcher tout conflit d’intérêts qui pourrait naître de leur utilisation. Tout
franchissement d’une « barrière à l’information » implique l’inscription des détenteurs
des informations sur une liste, dite « liste d’initiés ».
Une liste d’initiés est une liste de personnes ayant accès de manière régulière
ou occasionnelle à des informations privilégiées ou ayant reçu des
informations privilégiées.
La réglementation oblige les émetteurs et les prestataires de services
d’investissement à tenir des listes d’initiés. Ces listes sont tenues par la fonction
conformité du prestataire de services d’investissement. Une personne inscrite sur
une liste d’initiés sera formellement informée et sensibilisée aux obligations et
risques associés par son employeur.

c) Ethique personnelle et transactions personnelles


Toute personne travaillant au sein d’un prestataire de services d’investissement doit
appliquer les règles d’éthique personnelle. Quel que soit le métier, le positionnement
hiérarchique, ou le statut, un collaborateur d’un PSI peut :
• Avoir accès à des informations privilégiées ou confidentielles,
• Être exposée à des situations de conflits d’intérêts.
En tant que collaborateur de PSI, il faut impérativement s’abstenir :
• D’utiliser son activité professionnelle pour en tirer un avantage personnel,
• Faire réaliser par des tiers ce qui est interdit à titre personnel.
Dans l’exercice de ses fonctions, un collaborateur peut se trouver dans une situation
où des décisions prises ou à prendre dans l’intérêt de son établissement peuvent
être contradictoires avec ses intérêts personnels. Si une telle situation se produit, ou
est susceptible de se produire, il doit immédiatement en référer à sa hiérarchie qui
prendra les dispositions appropriées dans le respect des règles de la profession. Il
doit également déclarer tout intérêt significatif qu’il a avec un client, un fournisseur,
un intermédiaire ou un répondant à un appel d’offres.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

Les obligations en matière d’éthique personnelle concernent notamment les


transactions personnelles. Une transaction personnelle est une opération sur
instruments financiers (en dehors de certains OPCVM) réalisée par ou pour le
compte d’un collaborateur exposé régulièrement à des situations de conflits d’intérêts
ou qui a accès de façon régulière à des informations privilégiées ou confidentielles
sur des sociétés et lorsqu’au moins l’une des conditions suivantes est remplie :
• Ce collaborateur agit en dehors du cadre de ses fonctions,
• L’opération est réalisée pour le compte de l’une des personnes suivantes : la
personne elle-même, une personne avec laquelle elle a des liens familiaux ou
des liens étroits, une personne dont le lien avec la personne exposée est tel que
cette dernière a un intérêt direct ou indirect important dans le résultat de
l’opération.
Un « lien étroit » au sens du Règlement Général de l’AMF désigne, par exemple, le
fait de détenir, directement ou par le biais d’un lien de contrôle, 20% ou plus des
droits de vote ou du capital d’une entreprise.
En matière d’organisation de la déontologie et de la conformité, les personnes qui
entrent dans la définition ci-dessus sont personnellement informées de leur état de
« personnes concernées » par le service conformité. Une charte de déontologie
précisant l’ensemble des règles à respecter leur est généralement remise. Par
ailleurs, les personnes « exposées » ou « concernées » doivent déclarer toutes leurs
transactions personnelles, quels que soient le marché, le pays, le montant ou le
produit financier.
En cas de doute ou de traitement de certaines exceptions, il est nécessaire de
prendre contact avec le service conformité de l’établissement.

d) Réception de cadeaux et/ou invitations


Un collaborateur d’un établissement financier peut être amené à recevoir des
cadeaux ou à être invité à des évènements.
Pour éviter les situations de conflit d’intérêts potentiel, les règles déontologiques des
établissements financiers doivent prévoir des règles en matière de réception de
cadeaux et d’invitations (sommes limitées, etc.).
Les cadeaux ou invitations à des évènements doivent avoir pour seul objectif
d’entretenir ou de renforcer la qualité de la relation avec les clients concernés.
Ils ne doivent en aucun cas être une incitation à conclure des transactions
spécifiques.
Attention, en cas de doute, il est impératif de consulter les règles internes en la
matière et plus particulièrement le Règlement intérieur ou tout manuel de déontologie
(code de bonne conduite, par exemple) dont l’un des objectifs est justement de
prévenir les risques de conflit d’intérêts.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

2.2.3. Faire respecter toutes les règles de bonne conduite


La PSI et ses collaborateurs doivent respecter de nombreuses règles de bonne
conduite relatives l’organisation et aux fonctionnements des marchés et des
systèmes multilatéraux de négociation (principes d’intégrité du marché). Il s’agit en
particulier :
• De l’obligation de faciliter l’exécution la plus rapide possible des ordres donnés
par le client/investisseur (cette obligation est réputée satisfaite si le PSI transmet
l’ordre à un marché réglementé),
• De la transmission des ordres des clients dans l’ordre de leur arrivée,
• Du devoir d’informer le client de toute difficulté sérieuse susceptible d’influer sur
la bonne transmission ou d’exécution de son ordre,
• De l’interdiction de grouper les ordres de clients entre eux si le groupement
s’opère au détriment de l’un des clients,
• De l’obligation d’obtenir le meilleur résultat possible lors de l’exécution de l’ordre,
• De l’engagement de transmettre au client une confirmation de l’exécution de
l’ordre au plus tard au cours du premier jour ouvrable suivant l’exécution de
l’ordre.

2.2.4. Mettre en place un dispositif d’alerte


Le dispositif de détection et de contrôle des risques de non-conformité
implique également la faculté pour les salariés des prestataires de services
d’investissement de signaler les dysfonctionnements éventuels ou d’interroger
un responsable de la conformité sur une opération. Cette faculté d’alerte (en
anglais whistleblowing) est portée à la connaissance de l’ensemble du personnel.
La loi SAPIN II a instauré un statut spécifique de lanceur d’alerte qui a été précisé en
mars 2022.
Un lanceur d'alerte est « une personne physique qui signale ou divulgue, sans
contrepartie financière directe et de bonne foi, des informations portant sur un crime,
un délit, une menace ou un préjudice pour l'intérêt général ».
Le lanceur d’alerte peut donc signaler de bonne foi des faits dont il a eu
personnellement connaissance ou qui lui ont été rapportés.
L’intervention du lanceur d’alerte doit être avant tout justifiée par une violation grave
et manifeste et portant gravement atteinte (ou comportant un risque d’atteinte grave)
à l’intérêt général de l’établissement. Le champ d’application des « alertes
professionnelles » recouvre notamment des faits susceptibles d’être qualifiés :
• De crime ou de délit au sens de la législation pénale française,
• De conflit d’intérêts,
• De violation grave et manifeste de la réglementation,
• Et plus généralement de toute menace ou de tout préjudice grave pour l’intérêt
général.
Une alerte ne peut en aucun cas concerner des situations individuelles ou être
motivée par des considérations personnelles.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

La procédure de traitement des alertes est strictement confidentielle. La


confidentialité de l’identité des auteurs du signalement (lanceurs d’alerte), des
personnes visées par celui-ci et des informations recueillies par l’ensemble des
destinataires du signalement doit donc constamment être assurée.
Par ailleurs, aucun lanceur d’alerte ne peut faire l’objet de mesure disciplinaire ou
discriminatoire directe.
Enfin, la loi prévoit une irresponsabilité pénale du lanceur d’alerte pour toute atteinte
au secret professionnel, dès lors que cette divulgation est nécessaire et
proportionnée à la sauvegarde des intérêts en cause, qu’elle intervient dans le
respect des procédures de signalement définies par la loi et que la personne répond
aux critères de définition du lanceur d’alerte.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

2.3. Le traitement des réclamations des clients et la


médiation
Les réclamations des clients/investisseurs sont la plupart du temps gérées dans le
cadre de la relation commerciale (service relation client). Il existe donc un cadre légal
au traitement de ces réclamations.
Toutefois, les conseillers de clientèle et les services clientèles peuvent ne pas réussir
à régler certaines réclamations de clients. Dans cette hypothèse, et pour gérer au
mieux les situations éventuelles de conflits entre le PSI (et ses représentants) et les
clients, un dispositif de médiation a été mis en place. Ce dispositif de médiation
permet ainsi de régler les conflits de manière amiable et d’éviter une procédure
judiciaire (procédure extra-judiciaire).
En France, le dispositif de médiation peut être interne ou externe.

2.3.1. Le traitement des réclamations


Chaque PSI doit disposer des moyens et procédures permettant d’identifier les
courriers, appels téléphoniques et courriels de leurs clients (professionnels ou non)
qui constituent des réclamations et définir les procédures de traitement.
Il doit également veiller à ce que les collaborateurs en contact avec les clients (ou qui
réceptionnent leurs demandes) aient une formation leur permettant d’identifier
clairement les réclamations reçues et d’utiliser de façon appropriée les circuits de
traitement des réclamations.
Pour le traitement des réclamations, le PSI doit respecter certains délais :
• Dix jours ouvrables maximum à compter de la réception de la réclamation, pour
en accuser réception, sauf si la réponse elle-même est apportée au client dans
ce délai,
• Deux mois maximum, sauf survenance de circonstances particulières dûment
justifiées, entre la date de réception de la réclamation et la date d’envoi de la
réponse au client.
Par ailleurs, le PSI doit :
• Mettre en place un suivi des réclamations et effectuer un reporting aux organes
définissant la politique commerciale,
• Identifier les dysfonctionnements afin de mettre en œuvre des actions
correctives,
• Prendre en compte et contrôler les risques subis par les clients que pourraient
causer les dysfonctionnements identifiés au travers des réclamations,
• Rendre compte dans le rapport annuel sur la conformité et le contrôle interne,
des dysfonctionnements identifiés à travers les réclamations et indiquer si des
mesures ont été prises.
Enfin, d’une manière générale, le PSI a l’obligation de communiquer à ses
clients, de manière visible, lisible et équivalente, les coordonnées du (des)
médiateur(s) susceptibles d’être compétent(s) ainsi que l’adresse de son (leur)
site internet.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

Cette information peut se faire sur le site du PSI ou sur tout support adapté
(convention d’ouverture de compte d’instruments financiers, convention de fourniture
de service d’investissement, lettre de mission de conseil, brochure tarifaire, relevé
d’information, etc.).

2.3.2. Le dispositif de médiation interne


Chaque PSI doit désigner un ou plusieurs médiateurs chargés de
recommander des solutions aux litiges l’opposant à sa clientèle. Les litiges
traités sont relatifs à l’exécution des contrats conclus et aux services fournis en
matière :
• De gestion de comptes de dépôt,
• D’opérations de crédit,
• De produits d’épargne,
• Et de produits financiers,
à la condition qu’il s’agisse d’opérations concernant des particuliers agissant à titre
non professionnel.
La réglementation précise également les conditions d’exercice de la fonction
de médiateur. Ce dernier doit être impartial et statuer sur les cas qui lui sont
soumis dans un délai de 90 jours à compter de sa saisine. Il est également tenu
à la confidentialité.
La procédure de médiation est gratuite et doit faire l’objet d’une information auprès
de la clientèle par l’intermédiaire d’une mention portée sur la convention de compte
et sur les relevés de compte. Il existe par ailleurs en France une commission
supervisant la médiation : la Commission d’évaluation et de contrôle de la médiation
de la consommation. Elle a pour missions :
• D’établir et de mettre à jour la liste des médiateurs,
• De procéder à la notification des médiateurs inscrits sur ladite liste auprès de la
Commission européenne,
• D’évaluer leur activité de médiation et d’en contrôler la régularité.

2.3.3. La médiation externe de l’AMF

Dans le cadre de sa mission de protection des épargnants, l’AMF dispose d’un


service de médiation. Le Médiateur de l’AMF peut être saisi par tout épargnant
ou investisseur, consommateur, personne physique ou personne morale telle
que société, association, caisse de retraite ayant un différend individuel avec
un intermédiaire financier ou un émetteur. Le médiateur de l’AMF peut intervenir
sur les litiges concernant :
• L’information des investisseurs,
• La commercialisation de produits financiers,
• Les problèmes de gestion de portefeuille et de tenue de compte-conservation.
• La transmission et exécution d’ordres de bourse,
• L’épargne salariale,
• La tenue de compte titres ou PEA,

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

• Le FOREX si la société est agréée, etc.


Il n’est donc pas compétent en matière fiscale, sur les produits d'assurance (contrat
d'assurance-vie, PER...) ou sur les opérations bancaires (livrets, dépôt à terme, PEL,
crédit, découvert, surendettement, agios, etc.). De plus, le médiateur de l’AMF ne se
prononce pas sur l'intérêt que présente un placement particulier.
La procédure de médiation externe est confidentielle (les éléments échangés au
cours de la procédure de médiation ne sont pas rendus publics).
La procédure de médiation externe suspend les délais de prescription de l’action
civile et administrative.

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FICHE 2
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS, EUROPÉEN ET INTERNATIONAL

METHODE ET EXERCICE PRATIQUE


Pour apprécier l’adéquation produit/client et le caractère approprié du service à
fournir au client, nous vous proposons de structurer votre démarche autour de trois
questions :

a) Le produit ou le service que je propose à mon client répond-il à son (ses)


objectif(s) d’investissement ?
Cette question doit se rattacher à trois interrogations simples :
• Quelle est la durée pendant laquelle mon client souhaite-t-il conserver son
investissement ?
• Quelles sont ses préférences (son profil) en matière de risques ?
• Quel est le but de son investissement ?

b) Le client possède-t-il l’expérience et les connaissances nécessaires pour


comprendre les risques inhérents au produit ou au service proposé ?
La compétence du client s’apprécie au regard de la nature et de l’étendue du produit
ou service proposé, ainsi que de la complexité et des risques inhérents :
• Le type de services, de produits, de transaction est-il familier du client ?
• Correspond-il en termes de volume, de fréquence de transaction, à une
opération, un service ou un produit habituel du client ?
• Son niveau de connaissance et/ou sa profession lui permettent-ils de bien
comprendre la transaction ?
• Vous-êtes-vous assuré que le client a bien compris ?

c) Le client est-il financièrement en mesure de faire face à tout risque lié au


produit ou au service proposé ?
S’agissant de sa situation financière, vous devez vous posez la question principale
suivante.
Est-ce que les informations que je possède sur mon client par rapport à :
• La source et l’importance de ses revenus réguliers,
• Ses actifs (liquidités et placements liquides, investissements financiers et
immobiliers),
• Ainsi que ses dettes et charges financières régulières,
sont actuelles et pertinentes ?

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Fiche N°3
SECURITE FINANCIERE :
LUTTE CONTRE LE
BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET
LA CORRUPTION ; LES
EMBARGOS
FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Le blanchiment d’argent consiste à donner une apparence licite aux fonds
issus de la délinquance et du crime pour :
• Dissimuler la provenance des profits d’opérations délictueuses,
• Obtenir des revenus du placement de ces fonds.

➔ Le financement du terrorisme est le fait de fournir ou de réunir des fonds


susceptibles d’être utilisés pour commettre un acte terroriste.

➔ La lutte contre la corruption désigne l’ensemble des actions permettant de


faire respecter le devoir de probité par une organisation, ses dirigeants, ses
collaborateurs et les tiers avec lesquels l’organisation est en relation.

➔ La lutte contre la fraude fiscale et le respect des sanctions internationales


sont dans le périmètre de la Sécurité financière.

➔ La Sécurité financière repose sur des obligations de :


• Vigilance, déterminée selon une approche par les risques,
• Collecte et de conservation des documents,
• Déclarations des soupçons,
• Coopération avec les autorités.

➔ Les obligations de vigilance valent à la fois lors de l’entrée en relation,


mais également tout au long de la relation d’affaires.

➔ Certains clients (les personnes politiquement exposées : PPE) et certaines


opérations font l’objet d’une surveillance renforcée.

➔ L’ensemble des collaborateurs d’un établissement financier est


concerné par la Sécurité financière.

➔ Des procédures de reporting interne, auprès d’une direction spécialisée, sont


prévues en cas de soupçon.

➔ Des reporting externes permettent à l’ACPR d’évaluer la qualité des dispositifs


de Sécurité financière.

➔ Certains clients (les personnes politiquement exposées : PPE) et certaines


opérations font l’objet d’une surveillance renforcée.

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle
car elle reprend la numérotation du programme certification de l’AMF.

3. Sécurité financière : lutte contre le blanchiment, le


terrorisme et la corruption ; les embargos

3.1. La Sécurité financière : définitions et périmètre


La Sécurité financière couvre un périmètre large. Elle a pour objectif
l’identification et la déclaration de tous les actes, soupçon et tentatives
susceptibles d’une peine d’emprisonnement d’au moins 12 mois.
En pratique, de très nombreux délits sont concernés. Cependant, traditionnellement
on distingue :
• La lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme,
• La lutte contre la fraude fiscale,
• La lutte contre les contournements et infractions aux sanctions internationales,
• La lutte contre la corruption.

3.1.1. Blanchiment et financement du terrorisme


Le blanchiment d’argent sale et le financement du terrorisme représentent, selon le
Fonds Monétaire International (FMI), entre 2 et 5% du PIB mondial. Les estimations
faites par différents experts évaluent donc les sommes concernées à 4 000/6 500
milliards d’euros.
Du fait de leur rôle dans les transferts d’argent et dans le financement de l’économie,
les entreprises financières, et notamment les banques, sont au premier plan de la
lutte contre le blanchiment.
Le blanchiment d’argent consiste à donner une apparence licite aux fonds
issus de la délinquance et du crime pour :
• Dissimuler la provenance des profits d’opérations délictueuses,
• Obtenir des revenus du placement de ces fonds.

Le blanchiment est un délit. Selon l’article 324.1 du code pénal, « le blanchiment


est le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l’origine des biens
ou des revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit
direct ou indirect. Constitue également un blanchiment le fait d’apporter un concours à
une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou
indirect d’un crime ou d’un délit ».
Le blanchiment des revenus d’activités délictuelles et/ou criminelles se fait
généralement en trois phases :

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

• La conversion : cette phase consiste à introduire des fonds d’origine illégale


dans le système financier en les convertissant en produits financiers ou matériels
(par exemple des produits de luxe),
• La dissimulation consiste à brouiller les pistes afin de masquer l’origine des
fonds en faisant transiter l’argent par différents comptes et pays,
• Le placement : cette phase consiste à réinjecter les produits des deux premières
phases dans des circuits légaux (rachat anticipé d’un contrat d’assurance-vie
pour financer l’acquisition d’un fonds de commerce par exemple).
Le financement du terrorisme est le fait de fournir ou de réunir, par tout moyen,
des fonds dans l’intention de les voir utilisés pour commettre un acte
terroriste.
Le financement du terrorisme peut utiliser des ressources légales ou illégales. La
particularité réside dans la difficulté à le détecter compte tenu des faibles montants
en jeu. Les attentats à Paris, en Europe et dans le monde ont mis en lumière la
capacité de certains réseaux terroristes à se financer de façon souterraine, souvent
grâce à des montants modestes. Dans les deux cas, les auteurs de blanchiment
d’argent et de financement du terrorisme chercheront à dissimuler leurs réelles
intentions.
L’article 421-2-2 du Code pénal dispose que : « Constitue également un acte de
terrorisme le fait de financer une entreprise terroriste en fournissant, en réunissant ou
en gérant des fonds, des valeurs ou des biens quelconques ou en donnant des
conseils à cette fin, dans l'intention de voir ces fonds, valeurs ou biens utilisés ou en
sachant qu'ils sont destinés à être utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre
l'un quelconque des actes de terrorisme prévus au présent chapitre,
indépendamment de la survenance éventuelle d'un tel acte ».
Il existe donc des différences entre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme. Blanchir des revenus d’activités criminelles consiste à
dissimuler l’origine, la justification économique et/ou le bénéficiaire effectif de
l’opération, soit simplement, soit à l’aide de montages complexes. Financer le
terrorisme vise à dissimuler l’identité du donneur d’ordre et/ou du bénéficiaire, la
provenance et surtout la destination des fonds. Dans les deux cas, cela requiert
souvent une multiplication des mouvements de fonds entre comptes, banques,
voire pays (éventuellement via des paradis fiscaux ou des pays dont le secret
bancaire rend ces mouvements plus opaques).
En pratique, il faut donc être vigilant à :
• L’origine des fonds doit donc toujours être recherchée lorsqu’un client reçoit ou
souhaite déposer une somme anormalement élevée compte tenu de ce que vous
savez de lui,
• La justification économique d’une opération inhabituelle doit être recherchée,
lorsqu’elle ne correspond pas à ce que vous savez de votre client, ou lorsque les
motifs invoqués par le client semblent incohérents,
• Le bénéficiaire effectif doit être identifié car il s’agit nécessairement et
exclusivement de la ou des personne(s) physique(s) qui tireront réellement profit
de la relation avec la Banque. Dans le cadre de la connaissance client, il s’avère

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

obligatoire d’identifier le ou les bénéficiaires effectifs de la relation d’affaires au


moment de l’entrée en relation, et durant la relation d’affaires avec le client.

3.1.2. La fraude fiscale


L’article L. 561-15 du Code monétaire et financier vise expressément les infractions
de fraude fiscale (§2). En effet, cet article dispose que les professionnels
assujettis doivent déclarer les sommes ou opérations dont ils savent,
soupçonnent ou ont de bonnes raisons de soupçonner qu'elles proviennent
d'une fraude fiscale lorsqu'il y a présence d'au moins un des 16 critères définis par
décret.
Ces 16 critères peuvent être regroupés en trois catégories :
• Des opérations liées à des techniques d’organisation d’opacité : utilisation de
sociétés-écran, organisation de l’insolvabilité, etc.
• Des opérations atypiques au regard de l’activité de la société : changements
statutaires fréquents et injustifiés, opérations financières incohérentes, etc.
• Des opérations peu habituelles et non justifiées : transaction immobilière à un
prix manifestement sous-évalué, dépôt de fonds par un particulier sans rapport
avec sa situation patrimoniale connue, difficulté d’identifier les bénéficiaires
effectifs, refus / impossibilité du client de produire des pièces justificatives quant
à l’origine des fonds ou les motifs des paiements.

3.1.3. Les sanctions internationales


Le respect des programmes de sanctions internationales est une préoccupation
importante des établissements financiers en raison, notamment, des très lourdes
sanctions financières appliquées.
Ainsi, l’ensemble des collaborateurs des établissements doivent comprendre,
respecter et traiter les risques de contournement d’embargos et adopter les bons
réflexes en matière de respect des mesures de gels d’avoir.

3.1.4. La corruption
La corruption désigne le fait pour une personne investie d’une fonction déterminée
(publique ou privée) de solliciter ou d’accepter un don ou un avantage quelconque en
vue d’accomplir, ou de s’abstenir d’accomplir, un acte entrant dans le cadre de ses
fonctions.

On distingue :

• La corruption active qui désigne le fait de proposer le don ou l’avantage


quelconque à la personne investie de la fonction déterminée,
• La corruption passive qui correspond au fait, pour la personne investie de la
fonction déterminée, d’accepter le don ou l’avantage.

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

3.2. Le cadre réglementaire de la Sécurité financière


Pour lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, la fraude
fiscale, la corruption et le non-respect des sanctions internationales, le dispositif
législatif et réglementaire de la Sécurité financière est constamment adapté.

3.2.1. Cadre juridique international


Au niveau international, de nombreux organismes, institutions et autorités sont
susceptibles d’intervenir, par exemple :
• Le GAFI (Groupe d’Action FInancière), participe activement par ses
recommandations au renforcement de l’arsenal juridique de lutte contre l’argent
sale. Il s’agit d’un organisme intergouvernemental dont le but est de développer
et promouvoir des politiques nationales et internationales de lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme,
• L’Union européenne (UE) impose à tous ses états membres des obligations
relatives à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, en
application des recommandations du GAFI. Plusieurs directives ont ainsi été
adoptées au niveau européen (3ème directive de 2005 n°2005/60/CE ; 4ème
directive de 2013 n°2013/0025 ; 5ème directive de 2015 n°2015/849).
Un nouveau « paquet AML » (ensemble de propositions européennes en matière
de LCB-FT) a été publié en 2021. Il est composé de 4 textes qui devront être
définitivement adopté. Ils dessinent la future réglementation LCB-FT au niveau
de l’Europe à travers :
- La création d’une nouvelle agence de supervision européenne (l’Anti-
money laundering authority (« AMLA »),
- Une réforme de l’actuelle 5ème Directive et la rédaction d’une 6ème Directive
LCB-FT,
- La révision des règles sur les informations devant accompagner les
transferts de fonds.
• Des autorités d’autres pays peuvent exercer un rôle significatif. C’est le cas par
exemple de l’IRS (Internal Revenue Service) et de l’OFAC (Office of Foreign
Assets Control) qui sont des autorités de droit américain. Cependant, en vertu de
l’acceptation par la France de l’application du principe d’extraterritorialité du droit
américain, ces autorités sont susceptibles de contrôler et de sanctionner des
établissements de droit français en cas d’infraction à la réglementation FATCA
(lutte contre l’évasion fiscale aux Etats-Unis) ou en cas de non-respect d’un
programme de sanctions internationales de droit américain (contrôle de l’OFAC).

3.2.2. Cadre juridique national

a) Présentation
Le dispositif réglementaire de Sécurité financière est intégré au Code
monétaire et financier (articles L.561-1 et suivants). Il est régulièrement renforcé
sous l’impulsion des autorités européennes et du législateur français. Par exemple, la
loi sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

économique, dite « Sapin 2 » (adoptée en 2016), a renforcé la législation française


en matière de lutte contre la corruption.
La loi « Sapin 2 » a notamment créé l’Agence française anticorruption (AFA). Les
missions de l’AFA sont notamment :

• D’aider à prévenir et à détecter les faits de corruption,


• De centraliser et diffuser les informations permettant de prévenir et détecter les
atteintes à la probité,
• D’élaborer des recommandations pour mieux prévenir et détecter les atteintes à
la probité.
En 2021, l’organisation du contrôle interne (permanent et périodique) sur la lutte
contre blanchiment de capitaux (LCB) et la lutte contre le financement du terrorisme
(LFT) est sorti du périmètre de l’arrêté de 2014 relatif au contrôle interne des
entreprises du secteur de la banque, des services de paiement et des services
d'investissement soumises au contrôle de l'Autorité de contrôle prudentiel et de
résolution. Un nouvel arrêté du 6 janvier 2021 précise les exigences applicables aux
organismes du secteur financier (banques, PSI, services de paiement et de monnaie
électronique, compagnies d’assurances et mutuelles, etc.) en matière de LCB, de
LFT, de gel des avoirs et de mise en œuvre des sanctions économiques
internationales.

b) Rôles de l’ACPR et de TRACFIN en matière de Sécurité financière


L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) est chargée de
contrôler le respect des obligations relatives à la lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme par l’ensemble des établissements
financiers. Elle s’assure également que leurs obligations en matière de gel des
avoirs et de leurs obligations relatives aux mesures restrictives européennes. A ce
titre, tous les établissements financiers ont une obligation de reporting (questionnaire
LCB-FT).
L’ACPR exerce donc des contrôles sur pièces (par exemple au travers de l’examen
des réponses apportées aux questionnaires en matière de lutte contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme) et diligente des contrôles sur place.
Enfin, la commission des sanctions de l’ACPR exerce le pouvoir de sanction
disciplinaire.
Tracfin n’est en revanche pas une autorité de de contrôle. C’est un service de
renseignement chargé de lutter contre les circuits financiers clandestins, le
blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. En pratique, Tracfin recueille,
analyse et enrichit les déclarations de soupçons que les professionnels
assujettis sont tenus de lui transmettre (Tracfin n'est pas habilité à recevoir et
traiter les informations transmises par des particuliers). La centralisation et le
traitement des déclarations de soupçon des professions assujetties sont complétés
par différents dispositifs de remontée automatique d’information :

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

• Au niveau national (Communications systématiques d'informations/COSI) : la loi


du 28 janvier 2013 a introduit l’obligation pour les établissements de crédit, de
paiement et de monnaie électronique d’adresser systématiquement à Tracfin les
éléments d’information relatifs aux opérations de transmission de fonds
effectuées à partir d’un versement en espèces ou au moyen de monnaies
électroniques (1 000 € par opération et 2 000 € cumulés par client sur un mois
calendaire),
• Au niveau international : l’échange automatique d’informations sur les comptes
financiers concerne tous les contribuables non-résidents, personnes physiques
comme personnes morales des pays adhérents. Il favorise la lutte contre
l’évasion fiscale.

3.2.3. Professions assujetties aux obligations liées à la Sécurité financière


Parmi les assujettis aux obligations de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme, nous pouvons citer :
• Les banques et d’une façon plus large l’ensemble des établissements de crédit,
des intermédiaires en opérations de banque ou en financement participatif.
• Les compagnies d’assurance et intermédiaires d’assurance, les mutuelles,
• Les prestataires de services de paiement et les changeurs manuels,
• Les prestataires de services d’investissement,
• Les conseillers en investissements financiers, sociétés de gestion d’organismes
de placement collectif,
• Les représentants des activités de casinos, jeux de hasard, loteries, paris,
pronostics,
• Les bijoutiers, les antiquaires,
• Les experts-comptables et commissaires aux comptes,
• Les avocats.
La liste exhaustive des professions assujetties aux obligations de lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme peut être trouvée à
l’article L.561-2 du CMF.
Par ailleurs, il faut noter que la prévention et la détection des atteintes à la probité
(lutte anticorruption) concerne le secteur public et le secteur privé, puisque l’AFA
dispose d’un pouvoir de contrôle sur toutes les entreprises de plus de 500 salariés
réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros.

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SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

3.3. Les obligations liées à la Sécurité financière


La prévention du blanchiment, du financement du terrorisme, de la corruption ou
encore du respect des sanctions internationales (embargos, gels d’avoir, etc.) est
fondée sur plusieurs grandes catégories d’obligations complémentaires :
• Obligations de vigilance déterminée selon une approche par les risques,
• Obligations de collecte et de conservation des documents,
• Obligations déclaratives,
• Coopération avec les autorités,
• Obligations du respect des décisions en matière de gel des avoirs,
• Rédaction et diffusion de procédures, formation des collaborateurs.
Nous ne développerons pas ici la dernière obligation. Vous pouvez trouver des
informations complémentaires dans le cadre des formations dispensées par votre
propre établissement.

3.3.1. L’obligation de vigilance


Les obligations de vigilance s’imposent aux établissements financiers à l’égard
de la clientèle et pour toutes les opérations réalisées :
• Avant l’entrée en relation d’affaires avec un client,
• Tout au long de la relation d’affaires,
• Selon l’exposition au risque que représente le client.
Chaque établissement financier est tenu d’identifier ses clients et, le cas
échéant, d’identifier le ou les bénéficiaires effectifs de la relation d’affaires.
Cette identification est vérifiée au moyen de tout document écrit probant
(justificatifs/Dossier réglementaire client – DRC), selon les règles en vigueur dans
l’établissement. Il est également tenu de recueillir les informations relatives à l’objet
et la nature de la relation d’affaires et tout autre élément d’information pertinent sur le
client.
Dans un objectif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du
terrorisme, l’ordonnance n°2016-1235 du 1er décembre 2016 (applicable depuis
2017) prévoit que toutes les sociétés doivent déposer au Greffe de Tribunal de
Commerce le nom de leurs bénéficiaires effectifs, c’est-à-dire des personnes
physiques qui en pratique contrôlent directement ou indirectement une société. Cette
obligation a pour but d’identifier les personnes physiques contrôlant réellement la
société.
L’article L.561-1 du Code Monétaire et Financier définit le bénéficiaire effectif comme
la ou les personnes physiques qui :
• Détiennent directement ou indirectement plus de 25% du capital de la société ;
• Détiennent directement ou indirectement plus de 25% des droits de vote de la
société ;
• Exercent, par tout moyen, un pouvoir de contrôle ou de direction sur la société ou
sur l’assemblée générale des associés ou des actionnaires.

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SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
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A défaut de l’un de ces critères, le bénéficiaire effectif est le représentant légal ou la


personne physique le représentant.
L’obligation de vigilance est directement liée à l’obligation de connaître son client
(« KYC »). Si la connaissance du client et/ou des bénéficiaires effectifs est défaillante
(absence d’identification, absence de justificatifs, etc.), aucune opération ne peut être
effectuée et il n’est pas possible de poursuivre la relation d’affaires. L’article L561-8
du Code monétaire financier prévoit en effet que lorsqu'un professionnel
assujetti n'est pas en mesure de satisfaire aux obligations de connaissance du
client, il « n'exécute aucune opération, quelles qu'en soient les modalités,
n'établit ni ne poursuit aucune relation d'affaires ».
Notez que les obligations liées à l’identification des clients sont renforcées pour les
« relations à distance » car elles présentent des risques spécifiques. Ainsi, en plus
des documents d’identification classiques du client (et le cas échéant, du ou des
bénéficiaires effectifs), il pourra être nécessaire de recueillir un justificatif
supplémentaire ou d’effectuer des vérifications complémentaires sur des registres
officiels. Il est donc important de se reporter régulièrement aux procédures internes
sur les relations à distance.
Sur la question des relations à distance, et plus particulièrement des entrées en
relation à distance, le règlement européen eIDAS (2014) impose à l’ensemble des
Etats membres un cadre de reconnaissance mutuelle des règles d’identification
électronique. Ce règlement est en cours de révision dans le cadre d’un nouveau
« paquet AML » (ensemble de propositions européennes en matière de LCB-FT)
visant, notamment à créer une identité numérique européenne.
La vigilance est constante toute la durée de la relation d’affaires. Elle implique une
connaissance client actualisée (DRC à jour) afin que l’examen de la cohérence des
opérations puisse être réalisé en permanence. La surveillance s’effectue
particulièrement sur les opérations inhabituelles, complexes et sans logique
économique cohérente avec la connaissance que l’on a du client.
La réglementation Sécurité financière repose sur une approche fondée sur les
risques. Cette approche détermine un niveau de vigilance en fonction du risque que
présente le client, le produit ou l’opération concernée, ou la nature de la relation
d’affaires. Le prestataire de services d’investissement classe donc ses activités selon
le niveau de risque qu’elles représentent.
La classification des risques Sécurité financière est une obligation légale pour tous
les établissements bancaires. Elle s’appuie sur des critères de risques pertinents
portant sur les caractéristiques des clients, la nature des produits et des services
offerts, les canaux de distribution utilisés et les conditions de réalisation des
opérations. Elle va déterminer pour chaque client (ou prospect) un « niveau de risque
LAB » (par exemple : Faible, Moyennement faible, Moyennement élevé ou Elevé). Le
niveau de risque LAB définit les mesures de vigilance à mettre en place.

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3.3.2. L’obligation de collecte et de déclaration des documents


Afin de prouver que les diligences des établissements concernés sont bien
conformes à leurs obligations en matière de lutte contre le blanchiment et le
financement du terrorisme, ceux-ci ont des obligations de collecte et de conservation
de certains documents.
Ces obligations s’étendent tout au long de la relation d’affaires et même au-delà de
la clôture de cette relation. Les établissements doivent ainsi conserver pendant
cinq ans, à compter de la clôture des comptes de leurs clients habituels ou
occasionnels ou de la cessation de leurs relations avec eux, les documents
relatifs à l’identité.
Elles doivent conserver également les documents relatifs aux opérations faites
par ceux-ci pendant cinq ans à compter de leur exécution.

3.3.3. L’obligation de déclaration


Selon le Code monétaire et financier, les organismes financiers, ainsi que toutes
les personnes assujetties aux obligations de lutte contre le blanchiment et le
financement du terrorisme, sont tenus de déclarer au service institué par la loi
les sommes inscrites dans leurs livres ou les opérations portant sur des
sommes dont elles :
• Savent,
• Soupçonnent,
• Ou ont de bonnes raisons de soupçonner,
qu’elles proviennent d’une infraction passible d’une peine privative de liberté
supérieure à un an ou participent au financement du terrorisme.
L’obligation de déclaration porte également sur toute opération pour laquelle l’identité
du donneur d’ordre, du bénéficiaire effectif, du constituant d’un fonds fiduciaire, ou de
tout autre instrument de gestion d’un patrimoine d’affectation, reste douteuse malgré
les diligences effectuées.
Les déclarations de soupçon s’appliquent au premier euro. Elles sont confidentielles
et accessibles à l’autorité judiciaire sur réquisition.
Attention : le client ne doit JAMAIS être prévenu qu’il fait l’objet d’une déclaration.
Par ailleurs, en cas de soupçon, vous devez systématiquement prendre contact avec
la personne ou le service en charge de la lutte contre le blanchiment et le
financement du terrorisme au sein de votre établissement.

Remarque : le cadre légal de la déclaration inclut donc, outre les soupçons de


blanchiment au sens premier du terme, les soupçons de fraude fiscale, de fraude à
l’URSSAF, d’abus de bien social, d’abus de confiance, d’escroquerie, de délit d’initié
ou de délit de manipulation de cours.
La déclaration imposée par la loi repose sur une analyse au cas par cas des sommes
et opérations, en fonction :

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• Du profil de la relation d’affaires,


• De la classification des risques établis par le PSI.

3.3.4. L’obligation de coopération avec les autorités


Les déclarations de soupçon sont faites par le prestataire de services
d’investissement (par le service concerné) auprès du service institué par la loi :
Tracfin. Tracfin est le Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits
FINanciers clandestins.

Il s’agit d’un service du Ministère de l’Economie qui est chargé de recueillir les
déclarations de soupçon reçues des organismes financiers, d’analyser la
présomption de blanchiment et, le cas échéant, de transmettre les déclarations de
soupçons au Procureur de la République. Tracfin a également un droit de
communication à l’égard de toutes les personnes assujetties (et pas seulement aux
établissements financiers) et peut transmettre les informations à d’autres services de
l’Etat, ainsi qu’aux cellules de renseignements financiers étrangères (principe
d’échange d’informations).
A réception de la déclaration de soupçon, Tracfin peut s’opposer à l’exécution de
l’opération et demander la communication de toute pièce relative à une opération.
Le secret professionnel n’est pas opposable à Tracfin.

Les professionnels concernés par la lutte anti-blanchiment sont tenus de désigner


nominativement auprès de Tracfin les personnes assurant les fonctions de
« déclarant » et de « correspondant » (une même personne peut assurer ces deux
fonctions).

3.3.5. L’obligation de respect des sanctions internationales


Les PSI ont l’obligation de respecter les programmes de sanctions
internationales que leurs sources soient françaises, européennes ou d’autres
pays (par exemple les programmes de droit américain).
La loi confère aux ministères de l’Intérieur et de la Justice la possibilité de geler les
avoirs de certaines personnes, au titre de la lutte contre le financement du terrorisme
(article L.562-2), ou dans le cadre de la mise en œuvre des mesures de gel décidées
par le Conseil de sécurité des Nations unies ou par le Conseil de l'Union
européenne. En vertu des dispositions de l'article L.562-4 du code monétaire et
financier, les mesures de gel des avoirs sont applicables sans délai.

3.3.6. Les obligations en matière de lutte anticorruption


Les organisations concernées par le dispositif de lutte anticorruption doivent
organiser une fonction conformité anticorruption qui pilote le déploiement du
programme anticorruption prévu par la loi « Sapin 2 ». Ce programme se décline en
différents piliers Par exemple :

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
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• L’élaboration d’une cartographie des risques de corruption : l’établissement doit


disposer d’une cartographie des risques de corruption. Il doit donc auditer ses
métiers, ses fonctions et ses processus, pour identifier les risques, les définir et
mettre en œuvre des mesures préventives adéquates,
• La rédaction d’un code de conduite : l’établissement doit avoir un code de
conduite anticorruption,
• La réalisation de formations : l’établissement doit mettre en place des actions de
sensibilisation et de formation de son personnel en fonction des enjeux identifiés
à l’occasion de la cartographie des risques de corruption,
• La mise en place d’une procédure d’alerte interne : l’établissement doit mettre en
place une procédure d’alerte interne (lanceur d’alerte/whistleblower).

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SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
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3.4. La classification des risques de blanchiment

3.4.1. Principes de classification des risques

Il n’existe pas de modèle unique d’approche par les risques. Les évolutions
réglementaires récentes consacrent une approche graduée en fonction des risques,
à charge pour chaque établissement bancaire de définir le niveau et la nature des
diligences à mettre en œuvre en fonction de son activité.

Les risques sont fonction de plusieurs critères :


• Liés au client :
- La +/- bonne connaissance du client,
- La nature juridique du client (personne physique ou personne morale),
- La profession du client,
- Son pays de résidence,
- L’activité concernée (banque de détail, banque privée, vente à distance, etc.),
Chaque établissement va ainsi classer les risques clients en plusieurs
catégories avec des traitements différents. Deux types de risques sont
généralement retenus :
- Les clients à surveillance standard, surveillance qui est de votre
responsabilité,
- Les clients à surveillance renforcée, votre surveillance est alors renforcée par
celle d’une direction spécialisée de votre établissement.
• Mais aussi liés à l’opération :
- La nature et la complexité des produits et services offerts,
- Les canaux de distribution utilisés
- Les conditions et caractéristiques des transactions proposées,
- Les modalités de paiement,
- Etc.

3.4.2. Renforcement de la vigilance sur les opérations suspectes


Le prestataire de services d’investissement doit exercer une vigilance constante
pendant toute la durée de la relation d’affaires, notamment surveiller les opérations
effectuées en veillant à ce qu’elles soient cohérentes avec la connaissance
actualisée du client.
En pratique, certaines opérations nécessitent d’être particulièrement vigilant :
• Les opérations favorisant l’anonymat,
• Les opérations inhabituelles, complexes et/ou d’un montant anormalement élevé,
• Les opérations ne semblant pas avoir d’objet économique licite, et/ou sans
logique cohérente avec la connaissance du client,

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
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• Les opérations de versements ou de retraits d’espèces dont le montant cumulé


sur un mois dépasse la somme de 2 000 €,
• Les opérations avec des personnes physiques ou morales établies dans un pays
dit « non coopératif » (paradis fiscaux, pays sanctionnés, etc.).

Exemples de clients nécessitant une surveillance renforcée : les personnes


politiquement exposées (PPE) : la 4ème directive européenne relative à l’utilisation du
système financier à des fins de blanchiment de capitaux et de financement du
terrorisme (LAB/FT) est venue préciser et élargir la définition de Personnes
politiquement exposées (PPE).
Les PPE sont des personnes physiques considérées comme exposées à des
« risques plus élevés » de blanchiment de capitaux, notamment de corruption,
en raison des fonctions politiques, juridictionnelles ou administratives qu’elles
exercent ou ont cessé d’exercer depuis moins d’un an pour le compte d’un État
ou d’une institution internationale publique créée par un traité.
La qualité de PPE couvre également les proches, à savoir d’une part, les
membres directs de la famille du PPE et, d’autre part, les personnes qui leur sont
étroitement associées.
S’agissant des membres directs de la famille du PPE :
• Le conjoint ou le concubin notoire,
• Le partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou par un contrat de partenariat
enregistré en vertu d'une loi étrangère,
• Les enfants, ainsi que leur conjoint, leur partenaire lié par un pacte civil de
solidarité ou par un contrat de partenariat enregistré en vertu d’une loi étrangère,
• Les ascendants au premier degré (parents).
S’agissant des personnes physiques étroitement associées à des PPE :
• Personne physique qui est conjointement avec une PPE, bénéficiaire effectif
d’une personne morale, d’un placement collectif, d’une fiducie ou d’un dispositif
juridique comparable de droit étranger,
• Personne physique seul bénéficiaire effectif d’une personne morale, d’un
placement collectif, d’une fiducie ou d’un dispositif juridique comparable de droit
étranger connue pour avoir été établie au profit d’une PPE,
• Personne physique connue comme entretenant des liens d’affaires étroits avec
une PPE.
A retenir : dans les relations d’affaires qui impliquent des PPE, il est important de
consulter les procédures internes dédiées afin d’être en mesure d’identifier les PPE
et d’adapter les mesures de vigilance au profil de risque.

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FICHE 3
SECURITE FINANCIERE : LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT, LE TERRORISME
ET LA CORRUPTION ; LES EMBARGOS

3.5. Les sanctions

3.5.1. Sanctions pénales


Les manquements aux obligations liées à Sécurité financière peuvent entraîner des
risques de sanctions pénales tant pour le prestataire de services d’investissements
que pour ses salariés, en cas d’implication dans une affaire de blanchiment.
Par exemple, le blanchiment est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000
euros d’amende (art. 324-1 du Code pénal). Les peines prévues par le Code Pénal
(amende et/ou peine d’emprisonnement) sont aggravées lorsque le délit est commis
en utilisant les facilités que procure l’exercice d’une activité professionnelle. Ainsi, le
blanchiment est puni de dix ans d’emprisonnement et de 750 000 euros d’amende
lorsqu’il est commis de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure
l’exercice d’une activité professionnelle et lorsqu’il est commis en bande organisée
(art. 324-2 du Code pénal).
Par ailleurs, la divulgation sans droit d’une déclaration de soupçon à la personne
concernée est punie d’une amende de 22 500 €.

3.5.2. Autres sanctions


Les manquements aux obligations liées Sécurité financière peuvent également
entraîner d’autres risques :
• Risques de sanctions administratives ou disciplinaires :
- Blâme, sanction pécuniaire, avertissement,
- Retrait d’agrément suite à décision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de
résolution (ACPR).
• Risques en termes d’image et de réputation.

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FICHE N° 4
REGLEMENTATION
« ABUS DE MARCHE »
FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Le bon fonctionnement des marchés financiers nécessite le respect de
certains principes de base : principe de transparence, de libre jeu du
marché, de bonne interaction de l’offre et de la demande, etc.

➔ La réglementation « Abus de marché » part de ces principes et définit les


abus de marché comme les actes nuisant à l’intégrité des marchés.

➔ Les abus de marché recouvrent les opérations d’initié et les manipulations


de marché.

➔ Les opérations d’initié consistent en la diffusion et/ou l’utilisation qui sont faites
d’informations privilégiées que l’on détient.

➔ Les manipulations de marché concernent tous les procédés visant à faire


varier le cours d’une valeur de manière artificielle.

➔ Tout soupçon d’abus de marché doit être transmis à l’Autorité des


marchés financiers par le déontologue du prestataire de services
d’investissement.

➔ Les abus de marchés sont passibles de sanctions pénales et administratives.

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FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle
car elle reprend la numérotation du programme certification de l’AMF.

4. Abus de marché
4.1. Contexte et définitions
Afin d’assurer l’intégrité des marchés financiers et maintenir la confiance du public
dans les valeurs mobilières et les instruments dérivés, des règles relatives aux
bonnes pratiques de marché sont nécessaires.
Ces règles ont pour objet de s’assurer que les pratiques concernées n’affectent pas
la transparence du marché, le libre jeu du marché, la bonne interaction de l’offre et
de la demande, etc.
Toute pratique nuisant à l’intégrité des marchés est considérée comme un
abus de marché.
La réglementation « Abus de marché » est une Directive européenne qui a été
retranscrite au niveau national (notamment dans le Règlement général de l’AMF).
Les abus de marché recouvrent deux notions :
1. Les opérations d’initié : utilisation directe ou indirecte d’une information
privilégiée pour vendre ou acheter les valeurs auxquelles se rapporte cette
information,
2. Les manipulations de marché : opération qui a pour résultat de faire évoluer
à la hausse ou à la baisse le cours d’une valeur ou qui induit une fausse
tendance sur un marché financier.
Toutes les opérations sur instruments financiers sont concernées par la
réglementation sur les abus de marché.

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FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

4.2. Opération d’initié


Avant de définir la notion d’opération d’initié, il faut comprendre la notion
d’information privilégiée.

4.2.1. Information privilégiée


« Une information privilégiée est une information à caractère précis qui n’a pas été
rendue publique, qui concerne, directement ou indirectement, un ou plusieurs
émetteurs, ou un ou plusieurs instruments financiers, et qui, si elle était rendue
publique, serait susceptible d’influencer de façon sensible le cours des instruments
financiers concernés ou le cours d’instruments financiers dérivés qui leur sont liés. »
(Source : Article 7 du règlement n° 596/2014/EU sur les abus de marché).
Une information privilégiée est donc une information précise qui, si elle était
rendue publique, aurait un impact sur le cours d’un titre.
Ainsi, toute personne détenant une information privilégiée :
• Doit s’abstenir d’effectuer toute opération sur le ou les titre(s) concerné(s),
directement ou indirectement (par exemple en recommandant à un proche de le
faire),
• Ne doit pas communiquer cette information en dehors du cadre professionnel
normal.
Par définition, un émetteur d’instruments financiers dispose d’informations
privilégiées. Il doit donc être particulièrement vigilant quant à la publication de ces
informations, en respectant :
• Les règles de communication et de transmission des informations sur les titres
dont il est émetteur,
• Les règles de prévention de potentiels manquements, tant de la part des
dirigeants que de la part de tiers à qui une information privilégiée est transmise.
Le règlement européen précise les principes en matière :
• De communication des informations privilégiées par l’émetteur :
obligation de publication d’une information privilégiée dès que possible,
cas de différé de publication, moyens techniques de communication,
avertissement sur résultats (« profit warning »), date de détachement du
dividende, émetteurs en difficultés, etc.
• D’obligations des dirigeants : mesures de prévention des manquements
d’initiés, notamment les obligations d’abstention pendant les « fenêtres
négatives » et les obligations de déclaration des transactions,
• De communication d’informations privilégiées à des tiers : listes d’initiés
et data room.
Par ailleurs, un prestataire de services d’investissement a obligation d’établir et
de tenir à jour une liste de personnes dites « personnes exposées ». Cette liste
comprend l’ensemble des collaborateurs ayant accès de façon régulière à des

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FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

informations privilégiées ou confidentielles concernant directement ou indirectement


des émetteurs de titres financiers.
Ces collaborateurs sont tenus de déclarer leurs transactions sur de nombreux
instruments financiers.

4.2.2. Liste d’initiés


Lorsqu’un ou plusieurs collaborateurs détiennent une information
confidentielle sur un émetteur, le prestataire de services d’investissement doit
établir une liste, appelée « liste d’initiés ». Cette liste est clôturée dès que
l’information est connue du public et conservée à la disposition de l’Autorité des
marchés financiers (AMF).
Elle a pour objet de faciliter, en cas d’enquête, l’identification des personnes
susceptibles d’avoir commis des opérations d’initiés.

4.2.3. Opération d’initié


L’article 8 du règlement européen définit les opérations d’initié de la façon suivante :
« une opération d’initié se produit lorsqu’une personne détient une information
privilégiée et en fait usage en acquérant ou en cédant, pour son propre compte ou
pour le compte d’un tiers, directement ou indirectement, des instruments financiers
auxquels cette information se rapporte. L’utilisation d’une information privilégiée pour
annuler ou pour modifier un ordre concernant un instrument financier auquel cette
information se rapporte, lorsque l’ordre avait été passé avant que la personne
concernée ne détienne l’information privilégiée, est également réputée être une
opération d’initié.».
Attention : retenez que ce n’est pas la détention d’une information privilégiée qui
constitue une opération d’initié, mais son utilisation ou sa transmission en dehors du
cadre normal de ses fonctions professionnelles ou à des fins autres que celles qui
ont justifié la transmission de l’information.
Exemple : votre client vous sollicite pour un crédit personnel dans le but d’acquérir
des actions de son employeur. Il vous annonce en effet que cette PME cotée
s’apprête à signer un très gros contrat qui doublera son chiffre d’affaires.
Ce faisant, votre client commet deux infractions :
• Il divulgue une information privilégiée,
• Il vous dit souhaiter exploiter cette information pour réaliser des opérations sur
titres.

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FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

4.3. Manipulations de marché


Une manipulation de marché peut se faire par le biais d’opérations effectuées ou
d’ordres émis (on parle de manipulation de cours) ou par la diffusion d’une
fausse information. La notion de manipulation de marché couvre donc
différentes techniques qui ont pour objectif de donner une image trompeuse
d’un marché, du cours d’un titre ou d’un indice.

4.3.1. Les manipulations de cours


Les manipulations de cours sont des transactions ou des émissions d’ordres :
• Qui sont susceptibles de donner des indications fausses ou trompeuses sur
l’offre, la demande ou le cours d’instruments financiers,
• Qui fixent le cours d’un ou plusieurs instruments financiers à un niveau anormal
ou artificiel,
• Le fait d’effectuer des opérations ou d’émettre des ordres qui recourent à des
procédés donnant une image fictive de l’état du marché ou à toute autre forme de
tromperie ou d’artifice.
Quelques exemples de manipulations de cours (il ne s’agit pas d’une liste
exhaustive) :
• Interventions à la clôture : vente ou achat d’instruments financiers juste avant
la clôture d’un marché avec l’intention d’en modifier le cours de clôture
notamment lorsque ce cours de clôture sert à la valorisation d’un autre
instrument financier (par exemple un produit dérivé),
• Passation d’ordre sans intention de les exécuter : ordres d’achat ou de vente
passés sur le marché puis retirés pour créer une impression trompeuse d’activité
sur un titre,
• Market timing : opération d’arbitrage qui consiste à tirer profit d’un écart entre la
valeur comptable d’un fonds et sa valeur de marché : une telle opération est
répréhensible dès lors qu’elle porte atteinte à l’égalité de traitement des porteurs.

4.3.2. La diffusion de fausse information


La diffusion de fausses informations est le fait de :
• Diffuser des informations, que ce soit par l’intermédiaire des médias, d’internet,
ou par tout autre moyen, qui sont susceptibles de donner des indications fausses
ou trompeuses sur l’offre, la demande ou le cours d’un instrument ou d’un contrat
financier,
• Répandre des rumeurs, alors que la personne ayant procédé à une telle diffusion
savait ou aurait dû savoir que ces informations étaient fausses ou trompeuses,
• Transmettre des informations fausses ou trompeuses ou fournir des données
fausses ou trompeuses sur un indice de référence lorsque la personne qui a
transmis ces informations ou fourni ces données savait ou aurait dû savoir
qu’elles étaient fausses ou trompeuses, ou tout autre comportement constituant
une manipulation du calcul d’un indice de référence.

AMF V8-23-V2_Fiche 4 © Génésia I Page 6 sur 10


FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

4.4. Obligations de déclaration


La réglementation a établi des obligations de déclaration à l’AMF, soit en présence
d’un soupçon d’abus de marché, soit de manière préventive.
La déclaration peut être effectuée par courrier électronique, lettre, télécopie ou
téléphone (dans ce dernier cas, elle doit être confirmée par écrit).

4.4.1. Déclaration des opérations suspectes


Toute personne qui organise ou exécute des transactions à titre professionnel
est tenue de déclarer sans délai à l’AMF toute opération suspecte, c’est-à-dire
toute opération susceptible de constituer une opération d’initié, une
manipulation de marché ou une tentative d’opération d’initié ou de
manipulation de marché.
Le dispositif s’applique à tout ordre et toute transaction relative à un instrument
financier, y compris l’annulation ou la modification d’une opération, que celle-ci soit
réalisée sur ou en dehors d’une plate-forme de négociation et quel que soit le type
de clients concernés.
Les prestataires de services d’investissement sont par ailleurs tenus de se doter
d’une organisation et de procédures permettant de répondre aux obligations de
déclaration de soupçon. Dans la pratique, les collaborateurs transmettent les
éléments factuels et objectifs à un service de contrôle dédié (conformité, sécurité
financière, contrôle permanent, etc.) qui réalise une enquête et transmet si
nécessaire à l’AMF.
Attention, vous ne devez pas informer la personne qui fait l’objet d’un soupçon.

4.4.2. Déclarations préventives

Hormis l’obligation de déclaration des opérations suspectes à l’AMF, certaines


personnes, du fait de leurs fonctions ou de leurs liens familiaux, doivent également
faire des déclarations préventives :
• Les dirigeants d’entreprises (membres du conseil d’administration, du Directoire,
etc.) ont obligation de déclarer à l’AMF toutes les opérations qu’ils effectuent sur
les titres de leur société,
• Les clients que le prestataire de services d’investissement sait initiés sur une
valeur cotée (du fait de leur activité professionnelle ou leurs liens familiaux),
• La liste de personnes ayant accès à des informations privilégiées (liste d’initiés) :
les émetteurs ainsi que les tiers avec lesquels ces émetteurs ont des relations
professionnelles (comme les banques ou les cabinets d’avocats) ont l’obligation
d’établir et tenir à jour une liste des personnes ayant eu accès à des informations
privilégiées concernant directement ou indirectement cet émetteur. Cette liste a
pour objet de faciliter, en cas d’enquête, l’identification des personnes
susceptibles d’avoir commis des opérations d’initiés.

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FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

4.5. Les sanctions


Une personne physique placée sous l’autorité d’un prestataire de services
d’investissement qui a commis un abus de marché encourt à titre personnel :
• Des sanctions disciplinaires (avertissement, blâme, interdiction temporaire ou
définitive d’exercer) et/ou pécuniaires (jusqu’à 10 fois le montant des profits
réalisés ou 15 000 000 €),
• Des sanctions pénales.
Pour les PSI, la sanction peut être portée à 100 000 000 € (ou le décuple du montant
des profits éventuellement réalisés) et, dans certains cas, à 15% du chiffre d’affaires
annuel du PSI.

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FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

METHODE ET EXERCICE PRATIQUE


Pour vous entraîner à identifier une opération d’initié, appliquez ces deux étapes :
• Etape 1 : déterminer qu’il s’agit bien d’une information privilégiée,
• Etape 2 : déterminer quelle utilisation a été faite de cette information.

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FICHE 4
REGLEMENTATION : « ABUS DE MARCHE »

POUR ALLER PLUS LOIN…


Délit d’initié
Le terme « délit d’initié » est souvent utilisé en lieu et place de la notion d’opération
d’initié. Par ailleurs, le manquement d’initié est souvent opposé au délit d’initié. Qu’en
est-il réellement ?
L’opération d’initié est le terme générique. Elle est caractérisée par l’utilisation directe
ou indirecte d’une information privilégiée pour vendre ou acheter les valeurs
auxquelles se rapporte cette information.
La réalisation d’une opération d’initié est sanctionnée à la fois par :
• Le Code pénal : l’opération d’initié est alors qualifiée de délit d’initié,
• Et par le Code monétaire et financier : l’opération d’initié est alors qualifiée de
manquement d’initié.

Notions de « Late trading » et « Market timing »


Le late trading consiste à exécuter un ordre de souscription (ou de rachat) après
l’heure réglementaire de centralisation. Cette manipulation illégale permet à la
personne qui l’effectue de bénéficier d’informations de marché lui permettant de
réaliser une plus-value sur le rachat de ses parts lors de la prochaine valeur
liquidative.
Le market timing est l’exécution d’un ordre de souscription (ou de rachat) non plus à
la valeur liquidative mais à la valeur comptable de l’OPCVM, c’est-à-dire à sa valeur
évaluée sur les marchés en dehors de l’heure de référence pour le calcul de la valeur
la liquidative.
Cette manipulation permet de réaliser illégalement une plus-value lors de la revente
à la prochaine valeur liquidative.
Pour aller plus loin sur les notions de « late trading » et de « market timing », vous
pouvez utilement consulter la fiche pédagogique réalisée par l’AMF (https://www.amf-
france.org/fr/actualites-publications/actualites/pratiques-de-market-timing-et-de-late-
trading-mise-jour-de-la-position-de-lamf-doc-2004-07 ).

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Fiche N°5
COMMERCIALISATION
D’INSTRUMENTS FINANCIERS,
DEMARCHE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE
ET CONSEIL DU CLIENT
FICHE 5
COMMERCIALISATION D’INSTRUMENTS FINANCIERS, DEMARCHAGE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE ET CONSEIL DU CLIENT

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Afin d’assurer une plus grande protection du client, la réglementation
encadre de manière stricte les opérations de démarchage et les
opérations de vente à distance.

➔ Il y a démarchage bancaire ou financier dès lors qu’une personne est


contactée en dehors des locaux d’un prestataire de services
d’investissement, dans l’objectif de vente d’un produit bancaire ou financier,
sans avoir au préalable sollicité ce contact.

➔ Il n’y a pas démarchage dès lors que la personne contactée est déjà cliente du
prestataire de services d’investissement et que l’opération proposée
correspond à ses opérations « habituelles ».

➔ Certains produits ne peuvent faire l’objet d’un acte de démarchage.

➔ Le démarchage est seulement réservé aux établissements autorisés (dont les


banques).

➔ Un salarié peut procéder à un acte de démarchage dès lors qu’il possède une
carte de démarcheur.

➔ L’acte de démarchage implique un devoir d’information vis-à-vis du client. Ce


dernier dispose également de droits spécifiques (droit de réflexion, droit de
rétractation).

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FICHE 5
COMMERCIALISATION D’INSTRUMENTS FINANCIERS, DEMARCHAGE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE ET CONSEIL DU CLIENT
LES CONNAISSANCES CLES
Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle car elle reprend la
numérotation du programme certification de l’AMF.

5.1. Cadre réglementaire du démarchage bancaire et


financier
La connaissance du client (KYC), le devoir de conseil et le respect de ses intérêts
sont des obligations professionnelles qui s’appliquent :
• A l’ensemble des banques et des autres établissements distributeurs d’épargne,
• Pour tous les produits d’épargne (produits bancaires, assurance-vie, actions,
obligations, OPCVM, etc.).
Ces obligations s’imposent autant dans un contexte de vente en face à face
que dans le cadre d’une vente à distance.
Toutefois, le législateur, a renforcé la réglementation pour la distribution de produits
non directement commercialisés dans les locaux de l’établissement, considérant qu’il
était nécessaire de renforcer la protection du client dans cette situation. Ainsi, la
réglementation encadre de manière plus stricte :
• Les opérations de démarchage et les opérations de vente à distance,
• Le statut et les obligations des personnes habilitées à effectuer du démarchage.

5.1.1. Démarchage : définition et exceptions


Le démarchage est une notion très large puisque la réglementation considère qu’il y
a démarchage dès lors qu’une personne :
• D’une part, est contactée en dehors des locaux du prestataire de services
d’investissement, sans avoir préalablement sollicité ce contact,
• Et, d’autre part, que ce contact est fait en vue d’obtenir un accord sur la vente
d’un produit financier, d’une opération de banque, ou de la fourniture de services
ou de conseils en investissement.
Par exemple :
• Un banquier contacte un prospect sur son lieu de travail, à son domicile ou dans
tout lieu public pour lui faire souscrire un produit financier. C’est un acte de
démarchage.
• Le même banquier propose au même prospect le même produit mais cette fois
au guichet de la banque. Ce n’est pas du démarchage.
La loi prévoit des exceptions à l’application des règles concernant le
démarchage, en particulier pour des clients qu’elle considère avoir à moins protéger.
La principale exception concerne les personnes déjà clientes du prestataire de
services d’investissement dès lors que l’opération proposée correspond à leurs
opérations « habituelles » (en termes de nature d’opérations, de risques, de
montants).

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FICHE 5
COMMERCIALISATION D’INSTRUMENTS FINANCIERS, DEMARCHAGE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE ET CONSEIL DU CLIENT
Il existe également d’autres exceptions, par exemple pour les clients personnes
morales d’une certaine taille (grandes entreprises).
Précision complémentaire : la distribution de produits d’assurance est régie par un
dispositif spécifique aux dispositions prévues par l’AMF, non décrit ici.

a) Les produits ou services autorisés dans le cadre du démarchage


La réglementation détermine les produits ou services autorisés dans le cadre du
démarchage.
• Liste de produits ou services autorisés dans le cadre du démarchage :
• Les opérations bancaires classiques (exemple : un crédit),
• Les services de bourse (exemple : la réception et la transmission d’ordres),
• La vente de produits financiers classiques (exemples : les actions et plus
largement les titres négociés sur des marchés réglementés, parts de SICAV ou
de Fonds Commun de Placement).
• Liste de produits interdits dans le cadre du démarchage (liste non exhaustive) :
• La plupart du temps des produits non proposés à une clientèle non
professionnelle (exemple : Fonds communs de créances, produits étrangers
n’ayant pas obtenu l’autorisation d’être commercialisés en France, instruments
financiers non négociés sur un marché réglementé),
• Ou pour lesquels le risque maximum n’est pas connu au moment de
l’investissement (exemple : produits dérivés).
Les autorités nationales (AMF) et européennes (AEMF/ESMA) sont
particulièrement attentives sur la distribution de certains produits complexes
et risqués. Elles peuvent intervenir pour encadrer, alerter ou limiter le
démarchage sur certains de ces produits.
Par exemple, les propositions d’investissement sur des placements « alternatifs » ou
« atypiques » comme les métaux ou bois rares, les œuvres d’art ou encore les
diamants, ne peuvent faire l’objet de publicités ou de démarchage sans attribution
préalable par l’AMF d’un numéro d’enregistrement. Ce numéro d’enregistrement doit
figurer sur le document d’information à destination des investisseurs.
Par ailleurs, l’AMF publie régulièrement des mises en garde sur des sociétés qui
utilisent des techniques de démarchage agressives comme la technique de la
bouilloire (boiler room en anglais). Cette pratique consiste à se présenter comme une
société de courtage ou une société de gestion d'actifs et approcher des investisseurs
(sans agrément et en démarchage) pour vendre un actif, parfois complexe et risqué.
Enfin, l’AEMF (ESMA) peut intervenir pour limiter la distribution de ce type de
contrats financiers lorsqu’elle estime qu’il existe un risque élevé pour les
investisseurs non professionnels (au sens de la réglementation MIF).

b) Qui peut procéder au démarchage ?


Parmi les acteurs autorisés à recourir au démarchage bancaire et financier, nous
pouvons citer :

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FICHE 5
COMMERCIALISATION D’INSTRUMENTS FINANCIERS, DEMARCHAGE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE ET CONSEIL DU CLIENT
• Les Établissements de crédit (exemple : les banques),
• Les Prestataires de services d’investissement,
• Les entreprises d’assurance,
• Les conseillers en investissements financiers (CIF),
• Les intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement
(IOBSP).
Ces entités peuvent désigner des personnes pour réaliser des opérations de
démarchage. Ces personnes, appelées « démarcheurs », peuvent être :
• Des salariés,
• Ou des personnes ayant reçu mandat pour agir pour leur compte.
Attention, ces personnes doivent satisfaire aux conditions réglementaires suivantes :
• De remplir des conditions d’âge (avoir 18 ans au moins) et de compétence (être
titulaire du bac ou d’une expérience professionnelle de 2 ans dans des fonctions
liées à la réalisation d’opérations de démarchage),
• De remplir des conditions d’honorabilité (ne pas faire l’objet de peine
d’emprisonnement ferme ou supérieure à 6 mois avec sursis pour escroquerie,
abus de confiance, recel, blanchiment, corruption, etc.),
• D’être en mesure de justifier à tout moment de l’existence d’un contrat
d’assurance couvrant le démarcheur contre les conséquences pécuniaires de sa
responsabilité civile professionnelle,
• De détenir une carte de démarcheur. Cette carte est délivrée par la société pour
le compte de laquelle le démarcheur agit. Elle comprend :
• Le nom, prénom, adresse professionnelle, photo et signature du démarcheur,
• La dénomination, l’adresse du siège social et la signature d’un représentant
qualifié de la personne morale pour le compte de laquelle le démarcheur agit,
• La nature des opérations et services pour lesquels le démarcheur a été mandaté
ou désigné,
• La date de fin de validité.
La carte de démarchage est délivrée pour une durée de 2 ans par la personne
morale pour le compte de laquelle le démarcheur agit. Lorsque le démarcheur est
salarié ou employé de la personne morale pour le compte de laquelle il agit,
cette durée est portée à 3 ans. La carte est renouvelable.
Le démarcheur doit agir dans la limite des services, opérations et produits pour
lesquels il est mandaté et il n’a pas le droit de demander de l’argent.

5.1.2. Quels sont les droits de la personne démarchée ?


Toute personne démarchée dispose d’un délai de rétractation de 14 jours à
compter de sa signature du contrat, sans pénalité et sans avoir à justifier sa
décision.
Il est néanmoins possible de demander à la personne démarchée de payer le prix
correspondant à l'utilisation du produit ou service entre la date de conclusion du
contrat et la date à laquelle le droit de rétractation a été exercé.

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FICHE 5
COMMERCIALISATION D’INSTRUMENTS FINANCIERS, DEMARCHAGE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE ET CONSEIL DU CLIENT
Pour certains produits financiers (instruments financiers, services de réception-
transmission et exécution d'ordres pour le compte de tiers, etc.), le délai de
rétractation ne s'applique pas, mais la personne démarchée bénéficie d'un délai de
réflexion de 48 heures. À l'expiration de ce délai, il faudra nécessairement renouveler
l’accord.
Enfin, pour certains contrats d’assurances (vie en particuliers), ce délai est porté à
trente jours.

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FICHE 5
COMMERCIALISATION D’INSTRUMENTS FINANCIERS, DEMARCHAGE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE ET CONSEIL DU CLIENT
5.2. L’information en cas de démarchage et de vente à
distance
Le démarchage et la vente à distance de produits et services financiers
impliquent un strict respect des règles d’information des clients.
Il faut s’informer de la situation financière du client (démarché et à distance), de son
expérience et de ses objectifs en matière de placement ou de financement. Il faut
également s’assurer de communiquer au client certaines informations avant toute
souscription.
Les informations précontractuelles concernent :
• L’identité et les coordonnées du professionnel et de toute personne agissant pour
son compte,
• Les informations relatives aux produits, instruments et services financiers
proposés,
• Le droit de rétractation,
• Les conditions contractuelles, notamment tarifaires, et les modalités ainsi que le
lieu de conclusion du contrat,
• La loi applicable au contrat et la juridiction compétente.
Lorsque la vente (en démarchage ou à distance) porte sur des produits ou services
financiers, la banque et le PSI doivent remettre les documents d’information relatifs
aux produits ou services financiers proposés (DIC ou DIC PRIIPs pour les produits
packagés). Ils doivent également informer leurs clients sur :
• Les risques que peuvent comporter les produits proposés,
• Les conditions financières de l’offre (tous les frais de l’opération doivent
apparaître de manière claire et compréhensible),
• L’existence du droit de rétractation.
Ces informations doivent figurer par écrit ou sur tout autre support durable à la
disposition du client (site Internet).
Par ailleurs, en cas d’information sur les performances prévisionnelles du produit, le
démarcheur doit également mentionner le fait que les performances passées ne
préjugent pas des performances futures (cette mention doit figurer en bonne place
dans la communication écrite remise).
Enfin, la loi interdit aux professionnels de la finance (banques, sociétés de
gestion, conseillers financiers) de diffuser des publicités électroniques à
destination des particuliers sur les options binaires, le Forex et certains
produits financiers à effet de levier (CFD – Contracts for Difference). Tous les
supports électroniques concernés sont les sites internet, les messageries
électroniques, les smartphones, la radio, la télévision, etc.

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FICHE 5
COMMERCIALISATION D’INSTRUMENTS FINANCIERS, DEMARCHAGE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE ET CONSEIL DU CLIENT
METHODE ET EXERCICE PRATIQUE

Démarchage bancaire ou non ?


Il est important de bien connaître les situations dans lesquelles un acte de vente peut
être considéré comme un acte de démarchage. Le démarchage bancaire et financier
n’est nullement interdit, mais simplement encadré dans le but de renforcer la
protection du client. Vous avez encore un doute par rapport à vos connaissances ?
Nous vous proposons ci-dessous un petit quiz simple pour vous rassurer.

Entraînez-vous
1. Le fait de solliciter un prospect en dehors des locaux professionnels dans le
but de vendre un produit financier.
a. Constitue un acte de démarchage.
b. Ne constitue pas un acte de démarchage.

2. La loi prévoit des exceptions à l’application des règles concernant le


démarchage bancaire et financier.
a. Lorsqu’il s’agit d’un client pour lequel l’opération constitue une opération
inhabituelle.
b. Lorsqu’il s’agit d’un client pour lequel l’opération constitue une opération
habituelle.

3. Dans la liste suivante quels produits ou services un démarcheur peut-il


proposer à son client ?
a. Un instrument financier non négocié sur un marché réglementé.
b. Une SICAV.

4. Une banque doit déclarer les personnes qui réalisent du démarchage pour
son compte.
a. Vrai.
b. Faux.

Réponses : 1.a / 2.b / 3.a / 4.a

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FICHE 5
COMMERCIALISATION D’INSTRUMENTS FINANCIERS, DEMARCHAGE BANCAIRE ET
FINANCIER, VENTE A DISTANCE ET CONSEIL DU CLIENT
POUR ALLER PLUS LOIN…
Pour aller plus loin, nous vous conseillons les adresses Internet suivantes :
• Pour tout savoir sur le démarchage : Site Internet de l’AMF.
www.amf-france.org
• Pour avoir des informations sur le démarchage bancaire et financier : Site
Internet Assurance Banque Epargne Info Service.
https://www.abe-infoservice.fr/

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Fiche N°6
RELATION AVEC LES CLIENTS
FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Le prestataire de services d’investissement (PSI) doit recueillir toutes les
informations permettant d’identifier précisément ses clients et d’évaluer
leurs compétences.

➔ La clientèle est classée en catégories « de détail » et « professionnelle ».


Cette classification a un impact direct sur le niveau d’information, de protection
et le type de produits qui sera proposé,

➔ Le prestataire de services d’investissement communique à ses clients des


informations leur permettant de comprendre :
• La nature du service d’investissement proposé,
• Le type de produit financier proposé,
• Les risques liés.

➔ L’information doit toujours être donnée avant toute prestation. Elle se


doit d’être exacte claire et non trompeuse.

➔ Le prestataire de services d’investissement est dans l’obligation d’agir au


mieux des intérêts du client autant dans l’adéquation produit/client que dans la
réalisation de ses ordres.

➔ Le consentement du client est à obtenir avant de fournir la prestation.

➔ Aucun contrat n’est valable s’il n’est pas signé par une personne capable.

➔ L’insolvabilité des clients peut avoir des conséquences directes sur la


détention de leurs avoirs.
²
➔ Les clients/investisseurs bénéficient de nombreuses règles protectrices :
protection des données, protection des avoirs, interdiction de publicité ou
démarchage sur des produits complexes, etc.

AMF V8-23-V2_Fiche 6 © Génésia I Page 2 sur 28


FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle car elle reprend la
numérotation du programme certification de l’AMF.

6.1. Les principales obligations dans le cadre de la relation


avec les clients/investisseurs

6.1.1. La connaissance du client/investisseur (KYC)


La règle « connais ton client » (Know Your Customer en anglais) est d’application
générale. Elle doit conduire le prestataire de services d’investissement à s’assurer de
l’identité et la connaissance de ses nouveaux clients, mais aussi des clients
existants.
En plus de l’identité, il faut également recueillir des informations sur les clients qui
permettent de parfaitement connaître et comprendre les relations d’affaires :
• Que font-ils ?
• Quelles sont les particularités de leur activité ?
• Quelles sont leurs sources de revenus ?
• Que possèdent-il ?
• Etc.
Par ailleurs, la commercialisation d’instruments financiers impose de formaliser
la connaissance des clients/investisseurs (identification, connaissance de son
degré de compétence sur les instruments financiers et de ses objectifs
d’investissement). Cette formalisation repose sur deux éléments introduits par les
Directives Marchés d’Instruments Financiers (MIF I et MIF II) :
• La catégorisation du client/investisseur (catégorie MIF),
• Et, pour les investisseurs les plus protégés, la réalisation et l’archivage d’un
questionnaire (questionnaire MIF) permettant d’identifier et de tracer sa
compétence et ses objectifs.
Afin de prouver que les PSI respectent bien leurs obligations réglementaires, ils ont
obligation de collecter et de conserver certains documents.
Ces obligations s’appliquent tout au long de la relation d’affaires et même au-delà de
la clôture de cette relation. Les PSI doivent ainsi conserver pendant cinq ans, à
compter de la clôture des comptes de leurs clients habituels ou occasionnels
ou de la cessation de leurs relations avec eux, les documents relatifs à
l’identité. Ils doivent également conserver les documents relatifs aux opérations
faites par ceux-ci pendant cinq ans à compter de leur exécution.

a) Principes
Lors de l’entrée en relation avec un nouveau client, le prestataire de services
d’investissement effectue des vérifications d’identité réglementaires.
La connaissance des clients/investisseurs est fondamentale car elle permet de :

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

• Lutter contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme, la fraude


fiscale et les contournements de sanctions internationales,
• Adapter l’information à leur niveau de compétence,
• Proposer des solutions adaptées à leurs besoins.
Afin de répondre à la réglementation et à ses obligations, le prestataire de services
d’investissement doit :
• Recueillir toutes les informations permettant d’identifier précisément les clients,
• Évaluer leur compétence en matière financière.

b) L’identification du client
Lors de l’entrée en relation avec tout nouveau client, le prestataire de services
d’investissement a l’obligation :
• D’identifier précisément le client, mais aussi le bénéficiaire effectif de la
relation d’affaires,
• De recueillir les informations relatives à l’objet et la nature de la relation
d’affaires (pourquoi souhaite-t-il ouvrir un compte dans l’établissement ? Pour
quelle utilisation ? Quel type de fonds y déposera-t-il ?) et tout autre élément
d’information pertinent sur le client.
Pour les clients personnes physiques, il faut systématiquement vérifier :
• L’identité,
• La capacité civile et bancaire,
• Le domicile,
• La profession ou l’activité réelle,
• La situation de famille & le régime matrimonial.
Des éléments complémentaires sont nécessaires dans le cas d’un client « personne
morale » :
• Certificat d’enregistrement ou document attestant de la régularité de la
constitution de la société constatant :
• La dénomination,
• La forme juridique,
• Les statuts,
• Les mandats et pouvoirs,
• L’adresse du siège social,
• Extrait K bis,
• Pièce d’identité des dirigeants,
• La liste des bénéficiaires effectifs inscrits au registre national des BE (RNBE),
• Nom et adresse du groupe d’appartenance (le cas échéant).
L’accès aux informations relatives aux bénéficiaires effectifs constitue un volet
important du dispositif français de transparence financière. La France a mis en place
un registre des bénéficiaires effectifs des personnes morales, adossé au registre
du commerce et des sociétés. Ce registre est tenu par les greffiers des tribunaux
de commerce qui vérifient, lors de l’enregistrement des sociétés, l’exactitude

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

des informations communiquées et leur actualisation. Cette déclaration en ligne


est obligatoire pour toutes les sociétés et entités établies sur le territoire.
Les informations sur les bénéficiaires effectifs ont été accessibles gratuitement en
ligne sur data.inpi.fr jusqu'en décembre 2022. Désormais, depuis une décision de la
CJUE, les données des bénéficiaires effectifs ne sont plus publiées en libre accès.
Dans certains cas, les obligations liées à l’identification des clients peuvent être
renforcées. C’est le cas notamment pour les « relations à distance ». L’ACPR note
en effet que les entrées en relation d’affaires à distance deviennent courantes avec
le développement de la numérisation des opérations et la multiplication des
organismes opérant uniquement à distance. Elles présentent cependant des risques
spécifiques. C’est la raison pour laquelle, en plus des documents d’identification
classiques du client (et le cas échéant, du ou des bénéficiaires effectifs), il pourra
être nécessaire de recueillir un justificatif supplémentaire ou d’effectuer des
vérifications complémentaires sur des registres officiels. Il est donc important de se
reporter régulièrement aux procédures internes sur les relations à distance.

c) L’identifiant MIF
Tout client qui souhaite passer un ordre de bourse (hors OPC) devra
impérativement détenir un identifiant MIF qui sera indiqué pour chacun de ses
ordres de bourse. Cet Identifiant MIF est envoyé avec les caractéristiques des
ordres de bourse, quotidiennement, à l’AMF, via le reporting des transactions.
Pour les clients personnes physiques de NATIONALITE FRANCAISE,
l’identifiant MIF est le Code Concat. Ce code clé est une concaténation du code
ISO pays + de la date de naissance du client + des 5 premiers caractères du nom et
du prénom du client. La bonne identification du client est donc fondamentale pour
pouvoir l’identifier sous un bon Code Concat. Pour les clients personnes physiques
d’AUTRES NATIONALITES, l’identifiant MIF varie selon les pays. Ce peut être le
numéro de passeport ou le numéro de carte d’identité, le numéro de code fiscal ou le
Code Concat.
Pour les personnes morales, l’identifiant MIF est un numéro d’identification
unique nommé Legal Entity Identifier (LEI). Ce numéro est délivré par des entités
nationales. En France, les personnes morales doivent se rapprocher de l’INSEE pour
obtenir leur identifiant. La nature des informations à recueillir dépend du type de
client et de sa localisation géographique. Dans tous les cas :
• Le prestataire de services d’investissement et les collaborateurs intervenant pour
leur compte ne doivent jamais traiter avec un client qu’ils ne connaissent pas,
Pour pouvoir traiter avec un client, il faut détenir des informations précises, fiables et
à jour.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

d) La classification MIF des investisseurs


Outre l’identification du client, avant de traiter toute opération, la réglementation MIF
(marché des instruments financiers) impose aux prestataires de services
d’investissement et à ses collaborateurs de :
• Déterminer si le client est un investisseur « de détail » (non professionnel MIF),
« professionnel » (au sens de la Directive MIF II) ou contrepartie éligible,
• Et, pour les investisseurs les plus protégés, évaluer leur compétence et identifier
leurs objectifs.
Sont des investisseurs non professionnels au sens MIF (clients de détail), tous
les clients qui ne rentrent pas ou ne choisissent pas de rentrer dans l’une ou l’autre
des deux catégories (professionnel et contrepartie-éligible). Un client de détail (non
professionnel MIF) peut demander à changer de catégorie et entré dans la catégorie
des professionnels MIF sous réserve de l’accord de son prestataire d’investissement
et de remplir au moins 2 des 3 critères ci-dessous :
• La détention d’un portefeuille d’instruments financiers d’une valeur supérieure à
500 K€,
• La réalisation d’opérations, chacune d’une taille significative, sur des instruments
financiers, à raison d’au moins dix par trimestre en moyenne sur les quatre
trimestres précédents,
• L’exercice pendant au moins un an, dans le secteur financier, d’une position
professionnelle exigeant une connaissance de l’investissement en instruments
financiers.
Sont des investisseurs professionnels au sens MIF, les investisseurs
institutionnels qui ne sont pas contreparties éligibles (ou qui choisissent de ne pas
l’être) et qui investissent dans des instruments financiers (sociétés d’investissement,
(sociétés de capital-risque, etc.). Peuvent également être des professionnels MIF, les
entreprises remplissant au moins 2 des 3 critères ci-dessous :
• Le total du bilan doit être égal ou supérieur à 20 millions d’euros,
• Le chiffre d’affaires net doit être égal ou supérieur à 40 millions d’euros,
• Les capitaux propres doivent être égaux ou supérieurs à 2 millions d’euros.
Enfin, sont des contreparties éligibles, les entités agréées pour les opérations sur
marchés financiers (établissements de crédit, établissements financiers, les sociétés
de gestion, OPCVM, etc.) et les entreprises remplissant au moins 2 des 3 critères ci-
dessous :
• Le total du bilan doit être égal ou supérieur à 20 millions d’euros,
• Le chiffre d’affaires net doit être égal ou supérieur à 40 millions d’euros,
• Les capitaux propres doivent être égaux ou supérieurs à 2 millions d’euros.

6.1.2. Les obligations courantes


Le respect des intérêts du client implique que le PSI et ses collaborateurs se
comportent avec les clients avec discrétion, neutralité et loyauté.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

a) Secret professionnel, devoir de discrétion et protection des données


personnelles
Tous les collaborateurs des établissements financiers sont tenus au secret
professionnel dont la violation est pénalement sanctionnée. Une discrétion
absolue doit s’appliquer dans toutes circonstances, professionnelles et extra-
professionnelles : il ne faut jamais divulguer les informations acquises dans le cadre
professionnel :
• Ne pas donner d’information à qui que ce soit sur tout élément appris sur un
client, même si elle semble anodine,
• Ne pas échanger avec ses collègues sur des sujets professionnels en dehors du
cadre de travail, notamment dans les lieux publics où les conversations peuvent
être entendues (restaurants, transports en commun…),
• Être vigilant à l’intérieur même du cadre de travail : si vous imprimez un document
confidentiel, le récupérer et le classer immédiatement,
• Ne pas révéler d’informations, y compris à un collègue de la banque, si celui-ci
n’a pas à les connaître,
• Ne pas chercher à obtenir une information détenue pas la banque si l’on n’a pas
d’intérêt légitime à la connaître.

b) Protection des données personnelles


La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) est chargée
de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte
atteinte ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques. Elle peut
par exemple contrôler les fichiers détenus par les banques sur leurs clients, pour
s’assurer qu’ils ne contiennent pas de mentions illégales, discriminatoires.
La CNIL veille au respect des dispositions liées au Règlement Général sur la
Protection des Données (RGPD). Ce règlement encadre le traitement des données
personnelles sur le territoire de l’Union européenne. Il s’inscrit dans la continuité de
la Loi française Informatique et Libertés de 1978 et renforce le contrôle par les
citoyens de l’utilisation qui peut être faite des données les concernant. Par exemple,
le RGPD prévoit que les utilisateurs doivent être informés de l’usage de leurs
données et doivent donner leur accord pour le traitement de leurs données, ou
pouvoir s’y opposer.

c) Neutralité (impartialité) et gestion des conflits d’intérêts


Ce principe vis-à-vis des clients implique d’entretenir avec eux des relations
strictement professionnelles.
Exemples :
• Ne pas accepter de cadeau de la part d’un de vos clients (consulter le Règlement
Intérieur de votre Banque, qui prévoit des dispositions précises en la matière), ni
de rétribution d’aucune sorte,

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

• Ne pas avoir en affectation une personne avec qui vous avez des liens étroits :
membres de votre famille, amis proches…
• Ne pas accepter d’être légataire, bénéficiaire d’un contrat d’Assurance-vie ou
exécuteur testamentaire d’un de vos clients, ou toute personne avec laquelle une
relation a eu lieu au titre de l’activité professionnelle.
La neutralité et l’impartialité sont liées aux règles de gestion des conflits
d’intérêts.
Les conflits d’intérêts sont des situations dans lesquelles :
• Les intérêts du collaborateur sont en concurrence avec les intérêts du client,
• Les intérêts de deux clients sont opposés (par exemple, deux sociétés veulent
acheter la même cible),
• Les intérêts de deux directions de l’établissement sont en conflit (par exemple les
intérêts de la Banque commerciale peuvent diverger de ceux de la BFI – Banque
de financement et d’investissement).
Ces situations de conflits d’intérêts peuvent engendrer des risques réglementaires et
juridiques, mais aussi commerciaux, d’image et de réputation.
Par ailleurs, les établissements financiers doivent indiquer à leurs clients s’ils
perçoivent (ou fournissent) des avantages monétaires ou non monétaires
(incitations ou inducement). C’est le cas, par exemple, d’une Banque qui reçoit
une incitation financière sous forme de rétrocession de la part du producteur d’un
produit financier. Dans ce cas, le client doit en être informé et la Banque doit prouver
que la perception des incitations est liée à une qualité de service améliorée (par
exemple, en proposant une large gamme d’instruments financiers). Ces incitations
sont interdites lorsqu’elles sont liées au service de conseil en investissement
indépendant.

d) Loyauté
Le principe de loyauté implique un traitement égal entre tous les clients tout en
tenant compte de leurs spécificités. Ainsi, un service équivalent doit être proposé à
tous les clients, sans avantager certains par rapport à d’autres.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

6.2. L’information à donner au client

6.2.1. Contexte et principes


Toutes les informations, y compris les communications à caractère
promotionnel, adressées par un prestataire de services d’investissement à des
clients doivent présenter un contenu exact, clair et non trompeur. Les
communications à caractère promotionnel doivent être clairement identifiables en
tant que telles.
Ces obligations sont également à la charge de toute personne exerçant une activité
de fourniture d’informations en ligne permettant la comparaison des caractéristiques
et des prix de produits et de services.
Le PSI communique à ses clients des informations leur permettant de comprendre :
• La nature du service d’investissement proposé,
• Le type de produit financier proposé,
• Les risques liés.
L’objectif est que les clients soient en mesure de prendre leurs décisions
d’investissement en toute connaissance de cause.
Le PSI doit s’abstenir de mettre l’accent sur les avantages potentiels d’un service
d’investissement ou d’un produit financier sans indiquer les risques éventuels
correspondants. L’information qu’il fournit doit être suffisante et présentée d’une
manière compréhensible par un investisseur. Lorsque qu’il s’agit de comparer des
produits ou des services, l’information doit :
• Être pertinente et être présentée de manière correcte et équilibrée,
• Préciser les sources d’information utilisées,
• Indiquer les principaux faits et hypothèses utilisés.
Lorsqu’il s’agit d’indications de performances, l’information doit notamment préciser
que les performances passées ne présagent pas des performances futures.
Lorsque l’information fait référence à un traitement fiscal particulier, elle indique de
façon bien visible que le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de
chaque client et qu’il est susceptible d’être modifié.

6.2.2. Support de communication de l’information


Sur le fond : le règlement PRIIPs (Packaged Retail Investment and Insurance
Products) régule les documents d’informations clés relatifs aux produits
d’investissement packagés de détail et fondés sur l’assurance (exemples : OPCVM,
produits d’assurance-vie multi-supports, fonds d’investissements alternatifs,
obligations convertibles, produits de titrisation et dépôts et titres structurés).
Cette réglementation requiert un document synthétique (DIC PRIIPs), standardisé et
normé sous la forme d’un résumé de 3 pages maximum permettant de décrire les
éléments clés du produit d’investissement dans un langage clair et compréhensible.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

Ce document doit mentionner des scenarios de performances potentielles futures


(pessimiste, modéré et optimiste) et décrire le processus de gestion des
réclamations. Il doit être fourni au client en temps utile, avant qu’il soit lié par un
contrat de prestation ou avant l’exécution de sa prestation.
Les fonds communs de placement (FCP) et les Sicav ouverts au grand public ont,
depuis 2012, leur document d'informations clés pour l'investisseur (DICI). Le DIC au
sens de la réglementation PRIIPs remplace le DICI. Le DIC et le DICI sont quasi-
similaires. Les FCP et Sicav ont été exemptés de la production d'un DIC PRIIPs
jusqu'à fin 2022 lorsqu'ils étaient vendus en direct (hors assurance-vie). Ils doivent
donc désormais s’aligner sur la réglementation PRIIPs.
Sur la forme : les informations doivent être fournies sur un support durable. Un
support durable est un moyen permettant à un client de stocker des informations et
de s’y reporter aisément ensuite (exemple : un support papier). Le support durable
peut être un service Internet à la condition que le client accepte formellement cette
solution.

6.2.3. Contenu et moment de la communication de l’information


Les informations communiquées aux clients portent notamment sur :
• Les coordonnées du prestataire de services d’investissement,
• Les conditions du contrat de prestation,
• Les produits et les stratégies d’investissement proposées, ce qui inclut les risques
qui y sont liés,
• Les modes de communication à utiliser y compris pour l’envoi et la réception des
ordres,
• La nature, la fréquence et les dates des comptes rendus concernant les
performances du service à fournir,
• Une brève description des dispositifs de dédommagement des investisseurs et de
garantie des dépôts,
• Une simulation des coûts et frais liés.
Ces informations sont fournies aux clients en temps utile :
• Avant qu’ils ne soient liés par un contrat de prestation,
• Et avant la prestation.

6.2.4. L’information sur les frais


L’information sur les coûts et les frais doit préciser :
• Le prix total à payer par le client, y compris tous les frais, commissions, charges
et dépenses connexes ou si le prix exact ne peut pas être indiqué, la base de
calcul du prix total de façon à que le client puisse le vérifier,
• Les frais détaillés, poste par poste :
• Les frais de transaction (entrée et éventuellement sortie). Ces frais sont ponctuels
et liés à l’opération,
• Les frais courants (par exemple les frais de gestion). Ces frais sont récurrents,

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

• S’il y a lieu, d’éventuels frais accessoires (exemple : frais sur la performance sur
certains OPC),
• Les modalités de paiement.

6.2.5. L’information sur les risques


Le prestataire de services d’investissement doit fournir au client une
description générale de la nature et des risques des produits en tenant compte
notamment de la classification du client (client de détail ou client
professionnel).
Cette description des risques doit comporter, s’il y a lieu eu égard au type particulier
du produit concerné, au statut et au niveau de connaissance du client, les éléments
suivants :
• Les risques associés au type de produit, notamment une explication concernant
le risque de perte totale de l’investissement,
• La volatilité du prix,
• Le fait que le client puisse devoir assumer, en plus du coût d’acquisition des
produits, des dettes éventuelles,
• Toute exigence de dépôt de couverture applicable au produit en question.

6.2.6. L’information sur les produits ou services

a) Les avis d’opération


Les avis d’opération sont émis de façon automatique par la banque :
• Le prestataire de services d’investissement transmet sans délai au client, sur un
support durable, les informations essentielles concernant l’exécution de son
ordre,
• Dès que possible et au plus tard au cours du premier jour ouvrable suivant
l’exécution de son ordre.
Les avis d’opération contiennent les éléments suivants :
• L’identification du PSI qui effectue le compte-rendu,
• Le nom ou toute autre désignation du client,
• La journée de négociation,
• L’heure de négociation,
• Le type d’ordre,
• L’identification du lieu d’exécution,
• L’identification du produit,
• L’indicateur d’achat/vente,
• La nature de l’ordre s’il ne s’agit pas d’un ordre d’achat ou de vente,
• Le volume,
• Le prix unitaire,
• Le prix total,
• Le montant total des commissions et frais facturés et, à la demande du client de
détail, leur ventilation par postes,

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

• Les responsabilités qui incombent au client en ce qui concerne le règlement de la


transaction, notamment le délai dans lequel doit avoir lieu le paiement ou la
livraison.

b) La spécificité du service de gestion de portefeuille


Il s’agit du service pour lequel le prestataire de services d’investissement a reçu un
mandat de gestion de la part de son client et qui lui permet de gérer les titres en son
nom et à sa place.
Lorsque son client est « client de détail », le PSI doit lui communiquer :
• Des informations sur la méthode et la fréquence d’évaluation des produits de son
portefeuille,
• Un descriptif de toute valeur de référence à laquelle seront comparées les
performances de son portefeuille,
• Les types de produits qui peuvent être inclus dans le portefeuille, ainsi que les
types de transactions qui peuvent être effectuées, y compris les limites
éventuelles,
• Les objectifs de gestion, le degré de risque.
Il convient de remettre au client exclusivement les documents d’information prévus à
cet effet. Toute information transmise sur des supports inadéquats est non-conforme
et source de litige.

c) Les informations périodiques


En plus de l’avis d’opéré adressé lors de chaque exécution, la banque adresse tous
les trimestres à ses clients détenteurs d’instruments financiers un relevé relatif aux
détentions d’instruments financiers. Ce relevé indique notamment la classification
MIF du client, le détail des instruments détenus et leurs valeurs estimées ou de
marché. Cet envoi peut être associé à l’information sur les droits de garde.
Lorsque la banque, en vertu d’un mandat de gestion, gère les titres pour son client,
elle doit également lui adresser un relevé trimestriel détaillant les activités de gestion
réalisées, et la description du contenu et de la valeur du portefeuille. Ce relevé doit
également indiquer le montant total des commissions et frais supportés durant la
période.
Pour les produits à effet de levier (warrants, par exemple) la banque doit alerter
ses clients dès que la valeur initiale de ces instruments est dépréciée de 10%
(et d'un multiple de 10%). C’est le cas également pour les portefeuilles en gestion
sous mandat : dès que la valeur globale du portefeuille est dépréciée de 10% (et d'un
multiple de 10%) par rapport à la valorisation du portefeuille à la date du dernier
reporting trimestriel, la banque doit en informer son client.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

d) Ce qu’il faut retenir sur les exigences en matière d’information des


clients
AVANT LA VENTE : le conseiller doit expliquer au client la déclinaison des coûts et
frais liés. Le client doit être informé de manière complète, claire et
compréhensible de tous les coûts (coûts producteurs et distributeurs) relatifs à
l’instrument financier et au service d’investissement rendu. L’ensemble des coûts doit
être détaillé en montant et en pourcentage. Notamment, les éventuelles
rétrocessions versées par le producteur au distributeur doivent être détaillées.
La documentation réglementaire relative au produit ou service concerné (DICI, DIC
PRIIPS…) doit également être remise au client afin que ce dernier bénéficie d’une
information complète, et ce quel que soit le cadre de la transaction (conseil, RTO
générale, exécution simple).
APRES LA VENTE : le compte-rendu de saisie d’ordre est adressé au client. Ce
document atteste du passage d’ordre avec toutes les caractéristiques de l’opération.
ANNUELLEMENT : un relevé annuel personnalisé des coûts et frais des instruments
et services financiers devra être adressé au client. Ce relevé récapitulera l’ensemble
des frais supportés par le client au cours de l’année écoulée, que ces frais soient
supportés directement par le client ou qu’ils viennent en diminution de la valeur des
instruments qu’il détient (ou a détenu au cours de l’année).

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

6.3. L’obligation d’agir au mieux des intérêts du client

6.3.1. Principes
Le principe de primauté des intérêts du client implique que le prestataire de
services d’investissement et ses collaborateurs doivent servir les clients avec
diligence, loyauté, neutralité et discrétion. Cela suppose de respecter un certain
nombre de règles simples :
• Tout en tenant compte de leurs spécificités, un service égal doit être proposé à
tous les clients, sans avantager certains par rapport à d’autres,
• Le client doit bénéficier d’une information appropriée à l’opération qu’il envisage
de réaliser et à son niveau de compétence,
• Le PSI ne doit accepter aucun avantage ou cadeau représentant une valeur trop
importante de la part de ses clients.
Le respect du principe d’intégrité des marchés interdit tout agissement
susceptible de perturber le fonctionnement normal du marché ou d’acquérir un
avantage indu vis-à-vis des autres intervenants. L’utilisation ou la divulgation
d’une information privilégiée en dehors du cadre réglementaire et procédural est
totalement interdite.
Le prestataire de services d’investissement et les collaborateurs en possession d’une
telle information doit notamment s’abstenir de :
• Réaliser une opération, pour son compte propre ou celui d’un tiers, avant que
l’information n’ait été rendue publique,
• La communiquer à un tiers en dehors du cadre normal de sa profession,
• Répandre de fausses informations susceptibles d’influencer le comportement des
autres acteurs de marché,
• De procéder à des pratiques de manipulation de marché.

6.3.2. Le caractère adéquat ou approprié du produit/service


Réglementairement, en vue de fournir des produits financiers, le PSI doit s’enquérir
auprès de ses clients/investisseurs du caractère approprié de l’opération et, dans le
cadre d’une démarche conseil, de l’adéquation du produit ou service financier
proposé.
Le caractère approprié indique que les transactions s’opèrent sur la base de :
• La catégorisation MIF (clients de détail, professionnels ou contreparties éligibles),
• La compétence et de l’expérience du client en matière d’investissement
financiers.
La notion d’adéquation désigne l’obligation, dans le cadre d’une démarche de
conseil, d’analyser la cohérence de la ou des transactions avec :
• Les compétences et l’expérience du client sur les produits et services financiers
proposés,
• Sa situation financière,

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

• Sa tolérance au risque,
• Sa capacité à subir des pertes,
• Et ses objectifs d’investissement.
Le PSI doit s’assurer que le produit ou le service proposé au client correspond
bien à ses besoins et à ses compétences financières. Ainsi, il convient de
s’assurer, pour toute proposition de placement ou de conseil, que le client comprend
bien la nature de l’opération et les risques qui y sont associés.
Lorsque le prestataire de services d’investissement fournit des produits ou des
services financiers à un client professionnel, il présume que son client possède
l’expérience et les connaissances nécessaires pour comprendre les risques liés à
l’opération.
En règle générale, le PSI doit donc vérifier que :
• Le service répond aux objectifs d’investissement du client,
• Le client est financièrement en mesure de faire face à tout risque lié à la
transaction et compatible avec ses objectifs d’investissement,
• Le client possède l’expérience et les connaissances nécessaires pour
comprendre les risques liés à la transaction.
Les renseignements concernant la situation financière du client doivent inclure des
informations portant sur la source et l’importance de ses revenus réguliers, ses actifs
(liquidités, investissements et biens immobiliers) ainsi que ses engagements
financiers réguliers. Les renseignements concernant les objectifs d’investissement du
client doivent inclure des informations portant sur la durée pendant laquelle le client
souhaite conserver l’investissement, ses préférences en matière de risques, son
profil de risque, ainsi que le but de l’investissement.
Lorsque les clients ne communiquent pas les informations nécessaires ou lorsque le
conseiller estime, sur la base des informations fournies, que le service ou produit ne
sont pas adaptés, il doit mettre en garde ses clients, préalablement à la fourniture du
service.

6.3.3. Le régime d’exécution simple

a) Principe
Le régime d’exécution simple est le régime dans lequel la banque ou le PSI n’a
pas à vérifier si le service d’investissement ou le produit financier demandé est
bien adéquat (régime d’exception). Le régime d’exécution simple s’applique
lorsque les conditions suivantes sont réunies :
• Le service porte sur des produits financiers non complexes,
• Le service est fourni à l’initiative du client,
• Le PSI a préalablement informé le client qu’il n’est pas tenu d’évaluer le caractère
approprié du service ou du produit.
Lors de la fourniture du service d’exécution simple des ordres, le PSI doit informer
clairement son client qu’il n’est pas tenu d’évaluer si le produit ou le service est

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

adapté au client. Par conséquent, le client ne bénéficiera pas de la protection


correspondante des règles de bonne conduite.

b) Les produits financiers concernés


Les instruments financiers concernés par le régime d’exécution simple sont des
instruments financiers non complexes :
• Les actions admises à la négociation sur un marché réglementé,
• Les instruments du marché monétaire (exemple : Titre de Créance Négociable),
• Les obligations et autres titres de créance, à l’exception de ceux qui comportent
un instrument dérivé,
• Les parts ou actions d’OPCVM.
Plus largement un produit financier est réputé non complexe notamment si :
• Les occasions sont fréquentes de céder, rembourser ou réaliser ce produit, à des
prix qui sont disponibles au public,
• Il n’implique pour le client aucune dette effective ou potentielle qui excéderait son
coût d’achat,
• Ses caractéristiques font l’objet d’une information publique qui est susceptible
d’être facilement comprise, de sorte que le client puisse prendre une décision en
connaissance de cause.

c) Le service fourni à l’initiative du client


Le service peut être considéré comme fourni à l’initiative du client lorsque la
transaction se fait à sa demande à la suite d’une communication générale (non
nominative) portant sur des produits financiers et s’adressant au grand public (article
de presse, spot télé, etc.).
Le service ne peut être considéré comme fourni à l’initiative du client lorsque celui-ci
en fait la demande à la suite d’une communication personnalisée qui lui a été
transmise par sa banque et qui l’invite à s’intéresser à un produit financier précis.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

6.4. La politique d’exécution des ordres aux conditions les


plus favorables

6.4.1. Traitement et exécution des ordres


La réglementation définit les règles de bonne conduite en vue du traitement rapide et
équitable des ordres, servant au mieux les intérêts des clients.
L’obligation de meilleure exécution (best execution) est une obligation de
moyens qui oblige le PSI à prendre toutes les mesures raisonnables en vue
d’obtenir le meilleur résultat possible pour l’exécution des ordres de ses
clients, en fonction de critères tels que le prix, le coût, la rapidité de l’exécution
et du règlement, la sécurité, la politique de sélection des intermédiaires (best
selection), etc.
Le respect de la règle de meilleure exécution passe par la mise en place, au sein du
PSI, de dispositifs et de procédures visant à obtenir la meilleure exécution possible
des ordres, et en particulier d’une politique d’exécution des ordres dont le client est
informé et à laquelle il donne son consentement préalable. Cette politique est valable
pour tous les lieux d’exécution des ordres qu’aura choisis le PSI.
Le respect de cette règle passe également par la surveillance, par le PSI, de
l’efficacité des dispositifs qu’il a mis en place et de sa politique d’exécution.
Les intermédiaires qui jouent uniquement le rôle de « collecte d’ordres » (réception-
transmission) et les transmettent à une autre société habilitée à les exécuter sont
soumis indirectement à cette politique de « meilleure exécution possible ». Ils doivent
sélectionner le ou les intermédiaire(s) à qui ils transmettent les ordres en s’assurant
qu’il(s) met(tent) en œuvre des procédures garantissant cette « meilleure exécution
possible ».
Dans le cadre de l’exécution des ordres de ses clients, le prestataire de services
d’investissement doit donc répondre aux conditions suivantes :
• S’assurer que les ordres exécutés pour le compte de clients sont enregistrés et
répartis avec rapidité et précision,
• Transmettre ou exécuter les ordres des clients dans l’ordre de leur arrivée,
• Informer les clients de détail de toute difficulté sérieuse susceptible d’influer sur la
bonne transmission ou exécution des ordres dès qu’elle se rend compte de cette
difficulté,
• Ne pas exploiter abusivement des informations relatives à des ordres de clients
en attente d’exécution et est tenu de prendre toutes les mesures raisonnables
pour empêcher un usage abusif de ces informations.
De manière générale, le PSI est dans l’obligation de moyen d’obtenir le meilleur
résultat possible lors de l’exécution des ordres de ses clients. Il doit avoir la
capacité de le prouver en cas de demande du client.
Le client peut donner des instructions spécifiques pour l’exécution de son ordre
(exemple : indiquer un lieu d'exécution tel qu'un marché réglementé particulier). Le

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

PSI a alors l’obligation de l’avertir que dans ce cas, il ne bénéficie pas du principe de
« meilleure exécution ».

6.4.2. Le consentement exprès pour l’exécution d’ordres


Lorsque les ordres des clients peuvent être exécutés en dehors d’un marché
réglementé ou d’un système multilatéral de négociation, le prestataire de services
d’investissement doit informer ses clients de cette possibilité. Il doit obtenir le
consentement préalable de leurs clients avant de procéder à l’exécution de leurs
ordres.
Le PSI peut obtenir ce consentement soit sous la forme d’un accord général soit pour
des transactions déterminées.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

6.5. Les charges et les commissions facturées au client


Le PSI doit agir d’une manière honnête, loyale et professionnelle qui sert au
mieux les intérêts d’un client lorsqu’ elle perçoit une rémunération ou une
commission :
• Le client doit être clairement informé de l’existence, de la nature et du montant de
la rémunération, de la commission ou, lorsque ce montant ne peut être établi, de
son mode de calcul,
• Cette information est fournie de manière complète, exacte et compréhensible
avant que l’opération ne soit réalisée.
Concernant les charges et commissions, elles peuvent être de deux natures :
• Celles liées à la détention,
• Celles liées aux opérations.

6.5.1. Charges et commissions liées à la détention


Ces charges permettent de couvrir les frais liés à la conservation, le suivi des valeurs
et du compte du client, mais également l’émission des documents tels que :
• Relevés de compte,
• Imprimé Fiscal unique (IFU),
• Suivi des plus et moins-values.
Les droits de garde sont liés à la détention et à la conservation des titres par le PSI
et la commission proportionnelle est liée au montant des valeurs détenues.

6.5.2. Charges et commissions liées aux opérations


Elles concernent le passage des ordres d’achat et de vente des valeurs du client en
mettant à sa disposition différents canaux de passage d’ordre dans les meilleures
conditions de sécurité, mais également l’émission des avis d’opération :
• Avis d’opération pour chaque transaction,
• Avis d’information sur offres publiques etc.

a) Frais de bourse
Les frais de bourse, aussi appelés frais de courtage, sont les frais liés au passage de
l’opération de vente ou d’achat. Ils se décomposent entre :
• Des frais fixes par opération,
• Des frais proportionnels au montant de l’opération,
• Une notion de minimum.
Ils sont fixés librement par chaque PSI.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

b) Les frais des organismes de placement collectif (OPC)


Les OPC peuvent prévoir des frais de transactions qui sont généralement appelée
droit d’entrée (DE) ou commission de souscription lors de l’achat et commissions de
rachat ou droit de sortie (DS) lors de la vente. Ces frais sont exprimés en
pourcentage.
La commission de souscription est payée lors de l’achat et augmente le prix d’achat.
La commission de rachat est payée lors de vente et vient diminuer le prix de vente.
Ces commissions servent à rémunérer l’acte de commercialisation et sont
négociables.

6.5.3. La rétractation et annulation des frais


Les conditions de rétractation sont très précises et ne concernent que des situations
particulières.
Le client a la possibilité de se rétracter dans le cas où il a été démarché. Dans
cette situation il dispose, à compter de la date de réception de son contrat
signé, d’un délai de 14 jours pour se rétracter, sans pénalité et sans avoir à
justifier sa décision. Le contrat ne sera pas exécuté tant que ce délai ne sera pas
passé. De plus, il ne sera pas tenu de verser des frais ou des commissions de
quelque nature que ce soit.
Toujours concernant la situation de démarchage, il existe cependant des produits ou
services financiers, pour lesquels il n’existe pas de délai de rétractation. Il s’agit des :
• SICAV & FCP,
• Réception/Transmission/Exécution d’ordres.
Le client bénéficie alors d’un délai de réflexion de 48 heures. Ce délai court à
compter de la remise au client des documents relatifs aux produits/services pour
lequel il a été démarché. Si l’expiration du délai tombe un samedi, un dimanche ou
un jour férié, le délai est reporté au premier jour ouvrable suivant. Le contrat ne sera
pas exécuté tant que ce délai ne sera pas passé et que le client n’aura pas formulé
son consentement. Une fois ce délai de 48 heures passé et son consentement
donné, le client ne pourra plus se rétracter.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

6.6. La relation contractuelle

6.6.1. Le contrat et la capacité à contracter


La relation entre un prestataire de services d’investissement et son client est avant
tout contractuelle. Le contrat doit être conforme à la réglementation autant dans sa
forme que sur le fond.
Une des principales conditions de validité repose sur la capacité à contracter du
client, c’est-à-dire sa capacité à effectuer seul tous les actes de la vie civile, et à
gérer seul ses biens et sa personne. La capacité à contracter est en principe
accordée à toutes les personnes physiques. Les incapacités ne sont que des
exceptions prévues par la loi, à savoir :
• Les mineurs non émancipés,
• Les majeurs protégés,
• Curatelle : c’est une incapacité partielle. Le majeur ne peut accomplir seul que les
actes courants et en aucun cas ceux affectant son patrimoine
• Tutelle : c’est une incapacité totale. Le majeur protégé ne peut réaliser aucun
acte. C’est un tuteur qui le représente dans tous les actes de la vie relatifs à ses
biens,
• Sauvegarde de justice : ce n’est pas une incapacité au sens strict. Le majeur
conserve l’exercice de ses droits, mais les actes qu’il a passés ou les
engagements qu’il a contractés peuvent être annulés ou réduits.
S’interroger sur la capacité à contracter de son client sert à :
• S’assurer de son statut légal (mineur, mineur émancipé, majeur protégé, majeur,
etc.),
• Identifier qui peut signer les documents,
• Vérifier la validité de ses engagements.
Dans la relation et l’information des clients, la question de la capacité est
fondamentale. Lors de toute ouverture de compte, le prestataire de services
d’investissement a obligation de vérifier la capacité de son client. Aucun contrat ne
sera valable s’il est signé par une personne dont l’incapacité civile est avérée.

6.6.2. Les comptes collectifs


Le compte collectif, par opposition au compte individuel, est un compte ouvert au
nom de plusieurs personnes qui en sont ensemble cotitulaires. Donc, sauf stipulation
particulière, la signature de chacun des cotitulaires est normalement nécessaire pour
toute disposition sur le compte.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

a) Le compte joint et compte indivis


Un compte joint est un compte ouvert à plusieurs cotitulaires sur lequel la signature
d’un seul des cotitulaires est nécessaire pour toute disposition du compte.
L’établissement peut poursuivre chaque titulaire pour la totalité des créances.
En revanche, pour le fonctionnement d’un compte indivis, la signature de tous les co-
indivisaires est nécessaire pour toutes les opérations (sauf convention spécifique
d’indivision).

b) Le Compte usufruit/nue-propriété
C’est un compte ouvert à l’issue d’un démembrement de propriété donc d’une
succession. Il y aura donc deux types de titulaires :
• Le nu-propriétaire : il est propriétaire des titres mais il ne profite pas des
avantages liés (dividendes, coupons, vote aux Assemblées Générales, etc…),
• L’usufruitier : il n’est pas propriétaire des valeurs mais il en a la jouissance. Il
profite donc des fruits du placement généralement jusqu’à son décès ou juste
qu’à la vente des titres.
Ce compte fonctionnera avec des pouvoirs spécifiques et limitatifs de chacun des
titulaires. Ils auront été précisés à l’ouverture du compte. Il convient d’être
particulièrement vigilant sur la conformité des opérations réalisées.

6.6.3. La procuration
C’est un acte juridique par lequel une personne, le mandant, donne à une autre
personne le mandataire, le pouvoir agir en son nom et pour son compte propre. Les
termes de procuration, mandat, pouvoirs, sont synonymes.

a) Les personnes pouvant donner procuration


La procuration peut être donnée par :
• Le ou les titulaires du compte (capables),
• Son représentant légal,
• Le mandataire lui-même si la procuration le prévoit.

b) Pluralité de mandataires
Il est possible de donner procuration à plusieurs personnes. Chacune réalise
individuellement des opérations au nom du mandant dans les limites fixées par ce
dernier. Mais le mandant peut également donner des procurations conjointes. Les
mandataires doivent alors effectuer les opérations ensemble et signer les documents
et tous les ordres transmis à l’établissement financier ensemble dans les limites
fixées par le mandant.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

c) Etendue de la procuration
La procuration donnée sur un compte peut-être :
• Générale, c’est-à-dire sans limitation liée :
• Aux opérations possibles,
• Au montant des opérations,
• A la durée de la procuration.
• Spéciale, c’est-à-dire limitée :
• A certaines opérations,
• A un certain montant par opération,
• A la durée de la procuration.

d) La fin de la procuration
La révocation par le titulaire du compte ou son représentant légal doit être notifiée
par écrit au teneur du compte et au mandataire. A partir de ce moment
l’établissement financier doit :
• Exécuter toute opération initiée par le mandataire avant la révocation,
• Refuser d’exécuter toute opération initiée postérieurement à la notification.
Le décès du mandant emporte fin immédiate de la procuration. La banque doit alors
cesser d’exécuter les ordres donnés par le mandataire.
Lorsqu’un mandat de gestion a été délivré sur un compte joint ou sur un compte
indivis, que ce soit par l’ensemble des cotitulaires ou par un seul, le décès de l’un
des cotitulaires va entraîner la fin du mandat.

e) Les précautions à prendre


Dans le cadre des procurations, certaines précautions doivent être prises :
• Informer le mandant des pouvoirs étendus qu’il donne, et du fait qu’il demeure
responsable de tous les actes passés par son mandataire,
• La procuration doit comporter des mentions manuscrites précises (« Bon pour
mandat », « Bon pour acceptation de mandat »),
• Procéder aux mêmes vérifications que pour le titulaire principal. Attention
notamment aux interdits judiciaires qui ne peuvent avoir de procuration sur aucun
compte,
• Ecarter la demande de procuration post mortem contraire aux dispositions du
Code Civil et à la loi. Le décès du mandant rend caduque le mandat,
• Être attentif aux différents types de comptes et à leurs spécificités de
fonctionnement,
• Être particulièrement vigilant aux droits et devoirs des différents titulaires et
mandataires.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

6.7. L’insolvabilité du client et ses conséquences

6.7.1. Le contexte réglementaire


Réglementairement, en vue de fournir des produits financiers, le prestataire de
services d’investissement doit s’enquérir auprès de ses clients de :
• Leurs connaissances et de leur expérience en matière d’investissement,
• Leur situation financière et de leurs objectifs d’investissement.
En règle générale, le prestataire de services d’investissement doit vérifier que :
• Le client est financièrement en mesure de faire face à tout risque lié à la
transaction et compatible avec ses objectifs d’investissement,
• Le fait que le client puisse devoir assumer, en plus du coût d’acquisition des
produits, des dettes éventuelles.

6.7.2 Client personne physique


Pour les clients personnes physiques, le prestataire de services d’investissement doit
être particulièrement attentif aux situations suivantes :
• Inscriptions dans les fichiers Banque de France (FCC, FICP),
• Les saisies sur compte et leurs conséquences sur les avoirs du client,
• Les procédures de surendettement qui ne permettent plus au client de modifier ou
d’aliéner son patrimoine sans accord préalable,
• La faillite personnelle du client qui implique les interdictions de diriger, gérer,
administrer ou contrôler, directement ou indirectement, toute personne morale
ayant une activité économique, et donc pouvant avoir des implications sur la
détention de certains types de valeurs mobilières,
• La situation de procédure de redressement personnel qui contraint le client à
obtenir l’accord préalable d’un mandataire désigné par le juge pour des
opérations sur des actifs.

6.7.3. Client personne morale


Pour les clients personnes morales, le prestataire de services d’investissement doit
être particulièrement attentif aux situations suivantes :
• Notation FIBEN défavorable,
• Situation financière dégradée,
• Situation de cessation de paiement,
• Procédure collective (redressement judiciaire, liquidation judiciaire, procédure de
sauvegarde).

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

6.8. La protection des clients


Les clients des établissements financiers bénéficient du statut de
consommateur au regard du droit de la consommation. Ils doivent donc être
informés sur la nature de leurs engagements, les coûts et frais et les conditions de
réalisation de la prestation où les conditions de livraison du produit. Et ces règles
sont renforcées en cas de vente à distance et de démarchage.
En cas de litige, il est possible de recourir à un médiateur ou un conciliateur. Ils
peuvent également saisir la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), service du ministère de
l'économie chargé des litiges liés à la consommation (banque, achat ou location sur
internet...).
En plus de ces obligations applicables en vertu du Code de la consommation, il
existe également des mesures de protections des données personnelles et des
avoirs.

6.8.1. Les obligations en matière de protection des données


La création et le traitement de données personnelles sont soumis à des obligations
destinées à protéger la vie privée et les libertés individuelles.

a) La notion de « donnée personnelle »


Les données personnelles sont toutes les informations se rapportant à une personne
physique identifiée ou identifiable, directement ou non, grâce à un identifiant ou à un
ou plusieurs éléments propres à son identité. Il peut s'agir par exemple d'un nom,
d'un prénom, d'une adresse électronique, d'une localisation, d'un numéro de carte
d'identité, d'une adresse IP, d'une photo, d'un profil social ou culturel.
Les règles s'appliquent lorsqu'elles sont utilisées, conservées ou collectées
numériquement ou sur papier.

b) Les principaux droits des clients


Les clients ont un droit d'accès à leurs données et peuvent les rectifier et s'opposer à
leur utilisation. Sur demande, l'entreprise qui détient des données personnelles doit
informer la personne concernée avec les éléments suivants :
• Identité du responsable du fichier,
• Finalité du traitement des données,
• Caractère obligatoire ou facultatif des réponses,
• Droits d'accès, de rectification, d'interrogation et d'opposition,
• Les obligations induites par les transmissions des données.
• Les clients peuvent également :
• Récupérer, sous une forme réutilisable, les données qu'ils ont fournies et les
transférer ensuite à un tiers (droit à la portabilité),

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

• Demander l'effacement de leurs données et/ou le déréférencement (droit de


demander à un moteur de recherche de supprimer certains résultats associés à
ses noms et prénoms).

c) Les obligations des entreprises


Les entreprises doivent désigner un responsable du traitement des données
personnelles. Celui-ci doit mettre en œuvre les mesures de sécurité des locaux et
des systèmes d'information pour empêcher que les fichiers soient déformés,
endommagés ou que des tiers non autorisés y aient accès. Il doit prendre toutes les
mesures nécessaires au respect de la protection des données personnelles dès la
conception du produit ou du service.
Par ailleurs, les entreprises qui détiennent des données personnelles doivent
informer les personnes concernées (clients, salariés, etc.) sur :
• L’identité du responsable du fichier,
• La finalité du traitement des données,
• Le caractère obligatoire ou facultatif des réponses,
• Les droits d'accès, de rectification, d'interrogation et d'opposition,
• Les transmissions des données.
Enfin, l'exploitant de données personnelles (un commerçant en ligne par exemple)
doit respecter certaines obligations, et notamment :

• Recueillir l'accord des clients,


• Informer les clients de leur droit d'accès, de modification et de suppression des
informations collectées,
• Veiller à la sécurité des systèmes d'information,
• Assurer la confidentialité des données,
• Indiquer une durée de conservation des données.
L'objectif de la collecte d'informations doit être précis et les données en accord avec
cette finalité.

6.8.2. La protection des avoirs

a) La garantie des dépôts


En Europe, les systèmes de garantie des dépôts sont organisés au niveau national. Il
existe cependant des normes minimales définies au niveau de l’Union européenne.
Ainsi, selon la réglementation européenne, ces systèmes assurent 100 000 € par
déposant.
En France, la garantie des dépôts s’applique également à hauteur de 100 000 € par
déposant et par établissement. Ce plafond de garantie s’applique quel que soit le
nombre de comptes de dépôts ouverts auprès du même établissement.
La garantie des dépôts couvre deux grandes familles de comptes et livrets
bancaires :

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

• Les livrets d’épargne réglementés garantis par l’Etat : Livret A, LDDS, LEP,
jusqu’à un total de 100 000 € par client et par établissement bancaire,
• Tous les autres comptes courants, comptes ou plans d’épargne sur livrets,
jusqu’à un total de 100 000 € par client et par établissement bancaire.
Dans les deux cas, l’indemnisation est assurée par le FGDR.

b) La garantie des titres


Il existe également une garantie des titres qui couvre tous les titres financiers
(actions, obligations, parts ou actions d’OPCVM, titres de créance négociables),
jusqu’à 70 000 € par client et par établissement.
Cette garantie joue si un établissement est dans l’incapacité de restituer aux
épargnants les titres qui leur appartiennent (en cas de faillite ou en cas de fraude).
En pratique, c’est le dépositaire qui a l’obligation de restituer les titres.

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FICHE 6
RELATION AVEC LES CLIENTS

6.9. Mesures renforcées de protection sur les produits et


services financiers
La loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation
de la vie économique (dite « Sapin 2 ») a instauré l’interdiction de la publicité par
voie électronique à destination des particuliers, portant sur certains contrats
financiers hautement spéculatifs et risqués.
Cette protection implique une interdiction de toute forme de communication à
caractère promotionnel adressée directement ou indirectement par des prestataires
de services d’investissement, par voie électronique (emailings, bannières
publicitaires en ligne, radio, télévision, etc.), à destination des particuliers et
concernant des instruments financiers particulièrement difficiles à comprendre et
potentiellement très risqués.
Cette interdiction concerne notamment :
• Les contrats d’options binaires,
• Les contrats qui mettent en avant un investissement direct ou indirect sur le
« Forex », le marché des changes ou le marché de devises,
• Les contrats financiers avec paiement d’un différentiel (CFD) qui ont un effet de
levier supérieur à cinq.
Il faut noter que les autorités nationales (AMF) et européennes (AEMF/ESMA) sont
particulièrement attentives sur la distribution de ces produits complexes et risqués.
Par exemple, l’AMF publie des mises en garde et des listes noires de sociétés et
sites non autorisés : Forex, options binaires, biens divers, produits dérivés sur
cryptoactifs, etc. Par ailleurs, l’AEMF (ESMA) peut intervenir pour limiter la
distribution de ce type de contrats financiers lorsqu’elle estime qu’il existe un risque
élevé pour les investisseurs non professionnels (au sens de la réglementation MIF).

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Fiche N°7
INSTRUMENTS FINANCIERS,
CRYPTO-ACTIFS
ET LEURS RISQUES
FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Il existe de nombreux instruments financiers qui correspondent à des
risques différents.

➔ Sur les marchés, plus le risque est élevé, plus le rendement du titre
sera potentiellement élevé.

➔ Les actions représentent une part de capital de la société émettrice.

➔ Les obligations représentent une dette.

➔ Certains titres ont à la fois des caractéristiques des actions et des


obligations : ils sont appelés titres hybrides.

➔ Les marchés dérivés sont un type de marché sur lesquels se traitent des
instruments financiers variés : swaps, options et futures notamment.

➔ Les produits dérivés servent à se protéger contre des risques ou à


spéculer.

➔ Hormis les produits échangés sur les marchés financiers, il existe de


nombreux produits de placement substituables proposés ou distribués par
les établissements de crédit : assurance-vie, produits de bilan, etc.

➔ Il existe également des organismes de placement collectif qui peuvent


être des OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs
mobilières) ou des FIA (fonds d’investissement alternatifs).

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle car
elle reprend la numérotation du programme certification de l’AMF.

7.1. Les instruments financiers


Avant d’entrer dans le détail des principaux produits financiers, il faut préciser ce qu’est
un instrument financier.
Un instrument financier désigne un produit financier échangé sur les marchés
financiers. Certains instruments permettent le financement de l’activité (actions,
obligations …) tandis que d’autres (notamment les produits dérivés) servent à
se couvrir contre des risques ou à spéculer.
Sur quels marchés se négocient-ils ?

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Le couple rendement/risque :
Le risque et sa gestion sont omniprésents sur les marchés et ils déterminent souvent
les décisions d’investissement. Ainsi, nous savons que le risque et la performance (ou
le rendement) d’un titre sont liés.
De manière très schématique, nous pouvons visualiser les principaux produits selon
le couple risque/performance :

De même, plus un placement est à long terme, plus la rémunération attendue est
élevée.
Les principaux risques rencontrés sur les marchés sont :

a) Le risque de crédit
Le risque de crédit est le risque qu'un emprunteur ne rembourse pas tout ou
partie de son crédit aux échéances prévues par le contrat signé entre lui et
l'organisme préteur (généralement une banque).

b) Le risque de contrepartie
Le risque de contrepartie est une notion plus large que le risque de crédit qui peut
se définir par le risque de défaillance ou de disparition de la contrepartie.

c) Le risque de taux
Le risque de taux est le risque d’une évolution défavorable des taux d’intérêt.
Ainsi, une entreprise endettée à taux variable est exposée à un risque d’augmentation
des taux tandis qu’une entreprise souhaitant placer ses excédents de trésorerie sera
exposée au risque de baisse des taux.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

d) Le risque de change
Le risque de change est le risque d’une évolution défavorable des taux de
change. Un exportateur de la zone euro qui a vendu pour 1 million de dollars de
produits redoute une baisse du dollar par rapport à l’euro entre la vente et le paiement.

e) Le risque de marché
Le risque de marché est le risque d’une évolution défavorable des marchés
financiers. Ici encore, l’exposition au risque de marché dépendra de la position de
départ détenue sur les marchés.

f) Le risque de liquidité
Le risque de liquidité sur les marchés est le risque de ne pouvoir revendre
facilement et rapidement les titres acquis par un investisseur au moment où il le
souhaite.

g) Le risque opérationnel
Le risque opérationnel est le risque de pertes résultant d'une inadaptation ou
d'une défaillance imputable à des procédures, personnels et systèmes internes,
ou à des événements extérieurs, y compris les événements de faible probabilité
d'occurrence, mais à risque de perte élevée. Le risque opérationnel, ainsi défini,
inclut le risque juridique, le risque de fraude interne et externe.

h) Le risque de volatilité
La volatilité est une mesure des variations du cours d’un actif financier. La
volatilité est inhérente aux marchés financiers.

i) Les risques liés aux placements atypiques


Les investissements en biens divers et placement atypiques (pierres précieuses,
vin, forêt, œuvres d’art, etc.) présentent des risques spécifiques car ils offrent
des rendements qui ne reposent pas sur des valeurs de bourse. Le statut
d’intermédiaires en biens divers est ainsi de plus en plus encadré.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.2. Les actions et leurs caractéristiques

7.2.1. Les actions


Les actions sont des valeurs mobilières représentatives d’une part du capital de la
société. Ainsi, la capitalisation boursière d’une société cotée est le cours de bourse
multiplié par le nombre d’actions existantes.
Les principales sociétés qui émettent des actions sont :
• Les sociétés anonymes (SA),
• Les sociétés en commandite par actions (SCA) ou,
• Les sociétés par actions simplifiées (SAS).
En cas de faillite de l’entreprise émettrice, les créanciers (par exemple les détenteurs
d’obligations) sont remboursés avant les détenteurs de capital.
Seules les actions des SA et une partie des actions des SCA peuvent être cotées sur
les marchés réglementés.
Les actions peuvent être émises « au porteur » ou « au nominatif ». Les actions au
porteur sont les plus nombreuses ; l’entreprise ignore l’identité des actionnaires. Par
opposition, pour les actions nominatives, l’émetteur connaît l’identité des détenteurs.
Ces actions donnent certains avantages aux actionnaires, notamment la perception
d’un dividende majoré, ou le droit de vote double si les actions ont été conservées
pendant au moins 2 ans.

7.2.2. Les droits des actionnaires


Les actionnaires de sociétés anonymes disposent, en contrepartie de leur détention
d’actions, d’un certain nombre de droits dont les plus importants sont :
• Le droit de participer aux assemblées générales ordinaires ou extraordinaires
soit personnellement, soit en se faisant représenter par un mandataire,
• Le droit de se faire communiquer les documents relatifs à la gestion de la
société soit à l’occasion d’assemblées, soit en dehors des assemblées,
• Le droit d’être élu aux fonctions d’administrateur, de membre du directoire ou
du conseil de surveillance,
• Le droit de percevoir les dividendes.

7.2.3. Les différents types d’assemblées


Nous avons vu qu’il existait plusieurs types d’assemblées d’actionnaires :
• Les assemblées ordinaires : les assemblées générales ordinaires ont
notamment pour compétence l’approbation des comptes annuels, la nomination
des personnes composant les organes sociaux, la révocation ou le
remplacement des conseils d’administration. Les décisions sont adoptées à la

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

majorité simple. L’avis de convocation doit être envoyé au minimum quinze


jours avant la date de l’assemblée,
• Les assemblées extraordinaires : les assemblées générales extraordinaires
sont notamment convoquées pour des modifications de statuts. Les décisions
sont adoptées aux 2/3 des voix,
• Les assemblées spéciales : elles rassemblent les détenteurs de titres jouissant
de droits spéciaux tels qu’actions prioritaires (AP) ou actions de préférence
(ADP). Les décisions sont adoptées aux 2/3 des voix.

7.2.4. Les différents types d’actions


Il existe différents types d’actions à côté des actions ordinaires :

a) Actions de préférence (AP)


Les actions de préférence sont des titres émis depuis 2005 en remplacement des ADP,
CI et CIP (voir ci-après) dont les anciennes émissions sont toujours cotées.
De nature plus souple, ils peuvent être assortis de droits particuliers définis librement
et qui peuvent être limités dans le temps. En revanche, elles ne peuvent représenter
plus de 25% du capital social d’une entreprise.

b) Actions à dividende prioritaire (ADP)


Elles se caractérisent par l’abandon du droit d’intervenir en assemblée générale et de
voter en contrepartie d’une priorité par rapport aux autres actions ordinaires pour la
distribution des dividendes (au moins 7,5% du nominal) et le remboursement en cas
de dissolution anticipée de l’entreprise.
Ces actions étaient destinées à renforcer les fonds propres des entreprises familiales
sans diluer le capital. La valeur nominale de ces titres doit rester inférieure à 25% du
capital social.

c) Certificats d’investissement (CI)


Les CI ont été créés en 1983 pour permettre à l’Etat de lever des fonds sans diluer sa
participation dans les entreprises nationalisées. Le CI résulte du démembrement d’une
action classique en deux titres distincts :
• Le CI proprement dit qui représente les droits pécuniaires attachés à l’action et
qui est qualifié de privilégié lorsqu’un dividende prioritaire lui est octroyé,
• Un certificat de vote.
Les CI permettent d’acquérir des liquidités sans perte de pouvoir. La valeur nominale
de ces titres doit rester inférieure à 25% du capital social. Ces titres sont de moins en
moins utilisés sur le marché français.

d) Certificats d’investissement privilégiés (CIP)

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Ce sont des certificats d’investissement donnant droit à un dividende plus élevé. Ils
sont très proches des ADP.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

e) Actions à bon de souscription (ABS)


Les ABS sont des actions assorties d’un bon qui peut être négocié indépendamment
et qui permet d’acquérir un titre à un prix déterminé à l’avance.

7.2.5. La valeur des actions


L’environnement économique et les performances de l’entreprise ont une influence
majeure sur la valorisation des actions d’une entreprise.
De manière plus formelle, plusieurs analyses proposent des modèles d’évaluation des
actions. Nous pouvons notamment mentionner :

• La valeur mathématique VM (ou valeur réelle ou valeur patrimoniale)


VM = (capital + réserve) / nombre d’actions
La valeur mathématique ne correspond bien souvent pas à la valeur cotée d’une
action car la valeur de l’action est affectée par d’autres paramètres tels que l’image
ou la réputation de la société émettrice. C’est souvent le cas des valeurs
technologiques dont le cours en bourse est déconnecté de leur valeur
mathématique.

• La valeur d’émission
C’est la valeur nominale de l’action augmentée d’une prime d’émission qui a pour
but d’égaliser les droits des actionnaires anciens et nouveaux lorsqu’il existe des
réserves (bénéfices non distribués) ou des plus-values.
Une société ayant un capital de 1M€ divisé en 10000 actions et des réserves de
0,5M€ aura une valeur théorique de chaque action de 150€.

• Le Price earning ratio (PER)


Le PER est le rapport entre le cours de bourse d’une entreprise et son bénéfice par
action (BPA) après impôts. Un PER de 30 indique qu’il faut 30 années de dividendes
pour rembourser le titre.
Le PER varie fortement selon le secteur d’activité et les périodes considérées. Son
interprétation est donc délicate, voire contradictoire :
- Un PER faible peut indiquer que le cours de l’action est « bon marché » et devrait
donc conduire à acheter,
- Mais un PER élevé peut être le signe que le marché anticipe une hausse des
cours de l’action et devrait donc également conduire à acheter.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.2.6. La volatilité des actions


La volatilité d’un titre indique l’amplitude de variation de prix de ce titre, à la hausse
comme à la baisse, par rapport à son prix moyen, sur une période de temps donnée.
La volatilité d’un actif sera d’autant plus forte que les cours des marchés sont instables.
La volatilité est une dimension très importante du risque : plus la volatilité d’un produit
est grande, plus fort est le risque associé à ce produit.
Les actions constituent un titre financier volatile pouvant être sujet à des mouvements
de prix significatifs. A court terme, elles connaissent ainsi une plus grande volatilité
que d’autres actifs.
Trois facteurs expliquent la volatilité des actions :
• Une variation des flux anticipés,
• Une modification du taux d’intérêt,
• Une évolution de la perception du risque.
Une variation, même légère, de ces facteurs peut entraîner une volatilité plus ou moins
importante des titres dont la durée de vie est longue.
Pour les épargnants, il est bon de rappeler que plus la volatilité d’un actif est forte et
plus il y a des risques ou des incertitudes sur les conditions de vente.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.3. Les obligations

7.3.1. Définition
Les obligations sont des titres de créances émis sur les marchés financiers par :
• L’Etat : la forte augmentation des déficits publics depuis le début des années
80 a obligé l’Etat a modernisé la gestion de sa dette en multipliant les
échéances, les types de produits (taux fixes, variables, révisables ou indexés)
et en en assurant la liquidité (obligations assimilables). Les obligations
assimilables du Trésor (OAT), créées en 1985, sont le principal outil de
gestion de la dette à long terme de l’Etat (maturités allant de 7 à 50 ans),
• Les entreprises (financières, industrielles et commerciales) : seuls les
très grands groupes peuvent intervenir sur les marchés obligataires compte
tenu des contraintes d’intervention sur ces marchés.
Les obligations sont généralement des titres dont le risque est modéré compte
tenu de la qualité des émetteurs (Etats et grandes entreprises). Il existe cependant
des titres émis par des emprunteurs de moindre qualité qui proposent de très forts
rendements en contrepartie d’un risque accru : on parle alors d’obligations à haut
rendement (high yield bonds ou junk bonds en anglais).

7.3.2. La rémunération des obligations


La rémunération des obligations peut être :
• FIXE : le taux de rémunération est constant durant la durée de vie de
l’obligation. Une obligation à taux fixe détenue jusqu’à son échéance ne fait
courir aucun risque de taux à son détenteur. Ce n’est qu’en cas de revente sur
le marché en cours de vie de l’obligation qu’il y a risque (hormis le risque de
contrepartie qui subsiste),
• VARIABLE ou REVISABLE : ce type d’obligations a une rémunération basée
sur des taux de référence et elle est revue périodiquement. La principale
différence entre ces deux types d’obligations est que les obligations à taux
révisable ont un taux de coupon prédéterminé tandis que les obligations à taux
variable ont un taux de coupon post-déterminé,
• INDEXEE : les obligations indexées sont des obligations dont les intérêts ou le
capital, ou les deux à la fois, varient en référence à un indice. Les plus connues
sont, en France, les OATi dont le taux nominal est fixe mais dont le principal est
indexé sur un indice de prix.
La rémunération dépend de nombreux facteurs dont la maturité et la qualité de
l’émetteur (risque).

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.3.3. Remboursement des obligations


Les emprunts obligataires sont une dette. Il faut donc les rembourser à leur échéance.
Plusieurs méthodes de remboursement (ou d’amortissement) sont envisageables mais
les principales sont :
• Le remboursement in fine : les intérêts sont versés chaque année et les
obligations sont remboursées à leur échéance. C’est la méthode
d’amortissement la plus courante,
• Le remboursement par annuités constantes : l’émetteur rembourse chaque
année une annuité constante comprenant à la fois les intérêts et une part de
capital,
• Le remboursement fractionné : l’émetteur rembourse certaines obligations
par tirage au sort.
Les obligations zéro coupon sont des obligations qui ne versent aucun intérêt
durant leur durée de vie. L’émetteur ne procède donc qu’à un seul paiement
(versement d’un seul flux à l’échéance) comprenant intérêts et capital à l’échéance de
l’obligation. Les obligations zéro-coupon sont une forme particulière d’obligations avec
remboursement in fine.

7.3.4. Les obligations démembrées


Le démembrement d’une obligation (stripping en anglais) consiste à transformer celle-
ci en autant d’instruments financiers qu’elle comporte de flux financiers. Cette
technique permet de coter séparément ces nouveaux instruments financiers nés du
démembrement.
Il est, par exemple, possible de démembrer une obligation à dix ans amortissable par
annuités constantes en dix titres qui pourront être individuellement cotés sur les
marchés.

7.3.5. La valorisation des obligations


Plusieurs facteurs peuvent influencer directement ou indirectement le cours de
l'obligation :
• Un risque émetteur, lié au risque éventuel d'un défaut de paiement des intérêts
ou de remboursement du capital. Plus la durée du remboursement de
l'obligation est longue, plus le risque de défaut de paiement est élevé. Le risque
émetteur peut varier à la hausse ou à la baisse sous l’influence de la solvabilité
de cet émetteur et des indications des agences de notation.
• Des risques macro-économiques liés :
• Au risque monétaire relatif à la perte de pouvoir d'achat, par exemple dans une
période inflationniste,
• A l’évolution des taux d'intérêt. Cette évolution a un impact direct sur le cours
d'une obligation.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

En cas d’appréciation des taux, le cours de l’obligation émise à taux fixe baisse. En
effet, le taux de l’obligation déjà émise se verra comparé au taux d’intérêt pratiqué par
les marchés.
Le taux de coupon d’une obligation est son taux d’intérêt. Les obligations sont en
général cotées en % et au pied du coupon. C’est-à-dire que l’on cote séparément
l’obligation et le coupon couru (valeur des intérêts courus depuis le dernier paiement
de l’intérêt annuel).
Exemple : une obligation dont la valeur faciale est de 1 000 € dont le coupon est de
4,5 % et qui est cotée 102,5 % 250 jours après le dernier paiement d’intérêts aura pour
cours C :
C = (102,50 / 100) x 1000 + (4,5 / 100) x (250 / 365) x 1000 = 1055,82

7.3.6. Sensibilité des obligations


La notice de tout fonds obligataire doit indiquer sa sensibilité. Cet indice mesure
l’incidence d’une baisse (hausse) de 1% des taux sur la valeur du fonds. Une
sensibilité de 5 indiquera ainsi que toute hausse (baisse) de 1% des taux des nouvelles
obligations provoquerait une diminution (augmentation) de la valeur de 5%.
Plus l’échéance de l’obligation est lointaine, plus la sensibilité est forte.

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INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.4. Le marché monétaire et les titres de créances


négociables

7.4.1. Le marché monétaire


Le marché monétaire est essentiel au fonctionnement de l’économie dans son
ensemble. Il comprend deux compartiments : le marché interbancaire et le marché des
titres de créances négociables (TCN).

Titres du marché monétaire

Marché interbancaire Marché des TCN

Intervenants : Intervenants :
•Banque centrale européenne, • Etat,
•Banques centrales • Etablissements de crédit,
nationales, • Entreprises.
• Etablissements de crédit. Fonctions :
Fonctions :
Financement à court terme et émission de
Politique monétaire et refinancement titres court terme (pour l’état).
des établissements de crédit.
Instruments :
Instruments :
• Titres négociables à court terme (NEU
• Interventions de la Banque CP),
centrale, • Titres négociables à moyen terme
• Interventions de trésorerie (NEU MTN).
entre établissement de crédit.

Le marché interbancaire est un marché réservé à quelques établissements.


Seuls les établissements de crédit et le système européen des banques centrales
peuvent y intervenir.
Plusieurs indices sont couramment utilisés sur ce marché, notamment pour servir de
référence aux opérateurs sur les marchés financiers (par exemple pour l’indexation
des taux de crédit variables et révisables). Nous citerons notamment :
• L’Euribor (Euro Interbank Offered Rate) : taux d’intérêt auquel les banques
de la zone euro rémunèrent les dépôts des autres banques. Plusieurs
échéances sont proposées (de 1 semaine à 12 mois),
• L’Eonia (Euro Overnight Index Average) : taux constaté au jour le jour sur les
prêts entre banques en euros. Il a cessé d’être publié le 3 janvier 2022 et a été
remplacé par l’€ster,

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INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

• L’€STR (Euro short-term rate) : taux publié par la BCE pour la première fois
le 2 octobre 2019, l’€STR a remplacé l’Eonia comme taux de référence. Dans
la phase transitoire, entre le 2 octobre 2019 et le 3 janvier 2022, les deux taux
ont coexisté avec une indexation de l’Eonia sur l’€STR (Eonia = €STR + 8,5
points de base (0.085).

7.4.2. Le marché des titres de créances négociables (TCN)


Le marché des titres de créances négociables a été créé en 1985 afin de permettre
aux entreprises et aux établissements de crédit d’accéder aux conditions favorables
du marché monétaire pour se financer. La Banque de France supervise le marché des
titres de créances négociables et peut interdire ou suspendre leur émission en cas de
non-respect des conditions d’émission.
Les principaux titres du marché monétaire sont :
• Les titres négociables à court terme, dits « Negociable European
Commercial Paper » ou NEU CP (prononcer « new CP »). Ces titres ont une
maturité inférieure à un an et sont la fusion des anciens certificats de dépôts
émis par les établissements de crédit et anciens billets de trésorerie émis par
les émetteurs non financiers,
• Les titres négociables à moyen terme, dits « Negociable European
Medium-Term Note » NEU MTN (prononcer « new MTN »). Ces titres ont une
maturité supérieure à un an (anciennement « bons à moyen terme
négociables »).
Ces titres de créances négociables sont d’un montant de 150 000 euros au minimum.

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INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.5. Titres hybrides/composés

7.5.1. Les titres hybrides


Entre marchés obligataires et marchés des actions se trouve une catégorie de produits
qui a des caractéristiques des deux marchés. C’est le compartiment des titres
hybrides.
Ces titres sont intéressants car ils peuvent se situer aux deux extrémités des
motivations de placement :
• Le rendement pour les titres hybrides ayant des caractéristiques d’actions,
• La solvabilité financière de long terme pour les titres ayant des caractéristiques
de titres de créances.

7.5.2. Les principaux titres hybrides

a) Les titres subordonnés


Les titres subordonnés (notamment les titres subordonnés à durée indéterminée ou
TSDI) sont des titres représentatifs d’une dette (comme les obligations) qui sont
assimilés, par leur « stabilité », à des fonds propres (comme les actions).
En outre, en cas de liquidation de la société, les titulaires de titres subordonnés ne
sont remboursés qu’après l’ensemble des créanciers ordinaires (d’où le terme
« subordonné »). En contrepartie de ce risque accru, les titres subordonnés ont un
rendement supérieur aux émissions obligataires ordinaires.
Les titres subordonnés constituent un outil de gestion de la politique financière de
l’entreprise en lui permettant d’emprunter des capitaux d’une grande stabilité. Les titres
subordonnés sont remboursables à l’initiative de l’entreprise émettrice.
Le rendement des titres subordonnés émis par une entreprise est souvent un
indicateur de santé financière de cette entreprise puisque plus forte sera la solvabilité
de long terme de l’entreprise, plus bas sera le rendement accepté par l’investisseur.

b) Les obligations convertibles


Les obligations convertibles sont des obligations, généralement à taux fixe, que le
porteur a la possibilité de transformer, sur une période déterminée, en actions de la
société émettrice.
L’intérêt de ces titres provient du fait que les porteurs peuvent demander à tout
moment, ou à des dates déterminées, la conversion de l’obligation en actions, suivant
un rapport de conversion préétabli. Lorsque le droit de conversion est exercé, cela se
traduit pour la société par une augmentation de capital. Si la conversion n’est pas
demandée, l’obligation est remboursée à son échéance.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Pour l’investisseur, l’intérêt de ces titres est qu’ils offrent une protection contre la
baisse du cours de l’action.
Pour l’émetteur, l’émission d’obligations convertibles lui permet de minorer les intérêts
versés par rapport aux obligations classiques.

c) Les obligations à bons de souscription d’actions (OBSA)


Les OBSA sont des obligations classiques à taux fixe ou taux variable auxquelles la
société émettrice joint un bon de souscription d’actions à exercer pendant une période
déterminée à un prix déterminé.
Dans la pratique, l’obligation et le bon de souscription d’actions sont cotés séparément.
Le détenteur peut donc tout à la fois conserver son statut d’investisseur obligataire ET
obtenir celui d’actionnaire s’il choisit d’exercer son option.
L’avantage des OBSA pour la société émettrice est qu’elle peut proposer une
rémunération moindre en contrepartie de la détention d’une option.

d) Les Titres participatifs (TP)


Créés en 1983, les titres participatifs peuvent être émis par des sociétés du secteur
public, par des sociétés coopératives, des banques mutualistes et des sociétés
d’assurance.
Le titre est rémunéré par un rendement minimal garanti auquel s’ajoute un montant
indexé sur les résultats de l’entreprise. La durée du titre est en principe illimitée ce qui
lui confère le statut de quasi-fonds propres. La plupart des TP ont aujourd’hui été
remboursés par les émetteurs.
L’avantage des titres participatifs était de procurer une forte stabilité des financements
(quasi-fonds propres) sans diluer l’actionnariat.

e) Les obligations à bon de souscription d’obligations (OBSO)


Les OBSO sont des obligations classiques à taux fixe ou taux variable auxquelles la
société émettrice joint un bon de souscription d’obligations à exercer pendant une
période déterminée à un prix déterminé.
Dans la pratique, l’obligation et le bon de souscription d’obligation sont cotés
séparément. L’avantage des OBSO pour la société émettrice est qu’elle peut proposer
une rémunération moindre en contrepartie de la détention d’une option.

f) Les EMTN structurés


Les EMTN (Euro Medium Term Note) sont la variante Euro des MTN (medium term
notes), catégorie de titres initialement créée aux Etats-Unis. Il s'agit de titres de
créances dont la maturité s'intercale généralement entre les « Negociable European
Commercial Paper » (NEU CP) (< 1 an) et les obligations.
La principale caractéristique des EMTN est leur grande flexibilité aussi bien pour
l'émetteur que pour l'investisseur. Cette grande flexibilité a garanti aux EMTN un

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

succès massif et en a fait un outil de financement largement utilisé par les entreprises
et les organismes publics.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.6. Autres instruments

7.6.1. Contexte
Il existe de nombreux produits de placement substituables aux produits financiers. En
France, les principaux sont :
• L’assurance vie,
• Les produits de bilan proposés par les établissements de crédit,
• Les comptes à terme proposés par les établissements de crédit,
• Les parts sociales des banques coopératives,
• Les parts ou actions des organismes de titrisation.

7.6.2. L’assurance vie


L’assurance en cas de vie garantit le versement d’un capital ou d’une rente au
bénéficiaire désigné dans le contrat, si la personne assurée est en vie au terme
du contrat (assurance « en cas de vie »). L’assurance-vie est l’un des produits
d’épargne les plus populaires en France.
L’assuré désigne un ou plusieurs bénéficiaires de son choix qui peuvent être un héritier
ou toute autre personne physique, une association, etc.
L’assuré peut être le bénéficiaire et utiliser l’assurance-vie comme placement en vue
de la retraite. Dans ce cas, l’assurance-vie est utilisée comme un simple placement
financier.
Les contrats d’assurance-vie proposent une fiscalité avantageuse s’ils sont conservés
plus de huit ans.

7.6.3. Les produits de bilan


Il existe de nombreux produits d’épargne proposés par les établissements de crédit.
Ils permettent de gérer la trésorerie des particuliers et, pour certains produits, des
associations. Ces produits proposent souvent une fiscalité avantageuse en
contrepartie d’une limitation des montants. Parmi ces produits, nous pouvons citer les
comptes sur livrets, les livrets d’épargne populaire, les livrets de développement
durable, l’épargne logement, etc.
La plupart de ces produits versent des intérêts en fin d’année calculés selon la règle
de la quinzaine : les intérêts versés sur le compte ne commencent à rapporter des
intérêts que la quinzaine suivante (inversement, les sommes retirées en cours de
quinzaine ne rapporteront aucun intérêt pour la quinzaine en cours).
La rémunération de ces produits est fixée par la Banque de France et déterminée le
1er février et 1er août de chaque année.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Nous vous proposons ci-dessous un tableau de synthèse de quelques-uns de ces


produits :

Quoi ? Qui ? Combien ? Fiscalité ? Conditions


particulières ?

Livret A Particulier 22 950 € Exonération d’IR et de Un seul livret A par


prélèvements sociaux (à hauteur personne.
Associations 76 500 € du plafond).

Exonération d’IR et de Un seul LEP par


prélèvements sociaux (à hauteur personne, dans la
du plafond). limite de 2 livrets par
Personne foyer fiscal.
Livret
fiscalement
d’épargne 7 700 €
domiciliée en
populaire (LEP)
France
Condition de niveau de
revenu fiscal de
référence.

Jeunes âgés Exonération d’IR et de Un seul livret A par


Livret jeune de 12 à 25 1 600 € prélèvements sociaux (à hauteur personne.
ans du plafond).

Livret Exonération d’IR et de Un seul LDDS par


Personne prélèvements sociaux (à hauteur personne, dans la
développement
fiscalement du plafond). limite de 2 livrets par
durable et 12 000 €
domiciliée en foyer fiscal.
solidaire
France
(LDDS)

Les intérêts d'un CEL ouvert Un seul compte par


avant 2018 sont exonérés d'impôt personne.
sur le revenu, mais soumis aux
prélèvements sociaux.
L’épargne est
disponible à vue. Il
permet d’obtenir un
prêt immobilier à taux
privilégié et de
bénéficier d’une prime
de l’Etat en cas
d’emprunt immobilier.
Toute
Compte Les intérêts provenant d'un CEL Les CEL ouverts à
particulier,
épargne 15 300 € ouvert à partir de 2018 sont compter du 1er
majeur ou
logement soumis à l'impôt sur le revenu et janvier 2018
mineur
aux prélèvements sociaux. n'ouvrent plus droit à
la prime de l’État.

Lors du versement des intérêts,


l'établissement bancaire doit
effectuer un prélèvement
forfaitaire unique de 30 %, qui
correspond à l'impôt sur le revenu,
à hauteur de 12,80 %, et aux
prélèvements sociaux, à hauteur
de 17,20 % (sauf option pour
l'application du barème
progressif).

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Quoi ? Qui ? Combien ? Fiscalité ? Conditions


particulières ?

Les intérêts d'un PEL ouvert Un seul plan par


avant 2018 sont exonérés d'impôt personne.
sur le revenu, mais soumis aux
prélèvements sociaux.
Durée minimale de 4
ans.

Le PEL permet
d’obtenir un prêt
immobilier à taux
privilégié et de
bénéficier d’une prime
de l’Etat en cas
Toute d’emprunt immobilier.
Plan d’épargne particulier,
61 200 €
logement majeur ou Les intérêts provenant d'un PEL Les PEL ouverts à
mineur ouvert à partir de 2018 sont compter du 1er
soumis à l'impôt sur le revenu et janvier 2018
aux prélèvements sociaux. n'ouvrent plus droit à
la prime de l’État.

Lors du versement des intérêts,


l'établissement bancaire doit
effectuer un prélèvement
forfaitaire unique de 30 %, qui
correspond à l'impôt sur le revenu,
à hauteur de 12,80 %, et aux
prélèvements sociaux, à hauteur
de 17,20 % (sauf option pour
l'application du barème
progressif).

7.6.4. Les comptes à terme


Un compte à terme (CAT) est un compte d’épargne bloqué pendant une période
déterminée. En contrepartie, le titulaire percevra des intérêts généralement plus élevés
que ceux des livrets d'épargne ordinaires.
Les règles du CAT relèvent en majorité de la liberté contractuelle, c'est à dire de
l'accord conclu avec la banque.
Il existe une grande variété de comptes à terme : CAT à taux fixe, CAT à taux
progressif, CAT à taux variable, etc.
Les intérêts sont soumis au régime fiscal des revenus de capitaux mobiliers (impôt sur
le revenu et prélèvements sociaux).

7.6.5. Parts sociales coopératives des banques

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Les parts sociales sont des parts de capital d’une entreprise à forme mutualiste ou
coopérative (une banque par exemple). Les détenteurs de parts sociales sont donc
propriétaires d’une fraction de l’entreprise. Cela confère deux grands droits :
• Voter en assemblée générale selon le principe « un homme, une voix ». Ainsi,
que l’on détienne une part ou plusieurs, le poids lors du vote sera le même,
• Percevoir une rémunération dont le montant est voté annuellement par
l’assemblée générale. Cette rémunération est plafonnée au taux moyen des
obligations du secteur privé. L’assemblée générale peut décider de ne verser
aucun intérêt.
Les parts sociales ne sont pas cotées en bourse. Ainsi, contrairement aux actions, leur
cours ne fluctue pas en fonction de l’offre et de la demande : leur valeur nominale est
stable.
Puisque la valeur des parts sociales ne varie pas, leurs détenteurs ne sont pas soumis
au risque de moins-value. Le principal risque réside dans la faillite de l'émetteur (la
banque ou la mutuelle) qui a émis ces parts sociales. Dans ce cas, les parts sociales
ne valent plus rien et ne peuvent plus être échangées.

7.6.6. Les parts ou actions des organismes de titrisation


Parmi les instruments financiers substituables, nous pouvons également citer les
actions, parts ou titres de créances émis par les organismes de titrisation. Les
organismes de titrisation peuvent prendre la forme de sociétés de titrisation ou de
fonds communs de titrisation. Ces organismes de titrisation ont pour objet :
• L’acquisition de créances, généralement en provenance d’établissements de
crédit (par exemple, des crédits immobiliers),
• Le financement de ces créances par l’émission de titres placés auprès
d’investisseurs.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.7. Les produits dérivés

7.7.1. Définition
Les produits dérivés sont des produits qui portent sur des produits échangés sur
d’autres marchés financiers (taux, change, etc.) ou physiques (matières premières).
Ils permettent de gérer les risques associés aux fluctuations de cours, de taux ou de
change de ces produits liés appelés sous-jacents.

7.7.2. Les compartiments

 

Les marchés de gré à gré sont des Les marchés organisés sont des
marchés où les conditions des marchés sur lesquels les instruments
opérations sont librement négociées échangés sont, à la différence des
entre deux intervenants. Les instruments échangés sur les marchés
montants, les échéances, les de gré à gré, « standardisés » en
conditions de rémunération, etc., sont termes de montants et d’échéances.
fixées au cas par cas. Les marchés organisés fonctionnent
avec une chambre de compensation
qui est l’intermédiaire unique de tous
les opérateurs sur ces marchés.

7.7.3. Les swaps


Le Swap est l’instrument des marchés dérivés par excellence. En effet, il a connu un
développement spectaculaire depuis quelques années représentant la grande majorité
des opérations sur les marchés de gré à gré.
Un swap est une opération par laquelle deux contreparties décident d’échanger un
support selon un échéancier donné et à un taux donné.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Les trois principaux types de swaps sont les suivants :


• Les swaps de change,
• Les swaps de taux,
• Les swaps de crédit.
A l’échéance du swap, acheteur et vendeur comparent valeur initiale et valeur finale
de l’actif de référence :
1. Si l’actif s’est apprécié, le vendeur du swap reçoit la différence entre valeur
initiale et valeur finale,
2. Si l’actif s’est déprécié, le vendeur verse à l’acheteur la différence entre valeur
initiale et valeur finale.

7.7.4. Les contrats à terme


Les contrats à terme sont également appelés « Futures ». Les futures sont négociés
sur les marchés organisés : les montants, les échéances et les prix sont standardisés.
Les futures portent sur les matières premières et sur une série d’actifs financiers.
Sur les marchés dérivés, un acheteur de futures est dit en position longue tandis qu’un
vendeur de futures est dit en position courte.
Il existe une diversité de contrats à terme sur divers sous-jacents :
• Les futures sur taux d’intérêt,
• Les futures sur indices boursiers,
• Les futures climatiques,
• Les futures sur plusieurs productions agricoles (céréales, sucre, café, jus
d’orange, etc.),
• Etc.
Les principes des contrats à terme sont cependant toujours les mêmes : l’intervenant
qui veut se couvrir prend une opération inverse sur les marchés à terme de celle qu’il
a sur le marché physique.
NB : les contrats à terme peuvent également être utilisés dans le cadre de stratégies
de spéculation (anticipations sur l’évolution des taux, etc.).

7.7.5. Les options


Les options sont des instruments financiers négociés sur les marchés organisés et sur
les marchés de gré à gré.
Elles portent principalement sur les changes, les taux, les indices et les matières
premières.
Les options classiques peuvent être des options américaines (option qui peut être
exercée à n’importe quel moment jusqu’à son échéance) ou européennes (option qui
ne peut être exercée qu’à son échéance).

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Les options se caractérisent par :


• Leur type : option d’achat (call) ou option de vente (put),
• Leur échéance,
• Leur prix d’exercice.
Les stratégies traditionnelles sur options sont au nombre de quatre :
• Achat de call = achat d’une option d’achat,
• Vente de call = vente d’une option d’achat,
• Achat de put = achat d’une option de vente,
• Vente de put = vente d’une option de vente.
L’acheteur d’option cherche à se prémunir contre une hausse des cours (call) ou
contre une baisse des cours (put). Son risque est limité au paiement de la prime. A
l’inverse, le vendeur (de call ou de put) court un risque potentiellement illimité.

7.7.6. Produits hautement spéculatifs


Certains produits hautement spéculatifs tels que les options binaires et les « Contracts
for difference » (CFD) sont strictement encadrés par l’AMF :
• Le principe de l’option binaire est d’anticiper le cours à la hausse (Call) ou à
la baisse (Put) d'un sous-jacent (marché des changes, matières premières, etc.)
à une date déterminée. Si l’anticipation est juste, l’investisseur fait un gain
prédéfini à l'émission de l'option. Si l’anticipation est erronée, le total de
l'investissement est perdu,
• Les CFD sont des contrats entre un acheteur et un vendeur qui stipulent que le
vendeur devra payer à l’acheteur la différence entre la valeur présente et la
valeur du sous-jacent (indices, devises, matières premières, etc.) à la date du
contrat. Si la différence est négative, c’est alors l’acheteur qui paie la différence
au vendeur.
La commercialisation, la distribution et la vente d’options binaires sont interdites aux
particuliers. Il existe de même de fortes restrictions à la commercialisation et à la vente
de CFD.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.8. Les OPC

7.8.1. Définition
Les organismes de placement collectif sont des sociétés financières, agréées par
l’AMF. Les OPC peuvent être :
• Des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM),
• Des fonds d’investissement alternatifs (FIA).
Ces deux types d’OPC sont détaillés dans la fiche 8.
Les OPC sont le plus souvent créés par des prestataires de services d’investissement.
A leur création, les OPC définissent des objectifs de placement qui vont déterminer
l’orientation de leurs investissements (zone géographique, secteur d’activité, etc.).

7.8.2. Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM)

a) Deux types d’OPCVM


Les OPCVM peuvent être des OPCVM de capitalisation, qui réinvestissent les
bénéfices dans des nouvelles parts du fonds ou des OPCVM de distribution qui
distribuent leurs bénéfices selon une périodicité déterminée.

b) Deux formes juridiques


Les OPCVM peuvent prendre deux formes juridiques distinctes : ils peuvent être des
sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) ou des fonds communs de
placement (FCP).
Le capital initial d'une SICAV ne peut être inférieur à 300 000 € (art. D214-32-10 du
Code monétaire et financier). Lorsqu’un investisseur achète une part de la SICAV, la
SICAV augmente son capital d’une part (d’où le terme « capital variable »). Chaque
jour, la SICAV publie une valeur liquidative qui permet de déterminer le prix de chaque
part.
Le FCP est une copropriété de valeurs mobilières. Les détenteurs détiennent des parts
de la copropriété qui sont elles-mêmes des valeurs mobilières. Le montant minimal
des actifs que les fonds communs de placement doivent réunir lors de leur constitution
est de 300 000 € (art. D214-32-13 du Code monétaire et financier).

7.8.3. Les FIA


La directive 2011/61/UE sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs
(directive AIFM) a été transposée en droit français. Elle vise à créer un cadre
harmonisé pour les gestionnaires de fonds alternatifs dits « FIA » en Europe tout en
renforçant la protection des investisseurs et des épargnants.
Sont soumis à la directive AIFM les gestionnaires qui gèrent, à travers un ou plusieurs
fonds non couverts par la directive OPCVM, plus de 100 millions d'euros en cas de

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

recours à l’effet de levier ou plus de 500 millions d’euros en l’absence de recours à


l’effet de levier.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.9. Biens divers


La loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la
corruption et à la modernisation de la vie économique (dite loi « Sapin II ») introduit
par son article 79 une évolution du régime de l’intermédiation en biens divers.
Il existe de nombreuses offres d’investissement (vin, forêt, panneaux photovoltaïques,
œuvres d’art, pierres précieuses, etc.) qui proposent un rendement financier mais ne
reposent pas sur des instruments financiers. Ces placements dits « atypiques »
relèvent de l’intermédiation en biens divers. La loi n° 2016-1691 renforce les contrôles
a priori de l’AMF sur l’ensemble des offres et conserve les contrôles a posteriori sur la
documentation commerciale et une veille opérée sur les placements proposés au
public.
La loi n° 2016-1691 précise également les garanties exigibles pour les opérations en
biens divers :
• Pour tous les intermédiaires : qualité de l’intermédiaire (organisation,
honorabilité, compétence, expérience, conflits d’intérêts et assurance de
responsabilité civile professionnelle) et devront être adaptées à la nature de
l’opération proposée,
• L’intermédiaire prenant l’initiative de l’opération devra respecter des garanties
spécifiques (compte dédié, assurance des biens, procédure de valorisation,
garantie de liquidité le cas échéant…),
• Le document d’information et les projets de contrats type doivent être complets,
cohérents et compréhensibles et être accompagnés de trois annexes : le
rapport de l’expert indépendant, les justificatifs du respect des nouvelles
garanties et les projets de communications à caractère promotionnel.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

7.10. Les crypto-actifs


Un crypto-actif est un actif numérique utilisant un réseau informatique ainsi
qu’une « blockchain » afin de pouvoir valider et effectuer des transactions entre
deux, voire plusieurs entités. La blockchain est un registre de transactions numériques
qui regroupe l’ensemble des transactions effectuées depuis la création de la
blockchain (donc depuis la première transaction) sous forme de code informatique.
Les intermédiaires doivent obligatoirement être enregistrés auprès de l'AMF s’ils
souhaitent fournir en France des services :
• De conservation d’actifs numériques,
• D’achat ou de vente d’actifs numériques en monnaie ayant cours légal,
• D’échange d'actifs numériques contre d'autres actifs numériques,
• D’exploitation d'une plateforme de négociation d'actifs numériques.

Tous les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN), y compris ceux
proposant les services d'achat/vente et de conservation de crypto-actifs, peuvent
demander un agrément optionnel à l'AMF.
Il existe, sur le site de l’AMF, une liste blanche des prestataires de services sur actifs
numériques autorisés à proposer ces services.
Depuis le 4 juin 2019, l’AMF est en mesure de délivrer des visas optionnels visant à
encadrer les levées de fonds en crypto-actifs, connues sous le nom d’ICO (Initial Coin
Offering). Après l’éclatement de la bulle de ce nouveau mode de financement en 2018,
l’AMF s’attend ainsi à recevoir des projets plus mûrs et plus sérieux.
Une ICO, Initial Coin Offering, est un mode de financement et de levée de fonds
par émission d’actifs numériques appelés « tokens » ou « jetons » en français. Ce
mode de financement concerne tous les secteurs (aussi bien le médical que
l’informatique) sous condition d’utilisation d’une blockchain. Les entreprises sont aussi
bien des startups, que des entreprises non cotées voire cotées. Il existe bien entendu
d’autres moyens de financement plus conventionnels tels que les introductions en
bourse ou IPO (de l’anglais « Initial Public Offering ») ou le recours au capital-risque.
Issu d’une série de mesures relatives à la finance numérique en Europe (« Digital
finance package »), le projet de règlement européen sur les marchés de crypto-actifs
(« Markets in Crypto-Assets », dit « MiCA ») de juin 2022 vise à mieux encadrer les
crypto-actifs qui ne relèvent pas des règlementations existantes en matière
d’instruments financiers, en créant un cadre réglementaire européen adapté et
équilibré.
Ce texte couvre ainsi plusieurs domaines dont :
• L’offre au public et l’admission aux négociations de jetons,
• L’offre au public et l’admission aux négociations de jetons de valeur stable
(stablecoins),
• La fourniture de services sur crypto-actifs par des prestataires,
• La prévention des abus de marché sur crypto-actifs.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

Après approbation définitive par l’UE et avant entrée en vigueur du règlement MiCA,
l’Autorité bancaire européenne (EBA) et l’Autorité européenne des marchés
financiers (ESMA) devront publier des textes d’application qui viendront préciser la
mise en œuvre de certaines dispositions du règlement.

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

METHODE ET EXERCICE PRATIQUE

Risque et rendement
Rappelez-vous que sur les marchés, le rendement est la contrepartie du risque que
l’investisseur est prêt à prendre. Le rendement d’un titre est également fonction de la
durée de détention d’un placement.
Il est en effet logique qu’un investisseur qui accepte d’immobiliser des fonds pendant
5 ans soit « récompensé » par rapport à un investisseur qui souhaite disposer de ses
fonds à tout moment.

Entraînez-vous

1. Je suis un titre qui représente une part du capital d’une société. Je suis :
a. Une action,
b. Une obligation.
2. Je suis une option qui me protège contre une hausse des cours. Je suis :
a. Un call,
b. Un put.
3. Je suis un titre de créances négociables dont la durée est supérieure à un an. Je
suis :
a. Un NEU CP,
b. Un NEU MTN.
4. Je suis un titre représentatif d’une dette mais je suis presque considéré comme des
fonds propres. Je suis :
a. Une OBSA,
b. Un TSDI.

Réponses : 1a, 2a, 3b, 4b

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

POUR ALLER PLUS LOIN…

A. Les swaps

a) Les swaps de change


Les swaps de change peuvent être de deux natures :
• Les swaps cambistes (ou forex swaps) : ce sont des opérations de court terme
qui consistent à faire une opération au comptant (spot) et une opération
simultanée à terme.
• Les swaps de devises : le swap de devises consiste à échanger son exposition
au risque de change en trouvant une contrepartie qui a une position contraire.

b) Les swaps de taux


Les swaps de taux permettent l’échange de taux d’intérêt, en général l’un fixe, l’autre
à taux variable, entre deux contreparties.
Le vendeur de swap désigne la contrepartie vendant du taux fixe et achetant du taux
variable tandis que l’acheteur de swap est la contrepartie qui achète du taux fixe et
prête à taux variable.

c) Les swaps de crédit


Créés à New York au début des années 1990, les dérivés de crédit se sont développés
rapidement et leur potentiel de développement est encore immense compte tenu de
l’exposition des marchés mondiaux au risque de crédit.

Les swaps de crédit représentent l’essentiel des dérivés de crédit.


Les principaux types sont :
• Les credit default swaps (CDS) assurent leurs acheteurs d’une compensation
en cas de baisse de valeur de l’actif sous-jacent. Ce type de swap permet à son
acheteur de se protéger contre le risque de défaut (ou tout autre risque de crédit
prévu au contrat) en contrepartie du versement d’une somme exprimée en %
(points de base) du contrat,
• Les total return swaps transfèrent l’intégralité du risque et du rendement de
l’actif de référence sans transfert de l’actif lui-même. Ainsi, le total return swap
consiste, pour l’acheteur, à transférer au vendeur l’intégralité d’un risque lié à
un crédit en contrepartie du paiement d’une prime.

B. Les futures
Sur tous les marchés de futures, les intervenants versent un dépôt de garantie
correspondant à un montant par contrat échangé. Ce dépôt de garantie est versé à la
chambre de compensation. Si le dépôt de l’opérateur devient inférieur à ce dépôt

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FICHE 7
INSTRUMENTS FINANCIERS, CRYPTO-ACTIFS ET LEURS RISQUES

minimal en raison de l’évolution du marché sous-jacent, la chambre de compensation


procède à des appels de marge. Le dépôt de garantie et les appels de marge
permettent ainsi à la chambre de compensation de reconstituer le dépôt de garantie
en fonction des évolutions du marché.

Exemple de stratégie de couverture


Une compagnie aérienne doit se réapprovisionner en kérosène dans 3 mois. Elle veut
se prémunir contre la hausse des prix du pétrole à 3 mois.
Elle a trois possibilités :
• Acheter dès maintenant le kérosène et le stocker,
• Attendre trois mois et acheter le kérosène quand elle en a besoin,
• Acheter des contrats à terme.
La compagnie achètera des contrats à terme à 3 mois. De cette manière, le prix sera
fixé dès aujourd’hui. Supposons que le prix du contrat soit de 100 dollars le baril de
kérosène.
A terme, si le prix du kérosène est de 120, la compagnie exerce son contrat et achète
son kérosène à 100.
Si le prix du kérosène est de 90, la compagnie achète au comptant et a perdu le prix
de l’achat des contrats.

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Fiche N°8
GESTION COLLECTIVE/GESTION
POUR COMPTE DE TIERS
FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ La gestion de placements réalisée par une entité (une société de gestion) pour
le compte de tiers (l’épargne de clients particuliers ou entreprises) est appelée
gestion pour compte de tiers.

➔ Si la société de gestion de portefeuille (SGP) est au cœur du métier de la


gestion financière, d’autres acteurs interviennent également : les
dépositaires, les distributeurs, les administrateurs de fonds, les
commissaires aux comptes.

➔ Les organismes de placement collectif (OPC) sont des portefeuilles de


valeurs gérés par des professionnels et détenus collectivement (sous forme
de parts ou d’actions) par des investisseurs particuliers ou institutionnels.

➔ Les OPC sont agréés par l’Autorité des marchés financiers (AMF).

➔ Il existe 2 types d’OPC : les OPCVM (organismes de placements collectifs en


valeurs mobilières) et les FIA (fonds d’investissements alternatifs).

➔ Les caractéristiques d’un OPC sont résumées au sein d’un prospectus


d’information qui doit être remis au client préalablement à la souscription de
ce produit.

➔ L’écosystème de la finance durable et des acteurs en présence, y compris


ceux de la recherche extra-financière et les acteurs non financiers
(organisations internationales, ONG…), est une connaissance essentielle

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle
car elle reprend la numérotation du programme certification de l’AMF.

Introduction : la gestion pour compte de tiers

Qu’est-ce que la gestion pour compte de tiers ?


On appelle gestion pour compte de tiers, la gestion de placements (d’actifs
financiers) réalisée par une entité (une société de gestion) pour le compte de
tiers (l’épargne de clients particuliers ou entreprises). Le terme de « gestion
d’actifs pour compte de tiers » est également utilisé.
La gestion pour compte de tiers offre aux clients l’expertise de professionnels pour
accéder aux marchés. En France, cette gestion est majoritairement réalisée par des
filiales de banques ou de compagnies d’assurance qui gèrent ainsi, de manière
indirecte, l’épargne des clients, notamment dans le cadre d’organismes de placement
collectif (OPC).

Qu’est-ce qu’un OPC ?


Les OPC (organismes de placement collectif) investissent en valeurs
mobilières (actions, obligations, etc.) pour le compte d’un grand nombre
d’épargnants. En achetant une part d’OPC, chaque épargnant accède à un
portefeuille diversifié géré par un professionnel (une société de gestion agréée).
Il existe deux catégories d’organismes de placements collectifs (OPC) :
• Les OPCVM (OPC en valeurs mobilières), qui sont commercialisables dans toute
l’Union européenne,
• Et les FIA (fonds d’investissement alternatifs) qui sont les autres placements
collectifs commercialisés en France. Les FIA peuvent être ouverts à des
investisseurs non-professionnels (fonds de capital investissement, par exemple)
ou réservés à des investisseurs professionnels (organismes professionnels de
placement collectif immobilier par exemple).
Les OPC peuvent prendre la forme deux formes juridiques :
• La Sicav (société d'investissement à capital variable) est une société anonyme à
capital variable qui émet des actions au fur et à mesure des demandes de
souscription. Tout investisseur qui achète des actions devient actionnaire et peut
s'exprimer sur la gestion de la société au sein des assemblées générales et/ou
présenter sa candidature au conseil d'administration.
• Le FCP (fonds commun de placement) est une copropriété de valeurs mobilières
qui émet des parts. Le porteur de parts ne dispose d'aucun des droits conférés à
un actionnaire, mais la société de gestion qui gère le fonds agit au nom des
porteurs et dans leur intérêt exclusif.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

Il existe des fonds à vocation générale et des fonds spécialisés comme les fonds de
capital investissement (FCPR, FCPI, FIP), les sociétés civiles de placement
immobilier (SCPI) et les organismes de placement collectif immobilier (OPCI), les
sociétés d’épargne forestière (SEF), les sociétés d’investissement à capital fixe
(Sicaf), les fonds de fonds alternatifs et les fonds d’épargne salariale (FCPE,
SICAVAS).
Un OPC peut distribuer périodiquement les revenus de ses titres en portefeuille
(OPC de distribution) ou les réinvestir (OPC de capitalisation). Un même OPC peut
détenir des parts de distribution et de capitalisation.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.1. Les acteurs du métier de la gestion pour compte de


tiers
Différents professionnels interviennent dans le cadre de la gestion pour compte de
tiers.

8.1.1. La société de gestion


Une société de gestion de portefeuille (SGP) est un prestataire de services
d’investissement qui exerce à titre principal l’activité de gestion pour compte
de tiers. A ce titre, elle réalise la gestion financière, administrative et comptable d’un
portefeuille de valeurs mobilières.
Une société de gestion est soumise à l’agrément de l’AMF. Elle adhère au
mécanisme de garantie des titres, et est tenue à certaines obligations d’information :
• Vis-à-vis de l’AMF :
- Elle adresse un exemplaire certifié du bilan, du compte de résultat, du rapport
de gestion et de leurs annexes, au plus tard 6 mois après la clôture de son
exercice comptable annuel, ainsi qu’une fiche de renseignements statistiques
annuels,
- Elle informe l’AMF de toute modification d’un élément de son dossier
d’agrément.
• Vis-à-vis du client :
- La société de gestion a un devoir d’information et de conseil vis-à-vis de
l’investisseur. Elle doit se renseigner sur les objectifs de ce dernier, son
expérience en matière d’investissement et sa situation,
- Parallèlement, le devoir de conseil et d’information comporte une mise en
garde contre les risques encourus,
- L’investisseur doit également être informé de la procédure appliquée par la
société de gestion dans le choix des intermédiaires et contreparties retenus
ainsi que de la politique menée par elle dans l’exercice des droits de vote aux
assemblées générales.

8.1.2. Le distributeur
Le terme distributeur désigne les réseaux de distribution bancaires et
financiers (établissements de crédits, entreprises d’investissement, entreprises
d’assurance, courtiers en ligne, conseillers en investissements financiers (CIF)) qui
proposent la souscription d’un OPC.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.1.3. Le dépositaire
Les dépositaires d’organismes de placement collectif en valeur mobilière (OPCVM)
et de fonds d’investissement alternatifs (FIA) ont deux missions principales :
• Ils conservent les actifs détenus par les organismes de placement collectifs
(OPC),
• Ils s’assurent de la régularité des décisions de l’OPCVM ou du FIA ou de sa
société de gestion par rapport aux dispositions législatives et réglementaires
applicables ainsi que celles figurant dans son prospectus.

8.1.4. L’administrateur de fonds


L’administrateur de fonds :
• Enregistre les opérations,
• Transmet les instructions de règlement/livraison des titres au dépositaire,
• Tient et suit les risques.
Il est également responsable du calcul de la valeur liquidative du fonds, à moins que
ce traitement soit externalisé vers un valorisateur.
En effet, la fonction de valorisation est de plus en plus déléguée à des spécialistes
appelés valorisateurs qui prennent en charge l’enregistrement des opérations et la
détermination de la valeur liquidative.

8.1.5. Le commissaire aux comptes


Le commissaire aux comptes est chargé de certifier certains documents comptables
de l’OPC (comptes annuels, informations périodiques).

8.1.6. Le prime broker


D’autres acteurs peuvent intervenir dans le cadre de la gestion pour compte de tiers.
Nous pouvons citer les « prime brokers » qui proposent des services spécifiques à la
gestion alternative (notamment des services de financement).

8.1.7. Les acteurs du contrôle


En amont de la commercialisation d’un portefeuille de placements, l’Autorité des
Marchés Financiers va contrôler la société de gestion mais également le
produit lui-même (l’OPC).
Pendant la durée de vie du produit, l’AMF va poursuivre son contrôle en vérifiant
notamment la qualité de l’information diffusée aux clients, mais également
l’adéquation de l’orientation de gestion du fonds avec ce qui est décrit sur le
prospectus.
L’OPC fera également l’objet d’un contrôle par le dépositaire (bonne régularité des
décisions de la société de gestion) et par le commissaire aux comptes (contrôle
comptable).

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

La réglementation impose également pour les FIA (fonds d’investissement


alternatifs), l’existence d’une fonction d’évaluation des actifs et du calcul de la valeur
liquidative.
Cette évaluation est soit :
• Externe, effectuée par un « expert externe en évaluation »,
• Interne et sous certaines conditions d’indépendance.

8.1.8. Les obligations vis-à-vis du régulateur


L’OPC doit présenter, sous la forme d’un organigramme ou d’un tableau, les
moyens humains dont disposera la société de gestion de portefeuille.
Le dossier comporte le curriculum vitae à jour des dirigeants, des gérants financiers,
du responsable de la conformité et du contrôle interne (RCCI) et de toute autre
personne exerçant des responsabilités au sein de la société notamment la personne
en charge de la gestion des risques ou les membres responsables de
l’administration, du marketing et des ressources humaines.
Il est rappelé que toute personne en charge de fonctions clés au sein de la société
de gestion de portefeuille (dirigeant, gérant financier, RCCI, responsable du contrôle
des risques) doit justifier de son rattachement à la société par le biais d’un contrat de
travail, d’un mandat social ou d’une convention de mise à disposition (et non par un
contrat de prestation de service).
Le ou les RCCI doivent disposer de l'indépendance, de l'autorité, des
ressources et de l'expertise nécessaires pour remplir leur mission de façon
efficace. Ils doivent également disposer d'un accès à toutes les informations
pertinentes nécessaires à l’exercice de leur mission.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.2.1. Les fondamentaux de la gestion pour compte de tiers


Le terme de « gestion pour compte de tiers » regroupe deux sous-ensembles :
• La gestion individualisée sous mandat
Elle permet aux investisseurs de bénéficier d'une gestion individualisée de leurs
avoirs. L'investisseur donne alors procuration au gérant d’une société de
gestion pour agir en son nom.
Toutefois, les prestations proposées doivent être adaptées à la situation de
l'investisseur.
Une société de gestion ne peut déléguer une partie de la gestion du portefeuille
sans avoir obtenu l’accord préalable exprès du mandant.
• La gestion collective
Comme son nom l’indique et à l’opposé de la gestion individualisée, la gestion
collective est réalisée sous forme d’organismes de placement collectif
(OPC).
Dans le cadre de la gestion pour compte de tiers, une société de gestion de
portefeuille doit par ailleurs pouvoir mesurer à tout moment :
- Les risques associés aux positions prises dans le cadre de la gestion de
l’OPC ou du mandant,
- La contribution de ces positions au profil de risque général de ces
portefeuilles,
- Et les niveaux d’engagement de l’OPC.
Quelle que soit sa forme, toute gestion pour compte de tiers se caractérise par :
- Un fondement juridique : le mandat de gestion,
- Un document résumant les principales caractéristiques du portefeuille géré : le
prospectus,
- Des principes de valorisation : pour les OPC, la valeur liquidative,
- Des frais,
- Un mode d’affectation des résultats,
- Des règles de distribution au sein de l’Espace économique européen.
• Le mandat de gestion
Le mandat de gestion est un contrat établi entre le gestionnaire et son client. Ce
document contractuel doit contenir un minimum d’informations obligatoires,
parmi lesquelles nous pouvons citer l’univers de placement et les objectifs de
gestion, le mode de rémunération des acteurs intervenant à la gestion, les
modalités de mesure des performances.
Le contrat peut être résilié à tout moment par le mandant ou le mandataire. La
dénonciation s’effectue par lettre recommandée avec demande d’avis de
réception.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

Dans le cas de la gestion collective la souscription à un OPC vaut adhésion au


contrat de gestion.
• Le prospectus
Chaque OPC doit établir un prospectus d’information.
Avant sa publication, le prospectus doit être préalablement contrôlé par l’Autorité des
marchés financiers.
Il est tenu à la disposition de tout investisseur éventuel par le distributeur et peut être
obtenu auprès de la société de gestion du produit et sur le site internet de l’AMF.
Le prospectus complet comporte 3 volets :
• Le document d’information clé (DIC)
Le règlement PRIIPs (Packaged Retail Investment and Insurance Products) régule
les documents d’informations clés relatifs aux produits d’investissement packagés de
détail et fondés sur l’assurance (exemples : OPCVM, produits d’assurance-vie multi-
supports, fonds d’investissements alternatifs, obligations convertibles, produits de
titrisation et dépôts et titres structurés).
Cette réglementation requiert un document synthétique (DIC PRIIPs), standardisé et
normé sous la forme d’un résumé de 3 pages maximum permettant de décrire les
éléments clés du produit d’investissement dans un langage clair et compréhensible.
Ce document doit mentionner des scenarios de performances potentielles futures
(scénarios « défavorable », « intermédiaire », « favorable » et « de tension » qui est
le scénario le plus extrême) et décrire le processus de gestion des réclamations. Il
doit être fourni au client en temps utile, avant qu’il soit lié par un contrat de prestation
ou avant l’exécution de sa prestation.
Les fonds communs de placement (FCP) et les Sicav ouverts au grand public
ont, depuis 2012, leur document d'informations clés pour l'investisseur (DICI).
Le DIC remplace le DICI au sens de la réglementation PRIIPs. Le DIC et le DICI
sont quasi-similaires. Les FCP et Sicav ont été exemptés de la production d'un DIC
PRIIPs jusqu'à fin 2022 lorsqu'ils sont vendus en direct (hors assurance-vie). Ils
doivent désormais s’aligner sur la réglementation PRIIPs.
Sur la forme, les informations doivent être fournies sur un support durable. Un
support durable est un moyen permettant à un client de stocker des informations et
de s’y reporter aisément ensuite (exemple : un support papier). Le support durable
peut être un service Internet à la condition que le client accepte formellement cette
solution.
Le DIC, sur trois pages de format A4, doit notamment présenter :
• Les principales caractéristiques du produit : cette partie présente les objectifs
du produit, les moyens mis en œuvre pour atteindre ces objectifs, la durée de
vie du produit, ainsi qu’une description du type d’investisseur auquel le produit
est destiné,
• Une description du risque et des possibilités de gains,

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

• Un indicateur de risque : cet indicateur, construit sur une échelle de 1 (le


moins risqué) à 7 (le plus risqué), est réalisé en combinant le risque de
marché (la baisse de la valeur des investissements) avec le risque de crédit
(la possibilité que l’établissement ne puisse pas rembourser),
• La perte maximale de capital possible,
• Quatre scénarios de performance : un scénario « de tension » (très
défavorable), et des scénarios « défavorable », « intermédiaire » et
« favorable »,
• La durée de détention recommandée,
• Les frais (coûts directs, indirects, uniques et récurrents) et l’impact des frais
sur le rendement, exprimés en pourcentage et en euros, afin de montrer les
effets cumulés des coûts sur l’investissement.
• La note détaillée
La note détaillée donne une information détaillée sur les éléments qui sont présentés
de façon résumée dans le DIC (ou le DICI). La note détaillée décrit précisément les
règles d’investissement et de fonctionnement de l’OPC ainsi que les modalités de
rémunération de la société de gestion et du dépositaire. Elle présente également de
manière exhaustive les stratégies d’investissement envisagées, ainsi que les
instruments spécifiques utilisés, notamment dans le cas où ces instruments
nécessitent un suivi particulier ou présentent des risques ou caractéristiques
spécifiques.
• Les règlements ou statuts de l’OPC.
Seul le DIC (ou DICI) doit être remis au client avant toute souscription.

Le principe de la valorisation et la valeur liquidative


L’actif d’un OPC comprend :
• Des instruments financiers,
• Des dépôts effectués auprès d’établissements de crédits,
• Des liquidités.
Le prix d’une part (dans le cadre d’un FCP) ou d’une action (dans le cadre d’une
SICAV) est appelé valeur liquidative. Cette valeur est obtenue en divisant la valeur
globale de l’actif net de l’OPC (= actif brut - frais de gestion) par le nombre de parts
ou d’actions.
La valeur liquidative retenue comme référence pour la détermination du prix de
souscription ou de rachat des parts ou actions est la première valeur liquidative
calculée après l’heure limite de centralisation mentionnée dans le prospectus de
chaque OPC : on parle de souscription ou de rachat à « cours inconnu ».
Dans ce cas, l’ordre de souscription ou de rachat ne sera exécuté que le lendemain
voire le surlendemain de la réception de l’ordre.
Les souscriptions/rachats à cours connu se font à la valeur liquidative du jour
d’exécution de l’ordre.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

Les parts d’OPC sont émises et rachetées à tout moment (sauf cas prévus dans le
prospectus) :
• A la demande des actionnaires (pour les SICAV) ou les porteurs de parts (pour
les FCP),
• Sur la base de leur valeur liquidative :
- Augmentée, le cas échéant, des commissions de souscription,
- Ou diminuée, le cas échéant, des commissions de rachat.

Les frais et commissions


Les frais et commissions constituent la rémunération des services de la gestion
déléguée.
Les clients s’acquittent de 3 types de frais principaux :
• Les frais de souscription (ou droits d’entrée). Ils sont versés aux distributeurs
lors de la souscription de parts ou actions d’OPC, et viennent donc augmenter le
prix d’achat. Ils s’ajoutent ainsi à la valeur liquidative de l’OPC.
Exemple : frais de souscription = 0,5 %. Valeur de la part = 50 €
Un client achète 2 parts, soit 2 X 50 € = 100 €
Frais à la charge du client = 100 X 0,5 % = 0,5 €
Coût total pour le client = 100 + 0,50 = 100,50 €.
• Les frais de rachat (ou droits de sortie)
Les frais de rachat fonctionnent de la même façon que les frais de souscription.
Ils viennent diminuer la valeur de rachat des parts.
Exemple : frais de rachat = 0,2 %. Valeur de la part = 100 €
Un client vend 2 parts, soit 2 X 100 € = 200 €
Frais à la charge du client = 200 X 0,2 % = 0,4 €
Valeur de rachat des parts = 200 - 0,40 = 199,60 €
• Les frais courants
Les frais courants :
- Sont prélevés pendant la vie du contrat pour rémunérer le service de la
gestion collective, le travail du gérant du fonds, le coût de fonctionnement et la
distribution de l’OPC,
- Ne sont pas négociables,
- Sont exprimés en pourcentage de l’actif net et sont variables selon le type de
gestion,
- Sont directement prélevés sur l’actif de l’OPC, préalablement au calcul de la
valeur liquidative.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

En complément de ces frais, une commission de surperformance peut être prévue.


Elle rémunère la société de gestion dès lors que l’OPC a dépassé les objectifs fixés
dans le prospectus. Généralement, la gestion est benchmarkée : c’est-à-dire que la
performance de l'OPC s'analyse par rapport à l'indice de référence indiqué dans son
DIC (ou DICI).

Particularités concernant les frais : en cas de modification des caractéristiques de


son OPC, un investisseur est en droit de demander le rachat de ses parts ou actions
sans frais pendant un délai de 3 mois.

Le mode d’affectation du résultat


Les modes d’affectation du résultat d’un OPC sont au nombre de 3
• Distribution pure : en fin d’exercice, l’OPC doit distribuer l’intégralité de son
résultat et le report à nouveau enregistre uniquement les arrondis des
coupons,
• Capitalisation pure : le résultat annuel n’est pas distribué aux porteurs ou
actionnaires mais mis en réserve (c’est un réinvestissement automatique),
• Distribution et/ou capitalisation : la société de gestion du FCP ou l’assemblée
de la SICAV choisissent à chaque fin d’exercice l’affectation du résultat.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.2.2. Mesures de performances des fonds et facteurs de risque


• Le ratio de Sharpe
Le ratio de Sharpe permet de mesurer la rentabilité d’un portefeuille en
fonction du risque pris. Ce ratio part du principe qu’un investisseur n’acceptera de
placer son argent dans un actif risqué que si la performance attendue est supérieure
à celle d’un actif moins risqué. Plus le ratio de Sharpe est élevé, meilleure est la
rentabilité attendue de l’actif ou du portefeuille. Le but de ce ratio est de pouvoir
constituer le portefeuille possédant le plus faible risque possible pour un rendement
maximum.
• La performance absolue et la performance relative
La performance absolue est la différence, exprimée en pourcentage, entre la
valeur liquidative (VL) finale et la VL initiale, divisée par la valeur initiale.
Concrètement, la performance reflète ce qu’a rapporté (ou perdu) le fonds sur une
période donnée. Ce chiffre peut être calculé sur une période donnée ou annualisé.
La performance relative (ou alpha) est la sur (ou sous) performance du fonds
par rapport à son indice de référence, c’est-à-dire la capacité du fonds à faire
mieux ou moins bien que le marché.
Un fonds peut ainsi afficher une performance absolue négative et une
surperformance relative (signifiant que le fonds fait mieux que le marché).
• La volatilité
La volatilité désigne « l’éloignement » de la performance d’un fonds avec sa valeur
moyenne sur une durée déterminée (généralement 1 an). Elle décrit ainsi
l’amplitude de la série historique autour de la moyenne. Or, si l’amplitude est
importante, il existe un risque d’avoir investi au plus haut et de devoir
désinvestir à un plus bas qui sera d’autant plus « éloigné » du plus haut que la
volatilité du portefeuille est importante. En finance, la volatilité est associée à la
notion de risque : plus la volatilité est importante, plus le risque est important.
• Les indices de référence
L’AMF recommande aux sociétés de gestion qui gèrent des fonds dont
l’objectif de gestion se réfère à un indice de référence, d’afficher de façon
claire et précise la marge de manœuvre laissée au gérant pour investir
différemment de l’indice. Les SGP doivent respecter les objectifs du règlement
(UE) 2016/1011, dit « règlement Benchmark » qui sont d’encadrer, au sein de l'Union
européenne, la fourniture et l'utilisation d'indices de référence.
L’AMF recommande, par ailleurs, à ces fonds d’élaborer un reporting à l’attention des
investisseurs permettant de voir dans quelle mesure le fonds s’écarte ou se
rapproche de son indicateur de référence.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.4. La réglementation des sociétés de gestion et des OPC

8.4.1. La réglementation en vigueur


Les OPC bénéficient d’une réglementation spécifique, notamment des règles de
répartition des risques et de transparence à l’égard des investisseurs (information,
DIC/DICI, etc.). Ils sont soumis à la surveillance de l’AMF.
La réglementation des OPC relève de Directives européennes, principalement de la
Directive OPCVM (UCITS) IV et AIFM (Alternative Investment Fund Managers) . Le
tableau ci-après est une synthèse du classement des OPC en fonction des Directives
dont ils dépendent.

OPC Autres FIA Les autres


placements
OPCVM FIA collectifs

Il s’agit de fonds et Il s’agit Il s’agit des véhicules Cette catégorie


SICAV relevant de d’organismes qui n’étaient pas regroupe les
la directive relevant de la régulés par l'AMF autres placements
OPCVM IV. directive AIFM : les avant l’entrée en collectifs qui ne
FCPE/SICAVAS, vigueur de la sont pas des FIA
les FPCI Directive AIFM mais ni des OPCVM
(FCPR/FCPI/FIP, qui le sont désormais. mais qui sont tout
les OPCI, etc.). de même régulés
par l’AMF.

8.4.2. Les principaux éléments du cadre réglementaire


L’objectif principal de la réglementation des OPC est de mieux protéger l’investisseur
et en particulier l’investisseur non-professionnel.
A ce titre, un OPC qui est créé par une société de gestion de portefeuille, se doit
d’être agréé par l’AMF et disposer d’un dépositaire.
L’AMF agrée les modifications importantes : fusions, scissions, liquidations des OPC
ou, selon les cas, les changements de caractéristiques ou de classification. Elle
contrôle à cette occasion, l’information diffusée auprès des investisseurs.
L’AMF contrôle également la qualité de l’information diffusée au client qui doit être
claire et adaptée à la compréhension de ce dernier (obligations renforcées par la
directive MIF).
Par ailleurs, les sociétés de gestion disposent dès leur agrément d’un passeport
européen. Celui-ci permet à une société de gestion ayant obtenu un agrément dans
son pays d’origine, d’exercer ses activités dans toute l’Union européenne ou dans un
Etat membre de l’Espace économique européen :

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

• Si une société de gestion européenne souhaite fournir ses services en France,


on parle de « passeport in »,
• Si une société de gestion française souhaite fournir ses services à l’étranger,
on parle de « passeport out ». Dans ce cas elle effectue une demande auprès
de l’AMF qui l’instruit et la transmet aux autorités compétentes des Etats
concernés.

8.4.3. Le cadre réglementaire européen

La Directive AIFM
La directive 2011/61/UE sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs
(directive AIFM) a été transposée en droit français. Elle vise à créer un cadre
harmonisé pour les gestionnaires de fonds alternatifs dits « FIA » en Europe tout en
renforçant la protection des investisseurs et des épargnants.
Sont soumis à la directive AIFM les gestionnaires qui gèrent, à travers un ou
plusieurs fonds non couverts par la directive OPCVM, plus de 100 millions d'euros en
cas de recours à l’effet de levier ou plus de 500 millions d’euros en l’absence de
recours à l’effet de levier.

La Directive UCITS IV (OPCVM IV)


La Directive UCITS IV 2009/65/EC (Undertakings in collective investments in
transferable securities) encadre les placements collectifs en Europe. En France, les
« UCITS » regroupent les SICAV et FCP et sont réglementés par l’AMF. En 2014, la
directive OPCVM (UCITS) a permis d’harmoniser les règles avec celles introduites
par la directive AIFM.

La Directive MMF
Le règlement (UE) 2017/1131 relatif aux fonds monétaires (MMF) est entré en
application le 21 juillet 2018.
Les fonds monétaires sont des OPCVM ou des FIA investissant dans des actifs à
court terme liquides qui ont pour objectif d'offrir des rendements comparables à ceux
du marché monétaire et/ou de préserver la valeur de l'investissement.
La Directive MMF vise notamment à rendre les fonds monétaires plus résilients, à
limiter les risques de stabilité financière, et à garantir le traitement équitable des
investisseurs.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.5. Les instruments de la gestion collective


Les Organismes de Placements Collectifs (OPC) sont classés selon la nature des
titres investis, le type d’investisseurs et la gestion des actifs.
Les régulateurs européens et français ont cherché à :
• Classer les différents types d’Organismes de Placements Collectifs,
• Identifier certaines formes spécifiques d’OPC.
Ces deux points sont successivement abordés ci-après.

8.5.1. Les types d’organismes de placements collectifs (OPC)


Les grands types d’OPC sont désormais regroupés selon la réglementation
européenne que les gestionnaires de fonds doivent respecter. Elle distingue
notamment les OPCVM, des autres supports « non OPCVM ».

Les organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM)


Nous avons déjà vu que les OPCVM regroupent deux grands types de produits : les
Sicav (sociétés d’investissement à capital variable) et les FCP (fonds communs de
placement).
Les OPCVM se distinguent essentiellement par 2 critères : la nature des actifs
majoritairement détenus et le type de gestion. En raison du caractère risqué des
investissements en bourse, la règlementation impose aux OPCVM de respecter des
règles précises quant à l’allocation de leurs actifs.
Depuis le 1er janvier 2018, les anciennes classifications AMF (actions, obligations,
monétaires, alternatifs, garantis) peuvent être maintenues, à titre optionnel, selon le
choix de la société de gestion de portefeuille (« SGP ») ou de l’organisme de
placement collectif (« OPC »). La classification « Diversifié » a, en revanche, été
supprimée au 31 décembre 2017, sans possibilité de maintien optionnel.

Les autres OPC : les FIA


Les instruments autres qu’OPCVM, sont dénommés fonds d’investissement
alternatifs (FIA).
Parmi ces FIA, nous pouvons donner les exemples suivants :
• Les fonds ouverts, soit uniquement à des clients « professionnels », soit à des
clients « non professionnels ». Nous pouvons citer ici les organismes de
placement collectif immobilier (OPCI), les fonds d’investissements de
proximité (FIP), les fonds à vocation générale ou investis dans le capital
investissement (FCPR : fonds commun de placements à risques / FCPI :
fonds commun de placements dans l’innovation),
• Les fonds d’épargne salariale : souscrits par les entreprises au profit de leurs
salariés, ils peuvent prendre la forme de FCP (FCPE : fonds communs de

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

placement d’entreprise) ou de SICAV (SICAVAS : SICAV d’actionnariat


salarié),
• Les organismes de titrisation : cette catégorie regroupe les portefeuilles de
créances et peuvent prendre la forme de fonds (FCC : fonds commun de
créances) ou de sociétés de titrisation,
• Les FIA immobiliers : l’AMF agrée les organismes de placement collectif
immobilier (OPCI) et les organismes professionnels de placement collectif
immobilier (OPPCI) lors de leur création, après avoir vérifié les informations
mentionnées dans les documents réglementaires (règlement ou statuts et
DIC/DIC et/ou prospectus le cas échéant),
• Les FIA forestiers (SEF et GFI) :
L’AMF n’agrée pas les sociétés d’épargne forestière (SEF) dont l’objet est
l’acquisition et la gestion d’un patrimoine forestier mais intervient lorsqu’elles
font une offre au public. Ainsi, en cas d’offre au public, l’AMF délivre un visa
qui atteste, notamment, que le document d’information destiné au public est
complet, compréhensible et que les informations qu’il contient sont
cohérentes.
Un groupement forestier (GFI) est une société civile créée en vue de la
constitution, l’amélioration, l’équipement, la conservation ou la gestion d’un ou
plusieurs massifs forestiers ainsi que de l’acquisition de bois et forêts. Comme
pour les SEF, l’AMF n’agrée pas les GFI mais intervient lorsqu’ils font une
offre au public.
• Pour terminer sur les autres instruments « non OPCVM », citons le cas
particulier de l’ETF (Exchange Traded Funds). Les ETF sont des fonds
d’investissement qui ont pour but de reproduire les performances d’un
instrument financier, des cours d’une matière première ou encore d’indices de
titres ou d’un panier d’actifs.
La particularité des ETF est qu’ils sont cotés en bourse, négociables sur une
place boursière de la même manière que les actions.
Enfin, d’autres supports n’entrent dans aucune catégorie. La réglementation les
dénomme « Autres FIA ». Ils sont réglementés sur la base de critères de taille des
actifs et de nature des investisseurs.
En dehors de ces grands types d’OPC, certains OPCVM peuvent également prendre
des formes spécifiques.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.5.2. Les formes spécifiques d’OPCVM


La loi autorise par ailleurs des formes spécifiques d’OPCVM.
• Les fonds de fonds : Investis pour partie ou totalement dans des parts
d’autres OPCVM, les fonds de fonds permettent une diversification élevée pour
les investisseurs sans multiplier les coûts de souscription dans plusieurs
OPCVM.
• Les OPCVM maîtres-nourriciers : Un OPCVM dit « nourricier » est un
organisme dont l’actif est investi en totalité et en permanence en parts ou actions
d’un seul OPCVM dit « maître ».
• Les OPCVM à compartiments : Les OPCVM à compartiments sont des fonds
divisés en plusieurs compartiments, gérés séparément et correspondant à des
orientations de placement différentes. L’investisseur peut passer d’un
compartiment à l’autre sans supporter de frais de transactions.
• Les OPCVM indiciels : Les OPCVM indiciels sont des OPCVM dont la valeur
liquidative suit celle d’un indice boursier (permettant une grande lisibilité
notamment pour les particuliers dont leur placement est représentatif d’un indice
boursier).

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.6. Les différents types de gestion


Les techniques de gestion utilisées par les gérants de portefeuille sont diverses.
Parmi les techniques de gestion de portefeuille les plus répandues, on peut
distinguer la gestion passive, la gestion active, la gestion éthique, la gestion
alternative, etc.

8.6.1. La gestion passive


L’objectif de la gestion passive (ou gestion indicielle) est de répliquer à l’identique
des indices de références nationaux (par exemple le CAC 40) ou internationaux (par
exemple le Dow Jones). Cette technique consiste à détenir les titres dans des
proportions identiques à leur pondération dans l’indice ou à investir dans des
trackers (catégorie d’OPCVM indiciel) qui répliquent les indices.

8.6.2. La gestion active


Contrairement à la gestion indicielle, la gestion active se propose de faire mieux que
le marché en sélectionnant certains titres jugés sous-évalués.

8.6.3. La gestion éthique ou investissement socialement responsable (ISR)


La gestion ISR complète les critères économiques ou financiers par le respect de
critères éthiques, environnementaux ou socialement responsables dans le choix des
entreprises qui composent le portefeuille.
L’investissement ISR peut être réalisé soit en gestion directe, soit en gestion
collective.

8.6.4. La gestion alternative


La gestion alternative recouvre un ensemble de stratégies de gestion strictement
actives dont l’objectif principal est la recherche d’une performance élevée parfois en
contrepartie d’un niveau de risques élevé.

8.6.5. La gestion thématique


La gestion thématique permet d’investir dans des portefeuilles principalement
investis dans un secteur de l’économie ou des titres d’une zone géographique
donnée. La gestion Midcap consiste, par exemple, à investir des fonds dans des
sociétés de capitalisation moyenne (par exemple les sociétés figurant au
compartiment B d’Euronext).

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

8.7. Finance durable


La finance durable désigne des pratiques d’investissement qui prennent en compte
des critères extra financiers comme l’environnement ou le social. Il s’agit d’un levier
pour la transformation des sociétés et de l’économie vers une économie plus
durable.
La finance durable regroupe :
• L’Investissement Socialement Responsable (ISR) : Il s’agit d’une
démarche d’investissement qui prend en compte des critères ESG, c’est à dire
liés à l’environnement, au social, à l’éthique et à la gouvernance. Les décisions
d’investissement ne sont plus prises uniquement en fonction de critères
financiers, mais combinent des critères de performance financière et extra-
financière.
• L’investissement vert : Il s’agit d’investissement spécifiquement destinés à
favoriser la transition énergétique. Parmi ce type d’investissement on trouve les
Green bonds (obligations vertes) et les fonds verts.
• La Finance Solidaire : La finance solidaire correspond à un engagement
orienté spécifiquement sur des critères sociaux. Qu’il s’agisse d’entreprises ou
d’organisations, les établissements qui bénéficient des aides dans ce domaine
ont une activité socialement utile. Par exemple, l’accompagnement de personnes
en difficulté. Ce type de finance vise avant tout à investir dans une économie
sociale ou solidaire.
L’agrément ESUS (Entreprise Solidaire d'Utilité Sociale) constitue une « porte
d’entrée » pour les entreprises solidaires et les entrepreneurs sociaux qui
recherchent un accès au financement à partir de plusieurs dispositifs de collecte
d’épargne solidaire, dont certains ont connu récemment une forte croissance.
• La notation extra-financière : Depuis le début des années 2000, de
nouveaux types d’agences de notation se sont développés en-dehors du
domaine financier et s’attachent à évaluer, au-delà de leurs performances
économiques, les pratiques des États, d’émetteurs publics comme les banques,
et des entreprises aux niveaux environnemental, social et de gouvernance
(ESG). Leurs critères d’évaluation ne sont pas standardisés faute d’un référentiel
commun qui fasse autorité, mais elles s’appuient sur les conventions
internationales, à l’instar de Standard Ethics qui reprend les recommandations de
l’ONU, de l’OCDE et de l’Union européenne.
Contrairement aux agences de notation classiques, ce sont les investisseurs et
non les émetteurs de titres qui les rémunèrent, ce qui limite potentiellement les
risques de conflits d’intérêts, bien que les entreprises puissent tout de même
missionner ces agences pour une « notation sollicitée » (Solicited Sustainability
Rating – SSR).
Les notations extra-financières peuvent servir pour les fonds ISR (Investissement
Socialement Responsable) qui intègrent des critères extra-financiers dans leurs
choix d’investissement avant d’intégrer des entreprises à leur portefeuille.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

La Commission européenne a fait de la finance durable l’une de ses priorités de


l’Union des Marchés de Capitaux. Elle a ainsi proposé le 24 mai 2018 un paquet
de propositions législatives majeures en lien avec cet engagement :
- Le règlement « Disclosure » : « Disclosure » entend encadrer la
transparence des fonds vis-à-vis de leur intégration des critères ESG tant pour
les sociétés de gestion que pour les produits qu’elles proposent. Aux termes
de ce texte, les acteurs sont tenus de communiquer dans leur politique de
gestion des risques sur les risques ESG (Environnementaux, Sociaux et de
Gouvernance) pouvant avoir un impact sur la valeur de leurs investissements.
Le règlement « Disclosure » introduit également la notion essentielle des
« sustainability factors », ou facteurs de durabilité. Le texte impose à cet égard
aux acteurs d’une certaine taille de communiquer sur la prise en compte des
principales incidences négatives de leurs investissements sur ces facteurs de
durabilité.
- Le règlement « Benchmark » : Le règlement « Benchmark » crée deux
nouveaux indices bas carbone européens, l’EU Climate Transition Benchmark
et l’EU Paris-aligned Benchmark. Le texte entend ainsi renforcer et uniformiser
l’information fournie aux investisseurs en matière d’empreinte carbone et de
performance ESG des entreprises et des portefeuilles d’investissement.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

Pour aller plus loin : terminologie « Finance durable »


Source : Novethic.
• Activisme actionnarial
L'activisme actionnarial (ou engagement actionnarial) désigne les pratiques
d’investisseurs qui cherchent, en prenant une position significative au capital d'une
entreprise, à influencer sa gouvernance et générer un profit à court terme. Il peut être
utilisé pour promouvoir des bonnes pratiques des entreprises en matière de critères
ESG.
• Agence de notation extra-financière
Depuis le début des années 2000, de nouvelles agences de notation se sont
développées en-dehors du domaine strictement financier et s’attachent à évaluer,
au-delà de leurs performances économiques, les pratiques des États, d’émetteurs
publics comme les banques, et des entreprises en matière environnementale, sociale
et de gouvernance (critères ESG). Leurs critères d’évaluation ne sont pas
standardisés faute d’un référentiel commun qui fasse autorité, mais elles s’appuient
sur les conventions internationales, à l’instar de Standard Ethics qui reprend les
recommandations de l’ONU, de l’OCDE et de l’Union européenne. Contrairement aux
agences de notation classiques, ce sont les investisseurs et non les émetteurs de
titres qui les rémunèrent, ce qui limite potentiellement les risques de conflits
d’intérêts, bien que les entreprises puissent tout de même missionner ces agences
pour une « notation sollicitée » (Solicited Sustainability Rating – SSR). Les notations
extra-financières peuvent servir pour les fonds ISR (Investissement Socialement
Responsable) qui intègrent des critères extra-financiers dans leurs choix
d’investissement avant d’intégrer des entreprises à leur portefeuille.
• Best effort
Dans le cadre des fonds ISR (Investissement Socialement Responsable), les
approches de sélection ESG (Environnementale, Sociale et de Gouvernance)
peuvent être « statiques », c'est-à-dire mesurée à un instant donné, ou
« dynamiques ». C'est le cas de l'approche best effort qui désigne un type de
sélection ESG consistant à privilégier les émetteurs démontrant une amélioration ou
de bonnes perspectives de leurs pratiques et de leurs performances ESG dans le
temps.
• Best in class
Dans le cadre de l'Investissement Socialement Responsable (ISR), l'approche « Best
in-class » est un type de sélection ESG consistant à privilégier les entreprises les
mieux notées d'un point de vue extra-financier au sein de leur secteur d'activité, sans
privilégier ou exclure un secteur par rapport à l'indice boursier servant de base de
départ.
L'approche « Best in-class » est largement utilisée par les gérants français de fonds
ISR.
• Best in universe

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

Dans le cadre de l'Investissement Socialement Responsable (ISR), l'approche « Best


in-universe » est un type de sélection ESG consistant à privilégier les émetteurs les
mieux notés d'un point de vue extra-financier indépendamment de leur secteur
d'activité, en assumant des biais sectoriels, puisque les secteurs qui sont dans
l'ensemble considérés plus vertueux seront plus représentés.
• Changement climatique
Le changement climatique correspond à une modification durable du climat au
niveau planétaire due à une augmentation des concentrations de gaz à effet de serre
(CO2 mais aussi méthane par exemple) dans l’atmosphère.
• COP
La Conférence des Parties (COP) est née à la suite du Sommet de la Terre de Rio
de 1992 qui a donné naissance à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (CCNUCC). Les pays signataires de la CCNUCC se
réunissent annuellement depuis 1995 lors de ce qu'on appelle la Conférence des
Parties. Ces réunions ont pour but de vérifier la bonne application des objectifs de la
CCNUCC.
• Crowdfunding
Le crowdfunding désigne un financement participatif. C'est un moyen pour les
entreprises ou les particuliers de de financer des projets qui ne seraient pas
obligatoirement financés par un biais classique (par exemple un crédit bancaire). Le
crowdfunding permet de fédérer un grand nombre d'investisseurs autour de projets
divers. C'est l'association d'un grand nombre de petits montants qui permet de
regrouper le capital nécessaire à la réalisation du projet.

• Développement durable
Le développement durable se définit comme « un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à
répondre aux leurs » (définition rapport Brundtland de 1987).
Appliqué à l'économie, le développement durable intègre trois dimensions :
- Economique : trouver un juste équilibre entre profit et gestion durable de
l'environnement,
- Sociale (responsabilité sociale) : satisfaire les besoins essentiels des
populations en réduisant les inégalités sociales dans le respect des différentes
cultures,
- Environnementale (responsabilité environnementale) : maintenir l'équilibre
écologique sur le long terme en limitant notre impact sur l'environnement.
• Directive Européenne sur le Reporting Non financier
La Directive Européenne sur le Reporting Non financier, également appelée
« Directive RSE », a été adoptée par le Parlement européen en 2014. Elaborée par
la Commission européenne, elle vise à favoriser la transition vers une économie

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

mondiale durable, tenant compte de la justice sociale et de la protection de


l'environnement. Dans une optique de renforcement de la transparence des
entreprises, cette directive prévoit que les rapports de gestion des sociétés
concernées contiennent deux déclarations annuelles, l’une sur la RSE, l’autre sur la
diversité au sein des organes de gouvernance. Les sociétés doivent ainsi présenter
dans leur déclaration une description du modèle commercial de l'entreprise, leur
politique sociale et environnementale, les principaux risques liés à ces domaines, ou
encore des indicateurs de performance. La directive concerne les entités d'intérêt
public de plus de 500 salariés, mais laisse les états-membres de l'UE libres d'étendre
son champ d'application à d'autres sociétés.
• Economie sociale et solidaire (ESS)
L’Économie Sociale et Solidaire regroupe des organismes publics et/ou privés
(mutuelles, associations, coopératives, fondations ou entreprises commerciales à
finalité sociale) qui veulent concilier activité économique et action sociale.
Pour développer cette économie et la faire changer d’échelle, le gouvernement
français a lancé début 2018 un accélérateur d’innovation et un label, baptisé
« French Impact ».
• Epargne solidaire
La notion d'épargne solidaire est habituellement opposée à celle d'épargne dite
« classique ». En effet, dans le cas de l’épargne solidaire, l’investisseur accorde une
dimension éthique à ses placements, il choisit de soutenir des projets à forte utilité
sociale ou environnementale.
• ESG
Ce sigle international est utilisé par la communauté financière pour désigner les
critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) qui constituent
généralement les trois piliers de l'analyse extra-financière. Ils sont pris en compte
dans la gestion socialement responsable. Grâce aux critères ESG, on peut évaluer
l’exercice de la responsabilité des entreprises vis-à-vis de l’environnement et de leurs
parties prenantes (salariés, partenaires, sous-traitants et clients).
Le critère environnemental tient compte de la gestion des déchets, de la réduction
des émissions de gaz à effet de serre et de la prévention des risques
environnementaux.
Le critère social prend en compte la prévention des accidents, la formation du
personnel, le respect du droit des employés, la chaine de sous-traitance (supply
chain) et le dialogue social.
Le critère de gouvernance vérifie l’indépendance du conseil d’administration, la
structure de gestion et la présence d’un comité de vérification des comptes.
• ESUS
L’agrément Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS) permet aux entreprises de
l’économie sociale et solidaire de recevoir des aides et des financements, dont l’épargne
salariale solidaire et les réductions fiscales. Ce nouvel agrément fait partie d’une réforme qui
a pour but de simplifier le moyen d’identifier les entreprises éligibles.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS

• Exclusion normative
Dans le cadre d'un investissement responsable, l'investisseur peut être amené à exclure
certains types d'investissement de leurs portefeuilles pour cause de non-respect de certains
principes éthiques ou moraux, mais aussi de normes internationales.

• Exclusion éthique
Ce terme désigne généralement certaines exclusions sectorielles dont les activités sont
jugées contraires à l'éthique. Les secteurs les plus concernés par les exclusions éthiques
des portefeuilles d'investissement sont l'alcool, l'armement, le tabac, les jeux d'argent et la
pornographie, il y a aussi des exclusions pour des raisons environnementales.

• Exclusion sectorielle
Dans le cas de l'exclusion sectorielle, il est question d'exclure des entreprises tirant une part
de leur chiffre d'affaires, considérée comme significative, d'activités jugées néfastes pour la
société.

• Finance durable
La finance durable désigne des pratiques de la finance qui prennent en compte des critères
extra financiers comme l’environnement ou le social. Il s’agit d’un levier pour la
transformation des sociétés et de l’économie vers une économie plus durable.
Elle regroupe :
- L’Investissement Socialement Responsable (ISR),
- L’investissement vert,
- La Finance Solidaire,
- Le microcrédit.
• Finance solidaire
La finance solidaire vise à apporter des fonds à des activités d'insertion liées à l'emploi, au
social et au logement, à la solidarité internationale et à l'environnement : 28% des
investissements vont à l'insertion par l'emploi, 31% sont injectés dans le logement très social
alors que l'environnement en reçoit 36% et la solidarité internationale 5%. Un organisme
spécialisé, Finansol, labellise les produits financiers solidaires et suit les tendances de
l’épargne solidaire.
Parmi les produits financiers solidaires, on trouve des fonds solidaires dits 90/10 dont les
encours sont investis entre 5 et 10 % en titres émis par des entreprises d'insertion agréées
et entre 90 et 95% en titres classiques (actions, obligations…), éventuellement gérés selon
un processus ISR.

• Finance verte
La finance verte rassemble l’ensemble des opérations financières ayant pour finalité de
favoriser la transition énergétique et de lutter contre le réchauffement climatique. L’outil
principal de la finance verte demeure les obligations vertes ou Green bonds, émises dans le
but de financer les initiatives participant à lutter contre le réchauffement climatique et assurer
la transition énergétique.

• Finansol
Fondée en 1995, Finansol est une association dont l’objectif est de valoriser l’engagement
éthique au travers de produits qui, tout en permettant de faire fructifier son épargne, appuient
l’accès à l’emploi et au logement pour les personnes vulnérables, et soutiennent les activités
écologiques (développement durable, agriculture biologique) ainsi que l’entrepreneuriat dans

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS
les pays en développement. Pour ce faire, l’association s’appuie notamment sur des acteurs
de terrain et des établissements financiers variés (banques, assurances, etc.) qui rejoignent
la même démarche de solidarité.
Finansol est aussi un label créé en 1997 qui vise à distinguer les produits d’épargne solidaire
des autres produits d’épargne grand public.

• FSC
Le label du Forest Stewardship Council garantit aux consommateurs que leurs produits en
bois proviennent de forêts aménagées de façon durable.

• Green bond
Une obligation verte (green bond) est une émission obligataire que lance une entreprise, une
organisation internationale ou une collectivité locale sur les marchés financiers pour financer
un projet ou une activité à bénéfice environnemental. Les green bonds attirent plus
particulièrement les investisseurs responsables qui recherchent un double bénéfice financier
et environnemental.

• Greenwashing
Le greenwashing (éco-blanchiment) est une méthode de marketing consistant à
communiquer auprès du public en utilisant l'argument écologique. Le but du greenwashing
est de se donner une image éco-responsable qui peut être assez éloignée de la réalité. La
pratique du greenwashing peut être assimilée à de la publicité mensongère.
Le terme « greenwashing » est souvent utilisé par des ONG pour stigmatiser les entreprises
qui tentent d'afficher des préoccupations environnementales qu'elles sont loin d'avoir dans
leurs pratiques.

• ISR (investissement socialement responsable)


L'Investissement Socialement Responsable (ISR) consiste à intégrer de façon systématique
et traçable des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à la gestion
financière.
L’ISR favorise une économie responsable en incitant les sociétés de gestion de portefeuille
(SGP) à prendre en compte des critères extra-financiers lorsqu’elles sélectionnent des
valeurs mobilières pour leurs actifs financiers.
L’ISR peut prendre différentes formes, dont notamment :
- La sélection ESG,
- L’exclusion,
- L’approche thématique.

• Label Greenfin
En 2019, le label Greenfin a succédé à l'ancien label « transition énergétique écologique
pour le climat » (TEEC), lancé en 2015 au moment de la COP 21. Créé par le ministère de la
transition écologique et solidaire, le label Greenfin s'assure de la qualité verte des fonds
d'investissement et favorise la généralisation des pratiques financières durables et
transparentes auprès des investisseurs.
Greenfin exclut ainsi les fonds d'investissement actifs au sein de la filière nucléaire ou des
énergies fossiles. Pour obtenir le label, un fonds d’investissement doit démontrer qu’il

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS
mobilise un pourcentage majoritaire de ses actifs dans des activités durables, pouvant entrer
dans huit catégories : énergie, bâtiment, gestion des déchets, industrie, transports propres,
technologies de l'information et de la communication, agriculture et forêt, adaptation au
changement climatique.
L'audit de labellisation des fonds est assuré par trois organismes indépendants : Novethic,
EY France et Afnor.

• Microcrédit
Le microcrédit consiste en l’attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou des
particuliers qui ne peuvent pas accéder aux prêts bancaires classiques, le plus souvent
parce qu’ils sont trop pauvres et ne disposent pas de garanties suffisantes.

• MSC
Le Marine Stewardship Council (MSC) est un système de certification qui fonctionne sur le
même principe que le label FSC (Forest Stewardship Council). Ce label a été créé afin de
trouver des solutions au problème de la surpêche. Il est basé sur le code de conduite pour
une pêche responsable de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO).

• REACH
Le règlement européen REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of
CHemical substances) a été adopté en décembre 2006. Il vise l'enregistrement de 30 000
substances chimiques utilisées dans l'industrie et les produits de consommation courante au
sein de l'Union européenne (peintures, détergents, hygiène, cosmétiques, parfums...).
Si les substances sont déclarées sans risques, elles pourront continuer à être utilisées. Si
elles présentent des risques pouvant être maîtrisés, elles continueront à être utilisées, mais
sous certaines conditions. Enfin, les substances les plus dangereuses pourront être
interdites par cette agence.

• Règlement Benchmark
Le Règlement européen Benchmark (EU climate benchmark) introduit des index de
référence définissant un ensemble d’objectifs en matière de réduction des émissions de CO 2
et de transition énergétique.
Deux types d’index climatiques ont été incorporés au Règlement : le « Climate-Transition
Benchmark » et le « Paris-Aligned Benchmark ». La Commission européenne ambitionne
ainsi de fournir à l’ensemble des investisseurs un outil efficace leur permettant de prendre en
compte les critères de performance extra-financière, et de développer leurs portefeuilles an
adéquation avec les objectifs de l’Accord de Paris.
Le Règlement Benchmark répond ainsi aux exigences de transparence et de respect des
critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans le cadre des nouvelles
stratégies d’investissement.

• RSE
La responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises (RSE) consiste à appliquer aux
entreprises la notion de développement durable.
La RSE désigne un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations
sociales, environnementales et économiques de leurs activités.

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FICHE 8
GESTION COLLECTIVE/GESTION POUR COMPTE DE TIERS
La Commission européenne définit la RSE comme étant « la responsabilité des entreprises
vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».

• Taxonomie
La proposition de taxonomie européenne des activités durables est un dispositif qui se veut
central dans le plan d’action pour la finance durable. Son objectif premier est de créer un
langage communautaire puis international pour catégoriser les activités économiques en
fonction de leurs externalités environnementales.
Publié le 18 juin 2019 et consacré à près de 70 secteurs d’activité, son rapport technique,
produit par un groupe d’experts sur la finance durable, distingue trois catégories d’activités
durables :
- Les activités bas-carbone qui s’inscrivent dans l’objectif de neutralité carbone à
horizon 2050,
- Les activités potentiellement compatibles mais sous condition d’être moins émettrices
de CO2,
- Les activités qui contribuent à atteindre les deux autres catégories d’activités.
La taxonomie européenne vise notamment à se prémunir contre les activités qui s’appuient
sur du greenwashing et les acteurs dont la reconnaissance d’une activité « verte » découle
davantage d’un lobbying efficace que d’une réelle préservation de l’environnement. De ce
fait, la proposition a rencontré de nombreuses oppositions de groupes industriels comme
financiers qui considèrent le dispositif comme impossible à mettre en œuvre, ou comme trop
figé et binaire dans son approche.

• TFCD
La TFCD (Task force on climate disclosure) est un groupe de travail mis en place fin 2015
lors de la COP21 par le Conseil de stabilité financière du G20. Il a pour but de mettre en
avant la transparence financière liée aux risques climat. Il s’agit de rendre les marchés plus
efficaces, les économies plus stables et résistantes.

• Towards sustainability
Le label « Towards Sustainability » combine trois exigences : 1/ la transparence, 2/ l’analyse
ESG (environnementale, sociale et gouvernance) sur l’intégralité des portefeuilles et 3/ des
exclusions avec des seuils bas, non seulement sur le charbon mais aussi sur les énergies
fossiles non conventionnelles.

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Fiche N°9
FONCTIONNEMENT ET
ORGANISATION DES MARCHES
FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Il existe plusieurs types d’organisations de marchés : les marchés
réglementés, les marchés libres et les marchés de gré à gré.

➔ Les marchés réglementés sont organisés par des entreprises de marché (du
type Euronext) et répondant à des règles de fonctionnement précises.

➔ La Directive européenne MIF (Marchés d’instruments financiers) a introduit


de profonds bouleversements dans l’organisation des marchés financiers et
les négociations sur produits financiers.

➔ Depuis l’adoption de la Directive MIF, les négociations peuvent avoir lieu sur
des marchés organisés, sur des Systèmes Multilatéraux de Négociation
(SMN) ou via des internalisateurs systématiques. Les deux derniers modes de
négociation sont directement organisés par des Prestataires de Services
d’Investissement (PSI).

➔ La Directive MIF a également renforcé les exigences de transparence pré et


post négociation afin de ne pas fragmenter l’information disponible sur les
marchés.

➔ Il existe différents ordres de Bourse : à cours limité, au marché, à seuils ou


plages de déclenchement.

➔ Les ordres de Bourse sont traités selon deux logiques de priorité : de prix et
de temps.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle car elle reprend la
numérotation du programme certification de l’AMF.

9.1. L’organisation des marchés

9.1.1. Présentation
Avant d’entrer plus avant dans le détail de l’organisation des marchés, il apparaît
nécessaire de préciser de quoi nous parlons.
Les marchés de capitaux, souvent appelés, à tort, les marchés financiers, se
composent de différents compartiments sur lesquels sont, en général, négociés des
produits différents.
Schématiquement, nous pourrions présenter les marchés de capitaux ainsi :

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

Quelques précisions sur les termes :


Marchés de capitaux : les marchés de capitaux constituent l’ensemble des marchés
sur lesquels les agents économiques peuvent lever des fonds, les placer, les
échanger et couvrir tout un ensemble de risques liés à l’instabilité des marchés et à
leur caractère imprévisible.
Marché monétaire : le marché monétaire est un compartiment du marché de
capitaux plus particulièrement destiné aux interventions de la Banque centrale et aux
établissements de crédit. Il comprend le marché interbancaire (réservé aux
interventions de la Banque centrale et aux établissements de crédit) et le marché des
titres de créances négociables (ouvert aux autres agents économiques).
Marché interbancaire : le marché interbancaire est un compartiment du marché
monétaire réservé aux interventions des banques centrales (politique monétaire) et
des établissements de crédit (refinancement et trésorerie).
Marché des changes : le marché des changes est l’un des compartiments des
marchés de capitaux sur lesquels les devises sont échangées. Certains des
instruments du marché des changes permettent la couverture des risques de change
nés des fluctuations des devises les unes par rapport aux autres.
Marchés financiers : le marché financier est l’un des compartiments des marchés
de capitaux composé d’un marché primaire (pour l’émission des titres) et d’un
marché secondaire (pour les transactions).
Marchés dérivés : les marchés dérivés sont appelés « dérivés » car ils dérivent
d’instruments classiques. Ils ont pour fonction la couverture, l’arbitrage et la
spéculation. Les marchés dérivés peuvent être organisés (des produits standardisés
y sont échangés) ou de gré à gré (des produits « sur mesure » sont échangés).
Marchés des « commodities » : le marché des commodities (ou marchés des
matières premières) est le marché où s’échangent des matières premières (blé,
pétrole, aluminium, métaux précieux, etc.) et où les opérateurs peuvent se couvrir
contre des risques d’évolutions défavorables des cours des matières premières.
Les marchés de capitaux regroupent ainsi tous les circuits de l’argent à des fins de :
• Politique monétaire,

• Financements,

• Investissements,

• Placements,

• Echanges et transactions de titres,

• Couverture des risques,

• Spéculation.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

L’organisation des différents compartiments des marchés de capitaux varie. En effet,


si les différents compartiments des marchés de capitaux sont tous reliés les uns aux
autres par des interactions financières, certains sont plus structurés et organisés que
d’autres.
Dans le cadre de la certification AMF, il vous est essentiellement demandé de
comprendre et connaître les lieux d’exécution et la typologie des ordres des marchés
financiers et, dans une moindre mesure, des marchés dérivés.

9.1.2. Les lieux de négociation


La Directive marchés d’instruments financiers (MIF), entrée en vigueur le 1er
novembre 2007, a permis le développement de nouveaux modes de négociation des
actions aux côtés des marchés réglementés.
Désormais, les titres peuvent être négociés :
• Sur des marchés réglementés qui restent le point d’entrée unique pour
l’admission des sociétés à la cote. Les marchés réglementés sont organisés par
une entreprise de marché, société commerciale dont le rôle est d’organiser et de
faire fonctionner ces marchés. L’entreprise de marché fixe les règles de
fonctionnement et d’admission au marché en se conformant à la réglementation
de l’autorité de contrôle des marchés financiers (l’AMF en France). L’entreprise
de marché du marché parisien est Euronext,

• Sur des systèmes multilatéraux de négociation (SMN) ou multilateral trading


facility (MTF) en anglais qui organisent la confrontation multilatérale des intérêts
vendeur et acheteur. Ils peuvent être gérés par des prestataires de services
d’investissement (PSI) ou par des entreprises de marché. Ils concurrencent les
marchés réglementés classiques (en Europe Euronext, London Stock Echange
ou Deutsche Börse par exemple). Il existe de nombreux SMN. En Europe, on
peut par exemple citer Chi-X qui, lancée en 2007, a été le premier SMN à profiter
de la mise en concurrence des lieux de négociation instituée par la MIF (devenu
BATS Chi-X Europe depuis sa fusion en 2011 avec BATS).

• Via des internalisateurs systématiques qui sont des PSI qui, « de façon
organisée, fréquente et systématique, négocient pour compte propre en
exécutant les ordres de leurs clients en dehors d’un marché réglementé ou d’un
système multilatéral de négociation ». Ils publient donc un prix ferme pour
certaines actions admises sur des marchés réglementés,

• De gré à gré.

Pour contrebalancer la fragmentation de la liquidité pouvant découler de la


multiplication des lieux possibles d’exécution des ordres et assurer la qualité du
processus de formation des prix, la directive MIF impose, pour les marchés actions,
des règles de transparence post-négociation parfaitement harmonisées, quel que
soit le mode d’exécution de la transaction.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

Sauf possible dérogation, les informations sur le prix, le volume et l’heure des
transactions doivent être fournies en temps réel. La directive impose également des
règles de transparence pré-négociation renforcées aux marchés réglementés et aux
systèmes multilatéraux de négociation.

9.1.3. Les types de marchés


Les marchés où se négocient et s’échangent les titres peuvent être des marchés
réglementés (Euronext), des marchés non réglementés (Euronext Growth et
Euronext Access) ou des marchés de gré à gré (également appelés marchés OTC
– Over the Counter).

a) Les marchés réglementés


Les marchés réglementés sont les marchés sur lesquels il existe des règles de
fonctionnement et d’admission très précises. La définition plus formelle d’un marché
réglementé est « un système multilatéral exploité et/ou géré par un opérateur de
marché ».
Les sociétés admises à Euronext sont classées selon 3 compartiments A, B et
C en fonction de la capitalisation boursière des sociétés.

b) Les marchés non réglementés


Il existe également des marchés non réglementés sur lesquels les conditions
d’admission et les règles de contrôles sont moins strictes. On peut par exemple citer
Euronext Growth (ex Alternext) pour accueillir les petites et moyennes entreprises ou
Euronext Access (ex Marché Libre), dont les conditions d’accès et de fonctionnement
sont encore moins strictes qu’Euronext Growth.
Nous pouvons également citer EnterNext, filiale du Groupe Euronext créée en 2013
afin de promouvoir le développement de ses marchés boursiers auprès des petites et
moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI).
EnterNext regroupe ainsi les sociétés cotées sur les compartiments B et C
d’Euronext ainsi que celles cotées sur Euronext Growth (le marché organisé sur
mesure pour les PME‐ETI).

c) Les marchés de gré à gré (ou OTC)


Enfin, les marchés de gré à gré sont des marchés sur lesquels les opérateurs
professionnels interviennent pour effectuer directement des opérations entre
eux. Sur les marchés de gré à gré, les conditions, les échéances, les dispositions
contractuelles de chaque opération sont librement discutées et consenties entre les
deux parties. Ils sont le lieu privilégié des opérations sur produits dérivés.
Ces marchés peuvent être organisés par des opérateurs de marchés.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

d) Lieux de négociation des titres


Certains titres sont obligatoirement négociés sur des marchés réglementés tandis
que d’autres peuvent être à la fois négociés sur les marchés de gré à gré et les
marchés réglementés. Nous pouvons par exemple citer les obligations d’Etat qui
peuvent être négociées sur les deux marchés.

9.1.4. Marchés au comptant et à terme


Deux modes de paiement et livraison peuvent être envisagés sur les marchés :
• Les marchés au comptant, sur lesquels paiement et livraison des titres
interviennent pratiquement en même temps,

• Les marchés à terme où le paiement est différé. Sur certaines valeurs, le Service
de Règlement Différé (ou SRD) permet aux investisseurs de décaler les
paiements (ou encaissements) à la fin du mois boursier. Le SRD concerne les
principales valeurs de la Bourse de Paris, toutes les autres valeurs étant
négociées au comptant. Le service SRD est proposé moyennant des frais de
courtage supplémentaires et peut être prorogé sur le mois suivant.

9.1.5. Les marchés de matières premières


La directive « MIF2 » apporte un certain nombre de changements à la façon dont les
dérivés sur matières premières sont régulés, notamment en établissant au niveau
européen un régime de limites de positions et de nouvelles exigences en matière de
déclarations.
Depuis l’entrée en application de MIF2 au 3 janvier 2018 :
• Des limites aux positions nettes sur dérivés de matières premières s’imposent
aux intervenants sur ces marchés,

• De nouvelles exigences en matière de déclaration et de transparence sont


établies : en plus de déclarations journalières qui doivent être fournies à l’AMF
par les plateformes de négociation, celles-ci doivent publier des rapports
hebdomadaires contenant les positions agrégées détenues par les différentes
catégories de personnes pour les différents instruments financiers dérivés sur
matières premières,

• Une exemption pour les intervenants non financiers est introduite : une démarche
de notification annuelle d’exemption à l’agrément d’entreprise d’investissement
est prévue pour les acteurs dont l’activité de négociation est accessoire par
rapport à leur activité principale calculée au niveau du groupe.

Les limites de positions : MIF2 introduit un régime de limites applicables aux


positions nettes qu’un intervenant peut détenir à tout moment sur les instruments
dérivés de matières premières. Ce régime vise à prévenir les abus de marché ainsi

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

qu’à favoriser une cotation ordonnée et un règlement efficace sur les marchés à
terme.
Deux types de limites sont prévus :
• Des limites « spot month », applicables aux contrats de plus proche échéance,
• Des limites « all other months » applicables aux positions agrégées sur les
contrats des autres échéances.
Afin de fixer ces limites, l’AMF suit la méthodologie établie au niveau européen par
l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF ou ESMA en anglais). L’AMF
révise une fois par an les grandeurs de référence utilisées pour fixer les limites et les
modifie si cela s’avère nécessaire. Elle peut également les modifier en cas de
situation exceptionnelle de marché ou d’incident grave.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

9.2. Les ordres de Bourse


Les ordres de bourse doivent contenir un certain nombre d’informations
indispensables. Ils doivent notamment indiquer le sens de l’ordre (acheteur ou
vendeur), le nom du titre (ou code ISIN), le volume.
Le principe général pour le dénouement est que toutes les opérations effectuées le
sont AU COMPTANT. Le règlement et la livraison des titres sont instantanés.
Seuls les titres éligibles au Service de Règlement Différé (SRD), en pratique les
grandes valeurs d’Euronext, peuvent faire l’objet d’un dénouement en fin de mois.
Le SRD permet ainsi aux investisseurs de décaler les paiements et les
encaissements en fin de mois boursier. Un dépôt de garantie proportionnel au
montant de la transaction et le paiement de frais relatifs à ce service sont demandés
à l’investisseur.
Sur le marché français, la cotation des titres peut se faire :
• Au continu : à Paris les ordres d’achat et de vente des valeurs les plus actives
sont entrés en continu dans la plateforme de cotation pour dégager en
permanence un cours représentatif de l’offre et de la demande (exemple : OAT,
actions du CAC 40, etc.),

• Au fixing (pour les valeurs les moins actives, les ordres d’achats et de ventes ne
sont pas entrés sans cesse dans le système mais au contraire regroupés jusqu’à
l’heure de la cotation) et les transactions peuvent être traitées selon les
principaux types d’ordre suivants.

9.2.1. Les types d’ordre


Il existe plusieurs types d’ordres de bourse :
• Ordre à la meilleure limite : cet ordre est exécuté au prix le plus favorable de
l’offre du marché (donc le prix le plus bas à l’achat et le plus haut à la vente).
Cet ordre peut ne pas être exécuté totalement si peu de personnes souhaitent
traiter au prix affiché.

• Ordre à cours limité : un prix d’achat maximal pour un acheteur et de vente


minimal pour le vendeur est spécifié.

• Exemple : un vendeur souhaite vendre une action à un cours minimal de 100


euros. Il mentionnera un cours limité de 100 euros et l’ordre ne sera exécuté
que lorsque le titre atteindra 100 euros.

• Ordre au marché : cet ordre donne la certitude qu’il sera intégralement


exécuté s’il y a suffisamment de contreparties (acheteurs ou vendeurs sont
l’opération). C’est un ordre prioritaire sur les autres types d’ordres.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

• Ordres à seuil ou plages de déclenchement : ce type d’ordre permet aux


investisseurs de définir un niveau de prix à partir duquel l’achat ou la vente
sera déclenché. Il en existe deux types :

- L’ordre « à seuil de déclenchement » : l’achat ou la vente « au marché »


est déclenché dès lors que le seuil de prix fixé par l’investisseur est atteint,
- L’ordre « à plage de déclenchement » : l’achat ou la vente « à cours
limité » est déclenché dès lors que le seuil de prix (maximal ou minimal)
fixé par l’investisseur est atteint. Il faut donc indiquer 2 prix dans ce type
d’ordre : un seuil et une limite de prix.
Ces types d’ordre permettent de se prémunir contre des retournements brutaux de
cours.
Exemple : un ordre de vente 100/110 euros indique qu’il ne sera exécuté que dans
cette fourchette.

9.2.2. Traitement des ordres


Les ordres sont traités par application de deux règles de priorité :
• Priorité par le prix : tout ordre d’achat (de vente) ayant une limite supérieure
(inférieure) est servi avant tous les autres ordres de même sens ayant une limite
inférieure (supérieure).

Exemple : deux ordres d’achat à cours limité sont reçus pour un même titre d’une
société A. Le premier indique un cours maximal de 120 euros et le second de
120,8 euros. Compte tenu de la priorité par le prix, l’ordre à 120,8 euros sera
servi en priorité.
• Priorité temporelle : à limite égale, l’ordre le premier arrivé est le premier servi.

9.2.3. Validité des ordres de bourse


Les ordres de bourse restent en carnet jusqu’à leur exécution, leur annulation ou la
fin de leur validité. Il existe trois types de validité :
• L’ordre « jour », qui est l’ordre par défaut, est valable pendant la séance où il a
été émis,
• L’ordre « à une date déterminée » est un ordre valable jusqu’à une date
déterminée sans pouvoir dépasser 365 jours,
• L’ordre « à révocation » est un ordre valable 365 jours.

9.2.4. Le déroulement de la séance de Bourse


Le déroulement d’une séance de bourse dépend du groupe de cotation auquel
appartient chaque valeur. La Bourse de Paris a regroupé les titres en fonction de leur
liquidité.
Les valeurs les moins liquides sont négociées au fixing (les prix résultant de l’offre et
de la demande de titres ne sont donnés qu’à certains moments précis de la séance

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

de bourse), tandis que les valeurs les plus échangées sont traitées selon un mode
mixte :
• La journée commence par une pré-ouverture de 7h15 à 9 heures qui permet de
calculer le cours théorique d’ouverture (CTO). Durant cette période, les ordres
s’accumulent sans qu’aucune transaction n’intervienne. A 9 heures, l’ordinateur
confronte tous les ordres et détermine le cours d’ouverture,
• De 9h à 17h25, le marché fonctionne en continu,
• A 17h25, l’ordinateur suspend la cotation tout en accumulant les ordres jusqu’à
17h30 où une nouvelle cotation au fixage établit le dernier cours de la journée.
Le fixage de clôture est suivi d’une phase de négociation au dernier cours, pour les
valeurs cotées en continu, d’une durée de 10 minutes.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

9.3. Obligations de transparence


La Directive européenne MIF 2 (Marchés d’instruments financiers) qui est entrée en
vigueur au 1er janvier 2018 modifie et renforce le principe de transparence des
marchés et les obligations des entreprises d’investissement dans leur ensemble.

9.3.1. Les principales règles de MIF 2


Les principaux points à retenir sont les suivants (source AMF) :

• Gouvernance des produits : la directive MIF 2 consacre des obligations


nouvelles en matière de gouvernance des instruments financiers. L’objectif
consiste en une définition plus fine des responsabilités respectives entre
producteurs et distributeurs en instaurant un lien entre les deux maillons
principaux de la chaîne de distribution.

Lorsqu’une entité soumise à la directive MIF 2 conçoit des instruments financiers,


elle doit notamment prévoir un dispositif de validation desdits instruments
financiers, définir un marché cible et fournir aux distributeurs tous
renseignements utiles sur les instruments financiers concernés (« règles
producteurs »).
Le distributeur soumis à la directive MIF 2 (à travers la fourniture de services
d’investissement) doit quant à lui se doter de dispositifs appropriés pour obtenir
les renseignements utiles relatifs auxdits instruments financiers, pour en
comprendre les caractéristiques et pour évaluer la compatibilité de chaque
instrument financier avec les besoins de ses clients, notamment par rapport
au marché cible qu’il définit en tenant compte, le cas échéant, du marché cible
identifié par le producteur (« règles distributeurs »).
Les exigences règlementaires sur la gouvernance des instruments financiers
impliquent ainsi une définition, puis un suivi, notamment des caractéristiques de
l’instrument financier (niveau de risque, horizon de placement…), du marché
cible, de la stratégie de distribution adaptée au marché cible.
• Avantages et rémunérations : la directive MIF 2 renforce le régime existant en
matière d’encadrement des rémunérations (en matière de Conseil en
investissement et de service de gestion de portefeuille pour le compte de tiers).

• Conseil « indépendant » : la directive MIF 2 introduit la notion de conseil en


investissement fourni sur une base indépendante et impose aux entreprises
d'investissement fournissant le service de conseil en investissement de préciser
si elles agissent de manière indépendante ou non.

Si les services sont fournis de manière indépendante, les PSI devront respecter
plusieurs critères relatifs à la méthode d'évaluation des instruments financiers
qu’ils sont susceptibles de recommander et aux modalités de rémunération de
leur activité.

AMF V8-23-V2_Fiche 9 © Génésia I Page 12 sur 18


FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

• Structure de marché/transparence : MIF 2 établit un régime de


transparence pré et post-négociation sur actions et assimilés, ainsi que sur les
instruments « autres que les actions » (les dérivés, les obligations, les produits
structurés et les quotas carbone).

Il s’agit d’une part de la transparence pré-négociation en temps réel pour les


ordres sur plateformes et d’autre part de la transparence post-négociation en
temps réel pour les transactions, qu’elles interviennent sur des plateformes ou de
gré à gré. Ce régime de transparence est toutefois assorti de dérogations à la
transparence pré-négociation et d’autorisations de publication différée.
Alors que MIF 1 n’imposait la transparence que sur les quelques milliers
d’actions admises aux négociations sur un marché réglementé européen (6 000
environ), MIF 2 étend cette exigence à des centaines de milliers d’instruments
financiers, en particulier obligataire et dérivés.
• Obligation de négociation pour les actions : l’un des apports majeurs de
MIF2 concerne la mise en place de l’obligation de négociation des actions sur
marchés réglementés (MR), systèmes multilatéraux de négociation (SMN) et
internalisateurs systématiques (IS). Cette nouvelle obligation permet de limiter la
part des transactions exécutées de gré à gré. En effet, l’exécution de gré à gré
des actions est désormais limitée aux transactions non systématiques, ad hoc,
occasionnelles, et peu fréquentes ou aux transactions exécutées entre
professionnels et/ou contreparties éligibles et ne contribuant pas à la formation
du prix.

• Publication des transactions : les obligations de transparence post-


négociation sont renforcées sous MIF2 et visent désormais, en plus des actions,
les instruments assimilés aux actions (ETF, certificats représentatifs, fonds cotés,
certificats préférentiels) ainsi que les autres instruments tels que les obligations,
produits financiers structurés, quotas d’émission et instruments dérivés négociés
sur une plateforme de négociation.

• Transactions effectuées sur une plate-forme de négociation : les


opérateurs de marché et les entreprises d’investissement exploitant une
plateforme de négociation doivent rendre public le détail de toutes ces
transactions en temps réel, dans la mesure où les moyens techniques le
permettent, sauf exemptions prévues.

• Transactions bilatérales effectuées de gré à gré ou sur un internalisateur


systématique : les entreprises d’investissement qui concluent, pour compte
propre ou pour le compte de clients, des transactions de gré à gré ou sur un
internalisateur systématique, sur les instruments financiers soumis à l’obligation
de transparence post-négociation, doivent rendre publics le volume et le prix de
ces transactions ainsi que l’heure de leur conclusion.

AMF V8-23-V2_Fiche 9 © Génésia I Page 13 sur 18


FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

• Obligation de se procurer un code légal d’identification (LEI – Legal


Entity Identifier) : en application du règlement européen sur les abus de
marché (MAR), des règles de marché d'Euronext et dans la perspective de la
mise en œuvre du règlement Marchés d'instruments financiers (MIFIR), l'AMF
impose aux émetteurs de titres et aux participants aux négociations en bourse de
se procurer un LEI.
En l'absence de LEI, la négociabilité des instruments financiers pourrait être
remise en question, aussi bien pour les sociétés cotées que pour les personnes
morales prenant part à la négociation d’un instrument financier.

9.3.2. Rappels des principes de meilleure exécution


Le dispositif d’appréciation de la meilleure exécution (best execution en anglais)
repose sur une comparaison des conditions d’exécution :
• Sur les prix,
• Sur les coûts,
• Sur la rapidité d’exécution de l’ordre,
• Sur la probabilité de l’exécution et du règlement,
• Sur la taille, nature de l’ordre ou toute autre considération relative à l’exécution
de l’ordre.
Le principe de transparence post-exécution permet notamment à l’investisseur
de pouvoir s’assurer que le principe de best execution a été respecté. Le
compte rendu d’opération doit notamment comprendre des informations sur le lieu de
négociation, l’instrument négocié, le volume et le prix, la journée et l’heure de
négociation.
Les exigences en matière de transparence s’imposent à tous les modes de
négociation. Les opérateurs de marché et les entreprises d’investissement doivent
publier les informations sur les prix et les quantités des titres échangés, sur les
ordres reçus et sur les cours acheteurs et vendeurs proposés (notamment pour les
internalisateurs systématiques).

AMF V8-23-V2_Fiche 9 © Génésia I Page 14 sur 18


FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

9.4. Infrastructures de marché

9.4.1. Participants
Afin d’assurer la liquidité des titres cotés sur les différents segments de la bourse,
certains PSI ont la charge d’une ou plusieurs sociétés dont ils animent les titres
cotés. Ainsi, apporteurs de liquidité (interlocuteur privilégié d’une entreprise
émettrice sur son titre), teneurs de marchés (qui affiche un cours vendeur et
acheteur sur un ou plusieurs titres) et animateurs de marché (chargés d’assurer la
liquidité d’un titre coté) s’engagent à fournir des cotations sur certains titres quel que
soit l’état du marché pour les teneurs de marchés. Pour les titres de la dette
publique, les teneurs de marchés sont appelés les Spécialistes en valeurs du Trésor
(SVT) et sont des prestataires de services d’investissement désignés par l’agence
France Trésor.

9.4.2. Reporting des transactions


MIF 2 renforce les obligations de reporting des transactions au régulateur, avec un
champ d’application étendu en termes d’instruments financiers et des informations
plus riches. Les entreprises d’investissement qui exécutent des transactions sur
instruments financiers doivent faire une déclaration détaillée, complète et exacte de
ces transactions au régulateur au plus tard au terme du jour ouvrable suivant la date
de transaction.

9.4.3. Encadrement du trading algorithmique


Le trading algorithmique désigne la négociation automatique d’instruments
financiers, c’est-à-dire avec une intervention humaine limitée ou nulle. L’algorithme
exécute les ordres selon des paramètres prédéfinis : seuils de déclenchement,
conditions de prix, quantités, etc.
Ces dernières années, le trading algorithmique n’a cessé de se développer sur les
places boursières. Or le trading algorithmique présente certains risques : krach éclair
du 6 mai 2010 (baisse de plus de 990 points en 10 minutes du Dow Jones), perte de
contrôle ou interactions défavorables entre les algorithmes, etc. Depuis le 3 janvier
2018, la réglementation MIF 2 impose aux utilisateurs de trading algorithmique un
cadre règlementaire :
• Mise en place de mesures destinées à garantir la résilience de leurs systèmes de
négociation,
• Notification à l’AMF de leur recours à la négociation algorithmique,
• Mise à disposition du régulateur d’une documentation incluant la description des
stratégies de trading algorithmique, les paramètres de négociation ainsi que les
limites et principaux contrôles de conformité auquel le système est soumis,
• Conservation d’un enregistrement des activités de négociation algorithmique.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

9.5. Sources de données

9.5.1. Les prestataires de services de communication de données


Pour fournir des services de communication de données, les prestataires doivent
obtenir un agrément ou une autorisation auprès de l’AMF ou de l’ACPR.
La directive (UE) n°2014/65 concernant les marchés d’instruments financiers
distingue trois types de prestataires services de communication de données :
• Le mécanisme de déclaration agréé (Approved Reporting Mechanism, ARM)
est une entité qui déclare au régulateur pour le compte d’entreprises
d’investissement les transactions effectuées,

• Le dispositif de publication agréé (Approved Publication Arrangement, APA)


est une entité qui assure pour le compte d’entreprises d’investissement la
publication de leurs transactions,

• Le système consolidé de publication (Consolidated Tape Provider, CTP) est


une entité qui opère un système de collecte et consolidation de données de
transactions fournies par les plates-formes de négociation et les APA.

9.5.2. Autres sources de données


Vous pouvez trouver des informations statistiques et économiques sur le
fonctionnement et l’organisation des marchés auprès de nombreuses sources
nationales et internationales. Nous en citons ici quelques-unes :
• L’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publie de
très nombreuses statistiques économiques, sociales et financières sur la France
(par exemple le Produit Intérieur Brut). Site web : www.insee.fr

• La Banque de France fournit de nombreuses statistiques et informations sur le


fonctionnement des marchés, notamment des statistiques sur les marchés de
titres de créances négociables (TCN) et sur l’organisation des marchés
(systèmes de règlement livraison notamment). Site web : www.banque-
france.fr

• Eurostat est l’organisme européen chargé de fournir des données économiques


harmonisées au niveau de l’Union européenne. Site web :
epp.eurostat.ec.europa.eu

• La Fédération Internationale des Bourses de Valeurs (World Federation of


Exchanges) fournit de nombreuses informations sur les marchés financiers
mondiaux. Site web : www.world-exchanges.org

Euronext communique les informations des cours des marchés au comptant


Euronext en temps réel. Le site Internet d’Euronext fournit également des

AMF V8-23-V2_Fiche 9 © Génésia I Page 16 sur 18


FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

communiqués des sociétés cotées, présente la composition des sociétés cotées


par secteur d’activité, par taille de capitalisation. Site web : www.euronext.com
• Les agences de notations constituent également une source d’information. Elles
sont des sociétés dont la fonction est d’attribuer une note aux emprunts publics
et privés. Cette note représente l’opinion de l’agence de notation sur la capacité
d’un emprunteur à rembourser ses dettes. La notation porte à la fois sur les
dettes à court terme (dont la durée est inférieure à 1 an) et sur les dettes à long
terme. Les principales agences de notation sont Standard and Poor’s, Moody’s et
Fitch.

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FICHE 9
FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DES MARCHES

METHODE ET EXERCICE PRATIQUE


Marchés réglementés ou de gré à gré ?
Si vous n’êtes pas familier avec la notion de marchés réglementés et de marchés de
gré à gré, comment savoir si vous êtes en présence des uns ou des autres ?
Les marchés les plus connus, identifiés par une localisation et un nom précis
(Euronext, London Stock Exchange, New York Stock Exchange, Chicago Board of
Trade, etc.) sont des marchés réglementés. Les marchés de gré à gré n’ont aucune
localisation précise et ne sont pas matérialisés par une « bourse ».
Les marchés de gré à gré se déroulent entre les intervenants.

Quel type d’ordre de Bourse ?


Certains ordres de Bourse sont plus risqués que d’autres. En effet, si vous voulez
être certain d’atteindre un cours minimal quand vous vendez un titre ou, au contraire,
que vous ne voulez pas payer plus d’un certain prix quand vous achetez, vous
utiliserez l’ordre à cours limité et non pas l’ordre au marché.

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Fiche N°10
POST-MARCHE, ET
INFRASTRUCTURES DE MARCHE
FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ A côté des fonctions assurées par les sociétés de gestion, un ensemble d’acteurs
(dépositaires centraux, dépositaires locaux, teneurs de compte, brokers)
participe au bon déroulement de la gestion et de l’administration des portefeuilles
de titres.

➔ Après avoir été négociés sur un marché organisé ou de gré à gré, les titres
financiers sont traités par des infrastructures post-marché. Elles assurent le
paiement et le transfert de propriété des titres.

➔ La chaîne de traitement des titres comprend trois étapes : la négociation, la


compensation et le règlement livraison.

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle
car elle reprend la numérotation du programme certification de l’AMF.

10.1. Infrastructures des marchés


La réalisation de transactions sur les marchés financiers déclenche en aval un
ensemble d’opérations destinées à s’assurer que :
• Les transactions sont bien menées à leur terme,
• Le paiement arrive bien au vendeur,
• Les titres arrivent bien à l’acheteur,
• Les nouveaux détenteurs des titres sont bien identifiés, etc.
Il s’agit des opérations post-marché / back-office.
Ces différentes opérations sont traitées par des acteurs bien spécifiques.

10.1.1. Les intervenants


Indépendamment des différentes étapes dans la chaîne de traitement des titres,
l’existence même d’un circuit entre différents acteurs nécessite de pouvoir s’appuyer
sur des intervenants susceptibles d’assurer une parfaite sécurité en matière :
• De bon suivi des titres et des opérations sur titres (rôles du dépositaire),
• De règlements : un marché efficace ne peut envisager de défaut de paiement
d’un intervenant (rôle de l’agent de règlement).

a) Le dépositaire central
Un dépositaire central est un organisme qui comptabilise les titres détenus, en
propre ou au nom de leurs clients, par les intermédiaires financiers que sont les
banques et les courtiers. Il centralise et recense ainsi :
• La quantité totale de titres émis lors d’une émission de titres,
• La quantité totale de titres détenus par chaque établissement bancaire.
Il assure la circulation par virement des valeurs titres entre ses adhérents.
On compte généralement au moins un dépositaire central par pays. En France, le
dépositaire central (Euorclear France) reçoit son agrément de l’Autorité des
marchés financiers (AMF) après avis de la Banque de France.

b) Les dépositaires locaux


Nous venons de voir que le dépositaire central centralise l’ensemble des titres
détenus par ses adhérents. Dans les grands Groupes bancaires, cette fonction de
teneur compte est délégué à des PSI qui joueront le rôle de dépositaires locaux.

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

Le règlement-livraison sur un titre donné est acquis dès lors qu’il y a enregistrement
d'un transfert de compte à compte entre 2 dépositaires locaux dans les livres du
dépositaire central.

c) Le dépositaire de fonds
La fonction de dépositaire de fonds est encadrée par l’AMF. Le dépositaire
centralise les mouvements de titres liés aux opérations de ventes et de rachats des
parts d’organismes de placements collectifs (OPC) et à la tenue du compte émetteur
(gestion du passif du fonds).
Le dépositaire de fonds :
• Assume le contrôle de la régularité des décisions de gestion prises pour le
compte de l’OPC,
• Est responsable de la bonne conservation des actifs de l’OPC. Il procède au
dépouillement des opérations et à l’inscription en compte des titres et des
espèces.
Le dépositaire peut déléguer toutes ces fonctions hormis la mission de
contrôle de la régularité des décisions de la société de gestion de l’OPC (voir
également la fiche 8 « La gestion collective pour compte de tiers »).

d) L’agent de règlement
Pour pouvoir garantir le bon paiement des opérations de marché, il est nécessaire
qu’un « agent de règlement » puisse intervenir. La Banque centrale va jouer ce rôle,
et, en contrepartie, contrôler la solvabilité et la liquidité des différents intervenants.
Le schéma ci-dessous peut constituer une bonne synthèse concernant les rôles de
dépositaires et d’agent de règlement :

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

e) Teneurs de compte-conservateurs
Nous l’avons vu, le dépositaire central :
• « Tient » les comptes-titres de ses adhérents,
• A en dépôt, par conséquence, les titres eux-mêmes (même s’ils sont aujourd’hui
dématérialisés).
Aussi, le dépositaire tient bien le rôle de « teneur de compte-conservateur ».
Précisons tout de même que, dans la majorité des cas, ce rôle est délégué à des
prestataires dédiés qui vont donc intervenir pour tenir le seul rôle de « Teneur de
compte-conservateur », c’est notamment le cas pour l’épargne salariale, activité pour
laquelle il y a obligation d’un rôle dédié à la tenue de compte-conservation (TCCP :
teneurs de comptes conservateurs de parts).
Il est également important de souligner que le rôle de teneur de compte-conservateur
est sensible, y compris pour les clients finaux. En effet cette activité consiste :
• D’une part à inscrire en compte les instruments financiers au nom de leur
titulaire, c’est-à-dire reconnaître au titulaire ses droits sur lesdits instruments
financiers (dividendes, coupons, droits d’attribution éventuels, etc.),
• D’autre part à conserver les avoirs correspondants.
Le teneur de compte-conservateur doit ainsi tenir à jour les soldes des actifs
financiers détenus par les clients d’un prestataire de services d’investissement.

f) Les chambres de compensation


Les chambres de compensation garantissent le bon déroulé des opérations et
couvre le risque de défaillance des acteurs. En France, la chambre de
compensation est LCH SA.
Le règlement européen EMIR a instauré un cadre de régulation et de supervision
harmonisé pour les chambres de compensation européennes. Les chambres doivent
respecter un ensemble de règles de conduite et d’organisation, ainsi que des
exigences très précises en matière de gestion des risques. EMIR prévoit aussi la
mise en place de collèges d’autorités, qui participent à la supervision des chambres
en lien avec les autorités nationales de ces dernières et l’ESMA.
Le règlement EMIR et le règlement de modification EMIR Refit ont introduit et
encadré l’obligation de compensation pour les transactions sur dérivés OTC. Ces
textes ont donc introduit un élargissement du champ d’activité des chambres de
compensation à certaines transactions de gré à gré.
En France, les activités de compensation sur des titres financiers, dont celle de
la chambre de compensation centrale LCH SA, sont supervisées conjointement
par l’ACPR, l’AMF et la Banque de France. L’établissement souhaitant obtenir le
statut de chambre de compensation doit soumettre aux autorités françaises un
dossier.

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

10.1.2. Tenue de registre et autres services émetteurs


L’administration des titres peut être différente selon le mode de détention du titre.
Lorsque les titres sont détenus au porteur, l’administration des titres est réalisée par
un teneur de compte-conservateur (comme évoqué ci-dessus).
Lorsque les titres sont détenus au nominatif (l’actionnaire est identifié par la société
émettrice), deux situations peuvent se présenter :
• Le nominatif pur : les titres sont conservés et administrés directement au
nom de l’actionnaire par la société émettrice. Dans cette situation, la prestation
liée à l’administration des titres n’est pas facturée,
• Le nominatif administré : bien qu’inscrits dans les livres de la société
émettrice au nom de l’actionnaire, les titres sont conservés chez un prestataire
intervenant en tant que teneur de compte-conservateur.

10.1.3. Gestion du passif des fonds


Dans le cadre de la gestion d’OPC, la fonction de gestion du passif regroupe celles
de centralisateur et de teneur de compte émetteur, qui peuvent également être
externalisées.
La fonction de centralisateur réceptionne l’ensemble des ordres de
souscription/rachat sur les parts d’OPC, alors que le teneur de compte émetteur
assure le suivi et l’exécution de toutes les opérations dont les parts d’OPC font
l’objet.

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

10.2. Organisation des activités


Pour simplifier, nous pouvons distinguer trois grandes phases dans la chaîne de
traitement des titres : la négociation, la compensation et le règlement livraison.

10.2.1. La négociation

a) De la décision d’investissement à l’exécution de l’ordre


Les investisseurs souhaitent par définition acheter ou vendre des titres. Le circuit de
traitement des ordres peut cependant être différent selon la nature de l’investisseur.
Les investisseurs institutionnels vont adresser directement leurs demandes à une
entreprise de marché pour exécution de leur ordre (voir ci-après le rôle du broker).
En revanche, l’essentiel des autres investisseurs (la totalité des clients des banques
de détail par exemple), va devoir passer par un acteur intermédiaire, qui jouera le
rôle de Récepteur/Transmetteur d’Ordres (RTO).

Le récepteur transmetteur d’ordres (RTO)


Il s’agit d’un intermédiaire qui va agir pour compte de tiers (ses clients) et qui aura
pour rôles de :
• Réceptionner des ordres portant sur la négociation d'instruments financiers,
• Pour ensuite les transmettre à un autre prestataire de service d'investissement
en vue de leur exécution.
En France, les principaux RTO sont constitués par les grands réseaux bancaires qui
centralisent les demandes des particuliers et des entreprises.
L'activité de réception et de transmission n'opère aucune modification de l'ordre.

L’exécuteur d'ordres pour le compte de tiers


On désigne par « broker » l’intermédiaire qui négocie pour compte de tiers.
Ce prestataire de services d’investissement agit pour le compte d'un donneur
d'ordres en vue de réaliser des transactions sur instruments financiers. Dans la
majorité des cas les principaux réseaux bancaires et financiers passent par une filiale
propre, dédiée à l’exécution des ordres.
Un même prestataire de services d’investissement peut disposer à la fois des
agréments de :
• Récepteur/Transmetteur d’ordres
• D’exécuteur d’ordres pour compte de tiers.
Dans cette hypothèse, il n’aura pas besoin d’intermédiaire pour exécuter ses ordres.

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

b) Le marché
La négociation des transactions sur les titres financiers est réalisée soit sur les
marchés réglementés soit sur les marchés de gré à gré.
En France, l’essentiel des ordres des clients particuliers et entreprises passe
par un marché réglementé : Euronext.
Une fois l’ordre exécuté, d’autres opérations (et l’intervention d’acteurs différents)
seront nécessaires pour assurer le bon dénouement de la transaction
(compensation, transfert de propriété, règlement au vendeur).

10.2.2. La phase de compensation

a) Le principe de chambre de compensation


La compensation est la deuxième étape du traitement des opérations sur titres.
Une chambre de compensation a pour fonctions essentielles d'intervenir comme la
contrepartie centrale unique qui :
• Compense les positions entre les différents acheteurs et vendeurs (principe de
compensation), et procède à l’appel des marges (compensation des écarts de
position en titres ou en numéraire),
• Garantit aux opérateurs la bonne fin des opérations, évitant ainsi tout risque de
défaillance de certains d’entre eux (principe de surveillance).

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

Dans le détail, la chambre de compensation effectue les opérations suivantes :


• La réception et l’enregistrement des opérations individuelles en provenance
du système de négociation,
• La compensation des transactions entre les différents prestataires de services
d’investissement donneurs d’ordre,
• Le calcul des positions nettes et des appels de marge des différents donneurs
d’ordre,
• La gestion des dispositifs de maîtrise des risques (la chambre de
compensation devient la contrepartie unique entre le vendeur et l’acheteur
garantissant la bonne fin des transactions),
• Et enfin le transfert des ordres nets vers les systèmes de règlement-livraison.

b) LCH SA : « Banque centrale de compensation »


Afin de rendre efficace son mécanisme de garantie, LCH SA a mis en place
d’importantes mesures de contrôle du risque, notamment avec des critères stricts de
participation, une réévaluation quotidienne des positions de ses membres, des
appels de marges et un fonds de compensation.

c) La réglementation européenne EMIR


La réglementation EMIR (European market infrastructure) vise à renforcer la sécurité
et la transparence sur les transactions de produits dérivés de gré à gré.
Cette nouvelle réglementation impose, notamment :
• Une obligation de compensation de l’ensemble des produits dérivés négociés de
gré à gré. Le risque de contrepartie est de fait transféré aux chambres de
compensation,
• Une obligation de déclaration à des référentiels centraux de l’ensemble des
transactions sur produits dérivés. Ces nouveaux acteurs sont chargés
d’enregistrer l’ensemble des contrats de dérivés conclus entre deux parties.

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

10.2.3. La phase de règlement-livraison

a) Acteur et fonctions du règlement-livraison


Le « règlement-livraison » constitue la dernière étape du processus de traitement
du titre.
Après compensation, LCH SA va transmettre à la société chargée du règlement-
livraison les instructions concernant la livraison des titres et leur règlement. Cette
opération se traduit ainsi par le dénouement des engagements réciproques de
l’acheteur et du vendeur et par la passation des écritures en compte, assurant le
caractère définitif des transactions, c’est-à-dire :
• La livraison des titres à l’acheteur,
• Et, en contrepartie, le versement des fonds correspondants au vendeur.
En France, cette fonction de règlement-livraison est assurée par Euroclear France.

b) Le système de règlement-livraison
Le transfert des différents ordres dans un système informatique pourrait poser des
problèmes liés à :
• La non-uniformité du système (pour pouvoir fonctionner efficacement, le système
doit être unique au niveau international, notamment pour des raisons de
compatibilité et de sécurité des réseaux informatiques),
• La non-qualité du système (le système de règlement-livraison ne saurait souffrir
d’anomalies : titres pas attribués, règlements pas arrivés ou pas arrivés aux bons
vendeurs, etc.).
Pour éviter ce type de problèmes, les différents opérateurs passent leurs ordres au
moyen d’un système dédié : le système SWIFT.
SWIFT offre un canal de communication bancaire international simple, standardisé et
fiable à ses adhérents. Ceux-ci sont identifiés au sein du réseau à travers leur code
BIC (Bank Identifier Code).
En pratique, lors du passage d’un ordre, l’ensemble des adhérents à SWIFT va
transmettre son instruction de règlement-livraison sous forme d’un « message
SWIFT ».

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FICHE 10
POST-MARCHE, ET INFRASTRUCTURES DE MARCHE

METHODE ET EXERCICE PRATIQUE


Pour vous aider à visualiser la chaîne de traitement d’un titre financier et les
différents acteurs de cette chaîne, nous avons reproduit ci-dessous le schéma
« standard » d’un achat de titres :

Source : Banque de France.

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Fiche N°11
EMISSION ET OPERATIONS SUR
TITRES
FICHE 11
EMISSIONS ET OPERATIONS SUR TITRES

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Le marché primaire est le marché sur lequel les nouveaux titres financiers sont émis et
souscrits par des investisseurs. Ce marché constitue un canal de financement pour les
entreprises, les établissements financiers, et les collectivités locales.

➔ L’Autorité des marchés financiers (AMF) contrôle le respect des règles de toutes les
opérations sur titres.

➔ Depuis quelques années, les introductions en Bourse sur un marché règlementé prennent
quasiment toutes la même forme : celle d’un placement garanti auprès des investisseurs
institutionnels et d’une offre à prix ouvert auprès des particuliers.

➔ L’offre publique constitue un moyen efficace et rapide de réaliser des concentrations ou des
regroupements d’entreprises.

➔ Les offres publiques recouvrent principalement l’offre publique d’achat (OPA) et l’offre
publique d’échange (OPE).

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FICHE 11
EMISSIONS ET OPERATIONS SUR TITRES

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle car elle reprend la
numérotation du programme certification de l’AMF.

11.1. Les caractéristiques des marchés primaires


11.1.1. Présentation
Le marché primaire permet de se procurer des ressources par l’émission de titres
financiers qui sont ensuite côtés et négociés sur le marché secondaire.
Le marché primaire est le marché du « neuf » des titres financiers. Une
augmentation de capital, le placement d’un emprunt obligataire et, plus
généralement, l’émission de tout nouveau titre financier relèvent du marché primaire.
La fonction du marché primaire est de drainer l’investissement des agents
économiques (entreprises, ménages, investisseurs institutionnels, etc.) pour
participer au financement de l’économie.
Les émissions d’actions destinées à renforcer les fonds propres des entreprises se
font sur le marché primaire. Les émissions obligataires, de produits hybrides ou
complexes sont également faites sur les marchés primaires.
Le marché secondaire est en revanche le marché de « l’occasion » des titres
financiers : on y achète et vend des titres déjà créés, qui changent simplement de
propriétaires sans création de nouveaux titres.
Il a donc pour fonction de permettre la cotation d’un titre financier et d’assurer la
liquidité de celui-ci ; la liquidité résulte alors du fait que ce titre peut être acheté ou
vendu.

11.1.2. Les sondages de marché


Les sondages de marché consistent en des interactions entre un vendeur
d’instruments financiers (le « sondeur ») et un ou plusieurs investisseurs potentiels
(les « sondés »), avant l’annonce d’une transaction, afin d’évaluer l’intérêt
d’investisseurs potentiels dans une éventuelle opération ainsi que son prix, son
volume et sa structure. Ils permettent d’évaluer l’avis des investisseurs potentiels.
Ils peuvent s’avérer particulièrement bénéfiques quand les marchés souffrent d’un
manque de confiance ou d’un manque d’indice de référence pertinent, ou quand ils
sont volatils. La possibilité d’effectuer ces sondages de marché est donc importante
pour le bon fonctionnement des marchés financiers.
La réalisation de sondages de marché peut cependant exiger la divulgation
d’informations privilégiées auprès d’investisseurs potentiels et ils doivent être
strictement encadrés. Ainsi, il est indispensable qu’avant d’entreprendre un sondage
de marché, le sondeur évalue si un tel sondage impliquera la divulgation
d’informations privilégiées. Lorsque le sondage suppose la divulgation d’informations
privilégiées, le sondeur sera considéré comme agissant dans le cadre normal de
l’exercice de son travail, de sa profession ou de ses fonctions dès lors qu’au moment
de la divulgation, il informe la personne auprès de laquelle les informations sont
divulguées qu’elle est susceptible de recevoir des informations privilégiées. Le
sondeur doit alors obtenir le consentement de la personne sondée afin de restreindre

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FICHE 11
EMISSIONS ET OPERATIONS SUR TITRES

ses possibilités de négocier ou d’agir sur la base des informations reçues. En outre,
des mesures raisonnables doivent être prises pour préserver la confidentialité de ces
informations et le sondé devra informer le sondeur de l’identité de toutes les
personnes morales et physiques auxquelles les informations sont divulguées dans le
cadre de l’élaboration d’une réponse au sondage de marché.
Le sondeur devra également respecter des obligations strictes en matière de tenue
des registres concernant les informations divulguées.

11.1.3. Syndication et adjudication primaire


Depuis 1985, la technique de l’adjudication « au prix demandé » (dite « à la
hollandaise ») constitue la voie privilégiée d’émission des valeurs du Trésor, la
syndication bancaire n’étant utilisée que dans des circonstances spécifiques.

a) L'adjudication au prix demandé


Effectuée de manière transparente et dans le cadre d’un calendrier prévisionnel,
l’adjudication « au prix demandé » assure les conditions d’une parfaite concurrence
entre les souscripteurs. Les offres dont les prix sont les plus élevés sont servies en
premier. Celles de niveau inférieur le sont ensuite, jusqu’à hauteur du montant
souhaité par l’Agence France Trésor (AFT). Les participants dont les offres ont été
retenues paient des prix différents, correspondant exactement aux prix qu’ils ont
proposés.
Pour les bons à taux fixe (BTF), l’AFT indique un jour ouvré avant l’adjudication le
montant qu’elle entend émettre. Pour les obligations assimilables du Trésor (OAT),
l’AFT indique quatre jours ouvrés avant l’adjudication les titres sur lesquels elle
portera, ainsi que les montants à émettre sous la forme d’une fourchette globale.
Les offres des soumissionnaires (les SVT) peuvent être transmises à la Banque de
France jusqu’à l’heure de la séance d’adjudication (10h50 pour les adjudications
d’OAT à moyen et long terme, 11h50 pour l’adjudication des titres indexés sur
l’inflation, 14h50 pour l’adjudication de BTF). La Banque de France communique à
l’AFT les offres proposées, en préservant l’anonymat des soumissionnaires. L’AFT
arrête alors le montant des soumissions qu’elle retient sur chacune des lignes, en se
réservant le droit de réduire de façon proportionnelle les soumissions effectuées au
prix limite (OAT) ou au taux limite (BTF) retenu.
Les résultats des adjudications sont communiqués immédiatement aux
soumissionnaires et affichés sur les écrans des agences spécialisées. Ils retracent
les volumes demandés, les quantités servies, le prix marginal sur chaque titre (ou
taux marginal pour les BTF) ainsi que le taux moyen pondéré des différents titres
adjugés.

b) La syndication
Autre technique d’émission, la prise ferme prend généralement la forme d’une
syndication. C’est un engagement précis entre les banques (souscripteurs réunis
dans un syndicat bancaire) et l’émetteur, d’acquérir des titres à un prix défini avec
l’émetteur. Cette technique est utilisée pour le lancement de titres innovants ou sur
des segments de marché moins profonds, notamment sur la partie longue de la
courbe (15 ans et plus).

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FICHE 11
EMISSIONS ET OPERATIONS SUR TITRES

11.1.4. Le cadre juridique des opérations sur titres


Avant de pouvoir émettre et/ou faire admettre leurs titres financiers à la cote, les
émetteurs doivent :
• Réaliser et publier un prospectus soumis au visa de l’Autorité des marchés
financiers. La publication de ce prospectus est valable durant 12 mois,
• Structurer les modalités de l’opération et donner les informations aux
investisseurs.

11.1.5. Le financement participatif (crowdfunding)


Le financement participatif est un mode de financement qui repose sur l’appel à un
grand nombre de personnes pour financer un projet. Il peut prendre 3 formes : le prêt
(rémunéré ou non), l’émission et la souscription de titres et le don.
Si la plateforme de financement participatif ne propose des financements que sous
forme de dons, elle n’est pas tenue à l’inscription au registre ORIAS.
Les autres plateformes de financement participatifs sont soumises au droit européen.
En effet, en octobre 2020, le Parlement européen a approuvé de nouvelles règles
permettant aux plateformes de financement participatif de fournir des services dans
tout le marché unique de l‘Union européenne (UE).
Le règlement européen crée un statut unique européen de prestataire de
services de financement participatif. Ces prestataires peuvent proposer des
activités de financement participatif sous forme de souscription de titres
(« crowdequity ») et/ou de prêts portant intérêt (« crowdlending »).
Ce règlement est entré en application le 10 novembre 2021.
En France, les CIP (Conseillers en Investissements Participatifs) immatriculés au
registre de l’ORIAS avant le 10 novembre 2021 et les PSI crowdfunding agréés avant
le 10 novembre 2021 peuvent continuer à fournir leurs services jusqu’au 10
novembre 2023. A l’expiration de cette période de transition, seuls les prestataires
agréés par l’AMF conformément au règlement européen pourront offrir des services
de financement participatif en titres ou prêts en Europe.

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FICHE 11
EMISSIONS ET OPERATIONS SUR TITRES

11.2. L’introduction en Bourse


11.2.1. Présentation
L’introduction en Bourse consiste à vendre des titres, à un grand nombre
d’investisseurs différents (institutionnels, particuliers, etc.).
L’introduction en Bourse peut comprendre une tranche primaire (c’est-à-dire la
cession de titres nouvellement créés par l’entreprise) et/ou une tranche secondaire
(c’est-à-dire la cession des titres existants).
Les techniques de placement varient selon que les titres sont placés auprès des
investisseurs institutionnels ou des particuliers :
• Le placement global (ou placement garanti) est la technique utilisée pour
placer des titres auprès des investisseurs institutionnels. Le prix fixé à
l’issue de la constitution du livre d’ordres servira de référence pour la
fixation du prix de l’offre à prix ouvert (technique qui permet l’établissement
d’une fourchette de prix a priori),
• Quand il s’agit de placer les titres auprès du public, la réception des ordres
est centralisée par la Bourse (Euronext en France).
En amont de l’introduction en bourse, un prestataire de services d’investissement,
peut chercher à connaître les conditions de placement d’un titre et de réussite de
l’opération. A ce titre, il peut faire réaliser un sondage de marché (cf. § 11.1.1.2.).

11.2.2. Les opérations sur titres

a) Les offres publiques


Une offre publique d’acquisition correspond à toute offre faite publiquement aux
actionnaires d’entreprises cotées sur un marché réglementé en vue d’acquérir tout
ou partie des actions et des titres pouvant donner accès au capital.
L’offre publique d’achat (OPA) permet à une personne (physique ou morale) de
faire connaître publiquement sa volonté d’acquérir les titres d’une société cotée
contre du cash. Dans le cas de l’offre publique d’échange (OPE), ce sont des titres
qui sont proposés en paiement.
Lors d’une offre publique d’achat (OPA), les titres visés sont acquis à un prix fixé
payé en numéraire. Cela implique que l’initiateur puise dans ses ressources internes
ou fasse appel à un financement externe. Il est cependant rare que les entreprises
puissent financer la totalité de l’investissement avec leurs propres ressources, ce qui
rend le recours à l’endettement nécessaire, par exemple par appel à un syndicat
bancaire.
La syndication est mise en place pour les crédits d’un montant supérieur à 100 M€,
elle permet au prestataire de services d’investissement de ne pas assumer seul ce
crédit.
Le principe est le suivant : une banque arrangeuse (ou plusieurs) est chargée de
monter le crédit et d’organiser un syndicat de banques qui se répartiront la totalité du
crédit. La banque arrangeuse sera rémunérée spécifiquement pour ce service. Les
banques participant à l’opération toucheront, au-delà de l’intérêt annuel, une
commission à la mise en place du crédit.

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FICHE 11
EMISSIONS ET OPERATIONS SUR TITRES

Lors d’une offre publique d’échange (OPE), la société émettrice propose des titres en
échange des actifs visés. Dans la plupart des cas, des actions sont émises pour
l’occasion par augmentation de capital.
Enfin, l’offre publique de retrait (OPR) est une technique utilisée pour supprimer un
titre de la cote. Elle fait généralement suite à une OPA ou une OPE et porte sur le
solde des titres qui n'ont pas été apportés à l'offre. A l'issue de l'opération, le titre
disparaît de la cote ; il est radié.

b) Les offres au public et les placements privés


L'offre au public de titres financiers est constituée par l'une des opérations
suivantes :
• Une communication aux investisseurs présentant une information suffisante
sur les conditions de l'offre et sur les titres à offrir,
• Un placement de titres financiers par des intermédiaires financiers.
Les placements privés sont une technique de levée de fonds pour les entreprises
non cotées qui ne souhaitent pas s'introduire en bourse à l'occasion d'une
augmentation de capital. Elles font appel à de nouveaux investisseurs (fonds
spécialisés, compagnies d'assurance, banques...) dans un cadre qui échappe au
périmètre de l'appel public à l'épargne.

c) L’augmentation de capital
L’augmentation de capital peut se faire principalement :
1) Par incorporation de réserves : l’incorporation de réserves est une modalité
d’augmentation de capital réalisée par la simple remontée du poste « réserves »
vers le poste « capital social ». Cette opération ne modifie en rien la valorisation
de la société. Elle se traduit par :
- Une augmentation du nominal des actions ou parts,
- Ou par la création de nouvelles actions ou parts distribuées aux porteurs
actuels au prorata des titres que ceux-ci détiennent déjà. A cette occasion, sont
émis des droits d’attribution. Les actionnaires reçoivent alors un droit
d’attribution d’actions gratuites par action détenue.
2) Par apport de capitaux nouveaux : l’entreprise a la possibilité d’accroître le
montant de ses capitaux propres en émettant de nouvelles actions, ce qui lui
assure un apport en numéraire. L’émission des nouvelles actions se fait à un prix
de souscription généralement inférieur au cours de Bourse. Les anciens
actionnaires bénéficient d’un droit préférentiel de souscription (DPS) qu’ils peuvent
décider d’exercer ou non. Dans le dernier cas, ils ont la possibilité de revendre
leurs droits de souscription sur le marché, puisque ces derniers sont cotés en
bourse indépendamment de l’action.
D’autres modalités d’augmentation de capital sont cependant également possibles :
• Par la conversion de dettes en capital. Une forme particulière est liée à
l’émission préalable d’obligations convertibles en actions,
• Par un apport « en nature » d’actifs divers rémunérés et la création de
nouvelles actions remises aux apporteurs pour les rémunérer,
• Par apport de titres d’autres entreprises (cas des fusions).

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FICHE 11
EMISSIONS ET OPERATIONS SUR TITRES

d) Le split
Un split est la division du nominal d’une action afin de rendre la valeur unitaire de
l’action plus faible. Une division du nominal consiste à multiplier le nombre d’actions
en divisant leur valeur unitaire. Cette opération est neutre pour l’actionnaire puisque
la valeur du capital de l’entreprise n’est pas modifiée.
Cette opération a pour objectif de rendre le marché du titre plus liquide. En effet, le
cours de l’action étant plus faible et le nombre de titres en circulation plus important,
un plus grand nombre d’actionnaires est susceptible d’investir dans l’entreprise.
Cette technique permet donc de faciliter des opérations de rapprochement et surtout
de permettre l’acquisition de l’action par des petits actionnaires.

e) La fusion
La fusion est une opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés se réunissent
pour n’en former qu’une seule. En général, une société absorbe l’autre, c’est alors
une « fusion-absorption ».

f) Paiement et formes des dividendes


Le paiement des dividendes peut prendre différentes formes :
• Dividende annuel : le dividende annuel est le revenu distribué aux actionnaires
au titre d'une année d'activité. En théorie, il représente une part du bénéfice net
enregistré sur l'exercice. Toutefois, une entreprise ne réalisant pas de bénéfices
peut tout de même verser un dividende annuel. Dans ce cas, elle doit puiser
dans ses réserves.
Le montant du dividende est proposé par le Conseil d'administration et voté par
les actionnaires en assemblée générale. Néanmoins, certaines sociétés peuvent
choisir de verser un acompte semestriel ou des acomptes trimestriels sur
dividende avant le vote en assemblée générale. Ainsi, le dividende peut être
versé en plusieurs acomptes suivis d'un solde final après le vote.
• Les actions nominatives : pour récompenser la fidélité de ses actionnaires
dont les titres sont inscrits au nominatif (c’est à dire que l’entreprise peut identifier
le détenteur des actions) depuis plus de deux ans, certaines entreprises
choisissent de leur verser des dividendes majorés. Toutefois, la majoration est
limitée par la loi à 10 % du montant du dividende normalement versé.
• Les dividendes exceptionnels : in dividende exceptionnel est sans lien avec
l'année d'activité. Il peut être versé dans certaines circonstances particulières,
par exemple lors d'une fusion avec une autre société ou après la cession d'un
actif. Dans ce cas, l'entreprise choisit de redistribuer aux actionnaires la part des
revenus ainsi générés.
• Le paiement en actions : le dividende peut être payé en numéraire (en
liquidités) ou en nouvelles actions de la société. Dans ce dernier cas, l'entreprise

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FICHE 11
EMISSIONS ET OPERATIONS SUR TITRES

va distribuer aux actionnaires un certain nombre de titres afin que la valeur de


ces derniers soit égale au montant du dividende en numéraire. Lorsque le
montant total des dividendes auquel a droit un actionnaire ne correspond pas à
un nombre entier de titres, l'actionnaire perçoit des liquidités (une soulte) en
complément. Ainsi, pour une action valant par exemple 10 € et distribuant 0,35 €
de dividende, un actionnaire détenant 100 actions a droit à 35 € de dividendes. Il
peut choisir de recevoir trois actions de 10 € et une soulte de 5 €.

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Fiche N°12
BASES COMPTABLES ET
FINANCIERES
FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

CE QU’IL FAUT RETENIR


➔ Chaque entreprise publie des comptes annuels.

➔ Le bilan est une photographie du patrimoine de l’entreprise à un moment


donné.

➔ Le compte de résultat recense les charges et produits de l’entreprise.

➔ L’annexe donne des informations complémentaires notamment sur les flux de


trésorerie et la variation des capitaux propres.

➔ L’analyse financière d’une entreprise doit prendre en considération autant ses


comptes que son environnement économique et concurrentiel et doit
s’effectuer sur au moins trois exercices.

➔ Toute entreprise cotée est soumise à des obligations d’information,


semestrielle et annuelle.

➔ En matière de fiscalité des particuliers, les revenus et plus-values de produits


financiers sont imposables selon des règles générales, sauf cas particulier
d’enveloppes fiscales telles que les Plans d’Epargne en Actions (PEA) et
l’assurance-vie.

➔ En matière de fiscalité des entreprises, les revenus et plus-values des titres de


placement sont intégrés au revenu financier de l’entreprise et soumis au taux
normal de l’Impôt sur les sociétés.

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

LES CONNAISSANCES CLES


Veuillez noter que la numérotation des fiches n’est pas toujours séquentielle car elle reprend la
numérotation du programme certification de l’AMF.

12.1. Les comptes de l’entreprise


Toute entreprise procède à l’établissement de comptes annuels à la clôture de son
exercice. Ces comptes annuels comprennent notamment :
• Un bilan,
• Un compte de résultat,
• Une annexe.
Ils retracent l’activité de l’entreprise et dressent sa situation patrimoniale.

12.1.1. Le bilan
Le bilan est une photographie du patrimoine de l’entreprise à un moment donné.
Schématiquement il s’agit d’une balance qui recense d’un côté les ressources de la
société et de l’autre la façon dont elles ont été employées.
Le bilan se présente en deux grandes parties, l’actif et le passif.

Le total de l’actif est toujours égal au total du passif.

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

12.1.2. Le compte de résultat


Le compte de résultat est en fait le film de l’année. En recensant précisément les
charges et les produits (recettes) de l’entreprise, il permet de déterminer précisément
ce qui a contribué à un résultat positif ou à une perte.
A la différence du bilan, le compte de résultat se présente en liste. Les charges et les
produits de même nature (exploitation par exemple) sont regroupés, ce qui permet
de calculer des résultats intermédiaires que l’on appelle des Soldes Intermédiaires
de Gestion (SIG).
Produits d’exploitation :
Chiffre d’affaires (vente de biens, services et marchandises),
Production stockée et immobilisée.
Charges d’exploitation :
Achats de marchandises, matières premières,
Charges externes (téléphone, loyers, assurances…),
Impôts et taxes,
Salaires et charges sociales.
Résultat d’exploitation = Produits d’exploitation – Charges d’exploitation

Produits financiers :
Produits financiers de participations ou de valeurs mobilières.
Charges financières :
Intérêts d’emprunts, agios.
Résultat financier = Produits financiers – Charges financières
Résultat Courant avant Impôts = Résultat d’exploitation + Résultat financier

Produits exceptionnels :
Produits exceptionnels sur opération de gestion et en capital

Charges exceptionnelles :
Charges exceptionnelles sur opération de gestion et en capital
Résultat exceptionnel = Produits exceptionnels – Charges exceptionnelles
- Participation des salariés aux résultats de l’entreprise
- Impôts sur les bénéfices
Résultat net (ou perte) = Total des produits – Total des charges
Le résultat net de l’exercice de l’année viendra renforcer (bénéfice) ou diminuer
(perte) les capitaux propres de l’entreprise.

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

12.1.3. L’annexe
L’annexe forme, avec le bilan et le compte de résultat, un tout indissociable. Elle
comporte toutes les informations destinées à compléter celles données par le bilan et
le compte de résultat et notamment :
• Les règles et méthodes comptables utilisées,
• Un tableau des flux de trésorerie qui explique la variation à la hausse ou à la
baisse du niveau de trésorerie et ceci à trois niveaux : celui de l’exploitation,
celui de l’investissement, celui du financement. Il renseigne sur les grandes
décisions affectant l’avenir de toute entreprise,
• Un tableau de variation des capitaux propres qui décrit un certain nombre
d’éléments comme les dividendes payés au cours de l’exercice, le résultat net
de l’exercice ou l’émission d’actions nouvelles.

12.1.4. Eléments clés d’analyse de l’entreprise


Dans le cadre des activités de la banque, autant dans celles de conseil que de
financement, il est primordial de savoir analyser une entreprise. Plusieurs éléments
permettent de juger de la bonne santé de l’entreprise, Il faut avant tout :
• Intégrer la notion d’environnement économique de l’entreprise, c’est-à-dire
analyser notamment les tendances du marché, les résultats de la concurrence
et son positionnement par rapport à son marché et ses concurrents,
• Étudier et analyser les comptes, pour connaître sa solvabilité, sa rentabilité et
le niveau de sa trésorerie.
L’analyse financière d’une entreprise doit être effectuée sur les trois derniers
exercices (a minima). De plus dans le cadre d’une analyse basée sur des ratios, c’est
l’ordre de grandeur qui compte. Les éléments abordés ci-dessous ne sont pas
exhaustifs et constituent une première approche de l’analyse financière.

a) Les fonds propres


La notion de fonds propres est plus large que celle des capitaux propres. De manière
simple, on peut retenir qu’ils représentent l’ensemble des fonds sur lesquels peuvent
s’imputer les pertes.

b) La solvabilité
La mesure de la solvabilité globale d’une entreprise revient à apprécier le niveau de
ses fonds propres par rapport au total de son bilan.
En moyenne, ce ratio doit excéder les 25%. Il doit être majoré si l’entreprise est dans
un secteur industriel et minoré dans un secteur commercial.

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

c) La capacité d’endettement
La capacité d’endettement d’une entreprise est une notion qui permet de comparer
l’importance des fonds apportés par l’entreprise (ses fonds propres) aux fonds
apportés par les banques (son endettement).
En général ce ratio doit être supérieur à 1. Toutefois en fonction du secteur d’activité
et des spécificités de l’entreprise, il peut être modéré. Par exemple, les entreprises
de négoce ont généralement des ressources propres faibles et des engagements à
court terme élevés.

d) La Capacité d’autofinancement
La Capacité d’autofinancement (dite CAF) mesure le revenu généré par l’entreprise à
l’occasion de ses opérations de gestion, et après rémunération de l’ensemble de ses
partenaires (autres entreprises, personnel, établissements de crédits,
administrations). Plus largement cela correspond à des flux de trésorerie potentiels
ou encore à la trésorerie potentielle dégagée par l'activité courante de l'entreprise.

e) La rentabilité
La rentabilité est un indicateur de performance économique de l’entreprise.
Pour mesurer cette performance, il est nécessaire de comparer le résultat global
dégagé par l’entreprise pendant l’exercice à son niveau de chiffre d’affaires.
La rentabilité est bonne si le ratio est > à 4% (secteur industriel) et > 2% (pour le
négoce). Elle est mauvaise s’il est < 2%.

f) Indicateurs complémentaires
Dans le cas des entreprises cotées, il existe également des indicateurs
complémentaires tels que :
• Le rendement de l’action : c’est la partie des bénéfices redistribuée par
l’entreprise sous forme de dividendes.
• Le PER (price earning ratio) : il s’agit de savoir si l’action se paie plus ou
moins chère que la moyenne du marché ou du secteur. Le PER est déterminé
par le cours de l’action divisé par le bénéfice net par action. Par exemple, un
PER de 30 signifie que le cours de l’action est équivalent à 30 fois le bénéfice
par action.

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

12.2. Les obligations d’information financière


Le bon fonctionnement d’un marché nécessite la communication d’une information
fiable et régulière destinée à apprécier en toute transparence la qualité des titres
(cotés et non cotés).
Par voie de conséquence, les sociétés cotées ont des obligations d’information
financière qui portent à la fois :
• Sur la publication d’une information périodique de leur activité et de la
situation financière de l’entreprise,
• Et, plus globalement, sur la publication de manière permanente de toute
information susceptible d’avoir une incidence significative sur le cours du titre
de la société concernée.
Plusieurs exemples peuvent être cités :
• L’obligation de porter à la connaissance du public toute information privilégiée
qui la concerne directement. Cependant l'émetteur peut, sous sa propre
responsabilité, différer la publication d'une information privilégiée afin de ne
pas porter atteinte à ses intérêts légitimes, sous réserve que cette omission ne
risque pas d'induire le public en erreur et que l'émetteur soit en mesure
d'assurer la confidentialité de ladite information en contrôlant l'accès à cette
dernière (prévention du risque de délit d’initié),
• Le franchissement de seuils (modification substantielle dans la détention des
actions et droits de vote d’une société cotée),
• Les déclarations d’intention (projet d’acquisition, de fusion, etc.),
• L’existence de pactes d’actionnaires,
• Les opérations des dirigeants sur les titres de leur propre société,
• Etc.
Pour les sociétés cotées, l’AMF recommande également une consultation préalable
des actionnaires et l’information du marché sur les cessions d’actifs significatifs.
Nous détaillerons ici l’information périodique et les franchissements de seuils.

12.2.1. L’information périodique


Les sociétés françaises cotées sur un marché réglementé (Euronext Paris) sont
soumises à des obligations d’information annuelle et semestrielle.
Ces informations doivent être publiées et déposées auprès de l’Autorité des marchés
financiers (AMF).
• Les publications annuelles obligatoires doivent se faire dans les 4 mois
suivant la clôture de l’exercice. Elles comprennent :
• Les comptes annuels,
• Le rapport de gestion,
• Le rapport des commissaires aux comptes,
• La déclaration des personnes assumant la responsabilité du rapport.
Les publications semestrielles se font dans les 3 mois suivant la fin du premier
semestre de, l’exercice. Ces publications comprennent :
• Des comptes condensés,

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

• Le rapport semestriel d’activité,


• Le rapport des commissaires aux comptes,
• La déclaration des personnes assumant la responsabilité du rapport.

12.2.1. L’information sur les franchissements de seuil


Toute personne franchissant un seuil de participation (actions et droits de vote) dans
une société cotée, a l’obligation d’en informer cette dernière ainsi que de le déclarer
à l’AMF. Elle doit réitérer cette opération lorsqu’elle repasse en-dessous d’un seuil.
A cette obligation s’ajoute celle de déclarer ses intentions à venir concernant la
société dans le capital de laquelle le seuil a été franchi.
En cas de non-respect de ces obligations, le pouvoir de l’actionnaire sera affecté par
une perte des droits de vote.
Concrètement, les actionnaires dépassant certains seuils en capital ou en droits de
vote, quel que soit le marché d’instruments financiers sur lequel ils agissent, sont
tenus d’informer la société et l’Autorité des marchés financiers (AMF) au plus tard
avant la clôture des négociations du 4ème jour de négociation suivant le jour du
franchissement de seuil. Ces seuils vont de 5% à 95% (5%, 10%, 15%, 20%, 25%,
30%,33,33%, 66,6%, 90%, 95%) pour les actions admises sur Euronext Paris et 50%
et 95% pour les actions admises sur Euronext Growth.

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

12.3. Aperçu de la fiscalité des particuliers

12.3.1. Principes généraux


Les particuliers doivent acquitter divers impôts et taxes :
• Sur leurs revenus : l’Impôt sur les revenus (IR), prélèvements sociaux,
• Sur leur patrimoine : Impôt sur la fortune immobilière (IFI), droits
d’enregistrement, taxe d’habitation, taxes foncières, droits de succession et de
donation,
• Sur leurs dépenses : Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), droits de douanes.
Ainsi, toute personne physique dont le domicile fiscal se trouve en France est tenue
de déclarer l’ensemble de ses revenus. Les revenus des particuliers sont classés par
catégorie en fonction de leur origine (revenus catégoriels) : salaires, revenus
fonciers, revenus mobiliers, etc.
La somme de ces différentes catégories de revenus détermine le revenu imposable
d’un particulier qui servira de base au calcul de l’impôt sur le revenu des personnes
physiques (IRPP).
La méthode de calcul de l’IR prévoit d’intégrer les déductions fiscales et les crédits
d’impôt.
Les déductions fiscales diminuent le revenu imposable (par exemple : les pensions
versées dans le cadre de l’obligation alimentaire…). Les réductions et crédit d’impôt
diminuent le montant de l’impôt à payer (par exemple : dons aux associations, garde
des enfants hors domicile…).
L’IR est régi par différents principes :
• L’IR est prélevé à la source : le prélèvement à la source peut prendre, selon la
catégorie de revenus concernés, la forme d’une retenue à la source ou d’un
acompte.
• Retenue à la source : le prélèvement à la source prend la forme d’une
retenue à la source (RAS) lorsqu’il s’applique aux revenus imposés à l’impôt
sur le revenu. Les revenus concernés par la RAS sont les salaires, les
pensions et les rentes viagères à titre gratuit. Le taux du prélèvement fiscal est
calculé par l’administration fiscale pour chaque foyer fiscal sur la base des
éléments figurant sur la dernière déclaration de revenus.
• L’acompte : le prélèvement à la source s’applique sous forme d’acomptes
aux revenus des travailleurs indépendants (bénéfices industriels et
commerciaux, bénéfices agricoles et bénéfices non commerciaux), aux
revenus fonciers, aux pensions alimentaires, aux rentes viagères à titre
onéreux ainsi qu’aux rémunérations de certains dirigeants. L’acompte est
calculé et prélevé par l’administration fiscale chaque 15 du mois sur le compte
bancaire désigné par le contribuable. Le montant de l’acompte est calculé sur
la base de la dernière déclaration de revenus. L’acompte est automatiquement
recalculé lors de chaque déclaration de revenus, lors des modulations de taux
de prélèvement à la source ou lors des signalements de changement de
situation de famille (mariage, PACS, naissance…).

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

• L’IR est calculé selon un barème progressif : le revenu est divisé en


« tranches » et à chaque tranche est appliquée un taux d’imposition
correspondant. Les contribuables dont le revenu n’excède pas un certain
seuil, réévalué chaque année, sont exonérés.
• L’IR tient compte de la situation familiale des contribuables (quotient familial) :
le statut du contribuable (célibataire, divorcé, pacsé, veuf) et le nombre de
personnes à charge sont pris en compte pour calculer le montant de l’impôt dû
par le foyer.
• Les contribuables dont le revenu n’excède pas un certain seuil, réévalué
chaque année, sont exonérés d’imposition.

12.3.2. L’imposition des revenus mobiliers et les prélèvements sociaux


Les revenus de placements financiers (intérêts, dividendes, plus-values, etc.) sont
soumis à l’impôt sur le revenu à un taux forfaitaire fixé à 12.8%. Les prélèvements
sociaux applicables sont quant à eux dus au taux de 17.2%. Le taux global
d’imposition, prélèvements sociaux compris, est donc de 30% (Flat Tax).
Pour autant, les contribuables qui considèrent que le barème progressif de l’impôt
sur le revenu leur est plus favorable peuvent exercer une option globale en ce sens,
sur leur déclaration de revenus, afin que leurs revenus du capital de l’année soient
soumis au barème progressif et non au taux proportionnel de 12.8%.
Dans la pratique, l’impôt forfaitaire (Flat Tax) est prélevé à la source par
l’établissement teneur de compte. Les contribuables les plus modestes (ceux dont
l’imposition au barème progressif serait plus favorable) ont la possibilité d’opter pour
la soumission de leurs revenus mobiliers au barème de l’IR.
Chaque année, le PSI adresse à ses clients un Imprimé Fiscal Unique (IFU) afin de
leur permettre de remplir leur déclaration fiscale. Ce document mentionne plusieurs
éléments fiscaux : le montant des plus ou moins-values, le montant total des
cessions réalisées pendant l’année, ou encore les revenus de placements mobiliers
reçus au cours de l’année précédente.
La Flat Tax s’applique :
• À l’ensemble des revenus de capitaux mobiliers (dividendes d’actions,
coupons d’obligations, revenus d’OPC). Le champ d’imposition de cette
catégorie de revenus est aussi étendu aux intérêts des comptes sur livret, des
comptes à terme, des comptes courants rémunérés et des nouveaux plans et
comptes d’épargne-logement (PEL et CEL) ouverts à compter du 1er janvier
2018.
• Aux produits des contrats d’assurance vie (cf. infra) liés à de nouveaux
versements (primes versées à compter du 27 septembre 2017).
• Aux gains de cession de valeurs mobilières (différence entre le prix de cession
d’un instrument financier et son prix d’acquisition).
• Les profits sur les instruments financiers à terme.
Certains produits financiers échappent cependant aux règles du droit commun
d’imposition :

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

• L’assurance-vie : pendant la durée du contrat, les produits sont provisoirement


exonérés d’impôt sur le revenu. La taxation n’intervient que l’année du rachat
ou dénouement du contrat. Les modalités de taxation des contrats
d’assurance vie dépendent alors de la date de souscription ainsi que de la
date des versements sur le contrat, s’il y a eu des versements après le 27
septembre 2017.
• Les plans d’épargne en actions (PEA et PEA-PME) : pendant la durée du
plan, les dividendes d’actions et les plus-values de cession d’actions ne sont
pas imposables à l’impôt sur le revenu (à condition d’être maintenus dans le
PEA et sous certaines réserves pour les dividendes des titres non cotés). Si
les fonds sont retirés du plan après 5 ans, le gain net réalisé est définitivement
exonéré d’impôt sur le revenu, mais reste soumis aux prélèvements sociaux.

12.3.3. L’impôt sur la Fortune Immobilière (IFI)


Depuis le 1er janvier 2018, l’IFI a remplacé l’’ISF. Cet impôt est dû par les foyers
constitués des couples mariés (sauf exception), des partenaires pacsés et des
concubins notoires, dont la valeur nette du patrimoine immobilier (évalué à sa valeur
de marché au 1er janvier) est supérieure à 1.300.000 €.
Pour les personnes physiques résidentes fiscales de France, l’assiette de l’ISF porte
sur le patrimoine immobilier détenu par l’ensemble du foyer fiscal (y compris les
concubins), en France et hors de France, mais également sur les dettes. L’ISF est en
effet calculé sur la valeur nette du patrimoine (patrimoine moins les dettes) et le
barème de l’ISF s’applique par tranches selon le montant du patrimoine détenu.
Sont totalement exonérés de l’IFI, les biens considérés comme des biens
professionnels du contribuable.
Certains biens immobiliers qui ne sont pas considérés comme biens professionnels,
peuvent bénéficier d'une exonération partielle (Forêts, Groupements forestiers, etc.).

12.3.4 Fiscalité sur les transactions financières


Une taxe sur les transactions financières s’applique sur les actions des sociétés
françaises dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d'euros. Cette taxe est
à la charge des particuliers acheteurs et le taux applicable est de 0,3% de la valeur
d’acquisition.
Le calcul de la taxe est assez complexe car elle est calculée en fin de journée (ou en
fin de mois pour les achats effectués en SRD) sur la position nette acheteuse. Par
exemple, pour un achat de 50 actions A et une revente de 20 de ces actions dans la
même journée, la taxe sera calculée sur 30 (50 – 20) actions A. Le montant de la
taxe sera alors de : 0,3% x nombre d’actions x cours d’achat moyen.

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

12.4. La fiscalité des entreprises


Les entreprises peuvent être imposées soit au titre de l’impôt sur les revenus (IR),
soit au titre de l’impôt sur les sociétés (IS). L’impôt applicable dépend de la forme
d’exploitation (entreprise individuelle ou société) et, pour les sociétés, de la forme
juridique et de l’option fiscale retenue.

12.4.1. Entreprises soumises à l’IR


Les entreprises individuelles et les sociétés de personnes (sociétés civiles, SNC,
notamment) relèvent par nature de l’impôt sur le revenu (IR) dans la catégorie :
• Des BIC (bénéfices industriels et commerciaux – cerfa 2031) pour les
commerçants, industriels, artisans),
• Des BNC (bénéfices non commerciaux – cerfa 2035) pour les professions
libérales,
• Des BA (bénéfices agricoles – cerfa 2139 pour les professions agricoles).
La catégorie de revenu détermine les règles de calcul de l’assiette fiscale (base
d’imposition).
Les déclarations des revenus des entreprises soumises à l’IR doivent être déposées
au plus tard le 2ème jour ouvré suivant le 1er mai. Les revenus BIC, BNC, BA sont à
reporter sur la déclaration des revenus des particuliers (cerfa 2042). Ils font partie du
revenu et global.
Les entreprises soumises à l’IR peuvent cependant opter pour l’application de l’IS.
Cette option est irrévocable, sauf en cas de renonciation notifiée à l’administration
avant la fin du mois qui précède la date limite du paiement du premier acompte d’IS
du cinquième exercice qui suit celui au titre duquel l’option a été exercée.

12.4.2. Entreprises soumises à l’IS

Les sociétés de capitaux sont en principe soumise à l’IS. L’évaluation de la base


imposable se fait en fonction des règles applicables aux BIC (bénéfices industriels et
commerciaux).
Certains types de sociétés de capitaux peuvent cependant opter pour l'impôt sur le
revenu (IR) dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), à la
place d'une imposition des bénéfices à l'impôt sur les sociétés (IS). C’est cas par
exemple des SARL de famille (patrimoniale).
L'option pour l’IR nécessite l'accord de tous les associés. Elle est valable 5 ans, sauf
renonciation anticipée.
La loi de Finances pour 2018 a introduit une baisse progressive du taux d'impôt sur
les sociétés (IS) jusqu'à 25 % en 2022. Cette baisse programmée a été complétée
par une loi du 24 juillet 2019 (n° 2019-759) sur la taxe sur les services numériques et
la modification de la trajectoire de baisse de l'impôt sur les sociétés.
Les taux d’IS applicables en 2023 sont les suivants :

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FICHE 12
BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

IS 2023
Petites sociétés et PME (CA
jusqu’à 10 M€) :
▪ 15 % pour la fraction de
bénéfice comprise entre 0
et 38 120 €*,
▪ 25 % pour la fraction de
bénéfice supérieure à
42 500 €.
Grandes sociétés (CA compris
entre 10 M€ et 250 M€) :
▪ 25 % pour la totalité du
bénéfice.
Très grandes sociétés (CA
supérieur à 250 M€) :
▪ 25 % pour la totalité du
bénéfice.
* Le taux réduit de 15 % pour les PME s’applique si le capital a été entièrement libéré et est détenu à hauteur
de 75 % par des personnes physiques (ou par des sociétés respectant ce critère).

12.4.3. La fiscalité des titres détenus par des sociétés


Pour appréhender la fiscalité des titres détenus par des sociétés, il convient de
distinguer deux types de titres :
• Les titres de participation (parts ou actions d’autres sociétés détenues
durablement et qui permettent d’exercer une certaine influence dans la société
émettrice),
• Les titres de placement (actions, obligations, parts d’OPCVM, etc.).
Ces deux types de titres relèvent de régimes fiscaux distincts. Seule la fiscalité des
titres de placement est traitée ici.
Dans la pratique, les titres de placement détenus par les entreprises concernent
principalement le placement de leur trésorerie. Ce placement est donc généralement
un placement de court terme et investi la plupart du temps en OPCVM monétaires,
voire obligataires.
Les titres de placement sont évalués à la clôture de l’exercice (les titres cotés sur un
marché réglementé sont évalués au cours moyen du dernier mois de l’exercice). A la
clôture de l’exercice, l’évaluation des titres va générer l’application de deux règles
comptables (en normes comptables françaises) :
• Les plus-values latentes ne sont pas comptabilisées,
• Les moins-values latentes doivent faire l’objet d’une provision comptable pour
dépréciation.
En complément de ces règles, l’entreprise constatera dans son résultat imposable, et
pour les seules actions ou parts d’OPCVM (hors OPCVM actions) qu’elle détient, un
écart d’évaluation, qui est la différence entre la valeur liquidative des titres à la
clôture, et à l’ouverture de l’exercice.

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BASES COMPTABLES ET FINANCIERES

En cas de revente des titres de placement, pour les sociétés soumises au régime de
l’impôt sur les sociétés (IS), le profit éventuel dégagé sera intégré au revenu financier
de l’entreprise et soumis l’impôt.
Pour déterminer le montant de la plus-value d’un portefeuille, les cessions de titres
sont réputées porter en priorité sur les titres de même nature acquis à la date la plus
ancienne. Il s’agit là du principe « premier entré, premier sorti » (en français PEPS),
souvent plus connu sous sa traduction anglaise « first in, first out » (FIFO).

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