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CULTURES IRRIGUÉES

La Culture des Céréales


Introduction générale
• A travers le monde, les céréales ont une importance impérative pour les
disponibilités alimentaires.
• Elles représentent l’aliment de base de toute l’humanité directement à
travers la consommation des produits céréaliers et indirectement à
travers la production animale.
• A cet égard, dans les pays de l’Afrique du Nord, le régime alimentaire est
composé de 206 kg de céréales par tête d’habitant en Tunisie contre 200
kg en Algérie et 175 kg au Maroc.
• Le secteur céréalier occupe une place importante dans la production
agricole tunisienne, avec 1,5 millions d'ha soit 30 à 40 % des terres
labourables.
• Par ailleurs, le blé (dur et tendre) représente la base de la sécurité
alimentaire dans le pays.
• la culture de céréales en régime pluvial continue de subir les effets du
climat, notamment la pluviométrie (quantité et répartition).
• Ainsi, à cause des années de sécheresse de 1997 - 2001, un pic
d'importation dépassant 1,65 millions de tonnes de céréale a été
enregistré en 2002
• Il est à signaler qu’en Tunisie, la céréaliculture est quasiment pluviale
avec un maximum de 100 mille ha irrigables. En 2013/14, les
surfaces conduites en irrigué, de l’ordre de 84 mille ha, ont permis de
produire 2,93 millions de Qx de produits céréaliers, soit 12,5 % de la
production céréalière totale.
• En Tunisie, la production céréalière ne couvert que 30 % des besoins annuels; alors que le
reste, près de 70 %, est assuré par des importations qui représentent 40 à 50 % de la
valeur des importations agricoles. Durant la décennie 2005-2014, elles ont atteint une,
moyenne de 2,73 millions de tonnes dont 51 % du blé tendre, 25 % de l’orge et 24 % du
blé dur. Les importations du blé tendre sont constamment les plus importantes. Sur le plan
financier, les coûts des céréales à l’importation ont connu une augmentation vertigineuse.
• Le prix du blé dur à l’importation pour la Tunisie est ainsi passé de 253,44 D/t en 2000 à
1127,040 D/t en 2008 et 802,560 D/t en 2011. Pour le blé tendre, les chiffres sont
respectivement de 209,280 D/t en 2000, 737,280D/t en 2008 et 610,560 D/t en 2011.
• Durant la décennie 2000-2011, le coût des importations de céréales a plus que triplé pour
atteindre 2,304 milliards Dinars en 2011
• Tableau . Evolution du rendement en grains (en Qx/ha) du blé en Tunisie
Figure. Evolution des superficies emblavées (a) et de la production (b) céréalière durant
2005– 2014 dans les grandes zones bioclimatiques du territoire Tunisien
une stratégie d'intensification de la céréaliculture
a été mise en œuvre notamment par la
valorisation de toutes les potentialités disponibles
dans les régions à vocation céréalière.

Blé tendre
Blé dur
1- Aspects biologiques
Le cycle de développement est subdivisé en trois grandes phases. Chaque
phase est divisée en différents stades.
• 1er phase : la période végétative, elle comprend les stades suivants: levée,
début du tallage, plein tallage, épi à 1 cm .
• 2ème phase : la période de reproduction: elle comprend 3 stades: le
gonflement, l'épiaison et la floraison.

• 3ème phase : la période de formation et de maturation des grains, elle


débute à environ deux semaines après l'épiaison.
peut être subdivisée en trois stades : le stade grain laiteux, le grain pâteux
et le grain vitreux ou mûr.
2- Exigences en eau
Les besoins en eau de n'importe quelle culture (ETM) sont fonction de
l'évapotranspiration potentielle
ETM = Kc x ETP où Kc est le coefficient cultural.
Selon des recherches effectuées par le Centre de Recherche de Génie Rural (CRGR)
actuellement INRGREF, la consommation d'eau pour une culture de blé se présente
comme suit (tableau besoin en eau)

La couverture de ces résultats reste cependant liée à un certain nombre de facteurs tels
que :
• la répartition de la pluviométrie,
• la nature du sol et les conditions de sa préparation,
• les maladies (la rouille du blé par exemple peut augmenter les besoins en eau de 30 à
100 %)
En Tunisie, dans les étages de l'humide et du subhumide (P>500 mm/an), les besoins en
eau sont généralement atteints pour assurer un rendement moyen de 50 q/ha
Besoin en eau des blés
source: INGC
1ère 2ème 3ème Total
décade décade décade
Novembre - 40 15 55
Décembre 15 15 15 45
Janvier 15 20 20 55
Février 20 25 20 65
Mars 25 35 40 100
Avril 35 40 40 115
Mai 40 - - 40
Total 475
3- Exigences édaphiques
Les céréales sont connues par leur vaste adaptation aux différents types de sol. Cependant, des sols profonds, non
hydromorphes, bien structurés et de texture équilibrée, riches en MO (au moins 1%), avec un pH de 6,5-7,5 pour le
blé dur et de 6,0-7,5 pour le blé tendre et ne présentant pas de salinité, sont les plus adéquats à la culture de blé.
De ce fait :
• en cas des sols lourds, compacts et mal aérés : il faut pratiquer le labour profond, l'enfouissement des résidus de
récolte et de fumier animal,

• Les sols hydromorphes, les céréales sont à éviter,

• en cas de sols légers sablonneux : les variétés précoces sont conseillées pour échapper à la période sèche en fin de
cycle, et un échelonnement des apports azotés est recommandé pour minimiser les pertes par lessivage est à prévoir.

• en cas de sols limoneux présentant le problème de battance, il faut prévoir une augmentation de la dose de semis
pour compenser la mauvaise levée,
• en cas de sols présentant un problème de salinité, le blé est à éviter. L'orge peut être un bon remplaçant.
4- Les variétés
On entend par variété un ensemble végétal cultivé qui se distingue nettement
par un certains nombre de caractères et qui, après multiplication conserve ces
caractères.
Exemple de variétés tunisiennes:

▪ Blé dur: khiar, karim, razzek, maali sont les variétés conseillées en irrigué; om
rabie, nasr

▪ Blé tendre: byrsa, utique, hidra, vaga (en irrigué); salambo, dougga, tanit,
tebica

▪ Orge: manel, rihane (en irrigué), tej, momtez, swihli, martin...

Le choix variétal se fait en fonction de plusieurs critères: la productivité,


précocité, résistance aux maladies, résistance à la verse, à la sécheresse...
• Il est conseillé de semer plus qu’une variété pour répondre aux critères ci-
dessus mentionnés et éviter le risque de perdre toute la production en cas
de problème spécifique par exemple attaque de maladie, conditions
climatiques défavorables (la variété ``roussia``BD, soumise à des basses T
au moment de l’épiaison, la majorité des épis ont été affectés par la
coulure des fleurs)
• La variété razzak (BD) suite à une irrigation à l’eau saline a aussi subit la
coulure de fleurs et une chute de rendement.
5-Itinéraire technique
L'itinéraire technique recommandé pour réussir une campagne de blé
peut être présenté en 10 points, que nous essayerons de développer
dans ce qui suit:
5.1- Assolement et rotation des cultures
L'assolement et la rotation doivent être conçus dans le cadre d'un
système de production intégré et raisonné.
Le choix des cultures doit tenir compte des conditions socio-
économiques de l'agriculteur et des conditions liées au climat et au
sol.
➢ L’assolement est la répartition spatiale des différentes productions végétales au sein d’une
exploitation, par laquelle on cherche à respecter les règles de rotation. De même, il est défini
comme étant l’alternance d’une culture principale avec une jachère travaillée ou non, une cultures
dérobées ou bien une cultures fourragère. L’assolement semble la principale méthode de rotation
des cultures, permettant une meilleure exploitation des sols et leur reconstitution naturelle.
➢ La rotation est la succession ou la répartition temporelle de plusieurs cultures sur une même
parcelle ou «sole». On distingue deux types de rotations suivant que l’alternance se fait selon les
familles des espèces cultivées telles que les céréales, les légumineuses, les oléagineuses... ou bien
selon les périodes de cultures notamment de printemps ou d’hiver. A titre d’exemple, dans une
exploitation de 150 ha:
L’assolement est: 40 ha Blé dur, 20 ha Blé tendre, 40 ha Orge, 30 ha Cultures maraîchères.
L’Arboriculture fruitière, couvrant 20 ha, est hors assolement.
La rotation quadriennale des cultures est: Cultures maraîchères → Blé dur→ Blé tendre → Orge.
Ce choix doit nous permettre de :
• maintenir et améliorer la fertilité du sol, sa structure, sa
capacité de rétention en eau,...;
• contrôler le développement des mauvaises herbes;
• assurer une meilleure distribution du travail et des tâches de
l'agriculteur;
• diversifier les cultures pour stabiliser plus ou moins le revenu
de l'agriculteur;
• les légumineuses ont un effet enrichissant du sol (fixation de l'azote),
elles possèdent en plus un système radiculaire pivotant permettant
l'exploration des couches de sol plus profondes que celles exploitées
par les céréales.
• Les plantes sarclées comme la pomme de terre et le tournesol, sont
des cultures exigeantes en travail de sol et fertilisation, ayant
généralement un cycle végétatif de courte durée. Ce type de cultures
laisse le sol propre de toutes mauvaises herbes et riche en fertilisants.
• les légumineuses ou les cultures sarclées doivent être utilisées en tête
d'assolement et des rotations des cultures.
• Signalons aussi, l'importance des engrais verts dans l'assolement.
En effet, le retournement d'une légumineuse dans le sol peut apporter
l'équivalent de 50 à 100 kg d'azote pour la culture suivante, ceci à coté
de l'enrichissement du sol en matière organique.
5.2- Préparation du sol
La préparation du sol est une action déterminante pour la production des
céréales.
Elle a différents objectifs dont les plus importants sont:
➢l’amélioration des propriétés physiques du sol, notamment, la porosité, la
structure (un aspect spongieux avec des grumeaux), le réchauffement, la
circulation de l’eau et de l’air …
➢ la rupture de la remontée capillaire et la conservation de la réserve en eau
dans le sol;
➢la réduction de la masse des semences de mauvaises herbes par leur
enfouissement dans le sol ou bien leur exposition aux rayons solaires qui les
putréfient,
➢ faciliter la germination et la destruction des adventices ainsi
développées,
➢la lutte contre les maladies, les parasites et les ravageurs sous l’action
des rayons solaires,
➢ l’enfouissement de la matière organique (résidus de culture, engrais
vert, fumier, adventices…), des engrais minéraux et des amendements,
➢la préparation du lit de semis: casser les mottes, niveler et émietter le
sol,
• Au niveau des moyennes et grandes exploitations, la préparation du sol est effectuée par la succession de
façons culturales, à savoir, un gros labour avec un retournement de la terre, un pseudo-labour ou
décompactage sans retournement et des travaux superficiels ou reprise du sol.
.5.2.1. Gros labour
Le gros labour ou labour profond est réalisé, tous les quatre ans, à l’aide d’une charrue à soc ou à disque à
traction mécanique. Il permet de faire retourner le sol à une profondeur variant de 30 à 40 cm.
5.2.2. Pseudo-labour ou décompactage
Le pseudo-labour ou décompactage peut, parfois, remplacer le gros labour et permet un travail du sol plus ou
moins profond sans le faire retourner. Il est réalisé suite au passage d’un ou plusieurs instruments à dents ou à
disques.

Ripper

Chisel

Sous soleuse
5.2.3. Travaux superficiels ou reprise du sol
• Les travaux superficiels ont pour but de préparer le lit de semis, d’émietter le sol,
de favoriser la germination des semences de mauvaises herbes et de les détruire
par la suite (faux semis).

• Le lit de semis doit être suffisamment affiné et légèrement tassé pour assurer un
meilleur contact des semences avec la terre.

• Les outils à dents, comme la herse, le cultivateur et le canadien permettent de


détruire les mottes et d’émietter la terre. Ils sont bénéfiques sur les sols humides
et battants tels que les sols limoneux, argileux ou argilo limoneux.
• Quoique les travaux superficiels soient indispensables pour les
cultures céréalières, ils sont très onéreux. D’autant plus, les passages
répétés du tracteur risquent de compacter les sols lourds et humides.
• Pour réduire la charge financière et les dégâts occasionnés sur les
propriétés physiques, notamment le tassement du sol, le travail de ce
dernier pourrait être limité à deux façons superficielles dont:
➢ la première pourrait avoir lieu après les précipitations automnales.
Elle permet la germination des semences de mauvaises herbes et des
grains de la récolte précédente tombés sur le sol et la destruction de
la nouvelle végétation.
➢la seconde doit être réalisée juste avant le semis pour détruire les
mauvaises herbes nouvellement développées. Dans le cas où cette
opération est effectuée, assez longtemps avant le semis, les
mauvaises herbes auront l’avantage de se développer plus que
l’espèce cultivée et finissent par l’étouffer
5.2- Préparation du sol
Les opérations retenues sont:
• un labour moyen ( 20 cm ),
• 2 recroisements au cover crop
• 3ème recroisement (éventuellement un 4ème selon l'état du lit de
semis)
• Roulage.
Ces opérations dépendent de la nature du sol, de l'état d'humidité, de
la rotation, du type de cultures ainsi que de la période d'intervention.
Le choix des outils de travail est aussi important. Il dépendra du
comportement et de la consistance du sol, de l'effet recherché et du
mode d'action des différents outils de travail du sol.
Conséquences possibles à court terme de l’utilisation du matériel à
disques

24/10/2021
Conséquences possibles à moyen et long terme de l’utilisation du
matériel à disques

24/10/2021
LE TRAVAIL DU SOL
DIFFERENTES TECHNIQUES
•Le travail simplifié:Combinaison de matériel

Combinaison
d’un semoir
et d’un
rouleau-
packer
LE TRAVAIL DU SOL
DIFFERENTES TECHNIQUES
•Le non labour: Semis direct

Quand le terrain et le précédent s'y prêtent, on


peut semer sans aucun travail du sol avec ce type
de semoir
24/10/2021
LE TRAVAIL DU SOL
DIFFERENTES TECHNIQUES
•Le travail simplifié:
Combinaison
de matériel

Une combinaison de trois outils: un instrument à dents


vibrantes, un semoir et un rouleau. Il convient bien aux
sols érodés .
5.3- Fertilisation

Stop au gaspillage : Analyser le sol pour réduire les dépenses.


• Une analyse de sol est nécessaire tous les 3 à 5 ans.
• Les apports d'engrais ne doivent pas faire l'objet d'une approximation ou
suivre la règle de la recette de la grande échelle.
• Cette analyse permet de déterminer les stocks en phosphore (P) et en
potassium (K) assimilables afin d'ajuster les quantités à apporter pour
satisfaire les besoins de la plante, éviter le surdosage et le sous dosage.
A-Fumure de fond

■ La fumure phosphatée :
L'excès de P peut engendrer des déséquilibres d'absorption d'autres
éléments comme le zinc. Le phosphore étant de très faible mobilité
dans le sol, l'épandage du P doit se faire juste avant le semis.
■ La fumure potassique :
Les sols du nord de la Tunisie, notamment les sols argileux lourds, sont
riches en potasse assimilable.
■ Recommandations :
Les quantités moyennes à apporter sont comme suit (en kg/ha):
Éléments Sol pauvre Sol moyen Sol riche

DAP 125 30 0

Super 45 133 33 0

Sulfate de potasse 100 50 0


B- Fertilisation azotée
C'est un point clé de la conduite de la culture : le déficit engendre une perte de
rendement, l'excès favorise la verse et les maladies. Cet élément intervient dans la
multiplication cellulaire d'où son importance au niveau des stades physiologiques
critiques. Il favorise le nombre de talles, le nombre d'épis et le nombre d'épillets.
L'azote est assimilé sous sa forme nitrique (NO3-) et sous sa forme ammoniacale
(NH4+)
Le stock en azote dans le sol provient de la minéralisation de la matière organique et
de l'apport du précédent cultural.
Les pertes sont dues au lessivage sous forme de NO3- et à la volatilisation sous forme
de NO2.
Besoins en azote des cultures :
Besoins globaux = exportation d'azote x rendement projeté

Exemple : pour un objectif de 50 qx/ha de blé et sur la base d'une exportation de 3kg
de N/q de blé, les besoins globaux sont : 3 x 50 = 150 kg d'azote soit 450kg
d'ammonitre 33%.
Pilotage de la fumure azotée :
▪ Le 1er apport est indépendant de l'espèce et du rendement qu'on vise. Il est destiné à
favoriser la végétation pour obtenir le nombre optimum de pousses en fin de tallage. Il
doit être réalisé avant le tallage c'est-à-dire au stade 3-4 feuilles. On apporte vers 35%
des besoins totaux.

▪ Le 2ème apport destiné à assurer l'alimentation en azote, doit être apporté au stade épi à
1cm. On vise à ce stade le rendement projeté. On apporte alors la moitié des besoins
totaux.

▪ Le 3ème apport s'applique au stade montaison et ce pour assurer une bonne


accumulation des réserves carbohydratées dans la plante, il évite entre autres le
mitadinage et assure la qualité de la graine.

Il est à signaler que cet apport ne présente d'intérêt que dans les régions à printemps
pluvieux ou sur des parcelles irriguées.
• Risque d'une fertilisation azotée inadéquate :
L'excès d'azote favorise la multiplication rapide des cellules, ce qui
génère des tiges faibles, peu résistantes et sensibles à la verse, favorise
aussi l'excès d'humidité ambiante et ainsi les maladies fongiques, il
retarde la maturation.

Le déficit en azote entraîne le jaunissement des plantes, le manque de


vigueur, un tallage limité suite à un déséquilibre nutritionnel et le
mitadinage dans le cas du blé dur (faible rendement en semoule).
5.4- Le semis
C'est l'un des facteurs essentiels de la réussite d'une culture de céréales. Le semis
mécanisé, réalisé par des semoirs de plus en plus perfectionnés, offre plusieurs
avantages, à savoir une répartition régulière et homogène des semences (en ligne)
permettant les interventions mécaniques ultérieures, à coté de la réduction des
pertes (20-30% par rapport à la volée).
Pour réussir cette opération, plusieurs facteurs doivent être pris en considération :

• la dose de semis (kg/ha) = ( (densité /m2) x poids de 1000 grains x 10) / ( valeur
culturale x indice de levée)
la valeur culturale des semences = faculté germinative x pureté spécifique
l'indice de levée = %de plantes levées par apport au nombre de grains de semences
D=300 graines/m2 ; poids 1000 graines=48 g
144 kg/ha
• la date de semis : les semailles de céréales en Tunisie s'étalent de
novembre à décembre en fonction de la région et de la date des
premières pluies de l'automne. En cas d'un automne pluvieux, novembre
est la date optimale.

• La profondeur de semis : idéale est celle qui assure à la graine l'eau


suffisante pour germer et se développer et ne pas faire l'objet des
attaques des oiseaux. Il est recommandé de semer à une profondeur entre
3 et 5 cm .

• Choix et réglage des outils de semis : L'agriculteur doit bien maîtriser


son matériel de semis puisqu'un mauvais réglage peut causer des
problèmes à l'opération de semis.
Influence de la date de semis sur le rendement du blé

Date de semis Rdt en qx/ha


1/11 14.8
15/11 18.6
30/11 21.5
15/12 16.5
30/12 14.3
15/1 13.5
5.5- Le désherbage
Problèmes d'ordre pratique
• Désherbage tardif
• L'observation de brome se fait dans le champ
• L'utilisation des mêmes buses pour le désherbage et le traitement
Les mauvaises herbes, dites aussi adventices, concurrencent les céréales à plusieurs
niveaux (eau, nutrition, lumière, air, etc.). Ces plantes salissent les parcelles par leurs
stocks de semences, et forment des foyers pour les insectes et les maladies fongiques.
La lutte peut être:
• Préventive par l'utilisation de semences propres, nettoyage des bordures extérieures
des parcelles,
• Mécanique (travail de sol surtout le labour profond suivi par des recroisements)
• Culturale : assolement permettant l'alternance de plantes nettoyantes et céréales,
• Chimique : la plus efficace mais la plus délicate. Il faut intervenir au bon moment
(dès l'apparition des mauvaises herbes) et efficacement (bien identifier la mauvaise
herbe et choisir le produit efficace).
Le désherbage chimique
5.6- Les maladies fongiques
Le problème majeur: la majorité des agriculteurs ne pratiquent pas le traitement
fongique.

La stratégie de lutte contre les maladies doit être menée comme suit :
➢ Observer la culture régulièrement. Il faut commencer l'observation dès le stade de 3
feuilles.
➢ Identifier la maladie par les organes atteints et la nature des symptômes.

➢Déterminer le niveau du risque par la vitesse de propagation, l'étendue de l'infection


et l'évolution de l'attaque.
➢ Intervenir à temps : choisir le fongicide homologué, adapté et efficace.

Remarque: pour les maladies non décelables sur les feuilles (fusariose, carie,...), il
est difficile de les détecter à un stade précoce. La propagation de ces maladies vient
dans la majorité des cas des semences, raison pour laquelle le traitement des
semences devient nécessaire.
• La meilleure méthode de lutte contre les maladies est la lutte intégrée qui
associe toutes les méthodes de lutte possibles:
• lutte culturale : en limitant la propagation des agents pathogènes par la
destruction des hôtes, la rotation des cultures, le labour, etc.
• lutte physique : exemple: le trempage des semences dans l'eau chaude
à 52 °C pendant 11mn pour détruire le charbon.
• lutte génétique : utilisation des variétés résistantes.
• lutte chimique : un bon traitement tient compte du réglage du
pulvérisateur, du respect de la dose du produit de traitement ainsi que de
l'utilisation des buses à turbulence.
5.7- Les ravageurs

• les insectes : les pucerons, la cecidomie (mouche de Hesse), les vers


blancs, la mineuse, les charançons...
• les nématodes
• les rongeurs : les rats en général
• les limaces
• les oiseaux
Azote 2à 3 apports

Septoriose (mars), rouille jaune, rouille


brune et fusariose (avril)

Besoin
en eau
40mm 75mm 105mm 135mm 100mm
5.8- Les accidents climatiques
• le sirocco : utiliser les variétés adaptées aux régions ventées à été
chaud (variété précoce et à paille courte)
• le gel hivernal : il est recommandé contre l'action du gel hivernal de
choisir des dates de semis permettant une croissance optimale afin que la
plante puisse résister au froid, pratiquer un semis superficiel favorisant le
développement du rhizomes courts et un tallage plus important, le roulage
qui assure un meilleur contact racine-terre, et enfin une bonne fertilisation
potassique et azotée qui favorise le développement.
5.9- Les accidents physiologiques
•L'échaudage : résultat de l'excès de transpiration et du déficit en eau qui se traduisent par un
ralentissement de la synthèse des réserves nécessaires à la formation du grain (grain ridé, flétri et
à faible poids).
• Le mitadinage : connu par la texture farineuse des grains qui est due à une mauvaise
alimentation azotée après la floraison.
• la verse physiologique : due à la fragilité de la base de la tige suite à un faible rapport C/N.
L'origine peut être soit un excès d'azote ou un manque de lumière.

• l'égrenage : c'est la chute prématurée des grains observée dans des conditions de vents violents
et chauds. Il faut avoir recours à des variétés résistantes.

• la coulure : une évapotranspiration élevée durant les trois semaines précédant l'épiaison peut
causer ce phénomène qui se traduit par des fleurs infertiles. Les vents froids peuvent être aussi à
l'origine de la coulure.

• les carences et les phytotoxicités : l'excès ou le manque d'un élément nutritif ou oligo-élément
engendre des symptômes typiques à chaque carence ou phytotoxicité.
5.10- La récolte et le stockage de blé
• La récolte doit être faite juste après la maturation définitive du grain (4-5
semaines pour le blé dur et 5-7 semaines pour le blé tendre) quand la teneur en
eau des grains atteint 12%.
• Une céréale récoltée trop humide (>14%) ne tient pas au stockage (échauffement
des grains et prolifération des moisissures);
• Une céréale récoltée trop sèche (<1O%) peut subir des dégâts lors de la récolte
(cassure, fissuration, éclatement du germe).
• Ainsi le prix de cession des céréales dépend de sa qualité qui est fonction du poids
spécifique, des pourcentages de mélange de variété et/ou espèces, d'impuretés,
d'humidité, de grains cassés, mitadinés et/ou échaudés, de la présence de grains
de mauvaises herbes, etc.
• Lors du stockage, les grains qui sont en constante évolution biologique, doivent
conserver leur qualité. Pour cela le seuil de température et le taux d'humidité des
grains ne doivent pas dépasser, respectivement I8°C et 14%.

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