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Aurélie aura bientôt 17 ans. Elle est Québécoise, mais est née au
Bangladesh. Tout a commencé lorsqu’elle a appris que la mer menaçait de
submerger une importante partie de son pays d’origine. Depuis, elle
souffre d’écoanxiété, un trouble lié aux enjeux écologiques.
« J’ai du mal à respirer, je ne contrôle plus mes pleurs et je suis convaincue que
je vais mourir sur-le-champ. Dans ces moments-là, je me dis que je n’aurai pas
d’enfants; parce qu’un nouvel être humain a un gros impact environnemental,
mais aussi parce que je trouverais égoïste de le faire vivre dans un monde qui
court à sa perte. »
Cette profonde crainte par rapport à l’avenir, une simple mauvaise nouvelle
environnementale suffit à l’éveiller. Elle se manifeste par des symptômes
physiques : nausées, douleur dans la poitrine, impression d’étouffer, pouls
accéléré, etc.
C’est dans les années 1990 sur la côte californienne, une région
particulièrement menacée par les cataclysmes, que les chercheurs se sont
d’abord intéressés à cette nouvelle forme d’anxiété. Selon la psychothérapeute
américaine Lesley Osman, l’afflux massif d’informations écologiques
alarmantes crée un climat anxiogène. Melissa Pickett, une écothérapeute basée
à Santa Fe reçoit environ 80 patients écoanxieux chaque mois. Jean Twenge,
psychiatre à l’Université de San Diego, affirme que les jeunes sont déjà 70 %
plus angoissés que dans les années 1950.
Agir, ça calme !
Une autre solution ? Miser sur notre connexion à la Terre, tout simplement.
«En recherche, on parle de plus de plus de nature relatedness, soit la connexion
à la nature, dit Simon Beaudry. On amène les gens à passer plus de temps en
forêt et en campagne. On observe rapidement un changement dans la
motivation; les gens réalisent que l’environnement est important pour eux et
que ça fait partie de leurs valeurs.»
Selon Aurélie, il suffit de s’y mettre petit à petit. «Une paire de souliers me
dure 3-4 ans. J’utilise un vieux téléphone ayant appartenu à mon oncle. Je
recouds mes pantalons au lieu de les jeter. J’essaie de limiter mon impact le
plus possible. Je dois continuer. Autrement, ce serait me mettre la tête dans le
sable et nous faire reculer. Et ça, il n’en est pas question !»
4. Cette nouvelle forme d’anxiété a attiré l’attention des spécialistes pour la première fois
5. De nos jours, les jeunes sont aussi anxieux qu’en 1950. VRAI/FAUX