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CHÔMEUR ET « NON-CHÔMEUR » (1)

Chômeurs : des Résistants non-violents à la guerre


économique.

Richard ANDRÉ

EN QUÊTE D’HUMANITÉ…
La définition du chômeur s’est cristallisé dans l’inconscient
collectif en un sens très univoque. Et il est opposé à travailleur. Un peu
comme si la lutte des classes déplaçait son centre de gravité du patronat
vers une autre forme « d’exploitation » !…

"Peut-être faut-il s'interroger un instant sur les sens profonds des


mots travail et chômage ?
Le travail est confusément associé à notre époque, surtout à
l'emploi rémunéré. Comment pourrait-il en être autrement alors que la
guerre économico-financière fait rage… et à succédé à la IIe guerre
mondiale ?
Le travail, synonyme de salaire, est de plus amalgamé au temps de
travail. Il y a là un très vaste débat.
Le travail est aussi opposé à l'oisiveté, jugée moralement
paresseuse. Notre civilisation est obnubilée par la notion de production,
au sens économique le plus élémentaire de quelque chose de matériel et
de visible. Celui qui ne produit pas selon ces conventions est coupable
envers les autres.
Enfin, le sens commun tend à occulter les anciennes significations
accolées au mot travail : « d'état de souffrance, de tourment, de
pénibilité » (découlant de l'étymologie du mot : travail, "trépalium, trois
pieux ou instrument de torture")…

Mais le chômage est-il un repos ; des vacances ; l'oisiveté… ?


Le dictionnaire lui-même entretient la confusion en donnant comme
un des contraires du travail : le chômage. Reflétant l'opinion commune, il
accrédite l'idée d'un clivage, en mettant dos-à-dos ces deux concept de
travail et de chômage !
Or le premier sens étymologique du mot chômage : « d'arrêt temporaire
lors de grosses chaleurs » — comme une respiration nécessaire après une
longue course — devrait nous rappeler à de justes proportions. C'était
l'équivalent du « repos compensateur » d'aujourd'hui.
Le chômage est à l'origine : sain, nécessaire ! C'est la pensée de l'homme
qui l'a fait progressivement considérer comme une « verrue » des sociétés
industrielles, et de nos jours, comme un véritable « cancer ». Il est loin
d'être cela.

À partir du moment où une quelconque énergie agit sur un point


d'ancrage donné, dans un sens précis, il y a production de travail. C'est la
définition même donnée par la physique. Et ce n'est pas parce que l'on ne
voit pas ce qui est déplacé, transformé, qu'aucun travail n'est effectué. Le
chômeur n'est-il pas en lui-même cette force qui s'applique à la société
tout entière ? En endossant ce rôle d'acteur économique d'un genre
particulier, non pas anti-économique mais plutôt comme un gyroscope, ne
réalise-t-il pas une transformation de nos façons de penser, de nous
comporter ? Une révolution non-violente, qui assagit la violence de la
mondialisation ?
Le chômeur est comme ces gardes impassibles devant les palais
princiers : dans son inaction apparente il demeure le gardien de valeurs
symboliques et humaines de toute une société. Il s'oppose à son agitation
fébrile et destructrice.
Cette image est loin d'être une simple vue de l'esprit si l'on veut bien
prendre le temps d'y réfléchir.
Chômeur et salarié sont des travailleurs, chacun à leur façon ; non des
frères ennemis.
Si l'on considère comme certains auteurs que nous vivons une
troisième guerre mondiale de type économique, les chômeurs pourraient
être considérés comme des Résistants aux excès de l'économie. Pas à
l'économie elle-même. Une comparaison vient facilement à l'esprit, toutes
proportions gardées, avec les Résistants de la deuxième guerre mondiale
qui combattaient une autre forme de volonté de toute puissance nazi.

L'économisme (2) est une forme de cette guerre dont beaucoup se font les
« collabos » involontaires mais néanmoins responsables.
Il nous parait à ce propos important de ne pas assimiler le
« chômeur », individu vivant — aux dimensions infinies —, à la science
balbutiante du « chômage », — qui est réduite à sa seule dimension
économique (la "variable d'ajustement de l'économie" comme l'écrivait un
célèbre professeur d'économie)… et politique (perdant de vue sa
dimension Historique d'acteur de la Civilisation à venir).

LES MOTIVATIONS DES CHÔMEURS ET DES NON-


CHÔMEURS
Ce point des motivations est la pierre d'achoppement de toutes les
mesures dites « contre le chômage »!

Les chômeurs ont un grand besoin de RECONNAISSANCE. Ils ne


se sentent pas « coupables » comme beaucoup trop de gens en font la
mauvaise interprétation (la dite culpabilité ne résulte souvent que d'un
mécanisme de projection psychologique de la part du non-chômeur, et
secondairement du chômeur qui assimile à tort cette illusion que l'opinion
publique entretient. Ce mécanisme de l’inconscient paraîtra peut-être au
lecteur très flou, mais c’est une réalité expérimentable) . Et les non-
chômeurs ont le besoin de se libérer d'un « SENTIMENT INCONSCIENT
DE CULPABILITÉ »(3). Ce sentiment n'a rien à voir avec ce que l'on
appelle communément « culpabilité » qui est plutôt de l'ordre du remord
conscient.
Cette erreur fréquente d'interprétation conduit les responsables
publiques à prendre trop souvent des mesures humiliant encore un peu
plus les chômeurs et par contrecoup renforçant le sentiment inconscient de
culpabilité des non-chômeurs, qui se traduit par un clivage plus ou moins
hostile.

Tant que cette BASE DE BON MANAGEMENT ne sera pas


comprise par l'opinion publique, encore plus que par les responsables
publiques, le clivage actuel perdurera. (4)

***

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CHOMEURS : POURQUOI ? Des artisans de le Civilisation qui s'ignorent. Richard
André

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NÉOLOGISMES
(1) Non-chômeur : Celui qui a une rémunération, quelque soit son rang, au sein d'une
structure ou à titre individuel. Plutôt que d'opposer chômeur et travailleur (ou salarié)
il serait préférable, dans une perspective motivationnelle de considérer que tous ceux
qui effectuent un travaille au sens le plus large possible, sont soit des "chômeurs"
(qu'ils soient ou non recensés sur des listes officielles), soit des "non-chomeurs". Pour
prendre un parallèle non dénué de sens psychologique, on parle bien de fumeurs et de
non-fumeurs. Et l'opinion mondiale est en train de muter sa pensée vis à vis du tabac.
Il peut en être de même vis à vis d'une forme de plus en plus contestée du "travail" :
celui qui a perdu sa dimension humaniste.
(2) Économisme (terme didactique) : Doctrine qui attribue aux faits économiques un
rôle prépondérant dans la politique, la civilisation, etc.

(3) Un exemple cinématographique permettra peut-être de mieux comprendre ce


« SENTIMENT INCONSCIENT DE CULPABILITÉ » peu connu du publique et qui
est le plus souvent réservé au domaine des spécialistes. Il est bien illustré par
Hitchcock, très fervent de la psychanalyse, dans La maison du Docteur Edwards.

(4) Les extraits de cet article proviennent de CHÔMEUR : POURQUOI ? Des artisans de la
Civilisation qui s'ignorent.

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