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Texte :
CRÉON
Et cette nuit, la première fois, c'était toi aussi?
ANTIGONE
Oui. C'était moi. Avec une petite pelle de fer qui nous servait à faire des châteaux de sable sur la plage, pendant les
vacances. C'était justement la pelle de Polynice. Il avait gravé son nom au couteau sur le manche. C'est pour cela que je l'ai
laissée près de lui. Mais ils l'ont prise. Alors la seconde fois, j'ai dû recommencer avec mes mains.
LE GARDE
On aurait dit une petite bête qui grattait. Même qu'au premier coup d’œil, avec l'air chaud qui tremblait, le camarade dit :
« Mais non, c'est une bête. » « Penses-tu, je lui dis, c'est trop fin pour une bête. C'est une fille. »
CRÉON
C'est bien. On vous demandera peut-être un rapport tout à l'heure. Pour le moment, laissez-moi seul avec elle. Conduis ces
hommes à côté, petit. Et qu'ils restent au secret jusqu'à ce que je revienne les voir.
LE GARDE
Faut-il lui remettre les menottes, chef ?
CRÉON
Non.
Les gardes sont sortis, précédés par le petit page. Créon et Antigone sont seuls l'un en face de l'autre.
CRÉON
Avais-tu parlé de ton projet à quelqu'un ?
ANTIGONE
Non.
CRÉON
As-tu rencontré quelqu'un sur ta route ?
ANTIGONE
Non, personne.
CRÉON
Tu en es bien sûre ?
ANTIGONE
Oui.
CRÉON
Alors, écoute : tu vas rentrer chez toi, te coucher, dire que tu es malade, que tu n'es pas sortie depuis hier. Ta nourrice dira
comme toi. Je ferai disparaître ces trois hommes.
ANTIGONE
Pourquoi ? Puisque vous savez bien que je recommencerai.
Un silence. Ils se regardent.
CRÉON
Pourquoi as-tu tenté d'enterrer ton frère ?
ANTIGONE
Je le devais.
CRÉON
Je l'avais interdit.
ANTIGONE, doucement.
Je le devais tout de même. Ceux qu'on n'enterre pas errent éternellement sans jamais trouver de repos. Si mon frère vivant
était rentré harassé d'une longue chasse, je lui aurais enlevé ses chaussures, je lui aurais fait à manger, je lui aurais préparé
son lit...Polynice aujourd'hui a achevé sa chasse. Il rentre à la maison où mon père et ma mère, et Etéocle aussi, l'attendent.
Il a droit au repos.
CRÉON
C'était un révolté et un traître, tu le savais.
ANTIGONE
C'était mon frère.
CRÉON
Tu avais entendu proclamer l'édit aux carrefours, tu avais lu l'affiche sur tous les murs de la ville?
ANTIGONE
Oui.
CRÉON
Tu savais le sort qui était promis à celui, quel qu'il soit, qui oserait lui rendre les honneurs funèbres ?
ANTIGONE
Oui, je le savais.
CRÉON
Tu as peut-être cru que d'être la fille d'Oedipe, la fille de l'orgueil d'Oedipe, c'était assez pour être au-dessus de la loi.
ANTIGONE
Non. Je n'ai pas cru cela.
CRÉON
La loi est d'abord faite pour toi, Antigone, la loi est d'abord faite pour les filles des rois !
XLIII
Elle est fraîche, elle est rose, elle a de grands yeux, elle est belle !
On lui a mis une petite robe qui lui va bien.
Je l'ai prise, je l'ai enlevée dans mes bras, je l'ai assise sur mes genoux, je l'ai baisée sur ses
cheveux.
Pourquoi pas avec sa mère ? - Sa mère est malade, sa grand-mère aussi. C'est bien.
Elle me regardait d'un air étonné; caressée, embrassée, dévorée de baisers et se laissant faire
mais jetant de temps en temps un coup d'œil inquiet sur sa bonne, qui pleurait dans le coin.
Enfin j'ai pu parler.
- Marie! Ai-je dit, ma petite Marie !
Je la serrais violemment contre ma poitrine enflée de sanglots. Elle a poussé un petit cri.
- Oh ! Vous me faites du mal, monsieur m'a-t-elle dit.
Monsieur ! Il y a bientôt un an qu'elle ne m'a vu, la pauvre enfant. Elle m a oublié, visage, parole,
accent; et puis, qui me reconnaîtrait avec cette barbe, ces habits et cette pâleur ? Quoi ! Déjà effacé
de cette mémoire, la seule où j'eusse voulu vivre ! Quoi ! Déjà plus père ! Être condamné à ne plus
entendre ce mot, ce mot de la langue des enfants, si doux qu'il ne peut rester dans celle des hommes
: papa !
Et pourtant l'entendre de cette bouche, encore une fois, une seule fois, voilà tout ce que j'eusse
demandé pour les quarante ans de vie qu'on me prend.
- Écoute, Marie, lui ai-je dit en joignant ses deux petites mains dans les miennes, est-ce que tu ne
me connais point ?
Elle m'a regardé avec ses beaux yeux, et a répondu :
- Ah bien non !
- Regarde bien, ai-je répété. Comment, tu ne sais pas qui je suis ?
- Si, a-t-elle dit. Un monsieur.
QUESTIONS
Texte 2 :
J’étais réveillé quand mon père partit. Ma mère lui fit quelques recommandations et resta après son départ,
prostrée sur son lit, le visage caché dans ses deux mains. J’eus la sensation que nous étions abandonnées, que nous
étions devenus orphelins. […].
Personne le soir ne pousserait plus notre porte, n’apporterait de l’extérieur la suave odeur du travail, ne servirait
de lien entre nous et la vie exubérante de la rue.
Pour ma mère et pour moi, mon père représentait la force, l’aventure, la sécurité, la paix. Il n’avait jamais quitté
sa maison ; les circonstances qui l’obligeaient ainsi à le faire prenaient dans notre imagination une figure hideuse.
5. Relève, dans la liste suivante, un adjectif qui montre que les deux pères accordent une grande valeur à la famille.
- Indifférents ; - Inconscients ; - Soucieux ; - Inattentifs ; - Ingrats ; - Egoïstes.
- Soucieux
6. Dans le premier texte, le narrateur s’inquiète pour :
a) sa femme.
b) sa mère.
c) sa propre personne.
d) d- sa fille.
- Pour sa fille.
7. Relie par une flèche chaque phrase de la liste A (texte 2), au sens qui lui correspond dans la liste B : (1 point)
A) Phrase du texte B) Sens correspondant
1- Mon père partit a. Ouverture.
2- Il n’avait jamais quitté sa maison. b. Assurance.
3- Il servait de lien entre nous et la vie exubérante de la rue. C. Obéissance.
4- Il représentait pour nous force, aventure, sécurité et paix d. Présence.
e. Départ
9) Selon vous, l’événement raconté dans le texte est-il amusant ? Dites pourquoi en une phrase. (2 pts)
- Exemple : L’événement est plutôt pathétique car il s’agit du ferrage des forçats qui va susciter la pitié du
narrateur et aussi du lecteur.
Avant de m'ensevelir dans cette tombe à deux roues, j'ai jeté un regard dans la cour, un de
ces regards désespérés devant lesquels il semble que les murs devraient crouler. La cour espèce de
petite place plantée d'arbres, était plus encombrée encore de spectateurs que pour les galériens.
Déjà la foule !
Comme le jour du départ de la chaîne, il tombait une pluie de la saison, une pluie fine et
glacée qui tombe encore à l'heure où j'écris, qui tombera sans doute toute la journée, qui durera plus
que moi. Les chemins étaient effondrés, la cour pleine de fange et d'eau. J'ai eu plaisir à voir cette
foule dans cette boue.
Nous sommes montés, l'huissier et un gendarme, dans le compartiment de devant ; le prêtre,
moi et un gendarme dans l'autre. Quatre gendarmes à cheval autour de la voiture. Ainsi, sans le
postillon, huit hommes pour un homme.
Pendant que je montais, il y avait une vieille aux yeux gris qui disait : - J'aime encore mieux
cela que la chaîne.
Je conçois. C'est un spectacle qu'on embrasse plus aisément d'un coup d'œil, c'est plus tôt
vu. C'est tout aussi beau et plus commode. Rien ne vous distrait. Il n'y a qu'un homme, et sur cet
homme seul autant de misère que sur tous les forçats à la fois. Seulement cela est moins éparpillé ;
c'est une liqueur concentrée, bien plus savoureuse.
La voiture s'est ébranlée. Elle a fait un bruit sourd en passant sous la voûte de la grande
porte, puis a débouché dans l'avenue, et les lourds battants de Bicêtre se sont refermés derrière elle.
Je me sentais emporté avec stupeur, comme un homme tombé en léthargie qui ne peut ni remuer ni
crier et qui entend qu'on l'enterre. J'écoutais vaguement les paquets de sonnettes pendus au cou des
chevaux de poste sonner en cadence et comme par hoquets, les roues ferrées bruire sur le pavé ou
cogner la caisse en changeant d'ornière, le galop sonore des gendarmes autour de la carriole, le fouet
claquant du postillon. Tout cela me semblait comme un tourbillon qui m'emportait.
À travers le grillage d'un judas percé en face de moi, mes yeux s'étaient fixés machinalement
sur l'inscription gravée en grosses lettres au-dessus de la grande porte de Bicêtre : HOSPICE DE LA
VIEILLESSE.
- Tiens, me disais-je, il paraît qu'il y a des gens qui vieillissent, là. Et, comme on fait entre la
veille et le sommeil, je retournais cette idée en tous sens dans mon esprit engourdi de douleur Tout à
coup la carriole, en passant de l'avenue dans la grande route, a changé le point de vue de la lucarne.
Les tours de Notre-Dame sont venues s'y encadrer bleues et à demi effacées dans la brume de Paris.
Sur-le-champ le point de vue de mon esprit a changé aussi. J'étais devenu machine comme la voiture.
À l'idée de Bicêtre a succédé l'idée des tours de Notre-Dame. - Ceux qui seront sur la tour où est le
drapeau verront bien, me suis-je dit en souriant stupidement.
Je crois que c'est à ce moment-là que le prêtre s'est remis à me parler. Je l'ai laissé dire
patiemment. J'avais déjà dans l'oreille le bruit des roues, le galop des chevaux, le fouet du postillon.
C'était un bruit de plus.
Extrait de « Le dernier jour d’un condamné » de Victor Hugo.
Extrait :
Les juges sortirent, puis ils rentrèrent, et le président me lut mon arrêt.
- Condamné à mort ! dit la foule ; et, tandis qu'on m'emmenait, tout ce peuple se rua
sur mes pas avec le fracas d'un édifice1 qui se démolit. Moi je marchais, ivre et stupéfait. Une
révolution venait de se faire en moi. Jusqu'à l'arrêt de mort, je m'étais senti respirer,
palpiter, vivre dans le même milieu que les autres hommes ; maintenant je distinguais
clairement comme une clôture2 entre le monde et moi. Rien ne m'apparaissait plus sous le
même aspect qu'auparavant. Ces larges fenêtres lumineuses, ce beau soleil, ce ciel pur, cette
jolie fleur, tout cela était blanc et pâle, de la couleur d'un linceul. Ces hommes, ces femmes,
ces enfants qui se pressaient sur mon passage, je leur trouvais des airs de fantômes.
Au bas de l'escalier, une noire et sale voiture grillée m'attendait. Au moment d'y
monter, je regardai au hasard dans la place. - Un condamné à mort ! criaient les passants3 en
courant vers la voiture.
Condamné à mort !
Eh bien, pourquoi non ? Les hommes, je me rappelle l'avoir lu dans je ne sais quel
livre où il n'y avait que cela de bon, les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis
indéfinis. Qu'y a-t-il donc de si changé à ma situation ?
Et puis, qu'est-ce que la vie a donc de si regrettable pour moi ? En vérité, le jour
sombre et le pain noir du cachot, la portion de bouillon maigre puisée au baquet des
galériens, être rudoyé, moi qui suis raffiné par l'éducation, être brutalisé des guichetiers et
des gardes-chiourme, ne pas voir un être humain qui me croie digne d'une parole et à qui je
le rende, sans cesse tressaillir4 et de ce que j'ai fait et de ce qu'on me fera ; voila à peu près
les seuls biens que puisse m'enlever le bourreau.
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1- édifice : un bâtiment. 2- une clôture : une fermeture. 3- les passants : les gens qui passent.
4- tressaillir : trembler.
N.B : Répondez aux questions en formulant des phrases complètes chaque fois que cela est
possible.
1) Recopiez et complétez le tableau suivant en répondant aux questions : (1 point)
Quel est le titre de En quelle année a- Qui en est l’auteur ? Dans quel but l’a-t-il
l’œuvre ? t-elle été publiée ? écrite ?
Le dernier jour d’un 1829 Victor Hugo Le but d’abolir la peine
condamné de mort
Texte de base
L’espérance vint rayonner en moi comme le jour autour de moi ; et, confiant, j'attendis ma
sentence comme on attend la délivrance et la vie.
Cependant mon avocat arriva. On l'attendait. Il venait de déjeuner copieusement et de bon
appétit.
Parvenu à sa place, il se pencha vers moi avec un sourire.
- J'espère, me dit-il.
- N'est-ce pas ? répondis-je, léger et souriant aussi.
- Oui, reprit-il ; je ne sais rien encore de leur déclaration, mais ils auront sans doute écarté la
préméditation, et alors ce ne sera que les travaux forcés à perpétuité.
- Que dites-vous là, monsieur ? répliquai-je, indigné ; plutôt cent fois la mort !
Oui, la mort ! - Et d'ailleurs, me répétait je ne sais quelle voix intérieure, qu'est-ce que je
risque à dire cela ? A-t-on jamais prononcé sentence de mort autrement qu'à minuit, aux flambeaux,
dans une salle sombre et noire, et par une froide nuit de pluie et d'hiver ? Mais au mois d'août, à huit
heures du matin, un si beau jour, ces bons jurés, c'est impossible ! Et mes yeux revenaient se fixer sur
la jolie fleur jaune au soleil.
Tout à coup le président, qui n'attendait que l'avocat, m'invita à me lever. La troupe porta les
armes ; comme par un mouvement électrique, toute l'assemblée fut debout au même instant. Une
figure insignifiante et nulle, placée à une table au-dessous du tribunal, c'était, je pense, le greffier prit
la parole, et lut le verdict que les jurés avaient prononcé en mon absence. Une sueur froide sortit de
tous mes membres ; je m'appuyai au mur pour ne pas tomber.
- Avocat, avez-vous quelque chose à dire sur l'application de la peine ? demanda le président.
J'aurais eu, moi, tout à dire, mais rien ne me vint.
Ma langue resta collée à mon palais.
Le défenseur se leva.
Je compris qu'il cherchait à atténuer la déclaration du jury, et à mettre dessous, au lieu de la
peine qu'elle provoquait, l'autre peine, celle que j'avais été si blessé de lui voir espérer.
Il fallut que l'indignation fût bien forte, pour se faire jour à travers les mille émotions qui se
disputaient ma pensée. Je voulus répéter à haute voix ce que je lui avais déjà dit : Plutôt cent fois la
mort !
Mais l'haleine me manqua, et je ne pus que l'arrêter rudement par le bras, en criant avec une
force convulsive : Non !
Le procureur général combattit l'avocat, et je l'écoutai avec une satisfaction stupide. Puis les
juges sortirent, puis ils rentrèrent, et le président me lut mon arrêt.
- Condamné à mort ! dit la foule
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Lisez attentivement le texte et répondez aux questions :
I. COMPRÉHENSION : 10 points (1 pt x 10)
1) En vous référant à l’œuvre dont le texte est extrait, recopiez et complétez :
- L'auteur : .................
- Le titre : .................
- Le genre : .................
- Le siècle : ................
2) a- Où se passe la scène ?
b- En quelle saison ? Justifiez votre réponse.
3) Quel est le sentiment du narrateur avant le jugement ?
4) Le narrateur accepte-t-il le point de vue de son avocat ? Justifiez votre réponse.
5) Comment le narrateur a-t-il réagi après la déclaration du jugement ?
6) Relevez 4 mots appartenant au champ lexical de la justice.
7) Le narrateur décrit-il le greffier de manière valorisante ou dévalorisante ? Justifiez votre réponse.
8) Recopiez et complétez le tableau suivant :
Énoncé « l'espérance vint rayonner en moi »
Figure de style
Niveau de langue
9) Selon vous, la foule (le public) doit-elle être présente au tribunal pendant un procès ? Pourquoi ?
(2 à 3 phrases)
10) Votre point de vue sur la peine de mort a-t-il changé après la lecture de l’œuvre ? Justifiez votre
réponse. (2 à 3 phrases)
II. PRODUCTION ÉCRITE : (10 points)
« Aujourd'hui, la plupart des familles marocaines n'aiment plus les vacances d'été. »
Partagez-vous ce point de vue ?
Dans un texte bien construit, vous exprimerez votre opinion à l'aide d'arguments précis.
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Examen régional : Académie de Casablanca (session de juin 2014)
(…) On est venu relever mon bon vieux gendarme, auquel, ingrat, égoïste que je suis, je n'ai seulement
pas serré la main. Un autre l'a remplacé : homme à front déprimé, des yeux de bœuf, une figure inepte.
Au reste, je n'y avais fait aucune attention. Je tournais le dos à la porte, assis devant la table ; je
tâchais de rafraîchir mon front avec ma main, et mes pensées troublaient mon esprit.
Un léger coup, frappé sur mon épaule, m'a fait tourner la tête. C'était le nouveau gendarme, avec qui
j'étais seul.
Voici à peu près de quelle façon il m'a adressé la parole.
- Criminel, avez-vous bon cœur ?
- Non, lui ai-je dit.
La brusquerie de ma réponse a paru le déconcerter. Cependant il a repris en hésitant :
- On n'est pas méchant pour le plaisir de l'être.
- Pourquoi non ? ai-je répliqué. Si vous n'avez que cela à me dire, laissez-moi. Où voulez-vous en venir ?
- Pardon, mon criminel, a-t-il répondu. Deux mots seulement. Voici. Si vous pouviez faire le bonheur
d'un pauvre homme, et que cela ne vous coûtât rien, est-ce que vous ne le feriez pas ?
J'ai haussé les épaules.
1 2
-Est-ce que vous arrivez de Charenton ? Vous choisissez un singulier vase pour y puiser du bonheur.
Moi, faire le bonheur de quelqu'un !
Il a baissé la voix et pris un air mystérieux, ce qui n'allait pas à sa figure idiote.
- Oui, criminel, oui bonheur, oui fortune. Tout cela me sera venu de vous. Voici. Je suis un pauvre
gendarme. Le service est lourd, la paye est légère ; mon cheval est à moi et me ruine. Or je mets à la loterie
pour contre-balancer. Il faut bien avoir une industrie. Jusqu'ici il ne m'a manqué pour gagner que d'avoir de
bons numéros. J'en cherche partout de sûrs ; je tombe toujours à côté. Je mets le 76 ; il sort le 77. J'ai beau les
3
nourrir ils ne viennent pas...- Un peu de patience, s'il vous plaît, je suis à la fin. - Or voici une belle occasion
pour moi. Il paraît, pardon, criminel, que vous passez aujourd'hui. Il est certain que les morts qu'on fait périr
comme cela voient la loterie d'avance. Promettez-moi de venir demain soir qu'est-ce que cela vous fait ? me
donner trois numéros, trois bons. Hein ? - Je n'ai pas peur des revenants, soyez tranquille. - Voici mon adresse :
Caserne Popincourt, escalier A n° 26, au fond du corridor Vous me reconnaîtrez bien, n'est-ce pas ? Venez
même ce soir, si cela vous est plus commode.
Notes :
1-« Est-ce que vous êtes fou ? ». À Charenton se trouvait un important asile de fous.
2-Au sens de « urne de jeux de hasard ».
3-Jouer ces numéros jusqu’à ce qu’ils sortent.
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Auteur Titre de l’œuvre Genre littéraire Siècle de l’œuvre
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Examen régional : Académie de Marrakech-Tensift-Haouz (session : Juin 2014)
Tout à coup le président, qui n'attendait que l'avocat, m'invita à me lever. La troupe porta les armes ;
comme par un mouvement électrique, toute l'assemblée fut debout au même instant. Une figure insignifiante
et nulle, placée à une table au-dessous du tribunal, c'était, je pense, le greffier prit la parole, et lut le verdict
que les jurés avaient prononcé en mon absence. Une sueur froide sortit de tous mes membres ; je m'appuyai
au mur pour ne pas tomber.
- Avocat, avez-vous quelque chose à dire sur l'application de la peine ? demanda le président.
J'aurais eu, moi, tout à dire, mais rien ne me vint.
Ma langue resta collée à mon palais.
Le défenseur se leva. Je compris qu'il cherchait à atténuer la déclaration du jury, et à mettre dessous,
au lieu de la peine qu'elle provoquait, l'autre peine, celle que j'avais été si blessé de lui voir espérer.
Il fallut que l'indignation fût bien forte, pour se faire jour à travers les mille émotions qui se disputaient
ma pensée. Je voulus répéter à haute voix ce que je lui avais déjà dit : Plutôt cent fois la mort !
Mais l'haleine me manqua, et je ne pus que l'arrêter rudement par le bras, en criant avec une force
convulsive :
Non !
Le procureur général combattit l'avocat, et je l'écoutai avec une satisfaction stupide. Puis les juges
sortirent, puis ils rentrèrent, et le président me lut mon arrêt.
- Condamné à mort ! dit la foule ; et, tandis qu'on m'emmenait, tout ce peuple se rua sur mes pas avec
le fracas d'un édifice qui se démolit. Moi, je marchais, ivre et stupéfait. Une révolution venait de se faire en
moi. Jusqu'à l'arrêt de mort, je m'étais senti respirer, palpiter vivre dans le même milieu que les autres
hommes ; maintenant je distinguais clairement comme une clôture entre le monde et moi.
Rien ne m'apparaissait plus sous le même aspect qu'auparavant. Ces larges fenêtres lumineuses, ce
beau soleil, ce ciel pur cette jolie fleur, tout cela était blanc et pâle, de la couleur d'un linceul.
I. Étude de texte (10pts)
1) Recopiez et complétez le tableau suivant :
Nom et prénom de Genre littéraire du
Titre de l’œuvre Siècle de publication
l’auteur roman
2) « l’autre peine, celle que j’avais été si blessé de lui voir espérer. »
En prenant appui sur votre connaissance de l’œuvre, dites à quelle autre peine le narrateur personnage fait-il
référence ?
3) En vous référant au texte, vous mettrez Vrai ou Faux devant chacune des affirmations suivantes après les avoir
recopiées :
a. Le greffier est un personnage particulièrement important ;
b. Le narrateur-personnage était content du verdict prononcé ;
c. Le procureur général et l’avocat sont d’accord sur le type de condamnation ;
d. Le narrateur-personnage paraissait isolé du monde des hommes.
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4) Recopiez et complétez le tableau ci-après en relevant deux sentiments éprouvés par le narrateur-personnage :
Sentiment éprouvé Expression qui le montre
5) Dégagez du texte quatre mots (ou expressions) se rapportant au vocabulaire de la cour de justice.
6) « l’haleine me manqua … »
Cet énoncé signifie :
a) Le courage me manqua ;
b) La volonté me manqua ;
c) La force me manqua.
Recopiez la bonne réponse.
7) « -Avocat, avez-vous quelque chose à dire sur l’application de la peine ? demanda le président. »
Mettez cette phrase au discours indirect.
8) « Ces larges fenêtres lumineuses, ce beau soleil, ce ciel pur, cette jolie fleur, tout cela était blanc et pâle de la
couleur d’un linceul. »
La figure de style exprimée dans les éléments soulignés est :
a) Une antithèse ;
b) Une gradation ;
c) Une hyperbole ;
d) Une énumération.
Retenez sur votre copie la bonne réponse.
9) « Plutôt cent fois la mort ! »
Approuvez-vous cette réaction que le narrateur-personnage souhaite exprimer à travers cet énoncé vis-à-vis de
son avocat ? Justifiez votre réponse en une phrase.
10) Que pensez-vous du comportement de la foule à l’égard du condamné après la lecture de l’arrêt par le
président (dans l’avant dernier paragraphe) ? justifiez votre réponse en une ou deux phrases.
II. Production écrite (10pts)
Sujet :
S’exprimant lors d’un reportage télévisé, une mère dont l’enfant a été sauvagement assassiné dit ceci :
« les personnes qui sont contre la peine de mort ne savent pas quoi elles parlent ! Si un des membres de leur
famille avait subi des souffrances pareilles, elles auraient réfléchi deux fois avant d’avoir pitié de ces
monstres ! »
Partagez-vous son point de vue ?
Rédigez un texte d’une vingtaine de lignes dans lequel vous exprimerez votre point de vue en
l’appuyant au moyen d’arguments et d’exemples précis.
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Examen régional : Académie de Tanger-Tétouan (session de juin 2014)
TEXTE
Puisque le jour ne paraît pas encore, que faire de la nuit ? Il m’est venu une idée. Je me suis
levé et j’ai promené ma lampe sur les quatre murs de ma cellule. Ils sont couverts d’écritures,
de dessins, de figures bizarres, de noms qui se mêlent et s’effacent les uns les autres. Il semble
que chaque condamné ait voulu laisser trace, ici du moins. C’est du crayon, de la craie, du
charbon, des lettres noires, blanches, grises, souvent de profondes entailles dans la pierre, ça et
là des caractères rouillés qu’on dirait écrits avec du sang. Certes, si j’avais l’esprit plus libre, je
prendrais intérêt à ce livre étrange qui se développe page à page à mes yeux sur chaque pierre
de ce cachot. J’aimerais à recomposer un tout de ces fragments de pensée, épars sur la dalle ; à
retrouver chaque homme sous chaque nom ; à rendre le sens et la vie à ces inscriptions
mutilées, à ces phrases démembrées, à ces mots tronqués, corps sans tête, comme ceux qui les
ont écrits.
À la hauteur de mon chevet, il y a deux cœurs enflammés, percés d’une flèche, et au-dessus :
Amour pour la vie. Le malheureux ne prenait pas un long engagement.
À côté, une espèce de chapeau à trois cornes avec une petite figure grossièrement dessinée
au-dessus, et ces mots : Vive l’empereur ! 1824.
Encore des cœurs enflammés, avec cette inscription, caractéristique dans une prison : J’aime
et j’adore Mathieu Danvin. JACQUES1.
Sur le mur opposé on lit ce mot : Papavoine2. Le P majuscule est brodé d’arabesques et
enjolivé avec soin.
Un couplet d’une chanson obscène.
Un bonnet de liberté sculpté assez profondément dans la pierre, avec ceci dessous :
– Bories3. – La République. C’était un des quatre sous-officiers de La Rochelle. Pauvre jeune
homme ! Que leurs prétendues nécessitées politiques sont hideuses ! Pour une idée, pour une
rêverie, pour une abstraction, cette horrible réalité qu’on appelle la guillotine ! Et moi qui me
plaignais, moi, misérable qui ai commis un véritable crime, qui ai versé du sang !
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b) À quel genre littéraire appartient-elle ?
c) Qui en est l’auteur ?
d) Citez un autre roman du même auteur. (0,25 pt x 4)
2) Pour situer le texte dans l’œuvre, répondez à ces questions : (0,5 pt x 2)
a) Quel est le nom de la prison où se trouve le narrateur ?
b) Qu’a-t-il décidé d’écrire dans l’attente de son exécution ?
3) a) À quel moment de la journée se passent les événements évoqués dans le texte ? (0,5 pt x
2)
b) Justifiez votre réponse par un énoncé du texte.
4) Que découvre le narrateur sur les murs de sa cellule ? (Relevez du texte quatre éléments).
(0,25 pt x 4)
5) Dans le dernier paragraphe du texte, le narrateur avoue avoir commis un acte grave. Lequel ?
(1 pt)
6) « Ces fragments de pensée, épars sur la dalle. » (1 pt)
Le mot souligné dans cet énoncé signifie :
- écrits sur la dalle. - dispersés sur la dalle. - gravés sur la dalle
Recopiez la bonne réponse.
7) « J’aimerais à recomposer un tout de ces fragments de pensée »
a) Dans cet énoncé, quel est le sentiment exprimé par le narrateur ? (0,5 pt)
b) Quel est le moyen utilisé pour exprimer ce sentiment ? (0,25 pt x 2)
8) « Cette horrible réalité qu’on appelle la guillotine » (1 pt)
La figure de style employée dans le segment souligné est :
-Une métaphore. -Une métonymie. -Une hyperbole
Recopiez la bonne réponse.
9) Selon vous, pourquoi les prisonniers laissent-ils des traces sur les murs de leurs cellules ?
(Répondez en trois lignes au maximum) (1 pt)
10) Le narrateur semble éprouver un sentiment de pitié envers les prisonniers qui sont passés
par la même cellule. Êtes-vous d’accord avec cette affirmation.
Justifiez votre réponse (en quatre lignes au maximum). (1 pt)
II. PRODUCTION ÉCRITE (10 points) :
Sujet :
Certains pensent qu’il faut punir sévèrement les individus qui commettent des délits
graves. D’autres au contraire considèrent qu’on doit être indulgent envers eux.
Qu’en pensez-vous ?
Développez votre réflexion sur le sujet en vous appuyant sur des arguments pertinents et
sur des exemples tirés de votre environnement et de vos lectures.
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Examen régional : Académie de Rabat-Salé-Zair (session de juin 2015)
TEXTE :
(…) Ma mère oublia que Rahma n'était qu'une pouilleuse, une mendiante d’entre les mendiantes. Tout émue, elle
se précipita au premier étage en criant :
- Ma sœur ! Ma pauvre sœur ! Que t'est-il arrivé ?
- Nous pouvons peut-être te venir-en aide. Cesse de pleurer, tu nous déchires le cœur.
Toutes les femmes entourèrent Rahma la malheureuse. Elle réussit enfin à les renseigner : Zineb avait disparu,
perdue dans la foule. En vain, sa mère avait essayé de la retrouver dans les petites rues latérales, Zineb s'était volatilisée, le
sol l'avait engloutie et il n'en restait pas la moindre trace.
La nouvelle de cette disparition se propagea instantanément dans le quartier. Des femmes inconnues traversèrent
les terrasses pour venir prendre part à la douleur de Rahma et l'exhorter à la patience. Tout le monde se mit à pleurer
bruyamment. Chacune des assistantes gémissait, se lamentait, se rappelait les moments particulièrement pénibles de sa
vie, s'attendrissait sur son propre sort.
Je m'étais mêlé au groupe des pleureuses et j'éclatai en sanglots. Personne ne s'occupait de moi. Je n'aimais pas
Zineb, sa disparition me réjouissait plutôt, je pleurais pour bien d'autres raisons. D'abord, je pleurais pour faire comme tout
le monde, il me semblait que la bienséance l'exigeait; je pleurais aussi parce que ma mère pleurait et parce que Rahma, qui
m'avait fait cadeau d'un beau cabochon de verre, avait du chagrin ; mais la raison profonde peut-être, c'était celle que je
donnai à ma mère lorsqu'elle s'arrêta, épuisée. Toutes les femmes s'arrêtèrent, s'essuyèrent le visage, qui avec un
mouchoir, qui avec le bas de sa chemise. Je continuais à pousser des cris prolongés. Elles essayèrent de me consoler.
Ma mère me dit :
- Arrête ! Sidi Mohammed, on retrouvera Zineb, arrête ! Tu vas te faire mal aux yeux avec toutes ces larmes.
Hoquetant, je lui répondis :
- Cela m'est égal qu'on ne retrouve pas Zineb, je pleure parce que j'ai faim !
Ma mère me saisit par le poignet et m'entraîna, courroucée. (…)
Mon père arriva, comme de coutume, après la prière de l'Aacha. Le repas se déroula simplement, mais à l'heure
du thé, maman parla des événements de la journée. Elle commença :
- Cette pauvre Rahma a passé une journée dans les affres de l'angoisse. Nous avons toutes été bouleversées.
- Que s'est-il passé ? demanda mon père.
Ma mère reprit :
- Tu connais Allal le fournier qui demeure à Kalklyine ? Si, si, tu dois le connaître. Il est marié à Khadija, la sœur de
notre voisine Rahma. Il y a un an, ils sont venus passer une semaine ici chez leurs parents ; ce sont des gens honnêtes, pieux
et bien élevés. Mariés depuis trois ans ils désiraient vivement avoir un enfant. La pauvre Khadija a consulté les guérisseurs,
les fqihs, les sorciers et les chouafas sans résultat. Il y a un an, ils sont allés en pèlerinage à Sidi Ali Bou Serghine. Khadija se
baigna dans la source, promit au saint de sacrifier un agneau si Dieu exauçait son vœu. Elle a eu son bébé.
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3. À quelle occasion, dans l’œuvre, la mère du narrateur s’était-elle disputée avec Rahma et pourquoi change-t-
elle d’attitude vis-à-vis d’elle dans ce passage ? (1 pt)
4. Relevez dans le texte quatre mots ou expressions relatifs au champ lexical de la douleur. (1 pt)
5. Dans la phrase suivante, de quelle figure de style s’agit-il et quel en est l’effet ?
« Cesse de pleurer, tu nous déchires le cœur. » (1 pt)
7. En vous appuyant sur votre connaissance de l’œuvre, recopiez et complétez le tableau suivant. (1 pt)
8. Reliez chaque énoncé du texte de la colonne A à la signification qui lui convient dans la colonne B. (1 pt)
A- Enoncés du texte B- Signification
a. « Zineb s’était volatilisée, le sol l’avait engloutie. » 1. Le respect des bonnes manières
b. « Khadija promit au saint de sacrifier un agneau. » 2. La peine
c. « les affres de l’angoisse. » 3. La disparition
d. « il me semblait que la bienséance l’exigeait. » 4. La peur de se perdre
5. L’offrande
9. Toutes les voisines se sont associées à Rahma dans son malheur. Quel sentiment cela suscite-t-il en vous ?
Répondez en deux ou trois phrases. (1 pt)
10. Pour avoir un enfant, Khadija a consulté les guérisseurs, les fqihs et les sorciers …
Quel jugement portez-vous sur cette pratique ? Justifiez votre réponse en deux ou trois phrases. (1 pt)
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Examen régional : Académie de Béni Mellal-Khénifra (session de juin 2016)
XVIII
Pendant que j'écrivais tout ceci, ma lampe a pâli, le jour est venu, l'horloge de la chapelle a sonné six heures.
- Qu'est-ce que cela veut dire ? Le guichetier de garde vient d'entrer dans mon cachot, il a ôté sa casquette, m'a
salué, s'est excusé de me déranger et m'a demandé, en adoucissant de son mieux sa rude voix, ce que je désirais à
déjeuner ?
Il m'a pris un frisson. …- Est-ce que ce serait pour aujourd'hui ?
XIX
C'est pour aujourd'hui !
Le directeur de la prison lui-même vient de me rendre visite. Il m'a demandé en quoi il pourrait m'être agréable
ou utile, a exprimé le désir que je n'eusse pas à me plaindre de lui ou de ses subordonnés, s'est informé avec intérêt de ma
santé et de la façon dont j'avais passé la nuit ; en me quittant, il m'a appelé monsieur !
C'est pour aujourd'hui !
I. CONTEXTUALISER (2 points)
1. Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
L’œuvre dont est extrait le L’auteur L’époque (siècle) Le genre littéraire
texte
…………………………………… …………………………………… ………………………………….. ……………………………………….
2. Dans ce passage, le narrateur se trouve :
a) Au tribunal
b) À Bicêtre
II. ANALYSER (6 points)
3. D’après le début du texte, (1 pt)
a) À quel moment de la journée se déroulent les événements racontés ?
b) Que faisait le narrateur en ce moment ?
4. Le narrateur reçoit la visite du guichetier de garde. (1 pt)
a) Citez deux actions de cet homme.
b) Parmi les mots suivants, lequel peut qualifier le comportement du guichetier de garde envers le condamné à
mort : méchant, violent, doux, agressif ?
5.
a) Le condamné à mort éprouve-t-il un sentiment de joie ou de peur après la visite du guichetier de garde ?
b) Justifiez votre réponse en relevant un indice du texte. (1 pt)
6. Le directeur est venu pour : (1 pt)
a) menacer le condamné.
b) inspecter, contrôler et proposer ses services.
c) annoncer au condamné sa grâce. (Recopiez la bonne réponse)
7. Les subordonnées du directeur sont :
a) Les magistrats
b) Les avocats
c) Les guichetiers et les geôliers. (Recopiez la bonne réponse) (1 pt)
8. Observez la première et la dernière phrase du chapitre XIX. (1 pt)
a) De quel événement parle le narrateur en disant « c’est pour aujourd’hui » ?
b) Cette phrase traduit-elle la certitude ou le doute ?
III. RÉAGIR (2 POINTS)
9. Pour vous, le directeur de la prison et ses subordonnées manifestent-ils toujours du respect pour le condamné ?
Justifiez votre réponse en deux ou trois phrases. (1 pt x 2)
B. PRODUCTION ÉCRITE : (10 POINTS)
Votre lycée célèbre la journée mondiale de la gentillesse. À cette occasion, on organise un concours du meilleur article
sur la question suivante :
« La gentillesse est-elle une qualité ou un défaut ? »
Pour participer à ce concours, rédigez un article dans lequel vous exprimez votre point de vue à ce sujet en vous
appuyant sur des arguments et des exemples précis.
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Correction de l’examen régional : Académie de Béni Mellal-Khénifra (session de juin 2016)
I. CONTEXTUALISER (2 points)
1. Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
L’œuvre dont est extrait le L’auteur L’époque (siècle) Le genre littéraire
texte
ème
Le Dernier Jour d’un Victor Hugo 19 siècle Roman à thèse
Condamné
2. Dans ce passage, le narrateur se trouve : (1 pt)
b) À Bicêtre
II. ANALYSER (6 points)
3. D’après le début du texte, (1 pt)
a) À quel moment de la journée se déroulent les événements racontés ? (0,5 pt)
Le matin / À six heures du matin / Le début du jour.
b) Que faisait le narrateur en ce moment ? (0,5 pt)
Il écrivait / Il était en train d’écrire.
4. Le narrateur reçoit la visite du guichetier de garde. (1 pt)
a) Citez deux actions de cet homme. (0,5 pt) (Choisir deux réponses)
- Il a ôté sa casquette
- Il a salué le condamné
- Il s'est excusé pour le dérangement
- Il a demandé au condamné ce qu’il voulait
b) Parmi les mots suivants, lequel peut qualifier le comportement du guichetier de garde envers le condamné à
mort : méchant, violent, doux, agressif ?
-Doux.
5.
c) Le condamné à mort éprouve-t-il un sentiment de joie ou de peur après la visite du guichetier de garde ?
(0,5 pt)
-Un sentiment de peur
d) Justifiez votre réponse en relevant un indice du texte. (0,5 pt) pt)
- Il m'a pris un frisson
6. Le directeur est venu pour : (1 pt)
a) menacer le condamné.
b) inspecter, contrôler et proposer ses services.
c) annoncer au condamné sa grâce. (Recopiez la bonne réponse)
b) inspecter, contrôler et proposer ses services.
7. Les subordonnées du directeur sont :
a) Les magistrats
b) Les avocats
c) Les guichetiers et les geôliers. (Recopiez la bonne réponse) (1 pt)
c) Les guichetiers et les geôliers
8. Observez la première et la dernière phrase du chapitre XIX. (1 pt)
a) De quel événement parle le narrateur en disant « c’est pour aujourd’hui » ? (0,5 pt)
-Son exécution
b) Cette phrase traduit-elle la certitude ou le doute ? (0,5 pt)
- La certitude
III. RÉAGIR (2 POINTS)
9. Pour vous, le directeur de la prison et ses subordonnées manifestent-ils toujours du respect pour le condamné ?
Justifiez votre réponse en deux ou trois phrases. (1 pt x 2)
Exemple : Le directeur de la prison et ses subordonnées manifestent du respect pour le condamné car
c’est son dernier jour et il va être exécuté à quatre heures. De plus, il n’a pas créé de problèmes durant
son séjour de six semaines à Bicêtre.
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Examen régional : Académie de Casablanca-Settat (session de juin 2016)
(…)
C'est pour ce moment redouté que j'avais gardé mon courage. J'ai fait trois pas, et j'ai paru sur le seuil
du guichet.
- Le voilà ! le voilà ! a crié la foule. Il sort ! enfin !
Et les plus près de moi battaient des mains. Si fort qu'on aime un roi, ce serait moins de fête.
C'était une charrette ordinaire, avec un cheval étique, et un charretier en sarrau bleu à dessins rouges,
comme ceux des maraîchers des environs de Bicêtre.
Le gros homme en chapeau à trois cornes est monté le premier
- Bonjour monsieur Samson ! criaient des enfants pendus à des grilles. Un valet l'a suivi.
- Bravo, Mardi ! ont crié de nouveau les enfants. Ils se sont assis tous deux sur la banquette de devant.
C'était mon tour. J'ai monté d'une allure assez ferme.
- Il va bien ! a dit une femme à côté des gendarmes.
Cet atroce éloge m'a donné du courage. Le prêtre est venu se placer auprès de moi. On m'avait assis
sur la banquette de derrière, le dos tourné au cheval. J'ai frémi de cette dernière attention. Ils mettent de
l'humanité là-dedans.
J'ai voulu regarder autour de moi. Gendarmes devant, gendarmes derrière ; puis de la foule, de la
foule, et de la foule ; une mer de têtes sur la place.
Un piquet de gendarmerie à cheval m'attendait à la porte de la grille du Palais.
L'officier a donné l'ordre. La charrette et son cortège se sont mis en mouvement, comme poussés en
avant par un hurlement de la populace.
On a franchi la grille. Au moment où la charrette a tourné vers le Pont-au-Change, la place a éclaté en
bruit, du pavé aux toits, et les ponts et les quais ont répondu à faire un tremblement de terre.
C'est là que le piquet qui attendait s'est rallié à l'escorte.
- Chapeaux bas ! chapeaux bas ! criaient mille bouches ensemble. Comme pour le roi.
Alors j'ai ri horriblement aussi, moi, et j'ai dit au prêtre :
- Eux les chapeaux, moi la tête.
On allait au pas.
Le quai aux Fleurs embaumait ; c'est jour de marché. Les marchandes ont quitté leurs bouquets pour
moi.
Vis-à-vis, un peu avant la tour carrée qui fait le coin du Palais, il y a des cabarets, dont les entresols
étaient pleins de spectateurs heureux de leurs belles places. Surtout des femmes. La journée doit être bonne
pour les cabaretiers.
On louait des tables, des chaises, des échafaudages, des charrettes. Tout pliait de spectateurs. Des
marchands de sang humain criaient à tue-tête :
- Qui veut des places ? Une rage m'a pris contre ce peuple. J'ai eu envie de leur crier :
- Qui veut la mienne ?
La porte s’est rouverte une seconde fois. Le bruit des verrous nous a arrachés, moi à ma stupeur lui à son discours. Une espèce
de monsieur en habit noir accompagné du directeur de la prison, s’est présenté, et m’a salué profondément. Cet homme avait sur le visage
quelque chose de la tristesse officielle des employés des pompes funèbres. Il tenait un rouleau de papier à la main.
— Monsieur m’a-t-il dit avec un sourire de courtoisie, je suis huissier près la cour royale de Paris. J’ai l’honneur de vous apporter
un message de la part de monsieur le procureur général.
La première secousse était passée. Toute ma présence d’esprit m’était revenue.
— C’est monsieur le procureur général, lui ai-je répondu, qui a demandé si instamment ma tête ? Bien de l’honneur pour moi
qu’il m’écrive. J’espère que ma mort lui va faire grand plaisir ? car il me serait dur de penser qu’il l’a sollicitée avec tant d’ardeur et qu’elle
lui était indifférente.
J’ai dit tout cela, et j’ai repris d’une voix ferme :
— Lisez, monsieur !
Il s’est mis à me lire un long texte, en chantant à la fin de chaque ligne et en hésitant au milieu de chaque mot. C’était le rejet de
mon pourvoi.
— L’arrêt sera exécuté aujourd’hui en place de Grève, a-t-il ajouté quand il a eu terminé, sans lever les yeux de dessus son
papier timbré. Nous partons à sept heures et demie précises pour la Conciergerie. Mon cher monsieur aurez-vous l’extrême bonté de me
suivre ?
Depuis quelques instants je ne l’écoutais plus. Le directeur causait avec le prêtre ; lui avait l’œil fixé sur son papier ; je regardais
la porte, qui était restée entrouverte…
— Ah ! misérable ! quatre fusiliers dans le corridor !
L’huissier a répété sa question, en me regardant cette fois.
— Quand vous voudrez, lui ai-je répondu. À votre aise !
Il m’a salué en disant :
— J’aurai l’honneur de venir vous chercher dans une demi-heure.
Alors ils m’ont laissé seul.
Un moyen de fuir, mon Dieu ! un moyen quelconque ! Il faut que je m’évade ! il le faut ! sur-le-champ ! par les portes, par les
fenêtres, par la charpente du toit ! quand même je devrais laisser de ma chair après les poutres !
Ô rage ! démons ! malédiction ! Il faudrait des mois pour percer ce mur avec de bons outils, et je n’ai ni un clou, ni une heure !
1)
En vous référant à l’œuvre dont le texte est extrait, recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Une autre œuvre du même
Prénom et nom de l’auteur Genre littéraire de l’œuvre Date de publication
auteur
…………………… Roman ………………….. ………………………. « notre ……………. »
2)Mettez en situation le texte ci-dessus dans le roman d’où il est extrait. (1 pt)
3)Répondez par Vrai ou Faux devant chacune des affirmations suivantes : (1 pt)
a. Le pronom personnel « nous » employé dans la première ligne du texte remplace le condamné et l’huissier.
b. Le message apporté par l’huissier a bouleversé le condamné
c. D’après le condamné le procureur général accorde peu d’importance à sa mort (celle du condamné)
d. Les énoncés exclamatifs employés à la fin du texte expriment le sentiment de satisfaction du condamné
Portez sur votre copie la bonne réponse : a-… ; b-…. ; c-….. ; d-…
4) « -Ah ! misérable ! quatre fusiliers dans le corridor ! » (1 pt)
À qui s’adresse le condamné dans cet énoncé ? Pourquoi le qualifie-t-il de « misérable » ?
5) (1 pt)
a. Pendant et immédiatement après la lecture de l’arrêt, les attitudes du condamné et de l’huissier sont-elles semblables
ou différentes ?
b. Justifiez votre réponse en relevant dans le texte une expression (groupe de mots) caractérisant l’attitude de chacun des
deux personnages (le condamné et l’huissier).
6) Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Enoncés Figures de style exprimées
a-« Une espèce de monsieur en habit noir » (début du texte)
b-« par les portes, par les fenêtres, par la charpente du toit ! » (fin du texte)
7) Repérez dans le texte quatre mots (ou expressions) se rapportant au champ lexical de la mort. (1 pt)
8) Le registre littéraire auquel appartiennent les énoncés soulignés dans le texte est: (1 pt)
a- Le fantastique ? b- le pathétique ? c- le polémique ? d- L’ironique ?
Retenez la bonne réponse.
9) « Dans ce passage le comportement de l’huissier est révoltant. Il est complètement insensible à la douleur du condamné. »
Approuvez-vous cette observation ? Justifiez votre réponse en une ou deux phrases. (1 pt)
10) Le condamné évoque dans les dernières lignes du texte l’évasion comme moyen d’échapper à son exécution.
Pensez- vous que le condamné ait raison de vouloir agir ainsi ? Justifiez votre réponse en une ou deux phrases. (1 pt)
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Examen régional : Académie de Rabat-Salé-Kénitra (session de juin 2016)
Texte :
4) Dans cet extrait, est-ce que la fille reconnaît son père ? Relevez dans le texte deux indices qui le montrent. (1 pt)
5) Quel type de scène le texte présente-t-il ? (1 pt)
a) une scène dramatique ;
b) une scène tragique ;
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c) une scène pathétique ;
d) une scène lyrique.
6) Dans la phrase « Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré », dites quelle figure de style est employée et quel
effet elle produit. (1 pt)
7) Transformez au discourt indirect : (1 pt)
« Je sais bien lire, a-t-elle répondu. Ma mère me fait lire mes lettres. »
8) Quel sentiment éprouve le narrateur ? (1 pt)
9) Le narrateur fait lire à Marie son arrêt de mort. Quel effet cela produit-il sur vous ? Répondez en deux ou trois phrases. (1 pt)
10) D’après l’œuvre, le narrateur a été condamné à mort sans qu’on connaisse le vrai motif de sa condamnation. Comment trouvez-
vous ce jugement ? Répondez en deux ou trois phrases. (1 pt)
4) Dans cet extrait, est-ce que la fille reconnaît son père ? Relevez dans le texte deux indices qui le montrent. (1 pt)
-Non, la fille ne reconnaît pas son père.
- Ah ! vous ne savez donc pas ? il est mort / - Oui, monsieur, a dit l'enfant / - Non, mon papa était bien plus beau.
5) Quel type de scène le texte présente-t-il ? (1 pt)
a) une scène dramatique ;
b) une scène tragique ;
c) une scène pathétique ;
d) une scène lyrique.
-Une scène pathétique.
6) Dans la phrase « Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré », dites quelle figure de style est employée et quel
effet elle produit. (1 pt)
-Une gradation.
-Une gradation ascendante pour souligner l’intensité de l’abattement et du malheur du narrateur.
7) Transformez au discourt indirect : (1 pt)
« Je sais bien lire, a-t-elle répondu. Ma mère me fait lire mes lettres. »
Elle a répondu qu’elle savait lire et que sa mère lui faisait lire ses lettres.
8) Quel sentiment éprouve le narrateur ? (1 pt)
-Un sentiment de désespoir.
9) Le narrateur fait lire à Marie son arrêt de mort. Quel effet cela produit-il sur vous ? Répondez en deux ou trois phrases. (1 pt)
-Exemple : Le narrateur ne savait pas que le papier que tenait Marie dans ses mains était son arrêt de mort et c’est
lui le premier qui a été choqué d’où sa réaction violente. N’importe quel lecteur éprouvera de la pitié pour cette
fille innocente et de la compassion pour ce père dont la dernière rencontre avec sa fille se termine sur une note
malheureuse.
10) D’après l’œuvre, le narrateur a été condamné à mort sans qu’on connaisse le vrai motif de sa condamnation. Comment trouvez-
vous ce jugement ? Répondez en deux ou trois phrases. (1 pt)
-Exemple : Le but de l’auteur est d’abolir la peine de mort et non de chercher les circonstances atténuantes. Pour
lui, n’importe quel crime de sang mérite une peine de prison et non l’exécution. Il ne veut pas faire la différence
entre celui qui a tué une femme ou une vieille et celui qui a assassiné un homme corrompu.
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Examen régional : Académie de Drâa-Tafilalet (session de juin 2016)
Texte de base :
Que ce que j’écris ici puisse être un jour utile à d’autres, que cela arrête le juge prêt à juger,
que cela sauve des malheureux, innocents ou coupables, de l’agonie à laquelle je suis condamné,
pourquoi ? à quoi bon ? qu’importe ? Quand ma tête aura été coupée, qu’est-ce que cela me fait
qu’on en coupe d’autres ? Est-ce que vraiment j’ai pu penser ces folies ? Jeter bas l’échafaud après
que j’y aurai monté ! Je vous demande un peu ce qui m’en reviendra.
Quoi ! Le soleil, le printemps, les champs pleins de fleurs, les oiseaux qui s’éveillent le matin,
les nuages, les arbres, la nature, la vie, tout cela n’est plus à moi !
Ah ! C’est moi qu’il faudrait sauver ! Est-il bien vrai que cela ne se peut, qu’il faudra mourir
demain, aujourd’hui peut-être, que cela est ainsi ? O Dieux ! L’horrible idée à se briser la tête au mur
de son cachot !
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Correction de l’examen régional : Académie de Drâa-Tafilalet (session de juin 2016)
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