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Juin 2021
SOMMAIRE
Résumé analytique (version française) ......................................................................................... 6
Résumé analytique (version anglaise) ........................................................................................... 7
En 2020, 153 souches ou prélèvements primaires pour recherche de bactéries anaérobies ont
été enregistrées par le CNR. Les 114 souches d’origine humaine identifiées se répartissent en 21
genres différents, 40 espèces nommées et 1 souche représentant une nouvelle espèce potentielle.
Bien que les bactéries anaérobies restent en général sensibles aux traitements antibiotiques, le suivi
de l’évolution de la résistance effectué par le CNR confirme que certaines espèces (particulièrement
les Bacteroides du groupe fragilis) sont de plus en plus résistantes notamment aux béta-lactamines
incluant les carbapénèmes.
The NRC anaerobic bacteria and botulism and the Clostridioides difficile associated laboratory
provide surveillance for botulism, C. difficile infections, and the identification of anaerobic bacterial
strains.
In 2020, the CNR proceeded to the biological diagnosis of human botulism from 119 serum,
111 stools and 14 food samples. The number of outbreaks and cases of botulism observed in France
this year remains classic despite the Covid crisis: 7 confirmed outbreaks (and 2 suspicious ones) of
botulism involving 11 patients (and 7 suspected cases) have been identified. 17 patients were
hospitalized including 8 in intensive care unit. Food-born botulism remains the most common form (5
out of 7 confirmed outbreaks, and strong suspicion of a food origin for 2 suspected although
unconfirmed). Two outbreaks (2 cases) of infant botulism (1 type A and 1 type Bf) have also been
identified. A clinical suspicion (1 case) of iatrogenic type A botulism following IM injection of
botulinum toxin for the treatment of a malformation in a 13-year-old child has not been biologically
confirmed.
As usual in France, most of the food-born outbreaks were of type B (4 out of 5 outbreaks).
The contaminated food could be confirmed for only two outbreaks.
In 2020, 153 strains or primary samples for testing for anaerobic bacteria were recorded by
the NRC. The 114 strains of human origin identified fall into 21 different genera, 40 named species
and 1 strain representing a potential new specie.
Although anaerobic bacteria remain generally sensitive to antibiotic treatments, the
monitoring of the evolution of resistance carried out confirms that certain species (particularly
Bacteroides of the fragilis group) are increasingly resistant, in particular to beta-lactams including
carbapenems.
2- ACTIVITES D’EXPERTISE
> 2 TIAC à Clostridium perfringens et/ou Bacillus cereus en collectivité militaire en janvier 2020 et en
EHPAD en février 2020 (vs 12 en 2019) :
Effet crise Covid-19 ? (Signaux non remontés et/ou absence de TIAC ?)
> 114 souches d’origine humaine reçues en 2020 (vs 217 en 2019 soit une diminution de 47%) :
Effet crise Covid-19 ?
NB : en 2019, 95 souches et prélèvements analysées en lien avec la TIAC de l’EHPAD de Lherm)
N/A
Sans objet
Sans objet
L’origine et le nombre d’échantillons reçus et analysées en 2020 sont donnés dans le tableau
suivant :
Soit un nombre équivalent de souches isolées envoyées par les laboratoires de biologie
médicale par rapport aux années précédentes (141 en 2019 et 128 en 2018) malgré le contexte
sanitaire lié au covid-19.
Le CNR s’est fixé pour objectif de rendre les résultats d’identification, de toxinotypage et/ou
d’antibiogramme des souches humaines dans un délai maximum de 15 jours. Pour 2020, le détail du
délai de rendu de résultats écrits figure dans le tableau ci-dessous.
Botulisme humain
sérums (recherche de toxine botulique) 119
selles (recherche de toxine botulique et de Clostridium botulinum) 111
sérums (recherche d'anticorps neutralisants les toxines botuliques) 4
Echantillons agro-alimentaires
en relation avec une suspicion de botulisme humain 12
autres 64
Echantillons environnementaux
en relation avec une suspicion de botulisme humain 0
autres 20
Botulisme animal
échantillons biologiques 82
Echantillons d'aliment pour animaux
échantillons 104
Essais Inter Laboratoires 5
TOTAL 521
Le CNR s’est fixé pour objectif de rendre les résultats écrits de diagnostic de botulisme
humain dans un délai maximum de 4 jours pour la recherche de toxine botulique (sérum, selles,
aliments) et de 7 jours pour la recherche de Clostridium botulinum (selles, aliments). Dans les faits,
les résultats sont communiqués en temps réel (le plus souvent en moins de 24h) par Fax/Téléphone
et/ou mail aux cliniciens : de façon systématique lorsque le diagnostic biologique de botulisme est
confirmé ainsi que pour tous les patients hospitalisés en réanimation.
L’Institut Pasteur est doté d’une plateforme dite Plateforme de Microbiologie Mutualisée
(P2M), qui est ouverte à l'ensemble des CNR ainsi qu’aux laboratoires de référence dans le Réseau
International des Instituts Pasteur et instituts associés. Dans un esprit de mutualisation
technologique, P2M regroupe les demandes et permet ainsi l'utilisation en routine du séquençage à
haut débit multi-pathogènes.
La technologie utilisée par cette plateforme de séquençage est la technologie Illumina
(fabrication des librairies + séquenceurs). Les banques sont préparées avec le kit Nextera XT et
engagées sur le séquenceur NextSeq 500. Une série de matériels est également utilisée pour réaliser
les contrôles de qualité tout au long du processus de fabrication de séquence. Des robots pipeteurs
et extracteurs permettent d'homogénéiser et de normaliser les ADN et amplicons avant d'entrer
dans le pipeline de production.
En 2020, le CNR a ainsi séquencé le génome complet de la totalité des souches de bactéries
anaérobies non MOT reçues ou isolées, en deuxième intention et en parallèle des méthodes
classiques d’identification et de typage validées (ie séquençage de type Sanger du gène codant l’ARN
ribosomal 16S, mais aussi de gènes de ménage comme dnaK, rpoB, cpn-60… en plus des tests
standards de bactériologie anaérobie). L’objectif de séquencer l’intégralité des souches de bactéries
anaérobies reçues au CNR a donc été atteint cette année. Les délais d’obtention et d’analyse des
séquences ne sont cependant pas toujours compatibles avec les besoins des cliniciens si bien que
nous continuons de recourir régulièrement aux techniques de PCR classiques pour l’identification et
le toxinotypage.
Les CNR ont à l'heure actuelle la possibilité de faire appel à une expertise bio-informatique,
en sollicitant les services supports en interne à l'Institut Pasteur. Ils ont actuellement accès aux bio-
informaticiens du Centre de Bio-informatique, Bio-statistique et Biologie Intégrative (C3BI), qui
qualifient et réalisent une analyse de premier niveau (contaminations, qualité, assemblage) sur les
données sortantes. Ces bio-informaticiens peuvent également apporter leur aide aux CNRs, pour le
développement de méthodes de génotypage et d'autres pipelines d'analyses des séquences, y
compris en cas d'épidémie. Malheureusement, la demande est très supérieure à l'offre (1,2 ETP
dédié) et les CNR ne peuvent donc pas être aidés simultanément. Les CNRs et les unités qui les
Depuis 2014, tous les génomes des souches de Clostridium botulinum isolées des
prélèvements biologiques, alimentaires ou environnementaux sont systématiquement entièrement
séquencés pour chaque foyer de botulisme humain à des fins d’investigations de l’épidémie. D’autres
souches de Clostridium botulinum issues de foyers plus anciens ou d’autres sources sont également
séquencées à des fins épidémiologiques et de surveillance/connaissance des souches circulant en
France.
En 2020, 37 souches de Clostridium botulinum (12 isolées en 2018, 18 en 2019 et 7 en 2020)
ont ainsi pu être séquencée par le PGP de la CIBU (cf. 2-6-1).
Nous avons également régulièrement recours au séquençage génomique de souches de
Clostridium perfringens, Bacillus cereus et Bacillus cytotoxicus dans le cadre d’investigations de TIAC.
Les données brutes ainsi que les assemblages sont stockés dans un répertoire sécurisé géré
par la DSI de l’Institut Pasteur. Elles sont déposées, avec les métadonnées associées, sur le site du
NCBI lorsque celles-ci font l’objet ou partie d’une publication.
3- ACTIVITES DE SURVEILLANCE
Réseau de partenaires
Les échantillons, en majorité sérums humains et plus occasionnellement selles, nous sont
adressés par l’intermédiaire des laboratoires hospitaliers ou laboratoires d’analyses privés sur
demande du clinicien ou praticien traitant dans le cadre d’une suspicion de botulisme clinique ou
pour étayer un diagnostic différentiel d’un syndrome neurologique de paralysie flasque descendante.
Un bilan du nombre de foyers et cas des 10 dernières années est synthétisé dans le tableau
ci-dessous :
Année Foyers (cas) déclarés
2020 7 (11)
2019 9 (11)
2018 7 (11)
2017 3 (4)
2016 11 (20)
2015 14 (22)
2014 4 (11)
2013 11 (19)
2012 8 (10)
2011 9 (17)
2010 8 (26)
- un foyer (2 cas) pour lequel la présence de toxine botulique botulinum de type B a été mise
en évidence dans les sérums des deux patients (1 père hospitalisé en réanimation et son fils de 9 ans
avec des symptômes plus légers). Les recherches de toxine botulique et de Clostridium botulinum
dans les selles réceptionnées uniquement pour l’adulte étaient négatives (12 jours après le début des
Des échantillons d'aliments nous sont adressés dans le cadre de foyers avérés ou suspects de
botulisme humain. Ces échantillons nous sont envoyés par les agents chargés des enquêtes d'hygiène
alimentaire pour le compte des Agences Régionales de Santé et Directions Départementales de la
Protection des Populations ou parfois sur réquisition de la Préfecture de Police ou du Tribunal lors
d'enquête judiciaire. Occasionnellement, nous recevons des échantillons alimentaires ou
environnementaux de la part d'industriels pour des contrôles de fabrication ou d'enquêtes sur le
botulisme animal. Les résultats sont présentés aux Tableaux 6 à 9 – Chapitre 9. Seul un prélèvement
environnemental réalisé dans le cadre d’une investigation de foyers récurrents de botulisme aviaire
au Portugal s’est révélé positif pour Clostridium botulinum de type C/D.
Botulisme animal
Le diagnostic du botulisme animal est généralement réalisé par les laboratoires vétérinaires
départementaux ou régionaux ainsi que par le Laboratoire National de Référence (LNR) du botulisme
aviaire de Ploufragan (ANSES) avec lequel nous collaborons étroitement. Les demandes d'analyse de
botulisme animal que nous recevons proviennent de laboratoires vétérinaires départementaux ou
privés et concernent essentiellement des confirmations d'examens réalisés en première intention, de
typage de botulisme ou d’analyses de foyers et de cas litigieux en soutien au LNR. Notre rôle consiste
principalement en une activité d’expertise basée sur des confirmations ou infirmations de premières
analyses et de typage de botulisme. Les analyses concernant le botulisme animal sont résumées au
Tableau 11 – Chapitre 9
Botulisme bovin. Le botulisme bovin est endémique dans l'Ouest de la France depuis les
années 1980. En 2020, un total de 44 échantillons (foie, rumen, contenu intestinal) représentant 10
foyers ont été analysés. Le botulisme de type mosaïque D/C a été confirmé dans 1 unique foyer.
Botulisme des oiseaux sauvages. Chaque année en France et dans toute l'Europe
occidentale, les oiseaux sauvages, en particulier les canards et autres oiseaux aquatiques, paient un
lourd tribut au botulisme, essentiellement en saison chaude et sèche. En 2020, 16 échantillons
représentant 6 foyers ont été analysés. Le botulisme a été confirmé dans 4 foyers (dont un au
Portugal). Les souches de Clostridium botulinum des oiseaux sauvages correspondent toutes au type
mosaïque C/D (incluant le foyer portugais), c'est à dire possédant un gène de neurotoxine hybride
entre les types C et D (Tableau 11). Les souches de Clostridium botulinum mosaïque C/D sont
distinctes de celles de type D/C retrouvées chez les bovins. Une contamination croisée entre les deux
espèces ou une source environnementale commune aux deux espèces semble donc peu probable.
Botulisme des oiseaux d'élevage. Le botulisme est également fréquent dans les élevages
industriels de volailles (poulets, dindes, canards…). Outre les pertes économiques, parfois très
importantes en élevage, le botulisme aviaire représente un risque de santé humaine. Le CNR
n’intervient maintenant que très rarement pour le diagnostic des oiseaux d’élevage, celui-ci étant
assuré par le LNR. En 2020, 4 échantillons provenant de 3 élevages ont été analysés. Le botulisme n’a
été confirmé pour aucun.
Eléments clefs de l’année 2020 en termes de surveillance des infections à bactéries anaérobies
(Hormis Clostridioides difficile)
> 2 investigations de TIAC à Clostridium perfringens et/ou Bacillus cereus en collectivité militaire
(janvier 2020) et en EHPAD en février 2020 (vs 12 en 2019) :
Effet crise Covid-19 ? (Signaux non remontés et/ou absence de TIAC)
> 114 souches d’origine humaine reçues en 2020 (vs 217 en 2019 soit une diminution de 47%) :
Effet crise Covid-19 ?
NB : en 2019, 95 souches et prélèvements analysées en lien avec la TIAC de l’EHPAD de Lherm)
de 1 à 4 souches
de 5 à 9 souches
de 10 à 19 souches
Trente-trois départements métropolitains ont envoyé 124 souches isolées ou prélèvements primaires
d’origine humaine au CNR. Les départements ultra-marins envoient également des souches
régulièrement pour identification, toxinotypage ou antibiogramme (12 souches envoyées par les
DROM et COM).
Les caractéristiques des patients pour lesquels le CNR a reçu une souche ou un prélèvement
biologique sont décrits dans le tableau suivant :
La distribution selon les sites d'infections des souches de bactéries anaérobies est présentée dans le
tableau ci-dessous :
LOCALISATION FREQUENCE
Hémoculture 37
Coproculture 32
Infection ostéo-articulaire 17
Infections cutanées et musculaires (abcès, suppurations, gangrènes) 10
Infection intra-abdominale 5
Gynécologie 3
Appareil digestif 2
Infection ORL (amygdale, sinus, etc...) 2
Urologie/néphrologie 2
Appareil respiratoire 1
Stomatologie 1
Système nerveux central 1
Non précisé 1
Total 114
Séquençage du gène codant l’ARN ribosomal 16S (ARNr 16S) et des génomes complets
Le CNR reçoit de plus en plus souvent des souches étiquetées « échec MALDI-TOF » pour une
identification précise notamment par séquençage de l’ARNr 16S. Le CNR a également fait le choix de
réaliser le séquençage des génomes complets de toutes les souches reçues et/ou isolées.
Les 10 souches anaérobies strictes d'origine vétérinaire qui nous ont été adressées ou que
nous avons isolées et analysées font partie des espèces suivantes :
ESPECE NOMBRE
Clostridium botulinum 2
Clostridium perfringens 4
Clostridium chauvoei 3
Clostridium novyi 1
TOTAL 10
En 2020, les 12 souches anaérobies strictes d'origine alimentaire qui nous ont été adressées
ou que nous avons isolées et analysées font partie des espèces suivantes :
ESPECE NOMBRE
Clostridium botulinum 2
Clostridium sporogenes 3
Clostridium perfringens 5
Clostridium taeniosporum 1
Bacillus cereus 1
TOTAL 12
Les souches de Clostridium perfringens isolées et/ou toxinotypées par le CNR proviennent
d’aliments suspectés dans des TIAC excepté une souche isolée d’un pot de miel suspecté être à
l’origine d’un cas de botulisme infantile de type Bf. Dans ce pot de miel, le CNR a également isolé une
souche de Clostridium sporogenes.
Les résultats concernant les 92 souches sont repris dans les tableaux 2 et 3 - chapitre 9.
Métronidazole
Le métronidazole demeure l’antibiotique donné en première intention pour lutter contre les
infections à bactéries anaérobies. Il est donc important de suivre l’évolution des résistances.
Sur les 105 souches testées, 21 sont résistantes au métronidazole dont 4 souches du genre
Bacteroides (3/4 porteuses d’un gène nim) et 3 souches de Clostridium.
Les résistances à l'amoxicilline sont observées essentiellement chez les bactéries anaérobies
à Gram -, notamment du genre Bacteroides/Parabacteroides. Le CA-SFM a d’ailleurs supprimé cet
antibiotique pour les bactéries de ce genre.
Effectivement sur 34 souches résistantes à l’amoxicilline, le genre Bacteroides représente 82% des
souches et 87.5% des souches de ce genre sont résistantes.
Pour la première fois, une souche de Bacteroides thetaiotaomicron est porteuse du gène de bêta-
lactamase blaOXA-34 de Pseudomonas aeruginosa.
Neuf souches sont résistantes à l’association amoxicilline + acide clavulanique dont 7 souches
appartenant au genre Bacteroides. Une souche de Clostridium butyricum est également résistante.
Pipéracilline + Tazobactam
Imipenème
Clindamycine
La résistance à la clindamycine a été observée pour 30 souches sur les 105 testées. 19
souches appartiennent au genre Bacteroides soit 63% des souches contre 48% en 2019, 62,5% en
2018 et 26,7% en 2017.
Neuf souches du genre Clostridium sont résistantes à la clindamycine contre 10 en 2019 et
une seule en 2018.
Rifampicine
Parmi les 12 souches résistantes à la moxifloxacine, 7 souches sont des Gram – dont 5 du
genre Bacteroides et 2 du genre Prevotella. Parmi les anaérobies à Gram +, cette résistance est
observée pour 5 souches, principalement dans le genre Clostridium (4).
Les mutations du gène gyrA sont en grande partie responsable de cette résistance.
Pour le genre Bacteroides, deux mutations sont décrites : S82F et F86L. Les 5 souches
résistantes possèdent l’une de ces deux mutations (4 = S82F et 1 = F86L).
Pour le genre Prevotella, la comparaison du gène gyrA de toutes les souches, pour lesquelles
nous avons le génome complet de la collection du CNR, montrent une mutation D211G qui pourrait
expliquer cette résistance.
Vancomycine
Chloramphénicol
Contrairement à l’année 2019 où 7 souches étaient résistantes, aucune résistance n’a été
détectée en 2020.
Linézolide
La résistance au linézolide a été observée sur 3 souches dont 2 Clostridium perfringens (5/10
en 2019) et une souche de Lactobacillus rhamnosus.
Tigécycline
En conclusion, le CNR confirme en 2020, comme les autres années, que le genre Bacteroides
représentent la plus grande partie des souches résistantes aux antibiotiques.
Les données des génomes complets permettent d’établir un profil de « résistome » pour ce
genre (Tableaux ci-dessous). Le génotype ne reflète pas systématiquement le phénotype de
résistance à certains antibiotiques et laisse ouvert le champ des possibilités d'exploration des
génomes du genre à la recherche de nouveaux gènes et/ou mécanismes de résistance (à l’imipénème
par exemple). Cette analyse confirme par contre que la présence du gène erm confère
systématiquement la résistance à la Clindamycine, celle du gène nim la résistance au Métronidazole
et les mutations gyrA et rpoB la résistance à la Moxifloxacine et Rifampicine, respectivement.
Ces données doivent et seront consolidées chaque année.
β-lactamase β-lactamase
Famille d'antibiotiques Céphalosporinase Carbapénémase Macrolide/Lincosamide
de classe A de classe D
Gène de résistance (présence/mutation) cfxA blaOXA-347 cepA cfiA erm lsa(C) mef(A)
Céphlosporines
Penicillines
Antibiotique ciblé Céfoxitine Aminopénicillines Imipénème Clindamycine
Cephalosporines
Ticarcilline/Pipéracilline
La situation épidémiologique du botulisme fait l'objet d'une mise au point régulière avec
Santé publique France, avec pour principal interlocuteur Mme Nathalie Jourdan da Silva. Des
échanges avec SpF, les cliniciens concernés, l'ARS et éventuellement avec les Services Vétérinaires et
la Direction Générale de la Santé sont établis pour chaque foyer identifié ou suspicion. Les données
du CNR sont confrontées tous les ans aux déclarations obligatoires de cas de botulisme humains
reçues par SpF. Des études communes présentant la situation du botulisme en France sont
régulièrement publiées dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH).
Sans objet
4- ALERTE
Les bactéries anaérobies ne sont généralement pas à l’origine de phénomènes épidémiques.
Hormis le botulisme (maladie à déclaration obligatoire) et les infections sévères ou épidémiques à C.
difficile, il n’y a donc pas de procédure d’alerte pour les affections à bactéries anaérobies.
Botulisme : Chaque cas de botulisme confirmé biologiquement par le CNR a fait l’objet d’une
déclaration par email ou téléphone à Santé publique France (SpF). En outre, le CNR a eu
régulièrement des contacts téléphoniques ou par courrier électronique avec SpF, les ARS, la DGAL et
les cliniciens pour faire le point sur les foyers de botulisme en cours et sur des suspicions de
botulisme. L'alerte est déclenchée lorsqu'il y a un risque de santé publique, notamment avec un
produit alimentaire du commerce.
TIAC à Clostridium perfringens: Le CNR a participé aux côtés de SpF, DGS, ARS, DDPP,
DGCCRF, DGAL, ANSES, OCLAESP ou les services de santé aux armées, à l’investigation de 2 TIAC à
Clostridium perfringens survenues l’une en collectivité militaire (42 cas) en janvier, l’autre dans un
EHPAD (2 décès).
Le CNR des Bactéries anaérobies et botulisme a mis à disposition des numéros de téléphone
(01 45 68 84 56 / 01 45 68 83 10), des adresses email (christelle.mazuet@pasteur.fr,
laure.diancourt@pasteur.fr et cnranaerobies@pasteur.fr) afin de répondre aux demandes de
conseils (thérapeutiques, diagnostic différentiel de neuropathies de type paralysie flasque, pré
analytiques, interprétation des résultats). Des cahiers d’enregistrement/traçabilité/transmission des
prestations de conseils délivrées aux professionnels de santé, vétérinaires, industriels, particuliers
ont été mis en place à chaque poste téléphonique. Ainsi en 2020 (253 jours ouvrés), le CNR a
répondu à plus de 220 emails et à 212 appels téléphoniques enregistrés (équivalent à l’an dernier).
Christelle Mazuet et Laure Diancourt ont été régulièrement en contact avec Nathalie Jourdan
Da Silva et Alexandra Mailles pour l’investigation des suspicions de botulisme.
Christelle Mazuet est Expert du Groupe de Travail « Socle Botulisme » rattaché au Comité
d’Experts Spécialisé « Santé et bien-être des animaux » de l’ANSES saisie par la Direction générale de
l'alimentation pour effectuer une mise à jour des connaissances et une évaluation des risques en
appui des mesures de gestion dans les filières avicole, bovine et en faune sauvage, lors de suspicions
et de confirmations de cas de botulisme.
N/A
Comparison of the antibody response of cattle vaccinated against type C and D botulinum
neurotoxins with a traditional toxoid based vaccine and a recombinant vaccine
Luca Bano, Elena Tonon, Luca Zandonà, Ilenia Drigo, Andrea Bravo, Romina Brunetta,
Christelle Mazuet, Joachim Frey
Article soumis pour publication
Abstract
Bovine botulism is a fatal disease that causes great economic losses, with nearly 100% lethality
during outbreaks. The disease is sustained by botulinum neurotoxins (BoNTs) produced by
Clostridium botulinum commonly belonging to serotype C and D and vaccination is the most effective
method to prevent botulism in cattle.
In the present study, we compared the immune response of bovines immunized with the
recombinant heavy chain (Hc) domain of BoNT type C and D, with the immune response produced by
a commercial toxoid based vaccine.
Ten bovines were vaccinated twice with a commercial bivalent (C/D) toxoid based vaccine (Botulism
vaccine, Ondestepoort, SA), 10 bovines were vaccinated twice with a recombinant 50 kDa protein
representing the Hc domain of BoNT types C and D, 5 bovines were injected with the adjuvant and 5
bovines were included in the study as negative control.
The immune response was investigated by means of two ELISA tests developed in-house using the
immunogens (Hc of BoNT C and D) as capture antigens. A mouse protection assay was employed to
measure the neutralizing antibodies elicited by the two different vaccines.
The group of bovines vaccinated with the recombinant vaccine showed an antibody response mean
of 1.031 ELISA units (EU) for type C and 1.14 EU for type D. The means of the antibody response of
control animals and animals inoculated with the only adjuvant were 0.171 EU and 0.097 EU
respectively, when tested with Hc of type C as capture antigen, and 0.013 and 0.007 when tested
with the Hc of type D. The mean of the antibody response of bovines vaccinated with the bivalent
toxoid based vaccine was 0.737 EU for type C and 0.665 for type D.
Preliminary results of the mouse protection assay performed on a restricted number of sera
evidenced that 5.5 LD50 of BoNT C are neutralized with the sera of bovines vaccinated with the
traditional toxoid based vaccine until the serum-dilution of 1:2. The same quantity of toxin was
neutralized in vivo with the sera of bovines vaccinated with the recombinant sub-units until the
dilution encompassed between 1:8 and 1:16. In the next future, the serum titre will be compared
with type C and D reference antitoxins and expressed in international units.
Our results suggest a higher protective efficacy of the studied recombinant vaccine in comparison
with the traditional toxoid based vaccine for the prevention of botulism in cattle.
Four new C. botulinum Group III closed genomes sequenced using Pacbio technology
Cedric Woudstra, Tommi Mäklin, Yagmur Derman, Luca Bano, Hanna Skarin, Christelle
Mazuet, Antti Honkela, Miia Lindström
Article soumis pour publication
Abstract
Clostridium botulinum Group III is the anaerobic Gram positive bacteria producing the deadly
neurotoxin responsible for animal Botulism. Here, we used long reads sequencing to produce four
complete genomes from Clostridium botulinum Group III neurotoxin types C, D, C/D and D/C. The
protocol to obtain high molecular weight DNA from C. botulinum Group III is described.
Peptoniphilus nemausus sp. nov. a novel Gram-positive anaerobic coccus isolated from
human clinical samples and emended description of the genus Peptoniphilus
Fabien Aujoulata, Christelle Mazuet, Alexis Criscuolo, Michel R. Popoff, Cécilia Enault, Laure
Diancourt, Estelle Jumas-Bilak, Jean-Philippe Lavigne, Hélène Marchandin
Article soumis pour publication
Abstract
An unknown Gram-positive, anaerobic coccus was isolated from human surgical site infection. 16S
rRNA gene sequencing revealed that Peptoniphilus coxii was the most closely related species to the
clinical isolate. However, the 97.9% identity in the 16S rRNA gene sequence between the clinical
isolate and the type strain of Peptoniphilus coxii suggested the clinical isolate to belong to a novel
species in the genus Peptoniphilus. Whole genome sequence analysis showed average nucleotide
index value of 84.75% and digital DNA-DNA hybridization value of 28.9% with the P. coxii type strain.
Phylogenetic analyses showed an individualized branching within the genus Peptoniphilus. The strain
displayed unique features among members of the genus Peptoniphilus as it was able to hydrolyze
aesculin, and produced acetate as the major metabolic end-product without associated production
of butyrate. Growth in microaerophilic conditions was observed. From all these data, the isolate is
considered to belong to a novel species in the genus Peptoniphilus, for which the name Peptoniphilus
nemausus sp. nov. is proposed. The type strain is 1804121828T (= LMG 31466T = CECT 9935T). The
GenBank database was screened using a highly polymorphic partial sequence of the 16S rRNA gene
of P. nemausus with the aim to learn about the habitat and lifestyle of the species; this revealed P.
nemausus to be a particularly rare species associated to human skin. An emended description of the
Peptoniphilus genus described by Ezaki et al. in 2001 is also proposed based on a review of
characteristics reported for the 12 novel species successively validated since the genus description
and for P. nemausus. Finally, the relationships among members of the genus Peptoniphilus were
explored herein based on whole genome sequence analysis in order to clarify the taxonomic status of
not yet validly published species with available genomic data.
Background: Little has been published regarding prosthetic joint infections (PJI) due to Clostridium
species. Indeed, only nine cases have been reported in literature. We conducted a retrospective
multicentric study to characterize every PJI caused by Clostridium sp., between 2003 and 2020, in six
Western France hospitals.
Discussion: Given the low incidence of this infection, our work represents the largest series of
clostridial PJI reported to date and helps to highlight some specificities of these uncommon
infections: (i) C. perfringens appeared as the most frequently Clostridium species involved, (ii)
patients presented an advanced age at the time of prosthesis placement and infection, (iii) most of
the infections were early- or delayed-onset infections, and (iv) these PJI are associated with a poor
prognosis dampened by death or relapse. A prolonged antibiotic treatment up to 6 months and/or a
complete arthroplasty exchange should be considered to improve the management of these
clostridial PJI. Further prospective studies are needed to confirm these results.
Les toxines bactériennes produites par Staphylococcus spp., Bacillus spp. et Clostridium spp.
sont responsables d'un grand nombre de foyers d'intoxication alimentaire dans l'Union européenne
(près de 10 000 cas/an). Ce chiffre est probablement sous-estimé du fait :
- de la complexité de l’investigation liée à une symptomatologie commune des intoxications
alimentaires impliquant une toxine (diarrhées, vomissements…)
- d’un manque cruel d’outils de détection pour l’ensemble des toxines bactériennes et
facteurs de virulence potentiellement incriminées.
Ce projet européen de 4 ans (2017-2020) qui réunit l’ANSES, l’Institut Pasteur (CNR Bactéries
Anaérobies et Botulisme, Centre de Ressources Biologiques, Plateforme de Spectrométrie de Masse),
l’INRA, BfR (Allemagne), WIV-ISP (Belgique) et NIV (Norvège) a été accepté pour financement dans le
cadre de l’appel d’offre H2020/European Joint Programme (EJP) : « One Health-Emerging Diseases ».
Les objectifs:
- Le développement et l’harmonisation au niveau européen d’approches « non-NGS » pour
une meilleure détection et quantification des toxines bactériennes ou des facteurs impliqués dans la
virulence des bactéries toxinogènes, y compris celles qui restent actuellement indétectables
(menaces émergentes).
- Le développement de méthodes rapides (type « bandelettes ») permettant de discriminer
les bactéries pathogènes et non-pathogènes en tant qu'outils complémentaires.
- L’organisation d’essais inter-laboratoires entre les partenaires et autres laboratoires
européens pour évaluer et optimiser les méthodes développées.
En comblant certaines lacunes méthodologiques pour détecter les toxines bactériennes, et
en caractérisant les bactéries toxinogènes d'origine alimentaire, les résultats de ce projet
contribueront à une protection accrue de la santé du consommateur.
En raison de la situation sanitaire liée à l’épidémie de Covid en 2020, le projet a pris du retard
et une prolongation de 6 mois (ie fin juin 2021) a été accordée par la coordination européenne OH-
Sans objet
Nous collaborons également régulièrement et plus facilement que par le passé avec l’unité
SBCL (Staphylococcus, Bacillus & Clostridium) du laboratoire de sécurité des Aliments de l’ANSES-
Maison Alfort :
9- TABLEAUX
TABLEAU 1
TABLEAU 2
Bactéries à Gram +
N=64 souches
TABLEAU 3
Bactéries à Gram -
N = 41 souches
Bacteroides faecis 3 0 3* 1 0 1 0 0 0 1 0 0
Bacteroides ovatus 1 0 1* 1 0 1 0 0 0 0 0 0
Bacteroides salyersiae 1 0 1* 1 0 1 0 1 0 1 0 1
Bacteroides thetaiotaomicron 12 1 9* 0 1 9 1 1 0 1 0 1
Bacteroides vulgatus 2 1 1* 0 0 1 0 0 0 0 0 0
Bacteroides xylanisolvens 1 0 1* 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Butyricimonas sp. 1 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
Desulfovibrio fairfieldensis 1 1 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0
Dialister pneumosintes 2 0 0 0 0 0 0 2 2 0 0 0
Fusobacterium nucleatum 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Prevotella bivia 3 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 2
Veillonella parvula 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
L’année 2020 a été marquée par le départ de Mme Gateau (Ingénieure Hospitalier). Un nouveau
recrutement est en cours.
2- ACTIVITES D’EXPERTISE
Une page web est disponible sur le site du CNR pour informer les centres de santé (hôpitaux,
laboratoires...) des modalités de fonctionnement du laboratoire associé et des procédures à suivre
lors d’une infection à C. difficile (http://www.pasteur.fr/fr/sante/centres-nationaux-reference/les-
cnr/bacteries-anaerobies-et-botulisme/activites)
En 2020, nous avons reçu 345 prélèvements au total contre 265 en 2019, ce qui représente
une augmentation de 30,2 %.
Le tableau I présente le nombre de souches reçues par le laboratoire associé en 2020 ainsi
que les différentes caractérisations réalisées sur ces souches.
Le laboratoire associé s’est donné pour objectif de rendre les résultats au laboratoire
demandeur sous 10 jours à partir de la date de réception de la souche isolée au laboratoire.
En 2020, la durée médiane de restitution était de 11 jours : ce délai s’explique par la
réception de plus en plus fréquente de selles et non de souches isolées.
Année 2020
Nb de prélèvements reçus 345
Nb de souches de C. difficile 316
Nb de souches toxinogènes 262
Recherche du fragment A3 (%) 100
Recherche du fragment B1 (%) 100
Recherche de la toxine binaire (%) 100
Recherche délétion dans tcdC (%) 100
Antibiogramme (%) 100
PCR-ribotypage (%) 100
Le CNR a un accès à une plate-forme de séquençage (PIBnet interne à Institut Pasteur, mais
aussi externe par eurofins genomics…). Les données de séquençage obtenues sont analysées par
cgSNP ou wgMLST (Bionumerics 8). K. Le Neindre et R. Syed Zaidi ont suivi une formation spécifique
sur la dernière version de BioNumerics. Les séquences sont stockées en interne en attente d’être
publiées dans des revues à comité de lecture.
Les indications du séquençage sont :
- l’investigation d’épidémie
- la surveillance épidémiologique de certains clones
- la caractérisation fine de certaines souches atypiques de C. difficile (notamment au niveau
de son PaLoc)
3- ACTIVITES DE SURVEILLANCE
Factors affecting reported Clostridioides difficile infection rates; the more you look the
more you find, but should you believe what you see?
DAVIES K, DAVIS G, BARBUT F, ECKERT C, PETROSILLO N, PISAPIA R, GÄRTNER B, BERGER FK,
REIGADAS E, BOUZA E, DEMONT C, WILCOX MH
Anaerobe. 2020 Apr;62:102178. doi: 10.1016/j.anaerobe.2020.102178. Epub 2020 Feb 22.
PMID: 32092415.
Characterization of Clostridioides difficile strains isolated from manure and digestate in five
agricultural biogas plants.
LE MARÉCHAL C, GATEAU C, POEZEVARA T, COUTURIER J, ROUXEL S, SYED ZAIDI R, HOUARD
E, POURCHER AM, DENIS M, BARBUT F.
Anaerobe. 2020 Apr;62:102180. doi: 10.1016/j.anaerobe.2020.102180. Epub 2020 Feb 21.
PMID: 32092414.
2020
(345 prélèvements)
Motifs d’envoi (non exclusif) oui non NR*
Infection communautaire motivant l’hospitalisation 27 112 206
Transfert en réanimation pour infection à C. difficile 1 148 196
Décès lié à l’infection à C. difficile dans les 30 jours 1 141 203
Hyperleucocytose >20 000/mm3 24 111 210
Traitement chirurgical de l'infection à C. difficile 1 129 215
Epidémie ou cas groupés d’infections à C. difficile 74 90 181
*NR : non renseignés
La suspicion d’épidémies ou de cas groupés constitue le motif le plus fréquent d’envoi des
souches au laboratoire expert pour typage.
La répartition des prélèvements envoyés selon l’origine géographique est représentée sur la
figure 1.
Le plus grand nombre de demandes observé dans certains départements est en relation avec
le nombre et l'importance de Centres Hospitaliers dans ces régions et également avec l’intérêt
particulier porté par certains microbiologistes aux bactéries anaérobies.
L’âge des patients chez qui ces souches toxinogènes ont été isolées est représenté sur la
figure 2. Au total, en 2020, 65,3% des patients ont plus de 65 ans (versus 69,2% en 2019).
Les souches 014, 015, 002 et 027 sont les plus fréquemment retrouvées et représentent
22,2% des souches toxinogènes (Tableau III). Parmi les PCR-ribotypes « autres » les plus
fréquemment retrouvés, on note le PCR ribotype 005 (n=12), le 023 (n=9) ainsi que le 081 (n=6).
Figure 2. Répartition du nombre de patients chez qui une souche de C. difficile toxinogène a été
isolée en fonction de l’âge (2019 et 2020)
Tableau III : Répartition des souches en fonction des PCR-ribotypes caractérisés en France en 2020
001 005
002 4%
2% 5%
010*
2%
Autres
014
30%
7%
015
5%
020
4%
023
651 3%
2%404 236
1% 2%
027
5%
Parmi les 262 souches de C. difficile toxinogènes, 16 (5,1%) ont été identifiées comme
appartenant au PCR ribotype 027. Parmi ces souches 027, 10 souches sont de PCR-ribotype 027 dit
« historique » c’est-à-dire sensibles à la moxifloxacine (souches isolées dans 8 départements) (figure
4b). Les 6 souches épidémiques 027 ont été isolées dans le Pas-de-Calais (n=2), le Nord (n=1), la
Loire-Atlantique (n=1), le Hérault (n=1) et en Eure-et-Loire (n=1) (figure 4a).
La souche 027 est présente sur tout le territoire. En 2019, 8 souches épidémiques 027
avaient été reçues au CNR contre 6 en 2020.
Figure 4b : Répartition des souches PCR-ribotype 027 Historique (cercles marron) en fonction
des départements, en 2020. Les départements n’ayant pas envoyé des souches toxinogènes sont
représentés en gris.
Figure 5 : Répartition des souches PCR-ribotype 014/020/077 (cercles violets) en fonction des
départements, en 2020. Les départements n’ayant pas envoyé des souches toxinogènes sont
représentés en gris.
Figure 6 : Répartition des souches PCR-ribotype 015 (cercles Bleu) en fonction des
départements, en 2020. Les départements n’ayant pas envoyé des souches toxinogènes sont
représentés en gris.
Figure 7 : Répartition des CMI Vancomycine et Métronidazole pour les 262 souches toxinogènes.
1
Selon CASFM 2013
2
Selon CASFM-EUCAST Octobre 2020
Les résultats de typage bactérien sont enregistrés sur un site web sécurisé
(https://epidemio.pasteur.fr/anaerobies/enquetes/1399392638/scripts/authentify.php?test
_cookie=1&voo_665809112=cc4dfdb7b5995439bf9eb811fae4ddaf). Ce site permet au laboratoire
associé d’enregistrer les caractéristiques des souches et d’éditer un compte-rendu des résultats.
L’identification des PCR-ribotypes (001, 002, 005, 014/020/077,015, 017, 027, 053, 078/126 et 106)
se fait selon les recommandations européennes et repose sur la base de données Web-ribo.
L’émergence du clone épidémique 027 de C. difficile dans une nouvelle région est
immédiatement signalée à SPF.
Ce site est consultable dans sa totalité par Santé Publique France, le CNR des Anaérobies et
son laboratoire associé. Les CPias et les ARS ont un accès restreint aux données de leur région. Ce
4- ALERTE
La surveillance des infections à C. difficile en France repose sur le signalement aux autorités
sanitaires (ARS et CPias) des épidémies et des cas sévères d’infections (cf guide Raisin,
http://www.invs.sante.fr/publications/2006/guide_raisin/). Il s’agit d’une surveillance ciblée. Les
établissements réalisant un signalement doivent envoyer au laboratoire associé les souches isolées
de l’épisode signalé afin d’assurer la surveillance de l’éventuelle dissémination du clone épidémique
027 sur le territoire français ainsi que celle d’autres clones émergents. Les données de typage sont
accessibles en temps réel au responsable de l'Unité Infections Nosocomiales de Santé Publique
France. De plus chaque responsable des CPias a accès aux informations concernant sa région.
L’émergence du clone 027 ou de tout autre clone dans une région sera rapidement remarquée.
Type
Disciplines
Cadre de l’enseignement Année d’études ou diplôme d’ensei-
concernées
gnement
Université Paris VII Paris Diderot DURPI (DU de réanimation de
Réanimation Cours
Hôpital Bichat pathologies infectieuses)
DIU Infections Nosocomiales
Universités Paris V, VI et VII Infectiologie Cours
Hygiène Hospitalière
DU en soins infirmiers de
Université Paris VI, UPMC Réanimation Cours
réanimation et urgences vitales
Nombre
Cadre de Discipline Type d’heures
Public concerné
l’enseignement concernée d’enseignement effectuées-
Année
Hôpital HEGP Staff
de service 1h
Médecine interne médecin Staff de service
Médecine interne 27/11/2020
(Pr Pouchot)
Atelier éducation 4 heures
thérapeutique Toutes Médecins, IDE, Atelier
Février 2020
vis-à-vis des ICD
Stagiaires accueillis
Organisme
Diplôme / Sujet Année
Nom de l’Etudiant
Projet tutoré L3
Comparaison de 3 méthodes
Université de Paris
immunoenzymatiques et 2019-2020
Rabab Zyed Saidi
immunochromatographiques détectant la
GDH et les toxines A et B de C. difficile
Projet tutoré L3
Evaluation in vitro d’un système de
désinfection par rayonnement UV-C généré
Université de Paris par une lampe au Xenon : mesure de l’activité
2019-2020
Rabab Zyed Saidi vis-à-vis de 3 pathopgènes nosocomiaux : C.
difficile, Citrobacter freundii producteur de
carbapénémase, et E. faecium résistant aux
glycopeptides
Master 2
Microbiologie
Université Paris Descartes
Apport du whole genome sequencing (WGS) 2020
Virginie Courbin
dans la compréhension de l’épidémiologie des
infections à Clostridioides difficile
Doctorat de sciences Défendue
Clostridium difficile chez les enfants en 2020
Université de Paris prématurés : dynamique de colonisation,
Jeanne Couturier caractérisation des souches et relations avec
le microbiote intestinal ») (encadrement 50%
avec Julio Aires)
BARBUT F., MEYNARD J.-L., MAURY E., SURGERS L., GATEAU C., COUTURIER J., ET ECKERT C.
Infections digestives à Clostridium difficile
In «Les essentiels en réanimation et médecine intensive »
Offenstadt, Bollaert, CEMIR (Collège des Enseignants en Médecine Intensive et Réanimation)
2020, chapitre 227, Editions Elsevier-Masson.
Le laboratoire « C. difficile » associé au CNR des Bactéries anaérobies a mis à disposition des
numéros de téléphone (01 49 28 09 89/01 71 97 09 86/01 71 97 09 85) et des adresses email
(frederic.barbut@aphp.fr, killian.leneindre@aphp.fr) afin de répondre aux demandes de conseils
(thérapeutiques, diagnostiques, hygiène). Bien que le nombre d’appels ne soit pas formellement
enregistré, on peut estimer leur fréquence à un minimum de 1 appel par jour ouvrable.
Les demandes de renseignements ou de conseils se font directement par téléphone ou e-
mail auprès des responsables du CNR.
F. Barbut participe aux groupes de travail sur la transplantation fécale pilotés par l’ANSM
d’une part et l’Académie de Pharmacie d’autre part. Il est membre du GFTF (Groupe Français de
Transplantation Fécale), groupe dirigé par Harry Sokol et créé en 2016. Il est membre du premier
Centre de Transplantation de Microbiote Fécal qui s’est créé à l’hôpital saint Antoine sous la
responsabilité du Pr Harry Sokol.
Chez l’adulte, Clostridium difficile est un pathogène majeur responsable de diarrhées post-
antibiotiques et de colites pseudomembraneuses. Les infections s’accompagnent de modifications du
microbiote intestinal (MI). Chez les enfants de moins de 2 ans, le portage asymptomatique de C.
difficile est très fréquent, mais les infections exceptionnelles. Aucune étude récente n’est disponible
sur la colonisation par C. difficile et ses relations avec le MI chez le nouveau-né prématuré (NNP),
L’étude COMBACT-CDI est une étude non interventionnelle dont les objectifs sont de
connaître le poids des infections à C. difficile en Europe, leurs facteurs de risques, les modalités de
traitements, l’évolution clinique des patients, et les méthodes et stratégies diagnostiques utilisées au
laboratoire. Cette étude est financée par le programme Innovative Medicines Initiative (European
Union Seventh Framework Programme (FP7/2007-2013)
Le laboratoire Clostridium difficile associé au CNR des anaérobies a été chargé de mettre en
place et de coordonner cette étude en France. Cette étude a été réalisée auprès de 22 laboratoires
d’établissements hospitaliers. Le principe de cette étude était simple. Il s’agissait d’envoyer un
Sofia 2 (Quidel) est un petit analyseur de paillasse qui utilise une détection de fluorescence
avancée avec une source d'énergie LED ultraviolette. Le test Sofia 2 C. difficile est conçu pour
détecter simultanément (mais séparément) la GDH et les toxines de C. difficile. Les résultats sont
rapportés automatiquement à l'écran et peuvent être stockés dans Sofia 2, éventuellement imprimés
sur une imprimante externe.
L'objectif principal de cette étude est d'évaluer les performances (sensibilité, spécificité,
valeurs prédictives positives et négatives,) du test Sofia 2 C. difficile et de Solana C. difficile par
rapport à la culture (pour GDH et NAAT) et la culture toxinogène (pour les toxines) (procédures de
référence). Cette étude prospective a été réalisée à partir de 400 échantillons de selles diarrhéiques
de patients suspects d’infections à C. difficile.
Perfomances of Sophia for GDH detection
Environ 5% des infections associées aux soins sont dues à des microorganismes de
l’environnement. Nous avons investigué 2 séries de cas groupés (la première liée à une souche de
Citrobacter freundii productrice de carbapénèmase OXA 48 entre 2016 et 2018 et la seconde liée à
une souche de Legionella pneumophila en 2016) dont la source probable était les toilettes. Par
ailleurs, une autre étude a montré que 11,32% des prélèvements de l’environnement (dont l’air) des
chambres de patients ayant une diarrhée à Clostridium difficile étaient contaminés par des spores de
C. difficile. L’objectif de cette étude expérimentale était d’évaluer le rôle potentiel des toilettes dans
la dissémination environnementale de ces bactéries lors du tirage de la chasse d’eau. 100 ml d’une
suspension de densité comprise entre 2 et 4 McFarland de chacune des bactéries étudiées (C.
freundii, C. difficile, L. pneumophila) ont été versés dans le siphon d’une toilette. L’eau du siphon a
été aussitôt prélevée et les bactéries ont été numérées par dilution sériée. Après avoir tiré la chasse
d’eau, la contamination environnementale a été évaluée en disposant 15 boites de Pétri (milieux
sélectifs et spécifiques de chacune des bactéries étudiées) autour des sanitaires à distance variable
par rapport à la lunette des toilettes. L’air (1 m3) a été également prélevé par impaction à l’aide d’un
Dans la gestion des infections associées aux soins, la maitrise du risque infectieux
environnementale est indispensable et nécessite un bio-nettoyage rigoureux. Cette maîtrise est
d’autant plus importante vis à vis des Bactéries Hautement Résistantes émergente (BHRe) pouvant
amener à une situation d’impasse thérapeutique et vis-à-vis de Clostridioides difficile, espèce
sporulée particulièrement résistante dans l’environnement. L’utilisation d’un système semi-
automatique de désinfection par UV-C en complément du bio-nettoyage classique est de plus en plus
courante aux Etats-Unis. Nous avons évalué par la méthode des porte-germes, l’activité bactéricide
du dispositif Xenex® (ABmedica®), générant un rayonnement UV-C pulsé généré par une lampe au
xénon (PX-UV-C), sur 2 souches de BHRe et sur les spores de C. difficile.
Les souches bactériennes utilisées sont des souches cliniques : une K. pneumoniae OXA 48,
un E. faecium Van A et une souche de C. difficile de PCR-ribotype 027 épidémique hypervirulent.
Deux types de porte-germe ont été évalués : en polychlorure de vinyle (PVC) et en Inox. Les porte-
germes ont été utilisés en tant que support des souches. L’activité bactéricide du dispositif a été
estimée en comparant les inocula sur les porte-germes exposés et non-exposés aux rayonnements
UV-C. Quatre porte-germes (exposés) ont été disposés dans une chambre (table, sol, tête de lit et
salle de bain). Le dispositif Xenex® a été disposé successivement sur deux positions. Sur chacune de
ces positions, un cycle de désinfection de 5 (Inox) à 10 (PVC) minutes a été effectué. Tous les porte-
germes ont été ensuite traités pour être dénombrés. La quantité de bactéries a été comparée à celle
d’un porte germe non exposé.
Comme attendu, l’activité bactéricide la plus importante est vis-à-vis de l’entérobactérie,
mais reste néanmoins limité (facteur de réduction de l’ordre d’un log10). Cette activité est
globalement constante quel que soit le temps d’exposition, le support ou la position du porte-germe
dans la chambre.
L’activité retrouvée vis-à-vis de la souche d’ERG est nulle mais cohérente entre nos différents
supports.
Le dispositif Xenex® possède une activité sporicide envers C. difficile, habituellement difficile
à éliminer de l’environnement. Cette activité reste néanmoins assez faible (facteur de réduction de
l’ordre de 0,58 log10). L’activité sporicide semble être dépendante de la position du porte-germe.
DAVIES K., DAVIS G., BARBUT F., ECKERT C., PETROSILLO N., PISAPIA R., GÄRTNER B., BERGER FK,
REIGADAS-RAMIREZ E., BOUZA E., DEMONT C., WILCOX MH
Factors affecting reported Clostridium difficile infection rates; the more you look the more you find,
but should you believe what you see?
Anaerobes 2020, Apr;62:102178. doi: 10.1016/j.anaerobe.2020.102178. Epub 2020 Feb 22.
COUTURIER J, FRANCONERI L, JANOIR C, FERRARIS L, SYED ZAIDI R., YOUSSOUF A., GATEAU C., HOYS
S., AIRES J., BARBUT F
Characterization of non toxigenic strains of C. difficile isolated from preterm neonates and in vivo
study of their protective effect.
Journal of Clinical Medicine, 2020 Nov 13;9(11):3650. doi: 10.3390/jcm9113650
Communications nationales
Communications internationales
BARBUT F.
Clostridioides difficile infections: how to diagnose? How to treat?
Joint meeting of the SSI and SSHH
Geneva, 2-4 septembre 2020.
Clostridioides difficile est un pathogène émergent depuis le début des années 2000 en santé
humaine au niveau mondial, représentant actuellement la première cause de diarrhées infectieuses
nosocomiales chez les adultes. Le nombre d’infections à C. difficile a également augmenté au niveau
communautaire chez des personnes qui ne présentent pas de facteurs de risque classiques. Les
sources potentielles de contamination à l’origine des infections à C. difficile communautaires
considérées à ce jour sont : l’environnement, les animaux, les aliments, les contacts humains. Peu de
données sont actuellement disponibles en France concernant les souches de C. difficile qui
pourraient être retrouvées dans les différents réservoirs de contamination à l’origine des infections
humaines communautaires, que ce soit en termes de prévalence ou de caractérisation.
L’objectif du projet DIFALIBO est d’évaluer la prévalence de C. difficile dans les aliments
impliqués dans des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) et dans différents réservoirs
animaux. Un total de 564 échantillons d’aliments impliqués dans des TIAC (241 plats cuisinés, 103
végétaux, 78 viandes et ovoproduits, 43 féculents, 43 produits laitiers, 30 produits de la mer, 23
légumes, 3 d’origine inconnue) et de 1033 échantillons de fèces d’animaux (130 bovins, 567 porcs, 83
animaux de compagnie, 190 volailles, 33 cliniques, 30 dans un élevage multi-filière) ont été testés par
méthode culturale. Les souches ont été caractérisées par PCR ribotypage (PR), par PCR multiplex
pour les différents facteurs de virulence (tcdA, tcdB, cdtA, cdtB, tcdC), et leur sensibilité aux
antibiotiques a été étudiée par diffusion en milieu gélosé. C. difficile a été détecté dans 1 aliment
(0,17%) (fromage au lait cru de vache) et dans 218 (21,1%) échantillons d’origine animale. Dix isolats
(à partir de l’aliment contaminé) et 99 isolats d’origine animale ont ensuite été caractérisés par le
CNR C. difficile. Pour le fromage au lait cru, les 10 isolats prélevés ont tous les mêmes
caractéristiques indiquant probablement la présence d’une seule souche dans cet aliment. Cette
souche possède les gènes codant pour les toxines A, B et binaire, appartient au PCR-ribotype 126
(PCR-ribotype retrouvé également en santé humaine), est sensible à la vancomycine, au
métronidazole et à la moxifloxacine, et présente une résistance à l’érythromycine, la clindamycine et
la tétracycline. Pour les isolats d’origine animale, toutes les souches présentent le gène codant pour
la toxine A, 96 % le gène codant pour la toxine B (souches appartenant au toxinotype 11) et 73% le
gène codant pour la toxine binaire. Les PCR-Ribotypes 126 et 78 sont les ribotypes majoritaires
retrouvés dans les échantillons d’origine porcine (81%), les PCR-ribotypes retrouvés chez les autres
espèces animales sont beaucoup plus variables. Toutes les souches sont sensibles à la vancomycine
Le laboratoire C. difficile associé au CNR des anaérobies est responsable d’un WP.