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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
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5.2. Cadre juridique et réglementaire encadrant l’accès à la propriété pour les réfugiés ...... 67
5.2.1. Catalogue des Instruments juridiques nationaux pertinents ...............................................................................67
5.2.2. Les instruments internationaux sur l’accès à la propriété des réfugiés ..............................................................68
5.2.3. Cadre juridique national ......................................................................................................................................68
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7.2. Cadre juridique et réglementaire encadrant l’accès à la santé et la protection sociale des
réfugiés et demandeurs d’asile .................................................................................................... 98
7.2.1. Définition imprécise du concept utilisé par la convention .................................................................................98
7.2.1. Le Pacte Mondial pour les réfugiés, ...................................................................................................................98
7.2.1. La LNR un cadre juridique imprécis ....................................................................................................................98
7.2.1. Convention cadre entre l’UNHCR et le Ministère de la Santé ............................................................................99
7.2.1. Absence des réfugiés dans le plan national de développement sanitaire ..........................................................99
7.2.2. La protection sociale .........................................................................................................................................100
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Figure 22 : Priorités des améliorations à porter à la santé des réfugiés. Réponses libres et multiples. Total des réponses : 1212 ...112
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Introduction
La Loi Nationale pour les Réfugié (LNR) promulguée en janvier 2017 va entrer dans sa septième année
d’existence. Ses deux décrets d’application, 2017/409/PR Fixant les règles de procédures, les modalités
d’application et les règles de fonctionnement des organes chargés de la gestion des Réfugiés en République
de Djibouti, et 2017/410/PR Fixant les modalités d’exercice des Droits fondamentaux des réfugiés et
demandeurs d’asile en République de Djibouti ont 5 ans d’application.
Depuis 2016, Djibouti met en œuvre le Cadre d’action globale pour les réfugié, CRRF, qui est le mécanisme
d’intégration progressive des réfugiés dans la société et les institutions djiboutiennes, et doit coordonner
l’action des institutions sectorielles dans cette intégration. Ce mécanisme a été confirmé et renforcé en 2018
par l’adoption du Pacte mondial pour les réfugiés.
La Loi, les Décrets, le CRRF lui-même impliquent de très nombreux secteurs et institutions. Après 6 années
d’existence, il est intéressant d’examiner la Loi, les 2 décrets et le CRRF au regard des actions sectorielles et
générales qui ont pu être menées. Certains écueils juridiques ou institutionnels, qui pouvaient difficilement
être alors anticipés au regard du caractère très novateur de ces instruments à l’époque, sont apparus plus
tard aux yeux des différents acteurs de l’intégration et des réfugiés et demandeurs d’asile eux même.
Dans le cadre de cette étude, et conformément au cahier des charges, 5 secteurs d’activité, qui avaient été
identifiés par Arulos, la Banque Mondiale et l’ONARS, ont été étudiés. Pour chacun de ces secteurs, l’équipe
de consultants a mené un travail d’identification des acteurs, d’entretiens avec les institutions clés, une
enquête quantitative auprès de 1028 réfugiés et demandeurs d’asile et une analyse juridique et règlementaire.
Les différentes études sectorielles ont également permis de relever des obstacles généraux touchant tous les
secteurs, c’est pourquoi l’étude sera introduite par un diagnostic général des obstacles trans-sectoriels.
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Le périmètre géographique de l’étude s’est conformé au périmètre d’activité du programme Zéro Bidonville :
- Djibouti ville, comprise au sens large
Dans un premier temps, les institutions djiboutiennes sectorielles directement impliquées dans la mise en
œuvre des secteurs étudiés de la LNR ont été définies comme prioritaires. (Ministères, agences publiques)
Des Organisations internationales ont été consultées au regard de leur rôle dans la pérennisation de
l’intégration institutionnelle et budgétaire des réfugiés. Elles sont toutefois sous-représentées par rapport aux
institutions nationales.
En effet, s’agissant de l’examen d’une Loi nationale et de son application par les institutions djiboutiennes, les
organisations internationales n’ont pas été prioritaires dans le choix des interlocuteurs.
Par ailleurs, l’équipe de consultants a pu étendre les entretiens à des organismes ou institutions qu’ils n’avaient
pas anticipées mais qui sont apparues essentielles à la compréhension du fonctionnement d’un secteur étudié.
Enfin, une journée a été consacrée à des entretiens institutionnels dans la ville d’Ali Sabieh.
Les demandeurs d’asile étant directement cités dans la LNR comme bénéficiaires de droits identiques aux
réfugiés, mais ayant, dans les décrets, des conditions d’application différentes, le choix a été fait d’enquêter
les deux populations, avec un questionnaire identique.
De plus, les déboutés de la Commission d’éligibilité ayant effectué un recours dans les délais légaux
continuent de bénéficier, jusqu’à leur passage devant une Commission des Recours, du statut de demandeur
d’asile. La première Commission des Recours en République de Djibouti s’est tenue en novembre 2022. Aussi,
de nombreux demandeurs d’asile sont présents sur le territoire depuis plus d’une décennie. Ils ne sont a priori
pas éligibles à la réinstallation tant qu’ils sont demandeurs d’asile. Ils sont à ce titre et en raison des délais
administratifs naturellement considérés dans l’évaluation de l’intégration.
A titre d’exemple, la population du village de réfugiés de Hol Hol est majoritairement composée de demandeurs
d’asile (données UNHCR, avril 2022).
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Si le CRRF et de nombreux projets de bailleurs inscrivent les populations hôtes comme devant
systématiquement être considérées dès lors qu’un projet concerne les réfugiés, il a été jugé que la Loi
Nationale sur les Réfugiés ne concernant pas directement les populations hôtes. L’évaluation de son
application devait prioritairement intégrer la participation de la population concernée ; réfugiés et demandeurs
d’asile.
L’échantillon choisi pour l’enquête quantitative, 1000 personnes étant important, mais devant permettre de
refléter des situations particulières (par site, par genre, par nationalité), il n’était pas suffisamment grand pour
introduire une distinction supplémentaire avec les populations hôtes.
Les entretiens institutionnels ont été menés du 29 aout au 21 juillet (voir liste des entretiens annexe)
1.2.2. L’enquête quantitative auprès des réfugiés et demandeurs d’asile sur trois
sites
Il a été décidé de classer les questions en 4 catégories, reprise par les plans des diagnostics sectoriels :
- Connaissance : très utile au diagnostic, les questions ciblées sur la connaissance, pouvant être
couplées aux variables clés (présentées ci-après) permettront de cibler précisément les groupes
prioritaires à sensibiliser – les conclusions de ces questions montrent que les présupposés en terme
de différentiel de connaissance ne sont pas nécessairement attendus : la différence de genre est très
peu marquée, par exemple
- Expérience : ces questions permettent de mettre en parallèle les processus expliqués lors des
entretiens institutionnels et l’expérience vécue – et partagée- par les réfugiés et demandeurs d’asile.
Les questions expérience vont nous permettre de souligner des points faibles dans l’application de la
LNR.
- Perception : Là où la connaissance est faible, la perception prend le dessus. Elle permet également,
mise en relation avec l’expérience, de modérer ou au contraire de confirmer des points faibles de
l’intégration. Par ailleurs, si l’expérience n’est pas particulièrement mauvaise, mais que la perception
l’est, il convient de s’interroger.
- Propositions : Afin de renforcer le caractère participatif du diagnostic, et sur des points qui vont
concerner l’ensemble de la population enquêtée (particulièrement dans les domaines santé et social),
des priorités pour l’amélioration sont demandées aux réfugiés.
L’utilisation des réponses libres : l’équipe a choisi à dessin de poser beaucoup de questions ouvertes, dont
les réponses étaient libres. Très lourd à traiter, ce choix permet de faire ressortir, sans en préjuger, les
préoccupations des réfugiés et demandeurs d’asile. Les réponses libres ont généralement été traitées par
histogramme en raison du grand nombre de catégories.
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Il a été décidé d’enquêter 1000 réfugiés et demandeurs d’asile afin d’avoir un échantillon plus représentatif de
la population enquêtée, notamment d’augmenter l’échantillon pour les variables clés qui vont permettre de
préciser le profil des répondants et des connaissances, expériences, perception et propositions de chaque
catégorie considérée comme un groupe.
Chacune de ces variables clé va pouvoir être appliquée au questionnaire afin de connaitre pour une question
précise, en plus de la moyenne de réfugiés, le pourcentage d’hommes ou de femmes ayant telle connaissance,
ou encore l’expérience différenciée des réfugiés et des demandeurs d’asile par rapport à tel droit, par exemple.
(Modalités possibles dans le fichier Excel des données transmises).
Le nombre de 1028 personnes enquêtées a finalement été atteint. Ce dépassement correspond à des
directives données à la fin de chaque site enquêté afin de rétablir l’équilibre sur certaines variables clé (genre,
nationalité ou classe d’âge, par exemple). Pour exemple, concernant les Yéménites à Djibouti-ville, les
premiers jours d’enquête ont révélé un grave déficit de femmes enquêtées. Aussi nous avons décidé le dernier
jour d’enquête de cibler uniquement les femmes et, afin de relever, dans la mesure du possible l’équilibre des
genres, d’enquêter un maximum de personnes, même une fois atteint l’objectif fixé initialement.
La fourniture de certains services (aide alimentaire mensuelles par exemple) et les règles d’accès à certains
services publics (santé par exemple) est conditionnée par le lieu d’enregistrement. Aussi, il a été décidé de
conserver une proportionnalité des échantillons par site par rapport à la répartition géographique réelle des
lieux d’enregistrement, qui dans certains cas diffèrent des lieux de vie (personne vivant à Djibouti-ville et
enregistrée dans un village de réfugié).
Rappel : il a été exclu par le client la possibilité d’effectuer des recherches sur le village de réfugiés de Markazi,
toutefois, conformément aux échanges, le quota des réfugiés d’Obock a été inclus dans les personnes
enquêtées à Djibouti-ville, par l’intermédiaire des personnes enregistrées à Obock/Markazi mais vivant à
Djibouti-ville.
Contient moins de 2% d’erreurs par rapport à la répartition réelle de l’enregistrement des réfugiés par site.
c. Enregistré dans les camps (Ali Adde+ Hol Hol et vivant à Djibouti-ville) : 10
enquêtés, 0,97%. La reprise de l’enquête dans des délais très courts n’a pas
permis aux facilitateurs de l’ONARS de mobiliser ces personnes, qui sont de fait
sous-représentées.
d. Enregistré à Obock-Markazi et vivant à Djibouti-ville : 85 enquêtés (8,3%
e. Enregistré à Djibouti-ville et y vivant : 227 enquêtés, 21,3%
2) Nationalité :
Postulant que la provenance de pays différents pourraient induire des perceptions et expériences différentes
de l’intégration, et dans la mesure où l’enregistrement est fait selon cette origine, nous avons également gardé
une proportionnalité d’enquêtés par nationalité équivalente à la distribution des personnes enquêtées.
Pour rappel, il était proposé dans le document de précisions quantitative pour les enquêtes, la répartition
approximative suivante (le calcul de ratio par rapport à la population générale de chaque site aboutissait à des
arrondis aux chiffre inférieur ou supérieur, d’où un total de 998 au lieu de 1000 :
370 Ethiopiens
403 Somaliens
41 Erythréens
182 yéménites
2 autres
La question de l’appartenance ethnolinguistique est une hypothèse de différentiation qui peut être plus
pertinente que la nationalité lorsque l’on considère l’intégration. Par exemple, un Ethiopien peut être
d’appartenance Afar ou Somali, et à ce titre, on peut postuler qu’il aura plus de facilités d’intégration qu’une
personne Amhara ou Tigrée. Afin de ne pas compliquer l’analyse par des détails d’appartenance, il a été fait
le choix de compiler les catégories ethno-linguistiques en 2 catégories :
Proximité ethno -linguistique avec Djibouti (inclus : Afar éthiopiens, Afar érythréens, Somali éthiopiens,
Somaliens, Arabes érythréens et arabes yéménites.
Distance ethno-linguistique avec Djibouti (inclus : Tigré, Tigrinya, Saho erythréens, Amhara, Oromo,
Tigré éthiopiens).
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5) Classe d’âge
Au regard de la nature des questions posées, il a été fait le choix de n’enquêter qu’auprès de personnes
majeures. Des focus groupes réunissant des enfants entre 8 et 18 ans ont été tenus dans chaque site, ainsi
que des focus groupes réunissant des lycéens entre 15 et 20 ans.
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6) Genre
La répartition des catégories réfugiés et demandeurs d’asile en République de Djibouti est 33% de
demandeurs d’asile contre 66% de réfugiés (sources : HCR, avril 2022). La répartition des enquêtés tend à
s’en rapprocher, même si nous avons enquêté proportionnellement plus de réfugiés.
Une première phase d’enquêtes quantitatives ainsi que les focus groupes ont été réalisés entre le 25 juillet et
le 28 aout sur les trois sites de l’étude : Les deux camps de réfugiés de Ali Adde et Hol Hol ainsi qu’à Djibouti
ville. Malheureusement, des problèmes dans le codage et le traitement des données quantitatives n’ont pas
permis à cette enquête d’aboutir à des résultats exploitables.
Aussi, une seconde phase d’enquêtes quantitatives a été menée entre le 6 octobre et le 17 octobre 2022 sur
les trois sites de l’étude. Une équipe augmentée d’enquêteurs (au nombre de 15) et de 2 superviseurs a permis
d’interroger, sur un temps réduit, le nombre souhaité d’enquêtés.
A Ali Adde et Hol Hol, les enquêteurs ont été repartis en fonction de leurs capacités linguistiques sur les
différentes sections des villages de réfugiés. Les villages de réfugiés sont organisés en sections qui regroupent
les réfugiés par nationalité/ethnie et par vagues d’installation. Aussi, il a été décidé que toutes les sections
pertinentes devaient être enquêtées, permettant ainsi d’avoir une représentativité forte de l’ancienneté variable
des enquêtés.
Pour ce faire, l’équipe de facilitateurs de l’ONARS et les chefs de camps ont été fortement impliqués, en
relation avec les représentants communautaires de chaque section (réfugiés élus par les autres réfugiés afin
de faciliter les interactions entre les réfugiés et les administrations).
Sur ces deux sites, les enquêtes ont été effectuées chez l’habitant, les enquêtés opérant au « porte à porte »,
ou se rendant chez les personnes indiquées par les responsables communautaires afin de répondre aux
critères d’équilibre de genre, d’âge et de nationalité.
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A Djibouti ville en revanche, la dispersion des lieux de vie des réfugiés urbains ne permettait pas d’organiser
des enquêtes à domicile.
D’une part, les résidences ne sont pas contiguës, dans la mesure où l’installation est libre et peut se
trouver dans de l’habitat formel ou informel et dans tous les quartiers de la ville (du Héron à Pk12).
D’autre part, l’accès à la base de données de l’UNHCR est un processus long, qui n’était pas
compatible avec la temporalité de l’enquête. Aussi, il a été décidé de s’appuyer sur les responsables
communautaires afin de mobiliser des réfugiés et demandeurs d’asile correspondant aux critères de
genre, d’âge, de nationalité.
La temporalité de l’enquête a fait coïncider, pour Djibouti-ville, l’enquête sur la connaissance de la LNR avec
l’opération de vérification totale des réfugiés. Avec l’autorisation de l’ONARS et grâce à la mise à disposition
par l’ONARS de bureaux, l’enquête a bénéficié de la mobilisation dans ses locaux de PK13 des réfugiés
appelés à se faire recenser. Aussi, nos enquêteurs ont été libres de cibler et interroger les réfugiés
correspondant aux critères souhaités. Ceci a pu être réalisé avec l’investissement des leaders
communautaires, présents sur le site et qui ont permis d’affiner certains critères de sélection.
Figure 2: Photographie lors du focus-groupe des enseignants réfugiés de l'école de Ali Adde (28 juillet 2022, dans l'école du village
de réfugiés d'Ali Adde)
Afin de compléter l’enquête quantitatives par des données plus fines permettant d’évaluer l’expérience et la
perception des réfugiés et demandeurs d’asile sur des questions bien précises, posées en écho aux
conclusions de l’enquête institutionnelle, des focus groupes similaires ont été organisés sur les 3 sites de
l’étude.
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Ces focus groupes ont été menés lors de la première enquête quantitative, entre le 25 juillet 2022 et le 28 aout
2022. Le superviseur des enquêteurs avait été chargé de l’animation, de la traduction et de la transcription
des échanges, consignée dans des cahiers. (Voir en annexe le détail des focus groupes)
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1.3.1.1. Temporalité
1.3.1.2. Solutions :
La difficulté à obtenir les documents auprès des institutions d’une manière générale, met en avant les
hypothèses suivantes :
- Inexistence de documentation interne
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Diagnostic Général
L’environnement institutionnel des réfugiés est marqué par l’implication d’acteurs nombreux (organismes
étatiques et onusiens, et entités privés) qui apportent une gamme d’assistance variées pour répondre au
besoin des réfugiés.
Le Pacte Mondial sur les réfugiés pose comme postulat fondamental que les Etats seuls ne sauraient faire
face aux charges liées à l’intégration des réfugiés. C’est pourquoi la responsabilité à l’égard des réfugiés est
partagée entre les Etats et les organismes onusiens qui doivent coopérer avec les Etats pour la réalisation
concrète des principes contenus dans le pacte mondial sur les réfugiés. Dans l’esprit du pacte une gamme
variée d’acteurs sont aussi concernés comme la société civile et les organisations régionales.
Dans son paraphe 2.1 le pacte énonce que « bonnes pratiques et eu égard à l’importance de la direction
nationale, des dispositifs nationaux pourraient être mis en place par les pays d’accueil concernés pour
coordonner et faciliter les efforts déployés par toutes les parties prenantes concernées en vue d’assurer une
réponse globale ».
Il faut noter le rôle permanent et incontournable de deux grand acteurs L’ONARS et le HCR.
Si l’ONARS était auparavant l’unique institution chargée de la protection et de l’accueil des réfugiés, ainsi que
de la coordination des actions menées par des OI, des ONG, Organisations de la société civile djiboutienne,
ou des institutions nationales, la signature du pacte Mondial pour les réfugiés et la mise en place du CRRF a
eu pour conséquence une mutation progressive des institutions en charge de l’intégration des réfugiés.
Toutefois, l’ONARS demeure, comme défini par l’article 19.2.a de la LNR, en charge « d’assurer le suivi
quotidien de toutes les affaires concernant les réfugiés et demandeurs d’asile ». Il est donc l’institution de
coordination par excellence des questions relatives aux réfugiés et par conséquent du CRRF.
2.1.2. L’ONARS
L’ONARS a été créé par le décret n°78-20 du 21 février 1978. L’office est un secrétariat exécutif dédié à
l’assistance aux réfugiés.
L’office national d’assistance aux réfugiés et sinistrés est chargé de la conservation, répartitions des
numéraires et des produits mis à la disposition par le comité. Ce statut, qui s’est élargi dans la pratique, n’a
pas évolué dans les textes.
Cette structure est composée au départ d’un comité d’assistance aux réfugiés composé :
D’un représentant de la présidence de la république
D’un représentant du ministère de l’éducation
D’un représentant du ministère de la santé
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Ce statut qui date de 1978 ne répond plus aux exigences du moment compte tenu des orientations actuelles
dessinées pour les réfugiés. Depuis la déclaration de New York et la LNR, il y a nécessité pour l’ONARS de
faire plus de coordination et un effort pour accompagner l’intégration des réfugiés. Cet accroissement de son
rôle nécessite un soutien supplémentaire de l’Etat et des partenaires internationaux.
Le statut actuel de l’ONARS correspond à l’esprit d’assistance et d’urgence en vigueur en 1978 et apparaît
comme inadapté aux changements de paradigme induit par la pérennisation de la présence des réfugiés, et
par CRRF qui impose l’intégration comme l’un des 3 solutions durables.
Il est prévu dans un projet de texte que l’ONARS devienne un Etablissement public dotée d’une personnalité
morale et de l’autonomie financière.
Cette autonomie en perspective donnera à l’ONARS la possibilité de nouer des partenariats pour renforcer
son rôle de coordinateur. Ce statut amélioré lui donnera la possibilité de mobiliser de fonds directement auprès
de partenaires pour financer des projets répondants au besoin des réfugiés.
2.1.3.1. Présentation
La finalité assignée à ce mécanisme de facilitation est de soutenir le gouvernement de Djibouti dans la mise
en œuvre des engagements du CRRF pour son application correcte. Il a l’avantage d’impliquer les organismes
internationaux et les ONG actifs dans les activités d’assistance aux réfugiés.
Le mécanisme a été élaboré dans une note conceptuelle établie par les organismes onusiens avec le
concours de l’ONARS.
Ce mécanisme de facilitation se présente selon une configuration à trois niveaux. Il y a le Comité de Pilotage,
le groupe de travail élargi et enfin le groupe sectoriel.
« Le comité de pilotage est codirigé par le ministère de l’intérieur et le HCR et regroupe les ministères impliqués
dans la gestion des réfugiés. il fournit les orientations et les recommandations nécessaires pour l’application
du CRRF.
Le groupe de travail élargi : regroupe l’ensemble des partenaires de mise en œuvre du CRRF. Son rôle est
de veiller à ce que les engagements du gouvernement soient mis en œuvre selon une approche multipartite
et pluridisciplinaire. Son rôle est d’appuyer le comité de Pilotage par des travaux de recherche, de plaidoyer,
de suivi évaluation.
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Groupes sectoriels : Le but des Groupes Sectoriels est de coordonner la réponse pays pour les réfugiés et les
communautés hôtes au niveau technique et d’assurer une bonne communication entre les secteurs concernés,
conformément au CRRF. Chaque ministère clé dirige le groupe sectoriel suivant sa responsabilité. «
Si la conception de ce mécanisme montre le souci de faire collaborer le maximum de parties prenantes, il faut
noter qu’il omet un aspect important de l’esprit du CRRF à savoir la nécessité d’une coordination à un niveau
politique.
Le Guide CRRF indique que le comité de pilotage regroupe les différents ministères. Cette formulation n’est
pas claire, on ne sait si c’est le ministre ou un représentant du ministère qui doit siéger. Normalement dans la
culture administrative djiboutienne, un comité de pilotage est une instance d’orientation regroupant les
différents ministres et le premier ministre pour assurer une coordination à un niveau politique. Actuellement,
les réunions de ce Comité de Pilotage voient la participation des Secrétaires généraux des ministères.
L’organisation des réunions du comité de pilotage a été perturbée depuis la période de Covid 19 et peine à
retrouver une régularité.
Normalement, les secrétaires généraux siègent dans les comités techniques qui jouent un rôle de coordination
technique et qui fournissent au Comité de Pilotage une assistance technique sous forme de rapport,
d’évaluation etc.
Dans un rapport élaboré par la Banque Mondiale et le HCR intitulé « Cadre de revue des politiques relatives
aux réfugiés (RPRF) », il est mis en évidence le besoin impérieux d’une coordination dirigée au niveau
gouvernemental (rapport RPRF p. 16). Ce système comprend un mécanisme de consultation représentatif qui
permet aux autorités d’obtenir la contribution et des retours d’information des réfugiés sur les décisions qui les
concernent.
Le mécanisme de coordination a pour support une note conceptuelle qui est normalement un document établi
en amont d’un projet pour en indiquer les objectifs et finalités, parfois les modalités d’exécution. Sur le plan
juridique, il est dénué de force juridique pour contraindre à une action.
Un acteur ne saurait voir le contenu d’une note conceptuelle comme un outil pouvant le contraindre à participer
aux mécanismes.
Cette absence de base juridique handicap le fonctionnement du mécanisme en ce qu’il affecterait la motivation
des acteurs pour l’implication dans le projet et surtout l’exécution des mesures édictées dans le cadre du
mécanisme. Il en résulterait un manque d’efficacité de la coordination qui est une épine dorsale du mécanisme
CRRF.
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Frein connaissance 1 : Connaissance très parcellaire de la LNR par les réfugiés et demandeurs
d’asile
Conséquence 1 Les réfugiés et demandeurs d’asile ne font pas valoir leurs droits,
puisqu’ils les ignorent.
Frein réglementaire et juridique 1 : Certains droits sont inscrits dans la LNR mais ne sont pas définis
dans les décrets d’application (exemple du droit à la propriété). Ce qui laisse planer une interprétation
au cas par cas et souvent à la baisse.
Conséquence 2 : L’issue des recours des réfugiés devant les tribunaux demeurera
incertaine tant que la loi manquera de clarification et de communication. Tout
dépendra du penchant du juge et de sa connaissance sur les engagements
internationaux de Djibouti sur les réfugiés
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Frein réglementaire et juridique 2 : La LNR est une Loi, au même titre que les autres lois sectorielles.
En termes de hiérarchie, rien ne permet de vaincre la teneur contraire des lois sectorielles.
Conséquences 1 : les obstacles sectoriels demeureront tant qu’il n’y a pas des
mesures ou une stratégie obligeant les organismes à appliquer la LNR.
Frein accès essentiels 1 : Permis de conduire - Absence de clarté sur le droit à l’inscription et la
délivrance de permis djiboutien et à la conversion de permis étrangers en permis djiboutiens. Refus
presque systématique et plaidoyer réalisé au cas par cas par l’ONARS. Alors que « chauffeur,
conduite, transport » constitue la 4e demande en termes de formation souhaitée et occupe la 6e place
des emplois occupés dans le pays d’origine.
Frein accès essentiels 2 : Carte SIM - Les réfugiés et demandeurs d’asile n’ont pas le droit d’obtenir
une carte SIM et un numéro de téléphone à leur nom.
Freins accès essentiels 4 – Documents d’Etat civil – Acte de naissance – attestations et carte
de réfugié. Expérience partagée et massive des réfugiés de non-reconnaissance des documents de
réfugiés et demandeurs d’asile (carte ou attestation), ainsi que la difficulté à se voir délivrer un acte
de naissance
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Freins Institutionnels :
Frein institutionnel 1 - L’ONARS est négligée par les financements internationaux, notamment
l’UNHCR. Pourtant, l’ONARS est reconnu par les réfugiés/demandeurs d’asile (cf enquête quantitative
auprès des réfugiés) et par les institutions, comme l’interlocuteur légitime et le coordinateur de
l’intégration institutionnelle.
Conséquence 1 : les actions de l’ONARS sont limitées par son statut juridique qui ne
lui permet de nouer des partenariats
Frein institutionnel 2 - Chargé de CRRF à l’ONARS est une personne seule pour un travail devant
être mené par une équipe.
Frein institutionnel 3 – Absence d’un cadre juridique pour le CRRF. Le mécanisme de facilitation du
CRRF, élaboré en collaboration avec les organismes Onusiens, présente des faiblesses majeures :
l’absence d’un cadre juridique et une absence d’implication des membres du gouvernement.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Frein institutionnel 4- Absence d’un plan budgétaire national pour la pérennisation de l’intégration
des réfugiés
Frein institutionnel 5 - L’intégration des réfugiés dans les ministères et agences concernés sont le
fait de programmes à part soutenus entièrement par des financements externes.
Conséquence 1 : les activités sectorielles pour les réfugiés sont plus opportunistes
que programmées.
Frein institutionnel et financier 1 : Les conventions-cadre et autres accords réalisées avec les
Ministères sectoriels dans le cadre de l’UNHCR sont bi-partites. L’ONARS, qui assure le
secrétariat/coordination du CRRF, n’est pas partie à ces conventions
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Frein institutionnel et financier 4 – Peu d’évaluations et d’études d’impacts. Les évaluations post
sont surtout des audits financiers et de « bonne gouvernance ».
Conséquence 1 : Les écueils, erreurs et échecs constatés par les agents de mise en
œuvre ne sont jamais recensés et les projets menés ne peuvent les prendre en
compte.
Freins institutionnels et financiers 5 : Dans les secteurs intégrés, les personnels réfugiés ne sont
pas encore intégrés budgétairement et continuent de percevoir une gratification ou motivation au
prétexte qu’une aide alimentaire est reçue.
Dans les villages de réfugiés, un certain nombre de freins à l’intégration, notamment éducative et
sanitaire concernent les infrastructures d’une manière générale :
Frein villages réfugiés 1 : Fourniture d’électricité dans les infrastructures essentielles. Réponse en
cours de traitement par différents projets.
Frein villages réfugiés 2 : Fourniture d’électricité dans les foyers (limitant les possibilités d’étude)
réponse en cours par différents projets
Frein villages réfugiés 3 : Sous-dotation en matériel et fournitures des centres de santé et des écoles
Frein villages réfugiés 4 : Difficulté d’accès aux villes proches – qualité de la route. Question
soulevée par réfugiés et institutions (Préfecture et conseil régional). Réponse en cours de traitement
sur moyen à long terme.
Frein villages réfugiés 5 : Inégalité territoriale. Le village de réfugiés de Hol Hol est le plus enclavé
en termes d’activité, mais également en termes d’accès à l’information.
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Savez-vous qu’il existe en République de Djibouti une Loi spécifique sur les droits des réfugiés et
demandeurs d’asile ?
Par les demandeurs Par les Réfugiés Par les groupes ethno- Par les groupes ethno-
d’asile linguistiques distants linguistiques proches
oui oui
16% 22 oui
oui 37
36% %
%
non
non non 63
non 64% 78 %
84% %
Par les réfugiés et Par les réfugiés et Par les réfugiés et Par les réfugiés et demandeurs
demandeurs d’asile demandeurs d’asile demandeurs d’asile d’asile Yéménites
Erythréens Ethiopiens Somaliens
oui oui
10 oui
29 oui
% 32%
% 41
no %
non n
non
non 59
90 71
68% %
% %
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Secteur Entreprenariat
En République de Djibouti, l’entreprenariat est une priorité nationale pour répondre aux défis de l’emploi. Ce
faisant, le concept a été érigé en rang de priorité nationale avec sa consécration dans la vision Djibouti 2035.
Cette dernière impose la création d’un environnement avec des mesures réglementaires incitatives et des
institutions pour faciliter les besoins des entrepreneurs.
Pour les réfugiés, plusieurs textes évoquent l’obligation pour l’Etat djiboutien de promouvoir et de faciliter
l’entreprenariat de réfugiés.
L’intégration des réfugiés dans les politiques d’encouragement à l’entreprenariat répond à deux priorités. Celle,
évoquée précédemment, d’effectuer une transition dans la culture économique Djiboutienne, la seconde, qui
correspond à des préoccupations partagées par l’ensemble des bailleurs et des pays d’accueils, spécifiques
aux réfugiés, est de sortir cette population parfois très ancienne sur le territoire (souvent avec de jeunes
adultes nés de parents réfugiés) d’un système de dépendance quasi-intégral à l’assistance humanitaire à un
système d’autonomisation alimentaire d’abord, économique ensuite, et ce qu’ils soient demandeurs d’asile ou
réfugiés. Ainsi au lieu de peser sur les finances nationales, il s’agit pour l’Etat d’investir au départ, pour dans
un second temps, bénéficier d’un retour sur investissement en terme contributions des réfugiés et de
participation au dynamisme des territoires.
Le taux de chômage des réfugiés/demandeurs d’asile (81,1% des 1028 répondants), y compris lorsque l’on
inclut les emplois du secteur informel, y est très supérieur au taux de chômage des Djiboutiens (28,4% en
2021 selon les données de la Banque Mondiale). L’informel domine les activités professionnelles des réfugiés,
qu’elles soient salariées ou entrepreneuriales : 76,8% des réfugiés/demandeurs d’asile actifs travaillent dans
le secteur informel. Le taux d’activité passe de 11% pour les personnes arrivées avant 1997 à 22% pour celles
arrivées après 1998, toutes variables à peu près constantes par ailleurs. La classe d’âge la plus dynamiques
(bien que la moins bien représentée, avec 58 répondants), est la classe de plus de 65 ans qui indiquent à plus
de 15% être commerçant/entrepreneur, pour presque 75% d’inactifs. Ils sont suivis par les 40-64 ans, pour
lesquels il existe également plus d’entrepreneurs que de salariés. Toutes les classes d’âge inférieures, malgré
des taux d’inactivité importants (de 75% à 89%), montre une activité plus salariale qu’entrepreneuriale.
Au moins un quart des réfugiés actifs dans leur pays d’origine déclarent avoir eu une activité
entrepreneuriale ou commerçante dans leur pays d’origine (commerçants ou restaurateurs) – soit 13,5% du
total des enquêtés. En République de Djibouti environ la moitié (51% - sur 194 actifs) des réfugiés et
demandeurs d’asile déclarent être des commerçants et entrepreneurs (formels ou informels). 17% de ces
entrepreneurs déclarent être formalisé. (Ils ne seront pas retrouvés dans les questions spécifiques aux
entrepreneurs).
A Djibouti, selon la vision 2035, l’entreprenariat est une priorité nationale. Concernant les réfugiés plus
spécifiquement, la LNR par la mention de la non-discrimination, du travail et de l’assistance sociale et publique
comme droits fondamentaux fait une référence implicite à l’entreprenariat. Le Décret 2017-410 place les
activités entrepreneuriales (libérales ou commerciales) sous l’égide du principe fondamental d’égalité. Il s’agit
de vérifier si ce principe est une réalité effective.
De même que pour le secteur de la bancarisation, l’accès à l’entreprenariat est de 2 sortes : l’entreprenariat
volontaire et l’entreprenariat assisté (bien que la distinction soit parfois contestable : entrepreneur installé
pouvant bénéficier d’un accès au microcrédit pour développer son entreprise). Se posent en premier la
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
question de l’accès au guichet unique (ou à la Préfecture d’Ali Sabieh pour les 2 villages de réfugiés) et aux
documents nécessaires : patente dans tous les cas, licence pour certaines professions.
Il est intéressant de constater que les programmes d’encouragement à l’entreprenariat se sont plus
souciés de la bancarisation que de la formalisation des entreprises des réfugiés.
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
La convention de 1951 prévoit dans son article 18 l’obligation pour les Etats parties d’accorder pour les réfugiés
un traitement aussi favorable que celui accordé aux étrangers pour les professions non-salariées dans le
domaine de l’agriculture, l’industrie, l’artisanat ainsi que la création des sociétés commerciales et industrielles 1.
L’article 19 rédigé avec une formulation similaire concerne les professions libérales.
Il faut noter que la Convention, à propos des conditions d’accès aux emplois non-salariés, opère un alignement
des droits des réfugiés sur les étrangers présents sur le territoire.
Cette disposition de l’article 18 a évolué et aujourd’hui le traitement doit être le même que les nationaux comme
on peut le comprendre avec le pacte mondial et les textes djiboutiens sur les réfugiés qu’on évoquera.
Le pacte Mondial pour les réfugiés. La République de Djibouti a adhéré au Pacte Mondial sur le réfugié de
2018, ce pacte reprend le contenu de la déclaration de New York et le CRRF. Dans son paragraphe 18 le
Pacte Mondial oblige « les États et les parties prenantes concernées contribueront, à l’appui des pays
d’accueil, des ressources et de l’expertise pour promouvoir les possibilités économiques, l’emploi décent, la
création d’emplois et les programmes d’entrepreneuriat pour les réfugiés »2. Par ailleurs, l’autonomie des
réfugiés qui implique un soutien des activités entrepreneurial des réfugiés est l’un des 3axe majeur du CRRF.
Ce mécanisme, issu de la déclaration de New York, stipule que les organismes onusiens notamment le HCR
doivent apporter un soutien financier pour la pérennisation de l’aide aux réfugiés.
Au niveau régional la convention de l’OUA de 1967, traitant de certains aspects propres aux réfugiés ne
fait pas expressément référence à l’entreprenariat mais adhère dans son préambule à la convention de 1951
sur le statut des réfugiés.
Les pays de l’IGAD, dans une conférence du Mars 2019 consacrée exclusivement aux moyens de
subsistance et à l’autonomie de réfugiés, ont fait une déclaration relative pour la promotion de l’accès aux
opportunités de subsistance et à l’insertion économique des réfugiés pour améliorer l’autonomie des réfugiés.
Les Etats ont convenu d’un train de mesures pour favoriser l’autonomie des réfugiés. Ces déclarations, sur le
plan juridique, n’ont pas de force contraignante mais constitue un moyen d’harmoniser les approches des
différents Etats pour la question des réfugiés.
1 Article 18 Convention sur statut des réfugiés « Les Etats Contractants accorderont aux réfugiés se trouvant
régulièrement sur leur territoire le traitement aussi favorable que possible et en tout cas un traitement non
moins favorable que celui accordé dans les mêmes circonstances aux étrangers en général, en ce qui
concerne l’exercice d’une profession non salariée dans l’agriculture, l’industrie, l’artisanat et le commerce,
ainsi que la création de sociétés commerciales et industrielles
2 Paragraphe 70 Pacte Mondial sur les réfugiés
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Le cadre juridique doit être corrélé avec les autres textes consacrés à l’entreprenariat lesquels concernent
aussi les réfugiés compte-tenu du principe de non-discrimination, principe à valeur constitutionnelle qui a
vocation à irriguer le contenu des textes législatifs.
La Loi n° 159 ci-dessus citée évoque dans son article 14 une série de droits fondamentaux pour les réfugiés.
L’article n’évoque ouvertement l’entreprenariat ou un terme équivalent mais le terme travail doit être interprété
extensivement pour intégrer le travail non salarié c'est-à-dire l’entreprenariat. De surcroit, le principe du non-
discrimination de nature transversale signifie aussi non-discrimination dans l’accès aux opportunités liées à
l’entreprenariat. L’article 14 énonce d’emblée que l’accès aux droits énumérés se fait dans les mêmes
conditions que les nationaux.
De plus, l’accès à la propriété et la libre circulation sont deux principes essentiels à l’exercice de
l’entreprenariat.
Le décret N° 2017 n° 410 fixant les modalités d'exercice des droits fondamentaux des réfugiés et demandeurs
d'asile en République de Djibouti vient préciser les conditions d’accès aux droits fondamentaux prévus par la
loi. L’article 23 du décret est relatif aux activités économiques (professions salariées et non salariée,
professions libérales, l’exercice de l’activité) et prescrit que l’accès à ces activités pour les réfugiés et
demandeurs d’asile se fait simplement à l’aide des documents délivrés par l’ONARS (la carte de réfugiés pour
les réfugiés et attestation de pour les demandeurs d’asile). Pour les professions réglementées, l’accès se fait
dans les mêmes conditions que les nationaux.
Les instruments réglementaires spécifiquement dédiés aux réfugiés, grâce à l’esprit d’intégration qui les
anime, permettent aux réfugiés de profiter des normes destinées à favoriser l’entreprenariat des nationaux.
Les stratégies sur l’entreprenariat montrent que le développement de l’entreprenariat dépendant de plusieurs
facteurs. En république de Djibouti, Plusieurs lois ont été adoptées pour la création d’un climat favorable à
l’entreprenariat sur tout le petit entreprenariat.
On peut citer dans ce cadre la loi N°179 du 16 mai 2007 sur les activités de la Micro Finance, et le décret
n°2016-095 du 21 Avril 2016 portant organisation et fonctionnement du Fonds de Garantie Partielle des crédits
de Djibouti.
3 « Pour l'exercice d'une activité professionnelle salariée ou non ou d'une profession libérale, les bénéficiaires
du statut de réfugié obtiennent une carte de réfugié délivrée par le Ministère de l'Intérieur.
Pour l'exercice d'une activité professionnelle salariée ou non ou d'une profession libérale les demandeurs
d'asile reçoivent une attestation délivrée par l'ONARS.
Pour l'exercice d'une profession libérale, les réfugiés et les demandeurs d'asile sont soumis aux formalités
nécessaires pour obtenir l'agrément requis.
l'exercice d'une activité commerciale pour les réfugiés et les demandeurs d'asile est soumis aux mêmes
conditions et formalités que les nationaux
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Pour la micro finance, l’Etat Djiboutien a mis en place un cadre juridique spécifique par la Loi
n°179/AN/07/5ème portant réglementation des activités de Micro finance sur le Territoire de la République de
Djibouti. Cette loi a pour objet la Micro-finance défini comme 'ensemble des services financiers de base (crédit,
d'épargne, notamment mais aussi, transferts, change manuel, assurance, domiciliation de
salaires/pensions/émoluments, ...) destinés à assurer ou contribuer efficacement à la promotion des couches
vulnérables de la population Djiboutienne. Elle concerne en réalité la création et le fonctionnement des
institutions de Micro finance.
La loi définit et règlemente l’activité des personnes morales (association, fondation, Société) dans le domaine
de la Micro finance.
Cette loi était motivée par la volonté du législateur de favoriser les petites activités entrepreneuriales des
couches les plus vulnérables de la société, autant dire qu’elle concerne aussi les réfugiés et les demandeurs
d’asile.
Ce fonds est créé par le décret n°2016-095 du 21 avril 2016. Sa création a été dictée par une volonté
d’élimination de l’obstacle de l’accès au crédit qui se dresse devant les ambitions entrepreneuriales. Il s’agit
de soutenir les entrepreneurs surtout le petit entrepreneur pour surmonter les exigences des banques relatives
aux garanties.
Ainsi, comme l’indique l’article 2 du décret précité, le Fonds de garantie collabore avec les Etablissements de
crédit et les établissements de Micro Finance pour partager le risque des éventuels impayés avec eux. Il faut
entendre par là que le fonds de garantie ne couvre pas l’intégralité de la garantie, sa couverture se limite au
maximum à 60%.
Dans la théorie le FGPCD n’a pas un système de préférence national, ce qui a priori ne s’oppose pas à ce
que un réfugié puisse bénéficier de la garantie offert par le fonds.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Selon la loi fiscale, toute activité entrepreneuriale réalisée sur le territoire est soumise à patente. Le code des
impôts contient une grille d’activité avec le montant annuel de la patente correspondant.
Le code définit une règle selon laquelle le montant de la patente est divisé en deux lorsque l’activité est
exercée dans les régions. Cette grille contient des activités dites de classe 10 avec des patentes d’un
montant de 20000 fdj.
Les entretiens institutionnels nous ont appris que dans la pratique, sur Djibouti-ville, les patentes-plancher
étaient les patentes de 35 000 fdj. Après vérification dans le Code des Impôts, il apparait en effet une
contradiction sur le montant de la classe 10, venant à la fois valider et invalider ces propos :
La classe 10, dans le tarif général des patentes, est effectivement la classe la moins chère, soit 35 000
francs djiboutiens de droit fixe à Djibouti-ville.
Pourtant, certaines activités répertoriées comme étant de classe 10 ont un montant de droit fixe bien
inférieur, le minimum étant de 10 000 francs djiboutiens. Par exemple, pour des activités de classe 10
communément pratiquées par les réfugiés :
Mais également, à 20 000 francs: ferblantier, commerce de fruits et légumes au petit détail, cordonnier
réparateur, marchand de glaces et sorbets, marchand ambulant, menuiserie par procédé manuel, marchand
de menus comestibles, tailleur à façon (plein air) : on reconnait parmi ces activités celles communément
pratiquées par les réfugiées. Beaucoup de ces activités font l’objet de formations financées destinées
aux réfugiés.
Le tarif de 35 000 pour la classe 10 semble ainsi, au regard du Code des Impôts, être un plafond plus qu’un
montant.
Les agents dans les guichets unique ont expliqué que la fréquentation des réfugiés au guichet unique est
marginale avec un le signalement d’une personne avec une carte de réfugié. Le principe est que rien ne
s’oppose à l’accueil d’un réfugié si n’est les exigences financières.
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Les préfectures et les arrondissements ne peuvent délivrer que des patentes pour des entreprises
individuelles.
Le guichet-unique n’a pas d’antenne dans les régions.
Les programmes d’activités génératrices de revenus au profit des réfugiés soutenus par les bailleurs ont opté
pour un choix organisationnel avec des groupes de trois personnes dans une même activité. Ce choix
organisationnel, aux yeux du fisc djiboutien, nécessite la création d’une personne morale : ceci implique pour
les groupes de bénéficiaires des AGR, de se déplacer à Djibouti-ville afin d’enregistrer une entreprise
sociétaire.
Il semble que l’ADDS ait entamé des discussions sur le cadre légal, montant de la patente inclue, avec l’Hôtel
des Impôts, pour la formalisation des groupes de 3 entrepreneurs soutenus dans les villages de réfugiés.
Discussions qui n’ont pas encore trouvé d’issue.
Une étude commandée par expertise France dans le cadre du projet AdIL 4 montre que les patentes délivrées
dans les régions sont généralement des patentes des classes 9 et 10, c'est-à-dire les plus faibles montants
ainsi que des patentes pour l’exploitation de bus de transport public.
Pour ce qui est de la création des sociétés, il y a obligation des s’adresser au guichet unique (présent
uniquement à Djibouti-ville) où sont présents des représentants de toutes les administrations concernées par
cette création.
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Comme dans les autres secteurs, l’ONARS est identifiée par les enquêtés comme la première institution de
référence pour un réfugié/demandeur d’asile souhaitant créer une entreprise (155 réfugiés sur 1028) très loin
devant le HCR (37 personnes). 7 citent le Ministère du commerce et 5 réfugiés ont identifié l’ADDS comme
étant l’institution de référence.
Les institutions rencontrées à Djibouti ville et à Ali Sabieh ont dans l’ensemble une bonne connaissance de la
LNR et du droit d’entreprendre pour les réfugiés. Cette bonne connaissance apparente par les institutions doit
cependant être pondérée par deux éléments :
- Certaines institutions dirigent les consultants vers un point focal formel ou parfois informel sur les
réfugiés. Cette personne est souvent l’unique détentrice d’une connaissance du droit des réfugiés
dans l’institution qui ignore, pour le reste de son personnel, le profil des réfugiés/demandeurs d’asile
et leurs droits.
- Les institutions liées à la formalisation (chambre du commerce, guichet unique, ANPI) ont souvent été
informées de la LNR en étant impliquées dans des jury d’AGR (desquels est ressortie la personne
« point focal » sus-nommée). Il ressort de cela que l’institution elle-même n’a pas été ciblée
spécifiquement par une campagne de sensibilisation à la LNR, mais s’y est retrouvée associée par un
hasard opportun.
Par ailleurs, les expériences de refus de patente décrites lors des focus groupes semblent indiquer que, s’il
n’y a pas un défaut de connaissance du droit, un défaut d’application du droit est constaté qui reste
généralement sans recours.
Ce défaut d’application du droit, comme l’ont montré les différents entretiens institutionnels, sont imputables,
également, à une crainte que l’intégration des réfugiés et demandeurs d’asile représente un poids financier et
entre en concurrence avec l’intégration économique des populations djiboutiennes vulnérables. Ces craintes
n’ont pas été désamorcées par des éléments objectifs montrant l’intérêt d’une intégration par l’entreprise
formalisée des populations dépendantes lors des sensibilisations effectuées.
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Depuis les PAER (UNHCR/ADDS/ONARS) démarrés en 2020, bien qu’aucune coordination formelle pour le
suivi des différents projets n’ait été formalisée, l’ONARS (en la personne de son chargé de CRRF) et l’ADDS
(en la personne de son chargé des projets « réfugiés ») tentent de conserver une cohérence entre les différents
programmes mis en œuvre par des bailleurs et parfois des opérateurs différents, afin que les projets ne
diffèrent pas trop :
- le suivi de liste des personnes initialement inscrites au premier concours de PAER et formées au
montage de plans d’affaires.
Nous avons identifié les acteurs de l’entreprenariat à Djibouti, auxquels s’ajoutent les organisations
internationales et ONG finançant et/ou mettant en œuvre des projets d’AGR. Si l’UNHCR indique qu’une table
ronde technique des acteurs du secteur « livelihood » existe, celle-ci semble se dérouler en marge des lignes
nationales, restant centrée sur les activités « réfugiés » ou « réfugiés et population hôtes ».
Avant le CRRF, certains projets d’accès à l’entreprenariat ont été mis en œuvre, notamment par l’OIM, mettant
en place des groupes mixtes réfugiés/population hôte. Ces projets ont largement impliqué dans les jury
d’attribution les institutions concernées, par exemple la Chambre de Commerce.
L’intégration des demandeurs d’asile dans les projets AER est un débat récurrent entre les institutions. De
nombreux bailleurs considèrent que les demandeurs d’asile ne peuvent pas être éligibles à ce type
d’autonomisation en raison de la précarité de leur statut sur le territoire. Toutefois, l’ONARS, en tant
qu’institution en charge des réfugiés et en tant que secrétariat du CRRF a une position différente, arguant de
la longueur de la procédure et du fait qu’un demandeur d’asile débouté en commission d’éligibilité demeure
demandeur d’asile s’il effectue un recours contre la décision et ce jusqu’à son passage en Commission des
recours. Aussi, l’argument porté par l’ONARS et dans le cadre de l’intégration des deux catégories portée par
le CRRF et par la LNR, se situe en faveur de l’autonomisation de tous, réfugiés comme demandeurs d’asile.
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Freins aux développements des activités aidées selon les institutions : Culture de l’assistanat
chez les réfugiés.
Un frein a été identifié par les acteurs. La sortie d’une situation d’assistanat total, surtout dans les villages de
réfugiés est un processus long, qui doit être le fruit d’une sensibilisation et de formation afin de créer une
culture économique autre. Ce processus ne semble pas abouti. En effet, le principe du crédit par exemple,
n’est pas totalement acquis et certains acteurs soulèvent quelques réticences :
- Le principe du crédit est réfugié par un certain nombre de réfugiés qui considèrent qu’en raison
de leur vulnérabilité ils devraient recevoir des dons et non avoir accès à des crédits devant être
remboursés
- Une partie des réfugiés ne se reconnaissent pas dans les principes financiers des crédits des
Cpec qui ne sont pas conformes aux principes de la finance islamique.
Il ressort des entretiens institutionnels avec les institutions de mise œuvre des projets d’AGR que, si
l’expérience de formations et de jury est généralement bonne, la coordination et l’échange d’informations entre
acteurs fait parfois défaut afin notamment de porter des améliorations aux différents projets qui se succèdent et
devraient pouvoir bénéficier des erreurs commises précédemment, mais souvent les reproduisent (préparation
dès l’origine à la formalisation des entreprises, par exemple).
D’autres projets d’AGR ponctuels sont mis en œuvre par des ONG.
La coordination des acteurs reste généralement non formalisée et en cas de changement de points focaux, la
mémoire des projets antérieurs et le fonctionnement actuel pourrait ne pas être retenu.
3.4.1.1. Contexte de l’accès à la connaissance des droits à l’entreprenariat pour les réfugiés
Les voies d’accès à la connaissance du droit se font soit à l’expérience – avec le risque que l’agent de terrain
n’ait pas lui-même connaissance du droit des réfugiés et demandeurs d’asile – soit par la sensibilisation. Au-
delà de la connaissance du droit à entreprendre simple pour un réfugié et un demandeur d’asile (via une
sensibilisation à la LNR et à ses décrets), il apparait essentiel que les réfugiés/demandeurs d’asile souhaitant
entreprendre à Djibouti aient accès à de la connaissance sur les procédures de formalisation, même si dans
un premier temps l’entrepreneur souhaite rester dans une informalité souvent tolérée.
Pourtant, concernant les AGR, la question de la formalisation n’est intervenue, pour le projet PAER par
exemple, dans la 3e phase, démarrant en 2022. Lors des formations initiales données aux réfugiés et
demandeurs d’asile porteurs de projets, aucun volet ne concernait les réglementations en vigueur, les taxes
et impôts en République de Djibouti et les démarches à effectuer auprès des administrations afin d’enregistrer
l’activité et de prendre une patente. L’ensemble des bailleurs et opérateurs des AGR reconnaissent
spontanément que l’informel est toléré pour les petites activités et que la formalisation ne peut être pensée
que dans un second temps, lorsque l’activité a passé 3 ans d’existence et a réussi à se consolider (voir
Expériences -institutions)
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Les réfugiés ont été interrogés sur leur projet de créer une entreprise à Djibouti. Les ¾ indiquent ne jamais
avoir pensé à créer une entreprise à Djibouti. Parmi eux, si un quart n’est pas intéressé, 21,3% pensent qu’ils
n’ont pas ce droit. La moitié considère qu’elle n’a pas les ressources suffisantes pour se poser cette question,
et seul moins de 1% craint d’être retiré de la liste de réinstallation s’il s’investit dans une activité commerçante
(ce qui vient écarter un pré supposé ancré parmi les travailleurs de l’asile).
Seul 2/3 des réfugiés pensent savoir qu’un réfugié n’a pas le droit d’ouvrir un commerce ou une entreprise en
République de Djibouti. Les moins informés sont les habitants de Hol Hol, et les plus informés sont les réfugiés
yéménites d’une manière générale (49% savent qu’ils ont ce droit), suivi des réfugiés Erythréens (biaisé
toutefois par le faible nombre des répondants, en respect de la proportion des nationalités). Il n’y a aucune
différence de genre dans les connaissances générales sur l’entreprenariat.
Considérant les obligations, 19% des réfugiés/demandeurs d’asile pensent qu’aucun document n’est
nécessaire pour ouvrir un commerce à Djibouti. (Les autres se partagent entre une minorité pour lesquels des
documents sont obligatoires et une majorité aux 2 tiers qui pensent qu’ils n’ont pas ce droit).
Toutefois, le rapport à ce droit reste confus. En effet, les documents cités spontanément par les personnes
pensant qu’il est nécessaire de fournir des documents pour obtenir une patente, attestation de
réfugié/demandeur d’asile et nationalité djiboutienne arrivent à égalité.
oui
32%
non
68%
Figure 3: Droit d'ouvrir un commerce ou une entreprise pour les réfugiés - 1028 répondants
oui
22%
non
78%
Figure 4: Droit pour un réfugié de prendre une patente comme tout Djiboutien? 1028 répondants
38
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Le statut de réfugié ou demandeur d’asile n’est pas un critère de distinction de ces connaissances des droits.
En revanche, la connaissance des droits est inversement proportionnelle à l’ancienneté sur le territoire, et les
mieux informés des réfugiés sont ceux arrivés après 2017 (parmi lesquels une grande partie de yéménites).
L’identification des institutions à approcher dès lors que l’on veut créer une entreprise (ONARS en tête) montre
autant une méconnaissance des procédures que témoigne de la proximité de certaines institutions, et surtout
de l’identification par une grande partie des réfugiés et demandeurs d’asile de l’entreprenariat aidé, de type
AGR, comme étant l’unique voie d’accès à l’entreprenariat.
600
500
400
300
200
100
615 155 115 37 27 17 15 11 8 7 7 6 6 5 5 2 Total
0
39
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
non non no
68% 69 n
non % 74
90% %
Enregistré à MARKAZI et Contrairement à une hypothèse de départ qui postulait que les réfugiés habitant
vivant à DJIBOUTI VILLE à Djibouti ville seraient plus entrepreneurs et plus en connaissance du droit
d’entreprendre, il n’apparait aucune différence notable entre la population des
villages de réfugiés et celle des réfugiés urbains. Toutefois, au niveau de la
connaissance des droits, deux situations se distinguent :
- Les personnes habitant Djibouti-ville ne sont pas mieux informées que
non les personnes des villages, contrairement à une idée reçu.
46% - Les habitants de Hol Hol sont généralement moins informés que les
oui
autres
54%
- Les réfugiés Yéménites de Markazi ont une meilleure connaissance
de leurs droits à entreprendre que les autres
Des résultats similaires sont observés concernant le droit de prendre une
patente à Djibouti pour les réfugiés.
Tableau 3: Un réfugié a t'il le droit de créer une entreprise à Djibouti, par lieu de vie
40
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Parmi les documents importants permettant d’avoir un commerce, les réfugiés urbains citent à plus de 40% la
patente, alors que sur les sites des villages, ce taux tombe à 10%. Les réfugiés d’Ali Adde quant à eux, pensent
à plus de 30% que la carte nationale d’identité djiboutienne est un document nécessaire à l’ouverture d’un
commerce, alors que pour tous les autres sites, ce chiffre est de moitié.
50
45
40
35
30
25
20
15
10 Total
5
45 33 30 11 10 6 5 2 2 1 1 1 1
0
Tableau 2: Quels documents sont nécessaires à l'ouverture d'un commerce ou d'une entreprise? 148 réponses
L’enquête quantitative ne révèle pas une différence notable dans la perception, la connaissance ou
l’expérience de l’entrepreneuriat à Djibouti. Parmi les 31 enquêtés se déclarant entrepreneurs, 16 femmes et
15 hommes.
La distinction se note plus en termes de connaissance réelle des droits : aussi, lorsqu’il est demandé aux
réfugiés/demandeurs d’asile quels sont les documents nécessaires à l’ouverture d’une entreprise, 38,5% des
femmes considèrent que la nationalité djiboutienne/possession d’une CNI est obligatoire, contre 19,74% des
hommes. A l’inverse, 26,32% des hommes estiment que la patente est un document obligatoire contre 13,85%
des femmes, ce qui semble montrer un meilleur accès à l’information juste des hommes que des femmes.
La distinction la plus marquante se situe au niveau de la connaissance des documents demandés pour ouvrir
une entreprise, où 30% des femmes pensent que la Carte nationale d’identité djiboutienne est exigée, alors
que seuls 14% des hommes ont cette conviction.
41
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Les différences face à l’entreprenariat n’apparaissent pas de manière flagrante entre les réfugiés/demandeurs
d’asile appartenant à un groupe ethnolinguistique présent à Djibouti (Somali-Ethiopiens, Somaliens,
Yéménites, Afars-Ethiopiens et Afars-Erythréens) et les personnes appartenant à un groupe ethnolinguistique
non présent à Djibouti (Ethiopiens-tigréens, Ethiopiens-Amharas, Ethiopiens-Oromo et Erythréens-tigrinyas).
Ils accèdent à égalité à l’entreprenariat et ont des profils professionnels actuels relativement similaires.
Une différence est toutefois constatée au niveau de la connaissance des droits (35,3% des personnes ayant
une appartenance ethnolinguistique présente à Djibouti considèrent qu’un réfugié à le droit d’ouvrir une
entreprise, contre 25% des personnes ayant une appartenance ethnolinguistique étrangère). De même, 27%
des personnes issues d’un groupe présent à Djibouti considèrent qu’ils ont droit d’accéder à une patente,
contre seulement 10% des personnes issues d’un groupe non présent à Djibouti.
En revanche, résultat surprenant, les réfugiés/demandeurs d’asile issus d’un groupe présent à Djibouti sont
plus nombreuses à croire que l’ouverture d’un commerce nécessite la nationalité djiboutienne/CIN, contre 17%
des groupes absents. Peut-être cela correspond-il simplement à une gradation de la perception de
discrimination ; si les groupes non présents à Djibouti vont penser que des droits leurs sont réfugiés en raison
de leur appartenance ethnique étrangère, les réfugiés afar, somali ou arabe déplaceront la discrimination sur
la nationalité.
De même, les personnes issues d’un groupe non présent sont beaucoup plus nombreuses à identifier
l’ONARS, le HCR ou autres institutions comme interlocuteurs dans un projet d’entrepreneuriat, les personnes
issues de groupes présents semblant plus indépendantes des organismes. (cela va à l’encontre des idées
reçues émises lors des focus groupes, qui voudrait que les groupes non présents seraient moins considérés).
Connaissance du droit par classe d’âge : la classe la moins informée de ses droits est la classe des 18-29
ans, qui pense à 71% qu’un réfugié n’est pas autorisé à ouvrir une entreprise à Djibouti (dans un schéma
globalement ignorant des droits, avec une moyenne de 68% et un minimum de 63% pour la classe des 30-39
ans ;
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« Rester dans l’informel n’est pas notre volonté, mais en l’absence de reconnaissance de la carte, c’est la
seule possibilité pour les entrepreneurs réfugiés » Focus groupe « entreprenariat volontaire » mené à Ali Adde,
aout 2022.
3% des enquêtés disent être actuellement entrepreneurs. Soit 31 répondants. Majoritairement dans le
commerce, puis dans la restauration. 7 d’entre eux ont reçu une assistance à l’ouverture de leur entreprise,
dans 6 cas sur 7 venant d’une organisation, dans 1 cas venant des proches. Si l’on traduit cela en
pourcentages, 22,5% des entreprises auraient reçu une aide, toutefois, l’échantillon est trop faible pour être
considéré comme pertinent. L’enquête permet surtout de constater le très petit nombre des entrepreneurs en
activité.
Pérennité : 12 des 31 entreprises existent depuis plus de 3 ans (et 8 d’entre elles depuis plus de 5ans, et
indiquant sur cet échantillon restreint une longévité exclusivement masculine de l’activité), c’est-à-dire
qu’environ 4 entreprises sur 10 ont perduré au-delà des 3 années d’existences connues pour être un indicateur
de pérennité.
Le lien entre aide d’une organisation et pérennité n’est pas établi (parmi les 31 entreprises, les plus durables
sont celles qui n’ont reçu aucune aide (11 existants depuis plus de 3 ans), contre 5 pour les entreprises aidées.
Toutefois, les projets d’AER (Aide à l’entreprenariat pour les réfugiés) ne sont pas aussi anciens en dehors de
projets très ponctuels : c’est seulement depuis 2020 que se sont multiplié ces formes d’encouragement à
l’autonomisation. Il est dès lors difficile, en dehors d’une enquête ciblée, d’évaluer l’impact des aides
sur la pérennisation des commerces. Sur ce point, les entretiens institutionnels ont révélé l’absence
d’évaluation systématique des projets aidés et une faiblesse du suivi et de l’encadrement postérieur à
l’ouverture. Aussi, parmi les projets d’AER, l’information sur la pérennité des projets financés, sur ceux qui ont
fermé, sur les causes de fermeture, demeure parcellaire, et si elle existe, ne semble pas faire l’objet d’un
partage systématisé entre les institutions partenaires. Aussi, il est probable qu’en l’absence d’évaluation
rigoureuse, la réflexion sur l’amélioration dans la formulation des aides ne soit pas lancée.
Sur la totalité des répondants, 25 indiquent avoir déjà été contraints de fermer une entreprise, la plupart (9
personnes) car l’activité n’était pas rentable ou parce qu’ils s’étaient endettés, et 4 d’entre eux ont vu leur
activité fermée par l’administration. 14 de ces entreprises ont fermé avant d’avoir atteint une année d’exercice.
L’enquête quantitative révèle les difficultés liées à la pérennisation des activités : Sur 25 entreprises fermées,
l’absence de formalisation n’est pas la cause première de fermeture d’activité : 14 fins d’activités sont dues à
une absence de rentabilité ou un endettement, contre 4 fermetures liées à un passage de l’administration.
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Seules 3 entreprises sur les 31 interrogées ont une patente. Dans la pratique, devant la difficulté à obtenir une
patente, et certains réfugiés pratiquent un système proche du parrainage informel ou de la location en utilisant
un prête-nom djiboutien, pratique courante dans de nombreux pays. Cette pratique reste toutefois très
vulnérabilisante pour les entrepreneurs réfugiés.
Les Focus groupes sur l’entreprenariat formel comme informel, dans tous les sites, ont révélé une expérience
difficile des tentatives de formalisations. Dans l’ensemble, les entrepreneurs et commerçants interrogés ont
échoué à obtenir une patente et faire régulariser leur commerce. Les discussions ont révélé que la carte de
réfugié n’était d’aucune utilité auprès des autorités compétentes, particulièrement à Ali Sabieh.
Les retours d’expériences lors des focus-groupes sur l’entreprenariat assisté (AGR) sont mitigés ; les
bénéficiaires indiquent être volontaires pour de nouveaux programmes d’appui et renforcement de leur
entreprise. Toutefois, beaucoup regrettent que l’appui financier et matériel qui leur a été accordé n’ait pas pris
en compte un fond de roulement de départ. Les participants à ces focus groupes, sur les 3 sites, indiquent
que beaucoup d’activités aidées n’ont pas survécu pour des raisons financières.
Plusieurs acteurs nous ont indiqué qu’un impôt de 10 000 francs était prélevé tous les 6 mois sur les
commerces des villages de réfugiés lors d’une visite de l’administration, sans reçu ou papier de formalisation.
L’absence de formalisation n’entraine pas de conséquences particulières, tout comme l’absence de reçu n’est
pas perçue comme un rackett, mais plutôt comme une forme de discrimination ayant pour objectif de maintenir
les réfugiés dans une situation ambigüe, pas totalement formelle, pas totalement informelle. Dans tous les cas
ils perçoivent une non-reconnaissance de leurs droits.
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« D’abord, nous avons demandé si il y a des possibilités pour l’ouverture d’une entreprise et l’ouverture d’un
compte bancaire en étant réfugiés. Les leaders communautaires, les responsables de l’ONARS et l’UNHCR
nous ont dit : « le droit vous le permet ». Ils nous ont même donné le décret présidentiel qui dit bien que les
réfugiés ont droit à l’ouverture d’une entreprise et à un compte bancaire. Nous avons essayé de voir la réalité
pour l’ouverture d’une entreprise auprès du guichet unique et à l’hôtel des impôts : nos demandes étaient
rejetées. Personne n’a respecté le Décret Présidentiel et certains d’entre eux n’en étaient même pas informés.
La carte de réfugiés est partout rejetée. »
Au regard des entrepreneurs enquêtés, et contrairement aux croyances, la longévité est plutôt masculine,
avec 9 entreprises tenues par des hommes ayant plus de 3 ans (dont 8 ayant plus de 5 ans), contre seulement
3 entreprises tenues par des femmes ayant plus de 3 ans (et aucune plus de 5 ans). (il convient toutefois de
noter que sur les personnes interrogées, 5 hommes entrepreneurs étaient bénéficiaires d’une aide au
démarrage contre seulement 2 femmes)5. Parmi les personnes ayant déclaré avoir déjà été contraints de
fermer une entreprise, on constate également que la quasi-totalité des femmes (9 sur 10) ont dû fermer leur
entreprise avant qu’elle n’ait atteint les 1 ans, alors que ce chiffre tombe à 5 sur 15 pour les hommes.
De même, dans notre panel de 31 entrepreneurs, les trois seuls détenteurs d’une patente sont des hommes.
3.5.1.1. Une absence de formalisation liée aux difficultés financières et à des informations erronées
L’accès à l’information se fait généralement par le bouche à oreille, les futurs entrepreneurs s’informant auprès
des personnes déjà expérimentées. Toutefois, même en possession des informations sur la formalisation, les
réfugiés et demandeurs d’asile n’ont généralement pas les fonds nécessaires initialement pour un
enregistrement.
Dès lors que l’activité fonctionne, généralement après une ou deux années d’activité, certains commerçants
font des démarches pour s’enregistrer.
Les principales expériences freinant l’entreprenariat non assisté (et que l’on peut retrouver dans
l’entreprenariat assisté) :
- Les difficultés financières au démarrage – aboutissant généralement à la cessation de l’activité
5Ce qui ne correspond pas à l’image des AER, pour lesquelles on constate une large dominance des femmes
parmi les bénéficiaires.
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AGR -projets
depuis 2020 Candidats Lauréats
Ali Addeh 92 37
Hol Hol 61 30
Obock 30 15
Djibouti-ville
Hol Hol 31 7
Ali Addeh 55 13
Djibouti-ville 23 15
Obock 15 5
PAER II aout 2022 (ADDS/UNHCR/ONARS)
400 000fdj - en argent (+75 000 encouragement aux entreprises fructueuses)
Ali Addeh 10
Hol Hol 10
Djibouti 5
laureats en nombre de groupes 142
laureats en nombre de personnes 426
Figure 5: Tableau des projets PAER – source : documentation fournie par le chargé de CRRF ONARS.
En deux ans, trois projets d’assistance aux activités génératrices de revenus ont permis de financer 142 mini-
entreprises composées chacune de trois personnes, soit 426 entrepreneurs débutants.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
3.6.1.1. Les réfugiés et demandeurs d’asile évaluent les AGR : modes d’attribution des projets,
formalisation, et forme des dotations
Parmi les personnes ayant créé leur entreprise sans assistance, il existe un sentiment partagé (retrouvé lors
des focus groupes sur les trois sites), que les aides à l’entreprenariat sont attribuées selon des critères
discriminants, tels l’origine nationale ou ethnique.
Ce sentiment a été confronté pour les besoins de l’étude à la liste des personnes candidates et lauréates des
projets d’AGR liés au PAER qui a pu être consultée. Une rapide évaluation a permis de dégager les points
suivants :
- La nationalité n’est pas indiquée dans les groupes de candidats, pas plus que l’appartenance ethno-
linguistique
- Certains groupes de trois entrepreneurs, au regard des noms qui parfois marquent l’appartenance,
certains groupes semblent être mixtes d’un point de vue ethno-national.
- Les noms pouvant apparaitre plus étrangers à la société djiboutienne étaient minoritaires parmi les
candidats et se retrouvent a égalité ou parfois majoritaires parmi les lauréats.
Ces éléments objectifs contredisent le sentiment soulevés par les entrepreneurs non aidés lors des focus
groupes.
Toutefois, même si elle est erronée, il convient de prendre en compte et d’analyser cette perception, qui
révèle certainement un sentiment d’inégal accès peut être dû à un isolement soit en terme d’accès à
des langues parlées à Djibouti, soit en terme de capital social initial ;
47
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Il ressort des échanges collectifs que les dons sous forme de matériel, s’ils ne sont pas massivement rejetés,
sont considérés par les bénéficiaires comme un frein à la pérennisation et à la formalisation. En effet, les
réfugiés/demandeurs d’asile bénéficiaires déclarent qu’une fois le local construit et éventuellement les
premiers produits achetés, ils ne disposent d’aucun fonds de roulement afin de faire face aux difficultés
habituelles d’une première année d’activité.
Il ressort des échanges collectifs que les dons sous forme de matériel, s’ils ne sont pas massivement rejetés,
sont considérés par les bénéficiaires comme un frein à la pérennisation et à la formalisation. En effet, les
réfugiés/demandeurs d’asile bénéficiaires déclarent qu’une fois le local construit et éventuellement les
premiers produits achetés, ils ne disposent d’aucun fonds de roulement afin de faire face aux difficultés
habituelles d’une première année d’activité.
L’impensé de la formalisation dans les projets critiqué par les entrepreneurs réfugiés
Un autre frein décrit pour ces projets, et qui ressort également des échanges avec les institutions concernées
est l’impensé de la formalisation pour ces projets. Il est vrai que, prenant exemple sur les projets d’aide au
petit entreprenariat destinés aux populations locales, il est considéré qu’une tolérance existe sur le secteur
informel, et qu’un petit commerce n’a aucun risque de contrôle.
Les focus groupes et l’enquête quantitative montre que, même si ce risque est faible, l’administration a déjà
fait fermer des boutiques informelles lors de contrôles inopinés.
Si la réalité du risque est faible, l’illisibilité de la pratique du contrôle administratif ou de la tolérance envers les
activités informelles a pour conséquence un sentiment d’inconfort et d’illégalité qui freine parfois l’entrée des
réfugiés et demandeurs d’asile, déjà vulnérables, dans l’entreprenariat.
On peut constater, à la lecture de l’histogramme ci-après, que les souhaits premiers des réfugiés en termes
de formations professionnelles et techniques (réponses libres) correspondent à des activités patentées en
classe 10.
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Plomberie
NSP
Mécanique
Menuiserie
Architecture
Conduite de véhicules
artisanat
Coiffure
Alphabétisation
Elevage
Comptabilité
Electricité
Coranique
Aucune formation
NON VALIDE
Enseignement, pédagogie
Décoration intérieure
Ingéniérie
Trop âgé pour la formation
Tableau 4: Formations souhaitées par les réfugiés et demandeurs d'asile (1028 répondants, réponses libres et multiples)
Trop âgé
pour la
formation
Formations demandées par les entrepreneurs
3% Artisanat Aucune
3% formation
Commerce, vente, Artisanat
7%
entrepreunariat
Aucune formation
7%
NON VALIDE NSP
Commerce, vente, entrepreunariat
6% 10%
Comptabilité
Menuiserie Comptabilité
3% 6% Conduite de véhicules
Mécanique Couture
3% Cuisine? Restauration, hôtellerie
Conduite de
Langues véhicules Formation adaptée au handicap
3% 10%
Formation Langues
adaptée au Mécanique
handicap
Couture Menuiserie
3%
26%
NON VALIDE
Cuisine? Restauration,
hôtellerie NSP
10%
Il est évident que le nombre des activités aidées est très faible en termes d’appui à l’autonomie de « la
population réfugiée et demandeur d’asile ». Cependant, ces activités, par leur visibilité et le développement
tant d’un centre d’activité que des boutiques dispersées dans les villages de réfugiés ont contribué à
transformer l’espace de vie des villages de réfugiés, tendant à une plus grande impression d’intégration et à
la sortie d’une image de camps fermé et sans activité. Aussi, pour les activités économiques sur les villages
49
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de réfugiés, il est intéressant de les considérer au sein des projets de développement portés pour la région et
pour ces villages en particulier. Ils s’intègrent dans des projets plus globaux de dynamisation de la région d’Ali
Sabieh qui prennent en compte ces populations réfugiées et demandeurs d’asile.
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Secteur Bancarisation
4.1. Introduction
On définit la bancarisation comme le passage à un recours aux services bancaires, qui se matérialisent par le
fait d’avoir un compte en banque, de pouvoir épargner et d’avoir accès au crédit bancaire. Le processus de
bancarisation résulte souvent d’une volonté politique. A Djibouti, cette volonté s’est manifestée dès 2009 avec
l’obligation de verser les salaires de fonctionnaires supérieurs à 40 000 FDJ sur un compte bancaire, puis
avec l’inclusion dans la Stratégie nationale pour l’inclusion financière 2021-2026 (document encore non
collecté). L’enquête quantitative permettra de vérifier la place des réfugiés dans cette politique. Les focus
groupes en revanche, permettront de discuter les possibilités concrètes d’accès aux services bancaires:
soit orienté dans le cadre d’un projet de microcrédit destiné à l’entreprenariat. Cet accès à la
bancarisation en revanche est totalement inclus dans les parcours d’intégration encadrés par l’Etat et
les organisations internationales et intervient exclusivement dans un binôme banque/projet
d’entreprenariat.
La bancarisation est partie intégrant de la politique Djiboutienne de l’intégration financière, elle sert à assurer
un début de formalisation pour le secteur informel.
La Circulaire n°27/PR du 14 février 2009 de la banque centrale sur l’accroissement du taux de bancarisation
constitue une première étape du processus de formalisation. Cette circulaire est destinée aux nationaux.
Pour les réfugiés la banque centrale de Djibouti a adopté la circulaire n°2018-02 du 25 juillet relative au
droit des réfugiés à disposer d’un compte. Dans son article premier, la circulaire montre que la
bancarisation des réfugiés vise essentiellement à assurer leur intégration socio-économique. Cette circulaire
ne mentionne pas les demandeurs d’asile, ce qui veut dire qu’en cas de refus il n’y a pas de recours possible
pour eux.
La circulaire pose deux conditions pour l’ouverture d’un compte pour un réfugié, la carte de réfugié délivrée
par le ministère de l’Intérieur et la justification d’un revenu.
La circulaire institue un recours devant la Banque Centrale au profit du refugié qui se voit refusé à trois reprise
l’ouverture d’un compte. Ce recours devant la banque centrale permettra à cette dernière de désigner d’office
un Etablissement de crédit.
51
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Les outils réglementaires de la Micro Finance en république de Djibouti mettent l’accent sur les Institutions de
Micro Finance. En principe, ces institutions sont censées constituées un instrument prenant en charge
l’intégration financière des populations vulnérables économiquement. Ces institutions, sous réserve d’une
organisation et d’un fonctionnement optimale demeure une opportunité refugiée et pour cause elle combine
entreprenariat et bancarisation.
4.2.2.1. La loi n°179 portant sur la réglementation des activités de micro finance
La micro finance est défini par la loi n°179 (16 mai 2007) portant réglementation des activités de Micro
Finance en République de Djibouti comme l'ensemble des services financiers de base (crédit, d'épargne,
notamment mais aussi, transferts, change manuel, assurance, domiciliation de
salaires/pensions/émoluments,...) destinés à assurer ou contribuer efficacement à la promotion des couches
vulnérables de la population Djiboutienne.
L’objet de la loi est d’encadrer l’activité des Personnes Morales qui ont pour profession habituelle l’exercice
des activités de Micro finance. L’exercice de ces activités est conditionné par un agrément délivré par la
Banque Centrale.
Trois types d’activités sont autorisés pour cette Institution de Micro Finance :
La collecte de l’épargne
Distribution de crédit
Effectuer des placements et faire des emprunts
Les activités de transferts, change manuel, assurance, domiciliation de (salaire pension etc)
Trois types d’entités peuvent solliciter l’agrément d’une activité de Micro Finance. :
Les Organismes de type associatif tels que les Institution mutualiste, Coopérative d'Epargne et de Crédit
(CEC), Organisation Non Gouvernementale (ONG), Fondation, etc… et d’une manière générale, toute
personne morale qui est dédiée exclusivement à la réalisation d'une œuvre d'intérêt général sans aucun esprit
de lucre et, qui a pour objet principal de contribuer à la mise en œuvre de la politique de facilitation de l'accès
aux services financiers pour les populations vulnérables.
Les projets/Fonds/Agences mis en place par le gouvernement en relation avec ou sans ses partenaires au
développement pour faciliter l'accès des populations vulnérables aux services financiers.
Les sociétés de capitaux légalement formées, qu’il s’agisse de sociétés anonymes ou de sociétés à
responsabilités limitées, et, en tant que telles, remplissent les conditions requises pour faire appel à l'épargne
du public.
La loi n° 179 sur la micro finance précitée est complétée par une autre loi du 22 janvier 2011 portant
réglementation des coopératives financières. Cette loi définit les Coopératives financière comme « un
groupement de personnes physiques ou morales, doté de la personnalité morale, sans but lucratif et à capital
variable, fondé sur les principes d’union, de solidarité et d’entraide mutuelle et ayant principalement pour objet
l’exercice d’activités financières au profit de ses membres (collecte de l’épargne, octroi de crédit, transfert de
fonds, change, micro assurance, etc.) ».
52
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La loi fixe la liste d’activités susceptibles d’être exercées par une Coopérative :
Le recours aux services bancaires des banques classiques suppose que le client réponde à certains critères :
pour l’épargne il doit logiquement posséder un avoir financier à déposer de même que pour le crédit il doit
avoir en sa possession des biens à remettre en garantie. La Circulaire de la Banque Centrale ne peut servir
qu’un profil de réfugiés répondant à ces conditions. Des tels profils sont rares.
C’est pourquoi, la bancarisation dans les banques classiques dépendra de l’efficacité du fonds de garantie
partielle de Djibouti et du dynamisme des activités entrepreneuriales des réfugiés générant des revenus à
épargner.
L’exercice massif de l’entrepreneuriat des réfugiés dans le secteur informel et la modestie de leur activité
invitent à étudier la bancarisation dans le domaine de la Micro finance.
4.2.3.2. Les limites des institutions de micro finance comme outils de bancarisation des réfugiés
Il faut d’emblée relever que la loi sur la micro finance et celle sur les coopératives financières ne concernent
pas directement les réfugiés. Toutefois, c’est un cadre juridique et institutionnel qui peut constituer une
opportunité d’intégration en ce que les organismes de la micro finance et les coopératives peuvent pallier les
difficultés d’accès aux services des banques privées. *
Les institutions de micro finance et les coopératives peuvent se présenter comme alternative solide aux
banques si elles présentent des garantie d’efficacité au niveau de leur fonctionnement.
On peut d’ores et déjà montrer certaines imperfections liées à la loi
Deux lois avec les mêmes contenus. Les deux lois précitées expriment un esprit commun qui est de faire
en sorte que les activités de Micro finance soit confiées à des entités privés (associations, sociétés privés).
Ce faisant, les IMF sont gérées par les adhérents et leur efficacité suppose une connaissance très répandue
du fonctionnement de ce type d’institution. Il faut dire que les institutions de Micro Finance sont complexes et
les attributions dans les lois sont nombreuses et diverses. Une méconnaissance du fonctionnement des IMF
est révélée par la Stratégie Nationale de la Micro Finance qui montre une inefficacité de service rendu.
De plus, il faut dire que le contenu des deux lois est similaire autant dire que le législateur aurait pu faire
l’économie de la loi sur le coopérative (elle aurait pu porter la même intitulé que la loi n°179), l’effort devrait
être mis sur une amélioration de la loi n°179 qui porte sur les IMF en capitalisant l’expérience après 4 ans de
mise en œuvre.
La stratégie nationale de la Micro Finance 2012-2016 (doc p. 28) égrène une longue liste de
dysfonctionnement comme (l’absence de concertation entre les différents acteurs et des bailleurs, produits et
services peu diversifiés, développement inquiétant des impayés, compréhension insuffisante de la philosophie
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des coopératives). La stratégie nationale de la Micro dénonce d’ailleurs les lacunes du cadre juridique des
IMF.
Les dysfonctionnements répertoriés peuvent impacter les activités économiques des adhérents des CPEC et
finalement provoquée un obstacle à la bancarisation. Il faut dire qu’un arrêt des activités de membres
entrainera la fin de l’Usage des comptes.
La bancarisation dans le cadre des IMF est tributaire d’une dynamisation des activités entrepreneuriales des
réfugiés. La loi met l’accent sur l’institution plus que sur l’activité des adhérents (notamment les réfugiés). La
loi ne prend pas en compte les besoins des populations elle ne prévoit aucune incitation fiscale.
Les institutions bancaires rencontrées lors des entretiens institutionnels (Banque centrale, plusieurs
banques privées, - Salaam Banque, Sabah Bank, EAB, ainsi que la Cpec et la Cpec Sud), particulièrement
les banques privées, sont les institutions les mieux informées de :
A chaque entretien, le responsable interrogé nommait spontanément la loi nationale sur les réfugiés, et insistait
sur l’égalité d’accès à un compte bancaire pour toute personne remplissant les conditions financières
réglementaires.
4.3.2.1. Le Fond de Garantie partielle des Crédit de Djibouti : un fond dans la coutume fermé aux
non-djiboutiens
Le Fond de garantie signe des conventions avec les Banques privées ou les CPEC afin d’agir comme garant
de petits empruntant. Il n’y a aucune limite de nationalité ou de statut, comme l’a confirmé le Directeur du Fond
de Garantie.
Toutefois, les entretiens institutionnels ont pu révéler que les organismes de crédits et d’autres institutions ont
une autre interprétation des bénéficiaires du Fonds de Garanties, et tous nous ont indiqué que seuls les jeunes
djiboutiens y étaient éligibles. Il faut rappeler que le fond de garantie a été créé en 2016 avant même la LNR
de 2017 et avant la circulaire de la Banque centrale en 2018. Les réfugiés n’étaient donc pas envisagés dans
le fond de garantie initialement et les acteurs continuent de les considérer comme secondaires, selon une
forme de pratique coutumière.
Cette connaissance erronée a pour conséquence directe le non-examen initial des demandes pour les
réfugiés.
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4.3.2.1. Un accès aux crédits ou à une garantie assujettie à la nationalité ou à une formalisation de
l’activité
Toutefois, si la nationalité de la personne contractant le crédit n’est pas discriminante, la personne morale
pour laquelle est contracté le crédit (l’entreprise) doit être djiboutienne. Ce qui implique directement, pour les
réfugiés, la formalisation de leur entreprise.
Or, comme cela a été décrit pour le secteur « Accès à l’entreprenariat », rares sont les entreprises de réfugiés
formalisées, y compris lorsque ces entreprises se sont créées grâce à l’accompagnement et au financement
de bailleurs, avec un appui de l’enregistrement du compte dans une CPEC.
Aussi, il est intéressant de constater que les institutions résument leur connaissance du droit par la
pratique. Là où les solutions réglementaires existent et où les freins sont finalement culturels et institutionnels,
les acteurs ont souvent la croyance que le blocage vient d’un défaut du droit ou des réglementations.
L’accès à la bancarisation au sein des CPEC et CPECS se fait majoritairement, si ce n’est exclusivement par
l’intermédiaire des projets AGR. Il existe plusieurs modalités d’accès à la Banque dans ces projets. Bien
souvent, il s’agit juste d’un transfert monétaire qui transite par la Cpec.
Dans d’autres cas, des crédits ont été attribués. Un crédit à la Cpec hors accompagnement dans une AGR
peut être attribué sous les conditions suivantes :
- Être un groupe de plusieurs entrepreneurs qui se garantissent les uns les autres.
- Avoir un garant possédant compte bancaire dans une banque privée, et apporter les chèques de
garantie pour l’ouverture du compte CPEC. (15% de la somme empruntée doit être garantie au
moment de l’emprunt).
Ces conditions, qui peuvent être plus facilement remplies par un national, demandent un capital social et un
réseau de confiance qu’une personne déracinée (vivant loin de ses proches et ayant – surtout dans les villages
de réfugiés- construit des réseaux sociaux composés d’autres exilés ou de compatriotes).
Pour la région d’Ali Sabieh, et principalement pour le village de réfugiés de Ali Adde, l’agence CPEC Sud la
plus proche se situe à Ali Sabieh. Un système de représentantes locales avait été mis en place dans les sous-
localités afin de coopter les postulantes à l’ouverture d’un compte en garantissant leur bonne moralité et leurs
compétences a priori à entretenir un compte et rembourser un crédit. Toutefois, ce système, (qui semble avoir
pris fin pendant la période de COVID 19 en raison du manque d’activité, n’a pas été appliqué aux réfugiés.
Selon la Cpec sud, le taux de remboursement des crédits par les réfugiés, sur les différents projets, a été de
100%, soit bien plus réussit que les programmes de micro-crédits destinés aux nationaux.
Cependant, plusieurs freins du côté des réfugiés sont constatés par les institutions de micro-crédit :
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
- Le principe du crédit est refusé par un certain nombre de réfugiés qui considèrent qu’en raison de
leur vulnérabilité ils devraient recevoir des dons et non avoir accès à des crédits devant être
remboursés. Cette vision et renforcée par le fait que ce sont des ONG ou des OI qui amènent
l’argent prêté (et aujourd’hui la ligne de garantie collective rendant possible aux CPEC les crédits
pour les réfugiés).
- Une partie des réfugiés ne se reconnaissent pas dans les principes financiers des crédits des
CPEC qui ne sont pas conformes aux principes de la finance islamique.
Les Cpec ont identifié la réticence par une partie de la population réfugiée à entrer dans des institutions
bancaires pratiquant les taux d’intérêt, des projets de micro-finance islamique sont déjà entrepris, qui
n’atteignent pas encore les réfugiés.
La Banque centrale, qui a connaissance des activités d’AGR menée par de multiples acteurs, et de leur lien
avec des activités financières de crédit, micro-crédit souligne le besoin d’un meilleur encadrement de ces
activités souvent éparses, faisant intervenir de multiples acteurs de natures différentes.
On peut en effet noter que, si des organismes, comme par exemple DRC, financent des lignes de garanties
auprès des CPEC, c’est pour des accédants au crédit déjà sélectionnés dans le cadre de projet d’AGR ou de
renforcement d’activités. Or, on souligne l’absence d’une ligne ouverte de garantie permettant à un réfugié
autonome, indépendamment d’une activité d’AGR, de solliciter un crédit dans une CPEC.
Les entretiens menés auprès de plusieurs banques privées à Djibouti-ville n’ont révélé aucune expérience
négative. Elles ont généralement affirmé loger un nombre important de comptes courants ou épargne ouverts
avec une carte de réfugié.
Toutefois, aucun document n’est venu étayer ces déclarations, qui vont à l’encontre de l’expérience narrée
par les réfugiés eux-mêmes (y compris des réfugiés nantis).
Concernant la BCIMR d’Ali Sabieh, son expérience avec la population réfugiée se limite à autoriser depuis la
circulaire de la Banque centrale, le paiement des mandats-chèques aux réfugiés. Pour l’ouverture d’un
compte, elle renvoie à la CPEC sud, logée dans les mêmes locaux, pour des raisons de niveaux de revenus.
En termes d’expérience concrète, toutes les banques nous ont confirmé avoir des clients réfugiés,
suffisamment nombreux pour que les responsables en aient connaissance. Il n’a toutefois été possible auprès
d’aucune banque d’obtenir le chiffre total de clients réfugiés ou demandeurs d’asile.
Les institutions ne semblent pas particulièrement porteuses de propositions d’inclusion bancaire pour les
réfugiés. Semblant, à des niveaux décisionnels peu conscients des réelles difficultés rencontrées par les
réfugiés pour ouvrir un compte sans avoir recours à des astuces.
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4.4.1.1. Connaissances générales par toute la population des réfugiés et demandeurs d’asile
Parmi les 5 secteurs étudiés, celui de la Bancarisation est celui sur lequel les connaissances de leurs droits
par les réfugiés sont les plus faibles.
Cela est d’une part du au profil de ces personnes, qui dans leur grande majorité travaillaient dans le secteur
informel dans leur pays d’origine, y étaient sans emploi, ou occupaient une activité vivrière peu monétarisée
et très peu bancarisée.
Leur profil, une fois à Djibouti est similaire. Aussi, une grande partie d’entre eux, s’ils savent ce qu’est une
banque, ne savent pas ce qu’est un compte épargne ou un compte courant.
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Un réfugié a-t-il le droit d’ouvrir un Un réfugié a-t-il le droit d’ouvrir un Un réfugié a-t-il le droit de prendre un
compte-courant dans une CPEC ? compte épargne dans une CPEC ? crédit dans une CPEC ?
Ne sais
oui oui oui
pas ce
10% 10% 7%
qu'est non
un 35%
compt
non Je ne
e
33% sais
couran
pas ce
t
qu'est
55%
non
93%
Un réfugié a-t-il le droit de prendre un Un réfugié a-t-il le droit d’ouvrir un Un réfugié a-t-il le droit de prendre un
compte courant dans une Banque compte épargne dans une Banque crédit dans une Banque privée ?
privée ? privée ?
pas_d
e_gara Je ne
ntie sais
42% pas Oui
46% 54%
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
800
700
600
500
400
300
200
100 687 140 114 53 25 15 15 9 7 6 6 4 4 3
0 Total
Figure 6: Document demandé par la Banque pour l'ouverture d'un compte selon les réfugiés et demandeurs d’asile - 1028
répondants
La première réponse apportée par cet histogramme renseigne sur l’ignorance massive des réfugiés et
demandeurs d’asile du sujet « Banque ».
En second lieu, la croyance que la nationalité djiboutienne est nécessaire à l’ouverture d’un compte en banque
domine parmi les réfugiés. Si l’on additionne les réponses « CNI » et les réponses « nationalité djiboutienne »,
193 personnes indiquent cette nécessité (soit près de 20% des réfugiés). 114 (11% des réfugiés enquêtés)
toutefois savent qu’ils ont le droit d’ouvrir un compte sur présentation de leur document de réfugié (carte de
réfugié et attestations inclues).
4.4.1.2. Une connaissance contrastée entre les lieux de vie des enquêtés
Ce résultat général doit toutefois être pondéré par le site de vie des enquêtés. En effet, les réfugiés vivant à
Djibouti ville situent à 70% la banque la plus proche. Les personnes vivant à Hol Hol semblent une fois de plus
les plus éloignées de l’information, en effet, 67% des réfugiés y habitant ignorent la localisation de la Banque
la plus proche.
Concernant le micro-crédit, il apparait dans les entretiens institutionnels que les réfugiés ne se dirigent pas
spontanément, sans l’aide d’un organisme, vers des organismes de crédit tels la CPEC, car il associe
l’affiliation à ce type d’organisme au passage par un encadrement institutionnel. Leur connaissance est à la
fois juste et erronée, puis que de fait, si le Fond de Garantie a un partenariat avec la CPEC, les fonds ne
permettent pas pour l’instant aux réfugiés d’y être éligible, non pas en terme de droits, mais en termes de
préférence nationale face à la rareté de la ressource.
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4.4.1.1. Connaissances par les réfugiés entrepreneurs, participants des focus groupes
Les réfugiés entrepreneurs ont une bonne connaissance de leur droit à accéder à un compte. Le décret
présidentiel, la LNR et la circulaire, que ça soit à Hol Hol, Ali Adde ou Djibouti ville, sont citées dans les focus-
groupes. Cette connaissance est décrite comme ayant été transmise aux porteurs de projets par l’ONARS et
l’UNHCR.
Ils se trouvent déçus de ne pas rencontrer le même niveau de connaissance, ou d’application des
connaissances, lors de leurs démarches d’ouverture de compte.
4.5.1.1. Une expérience de la bancarisation des réfugiés faible et souvent sans succès
L’expérience de la bancarisation par les réfugiés est faible. En effet, sur 1028 enquêtés, seuls 20 personnes
ont tenté d’ouvrir un compte en banque, et 7 y sont parvenu. Parmi ces 7 personnes, 4 réfugiés ont un compte
dans une banque privée.
Dans quel type de banque est logé votre compte à De quel type de compte êtes-vous titulaire ? (7
Djjbouti ? (7 répondants) répondants)
BANQUE MICRO
EN LIGNE CREDIT
CPEC ou 1 1 COMPTE
CPEC Sud COURANT
2 COMPTE 2
EPARGNE
ET
COMPTE
COURANT
1
BANQUE COMPTE
PRIVEE EPARGNE
4 3
60
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Le profil des personnes enquêtées possédant un compte en banque – très peu nombreuses- est cependant
très marqué et attendu :
- 5 habitent Djibouti-ville. Parmi eux, 4 ont leur compte dans une Banque privée et un seul dans
une banque en ligne. Tous cinq sont Yéménites.
- Deux titulaires de comptes à la Cpec ou Cpec Sud habitent les villages de réfugiés. L’un est
Ethiopien et l’autre Somalien. Leurs comptes sont vraisemblablement associés à un projet
d’AGR, bien que le croisement des données révèle qu’aucun des 7 titulaire d’un compte
bancaire ne fait partie des 31 entrepreneurs enquêtés.
- Sur ces 7 personnes, une seule indique avoir rencontré des problèmes pour ouvrir son
compte (il faut rappeler que 20 personnes de notre panel avaient tenté sans succès d’ouvrir
un compte).
Les focus groupes ont révélé qu’en l’absence d’accompagnement dans le cadre d’un projet d’AGR, la difficulté
d’accès à un compte en banque est la même qu’il s’agisse d’une Cpec ou d’une banque privée.
La difficulté première est l’insuffisance de revenus réguliers, mais cette raison a rarement été invoquée par
les Banques pour refuser une ouverture de compte. L’expérience décrite par les réfugiés est la même en
fonction des sites de l’étude, avec des témoignages émanent des villages de réfugiés plus prononcés dans ce
sens :
- Refus d’accepter la carte de réfugié
- La Carte d’identité nationale est systématiquement demandée aux réfugiés cherchant à ouvrir
un compte bancaire.
Les participants bancarisés au focus groupe réalisé à Djibouti-ville ont confirmé cette expérience. Ils expliquent
avoir pu ouvrir un compte bancaire grâce au parrainage de proches de nationalité djiboutienne bancarisés.
Malgré la très bonne connaissance de la LNR et de la circulaire de la Banque centrale montrée par les
responsables de comptes des agences bancaires rencontrées, l’expérience montre qu’un réfugié sans capital
social et avec un petit capital financier et un revenu régulier ne peut, dans la pratique, accéder à son droit au
compte bancaire.
Les rapports internationaux sur l’inclusion financière insistent sur le rôle des nouvelles technologies et
notamment les nombreuses possibilités offertes par celles-ci de bancarisation en ligne. Si l’analyse n’a pas
poussé plus loin les freins (les personnes bancarisées ont pour certaines de gros moyens financiers qui lèvent
les freins, pour d’autres des accompagnements institutionnels), un élément mentionné régulièrement par les
réfugiés sur d’autres sujets d’inclusion prend tout son sens dès lors que l’on s’intéresse à la bancarisation en
ligne : les réfugiés à Djibouti ne sont pas autorisés à détenir une carte SIM. Beaucoup pallient à ce manque
en utilisant des prêts noms ou en empruntant ou louant des cartes SIM. Dès lors que la possibilité de
développer la bancarisation en ligne serait choisie, l’impossibilité d’avoir sa carte SIM propre poserait un
problème important de sécurité des informations et de sécurisation du compte en banque, et peut être tout
simplement d’identification du détenteur du compte.
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4.6.1. Par les réfugiés : un sentiment de faible intégration bancaire cohérent avec la
pratique
17,9% des réfugiés et demandeurs d’asile s’estimant en général bien intégrés à Djibouti trouvent que
l’intégration des réfugiés dans le secteur bancaire est satisfaisante
La perception initiale d’une majorité de réfugiés peut donc être résumée ainsi : ils n’ont pas accès à la
Banque, ils n’ont pas besoin d’y avoir accès. (Voir infra)
Au regard du niveau moyen d’éducation et du taux d’inactivité professionnelle (81%), il est normal qu’une
grande partie de réfugiés considèrent que cette question ne les concerne pas.
Selon eux, il faut connaitre une langue parlée localement, savoir lire et écrire le français et avoir les outils
éducatifs nécessaires au suivi et à la tenue d’un compte. Pourtant, les Cpec indiquent travailler avec des
agents polyglottes et ont des services d’accompagnement pour leurs membres illettrés.
Comme décrit dans la partie « connaissance des droits », la plupart des réfugiés ignorent également que sans
l’aide d’un organisme d’aide ils ont en théorie le droit de se rendre dans des organismes publics tels la CPEC.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
oui
non
non
83%
Figure 7: Auriez-vous envie d'ouvrir un compte bancaire si il y a vait une agence dans le village de réfugiés. 714 répondants.
Les porteurs de projets d’AGR déplorent que les sommes de 400 000 francs offertes pour le démarrage de
l’activité ne soient pas en même temps accompagnées d’un crédit permettant un fond de roulement au
démarrage :
Ils suggèrent la possibilité d’accéder à des crédits individuels ou par groupes de 3 entrepreneurs à la hauteur
de 700 000 francs et remboursables par tranches de 5000 francs/mois. – niveau de remboursement évalué
comme acceptable par ces petits entrepreneurs.
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- Le secteur est délimité par la loi et encadrée par une circulaire claire.
- Aucune référence discriminant les nationaux et les réfugiés ne contredit ces éléments dans les
textes sectoriels
- Le secteur fait partie d’une politique d’inclusion financière des populations vulnérables
Freins juridiques :
- Frein juridique 1 : Une distinction est introduite entre réfugiés et demandeurs d’asile
Freins institutionnels :
Frein institutionnel 1 : C’est le secteur du diagnostic de la LNR le plus riche en acteurs privés
ou semi-privés. Pourtant, on constate parmi les freins un frein commun : la distinction dans les
programmes (d’accès au micro-crédit par exemple) entre les programmes mis en œuvre pour les
populations hôtes, ou citoyens djiboutiens et les programmes dédiés aux réfugiés.
Conséquence 1 : les droits deviennent illisibles, même lorsque les réfugiés les
connaissent.
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Frein dans la pratique 3 : Lignes de garantie destinées aux réfugiés ne sont pas d’accès
libre mais soumise à la sélection par les ONG bailleurs
Conséquence 2 : sentiment par les réfugiés non acceptés dans ces programmes
d’un droit à 2 vitesses.
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Secteur Propriété
5.1. Introduction
La définition : la propriété est un droit fondamental explicite de la LNR, qui n’a pas de prolongement dans le
Décret. La propriété peut porter sur des biens mobiliers et immobiliers, toutefois il semblerait que dans la
formulation des TdR il est souhaité que l’étude sectorielle porte uniquement sur la propriété immobilière. La
propriété immobilière se définit par la possession d’un terrain (titre foncier) ou d’une maison (titre de propriété).
La formulation de la Loi est générale et ne cible pas une forme de propriété en particulier, ainsi les réfugiés
ont conformément à la LNR accès à toute forme de propriété (concernant la propriété immobilière qui est au
centre de notre réflexion titre foncier comme titre de propriété).
Le présent diagnostic va permettre de poser le débat juridique autour de l’acception du Droit à la Propriété
formulé dans la LNR. Ce débat juridique sera enrichi par un accès à une meilleure connaissance du profil
résidentiel des réfugiés et demandeurs d’asile. Enfin, une analyse de leurs connaissances de ce droit, de leurs
expériences et de leurs perceptions est proposée.,
5.1.1. Eléments sur les pratiques résidentielles des réfugiés et demandeurs d’asile
urbains
Dans la mesure où il a été estimé, en raison du profil socio-économique des réfugiés et de l’interprétation du
droit à la propriété inscrit dans la LNR par les institutions, que nous ne trouverions pas, où peu, de réfugiés
propriétaires de leur logement, la partie sectorielle « propriété » de l’enquête auprès des réfugiés a porté d’une
part sur leurs connaissances, perceptions et souhaits considérant la propriété immobilière et foncière, et
d’autre part sur leurs pratiques résidentielles, pour ceux qui habitent Djibouti ville.
L’enquête a permis de mettre en avant que 70,4% des réfugiés/demandeurs d’asile habitant Djibouti-ville sont
locataires de leur logement et que 9,8% sont logés de manière informelle (soit chez des proches, soit dans un
logement informel de fortune). 2,8% indiquent être propriétaire avec titre de propriété. 53 personnes ne sont
ni locataires, ni propriétaires, ni occupant sans titre. Parmi ces personnes, selon les informations collectées
auprès des enquêteurs, une moitié seraient sans domicile fixe et dorment dehors (ce qui correspondrait à
environ 2,5% des réfugiés et demandeurs d’asile interrogés.
A Djibouti ville, alors qu’une majorité des enquêtés sont arrivés depuis moins de 12 ans en République de
Djibouti (170 répondants sur 221 locataires), une relativement grande stabilité résidentielle est constatée, avec
une moyenne d’occupation des logements de 4,5 ans et une moyenne de logements occupés depuis l’arrivée
à Djibouti de 2,7 logements depuis leur arrivée. (2,6 logements pour les réfugiés, 3,2 pour les demandeurs
d’asile).
Ces données générales sont très variées en fonction des nationalités qui correspond, dans ce cas, aux
différentes vagues d’arrivées sur le territoire.
Pour des données plus fines, il est constaté que les réfugiés urbains enregistrés à Djibouti ville ont une plus
grande stabilité résidentielle que les réfugiés urbains venant des villages de réfugiés. Les réfugiés urbains
enregistrés à Djibouti ville ont également un plus grand accès à la location que les personnes enregistrées
dans les villages de réfugiés.
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La définition: la propriété est un droit fondamental explicite de la LNR, qui n’a pas de prolongement dans le
Décret. La propriété peut porter sur des biens mobiliers, immobiliers et des droits.
Toutefois il semblerait que dans la formulation des TdR il est souhaité que l’étude sectorielle porte uniquement
sur la propriété immobilière. C’est pourquoi ne seront pas envisagées la propriété mobilière et la propriété
intellectuelle.
La propriété immobilière se définit par la possession d’un terrain (titre foncier) ou d’une maison (titre de
propriété). La formulation de la Loi est générale et ne cible pas un forme de propriété en particulier, ainsi les
réfugiés ont conformément à la LNR accès à toute forme de propriété (concernant la propriété immobilière qui
est au centre de notre réflexion titre foncier comme titre de propriété).
Répertorier les textes sur la propriété s’impose pour avoir une vision cohérente du concept. Chaque texte
traite un aspect de ce concept. Par exemple pour la définition et les différents contrats sur la propriété, une
référence au Code civil est nécessaire, les opérations effectuées par l’Etat relève de la loi sur la loi n°173
relative au domaine privé de l’Etat.
Décret n°2001-0184/PR/MHUEAT portant création d’un Fonds de l’Habitat et la Gestion des Établissements
Humains ;
Décret n°2002-0252/PR/MHUEAT portant retenue à la source en faveur du Fonds de l’Habitat.
Décret n°2004-0230/PR/MHUEAT portant création d'un conseil national de l'aménagement du territoire
(CNAT).
Arrêté n°2010-0409/PR/MHUEAT portant obligation de conception des projets de construction par des
bureaux d’architecture et d’études agrées ;
Arrêté n°2010-0061/PR/MHUEAT complétant l'arrêté n°2007-0645/PR/MHUEAT modifiant et complétant
l'Arrêté n°73-1580/SG/CG du 31 octobre 1973 portant organisation de la procédure d'instruction et de
délivrance du Permis de construire ;
Arrêté n°2007-0645/PR/MHUEAT modifiant et complétant l'Arrêté n°73-1580/SG/CG du 31 octobre 1973
portant organisation de la procédure d'instruction et de délivrance du Permis de construire.
Arrêté n°2006-0515/PR/MHUEAT portant obligation pour les Départements Ministériels, les Établissements
Publics et les Unités de projet de recourir à l'assistance des Services Techniques de l'État lors de la réalisation
de travaux d'aménagement urbain et de construction et lors des demandes d'autorisation de construire.
Arrêté n°2000-0555/PR/MHUEAT portant création d’un Comité national de l’habitat.
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L’article 136 de la convention de Genève de 1951 sur le statut de réfugiés indique que les réfugiés en droit à
l’acquisition de la propriété et tous les droits s’y rapportant comme la location. Comme dans les autres droits
évoqués par la convention, les conditions d’accès à ce droit doivent être le même que ceux accordés aux
étrangers présents sur le territoire (sur ce point la convention disqualifie le traitement différent entre le porteur
de la carte de séjour qui ont accès à la pleine propriété et les réfugiés qui n’en ont pas droit). Il faut souligner
sur la nécessité d’interpréter la convention à la lumière des évolutions postérieures en précisant que le
traitement des réfugiés, quant à l’accès à propriété, doit être aligné désormais sur les nationaux.
Le pacte Mondial quant à lui indique dans son paragraphe 2.67 que « les États et les parties prenantes
concernées contribueront, à l’appui des pays d’accueil, des ressources et de l’expertise pour renforcer les
infrastructures afin de faciliter l’accès des réfugiés et des communautés d’accueil à un logement approprié et
de promouvoir une gestion intégrée et durable des ressources naturelles et des écosystèmes en zones
urbaines et rurales.
Pour comprendre la propriété en droit Djiboutien, il faut tenir compte de l’ensemble de textes évoquant la
propriété
Le concept de propriété est définit par le par l’article 671 du Code Civil comme étant « La propriété est le droit
exclusif de jouir et disposer8 des choses et des droits ». Le terme chose englobe en droit la chose immobilière
et la chose mobilière. Le droit de propriété confère à son auteur conformément à l’alinéa 2 de l’article 671 « un
pouvoir absolu, sous réserve des lois et des règlements qui l’encadrent ». L’usage du Code civil est
incontournable en ce que les textes sur le foncier font un renvoie à sa réglementation en ce qui concerne la
définition de la propriété et les contrats portant sur la propriété. Par exemple la loi n°173 du 3 octobre 1991
relative au domaine privé de l’Etat renvoie à la réglementation du Code Civil pour ce qui concerne le contrat
que l’Etat utilise pour aliéner ses terrains. Ce qui veut dire que pour la définition du concept de propriété et de
son étendu, la référence au code civil est une obligation légale. Les conditions d’accès sont à rechercher dans
le Code civil.
6 Article 13 « Les Etats Contractants accorderont à tout réfugié un traitement aussi favorable que possible et
de toute façon un traitement qui ne soit pas moins favorable que celui qui est accordé, dans les mêmes
circonstances, aux étrangers en général en ce qui concerne l’acquisition de la propriété mobilière et
immobilière et autres droits s’y rapportant, le louage et les autres contrats relatifs à la propriété mobilière et
immobilière ».
7 Pacte Mondial sur les réfugiés p. 34
8 Le terme disposer veut dire vendre ou donner c'est-à-dire le droit de faire sortir le bien de son patrimoine.
68
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
L’article 14 al 1 de la Loi National sur les réfugiés classe le droit de propriété parmi les droits fondamentaux
des réfugiés. Le décret d’application n°410 fixant les modalités d’application est silencieux sur les modalités
d’accès des réfugiés sur la propriété contrairement à l’entreprenariat. Pour l’entreprenariat, la carte de réfugié
et l’attestation des demandeurs d’asile sont érigées en condition pour avoir accès aux activités
entrepreneuriales.
L’article 9 du décret évoque la propriété mais selon une formulation qui reprend le contenu de la loi sans
enrichir des éléments sur les modalités d’accès.
Le principe de non-discrimination prévue dans l’article 14 de la LNR doit être compris comme un principe
venant directement de la constitution puisque contrairement aux autres droits prévus dans la liste de l’article
14 il n’a pas de domaine précis. Normalement la non-discrimination est un principe indiquant la modalité
d’accès. De ce fait, il ne devrait pas figurer dans la liste mais devrait constituer en tant que principe
constitutionnel une modalité d’accès obligatoire aux droits fondamentaux. Le rédacteur de la loi ont oublié de
le consacré à la fois comme un principe indiquant une modalité et comme un principe constitutionnel. Une
mention de la valeur constitutionnelle de ce principe donnerait plus de force à la LNR qui devrait s’imposer
aux autres textes dans les domaines indiquées par la LNR.
Le droit foncier djiboutien est établi par deux principales lois, la loi N°171/AN/91/2e L portantes fixations et
organisation du domaine public et la loi n°178/AN/91/2ème fixant le domaine privé de l’Etat. La première loi
définit le domaine public de l’Etat et ne porte pas sur l’acquisition de terrain appartenant à l’Etat.
La loi N° 178 porte sur la vente des terrains appartenant à l’Etat. L’article 3 de cette loi évoque deux hypothèses
relatives à l’aliénation des terrains appartenant à l’Etat.
Première hypothèse, l’aliénation des terrains acquis par l’Etat, peu importe la manière et qui sont immatriculés
par l’Etat. Les contrats sur ce type de terrain (vente, bail etc ;;) sont soumis au droit commun c'est-à-dire au
droit civil.
Deuxième hypothèse, le terrain vacant non immatriculé peuvent faire l’objet soit d’une vente soit octroyé en
vertu d’un permis d’occupation provisoire.
L’exposé du cadre juridique ci-dessus développé montre que théoriquement il n’y a aucun obstacle juridique
pour que les réfugiés accèdent à la propriété.
Les entretiens institutionnels ont montré que la LNR n’est pas connu très bien connu par les services qui
s’occupent du foncier.
Par ailleurs, il ressort de ces entretiens institutionnels qu’il y a une compréhension des réfugiés qui les perçoit
comme une population flottante ou présente sur le territoire pour une période limitée et donc n’ayant aucune
vocation à l‘intégration, donc à la propriété
Cette perception influe sur l’offre faite aux réfugiés en termes d’accès à la propriété. Les réfugiés n’auraient
droit qu’à une occupation provisoire ne donnant droit qu’à un droit de jouissance uniquement. Malgré une
clarté du Code Civil sur ce point qui précise que la propriété est absolue (droit d’user, droit de jouir, de disposer
du bien), l’article 671 dit que la propriété ne peut être remise en cause que pour cause d’utilité publique et
dans ce cas le propriétaire dépossédé a droit à une juste indemnisation. L’accès à la propriété des réfugiés
se limite au droit à une occupation temporaire, cette vision procède directement de cette fausse perception
sur les réfugiés.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
oui
non
non
86%
Figure 8: les réfugiés ont ils les mêmes droits que les Djiboutiens pour acheter une maison ? 1028 réponses
La connaissance par les réfugiés du droit à la propriété inscrit dans la LNR est partielle. 12%
pensent qu’ils ont le droit de posséder un terrain, et 13,8% pensent qu’ils ont le droit d’être propriétaire
de leur logement.
Sur cet indicateur, on ne constate aucune variation de genre. L’appartenance ethno-linguistique n’est
pas non plus clivant ; en revanche, certainement en lien avec des cultures administratives et étatiques
distinctes, la nationalité révèle de très fortes différences et variations à la moyenne :
70
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Il convient toutefois de préciser au regard de l’absence de définition nette de la propriété dans la LNR, et de
l’absence de spécification de l’application du droit de propriété, que la connaissance des réfugiés est
globalement conforme à la pratique, si elle n’est pas conforme à la LNR.
5.4.1.2. Connaissance des transformations en projet dans les villages de réfugiés dans le cadre du
PZB.
AVEZ-VOUS ETE INFORME DE TRANSFORMATIONS A VENIR DANS LE CAMP ? (moyenne 22% oui)
oui
15% oui
25%
non
non 75%
85%
71
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
L’enquête dans les villages de réfugiés s’est déroulée la première quinzaine d’octobre 2022, soit peu après
l’enquête sur la restructuration du village de réfugiés.
Le village de réfugiés de Hol Hol, conformément aux autres sujets, semble le moins informé du projet de
restructuration des villages de réfugiés. Dans l’ensemble, les réfugiés et demandeurs d’asile enquêtés ne
semblent pas avoir été massivement sensibilisés aux transformations qui pourraient intervenir.
Les institutions sectorielles intéressées par l’accès à la propriété foncière et immobilière semblent n’avoir pas
été sensibilisées à la définition juridique du réfugié. Aussi, une définition sociale du réfugié l’emporte qui
correspond au profil socio-économique de la grande majorité des réfugiés en République de Djibouti. En effet,
avec un taux d’inactivité qui dépasse les 81% (selon notre enquête), la confusion entre un statut juridique et
une condition économique est compréhensible.
Dans le cas du secteur « accès à la propriété », la réflexion sur la connaissance et surtout l’interprétation de
la LNR s’invite pour deux types de situation :
- Projets sociaux d’accès à la propriété pour les populations économiquement vulnérables, parmi
lesquelles des réfugiés
- Accès à la propriété foncière ou immobilière des réfugiés possédant un capital important (du fait
de leur activité économique en République de Djibouti, ou richesse acquise dans le pays
d’origine).
-
Il est entendu que ces deux profils peuvent comporter des questionnements et des réponses différentes.
5.5.1. Par les réfugiés : « sans carte nationale d’identité, pas de propriété »
A Djibouti ville
Le Focus-groupe sur la propriété à Djibouti-ville montre que certains réfugiés ont effectué des démarches et
des demandes d’information auprès des différentes institutions (Arulos, Domaine et Siac). Ces personnes
avaient en général un projet d’activité économique immobilière associé à leurs démarches (rénovation/revente
ou location).
La réponse qui leur a été donnée était sans équivoque : sans la Carte d’identité nationale, un réfugié ne peut
pas devenir propriétaire.
Les 9 personnes enquêtées qui déclaraient être propriétaires du logement qu’ils habitent étaient chacun dans
des situations marginales : une personne était l’ayant droit indirect d’une personne de nationalité djiboutienne
et a pu à ce titre hériter du bien. Une autre personne était le conjoint d’une personne de nationalité
djiboutienne, qui a fait inscrire son nom sur le titre de propriété (au décès du conjoint, cette personne est-elle
assurée que son statut de réfugié ne sera pas un handicap à la jouissance de ce bien ?)
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Dans les villages de réfugiés de Hol Hol et Ali Adde : de potentiels propriétaires déboutés
Le Focus groupe mené dans le village de réfugié de Hol Hol a réuni un groupe de réfugiés qui ont tenté de
devenir propriétaire foncier ou immobilier. Il s’agit de petits entrepreneurs locaux (petit commerce sur le village)
qui ont souhaité, à des fins d’intégration de leur famille, et de sécurisation et pérennisation de leur activité,
acheter le terrain sur lequel ils menaient leur activité ou acquérir un terrain à Ali Sabieh. Ces personnes ont
effectué des démarches auprès de la Préfecture d’Ali Sabieh, d’Arulos et du Domaine. Ils ont reçu
l’information que sans la nationalité djiboutienne, il serait vain de souhaiter devenir propriétaire.
Les institutions rencontrées ne témoignent d’aucune expérience d’achat de propriété foncière ou immobilière
par des personnes ayant un statut de réfugié. Aussi, leur expérience est celle de personnes réfugiées « de
fait » de classe sociale supérieure possédant un capital financier qui vont passer par l’obtention d’une carte
de séjour/statut de résident étranger afin d’acquérir des biens fonciers ou immobiliers.
La réponse des institutions est commune, alors que l’accès à la propriété est de deux ordres :
- Accès social à la propriété :
- Achat d’une propriété par un réfugié ayant les moyens d’y accéder sans aide, ou ayant pu
contracter un prêt bancaire.
« un réfugié ne pourra jamais devenir propriétaire de sa maison ou de son terrain à Hol Hol ou Ali
Sabieh sauf s’il est un réfugié intégré. Un réfugié intégré, cela veut dire un réfugié naturalisé
djiboutien »
L’accès à la propriété représente pour les réfugiés et demandeurs d’asile l’ultime étape de l’intégration dans
leur pays d’accueil. Mais il convient de noter qu’il représente justement l’étape inaccessible pour eux d’une
intégration aboutie : la question sur les droits associés au statut de réfugié (réponses libres et multiples) révèle
que seuls 20 réfugiés considèrent que le statut de réfugiés/demandeurs d’asile à Djibouti est associé au droit
d’occuper un logement. Une seule personne sur les 1028 interrogées a considéré que ce statut donnait le droit
d’obtenir un titre foncier.
73
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Ce secteur, tant en raison du profil socio-économique des réfugiés qu’en raison des aspirations à la
réinstallation, n’est pas le secteur le plus investi par les réfugiés et demandeurs d’asile.
Seuls 20 réfugiés considèrent que le statut de réfugiés/demandeurs d’asile à Djibouti est associé au droit
d’occuper un logement. 1 personne considère que ce statut donne le droit d’obtenir un titre foncier.
En conséquence des informations reçues par les réfugiés urbains par les différents services de l’Etat,
ceux d’entre eux habitant des zones concernées par le projet Zéro-bidonville sont très méfiants à
l’égard des restructurations et expriment, lors des focus groupes, leur certitude que les restructurations
urbaines liées à ce projet leur fera perdre leur logement, par la destruction de leur logement actuelle
et l’absence de considération des réfugiés dans les nouvelles attributions de logement.
« Nous avons entendu parler du projet zéro-bidonville, mais nous pensons que dans les villages de réfugiés,
seuls les réfugiés « intégrés » en seront bénéficiaires » - Focus groupe mené à Hol Hol en aout 2022 – ayant réuni
des personnes ayant effectué des démarches d’accès à la propriété.
46%
54%
non oui
Pour les 72 réfugié/demandeurs d’asile ayant connaissance des transformations à venir dans les villages de
réfugiés et considérant que ce changement va changer leur statut, la perception du changement est
généralement positive, bien que pas toujours précise. La réponse majoritaire concerne la nature de
l’hébergerment qui deviendra logement (la plupart des répondants évoquent une maison).
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35
30
25
20
15
10
5
33 20 6 6 3 2 1 1 1 1 1
0 Total
A nouveau, la perception dominante dans les institutions est l’inadéquation d’un droit plein à une propriété
foncière ou immobilière pour des réfugiés qui d’une part sont des populations perçues comme
économiquement faibles, et d’autre part amenées à quitter le pays.
L’octroi, dans les programmes d’accession sociale à la propriété, de titre de propriété provisoire est perçu
comme étant suffisant pour une population dont l’aspiration première est d’être sécurisée en termes de
logement et pour lesquels les frais d’hébergement ne pèsent plus.
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oui
24%
oui oui
42% 46%
non
non
54%
58%
non
76%
oui
non oui 24%
32% 34%
oui non
68% 66% non
76%
Tranche d’âge 18-29 ans Tranche d’âge 30-65 ans Plus de 65 ans
oui
35% oui
38% non
oui
48%
52%
non non
65% 62%
A retenir : le souhait d’être propriétaire à Djibouti est impacté par deux éléments :
- La connaissance de la LNR et des droits – la définition de la propriété pour les réfugiés
- Le désir/projet de réinstallation à l’étranger, qui décroit à mesure que l’âge avance.
Les distinctions suivantes sont remarquables :
- La population yéménite se distingue massivement des autres, avec un fort désir d’être
propriétaire
- Les réfugiés et demandeurs d’asile nés à Djibouti se projettent plus facilement dans la
propriété à Djibouti.
- On note une forte variation entre réfugiés et demandeurs d’asile
- Le genre n’est pas déterminant dans le désir de propriété. (et pas
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pas_le_droit
Je préfère vivre
dans le camp prefere_camp
1% prefere_location
veux_pas_rester
Je préfère être
locataire
0%
Je ne veux pas
rester dans ce pays
75%
Figure 13: Raisons de l'absence de souhait d'être propriétaire à Djibouti: 637 répondants
Il est intéressant de noter que les réfugiés et demandeurs d’asile interrogés, dans leur grande majorité,
n’expriment pas le souhait d’être propriétaires en République de Djibouti.
- ¾ des personnes ne souhaitant pas être propriétaires ont le désir de quitter le pays
- ¼ des personnes ne souhaitant pas être propriétaires considèrent qu’elles n’ont pas ce droit.
Voici les chiffres, qui peuvent sonner comme des propositions, notamment considérant les discussions
juridiques entourant la définition du droit de propriété des réfugiés dans la LNR. En effet, si l’on considère ces
chiffres, il est justifié de penser que la discussion sur l’accès à la propriété pour les réfugiés ne se posent pas
réellement.
Il convient pourtant, dans la recherche de l’intégration des communautés réfugiées et demandeuses d’asiles,
indépendamment de leur parcours géographique à terme, de confronter le souhait de réinstallation majoritaire
chez les réfugiés à la réalité de la réinstallation.
Il est également intéressant de noter que depuis la mise en place du CRRF et de la promotion des 3 solutions,
de nombreux réfugiés ont la perception -erronée- que toute démarche d’intégration constitue une menace à
la réinstallation, en premier lieu la propriété dans le pays d’accueil. Rappelons que seul un changement de
statut du séjour à Djibouti peut mettre fin à ce processus.
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- Naturalisation
- Renoncement au statut protecteur de réfugié pour accéder à une carte de séjour ouvrant un droit
objectif à la propriété
Ne voyant pas de solutions légales ou institutionnelles pour un réfugié d’accéder à la propriété, la solution
portée par les réfugiés interrogés dans les focus groupe est de faciliter l’accès à la naturalisation (rappel : la
naturalisation permet d’avoir une continuité de protection par l’Etat djiboutien, alors que le passage à la carte
de séjour fait perdre au réfugié la protection accordée par l’Etat).
Face au débat, pour l’instant institutionnel, entre bailleurs et institutions djiboutiennes, sur l’accès des réfugiés
à la propriété immobilière et foncière totale, les solutions apportées par les institutions djiboutiennes
compétentes sur l’accès au logement, délivrant des titres de propriété sont les suivantes :
- Abandon du statut de réfugié au profit d’un titre de séjour donnant accès à la propriété.
La partie consacrée au cadre juridique a expliqué le statut du titre de propriété provisoire, et les risques qui lui
sont associés.
Concernant l’abandon du statut de réfugié, il convient de rappeler qu’il s’agit en premier lieu de la protection
accordée par l’Etat djiboutien à un ressortissant étranger qui en raison de ses craintes ne peut se réclamer de
la protection de son pays d’origine. Le profil socio-économique de la majorité des réfugiés à Djibouti a pour
conséquence une confusion qui fait associer le fait d’être réfugié au fait d’avoir besoin d’une aide alimentaire
et humanitaire.
Aussi, un réfugié nanti qui, afin de pouvoir investir dans le foncier ou l’immobilier à Djibouti (pour lui-même ou
à des fins commerçantes), serait contraint de convertir son titre protecteur de réfugié en titre de séjour se
verrait dans le même temps contraint de s’adresser à son ambassade en cas de problème et soumis au risque
du refoulement – il est interdit de refouler un réfugié, sauf en cas de menaces graves à l’ordre public ou autre
définis par les conventions.
Le risque pour la République de Djibouti est de perdre des investisseurs potentiels, qui préferont ne pas investir
et attendre une réinstallation plutôt que de prendre le risque de n’avoir plus de protection d’un Etat.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
- Frein représentations 1 : Pour les institutions, un réfugié est un étranger qui a vocation à rentrer
dans son pays. Aussi les institutions craignent, notamment pour l’accès social à la propriété,
engager des moyens dans l’intégration d’une personne qui ne va pas rester
Conséquence 2 : Alors que la loi met les droits des réfugiés au même niveau que
ce des nationaux, dans le domaine de la propriété, les droits des nationaux sont
inférieurs à ceux des autres étrangers.
Frein juridique :
- Frein juridique 1 : Non définition, dans le cadre d’un décret, du droit à la propriété et de ses
modalités d’application
Conséquence 1 : Non application de la LNR
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Secteur Education
6.1. Introduction
non
39%
oui
non
oui
61%
Tableau 6: Perception des réfugiés et demandeurs d'asile dans leur intégration dans l'éducation
L’étude documentaire ainsi que les discussions initiales avec le coordinateur CRRF de l’ONARS ont permis
de révéler des différences importantes en termes de formalisation des dispositifs d’intégration des réfugiés
plus avancée dans les systèmes éducatifs primaire et secondaire d’une part, (décret 234/2020 “certificate of
high school graduation) peu développé dans l’intégration universitaire et éclaté en ce qui concerne les
formations techniques et professionnelles.
Le taux de scolarisation des réfugiés et demandeurs d’asile présents à Djibouti est moyen.
Avez-vous fréquenté l’école dans votre pays Avez-vous fréquenté l’école à Djibouti ?
d’origine ?
oui
7%
oui
38%
oui
non
non
62%
non
93%
80
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
L’accès à l’éducation des réfugiés et demandeurs d’asile peut être mis en lien avec l’ensemble des autres
secteurs étudiés par l’importance de l’éducation pour la connaissance des droits.
Plus particulièrement, le volet formation professionnelle et technique a un lien fort avec le diagnostic du secteur
entreprenariat.
La convention de Genève oblige les Etats à accorder l’accès des réfugiés à l’enseignement primaire. Cet
accès doit se faire dans les mêmes conditions que les nationaux 9.
Pour l’enseignement autre que le primaire, les Etats doivent aligner l’accès à celui accordé aux étrangers en
général10
Le pacte Mondial est largement marqué par un esprit d’inclusion des réfugiés, il fait sauter les restrictions de
la Convention de Genève et incite à un accès généralisé à tous les niveaux (primaire secondaire et supérieur).
Le pacte impose une scolarisation rapide (trois au plus après l’arrivée de l’enfant). Il exige un regard particulier
à la qualité et impose à l’Etat et aux partenaires un appui financier pour faire en sorte que les enfants réfugiés
passent plus de temps à l’école11.
Le pacte évoque le soutien possible à la scolarisation de la petite enfance (pré-scolaire) et un engagement
des enseignants issus des rangs des réfugiés. Le contenu du Pacte même invite les Etats à l’adoption des
mesures spéciales pour les enfants à besoins spéciaux.
Dans le cadre l’IGAD, les Etats membres ont adopté le 14 décembre 2017 à Djibouti, une déclaration commune
ayant pour thème « Normes régionales de qualité relatives à l’éducation et à l’insertion des enfants réfugiés
dans les systèmes nationaux conformément au CRRF, ODD et à l’agenda 2063 ».
9 Les Etats Contractants accorderont aux réfugiés le même traitement qu’aux nationaux en ce qui concerne
l’enseignement primaire.
10 . Les Etats Contractants accorderont aux réfugiés un traitement aussi favorable que possible, et en tout cas
non moins favorable que celui qui est accordé aux étrangers en général dans les mêmes circonstances quant
aux catégories d’enseignement autre que l’enseignement primaire et2 notamment en ce qui concerne l’accès
aux études, la reconnaissance de certificats d’études, de diplômes et de titres universitaires délivrés à
l’étranger, la remise des droits et taxes et l’attribution de bourses d’études
81
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Cette déclaration inscrit ses orientations dans le cadre des instruments internationaux comme la déclaration
de New York et le mécanisme CRRF qu’elle contient.
Par ailleurs, le paragraphe 11 du préambule de la déclaration rappelle l’objectif ultime des pays de l’IGAD qui
est d’améliorer l’éducation, la formation et le développement des compétences des réfugiés et de rapatriés et
des communautés d’accueil de la région afin de réduire la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire
internationale et les préparer à la vie active dans leur communautés d’accueil ou lors du retour dans le pays
d’origine.
Sur le fond les Etats s’engagent à établir des normes et objectifs minimaux au niveau régional sur l’accès
d’une éducation au niveau préscolaire, primaire, secondaire et supérieur. Chaque Etat s’engage à inclure ces
orientations dans son système éducatif et le secrétariat général de l’IGAD assure la coordination, le suivi et le
contrôle des normes minimales établies par l’IGAD.
Pour la formation professionnelle, les Etats s’engagent à mettre en adéquation la formation avec les
opportunités d’emploi qui existent dans la zone IGAD pour assurer l’autonomie des réfugiés et leur accès aux
moyens de subsistance.
La déclaration de Djibouti contient un engagement à reconnaitre les diplômes et titres des réfugiés à tous les
niveaux.
Le droit à l’éducation est mentionné dans la liste des droits fondamentaux de l’article 14 de la LNR.
Le décret n° 410 fixant les modalités d’application des droits contenus dans l’article 14 de la loi énonce que
les demandeurs d’asile et les réfugiés ont droit à l’accès à l’éducation dans les mêmes conditions que les
nationaux et cela à tous les niveaux (primaires, secondaires, enseignements supérieurs).
Aucune référence n’est faite au document nécessaire à l’inscription. En soi, la référence à la carte de réfugié
ou l’attestation de demandeur d’asile est implicite et évidente. Toutefois, le document obligatoire pour
l’inscription à l’école primaire et au collège est l’acte de naissance. Et la carte nationale d’identité est toujours
considérée comme le document nécessaire à l’inscription au passage du baccalauréat.
L’absence de définition explicite des documents nécessaires à l’inscription à l’école et aux diplômes des
réfugiés reste problématique, aucune circulaire n’étant venue indiquer aux directeurs d’établissement les
documents spécifiques des réfugiés et demandeurs d’asile.
L’inclusion éducative des enfants réfugiés postulait aussi une réforme du système éducatif particulier dans les
camps. Les enfants réfugiés dans les camps poursuivaient un cursus kenyan et cette situation contrariait le
sens de l’engagement de Djibouti sur l’inclusion qui stipulait la fin du système éducatif dérogatoire dans les
camps.
82
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
La formation professionnelle est un aspect de l’éducation. Le pacte mondial 12 sur les réfugiés l’évoque en des
termes dénués de toute force contraignante et faisant dépendre les actions de l’Etat de ses possibilités.
Les entretiens institutionnels révèlent des mesures ponctuelles mise en œuvre sur la base d’un partenariat
entre le ministère de l’éducation et des partenaires au développement comme le PAM, OIM, IGAD, et DRC
etc. Les actions entreprises concernent des formations de courte durée concernant des domaines comme la
soudure, conduite de poids lourd.
Ces mesures bien que salutaire ne s’inscrive dans aucun cadre formel et coordonnés. A l’heure actuelle,
l’accueil des réfugiés dans les lycées techniques avec un enseignement en langue anglaise n’est pas
disponible. De même, l’intégration des réfugiés des programmes courts de formation professionnelle, aux
côtés de nationaux est compliquée par l’accès à la langue.
12Paragraphe 69 « un appui supplémentaire pourrait être apporté pour élargir les facilitées éducatives
notamment (…, dans le domaine de la formation professionnelle).
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DGFOP : éducation
professionnelle et technique
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Femmes Hommes
oui
21%
non
43
% oui
57
%
non
79%
non oui
19% 15% oui
non
37
36%
%
non
oui
63
non 64%
oui %
81% 85%
oui oui
10 22 non
non % %
42% 45 oui
oui % 55
non non
58% %
90 78
% %
D’une manière générale, le droit à l’éducation est le mieux connu des réfugiés. Pourtant, on n’excède pas une
moitié des enquêtés connaissant leurs droits. Ceci est en partie due à la représentation, parmi les enquêtés
d’une part importante de réfugiés et demandeurs d’asile sans enfant scolarisé ; (près de 50%). Cela reste
86
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intéressant toutefois d’évaluer les connaissances sur l’accès aux droits à l’éducation de l’ensemble du public.
En effet, ce droit, tôt ou tard, va concerner chaque individu.
Connaissance générales du droit à l’éducation pour les réfugiés et demandeurs d’asile (1028 répondants,
inclus ceux qui n’ont pas d’enfant en âge de scolarisation)
Droit à la scolarisation en Droit d’aller à l’école Droit d’aller à l’école Droit de passer le
général primaire secondaire baccalauréat
oui
oui 43
non oui non oui non 47% non %
51% 49% 49% 51% 53% 57
%
oui
37%
non
63%
87
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Alors que le décret ne définit pas le document nécessaire à l’inscription des réfugiés, ils identifient eux même,
en relation avec leur expérience, les documents d’identité de réfugiés et demandeurs d’asile comme étant
nécessaires.
600
500
400
300
200
100
88
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
oui oui
8% 5% Les réfugiés étant en majeure partie arrivés adultes,
peu ont fréquenté l’école à Djibouti.
Langues de l’éducation à Djibouti (65 répondants) Raisons de l’arrêt de l’école à Djibouti : raisons
(68 répondants)
89
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Enfants déscolarisés à Hol Hol Enfants déscolarisés à Ali Adde Enfants déscolarisés à
Djibouti ville
auc aucu
aucun un n
90% 78% 91%
Tableau 13: Varia sur la déscolarisation des enfants de réfugiés et demandeurs d'asile
90
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Avez-vous été à l’université ? (439 Avez-vous été dans Pourquoi n’avez-vous pas fait
répondants) l’enseignement technique ? (439 d’études universitaires (326
répondants) répondants)
mon_p mon_
ays pays Les limites d’âge pour entrer à
59 60 l’université ont été bloquantes
91
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Scolarité des enfants des enquêtés : l’enquête a permis d’obtenir des données sur 1369 enfants de réfugiés
ou demandeurs d’asile
Taux de scolarisation des enfants A Djibouti pour les personnes Les enfants des populations les
en âge de l’être enregistrées à Markazi (59) plus scolarisées (Yéménites –
particulièrement enregistrés à
Markazi), sont les moins scolarisés.
non non
9% 19%
Inversement, les Somaliens sont les
mois scolarisés et on le plus fort
taux de scolarisation des enfants.
oui oui
oui 88%
93%
90%
Tableau 15: Caractéristiques de la scolarisation des enfants de réfugiés et demandeurs d'asile: comparaisons entre lieux,
nationalités
92
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La question de l’intégration réelle et formelle dans le corps public enseignant est un réel sujet :
- D’une part, ces personnes peuvent constituer, pour les élèves, un modèle d’intégration. Hors, leur
situation hors-système peut impacter la perception de ce modèle et faire perdre tout espoir
d’intégration aux écoles
- D’autre part, une fois abordée et non appliquée, cette question devient obsessionnelle et à terme
peut impacter la qualité du travail réalisé.
- Enfin, cet différence de traitement en termes de salaire et de reconnaissance des compétences est
perçue comme une discrimination
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Freins enseignement technique et professionnel 1 : La langue parlée par les réfugiés ne permet pas d’avoir
des groupes de formation mixtes populations hôtes et réfugiés
o Conséquence 1 : Sentiment de discrimination
Frein linguistique 2 : absence d’enseignement des langues locales : Somali, Arabe, Afar (à l’école ou dans
des formations proposées)
Conséquence 1 : fortes disparités d’intégration entre les réfugiés et
demandeurs d’asile connaissant déjà ces langues et ceux qui ne les ont jamais apprises sans mécanisme
pour pallier à cette lacune.
Conséquence 2 : sentiment de discrimination plus fort des personnes non
locutrices de ces langues
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Freins institutionnels 2 : Documents d’Etat civil des réfugiés mal-connus des Directeurs d’école
Freins institutionnels 3 : Intégration imparfaite des enseignants réfugiés dans l’Education nationale
Freins université 1 : Le Programme de l’UNHCR selectionne des étudiants des villages pour accompagner
leur entrée à l’université. Une vingtaine d’étudiants par an sont selectionnés dans ce cadre :
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Freins université 2 : Frais para-universitaires (transport, logement, nourriture) des étudiants des villages non
pris en charge (un accord avec le MASS serait en cours)
o Conséquence 3 échec
Freins université 3 : Difficulté à bénéficier d’une bourse d’étude à l’étranger pour les étudiants réfugiés
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Secteur Santé/social
7.1. Introduction
Le secteur santé/social a la particularité d’être double et vaste pour cette étude. Les secteurs à étudier n’ont
pas été définis et délimités dans les TdR. Aussi la définition de ce secteur double mérite une attention
particulière, afin de ne pas disperser l’analyse.
L’équipe d’experts a identifié la protection sociale comme l’élément liant les deux secteurs, ainsi l’élément
sectoriel prioritaire de l’étude. La protection sociale à Djibouti prend 2 formes : l’AMU pour les salariés, et le
PASS pour les plus vulnérables. Si les réfugiés salariés ont selon la loi les mêmes droits que les Djiboutiens,
l’accès au PASS en revanche semble ne pas encore pouvoir bénéficier aux personnes réfugiées. Ces accès
différenciés ou égaux sont au cœur du questionnement sur ce secteur.
Mais certaines problématiques spécifiques à l’un ou l’autre des secteurs santé et social semblent importantes
dans une évaluation de l’application de la LNR. Des questions spécifiquement sociales ou spécifiquement
sanitaires seront posées dans les questionnaires quantitatifs.
Santé : au-delà de son seul aspect financier (pris en compte dans la protection sociale) : l’accès aux structures
médicales de niveau 1 (CSC), 2 (polycliniques) et 3 hôpitaux de référence, ainsi que l’accès à l’évacuation
sanitaire pourra être questionné. Une attention sera portée à l’accès à la santé reproductive.
Social: concernant l’aspect strictement social, la présente étude se limitera à évaluer l’accès pour les réfugiés
à la Solidarité nationale.
Profil des enquêtés – afin de poser le cadre des besoins en santé et assistance sociale.
Près de 30% des réfugiés et demandeurs d’asile considèrent ne pas être en bonne santé. Cette perception
de l’état de santé est légèrement meilleure pour les personnes vivant dans les villages de réfugiés (autour de
28%) que pour les personnes vivant à Djibouti-ville (autour de 31%). Les femmes se déclarent plus
nombreuses à ne pas être en bonne santé (31,5%) que les hommes (25%).
De même, les groupes dont l’appartenance ethno-linguistique est totalement étrangère à Djibouti se déclarent
en moins bonne santé (32%) que les autres (26%).
20% des réfugiés et demandeurs d’asile interrogés déclarent qu’eux-mêmes ou un proche est atteint d’une
maladie grave ou chronique.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
La convention de Genève de 1951 est particulière sur la question de la santé. En effet, contrairement à
l’éducation, la convention ne parle pas directement d’un droit à la santé. L’article 23 dispose que « Les Etats
Contractants accorderont aux réfugiés résidant régulièrement sur leur territoire le même traitement en matière
d’assistance et de secours publics qu’à leurs nationaux ». L’assistance publique renvoie à l’idée d’un service
publique gratuit de la santé entre autre. Le secours publics doit s’entendre comme la situation sanitaire
marquée par l’urgence. Contrairement à d’autres droits reconnus par la convention qui aligne la situation des
réfugiés à celles des étrangers présents sur le territoire de l’Etat contractant, l’accès à l’assistance publique
et secours publics se fait dans les mêmes conditions que les nationaux.
Le pacte mondial sur les réfugiés est très claire, il indique que « les États et les parties prenantes
concernées33 contribueront, à l’appui des pays d’accueil, des ressources et de l’expertise pour élargir et
améliorer la qualité des systèmes nationaux de santé afin de faciliter l’accès à ceux-ci des réfugiés et des
communautés d’accueil, y compris les femmes et les filles ; les enfants, les adolescents et les jeunes ; les
personnes âgées ; les personnes souffrant de maladies chroniques, notamment de la tuberculose et du VIH ;
les personnes ayant survécu à la traite d’êtres humains, à la torture, au traumatisme ou aux violences, y
compris les violences sexuelles et de genre ainsi que les personnes handicapées ».
Le pacte Mondial pour les réfugiés mets à la charge des Etats, toutes les mesures (construction de centre de
santé, formation du personnel) tenant compte des différentes dimensions de soin et des besoins de différentes
catégories des personnes.
A propos de l’accès à la santé, le LNR parle d’assistance publique comme la convention. Le flou n’est pas
levé par le décret sur les modalités d’application de l’article 14 de la LNR Droits fondamentaux. En effet l’article
6 du décret évoque « Les réfugiés ont accès aux services sociaux de base sur le territoire de la République
de Djibouti. » cette situation est paradoxale puisque la raison d’être de ce décret d’application est d’éclaircir la
LNR, or il se trouve que dans la loi, il est question d’assistance publique, le décret quant à lui utilise une
expression encore plus imprécise« services sociaux de bases ».
L’autre point particulier du décret est qu’il met en œuvre une différence de traitement entre les réfugiés et les
demandeurs d’asile. Les premiers ont accès aux services sociaux de base alors que l’accès des seconds est
conditionné par les ressources disponibles. Autrement dit les demandeurs d’asiles n’ont pas accès aux
services sociaux de base si les ressources disponibles sont insuffisants. Cette situation est unique
car la LNR et ses décrets d’applications n’ont pas séparés ces deux catégories (réfugiés et
demandeurs d’asile) pour les autres droits. Autant dire que cette différence de traitement est opposé à
l’article 14 Al 1 qui dit que tous les droits fondamentaux des demandeurs d’asile et des réfugiés s’appliquent
de la même façon que pour les réfugiés.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Une convention cadre signée en 2018, pour la période 2018-2022 pour l’intégration et la prise en charge des
besoins de santé des réfugiés dans les formations sanitaires publiques en République a été signée entre le
Ministère de la Santé et l’UNHCR.
Une lecture poussée de la convention montre qu’elle constitue une étape importante de la mise en œuvre du
CRRF. Ce mécanisme prévoit un désengagement progressif du HCR dans ses activités en faveur de des
réfugiés et une implication renforcée du ministère de la santé qui prend le relai du HCR.
Le préambule de la convention n’en est pas un, il s’agit plutôt d’un visa énumérant les textes en vigueur dans
le domaine. Or, l’utilité d’un préambule est de contextualiser la convention en insérant un rappel du CRRF et
les engagements internationaux. Il fallait rappeler les missions actuelles du HCR. La convention ne rappelle
pas si la convention concerne ses activités dans les villages des réfugiés dans les camps. Cette absence de
référence historique dans le préambule est nuisible à la lisibilité de la convention.
Cette lacune est préjudiciable en cas de conflit d’interprétation et de compréhension. Elle est de ce fait
préjudiciable à sa propre application, comme l’ont révélé les entretiens institutionnels qui ont montré des
interprétations contradictoires notamment sur certains financements.
En général dans les conventions de transfert, ce sont d’abord les obligations de la partie qui transfert qui sont
définit en l’occurrence le HCR et après sont définis les obligations de la partie qui prend le relai à savoir le
ministère de la santé.
Le non-respect de cet ordre fait que certains obligation se ressemble par exemple les deux parties ont
l’obligation de réhabilité les centres de soins.
Il y a aussi une incongruité dans l’article 13 où la convention est définie comme un mémorandum. Dans la
convention, certaines obligations manquent de précision en raison d’une formulation sans le verbe d’action.
Le plan national de développement sanitaire est la politique sectorielle sur la santé, elle ne mentionne pas le
réfugiés comme une problématique sérieuse, tous au plus ils sont évoqués parmi les populations spéciale
(page 53). Cette situation est pour le moins paradoxale, en ce que les réfugiés sont mentionnés dans la
dernière version du Plan National de Développement (2020-2024). Logiquement les plans sectoriels sont une
application de PND. La PNDS est désarticulée par rapport au PND qui pourtant est défini dans la même
période que ce dernier
99
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Pour la protection sociale n’est pas évoquée par la LNR, le décret n° 410 sur les modalités d’application des
droits fondamentaux de l’article 14 de la loi, lui l’évoque en énonçant que « Les bénéficiaires du statut de
réfugié et les demandeurs d'asile reçoivent le même traitement que les nationaux en ce qui concerne la
législation nationale du travail et de la sécurité sociale.
Contrairement à l’accès à la santé, le décret ne conditionne pas l’accès à la protection sociale des
demandeurs d’asile à la capacité de l’Etat. Les réfugiés et les demandeurs d’asile ont le même accès que
les nationaux en ce qui concerne la protection sociale. Cette situation laisse un peu dubitatif, en ce que l’accès
au secteur le moins couteux (santé) est conditionné aux capacités de l’Etat alors que pour la
Protection sociale (secteur couteux) l’accès des demandeurs d’asile n’est pas conditionné. Cette
remarque est d’autant plus pertinente que la question de l’intégration des réfugiés dans le PASS est laissée
en suspens en raison du risque du coût lié à l’admission des réfugiés et de demandeurs d’asile dans le PASS.
La recommandation de l’OIT du 1’ juin 2012 est très intéressante, elle s’adresse aux Etats membres. Elle est
la première norme sur la protection sociale du XXI siècle pour la promotion de la dignité humaine et la cohésion
sociale. Même si la force obligatoire d’une recommandation n’équivaut pas à celle d’une convention
internationale, elle donne quand même des orientations souples invitant les Etats à progresser à un rythme
conforme à leur possibilité.
Deux points essentiels sont à retenir, cette recommandation invite les Etats à mettre en place :
système de protection sociale intégrant le secteur informel
système de protection sociale qui n’exclut pas les populations vulnérable comme les réfugiés.
Pour la formalisation des travailleurs informels, il faut noter que le Ministère du travail et de la formalisation
est chargé de spécialement de mettre en place une stratégie nationale visant à inclure dans la
protection sociale les travailleurs su secteur informel. L’importance des réfugiés dans le secteur
informel laisse présumer que ces derniers seront parmi les bénéficiaires.
100
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
L’épidémie du Covid a poussé les autorités Djiboutienne à élargir les champs d’application du Registre sociale
issu du décret n°2017-311 28 septembre 2017 aux réfugiés à travers un décret modificatif de ce décret, le
décret °2020-137 du 8 juillet 2020.
Le registre social est système d’information qui s’occupe de la gestion des données des ménages pauvres qui
ont vocation à bénéficier des mesures de protection sociale.
Il faut souligner que le décret n°2020-311 intégrant les réfugiés dans le registre social ne mentionne pas les
demandeurs d’asile. Ce décret sectoriel n’est pas conforme au décret d’application n°410 de la LNR qui prévoit
une admission des demandeurs d’asile dans le système de protection sociale au même titre que les réfugiés
et les nationaux.
7.3.1. Les institutions clés du secteur : des rôles confus qui se retrouvent dans la
mise en pratique – des coopérations bilatérales qui gênent la pertinence
sectorielle.
La santé est le secteur le plus avancé de l’intégration des réfugiés et demandeurs d’asiles après l’éducation.
Toutefois, l’enquête institutionnelle a révélé une illisibilité de certains fonctionnements, et des déclarations
contradictoires des institutions pourtant partenaires, sur les fonctionnements sectoriels. Ceux-ci se ressentent
déjà dans la perception et l’expérience des réfugiés dans leur accès à la santé et à la protection sociale (voir
infra), et pourrait à terme gêner la pérennité de l’intégration des réfugiés dans la santé.
Dans ce vaste secteur intégrant la gestion de santé et la protection sociale, la construction du système semble
se faire sans schéma global préalable. Les acteurs sont peu nombreux mais interagissent surtout selon des
modalités bilatérales parallèles, ignorant, notamment, la coordination essentielle à la bonne mise en œuvre
du CRRF qui est le cadre de l’intégration des réfugiés pour tous les secteurs, y compris (et prioritairement) la
santé et la protection sociale.
Les acteurs de ce vaste secteur « santé social » sont les suivants :
101
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Ministère de la Ministère sectoriel premier pour les Convention Cadre avec l’UNHCR
Santé questions liées à l’accès aux A l’articulation financière entre les
structures de santé et aux hôpitaux et l’UNHCR
médicaments des réfugiés, via : Accueille et accompagen les
Direction des Régions demandes des réfugiés sur les
Sanitaires, Programme santé questions de santé (accès aux
des Réfugiés structures, frais hospitaliers, accès
aux traitements)
Oriente vers l’UNHCR
Hôpitaux de Assure les soins nécessitant un Confusion entre les réfugiés urbains
Référence niveau de compétence ou de (soins payants ou présentation de la
spécialité supérieur Carte de Réfugié) et des réfugiés des
villages qui ne sont acceptés qu’avec
la fiche de transfert s’ils veulent
Structures autonomes bénéficier de soins gratuits.
financièrement Oriente vers le Ministère de la Santé
ou vers l’UNHCR pour le
Facturent les soins donnés aux
remboursement des soins ou des
réfugiés ayant présenté Carte
médicaments.
d’identité de Réfugié/Attestation de
réfugié ou de demandeur d’asile Autonomie des hôpitaux de
références non exercée de facto.
(mobilisation de fonds notamment)
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
CNSS Acteur premier de la protection social Grande difficulté des réfugiés et demandeurs
– non rencontré d’asile salariés et entrepreneurs à se faire
enregistrer
La santé est l’un des domaines le mieux connu des réfugiés. Elle fait partie des 2 domaines pour lesquels
l’intégration est considérée comme institutionnellement avancée. S’il ressort de l’enquête quantitative que la
connaissance des droits pour la santé est globalement meilleure que pour d’autres secteurs, ce ne sont
toutefois que la moitié des réfugiés et demandeurs d’asile qui connaissent ce droit.
103
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
7.4.2. Connaissances générales des droits des réfugiés sur les questions de santé
et d’assistance sociale
Les variables clé genre, statut, ou proximité/éloignement du groupe ethnolinguistique ne révèlent pas une
importante variation de la connaissance des droits. C’est ici l’ancienneté qui montre une connaissance
inversée par rapport à l’ancienneté sur le territoire :
Les réfugiés et les demandeurs d’asile ont-ils les mêmes droits que les Djiboutiens pour la
santé ?
Arrivés avant 1990 Arrivés entre 1990 et 1997 Arrivés entre 1998 et 2010
5 répondants 208 répondants 208 répondants
oui
20%
oui oui
oui oui oui
43% 44%
non non non non
non
57% 56%
non
80%
non
non oui non oui 41% oui
47% oui 46% oui
53% non 54% non oui non
59%
Figure 14 Les réfugiés et les demandeurs d'asile ont-ils le même droit à la santé que les Djiboutiens?
La Santé est le droit le mieux connu des réfugiés et demandeurs d’asile. Il arrive en tête des droits cités
spontanément comme associés au statut de réfugié/demandeur d’asile et à leurs documents, avant même
l’assistance alimentaire.
104
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Selon vous, les médicaments sont ils payants pour les réfugiés et demandeurs d’asile en
République de Djibouti ?
Moyenne tous sites Djibouti-ville – 219 répondants Hol Hol – 227 répondants
Total des 1028 répondants
non
30%
non
41% oui oui oui oui
non 47%
oui non non non
53%
59%
oui
70%
A retenir :
- Les variables ayant fait l’objet de graphiques sont celles qui présentent le plus fort écart à la
moyenne
- Alors qu’en théorie les médicaments sont devenus payants pour tous, les habitants du village de
réfugiés de Hol Hol considèrent en majorité qu’ils sont gratuits
- Les habitants de Djibouti-ville sont mieux informés, car la non-gratuité correspond pour eux à une
pratique plus ancienne
- Lire ces questions au regard de la spatialisation des réponses portées pour améliorrer la santé
Selon vous, les réfugiés et demandeurs d’asile sont-ils éligibles à une aide sociale
exceptionnelle en République de Djibouti ?
oui
oui 13%
27% oui
34%
non
non 66%
73% non
87%
A retenir :
- L’accès à une aide sociale exceptionnelle n’est généralement pas reconnu comme un droit.
- Les réfugiés ayant une plus grande proximité ethno-linguistique avec Djibouti (Somali, Afar,
Arabes) sont plus d’un tiers à connaitre ce droit alors que les réfugiés plus distants (Amhara,
Oromo, Tigrées, Tigrinia et autres) ne sont que 13%.
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
non non
non
99% 99%
89%
A retenir :
- Les dispositifs d’assistance sociale et médicale sont globalement peu connues.
- Le MASS ; avec le PAM a pour projet d’intégrer 10% des réfugiés dans le PASS, seul 1% de
notre échantillon déclare connaitre ce dispositif.
- La connaissance de la CNSS passe généralement soit par l’emploi, soit par des tentatives
d’accéder aux soins pendant lesquelles la carte CNSS a été demandée
- Ce niveau de connaissance est conforme à la non-intégration des réfugiés dans ces
dispositifs
oui
24%
oui
non
non
76%
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
oui
3%
oui
non
non
97%
oui_sans
_docume non
nt 18%
14% non
oui_attestatio
n
oui_sans_docu
ment
oui_atte
station
68%
Aucune intégration budgétaire des personnels soignants réfugiés dans les centres de santé des villages
de réfugiés, dont ils constituent pourtant 26 staffs sur 34.
La gratification des personnels réfugiés est de 60 000 FDJ contre 130 000 pour les nationaux. Les salaires
Certains soignants ont un simple statut de collaborateur et ne reçoivent qu’une gratification épisodique,
malgré une présence quotidienne.
L’expérience de l’équipe d’expert en terme de recours aux institutions est conforme au flou qui regne dans le
rôle de chacun. Ainsi, lors des entretiens menés au Ministère de la Santé comme au HCR, nous avons croisé
des personnes réfugiées attendant un interlocuteur pour des questions similaires = éclatement et confusion
des rôles de chaque institution.
107
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Djibouti-ville – 219 répondants Ali Adde – 487 répondants Hol Hol – 227 répondants
onars
onars 28% onars a_per
34% a_per
36% sonne
a_pers sonne
onne 43% 41%
49% min_s
anté
min_s 4% min_s
anté hcr autre anté hcr autre
hcr autre
8% 7% 2% 11% 8% 4%
20% 5%
A retenir :
a_pers - La majorité des onars a_pers
onars onne répondants se sentent 30% onne
33% 50% sans recours face à un 40%
refus d’admission
6% de notre échantillon de 1028 réfugiés (69 personnes) ont effectivement eu recours à une institution lors de
refus d’admission dans une structure, et ce recours a trouvé une issue positive dans 62% des cas (pour 43
cas).
108
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Quelle institution octroie des aides sociales exceptionnelles pour les réfugiés ?
276 répondants (les réfugiés sont-ils éligibles à une aide exceptionnelle - OUI
autre
16%
unhcr
31%
mass
11% autre
mass
onars
ong
unhcr
ong
12%
onars
30%
109
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Le changement induit par le CRRF et la Convention-cadre entre le Ministère de la Santé et l’UNHCR dans les
modalités de prise en charge de la santé des réfugiés n’a globalement pas été perçue. Alors que ce
changement a touché principalement les réfugiés enregistrés dans les villages de réfugiés, la distinction
géographique des réponses n’est paradoxalement pas perceptible. Sont présentés ici les distinctions les plus
signifiantes :
oui oui
23% 11%
oui oui
non non
non non
77% 89%
oui oui
21% 6%
oui oui
non non
non
non
79%
94%
Proximité ethno-linguistique avec Djibouti – 671 Eloignement ethno-linguistique avec Djibouti – 357
répondants répondants
oui
oui 6%
24%
oui oui
non non
non
76% non
94%
110
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Seuls 179 réfugiés disent avoir connaissance d’un changement intervenu dans la prise en charge sanitaire
des réfugiés et demandeurs d’asile. Parmi ceux-ci :
Date perçue du changement dans la prise en charge de la santé des réfugiés et demandeurs
d’asile
2010 à 2015
2016 à 2019
(autour de la
2016 à 2019
réforme)
(autour de la
réforme)
2020 (Covid 19) 2020 (Covid
19)
2021-2022
2021-2022
Années 1990
Figure 18 Date perçue du changement à Hol Hol Figure 19 Date perçue du changement à Ali Adde
2010 à 2015
2021-2022
111
0
50
100
150
200
250
300
NSP
disponibilité des traitements
Accès à la santé pour tous les réfugiés
Gratuité des médicaments
Accès aux traitements (gratuité et disponibilité)
Gratuité des soins
Amélioration de la qualité des soins
augmenter l'écoute, l'accueil et le suivi du patient - communication…
7.7.1. Par les réfugiés
266240118105105 61 46 35 31 30 30 25 20 17 16 13 12 10 9
Aides alimentaires/financière lors des périodes d'hospitalisation et…
8
Augmenter le nombre d'ambulances dans les villages de réfugiés
Facilitation des transferts sanitaires internationaux pour les réfugiés 5
7.7. Proposition participatives et diagnostic participatif
4
amélioration des salles d'accouchement,
3
NON VALIDE
1
Figure 22 : Priorités des améliorations à porter à la santé des réfugiés. Réponses libres et multiples. Total des réponses : 1212
112
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
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Les réfugiés et demandeurs d’asile se sont exprimés sur les améliorations à apporter au droit à la santé pour
les réfugiés. Les réponses étaient libres et à possibilités multiples, dans l’objectif de ne pas pré-penser le sujet.
Elles ont ensuite été fusionnées en 24 catégories (plus les personnes répondant « je ne sais pas », soit 22%
des réponses).
Les 5 premières réponses concentrent 51% des réponses et portent en premier lieu sur les traitements et
médicaments. La plus grande préoccupation des réfugiés et demandeurs d’asile est la disponibilité de
traitements et médicaments en République de Djibouti. En second lieu, leur gratuité (en relation avec
l’intégration des réfugiés dans la santé qui préconise un traitement égal avec les nationaux et a marqué pour
les réfugiés la fin de la gratuité des médicaments.
- Dans les villages de réfugiés, la première préoccupation concerne la disponibilité des traitements.
o Pour Hol Hol plus spécifiquement, les améliorations concernant l’accueil, l’écoute et la lutte
contre la discrimination occupent les 5 premières places, au même titre que les remarques
concernant la qualité des soins en général, incluant la vétusté des équipements et la demande
d’un vrai hôpital sur le village de réfugiés.
o Pour Ali Adde, les améliorations concernent avant tout les traitements.
- Pour les personnes enregistrées dans les villages de réfugiés et vivant à Djibouti ville, leurs
préoccupations premières rejoignent celles des personnes enregistrées à Djibouti ville.
Il ne faut pas négliger l’importance de l’amélioration proposée « accès à la santé pour tous les réfugiés et
demandeurs d’asile », qui se classe en deuxième proposition : cette formulation peut sembler très générale.
Elle répond néanmoins à une expérience et un ressenti par rapport au droit.
- Malgré l’existence d’une convention entre le ministère de la Santé et l’UNHCR, le discours de chaque
acteur diverge sur son contenu précis et sur les procédures d’accès aux médicaments pour les
réfugiés et de remboursement pour les hôpitaux de niveau 3 et pour le Ministère de la Santé
- Malgré l’existence d’une convention sur 4 ans avec le ministère de la Santé, l’UNHCR n’a plus de
référent santé depuis plusieurs années.
-
- L’ONARS, identifiée par les réfugiés et demandeurs d’asile comme l’interlocuteur premier en matière
d’accès au soin, et coordinateur du CRRF, n’est pas entré dans une convention ni avec l’UNHCR, ni
avec le Ministère sur ce point.
- L’enclavement géographique des villages de réfugiés et le mauvais état des routes rendent tout
transfert de cas graves dangereux. Des personnes ne sont pas soignées pour cette raison
- Centres de santé pour réfugiés, dits « hôpitaux » sont sous-dotés en matériel et n’ont pas de
médecins.
- Le personnel soignant réfugié des centres de santé des villages de réfugiés n’ont pas les mêmes
traitements en terme de droit du travail que les salariés djiboutiens, même si des missions à
responsabilités peuvent leur être confiées.
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1.3. Existence de la LNR Enquête Quantitative & 1.3.1. Droits non appliqués
méconnue tant des institutions que Entretiens
des réfugiés et demandeurs d'asile Institutionnels
1.3.2. Droits non revendiqués
2.1. Certains droits inscrits dans la 2.1.2. Manque de clarté de la norme = faiblesse
LNR non définis dans un décret Analyse Juridique pour infléchir certaines pratiques administratives
d'application contraires à la LNR
2.2. LNR est une Loi au même titre 2.2.1. Pas de contrainte d'application de la LNR
Analyse Juridique &
que les autres Lois sectorielles à la pour les organismes = obstacles sectoriels
Entretiens Institutionnels
teneur parfois contraire demeurent
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Documents d'Etat-civil :
Attestations de réfugiés et Accès aux droits bloqué
demandeurs d'asile non-reconnues
par les institutions. Carte de
Enquête Quantitative
réfugié non-reconnu comme pièce
d'identité. Acte de naissance non délivré
Difficultés à obtenir un acte de
naissance Intégration fragilisée
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4. Freins institutionnels
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5. Freins institutionalo-financiers
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Freins à la bancarisation
1.1. Une distinction est introduite 1.1.1. Une personne reconnue réfugiée après
entre réfugiés et demandeurs Enquête Quantitative 10 ans de procédure n'aura pas commencé à
d'asile s'établir et s'intégrer financièrement
2.3. Lignes de garantie destinées aux 2.3.2. Sentiment par les réfugiés non acceptés dans
réfugiés ne sont pas d'accès libre, ces programmes d'un droit à 2 vitesses
mais soumises à la sélection par les
ONG ou OI bailleurs
2.3.3. Maintien des réfugiés entrepreneurs
volontaires (sans AGR) dans une impossibilité de
développer leur activité, qui reste précaire et vivrière
ou s'éteint.
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Freins à la sante/social
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Focus groupes et
4.2. Vétusté des équipements de 4.2.1. Renoncement aux soins par certains
enquête
santé réfugiés et demandeurs d'asile
quantitative
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Freins à l’entreprenariat
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Freins à la propriété
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Freins à l’éducation
3.1. Enseignement dans les Entretiens institutionnels, 3.1.2. Difficile accès aux formations
villages de réfugiés en anglais enquête quantitative & focus professionnelles courtes
majoritairement groupes
3.1.3. Intégration à Djibouti, tant
professionnelle que sociale, rendue
difficile.
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4.1. Scolarisation à Djibouti-ville Entretiens institutionnels & 4.1.2. L'école publique est mal perçue par
mal connue et mal documentée enquête quantitative les réfugiés et demandeurs d'asile à
Djibouti ville – école privée préférée.
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5. Freins Université
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Rapport sur la synthèse de l’analyse de la situation sanitaire à Djibouti dans le contexte de la mise en œuvre
de la couverture sanitaire universelle Mars 2022.
Rapport trimestriel sur le projet d’appui à l’entreprenariat des réfugiés (PAER). Juin 2021
Note Conceptuelle sur l’appui à l’inclusion des réfugiés sur le marché de travail.
Etude portant sur le cadre de Politique de Réinstallation, février 2017.
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Ministère de la Santé Point Focal santé des réfugiés Hassan Hussein
Hôpital Dar al Hanaan Directrice générale Hawa Hassan
CNRSR Housseina Directrice Mako Mahamoud Ali
HOPITAL DE BALBALA Directeur Moussa Ibrahim Sougueh
Centre de Santé Réfugiés Ali
Adde agent de santé réfugié 1
Centre de Santé Réfugiés Ali
Adde agent de santé réfugié 2
Programme Alimentaire Mondial Représentante résidente Mary Njoroge 77 86 41 17 mary.njoroge@wfp.org
Programme Alimentaire Mondial Chef de Bureau d'Ali Sabieh Kalib Zakaria Said 77 88 54 46 kalib.said@wfp.org
BANCARISATION
BCIMR agence d'Ali Sabieh Directeur d'Agence Aden Said Osman 77 53 6857 aden.said-osman@bcimr.dj
Responsable des Affaires
Saba African Bank juridiques Adiy Ahmed Said 77 27 73 80 ad.ahmed@sabafrican.com
Fonds de garantie Chef de Projet Abdallah Abdoulkader
ENTREPRENARIAT
ADDS département de microcrédit
ADDS Responsable projet réfugiés Abdelatif
ADDS Directrice de la microfinance Khadra Omar Kamil 77 64 52 53
Hotel des Impôts de Djibouti ville Directeur
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Antenne de l'hotel
Des impôts à ball bala Chef de centre des Impôts Mahdi Isman
Direction PME PMI
Ministère du commerce Directeur Hiba Ahmed Hiba
UNHCR Responable Livelihood Ingrid Oyvan oyvann@unhcr.org
Ministère du commerce et du
tourisme
CIR Cadre intégré renforcé Coordinateur Mohamed Omar Dabar 77 83 90 01 dabardj@yahoo.fr
ANPI Head of Promotion Dpt Amina Houssein Guirreh 77 88 71 06 aminamak4@gmail.com
Guichet Unique Agent d'accueil anonyme
Guichet Unique Directrice
CLE Directeur des Opérations Chehem M/ed Abdallah 77 12 44 98 chehem.mohamed@cledjibouti.com
Responsable programme dvt
CLE sectoriel Ide Mohamed Abdillahi 77 60 39 86 ide.mohamed@cledjibouti.com
Chambre de commerce de Adjointe - chargée d'appui aux
Djibouti entreprises Dahabo Daoud Obsieh 77 83 70 70 dahabo.daoud@ccd.dj
Chambre de commerce de Directrice du Dpt informations et
Djibouti Etudes Zahra Omar Ahmed 77 83 73 59 zahra.omar@ccd.dj
Club des jeunes entrepreneurs
De Ali Sabieh Présidente Fathia Idleh 77 21 15 60 Fathiaidleh2016@gmail.com
DRC Directeur de Zone - Djibouti Boisy Williams 77 20 65 99 boisy.williams@drc.ngo
Finance officer - livelihood
NRC projects Aden Said
PROPRIETE
Ministère du Budget
Direction des Domaines et de la Houssein Mahamoud
Conservation foncière Directeur Barreh
Directeur Général
ARULoS Coordinateur Projet PIRB Abdourahman Ali Ahmed 21 35 43 44 abdourahman.ali@arulos.dj
141
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QUESTIONNAIRE RÉFUGIÉS
Ce questionnaire a pour but d’apprécier l’application de la Loi nationale sur les réfugiés en
République de Djibouti de 2017.
La cheffe de mission est à la disposition de l’équipe technique pour toute question (Géraldine : +33
6 81 77 19 48 par whatsapp ou signal).
Plus précisément, ce questionnaire sera soumis à 1000 enquêtés réfugiés et demandeurs d’asile (520
enregistrés à Ali Adde (vivant à Ali Adde ou Djibouti-ville), 260 enregistrés à Hol Hol (vivant à Hol Hol
ou Djibouti-ville) et 240 enregistrés à Djibouti-ville ou Obock (vivant tous à Djibouti-Ville).
L’échantillonnage tentera de rester au plus proche de la part de réfugiés/demandeurs d’asile par
nationalité dont (à l’échelle du pays): 40,3% de Somaliens, 38,3% d’Ethiopiens, 18,1%, 2,9%
d’Erythréens à l’échelle du pays (biais : l’étude ne prends pas en compte le camp de Markazi qui
enregistre 50% des réfugiés yéménites, toutefois, un pourcentage, détaillé plus bas, de Yéménites
enregistrés à Markazi mais vivant à Djibouti-ville sera enquêté sur le site de Djibouti-ville).
L’objectif de cette enquête auprès des réfugiés et demandeurs d’asiles est d’évaluer leur
rapport aux droits des réfugiés sur 5 secteurs d’intégration : éducation, santé/social,
entreprenariat, bancarisation et accès à la propriété, et ce en centrant l’analyse sur les 4
éléments suivants :
142
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Nous souhaitons en plus de l’état général que l’analyse fasse ressortir les réponses en fonction
de ces 5 variables (toutes dans la partie 1 du questionnaire) – présentés ici par ordre
d’importance :
8) lieu de vie (4) :Ali Adde, Hol hol, Djibouti ville-enregistré à Djibouti ville et
Djibouti ville-enregistré en camp. (question n°1) : ce traitement à part
devra faire apparaitre les catégories suivantes :
a. Enregistré à Ali Adde et vivant à Ali Adde
b. Enregistré à Hol Hol et vivant à Hol Hol
c. Enregistré dans les camps (Ali Adde+ Hol Hol et vivant à Djibouti-
ville)
d. Enregistré à Obock-Markazi et vivant à Djibouti-ville
e. Enregistré à Djibouti-ville et y vivant
9) Nationalité (question n°3) incluant les détails de l’appartenance ethnique.
Notes sur cette question n°3 : pour les nationalités des pays voisins, il est
distingué l’appartenance à une catégorie ethnique territorialement et
linguistiquement similaire à Djibouti (hypothèse d’une intégration plus
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5) genre
6) Réfugié/demandeur d’asile
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QUESTIONNAIRE
I) Questions générales
3) Nationalité (voir question en rouge dans l’introduction, pour l’équipe SE). Réponse
obligatoire, 1 seul choix possible – (pour la formation : si métis, appartenance paternelle,
conformément aux conventions)
a) Éthiopienne
i) Somali
ii) Afar
iii) Ni Somali, ni Afar
(1) Oromo
(2) Amhara
(3) Tigré
(4) Autre (à préciser)
b) Somalienne
i) Somali
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ii) Non-somali
c) Erythréenne
i) Afar
ii) Arabe
iii) Ni Afar/Ni Arabe
(1) Tigréen
(2) à préciser
d) Yéménite
e) Autre (à préciser)
7) Etes-vous
a) réfugié
b) demandeur d’asile
8) Si réfugié: année d’obtention du statut de réfugié réponse obligatoire pour les réfugiés ,
réponse impossible pour les demandeurs d’asile (les catégories seront créées lors du
traitement)
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9) Si réfugié : Avez-vous déjà renouvelé votre attestation de réfugié? (réponse obligatoire pour
les réfugiés, impossible pour les demandeurs d’asile)
i) Oui
Cela a-t-il été facile
(1) Oui
(2) Non pourquoi (case réponse libre)
ii) non
(1) si non, pourquoi (case réponse spontanée)
10) Si réfugié : Avez-vous déjà renouvelé votre ID card de réfugié? Réponse obligatoire pour les
réfugiés, impossible pour les demandeurs d’asile
i) Oui
Cela a-t-il été facile ? (réponse obligatoire)
(1) Oui
(2) Non
(a) pourquoi ( case réponse libre – réponse obligatoire pour ceux
qui ont répondu non précédemment)
ii) non
(1) si non, pourquoi (case réponse spontanée – réponse obligatoire pour
ceux qui ont répondu non)
11) Si demandeurs d’asile :Avez-vous déjà renouvelé votre attestation de demandeur d’asile?
(réponse obligatoire pour tous les demandeurs d’asile, impossible pour réfugiés)
i) Oui
Cela a-t-il été facile ? (obligatoire pour les oui)
(1) Oui
(2) Non pourquoi (réponse libre, obligatoire pour les non cela n’a pas été
facile)
ii) non
(1) si non, pourquoi (case réponse spontanée, obligatoire pour les non je
n’ai jamais renouvellé mon attestation de demande d’asile)
12) Avez-vous des enfants nés en République de Djibouti (réponse obligatoire pour tous les
enquêtés – choix simple
a) Oui
b) Non
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13) Si oui à la question précédente, ont-ils un acte de naissance réponse obligatoire pour tous
les oui, j’ai des enfants nés à Djibouti)
a) Oui, tous
b) Non, aucun
c) Certains mais pas tous
14) Si réponse b ou c à la question précédente, pourquoi ? (obligatoire pour les personnes ayant
répondu non, ou certains mais pas tous à la question précédente)
a) Réponse libre
15) Avez-vous une bonne connaissance d’une ou plusieurs langues parlées en République de
Djibouti ( réponse obligatoire pour tous, choix unique ou multiple)
a) somali
i) langue maternelle
ii) apprise à Djibouti
iii) apprise dans mon pays d’origine
b) afar
i) langue maternelle
ii) apprise à Djibouti
iii) apprise dans mon pays d’origine
c) arabe
i) langue maternelle
ii) apprise à Djibouti
iii) apprise dans mon pays d’origine
d) français
i) langue maternelle
ii) apprise à Djibouti
iii) apprise dans mon pays d’origine
e) anglais
i) langue maternelle
ii) apprise à Djibouti
iii) apprise dans mon pays d’origine
f) Je n’ai connaissance d’aucune langue parlée à Djibouti
16) Trouvez-vous que l’attestation de réfugié/demandeurs d’asile est utile pour votre vie en
République de Djibouti Question obligatoire pour tous. (dissocier réfugié/demandeurs d’asile
dans le traitement)
148
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a) oui
i) utile en quoi? (réponse libre)
b) non
i) pourquoi? (réponse libre)
17) Connaissez-vous les droits associés au statut de réfugié/demandeur d’asile (obligatoire pour
tous)
a) Réponse libre
19) Etes-vous inscrits sur des listes de réinstallation à l’étranger ? Réponse obligatoire pour tous
les enquêtés
20) Considérez-vous que vous êtes bien intégré en République de Djibouti en général? Réponse
obligatoire pour tous – choix simple
i) oui
ii) non
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21) Considérez-vous que vous êtes bien intégré en République de Djibouti dans les domaines
suivants: réponse obligatoire pour tous les enquêtés pour toutes les sous questions.
22) Selon vous, est-ce que les réfugiés ont les mêmes droits que les Djiboutiens? (réponse
obligatoire pour toutes les sous-questions)
a) en général
i) oui
ii) non
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b) pour l’école?
i) oui
ii) non
II) EDUCATION
2) Si vous avez été scolarisé en République de Djibouti, dans quelle école? (NOM de l’école -
réponse libre) – Question obligatoire pour les personnes ayant répondu oui, scolarisé en
république de Djibouti uniquement)
3) Dans quel type d’école ? Question obligatoire pour les personnes ayant répondu oui, scolarisé
en république de Djibouti uniquement). Choix multiple autorisé
(3) jusqu’à quel niveau? (réponse libre -obligatoires pour les personnes
ayant répondu avoir été scolarisées à Djibouti. – choix simple
uniquement ;
(a) pourquoi vous êtes-vous arrêté à ce niveau cocher la raison
principale- choix simple
(i) plus d’argent pour payer
(ii) on m’a refusé l’inscription cette année là
(iii) j’avais un mauvais niveau
(iv) j’ai trouvé une activité rémunératrice
(v) autre préciser
(4) dans quelle langue (réponse obligatoire pour les personnes ayant été
scolarisées à Djibouti. Choix multiple possible.
(a) français
(b) anglais
(c) arabe
(d) autre
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4) ) (si scolarisé) Avez-vous été étudiant à l’université? Question obligatoire pour toutes les
personnes ayant été scolarisées à Djibouti ou dans leur pays. Choix multiple possible pour le
b) oui
a) non
b) oui
i) En République de Djibouti
ii) Dans mon pays d’origine
iii) Dans un autre pays
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9) Si votre enfant n°1 ; puis n°2 etc ne va pas à l’école, pourquoi ? réponse simple uniquement.
i) je n’ai pas les moyens de payer
ii) il n’a pas le droit en tant que réfugiés
iii) on lui a refusé l’inscription malgré le droit à l’éducation
iv) je préfère qu’il travaille
v) je préfère qu’il reste à la maison
vi) il n’a pas l’âge
vii) autre à préciser
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a) oui
i) à quel niveau
ii) pour quelle raison (réponse simple uniquement)
(1) ils ont terminé le cursus secondaire avec diplôme
(2) ils ont terminé le cursus secondaire sans diplôme
(3) je n’avais plus les moyens de payer
(4) nous avons déménagé
(5) il a trouvé une activité rémunératrice
(6) il avait un mauvais niveau
(7) autre préciser
b) non
11) Si enfant scolarisé, quels documents vous a t’on demandé pour l’inscription (réponse libre;
sous forme de liste – uniquement pour les enfants allant à l’école + enfants ayant quitté
l’école
12) Aviez-vous tous les documents demandés uniquement pour les enfants allant à l’école +
enfants ayant quitté l’école
a) oui
b) non
13) En cas d’une inscription scolaire refusée, quel en a été le motif (réponse simple uniquement +
uniquement les personnes ayant répondu qu’on leur a refusé l’inscription.
a) carte de réfugiée non acceptée
b) document manquant
i) lequel ? réponse libre)
c) autre (réponse libre)
14) Selon vous un réfugié en République de Djibouti a le droit d’aller à l’école publique primaire
tous les enquêtés, obligatoire
a) oui
b) non
15) Savez-vous si un réfugié en République de Djibouti à le droit d’aller à l’école publique
secondaire tous les enquêtés, obligatoire
a) oui
b) non
155
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
18) Vos enfants majeurs ont-ils été à l’université ou dans l’enseignement supérieur technique ?
a) non
i) parce qu’il n’a pas été à l’école secondaire
ii) parce qu’il n’a pas été à l’école secondaire mais je n’ai pas passé le
baccalauréat
iii) parce qu’il n’a pas été à l’école secondaire mais je n’ai pas obtenu le bac
iv) parce que le diplôme de fin d’études secondaires obtenu à l’étranger n’a pas
été reconnu
v) Parce que malgré un certificat ou un baccalauréat obtenu en République de
Djibouti, on nous a dit qu’il n’avait pas le droit d’étudier à l’université.
vi) parce qu’il était trop âgé.
vii) autre (libre)
b) oui (choix multiple)
i) enseignement supérieur technique en République de Djibouti
ii) enseignement supérieur technique à l’étranger
(1) dans son pays d’origine
(2) dans un autre pays (préciser)
iii) enseignement supérieur universitaire en République de Djibouti
iv) enseignement supérieur universitaire à l’étranger
(1) dans son pays d’origine
(2) dans un autre pays (préciser)
19) En cas de refus d’inscription à l’école primaire ou secondaire, qui est l’instance à qui
s’adresser? Question obligatoire pour tous les enquêtés. Choix simple uniquement.
a) Onars
b) Ministère de l’éducation
c) Hcr
156
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
20) Avez-vous déjà recouru à cette instance de recours ? (obligatoire pour tous, en lien question
précédente)?
a) non
b) oui
i) si oui: est ce la démarche a réussi
(1) oui
(2) non
21) En cas de problème pour s’inscrire à un diplôme du collège ou lycée (Brevet ou bac), à qui
pouvez-vous vous adresser? Obligatoire pour tous, choix simple
a) Onars
b) Hcr
c) Ministère de l’éducation
d) Autre réponse libre
22) Avez-vous déjà recouru à cette instance de recours (en lien question précédente)?
a) non
b) oui
i) si oui: est ce la démarche a réussi
(1) oui
(2) non
23) Pensez-vous que le meilleur système pour l’éducation des réfugié est : obligatoire pour tous
les enquêtés
a) le même système que pour les nationaux
b) un système spécifique pour les réfugiés
i) pourquoi: réponse libre
24) Pour les réfugiés VIVANT dans les villages de réfugiés Hol Hol et Ali Adde
a) Préférez-vous un enseignement ( obligatoire, choix simple uniquement)
i) en anglais
ii) en français
iii) dans votre langue maternelle
157
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
b) Quel est votre interlocuteur pour l’inscription des enfants (obligatoire, choix simple
uniquement
i) ONARS
ii) UNHCR
iii) Directement l’école
iv) une ONG
25) Pour les réfugiés VIVANT à Djibouti-ville uniquement. Obligatoire, choix multiple possible
a) Qui est votre interlocuteur pour l’inscription des enfants
i) ONARS
ii) Ministère de l’Education
iii) une ONG
iv) Directement dans les écoles
27) Si oui dans quel secteur (uniquement pour les personnes ayant répondu oui à la question
précédente)
a) Artisanat
b) Agriculture
c) Mécanique
d) autre
28) Vos enfants ont-ils déjà suivi une formation professionnelle ?
a) Oui
b) Non
29) Si oui, dans quel secteur uniquement pour les personnes ayant répondu oui à la question
précédente.
a) Artisanat
b) Agriculture
c) Mécanique
d) autre
3 ) SANTÉ/SOCIAL
1) Est-ce que vous êtes en bonne santé réponse obligatoire, pour tous les enquêtés
a) Oui
b) non
3) Vous ou une personne de votre foyer est-il atteint d’une maladie grave ou chronique
a) Oui
b) Non
159
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4) Si oui à la question précédente (3) : avez-vous accès aux traitements et soins ? Uniquement
pour les personnes ayant répondu être atteinte d’une maladie grave ou chronique -
obligatoire pour ces personnes.
a) oui
b) Non
i) Si non pourquoi, réponse libre
iii) les soins reçus ont-ils été payants? créer une fiche par hopital pour l’enquête
OU lier à l’hopital pour le traitement des données
(1) oui
(a) combien avez-vous payé pour les soins? Réponse libre
(2) Non
160
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8) Avez-vous déjà renoncé à vous soigner à cause des difficultés pour accéder à la santé
i) Oui
(1) Difficultés financières
(2) Refus du centre de soin/hopital parce que réfugié ou demandeur
d’asile.
(3) Autre réponse libre
ii) non
161
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13) Si un réfugié a des problèmes pour se faire accepter dans une structure de soin, à qui peut-il
s’adresser? Obligatoire pour tous les enquêtés. Choix simple uniquement.
a) l’ONARS
b) le HCR
c) le Ministère de la Santé
d) Autre (préciser)
e) A personne
14) Avez-vous déjà recouru à cette instance de recours (en lien question précédente)?
a) non
b) oui
i) si oui: est ce la démarche a réussi
(1) oui (lier la réponse avec l’instance citée)
(2) non
15) Depuis que vous êtes arrivés en République de Djibouti, avez-vous vu un changement dans
la prise en charge médicale pour les réfugiés?
a) non, aucun changement
b) oui
i) quand (année/ il y a x années)
ii) quel changement (choix multiple)
(a) ce ne sont plus les mêmes structures
(b) avant je ne payais pas, maintenant je paye
(c) avant je payais, maintenant je ne paye plus
(d) je dois aller plus loin qu’avant
(e) les centre de santé se sont rapprochés
(f) autre préciser (libre)
16) Les médicaments sont ils payant pour les réfugiés en République de Djibouti
17) Selon vous, est-ce que les réfugiés en grande difficulté peuvent recevoir une aide sociale
exceptionnelle
a) non
b) oui
i) qui donne cette aide (réponse simple uniquement
(1) MASS (Ministère des Affaires sociales)
(2) ONARS
162
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(3) OIM
(4) UNHCR
(5) ONG
(6) Autre
ii) Avez-vous déjà reçu une aide sociale exceptionnelle?
(1) non
(2) oui
(a) sous quelle forme on vous l’a donnée?
(i) Coupon alimentaire
(ii) Argent
(iii) Denrées alimentaires
(iv) autre
18) Un réfugié peut-il avoir une sécurité sociale? (expliquer: cotisations, travail)
a) oui
b) non
IV) ENTREPRENARIAT
Rappel à lire aux enquêtés : l’ensemble de l’enquête (incluant les focus groupes) va respecter
l’anonymat de chacun et se dérouler à distance des administrations. Il n’y a aucun lien entre les
réponses données et la possibilité d’une réinstallation
1) Si vous n’êtes pas né à Djibouti, quelle était votre activité dans votre pays d’origine (choix
multiple possible)
a) Fonctionnaire
163
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3) Avez-vous déjà créé un commerce ou une entreprise? (choix multiple pour réponses a) et b)
mais à l’exclusion de c) non)
a) oui en République de Djibouti
b) oui dans mon pays d’origine
c) non
4) Avez-vous déjà pensé à créer un commerce ou une entreprise depuis que vous êtes en
République de Djibouti?
a) oui
i) Avez-vous réalisé ce projet?
(a) oui.
(b) Non (lié à question 5)
b) non
i) parce que ça ne m’intéresse pas
ii) parce que je n’ai pas le droit
iii) parce que j’ai pas assez de ressources
iv) parce que j’ai peur qu’on m’enlève des listes de réinstallation
5) Si vous avez souhaité créer une entreprise/ si oui à la question précédente (4) et que vous
n’avez pas pu (réponse 4b), pour quelle raison:
a) je ne savais pas que j’avais le droit
164
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b) mon projet n’a pas été sélectionné par les organisations d’aide
c) je n’avais pas l’argent de démarrage
d) autre réponse libre, préciser
6) Selon vous, un réfugié est-il autorisé à ouvrir un commerce ou une entreprise à Djibouti?
a) oui
b) non
7) Selon vous, si un réfugié veut créer une entreprise, à quelle administration doit-il
s’adresser? (question adressée à tous, qu’ils aient répondu a)oui ou b)non à la question
précédente)
a) réponse libre:
8) Selon vous, un réfugié est-il autorisé à prendre une patente comme tout Djiboutien?
Question s’adressant à tous les enquêtés)
a) Oui
b) non
9) Selon vous, a-t-on besoin de documents pour ouvrir une entreprise à Djibouti? Question
s’adressant à tous les enquêtés)
a) oui
i) lesquels (réponse libre)
b) non, pas besoin de document
c) il ne peut pas c’est un réfugié
165
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c) Agriculture
d) Élevage
e) Restauration
f) Autre (préciser)
12) Si vous êtes entrepreneur, avez-vous reçu de l’assistance (organisation, famille ou autre)
pour démarrer
a) Oui
b) Non j’ai démarré avec mes propres moyens
13) Si vous êtes entrepreneur et que vous avez reçu une assistance, sous quelle forme ? (oui à la
question 10 Etes vous entrepreneur et oui à la question 12, j’ai déjà reçu une aide)
a) Financière
b) Matériel
c) Formation
14) Qui vous a donné cette assistance (oui à la question 10 Etes vous entrepreneur et oui à la
question 12, j’ai déjà reçu une aide)
15)
a) de proches
b) d’une organisation
i) laquelle réponse libre
16) Si vous êtes entrepreneur, depuis quand existe votre activité: (coupler la réponse à cette
question avec la question 12 (avez-vous reçu de l’assistance, 13 ; sous quelle forme et 14 Qui
vous l’a donné) - nous souhaitons mettre en lumière différence ou similitude dans la
pérennisation entre entreprenariat assisté et non assisté).
a) moins de 1 an
b) entre 1 et 3 ans
c) entre 3 et 5 ans
d) plus de 5 ans
166
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V ) BANCARISATION
1- Avez vous déjà eu un compte en banque dans votre vie (à Djibouti ou ailleurs) ATTENTION,
CONSERVER LA DISTINCTION DES Sous-REPONSES ENTRE 1) dans votre pays d’origine et 2) A djibouti
a) oui
167
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b) non
4- Si vous êtes titulaire d’un compte en République de Djibouti réponse 3b, 3c, ou 3d ,est-ce (choix
simple ou multiple)
a) un compte courant
b) un compte épargne
c) un compte micro-crédit
168
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5- Pour les personnes ayant un compte en banque en République de Djibouti, avez-vous rencontré
des difficultés pour l’ouvrir
a) oui
i) lesquelles (réponse libre)
b) non
6- Selon vous, un réfugié est-il autorisé à ouvrir un compte en République de Djibouti à la CPEC ?
Cette question s’adresse à tous les enquêtés – réponse obligatoire
a) un compte courant
1) oui
2) non
3) je ne sais pas ce qu’est un compte courant
b) un compte épargne
1) oui
2) non
3) je ne sais pas ce qu’est un compte épargne
6- Selon vous, un réfugié est-il autorisé à ouvrir un compte à Djibouti dans une banque privée? Cette
question s’adresse à tous les enquêtés – réponse obligatoire
a) un compte courant
1) oui
2) non
3) je ne sais pas ce qu’est un compte
b) un compte épargne
1) oui
2) non
7- Quel document est demandé par la Banque (réponse libre mais obligatoire, qui s’adresse à tous
les enquêtés)
b) réponse libre
8- Selon vous, un réfugié est-il autorisé à prendre un crédit dans une banque privée à Djibouti
Obligatoire pour tous les enquêtés
169
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
a)oui
b)non
8- Selon vous, un réfugié est-il autorisé à prendre un crédit dans une CPEC ? obligatoire pour tous les
enquêtés
1) oui
2) non
10- Savez-vous où est la Banque privée la plus proche ? réponse libre mais cela doit être une
localisation et non un nom de banque (indication à destination des enquêteurs
11- S’il y avait une agence bancaire (cpec ou banque privée) dans le village de réfugiés, auriez-vous
envie ou besoin d’ouvrir un compte. Question s’adressant aux réfugiés de Hol Hol et Ali Sabieh
uniquement
a) oui
b) non
VI) PROPRIETE
170
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
2) Selon vous, un réfugié a t’il le droit d’être propriétaire de son logement en République de
Djibouti?
a) oui
b) non
3) Pour les enquêtés VIVANT à Djibouti-ville (enregistrés à Djibouti-ville ou dans les camps): là
où vous habitez est-ce :
a) une location
i) depuis combien de temps dans cette location ? saisir en nombre de jours ou
en nombre de mois ou en nombre d’années. Ne pas laisser un chiffre seul sans
que l’on ne sache de quoi il s’agit – éventuellement proposer pour cela une
aide à la saisie
b) votre propriété avec titre
i) depuis combien de temps ? (saisir en nombre de jours ou en nombre de mois
ou en nombre d’années. Ne pas laisser un chiffre seul sans que l’on ne sache
de quoi il s’agit – éventuellement, proposer pour cela une aide à la saisie.
ii)
c) une occupation sans titre (ni locataire, ni propriétaire)
i) depuis combien de temps à cet endroit ? saisir en nombre de jours ou en
nombre de mois ou en nombre d’années. Ne pas laisser un chiffre seul sans
que l’on ne sache de quoi il s’agit – éventuellement proposer pour cela une
aide à la saisie.
ii)
4) Pour les enquêtés VIVANT à Djibouti-ville (enregistrés à Djibouti-ville ou dans les camps) :
combien de logement avez-vous occupé à Djibouti
a) Réponse libre
5) Pour les enquêtés VIVANT à Djibouti-ville (enregistrés à Djibouti ville ou dans les camps):
êtes-vous propriétaire?
a) non
b) oui
i) de quoi?
(1) terrain
(2) logement
(3) autre (boutique, local professionnel)
171
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
6) Pour les propriétaires à Djibouti Ville, ou des camps, habitant à Djibouti-ville: Quelle
administration vous a délivré le titre?
a) arrondissement
b) domaine
c) arulos
d) siaf (société immobilière)
7) Pour les réfugiés VIVANT dans les villages de réfugiés : Avez-vous entendu parler de
transformation du camps ?
a) Oui
b) non
8) Pour les réfugiés VIVANT dans les villages de réfugiés : Est-ce que la transformation du
camps va changer votre statut d’occupant ?
a) Oui
i) Comment ? (réponse libre)
b) Non
9) Pour tous les enquêtés : Si vous aviez les moyens, souhaiteriez-vous être propriétaire d’un
terrain en République de Djibouti ?
a) Oui
b) Non
i) Je ne veux pas rester dans ce pays
ii) Je préfère être locataire
iii) Je préfère rester au camp
iv) De toutes façons je n’ai pas le droit
VII) VARIA
2) Savez-vous qu’il existe une loi spéciale pour les droits des réfugiés ?
172
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
EDUCATION
● Problématique du secteur éducation et nombre de focus groupes :
L’étude documentaire ainsi les discussions initiales avec le coordinateur CRRF de l’ONARS ont permis de
révéler des différences importantes en termes de formalisation des dispositifs d’intégration des réfugiés: plus
avancée dans les systèmes éducatifs primaire et secondaire d’une part, (décret 234/2020 “certificate of high
school graduation) ; rémunération des enseignants réfugiés et intégration du cursus djiboutien dans les camps)
universitaires d’autre part, technique et professionnel enfin. Sur ces deux derniers secteurs, des engagements
régionaux ont été pris sans encore de réalisations.
Étant donné l’éloignement entre les 3 thématiques, il apparaît nécessaire d’organiser 3 focus groupes
thématiques (multiplié par le nombre de langues), faisant intervenir chacun des participants recrutés sur des
critères différents.
Thème Focus groupe 1 EDUCATION: Enseignants-réfugiés du primaire et du secondaire dans les villages
de réfugiés - l
De l’école pour réfugiés à l’intégration dans le cursus djboutien
Discussion sur la langue d’enseignement (anglais vs français)
Expérience de déscolarisation des élèves
Comment l’école prépare ou pas l’intégration des jeunes réfugiés
Enseignant dans les villages de réfugiés est-ce comme enseignant dans le public ?
Quelles améliorations possibles
Participants : enseignants dans les écoles des villages de réfugiés. Mixte hommes/femmes
Note pour l’animation : une question sera certainement abordée par les participants au groupe : celle de la
rémunération, qui est ¼ de la rémunération d’un enseignant dans le public. Il faut faire en sorte que le débat
ne reste pas focalisé sur ce point.
Thème Focus groupe 2 EDUCATION: Études supérieures pour les réfugiés : focus groupe d’élèves de classe
de terminale et/ou entrés à l’université
173
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Perception du Certificate et de son efficacité pour être reconnu et accepté dans une formation
supérieure
Quelles perspectives à Djibouti après des études secondaires au village de réfugiés ?
L’entrée à l’université : quelle connaissance ont les élèves de terminale de leur possibilité
d’accès à l’université ?
Si des étudiants de l’université sont présents dans le groupe, comment perçoivent-ils
Participants : élèves de classe de terminale et/ou étudiants à l’université et/ou ceux qui ont été recalés à
l’entrée à l’université. Mixte hommes/femmes
SANTÉ ET SOCIAL
Le secteur santé/social a la particularité d’être double et vaste pour cette étude. Les secteurs à étudier n’ont
pas été définis et délimités dans les TdR. Aussi la définition de ce secteur double mérite une attention
particulière, afin de ne pas disperser l’analyse.
L’équipe d’experts a identifié la protection sociale comme l’élément liant les deux secteurs, ainsi l’élément
sectoriel prioritaire de l’étude. La protection sociale à Djibouti prend 2 formes : l’AMU pour les salariés, et le
PASS pour les plus vulnérables. Si les réfugiés salariés ont selon la loi les mêmes droits que les Djiboutiens,
l’accès au PASS en revanche semble ne pas encore pouvoir bénéficier aux personnes réfugiées. Ces accès
différenciés ou égaux sont au cœur du questionnement sur ce secteur.
174
ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Mais certaines problématiques spécifiques à l’un ou l’autre des secteurs santé et social semblent importantes
dans une évaluation de l’application de la LNR. Des questions spécifiquement sociales ou spécifiquement
sanitaires seront posées dans les questionnaires quantitatifs.
Santé : au-delà de son seul aspect financier (pris en compte dans la protection sociale) : l’accès aux structures
médicales de niveau 1 (CSC), 2 (polycliniques) et 3 hôpitaux de référence, ainsi que l’accès à l’évacuation
sanitaire pourra être questionné. Une attention sera portée à l’accès à la santé reproductive.
Social: concernant l’aspect strictement social, la présente étude se limitera à évaluer l’accès pour les réfugiés
à la Solidarité nationale.
Thème Focus Group 4 SANTE SOCIAL : Changement de système d’accès au soin depuis 2 ans.
Les transferts vers l’hopital d’Ali Sabieh et vers les hôpitaux de Djibouti ville
Le cout des soins et de la prise en charge hospitalière
Cout/gratuité des médicaments
Participants : Personnes avec maladies chroniques, personnes ayant eu recours pour elle ou son enfant au
transfert vers Djibouti, éventuellement ajouter quelques populations hôtes pour animer la discussion sur
l’égalité des droits et des frais).
Participants : des femmes réfugiées et population hôte. Femmes en âge de procréer. De toutes nationalités.
Thème Focus Group 6 SANTE SOCIAL : La santé lorsqu’on habite à Djibouti-ville en étant enregistré à Ali
Adde ou Hol Hol
Quel accès aux structures de soin à Djibouti-ville ? Est-ce qu’on vous demande une fiche de
transfert
o Centres communautaires
o Polycliniques
o Hôpitaux de référence (Pelletier, Balbala etc).
Quels frais, qui prend en charge les soins à Djibouti-ville ?
Salariés à Djibouti-ville : êtes-vous déclarés, intérêt pour la CNSS ? Quels freins ?
Vous sentez vous comme des Djiboutiens (plus qu’en habitant au camp ?)
175
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Participants : Réfugiés enregistrés à Hol Hol ou Ali Adde mais habitant Djibouti-ville. Mixte hommes/femmes.
Pas de ciblage d’âge précis (on suppose plutôt jeunes). Inclure certains ayant des problématiques de santé.
Plusieurs nationalités
Thème Focus Group 7 SANTE SOCIAL : Aide alimentaire, aide financière, déclaration du salariat
Quelle type d’assistance préférez-vous ? Alimentaire ou financière ?
Est-il simple de se faire déclarer lorsqu’on est réfugié salarié ?
Quels freins pour être déclaré quand on est salarié (freins venant de l’employeur et freins
venant du salarié réfugié)
Avez-vous peur qu’en déclarant votre travail vous perdiez des ressources ? Si oui lesquelles
et pourquoi ?
Peur de perdre des possibilités de réinstallation en étant salarié déclaré ?
Quels avantages à être déclaré ? L’accès à la CNSS est il un avantage suffisant ?
Participants : volontaires pour le groupe. Réfugiés de différents âges habitant le camps et Djibouti-ville. Mixte
Femmes/Hommes.
BANCARISATION
● Problématique du secteur bancarisation et nombre de focus groupes :
On définit la bancarisation comme le passage à un recours aux services bancaires, qui se matérialisent par le
fait d’avoir un compte en banque, de pouvoir épargner et d’avoir accès au crédit bancaire. Le processus de
bancarisation résulte souvent d’une volonté politique. A Djibouti, cette volonté s’est manifestée dès 2019 avec
l’obligation de verser les salaires de fonctionnaires supérieurs à 40 000 FDJ sur un compte bancaire, puis
avec l’inclusion dans la Stratégie nationale pour l’inclusion financière 2021-2026 (document encore non
collecté). L’enquête quantitative permettra de vérifier la place des réfugiés dans cette politique. Les focus
groupes en revanche, permettront de discuter les possibilités concrètes d’accès aux services bancaires:
Concernant les réfugiés, il existe deux manières d’être bancarisé:
- soit en ouvrant individuellement un compte bancaire dans une banque privée qu’elle soit
islamique ou non-islamique. Cet accès à la bancarisation est encadré par la circulaire 2018-
02 de la Banque centrale de Djibouti relative au droit des réfugiés à disposer d’un compte
bancaire et relève de la décision d’un individu, salarié ou entrepreneur ou possédant de
l’argent d’ouvrir un compte.
- soit orienté dans le cadre d’un projet de microcrédit destiné à l’entreprenariat. Cet accès à la
bancarisation en revanche est totalement inclus dans les parcours d’intégration encadrés par
l’Etat et les organisations internationales et intervient exclusivement dans un binôme
banque/projet d’entreprenariat.
Il apparaît donc essentiel de distinguer au minimum deux focus groupes pour ce secteur.
Thème Focus groupe n°8 BANCARISATION : Banques privées sujets abordés: ouverture d’un compte
courant - accès à compte épargne - accès au crédit.
L’accès à un compte en banque ou à un prêt représente t’elle une étape vers
l’intégration aboutie ?
176
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DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Participants: Les participants seront des réfugiés habitant les camps ou Djibouti-ville, ayant un compte
bancaire, et seront identifiés soit par l’intermédiaire des banques privées qui seront enquêtées, soit par
l’intermédiaire des responsables communautaires ou l’ONARS, soit grâce au questionnaire d’enquête. (en
raison du type d’activités menées et de l’éloignement géographique des banques, il est possible que nous ne
trouvions pas de participants à ce focus group dans les villages de réfugiés, sans pour autant exclure que
nous en trouvions - par exemple, un réfugié enregistré à Ali Adde qui résiderait en réalité à Ali Sabieh. ). Voir
parmi les réfugiés salariés à Djibouti ville et entrepreneurs
Note : Focus group à organiser les derniers jours, afin de laisser le temps de trouver des participants. Si pas
de participant identifié, trouver Leaders communautaires, entrepreneurs, salariés des villages de réfugiés et
de djibouti ville afin de les faire échanger sur bancarisation et intégration.
Thème Focus groupe n°9 BANCARISATION & ENTREPRENARIAT (commun au secteur entreprenariat):
Microcrédit et entreprenariat assisté- y’a t’il des passerelles du microcrédit vers la Banque, quels freins à cette
transition? L’accès au microcrédit a-t-il permis à certaines très petites entreprises de se développer?
Quels retours sur les projets qui vous ont permis de vous lancer ou de vous renforcer ? (ADDS,
HCR, PAM, OIM, etc). Points positifs/Points négatifs
Les formations initiales qu’ils vous ont données ont-elles été utiles ?
Avez-vous l’impression que vous êtes maintenant capable de faire marcher, voir de
développer votre commerce/entreprise comme un entrepreneur, sans recevoir de nouvelles
aides ?
Seriez-vous en mesure d’ouvrir un compte en banque dans une banque privée ? Pourquoi ou
pourquoi pas ?
Quel type d’aide est le plus utile : un don d’argent ou un micro-crédit ? Que pensez vous des
groupes d’entraide ?
Conseils pour la réussite des prochains programmes ?
Thème focus groupe n°10 BANCARISATION & ENTREPRENARIAT : Groupe bisectoriel commun au
secteur Entreprenariat: Freins à l’accès à l’ouverture d’un compte en banque et à l’entreprenariat
Il s’agit pour ce groupe de comprendre quelles sont les perceptions des participants sur les
freins (parfois imaginaires, lorsqu’il n’y a pas eu de confrontation réelle par une tentative), à
l’ouverture d’une entreprise quand on est réfugié, ou à l’ouverture d’un compte en banque
lorsqu’on est un entrepreneur réfugié.
Ne pas réussir à monter son entreprise ou ouvrir un compte en banque montre t’il qu’il y a une
llimite à l’intégration des réfugiés ?
Participants: Des personnes intéressées par l’entreprenariat et la bancarisation, qui n’auraient pas réussi à
monter une entreprise ou ouvrir un compte en banque. L’enquête quantitative pourra permettre d'identifier des
individus ayant tenté d’ouvrir un compte en banque ou de créer une entreprise sans succès. Afin de respecter
les règles de l’anonymat des enquêtes quantitatives, l’enquêteur demandera à la personne interrogée s’il est
d’accord pour participer au focus group. Il prendra alors l’autorisation de l’enquêté pour le recontacter. Voir
parmi les réfugiés salariés. Mixte homme femmes. Toutes nationalités réprésentées.
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
ENTREPRENARIAT
A Djibouti, selon la vision 2035, l’entreprenariat est une priorité nationale. Concernant les réfugiés plus
spécifiquement, la LNR par la mention de la non-discrimination, du travail et de l’assistance sociale et publique
comme droits fondamentaux fait une référence implicite à l’entreprenariat. Le Décret 2017-410 place les
activités entrepreneuriales (libérales ou commerciales) sous l’égide du principe fondamental d’égalité. Il s’agit
de vérifier si ce principe est une réalité effective.
De même que pour le secteur de la bancarisation, l’accès à l’entreprenariat est de 2 sortes: l’entreprenariat
volontaire et l’entreprenariat assisté (bien que la distinction soit parfois contestable: entrepreneur installé
pouvant bénéficier d’un accès au microcrédit pour développer son entreprise). Se posent en premier la
question de l’accès au guichet unique (ou à la Préfecture d’Ali Sabieh pour les 2 villages de réfugiés) et aux
documents nécessaires: patente dans tous les cas, licence pour certaines professions.
Thème Focus groupe n°11 ENTREPRENARIAT: Entreprenariat volontaire sans accompagnement par un
programme de microcrédit: Accès à l’information, effectivité de l’accès au guichet unique, difficultés
rencontrées ou non lors de l’établissement des documents. Informations sur les taxes et impôts.
● Aviez-vous des informations sur l’ouverture d’une entreprise avant de vous lancer ? Comment les
avez-vous obtenues ?
● Avez-vous rencontré des difficultés pour faire établir des documents, enregistrer votre entreprise, si
vous avez une patente et qu’elle est enregistrée ? (où, difficultés pour cela ?)
● Si vous êtes resté dans l’informel, est-ce un choix ?
● Quelles informations avez-vous sur les taxes et les impôts à Djibouti
● Que pensez vous des programmes d’aide (dont vous n’avez pas bénéficié)
Participants: réfugiés entrepreneurs (toutes tailles et catégories d’entreprises) n’ayant jamais reçu
d’assistance au montage d’entreprise et d’accompagnement au développement de leur entreprise. Porter une
attention particulière à la présence de gros apports initiaux ou de petits apports initiaux). L’équipe veillera à
inclure dans le focus groupe des participants issus du secteur informel.
ACCÈS À LA PROPRIÉTÉ
● Problématique du secteur accès à la propriété et nombre de focus groupes :
La définition: la propriété est un droit fondamental explicite de la LNR, qui n’a pas de prolongement
dans le Décret. La propriété peut porter sur des biens mobiliers et immobiliers, toutefois il semblerait
que dans la formulation des TdR il est souhaité que l’étude sectorielle porte uniquement sur la
propriété immobilière. La propriété immobilière se définit par la possession d’un terrain (titre foncier)
ou d’une maison (titre de propriété). La formulation de la Loi est générale et ne cible pas un forme de
propriété en particulier, ainsi les réfugiés ont conformément à la LNR accès à toute forme de propriété
(concernant la propriété immobilière qui est au centre de notre réflexion titre foncier comme titre de
propriété).
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ELABORATION DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ET REDACTION DES PLANS D’ACTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI NATIONALE SUR LES REFUGIES
DANS LE CADRE DU PROJET INTEGRE DE RESORPTION DES BIDONVILLES – ARULOS
Dès lors, on peut identifier au moins deux focus groupes afin de faire échanger sur l’accessibilité de
ces titres pour les réfugiés:
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