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Devoir surveillé n°1

Défendez en deux paragraphes argumentatifs l’idée suivante :

« Le travail n’est qu’une fuite de l’absurdité de la vie. »

Quand on risque sa vie au quotidien pour accomplir un travail dont on ne cueille que du
menu fretin, on est légitimement en droit de se demander si cette vie a une quelconque valeur.
Peut-être que c’est l’extrême nécessité qui pousse une personne à accepter un tel travail. Peut-
être aussi que des conditions implacables se cachent derrière un tel asservissement. Ce qui est
néanmoins certain, c’est qu’on ne peut faire si peu de cas de sa vie que si l’on la voit comme
un non-sens absolu. La vie n’aurait pas de sens comme le prouve l’injustice du partage des
richesses, et face à cet absurde, une seule attitude sauve du nihilisme, à savoir la pensée de
l’absurde. Camus a bien expliqué dans son livre Le mythe de Sisyphe que l’homme absurde
est celui qui constate l’absurdité de ce monde et lui oppose une attitude absurde, c’est-à-dire
souffrir stoïquement une vie dépourvue de sens à travers la lutte. C’est la lutte du minier qui
creuse le cœur de la terre au péril de sa vie et pour enrichir de cupides inconnus qui le sauve.
C’est parce qu’il vainc la mort à chaque nouveau pas qu’il fait dans les ténèbres de la mine
qu’il échappe à l’invincible sentiment de l’absurdité de la vie.

Pareillement, on pourrait se demander comment des gens, beaucoup de gens, acceptent


d’exercer des métiers tellement pénibles qu’ils en deviennent inhumains. Précisons tout de
suite que la pénibilité n’est pas forcément physique et qu’elle pourrait très bien être
psychologique. Pensons par exemple au métier de bourreau. Cette personne dont le grain-pain
est de torturer d’autres êtres humains, parfois jusqu’à la mort, est obligée de mettre à mort
d’abord sa sensibilité humaine, sa capacité à compatir et son devoir de réfléchir pour exécuter
une aussi basse besogne. Mais qu’est-ce qu’on est sans sensibilité, sans compassion et sans
raison ? Surement des bêtes sans foi ni loi, des bêtes sauvages qui exécutent aveuglément les
ordres, des bêtes pire que les bêtes sauvages qui ne tuent que par nécessité de survivre. Le
bourreau est donc une personne dont l’égoïsme exacerbé a effacé la notion de la valeur de la
vie humaine ou bien un homme qui ne voit plus le moindre sens à cette vie et qui peut par
conséquent tout se permettre sans que sa conscience soit perturbée. Enfin ! si on peut encore
parler de conscience.

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