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Quand on risque sa vie au quotidien pour accomplir un travail dont on ne cueille que du
menu fretin, on est légitimement en droit de se demander si cette vie a une quelconque valeur.
Peut-être que c’est l’extrême nécessité qui pousse une personne à accepter un tel travail. Peut-
être aussi que des conditions implacables se cachent derrière un tel asservissement. Ce qui est
néanmoins certain, c’est qu’on ne peut faire si peu de cas de sa vie que si l’on la voit comme
un non-sens absolu. La vie n’aurait pas de sens comme le prouve l’injustice du partage des
richesses, et face à cet absurde, une seule attitude sauve du nihilisme, à savoir la pensée de
l’absurde. Camus a bien expliqué dans son livre Le mythe de Sisyphe que l’homme absurde
est celui qui constate l’absurdité de ce monde et lui oppose une attitude absurde, c’est-à-dire
souffrir stoïquement une vie dépourvue de sens à travers la lutte. C’est la lutte du minier qui
creuse le cœur de la terre au péril de sa vie et pour enrichir de cupides inconnus qui le sauve.
C’est parce qu’il vainc la mort à chaque nouveau pas qu’il fait dans les ténèbres de la mine
qu’il échappe à l’invincible sentiment de l’absurdité de la vie.