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Lecture cursive 3 Oscar de Kergariou 1°2

LECTURE CURSIVE 3 – TRAVAUX D’APPRPRIATION


En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis

1 – « Présenter l'auteur et l'œuvre »

Le livre En finir avec Eddy Bellegueule est le premier roman d’Edouard Louis, qu’il a publié en 2014 aux
éditions du Seuil. Edouard Louis est un écrivain, traducteur et éditeur français, né sous le nom d’Eddy Bellegueule,
en 1992 dans le village d'Hallencourt, dans le département de la Somme. Il grandit dans une famille ouvrière et
rejoint un internat dès la seconde en intégrant la section théâtre. Ensuite, il fait des études de littérature
française, d’histoire et de sciences sociales notamment à l'École normale supérieure de Paris, et il est diplômé
d’un master. Il commence à écrire en 2013 en dirigeant l’écriture d’un ouvrage sur un sociologue français et il
commence également un doctorat en 2014. Outre le roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule,
Edouard Louis a aussi écrit quatre autres romans ainsi qu’une pièce de théâtre. Son livre Histoire de la violence,
publié en 2016, où il raconte une agression sexuelle dont il a été victime a rencontré un grand succès mais a aussi
été fortement critiqué notamment car il inciterait à la violence. De même, la publication en 2018 de son troisième
roman autobiographique Qui a tué mon père, où il parle de sa relation difficile avec son père, a aussi été
largement salué par la critique. Aujourd’hui, Edouard Louis, travaille principalement dans le milieu théâtral ainsi
que cinématographique.

Son autobiographie En finir avec Eddy Bellegueule raconte son enfance et son adolescence dans un village
ouvrier en Picardie. Dans le roman, Eddy Bellegueule est un jeune garçon qui grandit dans un environnement
hostile où la violence, le sexisme et l'homophobie sont omniprésents. Le roman décrit la souffrance d'Eddy, qui
est rejeté par sa famille, ses camarades de classe et ses voisins en raison de son homosexualité et de son
comportement efféminé. Le texte est divisé en deux parties, le « livre 1 » intitulé « Picardie » qui raconte
l’enfance d’Eddy avec sa famille et où le narrateur dépeint la réalité et la dureté de la vie dans certains villages
français, puis le « livre 2 », appelé « L’échec et la fuite » où l’auteur explique, comment il a réussi à quitter ses
parents en rejoignant un internat, mais aussi la découverte de son homosexualité. L’auteur a écrit ce roman pour
essayer de comprendre pourquoi il était tant détesté lorsqu’il était enfant.

En finir avec Eddy Bellegueule est le roman d’Edouard Louis ayant connu le plus grand succès auprès du
public, avec plus de 300 000 exemplaires vendus. De même, il a également été largement salué par la critique en
France mais aussi à l’étranger. Effectivement, il a été traduit dans 20 langues et a remporté de nombreux prix
littéraires, notamment le Prix Pierre Guénin contre l’homophobie. Le roman a également inspiré le scenario du
film Quand on a 17 ans ainsi que celui du film Marvin ou la Belle Education qui raconte l’histoire d’Eddy.

2 – « Rédiger une critique de l'œuvre »

Tout d’abord, le style d’écriture très surprenant et inhabituel d’Edouard Louis m’a beaucoup plu.
Effectivement, le roman est écrit à la première personne du singulier ce qui permet au lecteur de réellement
s’immerger dans le récit et de comprendre l’horreur de l’enfance d’Eddy Bellegueule en découvrant son histoire à
travers ses propres yeux. De même, une part non négligeable du texte est en italique et ces passages
correspondent à une forme de discours indirect libre où Edouard Louis cite ses personnages. Ces extraits sont
souvent familiers, vulgaires et incorrects, grammaticalement parlant, mais ils ont une place majeure dans le
roman car ils rendent compte de la violence du milieu dans le lequel Eddy Bellegueule vit, et des difficultés que les
personnages ont à s’exprimer. Ils renforcent donc encore le côté immersif du récit ainsi que son aspect
pathétique. Enfin, Edouard Louis a une écriture simple et fait des descriptions très précises permettant au lecteur
d’imaginer de façon concrète les scènes décrites. Par exemple, Eddy Bellegueule raconte au début du récit le
harcèlement dont il était victime au collège à cause de son comportement jugé efféminé et associé à
l’homosexualité. Il se fait insulter, frapper et on lui crache dessus : « Les rires aigus, stridents, des deux garçons
Regarde il en a plein la gueule ce fils de pute. Il [le crachat] s’écoule de mon œil jusqu’à mes lèvres, jusqu’à entrer
dans ma bouche ». Ainsi, le lecteur est, d’une part, dégouté par l’acte décrit, et d’autre part, scandalisé par la
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violence et la méchanceté des deux camarades d’Eddy. De cette manière, il ressent ce qu’à ressenti le personnage
principal ce qui provoque de la pitié. L’écriture d’Edouard Louis se caractérise donc par son aspect immersif qui
permet à l’auteur de dénoncer les violences dont il a été victime et de convaincre le lecteur de l’injustice et la
gravité des situations comme la sienne.

D’autre part, j’ai également été touché par les descriptions de la vie ouvrière dans certains villages français.
En effet, Edouard Louis dépeint dans son roman la dur réalité des conditions de vie de nombreux français,
notamment en Picardie. En effet, les personnages du roman vivent dans des logement insalubres, petits et en très
mauvais état. Ainsi, Eddy Bellegueule décrit sa chambre de manière très péjorative : « Une chambre de cinq
mètres carrés, au sol de béton et aux murs couverts de grosses tâches noires et circulaires dues à l’humidité ». De
même, gagnant très peu d’argent, ils ont des difficultés à se nourrir et à avoir accès au soin médicaux comme les
soins dentaires : « Mais pourquoi tes parents ne t’ont pas emmené chez un orthodontiste ». En outre, le roman fait
ressortir la difficulté de sortir de ce milieu social où les rôles sociaux sont très souvent déterminés dès la
naissance et où les enfants ne bénéficient pas de la même éducation que dans les milieux plus aisés. J’ai
particulièrement été frappé par cette aspect car il montre que même les élèves motivés comme Eddy, ont du mal
à réussir scolairement du fait de leur origine social et que même si l’école est obligatoire et gratuite pour tous,
nous ne sommes donc pas à égalité face à l’éducation puisque les élèves des milieux plus aisés ont plus de chance
de réussir que ceux des milieux défavorisés. Ainsi, Eddy Bellegueule, bien que soucieux de sa réussite et de son
avenir, ne peut que très difficilement travailler chez lui en raison de l’atmosphère bruyante et des reproches de
ses parents : « Il n’y avait n’y lumière ni bureau dans les chambres et il fallait faire le travail scolaire dans la pièce
principale, avec mon père qui regardait la télévision ou ma mère qui vidait un poisson sur la même table en
marmonnant C’est pas l’heure pour faire des devoirs ». Edouard Louis montre donc la dureté du quotidien de
beaucoup de français ce qui donne l’impression que notre pays n’a pas beaucoup évolué depuis la révolution
industrielle, du moins dans certaines régions et fait ressortir les inégalités entre les différents milieux sociaux.

Par ailleurs, j’ai trouvé que le roman mettait surtout en avant la présence permanente de la violence dans
la vie d’Eddy Bellegueule ce qui m’a fortement touché. Effectivement, Eddy Bellegueule est premièrement
continuellement insulté notamment du fait de son homosexualité : « Pédale, pédé, tantouse, enculé ». Ces
insultes montrent l’homophobie d’une grande part des fréquentations d’Eddy. De même, la violence physique a
aussi une place majeure dans l’enfance d’Eddy Bellegueule qui est témoin de scènes scandaleuses et cruelles qui
montrent que même les jeux des enfants étaient violents : « Je me rappelle pendaisons de poules avec du fil de
pêche, les poules qui poussaient des cris d’horreur, de poules brulées vives ». Toutefois, j’ai été surpris de lire que
cette omniprésence de la violence mène même Eddy Bellegueule, pourtant victimes de nombreuses brutalités, à
lui aussi commettre des actes violents, notamment envers une de ses amies : « Je l’ai frappée. Je l’ai saisie par les
cheveux et j’ai claqué sa tête contre la tôle du car du collège ». Edouard Louis montre ainsi que la violence faisait
parti du quotidien de son enfance ce qui est révoltant alors qu’il nous décrit de nombreux délits et crimes qui ne
seront jamais puni.

Enfin, j’ai trouvé que les comportements paradoxaux des personnages étaient également intéressants et
créaient aussi de la pitié pour des personnage paraissant pourtant assez méprisables à la première lecture. En
effet, Edouard Louis donne l’impression dans son roman que tous les personnages sont victimes de la société en
général et de leur classe sociale. Ainsi, le père d’Eddy Bellegueule est partagé face à l’homosexualité. En effet,
bien qu’il critique et insulte, comme l’ensemble de ses fréquentations, les homosexuels, lorsqu’il est confronté à
des violences homophobes, il a tout de même pris parti pour la victime : « Vous allez lui foutre la paix bordel de
merde, vous vous croyez malins à l’insulter, ça vous regarde si il est pédé  ? ». De même, ils sont nombreux à être
racistes depuis leur plus jeune âge, craignant les hommes et les femmes de peau noire ou d’origine arabe.
Néanmoins, ils sont amenés à se rendre compte que ces préjugés ne peuvent être vrais puisque certains de leurs
amis ont la peau noire : « C’est vrai que j’aime pas les Noirs, tu vois plus que ça maintenant, qui font des
problèmes partout [], mais toi Jordan, toi t’es bien, toi t’es pas pareil ». De nombreux personnages du village où
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se déroule le roman sont donc empreints de préjugés qui font parti de leur éducation même s’ils ne sont pas
forcément fondamentalement antipathiques. Ce paradoxe les rend plus innocents et pathétiques.

3 – « Présenter vos passages préférés »

Un de mes passages préférés se trouve dans la partie 1 dans le chapitre « Les manières » et il décrit la
réaction des parents d’Eddy Bellegueule face aux comportements jugés efféminés d’Eddy Bellegueule : « Mes
parents appelaient ça des airs, ils me disaient Arrête avec tes airs. Ils s’interrogeaient Pourquoi Eddy si comporte
comme une gonzesse. Ils m’enjoignaient : Calme-toi, tu peux pas arrêter avec tes grands gestes de folle ». J’ai
trouvé ce passage intéressant car il révèle l’inquiétude des parents face au comportement de leur fils qui ne fait
pourtant rien de grave. Cela montre, la place importante qu’ont les stéréotypes dans certains foyers. De même, le
passage témoigne aussi de la préoccupation sans méchanceté des parents pour leur enfant ce qui les innocente et
montre qu’ils sont plutôt victimes d’un manque d’éducation dû à leur milieu social défavorisé qui les amène croire
à des stéréotypes et développé de l’homophobie.

Un second passage qui m’a plu se situe dans le chapitre « Sylvain (un témoignage) » et raconte la réaction
de Sylvain, un cousin d’Eddy qui est devant un tribunal après avoir fui de prison et avoir écrit sur un mur de
chantier les initiales « NLP » : « Mais monsieur le procureur vous avez rien compris. NLP ça voulait pas dire Nique
la police. Ça voulait dire Nique le procureur ». J’ai choisi d’également parler de ce passage, qui m’a fait rire de part
l’ironie que garde Sylvain même lors de son procès, car il témoigne de la présence de pointes d’humour, bien qui
secondaires, au sein du roman. En effet, même si le récit raconte une histoire terrible et pathétique, l’écriture
d’Edouard Louis reste légère comme s’il s’agissait de banalités. Cela créer un contraste avec le contenu du livre et
renforce le message du livre mais permet également de rendre la lecture plus agréable.

Pour conclure, le roman En finir avec Eddy Bellegueule m’a beaucoup touché car il révèle et dénonce de
nombreuses injustices, inégalités et discriminations en France de manière très direct. Cette lecture m’a donc
rappelé la chance que j’ai de ne pas vivre dans les mêmes conditions qu’Eddy Bellegueule.

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