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Lecture comparative

Nous allons confronter « le Rouge et le Noir » de Stendhal à « le Père Goriot » de Balzac.
L’intrigue du roman de Stendhal se passe en 1830. Il est écrit la même année. Tandis que le roman
de Balzac est écrit en 1834 et l’intrigue se passe une décennie plus tôt, en 1819. Le contexte
historique est le même, nous sommes sous la restauration et le peuple est divisé en plusieurs parties
politiques, notamment les royalistes et les bonapartistes. Tandis que les années de pouvoir de
Napoléon et les bouleversement qu’elles ont provoqués sont encore dans toutes les mémoires.

.1) Typologie du roman et mouvement littéraire

Ce sont des romans d’apprentissages, car les personnages principaux qui sont Julien chez
Stendhal et Eugène chez Balzac sont deux jeunes hommes ambitieux qui souhaitent parvenir dans
un milieu qui n’est pas le leur. Ce sont également des romans d’aventure, en effet nos deux
protagonistes vivent beaucoup d’épreuves. Ainsi qu’un roman sentimental car dans ces deux romans
la femme et l’amour ont une place très importante. Il y a Mme de Rénal et Mathilde pour Julien
Sorel et Delphine pour Eugène.

Le roman de Stendhal est plus complexe que celui de Balzac. C’est également un roman
d’analyse psychologique car l’auteur commente les actions de son héro. De plus il pourrait
également être considéré comme un roman historique. L’autre nom de ce roman est « Chronique de
1830 ». Bien qu’il ne relate pas de la monarchie de Juillet, il y a de nombreux faits historique dans
le roman.

Ces romans s’inscrivent dans le mouvement réaliste mélangé au romantisme. Stendhal est le
précurseur de ce mélange. Avec Le rouge et le Noir Stendhal a montré que l’histoire littéraire n’est
pas cloisonnée, en mélangeant ces deux mouvements. Ce mélange se manifeste à travers le héro
principal.

Henri Beyle ne s’abandonne pas au mouvement réaliste, contrairement à Balzac. Nous


remarquons cette différence dès l’entrée dans le roman avec l’incipit. L’incipit de Stendhal est très
bref il ne fait pas de longue description de l’environnement ni des personnages. Il y a un parti pris,
il ne dit que le principale, ce qui est le plus important pour la suite. Balzac lui fait de très longue
description il décrit chaque meuble, chaque personnages, l’emplacement de la pension Vauquier etc.

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Il utilise se procédé pour appuyer le réalisme de son œuvre. Stendhal lui préfére inventer une ville
pour laisser l’imagination travailler et ne pas se mettre de barrière dans le réalisme.

.2) Présence du narrateur et focalisation

Balzac écrit son roman de manière omnisciente, il connaît les pensés de ses personnages, on
le remarque tout au long du roman. Le narrateur est externe, il ne fait que commenter, par exemple:
le dernier paragraphe de ce livre p.491 «  Rastignac, restait seul, fit quelque pas vers le haut du
cimetière et vit un Paris tortueusement couché le long des deux rives de la seine […] Et pour
premier acte du défi qu’il portait à la Société, Rastignac alla dîner chez madame de Nicingen. ».
Nous avons le narrateur qui décrit de l’extérieur mais l’auteur connaît les pensé de son personnage,
il est capable d’interpréter ses gestes. (ici son regard)

Stendhal utilise également le points de vue omniscient mais le narrateur prend une place
bien plus importante que chez Balzac. Il s’introduit tout au long du roman. Il commente, juge ses
propres personnages. Par exemple : « Cette horreur pour les domestique n’était pas naturelle à
Julien », p.66 l’auteur connaît tout de son personnage comme Balzac. Puis « Il puisait cette
répugnance dans les confessions de rousseau. C’était le seul livre à l’aide duquel son imagination se
figurait le monde », ici il juge son personnage. Il critique le plus Julien qui est le héro de ce roman.

.3) L’analyse du personnage principal

Dans le rouge est le noir le personnage principal est Julien Sorel, il a 19 ans au début de
l’intrigue. Dans le Père Goriot c’est Eugène de Rastignac, il a 20 ou 21 ans, apparemment il se
vieilli d’une année. Les deux jeunes hommes ont le même objectif, « parvenir ». Les romans
suivent leur évolution. Ils sont tout deux issus d’une famille modeste et rêvent de reconnaissance.

Leur moyens de parvenir sont très différents. Julien Sorel rêve de gloire, rendu possible
grâce à napoléon, il est très nostalgique de cette époque et rêve de porter l’habille rouge. Mais
durant la restauration la gloire ne vient pas par la distinction militaires mais par la religion, ici
représenté par l’habille noir. Il étudie beaucoup, se réfère à ses lectures et essaye d’évoluer dans un
milieu bourgeois. Il connaît une ascension sociale assez rapide, une fois qu’il est devenu percepteur
chez les de Rénal. Il n’oublie pas son rêve de gloire et saute sur les occasions d’évoluer.
Il ne profite pas des gens, il veut parvenir lui même. Il a un très gros orgueil et est
très fière. Eugène de Rastignac lui est étudiant en droit. Il habite la pension Vauquier tout au long du

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roman. Il côtoie les grands salons de Paris et s’appuie sur les femmes pour réussir. Son objectif est
la richesse contrairement à Julien.

L’hypocrisie est un thème commun des deux livres, cette hypocrisie chez Balzac est
perceptible durant les passages ou Eugène va au salon de madame de Bauséant et qu’il n’est pas
seul avec elle, mais également à la pension. La grosse Sylvie critique les habitants de cette
pension, et spectacle même. par exemple : lorsque le père Goriot vend ses objets de valeurs et qu’il
est perçue avec ses filles, Sylvie pense qu’elles sont ses maîtresses et le traite de « vicieux ».
Pour Julien l’hypocrisie est quelque que chose qu’il a développé à cause des rapports
compliqués qu’il a avec son père et ses frères. « Jamais ! Vous savez qu’à l’église je ne vois que
Dieu, ajouta Julien, avec un petit air hypocrite » p.65. Les rapports avec madame de Rénal sont
également très hypocrite au début. Elle n’était qu’un défi pour lui.

L’amour est un aspect très important dans les deux récits, c’est une passe obligatoire pour les
deux jeunes protagonistes. Julien tombe amoureux de madame de Rénal, qui sera qualifié « d’amour
de tête ». il développe de vrais sentiments pour elle, bien qu’elle soit mariée. En parallèle, il y a
« amour de tête », Mathilde. Elle est la fille d’une famille noble et très riche, les de La Molle. Elle
est également opposée aux idées de son siècle. Elle peut être considérée comme une version
féminine de Julien Sorel. Mais il préfère madame de Rénal
Eugène quand à lui tombe amoureux de Delphine, la fille du père Goriot. Elle est mariée à
monsieur de Nuncingen. Elle n’est pas heureuse et à des problèmes d’argent avec son mari, ils vont
se séparer. Elle tombe également amoureuse d’Eugène.

« Parvenir », ce mot est récurrent dans les livres. L’objectif de ces deux hommes est de sortir
de leur condition sociale maintenant que cela est possible grâce à Napoléon. Le chemin qu’ils
empruntent est très différent, leur objectif aussi.
Eugène rêve de richesse, pour y parvenir il va tout d’abord demander de l’aide à sa cousine,
la vicomptesse de Bauséant, il lui parle de son ambition « exaltée » p.127. Elle lui conseille de se
trouver une femme riche car elle pourra lui apporter tout ce qu’il souhaite. « créer des relations, ils
remarqueront combien les femmes ont une influence sur la vie sociale, et avisa soudai n à se lancer
dans le monde », p.128. On le qualifiera plus loin de « jeune ambitieux ». Il va rencontrer les deux
filles du père Goriot, Delphine et Anastasie de Restaud. Il va s’intéresser à Delphine. En parallèle
de perfide Vautrin va également le conseiller et va mettre en place un plan pour qu’Eugène profite
de Victorine, une jeune fille de la pension qui est repoussée par son père.-ce qui nous fait penser à la

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situation de Julien avec son père-. «  Faire la cour à une jeune personne qui se rencontre dans des
conditions de solitude, de désespoir et de pauvreté sans qu’elle se doute de sa fortune à venir ! »
p.245. Eugène utilise donc les femmes pour parvenir.
Julien lui rêve de gloire, il est Bonapartiste et est nostalgique de cette époque, où la
reconnaissance se faisait à travers la gloire militaire. Sous la restauration le moyen de parvenir est
différent, c’est à travers la religion. Julien veut parvenir mais ne compromet jamais son honneur.
Contrairement à Eugène de Rastignac, il ne veut pas se servir des femmes. Mais tout au long du
roman il se fait aider par celles-ci, sans jamais rien demander. Par exemple grâce à Mathilde il aura
un titre.

Finalement nos deux héros vont écouter leur cœur et décident de suivre leur honneur, Julien
va retourner avec madame de Rénal et va finalement avoir un titre jusqu’à son exécution. Eugène
lui va suivre son cœur et non suivre Vautrin. Il aime Delphine et son père. Il refuse d’utiliser
Victorine bien qu’il ait douté.

Il y a des similitudes dans ces deux histoires et chez ces deux protagonistes, ils vont
parvenir et atteindre leur objectif à travers leur diverses aventures. Ce sont bien des romans
d’éducation, on suit l’ascension sociale de ces héros.
Mais Stendhal brise les codes en faisant chuter son personnage ne le laissant pas vivre.

4/4

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