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SUR UNE FAUTE COMMISE EN SALUANT.

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son intention et non sa langue. t Voilà ce que dit Auguste; et


toi, que tu juges ma langue ou mon intention, tu n'y trouveras
rien que de favorable.
19. A présent il me reste encore, ce me semble, une autre
chose à craindre, c'est que quelques personnes ne s'imaginent
cette apolo-
que j'ai commis cette faute exprès pour composer
volontiers à ce que
gie. Eh bien, mon cher Asclépius, je consens
ce discours paraisse moins une justification qu'un prétexte pour
faire montre de ma science.

XX

HERMOTIMUS OU LES SECTES1.

LYCINUS ET HERMOTIMUS.

1. LYCINUS. Autant que j'en puis juger par ce livre et par


ton allure précipitée, il me semble, Hermotimus, que tu vas
chez ton maître de philosophie. Tout en marchant tu parais ré-
tu murmures tout bas ta main
fléchir, tu remues les lèvres,
se çà et là, en homme qui compose un discours ou
agitée porte
qui prépare quelque argument tortueux, quelque question so-
phistique tu ne veux pas t'amuser même en route toujours
dans des pensées sérieuses qui te fas-
occupé, toujours plongé
sent avancer dans la science.

1. Ce dialogue est, sans contredit, une des œuvres capitales de Lucien. La


vanité des sectes philosophiques y éclate dans tout son jour. Seulement qu'est-
ce que Lucien met à la place de l'édifice païen qu'il sape ainsi jusque dans
sa base? Rien absolument. Aussi comprend-on que le pauvre Hermotimus n'a
plus qu'à verser des larmes, lorsqu'il voit Lycinus, c'est-à-dire Lucien lui-
même, le conduire do déduction en déduction au scepticisme le plus radical
a ia négation la plus complète. Mais, d'un autre côté quelle consolation pour
le lecteur, lorsqu'il trouve en soi-même à opposer aux fluctuations et aux
doutes de la philosophie grecque les assertions positives et le» dogmes cot-tains-
de la foi chrétienne
CEUVRESCOMPLÈTESdk Lucibk.– 1 lit

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