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CHARLES PÉGUY
ET
i
DANIEL HALÉVY
CHARLES PÉGUY
ET LES
CAHIERS DE \A QUINZAINE
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1
AVANT-PROPOS
Juin 1918.
N
CHARLES PEGUY
LENFANGE
limite pas.
et pour la patrie.
LA JEUNESSE
sait-on?
Recueillons les témoignages ; écoutons les ca-
20 CHARLES PÉGI Y
LA JIUJNESSE 23
a-t-il écrit,
et tant
d'autres avec nous, quand nous voyions s'amasser,
chaque jour, autour de nous, une atmosphère plus
lourde, un art corrompu, une politique immorale et
cynique, une pensée veule s'abandonnant au souffle
32 CHARLES PÉGUY /
LA PREMIÈRE OEUVRE
Et Hauviette :
Et Jeanne:
— Il est vrai : je souffre encore une souffrance, une
souffrance inconnue, au delà de tout ce que tu pour-
rais imaginer.
— Je le sais, ma fille.
En particulier^
Parmi eux
A toutes celles et à tous ceux qui auront vécu leur
vie humaine,
A toutes celles et à tous-ceux qui seront morts de leur
mort humaine
pour l'établissement de la République socialiste uni-
verselle^
LA FONDATION
DES CAHIERS DE LA QLINZAINE
l'affaire Dreyfus.
La Jeanne d^Arc paraît en 1897. C'est alors que
l'Affaire éclate. Un innocent est accablé^ on dé-
couvre Terreur ; et la puissance qui accable cet
innocent, ce n'est pas une bureaucratie entêtée
et aveugle ; c'est davantage, au premier instant
du moins il le semble, c'est la France même,
la France entière qu'on identifie ou qui s'iden-
tifie avec Farrêt ; la France d'Etat, avec ses offi-
4
30 CHARLES PÉGUY
écrit-il,
la gloire était
une puissance presque uniquement spirituelle. Sous
les anciens régimes, assez de puissances contreba-
lançaient les puissances d'argent, — puissances de
force, autres puissances de force ou puissances d'es-
prit, — pour qu'à travers toutes ces puissances, et
à travers leurs combats même et leurs débats, et sur-
tout ici, la demeurer une puissance presque
gloire put
uniquement spirituelle. Par une singulière combi-
naison, par un singulier jeu d'événements, à Tavène-
ment des temps modernes une grande quantité de
puissances de forces, la plupart même, sont tombées ;
Qu'il
y ait excès, vertige, ivresse, dans ces dé-
veloppements immenses^ je le crois ;
qu'il y ait
VI
ROMAIN ROLLAND
LE BEETHOVEN ET LE JEAN-CHRISTOPHE
RARYJp
/ * i
^'^
ROMAIN ROLLAND 71
tout un) :
Un beau soir,
écrit-il,
que le ciel moelleux, comme
un tapis d'Orient, aux teintes claires un peu passées,
s'étendait au-dessus de la ville assombrie, Christophe
suivait les quais, de Notre-Dame aux Invalides. Dans
la nuit qui tombait, les tours de la cathédrale mon-
taient comme les bras de Moïse, dressés pendant
la bataille. La lance d'or ciselée de la Sainte- Cha-
pelle, Tépine sainte fleurissante du fourré
jaillissait
1
ROMAIN ROLLAND 83
— La France.
— La France, c'est nous, fit Sylvain Kohn, en s'es-
clafFant.
Christophe le regarda fixement, un instant, puis
secoua la tête, et reprit son refrain :
— 11 y a autre chose.
— Eh bien mon vieux, cherchez,
1 dit Sylvain Kohn,
en riant de plus belle.
Christophe pouvait chercher. Ils l'avaient bien
cachée.
nOMATN ROLLAND 85
ne renoncera jamais.
Malheureux Rolland ! H conçoit, travaille, pro-
duit avec puissance, un public passionné Técoutc.
Mais il produit toujours des rêves, il les poursuit
VII
NOTRE PATRIE
LE MYSTÈRE DE LA CHARITÉ DE JEANNE D^ARC
et il n'y a rien à
dire. Le soldat mesure la quantité de terre où on
parle une langue, où régnent des mœurs, un esprit,
une âme, un culte, une race. Le soldat mesure la
quantité de terre où une âme peut respirer. Le soldat
mesure la quantité de terre où un peuple ne meurt
^ pas.. C'est le soldat qui mesure la quantité de terre
temporelle, qui est la même que la terre spirituelle et
que la terre intellectuelle. Le légionnaire, le lourd
soldat a mesuré la terre à ce que Ton nomme si im-
proprement la douceur virgilienne et qui est une
mélancolie d'une qualité sans fond.
faut-il sauver ?
-^ En imitant Jésus, en écoutant Jésus, reprend
madame Gervaise.
— Alors tous
j les disciples V ayant abandonné^ s'en-
fuirent.
— Mon enfant, mon enfant, répond la nonne que le
de ce pays-ci.
Je dis comme nous sommes, et comme étaient nos
saints. Ils n'avaient pas peur des coups.
Saint François ne l'aurait jamais renoncé. Sainte
Claire ne l'aurait jamais renoncé.
... Renoncé, renoncé, c'est le pire de toiit- Ma-
dame Colette ne Faurail jamais renoncé.
... Je dis ce qui est.
... Je ne peux pas n^entir. Je ne peux pas mentir.
Je dis ce qui est.
... Renoncer, non, ï'enoncer. Comment a-t-on pu
reponcer le Fils de Dieu ?
... Je dis seulement ceci jamais nous, nous ne
:
l'aurions lâché.
100 CHARLES PÉGÎV
... De tout.
... Je n'aime pas les Anglais. Je dis : jamais des
Anglais n'auraient laissé faire cela.
pensées?
Mais la personnalité de Péguy est toute singu-
lière. Elle persiste à travers les contradictions
apparentes, elle leur échappe et les domine. Ce
n'est jamais la conversion chrétienne qui est triste,
NOTRE Patrie 107
CHRISTIANISME ET RÉVOLUTION
i
CHRISTIANISME ET RÉVOLUTION 113
la chair.
Une fumée.
CHRISTIANISME ET RÉVOLUTION 117
Car elle seule^ comme elle seule dans les jours de cette
terre
D'une vieille veille fait jaillir un lendemain nouveau
Ainsi elle seule des résidus du Jugement et des ruinrs
et des débris du temps
Fera jaillir une éternité neuve.
alors :
et la branche.
Et le rameau et le bourgeon et le germe et le bouton.
Et elle est le bourgeon et le bouton de la fleur
De Véternité même.
ment à Fhomme.
Il a laissé Thumanisme pour les mystères chré-
tiens. Dans ces mystères, quVt-il trouvé? Jésus,
qui est un homme encore, Jésus, nouvel Adam^
beaucoup attendre.
J'ai nommé Michelet, la Révolution : rappels
d'une tradition que le temps et les événements
emportent avec une rapidité extrême, et qu'on
oublie, ou qu'on renie et qu'on diffame. Péguy,
enfant de cette tradition, veut qu'on l'honore tou-
jours et qu'on la continue. Les temps oîi nous
vivons sont tristes et durs ; est-ce une raison pour
laisser entrer en nous la tristesse et la dureté?
Péguy reste invinciblement un Français des an-
nées 1830 ou 1848, tout libertaire et tout espé-
rant. 11 s'attache au siècle vaincu qui n'est pas
défendu contre l'ingratitude, il jette un voile sur
ses ivresses, et le respecte et le défend comme on
respecte, comme on défend un père. Fidélité au
XIX® siècle : c'est l'un de ses instincts et l'une de
ses règles.
Qu'ont-ils enfin voulu et essayé, ces Français
révolutionnaires ? —-A l'instant^ où commençait
cette révolution industrielle que termine l'an-
cienne histoire, qui sépare tous les anciens âges
de notre âge incertain et dur ; à cet instant où
tous les Etats, toutes les organisations sociales
allaient accroître dans des proportions inouïes
128 CHARLES PÉGUY
IX
ROMAIN ROLLAND
L'ACHÈVEMENT DU JEAN-CHRISTOPHE
vait amer.
Il recevait assurément des témoignages de res-
pect et d'admiration, qui le réconfortaient : ils
pecte toujours.
—
La force révolutionnaire^ qui était Thonneur et
la grandeur de cette race, et qui consistait essentiel-
la liberté.
ils plongent^
Et il ne faut pas qu'ils s^ombrent
Bans cet océan de turpitudes.,, (1)
I
LES DIFFICULTÉS POLITIQUES 161
Briand-Mazarin, Millerand-Colbert.
—Moi, je ne vois pas les choses en noir. Ce qu'il y a
de mauvais, c'est le parlementarisme mais le parlemen- ;
Péguy.
Lyrisme et praticité : le même Péguy mystique
est devant nous. Il mérite d'être considéré, tant
pour lui-même que pour tout ce qui s'incarne en
lui de volonté, de sensibilité françaises.
Péguy persiste, il besogne nonobstant les dé-
12
178 CHARLES PÉGUY
Paul Claudel.
LES DIFFICULTÉS RELIGIEUSES 18l
crivent :
tendons^
Je marchais parmi les pieds précipités de mes dieux.
j
LES DIFFICULTÉS RELIGIEUSES 183
joue avec les mots ! Non suî* les mots, mais avec
eux ; et comme il entre en eux. 11 aime à la pas-
sion ces articulations barbares dont chacune, si
Pensées,
Actions qui dorment^ comme les nouveau-nés
Ramènent les cuisses vers le ventre^ se racoquinent au
moule maternel,.,
effort !
186 CHARLES PÉèUY
de Vesprit.
Et tout connaître pour être tout connu.
jugal.
agité du mot.
Ecoutons comme il s'écrie :
« Prends tout ;
quelque homme t'épousera, et tu
lui porteras ce bien refait par toi... )>Sygne
refuse : « Le bien est Coûfontaine, je veux quMl
reste Coûfontaine ; Georges, que je sois votre
femme... »
prendre^
A nous aussi il a donné ce sacrement de se donner et
de ne pas se reprendre...
14
210 CHARLES PÉGUY
assis.
— Notre-Dame et Chartres, je les y mettrai...
Que ceux qui sont familiers avec son œuvre
essayent (je l'essaye moi-même, j'y réussis peut-
être) d'imaginer ce qu'eût été dans sa prose lente
et puissante l'évocation de ces deux cathédrales,
leur élévation dans une autre lumière. Notre-Dame
^ et Chartres : il les avait nommées seules, il les
les chants. —
Quant au procès de Jeanne, il le
portait depuis longtemps dans son esprit tout
composé et presque écrit. Par quelle autorité
Jeanne avait-elle été jugée ? Par la Sorbonne, par
cette vieille Sorbonne que Péguy prétendait con-
naître. Telle elle avait été au XV® siècle, telle il
disaient :
outil.
LES DERNIÈRES PRODUCTIONS 227
Un tel voilement.
Un tel Vâme et dit corps.
irrévocable vieillissement de
Une telle marque^ de telles rides ineffaçables.
...Un tel pli de mémoire^ d'impuissance d'oublier.
...Un tel pli de blessure au coin des lèvres
LES DERNIÈRES PRODUCTIONS 231
des réalités.
Il écrit quelques pages de souvenirs : sur son
enfance, ses maîtres, sur cet humble peuple qu'il
LA GUERRE
Celui qui n'a pas vu Paris hier n'a rien vu. La ville
de Sainte-Geneviève est toujours là.
PÉGUY.
PÉGUY.
—
« Ça ne fait rien, crie Péguy dans la tempête qui
Ava.nt-Propos 7
I. L'Enfance 9
II. La Jeunesse 18
III. Influences et amitiés à l'Ecole Normale . . . 26
IV. La première œuvre 35
V, La Fondation des Cahiers de la Quinzaine. . 46
VI. Romain Rolland. Le Beethoven et le Jean-Chris-
tophe 69
VII. Notre Patrie, Le Mystère de la charité de Jeanne
d'Arc 89
VIII. Christianisme et révolution 112
IX. Romain Rolland. L'achèvement du Jean-Chris-
tophe 133
X. Les difficultés politiques. Péguy et Maurras . 141
XI. Les difficultés religieuses, Péguy et Claudel . 167
XII. Les dernières productions 209
XIII La Guerre
. 241
G. CLEMENCEAU
LA FRANCE
DEVANT L'ALLEMAGNE
In-8 6 fr.
(Le Temps,)
TRAITÉ
DE SOCIOLOGIE GË?i£R4LE
Tome I, paru,
?rand in-8° de LVII-784 pages. Fr. 30 »
POUR RENAITRE
In-16 4fr. SO
L'ERREUR FRÂNÇ&iSË
In-16. 4fr. 50
In-16 4fr. 50
Lysis.
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DANIEL HALEVY
LE
PRÉSIDENT WILSON
ETUDE SUR LA DEMOCRATIE AMERICAINE
In-16 4 fr. BO
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LOUIS DE LAUNAY
Membre de rinstitut.
QUALITES A ACQUERIR
In-16 4 fr. 50
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