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Les secrets
du génocide
rwandais
Enquête sur les mystères
d'un président
Editions MlNSl
O Editions MlNSl
«Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le
consentement de l'auteur, ou de ses ayants-droit, ou ayants-cause, est illicite
(loi su I I mars 1957, alinéa l e r de l'article 40). Cette représentation ou
reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon
sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. La loi du I I mars
1957 n'autorise, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, que les copies ou
reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à
une utilisation collective d'une part, et, d'autre part, que les analyses et les
courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration».
ISBN : 2-9 11150-03-1
Ce livre est dédié à toutes les victimes du drarne rwandais et à
leurs fanlilles: principalement à l'équipage français du Falcon
50, aux présidents rwandais et burundais puis à leurs
collaborateurs tués dans l'attentat du 6 avril 1994, aux dix
casques bleus belges assassinés, aux prêtres occidentaux tués,
aux officiers français Didot et Maier; aux exilés tutsi et hutu, aux
Congolais qui meurent depuis six ans dans le silence et le secret,
etc. Bref à tous ceux qui souffrent et meurent loin des cameras de
télévision et de la propagande macabre sur le génocide rwandais
fortement alinzentée par le régime de Kigali.
Pour toutes ces victimes oubliées, nous disons que le souvenir
vaut mieux que l'amnésie. Elles aussi ont droit à la vérité et à la
justice.
Mes remerciements vont :
- à tous les Rwandais qui ont accepté de témoigner en déclinant
leur identité ou en gardant l'anonymat ;
- aux Français qui m'ont aidé à comprendre certains événements
qu'ils connaissaient ;
- aux amis rwandais qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour
m'aider à chaque étape difficile d e mon enquête (ils s e
reconnaîtront tous et ils doivent savoir qu'ils ont toute ma
gratitude) ;
- à mes confrères rwandais (hutu et tutsi) qui m'ont guidé et
éclairé à des moments décisifs (leur soutien a été parfois
déterminant face à mes doutes) ;
- à d'autres amis africains qui se sont donnés beaucoup de peine
pour faciliter ma compréhension du dossier rwandais ;
- à mon confrère Tshitengue Lubabu, qui a accepté de relire ce
manuscrit et d'y apporter des critiques et des améliorations ;
- à un ami Tumba Tutu de Mukose pour son aide au sujet de la
République démocratique du Congo (RDC) ;
- à maître Rety pour son soutien, sa connaissance approfondie de
la RDC m'a évité quelques confusions ;
- à mon ami et frère Jean-Pierre Djemba qui m'a soutenu et
travaillé longuement sur le manuscrit ;
- à mon confrère Jean-Pierre Mugabe qui m'a encouragé et éclairé
sur certains points ;
- à Pierre Claver Kanyarushoki, ancien ambassadeur du Rwanda
en Ouganda, dont les conseils et la connaissance approfondie du
dossier rwandais m'ont évité des erreurs certaines ;
- à Joseph Sebarenzi, ancien président du parlement rwandais qui
m'a beaucoup encouragé. Sa grande disponibilité à répondre à
mes interrogations est inoubliable ;
- à Pierre Célestin Rwigema, ancien Premier ministre rwandais,
qui a accepté de répondre à mes questions. Le temps qu'il m'a
souvent consacré a été très encourageant ;
- à Pierre Péan dont l'expérience, les conseils e t les
encouragements m'ont aidé à avancer méticuleusement dans cette
enquête.
Avant-propos
Au moment où des démissions et des accusations s e
multiplient autour du président rwandais, il était nécessaire de
cerner sa personnalité et son parcours. Impassible et presque
énigmatique, Paul Kagame est actuellement au centre de
controverses sur l'assassinat de l'ancien président Juvénal
Habyarimana et sur le soutien du Rwanda à l'une des rébellions
qui mènent la guerre en République Démocratique du Congo.
Depuis le début du génocide de plus de 800 000 tutsis et hutus
en avril 1994, Paul Kagame, qui dirigeait le Front patriotique
rwandais (FPR), a pris le pouvoir à Kigali (capitale du Rwanda)
dans le sang et la douleur. D'abord considéré comme l'homme
providentiel d'un pays ravagé par la violence et la haine, ensuite
soutenu par les Etats-Unis et l'Ouganda, il a fini par s'illustrer
comme un fossoyeur de l'unité nationale et un assoiffé de
pouvoir.
Quel homme est réellement ce chef d'Etat qui a longtemps
cumulé le portefeuille de ministre de la Défense avec la fonction
de vice-président du Rwanda ?
En reconstituant l'itinéraire de ce chef de guerre au regard
froid et sévère, nous avons tenté de montrer le vrai visage de
celui qui cultive aujourd'hui le mystère et la peur sur l'ensemble
du territoire rwandais.
Nous avons surtout voulu contribuer à rompre le silence
complaisant de la communauté internationale sur un régime qui
fait encore ses choux gras sur le génocide de plusieurs millions de
Rwandais.
En désignant des coupables et des responsables en Europe, ailx
Nations Unies et chez les seuls hutu, Paul Kagame et certains tutsi
Les secrets du génocide ~warzdais
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faire un livre de plus sur les accusations portées à leur égard. En -- - -. N
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_h.1~r.ï~~
u-.
revanche, l'attitude de Kagame et celle de certains tutsi n'ayant .k .,- r ,e--u
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jamais fait l'objet d'une étude approfondie, il nous est apparu
nécessaire d'interroger cet aspect du problème. Nous pensons
d o n c q u e cette enquête va apporter un complément
d'informations à ceux qui veulent vraiment savoir ce qui se passe
au Rwanda.
Tout au long de ce travail, nous avons découvert, aussi bien
chez les tutsi que chez les hutu, des Rwandais d'envergure.
. - - - -
Imprégnés pour la plupart d e valeurs démocratiques, ces L .-z! .IL -.
Rwandais nous ont invités à travailler contre l'amnésie et pour ---
-.
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Avniit-propos
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Genèse d'un
homme de pouvoir
Paul Kagame, l'actuel président du Rwanda, est né le 23
octobre 1957 dans la province de Gitarama, sud-ouest de Kigali
(la capitale rwandaise), dans une famille de six enfants bercés au
catholicisme. Il prend très tôt le chemin de l'exil lorsque ses
parents fuient, en 1959, les premiers massacres de la communauté
tutsi dont ils sont issus. Ils s'installent en Ouganda, dans un camp
de réfugiés. L'enfance de Kagame sera extrêmement rude et
difficile. Cet exil ougandais marquera, de fait, la première grande
déchirure entre la communauté hutu et tutsi dont le colonisateur
belge tirera le plus grand profit.
Soulignons que ces deux groupes ne sont pas deux ethnies
différentes. Ils ont une même langue (le kinyarwanda), une même
culture, un même pays. Mais s'il existe tant de similitudes entre
eux, on est bien fondé de savoir pourquoi hutu et tutsi s'entre-
déchirent autant. L'histoire coloniale est passée par-là avec sa
logique de valorisation et d e dévalorisation des populations
africaines. A ce propos, comprenons-nous bien, ce n'est pas la
colonisation qui a forcé les tutsi et les hutu à s'entre-tuer
systématiquement ou à se haïr indéfiniment. Elle a néanmoins
réveillé, chez les uns et les autres, l'animal meurtrier qui
somnolait en eux. Cet animal féroce a non seulement fini par
échapper à ses propriétaires mais il est surtout devenu fou, hutu et
tutsi s'en veulent désormais à mort. Jusqu'où iront-ils ? Ils sont
seuls à le savoir.
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Les secrets du génocide rxmdais -- . ,.
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les pauvres en hutu. Les colonisateurs vont habilement utiliser, à Indes. des jardizi :Z
travers ce procédé, des frictions historiques pour exacerber la historique a l a q - s 1 -
haine entre les deux communautés. Lorsque les colons sont
arrivés en 1895, les hutu, généralement agriculteurs, et les tutsi,
souvent éleveurs, n'avaient pas d e problèmes graves. Lcs
nombreux tutsi. A-:--IL
prouver la parsr::
occidentaux pas pli: I - :
- :lm.
mariages étaient fréquents entre eux et leurs rapports étaient ou les lèvres lippu? i E 1-
plutôt cordiaux voire fraternels, au sens africain du terme. ou économique.
Cependant, tout n'était pas rose. II y avait. sur le territoire Ces différences r.1 ; ri:
Rwanda-Urundi, des luttes de clans entre le Nord et le Sud. Ce définition que les ::-- r
n'était pas ce qu'on appelle généralement des tensions ethniques. pygmées en les qua::<:-
C'était surtout des antagonismes régionaux comme il en existe la chasse et de la î;:c.:._-
partout. Cependant, les éleveurs tutsi. qui avaient entre leurs critique des hutu et 22: r--
mains la royauté et le pouvoir militaire, avaient beaucoup de ont. jusqu'ici, donnPs ::=
considération aux yeux d e la population. Les hutu, qui se et l'autodestruction. . L:. 5.d
consacraient davantage aux activités agricoles, n'avaient pas politique coloniale t.3.;;- a
toujours la même considération. Ils étaient brimés par les rois alliance tantôt avec lcc ?--- PI
tutsi qui tenaient à garder sur eux une influence certaine. Les tutsi et les autres étaient PL T Li
vont ainsi contrôler les activités économiques et le Rwanda- bien en cela que ;ti
Urundi va devenir un royaume centralisé dirigé d'une main de fer développement d'un? ;r - ;i
par un monarque tutsi. cependant reconnaîtrs ; , -5 1
Les hutu, de leur côté, vont accumuler des humiliations et fait pour se démarqusr :-
beaucoup de frustrations en attendant des jours meilleurs. C'est existence et ne fait ql;? .f-r
dans ce contexte que les colons belges vont dessiner leur propre années.
carte sociologique dans laquelle les hutu et les twa seront Pour revenir à Ka;-:?
considérés comme des gens inférieurs avec des caractéristiques
physiques totalement saugrenus comme le nez plat, les lèvres 1 - Ce groupe de populatii- :.
lippues, etc. Les tutsi étant, pour leur part, présentés comme composé d'hommes et de i?--
morphologiquement proches des occidentaux et donc considérés individus mesurant aussi bier- --
comme supérieurs. Sous de vagues analyses prétendument Un grand noriibre d'études :IL-.
scienti&clue approximative \.oirt:
Gelz2se d'un Ilol~z~le
de pouvoir
considérer que Museveni accorde une part trop belle à ses alliés
rwandais. Le paradoxe des tutsi d'Ouganda naîtra donc de cette
double attitude que les Ougandais affichent à leur égard. D'un
côté, on reconnaît que leur appui à Museveni a été une bonne
chose pour chasser le dictateur Milton Obote, de l'autre, on ne
supporte pas de les voir occuper presque massivement des
fonctions importantes au cœur du pouvoir et dans
l'administration. Dès lors, une seule idée va les hanter: aller
prendre le pouvoir au Rwanda, leur pays d'origine.
Ce que Kagame a toujours caché jusqu'à ce jour, c'est qu'il est
souvent retourné au Rwanda, clandestinement. Nous en avons
obtenu la preuve grâce à une rare photo prise en juillet 1978 en
compagnie de sa tante, la reine Rosalie Gicanda (voir photos 1 et
2). 11 a été photographié dans l'appartement de l'épouse du
Mwami Rudahigwa situé à proximité du bureau de poste de la
ville de Butare. Ce document inédit prend à contre-pied les
déclarations du guérillero de Museveni qui a toujours affirmé
n'avoir jamais remis les pieds au Rwanda depuis 1959.
Il a souvent recouru à des phrases de ce type pour jouer au
martyr : "Rester dans des camps de réfugiés pendant vingt ans
nous paraissait certainement conzme une perspective
inacceptable. Nous n'étions pas devenus Ougandais, nous
n'étions pas Rwandais. Nous étions juste condanzizés à rester des
réfngiés pour toujours ". Des anciens agents de renseignements du
régime de Habyarimana reconnaissent que leurs autorités savaient
que Kagame et d'autres tutsi entraient clandestinement au
Rwanda, mais elles préféraient fermer les yeux, pour des raisons
politiques, sur ces voyages discrets.
Il est vrai que la condition de nombreux réfugiés rwandais en
Ouganda était très difficile, mais si Kagame effectuait des
missions secrètes au Rwanda, c'était dans l'objectif d'y mener un
Les secrets du génocide ru~arzdais
jour une lutte armée. N'oublions pas que lors de cette visite
secrète chez la reine, Kagame se préparait déjà à entrer dans la
guérilla de Museveni et que son ami Fred Rwigema était sur le
point de créer la RANU, l'ancêtre du Front patriotique rwandais
(FPR) qui prendra plus tard le pouvoir au Rwanda.
Entre-temps, Museveni avait décidé de calmer la colère de ses
compatriotes l'égard des tutsi. En 1989, il limoge Fred Rwigema
de son poste de vice-ministre de la Défense et fait obtenir à Paul
Kagame une bourse d'études pour l'Amérique. Pour le petit
réfugié tutsi qui a effectué toute sa scolarité en Ouganda, ce
départ outre Atlantique a le goût d'un second exil. Sa conviction
profonde sera bientôt faite. Dores et déjà, il se dit que la seule
façon de s'en sortir c'est de retrouver sa terre natale. En réalité, il
y songeait depuis longtemps.
En 1989, il commence donc son stage de formation aux Etats-
Unis, précisément à la prestigieuse Ecole militaire d e Fort
Lawenworth (Kansas) où a été formé George W. Bush, l'actuel
locataire de la Maison Blanche. Là, il est remarqué par les
officiers du Pentagone qui le considèrent comme un garçon
laborieux. Seul véritable lacune, son anglais est, selon certaines
sources, d'un niveau moyen. Si Kagarne manie bien les armes et
les grenades, il manie fort peu les concepts et la langue de
Shakespeare. Il aurait gardé une grande frustration de n'avoir
jamais mis les pieds à l'université. Cependant, il va travailler
d'arrache-pied pour devenir un militaire de haut niveau. Pour
l'ancien ambassadeur rwandais, Pierre Claver Kanyarushoki, qui
était très proche du chef de 1'Etat ougandais,"Kagame et ses
partisarls gorzflerzt dénzesurénzent son c z ~ r r i c i ~ l uvitae,
~?~
relativenzent pauvre, lorsqu'ils prétendent qu'il a obtenu des
diplônles de je lie sais quelles académies militaires aux Etats-
Unis. Il a effectué zirz stage d'environ trois mois au lieu des neuf
Genèse d'un honznze de pouvoir
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Gerzèse d'un ho~~zine
de pouvoir-
es. "Quarzd ces ofJiciers sont morts, l'urgence était de penser à établir
zirze structure de cor~znzalzdenze~ztbien définie. A leur ilzort, il iz'y
es, erz avait pas. Ces ofSiciers atterzdaierzt nzêlne rrzolz arrivée pour
ier que une structure de cornmande~îzerztbien définie. A leur mort, il
vit n'y en avait pas. Ces oficiers attendaient même mon arrivée pour
hit que nous tenions urze réunion et décidions qui prendrait le
le comnzander~zerztdes forces. Au inonlent précis de mon arrivée,
le Bayirzgarza assumait cette clzarge à titre temporaire, attendant
Mlt soit d'êfre confir~~zéà ce poste, soit que quelqu'urz d'autre occupe
Ur cette fonction. Aussi, quand Bayingana et Bunyenyezi sont morts,
hur tous les comnzanda~ztsse sont réunis trois jours plus tard afin de
er. désigner un comrrzandarzt en chef des forces et ztrz haut
n commandemerzt qui 2 'assisterait pour conduire les opérations. Ce
kr n'était pas tout. Il y avait aussi l'aspect politique de la question.
hé Fred était mort. Il était le président du FPR et erz même temps le
le co~~zmandant des forces à l'époque. Bayi~zgarlaet Buizyerzyezi
w étaient morts aussi. Si bien qu'il y avait un vide à combler erz
PT: termes de co~nrnandementmilitaire et de direction politique. " 21
b Malgré ses contorsions verbales, Kagame laisse derrière lui
EP des contradictions, des incohérences, beaucoup de zones d'ombre
El et des questions sans réponses claires. Il affirme dans son dernier
at propos que les officiers l'attendaient pour tenir une réunion et
K? désigner la personne susceptible de prendre la direction de 1'APR.
IB Précisons qu'il a néanmoins pris, en 1990, à la fois la tête de
re' I'APR et la vice- présidence du FPR. Tous ces chefs n'étant plus
là, il ne reste q u e ses paroles contre leur éternel silence.
Soulignons tout de même que lorsque Kagame est arrivé sur le
terrain des combats, les deux officiers Bayingana et Bunyenyezi
ne l'attendaient pas du tout. Il était certes un bon soldat mais
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Les secrets du géizocide nvaizdais
3O
Genèse d'la1 lzonznze de pouiloir
ter non plus été tué en sautant sur une mine de l'armée française
ts. comme certains l'ont affirmé. L'ancien ambassadeur rwandais à
us Kampala nous l'a confirmé: "L'annéefrançaise n'était pas encore
ly arrivée à la nzol-t de Fred Rwigyema. Elle est arrivée aux
bn environs du 10 octobre. De plus, personne lzrauraiteu le temps de
Pit placer des vzirzes avant puisque l'attaque était une initiative du
on FPR. Il aurait fallu placer cette mine avant le l e r octobre 1990.
rd E12Jilz,c'est une a b s ~ r d i t é . "Selon
~ ~ des sources proches du FPR,
ils Fred Rwigema a été assassiné sur la base d'un plan établi et
de supervisé par de hauts responsables du FPR. Des sources dignes
nr de foi nous ont confirmé qu'il était impossible à Kagame de
nt s'imposer au sein de 1'APR tant que son chef charismatique était
lit vivant. De plus, Fred Rwigema était un tutsi qui prônait une
et solution négociée entre les milieux monarchistes en exil et les
I Y
hutu opposés à la dictature de Habyarimana. Cette approche
n'était pas du tout celle de Kagame24. C'est ainsi que Kagame et
Bayingana, l'adjoint de Rwigema, se seraient arrangés pour faire
disparaître leur ami et patron Fred Rwigema. Seulement,
Kagame, qui contrôlait bien les services de renseignements tant
du côté ougandais que dans la diaspora tutsi, va prendre des
précautions. Lorsqu'il accepte de partir pour un stage aux Etats-
Unis, il connaît par cceur tout le dispositif qui sera déployé sur le
terrain : "Mon analyse, en raison du fait que je connaissais très
bien la situatiorl qui prévalait avant et après la mort de Fred, m'a
perïnis de rassembler les éléments et de tirer une corzclusion à
propos de ce qui s'est passe 75.
"1
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Genèse d'urz Izornnze de pouvoir
bence. Certaines sources ont affirmé que Fred Rwigema aurait été abattu
b e r de par un conseiller militaire français qui assistait, à l'époque, avec
.est un l'armée d e Mobutu, les Forces armées rwandaises. Cette
min des élimination aurait été une preuve de plus que les Français de
d e son Kigali en voulaient aux tutsi. Nous avons montré que les Français
P. avec n'ont aucune responsabilité dans la disparition de Rwigema. En
lources fait, l'ennemi dont parle Kagame et qu'il ne cite pas toujours de
pndais, façon explicite est aussi la France. Du moins, celle qui se trouve
a pour aux côtés dlHabyarimana. 11 suffit de suivre son propos avec
i aurait François Misser au sujet du drame qu'a connu son pays pour
r r e de comprendre s a rage contenue: "Oui, les Francais ont une
m a n'a respolzsabilité, parce qu'ils sont venus an Rwanda et, partir des
ancien années soixante-dix je pense, ils o~ztcom~ize~zcé à corzsolider leul-
b i t en influence. Je ne vois pas pourquoi les Belges leur ont aba~zdo~zrzé
ro était leur influelzce ici, d'ailleurs: c'est une clzose dolzt les i?zotifs ne
I deuil sont pas clairs.
Je compre~îdsqu'ils se sont uniquenzerzt souciés de leur propre
a=ut se intérêt. Mais vous ne pouvez pas vous soucier de votre intérêt aux
ers du dépens de la vie d'autres persolznes, en l'espèce, des Rwandais
er aux eux-mêmes. Les Français auraient dû au nzoi~zsfonder leur
s hutu relation avec le Rwanda sur une base morale. Ils ont une
porte responsabilité en ce sens qu'ils ont promu une dictature ici. Ils ont
mur. travaillé avec elle très étroitement, même lorsqu'il est apparu
'mée clairement qu'il y avait une oppression, et des assassilzats" 27.
mées Si la France a commis des "fautes" en s'illustrant aux côtés de
& de Habyarimana, elle ne saurait cependant porter la croix de tous les
il en péchés du Rwanda. Nul ne peut l'empêcher ou lui reprocher d'agir
r mort en faveur d e ses intérêts propres. Il appartient surtout aux
diste Rwandais de tirer objectivement les leçons d'un drame dans
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E Les secrets du génocide rwandais
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lequel ils ont accepté d'être le jouet des intérêts qui n'étaient pas
forcément les leurs.
Après l'élimination de tous ses amis, la seule obsession de
Kagame sera de prendre le pouvoir à Kigali. Va-t-il pour cela
contribuer à l'avènement du génocide de son peuple en 1994 ?
Les informations dont nous disposons permettent d'affirmer que
son attitude, sur cette tragédie, est compromettante à bien des
égards. Mieux, nous savons maintenant qu'il ne pouvait pas
ignorer l'imminence d'une extermination massive de tutsi et de
hutu opposés au régime de Habyarimana. Pourquoi ne l'a-t-il pas
évité ? Il faut dire que cela ne faisait pas partie de ses priorités.
Nous allons le démontrer.
Ce qui n'a pas été souligné avec force jusqu'à présent, c'est que
tant du côté du gouvernement dirigé par Habyarimana que du côté
du Front patriotique rwandais (FPR) dirigé par Kagame, tout le
monde se préparait secrètement à la guerre tout en affichant une
volonté de paix. Le génocide était donc évitable si on le voulait.
Pis, Kagame signe le 20 décembre 1993 avec le ministre rwandais
de la Défense M. Augustin Bizimana, en présence du général
Dallaire, un engagement concernant la consignation des armes à
Kigali (voir annexe 1). Malgré ce document dans lequel les deux
parties s'engagent à faire respecter le protocole d'Arusha et la
mission des Nations Unies, sur le terrain, chacun fera à sa tête et
finalement personne ne respectera sa parole, du moins sa
signature. C'est ainsi qu'on va se préparer à la guerre dans les
deux camps.
Du côté d e Kagame, des émissaires étaient envoyés en
Erythrée pour acheter des armes au profit du FPR. Un responsable
de la direction du renseignement militaire de I'APR dirigée par
Kagame sera chargé de convoyer des armes jusqu'à Kigali. Le
FPR s'approvisionnait également e n Ouganda. Plusieurs
Genèse d'un Ilorllrlle de pouvoir
sujet du FPR montraient que Kagame n'était pas disposé à Washington, un officier da
négocier. Certains observateurs notaient un énorme décalage entre une photo en compagnie dz
l'attitude d u F P R pendant les pourparlers et l'abondante relations n'a pas manqué d2
acquisition d'armes sophistiquées qu'il accumulait sur le terrain. l'ancien gendarme de l'El?-
Les autorités rwandaises allaient à leur tour multiplier des 1'APR étaient formés er #
initiatives dans le même sens. Dès le mois de décembre 1990, le américains en l'occurren
ministre rwandais de la Défense sollicitait trois gazelles roquettes dénonce surtout la pol
en Egypte. Au même moment, il commandait à l'URSS du d'investigation, n'apporte c
matériel d'artillerie sol-sol et sol-air. En 1992, les Forces armées affirmations.
rwandaises (FAR) obtenaient des obus, des mortiers et des L'Ouganda a, pour sa
grenades de l'Afrique du Sud. militaire au FPR. Si le
Durant toute la période qui va précéder le génocide, la France réalité de ce soutien devan
restera le meilleur fournisseur d'armes et de conseils des FAR. nous tentons ici d'apport
Quant aux Américains, ils vont contribuer à la formation d'une ougandaise, dans laquelle i
douzaine d'officiers, au moins, de 1'APR à travers un programme pas restée neutre dans l'ol
de coopération avec l'Ouganda. Il s'agit du programme IMET Rwanda. Lorsque le 17 f 6 ~
(International Military Education and Training) qui a permis à dans une embuscade tendue!
Kagame de suivre son stage aux Etats-Unis. D'après certaines l'immatriculation: UWT 86%
sources proches du Pentagone, un autre programme, supervisé par a été retrouvé, il est sign
la marine américaine, l'armée de terre et les forces aériennes, a Benon Tumukunde (voir
permis à des officiers tutsi de perfectionner leur formation Tumukunde était le co
militaire. C e programme, appelé Joint Combined Exchange Kampala. De plus, des cc"
Training (JCET), dans lequel participe des forces spéciales, les a FAR, lors des combats, onr
initiés aux techniques de camouflage, à la mobilité des petites preuve d e ce soutien es
unités, à l'entretien du matériel de guerre et à la navigation récupérées au moment de 1'
nocturne. Plusieurs de ces officiers rwandais ont frauduleusement 3). Il s'agit bien de soldats L
utilisé des cartes d'identité ougandaises pour suivre leur formation Au regard de ces élémc
aux Etats-Unis. Un des responsables américains de ce programme dlArusha se déroulaient daus
de formation était précisément le major Tom Marley. Il était et de mensonge caractériri.
également membre d e l a délégation américaine lors des
négociations de paix à Arusha. Selon des sources diplomatiques à
Gerzèse d'urz horîznze de pouvoir
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Photo 2
Paul KAGAME (à droite)
et sa tante Rosalie
GICANDA (à gauche).
Document inédit - 1978.
Photo 3 - La carlingue ou ce qu'il en reste s'est écrasée sur la clôture du palais présidentiel.
. -
Photo 7 - Paul KAGAME (à droite) et son ancien premier ministre Pierre Célestin . .-.O10
. .
.-.cien pr
RWIGEMA (à gauche), actuellement réfugié aux Etats-Unis.
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T ~ ~ c i prc
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' n 3 ~ ~ 4 1Jnalsq~ 1 ge p m q np anbyqndaa q ap luap!s?~du a p u e ~
la (anua~ne) asnod? uos la I Z N ~ ydasol ~ ~ mauraped
S np luap!s?~d uayxr-e'I
'~~4331&2 u!lsap3 aJ.Ia!d aJls!u!ur ~a!ura~d
uapueJ : al!oIp ? aq3n-es a a - 8 oloqd
Photo 9 - Paul KAGAME (actuel president du Rwanda) au cours d'un discours.
Photo 10 - Le président rwandais (tué dans l'attentat le 6 avril 1994),
Juvénal HABYARIMANA, assis dans son bureau.
' ( ~ 6 6 1~ J A E9 np l e ~ u a n is?w~ p an])
!punJng np map!s?~d al e q u r e X ~ uapdX3 e~~ - 1-[ o ~ o q j
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Le 6 avril 1994, il est 20 heures 30 quand l'avion privé du chef -
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de 1'Etat rwandais Juvénal Habyarimana, un falcon 50, est abattu -
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par un missile antiaérien SAM-16. Dans le même avion se trouve -
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le président du Burundi Cyprien Ntaryamira. L'équipage est -
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composé d'un pilote, d'un copilote et d'un officier mécanicien, -
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I tous Français. Ils périront dans l'avion avec les deux présidents. -.
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C'est juste après cet attentat que s'est déclenché l'un des plus --
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grands massacres de l'histoire du continent africain. Que s'est-i.1 -
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donc passé? Plusieurs hypothèses ont été formulées. En voici -
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quelques-unes: -
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Trois jours qui ont fait basculer l'histoire, Paris, l'Harmattan, ---
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1995), le chercheur français Gérard Prunier (Rwanda 1959-1996, --
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Histoire d'un génocide, Paris, Dagorno, 1997) et la journaliste -
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belge Colette Braeckman (Rwanda, Histoire d'un génocide, Paris, ----
-- -
Fayard, 1994). -
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du Rwanda.
3 - L'attentat serait commis par le FPR de Paul Kagame avec
l'aide de militaires belges.
Cette thèse a été soutenue par le journaliste français Stephen
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Les secrets du génocide rwandais
42
Assassinat des présidents africaiizs et des pilotes français
48
Assassilzat des pl-ésidelzts africains et des pilotes fi-ançais
49
Les secrets du génocide rwandais
43 - II a été secrétaire général de Kagame puis son aide de camp et plus tard le'
cominandant de l'unité du commandement de Mulindi. Cet homine de main est
actuellement chef d'état-major adjoint de 1'APR.
Assassinat des présidents africains et des pilotes français
,
I
I
menaces des Américains et des Belges. Ils rrze demandent chaqrre
jour de lâcher plus, alors que du côté de nres adversaires
politiques, ils n'exigent absolument rien !"44. Honoré N'gbanda,
1
I
1
.
U'i cornplot qui se préparait contre lui à partir de l1Ougarzda,par les
~is Ar?zéricairzs et les Belges. C'est tout ce qui m'a été dit à ce nzomeizt
tre là. Mais le président r~iarzdaisa réagi en suggérant que, de
. Tarzzarzie,je revienne avec lui directement à Kigali, pour gagner
LU du temps. "La situation est très grave et très urgente", insista-t-il
nt avec beaucoup de sérieux. Le président Mobutu accepta la
dc proposition. J'étais donc ainsi '@rogrammé"pour prendre le vol
k? de la mort avec Habyarimana."45
at La première clé qui permet de comprendre l'absence d'une
ns enquête internationale sur l'assassinat du président rwandais est
ri' donnée en partie par ce témoignage. Les Américains et les Belges
!S d'un côté fricotent avec Kagame le tutsi, les Français soutiennent,
s quant à eux, leur poulain Habyarimana le hutu. Au milieu de tout
6ï cela : les Nations unies, tenues en laisse par ces trois pays
6 influents. Il ne restera plus grand monde pour empêcher l'attentat
S contre le président rwandais. Dans la nuit du 6 avril 1994, vers
c' 20h 30, quatre militaires du FPR, sur les instructions du colonel
Y James Kabarebe, placé lui-même sous les ordres de Paul Kagame,
abattent d'un missile antiaérien le Falcon 50 de Habyarimana,
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La Par ailleurs, les irzforiîzations doizt noirs disposons nous -
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Ia part des élénzerzts belges de la MINUAR eiz corztrarZictiorz avec la -
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at nzission et les objectifs de la force des Nations urzies d'assistance -
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c2 au Rwanda. Compte tenu de ce qui précéde, le gouverizer7zeizt -
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élénlents de l'arnzée belge qui s'ingèrent dans le conflit rwandais -
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Cette lettre lui sera fatale. L'ancien ministre des Affaires -
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apparemment, on lui reproche d'être responsable du génocide. -
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Habyarimana, un aéronef C130, identifié comme étant celui des
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Les secrets du génocide ~warzdais
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la radio, c'est-à-dire M . Jacques-Roger Booh Booh, le --.........................
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représentant spécial du secrétaire général ou le commandant en -
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Les secrets du génocide rwandais
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Les secrets du génocide rwarzdais
belges avaient abattu l'ai~iorzprésiderztiel. " 49 Voilà des accusions pour étouffer la ic:r-
graves. aussi bien pour la rumeur qu'aurait fait circuler le major
rwandais au sujet des casques bleus que la mise en cause dont il
est l'objet dans le rapport des sénateurs belges (même si ces &mandé et obtsnli ::
derniers utilisent le conditionnel). Pour lever le doute et clarifier maior Ntuyahasa. L t r
défitivement cette affaire, les autorités belges auraient dû, depuis p p r e chef, initii -:;1
1994, chercher la vérité en demandant à la justice d'entendre le Jit la cour d'Appsl -5
major Ntuyahaga. Ce qui, pour les familles des victimes, aurait été
moins long, moins pénible et surtout apaisant. Car, elles ont le
droit de savoir ce qui s'est réellement passé à Kigali. Nous avons gmxidure judiciairt 3
62
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Assassitzat des présiderzts africairzs et des pilotes finriçais
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religieuses rwandaises, payé aux frais du contribuable belge, est-il - ----
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plus important qu'un éventuel procès s u r la mort encore -
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mystérieuse des citoyens belges au Rwanda ? Espèrons que la -
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Belgique, désormais dotée d'une justice à compétence universelle,
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aura suffisamment de courage pour exiger la tenue d'un tel procès - ----- -
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sur son sol. Elle a, dans ce dossier, l'occasion de prouver à tous - -
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ceux qui lui contestent le droit de juger des chefs d'Etat étrangers, -
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pour crimes de guerre et crimes de génocide, qu'elle a aussi la J. - .-- -
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même audace lorsqu'il s'agit de rechercher les causes de la mort de - -
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ses concitoyens dans le conflit rwandais. Nous allons tenter, pour -
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arrivent à la résidence de la Première ministre, à bord de trois -
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Les secrets du génocide lwnizdais Assassiizat des prksidt
jeeps ILTIS d'escorte. Dès leur arrivée à l'entrée de la résidence, lieutenant Lotin demand? 2
ils essuient une rafale de tirs dont la provenance semble difficile à tztorquent qu'ils n'ont 01" a
déterminer. Les casques bleus se jettent immédiatement au sol. uns fois de plus à sa h i t a
Une jeep quitte les lieux à toute vitesse alors que les deux autres snisemblablement sur ir!sa
restent sur place. L'un des casques bleus rampe jusqu'au portail et armes. Une partie t r s ' i
dit à la sentinelle qu'ils sont là à la demande de la Première
ministre. La sentinelle appelle son chef de poste qui demande aux
casques bleus ce qui justifie leur présence à la résidence à cette minutes plus tard, un
heure de la nuit. C'est à ce moment-là que le lieutenant Lotin
déclare qu'ils viennent chercher la Première ministre Agathe
Uwilingiyimana. Cette dernière, qui suit la scène depuis sa
fenêtre, demande au chef de poste de laisser entrer les casques
bleus. Le portail s'ouvre, une jeep entre et l'autre reste stationner
sur l'avenue Paul VI. Le lieutenant Lotin s'approche d e la
Première ministre et lui dit qu'il est là pour la conduire à la maison rn21nejeep va 5 2-2
de la radio afin qu'elle délivre un message à ses compatriotes. La bb de l'aéropon L-.- T1
64
Assassirzat des présidents africairzs et des pilotes~?ançais
une confession. C'est un bilan critique de ce qu'il a vécu au Unis. Si cet officier bel,=r
Rwanda. Il est étonnant : combien l'ont été depu15 Q
"J'ai lu avec beaucoup d'irztérêt les documents que vous avez eu publiquement ?
l'amabilité de me transmettre. J'ai ainsi pu faire la part des Pour revenir à lla[rra
choses entre les éléments d'inforrnatioa que je que je possédais plusieurs sources aux 13
au moment de rejoindre le Rwarzda en décembre 93 et ceux qui que le président Paul K s
auraient dû faire partie de mon backgrourzd. Cela corzfimze bien comme dans celle du si3
le sentiment que j'ai très vite éprouvé au cours de ma nzissiotz, à message codé du FPR 2 A
savoir que nombreux étaient les éléments qui me faisaierzt défaut officier martelait : "1 r
et qui auraient pu nze permettre de procéder à une arzalyse plus escadron renforcé s'es: -1 .
pointue des événements que je vivais sur le terrain. Cornbien de MRND-CDR et le F R 0 2
fois n'ai-je pas répété au Gen Dallaire que j'avais l'impression dzc pays du sud a succor :L
d'avancer dans le brouillard, tant nous nous sentions parfois Conzmurzications. Da~zT .a
étrangers à ce qui se passait sous nos yeux. nces. Nous contiauorls i: A
C'est vous dire l'intérêt réel que m'a procuré la lecture de votre dzc Sud pour vous dori-n
contribution à une lrzeilleure connaissance et compréhension de regagné Kafnpala salz 1
ce dossier (complexe s'il en est). Vous dirai-je encore que je services avec nos élenar
partage sans réserve votre analyse des implications du FPR, que meilleures conditiolzs ei CI
ce soit avant ou après le déclenchement du drame. Je le dis avec er les éléments du pa) 1 3
d'autant plus de conviction que j'ai moi-même été dupe de leur la réussite de notre nzi:n
propagande accrocheuse durant les négociations d'Arusha. Une Courage, notre réussirt t
fois sur place à Kigali, j'ai pu me rendre compte qu'il y avait un dorzner rendez-vous torr: d
gouflre entre le discours et sa réalisation. Une machine à broyer, L'authenticité de c2 TI
voilà ce que représente exactement ce mouvement à caractère officiers. Nous avons sirri
totalitaire. " des conversations des ifl
Avec mes salutations les meilleures sont édifiants : "Noris
Signé Marchal (voir annexe 8) disant que le tyrarl t-: h
accident inopiné (... i . .';i
Nous pouvons dire, sans courir un grand risque d e nous
tromper, que cette analyse du colonel Marchal est probablement 50 - Informations reçues 7-1
aussi celle de quelques personnes aux Nations unies et aux Etats- renseignements du r w a n d ~5 (
a i n i 1994.
Les secrets du génocide rwandais Assassinat des pré-\i
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52 - Cf. Mission parlementaire française, op. cit. .. --
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53 - Cf. Vers un nouveau Rwanda ? op. cit. -
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54 - Direction générale de la sécurité extérieure. Ce service est chargé du --
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renseignement extérieur stratégique et des opérations clandestines. -- -. -
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Les secrets du gérlocide 1walzdais Assassinat des p r k d
tout sur leur passage et demandent à Gilda, son épouse, si d'autres Bruguière, qui a m e n i
personnes se trouvent dans la maison. Il y avait chez eux : l'attentat contre l'a\-ion
l'adjudant-chef Maier et deux jeunes rwandais qui étaient venus coupables devant la jari
chercher refuge. Les militaires vont demander à ces derniers de l'enquête, un mandat d'an
décliner leur identité et vont les conduire précipitamment à l'hôtel contre le chef de 1'Etat m
Le Méridien où se trouvaient les casques bleus de l'ONU. Ils vont justice le dira. Toutefois.
demander à Didot et à Maier de présenter leurs armes de service de la justice française. L d
ainsi que l'ensemble du matériel d'écoutes qu'ils utilisaient. Bruguière. Dans un entra
Pendant toute cette agitation, le chef du peloton va garder la octobre 2000, il déclarant
liaison avec ses supérieurs grâce à son talkie-walkie. Il va décrire les responsables plu' p
minutieusement tout ce qu'il voit chez M. Didot. Quelque temps Rwanda. " Comme chaq
après, vraisemblablement sur ordre du FPR, M. Didot, son épouse s'insurge : "Pourquoi n a
Gilda et l'adjudant-chef Maier seront abattus par ce groupe de responsables de l1atte1i;a
militaire de I'APR. Leurs corps seront dissimulés dans le jardin et commis le génocide Ià a
précisément sous la bananeraie de la propriété des Didot. Ces bien, la stratégie de KJJ;
corps ont été, par la suite, récupérés par le ministère français de la France. Il n'a toujours p
Défense qui s'est chargé de faire une cérémonie très discrète à conscience, d'interrog
l'aéroport militaire du Bourget. responsabilités dans les 21
Pourquoi la France n'a-t-elle pas soustrait ces officiers des Il est vrai que cet attcn
griffes du FPR avant que le pire n'arrive ? Mystére. Des Rwandais nécessité une longue prit
qui connaissaient bien M. Didot nous ont affirmé que les de I'APR, les armes du a
militaires belges de la MINUAR surveillaient de très près ses Il semble que le premia
activités. Ils savaient que ce dernier était une mine d'informations avait été transporté à U
pour l'armée française à Kigali. quartier général du FPR
N'eut été la plainte déposée en octobre 1997 par Sylvie semble-t-il, par les FAR
Minaberry, la fille du pilote assassiné, auprès des tribunaux pour cela, été envoj+s ;
français, la disparition des officiers du Falcon 50 serait aisément formation à la défen3i
passée pour un banal "accident" de brousse. Celle de Didot et de appartenaient à la garde
Maier en fait malheureusement déjà partie. Puisque personne n'en sous le commandement
parle. d'entre eux étaient des t
Beaucoup espèrent cependant que l e juge Jean-Louis groupe des soldats de 3li
1
Assassinat des présidents afïicains et des pilotes français
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Bruguière, qui a mené des investigations approfondies sur -
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coupables devant la justice. Selon des sources proches de --
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l'enquête, un mandat d'arrêt international sera probablement lancé -
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contre le chef de 1'Etat rwandais, Paul Kagame. Pourquoi lui ? La <-- ..........
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Bruguière. Dans un entretien accordé à l'Agence France Presse en -
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formation à la défense antiaérienne. Ces militaires, qui ~-
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d'entre eux étaient des tireurs d'élite. Ils avaient été isolés du --
71
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Les secrets du génocide ~ w a ~ z d a i s Assassinat des prr7
de l'avion Mais il valait mieux les éviter pour épargner tout soupçon à l'égard --
du FPR - -
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Les secrets du génocide rwandais
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obscures, ce sommet sans tête ni queue, qui prétendait traiter de -- --
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77 -
Les secrets du génocide rwarzdais
"La réurziorz devait conznzerzcer L? 13h00 et les présiderzts devaierzt tanzanierzne. Selaler1ze7;-1
entrer dans la salle, selorz des règles protocolair-es, en forlctiorz délégations du FPR L ,::
de leur ancieizrzeté au pouvoiz Airzsi, 1 'arrivée de rzotre président première est arrivée c i 4n
devait être précédée de celle du clzef de 1'Etat ougandais, Yoweri tarzzanierz. Elle étal; a
Mzaseveni. Mais, ce derrziel; à 161100, n'était toujours pas arrivé. seconde est arrivée er;
C'est pourtant à cette heure-là que le président Habyarimana va Kanyarelzgwe. Norr ri
faire son entrée dans la salle. Il sera accueilli par son hôte, le tanzanienne grâce ar~:.-1
président Hassan Mwinyi et Ntaryamira, qui était déjà-là a pu mener avec les a;br.;a
quelques minutes plzatôt. Découvrant que la TB
Peu de temps après, le chef de lrEtat ougarzdais est arrivé et Salaam, les deux chcf5 d
la réunion a pu cor~~rnencez Pendant les discussiorzs, les pilotes précipiter à l'aérop - ia
français de l'éqlaipage du président Habyarimana ont pris d'embarquer, on leur 1 2 1
corztact avec le major Désiré, à l'époque responsable du qu'ils y apposent leur. sy
protocole, polar lui dire qu'il serait imprudent de rentrer dans la Il est presque 1 E.E>
nuit et de survoler l'aéroport de Karzorlzbe en pleirze rzuit. Après président Juvénal H2t)
la réunion, ~zorcsavorzs vu ( m e s collègues et moi) rzotre douze passagers à bar: 1
président, mécontent, se diriger vers l'aéroport et entrer darzs : l e major Jacky Ht:i
son avion avec le présiderzt bl~rlindaisNtaryamira. Au mênre Minaberry (copilot? e
nzornent, j'ai alors erztendu le chauffeur de Gasana Anastase (officier m é c a n i c i ? ~ii
[NDLR, actuel ambassadeur du Rwanda aux Etats-Unis] dire à Ntaryamira, un hutL a
d'autres chauffeurs présents, eiz larzgue swahili : "Zls seront tués': accompagné de deux. r; 1
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président Juvénal Habyarimana décolle de Dar-es-Salaam avec - - --
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douze passagers à bord. L'équipage est composé de trois français ----
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: l e major Jacky Héraud (pilote), le colonel Jean-pierre -
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Dès cet instant, l'attentat contre l'avion présidentiel va prendre la maisorz pour mettre
un tournant confidentiel. Tous les jeux obscurs entre-les multiples lui ai dit que l'avion rit - h g
services de renseignements rwandais, belges et français vont et m'a dit : "Ce n'es; ;;sq
s'intensifier et personne ne saura plus exactement ce qui se passe avion". En fait, elle : 4
autour de l'épave. Les Nations unies qui disposaient aussi d'un pas dans cet avion. iZf: a1
staff militaire et civil sur place seront évidemment au courant de Je suis rentré dans ~d
toute cette agitation à l'aéroport. Mais qui se souvient, avec et une lal~zpede nuit, r.
précision, de ce qui s'est passé ce jour-là ? A peu près personne. trouvait l'épave. A;-]- P J1
Aucun militaire des FAR n'a accepté de nous fournir des détails l'appareil, du sang, L:K i
sur ce moment clé de l'histoire du drame rwandais. Certains, membres calci~zés,etc.
incarcérés et placés sous haute surveillance au TPIR, ne pouvaient garde présidentielle aii
Les secrets du génocide rwandais Mort des - r
corps. Nous avons retrouvé le corps de nzon père. Seul le buste et l'ancien ministre des -1iC
l e s j a m b e s étaient facilenzelzt identifiables. La tête était d'une rencontre au Zairo
totalerrzent déformée et calcinée (voir photo 5). C'est alors que je tutsi de l'intérieur. D'apr
me suis nzis à prendre des photos. A ce moment-là, les militaires Néanmoins, pour c
sont tombés en sanglots. Mais, comme ils ont remarqué que je ne d'assassinat du prés12
pleurais pas, ils ont décidé de se calmer et de continuer la employer la stratégie a?
recherche des autres corps. Les corps des ofJiciers français ont projections et dans le pz
été retrouvés plus tard. Nous sommes restés à l'intérieur de la offensive qui ne durera
résidence avec les corps. Nous avons comnzencé à faire la prière. vrai. Malheureusement
Quinze minutes après l'attentat, nous avons été assaillis par des non pas 500 victimes
tirs à larnze légère. Ces tirs venaient de la colline de Ndera non victimes rwandaises.
loin de Massaka. La garde présidentielle s'est mise à riposter: ça chiffre de 800 000 1 a;
s'est calmé mais, dix minutes après, les tirs ont repris" 59. probable que ce chiffrz
La décision d'abattre Habyarimana aurait été prise lors d'une réalité.
rencontre secrète à Entebbe. Certains tutsi auraient tenté de mettre Jusqu'ici, on a con11
les hauts responsables du FPR en garde contre l'effet désastreux l'œuvre des extrémistt
d'une telle initiative à l'égard de tous les tutsi du Rwanda. Leurs C'est en partie vrai. f
observations étaient fondées sur la tension qui régnait à ce près à l'attitude et à 1,
moment-là dans l'ensemble du pays, principalement entre tutsi et 1994. Tout se passe 21
hutu. Pour les stratèges du FPR, l'analyse était différente. Les tutsi capables de déclencher
résidant au Rwanda étaient certes importants mais ils n'avaient massacres de tutsi qui z
pas vécu et enduré les mêmes difficultés que ceux de la diaspora, l'ont fait avec d'autres
sous-entendu ceux d'Ouganda. Pis, ils étaient même perçus par croire que tous les tutci
certains membres du FPR comme des collaborateurs d'un régime vérité est que le diabl? t
corrompu et raciste. L a vie de ces tutsi qui avaient "courbé D'ailleurs, lorsque le
l'échine" sous le pouvoir hutu ressemblait quelque part à une discours au Parlemen: 2
trahison pour Kagame et les siens. Seulement, il fallait le cacher et les destructions rzz
pour ne pas affaiblir la revendication collective des tutsi. Nous l'éradication des 1 n - 2 3 ~
avons eu un témoignage selon lequel Kagame aurait affirmé à demander si de tels prst?
A vrai dire, ceux --_
dans c e pays, e t q ~ :
59 - Entretien avec l'auteur.
82
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Mort cles présidents et des pilotes français
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Les secrets du génocide r-ivalldlris
réconciliation. Il faut aussi savoir que la réconciliation sera que je ~ ~ o ai u sdit lot-Y_i,
difficile si personne ne veut dire la vérité. h-diiz. que nzes ar[cic;-:
corzf-ïnlzé (nzn sourz-e
leurs reizseigrzenzeiirc. :.
60 - M. Gilbert Nguidjol, qui était en 1994 l'assistant de I'érnissaire spécial du
secrétaire général de l'ONU au Rwanda, a publié dans son ouvrage. Autopsie 6 1 - Cf. Rivaizrlci, ti.i,::
des génocides nva~îdais,b~rr-undaiset l'ONU paru chez Préserice africaine, une
L'Harinattan, 1995.
liste de 66 victimes hutu identifiées dans la nuit du 6 au 7 avril 1994.
Mor? cles présideizts et des pilotes.ji-arzgais -
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Avouons que la communauté internationale s'étant défaussée -
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cesse de la culpabiliser et d'empêcher que son rôle soit mis à nu -
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Puisque personne ne veut parler de cet attentat, le dossier a été -
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affirmant dans son livre, par ailleurs bien documenté, que :"Tout -
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type SAM-16 GIMLLET ". Officiellernerzt, dix p c l s possédaierzt de
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telles arrlzes durzs lerlrs stocks dans la prenzièl-e nioitié des arzizées - - -
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1990 : l'Angola, la Bulgal-ie, la Corée du Nor-d, la Firzlarzde, la -
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par le biais cle l i ~ i ~ o cde
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ces cool-données rue sorzt parvenues". M . Reyntjens ne s'arrête pas
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là. 11 ajoute : "Je taisis l'occa viorz pour vous confir-illerpar écrit ce - - ---- -- -- -
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que je vozls ai dit lors [le izotr-e dernier erztretien ri Br.uxelles, c'est- --
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Les secl-ets du génocide rwandais Mort ai:
par la France en Irak". Ces déclarations de Reyntjens ont le allusion au missil: "r
mérite de tenter une clarification sur l'arme du crime mais elles Reyntjens a trouvé !i 4
engagent aussi le débat dans une voie sans issue ou, du moins, livre. Ce ne sont F r : d
dans le brouillard. On notera que les pays cités par le chercheur cette information p1.ri:qd
belge ne sont pas les alliés naturels du FPR. M. Reyntjens lui a été remis par s Z s I
brouille-t-il alors inconsciemment les pistes ou est-ce qu'il engage Il semble cependaa:
réellement ce dossier dans une impasse ? Remarquons aussi que britanniques soit dss sa
la France qui aurait "prélevé" les missiles SAM 16 en Iraq, selon Cependant, on Fer3
M. Reyntjens, ne figure pas non plus sur cette liste. Qui lancera vraisemblablement 12. ii
de réelles investigations sur l'origine de ces missiles et sur leur les missiles utilisés p l i
itinéraire jusqu'au Rwanda ? Peut-être le juge francais Jean-Louis prélevé par la F r a n : ~
Bruguière. En fait, si les numéros qu'évoque le chercheur belge complicité éventusl:? 1
sont exacts, les conclusions qu'il en tire sont plutôt ambiguës. En comme vendeur ou f c ' s
réalité, les numéros de série correspondent bien à la note que lui a Cette troublant? sl
fournie le colonel Bagosora, actuellement incarcéré au Tribunal Français. La répons? 3
pénal international pour le Rwanda à Arusha (Tanzanie). Ces cet aspect du dossier d
informations provenaient du rapport établi le 25 avril 1994 par le la Défense, datée dr: 7
lieutenant ingénieur rwandais Munyaneza. Ce dernier, qui avait parlementaire f r a n ~
suivi sa formation en ex-URSS, avait été sollicité par l'armée récupérer quelque1
rwandaise pour identifier les engins trouvés après l'attentat. C'est l'occasion des conlb;us
précisément parce que les inscriptions figurant sur ces engins ofleelzsive lancée par i; 1
étaient en langue russe que ce lieutenant a été chargé d e les (nord-est du territoire . a
identifier. Nous avons obtenu la copie du document que M. sur le terrain en 1 1 0 . ?a
-
Munyaneza a remis à Me Luc de Temmerman. 11 dit exactement préserzce de ce ~ p t -2 r
7
ceci :"Les 2 lance-missiles se troiriient dans un lieu. Signé Colorzel (rwandaises ? ougar_&i
Bagosora. " c o n f i r m é en avrir -4
IdentiJlcation de l'arme (lance niissile type russe. Utilisation d'apparence neirve &ri
dans l'assassinat du chef de 1'Etat le 06/4/94" (voir annexe 9). major des forces ar7?:,=a
E n lisant donc attentivement l e rapport du lieutenant du 18 mai 1991) I / I r - a
Munyaneza, nous pouvons observer qu'il ne parle pas de missile document conclut : - L
mais de "lance niissile type russe". A aucun moment, il ne fait d'autres missiles iL;ra
Les secrets du génocide rwandais Mort rle -7 :
servir plusieurs fois, le lanceur devient inutilisable une fois que le unies pour attirer 5: r
missile est lancé. Si on a donc retrouvé des lanceurs ou conteners présidentiel. Son con;t:
après l'attentat, c'est tout simplemenl parce qu'ils ne servaient plus darzs la soirée, il es: ~ir-c
à rien. Néanmoins, les inscriptions qu'ils affichaient permettaient clzef des casques i::, . -
bien d'identifier le type de missile utilisé. Pour certains officiers, Grégoire Kayiba1l'i.r = -
ces inscriptions correspondent plutôt aux missiles SAM 7 et non perrnis à des crinli~;:
au missile SAM 16. Si la possession de la première catégorie de que le contingent de $3;.
88
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Mort des présidents et des pilotes.fr-nnçnis
composé d'une section du bataillon belge. Cette section était aussi vrai dire, l'ONU et E t
chargée du ravitaillement en carburant des véhicules de l'ONU. que le FPR disposai;
S'agissant du FPR, malgré la prudence des experts du ministère de renseignements rs
français de la Défense, nous savons désormais que 1'APR a FPR était en possessai
souvent utilisé des missiles avec l'aide des Ougandais. En octobre Dans l'attentat CO:
1990, grâce au missile S A M 7, 1'APR a abattu un avion de jusqu'ici, dans l'ornh
reconnaissance BN 2a-21 des FAR. Un autre missile SAM 14 a moment où il est a
détruit, le 23 octobre, un hélicoptère Gazelle SA 342 M des d'atterrissage, unc :
mêmes FAR. Nous avons retrouvé l e seul rescapé d e ces supprimée concernzir
opérations meurtrières. 11 s'appelle Jacques Kanyamibwa. Selon piste 10 avec atterr
lui, lors de cette attaque,"Un pilote a été tué et un autre (nzoi) trouvait le bâtiment d
grièvement blessé. Harcelé par les attaques des FAR ce 23 troupes de 1'APR i i
octobre 1990, les tireurs n'ont pas pu emporter avec eux les mois avant le drarnc.
lanceurs de ces missiles". Il précise :"C'est au cours de cette demander q u e ccrI
contre-offensive de fin octobre que les militaires des FAR ont l'atterrissage des a\ ;
découvert les débris et les corps des deux pilotes de l'avio~zabattu appareil qui survcai:
dans la zone de Z'APR le 07/10/90. Ils ont trouvé dans la même d'interdiction n'était
zone des lanceurs de missiles avec lesquels on l'a abattu. Ces exécution en déclcm
lanceurs, avec d'autres armes récupérées sur Z'APR, ont été 130 belge en missi
longtemps exposés à lrEcole supérieure militaire de Kigali". 62 Ce cependant pas destm
témoin, un pilote professionnel, a été brûlé au troisième degré et les Nations unies FSL
soigné à l'hôpital des grands brûlés de Clamart en France. va donc proposer dr
Au fond, le lien entre les missiles, le FPR et l'Ouganda n'est exigences du FPR. i
plus un secret. En août 1992, l'ambassadeur d'Ouganda à service : celle de i
Washington, Stephen Kapimpina-Katenta-Apuli et le secrétaire atterrissage (directiar
particulier du président ougandais, Innocent Bisangwa-Mbuguje, 50 a été abattu. Se1c.h
ont été arrêtés à Orlando, en Floride (USA). Au moment de leur leur avait été don3
interpellation par la police américaine, ils essayaient d'acheter s'aventurer sur l'axc ;
clandestinement des missiles Tow pour le compte de 1'APR. A n'était pas une sirnplc
ce pilote, sur des t
renseignements ci\ ?K
62 - Témoignage recueilli par l'auteur. P
90
Mort des présidents et des pilotes frajzçais
Les secrets du génocide rwandais Mort dt-r -7
est confirmé par la lettre que le même pilote francais du Falcon dis que si les g e n ~;
50, Jean-Pierre Minaberry, qui a péri dans le crash, a envoyé à sa chose. Il existe q r i e l ~ ~ d
hiérarchie en France. Dans ce document manuscrit du 28 février rien dire. Je n'ai pir A
1994, il attirait l'attention de son confident sur l'attitude du FPR et pourrait toutefois
le risque encouru par l'avion présidentiel. Nous sommes à moins concernées par cet i;.-
de deux mois du drame :"Avec le FPR au CND c'est-à-dire à l k m de 1'Etat rwarzdai> L
de la tour et avec le parti pris que tu connais par l'ONU alias puissances inter: 6
MINUAR nous sornrnes quasi certains qu'il y a des missiles, SAM évacuations et qri;
7 et autres qui nous menacent. Que peut-on faire pour ne pas se infornzations. Je der?:
faire prendre ? "(voir annexe I l ) . Cet appel de détresse est événement. En effeî. i
apparemment resté sans réponse. gravité
- du génocidt
- c;
Quelles que soient les précautions avec lesquelles il faut nous s o ~ n m e scorztr~-
prendre ce document du fait qu'il émane du camp opposé au FPR, Faustin Twagiramc
il contient néanmoins des informations dignes d'intérêt que nous rwandais et aujourd E:
avons soigneusement recoupées. Le silence de Paris, Washington aux parlementaires I
et Bruxelles sur l'assassinat de Habyarimana et sur l'équipage Prenzier ministr-e.
francais relève de la raison d'Etat et non de la méconnaissance de internationale sur I .;r
la vérité. président et nzirzistrc
Si Paul Kagame hésite donc à demander, avec enthousiasme, répondu que cette e7:
une enquête internationale sur l'attentat contre Habyarimana, c'est que pour les a u t r ~ r
qu'il a probablement des choses à se reprocher. En voici la
preuve. En 1995, le ministre rwandais de la Justice, Alphonse 63 - Ce ministre, qui 2. --
Nkubito, demande à sa hiérarchie (le président Bizimungu et le que son téléphone a l a . s
vice-président Paul Kagame) d'étudier la possibilité de créer une surveillé par les agent< i?
commission d'enquête sur la mort de Habyarimana. Il essuie un service après avoir r:- -
refus catégorique. Quelque temps après, il est assassiné dans des 1
association des Droit< cz
64 - Cf. Rapport du 5:--
$
92
"
Mort des pr-ésiderzts et des pilotes~fr-arzçais
genre n'a été non plzis menée". Nous avons demandé à M. les envoyel; je sais rt
--
66 - Témoignage accordé à l'auteur. -- --- ---
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lieux du craslz. But de la rnissiorz :corztrôler que 1'011 ne ?îzod$e
pas l'état des lieux et rîzorzter la garde autour de l'épave jusqu'à
l'arrivée d'urze Corîirriissiorz de cor~trôle.Le corrzinar~darztde
secteur; le colorzel Luc Marclzal, arzrzorzce que l'état-nzajor des
FAR est avisé et que celui-ci corzfactera la garde du carlzp de
Karzonibe. Mais lorsque, le 7 avril vers 41115, la sectiorz du vais nz'erî référer- C
sergent Maufroid arrive au cor-ps de garde, elle est refoulée avec indiqué que le golc:.t
agressivité. Il n é s t dès 101-s aucur~enientquestion d'accéder 'bar- suis alors rendu 21 A-:
la force" à l'épave ; sz voyant refuser l'accès aux lieux, la Je le~irai deinandé :
sectiorz Maufroid sést retirée sans conzbats 11i victirrzes" 67. Le
coup le plus spectaculaire sur cette affaire est, sans doute, celui savez ce qu'ils rîz'orz:
porté par le capitaine Paul Barril. En juin 1994, en plein journal boîte noire se trol/i.r c
de 13 heures sur la chaîne de télévision publique France 2, il mêrîzes, vous êtes des
exhibe un étrange engin sur le plateau qu'il qualifie de boîte 1 'a pas, il faut voir c,'
noire. D a n s l a foulée, il affirme pêle-mêle détenir des
enregistrements de vols, des bandes magnétiques, des boîtiers avoir la boîte - i.oii5
électroniques, etc. Puis il déclare avoir récupéré de nombreux demandé aux Narit-1
autres documents à l'aéroport de Kigali. Il est probable et même cornnlission drerzqr~E
certain que Monsieur Barri1 ait obtenu des informations sur faire les recherclzex.
l'attentat compte tenu des relations étroites qu'il entretenait avec
la famille d e Habyarimana et avec des éléments de la garde civil, mais un aiio~:
présidentielle. Cependant, le kilo de ferraille qu'il a présenté au d'enquête. Je l'ai L
journal télévisé ce jour de juin n'avait rien d'un Cokpit Voice
Recorder ou boîte noire. Plusieurs spécialistes ont attesté que rwandais m 'avait I;'t
l'engin de Barri1 était tout sauf la boîte noire du Falcon 50 du lunzière d ce szijt?;.
président Juvénal Habyarimana. Une part de la vérité e t justement, je tire iz
l'explication du silence qui plane sur la mort de Habyarimana se
trouve probablement dans cette boîte noire. Le rapporteur spécial nzairzterzant. Si bir?:
des Nations unies, Degni-Ségui, donne à ce sujet un témoignage rnes rrzissiorzs ailur?.-q
67 - Rwanda, trois jours qui ont fait basculer l'histoire, op. cit.
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Assassinat des présidents africains et des pilotes frarzçais
répondu qu'il n'y avait pas de budget pour cela. Le gouvei-nemerzt p.p---..---
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avant qu'il rze soit trop tard. Je crains même qu'il ne soit trop tard --
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nzairzteizarzt. Si bien que, jusqu'ici, je n'ai pas acconzpli l'une de -
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68 - Cf. Rapport du Sénat belge op. cit. p
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Après ce témoignage édifiant, tout semble prouver qu'on est, discriminatoires et 1; zi-
dans cette affaire, au cœur de la raison dlEtat. Il est tout de même 199411 intitulée "Li
difficile de croire que l'ONU ignore où est passée la boîte noire demandait qu'une c . 1 1 .
car, selon notre enquête, une note verbale du ministère rwandais sur les événements ;-.
des Affaires étrangères, en date du 15 avril 1994 et soumise à dont l'attentat contrc 1
l'attention des missions consulaires et diplomatiques du Rwanda, Peu d e temps apr5i
mentionne que :"Trois suspects de ce même colztirzgerzt belge Commission des dr; .Ir
[NDLR les casques bleus de la MINUAR] ont été appréhendés au Degni-Ségui, cité Pr?: 2
moment où un groupe de trois casques bleus de la MINUAR le même attentat. SL ; :
tentaient de récupérer par la force la boîte noire sur l'épave de dirait qu'elle était ?:it
l'avion". La même note précise aussi : "Les résultats et les que la Commission 2,
analyses de la boîte noire seront versés dans l'enquête, mais en que le bureau du sec:,
attendant cette expertise, il serait hasardeux de tirer une rapport confidentitl
conc2usion définitive sur les auteurs de l'attentat qui a coûté la Hourigan69, est pub::?
vie au président Habyarimana. " la panique s'empare :ts
Certains observateurs nous ont affirmé que ce type d'avion ne de trois pages, qui r t r
dispose pas d e boîte noire. Nous avons interrogé un pilote dans l'attentat contre i
français qui travaille chez Falcon Service. Il nous a déclaré :"Tout dans la soupe onuskr-
appareil Falcon 50 est nécessaireitlent rtlurzi d'un enregistreur de par les révélations d: &
!
conversations et de paranîètres. " En d'autres termes, on ne peut ler août 1997. Il a\ t:r
pas dire que le Falcon 50 du président Habyarimana ne disposait rangé dans un tiroir. F rl
pas de boîte noire. De plus, cet avion, qui avait appartenu au document, c'est q~ :l
président Mitterrand avant qu'il ne soit cédé au président "Aujourd'hui, nos t.-:
rwandais, répondait aux normes internationales. La confusion qui l'actuel régime tzr7.Y:
règne donc autour de cette fameuse boîte noire montre bien que commando d'élite se: -= -
Kagame n'est pas du tout seul à éprouver d e la gêne sur ce par un gouverneuztji:: 1
dossier. Beaucoup de personnes ont, sur cet attentat, quelque affirment que le p;,::
chose à cacher. Kagame le sait et il joue sur les complicités
nationales et internationales. 69 - Cet avocat canadisr 1-
Aux Nations unies, le même malaise est perceptible. En 1994, Rwanda et était respons;: 5
la Sous-commission d e la lutte contre les mesures Cette équipe était charse: 1
70 - Op. cit.
Assassi~zatdes présidents africains et des pilotes fraizçais
-
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-~
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-
Rwanda et était responsable de l'équipe d'enquêteurs appelée "National Team".
Cette équipe était chargée d'enquêter sur les suspects du génocide.
70 - Op. cit.
99
Les secr-ers du gérzocide rwarzdnis Assassinat clt. ;-
l'opératiorz et ils orzt décrit de façon très précise le dérz>ulernerlt I'aéropot-t" (Voir -1:s
de l'ol~ératiorz.Cette itzforlwutiorz recoupe les dires rl'e-xt~.él~zistes été subitement intsri -
ht~tusselorz lesquels c'est le FPR qui a abattu l'avion pl-ésidentiel. fameux contingent ?-i
Deux de ces sources étaient prêtes à coopérer avec les eltqllêterrrs eu une réaction si r---,
si leur sécurité était gararztie". 71 Qui ignorait véritablement ces obscurs qu'une en<-+:>
informations dans les hautes sphères de la diplomatie mondiale ? dire q u e presqEr 1
A peu près personne. immédiatement cc:: 5.
La véritable angoisse des Nations unies tient au fait que personne n'a voulu ri
l'opinion sait désormais que l e bureau de renseignements préfère "oublier" c c 3
militaires de la MINUAR était régulièrement informé, à travers le et de trois Francai; -
général Dallaire, d e tout c e qui s e passai: à Kigali. Les rapidement tous ;ri
informateurs étaient aussi bien des hutu que des tutsi. Des génocidaires. Beauc r --
documents internes des Nations unies recueillis par le "National de crimes contre l ' h ~ r .
Team" montrent que le général Dallaire était au courant de n'est pas la règle dan- :1
beaucoup de choses et qu'il informait aussi le secrétariat général. Nous avons pu r=?;
Un diplomate des Nations unies, qui était en 1994 au Rwanda. au sein du Tribuna1 1-
nous a dit que le général Dallaire ne pouvait pas ignorer les On se rappelle que c? :
comportements du FPR avant pendant et après l'attentat. M. Hourigan à la 3-:s:
L'embarras des Nations unies dans ce dossier est de plus en plus connaissance dans :?
compréhensible. L'organisation internationale ne parvient pas à l'attentat. Nous avons i
avouer qu'elle connaît la vérité sur l'attentat mais qu'elle est un complément d'en<--
incapable de la dire. Car, ce dossier est, pour elle, encombrant et été demandé par 1 ' ~
explosif. S e s craintes sont confirmées par un document génocide.
confidentiel du département d'Etat américain qui souligne que : Tout est parti d'~::
"La missiorz des Nr~tionsunies pour le nzailztien de lu paix, l'avocat en question. i-r
MINUAR, s'était rendu sur le lieu du crash, mais les ~wilitaires 1998. Dans cette r2;-
rwarzdais avaierzt interdit a ~ i xNatiolzs rilzies tout accès sur le lieu d'enquête sur l'attent:: ii
de l'accident. Les nzilitaires rwanrlais avaient égalelrzent tenté de En réalité, sa deinailit
désarmer le contingent belge de la M I N U A R stationi7é à Selon lui :"Cet c r r r t i : :
gordien du gérzocil-
nza.ssacres, toutes tri::.;
71 - Tiré du document confidentiel des Nations Unies obtenu par l'auteur.
Assassir~atdes pl-ésiderzts africains et des pilotes fi-arzçais
Kagame et la guerre -
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dans une lutte sans merci contre les ex-Forces armées rwandaises -
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1997, une colonne d e près de cent mille hommes venus du -
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retourne contre son allié d'hier. En août 1998, il envoie des
soldats rwandais occuper le Kivu à l'Est du Zaïre. L'argument
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105
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Les secrets di4 génocide rwandais
Kagame.
Tous ces Rwandais espéraient jouer un rôle majeur en RDC.
Ils vont ronger le régime Kabila de l'intérieur. La partie la plus
visible d e c e travail d e sape sera perceptible en politique
étrangère. Brouillonne e t particulièrement tapageuse, la
diplomatie congolaise manquera longtemps de lisibilité. Des
déclarations à l'emporte-pièce de Kabila lui-même, où il fustige la
francophonie et les sommets des chefs d'Etat francophones, à
l'expulsion des diplomates de l'ONU, on verra la République
Démocratique du Congo exprimer des positions incohérentes et
malhabiles à l'égard des pays occidentaux. La cerise sur le gâteau
sera le refus du président Kabila de rencontrer le Révérend Jesse
Jackson, l'émissaire spécial du président américain Bill Clinton.
Tout donnait à penser que la diplomatie congolaise était conduite
par un bourgmestre aveugle et incompétent.
En réalité, le chef de 1'Etat congolais, entouré d'une flopée de
conseillers rwandais proches de Kagame, n'était pas très rassuré
par ses ministres et son armée. Sa méfiance sera confirmée en
juillet 1998 lorsqu'il décide de se rendre en voyage à Cuba. A la
veille de son départ, James Kabarebe, le commandant rwandais
de l'armée congolaise, est surpris avec un revolver dissimulé dans
ses vêtements alors qu'il demande une audience au président
Kabila. De retour de voyage, le chef de 1'Etat congolais apprend
par ses services de sécurité qu'une quarantaine de soldats tutsi se
cachent devant son bureau. Ces militaires, en civil, seraient venus
quelques jours plutôt de Goina, non loin du Rwanda, en tenue de
sport, avec pour inission d e l'abattre. S i plusieurs projets
d'élimination d e Kabila ont été bel et bien envisagés par la
coalition rwando-ougandaise, ces accusations contre des tutsi
proches d e Kagame étaient plutôt fantaisistes. Elles ont été
répandues par des Congolais qui considéraient simplement que
Les secrets du génocide m)nlzdnis
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cet accord n'a aucune valeur légale et aucune signification sur le ...-.-..
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avec 1'American Minera1 Felds Inc (AMFI). Cette entreprise, -
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créée en 1995, est en réalité une multinationale canadienne dont -
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l'armée française était intervenue en 1978 sur décision du --
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président Giscard d'Estaing. Le montant de ce projet était estimé à -
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2) La construction d'une usine d'extraction du cobalt à partir de -
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cette région regorge d'une grande variété de minerais, tous . -
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concentrés sur une superficie réduite et sur une profondeur -
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Les secrets du génocide i-ii/andais
innocents ont péri pour avoir été pris pour des Rwandais ou pour
des Banyamulenge. On peut craindre de voir la présence des
Banyamulenge totalement remise en cause après le conflit.
La tournure politico-tribale qu'a pris l'invasion du Congo a fait
perdre à beaucoup de Congolais l'esprit de discernement. C'est
vrai que Kagame a eu, dans son intervention en RDC, une
stratégie tribale et économique. L'armée rwandaise qui a envahi la
RDC était essentiellement composée d e tutsi. Les
Banyamulengue en faisaient parti. Mais pas tous. Les Congolais
ont vite oublié que ces derniers avaient aussi un contentieux avec
Kagame. En 1996, l'APR, prétextant des "raisons de sécurité", n'a
pas hésité à déplacer des Banyamulenge du Sud Kivu vers le
Rwanda. Pour certains d'entre eux, ce départ forcé ressemblait à
une déportation. Quelques officiers Banyamulenge s e sont
opposés à ce voyage obligatoire. Ils ont été arrêtés et emprisonnés
au Rwanda pendant neuf mois sans procès. Au même moment,
des dirigeants Banyamulenge seront écartés des structures
politiques d e ~ ' ~ l f i a n cdes
e forces démocratiques pour la
libération du Congo (ADFL).
La politique de Kagame dans cette région est centrée sur le
chaos. Tous les efforts de paix ou de réconciliation, initiés par les
dirigeants des différents groupes ethniques du Sud-Kivu et
d'autres régions de l'Est de la RDC, ont été systématiquement
sabotés par les militaires rwandais basés dans cette zone. Peut-on
espérer que l'esprit de tolérance va revenir, à la fois, dans les têtes
des Congolais et dans celles des Rwandais pour que chacun
transcende la culture de la haine et de la mort instaurée, avec
succès, par Kagame et les siens dans cette région ? Des innocents
ont péri pour avoir été pris pour des Rwandais ou pour des
Banyamulenge. On peut craindre d e voir la présence des
Banyamulenge totalement remise en cause après le conflit.
àit
Et Assassinats de Rwandais
ne
1a et de prêtres occidentaux
ei
tis La prise du pouvoir de Paul Kagame avait rassuré beaucoup de
e= tutsi mais aussi certains hutu qui avaient cru que le FPR allait
ia instaurer la démocratie au Rwanda. Cet espoir s'est
le malheureusement transformé en cauchemar pour les uns et les
:à autres. Derrière le discours lisse et pondéré qu'utiliseront souvent
nt les autorités rwandaises, on verra d'étranges assassinats toucher
és aussi bien des Rwandais en exil que ceux de l'intérieur.
Lt En 1994, l'armée rwandaise qui accompagnait Laurent-Désiré
ES
Kabila dans sa conquête du pouvoir a procédé à un véritable
la ' nettoyage ethnique dans les camps de réfugiés situés à l'Est du
Zaïre. Grâce à de multiples sources de renseignements, les
stratèges militaires de l'armée rwandaise ont pu étudier les
mouvements exacts de leurs populations réfugiées au Zaïre. Des
centaines de milliers de Rwandais, considérés comme des
"génocidaires", ont ainsi été massacrés puis ensevelis dans des
fosses communes. Des organisations humanitaires comme Human
Rights Watch ont considéré qu'il fallait faire la lumière sur ces
massacres. D'abord silencieuse du fait de sa mauvaise conscience
à l'égard du génocide, la communauté internationale va finir par
réagir en demandant une enquête sur le massacre des réfugiés
hutu au Zaïre. Kabila va opposer une fin de non recevoir à cette
demande. Il ira même jusqu'à expulser les inspecteurs de l'ONU
chargés de mener des investigations dans la région concernée. Il
Les secrets du génocide nvarldais
Que sorz sarzg, ainsi que celui de tous ceux qui sont rrzorts -
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durant cette guerre, retombe sur ce pays du R~t.iialzrla,afin que -
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fleurissent la paix et l'amour:" -
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Signé sœur Fabienne (voir annexe 16). -
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enquête avait été menée sur sa mort par le capitaine Tim Isberg -
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d'Edmonton. -
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Les secrets d u gérzocide iwarzdais
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Toutefois, en dépit du fait que Lizinde était au courant des --
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détails concernant la mort du Président Habyarimana, il savait
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bien informé que Lizinde. Le même procédé sera utilisé contre
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Seth Sendashonga. -
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Il s'agit de l'affaire la plus significative du régime de Kagame ...... -
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car la victime était son ministre d e l'Intérieur e t son ami -
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personnel. Kagame a séjourné chez lui en 1993. Sendashonga a -
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après avoir quitté le Rwanda et le gouvernement en août 1995. --
Ce hutu, qui avait rejoint le FPR, croyait que Kagame et les siens -
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désabusé: ''Avant de prendre le pouvoir erz 1994, le FPR avait un ..
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progmrlime acceptable. Il s'en est écarté pour se comporter en -
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FPR en avril 1995. J'ai entendu alors des soldats dire que des -
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stade Aiizalzoro. Dès que j'ai pu lui parler, j'ai fait part de mes -
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Les secrets du ,pénocide r-ruandais
78 - Il est reconnu comme un membre des escadrons de la mort utilisé par les
services secrets rwandais (DMI). Au moment des faits, il figurait sur la liste
des fonctionnaires de l'ambassade du Rwanda à Nairobi.
Les secï-ets drl génocide ïwaïzdais
144
La filite des tutsi et des hutil du Kwnrzda
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président du Pnrlenlerzt, Joseph Sebarenzi Kabuye, qui voulait -
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d'origne pour un lnorztant de 30.000 $US, s'intégraient dans le -
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Les secrets du génocide rwandais
153
Les secrets du génocide walzdais
profite pour lancer une pierre à la France :"Je crois que la Frarzce
a probablenzerzt de plus grnr~dsregrets et uiz plus grarzd pardolz à
exprir~zerau peuple nvarzdais. Je rze crois pas, poursuit-il, que ce
soit darzs la rzature de la Frarice de der~zarzderpardorz, rrzais rzoz~s
l'espérorzs toujours".
Nous avons dans ces propos le condensé démagogique que les
autorités rwandaises font parfois du génocide de leur peuple.
Elles s'arrogent ici le beau rôle en distribuant les bons points et
les sermons. On dirait que, seuls les autres ont à assumer leurs
responsabilités dans les terribles événements d'avril 1994. Et les
Rwandais dans tout ça, où sont-ils ? Que font-ils pour rétablir
leurs responsabilités. toutes leurs responsabilités ? Ils ont pourtant
eux-mêmes, machette à la main et armes au poing, égorgé leurs
compatriotes quand ils ne les exécutaient pas à bout portant. A
l'extérieur, chacun a fait l'effort de comprendre et de reconnaître
sa part de responsabilité. Une commissio~-id'enquête indépendante
a établi la passivité de l'ONU dans le génocide de 1994. Le
rapport sénatorial belge a montré les erreurs et la responsabilité
de la Belgique, le rapport de la mission parlementaire française a
souligné les fautes de la France, et le Rwanda, qu'a-t-il fait ?
Jusqu'à présent, à part son doigt accusateur constamment pointé
sur les autres. rien. Aucune enquête n'a encore été initiée à ce jour
par les Rwandais eux-mêmes pour expliquer leur comportement.
Auront-ils, hutu et tutsi, suffisamment de courage pour le faire ?
Pourront-ils s'élever au-dessus de leurs rancœurs et de leur haine
séculaire pour construire un avenir commun à leurs enfants ? Et
La fuite des tutsi et des hutu du Rwarlda
UINUAR
QG SECPEUR DE KIGALI
2 0 Décembre 1993
NO. KçHQ/OPS/3/2
Annexe : Un Document
L. MARCHAL
COL BEM
Commandant d u Secteur XIGALI
KA&E, Paul
Président
Haut Conmandement AeR
General de Brigade
Commandant de la MKNUAR
Annexe 2
' ~ i l tary
i police Hqs
N a t i o n a l ~ e s i s t a n c eA r m Y
F.O. BOX 3384
KMiPALA.
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M i l 5 tary p o l i c e Hqe
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P.O. BOX 3384
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CCMMANDA~~I;~~ILZ@O~&;
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i'lusiciirs documciits tels quc Irs cnrrcs de service et les
(~rdrcsde bataille repris en photocopie ci-après, constiiucni des
preuves irrefutnblesquecestint des éIPmcnts dc l'armée ré~ulièrc
ugandaise (NRA ) aui ont men(. unc a~ressionnrii>,je ~ , , n [ ~le
.é
--
Rwanda.
Annexe 4
Excellence,
Dans le cadre d'une enquête internationale relative à
l'accident ou l'attentat de l'avion présidentiel survenu le
6 avril dernier, )'ai l'honneur de VOLS informer que la MINUAR
est disposée à mettre en oeuvre une Commission ~nternationale
d' enquète.
Aussi, je vous demande de bien vouloir m'infomër sur les
p a y s que vbus ~ouliaitezvoir figurer dans la Commis~ionainsi
'que les modalitea €ventuellee.
voue rapPélie'que laabc&$ au lièu dë l , ~ b = ~ ~ & ~ k - à
toujours été hterdit 2, la MINUAR par l'année uta and aise
entrainant ainsi' rfn retard dans -ce-.volet.
bans Y @attenté d'une
-us prie'dOagréer,-Excel
conaid6ration.
.
. .
Annexe 5/1
Monsieur le Président,
Déclassifi6
-
üü VISITE EN FRWCg 311 COlJRS DE W\PWLLg IL A W R- m. JFAN.CHRISiQPHâ
MTIgRRàXD ET PADL DI-. CES REXOUTFSS DOIVENT A CE STADE R -
D
COnPiDEKiIELLES.
* ~ ~ . o h . m o 4 O- W-4.a
LE CHEF DD'ETAT-MAJOR
. .
DECL: OADR .
TO x AF
L --Hr.Hr. Barper
Hoose
Eab
. T h a~saostssoi Prasridenta
never be kmw, "EhB @ae
box tram the airplane haa pr-bfy h s n rticcve~eüby' Rwa
gwr2:OïsenI offiofalrr vPla oantxollaa *&ta airport whea the
pzane was shot d m or, aceordfng te uneonfirme& reporter, by
French rili*arp off3clals Ptho larer aecat~àthe airport d
tem~taathe budp of the manch piLot fzom &byazirnana'a
plane dfter t h g @kaah. Rep~ictsallegfng tbt =tu
gavsrmnt 586df)rl oeatgd lista OF Putrrlrs aad iaoderate
&*US t 0 be ki%&&d be c~&&xLile8r bat ~ ~ f g i 8 1eugaget3
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in specifie sxeaatieaa of %t8%e and et0aexat.e fXutu o f b i c i a l a
f e p s r t d l y tefetzei! t o tista asd a&dteBees, !ï?kerceere
creàilIle, but: unooxr%i~& zqmrte thaOJ.Huhu olmmtrt in the
rmilitarg ripqbasd Co ri26 Bxnaha meorBe, k i l l e d ~QarfmaniiIn
arder to block khe accozda eXfmfnaàe the iu&s%-d~wti.nated
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Tenes el Tllfes h a e r s
Annexe 15/2
Mesdantes et Messieurs,
Beaucoup d'espoir déçus, beaucoup de trahisons, beaucoup d'avidités nous ont durement
appris qu'il ne suffit pas seulement de modifier une structure, mais il faut absolument aussi
assurer et garantir le respect des engagements pris au nom et pour le bien du Peuple.
En rapport avec mon Appel du 15 Mai lancé au Peuple Congolais, un groupe de Congolais,
dans un sursaut national et ayant décidé de prendre leurs responsabilités, m'ont approché et
m'ont demandé de m'associer A eux dans leur combat civil et pacifique pour I'instauration, an
Congo-Kinshasa, d'uu Etat de Droif Démocratique, Respectable et Responsable.
Ce A quoi, j'ai répondu hvorablement, respectant ainsi l'engagement que j'avais librement
fdt le 15 mai 1998, devant vous, celui d*êtreaux côtés des congolais qui combattent toute
forme de dictature au Congo et luttent pour le bien* de leurs £&es et soeurs.
Je vous remercie
Annexe 16/1
-
Le 26 mn7, vers 1 4 . 4 , des oficicn drr f f R , dmqq u 4~mialoim &,
sont venus dierchw le Pare Vallmajo. JI( &&N dun'k lo &n. Au
suis arnmvCe,ik demMd4iuir d wrc soeurm'ce d ' a h drcrdvr k P h . Tow dc sraie.
I ' 0 W r m'o dit que ses ch@ w&m Ir wir, czu U a M la swptise a ['inquiMe sw
OY je
Que son sang, ainsf que ceid de IOUT CW qui 14ni mm d m corc
guerre, rnombe sur ce pays du Rwanda.. afin que rrireurissenf b ei l'omw.
D. L. : 4e TRIMESTRE 2001
ND D'IMPRIMEUR : 1 9 2 5 7
Annexes 15/1
Mesdames et Messieurs,
Fa oumant la Conférence de Presse de ce mardi 26 mai 1998 qui fiÿt suite B celle que j'ai
tenue, ici même, il y a de cela onze jours, permettez-moi avant toute chose de m'acquitter
d'un agréable devoir :
A tout seigneur fout honneur, dit-m. Vous les jounialistes, constituez les sources des
éléments qui ont servi B la cristaliisation des énergies qui ont conduit B i'6vénement que
nous vivons aujourd'hui en ce moment.
d VEBR~m'uiiûüs cYtE SUR LE1
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Ia
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et des Frginpis ont trouvé la mort ? Qus faisait I'ONU pendant
ntaux el m ~ w ~l'ampleur
~re d- '- -- ---L'''*A A--
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ONkNA est journaliste d'invw' ,a , ,S.- T