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RECIT D’HISTOIRES ÉSOTÉRIQUE DE LA REPUBLIQUE

DEMOCRATIQUE DU CONGO

AU SUJET DES GUERRES, SOCIETES SECRETES, DU MPR, DE LA DEMONOLOGIE, LA


SOCELLERIE, DES DRAPAUX ET HYMNES NATINAUX, DE L’ASSASINAT, LA
NECROPHILIE, LA PROFANATION DE LA PENTECOTE, DE L’OCCULTISME ET LA
MAGIE NOIRE DU PRESIDENT MOBUTU

En tout cas, moi, Djamba Yohé, je vous livre ma réflexion, et vous transmet ce que je sais du
pays. Si ce que j'écris tombe comme une lettre morte dans vos ordinateurs, vous serez vous-
mêmes les victimes de votre insouciance. De toutes les façons, ma part est faite, il faut la
corroborer avec d'autres contributions de Congolais éclairés en RDC et à travers le monde. Ceci
est la voix de mon testament spirituel et moral. Plus nous nous tiendrons ensemble, aussi forts
nous serons. C'est même là la devise de nos oncles belges 'L'Union fait la force'.

Notice

Ce récit d’histoires ésotérique de la République Démocratique du Congo a été assemblé et mise


en forme par KEN MUKE KAPEND à partir du site web https://www.congoforum.be/fr pour
les chercheurs historiens ou toute personne Congolaise ayant la soif de connaitre l’histoire
secrète de notre pays relaté ici par Monsieur DJAMBA YOHE un ancien Mobutiste. Il est
composé de 6 différentes parties.
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HISTOIRE ÉSOTÉRIQUE DE LA RDC, (1)

I. Commentaire introductionnel

À côté des déboires que connaît la RDC en matières politique, économique et sociale, l'échec
de faire du Congo un État de droit et une République viable, avec des Institutions
fonctionnelles qualifiées, résulte de l'infusion des ténèbres par plusieurs suppôts de Satan qui
sont entrés dans les mailles de la politique congolaise par l'entremise des parrains ennemis
du Fils de l'homme. Ce sont les Ordres d'une antique confrérie qui ont toujours cherché à
effacer l'empreinte de Dieu sur la terre des hommes. Le récit de l'Apocalypse 12 est clair sur
le sort qu'a connu la planète après la chute de Lucifer.

Certains coins du globe sont spécifiques à la fragilité des puissances du mal, car dans ces
régions, la prédestination d'une félicité acquise de facto par l'histoire ne se discute pas. À part
la terre d'Israël qui jouit d'un récit avéré de l'Alliance de Dieu avec l'humanité, d'autres
territoires de la planète ont les mêmes similitudes de d'éligibilité spirituelle. Il s'agit des
spécificités spatio-temporelles capables de condenser par leur morphologie naturelle et leur
atmosphère ambiante la présence du sacré et la prédisposition à la transcendance salvifique
des ressortissants de ces espaces.

La communication non vérifiable ressentie par la communauté des peuples vivant en ces lieux
se traduit par la nature de leur posture quotidienne. En effet, dans les régions qui condensent
naturellement la grâce, ils s’y découvrent sans effort dans les rapports sociaux des riverains
un sens élevé du respect et de la dignité de la personne humaine, le respect de la vie et de la
nature, le souci de la paix et la ferme résolution d'éviter la guerre et les conflits. En somme,
c'est le langage de la communication non-vérifiable qui inspire à ces gens les attitudes d'une
existence pacifique par la voie des intuitions, souvent mystiques. Malheureusement, les
Ordres déterminés à ébranler le statut de la souveraineté du sacré, coiffant les espaces
évoqués, s'invitent dans le quotidien des âmes de ces havres pour perturber ce que d'esprit,
les accords inhérents de la transcendance ont conclus entre le naturel et le surnaturel. À titre
d'illustrations palpables, on peut répertorier ces exemples historiques suivants :

1. La défenestration des nouveaux nés par Hérode à Bethléem ;

2. La destruction de Jérusalem par les Romains en l'an '70 par Titus et en l'an 120
Par Adrien ;

3. La guerre de cent ans en France. Ici, il ne s'agit pas de condamner la France ou


l'Angleterre pour s'être battues pendant 10 décennies, mais dans ce que Wikipédia
fait valoir : 'Le conflit a débouché sur la constitution de deux nations européennes
indépendantes : la France et l’Angleterre qui, jusqu’alors, étaient imbriquées
juridiquement et culturellement, et étaient en lutte pour le contrôle territorial de
l’Ouest de la France.'. Finalement, de ces querelles, il en sortira plus tard deux
nations adverses par la religion et la langue, l'une catholique-latine et l'autre
protestante anglo-saxonne ;

4. La Traite négrière du XVI -ème au XIX -ème siècle qui a vidé l'Afrique de sa
population, de sa culture et de sa liberté ;
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5. La Shoa contre les Juifs à Auschwitz, à Treblinka, à Dachau, Buchenwald,


Sachsenhausen ;

6. Les agressions successives et acharnées de l'Occident, pendant près de cinquante


ans, sur la République Démocratique du Congo. Les États-Unis, la France, la
Belgique, l'URSS, la Chine, le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi et l'ONU y auront
fait plus de morts que leurs propres combattants sur les théâtres de guerre au cours
de cinq derniers siècles. Rétrospectivement, les pertes congolaises vont de près 100
millions en 400 ans, de 137 millions en cent ans (État Indépendant du Congo et
Congo-Belge) et plus de six millions par les bourreaux de Kigali et Kampala en
moins de cinq ans ;

7. Les attentats du 11 septembre 2001 à New York, etc.

Le Cinquième Commandement interdit la destruction volontaire de la vie humaine, c'est


ce que dit le catéchisme catholique, et ce recueil des enseignements ecclésiaux ajoute : ' À
cause des maux et des injustices qu'entraîne toute guerre, l'Église presse instamment
chacun de prier et d'agir pour que la Bonté divine nous libère de l'antique servitude de la
guerre.' C'est dire que l'histoire du mal défile librement dans les sillons de la postérité avec
ses agents sans faire constamment l'objet, dans les espaces fragiles de la planète comme le
Congo, d'une grande surveillance. En RDC, le mal a fait son chemin et il a fini par se saisir
des rennes du pouvoir.
Partant, ce sont les Congolais qui sont devenus les esclaves de cette captivité de l'autorité
de leur État par la démonologie.

Mais en fait, cette captivité, de laquelle il est question, n'est pas advenu par hasard, il y a toute
une longue histoire derrière ce cortège de claustration spirite des Rdéciens. Avant de plonger
au cœur de cette sorcellerie d'envoûtement des masses dû aux œuvres pratiques des Ordres
antiques de Bélial et de la déperdition, il est important de commencer le récit à rebours, car
c'est à ce carrefour que l'on va découvrir ceux des Congolais qui ont livré au Diable leur
territoire national. En définitive, il s'agit de faire valoir, par l'indication nominée, l'auteur ou les
auteurs de l'endomorphisation des Congolais. Pour ne pas aller loin, le personnage central de
cet acte de ce manquement grave au devoir de sa charge essentielle est le Président Mobutu.
C'est lui qui a apophatique ment fondu la personnalité et la culture spirituelle de la RDC-Zaïre
dans l'éprouvette de la magie noire pour conserver le pouvoir et condenser sa puissance au
détriment de tous.

Cela étant, voici le dossier que je livre à l'intention de ceux qui voudront comprendre les
dessous de l'exercice du pouvoir du MPR et de ses officiants. Pour libérer la RDC, il faut, en
ce moment-ci, parcourir avec l'œil archéologique les avenues qu'a emprunté le Président-
Fondateur du MPR pour diriger le Zaïre.
C'est pourquoi, il est impérieux que l'Église catholique et les vrais Pasteurs de l'Église du Christ
au Congo s'impliquent dans les efforts sincères d'exorcisme pour toiletter les chambres
nationales sous l'envoûtement de la ligue internationale spirite, que les chefs coutumiers
informent les Congolais des activités auxquelles ils ont pris part en compagnie du chef du
Parti-État.
N'oublions pas qu'à l'âge de cinquante ans, à Bukavu, en 1980, le Président Mobutu avait
demandé à toutes les tribus du Zaïre, par leurs chefs traditionnels, de lui révéler leur spiritualité
et leurs et leurs secrets initiatiques. L'objectif de Sese Seko était celui de devenir le médium
premier du pays.
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Il n'en demeure pas moins vrai que certaines personnes consacrées se prêtent elles aussi à
l'exercice de confession pour communiquer ce qu'elles savent là-dessus. Un bon nombre de
notre élite de l'hygiène spirituelle a été contaminé aux promesses et mensonges du régime
défunt. La chute et la déchéance du Congo est d'abord la perturbation de l'édifice ecclésiale
et l'exposition du peuple aux radiations du pouvoir du mal et du processus d'abrutissement à
travers une Méthodologie d'hypnose paranormale et de conditionnement psychologique de
masses bien orchestrées par des spécialistes de l'orthographe subliminale qui lobotomise la
sérénité cérébrale de l'intelligence et court-circuite la tranquillité de l'âme.

Tout, dans la consomption de la RDC a son point culminant dans la profanation de la


Pentecôte par le Président Joseph Désiré Mobutu, en 1966. Plus tard, en devenant Mobutu
Sese Seko, le Président-Maréchal a coupé tous les liens entre le spirituel et l'immanent qui
rattachaient le Zaïre aux Écritures saintes, à la Grâce infuse et la Providence divine. Cette
dernière nommée sous-entend l'expression d'un amour mystérieux que le ciel déverse sur la
terre dans les moments d'une exceptionnelle étreinte ou d'une calamiteuse désolation. Encore
une fois, il faut comprendre Providence comme étant une intervention directe de Dieu dans
une situation d'urgence telle que celle accordée aux Juifs traversant le désert du Sinaï quand
ces derniers n'avaient plus à manger, c'est là qu'ils ont reçu sous forme de pluie alimentaire
et diététique. Voici la première partie de ce dossier.

II. La Démonologie

La démonologie c’est l’ensemble d’emprises mauvaises que le mal cause à l’intégrité


spirituelle humaine. Au plan de scolastique cénobitique, c’est une étude qui met en lumière le
discours obscur du Prince des ténèbres. Le but du Démon dans son déploiement surnaturel
dans le monde est de pervertir la personne humaine pour l’empêcher d’atteindre la perfection,
unique piste vers les voies du salut.

Dans l’interprétation des phénomènes démonologiques, la réflexion axe son commentaire sur
les manifestations d’endurcissement des cœurs, de la lutte de pouvoir et de la fracture de
l’unité de ce qui est soudé par une cohésion naturelle. En somme, c’est une offensive du mal
qui impose le Démon à demeurer dans l’être humain.

L’art et la culture du Moyen-Âge sont explicites dans la démonstration de l’effort des peuples
de cette époque pour se soustraire de l’emprise de la peur des mauvais esprits. L’œuvre de
Dante, 'La divine comédie' est suffisamment complète pour illustrer la lutte de l’homme contre
le Diable à l’époque médiévale.

En politique, la démonologie intervient dans les relations inter partisanes et y génère des luttes
et des troubles qui dérangent la coexistence pacifique dans les ordres et les rangs
institutionnels établis. Plusieurs décès au sein du MPR, parmi les personnalités majeures, sont
attribuables aux pratiques sacrificielles païennes auxquelles les autorités du Parti-État avaient
recours. Monseigneur Malula a échappé plusieurs fois aux attentats occultes et il est arrivé
des retournements de scénario. Par exemple, ceux qui l’ont visé sont ceux-là même qui sont
morts par leurs propres inadvertances à la suite des mauvaises manipulations des formules
de l’autre-monde.

Les exégètes des religions diverses et les prédicateurs anglo-saxons n’ont pas hésité de
qualifier, dans leur jugement relatif au comportement de certains hommes d’État, d'être des
suppôts de Satan. Bonaparte pour les Anglais a assimilé cette engeance, car il avait toujours
des dispositions de va-t’en guerre. Ce réflexe a causé beaucoup des malheurs à l’Europe et
surtout à l’île d’Albion. D’accord ou pas, le terme de Démon fait allusion une obscurité qui
s’invite pour noircir l’ordre essentiel d’une vie alignée sur la foi et l’espérance, il met en
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évidence l’offensive d’un ennemi surnaturel qui attaque un être humain dans sa quiétude
spirituelle et temporelle afin de le détourner de ses convictions et de ses valeurs intérieures.
Les compétitions de rivalités qui naissent entre les individus sont également vues comme pour
des supputations du Diable dans une relation ordinaire et simple.

Les assassins comme certains psychopathes, les repris de justice réintroduit pour la
réhabilitation dans le milieu social ne peuvent réussir que si on les transforme dans l'âme en
dirigeant leur esprit vers la lumière de la bonne conduite. Malheureusement, nombreux sont
ceux qui ne réussissent pas, car la vibration de leurs énergies vitales a été soumises à
l'entraînement des comportements s’apparentant étonnement au portrait qu’en font les
religieux et les policiers. On dit d’eux qu’ils sont comme sous l’emprise du mal, un mal
mystérieux difficilement explicable. Les criminels dégagent sur leur visage une horrifiante
émotion. Lorsqu'ils sont calmes, ils sont paisiblement d’une tranquillité trouble. Cette
expression faciale de leur physionomie est décrite comme une sorte de possession
démoniaque agissante sur leur personnalité psychique.

Et lorsqu’il s'offre une occasion de visiter leur maison durant une enquête criminelle ou
pendant un exorcisme, ces résidences ont des décors étranges et l’art pictural accroché aux
murs est évocateur, car il permet d’éclairer l’environnement intérieur propre ces personnes-là.
Bien des documentaires en font la preuve, les enquêteurs qui ont perquisitionné à la maison
de Jeef Dahmer sont revenus ébahis et les religieux qui sont allés purifier la résidence de Idi
Amin Dada ont décidé d’aller faire une retraite, après cet exorcisme. La maison du despote
sanguinaire projetait une froideur macabre et une intense insécurité planait infusément dans
les fibres intestines des cénobites. Ce qu’ils ont vu là les a poussés à faire un examen de
conscience sérieux.

Depuis que la RDC est occupée par des agresseurs, une prédisposition de 'Démonomanie'
est courante chez les combattants que la rébellion a enrôlés. Ces farouches assassins, qui
égorgent sans foi ni loi les femmes, les filles et les enfants ; sodomisent les hommes et
profanent leurs corps. Véritablement, ces derniers sont des véritables adeptes de la
démonologie. La source de leur conduite ne peut s’expliquer autrement que dans l’immersion
psychique de leurs mentalités noyée dans une philosophie des religions sataniques.
Autrement dit, le martyr des Congolais ne s’explique qu’à la lumière de cette interprétation. En
somme, les chefs des États-Majors de l’agression, comme ceux du RCD/Goma, MLC et
consort, sont des adeptes confréries sataniques.

Il y a lieu de croire qu’au-delà d’une constatation purement déploratoire des crimes contre
l’humanité, Paul Kagamé est un adhérant des sectes sataniques, il s'est illustré par ses actes
cruels en RDC comme l'un des disciples qui ont livré leur âme la démonologie. C’est pourquoi
ce bandit des Grands-Lacs parvient distraire toute la Communauté internationale par ses
élucubrations farfelues et intrigantes. Le Président rwandais parvient sans peine à séduire la
probité et l’intégrité de ceux qui tentent par le droit et la raison de résoudre les difficultés des
malheurs congolais.

Il n’y a pas de raison de s’empêcher de croire que le Congo est plein des démons qui le
sillonnent, la puissance du mal est à l’œuvre dans ses chambres nationales et celle-ci n’a pas
été démantelée quand on a déboulonné l’ancien régime. Le mobutisme ésotérique et
transcendantal survit dans les couches du paysage de la nation. Dans chaque ville sous les
endroits où était dressé le socle du flambeau, principalement aux ronds-points, gisent de corps
humains ensevelis comme protecteurs du pouvoir mobutien. Ce sont ces lieux qu’il faut
revisiter pour l’exorcisme et la purification de l’environnement national congolais.

Mais la dévastation de l’Est de la République par Paul Kagamé, son armée, le RCD/Goma,
est l’œuvre de la démonologie et de la démonomanie. La culpabilité du Président rwandais est
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d’ordre spirite et maléfique, il s’est fait adepte du satanisme pour cumuler la puissance des
dieux païens. Cet homme, croque-mort, pour les siens et pour les riverains, ne vient chez nous
que pour tuer nos compatriotes. Les soldats rwandais qui ont envahi notre pays à l’Est ont
tous été entraînés aux dévotions sataniques et aux religions du Baal contemporains.

A/ Au plan de l’exorcisme purgatif de notre pays


La toilette de l’âme est difficile à faire, car le Diable qui occupe nos espaces est très barbarisé
par les guerres et les meurtres est difficile à saisir. Le Démon au Congo est comparable à celui
que Jésus a mis hors d’état de nuire quand les Apôtres ont échoué de guérir un enfant possédé
par son emprise fatale. Belzebuth se promène librement chez nous depuis plus de quarante
ans, il a été introduit par les Simba, c'est-à-dire par la rébellion de Mulele Pierre. Et à
l'avènement de Laurent Désiré Kabila au pouvoir, c’est ce même symbole de lion que celui-ci
a réintroduit dans son armoirie.

Voici, tiré des archives des années '60, le récit d’un épisode du genre que l’on a fait subir aux
religieux belges de la congrégation des Croisiers, le 30 mai 1965. Ce sacrifice païen a fait 23
victimes innocentes.

« Deux confrères étaient tués Dakwa en novembre 1964 et 21 à Buta le 30 mai 1965. Les
Croisiers tués à Buta étaient pris en otages pendant 9 mois d’angoisses pénibles avant leur
martyre. Selon le rapport de leurs morts mis à jour par le Croisier Père Lantin, juste
avant le moment de leur martyre, « ils sont pied-nus, sans soutanes et sont traités très
rudement. (…) un infirmier de l’hôpital en face de la prison témoignera, deux jours plus
tard, devant l’aumônier de l’Armée, comment les missionnaires ont été rangés en rangs à
300 m du commissariat, sur la rive droite de la rivière Rubi, et que, sous des cris infernaux,
ils ont été massacrés avec des lances, des gourdins et des machettes; après leur mort, ils
ont été jetés dans la Rubi et ceux qui donnaient encore un signe de vie ont reçu d’abord le
coup de grâce (…) Pour convaincre les Sœurs du massacre, un simba drogué allait
montrer, aux sœurs, femmes et enfants, une jambe tranchée, sanglante : elles devaient la
prendre toutes en main. Elles la vénéraient comme une relique. Vers 18h30, les simbas se
retirèrent dans la forêt. Et pour les dépouilles des martyrs, les flots de la Rubi en ont eu
soin : aucune n’a été retrouvée ».
Source les Croisiers, le 30 mai 1965.

L’avidité du sang des troupes de Kigali et d’Entebbe ne s’explique que sous cette perception,
les hommes qui ont composé ces troupes étaient entraînés aux rites sataniques, le Diable était
leur protecteur. Là où les parachutistes des armées chrétiennes ont Saint Michel pour patron,
ces hordes du FPR, de la rébellion du RCD/Goma et le MLC ont Belzebuth pour boss. La
plupart de ces combattants qui tuent au Congo ont des mascottes et des médaillons à l’image
du dragon de l’Apocalypse. Le rôle primordial qui nous incombe en ce moment est de chasser
les mauvais esprits qui sont dans nos villes, nos campagnes et nos cœurs.

B/L'épaisseur des vapeurs des ténèbres du FPR

Lorsque le démon se saisit d’une collectivité humaine, il empoisonne les relations


interpersonnelles et met à genou les bonnes volontés. À Bukavu et Goma, les soldats rwandais
et ougandais ont tué des Évêques, des prêtres, des religieux et des religieuses qui n’avaient
que la Bible et l’Évangile pour richesse. Dans la folie de l’antéchrist qui les a enchaînés à sa
mouvance, ces ignobles combattants, ont brûlé les églises, profané des cimetières et se sont
adonnés des orgies démoniaques.
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Ce comportement traduit exactement l’épaisseur des vapeurs des ténèbres qui inondent l’âme
de ces aveugles drogués au satanisme. Il est donc question pour les Congolais de commencer
par se purifier eux-mêmes, car parmi ceux qui font du mal dans la foulée des rébellions, leurs
compatriotes sont devenus complices des malfaisants par contagion. En fait, pour que nous
ayons une bonne Constitution, nous devons relever notre âme de la déchéance qu’on lui
impose par la peur, l’affliction et la lâcheté. La personne humaine est un être capable de
s’élever aussi haut que sa simple existence matérielle et physique.

Je tiens cette sagesse d’un discours que j’ai écouté par hasard au cours des JMJ, en
Allemagne. Le Rabbin Nétanael Teitebaum qui s’adressait au Pape Benoit XVI au mois
d’août, 2005 disait à son hôte ceci dans la synagogue de Cologne :

'L’homme est un élément de Dieu et l’être humain porte en lui une part de Dieu et cette
part de Dieu que l’être humain porte en lui, c’est son âme. L’âme distingue l’être humain
de tous les autres vivants qui se trouvent en ce monde, l’âme donne à l’être humain la
possibilité de réfléchir avant de poser un geste. L’être humain a la possibilité de faire le
bien et de ne pas détruire, de ne pas offenser et de ne pas ruiner. L’Éternel a donné à
l’être humain son âme, l’être humain est donc ainsi constitué de manière à pouvoir faire
le bien et cette âme donne à l’être humain la force et le devoir de soutenir la vie et de ne
pas la détruire. Cela signifie en pratique que l’être humain à la liberté et la faculté de
pouvoir créer.'

Je ne peux pas dire plus, mais je crois qu’avec l’extrait de ce discours, je fais valoir la nécessité
pour notre peuple de procéder à l’exorcisme pour nettoyer le pays des esprits mauvais qui le
sillonnent. Cette toilette intérieure de notre environnement social est la condition sine qua none
pour restaurer les principes d’une paix stable et solide. C’est aussi cela la douche spirituelle
que nous devons prendre avant tous les processus conduisant aux prochaines élections. De
fait, celles qui ne sont pas parrainées par la Constitution inauthentique rafistolée loin des
Congolais dans une ville belge de Wallonie, Liège.

Toutefois, même si nous arrivons à faire de l’exorcisme un peu partout pour décanter nos
esprits de la démonomanie et nous débarrasser de la démonologie, le grand travail qui nous
reste à faire est celui du grand deuil. Il s’agit de remonter sur les échelles supérieures de notre
passé jusqu’à aujourd’hui, car nous sommes le peuple le plus exposé à l’extinction et à
l’égorgement par quiconque cherche l’adresse de El Dorado sur notre sol national.
L'épaisseur des vapeurs des ténèbres du FPR, de l'Ouganda Army, du RCD/Goma ont
souillé, par leurs smogs, les espaces vitaux de notre existence et éteint les luminaires de notre
collectivité. Pour preuve, la ville de Kinshasa qui fut la plus illuminée d'Afrique est la
mégalopole la plus sombre des grandes capitales mondiales. Bandalungwa est plongé dans
un noir horrifiant.

C/ Les étages du grand deuil

Les Congolais sont le peuple le plus tué et le plus massacré des quatre cent dernières années
de l'histoire universelle. Le vingtième siècle est celui qui étale ignominieusement le massacre
planifié de leurs communautés nationales. Cette vérité ne peut pas être mise sous séquestre,
elle est vraie, elle est authentique, n'en déplaise à celui qui ne la reconnaît pas. Déjà en lisant
Tintin au Congo, on peut se figurer du mépris que l'on porte au peuple de ce pays et à la
minimisation de leur existence. C'est un petit Belge de caricature qui vient avec la science de
la civilisation pour sortir les Congolais du grenier des hommes de réserve. Qu'il plaise aux
historiens d'évaluer ce que je dis, tant en nombre de morts qu'en taux du respect des droits
humains, je me verrai approuvé par la véracité de la conjoncture du dépérissement des
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Congolais. Rien n'est rapporté avec émotion sur leur condition à cause du fait qu'ils sont de
race noire.

1. Faire le deuil de nos ancêtres que l’esclavage a dispersé dans le monde et prier
pour leur descendance qui croupit dans les prisons du nouveau monde, aux États-
Unis, au Brésil, dans les Caraïbes, dans les États Arabes et ailleurs ;

2. Faire le deuil de tous nos parents décédés dans les travaux forcés du Congo-belge
et des combattants de la Première et de la Deuxième Guerre Mondiale, sans oublier
les victimes du 4 janvier 1959 ;

3. Faire le deuil de nos grandes figures nationales mortes au service de la Nation, au


front politique et en service commandé ;

4. Faire le deuil des victimes des guerres civiles et de la rébellion de 1960 - 1965 ;

5. Faire le deuil des étudiants massacrés à Lovanium, à l'UOC et les Universités des
années 1965 à 1997 ;

6. Faire le deuil des victimes de l’agression rwando-ougandaise et ériger un mémorial


pour toutes ces personnes qui ont été tuées par des sataniques combattants venus
de l’Est, du Rwanda, de l'Ouganda et des bourgades du mercenariat riverain de la
RDC ;

7. Honorer la mémoire des Belges et autres étrangers de bonne volonté qui ont
partagé notre existence, notre condition et notre souffrance depuis tout le temps
que nous sommes ensemble, ceux-ci existent.

Cette liste non-exhaustive n’est qu’un répertoire modèle pour la guérison de la mémoire que
nous devons entreprendre. L’exorcisme contre la démonologie n’est pas seulement un travail
d’expurgation de ce qui pullule l’environnement, c’est aussi la thérapie de nos blessures du
passé et de nos contradictions actuelles. Voilà là les grandes avenues de notre effort de
pénitence commune et de componction collective de cœur. En somme, si nous voulons
construire une république digne de ce nom, nous avons besoin de nous réunir dans un Concile
civil pour créer une nouvelle façon de vivre et d’être en République Démocratique du Congo.

III. La profanation de la Pentecôte

La plus grande faute que nous ayons commise et qui nous a valus d’être abaissés si bas dans
l’échelle de la spiritualité est la profanation du sacré. Le régime qui a régné, de 1965-1997,
n’a rien fait pour se départir des pratiques superstitieuses, celles néfastes à la concorde dans
la famille et la nation. Sur ce terrain, Mobutu a eu une conduite qui a détourné d’immenses
multitudes qu’il a invitées la suivre. Le Président zaïrois a affaibli et livré aux forces de la
déchéance les citoyens qui attendaient beaucoup de lui. En effet, en accusant les autres pour
les maux qu’ils nous causent, nous serons honnêtes pour notre part de nous mettre en examen
aussi.

Certes, on me dira que chaque Congolais est libre de choisir les pratiques confessionnelles
de son cheminement intérieur, qu’il lui appartient d’entrevoir son itinéraire dans les paysages
métaphysiques de son choix et celui qui transcende sa réalité médiate. Effectivement, tout
cela est juste, mais cette liberté spirituelle cesse d’être un droit acquis quand l'orientation
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choisie par soi, à l’insu du grand nombre, devient une concentration de puissance au détriment
de tous. Une route qui fait du mal aux autres n'est ni une direction ni un sens dans laquelle il
faut précipiter ceux qui se dirigent ailleurs. Bien entendu, ce que Joseph Désiré Mobutu a fait
n’explique pas tout de la déroute immanente de la RDC, l’intégralité de nos malheurs, après
le Congo-belge se conjugue avec les déviations qui ont surgit avec nos comportements socio-
politiques et nos pratiques de la vie de l'esprit. La rébellion muléliste, par exemple, s’est
carrément affichée comme un mouvement qui se nourrit du spiritisme, sinon de la
démonomanie.

Les Simba (Mulélistes) étaient des adhérents des religions sataniques, les spectacles
d’exécutions publiques auxquels ils conviaient le public démontrent avec acuité l’orientation
de leur foi des ténèbres, la victoire à la guerre pour eux passait par les gris-gris. Dans leur
engouement pour la transe et l’exaltation des esprits des morts, ils ont conduit à l’immolation
les enfants auxquels ils ont promis l’invulnérabilité mortelle devant les balles au combat. Les
oracles mulélistes disaient à leurs supérieurs militaires qu'ils étaient tous protégés par les
fétiches et par les colliers qu’ils portaient autour du cou.

En empêchant les combattants de regarder derrière eux au champ de bataille, les chefs
rebelles avaient imaginé la meilleure façon de détourner ceux-ci de l’essaim des corps de leurs
compagnons tombés sous la rafale des cartouches de l’armée régulière. Pire encore, le
commandement des Simba disait à ses troupes qu’ils confectionneraient leurs fétiches
avec les cœurs des Américains et des Belges, qu’ils mangeraient la chair de ces derniers
pour être encore plus combatifs et héroïques. Quitte aux Américains et aux Belges de ne
pas tomber dans leur embuscade. L’auteur de ces phrases anthropophagiques n’est autre que
Christophe Gbenye. Cette référence, vous pouvez la trouver dans la publication de l’époque
intitulée, 'La rébellion au Congo' produit par les services d’information des actualités de
Congo-Vox.

Il est inapproprié et inadéquate de voir les écritures patriotiques et de presse mettre Lumumba
entre Mulele Pierre et Laurent Désiré Kabila ensemble comme des héros du peuple, c’est une
aversion de mauvais goût. Mulele Pierre est un criminel et Laurent Désiré Kabila aussi. À eux
deux, ils ont entraîné dans le trépas plus de 5,8 millions de morts. Mulele Pierre à lui tout seul
a amené au tombeau pour 2,8 millions et Laurent Désiré Kabila, 3.000.000 des Congolais, du
Kivu via Kisangani et Mbandaka au cours de la grande poursuite des 300 milles réfugiés
rwandais avec le Front Patriotique rwandais du funeste Paul Kagamé.

On ne devrait, en aucun moment, associer Lumumba avec ces deux tueurs qui n’ont pas eu
la chance d’avoir leur procès. Feu, le Premier ministre n’a pas d’histoire des massacres des
masses dans son bref passage en politique nationale et sur la terre. Tous nous devions nous
insurger contre cette analogie, car tuer comme l’ont fait Mulele Pierre et Laurent Désiré Kabila
est une célébration démonologique des orgies belzébutiennes. En clairs, ces deux chefs
étaient sataniquement animés en participant férocement au carnage de leur population. Kabila
a même donné une passe aux Rwandais pour assassiner ses propres frères congolais. Il va
empêcher l’ONU de faire enquête et ira, avec ses hommes de main, nettoyer les charniers
pour les expurger de les toutes traces de morts. Malheureusement, partout où il a agi ainsi, la
nature a gardé les cicatrices des exécutions atroces des innocents.

Il est temps que ces cessent analogies trompeuses dirigées vers la jeunesse à laquelle la
nation doit apprendre l'histoire véritables des douloureuses époques de la vie de la RDC. Les
œuvres de Laurent Désiré Kabila comme celles de Mulele Pierre et Antoine Gizenga avant lui
ont participé à la profanation de la Pentecôte de laquelle notre existence républicaine s’est
rendue coupable, cela malgré elle. Car, en fait, la vie elle-même est une Pentecôte pour celui
qui la porte. Les personnages qui doivent être présentés à l’admiration du public doivent
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refléter une image emballante pour la jeunesse. Or, si nous nous posons la question ci-après
:

1. En quoi Mulele Pierre est un exemple pour la jeunesse ?


2. En quoi Laurent Désiré Kabila est un exemple pour les jeunes et le peuple ?

Ce qui se dégage de leurs souvenirs est directement lié à l’extermination des masses et quand
le temps était au rendez-vous pour s’expliquer à la Justice, ils ont pris la fuite. Le Héros national
auquel leur parti les identifie n’a jamais pris la fuite devant le péril, il est mort à la place de tous
sans broncher. La prédisposition d’exalter ces égorgeurs finit par les présenter pour des bons
et les victimes innocentes pour des mauvais. Ces comparaisons inappropriées salissent
Lumumba et tous ceux qui ont pris part à la Table ronde, de Bruxelles, pour la libération
nationale.

IV. Comment la Pentecôte fit-elle Profané

Cette parenthèse passée, on peut revenir au cœur de la question de la profanation de la


Pentecôte. Tout ce qui vient d’être explicité se résume comme ayant été le résultat de la
délinquance spirituelle de certains de nos dirigeants et des anti-valeurs des bandits qui ont
confisqué le Congo à ses bons citoyens. À la cheville ouvrière de la première république pour
la deuxième, le Diable a réussi à faire un bond décisif dans le bunker de l’âme congolaise.
La collusion s’est faite dans la brouille des politiques du Président Mobutu contre l’Église
catholique romaine. En voulant humilier de plein front le Cardinal, Joseph Albert Malula,
le Général-Président a outrepassé les frontières des discussions temporelles, il a
expressément attaqué de visu le domaine de l’autorité surnaturelle.

La tentative de mettre à genou l’Église était préméditée dans l’attitude de Mobutu. L’origine de
cette intention était en veilleuse dans sa pensée parce qu’il voulait remplacer le calendrier
liturgique inclus dans l’année civile par les dates de ses propres célébrations. C’est ce qui est
arrivé aussi contre la date de la fête nationale. Le30 juin fut déménagé au 24 novembre. En
d’autres mots, Malula n’aura été qu’un bouc émissaire, un prétexte pour révoquer les fêtes et
saisons chrétiennes du calendrier romain. À partir des désagréments imputés à l’Archevêque
de Kinshasa, Mobutu est passé violemment à l’acte de défiance contre l’ordre et la chronologie
de la sacristie et du sanctuaire catholique et chrétienne.

Ce faisant, le Président-Fondateur du MPR a eu l’exutoire qu’il avait besoin pour inaugurer les
fêtes du MPR dans le calendrier civil pour son intérêt personnel. Ces dates correspondaient
aussi avec les rites qu’il célébrait certains à décans astrologiques de ses médiums et devins.
Dès lors, le pays commençait à pénétrer dans le pouvoir des forces obscures. Tous les
Ministres ont été conviés prendre part à certaines incantations nocturnes des féticheurs et
charlatans du Président Mobutu.

En fait, notre malheur capital aura été la 'La profanation de la Pentecôte'. Les exécutions
d’Évariste Kimba, Jérome Anany, Emmanuel Bamba et Alexandre Mahamba, sont au
fond de tout, ce que Mobutu dérangea dans l’atmosphère essentielle de notre équilibre
spirituel. Le régime du 24 novembre 1965 a scellé ce jour-là le pacte avec le pouvoir de
l’ombre. C’était un signe clair que le chef de l’État envoyait à tout le clergé d’obédience
chrétienne qu’il était devenu durant son règne le maître du temps et de l’histoire dans le
système au sein duquel il est désormais le grand maître.

L’être humain ne vit pas seulement du pain. En la personne humaine, il y a des dimensions
qui dépassent le temporel et se prolongent hors de la portée de l’espace-temps. Ce sont
principalement des sujets qui parlent de l’eschatologie et de la finalité téléologique du monde
10

auxquels je recommande mes interlocuteurs à la curiosité volontaire de l’intellect. Le cérébral


m’a toujours paru être le point de jonction et de communication qu'use le surnaturel pour
pénétrer les diverses intuitions psychosomatiques.

Saint Paul est l’écrivain intéressant que je recommande à vous mes compatriotes et à vous
mon entourage pour explorer la pensée. Cet apôtre post-Jésus commente les mystères avec
une lucidité savante et mystique, il a une culture qui scrute les horizons divins et appréhende
les manifestations des forces démonologiques avec un flair de prophète et de prêtre. En fait,
Saül, de son nom de famille, a compris que l’on peut se servir des autres individus comme des
ressources pour des intérêts d’exploitations égoïstes. Ces malins se servent des individus
crédules comme marchepied pour gravir ombrageusement les marches des échelles sociales.
Ce discours tiré dans une des lettres de Saint Paul me laisse perplexe, mais très admiratif de
ce Docteur de la loi :

'Prenez garde à ceux qui veulent faire de vous leur proie par leur philosophie trompeuse
et vide fondée sur la tradition des hommes, sur les forces qui régissent l’univers et non
par le Christ'

Je ne peux pas changer les paroles de Saint Paul pour les adapter à une conceptualisation
qui est en dehors de sa tonalité religieuse. Mais ce Christ, peu importe sa localité scripturale
ou ecclésiale, pour moi, Il est cette personne centrale au cœur des Écritures, des traditions
spirituelles et cultuelles de la foi d’un peuple. Il n’est pas nécessairement un Messie des
Chrétiens apparu en Israël, mais c’est un Être impersonnel habitant la totalité de la dimension
fondamentale de l'existence dans ses deux faces, visibles et invisibles, il est le centre capitale
des facultés de l’être humain.

V. Le Christ des Chrétiens et des autres

En grec ancien, 'Christ' c’est le 'Oint de Dieu'. Ce ne sont pas les Catholiques ni les Juifs
qui ont généré le nom Christ, c’est le peuple de la Hellade. Or nous savons de facto que tous
les peuples ont des croyances au sein desquelles se trouvent enchâssé leur système de
valeurs et leurs Idée-force sur la Personne suprême qui guide et inspire leur culture. Eh bien,
dans l'entendement idéal de toutes ces cultures ! C’est Christ. Cet Oint est cette Épiphanie qui
transcende le rationnel et domine la raison par sa Toute-puissance.

Partant, il n’est pas faux de penser que les Zaïco (Zaïro-Congolais) ont été égarés de ce
Christ cultuel des Églises, des tribus, de la Morale, de la coutume et de l’Éthique. En fin de
parcours du règne de Mobutu, nous nous sommes retrouvés dépouillés de notre armure
spirituelle et au premier coup de feu venu de l’Est, nous avons déserté le champ de bataille,
sans nous battre ou très peu.

Au plan d’une enquête exégétique de notre spiritualité, la défaite mécanique dans la Guerre
des Grands-Lacs ne s’explique pas autrement que par un manque de foi en nous-même.
L’état de notre corps essentiel et mystique est malade, il est déstabilisé dans son psychisme
surnaturel.
L’autopsie de cette lâcheté montre que nous sommes spirituellement désactivés de la vie
intérieure et secrète. Le bulletin de santé confessionnelle de cette léthargie évoque pour les
exorcistes l’absence d’une énergie infuse que la Providence pourvoit pour l'humanité dans les
espaces de l'humanité qui n'ont pas rompu leurs liens avec la Toute-Puissance. En fait, c’est
le résultat de la profanation de la Pentecôte de notre culture et de notre religion qui
explique notre déshérence spirituelle au sens le plus large du terme.
11

L’explication des événements qui illustrent l’occupation du pays est dans ce langage de la
nature sur laquelle nous avons perdu toute prise. C’est cela aussi le phénomène sur lequel
repose la signification de la décadence du régime que la Conférence nationale souveraine a
décrié. C’est à cause de cela que Mobutu, déchu, n’a pas voulu ni réussi à quitter le pouvoir
dans l’honneur et dans la dignité, sa chute fut un fracas pareil à un aigle qui fend les sillons
des hautes altitudes en perdant l’usage de ses ailes. Le désaveu de ses Généraux dépeint
cette fin de règne plus que triste et sans éclat. Ces Officiers, de visu, lui ont dit :

'Monsieur le Président, nous sommes venus vous dire que nous ne sommes plus capables
d’assurer votre sécurité, vous devez quitter le pouvoir et aller en exil.'

L’abandon du Maréchal Mobutu par sa Cour, vu sous l’angle spirituel, est une séquence qui
révèle à tous les initiés aux sciences surnaturelles que la 'Marmite de Kokambala' du MPR
Parti-État était cassée, mais l'exorcisme pour faire la propreté dans le paysage invisible de la
RDC n'a pas été fait. Malgré ce tsunami qui a éclaboussé l’ancien régime, le Congo a continué
à subir les influences négatives dans les épaisseurs de son environnement invisibles.

La démonologie qui était l’œuvre, au Congo et au Zaïre, a, par cet éclatement de la marmite,
pollué davantage le paysage immatériel et libéré dans l’atmosphère spatio-temporelle de la
RDC, ex-Zaïre, des légions des mauvais esprits. Cet événement a tout-à-coup dérangé les
fibres spirituelles de la nation et a injecté une effervescence négative de très forte en intensité
de spiritisme. C’est la conséquence des pratiques superstitieuse du chef déchu qui a
vulnérabilisé le pays de la tête au pied. Ce phénomène déstabilisant a rendu difficile et facile
des ambivalences destructrices que sont :

▪ La passation de pouvoir, même formelle ;

▪ L’abandon du pouvoir aux responsables immédiats sans tragédie puisqu’il est


tombé entre les mains des inconnus, des bandits ;

▪ L’invasion de la République et l’incarcération des Congolais par des forces du mal


venues de l’Est avec la volonté affirmée de tuer, de voler, de violer et d’occuper le
territoire dans le but de l’arracher ses ayants-droits.

Lorsqu’il sera véritablement question de réparer le pot cassé, les exorcistes, quels qu’ils soient,
ne se méprendront pas, ils sauront que la grande faute de la RDC fut la profanation de la
Pentecôte à travers les pendaisons des politiciens condamnés mort en cette fête
ecclésiologique de la descente de l'Esprit-Saint sur la terre. La puissance de la Pentecôte dans
l’histoire est si grande que la date de sa commémoration ne peut être foulée au pied par un
sacrilège volontaire qui défie le sacré à cause de ses ambitions égoïste.

Même en France où la laïcité est une option officielle, la suppression de la fête de la Pentecôte
n’a pas réussi à plier les citoyens à accepter cette révocation indue du jour saint. Au bout de
compte, c’est le gouvernement qui est revenu sur ses pas en reconnaissant la valeur de cette
journée dans la vie de sa population. Incidemment, toute profanation de ce jour-là, quelque
furent les raisons, entraîne des conséquences qui perturbent longtemps la collectivité qui
refuse le sacrilège, l’arrogance et le non-respect des traditions spirituelles et culturelles hérités
des ancêtres et de l'Église.

L’analyse du terme 'Pentecôte', révèle que toutes les religions sanctifiantes se retrouvent, car
l’être humain ressent en lui le sentiment de l’éternité et d’infini. La Pentecôte est loin d’être
une spécificité chrétienne, c’est un phénomène universel de l'intersection de l’Anthropos et du
Théo au carrefour ciel et terre. Un regard orienté dans ce sens confirme que la Pentecôte est
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une relation de l’Esprit éternel et à l’esprit du vivant incarné dans un corps physique. Profaner
la sacralité de la vie humaine, c’est porter atteinte à l’alliance entre l’invisible et le visible.

Il est important de qualifier les faits qui nous ont valu d’être déchus, de reconnaître la
concomitance des circonstances de notre tragédie par ses germes et de recouper dans les
épisodes de notre histoire du Congo indépendant les séquences de ses apostasies. En réalité,
c’est contre notre propre système de valeurs que nous nous sommes comportés. Bien que je
ne renie pas la philosophie du recours l’authenticité la valeur des préceptes qu'elle suscite, il
faut la dégager du jeu de la récupération de ceux qui l'exploite à des fins personnelles floues.
La plupart des gestes que Mobutu a posés en son nom n’étaient pas sincère, c'était pour
pérenniser son pouvoir.

Nous payons maintenant le prix de cette déviation. Opérons à présent le processus de retour
sur les pistes d’une Pentecôte ecclésiale, africaine et congolaise, c'est-à-dire celle qui respecte
les voies de la foi universelle de tous les êtres humains et qui n’oppriment en aucune façon
l'Église ou aucune autre religion dans la voie de sa doctrine. En brisant les crucifix, en
profanant la résidence du Cardinal et en désacralisant les lieux de cultes, nous avons perdu
le soutien de la Miséricorde. Nos ancêtres étaient croyants, donc avaient une Pentecôte propre
à leurs authenticités.

Désormais, pour être protégés contre tous les malheurs possibles, nous avons un choix, c’est
celui de reprendre nos traditions spirituelles persécutées en évitant de profaner le sacré, peu
importe l’obédience du Tabernacle qui est en face de nous. Le Congo ne peut bien se
construire qu’en respectant les lois spirituelles enchâssées dans notre cœur d’être humain et
de citoyen. L’observation fidèle de ce qui est dans notre probité spirituelle nous vaudra d’avoir
une République et une Constitution inaltérable. La plus grande sagesse dont nous
témoignerions par notre l’examen de conscience sera notre capacité de lire dans l’immatériel
et l’irrationnel, l’expression des mystères qui nous échappent. Ce sera à peu près pareil à la
capacité qu'avait Daniel pour interpréter les signes mystérieux que Balthazar voyait sur les
murs de son palais de Babylone. Cela me ramène clarifier objectivement la Pentecôte au sens
philo mystique.

VI. La Pentecôte à son plus simple entendement

La Pentecôte est un dimanche spécial du Seigneur qui arrive sept semaines après Pâques.
Nous devons la considérer comme la fin d’un parcours de réalisation de soi et le début d’une
nouvelle ère de liberté spirituelle au-dessus de l’ancienne dimension existentielle. La
Pentecôte est une énergie qui ouvre l’esprit humain à l'intelligence de la praxis contre la peur,
c’est une puissance infusée dans l’élan vital par le souffle de Dieu. Cette force, reçue, entraîne
aiguille l’âme vers les missions nouvelles et les frontières sans cesse ouvertes vers les
horizons sans fins. C'est un envoi impératif d'une force apostolique qui embrasse toutes les
adresses du monde.

Le Congo est apostoliquement un chantier des missions multiples, mais son parcours
souverain des quarante-huit années est un échec pour le travail qui aurait dû être fait.
Symboliquement, je dirais que nous avons cheminé durant quatre décennies et demi en
achevant, presque, la semaine mystique d’un bloc de sept ans sept fois. Mathématiquement,
7 x 7 = 49.
Cela signifie que nous sommes en train de consumer la dernière tranche du chiffre parfait, le
7, pour amorcer les restes des jours proches de la célébration du jubilé d’or de la RDC comme
État souverain dans le concert des nations.

Après avoir passé sept séries décennales consécutives du calendrier des semaines politiques,
la 8 semaine qui arrive est celle des cinquante ans d’indépendance. Ce moment précis est
13

comparable au lundi de Pâques, c’est l’octave du 30 juin 1960. Il est donc question de nous
préparer un nouveau. Certes, nous ne renaitrons pas sans préparer nos couches. Nous
devons, avec l’obstétricien patriotique, organiser notre sortie de l’hôpital des malheurs et des
drames que nous endurons. Cette sortie des entrailles du trépas à la vie nouvelle n’a plus
qu'une année et demie d’échéancier. Profitons de ce temps qui reste pour faire la toilette de
notre cœur en vue de vivre la Pâques de notre libération sept fois décennales.

Cependant, pour que le Congo devienne notre propriété cultuelle qui a une sacristie politique,
c’est-à-dire un Parlement respecté et des lois vécues comme 'Règles de vie institutionnelle',
nous devons faire de la RDC, en tout temps, notre dimanche ordinaire. Même en semaine, le
Congo est un patrimoine qui doit être vu comme un lieu de sanctification civile donné notre
capacité d’observer sa signification mystique au-delà de tout patriotisme mesquin. Cette
prédisposition va organiser notre humeur socio-politique et culturelle. C’est en portant en nous
cette dévotion la Nation que nous allons doter la RDC d’une Constitution stable et durable loin
des intrigues de Liège.

En résumé, la Pentecôte, d’après la façon que je viens de la développer, est la dernière


disposition de notre consécration au Congo pour générer une culture de vie nouvelle. Nous
devons nous mobiliser et nous rassembler autour de la République pour résoudre les
problèmes et les questions qu’elle nous pose. Nous avons besoin d’une Pentecôte par ce
temps qui court et non des élections truquées qui sont formalité pour ceux qui gèrent nos
crises pour notre asphyxie. D’aucuns savent que ceux qui sont au pouvoir vont continuer à
publier des résultats à saveur de complaisance, car ils ont la bénédiction de Washington, de
Paris, de Londres, de Berlin, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de la Banque
Mondiale et du Fond Monétaire Internationale.

La Pentecôte est ce qui va nous délivrer de la démonologie, elle l'étape cruciale qui nous
permettra de traverser l’Achéron (Fleuve des enfers chez les Grecs anciens). C’est par
l'exorcisme de cet obstacle que nous allons pouvoir, dans la concorde et l’harmonie, organiser
notre premier Concile citoyen inter congolais. Les lois d’un peuple ne sont pas l’œuvre de ses
bourreaux. C'est le cas maintenant.

VII. Ce que Mobutu a tenté de rompre

Le chef de l'État, Mobutu Sese Seko, a essayé d'infirmer la puissance du ciel sur l'univers et
la terre, il a voulu être le centre du temps, de l'espace et de du volume de l'épaisseur de la
durée. Par plusieurs tentatives d'être le directeur politique et médiumnique du Zaïre, le
Président Fondateur du MPR a concentré son travail de Président de la République pour
mobiliser la puissance des esprits mauvais autour de lui. Cette préoccupation fut envisagée
par lui pour incarcérer la lucidité et la spiritualité du peuple. C'est le trône qui l'a intéressé plus
que l'exercice du service à la Nation. Comme d'autres chef du passé, Mobutu a été porté par
des motifs de pérennité personnelle et de prestige individuel sans relation avec la vocation de
son poste.

L'obstination à être toujours le premier de tous les Zaïrois, il a détruit le système confessionnel
présent au pays pour perturber les assises de la spiritualité des Églises et des traditions
spirituelles qui ne se soumettent pas à son diktat, celui de devenir le gourou général de la
République. À l'occasion de ses cinquante années de vie, en 1980, il a réuni à Bukavu tous
les chefs coutumiers du Zaïre afin que ceux-ci lui cèdent le pouvoir traditionnel de leurs tribus.
Certains chefs ont lâché prise tandis devant l'argent tandis que d'autres ont fulminé. Toujours
est-il que cette tentative entrait dans la quête de puissance qui avait commencé avec
l'intimidation des prêtres catholiques et des religieux réticents à ses appels de collaboration
Église-MPR.
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Il est vrai que les autorités de l'Église ne pouvaient pas se laisser avoir, du moins pour ceux
qui étaient, comme Malula, Fataki et ceux que je ne connais pas des Prélats irréductibles à
leur foi. Cependant, ce ne fut pas sans bras de fer.

En 1972, à son retour de Chine populaire, Mobutu avait supprimé la fête de Noël et d'autres
fêtes liturgiques. C'est à la recherche de la domestication de ce qui ne lui appartient pas
au plan spatio-temporel que le Président Zaïrois a voulu s'imposer comme un dieu. Cette
confiscation de la liberté de fêter Noël dura deux ans, c'est-à-dire jusqu'en 1974. La puissance
spirituelle n'est pas un phénomène du ressort de l'homme, mais un domaine souverain de
Dieu.

La Pendaison de Kimba, Bamba, Mahamba et Anany, le jour de la Pentecôte, est la cause des
échecs du Congo à se surpasser et à progresser.
Faire un pogrom et exécuter les êtres humains ce jour-là est un péché contre l'Esprit Saint.
Le but de Mobutu était clair. Après ces condamnations à mort, plus personne n'avait le goût
de s'intéresser à la politique. Au fil du temps, les impressions sensorielles de ce mal ont fait
du chemin dans la conscience citoyenne et les nouveaux esprits mauvais introduit au pays
pour être la substitution de ce que l'on a brisé ont pollué l'environnement de la vie intérieure
des Congolais en la rongeant comme une pomme soumise aux vers parasites des fruits. La
volonté de gouverner la République et les esprits a été la constance du souci de Mobutu tout
le temps, cette disposition a tué, sinon, endomorphisé l'âme citoyenne du Congo.

Maintenant, le travail des Pasteurs est de restaurer l'Esprit de Dieu au cœur du Congolais, il
va falloir que ceux-ci par leur exorcisme et leur culte de guérison de l'âme s'attèlent à rendre
à Dieu ce qui lui appartient dans l'enveloppe existentielle de l'homme. Dieu n'a pas donné aux
chefs le pouvoir d'être le dépositaire de la vie de l'esprit de leur peuple, il a seulement donné
l'autorité de veiller à la gouvernance de la chose publique et celle de faire respecter le droit.
Si dans la société temporelle ceux-ci sont des Préfets, cela ne leur donne pas la jouissance
d'envahir l'intimité de la relation de l'homme avec son Dieu. Les 32 années de Mobutu à la tête
du pays ont été dans la plus longue échéance de leur pouvoir, une incitation autant qu'un abus
à la souveraineté de l'esprit de l'Église et de la conscience morale de la personne. Le Chef de
l'État a tenté de pousser la confessionnalité ecclésiale et personnelle à se renier pour répondre
aux exigences des objectifs de ses projets fermés à la communication avec le transcendant.

C'est dans cet ordre d'idée qu'il faut appréhender la cause primordiale de la profanation de la
Pentecôte. Or, un pays sans Esprit souverain transcendant ne peut pas venir au secours de
sa propre misère. Le Congo qui dispose de plusieurs Pasteurs ecclésiaux bien éduqués et
formés dans les plus hautes écoles d'à travers le monde se laisse diriger par un inconnu qui
n'a pas d'empreinte sur son sol. Cette réalité-là témoigne bien de sa léthargie au niveau de
l'endomorphisme de son âme. En effet, le centre névralgique et permanent du pouvoir de la
Pentecôte en RDC est sans cesse pris d'assaut par les forces du mal au point que les
Congolais prophétiques et apostoliques sont constamment perturbés dans leur travail. Ce n'est
pas la Pentecôte qui est vaincue, mais les fonctionnaires de cette Pentecôte qui sont harcelés.
Pendant ce temps, c'est toute la nation qui est éblouie par les rayons du mal.

Pour reconstruire la RDC et lui redonner son statut d'enfant, le travail fondamental qu'il faille
entreprendre, c'est celui de prendre la ferme résolution de restaurer ce que Mobutu a
démantelé par la profanation de la Pentecôte, en juin 1966. Le règne de Joseph Kabila repose
sur l'absence des gardiens congolais de la Citadelle de l'Esprit là où il faut que se tienne
vigilant l'Épiscopat et le religieux pour défendre la RDC avec le bouclier de Saint Michel et
le sabre de Saint Raphaël à l'entrée du Congo transcendantal. Les Congolais doivent
constamment dans leur prière dire 'Adveniat Regnum Tuum'. Sur le terrain de notre actualité,
les sentinelles de l'Esprit son très peu à l'œuvre. Seul Dieu, par son Christ, veille sans relâche
sur le Tabernacle intouché de la RDC, Il est là afin que ne s'éteigne la veilleuse de l'altare
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congolais. Mais pour nous les Rdéciens, il est temps que tous nous nous réveillions, c'est
comme cela que nous allons faire arrêter Paul Kagamé et Yoweri Museveni qui ont
assassiné plus des six millions des nôtres. La Démonologie a empesté tous les coins de la
République Démocratique du Congo, à chacun de nous de mettre son armure pour l'offensive
contre Bélial. Les armes ne suffisent pas, il faut ajouter au combat contre le Démon, le bras
de l'Esprit-Saint, c'est-à-dire : la Pentecôte.

Djamba Yohé,
Le Congolais de l'Atlantique Nord.
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HISTOIRE ÉSOTÉRIQUE DE LA RDC, (2)

A. Préambule

L'histoire contemporaine nous a enseigné qu'il y a une tendance irréversible, vers


l'identification et la responsabilisation de ceux qui ont commis des crimes contre
l'humanité. Plus personne, et notamment ceux qui font partie de la 'caste des puissants',
ne sera à l'abri de devoir, un jour, répondre devant la justice de sa responsabilité vis à vis
des crimes qu'il a commis ou commandité. Cela prendra certainement du temps, mais ce
moment arrivera. C'est certain et irrémédiable. Source : Lettre ouverte aux Congolais.
Roberto Garreton, le 18 septembre 2001, Genève lors de sa démission comme rapporteur
spécial de l'ONU envoyé en RDC.

I. Les Sociétés secrètes

En dehors des sociétés ouvertes que sont les Églises catholiques et protestantes, Institutions
de premier rang dans la mise en chantier colonial de l'Occident en RDC, alors État
Indépendant ou Congo-Belge, les missionnaires étaient talonnés par des corporations des
sociétés secrètes qui s'invitaient dans le déploiement des prêtres, des religieux et des pasteurs.
Il y en a qui faisaient partie de ces sociétés ecclésiastiques, car la Maîtrise des Ordres
ésotériques divers, depuis la Révolution française, s'était jurée de ne pas laisser à la religion
le libre cours sur les territoires nouvellement acquis ou obtenu par des Traités ratifiés avec les
Autochtones du Congo ou d'ailleurs. Les Églises, surtout, la Catholique, ont eu à évoluer avec
une infiltration feutrée des mercenaires de la foi, des cloîtres et des couvents dans leurs rangs
apostoliques et presbytériens. Les dossiers du Congo-Belge rapportent la présence des
membres des Confréries ésotériques près les Institutions religieux ayant eu pignon dans les
collectivités indigènes locales.

Au Vatican, que des fois on a entendu des bruits sur les nominations manquées des Prélats.
D'après certaines rumeurs, si tel ou tel religieux n'a pas été élevé au rang d'évêque ou crée
Cardinal, voir refusé au Consistoire, c'est parce ce tel a été soupçonné d'une quelconque
infidélité à la règle de vie ecclésiastique. Le Nonce Apostolique qui était à Téhéran dans les
années '80 est un de ceux dont la promotion à la plate-forme des dirigeants majeurs de l'Église
fut bloquée. Vrai ou faux, c'est la version de la rumeur qui le dit et l'affirme. En d'autres mots,
les Églises ne furent pas garanties d'une complète intégrité de leur corps constituant, elles
avaient à l'intérieur des murs de la prière des visiteurs chargés de les épier sans se faire
mauvais sang. En fait, c'était des religieux comme tous les autres qui étaient dans la mission
de la propagation de la foi et de l'Évangile à travers le monde.

1.1 Les Francs-Maçons

À l'acquisition du Congo-Belge par Léopold II à la Conférence de Berlin, les premiers expatriés


venus au Congo pour sa mise en valeur, au bénéfice de l'Occident, n'étaient pas des Belges,
c'était des agents recrutés surtout de la Grande Bretagne et de la Scandinavie. En effet, la
plupart de ces précurseurs des colons furent britanniques, comme Henry Morton Stanley,
suédois, norvégiens, danois et allemands. Ces personnalités étaient recommandées au Roi
des Belges par l'Establishment des confréries des sociétés secrètes. Pour mémoire, ce sont
les Francs-Maçons qui étaient les plus nombreux. Depuis la Révolution Française, ce sont les
Ordres de cette Confrérie qui ont pris possession des richesses de la noblesse cléricale après
1789.
17

En clair, la société capitaliste, en essor au 19ième siècle, était maçonnique. Et, comme celle-
ci redoutait l'Église catholique romaine, il ne lui était pas permis dans le temps et l'espace de
se faire inféoder par la puissance du pontificat romain, le Pape était comme une antithèse
néfaste aux libertés publiques et à la démocratie. Ce faisant, là où l'Église et les pasteurs
prenaient possession du terrain, c'est aussi là où les fraternités secrètes choisissaient de
s'établir. On l'aura vu, la veille du 4 juillet 1776, après que tout eu été enchâssé dans la
Constitution sur les Libertés fondamentales et la liberté de religions, George Washington
recevait la veille de la Proclamation de l'Indépendance de l'Amérique, son tablier d'apprenti ou
de maître. L'on ne s'étonnera pas non plus de voir, en 1905, le pouvoir politique français
chasse les religions des institutions publiques. La loi de 1905 proclame une laïcité radicale qui
ne laisse aucun espace à l'Épiscopat français.

On peut découvrir la tonalité d'invective de la France politique avec la France épiscopale à


travers les propos de l'extrait de cette homélie de Noël 1926, prononcée en la Basilique du
Sacré-Cœur de Montmartre, à Paris. C'est Monseigneur E. Julien, Évêque d'Arras, qui parle
:

'Oh ! trompeuse simplicité des systèmes ! Voyez plutôt ou vous mène ce laïcisme aussi
étroit au point de vue politique qu'au point de vue philosophique. Politiquement, il rejette
la religion dans le for intérieur : il prétend l'enfermer dans la conscience des fidèles et lui
donner au soleil le moins de place possible, à peu près jusqu'où s'étend l'ombre des églises
et des presbytères. Mais, que faites-vous de ce qu'il y a d'essentiel dans la foi religieuse et
surtout dans la foi catholique ? (…) Non-sens politique, le laïcisme est encore un non-sens
philosophique. Affranchissez l'esprit humain du joug de l'autorité divine : dites-lui qu'il
ne dépend que de son autonomie propre, qu'il n'y a rien au-dessus de lui et hors de lui qui
ait le droit de lui commander et voyez à quelle alternative vous le réduisez. Ou bien, il
improvisera au jour le jour des raisons d'agir et des règles d'action, au hasard des
événements, ne sachant ni d'où il vient, ni même où il va, et s'étant fermé d'avance les
horizons de l'au-delà et interdit les hauteurs d'où le ciel parle à la terre. (…) D'où qu'elle
vienne, il est nécessaire que l'autorité ait quelque de divin, pour s'imposer à tous : de là ce
mysticisme dans lequel baignent les grands mots qui ont remplacé les grandes réalités,
Dieu et sa puissance dont les rois et les législateurs n'étaient que les délégués. Quand on
ne veut pas de Dieu pour Maître, il ne reste qu'à diviniser le maître que l'on choisit'. Paris,
1926.

Le Congo, dans ses différents âges de montée vers l'universalité Maderno-occidentale, ne va


pas échapper aux querelles du pouvoir que l'Europe de l'expatrie se fait sur son territoire.
Indépendamment de la volonté des Congolais, la religion et les confréries se livrent des
sérieuses empoignades pour la direction morale de leurs esprits. Dans la perception de
l'époque, un Congo chrétien est une plate-forme qui chasse le Congo laïc. De l'échec des uns
comme des autres dépend l'éviction de la doctrine proposée à la conscience. Évidemment, le
mode opératoire pour enseigner ce que l'on souhaite transmettre n'est pas le même. L'Église
se dit ouverte et communique en plein air sa catéchèse ; les Francs-Maçons, eux, ne sont pas
d'un prosélytisme ouvert, ils initient secrètement leurs recrues et les somment au silence. La
divergence de la méthodologie aura des conséquences sociales, il naîtra dans la collectivité
congolaise des attitudes de deux genres. Les plus anciens colons remarqueront cette
bipolarité. D'une part, certains congolais sont très conciliants avec la présence belge et
disposés au dialogue avec eux et d'autre part, une frange radicale va afficher fortement son
anticléricalisme.

En réalité, les radicaux sont pour la plupart ceux des Congolais que le travail du sous-sol
maçonnique aura touché, consciemment ou inconsciemment. C'est cette branche sociale qui
18

va produire des individus qui contesteront le monopole des missionnaires dans l'éducation et
l'instruction publique. Vue sur le plan des libertés fondamentales, ces réactions ne seront pas
attaquables au Tribunal, car en toute bonne foi, demander le choix pour éduquer son enfant
ou choisir l'hôpital pour la maternité de sa femme ne constitue pas une infraction. En Europe,
c'est une habitude citoyenne que de poser des gestes souverains de cet ordre. Pour une
personne ployant sous la colonisation, réussir à contrarier le dominateur, c'est là une victoire
gratifiant en fierté. Toutefois, dans la société dirigeante, ceux qui sont intéressés de voir surgir
des révoltes indigènes de quête de dignité se frottent les mains. Les Francs-Maçons, leur
but est de voir diminuer la puissance du clergé et des missionnaires sur le terrain. En
d'autres analyses, c'est là le manichéisme occidental dans sa manifestation pure, aucune de
ces deux entités présentes au sein du système directeur n'est prête à abandonner aux
Congolais leur initiative historique.

L'affaiblissement du clergé et de ses acteurs ecclésiaux est une tactique de leurs adversaires
qui n'était pas seulement que maçonniques, mais de diverses tendances. Les Congolais
l'expérimenteront à leurs dépens. Le principe de susciter la grogne chez eux était formule
présente dans tous les camps qui était du giron colonial. Il s'agissait de diviser pour mieux
régner.

En clair, aucun ensemble de l'Establishment n'était là pour garantir aux Congolais mécontents
le cheminement vers plus de liberté. Au bout de tous militantismes d'affranchissement de la
tutelle pour l'acquisition des droits fondamentaux, il a paru aux à toute la collectivité noire du
Congo-Belge que la présence étrangère, dans sa grande majorité, n'était pas là pour
l'émancipation du Congolais, mais pour l'exploitation de leur territoire. Cette conclusion aura
également été fait dans les mêmes termes que moi, Djamba Yohé, par les quelques rares
Belges honnêtes. Ici, je pense à Pierre Rjykcmans, l'ancien Gouverneur général du Congo-
Belge, 1934-1946.

La Franc-Maçonnerie du Congo-Belge œuvrait pour la laïcité, elle n'était pas là dans le but
de contribuer à l'émergence d'une société démocratique, son objectif impératif dans le décor
congolais était de produire des émules anticléricaux contre l'élite chrétienne, surtout
catholique. Aux personnages comme Jean Bolikango, Joseph Iléo, on opposait des figures
comme celles de Cyrille Adoula ou de Godefroid Munongo. Les premiers sont des élites du
monde catholique et chrétien pratiquant et les deux autres du monde libéral, on ne peut point
laïc. Ceci est un exemple de la gestion et la permutation des altérités telles qu'elle se
confectionnaient. Pour mémoire, ce n'est pas parce que Munongo est du Katanga qu'il est loin
de connaître Bolikango ou Iléo. Munongo était aussi Kinois qu'eux, il a étudié à l'École
Supérieure de la Fonction Publique à Kisantu, chez les Jésuites. Cette ville banlieue de la
Capitale est à 120 km de Léopoldville. Mon illustration pour ce contexte d'histoire consiste à
montrer la façon dont l'Establishment belge procédait dans la sélection des Congolais
pressentis à gouverner un jour leur pays. On voit bien que cette concentration de l'élite
congolaise n'était pas envisagée pour s'entendre mais pour diverger. L'indépendance était
redoutée depuis les années '40, c'est-à-dire au lendemain de l'après Deuxième Grande
Guerre.

Il devient évident que la marche du Congo vers l'indépendance ne sera plus l'exécution d'un
programme consensuel des Congolais entre eux pour forger une unité nationale autour d'un
même idéal. Les Belges et les Occidentaux qui avaient des intérêts particuliers s'invitèrent
dans les débats de la question nationale pour prévenir toute impromptue qui serait à leur
désavantage. Sur ce point, il faut considérer le Congo des six provinces comme une
configuration représentative de ses divers intérêts tels que répartis par les investisseurs et les
actionnaires de l'entreprise commencée en 1885 à Berlin avec Léopold II, Bismarck, et bien
d'autres puissances du 19ième siècle. Voici ci-dessous les préemptions sur les trois provinces
majeures du Congo-Belge :
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a/ Province de Léopoldville

Chef-lieu du Congo-Belge, siège de l'administration des colonies Congo-Belge et Ruanda-


Urundi, zone sous influence cléricale importante, obédience politique conservatrice, Bourse
de Léopoldville, université catholique et mégalopole noire et berceau de la musique congolaise
moderne ;

b/ Province du Katanga

Élisabethville est le chef-lieu de la province du Katanga. Dans cette partie du pays, la laïcité
est le moteur générique des relations interprovinciales, c'est cette province qui concentre le
plus les Francs-Maçons du Congo-Belge. Le Katanga est libéral, il génère les plus grands
bénéfices dont la Belgique construit son économie nationale, dans le chef-lieu de cette
province se trouve la Deuxième Bourse du C-B, université libérale, l'UOC qui est le pendant
de l'Université Libre de Bruxelles, havre de la Franc-maçonnerie belge. Le Katanga est la
province la plus riche et la plus industrialisée de toutes ;

c/ Province Orientale

Stanley ville est le chef-lieu de la province susnommée. La province orientale est la troisième
ville en importance au Congo-Belge, c'est une zone militaire et agricole hypothéquée à la
compagnie britannique Uniliver et aux missionnaires américains baptistes et méthodistes. Les
caractères généraux sont d'une équivocité dérapante. Stanley ville est bilingue, Swahili et
Lingala, c'est la province d'où surgit Patrice Lumumba, c'est aussi la province qui a le plus
séduit le Roi Beaudoin 1er, en 1955, lors de sa première visite officielle au Congo-Belge. La
province orientale regorge de plusieurs industries alimentaires et d'un port fluvial dont le trafic
va jusqu'à Léopoldville. Université protestante, ULC, c'est un peu un pendant de l'Université
de Cambridge en Angleterre et Yale aux États-Unis d'Amérique.

d/ Au-delà de cette spécification

Rien qu'à partir des caractéristiques de ces trois provinces, on peut se faire une idée générale
de ce que fut le Congo secret, ce Congo-Belge des confréries et des corporations. Les portraits
esquissés ici du décor multiforme du Congo-Belge n'est pas exhaustif et n'a pas l'intention de
justifier quiconque quand bien je serais catholique par ma foi et ma fidélité à cette Église. Mon
but est de faire valoir une certaine perception que l'Establishment s'était fait du Congo. Ce qui
importait d'abord à la présence belge au Congo, c'était de s'assurer que le Congo demeure
dans son giron. Aujourd'hui, on ne peut pas se tromper là-dessus, puisque Karel De Gucht a
dit : 'La Belgique a le devoir moral de savoir ce qui se passe au Congo'. Par cette phrase,
on peut comprendre pourquoi certains membres du clergé étaient d'abord belgisant que
congolisant. Monseigneur Scallais avait refusé l'éducation des femmes congolaises pour
empêcher les Belges nés au Congo d'épouser des filles noires. Il en va de même, pour
Monsieur Pétillon, Gouverneur Général, qui souhaitait que la politique coloniale inventorie
ceux des Congolais qui ne pouvaient pas être trop contrôleurs dans les futures relations qui
naîtraient entre la Belgique et le Congo.

En un mot, la Fran maçonnerie du Congo-Belge était propriétaire ou actionnaire dans les


grandes entreprises qui assuraient à l'ancienne métropole sa prospérité économique. C'est
dans cet ordre-là qu'il faut voir le durcissement de ton de l'Union Minière du Haut-Katanga,
lorsqu'il s'agissait de revoir le mode du partage de la richesse publique générée par cette
grande compagnie. En somme, la sécession katangaise n'est pas une initiative congolaise au
vrai sens du mot, mais une résolution prise depuis bien avant 1955. Toutefois, pour créer la
collusion inter-congolaise dans ce qui deviendront les crises récurrentes de la République du
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Congo-Léopoldville, de la RDC, du Zaïre et enfin de nouveau de la RDC, les Francs-Maçons


et l'Establishment belge, toutes obédiences confondues, auront pris soin d'infiltrer les parties
nationalistes pour les déstabiliser, les disperser et les détruire.

C'est ce qui arriva au MNC. À partir de l'Exposition Universelle de Bruxelles de 1958, les
sociétés des confréries secrètes de Belgique recrutèrent Albert Kalonji pour le séparer de
Patrice Lumumba, tandis que la Sûreté belge, recruta Mobutu. Sur la place publique on vit
apparaître deux MNC, l'un MNC/Lumumba et MNC/Kalonji. En sigle MNC/L et
MNC/K. Il découlera de cette situation au fil des jours, la dissection de la Province du Kasaï
en deux provinces distinctes. Kalonji Albert deviendra, à la suite de cette scission, le premier
Empereur africain avant Jean Bedel Bokassa et son territoire de règne s'appellera 'l'Empire
du Sud Kasaï'. Le nom de l'Empereur est désormais Mulopwe. Au-delà de ce récit, plus tard,
l'Armée Nationale Congolaise deviendra une institution bipolaire des Forces Armées. L'ANC
de Léopoldville sera la branche militaire nationale acquise à Joseph Désiré Mobutu et
l'ANC de Stanley ville sera le bastion de résistance du Général Victor Lundula, le vrai
Commandant en Chef de l'ANC, opposé au Gouvernement central de Léopoldville.

1.2 Le Ku Klux Klan

Ce n'est pas une méprise que de voir dans le paysage secret du Congo-Belge, le KKK. Cette
société était belle bien là, sa loge principale n'était en Amérique du Nord, mais effectivement
à Durban, en Afrique du sud. Ce sont pour la plupart les propriétaires terriens et domaniaux
qui faisaient partie de cette Organisation multinationale pour intimider les Noirs réfractaires à
l'ordre suprémacistes des Blancs érigés en clan de terreurs contre leurs adversaires par le fer
et le sang. Avant d'aborder ce sujet, il d'abord commencer par expliquer ce qui signifie le Ku
Klux Klan. Ce qui m'a le plus intéressé ici, c'est la réponse, qu'en donne 'Jeune Afrique' à un
de ses lecteur, le 29 juillet 2007. C'est Monsieur à Rigobert Movue, Douala, Cameroun que
cette explication est adressée. Jeune Afrique rapporte à cette question posée cette
interprétation : 'Société secrète américaine éminemment raciste, le Ku Klux Klan a été
fondé à la fin de 1865, c'est-à-dire au lendemain de la guerre de Sécession, qui a vu la
défaite des États du Sud face aux États antiesclavagistes du Nord. Les six jeunes officiers
du Tennessee à l'origine de cette association prônant la suprématie blanche se sont
probablement inspirés à la fois des traditions des fraternités d'étudiants et de celles de la
franc-maçonnerie. Les deux premières composantes du nom viennent du grec kuklos, qui
signifie « cercle ». Comme ces jeunes sudistes avaient tous une origine écossaise, ils ont
rajouté le mot clan (« famille » en gaélique), en changeant le «c » par un « k ».

En Afrique, lorsque les explorateurs européens du 19 ième siècle débarquent, certains parmi
eux sont des membres de ces fraternités cellulaires secrètes. Aussi, pour s'assurer qu'ils vont
devoir faire face à des difficultés imprévues au cours de leur séjour, ces voyageurs sans
papiers se seront préparés, depuis chez eux, à affronter l'adversité par la haine et le
renforcement du caractère contre l'irénisme des tribus et des populations conquises opposées
à toutes formes d'annexions parcellaires ou territoriales. Cette peur est quelque part avérée,
car les Belges ont eu à faire face au Congo aux Batetela. Ce faisant, pour les distinguer des
autres tribus, ils leur ont inventé un nom d'identité tribale.

En effet, il n'existe nullement part dans la lexicologie tetela ce mot, il adviendrait du mot 'Têtu',
après la révolte de 1880, à Luluabourg. Ailleurs, en Afrique, les Britanniques ont eu à faire
face à la résistance farouche des 'Zulu' d'Afrique du sud. C'est en étudiant le code secret des
Zoulous que Sir Baden Powell créa le scoutisme. Ce mouvement n'est pas d'origine
européenne, mais d'Afrique noire. Le nom Tôtem donné à ce grand officier des Forces-
armées, qu'est Baden Powell par les Africains dans le scoutisme, est 'Anarango' ou lézard,
21

en zoulou. À l'Est, près de la Corne de l'Afrique, au Kenya précisément, les 'Mau Mau', ont
déstabilisé, les Anglais, ce qui a valu des longues années de prisons à Jomo Kenyatta en
Grande Bretagne.

Les velléités de l'émergence du KKK en Afrique coloniale sont nées des peurs et des craintes
dues aux revendications territoriales autochtones. Les terres indigènes étaient confisquées
pour les agriculteurs venus de la Métropole. Au Zimbabwe, dans les années '30, ceux des
Blancs qui avaient choisi de s'installer en Afrique et d'y rester, devait trouver des alternatives
difficiles à la coexistence avec leurs voisins de race noire. Tiré de Wikipédia, sur la Rhodésie
du sud, voici un exemple qui en dit long :

'Dans les années 1930, un régime ségrégationniste fut officiellement instauré avec la Loi
de répartition des terres (Land Appatronnement Act) alors qu'en 1934 une loi établissait
une législation sociale ségrégationniste, interdisant aux Noirs l'accès à certaines
professions ou l'implantation dans des zones déclarées blanches. Ainsi, le territoire était
divisé entre zone blanche, les réserves, les fonds d'achat indigène, les terres des missions
et les terres de la couronne. Au total, la superficie allouée aux Noirs était sensiblement
égale à celles des Blancs mais ces derniers étaient dix fois moins nombreux que les
Africains. Par ailleurs, les meilleurs sols et les terres en bordure des voies de
communication étaient situés en zone blanche. Les fermiers de ces zones allaient d'ailleurs
connaître une très grande prospérité. La réserve indigène, pourtant justifiée par le
législateur britannique pour permettre aux Africains de se nourrir selon leur économie
traditionnelle de subsistance, allait se révéler totalement insuffisante pour une population
en pleine croissance démographique. Enfin, les salaires des Noirs étaient très bas alors
que ceux-ci ne bénéficiaient d'aucun avantage social accordé aux Blancs.

Ce portrait ne demande pas plusieurs analyses pour comprendre que de telles mesures de
s'octroyer unilatéralement les avantages de terrain ne déboucheront qu'à un conflit qui s'en ira
grandissant. Dès lors, il n'y aura d'autres possibles voies de défendre ce que l'on possède en
usufruit que l'usage des armes. En Afrique du sud où cette injustice a perduré avec les
amplifications rigoureuses du radicalisme des lois de l'Apartheid, la communauté blanche,
surtout celle des agriculteurs, s'abandonnent aujourd'hui aux groupes qui leur promettent
sécurité et protection sans tergiverser. Maintenant, comme au dix-neuvième siècle et durant
la période de la colonisation, les Blancs qui sont pris dans cet étau de menace et de violence
se voient courtisés par le Ku Klux Klan. Encore une fois, c'est le langage de discrimination qui
s'entend :

Le révérend Jeffrey L. Berry, le sorcier impérial national du Ku Klux Klan (KKK), ce


groupe d'extrême droite américaine qui prône la suprématie des Blancs, affirme avoir
entendu dire que, 'là-bas... Les Noirs incendient les maisons... Que les gens doivent se
cacher et se font tirer dessus'. 'Si nous avions un soutien financier... nous pourrions aider
les fermiers blancs d'Afrique du Sud. Nous pourrions très vite avoir 4 000 types sur
place'… poursuit Berry, qui dirige le clan le plus actif, l'Eglise des chevaliers américains
du Ku Klux Klan, dans l'Indiana. 'Nous avons des gens dans l'armée qui pourraient
protéger les propriétés. Nous avons des gouverneurs… des maires… des membres du
Congrès… nos partisans secrets qui nous donnent des informations.' Berry souhaiterait
nouer des alliances avec le nombre toujours plus grand d'exilés sud-africains blancs
d'extrême droite qui font partie d'organisations comme le Springbok Club de Londres. Il
désire également établir des relations avec les chefs du Volkstaat d'Orania [cette ville,
située au centre du pays, dans la province de l'Etat libre et proche de la province du Cap-
Nord, a été achetée au début des années 90 par le Front de la liberté, une organisation
22

afrikaner favorable à l'apartheid qui comptait en faire le point de départ d'un Etat
afrikaner], dont un jeune responsable aurait des sympathies nazies.

Berry explique que ces contacts sont importants : les membres du KKK devront quitter
les Etats-Unis d'ici dix ans, affirme-t-il, parce que le pays 'se casse la gueule'. 'Je veux
prendre contact avec les autorités du Volkstaat parce qu'il faut bien que nous allions
quelque part… sinon nous finirons esclaves.' Le KKK a déjà établi des ramifications dans
sept pays, dont la Grande-Bretagne, le Canada, l'Irlande et la Suède. Lourie Bosman, le
président d'Agri-Mpumalanga [syndicat d'agriculteurs], a déclaré que, si le KKK faisait
une proposition officielle pour la sécurité des fermes, le comité sécurité de son
organisation étudierait sa viabilité. 'C'est une nouveauté qui mérite réflexion, explique-t-
il. De nombreux fermiers font actuellement appel… pour protéger leur propriété... à des
sociétés de sécurité privées qui emploient d'anciens militaires.'
Source : MAIL & GUARDIAN (extraits) Johannesburg

L'invasion de la RDC, par le Rwanda et l'Ouganda, procède du même principe de chasser les
populations de leurs territoires pour les confiner plus loin. La seule différence avec ce qui s'était
produit au 19 ième siècle, au Zimbabwe et en Afrique du sud, c'est la main-d’œuvre utilisée
pour accomplir cette besogne d'acquisition des territoires et d'accès aux minerais, sinon aux
bassins hydrographiques et essences forestières. Les complices, cette fois-ci, sont des chefs
d'État africains et leurs armées des soudards. Le tacticien de Colette Braeckman, Paul
Kagamé et Yoweri Museveni, auront, par leur désir de reconnaissance internationale et
d'éclat local, exterminé six millions des Congolais avec la rage des ogres des films d'Indiana
Jones. Comme quoi, il y aura toujours, quand la vigilance est lâchée, des criminels en mal de
génocidé.

C'est donc dire et redire que cette situation, ci-dessus brossée, était constamment vécue au
Congo-Belge et les chefs coutumiers qui n'en pouvaient plus de voir leurs populations
indigènes déplacées par les ordonnances des Administrateurs de District et du Territoire,
lesquels soutenaient que ces décisions-là venaient de Léopoldville, se faisaient persécuter
moralement par les leurs. À cette faiblesse des chefs locaux, il se constituait des cellules
initiatiques secrètes de résistance pour s'opposer à la levée des villages offerts arbitrairement
à l'implantation des compagnies étrangères. Ces exodes, pareils au déplacement des
personnes de zones de guerre, s'accompagnaient des grandes désolations qui devenaient
misères, sinon carrément indigence. Ainsi, pour prévenir toute révolte, les nouveaux
propriétaires se mirent ensemble, au Congo-Belge, pour faire face à la grogne.
C'est cela la raison qui a incité les coloniaux de ce même Congo-Belge à faire alliance avec
les fraternités déjà constituées dans les espaces géopolitiques qui auront été d'une part, la
Fédération des Rhodésie et du Nyassaland et d'autre part, l'Union Sud-Ouest Africain, qui
est aujourd'hui la Namibie, et l'Union Sud-Africaine, la RSA actuelle.

Or, ce n'était pas là le meilleur choix à faire, car le risque était celui de se trouver subitement
membre d'une confrérie suprémaciste qui prône la destruction des communautés noires
politiquement organisées et la pérennisation de la colonisation au mépris des 'Déclaration du
Droit de l'homme et les Libertés de la personne'. L'Afrique du sud, la Namibie et la Rhodésie
du sud résisteront longtemps contre la raison et l'éthique publique, elles s'obstineront à
demeurer sur cette voie-là. Mais pour se maintenir dans une fraternité cohérente et garantie
par une solidarité indéfectible, plusieurs fermiers ont dû faire des choix difficiles pour se
maintenir présents sur les propriétés revendiquées par la pression locale. Au Congo-Belge, la
communauté du syndicat des propriétaires terriens et domaniaux suscitèrent des Associations
secrètes parmi lesquelles, les Ku Klux Klan. Et pour confondre certaines culpabilités
imputées à leur corps défendant, le KKK du C-B eut son pendant négro-congolais, connu en
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Swahili et Tshiluba : les Batumbula ; et en Lingala et Kikongo : les Mindele-ngulu. Le Ku


Klux Klan avait assise à Élisabethville et dans les hôtels de Faubourg, comme l'Hôtel
Biano, mais il était également présent dans la capitale du chef-lieu de la province du Katanga,
spécifiquement au Lido, au Cinquantenaire (Dernier lieu où Dag Hammarskjold a été vue
quelques heures peu avant sa mort dans un accident d'avion à N'Dola), dans la Police, à
l'Union Minière du Haut-Katanga, les Corporations des Corps constitués et dans les
Forces-Armées. La plupart des Commandants au service de la Force-Publique et qui s'étaient
signalés très caciques contre leurs troupiers étaient des membres des Associations érigées
en Confréries secrètes. En fait, toutes les provinces du Congo-Belge s'y retrouvent, j'évoque
Élisabethville parce que je connais ce que j'y avais vu. Peu après la proclamation de
l'indépendance, le 30 juin 1960, bon nombre des officiers de la Force Publique s'enrôlèrent
comme mercenaires et comme officiers de liaison des services secrets de leur pays respectifs,
à savoir la Belgique et la France, spécifiquement.

1.3 Les Batumbula ou Mundele-ngulu

Ce sont des Noirs qui font l'objet des préoccupations majeur de l'Establishment colonial. À
concurrence, la Sureté de l'État et les propriétaires terriens disséminés à travers tout le Congo-
Belge financent les Administrateurs du territoire congolais pour prévenir toute éventuelle
éruption autonomiste, sinon indépendantiste. Le MINICORU est aux aguets parce que l'entrée
de Stanley au Congo a connu beaucoup des déboires. La colonne qui le suivait durant tout le
parcours des caravanes essuya des attaques de toutes sortes. Au Haut-Congo, ce sont les
Avissimbi qui résistèrent le plus et refusèrent l'accès à ce dernier. Les Congolais avaient déjà
très peur des esclavagistes, parmi lesquels, Arabes et Européens se faisaient compétition. Un
grand nom d'Europe, dans ce commerce ignoble, qui n'est pas le moindre des négriers est
Arthur Rimbaud, le poète. Celui-ci a opéré en Éthiopie.

Les Batumbula ou Mundele-ngulu prendront le relais des forces précoloniales qui ont fait
trembler les Africains dans leur collectivité. Pour éviter toute velléité d'insurrection populaire,
les clubs secrets du Congo-Belge lèvent un ordre lugubre des ténèbres, ces recrues, les
Batumbula ou Mundele-ngulu, vont opérer la nuit avec le but d'enlever les plus des
personnes noctambules. En fait, c'est un couvre-feu qui est décrété sans l'être vraiment. Les
responsables de cette association pan-Congo-belge dirigés par des colons et des agents de
la sureté de l'État craignaient que ne s'ébruite leurs activités d'enlèvement. Leur crainte était
portée sur les Américains et les Britanniques, car ceux-ci étaient de ceux qui accusaient les
Belges quand leur comportement dérivait du bon sens.

Au Katanga, j'ai eu cette peur dans les camps de l'UMHK et de la BCK. En vacances je mes
oncles à Musonoi ou à Tenke, il était courant d'entendre qu'ici et là, quelqu'un a disparu. Ces
enlèvements créèrent des légendes urbaines de toutes sortes, à savoir :

▪ Que les individus portés disparus étaient nourris au sel en vue d'être mangés par
les ogres coloniaux, il semble que la chair des Congolais était très prisée et c'est à
l'hôtel Biano, vers la route de Lubudi que ces infortunés étaient servis au menu ;

▪ Que ces personnes portées disparues étaient vendues à l'étranger dans les
Émirats arabes, aux États-Unis et dans certaines fermes closes d'Afrique du sud ;

▪ Que les femmes étaient séquestrées pour être croisées aux captifs, lesquels auront
le rôle de géniteurs dans la ferme humaine initiée à cette fin ;

▪ Que les plus petites des filles disparues devenaient des esclaves sexuels sous la
coupe des méchants comme Marc Dutroux.
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Légendes urbaines ou pas, il y avait des disparitions pléthores. Le Congo-Belge a des zones
d'ombres flagrant qu'il faille que les Congolais d'aujourd'hui se mettent à la recherche des
Congolais perdus sous la tutelle de la colonisation. Il n'en reste pas moins vrai qu'une machine
occulte fonctionnait la nuit pour intimider les Congolais à vivre une existence recluse pendant
la nuit. Pour devenir Mutumbula ou Mundele-ngulu, il fallait être un caïd, quelqu'un qui n'a pas
de cœur et prêt à tuer si besoin est.

Cette société secrète a vraiment existé et les vestiges de sa forfaiture sont remarquables à
bien d'endroits des villes congolaises. Dans Kauka, ex-Citas, à Kiliman, à Kintambo, à la
'Montagne' près de l'ex-camp militaire Reisdorf et à Kananga, dans le camp de l'ex-BCK, il
y a des places qui racontent le cruel sort infligé aux Congolais de la colonie.

Les Mindele-ngulu et les Batumbula sont les bras congolais des sociétés secrètes, ils
avaient le rôle de pénétrer les couches sociétales qui étaient impossibles aux acteurs de
l'ombre de l'Establishment de franchir. En fait, ceux qui étaient visés sont les Congolais lucides
et leurs leaders. Le but de l'intimidation consistait à faire peur à tout le monde, mais surtout
aux chefs coutumiers et des tribus qui étaient redoutés par les Administrateurs du territoire,
car ils étaient l'œil et l'oreille de Bruxelles via le Congo-Belge. Le conglomérat réuni de cette
société secrète est cette communauté d'intérêt qui a condamné à mort le chef Lumpungu,
des Basonge, dans les années '30, si mes souvenirs sont bons. Au tournant du XIX ième
siècle, les armées de l'État Indépendant du Congo furent malmenés par très peu d'hommes
et mal ravitaillés en munitions. Pour contraindre, désormais, les Congolais à ne plus jamais
prendre l'initiative contre le nouvel ordre naissant et s'implantant, il fut formellement
recommandé aux autorités de l'EIC et plus tard à celles du Congo-Belge d'être très fermes
contre toute prédisposition souverainiste des de la part des habitants du Congo. La révolte
des Batetela, le Kimbanguisme et l'éveil de la conscience publique congolaise dans la
première moitié du XX ième siècle a décidé la Belgique anonyme des corporations et ses alliés
à générer de nulle part des sociétés secrètes de surveillance étroite des Congolais.

1.4 La Prima Curia

Cette société secrète est la plus jeune de toutes celles qui ont mis sous séquestre la RDC et
le Zaïre. C'est un chapitre que je ne veux pas développer dans cette communication, mais à
une autre occasion, car il est long et ne peut pas être rapporté avec des mots de synthèse. La
grande violence faite au Congo est plus l'hypothèque de l'âme de son peuple aux dieux
maudits qu'à l'insouciance de sa jeunesse que les forces de séduction ont conquis de diverses
manières. Cela n'est pas une excuse, c'est toute la société qui doit faire sa part d'efforts pour
conduire la Nation à sortir de la contention de sa personnalité dans les mailles de la
démonologie.

Les Congolais sont incarcérés de plusieurs manières par les pouvoirs de l'ombre. Mais la plus
grosse bêtise spirituelle et est encore la profanation de la Pentecôte. Lorsque les Conjurés
étaient conduits au poteau ce jour-là, il eut un séisme de moindre magnitude quand Alexandre
Bamba, qui chantait 'Diesrae' était arrivé à la hauteur du poteau. Plusieurs se souviendrons
de la panique et de la débandade de la masse qui était réunie à cet endroit-là, nommée
autrefois, 'La Cité'. Rochereau l'a chanté dans 'Nakufa na ngai kala o nazela se kopola' de
1964, fin juillet. Pour faire échec aux manipulateurs et aux régimes illégitimes, comme celui
de Joseph Kabila, la RDC doit conjurer ses démons par un exorcisme éclairé en vue de
soustraire son peuple de l'influence sociétés secrètes qui l'assaillent.
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Le Président Mobutu n'a pas voulu libérer la République des épouvantes des ténèbres qu'il lui
a déversées, il a refusé de démissionner pour cette raison-là, celle de la colère de ses dieux.
Une partie de l'asthénie de la RDC est dans l'envoûtement dont le peuple a été l'objet. Pendant
près de 32 années, le Président-Fondateur a libéré les rayons de son spiritisme sur l'ensemble
du pays. Mais c'est La Prima Curia qui accompli de débaucher la vigilance des citoyens et
c'est toujours à cause des attaches de son chef à cette confrérie que la Conférence nationale
Souveraine a été bloquée dans ses progrès. Plusieurs membres du gouvernement craignaient
de se voir découvert comme étant de ceux qui ont condamné le Zaïre dans une impasse sans
nom. (Réflexion est en suspens et à suivre …).

II. RDC, propriété privée de l'Occident comme l'EIC

En réalité, rien n'a vraiment changé dans la mécanique de gestion du Congo, ce pays est
encore la propriété privée de l'Occident, la preuve la plus manifeste, c'est l'extermination des
six millions des Congolais par le Rwanda et l'Ouganda sur la commandite des hommes
d'affaires et des multinationales sans que l'on ne s'en préoccupe énormément ni s'en indigner
lamentablement. On sait d'avance que c'est Président américain, Bill Clinton qui a organisé
la déstabilisation et provoqué la mort massive des Congolais en mettant le Zaïre à feu et à
sang. Le massacre des Congolais est un non-événement de ce qui sera appelé la Guerre des
Grands-Lacs. Les Congolais, malgré la présence de l'ONU/MONUC sera un terrain d'essai
d'armes de destruction massive des Congolais. L'Administration Clinton a équipé, financé et
dirigé l'invasion de la RDC sans être contredit. Le Congo est congolais par le nom de ses
ressortissants, mais est étranger par l'identité des enjeux de l'Occident sur son sol. L'exemple
visible de l'appropriation du Congo par l'Occident où cela lui plaît, c'est le Nord-Kivu. Cette
région est un territoire interdit à la souveraineté de la RDC.

On se dispute le Congo parce que depuis toujours, ce pays est l'objet des convoitises entre
nations occidentales, en particulier la France qui joue au Shérif sur le Continent noir et qui
ne cesse d'accuser les Etats-Unis, non pas par sincérité, mais par opportunisme. Ainsi,
derrière le paravent de la Francophonie, elle parvient à dresser certains États à se
désintéresser de l'Amérique. Or, qu'il en fut ainsi ou non, Paris n'est pas propre en RDC ni
dans le reste du Continent noir. Jusqu'à date, l'Hexagone n'a pas renoncé au droit de
préemption sur le Congo, pourtant, cette République est un pays indépendant.

À la source du noyautage du Congo par les sociétés, il y a les grands syndicats des patrons
occidentaux. La mise en valeur de l'EIC fut une entreprise des multinationales lesquelles
avaient conclues de la libre circulation des marchandises et du libre-échange en toutes sortes
de commerce. Les sociétés secrètes présentes au Congo ne s'expliquent pas par le besoin de
l'amour que ces associations éprouvent pour ce pays, mais par l'appât des bénéfices que leurs
entreprises engrangent. Le Congo est condamné à mort au cas où il décide de se trouver sa
propre voie. Ceux des Congolais qui ont osé de désengager le Congo des sentiers qu'on lui a
tracé sont morts. Et comment, violemment : Ngongo Lutete, Lumpungu, Simon Kimbangu,
Lumumba.

Les sociétés secrètes établis au Congo sont en fait une armée secrète des compagnies
multinationales. Le sceau de la destinée du Congo a été signé à Berlin, en 1885. C'est en
termes d'exploitation du territoire de l'EIC que les Délégués ont donné à la RDC actuelle
l'identité de son importance en termes d'enjeux. Cette déférence ne tardera pas à se vérifier,
le Congo aura été l'arbitre des victoires par ceux qui le possédait, en 1914 et 1918 et en 1940
et 1945. Partant, il est mal vu qu'une force d'obédience nationale et aux tendances patriotiques
prononcées soit bien vue par l'Occident. En réalité, pour ces puissances qui trônent sur la
République Démocratique, les Congolais ne comptent pas, seuls ceux des valets à leur service
ont de l'importance. Malgré cela, celle importance est chronométré dans la mesure où leur
capacité où ces serviteurs accordent ce que l'on attend d'eux comme Joseph Kabila.
26

C'est une erreur de croire que le chef de l'État de la RDC a été vomi, les contrats avec la Chine
seront un problème qui se résoudra entre les puissances elles-mêmes. Le mal est fait, aux
parrains par rapport à leur protégé, mais Pékin, Washington, Paris, Londres et Bruxelles vont
pourparlers dans un lieu de leur choix et cela sans Kabila. Le statut du Congo n'est pas assuré
par l'ONU comme État souverain, c'est faux. La RDC, propriété privée de l'Occident comme
l'EIC. Il existe dans l'anonymat de l'actualité internationale, un Président secret de la
République Démocratique du Congo, c'est lui qui décide de tout ce qui se fait à Kinshasa.
Cherchons et nous l'identifierons !

III. La carte du ciel de l'Intelligentsia rdécienne

Dans la première édition de 'l'Histoire ésotérique de la RDC', j'ai parlé de la démonologie,


aujourd'hui je développe le thème des sociétés secrètes. Ces deux sujets ne sont pas du tout
la même chose, mais ils ont en commun une unité, celle d'empêcher aux Congolais de jouir
du Congo comme 'Usufruit' d'un patrimoine hérité des ancêtres depuis la nuit de temps, sinon
l'anthropogenèse. La démonologie est surtout la science des chefs congolais, comme Mobutu,
qui ont cherché à lobotomiser les Rdéciens par des pratiques de profanation de la spiritualité
de tous et les sociétés secrètes sont des grands syndicats multinationaux qui sont prêts à faire
couler le sang quand ce qu'ils appellent intérêts vitaux sont interrogés ou remis en question.
C'est pourquoi, il ne faut pas être distrait quand le discours du droit de l'homme en provenance
de l'Occident cible des pays comme la Chine, le Zimbabwe et le Mexique. Il faut également
interpeller Washington, Paris, Bruxelles et Tokyo sur la diversion de leur présupposés toujours
gagnants.

Les États-Unis viennent de demander à la Chine, ce mardi 3 juin 2008, de révéler le nombre
exact des victimes de la Place Tien An Men, en 1989. Il est intéressant que dans le même
ordre d'idée que Washington, qui a des services de renseignement très informés, il soit
demandé à l'Amérique de donner de son côté le bilan des morts congolais de la guerre des
grands-Lacs et de situer les lieux des fosses communes et ossuaires encore non-identifiés.
Tout le monde sait que l'Administration Clinton a bloqué les enquêtes de Roberto
Garreton. À l'époque rapporteur spécial des Nations-Unies pour les droits de l'homme dans
une Commission d'enquête sur le massacre des réfugiés à l'est du Zaïre, celui-ci fut contraint
à démissionner à la suite des difficultés rencontrées dans l'exécution de son mandat dans la
transparence.

Mais, en dépassant cette parenthèse de décompte des victimes congolaises que devrait
rendre l'Amérique à l'opinion internationale comme elle le demande à Pékin pour la Place Tien
An Men, le retour au sujet sur la cartographie du ciel doit occulter ce qui se cache derrière
cette lecture de la cosmologie. Il n'y a rien de plus ordinaire de l'actualité que d'interroger la
façon à travers laquelle on établit le profil bio-occulte de la personnalité des Rdéciens qui
sortent du commun des habitudes culturels et sociales de la collectivité nationale. C'est par ce
chemin que plusieurs Congolais ont été recrutés pour servir les intérêts étrangers au détriment
de leur propre peuple.

À partir de 1958 jusqu'à 1965, l'élite congolaise a été répertorié puis analysé par les médiums.
Des cartes du ciel prédisant la destinée de certain ont été remis aux sujets concernés.
Beaucoup se sont sentis flattés par ce que l'on faisait dire à ces cartes. Le Président Mobutu
et une bonne partie de la classe politique congolaise de l'Indépendance se sont fait prendre.
En effet, les vendeurs de ces cartes du destin étaient engagés sur plusieurs registres de
présence, à savoir :
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▪ Le Service de renseignements de leurs pays respectifs ;


▪ Le Commerce astrologique pour renflouer les fonds de la boutique ;
▪ Le Marketing de la superstition dans le but de proposer le cumul des puissances ;
▪ Le Marché de bonheur et de ses avatars, etc.

La production de la cartographie céleste personnalisée n'était pas qu'une pratique courante


en République démocratique du Congo, mais un caractère général psychosocial et intellectuel
rabattu dans la collectivité africaine subsaharienne. Les hommes d'État noirs, surtout les chefs
d'État ne s'empêchent pas d'être superstitieux, ils confient leur destin aux féticheurs, aux
charlatans et aux magiciens. Il suffit que telle ou telle revue propose les prouesses d'un gourou
visionnaire ou d'une voyante mondialement reconnue pour voir se précipiter une clientèle de
gouvernements et des affaires sur ceux-ci. Or, pour les hommes d'État, cette prédisposition
est une imprudence notoire, car elle les rend malléables à tout discours d'escroquerie. Bien
souvent, les gourous, les voyants et les Révérends se sont payés de la naïveté de la clientèle
et la crédulité des fidèles. La plupart de ceux qui s'étaient placés comme mediums ou comme
religieux, dans l'Afrique des années '60, étaient des agents de services secrets. Par leurs
pratiques, ils ont pénétré les secrets des personnes qu'ils sont allés espionner au nom de leur
pays.

La chute de Mobutu est une conséquence lointaine due à ce comportement de consultation


des mediums et des voyants. C'est dire que sur ce terrain de la cartomancie et de la
chiromancie, il y a plusieurs pièges tendus aux individus qui veulent à tout prix faire tomber
les rideaux de leur destin. Pendant longtemps, les cercles des sociétés secrètes, établies en
RDC, ont fait croire au Président zaïrois qu'il était un homme prédestiné. Ceci c'est sans
oublier le discours y relatif des mediums locaux. Il suffit d'écouter, par exemple, des chansons
de groupes chocs du MPR pour s'apercevoir que Mobutu pensait qu'il descendait d'une lignée
sacrée et mystique. La production des cartes célestes aura été néfaste et désobligeante dans
le chef des dirigeants de l'Afrique noire et plus particulièrement du Congo.

Toutefois, à ces généralités il y a des exceptions. Les cartes de la RDC élaborées par les
mediums hautement initiés n'étaient jamais rendues publiques. Le Congo a toujours paru
énigmatique aux lecteurs de sa destinée, une sorte d'opacité empêche les faiseurs de destin
de spéculer sur son devenir. Par ailleurs, il semble que dans les efforts de décanter les
mystères de la RDC dans son anatomie spirituelle, l'ésotérisme des grandes confréries
internationales ne parvient pas à s'expliquer la phénoménologie de la barrière qui protège le
Congo. Pour quelqu'un qui croit en Dieu comme moi, Djamba Yohé, c'est bien là la
manifestation miséricordieuse de la présence bénédictine des cieux veillant sur le Congo. Nul
doute, c'est à cause de cela que ces forces ont échoué de démembrer la RDC avec le
concours du Rwanda et de l'Ouganda.

L'histoire du Congo dans le temps est comparablement similaire à celle de l'Israël biblique,
Autour de la RDC, il y a sans cesse des troubles fête qui viennent déranger la paix de Dieu
dans son havre. Pas plus loin que Bukavu, de l'autre côté du Lac Kivu, les Nabuchodonosor
régionaux sont toujours là, en transe, comme des vautours prêts à dépecer leurs proies. Les
femmes en ont énormément pâti et les enfants en ont payé le plus lourd tribut, sans oublier
que les massacres ont fait plus de 14.000.000 dans toute la région des Grands Lacs, dont plus
de 6.000.000 en RDC. Le Congo est le seul pays qui ne suscite pas la précipitation du Conseil
de Sécurité sur son état de santé ni celui de sa sécurité publique. Là-dessus, même les troupes
venues à la rescousse des derniers des Mohicans, au lieu de se pencher à guérir le malade à
son chevet, ouvrent la guérite de leur pantalon pour se soulager une libido vorace et
impudique. Quel triste sort !

Il s'agit maintenant de s'atteler à la guérison de toutes ces plaies et à mettre fin aux deuils
pluriels qui se répètent sans cesse et qui ne s'arrêtent qu'en dépit de l'absence des cibles à
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viser par les tirs des tueurs disséminés dans tous les paysages de la ville au champ et de la
campagne dans les forêts. La faiblesse du Congo et des Congolais se trouve logée dans la
tourmente de l'Esprit de la Nation. À côté des reproches faits aux étrangers qui ont pillé et qui
pillent encore, qui ont tué et tuent encore, qui ont violé et qui violent encore, c'est l'acte de
contrition patriotique qui doit devenir le leitmotiv des citoyennes et citoyens de la RDC. Le
grand mal qui a été fait au Congo est d'abord la profanation de la Pentecôte. Cette
désacralisation de la commémoration de la traversée de l'Esprit Saint du ciel sur la terre, au
Congo, est la plus abjecte arrogance que Mobutu ait eue. Donc, il faut restaurer l'ordre de Dieu
dans la préséance du principe christique : 'Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce
qui est à Dieu'. C'est de cette façon-là qu'il me semble que nous, Congolais, sauront faire face
à l'offensive conjuguée des sociétés secrètes qui dirigent la République depuis bientôt
cinquante ans.

Le temps est venu pour que les Congolais arrêtent d'imputer inlassablement la faute toujours
vers l'Occident, quoi que, moi, qui vous écris, je ne suis pas prêt à me taire contre ce même
Occident qui nous assaille. Cela s'explique pour une raison bien simple, à l'heure actuelle
l'ONU, l'Union Européenne, la France, la Belgique et les États-Unis doivent tout faire pour faire
inculper tous les criminels qui ont massacré les Congolais, à partir leurs initiatives de faire du
Congo le réservoir de leurs ressources. La guerre au Congo est un crime contre l'humanité
parce que depuis Washington et Paris on n'a pas vu les Congolais comme des êtres humains,
mais plutôt comme une main d'œuvre mécanique qu'il faut utiliser pour tuer son propre frère
et mieux encore conduire la délégation des mercenaires prospecteurs vers les sites miniers.
Les Congolais sont morts à cause du coltan, du diamant, de l'or et de tous les minerais
précieux et les essences forestières. Le film 'Le diamant du sang' de Jean-Claude Van
Damme n'est pas une production du hasard, cet acteur mondialement connu de Hollywood
est belge, il connaît le Congo à cause des liens belgo-congolais. C'est toute une histoire que
cet acteur dépeint sur ce que l'on a fait de méchant sur le peuple auquel il s'identifie, sans
doute, en partie. Hélas ! Quel accueil donne-t-on à ce film ? Froid. Et là-dessus, Van Damme
est même perçu comme un agent subversif. Il dérange et pourtant ! …

Il faut que le laxisme cesse d'être un mode de fonctionnement du caractère congolais,


l'évolution des mentalités doit s'opérer avec l'analyse et la compréhension des leçons des
tragédies et des drames vécus. Cependant, pour que cela devienne effectif, le rôle qui nous
incombe à tous est celui de nous réveiller devant la raison et de nous réaliser en face de
l'adversité sans continuer à être ce peuple toujours victime et sans réaction. Pour arriver à ce
degré de connaissance de soi et de sa propre prise en charge, il importe à ce que chaque
Congolais prenne la ferme résolution de ne plus être dupe. Lors des élections présidentielles
de 2006, on n'a pas vu un seul Congolais de la société civile impliqué dans le processus
électoral si ce n'est par l'initiative des intervenants étrangers que sont la MONUC, le CIAT,
l'UE, les USA, la France et la Belgique. Il en fut de même pour la rédaction de la nouvelle
Constitution.

1. Est-ce que les Congolais étaient incapables de réunir de l'argent pour organiser les
élections avec leurs propres finances ? ;

2. Est-ce que les Congolais n'ont pas de juristes pour pouvoir écrire la Constitution
de la Nation comme ils l'ont fait par le passé avec la Constitution de Luluabourg,
la Constitution de la N'Sèle, la Constitution provisoire de la Conférence Nationale
Souveraine ? ;

3. Est-ce que les Congolais sont-ils un peuple de moutons qu'il faille à tout prix
amener à la perfusion pour qu'ils retrouvent leur santé ?
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À mon sens, nous avons beaucoup à faire pour nous réapproprier la RDC. Pour ce faire, il faut
nous reconstruire moralement et spirituellement. En d'autres mots, il s'agit de retourner sur
nos pistes du passé pour aller retrouver la virginité et l'idéal de notre salut public, tel que
l'explicite l'hymne national, le Debout Congolais. N'est-ce pas ce texte 'Nous bâtirons un pays
plus beau qu'avant' qui est serment à notre promesse faite au Congo. Irrémédiablement, pour
être sincère avec cette proclamation, c'est la résurrection spirituelle de notre corps mystique
qui doit être sorti du tombeau.

IV. Le cheval est impuissant pour assurer le salut …

Engloutissons la mort spirituelle de notre âme dans la fosse de la victoire sur nous-même. Le
psalmiste dit : 'Ce n'est pas une grande armée qui sauve le roi, ce n'est pas une grande
force qui délivre le héros ; le cheval est impuissant pour assurer le salut, et toute sa vigueur
ne donne pas la délivrance.' (Ps 33, 16-17). Les Israélites se sont libérés du Pharaon avec
une force moindre que celle des puissantes armées de Ramsès. Il en va de même pour la
RDC, rien n’oppose son véto à la volonté lorsque l'objet défendu est votre propriété et votre
bien. Nous venons de le prouver en sauvant l'unité du pays, malgré l'implication féroce des
États-Unis, les préemptions ambitieuses de la France et le manque de solidarité de la Belgique
vis-à-vis de son ancienne colonie. Toutes les élucubrations du Rwanda et de l'Ouganda ont
fondu dans les forces des Grands-Lacs. Le Congo est un et demeure indivisible et
imperturbable, car à toutes les époques de l'histoire post 30 juin 1960, ce que les Congolais
ont défendu de mieux sans coup férir, c'est l'unité de leur pays.

Et puisque cette constante de demeurer unis et un est notre volonté commune d'entière
collaboration patriotique, capitalisons sur l'effectivité de son impédance pour être encore plus
solidaires et cohérents dans notre exercice quotidien de civisme et d'attachement à la terre
natale. Le complexe de la colonisation doit céder la place aux archétypes nouveaux. En clair,
il s'agit de nous faire mutuellement confiance et de recourir vers nos propres solutions
concertées pour éviter d'être les élèves des faiseurs de leçons. Karel De Gucht ne nous aurait
jamais traité pour des grands enfants si la personnalité du Gouvernement de Kinshasa affichait
une intégrité qualifiée dans la gestion de la chose publique. Les interventions du Ministre des
Affaires étrangères de la Belgique sont en fait une blague de mauvais lorsqu'il évoque les
sommes que la Belgique donne au Congo. Qui de la Belgique et du Congo se construit avec
l'argent de son semblable ?

Les Congolais sont toujours et encore des spectateurs dans l'actualité qui engage leur pays
dans le concert des nations. En d'autres mots, les Rdéciens ne sont pas loin de la condition
d'esclaves. Tant que nous afficherons une posture de peuple conquis et toujours dépendant
des solutions des Occidentaux, voire même de ces Chinois qui proposent des milliards à
Kinshasa pour construire : écoles, routes, ponts et chaussées, notre sort est scellé à jamais
dans la captivité. Un peuple mûr est celui qui compte sur ses propres forces, mais pour
disposer de cette force l'esprit doit être délivré de ses liens d'esclavage. Les Occidentaux ne
sont pas forts contre nous si nous savons nous comprendre et déjouer leurs manœuvres de
diversion sur notre collectivité nationale. Des commentaires d'un ordre encourageant sur cette
voie-là viennent de toutes les directions. J'ai retenu, pour l'intérêt général, celui de Roberto
Garreton, au moment où il s'apprêtait à quitter définitivement le Congo, après sa démission
comme Rapporteur général de l'ONU sur les questions des droits de l'homme au Congo :

« Je crois en l'avenir du Congo. Mais cet avenir ne se fera que par les Congolais eux-
mêmes. La 'communauté internationale', terme imprécis s'il en est, peut contribuer à
aider mais ne pourra en aucun cas se substituer aux Congolais. Les Congolais détiennent
la clé de leur avenir, de leur futur. Le Congo ne peut pas tout attendre de la 'communauté
internationale' et doit éviter de tomber dans les écueils de la lassitude, du désespoir et
celui de la cause perdue. »
30

La plupart des Congolais, aujourd'hui, ne résonnent plus en termes de 'communauté' mais en


terme 'd'égoïsme'. Le spectacle qui s'offre lorsqu'ils font une demande de subvention
s'accompagne souvent de scène désobligeante, cela arrive quand l'argent est déposé entre
les mains du responsable du programme dûment approuvé. La discussion qui éclate aussitôt
s'oriente dans l'itinéraire du partage, alors que le gros du projet n'est même pas encore
entrepris. Cette personnalité désinvolte a conduit certains Congolais à aller chercher une
position gouvernementale à Kigali, à Bruxelles et dans les milieux d'affaires des commerçants
étrangers établis le long de l'Avenue du Commerce, dans la capitale Kinshasa.

La conséquence de ce comportement a fait que le patrimoine de l'État a été bradé, des


provinces entières ont été données aux étrangers et actuellement l'Ouganda qui a détruit le
pays et qui trimbale une grosse facture de réparations à devoir à la RDC est ce même pays
qui reçoit des contrats pour la reconstruction de la ville de Goma. Cette perversion inique
ressemble à une France meurtrie, à Oradour qui se permet de donner des contrats aux Nazis.
Quel pays peut se permettre une telle audace après que son voisin ait massacré son peuple
par milliers de millions ? Joseph Kabila avec ses sbires est comme ce cheval qui ne peut pas
assurer le salut malgré sa vigueur, il peut tuer au Bas-Congo, il reste un Président chétif devant
les Congolais profonds du terroir et identifiés dans leur collectivité d'origine par des références
précises et crédibles.

C'est la Pentecôte qui nous a échappés, renaissons de nouveau à la vie de l'Esprit.

Remarques :

▪ C'est aujourd'hui la date anniversaire du 4 juin 1969, jour du massacre des


étudiants, sous le régime de Joseph Désiré Mobutu. Les para commandos ont tiré
sur les manifestants qui fustigeaient contre la vie chère, 120 sont morts et 400
furent blessés. Je détiens ce chiffre parce que mon père était Commandant adjoint
de la Ville de Kinshasa à cette époque-là et mon cousin, Kazadi Raphaël était parmi
les victimes étendues le long de l'avenue Kasavubu à côté du Jardin zoologique ;

▪ La carte du ciel de la RDC est cachée aux Rdéciens à cause du fait que l'on ne veut
pas se méprendre sur ce qu'elle peut dire, mais les autres, comme celle des
personnalités ou des dirigeants disparus ne fait pas problème. Sur Wikipédia et
autres sites spécialisés, on en trouve beaucoup ;

▪ Il est important que l'on ne confonde pas ce thème de l'histoire ésotérique de la


RDC avec la réalité de certains personnages dans la vie quotidienne et
communautaire. Les Belges ont commis beaucoup d'impairs et des fautes graves
contre la personne du Congolais, mais ailleurs, ils ont accompli des œuvres
louables, c'est cela l'ambivalence du caractère humain. Le Mobutu qui est mis en
examen ici, c'est celui qui a profané la Pentecôte et cette histoire-là, aucun
Congolais ne peut s'empêcher de la transmettre à la postérité. Les Congolais ont
perdu une partie de leur puissance spirituelle par cet acte qui fut, par motivation
et par entendement, un désir de dominer et d'accaparer pour soi l'âme collective
pour ses propres complaisances. En rappelant ceci, on rend hommage à ceux qui
ont résisté contre cette incarcération de l'esprit par un homme totalitaire ;

▪ N'oublions pas que le budget des villes de Bruxelles, de Montréal, de Londres, de


Johannesburg, de Rabat, de New Delhi et de Pékin est supérieur au budget national
31

de la RDC, alors qu'à l'inverse ce que l'on exploite au Congo durant une année est
au-dessus des budgets de toutes ces villes additionnées, du budget des États-Unis,
du budget de la Russie et du budget de l'Union Européenne. Il y a tout pour faire
du Congo un État souverain, digne et prospère, mais il faut que cesse les coups-bas
inter-Congolais. C'est le préalable à tout esprit de réussite et de concorde
nationale. Si les Congolais se tiennent, ils découvriront les manœuvres des
étrangers et l'Occident, au lieu d'être le patron dans notre salon, une fois
démasqué, il se tiendra à la porte pour demander l'entrée en toquant poliment.

▪ En tout cas, moi, Djamba Yohé, je vous livre ma réflexion, et vous transmet ce que
je sais du pays. Si ce que j'écris tombe comme une lettre morte dans vos
ordinateurs, vous serez vous-mêmes les victimes de votre insouciance. De toutes les
façons, ma part est faite, il faut la corroborer avec d'autres contributions de
Congolais éclairés en RDC et à travers le monde. Ceci est la voix de mon testament
spirituel et moral. Plus nous nous tiendrons ensemble, aussi forts nous serons. C'est
même là la devise de nos oncles belges 'L'Union fait la force'.

NB : Ce qui a fâché Mobutu au paroxysme de sa colère, le 4 juin 1969, c'est l'intelligence


créatrice des étudiants dans la confection des slogans de la manifestation à partir de
l'abréviation MPR. Voici quelques interprétations :

1. MPR = Mouvement Populaire de la Rébellion ;


2. MPR = Manger Pour Rien ;
3. MPR = Mobutu Président Réactionnaire, etc.

Le Président de l'UGEC ou Union Générale des Étudiants Congolais, en 1969 était :


N'Kanza-Dolumingului est alors étudiant à l'Université Lovanium.

(À suivre …)

Djamba Yohé,
Gaston-Marie F. Le Congolais de l'Atlantique Nord.
32

HISTOIRE ÉSOTÉRIQUE DE LA RDC, (3)

A/Aspects Politologique et civique

Préambule

Masque de l'ethnie Sukuma

Les marabouts, et autres féticheurs satanistes étaient à l'œuvre à ce sujet. De même, les
forces des ténèbres avaient conseillé la débaptisation de tous les Zaïrois à cause de la
résistance que leur opposaient les prénoms chrétiens. Aussi, Mobutu, dans cet élan,
avaient imposé que soient débaptisés le pays, le fleuve et la monnaie qu'il devait envoûter.
L'hymne national, «la Zaïroise » fut adoptée après son envoûtement par les satanistes,
marabouts et féticheurs de hautes loges.

Même le drapeau national a été conçu par le marabout guinéen Cissé. (…) Il y a plus ! Si
l'Italie dans l'île de Sicile, a accouché de la Maffia, ce groupe d'associations secrètes
résolues à défendre «la causa Nostra », à assumer la justice par elle-même et à empêcher,
par un silence concerté, « l’omerta », l'exercice de la justice officielle, le Zaïre de Mobutu,
longtemps après l'Italie a fabriqué aussi son association de même genre. Elle l'appelle «
Prima Curia » destinée à « faire vivre à jamais le régime même au prix de sang et de
sacrifices humains ». Elle est créée le 25 mai 1985 sur l'initiative du Président Fondateur
du MPR. Son règlement intérieur est sévère et ses membres, après des séances d'initiation
inspirée des pratiques indiennes, doivent prêter serment de fidélité inconditionnelle au «
maître » Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga.
Source : Kambay Bwatshia, dans : 'L'illusion tragique du pouvoir au Congo Zaïre', pg 48-49.
Édition L'Harmattan, Paris 2007.

I. Après moi, le Déluge

Mobutu Sese Seko avait déjà prononcé une fatua contre la RDC : 'Après moi, le Déluge' et
Litho Moboti, son oncle l'avait précédé par une autre prédiction maléfique : 'Bokoliana'. Le
Zaïre, en ce moment-là précis, était condamné à un sort ignoble. Mobutu, quoi qu'ayant été
repu de bonheur et de libéralité de la part de la République binominale, RDC-Zaïre, le chef
de l'État zaïrois n'était pas de nature à vouloir la Liberté et la Fraternité inter congolaise lui
survivre. Car, quand bien même les Belges aient réussi tant bien que mal à traverser un siècle
de colonisation du Congo, ils n’étaient pas parvenus à éteindre le sentiment de la fratrie pan
congolaise. Dès les origines de l'EIC, en 1885, autant que celles du Congo-Belge, en 1908, il
planait dans l'atmosphère une étrange affinité de cohésion de tous les Congolais.

Ce ne fut pas un hasard de circonstance qui explique cette prédisposition d'interrelation de la


communauté des esprits. Avant les Belges, il y avait des esclavagistes Arabes, Portugais,
Espagnols et Français. Cette histoire, de plus de cinq cents ans de razzia et de désolation
avait permis aux Congolais d'inventer un commutateur qui le permettait par un télé-commande
paranormale à communiquer entre eux. D'entrée de jeux, je réfute l'idée que l'esclavage a
commencé avec la décourte de l'Amérique, les Noirs étaient l'objet du commerce des nations
européennes, arabes et asiatiques bien avant. À l'arrivée de Stanley, venu en Afrique centrale
pour retrouver Livingston perdu dans ses missions, toutes les pistes des voyageurs étaient
déjà tracées. Les Congolais communiquaient de Boma à Goma et de Libenge à Sakania.
Autrement dit, si tel n'était pas le cas, Stanley n'aurait jamais pu traverser le Congo précolonial.
33

La route des caravanes est l'œuvre des Congolais entre eux et ce sont ces derniers qui furent
la boussole de la colonne de Stanley. Dire qu'il n'y avait pas de voie de communication inter-
régionale et continentale, c'est mentir. Stanley n'est pas Tintin et même ce dernier, c'est Hergé
qui lui donne cette légende par ses planches de dessin.

Il y a dans cette rétrospective des relations inter congolaises des origines de la RDC, un facteur
inamovible de l'unité des esprits par l'acuité de sa profondeur véridique. Aucun commentaire
de géographe ni d'historien occidental ne peut révoquer la familiarité étroite des Congolais
entre eux, ceux-ci se connaissent depuis bien avant le Roi Léopold II. Et quand arrive le temps
de les confiner en colonie, la prééminence de leur cohésion s'affiche au gran dam de l'autorité
du Congo-Belge. Celle-ci remarque que le disque dur de la conscience des congolais, c'est
l'unité d'esprit et d'âme qui les habite dans le cœur. Mobutu aura très peur de cette affinité et
de cette prédisposition de ses compatriotes à vouloir sans cesse devenir un et inséparable.
On en a eu suffisamment la preuve là-dessus. Dès le début de l'agression, par le Rwanda et
l'Ouganda, les Mayi Mayi, ces résistants inopinés, je veux dire ceux qui n'ont pas été
manipulés par la propagande des chefs de guerre, ont montré que le Congo n'est ni l'Ouest,
ni l'Est, mais tous les sens cardinaux et collatéraux de sa superficie. Le Congo leur doit
énormément d'avoir accompli ce que l'Armée n'a pas su faire. Je ne parle pas ici des violeurs
et des tueurs.

Revenant à mes moutons, je me reprends. Effrayé par cette orientation prédominante de


demeurer un, Mobutu va travailler pour casser cette cohésion intestine indéfectible pour la
transmuter à travers l'incarnation de sa personne. Déjà ce qui ne fit pas son affaire aux
lendemains du 24 novembre 1965, c'est le fait que toutes les Institutions étaient en place et
fonctionnaient bien. L'on peut dire sans se dédire que le coup d'État de cette année-là n'a pas
de justification juridique si ce n'est le retard de la part du Président Joseph Kasa-Vubu de
mettre en place les mécanismes des élections présidentielles qui devait avoir lieu au plus tard
au mois d'août 1965. Pour le reste, le Congo, à la date du coup d'État de Mobutu était en paix,
il n'y avait pas de guerre nulle part. Et s'il faut faire une revue de la presse rapide là-dessus, il
va falloir reconnaître que ce n'est pas Mobutu qui a mis fin à la rébellion Muléliste de 1964,
mais bien Tschombé à qui Joseph Kasa-Vubu avait confié de former un nouveau
gouvernement. Ce sont les anciens gendarmes katangais et les troupes de l'ANC dirigées
par le Général Léonard Mulamba, à Stanley ville et à Bukavu, qui mettent fin à l'aventure
muléliste. Pendant ce temps, le gestionnaire de ces opérations militaires ne fut autre que le
Premier ministre Moïse Kapenda Tschombé. Donc, en novembre 1965, il n'y a aucune guerre
au Congo.

Pour deux erreurs principales commises dans l'exercice de ses fonctions dans le cours de
1960 à 1965, le peuple était en colère contre le Président Kasa-Vubu et c'est sur cette gâchette
que Mobutu va s'atteler pour diaboliser le chef de l'État et les politiciens sortants. Ces erreurs
devenues griefs sont :

1. La révocation de Patrice Lumumba, le 5 septembre 1960, sans le consentement ni


la consultation du Parlement et encore moins de celle de l'opinion publique. Ce
sont ces remarques qui sont à la base de toute la problématique de la fragilisation
du Président Kasa-Vubu. Les victimes de cette prérogative ne furent pas que le
Premier ministre, mais cette décision-là secoua l'ABAKO tout entier et celle-ci
perdit sa crédibilité auprès des Bantandu et il en sorti plus tard,
l'ABAKO/Mwinda. Car, faut-il le rappeler, le MNC avait pour cofondateurs
plusieurs Bakongo, comme Alphonse N'Guvulu, Gaston Diomi (Diomi a même
accompagné Lumumba, en 1958, à Accra pour la création du Mouvement du
panafricanisme, futur OUA), les Kanza, père, fils et famille (sympathisants
d'abord, puis membres du MNC) ou, le Papa Sukami, le père d'Oscar Sukami,
34

Nzuzi Emmanuel. Aussi il faut rappeler que le vrai fondateur de l'ABAKO à sa


source est Nzeza Landu, le père de l'UNISCO, ce moule originel de l'ABAKO.
(Pour mémoire, Lumumba s'organisa avec les Bakongo parce qu'il ne fut pas bien
accueilli par les Batetela majeurs de la première ligne d'influence à Léopoldville
vue l'importance sociale qu'il prenait dans la capitale et au pays. Beaucoup le
traitèrent d'homme peu instruit et sans diplôme d'École Moyenne) ;

2. La révocation de Moïse Tschombé, en juillet 1965, fut la récidive qui asséna


dommageablement un coup de massue sur Joseph Kasa-Vubu. Le Gouvernement
de 'Salut Public' que dirigeait son Premier ministre était très populaire. À partir
du moment que Tschombé fut prié de quitter le pouvoir, tout Kinshasa et les
provinces du Congo où sévirent la rébellion, comme Stanley ville (Kisangani) et
Bukavu, s'insurgèrent contre Kasa-Vubu. Dès lors, les conditions furent
suffisamment réunies pour déposer le chef de l'État, qui régna de 1960 à 1965, sans
qu'il y ait eu une forte protestation populaire. La CONACO, le parti de Tschombé,
comme le MNC avant lui, était majoritaire dans les deux chambres du Parlement,
près les Députés et Sénateurs. C'est sur ces entrefaites que désormais, Mobutu va
construire ses arguments pour capitaliser sa crédibilité et dès lors en découdre avec
ses prédécesseurs.

Désormais, pour ramener le prestige de la pacification de la RDC vers la gloire de sa personne,


Joseph Désiré Mobutu, c'est son nom de l'époque, s'installe au pouvoir avec l'ultime objectif
de passer pour le sauveur de la Nation et donc faire le ménage quasi complet dans l'arène
politique. Ce faisant, le Général-Président ne tardera pas à élaborer une mise en scène
savante pour évincer ceux dont il redoute la virulence. Car, s'il ne l'avait pas faite, le Parlement
lui aurait demandé de quitter vite le fauteuil du pouvoir. Yvon Kimpiobi, Président de
l'Assemblée nationale d'alors, n'était pas une figure à faire des cadeaux politiques aux
dirigeants du pays. Ainsi, ce qui fut possible à entreprendre contre la classe politique écartée
du pouvoir, c'était d'organiser le renvoi à la retraite de tous ces anciens politiciens.

C'est dans cet ordre-là que Mobutu instigue un complot contre lui-même en y mêlant ses
adversaires. Pour parvenir à cette fin, Mobutu utilise, pour servir d'appât à l'hameçon du
guêpier de la conspiration appréhendée, les Colonels Bangala et Efomi en vue d'entraîner
dans le piège Évariste Kimba, Premier ministre sortant, Emmanuel Bamba, ancien
Ministre des Finances, Jérôme Anany, ex Ministre de la Défense Nationale et Alexandre
Mahamba, ex-Ministre de l'Économie de l'Énergie et des titres fonciers. Ces fonctions
auxquelles je viens de faire allusion sont à revérifier, j'étais très jeune. Cela étant, le complot
offrit l'opportunité de condamner à mort à la Pentecôte ces infortunés politiciens, premières
victimes du régime et qui furent jugés par le Colonel Malila. Ces Conjurés de la Pentecôte
avaient tous les yeux crevés à l'échafaud, mais leur cagoule ne permit pas à ce que la
population vit cette barbarie.

Par l'exécution capitale de ces derniers après une parodie de procès au Camp Kokolo, l'épine
dorsale de la conscience politique des Rdéciens prit un coup et elle ne se relèvera pas de
sitôt. Mobutu aura réussi à courber l'échine de la population et de la nation toute entière.
Joseph Désiré Mobutu était devenu l'homme à qui tout était permis d'entreprendre. Par cet
acte audacieux d'intimidation du peuple et de ses politiciens, les réformes à faire ne
souffriraient plus d'aucun obstacle, les balises du futur Mouvement Populaire de la Révolution
était placées et les voies de la destinée politique de Mobutu était tracées et pavoisées. En
somme, cela se résume comme une victoire du traumatisme sur la communion de l'unité des
Congolais. Mobutu était sûr qu'il avait là conquis ce qu'il voulait domestiquer, c'est-à-dire
disperser la conscience nationale en puzzle. Assuré de l'efficacité de cette effritions de
35

l'ossature de l'unité de l'âme Congolaise, Mobutu s'attaque à rendre malade l'anatomie


spirituelle des Congolais. C'est ainsi qu'il n'hésitera pas de dire quelques décennies plus tard,
'Après moi, le Déluge'.

Relativement à cette tendance de Mobutu de vouloir de tout accaparer pour soi, c'est-à-dire le
peuple, le pays et sa richesse, Kambay Bwatshia écrit ce qui suit :

'La publication du document de la Prima Curia par le journal de Léon Mukanda (Umoja,
no 243 du 9 décembre 1990), a soulevé pas mal d'émotions et a suscité des rêves macabres.
Certains ont même prédit qu'un jour à la chute de Mobutu, le pays serait plongé dans un
gigantesque bain de sang. Rêves prémonitoires, ou rêves ordinaires ? L'avenir a montré
que ce jour-là, le pays a connu la guerre atroce aux conséquences aujourd'hui
incalculables. Le Président Mobutu, par des pratiques occultes, de toutes sortes, avait lié
son sort et sa vie à ceux du Zaïre. Il avait érigé une œuvre qu'il voulait plus dure que
l'airain, une œuvre qu'il voulait voir transcender son existence temporelle.'
Source : Kambay Bwatshia, dans : 'L'illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre', pg 48-49.
Édition L'Harmattan, Paris 2007.

Mais, pour mettre en contexte tout ce qui s'ensuit dans ce récit qui aboutit à la création de la
'Prima Curia' par le régime de Mobutu, il est plus qu'obligatoire de présenter à l'intention des
lecteurs, surtout les plus jeunes des Rdéciens, le profil historique du Congolais historique et
actuel dans l'échiquier de sa montée vers son destin.

II. Dans la forge de la conscience nationale des origines

La désacralisation de la RDC est plus ancienne qu'on ne peut le croire. Au lendemain du 30


juin 1960, les sociétés secrètes et leurs avatars se sont aperçus que les Congolais formaient
une nation avant toute définition des sciences politiques et juridiques. La Nation congolaise
est née de la cohésion du sentiment d'appartenance à un pays dont les caractéristiques
principales étaient la fierté culturelle, sportive et religieuse du sein de la chrétienté dont se
réclamait la population du Congo-Belge. Les plus fortes manifestations d'un Congo qui se
percevait comme nation avant l'indépendance se situent au carrefour de la résistance morale
et pendant la virulence manifeste de l'injustice. Ce sont, les révoltes batetela de 1890, Simon
Kimbangu, les émeutes du Stade Roi Baudouin de 1957 à Léopoldville et le 4 janvier 1959. À
côté de cet aspect réactionnaire, c'est la musique et les sports qui complète les maillons de
l'unité des Congolais. Évidemment, c'est sans oublier la bannière étoilée au fond bleu. Le
Congo est l'unique pays colonial subsaharien qui dispose de son propre drapeau
contrairement aux vastes régions de l'AOF et l'AEF.

Je récapitule. Ce sont les souffrances qui ont forgé le sentiment de l'unité du Congo. Tous les
Congolais savaient que du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest de leur beau et grand pays, un
même régime des brimades et des corvées étaient imposé à la population. Il s'agissait des
traitements et barème des punitions déshumanisants, humiliant et méprisant. L'usage du fouet
était coutume partout au Congo-Belge, la relégation des personnes et des tribus était une
autre dimension de l'infrahumanisation des Congolais. À cela s'ajoute la ségrégation des
groupes humains établis sur la base de la différence des races. Les Noirs, dans les ghettos
urbains, sont entassés pour servir de réservoir de main d'œuvre à l'industrie métropolitaine et
les Blancs installés comme cadres instituteurs de l'ordre colonial. Les habitats de deux
groupes sont distingués en :

▪ Zone blanche ;
▪ Zone noire et indigène.
36

Avec cette procédure de classification sociale des populations indigènes et de spécification


interpersonnelle par la discrimination raciale entre ce qui peut être appliqué aux Noirs et ce
qui doit être évité aux Belges et à leurs entreprises, la Belgique s'est assurée la part du lion
dans le contrôle des Congolais et de leur territoire. Au bout de ce décor, les Congolais avaient
déjà une idée toute faite sur ce qu'ils étaient et signifiaient face à la petite minorité du personnel
belge dans leur pays. Ils étaient des objets, des macaques et des esclaves. Somme toute, une
Communauté d'hommes, de femmes et d'enfants sans droits fondamentaux. Ce constat n'est
pas pour les diminuer dans leur estime intestine, c'est même une serrure qui va ouvrir les
portes de la liberté tel ce projet se trame au fond de leur âme.

L'unité du Congo, s'est donc faite, par un consensus graduel de résilience et de tempérance,
puis par consensus informel, mais universel de toute la collectivité des opprimés. Après
cinquante années de colonisation directe, soit la période allant de 1908 à 1958, la conscience
des masses avait évolué dans le sens d'une prédisposition à la riposte contre l'injustice sans
être nécessairement un recours obligé à la violence. Les facteurs qui ont contribué à renforcer
cette résolution de se faire respecter remontent aux lendemains de la Conférence de Berlin,
de 1885. Les Congolais avaient appris à communiquer collectivement par-dessus les
obstacles tribaux avec les instruments acoustiques dont ils disposaient chacun dans sa
coutume. Le tam-tam, le mondo, le lunkunfi, le lokole, l'odimba et autres idiophones ont été
mis à contribution. Lorsque la Force Publique, dirigée par un Commandant de la place ou d'un
corps expéditionnaire, agissait pour le pouvoir qu'elle sert, la nouvelle de la répression circulait
aussi vite que l'oiseau. Ce réseau de communication entrait en service surtout quand les
ordres consistaient en une mutilation des indigènes, comme la coupe des membres de la
mobilité physique du corps, à savoir pied, main et parfois les yeux. Léopold II a autorisé ces
cruels sévices.

En croyant déplacer les individus et les tribus d'une terre à une autre, les Belges ont exporté
l'inter-congolité culturelle d'une province à une autre. En reléguant Simon Kimbangu au
Katanga, l'essor du Kimbanguisme prit une propension inattendue auprès des riverains de sa
prison de Kasapa, à Élisabethville, en déménageant les Batetela du Sankuru au Bas-Congo,
en particulier dans les Districts de Cataractes (Thysville et Kimpese) et du Bas-Fleuve (Boma
et Tshela), le Congo-Belge a relié les Congolais en les mariant inter-tribalement à jamais. En
installant les Kimbanguistes du Bas-Congo au Haut-Congo (Bumba et Aketi d'où est né
Verckys Kiamuangana Mateta), il sortira de cette expulsion planifiée une béatitude des
retrouvailles inter-congolaises. Un autre cas du genre, c'est Monseigneur Matondo Kua
Nzambi, le fondateur des Bilenge Ya Muinda, il est d'origine Bakongo, né à Inongo, au
Bandundu, mais ses origines ne sont pas un problème sur la terre d'accueil qui a reçu ses
parents déportés. En un mot, ceux-ci ne sont qu'un exemple de ces dérangements primitifs
aux procédures judiciarisées en cours durant la marche vers l'indépendance.

L'émergence de la conscience nationale s'est faite principalement avec le concours des


drames socio-ethniques et de la maltraitance des Congolais coloniaux. Les indicateurs des
violations des droits de l'homme et de déni de liberté se signalent à tous les détours des
avenues de l'urbanisme du Congo-Belge. Ce sont ces contraintes qui ont généré, malgré elles,
la conscience d'éveil des populations brimées, elles constituent l'acte imprudent d'une
l'arrogance qui a incité l'irruption d'un processus de résistance et de combat pour la dignité
dans la patience, la retenue et l'intelligence jurisprudentielle.

À ce processus, s'agrafe la succession des événements tragiques du XX ième siècle, leur


incidence a eu des conséquences à l'intérieur du Congo-Belge. Sur ce chapitre, les Congolais
doivent savoir qu'ils sont ce peuple sur qui a reposé le fardeau des efforts de guerre de 1914-
1918 et 1940-1948. D'aucuns intéressés à l'enquête de l'histoire de la RDC des origines à nos
jours peuvent découvrir l'implication de leur pays comme ils ne l'ont jamais pensé ni cru. Ce
qui sera retenu dans ce cheminement inconnu est la phénoménologie constituant les
37

indicateurs des preuves pouvant être considérées comme ferment du sentiment de l'unité des
Congolais vis-à-vis de leur pays et entre eux. Voici, ci-après, les caractéristiques
impersonnelles, douloureuses et tranquilles d'actualité et les actes qui ont forgé l'unité et la
conscience congolaises durant la colonisation et le début de l'indépendance, le 30 juin 1960 :

▪ Le drapeau avec une étoile dorée sur un fond bleu au centre, celle-ci symbolisant
l'unité primordiale reconnue à l'État Indépendant du Congo, à la Conférence de
Berlin. Les Congolais sont le seul peuple des colonies en Afrique subsaharienne qui
dispose d'un drapeau à l'instar de celui de la métropole, le tricole belge ;

▪ Les brimades léopoldiennes pour l'exploitation éhontée du caoutchouc, l'ivoire, le


bois et la faune en général. En 1885, le Congo était vert partout ;

▪ Les Guerres Mondiales, Première et Deuxième, les Congolais s'y battent partout
sans répit sur les théâtres d'Europe, du Moyen-Orient, Égypte compris, Éthiopie,
Rwanda, Burundi et Tanganyika (Tanzanie actuelle), Extrême-Orient, dont la
Birmanie où Victor Lundula, Gaston Diomi et Lomboto font corps dans l'Armée
britannique conformément aux accords passés entre la Belgique et la Grande
Bretagne, les mutineries ;

▪ La corvée et les exigences des efforts de guerre imposés aux Congolais de toutes les
provinces au cours de la Première et la Deuxième Guerres Mondiales, les
exécutions capitales des grévistes, les pendaisons des leaders des tribus qui refusent
de travailler plus d'heures que les Blancs dans les mêmes circonstances ;

▪ La Force Publique, cette armée coloniale, a forgé le sentiment d'appartenance des


Congolais à un même territoire. La langue administrative des hommes en armes
est le lingala, cette exception qui fait de l'Armée et de la Police deux Institutions
particulières, aura aiguisé les liens inter congolais, car dans chaque famille, fit-elle
de Sakania ou de Gemena, de Matadi ou d'Albertville, où il y a un soldat, quelqu'un
est censé parler lingala. Il va sans dire qu'en tout coin du Congo, on parle lingala,
sinon dans tous les camps militaires du Congo-Belge ;

▪ La Musique Congolaise Moderne a pour langue de romance et de communication


sentimentale, le Lingala et Léopoldville, la Capitale est lingalaphone, or c'est là que
se trouve toutes les vedettes de cette musique, à savoir le Grand Kallé, Lucie
Eyenga, Franco, Vicky, Rossignol, Dewayon, De la Lune, Madiata, Bukasa, sauf
jean-Bosco Mwenda, la coqueluche d'Élisabethville. Partant, le Lingala devient
par son actualité une langue vernaculaire pour tous les Congolais ;

▪ La prédominance du christianisme qu'aucune autre religion n'assaille, sauf la


diversité confessionnelle de ses adeptes, il devient par ce fait un phénomène
mobilisateur. Il s'ensuivra même une radicalisation de ses ailes qui n'obéissent pas
à l'ordre colonial. De 1921 à 1960, le Kimbanguisme va se développer
clandestinement, mais très efficacement dans toutes les six provinces et forgera à
sa façon une conscience distante des directives du Congo-Belge ;

▪ Les Sports par l'unité de la conscience du divertissement, en football et en boxe. Le


match injustement arbitré, en juin 1957, en est une preuve. Les émeutes issues de
cette rencontre ne sont pas un phénomène de hooligan, mais d'une conscience
collective qui réprouve l'injustice de l'arbitre belge. Etc.
38

Ceci revient à dire que quand l'indépendance est proclamée, le Congo est un pays uni dans
toutes ses fibres et sa conscience publique, il a des caractéristiques d'une personnalité solide
pour avancer seul dans le concert des Nations. Au plan pratico-pratique de cette disposition à
l'affirmation, les symboles les plus forts témoignent de cette efficience, ce sont le drapeau à
six étoiles que sont les six provinces, l'Armée naissante qui dispose d'une langue nationale à
elle, et le peuple reparti en agglomération ethnique dûment recensé et soudé provincialement
en fonction de la parenté des tribus par leurs langues régionales, sont un atout pour réussir
un départ en avant sans contrainte.

En clair, il ne manquait rien aux Congolais pour se lancer dans l'avenir avec assurance et paix.
En 1960, les Congolais ne se haïssent pas. Là où se remarquent ces tendances, on ne peut
point rares ou résiduelles, c'est dans les endroits que tentent de perturber ceux que la
souveraineté nationale remercie. La subversion qui se signale résulte très souvent de la crainte
du sentiment national des Congolais, leur unité fait peur à ceux qui cèdent la place aux
nouvelles figures appelées à administrer le territoire. La physionomie magistrale de l'unité des
Congolais fut sans conteste affichée à la Conférence de la Table-Ronde de Bruxelles. La
chanson indépendance Chacha demeure le monument de ce cas de figure.

C'est dans ce décor d'une émancipation appréhendée que les politologues de Belgique
comme de l'espace Atlantique Nord, choisissent pour inférer leur présence dans le cercle de
la classe politique du Congo, près leurs leaders. Mais cet exercice a ses sources au début des
années '50. L'on peut dire sans hésiter d'affirmer avec certitude que le déclin rapide de l'unité
des Congolais tant redoutée ne résulte pas des désaccords survenus au lendemain de
l'indépendance, mais des planifications organisées bien avant. Cet extrait de You Tube est un
des exemples du travail de dispersion des Congolais tel que chaque pays puissant de
l'Occident a voulu construire sa présence dans la future RDC.

Il y a des coïncidences qu'un passé composé conjugue avec ce que l'on redoute ou suppose.
Une parole du Christ dit que tout sera dévoilé (Extrait ici)***

III. La méthode : vieillir Étienne Thisekedi et les acteurs de la Conférence


Nationale Souveraine - CNS

Avec le recul critique, le piégeage des Congolais contre leur souveraineté nationale s'était bel
bien mis en place une décennie avant l'indépendance du pays, sinon d'une manière sérieuse,
dans les années '20 avec l'émergence du Kimbanguisme. À l'Exposition Universelle de
Bruxelles, en 1958, tout l'édifice du complot était déjà bâti et fonctionnel avec des acteurs
consignés à leur rôle sans tergiverser. Dans l'époque de la marche du Congo vers
l'indépendance, les Grands Congolais, chefs des partis et leaders charismatiques, furent
bâillonnés sans le savoir. Lumumba fut étroitement surveillé par Mobutu, Tschombé l'est par
Godefroid Monongo, alias Monsieur Kifuakiyo. Cette méthodologie scrutatrice du devenir du
Congo par leurs dirigeants sera la lunette de prédilection pour anticiper le contrôle du peuple
congolais et de son territoire.

En effet, observant que la Conférence Nationale Souveraine fut un succès, les acteurs de
tout le contrôle de Bruxelles et les corporations qui les assistent, ressentirent la même peur
quatre décennies plus tard. Le départ organisé de Mobutu par le peuple sans entremise des
Capitales étrangères de l'Ouest suscita la précipitation d'événements dramatiques. Bientôt, il
découlera des ratés de la CNS plusieurs révocations d'Étienne Tshisekedi comme Premier
ministre par Mobutu. Ce désagrément n'arrivait pas par hasard, c'est parce que l'on voulait
que la CNS s'enlise, échoue ensuite pour faire durer le processus de transition sans résultat
viable.
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Ce cynisme, puisqu'il faut le nommer de la sorte, parvint à atteindre son but. La transition de
la RDC fut la plus longue du monde, elle eut pour conséquence de vieillir Étienne Tshisekedi
et les acteurs de la classe politique dont on ne voulait pas voir émerger. Ce ne fut pas tant le
fait que ces derniers étaient menaçants, mais le complot consistait à priver les Zaïrois de jouir
d'une victoire congolo-congolaise qui met fin à un régime vieux sans référence associative à
l'Occident, ici ce sont la France, la Belgique, les États-Unis et l'Union Européenne. Les
Congolais maîtres de leur destin, cette éventualité n'était pas acceptée par les parrains
pourvoyeurs des crédits au Zaïre. Les Congolais face aux commandes de la RDC, il y a risque
de revoir sur la scène de la chose publique d'autres Lumumba, c'est-à-dire des citoyens
décidés à avoir la maîtrise et la mainmise sur la République. Cette indépendance est un
danger pour les cercles de la Finance internationale.

Soufflant le chaud et le froid, c'est-à-dire occupés à conseiller Mobutu d'une part et à flatter la
fierté légitime de Tshisekedi d'autres part, les intervenants extérieurs venus en observateur à
la Conférence nationale finissent pas brouiller la cohésion et la concorde des Instituteurs de
la transition. Pendant ce temps, ces acteurs du statu quo déterminés à garder le Congo dans
une tour d'ivoire, dans la myopie et la polémique, déversent les Rwandais et les Ougandais
pour tout déstabiliser par les massacres des masses. Paul Kagamé et Yoweri Museveni sont
les mercenaires qui acceptent d'accomplir cette besogne de faire des Congolais des chairs à
canon. Tout l'échec de la Conférence Nationale prend cours avec cette agression planifiée et
commanditée. Laurent Désiré Kabila, dans le maquis, à son tour, tue Ngandu Kisase, la
débandade est déjà en branle. Le succès de l'AFDL, c'est l'hypothèque du Congo aux sociétés
secrètes qui l'ont condamné, mais qui voisinent et participent à l'actualité de la RDC.

Il aura fallu pour réussir ce stratagème de tout arrêter de la CNS, concevoir une astuce de
vieillir les acteurs, dont le leader Maximo. Mais, ce fait accompli est également un terrorisme
savant qui a consisté en un vol du processus de la transition pour le diriger vers un bandit qui
n'aurait jamais pu s'introduire dans le mouvement citoyen de la réforme constitutionnelle.
Laurent Désiré Kabila a été promu pour détruire ce que de raison, les Congolo-Zaïrois ont
monté pour prendre en main leur maison de l'emprise d'un pouvoir totalitaire. Toutefois, les
opportunistes des hordes kabiliennes n'ont vu que les vols, les viols et les pillages du Congo,
ils ne se doutaient pas qu'ils se noyaient dans une atmosphère polluée de spiritisme et de
maraboutisme. Les médiums occidentaux, eux, le savaient, car ils ont entraîné l'ancien régime
à se fondre dans la superstition pour contrôler son chef. Par ailleurs, même si Laurent Désiré
Kabila regardait en l'air sur le bateau de l'Utenika à côté de Mandela, il n'avait qu'une courte
vision de ce qu'il redoutait.

IV. L'impasse

Ce statu quo est la conséquence d'un parcours dans une démocratie qui n'a pas su mobiliser
ses ressources humaines pour créer une force morale capable de soutenir la République dans
ses crises. Après 1960, plusieurs grèves se succédèrent, des travailleurs aux étudiants. La
plus élargie de toutes est celle qui terrassa le Congo, en 1964. Étudiants, surtout de Lovanium,
et travailleurs, en particulier ceux de l'Union des Travailleurs Congolais, l'UTC, de Bo-Boliko,
furent le maillon fort de cette révolte contre la production mal rétribuée. Mais dans l'épicentre
de ce trouble, c'est l'assassinat de Lumumba qui a tout dérangé dans la stabilité des rapports
citoyens. Ceux qui voulaient voir les Congolais divisés frappèrent à la bonne névralgie et
obtinrent le résultat présupposé. Le jardin vert de l'Afrique qui démarra démocratiquement
s'estompa au court-circuit du 24 novembre 1965. Toutes les attaches du pacte fraternel tissées
depuis les jours sombres de l'esclavage, de Léopold II et de la colonisation se déconnectèrent
un peu à la façon dont la Bible raconte la perte du paradis.

On raconte qu'Adam et Ève, à leur chute spirituelle dans l'Eden, les animaux s'éloignèrent
d'eux les uns des autres et ils découvrirent qu'ils étaient nus et tout à coup, ils eurent
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conscience de leur différence et reconnurent les indicateurs organiques de leurs sexes


distincts. Dieu à Adam raconté par les prophètes :

'Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et
l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres
du jardin. Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J'ai
entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et
l'Éternel Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je
t'avais défendu de manger ?'

Les Congolais se distendirent entre eux, au début de l'année '60, après l'assassinat de leur
Premier ministre, le 17 janvier 1961, ceux de l'Est défendirent bec et oncles les opinions de
leur Député défunt à Kisangani. Toutefois, ils ne s'étaient pas coupés, ils voulaient les
explications du Gouvernement central. Car, aucun chef politique ni le Parlement congolais
n'ont expliqué à la Nation pourquoi il y a eu sécession et rébellion. Pourquoi le Premier ministre
fut livré pour être tué sans accusation, sans procès et sans désaveu populaire. C'est cette
occasion qui inspira Gizenga d'aller tromper des multitudes de citoyens de Stanley ville et il
réussit à se faire passer pour l'héritier spirituel de Lumumba. Depuis ce temps, cet homme
octogénaire n'a jamais cessé d'arborer le visage d'un révolutionnaire, il fallut, pour le
confondre, les élections hideuses de 2006 par leurs mensonges.

L'impasse en fait, c'est la période des années soixante, celle-ci voit s'effriter le charisme et le
leadership des politiciens congolais dans le ras-le-bol de la politicaille qui s'ensuivit. L'impasse,
c'est la guerre civile au Katanga, l'impasse c'est la rébellion, l'impasse, c'est l'impossibilité
d'élire un nouveau Parlement à temps, l'impasse, c'est le retard de la tenue des élections
présidentielles, car le mandat de Joseph Kasa-Vubu était échu au 30 juin 1965. Cette impasse
consacra le vide de pouvoir dans un pouvoir qui s'était usé, car la population des provinces
avait perdu confiance dans les politiciens et les Institutions et les Organes de l'État,
fonctionnant pourtant bien, mais sans éclat.

V. Était-ce par hasard que tout cela arriva

Non ! Ce fut la conséquence que voulait voir surgir les Sociétés secrètes corporatives et les
conglomérats multinationaux. Le Congo était ébranlé en s'écroulant sur son propre poids de
faillite politique. Dans les calculs effectués pour produire ce résultat, il fut mis en équation
plusieurs enjeux gratifiants. Le premier de toutes les conséquences présumées et planifiées
fut de brouilles d'abord Lumumba d'avec Joseph Kasavubu, puis laisser naître la rébellion à
l'Est et au Bandundu avec l'accusation d'imputation de responsabilité aux Communistes. C'est
vrai, ce sont ces derniers qui la fomentent la subversion et les troubles, mais ces manœuvres-
là sont perçues par les services de renseignements occidentaux, ils ne s'exclament pas et ne
s'en étonnent pas, la consigne est de laisser faire. Il y a beaucoup de raisons qui justifient ce
laxisme, le but était d'inciter les Congolais à faire un virage à 180 degrés. Au constat d'une
insécurité généralisée dans la République, il sera demandé aux Dirigeants de Léopoldville de
se défaire de certains symboles d'unité nationale pour des nouvelles armoiries, bannières et
parcelles de l'Administration du territoire.

Ce qui tombe tout de suite dans cette catégorie, ce sont le drapeau à six étoiles, la révocation
des six provinces et la création du 'Conseil monétaire' duquel il va sortir des nouveaux billets
d'argent pour remplacer progressivement ceux anciens du Congo-Belge toujours en cours
jusqu'en 1964. Dans cette impasse, les forces de puissances occidentales et les sociétés
secrètes qui se cachent derrière elles travaillent de commun accord pour générer un
personnage mobilisateur pour remplacer Lumumba dont les Etudiants des Universités se
réclament être héritiers. Partout au Congo, ceux-ci pour narguer l'autorité nationale et les
intervenants informels dans l'arène du pouvoir, laissent pousser une barbiche, car ils sont
41

encouragés dans la recherche de ce look même par les Noirs américains, dont l'illustre
Malcom X. Le marketing politique et militaire finit par jeter son dévolu définitif sur Mobutu.

Évidemment, tous en Occident n'avaient pas le même schéma exécutoire pour aligner la RDC
sur leur voie. Si John Kennedy avait vécu au-delà de 1963, la réalité congolaise ne serait pas
ce qu'on lui a imprimé par l'Europe de la CEE, si Winston Churchill avait continué à être
Premier Ministre en Grande Bretagne, l'actualité africaine se serait confectionnée autrement
quand bien même, le Congo pouvait continuer à être l'enjeu des puissances de l'Atlantique
Nord. En tout cas, l'impasse fut bien créée et voulu et l'on rendit aveugle un peuple sur qui
toute l'Afrique avait fondé tant d'espoir. Les politiciens des années 1960-1965, à cause du
manque d'interaction emballant, se jetèrent à bras déployé dans les Ordres secrets dont ils
avaient très peu de documentation. Cet abandon de soi aux Grands Maîtres dont on ne
reconnaissait pas grand-chose de leurs Idées-forces, camouflée par leurs sciences, parvinrent
à mettre en lambeau la spiritualité des Dirigeants congolais. Les médiums opérants
procédaient par la dissociation culturelle et confessionnelle pour métisser l'activité créatrice
des Congolais en lui enlevant ses repères nucléaires portés par le système de valeurs.

La victime grandiose de ce marketing ésotérique des années '60 est Albert Kalonji. En
devenant le Mulopwe du Sud-Kasaï, ce dirigeant remarquable entreprit d'expatrier ses biens
et ses avoirs sous le nom social de son Empire, à savoir 'l'Empire du Sud-Kasaï'. Au final, ses
comptes bancaires et sa fiducie étaient localisés en Belgique et dans quelques pays d'Europe
non bine élucidés. C'est là que le piège se referma sur kalonji. À la fin de sa rébellion contre
Léopoldville, il se rendit en Belgique pour jouir de la fortune qu'il y avait envoyé, mais les
Fonctionnaires des Institutions financières de Belge confondirent l'ayant-droit, ceux-ci n'ont
pas refusé de lui rendre ses avoirs, mais ils lui donnèrent une carte du Congo pour que ce
dernier leur indique la localité de l'Empire du Sud-Kasaï sur ce pays. Et comme il ne fut pas
évident d'en localiser l'adresse, Albert Kalonji perdit sa fortune à la barbe et au nez de ceux
qui l'ont encouragé, voire soutenu dans l'érection de son Empire.

Sa Majesté, furieux de cette escroquerie savamment montée contre lui, abandonna la loge qui
a prédaté sa richesse pour s'affilier à un nouvel Ordre. La suite de cette histoire ne m'intéresse
pas, mais Albert Kalonji s'effaça de la scène publique après avoir été remis sous perfusion par
Moïse Tschombé dans le Gouvernement de 'Salut Public'. Dans tous les deux Kasaï et au
Congo, Albert Kalonji n'était plus ce brillant politicien qui leva une ville des pépites de
diamant, Bakwanga, en capitale de l'actuel Kasaï oriental.

C'est la Pentecôte qui nous a échappés, renaissons de nouveau à la vie de l'Esprit.

(À suivre …)

Remarques :

▪ Il est important que l'on ne confonde pas ce thème de l'histoire ésotérique de la


RDC avec la réalité de certains personnages dans la vie quotidienne et
communautaire. Les Belges ont commis beaucoup d'impairs et des fautes graves
contre la personne du Congolais, mais ailleurs, ils ont accompli des œuvres
louables, c'est cela l'ambivalence du caractère humain. Le Mobutu qui est mis en
examen ici, c'est celui qui a profané la Pentecôte et cette histoire-là, aucun
Congolais ne peut s'empêcher de la transmettre à la postérité. Les Congolais ont
perdu une partie de leur puissance spirituelle par cet acte qui fut, par motivation
et par entendement, un désir de dominer et d'accaparer pour soi l'âme collective
pour ses propres complaisances. En rappelant ceci, on rend hommage à ceux qui
ont résisté contre cette incarcération de l'esprit par un homme totalitaire ;
42

▪ N'oublions pas que le budget des villes de Bruxelles, de Montréal, de Londres, de


Johannesburg, de Rabat, de New Delhi et de Pékin est supérieur au budget national
de la RDC, alors qu'à l'inverse ce que l'on exploite au Congo durant une année est
au-dessus des budgets de toutes ces villes additionnées, du budget des États-Unis,
du budget de la Russie et du budget de l'Union Européenne. Il y a tout pour faire
du Congo un État souverain, digne et prospère, mais il faut que cesse les coups-bas
inter-Congolais. C'est le préalable à tout esprit de réussite et de concorde
nationale. Si les Congolais se tiennent, ils découvriront les manœuvres des
étrangers et l'Occident, au lieu d'être le patron dans notre salon, une fois
démasqué, il se tiendra à la porte pour demander l'entrée en toquant poliment.

▪ En tout cas, moi, Djamba Yohé, je vous livre ma réflexion, et vous transmet ce que
je sais du pays. Si ce que j'écris tombe comme une lettre morte dans vos
ordinateurs, vous serez vous-mêmes les victimes de votre insouciance. De toutes les
façons, ma part est faite, il faut la corroborer avec d'autres contributions de
Congolais éclairés en RDC et à travers le monde. Ceci est la voix de mon testament
spirituel et moral. Plus nous nous tiendrons ensemble, aussi forts nous serons. C'est
même là la devise de nos oncles belges 'L'Union fait la force'.

Djamba Yohé,
Gaston-Marie F. Le Congolais de l'Atlantique Nord.
43

HISTOIRE ÉSOTÉRIQUE DE LA RDC, (4)

B/Aspects occulte et démonologique

Préambule

Saül consulta Yahvé, mais Yahvé ne lui répondit pas, ni par les songes, ni par les sorts, ni
par les prophètes. Saül dit alors à ses serviteurs : 'Cherchez-moi une nécromancienne, que
j'aille chez elle et que je la consulte', et ses serviteurs lui répondirent : 'Il y a une
nécromancienne à En-Dor. 'Saül se déguisa et endossa d'autres vêtements, puis il partit
avec deux hommes et ils arrivèrent de nuit chez la femme. Il lui dit : 'Je t'en prie, fais-moi
dire l'avenir par un revenant, et évoque pour moi celui que je te dirai. 'Mais la femme lui
répondit : 'Voyons, tu sais toi-même ce qu'a fait Saül et comment il a supprimé du pays
les nécromants et les devins. Pourquoi tends-tu un piège à ma vie pour me faire mourir ?
'Alors Saül lui fit ce serment par Yahvé : 'Aussi vrai que Yahvé est vivant, dit-il, tu
n'encourras aucun blâme pour cette affaire. 'La femme demanda : ' Qui faut-il évoquer
pour toi ? ', et il répondit : 'Évoque-moi Samuel. 'Alors la femme vit Samuel et, poussant
un grand cri, elle dit à Saül : 'Pourquoi m'as-tu trompée ? Tu es Saül !' Le roi lui dit :
'N'aie pas peur ! Mais que vois-tu ?' et la femme répondit à Saül : 'Je vois un spectre qui
monte de la terre. ' Saül lui demanda : 'Quelle apparence a-t-il ?', et la femme répondit :
'C'est un vieillard qui monte, il est drapé dans un manteau. 'Alors Saül sut que c'était
Samuel et, s'inclinant la face contre terre, il se prosterna. Samuel dit à Saül : 'Pourquoi
as-tu troublé mon repos en m'évoquant ? (…) ' Pourquoi me consulter, quand Yahvé s'est
détourné de toi et est devenu ton adversaire ?' Source Bible de Jérusalem : 1 Samuel, 28,
6-15 et 16.

I. À la source du syncrétisme mobutien

L'histoire des 32 ans de régime Mobutu à la tête de la RDC/Zaïre, vu dans l'angle de la


transcendance spirituelle et du 'Tout Autre', c'est-à-dire, Dieu, aura été un échec d'évolution
cultuelle, (Notez que cultuel est différent de culturel), et un non avènement de dépassement
au plan de la civilisation de l'intériorité mystique de l'humain rdécien. C'est le bilan du travail
d'enquête canonique qui renvoie à cette conclusion. Au Congo-Belge, comme je l'ai dit dans
la dernière communication, le futur chef de l'État zaïrois avait déjà jeté son dévolu sur le
syncrétisme rituel de type oriental et la sorcellerie. Mobutu rêvait de pouvoir et de domination
par la magie. Il se raconte, qu'au temps colonial, celui-ci avait obtenu des gourous du sous-
continent indien une formule abracadabrantesque pour changer de race en vue d'être parmi
ceux de siens qui n'avaient pas de problème d'être invités par les Blancs dans les rencontres
institutionnelles et sociales organisées pour les cadres évolués et immatriculés de l'époque.

Ceci n'est pas une anecdote, au cours d'une conversation que j'avais eu avec Papa Joseph
Diangienda Kuntima, car je le fréquentais lorsque je le pouvais pour me faire expliquer les
difficultés que je rencontrais ou me faire conseiller par lui au moment où mon savoir était à la
lisière de sa gymnopédie cognitive. Ce jour-là, j'ai voulu alors savoir si le Président se
transformait en homme blanc. Son Éminence n'a pas dénigré le chef de l'État, mais il m'a dit
qu'il l'a vu confronté à l'Establishment belge, celui-ci le reprochait de ses multiples
transmutations raciales. Et quand il était témoin de ces genres de remontrance de visu, son
geste d'aîné était d'inviter Mobutu à abandonner cette pratique-là. Mobutu était en admiration
de Joseph Kasa-Vubu, de Joseph Albert Malula, de Patrice Lumumba, de Cyrille Adoula, de
Joseph Ileo. Ainsi, quand il les voyait reçus dans la haute sphère politico-sociale du Congo-
44

Belge, il était ému et envieux. Devant ce spectacle, Mobutu voulait être aussi de la partie. Pour
parvenir à ce piédestal, il lui fallait transcender autrement, ce faisant, ce fut par cette
transfiguration.

Pendant les cinq premières années de l'Indépendance, Mobutu s'est mis à la recherche de
ceux qui pouvaient lui apporter ce pouvoir mystique, il voulait posséder l'intelligence du sixième
sens et interagir avec la puissance surnaturelle sur ses interlocuteurs. La première personne
qui lui fait l'impression d'être en face de la fin de cette quête est 'Mama Onema' en 1964. Elle
avait été capturée après la débandade des Mulélistes lors de l'assaut des Gendarmes
katangais, des parachutistes belges et des mercenaires. L'Armée Nationale Congolaise de
cette année-là était un bloc hétéroclite des soldats brassés par la force idéologique véhiculée
par la guerre froide.

II. Le Pape et le Féticheur

Après la pendaison des Conjurés de la Pentecôte, Mobutu fut terrassé par une peur
épouvantable et traversé par des remords à fleur de peau, l'acte qu'il a posé était plus lourd
que le poids de sa carapace spirituelle de jeune-homme de 35 ans. Les jours et les nuits qui
suivirent, ce sont des terribles cauchemars qui troublaient ses sommeils régulièrement. Le
Président de la République, pour échapper aux visions négropolitaines qui le hantaient matins
et soirs, partait se réfugier au quartier Immocongo, plus tard quartier du 20 mai, chez
l'Archevêque de Kinshasa qui n'est nul autre que Joseph Albert Malula. Pour le délivrer de
cette phobie mortuaire, le Prélat arrange très vite, au début de 1967, un rendez-vous de
réparation philo-exorciste. Mobutu est reçu, avec toute sa famille, par le Pape Paul VI Cette
audience fut une demande d'absolution de la faute due aux peines capitales qu'il a infligées
injustement aux victimes de cette condamnation.

Paul VI ne fut pas dupe, il a dit à Mobutu, comme Jésus a dit à Marie-Madeleine, Vas et ne
pèche plus. Ce dernier n'était pas comme la femme infortunée que des vieux libidineux de
cette Jérusalem-là voulaient lapider, Joseph Désiré a écouté le Pontife de Rome comme le
jeune-homme riche des Évangiles a écouté le Christ. Cependant, à son retour à Kinshasa, des
cauchemars, Mobutu n'en faisait plus, mais comme il tenait à garder le pouvoir sans avoir
envie de le rendre en 1970, mal lui en prit de demeurer un Président recte, il a délibérément
décidé de continuer à fréquenter le sous-sol de l'ésotérisme. Le drame insoupçonné pour
Mobutu dans toute ses pérégrinations initiatiques, c'est le fait qu'il avait très peu de
culture dans l'ésotérisme occidental. Il est allé de loge en loge sans jamais être satisfait,
aussi le langage théosophique, théurgique philosophique et athéologique de ses maîtres ne
lui permettait pas de comprendre les concepts des vocabulaires cachés portés à son
intelligence d'apprenti.

Fatigué d'être ce disciple de l'école des Oracles venus des colonnes d'Hercule, à savoir la
Hellade, la France, la Grande Bretagne, l'Europe occidentale et l'Atlantique Nord toute entière,
Mobutu se tourna vers ses arrières coutumiers. Il fréquenta les Bapende, dont 'Bongo Bosey'
et le père de N'Singa Udjuu Unguankebi Untube. Bongo Bosey, c'est le père de Papa
Wemba le catcheur. Et de celui-ci, il n'obtint rien, car ce chef coutumier était d'abord un
philosophe qui respectait les secrets de sa tribu. À Sontin, Village de N'Singa, que chanta
Franco dans 'Ongosungemene', en 1969, Mobutu n'obtint rien non plus, car le père de
N'Singa voulait que son fils, co-rédacteur de la Constitution du 24 juin 1967, devienne
présidentiable, en 1970.

Comprenant ce danger, le Président Mobutu va monter un piège contre N'Singa, il lui confie
l'intérim du gouvernement pendant que lui va en périple au Japon (pays à vérifier). Or, N'Singa,
quand il était encore Ministre de la Justice, il avait fait promulguer une loi contre le
45

détournement d'argent. Cet article stipulait que tout Congolais trouvé coupable de
détournement d'une somme de 5.000 zaïres et plus était de facto condamné à mort. Pourtant,
c'est le piège que lui tendit Mobutu. N'Singa durant son intérim dilapida 100.000 zaïres.
L'affaire fit scandale, le Congo était à l'approche des élections présidentielles de 1970, le
Bureau Politique du MPR trouva là une occasion de limoger ce Ministre de l'intérieur qui avait
commis un crime financier de détournement des fonds. Pour mémoire, les rédacteurs de la
Constitution du 24 juin 1967 sont Joseph Désiré Mobutu, Étienne Tshisekedi et Joseph
N'Singa, c'est-à-dire N'Singa Udjuu Unguankebi Untube. Malheureusement a fait parler la
Constitution sa propre langue et celle de deux autres furent éteinte.

La défenestration de Joseph N'Singa fit un séisme politique, car avec ce scandale, Mobutu
avait presqu'achevé d'éliminer les Grands politiciens congolais de la scène nationale. Déjà, en
ce moment-là, le Président a réussi à permuter Tshisekedi, du Ministère de l'intérieur à celui
des Plan, puis comme Ambassadeur au Maroc. Cependant, les Grands congolais limogés ou
tués sont (Vérifier toujours mes dates pour les assigner à leur événement d'une manière juste,
mais je me trompe très peu là-dessus) parmi ces noms choisis pour illustrer le récit :

1. Joseph Kasa-Vubu, après le coup fut relégué à Tshela dans son patelin d'origine,
mort à 59 ans ;

2. Moïse Kapenda Tschombé fut exilé en Espagne, mais la complicité d'un de ses
proches le fit arrêter par détournement d'avion, il mourut à 50 ans en prison en
Algérie après avoir consommé chaque jour du poison dans la nourriture que ses
géôliers lui versaient. Le détourneur de son avion est un français, un repris de
justice, nommé Francis Bodnam ;

3. Cyrille Adoula, fut envoyé à Washington comme Ambassadeur, en 1966, et il


mourut en Suisse à Lausanne, à l'âge de 56 ans, après un long séjour d'internement
sans rémission, avant cela, au début de sa maladie, aux Cliniques Universitaires de
Lovanium, il était le voisin de mon père par chambre mitoyen ;

4. Les Conjurés de la Pentecôte, ils étaient pendus le jour de la descente du Saint-


Esprit dans le calendrier du paroissien romain, c'est-à-dire catholique ;

5. Les Colonels Tshatshi, Puati, Tshimpola, Kudia Kubanza, l'ex-gouverneur


Lubaya, le technocrate Kashama Nkoy, etc…

Ceux qui sont écartés, quand ils ne sont pas assassinés ou confisqués à la vie, ne dépassent
pas 60 ans dans la plupart des cas. Ce sont donc des jeunes que Mobutu a éliminé de
l'existence et du théâtre de la vie politique et publique. Toutefois, ce n'est pas sans rituel que
ces personnages enjambent, par la transcendance, l'autre rive. Les corps des conjurés de la
Pentecôte et ceux des officiers, comme le Colonel Tshimpola, perdent quelque chose de leur
intégrité. Ces morts, à part Kudia Kubanza qui mourra plus dans les mêmes conditions, sont
récupérés pour le laboratoire qui décide de quoi prendre et de quoi laisser.

Lorsque ces officiers Kalume, Mwepu, Panu-Bule sont exécutés au petit matin à Djelo Binza,
le Président Fondateur prend soin de soustraire à leur dépouille des reliques devant entrer
dans sa collection des victimes dont il garde le souvenir. Il y avait à ce spectacle de
condamnation à mort, de 1977, tous les membres du Gouvernements et du Bureau Politique.
Mobutu voulait leur faire peur et leur dire que les prochaines exécutions seront plus cruelles
encore pour ceux qui tenteraient de menacer son pouvoir. Le peloton d'exécution n'était pas
fait des caporaux et soldats, mais des majors et Capitaines, amis intimes des condamnés.
46

Celui qui a tué Kalume est son propre collègue dans la vie de tous les jours et un copain, sinon
ami de longue date.

Le Président Mobutu n'était aucunement emballé par l'idée d'embrasser la rectitude morale de
sa confession auprès du pape Paul VI, lequel n'était pas un myope. Néanmoins, comme
Pontife et synthèse de l'autorité de l'Église, il n'avait pas à suivre les pérégrinations d'un chef
de l'État qui était arrivé chez lui pour jouer au laveur d'étoffe sali en public. Ce n'est pas sa
proxémie à côté du Pape qui a changé son cœur, Mobutu politique était d'abord un féticheur
avant d'être Président de la République. Et comme tel, c'est la puissance de la cité qui
l'intéressait beaucoup plus que la componction du cœur après des exécutions capitales le jour
où l'Esprit Saint traversait le ciel pour descendre sur l'Église en prière.

Après cette audience hautement médiatisée, Mobutu n'a pas abandonné ses pratiques
superstitieuses. La mort des adversaires politiques a repris de plus belle dans l'arène de l'État,
mais le scenario de ces massacres et liquidation prirent vacances de l'espace public pour
devenir un rituel de l'antichambre. La tombe collective de bien des victimes se trouve être le
Fleuve Congo dans sa partie Est à Kinsuka. De l'autre rive du fleuve à Brazzaville, la zone
témoin des barbaries la plus proche est le pont de Djoué sur la Lufulakari.

III. Trente-deux années de nécrophilie

Quand les Européens, avant la Conférence de Berlin, durant ses assises et après sa tenue,
s'intéressaient à l'Afrique et au Congo, ceux-ci, à cause du fait qu'ils ont longtemps évolué
avec des pactes et des alliances chez eux, ils ne s'étaient approchés des populations locales
aventureusement sans principe de précaution sécuritaire ni jurisprudentielle. La course vers
l'occupation des terrains était comme le disent les Anglais 'un must'. Certes, de temps en
temps leur conduite était déplorable et souvent sans respect vis-à-vis des Noirs, mais la
motivation de s'installer pour plusieurs années en terre africaine les avait rendus sage. Pour
acquérir des territoires au nom de leurs pays, ces soi-disant explorateurs prenaient soin d'avoir
une bonne tenue et surtout de la retenue. Ce sont les cadeaux de toutes sortes qu'ils
apportaient aux rois et chefs coutumiers des tribus rencontrées. C'est ainsi que pour devenir
propriétaire d'un lieu, ils s'arrangeaient de telle sorte que l'acquisition réponde à trois critères
essentiels. Il fallait qu'il y ait entre les deux parties concluantes :

▪ Un accord de principe sanctionnant l'hypothèque du terrain offert ;


▪ Une signature pour ratifier l'endroit dûment donné ;
▪ Une célébration bilatérale pour nouer les liens ainsi crée.

Dès lors, il ne pouvait rien s'accomplir sans que ce rituel ne fût au centre de la négociation
initiale. Partant, il faut comprendre que chaque fois qu'une initiative de type bilatérale
convoquant à la rencontre les Congolais et les Belges, la procédure de transaction dans une
entreprise donnée devait absolument faire l'objet d'une consultation sérieuse avant toute
conclusion d'accords ou d'accommodements. Il résulta de cette formule de communication
transactionnelle une tradition qui se perpétua sans déroger au principe de consultation
mutuelle, surtout du côté congolais propriétaire des lieux, cela jusqu'après 1960.

En d'autres mots, lorsque Mobutu arriva au pouvoir, il ne pouvait pas agir sur l'ensemble du
territoire nationale, du moins dans certaines questions majeures, sans pouvoir consulter les
responsables de l'espace entrevu ou appréhendé. Car, passer outre les gardiens traditionnels
de ce patrimoine aboutissait souvent en queue de poisson et en révolte des populations
autochtones lésées. Les exemples les plus en vue sont :

▪ Lors de la Construction d'une Église ;


▪ Lors de l'érection d'un pont sur une rivière ;
47

▪ Lors de l'installation d'un représentant de l'Administration coloniale, etc.

À la fin de ces agréments, la partie congolaise et la partie belge célébraient ce Momentum par
des cérémonies significatives soulignant le mérite de l'entente ou de la transaction. Au début
de l'État Indépendant du Congo et du Congo-Belge, les manifestations de cession de territoire
s'accompagnaient des Traité d'amitié de coopération ou de Concorde d'amitié perpétuel
ou ponctuel. Au bout du compte, ces contrats sanctionnés avec courtoise aboutissent par la
collaboration entre fonctionnaires belges et chefs Congolais, cela sous-entend aussi qu'à
l'avenir les deux parties devront échanger des informations sur presque toutes les questions
de la vie partagée dans la bipolarité communautaire et institutionnelle belgo-congolaise.

Mais il y a plus, le seul fait d'avoir conclu des Traités d'amitié, de coopération et de concorde
est en soi la signature d'un pacte, d'une alliance, d'une convention. Partout où ces actes
juridiques ont eu lieu, il s'est établi dans la mentalité des gens des deux bords un sentiment
de profond attachement, mais surtout un immense respect spirituel pour les gestes
cérémoniels qui ont été accomplis en fonction des contrats conclus. Donc, là où on a construit
une église, un pont, un sanctuaire ou un monument, personne ne devait aller déranger l'ordre
spatial qui y a été inauguré. Les anciens que sont nos parents nous ont raconté que pour
ériger tel pont, il y a eu des cérémonies intenses de négociations avec le chef de la tribu, car
auparavant le service de Ponts et chaussé de l'État n'ont pas réussi à fixer un brique. Tel
hôpital, malgré son inauguration, a continué à faire beaucoup des décès, il a fallu que le Mfumu
des Bena Tshitolu soit d'accord pour que le taux de mortalité décline. Cette église a été
construite à cet endroit quand le lieu a été exorcisé et le chef a contraint les sorciers à ne plus
se manifester sur l'adresse que Dieu choisi pour la mission.

Ce sont ces consécrations qui ont fait peur à Mobutu quand il prit le pouvoir. Au lendemain du
24 novembre 1965, Mobutu a décidé de soumettre ces adresses et ces lieux sous la coupole
de sa puissance spatio-temporelle acquise auprès de ses gourous. Avant un mois, si mes
souvenirs sont bons, le jeune Général entreprit un voyage pan-congolais qui dura plus de 45
jours. Mobutu visita toutes les provinces de la RDC du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Nous
sommes à la fin de 1965 et au début de 1966. À chaque escale, le nouveau Président faisait
ramasser chaque terre pour l'emporter avec lui à Kinshasa. En février 1966, Mobutu avait toute
la terre de tous les coins du Congo en sa possession. C'était le premier échantillon de la
propriété commune des Congolais qui était soustrait à leur communauté nationale pour les
exposer aux forces du mal.

Le but de Mobutu, après le coup d'État de 1965, était d'incarcérer l'effervescence de la vie
intérieure des Congolais, il voulait inaugurer une ère de longue obscurité des libertés de
conscience et surtout celle contre toutes les objections citoyennes allant dans le sens
d'interpeller ses faits et gestes politiques, civils et sociaux.
L'Église catholique et les Églises majeures de la RDC l'inquiétaient sur ce projet. Les
Protestants, les Kimbanguistes étaient des terribles blocs à son projet de contention de
l'activité cérébrale créatrice des Rdéciens. Alors, face à cette muraille de protection de
l'intégrité morale des Congolais, Mobutu résolu de frapper contre cette résistance. Ses
conseillers en matière occulte lui demandèrent de mettre l' ésychie en prison. L'ésychie est un
terme théologique, c'est le silence de l'esprit qui donne à l'âme vivante le repos intérieur pour
élever l'individu par l'oraison mystique, par la retraite ou carrément par l'examen de
conscience. Les Congolais, de 1960 et de 1965, priaient beaucoup et prenaient le temps de
se ressourcer à travers plusieurs recollections et cela sous aucune instigation des Révérends
improvisés. La construction de la cité de Nganda, à Kintambo, par Monseigneur Malula, en
1967, est un témoignage qui en dit long.

La première victime directe de cette résistance relative à l'hypothèque des âmes aux désirs
exprimés par le chef de l'État est Emmanuel Bamba, pendu le jour de Pentecôte. Mobutu a
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vu comment cette personnalité, avec Papa Joseph Diangienda, a gardé son intégrité face aux
Belges. Aussi l'histoire du Kimbanguisme est un édifice qui montre que la force et la
persécution ne peuvent rien quand les consciences sont éveillées et décidées à atteindre
l'idéal qu'elles se sont fixées. En un mot, l'incarcération de l'efférence et de l'autorité de l'âme,
comme le voulait Mobutu, consistait :

▪ À inhiber les mouvements spirituels et mystiques présents dans tout être


humain, c'est ce sentiment qui fait que les hommes de race blanche, jaune, noir
ont les mêmes états d'âme et les mêmes aspirations devant les joies et les
peines. Ce n'est pas différent d'un Belge quand un Congolais dit à une femme 'je
t'aime' ou quand un Belge est indigné devant les propos contre la RDC de son
compatriote Karel De Gucht ;

▪ En la négation de son propre moi pour sublimer celui du culte de la personnalité


du Président de la République, c'est-à-dire en inaugurant dans le pays spatio-
temporel l'iconographie de Mobutu. C'est ce qui deviendra le mobutisme plus tard
;

▪ À séparer les affinités des Églises avec le peuple en vue de produire un type
nouveau de citoyens qui est détaché de la législation ecclésiale et de la pratique
religieuse conventionnelle. Ici, il faut voir la célébration des grandes fêtes
liturgiques, à savoir : Pâques, Noël, Pentecôte. C'est pourquoi Noël fut supprimé
entre 1972 et 1974, mais c'était impossible d'expurger Pâques et Pentecôte,
parce que ces fêtes-là ne tombent que le dimanche. Toutefois, la plupart de ces
journées-là, le MPR organisait des meetings pour empêcher lesdites
célébrations. Tel fut le cas de la pendaison des conjurés de la Pentecôte ;

▪ À aveugler les Congolais dans leurs efforts de progression vers la construction


d'une démocratie solide et durable. Tous ceux des acteurs politiques comme
ceux du journalisme soucieux de la santé du système de valeurs qui tenteront
de raisonner Mobutu là-dessus seront purement et simplement limogés ou
assassinés. Les cas les plus flagrants dans la presse sont le limogeage de
Sylvain Goontcho, Clément Vidibio, Cyrille Momote, Léonard Kadima, Tshitenge
Madika, Benoît Lukunku Sampu et même d'Alphonse Mavungu. Les cartes
blanches que ce dernier (Mavungu) écrivait l'avaient été sous la menace d'un
canon et lorsqu'il ne pouvait rien rédiger les textes y relatifs lui étaient envoyés
de la Présidence de la République, c'est-à-dire, le Mont N'Galiema. Notez que
Léonard Kadima, le David Poudjadas de l'OZRT, a été limogé à partir de Naïrobi
ou Dar-Es-Salam non pas parce qu'il dormait, cette raison est fausse car ce fut
un piège, mais parce qu'il avait refusé de devenir membre de la Prima Curia. Je
dis ceci parce que je le connais personnellement, Gaston Diomi l'avait
recommandé à moi pour m'exercer à raffiner mon écriture éditoriale en ce qui
concerne les déclarations d'État. C'est d'ailleurs lui, en collaboration avec
Diogas, qui a écrit la Déclaration de la candidature de Gaston Diomi en 1977. Par
ailleurs, nous n'habitions pas loin l'un de l'autre, il était sur Nzobe et moi à
Timansi, dans Bandal. On prenait souvent un verre à eux quand on discutait
politique, chez lui à domicile.

En somme, les trente-deux années de Mobutu au pouvoir furent une période du règne de la
nécrophilie. Tout ce que Mobutu a entrepris de faire pour son régime l'avait été avec le
concours d'invocations des morts, de profanation de cadavres et de collection des restes
mortuaires de ses victimes. Le MPR lui-même est né sur l'ossuaire des individus enterrés sous
la stèle de N'Sele. Ceci est su de tous, quand bien même cette affirmation passerait pour de
la présomption dérivant des légendes urbaines. Il n'en reste pas moins vrai que les grands
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monuments du MPR à Kinshasa sont construits sur la profanation des tombeaux. En voici
quelques exemples :

1. Le Palais du Peuple est construit sur un ancien cimetière ;


2. La Cité de la Voix du Zaïre est construite sur un ancien cimetière ;
3. Le Théâtre de la Verdure a pour coupole le cimetière des premiers Belges de
Kintambo ;
4. Le monument de l'indépendance inauguré le 30 juin 1966 devant le Palais de la
Justice en périphérie de l'Athénée de Kalina (Gombe). Sous ce bas-relief, que
surveillait nuit et jours les militaires, il y a des cadavres d'inconnus que Mobutu
fit ensevelir la veille,
5. Le 'Bouclier de la Révolution', cette œuvre magistrale de Maître Liyolo, qui a
remplacé la statue de Stanley, a été destiné au rôle que le Grand Liyolo ne lui avait
pas conçu. Mobutu y enterra encore d'autres morts et des fétiches pour s'assurer
d'être le propriétaire mystique des lieux, etc.

Les exemples sont pléthores, mais je me limite aux moments que tous connaissent par cœur.
Les compagnons de la fondation de MPR ont aussi écopé, à travers des différentes étapes,
de construction du pouvoir érigé sur la nécrophilie et la profanation des tombeaux. Comme
Mobutu craignait les accords que les ancêtres congolais avaient signés avec les Belges sur
tous les endroits qui rappelaient leur présence, à savoir les églises, les ponts et chaussées,
les monuments, il lui fallait démanteler les puissances de ces lieux telles qu'elles étaient
installées. C'est cette raison-là qui explique à priori et à fortiori le déboulonnement des
monuments. Cette initiative est louable, mais elle n'a pas été conçue dans l'intérêt des
Congolais, le but de cette décision fut celui d'implanter la puissance démonologique des
esprits envoutant de Mobutu. L'horreur est allée à son comble, le 27 octobre 1971, dite journée
de la débaptisation du pays, le MPR a même fait croire aux Congolais que le nom Congo était
étranger à leur histoire. Pourtant, c'est le nom Zaïre qui est portugais, à la suite d'une mauvaise
prononciation du portugais Diego Câo, en 1482.

Entre 1965 et 1970, il s'est passé beaucoup d'événements de transgression contre l'Église
(catholique, protestante, kimbanguiste) et les traditions spirituelles de la RDC. Pour construire
le régime sur la nécrophilie, Mobutu organise ce quinquennat de telle sorte qu'il parvienne à
inaugurer son règne avec le concours des stratagèmes morbides et occultes. De temps en
temps, chers lecteurs, je dois récapituler ce que j'ai déjà dit, mais en ajoutant à ces prérequis
des nouveaux détails. L'échiquier de cette montée est échafaudé de la manière ci-après :

1. 1965 : aussitôt après le coup d'état du 24 novembre, Mobutu entreprend un voyage


dans toute la république avec le motif de se faire connaître à la population, mais ce ne
fut pas cela la vraie raison, car cela aurait suffi s'il n'était allé que dans les chefs-lieux
des provinces. La réalité est que le nouveau chef de l'État, en deux mois, visita tout le
Congo de la Province jusqu'aux plus petits secteurs du territoire national, à chaque
escale sa délégation ramassait les terres tribales pour les ramener à Kinshasa dans
ses laboratoires occultes. Tout Congolais soucieux de connaître l'histoire de son pays
peut se renseigner sur la véracité du voyage que j'évoque ;

2. 1966 : Mobutu, le 2 juin 1966 ordonne la pendaison de ceux que l'histoire nomme
aujourd'hui comme étant les Conjurés de la Pentecôte. Les corps de ces derniers ne
sont pas rendus à leur famille, mais offerts aux féticheurs pour fabriquer les pentacles,
les épis canes et les talismans de Mobutu ;

3. 1967 : la naissance du MPR à N'Sele se fait au-devant d'une stèle négropolitaine. Pour
les uns, c'est son enfant mort-né qui est en dessous pour les autres ce sont des
50

victimes redoutées qui sont là, mais la vérité intégrale à ce mystère se résume par
l'épandage des restes des condamnés de la Pentecôte, ils étaient plus nombreux que
ceux que la presse a communiqué. Cette année-là est aussi l'année de la suppression
du mouvement scout, car Mobutu ne voulait pas entendre que les Églises voulaient la
jeunesse pour le Christ ;

4. 1968 : les enjeux sont capitaux et la barre des objectifs à atteindre est très haute.
Mobutu reçoit tour à tour toutes les Institutions, les Églises, les Forces vives et les
Masses populaires au Mont Stanley (Mont N'Galiema). Ce défilé de la République
auprès du chef de l'État fut appelé 'Le Grand Dialogue National'. Nuitamment, avant
l'arrivée des responsables conviés, il y a eu des cérémonies incantatoires pour
envoûter tout le monde et aligner tout le monde sur les vues mobutien de la
République. Je dispose encore des photos de mon père quand ils étaient reçus avec
tout l'Etat-Major de la Police Nationale. La même année, les étudiants de l'Université
Lovanium vont se faire tuer au mois de janvier quand ils protestaient contre le passage
du Vice-Président américain, Hubert Humphrey. Ce n'est pas tout, durant le Grand
Dialogue National, l'UGEC, dira au Président qu'elle ne lui accorde pas son soutien ;

5. 1969 : le carnage des étudiants est chose faite le 4 juin, la plupart des corps décédés
ne furent pas rendus à leur famille, ils connurent une destination inconnue, mais dans
le fond ce sont les mediums et les féticheurs de Mobutu qui les ont repris et le Chef de
l'État va envoyer toute l'université en prison sous forme de service militaire. Quels sont
ces soldats qui font l'armée sans toucher à une seule arme ? Comprenne qui pourra !

6. 1970 : comme dirait Jean de la Fontaine : 'Respirons maintenant, dit la mouche


aussitôt, j'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine. Ça, monsieur les chevaux,
payez-moi de ma peine.' C'est ce qu'il advint, à la veille du premier congrès ordinaire
du MPR devant désigner Mobutu comme le candidat unique à la présidence de la
République, les rédacteurs de la Constitution de 1967, à savoir : Étienne Tshisekedi et
Joseph N'Singa Udjuu Unguankebi Untube étaient déjà limogés. L'un fut Ambassadeur
au Maroc et l'autre remercié comme un vulgaire voleur de 100.000 zaïres ;

Ce ne fut pas qu'une mécanique d'ajustement pour les élections qui se préparait, mais une
véritable chasse aux sorcières contre toutes les figures inquiétantes évoluant dans le système.
Les pivots des origines du MPR vont pour la plupart être renvoyés et mourir peu après ou
encore perdre la vie par inadvertance souhaitée par le chef de l'État lorsque ses plans sont
démasqués. Ceux qui mourront successivement au début du deuxième mandat ont pour nom
Prosper Mavungu, ancien Bourgmestre de Bandal et Prosper Mandrandele Tanzi, ancien
cadre de la Fonction Publique. Ces personnalités, quoi qu'on dise étaient très intelligente avec
un indice de pigné au-dessus du Général-Président. Mobutu, en réalité, ne les voulaient pas,
mais ils furent utiles pour ériger les structures de son système politique.

Au sujet de la mort de Mandrandele Tanzi, un Congolais anonyme raconte tout simplement


cette fin de vie telle qu'elle était ressentie par la plupart des citoyens du Zaïre :

'Certaines spéculations laissèrent entendre que sa mort fut provoquée par l'absorption
d'un poison destiné au Cardinal Malula. Rusé ou informé, le prélat eut la malice de
procéder au changement de son assiette minée avec celle du citoyen Mandrandele, lors du
toast porté en guise de la réconciliation de l'Etat et de l'église catholique Congolaise. C'est
la mort dans l'âme que le vieux Prospère se mit à ingurgiter les succulents plats préparés
à cette occasion. Après son décès, de grandioses obsèques eurent lieu. C'est Kitima Bin
Ramazani qui se chargea de la lecture de sa biographie. Lors de l'homélie, le cardinal
Malula défia de nouveau l'Etat en prénommant Mandrandele : 'Prospère mon frère'. En
51

pleine période du recours à l'authenticité, où les prénoms chrétiens étaient bannis à


jamais, cet affront provoqua un silence de mort dans l'église. Personne n'osa regarder son
voisin, de peur d'être repéré par les barbouzes du régime.' Source : 'Le Messager',
http://www.mbokamosika.com/article-11881601.html

L'évidence que le régime de Mobutu a été construit sur les nécropoles est bel et bien
démontrée. Pour l'heure, il important que la Société civile se préoccupe de cette sépulturisation
qui rend inapte la RDC et les Rdéciens à se redresser d'eux-mêmes. Dans les groupes qui ne
nous aiment, les esprits sarcastiques anti-congolais font chanter notre hymne national dans
des versions offensantes : 'Couchés Congolais, désunis par le sort…'. Les Églises et ces
avant-gardes doivent aller interpeller des adeptes de la Prima Curia pour obtenir des
réponses qui doivent aider la Nation à faire un exorcisme complet contre les démons en liberté
au pays du Grand Kallé. La force des Congolais dans tous les enjeux actuels dépend de la
manière dont ils vont s'y prendre pour se sortir de l'envoûtement qui n'a pas cessé
d'embrouiller la souveraineté de leurs esprits exposé à la pollution de la démonologie.

Avant de passer à un autre aspect de cette question, il me semble important que je rappelle
ceux qui furent les pivots incontournables du MPR dans les années suivantes : '60, Prosper
Mavungu, Jospeh N'Singa Udjuu, Prosper Mandrandele Tanzi ; '70, Sakombi Inongo,
Nguz Karl-I-Bond ; '80, Kithima Bin Ramazani. À la question de l'interpellation des ténors
de la Prima Curia, il faut qu'une Commission informelle dont le but est de rétablir la vérité et la
révélation des secrets ayant conduit à l'immobilisme spirituel des Congolais face au spectacle
de la démolition de leur pays par les forces du mal qui massacré plus des 6.000.000 des
Congolais, à savoir le FPR de Paul Kagamé, le Uganda Army de Yoweri Museveni, l'AFDL de
Laurent Désiré Kabila et le RCD/Goma de l'odieux Azarias Ruberwa.

IV. Freiheit zum Tode

L'expression est de Heidegger. Celui-ci en employant ce terme fait allusion à la liberté débile
qui conduit à la mort. La voie dans laquelle Mobutu a engagé la nation est effectivement une
piste de déchéance de l'homme congolais. En clair, quelque furent les monuments que laisse
son régime, les Congolais n'ont rien gagné de son passage au pouvoir, au contraire, ils ont
été infantilisés et rendu infrahumain à travers plusieurs processus d'abrutissement. Il est
maintenant certain et clair que le mouvement culturel de recours à l'authenticité fut une
stratégie proposée par les souteneurs occidentaux de Mobutu à maintenir dans l'ignorance les
masses populaires. L'Atlantique Nord a deux langages, l'un de la Démocratie qu'il clame à tout
scandale et l'autre de l'hypocrisie par le silence et le manque de courage pour dénoncer le mal
de crainte de voir perdre ses assises sur la jachère des richesses qu'il exploite.

Aujourd'hui, cette démonstration n'est pas à rechercher à la loupe, les intimés des crimes
contre l'humanité ne sont que des Congolais que l'on envoie à La Haye, le dernier et le plus
lourd est Jean-Pierre Bemba. Or, l'auteur des plus grands massacres tel que jamais commis
après la Deuxième Guerre Mondiale, est Paul Kagamé. Jusqu'à date, aucun Rwandais du
giron Kagaméen n'a été remis au CPI. Par ailleurs, si on doit poursuivre ceux qui ont endeuillé
le Congo tout le long des cinquante dernières années de son accession à son indépendance,
on devrait commencer par demander aux nations occidentales de rendre elles aussi des
comptes :

▪ La Belgique des affaires et de la Finance pour avoir commandité la sécession du


Katanga, cette première guerre civile, pour avoir déversé les mercenaires qui ont
tué les Congolais comme des êtres inutiles, ceci est corroboré parce qu'en dit un
mercenaire : ' « Je peux tuer n’importe quel noir, ça m’est égal. (…) Oh ! Vous
savez, le sang colle, le sang a mauvaise odeur, une fois qu’il coule, il ne semble plus
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appartenir quelqu’un. En le voyant, sortir de la blessure de votre ennemi, vous


vous sentez si soulagé de ne pas être celui qui saigne, que la valeur du sang n’a plus
d’importance. (…) Nous tuons des gens parce que nous sommes payés pour ça,
c’est tout. Si l’on me payait pour soigner des gens, ou mettre les enfants au monde,
je le ferais aussi. Je le dis sans rougir, j’ai quelque fois envie de dégueuler quand
je vois ces pauvres macaques crever, se vider de leur sang sans que personne ne les
considère comme des êtres humains … » Source : 'Le Soir illustré, 25 novembre
1993, pg 95-96.', c'est un mercenaire belge engagé pour tuer au Congo qui fait ce
sermon à un journaliste belge ;

▪ La Belgique Pour avoir commandité l'assassinat du Premier ministre Lumumba.


C'est autre belge, Ludo de Witte qui révèle cette affaire à travers sa propre
littérature de recherche académique : 'Le sociologue flamand Ludo De Witte
accuse la Belgique de porter 'la plus grande responsabilité' dans ce crime. 'La mort
de Lumumba a toujours été présentée comme une affaire entre Congolais qui
s'entredéchirent, ce qui est faux. Les conclusions de mes recherches sont que la
Belgique porte la plus grande responsabilité dans son assassinat', (…) 'De A à Z,
des Belges ont eu en main le cours des événements, c'est-à-dire le transfert de
Lumumba au Katanga, son exécution, puis la disparition (de son corps)', (…) le
but de cette élimination était, en pleine guerre froide, de maintenir le Congo dans
la sphère d'influence occidentale, en attendant l'avènement en 1965 de Mobutu,
ami des Etats-Unis et de la France. Il met en cause le Premier ministre belge de
l'époque Gaston Eyskens, le chef de la diplomatie Pierre Wigny et le ministre des
Affaires africaines Harold d'Aspremont Lynden, ainsi que des diplomates, des
militaires et des sociétés belges ayant soutenu la sécession du riche Katanga minier
… L'auteur appuie sa thèse sur des archives du ministère belge des Affaires
étrangères et de l'ONU, qui lui ont été ouvertes. Une note adressée le 5 octobre
1960 par M. d'Aspremont Lynden aux diplomates belges au Congo, rapporte que
'l'objectif principal à poursuivre dans l'intérêt du Congo, du Katanga et de la
Belgique est évidemment l'élimination définitive de Lumumba.
Source : Skyrock, projetcongo.skyrock.com/5.html

▪ La France pour avoir délibérément laissé Bob Dénard assassiner les Congolais, ce
qui est impossible à être entrepris aux États-Unis, car la France s'alignerait très
vite sur la directive de faire arrêter son sujet avant même qu'il ne quitte le
territoire de l'Hexagone ;

▪ La France pour le 'Saut sur Kolwezi' en 1977, car il serait souhaitable de rétablir
la vérité dans une affaire Mobutu VGE, en d'autres mots, réclamer l'interpellation
de Valéry Giscard d'Estaing, car les Légionnaires ont tué et violé les femmes. Un
ancien légionnaire, Roger Rousseau rapporte cet épisode dans un livre poignant
dont voici un extrait : 'La grande muette garde ses vieux démons bien cachés. Avec
le temps, les langues se délient pour nous rapporter des témoignages sur des
conflits armés, occultés parfois pendant des décennies. Témoigner, révéler font
office de thérapie pour certains soldats blessés dans leur corps sur le champ de
bataille et plus encore dans leur âme après coup. C’est dans ce contexte, que nos
dirigeants mènent la barque, que notre société contemporaine s’est construite. Le
mensonge autour des guerres prédomine parfois sur la réalité des faits, laissant les
victimes à leur propre sort. Depuis quelques années seulement, nous connaissons
la violence des tortures commises en Algérie. Un exemple parmi tant d’autres. Il
53

manque dans nos livres d’histoire, dans les reportages télévisés formatés, un grand
nombre de vérités sur les interventions militaires. Le secret défense permet de
voiler le pire ; le silence camoufle les horreurs, les magouilles, les exactions ;
l’honneur de la patrie est sauf'.
Sources : éditions REXY ("http://www.wikio.fr/url ? id=22374657&url=12184C76B0-
804")

Washington, Bruxelles dans tous ces dossiers criminels des persécuteurs des Congolais et
de la RDC affichent une peur devant l'odieux tueur des masses, Paul Kagamé. Paris, par
Bernard Kouchner, ce militant controversé de droit de l'homme, est même allé jusqu'à faire
ses excuses à ce Paul Kagamé au lieu d'adresser ces regrets au peuple Rwandais, surtout
aux familles de 800.000 victimes disparues à cause entre-autre de ce sanguinarisme assoiffé
du pouvoir et chef des hordes du FPR. C'est une bien triste histoire pour laquelle aucune
puissance ne laisser ce général de pacotille donner règne au Freiheit zum Tode. Mais au
bout de cette analyse, c'est Mobutu qui a lobotomisé son peuple avec des pratiques
superstitieuses d'un ordre démoniquement satanique. Les trente-deux années de 1965 à 1997
n'ont pas profité au pays. D'ailleurs, tout ce que ce régime a bâti est tombé en ruine. De
Gbadolite à Kawele et de Gemena à N'Sele, c'est la mort de tout le décor et de tous les
souvenirs.

Aux jours derniers du régime contraint à se dissoudre, Mobutu fit venir un à un sa Cour pour
décider de la fin de vie de ceux qu'il voulait voir partir avec lui. Les deuils se mettent en place
par le détraquage des moteurs d'avions. Tous les invités de Gbadolite y vont la mort dans
l'âme, car ce n'est pas certain qu'ils reviennent à Kinshasa sain et sauf. Le plus cruellement
frappé par ce sort sont Mpinga Kasenda, Gabembo, Lengema, Bingoto et bien d'autres comme
le personnel naviguant. En fait, c'est la Pentecôte qui nous a échappés et sans la renaissance
de nouveau à la vie de l'Esprit, la RDC va continuer à être le maillon faible de l'Afrique et les
Rdéciens des objets du travail ingrat que Lumumba avait dénoncé le 30 juin 1960.

V. Le viol du feu sacré

Pour construire le système occulte, Mobutu se sert du bras qui tient un flambeau allumé. Le
sens de cette représentation est étranger à la philosophie politique et religieuse ancestrale.
Pour comprendre le mystère de cet énigmatique figure de l'avant-bras, il faut descendre les
marches du temps jusqu'à la Grèce antique, l'Europe druétique et la Mésopotamie ancienne.
Le feu sur le flambeau est un divorce de l'homme contre le ciel. C'est la puissance terrienne
qui défie la puissance céleste. Mobutu s'est divinisé en devenant la lampe veilleuse du
sanctuaire et de Dieu il aura dit : 'Dieu est mort', à la manière de Nietzsche dans 'Ainsi
parlait Zarathoustra. Les pendaisons de la Pentecôte avaient d'ailleurs pour mission
l'extinction de la spiritualité congolaise par le défi arrogant de l'homme contre la lumière de
l'Esprit Saint. Lorsqu'on chante la Zaïroise, on cite cette phrase 'Tricolore enflamme-nous
du feu sacré'. Ces paroles invoquent Mobutu personnellement comme le dieu du Zaïre, par
qui arrive tout bien à la Nation. C'est pour cela qu'il n'était pas donné à tout le monde d'intégrer
le Bureau Politique du MPR ou encore le Cercle rapproche du Maréchal.

À propos du feu sacré profané et violé, c'est la manie de tous les chefs ambitieux qui sont
passés au pouvoir et qui voulaient comme Pharaon passés pour des divinités. En tout cas,
Mobutu ne s'empêchait pas de passer pour tel. Cependant, lorsqu'on lit la Bible, on constate
qu'en plusieurs chapitres de ce livre sacré Dieu n'aime qu'on se substitue à Lui, il est un Dieu
jaloux qui punit de générations en générations et qui s'adoucit aussi lorsque la personne
humaine fait pénitence. De contrition, les Congolais n'en n'ont pas fait. De Mobutu à Kabila ce
n'était que des brimades et des massacres. Pour comprendre la relation qu'il y a entre régime
54

politique et la symbolique du feu, la plus belle illustration de cette référence est le renvoi au
mythe de Prométhée.

De quoi Zeus est-il fâché pour destiner Prométhée à un si cruel supplice ? Celui-ci a tout
simplement volé le feu du ciel en vue de ne plus être subordonné aux dieux auprès desquels
il est en constante supplication. Dans plusieurs histoires de religions et de mythologies, bon
nombre de récits rapportent la tentation qui s'éprend des humains à vouloir devenir les égaux
de Dieu ou des dieux, sinon les dépasser même. Le démon a dit à Ève qu'elle serait plus
intelligente et qu'avec Adam, son époux, ils vaudront Dieu le créateur en connaissance, en
savoir et en science, si et seulement si, ils mangeaient du fruit interdit. Deveniez ce qui advint,
la Bible raconte leur chute et celle de tout le genre humain, parmi lequel Djamba Yohé, le
Congolais de l'Atlantique Nord.

Le recours à l'orgueil, en se divinisant, est la plus ignominieuse posture de l'esprit que l'âme
ait eu à adopter. L'Allemagne nazie est une Nation qui a rêvé de cette utopie et qui a cru qu'elle
inaugurerait un règne de mille ans sur la terre. Encore une fois, lorsqu'on regarde dans le
collimateur de la symbolique portée comme emblème de force ne fut rien d'autre qu'un défi
lancé contre le ciel. Le Troisième Reich s'employa à vouloir dominer le monde avec un signe
renversé qui ramenait tout à l'Allemagne et arrachait tout contre les hommes par ses ambitions
criminelles et démoniaques. La croix gammée fut un signe de sacrilège. Appelée aussi
Svastika, ce symbole insultait la puissance de Dieu par les angles de ses potences orientées
contre la souveraine majesté de Yahvé. Cette croix s'est affichée comme une croix ennemie
à celle du Christ. C'est l'arrogance humaine qui insulte la mémoire éternelle des cieux. En
France, après la libération de Ben Ulmo, celui prédit que ce symbole va dans si peu endeuiller
le monde et provoquer les catastrophes sur toute la surface de la terre.

C'est dans le même ordre qu'il faut voir le feu brûlant dans le drapeau du Zaïre. Chaque chef
a sa propre complaisance pour se représenter la capacité d'une hétéronomie, le distinguant
des autres despotes ayant agi comme lui. Partant, les Zaïrois n'étaient pas enflammant par le
tricolore pour leur bonheur et leur bien-être spirituels, mais ils étaient définitivement grillés sur
la bar-b-que des forces occultes mobutiennes. Pour mémoire, il est important que d'aucun
sache que pour arriver à la Prima Curia, qui signifie la première curie, dont Mobutu est le
premier curé, il eut depuis 1960 jusqu'à la chute de Mobutu plusieurs échafaudages de loges
érigées en société secrètes par le Général de l'ANC et plus tard Président fondateur du MPR,
ce sont :

▪ Le Groupe de Binza ;
▪ Le Bureau politique du MPR ;
▪ Les Compagnons de la Révolution ;
▪ La Prima Curia.

Aussitôt que l'installation du MPR fut achevée dans l'envergure du poids que Mobutu lui
voulait, le Président fondateur se frotta les mains, il avait fini de construire le temple de sa
religion occulte dont la tour de la N'Sele indiquait la cathédrale. Le tabernacle du MPR était
symbolisé par le bras de Mobutu tenant le flambeau, mais la cathèdre, c'est-à-dire la chaire
du Révérend Mobutu n'était pas à la N'Sele, mais au Palais du Peuple dont la photo en exergue
offre la magistrale posture. En effet, il fallait qu'à ses pieds un léopard réel soit placé pour
montrer la puissance de sa férocité lorsque son pouvoir pouvait être inquiéter par un courtisan
envieux ou par une rébellion montée par les officiers réfractaires.

Désormais, assis de cette façon-là dans la salle du Congrès de 3.500 personnes, Mobutu
pouvait rayonner comme un cardinal sur le siège apostolique de son archidiocèse. Le décor
du Palais du Peuple lui-même n'est pas un ouvrage du hasard, mais un placement ordonné
55

des signes et des couleurs émettant les ondes vibratoires adaptées aux cultures et aux
origines de tous les auditeurs du MPR. Enfin, le Congrès ordinaire et extraordinaire du MPR
était pour le Chef de l'État un grand consistoire qui lui permettait de renouveler sa puissance
au contact des esclaves de son esprit qu'étaient les Zaïrois. Tous les premiers vendredis du
mois, Mobutu, selon ses proches que j'ai connus buvait du sang humain de ses victimes pour
la jouvence de son pouvoir présidentiel. Jusqu'à présent, les Congolais ne sont pas encore
sortis de l'envoûtement, car ce Palais demeure encore un odéon de la démonologie. C'est
pourquoi, le Congolais n'a que de parlementaires Ma'Hele.

VI. Synopsis de la valise du temps

Dans le contenu des 32 années de présence au pouvoir, le régime de Mobutu n'a accouché
que d'une souris. L'analyse politique qui en découle est virulent, véhémente et amère. En
arrivant au pouvoir et durant sa présidence longue, Mobutu lança plusieurs appels dont les
plus important que me souvient ma mémoire sont :

1. Une seule devise doit nous animer, en avant pour la reconstruction du pays, nous
marquerons par-là même, devant l'Afrique et devant le monde, notre volonté
d'entière collaboration en œuvre grandiose que nous nos assignons. Le MPR n'était
pas encore né, c'était en 1965 et 1966 ;

2. 'Le Président Fondateur n'est pas un magicien, seul il ne peut rien, mais avec
l'appui de tout son peuple, il peut tout'

3. Le plus important des invitations fut 'Retroussons les manches' que l'African
Fiesta de Nico immortalisera par une chanson du même titre qui sera générique
pour annoncer les nouvelles.

Le temps n'a pas donné raison à cette mobilisation, Mobutu a manqué son rendez-vous avec
l'histoire. La faute n'est pas aux Congolais, ceux-ci sont restés présents et prêts à tout instant
pour rendre service. Le MPR était toujours habité, mais le pouvoir ne l'a pas incarné. De la
devise 'MPR = Servir', il n'en sorti que l'aversion de l'énoncé, MPR = Se servir. Foster
Manzikala, en 1970, par inadvertance, au cours d'un meeting électoral donné en faveur de
son chef, a eu raison malgré lui en lançant le slogan MPR = Se servir. Il perdit, immédiatement
après, sa fonction de gouverneur de Kinshasa pour cette erreur-là.

Aujourd'hui, le bilan de ces trois décennies passées au pouvoir montre qui sont les perdants.
Les premiers sont le peuple congolais dans son ensemble, les second sont les Belges qui se
font obliger de fermer leurs consulats et contraint à protéger par la flatterie leur petite parcelle
d'influence par celui qu'ils ont hissé à la Présidence de la RDC. Louis Michel l'avait canonisé
'l'espoir de Congo', le troisième grand perdant, c'est Mobutu dont la famille a vu fondre sa
fortune et la dilapidation de ses avoirs par ses banquiers Suisses et ceux de l'Atlantique Nord,
le quatrième perdant, c'est Laurent Désiré Kabila, l'homme qui a offert ses concitoyens en
appât à Paul Kagamé et à Yoweri Museveni, fils héritier de Idi Amin Dada.

L'histoire de la RDC des quarante-cinq dernières années est un théâtre macabre et une honte
pour Bruxelles. Les anciennes métropoles coloniales, telle que la Grande Bretagne et la
France, voire le Portugal ne font pas mauvais ménage avec les espaces de leur Empire d'hier,
elles sont même très solidaires avec leurs peines, malgré les ratés ici et là, comme en Côte-
d'Ivoire, au Tchad et au Congo-Brazzaville dans le cas de Paris. Tous ceux des étrangers qui
essaient de mettre la main sur le Nigeria, le Kenya, la Zambie trouvent Londres en colère. De
56

Gaulle a eu la leçon au Biafra. Mais quand on attaque la RDC, en Belgique, il y a des voix et
des cliques qui se forment pour soutenir les intrus.

Colette Braeckman est la championne de ces olympiades du mépris anti-congolais et Karel


de Gucht, un nostalgique qui voit dans le Congolais un marchepied de sa race et des
macaques tout court. Comme quoi, pour certains Belges, les Congolais ne sont les bienvenus
chez eux.

Oui, la grande perdante est la Belgique, aucun politicien parmi ceux qui ont occupé la première
ligne en RDC n'a donné aux Belges autant que Patrice Lumumba, celui-ci a maintenu un
Général belge à la tête de la nouvelle Armée Nationale, le Général Janssens, il a nommé des
haut-responsable dans la plupart des compagnies parastatales qui fonctionnaient sous la
supervision de la Minicoru, tel que la RÉGIDESO, la COLECTRIC (SNEL région de
Léopoldville), la SOGELEC (SNEL Élisabethville), Air Congo et surtout maintenu la Belgique
comme partenaire no 1 du Congo. Hélas, cela n'a pas suffi. Au communiste qui était perçu en
lui, ce Premier ministre n'est jamais allé en visite officiel à l'Est, ses préférences furent les
États-Unis à New York, car la pression belge avait refusé que Kennedy le reçoive, les journaux
existent avec des titres accrochant à Bruxelles sur ces désobligeances diplomatiques.

Mobutu qui s'est voulu un Lumumba corrigé et perfectionné a fini perdant et conspué par
son peuple et ses amis de l'intérieur comme ceux de l'étranger, sinon abandonné par toutes
les puissances qu'il a servies. Mais ce qui est décapant dans cet épilogue, c'est le fait que
Lumumba a donné sa vie pour son peuple afin que vive le Congo et n'a pas daigné sauver sa
peau. À l'inverse, Mobutu a livré son peuple à la mort et à L’esclavage, il a même fui l'adversité
quand elle avançait avec ses hordes pour s'exiler au Maroc, lui qui a dit qu'il ne mourra jamais
en terre arabe, lui qui a dit à la fin de la guerre de 80 jours au Stade du 20 : 'Moi vivant, nous
vaincrons'. C'est une vie qui s'achève avec la mort de presque tous les enfants qu'il a eu avec
sa première épouse, Mama Mobutu Ebengo.

Le postface de l'histoire de Mobutu est fort renversant, car toutes les grilles de protection qu'il
s'est confectionnées sont tombées comme les feuilles d'automne à l'arrivée des vents du Nord
préparant la saison de l'hiver. Le Palais de Marbre, au lieu d'être un Palace de la jet set comme
il l'a voulu est passé de l'hôtel à cinq étoiles en un repère des soudards arrivés pieds nus des
maquis de contrebandiers. Pourtant, cette résidence a été construite au prix d'une dépense et
des sacrifices scandaleux, elle a coûté des millions, mais à son inauguration, l'architecte qui
l'a conçue a été assassiné pour qu'il ne livre pas le secret de ses chambres et antichambres.

La véritable raison de cet acharnement au secret, c'est parce que la coupole de la Prima
Curia était cette maison-là. Ce ne serait pas une mauvaise idée que l'on interpelle les
Compagnons de cette loge pour qu'ils livrent les secrets utiles pour la renaissance de
l'enthousiasme de l'esprit de la Nation. Pour cela, interroger Seti, Kamanda wa Kamanda,
Likulia Bolongo, Kpama Baramoto ne serait que salutaire, car ils vont montrer à la République
constituée politiquement d'aller exhumer les fétiches qui aveuglent les Congolais.
Évidemment, il faut chasser Joseph Kabila de cette archéologie d'exorcisme. Ceci est le
synopsis de la valise du temps autrement dit, la rétrospective condensée du destin violé et
profané des Congolais. Je ne vois pas de différence dans cette histoire avec celle de l'Israël
biblique. C'est vrai, les Congolais sont les Fils d'Abraham, de Jacob, de David et de Saint
Joseph.

(À suivre …)
57

Remarques :

▪ Il est important que l'on ne confonde pas ce thème de l'histoire ésotérique de la


RDC avec la réalité de certains personnages dans la vie quotidienne et
communautaire. Les Belges ont commis beaucoup d'impairs et des fautes graves
contre la personne du Congolais, mais ailleurs, ils ont accompli des œuvres
louables, c'est cela l'ambivalence du caractère humain. Le Mobutu qui est mis en
examen ici, c'est celui qui a profané la Pentecôte et cette histoire-là, aucun
Congolais ne peut s'empêcher de la transmettre à la postérité. Les Congolais ont
perdu une partie de leur puissance spirituelle par cet acte qui fut, par motivation
et par entendement, un désir de dominer et d'accaparer pour soi l'âme collective
pour ses propres complaisances. En rappelant ceci, on rend hommage à ceux qui
ont résisté contre cette incarcération de l'esprit par un homme totalitaire ;

▪ N'oublions pas que le budget des villes de Bruxelles, de Montréal, de Londres, de


Johannesburg, de Rabat, de New Delhi et de Pékin est supérieur au budget national
de la RDC, alors qu'à l'inverse ce que l'on exploite au Congo durant une année est
au-dessus des budgets de toutes ces villes additionnées, du budget des États-Unis,
du budget de la Russie et du budget de l'Union Européenne. Il y a tout pour faire
du Congo un État souverain, digne et prospère, mais il faut que cesse les coups-bas
inter-Congolais. C'est le préalable à tout esprit de réussite et de concorde
nationale. Si les Congolais se tiennent, ils découvriront les manœuvres des
étrangers et l'Occident, au lieu d'être le patron dans notre salon, une fois
démasqué, il se tiendra à la porte pour demander l'entrée en toquant poliment.

▪ En tout cas, moi, Djamba Yohé, je vous livre ma réflexion, et vous transmet ce que
je sais du pays. Si ce que j'écris tombe comme une lettre morte dans vos
ordinateurs, vous serez vous-mêmes les victimes de votre insouciance. De toutes les
façons, ma part est faite, il faut la corroborer avec d'autres contributions de
Congolais éclairés en RDC et à travers le monde. Ceci est la voix de mon testament
spirituel et moral. Plus nous nous tiendrons ensemble, aussi forts nous serons. C'est
même là la devise de nos oncles belges 'L'Union fait la force'.

Djamba Yohé,
Gaston-Marie F. Le Congolais de l'Atlantique Nord.
58

HISTOIRE ÉSOTÉRIQUE DE LA RDC, (5)

C/ Le Général et le sous-Lieutenant

Préambule

Les Généraux Mulamba, Mobutu et Mr Kimpiobi

'Créez un problème et vous vous arrangez pour placer la responsabilité sur d’autres
personnes ou pays ; vous vous assurez que les médias que vous contrôlez reportent le
problème sous forme de propagande mensongère et erronée de manière à manipuler
l’opinion publique pour qu’il voit cette situation comme vous l’aurez voulu enfin de réagir
comme prévu, puis vous proposez une solution qui est en fait le but que vous visez afin
d’asseoir le système de terreur et de destruction par la spoliation '. Willhem Friedrich
Hegel, philosophe allemand.

I. Les compétences militaires de l'ANC en 1965

Au moment où André Mpika est incorporé dans l'Armée Nationale Congolaise, en 1965, vers
le mois de septembre, il n'y a pas dans les Forces Armées des compétences techniques
spécialisées et modernes assises. En fait, c'est une grande peur qui frappe l'État-Major du
Haut-Commandement de l'ANC, les officiers généraux sont des anciens de la Force-Publique
et non des moindres, à savoir Mulamba, Nzoigba, Bobozo, Itambo, Nyamaseko, Utshudi,
Kakudji, Kanto, Bosango, etc. Sur l'échiquier politique séant, le chef du gouvernement à
Léopoldville n'est personne d'autre que Moïse Kapenda Tschombé. Or, les forces armées qui
viennent de mettre fin à la rébellion muléliste à l'Est et au centre du pays ne sont pas les
troupes de l'ANC traditionnelle, mais bien celles composées en majeure partie des ex-
Gendarmes katangais, appelées aussi 'Diabos ou Batoto ya 12 ans'. Evidemment, il y a
quelques personnalités remarquables au cœur de l'ANC qui jouissent des connaissances de
la science militaire suffisamment. Ce personnel est très peu nombreux, on peut les compter
du bout des doigts. Ce sont à peu près ces illustres noms et dont pour la plupart sont des
anciens de l'École Centrale de Luluabourg, le célèbre camp connu aussi du nom de huitième
Bataillon. :

▪ Le Colonel Tshatshi ;
▪ Le Colonel Puati ;
▪ Le Colonel Omba ;
▪ Le Colonel Nkulufa ;
▪ Le Colonel Ikuku ;
▪ Le Colonel Massiala ;
▪ Le Colonel Malila, etc.

L'irruption d'André Mpika dans l'ANC n'est pas de celle qui passe inaperçu, elle n'est pas non
plus de celle qui se fait par simple mutation d'un détachement à un autre en envoyant l'officier
concerné vers une brigade ou une compagnie donnée selon la volonté d'un chef
commissionné pour ce faire. André Mpika est un spécialiste de l'armée de terre, il est
commando, para commando, marine, escaladeur des montagnes et soldat d'élite pour les
opérations héliportées. En d'autres mots, il est l'unique militaire à pouvoir descendre de
l'hélicoptère par l'escalier de cordage dans la forêt, le lieu du sinistre et le champ de bataille.
Mpika est un parachutiste hors pair et commandant contre les infiltrations terroristes. Cela dit,
59

cette fiche l'impose par sa puissance à siéger dans le Cercle de l'État-Major, sinon du Haut-
Commandement des Forces Armées.

Cette perspective fait peur à Mobutu dès le retour de Mpika des États-Unis. Au même moment
le Premier ministre, Moïse Kapenda Tschombé, au pouvoir veut nommer un nouveau chef
d'État-Major. Dans les conditions qu'il avait donné à Joseph Kasa-Vubu pour mettre fin à la
rébellion, il y avait une clause, celle de lui laisser les mains libres dans le Commandement et
les Forces Armées. En bonus, c'est lui qui était Ministre de la Défense Nationale. Pour qui
sait lire le paysage de l'ordre intérieur de l'armée, Mobutu est sur la chaise éjectrice, car il ne
faut pas oublier qu'il y avait à peine qu'une année que la sécession katangaise avait pris fin et
ce même officier, Mobutu, que le prédécesseur de Tschombé, le Premier ministre Cyrille
Adoula a envoyé pour recueillir la signature de la reddition à Kalemie des Gendarmes. En
clair, on est dans une turbulence tranquille, celle de voir remplacer le Commandant en chef de
l'ANC.

Plusieurs figures du Haut-Commandement et de la périphérie pressentent cette nomination,


Mobutu jette le dévolu de sa crainte sur Mulamba, Ikuku, Massiala, Puati et Mpika. Moïse
Kapenda Tschombé avait posé son regard sur toutes ces personnes, mais ce sont Puati et
Mpika qui furent craints. Le Premier ministre redoutait Mobutu dans l'affaire de Patrice
Lumumba et a dit à Kasa-Vubu qu'il ne le souhaitait pas à ses côtés. Mpika tombe dans une
mauvaise atmosphère, car il est fortement pressenti pour prendre d'abord le corps des para
commandos et par lui, Tschombé découvre l'entremise de se faire du capital politique dans la
province du Kongo-Central. Plus tôt, Franco Luambo Makiadi a déjà balisé le terrain pour le
Premier ministre avec ses chansons de propagande. Aussi, le journaliste Alphonse Mavungu
aura su, à cette époque, par sa plume, à faire passer les intentions de la politique générale du
gouvernement de Salut public dont celles concernant le non moins médiatique dénommée
'l'opération Kisangani.'

Le portrait global au niveau le plus haut de l'État n'est pas de plus reluisant, la tension et la
nervosité sont au comble, Joseph Kasa-Vubu a peur, il ne veut pas organiser les élections
présidentielles et législatives qui étaient prévues au plus tôt, au mois d'avril et au plus tard, au
moins d'août de 1965. Il y a impasse et la nouvelle Constitution, celle de la première
République Démocratique du Congo, de 1964, discutée à Luluabourg, si mes souvenirs sont
bons, n'est pas promulguée. Au cours du Congrès de l'ABAKO, je pense la même année,
organisé à Boma, Mobutu est allé avec quelques hommes de troupes de l'armée sermonner
Joseph Kasa-Vubu dans son propre patelin, il fut irruption brutalement en pleine séance sans
respecter la solennité de cette rencontre et parla au chef de l'État comme à un homme à qui il
lui était permis de donner des ordres au grand étonnement de tous les congressistes. C'était
pour lui dire qu'il a oui dire que le Président Kasa-Vubu s'apprêtait à l'évincer, mais que cela
ne serait pas sans conséquence.

Cette assurance-là, Mobutu l'avait à cause du fait qu'en 1964, découragé par l'arrivée des
Katangais et des mercenaires dans l'ANC, le Président Kasa-Vubu le dissuada de ne point
craindre pour son avenir militaire à la tête de l'armée. Mais voulant éprouver cette affirmation
ou carrément exprimer son désaveu, le jeune Général quitta Léopoldville pour des raisons de
repos et se rendit chez lui à Gemena. Se retrouvant seul au Mont Stanley (Mont N'Galiema)
Kasa-Vubu résolut d'aller rechercher Mobutu pour le faire revenir dans la Capitale. C'était
probablement autour de juillet 1964. Toutefois pour en avoir la certitude, le renvoi auquel je
recommande est la relecture des Cahiers Congolais produit par l'INEP (Institut National
d'Études Politiques) et qui deviendra CIDEP du temps de Takizala, et les publications belges
du CRISP (Centre de Recherche et d'Information Socio-Politique). Mobutu craignait Moïse
Kapenda Tschombé, car il est l'envoyé de Léopoldville via Cyrille Adoula pour recueillir la
60

signature de la capitulation katangaise. Plus que cela, les glas avaient presque sonné pour
l'ancien chef de l'État son équipée sans oublier celle de l'embryon du 'Groupe de Binza'.

Il était visiblement certain que le prochain Président de la République serait Moïse Kapenda
Tschombé. Cette perspective de voir partir le pouvoir d'entre ses mains hâta Joseph Kasa-
Vubu de révoquer ce Premier ministre et il nomma sans consulter le Parlement Évariste
Kimba. Celui-ci est l'ancien ministre des Affaires étrangères de Tschombé au Katanga, il
remplace sans objection de sa part, son ex-mentor. Cette décision de faire partir Tschombé
suscita des remous dans toute la RDC, première République Démocratique noire au monde
et ce fut vraie. Mais en même temps, Kasa-Vubu, par ce geste, répéta l'erreur de la révocation
de Lumumba, le 5 septembre 1960, et cette fois-ci, il se fragilisa lui-même. Le 17 novembre
1965, le jour de la fête de l'ANC, au Camp Kokolo, il élevait Joseph Désiré Mobutu au rang
de Lieutenant-Général, mais cinq jours plus tard, il était renversé par ce dernier.

II. Les raisons intestines des craintes de Mobutu

Avec le retour des ex-Gendarmes-katangais dans l'armée et l'intégration des mercenaires


belges, français, portugais rhodésiens, espagnols et sud-africains dans l'ANC, il était
visiblement évident que le Commandement de l'armée nationale allait changer des mains. Les
Gendarmes katangais n'auraient pas accepté un chef qui n'a pas l'expérience de combat
comme eux, les mercenaires étaient pour la plupart des anciens officiers de la Forces
Publiques, des anciens d'Indochine et des militaires retraités d'Europe qui avaient fait l'École
de guerre. Pour ces gens-là, Mobutu n'est pas qualifié pour le poste et pour disposer d'eux.

En ce 1965, les compétences de Mpika en culture militaire était multiples et variées, mais celle
de Mobutu très limité, il doit sa position aux relations étroites qu'il a avec le pouvoir dirigeant
et institutionnel. Par ailleurs, ce ne sont pas des officiers batetela de Kinshasa vers lesquels
Tschombé allait recourir cela à cause de la mort de Lumumba au Katanga, c'est Mpika et
Puati qui étaient sur la sellette.
Ces derniers sont par leurs origines et leur enracinement dans la province de Léopoldville et
la Capitale du pays des personnes ressources avec lesquels il conviendrait de sceller une
éventuelle collaboration. En clair, ces deux officiers étaient de ceux qui pouvaient
naturellement, au cas d'une entente stratégique conclue dans un dessein de campagne de
vote, être la caution de la CONACO en vue d'arracher à l'électorat kinois des suffrages
qu'aurait voulu gagner Joseph Kasa-Vubu dans la course à la Présidence de la République.
Cela aura signifié pour Mobutu, la fin du rêve d'être un jour Président.

Mais il n'y a pas que cette menace collatérale venant du chef CONACO et Ministre de la
Défense Nationale, il y a une autre encore plus inquiétante pour Mobutu. En 1964, lors du saut
des parachutistes belges sur Kisangani, les forces militaires qui assurent ce largage et la
logistique sont américaines. De par le fait que Mpika a reçu sa formation militaire aux États-
Unis, il était de facto américain car il avait un numéro matricule chez les Marines et c'est un
homme qui parle couramment l'anglais comme s'il était né en Amérique. Ce ne fut pas bon
pour le chef séant, car son fauteuil végétait. En dehors de cette évidence militaro-politique, la
famille Mpika avait des relations avec les Américains de la mission protestante de l'ABFMS,
c'est-à-dire ce qui deviendra la CBCO et CBZO plus tard. Tout près de sa maison, il y a sa
paroisse, or celui qui construit la nouvelle Église la même année sur ledit lieu est un Américain
qui a l'habitude de rencontrer les parents de Mpika, il était jeune et était aimé de tous les
badauds du coin. Les services de renseignement militaire de l'ANC surveillaient Mpika, mais
n'osait pas l'inquiéter à cause du fait que Tschombé ou Kasa-Vubu aurait réagi.

Bien plus, cela n'aurait pas bien paru pour les Américains parce que George Bush père, le
futur Président des États-Unis, après Ronald Reagan, était à Kinshasa, il était venu en RDC
61

pour installer le siège de la CIA, section Afrique-centrale, mais aussi le centre de tri des
informations stratégiques de l'Afrique subsaharienne dont Léopoldville était l'antenne
névralgique durant cette époque marquée par la guerre froide. Mpika a eu la vie sauve dans
l'ANC pour deux raisons :

▪ À cause de ces origines du Bas-Congo faisaient croire à ceux qui ne l'aimait pas
qu'il était risqué de lui faire du mal. Au fait, c'est toute la commune de Kintambo
qui se serait levée ;

▪ À cause du Capitaine Bumba (Général Bumba) qui l'a aimé tout de suite et dont la
maison n'était pas éloignée de celle des parents d'André Mpika.

De la perspective de la rue Inongo, notre rue, par un simple coup d'œil sans apposer un
regard de géomètre dans le sens de l'est vers la rivière Makelele, nous pouvions voir la
résidence de Bumba à Bandal, cette maison qui devint plus tard le club 'Tim à Gogo' dans
les années '70. Mpika, fut dès son retour au pays, un dangereux remplaçant pour Mobutu, il
allait être accepté par les paras commandos de Binza qui supportait sans hypocrisie Bumba
et Tshatshi, par les ex-Gendarmes-katangais et les mercenaires, il est aussi une caution de
confiance pour la campagne présidentielle de Tschombé, malgré lui. Or, il n'a des relations
avérées avec personne ni aucun groupe. Enfin, il aurait fait l'affaire des Américains. Pour
Mobutu, c'est une question de temps qui presse, sinon il est définitivement parti. Et ce que
d'aucuns doivent savoir, les ex-Gendarmes katangais ne sont pas que gendarmes, ils sont la
première génération des para commandos de Shinkolobwe, cette unité n'a pas survécu après
la fin de la sécession du Katanga. Notons qu'en 1965, Mobutu a 35 ans et Mpika a 25 ans.
C'est donc une crise réelle qui oppose un jeune à un autre jeune qu'il craint non pas sans
raison. Et c'est à partir de cette époque que Mpika, par sa formation, a été la cible de Joseph
Désiré Mobutu. Alors qui est Mpika ?

III. Retour d'un Marine à domicile, rue Inongo no 56 à Kintambo, Léopoldville

Nous sommes autour du mois de mai 1965, j'ai douze ans et je me trouve à côté d'un papa
qui réfectionne sa maison en la renouvelant avec les dernières nouveautés de la construction
tout en l'équipant des nouveaux mobiliers, c'était dans la commune de Kintambo, rue Inongo
no 56 et le Bourgmestre se nommait, Kabuka Laurent. Celui-ci habitait le camp Babylon ou
Babilo.

▪ Papa que faites-vous, lui dis-je. Pourquoi chaque jour vous êtes occupé à
transformer la maison ?

▪ Mon fils, votre grand frère revient des États-Unis dans une semaine ou dans un
mois, me répondit-il.

Ce dialogue est de Djamba Yohé avec le père d'André Mpika. Dans la formulation du récit à
l'africaine, je ne veux pas me dérober à parler un langage étranger aux adjectifs et aux
épithètes qui ne sont pas de chez nous. Mpika André, c'est mon grand frère sans plus ni
moins. Nos maisons, celle de Mpika et de moi, à Kintambo où j'ai résidé quand ça ne me
plaisait pas de rester chez mon père, je partais vivre chez mon grand-père, car l'autorité
paternelle était diluée là-bas. J'ai aimé séjourner à Mngembo à cause du fait de plus et plein
de liberté dont je jouissais, mais aussi parce qu'une partie de mes meilleures amitiés y sont
enracinées.

J'ai connu Mpika en 1961, revenant d'Élisabethville à la suite de la guerre civile, c'était un
jeune homme grand qui aimait passer une bonne partie de son temps dans ma famille. Mon
62

grand-père et son père sont des vieux amis et étaient, en tant qu'anciens kinois de l'Ouest de
la ville des détenteurs des cartes de membres de l'ABAKO et tous les deux parlaient
couramment kikongo. L'un, le père de Mpika est protestant de l'Église Baptiste, CBCO à
l'époque et l'autre salutiste (Armée du salut). En tout cas ils étaient chez eux comme des
rois dans leur palais avec leur famille comme Cour. Nos résidences étaient au carrefour de
ceux qui feront, autour des années '85, des beaux moments dans Zaïko Langa-Langa.
Mandjeku et Mvuama dit Bébé, ces ATALKU, transfuge des Bana Odéon, sont presqu'en
face de la maison de Mpika et la mienne et Sonnerie, la rue de derrière, sur Matadi. Notre
jeunesse nous l'avions ensemble partagée. Ces jeunes peuvent confirmer ce que je dis sur le
Major Mpika.

C'est toute une histoire, la rue Inongo de Kintambo. Mpika André, alias Andrekat, était scout,
il a entraîné beaucoup des jeunes aux activités de plein air. Cette jeunesse passé sous la
voûte d'entraîneur et d'instructeur dans le mouvement de jeunesse traçait le destin du futur
militaire de carrière. On n'allait pas attendre longtemps, autour de 1962, Mpika s'envolait pour
les États-Unis pour y recevoir une formation complète de marine et de ranger. C'est avec une
mention très élevée, en mars 1965, qu'il gagne ses galons de sous-lieutenant en Amérique et
l'US Army le prie de rester aux États-Unis pour faire partie du commando d'élite sous le
Commandement de Général Westmorland, au Vietnam. Aux États-Unis, c'est une tradition
pour quiconque y apprend le service militaire, l'Armée lui donne un numéro mécano et lui
informe qu'il peut être incorporé dans ses bataillons. Toutefois, ce n'est pas à tout le monde
qu'il est demandé de faire partie d'une élite désignée. Mpika avait la taille de George Foreman,
c'était là quelqu'un qu'il fallait aux troupes des descendants de George Washington.

Quand André Mpika est de retour, c'est la fête. Tous nous allons l'accueillir et faisons de sa
graduation notre propre affaire de famille. Tous les matins, celui-ci se prête volontiers aux
petits frères, dont moi. Dans cette disponibilité, il jouait avec nous sans condescendance, c'est-
à-dire moi et mes amis. Mpika avait un grand cœur, c'est lui qui m'a, pour la première fois de
ma vie, mis le gant de base Ball qu'il avait amené avec lui dans ses valises, c'est aussi et
encore lui qui m'a fait connaître Ray Charles, alors que ce musicien était moins connu et plus
jeune qu'au moment de sa grande notoriété. À toutes les fins de mois, le jeune lieutenant
achetait des nouveautés des disques que son grand frère qui travaillait à 'Air Congo' aimait
à me faire écouter, j'avais, me disait-on, une belle voix et cela lui faisait plaisir de me voir
chanter. Si nous n'avions rien à faire, la mère de Mpika nous amenait, avec sa fille et son fils
Eulalie et Mampasi, prier à l'Église protestante de la rue Bas-Congo (Kimvula plus tard).

Je connais très familièrement André Mpika et toute sa famille. Dans cette rubrique de
l'histoire ésotérique de la RDC, ce jeune officier qu'il fut, mérite une grande page commentée,
car c'est lui qui est venu changer le visage et l'image des para commandos de fond en comble.
Aussi, la période de son premier retour au pays correspond aux mutations que va connaître
l'ANC puisqu'un coup d'État militaire surviendra, il y a aura des mutineries dans les régions et
les mercenaires se feront parler d'eux. En cette année-là, 1965, c'est Moïse Kapenda
Tschombé qui était Premier ministre, il cumulait plusieurs portefeuilles, ceux des Affaires
Étrangères, du Commerce Extérieur et de la Défense Nationale ; Godefroid Munongo était
Ministre de l'Intérieur, Albert Kalonji, Ministre de la Santé. Parmi d'autres membre de ce
Cabinet dit de Salut public, je me souviens de Kidicho, Léon Mamboleo, de Ebosiri et puis
je ne me souviens plus des autres, j'étais enfant.

Le retour du jeune marine a provoqué des remous au Mont Stanley, l'intégration dans l'armée
ne fut pas facile à entreprendre, c'était le parcours du combattant. Mpika, à Léopoldville, c'est
une présence qui a fait tressaillir, néanmoins ses connaissances faisait de sa personne un
officier incontournable, il était bien trop précieux pour qu'on le négligea. Tout de même, il doit
attendre comme une jeune recrue l'heure de sa convocation pour disposer d'un rôle à jouer
63

dans l'ANC. En tout cas, c'est cette impasse de reprise qui ouvre le prochain titre au
commentaire.

IV. Créateur de l'Unité féminine parachutiste et de la DITRAC

Pendant quatre mois, depuis son retour des États-Unis, Mobutu n'est pas pressé d'enrôler
André Mpika dans l'ANC, il est redouté. Prenant son mal en patience, ce dernier est sans
travail, passe la majeure partie de son temps avec les enfants qu'il aime voir s'amuser autour
de lui. L'horaire de son emploi est plus que chargé, il est occupé faire le bénévole au quartier
auprès de plus jeunes. Ici, il projette pour leur curiosité des films et diapositives de ses
entraînements aux USA. Là-bas, il s'emploie à expliquer des cours à ces derniers. À part cette
occupation, ce sont les amis qui lui arrachent, il achète pour eux une mobylette ou encore
discute avec eux sur l'actualité internationale, surtout des progrès relatifs aux droits civiques
des Noirs aux États-Unis, Martin Luther King était encore en vie. Notons que la Mobylette est
petite motocyclette fabriquée à l'époque à Limete. C'est une chanson qui faisait succès au hit-
parade de la Radio Congo-Léopoldville. Le titre faisant fureur est 'Mobylette basombeli yo na
mobali ya Kapinga', composition de Vicky Longomba et l'OK JAZZ.

Revenons à nos moutons. La raison du chômage de Mpika est dérageant, le Commandant en


chef de l'ANC est mal à l'aise avec les jeunes officiers revenus des formations à l'étranger, car
ils peuvent le remplacer à la tête du Haut-Commandement. Pour notre marine, son cas est
terriblement préoccupant. Mpika est mukongo, Puati l'est aussi. Or, il ne s'était pas encore
passé plus d'une année que le Colonel Vangu était mort sur le pont de Kamanyola, autour
de Fizi, au Kivu. Dans la troupe la gloire de Vangu était comme celle de David face à Saül,
les femmes disaient :

'David allait et réussissait partout où l'envoyait Saül ; il fut mis par Saül à la tête des gens
de guerre, et il plaisait à tout le peuple, même aux serviteurs de Saül. Comme ils
revenaient, lors du retour de David après qu'il eut tué le Philistin, les femmes sortirent de
toutes les villes d'Israël au-devant du roi Saül, en chantant et en dansant, au son des
tambourins et des triangles, et en poussant des cris de joie. Les femmes qui chantaient se
répondaient les unes aux autres, et disaient : Saül a frappé ses mille, -Et David ses dix
mille. Saül fut très irrité, et cela lui déplut. Il dit : On en donne dix mille à David, et c'est
à moi que l'on donne les mille ! Il ne lui manque plus que la royauté. Et Saül regarda
David d'un mauvais œil, à partir de ce jour et dans la suite.'
Source Bible 1, Samuel 18, 5 – 9.

Par ailleurs, la plupart des soldats du Bas-Congo avaient imputé ce décès à Mobutu dont ils
accusaient d'avoir exposé l'un de leurs à une mort atroce pour l'éliminer par les autres. En fait,
à Kamanyola, c'est Vangu qui fut le héros, pas Joseph Désiré Mobutu, ce Général était derrière
les troupes du premier front.

Dépassant ce récit qui éclaire le profil de la personnalité du Commandant en chef de l'armée,


replaçons le regard là où se vivait l'ANC à l'indicatif présent. La pression se faisant sur Mobutu,
celui-ci cède aux exigences du cercle des officiers supérieurs que sont surtout Tshatshi,
Bumba, les deux grandes figures des para commandos du Congo. Soit dit en passant, en
1962, Rochereau immortalisa le Colonel Tshatshi dans 'Commando de Gombari, je déteste
la barbarie'. Cet ordre n'apporta que des brouilles à ce dernier par rapport à son chef
hiérarchique du Commandement général. Cela dit, voyons ce qui se passe ensuite. Par calcul
préventif ou par intuition, Mobutu se montra flexible dans ses rigides résolution, celle de se
méfier de tout le monde. Pour éviter que Mpika ne bascule dans le giron des officiers de l'ex-
Gendarmerie katangaise et les mercenaires qui sont nombreux à Léopoldville, celui-ci est
finalement convoqué à l'État-Major au Mont Stanley, c'était je pense au mois d'Août ou
64

septembre 1965. Celui qui remarque Mpika immédiatement et découvre son utilité, c'est le
Capitaine Bumba. En fait, ce dernier n'était encore que Capitaine.

Au fil des jours, il se tisse une grande amitié entre les deux officiers, elle est fondée sur le
savoir-faire et sur l'estime. Pour être joint au plus vite quand c'est nécessaire, Bumba met à la
disposition de Mpika une petite voiture de marque Simca. Et comme il est précieux, le
Capitaine ne s'empêchait pas de venir au domicile de ses parents pour l'y chercher. Comme
nos maisons et celle de Bumba n'était pas loin, notre grand frère revenait le plus tôt que nous
l'attendions et ce fut bon pour nous. Pourtant, tous ces meilleurs ne seront plus aussi
nombreux, la réalité de l'après 24 novembre 1965 va nous arracher Mpika pour le plonger au
coeur de l'armée qu'il aime tant et à travers laquelle il espère faire une grande carrière. Mpika
avait un goût particulier du timbre-poste, il est philatéliste et détient des collections rares des
timbres dont certaines m'ont été sélectionnée par lui.

A/ La première Unité féminine des Para commandos

Dans les projets qui furent chers à Mpika, il y en avait un qui le préoccupait, c'est celui
d'intégrer les femmes dans l'armée et spécialement en faire une 'Unité spéciale des
parachutistes'. Le jeune officier s'y met, il crée la première branche féminine, celle-ci n'a que
quatre femmes en son dont l'une est sa propre petite sœur, 'Ya Tekele', c'est une altération
de prononciation du nom Tècle en français. Le 30 juin 1966, sur le Boulevard du même nom,
les quatre femmes font leur sortie, elles conduisent de JEEP et passent en revue la tribune où
se trouve le chef de l'État Mobutu et le Premier ministre Mulamba ;

B/ La DITRAC ou Division des troupes aéroportées renforcées de choc

Avec la DITRAC, c'est le point d'inflexion à l'initiative et la liberté pour Mpika André dans les
FAZ, nous sommes autour de 1972. Mobutu commence à redouter sérieusement ce jeune
officier mais ne parvient pas subtilement à lui tendre un piège. Bien entendu, le Président de
la République tire des bénéfices de renommée sur le travail qu'effectue Mpika, car le
développement remarquable des unités d'élites fait son prestige. Dans l'ANC et les Forces
Armées Zaïroise, il n'y a que deux officiers, dans les années '60 et le milieu des années '70,
qui ont contribué le plus pour mettre sur pied des véritables troupes modernes des Para
commandos et des Commandos. Ce sont le Capitaine Debrone et André Mpika.

Débrone est d'origine belge, il était chargé, aux environs de 1962 ou 1964, de la formation des
Commandos bérets verts à Kotakoli. Debrone était avec le Commandant Lambrecht, les
premiers instructeurs belges presque volontaires ne dépendant pas de la coopération militaire
entre le Congo et la Belgique. Lambrecht quitta plus tôt l'ANC et vint à l'Athénée de Kalina, il
nous donnait le cours de Mathématique avec d'autres sieurs à savoir, Litte et David, tous
d'anciens soldats. À Kinshasa, en 1965, à l'instar des dernières cités, c'est donc le lieutenant
Mpika André qui entre en jeux pour la formation stratégique et tactique des para commandos
à toutes sortes de combats survenant et dans toutes les circonstances. Il faut que je rappelle
à l'intention de tous les lecteurs que le Chef direct de Mpika est le Capitaine Antoine Bumba
(Bumba Moaso Djogi). Après la mort du Colonel Tshatshi, Bumba sera jusqu'à sa retraite le
patron des para commandos et des commandos. Ce sera sous son Commandement que
naîtra la DITRAC. C'est dans son corps des Forces Armées que Mobutu va lever BSP qui
deviendra DSP, c'est à dire de la brigade à division.

La DITRAC est une division spéciale d'intervention dans toutes les circonstances. Ce sont
des para commandos et des commandos qui sont comparables aux Marines des États-Unis.
Le mot DITRAC signifie en lui-même : Division des Troupes Aéroportées Renforcées de
Choc. Ce corps d'élites voit le jour autour de 1972, à peu près. Mobutu en a tellement besoin,
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car il envoie de temps en temps ses soldats à la rescousse de certains de ses collègues, chefs
d'État, en difficulté, mais c'est surtout pour mâter toutes possibilités insurrectionnelles dans
les provinces et pour désarmer les Forces Armées du Zaïre. En effet, celui-ci voyait poindre
des mécontentements dans les bataillons et s'apercevait également de la désillusion de ses
compagnons politiques qui étaient à ses côtés, le 24 novembre 1965. Dès lors, il lui fallait
absolument trouver les moyens et la capacité d'intimider, de réprimer et, à défaut, de tuer
carrément ceux qui s'opposeraient à lui. Les étudiants en savent quelque chose. C'est dans la
base des para commandos que s'affirment les FAZ comme une puissance de feu d'une
véritable armée de métier.

Il est vrai qu'avec tout ce que je dis, un lecteur critique va me dire que les Israéliens formaient
des parachutistes à la même époque. Ce n'est pas faux, sauf que ce travail n'était pas pour
qualifier les unités en des rôles précis et particulier, mais c'était un objectif d'avoir plusieurs
bataillons que l'on pouvait à tout moment larguer dans une zone opérationnelle de guerre ou
de tension propice à la guerre civile. Sur ce terrain, Israël a contribué énormément. Mais la
formation d'une armée nationale moderne avec ce qu'elle implique comme personnel qualifié
et compétent prêts à répondre aux défis urgents et prioritaires de ses divers mandats, c'est
Mpika qui est venu avec cette approche chez les paras commandos, car ne 1965, il y a très
peu des soldats formés comme lui. Il était aimé de la légion d'anciens soldats de la Force
Publique devenus généraux et Colonels, dont le Léonard Mulamba, Tshatshi et le Capitaine
Bumba. Ces sympathies construisent les symptômes de la déchéance du major Mpika.

Cela étant, le fer de lance remarquable que vient de forger, par un travail patient, le Lieutenant
Mpika commence à donner du fruit, mais ce résultat augure pour lui des problèmes, car il va
falloir au Président d'avoir confiance dans les officiers de sa trempe et qui ne sont pas de sa
tribu. Là-dessus, Président Mobutu se rétracte, il a peur et a déjà dans son for intérieur pris la
résolution d'être chef de l'État pendant plusieurs années sans intermittence. La perspective de
nommer quelqu'un qui a une philosophie différente de la sienne ne l'enchante pas. Mpika
connaît les Américains avant d'aller aux USA, sa paroisse est américaine.

V. Coup monté et manqué

En plein milieu de l'année 1975, une nouvelle accablante réveille tout Kinshasa et la
République tout entière avec émoi. Le Journal Salongo porte à la une grosse manchette :
'Coup monté et manqué'. Qui voit-on sur cette page ? Le Major Mpika et d'autres jeunes
officiers comme lui sont accusés d'avoir fomenté un coup d'État pour renverser Mobutu Sese
Seko. Ce dernier les qualifie abusivement et injustement du nom de 'conspirateurs'. Dès lors,
avec ce montage, il peut, comme il dispose de toute la presse, accuser ces jeunes gens de
toutes les trahisons inimaginables. Dans le fond, l'homme qui a été calculé par le Président de
la République est Mpika André, celui-ci est jusqu'à date le vrai patron de l'embryon de la
DSP.

Évidemment, ce moule ne porte pas encore ce nom-là. Au-delà de ces jeunes officiers
inventoriés pour être limogés par le mensonge, il y a aussi des généraux et officiers supérieurs
que Mobutu ne veut plus garder dans l'Armée, il a une difficulté de les écarter par la retraite,
alors il trouve un exutoire. À partir du coup monté et manqué, le Président de la République
va se débarrasser sans pudeur ni excellence de ces vieux routiers des compagnies militaires.
Il s'agit :

1. Du Général Victor Lundula, le Général qui parlait latin comme César Auguste ;
2. Du Général Massiala Kulu Kangala, le remplaçant de Mulamba à Bukavu ;
3. Du Général Utshudi, un ancien du Corps d'élite de la Force Publique ;
4. Du Général Katsuva, un soldat redouté pour son calme à la DDN ;
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5. Du Colonel Omba, l'homme qui savait au moindre détail tout de Mobutu, etc.

Ces officiers dérangent énormément Mobutu, car celui-ci vient d'inaugurer le 'Palais de
Marbre', ce bunker qui fait office de cénacle sombre de la Prima Curia. Il était évident que les
Généraux et Officiers supérieurs cités ci-dessus ne pouvaient accepter en aucun moment de
faire partie d'une société secrète qui n'a pas d'âme et qui n'est que confrérie prostituée de
Mamon. Mais, à côté d'eux, il y a aussi des vrais amis que Mobutu veut chasser, c'est le cas
du Général Bumba. Or, celui-ci est l'officier fidèle à Mobutu, car ils étaient des amis à l'École
Centrale Militaire de Luluabourg de 1950 à 1955. C'est grâce à ce dernier que Mobutu a eu la
vie sauve tout le temps. Bumba a su protéger Mobutu sans le trahir, malheureusement le Chef
de l'État ne ressentait plus le besoin de se faire garantir la sécurité par lui, car il avait levé une
nouvelle équipe de jeunes officiers de sa sous-région pour assumer cette responsabilité. Le
Zaïre militaire de 1975 a pour hommes de confiance auprès du Chef de l'État des noms comme
ceux-ci :

▪ Le Général Likulia, celui-ci est le bourreau des jeunes officiers que sont Kalume,
Panu Bule et le civil Matanda. En plein procès et avant la sentence, Likulia va
insulter Kudi-Kubanza, en le traitant de cadavre et de toutes sortes d’épithètes ;
▪ Le Général Babia, il va remplacer à la position du Général Bobozo ;
▪ Le Général Molungia, il va créer une division dite Kamanyola ;
▪ Le Colonel Ndzimbi, il sera général bientôt ;
▪ Le Colonel Eluki, celui embrouillera plus tard tous les travaux de la Conférence
nationale Souveraine ;
▪ L’Amiral Lomponda, etc.

C'est dans ce nouveau cercle que va se jouer désormais l'avenir de l'Armée et du régime de
Mobutu. En attendant, l'actualité c'est le 'Coup monté et manqué'. Le procès est organisé
expéditivement et d'une manière martiale. Pour se défaire du Général Lundula, le héros de la
Birmanie, Mobutu le nomme Juge de la Cour de Guerre pour condamner à mort ces jeunes
officiers qu’ils ne veulent plus voir à l'Etat-Major Général. Mais là, c'est connaître très mal le
Tonton de Djamba Yohé, cet ancien Mogno (Grand Bill) d'Élisabethville et de Jadothville.
Lundula refuse et Mobutu le révoque sans respect. Ce cas est classé et c'est au tour
maintenant du Général Massiala. Celui-ci se résigne à devenir le Juge qui va condamner à
mort André Mpika et ses compagnons. Cette nomination désobligeante ne fait pas l'affaire
de tous les officiers généraux, aussi le Général Massiala lui-même oblige Mobutu de dire que
les prononciations de condamnations à mort qu'il a faites ont été des sentences pré sentences
par le Chef de l'État lui-même.

Piqué au vif, Mobutu se met en colère et il assassine de ses propres mains le Général Massiala
le long du mur du Palais de Marbre, cette odieuse bâtisse de la Prima Curia. Pour rendre
publique la nouvelle de cette mort, le Gouvernement recourt au mensonge, il fait accidenter
un hélicoptère militaire avec un pilote innocent auquel on adjoint le corps du Général Massiala
pour faire croire qu'il est mort dans cet accident à N'Sele. Mais, c'était mal connaître son
épouse et celle-ci s'empressa à faire une mise au point à la radio et à la télévision qui
démentait le scénario de la mort de son époux, car elle était avec lui peu avant quarante-cinq
minutes. Moi, Djamba Yohé je crois fermement dans cette version-là, le Général Massiala était
notre voisin. La femme de Papa Wemba, la très respectable Amazone, peut affirmer que la
maison de ses parents était toute proche de celle de ce Général défunt, puisque tous nous
habitions le même quartier autour de la paroisse Saint Michel, à Bandalungwa.

À part cette honorable épouse d'Ekumanyie, Pauline Lokoko la copine de Kelly de Thu-
Zaïna, Pathy chanté par ce même orchestre, Boni Mbikaye qui venait répéter avec le Zaïko
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Langa-Langa dans les arrangements, Feu Decca de l'Ok Jazz s'il vivait encore, Mobhe
Jhomos fondateur de Thu-Zaïna, les deux anciennes Miss RDC, d'une part Mireille Mokono
sur rue Bundi et d'autres part Mwaluke, sur rue Shiloango, l'Abbé José Mpundu, le Général
Félix Budja Mabe, résident sur Kinkenge, voisin de mon oncle paternel, feu Emmanuel
Djanga Samba, peuvent me confirmer dans ce que j'allègue au sujet de la résidence du
Général Massiala car tous habitaient à Bandalungwa dans la périphérie de sa maison familiale.
Par ailleurs, à partir de la résidence de Diomi Gaston, ce papa qui est aussi mien, est voisine
du Palais de Marbre par le face à face mathématique et géométrique exactes, j'ai osé vérifier
ce qui était arrivé au Général assassiné. De ce point de vue, je pouvais bien voir ce qui s'était
passé au Palais de Marbre quand on a tué le Général Massiala, un jour après qu'il eut
prononcé la condamnation à mort du Major André Mpika et ses compagnons.

J'étais très intéressé à tout connaître parce que je connaissais le Général Massiala, nous
avions vécu avec lui à Luluabourg et il venait tous les soirs rendre visite à mon père en notre
résidence de Bandal, nous n'étions séparés que de trois rues, à savoir : Bamboma, Luima et
N'Timansi. Dès lors, que ce Général était inopinément mort, je venais de perdre un papa très
cher. Mais, toutes ces condamnations et ces disparitions font partie d'une cabale de
limogeage. Mobutu redoutait les généraux du Bas-Congo, du Kasaï, du Katanga et surtout et
en particulier les Batetela. C'est pourquoi d'ailleurs, le Général Lundula a été le premier a
écopé d'un licenciement sans préavis.

Le Coup monté et manqué n'en est pas un, c'est Mobutu lui-même qui est le conspirateur
de cette conspiration dans laquelle il a noyé des jeunes officiers qui l'inquiétaient. Mais pour
comprendre ce stratagème, il faut remonter plus loin, l'horizon politique du chef de l'État zaïrois
était sombre avec la chute du Président Richard Nixon des États-Unis. Le Watergate a
surpris Mobutu dans ses calculs, il s'apprêtait à financer un Républicain parce qu'il se réclamait
de cette obédience-là. Ce ne fut pas le cas, l'opinion publique américaine était fâchée contre
les membres du parti républicain et ce sont les Démocrates qui passaient pour favoris dans
les intentions de vote. Par ailleurs, Mobutu ne pouvait pas être un Président estimé par le
nouveau Vice-Président des États-Unis, car c'est par lui que passe la consigne des crédits
que Washington alloue aux États amis. Or, pour cette année-là, Nelson Aldrich Rockefeller
n'appréciait pas Mobutu, car celui-ci était très en colère des réformes qu'il avait entreprises à
l'Université Lovanium. En effet, c'est sa fortune personnelle qui a financé la construction de
cette Alma Mater, entre 1954 et 1956. Il voyait donc en direct son œuvre sombrer comme un
bateau ivre de leurs sommets du Mont Amba.

Le Coup monté et manqué est une affaire criminelle organisée pour noyer ceux que l'on craint,
il entre dans la même logique que le complot imputé aux 'Conjurés de la Pentecôte'. Le
Conspirateur contre lui-même et les Congolais, c'est Mobutu lui seul. Mobutu avait un soutien
solide de la part de la CIA et de la SDGE, ces services croyaient que le Président zaïrois était
le bouclier du monde occidental contre toutes les forces négatives à celles de l'OTAN opérant
en Afrique par les Adversaires du Traité de l'Atlantique Nord. Ces ennemis des États-Unis et
de l'Europe occidentale ne sont pas loin de Kinshasa, ils sont à la rive droite à Brazzaville, ce
sont les représentations diplomatiques de l'URSS, de Chine Populaire, de Cuba, de la Corée
du Nord et de la RDA. En un mot, Mobutu a provoqué un malaise public, mais au plan
ésotérique, c'était pour lui un must, car il était au seuil de la personnification au niveau de culte.

Pour que le programme de ce projet soit mis en chantier, il fallait que le sang coule et que par
ce sacrifice païen, la population se mette à le re craindre comme en 1966 après les
pendaisons de la Pentecôte., c'était la condition que les gourous condensateur de sa
puissance et de sa force lui avait donné. Partant, l'occasion fut bien trouvée, le Président-
Fondateur craignait la floppée des jeunes officiers venus des États-Unis, de France
particulièrement à Saint Cyr, de l'École Royale de Cadet de Belgique et surtout des Officiers
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supérieurs formés à l'École d'Etat-Major du Camp Kokolo. Tout cette mone végétait au Mont
N'Galiema et cela lui donnait la trouille. Mais Mpika, malgré tout ceci était l'homme à abattre
depuis son premier retour des États-Unis. L'accusation principale pour limoger tous ces
officiers était centrée sur André Mpika, c'est son travail de fin d'étude, un mémoire qui avait
pour thème : 'Comment faire un coup d'État au Zaïre … '

Quand Mobutu a dit qu'il ne connaissait pas l'existence de ce document, il a menti. Tous les
dossiers des travaux de fin d'études lui était transmis par les Écoles qui faisait affaire avec les
FAZ, ce fut un préalable aux Accords de cette coopération. Toutefois, Mobutu n'abdiquera pas
de son idée de réveiller la peur dans la nation, il va pouvoir finalement réussir à recréer les
condamnations à mort manquées, en 1975, pour 1977. Les coupables entrevus sont les
Kalume, Panubule, Matanda, Kudi Kubanza, etc.

VI. L'humiliation, la déchéance et la prison

La sentence des condamnations à mort se fit entendre de la voix du Général Massiala, il disait
'Mpika André vous êtes condamné à mort à la majorité des voix'. Cette phrase on
l'entendra successivement pour les Généraux Utshudi, Fallu et autres. Pourtant, dans la salle
du procès, il n'y avait pas un jury pour lequel il fallait dire 'à la majorité des voix'. C'est une
formule que Mobutu a imposé pour se soustraire de la critique citoyenne. Ce sera également
ces paroles-là qui marqueront la dernière apparition publique du Général Massiala. La mort
de cet illustre officier correspond avec la fin du procès de ce que Mobutu a injustement nommé
Conspirateurs alors que c'était lui le conjuré de toute l'affaire.

Les images de l'humiliation sont celles qui ont marqué ma mémoire à la fin du procès. Des
militaires sous gradés sont venus au prononcé de la sentence enlever les galons du Major
Mpika et de tous ses compagnons d'armes dont mes précieux oncles. Ceux-ci après au moins
trois mois d'incarcération au noir sont amenés au prétoire sans respect, ils étaient tous barbus
et n'avait pas l'air d'avoir été bien traités. À la deuxième cité de l'OUA (prison privée des captifs
de Mobutu au camp Tshatshi), le clan de Mobutu se frottait les mains, les insiders du nouvel
ordre étaient de toutes les urgences destructrices. Le Colonel Nzimbi, si je ne me trompe
pas, semblait se tenir avec une assurance qui montrait une certaine bienséance. Il voyait que
bientôt ceux qui bloquaient sa montée se faisaient licencier par l'employeur de la DDN, aussi
trahissait-il sa prédisposition pressée de remplacer le Général Bumba bientôt. Pendant ce
temps, dans la salle d'audience, Mpika n'était plus qu’un simple soldat destiné à une mort
honteuse, celle d'un traître qui n'en était pas un.

À ce mépris s'ajouta tout de suite celui de la déchéance. André Mpika, le bel officier que j'ai
connu était chassé de l'armée comme un malfrat. Sans galons et barbu, il était montré à la
presse comme un transfuge de la Baie des cochons que les Cubains exposaient pour narguer
la Maison Blanche après son échec de défaire le régime de Castro. La radio et la télévision,
c'est-à-dire la Voix du Zaïre, diffusait en boucle les dernières séquences des officiers déchus.
Ce n'était pas agréable ces nouvelles ni ces images de strip-tease social. Mobutu avait cru
qu'en procédant de cette façon-là, il gagnait le cœur des citoyens à cause du fait qu'ils étaient
crédules à sa cause et à ses multiples manipulations de la communication médiatisée par ses
sbires de la propagande du Bureau politique et de la branche du MPR des docteurs Honoris
Causa de l'Institut Makanda Kabobi. Cette déchéance ne fut pas sans conséquence
tragique. Le fait d'exposer André Mpika à la honte publique finit par foudroyer son père, ce
papa qui respectait et admirait son fils comme un trésor produit par son hérédité pour enrichir
la RDC des valeurs qu'il lui avait inculqué dès l'enfance.

Peu de temps après, papa Mpika fait un ACV, c'est-à-dire un accident cardio vasculaire, il est
donc paralysé et ne s'en remettra plus jamais. Avec cette thrombose, papa Mpika est
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condamné à se consumer à petit feu, il est mort quelques années plus tard, ce fut un grand
deuil dans ma famille et dans tout le quartier. Mobutu avec sa conspiration a assassiné un
père tranquille qui n'a jamais cherché à nuire personne, il a ruiné moralement une famille qui
n'avait que Dieu pour Maître. Tous les Mpika doivent faire face à une honte sans mesure. À
Air Zaïre où travaillait son frère aîné, les gens regardait ce dernier avec des airs décoiffant et
ceux de l'entourage du condamné qui voyaient de mauvais œil son ascension tranquille
montraient des expressions hypocrites. Tout compte fait, Mpika était retourné à un niveau d'un
sans emploi sans qualification professionnelle. La déchéance fut tellement dure que la famille
ne put se tirer de cette infernalisation que grâce à la dignité de la mère de Kulutu André et de
sa paroisse de CBZO.

La dernière étape, c'est l'attente de la fusillade au champ de tir de Djelo Binza, le 1er
septembre 1975. Le procès prit fin le 31 août, si mes souvenirs sont bons. Je crois qu'ils sont
bons car je n'avais pas dormi cette nuit-là, il fallait que ma mère ma mère et mon grand frère
Balthazar veillassent sur moi. Un sommeil agité m'avait envahi peu après, puis à 3 heures du
matin, l'heure qui fut celle fixée pour les exécutions de Mpika, de Fallu, de Utshudi et de leurs
autres compagnons, je fis un grand cauchemar au cours duquel j'ai vu le peloton d'exécution
tirer sur Mpika, Fallu et Utshudi. Le réveil était brutal, il me fit un choc qui traversa mon cœur
d'un éclair et infamèrent mes muscles. Je fus hospitalisé pour un contrôle coronarien et était
opéré d'une hernie étranglaire à la Clinique Danoise (Kinoise). Le témoin oculaire de cet
événement est le plus grand caméraman de la RDC, après Tshitenge madika Stany,
Diambi Michel, ce coproducteur de Mwana N'susu. Ce jeune technicien de la presse, à
l'époque, était mon copain d'enfance et mon condisciple de classe durant tout le secondaire
de la Montagne à l'Athénée de la Gombe.

À cause d'une intrigue montée par le chef de l'État, je devais perdre mes projets et mes
accomplissements sur plusieurs tableaux. Le fait d'être tombé malade au niveau coronarien,
Mobutu a brisé et détruit les rêves de jeunesse, j'ai abandonné la Boxe progressivement au
moment où je m'apprêtais pour me faire sélectionner, au cas où je l'aurai pu, dans l'équipe
nationale pour les Jeux Olympiques de Montréal, de 1976. Mon père avait mis tous les
moyens et c'est en privé que j'étais coaché, mais cette année-là, c'est toute l'Afrique qui a
boycotté les Olympiade de Montréal, le Canada avait dérogé à la règle de ne pas jouer avec
tout pays qui partageait les Sports avec l'Afrique du sud de l'Apartheid. Cette année-là, le pays
d'Elliott Trudeau a joué avec la Nouvelle Zélande que le Comité International Olympique avait
mis à l'index.

Sur la dernière réminiscence, je rappelle que Belchika, l'ancien champion d'Afrique des poids
moyens était mon co-équipier de club à Kasa-Vubu, à la paroisse Christ-Roi, là où
Monseigneur Malula, l'Archevêque de Kinshasa a commencé son sacerdoce, en 1956. L'autre
frère de Belcchika qui est à Montréal peut témoigner de cette affirmation vraie et véridique,
notre entraîneur commun, avec son aîné, se nommait Jeannot, il était boxeur et judoka,
ceinture noire deuxième dan et habitait sise rue Busu-Djanoa dans la même commune. Par
ailleurs, dans la suite des démêlés du 'Coup Monté et Manqué', je me suis fait arracher mes
titres de voyage pour aller étudier à l'Université de Rochester aux États-Unis, car j'avais
exprimé à Mobutu mon désaveu pour le fait qu'allait tuer ceux qui m'étaient précieux et chers.
Depuis 1975, à la suite de ce qui m'était arrivé, je fréquente sans cesse le médecin pour le
contrôle du cœur, ceux qui vivent avec moi au Canada le savent. Je n'ai jamais dit cette peine
au Major André Mpika, la dernière fois que nous eûmes vu, nous avions parlé des timbres,
seule ma mère connaît mon asthénie. Aujourd'hui, dans ce courrier je dévoile ce que j'ai gardé
pendant 33 années.

Je reviens à André Mpika après l'évocation de ce qui m'a collatéralement terrassé à cause
de l'injustice qu'il a subie. Aussitôt prononcé sa peine, Mpika, Fallu et Utshudi devaient être
assassiné et non exécutés. Mobutu croyait que cela se ferait sans obstacle, mais c'était une
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erreur de calcul politique et stratégique. Le jour de l'exécution, la Maison Blanche avait siégé
pour intimer Mobutu d'arrêter ce massacre et cet ordre ne s'était pas fait avec le dos de la
cuillère. Le Président Gerald Ford et d'éminents membres de son Cabinet et du Congrès
intimèrent le Président zaïrois de ne pas oser commettre ce crime sinon il aurait été
directement attaqué par les forces spéciales de l'Alliance Atlantique. Cela pouvait être des
Belges, des Français ou des mercenaires. Mobutu ressentit la peur et il ordonna que ce
macabre projet n'eut lieu.

Au lieu de libérer ces innocentes personnalités, Mobutu imagine un scénario catastrophe, la


prison. Pour ne pas perdre la face, c'est la prison vers laquelle il destine ces héros. Laquelle
des geôles ? Ekafela. Ce lieu est une île au milieu du fleuve Congo. Ce n'est pas pour rien
que ce choix est fait, c'est parce que ce morceau de terre dans l'eau est entouré des crocodiles
et des serpents le long de ses rivages. Fallu, Mpika, Utshudi, Katsuva devaient survivre à ces
conditions avant de se voir libérés près de cinq années plus tard et de se voir relégués dans
leurs villages comme au temps du Congo-Belge. Un problème de jalousie entrevue depuis
1965 aura conduit un jeune officier à se faire persécuter parce qu'il avait les capacités que son
chef Mobutu n'avait pas.

VII. Si l'ANC ou le FAZ devait avoir un Commandant quatre étoiles

Rien ne sert de spéculer, c'est le Major André Mpika à qui devait être remis le
Commandement suprême des Forces Armées Congolaises. En 1965, tous les officiers
supérieurs sont unanimes sur les capacités du jeune lieutenant arrivé des États-Unis, ils
pressentent que c'est à lui que l'État-major du Haut-Commandement doit désormais se
rapporter. Mpika avait susciter des espérances d'un rare optimisme chez tous. Tshatshi, Ikuku,
Mulamba, Tshimpola, Nyamaseko et mpem Bobozo, car de Bumba n'en parlons même pas,
Mpika était l'officier sur lequel tout a été pensé en termes de progrès logistique, tactique et
stratégique de l'ANC.

Des États-Unis d'où il venait, là aussi on a cru que le futur Général quatre étoiles serait bel et
bien Mpika. Mais c'était mal entrevoir la réalité. Au cours de la rébellion, les officiers qui ont
travaillé avec le Colonel Mobutu ont remarqué que ce dernier était un soldat qui n'avait pas la
science militaire dans sa quintessence, l'École Centrale de Luluabourg ne l'avait formé que
pour être un membre du troupier pas plus. Partant, ce n'est pas lui sur qui devait reposer les
destinées de l'essor de l'armée en RDC. L'arrivée de Mpika devint une Beaume, car tôt ou
tard, Tschombé se serait débarrassé des mercenaires en faveur des militaires du sérail. Mpika
répondait au profil et rien ne pouvait arrêter la fulgurance de sa montée vers le sommet de
l'esplanade des Forces Armées.

Les mercenaires renommés, que furent, Bob Dénard, Tavrnier, Mike Howard, Jean
Schramme ne faisaient pas poids devant Mpika, celui-ci leur était supérieur par le caractère,
par le calme de sa personnalité et par l'excellence de sa classe comme chancelier du Rectorat
de l'École de guerre. Au moment où il aurait pu avoir l'occasion de prouver ce qu'il était en
face d'eux, l'alternative lui fut interdite.

VIII. Diègese sur l'éviction appréhendée

Le retour de Mpika André, en plein Momentum du gouvernement de Salut Public et de la


tension entre Kasa-Vubu, Tschombé et par ricochet Mobutu, ne fut pas une bonne
circonstance pour lui. Le jeune lieutenant n'était pourtant pas une menace pour ces gens-là,
mais il à être un officier de compromis à l'État-Major. En d'autres mots, la hiérarchie militaire
allait faire appel à lui pour conseiller, soit le chef de l'État, soit le Premier ministre ou encore le
petit cercle du Haut-Commandement de l'ANC. En 1965, Mpika est un des rares militaires
ayant reçu une formation digne des Marines, des officiers et même de leurs adversaires, les
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troupes du Pacte de Varsovie. Mpika pouvait interagir pour l'armée congolaise avec tous les
camps militaires de l'Occident, il parle anglais très bien et possède le français sans faire prier
de considérer la grammaire, il était un intellectuel complet et un leader des jeunes sans
contredit.

La pollution du paysage politique de la RDC par les enjeux à venir et immédiat est tout ce qui
fausse la suite du parcours du jeune officier qui n'a à l'esprit que l'intention de servir son pays.
Le premier choc auquel Mpika fait face, c'est la latence de se voir convoquer par Mobutu pour
commencer à travailler dans l'armée, il a aura fallu qu'il soit remarqué par le Capitaine Bumba
pour que le processus de son intégration dans la troupe commence à prendre forme.
Évidemment, cet intérêt-là, il le doit à son savoir-faire, aussi Bumba n'était pas un officier
paresseux, c'était un homme actif qui voulait à tout prix exécuter les tâches qui étaient siennes.
À vrai dire, après la mort de Tshatshi, c'est Bumba qui a œuvré plus que Mobutu, en
s'entourant des bons collaborateurs, dans le travail de recrutement, de formation et de
l'instruction des para commandos.

Entre le temps de retour, 1965 et du deuxième retour, 1975, car Mpika est parti deux fois aux
États-Unis, André Mpika n'avance que très lentement dans la promotion de la hiérarchie
militaire. Voici quelques exemples probants là-dessus. En 1965, Bumba est Capitaine, en
1975, il a déjà gravi tous échelons, c'est-à-dire de Capitaine, il est devenu Général puis
Capitaine général et Commandant en chef des Forces Armées Zaïroise. Au cours des mêmes
années, ce scénario est aussi le portrait des autres jeunes officiers. En 1965, Eluki,
Lomponda, Nzimbi sont des officiers subalternes, mais en 1975, ils sont généraux ou à la
porte de ce titre hautement hiérarchique. Or qu'est devenu Mpika dans l'intervalle de 1965 à
1975, il est seulement passé de lieutenant à major. Ceux qui connaissent l'échelonnement
des grades de l'armée comprendront que ce jeune officier était abusivement discriminé.
Néanmoins, ce recalage répond à des prérequis précis.

1. Mobutu a démoli l'Establishment Bakongo

Le groupe de Binza avait pour objectif de neutraliser l'Establishment des Bakongo, les
ressortissants du Bas-Congo ou Bas-Zaïre étaient les plus structurés dans la province de
Léopoldville d'autrefois, ce resserrement des liens était dû aux enjeux de pouvoir politique et
de représentation économique à la Chambre de commerce dans l'ancienne capitale du Congo-
Belge. En fait, c'est aussi parce que Kinshasa avait deux polarités interactives, les Bakongo à
l'Ouest, c'est-à-dire Kintambo jusqu'à Bongolo et de l'autre côté, à l'Est de l'avenue Prince
Beaudouin (Avenue Kasa-Vubu actuelle), ce sont les Bangala. Les Bakongo du vieux Léo sont
d'ahabiles hommes d'affaires et des enseignants d'un rare dévouement. Les plus illustres de
ce hommes-là à Kintambo, sont :

▪ Maître Charlot, l'homme à la Moto-Guzzi et voisin mitoyen de la propriété du


Papa d'André Mpika, il est à rue Inongo no 54, c'est là aussi qu'a habité le musicien
Dalienst, Ntesa, dans les années '80 ;

▪ Maître Nyemba, le père des Nyemba Arthur, Aloïs (rédacteur de la Voix de


mangembo, 1963-1968) et Vincent soliste vocal de la chorale les 'Gais-Lurons' de
Saint François' ;

▪ Maître Nzanzadi, sur la rue Bandundu, il fut mon maître en 1962, et était un Prince
de la Plaines des Bateke ;

▪ Maître Botomba et bien d'autres qui sont des célébrités de Kintambo de l'époque.
72

Les Bakongo avaient une solide organisation sociale et contrôlaient le capital financier
domestique dans la Capitale Léopoldville. L' ABAKO fut un bon cadre pour la plupart des
membres de cet Establishment kongo, non pas parce que ceux-ci voulaient se retrouver dans
un cercle tribal pour s'opposer aux autres Congolais, mais uniquement parce ce parti avait
également des charpentes de type syndical capable de défendre et de garantir les intérêts des
hommes d'affaires de la place. L'attachement à l'ABAKO a inspiré à ses directeurs de produire
des politiciens et des hommes d'affaires compétents pour veiller aux enjeux vitaux des districts
des Cataractes, de Songololo et du Bas-Fleuve. Partant, il n'y avait pas de distinction entre
Bakongo du Congo, de l'Angola et de Brazzaville, c'est dans ce contexte qu'il fut possible, par
les Kinois de souche kongo, de faire élire à l'Hôtel de ville, Zoao (1963 – 1965) qui fut angolais,
né à Léopoldville. C'est Mobutu qui l'a écarté pour le remplacer par le Général Bangala en
gratification de service rendus pour faire arrêter et pendre ceux que l'ancien régime a nommé
les Conjurés de la Pentecôte, en 1966.

Ce faisant, la réalité sur le terrain est marquée par des grandes figures que Mobutu craignait,
il fallait qu'il élimine de la zone économico-financière ces personnalités :

Dokolo, Kisombe, Diomi Gaston, Massamba Robert, alias New Man (Ngalifuru doit être vu
dans l'ensemble mukongo) Luwawu, Ndombasi, (propriétaire des taxi), Mpanu Mapnu
Bibanda du journal le Progrès, Nzuzi-Bar de Kintambo, le patron de l'équipe d'Himalaya,
Kuba et l'autre homme d'affaire, Bila François, dit aussi Bilaf. Mais les plus inquiétants dans
cet ensemble d'opérateurs économiques, sont Dokolo et Kisombe. À partir de leur
affaiblissement, l'entreprise de démanteler les Bakongo serait chose facile. En 1965 et 1967,
l'État n'a pas de liquidité pour assurer la paie des salaires des fonctionnaires, surtout les
militaires. C'est Kisombe et Dokolo qui soutiennent avec leur fortune privée la construction
d'un nouveau Congo, vrai dans leur foi, mais faux de celle de Mobutu, car son but était de les
acculer à la faillite plus tard. Au bout de 32 ans, nous aurons tous remarqué que Dokolo et
Kisombe n'ont plus rien alors qu'ils étaient bien partis, au lendemain de 1960. On remarquera
que Mobutu acculera d'autres groupes ethniques qu'il redoutait de la même façon, ce les
Lunda, tribu de Tschombé, du Katanga et interdit la construction des nouvelles maisons à
Lubumbashi, il en sera de même pour d'autres groupes mal aimés.

En nommant, en 1965, Philémon Madudu, ce vieux sage comme Ministre de l'Agriculture,


Mobutu voulait distraire les Bakongo par une preuve calculée qu'il était avec eux, mais ce fut-
là une voie détournée pour évincer en douceur le gouverneur Moanda Vital, brutalement
Emmanuel Bamba, et par ruse Colonel Puati. Ceci s'est passé après que Diomi Gaston eut
été mis en prison pour rien, en 1966. Mais dans son collimateur, c'est Mpika André qui devra
payer un jour et l'on ne pourra plus entendre parler de lui comme d'un éventuel Commandant
des Forces Armées, alors pour ce faire, il faudra organiser le complot pour l'y noyer.
Malheureusement, André Mpika n'a jamais versé dans quelque conspiration que ce soit et son
mémoire de 1975 aux États-Unis ne fut qu'un travail scientifique d'un militaire de haut niveau
académique. Quand je vois Moanda Nsemi, Bundu Dia Kongo s'agiter, j'aperçois un homme
qui tente de reconstruire ce qui a été brisé. Ce Député n'est pas séparatiste, il faut s'approcher
de lui et l'encadre pour ne pas le perdre et l'isoler.

Ce qui fait problème chez lui, c'est mot Bundu que d'aucuns comprennent mal. En kikongo,
bundi ne signifie pas espace priver ni communauté d'exclusivistes séparatistes. Bundu signifie
en lingala, 'Lingomba ou likita', en swahili, 'Muungano', en Tshiluba 'Tshisumbu', en
français, 'Congrégation', en anglais, 'Club'. Tout de Bundu Dia Kongo peut se traduire
comme Lingomba ya Kongo, Muungano ya Kongo, Tshisumbu tshai Kongo,
Congrégation du Congo, Club of Congo. En clair, Ne Moanda N'semi n'est pas ce que l'on
veut ressortir de lui. Et s'il dévie, la communauté n'a qu'à le reprendre sans laisser le
gouvernement de Joseph Kabila aller tuer les Congolaises et Congolais du Bas-Congo. Ici, les
73

Congolais de toutes les provinces doivent ouvrir les yeux et s'apercevoir que les compatriotes
du Bas-Congo, sans le vouloir ont partagé leurs souffrances des diverses guerres et combats,
car c'est vers chez eux que toutes les populations nationales éprouvées ont trouvé leur refuge.
Depuis la sécession katangaise jusqu'à la rébellion de Laurent Désiré Kabila, avec l'AFDL, les
masses ont toute afflué vers Kinshasa, ceci c'est sans parler des Députés de la CNS qui ont
carrément élu domicile dans la Capitale.

N'semi Ne Moanda n'a peut-être pas la méthode pour faire le marketing de sa pensée sans se
faire contredire par ceux qui ne le saisissent pas. Tout compte fait, d'après ce que je crois
comprendre de sa démarche, il me semble qu'il est préoccupé à vouloir réparer les liens inter-
Bakongo que Mobutu a brisé par sa politique de harcèlement des Bakongo dans le but de
consolider son pouvoir. En tout cas le résultat est là, les ressortissants du Bas-Congo, à la fin
du régime du MPR/Parti-État sont sorti de la prison ésotérique de Mobutu comme des reclus
de la caverne de Platon. Les représentants de l'Establishment comme les Kisombe et Dokolo
n'auront été que des noms sans empreintes de postérité. Nsemi Ne Moanda m'apparaît être
un bon politicien, on doit l'aider à pouvoir bien se faire comprendre, car le Congo est un et
indivisible. Nsemi Ne Moanda parle bien, mais Kamerhe s'exprime dans un français artisanal
mal ficelé. Il serait bon que le Parlement 'Ma Hele' organise des sessions de vocabulaire
politique pour enseigner aux Députés qui veulent parler en français. Le cas de Vital Kamerhe
et de Joseph Kabila est dramatiquement cruel, ils assassinent 'Bossuet'. L'Honorable Léon
Kengo Wa Dondo parle bien, il peut être sollicité pour cette contribution.

2. Au final, Mobutu a tué le père de Mpika

Le père du Major Mpika était un homme grand, il avait la posture de son fils, car les deux se
ressemblaient tellement, je ne serai pas étonné d'apprendre qu'ils avaient le même groupe
sanguin. La sentence de la condamnation à mort a résonné très fort dans les oreilles du père
dont le fils était calomnieusement livré à une mort humiliante. Papa Mpika avait travaillé pour
le grand frère soit un exemple pour sa famille et ses amis de jeunesse et ce résultat-là fut
atteint. Mpika dans les rues de Kintambo est quelqu'un qui inspire l'admiration, la simplicité et
l'humilité. Ce lieutenant n'était pas un homme qui exposait ses galons pour intimider les civils
et les individus qui pouvaient menacer ou déranger un de ses proches. Mpika est un soldat
pour la patrie, un combattant appelé à un grand destin militaire.

Voir condamné à mort Mpika André, ce n'est pas du tout ce à quoi l'on s'attendait, puis
l'appeler conspirateur par l'auteur de la conspiration à la base de son arrestation fut une
perversion cynique qu'aucun être cher ou juste n'aurait pu accepter. C'est ce scandale du
pouvoir contre un citoyen qui terrassa le papa de Mpika, le tranquille paternel fut frappé dans
son for intérieur par une foudre invisible qui l'enflamma tout entier. Les jours qui suivirent ne
se ressemblaient plus, le chef de famille, le père heureux des accomplissements de son fils
s'était immolé en s'offrant sur le bûcher de l'amour pour son enfant et de cet enfant humilié, il
a tout remis à Dieu par les mains du Christ. Ici, je dis les choses dans leur itinéraire spirituel,
car les Mpika sont des gens qui prient et sa mère m'amenait prier à l'Église protestante du
quartier. Pour les Mpika catholiques et protestants étaient tous les mêmes, ils ne se sont pas
empêchés d'envoyer le plus jeune de la famille étudier à Kimuenza au pensionnat des Jésuites
ou des Claritains, je m'en souviens, même avec beaucoup des zones d'ombres, et ce cadet
était mon ami de jeu, Mampasi.

Ce contexte du mensonge planifié de Mobutu pour assassiner Mpika provoqua un ACV


(Accident Cardio Vasculaire) chez son père, comme je l'ai souligné dans les paragraphes ci-
haut. Petit à petit, papa commença à perdre la santé et finit par consumer son énergie dans le
deuil silencieux d'un fils qu'il a tout entier donné à la République et à son armée. Pendant plus
de cinq ans, c'est une terrible souffrance qui va lui enlever presque toute l'autonomie de
mouvements physiques. Papa Mpika est mort, en 1982 ou 1983, de suite d'une longue et
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patiente maladie liée au crime du mensonge d'une conspiration fausse. Mobutu aura réussi à
assassiner le père de Mpika, c'est comme cela que nous tous l'avions vu et vécu.

IX. Conclusion tout à Mpika André

À rue Inongo no 60, on nous appelait katangais puisque nous étions originellement venus du
Katanga quand nous avions quitté cette province au cours de la sécession. À Léopoldville,
vous vous souviendrez sans doute des personnalités qui nous rendaient visite et les
mouvements souterrains de surveillance des espions de l'ANC lancés contre votre personne.
Ceux-ci cessaient, parfois, de faire leur travail pour s'étonner quand ils remarquaient ceux qui
étaient nos visiteurs. Vous aviez aussi vu comment Moïse Kapenda Tschombé venait
discrètement nous voir puisque nos relations d'avant l'indépendance continuaient à refléter
leur caractère mutuel. À Léopoldville, Tschombé se sentait bien seul, ce sont les anciens de
Lubumbashi, les transfuges du Katanga, qui ont assuré sa sécurité informelle et ils l'ont bien
fait. Heureusement vous étiez prudent pour ne pas vous mêler à nous dans les moments des
pièges montés contre vous, derrière nous, que l'on nommait Katangais.

Dans cette sorte de prison que nous avions vécue, celle d'une part de ne pas prononcer le
nom de Lumumba et celle d'autre part de ne pas avoir un regard d'avenir et d'amitié pour
Tschombé, le drame de notre famille était permanent, car nous ne jouissions d'aucune liberté
démocratique sur les questions de proxémie avec ceux qui nous étaient cher. Or, Tschombé
est un des témoins qui ont vu mon père devenir commissaire de Police avant tous les autres
Congolais, en fait il en était le premier comme vous le fûtes dans la compagnie de para
commandos. Aujourd'hui, est un instant particulier d'avoir passé en revue notre passé, il m'a
permis de dire à tous l'homme que vous êtes et fûtes. Vous pouvez, Kulutu André, par mes
réminiscences prendre le courage de commencer à rédiger votre véritable histoire, c'est vous
le seul héros et la seule victime de vos joies et vos peines.

Votre faute politique, c'est celui d'avoir refusé d'accepter de boire du sang humain en guise de
serment de fidélité au chef de l'État, c'est la résistance d'avoir dit aux autorités qui chapeautait
votre unité de transformer la DITRAC en division spéciale présidentielle, c'est enfin et surtout
votre foi en Dieu, celle qui vous a gardé probe, incorruptible et indéstabilisable pour être un
sert inféoder aux crimes des meurtres contre les adversaires et ennemis de Mobutu. Vous
avez refusé que le serment sur la Patrie se transforme en un acte de fidélité pour un homme,
mortel et passager dans un espace de temps limité et inscrit dans une durée.

Je me souviens de votre courage, en 1967, quand il vous été refusé à votre demande de
monter un commando à la mobilité sans intermittence pour attaquer les mercenaires à
Kisangani et à Bukavu. Au contraire de ce vœu, l'armée a été désarmé et les officiers mis en
conflits entre eux, puis l'armée de l'air éthiopienne invité pour faire le travail de l'ANC, le
Président n'aimait pas qu'un officier sous son commandement se distingue à la bataille et dans
les opérations périlleuses. Mobutu voulait éloigner Tshatshi et Tshimpola, il a réussi et a eu
l'espace pour ce faire. Je me souviens aussi de l'équipe que vous aviez sélectionnée pour
veiller le long du fleuve Congo quant à Kinshasa on craignait une incursion en provenance du
Congo-Brazzaville en représailles de l'exécution de Mulele Pierre après une fausse amnistie,
en 1969. Vous avez été de tous les combats et de toutes les gardes des avant-postes de la
RDC.

Je vous rends hommage cher grand frère, André Mpika et espère que votre stylo va raconter
ce que j'ai effleuré. Vous êtes parmi mes souvenirs les plus chers et votre grand frère de 'Air
Congo' est définitivement cet encadreur qui ne m'a pas lâché dans les études de cours de
chant africain, il a mis tous les matériels pour ce faire à ma disposition.

(À suivre)
75

HISTOIRE ÉSOTÉRIQUE DE LA RDC, (6)

D/ La perte des repères et les indicateurs de la dispersion

Préambule

Eviter de développer l’esprit critique dans vos écoles. Apprenez aux élèves à croire et non
à raisonner. Ce sont-là, chers compatriotes (Belges) quelques-uns des principes que vous
appliquerez. Vous en trouverez beaucoup d’autres dans les livres qui vous seront remis à
la fin de cette séance. Evangéliser les nègres à la mode des africains, qu’ils restent toujours
soumis aux colonialistes blancs. Qu’ils ne se révoltent jamais contre les injustices que
ceux-ci leur feront subir. Faites-leur méditer chaque jour. « Heureux ceux qui pleurent
car le royaume des cieux est à eux ». Convertissez toujours les noirs au moyen de la
chicote. Gardez leur femme à la soumission pendant neuf mois afin qu’elles travaillent
gratuitement pour vous. Exigez ensuite qu’ils offrent un signe de reconnaissance des
chèvres, poules, œufs, chaque fois que vous visitez leurs villages. Faites tout pour éviter
que les noirs ne deviennent jamais riches. Chantez chaque jour qu’il est impossible aux
riches d’entrer au ciel.
Faites-leur payer une taxe chaque semaine à la messe du dimanche. Utilisez ensuite cet
argent prétendument destiné aux pauvres et transférez ainsi vos missions en des centres
commerciaux. Instituez pour eux un système de confession qui fera de vous de bons
détectives pour démentir tout noir qui a une prise de conscience aux autorités investies du
pouvoir de décision.
Source : Léopold II, Roi des Belges. Tiré de L’Afric-Nature, n° 005, octobre 1994 du journal
camerounais et de « Le Reformate Chrétien », n°004, page 11

I. La bannière du Comté d'Armagh de l'Irlande du Nord pour drapeau de la


RDC, 1964.

Le désastreux travail qui a été accompli au Congo après son accession à l'indépendance est
une œuvre d'extinction de la mémoire, de la dispersion de l'unité de son peuple et de sa
propriété parcellaire reconnue dans son intangibilité internationale. Les puissants indicateurs
de cette entreprise ont cinq visages, à savoir :

▪ La révocation définitive des six provinces établies sur une base de la répartition
administrative répondant aux réalités des populations dans leur anthropologie
culturelle et de proxémie sociale, en 1963 ;

▪ Le rejet du drapeau bleu à six étoiles et portant en son centre une étoile jaune plus
large représentant l'unité congolaise au cœur son étoffe. Ce drapeau au début de
1964 ;

▪ L'introduction d'une bannière de l'Irlande du Nord du Comté d'Armagh, celui qui


est affichée en médaillon, ci-dessus, en 1964, la date précise est à vérifier, mais il
n'est pas au-delà de cette année citée ;

▪ L'introduction du drapeau ésotérique de Mobutu, celui du MPR puis enfin la


permutation successives et complaisante des couleurs hautement significatives au
niveau du symbolisme ésotérique et subliminale ;
76

▪ L'entreprise d'une restauration farfelue du drapeau d'origine et la réintroduction


du drapeau de 1964 avec des couleurs délavées qui répondent aux communications
paranormales des envoûteurs des Congolais qu'à l'idéal de construire un pays dans
la recommandation du discours de l'hymne nationale, 'Le Debout Congolais'.

Pour réussir ce puissant séisme de l'esprit, les spécialistes de la géo-spiritualité ont porté
atteinte là où l'imagination des Congolais allait être désillusionnée et frappée de cécité. C'est
la bannière nationale qui a commencé par écoper de cette initiative de diviser les Congolais.
Le drapeau du Congo est devenu un objet d'insultes, il a commencé par être désacralisé par
les allégations faisant état de son origine coloniale. Or, cette conviction n'est pas du tout vraie,
car ce sont les Congolais présents à la Conférence de Berlin qui l'ont conçu. Étaient témoins
au dévoilement de cette bannière bleue ayant en son centre une étoile jaune, les Délégués
des Nations présentes invités dans la Capitale allemande. C'est l'Ambassadeur américain de
l'époque, Monsieur Herrindge, qui passa pour le parrain de l'inauguration de cet emblème.
C'était en 1884. Les chercheurs congolais devraient aller au-delà de ce que je révèle pour
saisir encore plus la véracité de mon témoignage et surtout pour fixer définitivement la vérité
de l'antériorité de l'unité congolaise dans le contexte socio-politique de l'histoire de l'actuelle
RDC.

Après quatre-vingt ans d'existence du drapeau bleu frappé de l'étoile au centre, il arriva
soudainement que cette bannière, qui a réuni les Congolais pendant plus de trois quarts de
siècle, devint un objet de mépris, ceci se passa en 1964. Or, qui dit mieux, Djamba Yohé ou
les réformateurs de la République. En effet, il n'aura fallu que quatre années de diagnostic
négatifs dû à une république mal partie au lendemain du 17 janvier 1961.
D'aucuns savent de quelle date s'agit-il. Tout compte fait, les échecs consécutifs des
gouvernements successifs de 1960 à 1964 ont condamné à mort un symbole qui a représenté
dignement les Congolais dans une Afrique coloniale dont les autres peuples ne disposaient
même pas d'un drapeau autonome. Seuls les Congolais étaient cette entité socio-politique qui
jouissait d'une identité distincte par rapport à la Métropole qu'était la Belgique.

Oubliant ce que furent ces couleurs de la dilection congolaise vis-à-vis de son espace
territorial, la propagande de la dispersion des Congolais a pris le dessus. Les intellectuels ont
mordu et ont soutenu que cet étoffe bleu et jaune traduisait l'humiliation et donc, qu'il devait
définitivement être arraché de l'échine destinée à porter en tout temps le pavillon national de
la République. Dans nos Universités d'alors, Lovanium, UOC, Université Libre du Congo,
il y avait une engeance minoritaire, mais situationniste qui participait activement à la vie
étudiante. Sauf que cette dernière, au lieu de promouvoir ce que la majorité demandait pour
faire respecter les symboles et armoiries du Congo, était un cercle des agents infiltrés du
Gouvernement central et des politiciens qui voyaient de mauvais œil la vigilance des dirigeants
de l'UGEC. Je peux nommer quelques noms de cette forte tradition de la résistance étudiante
: Kanza Ndolomingului, Kandolo, Kabukala Georges, Tshibangu Tharcisse, etc.
N'oublions pas qu'avec ces personnages évoqués sont des visages des années '60.

En somme, ceux qui ont trahi leurs collègues étudiants durant ces années-là, la plupart
d'autres eux obtiendront des postes solides au gouvernement. Il ne faut pas s'étonner que des
grands ténors, parmi les dirigeants, se soient fourvoyés par l'appât du gain. Joseph N'Singa
Udjuu, par exemple, était très écouté par les étudiants et était farouchement opposé à Joseph
Kasa-Vubu sans ménagement, quand il était Président de l'UGEC, à Lovanium. Cependant,
il devint facilement Ministre de la Justice, de l'Intérieur et Premier ministre plus tard dans le
régime de Mobutu. En 1967, N'Singa Udjuu est co-rédacteur de la Constitution de 1967 et
en même temps co-auteur du 'Manifeste de la N'Sele' avec Bernardin Mungul Diaka ;
quelques années après, Édouard Mokolo Wa Mpombo gravit sans peine les échelons des
Cabinets ministériels pour devenir à son tour Ministre. Cette immersion dans le jet set survient
77

quelques vingt-quatre ou trente-six mois après, la tragédie du 4 juin 1969. Il s'agit précisément
ici du massacre des étudiants de Lovanium, ces vrais précurseurs du mouvement de 'Mai
'68' en France.

En réalité, la base de la fondation congolaise comme pays, comme nation et comme peuple
dérangeait. Les études pour désemparer les Congolais de leur cohésion nationale et
interculturelle furent un travail de longue date. Dans un livre que j'ai écrit, en 1995 et non
encore publié, intitulé 'La République', duquel je tire cet extrait et qui comporte ceux des
autres, j'ai démontré que les études socio-anthropologiques de la première moitié du vingtième
siècle congolais ont bel et bien posé leur diagnostic sur le Noir congolais. Je disais dans la
partie de cet ouvrage que j'évoque ci-dessous, ce qui suit :

Les colonisateurs avaient déjà remarqué que les Noirs s'étaient résignés à vivre sous un
statut de Peuple auxiliaire de l'Occident à cause de l'histoire des conquêtes et d'expansion
de l'Europe dans le monde. Pierre Daye, dans son livre, 'L'Empire colonial belge', publié
en 1922 rapporte à la page 210, ces propos :

'Ces transplantés avec leur mentalité encore primitive, leur vernis d'éducation accumule
les vices. Ils constituent une menace politique et n'ignorent plus que quelques illuminés
parlent d'émancipation et de régénération par elles-mêmes des races d'Afrique. Demain
peut-être, la Chine, après avoir profité à son tour des progrès réalisés par l'Europe
remplira celle-ci de crainte. Plus tard sans doute, les immenses peuplades de l'Afrique
enfin sorties de leur longue sauvagerie se dresseront en émules ou en ennemis, des peuples
fatigués de notre continent. Le Nègre en prenant conscience de sa qualité humaine, en
saisissant plus ou moins ces notions d'égalité dont notre sentimentalisme imprègne toute
notre action, commence à comprendre qu'il serait peut-être possible pour lui de se libérer
du joug européen. Mon boy Joseph ou me confessait l'autre jour – qu'il n'était pas loin de
partager l'avis de ses frères de race qui espéraient voir le gai-matin où l'on flanquerait
tous les blancs dans le fleuve et dans la mer'.
Source : 'Histoire de Congo Léo', page 229 Auteur Robert Cornevin.'

À la lumière de ce dont je témoigne, je parviens à vous révéler qu'il s'était posé un sérieux
problème pour introduire un nouveau drapeau. À Lovanium, on s'opposait à cette perspective
d'enlever aux Congolais une bannière qui les a longtemps gardés ensemble. Même le
Président Joseph Kasa-Vubu, lui-même, a hésité et dit à son entourage de faire attention à
ce changement proposé. Joseph Kasa-Vubu était un homme d'État hautement initié dans les
sciences occultes, il avait fréquenté plusieurs loges entre 1958 et 1964 sans se satisfaire et il
revint de lui-même sans se faire prier à la pratique catholique. Ce n'était pas parce qu'il voulait
emprisonner les Congolais dans une bulle ésotérique et démoniaque, comme l'a fait Mobutu.
L'intérêt de Joseph Kasa-Vubu pour ces choses était d'un autre ordre. Celui-ci voulait éviter
de se faire rouler par les charlatans et les vendeurs des illusions politiques qui gravitent
toujours autour du chef et de sa Cour.

Malheureusement et hélas, Joseph Kasa-Vubu n'avait pas de choix, il était acculé à accepter
la pression des réformistes qui envisageaient autant que Mobutu à le déloger du Mont Stanley
le moment venu. Le problème crucial était celui d'évincer la querelle des Délégations dans la
diplomatie. Après l'assassinat de Patrice Lumumba, le gouvernement de Léopoldville souffrait
du manque de légitimité auprès de certains pays. Je cite quelques-uns de ces États-là. Ce
sont : l'Union Soviétique, la Yougoslavie, la Chine Populaire, la République Démocratique
Allemande (RDA), la Tchécoslovaquie, la Guinée, la Corée du Nord, l'Égypte, celle-ci empêcha
même Moïse Tschombé de prendre part au Deuxième Sommet de l'OUA, en 1964, au Caire.
Le Premier ministre congolais fut même emprisonné pour quelques jours dans la capitale
78

égyptienne sous les directives du Raïs, Gamal Abdel Nasser, Président la République Arabe
Unie, en sigle RAU.

À la fin de toutes ces péripéties, le dé fut jeté et le dévolu du choix des couleurs nationales
tomba sur les couleurs d'un comté de l'Irlande du Nord, ce fut celui de la Municipalité d'Armagh.
Ce n'est par hasard que ce drapeau est choisi pour devenir le drapeau congolais, il raconte
une histoire plus élaborée au niveau ésotérique et spiritualiste qui satisfait les parrains de ce
changement. Bien sûr, que ce n'est pas sous la forme des copies conformes à celui du drapeau
du Comté d'Armagh, mais il est exactement le même drapeau avec des changements d'angles
au niveau du diagonal central dont le rouge, couleur sang, est supporté par deux lisères
jaunes. C'est là la caractéristique de l'ésotérisme du drapeau congolais et du secret de son
contenu sectaire. Pour le reste, les Congolais ne s'en rendent pas compte à cause du fait que
toutes les couleurs de l'ancien drapeau sont reprises avec la teinte de leur morphologie
chromatique d'origine.

II. La signification ésotérique du drapeau actuel de la RDC

Pour les Irlandais d'Armagh, leur drapeau n'a rien d'ésotérique et c'est tout à fait vrai.
Néanmoins, dans le code secret de leur bannière, il y a une âme personnalisée qu'aucun geste
de transmutation ne peut attribuer à un autre peuple. L'esprit de la congolité n'est aligné à
aucun symbole de l'Ulster si ce n'est qu'à celui de la Croix du Christ que tous les Chrétiens
du monde entier se partagent en Église. En dehors de cette retrouvaille apostolique du
Tabernacle, de la pastorale et de la catéchèse, prêter une armoirie, un signe héraldique, voire
une représentation sacrée d'un autre peuple au sien sans qu'il y ait eu au préalable certains
syncrétismes rituels associatifs ou un pacte d'alliance de genre ésotérique Habea Corpus,
c'est une atteinte à la spiritualité de celui à qui on impose ce transfert de mémoire. De prime
abord, l'acquéreur de l'arbitraire ne saura pas le supporter. C'est le cas de la Présidence offert
à Joseph Kabila au détriment des ayants-droits. Le résultat de cette perversion politique est
que ce jeune-homme dont aucune tribu ne réclame ne connait pas la pratique cérémoniaire
de rencontre avec les Congolais dans leur dimension existentielle profonde.

Partant, l'usage des armes est le seul langage de son régime pour mobiliser le peuple et se
faire écouter des citoyens. Le groupe Bundu Dia Kongo a expérimenté ce mode opératoire
de communication asociale. Le dialogue entre Joseph Kabila et la nation ne s'exprime que
par la répression et les représailles. Cet individu parachuté dans la Direction politique du
Congo est par son ignorance du système qu'il tient en main un danger public par toutes ses
initiatives qui vont de tâtonnement aux improvisations. D'aucun ne peut s'étonner de ses
agissements, le Président survenu n'a pas été préparé à la haute fonction qu'il occupe. Par
contre, ce sieur sur qui repose les lourdes charges de l'État est naturellement prédisposé à
mâter à tout moment tous ceux qui le dépassent quand ces derniers lui font des remarques
objectives. Le problème de ce comportement brutal est factuel à la docimologie qui fait défaut,
car il ne peut point se hisser à la hauteur de ce que requiert les compétences de sa tâche.
Alors, le réflexe premier qui le visite, c'est la violence.

Les signes d'une culture sont pareils. Le matraquage des médias occidentaux dans les
questions de droit de l'homme produisent les mêmes effets dans la plupart des pays du Tiers-
Monde et même dans ceux de l'Europe de l'Est. Certes, les questions des droits et libertés
sont universels, mais quand l'itinéraire d'intentionnalité des médias de l'Ouest qui adressent
des critiques ne tiennent pas compte de l'authenticité des États récriminés, l'activisme des
intervenants échoue dans son processus d'interposition arbitrale. Les acteurs de cette
démarche auront montré les limites par leurs modèles à sens unique qu'ils mettent au centre
de la résolution du conflit. Dans tous les cas, on ne peut pas résoudre les problèmes de droit
de l'homme au Brésil comme en Belgique. Entre deux pays distincts, il y a de part et d'autre
une ligne de démarcation par rapport aux propositions à formuler. Les citoyens brésiliens sont
79

de toutes les origines humaines, à savoir : noire, blanches, jaunes et indienne et métis.
Prendre une décision unilatérale qui ne tient compte que du groupe majoritaire dominant, c'est
engendrer un plus gros problème qui dépasse l'épaisseur de sa bonne foi comme intervenant.

C'est la réalité de cet ordre qui a été imputé à la RDC. En procédant au changement du
drapeau national sans référendum ni consultation des forces vives, le gouvernement central
d'alors a donné aux Congolais une bannière qui n'a pas de contenu significatif avec la teinte
de la morphologie chromatique s'accordant au registre du prisme des couleurs des habitudes
culturelles enchâssés dans les esprits citoyens. Certes, le bleu est resté bleu et le jaune est
demeuré jaune. Pourtant, c'est effectivement là la ruse du réformateur de cette symbolique
nouvelle. Les armoiries et la représentation héraldique de la bannière nationale ont été heurté
par l'arbitraire d'une décision qui porté atteinte à l'édifice des accords chromatiques
configurateurs de l'unité congolaise.

a/ Le mystère de la transmutation du drapeau de la RDC

En cherchant de comprendre pourquoi un nouveau drapeau est arrivé impromptueusement en


RDC alors que les problèmes qui ont généré la sécession, en 1960, la rébellion, en 1963, et
autres banditismes armés au Congo n'ont pas de lien de cause à effet avec la résolution de
ces conflits à l'intérieur du pays.

L'unique explication qui se prête à cette problématique n'est pas une histoire de désaccord sur
l'emblème national, elle est seulement une question préjudicielle soulevée par les
désorganisateurs internationaux du Congo, parmi lesquels les anciens agents de la métropole.
Comme je le dis et redis, par le drapeau, il y avait une piste de tout embrouiller dans l'âme
patriotique des Congolais. L'Idée-force de ce changement de la bannière nationale fut un
objectif clair :

▪ Créer une génération déboussolée de son itinéraire spirituelle parrainée par l'âme
des couleurs génériques de la fondation moderne du Congo tel que les ancêtres et
les puissances de Berlin les y avaient conviées ;

▪ Enlever à l'esprit des jeunes l'identité de l'uniformité des métaphores fondatrices


de la nation afin que ceux de l'Équateur ne se ressemblent de ceux du Katanga et
ceux du Kivu de leurs contemporains du Kasaï et ainsi de suite ;

▪ Embrouiller toute prédisposition susceptible de créer une synergie inter congolaise


à partir de laquelle des organisations internes peuvent émerger en convergeant
vers une alternative d'édification d'une 'Société Générale du Congo', c'est-à-dire
un ensemble au sein duquel se regrouperait en un conglomérat le patronat et le
syndicat, la société civile et les forces vives qui jouerait le rôle d'Institution de
Financement de la République dans tous les secteurs des programmes de
développement ;

▪ Mobutu qui siégeait avec ces architectes de la dérive de la conscience patriotique,


car il préparait à prendre le pouvoir, a récupéré ce schéma. Le MPR, Parti-État,
prendra possession des Institutions de la République et le 21 octobre 1971, le
Bureau politique de ce parti va imposer le drapeau de la 'Prima Curia'.

Toutefois, pour que ce plan fut mis à exécution, celui de révoquer le drapeau, il fallait trouver
un préalable et il fut là. La mort de Lumumba engendra des problèmes de légitimité, les
Ministres de son gouvernement qui ne voulait pas devenir chômeur et sans emploi parvinrent
à se faire reconnaître dans d'autres pays, notamment, l'URSS, la Yougoslavie, la RDA, la
80

Tchécoslovaquie, la Chine populaire, Cuba et la Corée du Nord. Profitant de cet imbroglio qui
faisait qu'à l'ONU comme sur d'autres plates-formes diplomatiques il se signalait deux
délégations congolaises, l'une de Léopoldville et l'autre conduite par Antoine Gizenga.

Le drapeau est comme la plaque minéralogique d'un véhicule, c'est à travers lui que les
citoyens répondent du même nom dans le concert des nations et c'est par lui que les soldats
à la guerre se reconnaissent et renforcent leur cohésion. Les Américains sont le peuple le plus
férus du drapeau, cet attachement les garde unis et les rapproche. Depuis deux cent ans, leur
drapeau n'a pas beaucoup changé et le fait d'avoir les mêmes couleurs nationaux à vue d'œil
de père en fils fait que les États-Unis sont indissolubles, du moins pour ce temps présent. C'est
cela qui a été enlevé aux Congolais, en quarante-huit années, ils ont changé plusieurs
drapeaux et n'ont aucun repère des retrouvailles solides coiffées par les couleurs nationales.

Le problème du drapeau que l’on soulève aussi dans la néo-Constitution (2005) est une
fausse question. Le drapeau congolais, en dehors de celui de la république du Libéria qui
est une copie conforme de celui de l'Amérique, est le plus vieux drapeau d’Afrique noire
que les États-Unis ont reconnu, le 22 avril 1884, comme un emblème d’un État souverain
et ami. C'est l'Ambassadeur américain à Berlin, Monsieur Herridge, qui fut le parrain de
cette divulgation publique du drapeau et le premier juridiquement à le reconnaître au
nom de son pays. Depuis cette date, cette étoffe ne s’est pas vue interdit de flotter dans le
ciel bleu congolais duquel il a pris la couleur de sa chevelure royale. Il faut rappeler que
le drapeau du Congo émane de nos ancêtres, ce sont eux qui en ont dicté les motifs, et
ceux-ci, contrairement au silence de l’histoire, étaient présents la Conférence de Berlin.

Présentement, quel que fut un quelconque désaccord sur nos discussions intérieures, nous
avons les matériaux conventionnels de notre constitutionnalité institutionnelle, les
préfixes de base qui fondent nation sont déjà préétablis et à leur destination et la mission
de demain est intégralement définie, ce sont :

▪ La Loi Fondamentale ;
▪ Les six provinces ;
▪ Le drapeau six étoiles et une plus grande d’une unité située au centre.

(…) Cela veut dire qu’il faut partir du point zéro de l’Indépendance, la RDC doit aller
rechercher sa virginité initiale au 30 juin 1960, celle-ci se trouve dans le livre Ier de la
Constitution offerte au Peuple sous le nom de 'Loi Fondamentale'. Ce document est en
conformité avec la fondation du pays, la genèse de son administration et les perspectives
de sa direction politique au présent comme au futur. C’est cette Loi qu’il faut amender,
car il n’y aura pas de prérequis favorisant un groupe contre un autre et c’est dans son
cadre uniquement qu’il va falloir délibérer sur l’itinéraire socio-politique du Congo de
demain.
Source : Djamba Yohé, dans 'Congo : Pourquoi voter non au Référendum', pg 18. Édition
l'Encrier du Rédacteur, Ottawa, 1995.

La signification ésotérique du drapeau de la RDC est à rechercher dans les mystères de


l'Irlande du Nord. Ce sont les couleurs d'une histoire étrangère qui ont été transplantées en
RDC et cela d'une manière équivoque. En effet, les motifs d'origine de l' emblème d'Armagh
ont été permutés et par conséquent, ils ne répondent plus aux fréquences de leurs émissions
chromatiques dans la temporalité et l'espace tels qu'ils flottent dans l'air de l'Irlande du Nord.
Ce n'est pas une question d'archétype complexe, l'ésotérisme du drapeau congolais est une
perversion de la mission qu'il remplit, car l'esprit des Rdéciens ne connaît pas le sens et la
valeur des couleurs que la RDC arbore sous la voûte de son ciel.
81

Si on donne aux Français, aux Belges, aux Américains, aux Japonais, aux Chinois le drapeau
congolais, ces derniers vont demander qu'on enlève les couleurs qui sont exhibées à leur
regard. En fait, leurs corps dans l'histoire comme dans le présent ressentent au niveau
mystique de sa sensibilité la violence des couleurs qui déflorent leur espace public. Les
couleurs vibrent et il ne faut pas se tromper là-dessus, c'est pourquoi certains immigrants ne
se reconnaissent pas dans le drapeau du pays d'accueil si les motifs y représentés agressent
leur âme. Ce mystère pour le saisir est facilement repérable dans certaines littératures
mystiques mises devant les yeux des jeunes.

Il ne s'agit pas nécessairement d'un drapeau pour voir dériver les impulsions sensorielles d'un
groupe dans un trouble vibratoire, cette désarticulation de l'âme est aussi évidente dans
l'emprunt inapproprié d'autres signifiants et symboles que l'on peut se permettre de permuter
arbitrairement. Une culture propre à une composante ethnique ne peut pas être transférée
abusivement vers une autre adresse tribalo-clanique. C'est un sacrilège que de donner à un
peuple des rituels qui ne sont pas les siens. Pour illustrer d'une manière comparative ce que
j'allègue, je propose à la curiosité des lecteurs de ma communication les ouvrages suivants :

▪ La tiare d'Oribal (Alix) ;


▪ La légion perdue (Alix) ;
▪ Les dieux maudits (Alix) ;
▪ L'énigme de l’Atlantide, (Blake et Mortimer) ;
▪ Le temple du soleil (Tintin) ;
▪ Le sceptre d'Ottokar (Tintin) ;
▪ Le cigare de Pharaon, (Tintin),
▪ Le domaine des dieux, (Atérix), etc.

Les bandes dessinées, citées ci-dessus, ne sont pas que des digests pour amuser l'esprit. Les
auteurs de ces ouvrages avaient dépassé la limite du simple divertissement pour toucher à la
grammaire spirituelle de la culture des peuples. En tout cas, il y a dans le scénario des
aventures précitées des véritables pistes de la culture intrinsèque des Romains, des
Péruviens, des Congolais et des syncrétismes religieux et culturels des civilisations que
touchent ces aventures par leur humour qui n'en est vraiment pas un.

Dès lors, d'aucuns peuvent se demander pour savoir ce qui a été rompu chez les Rdéciens.
La réponse à cette interrogation affirme que c'est toute la dimension de l'équilibre de l'alphabet
de l'esprit congolais qui a été détruit. Cette déchéance s'est accompagnée de la démobilisation
des affinités, car en démantelant les provinces, on a créé des nouvelles frontières inter-
congolaises, ce qui a favorisé la distanciation d'un peuple qui était toujours ensemble et sans
coupure des liens intercommunautaires. Pour rendre clair cette interprétation, il y a lieu
d'expliquer ce que le drapeau de la RDC a signifié ésotériquement lors de son adoption
publique.

c/ Fracture de la République en deux marges inconciliables

Le drapeau congolais est bel et bien un bradage d'un emblème, celui de l'Irlande du Nord du
Comté d'Armagh. Il fallait donner aux Congolais un drapeau qui ne s'éloigne pas des couleurs
auxquels ils sont habitués à voir flotter dès par leur enfance. Comme de raison, ce qui était
retenu c'est la couleur bleue et jaune et ce qui fut ajouté, c'est la couleur rouge. Le but de cette
permutation, qui est en même temps une désillusion de la promesse d'un Congo nouveau,
renferme une idée d'escroquerie spirituelle dans mémoire subliminale. L'objectif fut de lever
une nouvelle génération des Congolais sans attaches avec leur passé. En effet, les jeunes de
la RDC, comme on l'a vu au Zaïre avec le tricolore, devaient se moquer de leurs parents sur
ce que furent leurs couleurs nationales dont l'origine remontait à la Conférence de Berlin.
82

Cette ruse faisait dire facilement à la jeunesse que leurs parents étaient des aliénés mentaux,
des colonisés et de personnes sans identités. Mobutu fera proclamer cela à la République
toute entière pendant vingt-six ans dans la phrase 'Tricolore enflamme nous du feux sacré (…)
qui nous relie aux aïeux à nos enfants'… L'éducation politique du Parti-État, on le sait, jouait
avec les variations chromatiques de son drapeau pour soutenir la thèse que toutes les
anciennes couleurs ont perdu le pays, surtout, entre 196-1965. Qui ne le sait pas ?

Pourtant, c'est là que le ça blesse. Depuis le jour où l'on a changé des couleurs et abandonné
la forme compositionnelle du drapeau des six étoiles, on a infusé par l'entremise d'une activité
subliminale, le germe de là de la dispersion de la mémoire. L'indicateur tragique de cette
reconfiguration de perte de repère est la couleur rouge. Ceux des Congolais qui savait lire la
calligraphie des couleurs et leur agencement dans un emblème nationale ont craint cette
colorature ainsi imprimé dans le drapeau de la République. Joseph Albert Malula,
Archevêque de Léopoldville, s'est posé plusieurs questions là-dessus et n'a pas eu de
réponse, mais il savait pertinemment bien ce que signifiait cette révocation du drapeau dont
l'âge était de quatre-vingt ans.

Ce qui fut au centre de cette escroquerie subliminale, c'est l'épée qui a tranché sur l'échafaud
du meurtre de la mémoire et de la conscience la colonne vertébrale de l'anatomie spirituelle
de notre peuple. Le drapeau, ainsi rendu public, eut au centre un fleuve de sang encadré par
deux lisières jaunes et l'étoile, symbole de l'unité nationale et populaire, fut déplacée de son
centre névralgique, cette ultime adresse de l'intégrité de l'âme congolaise, pour devenir un
exposant différentiel dans une sorte de calcul intégral défini par la séparation des deux
triangles bleus. En somme, le drapeau de la RDC était devenu un triangle rectangle double
avec une hypoténuse marquant la fracture et la déchéance de l'unité par le déversement du
sang de toute la République que l'espadon invisible du cruel sort imposé aux Congolais
maintiendra désormais. Ce qui changeant également dans cette mutation métaphysique fut la
teinte de la couleur bleue, celle-ci était passé du bleu ciel congolais de la saison de pluie, car
c'est dans ce contexte là qu'il été imaginé, à celle de l'uniforme de la police belge. Qu'il vous
souvienne, au Congo-Belge, l'uniforme des policiers était pareil à celle des agents de police
de Belgique.

Pour découvrir que l'âme congolaise était frappée en pleine face au cœur son intégrité
symboliques par les couleurs du drapeau donné aux Congolais, en 1964, je vous donne
l'hymne national avec lequel devait être inauguré cet emblème :

Salut au drapeau
Débout saluons, saluons,
Drapeau du Congo,
Nous gardons le silence ;
Le fleuve de sang versé
Du haut de notre hampe.
Étoile d'or d'unité
Et lisères jaunes,
Emblème de la paix
Et la prospérité :
Ô Congo !

Cet hymne national ne fut jamais accepté, les Pères Boka et Lutumba, soutenus par les
Jésuites, leurs collègues refusèrent cette mascarade. Les religieux, entre eux, avaient compris
de quoi il s'agissait dans ce montage éhonté du détournement du destin des Congolais par les
couleurs nationales. L'hymne, ci-dessus, a bel bien existé, que celui qui a de l'audace pour
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contester mon témoignage aille chercher dans les archives de la République ce texte, il se
rendra bien compte que ce que je produis comme preuve sur cette escroquerie est authentique
et avéré. L'immixtion de la couleur rouge est le résultat des troubles qui se sont succédés entre
1960 et 1964, mais ces désordres étaient planifiés avant et surtout autour, de 1958, et mis en
chantier avec, d'abord, l'assassinat de Patrice Lumumba et de ses compagnons. Cette mort
fut le but primordial pour qu'effectivement, il surgisse une fracture inter-congolaise puis des
rébellions et des sécessions que l'on mettrait sur le compte du Premier ministre défunt. La
rébellion de 1964 est appelée rébellion Lumumbiste. Ce qui n'est pas vrai.

1. Qui, des Congolais que nous sommes a vu Lumumba inciter ses confrères à se tuer
ou à tuer les étrangers ;

2. Qui peut, en dehors de toute spéculation, affirmer que cette méchante allégation
est l'ordre de Lumumba pour se venger de ses bourreaux. Ce qui est évident et
sans contredit, c'est qu'après ce crime, le Congo devint un champ de bataille, mais
la République demeura une Démocratie dans sa fonctionnalité tant que Mobutu
n'était pas encore Président. Joseph Kasa-Vubu cohabitait avec la critique et la
supportait comme le jeu et le fondement d'un État de droit ;

3. Qui peut ne pas reconnaître aujourd'hui que le changement de drapeau était une
incitation à la division et à la perte des repères ?

La fracture de la République n'a pas réussi comme on le voulait, elle a surpris plus d'un parmi
les architectes de cette tragédie. Au lieu de voir les Congolais s'entre-chasser comme des
ennemis à la manière de certains tribalismes diviseurs, la déstabilisation de la République, au
lieu d'être consanguinaire et congénitale, était plutôt idéologique. On a vu à Stanley ville un
Gizenga originaire de Bandundu, avec ses mensonges et ses ruses, haranguer aisément les
Topoke, les Mbesa, les Mongando et les Babua. Dans cette même impasse d'une République
déboussolée, Léopoldville, au lieu de demeurer une ville des Bakongo a accueilli les rescapés
des Rébellions et sécessions comme une Croix Rouge qui s'apitoie sur le sort des réfugiés
mal pris. C'est fut le premier grand échec de la subversion des tombeurs des Congolais.

L'intelligence spirituelle des Congolais, quoi que heurtée en son centre névralgique, avait par
ses aptitudes subtiles, ses intuitions et son bon sens gardé l'essentiel du cap de sa destination
vers son futur ébranlé par la gabegie des fossoyeurs de l'unité de la RDC. La récidive
déstabilisatrice des puissances étrangères de 1996, 1998 et les années 2000, c'est-à-dire à
aujourd'hui, avec le concours du Front Patriotique Rwandais, de l'Uganda Army, de l'AFDL, du
RCD/Goma et du MLC/Bemba n'ont pas pu casser ce penchant de préserver d'abord l'unité
inter congolaise. Il s'est levé des armées rustiques et villageoises pour défendre la République
mieux que les Universitaires congolais réunis à Lusaka, à Sun City, à Bruxelles derrière Louis-
Michel et surtout l'ONU dont les soldats ont violé les belles Congolaises aimées de Dieu et du
Christ-Roi. En n'en reste pas moins vrai que la fracture de la République en deux parcelles
d'âmes idéologiques est présente et active. Par ailleurs, les symboles du drapeau venu de
l'étranger ne cessent pas moins d'embrouiller les couleurs culturelles de l’esprit congolais.

Les effets voulus de la balkanisation de la RDC sont perceptibles dans la lecture rétrospective
de ce qu'il en a découlé quand on a inauguré un pays de vingt et une provinces en 1963. Je
prends pour sources mes écrits relatifs à l'analyse que j'ai faite sur le Référendum de 2005,
cette consultation populaire rédigée pour installer à ad vitam aeternam Joseph Kabila pour
Président de la RDC. Je rapportais ceci au sujet de l'explication de la balkanisation provinciale
du Congo :
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Pour démontrer ce que j’avance, je me ram ne la carte géopolitique du Congo-Belge, celle-


là même qui a fonctionné jusqu’en 1965, part quelques modifications dues l’extension des
provinces de 1963. Dans la province du Kasaï, par exemple, il y a des villes majeures qui
ont disparues et le caractère pluriculturel de la province a disparu. En effet, entre 1956 et
1963, on pouvait lire sur la carte les villes suivantes :

▪ Kabinda ;
▪ Lubefu ;
▪ Lusambo ;
▪ Lodja ;
▪ Mwene-Ditu ;
▪ Bakwanga,
▪ etc.

Un anthropologue qui fait des recherches dans cette partie du Congo croira qu’il n’existe
qu’une tribu dans cette ancienne grande province avant sa balkanisation. C’est-à-dire
qu’il ne rencontrera qu’une langue parlée dans les deux chefs-lieux de la partie Est et
Ouest, or, il y a d’autres groupes ethniques comme les Basongé, les Batetela, les Bakuba,
les Babindji, les Bakualuntu ou les Kanyoka qui vivent dessus. La plausible explication de
cette incongruité se trouve dans les calculs électoralistes de ceux qui ont subdivisé l’ancien
Kasaï de cette manière-là. Voilà ce qui justifie la nécessité pour la RDC de repartir du
point zéro de l’indépendance pour envisager toutes modifications constitutionnelles venir.

Ce cas est pareil dans d’autres provinces, les villes de Basankusu, de Busu Djanoa, de
Libenge, de Kibali Itura, de Samba, de Lomela, d’Irebu, de Bokatola, de Mpania
Mutombo, de Wembo Nyama ou de Makanza ont disparu. Pourtant, les ressortissants de
ces territoires répondent présent dans les communautés culturelles de Kinshasa, de
Lubumbashi et de Kisangani. L’éviction de ces noms corresponds maintenant la
répartition des circonscriptions électorales. Pour faire match nul, un retour la case départ
s’impose.'
Source : Djamba Yohé, dans 'Congo : Pourquoi voter non au Référendum' pg 19. Édition
l'Encrier du Rédacteur, Ottawa, 1995

Le Congolais avec l'avènement de vingt-et-une province ont été dispersé comme les
constructeurs de la tour de Babel. Il eut comme conséquence à l'échec de cet audace une
perte de la mémoire. En terme biblique, ces peuples ne parlaient plus la même langue, il
apparut sur terre des ethnies différentes avec des façons de parler distinctes, c'est là le vrai
visage de la perte d'une Pentecôte pour un peuple.

'La terre entière se servait des mêmes mots. Or en se déplaçant vers l'orient, les hommes
découvrirent une plaine dans le pays de Shinéar et y habitèrent. Ils se dirent l'un à l'autre
: 'Allons ! Moulons des briques et cuisons-les au four.' Les briques leur servirent de pierre
et le bitume leur servit de mortier. 'Allons ! dirent-ils, bâtissons-nous une ville et une tour
dont le sommet touche le ciel. Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute
la surface de la terre. Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les
fils d'Adam. 'Eh, dit le Seigneur, ils ne sont tous qu'un peuple et qu'une langue et c'est là
leur première œuvre ! Maintenant, rien de ce qu'ils projetteront de faire ne leur sera
accessible ! Allons, descendons et brouillons ici leur langue, qu'ils ne s'entendent plus les
uns les autres !' De là, le Seigneur les dispersa sur toute la surface de la terre et ils cessèrent
de bâtir la ville. Aussi lui donna-t-on le nom de Babel car c'est là que le Seigneur brouilla
la langue de toute la terre, et c'est de là que le Seigneur dispersa les hommes sur toute la
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surface de la terre.' Source : Genèse 11, 1-9, Société biblique française et Éditions du Cerf,
Paris

Car, avec une Pentecôte, tout le monde se comprend et s'entend. Les évangélistes
l'approuvent et le prouve. Les Congolais ont été déboussolés volontairement par le recours à
la perversion. Les ennemis de la République ont renversé la pédagogie de Dieu pour obtenir
le résultat inverse à celui qui fut sien pour corriger son peuple versé dans l'apostasie, l'idolâtrie
et l'inconduite morale. La Pentecôte est le mortier de l'unité, car le peuple est porteur d'un
même Esprit.

« Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler en d'autres


langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. Or il y avait, demeurant à
Jérusalem, des hommes dévots de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui se
produisit, la multitude se rassembla et fut confondue : chacun les entendait parler en son
propre idiome. Ils étaient stupéfaits, et, tout étonnés, ils disaient : ' Ces hommes qui
parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il alors que chacun de nous les
entende dans son propre idiome maternel ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de
Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et d'Asie, de Phrygie et de Pamphylie,
d'Égypte et de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence,
tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons publier dans notre langue
les merveilles de Dieu !
' Tous étaient stupéfaits et se disaient, perplexes, l'un à l'autre : ' Que peut bien être cela
?'»
Source : Ac 2, 1-12. Version Louis Second.

Les Congolais se situe là où un peuple a perdu ses repères et sa mémoire de cheminement


avec le Congo indépendant, car on leur a coupé des arrières qui contiennent son livre d'histoire
et de son devenir. À bien observer le drapeau congolais de 1964 et celui de 2006, ramené à
l'actualité sous prétexte de retrouver l'authenticité du viol des couleurs de la souveraineté
nationale par le régime de Mobutu, on constate devant soi que les couleurs de ce drapeau ne
sont pas les mêmes. L'ancien pavillon national d'avant le 24 novembre 1965 est d'un blue
semblable à celui d'Armagh et l'actuel emblème a le même bleu que celui que l'on retrouve
dans le drapeau du Rwanda de Paul Kagamé. Il y a une explication à cela, je la relèverai plus
loin.

d/ Le découpage des six provinces en verre cassé

Quand j'étai petit, les adultes avaient un adage qui disait : 'Verre cassé pas moyen de
réparer'. C'est sur ce principe que les agents de la balkanisation de la RDC ont travaillé. Peu
avant la sortie officielle du drapeau qui consacre la divisibilité congolaise avec le symbole du
sang, un artifice de la dispersion des Congolais fut déjà mis en place et fonctionnant dans une
effectivité administrative acquise. C'est le découpage du Congo en 21 provinces. Le dessin du
Congo-Belge avait complètement disparu et les livres d'histoires et des géographies devaient
être revus pour permettre aux nouvelles administrations provinciales d'avoir une personnalité
distincte par rapport à la nouvelle physionomie de la République.

Pour diviser un peuple, le plus facile acte de divorce à accomplir, c'est de découper son
territoire. Ce n'est pas tant que les citoyens aimeraient se séparer, mais c'est plutôt de susciter
des ambitions de pouvoir auprès de ceux qui découvrent les enjeux de cet artifice. Quand
l'Union Soviétique tombait, les balkanisateurs cachés, auteurs de cette entreprise, parvinrent
facilement à leur but. Ceux-ci proposèrent au Ministre des Affaires Étrangères de l'URSS,
Édouard Chevarnadze, un ressortissant de la Géorgie bolchévique, la Présidence de la
République. Le préposé à ce poste dilua aussitôt tous ses liens avec Gorbatchev et ce dernier
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se retrouva isolé, ce fut même là le coup le plus grave qui fut asséné au père de la Pérestroïka
et l'URSS mourut sans qu'il fût tiré un coup de canon en provenance de l'Ouest.

Lorsqu'on procède à un découpage de territoire, l'acte qui consacre cette division implique
aussi le divorce de l'unité des habitudes communes. En ex-Tchécoslovaquie comme en
Bosnie-Herzégovine, on constate la surjection des réflexes d'une nouveauté surprenantes,
mais ils sont très souvent connotés de prudence et de la méfiance de l'un vis-à-vis de l'autre.
Dans le fond, il s'agit-là d'un détachement des liens de proxémie qui fera réagir la génération
qui vient avec des questions. Celle-ci va vouloir qu'on lui explique pourquoi y a-t-il eu cette
séparation et pourquoi certains personnages historiques responsables l'ont voulue. L'évolution
de cette réflexion va déboucher à la rédaction des textes d'identité par lesquels chaque partie
aura son histoire et sa personnalité spécifique.

La RDC est le théâtre d'une balkanisation voulue. Je mets au défi quiconque contredit mon
assertion que je crois indiscutable comme postulat. Si par l'absurde, un Président américain
ose découper par complaisance de leadership les États-Unis, celui-ci ne fera pas œuvre de
génie, il va se faire renverser à l'instant même, car la création des nouvelles frontières contre
celles qui existent vont défigurer l'Amérique. Plus personne ne va plus être tenté dans un élan
de tourisme vouloir visiter le pays de l'Oncle Sam. En effet, par rapport à quoi ce visiteur va-t-
il fonder son récit quand l'Arizona n'est plus dans ses limites territoriales, quand le Mississipi
aura perdu la Nouvelle Orléans pour la Floride et que New York entre dans l'État du Montana
?

La confusion d'une telle permutation fera que personne ne s'intéressera plus aux États-Unis
et les Américains vont se révolter à coup sûr. Mais cette perversion a été commis en RDC.
Combien pitoyables sommes-nous à plaindre avec ces dessins qui décoiffent notre âme par
sa racine nucléaire de l'esprit. Les 26 provinces actuelles de la RDC sont en fait cette tunique
de Capitaine confectionnée à la taille de Joseph Kabila et offert aux Congolais comme
vareuse de leur équipe politique dirigeante. C'est toute une dispersion de la mémoire
patriotique qui été frappé de plein fouet à la barbe et au nez des Rdéciens, mais ce phénomène
s'accomplit à toutes les générations des âges politiques du Congo. Ce visage est l'indicateur
réel de l'esprit de Pentecôte dans la collectivité congolaise intégrale.

e/ Le nouveau drapeau est subliminal et satanique

Cela fait un temps que je fais allusion à ce qui est subliminal. Pour pénétrer la question qui
suit, il me tient à cœur d'expliquer laconiquement ce que ce mot signifie. Pour éviter la
polémique et ne pas paraître pour quelqu'un qui invente des définitions à sa guise, je vous
donne celle formulée par Wikipédia, car vous pouvez la consulter sur internet. La voici :

'Un message subliminal est un stimulus incorporé dans un objet, conçu pour être perçu à
un niveau au-dessous du niveau de conscience. Les techniques subliminales ont été
utilisées dans la publicité ou la propagande. Le but, l'efficacité et la fréquence de telles
techniques sont sujets à débat.'

À l'arrivée des Belges au Congo, le problème des couleurs d'identité territoriale ne s'étaient
posées, car à Berlin en 1885, les Délégués à cette Conférence avaient reconnu la Bannière
bleue avec une étoile jaune en son centre. C'était là le drapeau de l'État Indépendant du
Congo. Pendant quatre-vingts ans, cette Bannière a flotté à côté de celle de la Belgique en
soulignant le caractère distinctif de la personnalité congolais étatique et de celle du Royaume
qui l'assumait en tutelle, puis en colonie, c'est-à-dire le Congo-Belge. La question de l'unité
nationale de la RDC n'est pas une invention récente des hommes d'État congolais, ceux-ci
n'ont que répété ce qui a été décidé par nos ancêtres et leurs vis-à-vis occidentaux réunis aux
dix-neuvièmes siècles dans la capitale allemande. Au cours d'une épaisseur d'environ cent
87

ans, il n'est pas banal de dire que la couleur bleue et l'étoile au centre du drapeau n'était pas
incarnée dans l'esprit et l'âme des Congolais. En d'autres mots, ce drapeau qui se vit complété
six étoiles, par Lumumba, en 1960, en guise des six provinces, reflétait la dimension unifiée
de la collectivité congolaise. En somme, le Congo est symboliquement bleu, car c'est cette
couleur là et son étoile jaune qui rassemble et mobilise la Nation.

Comme de raison, il était pratiquement impossible de démanteler l'esprit de l'unité congolaise


si l'on ne procède pas par un artifice subliminal qui disperse les esprits de la Cour
métaphysique de leur cercle mnémonique. Il fallait donc commencer par violer la couleur et
permuter les symboles. Chez les chrétiens, à Noël, l'étoile de Bethléhem est placée au centre
et au-dessus de la crèche, il est également rapporté dans les évangiles que cette même étoile
a identifié l'adresse de l'Enfant de Bethléhem en se plaçant au centre de l'événement. C'est
ainsi que les Rois mages ont reconnu la fin de la destination de leur voyage en Galilée.
Lorsqu'on enlève du drapeau d'Israël l'étoile qui se trouve en son centre, on commet là une
profanation, car on porte atteinte à la signification primordiale et historique de la mémoire
hébraïque telle qu'elle remonte, du moins, à partir du Roi David.

Il en fut de même quand on a déplacé l'étoile du centre du drapeau congolais pour la fixer
dans le triangle supérieur proche de l'échine qui le supporte. En effet, en moulant
volontairement un fleuve de sang à l'intérieur du drapeau, on a du coup décapité :

1. L'Unité congolaise ;
2. La mémoire de cette unité infusée par sa couleur bleue ;
3. La continuité de l'avenir par une rupture brutale de l'harmonie chromatique des
symboles.

En clair, l'histoire actuelle du drapeau congolais est une interférence conflictuelle des couleurs
déménagées de leur concomitance et de leur concordance socio-historique. Dès lors qu'on
donne aux Américains un autre drapeau et que l'on découpe les États-Unis dans une
architecture que ne reconnaît pas le peuple, on donne un coup dur à la stabilité du pays, on
déplace par là même le système des valeurs dans leur concordance et dans leur diversité
interdépendante et on finit par effacer tout simplement le cumul de tous les souvenirs qui
remontent à la fondation de l'Amérique, à la mémoire du 4 juillet 1776 et au reste de tous les
événements que les États-Unis ont connus, dont les deux Grandes Guerres Mondiales.
Partant, se résoudre abusivement, à cause d'une position de force dont on jouit par rapport au
peuple et se permettre de remanier les symboles sans consultation nationale, c'est accomplir
une œuvre illégitime et hors-la-loi même si la loi est de son côté.

Cela veut dire quoi, qu'il y a des choses auxquelles on ne touche pas, sinon on embrouille la
stabilité de la puissance surnaturelle protectrice pour déverser dans la collectivité les forces
malsaines de la démonologie. Là-dessus, je voudrais dire aux compatriotes que les couleurs
sont chargées de messages et de vibrations que seuls les grands initiés savent interpréter ou
utiliser. D'une manière plus explicite, on ne change pas de drapeau pour faire plaisir à un
candidat ou à un président auto-proclamé. Bien plus, il n'est pas permis à un peuple de confier
la confection de son drapeau et des uniformes de son Armée (police), l'impression de sa
monnaie et de ses timbres, à une entité étrangère.
Cette imprudence s'accompagne de plusieurs conséquences, car la commandite faite aux
manufacturiers de ces marchandises peut être infusée d'objets non perceptibles à vue d'œil,
mais agissante sur les réflexes cérébraux ayant fonctionnés sous le sens de la vue.

Après la rébellion de l'AFDL, Laurent-Désiré Kabila a restauré le drapeau de six étoiles, mais
ce retour du drapeau initial du drapeau indépendant n'a pas plu à ceux qui ont commandité sa
rébellion. À Bruxelles, dans les antichambres de l'Union Européenne, les directeurs politiques
de l'Europe nous ont refusé d'arborer ces couleurs en prétextant que c'était là une copie
88

conforme du drapeau de l'Union Européenne. Qui dit vrai ? En tout cas, ce n'est pas l'Europe,
car le drapeau du Congo est bleu et vieux de 72 ans, il a vu le jour avant celui de l'Europe qui
ne date que de 1956. Dès lors, la cabale s'est organisée pour révoquer ce drapeau. L'on
raconte, par radiotrottoir, que c'est Louis Michel qui a forcé à ce que le Congo abandonne
définitivement son ancien emblème. Partant, il a été recommandé à la Confrérie secrète qui
s'est réunie à Liège pour rédiger la Constitution, de proposer un autre drapeau qui ne
ressemble pas aux couleurs et à la teinture de l'Union Européenne. Le sens ésotérique de
cette crainte fut le fait que l'Europe craignait :

▪ La résurgence du patriotisme congolais ;

▪ De voir le Congo revenir à un découpage administratif des six provinces ;

▪ La réapparition du nationalisme congolais dans l'icône de ses héros nationaux,


dont Lumumba et Grand Kallé Jeff Kabaselle ;

▪ La reconfiguration des affinités indissolubles qui gardaient les Congolais du


Congo-Belge dans une unité de facto qu'aucune forme d'action subversive ne
pouvait démanteler.

L'actuel bleu du drapeau est un bleu délavé, c'est-à-dire, une couleur ésotériquement étudiée
pour faire diversion dans la conscience congolaise. Avant d'aller plus loin, revisitez le drapeau
que j'ai en exergue sous la dénomination l'Encrier du Rédacteur, vous verrez, par cette revue,
que le Congo est subliminalement divergé avec le registre des couleurs soumises au regard
des générations successives des citoyens depuis 1960. Il n'existe qu'un pays depuis 200 ans,
au moins, qui ait changé autant de drapeaux et de couleurs en moins de cinquante ans. Le
cas du Congo, est une inférence volontaire des teintes chromatiques pour embrouiller
l'intelligence spirituelle de l'âme congolaise. Par rapport à l'histoire de la RDC, l'actuelle
couleur est une teinte satanique exhibée aux yeux de la Nation, car si le drapeau devait être
bleu, ce n'est pas sous cette visibilité picturale. Le drapeau qui flotte au Congo, aujourd'hui,
est chargé des messages subliminaux perturbateurs des ondes cérébrales agissant sur la
réflexion de ceux qui ont l'âme de la République en mémoire, mais il est aussi un pavillon qui
diffuse le contenu subtil de sa communication non-identifiée aux regards de tous.

Tenez bien, le drapeau congolais devient profondément visible quand il y a l'orage, c'est en ce
moment-là qu'on le voit le plus, car le noir couleur des nuages de la précipitation qui s'annonce
concentre sa bleuitude dans l'amplification du sombre manteau de la pluie. Dès lors que les
éclairs s'enchaînent dans le ciel, le rayonnement du bleu délavé, celui des lisères jaunes et du
diagonal rouge séparant l'emblème national en deux, manifeste éloquemment leur ton de
colorature. En clair, que signifie cette volupté du drapeau à vouloir devenir visiblement intense
quand le ciel se fait trop noir ? Il n'est pas difficile de comprendre cela, les motifs subliminaux,
avec le flash de l'éclair, immergent l'esprit par l'entremise du regard des symboles de la
déchéance qui sont destinés à maintenir les Congolais dans l'ignorance et l'insouciance de sa
condition.

C'est la même logique qui a été imprimée dans le drapeau actuel du Rwanda. Ne vous êtes-
vous jamais posé la question là-dessus, chers concitoyens ? Eh bien, l'alliance entre Paul
Kagamé et Joseph Kabila est soulignée par la similitude de la bleuitude de l'actuelle couleur
du drapeau congolais et du drapeau rwandais. Dans l'emblème national du Rwanda, Paul
Kagamé y a inséré sa symbolique ésotérique, il a choisi ces couleurs pour hypnotiser ceux
qui ne sont pas capables de lire l'orthographe de ses codes secrets, car c'est de cette façon-
là qu'il se protège contre les crimes qu'il a commis. Encore une fois, ce pavillon qui a remplacé
l'ancien, frappé de la lettre R au centre, est rempli de signaux subliminaux qui vont du plus
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simple code aux codes sophistiqués de ses allégeances spirites. Pour découvrir cet alphabet
mystérieux, il faut observer le prisme de couleurs tel qu'il se présente. En effet, les teintes qui
composent son registre sont graduellement renforcées ou graduellement diminuées en
tonalité, jamais les couleurs ne se mettent en conflit.

Au niveau naturel, cette même analogie est perceptible dans les couleurs de l'arc-en-ciel. Les
tons sont graduels et leur agencement est harmonieux et sans conflit. Ce que le drapeau du
Congo et du Rwanda a de particulier, c'est la violence de la connivence des couleurs qui se
détachent complètement de leur harmonie mutuelle. Il en ressort un constat, c'est l'arc-en-ciel
démoli et refait. Par conséquent, le but poursuivi dans ce remaniement de l'ordre naturel des
ensembles dans leur registre, c'est la désillusion pour enfreindre la lucidité de l'esprit à
poursuivre tranquillement la vocation de son itinéraire spatio-temporel. En clair, ces deux
drapeaux de Kinshasa et de Kigali sont presque invisibles au regard par un jour de soleil bien
clairement baigné sur la terre. Je ne suis pas excessif en vous faisant remarquer ce détail,
mais je pense qu'il est important pour notre peuple, comme celui du voisinage à qui nous
voulons beaucoup de bien, que les sages s'interrogent sur la complaisance des dirigeants
quand ils touchent aux symboles nationaux sans être interpellés. Au demeurant, je pense que
celui qui a écrit l'hymne national du Rwanda un prisonnier qui n'a pas achevé le terme de sa
peine. Le drapeau n'est pas une étoffe ordinaire pour se permettre de le changer à sa guise,
c'est bien là une mauvaise initiative.

La plus importante reconquête que feraient les Congolais pour ressaisir la mémoire qu'ils
laissent pourrir à l'immondice spirituelle. N'en déplaise, ce jeu de désarticulation des couleurs
par les spécialistes de l'escroquerie spirituelle ne se passent pas qu'au niveau de la peinture
et des couleurs des bannières, ils se retrouvent aussi dans l'agencement des accords de la
musique et du solfège en particulier. Toutefois, pour que le Congo revienne sur les pistes de
sa destinée initiale, il est important que son peuple se décide à se réapproprier la Constitution
du 19 mai 1960, celle de la Table Ronde, en la remaniant tant soit peu. Mais, c'est aussi là
l'occasion pour la Nation, même si c'est difficile, de renouer avec le découpage du territoire à
la hauteur des six provinces. En somme, il s'agit ni plus ni moins que la retrouvaille de l'ancien
drapeau du Congo. L'actuelle bannière est satanique et pervertie. À ce que je sache, il n'y a
pas beaucoup de Congolais, sinon pas du tout, qui puissent donner l'explication de ce que
signifie notre drapeau national. Tant que nous garderons l'actuel drapeau, nous risquons de
continuer la baignade dans le sang, car le fleuve de sang qui sectionne le drapeau en deux
n'est pas représenté dans une configuration de prévenir le deuil. La couleur rouge en diagonal
vient de plus l'infini à moins l'infini et vice-versa. Le nouveau drapeau est subliminal et
satanique.

III. Le double discours de Léopold II

Aussitôt que le Congo devient une possible acquisition pour le Roi des Belges, celui-ci- élabore
deux discours pour cette acquisition. L'un est très humanitaire et profondément
philanthropique et l'autre, secret et capital des enjeux au centre des conflits inter-européens,
est explicite pour par sa mission et ses ambitions affichées.
Léopold II organise lui-même l'échafaudage de ce marketing à caractère égoïste et
déshumanisant pour les autochtones congolais.

A/ Le caractère humanitaire

Pour être celui que l'histoire a longtemps considéré comme un sauveur de l'Afrique centrale,
sinon du Congo, contre l'esclavage, le Roi Léopold II a joué un rôle truffé d'artifices et de ruse
pour recevoir l'EIC en cadeau. La vraie vérité liée à cette ambition de conquête, c'est le fait
que le Souverain belge avait reçu des parents 15 millions de francs or en héritage. Pour les
faire valoir et rapporter, Henry Morton Stanley est arrivé au bon moment pour
90

l'investissement de cette somme. Pour le reste du récit, ce que raconte l'histoire sur la
philanthropie du Roi, c'est du remplissage des paragraphes. En fait, il n'y avait rien
d'humanitaire dans les discours de Léopold II, à Berlin et à Bruxelles. Le bilan des morts qu'il
laisse durant le temps qu'il est propriétaire du Congo est de plus funeste, sinon un génocide
avant le mot. Ce sont 10 millions des Congolais décédés des exactions et de la persécution
de ses agents coloniaux. Beaucoup des Congolaises et des Congolais ont été mutilés pendant
que d'autres plus faibles mouraient sous le joug des travaux forcés dans la culture de l'hévéa
et la chasse à l'éléphant pour son ivoire.

Après la question des frontières départager, les États concernés excellaient dans les
exposés philanthropiques, c’était cela d’ailleurs le cheval de bataille de Léopold II. Il disait
entre autres :

'Ouvrir à la civilisation la seule partie du globe où elle n’a pas encore pénétré, percer les
ténèbres qui enveloppent les populations entières, ceci j’ose le dire, une croisade digne de
ce siècle de progrès. (.. ) …Il m’a paru que la Belgique, État central et neutre, serait un
terrain bien choisi pour une semblable réunion… Je serais heureux que Bruxelles devînt
en quelque sorte le Quartier général de ce mouvement civilisateur…'

Les points saillants de la Conférence de Berlin tournaient autour des questions d’ordre
humanitaire, celles ayant trait au progrès des peuples indigènes sous l’emprise des
ténèbres et de l’ignorance. Les arguments garantissaient, par une justification raisonnée,
l’expansion impérialiste sous le couvert désintéressé de l’humanisme, mais le côté
stratégique n’était ressorti clairement et pourtant, c’est de cela qu’il s’agissait d’abord.
Les points d’achoppement du partage de l’Afrique étaient peu près cet ordre du jour :

1. Éradiquer l’esclavage contre les courtiers arabes spécialisés dans la traite des
Noirs ;

2. Délimiter les frontières et les influences des États qui ont les bannières qui flottent
sur la terre africaine ;

3. Confirmer la localité ethnologique des tribus recensées en précisant sur la base des
données géopolitiques, la cartographie réelle de leurs origines ;

4. Déterminer la caractérologie climatique des régions concédées pour dresser une


carte définitive les données météorologiques du continent africain ;

5. Promouvoir un libre accès aux États européens et aux autres puissances qui
voudraient participer à l’investissement sur le sol africain.

Cette quête des espaces nouveaux met en lumière une chose : l’Afrique ne fut pas
organisée administrativement sans documentation précise. Les enjeux étaient connus dès
lors que les puissances coloniales se sont mises à courtiser ses espaces. Léopold II avait
dans sa filière le nom de toutes les tribus du Congo, il défendait son dossier avec des
informations concordantes.
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b/ Caractère mercantile et d'exploitation coloniale

Un souverain unilatéralement proclamé par les siens, acquéreur d’un pays et d’un peuple sans
voix, Léopold II devient le monarque des Congolais et cumule ce titre avec celui qu’il a chez
lui sur les Belges, ses sujets. Malgré le statut de l’État indépendant du Congo, ce roi converti
la terre qu’il a en propriété, contre toute jurisprudence, en colonie pour la Belgique.

'Nous, Léopold II, roi des Belges, souverain de l’État indépendant du Congo, voulant
assurer à Notre patrie bien-aimée les fruits de l’œuvre que depuis de longues années, nous
poursuivons (…) Convaincu de contribuer ainsi à assurer à la Belgique, si elle le veut, des
débouchés indispensables à son économie et à son industrie et d’ouvrir à l’activité de ses
enfants des voies nouvelles, Déclarons par les présentes, léguer et transmettre, après Notre
mort à la Belgique tous nos droits souverains sur l’État Indépendant du Congo…';
Source : En 1908, La loi du 18 octobre fait de l'Etat indépendant du Congo une colonie de la
Belgique. Histoire du Congo, Robert Cornevin.

Le double discours de Léopold II reflète la nature de son aventure congolaise qui n'était que
mensonge et bluff, son objectif fut celui de perpétuer l'esclavage et l'outrage à la race noire,
il disposait d'ailleurs dans ce cadre de 400 Congolais esclaves à sa Cour de Laeken.
Quiconque doute de ce que j'affirme n'a qu'à vérifier l'authenticité de mon allégation qui clame
une présence nègre en surnombre au Palais Royal et dans les propriétés du Souverain le
long de la Côte d'Azur, entre 1890 et 1905. Mobutu a fait la même chose avec les Zaïrois
de sa Cour, il envoyé ses employés travailler de la même façon dans son parc immobilier en
Suisse et dans le monde. Ceux de la Confédération Helvétique à Savigny, je les ai vus. Pour
la plupart, c'était des militaires et des cuisiniers qui ne pouvaient pas s'apercevoir qu'il était
possible pour eux de fuir et de quitter cette captivité bourgeoise, car bon nombre d'entre-deux
croyaient qu'être-là où ils furent, c'était une faveur que de se trouver en Europe avec une vue
magnifique sur le Lac Leman alors qu'hier, la majeure partie de cette équipe était composée
des pécheurs jetant le filet sur le fleuve Oubangi à Gemena et sur le fleuve Congo à Lisala.
Devant une réalité de servitude érigée en système d'exploitation de l'homme par l'homme,
demeure des questions que le Congo officiel, par l'entremise de sa classe dirigeante et de ses
représentants, ne se pose pas, à savoir :

▪ Quelle est la postérité nationale des Congolais ?


▪ Quel est l'idéal commun de la communauté nationale ?
▪ Quelle la vocation de la RDC dans le monde ?

Revenant à mes moutons, je constate que malgré la foi chrétienne du Roi Léopold II, son for
intérieur n'en avait cure. Un homme croyant, institué dans le rite bénédictin de l'Église
catholique et qui, de surcroit, a sur la couronne, la croix du Christ-Roi, car c'est comme cela
que sa coiffure de Monarque fut faite, ne peut pas, en le sachant et en le voulant organiser le
destin de ses frères humains dans un itinéraire contraire au dessein de Dieu. Un Roi dans la
perception judéo-chrétienne est un prêtre comme le Roi David d'Israël. Aujourd'hui, il est fort
triste de constater que le caractère cruel de ce double discours n'a pas perdu de son emprise
ni de sa puissance d'expansion. Aux Belges d'hier, se sont substituées des nationalités
diverses d'un ailleurs récent. On ne peut pas s'empêcher de relever que c'est l'étranger qui
débarque pauvre sur la terre congolaise et qui demain, à quelques mois de son entrée en
RDC, fait la loi. Du Président de la République aux commerçants de l'avenue du commerce, à
Kinshasa, c'est la même logique de condescendance du nouveau venu qui domine sur l'ayant-
droit, l'usufruitier légitime et naturel du Congo depuis les sources de sa phylogenèse.

En tout état de fait, la République Démocratique du Congo se dirige vers l'estuaire de son
demi-siècle socio-politique, c'est un temps indiqué pour que les nations qui ont conspiré pour
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la déperdition du peuple congolais de demander des excuses, l'Australie l'a faite, le Canada
aussi. Les États-Unis bien avant, ces deux pays cités, a présenté à ses autochtones des
profonds regrets sur sa conduite lors de la conquête de l'Est et du Far-West. Bientôt, sans
doute, avec l'accession de Barack Obama à la Maison Blanche, ce seront peut-être les Noirs.
Pour notre part, ce serait un bel exercice pour la Belgique d'exorciser ses cauchemars
congolais. Mais pour que tout cela arrive, une assomption congolaise est requise. En attendant
que vienne ce moment de consomption de cœur, le travail à faire est immense. Les Rdéciens
doivent apprendre à redécouvrir leur pays, à se le réapproprier et à s'interroger sur la solidité
de leur solidarité mutuelle et celle qu'ils ont pour leur République. Pour l'heure, le Caractère
mercantile et d'exploitation coloniale demeure le concept centenaire de la mise en servitude
du peuple qui a le plus reçu de l'héritage de l'humanité, l'Afrique, le berceau du monde.

Les Congolais passent pour les derniers des peuples de la planète avec la plus grande
richesse entre leurs mains. Même les Églises, furent-elles catholiques et en Congrès
Eucharistique, comme celui qui a eu lieu à Québec, du 15 au 22 juin 2008, ne parlent pas de
la tragédie congolaise de la Guerre des Grands-Lacs, du viol des femmes et de l'assassinat
éhonté des Évêques, des religieux et des religieuses. En RDC, la mort des Évêques et des
religieux est un fait divers relayé jusqu'en Occident comme un non-événement, mais chez les
Apôtres, la mort de Saint Pierre et de Saint Paul, voire de tous les apôtres et de tous les
chrétiens martyres, n'est pas un événement banal. En Amérique latine non plus, car les
chrétiens de cette région se remémorent l'assassinant de Mgr Romero comme si ce crime
s'était produit il y a quelques heures à peine. Toute la référence aux massacres des masses
passe uniquement à l'avantage du Rwanda et du Burundi, alors que les hordes armées qui
assassinent en RDC sont venus de ces deux pays et de l' Ouganda. Les Rapports des
Nations-Unies, là-dessus sont à la portée de la lecture de tout le monde.

Ceci reflète l'échec du travail de communication médiatisée des Congolais. C'est le résultat
d'une perte d'onction de la Pentecôte intérieure des libertés civiles confisquées. Il est
impérieux à ce que la jeunesse qui cherche à se prendre en main et à comprendre la destinée
de son futur ainsi que les adultes qui l'encadrent de passer à l'offensive par des enquêtes
spirituelles digne d'examen de conscience. Cette démarche doit être englobante, il s'agit d'aller
interroger les dignitaires de l'ancien régime de Mobutu, de Laurent Désiré Kabila et de Joseph
Kabila pour qu'ils donnent des réponses sur les actes qu'ils ont posés contre le Zaïre et contre
le Congo dans leurs cercles ésotériques. Ce sont les Likulia, les Kithima Bin Ramazani, Les
Kamanda Wa Kamanda, les Sakombi, les Gizenga, les Kalume, les Mbusa Nyamuisi et toute
la batterie de ces Cours présidentielles qui ont entouré et entourent encore ces chefs d'État.
Que nous ne nous leurrions point, nous sommes encore des objets destinés au Caractère
mercantile et d'exploitation coloniale comme Léopold II l'a entrevu, entre 1885 pour sa
propre fortune et en 1908 pour sa Belgique natale.

IV. Processus d'abrutissement

Léopold II, en transformant un État indépendant en colonie, a trahi les sanctions actuarielles
du droit international telles qu'elles avaient établi la souveraineté du l'EIC. Ce ne fut pas tout,
ce Roi s'est arrangé à ériger un processus d'abrutissement collectif en une pédagogie d'infra-
humanisation du Congolais. C'est un mécanisme d'abêtissement qui fut mis sur pied pour
condamner à jamais les habitant du Congo devenu belge à être des ignares, c'est-à-dire des
ignorants de leur sort, sans doute à perpétuité. Quand j'étais petit à l'Athénée Royale, les
enseignants qui nous donnaient cours nous inculquait l'idée selon laquelle, je cite : 'Le dernier
des Belges était plus grand que le premier des Congolais'. Fin de citation.

Cette tradition a eu des héritiers et héritières, les Agents de ce processus d'abrutissement sont
pléthores, les plus récents dans l'actualité congolo-belge ont pour noms :
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▪ Colette Braeckman : Celle-ci a réussi à tromper le monde entier en se présentant


devant les grands médias de la planète comme étant la spécialiste du Congo, elle a
pris toute la place des Rdéciens et ceux-ci ne furent écoutés par aucune Instance
jusqu'à ce jour alors que le plus grand crime contre l'humanité, 6.00.000 des morts
congolais ne sont même pas rappelés par sa plume pour demander justice. Le
Tribunal Pénal Universel de son pays établi à Bruxelles n'ose pas la convoquer
pour l'interroger sa part de responsabilité dans l'amplification du conflit des
Grands-Lacs par ses mensonges qui n'ont pas aidé à ériger un espace de paix. Elle
a nommé pour l'exalter, Paul Kagamé, 'Tacticien', lui un ignoble criminel ! ;

▪ Louis-Michel : l'homme qui a cour circuité les élections en favorisant l'avènement


d'un usurpateur à la Présidence de la République de la RDC et a dit de lui qu'il
était 'l'espoir du peuple congolais' et aujourd'hui, ce messie faux vient de fermer
les Consulats belges de Lubumbashi et de Bukavu faisant du coup des responsables
de familles Belges et Congolais, employés de ces représentations, des chômeurs. Il
y a de quoi à se demander avec toutes ces magouilles en quoi cette personnalité est
un humanitaire de l'UE lorsqu'on allègue qu'il a détourné des fonds de son
gouvernement destiné aux Congolais ;

▪ Karel de Gucht : le Ministre des Affaires Étrangères qui ne se gêne pas d'insulter
les Congolais et de les traiter avec tous les mots auprès de leur bourreau Paul
Kagamé et récidive les mêmes mépris à Kinshasa à la face des Congolais médusés
quoi que ceux-ci ne prennent pas la partie de leur chef de l'État inventé par ses
compatriotes et l'Union Européenne ;

▪ Thierry Michel : celui-ci est voleur du patrimoine filmique de la RDC, il s'est


attribué les films dont il n'est pas l'auteur. La litanie de ceux qui ont tournés sont,
à titre non-exhaustif, Stani Tshitenge Madika, Magloire Musongo, Diambi Michel
; Par équipe de tournage : Benoît Lukunku, Tshitenge N'sana, Stéphane Kitutu
Oleomtwa, Életheure Lutu Mbabangu, Katuku Wa Yamba, Lusadisu Lwa Menga,
Wamushala Kamba, Donatien Ngfura, Dominique Aneki ; De la Rénapec : Nzinga,
Baruti, Mnsevani Sesevi, Makunza, des archives de la RDC de l'ex-Congo-Vox et
du Congo-Belge. Au-delà de ce mensonge de Thierry Michel, de ce qui passe pour
son fils, l'insertion d'une séquence d'un jeune homme qui récite un poème à la
gloire du régime n'est pas en relation avec ce qu'il raconte. Ce jeune-homme, c'est
mon jeune frère par alliance Pembele Lema dit Célio, il avait le sabre d'officier de
mon père et nous étions à la FIKIN avec une équipe de la Voix du Zaïre pour
assister au Concert de Grand Zaïko. Thierry Michel s'est approché avec l'intention
de mentir. Il a demandé que mon frère, alors, professeur de français et latin
improvise quelque chose pour son documentaire sur la RZ. Plus tard, il a inséré
cette image comme bilan de régime. Peuvent m'approuver, le musicien Café Dodo,
Mputu Kabamba, Lushima Djate de l'émission Barza, la poétesse Princesse Haïssa.
C'est honteux cet amalgame du faux vrai et des vrais faux. Tous les films de
'Mobutu Roi du Zaïre' constitue le vol de patrimoine filmique de la RDC, il n'y a
pas grand-chose de l'apport de ce fameux trafiquant de la médiathèque congolaise.

Effectivement, l'extrait suivant du Roi Léopold II est une directive de cette mécanique
d'empêcher le Congolais à être une personne digne de ce nom. C’est en ces termes que Sa
Majesté stipule la mission de ceux qui viennent au Congo pour y faire œuvre :
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Le but principal de votre mission au Congo n’est donc pas d’apprendre aux nègres de
connaître Dieu, car ils le connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à un MUNDI, un
MUNGU, un NZAKOMBA et que sais-je encore. Ils savent que tuer, voler, coucher la
femme d’autrui, calomnier et injurier est mauvais. Ayons donc le courage de l’avouer.
Vous n’irez donc pas leur apprendre ce qu’ils savent déjà. Votre rôle essentiel est de
faciliter la tâche aux administratifs et aux industriels. C’est dire donc que vous interprétez
l'Évangile de façon qui sert à mieux protéger nos intérêts dans cette partie du monde.
Pour ce faire, vous veillerez entre autres à désintéresser nos sauvages des richesses dont
regorgent leur sol et sous-sol, pour éviter qu’ils s’y intéressent et nous fassent une
concurrence meurtrière et rêvent un jour à nous déloger. Votre connaissance de l’évangile
vous permettra de trouver facilement des textes recommandant aux fidèles d’aimer la
pauvreté, tel par exemple : « Heureux les pauvres car le royaume des cieux est à eux. » …
Source : L’Afric-Nature, n° 005, octobre 1994 du journal camerounais et de « Le Reformate
Chrétien », n°004, page 11

Le processus d'abrutissement a fait du chemin surtout chez les politiciens congolais qui
assument le relais de cette infrahumanisation et celui de garder leurs compatriotes dans les
maillons de la captivité continuée avec la mondialisation odieuse à sens unique. Ce qui se
passe à Kinshasa fait pleurer au ciel tous les Saints et fait danser de joie les Démons dans
leur empire des ténèbres puisque l'œuvre de Dieu est profanée par la consécration des
criminels aux échelles le plus élevées du pouvoir dans une République. La Pentecôte a été
insulté la Pentecôte et désacralisée par les perversités d'origine institutionnelles des Dirigeants
corrompus du Zaïre et de la RDC.

V. Le Debout Congolais est Psaume 45 et introduction d'Is 60

L'hymne national congolais est le plus beau texte qui put être composé pour servir de chant
patriotique à la République. En réalité, le Congo à son indépendance, pour les catholiques
pratiquants, fut consacré à la Vierge Marie, car n'oublions pas que le Père Boka, le
compositeur de cet hymne, était Jésuite. Je l'ai connu à cause de sa famille qui habitait au
bout de ma rue et quand il passait quelques vacances dans le coin de la rue Timansi, dans
l'antre des deux rues de Timansi et Luima, chez ses neveux (Audax) et nièces, dont l'une est
ici à Ottawa, je partais servir la messe à ses côtés à la Paroisse Saint Michel. Mais, comme,
de temps en temps, je jouais de l'orgue et que je tombais sur les partitions de l'hymne national,
j'étais pris par l'envie de savoir pourquoi la mélodie et le texte étaient complètement loin de la
thématique de la Brabançonne, l'hymne national de Belgique. La question n'était pas futile,
mais intéressante puisqu'au Congo Brazzaville, en face de Kinshasa, l'hymne national, 'La
Congolaise', est une variation éloignée mais proche tout de même de la Marseillaise.

À cette question-là, le Père Boka disait qu'il fallait un chant, quand bien même il serait
classique, se rapprochant des rythmes congolais capables de représenter l'unité
organographique de tout le répertoire de musique traditionnelle, voire moderne, du Congo et
c'est cela d'ailleurs le concept du Debout Congolais. Voilà quelques chants congolais
auxquels la mélodie de l'hymne national se rapproche :

▪ Nsusu ntete bo ikokele mama (Kikokngo, chanté aussi par l'Ok Jazz plus tard) ;
▪ Nkoy Moko Akendeki etumba (Lingala : chanson scolaire du primaire) ;
▪ Ntumba wa Menda ndekela (Tshiluba : chant traditionnel) ;
▪ Ziambe kalamazi sa se o (Swahili : chant populaire de Lubumbashi).
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Cette sélection n'est pas du Père Boka, mais il m'a dit propose-moi quelques chants dont la
rythmique pourrait correspondre aux mesures et à la cadence du Debout Congolais. Aussitôt
après, nous avons vérifié dans l'analyse musicale des correspondances organographiques au
niveau de la structure des notes et du rythme. Ce fut une surprise, car on n'était pas loin de la
mécanique du solfège dont se nourrit le Debout Congolais dans sa composition initiale. Je
n'en n'avais pas fini, je lui ai ensuite demandé quelle est l'origine inspiratrice du texte de
l'hymne national. Une fois de plus, il m'a dit que c'est du Psaume 45, intitulé 'Épithalame
royal' dans la Bible de Jérusalem, au Troisième partie du Livre d'Isaïe, chapitre 60, 1-7,
sous le titre 'Splendeur de Jérusalem'.
Pour le Père Boka, le Congo correspond au chant 'Fille de Sion, réjouis-toi, car le Seigneur
est en Toi'.

J'ai enfin demandé par quoi fallait-il reconnaître cela, il m'a dit : par la phrase 'Don béni, Congo'.
J'étais ému et j'étais étonné en même temps par cette consécration du pays au Créateur du
monde. Au point où nous en sommes arrivés aujourd'hui, il est impérieux que les politiciens
cessent de regarder le Congo comme un objet de profits et qu'ils commencent à le percevoir
comme une alliance sacrée conclue entre Dieu et la Nation congolaise. De cette façon-là, la
politique publique cessera d'être un cercle qui recrute des profiteurs et des situationnistes qui
vendent la République.

Tout au long de ces divers textes intitulés 'Histoire ésotérique de la RDC', le lecteur aura
remarqué que je m'en suis pris aux sociétés secrètes, mon idée n'était pas de les pourfendre
pour mobiliser le mépris public sur elles, mais pour attirer l'attention sur les particularités de
certaines de ces sociétés qui ne sont là que pour organiser la faillite du Congo et des
Congolais. Les sociétés secrètes dans bien des pays, quand elles sont nationales et intégrées
à l'idéal de la Patrie, servent au bien-être du peuple. Au Canada, pour préserver les valeurs
culturelles françaises de l'Amérique du Nord, les Canadiens-français et les Québécois se sont
regroupés dans une corporation inconnue des anglophones et de la majorité du public, fit-elle
francophone, 'L'Ordre de Jacques Cartier ou La Patente'. On peut aussi rencontrer dans
une loge du même genre, quand il s'agit de la sécurité nationale de France, Jean-Marie Le
Pen à côté de Jacques Chirac, pourvu que l'idéal de cette association ne soit pas fondé sur
le racisme et la discrimination à caractère xénophobe. Ils sont tous Français.

Il ne s'agit pas non plus dans l'histoire ésotérique de clouer au pilori les Francs-maçons et
autres, car certains membres de ces associations ne sont là que pour une quête de sens et
non pas pour l'exploitation et l'appauvrissement des secteurs de la vie communautaire et
sociale. Il n'empêche que l'on a pu remarquer par les Français eux-mêmes la dérive de
certaines corporations maçonniques qui accaparaient pour elles-mêmes l'appareil de l'État et
les moyens de production par des parrainages ciblés. À ceux-là, la France publique et
médiatique a réagi comme moi je le fais maintenant. Le Congo, comme toute la RDC actuelle,
est sous la coupe des mafias organisées en sociétés secrètes néfastes, ce sont celles-là qu'il
faille mettre en garde ou carrément éliminer du circuit de la production et de la bienséance
publiques, car il a coulé trop de sang au Congo à cause de ces mafias.

En fait, mon objectif en écrivant tous ces textes aura été de réveiller la conscience nationale
par l'histoire, par la spiritualité et par les mécanismes réflexifs en vue de produire un choc
devant transformer le regard des compatriotes pour la République qui est la nôtre. La RDC
après son éviction par les Armées rwandaise, ougandaise, l'AFDL, le RCD/Goma et le
MLC/Bemba a perdu de sa poigne, pourtant elle se complexifie dramatiquement sous la
présidence de Joseph Kabila et la misère ne fait qu'accélérer la descente aux enfers des
citoyens. Il me semble que devant cette urgence de sonner l'hallali, je ne devais pas me taire.
Mon rôle aura été celui d'un héraut de la République qui crie pour que la Nation se réveille et
se prennent en charge. Dès lors, j'ai cru nécessaire de déployer mon discours aux quatre coins
cardinaux et collatéraux de la RDC. Les Congolais doivent intérioriser leur pays et approfondir
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leur personnalité dans le phénomène de la réflexion sur la République. Ils doivent, en dernier
essor, se poser la question de savoir quelle est leur place dans le monde et à quel degré
d'échelle socio-politique leurs voix résonnent sur la plate-forme des transactions mondiales.

En tout cas, celui qui ne m'aura pas compris tirera ses leçons ailleurs. Quant à moi, je n'aurai
pas à me reprocher d'avoir été quelqu'un qui a gardé le silence devant des spectacles
questionnant. Jusqu'à ce jour, la Justice internationale ne fait que punir les Congolais et laisse
impunis des cruels assassins comme Paul Kagamé, Yoweri Museveni, Azarias Ruberwa,
Joseph Kabila et bien d'autres.

Pourtant, ces gens ont assassiné de sang-froid et de plein gré plus de six millions de Congolais
et au-delà de quatorze millions les différentes ethnies riveraines des pays des Grands-Lacs.
Le temps est venu à ce que tous ensemble nous refusions au TPI et à son personnel judiciaire
de s'empêcher de s'indigner devant les viols des femmes et la fémicide que finissent par
commettre même les Troupes des Nations-Unies. Le film de Raymonde Provencher, de Radio-
Canada, 'Le déshonneur des Casques Bleus' est un témoignage que l'on ne peut pas ignorer.
Enfin, on peut également, au cas où, nous Congolais et Congolaises, sommes d'accord entre-
nous, introduire une requête de recours en justice au Congrès américain pour demander des
explications consistant à savoir : pourquoi Bill Clinton, alors qu'il était Président des États-Unis,
a armé les pays voisins et équipé les rebelles en vue d'attaquer la République du Zaïre,
aujourd'hui RDC.

Enfin, pour notre propre gouverne, nous devons rechercher la Pentecôte perdue à cause de
la débauche de nos dirigeants d'hier. Un peuple du Vendredi Saint ne peut pas être une
communauté nationale sans Pentecôte, car celle-ci est une présence de l'Esprit de Dieu qui
agit dans l'être de leur personne collective et individuelle. Léopold II a éteint notre Épiphanie
historique, le néo-colonialisme a désacralisé notre Pâques du 30 juin 1960 et Mobutu Sese
Seko a profané la Pentecôte liturgique et traditionnelle. Le rôle qui nous incombe est d'aller
maintenant dans les sillons de notre passé, à travers un genre de marche synodale nationale,
pour aller retrouver notre virginité perdue au niveau de l'esprit et de l'âme.

Je vais terminer par une note d'espérance et d'optimisme dans l'avenir. La RDC n'est pas une
immondice sur laquelle gît un peuple mort, quoi que sa posture le laisse paraître ainsi.
J'exhorte à la résistance spirituelle notre jeunesse et je demande aux plus anciens de soutenir
ces derniers. Par ces mots, je rends hommage aux jeunes d'hier qui ont résisté et qui ont porté
le flambeau de notre vitalité sur l'écran de l'actualité d'aujourd'hui. Ce sont respectivement
trois générations que j'ai choisies à la volé dans le monde artistique :

1. Grand Kallé, Frannco,Vicky, Simaro, Rochereau, Mujos, Kwamy, Kiamuangana


Mateta Verckys, Gérard Madiata , Papa Noël, Mavatiku Michelino, Jhonny
Bokelo et Dewayon ;

2. Le Négro Succès, les Los Nickelos, le Yéyé National, Iss Boys, le Thu Zaïna, le
Stukas, le Baby National dont je cite en passant quelques noms célèbres, Ray
Lema, Bony Tshimpaka, Manuaku Waku, Nyoka Longo, Papa Wemba Shungu
Wembadio, Lita Bembo, Nombe Opetun, Molulu d'Igazi à Bandal, Kasonga
Nyanguila, dirigeant et Carlito ;

3. Les Wenge Musica, spécialement ceux que j'ai connu à l'origine de l'orchestre
comme Alain Makaba et certains de ses compagnons qui venaient prendre ma
guitare pour les répétitions, à l'instar du frère de Théotym de la Tonde à Bandal,
mon jeune frère Didier Kapela qui est un des mentors du début de l'orchestre sur
Kiluinzi à côté du Vieux Makengo et je lance un regard bienveillant à un ancien
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Losnickelard de Bruxelles, le Docteur Zitou, voisin de résidence d'Alain Makaba


et Tamukiala.

Comme ces écrits jaillissent à la veille de la fête nationale, je rends un vibrant hommage aux
pères fondateurs de la République et ses héros nationaux que je n'ai que trop rappelés.
Évidemment, il y la Sœur Anuarite, cette martyre de la rébellion muléliste, mais héroïne par
la vertu de sa foi et son combat contre le viol et pour la dignité de la femme. Je rends également
hommage aux Treize Commissaires du Peuple, dont Étienne Tshisekedi et Marcel Lihau.
Ceux-ci ont su par leur résistance politique à arracher la République à la consécration privée
d'un homme sur qui était prononcé le serment à la Nation. Cette efficacité a divorcé l'ancien
régime d'avec l'actualité intrinsèque des Congolais, l'extrinsèque étant à reconquérir à cause
de la pègre qui tient le pouvoir en main de la RDC comme un chien qui ne lâche pas l'os. Enfin,
il faut que le Parlement, 'Ma'Hele', pour l'intérêt de la santé spirituelle des Congolais demande
à ce que l'on déplace le Mausolée de Laurent Désiré Kabila là où il est construit, car ce
monument remplit l'espace qu'il occupe des vibrations ésotériques inaugurées par les
médiums de la curia Kabiliste.

Essayez de prendre possession du drapeau de la Présidence de la République et passez là


au spectroscope ou au liminol, vous remarquerez qu'il a à l'intérieur des motifs bizarres que
sont ces vibrations personnalisées dans l'emblème de la République. Le drapeau de la RDC
n'a que trop changé de couleurs et des symboliques sans raison valable et cela durant près
de cinquante ans. Libérons-nous de la sorcellerie du pouvoir des corporations ésotériques
organisées pour lobotomiser les Rdéciens. Les Congolais doivent savoir que certaines
individualités qui dirigent le Congo, dans l'engeance des groupes maffieux, viennent des États
qui n'ont pas de politique d'immigration et qui refusent d'accueillir l'étranger sur leurs territoires.

NB : Voici la carte d'où nous vient les couleurs initiales du drapeau de la RDC en 1964. Cette
carte représente l'Irlande du Nord et le point rouge, c'est le Comté et la Municipalité
d'Armagh.

Joyeuse fête nationale à tous, Vive la RDC

Djamba Yohé,
Gaston-Marie,
Le Congolais de l'Atlantique Nord.

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