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Sur le chemin d'un Saint: Père

Arsène [Arsène Boca]

Source : Orthodoxologie

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Chapitre 1 : La découverte

Au monastère de Prislop en Roumanie situé près de l'ancienne


Dacie dans un paysage exceptionnel, une croix de bois s’élève
sur une tombe recouverte de fleurs en floraison permanente.
L'homme enterré là, est un miracle inconnu : Père Arsène [Arsène
Boca], un des plus grands luminaires de l'Orthodoxie, considéré
comme un saint par toutes les âmes heureuses qui ont eu la
chance de le rencontrer au cours de leur vie. Fort, inébranlable
dans la foi, il a passé par les déserts "rouges" de l'athéisme et par
les terreurs des prisons communistes sans dévier du droit chemin
qu'il suivait avec beaucoup de chrétiens. Adoré par les gens pour

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ses sermons et ses miracles, redouté par les autorités de l'époque
en raison de sa forte influence, le Père Arsène est mort en martyr;
mais la traînée de lumière qu’il nous a laissée brille encore parmi
nous, même dans nos jours.

Père Arsène [Boca] est venu dans ce monde dans un petit village
dans les montagnes des Carpates. Né le 29 septembre 1910 à
Vata de Sus (Roumanie), il était le seul enfant d'une famille aisée.
Il termina l'école secondaire de Brad, où il
se distingua par sa pensée et son intuition
profondes. Il entra au séminaire de
théologie de Sibiu, termina les études à
Ceranauti, actuellement en Moldavie; Il se
révéla détenteur d’un grand talent
artistique et en conséquence il fut envoyé à
Bucarest pour un second diplôme en
beaux-arts. (Un de ses tableaux)

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Après avoir obtenu son diplôme des Beaux-Arts, il assista aux
cours  du professeur Rainer à la Faculté de Médicine. Il fut aussi à
Sibiu, l’élève du Père Dumitru Staniloae. 

Quand il a fini ses trois ans d’étude, il fut envoyé par Sa Sainteté
le Métropolite Balan au Mont Athos dans un skite roumain (un
très petit monastère avec quelques moines) pour y obtenir
certains textes de la Philocalie en grec et en roumain. Plus tard, il
participera avec le Père Dumitru à la traduction de la Philocalie
roumaine. Il dessinera aussi la couverture pour cette édition.

Son court séjour à l’Athos lui apporta les premières expériences


spirituelles. Là, il a observa le jeûne pendant des périodes allant
jusqu'à quarante jours, comme il le rappellera plus tard à
quelques chrétiens (remarque: dans son cas, le jeûne signifiait
probablement ne rien manger du tout ou seulement un peu de
pain, et boire de l'eau).
Au Mont Athos, il fera l'expérience de visions et de consolations
divines.

En 1940, il est ordonné diacre et tonsuré. En 1942, il est nommé


staretz du monastère de Brâncoveanu.

En 1945, et en 1948, il fut emprisonné par les communistes.


Après deux mois, le Métropolite Balan le transféra, pour le
protéger, comme staretz au monastère Prislop. Il fut à nouveau
arrêté à plusieurs reprises pendant les années cinquante. Accusé
de malversations (fausses bien sûr), il fut exilé à Bucarest. Il
survécut en faisant des peintures d’églises.

En proie aux tracasseries de la Securitate (la gestapo


communiste), il partit au monastère de Sinaïa.

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Il y naquit au Ciel le 28 novembre 1898. Sa glorification par
l'Eglise roumaine est prévue.

Beaucoup de gens venaient d'endroits lointains, même à pied,


juste pour rencontrer le Père Arsène.

Les personnes qui désiraient la Sainte Communion étaient


amenées par le Père Arsène à un lieu sur la montagne. Là, il les
gardait pendant 7 jours et nuits à ne manger que du pain et du
miel. Pendant tout ce temps, ils priaient ensemble et écoutaient
des sermons. Celui qui ne jeûnait pas et mangeait autre chose,
comme de la viande… était invité à quitter les lieux. Dans la
matinée, le père Arsène venaient dans les cellules où les chrétiens
dormaient ensemble comme des frères et il choisissait seulement
ceux qu'il croyait être prêts pour la confession et le partage de la
Sainte Cène.

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Pendant la guerre, beaucoup de gens venaient au Père Arsène, en
particulier les jeunes hommes qui avaient dû partir pour la
guerre. Il disait à certains d'entre eux: "Ton âme se promène le
long d'un chemin différent, va vers elle." Il estimait que leurs
âmes n’étaient pas dans l'Église; pour eux le pèlerinage était une
formalité. Pour d'autres, il disait, "oui, viens". Il les invitait dans
l'Église à écouter la Sainte Liturgie. Il donnait la Sainte-Croix à
baiser, mais pas à tous. A certains il faisait l’onction de myrrhe
avec joie, à d'autres, il ne le faisait pas. Une fois où quelqu'un lui
demanda : "Père, pourquoi ne donnes-tu la Sainte Croix qu’à
certaines personnes?" Il répondit: "Mon enfant, ceux à qui je
donne la Croix à baiser ne rentreront pas chez eux. Vous
reviendrez et nous nous rencontrerons à nouveau. " Et ceux qu'il
mentionnait ne sont jamais revenus, sauf ceux qui ne baisaient
pas la Croix.

... Beaucoup de gens aimaient Père Arsène [Boca] parce qu'il se


souciait véritablement que du côté spirituel de l'être humain. Il
demandait aux gens de retourner à Dieu et de vivre une vie
consacrée au Christ. Même avant la 2ème Guerre mondiale, il
était suspect pour le régime communiste (athée), car beaucoup
de gens faisaient appel à lui pour des conseils. Le Secret Service
de sécurité le soupçonnait de conspiration, comme catalyseur
principal du mouvement contre le communisme.

Pendant les périodes restrictives du communisme (le


christianisme devint illégal) Père Arsène poursuivit sa mission de
père spirituel. A cette époque, les miracles étaient nécessaires
pour échapper aux persécutions communistes autoritaires qui
frappaient férocement contre tout ce qui ne correspondait pas à
l'idéologie communiste étroite; et le Père Arsène était un homme
du Saint-Esprit qui fit beaucoup de miracles. Après 1989, en face
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du monastère de Sambata de Sus, une croix fut érigée pour tous
ceux qui sont morts en combattant dans la résistance
anticommuniste dans les montagnes de Fagaras. Le premier nom
sur la croix est celui de Père Arsène [Boca], même s’il n'a jamais
conseillé à quiconque de prendre les armes et de combattre, et
s’il n'a jamais touché une arme. Cependant, il insuffla courage et
la foi à ceux qui choisirent de se battre. On dit que beaucoup de
gens ont été aidés par ses prières, quand ils ont été persécutés
par la sécurité.

Chapitre 2 :De l’eau de la pierre

Père Arsène avait une cellule dans les montagnes au-dessus du


monastère de Sambata où il se retirait pour le jeûne et la prière
en solitude. On dit que l'espace et le chemin vers la cellule ont été
sanctifiés et Père Arsène n’en parlait jamais, et il y amenait
seulement quelques personnes qu'il considérait comme purs de
cœur. En haut, à la cellule il n'y avait pas d'eau, que de petits
ruisseaux formés au cours du printemps, à partir de la neige. Un
jour, ceux qui faisaient l'escalade avec le Père Arsène lui dirent:
"Père, nous avons vraiment soif, et nous avons épuisé l'eau que

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nous avions apporté avec nous." Père Arsène, les  regardant
pensivement, prit une petite tige du sol et  commença à prier.
Ensuite, il leur demanda avec compassion: Voulez-vous boire de
l'eau? " "Oui, nous le voulons!".Il a ensuite frappé une pierre ,et
l'eau a commencé à sortir d'une pierre du ruisseau; et même
aujopurd’hui, l'eau s’écoule de ce rocher; pas beaucoup, mais des
gouttes d'eau permanentes.

En 1948, le monastère de Prislop, redevint  possession de l'Eglise


chrétienne orthodoxe. Père Arsène fut envoyé au monastère de
Prislop et, en un court laps de temps, il apporta la vie au
monastère. Aujourd'hui encore, après tant d'années, nous
pouvons voir la façon dont les fleurs ont été organisées par le
Père Arsène [Boca], ou comment chaque pierre a été placée avec
soin dans l'endroit où il pensait qu'elle serait adaptée.
En peu de temps les gens entendirent parler de la grâce du Père
Arsène [Boca], et ils l'ont envahi en grand nombre pour
recevoir  consolation et de guérison spirituelle. Père Arsène avait
du temps pour tout le monde et ne rejetait jamais personne. Les
higoumènes du monastère nous ont dit: "Il se mettait au niveau
de tout le monde et leur parlaient dans une langue qu'ils
comprenaient personnellement. D'une part, il vous  captivait et
vous séduisait, et d'autre part, il scrutait votre conscience. Il
décrivait votre propre état spirituel; vous expliquait où vous étiez,
qui vous en étiez et ce que vous pouviez devenir.
Il vous connaissait si bien. "
Il fut capturé par la sécurité de Prislop en 1958, et contraint aux
travaux forcés dans le camp de travail de Dobrogée [ou
Dobroudja]où il passera le reste de deux ans.

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Chaptre 3 : Le Saint enchaîné

Même s’il fut mis en prison et envoyé au camp de travail du canal


du Danube, le Père Arsène [Boca] ne fut jamais condamné, tout
simplement parce que la sécurité ne put jamais le trouver fautif. A
en juger par les allégations, nous nous demandons si le Père
Arsène n’accepta pas sa peine pour être en mesure de réconforter
et d'aider les âmes de ceux en prison. L'une des personnes
proches de Père Arsène [Boca] nous a dit:

"En Dobrogée, au camp de travail du Danube, où Père Arsène fut


envoyé pour la deuxième fois, c’était très dur. Ils avaient une
certaine quantité de terre à extraire à la pelle, les travailleurs
étaient épuisés, car ils avaient une très mauvaise nourriture, donc
ils n’avaient pas de force. Père Arsène leur disait: "Mes bons
enfants, nous allons y arriver", et on ne sait pas comment ils
faisaient pour avoir fini leur tâche imposée et comment ils ont
survécu.

La nuit Père Arsène disparaissait, personne ne savait comment.


Les gardes commencèrent  à parler entre eux: "Il y en a un qui
disparaît pendant la nuit!" Une fois, quand le père retournait à sa
cellule, il dit à l'un des gardiens, "N’aie pas peur, personne ne
pourra te nuire". Aujourd'hui, c’était comme ça, le lendemain de
même, à la longue, le gardien dit au reste des gardes: " Soit je
deviens fou, soit j’ai des visions, il y a un homme ici qui
disparaît."

Une nuit, les gardes sont allés le voir, car il avait l'habitude de
faire sa sainte liturgie, seul, la nuit. Ils le virent en dehors de la
prison, remuer les lèvres, priant. Ils voulaient l'arrêter, mais ils
n'osèrent pas. La grande porte de la cellule de prison avec de
lourdes  serrures, s’ouvrait devant lui sans que personne ne les
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touche, à la fois dans la nuit quand il sortait et le matin quand il
revenait. En ce temps, le Père Arsène créait  également les croquis
de ses plans pour la construction du sanctuaire du monastère de
Prislop...

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