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Rapporteurs :
Marc PETIT
PROFESSEUR DES UNIVERSITES, UNIVERSITE PARIS-SACLAY
Désiré Dauphin RASOLOMAMPIONONA
PROFESSEUR, Politechnika Warszawska
Thèse soutenue publiquement le 16 décembre 2022, devant le jury composé de :
Raphaël CAIRE Directeur de thèse
MAITRE DE CONFERENCES HDR, GRENOBLE INP
Bertrand RAISON Président
PROFESSEUR DES UNIVERSITES, GRENOBLE INP
Marc PETIT Rapporteur
PROFESSEUR DES UNIVERSITES, UNIVERSITE PARIS-SACLAY
Désiré Dauphin RASOLOMAMPIONONA Rapporteur
PROFESSEUR, Politechnika Warszawska
Invités :
Vincent DEBUSSCHERE
MAITRE DE CONFERENCES, G-INP, UGA
A mes grands-parents,
Mamadou et Oumou Goundiam,
Moussa et Youma Diakité,
Qui ont toujours su m’inspirer,
me motiver
et me soutenir.
Remerciements : | 1
Remerciements : | 2
Remerciements :
Les travaux de recherche présentés dans cette thèse ont été menés au sein du Laboratoire
de Génie Électrique de Grenoble (G2ELAB).
Je tiens à remercier le laboratoire de m’avoir accueilli pour cette thèse, ainsi que tout le
personnel, administratif comme technique, qui m’ont tant accompagné durant cette thèse.
Je leur serai éternellement reconnaissant pour toute l’aide apporté, les discussions autour
du café ou les simples « Bonjour » avec sourire au tournant d’un couloir.
Cette thèse n’aurait pas non plus été possible sans le financement apporté par l’Etat malien
à travers le programme de bourses d’excellence. Je remercie donc chaleureusement le
directeur de l’Enseignement Supérieur et de la Rechercher Scientifique du Mali, ainsi que
ses conseillers, qui m’ont renouvelé leur confiance à travers l’octroi de cette nouvelle
bourse. J’espère un jour pouvoir apporter à ce pays autant qu’il m’en a apporté.
Les mots ne me permettront jamais d’exprimer toute ma gratitude envers ma famille, qui
m’a toujours accompagné, soutenu dans mes choix. J’espère continuer à vous rendre fiers.
S’il est une chose d’avoir l’opportunité d’entamer une thèse, il en est toute une autre de
pouvoir le mener du jour au jour sans être terrassé par les challenges qui y sont associés. Je
n’aurais jamais pu achever cette aventure sans le soutien quotidien de mes collègues, qui
sont devenus des amis tout au long de la thèse. Qu’ils soient originaire du même continent
que moi ou non, de la même équipe ou non, ça a été un réel plaisir de tous vous connaitre
et de partager les moments-là ensemble. J’espère vous avoir apporté autant que vous m’avez
apporté.
Je remercie tout particulièrement mon comparse de toujours, Pierre LAIZÉ, qui a été une
grande source, autant d’inspiration que de motivation. Merci à jamais pour ces moments
partagés ensemble.
Merci également à ma merveilleuse femme, Téma TOURÉ, que j’ai embarqué avec moi
dans cette aventure et qui m’a permis de l’achever. Merci infiniment pour ton soutien et ton
amour. Que Dieu nous donne une longue et heureuse vie, afin de me permettre de te chérir
comme il se doit.
Enfin, j’exprime ma profonde gratitude envers mes encadrants, Raphaël CAIRE et Vincent
DEBUSSCHERE, sans qui, rien n’aurait été possible. Je ne vous ai pas rendu la tâche facile
et c’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles j’ai un immense respect envers vous
et une profonde gratitude. Merci pour tous vos conseils, votre soutien, vos enseignements
durant cette thèse.
Je vous en serai à jamais reconnaissant.
Remerciements : | 3
Remerciements : | 4
Table des matières
Remerciements : ............................................................................................................................................................ 3
Table des matières ......................................................................................................................................................... 5
Liste des figures ............................................................................................................................................................. 7
Liste des tableaux........................................................................................................................................................... 9
Introduction ................................................................................................................................................................11
Revue de la littérature ................................................................................................................................................17
2.1. Notion de stabilité.....................................................................................................................................17
2.2. Stabilité de l’angle du rotor ......................................................................................................................18
2.3. Revue de la littérature ...............................................................................................................................19
Evaluation du couple synchronisant en régime permanent ................................................................................23
3.1. Introduction ...............................................................................................................................................23
3.2. Modèle de la machine synchrone ...........................................................................................................24
3.3. Calcul du coefficient du couple synchronisant.....................................................................................25
3.4. Cas d’étude : ...............................................................................................................................................31
3.4.1. Cas d’étude - Réseau WSCC 3 machines, 9 nœuds .........................................................................31
3.4.2. Cas d’étude - Réseau IEEE 10 machines, 39 nœuds modifié .......................................................34
3.5. Conclusion .................................................................................................................................................36
Amélioration de la marge de stabilité via l’optimisation du coefficient du couple synchronisant ................37
4.1. Introduction ...............................................................................................................................................37
4.2. Méthodologie .............................................................................................................................................38
4.3. Problème d'optimisation ..........................................................................................................................40
4.4. Cas d’étude : réseau IEEE 4 machines – 2 zones (Kundur) ..............................................................41
4.5. Conclusion .................................................................................................................................................54
Impact d’une réduction inertielle sur le coefficient du couple synchronisant ..................................................56
5.1. Introduction ...............................................................................................................................................56
5.2. Méthode de Shaltout.................................................................................................................................57
5.3. Evaluation de l’inertie du système ..........................................................................................................63
5.4. Cas d’étude : réseau IEEE 10 machines – 39 nœuds ..........................................................................64
5.4.1. Modélisation de la diminution de l’inertie ........................................................................................64
5.4.2. Premier scénario : Remplacement successive des machines..........................................................66
5.4.3. Second scénario : Remplacement individuel des machines ...........................................................68
5.5. Conclusion .................................................................................................................................................70
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau ....................72
6.1. Introduction ...............................................................................................................................................72
6.2. Coefficients du couple synchronisant inter-machines.........................................................................72
6.3. Modélisation des éoliennes ......................................................................................................................73
Introduction
Afin de discuter de changement climatique, il a pu être d’usage d’évoquer des grandes dates
et de grands évènements tels que 1938 pour ce qui est des premières preuves apportées par
Guy Stewart Callendar, ou encore 1995 avec le protocole de Kyoto, ou plus récemment
2015 avec les accords issus de la COP21 de Paris. De nombreuses dates, évènements et
personnalités ont jalonné le long parcours qu’a été la mise en évidence du réchauffement
climatique, de ses causes et de ses conséquences et jusqu’à récemment, il semblait nécessaire
de les récapituler afin d’asseoir la véracité des faits annoncés ainsi que la légitimité des
différentes études y afférant.
Cependant, depuis ces dernières années, la réalité du changement climatique est devenue
plus que palpable pour une majorité de personnes à travers le monde. Les quelques petites
variations climatiques observées au niveau local durant les dernières décennies ont laissé la
place à de grandes et nombreuses crises (incendies, sécheresses, inondations, entre autres)
à travers la planète dont les conséquences ont pu être transmis grâce aux médias et aux
nouveaux moyens de communication. Cette tendance, bien que fortement déplorable et
inquiétante pour l’avenir, vient conforter les différentes politiques initiées dans les dernières
décennies afin de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre et atténuer
l’augmentation de la température du globe.
Introduction | 11
Parmi les différentes solutions envisagées, il est assez clair que la réduction de la
consommation d’énergie globale jouera un rôle fondamental, le secteur énergétique étant la
première source d’émission de gaz à effet de serre (cf. Figure 1-1).
Figure 1-1: Origine des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2019 [1]
Introduction | 12
Figure 1-2: Consommation mondiale d’énergie primaire par source [4]
Ce pas en avant a largement été possible par la baisse des coûts de production de ces deux
technologies, permettant de compétir avec les technologies fossiles (cf. Figure 1-3). Avec
les objectifs de réduction des GES (cf. Figure 1-4), cette tendance au développement de ces
Introduction | 13
énergies se poursuivra, voire s’amplifiera. Ce faisant, elle sera également source de grands
challenges pour les réseaux électriques. En effet, l’intégration de ces sources d’énergie au
réseau n’est pas sans conséquence et pose de réels défis. En dehors des challenges de gestion
du réseau dus à la variabilité de ces productions, l’électricité d’origine renouvelable, telle
que l’éolien et le solaire photovoltaïque, est injectée sur le réseau à travers des interfaces
d’électronique de puissance. L’usage de ces équipements, contrairement aux machines
synchrones conventionnelles, ne permet pas à ces types d’énergie de contribuer à l’inertie
du système et au maintien du synchronisme sur le réseau. Ainsi l’augmentation de la
pénétration de ce type d’énergie au sein du réseau électrique tendra à diminuer la part de la
production issue des machines synchrones dans le réseau, et de fait, leur contribution en
termes d’inertie et de couple synchronisant.
Figure 1-4: Mix électrique et capacité électrique installée par source, cas REmap, 2016–
50 [6]
Ce nouveau paradigme pousse les différents acteurs du secteur à se pencher de plus en plus
sur ce phénomène, au point où les auteurs du Grid Codes for Renewable Powered Systems disaient
dans leur document [7] « Certaines des modifications récentes apportées aux codes de
réseau (ou autres prescriptions techniques) impliquent de traiter la perte d'inertie,
Introduction | 14
généralement disponible à partir des rotors de générateur synchrone et du taux de
changement de fréquence (RoCoF). L'introduction des énergies renouvelables variables à
interface d’électronique de puissance réduit l'inertie et augmente le RoCoF, qui est la vitesse
à laquelle la fréquence change après un événement et une mesure qui peut activer les
dispositifs de protection du système. Par conséquent, de nouvelles limites et contraintes
opérationnelles, des mesures opérationnelles et des mécanismes innovants pour contrer les
contraintes d'inertie et les limites de pénétration non synchrone devraient être examinées. ».
Par ailleurs, à l’issue de leurs travaux, Bakhtvar et al [8] concluaient que le remplacement
des générateurs synchrones par des parcs éoliens se traduit par une réduction du couple
synchronisant et de l’inertie. Cette réduction pouvant affecter la stabilité rotorique des
machines. L’objectif de cette thèse est d’approfondir la compréhension de l’impact de la
pénétration d’une puissance non synchrone sur l’apport en couple synchronisant des
machines conventionnelles du réseau.
- Après un premier chapitre d’introduction posant le contexte de l’étude ainsi que ses
motivations, le second chapitre fait le point de la littérature concernant les machines
synchrones, l’évaluation du coefficient du couple synchronisant ainsi que l’impact
de la réduction d’inertie sur la stabilité à petits signaux ;
- Le troisième chapitre se concentre sur l’adaptation au référentiel étudié d’une
première méthode d’évaluation du coefficient du couple synchronisant et son
application avec un modèle de machine du troisième ordre. Cette évaluation est
ensuite appliquée à deux cas d’étude ;
- Le quatrième chapitre s’attarde sur l’optimisation du flux de puissance en prenant
comme contrainte l’amélioration du coefficient du couple synchronisant tel
qu’évalué par la première méthode. Les résultats issus de cette optimisation sont
alors appliqués à deux cas d’étude ;
- Le cinquième chapitre présente le développement d’une seconde méthode du
coefficient du couple synchronisant et évalue l’impact d’une réduction de l’inertie
du réseau à travers une modélisation celle-ci à travers un développement de la
production décentralisée. Un réseau IEEE sera étudié dans ce contexte.
- Le sixième chapitre propose une modification de la seconde méthode afin d’évaluer
le lien synchronisant inter-machines et développe des modèles moyens de parcs
éoliens. L’évolution du coefficient du couple synchronisant dans un contexte de
Introduction | 15
remplacement de machines synchrones par des parcs éoliens est évaluée dans deux
cas d’étude ;
- Enfin, le dernier chapitre tire une conclusion quant aux différentes études menées
et résultats obtenus, et dresse des perspectives.
Introduction | 16
Chapitre 2
Revue de la littérature
La stabilité du réseau peut être distinguée en trois principales catégories, à savoir les
stabilités en tension, en fréquence et en angle du rotor. Elles font respectivement référence
à la capacité d’un réseau électrique à maintenir des tensions stables, une fréquence stable et
le synchronisme entre les machines au sein de celui-ci après l’apparition d’une perturbation
sur ledit réseau.
Pour faciliter l’analyse des différentes formes de stabilité, chacune de ces catégories de
stabilité peut être caractérisées en plusieurs sous-catégories, comme précisées dans la Figure
2-1.
Revue de la littérature | 17
Figure 2-1: Classification de la stabilité du réseau électrique
Le sujet traité dans cette thèse relevant plus de la stabilité de l’angle du rotor que des autres
types de stabilité, seule celle-ci sera explicitée dans la suite. Pour une vision globale, le lecteur
pourra se référencer à [10], qui a été mise à jour plus récemment pour prendre en compte
l’intégration des convertisseurs statiques dans les réseaux[11].
La stabilité de l’angle du rotor d’un réseau électrique dépend donc de sa capacité à maintenir
ou rétablir l’équilibre entre les deux couples évoqués plus tôt. Deux composantes de la
variation du couple électromagnétique aident à rétablir cet équilibre. Il s’agit de :
∆ ∆ ∆ (2.1)
- la stabilité sous de petites (ou faibles) perturbations qui permettent une linéarisation
des équations de modélisation afin de faciliter l’analyse ; et
- la stabilité transitoire suite à une grande perturbation du réseau, comme les courts-
circuits.
Ces travaux furent généralisés, notamment aux machines à pôles lisses par R. H. Park en
1929 dans [14] qui proposa un changement de référence (a, b, c en d, q, 0) ce qui permettra
Revue de la littérature | 19
de simplifier grandement la résolution des équations. Il considéra les hypothèses suivantes
:
H. S. Kirschbaum, dans son article [15], s’est également appuyé sur les travaux de Doherty
et al et d’autres auteurs afin de présenter une méthode semi-empirique et déterminer
l’expression du couple synchronisant dans le cas d’une synchronisation monophasée et
triphasée.
Les travaux de R. H. Park ont été également utilisé comme base pour de nombreux travaux,
comme ceux de R. V. Shepherd en 1961 [16] qui a établi différentes équations du couple
synchronisant afin d’évaluer la contribution de certains paramètres machines à ce dernier.
Cependant la transformation de Park n’était pas la seule proposée à cette période. Parmi les
référentiels proposés, celle de Kron [17] a été utilisée dans une analyse comparative avec le
référentiel de Park réalisée par D.P. Sen Gupta et al [18]. Les auteurs ont établi les équations
dans les deux référentiels et ont évalué analytiquement et expérimentalement le coefficient
de couple synchronisant. Ils conclurent que le référentiel de Kron offrait un certain
avantage dans détermination des composantes positives et négatives du couple dans un
réseau de machines interconnectées. Toutefois, le référentiel de Kron n’a pas été aussi
plébiscité que celui de Park dans les travaux scientifiques qui suivirent.
En 1979, R. Alden et al ont présenté dans [19] une méthode de détermination du coefficient
du couple synchronisant basée sur l’exploitation de la réponse temporelle du couple
électrique, de la vitesse de rotation et de l’angle du rotor, et utilisant le critère d’erreur de
moindre carré. Cette méthode a été ensuite utilisée dans [20] pour évaluer l’impact de
certains paramètres machines et conditions opératoires sur le couple d’une machine
connectée à un bus infini. Elle fut par la suite étendue à un système multi-machines par A.
Shaltout et al [21]. Dans cette étude, ils ont cherché à déterminer l’impact de paramètres
machines et conditions opératoires sur le couple synchronisant de chaque machine dans
trois cas : un système interconnecté, un système faiblement couplé et un système fortement
couplé.
Revue de la littérature | 20
C. Concordia, quant à lui, a étendu ses travaux menés en 1951 [22], en étudiant dans [23]
l’impact des AVR et PSS sur le coefficient de couple synchronisant d’un modèle de machine
sub-transitoire reliée à un bus infini.
Dans les années 90, plusieurs travaux [24]–[26], furent consacrés à l’estimation du
coefficient du couple synchronisant à partir de données en ligne et/ou par l’usage de réseau
de neurones, d’algorithmes génétiques, de filtres de Kalman, entre autres. A partir des
années 2000, plusieurs études apparurent sur les impacts de l’intégration des énergies
renouvelables, notamment l’énergie éolienne [27], [28]. En 2012, E. Vittal et al analysèrent
l’impact de la production réactive éolienne sur la stabilité d’angle du rotor du réseau
électrique [29]. Ils conclurent que la mise en place de stratégies de contrôle appropriées des
parcs éoliens peut aider les générateurs conventionnels à amortir les oscillations de signal
suite à un évènement de perte de génération.
La Figure 2-2 permet de situer les liens scientifiques existants entre les différentes études
citées et ainsi présente les influences des différents auteurs qui ont activement participé au
développement de la notion de couple synchronisant.
De par les travaux de ces différents auteurs, nous avons exploré la compréhension et le
développement de méthodes servant à évaluer le coefficient du couple synchronisant au
sien de réseaux électriques. Les études les plus récentes ont fait état d’impact de l’intégration
des technologies de production d’électricité à partir de sources renouvelables, variables et
avec une contribution inertielle faible.
Revue de la littérature | 21
Figure 2-2: Cartographie des principales étapes retrouvées lors de l’étude bibliographie de la
modélisation du couple synchronisant
Cependant il a très peu été question de l’interconnexion des deux, à savoir l’évolution et
l’impact de ce nouveau paradigme sur la capacité synchrone des machines restantes sur le
réseau. D’où la pertinence qu’il existe d’étudier ce sujet. C’est en cela que s’attèleront les
travaux effectués au cours de cette thèse et décrits dans ce manuscrit.
Revue de la littérature | 22
Chapitre 3
3.1. Introduction
Comme les réseaux électriques, les machines synchrones sont étudiées depuis des
décennies. Au cours de ces années, de nombreux modèles ont été développés et utilisés
selon des besoins pouvant être très variables. Les différents cas d'étude de cette thèse ont
nécessité différents modèles de machines synchrones. Cependant, ils partagent tous la
même convention de représentation, qui est celle des modèles développés par Padiyar [32]
et illustré sur la Figure 2-1. Il s’agit d’un modèle du premier ordre, qui établit classiquement
Équation du rotor
(3.1)
1
∗
2
(3.2)
1
(3.3)
∗ ! ∗ (3.4)
Équation du stator
C'est enfin les travaux de Heffron-Phillips [30] qui serviront à développer une expression
du coefficient du couple de synchronisation pour un réseau multi-machines. Cependant, ce
travail étant basé sur une convention de représentation de Park spécifique, de nouveaux
développements mathématiques ont été entrepris au cours de cette thèse afin d'adapter la
méthode de calcul à la convention adoptée, pour plus de praticité. Ainsi, les nouvelles
constantes K1ij-K6ij du système de puissance multi-machines (voir Figure 3-2) peuvent être
développées à partir de la linéarisation des équations d'une machine comme exprimé ci-
dessous.
()
1 2 ∗ + ,-/ # ! ∗ + ,-/ !+ 3,-.
1 $%
8
(4, + ,5./ 6 ∗ + 3,-./ ! ∗ +, 3-./ 7
:
(3.7)
9
8
(4, 6 ∗ +, 5./ 3-./ !
! ∗ +, 5./ 3-./ 7
9 :
Où &' et *' sont respectivement le vecteur courant injecté et le vecteur tension aux
différents nœuds. () est la matrice d'admittance réduite des ; × ; nœuds du réseau et l’angle
4, est défini comme la différence angulaire 4 ,.
Enfin, la linéarisation des équations (3.8) et (3.9) peut s'écrire sous la forme suivante :
Avec J ./
(4, ∗ ?4,
#≠
./
O ./ (4, !>4,
(4, !?4,
P
#≠
./
P ..
1 (44 !?44
J ..
(4, ∗ >4,
N .. = N ./
,R4
Avec ( 3B
LP M IJ K
S
3B
LP M IN K
(3.16)
( IJ K IO KI( K
S IN K IO KIS K
Cette linéarisation des composantes du courant étant établie, il est maintenant possible de
déterminer les 6 coefficients d’Heffron-Philips permettant le calcul du coefficient du
couple synchronisant.
Ces deux coefficients s’établissent à partir de celle du couple électrique. Pour ce faire, les
composantes du courant ainsi définies précédemment sont remplacées par leurs
expressions respectives en (3.4) dans l’expression de couple électrique. La linéarisation de
cette dernière s'exprime comme suit :
Avec ?44 .
44 ! .
(3.18)
T44 .
! .
A partir de là, il est ainsi possible de définir les deux premiers coefficients d'Heffron-Phillips
tels que :
Expressions de K3 et K4 :
W
(3.23)
44
→ IVKL∆ M L∆ M IW K I( K ∗ L∆ M IS KI∆ K
4 IW KIS K (3.26)
3B
344 1 IW K( .. !
\ 3B
34, 6 IW K( ./ :
(3.27)
Expressions de K5 et K6 :
Comme les autres équations, l'expression de la tension aux nœuds peut également être
linéarisée :
I∆" K
_`
∆"^ L∆" M
_b
_a _a
→ (3.29)
" ∗ (3.30)
" ∗ (3.31)
" "
∆"^ ∆ ∆ ! ∆
"^ "^
→ (3.32)
_`.
Avec " @ _a.
(3.34)
_ b.
" @ _a.
∆ IZ2KI∆"^ K (3.38)
ef
Avec Z2 B7ghi
(3.39)
L'expression de la tension, ainsi obtenue, peut être intégrée dans l'équation (3.24).
1
jI K XI 4K IZ2KI 6Kk L∆ M I 4K IZ2KI 5K I∆ K
3
(3.41)
Avec X ≅ ∓# (3.44)
Chaque machine du réseau est représentée par un modèle du premier ordre prenant en
compte la saillance du rotor. Elles sont toutes également équipées d'une excitatrice rapide
représentée par un modèle ST1A. Les équations modèles utilisent des expressions (3.2) à
(3.4), auxquelles s'ajoutent les expressions suivantes :
1
# 6 " # ! " !:
rs #
(3.46)
Excitatrice ST1A
Avec ce résultat, on peut ainsi constater qu'à l'exception des coefficients n°4 et n°6, tous
les autres coefficients peuvent être validés. En soi, les différences observées au niveau du
coefficient n°4 se résument principalement à une différence de signe. Ceci peut s'expliquer
par le changement de référence, générant des expressions de différents signes entrant en
jeu dans la détermination de ce coefficient. A l'inverse, les écarts observés pour le coefficient
n°6, bien que minimes pour la plupart des coefficients, semblent plus difficiles à analyser et
à justifier. Après de nombreuses vérifications de libellé et de codage, aucune erreur n'a pu
être constatée. En l'absence d'une troisième source pour valider ou invalider ces
coefficients, nous avons considéré les expressions développées comme valides.
Avec les coefficients K1-K6 ainsi calculés, les coefficients du couple synchronisant des
différentes génératrices peuvent être évalués en régime établi. Les résultats obtenus sont à
retrouver dans le tableau suivant :
Tableau 3-2 : Matrice des coefficients du couple synchronisant du réseau WSCC 3 machines, 9 nœuds
A ce modèle, une petite modification est apportée, par la modification du gain du PSS afin
de garantir la stabilité du modèle. Les simulations effectuées ont permis de vérifier cette
stabilité, résultat conforté par la détermination des valeurs propres du réseau (Figure 3-6).
Ce réseau étant dépourvu de réglage primaire de fréquence (TG – turbine gouvernor), il est
normal que la fréquence de ce dernier ne revienne pas à sa valeur d’origine après une
perturbation. Dans ce cas d’étude, la perturbation est modélisée par l’apparition d’une
charge réactive de 50 MVAR au nœud 31 pour une durée de 0,5 s.
1.00003
1.000025
1.00002
1.000015
1.00001
1.000005
1
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Temps (s)
(a)
10
Ligne des 10% d'amortissement
Valeurs propres
-5
-10
-250 -200 -150 -100 -50 0
Partie réelle
(b)
Figure 3-6: Fréquence au nœud bilan (a) et tracé des valeurs propres (b) du réseau
IEEE 10 machines – 39 nœuds
Il peut être noté que ces coefficients sont tous positifs, et affichent des valeurs
significativement plus élevées que celles obtenus dans le réseau 3 machines ayant servi pour
la validation. Cela dénote d’une aptitude à garder la synchronisation entre les machines plus
importantes. Cependant à ce stade, il n’est pas possible de déterminer tous les facteurs ou
paramètres impactant positivement ou négativement la valeur des coefficients.
3.5. Conclusion
Dans ce chapitre, une méthode de détermination du coefficient synchrone a été
sélectionnée et adaptée à un modèle mathématique de machine synchrone utilisant une
référence de Park différente de celle utilisée dans le développement original. Cette
adaptation a ensuite été validée grâce à des données de la littérature. Ainsi la contribution
scientifique de ce chapitre réside dans la démonstration analytique de l’adaptation de la
méthode à un modèle de machine du troisième ordre dans un nouveau référentiel.
La méthode a enfin été appliquée à un réseau IEEE 10 machines, 39 nœuds modifié. Les
valeurs des coefficients synchrones obtenus permettent ainsi de jauger de la capacité de
maintien du synchronisme au sein dudit réseau.
4.1. Introduction
L’optimisation des flux de puissance (Optimal Power Flow, OPF) est un outil permettant
l’obtention du fonctionnement optimal pour un réseau électrique. Différent de la répartition
économique qui ne prend pas en compte les équations de flux de puissance, l'OPF l'inclut
avec d'autres contraintes telles que la limite de puissance active minimale et maximale des
générateurs. Divers objectifs peuvent ainsi être considérés, comme, par exemple, les
minimisations des pertes ou la maximisation de critères de stabilité.
Cependant, la littérature passée en revue dans cette thèse ne fait pas état de l’utilisation d’un
OPF considérant le coefficient du couple synchronisant soit comme une contrainte, soit
comme un objectif, ni même prenant en compte le couple électrique des génératrices
synchrones dans la formulation de l’OPF. Comme le coefficient du couple synchronisant
reflète le niveau de stabilité d'un système électrique, la perspective d'un nouveau point de
fonctionnement basé sur l'OPF intégrant le CCS des machines synchrones doit être évaluée.
4.2. Méthodologie
Étant donné que l'équation du flux de puissance est non linéaire, l'OPF est également un
problème non linéaire. La fonction objectif de l'OPF est de déterminer classiquement des
variables de contrôle et des variables d'état qui minimisent le coût de production soumis à
l'équation de bilan de puissance et aux contraintes de branche, ce qui signifie qu'il a deux
objectifs d'exploitation économique et sécurisée. D’après [47], l'équation des flux de
puissances, par nœud, est donnée par :
Il convient de noter que x présenté dans cette étude comprend à la fois des variables de
contrôle et d'état. La notation générale pour les formulations d'optimisation est utilisée
comme suit :
min z ,
s.t. { 0, (4.4)
ℎ ≤ 0.
Cependant à la différence d’un OPF classique, une contrainte supplémentaire portant sur
le CCS est introduite. En notant g,4 , le CCS propre du générateur synchrone i et g,43,
représente le CCS mutuel des générateurs synchrones i et j, nous analysons plusieurs cas de
contrainte tels que présentés dans le Tableau 4-1 :
OPF Classique, maximisant la somme des carrés des g,4 , avec une contrainte
≥0
Cas C
supplémentaire g,4
Comme le cas C mais avec toutes les tensions des générateurs au max :
Cas D N4:4∈‰
˜
, J4:4∈‰
˜
, 9 , … , ) , v˜7B , … , v) !
v4 v4 s•
∀ ∈ ‰.
Les quatre machines ont les mêmes caractéristiques, sauf que la constante d'inertie (H (s))
pour la machine 1 et la machine 2 est de 6,5 s tandis que pour la machine 3 et la machine 4
est de 6,175 s. la machine 3 est considérée comme le nœud bilan. Les données peuvent être
retrouvées dans la référence [49] et des paramètres plus détaillés (la limite de puissance de
sortie du générateur, la limite de charge de branche, les données dynamiques et les données
du système d'excitation des générateurs) sont extraits des fichiers PSS/E fournis avec le
rapport du système de référence IEEE. Le résumé des données est disponible dans l'annexe
C.
‰ {š, ›, œ, •}
” {š, ›, œ, •, Ÿ, … , š , šš}
Ž {Ÿ ¡š , Ÿ ¡› , , … , š ššš , š šš› , š Ÿ, › ¡, œ šš, • š }
0 ≤ N4 ≤ 7,65 ¤¥ ∀ ∈ ‰,
2 ¤¥ ≤ J4 ≤ 4,74 ¤¥ ∀ ∈ ‰,
Cas 0
0,95 ¤¥ ≤ v4 ≤ 1,05 ¤¥ ∀ ∈ ”,
180° ≤ 4 ≤ 180° ∀ ∈ ”,
? uŒ–,4• ≤? s•
uŒ–,4• ∀ — ∈ Ž.
? s•
uŒ– 7,5 7,5 7 7 7 4 4 4 4 7 7 7 7,5 7,5 9 9 9 9 ¤¥
Il ressort du Tableau 4-4 que le CCS propre varie de 2,78 à 3,81 p.u. pour l'OPF classique
et de 2,36 à 4,78 pu pour la maximisation totale du CCS propre. La valeur du CCS propre
de chaque générateur entre le cas A et le cas B est assez différente. La variance du CCS
propre dans le cas A est significativement plus faible que dans le cas B. Les pertes de
transmission pour le cas A sont de 2,3% tandis que pour le cas B sont de 3,5%.
Dans le cas 0, même lorsqu'il n'y a pas de calcul du CCS, le CCS propre de toutes les
machines est positif. Ainsi, le résultat lorsque nous ajoutons la contrainte de non-négativité
de Ks dans le cas A sera exactement le même que dans le cas 0. Dans le cas B, lorsque la
fonction objective est modifiée pour maximiser le CSS propre total, les pertes totales
augmentent de 53%.
Outre le cas B, nous proposons également le cas C dont l'objectif est de maximiser le carré
total du CCS propre. Les pertes résultantes du cas C sont similaires au cas B. Cependant,
les CCS propres des machines 3 et 4 dans le cas C sont très différents du cas B, ce qui fait
que la variation du CCS propre de toutes les machines dans le cas C est très supérieure au
cas B. Néanmoins, le carré total du CCS propre est plus élevé que dans les autres cas
précédents.
Pertes en
puissance active 63,9 63,9 97,7 96,8 99,2
(MW)
La valeur optimale des variables de décision des générateurs est indiquée dans le Tableau
4-5. Plusieurs générateurs produisent la puissance active à leurs valeurs maximales. Toutes
les tensions de la machine sont également à leur maximum. En se souvenant du fait qu'il
existe une forte relation entre la tension et la puissance réactive, bien que la tension reste la
même entre le cas A et le cas B, la puissance réactive de sortie des générateurs nécessaire à
la maximisation du CCS propre total est beaucoup plus élevée que le cas A lorsque les pertes
sont au minimum. Dans l'ensemble, il peut être retenue qu'une puissance réactive plus
élevée signifie un CCS propre plus élevé. Cela est cohérent avec les conclusions avancées
par Bakhtvar [8].
Il est évident que toutes les tensions ne sont pas à leur maximum. En effet, la tension du
générateur 3 affiche sa valeur minimale. Même si ce résultat est correct, il soulève quelques
inquiétudes donc nous proposons ensuite un autre cas, le cas D, qui est exactement le même
que le cas C mais toutes les tensions de générateur sont exclues des variables de décision et
fixées à 1,05 pu, la limite maximale admissible. Néanmoins, nous devrions vérifier les
≥0
g,4 g,4
g,4
En utilisant les résultats issus de l’optimisation des flux de puissance pour différents cas
d’étude, il a été possible de simuler l’impact de ces optimisations sur la dynamique du réseau
à la suite d’une perturbation par ajout de 50 MVAR au nœud 8 pendant 10 ms. Ces
simulations ont été effectuées sous environnement DigSilent PowerFactory pour plus de
Par comparaison des différents cas, il ressort qu’avec une OPF basé sur la maximisation
des coefficients de couple synchronisant propres des machines, on observe des déviations
du ROCORS plus faible que dans le cas A (cf. Tableau 4-6). Bien que cette amélioration
soit modeste, elle ouvre la voie à une solution permettant l’amélioration de la stabilité des
réseaux dans l’hypothèse de l’affaiblissement du lien synchrone entre les différentes
machines.
Tableau 4-6 : Comparaison des déviations maximales des ROCORS en fonction des cas d'OPF - 4
machines - 2 zones
Cas ROCORS (pu/s)
Case A 0,00118
Case B 0,00102
Case C 0,00107
Case D 0,00100
Afin de garder une cohérence avec les autres modèles utilisés dans cette thèse, un modèle
de réseau 4 machines – 2 zones a par la suite été implémenté et testé sous Matlab/Simulink.
Il est appliqué une perturbation de 10% sur le couple mécanique de la machine 2 et de la
machine 3. Les résultats des simulations effectuées sont à retrouver dans les Figure 4-3 et
Figure 4-4. Il apparait de ceux-là une tendance moins franche que celle observée
précédemment. En effet, si l’on peut observer que d’une manière globale, les cas de
maximisation du CCS, notamment la C et la D permettent l’obtention d’un Nadir de la
vitesse rotorique plus faible, cela n’est pas toujours garanti. Comme il est possible de le
noter dans les Tableau 4-7 et Tableau 4-8, cette amélioration s’applique surtout sur les
machines de la zone où n’a pas lieu la perturbation.
(Cas b)
(Cas c)
(Cas d)
G2
0 0
-0.5
-2
-1
-1.5 -4
1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6
10-5 10-5
6 6
5 5
4 4
G3
G4
3 3
2 2
1 1
0 0
1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6
Temps (s)
4 4
3 3
2 2
Cas 0
1 1 Cas A
Cas B
0 0 Cas C
Cas D
-1 -1
1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6
-4 -4
10 10
8 2
6
1
4
2 0
0
-1
-2
-4 -2
1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6
Temps (s)
Tableau 4-8 : Nadir de la vitesse rotorique du système 4 Machines – 2 zones – Perturbation sur le bus
3
G1 G2 G3 G4
Cas 0 4,13E-05 4,74E-05 6,21E-04 1,67E-04
Cas A 4,13E-05 4,74E-05 6,21E-04 1,67E-04
Cas B 2,59E-05 2,43E-05 5,91E-04 1,50E-04
Cas C 2,76E-05 2,85E-05 6,25E-04 1,70E-04
Cas D 3,84E-05 4,07E-05 6,26E-04 1,69E-04
Enfin l’analyse de l’évolution des ROCORS sur les Figure 4-6 et Figure 4-7 (cf. Tableau 4-9
et Tableau 4-10) permet d’observer de nouveau une amélioration du ROCORS avec les cas
C et D par rapport au cas 0/A. Cependant, comment précédemment il reste une situation
où cette tendance n’est pas respectée, ce qui ne nous permet pas de la généraliser.
G2
0 0
-0.5
-2
-1
-1.5 -4
1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6
10-5 10-5
6 6
5 5
4 4
G3
G4
3 3
2 2
1 1
0 0
1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6
Temps (s)
G2
0
0
-0.005
-0.5
-1 -0.01
1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3 1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3
10-4 10-4
3 4
2.5
3
2
2
G3
G4
1.5
1
1
0
0.5
0 -1
1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3 1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3
Temps (s)
2.5
10 2
1.5
G1
G2
5
1
Rocors (p.u./s) Cas 0
0.5 Rocors (p.u./s) Cas A
0 Rocors (p.u./s) Cas B
0 Rocors (p.u./s) Cas C
Rocors (p.u./s) Cas D
-5 -0.5
1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3 1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3
10-3
0.01 1.5
1
0.005
0.5
G3
G4
0 0
-0.5
-0.005
-1
-0.01 -1.5
1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3 1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3
Temps (s)
5.1. Introduction
Comme évoqué dans la revue de la littérature, de nombreux chercheurs ont travaillé sur les
questions de stabilité à petits signaux, de machines synchrones et ont proposé diverses
méthodes d’évaluation des coefficients du couple d’amortissement et synchronisant,
chacune avec des avantages et des limites. La méthode adoptée jusqu’ici dans cette thèse a
permis d’avoir une première approche et des premières analyses de la problématique
étudiée.
La variation du couple électrique d'un SM suite à une perturbation, ∆ , peut s'écrire comme
exprimé en (5.1).
∆ ∆ ∆ (5.1)
∆ I ∆ ∆ K (5.2)
I∆ K2 .
2
ª ª + ∆ ?∆ (5.3)
¬ ^. 7h 9
-ª . ® 0
¬
(5.4)
^.
¬ ^. 7h 9
-ª . ® 0
(5.5)
¬ ^.
∆ .∆ . ∆ .∆ .
^ 7h ^ 7h
¯^ . ¯^ . (5.7)
. .
9
∆ .
^ 7h
¯^ .
.
^ ^
ª ω± Δ 0 ª ω± s 0 (5.8)
→ Δ / (5.10)
En partant de l’équation (3.1), il est possible d’exprimer la vitesse rotorique et l’angle interne
en fonction d’une constante et d’une part variable correspondant à la variation temporelle
enregistrée sur chacune de ses variables durant la simulation.
X 1 (5.11)
Δ /Y (5.12)
Pour la vitesse rotorique, cette variation est notée X et Δ / pour l’angle interne. Cette
variation de l’angle interne est déterminée pour chaque machine m et par rapport à l’angle
interne initial . En considérant une variation temporelle sur chaque élément de l’équation
(5.1) et en remplaçant les variables par leurs expressions en (5.11) et (5.12), il est possible
d’exprimer la variation du couple électrique en fonction de celles de X et Δ / .
Δ ω± ΔX gΔ Δ / (5.14)
L’expression (5.14) exprime donc bien la variation du couple électrique en fonction de celles
de X et Δ / . Cependant, afin de limiter la complexité du système, les différents cas
d’étude utilisés dans ces travaux sont dépourvus de réglage primaire (TG - turbine governor).
De ce fait, une perturbation introduite dans le réseau crée une variation initiale sur la vitesse
rotorique qui contribue à une augmentation constante de la variation de l’angle interne de
chaque machine par rapport à son angle interne initiale. Ainsi, si la variation temporelle des
composantes de couple électrique et de vitesse rotorique finissent bien par être nulle lorsque
que le système retrouve sa stabilité, cela n’est pas le cas de la composante angle interne.
Cela rend donc cette hypothèse inexploitable pour cette étude.
Comme dans [50] et [51], il peut être envisagé d’effectuer un changement de référentiel sur
l’angle interne et la vitesse rotorique. Pour cette seconde hypothèse, il sera considéré le
changement de référentiel de la variation d’angle rotorique afin d’exclure les effets de
l’absence du réglage primaire (TG - turbine governor) explicités ci-haut. En partant de
l’équation (3.1) de nouveau, on considère cette fois-ci que l’angle est déterminé par rapport
à la variation de la vitesse rotorique de chaque machine par rapport à celle de la machine au
nœud bilan. En considérant cela, l’équation devient :
^ ^
ª ω± Δ 0 ª ω± s Xg ! 0 (5.15)
→ Δ /Y Δ g/Y (5.17)
Il est possible de remarquer ainsi, que l’impact de cette nouvelle hypothèse sur la
détermination de l’angle interne correspond simplement à la soustraction le terme de
variation angulaire du nœud bilan par rapport à sa valeur initiale Δ g/Y . Ainsi comme
Δ I sƒ — 1 1 X — 1 K g IΔ / — 1
Δ — 6Δ — 1 Δ — :K
(5.18)
/ g/ g/
Δ sƒ — 1 X — !
→ g I6Δ / — 1 Δ g/ — 1 : (5.19)
6Δ / — Δ g/ — :K
→ Δ sƒ — 1 X — ! g 6Δ /g — 1 Δ /g — : (5.20)
→ Δ ω± ΔX gΔ Δ /g (5.21)
Cette nouvelle expression de la variation du couple électrique ressemble peu ou prou à celle
précédemment développée. Mais en l’occurrence, la composante liée à la variation des
angles internes par rapport à leurs valeurs initiales, est ici liée à la variation des angles
internes des machines par rapport à celle au nœud bilan.
/ ³Y´ (5.22)
@
1
Avec ³Y´ = 4 4/ X³Y´ 1 (5.23)
^
4A
@
1
et X³Y´ = 4 X 4/ (5.24)
^
4A
Δ /Y ³Y´ (5.25)
@ @
1 1
Avec ³Y´ = 4 4/ = 4 Δ 4/ 4 Δ 4/ ³Y´ ³Y´ (5.26)
^ ^
4A 4A
Δ LX — 1 X³Y´ — 1 X — X³Y´ — !M
g Δ / — 1 Δ 4/ ³Y´ — 1 ³Y´ (5.27)
Δ / — Δ 4/ ³Y´ — ³Y´
De ces développements, trois conclusions peuvent être tirées, constituant des contributions
analytiques originales de cette thèse :
y l∗ (5.29)
h
y1 ª ∆ .∆ . (5.30)
h
y2 ª ∆ .∆ . (5.31)
h
l1 ª ∆ 9
. (5.32)
h
l2 ª ∆ .∆ . (5.33)
h
l4 ª ∆ 9
. (5.34)
En appliquant cette méthode au réseau WSCC 3 machines, 9 nœuds utilisé dans le chapitre
3, les valeurs suivantes ont pu être déterminées :
Ks propres
(pu/rad)
8,165
2,33
1,355
Il est à noter que ces coefficients déterminés par la méthode des moindres carrés sont
différents de ceux obtenus par la méthode Heffron-Phillips. Nous pensons que cette
différence est due au fait que les deux méthodes n'évaluent pas les mêmes phénomènes
malgré ce que suggèrent leurs objectifs. L'impact de la prise en compte des phénomènes
dynamiques dans l'évaluation du coefficient de couple de synchronisation par rapport au
centre d'inertie sera discuté plus longuement dans la section suivante.
2 ˜ N N (5.35)
1
2Z ˜
9
˜
˜
?˜ ?
(5.36)
˜
∑ ˜? ˜ ∑ ˜
g·g
∑? ?g·g
(5.38)
˜
D'autres choix intéressants d'ordres de déconnexion des machines pourraient être faits si
chaque machine pouvait être identifiée en fonction de sa distance électrique au plus proche
voisin, de son impact environnemental, de son coût de production, etc. Il aurait ainsi pu
être envisagé de déconnecter en premier le générateur le plus polluant ou le plus cher lors
de l'augmentation de la pénétration de la production décentralisée.
L'étude est menée pour 6 machines (M8 à M6), le réseau devenant instable après la
substitution de M3. La machine 10 étant la source de perturbation, sa déconnexion n'est
pas étudiée pour maintenir une cohérence entre les différents cas. Les résultats sont
présentés sur la Figure 5-3, avec la tendance linéaire dans le Tableau 5-2. Ces simulations
mettent en évidence une augmentation globale du CCS des machines lorsque la
contribution inertielle diminue au sein du système électrique.
S'il semble être commun à toutes les machines, il n'a pas été possible de le vérifier pour
tous, notamment pour M8, M5, M7, et dans une moindre mesure M2. En effet, ces
générateurs sont les premiers à être déconnectés du réseau, et de ce fait, ils ne fournissent
pas suffisamment d'éléments d'appréciation pour conclure sur leur évolution. Avec la
méthode de modélisation adoptée, les simulations impliquent des modifications relatives
du réseau, il est donc impossible de garantir que tous les autres paramètres sont identiques
d'une étape à l'autre. Cependant, les tendances surmontent cette sensibilité, en supposant
que les autres paramètres d'influence ne varient que légèrement entre les points de
simulation. Ce sujet est traité plus en détail dans la suite de ce chapitre.
Figure 5-4: CCS des machines en fonction de l'inertie du réseau, tous les scénarios
La première phase (de ∼90 à ∼100 s d'inertie du réseau), correspondant aux pertes
inertielles les plus importantes considérées dans le système, comprend principalement les
points d'évaluation résultant de la déconnexion cumulée des machines (premier scénario).
Malgré une croissance relative des CCS au fil des déconnexions et un schéma commun à
toutes les machines, les évolutions observées répondent difficilement à une tendance
linéaire. Le cas de M1 est remarquable dans ce scénario puisque la tendance de son
coefficient du couple synchronisant n'est pas affectée. Ce générateur (probablement
responsable de valeurs aussi élevées dans l'inertie du système) représente en effet une réseau
externe équivalent dans le réseau de test IEEE 39 nœuds.
Avec cette première approche, bien que toutes les machines présentent diverses
caractéristiques et interactions à travers le réseau, il est possible d’entrevoir une évolution
du coefficient du couple synchronisant des machines qui dépend de l’inertie du système.
Les modifications affectant le réseau entre chaque étape de simulation nécessitent un travail
supplémentaire pour isoler la seule relation entre STC et inertie du système. L'implication
d'autres paramètres impactant la capacité synchrone des machines doit être considérée en
parallèle, comme le coefficient d'amortissement, le nadir de fréquence après un impact de
charge et les courants de court-circuit.
D'autres scénarios et modèles plus détaillés sont nécessaires pour analyser ces relations,
notamment en considérant les interactions transitoires entre machines qui devraient
confirmer l'évolution présentée. Les résultats présentés sont à mettre en perspective avec
l'hypothèse de modélisation du remplacement progressif des machines synchrones. Ceci a
l'avantage de simplifier suffisamment la modélisation et la simulation pour illustrer
l'évolution du STC en fonction de l'inertie globale du réseau.
5.5. Conclusion
Dans ce chapitre, une méthode d’évaluation du coefficient du couple synchronisant, basée
sur les variations du couple électrique, de l’angle et de la vitesse rotorique a été proposée
pour évaluer l'évolution du coefficient de couple de synchronisation (CCS) dans un
contexte de réduction d'inertie d'un réseau électrique, résultant de la substitution
progressive des machines synchrones par la production décentralisée.
A cet effet, l'intégration accrue des puissances décentralisées a été modélisée sous la forme
d'une augmentation de l'autoproduction au niveau du réseau de distribution, conduisant à
un « délestage » indirect des charges du point de vue du réseau de transport, au détriment
des machines synchrones « centralisées » du réseau. Les résultats obtenus ont mis en
évidence l'impact de la réduction de l'inertie sur la capacité synchrone des machines
constituant le réseau considéré (IEEE 10 machines 39 nœuds), en fonction de l'importance
6.1. Introduction
Dans le chapitre précédent, une première approche de la réduction de la contribution
inertielle a été étudiée. Bien qu’apportant quelques élements d’appréciation, elle ne permet
pas de prendre en compte les interactions et contrôles inhérents à l’intégration de
puissances non synchrones telles que des parcs éoliens et solaires.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 72
effectué pour chaque machine ; le but étant de prendre en compte la variabilité relative de
chaque machine par rapport à une autre. Ainsi, en plus d’estimer le coefficient du couple
synchronisant par rapport au centre d’inertie, considéré comme le coefficient propre, il sera
possible d’estimer également un coefficient relatif entre machines. En considérant
l’interaction entre une machine i et une machine j, l’équation (6.1) reprend l’expression (5.28)
pour cette estimation des coefficients relatifs du couple synchronisant inter-machines.
Δ # ! Δ X X # ! gΔ # ! (6.1)
Le modèle choisi et développé ci-dessous est composé de plusieurs blocs et est entièrement
réalisé avec des composants Simulink. Ce choix a été motivé par la facilité d'intégration avec
le modèle de réseau utilisé et la flexibilité d’usage pour les études de sensibilité.
Le modèle développé pour cette thèse est basé sur celui proposé dans [55].
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 73
Considérant une éolienne avec une longueur de pales R, la puissance mécanique extractible
N^ peut être définie comme suit :
Avec » la densité de l'air, "– la vitesse du vent (m/s), >• F, ½ le coefficient de puissance
des pales, F l'angle d'inclinaison de la pale et ½ le rapport de vitesse de pointe, voir (6.4).
Pour cette étude, les équations numériques approximatives suivantes ont été utilisées :
116 4.06 j3
9B
7
.À©Á
k
>• F, ½ 0.5176 j 0.4F 5k + ¾7 . ¿5 B75 Â
½ 0.08F 1 F© (6.3)
0.0068½
^r r
Avec ½
^,•Ã ^,ms^
"– "–
(6.4)
Pour simplifier la modélisation, une première hypothèse est adoptée. Elle suppose la
présence d'un contrôle pour maintenir l'éolienne face à la direction du vent. On considère
aussi une vitesse nominale du vent de 15 m/s pour une puissance nominale de 5 MW. Dans
le cas d’une hypothèse à vitesse variable du vent, au délà de la vitesse nominale, l’angle
d’inclinaison de la pale est modifié afin de maintenir une puissance de sortie de 5 MW.
Enfin, au délà de vitesse de vent de 25 m/s, l’éolienne est arrêtée afin d’éviter des
dommages. Ce paramètre est cohérent avec les limites observées sur les éoliennes terrestres
(ou on-shore).
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 74
Nous avons donc les équations suivantes :
1
%
2 g % (6.5)
%
x^% u ^ % (6.7)
1
^
2 ^ ^ g (6.8)
La génératrice à double alimentation, de par son nom, bénéficie d’une double connexion
au réseau. A partir des tensions statoriques, rotoriques et de la vitesse du rotor, les équations
permettent d’obtenir le couple électrique et les courants statoriques et rotoriques. Elle peut
être modélisée par les équations (6.9) à (6.19).
Pg +g % +g
g g Pg g rB g "g mm "m (6.9)
u g m g
Pg +g % +g
g g Pg g rB g "g mm "m (6.10)
u g m g
1 1 +g
+g r9 j1 k +g mm "m
%
g (6.11)
g u g g m
1 1 +g
+g r9 j1 k +g mm "m
%
g (6.12)
g u g g m
+g
- ®
m
W mm g (6.13)
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 75
+g
- ®
m
W mm g (6.14)
% P g m g m (6.19)
W P (6.25)
Si le courant statorique est lui directement injecté au réseau, ce n'est pas le cas pour le
courant rotorique qui traverse un convertisseur back-to-back et un filtre. Une partie
importante de la modélisation de l'éolienne consiste à contrôler les convertisseurs et leur
paramétrage. Cette étude considérera une version simplifiée des contrôleurs. Chacun sera
composé de deux contrôleurs PI indépendants et en cascade sur chaque axe.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 76
Enfin, à la sortie du convertisseur, le filtre récupère les tensions de l’onduleur et du stator
en entrée et débite un courant en sortie ( % et % ) additionné au courant statorique. Ce
filtre peut être modélisé comme suit :
P4
4 "4 "t r4 rt 4 P4 4 rt % (6.26)
Å
P4
4 "4 "t r4 rt 4 P4 4 rt % (6.27)
Å
P%
% "t "% r% rt ! % P% % rt 4 (6.28)
Å
P%
% "t "% r% rt ! % P% % rt 4 (6.29)
Å
>
"t 4 % > "t (6.30)
Å
>
"t 4 % > "t (6.31)
Å
Le modèle d’éolien ainsi développé, associé aux paramètres fournis, permet de représenter
une machine pouvant produire jusqu’à 5 MW. Cependant, afin d’arriver à substituer une
machine synchrone existante par une ferme éolienne, il sera nécessaire de procéder à une
simplification dans la modélisation (pour des raisons de temps de calcul). Ainsi, pour cette
étude, il sera considéré que toutes les éoliennes du parc sont connectées en parallèle et ont
des distances électriques identiques jusqu’au poste d’injection. Ceci nous permet d’afficher
la même tension de sortie au sein du parc. Les interactions entre éoliennes d’un même parc
n’étant pas l’objet de cette étude, cette hypothèse n’impacte pas les observations finales.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 77
6.3.2. Eolienne de type 4 – Machine synchrone à aimant
permanent (PMSG)
La modélisation d’une éolienne à aimants permanent (MSAP ou permanent magnet synchronous
generator, PMSG, terme anglais que nous garderons dans la suite de ce manuscrit) ressemble
par bien des manières à celle d’une éolienne DFIG. Cependant, ici, la connexion entre le
stator et le réseau est différente. Toute l’énergie générée passe par deux convertisseurs dos
à dos avant d’être injectée dans le réseau, découplant ainsi complètement l’éolienne du
réseau, grâce à un passage en courant continu.
Hormis cela, la principale différence vient de la turbine utilisée, qui dans ce cas correspond
à une turbine à une masse et la génératrice qui est ici remplacée par une machine synchrone
à aimant permanent. Ainsi, seul ces éléments seront explicités ci-dessous :
^ 1
2
(6.34)
P " P m rs s (6.35)
P " P È• rs
(6.36)
m m
P È• P (6.37)
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 78
Avec ", m , rs , P, , È• et N• g% la tension, la vitesse rotorique, la résistance statorique,
l’inductance, le courant, le flux de l’aimant permanent et la puissance de la turbine
respectivement.
Comme pour la DFIG, il faudra considérer ici également la même hypothèse simplificatrice
permettant de substituer un parc éolien à une machine synchrone équivalente. Toutefois à
la différence avec la DIFG, la génératrice de l’éolienne de type 4 étant connectée au réseau
par une interface de convertisseurs, sa structure peut être simplifiée en ne considérant
qu’une tension de bus continue constante aux bornes de l’onduleur de sortie.
Avec cette simplification, la puissance pouvant être produite devient indépendante des
paramètres de la génératrice et il devient possible de simuler un champ éolien avec les
mêmes paramètres de connexion qu’une machine seule.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 79
Figure 6-5: Schéma du réseau 3 machines, 9 nœuds modifié
Pour chaque simulation, deux perturbations sont considérées. Une perturbation de 10% sur
le couple mécanique et l’apparition d’une charge réactive de 50 MVAR sur le nœud 1 à
10 s avant de disparaitre à 10,5 s. En l’absence de TG, la perturbation du couple mécanique
révère en fait une double perturbation de 10% et de -10% respectivement. Les simulations
sont effectuées pour une durée de 60 s.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 80
Tableau 6-1: Coefficients des couples synchronisant et d'amortissement des 4 machines du réseau modifié
3 machines étoile
Ks Kd
G1 G2 G3 G4 G1 G2 G3 G4
G1 2,291 2,289 2,289 2,289 0,068 0,068 0,068 0,068
G2 2,289 2,283 2,517 2,652 0,068 0,066 0,046 0,045
G3 2,289 2,517 2,283 2,610 0,068 0,046 0,066 0,048
G4 2,289 2,652 2,610 2,283 0,068 0,045 0,048 0,066
0 0
-2
-1
-4
-2
-6
-8 -3
10 15 20 25 10 15 20 25
2 2
1 1
0 0
-1 -1
-2 -2
-3 -3
10 15 20 25 10 15 20 25
Temps (s)
Figure 6-6: Comparaison des variations du couple électrique simulée des 4 machines et
du couple électrique estimée par la méthode développée
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 81
Il est également possible de noter qu’en l’absence d’un TG, tous les systèmes se stabilisent
au bout de quelques secondes. Par ailleurs, le tracé des valeurs propres [10] atteste de cette
stabilité comme le montre la Figure 6-7.
-5
-10
Figure 6-7: Tracé des valeurs propres du réseau 3 machines – 9 nœud modifié
En regardant de plus près l’évolution de la fréquence dans les 4 variantes du système (Figure
6-8), on peut noter que le taux de variation des vitesses des rotors, ou rate of change of rotor
speed (ROCORS) de la variante avec DFIG et PMSG, qui semblent avoir une évolution de
la perturbation extrêmement similaire, enfin suivi de celui de la variante de référence.
1.0015
4M system
3M system
1.001 3M-1DFIG system
3M-1PMSG system
1.0005
0.9995
0.999
8 10 12 14 16 18 20 22 24
Temps (s)
(a)
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 82
3 0.082
Ks G1 Kd G1
2.9 Ks G2 0.08 Kd G2
Ks G3 Kd G3
0.078
2.8
0.076
2.7
0.074
2.6
0.072
2.5
0.07
2.4
0.068
2.3 0.066
2.2 0.064
4M 3M DFIG PMSG 4M 3M DFIG PMSG
Configurations Configurations
(a) (b)
Figure 6-9: Evolutions des coefficients du couple synchronisant (a) et des coefficients
du couple d’amortissement propres (b) des variantes du réseau 3 machines – 9 bus
modifié – Perturbations du couple mécanique
Cependant, les oscillations de la variante « trois machines » sont les plus rapides à s’amortir,
les autres modèles ayant quasiment le même taux d’amortissement. Nous interprétons cette
différence comme étant lié à la répartition de la puissance entre les machines restantes dans
le réseau. Cependant, cette observation reste cohérente avec celle concernant l’évolution
des coefficients d’amortissement des machines 1 à 3 à travers les quatre variantes du
système considérées (la quatrième machine étant celle qui est indisponible ou substituée).
En effet, il ressort que la configuration avec trois machines affiche des coefficients de
couple d’amortissement de 18% à 27,7% supérieurs à ceux des mêmes machines dans les
autres configurations.
Tableau 6-2 : Coefficients du couple synchronisant et d'amortissement des machines 1 à 3 des variantes
du modèles 3 machines 9 noeuds
Ks (pu/rad) Kd (pu/rad/s)
M1 M2 M3 M1 M2 M3
Variante 4M 2,291 2,283 2,283 0,068 0,066 0,066
Variante 3M 2,926 2,922 2,922 0,081 0,082 0,082
Variante DFIG 2,295 2,286 2,286 0,069 0,064 0,064
Variante PMSG 2,294 2,288 2,288 0,069 0,065 0,065
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 83
Enfin, en termes d’évolution du coefficient du couple synchronisant, les variantes avec
DFIG et PMSG affichent des coefficients quasi similaires, sinon légèrement supérieurs au
modèle de référence. Toutefois, cette évolution ne se confirme pas avec celle du coefficient
du couple d’amortissement (cf Tableau 6-2).
G1 G2
Variation de l'angle interne par rapport au COI (pu)
0.06 0.03
Système 4M
0.04 Système 3M
0.02
Système 3M-1DFIG
0.02 Système 3M-1PMSG
0.01
0
0
-0.02
-0.01
-0.04
-0.06 -0.02
-0.08 -0.03
8 10 12 14 16 18 20 8 10 12 14 16 18 20
Temps (s) Temps (s)
Variation de la vitesse rotorique par rapport au COI (pu)
-4 -4
10 10
10 4
8 3
6
2
4
1
2
0
0
-1
-2
-2
-4
-6 -3
-8 -4
8 10 12 14 16 18 20 8 10 12 14 16 18 20
Temps (s) Temps (s)
Figure 6-10: Evolution de la vitesse rotorique et de l’angle interne par rapport au COI
des machines 1 et 2 des différentes variantes du réseau IEEE 3 machines, 9 nœuds
modifié
Malgré la faible différence entre les valeurs des différents coefficients, il était raisonnable
de s’attendre à observer un lien entre ces derniers et l’évolution de la vitesse rotorique et de
l’angle interne des machines par rapport au COI. Cependant, l’analyse comparative de celle-
ci entre les différentes variantes (Figure 6-10) ne permet pas de dégager une relation avec
les valeurs des coefficients déterminés. Ceci peut s’expliquer par la différence entre les
configurations considérées pour le nœud 4 du réseau.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 84
Figure 6-11: Evolutions des coefficients du couple synchronisant inter-machines du
réseau IEEE 3 machines, 9 nœuds modifié
Enfin, en ce qui concerne les coefficients inter-machines (Figure 6-11), déterminés par
application de l’équation (6.1), on observe que ces derniers, lorsqu’il s’agit des coefficients
relatifs entre la machine n°1 et les autres machines, affichent des valeurs identiques à celle
des coefficients propres de la machine n°1. Néanmoins, ces valeurs se différencient
fortement des coefficients synchrones propres pour les coefficients entre les machines n°2
et 3. Cette observation est particulièrement notable pour les variantes avec DFIG et PMSG,
pour qui les valeurs s’effondrent.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 85
G1 G2
0.9
0.8 Système 4M
Système 3M-1DFIG
0.8 0.78 Système 3M-1PMSG
0.76
0.7 0.74
0.72
0.6 0.7
8 10 12 14 16 18 20 8 10 12 14 16 18 20
G3 G4
0.8
0.8
0.78
0.78
0.76 0.76
0.74
0.74
0.72
0.7 0.72
8 10 12 14 16 18 20 8 10 12 14 16 18 20
Temps (s)
(a)
G1 G2
-0.12
-0.1
Système 4M
-0.12 -0.13 Système 3M-1DFIG
Système 3M-1PMSG
-0.14 -0.14
-0.16
-0.15
-0.18
-0.16
-0.2
8 10 12 14 16 18 20 8 10 12 14 16 18 20
G3 G4
-0.12 -0.12
-0.13 -0.13
-0.14 -0.14
-0.15
-0.15
-0.16
-0.16
8 10 12 14 16 18 20 8 10 12 14 16 18 20
Temps (s)
(b)
Figure 6-12: Evolutions des puissances actives (a) et réactives (b) du réseau IEEE 3
machines, 9 nœuds modifié
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 86
Perturbation de la charge réactive
Machine 1 Machine 2
0.06 0.04
Te simulée
0.04 Te estimée
0.02
0.02
0 0
-0.02
-0.02
-0.04
-0.06 -0.04
10 15 20 25 10 15 20 25
Machine 3 Machine 4
0.04 0.04
0.02 0.02
0 0
-0.02 -0.02
-0.04 -0.04
10 15 20 25 10 15 20 25
Temps (s)
Figure 6-13: Comparaison des variations du couple électrique simulée des 4 machines et
du couple électrique estimée par la méthode développée (a)
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 87
-3 Machine 1 -3 Machine 2
10 10
4 4
Te simulée
Te estimée
2 2
0 0
-2 -2
-4 -4
10 15 20 25 10 15 20 25
-3 Machine 3 -3 Machine 4
10 10
4 4
Variation du couple électrique (pu)
2 2
0 0
-2 -2
-4 -4
10 15 20 25 10 15 20 25
Temps (s)
Figure 6-14: Comparaison des variations du couple électrique simulée des 4 machines et
du couple électrique estimée par la méthode développée (b)
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 88
1.0035
Réseau 4M
1.003 Réseau 3M
Réseau 3M-1DFIG
1.0025 Réseau 3M-1PMSG
1.002
1.0015
1.001
1.0005
0.9995
0.999
10 15 20 25 30 35 40 45 50
Temps (s)
Tableau 6-3: Coefficients du couple synchronisant du réseau IEEE 3 machines, 9 nœuds modifié
Toutefois, il n’est pas possible de généraliser cette observation à toutes les machines. Si cela
est valable pour les machines n°2 et 3, ce n’est pas le cas de la machine n°1. Pour cette
dernière, il est également possible de noter une variation du coefficient du couple
synchronisant, mais cette évolution n’est pas en accord avec le reste des machines, car elle
augmente dans le cas DFIG comparé au cas de référence et diminue dans le cas PMSG.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 89
Si l’on peut soupçonner une influence de la perturbation, du fait de sa proximité avec la
machine n°1, il n’est cependant pas possible de l’attester formellement avec le cas d’étude
retenu. Par ailleurs, il est possible de noter que l’évolution des coefficients du couple
synchronisant des machines n’étant pas à proximité de la perturbation est cohérente avec
celle des variations des fréquences des quatre systèmes discutés précédemment. En effet, le
coefficient le plus élevé enregistré, l’est pour le système quatre machines, suivi du système
trois machines, suivi enfin de système intégrant une PMSG et enfin du système intégrant
une DFIG.
Comme pour les cas d’étude précédent, les coefficients du couple synchronisant associés à
chaque machine sont estimés grâce à la méthode développée en première section (méthode
de Shaltout). Cependant, l’emplacement de chaque machine étant particulier dans ce réseau,
la substitution d’une machine par un parc éolien n’a rien de comparable par rapport à celle
d’une autre. De ce fait, huit cas ont été considérés dans un premier temps. Ces cas
correspondent au remplacement de chacune des machines (exceptées la machine n°1 car
elle représente réseau plus large et la machine n°2 auprès de laquelle la perturbation de
charge réactive est effectuée) et ce afin de permettre une base de comparaison commune
entre les différents cas.
Il est à noter que le cas correspondant à la suppression d’une machine synchrone ne sera
pas considéré dans ce cas d’étude.
Les évolutions des coefficients du couple synchronisant de chacune des machines dans les
scénarii de substitution des machines 3 à 10 par un parc DFIG et PMSG peuvent être
observées dans la Figure 6-16.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 90
55.5
Ks M1
55
54.5
54
53.5
53
52.5
52
51.5
M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
6
Ks M2
5.5 Ks M3
Ks M4
5 Ks M5
Ks M6
4.5 Ks M7
Ks M8
4 Ks M9
Ks M10
3.5
2.5
2
M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
Replaced machine by DFIG
55.5
Ks M1
55
54.5
54
53.5
53
52.5
52
51.5
M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
6
Ks M2
5.5 Ks M3
Ks M4
5 Ks M5
Ks M6
4.5 Ks M7
Ks M8
4 Ks M9
Ks M10
3.5
2.5
2
M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
Replaced machine by PMSG
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 91
S’il est effectivement possible de noter une légère variation des coefficients en fonction des
machines substituées comme dans le réseau simplifié, cette évolution n’est pas évidente à
qualifier. En effet, il n’est pas possible dégager une tendance générale ou homogène entre
les différents cas, et ce dans les cas DFIG comme dans les cas PMSG.
Par ailleurs, en observant l’évolution des coefficients propres de chaque machine entre les
trois variantes du réseau (Figure 6-17), il peut être noté qu’hormis la machine n°1, toutes
les autres affichent un coefficient synchrone dans la variante PMSG supérieur à celui de la
variante DFIG. Ceci est donc lié à la structure de la machine de substitution, notamment
du fait du découplage entre le réseau et la machine par le bus DC.
Enfin, ce réseau disposant d’un nombre plus important de machine, il nous a été possible
d’observer également l’évolution des coefficients synchrones lorsque la perturbation est
déplacée sur un autre nœud. Les résultats obtenus peuvent être consultés dans la Figure
6-18.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 92
6
52 Ks M1 Ks M2
5.8
51
5.6
50 5.4
1 2 3 1 2 3
2.52
Ks M4
2.5
2.48
1 2 3
2.55 3.4
Ks M5 Ks M6
3.38
2.5
3.36
2.45
3.34
1 2 3 1 2 3
2.52 2.3
Ks M7 Ks M8
2.5 2.28
2.26
2.48
1 2 3 1 2 3
Ks M9 5.25 Ks M10
Ks (rad/p.u.)
3.4
3.35 5.2
3.3
5.15
Full MS DFIG PMSG Full MS DFIG PMSG
Figure 6-17: Evolution du coefficient du couple synchronisant dans les trois systèmes
après substitutions de la machine n°3
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 93
55.5
Ks M1
55
54.5
54
53.5
53
52.5
52
51.5
M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
6.5
Ks M2
6 Ks M3
Ks M4
5.5
Ks M5
5 Ks M6
Ks M7
4.5 Ks M8
Ks M9
4 Ks M10
3.5
2.5
2
M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
Replaced machine by DFIG
55
Ks M1
54.5
54
53.5
53
52.5
52
51.5
M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
6.5
Ks M2
6 Ks M3
5.5
Ks M4
Ks M5
5 Ks M6
Ks M7
4.5 Ks M8
Ks M9
4 Ks M10
3.5
2.5
2
M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
Replaced machine by PMSG
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 94
Figure 6-18: Evolutions des coefficients du couple synchronisant des machines du
réseau 39 nœud dans les variantes DFIG et PMSG – Perturbations de la charge réactive
au bus 9
On peut noter que les observations concernant la faible évolution des valeurs entre les cas
DFIG et PMSG restent valables pour ce cas-ci également. De plus, à l’exception des
machines 2 et 3, les coefficients synchrones de toutes les autres machines sont globalement
plus élevés dans les cas PQ9 comparé au cas PQ2. Il reste intéressant de voir, dans la mesure
du possible, en quoi cela peut être corrélé à d’autres paramètres.
6.5. Conclusion
Afin d’évaluer l’impact d’un remplacement de machines synchrones par des puissances à
faible contribution inertielle, une méthode d’évaluation du coefficient du couple
synchronisant, basée sur les variations du couple électrique, de l’angle et de la vitesse
rotorique a été retenue et adaptée à une évaluation de CCS inter-machines. Cette méthode
a ensuite été appliqué à deux cas d’étude. Des modèles moyens de parc éoliens (DFIG et
PMSG) ont été développés et intégrés à cet effet.
Si les résultats obtenus sur le cas d’étude simplifié tendent à confirmer une détérioration du
lien synchrone dans le cas du scénario étudié, les conclusions de l’étude du réseau 10
machines – 39 nœuds restent cependant mitigées sur une direction claire quant à l’impact
sur le coefficient du couple synchronisant. Dans ce dernier cas, d’autres facteurs non isolés
ont probablement un impact sur les résultats obtenus. Des travaux supplémentaires seront
nécessaires pour bien approfondir notre compréhension des dynamiques en jeu dans le cas
des réseaux complexes.
Impact d’une pénétration de puissances non synchrones sur la capacité synchrone du réseau | 95
Chapitre 7
Conclusions et perspectives
Avec les défis liés au changement climatique, le développement des énergies renouvelables
fera porter de nouveaux enjeux sur les réseaux électriques. En effet, ces réseaux étant
conçus à la base pour acheminer des flux d’énergie des centres de production vers des
centres de consommation voient leur paradigme changer avec l’intégration de puissances
renouvelables variables et distribuées au sein desdits réseaux. Cela conduit à la considération
de nouvelles problématiques de stabilité du réseau.
Cet aspect de stabilité dans ce nouveau paradigme a été fortement étudié ces dernières
années. Cependant, les conséquences liées à l’intégration massive de puissances non-
synchrones commencent à peine à l’être. En effet, certaines technologies d’énergie
renouvelable, principalement l’éolien et le solaire photovoltaïque, apportent une très faible
contribution inertielle au réseau, soit du fait de leur interface d’électronique de puissance
découplant la partie inertielle, soit du fait de la nature non rotative de ces technologies.
Il était donc nécessaire d’approfondir cette question. L’idée explorée dans ce manuscrit
concernait l’évolution de la capacité synchrone des machines synchrones restantes sur le
réseau dans un contexte de remplacement de ces dernières par des centrales sans
contribution inertielle. Dans ce but, l’étude s’est concentrée sur le paramètre du coefficient
| 96
du couple synchronisant qui est un paramètre clé de la stabilité à petits signaux. Deux
méthodes d’évaluation de ce coefficient ont été considérées.
Le développement de la première, plus analytique, s’est basée sur d’anciens travaux [22],
[30], [31], [37] afin d’adapter cette méthode à une nouvelle référence d,q de la machine
synchrone sur la base du modèle Heffron Phillips. Les résultats issus de cette adaptation
ont été vérifiés avec un modèle simple à 3 machines, puis généralisés au modèle de réseaux
10 machines 39 nœuds. Conforté par ses résultats, ce modèle a ensuite pu être utilisé dans
un protocole d’optimisation des flux de puissance permettant de déterminer la
configuration optimale du plan de tension maximisant le coefficient du couple
synchronisant. Cela a été particulièrement possible du fait du caractère stationnaire de cette
méthode, basée sur le calcul du coefficient du couple synchronisant sur la base des
conditions initiales.
Cependant, si ce résultat semble bien prometteur, il fait apparaître une limitation quant aux
analyses et compréhensions pouvant être déduites de l’application de cette méthode. En
effet, du fait de son caractère stationnaire, ce coefficient ne fait pas état de l’impact des
interactions dynamiques entre machines, ainsi qu’avec les nouvelles technologies d’énergies
renouvelables intégrées, pendant et après une perturbation. Afin de considérer ces
dynamiques, une nouvelle méthode d’évaluation du coefficient du couple synchronisant a
été développée dans ce manuscrit.
Basé sur les travaux de Shaltout et al. [21], elle évalue le coefficient du couple synchronisant
à partir des petites variations du couple électrique, de la vitesse rotorique ainsi que de l’angle
rotorique. Cette méthode a par la suite été associée à une modélisation de la réduction de
l’inertie du réseau consistant à émuler cette diminution à travers une hypothèse de
généralisation de l’autoconsommation basée sur des technologies sans contribution
inertielle. Cette modélisation amène donc à une baisse relative de l’inertie par la
Conclusions et perspectives | 97
déconnexion progressive des machines synchrones compensant les charges comblées par
l’autoconsommation.
Par ailleurs, une contribution, sur la base de la méthode de Shaltout, a été proposé et intégré
à l’évaluation du CCS afin de pouvoir analyser également les interactions inter-machines.
L’ensemble de la méthode fut alors appliquée à deux cas d’étude un réseau simple 3
machines modifié, afin de limiter les paramètres pouvant influencer le résultat, et le réseau
10 machines. Afin d’étudier l’hypothèse du remplacement de centrales synchrones par des
puissances non-synchrones, deux modèles moyens de parc éolien ont été développés et
implémentés. Ils ont pour objectif de représenter le comportement des technologies DFIG
et PMSG dans un contexte particulier de substitution énergétique.
Les résultats du premier cas d’étude ont montré un impact non négligeable du
remplacement d’une centrale par un parc DFIG ou PMSG sur le coefficient du couple
synchronisant. En l’occurrence, cela aboutirait à une diminution des coefficients propres
des machines restantes. Cela évoquerait une vigilance accrue et une meilleure
compréhension des effets de l’intégration massive de puissances non-synchrones dans le
réseau électrique, notamment du fait du réduction du lien synchronisant des machines.
Cependant, cette observation est à mitiger car les résultats issus du cas d’étude 10 machines
ne confortent pas les tendances observées précédemment, ni ne permettent de dégager une
hypothèse d’évolution des CCS pouvant être confrontées aux premières observations. Une
explication qui peut être tirée de ces différents résultats est que l’évolution du coefficient
du couple synchronisant est liée à des phénomènes et paramètres qui ne peuvent et qui
n’ont été isolés dans le second cas d’étude, tel que la topologie du réseau ou encore la
proximité électrique avec la source de la perturbation. L’identification des phénomènes et
leur approfondissement pourra faire preuve d’études ultérieures et sera d’une importance
capitale dans la compréhension de l’évolution du CCS dans le contexte exploré dans ce
manuscrit.
Ainsi, s’il reste de nombreuses pistes à approfondir, les études réalisées au cours de ces
travaux ont permis d’apporter des contributions scientifiques suivantes telles que :
Conclusions et perspectives | 98
- l’amélioration du lien synchrone à travers une optimisation du flux de puissance sur
la base de la maximisation du coefficient du couple synchronisant en régime
permanent ;
- la modélisation d’une réduction de l’inertie du réseau à travers une substitution des
machines synchrones centralisées par de la production décentralisée ;
- le développement et l’intégration de modèle moyen de parc éolien MASDA et
MSAP en vue d’être substitué à des machines synchrones ;
- le développement d’une méthode d’évaluation du lien synchrone inter-machines sur
la base d’une méthode d’évaluation du coefficient du couple synchronisant à partir
des variations induites par une perturbation ;
- la mise en évidence d’un impact limité du remplacement des machines synchrones
par des parcs éoliens sur le CCS.
Conclusions et perspectives | 99
Références
[1] Commissariat général au développement durable, « Chiffres clés du climat France, Europe et
Monde, ÉDITION 2022 », Chiffres clés du climat 2022. https://www.statistiques.developpement-
durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/livre.php (consulté le 20
octobre 2022).
[2] W. H. Organization et others, « Tracking SDG 7: The Energy Progress Report 2021 », 2021.
[3] bp Statistical Review of World Energy, « Statistical Review of World Energy | Energy economics |
Home », bp global. https://www.bp.com/en/global/corporate/energy-economics/statistical-
review-of-world-energy.html (consulté le 21 octobre 2022).
[4] Commissariat général au développement durable, « Chiffres clés de l’énergie Edition 2021 »,
Chiffres clés de l’énergie - Édition 2021. https://www.statistiques.developpement-
durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-energie-2021/livre.php (consulté le 20 octobre
2022).
[5] IRENA (2021), Renewable Power Generation Costs in 2020, International Renewable Energy
Agency, Abu Dhabi, « Renewable Power Generation Costs in 2020 »,
/publications/2021/Jun/Renewable-Power-Costs-in-2020.
https://www.irena.org/publications/2021/Jun/Renewable-Power-Costs-in-2020 (consulté le 20
octobre 2022).
[6] IRENA (2020), Electricity Storage Valuation Framework: Assessing system value and ensuring
project viability, International Renewable Energy Agency, Abu Dhabi, « Electricity Storage
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https://www.irena.org/publications/2022/Apr/Grid-codes-for-renewable-powered-systems
(consulté le 21 octobre 2022).
[8] M. Bakhtvar, E. Vittal, K. Zheng, et A. Keane, « Synchronizing Torque Impacts on Rotor Speed in
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[9] « Definition and Classification of Power System Stability IEEE/CIGRE Joint Task Force on Stability
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doi: 10.1109/TPWRS.2004.825981.
[10] P. Kundur, « Power system stability », Power system stability and control, p. 7‑1, 2007.
[11] N. Hatziargyriou et al., « Definition and Classification of Power System Stability – Revisited &
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[13] R. E. Doherty et C. A. Nickle, « Synchronous machines I-an extension of blondel’s two-reaction
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1926, doi: 10.1109/T-AIEE.1926.5061289.
[14] R. H. Park, « Two-reaction theory of synchronous machines generalized method of analysis-part
I », Transactions of the American Institute of Electrical Engineers, vol. 48, no 3, Art. no 3, juill.
1929, doi: 10.1109/T-AIEE.1929.5055275.
Le modèle de machine synchrone utilisé principalement dans cette étude est basé sur le
modèle mathématique développé ci-dessous. Il est tiré des travaux de Singh et al. [50]Il
est du 6ème ordre mais a pu être décliné en modèle de machine plus simple en fonction
des besoins des études.
4
4 g (0.1)
2
4 g
4 4 4 4 g
(0.2)
W Wug4 W Wug4
4& 4 4& 4 & 4& W W 4!
4 4
4
W 4 Wug4 W 4 Wug4 4 4
W W 4 W W4
(0.3)
ÊB 4 & 4 Ê9 4 & 4
4 4
W 4 Wug4 W 4 Wug4
W 4 W 4! Ë & 4 (0.4)
W W
96 W Wug4 !& Ê9 4 :Ì
4 4
4 4 4
W 4 Wug4 !
4
4 4 4
W 4 W 4 Í& 4 (0.5)
W 4 W 4
ÊB W Wug4 & 4 !Î
W 4 Wug4 9 4 4 4
ÊB
W Wug4 & ÊB
4
4 4 4 4 4 (0.6)
Ê9
W Wug4 !& Ê9
4
4 4 4 4 4
(0.7)
1 W Wug4 W W 4
& #& { ÊB v
4 4
4 4
rs4 #W 4
4
W 4 Wug4 4
W 4 Wug4 4
W Wug4 W W4
(0.8)
#1 Ê9 4 v t4 2}
4 4
4
W 4 Wug4 W 4 Wug4 4
& W W
t4
t4 4 4 4 t4
(0.9)
Noeud Q (MVAR)
7 200
9 350
Abstract
Faced with climatic and environmental challenges, many countries have opted for wind and
solar power, whose integration into the grid poses real challenges. Indeed, due to their
nature or power electronics interface, these sources can hardly contribute to the inertia of
the grid. The goal of the work carried out in this thesis was thus to deepen the
understanding of the impact of the replacement of synchronous machines by non-
synchronous powers through the power system's synchronizing torque evaluation.
Thus, the work allowed us to highlight an impact on the coefficient of the synchronizing
torque, which could not be generalized on more complex networks. Moreover, the
realization of an OPF based on the maximization of the STC improved the power
system's resilience following a disturbance by a lesser ROCORS deviation, thus
opening the way to better management of the studied context.
Résumé | 114