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06/02/2021 L'évolution de la cartographie auprès des sociétés traditionnelles en Afrique subsaharienne | Cairn.

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L'évolution de la cartographie auprès des sociétés


traditionnelles en Afrique subsaharienne
Federica Burini
Dans L'Information géographique 2013/4 (Vol. 77), pages 68 à 87

Article

Introduction

D ans les dernières décennies, les études sur l’histoire de la cartographie, quel que soit le
contexte local auquel elles se rapportent, relèvent d’une approche critique de la
production et de l’utilisation de la carte. Elles soulignent l’importance de repenser les
1

racines de l’histoire de la cartographie récupérant les représentations faites par les


communautés traditionnelles, à la fois avant et après le développement de la cartographie
euclidienne de style occidental (Jacob, 1992 ; Harley, 1992 ; Farinelli, 1992 ; Casti, 1998).

En particulier, dans les études sur le contexte américain – qui jusqu’à aujourd’hui est la zone 2
géographique la plus étudiée – la cartographie traditionnelle est définie par des expressions
di férentes qui démontrent l’existence d’une véritable Babel cartographique. On parle de
cartographie : aborigène (Aberley, 1993) ; traditionnelle (Woodward, Lewis, 1998) ; indigène
(Sletto, 2009 ; Pualani Louis, Johnson, Pramono, 2012), native (Lewis, 1998a ; Wickens Pearce,
1998), autochtone (Hirt, 2009) ou encore d’ethno-cartographie (Chapin, Threlkeld, 2001).
Malgré quelques nuances, les auteurs sont d’accord sur le sens de ces expressions par rapport à
trois aspects : i) la figure de l’interprète cartographique, appartenant à la communauté locale
qui habite le territoire représenté ; ii) l’information véhiculée, concernant les connaissances et
les compétences de la société locale ; iii) les modalités de rédaction de la carte, non conformes à
la tradition occidentale.

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Par contre, l’aspect sur lequel ces termes ne trouvent pas toujours une claire correspondance, à 3
quelques exceptions [1] près, est le processus de territorialisation [2] auquel ils font référence et
par conséquent l’époque historique et les acteurs impliqués.

Si l’on s’intéresse au contexte africain, deux considérations émergent. Premièrement, la 4


littérature concernant l’étude de la production cartographique traditionnelle est limitée, par
rapport à la variété d’études qui ont analysé celle produite dans le contexte américain.
Deuxièmement, dans les études sur l’Afrique sub-saharienne, la terminologie utilisée pour
décrire la production cartographique traditionnelle n’identifie pas une typologie
cartographique spécifique ; aux expressions « carte traditionnelle » ou « carte indigène », les
auteurs associent un ensemble de typologies cartographiques produites avant et après la
conquête, sans s’attarder sur le processus de territorialisation auxquels ils se réfèrent.
Woodward utilise l’adjectif « traditionnel » [3] (Woodward, 1998) pour qualifier les cartes
produites par les sociétés locales sans distinguer les époques historiques. De même, dans
l’expression « cartographie indigène » Bassett comprend les cartes cosmographiques et
mnémoniques précoloniales, ainsi que la cartographie réalisée sur requête pendant la
territorialisation coloniale (Bassett, 1998, p. 33), tandis que d’autres auteurs utilisent le même
terme pour désigner « un phénomène récent » utilisé dans les dernières décennies pour la
revendication des terres dans de nombreux pays du Sud du Monde, notamment en Afrique
(Chapin et al., 2005). Ces exemples démontrent que la terminologie associée aux documents
cartographiques réalisés avec la contribution des populations africaines ne tient pas compte du
processus de territorialisation en action au moment de leur réalisation.

Afin de faire bon usage de la terminologie dans cet article, on analyse l’évolution des documents 5
cartographiques produits par les communautés traditionnelles africaines pour mettre en
évidence les caractéristiques de la territorialisation dans laquelle ils ont été réalisés.

Les phases cartographiques auprès des sociétés traditionnelles


en Afrique subsaharienne

L’analyse commence par les présupposés théoriques de la sémiosis cartographique (Casti, 1998) 6
qui adopte un point de vue spécifique basé sur deux aspects : i) la carte est strictement liée aux
dynamiques territoriales auxquelles il est nécessaire d’ancrer son interprétation ; ii) la sémiosis,
à savoir le processus par lequel l’information est produite et transmise, s’active en présence
d’un interprète cartographique conçu dans sa double fonction d’acteur territorial et de
communicateur social (Casti, 1998).

À partir de ces prémisses, l’article examine premièrement la cartographie traditionnelle [4] qui 7
caractérise la territorialisation des sociétés originaires du territoire africain et, répondant à une
logique autocentrée [5], permet la régulation sociale fixant certains aspects symboliques et
juridictionnels du territoire. Cette cartographie continue à être produite auprès des
populations africaines des villages et des espaces ruraux montrant des formes très variées (voir
l D g t P l Af iq O id t l )
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le cas Dogon et Peul en Afrique Occidentale).

Tab. 1 : Différentiation des phases de production cartographique par les


sociétés traditionnelles africaines selon le processus de
territorialisation

Deuxièmement, la cartographie « sollicitée » – reprenant la définition donnée par Bassett (1998) – 8


est celle qui, développée pendant les territorialisations hétérocentrées commerciale et coloniale
en Afrique, a impliqué la réalisation de la carte de la part de la société traditionnelle sur
demande d’une société externe à la société locale répondant donc à la fois à une logique sociale
autocentrée et à une logique hétérocentrée ; le but étant de faire connaître le territoire africain
à une société externe.

Enfin, les systèmes cartographiques participatifs se sont di fusés après l’indépendance des états 9
africains répondant à trois logiques di férentes : i) une logique fondée sur le principe de la
légalité, hérité de la territorialisation coloniale, dont la finalité vise à la rédaction d’une
cartographie « o ficielle » par des institutions nationales pour l’aménagement du territoire ; ii)
la logique hétérocentrée de la coopération, dont la finalité consiste en la réalisation de
documents cartographiques liés à des projets de développement dans di férents domaines ; iii)
la logique autocentrée des sociétés traditionnelles pour la mise en acte de formes d’empowerment
et de revendication des droits légitimes sur les terres.

L’analyse des étapes cartographiques faites par ou avec la participation des sociétés 10
traditionnelles africaines nous permet de saisir certains aspects utiles pour ré léchir sur la
figure de l’interprète, l’information véhiculée, la structure de la représentation, les processus et
les produits qui en dérivent.

La cartographie traditionnelle en Afrique subsaharienne : un


processus cartographique autocentré

Comme de nombreux auteurs le soulignent, les racines de l’histoire de la cartographie sont à 11


découvrir dans des traditions anciennes avant même la naissance de la cartographie
euclidienne. Ceci est confirmé par le projet de la History of Cartography, qui a montré la présence
d’une tradition cartographique dans les di férentes cultures traditionnelles, préscientifiques [6].
Dans le volume I de cette série, Brian Harley et David Woodward ont été obligés d’adopter une
nouvelle définition de la carte afin d’inclure dans leur projet l’analyse de documents qui
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nouvelle définition de la carte afin d inclure dans leur projet l analyse de documents qui

sortaient des critères imposés par la cartographie euclidienne : « maps are graphic representations
that facilitate a spatial understanding of things, concepts, conditions, processes, or events in the human
world » (Harley, Woodward, 1987, P. xvi).

L’origine des études concernant la cartographie traditionnelle sur le continent africain remonte 12
au travail de Bruno Adler (Adler, 1910) qui a étudié en particulier l’Afrique du Nord en se
concentrant sur la cartographie de l’ancienne Égypte. Parmi les études qui ont analysé la
cartographie des sociétés traditionnelles en Afrique subsaharienne, celles du deuxième volume
de la History of Cartography (Livre III) constituent certainement un point de référence (Bassett,
1998 ; Maggs, 1998). Une fois défini l’objet de l’analyse de façon générale comme « cartographie
indigène » (indigenous mapmaking), le but de Bassett est d’illustrer les di férentes manifestations
de cette cartographie en distinguant les cartes cosmogoniques, mnémoniques et « sollicitées ».
Ces dernières, comme on l’a vu, sont incluses dans les indigenous maps bien qu’appartenant à un
processus de territorialisation di férent. Maggs, de son côté, se concentre sur un type spécifique
de « cartographie traditionnelle » en Afrique australe, l’art rupestre, en la distinguant selon
l’activité pratiquée par ses réalisateurs.

L’analyse de ces travaux démontre que pour analyser la cartographie traditionnelle en Afrique, 13
il est nécessaire de prendre en compte certains aspects qui la distinguent des représentations
cartographiques occidentales. La figure de l’interprète est strictement liée au type d’information
véhiculé. Celui qui réalise la carte appartient à la société locale (logique autocentrée) et possède
des forts liens avec la terre. Cela permet de représenter les aspects liés à la légitimité [7], c’est-à-
dire les mécanismes de fonctionnement et de reproduction sociale des populations locales,
conformément à la tradition, qui se traduisent dans les savoirs fonctionnels, symboliques et
performatifs (Turco, 1998, 2000). Ré léchir sur l’interprète cartographique sert donc à
problématiser la signification de la carte, à récupérer le sens de la spatialité et du rapport entre
société et territoire.

Fig. 1Un 14
Carte des régions méridionales du Scioa réalisée par un abyssin (1886)deuxième
élément de
distinction
de la
cartographie

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— Source : Cecchi, 1886, tav. 4


traditionnelle est la structure graphique utilisée. Elle est caractérisée par la topologie, à travers
laquelle « les concepts de linéarité, centre et périphérie, contiguïté et association sont restitués
avec plus de signification que dans la métrique d’un plan abstrait infini » (Woodward, 1998, cit.
p. 309). En outre, dans la cartographie traditionnelle, il n’existe pas le concept d’échelle mesurée
avec des unités standard, mais plutôt une modalité à travers laquelle les objets qui recouvrent
une importance sociale majeure sont représentés plus grands et positionnés au centre de la
représentation.

Le processus et les produits qui en dérivent sont un autre élément important. Woodward, par 15
exemple, reconnaît trois manifestations di férentes de la connaissance spatiale traditionnelle :
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p , p
la cartographie cognitive, composée de constructions mentales ; les cartes de l’action, qui se

traduisent par la création de représentations essentiellement immatérielles et éphémères


(gestes, rituels, chants, poèmes,…) ; et enfin la cartographie purement matérielle, à son tour
distinguée entre cartographie in situ (comme l’art rupestre) et « mobile » produite sur di férents
supports (papier, peaux des animaux, sable, écorce, tissus, corps humain) (Woodward, 1998, p.
307). Les études sur le contexte africain, s’attardent souvent sur les supports cartographiques
comme s’ils constituaient la spécificité de cartes africaines, faisant du support l’objet principal
de l’analyse [8]. Ainsi, des aspects extrêmement actuels, concernant la fonction des
représentations « in situ » plutôt que « mobiles », sont mis de côté. Pour ce qui concerne la
cartographie matérielle, elle présente une forme cartographique originale dans sa manière
d’articuler récit oral et écriture graphique à l’intérieur des sociétés sans écriture.

Enfin, un aspect distinctif de la cartographie traditionnelle est sa continuité dans le temps et son 16
ancienneté. Elle se manifeste par des peintures et des pétroglyphes très anciens réalisés par des
sociétés du passé avant la première rencontre avec la société occidentale. Mais elle se traduit
aussi aujourd’hui dans les villages ruraux de l’Afrique subsaharienne, par des manifestations
di férentes : il y a encore un besoin de réaliser une cartographie traditionnelle en tant qu’acte de
régulation sociale démontrant la nécessité d’exprimer la relation entre société et spatialité.

Ces aspects suggèrent l’utilité d’analyser la cartographie traditionnelle dans les études de 17
cartographie 2.0. Comme le suggère Mark Palmer dans un numéro récent de Cartographica
dédié au thème Indigenous cartographies and countermapping, il faut tenir compte des
caractéristiques de la cartographie traditionnelle pour créer des processus cartographiques
hybrides capables de réunir technologies numériques, compétences scientifiques et savoirs
locaux dans un seul système qu’il appelle « indigital Geographic Information Networks » (iGIN)
(Palmer, 2012, pp. 80-91).

La cartographie « sollicitée » et l’exploration de l’Afrique


subsaharienne

En examinant les cartes générées lors de la rencontre entre communautés locales et Européens 18
en Afrique subsaharienne, on utilise les termes introduits par Bassett de solicited map, en la
considérant comme une des formes de cartographie indigène, réalisée par les sociétés
traditionnelles africaines (indigenous mapmaking, Bassett, 1998, P. 33). Il s’agit de la même
typologie de carte que Brian Harley, se référant au territoire nord-américain, a défini comme
map of the encounter (Harley, 1992), soulignant le fait qu’elle avait eu un rôle primaire dans la
production de connaissance des territoires américains – reproduisant les parcours, lieux
d’arrivée, installations d’explorateurs européens. Les études de Harley sont en e fet considérées
comme précurseurs de l’analyse de la cartographie produite dans la période de la rencontre
entre l’Europe et l’Ailleurs. Elles s’opposent à l’opinion exprimée par les historiens de la
cartographie qui ont nié l’essence cartographique des représentations produites par les
communautés locales, puisque ne répondant pas aux canons des cartes européennes. Le travail
de Harley, par contre, montre l’existence d’un ensemble de cartes alternatives aux cartes
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européennes, important dans l’histoire de la représentation spatiale du continent.

Si on considère les études sur le contexte territorial de l’Afrique subsaharienne, comme Thomas 19
Basset l’a amplement démontré, ceux concernant la cartographie de la rencontre ne sont pas
nombreux (Basset, 1998, P. 25). Les raisons, selon l’auteur, sont à retrouver dans plusieurs
facteurs : d’abord, l’idée di fusée que les populations africaines n’ont pas les capacités
cognitives de représenter l’espace cartographiquement ; par ailleurs, la cartographie de
l’Afrique réalisée à l’époque coloniale par des institutions étatiques, culturelles ou bien par des
sociétés cartographiques privées européennes n’a pas pris en compte la production
cartographique africaine, en limitant la signification de « carte » à une représentation
caractérisée par des critères euclidiens. Cela a amené à l’exclusion de certaines productions
cartographiques même si elles ont été réalisées par la société locale sur requête des explorateurs
européens.

À titre d’exemple, dans le volume publié en 1886 par la Société Géographique Italienne sur ses 20
voyages de Zeila à Ca fa, Antonio Cecchi [9] insère une carte géographique qu’il définit comme
« une carte très singulière […] due à la science géographique d’un abyssin » (Fig. 2). Cette
dernière est jugée utile puisqu’elle reproduit les localités situées dans les régions méridionales
du Scioa avec des toponymes en amharique, associés aux cours d’eau, aux sources, aux villages
et aux royaumes présents (Cecchi, 1886, p. 551).

Fig. 2Il s’agit d’une carte 21


Détail de la carte sollicitée (a) et de la légende (b)« sollicitée » qui, si
elle est analysée à
l’aide de la sémiosis
cartographique
(Casti, 1998), permet
de faire ressortir
certains aspects
intéressants et
utiles pour l’analyse.
Le premier consiste
dans la figure de
l’interprète qui
comprend des
éléments aussi bien
de la société
traditionnelle
abyssine que de la
société italienne. La
carte publiée par
Cecchi a été réalisée
« par un abyssin »,
ensuite elle a été
reproduite en
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« phototype fac-

similé » par Cecchi


qui, à côté de
chaque toponyme
écrit en amharique,
a inséré un numéro
expliqué dans une
légende quelques
pages après (Cecchi,
1886, cit. p. 551) (Fig.
3). Cette légende,
qui montre la
traduction des
toponymes en
caractères latins et
l’interprétation du
phénomène auquel
ils renvoient, a
demandé
l’intervention d’un
troisième
interprète, le
cardinal Massaia [10],
qui « eut la bonté de
nous fournir la
traduction et
interprétation des
noms » (Cecchi,
1886, p. 551).

Cela permet de 22
ré léchir aussi sur
l’information
véhiculée, qui répond
aux requêtes de
l’explorateur
européen et qui est
— Source : Cecchi, 1886, tav. 4 et p. 551
Fig. 3
Du dessin participatif au SIG intégré de communauté Multimap. En haut la Home
Page et en bas la reconstitution du réseau territorial traditionnel des villages
du royaume de Kandi (Bénin) et de ses limites traditionnelles réalisée grâce à la
cartographie participative

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conditionnée – comme dans la cartographie participative actuelle – par ses questions. Dans le
cas de la carte de Cecchi, il est intéressant de noter que la carte d’origine montre les icônes
cartographiques composées par des figures (la plupart des lignes) accompagnées par le
toponyme transcrit dans la langue locale [11]. Ces icônes, lorsqu’elles sont mises en relation les
unes aux autres, nous permettent de récupérer des informations importantes sur l’organisation
socioterritoriale généralement négligée dans les cartes coloniales qui, par contre, imposent de
nouveaux toponymes dans les langues européennes ou montrent le territoire de l’Ailleurs selon
des critères occidentaux (Casti, 2001). La carte montre, en e fet, à l’intérieur d’un réseau
hydrographique les sièges d’une dizaine de royaumes parmi lesquels celui de Ca fa entouré
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hydrographique, les sièges d une dizaine de royaumes, parmi lesquels celui de Ca fa, entouré
par plusieurs villages.
Enfin, concernant le processus et les produits qui en résultent, nous sommes en présence de deux 23
documents di férents : l’original fait par le membre de la société traditionnelle et celui publié
par l’explorateur italien qui l’insère dans une publication dans le but, d’une part, de montrer
que l’information recueillie avait une source locale fiable (justification) et, d’autre part,
d’assurer la compréhension de la carte aux lecteurs italiens (lisibilité).

Ces aspects nous rappellent les procédures encore en usage dans la création de systèmes 24
cartographiques participatifs réalisés dans les projets de coopération en Afrique et suggèrent
l’importance de reconnaître les interprètes et le contenu de la cartographie dans ses di férentes
phases afin de distinguer l’information produite par les habitants, de celle transmise et publiée
par les requérants.

Les systèmes cartographiques participatifs [12] et leur


déclinaison en Afrique subsaharienne

Les systèmes cartographiques participatifs sont nés après l’indépendance obtenue par les états 25
colonisés, dans le contexte des pratiques de développement rural, pour se développer ensuite au
sein des organisations de coopération internationale. Ils ont d’abord été considérés comme un
bon moyen de collecte de données pour des chercheurs ou des opérateurs qui ne connaissaient
pas bien l’aire géographique concernée et qui devaient dans un court laps de temps avoir les
informations de base sur la zone. Les études ont reconnu, seulement dans les dernières
décennies, leur potentiel en tant qu’outils de communication permettant d’identifier les acteurs
et leurs compétences respectives sur les di férents points du territoire, la quantification et la
qualification des dynamiques en acte, les relations sociales et de pouvoir et les savoirs
traditionnels portant sur les ressources naturelles.

C’est ainsi qu’une multitude de termes sont nés – cultural mapping (Crawhall, 2007 ; Poole, 2003), 26
cartographie participative (Chambers 1997 ; Brown et Hutchinson, 2000 ; Casti, 2006 ; Burini,
2007), participatory land use mapping et participatory resource mapping (Mbile et al., 2003),
community mapping (Bennagen et Royo, 2000 ; Eghenter, 2000), community-based mapping
(Flavelle 2002), cartographie autochtone (Hirt, 2009), indigenous mapping (Chapin et al., 2005),
ethnocartography (Chapin et Threlkeld, 2001 ; Gonzalez et al., 1995) – pour indiquer des formes
di férentes de systèmes cartographiques réalisés avec la participation des sociétés locales. Il
apparaît que « culturel », « participatif », « communautaire » et « indigène » sont les adjectifs
utilisés pour identifier ces systèmes, posant l’accent respectivement sur : l’information insérée
dans la carte se référant au patrimoine matériel et immatériel ; la modalité suivie, qui prévoit la
participation d’un acteur social local à l’intérieur d’un processus cartographique activé par un
acteur externe ; ou bien l’interprète cartographique identifié dans une communauté qui habite le
même lieu (quartier, village,…) ou dans les sujets originaires du lieu représenté [13].

Avec l’introduction des technologies cartographiques numériques à la fin des années 1990, 27


d’autres termes se sont associés à des modèles hybrides comme le PRA (Participatory Rural
A i l) bi é l SIG l tè d iti
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t gl b l (GPS) t d l 10/22
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Appraisal) combiné avec les SIG, les systèmes de positionnement global (GPS) et de la
télédétection qui ont conduit à la naissance de SIG participatifs (Abbot et al., 1998), des public
participation GIS (PPGIS) (Weiner et al., 2002), des community integrated GIS (Harris, Weiner,
2002), et des mobile interactive GIS (McConchie, McKinnon, 2002). Pour la production des cartes
communautaires aux systèmes SIG se sont ajoutés les systèmes du GéoWeb 2.0 qui depuis 2005
ont évolué vers des processus cartographiques de socialisation et de participation selon des
logiques de collaboration et de partage de l’information (Fisher, 2008).

Les systèmes cartographiques participatifs, avec ou sans l’utilisation des technologies 28


numériques, ont généré de nombreux produits, y compris les skecth-maps (esquisses), les parish
maps (Crouch et Matless, 2011), le participatory 3-D modeling (Rambaldi et Callosa-Tarr, 2000) le
participatory photomapping (Mather et al., 1998) qui, nés pour restituer la représentation d’un
territoire par les habitants, ont changé au fil du temps leur fonction pour répondre à l’exigence
d’une revendication, développant ainsi le counter-mapping (Peluso, 1995).

Dans le cas de l’Afrique subsaharienne, il faut préciser que les systèmes cartographiques 29
participatifs montrent une di férenciation d’expériences de recherche où les Anglo-Saxons sont
les plus nombreux, ou plutôt, les plus publiés et montrent une utilisation généralisée des
technologies de l’information [14].

L’analyse des documents cartographiques participatifs réalisés en Afrique [15] montre une 30
tendance de leurs promoteurs : ils procèdent généralement à une re-conception numérique de
cartes participatives produites par les populations locales et, puisque les destinataires sont les
opérateurs de l’aménagement, ils tendent à résumer l’information locale à travers l’introduction
de paramètres référentiels strictement occidentaux, omettant les critères d’encodage locaux,
traditionnels.

En Afrique subsaharienne, la cartographie semble bien être prise au piège des rhétoriques de 31
type participatif qui, et cela malgré la di fusion des TIG, sont devenues une sorte de fer de lance
et de sésame du mouvement pour le développement. En fait, derrière l’étiquette de
« cartographie participative », on trouve souvent un document cartographique qui, montrant
une représentation du territoire incapable de transmettre les implications sociales et culturelles
locales, produit l’exclusion de l’acteur qui légitime la méthode même – la collectivité locale. De
plus, derrière une conception du collectif social comme « entité monolithique » (Rossi, 2000 :
195), elle tend à cacher la dissymétrie de l’implication d’une collectivité territoriale dont les
identités sociales sont multiples et le capital social inégalement partagé. En e fet, plusieurs
projets qui réalisent des systèmes cartographiques participatifs ne tiennent pas compte de la
complexité des acteurs qui répond à plusieurs logiques autocentrées et hétérocentrées : i) une
logique fondée sur le principe de la légalité hérité de la territorialisation coloniale, réalisée par
les institutions africaines pour l’aménagement du territoire ; ii) celle de la coopération qui,
s’appuyant sur des associations ou ONG locales, répond à une logique hétérocentrée orientée
vers des projets de développement dans des contextes di férents ; iii) celle autocentrée des
communautés locales pour la mise en acte de formes d’empowerment et de revendication des
droits légitimes sur les terres, spécialement dans les espaces ruraux.

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À côté d’autres tentatives contemporaines de formalisation des méthodes participatives, 32


tentatives qui reconnaissent le potentiel des cartes participatives mais n’engagent pas à leur
endroit de ré lexion méthodologique – voir par exemple, le ComMod « Companion Modelling »
(Étienne, 2010), ou encore les travaux menés dans la vallée du Sénégal (D’Aquino, Seck,
Camara, 2002) – le laboratoire Cartographique Diathesis de l’Université italienne de Bergame
s’est donné pour tâche de combler ce manque de ré lexion méthodologique. Il a conçu la
Stratégie SIGAP (Systèmes Géographiques Informatisés pour les Aires Protégées/Action
Participative) : une méthodologie participative de terrain appliquée, jusqu’à l’heure actuelle, à
di férents contextes territoriaux africains, à savoir, les périphéries de la Réserve de Biosphère
Transfrontalière du W (Bénin, Burkina Faso et Niger) (Casti, 2006 ; Burini, 2006 ; Ghisalberti,
2011), l’Unité de Protection et Conservation d’Arly (Burkina Faso) (Casti, Yonkeu, 2010) et enfin
le Parc National de Zinave (Mozambique) (Belotti, 2013). La principale question que tente de
résoudre la démarche SIGAP est la suivante : comment représenter via la cartographie des
processus de décision collective portant sur la gestion des ressources naturelles dans un cadre
d’acteurs très complexe et ancré sur le double plan de la légitimité et de la légalité. À cette fin, la
stratégie SIGAP prévoit un séjour prolongé sur le terrain pour explorer l’organisation
socioterritoriale, pour mettre en évidence les façons dont les sociétés africaines sont liées aux
ressources naturelles, pour favoriser, à travers la compréhension de ces dynamiques, une
médiation entre les intérêts des di férentes parties prenantes. Plus précisément, la
méthodologie proposée se compose de quatre phases de recherche qui fournissent des outils
opérationnels spécifiques (Casti, 2006) : la première produit les cartes de connaissance ; la
deuxième concerne la réalisation de cartes d’intervention ; la troisième phase réalise des cartes
de négociation ; la quatrième, enfin, est la phase de capitalisation basée sur un système
interactif multimédia qui gère la base de données créée lors de la recherche [16].

Un résultat obtenu par cette méthodologie a été la création d’un zonage participatif de la 33
périphérie de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du W, construit en récupérant les
réseaux traditionnels entre les villages et leurs niveaux d’autorité. Le village de Kandi dans le
nord du Bénin est un exemple de cette organisation (Fig. 4), où la réalisation des dessins
participatifs avec l’implication du chef traditionnel local (Saka), a permis de récupérer des
connaissances juridiques décrivant l’extension du royaume et de montrer les réseaux
traditionnels et les relations socioterritoriales entre les villages. Ces cartes ont été intégrées
dans un SIG, puis publiées dans un système de cartographie hybride, le SIG intégré de
communauté Multimap (www.multimap-parcw.org), capable de réunir la technologie
numérique, avec les savoirs traditionnels.

Le système Multimap a anticipé l’idée suggérée par Palmer de créer un « Réseau d’information 34
géographique Indigital » (2012) : un système qui peut développer la fusion entre savoirs locaux
et technologie numérique, à l’aide des formes graphiques et des systèmes traditionnels de
communication pour un produit final pluriel.

Conclusion : potentialités de la VGI dans la représentation de


l’Afrique
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l’Afrique

L’évolution de la cartographie réalisée par les sociétés traditionnelles en Afrique subsaharienne 35


pendant les di férentes phases du processus de territorialisation permettrait d’envisager une
sortie naturelle dans le GéoWeb 2.0. Cette nouvelle façon de se rapporter au Web propose, pour
sa nature collaborative, un retour à la réalisation de la carte de la part des acteurs sociaux
africains qui deviendraient les « volontaires » de la nouvelle entreprise cartographique dans le
Web (Goodchild, 2007). Cependant, il faut admettre la nécessité de circonscrire ce retour à une
portion vraiment limitée du territoire et de ses habitants dans les contextes territoriaux
africains où on enregistre la plus basse pénétration d’Internet (11 %) du monde (Sui et al., 2013,
p. 5).

Si on consulte quelque projet référé à l’Afrique dans les plateformes cartographiques 36


collaboratives du GéoWeb 2.0., on peut noter certains aspects intéressants. D’abord, une
attention sur la production d’une information référentielle qui devrait combler le manque
d’information cartographique de base ou de sa mise à jour auprès de plusieurs régions
africaines. Cela est par exemple évident dans les projets de OpenStreetMap [17] concernant les
pays africains, où les icônes cartographiques introduites par les utilisateurs concernent surtout
la couverture routière, la position des villages, les limites administratives.

La deuxième caractéristique est une attention à l’aspect idéologique et à la « personnalisation 37


africaine » de ces systèmes qui passe dans certains cas par leur dénomination. Le système
kényan Ushahidi, qui en swahili signifie « témoin », permet, depuis 2007, de décrire et de
géolocaliser les situations de crises ou de guerre grâce aux contributions collaboratives et
volontaires des témoins de ces événements. Ushahidi est un système open source : il a été pensé
et conçu en Afrique par un groupe comprenant des membres africains et étrangers et il se
propose en tant que nouveau promoteur de la communication des dynamiques politiques du
continent africain [18]. Un autre exemple est NanuYegglè [19] (signaler/informer en Wolof), une
application libre et ouverte pour pouvoir communiquer les problèmes urbains et territoriaux
aux institutions municipales de la ville de Dakar. Il s’agit du premier FixMyStreet développé en
Afrique réalisé avec une technologie libre et ouverte produite en Angleterre.

Une fois déclarées les potentialités de ces systèmes même dans un contexte de di fusion limitée 38
de la technologie, il faudrait analyser plus à fond la question pragmatique, c’est-à-dire leur
retombée en termes de résultats communicatifs. En e fet, au-delà de la production de nouvelle
information géographique volontaire, il est encore di ficile de maîtriser l’impact du GéoWeb 2.0
dans la représentation du territoire africain, à la fois pour évaluer son e ficacité dans la
communication entre utilisateurs et les destinataires auxquels ils voudraient s’adresser, et pour
analyser s’il peut réellement conditionner les rapports entre citoyens et institutions. On est
peut-être encore tellement surpris de tomber sur un nouveau projet cartographique collaboratif
en ligne concernant l’Afrique, qu’on oublie de ré léchir sur ce qui se passe au niveau
pragmatique : terrain qui reste encore à sonder mais qui pourrait ouvrir des nouvelles pistes de
recherche.

Notes
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[1] Par exemple Musset qui se réfère explicitement à une cartographie « préhispanique » (Musset,
1988).

[2] Par processus de territorialisation on entend le processus par lequel un groupe social produit
territoire selon une logique lui appartenant. En Afrique subsaharienne Angelo Turco distingue
cinq processus qui se sont succédés : basique, islamique, commercial, colonial et néo-basique.
Voir : Turco, 1986.

[3] Avec l’expression « traditionnel » Woodward souligne le fait qu’il s’agit d’une cartographie
« di férente de celle européenne […] traditionnel a été choisi parmi d’autres termes tels que
“précédents à l’écriture”, “plus simple”, “primitif” ou aussi « sauvage » parce qu’ils
comprennent une valeur négative » (Woodward, 1998, cit. p. 306, trad. de l’auteur).

[4] Par l’adjectif « traditionnel » on fait référence à ce qu’Angelo Turco a défini « basique », c’est-à-
dire se référant à la société qui s’est installée dans un espace, créant sa première
territorialisation. On fait référence à la ré lexion de A. Turco pour la première fois appliquée
au contexte africain dans : Turco, 1986, p. 63-64.

[5] Avec les adjectifs autocentré et hétérocentré on récupère les deux logiques territoriales
présentes en Afrique. La première se réalise dans le respect des savoirs traditionnels, tandis
que la deuxième redéfit les pouvoirs territoriaux sur la base des logiques externes qui
bouleversent les systèmes traditionnels de représentation. Voir à ce propos A. Turco, 2000.

[6] En 1987 Harley et Woodward publient le premier volume dans lequel ils présentent les origines
anciennes de la cartographie. Avec cette œuvre ils ont démontré l’existence d’une cartographie
archaïque remontant au néolithique. En même temps, les deux auteurs montrent des
di férents exemples cartographiques réalisés par les populations traditionnelles de tous les
continents, ouvrant la voie aux études sur les cartographies non-occidentales.

[7] Cette catégorie s’oppose à la légalité qui par contre répond aux principes de fonctionnement
social liés au droit et à des normes codifiées par la société coloniale et hérités par les états
africains (Turco, 2000).

[8] A titre d’exemple, les travaux des spécialistes de l’étude des tissus africains montrent le
caractère sémaphorique de certains motifs qui transforment les tissus brodés ou peints en
véritable cartes du territoire – en particulier sur les tissus Dogon ou Peul. Coquet par exemple
récupère les caractéristiques cartographiques des tissus : « Les couvertures à damier noir et
blanc des Dogons, di férenciées les unes des autres par l’adjonction de motifs diversifiés, ont
toutes un rôle à jouer lors des activités rituelles […]. Les carreaux y sont à l’image des champs
organisés par la main de l’homme : les blancs sont la terre ‘blanche’et fertile de la plaine, les
noirs, la terre “noire” et aride du plateau […] Des nomades demi-sédentarisés, éleveurs de
bétail comme les Peuls, ont eux aussi une lecture paysagère des motifs qui ornent leur
couverture de laine, appelée kaasa. Le motif situé au bas de chaque bande de la couverture, par
lequel commence tout tisserand peul, représente un récipient à eau et s’appelle “mère de la
kaasa”. […] Qu’il s’agisse des Dogon ou des Peul, l’idée est la même : une certaine conception du
monde est tissée, où le village est au centre de tout et l’eau présentée comme la source
indispensable de toute vie. » (Coquet, 1993, pp. 44-46).

[9] Antonio Cecchi a travaillé pour la Société géographique italienne et il a eu des rôles
diplomatiques dans certains régions africaines dans lesquelles l’Italie avait des intérêts
commerciales et politiques. En 1877 participe à la deuxième expédition en Afrique équatoriale,
conduite par Orazio Antinori, avec le but de faire des observations astronomiques,
topographiques et météorologiques. Cette mission a eu comme produit une mise à jour des
données géographiques, géodésiques, historiques et linguistiques jusqu’à ce moment connus
sur les régions éthiopiques, publiée dans une œuvre en trois volumes : Cecchi, 1886.

[10] L C di lM i été é i i t li
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l Gé i XVI t é 14/22
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[10] Le Cardinal Massaia a été nommé vicaire apostolique par le pape Grégoire XVI et a occupé ce
poste auprès de la population éthiopienne des Gallas, au nord de l’Ethiopie pendant 35 ans. Ses
Mémoires, en 12 volumes, compilées entre 1885 et 1895, avec des gravures et des cartes, sont
d’une grande importance scientifique. Sa correspondance comprend des lettres portant sur
des questions religieuses et sociales, mais aussi des véritables bulletins politiques sur l’état de
l’Abyssinie. Il a également écrit plusieurs ouvrages sur les langues amharique et galla.

[11] Il est rare qu’un document produit par les sociétés traditionnelles montre les toponymes dans
la langue locale, puisque il s’agit de sociétés sans écriture avant le contact avec l’Occident ; par
conséquent, les cartes du continent africain montre généralement les toponymes dans une
langue européenne ou bien les omet.

[12] Par l’expression systèmes cartographiques participatifs on cherche à éviter l’utilisation d’une
spécifique forme cartographique. Plutôt, on entend l’ensemble des typologies cartographiques
réalisées avec la participation des acteurs qui, pour des raisons di férentes, habitent le
territoire représenté.

[13] Le Web o fre une vaste sélection de sites contenant des informations sur la cartographie
réalisée par des sociétés traditionnelles, comme l’Open Forum on Participatory Information
Systems and Technologies (http://ppgis.iapad.org), le Philippine Association for Intercultural
Development (PAFID) (http://www.pafid.org), et l’Aboriginal Mapping Network de Vancouver,
British Columbia (http://www.nativemaps.org).

[14] Voir à titre d’exemple les études concernant : Kenya (Smith et al., 2000), Cameroun (Mbile et
al., 2003), Afrique du Sud (Harris, Weiner 2002), le bassin du Congo (Brown, Hutchinson,
2000).

[15] Une recension bibliographique très documentée, bien qu’incomplète, réalisée par Mike McCall
et mise à jour régulièrement montre, à l’échelle internationale, l’usage de la cartographie
participative dans de nombreux projets de développement où elle permet de mettre en
perspective actions de planification territoriale et besoins locaux concertés. Au sein de cette
collection on trouve une forte présence d’études centrés sur l’Afrique. Plus spécifiquement, en
ce qui concerne les promoteurs, il s’agit principalement d’associations ou d’institutions
internationales (IUCN, IRC – International Water and Sanitation Centre, CTA – The Technical
Centre for Agricultural and Rural Cooperation for EU-ACP, WWF – World Wildlife Fund, UN-
Habitat, UNEP, GEF, IIED), des centres ou des institutions africaines (African Conservation
Center/Kenya, CARACAL – Centre for Conservation of African Resources : Animals,
Communities and Land use/Botswana, ICRAF – The International Centre for Research in
Agroforestry/Kenya, ERMIS – Environmental Research Mapping & Information Systems in
Africa/Kenya, IPACC – Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee), des instituts,
universités et associations européens et nordaméricains et une fondation des États-Unis
(MacArthur Foundation). Voir McCall, 2010
http://www.ppgis.net/pdf/PGIS_PSP_LSK_Biblio_may_2010.pdf.

[16] Multimap, www.multimap-parcw.org.

[17] Pour une liste des projets cartographiques actifs dans les pays africains sur OSM, voir
http://wiki.openstreetmap.org/wiki/List_of_territory_based_projects#Africa.

[18] Ushahidi a été fondé au Kenya, mais il est à l’heure actuelle utilisé dans d’autres pays africains
(Burundi, République Démocratique du Congo, Égypte, Lybie,…) et aussi dans d’autres
contextes d’échelle mondiale (Haïti, Pakistan, Bande de Gaza,…). Voir
http://www.ushahidi.com.

[19] Voir http://nanuyeggle.innovafrica.org/fr/.

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Résumé

FrançaisCet article présente l’évolution de la cartographie réalisée auprès des sociétés


traditionnelles, prenant comme exemple le cas de l’Afrique subsaharienne. Les ré lexions
menées ces dernières décennies sur le sujet ont privilégié dans le contexte américain.
Cependant le contexte africain constitue un cas intéressant pour analyser le développement
d’une cartographie alternative à celle du modèle colonial, réalisée par des individus
n’appartenant pas au milieu de la cartographie institutionnelle, de matrice occidentale.

Mots-clés

sociétés traditionnelles systèmes cartographiques participatifs Afrique subsaharienne

EnglishThe evolution of the mapmaking process among traditional societies


The objective of the paper is to present the evolution of the mapmaking process among
traditional societies, taking as an example the case of Sub-Saharan Africa. The discussions held
in recent decades have focused on mapping produced in the US context. However, the African
context is an interesting case to analyze for the development of an alternative model to colonial
mapping performed by individuals not belonging to the institutional western mapping
institutions.

Keywords

traditional societies participatory cartographic systems Sub-Saharan Africa

Plan
Introduction

Les phases cartographiques auprès des sociétés traditionnelles en Afrique subsaharienne

La cartographie traditionnelle en Afrique subsaharienne : un processus cartographique


autocentré

La cartographie « sollicitée » et l’exploration de l’Afrique subsaharienne

Les systèmes cartographiques participatifs et leur déclinaison en Afrique subsaharienne

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Conclusion : potentialités de la VGI dans la représentation de l’Afrique

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Auteur
Federica Burini

Federica Burini, Maître de conférences, Università degli Studi di Bergamo

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06/02/2021 L'évolution de la cartographie auprès des sociétés traditionnelles en Afrique subsaharienne | Cairn.info

burini@unibg.it

Mis en ligne sur Cairn.info le 22/01/2014


https://doi.org/10.3917/lig.774.0068

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