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Ainsi se trouve posé un des problèmes qui semble important dans l'étude des
pays sous-développés d'Afrique noire : la recherche peut-elle être régionalisée ?
Peut-on envisager une géographie (africaine) tropicale ou équatoriale élaborée
dans le cadre de régions vivantes ? Si oui quels sont les critères qui nous
permettront de passer de « l'espace indifférencié » à la région ?
Réalisée par l'I.G.N. est complète pour les anciens territoires de l'Union
Française. La plupart des missions sont antérieures à 1964, parfois de dix ans
au moins. L'échelle est le 50.000e environ et la qualité des clichés est souvent
médiocre. Beaucoup de détails échappent même à une observation attentive.
Cependant certaines missions plus récentes réalisées à la demande des
gouvernements locaux ont été faites à une échelle plus petite (1 /25.000e) et la
qualité des clichés est bien supérieure. Malheureusement ces missions sont très
limitées sur le terrain.
2° La couverture cartographique
3° La bibliographie
Pour la plupart des régions, elle commence avec les premiers récits de
voyageurs de langues latines ou anglo-saxones. Les documents en arabe sont
peu nombreux. Aucune chronique écrite en langue vernaculaire n'existe. Les
études réalisées par des chercheurs isolés ou par les équipes des centres
I.F.A.N. ou de l'O.R.S.T.O.M., fournissent une abondante bibliographie qui est
pourtant loin de couvrir tous les « blancs » de la connaissance de ce domaine.
Certains rapports administratifs - lorsqu'ils ont été conservés - retracent avec
plus ou moins de sincérité l'évolution de certaines régions. Leur consultation
n'est pas inutile. Néanmoins le contact avec le passé de l'Afrique noire nous
échappe et le recours à des méthodes impensables ailleurs est souvent ici
nécessaire.
4° La tradition orale
Elle a été utilisée par différents chercheurs. Elle fait appel à la mémoire
collective des générations qux peut être encore recueillie des lèvres des
patriarches chargés de la retransmettre à leur descendance (cf. H. Deschamps,
R. Walker). Utilisée avec précautions et discernement, la tradition orale est
indispensable pour comprendre des évolutions locales limitées à l'échelle du
terroir, du groupe ethnique. De nombreux chercheurs ont évoqué l'usage qu'ils
en ont fait (P. Peîissier, G. Sautter, J. Gallais, J. Cabot entre autres) et la
fiabilité qu'ils lui ont accordée.
5° L'enquête personnelle
La difficulté la plus grande peut-être pour le géographe travaillant seul sur son
terrain réside dans l'exploitation des travaux anciens touchant aux disciplines
voisines : Géologie, Pédologie, Sociologie..., si ces travaux ont déjà été
réalisés, ou dans le défri- chage de ces domaines avec ses seuls moyens de
Géographe. Il n'est pas toujours possible de réunir sur un même terrain (sauf
pour des missions précises) les chercheurs des différentes disciplines. Parce
qu'il a l'habitude de réaliser la synthèse des données de ces disciplines, le
Géographe sera tenté de les aborder lui- même, avec toute la perte de temps,
l'insuffisance de méthodes appropriées que cela suppose. Il y a là une tentation
et un danger auxquels nous devons apporter réponse et mises en garde.