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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
-----------------
UNIVERSITE TERTIÈRE ET TECHNOLOGIQUE LOKO
D’ABIDJAN

ANNEE ACADEMIQUE : 2021-2022 Union – Discipline - Travail

MATIÈRE PHYSIQUE VIBRATOIRE :


NIVEAU : LICENCE 2 GÉNIE CIVIL

NOMS DES ETUDIANTS:


 AGUÉDÉ MIREILLE
 BROU ROBERT
NOM DU PROFESSEUR;
 DOUMBIA MOHAMED
 KOUROUMLA ZAINAB M. SOSSO INNOCENT
 SAFFO GRACE GEMIMA
Table des matières
Avant-propos...................................................................................................................... 3
I-GENERALITE .............................................................................................................. 4
II- DEFINITION .............................................................................................................. 5
1) La Vibration
2) L'espace Urbain
III-PRESENTATION DES VIBRATIONS ENVIRONNEMENTALES ................... 5
1) Vibration Routiere

2) Les Vibrations Ferroviaires


3) Les Vibrations Dues Aux Travaux De Génie Civil

4) Les Vibrations Des Tirs A L'explosif

5) Les Vibrations Industrielles Et De Voisinage

IV-A QUOI CORRESPONDENT LES VIBRATIONS? ............................................. 9


V-QUEL EST L’IMPACT DES VIBRATIONS DANS L’ESPACE URBAIN ........ 11
1) La Gêne Dû Aux Vibrations Routières

2) La Gêne Due Aux Vibrations Ferroviaires

VI-Gestion des vibrations d’un chantier...................................................................... 14


Conclusion ...................................................................................................................... 15
Bibliographie .................................................................................................................. 16

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Avant-propos
Ce nous est vraiment agréable de vous présenter notre exposé réalisé de
concert avec tous les membres du groupe, en effet étudiants à l’Université
Tertiaire et Technologique LOKO (UTT-LOKO), nous avons la trame
d’exposer sur l’impact des vibrations sur l’espace urbain.

L'espace urbain est source de multiples stimulations sensorielles et produit


aussi de nombreuses nuisances environnementales. Si le bruit et la pollution
sont les plus citées, l'impact des vibrations sur les citadins constitue une gêne
de plus en plus importante. Cet exposé est consacré à l'étude des principales
causes des vibrations urbaines, à savoir la circulation routière et le trafic
ferroviaire, et aborde leurs effets sur le comportement humain. Nous verrons
que la gêne des habitants ne dépend pas que de la nature du contexte vibratoire,
mais qu'elle est fortement médiatisée par les composantes sociocognitives
propres à l'individu. Nous nous proposons d'aborder au cours de cet exposé, les
principales causes des nuisances vibratoires liées à l'espace urbain, c'est-à-dire
produites par la cité elle-même, à savoir la circulation routière et le trafic
ferroviaire (celui-ci sera illustré par l'exemple du métro parisien). En tant que
psychologue, nous n'examinerons pas l'aspect technique lié au phénomène
vibratoire, à savoir les effets des vibrations sur les constructions en termes de
dégradations ou leur impact en milieu professionnel. En revanche, nous nous
intéresserons à l'effet des vibrations sur le comportement humain, dans le cadre
de l'habitat, en termes de perception et d'évaluation, dans une perspective de
stress environnemental en relation avec les notions de confort et de qualité de
vie. L’objectif de cet exposé, qui résulte de plusieurs recherches documentaire,
est de présenter un cours aussi attrayant que possible alliant les dommages
causées par les vibrations soit routière soit ferroviaire soit même de travaux de
construction.

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I-GENERALITE

Les bruits et les vibrations d’origine environnementale et présents dans les


villes sont assez souvent liés aux infrastructures de transports mais peuvent
également être générés par des activités industrielles, de loisirs, de chantiers,
voire humaines. Les voies ferrées sont par nature assez impliquées dans les
impacts vibratoires du fait d’un contact de deux éléments métalliques en
mouvement. Contrairement au bruit qui est véhiculé dans l’air, un milieu
homogène, la vibration se déplace dans le sol, un milieu hétérogène qui rend sa
propagation un peu plus complexe, complexité renforcée par les réponses des
bâtiments soumis à ces vibrations basses fréquences. Dans la plupart des cas,
les riverains se plaignent à la fois des bruits et des vibrations avec la
combinaison des deux phénomènes qui renforce la gêne ressentie par les
occupants et qui même quelquefois procure de l’inquiétude, car un excès de
vibration fait tout de suite penser à un risque pour l’intégrité du bâtiment. Le
verre qui bouge sur la table en est un parfait exemple. Nous le savons, petit à
petit, notre environnement se dégrade, et la recherche se mobilise pour la mise
en œuvre de nouvelles réglementations en matière de protection contre les
nuisances environnementales, notamment contre le bruit et les vibrations. A
titre d'exemple, en 1995 et en 1998, le ministère de l'environnement a organisé,
les assises nationales de la qualité de l'environnement sonore, réunissant tous
les acteurs dans ce domaine, afin de définir un programme d'actions comportant
de nombreux axes de recherche concernant les divers domaines de la vibro-
acoustique, et ce pour les cinq années à venir. En 1998 également les journées
"Ville et Acoustique «ont présenté le bilan des derniers travaux sur ce thème et
réfléchi sur de nouvelles pistes de travail, et un colloque sur le bruit en milieu
de travail s'interrogeait sur les moyens d'améliorer la qualité des ambiances
sonores professionnelles. Si le bruit reste une source de préoccupation
importante, il semble que la gêne due aux vibrations ne fasse pas l'objet d'autant
d'attention, bien que ces deux facteurs soient souvent liés, et que les vibrations

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environnementales représentent à elles seules une source d'inconfort et de gêne
non négligeable pour de nombreux habitants.

II- DEFINITION

1) La Vibration
Une vibration est un mouvement d'oscillation des particules d'un milieu
élastique (par exemple les sols ou le bâtiment lui-même) de part et d'autre d'une
position d'équilibre. Celle-ci peut être caractérisée par les paramètres suivants
: l'amplitude de la vibration ainsi que sa fréquence.

2) L’espace Urbain
L'espace urbain est l'ensemble, d'un seul tenant, de plusieurs aires urbaines et
des communes multipolarisées qui s'y rattachent.

III-PRESENTATION DES VIBRATIONS


ENVIRONNEMENTALES

Les progrès du monde moderne ont amélioré les conditions de vie d'une partie
des individus au détriment de la qualité de vie d'une autre partie. Cette
constatation banale est encore plus vraie lorsqu'il s'agit de l'espace urbain
(Moch et Maramotti, 1995). Ainsi, pendant que des milliers de voyageurs
bénéficient des transports en commun souterrains, certains riverains des
immeubles situés au-dessus des lignes de métro se plaignent des vibrations
engendrées par le passage des rames. En souhaitant améliorer le transport des
passagers, la création des bus articulés a parfois occasionné une gêne vibratoire
pour les habitants résidant sur le trajet de ces bus. Les travaux de démolition et
de construction au sein des villes représentent une multiexposition importante
pour les riverains qui y sont temporairement exposés, de par les niveaux
sonores et vibratoires élevés qu'ils suscitent. Enfin, dans un cadre plus

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périurbain, lorsque les tirs à l'explosif liés aux exploitations de carrière se
"rapprochent" trop près des habitations, ils constituent un fléau pour leurs
occupants. Ces quelques situations qui ne sont en rien exhaustives révèlent que
les sources de vibrations que l'environnement peut produire sont multiples, et
qu'elles sont souvent synonymes de gêne pour ceux qui les subissent.
Globalement, on distingue deux catégories de vibrations, celles dues aux
transports et celles issues du voisinage. Les premières se subdivisent en deux
groupes, concernant la circulation routière et le trafic ferroviaire, et les
secondes comprennent les travaux de génie civil, les tirs à l'explosif et les
industries (nommées "installations classées").

1) Vibration Routiere
Les vibrations provoquées par la circulation routière ont une double origine.
D'une part, les défauts de la route (nids de poule, plaques d'égout, etc.)
provoquent par réaction, des variations de forces de contact pneus/chaussée.
Cela se traduit par des vibrations dans le sol qui se propagent jusqu'aux
fondations. Les fréquences restent inférieures à 50 Hz avec un maximum entre
10 et 20 Hz. Ces niveaux ne dépassent que très rarement 2 à 3 mm/s et sont
généralement la conséquence soit d'une dégradation très visible de la chaussée,
soit d'une augmentation sensible du trafic des bus ou des poids lourds. D'autre
part, les bruits de moteurs ou les effets de souffle qui se propagent par voie
aérienne peuvent également faire vibrer les parois des immeubles (parois
souples, vitres, objets fragiles sur les étagères). La gêne qui en résulte est
souvent confondue avec le bruit qui accompagne ces phénomènes et se trouve
parfois traitée comme un problème d'acoustique

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2) Les Vibrations Ferroviaires
Elles ont pour origine le développement de défaut sur les voies. Ainsi, l'usure
ondulatoire qui correspond à des ondulations longitudinales à la surface des
rails se développe surtout sur le réseau du métro, en raison du tracé sinueux et
du trafic homogène, et elle peut augmenter le niveau vibratoire jusqu'à 10dB.
Les appareils de voie et les joints de rails sont aussi des points faibles qui
accroissent les niveaux vibratoires (et sonores), d'autant qu'ils se dégradent
rapidement. En effet, un appareil de voie provoque une augmentation d'environ
10dB (interruption du roulement au croisement de deux files au cœur de
l'appareil et présence de joints non soudés), et s'il se dégrade, le niveau
vibratoire peut s'accroître jusqu'à 20dB de plus qu'une voie courante. La nature
du contact métallique induit des fréquences nettement plus élevées, jusqu'à
1000 Hz. Heureusement le sol constitue un filtre et au niveau des immeubles
riverains, elles sont comprises entre 30 et 150 Hz avec un maximum à 70 Hz.
Les niveaux enregistrés chez les habitants sont du même ordre de grandeur que
pour le trafic routier (les parois des immeubles vibrent entre 18 et 75 Hz), et
ces fréquences font partie du domaine audible. Ici aussi, les problèmes de
vibrations sont intimement liés à ceux du bruit, dans le cas du métro aérien, par
exemple, au passage des rames, la structure métallique de certains ponts vibre
et génère un bruit sourd qui s'ajoute au bruit classique

3) Les Vibrations Dues Aux Travaux De Génie Civil


La principale source de nuisances provient des travaux de terrassement et de
démolition (marteau-piqueur, tirs de mine, etc.) pour lesquels les vibrations
sont de formes impulsionnelles, et les fréquences peuvent être élevées (environ
1000 Hz). Le compactage constitue une autre cause, qu'il s'agisse des chaussées
(rouleaux, compacteurs vibrant avec des fréquences de l'ordre de 30 Hz), ou
des sols (compactage par pilonnage qui consiste par exemple à faire tomber,
d'une hauteur comprise entre 10 et 30m, une masse de plus de 10 tonnes,
engendrant des fréquences entre 3 et 30 Hz).

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4) Les Vibrations Des Tirs A L'explosif
Les vibrations produites par les tirs constituent l'une des nuisances inévitables
liées à l'emploi des explosifs. Comme nous l'avons vu précédemment, des tirs
peuvent avoir lieu lors des travaux de génie civil (chantier de construction d'une
autoroute, par exemple, avec des creusements de galeries ou de tranchées dans
des massifs rocheux), mais ils proviennent surtout de l'exploitation des
carrières. L'origine n'appartient pas directement à l'espace urbain dans le sens
où les sources ne proviennent pas de l'intérieur des villes (comme c'est le cas
pour la circulation routière ou ferroviaire), mais elles touchent les populations
des communes situées à proximités des lieux de tirs.

5) Les Vibrations Industrielles Et De Voisinage


Les sources industrielles susceptibles de provoquer des nuisances sont
répertoriées par le législateur (loi 76.663 du 19 Juillet 1976, Arrête du 23
janvier 1997) sous le terme de "Installations Classées". Pour les sources de
voisinage, ou peut citer les ascenseurs, les travaux d'entretien ou d'installation,
les perceuses à percussion, les pompes à eau, la ventilation, etc. Certaines de
ces sources sont traitées acoustiquement, en raison du bruit qu'elles produisent
en faisant vibrer les cloisons. De même qu'il existe des bruits faibles ou forts,
graves ou aigus, que de nombreux facteurs individuels et situationnels en
médiatisent la gêne, divers paramètres influencent la transmission et la
perception du phénomène vibratoire, au niveau de la construction dans un
premier temps, et par conséquent au niveau des occupants ensuite. En effet,
toute dégradation provoquée par des vibrations (fissures dans les murs et dans
les sols par exemple) constitue une nuisance pour les habitants. Par ailleurs, si
les vibrations sont perceptibles par le corps humain, elles peuvent occasionner
une gêne pour celui qui les ressent, gêne d'autant plus importante qu'elle
viendra perturber certaines activités (sommeil, repos par exemple) et qu'elle
sera associée à une crainte pour l'habitation. On perçoit déjà que les
mécanismes de perception et d'évaluation de ces phénomènes seront multiples,

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voire complexes dans la mesure où l'impact subjectif au niveau des individus
n'est pas forcément corrélé aux données objectives. Quelles sont les variables
qui entrent en jeu? Pour répondre à cette question, il faut reprendre la définition
du phénomène vibratoire.

IV-A QUOI CORRESPONDENT LES VIBRATIONS?

Les vibrations correspondent à des mouvements périodiques de solides ou de


particules autour d'une position d'équilibre et elles se caractérisent par leur
vitesse (ou par leur accélération) et par leur fréquence. La vitesse particulaire
(vitesse de déplacement du point de mesure) est le paramètre le mieux
représentatif de l'apparition des dégâts dans les constructions et leur probabilité
augmente lorsque la vitesse de vibration croît. Selon les fréquences dominantes
qui apparaissent lors de l'analyse spectrale on distingue globalement les très
basses fréquences (inférieures à 1 ou 2 Hz), les basses fréquences (de 1 ou 2 Hz
à 8 ou 1O Hz), les fréquences moyennes (de 8 ou 10 Hz à 50 ou 60 Hz) et les
fréquences élevées (supérieures à 50 ou 60 Hz jusqu'à 1000 ou 2000 Hz). Pour
des fréquences basses (inférieures à 10 Hz), des dégâts peuvent apparaître à des
vitesses faibles, inférieures à 10 mm/s. A vitesse égale, des mouvements à basse
fréquence correspondent à des déplacements plus importants, auxquels les
constructions courantes, par exemple, sont plus sensibles. La qualité de la
construction constitue donc un facteur de dégradation très influent, mais
difficile à évaluer de façon objective. En ce qui concerne la propagation des
vibrations, le milieu de transmission joue un rôle important car il peut modifier
les fréquences et les amplitudes des vibrations. Dans bon nombre des cas, le
milieu transmetteur est le sol. Considéré comme un milieu semi-infini,
hétérogène en général, avec une géométrie complexe, surtout en milieu urbain,
le sol se comporte comme un filtre atténuant plus rapidement les hautes
fréquences que les basses fréquences. Sous l'effet de vibrations faibles mais
répétées, certains sols subissent des densifications et ce phénomène de

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tassement des sols peut être à l'origine de dégradations. Enfin, on peut noter le
rôle de la longueur d'onde des mouvements du sol qui détermine les déphasages
entre les divers points d'une structure en contact avec le sol, donc les
mouvements différentiels. Si la longueur d'onde est très supérieure à la
dimension de l'immeuble, l'ensemble de la structure se déplace dans la même
direction ou avec des mouvements différentiels faibles. Ainsi, par exemple,
pour une longueur d'onde égale au double de la longueur de la construction, les
mouvements des extrémités de celle-ci sont opposés, ce qui créé des
mouvements différentiels maximum. Le relevé des mesures vibratoires possède
également une influence. Ainsi, pour l'estimation de la gêne des riverains, on
aura tendance à se préoccuper des mouvements localisés au niveau des
planchers, en milieu de pièce par exemple (dans le cas d'une personne se
plaignant d'être réveillée par des vibrations qui font "trembler" son lit), et non
pas sur les fondations qui mesurent davantage les risques de dégradation pour
l'habitation. Si les quelques caractéristiques intrinsèques au stimulus vibratoire
que nous venons de citer permettent de comprendre l'action des vibrations sur
les constructions, elles ne sont pas suffisantes pour établir les critères de
nuisances. C'est pourquoi depuis plusieurs années, parallèlement à l'approche
physique, l'étude physiologique des vibrations contribue à déterminer
l'influence des différents facteurs présents au niveau de la perception
notamment en ce qui concerne les variables propres au sujet ou à la situation
dans laquelle les vibrations sont ressenties, et qui peuvent jouer un rôle pour
l'évaluation de celles-ci.

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V-QUEL EST L’IMPACT DES VIBRATIONS DANS
L’ESPACE URBAIN

1) La Gêne Dû Aux Vibrations Routières


Comme nous l'avons souligné, la circulation routière constitue l'une des
nuisances urbaines les plus importantes, et de nombreuses études ont été
réalisées dans le domaine de la pollution, du bruit et, en ce qui nous concerne,
des vibrations. La compréhension de la gêne se heurte d'emblée à la complexité
des phénomènes physiques en jeu, en raison de la superposition et du couplage
des champs mécanique (sur la structure) et acoustique (dans les pièces
d'habitation), et de la présence de deux voies d'excitation et de propagation,
solidienne (dans le sol), et aérienne (dans l'espace séparant les véhicules des
habitations). Cette différenciation se retrouve lors de l'interprétation de la gêne,
certains auteurs estimant que les populations se plaignent uniquement des
vibrations se propageant dans le sol et perçues mécaniquement, et d'autres
pensant que les habitants se plaignent à la fois des vibrations solidiennes et
aériennes (Favre, 1984). La perception par les riverains des vibrations routières
et de leurs effets est multiple. Nous savons que de faibles niveaux de vibrations
mécaniques peuvent être perçus sur tout le corps, et il semble que dans une
habitation, les vibrations mécaniques deviennent gênantes dès qu'elles sont
perçues. Par ailleurs, il a été constaté qu'il y a perception du bruit émis par les
structures vibrantes. La réponse humaine à des vibrations de basse fréquence et
de faible amplitude résulte non pas de la perception humaine directe des
vibrations, mais du bruit audible de la source et du bruit généré par les surfaces
vibrantes (murs, fenêtres, objets divers). A ce niveau, seul le stimulus
acoustique dicte la réponse humaine. On doit également noter qu'il existe une
perception des bruits de basse fréquence (inférieure à 50Hz-100Hz),
comparables dans certaines limites à celle des vibrations mécaniques, mais qui
causent une gêne spécifique. En effet, lorsque la fréquence d'un son diminue,
la sensation n'est plus uniquement perçue par l'oreille, mais par l'ensemble du

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corps; cependant, la réponse humaine ne devient pas pour autant identique à
celle produite par une excitation solidienne. Enfin, il faut remarquer l'existence
de la perception d'effets attribués aux vibrations, tels que certains dommages
affectant les fondations (ruptures de conduite) ou les bâtiments (fissures dans
les enduits par exemple). Différents points sensibles aux vibrations ont été
recensés tels que les vitres, les murs, les sols, les planchers, le mobilier, la
vaisselle, les bibelots, les appareils électro ménagers, les téléviseurs, la Hi-Fi,
les ordinateurs. Les diverses recherches sur les vibrations routières montrent
que les vibrations des fenêtres sont évoquées généralement dans 90% des cas.
Celles des planchers et des murs, moins fréquemment citées, sont toutefois plus
caractéristiques de la gêne spécifique aux vibrations, par différenciation avec
celle attribuée au bruit. Par ailleurs, certains dégâts sont attribués aux
vibrations, essentiellement des fissures dans les murs (approximativement 20%
des personnes citant les vibrations), et l'endommagement d'objets ou
d'équipement électriques (10%). Les effets sur les personnes sont la
perturbation du sommeil, celle de l'écoute d'émissions phoniques ou de
conversations, etc., toutes conséquences que l'on pourrait aussi bien attribuer
au bruit qu'aux vibrations. Il ressort des enquêtes que le terme "vibrations" peut
recouvrir des sens différents, car l'on trouve dans les entretiens ouverts les
synonymes suivants: bruits (de fond, sourds, gros bruits), tremblements,
trépidations, ébranlements, résonances. Toutefois, l'anxiété évoquée par
certaines personnes pourrait constituer une réponse spécifique à la présence de
vibrations, avec les connotations qui lui sont associées (peur que ça s'écroule,
insécurité, etc.). En résumé, l'étude de la gêne due aux vibrations routières
montre que les niveaux vibratoires dans les habitations situées au voisinage des
voies routières dépassent fréquemment le seuil de perception des vibrations
couramment admis, et qu'au-delà de ce seuil, la gêne augmente très vite. La
reconnaissance de la nuisance "vibrations" s'accompagne généralement de gêne
exprimée (Favre, 1984). D'autre part, la superposition du bruit et des vibrations

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entraîne une confusion chez les riverains exposés, et il semble que lors de cette
multi exposition, c'est le bruit qui dicte la réponse au sujet (Maramotti, 1994).

2) La Gêne Due Aux Vibrations Ferroviaires


Tout comme les vibrations routières, les vibrations ferroviaires ont fait l'objet
de nombreuses études qui ont examiné les niveaux transmis dans les habitations
et qui ont tenté d'évaluer les nuisances engendrées pour les habitants et d'établir
une corrélation entre les niveaux vibratoires et la gêne subjective ressentie. Il y
a déjà vingt ans, le C.S.T.B. s'interrogeait sur la gêne due aux vibrations du
métro parisien (1980, 1981), au regard du nombre croissant de plaintes
adressées à la RATP. A l'heure actuelle l'analyse des plaintes montre que le
problème majeur est bien celui des vibrations générées par le passage des
métros en tunnel, qui se propagent dans le sol jusqu'aux immeubles (85ù des
plaintes). La preuve en est que les voies anti-vibratiles et les voies pneus ne
posent aucun problème (moins de 1% des plaintes). L'usure ondulatoire
représente 60% des réclamations, les dégradations locales 20%, et 15% des
plaintes ont pour cause la présence et la dégradation d'appareils de voie et de
joint de rail, qui accroît les niveaux vibratoires et sonores (Sadier Mielnik,
1998) D'une manière générale, les recherches montrent une correspondance
entre le niveau des vibrations et le niveau de gêne mais d'autres variables, de
nature psychosociologique, interviennent également dans le mécanisme de la
gêne. Ainsi, la durée d'occupation du logement constitue un indice de la
familiarité de l'environnement, qui conduit à ne plus percevoir les vibrations du
métro, voire même à les trouver rassurantes. De même, la satisfaction des
individus concernant leur logement ou l'environnement dans lequel il se situe,
influence les jugements qu'ils portent sur les vibrations. Enfin, la signification
attribuée aux vibrations module leur évaluation. Les représentations positives
évoquant les avantages du métro, ou du train en général (rapidité, évitement des
embouteillages, sorties, week-end, vacances) auront tendance à entraîner une
évaluation positive globale, et à réduire l'état d'inconfort inhérent à la

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circulation ferroviaire souterraine. Les habitants déclarent percevoir les
vibrations mais ne s'en plaignent pas. A l'inverse, en présence de
représentations négatives (foule, promiscuité, stress,) le jugement est
immédiatement négatif, et les habitants expriment une forte gêne à l'égard des
vibrations ferroviaires dues au métro, alors même que les niveaux relevés dans
les appartements sont proches du de perception (Maramotti, 1997)

VI-GESTION DES VIBRATIONS D’UN CHANTIER

Les chantiers de construction peuvent aussi être source de nuisances


vibratoires, certes de durée limitée dans le temps, mais dont l’impact peut être
important. Outre la gêne des riverains, les risques peuvent concerner
l’endommagement superficiel des structures (fissuration du crépi, extension
des fissures existantes…). Les phases de chantier les plus critiques sont
généralement les phases de démolition (avec par exemple l’utilisation d’un
brise roche hydraulique (BRH)) et les phases de construction des fondations,
qui nécessitent l’utilisation d’engins de grande puissance comme des foreuses
ou des hydro fraises pour les parois moulées. La maîtrise des nuisances
vibratoires nécessite que le sujet soit pris en compte très en amont. Il est
d’ailleurs courant que la maîtrise d’ouvrage demande à ce que les entreprises
réalisent des études préalables ou des mesures de contrôle vibratoire. Les
spécialistes en vibrations sont en effet capables de prévoir s’il y a un risque
vibratoire avant le démarrage du chantier, en utilisant des modèles de calcul
simplifiés ou sophistiqués (calculs 3D par élément finis). Les solutions à mettre
en place ne peuvent être efficaces que si elles ont été pensées en amont du
projet. On citera par exemple le changement de méthode de travail (ex :
démolition à l’aide d’une pince croqueuse au lieu du BRH), la concentration
des travaux bruyants dans une plage horaire réduite, la mise en place de
coupures vibratoires pour désolidariser les structures avant les travaux, ou la
réalisation de tests vibratoires au début de chantier pour valider la méthode de
travail.

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CONCLUSION

Face aux attentes fortes des citoyens et à une réglementation quasi inexistante
en vibrations, il convient aux acteurs des transports et de la construction de
prendre leurs dispositions pour anticiper les nuisances potentielles liées aux
vibrations. Les spécialistes disposent d’un savoir-faire pour développer des
méthodes d’analyse de risque adaptées aux enjeux, et pour accompagner les
décideurs et les entreprises. A l’avenir, il est très probable que les grands projets
de construction intègrent une démarche de prise en compte des nuisances
environnementales (bruit, vibration, qualité de l’air) de la phase de construction
à celle de l’exploitation des ouvrages, afin d’améliorer l’intégration de ces
ouvrages dans la ville. En termes d’innovation, on attend beaucoup des capteurs
connectés (iOT). De nouvelles méthodes de mesures dites de “sismique sans
source” sont également en développement. Elles permettent de détecter et
localiser des défauts dans une structure et également de constituer une source
naturelle pour caractériser le comportement du sol, à l’aide de la simple écoute
des vibrations ambiantes, qui sont nombreuses en ville. Les vibrations ne sont
pas seulement source de nuisances, mais peuvent être utilisées à bon escient.

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BIBLIOGRAPHIE
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et vibrations du réseau métropolitain dans les bâtiments d'habitation. Rapport
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