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Pollution sonore :

Définition :

La notion de pollution sonore regroupe généralement des nuisances sonores, et


des pollutions induites par le son devenu dans certaines circonstances un
altéragène physique. Elles peuvent être provoquées par diverses sources et les
conséquences peuvent aller d'une gêne passagère à des répercussions graves sur la
santé (notion de nuisance qui affecte plus ou moins la santé humaine) et la qualité
de vie chez l'homme (notion de pollution sonore qui affecte le bien-être de
l'homme), mais également à une altération du fonctionnement des écosystèmes,
pouvant aller jusqu'à tuer des animaux, ou empêcher leur reproduction.

Selon l'OMS, un Européen sur cinq est régulièrement exposé à des niveaux de
bruit nocturnes dépassant la limite d'exposition annuelle moyenne en 20091 à
cause du bruit des transports routiers, ferroviaires et aériens2. Selon le docteur
Srdan Matic, « Le bruit s’est imposé comme la principale nuisance
environnementale en Europe, et la population se plaint de plus en plus souvent
d’un bruit excessif ».

Du proche ultrason à l'infrason, une large gamme de longueurs d'onde peut être
source de stress ou de conséquences pathologiques, selon l'intensité, la durée
d'exposition et la sensibilité de la personne ou de l'animal exposé.

Les effets de pollution sonore sur la nature :

Elle pourrait remettre en cause la possibilité d'ajustements adaptatifs des systèmes


de communication animale. Or cette dernière est impliquée dans les
comportements tout à fait vitaux pour les espèces, dont la communication avec
les petits, l'alerte, la cohérence d'une colonie, la reproduction, etc. La pollution
sonore peut ainsi affectant le succès de reproduction ou de survie des espèces
exposées au bruit.
Une ambiance sonore dégradée influe sur la taille du territoire utilisé par
un oiseau, est une source de stress pour lui, et peut le forcer à adapter son chant à
différents types de bruits et souvent à chanter plus fort, notamment en ville ou le
contraindre à surexploiter des micro-habitats.
Une étude (2015) a porté sur le bruit qui semblait diminuer l'espérance de vie des
moineaux, et a trouvé que les chromosomes de ceux qui étaient exposés au bruit
durant la période de reproduction, présentaient des télomères effectivement plus
courts que ceux non exposés, de même pour des poussins élevés en
environnement bruyant (expérience faite par le centre d'Études biologiques de
Chize (CNRS), démontrant un vieillissement cellulaire anormal.
D'autres espèces ont une communication acoustique affectée ; c'est le cas
(expérimentalement démontré) de la rainette Hyla arborea : le bruit
routier entraîne une diminution de l'activité des mâles chanteurs (d'autant plus que
le bruit est fort).
Le bruit urbain, industriel et routier force de nombreux oiseaux à modifier leur
chant ; le bruit du trafic routier (autoroute par exemple) est ainsi lui-même
devenu un facteur « physique » de fragmentation écologique qui peut ainsi faire
disparaître les oiseaux chanteurs aux abords des routes très fréquentée. Certaines
espèces d'oiseaux ont survécu en zone urbaine bruyante, mais en modifiant leur
chant. Un autre facteur est la situation « sociale » du mâle. S'il est seul il est
fortement affecté, s'il est dans un groupe (chant en chœur), il semble moins
sensible au bruit, peut-être car stimulé par la colonie. Chez la rainette, les mâles
n'ont pas montré de capacité à adapter la structure temporelle de leurs appels ni la
fréquence du chant pour en augmenter l'efficacité (en matière de transfert
d'information).
Mieux comprendre et évaluer les capacités des espèces à adapter leurs systèmes
de communication aux pollutions sonores serait utile pour les stratégies
de conservation de la nature, d'autant que certaines espèces sont perturbées par
des ultrasons ou infrasonsinaudibles pour l'Homme.
Chez la plupart des espèces on peut distinguer des impacts directs et immédiats
(par exemple, la perte d'acuité auditive momentanée, voire la destruction
d'organes) et des impacts indirects sur le long terme (dont interactions avec le
comportement de chasse, social ou de reproduction chez les espèces qui
communiquent ou écho-localisent leurs proies avec le son ou des chants (baleines
et autres cétacés en mer, oiseaux chanteurs ou amphibiens à proximité de sources
de bruit, etc.). Ainsi le bruit de la circulation interfère négativement avec le chant
d'amphibiens qui ne peuvent plus communiquer normalement. Deux
amphibiens Odorrana tormota et Huia cavitympanum intriguaient les biologistes
car ils possèdent des membranes tympaniques encastrées. Elles leur permettent a
priori d'entendre les ultrasons, qu'ils peuvent aussi émettre.
Existent donc des conséquences directes et indirectes sur les écosystèmes là où
les espèces animales sont affectées : dépeuplement, déséquilibres écologiques,
modification des réseaux trophiques, dégradation ou fragmentation écologique de
l'habitat, mortalité des baleines ou autres cétacés, traumatismes divers…
Des indices scientifiquement documentés laissent aussi penser que dans certaines
conditions les ultrasons pourraient synergiquement avec d'autres facteurs
environnementaux perturber la maturation sexuelle d'oiseaux (selon des
expériences faites sur des poulets au début des années 2000), par un processus
encore non compris.
Pollution visuelle :

La pollution visuelle est l'ensemble des dégradations visuelles qui portent atteinte
aux paysages et au cadre de vie, depuis le sac plastique accroché dans l'arbre
jusqu'aux lignes hautes tensions.

Si le durcissement de la réglementation sur les déchets a fortement réduit la


pollution visuelle desdits déchets en Europe, le cas des infrastructures et de la
publicité est plus compliqué.

Les infrastructures telles que des ponts, des lignes électriques hautes tensions ou
des autoroutes, sont souvent déclarées d'utilité publique et leur réalisation prime
sur d'autres considérations, comme la préservation des paysages. En outre, le coût
élevé des alternatives (enfouissement, tunnels, etc.) décourage généralement leur
réalisation.

Toutefois, les procédures de classement du patrimoine, d'insertion paysagère et


d'enquête publique, permettent de réduire dans une certaine mesure l'impact
visuel de ces infrastructures.

Dans le cas de la publicité, les contraintes sont moins fortes et certains lieux sont
fortement touchés par une accumulation d'enseignes et de panneaux d'affichage,
parfois générateurs de pollution lumineuse.

En effet, la loi du 29 décembre 1979 relative à la publicité, aux enseignes et aux


préenseignes est peu appliquée, hormis sur les sites classés au titre de la
protection du patrimoine et les communes des parcs naturels. Cet état de fait place
la pollution visuelle par la publicité au cœur de plusieurs campagnes de protection
du paysage, du cadre de vie ou de l'environnement.

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