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ULTRASONS EN

MEDECINE

Pr Fofo Toussaint Kokou ADAMBOUNOU (MD, PhD)


Biophysicien, Médecin Radiologue et Nucléaire
FSS-UL/UK
LS1-LS2 / 2022-2023

Cours de Biophysique FSS-UL/UK Pr Kokou ADAMBOUNOU


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Objectifs

1-Citer les caractéristiques physiques des ultrasons

2-Expliquer le mécanisme de production des ultrasons

3-Décrire l’interaction des ultrasons avec la matière

4-Décrire les 2 effets biologiques des ultrasons

5-Enoncer le principe de l’échographie

6-Expliquer le principe des explorations doppler

7-Citer 3 applications thérapeutiques des ultrasons

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Plan

Introduction

Introduction

1-Rappels

2- Production et Propagation des ultrasons

3- Effets biologiques des ultrasons

4-Applications médicales des ultrasons

Conclusion

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Introduction

 Définition
Les Ultrasons (US) sont des vibrations mécaniques (sons) dont la fréquence est comprise
entre 20kHz et 200MHz donc inaudibles pour l'oreille humaine.

 Intérêt
Applications médicales :
Diagnostiques : Imagerie ultrasonore (Echographie, Doppler)
Thérapeutiques: Lithotripsie

Les explorations ultrasonores ont pris depuis 50 ans de plus en plus d'importance dans la
panoplie des explorations diagnostiques médicales. Ce sont des explorations d'utilisation
simple, reposant sur la propagation aisée des ultrasons dans le corps humain, aux fréquences
habituellement utilisées, et sur leurs interactions avec les différents tissus rencontrés.

 Historique
C'est SPALLANZANI qui le premier en 1794 soupçonna l'existence des ultrasons en
observant le vol des chauves-souris.

En 1880 CURIE découvre le principe de la pièzo-électricité et le moyen de produire des ondes


ultrasonores.

Il faut attendre la première guerre mondiale avec LANGEVIN pour que l'homme les utilise à
la détection des sous-marins en plongée.

La première application médicale est due à DUSSIK en 1942 pour la recherche d'une
déviation des structures médianes intracrâniennes.

1- Rappels

1.1-Nature des sons

Son (onde acoustique): vibrations mécaniques longitudinales qui dans un milieu matériel
(solide, liquide, gazeux) se propagent de proche en proche.
Onde longitudinale : Transport d’énergie sans transport de matière entraînant le déplacement
des particules du milieu de propagation parallèlement à la direction de propagation.
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Dans un milieu homogène, une onde acoustique se propage en ligne droite. La célérité C
d'une onde acoustique est une caractéristique du milieu (dans l'air, c= 331 m/s). Par définition,
une onde acoustique peut se propager dans tous les milieux matériels (solide, liquide, gaz),
mais pas dans le vide. La propagation de l'onde acoustique correspond à un transport d'énergie
mettant en vibration les particules du milieu. La célérité C d'une onde acoustique diminue
avec la compressibilité x et la masse volumique ρ du milieu :

1
𝐶=
√𝑥𝜌

𝑥 S’exprime en m.s2.kg-1
ρ s’exprime en kg.m-3

1.2-Paramètres physique des sons

Les paramètres physiques des sons: fréquence, intensité sonore et spectre


d’amplitudes

 Fréquence: inverse de période; célérité/longueur onde

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 Intensité acoustique et sonore (niveau sonore)
Par définition, l’intensité acoustique exprimée en décibels (dB) est égale à :
W
IdB = 10Log10
W0
W : puissance acoustique surfacique
W0 : puissance acoustique surfacique de référence (par convention, W0=10-12 J.m-2.s-1).

 La puissance acoustiquesurfacique ou W, est la quantité d’énergie transportée par le


son par unités de surface traversée et de temps :

W = P. v

W s’exprime en J.m2.s-1
P s’exprime en Pascal (Pa)
v s’exprime en m.s-1

 La pression acoustique P est une perturbation locale de pression provoqué par le


passage du son

2- Production et Propagation des ultrasons

2.1- Production des ultrasons

Piézoélectricité
Les ultrasons sont générés par piézoélectricité, phénomène qui permet la transformation
d’une énergie mécanique en énergie électrique, de façon réversible. Cette fonction est réalisée
par un élément de la sonde ayant des propriétés piézoélectriques ; il s’agit de céramiques PZT,
de matériaux composites ou de polymères. Le terme de transducteur qui désigne l’élément
piézoélectrique ou par extension la sonde elle-même vient de ce qu’ils convertissent une
forme d’énergie en une autre. Ils fonctionnent autant comme émetteurs d’ultrasons que
comme récepteurs. Pour produire un faisceau d’ultrasons, on leur applique une impulsion
électrique qui entraîne une vibration de la céramique. À l’inverse, lors de la réception de
l’écho, l’onde de pression qui vient heurter le transducteur induit l’apparition de charges

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électriques. Ce signal électrique est ensuite traité dans les circuits électroniques de l’appareil
et sert à l’élaboration de l’image échographique.

Nature et caractéristiques de l’onde ultrasonore

L’onde ultrasonore est une onde sonore ou onde acoustique, c'est-à-dire un mode de
propagation de l'énergie dans un milieu matériel sans transport de matière. Elle est une onde
de pression se propageant dans un milieu élastique : variation de pression qui se déplace. Il
s'agit de la propagation d'une énergie mécanique dans un milieu matériel : ce déplacement ne
peut se faire dans le vide (à la différence des ondes électro-magnétiques). Le milieu de
propagation de l'onde ultrasonore est soumis à une succession de surpressions et de
dépressions et ses particules constitutives sont alors animées d'un mouvement de va-et-vient
dans l'axe de déplacement des ultrasons, de type sinusoïdal.

Les principales caractéristiques physiques des ultrasons sont :

Fréquence (F ): Nbre de cycle /s ; Hertz (Hz)

Période ( τ ): Durée cycle ; unité s; inverse de fréquence

Longueur d’onde ( λ ): Distance parcourue pendant une période

Vitesse de propagation (c) : Dépend du milieu traversé, en moyenne 1 540 m/s

Amplitude: Maximum variation des variables acoustiques, MPa

Puissance US: quantité d’énergie émise par système et transférée au milieu par unité de
temps , proportionnelle au carré de amplitude

Intensité d’un faisceau US: correspond au carré de l’amplitude

I = P/S (S : surface de section du faisceau) exprimée en W/m²

Impédance acoustique
La célérité de l'onde acoustique est la vitesse de propagation de la variation de pression dans
le milieu : elle dépend uniquement du milieu. Le comportement d'un milieu matériel vis-à-vis
des ultrasons est exprimé par une constante appelée impédance acoustique, Z.
L'impédance acoustique dépend de la masse volumique et de la compressibilité du milieu,
c'est-à-dire de son aptitude à reprendre sa forme originale après déformation.

Avec Z= impédance acoustique

= compressibilité du milieu
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= masse volumique

Elle est d'autant plus grande que la densité est importante et que la compressibilité est faible.
Elle traduit la plus ou moins grande aptitude d'un milieu donné à la pénétration des ultrasons
et s'exprime en kg/m2/s. Elleest faible pour l'air et très élevée pour l'os :

Z en 106 kg/m2/s
Milieu
air 0,0004
tissus mous 1,63
os 3,65 à7,09

Tableau 1

Cette impédance conditionne avec la masse volumique la célérité de l'onde ultra-sonore :

Avec Z = impédance acoustique ; c = célérité = masse volumique

Plus l'impédance est grande, plus grande est la célérité de l'onde ultra-sonore exprimée en m/s

2.2- Interactions des ultrasons avec la matière

Il existe plusieurs types d'interactions entre les ultrasons et la matière à l'origine d'un signal
échographique.

Ces interactions vont aboutir à l'atténuation du faisceau ultrasonore dans la matière. Parmi ces
interactions on retrouve au niveau des interfaces acoustiques des phénomènes de :

– réflexion ;

– réfraction ;

– diffusion.

Ces phénomènes expliquent l'atténuation du faisceau ultrasonore.

Qu'est-ce qu'une interface acoustique ?

Une interface acoustique correspond à une frontière entre deux milieux d'impédance
acoustique (Z) différente.

Une interface est caractérisée par :

– sa « hauteur » : plus la différence d'impédance acoustique (Z) entre les milieux formant
l'interface est importante, plus l'interface sera élevée ;
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– sa forme (plane, courbée…) ;

– son orientation par rapport à l'axe du faisceau ;

– sa taille par rapport à la longueur d'onde (λ) du faisceau ultrasonore incident.

Réflexion

Le phénomène de réflexion se produit à l'interface entre deux milieux 1 et 2 d'impédance


acoustique différente (Z1 et Z2). Pour une onde US perpendiculaire à l'interface, le coefficient
de réflexion (R) correspond à :

On peut ainsi exprimer la transmission T de la manière suivante :

T=1−R

Application numérique

Calcul de R et de T pour une interface graisse ⇒ muscle :

Z1 (graisse) = 1,34

Z2 (muscle) = 1,71

La réflexion (R) au niveau d'une interface est (figure 2) :

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Figure 2 : Influence de la différence d'impédance sur la réflexion et la transmission des ondes
ultrasonores. Faible si la différence d'impédance (Z) est peu élevée ;

– grande si la différence d'impédance (Z) est importante.

Ordres de grandeurs de coefficient réflexion (R) : 99 % air/peau ; 30 % tissu/os et 1 %


rein/graisse.

La réflexion trop importante entre l'air et la peau (99 %) ne permet pas aux ultrasons de
pénétrer et donc d'étudier le corps humain. Pour optimiser cette pénétration, il est obligatoire
d'appliquer du gel échographique (= eau en gel) entre la sonde et la peau du patient. Le gel
échographique, d'impédance proche de celle des tissus mous, évite ainsi la réflexion au niveau
de la peau.

Réfraction

Si la direction du faisceau incident n'est pas orthogonale à la surface de l'interface, les


faisceaux d'ondes ultrasonores réagissent comme les faisceaux lumineux concernant la
réflexion et la réfraction (figure 3). On observera dans ce cas la présence d'un faisceau
réfléchi et celle d'un faisceau réfracté transmis qui présentent respectivement des angulations
θr et θt qui dépendent de des célérités c1 et c2 de l'onde avant et après son passage à travers
l'interface (c1 et c2 étant fonction des impédances respectives des milieux 1 et 2).

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Figure 3 :Représentation de la déviation d'un faisceau d'ondes ultrasonores à l'interface entre
deux milieux d'impédances acoustiques différentes selon les lois de Snell-Descartes.

Selon les lois de Snell-Descartes :

– l'angle du faisceau réfléchi (θr) est égal à l'angle du faisceau incident (θi) : θi = θr ;

– les angles incidents et transmis suivent la relation suivante : sin θi/c1 = sin θt/c2.

Diffusion

C'est une interaction qui se produit quand une onde ultrasonore rencontre un objet de taille (d)
inférieure à sa longueur d'onde λ (et de masse volumique différente du milieu). L'objet
rencontré vibre et re-émet dans différentes directions une fraction de l'onde incidente
(figure 4). Cela constitue une perte d'énergie puisque cette partie ne traverse pas le milieu
étudié. Les objets évoqués concernent les cellules d'un organe (ou tissu). Ainsi, les ondes
issues de la diffusion et revenant vers la sonde sont porteuses d'informations sur la structure
interne des organes, ils correspondent d'une certaine manière à leur « signature ».

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Figure 4 :Principe du phénomène de diffusion.

Atténuation globale

Les phénomènes de réflexion, réfraction et diffusion vus précédemment sont à l'origine de


l'atténuation globale d'un faisceau ultrasonore. Pour une onde US d'une fréquence donnée,
l'atténuation globale se modélise par l'équation de Beer-Lambert :

Ix = I0.e− μ.x

Avec : Ix = intensité acoustique moyenne à la distance x du matériau (W/m2) ; I0 = intensité


acoustique incidente à l'entrée du matériau (W/m2) ; μ = coefficient d'atténuation (m-1 ) du
milieu traversé ; x = distance parcourue par l'onde dans le milieu.

L'atténuation dépend également de la fréquence de l'onde incidente. Plus la fréquence US est


élevée, plus l'atténuation sera importante, plus il sera difficile d'explorer des structures
profondes (figure 5).

Figure 5 : Influence de la fréquence d'émission sur l'atténuation du faisceau ultrasonore.

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L'atténuation des ultrasons dépend des milieux traversés, mais aussi des caractéristiques de
l'onde ultrasonore, et en particulier de la fréquence des ultrasons : plus la fréquence des
ultrasons augmente, plus l'atténuation est importante.
La fréquence des ultrasons a donc une influence déterminante sur les possibilités
d'exploration:

Fréquence des ultrasons Profondeur d'exploration maximale


2,5 - 3,5 MHz >15 cm
5 MHz 10 cm
7,5 MHz 5-6 cm
10 - 12 MHz 2-3 cm

3- Effets biologiques des ultrasons

Les effets biologiques d’une onde ultrasonore peuvent être de deux ordres : mécaniques
d’une part, thermiques d’autre part. Il s’agit d’effets potentiels ou uniquement observés chez
l’animal dans des conditions expérimentales, car, à ce jour, aucun effet secondaire n’a pu être
mis en évidence dans les conditions de réalisation de l’imagerie diagnostique.
Toutefois, les puissances acoustiques produites par les appareils sont en constante
augmentation, ce qui incite à une réévaluation régulière.

3.1-Effets mécaniques

Le faisceau ultrasonore, en induisant des phénomènes de compression et d’expansion, peut


provoquer des effets mécaniques. La cavitation est un de ces effets ; elle correspond à la
production et à l’activation de bulles de gaz en milieu liquide. Le gaz peut être déjà présent
dans le milieu ou exister à l’état dissous et repasser à l’état gazeux. Lorsque l’amplitude de
l’onde est très importante, le réseau liquide peut se déchirer et laisser se former des bulles de
gaz.

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– La cavitation stable correspond à une oscillation de la paroi des bulles créées lors du
passage de l’onde ultrasonore. Elle peut induire des microcourants de fluide ou des
phénomènes de lyse cellulaire.
– La cavitation transitoire ou inertielle survient lorsque l’oscillation est telle qu’elle aboutit à
un effondrement des parois de bulle, ce qui libère une très forte énergie. Elle peut entraîner
une onde de choc et induire une élévation thermique locale intense ainsi que la production de
radicaux libres. Il s’agit du principal mécanisme en cause dans la lithotripsie. Les
caractéristiques de plusieurs appareils d’imagerie diagnostique actuels peuvent dépasser le
seuil de cavitation. Un index mécanique (MI) a été défini pour évaluer le risque de cavitation
et s’affiche à l’écran sur les appareils récents. Le seuil de risque est abaissé dans les tissus
contenant des corps gazeux bien définis, tels que les alvéoles pulmonaires. L’index
mécanique doit y être inférieur à 0,3.

3.2-Effets thermiques

L’absorption de l’énergie ultrasonore et sa conversion en chaleur sont susceptibles d’élever la


température locale. En fait, la circulation sanguine dissipe la majeure partie de la chaleur
produite. Avec les équipements actuels, l’imagerie mode B est réalisée avec des puissances
acoustiques qui ne sont pas capables de produire des élévations de température dangereuses,
que ce soit par voie transcutanée, endocavitaire ou endoscopique. En revanche, les
équipements doppler en ont la capacité, surtout aux interfaces tissus mous et os. Il faut donc
utiliser la puissance minimale utile au diagnostic et limiter le temps d’exposition. La sonde
elle-même peut être une source de chaleur par conduction. Les sondes d’échographie
transoesophagiennes sont équipées d’un thermistor qui permet d’interrompre
automatiquement l’émission acoustique lorsque la température du capteur atteint 41 °C.

3- Applications médicales des ultrasons

3.1-Applications diagnostiques : Imagerie ultrasonore

3.1.1-Principe

Plusieurs procédés sont employés pour obtenir une image ultrasonique ou échographie. Ils
sont tous bases sur l’analyse d’un objet par un faisceau d’ultrasons émis par un transducteur et
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secondairement réfléchis à l’interface de deux milieux matériels d’impédances acoustiques
différentes. L’onde réfléchie est recueillie par le même transducteur, numérisée, traitée et
adressée sur un moniteur.

3.1.2-Sonde ultrasonore : transducteur

La sonde ultrasonore est constituée d'un matériau piézoélectrique. Lorsqu'on applique une
tension aux bornes de ce matériau, celui-ci va voir son épaisseur se modifier et inversement :
si on lui applique une contrainte mécanique, une tension proportionnelle à sa déformation va
apparaître à ses bornes. C'est l'effet piézoélectrique. De ce fait, ce transducteur est réversible
et peut fonctionner aussi bien en émetteur qu'en récepteur d'ondes acoustiques.

Ainsi le phénomène piézoélectrique est caractérisé par l'apparition d'une polarisation


électrique à la surface de certains cristaux soumis à une contrainte mécanique. La réciproque
se vérifie : on observe une variation d'épaisseur de certains cristaux quand ils sont soumis à
une différence de potentiels (figure 7).

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Figure 7 : Principe de l'effet piézoélectrique.

Conception de la sonde ou du transducteur

Une sonde est composée de trois éléments principaux au sein d'un boîtier isolant (figure 8) :

Figure 8 : Constitution d'une sonde échographique.

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– l'élément piézoélectrique ;

– l'amortisseur ;

– la couche de contact ou couche protectrice.

Élément piézoélectrique

Différents matériaux possèdent ces caractéristiques piézoélectriques :

– des céramiques (zirconate titanate de plomb ⇒ PZT ; titanate de baryum…) ;

– des films plastiques (polyvinylidènedifluore⇒ PVDT…) ;

– des cristaux (quartz…) ;

– des matériaux composites (céramique + résine).

Il existe plusieurs types de sondes : convexes, linéaires, sectorielles, intra cavitaires et 3D/4D

Figure: différents types de sonde échographique, sonde 3D/4D à droite

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3.1.3-Forme du faisceau ultrasonore : Forme « brute » d'un faisceau ultrasonore

La propagation des ultrasons se fait de proche en proche avec une déperdition de l'énergie.
Cette déperdition retentit sur la géométrie du faisceau et varie avec la distance à laquelle on se
place de la source.

Pour une source d'émission unique à surface circulaire, on retrouve trois zones (figure 9) :

Figure 9 : Profil d'un faisceau ultrasonore.

– une zone proche ou zone de « Fresnel » d'allure cylindrique où l'intensité n'est pas
régulièrement répartie. C'est une zone d'interférences ultrasonores, ce qui fait que les échos
générés dans cette zone n'auront pas tous la même amplitude ;

– une zone éloignée de dispersion de « Fraunhofer » d'allure conique. L'énergie n'est plus
concentrée en un point, les échos correspondant à cette zone auront une amplitude plus
faible ;

– à la jonction de ces deux zones, la zone dite de focalisation. C'est ici que se « concentre »
l'onde US ; l'image échographique sera la plus riche en détail car les échos générés dans cette
zone auront une amplitude plus grande (moins d'interférences et peu de divergences).

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3.1.4-Les différents modes échographiques

Le mode A

C’est le mode le plus primitif des techniques échographiques. Le mode A explore les organes
selon un axe unidimensionnel. Les échos sont présentés sur l'écran d'un oscilloscope. Il
affiche l'amplitude du signal recueilli par la sonde en fonction de la profondeur. Un seul
faisceau ultrasonore de direction constante est utilisé.

Applications :

- échoencéphalographie : pour mettre en évidence le déplacement éventuel de l'écho médian,

- ophtalmologie : pour la biométrie oculaire.

Figure : Échographie en mode A

Cette technique est devenue obsolète depuis l’apparition de la scanographie et de


l’échotomographie.

Le mode B
Ce mode est l’évolution de la forme primitive vers une analyse bidimensionnelle et en temps
réel avec des niveaux de gris. Comme pour le mode A, le faisceau est directif. Pour chaque
direction, c’est à dire pour chaque ligne, la sonde émet et récupère des intensités

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ultrasoniques. Les amplitudes des signaux correspondant aux échos sont converties en points
brillants sur un écran d’oscilloscope (Figure). La brillance du point est proportionnelle à
l’amplitude de l’écho.

Figure: échographie en mode B

Figure: échographie en temps réel

On peut observer en temps réel les mouvements, par exemple ceux du fœtus ou les battements
d’une artère. C’est l’intérêt principal de l’échographie de mode B en temps réel.

Le mode TM

Le mode TM, temps-mouvement, explore un organe mobile alors que la sonde est fixe.
Lorsqu'un même faisceau ultrasonore est observé en continu, les mouvements des objets
traversés par les faisceaux font varier la position et l'intensité des ultrasons recueillis par la
sonde au cours du temps. La représentation des variations de la position et de la brillance des
échos en fonction du temps, constitue le mode M (mouvement) ou TM (temps-mouvement) .
Ce mode permet d'obtenir une résolution temporelle supérieure au mode B et de pouvoir
observer des événements très rapides.

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Figure : échographie mode TM

Le mode TM est uniquement utilisé en échocardiographie pour observer les mouvements des
parois et des valvules cardiaques

Le mode 3D/4D
L’imagerie échographique à 3 dimensions ou imagerie 3D, permet d’acquérir les informations
échographiques d’un volume puis de construire différentes images le caractérisant. L’imagerie
3D est une imagerie mode B, qui nécessite, dans un premier temps, l’acquisition du signal
échographique ligne par ligne, provenant de tout le volume tissulaire et, dans un deuxième
temps, la reconstruction et la présentation des images appartenant à ce volume à partir des
données obtenues. L’acquisition volumique utilise deux approches de base :
- Soit des sondes conventionnelles de type barrettes à une dimension (1D) donnant des images
nécessairement à 2D qui sont ensuite reconstruites à 3D.
- Soit des sondes dédiées, en réseau 2D, générant directement des images 3D en temps réel
que l’on appelle image 4D.

3.1.5-Critères de qualité d'une image échographique

3.1.5.1-Les différentes résolutions

On distinguera ici les résolutions spatiales et temporelles.

Résolution spatiale (RS)

La résolution spatiale correspond à la faculté qu'a un système échographique à distinguer


deux cibles rapprochées, c'est-à-dire son pouvoir de discrimination spatiale. La résolution
spatiale doit être évaluée dans les trois directions de l'espace (figure 20). On distingue alors :

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Figure 20 : Différents axes d'analyse de la résolution spatiale en échographie.

– la résolution axiale ;

– la résolution latérale ;

– la résolution verticale (épaisseur de coupe).

Résolution axiale

Elle correspond à la capacité qu'a la sonde à distinguer deux objets proches le long de l'axe du
faisceau US. Pour cela, il faut que les échos qui retournent vers la sonde ne soient pas
superposés. Cette résolution est limitée par la durée de l'impulsion et par la longueur d'onde
du faisceau ultrasonore.

Résolution latérale

Elle correspond à la capacité qu'a la sonde à distinguer deux objets proches placés
perpendiculairement à l'axe du faisceau US.

Résolution verticale

L'épaisseur de coupe n'est pas la même dans toute la coupe, elle dépend principalement de la
distance par rapport à la source. Plus la coupe est fine, plus il sera possible de distinguer des
objets proches « empilés » verticalement, on peut alors parler de résolution verticale.

Résolution temporelle

La résolution temporelle est définie par le nombre d'images acquises par seconde.

La cadence images peut atteindre 45 images par seconde en mode 2D et 25 images par
seconde pour les sondes matricielles (3D).
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3.1.5.2-Échogénéité

L'échogénéité correspond à l'intensité d'une structure sur l'image échographique reconstruite,


elle s'estime par rapport au parenchyme voisin (figure 21). Elle dépend principalement des
interactions de diffusion de chaque tissu.

Figure 21 : Échogénéités des tissus en échographie (A) et principes d'apparition des cônes
d'ombre et des renforcements postérieurs (B).

Échogène signifie « qui génère des échos » :

– une structure hyperéchogène apparaît « blanche » ou « brillante » sur l'image ;

– une structure anéchogène apparaît « noire » sur l'image ;

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– une structure « échogène » est plus ou moins « grise ».

Les structures liquides (sang, bile, urine, épanchement, kystes…), sont anéchogènes (noires).

Les organes pleins sont échogènes (gris).

La graisse présente deux aspects : elle est hyperéchogène autour des organes et hypoéchogène
au niveau sous-cutané, mammaire ou du hile hépatique.

L'os et l'air, au regard des interfaces qu'ils génèrent avec les autres tissus, ne permettent pas
une transmission suffisante des échos pour être explorés. L'essentiel des échos est alors
réfléchi, on parle de miroir acoustique. L'interface « miroir » est ainsi hyperéchogène.

Cônes d'ombre et renforcements postérieurs

Dans certaines situations, l'aspect échographique de l'image est faussé par un manque ou un
surplus de signal. On parle de « cônes d'ombre » et de « renforcements postérieurs »
(figure 21) :

– les cônes d'ombre apparaissent quand les ultrasons rencontrent une structure plus atténuante
que les structures voisines ; dans ce cas (os, calcifications, air), il n'y a plus d'échos émis en
arrière de la structure, d'où la présence d'une zone anéchogène = cône d'ombre ;

– les renforcements postérieurs apparaissent quand la structure est moins atténuante que les
régions voisines ; dans ce cas (structures liquidiennes), les échos émis en arrière de cette
structure paraîtront plus intenses.

3.1.6-Explorations Doppler (notions)

L'effet Doppler a été décrit en 1843 par un physicien autrichien, Christian Doppler (1803–
1953).

Principe : « Tout phénomène périodique propagé est perçu par le récepteur à une fréquence de
réception différente de sa fréquence d'émission, lorsqu'il existe un déplacement relatif entre
l'émetteur et le récepteur. »

L'effet Doppler s'applique aussi en médecine (figure 24) et permet l'étude du flux sanguin :

– lorsqu'un faisceau ultrasonore émis par une sonde rencontre un organe fixe, la fréquence
réfléchie par cette cible est identique à la fréquence émise ;

– quand la cible se déplace (flux sanguin), la fréquence réfléchie est différente de la fréquence
émise.

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La différence entre la fréquence d'émission et la fréquence de réception définit la fréquence
Doppler qui, dans le cadre d'un flux sanguin, se situe dans un spectre audible.

La fréquence Doppler dépend de la vitesse du flux sanguin, de son sens par rapport à l'axe du
faisceau ultrasonore. La connaissance de la fréquence Doppler permettra d'estimer la vitesse
du flux sanguin.

Figure 24 : Principe du mode Doppler continu.

Détermination de la fréquence Doppler

ΔF = Fr − Fe = (2.Fe. v. cos α)/c.

ΔF = fréquence Doppler.Fr = fréquence de réception.Fe = fréquence d'émission.

v = vitesse des éléments circulants (globules rouges…).α = angle formé par l'axe du vaisseau
et l'axe de faisceau ultrasonore.c = célérité des ondes ultrasonores dans le milieu (1540 m.s− 1
dans le corps humain).

L'angle d'abord est un paramètre capital :

– pour un angle de 90° entre le vaisseau et l'axe de tir, le signal Doppler est nul (cos 90° = 0) ;

– pour un angle proche de 0° entre le vaisseau et l'axe de tir, le signal Doppler est maximal
(cos 0° = 1).
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En pratique, pour évaluer précisément la vitesse du flux sanguin, il est important d'orienter la
sonde de manière à être le plus parallèle possible à l'axe du vaisseau étudié. À titre d'exemple,
une inclinaison de 25° génère une erreur de mesure de la vitesse de l'ordre de 2,5 %. Plus
l'angulation est élevée, plus l'erreur de mesure de la vitesse du flux sera élevée.

Les différents modes Doppler

Mode continu

Dans ce mode, le signal ultrasonore est émis en continu, parallèlement à la réception continue
du signal Doppler. La sonde est ainsi constituée de deux transducteurs (figure 23) :

– le premier fournit l'émission continue du faisceau ultrasonore ;

– le second assure la réception en continu du signal Doppler.

Mode pulsé

Le mode pulsé utilise un seul transducteur émettant régulièrement des impulsions


ultrasonores, puis réceptionnant, dans les intervalles libres, des « échos ou signaux » Doppler
(figure 25).

Figure 25 : Principe du mode Doppler pulsé.

Analyse du signal Doppler (figure 27)

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Signal auditif

Figure 27 : Principaux modes d'analyse du signal Doppler.

Le signal Doppler peut s'étudier sous forme sonore. Les variations d'intensité sonore au cours
du temps correspondent aux variations de vitesse du flux sanguin du vaisseau étudié.

Courbe spectrale

Le tracé spectral représente une analyse fréquentielle en temps réel du signal Doppler
(abscisses = temps, ordonnées = fréquence Doppler ou vitesse de flux). Cela permet d'évaluer
en temps réel la distribution des vitesses contenues dans un vaisseau.

L'aspect du tracé (spectre) permet ainsi d'évaluer le type d'écoulement (flux laminaire,
perturbé…) présent dans le vaisseau et ainsi de visualiser certaines pathologies induisant des
modifications de vitesse d'écoulement (rétrécissements vasculaires dus à des plaques
d'athérome…).

Par convention, en analyse spectrale :

– les flux qui se rapprochent de la sonde ont une fréquence Doppler positive ;

– les flux qui s'en éloignent ont une fréquence Doppler négative.

Analyse spectrale 2D : Doppler couleur fréquentiel

Cette analyse permet de représenter l'analyse spectrale du signal sous forme d'image. Les
variations temporelles de vitesse se manifesteront sous forme de fluctuation colorimétrique.
On parle alors de mode Doppler couleur ou d'imagerie couleur des écoulements.

Par convention, en mode Doppler couleur :

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– les flux qui se rapprochent de la sonde sont codés en intensités de rouges (fréquences
Doppler positives) ;

– les flux qui s'éloignent de la sonde sont codés en intensités de bleus (fréquences Doppler
négatives).

Cette analyse colorimétrique se superpose à l'image échographique du même plan : on parle


alors de « mode duplex ». Cependant, un compromis doit se faire entre la qualité de l'image
échographique et la précision des mesures Doppler. En effet, une étude échographique de
qualité demande une orientation de l'axe de tir perpendiculaire à la paroi de la structure à
étudier, tandis qu'en mode Doppler, l'axe de tir doit être la plus parallèle possible au flux
étudié.

Doppler énergie ou Doppler puissance

L'imagerie Doppler puissance représente une cartographie en couleurs des écoulements, mais
que ne tient pas compte du sens et de la vitesse des flux (fréquences Doppler). On perd alors
toute notion d'hémodynamique. La puissance Doppler se calcule par l'intégration des spectres
Doppler en temps réel en chaque point (pixel). Ce mode analyse la puissance ultrasonore
diffusée, qui est codée en intensité de couleur « orange ».

4.2-Applications thérapeutiques

L’ultrasonothérapie est une forme de traitement délivré par des ondes ultrasonores. Elle
consiste à émettre un signal ultrasonore suffisamment puissant pour provoquer un
échauffement pouvant entraîner une destruction cellulaire (nécrose) contrôlée ou d'autres
effets thérapeutiques. Cette technique est utilisée notamment en kinésithérapie, en
rhumatologie, en cancérologie et en ophtalmologie .

4.2.1-La lithotripsie ou lithotritie extracorporelle (LEC)

C’est une technique de lithotripsie qui consiste à éliminer en fragments les calculs (rénaux ou
biliaires) par le biais d'ondes de choc ultrasonores.

C'est une technique qui permet de fragmenter les calculs rénaux sans intervention
chirurgicale, à l'aide d'ondes de choc créées à l'extérieur du corps humain par le lithotripteur
extracorporel. Ces ondes de choc pulvérisent les calculs en grains de sable ou petits fragments
qui seront éliminés naturellement dans les urines.

Après vérification du bilan urinaire, sanguin et radiologique le patient est installé sur la table
d'examen. Il peut être traité avec ou sans anesthésie suivant les appareils.

La lithiase (ou calcul) est repérée par échographie et radiographie.

4.2.2-Les ultrasons utilisés en kinésithérapie :

• action défibrosante : c'est une action mécanique de l’application d’ultrasons qui va


permettre un effet destructeur initié par la libération de bulles gazeuses dans les tissus
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(phénomène de cavitation). Cet effet sur la structure collagène permet son assouplissement et
favorise l’organisation spatiale, dans un axe longitudinal, de la reconstruction de la structure
tendineuse.

• action antalgique : la conductibilité nerveuse peut subir un ralentissement voire une


interruption momentanée. Ceci s’expliquerait par une dépolarisation des fibres nerveuses
afférentes due à l’effet thermique. La thermothérapie par ultrasons permet d’atteindre les
structures les plus profondes.

• action anti-inflammatoire : l'augmentation de chaleur dans la zone traitée,


s’accompagne d’une augmentation du métabolisme au niveau cellulaire
(vascularisation/vasodilatation : oxygénation et métabolites circulantes, augmentation de la
perméabilité membranaire).

4.2-.3-Les ultrasons utilisés en cancérologie

Il s’agit de la thérapie par faisceaux ultrasonores focalisés de forte intensité (HIFU/High


Intensity Focused Ultrasound). C’est une nouvelle technique d’ablation tissulaire, fondée sur
la focalisation de faisceaux ultrasonores de forte intensité. L’HIFU réalise une destruction
tissulaire par ablation thermique (nécrose tissulaire par coagulation thermique) avec une
précision millimétrique.

Cette technique est actuellement au stade d’étude clinique pour le traitement de certaines
tumeurs prostatiques, utérines, mammaires, osseuses, hépatiques, rénales et pancréatiques.

Conclusion

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