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PAIX- TRAVAIL- PATRIE PEACE-WORK-FATHERLAND
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
SUPERIEURE ****************
****************** UNIVERSITY OF MAROUA
UNIVERSITE DE MAROUA **************
******** NATIONAL ADVANCED SCHOOL OF
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE ENGINEERING OF MAROUA
POLYTECHNIQUE DE MAROUA ***********
********
ACOUSTIQUE, THERMIQUE
THERMODYNAMIQUE
CODE:PHY
Responsable
Pr NSOUANDELE
1
La thermodynamique est l’étude des puissances développées à partir de la chaleur. Elle
comprend :
- L’étude de la transformation de l’énergie d’une forme à une autre.
- L’étude des corps, compte tenu de l’influence de la température sur leurs
caractéristiques.
- L’étude de la configuration et du mode de fonctionnement des machines thermiques.
Une acoustique est une Science qui étudie les propriétés des vibrations des particules d'un
milieu susceptible d'engendrer des sons, infrasons ou ultrasons, de les propager et de les faire
percevoir.
-Ensemble des caractéristiques d'un local pour la propagation, la réflexion et la
diffusion du son. (On dit qu'une salle a une bonne ou une mauvaise acoustique.)
-Étude des propriétés, de la production, de la propagation et de la réception des ondes
sonores et ultrasonores dans les masses d'eau et les fonds océaniques. (Applications en
hydrologie et biologie marines, dans les techniques de navigation, de plongée et de sondage.)
L’acoustique est la partie de la science et de la technique relative à l’étude des vibrations
acoustiques et concernant leur production, leur propagation et leurs effets.
2
Programme
3
Chapitre 1 : Notions d’acoustique de base
I.1 LE SON, LE BRUIT ET SOURCES DE BRUIT
Ces quelques définitions permettent de mieux appréhender les valeurs et unités utilisées pour
caractériser les produits, systèmes et exigences réglementaires.
I. 1.1 Le son
Le son est la sensation auditive engendrée par une onde acoustique qui se propage dans un
milieu. L’onde acoustique résulte d’une vibration de l’air due à une suite de pression et de
dépression. Tout son résulte de la vibration d’un corps. Le son est caractérisé par son niveau
et sa fréquence. Dans l’air, la vibration des molécules se transmet de proche en proche depuis
la source jusqu’à l’organe de réception qui peut être un appareil de mesure ou l’oreille
humaine.
- Un son pur résulte d’une variation sinusoïdale de la pression atmosphérique.
- Un son complexe est une combinaison de sons purs.
Les sons complexes sont produits par une vibration harmonique des corps physiques (corde,
surfaces, volumes).
L’origine du son est la vibration d’un corps dans un milieu élastique et dans un certain
intervalle de fréquences sensibles à l’oreille. Cette vibration est transmise à l’air ou à tout
autre milieu matériel sous forme d’ondes de compression et de dépression
Lorsque la vibration est sinusoïdale, le son est dit simple ou pur et la vibration est de type
harmonique. Dans ce cas, la pression acoustique s’écrit sous la forme suivante :
P t Pm sin t (I-1)
Pm : pression acoustique maximale
: pulsation ou vitesse angulaire définie par = 2πf
5
I.1.3 Mesures de bruits
La mesure du niveau de pression acoustique nécessite de disposer d’un capteur de pression
acoustique (microphone), un amplificateur / intégrateur (circuit électrique R C), un voltmètre.
L’ensemble de cette chaine de mesure doit être calibré par un calibreur acoustique. La mesure
du niveau de pression acoustique présente un intérêt en physique; en acoustique on adopte des
indicateurs de niveaux de bruit qui prennent en compte la sensibilité de l’oreille tant sur sa
sensibilité spectrale que sur la gamme des niveaux perceptibles.
Le décibel Ernst Weber (1795–1878) fut l'un des premiers à aborder quantitativement l'étude
du lien entre sensation et stimulus physique et c'est en hommage à ses travaux que le
médecin Gustav Fechner (1801–1887) donna le nom de « loi de Weber » à la relation
quantitative qu'il avait découverte. Selon cette loi, l'intensité de la sensation perçue répond à
la formule suivante :
I k log S (I-2)
P2
LP 10 log 2 (I-3)
P0
Où p est la pression efficace en Pa, P0 la pression acoustique de référence correspondant au
seuil d'audibilité d'un son à 1000 Hz = 2.10-5 Pa.
avec :
λ : longueur d’onde en (m)
C : célérité du mouvement vibratoire en (m/s)
T : période du mouvement vibratoire en (s)
P
. m (I-7)
avec:
P : la pression du gaz considéré en Pa
ρ : la masse volumique du gaz considéré en Kg/m3
7
γ : coefficient isentropique
On peut aussi utiliser la formule suivante :
.T
C 91, 2 m / s (I-8)
Mm
avec:
T : la température du gaz considéré en (K)
Mm : la masse molaire du gaz considéré en (Kg/Kmol)
γ : coefficient isentropique
Dans le cas de l’air par exemple et pour une température de 0°C, on a le coefficient
isentropique = 1,4 et la masse molaire Mm = 29Kg/Kmol :
►Pour des températures proches de 20°C, on peut déterminer rapidement la célérité du son
par la formule simplifiée :
C 331, 4 0,6070.T (m / s)
Le tableau suivant donne la célérité du son dans l’air pour quelques valeurs des températures :
Températures (°C) Célérité (m/s) Températures (°C) Célérité (m/s)
-10 325,6 20 343,8
0 331,8 30 349,5
10 337,8 40 355,3
avec:
ρ : la masse volumique du matériau en kg/m3
c : la célérité du son en m/s
8
I.2.3 Les paramètres des sons :
Le son peut être caractérisé par trois paramètres :
La fréquence (ou sa hauteur)
L’intensité (ou le niveau sonore)
Le timbre (la richesse en harmonique du son) : caractéristique qui permet de
différencier à l’oreille deux sons correspond à la même note et au même niveau
sonore joué sur deux instruments différents
I.2.3.1 : Fréquences audibles par l’être humain
Les fréquences audibles par l’être humain s’étendent de 20 à 20 000 Hz. Ces chiffres peuvent
varier suivant l’âge et les personnes.
Notons également que nos oreilles sont plus sensibles aux fréquences medium et aigues,
correspondant aux fréquences de la voix.
Tous les sons dont le nombre de vibrations par seconde est inférieur à 20 sont appelés
infrasons, tandis que ceux dont le nombre de vibrations par seconde est supérieur à 20000
sont dit ultrasons.
I.2.4.1 Octaves
Puisque les fréquences audibles par l’homme représentent une gamme très importante de 20
Hz jusqu'à 20000 Hz, on a divisé ces fréquences en des intervalles des fréquences appelés
octaves
L’octave est une bande de fréquence centrée à la fréquence f dont la fréquence minimale est
f1 est la fréquence maximale est f2 tel que:
f
f1 et f 2 f 2 (I-11)
2
Les bandes d’octave utilisées dans les bâtiments sont : 125, 250, 500, 1000, 2000 et 4000Hz.
Le tableau suivant donne les fréquences minimales f1 et maximales f2 ainsi que la nature du
son :
Fréquences extrêmes
Fréquence f Nature du son
f1 f2
125 Hz 88 176
Grave
250 Hz 176 354
500 Hz 354 707
Médium
1000 Hz 707 1414
2000 Hz 1414 2828
Aigu
4000Hz 2828 5657
11
Figure 1- : Les intervalles d’octave et de tiers d’octave utilisée pour l’analyse des bruits
12
I.3 CARACTÉRISTIQUES ÉNERGÉTIQUES DES SONS
I.3.1 Pression et niveau de pression acoustique
Pression acoustique efficace :
La pression acoustique efficace correspond à la moyenne quadratique des valeurs de la
pression acoustique instantanée pendant un intervalle de temps donné, elle est liée à la
pression maximale PA par la relation :
1
Peff PA 0, 71.PA (I-13)
2
Pression acoustique :
Une source acoustique engendre une pression acoustique P qui permet d’évaluer le niveau
sonore des bruits. La pression acoustique en fonction du temps s’écrit sous la forme :
P PA cos t (I-14)
avec:
PA : la valeur maximale de la pression en Pa
: l’angle de phase
La pression acoustique d’une conversation usuelle varie de 0,1 à 1 N/m² à une distance de 1m
de la bouche.
La pression acoustique la plus faible perceptible par l’oreille humaine (seuil d’audibilité) est
de 2.10-5 N/m² tandis que le seuil de douleur est atteint pour une pression de 20N/m²
Remarque :
Puisque la pression acoustique pour l’oreille humaine varie de 2.10-5 Pa à 20Pa, on trouve :
►Le niveau de pression acoustique du seuil d’audibilité est :
13
►Le niveau de pression acoustique correspond au seuil de douleur est :
La figure suivante donne les niveaux de pression acoustique LP correspondant aux différentes
sources :
Tout élément qui vibre émet un son ou un bruit qui libère une certaine énergie
La puissance acoustique est l’énergie libérée par cet élément par unité de temps.
Le niveau de puissance acoustique est représenté par une échelle logarithmique et s’exprime
en décibels par la relation suivante :
14
W
LW 10 log dB (I-15)
W0
avec:
Lw : le niveau de puissance acoustique en dB
w : la puissance acoustique de l’onde en w
w0: la puissance acoustique de référence égale à 10-12 w
log: logarithme décimal
L’intensité acoustique caractérise la puissance libérée par la source sonore par unité de
surface.
L’intensité acoustique diminue lorsque la distance entre le point de mesure et la source
augmente.
Le niveau d’intensité acoustique est représenté par une échelle logarithmique et s’exprime en
décibels par la relation suivante :
I
LI 10 log dB (I-17)
I0
avec:
LI : le niveau d’intensité acoustique en dB
I : Intensité acoustique de l’onde sonore en w/m²
I0: Intensité acoustique de référence égale à 10-12 w/m²
log: logarithme décimal
Le niveau de pression acoustique total LPtotal = LP1 + LP2 est déterminer comme suit :
2
P P12 P12 2 P12
LP1 10 log 1 dB , alors LPtotal 10 log 2 10 log 2
P0 P0 P0
2
P
LPtotal 10 log 2 +10 log 1 =3+L P1 (I-18)
P0
15
I.3.4.2 : Plusieurs sources de même niveau acoustique :
Dans le cas de n sources sonores de même niveau acoustique, l’augmentation du niveau
considéré est :
L 10log n avec n: nombre de sources
Soient LP1 et LP2 les niveaux de pression acoustique de deux sources sonores tels que LP1 >
LP2.
Le niveau de pression acoustique total LPtotal = LP1 + LP2 est déterminer comme suit :
LPtotal LP1 K dB
K(dB): Déterminé d’après le tableau suivant en fonction de ΔL = LP1 - LP2
L’exposition a un son fort pendant 3 heures est plus gênant que l’exposition au même son
pendant une heure ; pour cela ; on définit le niveau acoustique continue équivalent Léq qui met
en jeu le facteur temps et qui est calculé par la formule :
16
T LT
0 10 dt
10
Exemple :
Soit un atelier qui fonctionne 2 heures à 90dB (à 1000Hz) et 7 heures à 70dB (à 1000Hz).
Déterminer le niveau acoustique continue équivalent Léq
10 90 70
10 .2 10 10
.7
Léq 10 log =83,6dB (I-21)
27
Le niveau de pression acoustique continu équivalent pondéré A, exprimé en dB, d’un son
continu stable qui, au cours d’une période spécifiée T, a la même pression acoustique
quadratique moyenne qu’un son considéré dont le niveau varie en fonction du temps est
donné par l’expression suivante :
1 t 2 PA2 t
LAéq,T 10 log . dt LAéq,T LA,T (I-22)
t2 t1 t1 P0
2
T : la période qui commence à t1 et se termine à t2.
17
Différence entre deux niveaux
1 2 3 4 5 6 7 8 9
sonores (en dB) 0
Valeur à ajouter au niveau le plus
2,6 2,1 1,8 1,5 1,2 1,0 0,8 0,6 0,5
fort (en dB) 3,0
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Chapitre 2 : Acoustique du bâtiment
II. 1 PROPAGATION DES SONS EN ESPACE CLOS
19
Le coefficient d’absorption α dépend de la nature des matériaux et de l’angle d’incidence ainsi
que de la fréquence
Le tableau suivant donne les valeurs du coefficient α de quelques revêtements de surfaces
courants :
avec:
αi: le coefficient d’absorption d’un matériau dans la paroi i (0< α ≤1)
Si: La surface de la paroi i
Dans une salle clos ou le son est en partie absorbé et en partie réfléchi par les parois,
l’intensité sonore globale I est la somme des deux intensités sonores :
20
3-4-1 : Intensité rayonnée Id :
Elle est rayonnée directement par la source de directivité Q, elle est égale :
W .Q
Id (II-3)
4 r 2
4W
Ir (II-4)
R
S.A
Avec R est la constante de la salle ; R
SA
►L’intensité sonore globale I est la somme des deux intensités sonores :
W .Q 4W
I I d I r alors I r (II-5)
4 r 2 R
La distance critique rc est la distance lorsque l’intensité réverbéré Ir est égale à Intensité
rayonnée Id
4W W .Q R.Q
I r I d Ou encore 2 alors rc m (II-6)
R 4 r 16
Q 4
LP LW 10 log dB (II-7)
4 r R
2
21
Figure 3-2 : Détermination du facteur de directivité
Lorsque l'on interrompt l'émission d'une source le son décroît plus ou moins rapidement
selon que les parois sont absorbantes ou réfléchissantes. On parle fréquemment de la
"sonorité" ou de la persistance sonore d'une salle.
22
Pour les locaux à parois très absorbantes, la décroissance est rapide, on dit encore qu'ils sont
"sourds" et procure à l'auditeur une impression désagréable d'étouffement.
A l'opposé, dans un local à parois très réfléchissantes, la décroissance du son est lente et nuit
à l'intelligibilité de la parole notamment pour des grandes salles ou l'interférence entre des
ondes directes et réfléchies peuvent engendrer des échos. Le phénomène d'écho est du à la
différence de parcours entre l'onde directe et l'onde réfléchie. Il se produit lorsque l'intervalle
de temps qui sépare l'arrivée des deux ondes au même point est supérieur à 0,1 seconde.
Le temps de réverbération d’un local Tr est par définition, le temps nécessaire pour que
l’intensité sonore diminue de 60 dB après extinction de la source.
Avec:
n
A i .Si (II-9)
i 1
23
La formule de Sabine est applicable lorsque :
- L’absorption de l’air est négligée
- Le volume V du local est inférieur à 500 m3
- Les matériaux absorbants sont distribués uniformément sur les surfaces
Le tableau suivant donne quelques valeurs du temps de réverbération par type de pièce :
V
Tr 0,16 s (II-10)
S .ln 1
avec:
S : Surface totale des parois du local en (m²)
V : le volume de local en (m3)
α : Coefficient d’absorption moyen des parois
24
II. 2. ISOLATION ACOUSTIQUE DES BÂTIMENTS
II. 2. 1 : Généralités
Soient deux locaux séparés par un mur. Une source sonore rayonne dans le local (1) appelé
local d’émission et parvient dans le local (2) appelé local de réception après propagation
aérienne puis solidienne.
La transmission de l’énergie sonore entre les deux locaux se fait de trois façons différentes :
- Transmission directe : se fait à travers la paroi qui sépare les deux locaux
- Transmission indirecte : se fait à travers les parois latérales
- Transmission parasite : se fait par certain points singuliers (gaines techniques, entrée
d’air, coffres des volets roulants, ….
L’isolement brut est la différence entre le niveau de bruit L1 dans un local d’émission et le
niveau L2 dans le local de réception :
Db L1 L2 dB (II-11)
Cet isolement brut dépend de la fréquence, c’est pourquoi il est préférable de le mesurer par
bandes d’octave
Une bonne isolation acoustique est lorsque le niveau sonore à la réception soit aussi faible que
possible.
25
II. 2. 2.2 : Isolement normalisé ou standardisé
Tr
Dn Db 10 log dB (II-12)
T0
Quelques valeurs de T0 :
Avec :
- DnT,A : Isolement acoustique standardisé pondéré (A) pour les bruits aériens,
exprimé en dB.
- DnAT : Isolement acoustique normalisé pondéré (A) pour les bruits aériens, exprimé
en dB(A).
- L’nT,w : Niveau de pression pondéré « W » des bruits de choc, standardisé, exprimé
en dB.
- LnAT : Niveau de pression pondéré des bruits de choc, standardisé, exprimé en
dB(A).
26
Wt
(II-13)
Wi
La capacité isolante d’une paroi s’exprime à l’aide d’un indice d’affaiblissement acoustique
noté R déterminé par la relation suivante :
1
R 10 log dB (II-14)
Les parois qui séparent deux locaux sont rarement homogènes. Si la paroi n’est pas homogène
(cloison contenant une porte par exemple), il faut dans ce cas calculer le coefficient de
transmission moyenne :
Le tableau suivant donne quelques valeurs de l’indice d’affaiblissement d’une paroi en béton :
27
II. 2. 2.4 : Loi des masses et des fréquences
Le coefficient de transmission d’une paroi peut être calculé par la relation suivante :
1
2 (II-18)
. f
1
0 .c0
avec:
2
. f
R 10 log 20 log . f cte (II-19)
0 0
.c
Cette relation établit la loi dite « loi de masse et de fréquence ». Dans la pratique, on utilise la
relation empirique suivante :
R 20log . f 47dB (II-20)
L’utilisation de ces formules pour déterminer l’indice d’affaiblissement ne donne pas des
valeurs fiables, c’est pourquoi on utilise des courbes qui donnent l’indice d’affaiblissement
acoustique en fonction de la fréquence et qui sont présentés sur la zone C
- Maintenir f0 dans les fréquences les plus basses, c'est-à-dire en dehors de la gamme de
fréquence usuelles.
- Limiter les liaisons entre parements.
Pour un double paroi, l’indice d’affaiblissement acoustique R peut être estimé par la formule
empirique suivante :
R R1 0, 6R2 dB (II-21)
La fréquence de résonance f0 pour une double paroi est donnée par la formule suivante :
1 1 1
f 0 84 . Hz (II-22)
1 2 d
Avec:
μ1 et μ2: les masses surfaciques des deux parois en (Kg/m²)
d : distance entre les deux parois en (m)
30
Chapitre 3 : Chaleur et transmission
thermique
III.1 FORMULATION D’UN PROBLEME DE TRANSFERT DE CHALEUR
Il faut tout d’abord définir un système (S) par ses limites dans l’espace et il faut ensuite établir
l’inventaire des différents flux de chaleur qui influent sur l’état du système qui peuvent être :
C’est le transfert de chaleur au sein d’un milieu opaque, sans déplacement de matière, sous
l’influence d’une différence de température. La propagation de la chaleur par conduction à
l’intérieur d’un corps s’effectue selon deux mécanismes distincts : -une transmission par les
vibrations des atomes ou molécules et une transmission par les électrons libres. La théorie de
la conduction repose sur l’hypothèse de Fourier : la densité de flux est proportionnelle au
31
T
S en W (III-2)
x
Avec flux de chaleur transmis par conduction en (W)
Conductivité thermique du milieu en (W/m°C)
x variable d’espace dans la direction du flux en (m)
S aire de la section de passage du flux de chaleur (m2)
Remarque : Un tableau des valeurs de la conductivité thermique des différents matériaux
III.1.2.2 Convection
C’est le transfert de la chaleur entre un solide et un fluide, l’énergie étant transmise par
déplacement du fluide. Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de Newton.
Fluide à T
Tp
S
hS TP T (III-3)
Régime d’écoulement
On a l’habitude de distinguer deux formes de convection.
- La convection libre ou naturelle : le fluide est mis en mouvement sous le seul effet des
différences de masse volumique résultant des différences de températures sur les
frontières et d’un champ de forces extérieures (la pesanteur).
- La convection forcée : le mouvement du fluide est induit par une cause indépendante
des différences de température (pompe, ventilateur,…)
Le problème majeur à résoudre avant le calcul du flux de chaleur consiste à déterminer h qui
dépend d’un nombre important de paramètres : caractéristique du fluide, de l’écoulement, de
la température, de la forme de la surface d’échange.
32
Calcul du flux de chaleur en convection forcée
D’après l’analyse dimensionnelle, la relation liant le flux de chaleur transféré par convection
aux variables dont il dépend peut être recherchée sous la forme d’une relation entre trois
nombres adimensionnels :
Le calcul du flux de chaleur transmis par convection forcée s’effectue donc de la manière
suivante :
Remarque :
La valeur du coefficient de transfert de chaleur par convection h est fonction de la nature du
fluide, de sa température de sa vitesse et des caractéristiques géométriques de la surface de
contact solide/fluide.
33
III.1.2.3 Rayonnement
C’est un transfert d’énergie électromagnétique entre deux surfaces (même dans le vide). Dans
les problèmes de conduction, on prend en compte le rayonnement entre un solide et le milieu
environnant et dans ce cas nous avons la relation :
Milieu
environnant à T
Tp
S
P S T 4 T 4
P
(III-4)
Eclairement : c’est l’homologue de l’émittance pour une source. L’éclairement est le flux
reçu par unité de surface réceptrice, en provenance de l’ensemble des directions.
Réception du rayonnement par un solide
Quand un rayon incident d’énergie frappe à la température T, une partie T de
l’énergie incidente est réfléchie par la surface S, une autre partie T est absorbée par le
corps qui s’échauffe et le reste T est transmis et continue son chemin :
On a évidemment :
T T T d’où T T T 1 (III-5)
34
On définit ainsi les pouvoirs monochromatiques réfléchissant T , absorbant T et filtrant
générée.
35
condensation, fusion, congélation, etc..) constituant une source (ou puits) de chaleur
supplémentaire.
Ainsi dans le cas banal, très souvent cité, où l’on chauffe de l’eau dans un récipient sur une
flamme, le transfert de la partie d’énergie libérée par la combustion à l’eau continue dans le
récipient fait intervenir :
- La convection ainsi que le rayonnement dans le transfert entre les gaz chauds de la
flamme et la paroi externe du récipient.
- La conduction à travers la paroi et les couches fluides très proches de celle-ci.
- La convection et aussi un peu la conduction au sein de la masse d’eau.
- Enfin dès que l’échauffement devient suffisant, l’ébullition et ensuite la vaporisation
interviennent et constituent des éléments essentiels de l’échange thermique.
Toutefois, et fort heureusement, soit l’un des modes est prépondérant, et l’on néglige alors les
autres, soit les différents modes ont une importance comparable, mais ils peuvent être
découplés et traités séparément. Dans le cas où de telles approches ne sont pas possibles, il est
nécessaire d’avoir recours à des méthodes de traitement numériques. Compte-tenu des
diverses remarques, on conçoit aisément que la résolution des problèmes de thermiques passe
d’abord par une bonne connaissance des processus d’échange élémentaires (conduction,
rayonnement, convection).
36
T T
Avec x S et x dx S
x x x x dx
T
st VC
t
g qV
En reportant dans le bilan d’énergie et en divisant par dx, nous obtenons :
T T
S S
x x dx x x T
qS c S
dx t
T T
Soit S qS c S (III-9)
x x t
- Cas particulier du mur simple
On se placera dans le cas où l’écoulement est unidirectionnel et qu’il n’y a pas de génération
ni de stockage d’énergie. On considère un mur d’épaisseur e, de conductivité thermique , et
de grandes dimensions transversales dont les faces extrêmes sont à des températures T1 et T2 :
En effectuant un bilan thermique sur le système (S) constitué par la tranche de mur comprise
entre les abscisses x et x+dx il vient :
T T
x x dx S S
x x x dx
dT
D’où A et T x Ax B (III-10)
dx
Avec les conditions aux limites : T x 0 T1 et T x e T2
x
D’où T T1 T1 T2 (III-11)
e
37
Le profil de température est donc linéaire. La densité de flux de chaleur traversant le mur s’en
déduit par la relation :
III-12
III-13
-
- Cette relation est analogue à la loi d’Ohm en électricité qui définit l’intensité du
courant comme le rapport de la différence de potentiel électrique sur la résistance
électrique.sur la résistance électrique. La température apparaît ainsi comme un
e
potentiel thermique et le terme apparaît comme la résistance thermique d’un mur
S
plan d’épaisseur e, de conductivité thermique et de surface latérale S. on se ramène
donc au schéma équivalent représenté sur la figure
-
III.2 PERFORMANCE ENERGETIQUE D’UN BATIMENT
38
III.2.1.1 Les combles et la toiture
Les combles et la toiture constituent la 1ère zone de perte de chaleur (≈30%) et doivent
être isolés en priorité, l'air chaud monte et si la toiture ou les combles sont mal isolés, les
pertes énergétiques sont importantes.
De plus l’'isolation des combles et des toits est souvent assez simple à réaliser
notamment si elle peut se faire par les combles, ce qui est le cas le plus fréquent.
Pour éviter au maximum les déperditions de chaleur, il est important que les murs soient
bien isolés jusqu’à 25% des pertes de chaleur peuvent s’échapper par les murs. Après le toit,
les murs sont la deuxième source de perte de chaleur (≈20-25%). Les murs exposés vers le
Nord sont prioritaires car peu ensoleillés. Les murs exposés vers l'Ouest nécessitent
également une protection contre l'humidité car ils sont fortement victimes de pluie.
Le mur manteau consiste à envelopper la structure verticale d’un bâtiment par un isolant
placé en continu à l’extérieur. De cette façon, les ponts thermiques sont supprimés au droit
des planchers d'étage, néanmoins la gestion des ponts thermiques au niveau des sols et des
raccords de toitures restent des points sensibles.
Environ 13 à 15 % de la chaleur s'échappe d'une fenêtre peu ou mal isolée. Isoler les
fenêtres est une priorité économique et écologique. La qualité de la structure de la menuiserie
est très importante, une fenêtre bas de gamme finit par mal fermer et mal isoler. Le choix du
matériau est moins déterminant sur des menuiseries de qualité, le PVC, le bois ou l'aluminium
sont très répandus.
Les matériaux isolants ont généralement des capacités limitées en matière de résistance
aux contraintes mécaniques. Le principe de la continuité de la couche isolante n'a pas été
respecté, ou n'a pu l'être dans certains cas, à certains endroits.
Il s'agit par exemple d'ancrages ou d'appuis entre d'éléments situés de part et d'autre de la
couche isolante de la paroi. L'isolant étant localement absent, le flux de chaleur est
sensiblement plus dense dans ces parties de la paroi.
III.2.1.7 Le sol
Environ 7 à 10% des pertes de chaleur peuvent s’effectuer par le sol. Un revêtement
(plancher, moquette) est déjà un isolant, mais il ne suffit pas. Il est nécessaire d’isoler en
fonction du type de sol.
40
La meilleure solution est de créer un vide sanitaire de 20 à 50 cm de hauteur entre votre
sol et la terre ventilé sous les sols. C’est une bonne solution pour isoler parfaitement et éviter
les éventuels problèmes d'humidité (écoulements d'eau, etc.).
Le vide sanitaire permet de prévenir bon nombre de problèmes d'humidité (écoulement
d'eau etc.). Cependant, il est impératif de bien le ventiler. Dans ce cas l'isolant doit être posé
sous le sol.
Dans le cas d'une dalle sans vide sanitaire,
Le renouvellement de l’air doit être suffisant du point de vue de l’hygiène, mais il doit
être le plus réduit possible pour éviter les déperditions énergétiques dues à l’air chaud. Pour
ce on privilégiera les ventilations à double flux d’air qui sont munies d’un échangeur
thermique air/air.
Le transfert de chaleur spontané d'une région de température élevée vers une région de
température plus basse obéit à la loi dite de Fourier. La densité de flux de chaleur est
proportionnelle au gradient (variation) de température.
Ordres de grandeur
41
Remarques :
- L’air est un très bon isolant mais à condition d’être immobilisé. L’air en mouvement évacue
la chaleur.
- Il y a un rapport
de 1 à 10 entre la conductivité thermique du bois et celle du béton.
de 1 à 37 entre la conductivité thermique d’un isolant et celle du béton,
de 1 à 1300 entre la conductivité thermique d’un isolant et celle de l’acier,
La transmission de la chaleur de l'air ambiant à une paroi et vice versa se fait à la fois
par rayonnement et par convection.
hi, le coefficient d'échange thermique superficiel entre une ambiance intérieure et une
paroi est la somme des quantités de chaleur transmise entre une ambiance intérieure et la face
intérieure d'une paroi, par convection et par rayonnement, par unité de temps, par unité de
42
surface de la paroi et pour un écart de 1 K entre la température de la résultante sèche de
l'ambiance et la température de surface.
hi s'exprime en W/m²K et Rsi, la résistance thermique d'échange d'une surface intérieure est
égale à l'inverse du coefficient d'échange thermique de surface intérieure hi.
Rsi Rse
Valeurs de Ri et Re Rsi+Rse
m²K/W m²K/W
43
Chapitre 4 : Transfert thermique dans le
bâtiment
IV.1. PAROI SIMPLE
thermiques surfaciques superficielles θ (°C) : θA1 et θA2 : températures ambiantes des milieux
=R K.W -1
r
(IV-3)
S
44
Conductance thermique surfacique ou Coefficient de transmission thermique
U
1
r
m -2
.K -1.W (IV-4)
.r
n ej
Avec
j 1
: résistance thermique surfacique des matériaux de la paroi En divisant par la
j
surface de la paroi
45
Conductance thermique surfacique
n ej
r rs1
j 1 rs 2
j
(IV-11)
S S S S
et R Rs1 R R i s2
1 1
U (IV-12)
r n ej
rs1 rs 2
j 1 j
Alors U . (IV-13)
r
r
et =R
S
Alors .S U .S . (IV-14)
R
.r .r
IV.2.2 Généralisation
Résistance thermique surfacique
p
m ej n
r rk rSt (IV-16)
j 1 j k 0 l 0
p
1
Avec r
l 0
St
hS
r r
j 1 k 0
k
l 0
St
j
46
IV.3. PAROI DISCONTINUE
Elle est constituée de plusieurs parois simple(s) et composite(s).
Exemples : - façade avec mur et vitrage.
- cloison de séparation (mur et porte) entre deux pièces d’un appartement
Équivalent à
1 1 1
R1 R2 R
Coefficient de transmission thermique
m
U .S j j
U .S U 2 .S2 j 1
U 1 1 U m U moyen (IV-21)
S1 S2
S j 1
j
47
IV.4. PONTS THERMIQUES
Parties de paroi offrant une moindre résistance thermique
Exemples : poteau en béton, profilé de soutien de plaques de plafond
Ponts thermiques :
IV.4.1.Ponts thermiques linéiques :...au niveau des jonctions entre éléments différents.
ψ : coefficient de transmission linéique (W.m-1.K-1)
ℓ : longueur des liaisons (m)
IV.4.2. Ponts thermiques ponctuels
χ : coefficient de transmission ponctuel (W.K-1)
P .l . (IV-22)
1 2
P 1 2 P (IV-23)
U1.S1 U 2 .S2 .l
U
S1 S2
U global (IV-25)
m n p
U1.S1 U 2 .S2 .l
U
j 1
m
k 1 l 1
U bâtiment (IV-26)
Sj
j 1
48
IV.5. MUR COMPOSITE
C’est le cas le plus couramment rencontré dans la réalité où les parois ne sont pas
homogènes. Considerons à titre d’exemple un mur de largeur L constitué d’agglomérés
creux.
Avec
1 e e2 e2 e2 e 1
R1 ; R2 1 ; R3 ; R4 ; R5 ; R6 3 ; R7
h1.l.L 1.l.L 2 .l1.L 1.l2 .L 2 .l3 .L 1.l.L h2 .l.L
Ce qui peut être schématisé par le schéma électrique équivalent suivant :
49
IV.6. RENOUVELLEMENT D’AIR
Chaque heure, un certain volume (η en pourcentage) d’air du local est remplacé par de l’air
extérieur.
Flux perdu :
E E m.c.
air P a (IV-29)
t 3600 3600
P 1 2 P
a (IV-30)
Bilan thermique
.c.m. .c.m.
U m .Sm UV .SV .l U .S .
3600 3600
.c.m
U .S (IV-31)
3600
50
-3 -1
Coefficient volumique de déperdition thermique G (w.m .K )
.c.m .c. .V
U .S U .S
G
3600 3600
(IV-32)
V V
Ubat.S .c.
G (IV-33)
V 3600
G G facade Gair (IV-34)
51
52