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ISPITS AGADIR Date : 11-03-2020

Section Radiologie

Par :AGUIZIR Abdellah

1. Notion de physique acoustique


2. Interaction des ultrasons avec la matière
3. Effets biologiques des ultrasons

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1. Généralités
2. Notion de physique acoustique
3. Onde sonore
4. Type d’onde et mode de propagation
5. Equation de propagation des ondes acoustiques
6. Caractéristique des ondes acoustiques
7. Production des Ultrasons
8. Impulsion ultrasonore
9. La résolution axiale et latérale du faisceau Ultrasonore
10. Géométrie du faisceau ultrasonore
11.Focalisation du faisceau ultrasonore
12.Interaction rayonnement ultrasonore et matière.
13. Effet des ultrasons

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Aperçu d’appareillage d’ultrasonographie

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Les techniques ultrasonographiques de diagnostic médical se distinguent des autres
techniques d’imagerie médicale par leur caractère non vulnérant (pas de rayonnements
ionisants, pas d’injection de produits de contraste dans les conditions usuelles). Lorsque
les conditions d’intensité acoustique et de durées d’exposition sont respectées, ces
techniques ultrasonographiques peuvent être utilisées de façon itérative sans risque
pour le patient.
Les normes d’utilisation sont cependant restrictives chez certains sujets et dans certaines
conditions. Cela concerne en particulier l’examen pelvien chez la femme enceinte ou
susceptible de l’être, et l’examen de l’oeil, où l’intensité acoustique et la durée
d’exposition doivent être réduites.
Les techniques ultrasonographiques sont aussi remarquables par leur très haute
résolution spatiale (pouvant atteindre le 10e de millimètre avec des sondes de haute
fréquence) et leur très haute résolution temporelle (plusieurs dizaines voire centaines
d’images par seconde, en fonction du champ et de la profondeur d’exploration), avec des
performances très supérieures à l’ensemble des autres techniques. En outre,
l’ultrasonographie apporte, lors du même examen, des renseignements morphologiques
(principalement par l’échographie) et fonctionnels (principalement en mode Doppler).
L’interprétation ne peut en être réalisée qu’ en temps réel .

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Description d’ appareil d’ultrasonographie

Dans la très grande majorité des cas, un appareil d’ultrasonographie associe le mode
échographique et le mode Doppler.
Il comporte ainsi un jeu de sondes, de forme et de fréquence adaptées à chaque
application, un écran de visualisation présentant les images et les paramètres d’acquisition,
des haut-parleurs transmettant le son en mode Doppler, et un panneau de commande
généralement complété d’un clavier alphanumérique. Les commandes sont généralement
regroupées autour d’un dispositif de pointage (trackball le plus souvent), avec le choix des
différents modes de fonctionnement (mode échographique, mode TM, mode Doppler
couleur, mode Doppler pulsé…), le réglage de gain afférent à chacun de ses modes (souvent
associé au bouton de sélection), une rangée du curseurs permettant de régler le gain en
fonction de la profondeur en mode échographique (TGC), ainsi que, généralement sur un
écran tactile, des menus contextuels permettant d’accéder aux réglages propres à chaque
mode ou chaque fonction. 5
Définitions
L'échographie est une technique d'imagerie employant des
ultrasons. Elle est utilisée de manière courante en médecine
humaine et vétérinaire, mais peut aussi être employée en
recherche et dans l'industrie.

L'échographie Doppler est un examen médical échographique en


deux dimensions non invasif qui permet d'explorer les flux
sanguins intracardiaques et intravasculaires. Elle est basée sur un
phénomène physique des ultrasons : l'effet Doppler. Elle est
souvent surnommée écho Doppler
L'élastographie, créée par le Dr Jonathan Ophir en 1991, est une
technique d’imagerie médicale pour mesurer l'élasticité du tissu
biologique dans un organe.

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Exemple d’applications d’examens ultrasonore
écho-doppler

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Application Echographie obstétricale

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Comparaison des techniques d’imagerie
par Rx et Ultrason

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Notion de physique
acoustique

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Tuyau avec Liquide +piston
en mouvement va et vient

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Dans leurs applications médicales diagnostiques, les ultrasons utilisés ont
une fréquence comprise entre 1 et 15 MHz (jusqu’à
30, voire 50 MHz pour quelques applications spécialisées comme
l’échographie endovasculaire). Il ne s’agit donc là que d’une très
petite plage de fréquences dans la gamme des ultrasons, qui
s’étend de 20 kHz à 200 MHz (L’oreille humaine est capable de
percevoir des sons d’environ 20 hertz jusqu’à 20 kHz)

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Une source étendue et plane peut par contre générer une onde directionnelle,
dont le mode de propagation dépend du milieu : dans une conduite, au sein d’un
milieu homogène, l’onde peut se propager de façon longitudinale. ce mode de
propagation qui concerne les ondes ultrasonores utilisées en échographie. Le long
d’une ligne, cela donne naissance à des ondes transversales (comme sur une corde
de guitare). Le long d’une interface, il peut s’agir d’ondes de surface (comme les
vagues à la surface de la mer, c’est à dire sur une interface eau/air).
Ces différentes modalités de propagation peuvent se rencontrer dans le
corps humain.
mais ce sont essentiellement les ondes longitudinales qui sont exploitées

pour la construction de l’image.

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Les caractéristiques d ’onde acoustique

1- Longueur d’onde
2- Fréquence
3- Vitesse de propagation
4- Energie et pression acoustique

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En mode échographique effet de frequence,
- Les fréquences ultrasonores les plus élevés permettent d’obtenir la
meilleure résolution spatiale. Cependant, la profondeur accessible diminue
lorsque la fréquence ultrasonore augmente. Par conséquent,
- Les basses fréquences, offrant une moindre résolution spatiale, sont
nécessaires pour les examens nécessitant une grande profondeur
d’exploration : la cardiologie, l’examen Doppler transcrânien (où il est
nécessaire de franchir la barrière osseuse temporale).
- Des fréquences intermédiaires sont nécessaires pour l’exploration
abdominale chez l’adulte, et l’obstétrique.
- Des fréquences un peu plus élevées sont utilisées en pédiatrie ainsi
que pour les muscles et tendons. Les fréquences élevées sont
applicables aux vaisseaux périphériques et aux organes superficiels
- Des fréquences très élevées sont utilisables dans des applications
spécialisées comme l’échographie endovasculaire, l’échographie de la peau,
et du segment antérieur de l’œil.

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L’amplification comme l’atténuation de l’intensité ultrasonore sont exprimées en
décibels (dB). Il s’agit d’une notation en valeur relative sur une échelle
logarithmique, rapportant l’intensité mesurée à une intensité de référence
(par exemple l’intensité émise).

L’expression en décibels est utilisée en audiométrie, car l’oreille humaine est


capable de détecter des sons de très faible mais aussi de très forte intensité.
Seule une échelle logarithmique permet de rendre compte commodément d’une
gamme aussi étendue d’intensité. En outre, plutôt que d’exprimer l’acuité auditive
d’un sujet en valeur absolue de pression acoustique, il s’est avéré préférable de
quantifier l’audition par rapport à l’acuité auditive moyenne d’une large population
normale. Le seuil d’audition, pour une fréquence donnée, dans cette population
normale est donc pris pour référence (I0), et l’acuité mesurée est exprimée en
comparaison à cette référence (I/I0).
On appelle dynamique le rapport entre la plus haute et la plus petite intensité
détectable ou mesurable. La dynamique de l’oreille humaine est normalement de
l’ordre de 120 dB. On peut de la même façon caractériser un système
ultrasonographique par le rapport entre la plus forte et la plus petite intensité
acoustique qu’il peut détecter.
La dynamique des appareils échographiques actuels peut être égale ou supérieure
à 120 dB
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Définition :
Le transducteur ultrasonore est un dispositif capable de transformer de l'énergie
électrique en énergie ultrasonore et réciproquement. Le mécanisme du
fonctionnement d'une sonde à ultrasons est basé sur l'effet physique que l'on
appelle piézoélectricité.

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Dans la très grande majorité des cas, la production des ultrasons
est fondée sur le phénomène de piézo-électricité. Il s’agit d’une
propriété naturelle de certains minéraux comme le quartz,
comportant des agencements atomiques réguliers et susceptibles
de produire une différence de potentiel sous l’effet d’une
déformation mécanique et, inversement, de se déformer en
réponse à une différence de potentiel. Cette propriété est très
largement utilisée en électronique, permettant en particulier, sur
un même dispositif, de capter les sons pour les transformer en
signaux électriques (microphone) et de transformer des signaux
électriques en vibrations sonores (écouteurs)

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Les matériaux piézo-électriques utilisés pour construire une sonde
ultrasonographique font l’objet de recherches et de développements intensifs. Ils
peuvent être caractérisés par leur coefficient de couplage(Kt) et par leur impédance
acoustique (Z).
Le coefficient de couplage correspond au rendement de la transformation («
transduction ») entre signal électrique et signal mécanique et inversement. Ce
coefficient s’exprime donc comme un pourcentage.
L’impédance acoustique caractérise l’aptitude du matériau à suivre et transmettre les
vibrations mécaniques. La transmission des ultrasons vers les tissus biologiques est en
effet meilleure lorsque l’impédance acoustique de la sonde est proche de celle des
tissus,

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La plupart des sondes échographiques comporte :
un élément piézo-électrique ou transducteur. Celui-ci est équipé, sur chacune des faces
de la lame piézo-électrique, d’une électrode. En arrière de l’élément piézo-électrique, se
trouve un matériau d’amortissement dont la fonction est double : interdire la
propagation des ondes ultrasonores vers l’arrière (c’est-à-dire vers la main de l’opérateur
tenant la sonde) mais aussi éviter les oscillations secondaires de la lame piézo-électrique
(résonance). En avant de l’élément piézo-électrique, se trouvent une ou plusieurs lames
de matériaux de nature et d’épaisseur très précisément définies, avec une triple
fonction : Tout d’abord, l’isolation électrique. Ensuite, l’adaptation d’impédance. En
effet, l’impédance acoustique (force opposée aux vibrations mécaniques de haute
fréquence) de l’élément piézo-électrique est très différente de celle des tissus
biologiques, de sorte qu’il est nécessaire d’interposer un matériau d’impédance
acoustique intermédiaire, constituant une transition. Enfin, une lentille acoustique peut
aussi être placée sur cette face pour assurer une focalisation du faisceau ultrasonore ,

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NB:

L’adaptation d’impédance acoustique est une nécessité absolue, sans


quoi toute l’énergie acoustique serait réfléchie sans atteindre les tissus
biologiques. Par exemple, lorsque nous plongeons la tête dans l’eau, nous
n’entendons plus les sons émis dans l’air, car la différence acoustique entre l’air
et l’eau est telle que les sons sont entièrement réfléchis à la surface de l’eau.
De fait, les cellules sensorielles auditives, dans la cochlée, baignent dans un
liquide (l’endolymphe), et une adaptation d’impédance acoustique est
nécessaire pour que les vibration sonores puissent les atteindre. Cette
adaptation est réalisée par l’ensemble constitué par le tympan, fine
membrane de faible impédance acoustique, puis la chaîne des osselets
réalisant un système démultiplicateur, et, enfin, la fenêtre ovale qu’obture la
platine de l’étrier (stapes),formant un piston avec un rapport de surface
tympan / platine du stapes de l’ordre de 30/1.
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L’impédance acoustique Z :
Caractérise ce qui s’oppose aux vibrations sonores ou ultrasonores.
L’impédance Z est égale au produit de la masse volumique (ou densité) et de la vitesse de
propagation des sons (ou des ultrasons) dans le milieu considéré.
• Les matériaux piézo-électriques de référence sont des minéraux comme le quartz, avec
un coefficient de couplage faible et une impédance acoustique élevée.
• Les céramiques synthétiques qui furent ensuite développées offrent un meilleur
coefficient de couplage, mais une impédance acoustique encore élevée.
• Les résines synthétiques (polymères ou plastiques) ont un coefficient de couplage
médiocre mais une impédance acoustique très basse.
• Les matériaux composites, associant résines et céramiques, offrent le meilleur
compromis avec un très bon coefficient de couplage et une impédance acoustique
intermédiaire.L’impédance acoustique se mesure en Pa.s.m-1, (Pascal . Seconde par
mètre) ou Rayleigh.
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De très nombreux matériaux ont été successivement employés pour la construction des
sondes ultrasonographiques . Les éléments minéraux comme le quartz ont une
impédance acoustique très élevée et un coefficient de couplage médiocre. Ils posent en
outre d’importants problèmes d’usinage et notamment de découpe, de sorte qu’il est
très difficile de réaliser avec de tels matériaux des éléments piézo-électriques de très
petites dimensions. Ont donc été mises au point des céramiques synthétiques

offrant un meilleur coefficient de couplage puis des polymères offrant une meilleure
impédance acoustique, et enfin des matériaux composites, associant céramiques et
polymères, et constituant un compromis intéressant, particulièrement en ce qui
concerne le coefficient de couplage. Leurs conditions de fabrication sont telles qu’il est
désormais possible d’inclure, dans une même sonde, un très grand nombre d’éléments
piézo-électriques (par exemple 292 sur une sonde linéaire de 3 cm de longueur), chacun
comportant ses propres électrodes. Il est de plus possible de donner à ces éléments une
géométrie adaptée optimisant leur réponse non plus à une seule fréquence, mais à
plusieurs fréquences (sondes « multi-fréquences ») 70
Les modes de fonctionnement des transducteurs
ultrasonores
Il existe deux modes de fonctionnement:
-en onde continue: dans ce cas la différence de potentiel alternative est appliquée en
continu pendant l'émission, mais cela implique alors un deuxième cristal fonctionnant en
récéption. Les deux éléments de la sonde sont montés, dans ce cas, dans le même boitier.
-en mode pulsé: La tension alternative est appliquée au cristal en impulsions de courtes
durées. Par conséquent le même cristal peut émettre et recevoir les échos pendant les
intervalles séparant les impulsions. Dans ce cas, plusieurs paramètres caractéristiques de
l'émission sont définis: 1) la durée de l'impulsion: de l'ordre de 1 s 2) la période de répétition
des impulsions: elle correspond à la durée d'un cycle complet (durée de l'impulsion + durée
de l'intervalle), la période de répétition est de l'ordre de 1 ms 3) la fréquence de répétition:
c'est l'inverse de la période de répétition, en moyenne 1KHz (1000 cycles par seconde) 4) le
facteur de cycle: c'est le rapport entre la durée de l'impulsion et la période de répétition: en
moyenne 0,001 71
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REMARQUE:
la puissance acoustique est proportionnelle à la durée pendant
laquelle la différence de potentiel alternative est appliquée au
transducteur. Lorsque l'on considère le mode d'émission pulsé, la
puissance est proportionnelle à la durée de l'impulsion. Il est
préférable de parler de puissance moyenne, correspondant alors à
la moyenne de la puissance émise sur une période de répétition.
On aura alors: Puissance moyenne = (Puissance maximale) x
(facteur de cycle) Supposons, à titre d'exemple, que la puissance
maximale émise par le transducteur soit 15 W et que le facteur de
cycle soit 0,0005, la puissance moyenne émise est alors 7,5 mW.

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Bande passante d'un transducteur
ultrasonore
Comme tout autre élément mécanique, le transducteur possède de par ses
caractéristiques mécaniques (dimensions, densité, coéfficient d'élasticité)
une fréquence de résonance propre (penser ici à la résonance propre d'une
corde de guitare par exemple). On constate cependant expérimentalement
que l'oscillation propre n'est en fait jamais unique, mais qu'il s'agit d'une
famille de fréquences centrée sur une fréquence appelée centrale, comme
l'illustre la figure suivante. Cette famille porte le nom de spectre de
fréquences et sa bande passante caractérise la largeur de la distribution des
fréquences de résonance autour de la fréquence centrale.

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On comprend dès lors qu'il est nécéssaire d'utiliser une tension alternative dont la
fréquence coïncide avec la fréquence centrale du cristal piézoéléctrique pour que le
rendement éléctromécanique de la sonde soit optimal, la fréquence ultrasonore
émise correspond alors à la fréquence de la tension alternative d'alimentation.

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La résolution spatiale
On distingue la résolution spatiale en profondeur et la résolution spatiale
latérale.Nous prendrons comme exemple celui d' une monosonde équipée
d'un cristal piézoéléctrique de section circulaire.
- la résolution spatiale en profondeur (importance de l'amortissement) :
elle correspond à la plus petite distance séparable dans l'axe du tir
ultrasonore. Le diagramme suivant montre comment à l'aide de la figure
des échos réfléchis par deux petits objets (deux fils métalliques dans l'eau)
on peut séparer les images ultrasonores des deux objets. Une sonde mal
amortie (vibrations parasites du cristal, échos parasites du boitier) n'est
pas adaptée à une bonne résolution en profondeur, car l'écho du fil 2
arriverai pendant l'écoute des échos parasites déclenchés dans la sonde
par l'écho du fil 1. La résolution axiale est influencée par deux paramètres,
la longueur d'onde des ultrasons et la durée de l'impulsion ultrasonore. La
longueur d'onde constitue la limite absolue (dans le domaine biomédical
elle est comprise entre 0,5
15 - et 1,5 mm), on remarque que la résolution est meilleure pour les
hautes fréquences (plus courte longueur d'onde) mais l'atténuation est
malheureusement aussi plus importante dans ce cas.
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- la résolution spatiale latérale (importance de la forme du
faisceau):
- C'est la capacité de séparer ou distinguer deux objets dans un plan
perpendiculaire à la direction du tir ultrasonore. La figure suivante illustre
la résolution latérale. Si la largeur du faisceau ultrasonore est trop
importante, les deux fils métalliques donneront un seul écho ce qui ne
permettra pas de séparer les deux objets. Par contre, si le faisceau est
suffisamment étroit devant la distance séparant les fils, chacun d'entre
eux donnera lieu à un écho lorsque la sonde sera déplacée latéralement.
On conçoit dès lors que la résolution latérale est fonction des dimensions
latérales du faisceau. Celles ci sont dépendantes de la fréquence des
ultrasons, de la géométrie du cristal et de la distance ou profondeur à
laquelle on veut analyser la résolution latérale. Afin d'améliorer la
résolution latérale on a développé la focalisation du faisceau ultrasonore.95
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Les caractéristiques du champ du faisceau ultrasonore
Le champ du faisceau d'ultrasons émis par une sonde correspond à
la distribution spatiale de l'énergie ultrasonore émise dans la
direction du tir ou direction de propagation des ultrasons. Les
champs ultrasonores sont directionnels, c'est à dire que l'énergie
est concentrée dans une direction perpendiculaire à la surface du
cristal. Le champ ultrasonore est divisé en deux régions: - le champ
proche ou zone de Fresnel - le champ lointain ou zone de
Frauenhofer Le champ proche est décrit par un faisceau étroit dont
la section est celle de la sonde et dont la longueur dépend à la fois
des dimensions du cristal (diamètre D dans le cas d'un élément) et
de la longeur d'onde l des ultrasons émis. Le rôle de ce faisceau
étroit est de permettre une bonne résolution spatiale des
structures echographiées. Par contre la zone de champ lointain, qui
fait suite au champ proche, correspond à un faisceau divergent qui
n'est évidemment pas favorable à l'imagerie échographique. Ces
différentes notions sont illustrées sur la figure ci dessous 101
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L'angle de divergence du faisceau du champ lointain est .
Si l'on prend à titre d'exemple une monosonde de diamètre D =
1 cm, émettant dans l'eau des ultrasons de fréquence 2 MHz ( l
= 0,77 mm), la longueur du champ proche est de 33 mm, et
l'angle = 5,4°, (voir formules figure ci dessus (a)). On observe
aussi (b), que la distribution spatiale de l'énergie ultrasonore
n'est pas uniforme tout le long du champ proche. Plus on
s'éloigne de la sonde, plus l'intensité sera uniforme
correspondant à une meilleure qualité de résolution. Par
conséquent la meilleure zone de champ utile pour l'échographie
est la fin de la zone de champ proche (zone de Fresnel), mais la
localisation en profondeur de cette région est étroitement liée
aux caractéristiques de la sonde (dimensions et fréquence des
ultrasons).

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GENERALITES
Remarque d’ordre terminologique et physique :
Il est naturel de parler de faisceau lumineux lorsqu’on observe la lumière émise
par un projecteur ou un laser :
l’énergie peut être aisément dirigée dans une direction choisie. C’est
exceptionnellement le cas avec des ondes sonores, une sirène ou la voie humaine
s’entendant dans toutes les directions. Comment s’explique cette différence de
comportement ? Par le simple fait, nous le démontrerons dans ce paragraphe,
que pour mettre une onde en faisceau il faut disposer de sources ou de
réflecteurs de grande taille par rapport à la longue d’onde λ .
C’est facile pour la lumière où λ ne vaut que quelques fractions de micromètres,
c’est beaucoup plus encombrant avec le son où λ vaut 77 cm à 440 Hz (la hauteur
de la notre la). Heureusement pour les échographistes, les longueurs d’onde
ultrasonores étant infra-millimétriques, il est possible de construire des faisceaux
pour peu que l’on dispose de sources de dimension centimétrique. Ceci attire une
remarque de portée très générale : lorsqu’on parle d’une onde, l’échelle des
longueurs selon laquelle on doit tout mesurer est précisément la longueur
d’onde.

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I) Transducteur de forme sphérique

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transducteur de forme sphérique
L’onde créée par une sonde en forme de calotte concave de rayon R
converge naturellement vers le centre de courbure. La distance
focale F est donc voisine de R. En réalité, elle est légèrement plus courte à
cause des phénomènes de diffraction.
Avantage : technologie particulièrement simple.
Inconvénients :
- la focale est fixe et ne peut être modifiée.
- le contact avec la peau est malaisé. Cette technologie était plutôt
employée dans une poche à eau dans une sonde mécanique oscillante.
En pratique, cette technologie a été quasiment supplantée en échographie
par les sondes à anneaux afin de disposer d’une focale
variable. Par contre, elle reste intéressante pour les applications
ultrasonores thérapeutiques (lithotriteurs ou développement de
systèmes de chauffage tissulaire).

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II) Utilisation d’une lentille acoustique

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Si l’on utilise une source ultrasonore plane, on peut rendre le front d’onde
concave en ralentissant les ondes qui proviennent du centre de l’ouverture.
Ceci est possible en interposant entre le milieu de propagation désirée ( le
patient, célérité C) et la source plane un milieu de célérité différente C2. Si
C2 est plus petite que C1 et la lentille convexe (cf figure ci-dessus), la partie
centrale du faisceau sera bien ralentie par rapport à la partie périphérique.
On obtient le même résultat en utilisant une lentille concave et C2 plus
grande que C1.
Avantage :
- technologie relativement simple.
- Cette technique peut être employée pour effectuer une focalisation dans
une seule direction en utilisant une lentille cylindrique. C’est bien ainsi que
l’on réduit l’épaisseur du plan azimuthal, le plan tomographique, pour
les barrettes.
Inconvénients :
- la focale est fixe et ne peut être modifiée.
- le contact avec la peau est doux avec une forme convexe.

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III) Focalisation électronique
Puisque la focalisation consiste à retarder le centre du faisceau émis, pourquoi
ne pas diviser la source acoustique en petits morceaux indépendants(les
transducteurs) et à émettre avec ceux du centre un peu plus tard qu’avec ceux
de la périphérie . C’est ce qui a été fait à partir des années 70 avec la naissance
du concept de barrette de transducteurs. Comme on le voit sur le schéma ci
après, la commande d’émission est retardée électroniquement par un jeu de
retards symétrique T1 à T6 selon un loi donnant une géométrie sphérique au
faisceau. Celui ci viendra alors naturellement converger vers le point F. On peut
donc aisément changer la distance focale en changeant le jeu de retards par une
simple commande électronique, et donc faire un premier tir à focale courte pour
la partie proximale de l’image, puis un tir à focale plus longue pour la partie
moyenne, et ainsi de suite. Evidemment plus on utilise de focales
à l’émission plus on ralentit la cadence d’imagerie, mais avec trois à cinq focales
on reste compatible avec les exigences du temps réel pur la plupart des
applications.

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Pour les premiers échos provenant du champ proximal on utilisera une loi de
regard focalisant au point F. Quelques microsecondes plus tard, lorsque les échos
proviennent de la région autour du point F’ , on utilisera une loi de retard un peu
moins focalisée convergeant précisément vers F’ et ainsi de suite. On voit ainsi que
les échos élémentaires arrivant sur chacun des transducteurs peuvent être en
permanence remis en phase selon leur profondeur d’origine. C’est ce que l’on
appelle la focalisation en poursuite d’échos ou encore focalisation dynamique. On
effectue en quelques sorte une mise au point glissante au fur et à mesure que les
échos reviennent des profondeurs croissantes des tissus explorés. Ceci peut donc
se faire pour une ligne de tir sans perte de temps. Jusqu’à la fin des années 90, on
utilisait pour cela des lignes à retard analogiques. Depuis, la plupart des
échographes, en commençant par les modèles haut de gamme, ont été numérisés ;
les différents signaux sont remis en phase au sein des processus de calcul rapide
qui équipent ces machines. Le nombre de transducteurs élémentaires utilisés pour
former une ouverture va de quelques uns pour la zone superficielle à 128 voire 256
pour les focales les plus grandes. L’énorme avantage de la focalisation électronique
est le gain en résolution latérale que l’on obtient en disposant de la bonne focale à
chaque profondeur. Ceci avec une grande souplesse grâce aux commandes
électroniques de ces opérations. L’inconvénient en est bien évidemment la
complexité nécessaire aussi bien pour les sondes qu’au niveau de l’électronique.
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Les interactions des ondes ultrasonores avec la matière
a) Devenir des ultrasons à l'interface acoustique entre deux
milieux Lorsqu'une onde ultrasonore rencontre une interface
séparant deux milieux d'impédances acoustiques différentes elle
peut être partiellement transmise, réfléchie, réfractée ou
diffusée. Ces phénomènes se partagent en plusieurs
combinaisons en fonction d'une série de facteurs:
- La différence des impédances acoustiques des deux milieux
- L'orientation (ou angle d'incidence) des ultrasons par rapport
au plan de l'interface
- La nature de la surface de l'interface : lisse ou rugueuse
- La distance entre la source des ultrasons et l'interface
- La fréquence des ultrasons

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Absorption et atténuation
des ondes ultrasonores dans la matière
* L'absorption des ondes ultrasonores dans la matière est un processus complexe que l'on
peut définir comme une conversion de l'énergie acoustique en chaleur. Le processus de
dégradation de l'énergie ultrasonore le mieux connu est celui des frottements visqueux des
couches de fluides, traversées par l'onde, capables de dégager de la chaleur.
* L'atténuation est la réduction progressive de l'énergie ultrasonore en fonction de la
distance parcourue dans la matière, ce qui correspond à la diminution de l'amplitude des
échos en particulier ceux qui proviennent des structures les plus profondes dans les tissus
vivants. Il existe deux mécanismes responsables de l'atténuation:

i) l'énergie est réduite par une "réorientation" des ondes par


réflexion, réfraction et diffusion
ii) l'énergie est réduite par absorption (conversion en chaleur) En échographie on mesure
effectivement la réduction d'amplitude (ou d'intensité) de l'onde ultrasonore comme
conséquence de l'atténuation. L'intensité I de l'onde est donnée par la formule suivante:

; où P représente l'amplitude de la pression acoustique (voir plus haut ce que l'on a défini
pour l'onde en termes de compression et dilatation). L'intensité I ne doit pas être confondue
avec la puissance acoustique. L'intensité de l'onde est exprimée en milliwatts/cm (mW/cm),
alors que la puissance acoustique est exprimée en watts (W) et correspond à une énergie
par unité de temps (ici la seconde). 135
REMARQUE: Afin d'éviter les risques d'altérations des tissus
biologiques, l'intensité ultrasonore appliquée ne doit pas
dépasser 100 mW/cm. La gamme des valeurs usuelles
d'intensité utilisées en échographie est comprise entre
10W/cm et 10mW/cm.

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Dans la traversée des tissus biologiques, les ultrasons subissent
tout d’abord une atténuation, consécutive à la transformation de
l’énergie acoustique en autres formes d’énergie (aboutissant à de
l’énergie thermique) au cours de leur propagation. Sur les limites
de séparation entre tissus ou milieux de propriétés acoustiques
différentes (interfaces),
les ultrasons subissent une réflexion. Sur les cibles réfléchissantes
de très petites dimensions, ils subissent une diffusion. Ils peuvent
aussi subir, en fonction des conditions d’incidence sur les
interfaces, réfraction ou diffraction.
L’échographie est principalement fondée sur la réflexion en ce
qui concerne la délimitation des organes. C’est la diffusion, par
contre, qui est à l’origine du signal Doppler, mais aussi de l’image
échographique des parenchymes.

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L’intensité des ultrasons diminue de façon globalement proportionnelle à la distance
parcourue, selon une exponentielle décroissante. Cette atténuation est due à
l’absorption d’une partie de l’énergie acoustique par les tissus, résultant en sa
transformation progressive en chaleur. L’atténuation est d’autant plus importante que
la fréquence ultrasonore est élevée.
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Le coefficient d’atténuation ultrasonore est très différent
selon les tissus, et cette atténuation est d’autant plus grande
que la fréquence ultrasonore est élevée (on peut ainsi
exprimer l’atténuation en dB par cm et par MHz).

Par exemple, à 3 MHz, pour une profondeur d’exploration de


l’ordre de 20 cm de tissus (donc 40 cm en aller-retour),
l’atténuation d’amplitude des ultrasons, de l’ordre de 1 dB par
cm et par MHz est de l’ordre de 120 dB.

L’appareil d’échographie doit donc être capable d’amplifier


au moins 1million de fois les échos provenant d’une telle
profondeur pour les rendre détectables

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Réflexion et réfraction:
Lorsque l'onde ultrasonore fait un angle d'incidence avec la perpendiculaire
à l'interface entre deux milieux d'impédances Z1 et Z2, ce sont des lois
analogues à celles de l'optique (lois de Descartes) qui sont vérifiées. On
observera, dans le milieu Z1, une onde réfléchie dont l'angle de reflexion est
identique à l'angle d'incidence ainsi qu'une onde refractée qui sera propagée
(ou transmise) dans le milieu d'impédance Z2. L'angle de réfraction, que fait
l'onde réfractée avec la verticale, dépend de l'impédance Z2 (c'est à dire de la
célérité V2). Si V2>V1 alors l'angle de réfraction est supérieur à l'angle
d'incidence et réciproquement si V2<V1. Si V2>>V1 l'angle de réfraction peut
atteindre 90° (angle critique) et toute l'énergie est perdue, dans ce cas la
visualisation échographique de certaines structures est impossible. Dans
certains cas l'interface entre deux structures est courbe et l'on observe soit
une focalisation (convergence de deux faisceaux) soit une divergence.

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Le taux (ou coefficient) de réflexion dépend du carré de la différence
d’impédance acoustique de part et d’autre de l’interface. Ce taux est très
important sur les interfaces tissu mou / air ou tissu mou /os, de sorte que
l’énergie acoustique transmise est alors insuffisante pour permettre
l’exploration des structures anatomiques plus profondes (car il faut tenir
compte aussi de l’atténuation, et du fait que la même interface, avec le
même taux de réflexion, serait rencontrée au retour des échos). Les interfaces
tissu mou / air ou tissu mou / os sont donc, en pratique, infranchissables (sauf
exception) pour l’examen échographique. En revanche, les interfaces de faible
taux de réflexion, comme l’interface rein / graisse péri-rénale, en dépit de leur
faible taux de réflexion, sont idéales pour l’échographie car laissant assez
d’énergie acoustique pour l’exploration des structures plus profondes.
Cependant, cela exige de la part de l’échographe, une large gamme dynamique
(et donc une très grande sensibilité aux faibles intensités ultrasonores).

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Le coefficient de réflexion des ultrasons peut être calculé dès lors que l’on
connaît l’impédance acoustique des tissus situés de part et d’autre de l’interface.
Ainsi, l’interface tissus mous-air présente un coefficient de réflexion de 99 %. Un
tel taux de réflexion est prohibitif en échographie car l’énergie acoustique
transmise est alors trop faible pour permettre l’exploration des structures sous-
jacentes. L’interface tissus mous-os présente un coefficient de réflexion de 30 %.
Cette valeur est encore trop élevée si l’on prend en considération l’atténuation
des ultrasons à l’aller et au retour. Ainsi, dans la pratique clinique, il n’est pas
possible d’explorer les structures anatomiques masquées par les os (à l’exception
du Doppler transcrânien qui met à profit la faible épaisseur de l’os temporal) ou
par l’air. C’est pour cette raison que le cœur, masqué par le sternum et les côtes
mais aussi par l’air des poumons, n’est accessible qu’à gauche du sternum lorsque
le sujet est en décubitus latéral gauche. Par contre, l’interface rein-graisse
présente un coefficient de réflexion d’environ 1 %. Bien que cette valeur soit
apparemment très faible, elle est optimale pour l’échographie car, même après
déduction de l’atténuation, une forte proportion de l’énergie acoustique émise
reste disponible pour l’exploration des structures sous-jacentes. Néanmoins, cela
suppose, de la part des sondes d’échographie, une sensibilité particulièrement
élevée.

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Lors de la réflexion de l’onde ultrasonore sur une interface, l’angle de réflexion
est égal à l’angle d’incidence. Par contre, l’onde transmise est déviée (comme les
ondes lumineuses dans un prisme) d’autant plus fortement que la différence
d’impédance acoustique de part et d’autre de l’interface est grande.
Cette déviation, ou “réfraction” est à l’origine d’artefacts courants en
échographie.
L’angle de réfraction est fonction du rapport des vitesses de propagation des
ultrasons dans les deux milieux en présence. Il est plus petit que l’angle
d’incidence (dont plus proche de la perpendiculaire à l’interface) si la célérité des
ultrasons est plus petite dans le second milieu que dans le premier, et plus
grande dans le cas contraire. La réfraction est donc une déviation du faisceau
ultrasonore qui se produit lorsque une interface est atteinte par le faisceau sous
une incidence oblique. C’est la réfraction qui est à l’origine de la décomposition
de la lumière par un prisme. En échographie, la réfraction peut être à l’origine de
distorsion de l’image, ce qui peut représenter un écueil, notamment
lors de tentatives de ponction sous guidage échographique. C’est la raison pour
laquelle il est très important, pour un tel guidage, de conserver sur l’image
échographique la visualisation de l’extrémité de l’aiguille ou du dispositif de
ponction, en même temps que l’image de la cible, de façon à corriger « à vue »
toute erreur de trajectoire.
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La diffusion Lors de la traversée d'un organe le faisceau ultrasonore subira
de multiples réflexions dans plusieurs directions plus ou moins aléatoires. Ce
phénomène s' appelle la diffusion.Les caractéristiques de la diffusion dépendent
de la dimension "d" des structures internes des tissus biologiques par rapport à la
longueur d'onde (lambda) de l'onde ultrasonore.

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La position de la sonde n'a que peu d'influence sur le rayonnement ultrasonore
diffusé dans les cas où les dimensions des structures sont inférieures ou égales à la
longueur d'onde, car le diffusé est relativement pluridirectionnel.
Par contre si les structures internes rencontrées sont de grandes dimensions devant
la longueur d'onde, elles entraîneront un rayonnement diffusé très directionnel qui
surchargera l'écho. Par conséquent pour observer la structure échographique
interne d'un organe il n'y a pas de précaution particulières à prendre avec
l'orientation de la sonde, mais si l'on souhaite suivre le "contour" d'un organe il
faudra orienter la sonde perpendiculairement à cette surface. Plus la fréquence
augmente (c'est à dire plus la longueur d'onde diminue), plus le rayonnement
diffusé augmente ce qui est particulièrement net lorsque l'on observe des petites
structures comme les globules rouges. Cependant comme chaque organe possède
sa propre architecture interne, le rayonnement diffusé émis est caractéristique de
cette structure, ce qui permet la différenciation de deux organes adjacents.

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