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TUMEURS DES GLANDES MAMMAIRES CANINES

Présenté par Nadine GHANNAM - ID : 3698

Présenté à Docteur Mansour BRAIDY


Contents
Anatomie de la glande mammaire .................................................................................................. 3
Structures et histologie .................................................................................................................... 3
Qu’est-ce qu’une tumeur mammaire ? ............................................................................................ 4
Facteurs de risque principaux ......................................................................................................... 5
Natures des masses mammaires dans l'espèce canine .................................................................... 5
Tumeurs bénignes ....................................................................................................................... 6
Tumeurs malignes ....................................................................................................................... 6
Types ............................................................................................................................................... 7
Tumeurs épithéliales malignes : types spéciaux ....................................................................... 13
Tumeur mammaire mixte maligne (carcinosarcome) ............................................................... 17
Tumeurs mammaires bénignes.................................................................................................. 17
Hyperplasie et dysplasie mammaires ........................................................................................ 20
Symptômes .................................................................................................................................... 21
Diagnostic ..................................................................................................................................... 22
Grading histologique des carcinomes ........................................................................................... 25
Métastase....................................................................................................................................... 26
Traitements.................................................................................................................................... 26
Pronostic ....................................................................................................................................... 28
Prévention ..................................................................................................................................... 28
Références ..................................................................................................................................... 29
Anatomie de la glande mammaire
Les glandes mammaires sont des glandes cutanées modifiées, adaptées à la sécrétion d’un liquide
nutritif pour le jeune, le lait. Elles sont présentes chez les deux sexes mais sont rudimentaires
chez les males. Elles sont la caractéristique spécifique des mammifères. Les glandes mammaires
sont essentielles à la reproduction chez le mammifère, malgré ils ne fassent pas strictement partie
de l'appareil reproducteur.

Les mamelles en deux rangées parallèles par rapport au plan médian du ventre, étendu du thorax
à la région pubienne. Leur emplacement est marqué par la présence des papilles (mamelon).
Elles sont saillantes en fin de gestation et pendant la période d’allaitement, deviennent peu
saillantes en dehors de ses périodes.

La chienne possède 10 glandes mammaires réparties en 5 paires réparties ainsi :  2 paires


thoracique (crânial et caudale)  2paires abdominales (crânial et caudale)  1 paire inguinale
Toutefois, on peut trouver six paires, surtout chez les grandes races, et plus rarement quatre
paires.

Structures et histologie
La glande mammaire possède une organisation particulière qui lui permet d’assurer ses fonctions
de synthèse et de sécrétion du lait. Elle est constituée d’un tissu sécréteur et d’un stroma. Le tissu
sécréteur est composé d’alvéoles regroupées en lobules, eux-mêmes regroupé en lobes. Il est
drainé par un réseau de canaux galactophore directement vers l’extérieur au niveau d’un
mamelon.
Les alvéoles représentent les unités fonctionnelles de la glande mammaire, elles sont constituées
d’une couche de cellules épithéliale mammaires polarisées. A leur pole apical ces cellules
débouchent sur la lumière alvéolaire ou est secrété le lait. A leur pole basal, elles entretiennent
une relation étroite avec un stroma composé de cellules myoépithéliales, de fibroblastes,
d’adipocytes et de vaisseaux lymphatiques et sanguins. Ces derniers permettent l’apport du
nutriment nécessaire à la synthèse de lait.

Qu’est-ce qu’une tumeur mammaire ?


La tumeur mammaire est une masse qui se forme au niveau des mamelles. Elle est due à une
multiplication anormalement élevée de cellules dans un ou plusieurs organes. Une chienne
possède deux chaînes mammaires, chacune composée de cinq glandes ; les tumeurs ne peuvent
toucher qu’une seule chaîne ou bien les deux.

Cette forme de tumeur est plus fréquente chez la femelle en raison de son caractère hormonal. En
effet, son apparition est largement influencée par les hormones sexuelles que la chienne sécrète.
Toutefois, les mâles peuvent également être concernés, bien que cela soit rare puisqu’ils ne sont
touchés par ce type de tumeur qu’à hauteur de 2 %.

S’il y a apparition d’une première tumeur mammaire, la chienne à 3 fois plus de risque d’en
développer une autre.

65% des chiennes ayant une tumeur mammaire en auront au moins une autre.
Facteurs de risque principaux
1. Influence de l’âge
L'âge moyen d'apparition de tumeurs mammaires est de 8 ans. L’âge peut augmenter le
risque de cancer mammaire de 1.625 fois par année.

2. Influence de la race
La tumeur mammaire chez les chiens de race pure est significativement plus élevée que
chez les chiens de race mixte. Les races à risque accru sont : les races d'épagneuls, les
races de pointeurs, les caniches, les teckels, les bergers allemands, les Yorkshire terrier.

3. Influence hormonale
Une chienne entière est à 7 fois plus de risque qu'une chienne stérilisée
La stérilisation :
- Avant 1ème chaleurs : 0.5% de risque total
- Avant 2ème chaleurs : 8%
- Après 2ème chaleurs : 26%
- Après 4ème chaleurs : pas de différence avec chienne entière.

Les moyens contraceptifs prodigués tout au long de la vie de la chienne multiplient le risque par
deux

Les gestations répétées semblent protéger la chienne de la tumeur mammaire, mais non
démontré à ce jour.
Les lactations de pseudo-gestations répétées sont suspectées comme facteur promoteur des
tumeurs mammaires.
L'administration répétée de progestagènes semble multiplier par 2 le risque de tumeur mammaire
et les tumeurs multiples sont plus fréquentes.

4. Influence du régime alimentaire


Les facteurs nutritionnels présentent un intérêt particulier en raison de la capacité du tissu
adipeux à synthétiser certaines hormones stéroïdiennes. Le tissu adipeux est une source
important d'œstrogènes, en raison de son activité d’enzyme aromatase, qui convertit les
androgènes en œstrogènes. L’augmentation dans le tissu adipeux mammaire contribue à
l'exposition de la glande aux œstrogènes. Ces derniers favorisent la tumorigenèse
mammaire. Le risque de développer des tumeurs mammaires chez la chienne est plus
faible s’ils ont été maigres à l'âge de 9-12 mois. En outre, l'obésité à l'âge d'un an ou
avant le diagnostic de la tumeur mammaire est liée à une incidence élevée, et la prise des
repas faits à la maison, au lieu de la nourriture commerciale, est également liée à un
risque accru.

Natures des masses mammaires dans l'espèce canine


De par leur diversité morphologique, il est très difficile à l’examen clinique de distinguer les
lésions bénignes des lésions malignes, si bien que toutes les masses sont en général considérées
comme potentiellement malignes jusqu’à ce qu’un diagnostic de certitude soit établi, lequel
arrive tardivement
Tumeurs bénignes
Une tumeur bénigne est définie en anatomie pathologique comme une lésion de croissance lente,
n’ayant qu’une tendance expansive locale, souvent bien délimitée par une capsule nette. Elle
refoule les tissus voisins sans les envahir, la tumeur bénigne présente des caractères
architecturaux et cytologique proches des tissus normaux. Après une exérèse correcte, elle ne
donne pas de métastases ni de récidives locale

Tumeurs malignes
Sur le plan macroscopique, une tumeurs maligne est mal délimitée, non encapsulée, infiltrante et
envahissante les tissus alentours. Ensuite, sur le plan cytologique, les cellules tumorales se
rapprochent plus ou moins des cellules homologues normales, mais de façon partielle, la
dédifférenciation est accusée morphologiquement ou fonctionnellement. Enfin, les cancers
envahissent spontanément les tissus voisins, récidivent fréquemment, peuvent donner des
métastases parfois très tardives et se termine habituellement par la mort

Tumeurs Bénignes Malignes


Mode de croissance Expansif Infiltrant
Vitesse de croissance Généralement lente Généralement rapide
Stabilisation Spontanée et fréquente Exceptionnelle
Régression Spontanée et fréquente Exceptionnelle
Structure histologique Proche tissu d'origine : Eloignée de celle du
bien différenciée tissu d’origine (dédifférenciée)
Mitoses Rares et normales Nombreuses, souvent anormales
Evolution Locale uniquement Locale puis régionale puis
générale
Conséquences locales Variables (compression, atrophie…) Graves et destructrices
Conséquences Généralement nulles sauf pour Toujours graves, notamment
générales tumeurs endocrines sécrétantes en phase générale d’évolution
Evolution spontanée Rarement mortelle Toujours mortelle
Types

1. Carcinome–in situ
Le carcinome in situ est un tissu néoplasique constitué de nodules bien délimités qui ne
se sont pas étendus à travers la membrane basale dans le tissu mammaire environnant, qui
sont densément cellulaires et qui consistent en des cellules serrées disposées en tubules
irréguliers. Les cellules varient de polygonales à rondes à cubiques, et elles peuvent avoir
une faible quantité de cytoplasme éosinophile et un rapport nucléaire/cytoplasmique
élevé. Les noyaux peuvent être hyperchromatiques, centraux, ronds à ovales avec une
chromatine agglomérée et un seul nucléole basophile central, ou ils peuvent être
vésiculaires avec un petit nucléole. L'anisocaryose et l'anisocytose sont modérées et des
mitoses sont trouvées mais en nombre variable. Comme on le trouve couramment avec le
carcinome in situ dans d'autres organes, il y a perte de polarité cellulaire et nucléaire et
perte de l'architecture normale, avec superposition de cellules dans les conduits. Il existe
souvent des zones d'hyperplasie lobulaire dans le tissu mammaire adjacentes aux zones
de néoplasie.

Carcinome–Types simples
Un carcinome simple est composé d'un seul type cellulaire, ressemblant soit à des
cellules épithéliales luminales, soit à des cellules myoépithéliales.

2-3. Carcinome–Tubulaire
Le carcinome tubulaire est un carcinome dans lequel les cellules sont principalement
disposées de manière tubulaire. Les carcinomes tubulaires sont des carcinomes
mammaires courants chez le chien. La paroi des tubules a généralement 1 à 2 cellules
d'épaisseur et les cellules ont une morphologie variable. Les noyaux peuvent être
hypochromes, normochromes ou hyperchromes. Les nucléoles peuvent être uniques
et très gros ou multiples et petits. Les cellules ont souvent un cytoplasme éosinophile
et les marges cellulaires sont relativement distinctes. L'activité mitotique est
également variable. La formation de tubules, la morphologie cellulaire et le taux de
mitose sont les caractéristiques qui constituent la base du classement des carcinomes
mammaires. Le stroma intertubulaire est constitué de vaisseaux et de fibroblastes, et il
peut y avoir un infiltrat de plasmocytes, de lymphocytes et de macrophages. Lorsque
les cellules néoplasiques s'infiltrent dans le tissu mammaire environnant, elles
peuvent évoquer une réponse stromale, y compris une prolifération étendue de
myofibroblastes. La nature infiltrante du néoplasme en conjonction avec
l'anisocaryose et l'activité mitotique accrue est une caractéristique qui différencie les
adénomes des carcinomes in situ et des carcinomes.

4. Carcinome–Tubulopapillaire
Le carcinome tubulo-papillaire est un carcinome dans lequel les tubules néoplasiques
sont principalement disposés de manière papillaire sessile ou pédonculée. Le type tubulo-
papillaire de carcinome mammaire diffère du type tubulaire en ayant des papilles qui
s'étendent dans les lumières tubulaires. Les papilles sont soutenues par un fin stroma de
tissu conjonctif fibrovasculaire. Les caractéristiques restantes sont telles que décrites sous
carcinome–tubulaire.

Carcinome-kystique-papillaire
Le type kystique-papillaire du carcinome mammaire diffère du type tubulaire en ce qu'il
existe des papilles s'étendant dans des lumières tubulaires dilatées et kystiques marquées.
Les papilles sont soutenues par un fin stroma de tissu conjonctif fibrovasculaire et la
lumière tubulaire ectatique peut contenir un matériau éosinophile, souvent finement
floculant, mélangé à des granulocytes en dégénérescence et à des macrophages
mousseux. Les caractéristiques restantes sont telles que décrites sous carcinome–
tubulaire.
5. Carcinome–Cribriforme

Le carcinome cribriforme, peu fréquent, se caractérise par la prolifération d'une


population de cellules épithéliales néoplasiques formant un arrangement en tamis. Les
lumières formées sont très petites et souvent rondes, et elles sont entourées de ponts de
cellules néoplasiques. Le tissu conjonctif interstitiel environnant est clairsemé. Les
cellules néoplasiques varient de colonnaires à polygonales et ont souvent peu de
cytoplasme éosinophile homogène. L'anisocaryose et l'anisocytose sont modérées et le
nombre de mitoses est variable.

6. Carcinome-micropapillaire invasif

Le carcinome invasif micropapillaire est un type de néoplasme mammaire qui a été


récemment décrit chez le chien. Dans le tissu mammaire se trouvent un ou plusieurs
nodules caractérisés par une population néoplasique intracanalaire formant de petits
agrégats intraluminaux irréguliers et de petites papilles qui n'ont pas une tige
fibrovasculaire de soutien et sont entourés d'espaces lacunaires vides. Les cellules
néoplasiques se développent le long des parois canalaires et infiltrent le stroma collagène
péricanalaire. Les cellules sont pléomorphes et cuboïdes à polygonales et ont peu de
cytoplasme éosinophile. Le rapport nucléaire:cytoplasmique est élevé et les noyaux sont
centraux et ovales, avec un gros nucléole central et une chromatine granulaire
hyperchromatique. L'anisocaryose et l'anisocytose sont modérées à sévères et l'index
mitotique est élevé. Les zones micropapillaires infiltrantes peuvent être associées à des
zones tubulopapillaires ou solides. Cette tumeur présente fréquemment un envahissement
vasculaire et un potentiel métastatique élevé.

7. Carcinome–Solide

Le carcinome solide est un carcinome dans lequel les cellules sont principalement
disposées en feuilles, cordons ou masses solides, sans lumière. Ce néoplasme est moins
fréquent que le type tubulaire de carcinome mammaire et il est composé de cellules
serrées pour former des lobules denses de taille irrégulière soutenus par un fin stroma
fibrovasculaire. Les cellules sont polygonales à ovales, et elles ont souvent des marges
cellulaires mal délimitées et un cytoplasme peu abondant qui peut être légèrement
éosinophile à basophile. Les noyaux sont ovales et souvent hyperchromatiques avec une
chromatine grossièrement pointillée et un seul nucléole basophile central. L'anisocaryose
et l'anisocytose sont modérées à sévères et le nombre de mitoses est variable.
L'infiltration de cellules néoplasiques dans les vaisseaux lymphatiques peut être trouvée à
la périphérie du néoplasme, avec des métastases aux ganglions lymphatiques régionaux.

8. Comédocarcinome

Le comédocarcinome est un néoplasme caractérisé par la présence de zones nécrotiques


au centre des agrégats de cellules néoplasiques. Dans les zones de nécrose, il existe une
abondance de matériel éosinophile amorphe mélangé à des débris cellulaires, des
neutrophiles nécrotiques et des macrophages. On pense que la nécrose est une
combinaison d'apoptose et de caryorrhexis. Le tissu périphérique de la zone affectée et
tout foyer ne présentant pas de nécrose sont constitués d'agrégats de cellules étroitement
emballées disposées en foyers solides, nids, cordons ou tubules, soutenus par un fin
stroma de tissu conjonctif fibrovasculaire. Les cellules néoplasiques, leur disposition et
leur morphologie ont les caractéristiques décrites ci-dessus, bien que la majorité des cas
ne présentent aucune formation de tubules (c'est-à-dire qu'il s'agit de carcinomes solides).
L'infiltration de cellules néoplasiques dans les vaisseaux lymphatiques peut être trouvée à
la périphérie du néoplasme, avec des métastases aux ganglions lymphatiques régionaux.

9-10. Carcinome–Anaplasique
Le carcinome anaplasique est le plus malin des carcinomes mammaires, montrant
souvent une invasion diffuse du tissu conjonctif interlobulaire et des vaisseaux
lymphatiques par les cellules néoplasiques (voir carcinome inflammatoire). L'origine
du néoplasme dans le tissu mammaire est souvent difficile à trouver car aucun nodule
néoplasique ne peut être identifié dans le tissu soumis à l'histopathologie.
Les cellules néoplasiques sont souvent individualisées ou regroupées en petits nids ; ils
sont également ronds, ovales ou polygonaux et de 15 à 70 μm de diamètre, avec un
cytoplasme éosinophile modéré à abondant. Les noyaux sont ronds à ovales, parfois
indentés ou convolutés avec une chromatine grossièrement pointillée. Plusieurs nucléoles
de taille variable sont fréquemment présents (habituellement, 2 ou 3). L'anisocaryose et
l'anisocytose sont sévères et les mitoses sont courantes. Des cellules multinucléées
contenant plusieurs noyaux de taille irrégulière sont trouvées dans certains cas. Les
cellules de carcinome envahissantes évoquent souvent une réponse desmoplastique
marquée de l'hôte avec une prolifération de myofibroblastes, qui peut être accompagnée
d'un infiltrat de lymphocytes, de plasmocytes, de mastocytes, de neutrophiles ou
d'éosinophiles occasionnels et de macrophages. Le tissu interstitiel est souvent
oedémateux, avec de nombreux lymphatiques ectasiques. Les cellules néoplasiques, sous
forme de cellules individuelles ou en agrégats, sont souvent présentes dans les vaisseaux
lymphatiques, avec des métastases aux ganglions lymphatiques régionaux et, par la suite,
au poumon. L'examen radiographique des poumons montre un motif interstitiel plutôt
qu'un motif nodulaire.

11. Carcinome survenant dans un adénome complexe ou une tumeur mixte bénigne
Le pendant bénin de cette tumeur, soit un adénome complexe, soit une tumeur mixte,
est toujours détectable dans la coupe. Cependant, multifocalement avec la section, il
existe des zones de cellules épithéliales beaucoup plus pléomorphes avec un nombre
accru de mitoses (foyers de cellules de carcinome). Cette augmentation marquée du
pléomorphisme nucléaire et cellulaire, par rapport à la composante épithéliale
bénigne préexistante, devrait être une caractéristique requise pour poser ce diagnostic.

12. Carcinome de type complexe

Le carcinome de type complexe a une composante épithéliale maligne et une


composante myoépithéliale bénigne. Le néoplasme est caractérisé par la présence de
deux populations cellulaires soutenues par un stroma fibrovasculaire. La première
population de cellules épithéliales est disposée en tubules irréguliers bordés d'une
seule couche à plusieurs couches de cellules cuboïdes à cylindriques avec une
quantité faible à modérée de cytoplasme éosinophile. Ces cellules présentent une
anisocaryose et une anisocytose modérées à marquées, et un nombre variable de
mitoses est présent. La nécrose de ces cellules épithéliales peut être focale ou
multifocale, et des foyers occasionnels de différenciation squameuse peuvent être
présents. La deuxième population est composée de cellules en forme de fuseau
(cellules myoépithéliales) dans l'interstitium, disposées en faisceaux irréguliers au
sein d'une matrice fibrillaire basophile (myxoïde). Ces cellules ont des bordures
cellulaires mal délimitées, un cytoplasme peu à modérément homogène légèrement
éosinophile et des noyaux centraux ronds à ovoïdes avec une chromatine finement
pointillée et un petit nucléole central. L'anisocaryose et l'anisocytose sont minimes. À
la périphérie du néoplasme, il peut y avoir des foyers inflammatoires constitués
principalement de lymphocytes et de plasmocytes. Les carcinomes complexes doivent
être différenciés des adénomes complexes par leur plus grande cellularité et le
pléomorphisme important de la composante épithéliale, un index mitotique accru, des
foyers de nécrose et un schéma de croissance infiltrant.
13. Carcinome et myoépithéliome malin
Les composants épithéliaux et myoépithéliaux sont tous deux malins. Cette tumeur
maligne se caractérise par la présence de deux populations cellulaires soutenues par
un stroma fibreux modéré. La première population est composée de cellules cubiques
à cylindriques disposées en tubules et nids irréguliers (voir ci-dessus). L'expansion de
l'interstitium, à la périphérie des tubules et des nids, est la deuxième population de
cellules. Ces cellules peuvent être en forme de fuseau et avoir des bordures cellulaires
mal délimitées et un cytoplasme éosinophile ou basophile homogène modéré avec des
noyaux centraux ronds, une chromatine finement pointillée et un seul nucléole.
Autour de cette population de cellules se trouve un matériau fibrillaire basophile rare
qui peut occasionnellement être trouvé dans le cytoplasme des cellules. Les cellules
présentent une anisocaryose et une anisocytose, et un nombre variable de mitoses est
trouvé ; ou, la seconde population de cellules peut avoir des noyaux vésiculaires
ovales à fusiformes avec une grande quantité de cytoplasme éosinophile et des
marges cellulaires distinctes. Une anisocaryose et une anisocytose considérables sont
retrouvées avec un nombre variable de figures mitotiques. L'immunohistochimie est
nécessaire pour confirmer la présence du composant myoépithélial néoplasique
(actine musculaire lisse, calponine, vimentine et p63) et du composant épithélial (CK
8,18,19).

14. Carcinome de type mixte


Le carcinome de type mixte, peu fréquent, a une composante épithéliale maligne et
une composante mésenchymateuse bénigne qui sont du cartilage et/ou de l'os et/ou du
tissu adipeux. Le néoplasme est caractérisé par la présence de trois populations
cellulaires ou plus soutenues par un stroma fibrovasculaire. La première population
est composée de cellules disposées en tubules irréguliers (voir ci-dessus). La
deuxième population est composée de cellules fusiformes (cellules myoépithéliales ;
voir ci-dessus). Le troisième composant est constitué de foyers de cartilage et/ou d'os
et/ou de tissu adipeux, qui ne présentent aucune atypie. L'os qui se forme par
ossification intramembraneuse peut être tapissé d'ostéoblastes dodus qui sont réactifs
mais non néoplasiques. Les carcinomes de type mixte doivent être différenciés des
tumeurs mixtes bénignes par leur plus grande cellularité et le pléomorphisme
important de la composante épithéliale, un indice mitotique accru, des foyers de
nécrose et un schéma de croissance infiltrant.

15. Ductal Carcinoma


Le carcinome canalaire est une tumeur qui se différencie en canaux interlobulaires et
est le pendant malin de l'adénome canalaire (Fig. 15). La population de cellules
néoplasiques est disposée en cordons et tubules qui entourent des lumières en forme
de fentes qui sont souvent tapissées d'une double couche de cellules épithéliales qui
présentent une anisocaryose et une anisocytose importantes ; il existe également de
nombreuses figures mitotiques. Des zones focales ou multifocales de différenciation
squameuse et de kératinisation sont présentes, avec des granules de kératohyaline
intracytoplasmiques dans certaines cellules. La morphologie de ce néoplasme est
identique au carcinome canalaire apocrine de la peau.
16. Carcinome papillaire intracanalaire
Avec le carcinome papillaire intracanalaire, il y a prolifération d'une population
multicouche (stratifiée) de cellules épithéliales présentant des caractéristiques de
malignité non trouvées dans les adénomes papillaires canalaires, telles qu'un rapport
nucléaire : cytoplasmique plus élevé, un pléomorphisme nucléaire et cellulaire et un
nombre accru de figures mitotiques. Le tissu conjonctif fibreux et les cellules
myoépithéliales sont toujours conservés comme stroma de soutien pour les papilles.
Dans de nombreux cas, le carcinome papillaire intracanalaire peut être trouvé en
association étroite avec un adénome papillaire intracanalaire. Le modèle de
croissance intracanalaire papillaire distingue ce néoplasme d'un carcinome complexe,
même s'il existe des cellules myoépithéliales dans le stroma du tissu conjonctif de
soutien.

Tumeurs épithéliales malignes : types spéciaux


Carcinome squameux
Le carcinome épidermoïde est composé uniquement d'épithélium squameux (à
différencier du carcinome adénosquameux). Le néoplasme a son origine soit à partir de
cellules squameuses du canal du trayon, soit à partir de cellules épithéliales canalaires
ayant subi une métaplasie squameuse et une transformation néoplasique. Il est souvent
difficile de différencier les carcinomes épidermoïdes qui ont leur origine dans la glande
mammaire de ceux qui ont leur origine dans l'épiderme sus-jacent et ont envahi la glande
mammaire sous-jacente. Histologiquement, le néoplasme est identique à ceux qui se
produisent dans la peau. Des îlots et des cordons de cellules épithéliales sont observés
avec la formation de perles de kératine. Les cellules et les noyaux sont gros ; les cellules
produisent des tonofilaments kératiniques intracytoplasmiques ; et des ponts
intercellulaires peuvent être trouvés. Un infiltrat cellulaire inflammatoire aigu et
chronique secondaire marqué se produit souvent dans ces néoplasmes.

17. Carcinome adénosquameux


Le carcinome adénosquameux est composé de zones de carcinome de tout type (voir ci-
dessus) mélangées à des foyers où les cellules néoplasiques présentent une différenciation
squameuse et des caractéristiques de malignité comme décrit ci-dessus (carcinome
épidermoïde).

Carcinome mucineux
Le carcinome mucineux est un carcinome rare caractérisé par une production abondante
de mucine. Les cellules productrices de mucus épithéliales néoplasiques peuvent être des
cellules individuelles ou former des tubules et des nids. Ils sont positifs à l'acide
périodique-Schiff-diastase et sont positifs à la mucicarmine. Les cellules sécrétant du
mucus colorent la cytokératine positive en immunohistochimie. Ce néoplasme doit être
différencié des carcinomes complexes avec une abondante matrice extracellulaire de type
mucine.

18. Carcinome riche en lipides


Le carcinome riche en lipides peut être trouvé chez les jeunes chiennes intactes. Le
néoplasme est constitué de feuilles de cellules avec des trabécules fibrovasculaires peu
visibles et des foyers de nécrose. Les cellules sont rondes à ovales, avec des bordures
cellulaires distinctes et un cytoplasme modéré à abondant contenant de nombreuses
petites vacuoles ou une seule grande vacuole qui périphériqueise parfois le noyau. Les
noyaux sont ronds à ovales et vésiculaires, avec une chromatine agglomérée et 1 ou 2
nucléoles. L'anisocaryose et l'anisocytose sont modérées à sévères, avec un nombre
variable de mitoses. Certains cas montrent une invasion lymphatique et des métastases
ganglionnaires.

Tumeurs à cellules fusiformes


Dans les néoplasmes à cellules fusiformes, la morphologie des cellules néoplasiques peut
être insuffisante pour arriver à un diagnostic définitif, et une immunohistochimie sera
nécessaire dans ces cas et pour les différencier des sarcomes mésenchymateux à cellules
fusiformes.

19. Myoépithéliome malin


Pour le myoépithéliome malin, les cellules peuvent être ovales à fusiformes. Les
cellules ovales ont souvent des bordures cellulaires mal délimitées et une quantité
modérée de cytoplasme éosinophile ou basophile, avec occasionnellement des
vacuoles claires intracytoplasmiques. Les noyaux sont ronds et centraux, avec une
chromatine finement pointillée et un seul nucléole. Autour de cette population de
cellules se trouve un matériau fibrillaire faiblement basophile (matrice myxoïde) qui
peut être observé dans les vacuoles du cytoplasme des cellules. Les cellules
présentent une anisocaryose et une anisocytose, et un nombre variable de mitoses est
trouvé. Ces cellules expriment souvent des marqueurs des cytokératines basales (CK
5, 6, 14, 17) et des marqueurs des protéines contractiles (actine musculaire lisse,
calponine, vimentine)
Les cellules fusiformes ont généralement des noyaux vésiculaires fusiformes avec une
grande quantité de cytoplasme éosinophile brillant avec des marges cellulaires
distinctes. Une anisocaryose et une anisocytose considérables sont retrouvées avec un
nombre variable de figures mitotiques. L'immunohistochimie (actine musculaire lisse,
calponine, vimentine, p63) est nécessaire pour confirmer la présence des cellules
myoépithéliales néoplasiques.
Carcinome épidermoïde–variante à cellules fusiformes

La variante à cellules fusiformes du carcinome épidermoïde est constituée d'îlots et de


cordons de cellules épithéliales soutenus par un fin stroma fibreux. Les cellules et les
noyaux sont gros et fusiformes, et les cellules produisent des tonofilaments de kératine
intracytoplasmiques et des ponts intercellulaires, avec la formation occasionnelle de
foyers irréguliers de différenciation épithéliale squameuse.

20. Variante carcinome-cellule fusiforme


La variante à cellules fusiformes du carcinome est celle dans laquelle les cellules sont
principalement en forme de fuseau. Le néoplasme se compose d'îlots et de cordons de
cellules épithéliales, souvent en association directe avec des zones de carcinome
tubulaire. Autour des éléments néoplasiques se trouve un stroma fibrovasculaire. Les
cellules et les noyaux sont grands et fusiformes. Les noyaux ont souvent un nucléole
proéminent ; le cytoplasme est éosinophile mais ne montre pas d'accumulation de
tonofilaments kératiniques intracytoplasmiques ; et les desmosomes ne sont pas
visibles. Il existe une anisocaryose et une anisocytose modérées et un nombre
variable de mitoses. L'immunohistochimie (AE1/AE3), un marqueur de la
pancytokératine, confirmera l'origine épithéliale du néoplasme.

Carcinome inflammatoire
Le terme carcinome inflammatoire désigne une entité clinique caractérisée par une
évolution clinique fulminante, une présentation brutale, un œdème, un érythème, une
fermeté et une chaleur des glandes mammaires, avec ou sans nodules mammaires.3
Histologiquement, plusieurs types de carcinomes mammaires hautement malins ont
été décrits. La caractéristique de la confirmation histologique du carcinome
mammaire inflammatoire est l'invasion des vaisseaux lymphatiques dermiques par
des emboles néoplasiques. Le blocage des lymphatiques superficiels par les cellules
tumorales est responsable de l'œdème sévère retrouvé dans la région.
21. Osteosarcome
L'ostéosarcome est la tumeur mésenchymateuse la plus courante de la glande
mammaire canine, et il y a souvent une histoire de croissance rapide récente d'une
masse mammaire qui était présente depuis un certain temps (années). Dans le
néoplasme, il y a une prolifération de cellules qui varient de fusiformes à étoilées à
ovoïdes, associées à des îlots de formation ostéoïde et/ou osseuse tumorale. Les
mitoses sont fréquentes. Le comportement biologique de ce néoplasme est similaire à
celui des ostéosarcomes à d'autres sites, avec des métastases par voie hématogène,
principalement aux poumons.

Chondrosarcome
Le chondrosarcome est une tumeur mammaire rare, souvent multilobulée. Les
cellules néoplasiques à la périphérie des lobules sont petites avec des noyaux ronds
hyperchromatiques et occasionnellement des cellules néoplasiques binucléées ou
multinucléées. Le contour nucléaire est souvent irrégulier et les nucléoles sont
proéminents. Les mitoses sont en nombre variable et plus fréquentes dans les
néoplasmes moins bien différenciés.21 La matrice chondroïde basophile associée aux
noyaux néoplasiques est en quantité variable, mais la quantité et la qualité de la
matrice n'ont pas de valeur en tant qu'indicateur pronostique.

22. Fibrosarcome
Fibrosarcome est une tumeur rare de la glande mammaire qui peut survenir dans une
tumeur préexistante de la glande mammaire ou à partir du stroma interstitiel de la
glande mammaire. Il y a prolifération de cellules fusiformes avec un motif
distinctement entrelacé. Les cellules néoplasiques ont des bordures cellulaires
indistinctes, une petite quantité de cytoplasme fibrillaire éosinophile et des noyaux
ovales à allongés qui contiennent de la chromatine finement pointillée et des
nucléoles distincts de manière variable. L'anisocaryose et l'anisocytose sont modérées
à marquées et les mitoses sont courantes. Les fibrosarcomes doivent être différenciés
des myoépithéliomes malins, des carcinomes à cellules fusiformes (par
immunohistochimie) et des hémangiopéricytomes canins, qui sont fréquents sur le
thorax ventral et l'abdomen et qui sont composés de cellules fusiformes avec un motif
verticillé typique storiforme et périvasculaire.

Hémangiosarcome
Les hémangiosarcomes primaires peuvent se trouver dans le tissu mammaire (non cutané
ou sous-cutané). Leurs caractéristiques histopathologiques sont identiques à ces
néoplasmes de la rate et de l'hypoderme.
Tumeur mammaire mixte maligne (carcinosarcome)
23. La tumeur mammaire mixte maligne est composée en partie de cellules ressemblant
morphologiquement à la composante épithéliale et en partie de cellules ressemblant
morphologiquement à des éléments du tissu conjonctif, les deux types étant malins. se
présente le plus souvent sous la forme d'un carcinome et d'un ostéosarcome (voir ci-
dessus). Le composant épithélial métastase via les vaisseaux lymphatiques vers les
ganglions lymphatiques régionaux et les poumons, et le composant mésenchymateux,
via la voie hématogène vers les poumons.

Tumeurs mammaires bénignes


24. Adénome–Simple
Les adénomes simples sont des lésions nodulaires non infiltrantes bien délimitées
composées de cellules disposées en tubules contenant parfois une sécrétion
amphophile amorphe (Fig. 24). Le stroma fibrovasculaire de soutien est faible à
modéré. Les tubules sont tapissés d'une seule couche de cellules cuboïdes à
cylindriques avec une quantité modérée de cytoplasme éosinophile. Les noyaux sont
centraux et ronds à ovales, avec une chromatine finement pointillée et un petit
nucléole central. L'anisocaryose et l'anisocytose sont minimes avec peu de figures
mitotiques.
25. Adénome papillaire intracanalaire (papillome canalaire)

Avec l'adénome papillaire intracanalaire, le néoplasme a un schéma de croissance


papillaire arborescent soutenu par une tige fibrovasculaire (Fig. 25).13 Les papilles
peuvent se développer à un seul foyer ou à plusieurs foyers dans plusieurs canaux. Les
canaux adjacents sont souvent ectasiques et tapissés de cellules épithéliales atténuées. Les
cellules épithéliales de surface, qui forment une seule couche, ont un noyau
normochrome ovale et une petite quantité de cytoplasme éosinophile. Sous l'épithélium,
une couche de cellules myoépithéliales peut être facilement identifiée. Le stroma de
soutien est constitué de fibroblastes, de collagène et de vaisseaux sanguins. Les mitoses
sont rares.

26. Adénome canalaire (adénome basaloïde)


Avec l'adénome canalaire, la masse néoplasique se trouve souvent dans la lumière (ou
les lumières) d'un ou plusieurs canaux ectasiques (Fig. 26). Elle est composée de
cellules disposées en cordons bicouches uniformes avec deux rangées distinctes
(luminale et basale). Il y a souvent formation de lumière en forme de fente. Les
cellules luminales sont cubiques à cylindriques avec des marges cellulaires
relativement indistinctes et un cytoplasme éosinophile faible à modéré. Les noyaux
sont ronds à ovales, centraux à basaux et parfois hyperchromatiques, avec un nucléole
basophile proéminent. L'anisocaryose et l'anisocytose sont minimes avec peu de
mitoses. De manière multifocale, des zones de différenciation squameuse
(différenciation canalaire) sont présentes, avec une certaine accumulation de débris
kératiniques dans la lumière canalaire, imitant le changement normalement observé à
la jonction des canaux proximaux et du sinus du trayon. La morphologie de ce
néoplasme est identique à l'adénome canalaire apocrine de la peau.

27. Fibroadénome
Le fibroadénome est une masse néoplasique constituée de tubules tapissés de cellules
cuboïdes ou cylindriques, avec des noyaux ronds et uniformes (Fig. 27). Un vaste
stroma de tissu conjonctif lâche, riche en mucopolysaccharides, entoure les tubules.
Les cellules stromales fibroblastiques ont des noyaux allongés, avec peu de
cytoplasme et des marges cellulaires indistinctes. Les néoplasmes plus anciens ont un
tissu conjonctif fibreux plus dense et une hyalinisation du stroma.

28. Myoépithéliome
Le myoépithéliome est une tumeur rare composée de cellules fusiformes disposées en
faisceaux courts mélangées à un matériau basophile fibrillaire extracellulaire (matrice
myxoïde) (Fig. 28). Les cellules ont des bordures cellulaires mal délimitées, une
petite quantité de cytoplasme fibrillaire et un noyau hypochromatique rond avec une
chromatine pointillée. L'anisocaryose et l'anisocytose sont minimes et l'indice
mitotique est faible. Les cellules myoépithéliales peuvent être identifiées
positivement par immunohistochimie (actine musculaire lisse, calponine, vimentine,
p63).

29. Adénome complexe (adénomyoépithéliome)


L'adénome complexe présente à la fois une prolifération épithéliale (tubulaire) et
myoépithéliale (Fig. 29). Ce néoplasme se compose de deux populations cellulaires et
de quantités variables de stroma fibreux. La première population est composée de
tubules tapissés de cellules cubiques à cylindriques et possédant une quantité modérée
de cytoplasme éosinophile. Les noyaux sont ronds à ovales avec une chromatine
finement pointillée ou marginale et un seul nucléole basophile central. L'anisocaryose
et l'anisocytose sont généralement minimes. La deuxième population est composée de
cellules fusiformes à étoilées avec des bordures cellulaires mal délimitées et une
quantité modérée de cytoplasme. Les noyaux sont ronds à fusiformes avec une
chromatine finement pointillée et un seul nucléole. Intimement associée à ces cellules
se trouve une abondante matrice myxoïde fibrillaire basophile.

30. Tumeur mixte bénigne


La tumeur bénigne mixte présente à la fois une prolifération épithéliale (tubulaire) et
myoépithéliale avec des foyers de cartilage et/ou d'os (Fig. 30). Ce néoplasme se
compose de plus de deux populations cellulaires et de quantités variables de stroma
fibreux. La première population est composée de tubules et de cordons tapissés de
cellules cubiques à cylindriques et présentant une quantité modérée de cytoplasme
éosinophile. Les noyaux sont ronds à ovales avec une chromatine finement pointillée
ou marginale et un seul nucléole basophile central. L'anisocaryose et l'anisocytose
sont minimes. La deuxième population est composée de cellules fusiformes à étoilées
avec des bordures cellulaires mal délimitées et une quantité modérée de cytoplasme.
Les noyaux sont ronds à fusiformes avec une chromatine finement pointillée et un
seul nucléole. Intimement associée à ces cellules se trouve une abondante matrice
myxoïde fibrillaire basophile. De manière multifocale, des zones de cartilage et/ou
d'os et/ou de tissu adipeux sont présentes.

Hyperplasie et dysplasie mammaires


Ectasie canalaire
Avec l'ectasie des canaux, il existe une dilatation kystique des gros canaux avec
accumulation de débris nécrotiques, un nombre variable de macrophages mousseux
mélangés à du matériel lipidique et des fentes de cholestérol dans la lumière des
canaux. L'ectasie canalaire peut être secondaire à l'occlusion de la lumière canalaire
par des néoplasmes intracanalaires.

Hyperplasie lobulaire–régulière (adénose)


L'hyperplasie lobulaire régulière est une prolifération non néoplasique des
canaux/ductules intralobulaires entraînant une augmentation du nombre de
canaux/ductules et d'acini par lobule.13 Les cellules épithéliales ne présentent aucun
changement atypique. L'hyperplasie lobulaire peut être trouvée dans le tissu
mammaire adjacent à des néoplasmes mammaires bénins ou malins.

31. Hyperplasie lobulaire avec activité sécrétoire (lactationnelle)


L'hyperplasie lobulaire avec activité sécrétoire (lactationnelle) est une prolifération
non néoplasique de canaux/ductules et d'acini intralobulaires entraînant une
augmentation du nombre de canaux/ductules et d'acini par lobule (Fig. 31). Les acini
sont tapissés de cellules cuboïdes sécrétant activement (changements de lactation)
avec accumulation de sécrétion dans les acini et les canalicules. Les cellules
acineuses ont des vacuoles intracytoplasmiques et des bulles sur leurs surfaces
luminales.

32. Hyperplasie lobulaire avec fibrose (tissu conjonctif fibreux interlobulaire)


L'hyperplasie lobulaire avec fibrose est une prolifération non néoplasique de
canaux/ductules intralobulaires et d'acini entraînant une augmentation du nombre de
canaux/ductules par lobule et une augmentation de la quantité de tissu conjonctif
fibreux interlobulaire (Fig. 32).

33. Hyperplasie lobulaire avec atypie


L'hyperplasie lobulaire avec atypie est une prolifération non néoplasique des
canaux/ductules intralobulaires et des acini par lobule avec un nombre accru de
canaux/ductules et d'acini par lobule (Fig. 33). Les cellules épithéliales présentent des
changements atypiques, notamment une hyperplasie épithéliale, une hyperchromasie
nucléaire, une anisocaryose et une anisocytose avec un nombre variable de figures
mitotiques. Il est très difficile de différencier l'hyperplasie lobulaire avec atypie
sévère du carcinome in situ.13 Lorsque ce changement est observé de manière diffuse
dans de vastes zones du tissu mammaire, il est plus susceptible d'être hyperplasique.

34. Épithéliose–hyperplasie intracanalaire sans atypie


L'épithéliose (hyperplasie intracanalaire sans atypie) est une lésion qui montre la
prolifération régulière de cellules épithéliales au sein de la lumière des canaux (Fig.
34). Les agrégats de cellules remplissent souvent la lumière du conduit. Les cellules
ont des noyaux hyperchromatiques avec peu de pléomorphisme nucléaire ou
cellulaire et peu de cytoplasme. Les lésions plus importantes peuvent être difficiles à
différencier du carcinome in situ.

35. Papillomatose–Intracanalaire
Avec la papillomatose intracanalaire, la lésion présente des proliférations épithéliales
papillaires intracanalaires focales à multifocales qui ne sont pas soutenues par un
stroma fibrovasculaire (Fig. 35).

36. Changement fibrodénomateux


La modification fibrodénomateuse est une lésion peu fréquente chez le chien qui
montre une prolifération de canaux interlobulaires et de cellules stromales
péricanalaires (Fig. 36). Le stroma est souvent oedémateux ou myxomateux. Les
noyaux des fibroblastes et des cellules canalaires présentent un certain
pléomorphisme et un nombre accru de mitoses.

Gynécomastie
La gynécomastie fait référence à l'hypertrophie des glandes mammaires chez un
homme présentant une ectasie canalaire et une hyperplasie lobulaire découvertes en
histopathologie. Une ou plusieurs glandes peuvent être touchées. Ce changement est
le plus souvent observé avec les tumeurs testiculaires à cellules de Sertoli.

Symptômes
Au stade initial de la maladie, la tumeur se manifeste par l’apparition d’une ou plusieurs boules
au niveau des mamelles de la chienne. Peu à peu, les tumeurs se développent jusqu’à former des
masses volumineuses, entraînant la compression des vaisseaux sanguins et des œdèmes. La
localisation la plus fréquente est la partie postérieure des mamelles.

D’autres symptômes apparaissent au fur et à mesure que la maladie se développe et touchent


d’autres organes :
- Troubles respiratoires
- Digestifs, neurologiques,
- Insuffisance rénale
- Erythème
Un amaigrissement et une fatigue sont des symptômes plus généraux de cancer.

Diagnostic
Une règle de base raisonnable concernant les tumeurs des glandes mammaires est
qu’environ 50 % de ces tumeurs sont bénignes et 50 % sont malignes.

La plupart des chiens atteints de tumeurs des glandes mammaires présentent une masse ferme ou
un gonflement au niveau d’une ou plusieurs glandes mammaires. Les deux derniers ensembles
de glandes (le quatrième et le cinquième) sont les plus fréquemment touchés.
Les patients présentent souvent plusieurs masses au moment du diagnostic et peuvent présenter
simultanément des tumeurs bénignes et malignes. Les tumeurs peuvent être de tailles différentes
et peuvent se développer lentement ou assez rapidement. Rarement, les tumeurs mammaires
peuvent saigner ou s’infecter.

Bien que la forme bénigne reste localisée, il n’est pas possible d’opérer un diagnostic
uniquement par la palpation. Un examen et des prélèvements de tissus sont indispensables pour
confirmer la présence de la tumeur et reconnaître son caractère bénin ou malin.

Une analyse de sang est effectuée au préalable afin de déterminer l'état de santé général de la
chienne. On procède à des radiographies des poumons pour rechercher d'éventuels signes de
prolifération de la tumeur, et parfois aussi à une échographie abdominale.
Une biopsie de la tumeur peut être réalisée pour examen cytologique ou examen tissulaire
préalablement à l'opération. Après l'opération, le tissu retiré est envoyé en laboratoire pour
analyse du type de tumeur et son degré de malignité. Le vétérinaire vérifie que tout le tissu
tumoral a bien été retiré et si des signes de propagation existent par le biais des vaisseaux
lymphatiques ou sanguins.
Radiographie : La radiographie est le test de dépistage initial en raison de leur faible coût et de
leur disponibilité. L'application la plus courante pour les radiographies est le dépistage des
métastases pulmonaires.

Ultrasonographie (échographie) : La capacité à d'évaluer la structure interne des organes et de


mieux évaluer les cavités corporelles en présence d'un épanchement, les ultrasons (doppler)
peuvent également détecter l'invasion tumorale dans le système vasculaire local par les tumeurs
malignes.
Scanner : Le scanner fournit plus d'informations sur la présence, la localisation et l'étendue de
cancer. Il permet de détecter des nodules aussi petits comme 1 mm de diamètre contre 7 à 9 mm
pour la radiographie. Il est aussi utile à la détection de l'agressivité du traitement avec une
chirurgie et/ou une radiothérapie.
La biopsie : C'est le meilleur moyen d'obtenir des informations, c’est une procédure qui consiste
à obtenir un tissu échantillon (masse tumorale, nœud lymphatique) pour analyse microscopique
afin d'établir un diagnostic précis. Il y’a deux types de biopsies : la biopsie de prétraitement et la
biopsie par excision (post-traitement).

Aspiration cytologique à l’aiguille fine (FNAC) : L’examen cytologique après aspiration à


l’aiguille fine, donne souvent des résultats plus ou moins concluants.

Grading histologique des carcinomes


Des études ont montré que le grade histologique peut aider à prédire le temps de survie, mais
n'est pas efficace pour la récidive ou le temps de métastase. Cependant, il ne faut pas oublier que
plusieurs méthodes de classification ont été utilisées pour classer le TMM dans chien.
Déterminer la classification histologique selon la méthode de Nottingham : grade I (hautement
différencié), grade II (Modérément différencié) et grade III (peu différencié).
Après la chirurgie, suivez les animaux tous les 4 à 6 mois Dure au moins 28 mois
(Jusqu’à 38 mois de suivi). Chaque suivi comprend les antécédents médicaux et un examen
physique complet.

Points Grade de malignité

3–5 I (faible, bien différencié)

6–7 II (intermédiaire, moyennement différencié)

8–9 III (élevé, peu différencié)

Métastase
50 % des tumeurs malignes chez les chiens peuvent être guéries par une simple intervention
chirurgicale, tandis que 50 % se propageront probablement à d’autres parties du corps.
Aux stades plus tardifs et si les tumeurs se sont propagées à d’autres parties du corps, des
symptômes différents peuvent survenir en fonction de l’organe touché. Les tumeurs mammaires
se propagent généralement aux ganglions lymphatiques et aux poumons, mais également à
l'abdomen et parfois au squelette.

Traitements
Le traitement recommandé pour les tumeurs mammaires est chirurgical, et les tumeurs simples
sont retirées avec une marge large, ou alors on procède à l'ablation de parties ou de rangées
entières de mamelles.
Il faut décider si l’on retirer la masse uniquement, la glande mammaire portant la masse, ou
l’ensemble de la chaine mammaire (les 5 mamelles). Le choix dépend de la taille de la tumeur,
de sa localisation sur les mamelles, de la taille de la chienne et évidemment de la motivation du
propriétaire.
Il existe des recommandations permettant au vétérinaire d’orienter la décision thérapeutique.
Important : la taille est un facteur crucial. Plus la masse est petite, moins la chirurgie est
délabrante pour être efficace.
De nombreux propriétaires attendent que la masse grossisse pour la prendre au « sérieux » :
retirer une toute petite masse permet le plus souvent d’être curatif sans être chirurgicalement trop
agressif ; retirer une grosse masse (> 5 cm) est rarement curatif et impose une intervention lourde
pour la chienne.

Il existe plusieurs types de chirurgies pour retirer la ou les tumeurs :


• Nodulectomie : ablation d’une petite lésion localisée
• Mastectomie unilatérale : ablation du tissu mammaire sur un côté entier (chaîne mammaire)
• Mastectomie bilatérale : ablation du tissu mammaire des deux côtés. Cette procédure est
généralement réalisée en deux étapes, permettant à l’animal de se remettre de la chirurgie du
premier côté avant de procéder à la chirurgie du second.

Si le chien n’est pas stérilisé, une ovariohystérectomie doit être recommandée au moment de la
mastectomie pour prévenir de futures maladies ovariennes ou utérines, ainsi que pour tenter de
réduire le risque de développement ultérieur de tumeurs mammaires. Pour les 50 % de chiens
atteints de tumeurs malignes qui ne peuvent pas être guéries par la chirurgie, dans lesquelles il
existe un plus grand risque de propagation du cancer, une chimiothérapie ou de nouvelles thérapies
ciblées peuvent également être proposées.

Les facteurs suivants vous aideront, vous et votre vétérinaire, à décider si votre chien doit être
traité par chimiothérapie plutôt que par chirurgie seule :
• la taille de la tumeur au moment du diagnostic ;
• que le site tumoral soit ulcéré, fixé au tissu sous-jacent ou se développant rapidement ;
• l’existence de preuves que la tumeur s’est propagée aux nœuds lymphatiques, aux poumons ou à
d’autres sites du corps ;
• caractéristiques de la tumeur à l’examen microscopique (grade histologique, marqueurs de
prolifération).

La doxorubicine, le carboplatine, le mitoxantrone, le cyclophosphamide et le paclitaxel sont


quelques-uns des médicaments couramment utilisés pour traiter les chiens atteints de tumeurs
malignes de la glande mammaire.
Pronostic
Lorsqu’une chienne développe une tumeur mammaire, le pronostic est difficile à établir. Bien
que les tumeurs bénignes soient plus faciles à soigner que la forme maligne, elles peuvent
devenir véritablement problématiques lorsque leur volume est trop important. Quoi qu’il en soit,
il est impératif d’agir au plus vite ; ces tumeurs sont agressives, mais elles se développement
relativement lentement. En intervenant au plus tôt, vous éviterez à votre chienne de subir une
chimiothérapie.
Dans les tumeurs mastocytaires, plusieurs facteurs se sont avérés pronostiques :
- Le grade de la tumeur est directement lié au pronostic de votre animal : Les tumeurs de
bas grade font mieux que les tumeurs de haut grade.
- Stade clinique : les tumeurs propagées dans tout le corps sont de plus mauvais pronostic.
- Localisation : les tumeurs situées le long du périnée, des gencives et de la cavité buccale
sont de pire pronostic.
- Signes systémiques : Les animaux qui sont malades à cause d'une maladie systémique
s'aggravent souvent.
- Complétude de la chirurgie pour enlever la tumeur : meilleur d’effectuer une ablation
complète

Si elles font moins de trois centimètres, l'espérance de vie dépasse trois ans, alors que 80% des
chiennes font une rechute dans l'année si la taille de la tumeur retirée dépassait cinq centimètres.

C'est pourquoi il est très important de retirer les tumeurs aussi vite que possible.

Prévention
Il n'existe actuellement aucune prévention connue pour les tumeurs mammaires.
Les chiennes doivent être stérilisées avant leurs premières ou deuxièmes chaleurs afin de réduire
considérablement le risque. Si un chien développe une tumeur mammaire et subit une exérèse
chirurgicale, il est important de planifier des rendez-vous de suivi réguliers avec votre
vétérinaire, généralement tous les 3 mois pendant la première année après la chirurgie, afin de
pouvoir effectuer des examens physiques et des radiographies pulmonaires. Vous devez
également surveiller activement les glandes mammaires restantes pour détecter l’apparition de
nouvelles masses, car, même si une tumeur mammaire est complètement éliminée par la
chirurgie, votre chien peut en développer une autre à l’avenir.
En conséquence, un examen de contrôle annuel est vivement recommandé pour s’assurer
régulièrement de la bonne santé de votre chienne.
Références
https://www.lelynx.fr/assurance-chiens-chats/maladie/tumeur-mammaire/

https://www.anicura.fr/pour-les-proprietaires/chien/conseils-sante/tumeur-mammaire-chez-le-
chien/#:~:text=Sympt%C3%B4mes%20de%20la%20tumeur%20mammaire%20chez%20le%20c
hien,-
Il%20n'est&text=Les%20tumeurs%20mammaires%20se%20propagent,sympt%C3%B4mes%20
plus%20g%C3%A9n%C3%A9raux%20de%20cancer

https://www.centrale-canine.fr/articles/la-tumeur-mamaire

https://jardinage.lemonde.fr/dossier-2341-tumeurs-mammaires-chienne.html

https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0300985810393258

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