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LE TEMPS DE L'ACCUEIL
Introduction
Bienvenue à vous tous, frères et sœurs. Voici qu’aujourd’hui, en ce lieu, nous sommes l’église du
Christ. Non pas l’église des purs ou des parfaits, mais l’église des sauvés. Le semeur a semé. Le
bon grain pousse, mais l’ivraie pousse aussi. C’est la loi de la vie, et chacun de nous porte en lui
une part de bon grain et une part d’ivraie. Demandons au Christ de nous rendre attentifs, comme
lui, à tout ce qu’il y a de beau et de grand dans le monde, dans les autres et en nous.
Ou
Bonjour à chacun et chacune d’entre vous. Soyez les bienvenus pour célébrer, prier et vivre le message que
Jésus nous propose.
« Dans un champ poussait le bon blé en même temps que l’ivraie » nous dit-il.
Les ouvriers étaient tellement obsédés par l’ivraie, qu’ils ne voyaient même plus le blé. Ils voulaient
immédiatement arracher ces mauvaises herbes.
N’est ce pas ainsi que le bien et le mal se côtoient dans notre vie de tous les jours. Mais il n’est pas toujours
simple de les distinguer.
Demandons au Seigneur de nous aider à prendre conscience que nous ne sommes pas détenteurs de
toute la vérité ni du bien.
Ou
Nous souhaiterions quelquefois vivre notre foi comme une évidence, avec des limites clairement établies, avec
des manifestations de Dieu indiscutables. Nous savons bien que notre Dieu ne s'impose pas à l'homme, mais
qu'il nous invite à discerner les signes de sa présence. Notre rassemblement d'aujourd'hui est l'une des
multiples manifestations de son Royaume au coeur de notre monde. Dieu nous appelle à être le levain dans la
pâte humaine, à donner de la force à notre vie. Que sa Parole et notre prière commune nourrissent notre foi.
- Quand nous refusons d'écouter ta Parole, quand nous récupérons l'Evangile pour
défendre nos intérêts, pardonne-nous, Seigneur. Prends pitié de nous.
- Quand nous construisons le monde sur la haine, quand nous excluons l'autre, l'étranger,
pardonne-nous, Seigneur. Prends pitié de nous.
- Quand nous nous faisons les juges de nos frères, quand nous semons la discorde,
pardonne-nous, Seigneur. Prends pitié de nous.
Ou-
Seigneur, tu nous as donné ta Parole, une Parole d'amour. Tu es bon et tu pardonnes :
entends notre prière et prends pitié de nous.
- Ô Christ, tu nous as donné ta Parole, une Parole d'espérance.Ton Esprit vient au
secours de notre faiblesse: entends notre prière et prends pitié de nous.
- Seigneur, tu nous as donné ta Parole, une Parole de pardon. Tu es plein d'amour pour
ceux qui t'appellent: entends notre prière et prends pitié de nous.
GLOIRE À DIEU
Gloire à Dieu, au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes qu'il aime.
Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons,
nous te glorifions, nous te rendons grâce, pour ton immense gloire,
Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant.
Seigneur, Fils unique, Jésus Christ,
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père;
toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous;
toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière;
toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous.
Car toi seul es saint, toi seul es Seigneur,
toi seul es le Très-Haut : Jésus Christ, avec le Saint Esprit,
dans la gloire de Dieu le Père. Amen.
Prière d'ouverture
Dieu notre Père, toi le maître de toute vie, tu nous as envoyé ton fils Jésus pour semer dans nos
coeurs la merveilleuse semence de la Bonne Nouvelle. Tu sais combien l'ivraie nous surprend
vite... Que ta Parole mette en nous le désir de grandir selon ton Esprit et nous conduise sur les
chemins de ton Royaume. Nous te le demandons par ton Fils Jésus, bien-aimé de toi et de l'Esprit-
Saint depuis toujours et pour les siècles des siècles. Amen!
ou
Dieu notre Père, tu sais ce qu'il y a dans le coeur de l'homme tu connais notre désir de vivre selon
ta Parole, mais aussi le poids de notre péché. Tu es le Dieu de patience et de bonté donne-nous
d'être attentifs à tous les germes de ton Royaume, car tu les feras lever jusqu'à la moisson, au jour
où nous te verrons face à face, toi le Seigneur de toute éternité, pour les siècles des siècles.
ou
Tournons-nous avec confiance vers Dieu notre Père.
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C'est toi, Seigneur, qui nous appelle à venir dans ta maison, et c'est toi qui viens à nous quand nous
nous rassemblons pour célébrer l'eucharistie. Augmente notre foi. Rends nos cœurs disponibles à la
rencontre que nous allons vivre. Nous t'en prions par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
LE TEMPS DE LA PAROLE
Psaume 85: Toi qui es bon et qui pardonnes, écoute-moi, mon Dieu!
ou
Et je te bénirai éternellement.
Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l'univers, toi qui révèles aux petits les mystères
du Royaume! Alléluia.
L’ivraie
Ainsi donc, c'était clair. II le disait lui-même dans sa parabole. Dans son champ qui est l'Eglise, ce champ où
il semait sans compter, à tous vents, il y aurait l'ivraie mélangée au bon grain. Et depuis lors, jamais nous ne
pourrions rêver d'une Eglise de purs, de durs et de parfaits. Ni rêver de trier le bon et le mauvais, de
supprimer l'ivraie, pour avoir une Eglise exemplaire, infaillible. En enlevant l'ivraie, vous arracheriez le blé.
Qu'ils poussent ensemble. Que chacun ait sa chance. Que chacun ait le temps. II nous faudrait apprendre la
patience de Dieu.
Mais ne l'oublions pas. Le bon grain a été semé en premier lieu. C'est lui qui passe avant. L'ivraie est
secondaire et elle disparaîtra, s'en ira en fumée. Le bon grain restera. C'est lui qui gagnera. Alors, écartez-
vous, prophètes de malheur ! Sectes qui brandissez le jugement final pour vous faire des sujets ! Et vous qui
faisiez peur avec votre an 2000 ! Et vous qui ne voyez dans le temps d'aujourd'hui, chez l'homme qui se veut
libre, que déclin, que péché. Qui regardez en arrière. Qui rêvez au passé. II nous faudra apprendre l'espérance
de Dieu.
Mais pendant ce temps-là, mais pendant qu'il semait et que le grain poussait, nous ne pourrions pas rester à
nous croiser les bras, à nous tourner les pouces, rester à le regarder. II nous faudra agir, il faudra aider Dieu à
faire mûrir le grain. Lutter pour que l'argent ne règne plus en maître. Pour que chacun ait droit à sa place au
soleil. Apprendre le partage, la solidarité, pour un monde plus juste. Pour que l'homme soit libre. Que chacun
ait sa chance. Et ne plus seulement voir l'ivraie, là, chez les autres, mais la chercher en soi. Que soient nôtres
la patience et l'espérance de Dieu !
Je crois en Dieu
qui déteste le mal
mais n'en n'aime pas pour autant tous les hommes,
les pécheurs comme les justes.
Je crois en Jésus
c'est lui qui nous parle toujours de son Père.
Il est venu vivre notre vie
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où s'entremêlent le bien et le mal,
dans l'espérance qu'un jour, lentement,
le bon grain pourra être récolté.
Je crois à l'Eglise
lorsqu'elle ne fait pas autour d'elle le nettoyage par le vide
mais lorsqu'elle prend conscience
qu'elle est elle-même humaine et divine,
pécheresse et pardonnée.
Prière universelle
Unis dans le même Esprit et la même espérance, faisons monter vers Dieu notre prière.
A ceux qui, dans nos communautés acceptent de témoigner de ton amour auprès des
plus pauvres, des malades, des personnes seules, donne, Seigneur, ton Esprit: que
leur exemple nous mette en marche vers le Royaume. Ensemble prions.
Ou
Prions pour tous ceux qui sont en vacances : qu'ils sachent respecter la nature et
admirer les splendeurs de la Création. Esprit de Dieu, entends notre prière.
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Prions pour les hommes et les femmes qui travaillent à cultiver la terre : qu'ils y
trouvent le bonheur. Esprit de Dieu, entends notre prière.
Prions pour les gouvernants, pour tous les responsables publics: qu'ils recherchent la
sagesse et la justice. Esprit de Dieu, entends notre prière.
Prions pour notre communauté: qu'elle soit vraiment la table ouverte à tous. Esprit
de Dieu, entends notre prière.
ou
Seigneur, réapprends-nous toujours à prier, le coeur rempli de confiance et d’espérance en toi :
• Seigneur, en ce dimanche, nous te confions les personnes qui exercent une fonction d'autorité dans
l'Église et dans la société : que ta bonté et ta patience inspirent leurs décisions.
• Seigneur, en ce dimanche, nous te confions les personnes qui n’ont pas la chance de partir en
vacances : ne les oublions pas dans nos pensées et nos prières.
• Seigneur, en ce dimanche, nous te confions les personnes qui visiteront cette église : qu’au-delà du
lieu, ils puissent te rencontrer, toi, le Vivant, le Ressuscité.
• Seigneur, en ce dimanche, nous te confions ceux qui donnent leur vie à la mission : que leur action
conduise le monde à mieux te connaître et à mieux t’aimer.
Dieu notre Père, fais-nous aimer ta volonté pour que grandisse ton royaume et se lève l'espérance
sur notre terre, par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Ou
St. Paul disait : « nous ne savons pas prier comme il faut ». Alors demandons au Père de
nous inspirer ce qu’il attend de nous.
- Il nous arrive parfois de ne plus croire en l’avenir,
de porter des jugements durs sur notre époque et les générations nouvelles,
de traiter les autres comme de l’ivraie.
Pour qu’à l’image de Dieu,
nous sachions être patients
et confiants en l’avenir de notre société et du monde.
Seigneur nous te prions.
LE TEMPS DE L'EUCHARISTIE
Prière sur les offrandes
Voici, Seigneur, ce que les fruits de la terre nous donnent pour te célébrer: le pain pour la vie, le
vin pour la fête. Quand ils seront corps et sang du Christ, qu'ils soient pour nous semence du
Royaume de ton Fils, le Christ, notre Seigneur.
ou
Reçois, Seigneur, les présents de ton Église en prière. Que notre vie tout entière et le travail de
chaque jour, offerts en cette eucharistie, nous associent au Christ qui sauve le monde, lui qui
règne avec toi pour les siècles des siècles.
Prière eucharistique
Il est bon de te fêter, ô notre Dieu, il est beau de chanter ta louange ! Il n'y a
pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur: tu prends soin de toute chose, et tu
conduis les hommes à travers les drames de leur histoire.
Oui, Dieu très saint, nous voulons te chanter car ton Fils est venu habiter cette
histoire. Il nous a révélé ta patience, et nous entraîne avec ardeur jusqu'au
Royaume.
Quand le poids du mal nous écrase, quand les événements nous déroutent,
quand le pessimisme nous guette, son Esprit nous pénètre d'espérance: Jésus
donne sens à notre vie, il nous rejoint dans notre quotidien.
Voici qu'il est aujourd'hui présent au milieu de nous. Ensemble, dans ce lieu,
nous sommes son Église en marche vers toi. C'est pourquoi aujourd'hui
encore nous chantons:
Tu es vraiment saint, Dieu notre Père et tu n'en finis pas de semer ton amour
dans le jardin de notre coeur. Ton fils Jésus est ta Parole vivante qui nous
révèle les mystères de ton Royaume: royaume semblable à du bon grain qui
lève en terre inculte, et qui grandit jour après jour malgré l'ivraie, grâce à la
patience infinie dont tu fais preuve à l'égard de tes enfants. Ainsi, le plus
fragile devient le plus fort, le plus petit devient le plus grand et le plus inaperçu
devient source de joie.
Sanctifie maintenant ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit; qu'elles
deviennent pour nous le Corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Au moment d'être livré et d'entrer librement dans sa passion, il prit le pain, il
rendit grâce, il le rompit et le donna à ses disciples en disant:
PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS, CECI EST MON CORPS LIVRE POUR VOUS.
Père, nous te rendons grâce pour Jésus, ton Fils bien-aimé qui continue à
travailler le champ du monde en se donnant à nous; il a vaincu la mort, il est
ressuscité et bien vivant sur nos routes humaines, partageant nos luttes
contre l'ivraie et soutenant nos efforts devant la lenteur des germinations et
l'imprévu des temps.
Seigneur, toi le jardinier, viens semer ta Parole de vie dans le jardin de notre
coeur en friche, dans les broussailles de nos pensées, viens arracher toutes
ces mauvaises herbes qui nous étouffent, viens retourner, sarcler, biner le
jardin de notre terre pour y jeter les semences de ton amour et de ta paix, de ta
joie et de ton pardon.
Seigneur, toi qui aimes la vie et désires tant nous la donner, fais grandir ton
Eglise dans l'humble service des autres; accorde à tous ceux qui vont partager
ce pain et boire à cette coupe d'être rassemblés par l'Esprit-Saint en un seul
corps, en communion avec le pape Benoît 16, notre évêque André-Mutien,
l'ensemble des évêques et tous les chrétiens engagés dans le grand champ de
ce monde à féconder et à moissonner.
Enfin, Père, nous te confions nos frères et soeurs qui ont quitté cette terre et
en particulier... : fais-les entrer dans ton Royaume de lumière et de paix et
comble-les de la vie éternelle à laquelle nous aspirons tous, auprès de la
Vierge Marie, la bienheureuse Mère de Dieu, auprès des apôtres et de tous les
saints; alors, nous pourrons, avec la création tout entière, enfin libérée de
l'ivraie et de la mort, te glorifier par le Christ Jésus, par qui tu donnes au
monde toute grâce et tout bien.
PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI DIEU LE PERE TOUT PUISSANT, DANS
L'UNITE DU SAINT ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES
SIECLES DES SIECLES. AMEN!
Cél. Seigneur, nous voulons te chanter du fond du coeur que tu es le seul vrai
Dieu, le Dieu d'amour. Nous voulons te glorifier par Jésus qui nous a révélé
ta patience et nous entraîne avec ardeur jusqu'au Royaume.
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Ts. Quand les événements nous déroutent,
Jésus nous rappelle que tu es le maître de l'histoire.
Quand le poids du mal nous écrase,
son Esprit nous pénètre d'espérance.
En nous rejoignant dans notre quotidien,
il donne sens à notre vie.
Cél. Habités par un désir de louange nous sommes heureux de proclamer tous
ensemble l'hymne de ton Royaume:
Cél. Il est bon de te fêter, ô notre Dieu, oui il est beau de chanter ta louange.
Cél. Envoie ton Esprit sur notre monde et particulièrement sur ce pain et ce vin
afin qu'ils deviennent les signes de ta présence et de ton amour pour nous.
La veille de sa passion, ayant rassemblé une fois encore tous ses amis autour
de la même table, Jésus prit le pain, le rompit et le donna à ses disciples en
disant: "Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps."
De même à la fin du repas, il prit la coupe de vin, rendit grâce et la fit passer à
chacun en disant: "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon
sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et
pour la multitude en rémission des péchés, vous ferez cela en mémoire de
moi."
Cél. Rappelant que tu as relevé Jésus de la mort, nous l'attendons dans la foi,
nous préparons son retour tout en sachant qu'il est déjà présent parmi nous.
Cél. Vois, Seigneur, ton peuple en marche et ton Eglise qui travaillent pour que
germe ta parole. Nous te confions le pape... nos évêques, les prêtres et tous
les baptisés à travers le monde
Que ton Esprit vienne au secours de notre faiblesse en nous faisant
découvrir ta patience et ta générosité.
Cél. Nous te confions, Seigneur, nos frères et sœurs qui nous ont précédés et qui,
nous l'espérons, partagent le banquet du Royaume.
Par Lui, avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint
Esprit tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles: Amen.
LE TEMPS DE LA COMMUNION
Action de grâce
Il est bon de te fêter, ô notre Dieu, il est beau de chanter ta louange ! Il n’y a pas de Dieu en dehors de
toi, Seigneur : tu prends soin de toute chose, et tu conduis les hommes à travers les drames de leur
histoire.
Quand le poids du mal nous écrase, quand les événements nous déroutent, quand le pessimisme nous
guette, son Esprit nous pénètre d’espérance : Jésus donne sens à notre vie, il nous rejoint dans notre
quotidien.
Voici que le Christ est aujourd’hui présent au milieu de nous. Ensemble dans ce lieu nous sommes son
peuple. C’est pourquoi aujourd’hui encore nous chantons…
Notre-Père
Bénédiction :
PRIERES MEDITATIVES
ou
Ou
Mais tu sais combien les mauvaises herbes, semées par un mystérieux ennemi
peuvent donner, elles aussi, de belles fleurs aux couleurs attrayantes !
Fleurs de l’égoïsme, fleurs de l’indifférence,
fleurs du plaisir immédiat, fleurs du succès facile.
Viens, Seigneur, toi qui aimes la vie et désires tant nous la donner,
viens ensemencer, féconder le jardin de notre cœur
par ta Parole qui esprit et vie.
ou
Le temps de la germination
Regarde ma vie, Seigneur :
Le blé et l'ivraie se mêlent et grandissent ensemble.
Sur la terre de mes jours,
je sème ce que je porte de plus beau en moi.
Je désire faire grandir la joie et le bonheur autour de moi,
mais mon péché me guette, je me laisse envahir par le mal.
Je veux vivre de ta parole et me nourrir de ta prière,
mais mon manque de persévérance me désespère.
Je veux tendre mes mains pour secourir et accueillir,
mais mon geste est ralenti par mes inquiétudes.
Les injustices me révoltent et le mensonge me fait honte,
mais je me heurte à mes peurs et je ne peux plus avancer.
Toi, Seigneur, tu es un Dieu patient.
Tu me laisses mûrir, sans jamais me brusquer,
et tu respectes la lenteur de ma germination.
Et sans relâche, tu me dis :
< Je suis patient, ton heure viendra, crois-moi
et même s'il est tard, ton fruit mûrira. >
Prière d’Evangile
Avec les serviteurs de la parabole évangélique,
nous demandons souvent : « D’où vient l’ivraie ? »
D’où vient le mal dans le monde et dans le cœur de l’homme ?
Jésus répond : « C’est un ennemi qui a fait cela, c’est le démon ! »
Autant dire que la méchanceté humaine
n’est pas l’unique source du malheur et de la souffrance.
Voilà pourquoi le maître du domaine s’oppose
à ce que les ouvriers aillent arracher l’ivraie.
Jésus récuse cette forme de chasse aux sorcières.
Seigneur, tu es un Dieu juste et patient.
Tu renvoies le jugement à la fin de l’histoire
afin que chacun ait le temps de changer de conduite.
Sous ton regard, nous formons ici-bas un champ mélangé.
Puisque tu fais luire le soleil et tomber la pluie sur tous les hommes,
apprends-nous à convertir en saine émulation
nos partis pris et nos intolérances.
Pendant que les gens dormaient, son ennemi survint : il sema de l’ivraie…
Le travail que tu nous demandes n’est pas un facile, car l’ennemi est là.
L’Esprit des ténèbres ne dort pas, lui !
A notre insu, il est toujours prêt à répandre la mauvaise semence,
A empêcher le bon grain de produire son fruit…
Pourquoi le mal dans le monde ?
Pourquoi le mal dans ton Eglise, Seigneur ?
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Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson…
Tu ne nous donnes pas de réponse,
Mais tu nous invites à ne pas rêver d’une Eglise absolument parfaite
Ce n’est pas pour cette terre !
Dans notre cœur, à côté de la semence de Vie et d’amour que tu as semée,
Il y a aussi les mauvaises graines de l’ennemi !
Aide-nous, Seigneur, à ne pas nous étonner du mal
Que l’on découvre en nous et chez les autres.
Apprends-nous à nous tourner vers toi, au lieu de gémir inutilement
Ou de nous décourager devant nos échecs,
Devant l’ivraie qui repousse toujours au fond de nos cœurs !
Augmente notre foi et notre confiance en ton amour !
Il aura le dernier mot !
TEXTES DE MEDITATION
"II nous faut du temps, beaucoup de temps, pour que nos cœurs blessés par l'ivraie du
péché se mettent à l'écoute de l'Esprit, qui veut ce que Dieu veut."
Voici le temps de la moisson. Les blés, l'orge et les autres céréales dressent leurs épis
vers le soleil. Les moissonneurs recueillent les fruits de la terre. Ils se hâtent avec
lenteur, afin de ne rien perdre de la récolte. Le promeneur peut contempler la beauté
de ces vastes étendues. Elles seront fauchées demain... pour transmettre la vie, pour
devenir du pain.
Jésus instruit ses auditeurs. II compare le Royaume des cieux à un homme qui a semé
du bon grain dans son champ. La terre ensemencée promet une récolte riche et
abondante. Mais l'ennemi survient. II sème de l'ivraie au milieu des blés, donnant libre
cours à son coeur mauvais. Que faire désormais? Faut-il retirer l'ivraie? Le propriétaire
du champ invite ses serviteurs à la patience, c'est au moment de la moisson que la
sélection s'effectuera. Nous exprimons parfois notre lassitude devant le spectacle de
ce monde qui ne tourne pas rond: pourquoi tant de souffrances ? pourquoi Dieu tolère-
t-il l'injustice? pourquoi ne met-il pas un terme à la violence ? L'évangile d'aujourd'hui
suggère une piste de réflexion : pour préserver la récolte, pour que tout ce qui est bon
puisse arriver à maturité, pour que le coeur de tout homme puisse s'ouvrir au Bien.
Peut-être est-il plus facile d'entrer dans ce mystère si nous considérons que notre
propre coeur est cette terre ensemencée par Dieu et soumise aux attaques de
l'ennemi. II nous faut du temps, beaucoup de temps, pour que nos cœurs blessés par
l'ivraie du péché se mettent à l'écoute de l'Esprit, qui veut ce que Dieu veut. Nous
implorons la patience de Dieu à notre égard, témoignons d'une patience identique à
l'égard de nos frères.
La patience de Dieu
IL N’Y A PAS DE DIEU EN DEHORS DE TOI, SEIGNEUR, toi qui prends soin de
toute chose…». Dans cette affirmation de foi, l’auteur du livre de la Sagesse nous
partage le coeur de sa contemplation du mystère de Dieu. Derrière ces mots qui peuvent
nous sembler banals, nous pouvons remarquer le visage de Dieu qui ne profite pas de sa
grandeur et de sa force pour écraser l’homme. Au contraire! À l’instar du semeur dans
la parabole du bon grain et de l’ivraie, Dieu est patient: il ne désespère jamais de voir
l’homme pousser et grandir peu à peu, à son rythme. Surtout, ne pas retirer la mauvaise
herbe au risque d’abîmer la plante qui a été semée au départ.
Or, nous le comprenons, telle n’est pas la manière dont l’homme fonctionne: aussi petit
soit-il, il tente toujours d’imposer sa force à ses semblables, espérant avoir un peu de
légitimité à leurs yeux, quitte à faire du mal.
Alors, nous pouvons aller jusqu’à rêver de douceur dans nos vies, nos services et nos
missions… ne serait-ce justement que pour essayer de laisser un peu de place à celui qui
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se fait proche de nous quel que soit le contexte. Pour arriver au but de cette sagesse qui
est folie aux yeux de notre monde, nous avons pour nous guider le Seigneur comme
exemple; lui qui n’a pas revendiqué d’être à l’égal de son Père et qui accepta de donner
sa vie sans rien retenir pour lui-même. Si nous voulons faire advenir le royaume de Dieu
en nous et autour de nous, il nous faut apprendre au fil des jours que ce n’est pas avec la
puissance et la force que nous pourrons être témoins du Ressuscité, mais bien en
acceptant d’être levain invisible dans la pâte!
L’apô tre Paul a raison d’affirmer : « Nous ne savons pas prier. » Si la prière consiste à
faire de nous des quémandeurs devant Dieu, elle ne grandit pas. Plutô t que de demander
sans cesse, il nous faudrait faire part à Dieu de nos soucis et compter sur l’Esprit Saint
pour avoir la force de faire face aux évènements. « Jetez vos soucis en Dieu », dit
clairement l’apô tre Pierre. C’est par ce partage que grandira en nous la confiance : prier,
c’est aimer…
Méditation
«Pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur! » proclame aujourd'hui pour nous le livre de la Sagesse.
C'est l'affirmation centrale des juifs, des Chrétiens, des Musulmans. Elle ne fait pas de nous les
esclaves d'un maître puissant. Bien au contraire, elle nous libère de toutes ces dominations que
peuvent exercer sur nous les dictateurs ou les petits chefs, voire tel ou tel membre de la famille ;
elle nous délivre aussi de la fascination du profit, de l'argent, des voluptés envahissantes... Dieu
seul est Dieu !
Serions-nous impuissants face à ce mal, à ces détresses qui paraissent grandissantes ? L'Evangile
selon saint Matthieu répond, dans le texte de ce jour : «Soyez des levains dans la pâte.» La pâte a
du bon, mais il y a aussi de l'ivraie en elle. Certes, il n'est pas demandé au levain d'enlever l'ivraie,
mais de faire monter toute la pâte. Quand un petit nombre est décidé, l'ambiance d'un groupe
peut changer. N'oublions pas que le levain est obtenu à partir de la pâte fermentée. Celui qui veut
être chrétien au service de ses frères doit d'abord être humain avec ses proches... et se souvenir
que l'Esprit le devance en tout homme. «Méfiez-vous du levain des pharisiens», a demandé jésus
(en Matthieu 16/6...). Les chrétiens le pressentent : même dans le levain qu'ils veulent être, il y a
du bon et du moins bon !
«Nous ne savons pas prier comme il faut», reconnaît saint Paul dans sa lettre aux Romains. Les
Apôtres déjà demandèrent à Jésus de leur apprendre à prier. Saint Paul compte sur l'Esprit-Saint.
C'est lui, dit-il, qui «vient au secours de notre faiblesse», c'est lui qui prie en nous, même si nous
ne percevons pas ses «gémissements inexprimables». Gémissements, non pas pour les mauvais
chemins pris dans le passé, mais pour la lenteur de la marche quotidienne. Peut-être devons-nous
nous tourner vers Dieu d'abord pour le louer, et vers nos frères pour qu'ils permettent à l'Esprit
d'agir en eux. Nous n'avons pas barre sur la liberté d'autrui. Mais nos pensées ont sans doute une
action bénéfique pour que s'harmonisent l'action de l'Esprit et les désirs humains profonds.
QUELQUES HOMELIES
Pour l’homélie
Pour l'homélie
Dans la Perse du troisième siècle, un certain Mani, qui prétendait avoir bénéficié de
visions, se mit à prêcher une religion nouvelle. Se considérant comme le dernier des
prophètes après Zoroastre, Bouddha et Jésus, il se présentait comme,, apôtre du
vrai Dieu », ou encore le Paraclet promis par Jésus.
La doctrine fondamentale de cette <secte> était simple, claire et nette: le Bien et le
Mal sont conçus comme deux principes égaux et antagonistes. Le premier,
essentiellement bon, est Dieu, l'esprit ou la lumière. L'autre, essentiellement
mauvais, est le diable, la matière ou les ténèbres.
Le manichéisme devint la religion des <purs>, où pour échapper au mal, il suffit de
se libérer du monde, en particulier du corps ». D'où cet ascétisme pessimiste à
l'égard de la matière et de la chair qui prônait l'abstinence de paroles et de
nourritures impures (viandes et vins), du travail vulgaire et même du mariage. Dans
sa jeunesse, le futur S. Augustin fut, durant neuf ans, un fidèle manichéen,
adversaire acharné du catholicisme.
LES PARFAITS
Tout cela, c'était hier et c'est encore aujourd'hui. Il y aura toujours des extrémistes
et des fanatiques, des nostalgiques, des intégristes et autres intolérants, pour militer
en faveur d'une nation, d'une race, d'une Eglise de purs. Et pour eux, dans
leur<logique> aveugle, la nécessité et même le <devoir> d'«éliminer toutes les
brebis galeuses ». De quoi sont-elles coupables ? De ne pas communier à la pleine
certitude de ces propriétaires de la vérité qui prétendent savoir parfaitement
distinguer, dans "le vaste champ de l'erreur" où est exactement le Bien et où est
exactement le Mal. Alors que partout, jusqu'en nous-mêmes, « ils sont toujours
entremêlés ».
L'ESPERANCE D'ABORD
La parabole du bon grain de blé et de l'ivraie enivrante mais nuisible, vient nous
apporter la réponse libératrice de Jésus. Elle nous ouvre toutes grandes les portes
de l'espérance et de la confiance, celles de la modestie et de l'humilité, de la
tolérance et de la patience. Nous voici dispensés définitivement d'opérer des tris et
de classer infailliblement les hommes en bons et mauvais, en purs et impurs. Invités
aussi à nous préoccuper davantage du bon grain minuscule, de la toute petite
semence de moutarde et de la pincée de levain, plutôt que de nous lamenter et de
nous laisser aveugler par la présence de l'ivraie. Point n'est besoin de microscope
ultrapuissant pour découvrir et reconnaître ces graines de bien, de beau et de bon,
en nous-mêmes et dans toutes les personnes d'autres races et cultures, religions et
philosophies...
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Le maître de la parabole est ainsi d'un tout autre avis que ses serviteurs. Il leur
demande de ne rien arracher : “Laissez-les pousser ensembles jusqu'à la moisson”.
Il est un homme de sagesse, de prudence, de tolérance et de patience. Il ne
s'est sûrement pas réjoui que l'ivraie se soit mélangée au blé mais sa sagesse est
plus grande que sa déception ou sa colère. Il sait qu'en arrachant l'ivraie l'on risquait
d'arracher aussi du blé.
La mauvaise herbe dont parle Jésus existe bien. On l'a connaît sous le nom d'ivraie,
en latin “Lolium temelentum”. Cette plante est toxique et dès qu'il y en a plus de 5%
dans les fourrages ou la farine, elle provoque des troubles gastriques et intestinaux,
des tremblements et diverses douleurs. Cette plante pousse surtout dans le Moyen
Orient où elle est considérée comme une vraie plaie. Mais son apparence est telle
que l'on ne peut réellement la différencier du blé qu'au moment de la récolte. Le blé
mûr est alors récolté tandis que l'ivraie est laissée momentanément en place.
Lorsque Jésus parle en parabole, il essaye de nous décrire Dieu avec des mots et
des images qui nous touchent. Dieu est comme un jardinier qui nous laisse tous
grandir, qui a de la tendresse et de la patience pour chacun d'entre nous.
Pour les parents c'est ainsi un grand bonheur que de voir leurs enfants grandir,
trouver leur chemin à travers la vie, avoir des centres d'intérêt propres, leurs idées
propres et leurs amis. D'un autre côté les parents sont souvent plus ou moins
malheureux lorsque les enfants ne demandent plus autant leur avis, lorsqu'ils
décident de passer outre un conseil reçu, lorsque leur chemin semble semé
d'embûches ou qu'il est différent de ce que les parents espéraient. Mais justement
dans ces moments-là il est important pour les enfants qui s'en souviendront toujours,
que les parents n'agissent pas comme les serviteurs trop empressés, mais bien
comme le maître.
Ce qui est important dans l'évangile ce n'est pas que Jésus éliminera et nous
délivrera de l'ivraie, mais bien que nous n'avons pas à craindre l'ivraie. Nous
pouvons désormais pousser et porter du fruit sans craindre d'être arraché par erreur.
Nous grandissons avec en nous du blé comme de l'ivraie, et le jour viendra où les
deux seront séparés et où nous pourrons entrer dans les greniers du Royaume de
Dieu.
Sommes-nous conscients que bien et mal sont frères, issus d'une même terre
qui les nourrit ? Combien de dégâts ont été causés par les fanatiques
défenseurs du bien au cours des siècles passés, en voulant libérer le monde
du mal et de tout ce qui pouvait influencer négativement l'homme ? Par le
combat pour une éducation juste, docte, pour une foi pure, pour une morale
sans failles... bien des choses ont été détruites, et même... bien des innocents
ont été brûlés sur nos bûchers comme de l'ivraie.
Voir en l'autre le bon grain plutôt que l'ivraie est une règle de vie importante,
primordiale. Cette règle se retrouve dans le commandement « tu aimeras ton
prochain comme toi-même » . Elle consiste non seulement à voir le bon dans
l'autre, mais à l'aider à faire grandir ce grain. Parfois, pour que ce grain puisse
grandir il faut même commencer par aider l'autre à prendre connaissance du
bien qu'il a en lui, à lui redonner confiance en lui-même, à lui redonner le goût
à la vie et l'amour de la beauté.
À l'inverse, mettre à l'autre son ivraie sous le nez devrait être l'exception. Le
coeur de l'homme est un peu comme la nature, il s'agit d'un biotope où toutes
les plantes peuvent s'épanouir. II faut alors faire preuve de patience (envers
Même si nous admettons qu'en chacun il y a une part d'ivraie et une part de bon grain, nous
sommes quand même tentés de croire que globalement le bon grain c'est nous et l'ivraie les
autres!
Mais comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, l'évangile et particulièrement cette parabole
de même que les paraboles entendues les dimanches précédents, nous parlent d'abord de
Dieu, un Dieu d'une très grande patience et d'une admirable tolérance. Deux qualités qui
pour nous, humains, ne sont pas tout à fait naturelles et spontanées.
Ne classons-nous pas volontiers la patience dans les vertus paresseuses, elle est bonne pour
les inactifs, les naïfs? Et celui qui est tolérant ne le qualifions-nous pas de lâche, de faible?
Or voici que l'évangile les élève au rang de qualité divine.
La patience n'est pas une qualité évidente surtout à l'heure actuelle où nous aimons l'efficacité
dans la rapidité, le bonheur dans l'immédiat et la facilité. Par contre la tolérance est honorée
dans notre société multiculturelle où nous devons apprendre à vivre avec des personnes qui
ne pensent et ne vivent pas comme nous.
Paradoxalement ceux qui se considèrent comme du "bon grain" sont souvent intolérants tout
simplement parce qu'ils s'estiment au dessus des autres, ce sont des purs, ils sont pour la
rigueur, l'obéissance stricte aux commandements, ils choisissent l'observance minutieuse des
rubriques, ils rejettent toute compromission avec le mal. Ils ne font pas dans le sentiment ni la
douceur, ils sont catégoriques, intransigeants jusqu'à céder à la violence. Ils n'ont de respect
pour rien ni pour personne lorsqu'il s'agit d'éradiquer les mauvais éléments.
En fait, les intolérants sont des gens qui ont peur et qui ont besoin de balises claires et nettes
pour vivre. D'où leur volonté de déblayer tout ce qui les empêche d'imposer aux autres leurs
vérités, de s'imposer eux-mêmes.
Or démêler le bon grain de l'ivraie, non seulement n'est pas chose facile mais carrément
impossible. Dieu lui-même ne peut le faire et n'a d'autre moyen que de recourir à la patience.
Pour parvenir à cette patience dont Jésus fait l'éloge, il n'y a d'autre chemin que celui de la
confiance.
"La confiance" qu'est ce que c'est au juste?
La patience est sans aucun doute la vertu première de l'amour. Les parents, comme
tous ceux qui aiment… en savent quelque chose!
Les trois paraboles que nous lisons aujourd'hui nous apprennent que c'est
dans le secret que Dieu agit. Son royaume est comparé à une semence qu'on
enfouit dans la terre, à une poignée de levure qui disparaît dans la farine, et à
une graine. Non seulement le Royaume de Dieu à ses débuts est à peine gros
comme une graine, il est invisible pour les yeux et caché comme du levain
dans la pâte. Ainsi le Royaume des cieux n'est pas très visible et beaucoup ne
le voient pas. Bien plus, le bien et le mal cohabitent.
Selon les recommandations de Jésus dans l'évangile d'aujourd'hui, il ne faut
pas arracher l'ivraie ni détruire le mal à mesure qu'on le découvre sur notre
passage. Dieu tolère qu'il y ait de l'ivraie dans le champ qu'il a semé. Il laisse
pousser l'ivraie à côté du bon grain. Il est patient jusqu'au jour de la moisson
car Dieu est indulgent et tolérant.
Beaucoup d'entre nous sont parfois tentés de combattre ceux qui ne nous
ressemblent pas. Nous sommes portés à condamner ou à exclure les gens qui
ne veulent pas se conformer à nos manières de faire ou de voir et ceux qui
s'opposent ouvertement à notre foi et à nos efforts pour bâtir le Royaume. Il
faut beaucoup de foi en l'autre pour attendre de lui des fruits. Personne n'est
tout bon ni tout mauvais.
Dans nos propres vies et dans le monde, il y a un mélange de bon et de
mauvais, de douceur et de violence, d'amour et de non-amour. Dans le monde
comme dans l'Église il y a bon grain et ivraie. Il en est de même en chacun de
nous et au coeur de nos familles. L'amour, le respect, la confiance fleurissent
parfois, mais à côté de rancoeurs, de tensions, de luttes de pouvoir plus ou
moins avouées. Même chez ceux dont la vie nous paraît n'être qu'un champ
d'ivraie, Dieu nous demande de découvrir le blé qui peut y pousser et qu'il veut
engranger dans son grenier. Il n'est pas facile de pratiquer la patience de Dieu!
16ème dimanche ordinaire – Année A Page 33
L'Évangile nous invite, non pas à le camoufler, à l'ignorer, à le nier, mais bien à
lutter contre le mal, avec patience, dans le respect des cheminements des
autres et sans jamais perdre espoir qu'il y aura un monde meilleur. De la même
manière que les fleurs des champs ne peuvent pousser qu'au soleil et à la
pluie, notre vérité ne peut mûrir que dans la bonté et la compréhension de
l'autre. C'est en prenant le temps d'écouter vraiment l'autre qu'on répond
vraiment à ce qu'il demande. C'est en prenant le temps de la réflexion, de la
méditation sur ce que nous vivons que nous pouvons vivre pleinement et
intensément.
Jésus l'enseigne. Il faut prendre son temps pour l'autre et pour soi-même.
Commençons par nous asseoir, nous reposer et laisser mûrir en nous l'oeuvre
de Dieu. Cessons de nous agiter et de vouloir tout faire nous même, laissons
grandir en nous la vérité et la conviction.
Comme nous sommes si pressés, nous ne pouvons nous résoudre à attendre.
On se dit qu'on a finalement si peu à contribuer. Chacun d'entre nous se voit
parfois comme une toute petite goutte d'eau dans l'océan. On dit qu'on est si
petit devant Dieu qu'il ne peut nous aimer. On dit qu'on est si peu de choses
dans la société et qu'on ne peut rien faire pour la changer. La foi peut
permettre de déplacer les montagnes, la quantité de foi requise pour déplacer
ces montagnes d'obstacles équivaut à la grosseur d'un seul grain de
moutarde... Pensez-y, une si petite dose de foi suffit à elle seule à soulever et
transporter des montagnes de difficultés, de doute, de méfiance, ... La
minuscule pincée de levure dans les kilos de farine fait lever toute la pâte.
C'est ainsi en nous-mêmes. C'est ainsi dans notre travail d'évangélisation.
Si nous commençons par nous accepter nous même avec la petitesse de notre
foi et de nos oeuvres, nous parviendrons à la paix et à la sérénité. Nous
parviendrons à entreprendre des actions concrètes significatives pour les
autres. Rien d'extraordinaire, ni de magnifique mais une vie simple, une
attention de chaque instant à l'autre. Cela peut prendre plusieurs formes:
l'écoute de l'autre, le don de temps, d'argent ou d'énergie, ou encore offrir ses
compétences même si elles ne sont pas grandes.
Tout cela n'est "rien", on n'en voit pas les résultats ni les effets, cela passe
inaperçu aux yeux du monde. Ce qui est important se cache dans ce qui est
banal, dans le quotidien, dans les petits gestes de tous les jours. Il faut
soigner ce quotidien et être attentif à la manière dont nous vivons les choses
banales de notre quotidien, en particulier nos relations avec les autres.
Sachons regarder d'un oeil neuf.
On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux.
Il n’y a devant l’amour aucun adulte, que des enfants, que cet esprit d’en-
fance qui est abandon, insouciance, esprit de la perte d’esprit. L’âge addi-
tionne. L’expérience accumule. La raison construit. L’esprit d’enfance ne
compte rien, n’entasse rien, ne bâtit rien. L’esprit d’enfance est toujours
neuf, repart toujours aux débuts du monde, aux premiers pas de l’amour.
Oraison
Homélie
1. Seigneur, nous te prions pour le roi et les gouvernants de notre peuple, quelque soit leur
niveau de responsabilité. Donne-leur ton Esprit, qu'il les éclaire pour qu'ils fassent les bons
choix pour le plus grand bien de chaque habitant du pays.
Que le souci du bien commun guide leur action. Qu'ils ne se laissent pas griser par le
pouvoir, qu'ils n'aient pas d'autre ambition que de servir.
2. Seigneur, nous te prions pour tous les habitants de la Belgique. Aide-les à vivre dans le
respect de la culture propre à chaque communauté. Aide-nous à être plus attentifs à
découvrir les richesses réciproques plutôt que ce qui ne va pas. Rends-nous accueillants
3. Seigneur, tu nous appelles à vivre en frères et en sœurs. Parmi nous, beaucoup sont,
d'une façon ou d'une autre, des exclus. Aide-nous à ouvrir notre coeur, nos yeux, nos bras
aux isolés, aux sans-emploi, aux sans-abri, aux pauvres, à tous ceux qui connaissent une
situation de vie peu habituelle... Plutôt que de les juger, pousse-nous à vivre une vraie
solidarité avec eux.
4. Seigneur, de plus en plus, nous vivons à la dimension du monde, nous sommes de mieux
en mieux informés, nous sommes de plus en plus proches de tous les hommes. Aide-nous
à vivre une fraternité universelle.
Notre pays est petit, mais son rôle peut être considérable dans la recherche d'une vraie
justice internationale. Puisse-t-il œuvrer pour un véritable développement du tiers monde.
Aide-nous à vivre la dimension universelle de la charité, même si notre confort doit en
devenir un peu moins grand.
Te Deum
Dieu qui veilles sur notre monde, regarde le pays où tu nous as donné de vivre; accorde à tous les
ses habitants de rechercher le bien commun, à ceux qui nous gouvernent de le faire avec sagesse,
afin qu'il y ait parmi nous plus de justice et dans le monde entier plus de bonheur et de paix, par
Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen!
Brabançonne