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SEIZIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

LE TEMPS DE L'ACCUEIL

Introduction

Bienvenue à vous tous, frères et sœurs. Voici qu’aujourd’hui, en ce lieu, nous sommes l’église du
Christ. Non pas l’église des purs ou des parfaits, mais l’église des sauvés. Le semeur a semé. Le
bon grain pousse, mais l’ivraie pousse aussi. C’est la loi de la vie, et chacun de nous porte en lui
une part de bon grain et une part d’ivraie. Demandons au Christ de nous rendre attentifs, comme
lui, à tout ce qu’il y a de beau et de grand dans le monde, dans les autres et en nous.
Ou
Bonjour à chacun et chacune d’entre vous. Soyez les bienvenus pour célébrer, prier et vivre le message que
Jésus nous propose.
« Dans un champ poussait le bon blé en même temps que l’ivraie » nous dit-il.
Les ouvriers étaient tellement obsédés par l’ivraie, qu’ils ne voyaient même plus le blé. Ils voulaient
immédiatement arracher ces mauvaises herbes.
N’est ce pas ainsi que le bien et le mal se côtoient dans notre vie de tous les jours. Mais il n’est pas toujours
simple de les distinguer.
Demandons au Seigneur de nous aider à prendre conscience que nous ne sommes pas détenteurs de
toute la vérité ni du bien.
Ou
Nous souhaiterions quelquefois vivre notre foi comme une évidence, avec des limites clairement établies, avec
des manifestations de Dieu indiscutables. Nous savons bien que notre Dieu ne s'impose pas à l'homme, mais
qu'il nous invite à discerner les signes de sa présence. Notre rassemblement d'aujourd'hui est l'une des
multiples manifestations de son Royaume au coeur de notre monde. Dieu nous appelle à être le levain dans la
pâte humaine, à donner de la force à notre vie. Que sa Parole et notre prière commune nourrissent notre foi.

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Prière pénitentielle

- Quand nous refusons d'écouter ta Parole, quand nous récupérons l'Evangile pour
défendre nos intérêts, pardonne-nous, Seigneur. Prends pitié de nous.

- Quand nous construisons le monde sur la haine, quand nous excluons l'autre, l'étranger,
pardonne-nous, Seigneur. Prends pitié de nous.

- Quand nous nous faisons les juges de nos frères, quand nous semons la discorde,
pardonne-nous, Seigneur. Prends pitié de nous.
Ou-
Seigneur, tu nous as donné ta Parole, une Parole d'amour. Tu es bon et tu pardonnes :
entends notre prière et prends pitié de nous.
- Ô Christ, tu nous as donné ta Parole, une Parole d'espérance.Ton Esprit vient au
secours de notre faiblesse: entends notre prière et prends pitié de nous.
- Seigneur, tu nous as donné ta Parole, une Parole de pardon. Tu es plein d'amour pour
ceux qui t'appellent: entends notre prière et prends pitié de nous.

GLOIRE À DIEU
Gloire à Dieu, au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes qu'il aime.
Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons,
nous te glorifions, nous te rendons grâce, pour ton immense gloire,
Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant.
Seigneur, Fils unique, Jésus Christ,
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père;
toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous;
toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière;
toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous.
Car toi seul es saint, toi seul es Seigneur,
toi seul es le Très-Haut : Jésus Christ, avec le Saint Esprit,
dans la gloire de Dieu le Père. Amen.

Prière d'ouverture

Dieu notre Père, toi le maître de toute vie, tu nous as envoyé ton fils Jésus pour semer dans nos
coeurs la merveilleuse semence de la Bonne Nouvelle. Tu sais combien l'ivraie nous surprend
vite... Que ta Parole mette en nous le désir de grandir selon ton Esprit et nous conduise sur les
chemins de ton Royaume. Nous te le demandons par ton Fils Jésus, bien-aimé de toi et de l'Esprit-
Saint depuis toujours et pour les siècles des siècles. Amen!
ou
Dieu notre Père, tu sais ce qu'il y a dans le coeur de l'homme tu connais notre désir de vivre selon
ta Parole, mais aussi le poids de notre péché. Tu es le Dieu de patience et de bonté donne-nous
d'être attentifs à tous les germes de ton Royaume, car tu les feras lever jusqu'à la moisson, au jour
où nous te verrons face à face, toi le Seigneur de toute éternité, pour les siècles des siècles.
ou
Tournons-nous avec confiance vers Dieu notre Père.
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C'est toi, Seigneur, qui nous appelle à venir dans ta maison, et c'est toi qui viens à nous quand nous
nous rassemblons pour célébrer l'eucharistie. Augmente notre foi. Rends nos cœurs disponibles à la
rencontre que nous allons vivre. Nous t'en prions par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

LE TEMPS DE LA PAROLE

Pour introduire les lectures


1ère lecture : Sg. 12,1 »,16-19 : La patience de Dieu
Tandis que l’homme croit devoir agir avec violence pour montrer sa force, Dieu, lui manifeste
sa toute-puissance par la patience et la bonté dont il fait preuve vis-à-vis de ses ennemis.
2ème lecture : Rm. 8,26-27 : L’Esprit Saint prie en nous
Pour que nos prières aient quelque valeur aux yeux de Dieu et qu’il les accueille, il est
indispensable que l’Esprit Saint intervienne : c’est lui qui doit les susciter et « les prier en
nous ».
3ème lecture : Mt. 12, 24-43 : Les paraboles de l’ivraie, de la graine et
moutarde et du levain.
Trois paraboles sont proposées aujourd’hui à notre réflexion : celle du bon grain et de l’ivraie,
celle de la graine de moutarde, celle du levain. Elles mettent l’accent sur différents aspects
du Royaume de Dieu ici-bas, c’est-à-dire de l’Eglise.

Introduction générale à la lecture


Dans sa Parole, Dieu se révèle, il se dévoile tel qu’il est : Un Dieu qui « prends soin de toute
chose » (1ère lecture), qui « est bon et qui pardonne », qui est « plein d’amour et de vérité »
(psaume) ; un Dieu qui « voit le fond des cœurs » (2ème lecture) et qui est patient (évangile)
pour les convertir… C’est ce Dieu de bonté que le Christ Jésus est venu pleinement révéler
aux hommes et en qui il nous invite à faire le bien : avec la grâce du baptême et la lumière de
l’Esprit, nous sommes, en Christ, « fils du Royaume » (évangile), appelés à faire fructifier le
bon grain en notre monde affamé de paix, de vérité, de justice et d’amour.

Lecture du livre de la Sagesse (12, 13.16-19)


Il n'y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur, toi qui prends soin de toute chose, et montres ainsi que tes
jugements ne sont pas injustes. Ta force est à l'origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend
patient envers toute chose. Il montre sa force, l'homme dont la puissance est discutée, et ceux qui la bravent
sciemment, il les réprime.
Tandis que toi, Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec
beaucoup de ménagement, car tu n'as qu'à vouloir pour exercer ta puissance. Par ton exemple tu as enseigné
à ton peuple que le juste doit être humain, et tu as pénétré tes fils d'une belle espérance: à ceux qui ont péché
tu accordes la conversion.

Psaume 85: Toi qui es bon et qui pardonnes, écoute-moi, mon Dieu!

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Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d'amour pour tous ceux qui t'appellent, écoute ma prière, Seigneur, entends ma
voix qui te supplie. R/

Toutes les nations, que tu as faites, viendront se prosterner devant toi,


car tu es grand et tu fais des merveilles, toi, Dieu, le seul. R/

Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère,


plein d'amour et de vérité, regarde vers moi, prends pitié de moi. R/

ou

Toi, Seigneur, tu es bon et tu pardonnes.


Tu combles d'amour ceux qui te prient.
Ecoute mon appel, entends ma voix, je t'en supplie.

Ce que tu fais, ô Dieu, est incomparable.


Tous les peuples sont nés de Toi.
Un jour, ils viendront s'incliner devant Toi,
dans un geste d'extrême respect.

Car tu es grand, et ce que tu fais est merveilleux.


Car tu es Dieu, Toi seul.

Et Tu es le Dieu de miséricorde et de bienveillance,


Tu ne t'emportes pas contre les êtres humains,
Tu es riche de tendresse et de compassion.

Je t'en prie : tourne ton regard vers moi,


ne me juge pas, rends-moi juste,

Et je te bénirai éternellement.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (8, 26-27)


Frères, l'Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L'Esprit
lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables. Et Dieu, qui voit le fond des coeurs, connaît les
intentions de l'Esprit: il sait qu'en intervenant pour les fidèles, l'Esprit veut ce que Dieu veut.

Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l'univers, toi qui révèles aux petits les mystères
du Royaume! Alléluia.

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 24-30
Jésus proposa cette parabole à la foule: «Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé
du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint; il sema de l'ivraie
au milieu du blé et s'en alla. Quand la tige poussa et produisit l'épi, alors l'ivraie apparut aussi.
«Les serviteurs du maître vinrent lui dire: "Seigneur, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton
champ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie?" Il leur dit: "C'est un ennemi qui a fait cela." Les serviteurs
lui disent: <Alors, veux-tu que nous allions l'enlever?> Il répond: <Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie,
vous n'arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson; et, au temps de
la moisson, je dirai aux moissonneurs: Enlevez d'abord l'ivraie, liez-la en bottes pour la brûler; quant au
blé, rentrez-le dans mon grenier.> »

L’ivraie

- Vous connaissez l’étymologie du mot « ivraie » ?


- Ma foi, non.
- Le mot vient du latin populaire « ebriaca », qui vient lui-même de « ebritus », ivre,
parce que certaines variétés de cette graminée portent des graines susceptibles
d’enivrer !
- Intéressant, en effet.
- Mais il y a plus ! Le mot grec utilisé par Matthieu, pour parler de cette « ivraie
enivrante dont les épis ressemblent à ceux du blé », c’est « zizanion ». D’où le français
zizanie et l’expression » semer la zizanie ! »
- Ainsi, c’est la parabole biblique qui a donné ce sens figuré ?
- Oui. Il s’est passé la même chose avec le mot talent. Un talent, c’était d’abord une
unité de poids.
- Comme quoi l’Evangile a marqué notre langue !
- Mais que cette leçon sémantique ne nous éloigne pas du sens profond de cette
parabole : l’ivraie et le bon grain sont en chacun de nous. Au terme, ce seront nos
mauvaises herbes qui seront brûlées.

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- D’accord. A nous toutefois de ne pas nous laisser envahir par l’ivraie ; de ne pas la
nourrir dans nos cœurs.
- Et à nous de faire confiance à la tendresse du Christ.

Ainsi donc, c'était clair. II le disait lui-même dans sa parabole. Dans son champ qui est l'Eglise, ce champ où
il semait sans compter, à tous vents, il y aurait l'ivraie mélangée au bon grain. Et depuis lors, jamais nous ne
pourrions rêver d'une Eglise de purs, de durs et de parfaits. Ni rêver de trier le bon et le mauvais, de
supprimer l'ivraie, pour avoir une Eglise exemplaire, infaillible. En enlevant l'ivraie, vous arracheriez le blé.
Qu'ils poussent ensemble. Que chacun ait sa chance. Que chacun ait le temps. II nous faudrait apprendre la
patience de Dieu.

Mais ne l'oublions pas. Le bon grain a été semé en premier lieu. C'est lui qui passe avant. L'ivraie est
secondaire et elle disparaîtra, s'en ira en fumée. Le bon grain restera. C'est lui qui gagnera. Alors, écartez-
vous, prophètes de malheur ! Sectes qui brandissez le jugement final pour vous faire des sujets ! Et vous qui
faisiez peur avec votre an 2000 ! Et vous qui ne voyez dans le temps d'aujourd'hui, chez l'homme qui se veut
libre, que déclin, que péché. Qui regardez en arrière. Qui rêvez au passé. II nous faudra apprendre l'espérance
de Dieu.

Mais pendant ce temps-là, mais pendant qu'il semait et que le grain poussait, nous ne pourrions pas rester à
nous croiser les bras, à nous tourner les pouces, rester à le regarder. II nous faudra agir, il faudra aider Dieu à
faire mûrir le grain. Lutter pour que l'argent ne règne plus en maître. Pour que chacun ait droit à sa place au
soleil. Apprendre le partage, la solidarité, pour un monde plus juste. Pour que l'homme soit libre. Que chacun
ait sa chance. Et ne plus seulement voir l'ivraie, là, chez les autres, mais la chercher en soi. Que soient nôtres
la patience et l'espérance de Dieu !

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Profession de foi SYMBOLE DES APOTRES
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a
été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers,
le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de
Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint,
à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la
résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

Je crois en Dieu
qui déteste le mal
mais n'en n'aime pas pour autant tous les hommes,
les pécheurs comme les justes.

Je crois en Jésus
c'est lui qui nous parle toujours de son Père.
Il est venu vivre notre vie
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où s'entremêlent le bien et le mal,
dans l'espérance qu'un jour, lentement,
le bon grain pourra être récolté.

Je crois en l'Esprit Saint


qui nous fait prendre patience vis-à-vis des autres
en nous faisant découvrir qu'au plus profond de nous même
se mélangent: la force et la faiblesse
l'ivraie et le bon grain.

Je crois à l'Eglise
lorsqu'elle ne fait pas autour d'elle le nettoyage par le vide
mais lorsqu'elle prend conscience
qu'elle est elle-même humaine et divine,
pécheresse et pardonnée.

Prière universelle

Unis dans le même Esprit et la même espérance, faisons monter vers Dieu notre prière.

 Le champ, c’est le monde …


Bénissons le Seigneur pour la planète qu’il a créée et qu’il a confiée à l’intelligence de
l’homme… Que chacun travaille à la sauvegarder et à la faire fructifier loin de tout
danger et pour le bonheur de tous. Ensemble prions.

 L’ivraie, ce sont les fils du mauvais…


Notre monde et notre vie sont sans cesse menacés par le mal et ses subtilités… Que
le Seigneur nous rende courageux et persévérants pour soutenir le combat de ceux
qui ouvrent un chemin à travers les champs modernes de l’ivraie. Ensemble prions.

 Le bon grain, ce sont les fils du Royaume…


Bénissons le Seigneur pour tous les hommes qui sèment en ce monde les signes de
l’amour vrai et de la vie… Que chaque baptisé, là où il est envoyé, suscite autour de
lui le désir de vivre selon la bonne Nouvelle du semeur . Ensemble prions.

 A ceux qui, dans nos communautés acceptent de témoigner de ton amour auprès des
plus pauvres, des malades, des personnes seules, donne, Seigneur, ton Esprit: que
leur exemple nous mette en marche vers le Royaume. Ensemble prions.

Ou
 Prions pour tous ceux qui sont en vacances : qu'ils sachent respecter la nature et
admirer les splendeurs de la Création. Esprit de Dieu, entends notre prière.
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 Prions pour les hommes et les femmes qui travaillent à cultiver la terre : qu'ils y
trouvent le bonheur. Esprit de Dieu, entends notre prière.

 Prions pour les gouvernants, pour tous les responsables publics: qu'ils recherchent la
sagesse et la justice. Esprit de Dieu, entends notre prière.

 Prions pour notre communauté: qu'elle soit vraiment la table ouverte à tous. Esprit
de Dieu, entends notre prière.
ou
Seigneur, réapprends-nous toujours à prier, le coeur rempli de confiance et d’espérance en toi :

• Seigneur, en ce dimanche, nous te confions les personnes qui exercent une fonction d'autorité dans
l'Église et dans la société : que ta bonté et ta patience inspirent leurs décisions.

• Seigneur, en ce dimanche, nous te confions les personnes qui n’ont pas la chance de partir en
vacances : ne les oublions pas dans nos pensées et nos prières.

• Seigneur, en ce dimanche, nous te confions les personnes qui visiteront cette église : qu’au-delà du
lieu, ils puissent te rencontrer, toi, le Vivant, le Ressuscité.

• Seigneur, en ce dimanche, nous te confions ceux qui donnent leur vie à la mission : que leur action
conduise le monde à mieux te connaître et à mieux t’aimer.

Dieu notre Père, fais-nous aimer ta volonté pour que grandisse ton royaume et se lève l'espérance
sur notre terre, par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Ou
St. Paul disait : « nous ne savons pas prier comme il faut ». Alors demandons au Père de
nous inspirer ce qu’il attend de nous.
- Il nous arrive parfois de ne plus croire en l’avenir,
de porter des jugements durs sur notre époque et les générations nouvelles,
de traiter les autres comme de l’ivraie.
Pour qu’à l’image de Dieu,
nous sachions être patients
et confiants en l’avenir de notre société et du monde.
Seigneur nous te prions.

- Beaucoup de jeunes et même beaucoup d’adultes


ont bien peu confiance en eux-mêmes,
parce qu’ils ont toujours été dévalorisés, déconsidérés et même méprisés.
Pour que notre estime et nos encouragements
les stimulent à retrouver leur assurance et leur dynamisme.
Seigneur nous te prions.

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- Nous avons tous nos limites et nos défauts,
nos pauvretés et nos faiblesses.
pour que nous sachions nous apprécier,
nous aimer les uns les autres tels que nous sommes
tout en luttant ensemble contre le mal.
Seigneur nous te prions.

- En ce 21 juillet, fête nationale, prions pour la Belgique.


Face à tous les défis sociaux et économiques il est plus que jamais nécessaire que les
différentes communautés se donnent la main
et entretiennent des relations de solidarité et de compréhension.
Pour que les hommes politiques et chaque belge en particulier
se sentent responsables de l’unité
et de la prospérité de tout notre pays.
Seigneur nous te prions.
Seigneur, toi seul connais le fond de nos cœurs. Malgré nos faiblesses conduis-nous vers le
Royaume que tu nous promets. Amen.

LE TEMPS DE L'EUCHARISTIE
Prière sur les offrandes

Voici, Seigneur, ce que les fruits de la terre nous donnent pour te célébrer: le pain pour la vie, le
vin pour la fête. Quand ils seront corps et sang du Christ, qu'ils soient pour nous semence du
Royaume de ton Fils, le Christ, notre Seigneur.
ou
Reçois, Seigneur, les présents de ton Église en prière. Que notre vie tout entière et le travail de
chaque jour, offerts en cette eucharistie, nous associent au Christ qui sauve le monde, lui qui
règne avec toi pour les siècles des siècles.

Prière eucharistique

Oui, Père, il est juste et bon de te rendre grâce pour la tendresse et la


miséricorde dont tu nous combles. Tu fais ce qui est bon pour l'homme, tu ne
cesses de poser sur lui un regard d'amour et de vérité, tu fais preuve d'une
patience infinie et d'une fidélité totale.

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Nous te rendons grâce pour Jésus, le témoin fidèle de ta justice. Sa venue
parmi nous nous dit quel Dieu tu veux être pour les hommes, quel visage ils
peuvent chercher sur les chemins du Royaume, vers quel Père ils peuvent
lever les mains.
Nous te rendons grâce pour l'Esprit Saint. En accueillant sa force, tout disciple
peut enfin vouloir ce que tu veux en toute justice et en pleine liberté. Par lui,
nous hâtons l'accomplissement du royaume et, pleins d'espérance, nous
attendons le jour de la moisson.
Pour tant de merveilles, avec les anges et les saints dans le ciel, avec la Vierge
Marie, notre mère, nous proclamons ta gloire en disant (en chantant) d'une
seule voix:
SAINT...

Il est bon de te fêter, ô notre Dieu, il est beau de chanter ta louange ! Il n'y a
pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur: tu prends soin de toute chose, et tu
conduis les hommes à travers les drames de leur histoire.
Oui, Dieu très saint, nous voulons te chanter car ton Fils est venu habiter cette
histoire. Il nous a révélé ta patience, et nous entraîne avec ardeur jusqu'au
Royaume.
Quand le poids du mal nous écrase, quand les événements nous déroutent,
quand le pessimisme nous guette, son Esprit nous pénètre d'espérance: Jésus
donne sens à notre vie, il nous rejoint dans notre quotidien.
Voici qu'il est aujourd'hui présent au milieu de nous. Ensemble, dans ce lieu,
nous sommes son Église en marche vers toi. C'est pourquoi aujourd'hui
encore nous chantons:

Tu es vraiment saint, Dieu notre Père et tu n'en finis pas de semer ton amour
dans le jardin de notre coeur. Ton fils Jésus est ta Parole vivante qui nous
révèle les mystères de ton Royaume: royaume semblable à du bon grain qui
lève en terre inculte, et qui grandit jour après jour malgré l'ivraie, grâce à la
patience infinie dont tu fais preuve à l'égard de tes enfants. Ainsi, le plus
fragile devient le plus fort, le plus petit devient le plus grand et le plus inaperçu
devient source de joie.

Sanctifie maintenant ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit; qu'elles
deviennent pour nous le Corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Au moment d'être livré et d'entrer librement dans sa passion, il prit le pain, il
rendit grâce, il le rompit et le donna à ses disciples en disant:
PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS, CECI EST MON CORPS LIVRE POUR VOUS.

De même, à la fin du repas, il prit la coupe; de nouveau, il rendit grâce et la


donna à ses disciples, en disant:
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PRENEZ ET BUVEZ-EN TOUS, CAR CECI EST LA COUPE DE MON SANG, LE
SANG DE L'ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE, QUI SERA VERSE POUR
VOUS ET POUR LA MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. VOUS FEREZ
CELA EN MEMOIRE DE MOI.

Père, nous te rendons grâce pour Jésus, ton Fils bien-aimé qui continue à
travailler le champ du monde en se donnant à nous; il a vaincu la mort, il est
ressuscité et bien vivant sur nos routes humaines, partageant nos luttes
contre l'ivraie et soutenant nos efforts devant la lenteur des germinations et
l'imprévu des temps.

Seigneur, toi le jardinier, viens semer ta Parole de vie dans le jardin de notre
coeur en friche, dans les broussailles de nos pensées, viens arracher toutes
ces mauvaises herbes qui nous étouffent, viens retourner, sarcler, biner le
jardin de notre terre pour y jeter les semences de ton amour et de ta paix, de ta
joie et de ton pardon.

Seigneur, toi qui aimes la vie et désires tant nous la donner, fais grandir ton
Eglise dans l'humble service des autres; accorde à tous ceux qui vont partager
ce pain et boire à cette coupe d'être rassemblés par l'Esprit-Saint en un seul
corps, en communion avec le pape Benoît 16, notre évêque André-Mutien,
l'ensemble des évêques et tous les chrétiens engagés dans le grand champ de
ce monde à féconder et à moissonner.

Enfin, Père, nous te confions nos frères et soeurs qui ont quitté cette terre et
en particulier... : fais-les entrer dans ton Royaume de lumière et de paix et
comble-les de la vie éternelle à laquelle nous aspirons tous, auprès de la
Vierge Marie, la bienheureuse Mère de Dieu, auprès des apôtres et de tous les
saints; alors, nous pourrons, avec la création tout entière, enfin libérée de
l'ivraie et de la mort, te glorifier par le Christ Jésus, par qui tu donnes au
monde toute grâce et tout bien.

PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI DIEU LE PERE TOUT PUISSANT, DANS
L'UNITE DU SAINT ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES
SIECLES DES SIECLES. AMEN!

Prière Eucharistique "Dieu de patience" ( 16 ord A)

Cél. Seigneur, nous voulons te chanter du fond du coeur que tu es le seul vrai
Dieu, le Dieu d'amour. Nous voulons te glorifier par Jésus qui nous a révélé
ta patience et nous entraîne avec ardeur jusqu'au Royaume.
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Ts. Quand les événements nous déroutent,
Jésus nous rappelle que tu es le maître de l'histoire.
Quand le poids du mal nous écrase,
son Esprit nous pénètre d'espérance.
En nous rejoignant dans notre quotidien,
il donne sens à notre vie.

Cél. Habités par un désir de louange nous sommes heureux de proclamer tous
ensemble l'hymne de ton Royaume:

Saint, Saint, Saint, le Seigneur …

Cél. Il est bon de te fêter, ô notre Dieu, oui il est beau de chanter ta louange.

Ts. Tu es un Dieu formidable,


tu prends soin de toute chose,
tu conduis notre histoire
tu nous aides à traverser les drames et les ténèbres de nos vies.

Cél. Envoie ton Esprit sur notre monde et particulièrement sur ce pain et ce vin
afin qu'ils deviennent les signes de ta présence et de ton amour pour nous.

La veille de sa passion, ayant rassemblé une fois encore tous ses amis autour
de la même table, Jésus prit le pain, le rompit et le donna à ses disciples en
disant: "Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps."

De même à la fin du repas, il prit la coupe de vin, rendit grâce et la fit passer à
chacun en disant: "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon
sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et
pour la multitude en rémission des péchés, vous ferez cela en mémoire de
moi."

Cél. Rappelant que tu as relevé Jésus de la mort, nous l'attendons dans la foi,
nous préparons son retour tout en sachant qu'il est déjà présent parmi nous.

Ts. Ton Royaume est semblable à une semence.


Elle pousse dans le bien et malgré le mal et devient un grand arbre.
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Que les petits de notre monde
puissent y trouver repos et réconfort.

Cél. Vois, Seigneur, ton peuple en marche et ton Eglise qui travaillent pour que
germe ta parole. Nous te confions le pape... nos évêques, les prêtres et tous
les baptisés à travers le monde
Que ton Esprit vienne au secours de notre faiblesse en nous faisant
découvrir ta patience et ta générosité.

Ts. Aide-nous à regarder


le beau côté de ceux avec qui nous vivons,
à dépasser leurs défauts qui nous irritent,
à nous arrêter à leurs qualités vivantes.

Cél. Nous te confions, Seigneur, nos frères et sœurs qui nous ont précédés et qui,
nous l'espérons, partagent le banquet du Royaume.

Ts. Nous savons que nous comptons à tes yeux,


c'est ainsi que, dans la joie,
nous unissons nos voix pour proclamer ensemble:

Par Lui, avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint
Esprit tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles: Amen.

LE TEMPS DE LA COMMUNION

Pour introduire le "Notre Père"


L'Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut...
Unis dans le même Esprit, redisons maintenant la prière que Jésus lui-même nous a apprise:
NOTRE PERE...

Action de grâce

Il est bon de te fêter, ô notre Dieu, il est beau de chanter ta louange ! Il n’y a pas de Dieu en dehors de
toi, Seigneur : tu prends soin de toute chose, et tu conduis les hommes à travers les drames de leur
histoire.

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Oui, Dieu très saint, nous voulons te chanter car ton Fils est venu habiter cette histoire. Il nous a révélé
ta patience, et nous entraîne avec ardeur jusqu’au Royaume.

Quand le poids du mal nous écrase, quand les événements nous déroutent, quand le pessimisme nous
guette, son Esprit nous pénètre d’espérance : Jésus donne sens à notre vie, il nous rejoint dans notre
quotidien.

Voici que le Christ est aujourd’hui présent au milieu de nous. Ensemble dans ce lieu nous sommes son
peuple. C’est pourquoi aujourd’hui encore nous chantons…
Notre-Père

Prière pour la paix


Seigneur Jésus, tu as révélé aux hommes la patience et la miséricorde de Dieu qui laisse à chacun
le temps de se convertir et de revenir à lui; ne regarde pas l'ivraie qui envahit trop souvent nos
coeurs, mais fais plutôt germer la paix qui rassemble les hommes dans l'unité parfaite, nous te le
demandons à toi qui est vivant pour les siècles des siècles. Amen!
Ou
Seigneur Jésus, toi qui as dit : « je vous donne la paix, je vous laisse ma paix », ne regarde pas
l’ivraie qui envahit nos cœurs, mais plutôt l’espérance qui anime ton Eglise. Pour que ta volonté
s’accomplisse, que grandisse le levain de la foi et de l’unité jusqu’au temps de la moisson dans les
siècles des siècles. Amen !
Ou
Délivre-nous, Seigneur de vouloir séparer les grains d’ivraie qui sont chez les autres alors que
nous sommes incapables de le faire dans notre propre vie.
Mais apprends nous à être plus prompts à encourager, pardonner et à accueillir tout ce qu’il y
a de bien et de beau dans le cœur des autres. Amen.
Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous..

Prière après la communion


Nous te rendons grâce, Dieu notre Père: par cette communion, la vie du Christ est semée dans
notre vie pour y porter son fruit d'amour. Que l'Esprit vienne au secours de notre faiblesse et la
semence du Royaume sera plus forte en nous que toute herbe mauvaise. Par Jésus, le Christ,
notre Seigneur.
ou
Seigneur notre Dieu, en parlant en paraboles, ton Fils a révélé aux hommes comment vivre dès
maintenant ton Royaume. Apprends-nous à ne pas juger, à regarder tout homme et toute femme
comme un reflet de ton visage. Toi le Dieu qui croit en l'homme, fais-nous porter du fruit jusqu'à la
moisson, par jésus, le Christ, notre Seigneur.
ou
Tu n’as pas craint, Seigneur, de venir habiter parmi nous, de côtoyer le bien et le mal, la
haine et l’amour, la vie et la mort.
Viens maintenant habiter nos cœurs où l’ivraie pousse avec le bon grain. Montre-nous ta
patience et la folle espérance de voir grandir en nous l’amour que tu as semé par Jésus ton fils
notre Seigneur Amen.

Bénédiction :

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 15


Oui, le monde est loin d’être parfait mais regardons le avec le regard de Dieu, un regard
d’espérance.
Et que le Seigneur nous bénisse : le P le F et le St. E Amen.
Renvoi de l’assemblée
Soyez le levain dans la pâte du Royaume et contribuez à son rayonnement en notre
monde. Allez, dans la paix du Christ. NOUS RENDONS GRACE A DIEU.

Prolongement eucharistique Prière de louange


Seigneur Dieu, tu viens à notre rencontre
Béni sois-tu, Seigneur, car quand l’ennemi
dans le partage du pain,
saccage notre œuvre, tu nous enseignes la force
nourriture tirée de la terre
de la tolérance. Quand l’ivraie envahit nos
avec patience et espérance.
cœurs, tu nous enseignes la force de la patience.
Donne la paix à notre cœur. Rien n’est parfaitement clair en ce monde, mais
Délivre-nous des jugements cassants. tu nous gardes du découragement. Avec nous, tu
Ranime notre confiance recommences chaque jour ton projet de
dans la poussée vitale de ton royaume. renouvellement de l’univers. Sois présent au
Ainsi nous nous montrerons dignes coeur de notre quotidien, et du mal, continue à
de la tolérance dont tu fais preuve faire surgir le bien. Nous vivrons alors dans
lorsque tu marches à nos côtés l’émerveillement de la présence de ton Esprit qui
sur les sentiers de vie ouverts pour nous portera vers toi, mieux que nous, notre prière
constante. Pour tout cela, nous te rendons grâce
par ton Fils, Jésus, notre Seigneur. Amen.
par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

PRIERES MEDITATIVES

Seigneur, je croyais que ton Royaume


c'était un pays pour demain,
un projet très lointain.
Mais le Royaume des cieux,
c'est cet homme qui a semé dans son champ
et attend aujourd'hui la récolte.
Tu es ce semeur, Seigneur,
et ton Royaume a commencé
le jour où tu nous as parlé
de toi, de ton Père,
du sens de notre vie.
Le Royaume avance en moi
depuis que je te connais.
Seul celui qui aime
16ème dimanche ordinaire – Année A Page 16
en devine la croissance.
ou

Maître du champ, ô Seigneur,


tu prends le risque de la patience;
germe de vie et semence de mort
grandiront ensemble...
Mais nos coeurs à ta Parole
ont fait confiance.
L'amour peut tout sauver.

Tu n'as pas choisi


la richesse, le tapage, la puissance...
Mais nous croyons en ta promesse :
le Royaume est en train de naître au milieu de nous.

ou

Seigneur, pourquoi parles-tu


en racontant des histoires?
C'est peut-être parce que les histoires
nous font rêver, réfléchir... chercher.
Et que tu ne te laisses approcher
que par ceux qui cherchent vraiment,
par ceux qui ont vraiment faim, vraiment soif.
Aujourd'hui,
c'est ma vie qui est une parabole.
Je dois patiemment y déchiffrer
le sens que tu lui donnes,
l'amour que tu y déposes.
Aujourd'hui ma vie devient
l'histoire que tu racontes.

Ou

Voici que le Semeur est sorti pour semer sa semence !


Seigneur, aujourd’hui comme hier, tu n’en finis pas de sortir pour semer,
dans le jardin de notre cœur, dans le jardin de notre terre.

Mais tu sais combien les mauvaises herbes, semées par un mystérieux ennemi
peuvent donner, elles aussi, de belles fleurs aux couleurs attrayantes !
Fleurs de l’égoïsme, fleurs de l’indifférence,
fleurs du plaisir immédiat, fleurs du succès facile.

Tu sais combien toutes ces mauvaises herbes montent vite en graine


pour ensemencer mon cœur, mes pensées, toute ma vie,
combien elles accaparent parfois toutes mes énergies !

Seigneur, toi le jardinier, viens semer ta parole de vie


16ème dimanche ordinaire – Année A Page 17
dans le jardin de notre cœur en friche, dans les broussailles de nos pensées.
Viens arracher toutes ces mauvaises herbes qui nous étouffent,
Viens retourner, sarcler, biner, le jardin de notre terre
pour y jeter les semences de ton amour et de ta paix,
de ta joie et de ton pardon.

Viens, Seigneur, toi qui aimes la vie et désires tant nous la donner,
viens ensemencer, féconder le jardin de notre cœur
par ta Parole qui esprit et vie.

ou
Le temps de la germination
Regarde ma vie, Seigneur :
Le blé et l'ivraie se mêlent et grandissent ensemble.
Sur la terre de mes jours,
je sème ce que je porte de plus beau en moi.
Je désire faire grandir la joie et le bonheur autour de moi,
mais mon péché me guette, je me laisse envahir par le mal.
Je veux vivre de ta parole et me nourrir de ta prière,
mais mon manque de persévérance me désespère.
Je veux tendre mes mains pour secourir et accueillir,
mais mon geste est ralenti par mes inquiétudes.
Les injustices me révoltent et le mensonge me fait honte,
mais je me heurte à mes peurs et je ne peux plus avancer.
Toi, Seigneur, tu es un Dieu patient.
Tu me laisses mûrir, sans jamais me brusquer,
et tu respectes la lenteur de ma germination.
Et sans relâche, tu me dis :
< Je suis patient, ton heure viendra, crois-moi
et même s'il est tard, ton fruit mûrira. >

Jésus, Fils de Dieu, par la communion de ce dimanche,


Nous te recevons comme le levain dans nos vies.
Et nous te bénissons d’être le ferment
Qui dope nos velléités, qui secoue nos scléroses,
Qui fait lever en nous le goût de servir et d’aimer,
D’aimer d’avantage et sans exclusion.
Nous croyons, nous espérons
Que ton Esprit pénètre toute la pâte humaine,
Dans la discrétion et le respect de toute liberté.
Cette espérance nous permet d’avancer,
Jour après jour, malgré les échecs.
Et de cela, nous te rendons grâce.

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 18


Puisque tu es en nous et que tu nous accompagnes,
À nous d’être, dans ton Esprit,
Le levain au cœur de notre monde.
Ton Eglise ne doit-elle pas avoir à cœur
De servir l’avancée humaine de nos sociétés ?

Jésus, Fils de Dieu, merci pour ton Pain eucharistique


Qui nous donne ton énergie,
Toi qui vis avec le Père et l’Esprit pour les siècles des siècles.

Prière d’Evangile
Avec les serviteurs de la parabole évangélique,
nous demandons souvent : « D’où vient l’ivraie ? »
D’où vient le mal dans le monde et dans le cœur de l’homme ?
Jésus répond : « C’est un ennemi qui a fait cela, c’est le démon ! »
Autant dire que la méchanceté humaine
n’est pas l’unique source du malheur et de la souffrance.
Voilà pourquoi le maître du domaine s’oppose
à ce que les ouvriers aillent arracher l’ivraie.
Jésus récuse cette forme de chasse aux sorcières.
Seigneur, tu es un Dieu juste et patient.
Tu renvoies le jugement à la fin de l’histoire
afin que chacun ait le temps de changer de conduite.
Sous ton regard, nous formons ici-bas un champ mélangé.
Puisque tu fais luire le soleil et tomber la pluie sur tous les hommes,
apprends-nous à convertir en saine émulation
nos partis pris et nos intolérances.

Méditation Le Cultivateur divin.


Un homme a semé du bon grain dans son champ...
Tu as pris soin de nous expliquer la parabole. Merci, Seigneur. Le semeur, c'est le Fils de l'homme,
c'est Toi; le champ, c'est le monde, ce sont les hommes, c'est notre coeur à chacun. Toi, le Fils de
Dieu, te voilà devenu cultivateur! On peut te faire confiance, tu es le Créateur de ce monde. En
devenant homme parmi nous, tu viens cultiver ton champ, lui faire produire du fruit. Tu veux nous
associer à ce travail, tu fais de nous les serviteurs du maître. Alors, l'important pour bien accomplir
l'oeuvre que tu attends de nous, c'est de te faire confiance; c'est de croire que tu t'y connais mieux
que nous!

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 19


II y a de l'ivraie dans ton champ!
Tu es un cultivateur réaliste. Tu sais qu'il n'y a pas de terrain parfait dans la création. Dieu seul est
parfait! Tu ne t'étonnes donc pas de découvrir cette ivraie... et tu nous invites à partager ta
patience, à accepter l'ivraie que nous voyons chez les autres et qu'il y a aussi en nous nos limites,
nos manques, nos misères... Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson! Tu nous fais entrer
ainsi dans l'amour d'un Père qui est patient parce qu'il veut que tous parviennent à la conversion
(2 P 3,9). Dans la culture spirituelle, l'ivraie peut devenir du blé!... Ainsi Zachée, Madeleine, la
Samaritaine, le larron repenti, Saul... Pourquoi pas moi?

Une graine de moutarde...


C'est le même appel à la patience et à l'humilité que tu nous adresses avec les images de la graine
de moutarde et du levain. C'est dans la faiblesse d'un petit enfant que le règne de Dieu a
commencé sur notre terre...
C'est avec un peu de pain que tu continues ton œuvre. Par ton Eucharistie, donne-nous, jour après
jour, de travailler à ton champ, dans la confiance et la disponibilité, sans nous laisser arrêter par
nos limites, ni par l'immensité de la tâche.

Bon grain et ivraie


Tu es porteur d’un message important pour les hommes, Seigneur.
Tu t’adresses à chacun, l’invitant à réfléchir, à se laisser interpeller.
Nos conditions de vie ont changé, mais tes paraboles restent d’actualité.
Donne-nous un cœur simple pour les écouter et accueillir ton message.

Un homme a semé du bon grain dans son champ.


Tu es toi-même ce semeur qui répand le bon grain de l’amour de Dieu,
Tu sèmes les germes de la vie divine dans le champ du monde.
Le bon grain, ce sont les fils du Royaume,
Ce sont les membres de ton Eglise…
Tu nous rappelles ainsi notre responsabilité de baptisés :
Je vous ai choisis pour que vous alliez, que vous donniez du fruit (Jn 15,16).
Répandre ton amour dans notre monde : voilà notre mission…

Pendant que les gens dormaient, son ennemi survint : il sema de l’ivraie…
Le travail que tu nous demandes n’est pas un facile, car l’ennemi est là.
L’Esprit des ténèbres ne dort pas, lui !
A notre insu, il est toujours prêt à répandre la mauvaise semence,
A empêcher le bon grain de produire son fruit…
Pourquoi le mal dans le monde ?
Pourquoi le mal dans ton Eglise, Seigneur ?
16ème dimanche ordinaire – Année A Page 20
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson…
Tu ne nous donnes pas de réponse,
Mais tu nous invites à ne pas rêver d’une Eglise absolument parfaite
Ce n’est pas pour cette terre !
Dans notre cœur, à côté de la semence de Vie et d’amour que tu as semée,
Il y a aussi les mauvaises graines de l’ennemi !
Aide-nous, Seigneur, à ne pas nous étonner du mal
Que l’on découvre en nous et chez les autres.
Apprends-nous à nous tourner vers toi, au lieu de gémir inutilement
Ou de nous décourager devant nos échecs,
Devant l’ivraie qui repousse toujours au fond de nos cœurs !
Augmente notre foi et notre confiance en ton amour !
Il aura le dernier mot !

TEXTES DE MEDITATION

Laissez grandir avec vigilance


Le temps des vacances est plutôt un temps de détente, pendant lequel j’essaie de décom-
presser, de me reposer. J’essaie en même temps de reprendre un peu de « hauteur » par
rapport aux activités habituelles de l’année. Et comme personne ne peut tout maîtriser,
c’est plutôt le temps du laisser-faire… de se laisser faire. L’évangile du jour nous y invite
tellement ! J’aimerais paraphraser. Laisse grandir tout ce que tu as semé durant l’année
en gestes, en paroles d’amitié, de solidarité, ou, plutôt, laisse grandir ce que Dieu a semé
en toi et laisse-le grandir en confiance. La semence fait son travail, avec un peu de soleil et
d’humidité. Soyons donc soleil à notre tour. Aidons-nous les uns les autres à laisser ger-
mer le meilleur ! Mais Jésus suggère que nous gardions un œil ouvert : sois vigilant à
l’ivraie qui peut s’insinuer aussi et fais le tri ! Le temps des vacances devient alors le temps
du discernement, ou d’une certaine évaluation. Je regarde paisiblement ce qui m’aide à ai-
mer davantage, à servir davantage, et j’essaie d’abandonner ce qui m’en empêche. Et je
peux même mettre des provisions dans mon grenier, pour faire le plein d’énergie. Chacun
à notre façon, nous avons besoin de tout notre cœur et de tout notre esprit pour aimer
davantage. Si notre quotidien est rempli de toutes sortes de freins et d’embûches, un
temps de prière ou une retraite peut approvisionner notre grenier intérieur. Laissons gran-
dir la moisson qui se prépare en nous et gardons l’œil ouvert.

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 21


"Cultiver" la patience...

"II nous faut du temps, beaucoup de temps, pour que nos cœurs blessés par l'ivraie du
péché se mettent à l'écoute de l'Esprit, qui veut ce que Dieu veut."

Voici le temps de la moisson. Les blés, l'orge et les autres céréales dressent leurs épis
vers le soleil. Les moissonneurs recueillent les fruits de la terre. Ils se hâtent avec
lenteur, afin de ne rien perdre de la récolte. Le promeneur peut contempler la beauté
de ces vastes étendues. Elles seront fauchées demain... pour transmettre la vie, pour
devenir du pain.
Jésus instruit ses auditeurs. II compare le Royaume des cieux à un homme qui a semé
du bon grain dans son champ. La terre ensemencée promet une récolte riche et
abondante. Mais l'ennemi survient. II sème de l'ivraie au milieu des blés, donnant libre
cours à son coeur mauvais. Que faire désormais? Faut-il retirer l'ivraie? Le propriétaire
du champ invite ses serviteurs à la patience, c'est au moment de la moisson que la
sélection s'effectuera. Nous exprimons parfois notre lassitude devant le spectacle de
ce monde qui ne tourne pas rond: pourquoi tant de souffrances ? pourquoi Dieu tolère-
t-il l'injustice? pourquoi ne met-il pas un terme à la violence ? L'évangile d'aujourd'hui
suggère une piste de réflexion : pour préserver la récolte, pour que tout ce qui est bon
puisse arriver à maturité, pour que le coeur de tout homme puisse s'ouvrir au Bien.
Peut-être est-il plus facile d'entrer dans ce mystère si nous considérons que notre
propre coeur est cette terre ensemencée par Dieu et soumise aux attaques de
l'ennemi. II nous faut du temps, beaucoup de temps, pour que nos cœurs blessés par
l'ivraie du péché se mettent à l'écoute de l'Esprit, qui veut ce que Dieu veut. Nous
implorons la patience de Dieu à notre égard, témoignons d'une patience identique à
l'égard de nos frères.

La patience de Dieu

IL N’Y A PAS DE DIEU EN DEHORS DE TOI, SEIGNEUR, toi qui prends soin de
toute chose…». Dans cette affirmation de foi, l’auteur du livre de la Sagesse nous
partage le coeur de sa contemplation du mystère de Dieu. Derrière ces mots qui peuvent
nous sembler banals, nous pouvons remarquer le visage de Dieu qui ne profite pas de sa
grandeur et de sa force pour écraser l’homme. Au contraire! À l’instar du semeur dans
la parabole du bon grain et de l’ivraie, Dieu est patient: il ne désespère jamais de voir
l’homme pousser et grandir peu à peu, à son rythme. Surtout, ne pas retirer la mauvaise
herbe au risque d’abîmer la plante qui a été semée au départ.
Or, nous le comprenons, telle n’est pas la manière dont l’homme fonctionne: aussi petit
soit-il, il tente toujours d’imposer sa force à ses semblables, espérant avoir un peu de
légitimité à leurs yeux, quitte à faire du mal.
Alors, nous pouvons aller jusqu’à rêver de douceur dans nos vies, nos services et nos
missions… ne serait-ce justement que pour essayer de laisser un peu de place à celui qui
16ème dimanche ordinaire – Année A Page 22
se fait proche de nous quel que soit le contexte. Pour arriver au but de cette sagesse qui
est folie aux yeux de notre monde, nous avons pour nous guider le Seigneur comme
exemple; lui qui n’a pas revendiqué d’être à l’égal de son Père et qui accepta de donner
sa vie sans rien retenir pour lui-même. Si nous voulons faire advenir le royaume de Dieu
en nous et autour de nous, il nous faut apprendre au fil des jours que ce n’est pas avec la
puissance et la force que nous pourrons être témoins du Ressuscité, mais bien en
acceptant d’être levain invisible dans la pâte!

Au secours de notre faiblesse


« Il n’y a pas de Dieu en dehors de toi.. » Un Dieu qui juge « avec
indulgence », et qui nous a « pénétrés » « d’une belle espérance ». En ton
Fils, tu nous rejoins dans notre vie quotidienne, et c’est de cette vie qu’il fait
jaillir les paroles qui disent la réalité du Royaume sans enjoliver le tableau :
l’ivraie pousse en même temps que le blé, la bonne semence est vraiment
minuscule ; la pâte ne lève pas vite. Cependant, ces paraboles sont bien celles
de l’espérance, et Jésus, qui nous les propose, les déchiffre pour nous, lui a
payé de sa personne pour qu’advienne le Royaume. En Eglise, à chacun des
croyants d’apprendre de lui comment être à l’écoute de l’Esprit, dont le
dynamisme nous habite : « L’Esprit Saint vient au secours de notre
faiblesse », car «  nous ne savons pas prier comme il faut », nous ne savons
pas écouter la Parole.

Prier, c’est aimer


Rares dans le monde sont les hommes ou les femmes qui au cours de leur vie ne se sont
pas tournés vers l’Eternel pour lui demande quelque chose : la fin de leur souffrance, la
guérison de la maladie d’un proche, la fidélité d’un époux, la naissance d’un enfant, le
succès à un examen, la réciprocité d’un amour… A un â ge plus avancé, ce « quelque
chose » peut être la protection contre une vie de dépendance, le rejet de graves
souffrances, la confiance et même la joyeuse espérance face à l’au-delà .

L’apô tre Paul a raison d’affirmer : « Nous ne savons pas prier. » Si la prière consiste à
faire de nous des quémandeurs devant Dieu, elle ne grandit pas. Plutô t que de demander
sans cesse, il nous faudrait faire part à Dieu de nos soucis et compter sur l’Esprit Saint
pour avoir la force de faire face aux évènements. « Jetez vos soucis en Dieu », dit
clairement l’apô tre Pierre. C’est par ce partage que grandira en nous la confiance : prier,
c’est aimer…

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 23


Et ce n’est donc pas exiger de Dieu. La prière, telle que nous la formulons, est rarement
exaucée selon nos désirs. C’est Dieu qui, le premier, fait confiance à l’homme, à sa
liberté, et en même temps, à l’action de l’Esprit, agissant au cœur de chacun.

Connaissance de la foi Satan


 Satan, le Diable, le Chef des démons, le Mauvais, Bélial, Béelzéboul (littéralement : le
« Seigneur – Baal – du fumier ou encore Baal des mouches »), l’Ennemi, l’antique
Serpent, le Prince de ce monde, voilà bien des noms pour désigner la personnification
des forces du mal !
 L’être mystérieux intervenu auprès d’Eve pour l’inciter au péché est appelé Serpent,
« le plus rusé de tous les animaux des champs » (Genèse 3,1). Mais ce Serpent est
présenté comme doué d’une connaissance et d’une habileté qui dépassent celles de
l’homme. Séducteur, et envieux du bonheur de ce dernier, il se sert de la ruse et du
mensonge.
 Il reste cependant dominé par Dieu. Il n’y a pas dans la Bible de dualisme, comme dans
les religions manichéennes : il n’y a pas d’un côté l’esprit du Bien, de l’autre l’esprit
du Mal ; ils ne sont pas à égalité.
 Cet « Adversaire », plus pervers que les hommes, semble à certains nécessaire pour
que soient expliqués les comportements parfois si odieux et si maléfiques de
l’humanité…
 Les évangélistes présentent la vie publique de Jésus comme un combat contre Satan :
d’abord au désert (la triple tentation) puis avec les malades et possédés qu’on disait liés
par Satan. La délivrance de ces malheureux prouve que « le Règne de Dieu est arrivé »
(Marc 3, 22…). A l’heure de la passions, Satan semble mener le jeun mais il est « jeté
bas » (Jean 12, 31), n’ayant aucun pouvoir sur le Christ.
 Le mal, dans le monde, reste mystérieux, inexpliqué. Et le combattre est plus que
jamais actuel. Ne pas grandir Satan ni en faire le maître du monde ; ne pas ignorer
Satan ni se laisser séduire : telle est la voie où l’emportent la foi et la prière.

Méditation

Profession de foi, responsabilité, prière sont les thèmes de ce jour.

«Pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur! » proclame aujourd'hui pour nous le livre de la Sagesse.
C'est l'affirmation centrale des juifs, des Chrétiens, des Musulmans. Elle ne fait pas de nous les
esclaves d'un maître puissant. Bien au contraire, elle nous libère de toutes ces dominations que
peuvent exercer sur nous les dictateurs ou les petits chefs, voire tel ou tel membre de la famille ;
elle nous délivre aussi de la fascination du profit, de l'argent, des voluptés envahissantes... Dieu
seul est Dieu !

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 24


Est-ce assez dire que de reconnaître : «lb nous gouvernes avec beaucoup de ménagement » ? II
semble bien qu'il n'y ait pas seulement modération divine, mais respect sans frontières de la liberté
humaine. Même à l'égard des malfaiteurs publics ceux qui vivent de la mafia, de la drogue, de la
dictature ...Un respect de la liberté qui est extrêmement risqué, puisque Jésus-Christ en fut, non la
victime, mais le témoin jusqu'à la mort. Puisque aussi tant d'humains rejettent ce Dieu qui
n'intervient pas contre leur malheur...

Serions-nous impuissants face à ce mal, à ces détresses qui paraissent grandissantes ? L'Evangile
selon saint Matthieu répond, dans le texte de ce jour : «Soyez des levains dans la pâte.» La pâte a
du bon, mais il y a aussi de l'ivraie en elle. Certes, il n'est pas demandé au levain d'enlever l'ivraie,
mais de faire monter toute la pâte. Quand un petit nombre est décidé, l'ambiance d'un groupe
peut changer. N'oublions pas que le levain est obtenu à partir de la pâte fermentée. Celui qui veut
être chrétien au service de ses frères doit d'abord être humain avec ses proches... et se souvenir
que l'Esprit le devance en tout homme. «Méfiez-vous du levain des pharisiens», a demandé jésus
(en Matthieu 16/6...). Les chrétiens le pressentent : même dans le levain qu'ils veulent être, il y a
du bon et du moins bon !

«Nous ne savons pas prier comme il faut», reconnaît saint Paul dans sa lettre aux Romains. Les
Apôtres déjà demandèrent à Jésus de leur apprendre à prier. Saint Paul compte sur l'Esprit-Saint.
C'est lui, dit-il, qui «vient au secours de notre faiblesse», c'est lui qui prie en nous, même si nous
ne percevons pas ses «gémissements inexprimables». Gémissements, non pas pour les mauvais
chemins pris dans le passé, mais pour la lenteur de la marche quotidienne. Peut-être devons-nous
nous tourner vers Dieu d'abord pour le louer, et vers nos frères pour qu'ils permettent à l'Esprit
d'agir en eux. Nous n'avons pas barre sur la liberté d'autrui. Mais nos pensées ont sans doute une
action bénéfique pour que s'harmonisent l'action de l'Esprit et les désirs humains profonds.

Et cela est vrai aussi quand nous prions pour nous-mêmes.

QUELQUES HOMELIES

Pour l’homélie

Régulièrement des personnes expriment leur grande difficulté de croire en


soulevant le problème du mal : "Vous nous parlez d'un Dieu bon. Comment se
fait-il qu'il a créé un monde dans lequel le mal semble triompher si souvent du
bien ? N'est-il pas le Tout-Puissant ? Pourquoi laisse-t-il faire ?" C’est une
réaction fréquente à l’heure actuelle.
Ces choses cachées.
Et voici que Jésus va nous révéler des choses cachées depuis le
commencement. Il nous dit quelque chose d'important sur Dieu, ou plus
exactement sur les relations de Dieu avec ce monde qu'il a créé.

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 25


Premièrement, nous dit-il, ce monde est l'enjeu d'une rivalité, d'un combat
entre le "Fils de l'homme" qui a semé le bon grain de sa parole libératrice, et le
diable qui a semé l'ivraie. Soyons réalistes : ce monde n'est pas un monde où
"tout le monde il est beau tout le monde il est gentil". Il s'y déroule un combat.
Et nous ne pouvons pas être seulement spectateurs, nous ne pouvons pas
être neutres. Il faut prendre parti.
Confiant !
Deuxièmement, nous dit Jésus, Dieu a un regard de Père sur ce monde qui est
son oeuvre et dont il veut la réussite. Un regard de Père, c'est-à-dire un regard
confiant, un regard patient, un regard tolérant. Bref, l'attitude d'un père vis-à-
vis de ses fils.
Regardons comment Jésus nous décrit cette attitude à travers ces paraboles.
Tout d'abord, tout est dit en termes de croissance. Pour Dieu, il y a croissance
du bien dans ce monde. Alors que, pour nous, souvent, il y a dépérissement.
Alors que nous regardons l'avenir d'un regard pessimiste en nous disant :
"Tout va de plus en plus mal, tout fiche le camp." Jésus, lui, nous dit : Dans le
regard de Dieu, au contraire, tout ce qu'il y a de bien dans le monde est en
croissance. Patient !
Le regard de Dieu n'est pas seulement un regard optimiste, mais également un
regard patient. "A ses yeux, mille ans sont comme un jour." Il sait bien qu'il y a
le mal dans ce monde. Mais il sait aussi que tout ne se fait pas du jour au
lendemain. Il a la patience du paysan. Il sait que le mal fait des ravages. Mais,
comme un père, il veut nous apprendre l'art des recommencements. On
pourrait croire qu'il laisse faire alors que toute son oeuvre est oeuvre
d'éducation, qui consiste à nous inviter à choisir, à recommencer sans cesse,
sans nous décourager, à refaire ces choix essentiels de l'existence humaine,
pour que le bon grain germe en nous et ne se laisse pas étouffer par l'ivraie. Il
y faut du temps.
Tolérant !
Enfin, le regard de Dieu est un regard tolérant. Le patron à qui ses serviteurs
disent : "Veux-tu que nous arrachions la mauvaise herbe ?" leur répond :
"Surtout pas ! Laissez tout grandir, sinon vous allez tout gâcher !" C'est-à-dire:
"Laissez à chacun sa chance jusqu'au bout." Il veut jouer le jeu de notre liberté
jusque dans ses conséquences extrêmes. Dieu tolère le mal dans sa création.
Il est prêt à courir les plus grands risques pour faire réussir son oeuvre.
Et nous ?
Nos attitudes humaines sont souvent à l'envers de l'attitude divine. Parce que
nous n'avons pas suffisamment compris qui est Dieu : un Dieu d'amour.
Jésus nous dit : Dans votre existence d'aujourd'hui, il y a le bien et le mal.
D'accord. Mais écoutez l'appel de Dieu. Vivez comme Dieu. Soyez confiants,
patients, tolérants. Ceci pour la durée de votre existence. Tout en vous
souvenant qu'il y aura une fin : la moisson, le jugement. Ce jour-là, il y aura
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des bons et des mauvais. Enfin séparés, triés. Mais jusqu'à ce jour où tout
sera fixé, figé, il y a en chacun de nous le bien et le mal. Jusqu'au moment de
la moisson, il y a à faire fructifier tout ce qu'il y a de bon et à essayer de
détruire, déjà, toutes les forces du mal. Dans notre monde d'aujourd'hui, si
nous avons l'amour de ce monde. Dans notre Eglise d'aujourd'hui qui est
l'ébauche terrestre du Royaume futur, il y a à travailler. Pour que tout ce qui
est bon, tout ce qui est force de croissance, force d'amour, puisse s'épanouir
au beau soleil de Dieu. Cela, on ne peut le faire que si, comme Dieu, nous
sommes des êtres tournés vers l'avenir, s'exerçant à la patience, s'acceptant
et acceptant les autres avec beaucoup d'amour.
Frères, aujourd'hui, Jésus nous redit : "Regardez Dieu. Regardez son amour
pour les hommes. Regardez son amour pour le monde. Ne soyez pas de ceux
qui ont toujours une tête de gens tristes et découragés. Ne soyez pas de ces
gens pressés qui passent à côté de l'essentiel. Vivez, dès aujourd'hui, l'amour
de Dieu pour ce monde."

Pour l'homélie

Dans la Perse du troisième siècle, un certain Mani, qui prétendait avoir bénéficié de
visions, se mit à prêcher une religion nouvelle. Se considérant comme le dernier des
prophètes après Zoroastre, Bouddha et Jésus, il se présentait comme,, apôtre du
vrai Dieu », ou encore le Paraclet promis par Jésus.
La doctrine fondamentale de cette <secte> était simple, claire et nette: le Bien et le
Mal sont conçus comme deux principes égaux et antagonistes. Le premier,
essentiellement bon, est Dieu, l'esprit ou la lumière. L'autre, essentiellement
mauvais, est le diable, la matière ou les ténèbres.
Le manichéisme devint la religion des <purs>, où pour échapper au mal, il suffit de
se libérer du monde, en particulier du corps ». D'où cet ascétisme pessimiste à
l'égard de la matière et de la chair qui prônait l'abstinence de paroles et de
nourritures impures (viandes et vins), du travail vulgaire et même du mariage. Dans
sa jeunesse, le futur S. Augustin fut, durant neuf ans, un fidèle manichéen,
adversaire acharné du catholicisme.

LES PARFAITS

Des conceptions semblables réapparurent au 12e siècle avec les Cathares,


formant une sorte de contre-Eglise. Elle ne comprenait que les <parfaits>. Mais ils
furent poursuivis par l'Inquisition et ses spécialistes de la purification. En 1209, le
pape Innocent III appelle à la croisade contre les Cathares ou <Albigeois>. C'est la
guerre contre ces hérétiques qui, jusqu'en 1229, furent pour la plupart massacrés.
16ème dimanche ordinaire – Année A Page 27
Une autre manière radicale d'arracher l'ivraie et de préserver le bon grain! Il est vrai
que dans sa lutte contre les hérétiques, le grand Augustin lui-même, évêque
d'Hippone, avait « érigé l'intolérance en doctrine politico-religieuse » en justifiant par
une référence abusive à l'Ecriture « le recours au bras séculier dans la lutte contre
les déviations doctrinales » (1). Pas de pitié pour les déviants, les impurs et autres
mauvaises herbes qui menacent la croissance de la semence portant le label
authentifiant son orthodoxie !

Tout cela, c'était hier et c'est encore aujourd'hui. Il y aura toujours des extrémistes
et des fanatiques, des nostalgiques, des intégristes et autres intolérants, pour militer
en faveur d'une nation, d'une race, d'une Eglise de purs. Et pour eux, dans
leur<logique> aveugle, la nécessité et même le <devoir> d'«éliminer toutes les
brebis galeuses ». De quoi sont-elles coupables ? De ne pas communier à la pleine
certitude de ces propriétaires de la vérité qui prétendent savoir parfaitement
distinguer, dans "le vaste champ de l'erreur" où est exactement le Bien et où est
exactement le Mal. Alors que partout, jusqu'en nous-mêmes, « ils sont toujours
entremêlés ».

L'ESPERANCE D'ABORD

La parabole du bon grain de blé et de l'ivraie enivrante mais nuisible, vient nous
apporter la réponse libératrice de Jésus. Elle nous ouvre toutes grandes les portes
de l'espérance et de la confiance, celles de la modestie et de l'humilité, de la
tolérance et de la patience. Nous voici dispensés définitivement d'opérer des tris et
de classer infailliblement les hommes en bons et mauvais, en purs et impurs. Invités
aussi à nous préoccuper davantage du bon grain minuscule, de la toute petite
semence de moutarde et de la pincée de levain, plutôt que de nous lamenter et de
nous laisser aveugler par la présence de l'ivraie. Point n'est besoin de microscope
ultrapuissant pour découvrir et reconnaître ces graines de bien, de beau et de bon,
en nous-mêmes et dans toutes les personnes d'autres races et cultures, religions et
philosophies...

Même le sectaire Paul de Tarse, terreur des premiers chrétiens, et Augustin,


l'hérétique manichéen, se sont convertis. Les voici aujourd'hui reconnus et vénérés,
l'un comme apôtre authentique du Christ, l'autre comme docteur de l'Eglise, et tous
deux comme saints!

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Autre homélie possible

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 28


Dans beaucoup de domaines nous cherchons la perfection, parfois même en
usant de la force pour y parvenir, mais nous devons nous résigner et
reconnaître que la perfection telle que nous l'imaginons n'existe pas. Celui qui
veut éliminer tout ce qui lui semble impur ou imparfait dans le monde deviendra
radical. Il juge sommairement, il maudit tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Il
construit sa propre loi de sainteté et s'érige en juge de la vie. Lui seul peut décider
ce qui peut vivre et ce qui ne le mérite pas. Si nous reprenons l'exemple du jardin, ce
sera quelqu'un dont toutes les plantations suivent un ordonnancement strict, où pas
une branche de thuyas ne dépassera une autre, où pas un brin de "mauvaise herbe”
ne pousse, pas de limace ni même de coccinelle, les oiseaux sont chassés de
l'horizon. Il utilise sans compter les pesticides, défoliants et autres produits
chimiques qui vont empoisonner la nature. Il est d'ailleurs désormais établi qu'un
jardinier amateur pollue plus qu'un agriculteur tout simplement car il méconnaît les
doses à employer et donc surdose très souvent. Mais c'est “son” jardin, il y fait ce
qu'il veut diront certains. Pourtant nous les hommes n'avons pas à être les maîtres
de la vie. Nous n'avons pas à juger du droit de vivre d'autrui.

Le maître de la parabole est ainsi d'un tout autre avis que ses serviteurs. Il leur
demande de ne rien arracher : “Laissez-les pousser ensembles jusqu'à la moisson”.
Il est un homme de sagesse, de prudence, de tolérance et de patience. Il ne
s'est sûrement pas réjoui que l'ivraie se soit mélangée au blé mais sa sagesse est
plus grande que sa déception ou sa colère. Il sait qu'en arrachant l'ivraie l'on risquait
d'arracher aussi du blé.

La mauvaise herbe dont parle Jésus existe bien. On l'a connaît sous le nom d'ivraie,
en latin “Lolium temelentum”. Cette plante est toxique et dès qu'il y en a plus de 5%
dans les fourrages ou la farine, elle provoque des troubles gastriques et intestinaux,
des tremblements et diverses douleurs. Cette plante pousse surtout dans le Moyen
Orient où elle est considérée comme une vraie plaie. Mais son apparence est telle
que l'on ne peut réellement la différencier du blé qu'au moment de la récolte. Le blé
mûr est alors récolté tandis que l'ivraie est laissée momentanément en place.

Lorsque Jésus parle en parabole, il essaye de nous décrire Dieu avec des mots et
des images qui nous touchent. Dieu est comme un jardinier qui nous laisse tous
grandir, qui a de la tendresse et de la patience pour chacun d'entre nous.

Nous portons en nous de nombreuses aptitudes : celle d'apprécier la vie, celle


d'aimer, d'écouter, d'avoir le contact facile… et bien d'autres. Mais à côté de ces
talents il y a aussi d'autres aspects en nous : lorsque nous sommes désespérés ou
en colère, lorsque nous sommes trop fiers ou égoïstes, aigris ou désabusés. Chacun
d'entre nous vit différemment face aux choses de la vie qui nous touchent et nous
font réagir. Ainsi les jeunes doivent expérimenter, toucher, comprendre et travailler
16ème dimanche ordinaire – Année A Page 29
sur eux-mêmes. Ils doivent apprendre à vivre au milieu de plus forts et de plus
faibles sinon ils auront du mal à goûter toute la liberté que Dieu leur offre. La vie de
l'homme n'est pas une monoculture mais un champ où tout peut pousser, où
le blé peut côtoyer l'ivraie.

Pour les parents c'est ainsi un grand bonheur que de voir leurs enfants grandir,
trouver leur chemin à travers la vie, avoir des centres d'intérêt propres, leurs idées
propres et leurs amis. D'un autre côté les parents sont souvent plus ou moins
malheureux lorsque les enfants ne demandent plus autant leur avis, lorsqu'ils
décident de passer outre un conseil reçu, lorsque leur chemin semble semé
d'embûches ou qu'il est différent de ce que les parents espéraient. Mais justement
dans ces moments-là il est important pour les enfants qui s'en souviendront toujours,
que les parents n'agissent pas comme les serviteurs trop empressés, mais bien
comme le maître.

Ce qui est important dans l'évangile ce n'est pas que Jésus éliminera et nous
délivrera de l'ivraie, mais bien que nous n'avons pas à craindre l'ivraie. Nous
pouvons désormais pousser et porter du fruit sans craindre d'être arraché par erreur.
Nous grandissons avec en nous du blé comme de l'ivraie, et le jour viendra où les
deux seront séparés et où nous pourrons entrer dans les greniers du Royaume de
Dieu.

Réjouissons-nous de cette bonne nouvelle. N'ayons pas une vision tronquée


sur nous-mêmes ou sur les autres. Cherchons seulement à porter du fruit, du
bon fruit pour plaire au jardinier. Lui seul saura définitivement enlever l'ivraie
en nous.

Les occupations de lieux privés sont-elles bonnes ou mauvaises ? Les


manifestations contre les centrales nucléaires sont-elles bonnes ou
mauvaises? Les grèves avec blocage d'usines ou de routes pour lutter contre
des licenciements ou des fermetures sont-elles bonnes ou mauvaises ? Les
disputes entre les jeunes et les générations plus âgés sont-elles bonnes ou
mauvaises ? Les protestations contre les destructions de la nature à chaque
nouvelle construction dans un cadre verdoyant sont-elles bonnes ou
mauvaises ? Les critiques diverses et publiques de l'Église sont-elles bonnes
ou mauvaises ?

Nous pourrions poursuivre encore longtemps cette liste. La plupart du temps,


la réponse nous paraît évidente. Dans un sens comme dans l'autre. Ces
actions sont souvent contraires à la loi, au droit du propriétaire de la maison,
du patron d'entreprise, de la libre circulation des biens et des personnes, etc.
16ème dimanche ordinaire – Année A Page 30
Mais n'y a-t-il pas généralement en arrière-plan un intérêt voire un besoin
vital? Dans ces moments-là, la plupart des personnes n'agissent-elles pas en
toute bonne foi et en étant persuadées d'agir pour une bonne cause ?
D'ailleurs ne s'agit-il pas, la plupart du temps, de préserver un minimum les
bases nécessaires pour la vie de chacun ? Cependant, ce qu'untel voit comme
bon apparaîtra mauvais pour un autre. Ce qui sera considéré comme du bon
grain par l'un sera vu comme de l'ivraie par l'autre. Et Dieu dans tout cela ? De
quel côté doit-il se mettre ? Ne serions-nous pas profondément touchés s'il se
battait contre nous ? Et s'il prenait pour de l'ivraie et l'arrachait ce que
nous-mêmes considérons pour du bon grain ?

Sommes-nous conscients que bien et mal sont frères, issus d'une même terre
qui les nourrit ? Combien de dégâts ont été causés par les fanatiques
défenseurs du bien au cours des siècles passés, en voulant libérer le monde
du mal et de tout ce qui pouvait influencer négativement l'homme ? Par le
combat pour une éducation juste, docte, pour une foi pure, pour une morale
sans failles... bien des choses ont été détruites, et même... bien des innocents
ont été brûlés sur nos bûchers comme de l'ivraie.

La chasse démesurée à l'ivraie n'apporte rien de bon. Notre terre en ressort


durablement souillée par des pesticides et au final plus rien ne pousse. Là où
des personnes, certes de bonne foi, veulent continuellement extirper l'ivraie
chez l'autre, il règne un climat empoisonné, un esprit de suspicion et de
dénonciation.
La parabole d'aujourd'hui nous enseigne tout autre chose. À travers elle,
Jésus nous fait connaître la patience de Dieu. Une patience qu'il a envers
chacun d'entre nous, et cela bien que chacun ait une part de bon grain, mais
aussi une part d'ivraie en soit. Il sait que nous sommes des hommes... souvent
bons, mais parfois aussi faibles... et c'est parce qu'il veut donner à chacun sa
chance qu'il ne veut pas prendre le risque d'arracher l'ivraie.

Voir en l'autre le bon grain plutôt que l'ivraie est une règle de vie importante,
primordiale. Cette règle se retrouve dans le commandement « tu aimeras ton
prochain comme toi-même » . Elle consiste non seulement à voir le bon dans
l'autre, mais à l'aider à faire grandir ce grain. Parfois, pour que ce grain puisse
grandir il faut même commencer par aider l'autre à prendre connaissance du
bien qu'il a en lui, à lui redonner confiance en lui-même, à lui redonner le goût
à la vie et l'amour de la beauté.
À l'inverse, mettre à l'autre son ivraie sous le nez devrait être l'exception. Le
coeur de l'homme est un peu comme la nature, il s'agit d'un biotope où toutes
les plantes peuvent s'épanouir. II faut alors faire preuve de patience (envers

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 31


soi-même et envers l'autre) pour que les plantes puissent grandir, pour que le
bon grain puisse dépasser l'ivraie, tout comme Dieu est patient avec nous.

Le maître dit aux ouvriers : « Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la


moisson », faisons preuve de la même patience. Cette sage pédagogie de Dieu
nous aide à vivre, nous fait grandir. Laissons-la nous imprégner, laissons-la
encourager le bon grain à pousser.
Par ailleurs, cela ne nous empêche pas de vouloir sauvegarder nos vies
chaque fois que la bêtise de l'homme les menace... du moment que nous
agissons avec sagesse, patience et respect de la différence.

Même si nous admettons qu'en chacun il y a une part d'ivraie et une part de bon grain, nous
sommes quand même tentés de croire que globalement le bon grain c'est nous et l'ivraie les
autres!
Mais comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, l'évangile et particulièrement cette parabole
de même que les paraboles entendues les dimanches précédents, nous parlent d'abord de
Dieu, un Dieu d'une très grande patience et d'une admirable tolérance. Deux qualités qui
pour nous, humains, ne sont pas tout à fait naturelles et spontanées.
Ne classons-nous pas volontiers la patience dans les vertus paresseuses, elle est bonne pour
les inactifs, les naïfs? Et celui qui est tolérant ne le qualifions-nous pas de lâche, de faible?
Or voici que l'évangile les élève au rang de qualité divine.
La patience n'est pas une qualité évidente surtout à l'heure actuelle où nous aimons l'efficacité
dans la rapidité, le bonheur dans l'immédiat et la facilité. Par contre la tolérance est honorée
dans notre société multiculturelle où nous devons apprendre à vivre avec des personnes qui
ne pensent et ne vivent pas comme nous.
Paradoxalement ceux qui se considèrent comme du "bon grain" sont souvent intolérants tout
simplement parce qu'ils s'estiment au dessus des autres, ce sont des purs, ils sont pour la
rigueur, l'obéissance stricte aux commandements, ils choisissent l'observance minutieuse des
rubriques, ils rejettent toute compromission avec le mal. Ils ne font pas dans le sentiment ni la
douceur, ils sont catégoriques, intransigeants jusqu'à céder à la violence. Ils n'ont de respect
pour rien ni pour personne lorsqu'il s'agit d'éradiquer les mauvais éléments.
En fait, les intolérants sont des gens qui ont peur et qui ont besoin de balises claires et nettes
pour vivre. D'où leur volonté de déblayer tout ce qui les empêche d'imposer aux autres leurs
vérités, de s'imposer eux-mêmes.
Or démêler le bon grain de l'ivraie, non seulement n'est pas chose facile mais carrément
impossible. Dieu lui-même ne peut le faire et n'a d'autre moyen que de recourir à la patience.
Pour parvenir à cette patience dont Jésus fait l'éloge, il n'y a d'autre chemin que celui de la
confiance.
"La confiance" qu'est ce que c'est au juste?

16ème dimanche ordinaire – Année A Page 32


Elle est contraire à la fatalité. "C'est écrit" disent certains, signifiant par là que tout est
programmé à l'avance, je ne peux rien y changer.
Faire confiance, au contraire, c'est reconnaître que j'ai un avenir qui n'est pas déterminé, il
dépend de moi, c'est moi qui donne l'orientation à ma vie.
Et "faire confiance" c'est vaincre la peur. C'est savoir que je ne suis pas seul, livré à moi-
même, je sais que je suis aimé par quelqu'un qui veut mon bonheur, quelqu'un en qui je peux
m'abandonner parce qu'avec lui je sais que je peux atteindre le but de ma vie.

La patience est sans aucun doute la vertu première de l'amour. Les parents, comme
tous ceux qui aiment… en savent quelque chose!

Les trois paraboles que nous lisons aujourd'hui nous apprennent que c'est
dans le secret que Dieu agit. Son royaume est comparé à une semence qu'on
enfouit dans la terre, à une poignée de levure qui disparaît dans la farine, et à
une graine. Non seulement le Royaume de Dieu à ses débuts est à peine gros
comme une graine, il est invisible pour les yeux et caché comme du levain
dans la pâte. Ainsi le Royaume des cieux n'est pas très visible et beaucoup ne
le voient pas. Bien plus, le bien et le mal cohabitent.
Selon les recommandations de Jésus dans l'évangile d'aujourd'hui, il ne faut
pas arracher l'ivraie ni détruire le mal à mesure qu'on le découvre sur notre
passage. Dieu tolère qu'il y ait de l'ivraie dans le champ qu'il a semé. Il laisse
pousser l'ivraie à côté du bon grain. Il est patient jusqu'au jour de la moisson
car Dieu est indulgent et tolérant.
Beaucoup d'entre nous sont parfois tentés de combattre ceux qui ne nous
ressemblent pas. Nous sommes portés à condamner ou à exclure les gens qui
ne veulent pas se conformer à nos manières de faire ou de voir et ceux qui
s'opposent ouvertement à notre foi et à nos efforts pour bâtir le Royaume. Il
faut beaucoup de foi en l'autre pour attendre de lui des fruits. Personne n'est
tout bon ni tout mauvais.
Dans nos propres vies et dans le monde, il y a un mélange de bon et de
mauvais, de douceur et de violence, d'amour et de non-amour. Dans le monde
comme dans l'Église il y a bon grain et ivraie. Il en est de même en chacun de
nous et au coeur de nos familles. L'amour, le respect, la confiance fleurissent
parfois, mais à côté de rancoeurs, de tensions, de luttes de pouvoir plus ou
moins avouées. Même chez ceux dont la vie nous paraît n'être qu'un champ
d'ivraie, Dieu nous demande de découvrir le blé qui peut y pousser et qu'il veut
engranger dans son grenier. Il n'est pas facile de pratiquer la patience de Dieu!
16ème dimanche ordinaire – Année A Page 33
L'Évangile nous invite, non pas à le camoufler, à l'ignorer, à le nier, mais bien à
lutter contre le mal, avec patience, dans le respect des cheminements des
autres et sans jamais perdre espoir qu'il y aura un monde meilleur. De la même
manière que les fleurs des champs ne peuvent pousser qu'au soleil et à la
pluie, notre vérité ne peut mûrir que dans la bonté et la compréhension de
l'autre. C'est en prenant le temps d'écouter vraiment l'autre qu'on répond
vraiment à ce qu'il demande. C'est en prenant le temps de la réflexion, de la
méditation sur ce que nous vivons que nous pouvons vivre pleinement et
intensément.
Jésus l'enseigne. Il faut prendre son temps pour l'autre et pour soi-même.
Commençons par nous asseoir, nous reposer et laisser mûrir en nous l'oeuvre
de Dieu. Cessons de nous agiter et de vouloir tout faire nous même, laissons
grandir en nous la vérité et la conviction.
Comme nous sommes si pressés, nous ne pouvons nous résoudre à attendre.
On se dit qu'on a finalement si peu à contribuer. Chacun d'entre nous se voit
parfois comme une toute petite goutte d'eau dans l'océan. On dit qu'on est si
petit devant Dieu qu'il ne peut nous aimer. On dit qu'on est si peu de choses
dans la société et qu'on ne peut rien faire pour la changer. La foi peut
permettre de déplacer les montagnes, la quantité de foi requise pour déplacer
ces montagnes d'obstacles équivaut à la grosseur d'un seul grain de
moutarde... Pensez-y, une si petite dose de foi suffit à elle seule à soulever et
transporter des montagnes de difficultés, de doute, de méfiance, ... La
minuscule pincée de levure dans les kilos de farine fait lever toute la pâte.
C'est ainsi en nous-mêmes. C'est ainsi dans notre travail d'évangélisation.
Si nous commençons par nous accepter nous même avec la petitesse de notre
foi et de nos oeuvres, nous parviendrons à la paix et à la sérénité. Nous
parviendrons à entreprendre des actions concrètes significatives pour les
autres. Rien d'extraordinaire, ni de magnifique mais une vie simple, une
attention de chaque instant à l'autre. Cela peut prendre plusieurs formes:
l'écoute de l'autre, le don de temps, d'argent ou d'énergie, ou encore offrir ses
compétences même si elles ne sont pas grandes.
Tout cela n'est "rien", on n'en voit pas les résultats ni les effets, cela passe
inaperçu aux yeux du monde. Ce qui est important se cache dans ce qui est
banal, dans le quotidien, dans les petits gestes de tous les jours. Il faut
soigner ce quotidien et être attentif à la manière dont nous vivons les choses
banales de notre quotidien, en particulier nos relations avec les autres.
Sachons regarder d'un oeil neuf.
On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux.

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Echappées poétiques

 Il n’y a devant l’amour aucun adulte, que des enfants, que cet esprit d’en-
fance qui est abandon, insouciance, esprit de la perte d’esprit. L’âge addi-
tionne. L’expérience accumule. La raison construit. L’esprit d’enfance ne
compte rien, n’entasse rien, ne bâtit rien. L’esprit d’enfance est toujours
neuf, repart toujours aux débuts du monde, aux premiers pas de l’amour.

« Te Deum » célébration à l’occasion de la fête Nationale

Accueil et chant d’entrée : Trouver dans ma vie ta présence

Oraison

Tu as donné à l’homme une place unique et irremplaçable au cœur de ta création ; anime-nous de


l’Esprit du Christ dans chacune de nos activités ; nous aurons alors à l’égard de nos frères une
vraie charité, et nous prendrons notre part de responsabilité dans l’œuvre commune qui conduira
ta création vers son achèvement et sa plénitude. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur…

1ère lecture : Col.3, 12-17

Chant : comme un souffle fragile

Evangile : Jean 15, 1-8

Homélie

Chant : A l’image de ton amour

Prière universelle pour le 21 juillet

1. Seigneur, nous te prions pour le roi et les gouvernants de notre peuple, quelque soit leur
niveau de responsabilité. Donne-leur ton Esprit, qu'il les éclaire pour qu'ils fassent les bons
choix pour le plus grand bien de chaque habitant du pays.
Que le souci du bien commun guide leur action. Qu'ils ne se laissent pas griser par le
pouvoir, qu'ils n'aient pas d'autre ambition que de servir.

2. Seigneur, nous te prions pour tous les habitants de la Belgique. Aide-les à vivre dans le
respect de la culture propre à chaque communauté. Aide-nous à être plus attentifs à
découvrir les richesses réciproques plutôt que ce qui ne va pas. Rends-nous accueillants

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aux immigrés et aux réfugiés. Aide-nous à vivre les différences comme une chance pour
tous.

3. Seigneur, tu nous appelles à vivre en frères et en sœurs. Parmi nous, beaucoup sont,
d'une façon ou d'une autre, des exclus. Aide-nous à ouvrir notre coeur, nos yeux, nos bras
aux isolés, aux sans-emploi, aux sans-abri, aux pauvres, à tous ceux qui connaissent une
situation de vie peu habituelle... Plutôt que de les juger, pousse-nous à vivre une vraie
solidarité avec eux.

4. Seigneur, de plus en plus, nous vivons à la dimension du monde, nous sommes de mieux
en mieux informés, nous sommes de plus en plus proches de tous les hommes. Aide-nous
à vivre une fraternité universelle.
Notre pays est petit, mais son rôle peut être considérable dans la recherche d'une vraie
justice internationale. Puisse-t-il œuvrer pour un véritable développement du tiers monde.
Aide-nous à vivre la dimension universelle de la charité, même si notre confort doit en
devenir un peu moins grand.

Te Deum

Prière pour le pays

Dieu qui veilles sur notre monde, regarde le pays où tu nous as donné de vivre; accorde à tous les
ses habitants de rechercher le bien commun, à ceux qui nous gouvernent de le faire avec sagesse,
afin qu'il y ait parmi nous plus de justice et dans le monde entier plus de bonheur et de paix, par
Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen!

Brabançonne

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