Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Diaporama
1622 : Naissance à Paris de Jean-Baptiste Poquelin, son père appartient à la bourgeoisie et achètera la charge de
« tapissier et valet de chambre ordinaire du roi » (1631).
1643 : Il fonde avec la famille Béjart « l’Illustre Théâtre » et prend le nom de Molière.
1645 – 1658 : Après une faillite à Paris, la troupe s’illustre en province. À son retour, elle obtient la protection de
Monsieur, frère du roi, et s’installe dans la salle du Petit-Bourbon, qu’elle partage avec les comédiens italiens.
1659 : Succès des Précieuses ridicules.
1660 : Molière reprend la charge de son père et devient tapissier du roi, office qu’il exercera toute sa vie un
trimestre par an.
1661 : Installation de la troupe au théâtre du Palais-Royal, partagé avec les comédiens italiens.
Les Fâcheux, première comédie-ballet crée à l’occasion de la fête offerte par Nicolas Fouquet dans son
nouveau château de Vaux-le-Vicomte en présence du roi.
1662 : Molière épouse Armande Béjart, la « sœur » de Madeleine Béjart.
L’École des femmes (grande comédie) et première grande querelle.
1663 : La troupe obtient une pension royale de mille livres par an.
1664 : Festivités données à Versailles, Les Plaisirs de l’Île enchantée. Molière y participe en reprenant Les
Fâcheux. Il y collabore avec Jean-Baptiste Lully, surintendant de la musique royale, et Pierre Beauchamp, maître
de ballet, pour créer Le Mariage forcé et La Princesse d’Élide, comédie galante mêlée de ballets.
Il présente aussi la première version de Tartuffe aussitôt interdite de représentation. C’est le début de la
querelle du Tartuffe qui durera 5 ans où les dévots reprochent à Molière de se moquer de la religion.
Louis XIV accepte d’être le parrain du premier né de Molière qui meurt 8 mois plus tard.
1665 : L’Amour médecin, comédie-ballet jouée à Versailles.
La troupe devient « troupe du roi » et voit la pension royale augmentée à six mille livres par an.
Dom Juan au Palais-Royal.
1666 : Le Misanthrope (grande comédie) et Le Médecin malgré lui (farce) au théâtre du Palais-Royal.
1666 -1667 : Au château de Saint-Germain, pour les festivités du Ballet des Muses, Molière et Lully créent, entre
autres, Le Sicilien ou l’Amour peintre. Louis XIV en personne participe aux ballets.
1668 : Au théâtre du Palais-Royal, L’Avare (grande comédie) ; à Versailles, George Dandin (comédie-ballet).
1669 : Au théâtre du Palais-Royal, Tartuffe, enfin autorisé, (grande comédie) ; au château de Chambord, Monsieur
de Pourceaugnac (comédie-ballet).
1670 : Au château de Saint-Germain, Les Amants magnifiques (comédie-ballet) commande pour Le Divertissement
royal. Au château de Chambord, Le Bourgeois gentilhomme, (comédie-ballet). Cette pièce est suivie du grand
Ballet des Nations, où Louis XIV peut contempler à sa demande de ridicules « turqueries ».
1671 : Psyché (tragédie-ballet) au palais des Tuileries. Énorme succès qui amène la troupe à faire des travaux
d’aménagement du théâtre du Palais-Royal pour pouvoir reprendre ce grand spectacle à machines.
Pour accueillir la seconde épouse de Monsieur, la princesse palatine de Bavière, à Saint-Germain, Louis
XIV veut faire représenter la quintessence des ballets précédents, intitulé le Ballet des Ballets. Il commande à
Molière une comédie-ballet qui fasse le lien entre tous ces ballets différents : La Comtesse d’Escarbagnas. (5
heures de spectacle).
1672 : Lully obtient la création et la direction de l’Académie royale de musique. Il est désormais défendu aux
troupes de comédiens de se servir de plus de 6 chanteurs et 12 instrumentistes, une ordonnance réduira encore ce
nombre en avril 1673 : maximum 2 chanteurs et 6 instrumentistes. De plus, Lully obtient aussi le droit exclusif de
faire imprimer les airs de musiques qu’il aurait composés. Molière collaborera désormais avec le musicien Marc-
Antoine Charpentier.
Au théâtre du Palais-Royal, Les Femmes savantes, (grande comédie).
1673 : Vendredi 10 février, au théâtre du Palais-Royal, première du Malade Imaginaire. 17 février, lors de la 4ème
représentation, Molière est pris de malaise. Il meurt dans la nuit sans avoir eu le temps de se confesser et
d’effectuer l’acte de renonciation à sa profession. L’archevêque de Paris autorisera cependant une sépulture en terre
consacrée.
1674 : Représentation du Malade Imaginaire à Versailles lors des Divertissements de Versailles.
II. TEMOIGNAGES HISTORIQUES : LA MORT DE MOLIERE.
S3 : La comédie-ballet.
La comédie-ballet est un genre composite qui mêle le théâtre à des parties chantées et
dansées.
I. Origine de la comédie-ballet.
Dans les années 1650-60, le ballet de cour est un spectacle très répandu. C’est un
spectacle de type participatif : la cour est à la fois sur scène/dans la salle. Les danseurs
sont à la fois des professionnels et des personnes de la cour, le roi et ses favoris (ballets du
roi) / la reine et ses dames (ballets de la reine).
Les Fêtes de Bacchus en 1651.
L’Amour malade, 1657.
En 1653 (Louis XIV a 14 ans), le futur roi Soleil joue dans le Ballet royal de la Nuit. Le
jeune roi y joue Apollon, soleil apparaissant après la nuit. Spectacle qui contribue à asseoir
son pouvoir puisqu’il en tirera le titre de Roi Soleil.
https://www.youtube.com/watch?v=PdeqbpfXaK8
Lecture possible du texte « Eloge d’un spectacle total » petits classiques larousse p. 190
En 1661, lors des fêtes de Vaux-le-Vicomte, Molière crée Les Fâcheux, pièce faisant
intercaler des ballets et du théâtre. Comme ce spectacle a plu au roi, Molière et Lully ont
voulu codifier le genre en « cousant les deux ».
Le dessein était de donner un Ballet aussi ; et comme il n’y avait qu’un petit nombre choisi de
Danseurs excellents, on fut contraint de séparer les Entrées de ce Ballet, et l’avis fut de les jeter
dans les Entractes de la Comédie, afin que ces intervalles donnassent temps aux mêmes Baladins de
revenir sous d’autres habits. De sorte que pour ne point rompre aussi le fil de la Pièce, par ces
manières d’intermèdes, on s’avisa de les coudre au sujet du mieux que l’on put, et de ne faire
qu’une seule chose du Ballet, et de la Comédie : mais comme le temps était fort précipité, et que
tout cela ne fut pas réglé entièrement par une même tête, on trouvera peut-être quelques endroits
du Ballet, qui n’entrent pas dans la Comédie aussi naturellement que d’autres. Quoi qu’il en soit,
c’est un mélange qui est nouveau pour nos Théâtres, et dont on pourrait chercher quelques
autorités dans l’Antiquité ; et comme tout le Monde l’a trouvé agréable, il peut servir d’idée à
d’autres choses, qui pourraient être méditées avec plus de loisir.
Lully est un compositeur italien très apprécié de Louis XIV. Il collabore avec Molière
pour différentes pièces qui rencontreront un grand succès : BG, Georges Dandin Monsieur
de Pourceaugnac, L’Amour médecin…
Le MI est la première comédie-ballet qui ne sera pas représentée devant le roi durant le
vivant du dramaturge. En effet, Lully ayant obtenu tous les privilèges royaux et
l’exclusivité des spectacles jouées à la cour, Molière ne peut plus y faire jouer ses pièces.
Il compose donc le MI avec Charpentier pour un public de ville, au théâtre du Palais-
Royal qu’il a d’ailleurs fait rénover pour que la scène puisse accueillir des danseurs,
musiciens et acteurs.
Le chorégraphe habituel, Pierre Beauchamps, collabore avec eux pour créer le spectacle
pour le Carnaval de 1673. Cela n’empêche pas Molière de léguer sa pièce au roi.
Molière mourra au terme de la quatrième représentation.
Le MI, comme la plupart des pièces, n’est pas publié tout de suite. En effet, pour conserver
le monopole des pièces, les troupes ne publient pas les pièces tant qu’elles sont jouées. Les
acteurs de Molière souhaitent jouer la pièce le plus longtemps possible mais comme des
impressions non autorisées circulent à l’étranger, La Grange, un comédien de la troupe, en
publie une.
La partition de Charpentier sera perdue et retrouvée seulement dans les années 1980.
Prologue
https://www.youtube.com/watch?v=GK2cRZCsFuw&list=RDQL9RYnQ6Z5o&index=6
Commedia dell’arte
Genre de théâtre populaire italien, né au XVIe siècle et se développant en France au XVIIe. Il repose sur
des types de personnages (notamment des valets) et de caractère (naïveté, ruse, ingéniosité), sur le
déguisement et le masque, sur le comique de geste, d’improvisation, sur des jeux de scènes visant le rire.
Le dessein était de donner un Ballet aussi ; et comme il n’y avait qu’un petit nombre choisi de
Danseurs excellents, on fut contraint de séparer les Entrées de ce Ballet, et l’avis fut de les jeter dans les
Entractes de la Comédie, afin que ces intervalles donnassent temps aux mêmes Baladins de revenir sous
d’autres habits. De sorte que pour ne point rompre aussi le fil de la Pièce, par ces manières d’intermèdes, on
s’avisa de les coudre au sujet du mieux que l’on put, et de ne faire qu’une seule chose du Ballet, et de la
Comédie : mais comme le temps était fort précipité, et que tout cela ne fut pas réglé entièrement par une
même tête, on trouvera peut-être quelques endroits du Ballet, qui n’entrent pas dans la Comédie aussi
naturellement que d’autres. Quoi qu’il en soit, c’est un mélange qui est nouveau pour nos Théâtres, et dont
on pourrait chercher quelques autorités dans l’Antiquité ; et comme tout le Monde l’a trouvé agréable, il
peut servir d’idée à d’autres choses, qui pourraient être méditées avec plus de loisir.
Extrait d’un récit d’André Félibien, historiographe du roi : Relation de la fête de Versailles
du dix-huitième juillet mille six cent soixante-huit.
Dans ce récit, l’auteur décrit la représentation d’une comédie-ballet de Molière et Lully, G.
Dandin ou le Mari confondu, présentée lors du Grand Divertissement royal en 1668.
Dans ce dernier acte l’on voit le paysan dans le comble de la douleur par les mauvais traitements de
sa femme. Enfin un de ses amis lui conseille de noyer dans le vin toutes ses inquiétudes, et l’emmène pour
joindre sa troupe, voyant venir toute la foule des bergers amoureux qui commence à célébrer par des chants
et des danses le pouvoir de l’amour.
Ici la décoration du théâtre se trouve changée en un instant, et l’on ne peut comprendre comment tant
de véritables jets d’eau ne paraissent plus, ni par quel artifice au lieu de ces cabinets et de ces allées on ne
découvre sur le théâtre que de grandes roches entremêlées d’arbres, où l’on voit plusieurs bergers qui
chantent et qui jouent de toutes sortes d’instruments. Cloris commence la première à joindre sa voix au son
des flûtes et des musettes. […]
On peut dire que dans cet ouvrage le sieur de Lully a trouvé le secret de satisfaire et de charmer tout
le monde ; car jamais il n’y a rien eu de si beau et de mieux inventé. Si l’on regarde les danses, il n’y a point
de pas qui ne marque l’action que les danseurs doivent faire, et dont les gestes ne soient autant de paroles
qui se fassent entendre. Si l’on regarde la musique il n’y a rien qui n’exprime parfaitement toutes les
passions et qui ne ravisse l’esprit des auditeurs. Mais ce qui n’a jamais été vu, [c’] est cette harmonie de voix
si agréable, cette symphonie d’instruments, cette belle union de différents chœurs, ces douces chansonnettes,
ces dialogues si tendres et si amoureux, ces échos, et enfin cette conduite admirable dans toutes les parties,
où depuis les premiers récits l’on a vu toujours que la musique s’est augmentée, et qu’enfin après avoir
commencé par une seule voix, elle a fini par un concert de plus de cent personnes que l’on a vues toutes à la
fois sur ce même théâtre joindre ensemble leurs instruments, leurs voix et leurs pas, dans un accord et une
cadence qui finit la pièce, en laissant tout le monde dans une admiration que l’on ne peut exprimer.