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UNIVERSITE MOHAMMED PREMIER

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE


OUJDA
Année : 2017 Thèse N° :119/17

L’arthrodèse de la cheville
à propos de 7 cas
THESE
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE : 30/11/2017

PAR
Mme. BOUGRINE Ramia
Née le : 16/01/1992 à ZAIO-NADOR

Médecin interne au CHU Med VI -Oujda

POUR L’OBTENTION DU DOCTORAT EN MEDECINE

MOTS-CLES
Arthrodèse talocrurale- cheville-arthrose post traumatique- Meary

JURY
Mr. Omar El Mahi………………………………………………………………PRESIDENT
Professeur d’enseigement supérieur de chirugie vasculaire

Mr. Hicham Yacoubi ………………………………………………………… RAPPORTEUR

Professeur d’enseigement supérieur de Traumatologie et orthopédie

Mr. Najib Abdeljaouad ……………………………………………………

Professeur Agrégé de Traumatologie et orthopédie

Mr. Mohammed Belehcen ………………………………………………… JUGES

Professeur agrégé de chirurgie pédiatrique

Mr. Omar Agoumi……………………………………………………………

Professeur assistant de Traumatologie et orthopédie


Serment
d’Hippocrate

Au moment d’être admis à devenir membre de la profession médicale, je


m’engage solennellement à consacrer ma vie au service de l’humanité.

Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont


dus.

Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé de mes


malades sera mon premier but.

Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.


Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l’honneur et les
nobles traditions de la profession médicale.

Les médecins seront mes frères.


Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune
considération politique et sociale, ne s’interposera entre mon devoir et
mon patient.

Je maintiendrai strictement le respect de la vie humaine dès sa


conception.

Même sous la menace, je n’userai pas mes connaissances médicales d’une


façon contraire aux lois de l’humanité.

Je m’y engage librement et sur mon honneur.

Déclaration Genève, 1948.


Université Mohammed premier
Faculté de médecine et de pharmacie
Oujda

Doyen Honorable
Pr. AZZOUZI ABDERRAHIM

Vice Doyen Charge Des Affaires Pédagogiques


Pr. BENTATA YASSAMINE

Vice Doyen Charge De La Recherche Scientifique


Pr. SEKHSOUKH RACHID

Secretarie General
Mr. BOURKENE AHMED
LISTES DES ENSEIGNANTS DE LA FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
D'OUJDA

NOM ET PRENON CADRE SPECIALITE

AZZOUZI ABDERRAHIM PES Anesthésie-Réanimation

EL MAHI OMAR PES Chirurgie vasculaire périphérique

DAOUDI ABDEKARIM PES Anatomie

NOM ET PRENON CADRE : SPECIALITE

HERRAG MOHAMMED PES Pneumophtisiologie

KAMAOUI IMANE PES Radiologie

ABBAOUI SANAE PES Anatomie pathologique

BENTATA YASSAMINE PES Physiologie

BOUZIANE MOHAMMED PES Anatomie

CHOUKRI MOHAMMED PES Chimie-Biochimie

ISMAILI ZAHI PES Gastroentérologie

AFQIR SAID PES Oncologie Médicale

BENZIRARE ADNANE PES Chirurgie vasculaire périphérique

HARROUDI TIJANI PES Chirurgie Générale

EL OUAFI NOUHA PES Cardiologie

GHAILAN MOHAMMED
PES Oto-Rhino-Laryngologie
RACHID

HOUSNI BRAHIM PES Anesthésie-Réanimation

ICHOU LINDA PES Rhumatologie


MIMOUNI AHMED PES Gynécologie-Obstétrique

MOUFID FAYCAL PES Neurochirurgie

EL AZZOUZI DRISS PES CHIRURGIE Pédiatrique

SEKHSOUKH RACHID PES OPHTALMOLOGIE

SERRAJ ANDALOUSSIKHALID PES Médecine Interne

SKIKER IMANE PES Radiologie

YACOUBI HICHAM PES Traumatologie-Orthopédie

ALLOUBI HASSAN Professeur AGREGE Chirurgie Thoracique

OULALI NOUREDDINE Professeur AGREGE Anatomie

BELAHCEN MOHAMED Professeur AGREGE Chirurgie Pédiatrique

BENHADDOU HOUSSAIN Professeur AGREGE Chirurgie Pédiatrique

DIKHAYE SIHAM Professeur AGREGE Dermatologie

EL HOUARI TARIK Professeur AGREGE Cardiologie

LEMKHENTE ZOHRA Professeur AGREGE Parasitologie-Mycologie

MEZOUAR LOUBNA Professeur AGREGE Radiothérapie

SAADI HANANE Professeur AGREGE Gynécologie-Obstétrique

AMRANI RIM Professeur AGREGE Pédiatrie

BARKI ALI Professeur AGREGE Urologie

BENAJIBA NOUFISSA Professeur AGREGE Pédiatrie

BERKHLI HAYAT Professeur AGREGE Anesthésie-Réanimation

HADDIYA INTISSAR Professeur AGREGE Néphrologie

ISSMAILI NABILA Professeur AGREGE Cardiologie

KHARRASSE GHIZLANE Professeur AGREGE Gastroentérologie


NAJIB ABDELJAOUAD Professeur AGREGE Traumatologie-Orthopédie

MADANIE HAMID Professeur AGREGE Anesthésie-Réanimation

SOUFI MEHDI Professeur AGREGE Chirurgie Générale

ZIZI NADA Professeur AGREGE Dermatologie

ALAMI ZAYNEB Professeur AGREGE Pharmacologie

BAZID ZAKARIA Professeur AGREGE Physiologie

HADJKACEM HANANE Professeur AGREGE Radiologie

LATRECH HANANE Professeur AGREGE Endocrinologie

MOUTAOUAKKIL ELMEHDI Professeur AGREGE Chirurgie Cardiovasculaire

SEDDIK RACHID Professeur AGREGE Hématologie Biologique

NOM ET PRENON CADRE SPECIALITE

CHRAIBI MERIAME Professeur Assistant Anatomie Pathologie

BENNESSER ALAOUI HABIBA Professeur AGREGE Médecine Interne

FOURTASSI MARYAM Professeur AGREGE Médecine Physique et de Réadaptation

HAMAZ SIHAM Professeur AGREGE Médecine Interne

KHANNOUSSI WAFAA Professeur AGREGE Gastroentérologie

ONEIB BOUCHRA Professeur AGREGE PSYCHIATRIE

RKAIN MARIA Professeur AGREGE Pédiatrie

ABDA NAIMA Professeur AGREGE Médecine communautaire

BRAHMI SAMI AZIZ Professeur Assistant Oncologie Médicale

MALEB ADIL Professeur Assistant Microbiologie

AGOUMI Omar Professeur Assistant Traumatologie-Orthopédie


ARIB SAFA Professeur Assistant Anesthésie-Réanimation

MTITOU BENKIRANE SAAD Professeur Assistant Gynécologie-Obstétrique

BARRIMI MOHAMED Professeur Assistant Psychiatrie

EL AYOUBI EL IDRISSI FAHD Professeur Assistant Oto-Rhino-Laryngologie

ELGHAZOUANI FATIMA Professeur Assistant Psychiatrie

KHALI FAHD Professeur Assistant Urologie

KOUISMI HATIM Professeur Assistant Pneumophtisiologie

LAZGUET YOUNEES Professeur Assistant Radiologie

SERGI BADR Professeur Assistant Chirurgie Générale

EL MEKKAOUI AMINE Professeur Assistant Gastroentérologie

EL OUMRI AHMED AMINE Professeur Assistant Médecine physique et de Réadaptation

AL AHMADI BRAHIM Professeur Assistant Anesthésie-Réanimation

BABA KHOUYA ABDELADIM Professeur Assistant Pédiatrie

MEBROUK YASSINE Professeur Assistant Neurologie

SBAI ALI Professeur Assistant Radiothérapie

MAADANE ASMAE Professeur Assistant Ophtalmologie

MAROUF RACHID Professeur Assistant Chirurgie Thoracique

TAJIR Mariam Professeur Assistant Génétique médicale

RAOUZI Nabil Professeur Assistant Neurochirurgie

CHARIBA Siham Professeur Assistant Ophtalmologie

NOUR Marouane Professeur Assistant Chirurgie pédiatrique

BENNANI Amal Professeur Assistant Anatomie Pathologie


ENSEIGNANTS SCIENTIFIQUES

NOM ET PRENOM CADRE SPECIALITE

HAKKOU ABDELKADER P.E.S Biochimie

BELLAOUI MOHAMMED Biologiste Biologie moléculaire et génétique


Dédicaces
Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots qu’il faut…
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude,
l’amour, le respect, la reconnaissance …
Aussi, c’est tout simplement que
A Allah

Créateur de la terre et des cieux, Tu as voulu et Tu as permis que ce


jour arrive. Par Ta miséricorde, Ta bonté et Ta grâce Tu m’as assisté tout
au long de ma vie.
Je te prie d’accepter ce modeste travail en témoignage de ma
reconnaissance et de ma foi.
A mes très chèrs parents,
Ceux qui m’ont inculqué la valeur du savoir, le seul trésor inépuisable…
Je ne saurai jamais vous remercier autant…
A ma mère Fatima ZEKHNINI
Maman, la meilleure au monde qui m’a donné sans compter, tous les mots
de la terre ne sauront te témoigner tout l’amour et la reconnaissance que je
te porte, tu as toujours été là pour moi, dans les moments heureux et
difficiles aussi. Tu fais partie de tous mes souvenirs, je prie dieu tous les
jours de t’offrir santé et bonheur. Je te remercie pour tous les sacrifices que
tu as fait et que tu fais encore pour moi sans jamais te plaindre.
Je vous dédie cette réussite comme je vous ai déjà tout dédié…
A mon cher père Abdelmajid BOUGRINE
Aucun mot ne saurait exprimer tout mon amour et toute ma
gratitude. Merci pour tes sacrifices le long de ces années. Merci pour ta
présence rassurante. Puisse dieu te prêter longue vie et bonne santé afin
que je puisse te combler à mon tour.
A mon oncle Abdelkader ZEKHNINI et ma tante Houria
Merci pour tout l’amour …
Vous avez toujours été pour moi, la lumière qui me guide dans les
moments les plus obscurs. En témoignage des profonds liens qui nous
unissent, veuillez cher oncle chère tante trouver à travers ce travail
l’expression de mon grand amour, mon attachement et ma profonde
reconnaissance.
Puisse ton existence pleine de sagesse, d’amour me servir d’exemple dans
ma vie et dans l’exercice de ma profession. Puisse dieu vous prêter longue
vie et bonne santé afin que je puisse vous combler à mon tour.

A mes chers oncles ; Abdelmalak,Abdelilah,Brahim


Vous avez Toujours été là pour moi, à partager les moments les plus
difficiles, mais aussi les plus joyeux. Je vous dédie ce travail, en guise de
reconnaissance de votre amour, votre soutien, votre tendresse, votre
compréhension et votre générosité avec tous mes voeux de bonheur. Je
prie Dieu le tout puissant pour nous garder, à jamais, unis en pleine
amour, joie et prospérité. J’espère que vous soyez aujourd’hui fiers de moi,
je suis fière de vous.
A ma grand mère El Batoul Zekhnini
Ma première maman, Je ne trouverai jamais de mots pour t’exprimer mon
profond
attachement et ma reconnaissance pour l’amour, la tendresse et surtout
pour ta présence dans mes moments les plus difficiles, et si j en suis arrivé
là ce n’est que grâce a toi ma maman adorée. Tu m’as toujours conseillé et
orienté dans la voie du travail et de l’honneur, ta droiture,conscience et
amour pour ta famille me serviront d’exemple dans la vie.
Que ce modeste travail soit pour vous un témoignage de ma grande
considération et mon grand amour.
Avec tous mes souhaits de longue vie et bonne santé.
A la mémoire de mes grands parents,
Que Dieu bénisse vos âmes, je ne vous oublierai jamais ….
A ma soeur chérie Asmae, et mon adorable frère Oualid et à mon petit
frère Hatim
Je vous dédie ce travail, témoignant de mon amour et mon attachement les
plus sincères
Que nos liens fraternels durent à tout jamais et se consolident davantage
J’implore DIEU qu’il vous apporte bonheur, amour et que vos rêves se
réalisent.
A mon très cher mari Ahmed
Quand je t’ai connu, j’ai trouvée l’homme de ma vie, mon âme sœur et la
lumière de mon chemin.
Ma vie à tes cotés est remplie de belles surprises.
Tes sacrifices, ton soutien moral et matériel, ta gentillesse sans égal, ton
profond attachement m’ont permis de réussir mes études.
Sans ton aide, tes conseils et tes encouragements ce travail n’aurait vu le
jour.
Que dieu réunisse nos chemins pour un long commun serein et que ce
travail soit témoignage de ma reconnaissance et de mon amour sincère et
fidèle.
A toutes mes tantes,
Nadira ,Sophia,Saloua , Naima,Hakima,Fatna ….
A toute ma famille,
J’aurais voulu vous rendre hommage un par un.
Je suis très sensible à vos encouragements, votre soutien, votre sympathie
et votre générosité …
Que cette dédicace soit pour vous le témoignage de mes sentiments de
respect et de gratitude les plus sincères.
Que Dieu vous protège et vous procure une vie pleine de bonheur et de
prospérité.
A tous mes amies,
Et surtout,
Manal
,Manar,Wahiba,Hanane,Safae,Sara,Rokia,Ismahane,Hajar,Fadoua……
je vous remercie pour tous ces souvenirs et moments de bonheur…
A la famille des internes à la quelle je suis fière d’appartenir …
A tous mes confrères et consœurs …
A mes enseignants de primaire, secondaire et de la faculté de médecine de
OUJDA.

Un profond respect et un remerciement particulier pour Pr Amrani Rim,


Pr Benzirar ,
A tous les collègues de classe, d’amphithéâtre et de stage hospitalier.
Aux malades…
Je leur souhaite prompt rétablissement
A tous ceux que je n’ai pas pu citer.
Pardonnez-moi pour cette omission assurément involontaire.
A vous tous, je dis merci et merci !
Remerciements
A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DE THESE :
PROF.MAHI OMAR, chef de service de chirurgie
vasculaire.

Vous nous faites un grand honneur en acceptant


aimablement CHEF de service de chirurgie vasculaire, la
présidence de notre jury.
Votre compétence, votre dynamisme, votre modestie,
votre rigueur et vos qualités humaines et professionnelles
ont suscité en nous une grande admiration et un profond
respect, ils demeurent à nos yeux exemplaires. Notre
passage extraordinaire, entant qu’interne, chez vous au
service, sera toujours calquer dans notre mémoire. Nous
voudrions être dignes de la confiance que vous nous avez
accordée et vous prions, cher Maître, de trouver ici le
témoignage de notre sincère reconnaissance et profonde
gratitude.
A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE
THESE: Pr. YACOUBI HICHAM, chef de service de
traumatologie-orthopédie B

Nous avons eu le grand plaisir de travailler sous votre


direction, et avons trouvé auprès de vous le conseiller et le
guide qui nous a reçus en toute circonstance avec
sympathie, sourire et bienveillance.
Vos compétences professionnelles incontestables ainsi
que vos qualités humaines vous valent l'admiration et le
respect de tous. Vous êtes et vous serez pour nous l'exemple
de rigueur et de droiture dans l'exercice de la profession.
Nous vous restons à jamais reconnaissants, sincèrement
respectueux et toujours disciples dévoués. Nous nous
oublierons jamais vos cours aussi simples et
compréhensibles à l’amphithéâtrale, personnellement j’ai
toujours aimez la traumatologie grâce à vous. Et c’est pour
cette raison j’ai décidé de terminer mon parcours en
médecine par un sujet sur cette spécialité qui me fascine
énormément ! Et finalement, veuillez, cher Maître,
trouver dans ce modeste travail l'expression de ma haute
considération, de ma sincère reconnaissance et de mon
profond respect.
A NOTRE MAITRE ET JUGE : Pr. NAJIB ABDEL
JAOUAD, PROFESSEUR AGREGE DE
TRAUMATOLOGIE – ORTHOPEDIE B

Nous sommes profondément touchés par votre gentillesse


et la spontanéité de votre accueil. Nous vous remercions
pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger
cette thèse. Veuillez trouver ici l’expression d e nos sincères
remerciements
A NOTRE MAITRE ET JUGE : Pr. AGOUMI OMAR
PROFESSEUR ASSISTANT EN
TRAUMATOLOGIE-ORTHOPEDIE A

C’est pour nous un immense plaisir de vous voir siéger


parmi le jury de notre thèse. Nous avons été impressionnés
par votre amabilité, votre abnégation et vos compétences.
C’est pour nous l’occasion de vous témoigner respect et
considération.
A NOTRE MAITRE ET JUGE : PROF. BELAHCEN
MOHAMMED, PROFESSEUR AGREGE EN
CHIRUGIE PEDIATRIQUE

Nous sommes infiniment sensibles à l’honneur que


vous nous Faites en acceptant de juger notre travail. Vous
avez fait preuve d’une grande disponibilité et d’une grande
gentillesse. Veuillez trouver, cher Maître, dans ce modeste
travail, l’expression de notre sincère gratitude
Liste Des Figures Et
Tableaux
 Figure n°1 : articulation de la cheville
 Figure n° 2 : Épiphyse distale du tibia (vue inférieure). D’après Kamina(2).
 Figure n°3 : la mortaise tibio-astragalienne(1)
 Figure n°4 : L’articulation de la cheville. (22).
 Figure n° 5 : Talus droit. D’après Kamina.
Figure n° 6 : le ligament latéral interne de la cheville (2)
 Figure n°7: ligament latéral externe de la cheville (2)
 Fig n°8 : vue médiale montrant la vascularisation artérielle de l’articulation de
la cheville(21)
 Figure n°9 : Systèmes trabéculaires de la cheville et du pied. D’après
Kamina.(2)
 Figure n° 10 : Flexion (A) et extension (B) de l’articulation talo‐crurale(4).
 Figure n°11 : Centres et axes des mouvements du calcanéum sous le talus.
D’après Kamina(2)
 Figure n°12 : Abduction (A) et adduction (B) du pied(4)
 Figure n°13 : Rotation médiale (A) et latérale (B) du pied. D’après
Kamina.(2).
 Figure n° 14 : Inversion (A) et éversion (B) du pied. D’après Kamina.(2).
 Figure n°17 : cheville de face
 Figure n°18: Schéma des repères radiologiques normaux à partir d’un cliché
radiographique de profil en charge (13).
 Figure n° 19: L’angle tibio-astragalien sur un cliché de profil (17).
 Figure n°20: L’angle de DJIAN-ANNONIER sur un cliché de profil de la
cheville(14).
 Figure n°21 : Cliché cerclé de MEARY [11]
 Figure n°22: Arthrose talocrurale post traumatique ,
 (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA
 Figure n°23: Arthrose talocrurale post traumatique secondaire à une fracture
bimalléolaire (19)
 Fig. n°24 : Fracture pseudarthrosée du processus latéral du talus droit. Coupe
TDM frontale comparative 3 mois après la fracture. Les clichés simples étaient
normaux. Remarquer la fracture (tête de flèche) et le corps étranger intra-
articulaire (139).
 Fig. n° 25 : Fracture de contrainte de la tête du talus :
 a : radiographie standard de profil ne visualisant aucune anomalie ;
 b : IRM pondérée en T1 en coupe sagittale avec unhypo-signal dans
l’hypersignal de la graisse osseuse ;
 c : coupe IRM axiale pondérée en STIR montrant la fracture dans
l’hypersignal de l’oedème intra-osseux.(138).
 Figure n°26: fracture bimalleolaire chez une patiente de service de
traumatologie CHU Med VI OUJDA.
 Figure n° 27 ; fracture du talus , (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med
VI-OUJDA)
 Figure n°28 :cal vicieux chez un patient de service de traumatologie CHU
Med VI OUJDA.
 Figure n°29: Arthrose talocrurale post traumatique secondaire
 à des entorses récidivantes de la cheville (9)
 Figure n°30:Séquelle d’ostéoarthrite chez un jeune patient du service de
traumato orthopédie CHU Med VI OUJDA
 Figure n°31: Images radiologiques de face et profil
 et scannographiques d’une arthrose séquelle d’arthrite de cheville (45)
 Figure n° 32:
 A et B:Déformation et ulcération d’une cheville de Charcot,
 C :Cliché de la cheville de profil montrant une destruction du talus et
collapsus du tibia
 D :Radiographie de la cheville de face montrant une destruction de
l’articulation talocrurale (156).
 Figure n°33: Déformation en valgus de la cheville et du pied dans la
polyarthrite rhumatoide évoluée(28)
 Figure 34: Radiographie du pied gauche de face : ostéoarthropathie diabétique
 Figure n°35 : nécrose cutanée après ostéosynthèse d’une fracture du talus,
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
 Figure n° 36 : nécrose cutanée après arthrodèse talocrurale (29)
 Figure n°37: Trajet de l'incision de la voie de MEARY,
 Figure n°38: Repérage des branches du nerf
 cheville droite. La voie est verticale antérolatérale (47) fibulaire superficiel
(47).
 Figure n°39: A et B : Incision du plan aponévrotique, avec individualisation
du ligament frondiforme, section du plan superficiel (A, B).(47)
 Figure n°40: Décollement sous-périosté prudent qui permet d'exposer
 le pilon tibial et d'aborder l'articulation (47).
 Figure n° 41: Voie antérolatérale en vert, voie antéromédiale en rouge (19).
 Figure n°42 : image d’une arthrodèse talocrurale par voie anterieur ,
 (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
 Figure n° 43 :image d’une arthrodèse de la cheville par voie antérieure en per
opératoire
 (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
 Figure n°44: Voie d'abord selon Adams.
 Trajet de l'incision (47).
 Nerf fibulaire superficiel, 2. Nerf sural.
 Figure n°45: Dissection au ras de la fibula en se portant en avant et en dedans
en sous-périosté sur le pilon tibial et le talus (47).
1 Fibula 2 Tibia, 3 Syndesmose, 4 Capsule articulaire, 5. Ligament
fibulotalien antérieur, 6. Ligament fibulocalcanéen.
 Figure n° 46: Ostéotomie proximale fibulaire, libération ligamentaire,
retournement fibulaire et abord articulaire (47).
Fibula 2. Tibia 3. Syndesmose
 Figure n°47: Voie latérale transfibulaire (19).
o Voie latérale selon Mann : 1 nerf sural, 2 incision cutanée, 3
représentation de la résection osseuse, 4 nerf fibulaire superficiel.
o Résection fibulaire et coupe osseuse selon Mann.
 Figure n°48: A. Arthrodèse par voie postérieure ostéosynthésée par plaque
vissée (19).
 1 : tendon calcanéen, 2 : grosse tubérosité, 3 : tendon récliné, 4 : lame plaque.
o Radiographie de face : talocrurale isolée.
o Radiographie de profil : talocrurale isolée.
 Figure n°49: Positionnement de l'arthrodèse de cheville : Les lignes
pointillées objectivent la subluxation antérieure du talus et la flèche pointe le
vide postérieur préopératoire. Le recentrage du talus sous le tibia est objectivé
par l'alignement de l'axe du talus et du tibia, tous les deux perpendiculaires au
sol sur ce cliché en charge (52).
 Figure n°50: Fixation de l'arthrodèse: Mise en place des vis (57).
o La première vis est orientée du haut vers le bas et de dehors en dedans
(56). La deuxième vis est orientée du bas vers le haut et de dehors en
dedans, ou du haut vers le bas et de dedans en dehors en fonction de la
facilité d'accès (57). Le but est le croisement des vis dans les trois
plans de l'espace.
o Fixation définitive des vis.
 Figure n°51: Technique de HOLT (29)
 Figure n° 52: Vissage ascendant selon MANN (49).
 Figure n°53: Double vissage de MAURER (40).
 Figure n°54: Triple vissage de SCHUBERTH (59).
 Figure n°55: Vissage quadruple selon ENDERS (57).
 Figure n°56: Arthrodèse talocrurale par plaque vissée antérieure (19).
 Figure n°57: Schéma simplifié des différents montages par fixation externe
décrits dans la littérature (57).

a.Montage Schoenhaus, b. Montage Berman. c. Montage Saragaglia d. Montage


Newmann.

 Figure n°58: Passage de la mèche effondrant les corticales calcanéenne,


talienne et tibiale sur la tige-guide lors d’une arthrodèse de cheville par
enclouage rétrograde.(19)
 Figure n°59 : Cliché radiologique de face d’une arthrodèse de cheville par un
clou rétrograde à 3 mois post-opératoire objectivant la fusion osseuse et
l’incorporation du greffon osseux.(19)
 Figure n°60: Vue peropératoire d’une arthrodèse talocrurale par arthroscopie
(88).
 Images peropératoires arthroscopiques d'une arthrose
talocrurale.
 Images peropératoires arthroscopiques après avivement des
surfaces articulaires.
 c, d. Geste de débridement.
 Figure n° 61: Ostéosynthèse classique d’une arthrodèse talocrurale par voie
arthroscopique (88).
a, b. Radiographies en charge d'une arthrose talocrurale centrée quelques
années après une arthrite septique.
c, d. Radiographies en charge postopératoire d'une arthrodèse talocrurale
arthroscopique
 Figure n°62: Arthrose varisante de la cheville, réductible, arthrodèse par voie
arthroscopique (88).
 Figure n°63: Glissement du greffon tibial selon Blair (19).
 Figure n° 64 ; position du membre lors d’une arthrodèse talocrurale,
 Figure n°65 :(Prothèse en place avec ses trois composantes implants tibial et
talien séparés par un patin de
Obs n°1 : Cliché radiologique de face d’une arthrodèse talocrurale par Triple vissage
de SCUBERTH, (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
Obs n°2 : cliché radiographique de face d’une arthrodèse talocrurale selon technique
de
MEARY (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
Obs n° 3 : Cliché radiologique de face d’une arthrodèse talocrurale selon technique
de MEARY
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
Obs n° 4 : Arthrodèse talocrurale par technique de MEARY par contrôle scopique.
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
Obs n°5 : clichés radiologiques de face et profil d’une fracture bi-malléolaire,
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
Obs n°6 : Cliché radiologique de face d’une arthrodèse talocrurale par une plaque
vissée,
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
Obs n° 7 : Cliché radiologique de profil d’une arthrodèse talocrurale par une plaque
vissée, (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
Obs n°8 : clichés radiologiques de face et profil d’une arthrodèse talocrurale par une
plaque vissée après un contrôle de 2 mois, (Service de Traumato-Orthopédie CHU
Med VI-OUJDA) .
Obs n°9 : clichés radiologiques de face et profil d’une arthrodèse talocrurale après un
contrôle de 1 an et 6 mois, (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)
Obs n°10 : cliché radiologique de profil d’une arthrodèse talocrurale par une plaque
vissée associée a deux vis direct. (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-

Obs n°11: raccourcissement du membre chez un de nos patients.


Tableau n° 1 : Les antécédents de nos patients.
Tableau n°2 : Répartition des patients selon les étiologies
Tableau n° 3 : cotation de la douleur selon DUQUENNOY(9).
Tableau n°4 : cotation en points de la douleur chez nos patients.
Tableau n°5 : Cotation en points du périmètre de marche selon DUQUENOY (9)
Tableau n°6 : Répartition de la douleur après l’arthrodèse selon DUQUENNOY
Tableau n°7 : score douleur pré et post opératoire selon DUQUENOY (9)
Tableau n° 8 : Score de la marche selon DUQUENNOY
Tableau n°9 : Score du périmètre de marche en préopératoire et Postopératoire.
Tableau n°10 : répartition des patients en fonction de leur boiterie pré et post
opératoire.
Tableau n°11 : Résultats globaux selon la cotation de DUQUENNOY (9).
Tableau n° 12 : répartition des résultats en fonctions des indications
Tableau n°13 :L’âge moyen selon la littérature
Tableau n°14: Répartition selon le sexe dans la littérature
Tableau n°15 : Répartition selon le coté atteint dans la littérature
Tableau n°16 : Répartition de l’arthrodèse selon les indications.
Tableau n°17: Répartition selon la technique utilisée
Tableau n°18: Tableau comparatif entre la fixation interne et externe.
Tableau n° 19: Critères décisionnels entre arthrodèse et prothèse.(135)
Tableau n°20 : comparaison des complications infectieuses selon les séries
Tableau n°21 : taux de pseudarthrose selon la littérature
Tableau n°22 : tableau comparatif des différentes séries
Tableau n° 23 : taux de fusion de première intention selon la littérature
PLAN
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Introduction ............................................................................................................................................................. 5
Partie Theorique ...................................................................................................................................................... 7
I. Rappel anatomique............................................................................................................................................... 8
A-L’ARTICULATION TALOCRURALE ....................................................................................................... 11
1– Les surfaces articulaires ........................................................................................................................... 11
2-Les Moyens d’union................................................................................................................................... 15
a- La capsule articulaire ................................................................................................................................ 15
b- Les ligaments ............................................................................................................................................ 15
3- Les Vaisseaux Et Nerfs De L’articulation Tibio-Tarsienne ...................................................................... 19
B- L’ARTICULATION PERONEO-TIBIALE INFERIEURE ........................................................................ 21
1-Les surface articulaires............................................................................................................................... 21
2-Les moyens d’union ................................................................................................................................... 21
3-La vascularisation de l’articulation péronéo-tibiale inférieure................................................................... 21
4-L’innervation de cette articulation ............................................................................................................. 21
A- LES RAPPORTS ANTERIEURS................................................................................................................ 22
1- les plans superficiels ................................................................................................................................. 22
2-Les plans profonds ..................................................................................................................................... 22
B- LES RAPPORTS POSTERIEURS .............................................................................................................. 23
1-La loge médiane ......................................................................................................................................... 23
2-La loge interne ........................................................................................................................................... 23
3-La loge externe ........................................................................................................................................... 24
II. Biomécanique de la cheville et de l’arrière pied............................................................................................... 25
A-Transmission des contraintes ........................................................................................................................ 25
B- Mouvements des articulations de la cheville et de l’arrière pied ................................................................. 27
1-Mouvement de l’articulation talocrurale .................................................................................................... 27
2- L’articulation sous‐talienne....................................................................................................................... 27
3-L’articulation transverse du tarse ............................................................................................................... 30
4- Mouvements des articulations sous‐talienne et transverse du tarse .......................................................... 30
5-Inversion et Éversion du pied..................................................................................................................... 32
C.La marche normale ........................................................................................................................................ 34
1 Prise de contact avec le sol ......................................................................................................................... 34
2 Phase d'appui .............................................................................................................................................. 34
3 Phase d'oscillation ...................................................................................................................................... 35

1
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

D. La marche de la cheville enraidie ou arthrodésée......................................................................................... 36


III. L’étude radio-clinique de la cheville ............................................................................................................... 37
B. Etude radiologique ........................................................................................................................................ 39
1. La radiographie standard ........................................................................................................................... 39
2. La tomodensitométrie arthro-TDM .......................................................................................................... 47
3_L’IRM........................................................................................................................................................ 49
IV. LES INDICATIONS ....................................................................................................................................... 50
A- ARTHROSE SECONDAIRE ...................................................................................................................... 50
B- L’instabilité chronique de la cheville .......................................................................................................... 54
C-ARTHROSE PRIMITIVE DE LA CHEVILLE ............................................................................................ 55
D-SEQUELLES D’ARTHRITE DE LA CHEVILLE ...................................................................................... 55
E- Pied neurologique ........................................................................................................................................ 58
F- Pied bot congénital........................................................................................................................................ 61
G- ARTHROPATHIES INFLAMMTOIRES ................................................................................................... 61
H- AUTRES INDICATIONS ........................................................................................................................... 63
V. Limites de l’arthrodèse talocrurale (Ostéosynthèse interne) ............................................................................ 64
1. Contre-indications absolues .......................................................................................................................... 64
2-Contre-indications relatives ........................................................................................................................... 66
VI.TRAITEMENT ................................................................................................................................................ 67
A .R appel Historique ....................................................................................................................................... 67
1-Arthrodèses extra-articulaire ..................................................................................................................... 67
2-Arthrodèse par enchevillement ................................................................................................................. 67
3-Les arthrodèses par avivement des surfaces articulaire ............................................................................ 68
B-LES VOIES D’ABORD CHIRURGICALES .............................................................................................. 68
1- Voie antérolatérale .................................................................................................................................... 68
2-Voie Antéro-médiale ................................................................................................................................. 71
3-Double voie ............................................................................................................................................... 73
4- Voie antérieure .......................................................................................................................................... 73
5- Voie latérale transfibulaire ........................................................................................................................ 76
6- Voie médiale ............................................................................................................................................ 79
7- Voie postérieure ....................................................................................................................................... 79
C. Techniques chirurgicales .............................................................................................................................. 81
C.1. Arthrodèse talocrurale par vissage ......................................................................................................... 83
C.2.Arthrodèse talocrurale par plaque vissée. ............................................................................................... 91
C.3.Arthrodèse talocrurale par exofixateur ................................................................................................... 93

2
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C.4.Arthrodèse talocrurale par clou centromédullaire................................................................................... 97


c. Verrouillage latéral ....................................................................................................................................... 99
d. Verrouillage postéro-antérieur ..................................................................................................................... 99
C.5.Ostéosynthèse par des agrafes .............................................................................................................. 101
C.6.Arthrodèse talocrurale par arthroscopie ............................................................................................... 101
C.7.Autres techniques.................................................................................................................................. 109
C.8.Greffe osseuse complémentaire ............................................................................................................ 114
Partie Pratique ..................................................................................................................................................... 115
Patients et methodes ............................................................................................................................................ 116
I. Patients ............................................................................................................................................................. 117
II. Méthodes ........................................................................................................................................................ 117
III- Limites du sujet ............................................................................................................................................ 117
VI, RESUME DES OBSERVATIONS .............................................................................................................. 118
Résultats .............................................................................................................................................................. 119
I- ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE ..................................................................................................................... 120
A- FREQUENCE ........................................................................................................................................... 120
B- AGE ........................................................................................................................................................... 120
C- SEXE ......................................................................................................................................................... 121
D. Répartition selon le coté atteint .................................................................................................................. 122
E- ANTECEDENTS ....................................................................................................................................... 122
F.Indications .................................................................................................................................................... 123
II. Etude radio-clinique........................................................................................................................................ 124
1. Etude clinique .............................................................................................................................................. 124
1.1. La douleur............................................................................................................................................. 124
1.2- Le périmètre de marche ....................................................................................................................... 125
1.3-La boiterie ............................................................................................................................................ 126
1.4-Les déformations du pied ..................................................................................................................... 126
1-5-Autres signes cliniques ........................................................................................................................ 126
2. ETUDE RADIOLOGIQUE ....................................................................................................................... 127
3- ETUDE D’OPERABILITE ........................................................................................................................ 127
A-ETUDE CLINIQUE ................................................................................................................................ 127
B-ETUDE PARACLINIQUE ..................................................................................................................... 127
4- TRAITEMENT .......................................................................................................................................... 127
A-Préparation des champs opératoires ....................................................................................................... 127
B-Anesthésie .............................................................................................................................................. 128

3
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C-Antibioprophylaxie ................................................................................................................................. 128


D- L’installation du malade ......................................................................................................................... 128
E-Voies d’abord ......................................................................................................................................... 130
F-Technique opératoire .............................................................................................................................. 130
G-SOINS POST OPERATOIRES ............................................................................................................. 141
5- COMPLICATIONS ............................................................................................................................... 142
6- RESULTATS THERAPEUTIQUES ..................................................................................................... 144
Discussion ........................................................................................................................................................... 150
I-ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE : ..................................................................................................................... 151
A-AGE ........................................................................................................................................................... 151
B. Sexe ............................................................................................................................................................ 152
II. Etude des étiologies ........................................................................................................................................ 153
III-CHOIX DE LA TECHNIQUE : .................................................................................................................... 154
VI. Arthrodèse ou prothèse totale de la cheville ................................................................................................ 157
V. COMPLICATIONS ....................................................................................................................................... 161
A-LES COMPLICATIONS INFECTIEUSES ............................................................................................... 161
B-PSEUDARTHRODESE ............................................................................................................................. 162
C-COMPLICATIONS NERVEUSES : .......................................................................................................... 162
D-AUTRES COMPLICATIONS ................................................................................................................... 163
IV. Résultats thérapeutiques ................................................................................................................................ 164
1. Résultats fonctionnels.................................................................................................................................. 164
1.1. Résultats généraux ................................................................................................................................ 164
2. Résultats analytiques ................................................................................................................................... 164
3-RESULTAS RADIOLOGIQUES ............................................................................................................... 168
Conclusion........................................................................................................................................................... 169
Résumé ................................................................................................................................................................ 171
Annexes ............................................................................................................................................................... 175
Bibliographie ....................................................................................................................................................... 182

4
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Introduction

5
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

La cheville est une articulation complexe subissant une force tridimensionnelle: verticale
de compression, tangentielle antéropostérieure, latéromédiale de cisaillement et de rotation.
L'arthrose de la cheville doit-elle être traitée par l'arthrodèse qui donne de bons résultats avec
une grande fiabilité ou une prothèse qui conserve une mobilité mais avec des reculs encore
modestes.
L’arthrodèse talo-crurale reste le traitement de choix dans les atteintes articulaires
importantes de la cheville afin de lui restituer une indolence parfaite et une bonne stabilité,
malgré le développement de la chirurgie prothétique.
Le taux des échecs des prothèses de cheville, nous conforte dans cette idée.
Il est important que l’arthrodèse de la cheville restaure une marche,pieds chaussés,
proche de la marche physiologique.
C’est Albert (1), qui en 1879, a réalisé pour la première fois une ankylose chirurgicale de
la cheville à laquelle il a donné le nom d’arthrodèse.
Depuis, de nombreux auteurs ont mis au point différentes techniques montrant par là qu’il
n’existe pas qu’une seule méthode efficace et fiable.
Le but de notre étude était d’évaluer, à court et moyen terme, le résultat fonctionnel de
l’arthrodèse de la cheville et le retentissement sur les articulations
sous-talienne et médiotarsienne ainsi que sur la statique du pied .

6
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Partie Theorique

7
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

I. Rappel anatomique(2)
Les articulations de la cheville sont au nombre de deux :
 Articulation talocrurale, réunissant la jambe au pied.
 L’articulation péronéo-tibiale inferieure, réunissant la malléole externe
au pilon tibial.
Ces articulations comprennent :
 L’extrémité inferieure du tibia.
 L’extrémité inferieure du péroné.
 Et l’astragale.

8
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°1

La cheville est une articulation hautement congruente


sous forme d’une mortaise qui emprisonne le talus
lequel s’articule avec le plafond tibial, la malléole
interne et la malléole externe par trois facettes d’une
surface totale de 12 cm2.

9
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 2 : Épiphyse distale du tibia (vue inférieure). D’après Kamina(2).

1. Malléole médiane
2. Surface articulaire tibiale inférieure
3. Surface articulaire de la malléole médiale
4. Incisure fibulaire

LES ARTICULATIONS :

10
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

A-L’ARTICULATION TALOCRURALE :
C’est une articulation étroitement emboitée de type trochléen.
Les extrémités distales du tibia et du péroné forment une cavité plus large en
avant qu’en arrière, dans laquelle meut la trochlée de l’astragale.
1– Les surfaces articulaires :
Sont étroitement encastrées l’une dans l’autre, le tibia et le péroné forment une solide
pince osseuse, « la mortaise tibio-péroniere », ou vient s’encastrer le tenon de l’astragale.
a : la mortaise tibio-péroniere :
Les extrémités inferieures, des deux os de la jambe solidarisées par les ligaments de
l’articulation tibio-péroniere inferieure, comprennent un toit et deux parois latérales.
 Le toit de la mortaise est formé par la face inferieure du pilon tibial en
forme de quadrilatère irrégulier, il présente à sa partie moyenne une saillie
mousse antéro-postérieure en rapport avec la gorge de la poulie astragalienne.
 La paroi interne est verticale, plane, triangulaire à base antérieure, formé
pas la face externe de la malléole interne.
 La paroi externe est formée par la facette articulaire de la face interne de
la malléole péronière.
Les surfaces articulaires de la mortaise péronéo-tibiale sont recouvertes de cartilage, qui est plus
épais sur la face supérieure que sur les facettes malléolaires.

11
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°3 : la mortaise tibio-astragalienne(1)

Figure n°4 : L’articulation de la cheville. (22).

12
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

b: la surface articulaire astragalienne :


Le tenon astragalien est constitué de trois facettes articulaires, une supérieure
et deux latérales :
 La facette supérieure : encore appelée poulie astragalienne, elle est convexe d’avant en
arrière, concave transversalement, elle présente une crête rugueuse transversale pour
l’attache de la capsule tibio-tarsienne et du ligament astragalo-scaphoidien.
Elle a un versant interne étroit, un versant externe large et haut, et une gorge médiane
située plus près du bord interne que du bord externe.
 La facette interne : répond a la malléole interne en forme de virgule dont la grosse
extrémité est en avant.
 La facette externe : s’articule avec la malléole péronière, elle est fortement concave de
haut en bas et présente la forme d’un triangle à sommet inferieur.

13
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 5 : Talus droit. D’après Kamina.

A. Vue supérieure 1. Tête 7. Tubercule médial


B. Vue médiale 2. Col 8 ;Surface malléolaire médiale
C. Vue latérale 3. Surface malléolaire latérale 9. Surface calcanéenne antérieure
D. Vue inférieure 4. Trochlée 10. Sillon du talus (sinus du tarse)
5. Tubercule latéral 11. Surface calcanéenne post
6. Sillon du long fléchisseur de l’hallux 12. Surface calcanéenne moyenne

14
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

2-Les Moyens d’union :


comprennent la capsule articulaires et les ligaments, les plus importants sont les
ligaments latéraux :
a- La capsule articulaire :
Elle est plus épaisse en avant qu’en arrière, elle s’insère sur le tibia et le péroné a la limite
des surfaces articulaires, remontant sur quelques millimètres à la face antérieure du pilon tibial,
Au niveau de l’astragale, elle s’insère également à la limite du cartilage sauf en avant ou elle va
se fixer à la partie antérieure du col de l’astragale.

b- Les ligaments :
b-1 – le ligament latéral interne :
Le plus résistant, il comprend deux plans :
Le plan superficiel ou ligament deltoïdien, qui présente une forme
triangulaire en éventail à base inferieure, il s’attache :
 En haut sur le bord antérieur de la face interne de la malléole interne.
 En bas, sur le bord supérieur du scaphoïde, le bord interne du ligament
glénoïdien ( calcanéo-scaphoidien inferieur) et le bord libre de sustentaculum tali ( petite
apophyse de calcanéum).
Le plan profond, tibio-astragalien, est formé de deux faisceaux :
 Le faisceau antérieur qui s’étend entre le bord antérieur de la malléole interne et la partie
interne du collier astragalien.
 Le faisceau postérieur, très oblique en arrière, va de la partie inférieure de la malléole
tibiale à la face postérieure de l’astragale.

15
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 6 : le ligament latéral interne de la cheville (2)

16
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

b-2- Le ligament latéral externe :


Constitué de 3 faisceaux distincts, qui divergent de la malléole externe vers l’astragale et
le calcanéum :
 Le faisceau antérieur ou péronéo-astragalien antérieur : tendu du bord antérieur de la
malléole externe à la face externe du col de l’astragale.
 Le faisceau moyen ou péronéo-calcanéen : de forme de cordon aplati, tendu
verticalement de la face externe et du bord antérieur de la malléole externe au tubercule
des péroniers.
 Le faisceau postérieur ou péronéo-astragalien postérieur : très épais, tendu
horizontalement de la face interne de la malléole externe au tubercule externe de la face
postérieure de l’astragale.

17
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°7: ligament latéral externe de la cheville (2)

18
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

b-3- Les ligaments tibio-tarsiens antérieur et postérieur :


Ne sont que des renforcements de la capsule articulaire :
 Le ligament tibio-tarsien antérieur, faisceau oblique du bord marginal antérieur du tibia à
la face externe du col de l’astragale.
 Le ligament tibio-tarsien postérieur, c’est le ligament inter-malléolaire postérieur, formé
de fibres transversales.
b-4- La synoviale :
Elle tapisse la surface profonde de la capsule articulaire, ainsi que l’étroite surface
osseuse qui, en avant sépare l’insertion capsulaire du revêtement cartilagineux des surfaces
articulaires.
Elle est tendue latéralement, plus lâche en avant et en arrière. Les ligaments latéraux la
brident étroitement sur les côtés.

3- Les Vaisseaux Et Nerfs De L’articulation Tibio-Tarsienne :


La vascularisation est assurée par l’artère tibiale antérieure qui irrigue la partie antérieure
et interne de la capsule, par la tibiale postérieure qui envoies des rameaux perforant pour le
ligament latéral interne, et par la péronière qui se distribue à la partie postérieure et externe de la
capsule.
L’innervation provient du nerf tibial antérieur et du nerf saphène externe.

19
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Fig n°8 : vue médiale montrant la vascularisation artérielle de l’articulation de la


cheville(21)

20
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

B- L’ARTICULATION PERONEO-TIBIALE INFERIEURE :


C’est une union fibreuse, solide. Elle unit les extrémités inferieures du tibia et du péroné.
1-Les surface articulaires
sont représentées par :
 La face externe de l’extrémité inferieure du tibia (facette péronière) : c’est une gouttière
bordée de ses deux berges antérieure et postérieure, verticale, plus large en bas qu’en
haut.
 La facette tibiale du péroné : Légèrement convexe d’avant en arrière.
Ces deux facettes sont recouvertes du périoste, dépourvues de capsule et
souvent de cartilage articulaire.
En définitive, cette articulation est la juxtaposition de deux os qui jouent l’un
sur l’autre, mais ne constituent pas véritablement une articulation. C’est la raison pour
laquelle on l’appelle : SYNDEMOSE.
2-Les moyens d’union :
Les surfaces articulaires sont reliées par un ligament interosseuses, qui se poursuit en
haut par la membrane interosseuses, ces surfaces sont renforcées en avant et en arrière par de
solides bandelettes : le ligament postérieur et le ligament antérieur.
a- Le ligament interosseux :
Prolonge la partie inférieure de la membrane interosseuse de la jambe, il est formé des
faisceaux courts, dirigés obliquement en bas et en dehors du bord externe du tibia à la crête
interosseuse du péroné.
b- Le ligament antérieur :
Situé en avant de l’articulation, c’est une bandelette fibreuse tendue obliquement en bas
et en dehors depuis la face antérieure du pilon tibial jusqu’au bord antérieur de la malléole
externe.
c- Le ligament postérieur :
Situé en arrière de l’articulation, il est court, épais et très résistant, s’étend depuis la partie
postérieure et externe du pilon tibial jusqu’au bord postérieur de la malléole externe en un trajet
légèrement oblique en bas et en dehors.
3-La vascularisation de l’articulation péronéo-tibiale inférieure :
Assurée par des branches des artères péronière et tibiale antérieure.
4-L’innervation de cette articulation :
Elle est représentée par les rameaux issus du nerf tibial antérieur et saphène externe.

21
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

LES RAPPORTS DE L’ARTICULATION DE LA CHEVILLE :

Latéralement, l’articulation de la cheville est très superficielle. Directement sous cutanée,


donc l’étude des rapports peut être divisée en rapports antérieure et rapports postérieure.

A- LES RAPPORTS ANTERIEURS :


Les voies d’abord antérieures de la cheville traversent :
1- les plans superficiels :
La peau est fine et souple sur les malléoles, épaisse et peu mobile sur la partie moyenne
de la région.
Le tissu sous cutané est infiltré de graisse en avant , dans la couche du tissu sous-cutané
cheminent :
 les vaisseaux, essentiellement les veines superficielles parmi lesquelles :
 La saphène interne qui fait suite à la veine marginale interne la plantaire
interne et monte verticalement à un cm en avant de la malléole interne.
 La saphène externe qui continu la veine marginale externe et la plantaire externe.
 Les lymphatiques tributaires des ganglions inguinaux superficiels
 Les ramifications terminales du nerf musculo-cutané dans la partie moyenne, des
branches terminales du nerf saphène interne en dedans,enfin quelques branches du nerf
saphène externe.
2-Les plans profonds :
Les voies d’abord antérieures traversent un plan tendineux dont l’étude nécessite la
connaissance d’un élément aponévrotique essentiel « le ligament annulaire antérieur du tarse ».
C’est une bande, fibreuse très résistante, elle s’étend d’un bord à l’autre de la face antérieure de
la cheville, elle s’insère latéralement sur la face supérieure de la grande apophyse du calcanéum,
dirige ses fibres obliquement en haut et en dedans et se bifurque à la partie moyenne du cou-
depied en deux lames supérieure et inférieure dessinant un « Y » :
 La lame inférieure : se termine sur le bord interne du pied en regard du scaphoïde et du
premier cunéiforme.
 La lame supérieure (ligament frondiforme) : va se fixer sur la face interne
du tibia et de la malléole interne.
A sa partie moyenne, cette bande se dédouble pour envelopper le tendon du jambier antérieur.
De sa face profonde, se détachent deux expansions fibreuses qui contournent, l’une le bord
interne de l’extenseur propre du 1er orteil, l’autre le bord interne de l’extenseur commun des

22
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

orteils, pour passer à la face postérieure de ces tendons et revenir se fixer sur la grande apophyse
du calcanéum.
Les deux expansions forment deux coulisses fibreuses, l’une interne pour l’extenseur
commun des orteils et le péronier antérieur quand il existe.
Les tendons disposés sur un seul plan sont, de dedans en dehors, le tendon du jambier
antérieur, le tendon de l’extenseur propre du gros orteil, les tendons de l’extenseur commun des
orteils et du péronier antérieur.
Entre ces tendons cheminent les éléments vasculo-nerveux :
 L’artère tibiale antérieure, qui chemine entre le jambier antérieur et l’extenseur propre du
1er orteil et l’extenseur commun, elle se termine au niveau du bord inférieur du ligament
annulaire pour devenir l’artère pédieuse.
 Les deux veines satellites suivent le même trajet.
 Le nerf tibial antérieur, suit le même trajet que l’artère tibial antérieure et
se divise au bord inférieur du ligament annulaire en ses deux branches terminales.

B- LES RAPPORTS POSTERIEURS :


Une peau plus épaisse et plus mobile qu’en avant, surtout le long du tendon d’Achille , un
tissu cellulaire sous-cutané plus épais et plus riche en graisse, dans ce tissu cellulaire circulent
des artères superficielles, branches de la tibiale postérieure et de la péronière postérieure ; les
veines saphène interne de la sphère externe.
L’étude des rapports et plus aisée par la division de la région en trois loges
aponévrotiques, médiane, interne et externe, par des expansions fibreuses issues de l’aponévrose
jambière superficielle.
1-La loge médiane :
Comprise entre l’aponévrose superficielle et l’aponévrose profonde, prolongeant
l’aponévrose jambière profonde, renferme le tendon inferieur du triceps sural : le tendon
d’Achille, qui va s’insérer sur la moitie inferieur de la face postérieure du calcanéum, c’est le
tendon le plus volumineux de l’organisation, large de 15 mm épais de 8mm, il est engainé par
l’aponévrose superficielle.
Le tendon est séparé de la tibio-tarsienne par un paquet de tissu cellulograisseux de la
moitie supérieure de la face postérieure du calcanéum par la bourse séreuse retro-calcanéenne.
2-La loge interne :
Limitée par l’aponévrose profonde et la face postérieure du tibia, elle contient d’avant en
arrière les tendons :
23
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

 Du jambier postérieur : il glisse dans la gouttière de la face postérieure de la malléole


interne se réfléchi sur sa pointe et se dirige vers la partie supérieure du calcanéum, il est
contenu dans une gaine synoviale.
 Du fléchisseur commun des orteils : accolé au bord externe du tendon du jambier
postérieur, il s’éloigne peu à peu de ce tendon et longe le sommet de la partie apophyse
du calcanéum.
 Du fléchisseur propre du gros orteil : situé en arrière et en dehors du tendon du
fléchisseur commun, entouré de sa gaine synoviale, il descend dans la gouttière de la face
postérieure de l’astragale, puis dans celle de la face interne du calcanéum
 Le ligament annulaire, interne du tarse, isole chaque tendon et sa gaine synoviale dans
une véritable coulisse fibreuse
 Entre les deux tendons fléchisseurs, chemine le paquet vasculo-nerveux tibial postérieur,
qui comprend
 L’artère tibiale postérieur qui descend dans la gouttière rétromalléolaire
interne, puis elle passe dans le canal calcanéen pour se diviser en deux branche terminales
les plantaires interne et externe,dans la gouttière malléolaire interne la tibiale postérieure donne 3
branches collatérales :
- L’artère malléolaire postéro-interne.
- Un rameau anastomotique transversal.
- Un rameau calcanéen.
 Les Deux veines satellites suivent l’artère, et sont reliées à la saphène interne par des
perforantes .
 Les lymphatiques constitués de 3 troncs collecteurs tibiaux postérieurs drainant les
collecteurs plantaires, se dirigent vers les ganglions poplités à travers la loge postérieur : va se
diviser en avant de l’artère tibiale postérieure en 2 branches terminales : plantaire interne et
plantaire externe.
3-La loge externe :
Elle forme la loge rétro-malléolaire externe, elle est plus réduite, comprise entre
l’aponévrose superficielle et le prolongement inferieur de la cloison intermusculaire postéro-
externe d’une part et la face postérieure du péroné d’une autre part.
Les tendons péroniers latéraux entourés de leur gaine synoviale sont entourés par le
ligament annulaire externe, qui est tendu entre le bord postérieur de la malléole péronière et la

24
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

face externe du calcanéum, ce ligament est renforcé à ses extrémités sous forme de véritables
faisceaux.
 Le faisceau supérieur, au niveau de la gouttière retro- malléolaire qui forme une coulisse
unique aux 2 tendons péroniers.
 Le faisceau inférieur, au niveau de la face externe du calcanéum, qui réalise 2 gaines
indépendantes, supérieurs pour le court péronier et inférieur pour le long péronier.
L’artère péronière postérieure chemine dans cette loge externe, elle descend en arrière des
tendons péroniers.

II. Biomécanique de la cheville et de l’arrière pied


A-Transmission des contraintes :
Les contraintes subies par la cheville sont importantes lors de la marche. La surface de
l’articulation talocrurale est de 3,5 à 4 cm2, en comparaison la hanche et le genou ont des
surfaces de contact de 11 cm2 et 11,2 cm2 respectivement.
L’articulation talocrurale supporte ainsi jusqu’à 5 fois le poids du corps lors de la phase
de propulsion du pas selon Stauffer (3). Les travaux de Libotte et Blaimont (4) ont montré que
cela peut représenter 30kg/cm2, pour ces auteurs 40% de la surface d’appui dépend des
malléoles médiale et latérale et le contact malléole/joue talienne ne se perd jamais au cours de la
marche.
Le talus est « l’os charnière » du tarse, libre de toute insertion musculaire, il répartit les
contraintes en compression verticales venant du tibia entre les trois systèmes trabéculaires du
pied :
 Le système trabéculaire postérieur qui transmet les 3/5 du poids du corps.Les systèmes
trabéculaires antero‐médial et antero‐latéral qui transmettent les 2/5 du poids du corps.

25
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°9 : Systèmes trabéculaires de la cheville et du pied. D’après Kamina.(2)

P. Pression du corps
1. Tibia
2. Tendon calcanéen
3. Système trabéculaire post
4. Os cuboïde
5. Système trabéculaire ant‐lat
6. Os naviculaire
7. Système trabéculaire ant‐méd

26
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

B- Mouvements des articulations de la cheville et de l’arrière pied :


1-Mouvement de l’articulation talocrurale :

C’est une articulation de type ginglyme (ou trochléenne). Elle présente un degré de
liberté, la flexion/extension. L’amplitude des mouvements est de 25° de flexion et 45°
d’extension environ.
La flexion permet en relevant le pied d’éviter le « steppage ».
L’extension permet la propulsion lors de la dernière phase d’appui au sol.
2- L’articulation sous‐ talienne :
C’est une articulation de type ellipsoïde. Les mouvements du calcanéus sous le talus sont
complexes, ce qui a fait dire à Faraboeuf que le calcanéus « est mobilisé comme un bateau agité
par la houle, il roule, il vire et il tangue ».
 Autour de l’axe sagittal le calcanéus effectue des mouvements de rotation latérale et
médiale : il « roule ».
 Autour de l’axe vertical s’effectue des mouvements d’abduction et d’adduction : le
calcanéus « vire ».
 Autour de l’axe transversal s’effectue des mouvements de flexion extension : le
calcanéus « tangue ».

27
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 10 : Flexion (A) et extension (B) de l’articulation talo‐crurale(4).

28
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°11 : Centres et axes des mouvements du calcanéum sous le talus. D’après
Kamina(2)

29
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

3-L’articulation transverse du tarse :


Elle est constituée des articulations talo‐naviculaire et alcanéo‐cuboïdienne.
C’est une articulation de type sphéroïde à trois degré de liberté. Cuboïde et naviculaire
sont solidarisé par le ligament bifurqué et leurs mouvements se font conjointement.
Les mouvements de l’articulation transverse du tarse sont indissociables de ceux de la
sous‐talienne.
 Autour de l’axe sagittal s’effectuent des mouvements de rotations médiale et latérale
 Autour de l’axe transversal s’effectuent des mouvements de flexion
extension s’associant à la flexion extension de l’articulation talocrurale
pour 15° environ.
 Autour de l’axe vertical s’effectuent des mouvements d’abduction et
d’adduction.
4- Mouvements des articulations sous‐ talienne et transverse du tarse :
 Ces deux articulations participent pour 20% environs à la flexion/extension du pied.
 Abduction et adduction se font surtout dans la sous‐talienne, elles sont de 15° chacune.

Figure n°12 : Abduction (A) et adduction (B) du pied(4)

30
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

 Les rotations médiale (50°) et latérale (20°) se font surtout dans la


transverse du tarse.

Figure n°13 : Rotation médiale (A) et latérale (B) du pied. D’après Kamina.(2).

31
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

5-Inversion et Éversion du pied :


Les mouvements élémentaires des articulations sous‐talienne et transverse du tarse
s’associent en deux mouvements complexes de l’arrière pied : l’inversion et l’éversion, de 25 à
30° chacun.
 L’inversion associe rotation médiale, adduction et extension. La fixation
pathologique du pied dans cette position correspond au pied bot varus
équin, elle est fréquente.
 L’éversion associe rotation latérale, abduction et flexion. La fixation
pathologique du pied dans cette position est dite pied talus, elle est plus
rare.
 Ces mouvements permettent l’adaptation du pas aux irrégularités du sol.

32
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 14 : Inversion (A) et éversion (B) du pied. D’après Kamina.(2).

33
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C.La marche normale(6)


Par convention, le cycle commence lors de la prise de contact au sol du talon droit.
Chez un adulte sain, entre 0 et 15 %, les deux pieds sont en contact avec le sol, c'est la
phase du « double contact » ou « double appui ». Le pied gauche quitte progressivement le sol
jusqu'au décollement du gros orteil. Entre 15 et 50 %, seul le pied droit est au sol, en « phase
unipodale », le membre inférieur gauche est en « phase d'oscillation ». Le talon gauche entre
alors au contact du sol, permettant le déroulement des événements symétriques jusqu'à 100 %,
lorsque le talon droit reprend appui.
Le «pas » est le plus souvent défini par l'intervalle entre le contact d'un talon et le contact
du talon controlatéral.
1 Prise de contact avec le sol
Le talon prend contact avec le sol avec un léger valgus, le pied est en supination discrète
et la cheville en position neutre.
Au moment de l'attaque au sol, le talon reçoit environ 120% du poids du sujet. Les rôles
musculaires de l'ensemble du membre inférieur sont essentiellement de stabiliser les articulations
brutalement mises en charge, d'éviter ainsi l'effondrement du membre ou du bassin et d'amortir
cette mise en charge.
2 Phase d'appui
Au moment de l'attaque du talon, la cheville est proche de la position neutre. Au tout
début de la phase d'appui, la cheville décrit initialement une flexion plantaire d'une dizaine de
degrés, accompagnée d'un mouvement vers la pronation du pied qui est ainsi rapidement posé à
plat sur le sol aux alentours de 10 % du cycle. Le pied n'est alors pas dans l'axe de progression,
mais un peu ouvert vers l'extérieur, avec un « angle du pas » voisin de 10°. Le pied en charge se
place progressivement en pronation et c'est l’hallux qui quittera le sol en
dernier, vers 65 % du cycle.
Dès que le pied est à plat au sol, vers 8‐10 %, la cheville décrit un mouvement de flexion
dorsale de 10° jusqu'à environ 50 % du cycle. Au cours de la fin de la phase d'appui, la cheville
se place en extension d'une dizaine de degrés. Ce mouvement rapide a conduit à l'idée d'une
impulsion, qui ne correspond cependant pas à la physiologie de la marche confortable.

34
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

3 Phase d'oscillation
Cette phase permet le retour à la position de départ. Cette phase d'oscillation comporte
ainsi deux périodes, une première correspondant à la rétraction jusqu'à environ 70 % du cycle et
la seconde au cours de laquelle le membre regagne sa position de longueur maximale pour aller
chercher l'appui.
La cheville quitte sa position de flexion plantaire, vers la position neutre atteinte juste
avant le contact. Il n'y a normalement pas de flexion dorsale marquée, le passage du pied en
oscillation au‐dessus du sol étant assuré presque exclusivement par la flexion du genou.

Figure n° 15 : Le déroulement harmonieux du pas nécessite 10° de flexion et 10 à 20°


d’extension du pied afin de permettre la répartition entre attaque talonnière, appui plantaire puis
impulsion sur les têtes métatarsiennes. D’après Biga.(5).

35
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

D. La marche de la cheville enraidie ou arthrodésée(5)


La perte de la flexion dorsale dans la talo‐crurale entraine une surcharge des articulations
non fusionnées par un mécanisme compensateur, cette hyper‐flexion dorsale concerne la
medio‐tarsienne mais surtout la sous‐talienne. Il se produit un décollement prématuré du talon
qui augmente la durée d’appui sur les têtes métatarsiennes. Cliniquement le patient se plaint de
tiraillement dans le mollet, de douleur poplitée (recurvatum compensateur) et de
métatarsalgies.
Ce mécanisme explique la détérioration arthrosique des articulations voisines de la
talocrurale suite à une arthrodèse talo‐crurale. En cas de raideur en équin ces symptômes sont
plus marqués.

Figure n°16 : Décollement prématuré du talon lors d’une arthrodèse tibio‐talienne. D’après
Biga.(5).

36
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

III. L’étude radio-clinique de la cheville


A-ETUDE CLINIQUE :
L’examen clinique est un élément important, bien fait, il permet d’analyser la
morphologie du pied, étudier la mobilité des articulations et surtout analyser les altérations du
voisinage, cet examen conduira à émettre un pronostic sous traitement.
Afin de rendre cet examen clinique plus objectif, de nombreuses cotations ont été
établies.
Parmi elles, on retrouve celle de GAY et EVARD (7) BROQUIN en 1979 (8)
DUQUENNOY en 1985 (9) et KITAOKA (10).
Les facteurs les plus retrouvés dans ces cotations sont la douleur, la mobilité, le périmètre
de la marche, montée et descente des escaliers, la présence de boiterie, l’utilisation ou non de
béquilles ainsi que les troubles trophiques.
Cet examen clinique se doit d’être complet, étendu au reste de l’appareil locomoteur
notamment les articulations du membre inférieur et le rachis.
Dans notre étude, nous avons adopté la cotation de DUQUENNOY (annexe) du fait de sa
simplicité qui accorde :
 30 points à la douleur
 55 points à la fonction
 5 points à la trophicité
 10 points à la mobilité.

37
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

la cotation de DUQUENNOY

38
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

B. Etude radiologique
La radiographie standard est la technique la plus utilisée.
Les autres moyens d’investigations notamment la tomodensitométrie et l’imagerie par
résonnance magnétique ne sont pas réalisés en routine (12).
1. La radiographie standard
Le bilan radiologique standard comprend en principe :
• Le cliché de la cheville de face en charge de MEARY (11) permet de juger de l’articulation
talocrurale et de l’axe global du calcanéum et offre une analyse fine des structures osseuses de la
cheville:
 L’angle de MEARY : entre l’axe du tibia et la surface articulaire du talus.
 L’angle d’ouverture du pied entre le premier et le 5èmemétatarsien compris normalement
entre 25° et 30°.
 L’angle compris entre le 1 er et 2èmemétatarsien, le métatarsus varus physiologique étant
normalement compris entre 5° et 10°.
 L’angle formé par la 1 èrephalange du gros orteil est normalement entre 8 et 12 degrés
détermine le valgus physiologique du gros orteil.
 L’axe du tibia : calculé entre l’axe diaphysaire et la surface articulaire du pilon tibial.
• Le cliché de profil de la cheville est indispensable, il fait apparaître l’interligne talocrurale dans
le sens sagittal, avec les surfaces taliennes régulièrement convexe, parallèle à celle du tibia, il
permet de mesurer :
 L’angle de Fick qui est l’angle d’attaque au sol des métatarsiens, normalement entre 18°
et 25° pour le 1ermétatarsien et va en décroissant jusqu’à 5°.
 L’angle talocrural de profil : qui est l’angle compris entre le tibia et la plante du pied, sa
valeur normale est entre 85° et 105°.
 L’angle de Bohler: formé par le croisement d’une ligne longeant la face supérieure de la
grosse tubérosité du calcanéum et d’une autre ligne joignant le point le plus élevé du talus
au point le plus élevé de la grande apophyse du même os, sa valeur normale est comprise
entre 140° et 160° .Celui-ci se trouve diminué dans les fractures du calcanéum par
enfoncement du talus.
 L’angle de DJIAN ANNONIER : il est tracé à partir des points les plus bas du
calcanéum, de la tête du talus et des sésamoïdes, son sommet au sinus inférieur mesure
normalement 120° a 125°. Celui-ci se trouve diminué dans les pieds creux (11).

39
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

• Le cliché cerclé de MEARY (13) : la cheville est cerclée par un fil métallique, pour
symboliser le contour de l’arrière pied.
On réalise un cliché de face de la cheville en per-opératoire, qu’on utilise pour le
positionnement chirurgical correct de l’arrière pied, afin d’assurer une bonne réduction du pied
dans le plan frontal, et d’éviter tout varus de l’arrière pied, tout en assurant un varus
physiologique par rapport à l‘ axe du tibia.
L’axe vertical du tibia doit couper la partie horizontale du talon à l’union des deux tiers
externes et du tiers interne.
 Les cliches dynamiques
Ces clichés sont particulièrement intéressants pour déceler une atteinte ligamentaire :
rupture ou distension ligamentaire.
On distingue des clichés réalisés de face et de profil :
 De face : En varus pour les ligaments externes
En valgus pour les ligaments internes
 De profil : En tiroir pour les ligaments péronéo-astragalien antérieur et tibio-
scaphoidien.

Figure n°17 : cheville de face

40
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°18: Schéma des repères radiologiques normaux à partir d’un cliché
radiographique de profil en charge (13).

Figure n° 19: L’angle tibio-astragalien sur un cliché de profil (17).

41
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°20: L’angle de DJIAN-ANNONIER sur un cliché de profil de la cheville(14).

Figure n°21 : Cliché cerclé de MEARY [11]

42
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Le but de ce bilan radiologique est d’objectiver :


 L’arthrose :
Les signes radiologiques d’arthrose sont :
• Un pincement de l’interligne articulaire, asymétrique le plus souvent.
• L’ostéocondensation épiphysaire sous chondrale en rapport avec les contraintes
mécaniques.
• Des géodes épiphysaires dans les zones ostéocondensées,
• Les ostéophytes marginaux intéressant surtout les régions d’attache et de traction
capsulo-ligamentaire, des ostéophytes centraux peuvent également se voir en
rapport avec une ossification du cartilage restant.
La cotation de l’arthrose est basée sur la classification radiologique de Morrey, la plus
utilisée, et est fondée sur le pincement articulaire à l'imagerie standard :

Tableau I: Classification radiologique de Morrey de l’arthrose (18)

Le grade L’aspect radiologique


Grade 0 Normal
Grade 1 Pincement minime de l’interligne articulaire
avec ostéophytes
Grade 2 Pincement modéré de l’interligne articulaire
avec ostéophytes
Grade 3 Pincement important de l’interligne articulaire
avec possibilité de déformation et de fusion

43
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°22: Arthrose talocrurale post traumatique,

(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

44
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°23: Arthrose talocrurale post traumatique secondaire à une fracture


bimalléolaire (19)

45
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

 Les déformations :
Les déformations de la cheville se font dans le plan frontal et sagittal :
• Dans le plan frontal: En mesurant l’axe de l’arrière pied sur un cliché de face de
celui-ci cerclé selon MEARY (12).
• Dans le plan sagittal: En mesurant l’angle tibiopédieux entre l’axe du tibia et le
plan du sol, ainsi que l’angle talocrural entre l’axe du tibia et l’axe du col du talus
(9) (19).
 Le retentissement sur la statique du pied :
Est évalué par la mesure de l’angle de DJIAN-ANNONIER (précédemment décrit), et la mesure
des creux postérieurs et antérieurs ainsi que par la mesure des angles calcanéum-sol et axe du
premier métatarsien-sol.

46
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

2. La tomodensitométrie arthro-TDM :
D’accès aujourd’hui facile, le scanner est l’examen de référence pour l’analyse de la trame
osseuse, des modifications fines des articulations adjacentes sous taliennes et du médiopied (pincement
remaniement de l’os sous-chondral) et la possibilité de reconstruction en coupes fines (infra
millimétriques) dans tous les plans de l’espace.
Elle permet aussi de mieux analyser les déformations osseuses articulaires et/ou extra articulaires.
L’arthro-TDM est réservé dans la majorité des cas à l’articulation talo-crurale et permet la
visualisation fine des défects cartilagineux .(138)(139)
Le déroulement de l'arthro-scanner s'effectue en deux temps :
• Tout d'abord, l'injection du produit de contraste iodé dans l'articulation.
Cette phase de l'examen se déroule dans une salle de radiologie. Le patient est allongé sur la table
de radiologie. Une désinfection rigoureuse de la région à examiner est effectuée. Le guidage de l'aiguille
de ponction intra-articulaire se fait sous fluoroscopie. Des rayons X sont utilisés dans cette partie de
l'examen. Le produit de contraste intra-articulaire est à base d'iode.
• Ensuite, l'examen tomodensitométrique proprement dit.
En principe l'examen tomodensitométrique doit se dérouler dans les 30 minutes après
l'injection intra-articulaire afin d'éviter une résorbption du produit de contraste.
Des reconstructions dans le plan sagittal et le plan coronal sont toujours effectuées après
l'acquisition des images;
Le syndrome arthroscanographique d’arthrose comprend quatre types d’anomalies plus ou moins
associées:
 Un épanchement en règle mécanique.
 Des images d’addition à surface du cartilage.
Son en rapport avec une chondropathie ouverte: contours cartilagineux flous, fissures, ulcérations
pouvant aller jusqu'à la mise à nu de l’os sous chondral.
 Les anomalies de la hauteur du cartilage :
Vont d’un simple amincissement à l’abrasion complète.ces variations progressives ou brutales
se traduisant aussi par des irrégularités et un élargissement de l’interligne opaque.
 Des modifications de la membrane synoviale et de la cavité articulaire :
Fréquemment observées: synoviale irritative, scléro-dégénérative ou de résorption que certains
ont appelé synovial poubelle
L’exploration arthrographique et arthroscannographique permet enfin de
dépister des lésions associés qui peuvent être la cause de l’arthrose.

47
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Fig. n°24 : Fracture pseudarthrosée du processus latéral du talus droit. Coupe


TDM frontale comparative 3 mois après la fracture. Les clichés simples étaient
normaux. Remarquer la fracture (tête de flèche) et le corps étranger intra-
articulaire (139).

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

3_L’IRM : (139)
L’étude du cartilage par IRM est encore en cours d’évaluation, cette exploration nécessite
des images de grande qualité.
L’IRM est une technique non invasive et non irradiante qui permet de visualiser
tous les composants de l’articulation : cartilage, os sous-chondral, membrane
synoviale en particulier.
Cet examen reste très intéressant dans l’étude du volume de nécrose osseuse notamment
du talus pour prévoir la quantité d’os à greffer lors de l’arthrodèse.

Fig. n° 25 : Fracture de contrainte de la tête du talus :

a : radiographie standard de profil ne visualisant aucune anomalie ; b : IRM pondérée en T1 en


coupe sagittale avec unhypo-signal dans l’hypersignal de la graisse osseuse ; c : coupe IRM
axiale pondérée en STIR montrant la fracture dans l’hypersignal de l’oedème intra-osseux.(138).

49
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

IV. LES INDICATIONS


A- ARTHROSE SECONDAIRE : (27)
L’arthrose de la cheville est post-traumatique dans 70 à 80 % des cas (31) ceci du fait que
la cheville est l’articulation la plus traumatisée, elle est aussi soumise aux contraintes
mécaniques par centimètre carré de surface articulaire les plus importantes du corps humain .
De nombreuses étiologies en sont reponsables :
 Les fractures bimalléolaire et équivalentes :
en représente de loin l’étiologie la plus fréquente en raison de la prévalence de ces lésions. Biga
(5) a retenu les critères suivants comme facteurs péjoratifs d’évolution vers l’arthrose dans les
fractures bimalléolaire : l’âge élevé, une ouverture cutanée, une fracture de type sus‐tuberculaire,
les enfoncements ostéochondraux, les traumatismes à haute énergie et une qualité de réduction
imparfaite.

Figure n°26: fracture bimalleolaire chez une patiente de service de traumatologie CHU
Med VI OUJDA.

50
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

 Fracture de l’astragale et ostéonécrose :


L’ostéonécrose est le plus souvent d’origine traumatique, et touche surtout l’adulte jeune.
Sur le plan clinique, elle se présente sous la forme d’une arthropathie mécanique de la cheville.
L’évolution peut se faire vers un tassement du corps de l’astragale et une arthrose invalidante.

Figure n° 27 ; fracture du talus , (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

51
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

 Fracture du pilon tibial :


L’arthrose apparait comme une complication majeure d’un cal vicieux articulaire. L’explication
vient surtout des lésions ostéochondrales du plafond de la mortaise accompagnant ce type de fracture
épiphysaire.
 Cals vicieux articulaires :
On appelle cal vicieux toute consolidation en position anormale d’une fracture, et qui aboutit à
une altération structurale de l’os. Cette consolidation anormale peut aboutir à l’angulation, au décalage ou
au chevauchement. Il existe plusieurs classifications en fonction du degré du retentissement du cal vicieux
sur la morphologie osseuse et articulaire, on trouve
ainsi:
• Les cals vicieux sans retentissement fonctionne
• les cals vicieux mineurs
• Les cals vicieux majeurs.
Les facteurs qui interviennent dans la classification sont : le raccourcissement, la rotation,
L’angulation et la désaxation.
Lorsqu’une fracture de la cheville, essentiellement malléolaire ou du pilon tibial est
incorrectement réduite, s’il existe un déplacement secondaire sous plâtre ou lorsque la fracture était
négligée ou insuffisamment immobilisée, celle-ci consolide en position vicieuse, et cet état va favoriser
l’apparition de troubles graves, ainsi l’équilibre va se perturber, l’articulation tibio-talienne s’altère, le
pied se déforme,évoluant tôt ou tard vers l’arthrose : complication gravissime par l’intensité de ses signes
clinique et les problèmes thérapeutiques qu’elle pose.
Les cals vicieux de la cheville ont plusieurs étiologies, leurs manifestations cliniques sont
diverses et leurs moyens thérapeutiques peuvent dans la plupart des cas compromettre la mobilité de
l’articulation de la cheville. Tous ces problèmes peuvent être évités par une réduction parfaite, une
contention suffisante, une surveillance thérapeutique rigoureuse.
Les principales étiologies sont :
 Réduction absente ou imparfaite
 Contention insuffisante
 Un appui très précoce
 Immobilisation insuffisante
Suivant les méthodes thérapeutiques utilisées : on trouve que la méthode orthopédique
est celle qui donne le plus grand nombre de cal vicieux.
Pour certains auteurs l’arthrodèse tibio-astragalienne entre en concurrence directe avec les ostéotomies
correctrices.

52
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°28 : Cal vicieux chez un patient de service de traumatologie CHU Med VI
OUJDA.

53
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

B- L’instabilité chronique de la cheville :


L’instabilité de la cheville est une sensation subjective. On parle d’instabilité chronique si
elle persiste depuis plus de 6 mois. Elle survient dans les suites de 10 à 20 % des entorses
aiguës.
Il peut s’agir d’une instabilité fonctionnelle, d’une laxité ligamentaire et/ou de la
combinaison des deux.
L’évolution à long terme va aboutir à des lésions cartilagineuses irréversibles de la tibio-
talienne et de la sous talienne.
(140,141,142,143).

Figure n°29: Arthrose talocrurale post traumatique secondaire


à des entorses récidivantes de la cheville (9)

54
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Cas particulier : entorse de l’athlète de haut niveau


L’objectif du traitement est toujours le même : rapidité des soins pour un retour en
compétition le plus précoce possible. Ainsi, le traitement orthopédique n’a aucune place.
Le traitement fonctionnel est le traitement de choix.
La chirurgie trouve sa place à la phase initiale lorsque des lésions ostéochondrales sont
associées au traumatisme ligamentaire.
Les suites opératoires imposent une immobilisation de 6 semaines suivie de rééducation,
ce qui entraîne un délai de 2 à 3 mois pour la reprise du sport. Elle est plus souvent
discutée si le traitement médical est inefficace. (145,146,147,148)

C-ARTHROSE PRIMITIVE DE LA CHEVILLE (23)


L’arthrose primitive de la cheville est une pathologie rare et mal connue, due à une
dégénérescence du cartilage ou à un trouble de la mécanique articulaire, la codification de sa
prise en charge reste difficile.
Les patients ayant un défect osseux ou des ostéophytes antérieurs avec une arthrose
modérée bénéficient d’un débridement le plus souvent arthroscopique (88)121 (120).
Ceux qui ont une instabilité ligamentaire avec arthrose modérée auront une plastie
ligamentaire afin de rétablir la physiologie normale à l’articulation talocrurale (122).
Chez les patients ayant une arthrose évoluée le gold standard a longtemps été l’arthrodèse
talocrurale (53) cependant quelques études comparatives faites les dernières années objectivent
une meilleure fonction après prothèse totale de cheville. Après les doutes engendrés par les
publications d’ostéolyses périprothétiques sévères à moyen terme avec certaines prothèses de
cheville, ces résultats encouragent à poursuivre l’implantation et les efforts de développement
des prothèses totales de cheville.

D-SEQUELLES D’ARTHRITE DE LA CHEVILLE (24)


On distingue les arthrites suppurées à germes banaux dont le tableau clinique est
généralement bruyant, ce qui rend leur diagnostic au stade d’arthropathies destructrices rare, et
les arthrites tuberculeuses de la cheville qui sont responsables d’un tableau moins franc
aboutissant à un retard diagnostic. (149)
Au stade séquellaire, la destruction cartilagineuse est importante justifiant un geste
d’arthrodèse chirurgicale avec un risque de réactivation infectieuse élevé.

55
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°30: Séquelle d’ostéoarthrite chez un jeune patient du service de traumato


orthopédie CHU Med VI OUJDA

56
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°31: Images radiologiques de face et profil


et scannographiques d’une arthrose séquelle d’arthrite de cheville (45)

57
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

E- Pied neurologique :
Il existe des pieds neurologiques d'origine centrale qui sont spastiques ou dystoniques et
les pieds neurologiques périphériques secondaires soit à des lésions localisées, soit dans le cadre
d'affections neurologiques: stabilisées et séquellaires notamment la poliomyélite, ou évolutives,
le cas de la maladie de Charcot-Marie-Toot .
 Dans la poliomyélite :
Les auteurs se contredisent en matière de prise en charge de la poliomyélite mais selon de
nombreux auteurs ADAMS (42), CHARNLEY(60), EBRAHEIM(124) l’arthrodèse talocrurale
est largement indiquée en matière de poliomyélite, contrairement à MEZZARI (125) qui, selon
lui, elle enraidit l’articulation.
BROQUIN (8) a réalisé 26 arthrodèses sur pied paralytique:14 sciatiques paralysantes et
12 pieds poliomyélitiques. Les résultats fonctionnels après 2 ans étaient bons dans 75% des cas
permettant une marche sans béquille ni appareillage grâce à un appui plantigrade.
CAMPBELL(34) insiste sur l’effet bénéfique de l’arthrodèse talocrurale car elle dispense
les patients de tout appareillage
BENAMOR(50) a réalisé des arthrodèses talocrurales sur 18 pieds poliomyélitiques et 2
pieds séquelles de sciatiques paralysantes et il indique la réalisation d’une arthrodèse talocrurale:
• Si l’articulation sous talienne est stable cliniquement et centrée radiologiquement.
• Les pieds en équin sévère fixé avec déficit musculaire important des releveurs des
valgisants et des varisants à condition que l’articulation sous talienne soit axée.
• Les pieds varus-équin ou valgus-équin avec important déficit musculaire si la déviation
frontale est minime.
 Paralysie sciatique post injection IM
Les paralysies sciatiques représentent les complications les plus sévères, secondaires aux
injections intramusculaires. En effet, après la baisse spectaculaire de l’incidence de la
poliomyélite, elles sont devenues une des principales causes d’infirmite de l’enfant et ceci par la
lésion du nerf sciatique lors d’une injection intramusculaire intempestive dans la région
fessière.(150).
Dans la paralysie sciatique par séquelle d’injection intra fessière le diagnostic est aisé par
la notion d’injection intra fessière et la survenue de douleur vive au moment de l’injection,
cette douleur irradie tout au long du membre jusqu’au niveau du Pied et la paralysie
survienne immédiatement.(151)

58
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

 Dans la maladie de Charcot :


Les déformations de la cheville ont une incidence d'environ 10% (152).Il s'y associe une
instabilité et des ulcérations dans un nombre élevé de cas, qui peut conduire à l'ostéomyélite et
l’amputation.
La cheville de Charcot est difficile à traiter, mais avec l'avancement des technologies de
la fixation interne et surtout externe, le sauvetage du membre est devenu possible (153).
La littérature rapporte des résultats mitigés en ce qui concerne la satisfaction des patients
après l'arthrodèse de cheville :
Eylon (154) a examiné 17 patients qui ont subi une arthrodèse de la cheville en utilisant
la fixation externe seule, toutes les chevilles ont réalisé une fusion solide.
Caravaggi et al (83) ont revu rétrospectivement 14 patients ayant une cheville de Charcot
à un stade avancé qui ont eu une arthrodèse. Les auteurs ont retrouvé un taux de 71,4%
d'arthrodèse solide.
Moore et al (155) ont examiné 19 chevilles traitées avec des clous centromédullaires, ils
ont conclu que ce mode de fixation devrait être utilisé pour le sauvetage, en particulier chez les
patients ayant une ostéopénie, tels que ceux atteints de maladie de Charcot.

59
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 32: A et B:Déformation et ulcération d’une cheville de Charcot,


C :Cliché de la cheville de profil montrant une destruction du talus et collapsus du tibia
D :Radiographie de la cheville de face montrant une destruction de l’articulation
talocrurale (156).

60
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

F- Pied bot congénital


Les différentes déformations sont dues, à une rétraction musculo-tendineuse
en particulier tricipital pour l’équin, et du jambier postérieur et l’adducteur du 1er orteil
pour le varus. On trouve aussi des rétractions capsulo-ligamentaires.
Les déformations osseuses se voient surtout dans les pieds invétérés
intéressent l’astragale, le scaphoïde et le calcanéum.
Le but du traitement du pied bot congénital est d’obtenir un pied « esthétique,
fonctionnel, indolore et plantigrade »
La prise en charge fait appel à un traitement orthopédique pendant la période néonatale,
un traitement chirurgical s’avère le plus souvent nécessaire à partir de 6 mois .
Selon l’importance de la déformation et l’âge de l’enfant les options thérapeutiques
possibles sont :
 Ténotomie percutanée d'Achille
 Un allongement du jambier postérieur
 Une libération interne
 Une ostéotomie du calcanéum
Cependant l’arthrodèse de cheville s’adresse aux déformations résiduelles soit quand le
traitement est tardif et qu’aucune autre intervention n’est possible soit chez un patient adulte
traité dans l’enfance et chez qui l’évolution a été défavorable (126).
G- ARTHROPATHIES INFLAMMTOIRES (23)
Dans ces pathologies, les atteintes articulaires ne se limitent pas à la cheville et s’étendent
au tarse. Par ailleurs, ces pathologies présentent aussi un caractère évolutif, mal contrôlable
malgré les progrès réalisés dans le domaine de la prise en charge médicamenteuse. L’intérêt de
l’arthrodèse talocrurale est d’obtenir l’indolence et la correction des déformation et de conserver
un degrés de mobilité de la cheville afin de préserver les articulations sous-jacentes d’autant plus
que la demande fonctionnelle dans cette population est souvent modérée. Les indications sont,
bien entendu, limitées par la qualité de l’os, et la qualité cutanée concernant la cicatrisation.
Ainsi, les différentes arthropathies inflammatoires présentant une bonne indication sont :
• Polyarthrite rhumatoïde
• Arthrite psoriasique
• Lupus érythémateux disséminé
• Sclérodermie
• Hémochromatose

61
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°33: Déformation en valgus de la cheville et du pied dans la polyarthrite


rhumatoide (46)

62
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

H- AUTRES INDICATIONS : (28)


 Ostéoarthropathies diabétiques :
Cette pathologie d’origine neurologique associe instabilité et fractures de la
cheville. Les ulcères sont fréquents, l’os est de mauvaise qualité et la vascularisation
précaire. L’arthrodèse tibio‐talo‐calcanéenne par enclouage rétrograde est dans ce cas une
solution « de sauvetage » en alternative à l’amputation.

Figure 34: Radiographie du pied gauche de face : ostéoarthropathie diabétique


évoluée(28)

 Les échecs d’arthroplastie de cheville :


Lors de la pose d’une prothèse de cheville de troisième génération, le taux
d’échec incluant les révisions et les descellements des séries les plus récentes,
oscille entre 2% et 27%. Dans les situations d’échec, sans cause curable identifiée, il est
important de disposer d’une procédure de sauvetage efficace : l’arthrodèse.
 Les reprises d’arthrodèse de cheville :
Dans les pseudarthrodèse symptomatique une chirurgie de révision s’impose.

63
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

V. Limites de l’arthrodèse talocrurale (Ostéosynthèse interne)


1. Contre-indications absolues(29) :
 Risque infectieux :
Il semble logique qu’une infection active ou récente constitue une contre indication à
l’arthrodèse talocrurale, qui consiste en l’implantation d’un corps
étranger. Par ailleurs, on sait que lors de tout épisode de sepsis, les corps étrangers non
accessibles au système immunitaire, constituent des zones de colonisation bactérienne
privilégiée.
 Risque cutané :
Il est nécessaire de réaliser une « effraction cutanée » par l’abord chirurgical,
malgré l’évolution des techniques qui tendent à rendre les incisions de plus en plus
restreintes au risque parfois de rendre la chirurgie moins aisée et de prolonger le temps
opératoire. Ainsi, la cicatrisation est directement liée au risque d’infection du matériel utilisé.
Dans cette région anatomique qui est la face antérieure de la cheville, la distance entre le
matériel utilisé et la peau est très restreinte. Aucun groupe
musculaire ne vient recouvrir le matériel. Donc, si la cicatrisation ne peut se faire
correctement, lé matériel se retrouve directement à l’air, donc infecté…
Les contre-indications concernent les greffes de peau sur la zone opératoire,
les troubles vasculaires, les cicatrices multiples, tout ce qui pourrait compromettre la
cicatrisation cutanée.

64
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°35 : nécrose cutanée après ostéosynthèse d’une fracture du talus,


(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

Figure n° 36 : nécrose cutanée après arthrodèse talocrurale (29

65
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

 Risque vasculaire :
Tout patient artéritique chronique présente un risque encore plus important de retard de
cicatrisation cutané, donc infectieux. Ce risque est à évaluer après bilan vasculaire : échographie
doppler, artériographie, et si nécessaire avis du chirurgien vasculaire.
 Pertes de substance osseuse majeure :
Il est nécessaire de travailler sur un os de bonne qualité, au risque d’une fixation
insuffisante. Ainsi, les ostéonecroses étendues du talus, et toute perte de substance osseuse
majeure du talus constituent une contre-indication à l’arthrodèse par ostéosynthèse interne.

2-Contre-indications relatives :
 Risque infectieux :
Il est possible de poser une indication opératoire d’arthrodèse talocrurale sur une
pathologie infectieuse ancienne et maîtrisée.
Pour cela, certains examens complémentaires peuvent être nécessaires :
Scintigraphie, biopsie osseuse préopératoire ou per-opératoires pour analyse
bactériologique et anatomopathologique.
 Risque cutané :
Dans le cadre d’arthrites inflammatoires, telle la Polyarthrite Rhumatoïde, les patients
sont traités par des immunodépresseurs qui altèrent la qualité de cicatrisation postopératoire.
Ainsi, les corticostéroïdes au long cours, les anti TNF α, le Méthotrexate sont arrêtés trois
semaines avant, et trois semaines après la chirurgie en accord avec les,rhumatologues afin
d’éviter cette complication.
 Risque vasculaire :
Les patients artéritiques sont sous traitement antiagrégants plaquettaires, ou
anticoagulants (héparines, anti-vitamines K), ce qui majore le risque d’hémorragie
postopératoire et peut mettre en péril la cicatrisation. Ainsi des relais par anticoagulants à durée
d’action limitée sont employés afin de mieux contrôler et moduler la crase sanguine, avant et
après l’intervention chirurgicale.

66
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

VI.TRAITEMENT:
A .R appel Historique :
L'ankylose chirurgicale de la cheville, ou arthrodèse, fut réalisée pour la première fois par
Albert à la fin du XIXe siècle (1879). Cette innovation se répandit largement et donna naissance
à plus d'une trentaine de techniques à la poursuite des buts suivants : amélioration du contrôle de
la position, correction des défauts d'axes, optimalisation de la stabilité, conservation du stock
osseux, élévation du taux de consolidation, préservation des parties molles et diminution du taux
de complications. Le principe d'immobilisation-compression par fixateur externe, introduit par
Charnley en 1951, est encore utilisé de nos jours dans les cas de précarité des tissus mous,
d'arthrite infectieuse récente et de faible qualité osseuse. Néanmoins, la fixation externe est
volumineuse, elle est associée au risque d'infection des broches et au manque de stabilité
primaire. C'est pourquoi des méthodes de fixation interne ont été popularisées dans les années
1980. Aujourd'hui, l'approche antéro-externe transmalléolaire avec fixation par des vis en
croix16 est l'une des plus répandues. Le développement récent de l'arthrodèse arthroscopique, et
de sa «cousine» l'arthrodèse mini-invasive a montré des suites immédiates moins douloureuses,
un raccourcissement du séjour hospitalier et une consolidation plus rapide probablement
attribuables au faible délabrement des tissus mous.17 Cette technique difficile ne s'adapte
néanmoins qu'aux chevilles peu déformées.
La première arthroplastie totale de cheville, utilisant le principe d'une prothèse de hanche
inversée, fut réalisée en 1970.
L’évolution des techniques a permis de classer les arthrodèses chirurgicales en trois
groupes :
1-Arthrodèses extra-articulaire :
L’objectif était de réaliser une arthrodèse par pontage articulaire au moyen de greffon
osseux, sans ouverture articulaire. Cette technique actuellement abandonnée a été décrite pour la
première fois en 1902. Toutefois, BACIU (30) en 1986, proposa une technique d’arthrodèse
extra-articulaire percutanée à l’aide d’une tréphine.
2-Arthrodèse par enchevillement :
KIRMISSON en 1896 réalisa les premières arthrodèses par enchevillement de la tibio-
tarsienne par des greffons d’ivoire. LEXER en 1907, reprit la technique et incorpora des greffons
osseux. Depuis, CHUINARD (31) et SOULIER (32) ont proposé des techniques d’arthrodèse par
enchevillement utilisant un greffon iliaque cylindrique encastré dans la tibio-tarsienne.

67
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

3-Les arthrodèses par avivement des surfaces articulaire :


Il s’agit du type d’arthrodèse le plus fréquemment décrit dans la littérature. La première
description de ce type d’arthrodèse remonte a 1929.CAMBEL(34), après un avivement des
surfaces articulaires par l’intermédiaire de deux voix d’abord (une antéro-externe et une postéro-
interne), mit en place des greffons de part et d’autre de l’articulation. Plus tard WATSON-
JONES(35) et BRITTAIN introduisent les techniques dite de verrouillage tibio-tarsien consistant
à incorporer un greffon dans une cavité creusée dans le col de l’astragale et aux dépend de la
corticale antérieure du pilon tibial. Le mode d’ostéosynthèse se diversifia, CRAWFORD-
ADAMS utilisa le péroné vissé par voie transmalléolaire externe, FJERMEROS utilisa des
agrafes postérieures. MEARY (33), il y a plus de trente ans, décrivit une technique d’arthrodèse
par avivement des surfaces articulaires et ostéosynthèse par vissage en croix Plus récemment
apparurent des techniques d’arthrodèse, par avivement des surfaces articulaire sous arthroscopie
(MORGAN1988)
B-LES VOIES D’ABORD CHIRURGICALES :
La cheville, superficielle, est d’un abord chirurgical assez facile quelle que soit la face
envisagée. De nombreuses voies ont été décrites, toutes sont verticales ou recourbées à leurs
extrémités distales.
Elles doivent être obligatoirement, si on utilise plusieurs voies, séparées d’au moins 8 cm,
afin d’éviter la nécrose des tissus compris entre deux incisions.
1- Voie antérolatérale(11) :
Le patient est installé en décubitus dorsal, un coussin est placé sous la fesse
homolatérale afin de corriger la rotation latérale du membre inférieur.
Un garrot pneumatique est gonflé à la racine du membre inférieur.
L’incision cutanée débute 8 cm au-dessus de la pointe de la malléole latérale,
descend de façon rectiligne en regard de l’espace intertibiofibulaire puis s’incurve en bas
et en avant pour s’achever 2 cm en dessous et 3 cm en avant de la malléole latérale (figure 25).
Le décollement sous-cutané doit être limité et il faut ménager le nerf fibulaire superficiel
et ses branches de division (C. MAYNOU [37]).
Le seul danger est représenté par le paquet vasculo-nerveux tibial antérieur, qu’il faut
récliner en dehors ou en dedans selon l’interstice tendineux choisi (C. MAYNOU [37]).
Utilisée par MEARY [11] et TOMENO [38], la voie antérolatérale offre une excellente
exposition de la face antérieure de l’articulation talocrurale, facilitant l’avivement des gouttières
médiale et latérale.

68
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°37: Trajet de l'incision de la voie de MEARY, Figure n°38: Repérage des
branches du nerf
cheville droite. La voie est verticale antérolatérale (47) fibulaire superficiel (47).

Figure n°39: A et B : Incision du plan aponévrotique, avec individualisation du ligament


frondiforme, section du plan superficiel (A, B).(47)

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°40: Décollement sous-périosté prudent qui permet d'exposer le pilon tibial et
d'aborder l'articulation (47).

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

2-Voie Antéro-médiale :
L’incision cutanée est longitudinale antérieure longue de 6 cm, légèrement en dehors du
tendon tibial antérieur.
Le rétinaculum des extenseurs est incisé verticalement, le tendon tibial antérieur est
récliné en dedans et les tendons extenseurs accompagnés du pédicule Neuro-vasculaire en
dehors.La capsule articulaire est ouverte exposant la face antérieure de l’articulationtalocrurale,
ainsi que la face antérieure du tibia et la face supérieure du col du talus.
Cette voie comporte probablement un risque vasculaire plus important sans pour autant
offrir une exposition supérieure à la voie antérolatérale (MAYNOU [37]). Peu décrite dans la
littérature, la voie antéro-mediale est utilisée par MEARS et al. [39] essentiellement pour la
réalisation d’arthrodèses stabilisées par une plaque antérieure.

71
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 41: Voie antérolatérale en vert, voie antéromédiale en rouge (19).

72
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

3-Double voie :

Elle est utilisée de «principe» ou par «nécessité» afin d’améliorer l’exposition articulaire.
Ainsi, MAURER et al. [40] privilégient une double voie antérolatérale et antéro-médiale longues
de 2,5 à 4 cm sans ostéotomie malléolaire, alors que KOPP et al. [41] pratiquent une incision
latérale sur 6 cm et une incision longitudinale médiale située juste en avant de la malléole,
débutant à 1 cm de sa pointe et étendue vers le haut sur une longueur de 10 cm, permettant
l’accès articulaire par une double ostéotomie malléolaire.
La double voie est parfois nécessaire dans les voies latérales, lorsque l’accès au
compartiment talo-malléolaire médial est difficile.
Parmen et al réalisent ce qu’ils appellent une double mini-arthrotomie antérolatérale et
médiale de 2cm, les surfaces articulaires sont préparées à l’ostéotome et à la fraise rotative. Cette
voie d’abord peut être rapprochée de la chirurgie arthroscopique, correspondant à une chirurgie
in situ. L’intérêt est de minimiser au maximum la souffrance des parties molles, cependant ces
miniarthrotomies ne s’adressent qu’à des chevilles peu déformées. (40)
4- Voie antérieure
C’est la voie la moins utilisée, l’incision verticale descend sur 8 cm à la face antérieure de
la jambe, sur 4 cm a la face dorsale du pied, elle passe à travers les éléments tendineux, soit entre
l’extenseur propre du gros orteil et l’extenseur commun des orteils, soit entre le jambier antérieur
et l’extenseur propre du gros orteil, plus rarement entre l’extenseur du 2éme et 3éme orteil. Cette
voie antérieure sectionne verticalement le ligament frondiforme du coup du pied, il est préférable
de la reconstruire en fin de l’intervention.
Le seul danger est représenté par le paquet vasculo-nerveux tibial antérieur, qu’il faut
récliner en dehors ou en dedans selon l’interstice tendineux choisi. Enfin il faut dans la mesure
du possible ne pas ouvrir les gaines synoviales des tendons(38).

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°42 : image d’une arthrodèse talocrurale par voie anterieur ,


(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 43 :image d’une arthrodèse de la cheville par voie antérieure en per opératoire
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

5- Voie latérale transfibulaire:

L’incision débute 1 cm en arrière de la pointe de la malléole externe, elle croise la


malléole externe quelque millimètres sous sa pointe, puis remonte un peu arciforme, sur le dos
du pied au niveau de la saille de la tête astragalienne, elle se termine ainsi sur le dos du pied.
L’approche transfibulaire avec section de l’extrémité distale de la fibula a été
popularisée par ADAMS(42) en 1948 (figure 26). Cet auteur réalisait une ostéotomie
fibulaire à 8 cm de l’extrémité distale de la fibula en évitant tout dépériostage excessif.
Cette technique offre une bonne exposition articulaire, mais la moindre compression du
foyer d’arthrodèse rend compte des difficultés de fusion fréquemment observées (MAYNOU
[37]).
MANN [43] privilégie une voie latérale qui débute 10 cm au-dessus de la pointe fibulaire,
descend dans l’axe de la fibula, puis s’incurve vers l’avant pour atteindre la base du 4ème
métatarsien (figure 19). Cette voie ménage en théorie le nerf fibulaire superficiel en avant et le
nerf sural en arrière.
Pour de nombreux auteurs, l’approche latérale a le plus fort taux de complications
incluant notamment les infections, les pseudarthroses et des risques lésionnels pour les nerfs
fibulaire superficiel et sural.
Les défenseurs de la voie latérale MANN [43], développent néanmoins les arguments
suivants :
 l’incision réalisée entre les nerfs fibulaire superficiel en avant et sural en
arrière limite les lésions neurologiques accidentelles
 l’exposition opératoire est excellente, garantissant un réalignement
et une ostéosynthèse de qualité
 le prélèvement fibulaire n’altère pas la fonction de la soustalienne
et l’apposition latérale de la greffe fibulaire favorise la fusion de l’arthrodèse en association à
une ostéosynthèse en compression de la talocrurale .
 les recoupes osseuses économes limitent le raccourcissement du membre
inférieur.

76
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°44: Voie d'abord selon Adams.


Trajet de l'incision (47).
1. Nerf fibulaire superficiel, 2. Nerf sural.

Figure n°45: Dissection au ras de la fibula en se portant


en avant et en dedans en sous-périosté sur le pilon tibial et le talus (47).
1 Fibula 2 Tibia, 3 Syndesmose, 4 Capsule articulaire, 5. Ligament fibulotalien
antérieur, 6. Ligament fibulocalcanéen.

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 46: Ostéotomie proximale fibulaire, libération ligamentaire,


retournement fibulaire et abord articulaire (47).
1. Fibula 2. Tibia 3. Syndesmose

Figure n°47: Voie latérale transfibulaire (19).


A. Voie latérale selon Mann : 1 nerf sural, 2 incision cutanée, 3 représentation de la
résection osseuse, 4 nerf fibulaire superficiel.
B. Résection fibulaire et coupe osseuse selon Mann.

78
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

6- Voie médiale :
La voie d’abord est longue de 10 cm et située en regard de la face médiale de
l’extrémité distale du tibia et de la malléole médiale. Le pédicule vasculo-nerveux
saphène médial est récliné en avant. Les tendons et le pédicule neuro-vasculaire rétro malléolaire
médial sont réclinés en arrière (MAYNOU[37]).
La malléole est réclinée vers le bas exposant l’articulation talocrurale.
Une ostéotomie fibulaire peut être rendue nécessaire en présence d’une déformation en
valgus ou en varus, elle est réalisée par la voie d’abord médiale à
l’aide d’un ostéotome.
Pour SCHUBERTH et al. [44], la voie médiale offre de nombreux avantages :
 l’exposition opératoire est excellente et l’utilisation d’une scie oscillante
est plus aisée et moins risquée.
 la correction d’une bascule latérale du talus est par ailleurs beaucoup plus aisée.
Pour SCHUBERTH [44], le risque de pseudarthrodèse est plus élevé par voie latérale en
raison des lésions possibles de l’artère perforante fibulaire et plus globalement du cercle
vasculaire péri malléolaire latéral, alors que la réservation de l’insertion malléolaire du ligament
deltoïde, lors des voies médiales, favorise la consolidation de l’arthrodèse.
La qualité de la fixation est plus satisfaisante par la voie médiale, car la qualité osseuse
est meilleure sur la face postéro médiale du tibia que sur sa face postéro latérale et le
positionnement de la vis est plus aisé et moins oblique que par voie latérale, offrant une
meilleure compression du foyer.
7- Voie postérieure :
La voie postérieure présente l’avantage d’un abord en zone plus saine avec un
revêtement cutané intact, mais l’articulation est profonde et son abord est gêné par le
tendon d’Achille.
La diaphyse tibiale postérieure se prête à la mise en place d’une ostéosynthèse rigide et
l’accès aisé au pédicule tibial postérieur permet la réalisation contemporaine d’un lambeau libre,
parfois nécessaire sur un plan antérieur dévitalisé (MAYNOU [37]).
Le patient est installé en décubitus ventral, l’intervention est menée sous garrot
pneumatique. L’incision cutanée est postérieure, médiane d’une longueur de 15 à 20 cm.
Le tendon calcanéen est identifié et libéré sur tout ou partie de la hauteur de l’incision,
puis une ostéotomie calcanéenne est réalisée. Le tendon ainsi pédiculé est récliné vers le haut, ce
qui autorise un large accès à la face postérieure des

79
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

articulations talocrurale et sous-talienne (Figure 31).


La réalisation d’une arthrodèse par voie postérieure est particulièrement intéressante dans
les reconstructions de pseudarthroses post-traumatiques infectées de l’extrémité distale du tibia
s’accompagnant d’une destruction articulaire talocrurale et fréquemment sous-talienne. Ces
patients présentent souvent une enveloppe tissulaire antérieure infectée dont la vitalité est
compromise par les interventions précédemment réalisées.

Figure n°48: A. Arthrodèse par voie postérieure ostéosynthésée par plaque vissée (19).

1 : tendon calcanéen, 2 : grosse tubérosité, 3 : tendon récliné, 4 : lame plaque.


B. Radiographie de face : talocrurale isolée.
C. Radiographie de profil : talocrurale isolée.

80
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C. Techniques chirurgicales
Dans l’ère de l’arthroplastie, l’arthrodèse talocrurale reste une intervention fiable qui offre des
résultats fonctionnels satisfaisants. Mais ceci est obtenu à condition de la réaliser dans une position
précise dans les 3 plans de l’espace.
Techniques chirurgicales
De multiples modes de fixation du site d'arthrodèse ont été proposés. Ils peuvent être
isolés ou combinés pour obtenir la stabilité recherchée. C'est le stock osseux, sa quantité et sa
qualité qui détermineront le mode de fixation adapté à chaque cas. (47)
Positionnement du pied lors de l’arthrodèse :
MEARY (11), RATTLIF (53), BUCK (51), MAZURE (56) et HEFTI (14) proposent
tous d’arthrodéser la cheville en position neutre, ou avec quelques degrés de talus, estimant que
la médiotarsienne ne compensait la perte de mobilité de la talocrurale qu’en flexion plantaire.
BRESLER (48) et DUQUENNOY (9) proposent d’arthrodéser la cheville avec 0 à 5°
d’équin chez la femme et 0 à 5 ° de talus chez l’homme.
BENAMOR (50) et BRESLER (48) ont montré les effets néfastes d’un équin supérieur à
5° sur le reste du pied. En effet, il augmente les contraintes en cisaillement au niveau de la sous
talienne entrainant son altération et des douleurs.
La plupart des auteurs préconisent de garder le valgus physiologique, et afin de faciliter
l’enroulement du pas, il est préférable d’après MANN de donner une rotation externe de 5 à 10°
au pied (8),(48),(49),(54).
À l'exception des patients n'ayant pas un quadriceps leur permettant de verrouiller leur
genou, le varus et l'équin doivent être à tout prix évités. De ce fait, il est recommandé d'inclure le
genou dans le champ opératoire pour mieux visualiser la position du pied dans son ensemble lors
de la mise en charge simulée. Les radiographies avec double cerclage de l'arrière-pied et de
l'avant-pied en charge simulée, recommandées par Biga, sont particulièrement utiles pour juger
la qualité du positionnement de l'arthrodèse (52).

81
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°49: Positionnement de l'arthrodèse de cheville : Les lignes pointillées objectivent


la subluxation antérieure du talus et la flèche pointe le vide postérieur préopératoire. Le
recentrage du talus sous le tibia est objectivé par l'alignement de l'axe du talus et du tibia,
tous les deux perpendiculaires au sol sur ce cliché en charge (52).

82
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C.1. Arthrodèse talocrurale par vissage


La fixation par vis est le mode de fixation le moins invasif et le plus répandu. par vissage.
Si les modes de vissage restent très variés, le développement des vis canulées a simplifié la
technique opératoire. Une fois les surfaces avivées et affrontées en bonne position, la
stabilisation temporaire fait appel aux broches qui servent de guide aux vis définitives, évitant
ainsi un encombrement du foyer d'arthrodèse préjudiciable au positionnement adéquat des vis et
permettant la mesure directe de la longueur requise (19).
L'utilisation d'un clou transplantaire temporaire peut s'avérer nécessaire dans les rares cas
où la médiocre qualité osseuse rend la stabilisation par broches insuffisante. Elle risque
cependant d'altérer le recouvrement cartilagineux de l'articulation sous-talienne.
Un montage à deux vis croisées est préconisé par la plupart des auteurs qui s'accordent à
n'utiliser une troisième vis qu'en présence d'une stabilité insuffisante. À partir d'une étude menée
sur 40 pièces anatomiques (61) il a été démontré que l'adjonction d'une troisième vis au montage
ne diminue pas de façon significative la surface osseuse disponible pour la fusion de l'arthrodèse.
Le débat sur la position et le nombre des vis n'est donc pas tranché, mais ces dernières
années, certains auteurs s'accordent à conseiller un triple vissage pour améliorer la stabilité du
montage et garantir un taux de fusion satisfaisant.
En effet, il faut trouver un compromis entre l'importance de l'enfouissement de la tête de
la vis qui augmente la compression et la perte de stabilité par glissement à l'intérieur de la
corticale tibiale au sein de l'os spongieux qui est instable. Non enfouie, elle risque cependant
d'entraîner un léger conflit sous-cutané (19).
Chaque vis permet de mettre en compression 11 % de la surface articulaire totale de la
cheville (62). De ce fait, en dehors des arthrodèses arthroscopiques, de nombreux auteurs
recommandent un montage à trois vis positionnées en tripode (63), (29), (64), (70). Les vis sont
introduites de proximal en distal permettant une prise optimale du filetage dans l'os dense du
talus. Elles procurent une stabilité maximale lorsqu'elles forment un angle de 30° avec l'axe
mécanique du tibia et se croisent en amont du foyer d'arthrodèse.
a. Technique de MEARY :
C’est une technique rigoureuse utilisée depuis plus de 40 ans, amenant à la fusion
talocrurale dans une position précise dans les trois plans de l’espace.
L’incision cutanée est antéro-externe (33), l’ouverture de l’articulation talocrurale se fait
par la section en croix de la capsule articulaire, le pied est porté en flexion plantaire maximale.
Une rugine est utilisée pour exposer la face inférieure du pilon tibial. Les ¾ antérieurs du

83
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

cartilage inférieur du tibia sont enlevés au ciseau, en respectant le ¼ postérieur qui sera enlevé à
la pince-gouge, le dôme talien sera ensuite réséqué au ciseau frappé.
Puis, vient l’étape de l’avivement des berges malléolaire et des faces latérales du talus.
La fixation utilise 2 vis de 4.5 à 5 mm de diamètre, la première vis est talocrurale, la
deuxième est crurotalienne, elles divergent dans les trois plans de l’espace réalisant un montage
en croix, ensuite la fermeture avec reconstruction soigneuse du plan aponévrotique doit isoler de
façon parfaite le plan osseux du plan cutané. Un drain de Redon est mis en place, ainsi qu’une
botte plâtrée, cette dernière est conservée cinq semaines, elle est remplacée par une botte de
marche pour encore cinq autres semaines.
A l’ablation du plâtre, la rééducation est entreprise.
On constate que la technique de MEARY est la plus utilisée dans notre série, vu sa voie
d’ abord, sa simplicité, et la solidarité de sa fixation. Cette technique comporte une variante : elle
peut être réalisée sous arthroscopie, ce qui a l’avantage d’alléger les suites et de probablement
d’augmenter les chances de consolidation, les impératifs de positionnement sont identiques à
ceux de la chirurgie à ciel ouvert (5).
Il convient de mentionner quelques variantes de la technique :

difficulté de tenue.
’os spongieux prélevés à partir des coupes réalisées peuvent combler les
interstices latéraux pour assurer un contact parfait entre la malléole et la face latérale du corps du
talus.
’emblée une greffe
corticospongieuse iliaque ou tibiale encastrée à la face antérieure de l’articulation avivée.

84
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°50: Fixation de l'arthrodèse: Mise en place des vis (57).


A. La première vis est orientée du haut vers le bas et de dehors en dedans (56). La deuxième vis
est orientée du bas vers le haut et de dehors en dedans, ou du haut vers le bas et de dedans en
dehors en fonction de la facilité d'accès (57). Le but est le croisement des vis dans les trois plans
de l'espace.
B. Fixation définitive des vis.

85
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

b. Technique de HOLT (19)


Holt (29) privilégie un double vissage descendant.
Lorsque la voie d'abord est antérieure, une mèche de 4,5 mm est introduite par le plafond
tibial d'avant en arrière, pied en flexion plantaire et en translation postérieure, l'orientation de la
mèche est angulée d'environ 50° par rapport à l'horizontale et pénètre la corticale tibiale
postérieure en dehors du tendon calcanéen. Une contre-incision cutanée postérolatérale de 2 cm,
permet l'introduction d'une mèche de 3,5 mm qui fore le tunnel talien, pied en position
d'arthrodèse.
Une vis de diamètre 6,5 mm est introduite d'arrière en avant d'une longueur
approximative de 75 mm. Une deuxième vis en compression est introduite par la malléole
médiale d'une longueur de 50–55 mm et pénétrant le talus en son centre.
Lorsque la voie d'abord est latérale, le vissage est postéro-antérieur à partir de la malléole
postérieure à l'aide d'un trou de glissement tibial à la mèche de 4,5 mm, poursuivi dans le col du
talus par un orifice de diamètre 3,5 mm.

Figure n°51: Technique de HOLT (29)

86
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

c. Technique de MANN
Pour Mann (49), la stabilisation définitive de l'arthrodèse fait appel à deux vis parallèles
de diamètre 6,5 mm, spongieuses à filetage long, introduites par la face latérale du talus.
Les deux vis doivent avoir une prise corticale sur la face médiale du tibia et le filetage
doit intégralement franchir le foyer d'arthrodèse pour obtenir une compression satisfaisante.
Si la stabilité du montage paraît insuffisante une troisième vis descendante est insérée à
partir de la face latérale ou de la face médiale du tibia.

Figure n° 52: Vissage ascendant selon MANN (49).

87
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

d. Technique de MAURER
Maurer (40) réalise un double vissage descendant avec des vis corticales de diamètre 4,5
mm ou des vis spongieuses à filetage court de diamètre 6,5 mm orientées d'avant en arrière selon
un angle de 45°.
Cette technique a été utilisée chez 3 de nos patients.

Figure n°53: Double vissage de MAURER (40).

88
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

e. Technique de KENNEDY (66) :


Kennedy et al. réalisent une fixation par 3 vis spongieuses à filetage court de diamètre 6,5
mm, introduites de façon parallèle par la face antérieure du tibia de sorte que deux vis pénètrent
la partie postérieure du talus, la troisième étant orientée dans le col du talus. Selon KENNEDY le
parallélisme des vis permet une meilleure compression du foyer. Un angle de 15 à 20° par
rapport au grand axe du tibia est optimal, un angle supérieur entraîne un positionnement trop
postérieur des vis.
f. Technique de SCHUBERTH (44)
Cette technique réalise un montage de 3 vis en tripode par voie médiane transmalléolaire

Figure n°54: Triple vissage de SCHUBERTH (59).

89
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

g. Technique d’ENDRES: vissage quadruple


C’est une technique qui permet une meilleure stabilité rotatoire et transversale.
Les 2 premières vis sont antéropostérieures parallèles allant vers la partie postérieure du
talus.
La 3ème est postéro-médiane vers le col du talus
La 4ème vis percutanée fixant la partie distale de la fibula au talus.
Ainsi, Zwipp (67) rapporte un taux de fusion de 99 % en utilisant quatre vis spongieuses
confirmant ainsi les études expérimentales de Ogilvie-Harrris (68) et de Alonso-Vasquez
(63),(69) qui attestent de la supériorité mécanique des montages à trois vis par rapport à ceux
utilisant 2 vis.

Figure n°55: Vissage quadruple selon ENDERS (57).

90
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C.2.Arthrodèse talocrurale par plaque vissée.


Jusqu'à dans les années 2000, les ostéosynthèses par plaque étaient peu utilisées, car
l'encombrement du matériel impose une voie d'abord extensive, la compression du foyer
d'arthrodèse est difficilement obtenue par le simple vissage de la plaque, et l'ablation secondaire
du matériel est fréquemment nécessaire, car il gêne la course tendineuse (19).
Une fois les surfaces articulaires avivées et affrontées en bonne position, une tranchée de
1 cm de profondeur est creusée dans le col du talus pour accepter une plaque d'épaisseur 4,5 mm
qui sert pour l'ostéosynthèse définitive.
La plaque est chantournée pour s'adapter parfaitement sur la métaphyse tibiale, impactée
dans la tranchée talienne puis vissée. La première vis est insérée dans le talus en prenant garde
d'éviter toute effraction sous-talienne. La deuxième vis tibiale est légèrement ascendante de sorte
que le vissage permet une compression du foyer d'arthrodèse.
Chez les patients qui ne requièrent qu'une résection osseuse minimale, la conservation du
tendon calcanéen en arrière garantit l'absence l'hypercorrection en flexion dorsale de la cheville.
Mears (39) conseille cette technique pour des déformations modérées et comportant un stock
osseux satisfaisant, notamment s'il existe un équinisme qui bénéficie de la tension antérieure
procurée par la plaque.Par contre, Mohamedean (73) et Guo (74) obtiennent 100 % de fusion de
leurs arthrodèses stabilisées par plaque antérieure et conseillent ce mode d'ostéosynthèse lorsque
le stock osseux est de médiocre qualité notamment en cas de nécrose talienne ou reprise de
prothèse.
L'avantage biomécanique du montage par double plaque antérieure a été confirmé par
Betz en 2013 par rapport au triple vissage (70). Par ailleurs, l'étude expérimentale de Kestner
(71) comparant des montages à simple et double plaque rapporte une meilleure rigidité à l'aide de
deux plaques.
Ces constatations biomécaniques sont confirmées par les résultats cliniques publiés par
Plaass (72) sur une série de 29 patients dont l'arthrodèse est stabilisée par deux plaques
antérieures. Wiewiorski (56) rapporte une fusion osseuse obtenue à 3 mois par une nouvelle
plaque anatomiquement préformée permettant une plus petite voie d’abord par rapport à la
technique utilisant 2 plaques et évitant une tension importante sur les tissous mous adjacents.
L'adjonction d'une plaque antérieure au vissage permet d'augmenter d'un facteur 3,5 la
rigidité d'un montage par vis (75). L'apparition des plaques à vis solidaires avec lesquelles un
appui immédiat peut être redonné au patient sous couvert d'une botte de marche (76) s’est avéré
très utile chez les patients qui ne parviennent pas à béquiller où en cas d'arthrodèse-

91
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

reconstruction, dont le temps de consolidation est d’habitude prolongé au-delà de 2 mois de


décharge.
La rigidité du montage expose au risque de fracture de contrainte du tibia à hauteur de
l'extrémité proximale de la plaque (77).

Figure n°56: Arthrodèse talocrurale par plaque vissée antérieure (19).

92
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C.3.Arthrodèse talocrurale par exofixateur


Malgré ses nombreux inconvénients largement rapportés dans la littérature : infections
sur fiches, encombrement, démontage, raideurs articulaires, lésions vasculonerveuses,
complications trophiques, le fixateur externe garde sa place en matière d’arthrodèse talocrurale
car il présente l’avantage de procurer une compression continue bien supérieure aux autres
modes de fixation et d'être peu invasif (78) ,(79). Les petites dimensions du talus limitent les
possibilités d'ancrage tibio-talien des fixateurs externes et conduisent à étendre la fixation au
pied ou à y associer une fixation interne (80).
Charnley décrit une technique de fixation externe (60) : après une incision sur la face
antérieure de la cheville et avivement des 2 extrémités articulaires et le montage par un fixateur
externe est fait en simple cadre : deux clous de Steinmann introduits transversalement et
perpendiculairement à l’axe du tibia, le premier à la limite du col et corps du talus, le clou
supérieur traverse le tibia 8 cm au-dessus de l’interligne. Les deux compresseurs sont serrés
progressivement en contrôlant cliniquement et radiologiquement la bonne position du talus par
rapport au tibia. La stabilité de ce montage reste précaire et il expose aux dangers de fractures du
tibia et aux difficultés de réglage de la position.
Actuellement, un fixateur de type Hoffmann ou Ilizarov est utilisé, il permet la contention
avec compression de l’arthrodèse dans de meilleures conditions que la technique de Charnley
avec un réglage précis de la position à fixer. Mais cette technique est réservée aux foyers
septiques ou ayant été récemment septiques contre indiquant l’utilisation d’une ostéosynthèse
interne ou comme moyen de sauvetage quand il est impossible d’obtenir un montage stable par
une autre technique.
Par ailleurs dans une série égyptienne, KLOUCHE (81) a utilisé chez 20 patients infectés
une technique d’ostéosynthèse interne: technique de MEARY et CRAWFORD-ADAMS et
rapporte un taux de fusion de 89.5%.
La voie antérieure de Charnley (60) est abandonnée au profit des voies antérolatérales ou
antéromédiales qui respectent le pédicule vasculo-nerveux et les éléments tendineux.
Les fixateurs externes circulaires semblent plus adaptés par la tension appliquée aux
fiches et la résistance aux contraintes torsionnelles, permettant une stabilité multi planaire à
condition d’utiliser un montage à 4 anneaux.
Le fixateur est maintenu pendant une période de 3 mois, ensuite remplacé par une botte
en résine pour une durée supplémentaire de 2 à 6 semaines avec appui progressif.

93
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Moeckel (58) rapporte 61 % de complications sur leur série de 28 exofixateurs et


souligne l'absence de compression uniforme des montages, responsable de nombreux retards de
consolidations et pseudarthrodèses, ce que confirme Frey
En pratique, l'utilisation d'un exofixateur vit des limites des ostéosynthèses internes le cas
de perte osseuse importante, arthropathie de Charcot, infection active ou latente, échec de fusion,
ostéopénie, lésion des parties molles. (82) qui déplore 55 % de pseudarthrodèses, notamment s'il
existe une nécrose du talus.
L'arthropathie de Charcot est particulièrement difficile à traiter (83) car elle associe une
résorption osseuse du talus, une infection et une déformation axiale importante, mais Zarutsky a
obtenu des résultats satisfaisants sur les pieds de Charcot en prenant la précaution de ne pas
opérer les pieds en phase évolutive.
Par ailleurs, l'appui n'est pas toujours envisageable, car la tenue des fiches dans l'os distal
est médiocre et il existe souvent un stock osseux déficitaire
Par ailleurs, l'appui n'est pas toujours envisageable, car la tenue des fiches dans l'os distal
est médiocre et il existe souvent un stock osseux déficitaire.

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°57: Schéma simplifié des différents montages par fixation externe décrits dans la
littérature (57).
a.Montage Schoenhaus, b. Montage Berman. c. Montage Saragaglia d. Montage Newmann.

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C.4.Arthrodèse talocrurale par clou centromédullaire


Le patient est installé en décubitus dorsal, le membre inférieur surélevé par rapport au
membre controlatéral.
a. Plusieurs abords sont utilisés :
Abord plantaire (84) :
La face inférieure est abordée par une voie réalisée dans l’axe du 4ème rayon, en avant de
l’appui talonnier, il est conseillé de palper la corticale plantaire du calcanéus pour être sûr de la
bonne position.
Après avoir récliné les parties molles au moyen d’un écarteur plantaire montée sur le
moteur, une broche filetée est introduite en transosseux de manière ascendante en contrôlant sa
progression à l’amplificateur. Celle-ci doit se situer au centre du pilon tibial de face comme de
profil, l’arrière-pied étant axé. Les corticales osseuses sont effondrées à l’aide d’un foret canulé,
avant le passage d’alésoirs à main ou classiques sur un moteur. À ce stade, il est préférable de
remplacer la broche à embout fileté par une tige-guide classique d’enclouage .En cas de
résistance osseuse, il est possible d’avoir recours à un alésage mécanisé.
Abord talocrurale : il s’agit d’une voie antérieure classique pratiquée entre les tendons
du tibial antérieur et de l’extenseur propre de l’hallux après section du rétinaculum des
extenseurs, en respectant le pédicule dorsal du pied. Elle reste une voie d’abord exceptionnelle.
Abord sous-talien : Il s’agit d’un abord réalisable par une voie mini invasive pratiquée
sur l’orifice latéral de projection du sinus du tarse
b. Mise en place du clou :
Le diamètre et la longueur du clou sont prédéterminés radiologiquement, celui-ci est
ensuite introduit sur la tige-guide et traverse les interlignes sous-talienne et talocrurale.
Le clou est enfoncé à la masse en maintenant corrigé l’axe de l’arrière pied, de manière à
ce que son extrémité distale affleure la corticale inférieure du calcanéum.

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°58: Passage de la mèche effondrant les corticales calcanéenne, talienne et tibiale
sur la tige-guide lors d’une arthrodèse de cheville par enclouage rétrograde.(19)

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

c. Verrouillage latéral :
Selon les modèles, de deux à quatre vis proximales et trois distales peuvent être utilisées.
Selon les modèles, il existe une étape de mise en compression avant le verrouillage distal, tant
dans le plan frontal que sagittal.

d. Verrouillage postéro-antérieur :
Il est essentiel et tous les implants modernes en proposent un par clavette ou vis. Une
moucheture cutanée postérieure permet l’introduction du système de visée jusqu’au contact
osseux.
Par ailleurs, Carrier (85) privilégie un autre type d’enclouage uitilisant un clou de
Steinman dans certaines situations délicates associant une ostéopénie et une médiocrité des
parties molles péri-articulaires, susceptibles de rendre difficile une arthrodèse par les techniques
conventionnelles. Cette situation est préférentiellement rencontrée dans les maladies
inflammatoires telle que la polyarthrite rhumatoïde. Une botte plâtrée est confectionnée, avec un
appui partiel à la 2 e semaine. Les clous sont retirés entre la 7 e et la 12 e semaine postopératoire.
Sur sa série de 5 chevilles rhumatoïdes opérées par clou transplantaire, la fusion est obtenue dans
tous les cas, bien que trois migrations de clou soient observées.
Mais ce type d’ostéosynthèse est supplanté par l’utilisation de clous transplantaires
verrouillés, car il permet de stabiliser le montage et de mettre en compression le foyer
d’arthrodèse, mais il impose la réalisation d’une arthrodèse tibio-talo-calcanéenne(86).

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°59 : Cliché radiologique de face d’une arthrodèse de cheville par un clou
rétrograde à 3 mois post-opératoire objectivant la fusion osseuse et l’incorporation du
greffon osseux.(19)

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L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C.5.Ostéosynthèse par des agrafes


Ce mode d'ostéosynthèse n'est plus utilisé isolément, car il ne procure aucune stabilité ni
compression au foyer d'arthrodèse. Kopp (41) utilise deux agrafes latérales et une agrafe
antéromédiale pour assurer la fixation définitive de l'arthrodèse, mais il pratique des coupes
osseuses en chevron afin de procurer une stabilité intrinsèque. Par ailleurs, il complète le
montage par un clou de Steinman transcalcanéen ôté dans un délai de 2 à 3 semaines
postopératoires. En pratique, un agrafage n'est envisageable qu'en complément d'une
ostéosynthèse interne de stabilité insuffisante.

C.6.Arthrodèse talocrurale par arthroscopie (19)


Depuis l'introduction de l'arthroscopie de la cheville par Schneider en 1983 et son
développement par Morgan en 1987, de nombreux auteurs (88),(89),(90) ont rapporté les
avantages des arthrodèses arthroscopiques en termes de: délai de fusion ,durée d'hospitalisation
,morbidité (pertes sanguines limitées, peu de complications infectieuses, diminution des douleurs
postopératoires, rares complications vasculo-nerveuses), préjudice esthétique et réduction de la
période d'incapacité professionnelle.
Le patient idéal qui nécessite une arthrodèse in situ est celui présente une arthropathie
centrée. En cas de déformation en varus, en valgus ou si translation antéropostérieure ou dans les
défects osseux importants observés dans les nécroses taliennes étendues, la chirurgie à ciel
ouvert reste préférable.
L'anatomie de la cheville est conservée, car il s'agit d'un avivement par resurfaçage et le
contact entre les deux surfaces est satisfaisant. Par ailleurs, l'absence de raccourcissement et la
faible rançon cicatricielle facilitent le chaussage du commerce.
L'arthroscopie permet de ménager la vascularisation péri-articulaire, d'éviter la dissection
des parties molles et un dépériostage large expliquant ainsi des délais de fusion rapides inférieurs
de 4 à 8 semaines par rapport aux techniques conventionnelles et un taux de pseudarthrodèse
réduit de 0 % à 11 % selon les auteurs (91),(64),(92). Il est utile de mentionner que les praticiens
optant pour cette technique doivent être capables de convertir à ciel ouvert en cas de besoin.
• La technique chirurgicale :
Le patient est en décubitus dorsal, un garrot pneumatique est gonflé à la racine du
membre inférieur. La hanche est fléchie à 30° par un coussin placé sous la fesse homolatérale
afin de basculer la jambe, mettant la cheville au zénith.
L'anesthésie peut être générale ou locorégionale.

101
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

L'intervention nécessite un arthroscope de 4 ou 2,7 mm, selon les auteurs, avec une
optique angulée à 30°, des curettes incurvées à 15°, un résecteur et une fraise motorisée et des
vis canulées compressives à filetage court de diamètre 6,5 ou 7,3 mm.
Une arthropompe à faible débit de pression 30 mmHg environ, peut être utile pour
faciliter l'exposition et l'évacuation des débris liés à l'avivement, mais n'est pas indispensable,
tout comme une sonde de radiofréquence.

L’exposition articulaire nécessite une traction manuelle ou par sangle, cette dernière est
préférée, et dans tous les cas la traction se doit d’être non agressive.
Une traction par sangle « au corps » du chirurgien permet une distraction quand l’accès
articulaire est profond. A partir de ce moment, l'intervention peut commencer sans distraction au
niveau de la chambre antérieure mais si elle s’avère nécessaire la sangle de distraction peut être
appliquée.
Si en préopératoire une flexion dorsale de la cheville ne peut être obtenue, il faut réaliser
une ténotomie percutanée du tendon calcanéen, ce qui facilite l'ouverture de la cheville et le bon
positionnement du pied en dorsiflexion neutre. Cependant très souvent, le manque de
dorsiflexion peut être lié au blocage articulaire mécanique par la présence des ostéophytes
antérieurs. Leur résection permet parfois d'obtenir l'angle droit et limite donc la nécessité d'un
geste d'allongement postérieur complémentaire.

Les voies d'abord sont antérieures latérales en dehors de l'extenseur commun et médiales
en dedans du tibial antérieur, permettant le débridement initial de l'hypertrophie synoviale et
l'ablation de fragments ostéocartilagineux antérieurs.
Une injection intra-articulaire de 20 ml de sérum physiologique semble nécessaire pour
certains auteurs afin d'obtenir une distension articulaire et réaliser la voie antéromédiale en toute
sécurité.
La voie antérolatérale est faite par transillumination sous contrôle arthroscopique.
En cas de limitation de la dorsiflexion, il faut débuter l'arthroscopie par le débridement à
la fraise des ostéophytes antérieurs. Celle-ci est introduite par voie antérieure, en utilisant
alternativement les voies médiales et latérales. On peut également s'aider d'un petit ostéotome
introduit par l'une des deux voies antérieures.

102
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Si on obtient l'angle droit en préopératoire, on peut conserver les ostéophytes antérieurs


lors de l'avivement, ce qui augmente le taux de fusion par un élargissement de la zone de contact
entre les surfaces articulaires
Une voie d'abord postérolatérale peut être réalisée pour l'irrigation articulaire ou comme
voie instrumentale du compartiment postérieur. Pour s'assurer d'une bonne stimulation de la
moelle osseuse, le débridement est alors complété par des microfractures.
Avivement–débridement
Les surfaces taliennes et tibiales ainsi que les gouttières talomalléolaires latérale et
médiale sont libérées et nettoyées des reliquats cartilagineux jusqu'en os sous-chondral saignant.
Cette phase se réalise à la curette et au moteur à l'aide d'une fraise ronde ou ovalaire de diamètre
4 ou 5 mm. Durant ce débridement, il faut essayer de conserver les contours osseux anatomiques
du talus et du tibia pour garantir un bon contact des deux extrémités osseuses. En général, le
débridement de la moitié médiale de l'articulation est réalisé avec l'arthroscope en position
antérolatérale et les instruments en position antéromédiale.
L'arthroscope et les instruments sont inversés pour aviver la partie antérolatérale de
l'articulation. Le nettoyage se réalise progressivement d'avant en arrière, créant un espace de
travail pour progresser vers la partie postérieure de l'articulation. L'abrasion de la partie
postérieure peut se réaliser par la voie postérieure ou par la voie antérieure en utilisant la
distraction articulaire. Une curette inclinée à 15° facilite l'ablation d'un os sclérotique.
Pour s'assurer d'une bonne stimulation de la moelle osseuse, le débridement est alors
complété par des microfractures.

103
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°60: Vue peropératoire d’une arthrodèse talocrurale par arthroscopie (88).
a. Images peropératoires arthroscopiques d'une arthrose talocrurale.
b. Images peropératoires arthroscopiques après avivement des surfaces articulaires.
c, d. Geste de débridement.

104
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Une fois l'avivement terminé, la cheville est fixée par deux vis canulées croisées ou
obliques et parallèles. Un amplificateur de brillance est souhaitable pour vérifier le bon
positionnement des broches et des vis d'ostéosynthèse. Le garrot pneumatique peut être lâché une
fois l'avivement réalisé pour juger de la qualité de ce dernier. La position des broches, et donc
des vis définitives, varie selon les auteurs. Dans tous les cas, les broches sont introduites 25 à 30
mm au-dessus de l'interligne talocrurale. Le point de pénétration des broches, au niveau du
plafond tibial et de la malléole latérale, peut être contrôlé par voie intra-articulaire, ce qui permet
d'en modifier la position au besoin. L'arthroscope est alors retiré de l'articulation, la distraction
est ôtée et les deux surfaces avivées sont mises au contact, puis les broches-guides sont avancées
dans le talus.
La position des broches est contrôlée sous amplificateur de brillance, la longueur des vis
est déterminée et les vis sont insérées sur les broches-guides tout en ne franchissant pas
l'articulation sous-talienne. Le contrôle définitif de la longueur des vis nécessite une radiographie
peropératoire.
Une troisième vis peut être utilisée dans les chevilles rhumatoïdes sur un os ostéopénique,
ou si une ténotomie d'allongement du tendon calcanéen a été nécessaire afin d'améliorer la
stabilité du montage.

105
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 61: Ostéosynthèse classique d’une arthrodèse talocrurale par voie


arthroscopique (88).
a, b. Radiographies en charge d'une arthrose talocrurale centrée quelques années après
une arthrite septique.
c, d. Radiographies en charge postopératoire d'une arthrodèse talocrurale
arthroscopique

106
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

La peau est refermée au nylon et une orthèse temporaire est mise en place en attendant la
disparition de l'œdème postopératoire. Une botte en résine est confectionnée à la 1ère semaine
postopératoire.
Un bilan radiographique est habituellement réalisé à la 8 ème et 12ème semaine pour
évaluer la progression de la fusion osseuse. En cas de gêne secondaire, les vis peuvent être ôtées
après le 6ème mois.
Glick (93) considère qu'une infection active ou des désordres neurologiques sont des
contre-indications à l'arthrodèse arthroscopique.
Winson (94) souligne qu’il est possible de proposer cette technique pour des
déformations allant jusqu'à 10 à 15° dans le plan frontal, sous réserve d'avoir un appui
plantigrade de l'avant-pied et de corriger les déformations résiduelles de l'arrière-pied par une
ostéotomie calcanéenne complémentaire.
Ainsi, Winson a pu utiliser la technique arthroscopique dans plus de 90 % de ses
indications d'arthrodèses.
Danawi (95) compare deux cohortes de patients opérés d'une arthrodèse par arthroscopie
avec une déformation dans le plan frontal supérieure et inférieure à 15°. À terme, les résultats
cliniques sont équivalents mis à part que le délai de consolidation est plus long lorsque la
déformation est supérieure à 15° en valgus ou en varus.
Selon Collman (96) d'autres facteurs peuvent influencer le délai de fusion de l'arthrodèse
malgré le caractère peu dévascularisant de la technique: l'obésité (IMC > 25 kg/m 2 ) et le
tabagisme exposent à des délais de fusion prolongés et à un taux de pseudarthrodèse plus élevé.
O'Brien (97) obtient des taux de fusion comparables aux techniques à ciel ouvert mais
soulignent les avantages de l'arthroscopie concernant la morbidité, le temps opératoire et la durée
d'hospitalisation.
La technique arthroscopique est privilégiée si la trophicité du membre est médiocre :
maladie vasculaire, diabète, arthrite rhumatoïde, traitement corticoïde, peau fragile ou cicatrices
multiples.
Pour Turan (98), les patients atteints d'une polyarthrite rhumatoïde associent une
ostéopénie, une vascularisation précaire, une trophicité médiocre et une atteinte fréquente de
l'articulation sous-talienne, donnant tout son intérêt aux techniques arthroscopiques qui
permettent de réduire le traumatisme chirurgical et la morbidité postopératoire.

107
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°62: Arthrose varisante de la cheville, réductible, arthrodèse par voie


arthroscopique (88).
a. Radiographie en charge d'une arthrose varisante talocrurale, cliniquement tout à fait
réductible.b. Radiographie en charge postopératoire d'une arthrodèse talocrurale arthroscopique.
Une tentative de fusion fibulotibiale est pratiquée mais, comme souvent, reste non fusionnée bien
que totalement asymptomatique

108
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C.7.Autres techniques
a. Arthrodèse talocrurale percutanée de BACIU (30)

Par la voie d'abord percutanée transmalléolaire médiale, il introduit une tréphine centrée
sur une broche de Kirchner, permettant de réséquer une carotte ostéochondrale. La tréphine passe
par la malléole médiale, emporte le cartilage tibial et talien avec une partie d'os sous-chondral,
puis va se fixer dans l'articulation tibiofibulaire distale dont il faut également réséquer un
fragment, laissant intact la corticale latérale fibulaire. Cette carotte est tournée de 90°, permettant
de mettre en contact les surfaces osseuses. Il s'agit d'une technique simple, rapide, mais qui
nécessite un axe préopératoire parfait et un stock osseux conservé. Elle n'utilise pas de fixation
complémentaire, seul un plâtre en postopératoire est mis en place. Sur une série de 72 patients, le
taux de fusions est de 92 %. Mann et al (103) ont repris cette technique par une voie d'abord
transmalléolaire médiale sagittale. Ils ont décrit cette technique chez l'hémophile avec une série
de huit patients au recul moyen de 4 ans et 100 % de fusion. Les résultats cliniques étaient bons
et très bons chez sept patients.
b. Technique en chevron de Heitel et Marcus
Kopp et al (41) rapportent une série de 41 arthrodèses inspirées de la technique de Heitel
et Marcus. Après une voie d'abord par une double ostéotomie malléolaire sagittale, les surfaces
articulaires sont préparées en chevron dans un plan sagittal. L'arthrodèse est stabilisée par deux
agrafes latérales et une médiale. La malléole médiale est fixée par deux vis corticales de 3,5 mm
stabilisant encore l'arthrodèse. Une stabilisation temporaire par un clou de Steinmann est laissée
en place pendant 2-3 semaines. Les résultats sont très satisfaisants avec un taux de fusion de 93
% et 29 patients présentant des résultats bons ou très bons. Les auteurs justifient leur choix par le
fait que l'abord est parfait pour préparer les surfaces articulaires, que la surface de contact est
importante et intime, la fixation interne est rigide, permettant une bonne compression et qu'il
existe une greffe autologue morcelée prise aux dépens de la malléole latérale réséquée. Le taux
de fusion est de 93 % avec plus de 90 % de patients satisfaits.
c. Technique de WATSON-JONES
Watson-Jones, en 1960 (29), a décrit une technique d'arthrodèse dite antérieure par
glissement d'un greffon rectangulaire pris aux dépens du tibial distal et antérieur et introduit dans
une tranchée préalablement préparée sur le talus. La voie d'abord est antérieure classique. La
fixation du greffon est assurée par un vissage antéropostérieur. Cette technique a été reprise
récemment par Patterson et al (104) qui rapportent un taux de fusion de 95 % dans un délai
moyen de 13,5 semaines et des complications chez 9 patients : 5 fractures tibiales de stress,

109
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

illustrant la nécessité d'une prise de greffe peu profonde. Cette technique présente un intérêt en
première intention, mais surtout en cas de non-fusion évitant ainsi la prise de greffe iliaque.
d. Technique de Colgrove et Bruffey
Colgrove et Bruffey (80) proposent une fixation hybride par fixation externe et interne.
Sur une série de 26 chevilles, ils rapportent 100 % de fusion dans un délai moyen de 11,3
semaines avec 12 % d'infections sur fiche et 15 % d'irritations cutanées sur fiche. Compte tenu
des complications septiques et de l'irritation cutanée par les fiches, les auteurs privilégient ce
montage dans les cas de situations à risque d'échec ou de très mauvaise qualité osseuse. Ils fixent
l'arthrodèse par un vissage frontal médial descendant avec une vis antérieure 7,3 mm canulée
spongieuse et une vis postérieure de corticale de 4,5 mm. Dans un second temps sont mis en
place les clamps avec deux fiches frontales de diamètre 4,5 mm entre les deux vis déjà
positionnées. La fiche talienne est située 1 cm sous la surface articulaire et la fiche tibiale 10 cm
au-dessus de ce niveau. Les clamps sont enlevés à la sixième semaine. Ils justifient ce double
montage par quatre points :
L’association des deux types de synthèse présente une rigidité supérieure à chaque type
individuellement ,
Les clamps sont à l'origine d'une compression constante additionnelle à la compression
initiale des vis,
Le parallélisme du vissage interne aux clamps externes permet un meilleur contrôle des
forces de coaptation,
Le vissage peut pallier les faiblesses du clamp externe dans la résistance aux forces de
torsion.
e. Technique de Blair modifiée
La prise en charge des arthrodèses talocrurales secondaire à un collapsus et à un nécrose
post-traumatique du talus est une situation difficile à gérer pour les chirurgiens orthopédistes,
Des taux de pseudarthrodèse pouvant atteindre 38 % des cas ont été rapportés avec les
techniques conventionnelles, du fait des médiocres conditions vasculaires locales liées à la
nécrose talienne.
En 1943 ,Blair décrit une technique d’arthrodèse originale utilisant un greffe tibial glissé
afin d’améliorer les conditions vasculaires propriées à la fusion osseuse.
Des nombreux auteurs se sont inspirées de la technique originale de Blair tout en
modifiant avec des résultat cliniques acceptables.

110
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Le principe de l'utilisation de la face antérieure du tibia comme surface de fusion est


maintenu, mais la technique se limite à un simple avivement de celle-ci (105). Le corps nécrosé
du talus est excisé et le col du talus est libéré des tissus avasculaires et nécrotiques.
La surface antérieure du tibia est décortiquée et le col du talus est placé au contact de la
face antérieure du tibia en position adéquate. Une autogreffe iliaque complémentaire permet de
greffer l'espace restant entre l'extrémité distale du tibia et le talus.
La fixation est assurée par une vis spongieuse de diamètre 6,5 mm introduite par la face
postérieure du tibia jusque dans le col du talus en conservant un contact osseux satisfaisant à la
face antérieure du tibia.
Si la stabilité de l'arthrodèse est insuffisante, une plaque antérieure ou un clou de
Steinman transcalcanéen, peuvent être utilisés.
Le patient est immobilisé dans une botte en résine pour une durée de 6 à 8 semaines sans
appui. Un appui complet est autorisé à la 12ème semaine.
Les avantages de la technique de Blair :
-talienne,
-pied

Mais cette technique reste limitée aux nécroses partielles ne nécessitant pas l'ablation
complète du corps du talus, lesquelles imposent la réalisation d'une arthrodèse tibiocalcanéenne
dont les résultats cliniques, fonctionnels et esthétiques sont notablement inférieurs.

111
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°63: Glissement du greffon tibial selon Blair (19).

112
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

f. Technique de Crawford-Adams (36)


L’incision est réalisée sur la face externe de l’extrémité inférieure du péroné sur une
longueur de 10 cm, avec résection temporaire du quart inférieur du péroné.
Le lit de la gouttière de la face externe du tibia est nettoyé, les faces antérieures et
postérieures du tibia sont dégagées
Les surfaces articulaires sont taillées , le montage est facilité par la mise temporaire d’un
clou de STEINMAN introduit dans le talon à travers la calcanéum, le talus et le tibia, il est
assuré par la refixation du greffon péronier avivé à sa face profonde, contre la face externe du
tibia par 2 vis et la face externe du talus par 1 vis. Elle est actuellement peu utilisée du fait de :

réaliser.

throdèse et d'infection qui paraît plus élevé que dans les autres
techniques.
g. Arthrodèse talocrurale de CHUINARD et PETERSON (100)
Technique d’arthrodèse destinée essentiellement à l’enfant, car elle respecte le cartilage
de croissance de l’extrémité inférieure du tibia en interposant un greffon iliaque, elle offre
également l’avantage de ne pas raccourcir le membre inférieur.
C’est également une technique utilisée chez l’adulte essentiellement en cas de perte de
substance talienne ou tibiale. L’incision est antéro-externe ou antérieure, elle commence à 7 cm
au dessous de l’interligne et se prolonge 4 cm au dessous dans l’axe du 3ème métatarsien, entre
l’extenseur propre et l’extenseur commun. Le ligament frondiforme est sectionné dans l’axe de
l’incision, le paquet pédieux est repéré et écarté en dehors avec les tendons extenseurs, puis
incision transversale de la capsule articulaire. Les deux surfaces cartilagineuses sont excisées à
l’ostéotome avec l’os sous chondral, en ne laissant pas de cartilage en arrière. Un fragment de
l’os iliaque bicortical est prélevé à la largeur voulue et perforé de nombreux trous,
éventuellement recoupé en cas de correction à réaliser, le greffon est encastré en force entre les
deux surfaces avivées. Une radio de contrôle de face et de profil vérifie la bonne position du
pied, dans les plans frontal et sagittal.

113
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

h. Technique de SOULIER et DUQUENNOY (32)


Cette technique utilise des greffons cylindriques pour permettre la fusion, elle fait appel à
une voie d’abord antérolatérale. La fixation utilise un clou de STEINMAN.
Quatres greffons cylindriques sont prélevés sur la crête iliaque, deux antéropostérieurs
sont forés à l’aide d’une tréphine à cheval sur l’interligne talocrurale, le cylindre médial en
dedans du clou emporte la moitié médiale de l’interligne talocrurale et la face latérale de la face
latérale de la malléole médiale, quant au cylindre latéral emporte la moitié latérale de l’interligne
talocrurale et la face médiale de la malléole latérale.
Le clou de STEINMAN est laissé en place durant 6 semaines et une botte plâtrée est
confectionnée pour une durée de 10 semaines sans appui .
Cette intervention ne permet pas un bon avivement des surfaces articulaires, et offre une
stabilisation précaire par clou transplantaire. Une lyse partielle des greffons n’est pas rare,
rendant hypothétique la fusion de l’arthrodèse.

C.8.Greffe osseuse complémentaire

L'utilisation d'une autogreffe complémentaire est fréquemment rapportée dans les


diverses séries publiées (101). La greffe est iliaque ou tibiale métaphysaire distale selon la
quantité d'os souhaité. Les partisans des voies latérales profitent souvent de l'ostéotomie fibulaire
pour aviver la fibula et l'utiliser comme autogreffe apposée ou fragmentée, cet usage est l'un des
arguments les fondant à privilégier cet abord chirurgical.
Les greffons servent la plupart du temps à combler les interstices osseux laissés libres
après l'ostéosynthèse des surfaces avivées afin d'augmenter les surfaces de contact et favoriser la
fusion osseuse.
En l'absence d'os autologue en quantité ou qualité suffisante, l'utilisation d'allogreffes
cryoconservées est envisageable, Kim (102) ayant montré l'ostéo-intégration d'allogreffes
structurelles comme alternative possible à l'autogreffe. Comme dans toute arthrodèse, c'est
l'avivement des surfaces articulaires qui reste le point essentiel de succès.
L'apport d'os autologue iliaque est défendu par Soulier et Duquennoy (32) sous la forme
de greffons cylindriques iliaques.

114
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Partie Pratique

115
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Patients et methodes

116
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

I. Patients
Sur une période de 6 ans entre janvier 2012 et JUILLET 2017, 7 patients ont été opérés ,
pour arthrodèse de la cheville au sein du service de traumatologie orthopédie du CHU
Mohammed VI OUJDA.
Le recul moyen est de 24,5 mois (minimum : 2mois, maximum : 6 ans).

II. Méthodes
Les dossiers des patients ont été analysés de façon rétrospective à partir des archives du
service et des registres du bloc opératoire.
L’exploitation des données s’est basée sur une fiche d’exploitation pré-établie (Annexe I)
englobant toutes les données épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques.
Les résultats au dernier recul ont été recueillis lors des consultations .
L’évaluation des résultats s’est basée sur des critères cliniques en particulier la cotation
de Duquennoy(9) (annexe II) et sur des critères radiologiques.
L’objectif de notre étude est d’élucider les différentes techniques d’arthrodèse, ainsi que
d’évaluer à court et à moyen terme les résultats fonctionnels et le retentissement sur les
articulations sous-talienne et médiotarsienne ainsi que sur la statique du pied.

III- Limites du sujet :


 Critères d’inclusion :
Les arthroses de l’articulation talocrurale : les arthroses primitives et secondaires et les
déformations intéressant cette articulation, et étendu ou non aux articulations sous talienne et
médiotarsienne
 Seront donc exclus de cette étude :
- Les arthrodèses isolées des articulations sous talienne et médiotarsienne dans les
pathologies arthrosiques et déformatives de l’arrière et du médio pied.

117
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

VI, RESUME DES OBSERVATIONS :

N° Age Cote Etiologie clinique Signes radiologiques Type complications résultat


/sexe atteint d’arthrodèse s

1dfdeff 57/H G Fracture Douleur,biotri Arthrose talocrurale + 3 vis croisés Infection de la moyen
bimalléolaire e,deformation cal vicieux (SCUBERTH plaie
négligé , impotence )
fonctionnelle
2 rezoug 48/F D pseudo Douleur,defor Pseudoarthrodese 2 vis croisés Douleur bon
arthrodèse mation en talocrurale (MEARY) résiduelle
valgus,
oedeme de la
malleole
externe
3bouziani 48/H G Pied bot varus Douleur,racco Arthrose talocrurale 2 vis croisées Très
equin ursissement, (MEARY) bon
amyotrophie
4 el amri 36/H G Fracture Douleur , Arthrose talocrurale 2 vis croisées Douleur Bon
bimalleolaire+ impotence + greffe résiduelle
sepsis du fontionnele, osseuse(MEA
materiel RY)
5 chafia 58/F Fracture tri- Douleur,biotri Arthrose talocrurale Plaque vissée Très
D malleolaire e,deformation bon
6 jabi 38/H D Ostéoarthrite Douleur,biotri Ostéoarthrite+Arthrose Plaque Non Mauvai
post e,2 fistule talocrurale vissée+2 VIS consolidation + s
traumatique avec issue du boitrie et
pus douleur
résiduelle

6 amrani 16/F D nécrose du Douleur+défo Arthrose talocrurale Plaque


talus+ rmation+ IF + vissée+2 vis Très
pseudarthrose raccoursissem bon
ent

118
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Résultats

119
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

I- ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE :
A- FREQUENCE :
Notre série comporte 7 cas d’arthrodèse de la talocrurale réalisée sur 7 malades au
Service de Traumatologie-Orthopédie du CHU Mohamed VI OUJDA, sur une période de 6 ans
s’étalant de Janvier 2012 à Juillet 2017.

B- AGE :
L’âge moyen de nos patients lors de l’arthrodèse est de 43 ans, avec des âges extrêmes de
16 et 58 ans. La répartition par tranche d’âge de 10 ans rend compte que n’existe pas une
prédominance d’une tranche d’âge.

16-30 30-40 40-50 50-60

14%
29%

28%

29%

Diagramme n° 1 : Répartition des patients par tranche d’âge de 10 ans

120
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

C- SEXE :
Notre série comporte 7 patients qui se répartissent en 4 hommes et 3 femmes, le sexe
masculin représente 57% de nos patients contre 42,8 % pour le sexe féminin, le sexe ratio était
de 1,33 homme pour une femme, cette répartition est illustrée dans la figure 2.

HOMME
FEMME
57%

43%

Diagramme n°2: Répartition des patients selon le sexe.

121
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

D. Répartition selon le coté atteint


La prédominance de l’atteinte du coté droit est noté dans toutes les statistiques.
Dans notre série l’atteinte du coté droit est aussi prédominante (57 %), l’atteinte du coté
gauche est de (43%), sans que la différence soit très importante.

43% GAUCHE

DOITE
57%

Diagramme n°3 : Répartition selon le côté atteint.

E- ANTECEDENTS :
Dans notre série, nous avons relevé les antécédents suivants :
 Diabète type II chez un seul patient soit 14 %.
 HTA chez un patient.
 Hypothyroïdie sous lévothyrox chez un patient.
 Des ATCDs psychiatriques chez un seul patient mal suivies (psychose) 14%.
 Un patient était opéré pour PBVEC à l’enfance, soit 14 %.
 Un patient avec antécédent d’arthrodèse talocrurale sur la même cheville soit 14%.
 Deux patients sont tabagiques chroniques soit 28%.

122
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Tableau n° 1 : Les antécédents de nos patients.


antécédents Nombre de cas Pourcentage %
Diabète 1 14
HTA 1 14
Hypothyroïdie 1 14
ATCD psychiatriques 1 14
PBVEC 1 14
Arthrodèse de la même 1 14
cheville
Tabagisme chronique 2 28

F.Indications
Nous avons posé l’indication de l’arthrodèse de la cheville dans notre série
chez :
 3 patients pour arthrose post traumatique soit 43 %.
 Un patient pour cals vicieux de la cheville ( fracture négligée) soit 14 %.
 Un patient pour pied bot varus équin soit 14 %.
 Un patient pour pseudo arthrodèse, soit 14%.
 Un patient pour Séquelle d’Ostéoarthrite infectieuse soit 14%.
Nous signalons la prédominance des arthroses post traumatique (43 %), les
étiologies de l’arthrodèse sont illustrées sur le tableau n° 2.

Tableau n°2 : Répartition des patients selon les étiologies


Etiologies Nombre de cas Pourcentage%
Arthrose post 3 43
traumatique
Cals vicieux de la cheville 1 14
Pied bot varus équin 1 14
pseudo arthrodèse 1 14
Séquelle d’Ostéoarthrite 1 14
infectieuse

123
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

II. Etude radio-clinique


1. Etude clinique
1.1. La douleur
L’évaluation de la douleur a été faite au moyen de la cotation de DUQUENNOY (9) qui
accorde 30 points à la douleur et c’est comme suit :

Tableau n° 3 : cotation de la douleur selon DUQUENNOY(9).


Douleur Points
Nulle 30
Météorologique 25
Au cours d’un effort important 20
Minimes mécaniques, activité 15
professionnelle presque normale
Modérés mécaniques, activité 10
professionnelle limitée
Importantes mécaniques, activité 0
professionnelle impossible

La douleur représente le signe clinique le plus prédominant dans notre série, retrouvée chez
100% de nos patients. La répartition de la douleur est illustrée sur le tableau n°4 et le diagramme
n°4

Tableau n°4 : cotation en points de la douleur chez nos patients.


Cotation en points de la Nombre de cas Pourcentage%
douleur
30 points 0 0
25 points 0 0
20 points 0 0
15 points 1 14
10 points 3 43
0 points 3 43

124
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

COTATION DE LA DOULEUR
3,5

3
nombre des patients

2,5

1,5

0,5

0
25 20 15 10 0
COTATION DE LA DOULEUR 0 0 1 3 3

Histogramme n°4 : Répartition de la douleur selon la cotation de DUQUENOY (9)

1.2- Le périmètre de marche :


Aussi nous avons repris les critères de DUQUENOY (9), qui a proposé une
cotation tenant compte du périmètre de marche, et qui a l’avantage d’être simple
également pour une étude rétrospective.
Cette cotation note le périmètre de marche sur 10 points.
Le périmètre de marche était limité chez 6 patients, ne dépassait pas 1500 mètres pour 2
patients, 2 d’entre eux ne pouvaient faire plus De 500 mètres et un d’entre eux ne pouvait plus se
déplace.
Tableau n°5 : Cotation en points du périmètre de marche selon DUQUENOY (9)
Cotation en points du Nombre de cas Pourcentage %
périmètre de marche

10 1 14
8 2 28
6 2 28
4 1 14
2 1 14
0 0 0

125
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

1.3-La boiterie :
Elle est :
 Absente dans 0 cas.
 Minime dans 2 cas.
 Modérée dans 2 cas.
 Importante dans 3 cas.

1.4-Les déformations du pied :


Notre série comporte 6 déformations du pied, soit 85,7%, se répartissent en :
 3 valgus.
 3 pied équin varus.
Ces déformations sont des séquelles de traumatisme ancien de la Cheville.

1-5-Autres signes cliniques :


 Limitation des mouvements de la cheville dans 7 cas, soit 100%.
 L’amyotrophie de la jambe dans un cas, soit 14 %.
 Le raccourcissement du membre inferieur dans 3 cas, soit 43%.
 L’œdème était présent de manière constante pour 6 malades, soit 85,7%.

Limitation de la mobilité 100%

Raccoursissement 43%

Œdème 86%

Déformation 86%

Boitrie 71,00%

Douleur 100%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Histogramme n° 5 : Répartition des signes cliniques dans notre série

126
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

2. ETUDE RADIOLOGIQUE :
Tous nos patients ont bénéficié d’un bilan radiologique standard consistant en une
radiographie de la cheville face, profil en charge, et une radiographie du pied.
Une arthrose talocrurale stade 3 de la classification de MORRY (45) était trouvée dans 7
cas. Avec un cal vicieux articulaire dans 2 cas.
Au niveau de la sous-talienne, nous avions 2 patients qui présentaient des lésions
arthrosique et 0 patient au niveau du médiotarse.
3- ETUDE D’OPERABILITE :
A- ETUDE CLINIQUE

Tous les patients ont bénéficié d’un examen clinique complet à la recherche d’une
pathologie sous-jacente pouvant contre indiquer l’acte chirurgicale.
La recherche d’un foyer infectieux (ORL, urinaire, génitale, digestif...) et son traitement
était systématique.
B- ETUDE PARACLINIQUE

Tous nos patients ont bénéficié d’un bilan paraclinique de base comportant :
- Groupage sanguin
- Numération formule sanguine
- Bilan d’hémostase
- Bilan hydro électrolytique
- Radiographie du thorax
- Electrocardiogramme
- Vitesse de sédimentation, CRP
D’autres examens paracliniques spécifiques et consultation spécialisées ont
été réalisés selon la nécessité :
- Echo-coeur
- Exploration de la fonction respiratoire.
4- TRAITEMENT :
A-Préparation des champs opératoires :
Le membre à opérer est soigneusement préparé et lavé aux solutions
Antiseptiques.

127
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

B-Anesthésie :
L’opération s’est déroulée sous anesthésie générale dans 28% des cas, et sous
rachianesthésie dans 71,4% des cas.

C-Antibioprophylaxie :
L’Antibioprophylaxie est systématique à visée antistaphylococique chez tous
nos patients : Céphalosporine Ière génération avec une durée de 48heures.

D- L’installation du malade
Nous utilisons une table chirurgicale standard pouvant monter ou descendre pour le
confort de l'opérateur et cassée à son extrémité.
Le patient est installé en décubitus dorsal, un garrot pneumatique placé à la cuisse, le
genou étant laissé libre, permettant de juger pendant l’intervention de l’axe talonnier par rapport
à l’axe jambier et parfois de prélever dans l’extrémité supérieure du tibia des greffons quand ils
sont nécessaires.

128
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n° 64 ; position du membre lors d’une arthrodèse talocrurale,


(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

129
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

E-Voies d’abord :
Dans notre série trois voies d’abord ont été utilisées :
 La voie antéro-externe a été préconisée dans 4 cas (57%).
 La voie antérieure a été utilisée dans 1 cas (14%).
 La voie antéro-interne a été utilisée dans 2 cas (28%)

F-Technique opératoire :
Dans notre série nous avons utilisé 3 techniques d’arthrodèse tibio
astragalienne :
 Technique de MEARY (11) dans 3 cas (43%).
 Triple vissage de SCUBERTH (44) dans un cas.
 Plaque vissée dans 3 cas (43%)

130
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n°1 : Cliché radiologique de face d’une arthrodèse talocrurale par Triple vissage de
SCUBERTH, (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

131
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n°2 : cliché radiographique de face d’une arthrodèse talocrurale selon


technique de
MEARY (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

132
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n° 3 : Cliché radiologique de face d’une arthrodèse talocrurale selon technique de


MEARY
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

133
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n° 4 : Arthrodèse talocrurale par technique de MEARY par contrôle scopique.


(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

134
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n°5 : clichés radiologiques de face et profil d’une fracture bi-malléolaire,


(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

135
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n°6 : Cliché radiologique de face d’une arthrodèse talocrurale par une plaque vissée,
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

136
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n° 7 : Cliché radiologique de profil d’une arthrodèse talocrurale par une plaque vissée,
(Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

137
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n°8 : clichés radiologiques de face et profil d’une arthrodèse talocrurale par une
plaque vissée après un contrôle de 2 mois, (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med
VI-OUJDA) .

138
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n°9 : clichés radiologiques de face et profil d’une arthrodèse talocrurale après un
contrôle de 1 an et 6 mois, (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-OUJDA)

139
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n°10 : cliché radiologique de profil d’une arthrodèse talocrurale par une plaque
vissée associée a deux vis direct. (Service de Traumato-Orthopédie CHU Med VI-
OUJDA)

140
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

1-vis croisées selon La technique de MEARY (11) :


Dans notre série, 3 patients ont bénéficie d’arthrodèse talocrurale selon la technique de
MEARY.
Les 3 patients on été opérés sous rachianesthésie.
Malade installé en décubitus dorsal, garrot pneumatique placé au tiers supérieur de la
cuisse.
La voie d’abord est antéro-externe dans tous les cas Matériel utilisé : deux vis
spongieuses 6,5 mm.
2-Traitement associé :
-Greffe osseuse :
Un greffon cortico spongieux est positionné chez 2 patients, soit 28% des cas.
-fixateur externe :
Utilisation d’un fixateur externe chez un patient qui présente une ostéoarthrite avec 2
fistules cutanées,
- Embrochage calcanéo-tibial par deux broches 30/10

G-SOINS POST OPERATOIRES :


 Tous nos patients ont bénéficié d’un traitement antibiotique en
postopératoire et pour une durée minimale de 48heures, variable selon le,terrain et la présence de
facteurs de risque infectieux.
 La prophylaxie de la maladie thromboembolique était systématique à base
d’héparine à bas poids moléculaire pour des durées variables selon les,patients.
 L’ablation des fils est faite aux 15ème jours en moyenne, le drain de Redon est retiré au
3éme jour quand il ramène une quantité inférieure à 30 cc.
 le traitement par les AINS et les antalgiques a été systématique chez tous,nos patients.
 Mise en place d’une botte ou attelle plâtrée pendant 4 à 6 semaines.

141
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

5- COMPLICATIONS :
A-Précoces :
 Un de nos patients traité pour Séquelle d’Ostéoarthrite infectieuse a présenté un réveil
infectieux précoce et a bénéficié d’une reprise chirurgicale avec fixation externe associé à une
antibiothérapie adaptée au germe.
 Tous les autres malades soit 86% avaient des suites simples.
B-Tardives :
1-Douleurs résiduelles :
Dans notre série, 2 patients (28%) présentaient des douleurs mécaniques modérées avec
activité professionnelle limitée.
Ces douleurs sont cotées dans notre série de 10 points selon le barème de cotation de
DUQUENNOY(9).
2-Raccourcissement du membre inferieur :
Nous avons 2 cas soit 28%, il est antérieur à l’arthrodèse, d’origine post traumatique du
membre inferieur. Il était inférieur à 3cm.
Ce raccourcissement est corrigé par l’usage de semelles Orthopédiques.

142
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Obs n°11: raccourcissement du membre chez un de nos patients.

143
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

3-Non consolidation :
Dans notre série, un cas c’était compliqué par la non consolidation sur séquelle
d’ostéoarthrite malgré l’éradication de l’infection.

6- RESULTATS THERAPEUTIQUES :
A- RECUL:
Nous avons évalué nos patients après un recul moyen de 24,5 mois avec des
extrêmes de 2 mois à 6 ans.
B-TAUX ET DELAIS DE FUSION :
1- Taux de fusion :
Dans notre série 6 arthrodèses ont fusionné de première intention, soit 86%
des cas, échec de fusion chez un seul patient ( séquelle d’ostéoarthrite).
2-Délai de fusion :
Le délai de fusion de nos arthrodèses a été en moyenne de 4 mois avec des extrêmes de 3
mois et 6 mois.
C-RESULTATS CLINIQUES :
1-Cotations des résultats :

L’évaluation clinique a été faite au moyen de la cotation de DUQUENNOY (9),


de plus nous avons analysé les résultats cliniques de nos arthrodèses en fonction de l âge,
l’étiologie.
Le résultat est jugé :
 Très bon si la cotation est > 81 points.
 Bon si la cotation est entre 60 et 80 points.
 Moyen si la cotation est entre 30 et 60 points.
 Mauvais si la cotation est < 30 points.
2-Résultats fonctionnelles :
A- La douleur :
L’étude de la douleur occupait une place importante dans le score final
puisqu’elle était notée sur 30 points.
Dans notre série, 3 patients n’ont aucune douleur soit 43%, 2 patients ont des douleurs
légères et occasionnelles de siège non précis, 2 patients ont des douleurs mécaniques modérées
soit 28%.
144
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Tableau n°6 : Répartition de la douleur après l’arthrodèse selon DUQUENNOY (9)


Douleur Nombre de cas %
Nulles 3 43
Météorologiques 1 14
Au cours d’un effort 1 14
important

Minimes mécanique, 0 0
activité professionnelle
normale

Modérés mécanique, 2 28
activité professionnelle
limitée

Importantes 0 0
mécanique, activité
professionnelle
impossible

De plus nous avons comparé le score de DUQUENOY préopératoire et postopératoire comme


l’illustre le tableau et l’histogramme.
Tableau n°7 : score douleur pré et post opératoire selon DUQUENOY (9)

Score de douleur Nombre de cas Nombre des cas


préopératoire postopératoire
30 0 3
25 0 1
20 0 1
15 1 0
10 3 2
0 3 0

145
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

score de douleur pré et post opératoire selon


DUQUENOY
3 3 3
3

2,5
2
2

1,5 Nombre de cas préopératoire


1 1 1
1 Nombre des cas postopératoire

0,5
0 0 0 0 0
0
30 25 20 15 10 0
Score de la douleur

Histogramme n 6 : score de douleur pré et post opératoire selon DUQUENOY (9)

B- la marche :
Le résultat de l arthrodèse de la cheville se juge avant tout sur la qualité de la marche.
l’arthrodèse talocrurale améliore le périmètre de la marche par des mécanismes de suppléance de
la fonction de l’articulation sous-talienne, mais à défaut de renseignement sur la marche sur
terrain accidenté, la montée et descente des escaliers, la course et le saut , la trophicité , nous
allons nous contenter de la qualité de la marche, l’existence ou non de boiterie, et l’utilisation
éventuelle de béquilles.
Tous les patients de notre série ont pu marcher après l’arthrodèse.
6 cas marchent sans difficultés. 1 patient se déplace avec une canne à l’extérieur.
Nous avons repris le score de DUQUENNOY [9], qu’a proposé une cotation en tenant
compte le périmètre de marche.

146
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Tableau n° 8 : Score de la marche selon DUQUENNOY


Périmètre de marche Cotation Nombre de patient
selon DUQUENNOY (points)
Illimité 10 5
Limité> 1500m 8 1
<1500m 6 1
<500 4 0
<100 2 0
grabataire 0 0

Nous avons comparé le score de DUQUENOY (9) préopératoire et post opératoire comme
l’illustre le tableau n° 9.
Tableau n°9 : Score du périmètre de marche en préopératoire et Postopératoire.

périmètre de Nombre % Nombre de %


marche de cas en cas en post
selon préopératoire opératoire
DUQUENOY
Illimité 1 14 5 71
Limité>1500m 2 28 1 14
<1500m 2 28 1 14
<500 1 14 0 0
<100 1 14 0 0
grabataire 0 0 0 0

C-la boiterie :
La boiterie été nulle chez 4 patients, légère chez 2 patients, modérée chez un patient.
Tableau n°10 : répartition des patients en fonction de leur boiterie pré et post opératoire.

Boiterie Nombre de cas en Nombre de cas en


préopératoire postopératoire
Nulle 0 4
Légère 2 2
Modérée 2 1
Importante 3 0

147
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

D- RESULTATS RADIOLOGIQUES :
E- RESULTATS FONCTIONNELS GLOBAUX :
Selon les critères précédemment cités, le résultat est :
 Très bon si la cotation est > 81 points.
 Bon si la cotation est entre 60 et 81 points.
 Moyen si la cotation est entre 30 et 60 points.
 Mauvais si la cotation est < 30 points.
Tableau n°11 : Résultats globaux selon la cotation de DUQUENNOY (9).
Score Nombre de cas %
Très bon 3 43
Bon 3 43
Moyen 1 14
Mauvais 0 0

Pour analyser nos résultats, nous avons étudié l’influence de certains paramètres tels que
l’âge et l’étiologie.
 En fonction de l’âge
Selon l’âge on a constaté que :
Les très bon et bon résultats sont obtenus chez les sujets de tranche d’âge située entre 16
et 60 ans.
Les moyen résultats sont obtenus chez les sujets de tranche d’âge entre 30 -40 ans.
Donc pas d’influence de l’âge sur les résultats fonctionnels .
 En fonction de l’étiologie :

148
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Tableau n° 12 : répartition des résultats en fonctions des indications


Etiologie Nombre de Très bon Bon Moyen Mauvais
cas
Arthrose post 3 2 1 - -
traumatique
Cal vicieux 1 - 1 - -
Pied bot 1 1 - - -
pseudo 1 - 1 - -
arthrodèse
Séquelle 1 - - 1 -
d’ostéoarthrite
infectieuse

L’arthrodèse de la cheville chez le patient opéré pour séquelle d’ostéoarthrite infectieuse : a


donné un résultat moyen, alors que les autres étiologies étaient à l’origine de très bon et bon
résultats dans 100% des cas.

149
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Discussion

150
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Cette discussion va comporter une comparaison avec les résultats des 4 CHU :un travail
du docteur KAMAL FATH à CASA à propos d’une série de 18 patients réalisé en 2003, avec un
recul de 3,4 ans. Et celle du travail du docteur Meriem BOUMAAZ à RABAT à propos d’une
série de 15 cas réalisé en 2011, et un travail de docteur JAMILA MOKHLISSE à
MARRAKECH à propos de 31 cas réalisé en 2009 , un travail de docteur EL ALAMI BADR à
FES à propos d’une série de 8 cas réalisé en 2013.
Cette discussion va comporter également une comparaison avec les résultats des autres
séries de la littérature francophones et anglo-saxonnes.

I-ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE :
A-AGE :
L’âge moyen de nos patients lors de l’arthrodèse est de 43 ans, avec des âges
extrêmes de 16 et 58 ans, ces données sont à peu prés identiques à ce qui rapporté dans les
différentes publications comme le montre le tableau :

Tableau n°13 :L’âge moyen selon la littérature


Auteurs Nombre de cas Moyenne d’âge en années

TRICHARD(108) 36 46
BRESLER(48) 50 42
KITAOKA(10) 19 34
BEN AMOR(50) 36 46
EL IDRISSI (110) 10 45
CASA(112) 18 38
RABAT(111) 15 50
MARRAKECH(113) 31 33
FES(59) 8 38
Notre série 7 43

151
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

B. Sexe
La majorité des séries notent une prédominance masculine notamment les séries de
TRICHARD (108), BENAMOR (50), JARDE(114), et SAIN (109). Alors que les séries de
CAMPBELL(34), MOECKEL(115) et les séries marocaines de Rabat (111) et Fès
(59),Marrakech retrouvent une prédominance féminine. La série de STONE(116) retrouve une
répartition égale entre les 2 sexes.
Notre série rejoint les résultats de la majorité des publications de la littérature : une
prédominance masculine avec un sexe ratio de 1,33.
Ceci s’explique par le fait que les hommes seraient les plus exposés aux traumatismes de
la cheville, l’étiologie la plus fréquente de l’arthrose de la cheville.

Tableau n°14: Répartition selon le sexe dans la littérature

Auteurs Nombre de cas Homme % Femme %


TRICHARD(108) 25 72 28
BENAMOR (50) 36 61 39
JARDE(114) 32 62.5 37.5
STONE(116) 21 50 50
SAIN(109) 11 63 37
ELIDRISSI(110) 10 60 40
CAMPBELL(34) 12 33.3 66.7
MOECKEL(115) 17 42.4 57.6
RABAT(111) 15 33.3 66.7
CASA(112) 18 52,9 47,1
Marrakech(113) 31 38,70 61,30
FES(59) 8 37 63
Notre série 7 57 43

152
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

-COTE ATTEINT :
La prédominance de l’atteinte du coté droit est notée dans toutes les statistiques.

Tableau n°15 : Répartition selon le coté atteint dans la littérature


Auteurs Nombre de cas Côté droit % Côté gauche %
BENAMOR(50) 18 66.7 33.3
KITAOKA(10) 10 70 30
STONE(116) 16 62.5 37.5
RABAT(111) 15 46.7 53.3
CASA(112) 18 64 ,7 35,3
MARRAKECH(113) 31 54,80 45,20
FES(59) 8 50 50
Notre série 7 57 43

II. Etude des étiologies


Dans la littérature, les arthroses post-traumatiques représentent les indications les plus
fréquentes des arthrodèses de cheville. Dans le tableau ci-dessous les différentes indications de
l’arthrodèse de cheville :

Tableau n°16 : Répartition de l’arthrodèse selon les indications.


ETIOLOGIE Notre Série de Série de Série de Série de
série % Rabat Fès(59) % TRICHARD BENAMOR
(111) % (108)% (50) %
Arthrose post 57 60 75 90 50
traumatique
Arthrose primaire 0 13.4 12.5 0 5
Pied neurologique 0 6.6 0 10 20
Séquelles 14 20 0 0 20
d’ostéoarthrite
Piedbot congénital 14 0 12.5 0 5

pseudoarthrodèse 14 - - - -

153
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

III-CHOIX DE LA TECHNIQUE :
Une panoplie de techniques chirurgicales est décrite dans l’arthrodèse de cheville. Dans
notre série la technique de MEARY était la plus utilisée.
Les paramètres qui conditionnement la réalisation et le résultat de l’arthrodèse de cheville :
 L’existence d’une déformation préalable
 La qualité osseuse et la trophicité des parties molles
 La technique chirurgicale choisie
 Le positionnement du pied dans les 3 plans de l’espace.
Les conditions locales et générales retrouvées dans la littérature, susceptibles de compromettre la
fusion de l’arthrodèse sont :
 L’existence d’une nécrose du talus,
 Les fractures ouvertes ou l’infection locale,
 L’atrophie musculaire,
 Pathologie neurologique concomitante notamment la neuropathie diabétique,
 L’intoxication alcoolo-tabagique et les désordres psychiatriques.
Selon la littérature, le choix de la technique s’avère tributaire de :
 L’étiologie : une arthrodèse montée par fixateur externe est souvent la
règle lors d’étiologie septique.
 Capital osseux préopératoire et restant après l’avivement
 L’expérience chirurgicale.

Tableau n°17: Répartition selon la technique utilisée
Technique Notre série BEN TRICHAR Série de Série de Série de
AMOR D RABAT FES(59) ELIDRISSI
(50) (108) (111) (110)
Technique 43 % 60 % 50 % 20 % 62.5 % 100 %
de
MEARY
Fixateur 14 % 25 % 24 % 16.4 % 0% 0%
externe
Enclouage 0% 0% 0% 47 % 0% 0%
centromédu
llaire
Autres : 43 % 15 % 26 % 16.6 % 37.5 % 0%
Plaque
vissée

154
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Un montage à deux vis croisées est préconisé par la plupart des auteurs qui s’accordent à
n’utiliser une troisième vis qu’en présence d’une stabilité insuffisante.
L’arthrodèse par fixateur externe garde quelques indications malgré les nombreux
inconvénients de ces montages largement rapportés dans la littérature : infections sur fiches,
encombrement, démontage, suivi rapproché, raideurs articulaires, lésions vasculo-nerveuses,
complications trophiques.
MOECKEL et al. [115], rapportent 61 % de complications sur leur série de 28
Exo-fixateurs et soulignent particulièrement l’absence de compression uniforme des
montages responsable de nombreux retards de consolidation et pseudarthrodèses, ce que
confirment FREY et al. [] qui déplorent 55% de pseudarthrodèses, notamment s’il existe une
nécrose avasculaire du talus.
En pratique, l’utilisation d’un exo fixateur vit des limites des ostéosynthèses internes
(perte osseuse importante, arthropathie de Charcot, infection active ou latente, premier échec de
fusion, ostéopénie, lésion des parties molles).

Tableau n°18: Tableau comparatif entre la fixation interne et externe.


Avantages Inconvénients
Fixation interne
• Montage mécaniquement  Risque septique
plus stable
• Faible morbidité
• Fort taux de fusion

Fixation externe
• Indiquée dans les chevilles • Risque septique sur fiches
septiques (actives, • Image sociale
séquellaires)
• Indiquée dans les grandes
déformations
• Indiquée dans les grandes
pertes de substances

155
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Le clou centromédullaire rétrograde reste essentiellement indiqué chez les


patients atteints de polyarthrite rhumatoïde avec un taux de fusion élevé BEREND et al.
[130] ANDERSON et al. [131].
L’apport des techniques arthroscopiques est notable en terme de morbidité, de délai de
fusion, de durée d’hospitalisation, et sur un plan esthétique.
Néanmoins ces techniques comportent une courbe d’apprentissage et nécessitent une
bonne expertise de la pratique arthroscopique. Le résultat clinique des arthrodèses
arthroscopiques dépend essentiellement d’une sélection appropriée de l’indication et du patient.
Les arthropathies centrées et les patients présentant des troubles trophiques marqués
(polyarthrite rhumatoïde, diabète…) sont des indications de choix, mais l’existence d’une
nécrose osseuse talienne ou d’une désaxation marquée en limite l’utilisation.
O’BRIEN et al. [97], obtiennent des taux de fusion comparables aux techniques à ciel
ouvert mais soulignent les avantages de l’arthroscopie concernant la morbidité, le temps
opératoire et la durée d’hospitalisation.
Pour TURAN et al. [], les patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde associent une
ostéopénie, une vascularisation précaire, une trophicité médiocre et une atteinte fréquente de
l’articulation sous-talienne, donnant tout son intérêt aux techniques arthroscopiques qui
permettent de réduire le traumatisme chirurgical et la morbidité postopératoire.
D’après la société française d’arthroscopie (SFA) 1999 :

Résultats SFA 1999 Complication inconvénients


spécifiques

procédure difficile Fistule Apprentissage


dans 43% synoviale Impossibilité de
• 116 cas au total Arthrites corriger les
• Résultats à 2 ans Lésion déformations
– 83% patients satisfaits nerveuse (nerf fibulair Difficulté de
– 14% non fusion superficiel) positionnement de
• Fusion + rapide /ciel 3/116 l’arthrodèse
ouvert et morbidité
moindre (8 sem / 14s)
• % fusion = ciel ouvert

156
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

VI. Arthrodèse ou prothèse totale de la cheville


L'arthrodèse réduit la vitesse de marche de 16 %, augmente la consommation d'oxygène
de 10 %, réduit les possibilités de marche de 10 % et nécessite des compromis dans la vie
quotidienne principalement pour monter et descendre les escaliers, se lever d'une chaise,
conduire une voiture (132).
Pour certains auteurs, elle est de moins en moins considérée comme le « gold standard »
de la chirurgie de la cheville (114) car si à moyen terme 80 % des patients semblent satisfaits,
avec le temps, arthrose progressive et mobilité réduite de l’arrière pied apparaissent entraînant
une détérioration de la fonction et de la qualité de vie.
Les premières arthroplasties totales de cheville, utilisant le concept d'une prothèse
sphérique assimilable à une prothèse de hanche inversée, furent réalisées en 1970 et rapidement
abandonnées en raison de complications importantes.
Des prothèses spécifiques à la cheville furent alors conçues. Ces implants de deuxième
génération, avait une fixation cimentée et une forme ne respectant pas l'anatomie de la cheville.
Les résultats de ces premières prothèses étaient décevants, avec des taux d'instabilité et de
descellement allant jusqu'à 90 % à 10 ans.
C'est ainsi que naquirent dans les années 1985, les implants de troisième génération.
Il s'agit de prothèses semi-contraintes à trois composantes : un implant de resurfaçage
tibial et un implant talien non cimentés, séparés par un patin de polyéthylène.
Pour être supérieure à l'arthrodèse, une prothèse totale de cheville doit offrir un faible
taux de complications, une bonne mobilité résiduelle, l'amélioration de la capacité fonctionnelle
et une meilleure qualité de vie à long terme. Les prothèses de cheville actuelles en offrent
théoriquement la perspective et leurs résultats sont suffisamment encourageants.
En effet, 60 à 90 % des patients sont satisfaits et les taux de survie des implants les plus
optimistes sont de 70 à 90 % à 10 ans. La pose d'une prothèse totale de cheville n'améliore en
général pas significativement la mobilité articulaire, mais normalise la marche et diminue la
douleur qui est considérée comme facteur déterminant.
Cependant, nombre de chirurgiens s'orientent encore plutôt vers l'arthrodèse, en raison de
la haute technicité requise pour la mise en place d'une prothèse de cheville, mais également parce
que les résultats de la prothèse de cheville sont en cours d'évaluation notamment quant à son
devenir au long cours.
En France, chaque année 500 prothèses de cheville sont posées, pour 2000 arthrodèses de
cheville réalisées.

157
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Figure n°65 :(Prothèse en place avec ses trois composantes implants tibial et talien séparés
par un patin de
polyéthylène; B et C: Radiographies d’une prothèse en place, vue de face (B) et de profil
(C).(134)

158
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Alors que l'arthrodèse est en principe applicable à la majorité des patients, il est établi de
manière consensuelle aujourd'hui que l'indication à l'implantation d'une prothèse de cheville doit
faire l'objet d'une sélection soigneuse et de l'évaluation globale du patient, certains auteurs
décrivent ainsi des critères précis guidant leur choix thérapeutique.

Tableau n° 19: Critères décisionnels entre arthrodèse et prothèse.(135)


Critères Arthrodèse Prothèse
Majeurs
Âge < 50 ans > 60 ans
Étiologie Post-traumatique, Primaire, rhumatoïde,
Arthrose bilatérale Non Oui
Mobilité Faible (< 10°) Conservée (> 15°)
Déformation Varus/valgus > 15° Varus/valgus < 10°
Instabilité Sévère Modérée
Mineurs
Tissu, vascularisation Angiopathie modérée Normale
Antécédent infectieux Oui Non
Compliance Faible Adaptée
Diabète Instable Équilibré
Indice de masse > 25 < 25
Activité physique Élevée Faible
Nécrose du talus Oui Non

L'arthrose de cheville qui est souvent post-traumatique, constitue l'indication la plus


fréquente à l'arthroplastie totale de cheville. L’indication idéale est quand l’alignement de la
cheville et de l'arrière-pied est proche de la normale, sachant qu'un défaut d'axe supérieur à 10°
dans quelque plan que ce soit contre-indique la mise en place d'une prothèse, sauf si des
ostéotomies correctrices peuvent être réalisées au préalable ou simultanément. Compte tenu des
effets néfastes de l'arthrodèse de cheville sur les articulations sous-jacentes, la présence d'une
dégénérescence préexistante de celles-ci incitera à choisir l'arthroplastie totale de cheville en
effectuant, au besoin, des arthrodèses simultanées des articulations voisines.
La présence d'un stock osseux adéquat et, en particulier, l'absence de nécrose étendue du
talus sont indispensables au succès de l'arthroplastie.
159
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

L'évaluation globale du patient prenant en compte l’âge,le poids, le tabagisme,le diabète,


l’activité physique et profession , doit être prise en considération , quoique certains auteurs n'ont
pas montré que l'âge était un facteur d'échec (114).
L'arthroplastie de cheville est à considérer avec une grande prudence chez les patients
obèses. Le tabagisme semble jouer en défaveur de l'ostéo-intégration des implants, et aggrave les
risques de nécroses cutanées, une complication redoutée en prothétique de cheville, en raison de
l'effet vasoconstricteur de la nicotine.
Par ailleurs, les contre-indications absolues à l'implantation d'une prothèse totale de
cheville sont : la présence d'une infection récente, une nécrose osseuse étendue, une désaxation
majeure, un état cutané précaire, une artériopathie significative, une neuroarthropathie et un
déficit sensitivomoteur des membres inférieurs.
Il convient de préciser que les résultats sont meilleurs lorsque le chirurgien a implanté
plus de 30 prothèses.
Une étude récente suédoise portant sur 16 patients ayant eu une arthroplastie de cheville
et une arthrodèse controlatérale, pour des indications diverses : 4 cas d’arthroses primaires, 3 cas
d’arthroses post traumatiques, 7 cas de polyarthrite rhumatoïde, une hémochromatose et un
rhumatisme psoriasique (133).
L'arthrodèse de la cheville a été réalisée par vissage dans 5 cas et dans 11 cas par
enclouage centromédullaire rétrograde.
Afin d’évaluer la satisfaction des patients, différents scores ont été utilisées, et les
résultats étaient similaires du côté fusionné et remplacé.
La plupart des études dans la littérature actuelle qui comparent les résultats à court terme
de la prothèse totale et l’arthrodèse de la cheville concluent à des résultats égaux des deux
procédures, avec une supériorité de la prothèse sur le plan fonctionnel notamment la marche qui
est plus proche de la normale par rapport à l’arthrodèse.
Le taux de complications et donc la nécessité d'une chirurgie secondaire est plus élevé
après l’arthroplastie.

160
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

V. COMPLICATIONS :
L’arthrodèse talocrurale est une intervention connue pour ses bons résultats, mais un
certain nombre de complications sont retrouvés dans la littérature.

A-LES COMPLICATIONS INFECTIEUSES :


Elles sont préoccupantes par leur fréquence et leur gravité. Ces complications peuvent
être locales mineures facile à contrôler par antibiothérapie et soins locaux, cependant certaines
infections sont graves et extrêmement difficiles à traiter.
Un diagnostic précoce devrait permettre une meilleure prise en charge thérapeutique en
évitant le recours à l’amputation (BOOBBYER [80], HELM [81]).
L’incidence des complications infectieuses varie de 14% pour AHLBERG [82]. A
23% pour MORREY [].
Dans notre série, nous avons noté 1 cas de complications infectieuses : Un de nos patients
traité pour Séquelle d’Ostéoarthrite infectieuse a présenté un réveil infectieux précoce et a
bénéficié d’une reprise chirurgicale avec fixation externe associé à un antibiothérapie adapté au
germe .

Tableau n°20 : comparaison des complications infectieuses selon les séries

Série Complications infectieuses


CASA(112) 17%
RABAT(111) 6%
TRICHARD(108) 10%
AHLBERG (82) 14%
PIERRE (83) 10%
HELM (81) 19%
MORREY (37) 23%
ELIDIRISSI(110) 0%
FES(59) 12,5%
NOTRE SERIE 14%

161
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

B-PSEUDARTHRODESE :
Complication majeure, elle se définit par un retard de fusion de l’articulation talocrurale
au-delà de 6 mois. Elle se manifeste cliniquement par une mobilité talocrurale, douleur
intermittente, un appui sur le pied difficile ou impossible.
Dans ce cas une chirurgie de révision s’impose pour traiter la cause sous jacente de cet échec.
• En cas de pseudarthrodèse septique : la fusion osseuse ne peut être obtenue sans
traitement de l’infection.
• En cas de pseudarthrodèse stérile et en cas d’alignement correct, l'arthrodèse peut être
obtenue par une greffe osseuse prélevée de la crête iliaque. Si la fixation est lâche ou
l'alignement se détériore, une greffe osseuse et une chirurgie de révision exposant le site de
l’arthrodèse sont recommandées.

Tableau n°21 : taux de pseudarthrose selon la littérature


Série Pseudarthrodèse
CASA (112) 12 %
RABAT(111) 9%
FES(59) 0%
TRICHARD(108) 15 %
BENA MOR(50) 0%
PIERRE(166) 15 %
JARDE(114) 7%
SAIN (109) 18 %
ELIDRISSI(110) 0%
Notre série 14 %

C-COMPLICATIONS NERVEUSES :
Les complications nerveuses sont rares, souvent sous estimées, elles sont le plus souvent
en rapport avec une atteinte du musculo-cutané qui émerge de l’aponévrose jambière à la partie
haute de l’incision [8].
Il peut s’agir soit d’une section, soit d’une irritation vraisemblablement par englobement du nerf
dans la cicatrice.

162
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Les troubles observés sont une anesthésie du dos du pied. BROQUIN [8] rapporte dans sa
série, 5 cas de lésions nerveuses sur 134 cas soit 3.7%.
Un seul cas d’hypoesthésie du dos du pied dans la série de RABAT, et aucun cas dans la
série de CASA.
Dans notre série, nous n’avons noté aucune complication nerveuse.

D-AUTRES COMPLICATIONS :
 Raccourcissement du membre inférieur : 14% dans notre série, il est antérieur à
l’arthrodèse.
 Fracture de fatigue du tibia : 3% pour BROQUIN [8] et 5% pour LANCE [90].
 Amputations : 8% sans la série de BOBBYER [80] ,6.4% pour HELM [81], et 16% pour
LANCE [86]. 2% dans la série de RABAT.
 Algodystrophie : qui est un syndrome douleureux régional complexe articulaire ou
périarticulaire attribué à une hyperactivité réflexe du parasympathique qui se manifeste
par :
• Douleur vive spontanée
• Gonflement diffus du pied
• Augmentation de la chaleur locale
• Hyperesthésie cutanée
• Coloration rosée ou rouge
• VS et CRP sont normales
• Ostéoporose inhomogène mouchetée à la radio
ELIDRISSI (110) retrouve cette complication dans 10 % des cas.
 Cal vicieux ou une fusion mal alignée, ce mauvais positionnement du pied entrainera :
• Une déformation dans le plan sagittal : Dorsiflexion excessive ou flexion plantaire au-
delà de la position plantigrade, pourrait se transformer en des déformations de flexion ou
d’extension du genou entrainant des troubles de la marche.
• Déformation dans le plan frontal : Une fusion de la cheville dans une position de plus de
5 ° de valgus ou tout degré de varus est susceptible d’entrainer des contraintes excessives sur
l’arrière pied et le genou.
On ne note cependant pas cette complication dans notre série.

163
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

IV. Résultats thérapeutiques


1. Résultats fonctionnels
1.1. Résultats généraux
Plusieurs cotations ont été établies ; le score de Broquin (8), la cotation de Duquennoy
(9), le score de Kitaoka (10), la cotation de Wearing shoes, score d’évaluation AOFAS, et bien
d’autres.
Nous avons adopté le système d’évaluation fonctionnelle proposé par Duquennoy en
1985,
qui se base sur 4 critères (la douleur, la fonction, la trophicité et la mobilité).
Chaque paramètre clinique est noté, et la somme des points permet de classer les résultats
en grades (très bon, bon, moyen, mauvais).
Ce système d’évaluation numérique permet de juger le progrès des performances du sujet
à court et à long terme.
Il permet aussi la comparaison des résultats des différentes méthodes thérapeutiques.

Tableau n°22 : tableau comparatif des différentes séries


Série Très bon % Bon % Moyen % Mauvais %
CASA(112) 20 40 26.6 13.3
RABAT (111) 29.09 65.45 5.45
FES (59) 12.5 50 25 12.5
MARRAKECH 74 .19 20 5.2
JARDE (114) 15 50 25 12.5
KITAOKA (10) 33.3 11.1 33.3 22.2
DUQUENNOY (9) 33.5 33.5 24 9
BROQUIN (8) 75 13 12
TRICHARD (108) 28 32 20 20
BENAMOR (50) 11 47 30 12
ELIDRISSI (110) 70 20 10
Notre série 43 43 14 0
Dans notre série, 86% des résultats cliniques sont bons ou très bons et se rapprochent de ceux du
CASA qui obtient 60%, et de la série de MARRAKECH qui obtient 74.19% et celle de FES,
alors que la série de RABAT n’obtient que 29%.

2. Résultats analytiques
Les résultats de l’arthrodèse talocrurale dépendent non seulement d’une bonne fusion afin
d’obtenir l’indolence mais aussi d’une orientation optimale du pied.

164
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Selon la littérature, deux facteurs essentiels semblent être à l’origine des résultats et des
évolutions différentes : La position du pied et la souffrance de l’articulation sous jacente.
 Retentissement de l’arthrodèse talocrurale sur la sous talienne :
L’arthrodèse talocrurale modifie l’anatomie normale de la cheville et du pied, où les
articulations sous jacentes se trouvent hyper sollicitées et en surcharge. Ceci se traduit
cliniquement par des douleurs souvent intenses témoignant d’une atteinte surtout de l’articulation
sous talienne.
Certains auteurs proposent d’associer l’arthrodèse sous talienne à celle de la talocrurale.
BROQUIN (8) définit des critères pour l’extension de l’arthrodèse à la sous talienne:
o Présence de signes cliniques et radiologiques de souffrance de la sous talienne.
o La position en équin de l’arthrodèse
o Activité professionnelle exigente.
BRESLER (48) ajoute :
o La verticalisation excessive des métatarsiens témoignant d’un équin et d’un pied creux
antérieur,
o Instabilité de la sous talienne,
o Desaxation frontale,
o La rapidité d’installation de la souffrance talocrurale après son arthrodèse, ne laissant pas
à l’articulation sous talienne le temps de s’adapter.
DUQUENOY (9), limite l’indication de réaliser une arthrodèse de la sous talienne associée
seulement s’il existe une arthrose de la sous talienne postérieure radiologique et symptomatique.
 La position à donner au pied lors de l’arthrodèse :
Avant les années soixante, la majorité des auteurs ( 27,58,160), arthrodèsaient les
chevilles avec quelques degrés d’équin pour les hommes et un peu plus pour les femmes.
MEARY [11] et RATTLIF [161] ont proposé d’arthrodèser la cheville en position neutre
ou même avec quelque degré de talus, considérant que la médiotarsienne ne compensait la perte
de mobilité de la tibio-tarsienne qu’en flexion plantaire.
Les études biomécaniques de BUCK [51], MAZURE[14] et HEFTI [157] ont confirmé
ces notions. BRESLER [48] et DUQUENNOY [9] proposent d’arthrodèser la cheville avec 0 à
5° d’équin chez la femme et 0 à 5° des talus chez l’homme. BENAMOR [50], BRESLER [48]
ont montré les effets néfastes d’un équin supérieur à 5°sur le reste du pied. En effet, il augmente
les contraintes en cisaillement au niveau de la sous astragalienne, entrainant son altération et des

165
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

douleurs. De plus BRESLER [48] et HEFTI [157] conseillent de reculer l’astragale par rapport
au tibia car cela potentialiserait l’action du triceps.
Dans le plan frontal, la plupart des auteurs [8,48,50,157] considèrent qu’il faut respecter
le valgus physiologique. De même afin de faciliter l’enroulement du pas. Il est souhaitable de
donner une rotation externe de 5à10° au pied lors de l’arthrodèse MANN [49].
 Retentissement de l’arthrodèse talocrurale sur la marche :
DUCROQUET [158] en 1965, dans son ouvrage sur la marche et les boiteries, décrit la
physiologie de la boiterie après l’arthrodèse.
Pour lui, ces boiteries se devisent en trois types :
o Les boiteries par salutation, elles apparaissent plutôt lors du double appui
postérieur et leur importance est fonction de l’équin.
o La marche à petit pas.
o La marche de ¾ permettent d’éviter le déroulement du pied, notamment
lorsque la cheville est douloureuse.
Dans notre série nous n’avons pas décrit le type de boiterie, mais nous avons cherché si
elle est nulle, occasionnelle ou très marquée. Ainsi, La boiterie était nulle ou légère chez 4
patients soit 66,6%, et modérée chez un seul patient.
Compte tenu de l’arthrodèse talocrurale, le déroulement du pas ne peut plus se faire. Il
existe donc des moyens de suppléance qui font appel aux articulations sus et sous-jacentes.
o le genou : obtient par une augmentation de sa flexion, une sorte de
flexion plantaire du pied permettant de dérouler le pas et notamment dans les arthrodèses fixées
en équin [158].
o la marche compense l’hyperflexion du genou.
o la médiotarsienne : il existe une hyper mobilité compensatrice qui ne
survient que dans le sens de flexion plantaire.
o la métatarso-phalangienne du gros orteil : grâce à la persistance d’une
dorsi-flexion efficace de cette articulation, il reste donc possible d’obtenir un
déroulement du pied satisfaisant.
Pour DUQUENNOY [9], il existe 3 types de marche à pieds nus compensatrices
après arthrodèse talocrurale.
Type1 : Déambulation avec compensation seule du pied en léger talus ou en
position neutre. La dorsi-flexion est compensée par les articulations
métatarsophalangiennes et la flexion plantaire est assurée par l’hyper mobilité de la

166
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

médiotarsienne. Cette marche est la plus proche de la physiologie normale et elle ne


s’accompagne pas d’une hyper flexion du genou.
Type 2 : La compensation est alors intermédiaire, associant le type I à une
flexion du genou plus importante.
Type 3 : C’est la marche produite lorsque le pied est en équin. La
compensation de la flexion plantaire est assurée par la médiotarsienne. La flexion du
genou est presque nulle et lors du passage du pas, celui-ci part même en léger recurvatum puis,
lors du décollement du talon, il repasse en légère flexion jusqu’au décollement des orteils.
Par contre, dès que l’on porte un talon, une position adéquate (neutre) est
rétablie entre l’axe de la jambe et le plan du sol. Ceci explique la diminution de la
boiterie constatée lors de la marche chaussée [48]

167
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

3-RESULTAS RADIOLOGIQUES :
Toutes techniques d’arthrodèse talocrurale confondues, les taux de fusion rapportés dans la
littérature varient entre 65 et 100 % [114,116 ,108 ,104,44,60].
Dans notre série tous les patients ont été revus après l’arthrodèse.
6 arthrodèses ont fusionnés soit un taux de fusion de 83,4 %.

Tableau n° 23 : taux de fusion de première intention selon la littérature


Série Technique Nombre de cas Taux de fusion %
CASA(112) MEARY 11 91
Fixateur externe 7 7 75 75
RABAT (111) MEARY 91 85
Fixateur externe
Clou transplantaire
FES (59) MEARY 8 100
Autres techniques
MEARY et Autres 31 96.77
MARRAKECH(113) tech
JARDE(114) MEARY 32 85
PIERRE (116) Arthroscopie 20 85
TRICHARD (108) MEARY 25 85
BEN AMOR (50) MEARY 36 100
STAHL (104) Fixateur externe 29 83
CAMPBELL(34) Greffons encastrés 25 65
CHARNLEY (60) Fixateur externe 19 74
ADAMS (57) CARWFORD 30 93
ELIDRISSI(110) MEARY 10 100

Notre série MEARY 3 100


TRIPLE VISSAGE 1 100
Plaque vissée 2 100
Fixateur externe + 1 0
plaque vissée

168
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Conclusion

169
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

L’arthrodèse talocrurale reste l’intervention la plus utilisée comme solution


thérapeutique des destructions articulaires importantes de la cheville, et qui permet au patient de
retrouver son autonomie et une cheville indolore.

Plusieurs études ont été menées, détaillant toutes les techniques chirurgicales et
évaluant les résultats thérapeutiques à court et moyen terme

Les indications de l’arthrodèse talocrurale ne cessent de s’élargir, témoignant du


bénéfice que celle-ci apporte au patient quand le traitement conservateur est impossible.
Elle demeure une intervention facile, qui offre de bons résultats à condition d’obtenir
une fusion osseuse dans une position adéquate du pied.
Elle constitue la concurrente principale de la prothèse totale de cheville, mais elle est
parfois la seule solution possible notamment en cas de désaxation importante de la cheville.

Au total, c’est une intervention qui permet d’obtenir une fonction satisfaisante du
pied, au prix d’une surcharge des articulations adjacentes sous taliennes et médiotarsiennes qu’il
convient de surveiller cliniquement et radiologiquement.

170
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Résumé

171
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Résumé :
L’arthrodèse de cheville demeure le gold standard du traitement de plusieurs pathologies.
Notre étude a comme but de dresser les caractéristiques épidémiologiques étiologiques
radiologiques amenant à l’arthrodèse, de décrire les différentes techniques chirurgicales et
d’évaluer les résultats thérapeutiques et le retentissement fonctionnel, tout en se référant à la
littérature. Nous rapportons une étude rétrospective de 7 cas d’arthrodèses de la cheville réalisée
dans le service de traumatologie-orthopédie B au CHU MOHAMMED IV OUJDA, sur une
période allant de Janvier 2012 à Juillet 2017.

La moyenne d’âge lors de l’intervention était de 43 ans (16-58 ans).Le sexe masculin
était prédominant avec un sexe ratio de 1,33. La cheville gauche fut opérée dans 3 cas, soit 43 %
et la cheville droite dans 4 cas.Les étiologies étaient dominées par les causes post traumatiques :
(4 cas) dont 2 cas de fractures bimalléolaires chez 1 cas associé d’un cal vicieux, 1 cas de
fracture tri-malléolaire et un cas de fracture du talus. Nous avons également posé l’indication à
l’arthrodèse, chez 1 malade pour pied bot varus équin, un malade pour une séquelle
d’ostéoarthrite à staph aureus et une malade pour une pseudoarthrodèse.

La douleur était le symptôme majeur, présente dans 100 % des cas. La cotation de
Duquennoy était utilisée pour évaluer l’état de la cheville avant et après l’intervention. Le
traitement a consisté à une arthrodèse talocrurale selon la technique de MEARY dans 3 cas, un
triple vissage dans un seul cas, et une arthrodèse par une plaque vissée réalisée chez 3 cas. Elle a
été associée à une greffe osseuse dans 2 cas dont 1 cas la surface articulaire était complètement
détruite, et aussi à un fixateur externe chez un cas d’ostéoarthrite traité par ostéosynthèse interne
et externe vu l’infection ,malgré l’arthrodèse par plaque vissée et 2 vis spongieux le patient n’a
pas consolidé mais l’infection était contrôlée et traitée. Par ailleurs, les résultats fonctionnels
étaient bons et très bons dans 86% des cas, moyen dans 14 %. Le recul moyen était de 24,5 mois,
le taux de fusion est de 86 %. Nos résultats sont comparables à ceux de la littérature.

L’arthrodèse de la cheville est une technique qui donne de bons résultats à court et à
moyen terme. C’est une intervention difficile ; car non seulement il faut que l’arthrodèse
fusionne pour obtenir l’indolence, mais il faut aussi que le pied soit bien orienté.

172
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Abstract

The ankle arthrodesis remains the treatment of choice of several diseases. The aim of our
study is to establish the characteristics epidemiological etiological leading to arthrodesis, to
describe the various surgical techniques and assess treatment outcomes and functional
impairment, whith reference to literature. We report a retrospective study of 7 cases of
arthrodesis of the ankle performed in the traumatology-orthopedic department at UHC
MOHAMMED IV OUJDA, over a period from January 2012 to July 2017.The average age
during the intervention was 43 years old (16-58 years old).The men were slightly predominant
with a sex ratio of 1.33,The left ankle was operated in 3 cases, 43% and the right ankle in 4
cases.

Etiologies were dominated by post-traumatic causes: (4 cases) including 2 cases of


bimalleolar fractures in 1 case associated with a vicious callus, 1 case of tri-malleolar fracture
and one case of talus fracture. We also gave the indication to the arthrodesis, in 1 patient for
congenital talipes equinovarus, a patient for a sequelae of osteoarthritis with staph aureus and a
patient for a pseudoarthrodesis.

Pain was the major symptom, present in 100% of cases. Duquennoy's scoring was used to
assess the condition of the ankle before and after the procedure. The treatment consisted of a
talocrural arthrodesis according to the MEARY technique in 3 cases, a triple screw in 1 case, and
an arthrodesis by a screwed plate performed in 3 cases. It was associated with a bone graft in 2
cases including 1 case the articular surface was completely destroyed, and also to an external
fixator in a case of osteoarthritis treated by internal and external osteosynthesis due to the
infection, despite arthrodesis by plate screwed and 2 cancellous screws the patient did not
consolidate but the infection was controlled and treated. Furthermore, the functional results were
good and very good in 86% of cases, average in 14%. The average decline was 24.5 months, the
fusion rate was 86%. Our results are comparable to those of the literature.

Arthrodesis of the ankle is a technique that gives good results in the short and medium
term. It is a difficult intervention; for not only must arthrodesis merge to indolence, but the foot
must also be well oriented.

173
‫‪L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas‬‬ ‫‪119/17‬‬

‫ملخص‬

‫تعد اٌثاقات الكاحل العالج األمثل للعدٌد من الردود المفصلٌة‪ .‬تهدف دراستنا إلى‬
‫رسم الخصائص الوبائٌة المسببة التً تؤدي إلى اٌثاق الكاحل ووصف التقنٌات الجراحٌة‬
‫المختلفة إلى جانب تقٌٌم نتائج العالج استنادا على االبحات السابقة‪ .‬نستعرض فً هذا‬
‫البحث دراسة بأثر رجعً لسبع ع حاالت استفادت من العالج باٌثاق الكاحل فً قسم‬
‫جراحة العظام والمفاصل بالمستشفى الجامعً محمد السادس ب وجدة خالل الفترة‬
‫الممتدة من ٌناٌر ‪ 2102‬إلى ٌولٌوز ‪.) 2102‬‬

‫وٌبلغ متوسط العمر عند المرضى ‪ 34‬عام ( ‪ ، )83 -01‬نسبة الجنس ‪ 0344‬لصالح‬
‫الجنس الذكري‪ ،‬وتمت الجراحة على الكاحل األٌسر فً ‪ 3‬حاالت إذن ‪ % 34‬والكاحل‬
‫األٌمن فً ‪ 3‬حاالت ٌعنً ‪ . % 82‬كانت األسباب ناتجة أساسا عن الصدمات (‪ 3‬حاالت)‬
‫حالتٌن كسور الكعبٌن‪ ،‬ضمنهم حالة مع تقوس القدم‪ ،‬وحالة‬
‫كسر ثالثً الكعب وحالة كسر طالٌس‪ ،‬كما أجري إٌثاق الكاحل لدى حالة تعانً من‬
‫مرض الحنق الفرسً إلى جانب ذلك حالة التنكس المفصلً بعد اإلٌثاق‪ ،‬وحالة‬
‫تعانً من مضاعفات تعفن الكاحل‪.‬‬
‫كان األلم من األعراض الرئٌسٌة‪ ،‬موجود بنسبة ‪ .% 011‬وقد استخدمنا معدل‬
‫"دوكنوي" لتقٌٌم حالة الكاحل قبل وبعد الجراحة‪ .‬لقد تم العالج الجراحً بتقنٌة "مٌاري" فً‬
‫‪ 4‬حاالت ووفقا لتقنٌة الثالثً البرغً فً حالة واحدة ‪ .‬لجأنا إلى اإلٌثاق الكعبً بتثبٌت‬
‫لوحة فً ثالث حاالت‪ ،‬مع زراعة العضم لحالتٌن من بٌنهم حالة تضاعف التهابها‬
‫وعولجت بالمثبت الخارجً وبالمضادات الحٌوٌة‪.‬‬
‫وكان النتائج الوظٌفٌة جٌدة جدا وجٌدة بنسبة ‪ % 31‬ومتوسطة بنسبة ‪% 03‬‬

‫كان متوسط المتابعة هو ‪ 2338‬شهرا ‪ ،‬ومعدل االندماج ‪ %31‬نتائجنا مماثلة‬


‫لألبحاث السابقة‪.‬‬
‫انتقاء الكاحل هو األسلوب الذي ٌعطً نتائج جٌدة على المدى القصٌر والمتوسط‪ .‬إنه‬
‫لتدحل صعب لٌس فقط ٌجب أن ٌدمج الكاحل ولكن ٌجب اٌضا أن ٌكون القدم فً منحى‬
‫جٌد‬

‫‪174‬‬
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Annexes

175
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

FICHE D’EXPLOITATION :

 Nom et Prénom :
 IP :
 Age : ans
 Sexe : H F
 Coté Atteint : D G
 Antécédents :

 généraux :

 médicaux :

 infectieuse

 inflammatoire :

 chirurgicaux

 traumatique :

 tumorale :

 congénitale :

 paralytique :

 Clinique
- Douleur
- Boiterie
- Déformation
- Impotence fonctionnelle
- Amyotrophie
- Raccourcissement du MI
- Etat cutané :
- Trouble nerveux
- Mobilité de la cheville :

 Radiologie :
- Radio de la cheville face
- Radio de la cheville profil
- Radios du pied F et P
- Radios du genou

176
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

- Radios du bassin
- TDM
- Echographie
- Autres (préciser) : IRM
 Délai entre le début de la symptomatologie et l’arthrodèse :
 Etude d’opérabilité : .
 Etude clinique :
 Etude paraclinique :
- Numération formule sanguine
- Bilan hydro électrolytique
- Groupage
- Bilan d’hémostase
- CRP
- Examen cytobactériologique urinaire
- Radiographie thoracique de face
- Electrocardiogramme
- Autres (préciser)
 Traitement :
Préparation du malade
Préparation du membre
Antibioprophylaxie pré et post-operatoire :
 Anesthésie :
- Générale
- Rachianesthésie
 Voies d’abord :
- Antéro-externe
- Externe
- Antéro-interne
- Interne
- Postéro-interne
- Postérieure
 Garot à la racine de membre : - oui - non
 Le type d’Arthrodèse :

177
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

- Technique de MEARY
- Fixateur externe
- Autres (préciser)
 Le matériel d’Ostéosynthèse utilisé :
- Vis spongieuses
_ Vis corticales
_ agrafes
_ broches de kichers
- Fixateur externe
- Autres (préciser)
 Traitement associé :
- Arthrodèse de la sous astragalienne
- Arthrodèse de la médiotarsienne
- Greffe osseuse
- Autre (préciser)
 post opératoires :
- Anticoagulants : -Type -Durée
- AINS : Oui Non
- Type : - Durée :
- Antalgiques : Oui Non
-Type -Durée :
- Immobilisation Durée
- Reprise de la marche Délai
- Rééducation : Oui Non
Délai post- op :
 Evolution :
favorable :
complications :
- Infection
- Désunion cutanée
- Vasculo-nerveuses
- Fractures
- Douleurs résiduelles

178
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

- Pseudarthrodese
- Cal vicieux
- Algodystrophie
- Troubles trophiques
- Raccourcissement
 Traitement des complications :
 Etude clinique de retentissement de l’arthrodèse sur les articulations sous-talienne et médio-
tarsienne
Cotation de Stahl (11):
_ 4/4 si la mobilité est normale.
_ 3/4 si elle l’est presque.
_ 1/2 si la diminution atteint la moitié.
_ 1/4 si la mobilité est minime.
_ 0 si elle est nulle.
 Etude radiologique du retentissement de l’arthrodèse sur la soustalienne et
la médiotarsienne : (étude comparative par rapport à l’état préopératoire)
1-Pour la sous-talienne : classification de MORRY (45)
Arthrose de type 0 (AR 0) : Absente.
Arthrose de type I (AR 1) : Début d’arthrose. Présence d’un
ostéophyte marginal postérieur et discrète condensation des surfaces
articulaires.
Arthrose de type II (AR2) : Arthrose nette : pincement sousastragalien
postérieur avec condensation des bords et ostéophytose postérieure.
Arthrose de type III (AR 3) : Arthrose majeure qui atteint aussi la
sousastragalienne antérieure.
100
2-Pour la médio tarsienne : cotation de MORRY (45)
AR 0 : Pas d’arthrose.
AR 1 : Présence d’un ostéophyte astragaloscaphoïdien.
AR 2 : Pincement articulaire avec condensation des berges.
AR 3 : Signes arthrosiques majeurs.
 Evaluation des suites postopératoire :
- Recul : ................

179
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

- La fusion osseuse : Délai ..................


- Douleurs : Siège .................
- Locomotion :
Marche correcte : oui
Marche avec béquille
Boiterie
- Périmètre de marche : ......................
- Résultats fonctionnels (selon le score de Duquennoy 9)
Très bon
Bon
Moyen
Mauvais
- Reprise de l’arthrodèse Pourquoi .............

180
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

Fiche de cotation selon DUQUENNOY

181
L’arthrodèse de la cheville à propos de 7 cas 119/17

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‫جامعة محمد األول‬
‫كلية الطب والصيدلة‬
‫وجدة‬
‫أطروحة رقم ‪119/17‬‬ ‫سنة ‪2017/2016‬‬

‫‪7‬‬

‫األطروحة‬
‫قدمت ونوقشت عالنية يوم ‪30/11 /2017 :‬‬
‫من طرف‬
‫السيدة‪ :‬بوكرين رامية‬
‫المزدادة في ‪ 1992/01/16‬بزايو‪ -‬الناظور‬
‫طبيبة داخلية بالمستشفى الجامعي محمد السادس‪ -‬وجدة‬

‫لنيل شهادة الدكتوراه في الطب‬


‫الكلمات األساسية‬
‫إيثاق الكاحل‪ -‬الكاحل – التنكس بعد الصدمات ‪ -‬مياري‬

‫اللجنة‬
‫السيد‪ :‬عمر الماحي‪......................................................‬الرئيس‬
‫أستاذ التعليم العالي في جراحة األوعية و الشرايين‬
‫السيد‪ :‬هشام اليعقوبي ‪ ................................................‬المشرف‬
‫أستاذ التعليم العالي في جراحة وتقويم العظام والمفاصل‬
‫السيد‪ :‬نجيب عبد الجواد‪.........................................................‬‬
‫أستاذ مبرز في جراحة وتقويم العظام والمفاصل‬
‫القضاة‬ ‫السيد‪ :‬بلحسن محمد‪..........................................................‬‬
‫أستاذ مبرز في جراحة األطفال‬
‫السيد‪ :‬عمر أكومي‪............................................................‬‬
‫أستاذ مساعد في جراحة وتقويم العظام والمفاصل‬

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