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QUELLE HISTOIRE !

Saint-Luperce 2012-13

d'après Anne-Caroline d'Arnaudy


par Enzo, Margot et Lisa.

LE RÉCITANT (Margot - filmée) : Nous sommes, Mesdames, Mesdemoiselles,


Messieurs, bien loin de notre XXIème siècle.
...
L'homme, sous la forme que nous lui connaissons, c'est-à-dire comme nous,
n'existe pas. D'ailleurs la France n'existe pas non plus et ce monde n'a rien à voir
avec le nôtre. Il y a quatre milliards et demi d'années, la Terre se formait...
Et puis le temps passe..., notre Terre prend forme, (Enzo entre) et voici
l'australopithèque qui n'est pas très réussi.

LE RÉCITANT (Margot - sur scène) : Le temps passe encore et nous voici devant
l'Homo habilis, un peu plus humain et moins singe que l'autre. Enfin, l'Homo
erectus qui, comme tout le monde le sait, apprend à maîtriser le feu, et l'Homo
sapiens, un peu plus évolué, qui a enfin l'idée d'utiliser sa cervelle pour autre
chose que manger et survivre.
Il fabrique des bijoux et dessine des trucs pas mal du tout sur les murs des
cavernes ; un artiste, quoi...
Merci bien.

Margot et Enzo sortent tandis que Lisa entre et enchaîne.

LE RÉCITANT (Lisa) : Nous allons sauter quelques milliers d'années pour nous
retrouver en Gaule que Jules César vient d'envahir avec succès.

Le grand perdant, c'est Vercingétorix, bien sûr, qui est obligé (Lisa se drape dans
une toge et devient Jules César) de déposer ses armes aux pieds du glorieux
chef.

VERCINGÉTORIX (Enzo, avec un béret et équipement de pêcheur, façon "Petit


Gibus") : C'est toujours à moi qu'on donne les mauvais rôles. Si j'aurais su,
j'aurais pas venu. Y'en a marre ! Ras le bol !
Tu la veux, la Gaule ? Tu la veux ?
Et bien tiens ! La voilà !

et César se coiffe d'une couronne de laurier

LE RÉCITANT (Margot) : Et la Gaule devient romaine. (César plante un SPQR


sur la Gaule). Ça dure comme ça pendant des siècles. (César baille, s'évente et
s'endort sur ses lauriers) Mais les Romains se laissent aller ! Si, si ! Regardez !
C'est un peu "ramollo" tout ça, et ça ne se rend même pas compte que les
Barbares les surveillent... (Le Récitant réveille Jules César qui sort)
Clovis reprend la Gaule qui devient la France et nous redresse tout ça !

CLOVIS (Enzo) : La Gaule ! Tss... (Clovis remplace le SPQR par un coq) Non, la
France ! Allez viens !
(Margot et Enzo sortent)

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LE RÉCITANT (Lisa) : Charles Martel gagna la bataille de Poitiers contre les
Maures.

CHARLES MARTEL (Enzo, off) : Contre qui ?

LE RÉCITANT (Lisa) : Les Maures

CHARLES MARTEL (Enzo, off) : Qui ?


LE RÉCITANT : Les Maures ! Enfin, les Sarrasins !

CHARLES MARTEL (Enzo, off) : Ah bon !

LE RÉCITANT (Lisa, coupant une pomme et la mangeant) : Son fils, Pépin le


Bref, fonde la dynastie des Carolingiens. On aurait dû l'appeler la dynastie des
Pépiningiens, mais le plus célèbre de ces rois fut le fils de Pépin : il s'appelait
Charlemagne. On se demande bien ce qu'il a pu faire pour être célèbre... celui-là !

CHARLEMAGNE (Enzo, vêtu d'un uniforme type Université Américaine) : J'ai


inventé l'école, et je me suis fait sacré à Rome par le pape, en l'an 800. Et puis
j'ai envahi la Lombardie, l'Espagne, l'Allemagne...

LE RÉCITANT (Lisa) : Bon, ça va. (réaction de Charlemagne qui veut dire "bah
quoi ?" Mais tu es tout petit !

CHARLEMAGNE : Eh ! Oh ! Je n'ai que dix ans, je vais grandir !


(Sur un signe, Lisa lui approche un tabouret. Il monte dessus et le costume
couvre le tabouret)

LE RÉCITANT (Margot) : Enfin, (Lisa et Enzo sortent en courant, contents de leur


gag) après les Carolingiens, Hugues Capet fonda la dynastie des...

ENZO, en coulisse : ... des cape et d'épée !

LE RÉCITANT (Margot) : Non !

LISA, en coulisse : ... décapitée ?


(rires de Lisa et Enzo)

LE RÉCITANT (Margot) : Ah non, ça, ce sera plus tard... Hugues Capet fonda,
donc, la dynastie des Capétiens, la plus longue suite de rois sans interruption.
Trente-quatre rois ! De Hugues Capet à Louis XIII. Beaucoup de Louis, de
Philippe, un Robert, et je vous passe les Henri, les Charles, de toutes les tailles et
de tous les caractères. (galerie de portraits en vidéo)
Le système féodal s'installe.
Le grand seigneur protège les petits seigneurs et les paysans qui sont sur ses
terres.
C'est merveilleux !
Mais les seigneurs s'ennuient un peu dans leurs grands châteaux. D'autant plus
que l'hiver, il y fait froid !
Le chauffage central n'existe pas encore.
Alors, ils font préparer leur armée, embrassent leurs femmes et partent délivrer

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Jérusalem, la Terre Sainte, que les Sarrasins - encore eux ! - ont pris. (vidéo au
centre équestre : départ pour la croisade)

LE RÉCITANT (Lisa) : Le temps passe et... la France fait l'objet de convoitise de


la part de ses voisins. En 1415, les Anglais profitent des disputes des Français
pour s'emparer de la Normandie et marche sur Paris. Le jeune Charles VII est
très ennuyé.

CHARLES VII (Enzo, en pompier avec casque) : Moi, d'abord, je ne voulais pas
être roi quand j'étais petit, je voulais être pompier ! Et les Anglais, je ne voulais
pas jouer avec eux. J' comprends rien à c' qui chantent ! Et au rugby, ils ne nous
laissent même pas gagner !

LE RÉCITANT (Lisa) : Et voilà que les Anglais sont à Orléans.

CHARLES VII : Ben si c'est ça, moi, je rends mon trône !

Lisa et Margot, off : Chaaaaarles !

CHARLES VII : Hein ? Qui m'appelle ?

Lisa et Margot entrent : C'est moi ! C'est Jeanne d'Arc !

CHARLES VII enlève son casque - Interruption du jeu : Quoi ? Qu'est-ce qui se
passe ?

(Dispute entre Lisa et Margot)

CHARLES VII : Ah ! Non, il faut une seule Jeanne d'Arc !

(Dispute entre Lisa et Margot)

CHARLES VII : Eh attendez les filles ! Venez voir, là. Vous n'avez pas oublié
qu'elle meurt brûlée vive comme une sorcière ?

(Les filles réagissent en s'enfuyant. Enzo en attrape une -Lisa-, à qui il met le
casque de pompier en disant :)

CHARLES VII : Jeanne d'Arc arrive, donc, prend le roi par la main et lui montre
que les Anglais ne sont pas si forts que ça.

LISA : Mais les Anglais se reprennent et veulent absolument la France. (Enzo


console une carte de France.) Les Français, on les comprend, veulent la garder.
(Margot, en maillot de rugby anglais, prend la carte des mains d'Enzo, qui la
reprend, etc... Et la guerre de cent ans commence.
En France, ça va mal...( Enzo éternue. Surprise méfiante de Margot qui éternue à
son tour) Une épouvantable épidémie de peste parcourt la France et l'Angleterre.
Sortie des deux malades. Musique funèbre (+ vidéo ?)

LE RÉCITANT (Margot, avec relais vidéo) : Allez, la France, ne pleure pas, ça va


finir par s'arranger, tout ça, tiens regarde !
Les grandes découvertes : celui-là découvre l'Amérique, et celui-ci découvre

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l'imprimerie. François Ier, entre deux guerres, accueille les savants étrangers, des
artistes prestigieux, fonde le Collège Royal, une belle bibliothèque... Enfin,
François Ier donne à la France un visage nouveau. Henri IV, descendant de Saint
Louis, monte sur le trône. Il ne veut que le bonheur des Français.

HENRI IV (Enzo) : Il faut que les Français mangent de la poule au pot tous les
dimanches !

UNE PAYSANNE (Lisa) : Cela faisait longtemps qu'on attendait un bon prince. Il
fut malheureusement assassiné par ce crétin de Ravaillac. (regard interrogateur
du Roi. La paysanne, désolée, confirme)

RAVAILLAC (Margot) entre en hurlant et poignarde Henri IV : Moi, je n'aime pas


la poule au pot !
(Puis il se reprend, commence à se changer en Louis XIV en ajoutant :) Quelques
rois plus tard, la France est éblouie par Louis XIV qui habitait... (vidéo des
différents lieux proposés par la paysanne)

LA PAYSANNE (Lisa) : Dans une grotte ?

LOUIS XIV (Margot) : Non.

LA PAYSANNE : Dans une hutte ?

LOUIS XIV : Non.

LA PAYSANNE : A New York ?

LOUIS XIV : Non.

LA PAYSANNE : Mais où alors ?

LOUIS XIV : A Versailles !

LA PAYSANNE : Ah ! Oui !

LE RÉCITANT (Margot) : Les philosophes... philosophent... (un temps, puis au


spectateurs) Ben oui quoi ! C'est normal pour des philosophes !

LE RÉCITANT (Lisa) : A force de philosopher, ils pensent. Et ils pensent que les
rois dirigent la France depuis trop longtemps. Louis XVI (entrée d'Enzo en roi) et
sa femme, Marie-Antoinette (Lisa se coiffe d'une perruque), qui n'ont rien
demandé à personne, sont loin de se douter qu'ils vont payer pour leurs
ancêtres...

UN CONSEILLER (Margot) : Sire, le peuple a faim !

LOUIS XVI : Je vais m'en occuper !

LE CONSEILLER : Sire, le peuple a très faim !

LOUIS XVI : Oui, oui. J'arrive !

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LE CONSEILLER : Sire, le peuple a très, très faim !

LOUIS XVI : Oh ! Je le sais bien ! Je te dis que j'arrive ! (et il sort en râlant)

LE RÉCITANT (Lisa) : Trop tard... Une folie meurtrière anime la France et on met
beaucoup de têtes dans le même panier... (elle incline la tête sur le côté ) Couic !
(et elle sort)

LE RÉCITANT (Margot) : Mais qui va s'occuper de la pauvre France ? (jeu avec


le public) Qui ? Pardon ? Non, ce n'est pas Spiderman... Ni Zorro... Ce n'est pas
Superman, non plus, ni Goldorak...
Alors ?
C'est ce sacré... non, pas Charlemagne, (fait le geste de glisser la main dans son
gilet)
Napoléon !

NAPOLÉON (Enzo) : Ah ! Quand même !

LE RÉCITANT(Lisa) : Napoléon, donc, prend la place des rois, en se faisant


appeler empereur.

NAPOLÉON : Entre nous, c'est un peu le même boulot... (Margot en Marianne,


éblouie par Napo)

LE RÉCITANT (Lisa) : Comme tout le monde, il meurt, un jour. (réaction de Napo


qui ne voulait pas mourir mais sort quand même) Mais lui, c'est sur une petite île,
dans l'Atlantique. Parce que la France ne veut plus de lui. (A Marianne qui boude)
Dis donc, la France, tu savais bien ce que tu voulais à cette époque ? Ce n'est
pas très sérieux tout ça !

LA FRANCE (Margot) : Je sais bien. Mais ce n'est pas la première fois, et ce ne


sera pas la dernière... (elle enlève son bonnet et devient le récitant)

LE RÉCITANT (Margot) : Passons vite à des choses plus intéressantes que ces
gens qui s'entretuent... : on pense utile (séquence vidéo) et on découvre la
voiture, le train, l'avion... Et... Qu'est-ce que vous faites, vous ?

LE SPORTIF Lisa cours à la fin de la séquence vidéo et arrive sur le plateau,


essoufflée, lampe frontale allumée : Moi, je cours ! Parce que le brut des moteurs,
la fumée, la pollution, le stress... Vous comprenez ?

L'AUSTRALOPITHÈQUE revient dans la même attitude qu'au début avec une


lampe torche à la main

LE RÉCITANT (Margot) : Tout ça pour en arriver là ! On n'a pas avancé tant que
ça, hein?! On essaie de faire mieux pour la suite ?

NOIR

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