Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2022
Att.:
Santoba de Conakry
aboubacarsidiki.conde50@gmail.com;
titi.diaby@yahoo.fr
Mesdames, Messieurs,
Veuillez trouver ci-joint les motifs de la décision rendue dans l’affaire susmentionnée.
Nous vous prions de bien vouloir prendre note du contenu de cette décision.
FIFA
Décision de la Chambre
de Résolution de Litiges
rendue le 21 juillet 2022
concernant un litige contractuel relatif au joueur Ykahouba Gnagna
Barry
COMPOSITION:
DÉFENDEUR RECONVENTIONNEL 2 :
Page 2
REF FPSD-4286
I. En fait
5. Le 1er juillet 2021, QRM, Santoba et le joueur ont signé un accord sur le transfert
permanent du joueur de Santoba à QRM.
Page 3
REF FPSD-4286
10. Le 30 août 2021, QRM a envoyé un nouveau courrier au joueur, l'incitant à rejoindre
QRM en France, lui accordant ainsi un délai de 48 heures pour y répondre.
11. Le 22 septembre 2021, Horoya a publié un post sur son site officiel, indiquant que
le joueur et Horoya ont signé un contrat pour les 3 saisons suivantes.
12. Toujours en septembre 2021, le joueur a fait une déclaration publique affirmant
n'avoir jamais signé un contrat de travail avec QRM et qu'il est enregistré auprès du
club guinéen, Stade.
a. La plainte de QRM
13. Le 15 novembre 2021, QRM a déposé une plainte contre le joueur et contre Horoya
devant la FIFA, demandant à se voir attribuer une indemnité pour rupture de contrat
d'un montant total de 200 000 euros, correspondant à la valeur de l'offre, repartie
par QRM comme suit :
Indemnité pour rupture de contrat : 175 600 euros, que QRM arrondit à 200 000
euros:
Page 4
REF FPSD-4286
14. Dans sa plainte, QRM a fait valoir que, après la conclusion de l'accord de transfert
et de l'offre, le joueur n'a pas respecté ses obligations contractuelles en ne
rejoignant pas l'équipe de QRM en France et en signant un nouveau contrat avec
Horoya pour les saisons suivantes. Dans ce contexte, QRM soutient que, bien
qu'ayant contacté le joueur et Horoya pour remédier à la situation, aucune action
n'a jamais été entreprise par l'un ou l'autre.
16. Dans ce contexte, les parties ont expliqué qu'en août 2021, elles ont déposé une
plainte devant la Fédération Guinéenne de Football, dans laquelle elles
dénonçaient les actes de Santoba concernant sa tentative de changer la nationalité
du joueur, dont le jugement a été - prétendument - en faveur du joueur et de Horoya
et le joueur est retourné de Santoba à Stade.
17. En outre, lesdites parties ont expliqué qu'en septembre 2021, Stade, Horoya et le
joueur ont signé un accord sur le transfert définitif du joueur du Stade au Horoya,
contre le paiement d'une indemnité de transfert de 30 000 euros.
18. De plus, les parties affirment que, par la suite, le joueur et Horoya ont valablement
signé un contrat de travail en date du 19 octobre 2021.
19. Cela étant dit, les parties considèrent qu'aucun contrat de travail n'a jamais été
conclu entre le joueur et QRM. De plus, les parties contestent l'authenticité de la
signature du joueur sur l'offre prétendument conclue entre le joueur et QRM.
20. En outre, lesdites parties soutiennent que Santoba n'avait aucun droit de transférer
le joueur à QRM et que, au moment où le joueur, Santoba et QRM ont conclu le
contrat de transfert pour que le joueur rejoigne QRM, le joueur n'était pas un joueur
de Santoba mais de Horoya et que tout contrat de transfert devait être conclu avec
Horoya.
21. Compte tenu de ce qui précède, les parties ont demandé que QRM et Santoba soient
solidairement responsables du paiement au joueur et à Horoya de dommages et
intérêts d'un montant de 600 000 euros.
Page 5
REF FPSD-4286
22. Dans sa réponse à la demande reconventionnelle, QRM a tout d'abord fait valoir
que Stade et Santoba ont valablement conclu l'accord de transfert, par lequel les
droits du joueur ont été transférés de Stade à Santoba. À cet égard, QRM conteste
les allégations de Horoya et du joueur concernant l'absence de validité dudit
document suite à la prétendue tentative de Santoba de changer la nationalité du
joueur.
23. À cet égard, QRM a estimé que, lors du transfert du joueur de Stade à Santoba, le
joueur n'est jamais revenu à Stade, la preuve en étant que le transfert ultérieur du
joueur (sous forme de prêt) a eu lieu dans le cadre du contrat de prêt conclu entre
Santoba et Horoya et non entre Stade et Horoya.
24. Dans ce contexte, QRM a considéré qu’il avait valablement conclu l'accord de
transfert en date du 1er juillet 2021, dans la mesure où : 1.) c'est Santoba et non
Horoya le club qui détenait les droits économiques / fédératifs du joueur ; 2.) le
joueur a été transféré à l'expiration de la période de prêt du joueur à Horoya (c'est-
à-dire au début de la saison 2021/2022) ; 3.) il a été signé par les 3 seules parties qui
devaient y être parties, à savoir le joueur, le club engageant (QRM) et le club
détenteur des droits du joueur (Santoba).
25. Ainsi, QRM fait valoir que l'accord de transfert conclu entre le joueur, Stade et
Horoya ne peut pas être considéré comme valide, ni produire aucun effet.
26. Compte tenu de ce qui précède, QRM a soutenu que l'offre a été valablement
conclue entre QRM et le joueur, dans la mesure où elle a été signée dans le cadre
du contrat de transfert du 1er juillet 2021. Par conséquent, QRM a soutenu qu'en
signant un contrat de travail avec Horoya le 19 octobre 2021, le joueur a mis fin à la
relation contractuelle conclue entre le joueur et QRM lors de la signature de l'offre.
27. Quant aux allégations du joueur et de Horoya selon lesquelles la signature du joueur
sur l'offre et l'accord de transfert du 1er juillet 2021 ne sont pas celles du joueur,
QRM fournit plusieurs documents pour démontrer la conclusion desdits
documents, entre autres : les conversations Whatsapp entretenues entre le joueur
et QRM, les billets d'avion du joueur pour se rendre en France et rejoindre QRM, la
correspondance échangée entre QRM et le consulat de France en Guinée, ainsi que
d'autres documents portant la signature du joueur, qui est similaire à celle apposée
sur les contrats précités. Concernant la différence entre la signature du joueur sur
lesdits contrats et le passeport du joueur, QRM a exprimé que le passeport du
joueur avait été délivré lorsque ce dernier avait 18 ans et qu'il était courant qu'un
joueur d'un tel âge modifie sa signature au cours des années suivantes.
Page 6
REF FPSD-4286
29. Dans sa réponse, Santoba a expliqué que le 20 avril 2020 -conformément au droit
de préemption contenu dans le contrat de prêt conclu entre Santoba et Horoya-,
Santoba a contacté Horoya afin d'informer ce dernier d'une offre reçue du FC Sion
afin que le joueur joue avec ledit club pendant un mois, à la fin de la saison
2019/2020, mais que Horoya n'y a pas répondu et n'a manifesté aucun intérêt pour
l'avenir du joueur.
30. Santoba a expliqué que, suite à l'offre reçue de QRM, Santoba a tenté de contacter
Horoya à plusieurs reprises, sans succès.
31. Dans ce contexte, Santoba a soutenu que, après la conclusion du contrat de travail
(l'offre) entre QRM et le joueur, Santoba a accepté de signer l'accord de transfert
correspondant, suivant l'intention du joueur.
32. Ce qui précède étant dit, Santoba a expliqué la situation suivante : « Le joueur nous
a informé que les dirigeants du HOROYA AC avait son passeport et pendant que
nous étions dans les démarches auprès du ministère des sports pour récupérer son
passeport, nous apprenons que le joueur s’entraine à nouveau avec le HOROYA à
travers une publication sur la page FACEBOOK du club du HOROYA A.C et toutes nos
tentatives pour joindre le joueur sont restés veines. Il a refusé systématiquement le
contact avec nous et nous a donné aucune explication justifiant sa démarche. Nous
avons informé le club de QUEVILLY ROUEN METROPOLE des agissements du joueur
et nous avons publié un communiqué pour expliquer la situation du joueur et
informer le HOROYA AC qui refuse tout contact avec le club du SANTOBA que le
joueur est contractuellement engagé avec le Quevilly ROUEN METROPOLE".
33. Quant aux allégations du joueur et de Horoya selon lesquelles Stade aurait décidé
de ne plus respecter l'accord de transfert conclu entre Stade et Santoba, ce qui
aurait conduit Stade à conclure, prétendument valablement, un accord de transfert
avec Horoya, Santoba a fait valoir que, contrairement aux allégations de Horoya, le
seul document que Stade a signé est celui qui renonce à l'indemnité de formation
due au titre du transfert du joueur à QRM, afin de ne pas compromettre la carrière
du joueur.
Page 7
REF FPSD-4286
35. En ce qui concerne sa capacité à conclure l'accord de transfert conclu le 1er juillet
2021 et l'absence de droit de Horoya à conclure - par la suite - un accord de transfert
avec le Stade concernant le transfert du joueur, Santoba a réitéré l'argumentation
présentée par QRM.
37. Par la suite, la Chambre s’est référée à l’art. 2 al. 1 des Règles de procédure et a
confirmé qu’en application de l’art. 23 al. 1 et de l’art. 22 lit. b) du Règlement du
Statut et du Transfert des Joueurs (édition de juillet 2022), elle est compétente pour
traiter de litiges relatifs au travail présentant une dimension internationale telle que
le présent litige, concernant un joueur guinéen, un club français et des clubs
guinéens.
b. Charge de la preuve
Page 8
REF FPSD-4286
41. En premier, la CRL a voulu faire valoir que, compte tenu des différents accords
conclus entre les parties impliquées dans la présente procédure, il est important de
noter que l'objet du présent litige est la prétendue violation et la résiliation
subséquente du contrat de travail - appelé offre - conclu entre QRM et le joueur.
42. Tout d'abord, la CRL a souligné qu’il convient d'analyser si l'offre a été valablement
conclue entre le joueur et QRM. À cet égard, il faut constater que l'offre contient les
éléments essentiels d'un contrat (objet, cause et consentement à être lié à celui-ci).
Après un analyse de l'offre, la CRL a estimé qu’il peut être établi que tous ces
éléments y sont présents : la fourniture de services de football pendant une certaine
période contre le paiement d'une certaine rémunération et la signature des parties.
43. En outre, ladite relation de travail a été conclue dans le cadre d'un accord de
transfert conclu entre QRM, le joueur et Santoba (l'ancien club du joueur). Ainsi, en
principe, le contrat semble avoir été valablement conclu.
44. Dans cet accord, la CRL a observé que QRM prétend avoir le droit de recevoir une
indemnité pour rupture de contrat de la part du joueur et de Horoya (ce dernier
étant conjointement responsable cf. art. 17 al. 2 du Règlement).
45. Cependant, le joueur et Horoya ont fait valoir les arguments suivants :
- Que le joueur n'a pas été enregistré auprès de Santoba mais auprès de Stade
suite à la décision rendue par la Fédération Guinéenne de Football concernant
la prétendue tentative de Santoba de changer la nationalité du joueur ;
- Que, par conséquent, le joueur n'était plus enregistré auprès de Santoba mais
auprès du Stade au moment où le joueur, QRM et Santoba ont conclu le contrat
de transfert ;
Page 9
REF FPSD-4286
- Que les signatures du joueur figurant dans l'accord de transfert conclu entre
QRM et Santoba et dans le contrat de travail conclu entre le joueur et QRM (c'est-
à-dire l'offre) sont fausses ;
- Que le seul contrat de transfert valablement conclu était celui conclu entre
Horoya, Stade et le joueur, cadre dans lequel le joueur et Horoya ont conclu un
contrat de travail valable.
46. Compte tenu de ce qui précède, le joueur et Horoya ont introduit une demande
reconventionnelle à l'encontre de QRM et Santoba, en demandant leur
condamnation au paiement de dommages et intérêts pour un montant total de 600
000 euros.
47. Le contexte indiqué ci-dessus étant donné, la CRL a posé les questions suivantes :
Quel club possédait les droits économiques et fédératifs du joueur en juin 2021 (lorsque
le joueur, QRM et Santoba ont conclu le contrat de transfert) ? S'agissait-il de Santoba,
du Horoya ou du Stade ?
48. À cet égard, il convient de noter que Stade a transféré le joueur à Santoba sur une
base permanente en septembre 2019 et, par la suite, Santoba a transféré le joueur
à Horoya sous forme de prêt pour la saison 2020/2021, période à l'issue de laquelle
le joueur devait, en principe, retourner à Santoba.
49. Ainsi, compte tenu du fait que le joueur n'a été transféré qu'à titre de prêt à Horoya,
Santoba a toujours conservé les droits du joueur en tant que club parent et était le
seul club en mesure de transférer le joueur une fois que la période de prêt du joueur
à Horoya avait pris fin.
50. En ce qui concerne les allégations du joueur et de Horoya selon lesquelles le joueur
serait retourné au Stade une fois que la Fédération Guinéenne de Football a rendu
une décision en faveur du joueur et de Horoya, par laquelle le joueur n'était plus
enregistré auprès de Santoba, en raison d'une tentative de Santoba de changer la
nationalité du joueur de Guinéenne à Sierra Léonaise, la CRL a déterminé que le
joueur et Horoya n'ont pas apporté de preuve suffisante. À cet égard, il convient de
noter que lesdites parties ont fourni un document - prétendument envoyé à la
fédération de Guinena - dénonçant lesdits événements. Cependant, le dossier ne
contient aucune preuve d'une quelconque procédure menée au sein de la
fédération de Guinée, ni d'une quelconque décision prise par un organe décisionnel
de ladite fédération dans le sens expliqué par le joueur et Horoya. Par conséquent,
la Chambre a décidé que l'argumentation du joueur et de Horoya à cet égard ne
peut pas être acceptée.
Page 10
REF FPSD-4286
52. À ce sujet, même si l'inclusion de clauses de rachat est une pratique autorisée par
la FIFA et le TAS, un joueur ne peut pas être enregistré auprès de 2 clubs en même
temps ni son transfert dépendre de la décision conjointe de son club et d'un tiers
club, comportement qui est interdit par l'art. 18ter du Règlement. De plus, selon le
libellé dudit accord, il est clair que le seul accord conclu entre Santoba et Stade était
la participation de ce dernier à la future indemnité de transfert payée par un club
tiers pour signer le joueur, ce qui - comme déjà indiqué - est une pratique valide.
53. Une autre question serait si Santoba a violé le contrat de prêt conclu avec Horoya
en ne respectant pas - prétendument - le droit de préemption en faveur de Horoya.
Alors que Santoba soutient avoir tenté de contacter Horoya, ce dernier ne
répondant pas, Horoya prétend que Santoba a violé le contrat de prêt en ne
communiquant pas l'offre de QRM. À cet égard, il convient de noter que ladite
violation ne peut faire l'objet du présent litige puisqu'il s'agit d'une demande
différente fondée sur un accord différent, la présente chambre n'étant pas
compétente pour en connaître cf. art. 22 du Règlement puisque c'est la Chambre du
Statut du Joueur qui est compétente pour connaître des litiges entre clubs qui ne
sont pas liés à la contribution de solidarité et à l'indemnité de formation.
54. Par conséquent, étant donné que Santoba était le seul club propriétaire des droits
du joueur en juin 2021 et, de ce fait, le seul club en mesure de transférer le joueur
une fois la période de prêt avec Horoya ait terminée, c'est-à-dire avant la fin de la
saison 2020/2021, la CRL a décidé que QRM, Santoba et le joueur ont valablement
conclu l'accord de transfert du 1er juillet 2021 et que QRM et le joueur sont
valablement entrés dans une relation de travail le 11 juin 2021 en signant l'offre.
55. Après avoir analysé les signatures du joueur contenues dans l'offre, l'accord de
transfert conclu entre QRM, Santoba et le joueur et celui conclu entre Santoba,
Horoya et le joueur, la Chambre a conclu que les 3 signatures du joueur, apposées
dans ledit accord, bien que n'étant pas identiques, présentent suffisamment de
similitudes pour que la présente chambre puisse déterminer, selon la
prépondérance des probabilités, que le joueur a donné son consentement à être
transféré de Santoba à QRM.
Page 11
REF FPSD-4286
56. Par conséquent, dans la mesure où - comme l'ont reconnu les parties - le joueur a
non seulement continué à jouer avec Horoya après l'expiration du prêt, soit après
la fin de la saison 2020/2021 en Guinée, mais a également signé un contrat de travail
avec Horoya alors qu'il avait auparavant signé un contrat de travail avec QRM, la CRL
a conclu que le joueur a ainsi violé l'offre (c'est-à-dire le contrat conclu entre le
joueur et QRM) et doit être tenu de verser une indemnité à QRM conformément à
l’art. 17.1 du Règlement.
57. En outre, la Chambre a conclu que Horoya, en tant que nouveau club du joueur, est
solidairement responsable du paiement de ladite indemnité, conformément à l’art.
17 al. 2 du Règlement.
i. Conséquences
58. Ayant conclu que le joueur avait rompu le contrat avec juste cause, la Chambre a
continué à statuer sur les conséquences de ladite résiliation.
62. Compte tenu de ce qui précède, ainsi que de la requête de QRM, la Chambre a
procédé au calcul des sommes dues au demandeur / défendeur reconventionnel 1
aux termes du contrat de travail à compter de la date de rupture du contrat (de
l’offre in casu) et a conclu que le joueur aurait reçu, au total, 166 000 euros pendant
Page 12
REF FPSD-4286
les saisons 2021/2022 et 2022/2023, i.e. la valeur résiduelle du contrat s’élève à 166
000 euros. Par conséquent, la Chambre a conclu que le montant de 166 000 euros
sert de base à la détermination finale du montant de l'indemnité pour rupture de
contrat en l'espèce.
64. En conséquence, la CRL a décidé que le joueur doit payer la somme de 96 250 euros
(i.e. (166 000 + 26 500) / 2 = 96 250) à QRM au titre d’indemnité pour la rupture du
contrat sans juste cause par le joueur, somme qui apparait raisonnable et justifiée.
66. Par la suite, la Chambre s’est référée à l’art. 17.2 al. 2 du Règlement, selon lequel,
« Si un joueur professionnel est tenu de payer une indemnité, le joueur
professionnel et son nouveau club seront solidairement et conjointement
responsables du paiement de celle-ci ». Étant donné que le cas d’espèce se réfère à
la situation visée dans l’art. 17.2 al. 2, la Chambre a décidé que le joueur et Horoya
soient solidairement et conjointement responsables du paiement de l’indemnité
pour rupture de contrat mentionnée ci-dessus.
67. Par la suite, la CRL s’est référée à l’art. 17.3 al 1 et 2 du Règlement, qui stipule ce qui
suit : « En plus de l’obligation de payer une indemnité, des sanctions sportives
seront prononcées à l’encontre du joueur convaincu de rupture de contrat pendant
la période protégée. Cette sanction se traduit par une suspension de quatre mois
pour les matches officiels ». À cet égard, la CRL a rappelé que, selon le Règlement,
la période protégée est une « période de trois saisons entières ou de trois ans – la
période dont le terme survient en premier étant retenue – suivant l’entrée en
vigueur d’un contrat, si le contrat en question a été conclu avant le 28e anniversaire
du joueur professionnel, ou une période de deux saisons entières ou de deux ans –
la période dont le terme survient en premier étant retenue – suivant l’entrée en
Page 13
REF FPSD-4286
vigueur d’un contrat si le contrat en question a été conclu après le 28e anniversaire
du joueur professionnel ».
68. Dans le cas d’espèce, la CRL a déterminé que la rupture du contrat (c.à.d. de l’offre)
a eu lieu pendant la période protégée, compte tenu du fait que la relation
contractuelle entre le joueur et QRM n’a jamais commencé, puisque le joueur a
continué inscrit auprès de Horoya.
69. De ce fait, la CRL a décidé d’imposer au joueur une suspension de quatre mois pour
les matches officiels.
70. En outre, la CRL s’est référée à l’art. 17.4 du Règlement, ce qui stipule ce qui suit :
« En plus de l’obligation de payer une indemnité, des sanctions sportives seront
prononcées à l’encontre de tout club convaincu de rupture de contrat ou d’incitation
à rompre un contrat durant la période protégée. Un club qui signe un contrat avec
un joueur professionnel ayant rompu son ancien contrat sans juste cause est
présumé, jusqu’à preuve du contraire, avoir incité ce joueur professionnel à une
rupture de contrat. La sanction se traduit par une interdiction pour le club
d’enregistrer de nouveaux joueurs, à l’échelle nationale ou internationale, pendant
deux périodes d’enregistrement complètes et consécutives. Le club ne pourra
enregistrer de nouveaux joueurs, à l’échelle nationale ou internationale, qu’à partir
de la prochaine période d’enregistrement survenant après que la sanction sportive
en question aura été entièrement purgée. En particulier, il ne pourra pas faire usage
de l’exception ni des mesures provisoires prévues à l’art. 6, al. 1 du présent
règlement pour enregistrer des joueurs avant cette période ».
71. Ainsi, la CRL a décidé d’infliger à Horoya une interdiction de recruter des nouveaux
joueurs – au niveau national ou international – pendant deux périodes
d’enregistrement complètes et consécutives.
72. Dans ce cadre, la Chambre a rappelé que, conformément à l'article 24 al. 3 lit. a) du
Règlement, les conséquences du non-paiement des montants pertinents en temps
voulu peuvent être exclues lorsque le Tribunal du Football a imposé une sanction
sportive sur la base de l'article 17 dans la même affaire. Par conséquent, la Chambre
a confirmé que les conséquences de l'absence de paiement des montants
pertinents dans les délais prévus par l'art. 24 du Règlement étaient exclues en
l'espèce, et que si le défendeur ne se conformait pas en temps voulu à cette
décision, il appartiendrait à la Commission de Discipline de la FIFA d'adopter les
mesures nécessaires conformément au Code Disciplinaire de la FIFA
Page 14
REF FPSD-4286
d. Coûts
73. Ensuite, la Chambre s’est référée à l’art. 25 al. 1 des Règles de Procédure, selon
lequel « Les procédures sont gratuites lorsqu’au moins une des parties est un joueur, un
entraîneur, un agent ou un agent organisateur de matches ».
74. Par conséquent, la Chambre a décidé que les parties ne doivent payer aucuns frais
de procédure dans le présent dossier. De même, la Chambre s’est référée à l’art. 25
al. 8 des Règles de Procédure et a également décidé qu’aucuns dépens ne seront
imposés dans le cadre de la présente affaire.
75. La Chambre a enfin conclu que toute autre demande formulée par les parties est
rejetée.
- 96,250 EUR au titre de compensation pour rupture de contrat, majorée d’un intérêt
annuel au taux de 5% à compter du 15 novembre 2021 jusqu’à la date du complet
paiement.
5. Le paiement total de la somme due (y compris tous les intérêts applicables) doit être
effectué sur le compte bancaire indiqué au formulaire d’inscription du compte
bancaire.
6. Une suspension de quatre mois pour les matches officiels est infligée au défendeur /
demandeur reconventionnel 1 à la suite de la notification de la présente décision.
Page 15
REF FPSD-4286
8. Si le paiement total (y compris tous les intérêts applicables) n'est pas effectué dans
les 45 jours suivant la notification de cette décision, la présente affaire sera soumise,
à la demande du demandeur / défendeur reconventionnel 1, à la Commission de
Discipline de la FIFA.
Conformément à l’article 57 alinéa 1 des Statuts de la FIFA, cette décision est susceptible
d’un appel au Tribunal Arbitral du Sport (TAS). L’appel devra être interjeté dans un délai
de 21 jours à compter de la notification de la présente décision.
CONTACT:
Page 16