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Fridays at Noon

Traduction
troublefollows1017
Story: Fridays at Noon Traduction troublefollows1017
Storylink: https://www.fanfiction.net/s/7137917/1/
Category: Twilight
Genre: Romance/Angst
Author: Missleez
Authorlink: https://www.fanfiction.net/u/2395775/
Last updated: 01/15/2014
Words: 269030
Rating: M
Status: Complet
Content: Chapter 1 to 32 of 32 chapters
Source: FanFiction.net

Summary: La vie d'Edward Masen croise celle de Bella au restaurant où il va déjeuner


tous les vendredis. Il est beau, arrogant et ignore l'amour. Elle n'est pas impressionnée par
les choses qui font normalement tomber toutes les filles à ses pieds. *Chapter 1*: Chapitre
1

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Bon... comment m'expliquer sans recevoir de pierres pour cette nouvelle histoire ^^
C'est l'anniversaire de Gigi (mardi ! BFF XD) et à la question que veux-tu (en plus de
toooooous les trucs que je t'ai déjà achetée ;)) ? J'ai eu le droit à la réponse cette histoire,
steuplait ! Alors après de dangeureuses négociations avec sa fabuleuse auteur
troublefollows1017 (c'est pas toujours facile d'avoir les autorisations n_n), j'ai décidé de
céder au caprice de mon amie... Comme dirait ma moitié, tu es faaaaible femme ! (*shut up*)
mais bon :D
Alors, j'ai quelques chapitres d'avances (six pour être exacte) et c'est de la folie parce
que normalement, j'ai jamais d'avance sur rien ^^ (à part quelques exceptions que j'ai
carrément fini à l'avance...) donc du coup, si ça vous plait (baisse la main Margot, je sais
déjà que tu aimes O.o"), je pourrais faire en sorte de poster un peu en FOD* (Fiction on
Demand !)
Vous êtes toujours là ? Bien. Je voudrais tout d'abord remercier troublefollows1017
pour m'avoir fait confiance pour ses histoires. C'est une fiction de très (très, très, très... ^^)
grande qualité et j'espère que vous l'apprécierez autant que moi :)
L'histoire est une Edward/Bella (quelle surprise venant de moi, pas vrai ? XD) et elle
est déjà complète avec une trentaine de chapitres. J'aime tout spécialement le caractère de
Bella (je crois qu'elle me ressemble un peu ^^) timide mais quand ça lui prend... et Edward,
pour une fois dans les histoires que je traduis, est loin d'être un ange ;)
Attention tout de même, c'est une fiction rated M donc si vous n'avez pas l'âge vous
êtes invitées à fuuuuuir ! ^^
Le but du jeu, c'est qu'il faut poster un chapitre tous les vendredis à midi et il est
officiellement vendredi midi à Pékin donc même pas de retard pour ce premier chapitre XD
J'espère que vous aimerez !
Chapitre 1
Vendredi 18 Juin, Midi
Je finis de remplir les salières, posai les vases de fleurs fraîches sur les tables dans la
salle principale, aidai à couper les fruits au bar, pris la commande de deux tables et je rêvais
maintenant d'avoir deux minutes à l'arrière pour pouvoir retirer mes putains de talon en
attendant que mes commandes arrivent. Je ne portais jamais de talons mais ils faisaient parti
de l'uniforme. Le fait que je ne me sois pas encore tordu la cheville me dépassait.
« Bella ! Te voilà ! » cracha Rosalie en passant la porte et en me remarquant. « Jessica
ne vient pas, et j'ai besoin que quelqu'un s'occupe de la salle privée. »
« Et tu veux que ça soit moi ? » demandai-je. J'avais l'air un peu trop surprise pour
elle.
Elle plissa ses yeux noisette. Rosalie n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit. Elle
faisait peur avec un simple regard.
Je secouai la tête et essayai de prendre un air plus sûr de moi. « Je veux dire, très bien.
Comme tu veux, Rosalie. »
Être serveuse n'était pas un métier que j'avais choisi. C'était plutôt un métier nécessaire
parce que j'avais besoin d'argent pour vivre quelque part et manger de temps en temps. J'étais
prof d'anglais de formation mais à cause des récentes réductions de poste et de ma place tout
en bas de la hiérarchie, je n'avais rien trouvé à la fin de l'année. La baisse dans l'économie
rendait difficile la recherche d'un emploi. Heureusement pour moi, mon colloc' Jasper, avait
convaincu sa soeur, Rosalie de me donner un poste dans le restaurant qu'elle gérait en plein
coeur de Seattle.
Je n'avais jamais travaillé dans un restaurant auparavant mais je cuisinais de bons
repas pour mon père quand j'étais au lycée. Je me disais que ça ne pouvait pas être si difficile
de prendre des commandes et d'apporter des plats. Je n'avais même pas besoin de cuisiner,
tout ce que j'avais à faire s'était servir les clients. Mais malheureusement, les choses s'étaient
avérées un peu plus complexes à l'Eclipse. Ma première semaine à l'essaie m'avait
complètement ouvert les yeux. Il fallait que je mémorise le menu ainsi que la liste des vins. Il
fallait que je sache quel vin allait avec quel plat et il fallait aussi que je sois capable de décrire
la façon dont les plats étaient préparés. C'était vraiment bizarre. Il y avait même des règles
pour servir. Je ne savais même pas qu'on devait servir une personne d'un certain côté ou
encore qu'il fallait laisser la personne goûter le vin avant de lui verser un verre. Je me sentais
complètement hors-jeu mais j'étais déterminée à apprendre vite. Je n'aimais pas échouer à
quoi que ce soit.
L'Eclipse était le genre de restaurant où je ne serais pas allée manger pour deux raisons
simples. La première était que je ne pouvais même pas me payer quelque chose sur la carte
des déserts. Et la deuxième était qu'ils servaient des choses dont je n'avais jamais entendu
parler comme du foie gras ou quelque chose qui s'appelait de la ricotta et du maïs agnolotti
avec son consommé estival de truffe. J'étais plus du genre à manger des hamburgers
végétariens avec des frites. Enfin, ces derniers temps, c'était surtout les mac-n-cheese qui me
gardaient en vie. Les gens qui fréquentaient l'Eclipse étaient riches, très riches. Nous avions
tout le gratin mondain qui venait tout le temps. Parfois, il y avait même de grands athlètes ou
encore des politiciens fanfarons. Des gens riches dans des costumes hors de prix remplissaient
chaque jour le restaurant.
« Mr Masen réserve l'étage pour déjeuner tous les vendredis midi. » m'expliqua
Rosalie en m'entraînant vers le salon privé. « Jessica est la serveuse qu'il a choisi mais je ne
savais visiblement pas qu'elle avait prévu de partir ce week-end avec son copain. Pour une
raison inconnue, elle pensait que je ne sais pas tout ce qui se passe ici ! Je ne sais pas
pourquoi mais elle pense qu'elle peut me baiser à la dernière minute ! Eh bien, son absence
pour sa maladie virtuelle lui aura coûtée son travail. J'espère que je n'ai pas besoin de te
rappeler que je sais tout ce qui se passe dans cet établissement et tout ce qui ne le comprenne
pas le payeront cher. Est-ce que j'ai besoin de faire ça, Bella ? »
Je secouai la tête. Message reçu cinq sur cinq. Ne pas chercher Rosalie Hale. Rosalie
était tellement différente de son frère. C'était un grand cas de personnalité type A. C'était le
genre de personne qui gérait un restaurant, je suppose. D'un autre côté, Jasper était la
personne la plus facile à vivre que je connaissais. Nous nous étions rencontrés à la fac et nous
étions amis depuis quelques années. En plus de m'aider à trouver un travail, il m'avait laissée
rester chez-lui quand je n'avais plus assez d'argent pour vivre seule. Il m'avait épargnée la
honte de retourner chez mon père. Pour ça, je lui en étais éternellement reconnaissante. Lui et
moi étions de supers amis. C'était platonique, évidemment. Il avait une copine qui s'appelait
Maria. Je trouvais qu'elle le traitait comme de la merde mais ce n'était pas à moi d'en juger.
Je fixai le salon privée sans voir les marches et trébuchai sur la première, atterrissant
douloureusement sur mon genou gauche.
« Bella. » cracha Rosalie comme si c'était une injure. « Essaye de ne pas t'embarrasser
ou encore plus important, essaye de ne pas m'embarasser. L'entreprise de Mr Masen est très
importante. Il va venir avec son assistant aujourd'hui. Tu devrais pouvoir gérer une table pour
deux. J'enverrais bien Emmett mais Mr Masen préfère les serveuses et malheureusement tu es
tout ce que j'ai. Ne gâche pas tout. »
Ne gâche pas tout. Ça allait être mon mantra.
L'équipe de l'Eclipse était essentiellement masculine, ce qui m'avait surprise au début.
Puis j'avais reçu mes premiers pourboires. Ils étaient extraordinaires. Un homme pouvait faire
vivre sa famille en étant serveur à l'Eclipse. Ça n'avait rien à voir avec le Diner de Forks. Bon
sang, ça ne ressemblait même pas au Red Lobster et pourtant j'avais pour habitude d'aller là
quand j'avais envie de me faire plaisir.
Je montai les marches, faisant bien attention de lever un pied à la fois pour ne pas
tomber. J'ouvris la porte et vis deux hommes installés à une table rectangulaire. Ils étaient
tous deux habillés de costumes qui semblaient valoir très chers et l'un était notablement plus
vieux que l'autre. Le plus âgé avait les cheveux courts, légèrement grisonnants et une barbe
taillée. Il était plutôt beau pour un homme d'un certain âge mais ce fut le plus jeune qui me
coupa le souffle.
Il avait des cheveux bronze en bataille et des mèches marron-roux dans sa tignasse
quis partait dans tous les sens mais cela semblait être fait exprès. Il ne devait pas avoir plus de
trente ans, en fait, il n'était sans doute pas beaucoup plus vieux que moi. Ses yeux étaient
tellement verts que je ne pus m'empêcher de les remarquer depuis l'autre côté de la pièce.
Ensuite, il y avait sa mâchoire digne d'un porno. Oh mon dieu. Cet homme avait une mâchoire
qui me donnait envie d'en tracer les contours, de préférence avec la langue.
Les deux hommes étaient engagés dans une conversation sérieuse et ils ne me
remarquèrent pas. Je restai patiemment sur le côté, attendant qu'ils me voient pour que je
puisse les accueillir et leur parler des plats du jour.
« Je vous jure Alec, si je recevais cinq cents à chaque fois que quelqu'un s'est excusée
aujourd'hui. » rala le jeune homme. Je ne pus m'empêcher de me dire qu'il aurait sans doute
dû faire attention à la façon dont il parlait à son patron.
« Je sais, Edward, je sais. »
« C'est ridicule. » se vexa-t-il. Il passa sa main dans ses cheveux en bataille. Il tourna
juste assez la tête pour me voir. « Quoi ? »
Oh merde. Il me parlait à moi.
« Où est Jessica ? Nous sommes là depuis cinq minutes et pas de Jessica. »
Je m'avançai un peu plus dans la pièce et essayai de sourire même si j'étais vraiment
nerveuse. Je pouvais sentir la sueur couler sur mon front.
« Je suis désolée, Jessica n'est pas là aujourd'hui. Je m'appelle Isabella, c'est moi qui
serait votre serveuse aujourd'hui. » Je détestais utiliser mon prénom en entier mais Rosalie
avait insisté sur le fait qu'Isabella faisait plus sérieux et que je devais l'utiliser avec les clients.
« Vous voyez ! » Le jeune tapa du poing sur la table, faisant vibrer les couverts et les
verres. « Qu'est-ce que je vous disais ? Désolé. C'est ce que j'ai entendu toute la journée ! »
cria-t-il.
Ce mec était peut-être canon mais le terme impétueusement canon était une meilleure
description.
« Détendez-vous, ce n'est pas de sa faute si Jessica n'est pas là. N'est-ce pas, Isabella ?
» me demanda l'homme que je supposais être Mr Masen en me faisant un sourire rassurant.
« Oui, monsieur. » répondis-je nerveusement. J'essayais d'être vraiment très polie avec
Mr Masen. Son assistant pouvait en apprendre sur la façon dont on traite quelqu'un qui va
s'occuper de votre repas. Je leur tendis des menus et me mis à expliquer le plat du jour. «
Aujourd'hui, nous avons deux plats spéciaux... »
« Je ne veux pas en entendre parler. » dit le méchant assistant sans même ouvrir son
menu. « On va prendre une bouteille de votre Romanée-Conti, de préférence de 2000 mais
2004 ira aussi bien. Pour commencer, je vais prendre la laitue héritage et ensuite je voudrais
de l'agneau. »
Je clignai plusieurs fois les yeux, pas très sûre d'avoir bien compris. Je ne connaissais
pas la liste de tous nos vins mais je connaissais les plus chers. Une bouteille de ce truc ne
coûtait pas des centaines de dollars, non, elles coûtaient plusieurs centaines de dollars. Je
regardai son patron au cas où l'autre n'aurait pas dû commander une bouteille aussi chère mais
Mr Masen était plongé dans son menu.
« Je vais commencer par une soupe et ensuite, je voudrais des côtes de boeuf. » Il me
fit un sourire chaleureux et me rendit le menu. Je récupérai le menu non-ouvert à côté de Mr
l'Assistant impétueusement Canon parce qu'il n'allait visiblement pas me le tendre.
« Vous êtes d'accord pour le Romanée-Conti ? » le questionnai-je pour être certaine
qu'il avait bien compris ce que son assistant venait de commander.
« Je vous demande pardon ? » lança Edward l'Assistant, la mâchoire serrée. Ses yeux
verts brillaient d'une férocité que je n'avais pas l'habitude de voir.
« Désolée, j-j-je voulais juste m'assurer que c'était bon. » bégayai-je.
Il leva les mains en l'air. « Vous avez entendu Alec ? J'aurais des centaines de milliers
de cents ! »
« Edward, détendez-vous. » dit Mr Masen avec une vraie inquiétude. « Vous allez finir
par faire une attaque avant d'avoir trente ans. »
« Je suis sûr qu'ils vous ont appris à l'école des serveuses, qu'on doit servir le client
sans poser de question. » cracha Edward l'Assistant avec condescendance.
Un côté de moi avait envie de le féliciter pour avoir visiblement fini premier à l'école
des connards mais je me retins pour rester silencieuse.
Le seul gentleman à la table se tourna vers moi et me fis un gentil sourire. « Peu
importe ce qu'a commandé Mr Masen, c'est parfait pour moi. Je ne remettrais jamais ses goûts
en question, même si je ne travaillais par pour lui. »
Le temps se gela. Ma mâchoire toucha le sol et je ne suis pas sûre de savoir comment
j'avais fait pour ne pas m'évanouir. Mr l'Assistant Canon était en fait Mr Masen/le Patron
Canon alors que l'autre plus âgé et plus gentil que je pensais être Mr Masen n'était pas Mr
Masen mais Mr Alec, l'Assistant pas vraiment Canon.
« Bien sûr, veuillez m'excuser. » dis-je.
« Quinze ! » rugit le vrai Mr Masen.
« Désolée. » marmonnai-je parce que mon cerveau et ma bouche n'étaient plus
connectés.
« Vingt ! Arriverons-nous à vingt-cinq cents ? » demanda-t-il en me fixant de ses yeux
durs couleur jade.
Je secouai la tête et quittai la pièce aussi vite que mes pieds me le permirent. Je
descendis les marches et finis par glisser juste avant d'arriver en bas. Mon derrière percuta la
dernière marches dans un bruit sourd douloureux. Je me relevai en sautant et grimaçai en me
rendant vers là où se trouvait le vin et les commandes.
Emmett m'avait vue tomber et du coup, il me suivit.
« Ça va ? »
« Je vais bien. Je vais sans doute avoir mal aux fesses demain et je vais être bien loin
des quinze pour cent de pourboires aujourd'hui, mais ça ira. »
« Comment ça se passe là haut ? Jessica m'a dit que Masen pouvait être un vrai con
parfois. On pourrait penser qu'un mec qui possède des milliards de dollars pourrait s'acheter
des manières. »
Mes yeux s'écarquillèrent. « Des milliards ? »
Emmett éclata de rire. « Bells, tu ne sais sérieusement pas qui est le mec en haut ?
Edward Masen, PDG de Masen Corporation. C'est un développeur de logiciel. Il a créé les
programmes de sécurité les plus populaires du monde. Il avait déjà de l'argent à la base mais
ces dernières années, il a gagné plus que toute sa famille réunie. J'ai entendu dire que ça
faisait dans les vingt-huit milliards. Il a vingt-huit ans et déjà vingt-huit milliards. T'imagines
un peu ? »
Vingt-huit. Milliards. De. Dollars. Ça ne se calculait même pas.
« Génial. Bein ça explique son choix de vin. Et ça explique aussi pourquoi on aurait
dit qu'il avait envie de me tuer quand j'ai pris son assistant pour lui. Génial. Vraiment génial. »
J'étais une grosse idiote. J'avais interrogé un multi-millionaire à propos d'une bouteille qui
valait à peine une fraction de ce qu'il se faisait en une heure.
Emmett se moqua de moi. « Oh bon sang. Ne foire pas tout avec lui, Bella. Il réserve
cette salle tous les vendredis à midi. Rosalie t'arracherait la tête s'il arrêtait de venir parce que
tu l'as offensé. »
« Compris. » répondis-je. Il fallait que je trouve notre sommelier. Je souhaitais
soudainement que Jessica et son copain aient attendu un jour de plus avant de partir faire ce
stupide voyage à San Francisco.
Eric, notre expert en vin me tendit une bouteille de vin ridiculement chère et me
rappela pour la centième fois de le laisser respirer avant de le donner au client. Je portai la
bouteille à quatre cents cinquante dollars dans les escaliers comme si elle était mon propre
enfant. Quelque chose me disait que si je la cassais, Rosalie en plus de me virer, me
retiendrait toute ma paye et porterait plainte contre moi pour avoir l'agent manquant. Ça ferait
un peu beaucoup quand même.
De façon incroyable, je réussis à monter sans tomber ou casser quoi que ce soit. Je
versai le vin extrêmement cher dans son verre et le laissai respirer quelques minutes. Je leur
servis leur amuse-bouche et lui tendis son verre pour qu'il puisse goûter le vin et l'approuver.
Edward Masen fixa son verre avant de faire tourner le liquide d'un rouge profond. Il
l'amena à son nez et le sentis. Il le porta à ses lèvres. J'étais complètement hypnotisée. Il avait
de belles lèvres pour un enfoiré. Il bus une gorgée mais je remarquai qu'il ne l'avala pas. Il
garda le vin sur sa langue. Je l'observai avaler puis boire une nouvelle gorgée. Mes yeux
étaient posés sur sa bouche. Je voulais détourner le regard mais il y avait quelque chose chez
lui qui rendait ça impossible. Sa langue sortit et il lécha sa lèvre inférieure. Je le détestais de
toutes mes forces, lui et son attitude à vingt-huit milliards de dollars mais sa bouche était
plutôt parfaite. Il posa son verre et hocha la tête. Je remplis son verre puis celui de son
assistant.
Je réussis à ne pas faire de faux pas majeur pendant le reste du déjeuner. Je leur servis
même leur entrée sans que Mr Masen ait une raison de me crier dessus. J'étais persuadée que
je m'étais rattrapée et qu'à la fin, j'aurais peut-être un super pourboire. À ce moment-là, dix
pour cent faisait plus de cinq cents dollars. Pour une heure de travail, je n'allais pas me
plaindre. Soudainement, je n'étais plus si en colère que Jessica soit partie plus tôt en vacances.
Tout se passait si bien que j'aurais dû me douter que les choses allaient mal tourner.
C'était ma chance, j'allais leur apporter leur désert et ensuite, je devais reremplir leur verre.
Mr Masen était en train de beugler des ordres dans son Blackberry. Il but une gorgée de son
vin et reposa son verre précairement sur le bord de la table.
Juste au moment où je tentais la main pour prendre son verre, il cria « Non ! »
Je m'immobilisai, pas sûre de savoir s'il me parlait à moi ou à la personne au
téléphone. Je reculai rapidement ma main et dans mon mouvement, je tapai son verre. Le
liquide rouge très, très cher s'étala sur son pantalon d'un gris clair et sans doute tout aussi
cher.
« Oh mon dieu ! Je suis désolée ! » J'attrapai une serviette au moment où il se levait.
« C'est quoi ce bordel ! » s'exclama-t-il.
Tellement d'efforts pour tout gâcher à la fin.
« Je suis désolée. Vous m'avez surprise. Je ne savais pas si vous me parliez. Je suis
désolée.
« Je dois te laisser, Peter. La serveuse incompétente de l'Eclipse vient de ruiner mon
costume Caraceni à huit milles dollars avec un verre de vin d'une bouteille à quatre cent
cinquante dollars. Il faut que tout soit prêt quand j'arrive au bureau. »
Il posa son téléphone et m'arracha la serviette des mains.
« Je suis désolée. » dis-je d'une voix tremblante. Soit il allait me tuer, soit c'était
Rosalie, mon sort était jeté. « Je peux aller vous chercher du club soda. »
« Non ! » hurla-t-il. « N'allez rien me chercher à part la note. On en a fini ! »
Je hochai la tête et partis au rez-de-chaussée pour lui amener sa note. Il me fallut tout
mon contrôle pour ne pas pleurer. Il était tellement en colère. Les gens en colère me rendaient
nerveuse. Je détestais énerver les gens. Je préférais rester aussi discrète que possible dans
toutes les situations.
Mr Masen était assis sur une autre chaise quand je revins. Il était en train de tamponner
la tache sur son pantalon avec le tissu blanc. On aurait presque dit qu'il était en train de
soigner une plaie. Je n'étais pas fan du sang alors j'étais plutôt contente qu'il ne s'agisse que de
vin.
« Encore désolée. Je payerai pour le pressing. » proposai-je poliment. Cela me
semblait la chose à faire pour qu'il puisse voir à quel point je me sentais mal.
« Putain oui, vous allez payer ! » cracha-t-il.
« Edward. » le reprit son assistant.
Je sentais mes larmes me piquer les yeux. « Je suis tellement désolée. »
Il prit la note qui se trouvait dans le porte carte en cuire et il y glissa sa carte Platinum
American Express. Quand je lui rendis, il signa rapidement son nom sur le reçu et partit. Il ne
me regarda même pas. Il se leva et se précipita vers la porte.
« Merci pour ce merveilleux déjeuner, Isabella. » me dit Alec l'assistant avec un gentil
sourire. Qu'est-ce qu'un homme aussi gentil faisait avec un tel connard ?
Je pris le reçu signé et remarquai qu'il ne m'avait laissée aucun pourboire. Eh bien,
c'était couru d'avance. J'étais sûre que ça couvrait ce qu'il allait payer pour le pressing et autre.
Évidemment, je n'avais aucune idée du prix qu'il fallait payer pour faire nettoyer un costume à
huit milles dollars. Qui pouvait acheter des costumes aussi chers de toutes façons ? Ma
voiture ne coûtait même pas aussi chère.
Milliardaire. Effacez ça. Multi-milliardaire. Voilà qui achetait des costumes à huit
milles dollars et qui payait cinq milles dollars pour un déjeuner.
J'essayais de repousser Edward Masen, son horrible caractère, sa bouche parfaite, sa
mâchoire sexy, ses regards froids et son désir de récupérer chaque penny de quelqu'un qui
s'était excusée de mon esprit pour le reste de mon service. Je faisais du super boulot et une
heure plus tard, je fus convoquée à la table des serveurs.
« Isabella ? » demanda un homme que je ne connaissais pas alors que j'approchais.
« Oui. » répondis-je avec hésitation.
« Mr Masen m'a demandé de vous donnez ceci. » dit-il en m'offrant un sourire qui
ressemblait à celui qu'Alec l'assistant m'avait fait avant de partir. On aurait dit qu'ils étaient
vraiment désolés pour moi. C'était moi qui devait me sentir mal pour eux. Ils étaient obligés
de travailler pour Mr Masen tous les jours. Je ne l'avais fait que pendant une heure et ça avait
été plus que suffisant. Il me tendit une enveloppe sur laquelle mon nom était écrit.
Curieuse à l'idée de savoir ce que Mr Masen pouvait bien m'envoyer seulement
quelques heures après notre rencontre désastreuse, je glissai un doigt dans l'enveloppe et
l'ouvris. Peut-être qu'il se sentait coupable de ne pas m'avoir donnée de pourboires. Ça aurait
été gentil. Je sortis le papier et haletai quand je le lus.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Angela, une des serveuses.
« Une note d'une heure de pressing de cinquante-sept dollars ! »
« Pourquoi est-ce que quelqu'un te donne sa facture de pressing ? » Angela semblait
aussi perdue que moi.
Il m'avait retenue un énorme pourboire et maintenant il me filait la note de nettoyage
de son pantalon ? Cet homme possédait plus d'argent qu'il m'aurait été possible d'en voir en
toute une vie et il me demandait de le rembourser ? Je n'avais jamais été aussi en colère de
toute ma vie. Une partie de moi voulait jeter cette merde dans la poubelle. Faire en sorte qu'il
envoie tous ses assistants pour récupérer son argent. Je n'allais jamais le rembourser.
Je ne travaillais que jusqu'à quatre heures les vendredis. Les équipes les plus
expérimentées s'occupaient des tables du soir. C'était l'occasion de se faire beaucoup d'argent.
Argent dont j'allais avoir besoin vu que j'avais été baisée par Edward Masen aujourd'hui.
Plus j'y pensais, plus j'étais en colère. Qui pouvait bien payer cinquante-sept dollars
pour faire nettoyer son pantalon ? C'était carrément du vol ! Je regardai la facture qui avait été
payé avec la même carte bleu American Express qu'il avait utilisé ici. Nettoyage ultra rapide,
un truc en plus. Le pressing venait chercher les vêtements et les rapporter, encore une option
en plus. Grande attention pour pantalon très chers, et encore un autre truc.
Folie. Si ce mec pensait que j'allais le payer alors qu'il était monté sur ses grands
chevaux pour cette facture, il se foutait le doigt dans l'oeil. Je remarquai qu'il avait ajouté sa
carte de visite pour que je sache où envoyer l'argent.
Edward A. Masen, CEO
Masen Corporation
1201 Third Avenue, Suite 5400
Seattle, WA 98101
Je glissai la carte et la facture dans ma poche et retirai mes talons. Je passai mon sac en
bandoulière par dessus ma tête et récupérai les pourboires de la journée, qui n'étaient pas
nombreux. Le temps était couvert mais la température était agréable. Alors que je me dirigeais
vers l'arrêt de bus, je passai devant une banque et l'inspiration me percuta. J'allais rembourser
Edward Masen mais j'allais lui montrer quel connard il était pour avoir agi comme ça avec
moi.
Être autorisée à monter jusqu'au 54ème étage n'était pas aussi facile que ce que je
pensais. Peu importe le contenu de mon sac ou le fait que je portais une chemise blanche avec
une cravate rouge, une jupe noir, des collants noirs et des Converses noirs, j'étais une
étrangère dans un pays inconnu. Tout le monde dans l'entrée semblait avoir un badge et une
mallette hors de prix. Je dus vendre mon âme au diable et montrer mon permis de conduire
pour être autorisée à monter dans ce putain d'ascenseur. Quand j'arrivai à l'étage de la Masen
Corporation, je rencontrai de nouveaux obstacles.
J'aurais dû penser à quel point ça serait dur d'atteindre le cerveau de l'organisation.
« Mais est-ce que vous avez un rendez-vous ? » me demanda une nouvelle fois
l'homme derrière le bureau.
« Pas vraiment, mais Mr Masen m'a demandée de lui apporter quelque chose. »
répondis-je. Je savais très bien que je ne ressemblais pas au genre de personnes qui
apportaient quoi que ce soit à Mr Masen, à part peut-être son café.
« Laissez-moi contacter son assistant. » répondit l'homme, visiblement agacé.
Je m'assis dans la salle d'attende en faisant bien attention de ne rien toucher. Le
diabolique Mr Masen aurait sauté sur l'occasion de me le facturer si je le cassais. Il y avaient
de jolis vases et des oeuvres d'art intéressantes. Je me demandais si elles coûtaient des
millions de dollars ou si c'était juste des trucs que quelqu'un avait acheté à IKEA ou un truc
dans le genre.
« Est-ce que je peux vous aider ? » demanda une femme sympathique quelques
minutes plus tard. Combien d'assistants fallait-il pour s'occuper d'un connard ? Au moins
deux, apparemment.
Je me levai avec un peu de mal. Mon sac était foutrement lourd et son contenu tinta et
cliqueta à cause du mouvement. L'Assistante me regarda comme si j'avais une bombe là
dedans.
« Hum, je suis ici pour voir Mr Masen. Je m'appelle Bel... Je veux dire, Isabella.
Isabella Swan. Je travaille à l'Eclipse, là où Mr Masen a déjeuné aujourd'hui. Je voudrais lui
rembourser sa facture de pressing. J'ai par accident renversé du vin sur son pantalon et je lui ai
proposé de payer. Je voulais passer et lui donner mes pourboires de la journée. »
L'expression sur son visage n'avait pas de prix. C'était sympa de voir que je n'étais pas
la seule à penser qu'il fallait être un milliardaire fou pour demander à une serveuse de
rembourser sa note de pressing.
Elle me fit un sourire maternel, comme si j'étais une enfant paumée. « Ma chère, je
suis sûr que Mr Masen peut se payer ses factures de pressing. Ça ne sera pas nécessaire. »
« Oh mais, Mr Masen m'a envoyée la note. Il l'a cherché. »
Oh, il l'avait bel et bien cherché, ça c'est sûr.
« Mr Masen vous a demandée de payer sa note de pressing ? Il vous l'a envoyée ? »
demanda la gentille assistante. Elle avait l'air complètement abasourdie.
« J'ai la facture juste ici. » dis-je en sortant le papier de ma poche pour lui tendre. Il y
avait ses informations bancaires sur la note.
Elle le regarda et me le rendit, la bouche légèrement ouverte de stupeur.
« Hum, pourquoi ne me le donneriez-vous pas ma chère et je ferai en sorte qu'il l'ai
bien reçu. » Elle me tendit la main comme si elle s'attendait à ce que je lui donne cinquante-
sept dollars.
« Oh, j'aimerais vraiment les donner en personne à Mr Masen. Je voudrais m'excuser
une fois de plus. » répondis-je aussi gentiment que possible.
Elle réfléchit pendant un instant, puis me fit signe de la suivre. Elle utilisa une carte
spéciale pour ouvrir la porte, ensuite, nous traversâmes un couloir pour arriver à un autre
bureau. Mes nerfs commençaient à lâcher et je me mis à machouiller ma lèvre inférieure
jusqu'à ce que ça me fasse mal.
Nous passâmes par un autre couloir et elle appuya sur un bouton pour appeler
l'ascenseur. Nous montâmes et elle glissa sa carte dans un panneau de contrôle. Les portes se
fermèrent et se rouvrirent quelques instants plus tard. À cet étage-là, tout était ouvert et
lumineux. Le sol était en marbre et les murs étaient d'un bleu profond. Il y avait beaucoup de
boiseries et de moulures que je ne pus m'empêcher de remarquer. Les tableaux au mur ne
venaient définitivement pas de chez IKEA.
« Attendez ici. » me dit la gentille assistante avant de passer sa carte dans un autre
lecteur. Elle s'éloigna en passant par deux larges portes en bois.
Cet endroit était incroyable. On voyait bien qu'il utilisait ses milliards à bon escient, vu
la beauté de la décoration. J'essayai de glisser ma main sous la bride de mon sac, là où elle
s'enfonçait douloureusement dans ma peau pour tenter de me soulager.
L'assistante ne revint pas mais Alec l'assistant oui.
Il m'accueillit chaleureusement. « Isabella, ravi de vous revoir. » Il me tendit la main
et je la serrai mal à l'aise.
« Je voulais rembourser la note de pressing de Mr Masen et m'excuser une nouvelle
fois. » expliquai-je même si je savais qu'il connaissait les raisons de ma visite. Je le vis au
regard désolé qu'il m'offrit.
« Vous n'auriez vraiment pas dû. Mr Masen passe une mauvais journée et je sais que
quand il se calmera, il se sentira mal d'avoir pris votre argent. »
« Ce n'est rien. Vraiment. Mes parents m'ont appris à toujours payer mes dettes. »
« Je peux lui donner si vous voulez. » dit Alec en tendant la main de la même façon
que l'assistante un peu plus tôt.
« J'aimerais vraiment lui donner en personne. »
Alec soupira de défaite. Il mit sa carte dans le lecteur et ouvrit les portes. Il m'en tint
une ouverte pour que j'entre en premier. L'assistante était assise à son bureau et semblait un
peu nerveuse.
« Par ici. » dit Alec en me tenant une autre porte ouverte.
Il frappa et une voix cria. « Entrez ! »
Alec ouvrit la porte et m'annonça comme si j'étais présentée à un membre de la famille
royale. Damoisselle Isabella Swan de Forks est ici pour voir le Roi Edward Masen des
Connards.
« Mademoiselle Isabella Swan souhaiterez vous voir, monsieur. »
Edward Masen quitta les papiers sur son bureau du regard et cela fit trembler mon
coeur. Toute mon assurance avait disparu dès que je l'avais vu. Un air surpris s'étala
rapidement sur ses traits pendant un instant puis il transforma ça en autre chose, de
l'amusement peut-être. Ses lèvres formèrent un sourire en coin.
« Merci, Alec. » répondit-il presque gentiment.
Sur ce, Alec l'Assistant me laissa seule avec lui. J'essayais de contrôler ma respiration
pour ne pas m'évanouir devant lui à la simple idée de cette confrontation. Je pensais que j'étais
forte et courageuse mais soudainement, je me sentais faible et stupide.
« Je ne vous attendais pas, Isabella. Vous me prenez par surprise, ce qui n'arrive pas
très souvent. » Il avait toujours son sourire en coin sur le visage. Il était vraiment une de ces
créatures de l'autre monde. Il était difficile de ne pas être saisi par son apparence. Il n'y avait
pas beaucoup de personne qui lui ressemblait. Les mannequins et les stars de cinéma peut-
être. Néanmoins, j'étais là dans un but précis et ce n'était pas pour baver sur son joli minois.
J'étais là pour lui montrer sa laideur intérieure.
« Eh bien, je voudrais juste m'excuser une fois de plus. » Je mis la main dans mon sac
et son sourire disparut aussitôt. Peut-être qu'il pensait que la sécurité ne m'avait pas bien
fouillée. Peut-être qu'il pensait que j'allais lui tirer dessus.
Je sortis une petite pièce brillante de cinq cents et la posai sur son bureau. « Désolée
d'avoir taché votre pantalon. » Je passai ma main une nouvelle fois à l'intérieur et en sortis une
deuxième. « Désolée de ne pas avoir été à la hauteur de vos attentes, aujourd'hui. L'école des
serveuses c'était une plaie. » Et puis une autre. « Désolée que vous soyez un connard
prétentieux qui pour une raison inconnue pense qu'il peut crier sur les gens et faire un bazar
monstre alors qu'ils essayent simplement de gagner leur vie. Parce que tout le monde ne peut
pas se payer des costumes à huit milles dollars ou des bouteilles de vin à quatre cents dollars.
Certains d'entre nous doivent économiser chaque centime. »
J'ouvris mon sac et en vidai le contenu sur son bureau. Mille cent quarante pièces de
cinq centimes pour être exacte. Elles s'éparpillèrent sur son bureau et recouvrirent les papiers
et les dossiers qui se trouvaient devant lui.
« Cinquante-sept dollars. Je pense que c'est ce que vous a coûté le nettoyage de votre
pantalon. Considérez nous comme quitte. »
Alors que je quittais son bureau, je ne pus m'empêcher de sourire. L'expression sur son
visage valait bien chaque centime.
Trop bien Bella ! Je suis vraiment fière de toi ma grande ! Non franchement, vous
trouvez pas qu'elle a la classe ? Moi je la trouve géniale ^^
Et si vous me disiez ce que vous avez pensé de ce chapitre ? Bella est... courageuse ?
Pas bien dans sa tête pour avoir pensé à un truc pareil ? Sur le point de se faire virer ?... J'ai
pas d'autres idées après tout, il est midi et quelques à Pékin et je commence à plus trop savoir
ce que je dis ^^
Je vous laisse, j'ai un chapitre de "Taking Chances" à poster ;) Prenez soin de vous et à
très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 2*: Chapitre 2

Bonjour à toutes ! Dong ! Dong ! Dong ! Dong ! Dong ! Dong ! Dong ! Dong ! Dong !
Dong ! Dong ! Dong ! Il est midi ! ^^
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Wow ! Quel accueil ! Je n'avais jamais reçu autant de messages pour une
histoire/traduction auparavant ! Je ne veux pas paraître précipiter et tout mais ... je vous aime !
XD (*Qu'est-ce que tu racontes ?* Ne partez pas ! Revenez ! Je plaisantais ! ^^)
Bon maintenant, que les choses sont dites et que j'ai crié ce que j'avais sur le coeur
(^^), je voudrais remercier les personnes à qui je n'ai pas pu écrire par MP. Vraiment, un
gros/grand merci à meli (Désolée, pas de POV Edward avant un grand moment... ça serait
trop facile de savoir ce qu'il pense ^^), 4U (Oh non ! Edward n'est pas du genre à ramper...
XD), karima, ca, aurelie, Marie (Oui, tous les chapitres se terminent un peu comme ça ^^
mais malheureusement, Edward ne va pas tomber amoureux en un clin d'oeil ^^),
PatiewSnow (Oui, Edward a bien tout compris et tu vas voir dans ce chapitre, que les jeux de
mots et les sous-entendus, c'est leur truc ;)), leeloo, Carice, Sandry (Merci à toi pour tes
messages :)), elodie53, didi, Edwardxbella (Je ne veux pas être méchante avec toi, vraiment,
mais n'oublie pas que je fais quand même ce que je veux, donc si je veux traduire une
nouvelle histoire par jour, je le ferai. De plus, j'ai des accords avec les auteurs que je dois
respecter, je publie régulièrement alors je ne vois pas où est le problème... Mais bon... Merci
d'aimer ce premier chapitre ;)), nad, o0O-Eden-O0o, TeamEdward, aminou84, S,
keirabloom, katymina (Merci beaucoup :) Ton message est vraiment adorable !) et Ml !
Merci aussi pour les nombreuses mises en alertes/favoris ! C'est vraiment super de
donner autant d'attention à cette histoire !
Avant de vous laissez partir, j'aimerais dire une dernière chose. Ça ne s'adresse pas à
tout le monde (heureusement pour moi ^^) mais j'apprécirais grandement que certaines
arrêtent de me parler comme si j'étais une gamine. On ne se connait pas, je veux bien être
gentille avec vous mais j'ai assez en horreur qu'on me reprenne ou qu'on me dise quoi faire et
comment le faire à longueur de temps. Avant, je laissais simplement couler mais depuis une
semaine ou deux, cela a tendance à devenir systématique et ça m'ennuie grandement. Et à
chaque fois, je me dis même puisqu'on me parle comme si j'avais dix ans et bien, je vais avoir
le comportement d'une gamine de dix ans (Tu le veux ? Bein tu l'auras pas ! Nah ! :$). Je
comprends l'impatience de certaines mais je n'admets pas qu'on me manque de respect. Je suis
ici parce que je le veux. Je suis contente que ce que je fais vous plait mais n'oubliez pas que je
le ferai toujours comme je veux.
Enfin, bref... Désolée pour cette petite parenthèse mais je préfére que les choses soient
claires...
Il est temps de retrouver le nouveau chapitre de "Friday at Noon" ! Nous sommes
Vendredi, il est midi... Bon appétit ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 2
Vendredi 25 Juin, Midi
« Rosalie te cherche. » me prévint Emmett alors que je sortais des toilettes des dames.
Je soupirai involontairement.
« Ne la laisse pas t'entendre faire ça. » dit-il avec un sourire qui faisait ressortir ses
fossettes.
Je n'étais pas sûre de savoir pourquoi Rosalie avait besoin de moi maintenant. Il était
presque midi et j'étais en train de m'occuper de deux tables qui attendaient leurs entrées. Je ne
les négligeais certainement pas. Avant d'aller aux toilettes, je leur avais servies leurs verres du
bar. Tout se passait en douceur aujourd'hui.
Je parcourus la salle de restaurant du regard et vis que mes tables allaient bien.
Personne ne semblait mécontent ou impatient. J'allai dans la cuisine pour voir si je pouvais
trouver Rosalie et vérifiai les plats en même temps. Rosalie était en train de descendre les
marches de l'escalier qui menait à la salle privée au moment où je passais.
« Te voilà. » ronchonna-t-elle.
« Emmett m'a dit que tu me cherchais ? » dis-je aussi joyeusement que possible.
J'essayais de lui montrer que je n'étais pas intimidé par la frustration constante qu'elle avait
contre moi.
« Tu rebosses à la salle privée. »
« Quoi ? » couinai-je d'un cri aigu. « Non, non, non. Je devrais pas être celle qui
s'occupe de la salle cette semaine. »
« Mr Masen t'a spécifiquement demandée. Je ne sais pas pourquoi vu qu'il était si
mécontent de ton service de la semaine dernière. J'ai essayé de lui proposer quelqu'un d'autre
mais il a quasiment exigé que tu le serves. »
Pourquoi est-ce qu'Edward Masen voulait que je le reserve à part peut-être pour me
punir de mon petit coup de la semaine précédente ? Les coins de ma bouche montèrent
lentement à la pensée de toutes ces pièces de cinq centimes étalées sur son bureau et à
l'expression horrifiée sur son visage. Je l'avais laissé sans voix, la bouche ouverte devant la
montagne de monnaie argentée. Ça avait été l'un de mes meilleurs moments. S'il voulait que
je m'occupe une nouvelle fois de son service, c'était sans doute pour rendre ma vie misérable
pendant la prochaine heure. Mon sourire retomba tout seul dans l'autre sens.
« J'ai déjà deux tables. S'il te plait, ne me force pas. Il me déteste. Je veux dire, il me
déteste vraiment. On a pas envie de le perdre comme client. Quelqu'un d'autre devrait
s'occuper de la salle privée, s'il te plait. » plaidai-je inutilement.
« Essaye de gagner un pourboire cette fois. » répondit-elle avec un geste de la main.
Elle s'éloigna, refusant même de réfléchir à ma supplication.
Je tapai du pied comme une enfant et allai en cuisine pour prendre les plats de mes
autres tables. La fuite n'allait pas m'amener très loin avec Mr Masen, j'en étais sûre. Cela
n'allait lui donner qu'une raison en plus de mal me traiter.
Quand mes autres tables furent installée, je montai à l'étage à contrecoeur. Après deux
profondes inspirations, j'ouvris la porte. Aujourd'hui, Mr Masen était accompagné d'un plus
grand groupe d'associés. Il y avait quatre femmes et un homme en plus d'Alec l'Assistant. Une
des femme était en train de parler et tout le groupe l'écoutait avec attention.
Néanmoins, dès que je passai la porte, Mr Masen me regarda directement. Ses yeux
verts semblaient plus doux aujourd'hui. Ses lèvres formèrent ce même sourire amusé que
j'avais vu lorsque j'étais entrée dans son bureau la semaine précédente. Je déglutis
difficilement. J'aurais voulu avoir pris l'eau avant de monter ici. Je me sentis soudainement
assoiffée, mes nerfs ne faisaient pas ressortir ce qu'il y avait de mieux en moi.
Il détourna le regard vers la femme juste au moment où elle termina de parler.
« Donc, Denali devrait être prêt mi-Août. »
« Mi-Août ? » répondit Mr Masen d'un air sceptique.
La femme qui avait ses cheveux blonds vénitien ramenés en un chignon serré, hocha la
tête. « Si les prévisions de Kate sont exactes. »
« Oh, mes prévisions sont justes. » assura avec assurance une femme brune à la droite
de Mr Masen.
« J'ai une importante réunion cette semaine. Je ne veux pas faire de promesses que je
ne pourrai pas tenir, Tanya. » dit-il en s'adressant à la blonde. Ses yeux revinrent vers moi.
« Denali sera prêt mi-Août, je vous le promets. »
« Vous le promettez ? » s'exclama Mr Masen en lui redonnant toute son attention. Je
n'arrivais pas à comprendre son humeur. Une minute il semblait content, celle d'après, plus
tellement. Je n'aurais jamais pu travailler pour cet homme. Au moins, je savais que Rosalie
était une garce en permanence. Edward Masen semblait avoir d'énormes sautes d'humeur.
« Je le promets. »
« Et bien, si je recevais cinq centimes à chaque fois que quelqu'un me fait une
promesse avant de ne pas la respecter, j'aurais beaucoup de pièces et je n'ai pas besoin de plus
de putain de pièces de cinq cents. »
Je n'en avais pas envie mais je jetai un coup d'oeil dans sa direction. Sans surprise, il
me regardait directement avec un sourire en coin sur les lèvres. Je lui rendis son sourire
involontairement. Il avait vraiment beaucoup de pièces de cinq centimes.
« Commandons donc nos boissons. » dit-il en me faisant un signe de tête.
Le déjeuner se passa bien mieux que le dernier. Ils avaient beaucoup d'affaires à
discuter et heureusement, cela ne fit pas stresser Mr Masen. Je réussis à leur amener leurs
plats et leurs boissons sans en renverser sur personne. Je surpris Mr Masen à m'observer plus
d'une fois, ses yeux me suivaient dans la pièce depuis sa place en bout de table. J'essayais de
faire en sorte que cela ne me perturbe pas mais je sentais mon coeur battre de façon erratique
à chaque fois que nos yeux se croisaient.
J'étais en train d'apporter la note quand je trouvais Mr Masen en train de faire les cents
pas devant la salle tout en parlant au téléphone. Une de ses mains tenait son portable et l'autre
passait encore et encore dans ses cheveux.
« Je me fous de ce qu'il a dit comme de l'An 40 ! C'est ce qu'il fait. Il joue à des
conneries de jeu. On ne joue pas. Bon sang, si je pouvais m'en sortir pour meurtre. »
murmura-t-il sombrement. Il se tourna alors et me remarqua dans l'escalier. L'Edward en
colère était de retour. Ses yeux étaient à nouveau froids et durs. Il me tourna le dos. «
Débrouillez-vous. Trouvez qui il est et ne m'appelez plus avant que ça soit fait. C'est pour ça
que je vous donne autant de putain d'argent, pas vrai ? »
J'arrivai en haut des marches et espérai pouvoir entrer dans la pièce avant qu'il n'ait
raccroché. Je tendis la main et pris la poignée de la porte en même temps que lui. Je sentis une
petite étincelle quand nous entrâmes en contact, et je reculai rapidement ma main. Je fixai mes
pieds. J'avais peur de le regarder maintenant que je savais qu'il était assez fou pour vouloir
tuer des gens. Il ne souhait pas seulement que quelqu'un soit mort, non, il voulait tuer cette
personne.
Il ouvrit la porte et attendit.
« Allez-y, Isabella ! Je préférerais ne pas rester pité ici toute la journée ! » cracha-t-il
comme je ne bougeais pas. Mes yeux remontèrent vers les siens. J'y vis de la frustration et de
la rage et je pouvais le sentir dans ma poitrine.
Je passai rapidement la porte et il me suivit. Je posai la note devant sa place et
commençai ensuite à ramasser les assiettes des desserts. Il tendit le porte carte avec sa carte
bleu à l'intérieur. Je le pris sans croiser son regard.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit gentil, ou peut-être que si ? Il n'était pas gentil. Il
avait un problème pour gérer sa colère. Je l'avais compris même s'il avait semblé très différent
aujourd'hui. Edward Masen était un tyran pourri gâté. Je ne pouvais pas me permettre
d'oublier ça.
Je lui rapportai sa note et nettoyai les assiettes restantes avant de demander s'il y avait
autre chose que je pouvais faire. Quand tout le monde me répondit qu'ils avaient fini, je
descendis au rez-de-chaussée pour les laisser terminer. Ils passèrent dix ou quinze minutes de
plus là-haut et je commençais à me dire que je devais peut-être aller voir s'ils avaient changé
d'avis et qu'ils avaient besoin d'autre chose. Avant que je ne puisse retrouver le courage de
refaire face à Mr Masen, ses associés descendirent les escaliers.
« Passez un bon week-end. » dis-je poliment à leur passage. Beaucoup me répondirent
ou hochèrent simplement la tête en souriant.
Alec l'Assistant et Mr Masen n'étaient pas avec eux. J'allai voir une table dans la salle
principale et quand je revins, les deux hommes se trouvaient en bas des marches.
« Le déjeuner était merveilleux, Isabella. S'il vous plait, passez tous mes compliments
au chef. » dit Alec avec son sourire de pitié caractéristique.
« Je le ferai. Passez un bon week-end, monsieur. » répondis-je en évitant de croiser les
yeux de Mr Tête de Lard Masen.
En revanche, lui ne m'évitait pas. Il se pencha vers moi. « S'il vous plait, dites bien à
Mlle Hale de ne pas être en colère contre vous. » murmura-t-il en me tendant le porte carte.
J'osai regarder son visage. Il souriait, et cette fois, avait une lueur sournoise dans le
regard. Je grognai intérieurement en pensant à ce que ça voulait dire. Je n'avais rien fait qui
aurait pu faire que Rosalie soit fâchée contre moi. Je n'avais certainement rien fait qui aurait
pu le mettre en colère, à part peut-être interrompre sans le vouloir son coup de téléphone
privé.
J'allai jusqu'à la caisse et enregistrai son paiement. À ma grande surprise, je trouvai la
partie pour les pourboires vide. Je sentis la chaleur de ma rage monter en moi. Comment
osait-il ? Comment osait-il me refuser deux pourboires en deux semaines d'affilée ? Un côté
de moi voulait courir à l'entrée pour voir s'il était toujours là, à attendre sa stupide limousine
qui le ramènerait à son stupide bureau. C'était ma punition pour les pièces. Il m'avait
demandée à Rosalie parce qu'il avait prévu de me corriger.
« Hey, qu'est-ce qui va pas ? » demanda Emmett. Je ne l'avais pas vu arriver derrière
moi et je n'avais pas non plus remarqué que de grosses larmes chaudes coulaient le long de
mon visage.
« Rien. Je devrais être contente. C'est ce que je devrais être. »
Il me regarda curieusement. « Contente pour quoi ? »
« Mr Masen ne m'a pas laissée de pourboires, mais c'est rien. » dis-je en essuyant mes
larmes vaines de mes joues. « Je suis contente parce qu'il est hors de question que je
retravaille dans la salle privée. Pas après avoir été punie deux semaines d'affilée. Il est hors de
question que Rosalie me force. »
« T'as rien renversé sur personne cette fois, si ? » demanda Emmett. Il sourit quand je
lui lançai un regard mauvais.
« Non, j'ai rien renversé sur personne ! Je m'en suis super bien sortie. Il n'y avait
aucune raison pour qu'il ne me donne pas de pourboire aujourd'hui. Pas vu le service que j'ai
fourni. » Néanmoins, je savais que ce n'était pas à cause d'aujourd'hui.
Emmett passa un de ses gros bras autour de mes épaules. « Désolé, Bells. C'est
vraiment merdique. Tu devrais en parler à Rose. Elle comprendra. Elle passe les clients avant
tout mais elle ne laisse pas les gens s'en prennent à son personnel sans rien faire. »
Je hochai la tête et acceptai de lui parler. Il se trouve qu'elle descendit les marches
juste au moment où j'entrais dans la salle de restaurant principale.
« Qu'est-ce que tu as fait ? » demanda Rosalie entre ses dents serrées. Si un regard
pouvait tuer, j'aurais été morte.
« Rien, pourquoi ? » Les derniers mots de Mr Masen me revinrent en tête. S'il vous
plait, dites bien à Mlle Hale de ne pas être en colère contre vous. Est-ce qu'il lui avait dit
quelque chose ? Qu'est-ce que ça pouvait être ?
« Est-ce que tu es allée là-haut ? » lança-t-elle en pointant l'escalier du doigt.
« Pas depuis qu'ils sont partis. » répondis-je essayant de trouver ce qui avait pu tourner
mal.
« Cette salle est réservée pour un dîner de répétition ce soir et j'attends de toi que tu
aies tout ramassé avant mon retour. Est-ce que tu m'as bien compris ? »
« Hum, absolument. » dis-je complètement perdue.
Elle partit en trompe et je montai pour voir de quoi est-ce qu'elle parlait. J'avais
quasiment tout nettoyer sur les tables avant même que l'aide-serveur n'arrive. Qu'est-ce que
Masen avait bien pu faire pour que Rosalie soit en colère contre moi ?
J'ouvris la porte et compris immédiatement ce qui l'avait autant énervée. La table de
4m5 de long était complètement couverte de bout en bout par des cents. Ils étaient tellement
nombreux qu'il y en avait même sur les chaises, le sol, partout. Ma main se posa sur ma
bouche et je me mis à rire comme une hystérique.
Touché, Mr Masen touché.
« Alors, voyons voir si j'ai bien compris, il t'a laissée un pourboires de cent milles
cents ? » Jasper avait un mal fou à croire mon histoire. Il prit une gorgée de sa bière.
« Il m'a laissée des énormes bacs qu'il a dû utilisé pour les amener et aussi un diable en
bas de l'escalier. J'ai eu besoin qu'Emmett vienne avec moi à la banque parce qu'une fois
remplis, je n'arrivais plus à bouger les conteneurs. Il pensait qu'ils devaient peser au moins
quatre vingt dix kilos chacun. Le caissier à la banque était super énervé. »
« Un pourboire de mille dollars en pièces de un centime. C'est foutrement hilarant. »
rigola Jasper. Sa tête en arrière. « Ça bat haut la main la blague des pièces de cinq centimes
que tu lui as fait. »
Masen m'avait effectivement écrasée. Putain.
Jasper et moi étions en train de profiter de notre soirée en ville. Maria nous avait
entraînés dans une boîte de rupins parce qu'elle connaissait le videur. Elle était partie danser
avec ses amies pendant que Jasper et moi discutions de notre semaine. Je n'étais pas très
branché sorties en club mais Jasper m'avait convaincue en me promettant qu'il resterait avec
moi.
« T'aurais dû voir à quel point ta soeur était énervée. »
« Oh, j'imagine bien. » rigola-t-il doucement. « Ça m'étonnerait pas qu'elle commence
à lui mettre des trucs en plus sur sa note s'il continue comme ça. »
« Je me fiche de ce qu'elle lui fait du moment qu'elle ne remet pas la faute sur moi. »
dis-je en essuyant la condensation de ma bouteille de bière. « Je suis quasiment sûre qu'elle ne
va plus me demander de m'occuper de la salle privée pour les déjeuners du vendredi de Mr
Masen. Au moins, une bonne chose qui ressort de cet énorme fiasco. »
« Buvons à plus jamais de vendredi midi. » Jasper leva sa bière et la tapa contre la
mienne.
Nos bouteilles tintèrent. « Hallelujah ! » m'exclamai-je.
« Jaz, viens danser avec moi. » Maria se glissa à côté de lui. Elle retroussa sa lèvre
inférieure et passa un bras possessif autour de lui.
« Je peux pas laisser Bella toute seule. » protesta-t-il.
Maria roula des yeux. Je n'étais pas sa personne préférée. En fait, je l'avais entendu lui
dire qu'il était impossible qu'elle arrive à nous faire entrer dans la boîte si je venais. Jasper
l'avait menacée de ne pas venir si moi non plus et Maria changea d'avis après avoir boudé un
moment.
« Ne t'inquiète pas pour moi, ça va aller. » dis-je. Je savais qu'il n'aimait pas danser
mais je ne voulais pas agacer Maria plus qu'elle ne l'était déjà.
« Tu vois, elle ira bien. Peut-être même qu'elle aura de la chance et qu'un gars viendra
la draguer. Mais c'est hautement impossible si tu restes assis avec elle toute la soirée. Il n'y a
que l'élite dans cet endroit. Peut-être qu'elle pourra se trouver un vieux pour l'entretenir. »
La vérité était dite. Maria n'était pas très heureuse de notre collocation. Même si je
payais ma part du loyer, elle pensait que j'abusais de Jasper.
« Maria, dis pas de conneries comme ça. » cracha Jasper.
« Quoi ? » répondit-elle en feignant l'innocence.
Je secouai la tête et souris à mon ami qui essayait de me défendre. « Va danser avec ta
copine, Jaz. J'ai une poche pleine de pennies (NdT: pièce de un centime aux EU), peut-être
qu'un me portera chance et que je vais me trouver un homme. » dis-je d'un air assez
sarcastique pour qu'il le comprenne mais pas elle.
Jasper savait que je n'avais aucune envie de me trouver un mec. Les derniers rendez-
vous auxquels j'avais été, avaient été une horreur. Je n'étais plus sorties sérieusement avec
personne depuis Mike Newton. Lui et moi avions rompu après avoir eu notre diplôme. Il avait
déménagé en Californie pour commencer un travail et j'étais restée à Seattle. Il n'y avait pas
quelque chose de suffisamment fort entre nous pour qu'une relation longue distance en vaille
la peine. J'avais été triste au début mais ensuite, j'avais réalisé qu'il était impossible que Mike
soit le bon. Quand j'allais rencontrer le bon, j'étais sûre que j'allais le savoir.
Jasper alla danser à contrecoeur avec Maria et je restai à la table pour m'occuper de ma
Bud Light. La soirée n'allait pas être aussi sympa que si Jasper avait joué aux jeux vidéo avec
moi. Quelques amies de Maria revinrent à la table et je trouvai un prétexte pour m'éclipser au
bar et prendre un autre verre.
Je restai là, attendant que le barman me repère. Apparemment, le fait que mon
décolleté ne descendait pas jusqu'à mon nombril et que ma jupe ne laissait pas voir mes fesses
voulait dire que je n'allais pas être servie rapidement. Pas que j'étais habillée comme une
clocharde. J'avais un jean qui m'était mes fesses en valeur et un haut bleu sans manche qui
avait un décolleté décent. Je trouvais qu'avec mes cheveux lâchés, j'étais plutôt sexy. Mais
apparemment, le barman de néandertal qui flirtait avec une fille à moitié nue à l'autre bout du
bar, ne pensait pas la même chose que moi.
« Que quelqu'un appelle le Paradis, je crois que j'ai trouvé un ange perdu. » bégaya à
mon oreille un homme odieusement ivre. Évidemment, il n'y avait que les gros cons comme
lui qui trouvaient que j'étais canon.
« Désolée, je pense que vous parlez à la mauvaise fille. » dis-je en espérant qu'il se
désintéresse rapidement de moi ou que le barman approche et me serve ma bière pour que je
puisse me casser d'ici.
« Si tu es mauvaise, je ne veux pas être bon. » Le mec fit courir sa main sur mon bras
et continua à se coller à moi.
« Vraiment, je suis pas intéressée. Je suis avec mon copain, alors laissez-moi
tranquille. » dis-je fermement en le repoussant.
« Je ne vois pas de copain. Tout ce que je vois, c'est toi et moi faire plein de vilaines
choses ensemble. » rétorqua-t-il en poussant son entrejambe contre ma hanche.
J'étais prête à le frapper quand une main se posa sur son épaule et le fit reculer.
« Touche-la une fois de plus et je te briserai. » grogna Edward Masen en se plaçant
entre mon admirateur saoul et moi.
Le mec jaugea Mr Masen et décida qu'il ne pourrait pas lui faire face. Il leva les mains
en signe d'excuse et partit, disparaissant dans la foule. J'étais figée sur place, incapable de
croire ce qui venait de se passer.
« Qu'est-ce que je peux vous servir ? » me demanda finalement le barman au pire
moment possible.
« Ah. » répondis-je comme une idiote parce que mon cerveau était officiellement
éteint.
« Je vais prendre un Grey Goose et tonic et la demoiselle va prendre... » Edward me
regarda en attendant.
Je restai là, incapable de faire sortir un mot de ma bouche. Qu'est-ce qu'Edward Masen
foutait dans la même boîte que moi ?
« Vous buviez une bière, non ? »
Comment est-ce qu'il savait ce que je buvais ? Je le fixai comme une idiote. Il sourit et
se pencha sur le bar.
« Pourquoi pas une Heineken Light pour la dame. » dit-il au barman.
Évidemment les milliardaires ne commandaient pas des boissons ennuyeusement. Je
sortis de ma torpeur et décidai de ne pas cacher mon agacement face à son arrogance.
« Vous n'avez pas à me payer à boire. Je suis tout à fait capable de commander et
payer mon propre verre. »
« J'en suis persuadé. » railla-t-il. « Cet enfoiré bourré n'a fait que vous prendre par
surprise. »
« Je suis aussi tout à fait capable de me débarrasser des idiots qui pensent que je suis
une proie facile. »
« Ça, j'en suis moins sûr. » rétorqua-t-il en fronçant les sourcils.
Il était incorrigible. Je détestais les gens qui pensaient que je ne pouvais pas m'occuper
de moi. Je prenais soin de moi toute seule depuis très longtemps. Edward Masen n'avait pas
besoin de s'inquiéter pour moi. Pas qu'il s'inquiétait. Il se fichait de moi. Pourquoi ça n'aurait
pas été le cas ?
Le barman revint avec nos verres et Edward lui tendit un billet de cinquante dollars,
lui disant de garder la monnaie. Apparemment, tout le monde n'avait pas de pourboire en
petites pièces.
« Merci pour ça. » dis-je en levant ma boisson. « Et aussi pour m'avoir aidée avec cette
raclure. »
M'éloigner de lui était mon seul objectif. Je jouai des coudes dans la foule pour voir si
je pouvais trouver Jasper. J'avais besoin de lui pour me calmer. Je me tenais à côté d'une
grosse colonne au bord de la piste de danse. Je cherchais mon ami au milieu de tous ces corps
qui se tortillaient et tournoyaient. Je bus une gorgée de ma bière et jurai en pensant qu'elle
avait bien meilleur goût que celle que j'avais bu avant.
« Un penny pour vos pensées ? » fit la douce voix de velour par dessus mon épaule.
Je ne pus m'empêcher de rire bruyamment. « J'ai assez de pennies comme ça, merci. »
Il rigola et s'appuya contre la colonne à côté de moi.
« Eh, bien je vous donnerais bien un nickel (NdT: pièce de 5 cents aux EU). J'en ai un
paquet. »
« C'est marrant parce que j'étais justement en train de me dire que si je recevais un
nickel à chaque fois qu'un connard ne comprend pas une allusion... »
Il éclata de rire comme si je l'amusais réellement. Il était vraiment beau quand il riait.
Son sourire illuminait tout son visage. Je tournai les yeux vers la piste de danse. J'avais besoin
de regarder partout sauf lui et son magnifique visage. Mon coeur battait à toute allure et sa
proximité me donnait légèrement le vertige, ce qui était ridicule. Je détestais Edward Masen.
« Je pense que votre petit-ami s'amuse un peu trop là-bas sans vous. » dit-il en
s'approchant. Cela me fit oublier comment on faisait pour respirer.
« Ce n'est pas mon petit-ami. » clarifiai-je. Je ne savais pas pourquoi je ressentais le
besoin de m'expliquer. « C'est mon colocataire. »
« Votre colocataire ? » Il semblait surpris et peut-être un peu content.
« Un colocataire. C'est une personne avec qui vous vivez et partagez un loyer et des
dépenses parce que vous ne pouvez pas vivre en ville sans. Je comprends que c'est peut-être
un concept étranger pour quelqu'un comme vous. »
« Ah, un colocataire. Oui, j'ai entendu parler de ça. Heureusement, je n'ai jamais eu
besoin d'en avoir un. J'ai entendu dire qu'ils peuvent être pénibles, bruyants, négligés et qu'ils
empruntent vos affaires sans vous le demander. » dit-il avec un sourire entendu et une
étincelle dans les yeux. Oh, comme j'aurais pu me perdre dans ces yeux.
Je déteste Edward Masen. Je déteste Edward Masen. Je déteste Edward Masen.
« Jasper est génial. C'est un super coloc'. Je n'ai pas à me plaindre. » dis-je en secouant
la tête avant de recentrer mon attention sur la piste de danse.
« Ça ne ressemble pas au genre d'endroit où je pourrais vous trouver. Cela ne semble
pas être votre tasse de thé. » dit-il par dessus la musique.
Pas ma tasse de thé, autrement dire hors de ma ligue. Pauvre serveuse qui ne venait
probablement pas très souvent ici.
« Qu'est-ce que c'est que ma tasse de thé exactement ? » demandai-je en me tournant
vers lui. Il me regardait avec tellement d'intensité que cela me rendait toute étourdie.
« Je ne sais pas, Mlle Swan. Vous avez tendance à me surprendre à chaque fois alors je
n'oserais pas tenter de deviner. On dirait juste que vous ne vous amusez pas comme vous le
devriez. »
Je pris une nouvelle gorgée de ma boisson pour me distraire. Est-ce que ça l'intéressait
que je m'amuse ? Pourquoi est-ce qu'Edward Masen voulait savoir si je m'amusais ou non ?
Pourquoi est-ce qu'il me parlait ?
« Venez à la loge VIP avec moi. » dit-il d'un ton autoritaire. On aurait presque dit qu'il
me disait quoi faire au lieu de me le demander. Il me proposa sa main.
Je ne bougeai pas, mes yeux allaient de sa main à son visage. Ce visage. Ces yeux. Ces
lèvres. Il était tellement gentil mais je savais par expérience qu'il pouvait me laisser tomber en
un instant. Heureusement, Jasper me sauva de se choix cornélien.
« Bella. » dit-il en passant un bras autour de moi par derrière. Mr Masen recula
rapidement sa main et lança un regard mauvais à mon sauveur.
« Jaz. »
« Ce mec t'embête, ma chérie ? » demanda-t-il en posant son menton sur mon épaule.
Jasper était un bon ami. Il me sauvait de la même façon que l'avait fait Masen
quelques minutes auparavant. Pas que j'avais besoin d'être sauvée très souvent. Jasper était
juste protecteur.
« Voici Edward Masen. Mr Masen fréquente l'Eclipse. En fait, Jasper est le frère de
Rosalie. » dis-je pour les présenter, espérant que Jasper saurait qu'il ne devait pas montrer
qu'il savait déjà tout sur l'infâme Mr Masen.
« Rosalie Hale est votre soeur ? » Le regard de Mr Masen devint moins intense alors
qu'il digérait l'information.
« Depuis toute ma vie. » répondit Jasper avec un petit sourire joueur. Il lui tendit la
main. « Ravi de vous rencontrer, Edward. Vous êtes ce mec à ordinateurs. Celui qui a créé
Masen Security, non ? »
« C'est moi. » Mr Masen lui serra la main mais ne quitta pas des yeux sa deuxième
main qui était posée sur ma hanche.
Je me tournai vers Jasper. « Je pense que je vais prendre un taxi pour rentrer à la
maison. Je suis fatiguée. »
« C'est ce qui arrive quand tu fais un travail ingrat toute la journée. Est-ce que vous
arrivez à croire qu'un connard lui a laissé un pourboire en pièce de un centime aujourd'hui ? »
« Vraiment ? » L'astucieux Mr Masen joua le jeu mais ses yeux étaient écarquillés.
« Ouais, la pauvre chérie a dû porter toute seule pas loin de trois cents kilos de pièces
jusqu'à la banque qui se trouve à quelques rues de l'Eclipse parce que ma soeur n'allait
foutrement pas le faire. Je me sens coupable parce que c'est moi qui l'ait aidée à avoir le poste.
De formation, Bella est une incroyable professeur d'Anglais. »
Mr Masen sembla réellement surpris. Il me regarda comme si cela pouvait être écrit
sur mon visage. « Vraiment ? »
« Elle a eu son diplôme l'année dernière de l'Université de Washington. Elle était la
première de sa classe parce qu'elle est foutrement intelligente. Elle a trouvé un travail en ville
mais elle s'est retrouvée à être la première licenciée à cause des réductions de poste et elle
n'était pas titulaire. Je l'ai aidée à travailler pour ma soeur pour joindre les deux bouts et elle
se retrouve coincée deux semaines d'affilée sans pourboire. Ça me fout en rogne, vous savez ?
» Jasper exagérait un petit peu mais un côté de moi voulait l'embrasser pour m'avoir défendue.
« J'imagine très bien. » marmonna honteusement Mr Masen. « Vous allez bien vous
assurer qu'elle arrivera en sécurité chez elle, je suppose ? » demanda-t-il en faisant un pas en
arrière.
Encore une fois de l'inquiétude. C'était un fils de pute vraiment perturbant.
« Ouais, je m'en occupe. » répliqua Jasper. « Ravi de vous avoir rencontré, Edward. »
Il hocha la tête. « Bonne nuit, Isabella. » dit-il avant de partir vers la zone VIP d'où il
était venu.
« T'as vu la gueule qu'il a fait ? » rigola doucement Jasper en tapant des mains. « Tu
t'en vas pas vraiment, hein ? T'as juste dit ça pour te débarrasser de lui ? »
Est-ce que je voulais me débarrasser de lui ? Un côté de moi pensait que non même si
mon côté le plus intelligent pensait que je le voulais ou au moins que j'aurais dû le vouloir.
« Je crois que je vais y aller. Je ne plaisantais pas, je suis fatiguée. »
« Tu veux que je vienne avec toi ? »
« Et laisser Maria ? Je ne pense pas que j'ai besoin de la colère que ça va déchaîner,
mon pote. Je te vois demain matin. » Je l'enlaçai et me dirigeai vers la sortie.
J'étais à l'extérieur de la boîte à attendre un taxi quand l'idiot bourré de tout à l'heure
arriva. On aurait dit qu'il avait un radar à Bella ou un truc dans le genre.
« Te voilà. Je vois que tu t'es débarrassée de ton connard de mec. Peut-être que tu
devrais laisser une chance à un vrai homme. » lâcha-t-il sans articuler, titubant sur moi.
Je l'ignorai. Peut-être que faire comme s'il n'existait pas allait m'aider.
« Oh, sois pas comme ça, ma belle. » dit-il depuis sa place à côté de moi, son souffle
chaud passa dans mes cheveux. Il puait la bibine et les cigarettes. « Promis, je serai gentil. »
Il y avait des moments comme ça où je souhaitais vraiment avoir sur moi la bombe
lacrymo que mon père m'avait donnée quand j'avais emménagé en ville. Le mec avait besoin
de mieux voir. Ses grosses mains attrapèrent ma taille et je lui donnai instinctivement un coup
de coude dans les côtes. Il me lâcha mais éclata de rire.
« Tu es une petite courageuse, hein ? On va bien s'amuser. » Ses yeux n'étaient plus à
moitié fermé et joueurs, ils étaient maintenant sombres et dangereux. Ce mec voulait me faire
du mal. « Stefan. » Il appela quelqu'un. « Va chercher la voiture. »
« Je vais nulle part avec vous. » dis-je aussi férocement que je le pus.
Il rigola méchamment et tendit la main pour attraper mon bras mais il se retrouva
plaqué au sol, les deux bras dans le dos. Son visage était écrasé contre le ciment dur. Je
regardai les deux hommes qui le tenaient. L'un était un homme baraqué en costume noir et
l'autre n'était autre que Mr Masen.
« Je croyais t'avoir dit ce que je ferais si tu la touchais encore, non ? » Il s'agenouilla et
tira sur les cheveux de l'homme pour lui relever la tête. « Je crois que ton nez est cassé. Il
vaudrait mieux que quelqu'un y jette un coup d'oeil. Isabella, montez dans la voiture. »
J'étais une nouvelle fois figée par le choc, je ne pouvais pas bouger. Mr Masen se leva
dans un mouvement fluide et me prit par le bras. Il me fit tourner. Son contact sur mon bras
nu était électrique. C'étaient les même étincelles qu'un peu plus tôt dans la soirée. »
« Montez dans la voiture, Isabella. » grogna-t-il en me poussant vers la rue.
Sur le bord du trottoir, une Mercedes noire aux vitres teintées était garée. Il y avait un
autre homme, un mec plus jeune avec des cheveux blond roux, qui tenait la portière ouverte. Il
était habillé d'un costume noir semblable au mec qui avait frappé le gars ivre au visage.
Incapable de penser, je fis ce qu'on me disait de faire et montai à l'arrière de la voiture.
Mr Masen se glissa derrière moi. Le blond s'installa à la place du conducteur et l'autre gars
plus costaud prit le siège passager.
« Où est-ce que vous vivez, Isabella ? » me demanda Mr Masen. Sa voix était toujours
emplie de colère.
Je le regardai et vis à quel point il était furieux. Les ombres de la voiture ne pouvaient
pas cacher ses émotions. Est-ce qu'il était en colère contre moi ?
« Allez-vous me répondre, s'il vous plait ? Où est-ce que vous vivez ? » répéta-t-il d'un
air frustré.
Je bégayai mon adresse et le blond hocha la tête pour dire qu'il avait compris. Il fit
demi-tour au feu rouge puisque nous étions dans le mauvais sens.
« Quand quelqu'un dit qu'il va faire quelque chose, ils devraient vraiment le faire. Rien
ne m'agace plus que quelqu'un qui ne fait pas ce qu'il dit ! » fulmina fielleusement Masen en
pinçant l'arête de son nez de ses doigts.
Je ne savais pas ce qu'il voulait dire. Je lui avais dit que je partais et c'est ce que j'avais
fait. J'attendais un taxi. Comment étais-je censé savoir qu'un mec bourré allait me tomber
dessus ?
« Vous devez vous trouvez de meilleurs amis, Isabella. Des amis qui tiennent leurs
promesses. »
C'était à propos de Jasper ? Edward Masen était en colère parce que Jasper n'avait pas
vérifié que j'étais montée dans un taxi. Cette journée ne pouvait pas être plus bizarre.
« Il m'a proposée de me ramener mais je lui ai dit de rester. Ne soyez pas fâché contre
lui. »
« Eh bien, je suppose que je devrais être fâché contre vous alors ! » cracha-t-il. Cela
me fit m'éloigner légèrement de lui. Mon coeur battait à toute allure. Je n'arrivais pas à
comprendre pourquoi je laissais un homme avoir un tel effet sur moi.
« Vous n'avez aucune raison d'être fâché contre moi. Je ne vous parle pas. Je ne vous
connais même pas ! »
Nous roulâmes dans un silence suffocant le reste de la route jusqu'à mon appartement.
Quand la voiture s'arrêta sur le bord du trottoir, le blond sauta hors du véhicule et m'ouvrit la
porte.
Avant de sortir, je m'arrêtai. « Merci. » dis-je sèchement.
« Bonne nuit, Isabella. » répondit-il doucement depuis sa place de l'autre côté de la
voiture.
J'étais heureuse de rentrer à la maison et de me mettre au lit. Ça avait été une journée
épuisante. Elle avait été remplie de rebondissements. J'espérais m'endormir rapidement mais
mes pensées sur Mr Masen et son comportement perturbant me tinrent éveillés. Comment est-
ce que quelqu'un pouvait être si joueur et chevaleresque pendant une seconde et si hostile et
acerbe la seconde d'après ?
Je pouvais visualiser ses yeux dans mon esprit. Ces yeux d'un vert brillant qui vous
disaient directement à quel Edward Masen vous alliez faire face. Ils pouvaient être de la
couleur douce de l'herbe verte ou de celle émeraude des cristaux. Quand ils étaient amicaux,
ils étaient les plus beaux yeux que j'avais jamais vu chez un homme. Ils m'appelez presque,
me demandant de me perdre en eux. Mais quand ils étaient en colère, ils m'effrayaient plus
que tout ce que j'avais jamais vu.
Entre la revanche des pennies, le double sauvetage et le tour en voiture, je n'arrivais
pas à comprendre pourquoi quelqu'un comme lui dépensait autant d'énergie avec quelqu'un
comme moi. Plus j'y pensais, plus cela me semblait improbable. Pourquoi s'embêter avec moi
? Comme je lui avais dit dans la voiture, on ne se connaissait même pas. Je me tournais et me
retournais jusqu'à tomber dans un sommeil agité. Ce fut la première nuit où je rêvai d'Edward
Masen.
OMG ^^ J'adooore la vengeance de Masen ! Ils sont trop énormes ces deux-là XD
Avec le caractère qu'ils ont, je sais pas lequel va en faire plus baver à l'autre n_n
N'oubliez pas de laisser un commentaire sur ce chapitre... Comment l'avez-vous trouvé
? Vous préférez le coup des pennies ou des nickels ? Et est-ce que ça vous dit de déjeuner
vendredi prochain en compagnie de ces deux-là ? ;)
Prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 3*: Chapitre 3

Bonjour à toutes ! Au troisième top, il sera midi... Top... Top... Top... Il est midi ! ^^
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Je vais peut-être me répéter... mais c'est pas grave ^^ Merci beaucoup pour tous les
messages que vous laissez sur cette fiction... ça n'a l'air de rien comme ça, mais quand j'ai la
flemme de traduire (un peu comme hier... Bein quoi c'était férié et j'avais 15 pages devant moi
XD), ça me motive vraiment de savoir que vous êtes aussi nombreuses à aimer et attendre...
J'espère que vous continuerez à être aussi présentes par la suite ;)
J'ai répondu à tout le monde par mp (s'il vous plait, dites moi que j'ai oublié personne
n_n), mais je voudrais aussi remercier les personnes sans compte qui ont laissé une trace de
leur passage. Un grand merci à momi, Jessy (Si tu aimes les changements d'humeur
d'Edward, je pense que tu vas être servie ^^ Merci à toi :)), emy, saida, Edwardxbella (Ce
n'était pas "que" contre toi... Je suis désolée de m'être un peu emportée mais j'ai juste été un
peu agacée par toutes les réflexions que je recevais... Merci pour ton message ;)),
PatiewSnow (Tes questions auront leur réponses... mais pas tout de suite ^^ Quant au
nouveau chapitre ? Il est là XD), Kacie27, TeamEdward (Raah ! Tout de suite tu cherches à
te débarrasser de Bella ! XD Les déjeuners en tête à tête ne sont pas possibles pour l'instant
mais peut-être plus tard ^^ Attends toi à encore plus de sautes d'humeur à venir XD), Laya
(Merci beaucoup pour ton message :D)), Sandry, Poushou (Un début d'attirance ?
Possible... mais c'est loin d'être gagné... ;)), Sandrine (Wonderwoman ? XD J'avoue que le
haut rouge et le short bleu me vont super bien ^^ Merci beaucoup pour tout ;)), Marie (Merci
beaucoup pour ton gentil message ;)), o0O-Eden-O0o (Ouaip' vendredi ;) Merci !),
katymina (Bon déjeuner ;) Comme toujours, merci ;)) et Ml (Des pièces partout ! XD) !
Merci aussi pour les nombreuses mises en alertes/favoris !
Beaucoup d'entre vous ont réservé la salle privée de l'Eclipse pour leur déjeuner...
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous sommes vendredi, il est midi... Bon appétit ! J'espère
que vous aimerez !
Chapitre 3
Vendredi 2 Juillet, Midi
Je pris les boissons sur le bar pour la Table 7 et ajoutai du citron vert dans un des
verres comme le client l'avait demandé. Alors que je me tournais, j'aperçus Edward. Il était en
train de parler avec Rosalie tout en marchant. Je le vis rire à quelque chose qu'elle dit et notai
à quel point il semblait insouciant aujourd'hui, pas comme la dernière fois où je l'avais vu. Il
ne me remarqua pas et ce fut un soulagement. Je n'avais rien dit à Rosalie, mais j'avais le
pressentiment qu'elle n'allait pas me faire travailler dans la salle privée aujourd'hui.
Je servis les verres à la Table 7 et allai trouver Emmett, qui était parfait pour Edward
et ses attentes spéciales. Après avoir rêvé de lui cinq nuits sur sept depuis la dernière fois, je
trouvais que nous étions assez à l'aise l'un avec l'autre pour que je l'appelle par son prénom
dans ma tête. Edward était trop épuisant pour moi et je l'admettais sans problème. Avant de
pouvoir trouver Emmett, je tombai sur Rosalie.
« Salle privée, Bella. »
« Rosalie, je ne... »
« Je ne vais pas rester là à me disputer avec une employée. Va t'occuper de la salle
privée. » m'ordonna-t-elle d'un ton irrité. Il n'y avait pas de discussion possibles avec elle.
Je montai les marches, résignée à mon sort. J'étais coincée avec cette histoire, peu
importe la façon dont j'essayais de m'en sortir. Il semblait être de bonne humeur en arrivant,
mais je savais qu'il valait mieux ne pas trop s'attendre à ce que son humeur reste la même
pendant tout une heure.
J'ouvris la porte et le trouvai, assis seul à la table en train de lire quelque chose sur son
portable. Il ne bougea pas, même si je savais qu'il m'avait entendue entrer.
« Est-ce que je peux vous apporter quelque chose à boire, Mr Masen ? » Je décidais
que dans la vraie vie nous devions rester formels.
« Juste de l'eau aujourd'hui, Isabella. Comment allez-vous ? » demanda-t-il presque
nerveusement.
« Très bien, merci. » répondis-je d'un ton gêné. Nous restâmes tous les deux silencieux
et je sentis mon visage virer au rouge. « Personne ne va se joindre à vous aujourd'hui,
monsieur ? »
Il sourit et secoua la tête. « J'ai donné la journée à tout le monde sauf à mon chauffeur
et à la sécurité pour prolonger le week-end. J'ai pensé les inviter mais je crois que ça les
mettrais... mal à l'aise, vous voyez ? »
Je sentis mes lèvres former un sourire. Je pouvais imaginer les deux mecs de la nuit
d'avant assis à table avec lui dans leur costume noir, pas très sûrs de savoir ce que ce que
désignaient les noms sur le menu ou quoi prendre à quel moment. Ils ne m'avaient pas semblé
être du genre très bavards. Mal à l'aise était un euphémisme. Est-ce qu'Edward n'avait
personne pour déjeuner avec lui à part les gens qui travaillaient pour lui ? Un ami ? Une
copine ? Un frère ? Quelqu'un ? N'importe qui ? Je me sentis soudainement désolée pour lui,
désolée qu'il soit seul à cette grande table.
« Est-ce que vous voulez prendre une minute pour réfléchir ou vous savez déjà ce que
vous voulez mangé, comme ça je pourrais lancer les cuisines ? »
« Parlez moi des plats du jour, Isabella. Je crois que j'aimerais vous entendre parler. »
dit-il d'un ton séduisant. Peut-être que je l'avais imaginé. J'avais rêvé plusieurs fois de lui cette
dernière semaine et certains de mes rêves incluaient qu'il me fasse des choses qui me faisaient
rougir rien qu'en y pensant.
Je passai en revue les plats du jour et après avoir réfléchi une minute ou deux, il
commanda le homard. Ses yeux ne me quittèrent jamais, montant et descendant, prenant tout
de moi. Cela me mit horriblement mal à l'aise. Je n'avais pas pensé le voir aujourd'hui. Est-ce
que j'aurais fait quelque chose de différent si je l'avais su ? Peut-être que j'aurais mis un peu
de maquillage ou que je me serais fait une tresse africaine au lieu de mon ennuyeuse queue de
cheval ?
En quoi ce à quoi je ressemblais m'importait ? me grondai-je mentalement en
redescendant. Je n'allais pas laisser Edward Masen influencer qui j'étais ou ce que je faisais.
C'était un client du restaurant. C'était tout. Est-ce que ce que pensait le mec à la Table 7 de
mes cheveux m'intéressait ? Apparemment, il faisait même parti du Hair Club for Men (NdT:
Grande société de coiffeurs) et pourtant, je m'en fichais.
Je faisais mon travail avec efficacité et je refusais que les coup d'oeil constant que Mr
Masen me lançait me perturbent. Même dans ma tête, je m'étais remise à l'appeler d'une façon
formelle. Néanmoins, à chaque fois que j'entrais dans la pièce, il continuait à me poser des
question. Qu'est-ce que j'avais fait pour le Quatre Juillet ? Est-ce que les feux d'artifice
m'avaient plu ? Quel était le plus beau feu d'artifice que j'avais vu ? Parfois, certaines de mes
réponses amenaient plus de questions. Quand j'avais répondu que le plus beau spectacle que
j'avais vu c'était en Arizona, il avait immédiatement voulu savoir pourquoi est-ce que j'étais
en Arizona. Combien de temps j'avais vécu là-bas ? Où était ma mère maintenant ?
« Elle vit en Floride, maintenant. À Jacksonville, pour être précis. Mon beau-père joue
pour les Sun là-bas. C'est une équipe de baseball mineur. Il est lanceur. Il est beaucoup plus
jeune que ma mère. Pas que ça soit très important. Il est très gentil et la traite vraiment bien.
On s'entend bien. Il a toujours été sympa avec moi. » Je divaguai complètement et je le savais
mais je ne pouvais pas m'arrêter parce qu'il était assis là, son menton dans ses mains. Son
sourire sexy illuminait son visage.
« Dîner avec moi ce soir. » dit-il, me faisant oublier ce que j'étais en train de dire.
« Quoi ? »
« Dîner avec moi. Je ne peux pas manger seul deux fois d'affilée. Je passerai vous
prendre à six heures. » Il supposait simplement que j'allais dire oui.
« Je ne pense pas que ça soit une bonne idée. » répondis-je en secouant la tête. C'était
vraiment une mauvaise idée. Une très mauvaise idée.
« Pourquoi ? » insista-t-il en faisant tomber ses mains sur la table. « Vous ne mangez
pas le soir ? »
J'éclatai de rire. « Si, je mange le soir. C'est juste que je pense que je ne devrais pas
dîner avec vous. »
« Parce que vous ne mangez pas devant d'autre personne ? » Il continuait à faire
l'imbécile. Il savait très bien ce que je voulais dire.
Je le regardai en plissant les yeux. « Je ne mange pas avec les clients. »
« Je ne serai pas votre client quand nous sortirons ensemble. » me contra-t-il avec une
lueur malicieuse dans ses doux yeux verts. « Je serai votre rendez-vous. Évidemment, nous ne
mangerons pas ici. »
C'était difficile de lui résister quand il était cet Edward-là. Cet Edward me donnait
envie de jeter toutes mes craintes par la fenêtre pour faire tout ce qu'il voulait. Néanmoins, je
n'avais aucune garantie que c'était avec cet Edward que j'allais passer la soirée. Il n'y avait
aucune certitude possible avec Mr Masen.
« Je pense quand même que c'est une mauvaise idée. » rétorquai-je, posant la note
devant lui. Il m'attrapa par le poignet me coupant le souffle.
« Ne me faites pas supplier, Isabella. »
Il me relâcha et sortit sa carte bleue. J'essayai de reprendre mon souffle mais son
contact m'avait laissée sous son charme. C'était comme si je ne pouvais rien faire d'autre que
ce qu'il me disait. J'étais à lui. Toute résistance était inutile.
« Respire, mon coeur. » me fit-il doucement avec un petit sourire moqueur.
Je récupérai sa note et partis sans lui donner une réponse pour sa proposition de
rendez-vous. Pourquoi est-ce qu'Edward Masen voulait m'inviter à sortir avec lui ? Pourquoi
est-ce que je lui avais donné autant d'informations personnelles sur moi aujourd'hui ? Quand
est-ce qu'il allait redevenir méchant et désagréable ? C'était impossible que nous réussissions
à passer tout un repas sans qu'il s'attaque à moi. Peut-être que si je refusais son rendez-vous, il
allait s'acharner sur moi. Il valait peut-être mieux que j'accepte pour ne pas qu'il soit en colère
? C'était ridicule. Personne ne devait sortir avec quelqu'un par peur de sa fureur. Je lui
rapportai sa note et heureusement, il était au téléphone. J'entrai et sortis rapidement, même si
je savais qu'il voulait que je reste vu le regard qu'il m'avait lancée.
J'envisageais de me cacher. Il allait bien devoir finir par partir. Il avait terminé son
déjeuner et avait payé la note, il pouvait partir. J'étais une grosse poule mouillée. Je ne
connaissais pas bien Edward Masen mais je savais qu'il n'allait pas partir sans que je lui donne
de réponse.
J'entrai dans la pièce, il n'était plus téléphone. Il me tendit l'étui de la note.
« Six heures ou six heures trente ? » demanda-t-il. Une nouvelle fois, il supposait que
j'allais sortir avec lui.
Je pris le porte carte, l'ouvris et récupérai le stylo pour éviter qu'il ne tombe quand je
redescendrais. Je jetai un coup d'oeil à la note mais je dus m'y prendre à deux fois.
« Non, non, non. » dis-je en la reposant sur la table. « Vous ne pouvez pas me laisser
un pourboire de deux cents dollars alors que votre note en fait à peine plus de cent. »
Il arqua les sourcils de surprise. « Je ne peux pas, hum ? »
« Non. Je ne peux pas accepter ça. Je ne le ferai pas. » répondis-je d'un ton de défi.
« Eh bien, alors, je suppose que vous feriez mieux de dîner avec moi. »
« Non. »
« Je ne changerai pas votre pourboire. »
« Je le changerai moi-même. »
« Vous êtes tellement têtue. » dit-il avec un sourire en coin. Au moins, il ne se mettait
pas en colère.
Je décidai que j'étais têtue. « Très bien. Je vais sortir avec vous et vous pouvez me
laissez ce pourboire ridicule mais c'est moi qui paye le dîner. »
Maintenant, c'était à son tour d'être sans voix. Il me fixait comme si je venais de lui
demander de me donner un rein.
« Vous pouvez passer me prendre à six heures et demi. » dis-je en ouvrant le stylo
pour lui écrire mon numéro de téléphone et mon adresse sur un bout de papier. Je le posai
devant lui et sortis. Mon coeur battait si vite que ça ne devait pas être très sain.
J'allais dîner avec Edward Masen. Non seulement j'allais sortir avec lui, mais en plus,
c'était moi qui payais. À quoi est-ce que je pensais, bon sang ?
« Explique-moi encore une fois pourquoi est-ce qu'il t'a invitée à dîner, tu as refusé et
maintenant, c'est toi qui lui offre le dîner ? Est-ce que tu picolais pendant le travail où quoi ? »
Jasper médiait sur le canapé alors que je sortais de ma chambre, vêtue de la troisième tenue
possible pour ma sortie.
« Je crois que je vais m'y mettre. Peut-être qu'être saoule pendant mon service avec lui
m'aiderait. De quoi j'ai l'air ? » Je me tournai sur moi même pour qu'il puisse bien voir.
« Où est-ce que vous allez dîner ? Comme c'est toi qui paye, ça veut dire qu'il va
devoir s'encanailler à l'Olive Garden ou au Outback Steakhouse ? »
« Je sais pas. J'avais pas pensé à ça. » commençai-je à paniquer. « Et s'il choisissait un
endroit comme l'Eclipse et qu'il commandait une bouteille de vin à cinq milles dollars ? Il
serait capable de faire un truc pareil rien que pour que je ne puisse pas payer. Oh merde. » Je
me mis à faire les cents pas. « Je devrais pas avoir mon mot à dire sur l'endroit où on va
puisque c'est moi paye ? »
Jasper haussa simplement des épaules. « Une nana m'a jamais payé le restau à moi. En
fait, je suis même pas sûr que Maria ait de l'argent dans son sac. »
« Elle ne paye jamais rien ? Pas même une glace ou un truc dans le genre ? »
Jasper secoua la tête.
« C'est un peu merdique. Pas que ça soit à moi d'en juger. » ajoutai-je rapidement en
m'asseyant à côté de lui. Je posai ma tête sur son épaule.
« Ces derniers temps, c'est un peu ce que je pense moi-aussi. Parfois, j'ai l'impression
que Maria veut juste que je lui achète des trucs. Ce n'est pas nous mais elle ou ce qu'elle veut
tout le temps. Je me sens comme une marionette sans avis qui fait ce qu'elle demande. »
m'avoua-t-il.
« Ça n'a pas l'air terrible. » dis-je avec compassion.
« Non, c'est vrai mais assez parlé de moi. C'est toi qui invite un multi-milliardaire à
dîner ce soir. Imagine un peu les possibilités. Peut-être que son chauffeur vous emmènera à
Kerry Park et qu'il fermera les yeux et se bouchera les oreilles pendant que Masen essaye de
passer à la deuxième base avec toi sur la banquette arrière. »
Je le tapai durement sur la cuisse.
« Je ne passe pas la deuxième base lors d'un premier rendez-vous, tu sais ça. »
Jasper passa un bras autour de moi et m'embrassa le haut de la tête. « Un jour, Bells, tu
vas libérer la déesse du sexe qui sommeille en toi et ce jour-là, attention les yeux ! »
Je le frappai à l'épaule et me levai du canapé. « Je devrais me changer. »
« Tu es bien. T'es plus que bien. Il va espérer pouvoir passer la deuxième base mais en
fait, il devrait se sentir chanceux de pouvoir simplement respirer le même air que toi. »
Mes joues me brûlèrent de gêne à ses mots. « Merci, Jaz. »
Puisque j'avais décidé ce que j'allais porter, je me brossai les dents une fois de plus
avant de me mettre du rouge à lèvres et de finir les dernières touches. Je n'arrivais pas à me
souvenir d'une autre fois où j'avais été si nerveuse à l'idée d'un rendez-vous de toute ma vie.
Quand j'entendis un coup à la porte, mon coeur se mit à battre à toute vitesse dans ma
poitrine.
« Est-ce que je devrais y aller ? » demanda Jasper en passant la tête dans la salle de
bain.
Il me restait encore à m'attacher les cheveux.
« D'accord, mais ne dit rien de gênant. Ou je jure que je mettrai tes sous-vêtements
dans le congélateur pendant ton sommeil. » le menaçai-je.
« Depuis quand est-ce que je porte des sous-vêtements ? » répondit Jasper en jouant
des sourcils.
« Ne me cherche pas Hale. » le prévins-je alors qu'il s'éloignait vers la porte.
Je m'attachai rapidement les cheveux et inspirai une fois de plus profondément.
J'essayai de me souvenir que ce n'était qu'un homme. Rien de plus.
J'entrai dans le salon et il était là, prêt à m'achever dans son costume noir parfaitement
taillé. Ses cheveux étaient en un désordre magnifique et ses yeux étaient d'un vert très doux ce
soir. C'était juste un homme, l'homme le plus beau sur lequel j'avais jamais posé les yeux mais
juste un homme.
« Isabella. Vous êtes... » Edward s'arrêta pour choisir ses mots avec attention. Je sentis
mes joues virer au rouge. « Éblouissante. »
Personne ne m'avait jamais dit que j'étais éblouissante auparavant. Je souris à son
compliment. Je pouvais dire de même pour lui. Il était littéralement à couper le souffle.
« Alors, j'adorerais connaître votre secret. » lança Jasper à Edward.
Edward se figea pendant une seconde et tourna la tête vers Jasper. « Je ne suis pas sûr
de savoir de quoi vous parler. » répliqua-t-il.
« Comment vous faites pour faire payer les dames. » répondit-il comme si c'était
évident. « Ma copine n'a jamais rien payé depuis que je la connais. Il faut que vous
m'appreniez votre truc. »
Les épaules d'Edward se détendirent à vu d'oeil. « Oui, eh bien, il me semble que cela
n'a rien avoir avec moi, plus avec Isabella. Je ne pense pas avoir déjà rencontré une femme
qui m'ait offert de payer le dîner. »
« Elle est unique, ça je peux vous le dire. » dit Jasper en me faisant un clin d'oeil. «
Maintenant, amusez-vous bien les enfants. Ne la ramenez pas trop tard. J'ai tendance à
m'inquiéter quand elle dépasse le couvre feu. » plaisanta-t-il.
« Bonne nuit, Jasper. » dis-je alors qu'Edward m'offrait son bras pour me guider à
l'extérieur.
Sa Mercedes noire nous attendait, ainsi que les deux gentlemen qui m'avaient
raccompagnée chez moi la semaine précédente. Le blond m'ouvrit la portière avec un sourire.
Je me glissai à l'intérieur suivit d'Edward.
« Est-ce que vous allez me présenter à vos amis ? » Je désignai les Men in Black.
« Brady est mon chauffeur et Tyler, mon garde du corps. Les gars, voici Mlle Swan. »
« Vous pouvez m'appeler Bella. » ajoutai-je rapidement. Je ne voulais pas être traitée
comme quelqu'un à qui ils s'adresseraient de façon trop formelle.
« Bonsoir, Mlle Swan. » répondirent-ils en même temps. Apparemment, ils n'aimaient
pas appeler les gens par leur prénom.
« Bella. » marmonnai-je.
« Ils préfèrent rester professionnels. » m'expliqua Edward avec un sourire moqueur.
« Alors vous pouvez respecter ce genre de requête chez les autres, hum ? »
Il secoua la tête et prit la mouche. « Nous n'avons jamais eu une relation
professionnelle, Isabella. »
Je roulai des yeux et regardai par la vitre teintée.
« Alors, où allons-nous ? » demandai-je. J'essayais de deviner à partir de la route que
nous prenions.
« Il Bistro à Pike Place. C'est un de mes préférés. J'espère que vous aimez manger
Italien, vu que c'est vous qui payez et tout. »
« En fait, j'aime vraiment la cuisine italienne. Donc, c'est parfait puisque c'est moi qui
paye et tout. » répliquai-je, heureuse qu'il me laisse faire. Néanmoins, je n'avais pas exclu la
possibilité qu'il fasse un truc qui me force à sortir ma carte de crédit tout en priant qu'elle ne
soit pas refusée.
Le maître d'hôtel d'Il Bistro reconnut Edward dès que nous entrâmes.
« Mr Masen ! Comme c'est bon de vous revoir. S'il vous plait par ici, votre table est
déjà prête. » dit-il en nous guidant jusqu'à une table qui se trouvait au fond du restaurant.
« Comment va votre nouveau-né, Frank ? »
« Elle va bien, Mr Masen. C'est la plus belle petite fille que vous n'avez jamais vu.
Dieu merci, elle a tout pris de sa mère. »
« C'est bien. Elle aurait eu l'air un peu bizarre avec une moustache. » plaisanta Edward
en tapotant le dos de l'homme comme s'ils étaient amis.
Frank tira ma chaise tout en rigolant. « Gardez-le bien celui-ci, Mlle. Il va vous faire
rire toute la nuit. Votre serveur devrait être là dans un instant. »
« Merci. » répondîmes Edward et moi à l'unisson. Cela nous fit sourire.
« Frank a l'air de vous apprécier. Il ne doit pas vous servir votre déjeuner très souvent.
» commençai-je en ouvrant mon menu. Je jetai un coup d'oeil aux prix et fus contente que rien
ne soit trop cher.
Edward arqua un sourcil. « Est-ce que vous êtes en train de dire que je ne suis pas
drôle à l'heure du déjeuner ? »
« Vous êtes beaucoup de chose au déjeuner, Mr Masen, mais drôle n'en fait
habituellement pas partie. » répondis-je honnêtement.
« Il faudra que je travaille ça. » dit-il en hochant la tête. Il prit son menu. « Et s'il vous
plait, appelez-moi Edward. C'est un rendez-vous après tout. »
« Très bien, Edward. » Son prénom sonnait vraiment bien dans ma bouche. J'avais un
rendez-vous avec Edward Masen.
Il Bistro était un endroit charmant, caché sous Pike Place Market. C'était une grotte
intime dont le plafond était bas, les murs peints en blanc et les arches arrondies. La lumière
était romantique et il y avait des bougies sur toutes les tables. C'était adorable et sans
prétention. Edward était plein de surprise.
Nous continuâmes à discuter facilement tout en buvant une bouteille de vin d'un prix
raisonnable et en appréciant la salade qui précédait l'entrée.
« Alors, est-ce que l'Arizona vous manque ? » demanda-t-il, réellement intéressé. «
C'est tellement différent de Washington. Je suppose que vous avez dû mettre du temps pour
vous y habituer quand vous êtes arrivée ici. »
Je haussai des épaules. « La seule chose qui me manque vraiment de l'Arizona, c'est
ma mère. Au début, le soleil me manquait en quelque sorte. Ici, c'est vraiment un des endroits
les plus nuageux où j'ai jamais vécu. »
Il sourit. « Cela explique pourquoi c'est ici que le rock emo grunge est né, non ? Le
temps monte vraiment à la tête des gens. »
Il allait falloir que je compare le temps aux humeurs d'Edward. Peut-être que cela
expliquait les changements. Il me regardait avec des yeux doux ce soir. Ils me rappelaient ce
que j'aimais le plus dans ce coin du pays.
« J'aime le vert que l'on trouve ici. En Arizona, même les cactus ne sont pas très verts.
La poussière ne me manque pas du tout. Il en a beaucoup là-bas parce que tout est tellement
sec. »
« Alors vous aimez les choses qui sont mouillées et vertes, hum ? » railla Edward
avant de prendre une bouchée de sa salade feuillue.
« Je suppose que oui. Froid et mouillé, pas vraiment, mais vert et mouillé, oui, c'est
sûr. »
Son Blackberry se mit alors à sonner. Peu importe qui était de l'autre côté du fil, la
mâchoire d'Edward se serra et ses yeux s'assombrirent un peu mais c'était suffisant pour me
rendre nerveuse. Il se leva et s'éloigna pour parler en privée.
Je jouai nerveusement avec la serviette sur mes genoux en me demandant quel Edward
allait revenir. Cette soirée se passait bien mais cela pouvait rapidement changer. Il revint,
évitant de croiser mes yeux.
« Parfois, j'aimerais pouvoir simplement éteindre mon téléphone. » s'excusa-t-il. « Où
en étions-nous ? »
« Eh bien, vous avez passé votre déjeuner et maintenant votre dîner à apprendre des
choses sur moi. Vous savez que j'aime le vert et que la poussière d'Arizona ne me manque
pas, mais que ma mère si. J'ai l'impression de vous avoir dit tout ce que j'aime et qui j'aime. Et
vous ? Qu'est-ce que vous aimez ? »
Il passa ses mains dans ses cheveux et ses yeux retrouvèrent les miens. Ils n'étaient pas
durs comme de la pierre mais ils étaient différents. Plus triste.
Il secoua légèrement la tête de droite à gauche. « Je n'... aime pas. » dit-il au moment
où notre serveur arriva avec nos entrées.
Quand nous fûmes à nouveau seuls, je plantai ma fourchette dans un ravioli qui me
semblait délicieux. « Vous disiez ? »
Il me regarda d'un air perdu.
« Vous étiez en train de dire que vous m'aimez pas quelque chose mais le serveur est
arrivé et vous n'avez pas fini votre phrase. » expliquai-je.
« J'avais fini. » fit-il d'un ton sérieux. « Je n'aime pas. Je me passionne pour certaines
choses et je tiens à certains membres de ma famille mais je n'aime pas. Ça ne me ressemble
pas. »
Je posai ma fourchette. Soudainement, je n'avais plus très faim.
« Vous n'aimez rien ni personne ? Rien du tout ? »
« Rien. » répondit-il platement en prenant une grande bouchée de son veau.
Je laissai ça couler pendant un instant. Comment est-ce que quelqu'un pouvait ne rien
aimer dans toute une vie ? Je veux dire, j'aimais la glace aux morceaux de chocolat de chez
Dairy Queen. J'aimais vraiment ça. Ça m'aurait vraiment plu de rencontrer la personne qui
avait inventé les copeaux de chocolat pour lui faire un câlin, parce que c'était une invention
géniale.
« Quel est le problème ? » demanda-t-il, me tirant de mes pensées.
« Vous me troublez. Comment est-ce que quelqu'un peut ne rien aimer du tout. »
« Voyez plutôt les choses de cette façon, j'apprécie des choses... les voitures, la
musique, les restaurants comme celui-ci, certaines personnes et si quelque chose me plait, je
le garde ou y retourne pour mon plaisir. Si ça ne me plait pas, alors je l'oublie. C'est très
simple. Les attachements émotionnels sont pour les faibles. »
Je pris mon verre de vin d'une main tremblante et le vidai complètement. Il avait
changé. Juste comme ça, il n'était plus l'Edward qui était passé me chercher à mon
appartement. C'était quelqu'un de très sombre et de sinueux.
« Je ne suis pas sûre de savoir si je devrais vous respecter pour votre honnêteté ou être
offensée que vous n'essayiez pas de m'impressionner un peu plus que ça avant de jouer cartes
sur table. »
« Allez, Isabella. Soyons francs. » dit-il en s'appuyant de ses coudes sur la table. «
Personne ne va jamais au delà de mon argent ou de mon physique. Il n'est pas question d'âme
soeur ou de tomber amoureux de quelqu'un que je ne suis pas. Pourquoi n'arrêteriez-vous pas
de jouer les vierges effarouchées et de faire comme si vous n'étiez pas comme les autres qui
s'intéressent seulement à ce qui se trouve dans mon lit ou dans mon porte-feuille. Vous n'avez
pas à faire tant d'efforts pour que je m'intéresse à vous. Je pense au sexe depuis que la
première fois que je vous aie vu. Ce petit jeu était divertissant mais allez, j'ai déjà eu des
femmes qui n'exigeaient pas autant d'effort de ma part. »
Je me sentis mal. Il était celui que j'imaginais depuis le début. Un enfoiré arrogant et
égocentrique. Tout ce qui l'intéressait, c'était ce qui lui plaisait ou lui déplaisait. Tout ça c'était
pour m'avoir dans son lit. J'étais tellement naïve, tellement stupide. En fait, je me sentis
désolée pour lui. Il était vide et sans coeur. Quelle façon triste et désolante de vivre. J'avais
complètement perdu l'appétit. Ce rendez-vous était officiellement terminé. Je n'allais faire
aucun effort pour lui plaire, ce soir ou même jamais.
« Vous avez raison. Ce petit jeu comme vous dites, n'est plus terrible, non ? » fis-je en
repoussant mon assiette. « Je vais juste aller aux toilettes des dames et ensuite, nous pourrons
y aller. Aucune raison de prolonger ce dîner puisque nous savons tous les deux ce que nous
voulons. » Il avait besoin d'être remis à sa place. Simplement, je n'allais pas le prévenir. Il
allait la sentir passer celle-là.
« Je vais demander la note au serveur. » répondit-il. Il sembla déçu pendant une
seconde mais remit bien vite son masque.
Je me levai et poussai mes jambes tremblantes à marcher. Je n'allais pas avoir
beaucoup de temps pour mettre tout ça en place. J'attrapai le serveur avant d'arriver aux
toilettes.
« Voilà l'argent pour notre note. Vous pouvez rendre la monnaie à Mr Masen mais
pourriez-vous me laisser cinq bonnes minutes d'avance avant de l'apporter à la table ? J'ai
besoin d'un peu de temps. »
Notre serveur, Angelo, me regarda comme si j'étais folle mais il prit les deux cents
dollars, m'aidant à me débarrasser de Masen et de toutes ses trucs pour la journée. J'en avais
fini avec lui et ses pourboires ridicules. Je me dirigeai vers la porte d'entrée mais fus stoppée
par Frank.
« Comment était votre dîner, Mlle ? Est-ce que Mr Masen et vous-même avez apprécié

« Le dîner était excellent, Frank. » mentis-je. Je n'avais pas vraiment touché à mon
plat. « Merci. »
Frank chercha Edward du regard. « Vous ne préfériez pas attendre Mr Masen ? Il
n'amène pas souvent une charmante jeune femme pour dîner ici. En général, il vient avec sa
soeur. Vous devez être quelqu'un de spécial. »
Mais Frank ignorait que Mr Masen pensait que personne n'était spécial, même pas sa
soeur et encore moins moi. Je pouvais voir Angelo à une autre table. Il me laissait mes cinq
minutes d'avance mais il ne mettrait pas longtemps avant de retourner voir Edward pour lui
donner la monnaie et cela révélerait mon départ.
« Je vais attendre dehors, c'est une soirée si agréable. Bonne nuit. » répondis-je avec le
meilleur sourire que je pus faire.
Je me marchai le long du trottoir pavé de Pike Street pour rejoindre la 1ère Avenue, en
espérant que les Men in Black n'étaient pas en train de surveiller la porte. Mon esprit était
confus, perdus dans un mélange de nervosité et de honte. La honte d'avoir cru que c'était en
fait un vrai rendez-vous. Il m'avait amenée ici en pensant que j'allais m'abandonner au Tout-
Puissant Masen dès le repas terminé. J'arrivai au coin de la rue et hélai un taxi tout en me
retournant pour vérifier qu'il n'y avait personne derrière moi. Pendant tout le trajet du retour,
je me sentis oppressée par une sensation d'être observée ou suivie ou peut-être même les deux.
Je voulais rentrer chez moi et m'en fermer dans mon appartement pour noyer mon désespoir
dans une boîte de glace au caramel.
J'ouvris la porte en supposant que Jasper était sorti avec Maria mais à ma grande
surprise, il était là, assis sur le canapé avec ma glace au caramel et une cuillère.
« Tu rentres tôt. » dit-il en regardant sa montre. « Je suppose que Mr Masen ne t'a pas
amenée à Kerry Park, hein ? »
J'entrai dans la cuisine et prit une cuillère pour moi avant de me laisser tomber sur le
canapé à côté de lui. Je plongeai ma cuillère dans le dessert crémeux. Je retirai mes
chaussures et coinçai mes jambes sous moi.
« Non, Mr Masen est sans doute toujours assis à notre table à Il Bistro à se demander
pourquoi est-ce que les femmes passent autant de temps aux toilettes. »
« Bella, qu'est-ce que tu as fait ? » demanda Jasper, les yeux écarquillés.
Je posai ma tête sur son épaule et enfournai de la glace dans ma bouche. Qu'est-ce que
j'avais fait ? Je pouvais sentir les larmes me monter aux yeux mais je ne voulais pas pleurer à
cause de quelqu'un comme Edward Masen. Il n'en valait pas la peine.
J'avalai ma glace même si ma gorge était serrée par les émotions que je retenais. « Il
m'a en gros fait savoir qu'il était fatigué que je joue les vierges effarouchées, que les femmes
avaient tendance à sauter dans son lit à la demande. Mon jeu était une petit distraction
marrante au début mais le sexe était la seule chose qui l'intéressait. Alors, j'ai fait semblant
d'être toujours dans le jeu et j'ai filé. »
« Est-ce que tu te fous de moi ? » Jasper se pencha en avant pour pouvoir voir mon
visage. « Oh, Bella. Quel connard. Je suppose que même l'argent ne permet pas à un mec
d'avoir de la classe, hum ? »
Il passa un bras sur mes épaules et me rapprocha de lui. Je me sentais prête à craquer.
Un autre rendez-vous à ajouter à la liste des désastres.
Jasper essaya de me consoler. « C'est un idiot, un gros loser. Il vient de perdre sa
chance avec la meilleure femme de Seattle et il est sans doute trop bête pour s'en rendre
compte. »
« Merci, Jaz. » Je replongeai ma cuillère dans la boîte en carton.
Il me laissa tranquille jusqu'à ce que je sois capable de me reprendre. « Alors, qu'est-ce
que tu fous à la maison un vendredi soir à manger ma glace ? » Ça ne ressemblait pas à Jasper
d'être à la maison seul le week-end. Généralement, Maria prévoyait toujours leur week-end à
l'avance. Ils faisaient toujours un truc ensemble. Il y avait forcément un film qu'elle voulait
voir ou un bar où elle voulait qu'il l'emmène avec ses amies. Je ne voyais pas beaucoup Jasper
en fin de semaine.
« J'ai rompu avec Maria. » répondit-il tristement.
« Tu as rompu avec Maria ? Pourquoi ? »
« Pourquoi ? Il me semblait qu'on avait établi que ce n'était pas la meilleure des
petites-amies ce soir. »
« C'est le cas. » admis-je en me blottissant contre lui.
« On est pas une sacrée équipe tous les deux ? Sans amour à Seattle. » soupira-t-il.
« Qui a besoin d'amour quand on a un bon ami et de la glace au caramel ? »
Jasper m'embrassa le dessus de la tête. « C'est vrai, qui ? »
Raah ! Je sais pas vous, mais les changements d'humeur de "Mr Masen" me donne un
peu le tournis... Quand on pense qu'il va être méchant, il est adorable et quand on se dit que
c'est bon, il va être gentil, paf, il est atroce ! à peine compliqué... XD
En tout cas, j'aime les réactions de Bella... Je me demande bien comment notre cher Edward a
pris le fait de se retrouver tout seul au restaurant, pas vous ? ^^
N'oubliez pas de laisser un message avant de partir... Ne laissez pas la partie pourboire
vide ;) D'après vous, quelle sera la nouvelle vengeance de Masen ? Toujours partantes pour un
déjeuner avec ces deux-là vendredi prochain ?
Prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 4*: Chapitre 4

Bonjour à toutes ! Un léger retard pour le déjeuner d'aujourd'hui mais un chapitre très
long en échange ;)
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
J'espère que vous allez bien et tout... J'avoue que je suis vraiment soufflée par tous les
messages que je reçois pour cette fiction. Ce n'est pas toujours évident de garder le rythme
mais de savoir que vous êtes si nombreuses à aimer me motive énormément... Alors surtout,
n'hésitez pas à continuer comme ça... XD
J'ai répondu à tout le monde par mp, mais je voudrais aussi remercier les personnes qui
n'ont pas de comptes. Un très grand merci à Emy (Un nouveau déjeuner explosif ^^ et oui !
Plus de Maria :)), o0O-Eden-O0o (Mais si, mais si, n'hésite pas à le préciser, ça me motive
beaucoup XD), Aly (Je ne suis pas du tout offensée par ta demande, je suis très contente que
tu aimes mais malheureusement je ne peux pas publier cette fiction aussi souvent parce qu'il y
a entre 15 et 20 pages par chapitres... Je publie tous les deux jours quand les chapitres font
moins de 8 pages... désolée ;)), Lu (C'est le vendredi midi (pile) que la suite arrive ;)),
Sandry (C'est vrai que la réaction de Bella est assez subtil, je crois que j'aurais été plus
directe ^^), S (Edward est légèrement compliqué XD), nad, Marie (Je suis très contente que
tu aimes cette fiction :) L'attitude d'Edward sera peut-être un peut-être un peu plus clair
après ça ;)), ccilia (Merci :D), PatiewSnow (Edward va s'ouvrir un peu dans ce chapitre
mais c'est juste un peu ^^), Poushou (Le passé d'Edward est en effet difficile mais ça n'a pas
forcément avoir avec ses ex... C'est peut-être plus profond que ça ;) Un nouveau "dialogue"
entre Rosalie et Bella qui devrait te plaire XD), Jessy, caroline, lagourmande45, Meggie
Sue (Jolie comparaison ^^), TeamEdward (Je trouve aussi que Jasper est vraiment adorable
^^), EdwardetBella (Merci ^^), akesia, ValO'ou-Twilight(Oh... C'est juste une petite
semaine ^^), Ml (C'est clair que ça arrive jamais dans la vraie vie ce genre de truc ^^ Ouaip'
la fic est finie en anglais), Lulu (Edward va devoir se rattraper maintenant ;) Alice arrivera
bien assez tôt ^^) et first fan (Merci beaucoup :D) !
Merci aussi pour les nombreuses mises en alertes/favoris !
EDIT: La salle de restaurant dans laquelle déjeune Edward à l'Eclipse n'est pas un
salon. C'est bien une salle de restaurant privée dans laquelle il y a juste une grande table et ce
que l'on peut trouver dans un resto ^^ Il n'y a pas de canapé ou autre... C'est un peu comme les
salles de restaurant où on fête les mariages ;)
C'est un déjeuner très important qui vous attend aujourd'hui... La vengeance de Masen
^^ ! Bienvenues dans Friday at Noon... Nous sommes vendredi, il est midi... Bon appétit !
J'espère que vous aimerez !
Chapitre 4
Vendredi 9 Juillet, Midi
J'arrivai à l'Eclipse avant le début de mon service dans l'espoir de croiser une Rosalie
de bonne humeur. Jasper m'avait encouragée à lui parler et lui expliquer le fiasco qu'avait été
mon rendez-vous. Il disait qu'elle comprendrait mais tous les jours de cette semaine, je m'étais
dégonflée. Jasper m'avait menacée de l'appeler lui-même mais je l'avais supplié de ne pas le
faire parce que j'étais persuadée que Rosalie ferait en sorte de me punir s'il s'en mêlait.
L'endroit était très calme mais alors que je m'approchais de son bureau, j'entendis des
bruits étranges, provenant de la porte close. Il ne me fallut pas longtemps pour deviner ce que
j'entendais exactement.
« Oh, oui, juste là. Oh mon dieu, oui ! » cria-t-elle. « Emmett, oui ! Putain, oui ! Juste
là, oh mon dieu ! »
« Rosie, ughhh ! »
Je partis rapidement parce que je n'avais pas envie d'être découverte. Savoir que
Rosalie et Emmett étaient ensemble était un développement intéressant. Jasper était toujours
très inquiet à l'idée que sa soeur ne se trouve pas un mec parce qu'elle travaillait trop. Je
suppose qu'elle avait résolu ce problème. Je ressortis et fis les cents pas pendant vingt
minutes, essayant en vain d'effacer les images que mon esprit avait créé à partir de ce que
j'avais entendu. Quand je revins à l'intérieur, Emmett fut le premier que je croisai. Il avait un
énorme sourire de je-viens-juste-de-prendre-mon-pied sur le visage.
« Hey, Bells. »
« Em. » répondis-je en gardant la tête baissée. J'étais incapable de maintenir son regard
mais j'espérais qu'il avait bien satisfait Rosalie de sorte qu'elle soit plus enclin à m'écouter.
Je frappai sur la porte entrouverte de Rosalie. Elle me vit et me fit signe d'entrer. Elle
n'avait pas l'air aussi joyeuse que ce que j'avais espéré. Elle s'était parfaitement arrangée. Pas
un seul cheveu n'était pas en place. Personne n'aurait pu savoir que seulement quelques
minutes auparavant, elle se faisait sauter par un gentil géant dans cette même pièce.
« Je me demandais si je pouvais te parler une minute avant le début de mon service ? »
« Tu es déjà en train de parler, alors je suppose que oui. » railla-t-elle.
J'inspirai profondément et lâchai tout ce que j'avais sur le coeur. « Je ne peux pas
travailler dans la salle privée aujourd'hui si Mr Masen se pointe parce qu'on a eu un rendez-
vous ensemble vendredi dernier et il pensait que j'étais intéressée seulement par le sexe mais
ce n'était pas le cas et donc je l'ai planté au restaurant. Maintenant, je pense que les choses
vont être vraiment gênantes et j'espère qu'il ne va pas annulé sa réservation permanente ici à
cause de ce qui s'est passé mais Jasper m'a dit que tu comprendrais et que tu ne me forcerais
jamais à faire face à un homme qui a une si mauvaise image de moi qu'il pensait que je
coucherais avec lui en échange d'un dîner, même si c'était moi qui payait parce qu'il m'avait
donnée un pourboire bien trop gros, alors ça m'a un peu perturbée mais en fait, tout chez cet
homme me perturbe alors ce n'est pas vraiment une surprise... »
« Nom de dieu, ma grande, respire putain ! » Rosalie me fixait comme si une
deuxième tête m'était sortie.
« Désolée. » marmonnai-je.
« Tu vomis tes mots, hum ? Tu m'as perdu à Je ne peux pas... après ça, c'était comme
écouter les adultes parler dans un dessin animé des Peanuts, blah, blah, blah. » Elle avait levé
la main comme si c'était une marionette et l'ouvrait et la fermait comme si elle parlait. « C'est
encore à propos de Masen ? Tous les vendredis, Bella, tu es tellement prévisible. Je me fiche
de tes problèmes avec lui, s'il te demande et que tu es ici alors tu es sur le coup. Il laisse
beaucoup d'argent ici et j'aimerais que ça continue comme ça. »
« Mais... »
« Pas de mais. On a fini. »
« Je suis au courant pour Emmett et toi. » C'était sorti sans retenu de ma bouche. Je le
regrettai à la seconde où je vis son visage virer au rouge à cause de sa colère.
« Tu es au courant de quoi à propos d'Emmett et moi ? » me défia-t-elle.
« Je sais pour lui et toi. Je sais ce que vous faites derrière les portes closes. » couinai-
je.
Elle se mit à rire. « Est-ce que tu essayes de me faire chanter pour que je ne te fasse
plus travailler dans la salle privée ? »
Le fait qu'elle se moquait de moi, me donnait l'impression qu'on ne pouvait pas
vraiment appeler ça du chantage.
« À qui exactement est-ce que tu comptes le dire ? Mon frère ? Les autres serveurs ? »
« Je ne vais pas le dire. C'est juste que je ne veux vraiment plus travailler dans la salle
privée si Mr Masen est là. Je t'en supplie. »
Rosalie réfléchit pendant une minute et se leva derrière son bureau. « Voilà ce que je
vais faire, Bella. Je vais effacer de mon esprit le fait que je t'ai donnée ce travail alors que tu
n'avais absolument aucune expérience entant que serveuse seulement parce que tu es amie
avec mon frère et qu'il m'a suppliée de t'aider. Je vais aussi oublier le fait que tu as été un
boulet à plus d'une occasion et que tu viens d'essayer de me faire du chantage. Alors au lieu
de te virer sur le champ, je vais faire comme si nous n'avions jamais eu cette conversation et
tu vas aller préparer la salle de restaurant. Et quand j'aurai besoin que tu t'occupes de la salle
privée, tu souriras et me répondras que tu es heureuse de le faire. Est-ce que tu m'as bien
comprise ? »
Je hochai la tête et quittai son bureau en silence. Je n'allais plus jamais ressayer de
faire du chantage à quelqu'un. Ma vie dans le crime était officiellement terminée.
À midi, elle n'eut même pas besoin d'ouvrir la bouche, elle pointa simplement
l'escalier du doigt alors que je passai pour vérifier une commande. Un côté de moi n'arrivait
pas à croire qu'il se pointe ici après ce qui s'était passé la semaine dernière. L'autre côté savait
qu'il le ferait, rien que pour me torturer. Je montai les marches comme un prisonnier qu'on
menait à la chaise électrique. J'essayais de me concentrer sur les faits. Il n'avait aucun pouvoir
sur moi. Il était le loser que j'avais laissé tomber. Il devait se sentir nerveux à l'idée de me voir
et pas le contraire.
J'ouvris la porte et fus surprise de trouver une blonde canon quasiment assise sur ses
genoux. Elle gloussait et faisait courir ses doigts dans ses cheveux, au niveau de son oreille.
C'était quoi ce bordel ?
« C'est impossible que j'ai assez du déjeuner avec toi. » murmura-t-elle en touchant ses
lèvres de son doigt verni de rouge.
Il mordilla son doigt d'un air joueur et elle gloussa de plaisir en le retirant.
« Un des avantages à être le patron, c'est que je peux prendre des déjeuners aussi longs
que je veux. » dit-il de sa voix odieusement velouté.
J'avais envie de vomir. Je m'éclaircis la gorge pour attirer leur attention. « Bienvenue à
l'Eclipse. Je m'appelle Isabella. Est-ce que je peux vous apporter quelque chose à boire avant
de vous présenter les plats du jour ? »
La blonde retourna à sa place et les yeux froids d'Edward me fixèrent méchamment.
Ils étaient foncés aujourd'hui, sombres et fatigués. Il portait un costume bleu foncé et était
plus beau que jamais mais je voyais bien les cernes sous ses yeux. Je ne savais pas pourquoi
une partie de moi était inquiète des raisons de sa fatigue, surtout que je le détestais
profondément, avec une passion ardente. Il détourna son attention vers la salope, je veux dire
son rendez-vous pour le déjeuner.
« Qu'est-ce que tu veux prendre, bébé ? Est-ce qu'on prend du champagne ? »
« Oh, j'adore le champagne. » roucoula-t-elle.
« Est-ce qu'il y a un champagne que vous pourriez nous recommender Isabella ? Le
prix ne compte pas, évidemment. » se vanta-t-il d'un air arrogant.
« Nous avons un Bollinger de 1988 qui incroyable. » répondis-je, supposant que
gonfler sa note était mon plaisir. Plus il dépensait d'argent pour son déjeuner avec la pute, je
veux dire, son rendez-vous, mieux c'était pour moi.
« Parfait. On va prendre ça. Je pense qu'on va ensuite commencer par l'escalier de
caviar. Lauren adore le caviar très cher et je sais que l'Eclipse en a un des meilleurs. »
« Bien sûr. » Je hochai poliment la tête. Je n'avais aucune envie de le laisser penser
que cette situation comptait pour moi.
Je fermai la porte derrière moi mais dû quand même endurer les gloussements de
Lauren, sa garce, je veux dire, son rendez-vous pour le déjeuner alors que je redescendais.
Eric me donna la bouteille de champagne et je commandai le caviar. Il avait déjà une
note de plus de deux milles dollars et il n'avait même pas encore choisi le plat principal. S'il
respectait les standards pour me donner un pourboire, j'allais déjà gagner plus de quatre cents
dollars. Évidemment, il pouvait très bien recommencer à ne rien me donner vu que je l'avais
planté. Rien était possible quand on en venait à Edward Masen.
Quand je revins, ils étaient tous les deux en train de faire des bisous d'esquimau.
C'était pathétique et totalement inapproprié mais je me fichais de ce qu'il faisait avec sa petite
prostitué, je veux dire, son rendez-vous. Ça ne me touchait pas du tout.
Je fis sauter le bouchon et Lauren poussa un petit cri aigu. C'était dur à croire qu'elle
soit réelle. Elle était attirante, si vous aimez les femmes qui sont belles, avec des cheveux
blonds, des yeux bleus et un corps parfait. Elle avait sans doute une fausse poitrine et pas
d'âme mais tout le monde doit trouver chaussure à son pied. Je leur servis leur champagne et
retournai chercher le caviar avant de prendre leur commande.
« Tu vas bien ? » demanda Emmett alors que je quittais la cuisine avec ces oeufs de
poisson dégoûtants.
« Très bien, pourquoi ? »
« On dirait que t'as envie de faire du mal à quelqu'un, c'est tout. »
« Ça va. » protestai-je avec colère. « Je n'ai envie de blesser personne. Je vais
parfaitement bien. Pourquoi est-ce que j'aurais envie de faire du mal à quelqu'un, putain ? Je
vais absolument bien. »
« Bien. Tu vas bien, parfaitement bien. Désolé d'avoir demandé. » dit Emmett en
levant les mains devant lui comme pour se protéger.
J'allais bien. Jusqu'à ce que j'entre dans la salle privée et trouve Edward et Lauren, sa
salope, je veux dire son rendez-vous, en train de se faire boire le champagne l'un à l'autre en
ayant croisé leur bras.
Est-ce qu'il se foutait de ma gueule ? Qui est-ce qui faisait ça ? Personne sain d'esprit
voilà qui.
Je posai le caviar devant eux avec une douceur relative, et j'en fis tomber sur la nappe
blanche. Edward leva les yeux vers moi, un sourcil parfaitement arqué. Tout ce dont j'avais
besoin, c'était qu'il fasse comme Emmett et me demande si j'allais bien. Je le défiai d'un
regard mais il choisit de garder sa merveilleuse bouche fermée.
« Est-ce que vous souhaitez commander ou vous préféreriez attendre encore un peu ? »
J'essayais de garder mon ton léger et insensible.
Edward regarda sa bimbo, je veux dire son rendez-vous. « Nous sommes prêts. »
« Je suis toujours prête, bébé. » ronronna Lauren d'un air suggestif. Je pouvais voir sa
main monter et descendre sur la jambe d'Edward sous la table.
« Seulement pour moi, pas vrai ? » répondit-il en passant son pouce sur sa lèvre
inférieure. Il me semble qu'elle eut presque un orgasme et un gémissement sourd s'échappa de
ses lèvres rouges brillantes.
J'allais carrément être malade.
« Qu'est-ce que je peux vous servir ? » grognai-je presque.
Edward recentra son attention sur moi, un sourire en coin pathétique sur le visage.
« Nous allons nous partager une Collection du Chef parce que Lauren a un shooting
demain. Les mannequins passent leur temps à compter les calories même si elles sont déjà à
tomber. » Il prit sa main et l'embrassa, la faisant glousser une nouvelle fois.
Je me forçai à ne pas rouler des yeux. « Super, je vous apporte ça très vite. »
Alors que je partais, il me rappela. « Isabella, pourriez-vous remplir nos verres avant
de partir ? » Il leva son verre vide, le secouant comme s'il essayait d'attirer un chien avec une
sucrerie.
Je me tournai, un grand sourire collé au visage et m'avançai jusqu'à leur table. Tout de
suite, je compris pourquoi il m'avait appelée. Sa main remontait sans honte sous sa jupe. Je
versai le champagne et battis rapidement en retraite.
Est-ce qu'il essayait de me montrer comment les femmes se comportaient
habituellement avec lui pendant un rendez-vous ? Est-ce que j'étais censée copier Lauren, sa
salope, je veux dire son rendez-vous ? Lauren qui le laissait atteindre la troisième base dans la
salle privée d'un restaurant très chic devant leur serveuse ? Peut-être qu'il essayait de
m'énerver. C'était pas près d'arriver. J'étais solide comme un roc. Il n'allait certainement pas
m'avoir comme ça.
Je leur apportai leur déjeuner et ne revins les voir qu'une fois. J'aurais été écoeurée de
les voir se nourrir l'un l'autre. Quand ils eurent fini leur repas, je montai avec leur note et
découvris avec joie que Lauren, sa catin, je veux dire son rendez-vous, était absente.
« Comment était votre déjeuner ? » demandai-je même si je me fichais complètement
de la saveur de leur repas.
« Tout était parfait. » complimenta-t-il.
« Je ferai en sorte de le dire au chef. » répondis-je. Je tournai les talons pour partir
mais il me retint.
« Isabella, puis-je vous demander une faveur ? »
Je me retournai lentement, terrifiée à l'idée de devoir faire quelque chose pour lui. «
Bien sûr. » fis-je sans enthousiasme.
« Si Lauren ne revient pas dans une minute, pourriez-vous aller voir aux toilettes des
dames ? Croyez-le ou non, mais il y a des femmes qui après avoir dit à leur rendez-vous
qu'elles allaient aux toilettes, s'éclipsent, comme des faibles sans même laisser un mot. » Sa
voix commençait à changer. Elle qui était mesurée et contrôlée commençait à être sombre et
mordante. « Elles ne montrent aucun respect à l'égard des sentiments de la personne qui les
accompagne, sans parler de leur temps. Elles se fichent du fait qu'il est pu s'inquiéter qu'elles
soient malades ou qu'il soit humilié quand le serveur revient avec la monnaie d'une note déjà
payée et l'excuse que la dame a demandé cinq minutes d'avance pour pouvoir s'échapper.
Affreux, je sais, mais ça arrive. »
Il était peut-être en colère contre moi mais je l'étais également, si non plus, j'étais
dégoûtée par lui.
« Je suis partie parce que vous êtes un porc ! » criai-je, relâchant toute ma colère sur
lui. « Je suis partie parce que je n'avais jamais été aussi insultée par qui que ce soit de toute
ma vie ! Je pensais que c'était un vrai premier rendez-vous mais vous m'avez rapidement
prouvé que j'avais tord et que j'étais naïve. »
« Qu'est-ce que tu veux de moi, Isabella ? Qu'es-ce que tu croyais qu'il allait se passer
après ça ? » demanda-t-il en me désignant après lui.
« Je ne sais pas ce que je pensais parce que tu es la personne la plus exaspérante que
j'ai jamais rencontrée ! »
« Oh, je te rends le compliment, fillette ! » hurla-t-il en réponse. Il se leva et fit le tour
de la table pour se rapprocher de moi.
Je reculais alors qu'il approchait. Il tapa dans une chaise mais la rattrapa avant qu'elle
ne se renverse.
« Eh bein, tu as clairement un trouble de la personnalité. Tes humeurs peuvent
rivaliser avec celle d'une adolescente bourrée d'hormones. Une minute, tu es tout charmant et
joueur, et celle d'après, tu es une personne complètement différente. Cet espèce de... monstre
horrible, mal élevé et arrogant. » l'accusai-je.
« Pourquoi est-ce que tu as accepté de sortir avec moi si je suis si méchant ? »
demanda-t-il en continuant à avancer vers moi.
« Je ne sais pas. Peut-être que je pensais que tu étais un mec gentil et que tu avais un
masque de méchant pour repousser les gens. Mais ne t'inquiète pas, tu m'as bien montrée que
le mec gentil n'était qu'un jeu auquel tu joues pour obtenir ce que tu veux. Tu me dégoûtes. »
Je continuais à reculer à chaque fois qu'il faisait un pas vers moi. Mon corps tout entier
tremblait, mais ça me faisait du bien de lui crier dessus, de lui dire exactement ce que je
pensais de lui.
« Pour qui est-ce que tu te prends ? » bouillonna-t-il de rage. « Personne ne me parle
comme ça. Personne ne me quitte. La plupart des femmes regretteraient aussitôt d'avoir laissé
tomber quelqu'un comme moi. »
« Je n'ai aucun regret. » assurai-je. « Je ne sais pas pour qui tu m'as pris, mais je ne
suis pas intéressée à l'idée d'être avec quelqu'un seulement pour son argent ou ses vêtements
de luxe. Ce qui est important pour moi, c'est qui est cette personne. Votre argent, vos biens ne
m'impressionnent pas Mr Masen. »
« Qu'es-ce qui t'impressionne alors, Isabella ? Hum ? Éclaire-moi. » me défia-t-il.
« Pas toi. » répondis-je avec assurance. « Tu es peut-être beau vu de l'extérieur mais
c'est l'intérieur qui est horriblement vide. Je suis impressionnée par la gentillesse et la
politesse, par des choses comme l'humilité et la charité. Le fait que tu pensais pouvoir me
mettre dans ton lit en me laissant des pourboires scandaleux est insultant, je ne peux même
pas te l'expliquer ! Je ne suis pas comme l'amie qui t'accompagne aujourd'hui. Je n'accepte pas
de champagne et de caviar pour qu'en échange, tu glisses ta main sous ma jupe. Si c'est le
genre de femmes qui te plait, tu t'es grandement trompé en m'ayant invitée à sortir parce que
je ne pourrais pas lui ressembler même si j'en avais envie. »
Je me battais durement contre mon envie de m'effondrer et de me mettre à pleurer
comme une idiote mais cela devenait de plus en plus dur. Cela faisait ce genre d'effet d'être
prise pour une pute. Nous avions fait le tour de la table deux fois et il continuait à s'avancer
vers moi comme un prédateur.
« Tu es une anomalie totale, voilà ce que tu es. Tu ne ressembles à personne que j'ai
déjà rencontré. » dit-il, me surprenant complètement. « Et si je ne pensais pas que tu étais
comme les autres femmes, comme Lauren qui essaye de s'imposer dans ma vie en écartant les
jambes et en me donna ce qu'elle pense que je désire ? Et si j'espérais que tu étais la personne
qui pourrait m'aider à ne plus être le mec qui a besoin de porter un masque ? Et si j'avais fait
ce que j'ai fait parce que j'avais besoin d'être sûr ? »
Ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais... mais alors pas du tout.
« Arrête de me fuir, putain ! » Il attrapa la chaise et la jeta au sol, bloquant mon
chemin. Cela n'avait pas d'importance de toute façon parce que j'avais immédiatement arrêté
de bouger. Il m'avait foutu les jetons.
Edward se tenait directement devant moi et mon corps ronronna en réponse à sa
proximité. C'était effrayant mais en même temps, cela m'excitait. Il tendit la main et me
caressa la joue. Mes yeux se fermèrent pendant une seconde à son contact. C'était une
contradiction totale avec l'agressivité des mots qu'il venait de prononcer.
« Je ne demande jamais pardon. Jamais. » déclara-t-il sans remords mais je remarquai
que ses yeux étaient remplis de cette tristesse que j'avais vu au dîner, juste avant qu'il me dise
qu'il n'aimait rien. « Mais j'avais tord la semaine dernière. J'avais tord d'envisager le pire.
J'avais tord de ne pas te montrer de respect. Pour ça, je suis désolé. Tu es quelqu'un de bien,
Isabella et je devrais te laisser tranquille parce que je ne suis pas sûr de ce que je suis. »
Il y avait une légère pointe de vulnérabilité dans sa voix, juste en dessous des
conneries qu'il disait tout le temps. Son pouce caressait ma joue.
« D'un autre côté, je sais que je suis une créature égoïste et même si je sais que je
devrais te laisser, tout ce à quoi je pense depuis que tu as jeté ces putains de pièces sur mon
bureau, c'est... »
Il plaqua ses lèvres contre les miennes, tenant mon visage entre ses mains. Ses lèvres
étaient tellement douces et il avait goût de pommes à cause du dessert qu'il avait mangé. Dans
ce court instant, ce fut comme si les planètes s'étaient alignées et que tout dans le monde était
juste. Notre dispute ou même le fait qu'il soit un malade lunatique qui avait amené Lauren, sa
traînée, je veux dire son rendez-vous à l'Eclipse tout en sachant que je serais sa serveuse, ne
comptait plus. Tout ce qui comptait, c'était qu'il pensait que j'étais quelqu'un de bien et que
peut-être, juste peut-être je pouvais l'aider à devenir quelqu'un de bien lui aussi. Il embrassait
divinement bien. Vraiment, vraiment bien.
Il recula et posa son front contre le mien. Nous étions tous deux haletants.
« Viens dîner chez moi ce soir. Pas de faux semblants. Pas d'attentes pour quoi que ce
soit mais un dîner et une conversation. Donne-moi une autre chance de t'impressionner, même
si je sais que je ne le mérite pas. »
Je fermai les yeux et me dis à moi-même de répondre non. J'avais besoin de cet
homme comme d'un coup de feu dans mon coeur. Je répétai non encore et encore dans ma
tête, espérant que cela m'aiderait à faire sortir ces trois petites lettres.
« Oui. » murmurai-je.
Pas exactement les trois lettres que j'attendais mais celles que je désirais.
« Mon chauffeur passera te prendre à six heures. » dit-il. Il ne me le demandait pas, il
m'informait.
« Non. » fis-je clairement cette fois-ci. « Je veux venir par mes propres moyens, pour
pouvoir partir quand je veux, mais je te promets d'être complètement honnête sur ce que je
ferai. »
Il nous jaugea, ma demande et moi à travers ses yeux plissés.
« Très bien. » céda-t-il en reculant d'un pas. J'eus l'impression que mon corps perdait
l'étrange connection qui nous liait. « Je t'enverrai l'adresse par texto. Rendez-vous à six heures
trente. »
« D'accord. » acceptai-je.
Lauren revint. On aurait dit qu'elle avait passé tout son temps à arranger son
maquillage et ses cheveux.
« Est-ce que tout va bien ? » Ses yeux passaient d'Edward à moi puis à la chaise qu'il
avait fait voler.
« Hum, ouais. » répondis-je avec hésitation.
« Pourquoi n'irais-tu pas dans la voiture. Je m'occupe de la note et ensuite je
demanderais à Brady de te raccompagner chez toi après m'avoir déposé au bureau. » dit-il
d'un ton dédaigneux.
« Oh, d'accord. » marmonna Lauren, sans doute perturbée par sa froideur. Elle quitta la
pièce et je me sentis presque mal pour elle. Il l'avait utilisée pour m'atteindre et ça avait
marché. Il y avait quelque chose dans cette situation qui me mettait mal à l'aise.
Edward s'avança vers moi et sortis une liasse de billets. Il en retira les trois milles cent
dollars de la note. Il me tendit l'argent et m'embrassa une nouvelle fois, me laissant à bout de
souffle.
« Garde la monnaie. Je te vois ce soir. »
Sur ce, il partit et je me retrouvai avec un pourboire de huit cents dollars, un deuxième
rendez-vous et des explications à fournir à un colocataire qui pensait que nous allions manger
une pizza devant un film ensemble ce soir.
Je m'assis sur mon canapé et passai le bout de mes doigts sur mes lèvres pour la
millionième fois. Je n'arrivais pas à assimiler ce qui s'était passé à l'Eclipse. Je pouvais
seulement dire que j'avais été honteusement envoûtée par ce qu'Edward Masen pouvait faire
avec sa langue. Néanmoins, je me promis à moi-même qu'il aurait besoin de plus que des
baisers pour me conquérir. Il devait me montrer que j'étais plus importante que ça pour lui.
Mon téléphone sonna sur le comptoir de la cuisine. Je sautai du canapé et l'attrapai,
espérant comme une idiote que c'était Edward. Mais l'identifiant m'annonça que c'était Jasper.
« Hey. » répondis-je nerveusement.
« Action aventure ou comédie dégoûtante pour adolescent avec de la nudité pas
vraiment nécessaire ? Dis nichons, dis nichons, dis nichons. » chantonna-t-il doucement.
C'était sa version à lui du message subliminal.
« Ne sois pas fâché. »
Jasper soupira dans le téléphone. « Très bien, ça sera action et aventure mais je vais en
chercher un qui a au moins un avertissement pour contenu explicite. »
« Non, je veux dire, ne sois pas fâché parce que je ne vais pas pouvoir rester avec toi
ce soir pour notre soirée pizza et film. » Je mordis fortement ma lèvre parce que je savais qu'il
allait me demander pourquoi.
« Comment ça se fait ? Est-ce qu'un autre milliardaire bizarre t'a invitée à sortir avec
lui aujourd'hui ? »
« Non, c'est le même milliardaire que la semaine dernière. » admis-je en me cachant le
visage d'une main.
« Bella ! Qu'est-ce que tu fais ? Est-ce que t'as oublié ce qu'il t'a dit, ce qu'il a fait ? »
« Je n'ai pas oublié mais en fait, il m'a demandée pardon. Je crois qu'il n'a jamais
demandé pardon à qui que ce soit, jamais. »
« Comme il n'a jamais aimé personne ? » Jasper venait de me frapper sous la ceinture,
en me rappelant la raison qui faisait que c'était une très mauvaise idée.
« Il m'a demandée une deuxième chance et quel genre de personne est-ce que je serais
si je n'acceptais pas ? »
« Bella, donne-moi une seule qualité que ce mec a qui pourrait te faire penser qu'il
n'est pas vraiment ce qu'il est ? » souffla mon ami et protecteur de frustration.
Mes doigts retouchèrent mes lèvres, dansant sur la peau qu'il avait touché de la sienne.
« Je ne sais. C'est un pressentiment, c'est tout. »
« Comment est-ce qu'il t'a eu ? Je pensais que tu allais expliquer à Rosalie que tu ne
voulais plus le voir ? »
« Je l'ai fait et elle s'en fiche. » Je décidai de ne pas lui parler de l'histoire du chantage
qui avait mal tourné parce qu'il aurait fallut que je lui raconte aussi que sa soeur couchait avec
quelqu'un dans son bureau et je savais qu'il ne voulait pas savoir ça.
« Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas appelée pour que je lui parle ? »
« Tu ne peux pas toujours intervenir pour moi, Jasper. »
« Je déteste juste l'idée que tu ne te défendes pas, Bells. Tu laisses Rose et ce Masen te
martyriser et tu finis par faire ce qu'ils veulent. Promets-moi de ne pas les laisser abuser de
toi, et je ne dirais rien pour ton abandon de ce soir. »
Je laissai tomber ma tête sur le comptoir devant moi. « Promis. » répondis-je sans
grande assurance.
« Je suppose que je vais prendre American Pie. Je serai bientôt à la maison. » Il
raccrocha et je ne me sentis que très légèrement moins coupable qu'avant son appel.
Je me garai devant le manoir d'Edward à six heures trente pétante. Je baissai
manuellement la vitre de ma camionnette. Les vitres automatiques n'existaient pas en 1953
quand elle avait été fabriquée. J'appuyai sur le bouton de l'interphone, curieuse de découvrir
qui allait me répondre.
« Bonjour ? » demanda une voix profonde et bourrue. Ce n'était définitivement pas
Edward.
« Hum, je suis ici pour voir Mr Masen. Il m'attend. » dis-je avec hésitation. Je détestais
parler à l'interphone. Je détestais ne pas pouvoir voir à qui je parlais.
« Votre nom ? »
« Bella Swan. »
« Isabella Swan ? » clarifia-t-il.
« Oui, c'est ça. » Je secouai la tête. J'avais oublié qu'Edward m'appelait Isabella.
« Pourriez-vous présenter une pièce d'identité devant la caméra sur la gauche pour que
je puisse m'assurer de votre identité ? »
« Hum, bien sûr. » Je fouillai dans mon sac pour trouver mon porte-monnaie. Je
n'avais jamais été à un rendez-vous où on m'avait demandée une pièce d'identité. Je sortis
mon permis et le mis devant la caméra.
« Merci, madame. S'il vous plait, suivez la route qui mène à la maison et garez-vous
sur l'une des place du côté est. »
« D'accord, merci. »
La porte s'ouvrit automatiquement et je passai. Je ne pouvais pas voir la maison depuis
la route et ma curiosité était piquée. Je devinais qu'elle devait être énorme. Quel genre de
multi-milliardaire qui se respecte ne vivrait pas dans un manoir balèze ? Évidemment, mon
imagination ne lui avait pas rendu justice. On aurait dit que je venais dans un hôtel luxueux et
pas dans une maison. L'extérieur était en pierre. Il y avait des grilles en fer forgé qui
entouraient les balcons qui se trouvaient au dessus, de chaque côté de l'entrée principale. L'un
était rectangulaire et l'autre était arrondi. Il y avait des buissons sculptés de chaque côté du
perron et un mélange coloré de plantes annuelles et vivaces au milieu du reste de
l'aménagement paysager qui entourait la maison. Il y avait aussi tellement de fenêtres et de
baie vitrées que j'avais dû mal à imaginer le nombre de pièces de la maison.
Je claquai la porte de ma camionnette et restai un instant immobile. Je n'avais pas du
tout ma place ici et pourtant j'étais là. La porte d'entrée s'ouvrit et Tyler en sortit. Je marchai
lentement vers lui. Je n'étais pas sûre de ce qu'il ressentait à propos de mon petit tour à la
Houdini de la semaine dernière mais j'imaginais bien qu'Edward n'avait pas dû être très
heureux en rentrant chez lui et on sait tous ce qui arrive quand le patron n'est pas content.
« Salut Tyler. » dis-je en lui faisant un petit signe.
« Mlle Swan. » m'accueillit-il avec un hochement de tête. « Mr Masen passe un coup
de fil très important dans son bureau mais il souhaite que vous vous mettiez à votre aise dans
la salle familiale. Je suis ici pour vous y conduire. »
« D'accord. » répondis-je nerveusement. Le dernier coup de fil qu'Edward avait pris
pendant notre rendez-vous n'avait pas arrangé les choses.
Je me rappelai alors que j'étais venu ici en voiture et que je pouvais partir quand je
voulais. Personne ne pouvait me forcer à rester, à part l'énorme garde du corps, Tyler. Il
pouvait sans doute me forcer à rester s'il le voulait. C'était de la folie. Edward n'allait pas me
kidnapper. Des gens savaient que j'étais ici. Des gens allaient me chercher si je disparaissais.
Évidemment, cet endroit était immense alors ils mettraient quelques jours pour me trouver,
mais ils finiraient bien par me trouver.
« Par ici. » Tyler désigna la gauche de sa tête au moment où nous entrâmes.
L'intérieur était encore plus impressionnant que l'extérieur. Tout était méticuleusement
conçu. Le sol en marbre de l'entrée se transformait en bois au fur et à mesure que nous
avancions dans le couloir. Tyler me guida dans une pièce qui était décorée dans les tons or et
chocolat. Il y avait une cheminée contre le mur et cette dernière était encadrée par deux
grandes bibliothèques. Un écran plat qui faisait le double de la télé de Jasper était accroché au
dessus de la cheminée allumée. Il y avait des miroirs dans le fond des bibliothèques, ce qui
donnait l'impression que la pièce était sans fin. Deux canapés en forme de L se trouvaient au
milieu et entre les deux, il y avait une table de salon.
« Mr Masen devrait bientôt avoir fini. » dit Tyler avant de me laisser seule.
J'avais l'impression de ne rien pouvoir toucher. Même s'asseoir sur les canapés
semblaient être une mauvaise idée. Je regardai autour de moi et vis une énorme collection de
CD qui prenait tout un pan de mur. Il y en avait du sol au plafond, c'était plus de musiques
que je n'en avais jamais vu.
« Mlle Swan. » lança la voix d'une femme derrière moi. Je me tournai rapidement et
tombai sur une femme d'un certain âge, habillée tout en noir. « Je m'appelle Charlotte. Je suis
la cuisinière ainsi que la bonne de Mr Masen. Souhaiteriez-vous boire quelque chose, ma
chère ? »
« Ça va, merci. » Je n'avais pas l'habitude voir des domestiques, des gardes du corps
ou même des maisons qui ressemblaient à des musées. « En fait, peut-être un verre de vin
blanc ? » Je changeai d'avis. Quelque chose pour me calmer serait bon mais il fallait que ça
soit transparent de manière à ce que si je vomisse, il ne me tue pas.
« Mr Masen a une grande collection de vin. Avez-vous une préférence ? Un Pinot
Grigio ? Un simple Chardonnay, peut-être ? »
Évidemment qu'il avait une grande collection. Sa cave à vin était sans doute plus
grande que celle de l'Eclipse.
« Ce que vous pensez qu'il plairait à Mr Masen. »
« Mr Masen est fou du Riesling. » répondit-elle. Elle attendit que j'accepte.
« Ça sera très bien. » Je hochai la tête. Je n'avais aucune idée de ce que c'était ce qui
voulait dire que c'était sans doute hors de prix et qu'il ne le vendait jamais par caisse.
Charlotte sourit et retourna à l'endroit mystérieux d'où elle venait. Je me demandais s'il
y avait des passages secrets ou des murs qui bougeaient, menant à des pièces cachées. Avec
un peu de chance, non. Si cette histoire de kidnapping se confirmait, Jasper galèrerait à mort
pour me retrouver.
J'avançai jusqu'à l'étagère à gauche de la cheminée, là où il y avait des cadres photos.
L'une d'elle était d'Edward et d'une jeune femme avec des cheveux noirs en pique et un
sourire contagieux. Il avait passé un bras autour de ses épaules et elle le tenait par la taille. Sur
une autre photo, Edward était à côté du Président des États-Unis. Pas quelque chose que tout
le monde avait sur sa cheminée.
« Isabella. » La voix mélodieuse d'Edward me fit sursauter.
« Salut. » Je me tournai pour lui faire face. J'avais l'impression d'avoir été surprise
alors que je fouillais dans ses affaires.
Je pensais qu'une soirée détente chez lui voulait dire jean et jolie chemise mais il était
là, dans son costume, la cravate desserrée et le premier bouton de son haut ouvert.
« Je suppose que tu n'as pas eu de mal à trouver ta route ? »
Je secouai la tête. « Non, tes indications étaient géniales. »
« Ce qui n'est pas génial, c'est l'antiquité là-bas que tu considères comme un véhicule.
» me fit-il remarquer en pointant du doigt un point par dessus son épaule.
J'essayai de retenir mon sourire. « Hey, ne t'en prends pas à ma camionnette. »
« Je ne m'en prends pas à ta camionnette, elle mériterait d'être dans un musée pour que
les gens puissent voir comment leur arrière-arrière grand-parents circulaient à l'époque. » me
taquina-t-il. Il s'avançait lentement vers moi. « Ce que je déteste, c'est l'idée que tu conduises
seule dans l'obscurité dans un truc qui pourrait s'effondrer avec un regard méchant. »
Son inquiétude aurait été touchante si je n'avais pas été plus intéressée par le fait qu'il
se tenait juste devant moi, ses yeux verdoyants faisant battre mon coeur. Il sentait un mélange
de bois de sandal et de scotch.
« Peut-être que je devrais te garder ici tout le week-end et demander à Brady de te
raccompagner en ville lundi avec moi. » souffla-t-il à mon oreiller. Cela envoya des frissons
dans ma colonne vertébrale. Ce scénario de kidnapping n'avait pas l'air si terrible alors que ses
lèvres frôlaient ma mâchoire.
Il tendit la main et utilisa son doigt pour que mes dents relâchent leur emprise sur ma
lèvre inférieure. « Ne fais pas ça. »
Avant que je puisse lui répondre de ne pas être aussi autoritaire, sa bouche se posa sur
la mienne et sa langue écarta mes lèvres. Je sentis l'alcool qu'il avait dû boire avant mon
arrivée. Ses doigts glissèrent dans mes cheveux et se posèrent sur ma nuque pour approfondir
le baiser.
Bien que cela aurait été très facile de tomber dans le piège, je n'allais pas céder. Je le
repoussai de mes deux mains. Il fit un pas en arrière et me lança un sourire moqueur
déconcertant.
« On m'a promis un dîner et une conversation. C'est tout ce que j'ai accepté pour ce
soir. » lui rappelai-je fermement.
« Je mentirais si je te disais que je n'ai pas pensé à toi depuis cet après-midi. » dit-il
sans la moindre gêne. Il passa sur le côté de la table et prit une carafe en cristal avec des
verres à ballon sur grands pieds. Il retira le bouchon et se versa un verre. « Si tu espères des
excuses, tu n'en auras pas. Comme je te l'ai dis aujourd'hui, je ne demande pas pardon. »
Il ne demandait pas pardon et il n'aimait pas. Ce n'était pas exactement l'homme idéal,
peu importe à quel point il embrassait bien. La réalité me fit durement tomber du nuage sur
lequel je flottais depuis ce baiser.
« Quoi ? » demanda-t-il avec inquiétude. Il me fixait intensément, comme s'il essayait
de sortir les pensées perturbatrices de mon esprit.
Je secouai la tête et fus assez chanceuse d'éviter de lui répondre quand Charlotte arriva
avec mon verre de vin.
« Merci. » dis-je en le prenant. J'en bus rapidement une gorgée, espérant que sa magie
opérerait tout de suite.
« Le dîner sera prêt à sept heures comme vous me l'avez demandé, monsieur. »
informa Charlotte en sortant.
« Merci, Char. » répondit-il en me quittant enfin des yeux.
Je recentrai mon attention sur son mur à musiques.
« Tu as tellement de musiques. C'est un mélange intéressant. Ça va du Classique au
Rock, en passant par le Motown et le Jazz. Tu n'as pas de préféré, non ? »
« Mes préférences musicales sont généralement guidées par mon humeur et mes
humeurs changent très souvent, comme tu me l'as si justement fait remarquer cet après-midi. »
dit-il en se plaçant derrière moi.
Mr Dédoublement de Personnalité. L'inquiétude de voir en quoi il allait se transformer
n'avait pas diminué. Je me battis contre mon envie de m'enfuir quand il posa sa main au bas
de mon dos. Je me disais que je n'allais certainement pas me laisser influencer par l'effet que
sa présence avait sur moi, mais j'échouais lamentablement. Il était de trop humeur et je ne
voulais pas tout gâcher mais je n'arrêtais pas de penser à son toucher. Je fis un pas de côté et il
ne me suivit pas. Je bus une nouvelle gorgée de vin pour me calmer.
« Qu'est-ce qui est en ce moment-même dans ton lecteur CD ? » demandai-je par
dessus mon épaule.
Il laissa échapper un petit rire amusé. « Je n'ai pas de lecteur CD. Tous ces CDs ont été
enregistré dans un ordinateur qui est relié au système stéréo de la maison. »
Il s'avança jusqu'au canapé et prit une énorme télécommande. On aurait dit un des
trucs que la NASA aurait utilisé pour envoyer une fusée dans l'espace. Il appuya sur quelques
boutons et la fin de la chanson ''Just the Way You Are'' de Bruno Mars flotta dans l'air.
« On dirait bien que je pensais à toi avant que tu n'arrives. » sourit-il.
Bien que je ne voulais pas me laisser avoir par lui, je fondais à chaque parole qui
quittait sa bouche. Je savais que mon visage était aussi rouge qu'une tomate et je secouai la
tête pour essayer de me remettre de son commentaire.
« Tu doutes de moi ? » Il pencha la tête de côté. « En fait, j'ai fait une playlist Isabella,
en l'honneur de notre deuxième rendez-vous de ce soir. Je suis sérieux. » insista-t-il quand je
le regardai d'un air sceptique.
Je reconnus ensuite la chanson ''Be Somebody'' des Kings of Leon. C'était un choix de
chanson intéressant pour une playlist qui était en rapport avec moi. Edward posa l'énorme
télécommande et s'approcha de moi. Ses yeux étaient fixés dans les miens alors qu'il buvait
une nouvelle gorgée de vin. Les battements de la batterie semblaient battre au même rythme
que mon coeur.
« J'aime les Kings of Leon. » lui dis-je. Mes nerfs continuaient à avoir le dessus sur le
léger effet que le vin commençait enfin à me faire.
« Je les connais, les frères Followill. Je pourrais te les présenter. » proposa-t-il en se
rapprochant encore.
Évidemment qu'il les connaissait. Il connaissait le Président. Il devait probablement
connaître un tas de célébrités.
Il se retrouva à nouveau devant moi. Il appréciait ma réaction à son contact, et à la
chanson. Est-ce qu'il essayait de me dire quelque chose ? Ou c'était juste un autre jeu ?
Given a chance, I wanna be somebody. If for one dance, I wanna be somebody. Open
the door, it's gonna make you love me. (NdT: Donne moi une chance, je veux être quelqu'un.
Seulement pour une danse, je veux être quelqu'un. Ouvre la porte, tu vas m'aimer grâce à ça.)
Il n'aimait rien mais son truc c'était de faire tomber les gens amoureux de lui ?
« J'apprécie que tu me laisses une chance, Isabella. J'espère que tu me crois. » dit-il
doucement en prenant mon verre presque vide.
Il posa nos verres sur le bord de la table et prit ma main. Il me ramena contre lui
comme si nous allions danser. C'était une très mauvaise idée. Il avait cette façon de me
perturber. Je voulais encore l'embrasser et c'était le contraire de ce que j'aurais dû vouloir.
J'aurais dû vouloir qu'il me montre qu'il était plus que ça. Plus qu'un joli visage, plus que
quelqu'un qui faisait battre mon coeur, plus que le mec de la semaine d'avant qui m'avait dit
que seul le sexe comptait.
Il se mit à se balancer de droite à gauche tout en me faisant tourner doucement, en
petit cercle.
« Quoi ? » me demanda-t-il. Ses yeux étaient tellement clairs et doux ce soir.
« Rien. » répondis-je en secouant la tête.
Il m'observa d'un air entendu. « C'est difficile de lire en toi, Isabella mais je sais
reconnaître la peur quand j'en vois. De quoi est-ce que tu as peur ? »
Je rigolai par le nez. De quoi est-ce que je n'avais pas peur ? Ça c'était une meilleure
question.
« Toi. » admis-je alors qu'il reprenait son mouvement de balancier.
Il ne dit rien alors que la chanson continuait. Ses yeux étaient complètement
concentrés sur les miens. Il devait savoir qu'il était effrayant, ou du moins intimidant.
« Je ne veux pas que tu aies peur de moi. » dit-il sincèrement. Il y avait une telle
tristesse dans sa voix que mon coeur se serra. Il me relâcha et fit un pas en arrière. « Je t'ai
promis un dîner et une conversation. Nous devrions manger. »
Il éteignit la musique et m'offrit son bras pour m'escorter jusqu'à la salle à manger.
Cette dernière était presque aussi grande que la salle privée de l'Eclipse. La table pouvait
accueillir dix couverts et il y avait une autre cheminée en face de la porte. Au dessus de la
magnifique table en bois de cerisier, il y avait un lustre rectangulaire, très moderne qui
tombait assez bas. Au centre de la table se trouvait une boîte à fleurs dans laquelle il y avait
une variété de boutons de rose très pâles. Les murs de la pièce étaient peints dans un gris très
clair et le plafond était couvert de petites tuiles travaillées.
Edward tira la chaise pour moi, m'installant avant de s'asseoir à côté de moi, au bout
de la table. Charlotte entra quasiment aussitôt et nous versa du vin. Elle apporta ensuite des
salades et cela me donna l'impression d'être dans un restaurant luxueux plutôt qu'à la maison.
« Je trouvais tellement dommage que tu n'es pas eu l'occasion de goûter ton plat au Il
Bistro vendredi dernier, que j'ai demandé à Charlotte de préparer des raviolis aux
champignons. J'espère que ça te va. » dit Edward en dépliant sa serviette pour la mettre sur
ses genoux.
Je n'arrivais pas à croire qu'il se rappelait de ce que j'avais commandé.
« C'est parfait. » Je pris ma serviette avant de saisir mon verre de vin. Les deux verres
allaient me détendre un peu, du moins, c'était ce que j'espérais.
« Je te ferai visiter la maison principale après le dîner. On devra garder les autres
bâtiments pour un autre jour. »
Je m'étouffais sur ma boisson. « Les autres bâtiments ? »
« La piscine, les écuries, la maison d'ami, le cinéma. »
« Le cinéma ? »
« Les films viennent à moi, ce n'est pas moi qui vais voir les films. » expliqua-t-il d'un
ton presque snob.
Quelle drôle de vie qu'il menait. Je n'arrivais pas à imaginer le genre d'excès qu'il
devait gérer chaque jour. Je ne savais pas ce que j'aurais fait si j'avais eu tant d'argent.
Il passa la majeure partie du repas à me poser des questions. Aujourd'hui, il voulait
savoir pourquoi j'avais choisi de devenir professeur. C'était flatteur de voir qu'il voulait savoir
des choses sur moi mais ce genre de questionnement ne me permettait pas d'apprendre à le
connaître.
Charlotte était non seulement une meilleure serveuse que moi mais en plus, elle
cuisinais mieux. Ses raviolis aux champignons étaient divins. Nous mangeâmes jusqu'à avoir
le ventre plein puis il me proposa de visiter. Je fis un rapide arrêt dans l'une des salle de bain
des quatre premiers étages et envoyai un texto à Jasper pour lui dire que tout allait bien et que
j'étais sur le point d'avoir une visite guidée personnalisée du Masen Palace.
« Quand tu es arrivée ici, tu es passé par le salon qui donne sur l'entrée. Tu as vu la
pièce familiale. Par ici, il y a aussi une salle de jeu et mon bureau. Ici, il est clair que c'est une
cuisine. » dit-il en me guidant une main dans le bas de mon dos. « J'ai une cave à vin près de
la cuisine et il y a aussi une salle de bal de l'autre côté de la maison. Je l'utilise pour les
grandes réunions et autres. Ce n'est pas très souvent. »
Cet endroit était incroyable. Dans toutes les pièces, il y avait des cheminées, des
tonnes de fenêtres, de magnifiques meubles et de charmants détails d'architecture. Edward
parla d'art dans certaines pièces et il m'expliqua d'où ça venait. Il avait plein de trucs marrants
dans sa salle de jeu. On fit une partie de Wii Tennis et il me battit facilement. Mais ça valait la
peine de perdre un peu, rien que pour le voir agir comme un mec normal.
« Combien est-ce que tu as de chambres ? » demandai-je alors que nous montions vers
l'étage supérieur.
« On est intéressé par mes chambres, pas vrai, Mlle Swan ? » lança-t-il en arquant un
sourcil.
Mes joues s'enflammèrent et je le poussai d'un air joueur. « Cet endroit fait la taille
d'un hôtel. Je n'imagine même pas le nombre de chambres que tu possèdes. »
« Il y a sept chambres et six salles de bain. À cet étage, il y a une salle de gym et au
troisième, une bibliothèque et un solarium. Il y aussi les appartements du personnel. »
« Bon sang, qu'est-ce qu'il y a à la cave ? » Une piste de bowling ? Une piscine à
longueurs ? Une salle bizarre pour le sexe avec plein de fouets et de chaînes ? « Pas de
donjons ou de salle de torture, j'espère. » plaisantai-je. J'étais en train d'essayer de me
convaincre que tous les gars super riches avec des problèmes de contrôle n'avaient pas des
tendances SM.
Le visage d'Edward s'assombrit et il s'arrêta abruptement au milieu du couloir, les
poings serrés à ses côtés.
« Il n'y a pas de cave. » répondit-il doucement. Nous continuâmes à monter sans qu'il
ne prononce pas plus d'un ou deux mots.
C'était ce qui me gênait le plus, de ne pas savoir ce qui faisait changer son humeur de
manière si drastique. Je ne pouvais pas m'en empêcher parce que je ne savais pas ce qui s'était
passé. Pendant une minute, il me taquinait sur le nombre de chambres qu'il y avait dans sa
maison et celle d'après, il était plongé dans un silence furieux. Je ne dis rien de peur qu'il se
mette à crier.
Si je n'avais pas déjà bu trois verres de vin, j'aurais sauté dans ma camionnette sur le
champ. Nous n'abattions aucun mur et cela ne me donnait pas l'impression que c'était la
relation amoureuse que j'avais envie de vivre.
Mon portable sonna, m'informant que j'avais reçu un texto. Je ne le sortis pas. J'avais
peur que vérifier mes messages soit impoli. Malheureusement, l'ignorer ne le fit pas se taire.
« Regarde qu'est-ce que c'est, Isabella, comme ça, il arrêtera de nous interrompre. »
demanda Edward. Cela me fit presque rire. Interrompre quoi exactement ?
Je sortis mon téléphone et vis que j'avais un message de Jasper.
Bill Gates a une pièce trampoline dans son manoir. Est-ce que Masen peut mieux
faire ?
Je secouai la tête et rangeai mon portable dans ma poche arrière. Edward et moi
continuâmes notre visite en silence. Après deux minutes, mon téléphone re-sonna. Edward
soupira visiblement irrité.
« Est-ce que je t'empêche d'être quelque part ? » se plaignit-il lourdement.
Je ressortis mon portable. J'avais envie de tuer Jasper pour avoir le pire timing de la
Terre.
Gates a des écrans LCD sur les murs qui te montrent ton oeuvre d'art préférée si
tu as une puce sous la peau. Ne laisse pas Masen te mettre une puce. Pas au deuxième
rendez-vous du moins. ;)
Quelqu'un s'ennuyait et passait son temps sur internet à chercher des conneries. Je lui
répondis rapidement pour qu'il arrête ''d'interrompre'' mon rendez-vous. J'éteignis mon
téléphone et le remis dans ma poche. Edward me regardait, attendant que je lui dise qu'est-ce
qui était si important.
« C'était Jasper. J'ai éteint pour qu'il ne te dérange plus. » dis-je en insistant bien sur le
te.
« C'est impoli d'envoyer des textos à quelqu'un quand on sait qu'ils sont en rendez-
vous. Il devrait apprendre les bonnes manières. » lança Edward.
Pour une raison inconnue, cela me tapa sur les nerfs. « Eh bien pour ton information,
j'ai annulé une soirée avec lui pour être ici. Si quelqu'un devrait se sentir mal, c'est bien moi.
Jasper est à la maison en train de se remettre de sa rupture parce que sa meilleure amie l'a
laissé tomber pour un mec qui l'a fait pleurer à peine une semaine auparavant. » Les yeux
d'Edward croisèrent les miens. Il était apparemment cloué par ce que je venais d'admettre. « Il
essaye d'être drôle parce qu'il s'inquiète sans doute pour moi. Je suis sûre qu'il ne sait
absolument pas qu'il interrompt notre conversation si stimulante. » continuai-je d'un air
sarcastique.
Edward se frotta la mâchoire, ses yeux étaient surpris par ce que je l'avais contrarié. Le
vin avait pris possession de moi. Je n'avais aucune idée d'où me venait le courage de parler
ainsi. Je me préparai à la possibilité qu'il explose.
« Je te demande pardon. » dit-il en se dirigeant vers l'escalier qui menait au troisième
étage.
L'homme qui ne demandait jamais pardon, s'était déjà excuser deux fois.
« Alors qu'est-ce qu'il disait ? » demanda-t-il en me regardant par dessus son épaule. «
Qu'est-ce qui était drôle ? »
Je décidai de lui répondre puisqu'il était si engageant. « Est-ce que tu savais que Bill
Gates a une pièce trampoline dans sa maison ? »
« Non. » répondit-il en secouant la tête. Un sourire charmant s'étala sur ses lèvres. «
Qu'est-ce que c'est qu'une pièce trampoline, bon sang ? »
Nous rigolâmes ensemble, relâchant la tension qui s'était décuplée. Je haussai des
épaules pas très sûr de savoir moi non plus.
« Est-ce que tout le sol est un trampoline ou c'est juste un grand trampoline au milieu
d'une pièce où le plafond est haut ? » réfléchit-il en atteignant le troisième étage.
Je re-haussai des épaules et rigolai doucement.
« Pourquoi est-ce que ton colocataire nouvellement célibataire t'envoie des textos sur
les pièces de la maison de Bill Gate ? » J'aimais bien la façon dont il avait insisté sur la
situation de Jasper.
« Avant de venir ici, on essayait d'imaginer comment les gens comme toi vivent. »
« Les gens comme moi ? » Le froncement entre ses sourcils s'accentua.
« Les développeurs de logiciels informatiques qui gèrent des sociétés qui valent des
millions de dollars et qui vivent dans l'état de Washington. On était surpris d'apprendre que
vous étiez deux. »
Sa bouche frémit d'amusement. « Qu'est-ce que vous imaginiez exactement ? »
« J'ai dit que tu vivais sans doute dans un château. » répondis-je même si c'était
gênant. J'allais définitivement garder pour moi la partie où Jasper avait décrit Edward comme
le Prince Pas-vraiment-Charmant.
« Un château ? Genre avec des tourelles, des donjons et des douves ? »
« Non, pas les douves. »
Il secoua la tête et roula des yeux. « Pas les douves. »
Le troisième étage était le plat de résistance. Premièrement, il y avait une bibliothèque
privée remplie de centaines de livres alignés sur les étagères qui couvraient les trois murs.
Une peinture murale extravagante était peinte sur le plafond en forme de dôme. Deux
immenses fauteuils étaient de chaque côté de la cheminée, face à face. Au centre de la pièce,
il y avait aussi un grand piano noir.
La bibliothèque menait à un incroyable solarium. Le sol et les trois murs étaient en
verre et une porte fenêtre s'ouvraient sur un patio couvert. C'était toujours éclairé grâce au
soleil couchant qui créait des ombres dans la pièce. Nous restâmes dans la bibliothèque. Je
pouvais très bien m'imaginer passer des journées entières ici. C'était comme si elle était tout
droit sortie de mes rêves.
« Ce sont mes pièces préférées. » dit Edward presque timidement.
Je fis courir mes doigts sur les arêtes d'une rangée de livres. Je paris qu'il avait tous les
classiques, certains semblaient vieux, comme s'ils étaient dans sa famille depuis toujours.
« Je crois que moi aussi. » souris-je. Il se tenait à côté du piano et me regardait. « Est-
ce que vous avez lu tous ces livres, Mr Masen ? »
Il rigola doucement. « Non, mais c'est dans ma liste des choses à faire. »
« Tu as une liste de choses à faire ? » Mon intérêt fut piqué. « Qu'est-ce qu'il y a
d'autres dessus ? »
« C'est très personnel, tu trouves pas ? »
« Oh, tu peux me questionner sur tous les détails de mon existence mais je n'ai pas le
droit de connaître des choses personnelles sur toi, hum ? »
« Je te trouve bien plus intéressante que moi. » répondit-il en faisant glisser ses doigts
sur les touches du piano.
« Tu m'as demandée de te donner une nouvelle chance de me montrer qu'il y a
quelqu'un qui mérite d'être connu. Il faut que tu m'en donnes un peu. »
Il s'approcha de moi presque prudemment. Il me prit par la main et m'entraîna à travers
le solarium et le patio couvert. De là, on pouvait voir toute sa propriété. Il y avait deux
chevaux qui étaient dans la prairie fermée, à côté de ce que je supposais être les écuries.
« Je n'ai jamais emmené un de mes rendez-vous ici. » admit-il en baissant le regard
vers moi. Ses yeux qui touchaient mon coeur étaient striés par ses cils incroyablement longs. «
Habituellement, je ne laisse pas les gens entrer dans cette partie de ma vie. Je suis un homme
compliqué, Isabella. Je ne peux pas le nier. » dit-il en se tournant vers la vue. Il s'appuya
contre l'encadrement de la porte et fixa mes pieds. Il jeta un coup d'oeil à mon visage. Je lui
fis un sourire compatissant parce que je voyais bien qu'il essayait d'être honnête et que ce
n'était pas facile pour lui. Son malaise était évident mais il y avait autre chose.
« Eh bien Mr Masen, vous êtes bien plus difficile à lire que qui que ce soit mais je
reconnais de la peur quand j'en vois. De quoi est-ce que tu as peur ? » demandai-je, utilisant
contre lui ses propres mots d'un peu plus tôt.
« Toi. » souffla-t-il. Mon coeur s'arrêta. « J'ai des secrets et des démons, des choses
qui font que parfois les gens ne m'aiment pas beaucoup. Je ne sais pas pourquoi mais je veux
que tu m'aimes bien. »
Edward Masen, l'un des businessmen les plus riches et les plus brillants du monde,
avait peur de moi et voulait que je l'apprécie. J'étais complètement éblouie.
J'inspirai profondément. « J'aime bien ta maison. J'aime beaucoup ta cuisinière. » Il fit
la moue pour retenir son sourire. « J'adore ta bibliothèque. » Il hocha la tête mais ne
m'interrompit pas. « Je ne suis pas fan de tes changements d'humeur mais ce rendez-vous est
mille fois mieux que celui de la semaine dernière. »
« Alors tu penses que tu pourras m'apprécier dans le futur ? » demanda-t-il avec un
sourire en coin.
Je pouvais imaginer cette relation évolutions de façons très différentes – bonnes ou
mauvaises. Le mauvais m'effrayait vraiment mais le bon me donnait envie de prendre le
risque.
« Si tu me laisses gagner à la Wii la prochaine fois, j'y penserai. »
Il rigola comme un petit garçon insouciant, rejetant sa tête en arrière. « Tu sais que tu
es nulle et j'ai un grand esprit de compétition. »
Je haussai des épaules. « C'est toi qui veut que je t'aime bien... »
Il s'arrêta de rire et ses yeux verts se plissèrent. Je sentis les battements de mon coeurs
accélérer. Moi aussi je voulais qu'il m'apprécie. Il n'aimait peut-être rien mais il était au moins
capable d'apprécier.
« Ça je le veux, Isabella. Je le veux. »
Ses lèvres trouvèrent les miennes en un instant, me rappelant que j'avais oublié de
préciser que j'étais aussi une grande fan de sa façon de m'embrasser.
Pfiou... Un long chapitre, non ? ^^ En plus, il y a plein de choses importantes qui se
sont passés... Certaines sont évidentes mais d'autres sont plus cachées (c'est en traduisant ce
chapitre que je me suis dit "Ahhhh d'accoooord !" XD)
Est-ce que vous trouvez que Bella céde trop facilement ? Non, parce qu'elle lui résiste
pas trop ^^ mais en même temps, l'histoire est loin d'être terminée et ces deux-là non pas fini
de s'en faire baver...
N'oubliez pas de signer le registre du restaurant avant de partir ! Je vous réserve la
salle de l'Eclipse pour vendredi prochain ? (*motivée* ^^)
Prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 5*: Chapitre 5

Bonjour à toutes ! ^^
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Comme je le dis toujours, il n'y a rien de mal à se répéter, alors un grand merci à vous
toutes ! Je sais que c'est les vacances et que laisser des reviews n'est sans doute pas votre
préoccupation principale (sans blague ;p) mais je suis très heureuse qu'autant d'entre vous
prenne la peine dans laisser ! C'est très motivant et encourageant de savoir que j'aurais un
retour sur le chapitre...
J'ai répondu à tout le monde par MP mais j'aimerais aussi remercier les personnes non-
inscrites ! Un grand merci avec des frites à Poushou (Moi aussi j'adore la façon dont elle
parle de Lauren ^^), lillou (Je vais essayer de ne pas trop te faire attendre alors ;)), Jessy
(Un nouveau perso arrive dans ce chapitre, c'est peut-être elle ;)), S (Je suis contente que tu
aimes :) Bonne vacances !), Mily (La salle est déjà prise mais si ça ne te dérange pas de la
partager avec Lauren (oui, Edward l'a oubliée là en partant ^^) alors on a un deal ;)), Nadia,
Ronnie (Oh mais Jasper n'a pas l'intention de se faire oublier ^^), fan de twa (Ça ne vient
pas forcément de lui...), ccilia (C'est clair que Bella ne se laisse pas faire ^^), TeamEdward
(Je suis vraiment contente que tu aimes :) Pas vraiment de POV Edward mais des hors-séries
(?) qui reprennent certains chapires dans son point de vu ;)), shona, lagourmande45, Lulu
(Tu résumes bien la situation en fait ^^ Pour certaines de tes questions, je peux déjà te dire
qu'elles trouveront leur réponse dans ce chapitre ;)), Juuude, larsand, Sandry (Je ne suis
pas sûre qu'il aime ce qui est discret de toute façon... Et oui, il cache beaucoup de chose...),
Marie (Mais bien sûr, c'est dûment noté ;) Son enfance ? C'est une bonne idée, sans doute
assez proche ^^ Merci beaucoup en tout cas :)), o0O-Eden-O0o (Merci de laisser des
commentaires malgré la fatigue ^^), katymina (Edward est vraiment un personnage
complexe et Bella n'a pas fini de s'arracher les cheveux mais seul l'avenir nous le dira ;)),
first fan (Merci beaucoup pour tes encouragements, je suis très heureuse que tout ça te plaise
:) Tout ce que je peux te dire, c'est qu'ils vont en baver l'un comme l'autre ^^) et sur les autres
chapitres, Emii (Tu n'es pas la première personne à m'en parler et j'ai d'ailleurs contacté la
traductrice de ''There will be blood'' mais pour l'instant elle ne souhaite pas passer la main.
Évidemment, si elle change d'avis, je serais tout à fait prête à l'accepter mais je ne veux
forcer personne... On verra bien ;)) !
Merci aussi pour les nombreuses mises en alertes/favoris !
Un gros chapitre vous attend, moi je vous retrouve juste après ;) Bienvenues dans
Friday at Noon... Nous sommes vendredi, il est midi... Bon appétit ! J'espère que vous aimerez
!
Chapitre 5
Vendredi 16 Juillet, Midi
Ça avait été une semaine surréaliste. Je sortais avec Edward Masen, le milliardaire
playboy, PDG d'une grande société de développement informatique et aussi un grand malade.
Notre rendez-vous de réconciliation de vendredi dernier s'était bien terminé. Il m'avait
embrassée sous le patio couvert, nous avions regardé le coucher de soleil puis nous nous
étions installés dans la bibliothèque pour parler de nos livres préférés, jusqu'à ce que je me
mette à bailler. Il avait essayé de me convaincre de me laisser raccompagner par Brady mais
nous finîmes par trouver un compromis et ce dernier me suivit jusqu'à chez moi. Edward
n'était pas persuadé que ma camionette tienne le coup jusqu'en ville mais tout s'était très bien
passé.
Il m'avait réinvité le dimanche pour que je puisse visiter le reste de sa propriété. Tout
était aussi impressionnant que dans la maison principale. Nous allâmes d'abord voir les
chevaux. Il en avait quatre. Un étalon Frison, une jument Arabe noire et deux Palominos. Je
ne connaissais pas grand chose sur les chevaux mais Jasper si et quand je lui en avais parlé, il
avait été épaté. Mon préféré était le Frison qui s'appelait Twilight, parce qu'il me faisait
penser à Edward. Ce cheval était beau et fort mais en même temps, sombre et dangereux.
Selon Edward, il avait aussi un sacré tempérament et il avait été surpris que Twilight
s'approche de moi et baisse la tête pour que je le caresse. Je semblais avoir le truc pour gérer
les mâles caractériels.
Après avoir visité les écuries, Edward me montra la piscine intérieure. Je dus alors
repousser ses avances pour une baignade sans maillot avec beaucoup d'insistance même si je
commençais à me demander à quoi ressemblait cet homme sans ses chemise habillées. Ça
aurait été mentir de dire que je n'étais pas de plus en plus attiré par lui physiquement.
Ensuite, nous avions traverser les trois chambres et les trois salles de bain et demi de
sa maison pour amis. C'était plus sympa que toutes les maisons que j'avais visité ou dans
lesquelles j'avais vécu. Les invités d'Edward étaient très chanceux.
Nous regardâmes aussi un film dans son cinéma privé. Ce n'était pas différent d'un vrai
cinéma à part qu'il n'y avait que nous. Il y avait un grand écran, les fauteuils les plus
confortables du monde et même un stand de confiseries. Il y avait toutes les sortes de bonbons
possibles et même une machine à popcorn.
Dimanche, Edward m'invita au Café Campagne pour le brunch. C'était un petit endroit
sans prétention qui lui rappelait les lieux où il aimait manger quand il était à Paris. Après le
brunch, nous allâmes au Olympic Sculture Park qui longeait la mer. Nous ne passâmes que la
journée ensemble car il avait des affaires à gérer le dimanche soir. Il m'avait parlée des
marchés asiatiques mais je n'avais aucune idée de ce que cela signifiait. Parfois, je me
demandais si cet homme dormait vraiment. Son Blackberry sonnait et bipait tout le temps,
nuit et jour.
Edward vivait dans sa propriété pendant les week-ends mais il avait un appart' en ville
pour la semaine. Nous y avions dîner lundi et mercredi. Charlotte suivait Edward partout où il
allait, alors inutile de préciser que j'avais très bien mangé ces deux soirs-là. L'appartement
d'Edward était dans un immeuble qui donnait sur la mer. Il y avait une immense fenêtre qui
allait du sol au plafond et qui offrait une vue panoramique d'Elliott Bay, de la ville et des
montagnes. On pouvait voir du Mont Rainier aux Olympics. Son appart' était meublé d'une
façon bien plus moderne que sa maison. Tout était raffiné et monochrome. Il y avait beaucoup
de gris, de noir et de blanc. C'était un endroit impressionnant mais plus impersonnel que sa
maison. Il n'y avait aucune photos, pas de CD's, de livres, aucun signe qui montrait qu'Edward
vivait ici.
Pendant toute la semaine, Edward avait essayé de contrôler ses humeurs et c'était dur
de nier que je l'aimais beaucoup. Je l'aimais vraiment, vraiment beaucoup. Il était toujours
intimidant mais je découvrais un côté de lui plus doux. Il n'aimait pas le montrer mais il était
là.
Néanmoins, hier soir, Edward m'avait invitée à dîner dans sa propriété. J'avais promis
à Jasper de passer une soirée pizza film pour me rattraper alors je dus refuser. Cela ne plu pas
vraiment à Mr Masen qui apparemment avait l'habitude d'obtenir tout ce qu'il voulait. Quand
je n'avais pas cédé face à ses attaques et ses remarques mauvaises, il m'avait froidement
raccrochée au nez. Malheureusement, Jasper avait entendu notre dispute. Il était en colère
qu'Edward me fasse culpabiliser, il ne voulait pas lâcher l'affaire. Après l'avoir entendu
appeler Edward le Prince Pas-vraiment-Charmant pour la centième fois, je dus le menacer de
brûler tous ses magazines Maxim qu'il gardait sous le lit s'il le disait une nouvelle fois.
« Bouh. » Jasper me fit sursauter en dehors de la cuisine.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? » lui demandai-je en repoussant une mèche de cheveux de
mon visage.
« Je mourrais d'envie de manger français et je me suis dit pourquoi ne pas venir au
restaurant de ma soeur pour embêter ma meilleure amie ? »
Jasper était bon dans beaucoup de domaine, mais mentir n'en faisait pas partie.
« Mmmhmm. » marmonnai-je d'un air sceptique.
« Jaz ? » Rosalie qui sortait de son bureau sembla aussi surprise que moi.
Jasper enlaça sa soeur pour lui dire bonjour. « Tu aurais une table pour moi dans la
section de Bella ? J'ai besoin d'avoir une attention personnalisée cet après-midi. Peut-être que
tu pourrais la laisser dans la salle principale pendant que je suis là ? »
Je le poussai durement sur l'épaule. « Tu es là à cause de lui, pas vrai ? »
« Aie ! »
« Qui ça lui ? » demanda Rosalie.
« Tu n'as pas à m'empêcher de le voir ! »
« Qui ça lui ? » répéta Rosalie.
Jasper n'était pas d'accord. « La semaine dernière, tu le détestais en partant pour le
boulot et tu as fini par accepter un deuxième rendez-vous avec lui. Tu m'as laissée tomber la
semaine dernière. Je ne vais pas laisser ça se reproduire. Je ne lui fais pas confiance. »
« Quiça lui ? » cria Rosalie.
« Edward Masen. » répondis-je sans quitter mon meilleur ami complètement fou et
surprotecteur des yeux.
« Oh, pour l'amour du ciel ! Toutes les putains de semaines ! » Rosalie lança les mains
en l'air d'exaspération. Elle me pointa du doigt avant de faire de même avec son frère. « Est-ce
qu'elle t'a mis dans le coup ? Est-ce qu'elle t'a demandé de venir ici et de faire ça pour ne pas
avoir à s'occuper de la salle privée ? »
« Non ! Je veux m'occuper de la salle privée aujourd'hui. » répondis-je à sa place.
« Elle ne m'a pas demandé de venir, Rose. Ce qui me rappelle que je suis furieux que
tu ne l'aies pas écouter quand elle s'est plaint. Ce Masen a des problèmes et il la mène en
bateau. Est-ce que tu pourrais envoyer quelqu'un d'autre pour le servir aujourd'hui ? »
« Non ! » Rosalie et moi avions parlé en même temps.
Juste à ce moment-là, je vis Angela guider Edward vers la salle privée. J'aurais été très
heureuse de le voir s'il n'y avait pas eu une autre femme pendue à son bras. Vu comment cela
se présentait, ce n'était pas quelqu'un qui travaillait pour lui. Ils semblaient très... affectueux.
Elle était toute petite et ses cheveux étaient noirs et partaient en pique. Il me fallut une minute
pour réaliser que c'était la fille souriante qui l'entourait de ses bras sur la photo dans sa pièce
familiale. Une ancienne petite-amie, peut-être ? Elle était visiblement quelqu'un qui comptait
pour lui puisqu'il avait une photo d'elle chez lui. Elle était aussi quelqu'un qu'il avait choisi
d'utiliser pour me punir d'avoir refuser un rendez-vous avec lui.
Avant de monter, Edward se tourna et nous surprit à le fixer. Il s'arrêta et amena son
petit joujou vers nous. Je détestais ces jeux. Je détestais que Jasper ait raison et moi tord.
« Mlle Hale. Jasper. Isabella. » Il arqua un sourcil quand il prononça mon nom comme
s'il me défiait de réagir face à son plan diabolique.
« Mr Masen. » Rosalie passa devant son frère et moi. Elle était passée en mode
charmante. « Comment allez-vous aujourd'hui ? »
S'il attendait que je réagisse, il allait être déçu. Tout ce que je pouvais faire, c'était les
fixer. Cette femme mystérieuse était vêtue d'une façon élégante mais c'était étrange qu'elle
porte un col roulé en plein mois de juillet. Elle tenait le bras d'Edward à deux mains. Elle était
différent de sa garce, je veux dire, son rendez-vous de la semaine précédente. Celle-ci avait un
sourire amical. En fait, on aurait dit qu'elle me souriait à moi précisément. Je voulais la
détester mais s'il pensait pouvoir utiliser une pauvre fille pour me forcer à sortir avec lui, il se
foutait le doigt dans l'oeil.
« C'est vendredi, je ne peux pas me plaindre... pas vraiment. » Il avait dit la dernière
partie en me regardant. Son rendez-vous lui tapa le bras et roula des yeux comme moi.
Géniale, elle aussi avait du cran.
« Eh bien, je vais vous laisser vous installer avec votre invitée et je vous enverrai votre
serveur. »
Edward et moi remarquâmes qu'elle avait dit serveur et non pas serveuse.
Il la questionna rapidement. « Y-a-t-il une raison pour qu'Isabella ne travaille pas dans
la salle privée aujourd'hui ? »
« Nous voulons, Isabella. S'il vous plait. Je serai tellement déçue. » gémit son rendez-
vous.
Elle aussi était dans le coup ? Elle voulait l'aider à me rendre jalouse ?
Jasper poussa sa soeur de côté et se plaça devant Edward. « Tu sais quoi Masen ? T'es
un vrai enfoiré. Tu n'obtiens pas ce que tu veux alors tu te pointes ici... quoi ? Pour la faire se
sentir mal ? Tu n'es rien d'autre qu'un gamin pourri gâté à qui on a jamais dit non. C'est
carrément pathétique. »
Ce fut l'invitée d'Edward qui attaqua. « Je vous demande pardon ? Pour qui vous
prenez-vous à lui parler comme ça ? »
« Il n'aurait pas dû vous amener ici. »
« Vraiment ? Edward n'a pas le droit d'inviter qu'il veut à déjeuner ? » le défia-t-elle en
posant ses mains sur ses hanches.
« Jasper, arrête. » le suppliai-je. À dire vrai, je n'avais aucun droit sur Edward. S'il
voulait déjeuner avec une autre femme, ce n'était pas à moi de lui dire qu'il ne pouvait pas.
Peut-être que tout comme Jasper était mon ami, cette fille était la sienne.
Jasper m'ignora complètement. « Perso, je me fous de savoir avec qui il déjeune mais
s'il amène une autre femme là où la femme avec qui il sort travaille, alors c'est un enfoiré. »
Le défenseuse aux cheveux noirs d'Edward lança un regard mauvais à Jasper. «
Pourriez-vous, s'il vous plait, arrêter de traiter mon frère d'enfoiré ? Ça commence à me taper
sur les nerfs. »
« Votre frère ? » haletai-je horrifiée.
« Salut. » fit-elle en contournant Jasper pour m'atteindre. « Je suis Alice, la soeur
d'Edward. Je suis très heureuse de te rencontrer Isabella. Mon frère m'a tellement parlée de
toi. D'accord, pas tant que ça pour les personnes normales mais il m'a un peu parlé de toi ce
qui chez Edward fait vraiment beaucoup. » Sans prévenir, cette fille, Alice m'attira dans ses
bras pour m'enlacer.
« Alice. » soupira Edward. Il semblait horriblement gêné par son effronterie.
« Mr Masen, je vous présente toutes mes excuses au nom de mon équipe et de mon
frère. » intervint Rosalie en poussant Jasper loin d'Edward. Elle me lança un regard mauvais.
« Ils auront à faire à moi, je peux vous l'assurer. »
Génial. Maintenant, j'allais avoir des problèmes alors que je n'avais rien fait. J'allais
tuer Jasper.
« Aie, Rose ! » cria Jasper quand elle le poussa une deuxième fois.
Edward sourit. « Mlle Hale, votre frère manque peut-être de tact mais je suis sûr que
son coeur était paré de bonnes intentions. Et pour Mlle Swan, on ne peut pas vraiment lui
reprocher le fait que ceux qui l'aiment cherchent à la protéger, n'est-ce pas ? »
« Je suppose que non. » acquiesça Rosalie. Elle n'avait pas du tout l'air ravie.
« Alors cet ami qui te retient loin de nous ce soir. » dit Alice en se tournant pour faire
face à mon colocataire plein de remords.
« Je suis perdue. » admis-je. J'avais besoin de recommencer toute cette conversation
bizarre.
Edward ne pouvait pas dissimuler le plaisir qu'il avait eu à m'embrouiller. Il avait un
sourire moqueur faussement intègre sur les lèvres. « Ma soeur est de retour en ville et je
voulais vous présenter toutes les deux au dîner de ce soir mais puisque tu avais prévu quelque
chose avec Jasper, j'ai pensé l'amener déjeuner ici pour que vous vous rencontriez.
Apparemment, elle a été prise pour quelqu'un d'autre. »
« C'est de ma faute. » reconnut spontanément Jasper. Il s'adressait à Alice au lieu
d'Edward. « Je vous demande pardon pour ma grande bouche. Bella est comme une soeur et je
me suis un peu emballé. »
« Je trouve ça gentil que vous soyez intervenu pour défendre votre amie mais il
faudrait que vous vérifiez les faits avant de lancer des insultes à tout-va la prochaine fois. » dit
Alice. Elle reprit sa place à côté de son frère. « Faites-vous pardonner. Pourquoi est-ce
qu'Isabella et vous ne viendriez-vous pas dîner avec nous ce soir ? Nous pourrions partager
notre temps avec Bella entre nous quatre. »
Je n'avais pas réalisé qu'elle était si exigeante. Edward semblait bien trop heureux à
cette idée. La petite fille pourrie gâtée allait finalement avoir ce qu'elle voulait.
« Hum... » Jasper me regarda puis Alice. « Ouais. »
Et juste comme ça, Edward et moi avions un rendez-vous à quatre avec sa soeur et
mon colocataire. Ça s'annonçait comme une soirée intéressante.
« Raté ! » toussa bruyamment Jasper alors que j'essayais en vain de tirer dans la balle
de golf avec la télécommande de la Wii. Je n'avais jamais réalisé à quel point mon colocataire
avait l'esprit de compétition avant ce soir.
Mon coup partit dans tous les sens.
« Je vais arrêter de jouer si tu n'arrêtes pas de faire ça. » le menaçai-je.
« C'est bon à savoir. Elle est mauvaise perdante peu importe avec qui elle joue. » lança
Edward depuis sa place sur le canapé. « Je pensais que c'était peut-être juste avec moi. »
Je le fixai d'un air mauvais. « Je ne suis pas une mauvaise perdante. Vous trichez tous
les deux et ça se voit trop. »
Edward et Jasper me fixèrent puis se regardèrent entre eux.
« Mauvaise perdante. » dirent-ils à l'unisson en hochant la tête.
« J'arrête. Alice, tu veux jouer à ma place ? » demandai-je en lui tendant la
télécommande. Elle la prit avec enthousiasme.
« Oh, je sais très bien jouer de façon déloyale. » Elle me fit un clin d'oeil.
Un Edward souriant se leva et me tendit la main. « On va faire un tour sous les toits.
Vous pouvez rester tous les deux, je suppose ? »
« Je promets de ne pas trop blesser son amour-propre. » répondit Alice en appuyant
sur un bouton pour un commencer une nouvelle partie. « Boxons, Mr Hale. »
« Oh, je vous attends, Mlle Masen. » rétorqua-t-il en se frottant les mains. Jasper avait
un grand sourire sur le visage. Toutes les inquiétudes que j'avais à l'idée qu'il soit mal à l'aise
sans moi s'en volèrent.
Edward m'amena à l'étage, vers mes pièces préférées. C'était une nuit sombre mais
claire et chaude. Il alluma un feu dans la cheminée et nous nous installâmes dans les
immenses fauteuils Adirondack qui l'entouraient. Edward était habillé de façon décontractée
ce soir, enfin, décontractée pour Edward. Il avait retiré son costume et portait un jean sombre
hors de prix et une chemise noire dont il avait remonté les manches. Parfois, je me demandais
si cet homme avait ne serait ce qu'un t-shirt. Je pouvais presque l'imaginer en train de faire du
sport, en costume-cravate.
Il y avait une bouteille de vin et deux verres qui nous attendaient. Edward avait dû
prévoir de me faire venir ici depuis le début. Je m'assis les jambes sous moi et observai les
flammes du feu tout en sirotant le vin rouge qu'Edward venait de m'offrir.
Alice Masen était une des personnes les plus gentilles que j'avais rencontré. Elle était
pétillante et sociable, tellement opposée à son grand-frère si maussade. Elle apportait un peu
de lumière à ses côtés et c'était sympa à voir. Elle avait été un peu vague sur ce qu'elle faisait
pour gagner sa vie. Elle avait dit qu'elle travaillait pour une association à but non lucratif. Elle
s'occupait d'un camp pour enfants ''spéciaux''. Edward l'avait empêcher d'en dire plus,
changeant rapidement de sujet. C'était étrange mais pas tant que ça pour le lunatique Mr
Masen. J'aimais bien Alice. Elle semblait passionnée mais pas de la même façon que son
frère. Alice Masen était une femme privilégiée mais elle n'était pas du tout arrogante ou
snobe. Elle semblait avoir les deux pieds sur terre.
J'avais remarqué pendant le déjeuner d'aujourd'hui qu'elle avait choisi ses vêtements de
manière à dissimuler les cicatrices de ses mains et son cou. Je ne savais pas si elles étaient très
étendues mais quelque chose me disait qu'elles recouvraient plus de son corps que ce que je
pouvais voir. Je pensais demander à Edward ce qui lui était arrivé mais je ne voulais pas
gâcher notre superbe soirée en ramenant sur le tapis un sujet délicat.
« Un nickel pour tes pensées ? » La voix d'Edward me sortit de la transe dans laquelle
le feu m'avait plongé.
Je fis un sourire moqueur devant son espièglerie. « Je pensais que j'aimais beaucoup ta
soeur. »
« Elle est tellement attachante qu'elle a gagné ton coeur en seulement un jour ? »
« C'est dur de croire que quelqu'un comme elle puisse être de la même famille que
quelqu'un comme toi. Elle est si attachante. » le taquinai-je.
« Je suis si mauvais, hum ? »
« Vous êtes juste différents. »
Il se mit à fixer le feu. Les flammes se reflétaient dans ses yeux, m'empêchant de voir
clairement ce qu'il ressentait.
« Elle et moi sommes très différents. » dit-il tristement.
« Vous êtes différents mais semblables. » clarifiai-je. Je n'aimais pas son ton sombre. «
Elle est très sûre d'elle et pleine d'assurance tout comme toi. Elle semble aussi savoir ce
qu'elle veut et comment l'obtenir. Ça te ressemble beaucoup. Tu sais, maintenant que j'y
pense, c'est un peu une version joyeuse de toi. »
Edward rigola doucement avant de prendre son verre. « C'est une bonne personne, tout
comme toi. »
Je détestais le fait qu'il ne se voit pas comme quelqu'un de bien. Je voulais croire que
c'était une bonne personne. J'avais besoin qu'il soit une bonne personne pour que les choses
deviennent réelles.
« Elle t'adore, alors tu ne peux pas être si mal. Elle n'a pas peur de toi, c'est certain. »
La relation qu'il partageait avec Alice me donnait l'espoir que ce qui se passait entre nous, peu
importe ce que c'était, n'allait pas forcément se terminer par moi ayant le coeur brisé.
« Et toi ? » Les yeux d'Edward étaient fixés sur moi.
Je haussai des épaules. J'avais moins peur de lui cette semaine. Du moins, il ne m'avait
pas donnée de raison de le craindre.
« Viens ici. » dit-il doucement. « Viens t'asseoir avec moi. »
Je me levai et posai mon verre sur la table base à côté de lui. Il s'enfonça autant que
possible dans le fauteuil et écarta les jambes. Je m'installai là et m'appuyai contre son corps. Il
passa ses bras autour de moi et plongea son nez dans mes cheveux. Il ne dit rien mais je
sentais qu'il essayait de me montrer qu'il ne voulait pas que j'ai peur.
Prisonnière de ses bras, je n'avais pas peur. En fait, je ne m'étais jamais senti aussi
détendue. Peut-être que c'était à cause du vin mais il y avait plus que ça.
« J'aime ton odeur. » murmura-t-il.
Je n'essayai pas de cacher le fait que ses mots me firent sourire puisqu'il ne pouvait pas
me voir. Bizarrement, ce n'était pas la première fois cette semaine qu'il utilisait le mot aimer.
L'homme qui n'aimait rien aimait quand je portais une certaine teinte de bleue et il aimait
aussi mon odeur. Cela voulait forcément dire quelque chose.
« On devrait faire des s'mores. Je suppose que tu n'as pas une poche de marshmallows,
des piques en bois et un paquet de crackers prêts à l'usage ? » Je tournai la tête pour le
regarder.
« Je ne pense pas que Charlotte ait mis une de ses choses dans la liste de course de
cette semaine. En fait, je ne crois pas avoir jamais mangé de s'mores. Ça a l'air tellement...
salissant. »
Je roulai des yeux. « Tu n'as jamais mangé de s'mores ? Même quand tu étais petit et
que ton but dans la vie c'était de te salir ? »
Son rire me secoua alors que j'étais appuyée contre lui. « Non, je n'osais pas, même à
l'époque. »
« Qu'est-ce que tu pouvais bien manger quand tu faisais du camping ? »
« Je n'ai jamais campé non plus. » admit-il.
Je tournai le haut de mon corps de manière à lui faire face. « Tu n'as jamais été campé
? Jamais ? » Il secoua la tête. « Tu vis près d'une des plus belles réserves naturelles du pays et
tu n'as jamais été campé ? »
« Pourquoi aller camper quand j'ai un superbe lit king-size qui m'attend chez moi ? »
« Pour communiquer avec la nature. Pour dormir sous les étoiles. Pour manger des
hotdogs et des s'mores autour d'un feu de camp. Pour s'amuser. » Je faisais la liste de mes
meilleures raisons.
« Oh Isabella, si tu me laissais la chance, je te promets qu'on pourrait énormément
s'amuser dans mon lit king-size. » répondit-il d'une voix rauque. Il toucha mes lèvres de son
doigt.
Je me détournai et lui tournai le dos. Mes joues étaient rouges mais pas à cause du feu.
« J'essayerais ton lit king-size si tu viens camper avec moi. » négociai-je sans penser
qu'il accepterait le marché. Je n'imaginais pas Edward s'encanailler dans une tente.
« Très bien, la semaine prochaine, nous irons camper pendant une nuit et ensuite tu
passeras la nuit suivante avec moi ici. » répondit-il en déposant un baiser sur ma tempe.
Je levai la tête. « Vraiment ? »
« Pourquoi pas ? »
« Il va valoir que tu te salisses. »
« Il va valoir que tu dormes avec moi. »
Il disait ça comme si c'était une mauvaise chose. Ça semblait pas si mal. Ça
ressemblait même à quelque chose que j'aurais bien voulu faire même s'il ne venait pas
camper avec moi.
« Je suppose que nous avons donc un accord. » dis-je. J'essayais de ne pas avoir l'air
affectée mais j'étais très excitée à l'idée de passer deux nuits avec Edward.
« Je suppose que oui. » murmura-t-il. « Redresse-toi, j'ai envie que tu sois face à moi.
»
Il me poussa et me fit me retourner. Il m'attira ensuite pour que je sois à califourchon
sur lui. Ses mains se posèrent sur mon visage.
« Est-ce que tu as la moindre idée de ce que je serais prêt à faire pour toi, Isabella ? »
Ça devait être une question rhétorique parce qu'avant que je puisse répondre, il se mit à
m'embrasser. Ce n'était pas une petite étreinte douce. C'était plutôt une étreinte effrénée.
Alors que sa langue bataillait contre la mienne, je sentais mon corps tout entier
s'embraser. Les mains d'Edward lâchèrent mon visage et glissèrent jusqu'à ma taille de
manière à augmenter la friction entre nos corps. Son érection était très présente et elle se
pressait juste là où elle était attendue. J'allais me mettre à gémir comme une folle d'une
minute à l'autre. Une de ses mains trouva mon sein et le pétrit à travers mon t-shirt.
Les choses commençaient à être un peu trop passionné. Il souleva mon haut d'une
main et tira sur mon soutien-gorge de l'autre. Je dus l'arrêter.
« Ta soeur et Jasper pourraient venir ici d'une seconde à l'autre. »
Je passai un bras entre nous pour le tenir à distance mais cela ne le dissuada pas. Il
avait toujours ses deux mains sous mon t-shirt et il pinçait maintenant mes tétons dénudés.
« Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. » Il poussa mon bras et m'attira à lui. Il embrassait
mon cou alors que je me débattais pour m'éloigner de lui.
« Edward, arrête. » insistai-je en essayant de remettre mon t-shirt en place. « Ils
pourraient monter. »
« Ils ne le feront pas. » grogna-t-il avant de pencher la tête et de passer sa langue sur
mon téton durci.
« Ils pourraient. » contrai-je seulement parce que je ne voulais pas que Jasper me voit
donner à Edward ce qui ressemblait à une lap dance. Si cela arrivait, il n'allait jamais me
lâcher. Néanmoins, ma résistance physique commençait faiblir. Mon corps aimait ce
qu'Edward pouvait lui faire. Certaines parties de mon corps aimaient cela plus que tout ce
qu'elles avaient déjà ressenti auparavant.
« Ils ne viendront pas. » affirma-t-il. Ses yeux croisèrent les miens, ils étaient brûlants.
C'était un mélange intense de désir, de colère et d'agacement.
Il reprit mon visage entre ses mains et m'embrassa durement. Je m'abandonnai
complètement et lui rendis son baiser avec une passion égale. Il me relâcha et recommença à
soulever mon haut.
« Tu ne peux pas en être sûr. » gémis-je. Je refusai de lever les bras dans une dernière
résistance.
« Putain de merde ! » beugla-t-il. Il se leva, m'emportant avec lui dans un mouvement
alimenté par sa colère.
Maintenant, j'avais peur.
Il me tint fermement par les bras. « Elle sait que je t'ai amené ici pour qu'on s'assoit
devant le feu ! Elle ne viendra pas ici quand elle sait qu'il y a un feu ! Putain ! »
Rempli d'une rage inexplicable, il me rejeta sur le fauteuil avant de donner un coup de
pied dans la table sur laquelle se trouvait nos verres de vin. Les verres et le vin s'écrasèrent
contre le mur en briques. Edward se dirigea de l'autre côté du patio et se tint à la rampe. Il
laissa tomber sa tête et hurla dans l'obscurité. Il lançait des obscénités à personne et tout le
monde en même temps.
Mon coeur battit encore plus vite. La bataille ou la fuite de mon corps allait prendre le
dessus. Néanmoins, je n'allais pas me battre ou le fuir. J'arrangeai mon haut et me levai. Je ne
pensais pas qu'il soit sûr de m'approcher de lui alors je restai en arrière, essayant de
comprendre ce qui s'était passé.
Alice ne serait pas montée ici à cause du feu ? Les cicatrices. Cela avait peut-être
quelque chose à voir avec les cicatrices.
Edward se redressa mais il fixait toujours le sol. Je fis lentement quelques pas vers lui.
J'avais mal à la poitrine à cause des battements incessants de mon coeur. Mes mains
tremblaient alors que je les tendais pour les poser sur son dos.
« Je ne comprends pas. » murmurai-je. J'étais épatée de pouvoir faire sortir quelque
chose de ma bouche. « Pourquoi est-ce qu'Alice ne monterait pas ici si elle sait qu'il y a un feu

« Je ne veux pas en parler. » cracha-t-il violemment.
Je retirai ma main comme si j'allais être mordue. J'avais envie de partir en courant pour
retrouver Alice et Jasper. J'étais désolée de l'avoir mis en colère. J'étais désolée que sa soeur
ait sans doute été brûlée par un feu. Et plus que tout, j'étais désolée de ne pas savoir comment
agir avec lui quand il était dans cet état.
« Je suis désolée. Connaissant Jasper, je l'imagine bien monter ici pour vérifier que je
vais bien. Je ne suis pas très à l'aise avec le sexe. Je suis gênée facilement. Je ne voulais pas...
»
Edward se tourna, une douleur tourmentée émanait de ses yeux. Je le voyais très bien
même dans la pénombre de la nuit.
« Bon sang, est-ce que tu es en train de me demander pardon ? »
« Je suppose... Je veux dire, oui... Je ne sais pas. » Je racontai n'importe quoi.
Il m'attira dans ses bras et m'enlaça fermement. Nous restâmes ainsi pendant plusieurs
minutes. La semaine dernière, quand j'avais dit de lui qu'il était compliqué, je n'avais aucune
idée à quel point c'était le cas. Sortir avec Edward était comme faire des montagnes russes. Ça
montait et descendait, il y avait plein de virements et de revirements et c'était à la fois excitant
et complètement terrifiant.
« Jasper et toi devriez rentrer. Je ne veux pas que tu sois sur la route trop tard. » dit-il
de sa façon maîtrisée et autoritaire.
Juste comme ça, il était redevenu détaché et avait repris le contrôle. Il me prit la main
et s'assura que j'évitai le verre brisée au sol. Il ne dit rien alors que nous redescendions dans la
salle de jeu. J'entendais le rire d'Alice depuis l'autre bout du couloir. Jasper et elle venaient de
terminer une partie de billard au moment où nous entrâmes.
« T'es une grosse arnaqueuse ! » Jasper secoua la tête sans le croire alors qu'Alice
tapait dans la dernière boule.
Sans le moindre remord, Alice alla vers lui et tendit la main. « Je devrais te demander
pardon mais tu étais une proie tellement facile. »
Il lui tendit un billet de vingt dollars qu'elle fit glisser dans la poche arrière de son
pantalon avec un sourire satisfait.
« Jasper et Isabella devrait y aller. Il est tard. » annonça Edward. Leurs visages se
décomposèrent.
« Oh allez, j'ai besoin de faire une nouvelle partie pour récupérer mon argent. » se
plaignit Jasper.
« Tu crois que tu pourras me battre après ça ? » rétorqua Alice.
« Oh, je le peux et je vais le faire. »
« Tu parles beaucoup pour un mec qui vient de perdre alors que je n'essayais même
pas de gagner ! »
« Tu n'essayais pas, hum ? » rigola Jasper.
Alors qu'ils continuaient à plaisanter, Edward s'avança vers Alice et lui prit la queue
de billard.
« Il est temps qu'ils s'en aillent. » dit-il sèchement.
Alice le regarda puis tourna la tête vers moi. Je n'étais pas aussi douée qu'Edward pour
dissimuler mes émotions. J'étais persuadée que j'avais toujours l'air choqué. Elle recentra son
attention sur son frère.
« Qu'est-ce qui s'est passé ? » demanda-t-elle en le fixant d'un air accusateur.
« Rien. » répondit-il calmement.
Merci mon dieu, elle ne me posa pas de questions. Je ne pensais pas être capable de
parler avec ma voix tremblante.
« Est-ce que tu as invité Bella à déjeuner avec Carlisle et Esmée demain ? » le
questionna Alice sans se laisser démonter par son attitude froide.
Edward baissa la voix. Le fait qu'elle parle du déjeuner devant des gens rendait son
mécontentement évident. « Elle ne peut pas venir. Ils doivent y aller. Maintenant. »
Alice n'était pas la seule à avoir remarqué que j'étais un peu déboussolée. Jasper avait
posé sa queue de billard et se tenait à mes côtés. Il m'avait pris la main.
« Allons-y. » murmura-t-il avant de s'adresser à Edward et Alice. « Merci pour le
dîner, Edward. Alice, je récupérerais mon argent une autre fois. Bonne nuit. »
Il m'entraîna rapidement hors de la pièce. Je ne dis rien et Edward et Alice non plus.
Le début de la soirée avait été Mon étreinte avec Edward avait encore amélioré les choses
jusqu'à ce que tout vire au cauchemar.
Jasper m'ouvrit la portière et courut vers le côté conducteur. Il ne prononça pas un mot
jusqu'au portail.
« Qu'est-ce qui s'est passé, putain, Bella ? Est-ce qu'il t'a fait du mal ? Je jure devant
dieu que s'il t'a blessé, je vais y retourner pour le tuer. Je me fiche de la taille de son garde du
corps. »
Je secouai la tête, incapable de parler d'une façon cohérente. Mes émotions et mes
pensées étaient trop emmêlées. Avant que je m'en rende compte, mes larmes se mirent à
couler.
« Jure moi qu'il ne t'a pas fait de mal. » insista Jasper, paniquant légèrement. « Jure-le
ou j'y retourne. »
Je secouai vigoureusement la tête tout en m'essuyant le visage de mes deux mains. « Il
ne m'a pas fait de mal. »
Je ne savais pas si c'était la vérité ou un mensonge. C'était un peu des deux. Il avait été
agressif, sexuellement, physiquement et verbalement mais je ne pense pas qu'il voulait me
blesser. Il voulait me repousser. Je n'étais pas sûre de savoir ce que je ressentais à propos de
ça. Je voulais qu'il me laisse entrer, qu'il me donne quelque chose pour que je puisse un peu
les comprendre, ses changements d'humeur et lui. Peut-être qu'il y avait trop de murs à
traverser. Peut-être qu'il m'empêchait simplement d'essayer de réaliser l'impossible.
Grâce à la circulation calme et à la conduite de fou furieux de Jasper, nous arrivâmes
en ville en trente minutes. J'allai directement dans ma chambre et plongeai mon visage dans
mon oreiller. Je me laissai aller derrière ma porte fermée. Jasper ne me dérangea pas et me
laissai l'espace et le temps dont j'avais besoin.
Quand je sentis que toutes mes émotions négatives avaient disparu, je me préparai
pour aller au lit. Je me changeai et enfilai un vieux t-shirt de l'Université de Washington avec
un short en coton. J'attachai mes cheveux en un chignon défait et me regardai dans le miroir
avant d'ouvrir la porte pour aller à la salle de bain. Mes yeux étaient bouffis et rouges,
impossible de le cacher. J'espérais que Jasper était allé se coucher.
Quand je sortis de ma chambre, je vis de la lumière sous sa porte. Il s'était enfermé
dans sa pièce mais il était toujours debout. J'étais presque arrivée à la salle de bain quand il
eut un coup à la porte d'entrée. Jasper sortis de sa chambre et alla ouvrir avant même que je
puisse envisager de le faire. De l'autre côté de la porte se trouvait Edward.
« Même pas en rêve. Casse-toi. » dit Jasper. Il essaya de lui claquer la porte au nez
mais la main d'Edward s'écrasa contre la porte, la gardant ouverte.
« S'il te plait. » dit Edward avec hésitation.
« Laisse-le entrer, Jaz. » dis-je d'une voix rauque à cause de mes pleurs.
Jasper ne voulait rien entendre. « Tu viens de pleurer pendant une heure et demi. Je
crois qu'il en a assez fait pour ce soir. »
« Laisse-le entrer. » répétai-je d'une voix plus claire.
Edward contourna gentiment Jasper et me suivit dans ma chambre sans un mot. Je
fermai la porte, sachant que Jasper allait tourner comme un lion en cage.
« Ma soeur est désolée de ne pas avoir pu dire au revoir correctement. Elle espère que
ce soir n'était pas la dernière fois qu'elle te voyait. »
« Je me sens mal moi aussi. » répondis-je en m'appuyant dos à la porte. Je gardais la
main sur la poignée. Je ne pris pas la peine de lui promettre que je la reverrai puisqu'en fait, ça
dépendait plus d'Edward que de moi.
Il passa une main dans ses cheveux. C'était quelque chose qu'il semblait avoir fait sans
arrêt depuis la dernière fois que je l'avais vu.
« Je ne veux pas que tu aies peur de moi. » dit-il d'une voix pleine de regret.
« Ce n'est pas le cas. » Il me lança un regard qui me montra qu'il ne me croyait pas
mais qu'il n'était pas d'humeur. « Je suis terrifiée. » confessai-je.
Mes paroles semblèrent le blesser. Il fit la grimace et laissa tomber sa tête. « J'aimerais
pouvoir te dire que tu ne devrais pas. »
Même s'il me disait de ne pas avoir peur, ça n'allait pas m'empêcher de ressentir cela.
Cette réalité était en partie ce qui m'avait fait pleurer. La peur n'aurait pas dû être l'émotion
prédominante dans notre relation.
« Je n'étais prêt pour ça. Je n'avais pas prévu de faire entrer ma soeur dans notre vie si
tôt. Si Charlotte avait gardé sa bouche fermée, ça n'aurait pas été un problème. » cracha-t-il.
Je me sentis soudainement désolée pour Charlotte. J'étais sûre qu'elle allait entendre
parler de son mécontentement, si ce n'était pas déjà fait.
« Malheureusement, ma soeur a entendu parler de toi et c'est assez difficile de lui
refuser quelque chose quand elle le veut vraiment. » Il me donnait un autre exemple qui me
confirmait qu'Alice était exactement comme son grand frère. « Me retrouver avec ma soeur
me fait... penser à des choses que je préférais ignorer. »
Je lâchai la poignée de la porte mais gardai une distance entre nous. Je ne savais pas
quoi dire alors je restais silencieuse. Je supposais qu'il avait encore des choses à dire.
« Je ne fais pas ce genre de chose. » Il nous désigna de la main. « Je ne sais pas
comment faire. Je devrais te laisser tranquille. Je ne devrais pas te demander de te lancer là-
dedans avec moi mais je ne peux pas m'arrêter. Je me mets en colère contre toi parce qu'à
cause de toi, j'ai vraiment envie de toi et c'est injuste. Je sais que c'est injuste. »
Son honnêteté était une fois de plus inattendue. À chaque fois que j'arrivais à me
convaincre de le quitter, sa vulnérabilité me ramenait à lui. Je fis un pas vers lui, je ressentais
le besoin étrange de le consoler.
« Je t'avais prévenu à propos de moi. Je ne suis pas normal, Isabella. Je fonctionne
mieux dans un monde où je dis quelque chose et les gens m'écoutent. Où je n'ai pas à
m'expliquer ou à rationaliser sur ce que je veux faire. J'obtiens juste ce que je veux quand je le
veux. »
Je comprenais cela plus que tout chez lui. C'était en partie ce qui m'avait effrayée ce
soir. Je ne voulais pas me retrouver dans une position où je n'aurais pas eu le contrôle total de
mon corps.
Il s'assit sur mon lit tout en continuant à se tirer les cheveux. « J'ai perdu le contrôle ce
soir. J'aurais dû respecter tes sentiments et arrêter quand tu me l'as demandé. Je n'ai pas
d'excuse. » Il leva la tête vers moi. Il rayonnait littéralement de sincérité. « Ça ne se
reproduira plus. Je te le promets. »
Quelque chose me disait qu'il le pensait. Edward semblait être le genre de personne
qui ne faisait pas la même erreur deux fois.
« Je te crois. » lui dis-je. Je m'assis à côté de lui sur mon lit défait. C'était ma façon de
lui montrer que je n'avais pas peur d'être près de lui. « C'est juste que je ne sais jamais à quoi
m'attendre avec toi. J'ai l'impression que je devrais être tout le temps parée à tout. Tu as
tellement de gâchettes. C'était comme si j'étais au milieu d'un terrain miné et que peu importe
ce que je fais ou à quel point j'essaye de les éviter, je suis destinée à en faire sauter une. Peut-
être qu'il est là le problème. »
« Pourquoi est-ce que tu fais ça ? » Sa voix claqua. « Pourquoi est-ce que tu
m'acceptes aussi facilement ? Je suis le problème, Isabella. Pas toi. »
« Alors parle moi. Si tu veux continuer à faire que ça marche, peu importe ce que c'est,
j'ai besoin de te connaître, de te comprendre. Qu'est-ce qui vous est arrivé à ta soeur et toi ? »
Edward se frotta le visage dans ses mains. Il semblait se préparer à ce qu'il allait dire.
« Alice avait dix ans, j'en avais quinze. Il y a eu un feu et elle a été brûlée du côté droit, de la
taille jusqu'au cou. Ils ont été capable d'éteindre le feu avant qu'il n'atteigne son visage et ses
cheveux. Les chirurgiens plastiques ont toujours dit qu'elle avait eu de la chance. » Il rigola
d'un rire sans humour. « Comme si le fait qu'elle ait senti l'odeur de sa propre chair en train de
brûler faisait d'elle une personne chanceuse. »
Je déglutis difficilement. Je ne savais pas à quel point la situation était tragique. Je me
demandais s'il avait aussi des cicatrices physiques. Les émotionnelles étaient plutôt évidentes.
Edward soupira plaintivement en baissant les yeux. « Elle ne supporte pas vraiment de
rester près d'un feu. Elle l'évite. Ça fait ressortir une sorte de stresse post-traumatique. Elle en
fait des cauchemars, je suppose. »
Quand j'y repensais, la semaine précédente, quand j'étais chez lui, toutes les cheminées
étaient allumées. Cette fois-ci, ce n'était pas le cas, il n'y en avait pas une seule. Je l'avais
remarqué quand nous étions dans la salle à manger mais je n'y avais pas trop porté attention.
On était en plein mois de juillet, pourquoi est-ce qu'il aurait eu besoin d'allumer ses cheminées
? Maintenant, je savais que c'était parce qu'il prenait soin d'Alice, il la protégeait.
« C'est terrible. » J'essayais de ne pas laisser de la pitié s'infiltrer dans mon ton. « Elle
est tellement forte et sûre d'elle. »
« Nous, les Masen, avons notre propre façon de gérer nos faiblesses. » répondit
Edward en prenant ma main dans les siennes. Ses mains étaient douces et chaudes. Il caressa
le dos de ma main avec ses longs doigts.
« Est-ce que tu as été blessé par le feu ? » Je prenais le risque pour qu'il continue à
partager avec moi.
Il secoua la tête mais ne dit rien. Il amena ma main à ses lèvres, faisant voleter des
papillons dans mon ventre. Il pouvait être tellement gentil quand il le voulait, tellement
différent de la façon dont il avait agi quand nous étions sur le patio.
« Ça a dû être tellement dur pour tes parents. » commençai-je mais Edward lâcha ma
main et se leva dans un mouvement brusque.
« Terrain miné. » cracha-t-il. Ses poings étaient serrés à ses côtés.
Les parents - sujet interdit. Perturbant, mais bon à savoir. Je restai assise là à attendre.
J'espérais qu'il se reprendrait.
« Merci pour m'avoir parlé d'Alice. Je n'irai pas plus loin, promis. »
J'observai ses mains se détendre et la droite passa dans ses cheveux. Il se tourna. Son
expression était calme mais ses yeux étaient distants.
« Alice et moi allons déjeuner avec mon oncle et ma tante demain. Si j'arrive à
travailler un peu après, je pourrais me libérer pour passer du temps avec toi dimanche. Si tu
veux, tu pourrais venir à l'appart et rester dîner. »
Je hochai la tête. « Ça m'a l'air super. » Il ne voulait pas que je vienne déjeuner avec
son oncle et sa tante. Si ses parents étaient un terrain miné, sa famille semblait être un grand
non-non pour le moment.
« Je devrais y aller. Il est tard et tu as besoin de te reposer. » dit-il un peu trop
mécaniquement. Le mur par dessus lequel j'avais pu jeter un coup d'oeil était à nouveau
fermement en place.
Je me levai et m'arrêtai devant lui, posant ma main sur son torse. « Merci d'être venu
pour arranger les choses. Si tu m'en donnes l'occasion, on pourra s'en sortir ensemble. » Je lui
fis un petit sourire.
Ses yeux s'adoucirent et il me regarda avec respect. « Pour toi, Isabella, je ferais tous
sauf partir. » Sa main repoussa des mèches de mes cheveux de mon visage. Il se pencha et
m'embrassa sur les lèvres. Il laissa sa bouche quelques secondes de plus sur la mienne. «
Bonne nuit. » murmura-t-il. Puis il était parti.
Il passa devant Jasper sans un mot et quitta l'appartement. Jasper était appuyé contre le
dos du canapé, les bras croisés et un air désapprobateur sur le visage.
« Il va te créer des problèmes, Bells. J'aime vraiment beaucoup sa soeur, mais il ne va
t'apporter que des bons gros problèmes. »
Il avait sans doute raison mais c'était impossible d'arrêter maintenant. J'étais mêlée à
cette histoire et je n'aurais pas pu m'en sortir même si je l'avais voulu. Je ne pouvais
qu'espérer que nous ne courions pas à notre perte.
*_* Un chapitre fort en émotions quand même... Rencontre avec Alice et on en
apprend plus sur le passé d'Edward... C'est encore difficile de deviner ce qui a pu leur arriver
mais au moins on en sait plus...
Oyez ! Oyez ! Mes amies, préparez vos affaires, nous allons camper la semaine
prochaine avec Edward (*cri strident*) Si vous êtes des frustrées de la scène de la tente dans
"Hésitation", le prochain chapitre est pour vous (*oui vous !*) ^^
Il m'arrive de temps en temps de parler de mes autres fictions (surtout quand elles ont
des petites ressemblances)... Alors voici mes amies, une nouvelle fiction qui me fait penser à
celle-ci, non pas pour l'histoire (Duh ^^) mais pour les personnages...
Donc, si vous aimez les Edward arrogants et fiers et que vous adorez les Bella à la
répartie cinglante, l'histoire qui suit est pour vous !
Il s'agit de "A Pound of Flesh" par Jaxon22
(http(:)/www(.)fanfiction(.)net/s/7223083/1/A_Pound_of_Flesh_Traduction_jaxon22)
Pour l'instant, il n'y a que le prologue mais pour une fois, je vous demande de me faire
confiance, cette fiction est une tuerie ^^
Bon bein c'est pas tout ça mais je vais vous laisser... On dit vendredi prochain midi ou
pas ? (n_n) N'oubliez de me laisser une trace plus ou moins pluvieuse (il fait pas beau en ce
moment ^^) de votre passage ! Merci !
A très vite ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 6*: Chapitre 6

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Je sais qu'il n'est pas vraiment midi en France... mais nous sommes vendredi et il doit
bien être midi quelque part... en plus, ce chapitre s'est suffisamment fait attendre, non ? ^^
Peut-être quelques explications ? Hmm, oui... alors, comme vous le savez peut-être, le
chapitre était déjà prêt (ouaip', j'ai de l'avance sur cette histoire ^^) mais voilà, j'ai remarqué
une baisse de visite et de reviews... Hors, je trouvais ça vraiment dommage que la superbe
histoire de troublefollows1017 soit pénalisée à cause des vacances et de l'absence de
certaines... Ça, c'était pour la première semaine... Pour le deuxième vendredi, je n'étais tout
simplement pas chez moi et je n'avais pas accès à Internet... Londres est une ville remplie de
Starbucks mais la 3G coûte un peu cher là-bas ^^ alors pas de chapitre non plus...
Enfin bref, un nouveau chapitre maintenant ;)
Je pense/J'espère avoir bien répondu à tout le monde par MP mais je voulais aussi
remercier toutes les revieweuses anonymes ! Un grand merci à Sophie S (J'en suis vraiment
heureuse, merci :)), Poushou (Hmm... Je dirais qu'elle mélange un peu les genres... Il y a de
la romance, du mystère mais aussi des touches d'humour ;)), Clotilde (Edward reste encore
bien mystérieux mais on en apprend un peu plus sur sa façon de penser dans le chapitre qui
suit ;)), Ange (C'est sûr que Bella a du boulot ^^), katymina (Ouais... malheureusement,
Bella fait partie du voyage... On pourra toujours l'enfermer dans le coffre... XD), annabelle
(C'est sûr que Bella a intérêt à s'accrocher ^^), Marie (Tes compliments ont bien été transmis
^^ merci ! Hmm, je ne vais pas tout te dévoiler mais non, Aro n'est pas le père d'Edward bien
que la clef de toute cette histoire est bien "en partie" son enfance... Jasper et Alice ne sont pas
présents dans le chapitre qui suit mais même si leur couple n'est pas vraiment au premier
plan, on aura des grands moments avec eux ;) Encore merci pour ton message !), Sandry
(Edward est vraiment un personnage torturé... :$), first fan (Merci pour ton mot très
encourageant :) J'espère que le chapitre te plaira, personnellement, c'est un de mes préférés
^^), TeamEdward (C'est clair que le camping c'est pas trop pour moi mais crois moi, ce
chapitre vaut le coup d'oeil ^^), ccilia (Tes suppositions paraissent logiques mais ce n'est pas
vraiment ça... disons que le passé d'Edward est très compliqué ^^), Lulu (C'est marrant, je
trouve aussi que le personnage d'Alice conserve une certaine fraîcheur malgré son passé :) en
plus si elle pouvait éloigner un peu Jasper le temps qu'Edward et Bella se rapprochent un
peu, ça serait pas mal, non ? ^^), o0O-Eden-O0o (Dévouée... Dévouée... J'étais partie en
vacances chercher R. Patz à Londres mais finalement, j'ai trouvé mieux XD Un peu de retard
mais voilà le nouveau chapitre... ), na (Merci :)), Amy (Elles arrivent le vendredi qui suit ?
^^), S (On peut dire qu'il se livre au compte gouttes...) et Elle (Merci :) Non, rien de grave,
c'était juste les vacances imprévues ^^) !
Ce chapitre est un de mes préférés de tooooouuutes la fiction ! Parce que non
seulement on va camper avec Edward, mais on va aussi faire des courses avec lui ^^... de
grand moments en perspective...
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous sommes vendredi, il est midi... Bon appétit !
J'espère que vous aimerez !
Chapitre 6
Vendredi 23 Juillet, Midi
Merci mon dieu, on était vendredi. Ça avait été une longue semaine et j'étais prête à
m'échapper. Et plus important encore, j'étais prête à voir Edward. Je ne l'avais pas vu depuis
le dimanche soir. Nous avions passé une grande partie de l'après-midi ensemble, sans
problème, jusqu'à ce qu'il reçoive un coup de téléphone. Foutu Blackberry. Il y avait du
grabuge dans la Masen Corporation à propos de quelque chose du nom de Denali. Le dîner fut
plusieurs fois interrompu par son téléphone et les arrangements qu'il organisait pour aller à
New York le soir même. Il semblait horriblement frustré pour quelqu'un qui n'avait même pas
à prendre un vol commercial. Évidemment, Edward avait son propre jet privé.
Je ne lui demandai même pas quel était le problème, sachant que j'allais sans doute
entendre les mots terrain miné. Il ne s'excusa pas pour m'avoir renvoyée chez moi juste après
le dîner. Il m'embrassa passionnément et me promit qu'il reviendrait à temps pour aller
camper. Je n'étais pas du tout en colère contre lui. Je comprenais très bien qu'il était à la tête
d'une énorme société et qu'il n'y avait aucune garantie en ce qui concernait le temps qu'il
pouvait passer avec moi. J'étais peut-être déçue mais certainement pas fâchée. Néanmoins, le
lendemain, un énorme bouquet de roses fut livré à l'Eclipse à mon nom. Edward réussit à faire
louper un battement à mon coeur avec seulement les quelques mots qu'il avait écrit sur un
petit morceau de papier.
Isabella,
Ces fleurs marquent la promesse que je te fais d'éteindre mon portable de
vendredi soir jusqu'au dimanche après-midi. Je serai bien trop occupé à communiquer
avec la nature et aussi avec toi, à plusieurs reprises.
Affectueusement,
Edward.
Aujourd'hui, c'était la première fois en cinq semaines que je n'appréhendais pas un
vendredi midi. Peut-être que c'était parce qu'au lieu que ça soit lui qui vienne à mon travail,
c'était moi qui allait à ses bureaux. J'avais un jour de congé. Nous allions camper et avions un
long trajet qui nous attendait. Edward avait un peu de travail à faire dans la matinée mais il
me demanda de venir à midi tapante.
L'homme derrière le bureau du 54ème étage me laissa passer sans problème cette fois-
ci. Il me fit un sourire chaleureux et téléphona pour que quelqu'un vienne tout de suite me
chercher. Alec l'Assistant passa les portes et m'accueillit avec un sourire perplexe.
« Bonjour, Isabella. »
« Bonjour, Alec. » répondis-je en essayant désespérément de réprimer mon excitation
enfantine. La promesse d'Edward de communiquer de façon répétée avec moi me faisait
glousser comme une écolière au concert de Justin Bierber.
« Edward m'a dit que son téléphone serait éteint pendant votre petite virée. Devrais-je
m'inquiéter que vous nous le perdiez là-bas ? »
Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Je n'y avais pas penser. C'était sympa de savoir
qu'Edward avait parlé de nous à Alec. Je n'étais pas une maîtresse cachée. Pas que j'étais sa
maîtresse. Encore. Mon dieu, j'espérais qu'il n'avait pas parlé à Alec de la partie maîtresse.
« Lui et moi en parlions ce matin et je lui ai dit que je ne pourrais pas vous le
reprocher après tous les soucis qu'il vous a créé. »
« Je vous promets de le ramener en un seul morceau. Avec un peu chance, il sera
seulement fatigué. » lui assurai-je. « À moins qu'il m'énerve une fois là-bas. »
Alec sourit. « Soyez patiente avec lui, Isabella. Il s'agace facilement, surtout quand les
choses ne lui sont pas familières et qu'il n'a pas le contrôle. Il n'aime pas trop sortir de sa zone
de confort mais c'est une bonne chose pour lui. Je pense que vous êtes vraiment une bonne
chose pour lui. »
J'étais surprise par sa franchise. Alec était un employé mais je sentais qu'ils avaient
une relation très proche. Il semblait véritablement tenir à Edward et il le respectait comme une
personne, pas seulement comme son patron.
Nous passâmes une multitude de portes et montâmes dans un petit ascenseur qui
menait au bureau d'Edward. Alec passa encore quelque fois son passe dans des détecteurs et
nous arrivâmes dans la pièce où se trouvait l'autre assistante d'Edward. Alec me la présenta
comme étant Maggie.
« Isabella. » La voix de velour d'Edward rendit mes genoux faibles. Il sortit de son
bureau et s'avança vers moi. La façon dont il me regardait, réchauffa mon corps. Il
m'accueillit avec une douce étreinte et un baiser sur la joue. Ses lèvres étaient froides contre
ma peau chaude.
« Je lui ai dit d'y aller doucement avec vous là-bas. » le taquina Alec. « Nous avons
besoin que vous soyez de retour sain et sauf lundi. »
« Quelque chose me dit qu'avec toute la nuit de samedi et dimanche toute la journée, à
récupérer dans mon grand lit confortable, ça ira. » répondit Edward en me fixant.
J'avais passé la semaine à me concentrer sur la partie camping de notre week-end mais
je me consumais littéralement à l'idée de passer la nuit dans le lit d'Edward. Communiquer.
L'un avec l'autre. Plusieurs fois.
« Je t'ai acheté quelque chose pour ce soir. J'espère que ça ira. » dis-je en lui tendant la
boîte que je tenais. J'espérais détourner l'attention de mon visage rougi sur lui.
« Tu m'as acheté quelque chose ? » Edward semblait complètement perdu.
Je n'avais pas de papier cadeau alors j'avais fait ce que ma mère faisait quand j'étais
petite. Le cadeau était enveloppé par la bd du journal du dimanche. « C'est le cadeau qui crée
un sourire sur ton visage avant même que tu l'ouvres. » dis-je me sentant soudainement gênée.
Edward secoua la tête d'un air incrédule. « Tu m'as acheté un cadeau ? »
Je roulai des yeux. Personne n'avait jamais acheté de cadeau à cet homme ?
« Ouvre-le. »
Il alla jusqu'au bureau de Maggie et comme un petit gosse à Noël, arracha le papier
cadeau avec un abandon désespéré. Il jeta le couvercle par terre et sortit d'abord le t-shirt
rouge de la boîte. ''Plante ma tente'' était écrit dessus en lettres majuscules blanches.
« Je n'étais même pas sûre que tu avais un t-shirt alors j'ai pensé qu'il valait mieux que
je t'en achète un. Comme ça, tu te sentiras à ta place au milieu du petit peuple. » dis-je en lui
faisant un clin d'oeil.
Alec s'approcha pour voir ce qui avait réduit Edward au silence et rigola doucement
quand il vit le t-shirt. Edward posa ce dernier de côté et sortit ensuite le Levi's de la boîte. Je
l'avais imaginé dans ce 501 en jean depuis que je l'avais acheté.
« Vu que j'ai payé une de tes notes astronomiques de pressing, je me suis dit que ça
serait sympa que tu aies jean lavable. Ça devrait me faire économiser de l'argent puisque j'ai
prévu de te salir un peu ce soir. »
Maggie couvrit sa bouche de sa main pour retenir son rire. L'expression d'Edward était
insondable. Je n'arrivais pas à savoir s'il aimait ou non. Ce cadeau était ma façon à moi de lui
demander de me rejoindre dans le monde réel où les gens achetaient des vêtements qui ne
coûtaient pas autant qu'un semestre à la fac. Il ne dit rien et je commençai à m'inquiéter
d'avoir marché sans le vouloir sur un autre terrain miné.
« Tu n'es pas obligé de les porter si tu ne veux pas. Je pensais juste que... »
« Pourquoi est-ce que je ne les porterais pas ? » m'interrompit-il en me regardant d'un
air curieux.
Je haussai des épaules et mordis ma lèvre. Un côté de la bouche d'Edward se releva en
ce sourire en coin qui faisait accélérer les battements de mon coeur. Je suppose qu'il aimait
mon cadeau après tout.
« Tu ne cesses jamais de me surprendre. » marmonna-t-il en secouant la tête. « Je les
aime vraiment, merci. » Il m'attrappa et m'embrassa sans gêne devant ses assistants.
Entre le baiser fantastique et le fait qu'il ait utilisé le mot interdit en ''A'', je me
transformai en gelée entre ses mains.
Prête à me retrouver seule avec lui, je précipitai notre départ. « On devrait y aller. Il
faut que je fasse le plein avant de partir. »
Il plissa les yeux en me fixant. « On ne va pas prendre ta camionette, Isabella. »
« On a besoin de ma camionette. » le contrai-je. « On a besoin d'espace à l'arrière pour
mettre la tente et toutes nos affaires. On a besoin de ma camionette. »
« Une Cayenne, c'est un VUS. » répondit-il comme si je vivais dans le fin fond du
pays.
« Une Porsche VUS. » murmura Alec.
« Tu as une Porsche VUS ? » On allait jamais passé inaperçu dans le monde réel. Je
soupirai et répondis à ma propre question. « Évidemment que tu as une Porsche VUS. Peu
importe. Je ne vais pas gagner cette bataille, pas vrai ? »
« Non, carrément pas. » Edward m'embrassa une nouvelle fois sur la joue. « Allons-y.
»
Il me suivit jusqu'à mon appartement dans sa voiture de luxe pour que je puisse y
laisser ma camionette et qu'on puisse tout charger dans son coffre. Edward monta aussi pour
se changer. J'avais vu cet homme dans des costumes à huit milles dollars mais rien ne m'avait
préparée à un Edward en t-shirt et Levi's. Je me tapotai mentalement le dos parce qu'il était
l'homme le plus sexy du monde. Le jean tombait bas sur ses hanches et le t-shirt mettait en
valeur ses pectoraux d'une façon qui me faisait frissonner.
Nous partîmes pour le Camping Heart o' the Hills qui se trouvait à environ deux
heures de route de la ville, tout près de Port Angeles. Mon père et moi y avions campé de
nombreuses fois et j'aimais que les emplacements soient grandes et nous donnaient
suffisamment d'intimité. C'était aussi le camping le plus proche du Hurricane Ridge, ce
qu'Edward voulait voir. À cet époque de l'année, il y avait des prairies juste au nord de l'office
du tourisme, inondée par une mer de fleurs sauvages colorées. Les Meadow Loop Trailers
étaient faciles d'accès et pas trop ardu pour un novice comme Edward.
Après un trajet agréable dans sa Porsche Cayenne horriblement incroyable mais
pourtant ridicule chère, nous nous arrêtâmes à Port Angeles pour acheter des affaires.
Apparemment, Edward n'avait jamais été faire du shopping à Walmart. Il fut immédiatement
déconcerté par un enfant qui faisait un caprice monstrueux devant la machine à chewing-gums
et par sa mère qui ne faisait pas attention à lui et qui continuait à faire du shopping dans le
magasin.
« Où est-ce que tu m'emmènes exactement ? » murmura-t-il à mon oreille alors que je
prenais un caddie.
« Sois sage. » le grondai-je. « C'est notre arrêt shopping. On ne fera qu'entrer et sortir,
promis. »
Nous nous dirigeâmes directement vers le rayon camping. Cette partie de notre
aventure shopping ne faisait pas partie de mon plan d'origine. Mais pour Mr Je-Ne-Fais-
Jamais-Mes-Propres-Courses-Moi-Même, peu importe que j'avais passé la journée à faire
l'aller-retour entre Seattle et Forks pour récupérer les affaires de mon père. L'obstiné Mr
Masen n'aimait pas emprunter. Il ne voyait pas pourquoi il ne pouvait pas acheter sa propre
tente. Et s'il aimait le camping et voulait en refaire ? Je fus aussi informée qu'il ne dormait
jamais dans quelque chose de plus petit qu'un lit queen-sized alors le matelas deux places de
mon père n'allait pas du tout.
Dans le rayon des tentes, Edward parcourut la sélection disponible pendant une dizaine
de secondes puis il prit la plus chère.
« Je ne pense pas qu'on ait besoin ''d'un pavillon'' trois pièces qui peut-être occupé par
jusqu'à dix personnes. » dis-je en croisant les bras sur ma poitrine. Évidemment, je parlais à
un homme qui vivait seul dans une maison à sept chambres. Ça faisait baisser son espace
personnel d'un sacré niveau.
« De quoi est-ce que tu parles ? Peut-être que tu ronfles. J'aurais peut-être besoin
d'aller dans ma propre chambre. »
Je penchai la tête de côté. « Je ne ronfle pas et même si c'était le cas, les murs en nylon
léger ne sont pas très insonorisés. »
Un côté de sa bouche s'incurva. « Allez, regarde, ça a l'air... cool. »
« Ça a surtout l'air de prendre toute la nuit pour la monter. Est-ce que tu as la moindre
idée à quel point c'est dur de mettre tout ça en place ? Regarde un peu tous ces piquets et ces
voilages. C'est hors de question. » refusai-je.
Il reposa la boîte en faisant la moue. « Très bien, c'est toi l'expert du camping. Choisis
la tente. »
Je trouvais une Coleman à un prix raisonnable dans laquelle le matelas queen-sized
entrerait parfaitement. Je le laissai la mettre dans le cadis et nous nous dirigeâmes vers les
matelas gonflables.
J'avais obtenu un compromis pour la tente mais il ne voulait pas faire la même chose
pour le matelas. Je le laissai prendre ce qu'il voulait sans se disputer. Cette concession le
rendit arrogant et cela me fit perdre la bataille pour les draps (il refusait tout ceux qui avaient
moins de 500 fils), pour les oreillers (dont j'avais dit ne pas avoir besoin puisque j'avais pris le
mien), pour la marque de bière (parce que les milliardaires ne buvaient pas de marques
banales) et pour la marque des marshmallows (ils ne mangeaient pas non plus la marque du
magasin).
Je gagnai quand même pour le dîner. Nous allions préparer des hotdogs sur le feu qu'il
le voulait ou non. Il se plaignit mais je l'ignorai et les mis dans le caddie. Par vengeance pour
le commentaire de la tente un peu plus tôt, il me demanda pourquoi deux personnes avaient
besoin de deux paquets de hotdogs.
« Est-ce qu'on devrait parler des troubles alimentaires dont tu souffres ? Personne de ta
taille ne peut manger tous ces hotdogs sans... » Il mit deux doigts dans sa bouche comme s'il
allait se faire vomir.
Je sortis mes bons de réduction. « Je peux économiser un dollar sur deux paquets. »
expliquai-je comme si je parlais à une personne normale.
Il plissa immédiatement les yeux. « Range tes bons de réduction, Isabella. »
m'ordonna-t-il.
« Pourquoi ? »
Edward sortit un billet de cent dollars et le tendit au gars qui se tenait devant les
fromages.
« Je viens de payer les courses de ce mec. Est-ce que j'ai l'air d'être le genre de
personne qui a besoin d'économiser un dollar ? Range. Moi. Ça. »
« Mais... »
Il sortit un autre billet de cent dollars de sa liasse et le tint entre deux doigts. « Je
pourrais faire ça toute la nuit et je serai quand même plus riche demain matin que je ne le suis
déjà maintenant. »
Il arrêta une jeune femme qui passait et lui donna le billet. Elle le prit avec hésitation.
Je voyais bien que la pauvre chérie s'imaginait que quelqu'un allait lui sauter dessus pour lui
dire qu'elle venait de se faire piéger.
Il était invraisemblable. Dieu interdisait aux milliardaires d'utiliser des bons de
réduction. J'imaginais bien les gros titres indécents de la partie business du Seattle Times - Le
PDG Masen surprit en train d'utiliser des bons de réduction au Supermarché. Comment
pouvait-il se remontrer en public après ça ? Je n'allais jamais pouvoir réussir à cerner toute la
fortune que cet homme possédait. Je remis mon enveloppe de coupons dans mon sac.
« Ça va, j'ai compris, Mr Masen. » répondis-je en reposant le paquet de hotdogs en
plus. Les gens commençaient à nous fixer. Il y avait des murmures pour savoir qui avait vu ce
qui s'était passé. J'étais sûre qu'ils espéraient tous qu'il continue à distribuer des billets toute la
nuit.
« S'il te plait, range ton argent. » le poussai-je rapidement. J'essayais de ne plus attirer
l'attention. S'il commençait à donner de l'argent à tous ceux qui passaient, on serait entouré
par plus de gens que la dame qui distribuait des échantillons gratuits de trucs à manger.
Nous étions en train de rouler dans l'allée principale quand deux enfants qui se
poursuivaient avec ce qui ressemblait à des concombres sortirent de nul part devant nous. Je
vis les yeux d'Edward s'écarquiller de peur. Juste avant que le premier petit garçon qui
brandissait un concombre ne fonce dans mon petit-ami milliardaire pétrifié, je poussai Edward
pour le mettre en sécurité sur le côté de l'allée.
« J'aurais jamais cru que je regretterais de ne pas avoir amené Tyler avec nous. Cet
endroit est un cauchemar. » râla-t-il d'un air agacé.
Je roulai des yeux et poussai le caddie. Nous avions fini et il ne nous restait plus qu'à
passer à la caisse. Son attitude me tapait un peu sur les nerfs et on avait même pas encore
commencé à camper. Si c'était un indice sur la façon dont il allait gérer le fait qu'on fasse tout
à ma façon, on était mal.
Il se trouve que par hasard, nous traversâmes le rayon parapharmacie. Derrière moi,
Edward attrapa une boîte de préservatifs et la jeta dans le caddie. Je le trouvais un peu
présomptueux alors je les récupérai et les remis dans le rayon sur une autre étagère un peu
plus loin.
« Je les veux. » dit-il d'un ton autoritaire en les relançant dans le caddie.
« Tu t'avances un peu, non ? » raillai-je en m'arrêtant pour les reposer. « On devrait
pas d'abord voir si tu survis à ton premier camping ? »
Il les reprit sur le rayon et les remit dans le caddie. Il se tint devant ce dernier et
l'attrapa à deux mains. « Vu que j'ai réussi à survivre dans cet endroit, le camping devrait être
du gâteau. »
« Tu n'es même pas encore sorti d'ici. » Je reposai la boîte de préservatifs sur l'étagère.
Je m'imaginais bien lui rouler dessus avec le caddie. Il était tellement odieux parfois.
Il m'examina pendant un moment et je vis qu'il n'était pas en colère, plus amusé
qu'autre chose. Il fit le tour du caddie qui nous séparait et pressa son corps contre mon dos.
« Allez, Isabella, je crois que ça pourrait rendre le camping plus intéressant. »
murmura-t-il d'un air charmeur à mon oreille alors que ses mains effleuraient mes flans.
Heureusement que je tenais le caddie parce qu'il me donnait le tournis. Il rejeta les
préservatifs dans le caddie et partit devant moi.
Il voulait que notre première fois se passe ce soir ? Dans une tente ? Sur un matelas
gonflable avec des draps à 500 fils ? Je n'étais pas prête pour ça.
Un homme qui portait un bébé en larmes passa devant nous alors que nous essayions
de rejoindre la sortie du magasin.
« Est-ce qu'il y a une règle qui dit que les gens doivent amener leurs enfants
démoniaques faire des courses avec eux ? »
Je ne pus pas retenir mon sarcasme. « Tout le monde ne peut pas se payer des
nourrices pour s'occuper des enfants ou une bonne pour faire les courses pour eux. Certaines
personnes sont obligées d'amener leurs enfants partout où ils vont. C'est plutôt mal vu de
laisser les bouts de choux se débrouiller tous seuls. »
Edward s'arrêta et me lança un regard mauvais. « Je ne vais pas m'excuser d'avoir les
moyens de profiter d'un certain confort. »
Je passai avec le caddie à côté de lui. « Tu n'as pas à t'excuser pour être riche,
seulement pour un snob et une pimbêche. » rétorquai-je plus qu'agacée par son attitude
élitiste.
Les mains d'Edward passèrent dans ses cheveux et il repoussa les mèches de devant. «
Cet endroit me rend très nerveux. Je n'essayais pas de jouer les snobs. » se défendit-il. Il
baissa la voix pour que personne ne puisse nous entendre.
« C'est mon monde, Edward. Il est rempli d'enfants qui pleurent et de responsabilité
fiscale. Je suis pas glamour. Je récupère des bons de réduction et j'emprunte des tentes. Je n'ai
aucune idée du nombre de fils qu'il y a dans les draps de mon lit et je mange la marque du
magasin. Ton dégoût pour toutes ces choses me fait un peu de peine. »
Du remord s'étala sur son visage. Il posa sa main sur ma joue. « Tu n'es pas définie par
ta situation, Isabella. Tu es tellement plus. Toi, plus que tous les autres, mérite d'avoir le
monde à tes pieds. » dit-il en m'embrassant doucement sur les lèvres.
J'essayai de me souvenir de ce qu'Alec m'avait dit à propos d'Edward, il fallait que j'ai
de la patience. Il ressemblait un peu à un poisson hors de l'eau et il allait sans doute s'agiter
encore un moment. Il fallait que je comprenne que c'était un truc énorme pour lui de faire ça
avec moi.
Nous fîmes la queue dans la file d'attente qui comportait le moins de petits enfants
bruyants. Je sortis mon porte-monnaie et utilisai mes incroyables talents de calcul mentaux
pour estimer la taille de la note. Je me disais que je pouvais payer la nourriture et que lui
pouvait payer tous ces gros trucs.
« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Edward, complètement sidéré.
« Je vais payer pour la nourriture. » répondis-je avec hésitation.
Son regard passa de perdu à agacé en quelques secondes. « Terrain miné. Énorme
terrain miné qui-te-ferait-exploser. » grogna-t-il les dents serrés.
J'arrêtai de respirer pendant une seconde alors qu'il bouillait.
Il se pencha vers moi et parla à voix basse mais il était quand même menaçant. « Je
jure devant dieu que si tu ne ranges pas ton porte-monnaie, je vais faire la plus grosse crise
que ce magasin ait jamais vu. Plus grosse encore que celle du gamin devant la machine à
chewing-gum. Je vais faire le caprice du siècle jusqu'à te faire honte. »
Je clignai des yeux une fois, deux fois, trois fois et glissai mon porte-monnaie dans
mon sac. Si le milliardaire voulait payer, je laissais le milliardaire payer. Aucune raison de
faire un scandale devant les caisses.
Il tendit l'argent à la caissière et s'éloigna alors qu'elle préparait la monnaie pour lui
rendre.
« Monsieur, votre monnaie. » l'appela-t-elle.
« Gardez-la. » répondit-il d'une voix bourru. Il était déterminé à sortir du magasin plus
vite que la lumière.
Je soupirai et pris la monnaie à la fille perplexe. « Il ne fait pas souvent les magasins
dans le coin. » offris-je comme explication.
Je courus pour le rattraper tout en rangeant l'argent dans mon sac. Je savais qu'il valait
mieux pas que j'essaye de lui rendre.
« Tu sais, tu ne peux pas donner un pourboire à une caissière de chez Walmart. Elle
était obligée de te rendre ta monnaie de 38$15. » dis-je pour lui expliquer le mode de vie des
personnes normales.
Il leva les mains de frustration. « Eh bein, je peux pas gagner avec toi, Isabella. Je suis
sois un connard snob, soit un idiot trop généreux. »
Je laissai tomber, sachant que de toute façon il y avait peu de chances qu'Edward doive
un jour refaire des courses au Walmart. Tout ce que je pouvais dire à ce moment-là me ferait
marcher sur des terrains minés. Les terrains minés n'étaient pas acceptables ce week-end.
Je me disais que nous pouvions installer le campement, conduire jusqu'à l'Office du
Tourisme du Hurricane Ridge, faire un peu de randonnée puis rentrer au campement pour
profiter de la soirée autour du feu. De façon surprenante, Edward fut agréable pendant
l'installation. Il déchargeait la voiture et j'admirais la façon dont les muscles du haut de son
corps se tendaient sous ses efforts physiques. C'était marrant de le regarder et il était
foutrement mignon à planter la tente vêtu de son nouveau t-shirt Plante ma Tente.
Nous nous installâmes puis partîmes aussitôt pour aller à l'Office du Tourisme avant
qu'il ne ferme à quatre heures. C'était une journée magnifique et Edward avait un sourire
joyeux sur le visage alors que nous admirions et commentions les différentes vues que nous
croisions sur les 20 km qu'il nous restait à parcourir.
Les Meadow Loop Trailers sur le côté nord ne furent pas une déception. Nous fîmes
d'abord la Big Loop Trail la plus courte et immédiatement, nous vîmes un groupe de faons
dans une prairie. Le long du Cirque de Rim Trail, les fleurs étaient écloses et cela semblait
tout droit sorti d'un film. Les prairies de fleurs bleues alpines étaient abondantes.
« C'est magnifique ici. Je me sens mal d'avoir attendu aussi longtemps pour venir voir
cette partie de l'état. » dit Edward alors que nous longions le chemin. « Merci de m'avoir
amené ici. » Il prit ma main et en embrassa le dos comme un gentleman.
« De rien. » Je lui fis un petit signe de tête.
Il ne lâcha pas ma main alors que nous continuions à marcher et j'aimais beaucoup ça.
« Viens par ici. » dit-il en me tirant hors du chemin goudronné, vers une prairie
fleurie.
« Je ne pense pas qu'on est le droit de sortir des sentiers. »
« On va pas aller loin et je te promets de ne pas déranger la faune sauvage. » répondit-
il avec son sourire en coin et une lueur malicieuse dans les yeux. C'était impossible de lui
résister.
Nous marchâmes dans l'herbe haute et les fleurs jusqu'à ce que nous soyons à environ
trente mètres du chemin. Edward s'arrêta et m'entraîna au sol avec lui. Il caressa ma joue du
dos de la main et m'embrassa doucement une fois, deux fois, trois fois.
« Ça c'est ce que j'appelle communiquer avec la nature. » dit-il en reculant pendant une
seconde. Il me poussa pour que je m'allonge sur le dos et approfondit le baiser.
Paradis. C'était ce à quoi ressemblait le paradis pour moi - un magnifique endroit avec
un magnifique homme qui faisait des choses avec ses mains et sa bouche qui seraient sans
doute interdites au vrai Paradis.
Edward releva une de mes jambes sur sa hanche, me collant contre lui et déposa des
baisers le long de mon cou. Je passai mes doigts dans ses cheveux jusqu'à sa nuque alors que
ses mains passaient sous mon t-shirt. Il laissa sa main au centre de ma poitrine.
Des yeux verts forêts rencontrèrent les miens. Tout chez lui était décontracté et
insouciant à ce moment-là. S'il avait pu être comme ça tout le temps, tomber amoureuse de lui
aurait été une chose tellement facile.
« Ton coeur bat si vite. » remarqua-t-il avec un sourire amusé.
« Tu as tendance à me faire cet effet-là. » admis-je.
« Bien. » dit-il en plantant un autre baiser sur mes lèvres. « Tant que ce n'est pas de la
peur, je suis heureux de faire augmenter les battements de ton coeur. »
« Est-ce que j'ai l'air d'avoir peur maintenant ? » Je touchai délicatement son visage.
Mes doigts glissèrent le long de ses pommettes et dessinèrent les lignes de sa mâchoire douce.
Il ferma les yeux pendant une seconde et me sourit. « Non. On dirait même que tu
pourrais bien m'aimer. »
Je laissai échapper un rire et levai la tête pour l'embrasser. « Parfois, je t'aime
beaucoup. »
« Attention, ne me donne pas trop d'espoir. »
« Disons juste que je ne regrette pas d'avoir perdu la bataille des préservatifs. »
Les yeux d'Edward s'écarquillèrent. « Mlle Swan, une fois de plus, je suis surpris par
les pensées qui passent dans votre petite tête. Personne n'a jamais réussi à me déconcerter
comme tu le fais. »
« Même chose pour vous, Mr Masen. »
Nous éclatâmes de rire et il roula pour se dégager de moi. Nous étions tous deux sur le
dos à regarder le ciel de fin d'après-midi au dessus de nos têtes. Nous ne nous touchions pas.
Nous ne nous parlions pas. Nous restâmes juste allongés côte à côte pendant quelques
minutes, nous autorisant à duper le monde autour de nous. J'observais les nuages gonflés
poussés lentement par le vent qui continuaient leur tour du monde alors que j'essayais de
comprendre l'étrange connection qu'il y avait entre l'homme à côté de moi et moi.
Edward brisa le silence en premier. « Je crois que j'aime camper avec toi. »
Je roulai sur le côté et me redressai sur mon coude. Il avait les yeux fermés et semblait
tellement serein.
« Ce n'est pas du camping. C'était de la randonnée. Et maintenant, on est allongé. Tu
n'as pas encore campé avec moi. »
« Alors, j'aime faire de la randonnée avec toi et j'aime être allongé avec toi. Et quelque
chose me dit que je vais aimer faire du camping avec toi ce soir. » Il ouvrit un oeil et sourit
quand il vit que je le regardais.
Mr Je-N'-Aime-Rien avait changé de chanson.
« Allez. » dis-je en me levant. Je lui pris la main. « Allons d'abord finir notre
randonnée. »
Je le ramenai vers le chemin et dès que nous mîmes un pied sur le sentier, j'entendis
quelqu'un appeler mon nom.
« Bells ? C'est toi ? »
Je me tournai et vis un gars avec une crinière sur la tête qui était juste devant moi. Seth
Clearwater était un mec énorme de vingt-et-un ans. Son père était un des amis les plus
proches de mon père jusqu'à ce que Mr Clearwater décède quand j'étais en terminale. Après sa
mort, mon père avait fait en sorte d'être très présent pour les Clearwater, Seth, sa grande
soeur, Leah et leur mère.
« C'est toi ! » Seth m'attrappa et me serra dans ses bras avant même que je puisse
comprendre ce qui se passait. « Qu'est-ce que tu fais ici, ma jolie ? »
Il me posa et je sentis la tension qui émanait d'Edward. Ce dernier se trouvait juste
derrière moi. Sans même le regarder, je pouvais dire qu'il était prêt à crier ''Terrain Miné !''
d'une seconde à l'autre. Un coup d'oeil par dessus mon épaule me confirma exactement ce à
quoi je m'attendais. Un Mr Masen très mécontent.
« Je crois que je pourrais te poser la même question, Seth. Mon père ne m'a pas dit que
vous veniez par là. Il savez pourtant que je venais ici ce week-end. »
« C'est un truc de dernière minute. Claire m'a parlé de l'Hurricane Ridge et tu me
connais, toujours prêt. »
« Hey, Bella ! » dit finalement Claire en rattrapant son petit-ami un peu trop rapide.
Elle m'enlaça également.
Edward s'éclaircit la gorge derrière moi. Je me tournai de profil, de manière à voir tout
le monde.
« Hum, Seth, Claire, voici mon ami, Edward. Edward, c'est Seth et Claire. »
commençai-je en les désignant tour à tour. « Des amis d'enfance. »
Les lèvres de Seth formèrent un sourire joueur. « Edward. » Il tendit la main. « Un
autre truc que ton père avait oublié de mentionner. Joli t-shirt. »
« C'était un cadeau d'Isabella. » répondit Edward en serrant fermement la main de
Seth.
« Qui ça Isabella ? » Seth fronça les sourcils.
Je lui donnai un coup d'épaule. « Moi, idiot. »
« Tu t'appelles Isabella ? »
Claire roula des yeux et lui donna à son tour une petite tape sur le bras avec le dos de
sa main. « Ne vous occupez pas de lui. Sa mère l'a laissé tomber plusieurs fois sur la tête
quand il était bébé. »
Edward sourit mais continua à observer Seth avec méfiance.
« La mère de Seth et mon père sortent ensemble, je suppose. » expliquai-je. L'idée que
mon père sortait avec quelqu'un était étrange pour moi.
Seth passa son gros bras autour de mes épaules et la mâchoire d'Edward se tendit. «
Ouaip', Bells et moi, on est quasiment de la même famille. Parfois, j'aimerais bien l'échanger
contre ma vraie soeur. »
« Comment va Leah ? »
« Tu es sûre que tu veux savoir ? Alors, il va falloir qu'on parle de Jake. » répondit
Seth en regardant Edward. Puis il joua des sourcils en me fixant.
Les ex-petits-amis du lycée ne faisaient pas parti de la liste des conversations possibles
pour ce week-end. Je m'extirpai de l'étreinte de Seth et essayai de changer de sujet.
« Bon bein, j'étais contente de vous voir, mais il faut vraiment qu'on y aille si on veut
tout voir avant qu'il ne soit trop tard. »
« Vous allez quand même pas camper à Heart o' the Hills, si ? » demanda Seth avec un
peu trop d'espoir. Je hochai la tête et il rayonna. « Génial ! On va pouvoir traîner ensemble ce
soir ! On a une place là-bas nous aussi. »
« Génial. » marmonna Edward dans sa barbe.
Nous prévîmes de nous retrouver pour quelques s'mores un peu plus tard ce soir-là.
Edward n'avait pas l'air vraiment ravi mais c'était Seth, il était impossible que je lui dise non
sans l'anéantir. Il était vraiment comme un membre de ma famille. J'espérais qu'Edward
comprenait que c'était comme dire non à Alice. Il disait lui même que c'était impossible. Nous
finîmes notre randonnée et retournâmes à la voiture. Edward resta silencieux jusqu'à ce que
nous arrivâmes sur le parking.
« Alors, est-ce que tous tes amis garçons ressentent le besoin de te tripoter en public ?
Si c'est une pratique commune, je crois que je vais devoir y mettre un terme. Je pourrais peut-
être t'engager un garde du corps. »
Je secouai la tête et essayai de retenir mon rire. « Seth est inoffensif. C'est un peu
comme un chien excessivement amical. »
Edward réfléchit pendant un instant alors qu'il m'ouvrait la portière. Il fit le tour et
s'installa du côté conducteur.
« Qui est Jake ? » demanda-t-il avant de démarrer la voiture.
Je lui lançai un regard nerveux. Je ne voulais pas rentrer dans les détails de qui était
Jake. L'expression d'Edward était impassible, ce qui n'était pas forcément une bonne chose. Je
déglutis difficilement et fixai mes mains sur mes genoux.
« Jake est le petit-ami de la soeur de Seth, c'est un ami commun. Son père et mon père
sont meilleurs amis. » C'était la façon la plus simple de le décrire. Je jetai un nouveau coup
d'oeil à Edward alors qu'il quittait sa place de parking. Il portait son masque d'indifférence et
choisit de ne rien dire en réponse.
De retour au camping, nous allumâmes un feu et fîmes cuir nos hotdogs. Edward ne
les détesta pas autant qu'il l'aurait voulu. Pendant tout le dîner, il resta silencieux mais son
regard était doux. Je ne pouvais qu'imaginer ce qui se passer dans sa tête. J'espérais qu'il ne
ruminait pas notre rencontre surprise avec Seth et Claire. Peut-être que le travail pesait sur son
esprit. Peut-être que ça le tuait d'avoir éteint son portable.
« Un penny pour tes pensées. » lançai-je depuis mon côté de la table de pique-nique.
Ses lèvres formèrent un sourire avant de l'effacer. « Est-ce que le petit-ami de la soeur
de Seth a un jour été ton petit-ami ? » Il mit une chips dans sa bouche, attendant ma réponse.
Apparemment, le travail n'était ce qui le rendait si taciturne.
Les ex-petit-amis de lycée qui auraient simplement dû rester ton meilleur ami pour
100, Alex.
« Pendant environ trois mois quand j'avais dix-sept ans. On s'est rendu compte assez
vite qu'on était mieux entant qu'amis. »
« Qui s'en est rendu compte en premier ? » demanda-t-il. Je n'étais pas sûre de savoir
pourquoi il était tellement intéressé. C'était il y avait plus de six ans, ça n'avait plus
d'importance à l'heure actuelle.
« Moi, je suppose. » Je haussai des épaules. « Jake est quelques années plus jeune que
moi. Je crois que je me sentais mal parce qu'il avait le béguin pour moi alors j'ai essayé d'agir
d'une certaine façon mais ça n'a pas marché. J'aime Jake mais je n'étais pas amoureuse de lui.
»
Il posa ses coudes sur la table et croisa ses mains devant lui. « Est-ce que tu as déjà été
amoureuse ? »
« Et toi ? »
Ses yeux fixèrent un point sur la table en face de moi. « Je te l'ai déjà dit, je ne ressens
pas cette émotion. » dit l'homme qui seulement quelques heures auparavant m'avait assurée
aimer le camping avec moi. Ses yeux se plantèrent dans les miens. « Maintenant, réponds à la
question. »
« Je pensais être amoureuse. »
« Mais ce n'était pas le cas ? »
« Je ne sais pas. À l'époque, j'aurais dit que si mais ce n'était pas le vrai grand amour. »
« Comment tu sais que ce n'était pas ça ? »
Il était tellement curieux. Est-ce qu'il ne comprenait vraiment pas le principe de
l'amour ou il était seulement intéressé par mon passé ? »
« Je crois que quand je tomberai vraiment amoureuse, je ne le penserais pas, je le
saurai. »
« Comment est-ce que tu le sauras ? » Il me fixait avec intensité. Ses yeux avaient
faim de réponse.
J'inspirai profondément, mordis ma lèvre inférieure et secouai la tête. « Je ne sais pas.
Je pense que quand je serais amoureuse de quelqu'un, ça sera différent. J'ai déjà été
physiquement attirée par quelqu'un. J'ai déjà eu des papillons dans le ventre et le coeur qui bat
à toute vitesse. Je suppose que quand c'est un amour vrai, ça va au-delà de ces petites choses
physiologiques. L'amour, c'est plus qu'une attirance. C'est de la dévotion. C'est faire passer
quelqu'un en premier non pas parce que tu le dois mais parce que tu le veux. C'est être
incapable d'imaginer ta vie sans cette personne. »
Ces choses, à différents degrés, étaient ce qui avaient manqué dans mes relations
précédentes. J'étais dévouée à Jake. À cette époque-là, j'aurais fait n'importe quoi pour lui.
J'avais essayé de lui donner ce qu'il désirait parce que je voulais le voir heureux mais de mon
côté, il n'y avait pas cette étincelle. D'un autre côté, avec Mike, j'étais physiquement attiré par
lui mais quand sa vie avait pris une direction différente de la mienne, je n'avais pas réussi à
tout abandonner pour le suivre. J'aimais bien qu'il soit là mais ce n'était pas difficile
d'imaginer ma vie sans lui.
Edward était pendu à mes lèvres comme si j'étais Bouddha sur la montagne, en train de
répandre ma sagesse. Il absorba tout puis se redressa. Il passa une main dans ses cheveux.
« C'est tellement bête de laisser quelqu'un avoir ce genre de pouvoir sur toi. »
« L'amour ne marche pas avec le pouvoir. » le contrai-je.
« L'amour est un fantasme, un jeu. Espérer que quelqu'un reste avec toi, ne te quitte
jamais pour te sentir complet. C'est stupide, vraiment. Les gens partent. Décider d'aimer
quelqu'un, c'est chercher la déception. »
Merci pour ma sagesse. Selon lui, j'étais une idiote.
« L'amour est un sentiment, Edward. Tu ne choisis pas de le faire. Tu le ressens. »
Il me fixa depuis sa place de l'autre côté de la table. Ses yeux étaient maintenant aussi
froids que la glace. « Tout marche avec le pouvoir et le contrôle. Qui en a et qui n'en a pas. Si
tu ne penses pas ça, alors tu es naïve et visiblement, tu fais parti de ceux qui n'en ont pas. Si tu
te donnes à quelqu'un, ils peuvent te briser. C'est en cela que réside le pouvoir. »
« L'amour est puissant. Je t'accorde ça mais tu en parles comme si son seul pouvoir,
c'était de détruire des choses. »
Son visage se tordit en une réelle agonie.
Terrain miné.
« Ça détruit tout. » insista-t-il.
Oh ce magnifique homme brisé. Qu'est-ce qui t'es arrivé ? avais-je envie de lui
demander. Quelqu'un devait l'avoir blessé au delà de ce que je pouvais comprendre. J'avais
envie de sauter par dessus la table pour le serrer dans mes bras.
« J'aime penser qu'il a aussi le pouvoir de guérir. » dis-je en espérant qu'il accepterait
de croire au moins ça. Je saisis ma chance et couvris sa main de la mienne. Je la pressai un
peu. « De toute façon, tu ne peux pas le contrôler. Peu importe à quel point tu essayes. »
lançai-je en mettant fin à ce sujet de conversation.
Je me levai d'un bon et pris nos assiette vide. J'avais besoin de m'éloigner de l'intensité
du moment.
Pouvoir et contrôle. Peur et douleur. C'était une façon de résumer Edward Masen en
quelques mots. Il était puissant, probablement la personne la plus puissante que j'avais jamais
rencontré. Il essayait de me contrôler, parfois intentionnellement, parfois dans le vouloir.
Quelqu'un l'avait blessé et sa douleur était bien trop réelle. Même si je n'étais pas une menace,
j'avais le sentiment qu'il avait très peur de ce qu'il ressentait pour moi. Je réalisais maintenant
qu'il avait peur parce qu'il ne pouvait pas le contrôler. Il ne pouvait pas l'arrêter. Il était piégé
sur ce voyage avec moi. Je n'allais pas appeler ça de l'amour, nous n'y étions pas encore là ais
ce qu'il ressentait l'effrayait autant qu'il avait peur de moi. Je comprenais sa peur. Personne ne
voulait être blessé. Pas même moi.
Seth et Claire se pointèrent à la tombée de la nuit. Nous sortîmes des marshmallows et
je leur montrai mes talents de fou en cuisson. Je tendis le premier s'more à Edward et
l'observai alors qu'il l'examinait avec attention. Il semblait réfléchir à la meilleure façon d'en
manger un morceau sans s'en mettre partout. Mais c'était impossible parce les s'mores étaient
censés s'étaler sur tout votre visage dès la première bouchée.
« Mange-le simplement. » lui dis-je après qu'une minute soit passée.
Seth se mit à scander « Fais-le ! » pour pousser Edward. Ce dernier enveloppa le
s'more de ses jolies lèvres et en prit un morceau. Le marshmallow et le chocolat fondu
sortirent des trois autres côtés. Quand il l'éloigna de son visage, il en avait partout sur la
bouche.
Je rigolai doucement en le voyant essayer d'essuyer les coins collants de sa bouche
avec son pouce. Il ne faisait que l'étaler encore plus.
« C'est bon mais on s'en met partout. » Sa langue sortit de sa bouche et il lécha ses
lèvres. Je suis quasiment sûre d'avoir entendu Claire haleter en même temps que moi. Qu'est-
ce que je n'aurais pas donner pour le lécher.
« Personne ne fait de meilleurs s'mores que Bella. » l'interrompit Seth. Il avait
visiblement remarqué l'effet qu'avaient Edward et sa langue sur sa petit-amie reluqueuse et
moi. « Encore une raison pour laquelle nous les mecs, on tombe tous amoureux d'elle. »
Je me tortillai sur ma chaise inconfortable. Je ne voulais pas revivre le débat de tout à
l'heure avec Edward devant Seth et Claire.
« Nous les mecs ? » le questionna Edward en tenant précautionneusement son s'more
entre son pouce et son index. Il ne voulait pas se tâcher un peu plus.
« Eh bien, je veux juste te prévenir Ed, tu ne peux pas connaître Bella sans tomber
amoureux d'elle. C'est à la fois une bénédiction et une malédiction. T'aurais dû voir ce qui est
arrivé à tous les adolescents de Forks quand elle a emménagé avec Charlie. On aurait dit qu'ils
n'avaient jamais vu de filles avant. C'était comme si elle était un nouveau jouet tout neuf. Ils
voulaient tous l'avoir. »
L'attention d'Edward fut immédiatement captivée. « Vraiment ? »
« Putain, ouais. Même les gars de La Push faisaient la queue. J'avais que douze ans
quand elle est arrivée mais j'ai eu le béguin pour elle pendant des années. Je ne crois pas avoir
été autant jaloux de quelqu'un d'autre que Jake. » Il me fit un sourire moqueur. « J'avais
tellement envie d'être lui même quand vous n'étiez qu'amis. Il te tenait la main avec ce sourire
du chat qui a mangé le canari sur le visage. Tu devrais voir sa tronche quand il parle de toi.
Tout son visage s'illumine encore. »
Claire le frappa sur le bras.
« Quoi ? »
« Ne commence pas. » le prévint-elle.
« Elle connaît ses sentiments. » lança Seth en me désignant. « Au fait, il a rompu avec
Leah. Il lui a dit qu'il était perdu et qu'il ne pouvait pas lui demander d'attendre le temps qu'il
se trouve. »
Je sentais les yeux d'Edward sur moi mais je refusais de le regarder.
« Est-ce qu'elle va bien ? »
« Elle le prend mieux que quand Sam lui a brisé le coeur mais elle est en mode super
garce depuis environ une semaine. D'où mon envie de venir ici avec Claire Bear. »
Excellent. Jake et Leah avait rompu et Seth en parlait comme si c'était de ma faute. Ce
n'était pas à cause de moi. Leah pouvait parfois être épuisante. En fait, je considérais le mode
super garce comme une part entière de sa personnalité. Je l'aimais comme une soeur mais
c'était la vérité.
Claire changea de sujet pour moi. Elle demanda comment Edward et moi nous étions
rencontrés, ce qui était plutôt gênant. Edward lui donna la version abrégée de l'histoire des
nickels, omettant certains détails. Comme celui qu'il était le PDG multi-milliardaire d'une des
plus grandes sociétés informatiques du monde. De mon côté, je lui racontai comment il s'était
vengé avec les pennies et qu'il m'en avait laissée des milliers. Claire et Seth me racontèrent
aussi quelques potins de mon ancienne ville.
Edward fut plutôt sociable. Il agissait comme un mec ordinaire même si Edward
Masen était tout sauf ordinaire. Au environ de dix heures, il commença à faire comme s'il était
fatigué. Merci mon dieu pour Claire. Elle comprit où il voulait en venir et suggéra qu'ils
retournent à leur campement.
Seth me fit encore une fois un énorme câlin avant de partir pendant qu'Edward
s'occupait du feu. Quand ils furent parti, je me mis à m'inquiéter sur la suite de la nuit. Nous
éteignîmes le feu et Edward disparut dans la tente pendant que je nettoyais un peu.
Il me fit sursauter alors que je fermais le coffre de la voiture après en avoir sorti mon
sac. « Désolé. » s'excusa-t-il en souriant. « Tu veux un peu d'intimité pour te préparer avant de
te coucher ? »
Je hochai la tête et me glissai dans la tente. L'espace disponible était limité à cause de
l'énorme matelas gonflable. La seule lumière provenait de la lanterne à pile. Je retirai mon
sweat qui sentait la fumée et mon soutien-gorge avant d'enfiler le t-shirt dans lequel je
dormais. Je posai mes chaussures et mes chaussettes de côté avant de déboutonner mon short
kaki. Je le fis glisser le long de mes jambes. Avant que je puisse mettre mon autre short,
Edward dézippa la porte et entra. Je me figeai, à moitié habillée.
« Il commence à pleuvoir. » m'expliqua-t-il. J'entendais le bruit sourd des gouttes d'eau
qui tombaient sur le voilage. « Peut-être qu'on devrait y aller. »
« Ça ira. » Nous étions protégés par de grands arbres et la tente était imperméable.
Edward n'était pas nouveau sur la côte Nord Pacifique. Il pleuvait. Tout le temps. Ça n'allait
sans doute pas durer longtemps.
« Tu veux rester ? Même s'il pleut ? »
« Ça ira. » essayai-je de le rassurer en souriant. « C'est ça le camping. »
« C'est ça le camping. » répéta-t-il mal à l'aise. Puis, il remarqua ma nudité partielle. Je
vis son humeur changer immédiatement.
« Mmm, peut-être qu'on devrait rester. » dit-il d'une voix basse.
Il s'approcha, prit mon short et le jeta de l'autre côté de la tente. Ses mains se posèrent
sur mes hanches et ses longs doigts glissèrent sous mon t-shirt, rencontrant ma peau juste au
niveau de ma culotte. Ma respiration s'accéléra quand son nez frôla le mien et que sa bouche
se rapprocha de la mienne sans pour autant la toucher.
« J'essaye de déterminer ce que tu es, Isabella. Une sirène, peut-être ? Tu laisses des
coeurs brisés derrière toi à travers toute la côte nord-ouest ? »
Je fis courir mes doigts sur le tissu fin qui recouvrait ses muscles définis. Edward
n'était pas massif mais il était définitivement en forme. Je sentais les contours de son corps,
tout en souhaitant pouvoir lui retirer son t-shirt.
« Je ne suis pas une séductrice. »
« Ah et pourtant, Seth ne semblait pas d'accord. ''Tu ne peux pas connaître Bella sans
tomber amoureux d'elle.'' dit-il, répétant les paroles de Seth. Il m'embrassa sous l'oreille et ses
doigts passèrent sous la ceinture de ma culotte maintenant trempée.
« C'est une bonne chose que tu sois immunisé pour ses bêtises. Je n'ai pas m'inquiéter
de briser ton coeur, seulement que tu brises le mien. » Je ne savais pas pourquoi je laissais ces
mots s'échapper de ma bouche mais je le faisais et il n'y avait pas de retour en arrière possible.
Il retira ses lèvres de mon cou et posa ses mains sur mon visage. Il me fixa dans les
yeux pour que je le comprenne bien. « Maintenant, c'est ta dernière chance de m'arrêter avant
que je prenne ce que je veux. Une fois que je t'aurais déshabillée, je ne m'arrêterai pas avant
d'être satisfait. »
Morte. Comment avais-je fait pour ne pas mourir ?
Je savais que je n'étais pas morte parce que mon sang passait dans mes veines à toute
vitesse. Sa capacité à m'offrir une porte de sortie tout en restant calme était ahurissante.
Néanmoins, je ne voulais pas de porte de sortie. Je voulais entrer, aussi fou que ça puisse
paraître. Je voulais le satisfaire, lui faire plaisir.
Je déglutis difficilement et essayai de paraître aussi convaincante que possible. « Je
sais dans quoi je me lance. »
Soit j'étais une meilleure menteuse que ce que je pensais soit il s'en fichait. Sa bouche
se posa sur la mienne et sa langue m'envahit et me caressa. J'étais en feu. Chaque centimètre
carré de ma peau irradiait de chaleur alors que ses mains quittaient mon visage et qu'il arrêtait
de m'embrasser suffisamment longtemps pour me retirer mon t-shirt en un mouvement fluide.
Il n'eut pas de résistance cette fois-ci. Je levai les bras et le laissai me déshabiller. Le tonnerre
craqua bruyamment et un éclair illumina la tente.
« J'ai bien peur d'avoir mis le Paradis en colère. » dit Edward en levant les yeux. La
pluie tombait plus fort. Il retira son propre t-shirt et le passa par dessus sa tête. « Puis que je
suis voué aux Enfers... »
Il m'attrappa et nous retourna. Sans briser le lien qu'il y avait entre ses lèvres et mon
corps, il m'allongea sur le matelas pneumatique. Il déposa des baisers humides et chauds le
long de ma clavicule. Je sentais les poils de son torse qui chatouillaient mon ventre nu. Mes
doigts passèrent dans ses cheveux alors qu'il embrassait ma poitrine, déposant des baisers
entre mes seins, sur le plat de mon ventre jusqu'à la limite de ma culotte. Il se redressa, brisant
tous les points de contact.
Alors qu'il retirait ses tennis et ses chaussettes, un éclair brilla avant de s'écraser. Ses
yeux parcouraient mon corps nu. J'aurais dû me sentir gênée mais je ne ressentais que du
désir. Il me voulait. Il ne m'aimait peut-être pas, mince, il était peut-être incapable de m'aimer
mais il me désirait. Il ne pouvait pas le nier. Ses mains défirent les boutons de son jean jusqu'à
ce qu'il puisse le faire glisser sur ses hanches. Il portait un boxer noir qui ne cachait rien de la
bosse énorme qui avait maintenant toute mon attention.
Je me redressai sur mes coudes et retirai d'une main l'élastique qui retenait mes
cheveux en une queue de cheval lâche. Edward laissa échapper un grognement sexy alors que
mes cheveux tombaient dans mon dos. On aurait dit que le ciel se vidait de toute l'eau qu'il
possédait. La pluie bombardait sans relâche la tente alors que le tonnerre envoyait des
vibrations dans mon corps.
Edward glissa ses pouces dans la ceinture de son boxer et le retira complètement. Mes
yeux étaient fixés sur son membre. Il était resplendissant. Tout chez lui criait l'homme fort,
puissant et beau. Un éclair illumina son visage pendant une seconde et je pus voir tout son
désir.
Il s'avança jusqu'au pied du matelas et fouilla dans le sac jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il
cherchait. « Cette fois, ça sera pour moi. La prochaine fois, je m'occuperai mieux de toi. » Il
ouvrit la boîte de préservatifs et en sortit un. « Retire ta culotte, Isabella. » m'ordonna-t-il.
L'autorité dans sa voix était foutrement excitante. Je ne pus rien faire d'autre que de
faire glisser le long de mes jambes le dernier vêtement qui me couvrait. Il se protégea avant
de revenir sur moi. Je m'écartai pour lui alors qu'il embrassait ma bouche. Il croisa ses doigts
avec les miens et leva nos mains liées au dessus de ma tête. Son autre main glissa entre mes
jambes.
Je le sentis sourire contre mes lèvres. « Quelqu'un est prête. »
J'étais sûre d'être plus que prête. Ses doigts bougèrent et plongèrent en moi, me faisant
gémir dans sa bouche. J'espérais que je n'étais pas si mouillée qu'aucun de nous ne ressentirait
quoi que ce soit. Il continua à m'embrasser alors qu'il taquinait mon entrée avec le bout de son
érection. Mes hanches se soulevèrent du matelas dans une tentative de la capturer. J'avais
besoin de lui. Je le voulais.
« Ça ne sera pas doux. » me prévint-il en plongeant en moi. Il m'emplissait d'une façon
que je n'avais jamais expérimenté auparavant.
Mes inquiétudes à l'idée de ne rien ressentir se dissipèrent rapidement. Je ressentais
tout. La tempête dehors faisait rage et les côtés de la tente s'enfonçaient au même rythme alors
qu'Edward allait et venait en moi. Mes cris de passion étaient couverts par les grondements
lourds du tonnerre. Edward tenait mes mains et m'embrassait tout en me prenant là, au coeur
de la tempête. Il était frénétique et dur mais c'était complètement enivrant.
C'était cette partie de la virée sauvage que nous faisions qui allait me donner envie de
ne jamais redescendre.
Hmm... *tape du poing sur la table* Voilà exactement ce qui aurait dû se passer dans
la scène de la tente dans Hésitation ! Je me demande bien pourquoi S. Meyer n'y a pas pensé...
*se gratte la tête* XD
Je ne sais pas trop ce que j'ai préféré dans ce chapitre mais je dirais (sans ordre précis)
les différentes batailles dans le Walmart, Alec (bein, ouais, c'est un personnage que j'aime
beaucoup dans cette histoire :)), la scène dans la prairie *soupir* et enfin, le lemon *petit rire
diabolique* Elle est quand même cool leur façon de camper ^^
Qu'est-ce qu'il y a au menu pour le prochain chapitre ? Des révélations et un repas à
l'Eclipse (je sais que ça vous avait manqué ^^) !
J'espère en tout cas que le camping vous a plu :) N'hésitez pas à dire ce que vous en
avez pensé en laissant un mot, un commentaire, une dissertation, un essai... ou autre ! XD
Je vous retrouve très vite (sans doute la semaine prochaine ;)) mais d'ici là, prenez
soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 7*: Chapitre 7

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
*Croise les doigts pour qu'il soit toujours vendredi quelque part dans le monde* ^^
Je suis désolée de mon petit retard de quelques heures mais le vendredi n'est pas
vraiment mon jour... C'est pas ma faute, les étudiants ne savent faire la fête que le jeudi soir
XD Je ne vous avais pas oubliées et puis, même si techniquement on est samedi, j'allais quand
même pas vous faire attendre une semaine de plus, non ? ^^
J'ai avec un immense plaisir (*hoche la tête* :)) répondu à tout le monde par MP mais
je voudrais aussi grandement remercier Sandry (C'est vrai qu'il a tout du gamin pourri gâté
^^), Ange (Il va falloir qu'on s'organise ça... Edward et toutes les lectrices XD), Dedoune09,
serratia46 (Les terraines minés vont s'enchaîner par la suite ^^), fan de twa, vanessa (Merci
beaucoup, je suis très contente que tu aimes ;)), katymina (Comme toujours, merci :)),
annabelle, laccro (Elle doit être trop coincée ^^), Elle (Quelques heures de retard mais il est
bien là ;)), Ml, Jade (Mdr ^^ Merci beaucoup ;)), larsand, TeamEdward (J'espère que tu
vas passer de bonnes vacances ;) Merci !), o0O-Eden-O0o (Hmm, non, t'as laissé qu'une
review ^^ En tout cas, merci ! Je suis contente que tu aimes ;)), una fane (Merci beaucoup à
toi ;)), Marie (Le resto ouvre pour un dîner un peu tardif ce soir ^^ Comme toujours, merci
beaucoup :)), Lulu (Le passé d'Edward est très lourd mais ça n'a rien à voir avec une
"Tanya" qui lui aurait brisé le coeur... C'est plus profond que ça...), Poushou (Madame est
servie ;) Merci !) et Bellacullen (Merci beaucoup !),angeline (Merci beaucoup, je suis ravie
que tu aimes autant cette histoire :)) !
Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Le chapitre est un peu plus... euh... un peu plus... que la semaine dernière sur certains
points et le rating... *tousse* M va se confirmer alors si vous n'avez pas l'âge, ne lisez pas ce
qui suit (*c'est un odre* XD)
EDIT: Désolée pour l'alerte et la disparition ^^ Le chapitre est revenu... J'ai fait
une fausse manip' en voulant arranger un truc XD
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes plus vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 7
Vendredi 30 Juillet, Midi
Bonjour, je m'appelle Bella Swan et je suis accro.
S'il faut que je sois plus précise, je suis accro au sexe. Enfin, pas une de ces accros au
sexe dégoûtantes qui trouvent des personnes au hasard pour s'envoyer en l'air dans des allées
sombres et des toilettes sales. Je ne voulais coucher qu'avec Edward. Le problème résidait
dans le fait que j'avais envie de coucher avec lui tout le temps. C'était littéralement tout ce que
j'avais envie de faire quand nous étions ensemble et la seule chose à laquelle je pensais quand
nous étions séparés. Il était aussi bon que ça.
Le sexe sous la tente/orage avait été intense. Le sexe dans son lit king-sized avait été
euphorique. Il se considérait égoïste par nature mais au lit, il était tout à fait capable de
donner. Je ne devrais pas dire qu'il ne donnait qu'au lit, il m'avait aussi beaucoup donnée sur
le canapé de la salle familiale, dans la douche, dans le jacuzzi du patio sur le toit, devant la
cheminée du salon de son appartement et contre l'immense fenêtre qui donnait sur la baie.
Edward était généreux dans toutes sortes d'endroits.
Pendant la dernière semaine qui s'était écoulée, me déshabiller était honteusement mon
objectif principal quand j'étais avec lui. Nous ne nous disputions jamais quand nous couchions
ensemble. Je ne croisais jamais de terrains minés quand mes lèvres étaient autour de sa
splendide virilité. Nous ne nous perdions pas dans des discussions gênantes sur l'amour et le
sens de la vie quand il était au plus profond de moi. Les seules taquineries qu'il me faisait,
venaient de ses doigts et de sa langue. Oh mon dieu, ses doigts et sa langue...
« Bella ! » Rosalie me tira brutalement de mes pensées de folle de sexe. « Qu'est-ce
qui t'arrives cette semaine ? » Elle m'observa avec une grande méfiance. J'essayais d'avoir l'air
aussi normale que possible au travail mais j'étais une accro déclarée et cela commençait à
avoir des répercutions sur mon fonctionnement quotidien.
« Rien. Il m'arrive rien. Qu'est-ce que tu veux, Rosalie ? »
« Je veux des employés qui non pas la tête dans la lune pendant leur service. Voilà ce
que je veux. Est-ce que tu peux essayer d'être un peu plus concentrée aujourd'hui, s'il te plait ?
Mr Masen devrait arriver d'une minute à l'autre. Il a annulé sa réservation la semaine dernière
et je ne veux pas que ça se reproduise. Est-ce que je me suis bien faite comprendre ? »
Je hochai la tête. « Absolument. Je ferai en sorte de donner à Mr Masen le meilleur des
services. » Je savais exactement comment j'allais servir Mr Masen aujourd'hui, parce que
j'étais une A-C-C-R-O tordue et inextricable.
En plus de vivre la meilleure semaine de sexe de toute ma vie, je devais aussi gérer le
besoin soudain d'Edward de m'acheter des choses. Un côté de moi pensait qu'il essayait de se
rattraper parce que je lui avais offert un cadeau en premier. En quoi c'était important, j'en
avais aucune idée mais ça semblait le pousser à aller un petit peu loin.
Ça avait commencé dimanche. Après une partie de jambes en l'air époustouflante au
réveil qui m'avait fait me rendormir avant même de sortir de son lit, je fis face au cadeau
numéro 1. Dans une très belle boîte enveloppée, se trouvait une copie digitale du nouveau CD
des Kings of Leon. C'était celui qui ne devait pas sortir avant le mois octobre. Edward avait
demandé une faveur aux mecs du groupe. J'avais même les versions longues de certaines
chansons qui n'allaient pas être sur la version finale de l'album ainsi que la version acoustique
de plusieurs chansons. C'était le cadeau le plus cool du monde. Il aurait très bien pu s'arrêter
là.
Mais, non, pas Edward.
Une boîte de chez Tiffany qui contenait des boucles d'oreilles se trouvait dans mon
assiette le lundi au diner. Elles étaient simples, un diamant de un carat monté sur de l'or blanc.
Je les refusai lui disant qu'il était fou s'il avait cru une seule seconde que j'accepterais un
cadeau qui coûtait aussi cher. Edward me rappela rapidement que quand je lui avais offert un
cadeau, il m'avait simplement remerciée et qu'il l'avait accepter sans râler. Je lui fis remarquer
que je n'avais rien dit et que je ne pouvais pas lui acheter quelque chose d'aussi extravagant. Il
me contra en me lançant qu'il aurait très bien pu m'acheter des boucles d'oreilles trois fois plus
chères mais qu'il avait choisi celles qu'il voulait me voir porter. Il ne voyait pas pourquoi, il ne
pouvait pas m'acheter des choses plus chères puisqu'il avait les moyens. Selon lui, il ne devait
pas être pénalisé et repoussé. J'avais accepter les boucles d'oreilles, parce qu'il avait raison.
Un bijou à neuf milles dollars pour Edward était comme un jean à cinquante dollars pour moi.
C'était le genre de réalité que j'essayais de gérer maintenant.
Mardi, une enveloppe à mon nom fut déposée à l'Eclipse. À l'intérieur, il y avait une
carte cadeau pour le magasin de lingeries fines Nancy Meyer, ainsi qu'un mot d'Edward qui
disait que je devrais m'acheter quelques trucs qui le feraient sourire. Ma première réaction fut
la même que pour les boucles d'oreilles parce que ce n'était pas une carte cadeau à vingt-cinq
dollars. Il y en avait pour dix milles dollars. Je m'en serais presque évanouie si je n'avais pas
été autant en colère. Il savait que je ne pouvais pas le refuser parce qu'il allait sans doute me
dire que c'était autant un cadeau pour lui que pour moi. C'était un petit milliardaire bien malin.
Je décidai de dépenser cet argent avec une chose en tête, le torturer. Avec l'aide de ma
vendeuse personnelle, je réussis à trouver les sous-vêtements les plus sexy que j'avais jamais
vu. J'avais prévu de le faire souffrir, de ne pas le laisser me toucher avant que j'ai tout essayé
sur lui. Malheureusement, je n'avais réussi qu'à faire la moitié de mon petit spectacle avant
qu'on se retrouve tous les deux nus à s'occuper de ma dépendance. À chaque fois que j'étais
dans la même pièce qu'Edward, j'étais pire qu'une salope droguée dans une pièce remplie de
crack.
Le cadeau numéro quatre arriva mercredi alors que je venais juste de rentrer du travail.
Un coup à ma porte et je me retrouvai à signer le papier d'un livreur pour récupérer un gros
coli. Il m'avait achetée un tableau. Il représentait une femme sur un rocher devant l'océan. Elle
tenait une petite harpe. Dans l'eau juste en dessous d'elle, se trouvait un homme qui essayait
de l'atteindre. Je ne me considérais pas comme une connaisseuse en matière d'arts mais je
voyais bien que ce n'était pas quelque chose qu'il avait acheté à Pottery Barn. D'après le
papier qui allait avec, ce tableau de John William Waterhouse s'appelait La sirène. Jasper
regarda sur Wikipédia et trouva qu'il datait de 1900. La dernière fois qu'il avait été vendu, il
était parti pour un million d'euros.
Un putain de million d'euros.
Ce bordel aurait dû se trouver dans un musée, pas dans mon appartement. J'allai dîner
à l'appartement d'Edward ce soir-là, amenant la peinture à million de dollars avec moi.
Edward était tellement nonchalant à ce sujet que cela me faisait perdre de plus en plus mon
sang-froid tout en m'excitant (ne me jugez pas, j'avais une maladie). Quelque chose me disait
qu'il savait exactement quelle allait être ma réaction parce qu'il reprit la peinture et accepta de
la garder sans qu'on ait besoin de se disputer. Néanmoins, la seule chose sur laquelle il avait
insisté était que je devais choisir où elle allait être accrochée.
Le jeudi, je pensais que c'était fini. Peut-être que les vannes à cadeaux avaient
fermées. J'avais dîner dans son appartement en ville avec lui ce soir-là mais il était préoccupé
par le travail. Il était constamment au téléphone, enfermé dans son bureau pour discuter à huis
clos. J'avais essayé de partir mais il m'avait demandée de rester. Il en était sorti alors que je
regardais à moitié endormie, le journal du soir. Il m'avait prise dans ses bras et m'avait portée
jusqu'à son lit où nous avions alors couché ensemble.
Le matin quand je me réveillai, il était déjà parti travailler. Cet homme avait la
capacité de faire moins de bruit qu'une putain de souris. De son côté du lit, il avait une boîte
qui contenait des collants mi-cuisses et un porte-jarretelles. Je n'avais jamais rien touché de
pareil de toute ma vie. Le petit mot à l'intérieur de la boîte, écrit de la main d'Edward disait
que je devais les porter sous mon uniforme pour le déjeuner d'aujourd'hui. La culotte était en
option mais fortement déconseillée. Voilà le genre de cadeau que j'étais capable de gérer.
Et maintenant, j'étais au travail dans mes collants en soie. Je ne portais pas de culotte
et me préparais à l'arrivée de mon petit-ami milliardaire. J'étais une putain de droguée. J'avais
besoin d'un intervention. Je m'imaginais bien dans l'émission de la chaîne A&E. Sous ma
photo, il aurait eu mon nom, Bella Swan, accro au sexe (avec Edward Masen). Ils
intervieweraient Jasper et ce dernier raconterait que je ne dormais plus dans mon lit et que
c'était comme ça qu'il avait compris que j'avais un problème. Le sexe-symbol en moi était
lancé et rien ne pouvait l'arrêter. Mes parents pleureraient, se demandant comment ça avait pu
arriver à leur petite fille. Ils expliqueraient qu'ils avaient essayé de bien m'élever et que
finalement, j'étais devenue l'esclave pathétique de mon désir de dévergondée. Rosalie se
plaindrait que ça affectait mes performances au travail.
« Bella ! » cria tout bas Rosalie. Quand on parle du loup. « Masen est là. Est-ce que tu
as prévu d'aller le servir à un moment donné aujourd'hui ? »
Je hochai la tête et essayai de me contrôler alors que je montais les marches pour
rejoindre l'étage. Il allait savoir ce qui était et ce qui n'était pas sous ma jupe. J'avais demandé
à Angela de garder mes tables vides le temps qu'Edward soit là pour que je puisse lui offrir
toute mon attention. Je fus prise d'une montée de panique. Et si Alec était avec lui ? Et s'il y
avait tout un groupe de personnes avec lui ? Est-ce qu'il avait prévu de me torturer, de faire
monter mon désir pour lui dans un pièce remplie de monde alors que je n'avais pas de culotte
? Je n'y avais pas pensé jusque là. Ça pouvait être dangereux parce que j'avais très envie de
me faire un petit shoot d'Edward et les collants avaient fait monter l'anticipation en moi. Il
était possible que je finisse par ressembler à un bordel sans nom d'ici la fin du repas.
J'ouvris la porte et toutes mes inquiétudes furent réduites à néant. Edward était installé
à table, seul. Il avait un petit sourire sur le visage alors qu'il écrivait quelque chose dans son
téléphone. Il glissa ce dernier dans sa poche.
« Isabella, tu m'as fait attendre. »
Je passai une jambe devant l'autre et serrai les cuisses.
« J'ai été un peu distraite. Je te demande pardon de ne pas être arrivée plus vite. »
Il arqua un sourcil. « Distraite, hum ? »
Je hochai la tête tout en risquant quelques pas vers lui. Il était divin dans son costume
gris charbon. Ses cheveux étaient parfaitement en bataille.
« Je dois admettre que j'ai moi aussi eu un peu la tête ailleurs ce matin. » dit-il en
posant une main sur la table. Ses longs doigts tapotèrent la nappe en tissu. Les doigts
d'Edward me tentaient comme une ligne de cock aurait tenté un junkie.
Sans m'en rendre compte, j'avançai dans leur direction. Comme un papillon de nuit
vers une lumière. J'avais besoin de les toucher. Maintenant.
« Merci pour le cadeau de ce matin. » dis-je en m'approchant de ses longs doigts faits
pour le plaisir.
Ses lèvres formèrent un sourire. « J'avais envie de m'offrir un cadeau ce matin mais tu
dormais tellement bien que je n'ai pas eu le coeur de te réveiller. »
« Ne te sens jamais coupable de me réveiller. » répondis-je d'un ton charmeur.
Il leva les sourcils de surprise. « C'est bon à savoir. Je ne ferai plus l'erreur de me
priver. »
On était peut-être accro tous les deux. Je jetai un coup d'oeil à sa main sur la table. Ses
doigts ne bougeaient plus et semblaient être tendu vers moi. Je m'approchai un peu plus et il
laissa le dos de sa main effleurer ma cuisse. Je soupirai à son contact et m'avançai encore. La
main d'Edward glissa entre mes jambes. Il partit de mon genou et remonta avec une lenteur
douloureuse.
« Si je comprend bien, tu les aimes ? » demanda-t-il. Ses yeux verts brillaient.
Je hochai la tête. « Je crois que je vais les mettre tous les vendredis. »
Il fit un sourire approbateur. Sa main atteignit le haut de mon collant et ses doigts
dansèrent à l'arrière de ma cuisse, remontant jusqu'à ce que sa main se pose sur mes fesses
nues. Il siffla entre ses dents.
« C'est comme ça que j'aimerais que tu sois tout le temps. » grogna-t-il en pressant
légèrement ma fesse.
Alors que je goûtais enfin ce que j'avais attendu toute la journée, les battements de
mon coeur augmentèrent, sa peau sur la mienne. C'était même plus agréable que la soie. Il
retira sa main, me laissant désireuse de beaucoup plus.
Il fit un sourire satisfait. Il savait exactement ce qu'il faisait. « Je crois que je suis prêt
à commander. »
Commander ? Bon sang, il arrivait même à me faire oublier pourquoi il était ici.
J'essayai durement de cacher ma déception et m'éclaircis la gorge. « Qu'est-ce que je peux
vous servir aujourd'hui, Mr Masen ? »
Edward se leva et posa ses deux mains sur ma taille. Ses lèvres frôlèrent ma joue et il
planta un baiser chaud juste en dessous de mon oreille.
« Toi, seulement toi. » murmura-t-il.
Hallelujah !
Ses lèvres trouvèrent les miennes, attaquant et prenant tout ce dont il avait besoin.
J'ouvris alors la bouche dans l'espoir qu'il entre en moi. Sans hésitation, il accepta mon
invitation silencieuse. Nos langues dansèrent et s'explorèrent. Comment est-ce qu'un homme
pouvait être aussi beau qu'avoir bon goût ? Mes mains remontèrent sur son torse et passèrent
sous veste pour se poser sur ses épaules. Je sentais la chaleur de son corps sous le coton de sa
chemise. Il fallait qu'on soit nu. J'essayai de lui retirer sa veste mais il recula.
Comme moi, il respirait difficilement mais un petit sourire satisfait s'étalait sur ses
lèvres. Il savait exactement ce qu'il me faisait.
« On n'a pas trop le temps, alors je ne vais pas retirer mes vêtements. Toi, par contre...
» Il tendit la main et desserra ma cravate. Il la passa par dessus ma tête et la posa sur la table.
« Aujourd'hui sera seulement pour toi, Isabella. »
Je n'allais jamais pouvoir fonctionner normalement à nouveau.
Edward continua à déboutonner mon chemisier blanc, tirant dessus pour le sortir de
ma jupe, jusqu'à ce qu'il soit complètement ouvert. Il fit courir ses doigts sur mes tétons déjà
durs couvert de broderie.
« Mmm, j'aime bien celui-là. » ronronna-t-il en se penchant pour embrasser la courbe
de ma poitrine.
Il parlait du soutien-gorge qui allait avec le boxer que je portais quand mon petit défilé
s'était abruptement fini par lui plongeant en moi. Moi aussi je savais exactement ce que je
faisais.
« Est-ce que tu me fais confiance ? » demanda-t-il en récupérant ma cravate sur la
table. Il commença à en défaire le noeud.
C'était une question compliquée. Est-ce que je lui faisais confiance ? Au point de lui
confier ma vie ? Peut-être. Pour me rembourser de l'argent que je lui aurais prêté ? Bien sûr.
Pour ne pas me briser le coeur ? Absolument pas.
« Te faire confiance à propos de quoi ? »
Il fit un sourire moqueur et releva ma tête de son pouce sous mon menton. Il déposa un
baiser sur mon front et me questionna. « Est-ce que tu crois que j'ai seulement envie de te
faire te sentir bien ? »
Comme toutes les drogues. Elle vous font vous sentir bien jusqu'à ce qu'elles vous
tuent. Je hochai la tête, incapable de prendre une décision rationnelle. Est-ce que j'aurais dû
essayer d'éviter ma mort certaine ?
Edward tint ma cravate devant moi. « Je vais de bander les yeux et te mettre une
chanson. »
Il m'observa attentivement, attendant que je proteste. Quand je ne fis rien pour
l'arrêter, il me couvrit les yeux et fit un noeud double pour attacher le tissu.
« Alors, je vais te faire te sentir très, très bien. » murmura-t-il à mon oreille.
Mon corps tout entier me picotait. Mon esprit se mit à tourner à toute vitesse. Et si
Rosalie commençait à se demander où j'étais ? Et si elle envoyait quelqu'un me chercher ? Les
dents d'Edward tirèrent sur mon lobe d'oreille, me sortant de mes pensées.
« Cette chanson me donne envie de te toucher. » me dit-il doucement en plaçant un
écouteur dans mon oreille. « Est-ce que tu veux que je te touche ? »
Je gémis doucement à cette pensée.
« Réponds-moi, Isabella. »
Autoritaire mais sexy. « Oui. » soufflai-je d'une voix rauque.
Il mit le deuxième écouteur en place et recula d'un pas. Je sentis l'air vibrer autour de
moi alors que la musique commençait.
"Put your hands all over, put your hands all over me. Put your hands all over, put
your hands all over me." (Pose tes mains partout sur... pose tes mains partout sur moi. Pose
tes mains partout sur... pose tes mains partout sur moi.)
S'en était fini de moi. Les mains d'Edward repoussèrent mon chemisier de mes épaules
et il glissa le long de mes bras, me donnant la chair de poule. Ses doigts passèrent sous les
bretelles de mon soutien-gorge, les faisant tomber au niveau du bonnet, avant de les remettre
en place. Sa bouche, chaude et humide se posa alors dans mon cou. Il dégagea les bretelles de
mes épaules et planta des baisers sur leur passage. Ses mains trouvèrent mes seins, les libérant
de leur balconnet. Il les pressa doucement avant de passer sa main dans mon dos pour défaire
mon soutien-gorge.
"Love is a game, you say. Play me and put me away." (L'amour est un jeu, dis-tu.
Joue-moi et range-moi.)
Il repassa ses mains sur ma poitrine et pendant que l'une pinçait, tordait et taquinait
mon téton, sa bouche rejoignit le deuxième. Sa langue entoura ma chair dure en une caresse
lente et langoureuse.
"Now you've lost your mind. The pretty little girl I left behind. Now you're getting
rough but everybody knows you're not that tough." (Maintenant tu as perdu la tête. La jolie
petite fille que j'ai abandonnée. Maintenant tu deviens forte mais tout le monde sait que tu
n'est pas si forte que ça.)
Ses mains se posèrent sur mes hanches et il me souleva pour m'asseoir sur la table. La
bouche talentueuse mais dangereuse d'Edward ne quitta jamais mon corps. Il semblait vouloir
me toucher, me goûter et m'explorer autant que j'en avais envie. Il caressa une fois de plus
mon téton durcit.
Puis la musique s'arrêta soudainement.
« J'ai demandé à Tyler de garder la porte mais même lui va finir par venir voir si tout
va bien si tu ne fais pas un peu moins de bruit, mon coeur. »
Je poussai mon bandeau pour pouvoir Edward d'un oeil. Je n'avais même pas réalisé
que je faisais du bruit. Il semblait fier de lui. Il avait un sourire jusqu'aux deux oreilles et une
lueur joueuse dans les yeux.
« Tu essaies de me tuer, pas vrai ? »
Edward rigola doucement en repoussant ma main du bandeau. Je fus à nouveau dans le
noir.
« Fais-moi confiance, j'ai très envie de te garder en vie. » Puis il murmura. « Juste un
peu moins fort. »
La musique reprit et Edward aussi. Il me poussa de manière à ce que je m'allongea sur
la table.
"Put your hands all over me. Please talk to me, talk to me. Tell me everything's going
to be all right." (Pose tes mains partout sur moi, s'il te plaît parle-moi, parle-moi. Dis-moi
que tout ira bien.)
Edward me retira mes chaussures et embrassa le dessus de mon pied droit. Lentement,
patiemment, il fit remonter ses mains le long de ma jambe, s'arrêtant au niveau de mon
collant. Il fit la même chose sur mon autre jambe.
C'était comme s'il me secouait la drogue sous le nez sans me laisser en profiter
complètement. J'allais perdre la tête s'il ne me touchait pas là où j'avais le plus besoin de lui.
"So come down off your cloud. Say it now and say it loud. Get up in my face. Pretty
little girl come make my day." (Alors descend de ton nuage. Dis-le maintenant et dis-le fort.
Viens me le dire en face. Jolie petite fille, viens illuminer ma journée.)
La langue d'Edward passa sur ma cuisse, au niveau de mon collant. Il recouvrit
l'intérieur de mes cuisses de baisers sensuels. Je sentais son souffle chaud contre ma peau
sensible. Mes sens étaient comme démultipliés. J'écrasai ma main sur ma bouche, essayant
d'étouffer les bruits que je faisais comme la salope Edwardienne que j'étais.
Puis il le fit. Il glissa un de ses beaux et longs doigts en moi. J'aurais pu en jouir sur le
coup. Deux doigts entrèrent en moi et sa bouche se posa entre mes jambes. Bon, il devait
vraiment essayer de me tuer. Il me disait de rester silencieuse et il me faisait ça ? C'était
impossible que je retienne les gémissements qui m'échappaient involontairement. Pas quand il
faisait ça.
Il caressait et suçait. Il mordillait et léchait. Il plongeait et chatouillait.
"Love is a game, you say. Play me and put me away." (L'amour est un jeu, dis-tu.
Joue-moi et range-moi.)
Game over. Mon corps se mit à trembler. Mes muscles se refermèrent sur ses doigts
alors qu'il arrêtait de bouger. Je posai ma deuxième main sur ma bouche alors que je me
libérais.
Quand j'eus fini, n'étant plus qu'un corps tremblant, Edward retira les écouteurs de mes
oreilles. Il m'aida à descendre de la table, posant mes pieds instables au sol.
« Putain, Isabella. » Il était haletant. Il me retourna de manière à ce que mon dos soit
contre son torse. « Penche-toi. » demanda-t-il en relevant ma jupe pour découvrir mes fesses
nues.
Je ne pouvais toujours rien voir mais je l'entendis ouvrir un préservatif et la fermeture
éclaire de son pantalon. La paume d'Edward se posa dans mon dos alors qu'il entrait en moi
par derrière. Je criai. Je ne l'avais pas fait exprès, mais je n'étais pas prête à ressentir ce
sentiment de plénitude que j'atteignais quand il était en moi.
« Couvre ta bouche. Tu dois rester silencieuse. » me gronda-t-il en tirant sur ma tresse
pour redresser ma tête.
Il m'embrassa dans le cou. J'avais envie de lui rendre son baiser, de me goûter sur ses
lèvres. Je tournai la tête mais il lâcha mes cheveux et me poussa en avant. Je mordis mon
avant-bras alors qu'il allait et venait en moi. C'était sauvage, animalité et foutrement sexy. Il
passa sa main sous ma taille et utilisa ses doigts magiques pour me faire basculer une fois de
plus dans l'orgasme.
« Viens avec moi. Je veux que tu jouisses avec moi. Est-ce que tu m'as compris ? »
Dans ma tête, je commençais à envisager de lui dire de se dépêcher parce que ses mots
étaient en train de me faire tomber dans le précipice. Mais à la place, la seule chose qui sortit
de ma bouche fut un truc du genre « Ughhahhhhhuhhh. » Du moins, c'était ce à quoi sa
ressemblait contre mon bras.
Néanmoins, je n'eus pas besoin de lui dire quoi que ce soit. Edward mordit mon épaule
alors que son corps se raidissait. Il ne laissa échapper rien d'autre qu'un grognement doux. Il
resta allongé sur moi, faisant attention de ne pas trop peser sur mon petit corps.
« J'ai presque envie de décommander la soirée avec Alice, de lui dire que j'ai envie de
t'avoir à moi tout seul pour qu'on puisse recommencer ça. »
C'est ça, secoue donc la bouteille de whiskey sous le nez de l'alcoolique.
J'étais en train d'apprendre à quel point il était difficile de refuser quelque chose aux
Masen. Alice débarquait sur la propriété d'Edward ce soir pour regarder un film dans son
cinéma. Quelques fois par an, Alice venait sur sa propriété pour son travail dans la fondation.
En plus d'emmener les enfants au cinéma, elle leur faisait aussi parfois faire du cheval. Elle
organisait une énorme collecte de fond à la fin du mois d'août et une soirée de Noël en
décembre. Alice nous avait demandés à Jasper et moi de l'aider à tenir le stand ce soir. À
l'époque, je ne pouvais pas envisager de ne pas l'aider. Mais maintenant que j'étais accro à son
frère, je n'étais pas sûre de pouvoir remplir mon devoir s'il me proposait encore des orgasmes
jusqu'en en faire exploser mes ovaires.
Je retirai ma cravate et clignai quelques fois des yeux, le temps qu'ils s'adaptent à la
lumière. « Ils ne vont pas rester toute la nuit. Dès qu'ils seront partis, je serai toute à toi. »
Je sentis qu'il s'arrêtait de respirer pendant une seconde. Je me tendis, inquiète d'avoir
toucher un terrain miné mais il embrassa la marque qu'il m'avait faite sur l'épaule.
« Toute à moi. » répéta-t-il avant de se redresser, sortant de mon intimité.
Vidée et épuisée par notre activité, je me levai lentement et redescendis ma jupe sur
mes jambes.
Toute à lui. Pour l'instant, tant que je lui plaisais. Quand est-ce qu'il allait se fatiguer
de moi ? Qu'est-ce qu'il allait prendre avec lui en partant ? Je n'étais pas aussi douée que lui
pour séparer le plaisir de nos moments ensemble des émotions que je commençais à ressentir.
Je n'arrêtais pas de me dire que c'était aussi nouveau pour lui. Il agissait différemment
de ce qu'il faisait d'habitude, de qu'il se disait. Je ne savais pas si c'était une bonne chose ou
une mauvaise chose. Je savais que je ressentais des trucs pour lui, au-delà de mon attirance
physique qui faisait de moi son exclave sexuelle. Un jour où l'autre, ça allait mal se terminer.
J'espérais que le fin ne viendrait pas trop tôt.
« Est-ce que tu viens avec Jasper ou moi ? » demanda Edward alors que je
reboutonnais mon chemisier.
« Je n'y avais pas pensé. Peut-être que je vais juste venir avec ma voiture, comme ça je
pourrais partir s'il se passe un truc et que tu aies besoin que je parte. »
Edward était physiquement pareil que lorsque j'étais entrée dans la pièce. Personne
n'aurait pu suspecter qu'il venait de prendre un encas avec la serveuse. Moi, au contraire, je
devais sans doute ressembler à la droguée de sexe que j'étais.
« J'espérais que tu dirais ça. » lança-t-il en prenant ma cravate sur la table. Il me la
passa autour du cou.
« Pourquoi ça ? » demandai-je d'un air soupçonneux. Edward se plaignait
régulièrement que je conduisais ma camionette. S'il était content, c'est qu'il devait manigancer
quelque chose.
Il finit de faire mon noeud de cravate, puis la passa avec précaution sous mon col
avant de centrer le noeud. Ses yeux brillaient de malice.
« Je t'ai acheté un truc. » annonça-t-il en souriant.
Je soupirai à la pensée qu'encore plus d'argent avait été dépensé pour moi.
« Mais avant que tu lèves tes jolis yeux marron au ciel, je tiens à te dire que c'est
exactement comme le t-shirt que tu m'as offert. Tu voulais que je m'intègre parmi les gens
''normaux''. Je veux moi aussi que tu t'intègres. »
« Avec qui ? » le questionnai-je avec prudence.
« Les gens qui conduisent des véhicules fabriqués pendant, je ne sais pas, ce
millénaire, peut-être. »
« Qu'est-ce que tu as fait ? » haletai-je. Je savais exactement où il voulait en venir.
Edward éclata de rire et leva les mains pour se protéger. « Écoute Isabella, tu dois
savoir qu'en plus d'être inquiet pour ta sécurité et ton bien-être, je tiens aussi à
l'environnement. Dans les années 50, les voitures n'étaient pas crées avec les économies
d'essence en tête. »
« Tu m'as achetée une voiture ? »
« Pas qu'une voiture. Je t'ai acheté un véhicule hybride. C'est très écolo et en plus, ça
dépense très peu au kilomètre. Non seulement tu sauverais la ville de tes émissions de gaz
carbonique et autres mais en plus, tu aiderais ce pays à être moins dépendant du pétrole. C'est
ta chance te rendre service à ce pays et au monde, si tu veux mon avis. »
« Tu m'as achetée une voiture ? » criai-je un capable de voir ce qu'il y avait de drôle
dans cette histoire.
Edward fronça les sourcils. « Tu n'arrêtes pas de le dire comme si c'était une mauvaise
chose. »
« Edward, les gens n'achètent pas de voiture à d'autres gens ! Acheter une voiture c'est
très... personnel. » justifiai-je.
« Tu m'as dit que ton père t'avait achetée cette camionette. Est-ce que tu as tapé du
pied et beuglé comme ça quand il te l'a montrée ? » me défia-t-il en plissant les yeux.
Putain.
« J'étais une enfant à l'époque. Je dépendais de mon père. Je ne suis plus une enfant et
je ne dépends pas de toi. » À part quand on en vient à la dépense désespérée que j'ai de
coucher avec toi.
Edward réfléchit pendant un moment. Je le voyais essayer de trouver un blanc dans
mon raisonnement. Il choisit d'avoir l'air blessé. « Tu ne vas même pas y jeter un coup d'oeil ?
C'est ça que t'es en train de me dire ? »
Je grognai de frustration. J'avais accepté les boucles d'oreille et dépensé une carte
cadeau d'un prix exorbitant dans un magasin de lingeries hors de prix. Il avait compris quand
j'avais refusé le tableau. Et pourtant, il m'avait quand même acheté une voiture ? Je savais que
ça n'allait pas être une Toyota Corolla. Ça allait être quelque chose de cher et de flamboyant
qui ne me ressemblait pas.
« Au fait, les boucles d'oreilles te vont bien. » dit-il en attendant ma réponse.
Je touchai du doigt le diamant sur mon oreille. Elles étaient jolies. Elles n'étaient pas
trop ostentatoires et je pouvais les porter au travail. Elles étaient parfaites. Il avait très bon
goût.
Putain.
« Et si on faisait comme ça. » commença-t-il. « Disons juste que je me suis récemment
acheté une nouvelle voiture et qu'elle ne me va pas. Je cherche à la vendre. Je te la vendrai à
un prix raisonnable. Bien en dessous de la côte Argus. Qu'est-ce que t'en dis ? Tu ne peux pas
nier que ta voiture tire la langue, si je puis dire. » Il me fit son sourire en coin qui une fois de
plus fit monter la chaleur entre mes jambes.
Putain.
« D'accord. » râlai-je. « Je vais y jeter un coup d'oeil mais je ne te promets rien. »
Ses mains caressèrent mon visage alors qu'il se penchait pour déposer un baiser sur
mes lèvres. « Tu vas l'adorer. » Il m'embrassa une fois de plus. « Pourquoi tu ne viendrais pas
avec Jasper ce soir. Je serais peut-être un peu en retard. Si tu décides de ne pas m'acheter la
voiture et que tu préfères, je demanderai à Brady de te raccompagner chez toi. »
J'allais lui acheter cette voiture. Je le savais même si je n'en étais pas ravie.
Il tourna les talons pour partir et je réalisai qu'il n'avait pas mangé.
« Mais tu n'as pas déjeuner. » lançai-je.
Il s'arrêta et regarda sa montre. Je voyais bien qu'il était pressé. Il se retourna en
souriant. « Oh, je m'en vais très satisfait. Mes compliments au chef. » Il me fit un clin et passa
la porte.
Putain.
« Qu'est-ce que je peux te servir, ma chérie ? Des bonbons ou des popcorns ? »
demanda Jasper à l'adorable petite fille qui portait un t-shirt aux couleurs du Camp EMM.
« Les deux ! » cria-t-elle avec joie.
« Des popcorns et des bonbons pour la petite dame, c'est parti ! » répondit-il en lui
tenant une petite poche de popcorns et en lui faisant signe de venir vers moi pour choisir les
bonbons qu'elle voulait. Quand elle s'approcha pour prendre une boîte de Sour Patch Kids, je
vis les cicatrices sur ses mains et ses bras.
Alice travaillait pour la Northwest Burn Foundation, NWBF pour faire court, ici à
Seattle. Elle faisait partie du conseil d'administration et c'était elle qui s'occupait de la semaine
de camping qu'ils organisaient pour les enfants brûlés. Elle passait le reste de l'année à
collecter des fonds, et à donner de son temps au Harborview Medical Center et aux
hébergements d'urgence que la NWBF fournissait au famille quand les enfants recevaient leur
traitement au Harborview.
Il s'avérait que c'était Edward et non pas Alice qui n'aimait pas parler de ses brûlures
ou de ce qu'elle faisait dans la vie. J'avais découvert qu'Alice n'était pas du tout gênée par ses
cicatrices. Quand je l'avais trouvée un matin, dans la cuisine de mon appartement, vêtue de
rien d'autre qu'un t-shirt de Jasper, j'avais compris qu'elle n'était pas aussi timide que ce que
j'avais pu penser au début. Jasper m'avait dit que c'était Edward qui détestait voir ses
cicatrices alors elle les cachait quand elle passait du temps avec lui. Néanmoins, elle avait
vraiment peur du feu. Elle faisait des cauchemars et préférait rester loin des flammes. Mais
une fois de plus, Jasper trouvait que le problème venait plus d'Edward que d'Alice.
Jasper et Alice étaient très mignons ensemble. Quand ils étaient séparés, ils se
téléphonaient et s'envoyaient constamment des textos. Jusqu'à ce qu'elle doive s'occuper du
camp cette semaine, ils passaient quasiment autant de temps ensemble qu'Edward et moi. Je
n'aurais pas pu demander meilleure copine pour mon meilleur ami qu'Alice. Elle était gentille
et compatissante. Elle voulait prendre soin de lui autant que lui voulait prendre soin d'elle.
C'était en fait assez sympa de bien aimer et d'être bien aimée par la copine de Jasper. En six
semaines, nos vies avaient plus changé que tout ce qu'on aurait pu s'imaginer.
Nous donnâmes des encas à tout le monde et Alice et son équipe installèrent les
enfants dans leur fauteuil pour une séance spéciale de Toy Story 3. C'était tout Edward d'avoir
un film qui passait encore au cinéma. Néanmoins, c'était sa seul contribution à la soirée.
Quand j'étais arrivée, on m'avait dit qu'il devait gérer quelques soucis au travail et qu'il ne
pourrait pas être présent pour distribuer les sucreries. Alice n'avait pas semblé surprise.
J'aidais à nettoyer avec un autre des surveillants pendant que tout le monde profitait du
film. J'espérais toujours qu'Edward fasse son apparition. Le surveillant s'appelait Riley et il
allait rentrer en dernière année de fac à l'automne prochain. Nous sympathisâmes un peu en
parlant des cours et il se mit à parler et parler, m'expliquant à quel point c'était génial de
travailler pour quelqu'un comme Alice.
« C'est trop bizarre de penser que quelqu'un qui a les pieds sur terre comme Alice fasse
parti de la même famille que la personne qui possède ça. » me fit-il remarquer en regardant le
hall extravagant du cinéma d'Edward. « T'imagines un peu avoir ton propre ciné ? Y'a une
raison pour laquelle il va pas au cinéma comme une personne normale ? C'est trop bizarre. »
« Je veux bien admettre que c'est extavagant. Je suppose je ne sais pas ce que je ferais
si j'avais des milliards de dollars. Je suis sûre que je dégoterais bien un truc que les autres
trouveraient bizarre. » dis-je en défendant mon petit-ami.
« C'est bizarre. » rigola Riley. « Est-ce que tu imagines Bill Gates sauter sur un
trampoline ? »
« Je sais, non ? Bizarre. » Nous rigolâmes doucement tout en balayant le popcorn
éparpillé.
« Je parie que Masen est bizarre. Je veux dire, comprends-moi bien, ce mec a
quasiment fondé NWBF tout seul et je respecte carrément ça, mais avoir l'argent qu'il a, ça
doit le rendre fou. Il ne se montre jamais. Je travaille au camp depuis trois ans maintenant et il
ne vient jamais, même quand il est là. Il ne participe pas non plus aux grosses soirées qu'Alice
organise. S'il était pas toujours dans les pages people des journaux avec des top-model canons
pendues à son bras, je saurais même pas quelle tête il a. »
Des top-models canons et les pages peoples ? C'était pour ça qu'Edward était connu.
Malheureusement, je n'avais jamais été voir le status d'Edward.
« Il n'est pas bizarre. » continuai-je à le défendre. « Il a ses excentricités mais il est
plutôt normal la plupart du temps. Il travaille beaucoup. S'il n'est pas là, c'est à cause du
travail. »
« Tu travailles pour lui ou un truc dans le genre ? Je pensais que t'étais juste l'amie de
ce mec Jasper. » me questionna Riley.
« Je suis l'amie de ce mec Jasper. » raillai-je.
Juste à ce moment-là, Tyler entra.
« Mlle Swan, Mr Masen aimerait que vous le rejoigniez maintenant. » Il tint la porte
ouverte comme s'il s'attendait à ce que je parte en courant à la seconde.
« Il ne vient pas voir le film ? » demandai-je. J'étais déçue.
« Non, madame. Il aimerait que vous veniez dans la maison. »
« Dites-lui que je viendrais quand j'aurais fini ça, Tyler. »
Tyler me fixa comme si je venais juste de lui dire de se jeter d'une falaise. « Je pense
qu'il voulait dire tout de suite. »
Le regard de Riley faisait l'aller-retour entre Tyler et moi. Je ne pouvais qu'imaginer ce
qu'il pensait. Ça ne me plaisait pas du tout qu'Edward pensait pouvoir me sonner comme ça.
« Je viendrais dès que je pourrais. » répondis-je en souriant fermement.
Tyler semblait vouloir dire quelque chose mais il se retint et partit.
« T'es sûre que tu ne travailles pas pour lui ? » se moqua Riley.
Je sentis mon visage virer au rouge. J'avais soudainement l'impression que je
travaillais pour lui, un peu comme une sorte de call-girl de luxe. Les petits-amis n'envoyaient
pas leur garde du corps pour aller chercher leur copine. Les petits-amis faisaient des efforts.
« Je ne travaille pas pour lui. » dis-je d'un air borné.
Riley me fit un sourire moqueur. « Je vous crois, Mlle Swan. »
« Bella. S'il te plait, appelle-moi, Bella. »
« Bella. C'est un joli prénom. » répondit-il en me tendant le balai. « Maintenant,
reprenons le boulot. Tu travailles peut-être pas pour Masen mais ce soir, tu travailles pour la
NWBF. Alors, arrête de traîner et mets-toi au travail. »
J'éclatai de rire devant son ton militaire.
« Oui, monsieur. » répondis-je en faisant le salut.
Nous finîmes de nettoyer tout en discutant du Flowers Bar et des restaurants du
campus. Pour une raison inconnue, Riley n'y avait jamais été. Ça me semblait impossible que
quelqu'un qui soit à la UW depuis trois ans, ne soit jamais allé manger au buffet végétarien du
Flowers Bar.
« Pourquoi manger si tu veux être végétarienne ? » demanda Riley. « C'est comme ça
que tu restes si mince ? Tu ne manges rien ? » Il me donna un coup de coude joueur dans les
côtes.
Je m'éloignai un peu, réalisant soudainement notre proximité. « Je ne suis pas
végétarienne. Le Flowers ne sert pas que des plats végétariens. Tu peux y manger du poulet
ou un hamburger. Il faut vraiment que tu y ailles. »
« Peut-être que tu pourrais venir avec moi. » lança-t-il. Ses joues virèrent un peu au
rouge. Il s'approcha, me coinçant dans le coin du comptoir.
« Oh. » Je n'avais pas réaliser qu'il pensait que je flirtais ou que j'étais libre.
Avant que je ne puisse lui répondre que j'étais déjà en couple, la porte qui donnait sur
l'extérieur s'ouvrit et Edward rentra en trombe.
« Isabella ! » rugit-il. « Est-ce que Tyler est bien descendu ici pour te dire que je
voulais que tu viennes à la maison ou j'imagine des trucs ? »
Il remarqua la position dans laquelle je me trouvais et sa mâchoire se contracta.
Comme s'il n'était pas déjà assez en colère comme ça, il me surprenait pressée contre le
comptoir avec un mec qui envahissait mon espace personnel. Ça ne m'aidait pas du tout. Il
mitrailla Riley du regard et ce dernier recula sous la surprise.
« Personne n'imagine quoi que ce soit. Il est venu et m'a prévenue. Nous venons
seulement de finir de nettoyer. » Ma voix tremblait légèrement. « J'étais sur le point de
monter. »
Edward avait l'air très dangereux. Je contournai Riley et le comptoir de confiseries.
« J'étais ravie de te rencontrer, Riley. Bonne chance pour la reprise des cours. »
Riley leva la main d'un air gêné pour me dire au revoir. « Ouais, on se reverra peut-
être, Bella. Je vais jeter un coup d'oeil au Flowers Bar. »
Je souris et me dirigeai vers la porte, Edward sur les talons. Mon coeur tambourinait
dans ma poitrine mais cette fois-ci, ce n'était pas à cause du désir ou de mon attirance pour lui.
J'étais en colère, gênée et j'avais peur, tout ça à la fois.
Edward m'attrapa par le bras, interrompant ma marche vers la maison. « Tu veux bien
me dire ce que tout ça signifie, bordel ? »
« J'aidais Riley à nettoyer. » Je savais qu'il ne parlait pas du tout de ça. « Il va à la
UW. On a partagé des anecdotes comme c'est là que j'allais à la fac. Merci de m'avoir traitée
comme une sorte de gamine désobéissante. J'apprécie beaucoup. » crachai-je en arrachant
mon bras à sa poigne. Je repartis vers la maison.
« Eh bien, je ne t'aurais pas traité comme une gamine si tu m'avais montrée un peu de
respect. »
Je me retournai d'un seul coup. La colère était l'émotion qui me contrôlait. « Du
respect ? Du respect ? Est-ce que tu me respectais quand tu as envoyé ton garde du corps pour
venir me chercher ? Je ne suis pas une courtisane, Edward. Je ne sais pas pour toi mais pour
moi, dans une relation comme la notre, les deux parties méritent d'être traité avec respect. »
« C'est ce genre de gars que tu cherches, des mecs comme celui-là, Isabella ? » cria
Edward en pointant le cinéma du doigt. « Tu veux un gentil petit étudiant avec une âme
charitable ? C'est très bien, retournes-y et baise-le contre la machine à popcorns. Tu ne portes
sans doute pas de culotte. Je suis sûr qu'il aimera ça autant que moi. »
Ma colère eut raison de moi. Je levai la main et le giflai aussi fort que je pus. S'il
espérait me faire craquer, il avait parfaitement réussi avec ses horribles paroles et ses
accusations. J'allais me mettre à pleurer. Je ne voulais pas lui donner la satisfaction de pleurer
devant lui alors je me mis à courir. Je ne savais pas où j'allais mais je savais que je voulais
être loin de lui.
Je n'avais pas de voiture. J'étais venue avec Jasper. Hors ce dernier se trouvait dans le
cinéma d'Edward avec sa copine incroyable qui je ne sais pas comment, partageait les mêmes
gênes que l'enfoiré que je considérais comme mon petit-ami encore quelques minutes
auparavant. Si je lui avais demandé, Jasper m'aurait raccompagnée à la maison. Il serait parti
si je lui avais dit que j'avais besoin de rentrer mais je ne me pensais pas capable de prononcer
un mot sans me mettre à chialer comme un veau. Je n'allais certainement pas prendre la
voiture qu'Edward m'avait achetée. En fait, rien que pour le faire chier, j'allais garder ma
camionette pour toujours.
Je courus jusqu'aux écuries. Ça n'allait pas déranger les chevaux que je pleure comme
une débile pendant plusieurs minutes. J'ouvris la porte et m'assit sur le banc qui se trouvait
devant le box de Twilight. J'entendais le bruit sourd que faisait les sabots des chevaux ou
encore leurs grognements occasionnels. Ils continuèrent jusqu'à ce que mes sanglots se
tarissent. Je posai mes pieds sur le banc et enroulai mes bras autour de mes genoux.
Twilight sortit sa grosse tête et grogna bruyamment, comme s'il essayait d'attirer mon
attention. Je lâchai mes jambes et m'essuyai le visage avec mes mains.
Je le grondai. « Qu'est-ce que tu regardes, hum ? »
Il hennit et secoua la tête. Il n'avait pas non plus l'air d'être hargneux.
Je me levai et posai ma main sur son encolure alors qu'il poussait sa tête vers moi.
« Désolée. Je ne suis pas fâchée contre toi. Par contre, ton propriétaire me fait chier. »
Twilight grogna et on aurait dit qu'il était d'accord. « Qu'est-ce qui ne va pas chez cet homme,
hum ? Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer parce que il me tue avec ses crises de colère
inexpliquées. Je sais que quelque part, c'est un mec bien, mais il sait comment jouer les
enfoirés. »
La porte du l'écurie grinça bruyamment en s'ouvrant. Je tournai la tête vers le bruit
alors qu'Edward entrait d'un pas hésitant. Son front était plissé par le regret.
« Brady va te raccompagner chez toi, si tu veux. »
Je secouai la tête et il sembla presque plein d'espoir.
« Je vais attendre Jasper. Je ne veux rien de toi ou des personnes qui travaillent pour
toi. » rétorquai-je d'un air indigné.
Son visage se décomposa et il fit un autre pas pour entrer, fermant la porte derrière lui.
Il resta là, sans bouger pendant ce qui me sembla être une éternité. Je m'essuyai une nouvelle
fois le visage. Il ne méritait pas de voir mes larmes. Il ne méritait pas de partager le même
espace que moi. J'allais partir. J'étais prête à dire à Jasper que j'avais besoin qu'il me
raccompagne à la maison.
« Il se tenait très près. Trop prêt. » lâcha Edward, brisant le silence.
C'était comme ça qu'il voulait commencer ?
« Alors me traiter de salope t'as soulagé ? » raillai-je.
« Non ! » affirma-t-il. Son ton était peiné. Il méritait de ressentir cette peine. Il m'avait
blessée bien plus que quiconque auparavant. Il continua à parler même si je ne voulais pas
l'écouter. « Ce soir a été un moment difficile pour moi pour divers raisons et à cause de ça,
j'étais de mauvaise humeur. Tu as marché sur un terrain mine très explosif. Tu n'es pas une
salope. Je ne veux pas que tu penses ne serait ce qu'une seule seconde que je pense ça de toi. »
« Tu es toujours plein d'excuses vagues et métaphoriques, Edward. Je dois partir. »
J'essayai de le contourner pour atteindre la porte mais il m'attrapa une fois de plus par le bras.
Twilight laissa échapper un grondement et il se mit à s'agiter dans son box, attirant notre
attention.
Edward tourna la tête vers le cheval qui me rappelait tellement lui. Twilight se calma
sous son regard et Edward recentra son attention sur moi.
« Je suis désolé. S'il te plait, ne pars pas. Ne me... quitte pas. » Ses yeux étaient d'un
vert très étrange, presque comme une pierre de jade, troubles et translucides. L'Edward sûr de
lui et arrogant n'était plus là. À sa place, se tenait un petit garçon triste et effrayé. « Je déteste
t'avoir blessée. Je suis tellement désolé. »
Il relâcha mon bras et je ne partis pas. Mes pieds étaient bloqués. J'avais envie de
partir. J'avais envie de lui dire d'aller se faire voir. Mais je restai là.
Il amena sa main à mon visage. Son pouce caressa gentiment ma joue. « Je ne voulais
pas te faire pleurer. Je ne veux pas te faire pleurer. » Ses lèvres étaient douces. Il les posa sur
mon front puis sur une paupière, puis l'autre. Il embrassa ma joue et le coin de ma bouche. «
Je suis désolé. » Il embrassa mes lèvres et ces traîtresses lui rendirent sa caresse. Il fut le
premier à rompre notre baiser.
Putain.
Son nez traça les contours de ma mâchoire et je sentis mon corps se pencher vers lui.
« Je suis tellement désolé. » murmura-t-il une fois de plus en embrassant mon oreille.
« Je suis toujours en colère contre toi. » insistai-je fortement.
« Je suis toujours en colère contre moi, moi aussi. »
« Bien. »
Edward m'enveloppa de ses bras et m'attira fermement contre son corps. Je posai ma
joue contre son torse. Il sentait le bois de santal et les agrumes. J'adorais son odeur et je me
détestais pour ça. Mes bras se refermèrent autour de sa taille.
« Est-ce que tu viendras à la maison avec moi, s'il te plait ? »
« Je suis toujours en colère contre toi. » lui rappelai-je en le serrant un peu plus fort.
Je sentais son souffle dans mes cheveux. « Je sais. Tu as raison. Je suis un crétin. Un
gros con. »
« Bein, c'est pas très réconfortant. » marmonnai-je.
Son corps fut secoué par un petit rire doux. Je ne pus m'empêcher de sourire. Ses
changements d'humeur étaient presque comiques.
« Je ne suis pas très doué pour ça, Isabella. J'essaye mais je ne suis pas très doué. »
Une de ses mains caressait mon dos alors que l'autre jouait avec ma tresse.
Qu'est-ce que je pouvais bien répondre à ça ? Il n'était pas très doué pour ça. Ça étant
une vraie relation de couple. Je n'étais pas le genre de femme qu'il pouvait promener en ville,
pendue à son bras ou à qui il pouvait envoyer quelqu'un pour lui demander de réchauffer son
lit avant de se débarrasser d'elle. Il allait devoir me traiter différemment. Il allait devoir
essayer plus fort. Autrement, je n'allais pas pouvoir rester. Peu importe à quel point je le
voulais. Peu importe ce que je commençais à ressentir pour lui.
« Je ne veux personne d'autre que toi. » admis-je même si j'étais toujours en colère
contre lui. « Je ne sais pas pourquoi tu as imaginé autre chose. »
« Je ne te mérite pas. »
Ses mots déchirèrent mon coeur. Je voulais lui demander pourquoi il disait ça mais son
portable se mit à sonner dans sa poche. Néanmoins, il ne desserra pas son étreinte.
« Tu ne vas pas répondre ? » demandai-je en levant la tête pour le regarder.
« Ça ne ferait que me mettre en colère. » soupira-t-il tristement. « Et je suis vraiment
fatigué d'être en colère. »
Je fermai les yeux et le serrai encore plus fort. J'avais la sensation qu'il ne parlait pas
seulement de ce soir. Je commençais à croire qu'Edward avait passé bien trop temps à être en
colère dans sa vie. Il ne voulait pas être comme ça. Il voulait être quelqu'un de bien, de gentil.
Il voulait être... heureux. Je pouvais sentir son désir presque désespéré d'être heureux.
« Allons regarder le film. » proposai-je. « Peut-être qu'on pourra rigoler un peu. »
Je sentis son corps se tendre. « S'il te plait, ne me force pas. S'il te plait, viens à la
maison. Je ne peux pas faire ça, s'il te plait. »
C'était nouveau. Nouveau et pas vraiment bon. Ce n'était pas l'Edward que je
connaissais. Il était impossible que je lui dise non. Nous retournâmes à la maison. Edward
finit par jeter un coup d'oeil à son portable et il envoya un texto à quelqu'un. Alice et Jasper
vinrent à la maison pour nous dire au revoir avant que le bus ne parte avec tous les campeurs.
Il ne restait à Alice qu'une journée d'amusement avant qu'elle ne doive reprendre ses activités
d'éducation et de collectes de fond. Jasper remarqua mon humeur et me lança son regard tu
vas bien . Et je lui fis mon sourire très bien le plus convaincant. Il l'avala, du moins, c'était ce
que je pensais.
Edward n'essaya pas de coucher avec moi ce soir-là. Il me tint simplement dans ses
bras, embrassant tendrement le dessus de ma tête et caressant mon dos jusqu'à ce que je
sombre dans un sommeil paisible.
Quelque chose me tira de mon rêve sans intérêt cette nuit-là. Je me réveillai et trouvai
le côté du lit d'Edward vide. Le réveil disait qu'il était un peu plus de deux heures. Mon esprit
se mit en marche, se demandant où il pouvait être en plein milieu de la nuit et pourquoi il
n'était pas avec moi. Peut-être que c'était encore à cause des marchés asiatiques. Cet homme
ne pouvait pas échapper à son travail. Je me mis à fixer le plafond, essayant en vain de me
rendormir quand j'entendis le piano.
Je quittai le lit et me dirigeai silencieusement vers ma pièce préférée de la maison. La
mélodie mélancolique me serra le coeur. Le tempo de la chanson changea et accéléra mes pas.
C'était lancinant mais en même temps, absolument magnifique. Dans la bibliothèque sombre,
je vis Edward. Il était assis torse nu devant son piano. Il ne portait que son bas de pyjama. Il
me tournait le dos et rien n'indiquait qu'il m'avait entendu le surprendre ici. Sa tête bougeait
légèrement de haut en bas alors que ses doigts couraient avec grâce sur les touches.
Je restai dans le couloir, observant avec admiration son talent et sa beauté. Il n'avait
jamais joué pour moi. À chaque fois que nous étions dans cette pièce, nous parlions littérature
et parcourions quelques livres, nous lisant parfois notre passage préféré. Je n'étais même pas
au courant qu'il savait joué. Il était un labyrinthe compliqué, fait d'espaces cachés et d'endroits
bloqués. Je ne savais pas si j'allais arriver un jour à le comprendre.
Il s'arrêta de jouer et je crus qu'il m'avait entendue. Je m'immobilisai, effrayée que ma
présence provoque sa colère. Il tapa violemment sur les touches avec frustration. J'allais lui
demander pardon quand il laissa tomber sa tête dans ses mains et se mit à pleurer. Son corps
tout entier était secoué par de lourds sanglots. Edward ne savait pas que j'étais là et d'une
certaine façon, je sus qu'il valait mieux que ça reste ainsi. Cela n'empêcha pas mon coeur de
se briser en le regardant pleurer. Je savais qu'il n'était pas prêt à ce que je soulage sa peine.
Pas encore.
Hmm... Que dire de ce chapitre ? Eh bien, je pense qu'il est clair qu'il est en deux
parties... deux humeurs différentes d'Edward Masen... La première partie avec notre chère
Bella la camée XD et une deuxième partie où on fait face à un Edward presque effrayant :$ Il
n'est pas facile à supporter (Je me demande même parfois pourquoi Bella n'envoie pas tout
valser ^^) mais la scène finale de ce chapitre laisse un léger goût amer...
Edward a beaucoup souffert mais il va bientôt commencer à s'ouvrir plus...
J'espère que le "déjeuner" à l'Eclipse vous a plu ^^ Comme toujours, n'hésitez pas à
laisser votre avis ou même si vous avez une question ;)
Au menu la semaine prochaine ? Un nouveau déjeuner à l'Eclipse et un chapitre un
peu plus léger...
D'ici là, prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 8*: Chapitre 8

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Il n'est pas tout à fait midi... mais nous sommes vendredi (*c'est un progrès* ^^) Je ne
suis pas chez moi tout à l'heure alors je me suis dit que j'allais le mettre maintenant :)
Comme je n'ai pas le droit de dire un mot quand je publie ma nouvelle traduction, je
vais me venger ici et en dire autant que je peux sans rien dévoiler (of course ! ^^)...
J'espère en tout cas que vous allez bien :) J'ai ''harcelé'' tout le monde par MP (^_^)
mais je voudrais aussi remercier fan de twa (Edward est gravement blessé, c'est sûr ;)), Elle
(Merci à toi :)), Sandry (Merci ;) Pour la faute, je ne la fais "normalement" pas mais bon ça
m'arrive XD J'ai corrigé mais je ne peux pas te promettre que ça ne reviendra pas en tapant à
l'ordi ^^), poushou, katymina (C'est vrai que Bella dans l'émission télé, c'était génial ^^),
Caroline (Merci :) Pour le couple, bein c'était dans les chapitres précédents ^^ Pour les
brûlures... Je pourrais te le dire... mais je devrais te tuer après XD), julie (Merci, mais je
crois qu'on a été coupé ^^), TheCullenJu (Je suis contente que tu aimes mais cette fiction
n'est pas du tout SM...), Marie (Merci beaucoup... comme toujours ^^ Tu vas avoir des
indices dans le chapitre ;)), AUDREYDIDI (Il n'est pas question que je m'arrête ^^ Merci !)
et Kris-S-Bella (Ah bon ? C'est quoi ton avis ? *curieuse* ^^) !
Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Ce chapitre est une grande avancée dans la révélation du passé d'Edward... Les indices
sont partout... Gardez l'oeil ouvert et le bon (*regarde partout autour d'elle* ^^) ;) !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous sommes vendredi, il n'est pas tout à fait
midi... mais si vous mangez déjà... Bon appétit ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 8
Vendredi 6 Août, Midi
Qui prend ta réservation aujourd'hui ?
J'attendis patiemment qu'Edward réponde à mon texto. Il s'était envolé pour Miami
mercredi pour un voyage d'affaires et il n'allait être de retour que le lendemain. Du moins,
c'était ce que je pensais jusqu'à ce que j'entende Rosalie demander à quelqu'un si la salle
privée était prête pour la réservation de Masen.
Ma soeur. J'aurais dû te prévenir. N'écoute pas un mot de ce qu'elle te dira sur
moi. C'est que des mensonges.
Je rigolai doucement à son inquiétude. Alice n'avait jamais rien dit d'autre que des
bonnes choses sur lui. Elle semblait vraiment vouloir que j'aime son frère.
Bon à savoir. Elle parle toujours de tes oeuvres de charité et dit tout le temps que
tu défends tes opinions. Contente de savoir que tu es vraiment le FdP que je pensais que
tu étais.
J'appuyai sur le bouton envoyer tout en espérant qu'il comprendrait que je plaisantais.
Je suis une sacrée prise, qu'est-ce que je peux dire ? Je vais en réunion. Je
t'appelle ce soir.
Je glissai mon portable dans la poche de mon tablier, heureuse qu'il ait compris ce que
je voulais dire. Je retournai à la cuisine pour prendre la commande d'une de mes tables. Mon
portable vibra alors que j'allais servir mes clients.
« Prévenez-moi si vous avez besoin de quelque chose d'autre. » dis-je en souriant à la
femme riche assez âgée de la Table Six.
Je retournai à la cuisine tout en sortant mon portable pour vérifier mes messages.
Tu me manques plus que tu ne le devrais.
Je tins mon portable contre ma poitrine. Mon doux Edward. Mr Masen pouvait être un
vrai FdP parfois mais Edward savait comment toucher ma corde sensible.
« Où est Bella, bordel ? » entendis-je Rosalie dire alors qu'elle passait la tête dans la
cuisine.
Je remis mon portable dans ma poche et attrapai une autre commande.
« La réservation des Masen est là. » m'informa-t-elle alors que je me dirigeais vers
elle.
Un de ces jours, Rosalie va m'aimer. Un de ces jours, elle va apprécier tout le travail
que je fais ici.
« Je monte dès que j'aurais servi ça. » dis-je joyeusement.
Elle répondit à mon sourire enthousiaste par un regard glacial.
Apparemment pas aujourd'hui, mais un de ces jours, elle va m'aimer.
Dès que j'entrai dans la salle privé, Alice me sauta dessus. Elle m'enveloppa dans un
de ses câlins exubérants.
« Bella ! »
Un coup d'oeil par dessus mon épaule me révéla que deux personnes étaient en train
d'observer notre échange. Un homme et une femme, qui avaient peut-être la cinquantaine,
assis autour de la longue table dressée. La femme qui avait des cheveux caramel et une
charmante robe de bain violette me souriait gentiment. L'homme, très beau, portait une
chemise mais pas de veste. Il était blond et semblait vouloir être partout sauf ici.
« Je t'ai vu ce matin, Alice. » Je lui tapotai le dos pour mettre fin au câlin. « Pourquoi
est-ce que tu ne m'as pas dit que tu venais déjeuner ? »
Alice recula et m'agrippa les deux mains pour m'entraîner vers la table. Elle avait un
immense sourire sur les lèvres et semblait sur le point de s'enflammer d'excitation.
« Eh bien, je voulais te le dire mais je ne les avais pas complètement convaincu que
c'était bien de venir. Ils ont finalement accepté, alors nous voilà. Surprise ! » Elle sautillait
littéralement sur place.
Je n'avais aucune idée de ce dont elle parlait. Je décidai qu'il valait mieux continuer à
faire avancer les choses.
« Bienvenue à l'Eclipse. » dis-je aux autres personnes de la table. « Je m'appelle
Isabella et je serai votre serveuse aujourd'hui. Puis je vous apporter quelque chose à boire ? »
« Oh mon dieu ! Tu peux pas attendre une minute ? Je veux dire, je sais que tu es au
travail mais assis-toi juste une seconde. Une minute. Quelques minutes. » divaga Alice en
tirant une chaise pour moi.
Je secouai la tête et allai refuser quand la femme a la table pris la parole. « Alice, ma
chérie, je crois que tu effraies cette pauvre jeune fille. Peut-être que tu pourrais commencer
par les présentations. »
« Oh ! Désolée ! » Elle secoua la tête pour essayer de se reconcentrer. « Je suis
tellement excitée. Désolée. Bella, voici Esmée et Carlisle Cullen. C'est mon oncle et ma tante
mais ils sont mes parents depuis que j'ai dix ans alors parfois je les appelle Papa et Maman.
Edward ne parle d'eux que comme son oncle et sa tante alors... ouais... tu sais, ça peut-être
déroutant. On est une famille déroutante. »
Je blêmis en réalisant que la famille d'Edward était assise dans la salle privée de
l'Eclipse alors qu'il était absent.
« Est-ce qu'Edward est au courant de ça ? » demandai-je. Je savais rien qu'en voyant
l'expression sur le visage de Carlisle et Esmée que c'était absolument pas le cas.
« C'était une mauvaise idée, Alice. Il va finir par l'apprendre et il ne va pas être
content. Même elle le sait. » dit Carlisle en me désignant de la main.
Alice soupira profondément. « Oh, je suis désolée ! Je ne savais pas que c'était lui qui
décidait qui j'étais autorisée à te présenter ou pas. » Esmée et Carlisle froncèrent les sourcils à
son sarcasme. « Bella est la meilleure amie de l'homme dont je suis folle amoureuse et je ne
vois pas où est le mal à lui présenter mes parents ! »
Alice était follement amoureuse de Jasper ? Est-ce que Jasper était au courant de ça
et il ne m'en avait pas parlé ?
« Ne fais pas la maligne avec nous, Mary Alice. » la gronda Esmée.
« Je dis juste que tu aurais dû lui expliquer ce que tu avais prévu de faire. Il ne va pas
être content que nous ayons fait ça dans son dos. » dit Carlisle, expliquant son malaise.
Alice croisa les bras sur sa poitrine comme une enfant qui boude. « Il me l'aurais
interdit, et c'est complètement ridicule parce qu'il ne peux rien m'interdire. Je ne suis pas une
enfant et il est mon frère, pas mon gardien. »
Carlisle roula des yeux en regardant sa nièce/fille. « Il s'agit de respecter ses souhaits
en ce qui concerne ses sentiments à l'égard de cette jeune femme, il ne s'agit pas de toi et des
problèmes d'autorité de ton frère. »
« Eh bien, Bella ne dira rien, pas vrai, Bella ? »
Mes yeux s'écarquillèrent à l'idée de garder quelque chose de secret à Edward. Je
pouvais m'imaginer au milieu de son terrain miné avec des bombes qui explosaient partout.
« Tu ne vas pas mettre cette jeune fille dans cette position, Alice ! Tu as trouvé cette
idée, tu lui avoueras quand il rentrera à la maison. » intervint Carlisle avec une patience
poussée à bout.
Ils parlaient tous de moi comme si je n'étais pas dans la pièce et ça commençait à
m'agacer.
« Tu dois lui dire avant. » dis-je, retrouvant ma voix. « Il va m'appeler ce soir et je ne
pourrais pas faire comme si rien ne s'était passé. »
Ils rigolèrent doucement. Carlisle et Esmée se levèrent.
Carlisle me tendit la main. « C'est un plaisir de vous rencontrer, Bella. Alice nous a
beaucoup parlé de vous. Je vous demande pardon pour la position dans laquelle nous vous
mettons à cause de notre présence. »
Esmée fit le tour de la table et glissa un bras autour de la taille de Carlisle. « C'est sans
doute autant ma faute que celle d'Alice. Nous avons rencontré Jasper en début de semaine.
Entre ce qu'il nous a dit sur vous et tout ce qu'Alice nous a racontés ces dernières semaines, il
me tardait de vous rencontrer. Alors quand Alice a eu cette idée, j'ai sauté sur l'occasion. Je
me suis dit qu'Edward finirait par comprendre. »
Carlisle passa son bras sur ses épaules et l'embrassa sur la tête. Ils formaient un couple
idyllique.
« Ma femme est une éternelle optimiste. J'ai tendance à être un peu plus réaliste.
Edward ne comprendra peut-être pas, je suis désolé. »
Ils connaissaient vraiment l'Edward que je connaissais.
« S'il vous plait, asseyez-vous quelques minutes avec nous. » me supplia Esmée. «
Ensuite, nous commanderons et vous laisserons tranquille. Promis. »
Je m'assis avec la famille d'Edward en essayant de ne pas penser à quel point il allait
être furieux contre Alice quand il allait l'apprendre. Je ne pouvais qu'espérer qu'il ne serait pas
aussi en colère contre moi. Ils semblaient inoffensifs. Son oncle et sa tante ressemblaient
beaucoup à Alice, ils étaient incroyablement gentils et aimables.
« Alors Jasper nous a dit que vous êtes professeur d'Anglais et que vous cherchez une
place dans un collège ? » me demanda Esmée, réellement intéressée.
« Je préfère le collège mais je peux enseigner au collège et au lycée. Pour le moment,
je prendrais même une place en maternelle si on m'en proposait une. »
Esmée regarda Carlisle. « Comment s'appelle la femme de Marcus Wenzel déjà ? »
« Pourquoi ? » Il fronça les sourcils.
« Elle est administratrice à Bellevue School District. Peut-être qu'elle serait au courant
d'opportunités de travail. On pourrait lui glisser un mot pour Bella. »
La tante d'Edward voulait m'aider à trouver un poste de professeur ? Je restai assise en
silence, ébahie.
« Vous pourriez m'envoyer votre CV et je verrai ce que je peux faire, si ça vous dit. »
Carlisle s'adressait à moi et mon cerveau gelé.
« Ça serait... formidable. Merci. »
Nous discutâmes encore un peu, surtout à propos de Jasper et moi et la façon dont
nous nous étions rencontrés à la fac avant de devenir amis. Je voyais bien qu'ils y allaient
doucement avec moi. Nous ne parlâmes pas d'Edward ou de tout ce qui concernait notre
relation. Je supposai que c'était fait exprès, ça n'aurait fait que l'énerver encore plus à l'idée de
notre rencontre.
La prédilection d'Alice pour les contacts physiques était visiblement héréditaire.
Esmée et Alice m'enlacèrent avant de partir. Carlisle me donna sa carte de visite pour que je
puisse lui envoyer mon CV. Le Dr Carlisle Cullen était le Chef de la Chirurgie au Harborview
Medical Center. J'espérais qu'Edward me permettrait de reparler à son oncle et sa tante. Je
m'étais imaginée que ça serait des personnes affreuses, ce qui aurait expliqué pourquoi il ne
voulait pas que je les rencontre. Maintenant que l'illusion était retombée, je commençais à me
demander ce qu'il pensait qu'il n'allait pas chez moi pour qu'il ne veuille pas qu'ils me
rencontrent.
Vers la fin de mon service, Angela installa un petit groupe de personnes dans ma zone.
Il y avait une femme avec des cheveux roux si flamboyants qu'il était impossible que ça soit
naturel. Elle attira quasiment immédiatement mon attention. D'un autre côté, moi, j'avais
apparemment attiré l'attention du plus jeune des hommes avec qui elle déjeunait. Ce mec avait
les cheveux les plus blonds et les yeux les plus bleus que j'avais jamais vu et ces yeux me
suivaient partout où j'allais. Ça commençait à être déroutant.
Il aimait aussi dire mon prénom.
Quand je lui amenai son verre. « Merci, Isabella. »
Quand je vins pour passer commande. « Qu'est-ce que vous recommandez, Isabella ? »
Quand je revins pendant qu'ils mangeaient. « Isabella, tout est très bon. »
Quand la rouquine était aux toilettes et que l'homme aux cheveux noirs et à la peau
olive était au téléphone. « Depuis quand travaillez-vous ici, Isabella ? J'ai l'impression de vous
avoir déjà auparavant. »
« Pas depuis très longtemps, environ deux mois. » répondis-je. Je ne l'avais jamais vu
avant. Je me serais rappelé de lui, c'est sûr.
« Eh bien, vous faites un excellent service. J'espère vous revoir. » Il me tendit le porte
carte.
« Merci. » J'allai rapidement à la caisse avec sa carte de crédit. Il me tardait qu'il parte,
seulement parce qu'il me mettait mal à l'aise. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus mais
quelque chose chez ce mec n'allait pas.
Je lui ramenai sa carte et il posa sa main sur la mienne alors que je plaçais les affaires
sur la table. Je haletai de surprise et retirai ma main.
« Désolé. » marmonna-t-il. « Au fait, je m'appelle Jim. »
Je hochai une fois de la tête, incertaine de ce qu'il voulait que je réponde à ça. J'avais
remarqué que sur sa carte de crédit, il était écrit James Hunter.
« Je ne fais pas ça, habituellement mais est-ce que ça vous direz d'aller boire un verre
avec moi ce soir ? Je connais ce super bar qui vient d'ouvrir... »
J'interrompis son invitation « J'ai un petit-ami. »
Il hocha la tête et baissa le regard vers la table. « Évidemment que oui. Une belle
femme comme vous, évidemment que vous avez un petit-ami. C'est un homme chanceux.
Très chanceux. » Il releva la tête vers moi et me fit un sourire triste.
« Passez un bon week-end, Jim. » Je laissai tomber mon habituel ''Revenez-nous voir'',
parce que je n'avais pas vraiment envie qu'il revienne.
« Vous aussi, Isabella. »
La rouquine revint. « Prêt ? »
« Oui, Victoria, je suis prêt. » répondit-il sans me quitter des yeux alors qu'il se levait.
Quelque chose chez lui lui donnait un air de prédateur et j'étais plus qu'heureuse qu'il quitte le
restaurant.
Je finis mon service et décidai de rentrer à pieds puisque c'était une belle journée. Je
n'avais rien de mieux à faire vu que ma drogue préférée était en Floride. Il était de l'autre
putain de côté de ce pays, quasiment aussi loin qu'il pouvait être de moi en restant quand
même aux États-Unis. Ça avait été les trois jours les plus longs de ma vie.
J'allai dans une de mes petites librairies préférées et passai quelques heures à y traîner,
m'achetant quelques nouveaux livres ainsi que certains de mes préférés. C'était facile pour
moi de me perdre dans un livre. J'arrivais à éclipser le monde autour de moi et m'imaginais là
où l'auteur voulait m'emmener que ça soit un endroit réel ou imaginaire, un endroit que je
voulais voir ou que j'espérais qui n'existait pas. Des mondes remplis de personnages qui
m'enchantaient ou qui parfois me rendaient furieuse.
J'envoyai un texto à Jasper pour savoir ce qu'il faisait pour le dîner et il me répondit
qu'il retrouvait Alice avant d'aller à un défilé. Je rigolai. Il se laissait toujours faire aussi
facilement mais au moins, Alice en valait la peine.
J'étais donc seule pour le dîner. Je fis un arrêt au Jimmy John à côté de mon
appartement. Je trouvais que je méritais mon Gourmet Veggie Club #13. J'avais eu de bons
pourboires aujourd'hui alors je pris même des chips et un cookie. Je faisais de grosses
dépenses ce soir. Quand je sortis, dîner à la main, quelqu'un me rentra dedans.
« Isabella ! » s'exclama l'homme d'un air surpris. Mr James Hunter.
« Jim, hey. » répondis-je nerveusement. « Désolée, je ne faisais pas attention où
j'allais. »
Il rigola. « Non, c'est rien. Est-ce que ça va ? Je vous ai percuté plutôt violemment. »
« Je vais bien. Il faut que j'y aille. » Je désignai là où j'allais de la tête.
« Ouais, passez une bonne soirée. Vous semblez avoir un dîner excitant. »
« Ouais. »
« Votre petit-ami ne peut pas emmener sa copine au restaurant un vendredi soir ? » Il
me suivit sur le trottoir.
Merde. J'espérais qu'il ne pensait pas que je mentais à propos de mon petit-ami. J'avais
un petit-ami. J'avais un petit-ami qui avait des opinions très tranchées sur les mecs qui me
faisaient du rentre dedans et qui envahissaient mon espace personnel.
« Il n'est pas en ville. Il rentre demain. » Je me grondai intérieurement d'avoir avoué
ça.
Je me mis à marcher plus vite mais Jim était sur mes talons.
« Vous vivez dans le coin ? Je n'essaye pas de vous suivre ou autre. » ajouta-t-il
rapidement quand il vit mon visage qui devait révéler mon inquiétude. « Je sais que j'ai mangé
là où vous travaillez aujourd'hui, mais vous me sembliez tellement familière. Je me disais que
peut-être je vous avais vu dans le coin. »
« Hm, ouais. Je vis à quelques rues d'ici. » répondis-je aussi vaguement que possible.
« Vraiment ? C'est peut-être pour ça. Je suis nouveau ici et j'avais l'impression de vous
avoir déjà vu quelque part. Les visages familiers ne sont pas anodins, vous savez ? »
Je me sentis mal. Je savais ce que ça faisait d'arriver dans un nouvel endroit sans
connaître personne.
« D'où êtes-vous à l'origine ? » Je me disais que je pouvais lui faire la conversation
puisqu'il marchait avec moi.
« Chicago. J'ai déménagé il a quelques mois pour venir ici. Ma société a été
délocalisée. »
« Je ne suis jamais allée à Chicago. Mais j'ai entendu dire que c'est une ville géniale. Il
y a beaucoup de choses à faire et à voir. »
« Ouais, j'adore cette ville. Seattle est sympa. Un peu pluvieux. »
« Un peu. » raillai-je.
« J'échange le vent contre la pluie. Je ne sais pas lequel des deux est le pire. Non,
attendez, la pluie. La pluie est définitivement le pire. Ça m'a toujours décoiffé bien plus que le
vent. » dit-il en me faisant un clin d'oeil.
J'éclatai de rire. Peut-être que Jim n'était pas si mal. Nous arrivâmes dans ma rue. Je
pensais que c'était là que nous nous séparions mais il traversa la rue avec moi et continua à
marcher avec moi jusqu'à mon immeuble.
« Eh bien, je suis arrivée. » annonçai-je en m'arrêtant.
Il sembla déçu mais observa mon immeuble. « Oh. Bien, passez une bonne soirée,
Isabella. Peut-être qu'on se recroisera. »
« Peut-être. » répondis-je sans rien lui promettre.
Jim partit lentement en marchant en arrière pour pouvoir continuer à me regarder. «
J'espère que votre petit-ami vous traite bien. Autrement, je me verrai dans l'obligation de vous
voler à lui. »
Un frisson me parcourut la colonne vertébrale. Jim venait de reprendre le train des
affreux. « Il est génial. Vraiment génial. »
Jolie façon de le vendre, Bella.
« Bien. » Il hocha la tête puis la secoua légèrement. « Non, c'est... vraiment bien. »
« Bells. » La voix de Jasper sonna comme une douce musique à mes oreilles. Il sortait
de l'immeuble et se dirigeait vers moi. Jim s'arrêta de bouger.
« Jaz. » soupirai-je en l'enveloppant de mes bras. « Joue le jeu. » murmurai-je à son
oreille. « Je pensais que tu ne rentrais pas à la maison avant demain ! »
Mon meilleur ami joua parfaitement son rôle. Il jeta un coup d'oeil au trottoir et à un
Jim surpris, puis il recula et pris mon visage en coupe. « Je ne pouvais pas rester loin de toi
une seconde plus, alors me voilà, ma chérie. »
Il me donna un baiser chaste sur les lèvres puis me souleva dans ses bras pour me
porter à l'intérieur. Je regardai Jim par dessus son épaule. Il avait l'air perdu.
Jasper me reposa quand nous fûmes en sécurité à l'intérieur. « Qu'est-ce que ça signifie
tout ça ? »
Je secouai la tête. « J'ai littéralement foncé dans un mec que j'avais servi au restaurant
aujourd'hui. Il était sceptique à mon excuse, ''j'ai un petit-ami'' quand il m'a invitée à sortir
avec lui. Merci de m'avoir sauvée. Me porter pour passer le pas de la porte c'était un peu trop
mais merci. »
« Qu'est-ce que je peux dire. Quand on me donne un boulot, je le fais à 110%. T'es
sûre que ça va ? »
Je lui donnai un coup de poing dans l'épaule. « Je vais bien. Tu es le meilleur ami du
monde, tu le sais ça ? »
« Hey, les meilleurs se méritent entre eux, pas vrai ? » Il me poussa doucement.
« Va dîner avec Alice. J'ai entendu dire qu'elle est genre folle de toi. »
Ses sourcils se levèrent de surprise. « Sérieux ? Qu'est-ce que t'as entendu dire
exactement ? »
Je secouai la tête en rigolant doucement. « Moi je le sais mais toi tu le sauras quand
Alice voudra que tu le saches. »
« Mais, elle m'aime bien, hein ? »
« Oh, elle t'aime bien, ça c'est sûr. »
Le sourire de Jasper aurait pu illuminer toute la ville. « Je l'aime bien moi aussi. Je
l'aime beaucoup. Beaucoup. »
« J'ai compris. Elle est folle de toi et toi, tu l'aime beaucoup. Mais d'un autre côté, j'ai
un petit-ami en Floride et un Veggie Club qui m'attendent. » Je lui montrai ma poche.
« Bonne nuit, Bells. Même si notre histoire n'a duré qu'une quarantaine de secondes,
c'était quarante des meilleurs secondes de ma vie. » plaisanta-t-il en me faisant un bisous léger
sur la joue.
Je montai à notre appartement et allai dans ma chambre pour retirer mes vêtements de
travail et mettre un t-shirt à bretelles et un short à la place. Pas de nuisette en soie ce soir. Je
m'installai confortablement sur le canapé et profitai de mon sandwich de ''gourmet''. Le cookie
au dessert fut délicieux. J'étais contente d'avoir craqué. J'essayai de m'occuper en regardant un
programme télé typique du vendredi soir mais décidai finalement de faire des Rices Krispies.
Edward n'avait jamais mangé de s'mores et je commençais à me demander qu'est-ce qu'il avait
manqué d'autre en grandissant.
Edward venait d'une famille aisée. Ils n'étaient pas aussi riches qu'il l'était maintenant
mais Jasper avait un jour mentionné qu'Alice avait un fond en fidéicommis. Ce genre de trucs
voulait dire foutrement aisé. Je m'imaginais des dîners formels avec bien trop de couverts
pour que des petits enfants sachent quoi en faire. J'avais peut-être tort mais j'avais le sentiment
que l'enfance d'Edward avait été très différente de la mienne. Ce que je ne comprenais
toujours pas, c'était pourquoi Edward et Alice étaient si différents. Alice avait les mêmes
parents que lui mais ne semblait pas aussi bousillée. Bien sûr, elle avait aussi dit que Carlisle
et Esmée étaient en gros ses parents depuis qu'elle avait dix ans. Edward devait déjà en avoir
quinze. Ça changeait beaucoup les choses. Le fait que c'était aussi à cet âge-là qu'Alice avait
été brûlée, ne m'avait pas échappée. Je commençais à croire que les parents d'Edward étaient
morts dans l'incendie. Ça paraissait logique vu qu'Edward était plus touché par ce qui s'était
passé qu'Alice qui était dans le feu. Je passais à côté de quelque chose. Quelque chose que je
n'allais pas trouver si Edward ne me le disait pas.
Je finis de faire les gourmandises collantes aux marshmallows et rallumai la télé.
Après avoir regardé les infos et zappé plusieurs fois entre Jay et Dave, je réalisai qu'il était
plus d'onze heures. Edward n'avait pas appelé. Il était déjà plus de deux heures du matin à
Miami. J'avais l'horrible sensation qu'il avait parlé à Alice. Il savait que j'avais rencontré sa
famille et il était tellement furieux qu'il ne voulait même plus me parler.
Je me dis que lui envoyer un texto ne pouvait pas faire de mal. Il était sans doute
endormi mais il l'aurait le matin en se levant et avec un peu de chance, il me rappellerait.
Tu n'as pas appelé. J'espère que je n'ai pas de problème. C'est toi qui a laissé ta
soeur prendre ta réservation.
J'appuyai sur le bouton envoyer avant de me rappeler qu'il était possible qu'Alice ne
lui ait pas encore parlé aujourd'hui. Je repris brusquement mon portable et envoyai un sms à
Alice.
S'il te plait, dit moi que tu as parlé du déjeuner à Edward.
Avant qu'Alice ne me réponde, j'eus un message d'Edward.
Tu vas avoir de gros problèmes.
Merde, merde, merde !
J'étais super en colère contre Alice. Je savais qu'il allait être fâché contre moi. Comme
si cette situation dépendait de moi ! Qu'est-ce qu'il aurait voulu que je fasse ? Que je refuse de
les servir ? Ça ne dépendait pas de moi. C'était la faute d'Alice pas la mienne. C'était
totalement injuste qu'il soit en colère contre moi.
Un coup à ma porte fut bondir mon coeur hors de ma poitrine. Je ne savais pas qui
pouvait venir frapper à ma porte si tard le soir. Un autre coup et je me levai du canapé d'un
bond. Au lieu d'aller ouvrir, je fixai la porte. Et si c'était Jim le fou ? Et s'il avait vu Jasper
partir et qu'il me harcelait comme le psychopathe qu'il était peut-être ? Il avait vu que Jasper
n'était pas revenu ?
Mon téléphone sonna signalant un nouveau message.
Il est un peu faché mais pas autant que ce que je pensais. Ne t'inquiète pas ;)
Le coup à la porte se fit plus fort. J'étais en train d'envoyer un texto à Jasper pour qu'il
rentre immédiatement quand je reçus un autre sms d'Edward.
Ouvre ta foutue porte avant que je la défonce.
Je n'avais jamais été aussi soulagée de toute ma vie que quelqu'un menace de forcer
ma porte. J'ouvris et trouvai Edward de l'autre côté. Je me jetai sur lui, le prenant par surprise.
« Whoa ! » grogna-t-il alors que je m'agrippai à lui. « On dirait que je t'ai manquée. »
« Tu m'as foute la frousse. »
« Je n'allais pas vraiment défoncer ta porte. » dit-il. Il semblait légèrement offusqué.
Je le lâchai et le regardai. Comment pouvait-il avoir voyagé depuis Miami et toujours
avoir l'air de coûter un milliard de dollars ?
« Je n'avais pas peur de ça. C'est le coup à la porte imprévu qui m'a fait peur. »
« Désolé. » Il me fit son sourire en coin, sa signature. Nous avions définitivement
dépassé l'obstacle du ''Je ne demande jamais pardon''. Edward n'avait plus de problème pour
me dire qu'il était désolé.
Je l'attirai à l'intérieur et fermai la porte.
« Je croyais que tu ne rentrais que demain. »
« C'était le cas mais j'ai expliqué à tout le monde que je devais rentrer rapidement pour
organiser l'enterrement de ma soeur. »
Je penchai la tête de côté. « Elle m'a dit que tu n'étais pas tellement fâché. »
« Maintenant ? » Il fronça les sourcils. « C'est marrant parce que je suis plus que
certain que j'étais foutrement en colère quand je lui parlais. »
« Si tu t'inquiétais que je ne les aime pas, c'est pas la peine. Ils sont gentils,
étonnamment... normaux. » Je ne savais pas comment il prendrait la dernière partie de mon
commentaire.
Edward m'attira dans son étreinte. Il portait toujours un costume. Je pouvais presque
sentir le soleil de Miami sur ses vêtements.
« Ils sont gentils. Très gentils et complètement normaux. » grogna-t-il légèrement en
repérant ce qu'il y avait de drôle. « Mais ça ne donnait pas le droit à ma soeur de te les
présenter sans que je le sache. »
« Si ça peut te soulager, ils semblaient vraiment mal d'être là derrière ton dos. On a
même pas vraiment parlé de toi. »
Il recula la tête mais me tint toujours dans ses bras. « Vous n'avez pas parlé de moi ?
De quoi vous avez pu bien parler alors ? »
J'éclatai de rire. « C'est bon de voir que ton ego est toujours intact. »
« Sérieusement. » Il semblait perplexe.
« Il y a d'autres sujets de conversation que toi. Ils voulaient savoir des choses sur moi.
Ils te connaissent déjà. »
Il contempla les possibilités que je mente, comme le gros égocentrique qu'il était.
Il embrassa le bout de mon nez. « Tu es sans doute aussi intéressante que moi. Je vois
pourquoi la conversation était centrée sur toi. »
Je le poussai sur le torse mais il raffermit son étreinte autour moi. J'étais contente qu'il
ne soit pas vraiment en colère. En fait il était, si j'ose le dire, heureux, voir même joueur. Il le
prenait mille fois mieux que ce que j'avais imaginé. Mr Masen était toujours plein de
surprises.
Il inspira profondément. « Tu m'as manqué. »
Je collai ma joue contre son torse. « Tu m'as manquée aussi. »
« Je veux que tu saches que je voulais vraiment t'acheter un cadeau à Miami mais je
savais que ça te mettrait en colère alors j'ai résisté à la tentation. Tu n'es pas fière de moi ? »
Je fis un sourire moqueur. « Qu'est-ce que tu voulais m'acheter ? »
Edward réfléchit pendant une seconde pour savoir s'il devait me le dire ou pas. « Un
bateau. » confessa-t-il.
Je roulai des yeux. Quelque chose me disait qu'il ne parlait pas d'une petite barque.
Quelque chose me disait que j'avais de la chance qu'il n'ait pas cédé à la tentation.
« Un bateau ? Dis-moi, si je voyais ce bateau, est-ce que j'appellerais ça un bateau ? »
Il recula suffisamment pour pouvoir me regarder. Il avait un grand sourire au visage. «
Bon sang, tu me connais si bien. »
« C'est une bonne chose que tu commences toi aussi à me connaître. Je jure devant
dieu que si tu étais rentré avec un yacht de malade, j'aurais piqué une crise et pas dans le bon
sens du terme. »
« Il s'appelait Sea Swan et ça m'a fait penser à toi. En même temps, tout me fait penser
à toi ces derniers temps. »
Je souris et me recollai à lui. Pour quelqu'un qui ne s'attachait pas émotionnellement
parlant, il savait vraiment comment me donner l'impression qu'il commençait à s'attacher à
moi. « Je suis très fière que tu fasses preuve d'une telle maîtrise de soi. »
Je le sentis hausser des épaules. « Je me suis dis que tu devrais avoir ton mot à dire sur
le bateau que je t'achèterai un jour. Je pense aussi qu'on devrait lui trouver un nom ensemble.
Quelque chose comme Pennies et Nickels. »
Il me faisait rire, même si c'était fou de penser qu'un jour il allait m'acheter un yacht.
Je levai les yeux vers lui.
« Je ne suis pas sûre que je pourrais un jour me faire à ton monde. »
« Mais tu essayeras, pas vrai ? » Il effleura ma joue du dos de la main.
« Et si tu passais un peu de temps dans mon monde ? »
Edward me lança un regard curieux. « Ton monde ? Qu'est-ce que je pourrais bien
expérimenter d'autre dans ton monde ? »
« Je suis contente que tu me poses la question. » Je lui pris la main et le tirai vers la
cuisine. « Je t'ai préparé un truc. »
« Tu m'as préparé un truc ? »
« Des Rices Krispies. » dis-je en lui présentant les sucreries enveloppées dans du
cellophane.
« Qu'est-ce que t'as avec les marshmallows ? » me demanda-t-il comme si je le
perturbais au plus haut point.
Je souris et retirai la protection. « Dis-moi que tu en as déjà mangé quand tu étais petit.
»
Je lui en tendis un, puis en pris un autre pour moi. Nous nous assîmes à table et il
inspecta la sucrerie gluante.
« J'en ai déjà mangé, merci beaucoup. Mon oncle aime tout ce qui est sucré. »
« Ta Tante Esmée t'en faisait ? » demandai-je en séparant mon carré. Des fils de
marshmallows s'étirèrent entre les deux morceaux.
Il hocha la tête et en mordit un bout avant d'avaler. « En fait, c'est ce que Carlisle
préfère. Esmée en faisait souvent quand on vivait avec eux. »
« Tu a mangé ton premier Rice Krispy quand tu étais adolescent ? »
Edward soupira. « Mon père n'aimait pas le désordre. »
Nom de dieu, il était en train de me parler de son père.
J'avalai ce que je mangeais. « Ouais ? »
Il examina ses doigts qui étaient maintenant couverts de marshmallows fondus. « Il
était un peu coincé au niveau anal. Certains diraient que c'était un enfoiré qui aimait tout
contrôler. »
« Un Masen qui aimait contrôler les choses, comme c'est bizarre. » dis-je. J'essayais de
donner un ton léger à la conversation pour qu'il continue à parler.
Edward rigola par le nez. « Incroyable, je sais. »
« Alors, il avait interdit les Rices Krispies, hum ? » Je mis le reste de mon gâteau dans
ma bouche tout en espérant qu'il ne s'arrête pas de partager des choses avec moi.
« Mon père interdisait tout ce qui rendait évidente la présence d'enfants dans la
maison. »
J'essayais de rester neutre. Ses réponses créaient encore plus de questions. Je ne
voulais pas le submerger et je voulais encore moins faire péter une mine. Néanmoins, je
voyais bien qu'elles m'entouraient.
« Et ta mère ? »
Edward fixait le morceau de gâteau qu'il tenait entre deux doigts. Sa mâchoire se
crispa. « Malheureusement, ma mère nous aimait plus que tout. »
« Malheureusement ? »
Edward écrasa le mélange de marshmallows et de riz soufflé entre ses doigts. « Terrain
miné, Isabella. »
Nous en avions fini mais nous étions allés bien plus loin que tout ce que j'avais jamais
imaginé. Je me penchai vers lui et déposai un baiser sur sa joue. C'était ma façon à moi de le
remercier pour m'avoir laissé prendre autant. Il prit une serviette et y mit se qui restait de Rice
Krispies. Il regarda ses doigts tout collant. J'attrapai sa main et amenai ses doigts à mes lèvres.
Je mis son doigt dans ma bouche et laissai ma langue passer dessus, suçant tout le
marshmallow. Edward laissa échapper un sifflement doux. Je fis la même chose avec ses
autres doigts. L'Edward couvert de marshmallows, c'était maintenant un dessert.
« Merde, Isabella. »
Il m'embrassa dès que j'eus fini. Nous nous levâmes et ses mains passèrent dans mon
dos. Mon dealer était de retour en ville et j'allais me défoncer ce soir. Je l'embrassai sous la
mâchoire. Il avait une petite barbe de quelques jours qui me picotait les lèvres.
« Tu l'as déjà fait dans un lit double ? » demandai-je sans vergogne.
Il me regarda les yeux entrouverts. « Non, mais c'est sur ma liste de choses à faire
avant de mourir. » Il me donna un baiser léger sur les lèvres.
« Eh bien, je pense que vous allez pouvoir le barrer de cette liste, ce soir, monsieur. »
Je l'entraînai vers ma chambre et retirai rapidement mes vêtements.
« Je t'ai vraiment manquée. » railla-t-il en desserrant sa cravate.
« Tu m'as beaucoup manquée. » confessai-je en l'aidant à déboutonner sa chemise.
J'embrassai son torse parfaitement dessiné au fur et à mesure qu'elle s'ouvrait.
Il gémit tout en défaisant sa ceinture et en retirant ses chaussures. Je poussai sa
chemise sur ses épaules et continuai à embrasser son magnifique corps. Il retira d'un coup sec
son pantalon et son boxer en même temps. Son excitation se trouva collée contre mon ventre
alors qu'il m'attirait à lui pour que nos bouches se connectent. Ma langue lapa la sienne alors
qu'il saisissait mes fesses dans ses mains. Ses doigts glissèrent entre mes jambes et il taquina
mon intimité trempée.
« Je n'ai pas de protection. » marmonna-t-il contre la peau de mon cou.
Je l'ignorai, incapable de penser à des choses comme des protections quand il
m'embrassait et qu'il était nu. Quand il me touchait et qu'il était nu. Quand il me laissait le
toucher et qu'il était nu.
« Isabella, tu as des protections ? » Il prit mon visage en coupe pour éloigner mes
lèvres des siennes.
« Des protections ? » répétai-je parce que c'était tout ce dont mon cerveau était capable
sur le moment.
« Des protections. Des préservatifs ? Un truc ? »
Je reculai de manière à ce que son érection ne soit pas en contact avec mon corps. Ça
m'empêchait de penser clairement. Je n'avais pas de préservatifs.
« Je peux téléphoner à Tyler pour lui demander d'en acheter. » Edward se pencha pour
ramasser son pantalon au sol.
Je lui arrachai le vêtement des mains. « Tu ne vas pas envoyer Tyler nous acheter des
préservatifs. Oh, mon Dieu ! »
« Il a déjà... » L'expression de mon visage dut lui révéler que ce n'était pas une bonne
idée de me dire que Tyler lui avait déjà acheté des préservatifs. Ce n'était pas le genre
d'informations que je voulais connaître. « Laisse tomber. »
L'ampoule s'alluma au dessus de ma tête. « Jasper ! » Je partis en courant vers sa
chambre et me mis à fouiller dans sa table de nuit. Il devait bien avoir un putain de préservatif
quelque part.
« Bingo ! » J'avais à la main le seul préservatif de mon meilleur ami. Je revins
rapidement à ma chambre. Edward était sur mon lit en train de retirer ses chaussettes. Il était
foutrement sexy. Je m'agenouillai devant lui et ouvris l'emballage du préservatif. « Je crois
que c'est son dernier. »
Edward me fit un sourire satisfait alors que je le sortais. Il siffla quand je le pris dans
ma main pour lui enfiler la protection en latex. C'était la seule barrière qui allait être entre sa
peau et la mienne. Je fis rouler le préservatif sur son sexe, jusqu'en bas. J'appuyai sur sa veine
saillante avec mon pouce et remontai le long de son érection importante. Edward ferma les
yeux alors qu'il s'agrippait fermement au bord du lit.
« Viens ici. » dit-il en lâchant le lit pour m'attirer sur ses genoux. Il me tint par les
hanches et me fit descendre sur lui.
« Mmmm. » gémis-je d'extase. Il me remplissait comme s'il avait été fait pour moi. Je
montais et descendais sur lui, dégustant la sensation de le sentir bouger en moi. Edward
m'embrassa le long de ma clavicule et descendit sur ma poitrine.
« Bon sang, tu m'as manqué. » murmura-t-il alors que je montais avant de redescendre
un peu plus violemment.
Ses mains quittèrent mes hanches et il prit gentiment mes seins en coupe. Il les agrippa
et en amena un à sa bouche. Il suça durement mon téton sensible. J'arquai le dos et plongeai
mes doigts dans ses cheveux pour le tenir en place. Il s'occupa tendrement de mes seins
jusqu'à ce que ça en soit trop pour lui.
« Si c'est le seul préservatif de ce putain d'endroit, il faut qu'on le fasse durer, bébé. »
Il me souleva et m'allongea sur le lit. C'était ce qui m'avait manquée ces trois derniers
jours. La douceur de ses mains sur mon corps, la façon respectueuse dont il me regardait,
comme si j'étais quelque chose de précieux. La façon dont tout ça était en train de devenir
plus que du sexe. Nous faisions l'amour. C'était intime et réel. La sensation de ses cheveux
entre mes doigts m'avait manquée et la façon dont il fermait les yeux en souriant quand il
sentait qu'il me faisait me sentir spécialement bien, aussi. J'aimais la façon dont il tenait mon
visage entre ses mains en m'embrassant et quand je sentais que les battements de son coeur
était aussi rapides que les miens. Edward commençait à me donner l'impression que j'étais la
chose la plus importante dans son monde extraordinaire de fou, tout comme il était devenu
essentiel au mien. Je m'étais convaincue que nous étions liées à un tout autre niveau parce que
nous étions fait l'un pour l'autre.
Il embrassa ma bouche et mon menton. Il descendis sur ma mâchoire et remonta sur
ma joue pour retrouver ma bouche. Je sentais les petits picotements dans le fond de mon
ventre. Mon orgasme était imminent. Mes mains se posèrent dans son dos et je sentis ses
muscles se tendre alors qu'il bougeait au dessus de moi. Je me lâchai et criai son prénom ainsi
que d'autres mots incohérents. Juste au moment où je me disais que je ne voulais pas que ça se
termine, je le sentis frémir en moi et cette fois-ci, c'est lui qui cria mon prénom dans la
passion. Il s'écroula sur le lit et colla mon dos à son torse. Il prit mes seins en coupe alors qu'il
essayait de calmer sa respiration.
« Je suis contente que tu sois rentré ce soir. » murmurai-je.
Il m'embrassa sur l'épaule, là où se trouvait la marque de morsure qu'il m'avait faite
une semaine auparavant. « Moi aussi. »
Edward se leva pour se débarrasser de notre seul et unique préservatif puis il me
rejoignit au lit. Il ramena les couvertures sur nous et joua avec mes cheveux alors que ma tête
reposait sur son torse.
« Il faut que j'aille à Londres lundi. Je serai absent toute la semaine. »
Je grognai, frustrée de ne jamais avoir assez de lui.
« Tu pourrais venir avec moi. » dit-il après une brève pause.
« Je dois aller au travail. »
« Tu n'es pas obligée de travailler. »
« Si. » répondis-je. J'essayais d'être la réaliste de nous deux. « Rosalie n'acceptera
jamais de me donner une semaine de congés avec un délai si court pour la prévenir. »
« Quitte ce travail débile. C'est même pas le métier que tu as choisi. En fait, tu n'as
même pas besoin de travailler. »
Je roulai sur le côté pour m'éloigner de lui et me redressai sur un coude, incapable de
saisir où il voulait en venir. « Hum, et comment je suis censée vivre sans travail ? J'ai des
factures et mon emprunt pour la fac à payer. Jusqu'à ce que je me trouve un vrai travail, il faut
que je garde ce travail débile. »
Il roula sur le côté et posa sa main sur ma joue. « Laisse-moi prendre soin de toi,
Isabella. Tu vis déjà quasiment avec moi. Je pourrais payer ton emprunt et tu pourrais avoir la
voiture que je t'ai achetée. Tu n'aurais besoin de rien. »
Pendant une minute, tout ce que je pus faire, c'est le fixer avec un air incrédule et
horrifié.
« Et mon estime de moi ? C'est de ça dont j'aurais besoin si je te laissais prendre soin
de moi comme ça. » Je m'assis. J'avais besoin de mettre de la distance entre nous. « Edward,
tu as idée de ce que les gens penseraient si je te laissais faire ça ? »
« Je me branle de ce que pensent les gens. Tout ce que je sais, c'est que je veux que tu
viennes à Londres avec moi. Ensuite, en rentrant de Londres, je veux que tu sois là quand je
rentre du travail et quand je me lève le matin. Dis-moi que tu ne veux pas la même chose. »
Aussi romantique et affectueux que ça semblait être, je fus soudainement terrifiée.
« Edward. » commençai-je, mais je ne savais pas quoi dire d'autre.
« Dis-moi que ce n'est pas ce que tu veux. » m'implora-t-il. Ses yeux verts brillaient du
besoin que ses sentiments soient validés.
Je fermai les yeux. Edward Masen, l'homme qui n'aimait rien, était sans doute
amoureux de moi. C'était ça ou il essayait de m'engager comme Richard Gere avec Julia
Roberts dans Pretty Woman. J'ouvris les yeux et regardai l'incertitude qui commençait à
assombrir son visage.
« Je veux être avec toi. » Mon dieu, j'avais tellement envie d'être avec lui. « Mais tout
ça va vraiment très, très vite pour moi. On a encore beaucoup de problèmes à résoudre. On
doit encore apprendre des tas de choses l'un sur l'autre. Vivre ensemble c'est un grand
engagement. »
« J'y ai réfléchi. » Il y avait réfléchi ? « Tu pourrais emménager dans l'appartement. Il
serait à toi et la maison serait à moi. »
« Edward, l'appartement ne pourrait jamais être à moi ! Je n'ai pas les moyens d'y vivre
et ça ne serait pas bien de dire qu'il est à moi quand il est si évident qu'il est à toi ! Je veux
dire, qu'est-ce que tu t'imagines exactement ? Je quitte mon travail, j'emménage dans
l'appartement et ensuite quoi ? Tu me donnes une pension hebdomadaire et je traîne toute la
journée en attendant que tu rentres tous les soirs ? »
« Ouais, pourquoi pas ? » demanda-t-il innocemment.
« Parce que ça ferait de moi une femme entretenue ! Tu ne comprends pas ? »
« Putain, Isabella, les femmes à travers le monde appellent ça un putain de mariage ! »
Il s'arrêta un instant, surpris de ce qu'il venait de dire. « Pas que je te demande en mariage. » Il
s'arrêta une nouvelle fois et ferma les yeux pour rassembler ses esprits. Il me regarda avec une
peine réelle dans les yeux et dans la voix. « Ce n'est pas un plan de lâche pour faire de toi ma
femme ou mon esclave sexuel. Je suis en train de te dire que je veux être avec toi, prendre
soin de toi et j'ai les moyens de le faire. Si tu en es offensée, eh bien, je suis désolé. C'est
juste... oublie ! » Il retomba sur le lit et se cacha le visage avec son bras.
Je me frottai le visage avec ma main. Cette conversation avait pris une très mauvaise
tournure.
« J'apprécie que tu veuilles être avec moi. J'apprécie que tu veuilles prendre soin de
moi mais je suis capable de m'occuper de moi-même. Un jour, j'aimerais vraiment que notre
relation devienne quelque chose où nos forces sont combinées et où nous pouvons prendre
soin l'un de l'autre sans nous oublier entant qu'individu. Je ne peux pas me perdre en toi,
Edward. Je ne te fais pas assez confiance, je ne me fais pas assez confiance pour ça
maintenant. »
Il ne bougea pas et ne dit rien pendant toute une minute. Il essaya d'essuyer
discrètement ses yeux.
« Tu as raison. Tu as absolument raison. Il faut que j'aille à la salle de bain. Je reviens.
» dit-il d'une voix creuse. Il s'assit et quitta le lit.
Mon coeur se serra. Je ne voulais pas le blesser mais je devais être complètement
honnête avec lui. Je n'étais pas prête pour ce genre d'engagement. Je ne voulais certainement
pas qu'il paye tout pour moi. Notre relation n'avait jamais été faite de ça. Son argent ne
m'avait jamais attirée et je savais que c'était difficile pour lui de le croire.
J'étais en train de tomber amoureuse de lui, je le savais mais Edward avait rendu les
choses très claires dès le début, il ne m'offrait pas d'amour. Sa soudaine déclaration sans
politesse était tellement inattendue. Est-ce que c'était possible qu'il soit amoureux de moi ? Il
ne reconnaissait donc pas les émotions qu'il ressentait ? Est-ce qu'il allait flipper parce que
c'était ça ? Il fallait que je sois sûre de ses sentiments avant de me jeter la tête la première.
Nous avions tous les deux peur. Je savais pourquoi j'avais peur mais l'origine de ses
craintes était toujours inconnue. Je ne savais pas ce qui le poussait à se lever au milieu de la
nuit pour sangloter sur son piano. Je ne comprenais pas pourquoi l'amour détruisait plus de
choses qu'il n'en guérissait dans son monde. Avant que j'ai des réponses, il allait falloir que je
me protège.
Il revint dans la pièce. Il prit son boxer et le remit.
« Je devrais peut-être y aller. » proposa-t-il en passant sa main dans ses cheveux.
Je me dressai comme un i. « Non ! »
Il me regarda. Il essayait tellement fort de masquer ses sentiments. Il avait enfermé ce
qu'il avait laissé échapper quelques minutes auparavant, peu importe ce que c'était.
« Je ne veux pas que tu partes. Je veux que tu restes. Ici. Avec moi. Tu n'as pas de
raison de partir. S'il te plait. » le suppliai-je.
Il ne dit rien mais revint avec moi dans le lit. Nous restâmes allongés côte à côte sans
nous toucher, ni parler. C'était presque pire que s'il était parti.
Il y eut un gros bruit à la porte d'entrée puis des tas de gloussements alors qu'Alice et
Jasper rentraient de leur soirée. Je les entendais taper et se cogner dans des trucs. Le rire
musical d'Alice résonna juste derrière ma porte et Jasper essaya de la faire taire.
« Ne réveille pas Bella. » murmura-t-il.
« Eh bien, venez donc ici pour couvrir ma bouche, Mr Hale. »
Edward rigola doucement de son côté du lit, provoquant mon propre rire silencieux.
Nous les entendîmes entrer dans la chambre de Jasper puis fermer la porte. Quelques minutes
plus tard, on les entendit commencer à se disputer.
« Il m'en restait un, je sais qu'il m'en restait un. » affirma Jasper. Je l'entendais ouvrir
et fermer les tiroirs de sa chambre.
Je savais exactement ce qu'il cherchait.
« Dépêche-toi de le trouver. » dit Alice d'un ton qui dépassait à peine le murmure.
« Je cherche, mais il n'est pas là. Je te jure. Il était là. Je m'en souviens de l'autre soir. »
« Eh bein, si tu le trouves pas, il n'y aura pas de fête ce soir ! » rétorqua sèchement
Alice.
Edward et moi pouvions à peine contenir notre rire.
« Oups ! Est-ce qu'on a utilisé le dernier préservatif ? Que ça te serve de leçon, espèce
d'odieux lutin ! » cria Edward.
Ma porte s'ouvrit un instant plus tard et je tins fermement les draps, essayant de
m'assurer qu'ils couvraient mon corps nu.
« Toi ! » Alice bouillonnait. Son chemisier était à moitié déboutonné et son rouge à
lèvres était un peu estompé.
« La prochaine fois que tu fais un truc dans mon dos, je te réserverais un destin pire
qu'une soirée sans sexe. » la menaça Edward.
Alice ne montra aucune peur. Elle nous fixa avec des yeux diaboliques. Puis elle
tourna les talons et quitta la chambre comme une bombe en claquant la porte derrière elle. Je
sursautai au bruit. Edward me ramena contre lui, me permettant de poser ma tête sur son torse.
Nous emmêlâmes nos jambes comme si nous étions un bretzel géant. Je croyais toujours que
nous étions fait l'un pour l'autre mais nous avions beaucoup de boulot avant que je puisse
complètement me donner à lui.
« Je suppose qu'on va devoir improviser ! Bruyamment ! » cria Alice depuis le couloir.
« Oh, Jaz, fais attention à ne pas m'étouffer ! »
Edward grogna visiblement dégoûté.
« Très bien ! » Il essaya de passer un marché. « Je t'achèterai des réserves pour toute
une vie si vous vous taisez ! »
Alice ne répondit pas mais elle arrêta de faire des bruits. J'imaginais bien à quel point
Jasper était mortifié à ce moment-là. Il me semblait normale de rire à l'absurdité du moment.
Edward me rapprocha de lui. « C'est exactement pour ça que je n'ai jamais eu de
colocataire. Tu pourrais peut-être reconsidérer mon offre de toute à l'heure après quelques nuit
comme ça. »
J'embrassai son torse. « Je n'oublierai pas qu'elle est sur la table. Promis. »
Je ne sais pas comment, mais je m'endormis cette nuit-là même si je me demandais où
tout ça nous menait. Je n'avais aucune idée de ce que le futur me réservait. Les possibilités
étaient infinies mais il y en avait autant de mauvaises que de bonnes. Il fallait que je trouve un
moyen de remettre ma vie sur les railles pour ne pas finir avec des regrets ou le coeur brisé.
Cette tâche semblait plus facile à dire qu'à faire.
Je dois bien avouer que j'adore la relation qu'Edward et Alice... Leur scène dans la
chambre est vraiment trop énorme avec Bella et Jasper au milieu en plus XD (*Top 5 scène
!*)
Alors, vous avez bien repéré les fameux "indices" dissimulés dans le texte et donnés
par Edward ? Qu'est-ce que vous en pensez ? (*moi je sais ! moi je sais !* ^^) et aussi qu'est-
ce que vous pensez du nouveau personnage "Jim" ? Sachez en tout cas que ça présence n'est
pas anodine et qu'il n'est pas prêt de nous quitter *frisonne* ^^
Comme toujours, n'hésitez pas à laisser ce que vous avez envie de laisser (bein quoi ?
XD) je serais très heureuse de vous harceler en réponse ^^
Bon bein, c'est pas tout ça mais il faut que j'y aille si non, je vais être en retard ^^
Prenez soin de vous et à très vite pour la suite !
XOXO
Eresy
*Chapter 9*: Chapitre 9

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
On est plus vraiment vendredi... ni même samedi en fait ^^ mais bon, j'ai une bonne
excuse, même plusieurs en fait (pour une fois XD)... J'ai repris les cours... et en plus, mon pc
portable est mort vendredi soir après 5 ans de bons et loyaux services alors que j'avais presque
terminé la traduction de ce chapitre *génial* ^^ mais heureusement pour moi, je suis une
véritable princesse à ses parents *bein quoi ? ^^* Alors j'ai eu un nouvel ordinateur hier après-
midi et me revoilà donc partie pour de nouvelles aventures avec mon nouveau compagnon !
^^
Comme on dit, le roi est mort, vive le roi ! XD
Donc, j'ai bien répondu à tout le monde par MP mais je voudrais aussi remercier [?]
(Tu te trompes complètement ^^ Je ne le répéterai jamais assez, ce n'est pas une histoire S&M
!), VANESSA, fan de twa, Elle, larsand, Camila13015 (Bella est accro dans tous les sens
du terme XD), Sandry (Merci beaucoup ;)), BleuZorra, Marie (Tes idées sont pas mal mais
tu es encore loin ;)), [?] (Merci !), laurie, o0O-Eden-O0o (Je pense que les deux côtés de ta
personnalité devraient être satisfaits ^^), serratia46, TeamEdward, bellaforever (Aucune de
mes fictions n'est arrêtée... Chaque chose en son temps... ;)), Lilie et laccro !
Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Alors, donc, je dédie ce chapitre à Gigi qui même depuis Londres surveille activement
mes publications... Encore une fois merci aussi à tout le monde pour vos messages et désolée
pour la petite attente ;) Aussi pas la peine de paniquer, je n'abandonnerai pas cette fiction ni
aucune autre ! (à moins de problèmes très graves mais je préfère éviter XD)
Un dernier point avant de vous laisser découvrir le chapitre... Beaucoup d'entre vous
envisagent cette histoire comme une fiction S&M ou autre... Alors, je vous arrête tout de
suite, il ne sera jamais question de ça !
Enfin bref... Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes plus vendredi, il n'est
pas midi... mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 9
Vendredi 13 Août, Midi
Le vendredi 13 était normalement associé à la mauvaise chance mais aujourd'hui, je
me sentais très chanceuse. Le fait le plus notable, c'était que mon homme revenait aujourd'hui
de Londres. En fait, il était probablement déjà en ville maintenant. Malheureusement, il avait
annulé son déjeuner à cause de son voyage et il était hors de question qu'il passe une nouvelle
fois sa réservation à Alice.
Je ne lui avais pas parlé depuis quelques jours. Je me disais qu'avec l'énorme décalage
horaire et toutes les choses qu'il avait à faire au travail, nous n'avions pas pu nous retrouver.
J'avais été très occupée cette semaine moi aussi, et ça n'avait pas aidé avec le syndrome de
manque que je ressentais. J'étais une accro Edwardienne sans espoir. J'avais passé des
entretiens dans deux écoles différentes cette semaine. Le Dr Cullen était un homme de paroles
et il avait fait passer mon CV à Mme Di Wenzel. Cette dernière m'avait immédiatement
contactée et m'avait demandée de venir passer un entretien. Il allait y avoir un congé maternité
dans le département d'anglais du lycée. Elle pouvait me garantir une place pendant un an mais
c'était déjà plus que ce que j'avais à l'heure actuelle. Elle m'avait appelée une seconde fois le
lendemain pour que je passe un autre entretien avec le Principal et le Directeur du
Département le lundi suivant.
Bizarrement, j'avais aussi obtenu un entretien dans une école privée de Seattle qui
s'appelait University Prep. Je ne me souvenais pas leur avoir envoyé un CV mais en même
temps, j'en avais envoyé tellement à la fin de l'année dernière que je ne me souvenais pas de
tout. Évidemment que je l'avais fait puis qu'ils m'appelaient. Je trouvais que l'entretien s'était
bien passé. Le principal de l'école, Aro Volturi semblait plus vouloir me convaincre d'accepter
de venir plutôt que le contraire. Il conclut l'entretien en me disant qu'il me recontacterait en
fin de la semaine.
Pour la première fois cet été-là, j'étais pleine d'espoir. Je n'allais peut-être pas avoir à
travailler à l'Eclipse le reste de ma vie. Il y avait des moments où l'offre d'Edward de me
payer le loyer et tout ce qui allait avec, me semblait horriblement bonne, surtout quand
Rosalie était sur mon dos ou quand tous les clients étaient particulièrement pénibles.
Néanmoins, je n'avais jamais regretté d'avoir pris ce travail. Travail à l'Eclipse était la raison
qui m'avait permis de rencontrer Edward. Si je n'avais pas été là, je ne sais pas comment nos
chemins se seraient croisés. C'était marrant de voir que les choses avaient évolué ainsi.
Mon portable vibra dans ma poche et je courus à l'arrière du restaurant pour y
répondre de manière à ce que Rosalie ne me trouve pas. C'était Mr Volturi.
« Allô ? » murmurai-je tout bas.
« Mlle Swan ? Aro Volturi d'University Prep. »
« Bonjour, Mr Volturi. »
« Allons droit au but, Mlle Swan. Nous vous voulons à University Prep. Pour l'instant,
nous ne pouvons vous offrir qu'une place à mi-temps pour enseigner dans trois classes mais je
suis certain qu'un poste à plein temps se libérera rapidement. Nous vous proposons un salaire
de 45 000 $ pour commencer mais évidemment, quand vous passerez en plein temps, il
augmentera. Tous les avantages vous sont offerts. »
J'avais dû mal comprendre. Il ne pouvait pas m'avoir dit qu'il allait me payer 45 000 $
pour donner des cours dans trois classes. C'était insondable. Je me faisais à peine 40 000 $ par
an en travaillant à plein temps. Qui aurait cru que ça marchait comme ça dans les écoles
privées ?
« C'est incroyable, je veux dire, c'est une offre tellement généreux. »
« Je vais mettre cette offre par écrit et je vous la ferai parvenir. J'aurais besoin d'avoir
votre réponse pour lundi, Mlle Swan. »
« D'accord, merci. Je vais lire les papiers et je vous recontacterai lundi. »
« Merveilleux. Passez un bon week-end. » dit-il en raccrochant avant que je ne puisse
répondre.
J'avais une vraie offre d'emploi. J'étais un peu déçue que ça ne soit qu'à mi-temps mais
c'était mieux que rien du tout. Au moins, le salaire en valait la peine. University Prep était une
école fantastique, au top dans tous les domaines. Je n'allais certainement pas envoyer tout
mon argent dans les fournitures supplémentaires comme j'avais dû le faire l'année précédente
à la Seattle Public School. Là-bas, j'étais chanceuse d'avoir ne serait ce que mon propre
bureau. L'University Prep allait m'offrir bien plus qu'un bureau. J'envisageai d'appeler Edward
mais je pensais ensuite à la façon dont il me regardait quand je lui annonçais une bonne
nouvelle. J'imaginais son sourire en coin et la fierté dans ses yeux. Il allait être heureux pour
moi parce qu'il savait que c'était ce que je voulais. Et n'oublions pas que nous allions
définitivement avoir une partie de jambes en l'air ''J'ai trouvé un travail''. J'avais carrément
besoin d'une perfusion, une grosse. À la place, je lui envoyai un texto.
J'espère que tu es bien rentré. Il me tarde de te voir ce soir. On a beaucoup de
choses à fêter...
Je décidai de rester vague. J'espérais qu'il allait être curieux et qu'il m'appellerait mais
je n'eus pas de réponse. J'envoyai un texto à Jasper et il répondit en m'envoyant plein de
smileys heureux.
J'entrai dans la salle du restaurant et remarquai Jim. Il était assis seul aujourd'hui dans
mon secteur. Jim était le genre de mec qui ne comprenait pas une allusion. Toute cette
semaine, nous étions tombés l'un sur l'autre par ''coïncidence''. Ne me faites pas dire ce que je
n'ai pas dit. De ce que j'en savais, c'était un mec sympa mais il était tout le temps dans mes
pattes. Nous nous étions croisés au supermarché, au Starbucks, devant l'Eclipse et quand
j'étais allée courir hier. Jim sortait de nulle part à chaque fois. Il ne m'invitait pas à sortir avec
lui ou ne m'avait pas fait d'autres avances mais il était tout le temps dans le coin.
Je m'approchai de sa table en souriant parce que je n'allais plus être serveuse pendant
très longtemps et je ne m'imaginais pas tomber sur Jim à University Prep.
« Salut, Jim. »
« Isabella. Est-ce que je suis dans votre secteur ? » Il leva les mains dans un geste
innocent. « Je vous jure que je ne vous harcèle pas. Je ne vous ai même pas demandé. »
« Alors, vous êtes en train de me dire que je devrais faire annuler l'ordonnance
restrictive que je viens de demander ? » plaisantai-je.
Jim éclata de rire et me regarda d'un air émerveillé. « Vous êtes une femme vraiment
intéressante, Isabella. Pas du tout ce à quoi je m'attendais. »
Je n'étais pas sûre de ce qu'il voulait dire par là mais je laissai tomber. Je pris sa
commande et me remis en mode travail. Il n'était pas gênant pendant qu'il mangeait. Il se
contenta de tenir une conversation polie de temps en temps. Quand il eut fini, je lui apportai
son reçu et il me demanda ce que j'avais prévu pour le week-end. Je fus heureuse de lui
répondre que j'allais passer cette fin de semaine avec mon petit-ami mais Tyler entra dans la
salle. Il me repéra et s'avança dans ma direction. Mes yeux s'écarquillèrent de peur. Qu'est-ce
que Tyler pouvait bien faire ici ? Des choses terribles me traversèrent l'esprit. Est-ce qu'il était
arrivé quelque chose à Edward ? Est-ce qu'il était blessé ? C'était pour ça que je n'avais pas
eu de nouvelles de lui ? Est-ce qu'il était... c'était pire ? Je ne pouvais pas penser à ça.
Ma bouche devint sèche alors que Tyler arrivait à la table mais au lieu de m'annoncer
l'horrible nouvelle, il regarda Jim d'un air mauvais.
« Mr Hunter. » dit-il sans cacher son aversion apparente.
« Tyler. » raillai Jim en glissant sa carte de crédit dans son porte-feuille. « Vous avez
l'air d'aller bien. »
« Vous avez l'air de chercher des ennuies. Vous auriez dû partir et ne jamais revenir. »
répliqua Tyler à voix basse.
Qu'est-ce qui se passait, bordel ?
Jim se leva et rangea son porte-feuille dans sa poche. Il secouait la tête à la menace
tacite de Tyler. « Il ne peut pas me dire où j'ai le droit de manger. Il ne peut pas me dire un
putain de truc en fait. Je suis mort pour lui, vous vous souvenez ? »
Mon sang se glaça. Jim connaissait Edward. Est-ce que Jim savait que je connaissais
Edward ?
« Vous avez été prévenu. » lança froidement Tyler.
« Ouh, j'ai vraiment peur. » répondit Jim en bougeant des épaules comme s'il
tremblait. Il fit un pas vers moi et Tyler se tendit à mes côtés. « Isabella, s'il vous plaît,
croyez-moi quand je vous dis que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être.
Faites attention à qui vous donnez votre confiance. »
Tyler me fit reculer, se plaçant entre Jim et moi. Les deux se tenaient nez à nez jusqu'à
ce que Jim recule et s'en aille. Je n'arrivais même pas à comprendre ce qui venait de se passer.
J'inspirai profondément et regardai autour de moi. L'intensité de ce qui venait de se passer me
fit m'inquiéter que tout le restaurant se soit arrêter pour observer notre échange mais en fait,
tout le monde mangeait et vaquait à leur occupation comme si rien ne s'était passé.
« Mlle Swan, j'ai besoin que vous veniez tout de suite avec moi. » dit Tyler en me
tirant légèrement par le bras. Il m'entraîna jusqu'à l'entrée du restaurant avant même que je
réalise ce qu'il était en train de faire.
Je m'arrêtai de bouger. « J-Je ne peux pas venir avec vous. » bégayai-je. « Il faut que
je travaille. Est-ce qu'Edward va bien ? Est-ce qu'il lui ait arrivé quelque chose ? Comment
est-ce que vous connaissez Jim ? Qu'est-ce qui se passe bon sang ? »
« Mlle Swan, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'on m'a demandé de passer vous
ramasser et de vous emmener à la résidence de Mr Masen, en ville. Il vous y attend. »
Je me sentis légèrement soulagée d'apprendre qu'Edward était toujours vivant et bien
mais je n'étais pas non plus d'humeur à apprendre qu'il avait envoyé Tyler pour venir me
ramasser.
« Comment est-ce que vous connaissez Jim Hunter ? Comment est-ce qu'Edward
connaît Jim Hunter ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? De quoi est-ce qu'il parlait quand
il disait que je devrais faire attention à qui je fais confiance ? »
Tyler était inébranlable. « S'il vous plaît, Mlle Swan. On m'a demandé de venir vous
chercher quitte à vous traîner de force mais je n'ai pas vraiment envie de faire ça. Je pense
qu'il serait mieux que vous veniez avec moi de votre plein gré. »
« Est-ce que vous vous foutez de moi ? Si vous posez une main sur moi... » Je
m'arrêtai de parler et pris mon téléphone dans mon tablier. Je composai rapidement le numéro
de portable d'Edward. Je tombai directement sur son répondeur. « Ne sois pas lâche. Décroche
le téléphone et dis moi ce qui se passe. Je ne peux pas et je ne serai pas traînée hors de mon
travail. Il faut que tu m'appelles et que tu me dises ce qui se passe. »
Je raccrochai et regardai Tyler qui me jaugeait.
« Mon père est le Chef de la Police de Forks. Si vous me touchez, il conduira jusqu'ici
pour vous arrêter en personne. Il n'a aucun problèmes avec la brutalité policière, lorsque des
gens touchent sa fille. » le menaçai-je autant que je pus.
Tyler rigola doucement et hocha la tête. Nous attendîmes qu'Edward me rappelle.
« Bella ! » cracha Rosalie. Elle s'arrêta brusquement quand elle vit Tyler. Son ton
changea de manière drastique. « Isabella, tu dois t'occuper de tes tables. Est-ce qu'il y a un
problème ? » demanda-t-elle plus à Tyler qu'à moi.
« Mlle Swan doit venir avec moi. Il y a une urgence familiale et il est impératif que je
l'accompagne de l'autre côté de la ville. » répondit Tyler d'un ton mielleux.
Je lui lançai un regard frustré.
« Oh, j'espère qu'il n'y a rien de grave. » dit Rosalie en me regardant d'un air
suspicieux.
« Moi aussi. » soufflai-je. Tyler n'allait pas partir sans moi. Quelque chose me disait
qu'il était vraiment prêt à me traîner hors d'ici et Rosalie m'aurait sans doute virée au lieu de
téléphoner à la Police pour signaler un kidnapping. « Il faut que j'aille chercher mon sac à
main. Je suis désolée, Rosalie. »
« J'espère que tout va bien. » répondit-elle avec une inquiétude mitigée. « Je vais dire à
Emmett de s'occuper de tes tables. »
Je partis pour aller chercher mes affaires mais Tyler me suivit. Je m'arrêtai et me
tournai vers lui. « Vous pouvez m'attendre dans l'entrée. »
« Mes instructions sont de ne pas vous quitter des yeux jusqu'à ce que vous soyez
livrée. »
Oh, les choses allaient de mieux en mieux.
« Vous allez m'attendre là bas ou je vais me mettre à crier. » le menaçai-je.
Tyler sourit. « Je ne pense pas que vous le ferez, Mlle Swan. » répondit-il, faisant
exploser mon coup de bluff. « Je ne fais que ce qu'on me dit. Ne rendons pas les choses pires
que cela est nécessaire. »
J'étais livide. Il avait raison, je n'allais pas crier mais j'en avais envie. J'allai dans la
pièce du fond avec Tyler sur les talons et pris mon sac. Je suivis Tyler à l'extérieur. Brady
attendait avec la voiture. Il ouvrit la porte et je me glissai à l'intérieur, jetant mon sac avant de
monter.
Une fois que j'allais avoir compris ce qui se passait, j'allais lancer à Edward les
remarques les plus cinglantes qu'il ait jamais entendu. Je sortis mon portable pour l'appeler
une fois de plus. Répondeur. Connard.
« Pourquoi est-ce que tu ne réponds pas à mes appels ? C'est parce que tu sais à quel
point je suis en colère ? Parce que pour que les choses soient claires, je suis hors de moi
maintenant. Un grizzli en colère ressemblerait à un ours en peluche à côté de moi. Si c'est ta
façon de me montrer que je t'ai manqué, tu as tout faux. On arrive. Je devrais être livrée d'une
minute à l'autre. J'espère que ça te fait plaisir. »
J'appuyai sur le bouton pour raccrocher et m'enfonçai dans mon siège. C'était
totalement ridicule. Nous avions pourtant eu cette conversation sur le respect et ce que ça me
faisait d'être ''livrée''. Est-ce qu'il s'était cogné la tête à Londres et avait tout oublié ? Pour
ajouter à ma confusion, Jim, ma nouvelle ombre, connaissait Edward et visiblement, il ne
l'aimait pas beaucoup. Le sentiment semblait être mutuel, vu le regard de Tyler. On aurait dit
qu'il était prêt à tuer cet homme si Edward lui avait demandé. Parce que, d'après ce que j'avais
appris aujourd'hui, Tyler faisait tout ce qu'Edward lui disait même si c'était un crime, des
choses du genre ''traîner une personne hors de son lieu'' de travail même si elle crie. J'étais
vraiment en colère.
Mon téléphone vibra mais ce n'était pas Edward, c'était Jasper.
Quel urgence familiale ? Tu vas bien ?
Rosalie avait dû vouloir vérifier mon histoire. Maintenant, elle avait fait s'inquiéter
Jasper. Je lui envoyai rapidement un petit Je vais bien alors que nous arrivions devant
l'immeuble d'Edward. Tyler descendit d'un bond de la voiture pour m'ouvrir la porte. Je passai
à côté de lui comme une fusée et entrai dans le bâtiment. Le mec de la sécurité était prêt à me
dire quelque chose mais Tyler entra à ma suite et lui lança un de ces regards secrets
qu'échangeaient les gars qui bossent dans la sécurité, lui disant silencieusement que c'était
bon. J'appuyai sur le bouton de l'ascenseur et attendis impatiemment qu'il arrive. Je mordillais
ma lèvre inférieure.
Tyler monta dans l'ascenseur mais se tint loin de moi, me laissant de l'espace.
« Comment est-ce que vous connaissez Jim Hunter ? » demandai-je, incapable de
supporter de ne pas savoir.
Il refusa de répondre.
« Je vous pose une question sur vous. Je ne vous demande pas comment Edward le
connaît ou comment il connaît Edward. Je veux savoir comment est-ce que vous, Tyler peut
importe votre nom de famille, connaissez Jim Hunter. Vous pouvez au moins me dire ça ? »
« Comment est-ce que vous connaissez James Hunter, Mlle Swan ? » répondit
froidement Tyler.
« Je... ne le connais pas. » dis-je en secouant un peu la tête.
Il pressa ses lèvres en une ligne droite et hocha la tête mais quelque chose me disait
qu'il ne me croyait pas.
« Quoi ? » Ce manque de communication me tuait.
« Rien. » lança-t-il en secouant la tête. « Je vous aime bien. J'espère que vous dites la
vérité. »
Je soupirai de frustration. Il allait falloir que j'attende qu'Edward réponde à mes
questions.
L'ascenseur s'arrêta à l'étage d'Edward et nous descendîmes, moi en première. Je restai
devant la porte d'entrée. Je ne savais pas si je devais frapper ou simplement entrer. Tyler
s'approcha et fit exactement ça. Je le suivis et il me guida jusqu'au bureau d'Edward. Mon
petit-ami exaspérant et autoritaire était assis derrière son bureau en acajou. Il était calmement
en train de regarder des papiers.
Je me tenais dans le couloir, attendant qu'il admette ma présence. Ma pression
sanguine ne faisait qu'augmenter à chaque fois qu'une seconde passée sans qu'il le fasse. Je
croisai mes bras sur ma poitrine comme une enfant irascible. Je m'attendais à moitié à ce qu'il
soit là avec un sourire arrogant parce qu'il aurait été content de m'avoir fait quitté le travail
pour être avec lui. L'accueil que je reçus n'avait rien à voir avec le fait que je lui manquais. Il
était aussi en colère que moi, ce qui n'avait aucun sens. Je n'avais rien fait pour le mettre en
colère.
Edward repoussa ses cheveux de sa main et leva ses yeux verts et durs à rencontrer des
miens.
« Merci, Tyler. » dit-il en fixant son garde du corps.
« Au fait, le contact a eu lieu. » l'informa Tyler.
Edward sembla surpris. « À l'instant ? »
« Oui, monsieur. »
« Au restaurant ? »
« Oui, monsieur. »
Edward prit un instant pour évaluer l'information. « Nous en parlons quand j'en aurai
fini ici. Merci. »
Tyler hocha la tête et quitta la pièce.
« Quand tu en auras fini ici ? Bein dis donc, Edward, je suis moi aussi ravie de te
revoir. J'espère que tu as fait bon voyage. Moi, j'ai passé une bonne semaine, ça allait très bien
jusqu'à il y a environ vingt minutes. » Mon sarcasme était fort.
Sa mâchoire se contracta. « Ça suffit, Isabella. »
Je fis un pas dans la pièce. « Ça suffit ? Oh crois-moi, ça ne suffit pas ! Qu'est-ce qui
se passe, putain ? »
Edward ne dit rien. Il me fixait méchamment. Ses yeux émeraudes me transperçaient
de leur intensité.
Je pris la porte et la claquai brusquement, le faisant sursauter.
« Ça suffit ! » Il contourna son bureau.
« Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tu es en colère ? Pourquoi est-ce que tu
envoies Tyler me ramasser ? Pourquoi est-ce que tu me traites comme ça ? » Ma colère se
transformait en désespoir. Je ne comprenais pas ce qui se passait ou pourquoi il était si froid.
Je sentais les larmes me monter aux yeux.
« Pourquoi est-ce que tu ne me dirais pas ce qui se passe, Isabella ? Pourquoi est-ce
que tu ne me dis pas tout ce qui s'est passé jusqu'à maintenant ? » cria-t-il d'un ton accusateur.
J'étais complètement perdue. « Je n'ai absolument aucune idée de ce dont tu parles. »
« Non ? » contesta-t-il. Il attrapa un dossier sur son bureau et me le tendit.
Je le pris et l'ouvris. Il y avait à l'intérieur des photos. Pas n'importe quelles photos,
mais des photos de surveillance sur moi. Jim et moi pour être plus précise. Des photos de moi
marchant dans la rue avec lui, au Starbucks, quittant l'épicerie. Des photos de quelqu'un qui
entrait dans mon immeuble, d'une voiture dans ma rue ou encore de moi entrant dans mon
immeuble. Il y en avait encore et encore. Je fixai les photos sans le croire. Je me sentais mal,
complètement violée.
« Qui a les prises ? »
« Ça n'a pas d'importance. » rétorqua Edward d'un ton dédaigneux. Il prit son verre de
whisky et le vida d'un coup.
« Bien sûr que si bordel ! Est-ce que tu m'as fait suivre ? T'as demandé à quelqu'un de
prendre ces photos ? »
« J'avais demandé à ma sécurité de te protéger pendant mon absence. »
« Pourquoi est-ce que je pourrais bien avoir besoin de garde du corps ? Depuis quand
j'ai besoin d'être protégée ? »
« Arrête de changer de sujet, Isabella ! » ragea-t-il en jetant son verre contre le mur
opposé. Il éclata et laissa une grosse entaille dans le mur. « Tu vas me dire ce que James et toi
manigançaient ou non ? »
J'avais la tête qui tournait et mon cœur battait à toute allure. Je me débattais pour
trouver une logique à sa folie. Peu importe à quel point j'essayais, je n'y comprenais rien. Tout
ce que je savais, c'était qu'Edward m'avait fait suivre. Il avait demandé à quelqu'un de prendre
des photos de moi sans que je le sache.
« Je ne connais même pas James. Je ne sais pas de quoi tu parles. »
« Tu couches avec lui ? Ou est-ce qu'il t'a engagée ? » Les veines sur son cou
palpitaient. Mon visage vira rouge de colère mais avant que je puisse lui répondre, il continua
à me crier des questions. « Est-ce que Jasper est dans le coup ? Est-ce que vous vous foutez
aussi de ma sœur ? »
« Quel est le rapport avec Jasper ? »
Edward se replaça derrière son bureau et attrapa violemment son portable. Il appuya
sur des boutons et s'approcha de moi. Il me le donna brusquement. Une vidéo de mauvaise
qualité passait. C'était un enregistrement de portable. C'était filmé de loin mais on voyait très
bien un homme soulever une femme et la porter. Je reconnus immédiatement ce qui s'était
passé la semaine dernière entre Jasper et moi. C'était notre petite scène pour se débarrasser de
Jim/James, peu importe son prénom.
« Je te donne une dernière chance de t'expliquer avant que je te foute à la porte.
Mon cœur fut arraché. Avant qu'il me foute à la porte ? Les larmes contre lesquels je
me battais commencèrent à couler le long de mes joues. Peu importe ce que j'avais dit.
L'homme dont j'étais en train de tomber amoureuse pensait vraiment que j'étais une artiste de
l'arnaque, menteuse et tricheuse. Il n'allait pas me croire, peu importe ce que j'allais lui
expliquer.
Je sortis mon portable et composai le numéro de Jasper. Je le mis sur haut parleur et le
posai sur le bureau. S'il pensait que Jasper faisait parti de ça, je n'avais qu'une façon de lui
prouver qu'il avait tort. Je m'assis sur une des chaises, incapable de me tenir debout. Edward
retourna à sa place derrière le bureau avec circonspection.
Jasper répondit. Il semblait un peu inquiet. « Bells, tu vas bien ? Pourquoi est-ce que
Rose m'a envoyé un message à propos d'une urgence familiale ? »
Je m'éclaircis la gorge, espérant pouvoir le faire. « Je vais bien. Il faut que je te parle
d'un truc. »
« Pourquoi est-ce que je suis sur haut parleur ? »
« Je fais quelque chose, je... Je ne peux pas tenir mon portable. » Je bégayais. Ma
capacité à mentir était à son grand maximum. « Écoute, j'ai décidé de cracher le morceau à
Edward. »
« Cracher le morceau sur quoi ? » demanda Jasper comme je m'y attendais.
« Je pense qu'Edward est déjà au courant de toute façon. » répondis-je en continuant
ma comédie.
« Tu peux attendre une seconde ? » Je l'entendis farfouiller dans des papiers puis il me
sembla qu'il changeait de pièce. Je regardai Edward. Il était assis sur le borde de sa chaise, les
coudes posés sur son bureau. Il passait nerveusement sa main dans ses cheveux. Jasper reprit
le téléphone. « Désolé, je voulais aller dans un endroit privé. De quoi est-ce que tu parles bon
sang, Bella ? »
Jasper avait la patience d'un saint mais il avait du mal avec les absurdités.
« À propos de Jim, je veux dire James. » me corrigeai-je rapidement.
« Qui est James, putain ? »
C'était méchant de ma part de faire ça à mon meilleur ami, mais au moins, je savais
que j'allais pouvoir lui expliquer plus tard et qu'il me pardonnerait. Pour l'instant, j'avais
besoin qu'il soit complètement perdu pour qu'Edward voit où je voulais en venir.
« Le mec qui m'a engagée pour manipuler Edward. »
Jasper resta silencieux pendant quelques secondes. « Je ne comprends pas. »
« Je pensais juste qu'il fallait que je te dise que c'est fini. »
« Qu'est-ce qui se passe ? Tu vas bien ? » On aurait dit qu'il commençait à paniquer. Il
tirait sur ma corde sensible.
« Je vais bien. » mentis-je.
« Bella, tu m'as envoyé un texto à propos de ton nouveau boulot, puis ma sœur m'a
prévenu que tu quittais le travail à cause d'une urgence familiale et maintenant, tu me dis que
tu as été engagée pour manipuler Edward. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je t'aime vraiment mais
si c'est une blague ou un truc dans le genre. J'ai pas vraiment le temps pour ça. »
J'essuyai mon visage et refusai de regarder Edward.
« Je t'aime aussi, Jaz. Tu devrais sans doute rompre avec Alice. La fête est finie. On
reprend notre vie d'avant. »
Le silence. Puis j'entendis Jasper rire.
« Je le savais ! C'est quoi ce bordel ? Vous vous foutez de moi tous les deux, pas vrai ?
Vous êtes en train de fêter ton nouveau travail sans moi ? » Je n'arrivais pas à lui répondre. «
Merci beaucoup. Ne viens pas me sauver du boulot, appelez moi pour vous foutre de ma
gueule. Je n'arrivais pas à comprendre cette histoire de ''il m'a engagée pour manipuler
Edward'' mais Alice trouve ça super marrant de faire comme si toi et moi nous étions en
couple. Elle n'arrête pas de me faire chier depuis que je lui ai parlé de notre liaison de
quarante secondes. C'est la dernière fois que j'essaye de t'aider avec ton harceleur, Bella. La
prochaine fois, dis à Edward et ses putains de gardes du corps de te sauver. Bien essayé, Alice
Masen mais j'ai tout compris ! »
Je posai mes doigts sur mes yeux, espérant pouvoir arrêter mes larmes.
« Je ne suis pas avec Alice. » Ma voix se brisa. J'allais me mettre à sangloter d'une
seconde à l'autre. « S'il te plaît, ne l'emmène pas à l'appartement ce soir. Tu comprendras
quand je t'expliquerai plus tard. Je dois y aller. Je suis désolée de t'avoir embêté au travail. »
« Quoi ? Bella, qu'est-ce qui se passe ? » Quand je ne répondis pas, il se remit à
paniquer. « Éteins ce putain de haut parleur ! Qui est avec toi ? »
« Je t'appellerai dès que j'arrive à la maison. »
« Où est-ce que tu es ? »
« Je dois y aller. » pleurai-je.
« Merde, Bella. Pourquoi est-ce que tu parles comme ça ? »
Je pris mon téléphone et raccrochai. Je jetai un regard à Edward. Il avait la tête baissée
et il tirai sur ses cheveux.
Je supposai qu'il avait compris où je voulais en venir. Edward était fou. Il était
complètement malade. C'était un paranoïaque psychotique qui ne me faisait pas du tout
confiance. Sans confiance, qu'est-ce que nous avions ? Nous n'avions rien.
J'inspirai profondément et me forçai à prononcer mes dernières paroles.
« Je ne sais pas vraiment qui est James Hunter. Il a mangé à l'Eclipse avec deux autres
personnes, il y a deux semaines. Une femme avec des cheveux roux et un autre mec. Jim, c'est
comme ça qu'il s'est présenté à moi, m'a invitée à aller boire un verre avec lui mais je l'ai
repoussé. En rentrant à la maison, je suis tombée sur lui et il m'a raccompagnée. Je me battais
contre un mauvais pressentiment et il se trouve que Jasper partait au moment où Jim, James
peu importe, était dehors avec moi. J'ai demandé à Jasper de faire comme s'il était mon petit-
ami pour que je puisse me débarrasser de James. Jaz en a un peu trop fait. Il m'a soulevée et
m'a portée à l'intérieur de l'immeuble. »
Edward ne bougea pas mais je pouvais voir qu'il tenait ses cheveux tellement
fermement que ses articulations étaient blanches.
« Même après cette petite comédie, ce mec n'arrêtait pas de se pointer aux endroits où
j'étais cette semaine. C'était comme si peu importe où j'étais ou ce que je faisais, il était là. Il
semblait croire que j'ai un petit-ami, mais je dois admettre que j'allais sans doute t'en parler
parce que ça commençait à m'énerver. Je ne sais pas comment tu le connais ou s'il savait que
toi et moi sommes liés. James m'a dit aujourd'hui que les choses ne sont pas toujours ce qu'on
croit et que je devais faire attention à qui je fais confiance mais je comprends maintenant qu'il
essayait simplement de me prévenir par rapport à toi. »
Edward leva brusquement la tête. « Tu ne peux pas croire un mot de ce qu'il dit ! C'est
un menteur. Il est la personne la plus malhonnête de la planète ! »
Je me levai et jetai mon téléphone dans mon sac. « La personne la plus malhonnête de
la planète ? » J'avais l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans le ventre. « Et pourtant,
tu pensais que je travaillais pour lui ou pire encore que je couchais avec lui ? »
C'était ce qui me faisait le plus mal. Pendant deux mois, j'avais laissé Edward entrer
dans ma vie. Je lui avais donné mon corps et mon cœur. J'étais honnête avec lui sur mes peurs
et mon passé mais quand il s'était avéré qu'il me pensait capable de le trahir de la pire des
façons avec une personne qu'il trouvait horriblement méprisable, s'en était trop.
« Tu sais, quand Tyler est venu à l'Eclipse et que j'ai vu son visage, il y a eut ce
moment terrible où j'ai pensé qu'il t'était arrivé quelque chose. » Ma voix était remplie
d'émotion. « Je ne pouvais rien imaginer de pire que s'il m'avait dit que je n'allais jamais te
revoir. » Ma poitrine se souleva et j'étouffai le sanglot qui m'échappa presque. « C'est... c'est
pire. »
Je me dirigeai vers la porte.
« Isabella. » m'appela Edward.
Je fermai les yeux en tendant la main vers la poignée de la porte. Il n'y avait plus rien à
dire.
« Tu as refusé d'emménager avec moi, tu ne m'as pas dit que James t'avait suivie
jusqu'à chez toi la semaine dernière et dès que j'ai quitté le pays, tu as été vue dans toute la
ville avec lui. »
Comme si la piqûre de son accusation ne suffisait pas, maintenant, sa justification pour
tout ça, c'était que j'avais peur d'emménager avec lui après seulement six semaines de relation
? Je parlais avec quelqu'un sans savoir qu'il était lié à lui ? Je n'allais pas accepter tous les
reproches juste parce qu'il n'était pas capable de me faire confiance.
Edward continua à s'excuser. « James Hunter est après moi depuis des années. Il a
tenté à plusieurs reprises de faire couler la Masen Corporation. Il joue à des jeux. Rien n'est
trop vicieux pour lui. Il a même engagé des espions pour infiltrer le cœur de mon
organisation. Qu'est-ce que j'étais censé penser ? »
Je ris sans humour. « Qu'est-ce que tu étais censé penser ? » Sa question était aussi
pathétique que lui. « Qu'est-ce que t'en penses maintenant ? » demandai-je en me tournant
vers son visage torturé.
Il se leva mais ne s'approcha pas. « Je pense qu'il te traquait, qu'il essayait de voir en
quoi tu es liée à moi. Je pense qu'il espérait pouvoir te manipuler, pour pouvoir t'utiliser
contre moi. »
« Je suppose qu'imaginer le pire venant de moi était plus simple, pas vrai ? »
demandai-je rhétoriquement.
Edward ne dit rien, finalement à cours d'excuses. Il ne pouvait même pas me regarder.
« Tu m'as tellement manquée cette semaine. J'avais une bonne nouvelle à partager
avec toi. Il me tardait de te le dire, je voulais que tu sois content pour moi, que tu fêtes ça avec
moi. » Ma poitrine se serra à cause de la douleur qui envahissait mon cœur. « J'ai vraiment
essayé de toutes mes forces. J'ai supporté tes terrains minés et tes changements d'humeur. J'ai
accepté tes excuses, préférant te donner le bénéfice du doute. J'essaye de toujours de voir ce
qu'il y a de bon en toi. Et comme remerciement, je suis traînée hors de mon travail pour être
interrogée comme une criminelle. Ma vie privée est envahie et mon cœur est brisé. Tu refuses
de voir le bon côté des gens. J'en ai fini. J'en ai complètement fini. Tu n'as pas besoin de me
foutre dehors. Je serai très heureuse de partir par moi-même. »
J'ouvris la porte et passai devant Tyler qui se trouvait juste dehors.
« Je vais appeler Brady pour le prévenir que vous descendez Mlle Swan. » proposa
Tyler alors que je m'approchais de la porte d'entrée.
J'essuyai le torrent de larmes qui coulait sur mes joues. « S'il vous plaît, non. »
Juste à ce moment-là, un bruit violent vint du bureau d'Edward et je regardai par
dessus mon épaule. Une des chaises de la pièce avait volé pour s'écraser contre le mur du
couloir. Puis, il y eu un autre bruit fracassant. On aurait dit qu'il avait renversé complètement
son bureau. Je partis. Je savais qu'il fallait que je sois n'importe où sauf ici.
Lorsque j'arrivais à la maison, Jasper m'attendant avec une Alice très inquiète. Elle
était au téléphone mais elle raccrocha quand elle me vit. J'étais en colère qu'il l'ait amenée ici
alors que je lui avais demandé de ne pas le faire.
« Merci mon dieu. » soupira-t-il de soulagement. « Tu vas bien ? » Il se leva du canapé
d'un bond et m'enveloppa de ses bras.
Pendant tout le trajet dans le taxi, je m'étais refermée sur moi-même, me laissant
m'engourdir pour ne pas avoir l'air ridicule. Mais maintenant que j'étais ici, je ne pouvais plus
me retenir. Je tombai dans les bras de mon ami et relâchai toutes les émotions que je retenais
en moi. Jasper fit ce qu'il faisait de mieux et me tint contre lui, me laissant tout sortir avant de
me demander de lui raconter ce qui se passait.
« Tu m'as fait la peur de ma vie, Bells. Tu ne peux pas m'appeler comme ça et ne pas
répondre quand je te rappelle ensuite. Je commençais à croire que tu me parlais en message
codé parce que tu avais été kidnappée par quelqu'un du nom de James ou un truc dans le
genre. Puis Alice m'a dit qu'elle connaît un mec du nom de James. Il est après Edward. Alors
on a tous les deux paniqué. Elle a essayé d'appeler Edward mais il doit toujours être dans
l'avion. On était prêt à appeler ton père et impliquer la police. »
« Tu étais avec Edward. » dit Alice avec intuition. « Il a fait ça, pas vrai ? » Sa voix
était petite et triste.
Je m'accrochai un peu plus fermement à Jasper. Je ne voulais pas avoir cette
conversation avec Alice. Elle faisait partie de la famille d'Edward, pas de la mienne. Jasper
était la seule personne que je voulais voir à ce moment-là.
« Pourquoi est-ce que tu n'irais pas voir ton frère ? Je m'occupe de ça. » lui dit-il. Il
comprenait parfaitement ce que je ressentais sans que j'ai besoin de lui dire.
« Mais. » commença-t-elle.
« Alice, je vais sûrement parler de ton frère d'une façon que tu n'as pas envie
d'entendre. Il vaudrait mieux que tu partes. Je t'appellerai plus tard, promis. »
Je ne pouvais pas la voir alors que j'étais blottie contre le torse de Jasper mais je
l'entendis ouvrir la porte.
« Je suis désolée, Bella. Je ne sais pas ce qu'il a fait mais je sais qu'il tient à toi plus
qu'il ne tiendra jamais à personne. Il n'est pas mauvais, il est juste cassé. Vraiment cassé. »
« Pas maintenant, chérie. » intervint Jasper en secouant la tête.
Je n'avais pas besoin de me sentir mal pour Edward maintenant. J'avais besoin de
relâcher ma haine contre lui, ma haine contre son besoin de tout contrôler, son incapacité à
croire en quelqu'un ou voir le meilleur des gens et plus encore, j'avais besoin de relâcher ma
haine contre lui de m'avoir fait tomber amoureuse de lui alors qu'il était incapable de m'aimer
en retour.
J'entendis le click de la porte alors qu'elle nous laissait seuls.
Bon... Euh... Il fallait bien que ça claque à un moment, non ? ^^ Entre James qui
mettait la pression et Edward qui refusait de se dévoiler... C'était obligé qu'il y ait un os ^^
Je sais que c'était triste mais j'espère que vous avez aimé... Le passé de notre cher Mr
Masen est toujours aussi trouble mais promis, tout fera sens quand vous en saurez plus ;)
D'ici là, prenez soin de vous ! Comme toujours, n'hésitez pas à laisser des
commentaires... Je vous retrouve très vite pour la suite !
XOXO
Eresy
*Chapter 10*: Chapitre 10

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Quel meilleur endroit pour rattraper mon retard de publication sur cette fiction que la
petite BU ? Aucun croyez moi... Ses livres déchirés, son wifi filant et ses dames de
bibliothèque charmantes ^^ En plus, au moment où je vous parle, je suis assise en face du
sosie de Zac Effron (j'aurais préféré Robert Pattinson mais je prends ce que la BU veut bien
me donner et elle est plutôt généreuse aujourd'hui XD)
J'espère que vous avez passé un bon week-end et tout ! Finalement, je n'ai pas pu
poster mais comme je ne veux pas vous faire attendre d'avantage, je vous propose de lire le
chapitre du vendredi le lundi... Si vous ne dites rien à personne moi non plus ;)
Une nouvelle fois, j'ai pu répondre à tout le monde par MP, mais je voudrais aussi
remercier Lydvynn (Pas de jour de publication... Je suis désolée mais j'en suis incapable, je
marche au feeling et je n'ai pas envie de changer...), Elle, serratia46, chris, o0O-Eden-
O0o(Lol ^^ Je ne suis pas la Mère Noël en tout cas XD), Poushou, magaxa68, Marie, fan de
twa, sandrine, leeloo, Sandry, laccro et TeamEdward (Bizarre ? Vous avez dit bizarre ?
Qu'est-ce qui est bizarre ? ^^) !
Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Je pense que ce chapitre mérite un léger WARNING... Alors si vous avez le coeur
sensible, accrochez-vous bien ;)
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes plus vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 10
Vendredi 20 Août, Midi
Douze jours s'étaient écoulés. Douze jours depuis la dernière fois que je l'avais touché.
Douze jours que je l'avais embrassé pour la dernière fois. Douze jours depuis que je m'étais
retrouvée allongée dans un lit avec lui, nue et satisfaite après que nous ayons fait l'amour.
Sept jours s'étaient écoulés. Sept jours depuis que j'avais posé mon regard sur lui ou
que j'avais entendu sa voix. Sept jours depuis qu'il avait admis qu'il m'avait fait suivre et
photographiée. Sept jours depuis qu'il m'avait brisée le cœur avec ses accusations.
Cinq jours s'étaient écoulés. Cinq jours depuis que je lui avais rendu les boucles
d'oreilles en les laissant au bureau de sécurité de son immeuble. Cinq jours depuis qu'Alice
m'avait dit qu'il avait passé son week-end à boire du whisky en contemplant par la fenêtre la
ville en dessous. Cinq jours depuis que j'avais demandé à Alice de ne plus jamais me reparler
de lui.
Deux jours s'étaient écoulé. Deux jours depuis que j'avais réalisé qu'il avait gardé sa
réservation. Deux jours depuis que je ne dormais pas plus de deux/trois heures d'affilée. Deux
jours depuis que ma nervosité avait pris le dessus sur moi.
Un jour s'était écoulé. Un jour depuis que Jasper avait parlé à Rosalie parce que je
n'étais pas capable de le faire moi-même. Un jour depuis que Rosalie m'avait promis qu'elle
ne me referait plus travailler dans la salle privée. Un jour depuis que j'avais réalisé que le voir
était douloureusement à la fois ce que je voulais et ne voulais pas faire.
Je vérifiais ma montre toutes les cinq minutes depuis que j'étais arrivée au travail. Je
pensais pouvoir garder le contrôle. Je pensais pouvoir faire en sorte d'être dans la cuisine
lorsqu'il arriverait pour ne pas avoir à le voir. Je pensais pouvoir survivre au fait d'être si près
de lui sans le toucher.
Je pensais mal.
Comme un aimant, je fus attirée par lui avant même qu'il ne pose un pied à l'intérieur
du restaurant. Je me trouvais dans l'entrée, à parler avec Angela d'un truc sans intérêt quand il
entra. Je sentis l'énergie autour de moi changer et je n'eus même pas à me retourner pour
savoir qu'il était là. Je pouvais le sentir. Toutes les cellules de mon corps semblaient avoir la
même réaction chimique en réponse à sa présence.
« Mr Masen. » l'accueillit Angela avec un sourire plaisant et amicale. « Bon retour
parmi nous. »
Je passai automatiquement ma main dans mes cheveux, essayant de les aplanir. J'avais
paniqué à propos mon apparence toute la matinée. J'avais fait un peu plus d'efforts en me
coiffant ce matin, ramenant mes cheveux en une queue de cheval. J'avais essayé d'utiliser un
peu de maquillage pour dissimuler l'état pathétique dans lequel je me trouvais. J'étais
tellement pâle, mes yeux étaient éteints et j'avais des cernes noires juste en dessous. Je n'avais
pas mangé depuis plusieurs jours et je devais avoir l'air maigre et peu attirante.
Je me tournai lentement, me préparant à supporter la vague d'émotions qui allait me
percuter quand j'allais voir son beau visage.
Évidemment, Edward semblait tout droit sorti des pages du magazine GQ. Il portait un
de ses costumes noirs qui coûtaient plusieurs millions de dollars, avec une cravate verte qui
faisait encore plus ressortir ses yeux, si c'était possible. Ses cheveux étaient parfaitement
coiffés, en fait, on aurait dit qu'il se les était fait couper depuis la dernière fois que je l'avais
vu. Il déboutonna sa veste et plongea une de ses mains dans sa poche de devant pendant que
l'autre passait entre ses mèches fraîchement coupées.
« Isabella. »
La façon dont il disait mon prénom me donnait envie de pleurer. C'était comme s'il
plongeait sa main dans ma poitrine et écrasait ce qui restait de mon cœur après que ce dernier
ait subi toutes les explosions de ses Terrains Minés.
Je ne répondis rien. Je tournai les talons et partis comme une lâche, incapable de
prononcer une simple phrase pour l'accueillir. J'allai voir une table et essayai de me distraire
au bar pendant qu'Edward et plusieurs de ses cohortes rejoignaient la salle privée. Il jeta un
regard dans ma direction. Ses yeux ne s'appesantirent pas suffisamment longtemps sur moi
pour me tuer mais ça faisait quand même foutrement mal.
Maintenant que je savais que cet homme était dans le bâtiment, j'étais la pire des
serveuses. J'amenais les mauvais plats aux mauvaises tables et je réussis même à faire tomber
une entrée alors que j'essayais de m'excuser auprès d'un client qui avait attendu trop
longtemps pour être servi. Puis, je renversai un plateau entier de boissons, vidant du rhum et
du coca sur les chaussures à talons Jimmy Choo à six cents dollars d'une femme. Rosalie
semblait prête à me tuer. Je retournai dans la cuisine pour me calmer.
« Bella, j'ai besoin d'aide pour amener les plats à la sauterie de Masen. Viens m'aider.
» exigea Emmett en me faisant signe comme si ce n'était pas un problème.
« Emmett, je ne peux pas. » répondis-je. Je me sentais comme une grosse dégonflée.
Je ne pouvais même pas servir les gens de la salle principale, comment j'étais censée faire ça
dans la même pièce qu'Edward ?
« Allez, il n'y a personne. Aide un pauvre gars. J'ai besoin d'avoir un bon pourboire.
Masen est énervé depuis tout à l'heure parce que c'est moi qui le sert et pas toi. Peut-être que
tu pourras sauver mon pourboire en venant servir les plats avec moi. Allez. » me supplia-t-il.
Edward était énervé parce que ce n'était pas moi qui le servait ? Il pensait vraiment que
j'allais préparer son déjeuner après tout ce qui s'était passé ? Je ne pouvais même plus marcher
dans la rue sans regarder par dessus mon épaule toutes les minutes pour voir si quelqu'un avec
un appareil photo télescopique ne me prenait pas en photos. Je faisais aussi des cauchemars
sur James qui me poursuivait. Mes rêves faisaient très réels. Il me suivait et me piégeait dans
une ruelle. Il essayait de me proposer de l'argent pour que je fasse s'effondrer Edward. Ce
dernier arrivait toujours juste avant que j'appelle à l'aide mais au lieu de me sauver de James,
il me criait seulement que pour lui j'étais morte. Ses yeux noirs et froids étaient remplis de
haine et à chaque fois, je me réveillais en frissonnant. Edward Masen m'avait en effet,
transformé en recluse paranoïaque qui ne quittait son appartement que pour aller travailler.
Emmett continua à me supplier. « Bells, allez. Aide-moi, s'il te plaît ? »
Je ne pouvais pas laisser Edward Masen dicter la façon dont je vivais ma vie. C'était
ridicule. J'attrapai un autre plateau et suivis Emmett en haut des marches tout en priant pour
ne pas m'entraver et tomber. Je gardai la tête baissée en entrant dans la pièce et m'assurai de
me diriger à l'opposé de là où je savais qu'Edward s'asseyait. Un regard rapide et je croisai
celui d'Alec. Il me fit un sourire triste, comme s'il savait exactement ce qui s'était passé entre
son patron débile et moi. Mais je n'allais pas regarder ce crétin parce qu'il était bête et sans
cœur et... bête. Le manque de sommeil limitait vraiment ma capacité à utiliser la langue
française aujourd'hui.
Emmett posa avec zèle les bonnes assiettes devant les bonnes personnes puis il
demanda si quelqu'un avait besoin de quelque chose d'autre.
« J'ai besoin d'une minute avec Isabella. » entendis-je Edward dire de l'autre côté de la
table. Quand je levai les yeux vers lui, il était déjà debout et se dirigeait vers la porte,
attendant que je sorte avec lui.
Mon cœur se mit à battre à une vitesse incontrôlable. Aucune inspiration profonde ou
visualisation apaisante allait me calmer. Pas dans un moment pareil. Tous les yeux étaient sur
moi alors que je faisais attendre Edward. La pièce devint silencieuse. Peut-être qu'ils avaient
tous arrêté de respirer. Je sortis avant que les murs ne se referment sur moi. Ma nervosité me
rendait un peu claustrophobe.
Edward ferma la porte derrière nous.
« Tu n'as pas l'air bien. Tu es malade ? Tu ne dors pas ? » Chez une personne normale,
ça aurait plutôt ressemblé à ''Eh bein Bella, t'as une sale gueule.''
Son inquiétude me donna envie de rire, enfin, si j'avais pu rire, ce qui n'était pas le cas.
Il leva la main et passa le dos de ses doigts sur ma joue avant de descendre sur ma
mâchoire. Je fermai les yeux à son contact. Je voulais repousser violemment sa main mais un
côté de moi avait tellement envie qu'il me touche que je n'arrivais pas à l'arrêter.
« Réponds-moi, Isabella. » exigea-t-il.
Je clignai plusieurs fois des yeux. Ma colère refit surface. « J'aurais cru qu'avec tous
les espions que tu as dans le coin, tu l'aurais su mieux que quiconque. Personne ne t'a envoyer
de vidéo de moi en train de faire une sieste hier ? »
Edward fronça les sourcils. Son front se plissa de frustration. « Je ne veux pas me
battre avec toi. »
« Eh bien, je ne veux pas de parler. » répondis-je méchamment. J'essayai de
m'échapper mais il m'attrapa par le bras.
« Ne me tourne pas le dos. » grogna-t-il. Il raffermit sa prise sur moi quand j'essayai
de me dégager.
« Ne me dis pas ce que je peux faire ou non et ne pose pas tes mains sur moi ! » Je
repoussai sa main et son bras, essayant de le faire me lâcher.
« Pourquoi est-ce que tu veux te battre avec moi ? » cria-t-il en relâchant mon bras. Il
se mit à se tirer violemment les cheveux. « Tu ne peux même pas me donner deux putains de
minutes de ton temps ? »
Il jeta un coup d'œil à la porte fermée, pensant sans doute à la même chose que moi.
Tous les gens derrière pouvaient nous entendre nous disputer. J'en étais sûre. J'attirais une
mauvais attention aujourd'hui. Si Rosalie me trouvait en train de crier sur un client, elle allait
avoir ma peau. Je décidai à contre cœur de faire l'effort de l'écouter.
« Tu as deux minutes. » dis-je en croisant les bras.
Il inspira profondément mais laissa ses mains dans ses cheveux. « Tu vas bien ? »
Il voulait savoir si j'étais un désastre ambulant ? Est-ce qu'il avait besoin de m'attendre
lui dire que j'étais malade sans lui ? Que j'avais pleuré tous les jours depuis le jour où je
l'avais quitté la semaine d'avant ? Je n'allais pas lui donner cette satisfaction.
« Tu ne sauras pas ce que je ressens, Edward. » crachai-je. « Tu as envahi ma vie
privée et maintenant, je t'empêche de t'en mêler. Tu ne peux pas savoir ce que tu veux quant
tu veux. »
Sa mâchoire se tendit et je vis qu'il se battait avec son envie de me remettre à ma
place. Il prit son manteau et en sortit la boîte que je lui avait rapporté un peu plus tôt dans la
semaine.
« Elles sont à toi. Je n'en ai aucune utilité. C'était un cadeau. Tu peux les donner à
quelqu'un ou les enfermer quelque part avant de jeter la clef. Merde, tu peux même les jeter
dans la baie. Mais tu ne peux pas me les rendre. » Il me tendit les boucles d'oreilles, attendant
que je les reprenne.
J'étais stupéfaite qu'il ait encore la capacité de me surprendre avec son besoin de tout
contrôler. « Je te les ai déjà rendues. J'en ai fini de te laisser tout décider. »
« C'est moi qui décide ? C'est moi qui décide ? » demanda-t-il sans le croire. «
Isabella, c'est toi qui décide de tout depuis le tout début de notre relation et si tu ne le vois, tu
es soit aveugle, soit complètement ignorante. Prends les boucles d'oreilles. Elles sont à toi. »
Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire mais je lui arrachai les boucles des mains et
les mis dans la poche de mon tablier.
« S'il te plaît, prends soin de toi. » dit-il doucement en reculant. Il ferma la porte
derrière lui en quittant la pièce.
Il était absolument exaspérant. J'avais envie de le frapper. De le frapper et de
l'embrasser, dans cet ordre là. Pourquoi est-ce que je voulais toujours l'embrasser ?
Putain de merde.
C'était moi qui contrôlait la situation ? C'était lui le plus autoritaire de nous deux. Il
essayait toujours de me commander. Fais si. Fais ça. Réponds-moi. Terrain Miné. Retire ta
culotte. S'il te plaît, prends soin de toi.
J'étais quasiment sûre que c'était la première fois que cet homme me demandait
poliment quelque chose au lieu de simplement l'exiger. C'était presque comme si c'était
important pour lui. Non, il avait déjà dit s'il te plaît. La fois aux écuries où il m'avait
demandée de ne pas le quitter. Quand il n'avait pas voulu se promener dans le campement. Le
jour où il avait pleuré sur son piano. Je n'allais pas me sentir mal pour lui. Je n'allais pas faire
ça. Peut-être un peu. Non, même pas un peu. Je descendis les escaliers en courant et entrai
dans les toilettes. Alors que les larmes coulaient sur mon visage, je me demandais si Angela
avait besoin d'une nouvelle paire de boucles d'oreilles. Mon cœur n'allait plus jamais être le
même et c'était entièrement de sa faute.
J'étais allongée sur le canapé, à ma place de boudeuse, télécommande à la main.
J'avais mis une couverture sur mes jambes, mon Dr Pepper se trouvait sur la table devant moi
et ma grosse poche de M&M's Bretzel m'attendait déjà sur le canapé. J'avais décidé d'avaler
autant de calories qu'il était humaine possible de le faire pour arrêter de maigrir à vu d'œil.
J'étais déjà embarquée dans une émission télé abrutissante. Il y avait un marathon de
l'émission Cake Boss et j'adorais Buddy et ses gâteaux de fou.
Jasper ferma la porte d'entrée un peu plus fort que d'habitude. Il avait sans doute dû
passer une mauvaise journée au travail. Il avait l'air un peu irrité. Il poussa mes jambes sur le
côté et s'assit sur le canapé avec moi. Sans que je le vois venir, il m'arracha la télécommande
des mains et éteignit la télé.
« Hey ! » criai-je en essayant de récupérer la télécommande.
« C'est une intervention, Bella. Je ne supporterai un jour de plus de te voir rester
devant la télé comme un zombie. » m'informa-t-il. Il coinça la télécommande dans son
pantalon. Il savait que c'était le seul endroit où je n'allais pas aller la chercher.
« Je n'ai pas besoin d'intervention. Bon sang, où est-ce que tu étais deux semaines plus
tôt ? » Ça aurait été sympa que quelqu'un m'empêche de tomber dans ma dépendance à
l'Edward mais noooon, Jasper ne voulait que m'empêcher de m'abrutir devant une émission de
télé culinaire.
« Alice voudrait que tu viennes au Camp d'été de ce soir. Il va y avoir des jeux et des
trucs à manger. Des supers trucs à manger. » dit-il en posant les M&M's sur la table. « Alice a
même loué une grande roue et des feux d'artifice sont prévus pour après. Allez. Habille-toi et
viens avec moi. »
« Le Camp d'été qu'elle organise chez Edward ? » demandai-je en arquant un sourcil.
Il croyait vraiment que j'allais m'approcher ne serait-ce qu'un peu de la maison d'Edward ?
« Le Camp d'été qu'elle organise tous les ans chez Edward mais que lui évite comme la
peste. Il n'a jamais assisté à une soirée caritative de la NWBF, et encore moins à celle qui ont
lieu chez lui. » me corrigea Jasper.
Je me souvenais que Riley avait dit qu'il n'avait jamais vu Edward avant d'être témoin
d'une de ses crises névrotiques de jalousie. Mais quand même, je n'étais pas sûre de vouloir
aller à un endroit qui avait un rapport avec Edward. Il n'allait peut-être pas aller à la fête mais
ça ne voulait pas dire qu'il n'allait pas être dans la maison. Trop prêt.
« Buddy est en train de faire une réplique grandeur nature de sa femme pour son
gâteau d'anniversaire. Ça va être foutrement impressionnant. Je ne pense pas pouvoir rater ça.
»
Jasper soupira mais ne lâcha pas l'affaire. « Viens avec moi, Bella. Ça te fera du bien
de sortir. De t'amuser. D'interagir avec des personnes normales. »
Je m'assis et jetai la couverture sur lui. « Très bien mais tu as intérêt à désinfecter la
télécommande avant demain. »
Je me dirigeai vers ma chambre en traînant des pieds pour aller me préparer. Je jurai
de lui faire quitter la soirée avant d'apercevoir ne serait-ce qu'un cheveux de Mr Masen.
Le rond point devant chez Edward était plein d'activité. Les véhicules étaient prises en
charge par un service de voituriers. Depuis la voiture, je voyais l'énorme Grande Roue qui
tournait sur elle-même dans le jardin principal. Ils avaient installé des tentes multicolores et
dessous, il y avait des tables de pique-nique. Le Camp d'été était une fête pour tous les
membres du staff et les volontaires du NWBF, ainsi que pour les conseillers du camp, les
campeurs et leur famille. C'était ce qu'Alice faisait pour remercier tout le monde d'avoir fait
de ce camp un si grand succès. C'était aussi entièrement payé par son frère. Il lui donnait
l'argent pour qu'elle puisse faire ça pour toutes ces personnes.
Jasper s'arrêta et un jeune homme m'ouvrit la porte. Je regardai la maison, me
demandant si Edward était à l'intérieur à se cacher ou à faire semblant qu'il n'y avait personne
ici. Plus j'y pensais, plus je me disais qu'il avait dû rester en ville pour ne pas avoir à supporter
tout ça. J'en étais persuadée jusqu'à ce que nous arrivâmes au poste de sécurité et que je vus
Tyler. Il n'aurait pas été là si ce n'avait pas été le cas pour Edward.
« Mlle Swan. » dit Tyler quand nous approchâmes. Je lui fis un petit signe de tête, me
rappelant douloureusement de la dernière fois que je l'avais vu. Je me rappelais parfaitement
du bruit qu'avait fait Edward en jetant les affaires de son bureau et le visage de Tyler quand il
avait réalisé ce qui se passait.
« Nom ? » demanda un autre homme. Il avait un bloc-notes et une oreillette
extravagante.
« C'est bon pour eux. Mlle Swan et Mr Hale sont les invités de Mlle Masen. Laisse-les
passer. » répondit Tyler à ma place.
L'homme au bloc-notes m'observa pendant une seconde puis il nous fit signe de
passer.
« Eh bien, maintenant je sais qu'il est là. » soufflai-je à Jasper.
« On s'en va quand tu veux. »
« Promis ? »
« Promis. » affirma-t-il en passant un bras par dessus mes épaules. « Allez, allons te
gagner un gros animal en peluche. Je suis super doué au base-ball. Je suis sûr que je pourrais
faire tomber une pyramide de bouteilles de lait vides. »
« Jaz ! »
On l'entendit avant de l'entendre. Alice traversa la foule, retira son oreillette et se jeta
dans les bras de Jasper. C'était comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis une éternité. En réalité,
ils étaient sortis dîner la veille. Alice était une Masen qui n'avait pas de mal à montrer ses
sentiments. Peut-être qu'Edward avait une sorte d'anormalité génétique.
« Bella, je suis trop contente que tu sois venue ! » dit-elle se détachant finalement de
mon meilleur ami. « On va trop s'amuser. Il faut absolument que tu fasses un tour dans la
Grande Roue et s'il te plaît, mange quelque chose. On a plein de nourriture. Il faut que vous
vous goinfriez tous les deux ce soir. »
La pelouse principale d'Edward était couverte de stand de fête foraine. Il y avait des
lumières immenses et agaçantes et des animaux en peluche à gagner. Je vis au moins cinq
gamins se promener avec des ours ou des chiens en peluche qui étaient plus gros qu'eux. Il y
avait aussi des stands qui servaient de la barbe à papa, des granités, du pop-corn et tout autre
sucrerie imaginable. À côté des tentes, il y avait aussi des immenses barbecues où des
hommes avec des tabliers et des toques de chef préparaient des hamburgers, des hot-dogs et
des saucisses pour les gens. Apparemment, cette fête foraine avait coûté une petite fortune.
Évidemment, Edward était très riche alors ça ne représentait rien pour lui. Je devais bien
admettre que ça avait l'air vraiment marrant.
Alice ajusta son oreillette et dit à quelqu'un de rester en ligne.
« Il faut que j'aille vérifier quelques trucs mais je vous retrouve plus tard, les gars. On
pourra manger ensemble. »
Jasper l'embrassa chastement sur la joue. « C'est une bonne idée, mon cœur. Il faut que
j'aille lui gagner un ours en peluche. » dit-il en me montrant du pouce.
J'allais protester et lui expliquer que j'étais parfaitement capable de me gagner mon
propre animal en peluche quand j'entendis mon prénom.
« Bella ! »
Je me tournai et vis Riley se précipiter dans ma direction.
« Riley, salut. » dis-je en lui faisant un petit signe gêné.
« J'espérais que tu serais là. » dit-il en me faisant un sourire sincère.
« C'est super marrant, non ? Mais je ne peux pas rester. » J'essayais d'ignorer le fait
que Jasper souriait comme un malade en nous observant.
« C'est incroyable. Alice nous épate tous les ans avec une soirée géniale. Mais cette
année, son frère l'a vraiment laissée faire tout ce qu'elle voulait. »
« Edward était un vrai saint pour cette histoire. » Alice sautait toujours sur l'occasion
de dire quelque chose de positif sur son frère. « Il est de tellement bonne humeur depuis un
mois environ. C'était presque trop facile d'obtenir ce que je voulais. Je ne sais pas pourquoi
mais la générosité d'Edward était à son maximum. » Elle me regarda, cherchant une réaction.
Je ne bougeai pas. Edward et moi avions rompu. Peu importe à quel point je l'avais rendu
généreux ces dernières semaines. En plus, personne ne pouvait être sûr que je l'avais rendu
généreux. Qui pouvait savoir pourquoi il avait décidé de la laisser faire tout ce qu'elle voulait
cette fois-ci.
Néanmoins, Riley n'était pas là pour parler à Alice à propos d'Edward. Il n'était
intéressé que par moi. « Alors, je suis allée au Flowers Bar et c'était génial. Tu avais
carrément raison. Je ne sais par pourquoi je n'y étais pas allé avant. »
Jasper intervint. « Tu n'étais jamais allé au Flowers avant ? Le buffet est incroyable.
Bella et moi avions l'habitude d'y aller tout le temps. Pourquoi on n'y est pas retourné ces
derniers temps ? On devrait y aller. » Alice le regarda d'un air perdu. « Il faut qu'on y aille ce
week-end. Tous les quatre. Qu'est-ce que t'en dis, Riley ? Ça serait génial. »
Le fait que je n'ai pas étranglé Jasper devant tous ces témoins fut une vraie preuve que
j'avais un contrôle de moi incroyable. Est-ce qu'il était sérieusement en train d'essayer de le
casser avec moi sur la putain de pelouse d'Edward ?
Alice semblait horrifié. « On peut pas ce week-end. On... a d'autres trucs... des trucs
qu'on doit faire... des choses qui ne peuvent pas attendre... des choses... on a des choses. Il
faut que j'aille voir un des stands. Jasper, est-ce que je peux te parler une seconde ? » Elle
l'attrapa par le t-shirt et l'entraîna loin de Riley et moi.
« D'accord, je suppose qu'ils sont occupés. » dit Riley. Il arqua un sourcil et plongea
ses mains dans ses poches.
« Avec des choses. » ajoutai-je en hochant la tête.
Nous éclatâmes de rire. C'était la première fois que je rigolais cette semaine. Ça faisait
du bien.
Riley était un garçon très beau. Il avait des cheveux blonds courts qui remontaient sur
le devant. Il était musclé mais mince et devait mesurer environ un mètre quatre vingt, ce qui
était un critère essentiel pour moi. Je ne pouvais pas m'imaginer sortir avec un homme qui ne
faisait pas au moins cette taille-là. Edward faisait la taille parfaite, un mètre quatre-vingt huit.
Ma tête pouvait reposer parfaitement sur ses pectoraux impressionnants et je pouvais écouter
son cœur battre lorsqu'il m'enlaçait. J'adorais quand il posait son menton sur ma tête. J'aimais
aussi quand il posait ses mains dans le creux de mon dos, et qu'il les faisait parfois glisser sur
mes fesses. Ça n'avait rien de grossier ou de trop sexuel mais généralement, ça m'était le feu à
mon corps.
« Bella ? Tu vas bien ? » demanda Riley. Il semblait très inquiet.
Mes yeux se reconcentrèrent sur le présent. Je sentis mon visage virer au rouge de
gêne. Je ne sais pas combien de temps j'étais restée là à penser à Edward et ses foutues mains.
« Désolée. » dis-je en secouant la tête. « Tu veux aller chercher de la barbe à papa
avec moi ? »
Riley était prêt à faire tout ce que je voulais. Nous nous promenâmes tout en mangeant
des barbes à papa dans des cônes en papier. J'en avais une rose et lui un bleu. Nous avions
respecté la parité sexuelle. Nous observâmes des enfants jouer au chamboule tout. Même
quand ils ne gagnaient pas, on leur donnait un prix pour avoir essayé. À un autre stand, je
souris en voyant le visage d'une petite fille s'illuminer quand elle toucha la dernière pile avec
un ballon. Elle gagna un poster de Taylor Lautner torse nu.
« Tu veux faire un tour de grande roue avec moi ? » demanda Riley après qu'on ait fini
de dévorer la sucrerie fondante. Il tendit la main mais je ne la pris pas.
Riley était un mec sympa, vraiment sympa mais il n'allait rien se passer entre nous. Il
laissa tomber sa main, remarquant mon hésitation.
« On sera que deux étudiants de la UW qui profite d'une fête foraine. C'est tout. » me
rassura-t-il en souriant.
« Je sais. Mes mains sont collantes à cause de la barbe à papa. Peut-être que je pourrais
aller me les laver vite fait. » dis-je pour me rattraper.
Il alla faire la queue et je me dirigeai vers le stand repas pour prendre des serviettes et
une bouteille d'eau. Je me nettoyai les mains et me rappelai à moi-même que j'étais libre de
faire ce que je voulais avec qui je voulais. Riley ne me demandait pas de l'épouser. Il me
proposait de faire un tour dans la grande roue. Je me repris et allai le rejoindre. Alors que
nous échangions des histoires de nos meilleurs souvenirs dans des parcs d'attraction, Alice et
Jasper nous firent quitter la file d'attente.
« J'ai besoin de Riley. » expliqua Alice. « Il nous faut une autre personne au
chamboule humain tout et les filles ont voté pour toi. Viens, je vais te trouver un short pour
que tu te changes. Allez. » Elle en faisait des tonnes.
Jasper roula des yeux mais garda la bouche fermée. Je me demandais ce qui se passait
entre eux.
« On était censé aller faire un tour de manège, Alice. Ça ne peut pas attendre après ça
? » demandai-je. J'avais l'impression qu'elle malmenait ce pauvre garçon à la mode Masen.
« Jasper va venir avec toi. » répondit-elle simplement. « Pas vrai, chéri ? »
Jasper inspira, se gonflant le torse alors qu'il réfléchissait à ce qu'il pouvait lui
répondre. Ils manigançaient quelque chose. Ces deux-là préparaient quelque chose, enfin, au
moins la plus petite des deux.
« Tu viens dans la grande roue avec moi ? Vraiment ? » J'observais mon ami
silencieux d'un air suspicieux.
Le visage d'Alice était tout plissé comme si elle pensait, t'as intérêt à dire oui. Ce
qu'elle ne savait pas, c'était que Jasper souffrait horriblement du vertige. S'il devait un jour se
rendre à l'appartement d'Edward en ville, il allait restait collé au mur intérieur parce que
regarder à travers ces immenses fenêtres l'aurait rendu plus nerveux qu'un arachnophobe dans
une pièce remplie d'araignées.
« Peut-être que Bells et moi, on pourra aller voir les animaux de la petite ferme. »
« Ouais, je crois pas. » raillai-je avec un sourire moqueur. Vingt-quatre ans et il avait
toujours peur de monter dans la grande roue.
« Pourquoi tu ne viendrais pas avec nous ? J'adorerais voir si tu es capable de me
rendre tout mouillé. » me défia Riley d'un air charmeur.
« Je crois que j'adorerais te voir tout mouillé. » répondis-je sur le même ton, surtout
pour embêter Alice. Pour qui est-ce qu'elle se prenait ? C'était une Masen, voilà pour qui elle
se prenait. Une Masen envahissante, méfiante et qui passait son temps à espionner. C'était des
traits de caractère qu'elle partageait carrément avec son frère.
Alice lança un regard mauvais à Jasper qui disait fais quelque chose mais son petit-ami
haussa juste des épaules. Il passa un bras autour de mes épaules.
« T'inquiète pas Al. Elle lance comme une fille. Elle pourra jamais atteindre la cible. »
Je lui donnai un coup de coude dans les côtes et il cria de douleur, rigolant en même
temps.
Alice emmena Riley se changer pendant que Jasper et moi traînions devant la cuve
d'eau.
« Qu'est-ce que c'était que ça ? » demandai-je quand la voie fut libre. Je mordillai
nerveusement ce qui me restait d'ongle au pouce gauche.
Jasper fixa le sol pendant un moment tout en balayant la pelouse parfaite d'Edward
avec son pied. Son pied allait d'avant en arrière, comme s'il essayait de dessiner une ligne
dans l'herbe. « Elle t'aime bien, Bells et c'est son frère. Elle aime la possibilité que tu
représentes. »
« Je représente une possibilité ? Quelle possibilité ? »
« Je ne sais pas. » Il haussa des épaules. « Elle pense que tu lui offres une possibilité. »
« La possibilité d'aller en prison pour m'avoir fait suivre par un détective privée armé
d'un appareil photo ? »
Les yeux noisettes de Jasper rencontrèrent les miens. « Je suis entièrement avec toi. Je
ne le connais pas bien mais depuis le début, j'ai toujours pensé que c'était un nid à problèmes.
C'est sa sœur. Elle l'aime sans condition. Elle est au courant de toutes les merdes qui lui sont
arrivées dans la vie. Elle avoue qu'il peut-être incroyablement pénible mais je suppose qu'il
était moins pénible quand tu étais avec lui. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que je ne
suis pas censé t'encourager à sortir dîner avec Riley ou sinon, je suis mort. Elle espère
qu'Edward et toi pourrez arranger les choses. »
Ma bouche tomba grande ouverte. Je ne savais pas quoi répondre. Alice espérait qu'on
arrangerait les choses ? Nous n'allions pas arranger les choses. Nous avions rompu. J'avais
rompu avec lui et il m'avait laissée faire. Il n'avait même pas essayé de me reconquérir. Il ne
s'était pas jeté à mes pieds ou ne m'avait pas envoyé un énorme bouquet de fleurs avec un mot
dans lequel il m'aurait suppliée de le reprendre. Pas que ça aurait été important mais peut-être
que ça m'aurait fait réfléchir. Peut-être que j'aurais pu reconsidérer la possibilité qu'il
ressentait quelque chose pour moi. À la place, sa vie avait continué. Il s'était fait foutrement
coupé les cheveux la semaine dernière, alors que moi, j'avais de la chance d'avoir réussi à me
doucher pour aller au travail. Edward ne voulait pas vivre une relation de couple avec moi.
Edward ne savait pas comment être en couple.
Alice réapparut avant que je puisse dire quoi que ce soit à Jasper. L'expression sur le
visage de ce dernier semblait me supplier de ne pas lui dire qu'il m'avait avoué ses vraies
intentions. J'avais envie de lui dire que je ne pouvais pas sauver son frère de lui-même. Ce
n'était pas moi qui allait faire changer Edward Masen.
« Pourquoi est-ce qu'on irait pas chercher quelque chose à manger ? » suggéra-t-elle.
Elle essayait de nous éloigner de la cuve de façon pas très subtile.
« Allez-y tous les deux. » répondis-je. « Je veux voir Riley tout mouillé. Il porte un t-
shirt ou il est torse nu ? Si cet homme est torse nu, je vais carrément raté ma cible parce que je
serais foutrement incapable de me concentrer. »
Jasper savait exactement ce que je manigançais et il avait du mal à cacher son sourire.
« Non. Non. Il faut qu'on aille tous manger. » Alice ne lâchait pas le morceau. Elle
nous tirait par le bras.
Riley arriva. Il ne portait rien d'autre qu'un short de bain bleu pâle. Je ne mentais pas
sur le fait que j'allais être distraite par son corps. Lorsqu'il ne portait pas de t-shirt, il était une
distraction plutôt plaisante.
« Vous êtes prêtes à relever un défi, Mlle Swan ? » Il me fit un sourire moqueur, les
mains sur les hanches.
« Oh. Mon. Dieu »
Je tournai la tête vers la voix d'Alice. Elle semblait sur le point de s'évanouir, presque
comme si elle avait vu un fantôme. Elle ne me regardait pas, elle ne regardait pas non plus
Riley. Elle fixait un point plus loin. Je me tournai pour voir ce qui la faisait péter un câble.
De l'autre côté du lac, tel un dieu grec, se trouvait nul autre que Mr Masen en
personne. Non seulement il faisait son apparition au festival d'été d'Alice mais en plus, il
portait le t-shirt et le jean que je lui avais offerts. Il avait aussi mis une casquette de base-ball
et des lunettes de soleil qui le rendait anormalement beau. Il ressemblait à une personne
normale. Néanmoins, il n'y avait rien de normal chez Edward. Si Alice n'avait pas eu l'air
aussi abasourdie, j'aurais pu croire que c'était elle qui avait organisé ça.
« Qu'est-ce qu'il fout ici ? » croassa-t-elle, figée sur place. « Qu'est-ce qu'il porte
putain ? »
Je cachai mon sourire de ma main. Je ne voulais pas qu'il pense que je lui souriais.
« Jolie fête, Alice. » dit-il quand il arriva à notre hauteur.
« Merci. » répondit-elle. Un air ahuri s'étalait toujours sur son visage.
« Jasper. » lança Edward en lui faisant un signe de tête même si Jaz le regardait d'un
air mauvais, les bras croisés.
Il se tourna vers moi et arrangea sa casquette. Il ne semblait pas savoir quoi faire de
ses mains puisqu'il ne pouvait pas les passer dans ses cheveux.
« Isabella, ça me fait plaisir de te revoir. » dit-il, rendant mes genoux faibles. J'étais
tellement frustrée de voir mon manque de contrôle quand j'étais près de lui. Est-ce qu'il allait
toujours avoir cet effet là sur moi ? J'avais bien peur que ça soit le cas.
« Edward. » Ma voix était assurée mais douce.
Il détourna son attention sur Riley. « Personne à moitié nue dont je ne connais pas le
nom. »
C'était une bonne chose qu'il portait des lunettes de soleil parce quelque chose me
disait que si ses yeux avaient été visibles, Riley aurait sans doute tué par des rayons mortels.
« Riley, Riley Biers, Mr Masen. Je suis un des moniteurs du camp. »
« Est-ce que c'est mon maillot de bain ? » Edward fixait le seul petit vêtement qui
couvrait le corps de Riley.
« Je l'ai laissé l'emprunter. Il va dans la cuve. » lança Alice d'une voix sonnante de
nervosité.
Riley me fit un clin d'œil. « Allons-y, Bella. Voyons voir si tu peux me mouiller. » Il
monta les marches et se percha précairement sur le petit siège. Edward me regarda avec un
sourire en coin amusé.
« Tu vas rester dehors ? » demanda Alice à son frère.
« Pourquoi pas ? »
« Tu ne sors jam... »
Il l'interrompit. « J'essaye de faire des choses que je ne fais jamais, Alice. Est-ce qu'il y
a un problème ? »
Elle secoua la tête. « Non. Je suis contente que tu sois là. Je veux dire, tu es la raison
pour laquelle tout ça est possible. J'ai toujours voulu que tu viennes pour en profiter. Je vais te
faire un câlin maintenant, alors ne panique pas. »
Elle semblait sur le point de pleurer alors qu'elle passait ses petits bras autour de son
cou. Elle l'enlaça pendant quelques secondes. Il lui tapota le dos, lui signalant qu'il était mal à
l'aise avec sa démonstration d'affection. Elle le relâcha et s'essuya les yeux. Je me demandais
s'il savait à quel point c'était important pour elle qu'il soit là.
Tout comme Riley, Edward ne semblait être intéressé que par moi. « Alors, Isabella, tu
penses que tu pourras toucher la cible ? »
Je haussai des épaules, soudainement à court de mots. Edward s'approcha de la table et
prit les balles que tenait la fille du stand. Il m'en lança une.
« Voyons voir ce que tu vaux. »
Je n'avais jamais déclaré que j'avais un quelque don en sport. En fait, je n'avais aucun
talent en quelque sport que ça soit. Néanmoins, le base-ball était le pire sport pour moi. En
gros, je jetai comme une fille. Une toute petite fille avec un problème d'acuité visuelle et une
paralysie moteur en plus. J'essayai de le dissimuler en faisant un mouvement cool mais quand
la balle quitta ma main, je vis immédiatement qu'elle n'allait pas atteindre sa cible. Bon sang,
j'allais avoir de la chance si je ne touchais pas un passant innocent. Mon premier lancer partit
trop haut et loupa de peu un mec à moustache.
« Désolée ! » criai-je en lui faisant un petit signe de la main quand il se tourna pour
voir qui lui avait lancé une balle à la tête.
« Oh, allez Bella ! T'as besoin de lunettes ou quoi ? Je suis juste là. » Riley me
provoquait depuis sa place.
Edward me jeta la balle numéro deux et je la lançai un peu moins loin. D'accord,
beaucoup moins loin. Elle tomba à environ un mètre de la cible. Peut-être que je compensais
pour mon lancer d'avant.
« Bella, Bella. Ma petite sœur de dix ans lance mieux que toi ! » cria Riley.
« Détends-toi. Tu réfléchis un peu trop. » dit Edward en me passant la balle numéro
trois.
Ha ! Je réfléchissais trop ? Je ne pouvais pas réfléchir du tout. Il se tenait à moins d'un
mètre de moi. J'avais de la chance de me rappeler comment on faisait pour respirer.
Je lançai la balle suivante et elle alla directement toucher la jambe d'un ado. Je
m'excusai et le gamin la lança à Edward qui avait levé la main. Son sourire me disait qu'il
appréciait un peu trop mon humiliation.
Il me tendit la balle numéro quatre. « Tu peux le faire. Inspire profondément, bébé. »
Maintenant, il fallait que j'inspire profondément parce qu'il venait de m'appeler bébé.
Il n'avait plus vraiment le droit de me donner un petit nom parce qu'on avait rompu et tout.
J'inspirai trois fois alors que Riley continuait à me provoquer.
« Peut-être qu'on pourrait rendre les choses plus intéressantes. Si tu ne touches pas la
cible, je vais te jeter dans la cuve. C'est toi ou moi, Jolie Bella ! »
Il flirtait et il le savait. Je le savais et Edward le savait. Je mordis ma lèvre et lançai la
balle. Elle ne s'approcha même pas de la cible. Je vis les lèvres de Riley former un sourire
satisfait et puis... PLOUF !
La cible fut touchée par une balle rapide comme l'éclair et Riley tomba dans l'eau sans
avertissement. Je me tournai vers Edward. Ce dernier avait un sourire jusqu'aux deux oreilles
et ses mains étaient vides. Je le fixai pendant quelques secondes.
« Quoi ? » dit-il en levant les mains. « Ce gamin pensait pouvoir poser ses mains sur
toi s'il ne tombait pas à l'eau. Je n'allais certainement pas laisser ça arriver. »
Avant que je puisse dire quoi que ce soit, Alice sauta entre nous. « Bon, allons manger
! » Elle passa son bras sous le mien et m'entraîna vers la tente repas.
Je criai un au revoir à un Riley trempé qui toussait à cause de l'eau dans ses poumons.
Edward et Jasper nous suivirent.
Nous trouvâmes une table de pique-nique libre et après avoir installé notre repas, nous
nous assîmes en silence pour manger. Edward avait pris un cheeseburger mais il le regardait
comme si c'était un met étranger qu'il n'avait jamais vu auparavant. Cet homme n'avait jamais
dû manger de cheeseburger de sa vie. Il mordit dedans et un peu de ketchup gicla de l'autre
côté, atterrissant sur la table. Je retins mon rire du mieux que je pus mais il me surprit et me
regarda en plissant les yeux, comme s'il était en colère.
J'observai les gens autour de nous sous la tente, essayant de ne pas poser mon regard
sur lui. Je remarquai un grand panneau qui indiquait la sortie. Il y avait une photo d'une
magnifique femme rousse souriante. Elle avait passé ses bras autour de deux enfants, un
garçon et une fille mais c'est ce qui était écrit qui attira mon attention plus que tout.
Merci de soutenir le Camp à la Mémoire d'Elizabeth Masen !
Je regardai une nouvelle fois la photo. Le garçon avait une dizaine d'années. Ses
cheveux auburn et ses yeux verts ressortaient malgré la distance. La petite fille était petite et
fine. Elle avait les yeux noirs et un sourire contagieux. Elle ne devait pas avoir plus de huit ou
neuf ans. C'était eux. C'était la mère d'Edward. Mes soupçons se révélaient vrais. Elizabeth
Masen était morte dans l'incendie qui avait blessé Alice.
J'avalai la nourriture que j'avais dans la bouche alors que la révélation s'installait dans
mon esprit. Je regardai Edward. Il avait remarqué mon changement d'humeur. Il jeta un coup
d'œil par dessus son épaule pour voir ce que je fixais. Il se tourna immédiatement. Il savait
que j'avais compris. Sa mâchoire se serra. Il posa sa nourriture et repoussa son assiette avant
de se mettre à tortiller sa serviette sur ses genoux. Il la jeta sur la table. Je pouvais l'entendre
crier ''Terrain Miné ! » dans sa tête.
Sa mère était morte dans l'incendie. Sa sœur avait été gravement brûlée. Il n'était pas
brûlé et je n'avais aucune idée de ce qui était arrivé à son père. La raison pour laquelle il
donnait de l'argent à l'association d'Alice sans jamais participer aux différents événements
devint claire. Les blessures d'Edward n'était toujours pas guéries.
« J'ai fini moi aussi. Tu veux aller te promener ou jouer à un autre jeu ? » proposai-je.
J'avais besoin de lui parler mais je ne voulais pas le faire devant Alice ou Jasper.
Il soupira. Il n'avait aucune envie de m'en parler mais il me suivit quand même. Je
marchai devant lui tout en réfléchissant à ce que j'allais lui dire. J'avais besoin qu'il s'ouvre à
moi. J'avais besoin qu'il me raconte ce qui s'était passé et si ça avait un rapport avec le fait
qu'il ne pouvait pas me faire confiance ou m'aimer.
Je me dirigeai vers la barrière à côté des écuries. Les chevaux étaient rentrés et il n'y
avait personne. Je m'appuyai contre la clôture blanche et posai un pied sur la barre du bas.
Edward ajusta sa casquette, la retirant avant de la remettre.
« Parlons-en. » lançai-je. Je décidai de ne pas lui poser de questions mais plutôt de
directement lui dire comme il le faisait tout le temps avec moi.
« Il y a plusieurs ''choses'' entre nous, Isabella. Par quoi tu aimerais commencer ?
J'adorais parler de la ''chose'' que j'ai jeté à l'eau un peu plus tôt. C'était le même gamin que la
dernière fois, pas vrai ? »
« Ne joue pas les petits-amis jaloux, Edward. Tu n'es pas mon petit-ami. »
« Une autre ''chose'' dont on pourrait parler. » répondit-il. Il plongea ses mains dans
ses poches. Il était prêt à parler de tout sauf de son passé. Il était tellement frustrant.
« Passons d'abord en revue tes ''choses'' et on parlera des miennes ensuite. Qu'est-ce
que t'en dis ? » proposai-je. Je savais qu'il allait falloir que je lui donne quelque chose qu'il
voulait si je voulais moi aussi avoir quelque chose en retour.
« Très bien. » concéda-t-il. Il prit un petit caillou et le jeta au loin. « C'est avec ce
genre de garçon que tu veux être ? »
Parfois, Edward parlait comme s'il avait cent ans.
« Ce n'est pas juste parce que je parle à quelqu'un que je veux être avec cette personne.
Je ne vais pas me sentir mal parce que je discutais avec un gentil garçon qui n'imaginerait
sans doute pas mal me parler ou me menacer. »
Edward remit ses lunettes de soleil. C'était difficile de savoir ce qu'il ressentait sans
voir ses yeux. « Tu ne devrais pas te sentir mal à propos de ça. De toutes les personnes que je
connais, tu es bien celle qui mériterait d'être avec quelqu'un de bien. »
Je commençais à être rapidement agacée. « Qu'est-ce que ça à voir avec nous ? »
« Nous. » Il laissa échapper un rire sans humour. « Je ne suis pas quelqu'un de bien,
Isabella. On a déjà établi ce point. » répondit-il en se frottant la nuque. Il était blessé. Je le
sentais sans même voir ses yeux.
« Tu es quelqu'un de bien ! Quand tu veux l'être. » clarifiai-je. Je m'éloignai de la
barrière en me poussant avec mon pied.
« Tout ça. » dis-je en désignant la fête foraine sur sa pelouse. « C'est quelque chose
que tu fais pour les autres. Ta générosité rend tout ça possible. Sans oublier ce que tu as fait
pour ta sœur aujourd'hui. Est-ce que tu as vu son visage quand elle t'a vu ? Ça voulait dire
tellement pour elle que tu sois là. »
Il fixa le sol, les mains dans les poches. « Je ne suis pas sorti pour ma sœur. »
« Ce n'est pas ce qui est important. Ta présence est tout ce qui importe pour elle, peu
importe tes raisons. »
« Est-ce que mes raisons sont importes pour toi ? » Il me jeta un regard, la tête
toujours baissée. Je n'arrivais pas à savoir s'il réalisait à quel point il était transparent parfois.
« Est-ce que ça devrait être important pour moi ? »
« Ça ne compte sans doute pas. Tu m'as bien fait comprendre que tu en as fini avec
moi. Je n'ai jamais été assez bien pour toi. »
Son auto-appitoiment n'allait pas marcher avec moi. C'était comme s'il oubliait
pourquoi je l'avais quitté une semaine auparavant.
« Tu n'es plus mon petit-ami non pas parce que tu n'es pas quelqu'un de bien, Edward
mais parce que tu étais persuadé que j'étais quelqu'un de mauvais. Tu as imaginé le pire sur
moi et tu m'as abandonnée. Tu as agi comme si tout ce qu'il avait entre nous ne voulait rien
dire, comme si je ne voulais rien dire. »
Ça attira son attention. Il leva la tête. « Rien ? Bon sang, est-ce que tu as la moindre
idée de la façon dont tu as retourné mon monde ? À cause de ce que je suis, je dois penser au
pire. Je ne peux pas faire confiance aux autres. Les gens sont avides. Les gens sont égoïstes.
Les gens attendent des choses de moi. Les gens veulent me prendre des choses parce que je
les ai et pas eux. »
Il faisait les cents pas devant moi. Il avait sorti les mains des poches et les bougeait
dans tous les sens tout en parlant.
« Mais toi, tu es entrée dans ma vie et tu ne veux rien ! Non seulement tu ne me
demandes rien mais en plus, tu me donnes des choses. Tu as payé le dîner même si j'étais un
gros enfoiré. Tu m'as acheté un cadeau sans rien attendre en retour. » Il tira sur son t-shirt. «
Tu m'as fait des Rices Krispies parce que tu t'inquiétais que je n'en ai jamais mangé avant. À
cause de toi, Isabella, je ne sais plus rien ! »
Il retira sa casquette. Il avait besoin de tirer sur ses cheveux alors que son agitation
augmentait. Je n'avais pas réalisé que le fait que je le traitais comme une personne normale
l'avait autant perturbé.
« Tu me fais ressentir des choses que je n'ai jamais ressenti avant. J'ai l'impression de
ne pas faire confiance parce que je ne peux pas comprendre. Tu me rends fou parce que tu ne
réponds jamais par ce à quoi je m'attends. Alors, j'ai tout foiré. J'ai tout foiré parce que j'ai
laissé mon passé dicter mes attentes. J'aurais dû savoir que tu étais différente. Tu es différente
et c'est une chose que j'aime et que je déteste en même temps. J'aime que tu me surprennes.
J'aime que tu me défis mais je déteste ne pas savoir ce que tu vas faire ou dire. Je déteste que
tu ne me veuilles pas comme je te veux. Je déteste le fait que tu m'aies tellement manquée. Tu
m'as tellement foutrement manqué que ça fait mal de penser à toi ! »
Mon cœur cessa de battre avant de repartir à toute vitesse. Je lui avais manqué. Il
pensait qu'il me désirait plus que je ne le désirais. Je fis un pas vers lui pour qu'il arrête de
faire les cents pas. Je lui retirai ses lunettes de soleil et les jetai au sol. Même ses yeux
semblaient comme fous. Ils étaient incapables de rester concentrer ou autre. Je posai mes
mains sur ses joues et il ferma les yeux.
« Tu as tort sur une chose. » le contrai-je. Il ouvrit ses yeux, verts et brillants. « Je
veux des choses de toi. Je veux que tu me fasses confiance. Je veux que tu me laisses entrer.
C'est tout ce que j'ai toujours voulu de toi. »
« C'est pour ça que tu me fais si foutrement peur. » murmura-t-il. « Et si je te laisse
entrer et qu'ensuite tu partes ? »
« Tu prends tout à l'envers. Je ne te quitterais que si tu refuses de me laisser entrer. »
Je voulais juste qu'il me croit, j'en avais besoin. C'était le moment de parler de ma''chose''. «
Ta mère est décédée dans l'incendie qui a blessé Alice, pas vrai ? »
Il hocha la tête alors que je le tenais toujours.
« C'est pour ça que tu ne viens pas à ce genre de choses. Ça te fais mal de penser à
elle. »
Edward hocha à nouveau la tête et puis, ferma les yeux de toutes ses forces. « J'aimais
ma mère. Elle était la seule personne que j'ai jamais aimé et elle m'a abandonné. »
« Je suis désolée, bébé. » Je lâchai son visage et enroulai mes bras autour de son cou.
Il laissa tomber sa tête sur mon épaule et me serra contre lui comme si sa vie en dépendait.
C'était pour ça qu'il était cassé. La façon dont les gens l'avaient traité à cause de son
argent avait complètement tout fait foirer. À cause de ça, il croyait maintenant que les gens ne
tenaient à lui que parce qu'ils pouvaient lui prendre quelque chose mais Edward avait été brisé
lorsqu'il avait perdu sa mère dans l'incendie. Il avait peur de tenir à quelqu'un parce qu'il avait
peur de perdre cette personne.
« J'ai besoin de toi, Isabella. J'ai tellement besoin de toi. »
Je lui avais manqué, il me voulait et il avait besoin de moi.
Putain de merde. Tout mon combat fut anéanti en un instant. Tout ce que je voulais,
c'était entrer à l'intérieur avec lui et nous fermer du reste de ce monde de fous.
« Alors, crois-moi quand je te dis que je ne suis pas là pour te blesser. Rien de mal ne
va arriver si tu me laisses entrer. Je veux dire, regarde, tu m'as dit quelque chose de personnel
et rien n'a exploser. » dis-je contre son cou tout en passant mes doigts dans ses cheveux au
niveau de sa nuque.
Presque au moment où mes paroles quittèrent ma bouche, il y eut un série d'explosions
bruyantes. On aurait dit un feu d'artifice mais il ne faisait pas encore noir. Ça n'avait aucun
sens de le lancer maintenant. Je rigolai en voyant à quel point le timing était bizarre mais
Edward se redressa immédiatement et regarda autour de nous. Ses yeux s'écarquillèrent.
« Quoi ? » Je voyais bien qu'il ne trouvait pas ça aussi drôle que moi.
Il fit un pas en arrière et regarda les écuries. « Le bruit vient de là et le feu d'artifice est
censé se passer du côté nord de la propriété, loin des écuries. »
C'est à ce moment-là que nous vîmes de la fumée. De la fumée grise qui s'élevait de
l'étable.
Edward devint blanc. « Va chercher Tyler, Isabella ! Dis-lui de faire venir les
pompiers par ici, maintenant ! »
Je me mis à courir vers la maison mais lorsque je jetai un coup d'œil par dessus mon
épaule, je m'arrêtai. Edward était en train d'entrer dans l'écurie en courant. Cette même écurie
qui était en feu.
« Edward ! » Je voulais aller après lui mais je savais qu'il fallait que j'aille chercher de
l'aide. Je sortis mon portable et appelai Jasper. Heureusement, il décrocha aussitôt.
« Jasper, dit à Alice de contacter les pompiers. Les écuries sont en feu ! Quelqu'un a
lancé le feu d'artifice à l'intérieur ! »
« Quoi ? C'était ça ce bruit ? Merde. » Jasper fit passer le message. « Où est-ce que tu
es ? »
« Je suis juste à coté de l'écuries. Jasper... » J'avais peur et commençais à paniquer. «
Edward a couru à l'intérieur. Il m'a envoyé chercher les pompiers mais lui, il est entré. Il faut
que tu les fasses venir tout de suite ! »
« C'est quoi ce bordel ? » cria Jasper d'une voix aiguë. J'entendais qu'il courait. Je me
tournai vers la foule et vis Jasper et Alice qui arrivaient rapidement vers moi.
Je raccrochai et les attendis. Je regardai vers les écuries qui étaient maintenant
englouties par les flammes. L'endroit s'était emballée si vite. Tout ce foin était le combustible
parfait. Les deux Palominos sortirent par les portes et entrèrent dans le champ. Ils galopaient
comme s'ils savaient qu'ils le devaient pour sauver leur vie.
« Où est Edward ? » cria Alice en arrivant à mes côtés. « Où est-il ? » Je voyais la
panique pure sur son visage.
Je détestais devoir lui dire ça. Je sentis les larmes me monter aux yeux. Je n'eus qu'à
me tourner vers les écuries pour qu'elle comprenne.
« Non ! » Alice partit vers le bâtiment en flammes. Jasper l'attrapa par la taille et
l'attira en arrière. Elle continua à se débattre et à hurler.
Finalement, la porte s'ouvrit et Edward sortit avec le pur sang arabe gris. Il la guidait
par les rênes. Elle était nerveuse et il avait du mal à la contrôler. Une fois qu'ils furent à
l'extérieur du bâtiment en feu, Edward la lâcha et elle s'éloigna rapidement.
Je courus à toute vitesse vers lui et me jetai dans ses bras, enveloppant mes jambes et
mes bras fermement autour de lui. Son corps était tellement chaud. Il toussait beaucoup mais
il me retint quand même contre lui. Je n'ai aucune idée du temps que nous passâmes ainsi. Il
toussait et je pleurais.
« Je n'ai pas pu le sauver. » finit-t-il par dire. Il semblait très affecté. Je n'avais aucune
idée de ce dont il parlait. Puis ça me percuta. Twilight. Twilight était toujours à l'intérieur. «
Je suis désolée. »
J'allais me mettre à lui crier dessus pour avoir risquer sa vie simplement pour son
cheval préféré mais un pompier l'attira et l'emmena pour l'examiner. À cause du feu d'artifice
qui avait été organisé ce soir-là, ils avaient fait venir les marshals et les pompiers sur place. Ils
se trouvaient non loin de là où devait se passer le spectacle. Quand ils arrivèrent aux écuries,
c'était déjà trop tard. Il ne restait que des cendres.
Mais je n'eus pas besoin de crier sur Edward, Alice le fit pour moi. Alors qu'il était
assis, elle ne le lâchait pas. Elle s'agenouilla à côté de lui et se mit à le frapper avec ses
poings.
« Comment est-ce que tu as pu faire ça ? Comment est-ce que tu as pu me faire ça ? »
Edward leva les bras pour protéger sa tête alors qu'elle continuait à le frapper. Il
toussait comme un malade mais elle s'en fichait.
« Tu as tellement peur d'être comme lui mais en fait, tu es exactement comme elle !
Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Pourquoi ? Tu es tellement stupide ! Tu m'entends ? Je ne
t'aurais jamais pardonné ! Jamais ! »
Edward baissa les bras et essaya de les passer autour d'elle. Il la ramena à lui tout en
crachotant et toussant. Alice arrêta de le frapper et s'accrocha à lui de toutes ses forces,
pleurant contre son torse. Esmée et Carlisle sortirent de nulle part et s'approchèrent du frère et
de sa sœur. Carlisle prit Alice et la passa à Esmée. Cette dernière la prit dans ses bras alors
qu'elle continuait à pleurnicher. Carlisle ausculta Edward avant de regarder Tyler. Je n'avais
pas remarqué qu'il était aux côtés d'Edward.
« Il faut qu'il aille à l'hôpital. Maintenant. » dit Carlisle à Tyler. Les deux hommes
levèrent Edward et Tyler sortit son portable.
« Je veux venir. » dis-je en faisant un pas en avant. Ils se tournèrent tous vers moi et
Edward me tendit la main. Je la pris et me tins à ses côtés.
En quelques secondes, la Mercedes d'Edward remontait la route qui menait aux
écuries. Brady arrêta la voiture en faisant un dérapage et Tyler ouvrit la portière pour
qu'Edward puisse monter.
« Je vous retrouve là-bas. » dit Carlisle en la fermant derrière nous.
L'hôpital le plus proche était celui de Kirkland, juste au sud de là-où vivait Edward à
Woodinville. Il ne fallut que dix minutes à Brady et sa conduite professionnelle pour que nous
y arrivions. Tyler les avait appelés avant pour leur dire que nous arrivions et qu'Edward avait
inhalé de la fumée toxique. Quand nous nous garâmes devant les Urgences, quelqu'un nous
attendait déjà.
Ils l'emmenèrent si rapidement que je n'eus pas la chance de lui dire quoi que ce soit.
Je ne faisais pas partie de sa famille alors je n'avais pas le droit d'entrer avec eux. À la place,
j'attendis dans la salle d'attente avec Tyler. Carlisle et Esmée étaient arrivés peu de temps
après nous et Esmée resta avec moi pendant que Carlisle allait prendre des nouvelles
d'Edward. Jasper m'envoya un texto pour me prévenir qu'il ramenait Alice chez elle. Il voulait
aussi que je le tienne au courant. Elle allait vraiment mal d'après ce qu'il disait. Si Edward
avait peur qu'un petit feu de cheminée lui fasse faire des cauchemars, je n'osais imaginer ce
que la vision de son frère dans un incendie de l'enfer allait lui faire.
J'allais plutôt bien jusqu'à ce que je m'assois et que l'énormité de la situation me
percute. Twilight était mort. Edward aurait pu mourir. Je laissai tomber ma tête dans mes
mains alors que les émotions montaient en vague en moi. Esmée me frotta le dos tout en me
murmurant des mots de réconfort.
Carlisle entra quelques minutes plus tard. Mes larmes s'étaient finalement calmées.
« Il est sur oxygène et ils lui font des tests sanguins mais ça devrait y aller. Il a des
brûlures au second degré sur les bras et les mains. Il veut parler à Tyler et ensuite à Isabella. »
dit-il en me faisant un petit sourire.
J'essayai de ne pas être offensée par le fait qu'il voulait d'abord parler à Tyler mais
j'échouai. Tyler remarqua immédiatement ma déception.
« Il y a eu une énorme brèche dans la sécurité, Mlle Swan. Tout cela est ma faute. Il a
besoin de crier sur quelqu'un pour être prêt pour vous. »
Je n'y avais pas pensé à ça comme ça. Je hochai la tête et Tyler suivit Carlisle vers la
chambre d'Edward.
Une brèche dans la sécurité ? Est-ce que quelqu'un avait fait ça exprès ? Pourquoi est-
ce que quelqu'un aurait voulu mettre le feu aux écuries d'Edward ? Un frisson remonta le long
de ma colonne vertébrale.
Carlisle revint dans la salle d'attente pendant que Tyler et Edward parlait du problème
du sécurité qui avait eu lieu. Il avait un sac plastique à la main.
« Voilà les affaires d'Edward. Je me disais que ce n'était pas une bonne idée de laisser
son argent et ses affaires comme ça. » Il tendit la poche à Esmée.
À l'intérieur, j'y vis son porte-feuille, une grosse liasse de billet, une montre et son
portable.
« Il va vouloir son téléphone. » dis-je. Je savais qu'il allait vouloir être au courant de
tout ce qui se passait une fois que Tyler allait retourner à la propriété. « Peut-être que je
devrais lui apporter quand j'irai le voir. »
Esmée hocha la tête et plongea sa main dans le sac pour l'attraper. Elle le prit et laissa
échapper un petit rire. Carlisle et moi la regardâmes avec curiosité.
« Quoi ? » demanda-t-il alors qu'elle me tendait le portable. Elle replongea sa main
dans le sac.
« Il avait un nickel dans sa poche. C'est vraiment bizarre, non ? Pourquoi est-ce qu'il a
un nickel dans sa poche ? »
Mon cœur se serra quand elle sortit le nickel brillant du sac, le tenant entre son index
et son pouce.
Putain de merde. Je lui avais manqué, il me voulait, il avait besoin de moi et il se
promenait avec un nickel.
« Est-ce que je peux l'avoir ? » sanglotai-je presque.
Esmée sembla surprise mais me le tendit quand même. Un nickel. Ça ne pouvait pas
être une coïncidence. Je le serrai dans ma main et pressai mon poing contre ma poitrine alors
que mes larmes coulaient librement.
Quand ce fut mon tour d'y aller, je n'étais pas sûre de savoir comment gérer toutes les
questions qui trottaient dans ma tête. Edward était assis sur un lit d'hôpital. Il portait une
chemise d'hôpital d'un bleu horrible et un masque à oxygène lui couvrait le nez et la bouche.
Ses bras étaient recouverts de gaze blanche. Il ne toussait plus mais il avait l'air fatigué
comme si même le fait de respirer était difficile.
Je m'assis à côté de lui, tirant la chaise pour me rapprocher autant que possible de lui.
Il prit ma main et retira son masque.
« Merci d'être venue avec moi. » dit-il d'une voix rauque.
Je pris le masque et le remis en place sur son visage. « Ne t'avise même pas de le
retirer. »
Il me fit un petit sourire moqueur et un salut militaire. Maintenant n'était pas le
moment pour lui poser les questions que j'avais en tête. Maintenant, c'était le moment pour
être avec lui.
« Mon t-shirt et mon jean sont fichus. » marmonna-t-il sous son masque.
Je souris. « C'est pour ça que c'est une bonne idée de ne pas acheter des vêtements qui
coûtent beaucoup d'argents. Comme ça, quand ils sont bon pour la poubelle, tu peux juste
hausser des épaules et dire. ''Oh tant pis.'' »
Il rigola mais ça le fit retousser. « Mais ils étaient importants. »
« On pourra t'acheter un nouveau t-shirt. » répondis-je, laissant de côté ce que je
voulais vraiment dire. « Mais je ne pourrais pas m'acheter un nouveau toi. » Il savait ça
mieux que quiconque. Alice l'avait déjà frappé et avait rendu les choses très claires.
« Je crois que Twilight a fait une crise cardiaque à cause des explosions. Elles sont
parties juste à côté de lui et il est littéralement mort de peur. Enfin, j'espère que c'est ce qui
s'est passé. »
Je ne pouvais pas penser à une mort plus affreuse que de mourir brûlé vif. Je ne savais
pas si c'était ce qui était arrivé à la mère d'Edward mais je sus soudainement pourquoi il avait
eu ce besoin d'aller là-bas pour sauver les animaux. Il ne supportait pas l'idée que l'un d'entre
eux meurt ainsi. Est-ce que quelqu'un d'autre savait aussi ça de lui ? Je ne pouvais pas me
résoudre à penser à ça. Les questions allaient devoir attendre.
Je tins sa main dans les miennes et l'amenai à mon visage pour qu'il prenne mon
visage en coupe. Son toucher m'avait tellement manquée pendant ces deux semaines. Je
tournai la tête et embrassai sa paume avant de reposer ma joue contre.
« Je t'ai amené ton portable. » dis-je. Je savais que ça allait le faire sourire et ce fut le
cas. Je posai sa main et sortis son téléphone avant de le poser sur le plateau-table à côté de lui.
« Je t'ai aussi amené ça. » Je posai le nickel argenté à côté du portable.
« Eh bien. » soupira-t-il. Il tendit la main pour toucher une nouvelle fois ma joue. «
Maintenant tu sais. »
Douze heures s'étaient écoulées. Douze heures depuis que j'avais fait semblant de
dormir. Douze heures depuis que je m'étais assise sur mon canapé en buvant mon café du
matin pendant que Jasper me faisait un petit discours comme quoi Edward n'avait aucun
pouvoir sur moi. Douze heures depuis que j'avais bêtement cru que je pouvais avaler ce
paquet de conneries.
Sept heures s'étaient écoulées. Sept heures depuis qu'il était entré dans l'Eclipse. Sept
heures depuis qu'il avait prononcé mon prénom et m'avait donnée envie de pleurer. Sept
heures depuis que j'avais appris qu'il avait plus de pouvoir sur moi que je ne voulais
l'admettre.
Cinq heures s'étaient écoulées. Cinq heures depuis que Rosalie m'avait dit de rentrer
chez moi. Cinq heures depuis que j'avais demandé à Angela ce qui s'était dit parce que penser
que je pouvais être avec eux était stupide. Cinq heures depuis que j'avais pleurer dans la pièce
du fond à cause de mon cœur brisé.
Deux heures s'étaient écoulées. Deux heures depuis que ma théorie comme quoi
Elizabeth Masen avait été tuée dans un incendie s'était confirmée. Deux heures depuis que
nous nous étions dirigés vers les écuries. Deux heures depuis que j'avais décidé de lui donner
une dernière chance.
Une heure s'était écoulée. Une heures depuis que nous étions arrivés à l'hôpital. Une
heure depuis que j'avais essayé d'imaginer ma vie sans lui sans le pouvoir. Une heure depuis
que je m'étais mise à penser que j'étais amoureuse d'Edward Masen.
Maintenant, sans aucun doute, je le savais.
Et voilà ! Ils sont presque réconciliés... Je dis bien presque parce que les explications
entre eux restent quand même à venir...
Je trouve qu'Edward s'est beaucoup ouvert sur ce chapitre, alors forcément... dur dur
de lui en vouloir quand même... Il est tellement beau quand il est vulnérable ^^
J'espère que le chapitre vous a plu (non mais vous avez vu sa longueur ! ^^), comme
toujours n'hésitez pas à laisser un commentaire si le coeur vous en dit (ils sont très appréciés
et rares dans le coin XD)
Sur ces belles paroles je vous quitte (ainsi que Zac Effron ^^) il faut que j'aille en
cours... Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 11*: Chapitre 10: Outtake Edward POV

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
J'espère que vous allez bien depuis lundi et tout :)
J'ai pu répondre aux commentaires par MP mais je voudrais aussi remercier o0O-
Eden-O0o (Je ne suis pas folle des chevaux mais c'est vrai que c'était triste :/ mais bon... le
côté positif, c'est que ce n'est qu'une histoire ^^), Dedoune09, serratia46 (Le sosie de RPatz à
Londres ? C'est plutôt cool en fait ^^ J'imagine bien le délire que ça a dû être :)), Sandry, fan
de twa, TeamEdward (James est aussi un personnage important... donc il sera très
récurrent dans la suite de l'histoire ;)), larsand, Jade, S, vanessa, Marie (J'adore moi aussi
quand elle compte les heures ^^ Je trouve que ça donne un petit côté romantique à ce chapitre
plutôt triste :)), karima, laurie (Ahh les maris jaloux ^^), sinthya et katymina !
Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Je sais que beaucoup d'entre vous l'attendez... Alors le voici, le voilà... Le POV
Edward ! Il s'agit du chapitre précédent... Quelques petits trucs sont expliqués alors il a
vraiment son intérêt :) Il n'est pas très long mais bon... au moins, ça m'aura permis de vous le
poster maintenant :)
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes plus vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 10 ~ Edward POV
Vendredi 20 Août, avant midi
Je fixai mon reflet dans la glace. Je boutonnai le dernier bouton de ma chemise et levai
mon col pour mettre ma cravate. Mais quelle cravate, c'était bien là le problème.
Je n'arrivais pas à me décider. Il y avait deux cravates devant moi. Une rouge et une
verte. Je posai la rouge sur mon torse avant de faire de même avec la verte.
Laquelle est-ce qu'elle voudrait me voir porter ?
Quelle pensée idiote ! Elle n'allait pas vouloir me voir peu importe laquelle j'allais
mettre ! Elle n'allait pas vouloir me voir, point barre. Elle en avait fini avec moi. J'avais gâché
mes chances avec mes accusations idiotes. Je m'étais transformé en malade et l'avais fait
passer pour la méchante. Ce n'était pas elle la méchante. Elle était gentille. Trop gentille.
« Char ! » criai-je. Je savais qu'elle détestait quand je faisais ça.
Charlotte et Tyler entrèrent dans ma chambre. Tyler pensait probablement que j'avais
encore cassé quelque chose. Il m'avait surveillé toute la semaine. Il était quasiment devenu
mon ombre, mon ombre Afro-Américaine géante de deux mètres au crâne rasé.
« Mr Masen ? » Charlotte semblait inquiète. Je ne pouvais pas vraiment lui reprocher.
J'avais été encore pire que d'habitude cette semaine. Nous avions des ouvriers qui réparaient
tous les jours les décas de ma rage.
« Verte ou rouge ? » demandai-je en levant les deux cravates.
Une expression perdue s'étala sur leur visage puis ils eurent l'air soulagé.
« Hum. » fit-elle. Elle prit un instant pour réfléchir à ma question.
« Rouge. » lança clairement Tyler qui se tenait derrière elle. « Monsieur. »
« J'allais dire vert. » sourit Charlotte. Elle haussa des épaules.
« Vous êtes d'une putain d'aide tous les deux. » Je me tournai à nouveau vers la glace.
Évidemment, les deux cravates valaient très chères. Toutes mes cravates valaient très chères.
Néanmoins, elle se fichait de la valeur des choses. Ça lui importait peu de savoir si je l'avais
achetée dans une boutique de luxe en Italie ou au Walmart en bas de la rue. Rien que de
penser à cet endroit, j'en eus des frissons. Mais j'y aurais été à nouveau, si c'était ce qu'elle
avait voulu. J'y aurais été tous les jours, si ça voulait dire que je pouvais à nouveau être avec
elle.
« Pourquoi est-ce que vous avez dit vert ? » Je regardai Charlotte.
Elle fit un pas dans la pièce. Elle était moins effrayée qu'à son arrivée dans la chambre.
« Elle fait ressortir vos yeux. » Elle rougit en l'admettant. « Si ça compte. »
Je me regardai dans la glace. Je le voyais. Peut-être que si je me mettais en valeur, ça
allait m'aider à la convaincre de me parler.
« Ouais, je change mon vote. Je prendrais la verte. » lança Tyler depuis la porte.
Je le regardai. Il repartit dans le couloir, sachant que je n'avais plus besoin de son aide.
Je passai la cravate verte autour de mon cou et commençai à l'attacher. Charlotte s'approcha
de moi et m'aida à arranger mon col à l'arrière.
« C'est bien comme ça. Ça sera difficile de détourner le regard. » Elle me sourit dans
la glace.
Je poussai mes cheveux. Ils avaient foutrement poussé. En plus, le fait que j'avais tiré
dessus me faisait ressembler à ce putain de professeur foldingue.
« Si elle arrive à voir mes yeux sous ces putains de cheveux. »
« Eh bien, vous savez, j'ai dû m'occuper de deux garçons et un mari toute ma vie. Je
leur coupais tout le temps les cheveux. Le petit déjeuner est prêt. Si vous voulez, je pourrais
vous couper les cheveux quand vous aurez terminé, avant que vous n'alliez au travail. »
J'inspirai et expirai profondément puis hochai la tête, incapable d'exprimer ma
gratitude. Elle était prête à m'aider, dépassant les limites de ce qu'elle avait à faire. Charlotte
avait toujours été très gentille avec moi. Esmée avait eu raison de la recommander quand je
cherchais une intendante pour la maison. J'avais vraiment de la chance d'avoir quelqu'un
comme Charlotte qui travaillait pour moi. La loyauté dont elle faisait preuve était rare.
J'enfilai ma veste de costume et me dirigeai vers la cuisine pour déjeuner. Après
qu'elle m'ait laissé, j'avais passé le week-end à ne rien faire d'autre que boire. Quand lundi
était arrivé, j'avais essayé de remettre de l'ordre dans tout ça. J'allais me tenir à suivre la
routine de ma vie sans intérêt. Je me levais, mangeais mon petit-déjeuner, allais au travail,
gérais toutes les merdes et puis, je rentrais à la maison, dînais et allais me coucher. Oh et elle
me manquait foutrement. Tout le temps. À chaque seconde de la journée.
Je ne pouvais même plus penser à son prénom. Ça faisait trop mal. Mais ça ne
m'empêchait pas de la voir dans ma tête. Son visage en forme de cœur, ses grands yeux
marron et ses lèvres pleines. J'imaginais son sourire quand elle se levait le matin. Personne
n'aurait dû être aussi heureux en se levant mais elle l'était toujours. Je revoyais aussi
l'expression dévastée sur son visage quand elle m'avait dit que je lui avais manqué pendant
mon absence à Londres. Quand elle m'avait dit qu'elle voulait fêter la bonne nouvelle avec
moi. Quand elle m'avait dit que je lui avais brisée le cœur. Quand elle avait dit que s'en était
fini de nous. Quand elle avait dit que c'était complètement terminé.
J'avalai mon repas, sans le savourer ou prendre la peine de l'apprécier. Charlotte
m'installa au comptoir. Après avoir ramassé mon assiette, elle posa des serviettes sur mes
épaules et mon torse. Elle mouilla mes cheveux avec un vaporisateur et commença à les
peigner.
« Vous n'avez pas idée du nombre de fois où j'ai eu envie de m'introduire discrètement
dans votre chambre la nuit pour vous les couper pendant votre sommeil. » railla-t-elle en
coupant des cheveux sur le côté.
« Je n'imagine même pas comment Tyler vous aurait arrêté si vous vous étiez
approchée de moi avec des ciseaux pendant mon sommeil. » souris-je pour la première fois de
la semaine.
Charlotte s'arrêta pendant une seconde puis elle se remit à me couper les cheveux. « Je
n'y avais pas pensé. »
Je ne voulais pas lui faire peur. « Je suis sûr que vu mon attitude de ces dernier jours,
il vous aurait encouragé à en finir avec moi. Vous n'auriez plus eu à vous prendre la tête avec
moi. »
Les mouvements de Charlotte étaient presque réconfortants. Coiffe, coiffe, tire, coupe,
coupe.
« Personne ne veut se débarrasser de vous. Nous voulons tous que vous soyez heureux.
» Elle s'arrêta de parler avant d'ajouter autre chose avec hésitation. « C'était agréable de vous
voir heureux. »
Je commençais à me sentir heureux. Avant. Avant que j'aie tout foiré.
« Le bonheur ne dure pas. » répondis-je laconiquement. « J'aurais dû savoir mieux que
personne que ça n'allait pas durer. »
Charlotte fit un petit tssk. « Et c'est un homme qui a construit un empire à lui tout seul
qui dit ça. Un homme comme vous devrez croire que tout est possible. »
« Je ne peux pas tout contrôler. Bien que j'aimerais... »
Elle passa devant moi et tira sur mes cheveux, juste au dessus de mes oreilles. Elle
s'assura que tout était de la même longueur. « Vous ne pouvez pas la contrôler mais votre
caractère et votre comportement... c'est une autre histoire. »
Je me tendis à ses paroles. Elle avait raison mais c'était aussi mon employée. Je
n'aurais pas dû lui parler de ces choses-là, d'elle. Évidemment, je n'avais pas d'amis. Pas de
vrais amis. Ce que je considérais comme mes amis étaient aussi payé par moi. Je me
demandais souvent s'ils auraient choisi d'être mes amis si ça n'avait pas été le cas.
« Carlisle pense que je devrais lui parler. M'expliquer. Lui demander pardon pour
avoir sauter sur les conclusions. » Je ne savais pourquoi je partageais toutes ces informations
avec elle mais je savais aussi que Charlotte n'allait en parler à personne. Tout comme je savais
que Carlisle aurait fait de même. Mon oncle était un homme bien. Il ne m'avait jamais mis la
pression et avait toujours accepté ma distance tout en m'acceptant comme son fils même si je
ne suivais pas ses conseils.
Charlotte s'arrêta de couper mes cheveux et posa gentiment sa main sur mon épaule. «
J'ai toujours pensé que votre oncle est un homme très intelligent. »
Je savais qu'elle allait dire ça. Le seule problème, c'était que je n'avais aucune garantie
qu'elle allait accepter mes excuses et encore moins me reprendre. Elle méritait bien mieux
qu'un enfoiré émotionnellement retardé. Je n'aurais jamais dû l'entraîner dans une relation
amoureuse avec moi. Pour moi, il valait mieux que je vive des histoires sans lendemain avec
des corps sans visage et sans nom. Comme ça personne n'était blessé, surtout pas moi.
Charlotte me regarda et utilisa son peigne pour coiffer mes cheveux de devant.
« Fini. » annonça-t-elle. Elle retira doucement la serviette de façon à ce que les
cheveux ne tombent pas sur mon costume.
Je me levai et me dirigeai vers le couloir où il y avait une grande glace.
« Nom de dieu, vous avez tout coupé ! Merde ! » Je passai ma main dans mes
cheveux. J'avais l'impression d'être un étranger, comme si ce n'était pas vraiment mes
cheveux.
« C'est bien comme ça. » intervint-elle. « Vous aviez besoin d'une bonne coupe. Peut-
être que comme ça vous n'y passerez plus tout le temps vos mains. »
Je la fixai en fronçant les sourcils. Je continuai à passer ma main entre mes mèches
horriblement courtes.
Charlotte essaya de me rassurer. « Vous êtes très beau. Elle va vous trouver parfait.
Faites moi confiance. »
Ha. Si j'avais eu un nickel à chaque fois que quelqu'un m'avait dit ça...
Je retournai rageusement à ma chambre et mis mon porte-feuille dans ma poche. Je
pris mon argent et les boucles d'oreilles. J'allais lui rendre ces putains de boucles d'oreilles
aujourd'hui et j'allais lui dire qu'elle devait les garder. Je refusais de les reprendre.
Avant de partir, je pris le nickel qui se trouvait sur ma table de nuit. Je le frottai entre
mon index et mon pouce avant de le mettre dans ma poche. Je l'avais emmené partout avec
moi cette semaine, comme je l'avais fait à Londres ou quand nous étions séparés pour divers
occasions. Cela me rappelait qu'elle était réelle et non pas quelque chose que j'avais inventé
dans un rêve. La fille qui avait vidé une poche de nickels sur mon bureau m'avait surpris ce
jour-là avec son esprit et son cran. Personne ne pouvait nier que cette fille en avait dans le
ventre. Ce que je ne savais pas à l'époque, c'était qu'elle allait continuer à me surprendre à
chaque occasion. Elle ressemblait à aucune autre personne que j'avais rencontré ou allais
rencontrer un jour.
Je glissai la pièce dans ma poche et partis pour le travail, rappelant à Charlotte que ma
sœur allait arriver à dix heures sur la propriété pour son Camp d'été.
Ma matinée fut atroce. La trahison d'Irina fut confirmée et je passai mon temps à
assister à des réunions, écoutant des personnes m'expliquer que ce n'était pas de leur faute si
elle s'était enfoncée jusqu'au cou. Irina avait déclaré que c'était l'amour qui l'avait fait agir
ainsi. Elle était amoureuse de l'associé de James, Laurent Cassel. L'amour l'avait poussée à
faire ça. C'était exactement pour ça que je n'aimais pas.
Ne faire confiance à personne. Il aurait fallu que je me le fasse tatouer pour pouvoir le
voir tous les jours.
Tanya s'arrêta à mon bureau pour me prévenir que Kate et elle avaient tout organisé et
elles voulaient me tenir au courant de l'évolution du nouveau Denali. Pour qu'Irina se trahisse,
nous avions créé des fausses failles dans le programme. Maintenant, il fallait que nous
rétablissions l'intégrité du logiciel. J'avais prévu d'amener Alec déjeuner avec moi. J'avais
dans l'espoir qu'il allait faire tampon entre elle et moi. Même si je n'étais pas sûre qu'elle allait
être au travail aujourd'hui. Elle pouvait très facilement se faire porter pâle pour ne pas avoir à
me voir.
Le groupe Denali allait devoir venir déjeuner avec moi. Je n'avais qu'un temps limité à
leur accorder après le déjeuner. Il fallait que je rencontre le conseil d'administration pour les
convaincre que mon nouveau programme allait être prêt pour fin Septembre.
« Monsieur. » dit Tyler en ouvrant la portière de la voiture pour moi.
Alec et moi nous glissâmes sur la banquette arrière. Les autres allaient nous rejoindre
là-bas. La douleur dans ma poitrine qui ne faisait qu'augmenter m'empêchait presque de
respirer. J'arrangeai ma cravate verte débile et essayai d'inspirer profondément.
Je lui avais donnée du temps et de l'espace. Je n'avais pas dépensé plusieurs milliers de
dollars en cadeau hors de prix et je n'avais pas écrit de carte nunuche pour lui présenter mes
excuses. Je savais qu'elle ne les auraient pas acceptés. Elle n'était pas le genre de personne que
je pouvais payer pour obtenir ce que je voulais. J'avais essayé toute la semaine de respecter
son besoin d'être loin de moi. J'allais attendre qu'elle me fasse signe, qu'elle soit prête à
entendre mes excuses.
Et si elle n'était pas là aujourd'hui ? Mes doutes étaient tangibles.
Si elle n'était pas là, elle m'envoyait un message très clair. Si elle n'était pas là, elle en
avait clairement fini avec moi.
« Votre coupe de cheveux est très bien, Edward. » dit poliment Alec.
Je ne répondis rien. Alec savait à quel point j'étais nerveux à l'idée de ce déjeuner.
J'avais tellement envie de la voir, mais je savais que ça allait faire mal, qu'elle soit présente ou
non. Je méritais cette douleur. C'était moi qui avait tout foiré.
Brady se gara devant l'Eclipse et Tyler descendit d'un bond pour m'ouvrir la porte.
« Bonne chance, monsieur. » lança-t-il alors que je reboutonnais ma veste.
Chance ? C'était de ça dont j'avais besoin ? J'allais avoir besoin de tellement plus que
de la chance. J'allais avoir besoin d'un putain de miracle.
Tyler se dirigea vers l'entrée et ouvrit la porte. Je fis à peine un pas dans la salle de
restaurant et mon corps tout entier réagit. Elle était là. Elle me tournai le dos mais c'était
clairement elle. Mon envie de me jeter à genoux à ses pieds pour lui demander son pardon fut
plus forte que jamais. Jamais dans ma vie je n'avais eu autant envie de quelqu'un. Son pardon
aurait voulu dire que je valais la peine. Que je valais plus que vingt-huit milliards de dollars.
« Mr Masen. Bon retour parmi nous. » lança l'hôtesse aux cheveux noirs avec un ton
sincèrement amical.
Mais je ne lui répondis pas parce que j'étais bien trop concentré sur la femme devant
moi. Je retins mon souffle alors qu'elle passait sa main dans ses cheveux et se tournait
lentement pour me faire face. Elle était là. Elle m'attendait. J'eus l'impression que mon cœur
allait s'échapper de ma poitrine. C'était un vendredi midi. Elle savait quand j'allais arriver et
elle était là à m'attendre.
J'essayai de retenir mon sourire. J'avais encore un long chemin à faire. Je sus que
j'allais avoir un très long chemin à faire quand je vis son visage, son magnifique visage. Elle
avait l'air fatigué. Elle avait l'air pâle. Elle avait l'air mécontente de me voir. Elle ne sourit
pas. Elle se contenta de me fixer avec ses beaux grands yeux marron.
Je déboutonnai ma veste et glissai ma main dans ma poche de manière à pouvoir
toucher le nickel. C'était mon seul lien avec elle jusqu'à ce qu'elle me pardonne. Mon autre
main passa dans mes cheveux, mes cheveux très courts.
« Isabella. »
Je n'avais pas prononcé son prénom depuis une semaine. Ça faisait presque mal de le
laisser sortir. Pourquoi est-ce qu'elle m'affectait de cette façon ? Pourquoi est-ce que je ne
pouvais pas l'empêcher d'avoir un tel pouvoir sur moi ?
Elle resta immobile pendant un instant, puis, sans un mot, elle s'éloigna. Elle s'éloigna
et je sentis mon cœur se briser. Elle en avait fini. Elle en avait complètement fini.
Alors, comment trouvez-vous les choses vu du côté d'Edward ? C'est marrant, mais je
trouve que son comportement parait plus simple grâce à ce POV... Ah oui, aussi, que pensez-
vous de Char, Tyler, Alec, Brady et les autres ? Tout parait différent à travers le regard
sombre et cynique d'Edward...
Comme toujours, si ça vous tente, n'hésitez pas à laisser un commentaire ;)
Dernière info (parce que je ne vais pas publier une page juste pour ça) Cette histoire a
été nominée pour les Damn Addict Readers Awards dans la catégorie Best Lemon et Best
Darkward... Alors si ça vous dit ;) http(:)/damn-addict-lemon(.)forumgratuit(.)fr/f75-les-
traductions
Merci d'avance ;) Prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 12*: Chapitre 11

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
La dernière fois qu'on s'était croisé par ici, c'était pour un outtake POV Edward... mais
aujourd'hui, retour au bon vieux POV Bella... Néanmoins, attendez-vous à quelques
révélations qui je suis sûre vont vous plaire (du moins, je l'espère ^^)
Avant de vous laisser filer, j'aimerais remercier TeamEdward, Jade, Sandry (Non, le
POV s'arrête ici ^^), Marie, Elle, celine, S, edbelle, laccro, o0O-Eden-O0o (Merci
beaucoup ! Tu m'as fait trop rire parce que j'ai reçu tes reviews l'une après l'autre alors que
j'étais en cours et j'ai adooooré ^^ Merci d'être la 900ème ;)), laurie, une TRES grande fan,
celia (Merci :) Il y a 32 chapitres + des outtakes + une petite suite ;)) et fleurdiris18 (J'en
suis ravie :) Merci !) !
Encore merci à toutes les personnes qui ont laissé un commentaire ! Merci aussi d'être
toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
J'hésitais à poster maintenant mais comme je ne serais pas là de la journée, ça serait
bête que vous ne puissiez pas en profiter ;)
Eh les amies ! Prenez un croissant et un café (ou autre ^^) parce que... Bienvenues
dans Friday at Noon... Nous ne sommes plus vendredi, il n'est pas midi... mais Bon appétit ;) !
J'espère que vous aimerez !
Chapitre 11
Vendredi 27 Août, Midi
Aujourd'hui était mon dernier jour à l'Eclipse. Mon ''vrai'' travail commençait la
semaine prochaine par des réunions d'orientation. C'était un peu aigre doux. Je dois admettre
qu'Emmett et son esprit malicieux allait me manquer. Voir Angela et parler avec elle sur la
meilleure façon d'aborder Eric parce que ce mec s'y connaissait en vin et qu'il allait forcément
la saouler pour coucher avec elle, allait me manquer. Puis, il y avait Rosalie. Son... d'accord,
rien n'allait vraiment me manquer chez Rosalie. J'étais contente de redevenir simplement
l'amie et colocataire de son frère. À part Rosalie, être à l'Eclipse allait me manquer.
En même temps, il me tardait de commencer mon travail entant que professeur
d'Anglais à temps partiel à University Prep. Ma mère trouvait que le nom faisait très
pompeux, comme si j'étais prof de fac au lieu d'être une prof de lycée ennuyeuse. J'étais
excitée de commencer quelque chose qui m'était nouveau mais en même temps, familier.
Retourner dans une salle de classe était ce dont j'avais besoin. J'avais désespérément besoin de
retrouver ce côté de moi qui existait bien avant que je sache qui était Edward Masen.
Néanmoins, je savais qui était Edward Masen et sa présence dans ma vie retournait on
monde. On peut dire que la semaine précédente avait été intéressante. Une semaine
auparavant, j'étais persuadée d'avoir quitté sa vie pour de bon et maintenant, j'étais de retour
dans son monde de fou. Un monde rempli d'espionnage industriel, de brèches dans la sécurité,
d'incendies criminels, de tentatives de meurtre et dieu seul sait quoi d'autre.
Je dus attendre jusqu'au samedi pour pouvoir poser toutes mes questions à Edward. Il
avait quitté l'hôpital vendredi tard dans la nuit. Je regrettai d'être revenue sur la propriété
parce que dès que nous fûmes à l'intérieur, il alla s'enfermer dans son bureau avec Tyler et le
reste de son équipe de sécurité pendant des heures. Les événements de la soirée m'avaient
tellement épuisée que je m'endormis sur le canapé de la pièce familiale en l'attendant. Quand
je me réveillai le samedi matin, je me trouvais dans le lit d'Edward, son bras par dessus moi et
son souffle chaud contre la peau de mon cou.
Edward passa la matinée avec les inspecteurs pour l'incendie. Je les observais depuis le
patio sur le toit alors qu'ils tournaient autour de ce qui restait des écuries. Edward avait placé
les trois chevaux survivants dans un ranch non loin le temps que tout soit reconstruit. J'avais
mal au cœur pour Twilight, mon prince noir. Je n'avais jamais vraiment été folle des chevaux,
même si j'avais grandi dans le Sud Ouest du pays. Néanmoins, il y avait quelque chose chez
Twilight. J'avais l'impression que nous étions liés, surtout après qu'il m'ait consolée quand
j'étais en colère contre Edward. Maintenant il était parti et je savais que je n'étais pas la seule
à être triste, même si Mr Masen le coincé des émotions ne voulait pas l'admettre.
J'avais besoin de compagnie après avoir passé la matinée au troisième étage, à essayer
de lire et me distraire. Après un déjeuner rapide avec Edward qui se replia rapidement dans
son bureau avec Tyler, je ramenai la vaisselle à la cuisine. Je fis sursauter la pauvre Charlotte.
On aurait dit qu'elle n'avait jamais vu quelqu'un nettoyer après lui de toute sa vie. Elle
m'observa les yeux écarquillés alors que je remplissais l'évier d'eau et cherchais le produit
vaisselle dans le placard. Nous nous disputâmes pendant une minute puis elle abandonna et
me laissa laver pendant qu'elle essuyait. Elle me fit promettre de ne pas dire à Edward qu'elle
m'avait laissée l'aider avec les corvées.
Ce fut une des conversations les plus intéressantes que j'avais jamais vécu tout en
lavant de la vaisselle. La numéro une étant la conversation ''J'espère que tu prends tes
précautions'' que j'avais eu avec mon père lorsque j'avais ramené Mike à la maison pour
Thanksgiving. Mike regardait le match de foot avec Billy, Jake, Seth et Leah dans la pièce d'à
côté. Ce fut un succès. Ma mère et moi avions l'habitude de discuter de nos vies tout en lavant
la vaisselle. Elle lavait et j'essuyais alors que nous parlions de ce que j'avais fait à l'école ou
de ce qui s'était passé avec mes amis. Être avec Charlotte me faisait beaucoup penser à ce
temps-là.
Charlotte avait un comportement gentil et aimant, très maternel. Elle me dit qu'elle
était veuve et avait deux grands fils. L'un venait d'obtenir son diplôme à UCLA grâce à
Edward. En effet, il avait payé pour toutes ses études. L'autre était pilote d'avion, le pilote
d'Edward en fait. Charlotte travaillait pour Edward depuis six ans et son fils depuis quatre.
Elle avait créé son entreprise de nettoyage après la mort de son mari mais c'était difficile
d'être le patron et l'employée. Les Cullen avaient été ses clients pendant un an jusqu'à ce qu'un
jour, elle reçoive un coup de fil. On lui proposait le poste de ''gouvernante de la maison'' de
l'illustre Mr Masen. Elle disait que c'était bien payé et qu'elle n'avait pas pu refuser même si
ça voulait dire qu'elle avait dû fermer son entreprise et quitter sa maison. Elle avait emménagé
sur la propriété avec son deuxième fils qui était encore au lycée.
Charlotte ne pouvait pas dire assez de gentillesses sur Edward. Elle admettait qu'il
pouvait être entêté parfois mais elle pensait sincèrement qu'il lui manquait juste un peu
d'amour dans sa vie. « L'amour a des pouvoirs guérisseurs. » lança-t-elle alors que nous
discutions, installées autour de l'îlot de la cuisine après avoir fini la vaisselle. Je souris. C'était
exactement ce que je lui avais dit lorsque nous étions allés camper. Je l'aimais mais je n'étais
pas sûre que ça soit suffisant pour le guérir.
Charlotte me divertit tout l'après-midi. Elle et moi décidâmes qu'Edward et moi allions
dîner dans le solarium. Elle m'aida à choisir le repas et me proposa même de me laisser un
peu cuisiner. Ça me donna presque l'impression que tout était normal. C'était un sentiment
auquel je m'accrochais ces derniers temps. Évidemment, la cuisine d'Edward était incroyable.
J'essayais de m'imaginer vivre ici avec lui, être celle qui discuterait de la liste de course avec
Charlotte et qui lui donnerait sa soirée de temps en temps pour pouvoir cuisiner. C'était encore
si étrange.
J'avais choisi de dîner dans le solarium parce que comme ça, nous allions être dans
notre endroit préféré quand j'allais commencé à poser toutes mes questions. J'étais sûre qu'il
ne savait pas que j'en avais autant. Avant de commencer mon interrogatoire, j'exigeai qu'il ne
dise pas terrain miné pour me bloquer. Il accepta à contre cœur. J'étais idiote de penser que ça
allait être si facile. Si notre conversation avait été transcrite comme dans les tribunaux, ça
aurait donné un truc dans le genre :
Moi : Est-ce que tu sais qui a lancé les feux d'artifice ?
Edward : Je crois que oui.
Moi (attendant pendant une bonne minute qu'il développe) : Qui ?
Edward : La police s'en occuper.
Moi (roule des yeux) : Ce n'est pas ce que je t'ai demandé. D'après toi, qui est-ce qui a
fait ça ?
Edward (haussant des épaules) : Quelqu'un qui ne m'aime pas beaucoup.
Moi : Ça ne répond toujours pas à ma question. Est-ce que tu pourrais être plus précis
?
L'emmerdeur : Je pourrais.
Moi (attendant une autre bonne minute qu'il développe) : Est-ce que tu veux que je
parte ?
Edward (surpris par la question) : Non.
Moi : Qui est-ce qui ne t'aime pas au point de mettre le feu à tes écuries ?
Edward (avec une envie désespéré de dire terrain miné) : Ne me menace pas de partir,
Isabella.
Moi : Arrête d'éviter la question, Edward.
L'énorme emmerdeur : Tu n'as pas de voiture. Tu ne peux pas partir même si tu le
veux.
Moi : Je marcherai jusqu'à chez moi.
Edward : Tu ne le feras pas, c'est trop loin.
Moi : Je ferai de l'auto-stop.
Edward (les yeux en feu) : Je t'attacherais à mon lit plutôt que de te laisser faire de
l'auto-stop pour rentrer, Isabella.
Moi (le visage en feu et ayant besoin de m'éventer) : Dis-moi qui a mis le feu aux
écuries ou va chercher tes putains de chaînes.
Edward (envisageant ses possibilités avec attention mais choisissant intelligemment) :
James Hunter ou quelqu'un qui travaille pour lui.
James Hunter. Cette réponse amenait des centaines de questions qui rencontraient
toute la même résistance. Après que je l'aie menacé deux fois de plus de partir et que je sois
partie une fois vers la bibliothèque, Edward s'installa avec moi dans le solarium et répondit à
mes questions. Il m'enveloppa solidement dans ses bras pour que je ne puisse pas partir, pas
que j'en avais vraiment envie. J'étais sûre qu'il essayait de me distraire en passant son nez dans
le creux de mon cou jusqu'à mon oreille tout en me répondant.
Malgré ses efforts, je réussis à en apprendre beaucoup. Edward fut surpris que je ne
l'aie jamais chercher sur Google. Il me dit que la plupart des choses qu'il m'avait raconté
étaient connues publiquement ou étaient au moins sorties dans la biographie non autorisée qui
parlait de lui. C'était absurde, non ? Qui avait un petit-ami dont la vie était raconté dans une
biographie non autorisée sortie l'année d'avant ? J'étais très heureuse d'entendre la version
autorisée à la source même.
James et Edward se connaissaient enfants. Ils avaient tous deux grandis à Chicago.
Quand les parents d'Edward étaient décédés (sa mère était morte dans l'incendie qui avait
brûlé Alice, la mort de son père était toujours un mystère que je décidais de laisser de côté),
Alice et lui avaient emménagé à Seattle pour vivre avec Carlisle et Esmée. James et Edward
s'étaient perdus du vue jusqu'à ce qu'ils se retrouvent au MIT ensemble. Tout en suivant les
cours, Edward avait commencé à développer un programme qui allait finir par devenir Masen
Security. Edward était un putain de génie ou un truc dans le genre. Il avait une mémoire
photographique et c'était un crack en informatique. Il avait même piraté le système
informatique de son école à l'âge de dix ans. Edward avait fini par abandonner MIT à vingt-
et-un ans quand il avait décidé qu'il savait plus de choses que ses professeurs. Ce qui ne faisait
pas de mal, c'était qu'à la même période, il avait pris le contrôle de son fond en fidéicommis.
Il avait alors créé la Masen Corporation et avait lancé Masen Security la même année.
James travailla pendant quelques années pour Edward. Quand Masen Security obtint
un succès mondial, il devint en quelque sorte mécontent. Selon Edward, James était très bien
payé pour le travail qu'il faisait mais on n'était loin des millions voir des milliards qu'Edward
se faisait entant que PDG. James lança des rumeurs comme quoi il avait aidé à créer Masen
Security et qu'il avait été baisé au fil du temps.
Edward disait que James se la racontait. James savait qu'Edward préparait quelque
chose quand ils étaient à l'école mais James n'avait jamais fait parti du développement du
programme. Masen Security était tout à Edward. Il avait passé tellement d'années à débloquer
les pare-feux et à voler des informations cryptées, développant un programme de sécurité qui
empêchait les mecs comme lui d'agir.
Peu de temps après que les rumeurs sur le mécontentement de James aient commencé
à circuler, ce dernier fut pris en train de voler dans la caisse de l'entreprise. Edward ne porta
pas plainte mais il confronta son ancien ami. James rétorqua qu'il lui devait cet argent. James
quitta la société en jurant de faire couler Edward. Edward fit savoir à James qu'il était mort
pour lui. Tout ça s'était passé cinq ans auparavant.
James avec l'aide de certains de ses associés et sans doute l'argent qu'il avait volé à
Edward, avait lancé une société appelée Nomad Industries. Elle avait été basée à Chicago
pendant quelques temps puis avait été relocalisée à Seattle. Au moins James avait honnête à
propos de ça. Ces dernières années, le seul objectif de James semblait être de détruire Masen
Corporation. Edward l'avait découvert quand sa sécurité avait surpris une de ses employées en
train de faire passer des documents auxquels elle n'avait normalement pas accès. Après
enquête, il s'était avéré que la femme vendait des informations à Normad Industries pour qu'il
puisse développer un même programme et le sortir avant Masen. Leur plan tomba à l'eau et
James et Edward eurent une confrontation publique pendant une soirée à New York.
Apparemment, ce n'était pas toute l'histoire mais en gros, ils étaient toujours à couteaux tirés.
Les apparitions de James à l'Eclipse et partout où je me trouvais n'étaient donc pas des
coïncidences.
Néanmoins, l'espionnage ne s'arrêta pas là. En effet, Edward avait appris qu'il y avait
un traître sur son projet Denali. La femme, Irina Katakov, avait été prise mais n'avait pas
sérieusement compromis le projet. Ce qui expliquait pourquoi Edward était mal embouché le
mois dernier. Denali devait être lancé mi-août mais à cause de ça, il n'allait pas pouvoir être
prêt avant quelques semaines. Ça avait coûté beaucoup d'argent à la Masen Corporation mais
pas autant que si la trahison d'Irina n'avait pas été découverte.
En plus des problèmes que créaient James, la vie d'Edward semblait elle aussi
connaître quelques remue-ménages. Quelqu'un était entré par effraction dans la maison
d'Edward à Aspen peu de temps après leur dispute à New York. Rien n'avait été volé mais
tout avait été détruit. De plus, plusieurs de ses voitures avaient été vandalisée et à deux
reprises, son avion avait été coincé au sol à cause de pannes mystérieuses qui avaient été
détectées grâce à l'extrême compétence d'Edward et à la grande prudence du pilote. Cette
information me donnait une raison de plus de respecter le fils de Charlotte autant que sa mère.
Quelques années auparavant, la voiture d'Edward avait quitté la route et heureusement, il
n'avait pas été blessé quand son véhicule s'était retourné. C'était en gros pour ça que Brady le
conduisait partout où il devait aller et que Tyler restait tout le temps avec lui. Personne n'avait
réussi à s'approcher de lui à nouveau mais il y avait eu quelques fois où sa sécurité était sûr
qu'il était suivi.
Edward pensait que le feu était le moyen que James avait trouvé pour lui montrer qu'il
pouvait toujours être là, partout. James était sans doute énervé que ses plans n'aient pas
marché. Edward disait que James avait toujours aimé faire des attaques personnelles quand il
était encore de bon conseil.
Edward essaya de m'expliquer que jusqu'alors, il ne pensait pas que j'étais en danger.
Notre relation n'était pas encore du domaine public. Néanmoins, il ne voulait pas prendre de
risques et trouvait que c'était une bonne idée de me faire surveiller par quelqu'un quand il
n'était pas en ville. La sécurité qu'il avait mis en place avait reconnu James et allait
communiquer à Edward notre rencontre mais finalement avait décidé de ne pas le faire. Les
problèmes récents avec Irina les avaient mis en alerte et ils cherchaient d'autres personnes à
risque. Alors, ils avaient pensé que peut-être, je faisais partie du plan. C'était comme ça que la
sécurité s'était transformé en surveillance. Le rapport final avait mené à la confrontation
désastreuse qui avait eu lieu quelques semaines auparavant.
Très franchement, tout ce qu'Edward m'avait dit me foutait les jetons. Je n'avais jamais
imaginé être un jour en danger à cause des personnes avec qui je sortais et je n'aimais
vraiment pas l'idée que quelqu'un voulait tuer l'homme dont j'étais amoureuse. Je ne pouvais
pas non plus nier que ça me faisait toujours mal de penser qu'Edward avait pu imaginer que
j'étais de mèches avec la personne qui voulait sa mort. Je comprenais les raisons qui l'avaient
rendu méfiant mais il aurait quand même dut me donner le bénéfice du doute vu que j'avais
été très honnête avec lui et qu'il aurait pu très facilement vérifier ce que j'avais à dire sur cette
histoire. La confiance était un gros problème. J'en avais besoin et il avait beaucoup de mal à
en donner.
Je lui avais demandé de me faire ramener par Brody cette nuit-là. J'avais besoin de me
vider l'esprit et aussi de prendre une douche et de me changer. Edward vint avec nous et me
raccompagna à ma porte. Il m'embrassa pour me dire au revoir comme si je partais pour
toujours. Je voyais bien qu'il voulait râler parce qu'il ne passait pas la nuit avec moi mais il
savait qu'il ne valait mieux pas me pousser après ce que nous avions traversé.
Il me promit de me laisser de l'espace mais il ne tint que douze heures avant de se
pointer à ma porte. Il me fit ses grands yeux de chien battu et me supplia de venir déjeuner
avec lui. J'acceptai mais avant de partir, je lui fis comprendre que je n'avais pas encore
assimilé tous mes soucis malgré une bonne nuit de sommeil. Si je voulais le pousser à dire des
choses, il fallait en contre partie, que je sois prête à faire de même. Je voyais bien que mes
inquiétudes devenaient les siennes mais j'essayais de me convaincre que c'était une bonne
chose qu'elles deviennent nos inquiétudes.
Tout d'abord, j'étais inquiète à cause des problèmes qu'il avait pour faire confiance aux
gens. Je n'aurais pas pu supporter une deuxième confrontation entre nous. Qu'il me fasse
confiance ou pas. S'il n'y arrivait pas, il allait falloir que je parte. Ensuite, je n'aimais pas l'idée
que des personnes me suivaient. Je n'étais pas sûre d'avoir besoin d'être protégée mais l'idée
que quelqu'un me surveillait alors que je ne pouvais pas le voir était déconcertante. Ce qui
nous amenait à mon inquiétude numéro trois. Est-ce que j'étais en danger ? James n'avait
jamais essayé de me faire du mal mais il était partout où j'étais cette semaine. Je ne l'avais pas
revu depuis que Tyler lui avait dit de disparaître mais je n'étais pas sûre de savoir quoi faire si
je tombais ''accidentellement'' sur James. Ça me passait vraiment au dessus de la tête et me
donnait envie de partir en courant. La seule chose qui m'empêchait de partir, c'était que j'étais
liée à Edward d'une façon que je ne pouvais pas m'expliquer.
Edward comprit mes inquiétudes et ne put rien faire d'autre que me promettre
d'essayer un peu plus. Il me promit aussi que personne ne me suivrait mais par contre, il ne
céda pas sur le garde du corps, ce qui du coup annulait le problème numéro trois. Si j'avais un
garde du corps, James ne pourrait pas m'approcher Je m'aimais pas l'idée que Tyler allait
m'escorter partout où j'allais. C'était complètement ridicule et certainement pas réalisable
quand j'allais être au travail. Sans oublier que mes parents allaient sans doute prendre le parti
d'Edward quand j'allais leur expliquer que j'avais besoin d'un garde du corps. Mon père allait
adorer ça.
Nous passâmes la journée ensemble. Nous mangeâmes sur le front de mer et nous
promenâmes dans l'aquarium pendant quelques heures. C'était incroyable de voir que malgré
tout ce qui s'était passé, nous pouvions toujours être deux personnes en rendez-vous qui
admirent les animaux marins et plaisantent sur les baleines. Je lui demandai de me
raccompagner à la maison à la fin de notre sortie. Notre baiser d'au revoir fut un peu
désespéré. Il semblait toujours avoir peur que je me carapate dès qu'il me quittait des yeux.
Ce n'était pas facile de le rassurer. Nous dînâmes ensemble tous les soirs de la semaine
mais à son grand déplaisir, je ne restais pas la nuit. Nous nous embrassions et nous câlinions
dans son appartement mais j'avais besoin de rester sur les railles et de m'en tenir à mon
programme à douze étapes, jusqu'à ce que je sois sûre de voir les choses au clair. M'enfuir
était tentant.
Rosalie, comme tout le monde à Seattle, avait entendu parler de ce qui était arrivé chez
Edward la semaine précédente. Elle ne sembla par surprise que je désire retravailler à nouveau
dans la salle privée. J'avais fait la une des journaux. Les journalistes et leurs grosses caméras
se trouvaient devant l'hôpital quand Edward était sorti. Ils m'avaient aveuglée avec leur flash
et les lumières de leurs caméras qui auraient pu éclairer un foutu terrain de foot tout entier. Mr
Masen, avaient-ils raconté, a quitté l'hôpital en compagnie d'une femme. C'était ce que j'étais
pour l'instant, une compagnie féminine. Qu'est-ce que ça voulait dire bon sang ? Est-ce que
nous faisions un voyage ensemble ? Un autre truc a ajouter à la longue liste des trucs
ridicules.
J'attendis l'arrivée d'Edward à l'avant du restaurant avec Angela. C'était voulu cette
fois-ci. Tyler ouvrit la porte pour Edward et Alec quand ils arrivèrent. Il n'étaient que tous les
deux, exactement comme la première fois. Ça semblait s'accorder.
« Isabella. » dit Edward en souriant. Cette semaine, à chaque fois qu'il prononçait mon
prénom, je fondais. Il m'embrassa sur la joue mais me garda contre lui plus longtemps que la
bienséance ne l'autorisait.
« Vous avez faim ? » demandai-je en les guidant vers la salle.
Alec tapota le dos d'Edward. « Soit il a très faim, soit il est nerveux à l'idée de vous
voir, Isabella. Cet homme a commencé à faire les cents pas devant son bureau une bonne
demi heure avant notre réservation. Il n'arrêtait pas de me demander si c'était le moment d'y
aller. »
« C'est bien, Alec. Je m'en rappellerai au moment des primes. » rétorqua Edward. Je
tournai la tête et vis qu'il souriait.
Je lui avais manquée.
« Je n'imagine pas ce que nous allons faire sans vous le vendredi. » dit Alec alors que
nous entrions dans la salle.
Avant que je puisse répondre quoi que ce soit, Edward prit ma main et répondit pour
moi. « Il faudra qu'elle se joigne à nous comme cliente. Elle ne va travailler qu'à mi-temps.
Elle pourra déjeuner avec moi tous les jours. »
Je retirai ma main et lui donnai son menu en le plaquant contre son torse. Il allait avoir
ma peau.
« J'ai prévu de me rendre aussi utile que possible au travail pour qu'ils me donnent un
poste à plein temps. Je ne vais pas partir juste après mes cours pour déjeuner. » répondis-je. «
Les étudiants ont des heures libres pendant la journée et j'aimerais pouvoir les aider après les
cours. »
« Oh, bon sang, une accro au travail. Exactement comme quelqu'un de ma
connaissance... » rigola doucement Alec en s'asseyant.
Edward lui lança un regard mauvais en prenant place à son tour. « Alors, tu te joindras
à nous seulement le vendredi. Tu pourras laisser les gamins se débrouiller par eux-même un
jour par semaine. Personne ne veut avoir rendez-vous avec son prof le vendredi, de toute
façon. »
« Est-ce que vous aviez des professeurs qui ressemblaient à Isabella lorsque vous
alliez à l'école ? » rigola à nouveau Alec.
Edward ne rigolait pas et ça me fit rire. Je passai derrière lui et posai ma main sur son
épaule.
« J'adorerais me joindre à vous pour déjeuner le vendredi, messieurs. » Je pressai
l'épaule d'Edward. « Arrête de froncer les sourcils. Ça me fait trop penser à notre premier
déjeuner ensemble. »
« Je n'oublierai jamais la tête qu'il faisait quand vous avez quitté son bureau ce jour-là.
» Alec secoua la tête doucement, un petit sourire sur les lèvres.
Edward lui lança un regard mauvais. « Vous voulez que je vous vire ou quoi ? »
Alec leva les mains en signe d'abandon. « J'en ai fini. Je vous prie de m'excuser. » Il se
tourna vers moi. « Edward ne m'a pas dit dans quelle école vous alliez travailler, Isabella. »
« University Prep, ici en ville. C'est un lycée privé. »
Son visage s'illumina et il regarda Edward qui était assis en face de moi. « University
Prep ? Vo... » Il s'arrêta de parler et son visage passa d'animé à surpris.
Je fis un pas en arrière pour pouvoir voir le visage d'Edward.
« Vo... quoi ? » Mon regard allait d'un homme à l'autre.
« Vous allez vous plaire là-bas, je parie. » dit nerveusement Alec. « J'en ai entendu
beaucoup de bien. » Soudainement, il était très intéressé par la serviette qui se trouvait sur ses
genoux.
Je fixai Edward. Ce dernier essayait de faire comme s'il ne faisait pas parti de cette
conversation.
« Quoi ? » le défiai-je.
Edward leva ses yeux innocents vers moi. « Quoi ? J'ai rien dit. Je suis très fier de toi.
Tu vas très bien t'en sortir là-bas. C'est une école fantastique et je suis sûr que tu es une prof
fantastique. »
Je continuai à le fixer mais il était complètement immunisé à mon pouvoir de contrôle
d'esprit inexistant. Je laissai tomber et pris leur commande. Il fallait que j'aille vérifier une
table dans la salle principale et quand je revenais dans la salle privée, tout ce que j'entendis
fut. « Laissez tomber. »
« Est-ce que tout va bien ? » Je posai leur verres sur la table.
« Très bien. » répondit Edward en me souriant. « Maintenant que tu es là. »
Il manigançais quelque chose. Alec sourit mais ça semblait forcé. Peut-être qu'Alec
avait poussé Edward un peu plus qu'il ne le fallait aujourd'hui. J'avais déjà vu Alec plaisanter
avec Edward mais je savais que Mr Masen supportait mal les taquineries.
Je croisai Alec dans les escaliers alors que je leur montais leurs plats.
« J'espère que je ne vous aie pas causé de problèmes. » dis-je en l'arrêtant.
Alec me fit un sourire sincère et secoua la tête. « J'ai parfois besoin de me souvenir à
qui je parle. Je considère Edward comme l'un de mes amis les plus chers mais il est avant tout
mon patron. »
Je hochai la tête.
« Entant qu'ami, je peux vous dire qu'il vous aime vraiment beaucoup, Isabella. Tout
ce qu'il fait, il le fait parce qu'il tient à vous. »
Je hochai la tête, mais je ne comprenais pas pourquoi il disait ça. Il continua à
descendre et je montai retrouver l'homme qui apparemment m'aimait beaucoup.
Je posai les assiettes et Edward attrapa ma main. Il recula sa chaise et m'attira sur ses
genoux. « Je suis content que tu aies eu le travail que tu voulais mais ça va me manquer de te
voir au déjeuner une fois par semaine. »
J'entrecroisai mes doigts avec les siens. « Je t'ai dit que je viendrai déjeuner avec toi le
vendredi si ça te rend heureux. »
« Ce qui me rend heureux, c'est d'être tout le temps avec toi. » Ses lèvres se posèrent
sur ma joue puis ma bouche. Ses baisers furent doux au début et sa langue entra complètement
dans ma bouche. Mon corps réagit immédiatement. Je sentis de la chaleur monter en moi et le
désir de m'installer à califourchon sur lui fut extrêmement présent. Néanmoins, il fallait que je
me souvienne qu'Alec ne serait pas absent pour toujours.
« Edward. » gémis-je contre sa bouche alors qu'il continuait à m'attaquer.
Il tira sur ma lèvre inférieure avec ses dents puis m'embrassa une fois de plus. « Reste
avec moi ce soir. J'ai besoin que tu restes avec moi ce soir. J'ai besoin de savoir maintenant
que tu vas rester avec moi ce soir. »
Je fermai les yeux. Je savais très bien que je ne pouvais pas le regarder et être
rationnelle en même temps.
« J'ai été si gentil cette semaine. Tu dois bien admettre que j'ai été très gentil. » Il
plongea sa tête contre ma poitrine. On aurait dit un petit garçon qui essayait de convaincre ses
parents de le laisser organiser une soirée pyjama.
Je passai mes doigts dans ses cheveux. Il les avais trop fait couper la semaine dernière.
J'aimais quand je pouvais les saisir à l'arrière de son crâne. J'enlaçai sa tête.
« Tu as été très gentil cette semaine. Tu peux être très patient quand tu essayes
vraiment. »
« Je ne pourrais plus être gentil très longtemps. » murmura-t-il en levant la tête. Il posa
ses lèvres sur mon cou.
« Parfois tu es un vrai bébé. »
Il relaissa tomber sa tête. « Ma main en a marre d'être la meilleure amie de ma queue,
Isabella. À force, je vais avoir de la corne. Quel genre de PDG a de la corne ? Les gens vont
croire que je fais un travail manuel. » marmonna-t-il contre ma poitrine.
Je rigolai doucement. « Nous ne voudrions pas que les gens pensent ça. » répondis-je
d'un air sarcastique. « Je suis sûre qu'avoir les mains douces fait parti du travail. Je ne sais pas
ce que tu utilises comme lubrifiant mais une bonne lotion devrait résoudre tous tes problèmes.
»
Sa tête se releva brusquement. Son regard était mortel. « Arrête de m'allumer ou je
vais te prendre ici et maintenant et je vais te faire crier si fort qu'Alec n'osera pas entrer. »
Ma respiration s'accélérera. Il prit mon visage entre ses mains et m'embrassa durement,
d'une façon exigeante. Sa langue pénétra ma bouche et roula contre la mienne. Je reculai. Il
fallait qu'on arrête avant de se faire surprendre par Alec.
Je pinçai la joue d'Edward d'un air joueur. « Revoilà le vilain garçon que je connais et
que j'aime. »
« Tu aimes le vilain garçon, hum ? » Il me fit son sourire en coin. « Dire que j'essayais
d'être tout gentil et de dormir seul et toi, tu ne penses qu'à te retrouver au lit avec le vilain
garçon. »
J'éclatai de rire et essayai de descendre de ses genoux mais il me retint. Son expression
était aussi sérieuse qu'une crise cardiaque.
« Passe la nuit avec moi. Ne me fais pas te raccompagner. » Ses yeux étaient
hypnotisants de désir.
« Très bien. » acceptai-je. Je l'embrassai avant de me lever d'un bond. « Mais pour
info, j'aime aussi le gentil garçon. »
Edward sourit et rapprocha sa chaise de la table. Ce n'était pas vraiment une
déclaration de ce que je ressentais. Je savais que je ne devais pas le dire avant d'être sûre de
pouvoir rester dans cette relation. L'idée de partir après tout ce qui s'était passé la semaine
dernière me rendait malade mais j'avais peur, peur de lui, peur de ses secrets, peur des gens
qui voulaient lui faire du mal. Il y avait un homme bien quelque part. Il y avait un homme
bien qui voulait que je l'aime. Il avait aussi un enfoiré. C'était ce côté là de lui qui pouvait tout
foutre en l'air.
Jasper passait la semaine chez Alice. Elle ne se remettait pas très bien de la tragédie de
la semaine dernière. Il disait qu'elle ne dormait pas beaucoup. À chaque fois qu'elle sombrait
dans le sommeil, elle se réveillait en criant à cause de ses cauchemars. Il ne savait plus
vraiment quoi faire et avait finalement décidé d'appeler Carlisle. Ce dernier lui avait prescrit
des somnifères. Jasper m'avait envoyée un texto ce matin pour me dire qu'elle avait eu six
bonnes heures de sommeil la nuit dernière.
Je fus surprise de les trouver tous les deux sur le canapé quand je rentrais d'une course
après le travail. Edward avait essayé, avec mes encouragements, d'appeler sa sœur cette
semaine mais elle refusait de lui parler. J'espérais qu'elle ne resterait pas en colère contre lui
pour toujours mais je ne la connaissais pas assez bien pour savoir ce qu'elle allait faire.
« Salut les gars. » dis-je honteusement en fermant la porte derrière moi. Je ne savais
pas pourquoi je me sentais coupable mais savoir qu'Alice n'allait pas bien en faisant sans
doute parti.
« Hey, Bells. » Jasper se leva d'un bond pour m'enlacer. Il semblait fatigué et avoir
besoin d'un câlin. Je le serrai aussi fort que je pus. Nous échangeâmes un regard en nous
séparant. Je devinai qu'il y avait une raison à leur présence à ce moment précis de la journée.
Je décidai de prendre les devants. « Alors, qu'est-ce que vous faites là ? »
Jasper reprit sa place à côté d'Alice et lui frotta gentiment le dos.
« Est-ce que tu lui as dit de m'appeler ou il l'a fait par lui-même ? » demanda-t-elle.
Elle évita de croiser mes yeux avant d'avoir fini de parler.
Je fis glisser la bretelle de mon sac en bandoulière sur mon bras et le posai par terre, à
côté de la porte. J'étais une si mauvaise menteuse que je n'essayais même pas. « Je lui ai dit
qu'il devrait le faire mais tu connais Edward, il ne fait jamais ce qu'on lui dit à moins d'en
avoir envie. »
Alice souffla d'un air contrarier et roula des yeux. J'espérais que ça voulait dire qu'elle
était d'accord et que c'était gentil de sa part de l'avoir appelée.
Je profitai de son sentiment d'indulgence. « Tu devrais le rappeler. Il aimerait avoir de
tes nouvelles. »
« Mon frère n'aime rien, Bella. Plus vite tu comprendras ça, mieux ça sera. » cracha-t-
elle, me prenant complètement par surprise. Est-ce que c'était la même jeune femme qui une
semaine auparavant se démenait pour que je ne reste pas seule avec Riley à cause de la
possibilité que je représentais pour Edward ?
Je défis ma queue de cheval et secouai mes cheveux. Je me laissai tomber sur le gros
fauteuil à côté d'eux. Sa capacité à ne pas aimer me serrer le cœur. Je ne voulais pas y croire.
Il aimait. Ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait contrôler. Ça lui foutait les jetons et il le
niait tout le temps mais je croyais sincèrement qu'il aimait. Je passai mes doigts dans mes
cheveux.
« Je comprends pourquoi tu étais en colère contre lui. »
« Étais ? »
« Es. » clarifiai-je. « Il essayait de sauver les chevaux. Les pompiers étaient de l'autre
côté de la propriété. Tous les chevaux auraient pu mourir. »
Alice me regarda avec horreur. « Il aurait pu mourir. Est-ce que tu as la moindre idée à
quel point il est chanceux qu'on ne soit pas tous rassemblé autour de sa tombe en ce moment-
même ? Est-ce que tu le réalises ? J'ai enterré deux personnes que j'aime, Bella. Je n'ai aucune
envie de recommencer de si tôt. »
« Je sais que c'était stupide. Je ne suis pas en train de le défendre. J'essaye simplement
de t'expliquer. Il n'aurait pas supporté qu'ils meurent comme ça. Ça le tue d'en avoir perdu un.
»
Alice secoua la tête et ferma les yeux. Elle était toujours en colère. « Il se fiche de tout.
»
« Alice, ce n'est pas vrai. »
« Si ! » Ses yeux s'ouvrirent brusquement. « S'il tenait à moi ou à Esmée ou à Carlisle
ou même à toi, il n'aurait pas foncé tête baissée dans le feu comme ça. Je suis sûre qu'il ne t'a
rien dit sur elle mais notre mère est morte dans l'incendie qui m'a brûlée. Elle y est retournée
en courant et elle n'est jamais revenue. Ce moment-là a changé ma vie pour toujours. Ça a
aussi changé celle d'Edward mais pas de la façon dont j'aurais voulu. La décision de notre
mère de détruire notre famille. Puis quand mon père... » Elle s'arrêta de parler et laissa tomber
sa tête dans sa main. Sa longue pause me donna envie de crier. Il y avait tellement de secret
dans cette famille, putain.
« Edward ne sera jamais bien. Il sera toujours cassé. Il a enfermé son cœur et il le
laisse mourir. Rien ne peut changer ça. Je pensais... je pensais que peut-être tu y arriverais
mais il a foncé dans ce feu alors que j'étais là. Il savait que j'étais là et il y est allé quand
même. » dit-elle en retenant ses larmes.
Mon cœur se brisa pour elle. Jasper me regarda tout en faisant de son mieux pour la
consoler. Je me penchai en avant, appuyant mes coudes sur mes genoux. Edward avait
construit un mur en acier de trois mètres de haut autour de son cœur. Je n'étais pas idiote. Il
avait un cœur. Il était là et il essayait de faire un peu tomber son mur. Je n'étais pas certaine de
pouvoir y arriver seule. J'avais besoin d'Alice et de toutes les autres personnes qui l'aimaient
et ne voulaient pas le laisser tomber.
« Il essaye. Il essaye de me laisser rentrer. »
Elle leva brusquement la tête. « Vraiment ? Comment ? Qu'est-ce qu'il t'a déjà dit ? »
me questionna-t-elle durement.
« Eh bien, j'avais deviné pour votre mère et il m'a racontée que vous avez emménagé
ici après la mort de votre père. »
« Est-ce qu'il t'a dit comment notre père est mort ? »
Je me redressai sur ma chaise. Je me sentais soudainement sur la défensive. « Non,
mais ce n'était pas ce dont nous parlions. »
« Non, évidemment que non. Est-ce qu'il t'a dit ce qu'il lui a fait ? »
Je sentis mon corps se tendre. Qu'est-ce que son père lui avait fait ? Vu la tête que
faisait Alice, je n'étais pas sûre de vouloir savoir.
« Il ne t'a rien dit, pas vrai ? »
« On a parlé de James Hunter et... »
« James ? Oh, Bella. James n'est que la partie émergée du putain d'iceberg d'Edward. »
Elle essuya ses yeux et se leva. « Tu peux arrêter de le harceler pour qu'il m'appelle. Je lui
parlerais peut-être à l'occasion et il me présentera ses excuses. Il ne me demandera pas pardon
parce que mon frère ne fait jamais ça. Mais je vais trouver un moyen de dormir sans le voir
mourir dans mes rêves et tout redeviendra comme avant. Il me donnera son argent quand je lui
demanderai, parce que c'est ce qu'il fait toujours. Il me donne son argent tout en espérant que
ça rattrapera le fait qu'il peut à peine me regarder ou qu'il n'a jamais été capable de me dire
qu'il m'aime. »
Elle se dirigea vers la porte et Jasper sursauta.
« Qu'est-ce que tu fais ? » Il la suivit.
Je laissai tomber ma tête en arrière sur le fauteuil. Qu'est-ce qui se passait bordel ?
Comment est-ce que cette situation pouvait être encore plus foirée ?
Jasper revint à l'appartement pour prendre ses clefs et me dire au revoir. Ils allaient
chez Carlisle et Esmée pour dîner et Alice voulait aider Esmée à se préparer. Je décidai de
prendre une douche pour essayer d'oublier un peu toutes ces choses. Ça ne marcha pas
vraiment. Des suppositions horribles sur ce que le père d'Edward avait pu lui faire ou la façon
dont il était mort me faisaient tourner la tête. Je n'arrivais pas à savoir si je devais lui poser la
question ou pas. J'étais sûre d'une chose, ça aurait tout changé.
Edward frappa à ma porte à six heures. J'étais toujours en train de me préparer alors je
lui dis d'entrer pour m'attendre. Je décidai de ne pas parler de son père ce soir mais pour
Alice, c'était une autre histoire.
« Ta sœur était là quand je suis rentrée. » dis-je depuis ma chambre.
« Est-ce que je devrais m'inquiéter ? » demanda-t-il en s'approchant. Il s'appuya contre
l'encadrement de la porte ouverte.
Je mis les boucles d'oreilles qu'il m'avait offert et me tournai pour lui faire face. « Elle
est toujours en colère contre toi. »
Il inspira profondément et baissa le regard vers le sol, se redressant. « Elle s'en
remettra. Alice a l'habitude que je la déçoive. »
« Ta sœur pense que tu te fiches d'elle. Je sais que ce n'est pas vrai mais elle est
persuadée que tu es allé dans l'écurie parce que tu ne tiens pas à elle. » expliquai-je en
m'avançant vers lui.
Il souffla à nouveau et m'attira contre lui.
« Je ne veux pas parler de ma sœur, Isabella. »
Lorsqu'il me touchait, c'était difficile de lui en vouloir de ne pas me parler. Le toucher
me donnait envie d'oublier le dîner, d'oublier Alice, d'oublier James, de tout oublier. Edward
ressentit mon besoin et ses lèvres trouvèrent les miennes. Il me fit reculer dans la chambre et
me tint plus fermement. Mes mains passèrent sur sa veste pour se placer autour de son cou. Je
plongeai mes doigts dans ses cheveux à l'arrière de sa tête. Oublier était tellement plus facile
que tout ce que nous pouvions faire d'autre ce soir.
Je lâchai ses cheveux et passai mes mains sous sa veste, la poussant de ses épaules. Il
s'arrêta de m'embrasser et me regarda, comme pour vérifier que j'étais bien en train de faire ce
qu'il pensait. J'arrêtai de le déshabillé et retirai mon propre haut. Edward grogna doucement et
laissa sa veste tomber au sol. Ses mains se posèrent sur ma nuque, puis descendirent sur ma
poitrine avant de remonter sur mon épaule nue. Il embrassa mon autre épaule et déposa un
autre baiser dans le creux de mon cou.
Je commençai à défaire sa cravate. Il s'en occupa et se déshabilla en même temps que
moi. Je retirai la jupe que je portais, révélant le porte-jarretelle et les bas qu'il m'avait acheté.
Edward gémit d'anticipation.
« Tu es tellement belle. Ça me manquait de te voir comme. Si parfaite. Si incroyable. »
Il se remit à m'embrasser alors que je défaisais mon soutien-gorge. Il tomba au sol avec le
reste de nos vêtements.
Il m'allongea sur lit et grimpa sur moi. Il n'y avait que lui et moi, ses mains sur mon
corps et sa langue dans ma bouche. Ça faisait trop longtemps. Nous retrouvâmes
immédiatement notre rythme avec facilité. Nous savions exactement quoi faire, où nous
toucher, comment bouger l'un contre l'autre. Après s'être assuré que nous étions protégés, il
me retira ma culotte et plongea en moi d'un coup de hanches mesuré. Rien n'était comparable
à la sensation d'avoir Edward en moi.
Nous fîmes l'amour lentement et patiemment. Nous avions tous deux besoin de nous
sentir bien avant que la réalité de nos vies ne nous rattrape. Au lieu de fermer les yeux, je les
gardai ouverts, l'observant sur moi puis en dessous de moi. Je voulais le voir prendre du
plaisir avec moi, m'aimer de la seule façon qu'il connaissait. Il semblait faire la même chose
que moi, observant et faisant attention à chaque détail. Quand je jouis, je ne le quittai pas des
yeux. Quelques minutes plus tard, il tomba dans le plaisir alors que je bougeais sur lui. Il était
magnifique quand il se laissait aller. Tous nos murs n'existèrent plus pendant ces quelques
minutes. Rien ne pouvait nous blesser.
Nous restâmes allongés dans mon lit, nos corps emmêlés. Les doigts d'Edward allaient
et venaient sur ma colonne vertébrale. Ma tête reposait sur son torse et j'écoutais son cœur
battre, souriant à cette preuve qu'il était toujours là.
« Brady et Tyler se demandent sans doute qu'est-ce qui nous prend autant de temps. »
dit Edward sans pour autant faire un geste pour se rhabiller.
« Génial. Je suis sûre que quand ils vont nous voir, ils vont savoir exactement ce qu'on
faisait. » Les gardes du corps et les chauffeurs empêchaient vraiment toute vie privée.
Edward rigola doucement et m'embrassa sur la tête. Il caressa mes cheveux et me tint
plus fermement. Je ne voulais pas quitter ce lit. Ici, nous étions seulement Edward et Bella. À
la seconde où il allait remettre son costume de grand couturier, il allait redevenir Edward
Masen, PDG milliardaire qui traînait un gros paquets de problèmes derrière lui et que
quelqu'un voulait détruire.
« Je tiens à ma sœur. » dit-il doucement.
Je me redressai pour pouvoir voir son visage. « Je sais bien que oui. »
« Je ne pensais pas que le feu allait prendre si vite. »
« Je sais. »
Sa mâchoire se raidit. « Elle est en colère parce que notre mère y est retournée. »
« Je sais. » murmurai-je. J'avais mal pour lui mais j'étais heureuse qu'il me laisse
rentrer.
Il me regarda d'un air surpris. « Comment est-ce que tu sais ça ? »
« Alice me l'a dit. »
« Qu'est-ce que ma sœur t'a dit d'autre ? »
Terrain Miné ! Terrain Miné ! Terrain Miné ! Je sentais bien que si je lui disais ce
qu'elle m'avait dit sur leur père, nous allions passer une mauvaise soirée.
Je choisis ce que je trouvais être le sujet le moins épineux. « Elle a envie de t'entendre
dire que tu l'aimes. »
Edward ferma les yeux et se frotta le front. Il se dégagea de dessous moi.
« Edward. » J'avais envie de l'attirer dans le lit pour lui faire oublier le sujet de notre
conversation.
Il ne me regarda pas et commença à se rhabiller, redevenant Edward ''Je-n'aime-
personne'' Masen.
« Allons dîner. »
Pas d'explosion mais pas non plus de discussions. S'il ne pouvait pas le dire à sa sœur,
allait-il pouvoir me le dire un jour ? Seul le temps le dirait.
Je ne sais pas vous, mais j'aime vraiment bien ce chapitre :) Mon moment préféré ?
J'hésite entre deux mais je dois avouer que j'adore l'interrogatoire de Bella en mode "compte-
rendu" ^^ J'aime aussi le moment où ils sont tous à l'Eclipse... d'ailleurs, il y a eu un léger
flottement, non ? Sinon, quest-ce que vous pensez de Charlotte et Alec ? Je sais qu'on les
connait déjà mais ils se dévoilent un peu plus au fil des chapitres quand même :)
Hmm... Je pense avoir tout dit... alors, euh... Je vous laisse la parole ^^ Comme
toujours, si ça vous dit, laissez un commentaire ;)
Prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 13*: Chapitre 12

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Je suis très heureuse de vous retrouver en ce dimanche matin ! J'espère que vous allez
bien :)
Ce chapitre est sans doute celui que vous attendez toutes (Je ne plaisante pas ^^)
D'ailleurs, si vous avez vu Breaking Dawn, sachez que ce chapitre a été inspiré par les
premières photos du film qui sont sorties (Vous savez, celles où Edward et Bella sont dans la
magnifique maison de leur Lune de Miel) mais je ne vous en dit pas plus... ^^
J'ai pu répondre à tout le monde par MP mais je voudrais aussi remercier fan de twa,
laurie, o0O-Eden-O0o, Camila-13015, karima, TeamEdward, Elsa, Marie, Dedoune09 et
celine ! Vos messages sont hyper importants pour moi alors sincèrement, un grand merci :) !
Merci d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris ! Merci
aussi à toutes les personnes qui ont voté pour cette histoire aux Awards du forum ! Merci de
nous avoir permis de gagner (à troublefollows1017 et moi) deux magnifiques prix !
Bon, j'arrête de remercier la terre entière XD...
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes plus vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 12
Vendredi 3 Septembre, Midi
Le soleil cognait fort et une pellicule de sueur recouvrait mon corps tout entier. Il était
midi, le moment le plus chaud de la journée. Évidemment, il n'était pas midi à Seattle mais je
n'étais pas à Seattle. J'avais été kidnappée. On m'avait arraché à ma vie mercredi matin alors
que je n'avais rien d'autre que les vêtements que je portais.
J'essuyai la transpiration sur mon front avec le dos de ma main. Qu'est-ce que je
n'aurais pas donné pour une petite brise. Il faisait au moins 30 degrés, c'était si chaud. On
aurait dit qu'il essayait de me tuer avec cette chaleur. Au vu de tout ce qu'il m'avait fait cette
nuit et ce matin, j'étais quasiment sûre qu'il essayait de me tuer. J'avais mal partout et même à
des endroits dont j'ignorais l'existence. Je fermai les yeux et posai mes bras dessus, essayant
de bloquer les rayons brillants du soleil.
Ça ne pouvait pas être ma vie. J'étais une fille normale, je venais d'une famille
normale. Ce genre de trucs n'arrivait pas dans mon monde.
Alors que j'étais perdue dans mes pensées, je fus rapidement sortie de ma torpeur par
un jet d'eau froide. Je criai de surprise, et un rire diabolique éclata. J'ouvris les yeux et le
trouvai là, me surplombant de sa hauteur, un sourire de féroce sur les lèvres.
« T'es qu'un con ! » Je m'assis et essuyai les gouttes d'eau sur ma peau chaude. En fait,
une fois le choc passé, c'était plutôt agréable.
« Fais attention à ta façon de me parler, Isabella. Je pourrais très bien te jeter à l'eau si
tu continues comme ça. »
« J'ai pas peur de toi. » le défiai-je.
De qui je me moquais ? J'étais sans défense, complètement à sa merci et il le savait.
« Vraiment ? Eh bien, voyons voir ce que je peux y faire. » Il venait d'accepter le défi
que je n'avais pas prévu de lui lancer. Il me prit dans ses bras et se dirigea vers l'eau.
Je me tortillai dans tous les sens. « Ne fais pas ça ! Repose-moi ! S'il te plaît ! Ne me
jette pas dans l'eau. Je suis désolée. Je n'aurais pas dû dire ça. S'il te pl... » Avant que je puisse
terminer ma phrase, il me jeta dans l'eau salée. Je posai mes pieds sur le sable et me relevai
tout en passant mes mains sur mes yeux.
Il riait à gorge déployée. Je devais ressembler à un rat trempé.
« Je te déteste. » Je bouillonnais.
Il rit encore plus et fit quelques pas vers moi. Je levai la main pour le repousser mais il
continua à avancer. Il me saisit par les poignets et enroula mes bras autour de sa taille.
« Tu ne me détestes pas. Tu ne pourrais pas me détester. » rétorqua-t-il avec assurance.
Il frotta son nez mouillé contre le mien avant de déposer délicatement ses lèvres sur
ma joue. Il recula un peu et me fixa de ses magnifiques yeux verts. Edward ressemblait à un
dieu des mers. Il ne portait rien d'autre que son caleçon de bain rouge. Des gouttes d'eau
recouvraient son corps et scintillaient au soleil. On aurait presque dit qu'il brillait. Ses
cheveux étaient plus sombres lorsqu'ils étaient mouillés. Il était aussi bizarrement coiffé parce
qu'il avait secoué la tête quelques minutes plus tôt.
« Très bien, je ne te déteste pas mais tu m'agaces fortement. » répliquai-je d'un air
indigné.
« Tu m'aimes. Tu l'a dis quand tu dormais ce matin. » Il prit mes fesses en coupe de
ses deux mains avec espièglerie.
Putain de merde.
Je m'éloignai et essayai de retourner vers la plage mais il enroula ses bras autour de ma
taille avant que je puisse avancer. J'aurais pu tuer mon inconscient et ma grande bouche pour
m'avoir balancée pendant mon sommeil. Edward m'embrassa dans le cou tout en me tenant
contre lui. J'étais dos à lui.
« Je plaisante. Tu n'as pas dit ça. Je plaisante. » Il déposa un baiser sur mon épaule. Je
sentis qu'il commençait à être excité. Il pressa son érection contre le bas de mon dos. « Mais
par contre, tu revivais quelque chose qu'on a fait hier soir. Tu étais là, ''Juste là ! Oui ! Oui !
Plus fort, plus fort ! »
J'allais lui montrer plus fort. Je lui donnai un coup de coude dans le ventre et il me
lâcha en éclatant de rire. Je retournai sur la plage, pris une de nos immenses serviettes et
commençai à m'essuyer. Il essayait vraiment de me tuer.
J'arrangeai le petit morceau de tissu qu'Edward appelait maillot de bain et m'assis sur
la chaise longue. J'aurais tout aussi bien pu être nue vu ce que ce truc cachait de mon
anatomie. Quelque chose me disait que c'était pour ça qu'il l'avait acheté.
Mercredi matin, j'avais été réveillée par la bouche d'Edward qui faisait des choses
délicieuses à mon corps. Après que je lui aie fait comprendre que j'étais réveillée en passant
mes doigts dans ses cheveux, il m'avait pénétrée de son érection déjà couverte et m'avait fait
l'amour. Je n'étais pas assez réveillée pour complètement profiter de notre moment intime
mais il sembla satisfait. Quand il eut fini, il marmonna un truc comme quoi je lui avais dit de
ne pas se sentir coupable de me réveiller. Je ne me rappelais pas avoir dit ça mais réalisai
rapidement qu'avec la mémoire qu'il avait, j'avais intérêt à faire attention à ce que je disais si
je ne voulais pas avoir de problème.
Au lieu de me laisser me rendormir, il exigea que je me lève et me douche. Comme il
était insistant, je le fis et fus prête avant huit heures. Mais je n'étais pas attendue quelque part
et je n'avais rien à faire. J'étais en congé pour les six jours à venir. Je devais aller à University
Prep lundi et mardi pour suivre une formation et les cours ne commençaient pas avant le
mardi suivant, après la fête du Travail. Les seuls choses dont j'avais à m'inquiéter pour le reste
de la semaine, c'était de préparer mes cours et m'entraîner pour contrôler ma classe. Je
trouvais ça bizarre qu'Edward qui lui devait aller au travail, n'était pas prêt mais je me dis que
certains besoins avaient sans doute pris le dessus ce matin. Je n'allais pas mentir. Ça me
rendait très heureuse de passer en priorité.
Je m'assis à l'îlot de la cuisine pour boire le café que Charlotte avait fait. Elle me
souriait d'une façon étrange alors qu'elle déambulait dans la cuisine, préparant le petit-
déjeuner d'Edward. J'aurais dû me douter qu'il manigançait quelque chose. J'aurais dû me
douter qu'il manigançait quelque chose quelques jours auparavant quand il m'avait demandée
si j'avais un passeport. Je sus au moment où Edward entra dans la cuisine, vêtu d'un jean 501,
d'un t-shirt blanc et d'une chemise bleu clair déboutonnée qu'il manigançait quelque chose.
« Bon, qu'est-ce qui se passe ? » le questionnai-je alors qu'il remerciait Charlotte pour
le café. Il s'assit à table pour manger son pain perdu.
Il me regarda d'un air curieux et releva un peu ses manches. « Charlotte ne t'a pas
proposée de te faire du pain perdu ? »
Je descendis du tabouret et me dirigeai vers la table. Je m'assis en face de lui. « Si mais
ce n'est pas de ça dont je te parle. Pourquoi est-ce que tu es habillé comme ça ? Tu ne dois pas
aller travailler ? »
« J'ai un long vol qui m'attend. Je me suis dit que je pourrais m'habiller de manière à
être à l'aise. » répondit-il nonchalamment avant de commencer à manger son petit-déjeuner
tout en lisant le journal.
J'essayai de ne pas avoir l'air déçue mais c'était le cas. Un autre voyage, une autre
séparation.
« Tu seras absent combien de temps ? »
Il but une gorgée de son café. « Jusqu'à lundi soir. »
Ma frustration atteignit des sommets. Si j'avais su que notre moment intime de ce
matin était tout ce que j'allais avoir cette semaine, j'aurais un peu plus participé. J'étais assez
agacée qu'il se soit contenté de prendre son pied avant son départ. De plus, j'étais aussi
inquiète parce qu'Esmée et Carlisle nous avait invité à déjeuner chez eux pour la fête du
Travail. Ça allait aussi être la première fois qu'Edward et Alice se retrouvaient depuis
l'incendie. Un côté de moi se demandait s'il avait organisé ce voyage à la dernière minute pour
ne pas voir sa famille.
« Pourquoi est-ce que tu me le dis que maintenant ? Tu pars pendant une semaine pour
le travail et tu attends la dernière minute pour me le dire ? » me plaignis-je. Si je lui avais fait
ce genre de chose, il m'aurait carrément crié Terrain Miné avec de la fumée qui sort de ses
oreilles.
« Ce n'est pas un voyage d'affaire. » dit-il en secouant la tête. Je l'observai agiter son
couteau dans l'air avant de prendre un autre morceau de pain perdu. « C'est des vacances.
Enfin, en gros. Un ami envisage de vendre son île privée aux Fidji alors j'ai décidé d'aller voir
si c'est un bon investissement. »
Il partait en vacances sur une île privée aux Fidji ?
« C'est génial. Vraiment génial. Super. » Je me levai et poussai brutalement ma chaise.
Ma frustration s'était transformée en colère qui me brûlait les yeux. Non seulement il ne me
l'avait pas dit mais en plus il agissait comme si ce n'était pas grave. Je quittai la pièce folle de
rage, et lançai par dessus mon épaule. « J'espère que ton avion va s'écraser. »
Edward me rattrapa avant que j'atteignis la porte. Il rigolait et sentait les fraises
fraîches. Charlotte en avait mis sur son pain perdu.
« Pourquoi est-ce que tu voudrais gâcher nos vacances comme ça ? »
« Nos vacances ? »
Il fit un sourire moqueur et me lâcha. « Je n'allais certainement pas acheter un île sans
m'assurer qu'elle te plaît à toi aussi. »
Putain de merde.
« On part pour l'aéroport dans quinze minutes. » m'informa-t-il après avoir vérifié sa
montre.
« Mais je n'ai rien préparé. » le contrai-je. J'étais complètement sidérée.
« On s'est occupé de tout. »
« Mais il faut que je prépare mes cours. »
« C'est un long vol. Tu auras plein de temps pour faire ce que tu as à faire. »
« Mais on doit aller chez ta tante et ton oncle lundi. »
« Je les ai déjà prévenus qu'on ne pourrait pas venir. »
« Mais Alice... »
Il posa un doigt sur mes lèvres pour me faire taire. « Pas de mais. Je t'ai achetée ce
dont tu as besoin. Ma famille survivra sans nous et je ne veux pas t'entendre te plaindre. Je te
kidnappe pour le week-end, un point c'est tout. »
Quand Edward disait, ''... un point c'est tout'', généralement, c'était tout.
Notre vol durait presque douze heures et à cause du décalage horaire, nous perdîmes
presque une journée entière. Maintenant, nous étions jeudi à Seattle. Nous étions aux Fidji et
logions dans une maison à deux chambres. On aurait dit qu'elle flottait sur un lagon vert
émeraude en ce vendredi midi. La maison avait plusieurs étages et la vue donnait sur le
Pacifique Sud. Nous avions notre propre plage privée. Dès gens sur l'île faisaient en sorte
qu'on ait toujours à manger et à boire mais on ne les voyait jamais vraiment. C'était comme si
on était sur l'île déserte la plus luxueuse du monde.
Edward se laissa tomber sur la chaise longue à côté de moi et prit ses lunettes de soleil
sur la petite table qui se trouvait entre nous. Il passa sa main dans ses cheveux mouillés mais
n'arriva pas à lisser ses mèches rebelles.
« Tu es très sexy quand tu es toute mouillée et énervée. » dit-il en enfilant ses lunettes.
Je plissai le nez. « Dommage, je ne coucherai plus jamais avec toi. »
Ma capacité à mentir s'améliorer vraiment quand j'étais en colère.
« Oh allez. T'avais l'air chaude, dans tous les sens du terme. Je t'ai fait une faveur. Ça
t'a fait du bien, pas vrai ? » Il passa la main sur ma cuisse et j'eus la chair de poule.
Je détestais qu'il ait raison. J'avais bien moins chaud qu'un peu plus tôt. Mais je
repoussai sa main et refusai de le regarder. « Je ne te parlerai plus jamais non plus. »
Je pris le livre qu'il m'avait achetée pour le voyager et l'ouvris là où je m'étais arrêtée.
Edward rigola doucement, s'amusant à mes dépends. Je fis semblant de lire mais en fait, je
boudais. Il me prit le livre des mains et le lança sur sa chaise longue maintenant libre. Il me
jeta par dessus son épaule.
« Arrête ! Repose-moi ! » Je lui tapai les fesses alors que j'étais la tête en bas dans son
dos.
Il se dirigea vers la maison. « On ne va pas se disputer pendant ce voyage. Tu vas te
réconcilier avec moi que tu le veuilles ou non. »
Il m'amena dans l'une des trois vérandas. Il y avait deux canapés couleur ivoire et
Edward me laissa tomber sur l'un des deux. Il grimpa sur moi et posa ses mains sur ma nuque
pour amener mes lèvres aux siennes. Son baiser me fit immédiatement oublier pourquoi nous
étions en train de nous disputer.
« Parler et coucher avec toi sont les deux choses que je préfère au monde. Me les
retirer est inacceptable. » dit-il en reculant.
« Les discussions et le sexe sont tes trucs préférés, hum ? » Je me redressai sur mes
coudes. Il était marrant. J'arrivais à croire la partie sur le sexe mais celle sur les discussions
était contestable.
Il m'embrassa encore. « Avec toi oui. »
Je me débattis un peu et réussis à me lever. « Très bien, je continue à parler avec toi
mais tu ne pourras pas abuser de moi quand tu veux. »
Edward s'assit et sourit. « Faire un embargo sur le sexe est typiquement féminin,
Isabella. D'habitude tu n'es pas aussi prévisible. Au fait, on voit tes tétons. » Il point ma
poitrine du doigt.
Putain de merde.
Je me couvris rapidement. « Si j'avais pu faire moi-même ma valise, je ne passerais
pas mon temps à te montrer ma poitrine. »
« Exactement. » répliqua-t-il en me faisant un clin d'œil. Il était incorrigible. Il se leva
et s'approcha de moi avant de poser ses mains sur ma taille. « Même si j'aime passer du temps
avec toi sans vêtement, je veux vraiment que tu saches qu'être avec toi est la chose la plus
importante au monde pour moi. Peu importe ce qu'on fait. Même me disputer avec toi c'est
marrant... parfois. »
Je fus une fois de plus désarmée. Je ressentais la même chose. Même si je ne trouvais
pas nos disputes aussi drôles que lui. Tout le reste était vrai. Être avec Edward pouvait être
fantastique. Il était intelligent et drôle. Il aimait lire presque autant que moi mais
contrairement à moi, il avait beaucoup plus d'expérience sur le monde. Il pouvait parler
d'endroits et de choses dont je n'avais fait que rêver ou sur lesquels j'avais lu.
Je posai mon front contre son torse et passai mes bras autour de lui. « J'aime être avec
toi moi aussi. » admis-je contre sa peau bronzée.
« Est-ce que ça veut dire que je peux abuser de toi maintenant ? » Il me plaqua contre
lui. Je levai la tête et arquai un sourcil. Il m'embrassa sur la joue et rigola. « Très bien. Qu'est-
ce que vous voudriez faire, Mlle Swan ? Apparemment, tu ne t'amusais pas sur la plage et être
mouillée, c'est pas ton truc. On fera tout ce que tu veux. On pourrait faire du bateau. Tu
pourrais m'apprendre à pêcher. »
Très franchement, j'aurais pu me distraire en couchant avec lui mais j'essayais depuis
que nous étions arrivés aux Fidji de trouver le bon moment pour avoir une conversation
sérieuse avec lui. Mais ce n'était pas le genre de chose dont on pouvait parler après l'amour et
toutes ces parties de jambes en l'air incroyables étaient tout ce que nous avions fait pour
l'instant. J'avais besoin de dire à Edward que je l'aimais mais il m'avait clairement dit qu'il ne
ressentait pas cela pour moi. Je savais que c'était un Terrain Miné potentiel. C'était la raison
principale pour laquelle je ne lui avais pas encore parlé à part peut-être pendant mon sommeil.
Je savais qu'il n'était pas prêt à associer l'amour aux sentiments qu'il ressentait, peu importe à
quel point ses paroles et ses actions pointaient dans cette direction avec des flèches
lumineuses et multicolores.
Ça m'avait pris toute la semaine pour décider que je devais me lancer la première.
Après la réaction ou le manque de réaction qu'il avait eu quand je lui avais dit que sa sœur
voulait savoir qu'il l'aimait, je me posais sérieusement des questions sur la suite de notre
relation. Un côté de moi voulais que je me retienne et que j'attende qu'il me dise tout et
admette ses sentiments avant qu'il ne puisse mettre une mine ici. Je trouvais que c'était la
route la plus sûre. Mais un autre côté de moi espérait pouvoir être honnête avec lui sur la
nature de mes sentiments. J'allais pouvoir l'aider à gérer les siens. C'était risqué. Il pouvait très
bien y avoir un retour de flammes et il aurait été effrayé. On serait rentré à Seattle avant que
la poussière n'ait le temps de retomber par terre. Ou il aurait pu commencer à voir qu'il n'y
avait pas de mal à aimer quelqu'un. Aimer n'avait pas que des mauvais côtés. Ça pouvait
même être ça qui allait l'aider à traverser toutes les mauvaises choses.
« Jouons aux échecs. » proposai-je.
Il ne cacha pas sa déception. « Sérieusement ? »
Je roulai des yeux et m'éloignai de lui. Dans le coin de la pièce, il y avait une petite
table sur laquelle se trouvait un jeu d'échecs avec de chaque côté des tabourets larges
customisés.
« Allez. Je pense que je peux faire mieux que la dernière fois où tu m'as battue. Je
parie que je pourrais jouer plus de cinq coups. »
Edward ''le Génie'' Masen m'avait quasiment toujours botté les fesses à chaque fois
que nous avions joué ensemble à la maison. La dernière fois, il avait arrêté de jouer après cinq
minutes parce qu'il essayait de me laisser gagner mais j'étais si mauvaise que je lui avais
rendu les choses impossibles.
Nous nous installâmes et il soupira une fois de plus avant de commencer. Il avait
essayé de m'apprendre quelques trucs mais je n'arrivais pas bien à saisir la stratégie derrière le
jeu. Je ne pouvais penser qu'un coup à la fois. Nous bougeâmes tour à tour nos pièces. Quand
je pris ma tour et la fis avancer de quelques cases, Edward secoua la tête, me faisant signe que
j'étais en train de jouer un mauvais coup. Je remis ma tour à sa place et posai la main sur mon
cavalier. Il secoua à nouveau la tête. Je pris ma reine et la fis avancer un peu. Il ne dit rien
alors je pris ça pour un bon signe.
« Tu sais ce que j'aime dans ce jeu ? » demandai-je alors qu'il jouait à son tour, prenant
un de mes pions.
« Je n'arrive pas à l'imaginer. » Son ton était râleur. Il appuya son coude sur la table et
posa sa tête dans sa main.
J'essayai de retenir mon sourire. La vapeur s'était rapidement renversée. C'était moi
qui faisait la tête quelques minutes plus tôt et maintenant, à force de vouloir me remonter le
moral, il s'était lui-même agacé. C'était plutôt mignon. C'était pour ça que je savais que mes
sentiments étaient réels. Je l'aimais même lorsqu'il était un peu irascible.
« J'aime que la reine soit le pion le plus puissant sur le plateau. J'aime qu'elle puisse
protéger le roi. On pourrait croire que ça aurait dû être le contraire vu que ce jeu a été créé il y
a un million d'années par des hommes. »
Edward se redressa et croisa les bras. « Eh bien, en fait, il est dit que ce jeu a été
inventé au sixième siècle en Inde. Pas il y a un million d'années. La version de l'époque était
militaire. Ce sont les Européens qui ont ajouté une reine au jeu. La reine remplace le vizir qui
était en gros le plus haut gradé du gouvernement officiel. »
Il était en train de gâcher ma métaphore avec ses connaissances étendues que j'aurais
rangé dans la catégorie ''Merde Que Personne Ne Devrait Savoir.''
« Enfin bref. » répondis-je d'un air dédaigneux. « La reine reste le pion le plus puissant
dans la version moderne du jeu. »
« En fait, c'est le roi qui a le pouvoir. Le roi est le pion le plus important du plateau.
Tout le monde est prêt à se laisser capturer pour le garder en vie. Quand il est pris, le jeu est
fini. Crois-moi, c'est très patriarcal. »
Sérieusement, il était en train de foutre en l'air ma grande révélation. « Eh bien, je
suppose que c'est vrai mais pour moi, la reine est cool parce qu'elle le protège pour des raisons
différentes de celles des autres. »
Edward plissa les yeux. « Comment ça ? »
« Elle le protège parce qu'elle aime. Elle est sa reine. Elle ferait n'importe quoi pour lui
parce qu'elle a des sentiments pour lui. Ce n'est pas que de la loyauté comme les autres. C'est
ce qui la rend différente, spécial. L'amour est puissant. » J'observai avec appréhension sa
réaction. J'espérais ne pas être allée trop loin avec ça.
Il fronça les sourcils. « Ça suffit, plus de soleil pour toi. »
« Quoi ? Pourquoi ? »
« Tu essayes un peu trop d'analyser ça, tu ne trouves pas ? »
C'était maintenant ou jamais. Il n'allait pas y avoir un moment plus parfait. Il fallait
que je me prenne en main et que je le fasse. Je descendis du tabouret et m'agenouillai devant
lui. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise alors que je prenais sa main dans la mienne.
« J'ai besoin de te dire quelque chose mais je ne veux pas que tu paniques. »
« Trop tard, Isabella. » Il se tortilla sur place. Il semblait très mal à l'aise.
« Eh bien, essaye de te retenir. Je sais que je vais peut-être marché sur une mine mais
il faut que je te dise quelque chose. J'ai besoin que tu m'écoutes et que tu comprennes que je
ne te demande rien. Est-ce que tu peux faire ça ? »
Il déglutit et hocha la tête.
« Je t'aime. » Je fis une pause pour lui laisser le temps d'assimiler ces trois mots. Ses
yeux s'assombrirent un peu et je vis sa mâchoire se contracter. « S'il te plaît écoute-moi, je
sais que ce n'est pas une émotion avec laquelle tu es à l'aise mais je ne te demande pas de me
le dire en retour. Je ne te le dis pas pour que tu me le dises aussi. Je te le dis parce que c'est ce
que je ressens. »
Edward me fixait avec cet air-là. Terrain Miné. Grand Terrain Miné prêt-à-nous-
faire-tous-exploser. Sa respiration était plus difficile que quelques secondes plus tôt.
« Edward, détends-toi. S'il te plaît. »
Il retira sa main de la mienne et se leva. Il me contourna et mit une distance entre nous
qui me brisa le cœur. Il se tourna brusquement et secoua la tête.
« Comment est-ce que tu peux me dire une chose pareille et ne pas vouloir quelque
chose en retour ? »
« Parce que c'est comme ça. » Je me levai et franchis la distance qui nous séparait. « Je
ne vais pas faire comme si c'était faux à cause de ce que tu ressens. Je suis amoureuse de toi.
Je le sais. »
« Je ne peux pas... » dit-il en secouant la tête. Il recula d'un pas.
Je savais ce qu'il allait dire. Je posai mes mains sur son torse. Son cœur battait
furieusement à toute vitesse.
« C'est rien. Tu n'es pas obligé de le faire. Tu n'es pas prêt et ça ne me dérange pas. »
« Et si je ne suis jamais prêt ? » Il passa une main dans ses cheveux. Ses yeux
parcoururent la pièce à la recherche d'une sortie de secours. Je lui pris la main pour qu'il se
reconcentre sur moi.
« Ne dis jamais jamais. » plaidai-je en pressant sa main contre mon cœur. Il était
toujours si extrême. Il ne s'excusait jamais, il n'aimait rien et l'amour détruisait tout. J'essayais
toujours de comprendre si c'était la mort de sa mère ou la chose mystérieuse que lui avait fait
son père qui le faisait agir ainsi. C'était sans doute les deux mais je ne comprenais toujours
pas.
« C'est un cadeau, Edward. Mon amour est un cadeau et je ne te laisserai pas le
refuser. Je ne le ferai pas. Tu te plains toujours quand je ne veux pas accepter les choses que
tu me donnes. C'est la seule chose que je peux offrir à quelqu'un comme toi. Tu dois
l'accepter. »
Il retira sa main et se frotta le visage. Il ferma les yeux et je ne pus plus voir ce qu'il
ressentait.
Je continuai. « Je veux te montrer que ça ne fait pas toujours mal. La destruction n'est
pas obligatoire. J'ai besoin de te montrer que je peux te protéger de ce qui t'effraie, peu
importe ce qui t'a blessé avant. »
Edward ouvrit les yeux et je la vis. De la peur. Une peur complète et absolue. Il
s'éloigna aussitôt de moi, mettant autant d'espace que possible entre nous. Il tendit le bras
pour me faire signe de ne pas approcher.
« N'essaye pas de me protéger, Isabella. Tu m'entends ? » Il me pointa du doigt. Son
visage était tout rouge. « Tu n'es pas ma reine. Tu n'as aucune raison de risquer quoi que ce
soit pour moi. Tu m'as compris ? »
Ses mots étaient mordants. Je n'étais pas sa reine. J'essayais de ne pas me focaliser sur
ces paroles en particulier mais c'était celles qui me faisaient penser qu'il n'avait pas seulement
peur de moi, il avait aussi peur pour moi. Malheureusement, son attitude me fit peur et je ne le
cachais pas très bien. Il tira sur ses cheveux de ses deux mains.
« Pourquoi est-ce que tu me fais ça ? » Il grimaça comme s'il avait mal puis partit vers
la véranda, me laissant seule et étonnée.
Ça ne s'était pas passé exactement comme je l'aurais souhaité. Je savais qu'il n'allait
pas me répondre la même chose. Je savais qu'il allait être mal à l'aise. Je n'aurais jamais cru
qu'il se serait enfui.
Je regardai vers la plage et vis Edward en train de marcher le long de l'eau, s'éloignant
de la maison. Je l'observai jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière des rochers. Je restais là sur la
véranda à le chercher et à attendre qu'il réapparaisse pendant au moins une demi heure. Je
décidai que tout vient à point à qui sait attendre et retournai à l'intérieur de la maison. Rien de
ce que je fis ne parvint à me faire oublier son absence.
Je me douchai et m'habillai. Edward avait acheté et emmené de magnifiques sarongs.
Il y en avait un assorti pour chacun des cinq bikinis qu'il avait choisi pour moi. Il avait aussi
prit des robes sarongs, des robes d'été, deux jupes et des hauts. J'avais ris la veille en
remarquant qu'il ne m'avait pris que trois culottes et le seul soutien-gorge que j'avais était
celui que je portais jeudi. Ses intentions pour le week-end étaient très claires. Maintenant, je
me demandais ce que les prochains jours allaient nous réserver.
Je croisai les extrémités de la robe sarong et les attachai autour de mon cou. Je coiffai
mes cheveux devant le miroir de mon vanity. Je me demandais si Edward s'était directement
rendu au petit aéroport pour organiser notre départ immédiat. Je ne pensais pas que lui
déclarer mes sentiments l'aurait fait basculer comme ça dans le précipice. Je savais qu'il allait
se débattre un peu parce qu'il était inquiet à l'idée que je veuille qu'il me le dise mais je me
pensais qu'il aurait été mieux une fois qu'il aurait compris que ce n'était pas pour ça que je le
disais.
Tu n'es pas ma reine. Ses mots résonnaient encore. Il était en colère que j'aie fait cette
comparaison. Est-ce qu'il était fâché que j'aie supposé qu'il voulait ça de moi ? Je relevai mes
cheveux et en fis un chignon avant de les attacher.
Je marchai pieds nus dans la cuisine. Je pris une banane sur l'îlot et l'épluchai tout en
me dirigeant vers la véranda pour vérifier qu'Edward allait bien. J'étais sur le point de mordre
dedans quand je le remarquai, assis sur l'un des canapés.
Je soupirai de soulagement, laissant tomber la banane à mes côtés. « Tu es revenu. » Je
ne m'approchai pas de lui même si le toucher était tout ce que je voulais.
Edward était penché, les coudes sur ses genoux. Il leva ses yeux tristes vers moi. Il se
redressa et tapota la place libre à côté de lui sur le canapé. Je posai la banane sur la table du
salon et m'assis à côté de lui.
« Il faut que je te dise quelque chose. » commença-t-il. J'essayais de me préparer à ce
qu'il allait dire mais je sentis les larmes me monter aux yeux. « Ma mère était le genre de
femmes à être nées pour être mère. » Ses paroles mirent rapidement un terme à mes pleures
ridicules. Il n'était pas là pour me dire qu'il partait. Il était là pour me dire ce que j'espérais
être le dernier de ses secrets.
« Je suis quasiment sûr qu'elle en rêvait déjà lorsqu'elle était enfant. » continua-t-il. «
Esmée m'a dit que lorsqu'elles étaient petites, ma mère voulait toujours jouer au papa et à la
maman. Elle forçait toujours Esmée à faire le bébé ou la sœur et je crois que ça agaçait un peu
ma tante parfois. »
Il rigola pendant une seconde puis son visage redevint sombre.
« Mon père était complètement envoûté par elle, c'était d'ailleurs une première.
Edward Masen Sr était plutôt suffisant et ne s'intéressait à rien d'autre que lui. Ma mère a vu
quelque chose en lui et pour je ne sais pas quelle raison, elle a passé sa vie avec lui. Mon père
aurait été heureux de rester comme ça avec elle mais comme je te l'ai dit, ma mère voulait être
maman. Elle voulait une famille. D'après Esmée, elle était prête à avoir autant d'enfants qu'il
lui aurait été humainement possible. Mais elle a rapidement appris que mon père n'était pas
trop emballé à l'idée de la partager avec quelqu'un. »
Il semblait faire en sorte de ne pas me toucher alors je respectai ses limites même si un
côté de moi mourrait d'envie de l'envelopper de mes bras.
« Il n'a jamais rien pu lui refuser alors il lui a donné ses enfants mais il s'avéra qu'être
parents était plutôt fastidieux la plupart du temps. Nous faisions du bruit et du bazar. Nous
étions monstrueux, nous réclamions l'attention de notre mère. » Il frotta ses mains sur ses
cuisses et je vis que son poing droit était coupé et saignait.
Je ne voulais pas l'interrompre mais je ne pus pas m'en empêcher. « Qu'est-ce que tu as
fait ? » Je lui pris la main. « Il faut qu'on nettoie ces coupures. »
« C'est rien. Je vais bien. » Il retira sa main.
Je ne lâchai pas le morceau. « Non, ce n'est pas rien. Viens. Tu pourras parler pendant
qu'on désinfecte ça. » Je le tirai par le bras pour qu'il se lève du canapé et nous allâmes de
l'autre côté de la maison. Une fois dans la salle de bain, je mouillai un gant blanc pendant qu'il
se lavait les mains avec du savon et de l'eau.
« Tu n'as pas à t'occuper de moi. »
« Je veux m'occuper de toi. » affirmai-je en lui lançant un regard ne me cherche pas.
J'appuyai doucement sur ses blessures avec le gant mouillé.
Edward soupira et évita de croiser mon regard. Je ne savais pas ce qu'il pensait. Je
voulais savoir pourquoi il me parlait de sa mère et de son père. J'avais besoin qu'il m'explique
quel était le rapport avec eux et pourquoi il ne voulait pas que je l'aime ou accepter qu'il
m'aimait aussi.
Je m'appuyai contre le grand lavabo en pierre. « Alors, ton père n'était pas gentil. Est-
ce que ça s'est arrangé quand vous avez grandi ? »
Une émotion que je ne pus pas identifier passa sur son visage.
« Pas vraiment. Il nous tolérait un peu plus, je suppose. Quand on a été assez vieux, il
a voulu nous envoyer en pension mais notre mère ne voulait pas en entendre parler. Il
travaillait beaucoup et ne s'impliquait pas vraiment. Elle essayait de faire la balance, de
trouver un moyen pour le garder heureux tout en restant heureuse mais ce n'était pas facile vu
que ses désirs étaient opposés aux siens et vice versa. »
« Ça devait être vraiment dur pour elle. Devoir constamment choisir entre son mari et
ses enfants. » Je m'enveloppai sa main dans une serviette propre et sèche. « On devrait mettre
de la glace sur ta main. »
« C'est la dernière fois que je me bats avec un rocher. » dit-il avec un demi sourire.
Je posai une main sur sa joue et il pencha la tête pour intensifier notre contact.
« Qu'est-ce qui se passe, Edward ? Pourquoi est-ce que tu es parti ? Pourquoi est-ce
que tu as tapé dans un rocher ? Pourquoi est-ce que tu me parles de tes parents ? J'essaye de
trouver le lien entre tout ça mais je n'y arrive pas. »
Edward laissa tomber sa tête comme un enfant que l'on grondait. Je ne voulais pas le
frustrer. J'avais seulement besoin qu'il s'ouvre complètement.
« La nuit de l'incendie. » commença-t-il. Je reculai d'un pas, brisant notre connexion. «
J'étais puni parce que ma mère avait annulé un déjeuner avec mon père pour venir à mon
école régler un problème. J'avais hacké le système informatique et ensuite, j'avais inter-
changé tous les numéros de téléphone des dossiers des élèves. Ils n'avaient pas de preuves que
c'était moi mais à cause de mon talent, ils m'ont quand même accusé. C'était des conneries, ils
me punissaient sans preuves solides. »
Il leva les yeux vers moi et je lui fis un petit sourire pour l'encourager à continuer. Il
n'y avait qu'Edward pour trouver qu'être puni pour quelque chose qu'il avait fait était injuste
juste parce qu'il avait été attrapé la main dans le sac.
« Évidemment, mon père était plus énervé que je lui ai fait raté un déjeuner avec ma
mère plutôt que j'ai hacké le système de l'école. Je me foutais complètement de ce que mon
père pensait. Il était toujours énervé et ses punitions étaient ridicules. J'avais décidé de sortir
qu'il le voulait ou non. Ce n'était pas très difficile de faire le mur. Ma mère me laissait mon
intimité et tant qu'il ne me voyait pas, ce bon vieux Papa ne m'avait même pas en tête. »
Je commençais à voir où il voulait en venir. « Alors, tu n'étais pas à la maison quand
l'incendie a commencé ? »
Il secoua la tête. « Quand je suis rentré, le feu était éteint et Alice était déjà en route
pour l'hôpital. »
« Merci mon dieu tu n'étais pas là. » J'étais soulagée qu'il n'ait pas eu à voir ça.
Son corps tout entier se tendit et il jeta la serviette par terre. « Comment tu peux dire
ça ? » cria-t-il. « Tu ne comprends pas ? Je l'ai tuée, Isabella. C'est à cause de moi que ma
mère est morte ! »
« Mais tu n'étais même pas là. »
Il passait sa main dans ses cheveux alors qu'il faisait les cents pas devant moi. « Non,
mais j'étais censé y être. Elle y est retournée. Elle y est retournée pour aller me chercher. Mon
père a essayé de l'arrêter mais elle ne l'a pas écouté. Ma mère aimait ses enfants plus que tout.
Alice était gravement blessée et elle pensait que j'étais toujours à l'intérieur. Elle est retournée
dans la maison en feu pour sauver quelqu'un qui n'était pas là. Elle est morte et c'est
entièrement ma faute. »
« Oh, Edward. » soufflai-je tristement. Tout le monde lui avait certainement dit que ce
n'était pas de sa faute mais il avait porté cette horrible culpabilité pendant tout ce temps.
J'essayais de l'arrêter en me plaçant devant lui et en posant mes mains sur son torse. « Ce
n'était pas de ta faute. Personne ne peut te le reprocher. »
Ses yeux brillaient d'émotion. « Crois-moi, on me l'a reproché. Mon père me l'a
reproché. Il n'était pas allé à l'hôpital avec Alice. Il se foutait de savoir ce qui allait lui arriver.
» cracha-t-il. « Il a attendu pendant des heures qu'ils sortent le corps de ma mère. Tu peux
imaginer sa surprise quand je me suis pointé à côté de lui et que je lui ai demandé ce qui se
passait. »
Je ne pensais pas qu'il soit possible de détester le père d'Edward et d'Alice plus que ça
mais il ne me facilitait pas les choses.
« Il m'a cassé la gueule jusqu'à ce que les pompiers nous séparent. Il ne m'a plus parlé
ou même regardé jusqu'à l'après-midi où il... » Edward s'arrêta de parler et ferma les yeux. Il
recula jusqu'à toucher le mur. Il appuya ses paumes de mains sur son front.
C'était officiel, je haïssais le père d'Edward Masen. Je m'approchai de mon Edward.
J'avais besoin de l'envelopper de mes bras.
« Jusqu'à ce qu'il quoi ? »
Il laissa tomber ses bras et secoua la tête. « Ça n'a pas d'importance. Si je te dis ça,
c'est parce que je veux que tu comprennes que ça ne vaut pas la peine de me protéger,
Isabella. Ma mère est morte à cause de moi. » Il prit mon visage dans ses mains et me regarda
dans les yeux. « Ma mère était comme toi... douce, aimante, compatissante. Elle devrait être
en vie pour faire de ce monde un monde meilleur. C'est seulement parce qu'elle m'a fait passé
avant avec son bien-être qu'elle n'est plus là pour le faire. Je ne permettrai pas qu'une chose
pareille t'arrive. Tu comprends ça ? Personne ne peut me sauver. Tu ne devrais pas essayer. »
L'amour détruit tout. Edward pensait que sa mère était morte parce qu'elle l'aimait.
Tout commençait à prendre sens. Les raisons pour lesquelles il refusait de s'attacher
émotionnellement étaient claires. Il ne voulait pas tenir à quelqu'un par peur d'être blessé par
cette personne mais il avait aussi peur de blesser quelqu'un qui tiendrait à lui.
Je posai mes mains sur les siennes. « Bébé, ta mère n'est pas morte à cause de toi. Elle
est morte parce qu'elle n'a pas attendu les pompiers. Oui, elle t'aimait mais elle devait se
croire invincible si elle pensait pouvoir entrer dans une maison en feu et en sortir en vie. »
C'était le meilleur argument que je pouvais trouver.
J'aurais voulu remonter le temps et secouer Elizabeth Masen. J'étais heureuse de savoir
qu'elle voulait le sauver. J'aurais moi aussi voulu le sauver mais elle avait été imprudente.
C'était d'ailleurs cette imprudence qui faisait qu'Edward vivait avec une culpabilité qu'aucun
enfant n'aurait jamais dû connaître.
« Si j'étais resté à la maison, elle serait toujours là. »
« Si tu étais resté à la maison, tu aurais pu mourir. Tu aurais pu être brûlé et elle serait
quand même morte. Qui sait ce qui se serait passé. »
Il secoua la tête et retira ses mains de mon visage. « Je m'en serais sorti. Tout se serait
bien passé pour moi. »
« Tu n'en sais rien. » le contrai-je. « Mais peu importe, parce que des millions de
choses auraient pu changer l'issue de tout ça. Tu faisais parti d'une continuité d'événements en
chaîne. Ce n'était pas de ta faute. »
Il tira à nouveau sur ses cheveux.
« Je ne vais rien faire de stupide parce que je t'aime. » dis-je. Je refusais d'abandonner.
« On en revient à la confiance. Il faut que tu me fasses confiance. Je n'ai pas envie de mourir
mais je me battrai pour toi. Tu vaux la peine de se battre. Tu vaux la peine d'être aimé. »
Les yeux d'Edward sondèrent les miens. Il cherchait une trace de doute, de mensonge
mais n'en trouva pas. Il reposa ses mains sur mon visage et m'embrassa durement. Il me prit
par surprise et je perdis presque l'équilibre. Je me tins à ses épaules et m'enroulai
complètement autour de lui. Il me souleva et me porta hors de la salle de bain. Nous n'eûmes
pas besoin d'aller très loin. Il m'amena dans la chambre et me posa sur l'énorme lit king size
qui était à nous pour ce week-end.
Son besoin pour moi, son besoin d'être connecté avec moi irradiait de tout son être.
Les mains d'Edward passèrent sous ma robe et avant que je puisse me lever pour qu'il puisse
me retirer ma culotte, il me l'arracha. Il repoussa son caleçon de bain et je fus aussitôt sur lui.
Sa bouche attaqua la mienne. Ses mains semblaient toucher tout ce qu'elles pouvaient
atteindre de mon corps.
Il releva ma robe et plongea en moi. Pas de préservatif, pas de protection. L'idée que
rien ne nous séparait rendait le sexe encore plus intense mais j'avais besoin de lui montrer que
je n'étais pas insouciante. Je poussai ses épaules, essayant d'attirer son attention. Il allait et
venait en moi avec tellement de détermination que je n'étais pas sûre de pouvoir l'arrêter avant
qu'il ne jouisse en moi.
Je tournai la tête. « Edward. » réussis-je à dire tout en reprenant mon souffle. « Arrête.
Il faut qu'on utilise une protection. »
Bon sang, il était tellement agréable en moi. Je lui demandais d'arrêter mais mes
jambes étaient toujours enroulées autour de sa taille, le retenant. Ses mouvements ralentirent
puis il s'arrêta.
« Il faut que tu me lâches. » murmura-t-il. Il tira sur une de mes jambes et je relâchai
mon étreinte. Il se retira et roula sur le dos, cachant son visage avec ses mains. Il ne pencha
pas vers la table de nuit et notre énorme réserve de préservatifs.
Je m'assis et retirai les attaches de mes cheveux. Ils tombèrent sur mes épaules.
Edward ne bougeait toujours pas alors je me levai et pris un préservatif. Je défis ma robe et la
laissai tomber par terre avant d'ouvrir l'emballage.
« Ne fais pas ça, Isabella. » dit Edward sous ses mains. Il était en colère contre lui-
même de l'avoir presque fait sans protection. Il avait la sensation d'être hors de contrôle et je
savais que ça le tuait.
Il avait besoin de se laisser aller. Il avait besoin d'arrêter d'avoir aussi foutrement peur.
Il avait besoin d'arrêter d'essayer si fort d'être plus qu'un être humain, de ne jamais se tromper.
Il n'était qu'un homme. Un homme qui faisait des erreurs mais essayait de les réparer. Un
homme qui apprenait que ce n'était pas grave de demander pardon. Un homme qui essayait de
faire confiance à quelqu'un pour la première fois de sa vie. Un homme parfaitement imparfait.
L'homme que j'aimais.
« Je t'aime, Edward. » dis-je avec assurance en le prenant dans ma main. Je déroulai le
préservatif sur son sexe. Il grogna comme si je le torturais.
« Je t'aime. » répétai-je. Je montai sur lui et essayai d'éloigner ses mains de son visage.
« Je t'aime. »
Il laissa tomber ses mains mais garda les yeux fermés. Je déposai plein de petits
baisers sur son visage.
« Je t'aime. » murmurai-je à son oreille. Je l'enveloppai de mes lèvres et tirai gentiment
dessus avec mes dents. J'embrassai sa mâchoire tendue puis déposai un dernier baiser sur ses
lèvres avant de m'asseoir.
Je passai la main entre nous et le guidai en moi. « Je t'aime et tout va bien se passer. »
Edward ouvrit les yeux en entendant mes paroles. Il était toujours si sûr de lui,
vraiment trop sûr de lui. Il savait ce qu'il voulait et le prenait quand l'opportunité se présentait.
Bon sang, parfois, il prenait même des choses alors qu'elles n'étaient pas disponibles. Son
appréhension était tout ce que je voyais. Il avait tellement peur que tout soit détruit, qu'il
n'envisageait même pas que tout ça pouvait venir du fait que nous nous aimions.
« Nous ne sommes pas tes parents. Nous sommes différents. Tu l'as dit toi-même, je
suis différente. Je t'aime. » Je montai et descendais sur son membre. Il se battait pour se
concentrer sur mes paroles et ce que je faisais à son corps.
Edward s'assit et m'enveloppa de ses bras, écrasant son corps contre le mien. Sa joue
contre ma poitrine, il m'implora. « Promets-moi. Promets-moi que tout ira bien. »
Je caressai ses cheveux bronze de mes deux mains et lui fis lever la tête. « Je te le
promets. » dis-je d'un ton solennel. Je penchai la tête pour l'embrasser sur les lèvres.
Il lui fallut quelques secondes pour réfléchir. Finalement, un côté de sa bouche se leva,
créant ce sourire en coin que j'adorais. « Tu sais, si j'avais un nickel à chaque fois que
quelqu'un me fait une promesse sans la tenir... »
J'éclatai de rire. « Eh bien, vous avez déjà tous mes nickels, Mr Masen. Je suppose
qu'il va falloir que je fasse en sorte de tenir ma promesse. »
Il voulait me croire. Je le voyais dans ses yeux. Sans réfléchir, il nous retourna de
manière à se trouver au dessus de moi. Il coinça mes bras au dessus de ma tête avec une de ses
mains et m'embrassa dans le cou. Il le mordilla tout en descendant au fur et à mesure sur mon
épaule. Avec son autre main, il releva ma jambe sur sa hanche pour avoir un meilleur accès.
Je pensais qu'il allait accélérer le rythme mais à la place, il se mit à aller et venir lentement en
moi. Il donnait des coups de rein contrôlés. Il me faisait l'amour même s'il ne pouvait pas
encore formuler les mots.
Nous restâmes allongés là, emmêlés l'un dans l'autre, épuisés par notre libération à la
fois émotionnelle et physique. Les doigts d'Edward dansaient sur ma peau alors que je
commençais à sombrer dans le sommeil. Avant que je ne sois à cent milles lieux, je l'entendis
murmurer deux mots qui firent battre mon cœur à toute allure.
« Ma reine. »
Alors, est-ce que je vous avais menties ? Edward s'est enfin révélé ! Il a vécu une
enfance/adolescence vraiment difficile :/ Qu'est-ce que vous pensez de ces révélations ? Un
moment assez tendre entre nos amoureux... Et puis, il l'a dit... Elle est sa ''reine'' *soupir* Je
sais pas vous, mais j'adore Edward quand il est comme ça ^^
J'espère en tout cas que vous avez aimé ! Comme toujours, n'hésitez pas à laisser des
commentaires si ça vous dit ;) !
Prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 14*: Chapitre 13

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Bon, finalement l'attente aura été moins longue que prévue ^^ En plus, c'est encore un
chapitre important... Exceptionnellement, je publie un lundi... mais disons que c'est mon
cadeau de Noël légèrement en retard n_n
Je suis vraiment ravie de voir votre entousiasme pour cette fiction et ça ne fait que
rendre ma traduction plus agréable ;) Je suis simplement heureuse que vous aimiez !
J'ai pu répondre à tout le monde par MP mais je voudrais aussi remercier Citronade,
Dedoune09 (Lol ^^ C'est sûr qu'il y a pire qu'être emmenée de force sur une île paradisiaque
XD), leemat, lili, TeamEdward, nini33, Marie (Merci beaucoup :) Mes examens de
traduction se sont plus que bien passés et je crois que je le dois à FF ^^ Les révélations vont
continuer à arriver, ne t'inquiète pas ;)), fifi (Il y a plus de 30 chapitres + une suite déjà
prévue au programme de traduction ^^), izzie, o0O-Eden-O0o, karima, laurie, laccro et
Lydvynn (Edward n'a pas fini de se dévoiler ;)) !
Merci d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Que dire... que dire... sans trop en dévoiler... pas grand chose en fait ^^ Bienvenues
dans Friday at Noon... Nous ne sommes plus vendredi, il n'est pas midi... mais Bon appétit ;) !
J'espère que vous aimerez !
Chapitre 13
Vendredi 10 Septembre, Midi
J'étais en retard. J'étais vraiment très, très en retard. Je savais que je n'aurais pas dû lui
promettre de déjeuner avec lui ce vendredi. J'étais tellement inquiète à l'idée de faire bonne
impression qu'il ne m'avait pas fallu grand chose pour accepter de faire quelque chose pour un
autre prof alors que j'aurais dû être dans mon pick-up, en route pour l'Eclipse.
Mais, j'essayais d'être gentille. La plupart des profs de University Prep avaient été très
accueillants. En revanche, ça n'avait pas été le cas de tout le monde. Il y en avait quelqu'uns
qui me détestaient avant même de m'avoir rencontrée. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi
mais au lieu de m'en inquiéter, je faisais tout mon possible pour les faire changer d'avis. Vu
que je ne faisais cours qu'à trois classes, j'avais proposé de corriger des copies, mettre des
notes et tout ce dont les gens pouvaient avoir besoin. Jane Nelson, que j'avais décidé de
surnommer Jane la Chieuse, en profitait à fond même si je ne pense pas que je remontais dans
son estime en faisant tous ces efforts.
« Voilà tous les feutres effaçables noirs que j'ai pu trouver. Ils en ont beaucoup de
colorés. »
« Si j'avais voulu des colorés, je n'aurais pas uniquement demandé des noirs, n'est-ce
pas ? »
Et dire que je pensais que Rosalie n'allait jamais me manquer. Jane donnait
l'impression que travailler pour Rosalie était une promenade de santé. Jane n'était pas mon
patron mais elle dirigeait le Département d'Anglais. Je n'étais pas sûre de savoir pourquoi elle
me détestait mais dès que j'étais entrée dans le bâtiment mardi, j'avais eu le sentiment qu'elle
n'avait pas été pour mon embauche. Aro m'avait très bien accueillie, il en faisait presque trop.
Il m'avait rappelée à plusieurs reprises que je n'avais pas à rester toute la journée et que je
pouvais partir déjeuner et revenir plus tard pour travailler avec les élèves.
Évidemment, je n'avais rien de spécial à faire pour le déjeuner cette semaine, à part
aujourd'hui.
« Passez un bon week-end, Jane. On se verra lundi. » Je commençais à quitter sa
classe, pressée d'aller déjeuner.
« Ça doit être sympa de finir à midi. J'aimerais avoir ce genre de laissez-passer. »
Son commentaire n'avait aucun sens. Je travaillais à mi-temps. Ça n'avait rien à voir
avec mes relations. J'allais d'ailleurs avoir besoin de relations pour travailler à plein temps ici.
Je m'arrêtai et me tournai. « Quoi ? »
Jane secoua la tête et me lança un sourire non-sincère. « Rien. Je raconte des bêtises.
Passez un bon week-end, Bella. » Mon prénom roula sur sa langue avec dégoût.
Je repoussai ces pensées et quittai le bâtiment. Je passai devant Ben Cheney, un des
profs de math, qui avait été très gentil avec moi toute la semaine.
Il me lança un sourire amical. « Vous partez ? »
« Oui. Passez un bon week-end Ben. »
« Vous aussi Bella. J'espère que votre première semaine s'est bien passée. Nous
aimerions que vous vous plaisiez ici. »
Je hochai la tête. « C'était génial. Croyez-moi, je suis très heureuse d'avoir ce travail.
Personne n'a à s'inquiéter que je ne me plaise pas. »
« C'est super. » Il baissa la voix. « Vous avez dû supporter Jane la Chieuse, alors je
voulais m'assurer qu'elle ne vous a pas effrayée. »
« C'est vraiment son surnom ? » Je ne pus pas m'empêcher d'éclater de rire.
« Eh bien, certains d'entre nous l'appelle comme ça, mais pas devant elle. S'il vous
plaît, ne dites rien. » me supplia-t-il.
« Votre secret est en sécurité avec moi. » lui assurai-je. « On se voit lundi, Ben. »
J'allai sur le parking et grimpai dans mon pick-up. Mon téléphone sonna et je démarrai
avant de regarder le message qui venait, je le savais, de mon petit-ami très impatient.
12:15 – Tu n'es pas là. Je vais faire remorquer et démolir ta voiture.
Je roulai des yeux et lui écrivis une réponse.
Désolée. J'arrive. Laisse ma voiture tranquille ou je devrais prendre les
transports en commun et je serais toujours en retard.
Edward était toujours un peu en colère que je conduise mon pick-up au lieu de la
voiture qu'il m'avait achetée et qui restait dans son garage. Je n'étais pas contre l'idée de la
conduire mais j'étais têtue. Je ne voulais pas l'accepter entant que cadeau mais il l'avait sans
doute acheter bien plus cher que ce que je pouvais lui payer. Sans oublier qu'il aurait accepter
mon argent pour mieux le dépenser en cadeau pour moi ensuite. J'étais ridicule mais c'était
difficile de s'habituer à ce que mon petit-ami ait plus d'argent que tout ce que j'avais jamais
connu.
Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour avoir le droit de m'occuper de toi ?
Pauvre Edward. Je savais que mon besoin d'indépendance le frustrait. J'avais passé la
semaine dernière à lui dire que je l'aimais et que je voulais prendre soin de lui mais je
n'arrivais pas à le laisser faire ça avec moi.
Je me garai devant l'Eclipse et tendis mes clefs au voiturier. Il me regarda bizarrement
tout en me donnant mon ticket. Je ne pense pas que les clients de l'Eclipse conduisaient des
voitures comme la mienne. Peut-être qu'avoir une nouvelle voiture n'était pas une si mauvaise
idée. J'entrai et fus accueillie par Angela.
« Bella ! » Elle contourna le bureau d'hôtesse et me fit un gros câlin.
« Salut, Ang. » Je n'étais pas venue depuis seulement deux semaines mais j'avais
l'impression que ça faisait plus longtemps.
Elle me relâcha et me regarda. « Qu'est-ce que tu fais là ? »
« Je suis cliente aujourd'hui. Edward et moi déjeunons ensemble. »
« Alors, c'est vrai. Masen et toi. Pour de vrai ? »
Je hochai la tête. « Pour de vrai. »
« Eh bien, tu es magnifique. Tu es toute bronzée. Comment est-ce que tu peux avoir
un tel bronzage alors que tu enseignes aux jeunes âmes de Seattle ? »
« On est parti quelque part pour la Fête du Travail. J'ai passé quelques temps au soleil.
» Edward et moi avions surtout profité de la chambre mais nous étions suffisamment allés à la
plage pour bronzer un peu.
« Où est-ce que tu es allée ? »
Je savais qu'elle allait poser la question. Je détestais être mal à l'aise avec l'argent
d'Edward. Dire aux gens que j'étais allée sur une île privée au Fidji me hérissait les poils.
« Je ne veux pas être impolie mais il faut vraiment que je monte. Je suis très en retard.
On pourra parler quand j'aurais fini ? »
« Ouais, bien sûr. Il est là depuis un moment. Je n'avais réalisé qu'il t'attendait. »
Je me dirigeai vers la salle privée. L'idée qu'il m'attendait me faisait sourire. Edward
n'attendait personne – sauf moi. Tyler qui était posté en bas des escaliers me lança ''le regard''
qui signifiait que j'allais avoir de gros ennuis. Je lui tapotai l'épaule en passant et montai les
marches. J'ouvris la porte et trouvai Edward en train de commander nos plats.
Eh bien, il m'avait attendue, en quelque sorte.
Il leva la tête vers moi et me lança un regard aigre. Je souris. Je savais qu'il ne pouvait
pas rester fâcher longtemps contre moi. Nous avions traversé beaucoup de choses. Je n'étais
plus intimidée par lui. Je savais qu'il avait plus peur de moi que moi de lui.
« Si elle n'aime pas, elle n'aura qu'à mourir de faim. » dit-il à Emmett.
« Sympa. » intervins-je en retirant mon sac en bandoulière.
Edward me regarda. Ses lèvres frémirent pour contenir son sourire.
Emmett se tourna vers moi. « Bells ! » Il ne fallut pas longtemps pour traverser la
pièce. Il m'enveloppa dans une étreinte digne d'un énorme ours. « Il a commandé pour toi, tu
préférerais jeter un coup d'œil au menu à la place ? »
« Mr Masen a très bon goût. Je suis sûre que ce qu'il a commandé est très bien, Em.
C'est bon de te voir. Vous m'avez manquée. »
« Pareil pour toi ma belle. »
Edward s'éclaircit la gorge. « Si vous avez fini de flirter avec ma petite-amie, peut-être
pourriez vous aller chercher notre vin ? »
Emmett sembla pétrifié. « Oui, monsieur. Je n'étais pas en train de... Je n'allais pas...
Je... »
Je tapotai le bras du gros costaud. « Ne t'inquiète pas. Il est en colère contre moi parce
que je suis en retard. » Je me tournai vers Edward. « Au fait, je suis désolée. Je ne voulais pas
te faire attendre. »
« Tu es pardonnée, mais seulement parce que tu es un plaisir pour les yeux. » Il lança
un regard mauvais à Emmett qui se trouvait toujours dans la pièce. « Vous êtes toujours là ? »
cracha-t-il.
Emmett partit directement vers la porte. Je secouai la tête avant de me pencher pour
donner un baiser à Mr Râleur-Masen. Je pris place à côté de lui et me saisis de ma serviette
sur la table.
« Si tu essayes de me rappeler pourquoi je suis ravie de ne plus travailler ici, alors tu
as réussi. Emmett est un bon serveur. Sois gentil. »
« J'ai été très gentil. J'aurais pu demander à Tyler de briser tous les os de son corps
pour t'avoir touchée mais je ne l'ai pas fait parce que je suis gentil. »
Mon dieu, aidez-moi s'il demandait à Tyler de blesser mon ami juste parce qu'il
m'avait touchée. « Je ne vais pas rentrer dans cette conversation. Tu as de sérieux problèmes.
»
Edward rigola. « Mon cœur, tu sais mieux personne que j'ai des problèmes. N'aies pas
l'air si surprise. »
Emmett revint avec notre vin. Rosalie s'était jointe à lui. Elle semblait choquée de me
voir assise à table.
« Bella. » dit-elle d'un ton presque amical – presque. « Comme je suis heureuse de te
revoir. » Ça devait la tuer d'être gentille avec moi.
« Je suis ravie de te revoir moi aussi, Rosalie. »
« Je voulais m'assurer que tout se passe comme vous le souhaitez, Mr Masen. Vous
nous avez manqués la semaine dernière. »
« Isabella et moi sommes partis en vacances. Je suis surpris que votre frère ne vous l'ai
pas dit. »
Rosalie glissa une mèche de cheveux derrière son oreille. « Jasper a dû oublier ce
détail lors de notre dernière conversation. »
Je voyais bien qu'elle mourrait d'envie de rétorquer qu'elle n'avait aucune raison de
parler de mon programme de vacances et moi avec Jasper mais elle se retint pour calmer
Edward. C'était intéressant de voir que les gens me traitaient différemment grâce à lui, à cause
de son argent et de son pouvoir. Je commençais à comprendre pourquoi il doutait à ce point là
des gens et de leurs intentions.
« Eh bien, revenez quand le repas sera là et Isabella vous fera une critique
complètement. Pour l'instant, nous n'avons rien à déclarer à part qu'Isabella a été accueillie à
bras ouvert, pressée et même serrée. »
J'essayai de ne pas rire mais un petit grognement m'échappa. Je n'avais plus aucune
raison de craindre Rosalie. Elle n'avait plus aucun moyen de me contrôler maintenant, mais ce
pauvre Emmett allait souffrir le martyre si elle apprenait qu'il m'avait pris dans ses bras un
peu plus tôt. Je vis Emmett devenir tout blanc au commentaire d'Edward alors qu'il posait
mon verre de vin devant moi. Edward s'amuser à le provoquer. Heureusement, Rosalie ne
comprenait pas ce qu'il sous-entendait.
« Génial. Eh bien, je reviendrai tout à l'heure pour voir si tout va bien. Il me tarde
d'entendre ce qu'Isabella a à dire. » Elle fit un grand sourire et sortit, Emmett sur les talons.
« Tu n'as pas idée des problèmes que tu viens de créer à ce pauvre gars. Ils sont
ensemble, tu sais. Rose et Emmett. Ne commence pas. »
Edward but une gorgée de sa boisson sans me quitter des yeux. Il reposa son verre et
se lécha lentement les lèvres. Il est possible qu'un gémissement m'ait échappée.
« Je n'ai pas prévu de commencer quoi que ce soit avec le serveur. Promis. Je crois que
toute l'attente que j'ai dû supporter cet après-midi, m'a rendu un peu grincheux. Parle-moi de
ta journée. Peut-être que tu pourras m'expliquer pourquoi tu n'as pas pu arriver à l'heure. »
J'essayai de toutes mes forces de ne pas rouler des yeux. « Je te l'ai déjà dit, je suis
désolée de t'avoir fait attendre. Je travaillais. »
« Tes cours finissent à onze heures. Il me semble que c'est largement suffisant pour
traverser la ville et être ici à midi. »
« Il m'arrive d'avoir des choses à faire une fois que les enfants sont partis, Edward. Les
profs travaillent même quand les enfants ne sont pas là. »
Il ignora mes excuses et passa à autre chose. « On te traite bien ? Je suppose que
l'équipe a été très accueillante ? »
Il parlait comme si j'avais une position importante. Je n'étais que prof à mi-temps.
J'étais loin de recevoir un traitement spécial.
« La plupart des gens ont été très gentils. Je te l'ai déjà dit l'autre jour. »
Il plissa les yeux. « Qui ne l'a pas été ? »
« Pourquoi ? Tu vas demander à Tyler de les tabasser ? »
« Peut-être. » répondit-il. Ses lèvres formèrent un vrai sourire.
« Tout va très bien. Je suis très heureuse d'enseigner. Les gamins sont géniaux. Ils
semblent tous très motivés. Je suppose que vu l'argent que leurs parents dépensent dans ce
genre d'école privée, il vaut mieux qu'ils soient motivés. »
« U. Prep se débarrasse rapidement des indésirables. » Edward prit son verre de vin et
en but une nouvelle gorgée.
« Comment tu sais ce qu'ils font aux indésirables ? »
Edward se passa la main dans les cheveux. « Je ne prétends pas savoir quoi que ce
soit. Je suppose juste qu'ils ne gardent pas les étudiants qui pourraient faire baisser leurs
résultats. Les écoles privées doivent virer les gens qui n'ont pas le niveau. »
Je tordis la bouche et l'observai d'un air suspicieux. Il me fixa en réponse, me défiant
de lui demander ce à quoi il pensait. Je laissai couler. Il avait sans doute raison. University
Prep avait sans doute des critères très élevés. Les gamins que j'avais rencontré jusque là
étaient incroyablement intelligents. La plupart étaient un genre de super génie, comme
Edward. Le défi pour moi allait être de les pousser toujours plus loin toute l'année.
Emmett amena nos plats et nous discutâmes de notre week-end à venir tout en
mangeant. Nous étions censés retrouver Carlisle et Esmée pour dîner le lendemain soir. Je
m'attendais à ce qu'Edward se défile mais il semblait toujours partant.
« Ce week-end, il faudra que tu ailles à Bellevue pour prendre une robe chez Neiman
Marcus. J'ai choisi une conseillère pour t'aider mais il faudra que tu appelles pour prendre
rendez-vous avec elle. » Il passa sa main dans la poche de sa veste et en sortit une carte. Il la
posa entre nous sur la table.
Je la pris. Chelsea Kramer, Conseillère en Images.
« Pourquoi est-ce que j'ai besoin de ça ? »
« Le lancement de Denali a lieu vendredi prochain. Après ma conférence de presse,
vendredi matin, il y aura une soirée. Non seulement je vais dévoiler Denali mais je vais aussi
officiellement te présenter entant que ma petite-amie. Il y aura beaucoup de journalistes. Ça
sera une soirée importante. »
Je posai ma fourchette. Il adorait faire ça, me prévenir à la dernière minute. « Tu vas
me présenter officiellement vendredi prochain ? » Je me sentis soudainement comme une bête
de foire.
« C'est ce qui est prévu. » répondit-il avec hésitation.
« Comment ça se fait que je ne suis mise au courant que maintenant ? »
« Ça m'est sorti de la tête quand on était Fiji et j'ai été tellement occupé le reste de la
semaine que j'ai oublié. »
« Tu as oublié ? »
Il haussa les épaules. « Tu n'es pas obligée de venir. Je veux dire, ce n'est que le
lancement du nouveau logiciel de sécurité internet le plus génial depuis Masen Security. Ça
va devenir le programme que toutes les entreprises vont déclarer utiliser pour que le public
soit rassuré et en sécurité à propos de ses informations personnelles. Mais si Jasper et toi avez
prévu une soirée pizza/film ou un truc dans le genre, je détesterais te demander d'annuler. »
Je penchai la tête sur le côté. « Je n'ai rien de prévu. C'est juste que c'est un peu
intimidant d'être présentée officiellement. Je sais que tu as l'habitude de ce genre de trucs mais
je n'avais jamais été dans la presse avant de te rencontrer. »
Il fit un sourire moqueur. C'était ce sourire si irrésistible. « Qu'est-ce que je peux dire ?
Je suis quelqu'un d'important. »
Je souris et passai ma main sous la table pour toucher son genou. « Oh, je sais
exactement à quel point vous êtes important, Mr Masen. »
Il se pencha vers moi et posa sa main sur la mienne. « Voyons voir, je ne suis pas
certain que tu aies compris à quel point je suis important. Il est possible que je vais devoir
passer la soirée à te le montrer. »
Je retirai ma main parce que je savais que si je continuais à le toucher, j'allais avoir des
problèmes. « Il me tarde de voir ça. »
« Donc, tu vas appeler Chelsea et prendre rendez-vous avec elle pour choisir une robe
? » Il changea rapidement de sujet. Si nous ne faisions pas attention, nous allions tous deux
avoir des problèmes. Personne ne gardait la porte aujourd'hui, Tyler était resté en bas de
l'escalier.
« J'appellerai Chelsea aujourd'hui. »
Il me fixa sans le croire. « C'est tout ? Tu acceptes ? Tu sais que je vais aussi payer la
robe, pas vrai ? »
« J'espère bien. Je ne peux pas me payer quelque chose qui vient de chez Neiman
Marcus. »
« Vraiment ? » Edward était complètement choqué de voir à que je cédais si
rapidement.
« Vraiment. » répondis-je avec un regard moqueur.
Il était tant de profiter des avantages qui allaient avec un petit-ami aisé. Le laisser
m'acheter une robe n'allait pas me tuer ou faire de moi une femme moins indépendante.
J'allais juste m'acheter une robe mortelle dans un magasin où je n'aurais jamais aller
autrement.
Un immense sourire s'étala sur le visage d'Edward. Accepter en valait carrément la
peine. Néanmoins, son sourire fut de courte durée. Tyler entra comme une bombe dans la
pièce. Il avait l'air extrêmement coincé. Trop coincé.
« Il est là. » dit-il à Edward. Ce dernier se tendit immédiatement.
« Est-ce qu'il vous a vu ? »
« Oui monsieur. »
« Vous pensez qu'il sait qu'Isabella est là ? »
« Je l'ai remarqué alors qu'il se dirigeait vers sa table. J'ai entendu l'hôtesse lui dire que
Mlle Swan ne travaille plus ici mais qu'elle vient toujours comme cliente. Je ne pensais pas
qu'elle aurait divulgué l'information aussi facilement. J'aurais dû l'arrêter. Je vous présente
mes excuses monsieur. » Tyler m'offrit un sourire contrit.
« James ? » demandai-je même si je savais que ça ne pouvait être personne d'autre.
Personne d'autre n'aurait pu inquiéter Tyler de cette façon.
Edward ne prit même pas la peine de me répondre. « Il doit toujours la suivre. Je ne
pense pas qu'il soit là pour moi. Est-ce qu'il avait l'air surpris de vous voir ? »
« Non, monsieur mais ça ne veut pas dire qu'il savait que vous seriez là avec elle. »
« Isabella, est-ce qu'il a une sortie de secours où Brady pourrait passer nous prendre ?
»
J'essayais de penser clairement. Ils me rendaient nerveux. Qu'est-ce qu'ils pensaient
que James allaient faire au milieu d'un restaurant bondé ?
« Il y a la porte de la cuisine. Elle donne sur la ruelle. C'est par là qu'ils font les
livraisons et tout. » dis-je d'une voix tremblante.
Edward se leva et sortit son portable. « Dites à Brady de nous retrouver dans la ruelle.
»
« Oui monsieur. » Tyler sortit lui aussi son portable.
Je me levai. Je me sentais perdue et nerveuse. « Pourquoi est-ce que vous êtes si
inquiets ? Qu'est-ce qu'il pourrait bien nous faire ici ? »
Edward bidouillait quelque chose avec son téléphone. Il ne leva pas la tête mais me
répondit. « Il ne va rien faire. Je suis sûr qu'il est là pour délivrer un message. Mais il ne
pourra pas t'approcher. »
« Brady sera poster. » lança Tyler en rangeant son portable dans sa poche. « Je vais
sécuriser la zone. Je vous envoie un texto. »
« Demandez au serveur de venir ici. Il faut que je paye la note. »
« Edward. » l'interrompis-je. J'avais l'impression qu'il stressait pour rien. J'avais des
amis ici. Des amis qui voulaient me parler. Des amis qui allaient trouver bizarre que je file par
la porte de derrière. « Ça fait quoi s'il me voit ? Il ne peut pas me faire de mal. »
« Ce n'est pas le moment de me faire subir un interrogatoire, Isabella ! » Son visage
était rouge et ses yeux légèrement écarquillés.
La confiance devait aller dans les deux sens. C'était une de ces fois où je devais la
fermer et lui faire confiance. Il connaissait James mieux que moi. Je ne comprenais pas quelle
menace il représentait mais si Edward se sentait menacer, je ne devais pas faire augmenter son
inquiétude.
Tyler nous laissa. Edward faisait les cents pas dans la pièce, regardant son portable
toutes les deux secondes.
« Je t'aime. » dis-je. Je m'assis vu que nous allions rester ici encore un petit moment.
Nous attendions Emmett et la note.
Edward se tirait les cheveux. Mes sentiments pour lui ne firent qu'augmenter alors que
je voyais à quel point il était inquiet pour ma sécurité. « Ce n'est pas ce que j'ai besoin
d'entendre maintenant. »
« Eh bien, c'est la vérité et je vais faire tout ce que tu me dis. Alors, arrête de
t'inquiéter. Brady va passer nous prendre et tout va bien se passer. »
« Où est-ce que tu t'es garée ? Il faudra que quelqu'un vérifie ton pick-up avant que tu
t'en serves. »
« J'ai utilisé le service de voiturier. »
« Donne-moi le ticket. » dit-il en s'approchant de moi, la main tendue.
Je pris mon sac et en sortis mon ticket. « Peut-être qu'on devrait s'en débarrasser. » Il
me lança un regard interrogateur. « Mon pick-up. » dis-je en lui donnant le ticket. « Peut-être
qu'on devrait s'en débarrasser. J'allais te parler de la voiture que tu m'as achetée. »
« D'abord pas de dispute pour la robe, ensuite tu me promets de faire tout ce que je
dirais et maintenant, tu es d'accord pour te débarrasser de ton pick-up. C'est ce qui se passe
quand tu te sens coupable de m'avoir fait attendre ? »
« Tu n'es pas le seul à être prêt à faire des concessions. Je te demande des choses et tu
essayes. Il faut que je te rende la pareille. » Je me levai. Je savais qu'il allait me laisser
l'approcher.
Je glissai mes bras sous sa veste de costume et les enroulai autour de sa taille. Il
m'enveloppa de ses bras et embrassa le haut de crâne.
« Quand j'aurais compris ce que j'ai fait pour te mériter, je vais le refaire. Encore et
encore. »
Emmett entra dans la pièce, tuant notre moment d'intimité.
« J'espère que tout s'est bien passé. Je voulais repasser mais je pensais que Rosalie
allait venir. »
« Tout était merveilleux, Em. Il faut qu'on y aille mais on reviendra la semaine
prochaine. Pas d'inquiétudes. » Je me sentais mal qu'il pense que notre départ soudain avait un
rapport avec son service. Je savais ce qu'il ressentait.
« Combien ça fait ? » demanda Edward en sortant son argent.
« Hum, tenez. » Emmett lui tendit le porte note.
Edward l'ouvrit d'un geste impatient et y mit plusieurs billets de cent dollars. Avec un
peu de chance, il avait donné un pourboire généreux à Emmett.
« Vous êtes sûrs que je ne peux rien vous apporter de plus ? »
Edward secoua la tête mais je répondis. « En fait, il y a une chose. Il faut qu'on
retrouve le chauffeur d'Edward à l'arrière du restaurant. On pourrait se faufiler par les cuisines
au lieu de passer par la porte entrée ? »
Emmett fronça les sourcils. « Bien sûr. Je ne vois pas pourquoi pas. Tout va bien ?
Votre gros costaud a des soucis avec un mec en bas. Vous avez besoin d'aide ? »
Edward sortit à nouveau son portable. James n'allait pas nous laisser partir si
facilement.
« Qu'est-ce qui se passe ? » lança-t-il à Tyler. Je suppose que c'était à lui qu'il parlait. «
J'attends toujours que Garrett et Liam me rappelle. Quand ils auront fini de patrouiller dehors,
je veux qu'ils viennent ici. Je veux qu'on l'encadre à quatre pour sortir. Je suppose qu'il n'est
pas là pour moi. » Il fit une pause. « C'est ce que je pensais. Dites lui qu'il neigera en enfer
avant que je le laisse l'approcher... bien sûr, vous lui avais dit. Merci, Tyler. »
Edward raccrocha. Emmett était figé sur place. « Qu'est-ce qui se passe bon sang ? »
Je ne savais pas quoi lui répondre parce que je n'avais aucune idée de ce qui se passait.
Il y avait des mecs qui patrouillaient dehors. Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ?
J'allais être escorter pour sortir. Quand est-ce que ma vie s'était transformée ?
« On a un problème avec un individu qui s'intéresse de façon malsaine à Isabella à
cause de son lien avec moi. Le mieux est qu'elle reste aussi loin de lui que possible mais
apparemment, il l'a trouvée ici et ne veut pas partir avant de l'avoir vu. » Edward parlait
calmement mais ses yeux brillaient d'un vert menaçant. Il était au bord du gouffre. « Je me
suis débrouillé pour que plus d'hommes de ma sécurité m'aident à la sortir de là. »
« On devrait pas appeler la police ou un truc dans le genre ? Peut-être que je devrais
aller chercher Rosalie. Elle pourrait faire virer le mec. » Emmett se fit craquer les doigts. «
Bon sang, je serais ravi de le faire dégager pour toi, Bells. »
« On n'a pas besoin de faire toute une scène. Sa présence ne va pas contre la loi.
Attendons juste que le reste des mecs de la sécurité viennent et on s'en ira. » J'allais faire à la
manière d'Edward mais je commençais à trouver bête de ne pas pouvoir passer devant cet
homme. Je pouvais l'ignorer. J'étais tout à fait capable d'ignorer des gens.
La porte s'ouvrit. Deux hommes qui me semblaient vaguement familier comme faisant
partis de l'équipe de la sécurité d'Edward entrèrent.
« Tout est clair dehors, Mr Masen. Il se trouve qu'il était seul. » dit un homme costaud
avec une barbe.
« Merci Liam. Isabella, allons-y. Emmett, peut-être que vous pourriez nous ouvrir la
route et vous assurez que les autres clients du restaurant restent loin des zones réservées aux
employés ? »
Emmett hocha la tête d'un air entendu. « Pas de problème, Mr Masen. »
« Isabella, tu dois rester aussi loin que possible de James. Tu restes derrière Liam et à
côté de moi. Garrett sera juste derrière toi. Tyler resta planté entre James et nous. Je te
demande de garder la tête baissée et de ne pas croiser ses yeux. Ça ne ferait que l'encourager.
Il va essayer de te dire des choses. Je ne sais pas ce qu'il prépare mais je sais que c'est pas
bon. J'ai besoin que tu l'ignores. Tu peux faire ça ? »
Je hochai la tête. Je me sentais complètement bouleversée. Je passai mon sac en
bandoulière autour de moi et me saisis fermement de la bande.
Edward posa sa main sur ma joue. « Ne me défends pas. Tu m'entends ? Il va sans
aucun doute faire des commentaires désobligeants sur moi. Ne lui donne rien. D'accord ? »
Je hochai à nouveau la tête. Ma bouche devint soudainement sèche. Edward
m'embrassa fermement sur les lèvres. Il laissa reposer son front contre le mien pendant
quelques secondes.
« Je suis désolée, mon cœur. Ça va lui montrer à quel point tu es importante pour moi
et ça veut dire qu'il va tout essayer pour t'atteindre. Mais je n'arrive pas à penser à une autre
façon de gérer ça. » Edward recula et me prit la main. Son doute me serra le cœur. Edward
avait toujours réponse à tout. Qu'il admette qu'il se sentait perdu me rendait encore plus
nerveuse.
Edward fit un signe de tête à Emmett. Ce dernier ouvrit la porte et passa devant. Je
baissai les yeux, me concentrant uniquement sur Emmett. Edward me tint fermement la main
alors que je glissai une mèche de cheveux derrière mon oreille de l'autre.
« Il est sorti de sa cachette secrète ! Mais tu adores tes secrets, Edward. »
Nous continuâmes à descendre l'escalier sans répondre aux provocations de James.
« Isabella, pourquoi est-ce que vous avez besoin de tous ces hommes pour vous
escorter hors d'un restaurant ? Vous devez réaliser dans quoi vous vous lancez avec un
homme comme Edward Masen. Que penserait votre père, l'agent de police, s'il savait que le
petit-ami de sa fille la fait encadrer de gardes du corps armés ? »
Je levai la tête d'un seul coup. Je fis exactement ce qu'Edward m'avait dit de ne pas
faire. Je croisai son regard. Il connaissait l'identité de mon père, je n'avais pas pu m'empêcher
de réagir.
« Charlie n'aimerait pas ça, pas vrai ? » lança James, profitant du moment. « Et votre
mère en Floride ? Elle est si loin. Renée vous supplierait sans doute de venir la voir pour vous
donner un peu de bon sens. »
Edward pressait ma main si fort que je ne sentais presque plus mes doigts. « Garde la
tête baissée. » souffla-t-il.
Nous arrivâmes en bas de l'escalier. Liam et Tyler formèrent un mur humain entre
James et nous puis nous nous éloignâmes de lui pour nous diriger vers la cuisine.
« Il exploite des femmes comme vous tout le temps, Isabella. C'est son truc. Il n'a pas
d'âmes. Je peux vous le promettre. Vous avez l'air d'être une fille bien. Il va vous briser. »
Il me fallut toute ma maîtrise de moi pour ne pas lui crier de la fermer. Mais Edward
m'avait dit de ne pas le défendre, alors je mordais ma lèvre pour rester silencieuse. Emmett
bloquait le passage. Il disait à James qu'il était un peu trop près de la zone réservée aux
employés.
« Est-ce qu'il vous a parlé de Bree, Isabella ? Parlez lui de Bree Tanner. » cria James
par dessus la tête d'Emmett.
Edward lâcha ma main et se retourna brusquement. Il laissa notre petit groupe et se
précipita comme une bombe vers James.
« Je jure devant dieu que je te verrai mort ! Tu m'entends ? Tu m'entends ? » Edward
pointa violemment James du doigt.
Tyler suivit Edward et le ramena rapidement entre les deux hommes. Il l'encouragea à
revenir avec moi.
J'entendais le rire moqueur de James alors que nous traversions la cuisine. Garrett et
Liam me guidèrent vers la porte de derrière puis dehors. Brady nous attendait la portière de la
voiture ouverte. Je glissai à l'intérieur. Quelques secondes plus tard, Edward sortit suivi par
Tyler. Edward monta à l'arrière avec moi. Tyler claqua la portière et grimpa du côté passager.
Brady partit à toute allure.
Edward tenait son poing serré contre ses lèvres. Je voyais son torse monter et
descendre comme s'il venait de courir deux kilomètres. Il ferma les yeux et ne prononça pas
un mot alors qu'il essayait de calmer sa respiration. Je posai ma main sur sa jambe.
Je voulais lui demander qui était Bree Tanner mais je savais qu'il ne valait mieux pas.
C'était exactement ce que James voulait. Peu importe qui elle était, elle donnait envie à
Edward de tuer James. Ça ne devait pas être bon.
« Mlle Swan ne devrait rentrer à son appartement tant qu'on ne l'a pas vérifié. » dit
Tyler depuis sa place à l'avant.
Edward ouvrit les yeux et posa gentiment sa main sur la mienne qui reposait toujours
sur sa jambe. « Ramenez nous à l'appartement. Je travaillerai à la maison pour le reste de la
journée. »
« C'est une bonne idée, monsieur. » répondit Tyler en hochant la tête.
Nous fîmes le reste du trajet jusqu'à l'appartement d'Edward en silence. Il caressait le
dos de ma main avec son pouce. Il se réconfortait plus lui-même que moi. Je savais que James
était dangereux mais je ne pensais pas qu'il était dangereux pour moi. Edward avait été
tellement détendu ces deux dernières semaines. Nous n'avions pas parlé de sécurité pour moi.
J'avais la sensation que c'était sur le point de changer.
Liam et Garrett nous suivirent et nous escortèrent jusqu'à l'intérieur du bâtiment avec
Tyler. Je fus particulièrement gênée de monter dans l'ascenseur avec quatre des hommes les
plus intimidants que j'avais jamais rencontrés. Une fois à l'intérieur de l'appartement, Edward
lâcha ma main.
« Il faut que je parle à Tyler. Tu devrais appeler Jasper pour lui dire d'aller chez Alice
après le travail. Personne ne devrait aller chez vous tant que tout n'a pas été sécurisé. »
« Et quand il va me demander ce qui se passe, qu'est-ce que je lui dis ? »
Edward repoussa ses cheveux. « Tu peux lui dire ce que tu penses avoir besoin de lui
dire pour qu'il le fasse. » Je voyais bien qu'il était nerveux à l'idée que je parle à Jasper. Il
savait que Jasper avait une opinion très ferme sur notre couple et cette situation n'allait pas
rendre Jaz heureux.
Edward et son équipe de sécurité s'enfermèrent dans le bureau d'Edward. Je sortis mon
portable de mon sac et appelai Jasper. Il allait faire une attaque.
« Bella, Bella, Bella. Qu'est-ce qui t'arrive, mon amie ? »
« L'après-midi a été assez intéressant. Écoute, il faut que tu restes loin de l'appartement
ce soir. »
« Pourquoi ? Ton milliardaire veut s'encanailler chez nous ? »
« Pas exactement. » dis-je en fermant les yeux. Il fallait que je lui dise la vérité mais la
vérité était incroyable. « Il y a eu un problème. »
« Un problème ? Est-ce qu'il a encore fait quelque chose ? » J'entendis immédiatement
qu'il était agacé par Edward.
« Non, pas ce genre de problèmes. Ça va très bien entre Edward et moi. Il y a eu un...
problème de sécurité. » Mon explication paraissait bizarre, même pour moi.
« Un problème de sécurité ? Qu'est-ce que ça veut dire bon sang ? »
« Quelqu'un qui déteste Edward est après moi ou un truc dans le genre. » Maintenant,
j'avais vraiment l'air ridicule. Je laissai tomber ma tête dans ma main.
Je voyais bien que Jasper ne trouvait pas ça drôle du tout. « Qu'est-ce que ça veut dire,
après toi ? Pourquoi est-ce que quelqu'un serait après toi, Bella ? »
« Je ne le sais pas vraiment moi même. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il y a un
mec, James Hunter qui déteste Edward. Il s'est pointé à l'Eclipse aujourd'hui pendant
qu'Edward et moi déjeunions. Il voulait me parler. » Je baissai la voix. « Edward a pété un
plomb. Il a fait venir plus de sécurité et on m'a escortée pour sortir. C'était le même mec qui
me suivaient il y a quelques semaines. Il a montré aujourd'hui qu'il me harcèle. Il connaissait
le nom de mon père et il savait qu'il était agent de police. Il connaissait aussi le nom de ma
mère et il savait qu'elle vit en Floride. Edward est en train de parler à sa sécurité maintenant
mais ils sont tous d'accord pour dire que personne ne devrait aller à l'appartement tant qu'ils
ne l'ont pas vérifié. Juste pour être sûr. Je ne sais pas pourquoi ils sont inquiets mais j'ai le
sentiment qu'on devrait faire ce qu'ils disent. Je suis vraiment désolée, Jaz. »
« J'aimerais que tu te foutes de ma gueule mais c'est pas le cas, pas vrai ? »
« Pas cette fois-ci. C'est pour de vrai. »
Jasper soupira dans le téléphone. « Bella, tu devrais vraiment réfléchir à ce que tu fais.
La sécurité d'Edward nous vire de notre appartement pour le vérifier ? Vérifier quoi
exactement ? »
Sa question me serra la gorge et je ne pus pas lui répondre. Je déglutis difficilement.
« Ce n'est pas une relation normale, Bella. C'est de la folie. Je sais que tu viens de te
remettre avec lui mais c'était peut-être une mauvaise décision. Peut-être que tu devrais
envisager que tu doives fuir tout ça. T'en aller rapidement. »
Je me tortillai sur mon siège en cuir noir et relevai mes jambes. Je jetai un coup d'œil
vers le couloir qui menait au bureau d'Edward pour m'assurer qu'il ne venait pas par là.
Je continuai à parler à voix basse. « Je ne vais pas le quitter, Jaz. Je suis amoureuse de
lui. »
« Eh bien, parfois, l'amour ne suffit pas, Bella. Parfois, tu dois penser à ce qu'il y a de
mieux pour toi. » dit-il. Il ressemblait affreusement à mes parents. Ce n'était pas ce que je
voulais entendre maintenant.
« Je ne vais pas le quitter. Alors laisse tomber. »
« Je ne peux pas laisser tomber. Je ne veux pas me disputer avec toi mais tu es en train
de me dire qu'un psychopathe poursuit ton petit-ami pour lui faire du mal et que tu ferais une
arme parfaite. Je ne peux pas faire comme si ça ne me faisait pas peur. Ça devrait te foutre la
trouille de ta vie à toi aussi. »
J'entendis la porte du bureau d'Edward s'ouvrir et les trois hommes de la sécurité sortir.
Garrett et Liam se dirigèrent vers la porte pendant que Tyler restait dans le salon avec moi.
Edward les suivait.
« Il faut que j'y aille. » dis-je à Jasper. « Je t'appellerai quand tu pourras retourner à
l'appartement. »
« Tu es en colère contre moi mais j'ai raison. Je le sais. »
Je raccrochai alors qu'Edward s'asseyait à côté de moi. Il avait retiré sa veste de
costume et desserré sa cravate. Il m'observa d'un air hésitant comme s'il savait exactement ce
que Jasper m'avait dit de tout ça.
« Tout va bien ? »
Je posai ma main sur sa joue et essayai de sourire. « Tout va bien. Comment tu te sens

« Liam et Garrett vont chercher ton pick-up et ensuite, ils retrouveront Tyler à ton
appartement. Est-ce que tu veux qu'il prenne quelque chose pour toi pendant qu'il y est ? »
Je laissai tomber ma main. L'idée que Tyler fouille dans mes affaires était
horriblement gênante.
« Je ne pourrais pas y retourner quand ils auront fini ? »
« Si mais... » Edward inspira profondément.
« Mais quoi ? » Je penchai la tête de côté. Il devait me dire quelque chose qu'il n'avait
pas vraiment envie de me dire, je le sentais.
Edward jeta un regard à Tyler et ce dernier quitta immédiatement la pièce.
Oh bon sang. Je ne vais pas aimer ça.
« Je suppose que tu ne veux pas d'un homme armé posté devant ton appartement tout
le temps. » dit-il en posant son bras sur le dossier du canapé.
Mes épaules s'affaissèrent, répondant silencieusement à sa question.
« Je ne veux pas que tu sois mal à l'aise alors j'ai un compromis. » Il commença à
jouer avec mes cheveux, passant ses doigts dans les boucles qui tombaient dans mon dos. « Il
y a un moyen d'éviter que quelqu'un surveille ton appartement. » Il déglutit difficilement,
évitant de mentionner la partie que je n'allais pas aimer.
« Dis le moi, Edward. »
« Si tu vivais ici, il n'y aurait personne posté à l'extérieur. La sécurité ici est excellente
et personne ne pourrait s'approcher de toi tant que tu es dans le bâtiment. Ça faciliterait
vraiment les choses et je serai immensément plus serein. »
Je me tendis, incapable de cacher mon hésitation.
« Est-ce que ça serait plus facile pour toi si je te rappelais que tu étais très en retard
pour le déjeuner ? »
Il me tuait. Ça faisait un peu plus d'un mois depuis que nous avions eu cette
conversation. Tellement de choses étaient arrivées depuis, en bien et en mal. Ces trois
dernières semaines avaient été géniales. Edward m'avait laissée rentrer dans sa tête et dans
son cœur. Est-ce que j'étais prête à vivre avec lui ? Après tout ce que Jasper m'avait dit
quelques minutes plus tôt, je ne le pensais pas.
« Edward. » soupirai-je.
« Tu dis que tu m'aimes. Tu dis que tu veux prendre soin de moi. »
« Edward. »
« C'est ce dont j'ai besoin. J'ai besoin de savoir que tu es en sécurité. J'ai besoin de
savoir que James ne peut pas t'approcher. » Ses paroles étaient de moins en moins contrôlées.
« Eh bien, j'ai besoin de savoir pourquoi je suis en danger. Qu'est-ce qu'il va me faire ?
Me blesser ? »
La mâchoire d'Edward se contracta à cette possibilité. « Je ne sais pas. » admit-il.
« Pourquoi est-ce qu'il risquerait sa carrière pour me faire quelque chose ? »
« Parce qu'il me déteste. »
« Peut-être qu'il veut juste me faire fuir. Il pense peut-être qu'en me disant des
mauvaises choses sur toi, je partirai. Je ne le crois pas. Je ne comprends pas le problème. Je
veux dire, on ne peut pas demander une ordonnance restrictive ? »
Edward se pinça l'arête du nez et ferma les yeux. « Ce n'est pas si simple. On peut
obtenir une ordonnance restrictive mais il pourra toujours engager des personnes pour faire le
sale boulot. »
« Quelle genre de menace est-ce qu'il représente exactement ? »
« Je ne sais pas ! » Edward laissa tomber sa main et me fixa avec ses yeux en feu. «
C'est ce qui me dérange le plus. Je ne sais pas ce qu'il va faire mais je peux te garantir que
maintenant qu'il sait que je tiens à toi, il veut te prendre à moi. Je ne laisserai pas ça arriver. »
grogna-t-il quasiment.
« Qui est Bree Tanner ? » Je savais que c'était un risque mais il fallait que je lui
demande.
« Terrain Min... »
« Pas de Terrain Miné ! » grondai-je. Il frémit. Il ne s'attendait visiblement pas à ce
que ma patience soit limitée. « Si tu veux que j'emménage avec toi, il ne doit pas y avoir de
Terrains Minés ! »
Il m'observa pendant une minute. Peut-être qu'il pensait m'intimider pour que je laisse
tomber cette conversation mais ça n'allait pas arriver.
« Très bien. » céda-t-il. « Mais on pourrait ne pas parler d'elle maintenant ? »
« Ce n'est pas comme ça que ça marche, Edward. Tu ne peux pas me jeter le fait que je
t'aime à la figure à chaque fois que tu essayes de me faire emménager avec toi et ensuite me
claquer la porte à la figure quand j'essaye de comprendre. James a fait exprès de parler d'elle.
Il voulait me faire peur mais si tu me dis qui elle est, on pourra aller de l'avant. Il ne pourra
plus utiliser de secrets. » Edward ne parut pas très convaincu par mon argument. « Je ne peux
pas me donner à quelqu'un qui ne me donne qu'une toute partie de lui en échange. »
« Putain, Isabella. » cracha-t-il. « Tu m'as fait croire que tu serais beaucoup moins
difficile aujourd'hui et maintenant, on est revenu au point de départ ! »
« Je ne suis pas difficile ! Je fais attention. Tu veux que je me passe en premier. Eh
bien, c'est ce que je fais, je passe mon bien être avant le tien. »
Edward se frotta le menton tout en m'observant attentivement. « Tu vas utiliser mes
propres paroles contre moi ? Très bien, on peut être deux à jouer à ce jeu là. Tu ne fais que
parler de confiance et pourtant lorsque j'ai besoin que tu me fasses confiance, tu me poses un
million de questions. C'est injuste. »
« Eh bien, je suis désolée que tu es des tas de squelettes dans ton placard ! Si tu veux
savoir quelque chose sur mes squelettes et moi, demande-moi simplement mais je n'en ai pas.
Je n'ai pas de secrets ni de démons. Excuse-moi d'être un peu inquiète à propos des tiens ! » Je
me levai du canapé. J'avais besoin de mettre un peu de distance entre nous.
Edward laissa tomber son corps sur la place vide comme s'il venait de perdre la
bataille. C'était plutôt marrant.
« Je donnerai un million de dollars à l'œuvre caritative de ton choix si on arrête de se
disputer et que tu me donnes ce que je veux. S'il te plaît. »
« Tu préférerais donner un million de dollars plutôt que me parler de Bree Tanner ? »
J'essayais de ne pas rire. C'était soit rire, soit pleurer et je ne voulais pas pleurer pour ça.
« Oui. » grogna-t-il depuis sa place du canapé.
Je secouai la tête et le rejoignis de son côté. Je passai mes doigts dans ses cheveux en
bataille. Il ferma les yeux et resta allongé là comme un enfant têtu.
« Bienvenu dans le monde de la maturité émotionnelle, mon cœur. Je te demande de
me rejoindre dans cet endroit merveilleux où deux adultes qui tiennent l'un à l'autre peuvent
parler des choses qui les mettent mal à l'aise mais à la fin, ça fera de nous un couple plus
solide. Qu'est-ce qui t'inquiète à ce point ? »
« Un de ces jours, je vais te dire un truc qui va te faire partir en courant. » répondit-il
les yeux toujours fermés.
Mes doigts s'arrêtèrent de bouger pendant un instant et mon cœur se serra. C'était une
chose d'avoir peur des secrets qu'il cachait mais je n'avais jamais cru avoir un jour peur d'un
des secrets révélés. Mes pensées dérivèrent vers Jasper et à sa demande de m'enfuir. J'avais
fait des promesses à Edward et j'allais les tenir.
« Je ne vais pas m'enfuir, Edward. Je t'aime. Je ne peux pas te le prouver à moins que
tu me laisses faire. »
Il se redressa et me regarda droit dans les yeux. « Tu crois que je suis quelqu'un de
bien. Je n'en suis pas persuadé. Et si j'ai raison et que tu as tort ? »
« Et si j'ai raison ? »
« Et si tu as tort ? » Ses yeux étaient remplis d'inquiétude et d'incertitude, deux
sentiments qui semblaient ne pas le lâcher ces derniers temps. Je détestais lui faire ça, le faire
douter de lui même. Je voulais qu'il puise de la puissance dans mes sentiments pour lui, pas
qu'il ait peur que je le laisse tomber à longueur de temps.
« Je n'ai pas tort. » lui assurai-je. « Être quelqu'un de bien ne veut pas dire que tu dois
être parfait. Je ne m'attends pas à ce que tu sois parfait. Je suis sûre que tu as fait des choses
que je n'approuverais pas. Ça ne veut pas dire que je ne t'aime pas. À ce moment précis,
l'homme qui est assis devant moi essaye vraiment très fort de faire des choses biens. C'est tout
ce qui compte pour moi. »
Edward laissa tomber sa tête. Il se frotta le visage. « Bree Tanner était la petite amie de
James quand il travaillait pour Masen Corporation. Je crois qu'ils étaient fiancés mais je ne
faisais pas vraiment attention à ce genre de trucs. »
Je m'installai dans sur ma place et posai ma main sur sa cuisse. Je me préparais à
entendre ce qu'il allait me dire, peu importe ce que c'était.
« Bree était du genre naïve. James était voyant, il essayait de l'impressionner avec son
argent et son statut imposant. Elle est complètement tombée dans le panneau.
Malheureusement pour James, elle était plus amoureuse de son argent et de son statut que de
lui. »
Edward tourna la tête vers moi et posa sa main sur la mienne.
« Pour faire court, elle trouvait que mon argent et mon statut étaient plus attirants que
le sien. À tel point qu'elle a trouvé le chemin de mon lit à plusieurs reprises. » Il fit une pause,
attendant ma réaction. Quand je ne dis rien, il continua. « C'était à peu près à la même période
que j'ai découvert que James volait dans la caisse de la société. Vu les circonstances, je n'avais
pas beaucoup de remords à prendre quelque chose qui lui appartenait. Toute cette histoire s'est
terminée lorsqu'il a quitté la société pour lancer la sienne à Chicago. »
Donc, il avait eu une liaison avec une femme fiancée. Pas la chose la plus honorable
qu'il avait fait mais rien qui ne m'aurait fait partir en courant.
« Quand j'ai découvert qu'il avait introduit un espion dans ma société, j'ai voulu lui
faire du mal. J'ai appris qu'ils étaient à New York et qu'ils allaient assister à la même soirée
que moi. Ça m'offrait la chance de le faire. » Il déglutit difficilement. « J'ai utilisé Bree pour
ma vengeance. Je suis allé la voir. J'ai couché avec elle et j'ai tout filmé. J'ai laissé la cassette
à James. C'est pour ça qu'on a eu une confrontation. Bree était si stupide et paumée. Elle
pensait que j'allais, j'en sais rien, me marier avec elle ou au moins m'occuper d'elle quand elle
aurait quitté James. »
« Est-ce que tu lui avais promis ces choses ? » C'était impossible que le Edward Masen
que je connaissais ait pu promettre l'amour et le mariage à une femme.
« Non ! » insista-t-il. « Je lui ai rien promis. J'ai couché avec elle et j'ai dépensé de
l'argent pour qu'elle fasse ce que je voulais quand je le voulais. »
Son admission me tordit le ventre. Il l'avait utilisée pour énerver quelqu'un. Tout
comme il avait utilisé cette Lauren lorsque nous nous étions rencontrés la première fois. Il
exploite des femmes comme vous tout le temps, Isabella. C'est son truc. C'était ce qu'il faisait.
Il ne pensait pas à leurs sentiments. Il se fichait complètement d'elles. Il leur donnait des trucs
ou dépensait de l'argent pour elle, en pensant qu'en échange, elles feraient tout ce qu'il voulait.
Combien de femmes avait-il traité d'une façon aussi horrible ? Je pensais à toutes les fois où
j'avais eu l'impression qu'il jouait un jeu avec moi. J'essayais de me souvenir que ce n'était pas
le genre de relation que nous avions. Il savait qu'il ne pouvait pas m'acheter. Il ne voulait plus
simplement m'acheter.
« Je l'ai utilisée. Je ne m'excuserai pas, c'est comme ça que je faisais les choses...
avant. » Il détourna les yeux avant de me regarder à nouveau. Ses yeux étaient d'un vert
ardent. « Avant toi. »
Nous vivions quelque chose de différent. Je devais le croire. Je ne l'utilisais pas pour
son argent et il m'aimait, même s'il ne pouvait pas le dire.
« Enfin bref, le moins qu'on puisse dire, c'est que notre dispute a été moche. Tout ce
qui sortait de ma bouche était censé lui faire le plus de mal possible. » Il passa sa main dans
ses cheveux. Nous nous approchions de ce qui le mettait mal à l'aise. « Tu connais la réaction
de James. Il est après moi depuis. Bree, elle, pensait qu'elle était amoureuse de moi. Elle
pensait qu'elle allait quitter James pour moi. Quand je lui ai clairement dit que je l'avais
utilisée, elle s'est en gros autodétruite. »
« Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« On a retrouvé son corps dans l'Hudson le lendemain matin. Le suicide a été déclaré.
»
Je haletai et plaquai ma main sur ma bouche. « Oh, merde. »
Il baissa la voix, comme si d'un seul coup, nous risquions d'être entendus. « Je ne sais
pas si elle s'est suicidée, Isabella. Je sais qu'elle était détruite quand elle a compris que je
n'avais plus besoin d'elle. Tu sais déjà que je ne veux pas que les gens laissent l'amour les
affaiblir. Je sais aussi qu'il est possible que quelqu'un se tue à cause d'un amour perdu. »
Pendant un instant, il sembla dériver vers un souvenir qui le hantait mais je ne pense
pas que ça avait un rapport avec Bree Tanner mais c'était quand même important pour
Edward. Il secoua rapidement la tête comme pour s'arrêter de dévier dans cette direction.
« Mais j'ai vu la lueur dans le regard de James ce soir là. Elle l'avait trahi. Elle l'avait
humilié. Après que James se soit battu avec moi, je suis parti. J'ai laissé une Bree
complètement dévastée avec lui. Ça ne me surprendrait pas qu'il ait quelque chose à voir avec
sa mort. Il sait que je pense ça. Il a prononcé son nom comme avertissement. Je le sais. Il faut
que je prenne ça au sérieux. Tu es trop importante pour moi. »
Je ne pensais pas que cette histoire nous mènerait là. C'était une chose de briser le
cœur d'une pauvre fille. C'en était une autre qu'elle soit sans doute morte à cause de sa relation
avec Edward. Si Jasper avait su ça, il m'aurait kidnappée pour m'emmener à Forks et que mon
père m'enferme à vie dans mon ancienne chambre.
« Tu as peur qu'il me tue parce que tu as séduit Bree ? »
« Tout est possible avec un monstre comme James. Le fait qu'il ait parlé d'elle me
laisse penser qu'il voudrait que je crois que c'est une possibilité. Peut-être qu'il pense que je
vais te quitter pour ne pas que ça arrive. »
L'entendre dire ça fit accélérer ma respiration. Je ne pouvais pas imaginer ce que
j'aurais fait si Edward m'avait laissée, même si c'était pour me protéger.
« T-t-tu ne peux pas me laisser. » bégayai-je. Je m'accrochai à son bras comme s'il
pouvait disparaître d'une seconde à l'autre.
Edward posa délicatement sa main sur ma joue. « Isabella. Je croyais avoir été clair, je
suis bien trop égoïste pour faire quelque chose comme ça. Je préférerais le tuer plutôt que te
laisser. » Son expression me montrait bien qu'il le pensait de tout son cœur. C'était terrifiant et
rassurant à la fois.
« Je vais emménager ici. » dis-je. James Hunter n'allait pas se mettre entre nous, peu
importe à quel point il essayait.
Edward réfléchit à mon brusque changement d'humeur. « Tu es sûre ? »
« Je cède et tu veux continuer à te disputer ? »
Il me fit un bref sourire mais ses lèvres reformèrent rapidement une ligne droite. « Je
veux que tu vives avec moi plus que tout au monde mais je ne veux pas que ça soit parce que
tu as peur pour ta vie. Peu importe ce que tu décides, je te protégerai. Tu le sais, pas vrai ? »
Je hochai la tête. « Je sais. Mais tu as raison. Ça sera plus facile. Je dors déjà sur le
domaine à chaque fois que tu es en ville. La seule différence, c'est que je viendrai directement
ici après le travail au lieu de passer à mon appartement avant. » Je lui fis un petit sourire. « Je
suppose qu'il faudra aussi que tu fasses un peu de place dans tes placards. »
Edward soupira et ferma les yeux. Il posa son front contre le mien. « Je crois que je
vais pouvoir gérer ça. »
Il m'embrassa doucement. Il tenait mon visage comme si j'étais quelque chose de
précieux, de fragile. J'emménageai avec Edward. Jasper allait adorer ça.
Alors là, je suis très curieuse de savoir qui vous préférez ? Quel team allez vous
rejoindre ? Plutôt Edward ? Ou plutôt Jasper ? Personnellement, je craque trop pour Edward
pour envisager de préférer Jasper ^^ mais je sais que pas mal d'entre vous l'aime beaucoup :)
James se rapproche, il est menaçant... Mais il a au moins le mérite de permettre à Bella
d'en apprendre plus sur le passé de son cher et tendre ^^ Quelqu'un est choqué par son histoire
? Je suppose que ce n'est pas très classe mais au moins, ce n'est pas trop trash XD
Le prochain chapitre est une exception puisque non seulement c'est un POV Edward
inédit (comprenez qui raconte un moment qui n'a pas encore eu lieu ;)) mais en plus, il se
passe un samedi !
Mais d'ici là... comme toujours, si le coeur vous en dit, laissez un commentaire ;)
Prenez soin de vous et passez de Bonnes Fêtes !
XOXO
Eresy
*Chapter 15*: Chapitre 13: Outtake Samedi, 18h

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Comme je vous l'avais annoncées, ce chapitre est un peu particulier puisqu'il s'agit
d'un POV Edward inédit qui n'a pas lieu un vendredi ^^ Il n'est pas unique en son genre
puisqu'il y en aura d'autres plus tard, mais c'est le premier :) C'est un chapitre parfait pour
commencer 2012 XD
J'ai répondu à tout le monde par MP quand c'était possible mais je n'oublie quand
même pas de remercier Lydvynn, Dedoune09, Marie (Ta théorie est vraiment intéressante et
sans doute pas loin de la vérité... il manque encore quelques détails mais voilà ^^), Jade,
sandrine, celine, TeamEdward, Maria, romy, MilkaCullen, laurie, laccro et melodie !
Merci d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Ce chapitre n'est pas vraiment centré sur le couple Edward/Bella mais sur le couple
Edward/... mais ne vous inquiétez pas, Bella est quand même bien présente ^^
Voilà, je pense avoir tout dit... de toute façon, on se retrouve en bas... Bienvenues dans
Friday at Noon... Nous ne sommes pas samedi, il n'est pas dix-huit heures... mais Bon appétit
;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 13 ~ Edward POV
Samedi 11 Septembre, Dix-huit heures
« Est-ce que je peux te servir quelque chose à boire, Bella ? Un verre de vin peut-être ?
» Mon oncle et ma tante avait toujours été des hôtes exemplaires. Aujourd'hui, Esmée était
dans tous ses états parce qu'Alice et moi avions amené quelqu'un pour le dîner. De toute ma
vie, je n'avais jamais assisté à un repas de famille avec quelqu'un. C'était une vraie première.
« Peut-être juste un peu d'eau fraîche. » répondit Isabella. Sa nervosité se répercutait
dans chacun de ses mouvements, de ses mots et de ses inspirations.
Je lui pressai la main et elle sursauta. On aurait dit qu'elle avait oublié que je lui tenais.
Je me penchai vers elle et inspirai sa délicieuse odeur, un mélange de freesia et de
jasmin qui m'intoxiquait. C'était sans doute son parfum mais un côté de moi était persuadé que
c'était simplement elle. Je n'avais jamais cru pouvoir être attiré par une femme dans tant de
domaines différents. Évidemment, en ce qui concernait Isabella, toute ma façon de penser
était passée par la fenêtre. Isabella était l'exception à toutes les règles que je m'étais imposé. Il
y avait toujours quelque chose qui me poussait à souhaiter être sur elle, en elle, merde,
simplement avec elle à chaque instant de la journée. Parfois, c'était son odeur, comme ce soir.
À d'autre moment, c'était la façon dont elle arquait un sourcil comme elle me défiait de dire
quelque chose. Son rire me rendait prisonnier à chaque fois. J'aimais même les petits bruits
qu'elle faisait en dormant. Je n'étais pas du genre à dormir beaucoup et maintenant, elle me
donnait une raison de rester éveillé. Ça ne faisait pas non plus de mal qu'elle soit si belle en
dormant.
« Est-ce que tout va bien ? » murmurai-je. Je savais que l'arrivée de ma sœur et son
colocataire l'inquiétait. Ancien colocataire, devrais-je dire. J'étais le colocataire d'Isabella
maintenant.
Je la vis déglutir nerveusement avant de hocher la tête.
J'essayai à nouveau de la rassurer. « Ma sœur n'aime pas contrarier Tante Esmée. Je te
le promet, Alice et Jasper se tiendront bien. Du moins, si Jasper veut que ma sœur soit
heureuse. »
Isabella hocha une fois de plus la tête et pressa doucement ma main. C'était sa façon à
elle d'essayer de m'apaiser.
Je n'étais pas inquiet pour ma sœur. Je savais à quoi m'attendre de la part d'Alice. Elle
allait faire tout un tas de remarques désobligeantes et essayait de me faire sentir coupable tout
en sachant que ça ne marcherait pas. Elle savait aussi que je ne lui demanderais pas pardon
mais que je lui aurais donné la lune et les étoiles si elle me les avait demandé. Néanmoins,
elle ne me demandait jamais ce genre de chose. Alice ne demandait jamais quelque chose de
purement égoïste. Alice venait me voir seulement quand elle voulait faire quelque chose pour
les autres.
Non, je ne m'inquiétais pas pour ma sœur. Je n'étais même pas inquiet pour l'ancien
colocataire d'Isabella. Jasper n'était pas heureux de nos nouveaux arrangements. Il nous l'avait
bien fait comprendre ce matin quand j'avais accompagné Isabella à son appartement pour
récupérer ses affaires. Enfin, Isabella avait récupéré ses affaires, Tyler les avait portées et je
m'étais occupé de divers affaires au téléphone tout en exerçant mon incroyable maîtrise de
moi alors que Jasper cherchait à lancer une bagarre. Je respectais le fait qu'il tienne à son
amie. Je respectais qu'il n'avait que son bien-être et son intérêt en tête. Mais elle venait vivre
avec moi qu'il le veuille ou non. C'était quelque chose qu'il allait devoir apprendre à gérer.
Néanmoins, j'étais inquiet. J'étais inquiet que toute cette folie, ma folie devienne trop
pour la charmante Isabella. J'étais inquiet à l'idée qu'elle voit l'erreur qu'elle commettait. Je
n'allais pas abandonner mais être avec était une telle erreur. Je n'étais pas bien pour elle à de
nombreux niveaux. Elle ne prenait pas seulement un risque physique avec ce psychopathe de
James qui voulait me voir souffrir plus que tout au monde. Elle ne réalisait pas à quel point
j'étais foutu. Elle en savait beaucoup. Elle en savait plus que n'importe qui d'autre mais elle ne
savait quand même pas tout.
J'étais exactement comme lui. Peu importe à quel point j'essayais de ne pas l'être, je
me battais contre mon propre putain d'ADN. À moins que je trouve un moyen de me faire
transplanter des nouveaux gènes, j'étais destiné à avoir les mêmes défauts que mon père. Je
me battais déjà contre le sentiment d'obsession, le besoin constant et la jalousie. Carlisle
m'avait suggéré de parler à quelqu'un, un professionnel, mais je ne croyais pas à toutes ces
conneries de psychanalyse. Je ne pensais pas que quelqu'un puisse me changer en parlant. Les
recherches avaient démontré que la personnalité était en place dès l'âge de trois ans. Tout ça
plus le Stress Post Traumatique dont j'avais souffert ado et j'étais complètement baisé.
Je ne comprenais pas ce que cette magnifique fille voyait en moi. Ce n'était
certainement pas les mêmes choses qui avaient fait rester les autres. Mon argent la mettait
absolument mal à l'aise. Elle semblait apprécier mon physique mais pas suffisamment pour
supporter toutes mes magouilles. Je testais constamment sa patience. Mais elle m'aimait. Elle
le disait elle-même. C'était hilarant et foutrement effrayant en même temps.
« C'est une bonne chose qu'Edward ait amené sa sécurité pour surveiller la maison
pendant le dîner. On ne sait jamais qui pourrait essayer de nous tuer pendant qu'on mange un
Poulet Cornouailles dans la salle à manger. » lança Alice d'un air sarcastique en entrant dans
la grande pièce. Elle portait une tarte aux pommes, elle en préparait une à chaque fois que
nous faisions un repas de famille. C'était la préférée de Carlisle. Jasper suivait derrière, un air
renfrogné sur le visage.
Esmée revint dans la pièce avec le verre d'eau d'Isabella. Après lui avoir donnée son
rafraîchissement, elle salua Alice et Jasper en les enlaçant. Carlisle apparut au même moment
avec nos boissons qu'il avait été cherché dans le bar de son bureau.
La nervosité d'Isabella augmenta avec l'arrivée de son ami. Elle mordait sa lèvre sans
le quitter des yeux. Jasper fit exprès de ne pas croiser son regard. Il commençait à tester ma
patience.
« Je me sens mal pour ces pauvres hommes, assis dehors alors qu'on profite d'un bon
repas à l'intérieur. Tu sais, je pourrais leur faire quelque chose à manger. Ils pourraient
s'installer dans la cuisine. » me proposa Esmée. Elle me suppliait presque du regard.
Je roulai presque des yeux. « Je les paye extraordinairement bien pour faire ce qu'ils
font. Ne t'inquiète pas pour eux. »
« C'est incroyable ce que les gens sont prêts à faire pour de l'argent. » dit Jasper. Ses
yeux croisèrent ceux d'Isabella pendant un instant puis il se détourna rapidement.
Elle se tendit à ce qu'il sous-entendait dans ses paroles. Sa relation avec moi n'avait
rien à voir avec mon argent. Je ne l'avais jamais imaginé et ne le pouvais pas. Elle n'avait
certainement pas accepté d'emménager chez moi à cause de ça.
Elle se reprit presque aussitôt. « J'ai fini par apprendre que les personnes les plus
proches d'Edward travaillent pour lui surtout par loyauté pour quelqu'un qui les traite bien. Ça
n'a absolument rien à voir avec l'argent. » Elle fixa Jasper et ce dernier refusa lâchement de la
regarder.
J'amenai sa main à mes lèvres et en embrassa délicatement le dessus. J'aimais son cran
lorsqu'elle était en colère, surtout quand ce n'était pas contre moi. J'appréciais aussi qu'elle
continue à me défendre peu importe sur quel terrain Jasper m'attaquait.
« La loyauté a un prix, comme tout dans le monde. » répliqua-t-il d'un air mauvais.
Il n'allait pas être facile. Je n'aimais pas ça. Il fallait qu'Alice le contrôle ou il allait
avoir à faire à moi.
Alice tendit la tarte à Esmée et entraîna Jasper dans la pièce. Elle s'approcha de nous et
enlaça rapidement Isabella. Elle fixa mes avant-bras qui étaient dénudés parce que j'avais
remonté les manches de ma chemise en cachemire léger. Les brûlures étaient presque guéries
depuis trois semaines. J'avais suivi mes soins à la lettre et avais mis de la crème solaire quand
nous étions au Fidji même si ce n'était pas à la mode.
« Je m'attendais presque à ce que tu nous laisses tomber une fois de plus. » dit-elle en
me donnant un petit coup sur l'épaule.
Je rigolai doucement. « Et rater ce qui s'annonce être une soirée très excitante ? »
Alice me regarda en plissant les yeux. « Espérons que ça ne sera pas trop excitant pour
le bien d'Esmée. »
« Je suis absolument d'accord. » répondis-je en hochant la tête.
Au moins Alice avait prévu de se tenir. Maintenant, c'était au tour de Jasper de
coopérer.
« Je crois que j'ai pris quelque chose qui t'appartient par accident ce matin. Viens avec
moi dehors pour me dire si c'est à toi. » dit Isabella. Elle lâcha ma main et prit celle de Jasper.
Elle me tendit son eau et le tira derrière elle pour sortir de la pièce. Elle nous lança un sourire
par dessus son épaule. « On revient tout de suite. »
Elle essayait de me rassurer mais ça ne marchait pas. Ma mâchoire se tendit mais je ne
dis rien. Je ne pouvais pas lui dire à qui elle pouvait et ne pouvait pas parler même si j'en
avais très envie. Même si je mourrais d'envie d'estamper le mot MIENNE en lettre majuscule
sur elle, elle n'était pas une de mes possessions. Elle était trop forte. Elle n'était pas ma mère
et je n'étais pas mon père. Je devais continuer à me répéter ça.
« Alors, vous lancez Denali vendredi. Il nous tarde d'assister à la grande soirée. » lança
Carlisle pour me distraire.
Je n'avais pas quitté des yeux l'endroit où j'avais vu Isabella pour la dernière fois. Je
hochai la tête et posai son verre d'eau sur un dessous-de-verre sur la table basse.
« Ça devrait être un bon moment. Mais ça sera un soulagement quand tout sera
terminé. »
« Comment ça se fait que la soirée se passe au Four Seasons ? Qu'est-ce qui ne va pas
avec ta salle de réception ? » me demanda Alice.
Je souris à son effort de m'adresser à nouveau la parole. Je n'avais rien à faire. Elle ne
pouvait pas tenir sa langue pendant très longtemps.
« Eh bien, je pense qu'on sait tous qu'il y a eu des problèmes de sécurité la dernière
fois qu'on a organisé quelque chose sur la propriété. »
Alice fronça les sourcils.
Je passai une main dans mes cheveux avant de parler. « Ma maison est une trop grosse
cible. Le Four Seasons est moins risqué. Je ne pense pas qu'il soit prêt à faire sauter tout un
hôtel tout entier juste pour se débarrasser de moi. »
Esmée eut l'air choqué par ma tentative de plaisanterie. Je bus une gorgée. Le bourbon
descendit dans ma gorge de façon agréable. Je jetai un coup d'œil dans la direction qu'Isabella
devrait prendre pour revenir si son meilleur ami officieux ne l'avait pas déjà kidnappée. Non
m'assurai-je à moi même. Tyler était dehors. Il n'aurait laissé personne même pas Jasper,
l'emmener loin de moi. J'étais au moins sûr de ça.
« Personne ne va lui faire de mal. » assura Carlisle à sa femme. Elle semblait
soudainement avoir très peur.
« Tout ira bien. » dis-je d'un air nonchalant. « Denali va surpasser tout ce que les
Industries Nomads pourraient ne serait-ce qu'envisager de faire et très vite, je prendrai le
dessus sur eux et James Hunter sera réduit à néant. Sans entreprise, plus d'argent et il retourna
dans le trou à rats d'où il vient. Ne t'inquiète pas Esmée. Personne ne peut m'atteindre. Je suis
comme ce putain d'Harry Potter, celui qui a survécu, tu t'en souviens ? »
Je sus que c'était une mauvaise blague dès qu'elle eut quitter ma bouche mais Alice
ressentit tout de même le besoin de m'écraser le pied.
« Aie ! »
« C'était même pas drôle ! » cracha-t-elle.
« Putain ! » m'exclamai-je en sautillant sur mon pied toujours valide. « Comment est-
ce qu'un truc aussi petit peut faire autant de dégâts ? »
« Tu penses que rien ne peut t'atteindre. Attendez un peu, Edward. Continue à
provoquer le destin et le destin s'occupera de toi. » Elle s'éloigna, criant qu'elle allait se
chercher un verre.
Ma tante et mon oncle me regardait d'un air à la fois inquiet et blessé. Ramener mon
expérience avec la mort nous faisait cet effet là.
« Je ne dis pas que je suis invincible. » Évidemment, je ne l'étais pas. Je grimaçai à la
douleur dans mon pied. « Je suis juste plus malin que le méchant, moi, je vous le dit. »
Carlisle posa sa main sur mon épaule dans un geste de soutien. « Personne ne veut
qu'il t'arrive quelque chose, mon garçon. C'est tout. Ta sœur encore plus que les autres. »
Ma sœur. Pourquoi est-ce que ma mère avait cru que c'était une bonne idée de mettre
deux enfants au monde, je ne le serai jamais. D'habitude, Alice lui ressemblait d'avantage.
Notre mère était ridicule et horriblement optimiste. Sa capacité à aimer ce qui n'était pas
aimable était épatante. Qu'est-ce que ça lui avait apportée ? La mort. C'était ça qu'elle avait
gagné. Mes yeux se posèrent à nouveau sur la porte, attendant qu'une autre femme bêtement
optimiste et aimante revienne.
« Alice devrait savoir qu'elle n'a pas à s'inquiéter pour moi. » Je lâchai l'affaire après
ça.
Isabella était dehors depuis trop longtemps. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien avoir à se
dire ? Ils n'avaient pas déjà tout réglé ce matin ? Je sortis mon portable et envoyai un texto à
Tyler. Il devait pouvoir la voir.
Qu'est-ce qui se passe bordel ?
Tyler me répondit presque immédiatement, comme je m'y attendais.
Ils ont eu un échange mouvementé. Ils sont enlacés maintenant.
Enlacés ? J'avais dû virer vert de jalousie vu la façon dont mon oncle et ma tante me
regardaient. Je remis mon Blackberry dans ma poche.
« Est-ce qu'il y a un problème ? » me demanda Carlisle avec précaution.
Enlacés. J'inspirai profondément. Je savais que même si un garde du corps la suivait
vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, ça n'allait pas l'empêcher d'enlacer les
personnes auxquelles elle tenait. Je détestais ça. Ça me donnait envie de m'arracher les
cheveux.
« Non, il n'y a aucun problème. » Aucun problème, à part qu'ils s'enlacent Ma sœur
enlaçait tout le monde. Au moins, Isabella ne faisait pas ça.
Alice revint. Ses yeux semblaient un peu trop rouges. Esmée lui remonta le moral en
lui parlant d'un truc qui avait à voir avec sa prochaine collecte de fond. Ma sœur se ranima.
Carlisle engagea la conversation avec moi à propos d'une cote prometteuse dont il
avait entendu parlé. Cinq minutes passèrent. Combien de câlins deux personnes avaient-elles
besoin de faire ? S'enlacer devrait signifier la fin d'une dispute et le retour à la soirée. Deux
minutes passèrent et je dus sortis à nouveau mon portable.
« Excuse moi une seconde. » dis-je à Carlisle. J'envoyai un texto à Tyler.
Est-ce qu'ils sont toujours enlacés putain ?
Il fallait que je fasse appel à tout ma retenue pour ne pas aller la récupérer.
Il y a eu des pleurs. Plus de câlins. On dirait qu'elle essaye de se reprendre avant
qu'ils reviennent. Est-ce que vous voulez que j'intervienne ?
Il l'avait faite pleurer.
Je ne pus pas retenir l'image folle d'elle en train de pleurer. Je savais qu'il me détestait.
Jasper souhaitait plus que tout au monde qu'elle reste bien loin de moi. Il nous l'avait bien fait
comprendre ce matin. Il avait posé toutes sur ces questions sur le danger qu'elle courait
vraiment. Il voulait savoir si elle ne prenait pas encore plus de risque en s'attachant encore
plus à moi. Il voulait savoir si je la manipulais, si je lui faisais croire qu'elle était en danger
pour qu'elle n'ait pas d'autre choix qu'emménager avec moi.
Je souhaitais plus que tout au monde qu'il garde ses putains de distances. Si quelqu'un
pouvait bien la convaincre qu'elle faisait une erreur en étant avec moi, c'était lui. Je ne pouvais
pas laisser ça arriver.
Non, mais si elle ne rentre pas bientôt, c'est moi qui vais venir.
Immédiatement après que j'aie appuyé sur le bouton envoyé, Isabella et Jasper
revinrent dans la pièce. Elle essaya de me faire un petit sourire mais c'était trop forcé. Ce
besoin dévorant de l'emmener et de l'enfermer pour toujours avec moi commença à me
submerger. Je dus me battre contre, en me rappelant qu'elle n'était pas un objet que je pouvais
marquer. Je pouvais seulement prendre ce qu'elle était prête à me donner. Rien de plus. Même
si je voulais tout.
« Tout est arrangé ? » demandai-je en passant un bras autour de sa taille pour la blottir
contre moi.
« Tout va bien. » sourit-elle mais c'était faux. Je la connaissais mieux qu'elle ne le
pensait.
Les choses se passèrent un peu mieux. Jasper souriait et parlait avec Esmée et Alice.
Mais les choses n'était pas mieux pour Isabella. Peu importe ce qu'il lui avait dit, ça l'avait fait
se sentir mieux mais pas elle. Ne pas pouvoir lui demander qu'elle me raconte tout était
enrageant.
Nous passâmes dans la salle à manger pour le repas. La conversation était légère et
bien loin de mes terrains minés ou de ceux des autres en fait. Esmée parlait d'un voyage que
Carlisle et elle prévoyaient de faire pour leur anniversaire de mariage. Ils partaient sur l'Île
d'Aruba, l'endroit où ils avaient passé leur lune de miel.
« Depuis combien vous êtes mariés ? » demanda Isabella.
Carlisle pressa la main d'Esmée sur la table. « Ça fera vingt ans à la fin du mois.
Même si j'ai parfois l'impression d'avoir toujours été amoureux d'elle. »
Certains hommes étaient capables de dire des choses pareilles pour être mièvres ou
pour faire réagir les femmes autour de la table, mais mon oncle était sincère. Esmée et lui
partageaient ce que certaines personnes appelaient une relation basée sur une affection vraie et
durable. Je ne savais pas vraiment comment ils faisaient, comment ils se retenaient de détruire
l'autre avec le poids de leur amour. Pourquoi est-ce que ça n'avait pas gâché leur relation, je
ne le savais pas. Ils avaient un équilibre que je n'arrivais pas à maîtriser.
« Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ? »
Esmée rigola doucement. « Allons, je ne suis pas sûre que ça soit le genre d'histoire
qu'on raconte pendant un dîner. »
« Oh, allez. Je ne pense même pas que je la connais celle-là. Je n'avais que quatre ans
quand vous vous êtes mariés. » Alice se tourna vers Jasper. « J'étais leur petite demoiselle
d'honneur. Le seul côté négatif, c'est que j'ai dû remonter l'allée avec lui. » lança-t-elle en me
désignant de la tête.
Quel genre de petit garçon de neuf ans aimait porter un costume pour parader dans
l'allée centrale avec son agaçante petite sœur ? C'était humiliant. Elle ne s'en rappelait pas
vraiment mais moi j'avais un souvenir très précis de tout cet événement gênant.
Isabella posa sa main sur ma jambe. « Tu amenais les alliances ? »
J'essayais de faire changer la direction de cette conversation. « Vous ne deviez pas
raconter comment vous vous êtes rencontrés au lieu de revenir sur le jour de votre mariage qui
a traumatisé votre neveu ? »
Isabella sourit, pour de vrai cette fois-ci. J'avais envie de me pencher vers elle pour
embrasser ses lèvres.
Carlisle encouragea sa femme. « On est tous des adultes. Je pense que tu peux leur
dire. »
Elle soupira et lui sourit. « Très bien. » Esmée avait l'attention de tout le monde, même
la mienne. « En fait, je vous rendais visite à Chicago. Lizzie était enceinte d'Alice et avait
dépassé son terme. Elle était aussi grosse qu'une maison. On pensait même qu'elle aurait peut-
être des jumeaux. Les médecins avaient dû rater quelque chose parce que c'était impossible
qu'un seul petit bébé la rende aussi grosse. »
Je souris involontairement à ce souvenir. Je me souvenais de la période où ma mère
attendait Alice. J'étais à la maternelle et je voulais l'emmener là-bas pour mon exposé parce
qu'on aurait dit qu'elle avait un énorme ballon de plage sous son t-shirt.
« Finalement, le troisième jour de ma visite, elle a perdu les eaux. Edward était à
l'école alors on s'est arrangé pour qu'un voisin passe le chercher et l'emmène ensuite à
l'hôpital. On aurait pu croire que les choses allaient se dérouler rapidement parce que c'était sa
seconde grossesse et qu'elle avait dépassé son terme mais Alice était têtue et ne voulait pas
sortir. »
Isabella et moi rigolâmes doucement et ma sœur nous lança un regard mauvais.
« C'est la Masen en toi, mon cœur. Tu ne peux pas t'en empêcher. » dit ma tante avec
un petit air de condoléances.
Le Masen en nous. Revoilà encore cette histoire d'ADN.
Esmée continua son histoire. « Donc, on était dans la chambre à attendre votre père qui
avait une réunion pour le travail. J'essayais d'aider votre mère avec divers techniques de
respiration parce qu'elle voulait faire tout ça naturellement. » Elle grimaça à ce mot là. « Je
vous jure que si j'avais pu avoir des enfants, j'aurais accepté les anti-douleurs dès qu'on me les
aurait proposés. »
Ce fut autour de Carlisle de rire. « Tu supportes mal la douleur. »
Esmée lui donna une petite tape joueuse, comme Isabella le faisait parfois avec moi. Je
les enviais vraiment parfois. Ce n'était pas une émotion banale pour moi.
Ma main trouva celle d'Isabella sous la table et elle la pressa avant d'entrelacer nos
doigts. Je ne savais pas pourquoi ce sentiment était réconfortant mais il l'était. Peut-être que
c'était parce qu'elle m'offrait l'occasion de ne plus jamais envier personne.
Esmée continua. « Ce que je sais ensuite, c'est que cinq médecins sont entrés. Et aucun
d'eux n'étaient vraiment médecins. C'était des internes. »
« Hum, chérie, les internes sont aussi des médecins. »
« Est-ce que tu avais ta licence médicale ? » Elle attendit qu'il réponde. Carlisle secoua
la tête. « Non. Tu étais interne, pas un vrai médecin. »
Il ne se disputa pas avec elle. C'était quelque chose qu'ils ne faisaient jamais – se
disputer. Depuis toute la période pendant laquelle j'avais vécu avec eux jusqu'à maintenant, ils
ne s'étaient jamais disputés, du moins, pas devant nous. Je n'étais pas non plus sûr de savoir
comment ils arrivaient à faire ça.
« Je disais donc, ces internes entrent parce qu'on se trouvait dans un hôpital
universitaire. Le médecin les supervisait pendant qu'ils regardaient le dossier de votre mère.
J'ai alors remarqué ce mec dans le fond. Il était blond et jeune. Il était plutôt pas mal, dans le
genre il aurait dû tourner des films au lieu d'être dans un hôpital. » Carlisle rougit à la
description qu'elle fit de lui. « Il posait toutes ces questions et notait tout dans un petit calepin.
Puis ensuite, le vrai médecin lui a dit de s'avancer pour vérifier l'avancement de l'état de votre
mère. »
Soudainement, je compris pourquoi cette conversation était inappropriée pour un
dîner. Je n'avais aucune envie d'entendre parler de mon oncle en train de vérifier
''l'avancement'' de ma mère.
« Je me suis levée et je leur ai dit hors de questions. Il était hors de questions qu'un
non-médecin touche ma sœur. Elle souffrait beaucoup et elle n'avait pas besoin de servir de
cobaye. »
« Elle était très... passionnée sur le sujet. » ajouta Carlisle. « Il me semble que tu m'as
traité de connard craignos dans le fond qui ne sait pas ce qu'il fait. »
Mes yeux s'écarquillèrent à cette petite révélation. Je ne savais pas que ma tante était
capable de jurer. Essayer de l'imaginer en une sorte de fille de vingt ans fougueuse n'était pas
facile à faire. Elle avait toujours été Tante Esmée. Charmante, gentille et correcte.
« Évidemment, Lizzie m'a dit de m'asseoir. Elle était très heureuse d'aider le monde à
créer de meilleurs médecins. Bon sang, elle était si charitable. »
« Et pas toi ? » la défia Alice.
Esmée sourit. « Peut-être un peu maintenant mais quand j'étais plus jeune, j'étais un
peu plus égocentrique. Votre mère était celle qui voulait prendre soin du monde entier. J'étais
heureuse de ne pas avoir ce poids sur les épaules. »
« On dirait que vous ne vous êtes pas fait une bonne impression. Qu'est-ce qui a
changé ? » demanda Isabella. Je voyais en elle un vrai désir d'en savoir plus. Sa question me
fit penser à nous. On ne s'était pas fait la meilleure impression du monde nous non plus. Et
pourtant, on était là. Qui aurait pu penser qu'un connard pouvait gagner l'affection d'une
personne aussi spéciale ?
« Donc, il a commencé à regarder la progression de votre mère ainsi que ses
constantes. Au milieu de son examen, quelque chose s'est mal passé. Les machines se sont
mis à biper et votre mère a crié. J'étais furieuse parce que j'étais persuadée qu'il avait fait
quelque chose. Pour le défendre, je dois avouer qu'il a gardé son calme même si je lui criais
de partir et que je suppliais l'autre médecin de m'aider. Il a dit quelque chose à son superviseur
et ils se sont mis à parler en utilisant des mots que je ne comprenais pas. Les infirmières sont
entrées à toute vitesse et avant que je m'en rendre compte, ils perfusaient Lizzie et
l'emmenaient hors de la chambre. Carlisle m'a parlée d'une césarienne en urgence et m'a
promis que tout irait bien. Une des infirmières m'a installée dans la salle d'attendre à côté du
bloc opératoire. Je me souviens que je trouvais que ça prenait beaucoup trop de temps. Votre
père n'était toujours pas là et je savais qu'il allait être furieux contre moi que j'ai laissé un
interne l'examiner. Si quelque chose arrivait à votre mère... » Elle s'arrêta de parler et secoua
la tête pour repousser ses mauvaises pensées. On savait tous ce que mon père aurait fait s'il
était arrivé quoi que se soit à ma mère.
La table resta silencieuse pendant une bonne minute. Le poids de notre histoire pesait
sur nous, même sur Jasper et Isabella qui n'en connaissaient pourtant qu'une partie.
Esmée essuya une larme sur sa joue. « Enfin bref, la bonne nouvelle, c'est que rien ne
lui est arrivé. Elle a donné naissance à une magnifique petite fille. Lizzie était la femme la
plus heureuse du monde. Carlisle est venu me prévenir et j'étais tellement soulagée que je suis
tombée dans ses bras et que je l'ai enlacé comme si on se connaissait depuis très longtemps. »
« J'étais certain de ne plus jamais vouloir la laisser partir. » ajouta Carlisle. « Elle
m'avait peut-être traité de connard craignos mais je voyais bien que lorsque cette femme
aimait quelqu'un, elle l'aimait avec une passion qui ne pouvait pas être ignoré. Je lui ai
proposée de venir boire un café avec moi à la fin de ma garde et elle a accepté. Le reste
comme on dit, c'est de l'histoire. » Il lui fit un sourire tendre. Leurs mains étaient toujours
jointes sur la table.
« Wow. Comment ça se fait qu'on ne connaissait pas cette histoire ? » demanda Alice.
« Votre mère m'a demandée de la passer sous silence... pour des raisons évidentes. »
Évidemment. J'imaginais très bien ce que mon père aurait fait s'il avait appris que la
vie de ma mère était en danger. Tout le monde aurait souffert même si elle allait bien. Il aurait
détesté Alice encore plus qu'il nous détestait tous les deux. Je réalisai aussi que c'était pour ça
que ma mère n'avait jamais eu d'autres enfants. Elle ne pouvait pas prendre ce risque. Elle
avait eu de la chance qu'il soit en réunion. Elle n'avait pas voulu jouer avec le destin. Pas
jusqu'à l'incendie.
« Alors tu dis que si Alice n'avait pas été aussi têtue, on ne serait peut-être pas là ce
soir ? » demandai-je, essayant d'alléger l'atmosphère.
Tout le monde éclata de rire, même Alice.
« Dieu merci les Masen sont têtus. » lança Carlisle en lui faisant un clin d'œil.
« Dieu merci tu étais là, Papa. » répliqua-t-elle en lui faisant un clin d'œil à son tour.
Leur lien était indéniable. Carlisle et Esmée étaient venus à Chicago après l'incendie.
Carlisle n'avait presque pas quitté l'hôpital. C'était lui qui s'était occupé de la santé d'Alice
alors que mon père avait choisi de ne pas le faire. Si notre tante et notre oncle n'avaient pas
été là, je ne sais pas si ma petite sœur aurait survécu. La douleur physique était une chose
mais la douleur émotionnelle causée par la perte de sa mère était une torture. Je pouvais en
attester. Carlisle et Esmée avaient essayé d'intervenir pour nous deux. Ils avaient réussi avec
Alice. Carlisle et elle étaient aussi proche qu'il était possible de l'être sans avoir de lien de
sang. Cela semblait logique que ça soit lui qui l'ait ramenée à la vie. Tellement logique.
« Passons au dessert, qu'en dites-vous ? » dit Esmée. Elle se leva d'un bond et ramassa
nos assiettes.
Isabella se leva et commença à l'aider. Je la pris par le bras. « Tu n'as pas à faire ça. »
dis-je en secouant la tête.
« Je sais. » Elle me sourit comme pour ajouter petit idiot à la fin de sa phrase.
Jasper se leva aussi et dit à Alice de rester assise. Oh, le Prince Charmant en chair et
en os, pensai-je en roulant des yeux. Je me retrouvai seul avec ma sœur et mon oncle.
« Tu aurais sans doute été heureux que je ne m'en sorte pas. » lança Alice une fois que
tout le monde fut parti.
« Mary Alice. » la gronda Carlisle.
Je la regardai par dessus la table magnifiquement décorée. C'était ça qu'elle pensait ?
Que je la détestais comme mon père la détestait ? Les paroles d'Isabella me revinrent à
l'esprit. Ta sœur pense que tu te fiches d'elle. Je sais que ce n'est pas vrai mais elle est
persuadée que tu es allé dans l'écurie parce que tu ne tiens pas à elle. Elle a envie de
t'entendre dire que tu l'aimes.
« Quand Maman m'a dit qu'elle était enceinte, je me rappelle que je me sentais perdu.
Je ne comprenais pas pourquoi elle avait besoin d'un autre bébé. Je me demandais si elle avait
besoin de réessayer parce que je n'étais pas assez bien. J'étais persuadé que je n'allais pas
t'aimer. » Alice arqua un sourcil, comme si elle pensait que je confirmais ses théories sur mes
sentiments pour elle. « Quand elle t'a ramenée à la maison, tout le monde était fou de toi
comme si tu étais une sorte de prix, j'étais persuadé d'avoir raison. »
« Oh, vraiment ? » me défia-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. « Alors quoi ?
Tu maudis le jour où je suis née ? »
J'ignorai sa question ridicule. « Puis une nuit, je suis entré dans ta chambre. Maman
était en train de te bercer. Je me rappelle que je me sentais si jaloux, si... remplacé. J'étais prêt
à retourner dans ma chambre pour prendre mes affaires et partir, j'étais persuadé que je ne
manquerai à personne mais Maman m'a vu et m'a dit d'entrer. »
Je n'avais jamais raconté ça à personne. Ces sentiments étaient douloureux parce que
j'aimais ma mère et toute discussion qui la concernait me faisait me sentir coupable. Mais plus
j'en disais, plus je me sentais léger.
« Elle m'a assis sur ses genoux et m'a demandé si j'aimais mon cadeau. Je trouvais que
c'était une question bête parce que la seule personne a avoir reçu des cadeaux depuis que tu
étais née, c'était toi. Je dus avoir l'air perdu parce que Maman a éclaté de rire. Tu sais, ce rire
qui ressemblait presque à une mélodie. »
Je vis les yeux d'Alice s'emplirent de larmes. Elle connaissait ce rire.
« Elle t'a redressée pour que je puisse mieux te voir puis elle a repris la parole. ''Ta
sœur est le seul cadeau dont tu n'auras jamais marre auquel j'ai pu penser. Tu ne t'en lasseras
jamais et elle sera toujours à toi quoi qu'il arrive. Elle t'aimera autant que moi et je te fais
confiance pour m'aider à bien prendre soin d'elle.'' » La douleur dans ma poitrine s'intensifia.
J'étais si jeune mais ce souvenir était marqué au fer rouge dans mon esprit et je ne pouvais pas
l'oublier. J'inspirai profondément avant de finir mon histoire. « Maman m'a dit que les
cadeaux comme toi étaient uniques. »
Les larmes d'Alice coulaient sur ses joues. Je me souviens que les paroles de ma mère
avaient changé mes sentiments ce soir là. Elle voulait que j'ai quelqu'un dans ma vie qui
m'aimerait autant qu'elle. Mon père n'était évidemment pas cette personne. Je réalisai qu'elle
voulait que je fasse la même chose pour ma sœur, être celui qui l'aimerait quoi qu'il arrive. Je
l'avais laissée tomber. Je les avais laissées tomber toutes les deux. Alice m'aimait. Elle
m'aimait plus que je ne le méritais. Alice méritait d'être aimée. Elle méritait d'être aimée bien
plus que moi.
« Je t'aime, Alice. Tu étais un cadeau de la part de Maman. Comment tu pouvais
l'ignorer ? »
Il y eu un halètement de surprise, à moins que c'était un sanglot étouffé mais ça ne
venait d'Alice. Je me tournai vers la porte de la cuisine. Isabella se tenait là, une main sur sa
bouche et une assiette avec une part de tarte dans l'autre. Des larmes s'échappaient sur son
magnifique visage.
Aww ! Alice et Edward sont trop bien comme ça ! Je dois avouer que j'adore cette fin
de chapitre :) C'est vraiment agréable de le voir être tendre avec quelqu'un d'autre que Bella,
surtout que ça petite histoire est juste adorable (d'ailleur gardez la en tête pour la suite, on en
reparlera dans un grand moment ^^) Sinon, qu'est-ce que vous pensez du couple
Carlisle/Esmée ? Assez folklo les amoureux, non ? XD
Si ça vous dit, n'hésitez pas à laisser un commentaire, sinon, j'espère simplement que
vous avez apprécié votre lecture ;)
On se retrouve très vite pour la suite ! Prenez soin de vous !
PS: Ce week-end, j'ai traduit un nouvel OS centré sur Edward et Bella alors si vous
voulez y jeter un coup d'oeil... c'est par ici
~ Fake IDs de Phantom Of FFN (http(:)/www(.)fanfiction(.)net/s/7721643/1/) ~
Bella, 18 ans, se rend au Plush, la boîte de nuit la plus branchée de Seattle. Armée
d'une fausse pièce d'identité, elle va vivre un moment de passion avec un homme sexy mais
plus âgé qu'elle. Elle s'enfuit après... Le reverra-t-elle un jour ?
XOXO
Eresy
*Chapter 16*: Chapitre 14

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Me voici donc de retour avec un nouveau chapitre régulier :) Je n'ai pas pu répondre
aux reviews par manque de temps mais croyez moi, je le regrette. Je suppose qu'il vaut mieux
que je poste pour que vous puissiez profiter du chapitre ^^ En tout cas, merci à toutes celles
qui ont pris le temps de laisser un commentaire !
Merci d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Comme je le disais donc, retour dans l'histoire régulière... En ce dimanche matin, c'est
le lancement de Denali...
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 14
Vendredi 17 Septembre, Midi
« Tu veux attendre Mr Masen au bar ? » me demanda Angela après qu'on ait un peu
bavardé.
J'étais arrivée en avance exprès aujourd'hui. C'était une journée stressante pour
Edward alors j'avais décidé de faire en sorte qu'il ne soit pas plus nerveux que nécessaire.
« Je vais monter. » répondis-je alors qu'un groupe de personnes entraient dans
l'Eclipse. « Mais pas besoin de me montrer le chemin. »
« La voie est libre, Mlle Swan. » me signala Liam en nous rejoignant à l'accueil. Non,
je n'avais pas besoin d'Angela. J'avais une escorte.
Liam m'avait été assigné toute la semaine. Il était mon garde du corps/chauffeur
personnel. Enfin, il avait été mon chauffeur jusqu'à ce que je me me plaigne que j'avais
accepté d'avoir une voiture mais que je n'étais pas autorisée à la conduire. Edward avait cédé.
Je pouvais conduire pour aller travailler et rentrer mais Liam devait me suivre.
Je fis signe à Emmett lorsque son regard croisa le mien au moment où je traversais la
salle de restaurant. Je ne savais pas ce qu'il pensait de tout ça après la façon folle dont notre
déjeuner de la semaine dernière s'était terminé. Il me fit immédiatement un sourire et je me
sentis mieux.
Avant d'atteindre les escaliers, je tombai sur Rosalie – littéralement. Liam était un
garde du corps génial.
« Je vous demande pardon. » commença gracieusement Rose puis elle se rendit
compte que c'était moi. « Bella ? Eh bein, je vois que t'as toujours des problèmes pour
marcher et respirer en même temps. »
Wow. Sans Edward à mes côtés, j'étais de la chair à pâté.
« Je vois que toi en revanche, tu n'as aucun problème à parler et être une garce en
même temps. »
Elle me regarda comme si je venais de la gifler mais se contenta de sourire. « J'ai
toujours su que tu étais plus costaud que tu ne voulais me le laisser paraître. »
Je ne savais absolument pas comment répondre à ce compliment. Je commençai à
m'éloigner.
« J'espérais que tu viendrais aujourd'hui. » continua-t-elle. Je me figeai sur place. « La
copine de Jasper veut qu'on sorte ensemble vendredi prochain pour une soirée entre filles ou
un truc dans le genre. Je lui ai dit que je viendrais si tu viens aussi. »
« Euh ? »
« C'est la sœur de Masen. Alors, tu la connais, non ? »
Mon cerveau avait buggé sur le fait qu'elle n'irait pas à une soirée avec Alice si je ne
venais pas.
Rosalie se méprit sur mon silence. « Quoi ? C'est une salope pourrie gâtée comme
Maria ? Quoi ? »
« Non ! Non. Alice ne ressemble absolument pas à Maria. Elle est géniale. »
« Alors, tu viendras ? Je ne sais pas si je serais assez à l'aise pour passer toute une
soirée avec quelqu'un que je ne connais pas. »
Ouais, ça serait un peu comme passer toute une soirée avec quelqu'un qui était ton
patron et qui te détestais. Pas du tout gênant.
« Je suppose que je pourrais si ça ne dérange pas Alice. Je ne veux pas m'imposer. »
J'étais tellement choquée d'être invitée par Rosalie au lieu d'Alice.
« Elle trouvait que c'était une super idée. Elle m'a dit qu'elle allait t'en parler. » Rosalie
fit passer ses cheveux blond doré par dessus son épaule.
« Isabella ? » La douce voix d'Edward fit battre mon cœur à toute allure.
Edward, Alec et Tyler venaient vers nous. Liam se tenait juste à côté de moi et je
réalisai que ça ne serait pas une vraie soirée entre filles si mon garde du corps nous suivait
partout. Tyler désigna l'entrée du restaurant de la tête et Liam s'y rendit rapidement. Aucune
raison de garder deux gardes du corps à l'intérieur.
« Bon retour parmi nous, Mr Masen. » Rosalie s'était remise à jouer à fond la carte du
charme.
« Oui. Veuillez nous excuser. » Il me saisit par le bras et m'entraîna à l'étage, laissant
une Rosalie médusée derrière nous.
« Est-ce que tout va bien ? » Je me demandais pourquoi il était si pressé de monter.
Il sembla troublé par ma question. « Tout va très bien. Tu vas bien ? »
« Je vais très bien. »
Il s'arrêta en haut des marches et posa ses lèvres sur les miennes. Il m'embrassa
délicatement mais d'une façon qui me laissa complètement haletante. Alec s'éclaircit la gorge
et je m'éloignai d'Edward pour le saluer. Nous entrâmes dans la pièce pour attendre
qu'Emmett vienne prendre nos commandes. J'étais sur le point de parler à Edward de la sortie
entre filles de Rosalie et Alice lorsque la porte s'ouvrit. Tout le monde rentra sauf Emmett.
« Surprise ! » cria Alice. Elle tenait une demi douzaine de ballons roses. Derrière elle,
il y avait Jasper, Esmée, Carlisle, mon père, Sue, Leah, Seth, Claire et Jake.
C'était quoi ce bordel ?
Je me levai et allai enlacer mon père en premier. « Qu'est-ce que tu fais là ? »
« Ça a un petit rapport avec une fête d'anniversaire. Edward a tout organisé. Souviens-
t-en quand tu chercheras un coupable plus tard. » Mon père me serra contre lui.
Je jetai un coup d'œil par dessus mon épaule à mon petit ami organisateur de fête
surprise. Il avait l'air nerveux.
« On a fêté mon anniversaire lundi. » leur fis-je remarqué. Charlotte m'avait préparée
un dîner spécial. Edward m'avait offert un t-shirt sur lequel était écrit ''Les Profs le font après
les cours'' et un jeu de clefs de la propriété et de l'appartement. Le porte clef était en forme de
cœur. Les diamants tout autour et le mot Cartier gravé dessus m'indiquaient que ça avait dû
lui coûter cent fois plus que le t-shirt mais ce dernier était mon cadeau préféré jusqu'à
maintenant. Ça avait été une soirée tranquille, exactement ce que je voulais. J'avais parlé à
mes deux parents, mangé une part de gâteau au chocolat et fais l'amour à l'homme que
j'aimais. Qu'est-ce que j'aurais bien pu vouloir de plus pour mon anniversaire ?
« Passer la soirée à la maison avec Edward, c'est pas fêter son anniversaire. » rétorqua
Alice en soupirant d'un air exaspéré.
J'enlaçai tout le monde, gardant Jake pour la fin. C'était difficile à croire qu'Edward
avait invité Jake mais une fois de plus, je n'arrivais pas à croire que toutes ces personnes
soient là.
« Joyeux anniversaire, Bells. » Jake savait mieux personne à quel point je détestais
fêter mon anniversaire. Être le centre d'attention n'avait jamais été mon truc à part quand je
me trouvais devant une classe. « T'as vu un peu tout ce qu'on a à faire pour pouvoir te voir ?
Peut-être que si tu revenais à la maison de temps en temps, on ne serait pas obligé de tous
venir en ville pour te torturer. »
« C'est maintenant que tu me le dis. » répondis-je en roulant des yeux d'un air joueur.
Edward et Alec étaient tous les deux debout à saluer ma famille et mes amis. Les
présentations furent faites. Edward serra la main de mon père avant de s'approcher de Jake et
moi. Il passa un bras autour de moi dans un geste possessif.
« Jake, voici mon petit-ami, Edward. Edward, Jake. » Je décidais de ne pas donner de
nom à la relation que je partageais avec Jake. Edward et moi en avions déjà parlé.
« Content que vous ayez pu venir. » dit Edward en lui tendant la main.
Jake la fixa pendant un instant. Je ne pouvais qu'imaginer ce qu'il pensait. Jake et moi
faisions des tartes à la boue dans son jardin quand on était petit. Il ne m'avait jamais vu
habillée d'une façon plus élégante qu'avec un t-shirt simple et un jean, à part pour les
occasions spéciales. Et pourtant, je me trouvais là avec un mec dont le costume coûtait plus
que toute ma garde robe réunie, dans un restaurant qui servait des plats qui n'apparaissaient
même pas sur la carte du Diner de Forks.
« Ravi de vous rencontrer, Edward. » Jake lui serra fermement la main. « C'est un
resto plutôt friqué. Je parie que vous venez souvent ici. »
Prétentieux. Voilà ce que Jake pensait.
« Je déjeune ici une fois par semaine avec Isabella. C'est ici qu'on s'est rencontré, alors
c'est plus qu'un simple restaurant. » Edward me sourit. Grâce à moi, l'Eclipse comptait plus
pour lui. Cette pensée me rendit heureuse.
« Eh bien, les goûts d'Isabella ont bien changé. » Jake ne parlait pas du menu.
« Mes goûts n'ont pas changé. Ils se sont juste développés. Il n'y a rien de mal à ça. »
« Ouais, jusqu'à ce que tes placards soient remplis de foie gras et de caviar et que tu
oublies à quel point tu aimais les choses simples comme le beurre de cacahuète et la confiture.
»
Ses mots m'assommèrent. Comme si ma dispute avec Jasper ne suffisait pas,
maintenant c'était Jake qui s'en prenait à moi ? Il n'avait même pas les mêmes droits que
Jasper.
Edward avait compris qu'on ne parlait pas de nourriture. Sa prise sur moi se raffermit.
« C'est tout à fait faux. C'est toujours une grande fan de beurre de cacahuète et de confiture.
Elle en a tout un stock à la maison. Mais, franchement, pourquoi manger ça quand on peut
avoir un steak tous les soirs ? »
Génial. Jake et Edward allaient être les meilleurs amis du monde.
Seth s'approcha, brisant momentanément la tension.
« Mec. » lança-t-il à Edward comme s'ils étaient de vieux amis. « C'est ici que tu lui as
filé plein de pennies ? »
« Ici même. » répondit Edward avec un sourire moqueur. Nous retournâmes à la table.
Jake me retint par le bras.
« Est-ce que tu te fous de moi avec ce mec ? » murmura-t-il.
J'étais fatiguée d'entendre les gens remettre en question mon jugement. « Tiens toi
tranquille ou sinon. » le menaçai-je.
Jake me lâcha et tira ma chaise pour moi avant qu'Edward ne puisse le faire, créant
une tension gênante entre eux. Je vis Jasper secouer la tête de l'autre côté de la table. Il
semblait amusé. C'était très clair qu'il avait aidé à faire la liste des invités. Il forçait mes deux
mondes à se rencontrer pour me montrer à quel point ils étaient différents. Comme si je ne le
savais pas déjà.
Jasper et moi avions difficilement réussi à faire la paix samedi chez les Cullen. Il était
inquiet pour moi et son inquiétude me mettait en colère. Nous nous étions tous deux dit des
choses que nous ne pensions pas. Jasper avait exactement les mêmes craintes que moi à
propos d'Edward. Je l'avais accusé de ne pas me soutenir et d'être injuste vu qu'il sortait lui-
même avec la sœur d'Edward. C'était à ce moment là qu'il avait sorti l'artillerie lourde. Jasper
m'avait admis être amoureux d'Alice. Il était complètement fou d'elle, elle était la seule et
l'unique. Il disait que ça le tuer de voir les deux femmes qu'il aimait s'enfoncer dans un sac de
nœuds, attendant qu'un homme leur dise qu'il les aime. Un homme qui n'était peut-être pas
capable d'aimer. J'avais pleuré parce que je ne pouvais pas défendre Edward. J'étais persuadée
qu'il nous aimait Alice et moi mais je ne savais absolument pas comment le prouver. J'aurais
voulu qu'Edward soit comme Jasper et déclare ses sentiments sans crainte mais il n'était pas
capable de faire ça. Du moins, pas encore.
J'avais le sentiment que pour rendre Edward heureux, je devais rendre Jasper
malheureux et vice versa. Au finalement, j'avais promis de laisser mon nom sur le bail de son
appartement, ça me permettait de revenir au cas où les choses tourneraient mal. J'avais
accepté même si je savais que si Edward l'apprenait, il l'aurait pris comme une préparation en
vue du jour où j'allais le quitter. Je n'avais pas prévu de m'enfuir en courant mais je ne pouvais
pas nier avoir peur des failles dans la carapace d'Edward.
Quand il avait dit à Alice qu'il l'aimait, tout avait changé. Avec ces trois petits mots,
Edward m'avait donné la preuve que je cherchais. Il m'avait donnée l'espoir qu'un jour il me le
dirait à moi. Néanmoins, mon ami qui m'aimait comme sa sœur, n'était pas convaincu. Ce
déjeuner d'anniversaire était une façon pour Jasper de me rappeler qui j'étais. J'étais une fille
simple, avec une vie simple. Je venais d'un monde où il n'y avait pas d'équipes de sécurité ou
de surveillance constante.
Emmett vint pour prendre nos commandes. Edward choisit un champagne
ridiculement cher qui je le savais, coûtait plus que ce que gagnait mon père en une semaine.
Jake fit un commentaire mauvais sur la taille des portions lorsque les plats arrivèrent. Edward
essaya de laisser couler les mots de Jake mais je voyais sa mâchoire se crisper à chaque fois
que ce dernier parlait. Malheureusement, Jake n'était pas le seul à avoir un problème avec la
nourriture. Mon père passa plusieurs minutes à fixer son flétan avant d'en manger une
bouchée. La cuisine française n'était pas vraiment sa tasse de thé. Leah avait pensé que ça
serait marrant de prendre la salade au caviar en entrée mais avait déchanté en découvrant que
le goût du caviar était quelque chose qu'il fallait apprendre à aimer et elle n'avait pas encore
appris.
Quand tout le monde eut fini de manger, Alice s'éclipsa et revint avec Emmett et un
énorme gâteau d'anniversaire. Ce truc était pour au moins cinquante personnes. Ils chantèrent
tous joyeux anniversaire et je soufflai les bougies sur le dessus.
« Les cadeaux ! » s'exclama Alice en tapant dans ses mains quand nous eûmes terminé
le dessert.
Je retins un grognement. Ouvrir des cadeaux devant tout le monde me mettait mal à
l'aise. Alice déposa un magnifique paquet rose et blanc devant moi.
« Celui de Jasper et moi en premier. » exigea-t-elle. À l'intérieur, je trouvai un Kindle.
Je parlais de m'en acheter un depuis des mois mais ces derniers temps, j'avais des choses plus
importantes à payer – du genre la nourriture et le loyer.
« Le Kindle, c'est de ma part. Il y a tous tes livres préférés dedans. Ça c'est de la part
de Jasper. »
Je fis un petit signe de tête à mon meilleur ami pour le remercier. Il me connaissait
vraiment par cœur.
Les cadeaux s'enchaînèrent. Leah, Seth et Claire m'avaient achetée mon parfum
préféré. Seth plaisanta sur le fait qu'il était content que les filles aient fait les achats. Esmée et
Carlisle m'offrirent un ravisant fourre-tout en cuir, assez grand pour que je puisse y mettre
l'ordinateur portable que l'école me fournissait. Il était beaucoup plus beau que mon sac en
bandoulière. Alec me tendit une enveloppe qu'il venait de sortir de la poche de son costume.
« Joyeux anniversaire, Isabella. »
Je réalisai que cela voulait dire beaucoup qu'Edward ait invité Alec à déjeuner
aujourd'hui. C'était sa façon à lui de nous faire savoir à Alec et moi qu'il était plus qu'un
employé. Il faisait parti de la famille. Alec m'avait offert une carte cadeau pour un salon
d'esthétique et un spa très luxueux, ici en ville. C'était adorable de sa part.
Mon père et Sue furent les suivant. Il s'éclaircit la gorge tout en me tendant leur
cadeau.
« Ah, j'ai choisi ça pour toi, Bells. J'espère que tu aimeras. » Je voyais l'inquiétude sur
son visage. Il ne m'avait rien acheté d'aussi extravaguant qu'un sac luxueux ou une journée au
spa. J'espérais qu'il ne pensait pas que le cadeau était plus important que la personne qui me
l'offrait.
Je défis l'emballage et trouvai à l'intérieur d'une boîte, un journal en cuir marron avec
un lacet en cuir lui aussi.
« Tu as toujours la tête dans les livres. Je me suis dit que tu pourrais peut-être essayer
d'écrire ton propre livre. Tu pourrais inventer quelque chose ou écrire ta vraie vie. Elle semble
plutôt excitante ces derniers temps. Je ne sais pas. » Mon père haussa les épaules. Il avait l'air
peu sûr de lui.
« Je l'adore. C'est parfait. » Je me levai et lui fis un câlin bien mérité. Lorsque nous
nous séparâmes, il me tendit une bombe lacrymo.
« Je voulais aussi te donner ça mais Sue a dit que je ne pouvais pas le mettre avec le
cadeau. »
Je rigolai doucement en constatant qu'il était toujours aussi prévisible. Tous les ans,
j'avais le droit à une nouvelle bombe lacrymo.
« Merci. » dis-je avant de l'embrasser sur la joue. J'enlaçai aussi Sue avant de me
rasseoir.
Jake se tortilla d'un air mal à l'aise. « À mon tour. Je suis sûr qu'Edward veut garder le
meilleur pour la fin. » Il sortit une petite pochette noire en organza de sa poche. « Je t'ai fait
quelque chose. Rien d'énorme. »
À l'intérieur de la pochette se trouvait un petit bracelet à breloques avec une petite
pièce faite en bois. C'était une baleine. Ça me faisait penser au temps où nous allions sur la
plage de La Push pour les observer.
« Jake, c'est merveilleux. Un souvenir de la maison. Merci, je l'adore. »
« N'oublie pas d'où tu viens, Bella. » dit-il en m'aidant à l'attacher.
Si Edward avait encore eu le droit d'utiliser le mot Terrain Miné, c'était exactement ce
qu'il aurait crié à ce moment là. De toutes ses forces. Je posai ma main sur sa jambe pour le
rassurer. Je pouvais me souvenir d'où je venais tout en marchant dans une autre direction.
Jasper me fixait. Ses yeux me disaient d'écouter Jake. Je me sentais déchirée.
« C'est mon tour. » Edward se leva et se dirigea vers la porte.
« Mais tu m'as déjà offert quelque chose. » protestai-je.
Tyler se tenait de l'autre côté de la porte. Il tendit une boîte noire en velours à Edward.
Elle était de la taille d'un cahier mais plus fine.
« Aujourd'hui est un grand jour pour ma société comme vous le savez sans doute.
Nous devons assister à une réception ce soir. » Il s'approcha de moi. « Je voulais t'offrir
quelque chose de spécial, quelque chose que tu pourrais porter à la soirée. »
Edward ouvrit la boîte et mes yeux se posèrent immédiatement sur le diamant de la
taille d'une noix pendu au bout d'un collier en diamants. Il y avait un diamant rose juste au
dessus du plus gros. J'étais certaine d'être livide à ce moment là.
Les autres se mirent à faire des commentaires mais je n'arrivais pas à les attendre. La
seule chose que je percevais, c'était mon sang et les battements de mon cœur qui résonnaient à
mes oreilles. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Qu'est-ce qu'il avait fait devant toutes ces personnes ?
Des millions et des millions de dollars se trouvaient posés devant moi sur un coussin en satin
noir. C'était exquis et horrible en même temps.
« Eh bien, on sait que c'est bien quand elle en perd la parole. » dit Alice. Elle
s'approcha d'Edward et ferma la magnifique boîte aux horreurs. « Et si on ouvrait le
champagne pour faire un toast. »
Sa diversion était exactement ce dont j'avais besoin. Une fois que la boîte fut fermée,
je pus recentrer mon attention sur le visage d'Edward. Il n'y avait pas de petit sourire en coin
ou de clin d'œil joueur. Edward avait l'air complètement anéanti. Il posa le collier sur la table
et se dirigea vers Alice qui essayait d'ouvrir la bouteille de champagne.
« Putain, Bella. Tu vas avoir besoin d'une armée quand tu vas porter ce truc. » me
taquina Seth.
« Oh, mais elle en a déjà une. » le rassura Jasper.
Mon père regarda Jasper puis moi, essayant de comprendre la blague qu'il venait de
louper. Ce n'était pas une blague. Le bouchon sauta, me faisant sursauter. Edward lança un
regard mauvais à Jasper.
Je repoussai toutes mes émotions négatives et essayai de sourire. J'étais inquiète que
mon père ait fait la lumière sur tout ça. « On dirait bien que ta bombe lacrymo pourrait m'être
utile ce soir, Papa. »
Après le toast, Emmett vint nous voir pour savoir si nous avions besoin de quelque
chose. Edward demanda la note et fit bien attention de ne pas croiser mon regard. Il sortit son
portable et se mit à écrire. Je regardai Alec et ce dernier essaya de me rassurer sans dire un
mot. Tout le monde parlait de rentrer à l'appartement avec moi pour voir où je vivais
maintenant. Je ne les écoutais pas vraiment parce que tout ce que je voulais, c'était deux
secondes avec Edward pour lui dire que je les aimais, lui et son collier. Néanmoins, je n'étais
pas sûre de savoir comment y arriver.
Une fois que la note fut payée, Edward se prépara à partir. Il s'excusa de devoir s'en
aller si rapidement mais il avait une conférence de presse avec les directeurs d'Amazon, un
des plus gros sites de vente sur Internet qui avait acheté le dernier logiciel de sécurité de la
Masen Corporation. Il serra la main de mon père et s'éloigna vers la porte sans même me dire
au revoir.
« Edward. » l'appelai-je. Il s'arrêta dans l'escalier. « Tyler, Alec, est-ce que vous
pourriez nous laisser une minute ? »
Tyler attendit l'approbation d'Edward avant de rejoindre Alec en bas. Edward se tourna
vers moi, refusant toujours de me regarder dans les yeux.
« Je dois me rendre à une conférence de presse très importante, Isabella. » Sa voix
était sèche, dissimulant le fait que je l'avais blessé.
« Je sais. Je voulais juste te remercier. Pour le déjeuner, le cadeau. » Je m'approchai
doucement de lui. J'avais besoin de lui demander pardon pour avoir été aussi passive devant
un cadeau aussi généreux.
« Ne me remercie pas pour quelque chose que tu n'aimes pas. C'est une insulte plus
qu'autre chose. » cracha-t-il.
Sa tête était au même niveau que moi vu qu'il se tenait une marche en dessous. Je
posai mes mains sur son visage pour le forcer à me regarder.
« Je n'essayais pas de t'insulter. Tu sais ce que je pense de toutes ces dépenses d'argent
pour moi. Ce collier est sans doute la chose la plus chère que tu m'aies jamais offerte. Ce n'est
pas que je ne l'aime pas, c'est juste que je ne sais pas quand est-ce que je pourrais porter
quelque chose d'aussi extravagant, à part ce soir. »
Edward se saisit de mes poignets, repoussant mes mains de son visage. Je n'avais pas
arrangé les choses.
« C'est marrant. Je me disais que ma petite-amie pourrait assister à des soirées avec
moi. Je n'aurais pas dû supposer que tu voudrais les mêmes choses que moi. »
Il partit dans l'escalier.
« Edward. » l'appelai-je mais il continua à marcher. « Edward. » Il refusa de se
retourner.
Tout le monde était partie et je me retrouvai seule à me préparer pour une soirée au
Four Seasons en compagnie de mon petit-ami aux multiples problèmes de communication.
J'allais porter un collier qui valait plus que tout ce que je pouvais imaginer. Ce qui ne m'aidait
pas non plus, c'était que j'avais aussi une raison d'être agacée.
Quand Jake avait vu ma voiture cet après-midi, il en était presque tombé à la renverse.
« Où est-ce que t'as eu ce bordel ? » demanda-t-il en faisant courir sa main sur le
capot.
« Elle est à Edward mais il me laisse la conduire. » mentis-je. Après le collier, je ne
pouvais pas admettre que c'était aussi ma voiture. « Elle est plus écologique que le pick-up.
Tu sais, parce qu'elle est hybride. » Je n'y connaissais rien en voiture. Contrairement à Jake.
« Ouais, je sais ce qu'est une hybride. C'est une Infiniti M35 hybride. Elle ne sera pas
en vente avant le printemps prochain. Comment est-ce qu'il a mis la main dessus ? » Ses yeux
parcoururent la voiture d'un air émerveillé. « Bella, elle est unique. »
Évidemment qu'elle l'était. Tout chez l'homme que j'aimais, y compris Edward lui
même, était unique. Il était pas croyable.
Charlotte me tira de mes pensées. « Je crois qu'il est fort possible que Mr Masen passe
au journal de cinq heures. » dit-elle en me rejoignant dans le salon.
Je pris la télécommande et allumai la télé. Sans surprise, ils parlaient de la sortie de
Denali. Il y eut une vidéo d'Edward qui serrait la main d'autres cadres. Edward avait le
physique parfait pour la télé. Son charisme naturel inonda Seattle lorsqu'ils diffusèrent un
autre reportage où il parlait aux journalistes.
La présentatrice du journal s'éventa lorsque l'image revint sur elle. « Je crois qu'on
peut facilement comprendre pourquoi Mr Masen fait parti des célibataires les plus en vu de
Seattle. Vous n'êtes pas d'accord, Lisa ? » demanda-t-elle à la présentatrice météo.
Lisa ne put pas s'empêcher d'être d'accord. « Absolument, Julie. C'est la même raison
pour laquelle il a été élu l'homme le plus sexy du monde par le magazine People. »
« Elles se concentrent bien sur tout ce qu'il a accompli. » marmonnai-je.
Charlotte se moqua de moi. « Bella, cet homme gagne peut-être beaucoup d'argent
grâce à son travail mais il passe à la télé pour une raison complètement différente. »
Je me forçai à sourire. « Je suppose que vous avez raison. » Je ne voulais pas être le
genre de copine qui était jalouse lorsque des femmes mataient son mec.
« Votre famille et vos amis ont l'air très gentils. » lança-t-elle, changeant
heureusement de sujet.
Je laissai échapper un soupir. « J'aurais voulu leur faire visiter la propriété d'Edward
plutôt que l'appart. Cet endroit est impressionnant mais ce n'est pas vraiment la maison. »
L'appartement ressemblait plus à une garçonnière qu'autre chose. Je voyais bien ce
qu'ils pensaient tous pendant la visite. La maison de Woodinville est plus notre foyer. Je crois
que mon père aurait été moins inquiet s'il m'avait vu là-bas.
« Je pense que la différence de vie est voulue. Vous savez, vous êtes sans doute la
seule femme qu'il ait jamais invité à venir sur la propriété. Une chose est sûre par contre, vous
êtes la seule à y avoir jamais dormi. »
Je virai au rouge, me souvenant qu'avoir une vie privée appartenait au passé. Les
employés de maison, les chauffeurs et les gardes du corps voyaient tout.
« Je ne voulais pas vous embêter mais vous semblez troublée depuis que vos invités
sont partis. Est-ce que tout va bien ? » me demanda gentiment Charlotte.
Troublée semblait être une bonne façon de décrire ce que je ressentais. Depuis le
déjeuner, j'étais sans aucun doute troublée. « Et si je ne suis pas douée pour tout ça ? »
Elle s'assit à côté de moi sur le canapé d'angle. « Douée pour quoi ? »
« Être la femme de sa vie. »
Elle arqua un sourcil. « Pourquoi est-ce que vous pensez une chose pareille ? »
Je soupirai. Par où commencer ? « J'ai du mal à m'habituer à l'argent, aux excès et à
l'extravagance. Je ne suis pas sûre de gérer tout ça très bien. »
Charlotte rigola. « Je ne connais personne qui le gère bien. Quand j'ai commencé à
travailler pour Mr Masen, vous n'avez pas idée à quel point c'était angoissant de faire la
poussière sur des objets qui coûtent plus que tout ce que je possède. Je n'arrêtais pas de me
dire, si je le casse, c'est moi qui fait me faire casser ! »
Un petit rire m'échappa. « La première fois que je l'ai servi à l'Eclipse, il a commandé
une bouteille de vin qui coûte plus chère que mon pick-up et ma voiture est la chose la plus
chère que je possède. Quand je l'ai montée à l'étage, dans les escaliers, c'était exactement ce
que je pensais. »
« La façon dont il vit n'est pas normal. Il a tellement d'argent qu'on ne peut même pas
le compter. Je crois que c'est pour ça que vous êtes parfaite pour lui. Vous n'êtes pas avec lui
pour son argent, vous êtes avec lui malgré ça. »
Elle était douée pour me montrer une meilleure perspective des choses. Je lui racontai
le déjeuner et l'histoire du collier. Je lui expliquai qu'il était blessé et en colère contre moi en
partant.
Elle hocha la tête d'un air entendu. « Il est en colère à chaque fois que les choses ne
marchent pas comme il l'avait prévu. »
Je soupirai. « Il est parti furieux quand j'ai essayé de lui demander pardon. Je suppose
que dans son monde les gens portent souvent des colliers à un million de dollars. Je ne le
savais pas. Je ne sais pas vraiment à quoi ressemble son monde. Ça devient atrocement
évident. »
Charlotte me tapota le genou. « Vous apprenez tous les deux. Ce qui est bien, c'est que
vous pourrez vous créer votre propre monde ensemble, un monde dans lequel vous seriez à
l'aise tous les deux. »
« Mlle Swan ? » La voix de Liam nous fit sursauter. Pour un mec aussi costaud, il
savait comment faire pour se faufiler. « Mr Masen m'a demandé de vous conduire à l'hôtel et
de vous installer là bas. Est-ce que vous pourriez me montrer ce que vous souhaitez que je
mette dans la voiture ? »
« Il ne rentre pas à la maison d'abord ? » J'étais inquiète qu'il veuille m'éviter et cette
inquiétude n'avait fait qu'augmenter parce qu'il avait contacté Liam au lieu de moi.
« Non M'dame. »
Charlotte me fit un sourire compatissant avant que je n'aille dans la chambre pour
préparer mes affaires.
La Suite Présidentielle du Four Seasons n'était pas très différente de l'appartement
d'Edward. Nous n'étions pas aussi haut mais il y avait une magnifique vu sur Elliott Bay et le
Purget Sound. La chambre faisait la taille de mon ancien appartement. C'était moderne, avec
deux canapés dans le salon, un bureau privé et une salle à manger. Néanmoins, les couleurs
me faisaient plus penser à l'intérieur de la maison d'Edward. Terra cotta et chocolat, accentué
par du taupe et de l'or, voilà les couleurs qui dominaient l'espace.
Liam m'avait emmenée ici pour retrouver Edward mais il n'était toujours pas là. Selon
la femme à la réception, il s'était enregistré et m'avait laissée une clef. À chaque fois que
j'avais essayé de le contacter, ça n'avait pas marché. Il ne répondait pas à mes coups de fil et
ignorait mes textos.
La soirée commençait à huit heures et il était un peu plus de sept heures. Je décidai de
prendre une douche et de me préparer sans lui. La salle de bain de la suite était un chef
d'œuvre en marbre. Il y avait une grande baignoire profonde et une douche séparée. Mais la
petite gamine en moi trouvait que la télé intégrée dans le miroir était plutôt cool. Je suppose
que les gens riches n'aimaient louper leurs émissions favorites pendant qu'ils se préparaient
dans la salle de bain. Je mis la radio et grimpai dans la douche. Les douches de pluie étaient
peut-être très luxueuses mais quand on avait des cheveux aussi épais et longs que les miens,
on aurait dit qu'il fallait des heures pour rincer le shampoing.
Je les essuyai avec une serviette et me dirigeai vers le dressing privé qui se trouvait
entre la chambre et la salle de bain. Je fus surprise de tomber sur Edward qui était en train de
boutonner sa chemise.
« Hey. » dis-je. Pour une raison inconnue, je me sentais mal à l'aise. « Je ne t'ai pas
entendu entrer. »
« Eh bien, c'est presque l'heure de la soirée. » répondit-il froidement. Il me tourna le
dos et continua à s'habiller.
Cet homme était vraiment rancunier. Je lui avais présenté des excuses mais il ne
pardonnait pas facilement.
« Tu me fais de la peine, j'espère que tu le sais. Si c'était ce que tu voulais, mission
accomplie. Si c'est pas ça, est-ce que tu pourrais me parler, s'il te plaît ? »
« Je ne peux pas te parler pour l'instant. »
« Tu ne peux pas me parler ? Dans moins d'une heure, on est censé se rendre à une
soirée où tu vas publiquement me présenter comme ta petite-amie. Est-ce que tu pourrais au
moins me regarder ? »
Edward me jeta un coup d'œil par dessus son épaule. « Je ne peux pas te parler ni te
regarder pour l'instant parce que tu es mouillée et que tu ne portes rien d'autre qu'une serviette.
Il faut que je me retienne pour ne pas d'attraper et passer le reste de la soirée à te faire de
vilaines choses. »
« Oh. » soufflai-je. Des papillons d'excitation chatouillèrent mon ventre. « Je n'avais
pas réalisé qu'il y avait une autre option. Je vote pour celle où on fait plein de vilaines choses.
»
Edward posa ses boutons de manchette et laissa échapper un petit rire. Il me regarda,
essayant de maîtriser sa colère. « Ne joue pas avec ma détermination, Isabella. »
« Mais je suis si douée. » répondis-je. Je voulais continuer à l'amuser, repousser sa
colère.
Il hocha la tête. « C'est vrai. »
« Est-ce que le PDG est obligé d'assister à la soirée ? Je veux dire, tu ne pourrais pas
envoyer le Vice Président du Marketing à ta place ? »
Edward se tourna complètement de manière à me faire face. « Viens ici. Enlève ta
serviette. »
Voilà la réponse que je voulais entendre. Peut-être que nous pouvions éviter la soirée,
oublier toute la débâcle du collier et profiter de notre week-end en privé. De préférence nus.
Je m'approchai de lui et tirai sur ma serviette, l'ouvrant complètement à son regard. Je
la laissai tomber par terre, me tenant là devant lui. Il passa son pouce sur ma lèvre inférieure
et j'ouvris la bouche d'anticipation. Je sentais la chaleur monter en moi. Il fit courir son doigt
sur ma mâchoire puis descendit sur mon cou. Je déglutis difficilement alors que son doigt
continuait sa course entre mes seins. Il en dessina un puis l'autre. Putain de doigt. Il essayait
de me tuer. J'avais déjà chaud à cause de ma douche, mais là, j'étais littéralement en feu. Ma
respiration devint haletante et des petits gémissements m'échappèrent lorsque son doigt
effleura mes tétons roses.
« Je n'aurais pas dû te donner le collier devant tout le monde. J'aurais dû attendre que
nous soyons là. Seuls. » Il avait murmurer le dernier mot. Il se pencha et ses lèvres touchèrent
ma joue.
Je poussai un soupir de soulagement. Il était en colère contre lui et moi. Avec un peu
de chance, il allait nous pardonner à tous les deux et nous allions pouvoir nous concentrer sur
ces vilaines choses.
« Le collier est plus que magnifique. J'ai besoin d'apprendre à accepter les cadeaux
qu'ils soient gros ou petits. »
Ses doigts dessinèrent mes côtes puis se posèrent sur mes hanches. « Pourtant tu n'as
pas eu de mal à accepter certains de mes cadeaux bien plus gros. » Il ramena mon corps nu
contre son corps vêtu. Je sentis mon cadeau préféré presser contre mon ventre.
Je glissai mes mains autour de son cou. « Je t'aime. J'aime le fait que tu m'aies
organisé un déjeuner d'anniversaire. » Je déposai un baiser sur sa bouche. Ses lèvres étaient
chaudes et douces. Il me rendit mon baiser jusqu'à ce que son sourire soit trop grand. Il recula.
« Tu es une horrible menteuse. » Un sourire en coin illumina son visage. Il m'embrassa
une fois de plus avant de me relâcher et de reculer.
« Hey. » gémis-je. « Tu m'as promis plein de vilaines choses. »
Il prit la robe de chambre du Four Seanson sur le porte manteau et la posa sur mes
épaules. « Je ne t'ai rien promis. Malheureusement, la soirée en bas ne peut pas être géré par
mon Vice Président Marketing. Il est loin d'être aussi charmant que moi et j'ai entendu dire
qu'il boit beaucoup trop quand les boissons sont gratuites. » Il ferma la ceinture autour de ma
taille, me rhabillant complètement. « Prépare-toi. » Il m'embrassa sur le nez avant de prendre
ses boutons de manchette sur la commode.
« Mais... on était... tu disais... tu commençais... je voulais... » bégayai-je inutilement.
Putain de merde.
Quand j'étais allée au magasin Neiman Marcus, je m'étais dit que je n'allais pas
regarder le prix des robes. Je voulais que Chelsea choisisse simplement un truc qui m'allait,
ma seule requête, c'était que ça soit bleu. Edward aimait quand je portais du bleu. Vu qu'il
n'utilisait pas souvent ce mot, c'était un must pour cette robe. Finalement, j'avais pris une robe
Dior bleu foncé. Le corsage était à pression, le jupon dans le style crayon et elle avait un
grand décolleté qui mettrait en valeur le collier d'Edward. C'était très habillée mais appropriée
pour une soirée. Toute robe qui coûtait deux milles dollars aurait été appropriée pour une
soirée habillée. D'accord, j'avais essayé de ne pas regarder les étiquettes de prix mais la
tentation était bien trop grande.
Je me coiffai et me maquillai, laissant mes cheveux lâchés et ne mettant qu'un peu plus
d'ombre à paupières et d'eye liner. Je sortis de la pièce pour demander à Edward de remonter
ma fermeture éclaire. Il était au téléphone et faisait les cents pas dans le salon. Quelque chose
n'allait pas.
« Comment est-ce qu'une chose pareille a pu se produire ? Vous avez trente minutes
pour le trouver ou vous êtes viré. Est-ce que c'est clair ? » Il raccrocha et passa une main dans
ses cheveux.
« Qui est perdu ? »
Edward n'avait pas remarqué que je me trouvais là avec lui. Il rangea son portable dans
la poche de sa veste et frotta son front.
« L'homme à qui j'avais demandé de garder un œil sur James n'arrive pas à le trouver.
»
Je déglutis nerveusement. Ne pas savoir où Mr Hunter passait sa soirée arrivait au
mauvais moment.
« Eh bien, il y a plein de sécurité ici. Je ne pense pas qu'il puisse perturber ta soirée. »
Edward n'en avait pas l'air aussi sûr. « Il faudra que tu restes auprès de moi ou Liam
toute la soirée. Tu m'as compris ? »
Je hochai la tête.
« Tout le temps, Isabella. Si tu as besoin d'aller aux toilettes, il faudra que Liam t'y
accompagne. Est-ce qu'on est d'accord ? »
« J'ai compris. » Je m'approchai de lui et lui pris la main, la pressant dans un geste
rassurant. « Est-ce que tu peux remonter ma fermeture éclaire ? » Je lui tournai le dos et
dégageai mes cheveux.
« Au fait, tu es absolument parfaite. » Il ferma ma robe et laissa ses mains sur mes
épaules. Il déposa un petit baiser sur ma nuque alors que ses mains glissaient sur mes bras. «
Tu es tellement belle. J'aime cette couleur sur toi mais tu le sais, pas vrai ? »
Je retins mon sourire. « Peut-être... »
« Tu n'es pas obligée de mettre le collier si ça te mets mal à l'aise. Je suis sûr que la
fille de chez Neiman Marcus t'a trouvé les accessoires appropriés. »
Je lui fis face. « Je vais mettre le collier que tu m'as achetée. Je ne veux rien mettre
d'autre. »
Il m'observa d'un air dubitatif mais n'essaya de me contredire. Je m'approchai de lui
avec le collier et lui tournai à nouveau le dos. Je passai mes cheveux sur mon épaule et tins le
bijou pour qu'il puisse me l'attacher. Je dessinai les contours du gros diamant. Il était fascinant
de perfection. Je n'avais jamais vu un vrai diamant aussi gros. Tout le monde allait savoir que
j'étais à lui ce soir. Le collier était fait pour ça. Je n'étais pas une simple greluche. Il m'avait
marquée différemment, j'étais spéciale. Peut-être que j'allais m'y habituer après tout.
« Fini. » m'annonça-t-il. Je sentis le poids du collier autour de mon cou lorsqu'il le
lâcha.
Je me tournai pour lui faire face et enroulai mes bras autour de son cou. J'avais un peu
de talon alors j'étais plus grande. Au lieu de fixer son cou, j'étais au niveau de ses lèvres.
« Je t'aime. » murmurai-je.
Il ferma les yeux et posa son front contre le mien. Il voulait le dire. Il avait tellement
envie de le dire. Ces trois mots l'étouffaient presque, coincés dans sa gorge, mourant d'envie
de sortir.
« Merci. » répondit-il à la place.
J'inspirai profondément puis expirai. « Allons nous occuper de cette présentation
comme ça ont pourra remonter ici et passer le reste du week-end à explorer ces vilaines
choses dont tu parlais plus tôt. »
Il me sourit. « L'idée de faire ces vilaines choses avec toi va m'aider à supporter cette
soirée, crois-moi. »
Je pouvais attendre pour qu'il me le dise. Il allait me le dire un jour. Edward avait
besoin de se sentir en sécurité pour les dire. Les événements de ce soir n'allaient pas le
rassurer.
« Et c'est à ce moment là que je lui ai dit que l'assouplissement quantitatif est un mythe
! Si vous pensiez qu'avoir eu un emprunt fédéral du putain Trésor Public permet de stimuler
l'économie, vous vous mettez le doigt dans l'œil ! Ça ne fait que créer de la peur et de la
panique, purement et simplement. »
J'aurais voulu comprendre ce que me disait l'homme en face de moi mais je n'avais
jamais été très douée en économie. Apparemment, Edward comprenait bien ce sujet parce
qu'il n'arrêtait pas de hocher la tête et de faire hmmm juste au bon endroit.
Nous avions rapidement traversé la pièce. Edward étant Edward, il n'avait aucun
problème à couper la parole à quelqu'un en pleine phrase pour passer à la personne suivante.
J'avais été présentée à pas loin de cent personnes. Je n'allais jamais me souvenir de tous les
noms. J'avais rencontré les présidents des banques, les PDG et les autres associés exécutifs
d'internet ainsi que le Vice Présidents de Masen Corporation et les membres du conseil.
J'avais rencontré tellement de personnes puissantes et riches que ma tête commençait à
tourner.
Nous nous arrêtâmes pour parler à Alice, Jasper, Esmée et Carlisle pendant plusieurs
minutes mais nous dûmes continuer à avancer. J'aurais voulu rester avec eux mais la main
d'Edward tenait fermement la mienne pendant tout le temps où nous étions là. Il tenait son
verre d'une main et ma main de l'autre, ne la lâchant qu'une fois de temps en temps pour serrer
d'autres mains.
« Parfois je me dis que je devrais utiliser mon sens des affaires pour faire de
meilleures choses. Peut-être que je devrais faire de la politique. Parcourir tout le pays ne peut
pas être aussi compliqué que de gérer une société à plusieurs milliards de dollars. » lança
Edward, faisant rire un homme. C'était le spécialiste des finances de la Masen Corp.
« Quand vous serez assez âgé pour être Président, vous aurez mon vote, Masen. »
Les deux hommes se serrèrent à nouveau la main avant de se séparer. Je me contentai
de hocher la tête et de faire un sourire lointain. Parfois j'oubliais à quel point Edward était
jeune. C'était difficile de croire qu'il avait autant réussi en étant si jeune. Edward me prit la
main et m'entraîna vers le bar.
« Tu veux un autre verre de vin ? » demanda-t-il.
« C'est bon. Je crois que je vais manger un peu avant. »
Il y avait plusieurs buffets dans la salle avec des hors d'œuvres luxueux. Il y avait aussi
quelques tables pour s'asseoir mais la plupart des convives étaient debout. Edward allait faire
une sorte de discours et ensuite, un groupe allait jouer pour que les gens puissent danser s'ils
le souhaitaient.
« Tu as faim ? Tu veux manger ? » Sa voix était remplie d'inquiétude.
Je haussai les épaules. J'avais envie de m'asseoir et d'arrêter de sourire pendant
quelques minutes. Je voulais faire une pause et ne plus être observée au microscope. Les
hommes qu'Edward m'avait présenté m'avaient regardée mais toute leur attention était sur lui.
C'était les autres femmes qui ne me quittaient pas des yeux. Peu importait qu'elles soient des
associées d'Edward ou les femmes de certains, elles ne pouvaient pas s'empêcher de me
scruter, essayant de comprendre ce qu'Edward Masen faisait avec une personne comme moi.
Aucune d'elle ne se cachait en fixant le diamant qui pendait autour de mon cou.
Il me pressa la main. « Si tu veux manger, on peut manger. Il faut juste que je parle à
quelques personnes avant de faire mon discours. »
« Est-ce que ça te dérangerait que j'aille rejoindre ta famille ? Pour faire une petite
pause ? »
« Tu as été très vaillante. » Il déposa un baiser sur ma tempe. Son sourire illumina son
visage déjà joyeux. « On peut essayer de faire une pause. »
« Edward Masen, si je ne vous connaissais pas mieux, je pourrais croire que vous
amusez vraiment ce soir. » Une des femmes que je reconnus comme étant une des personnes
qui avaient déjeuné avec Edward à l'Eclipse se tenait devant nous.
Tu parles d'une pause.
« Denali sort peut-être en retard mais cela semble parfaitement profitable. Les profits
me rendent heureux. »
« Eh bien, Irina m'a fait mentir. Je suis simplement heureuse que vous ne m'ayez pas
laissé tomber et que vous m'avez donné une chance de me rattraper. » Elle jeta un coup d'œil à
nos mains jointes, puis à mon visage, avant de terminer par le diamant. Elle m'avait reconnue
comme je l'avais reconnue. Je l'avais servie au moins deux fois.
« Tanya, vous vous souvenez d'Isabella. Isabella, voici Tanya Fisher. Elle fait partie
des directrices de programme du projet Denali. »
Je lui tendis la main et elle la serra à contre cœur. Elle me fixait durement, essayant de
me mettre mal à l'aise mais échouant.
« Je suis désolée, est-ce qu'on se connaît ? »
« Je travaillais au restaurant l'Eclipse. »
Une ampoule s'alluma au dessus de sa tête. « La serveuse. » dit-elle en hochant la tête.
« Elle est professeur. » intervint Edward presque sur la défensive. « Isabella est
professeur de littérature dans un lycée privé en ville. » Il lâcha ma main et glissa son bras
autour de ma taille.
Son geste possessif ne passa pas inaperçu. « Eh bien, ça doit être un grand changement
pour vous, j'en suis sûre. »
Je ne savais pas vraiment si elle parlait à Edward ou moi. Tout ce que je savais, c'était
que je n'aimais pas ses longs cheveux blond vénitien qui semblaient si doux.
« Oui, eh bien, nous allons rejoindre ma famille pour manger un peu. Profitez de la
soirée. » répondit Edward. Il me poussa en avant, une main en bas de mon dos.
Nous nous dirigeâmes vers la table où Alice et Jasper étaient assis.
« S'il te plaît, dis-moi que vous n'avez jamais... »
« Je ne couche pas avec les employées, Isabella. C'est mauvais pour les affaires. » dit-
il fermement à mon oreille, répondant à ma question avant même que j'ai fini de la poser.
« J'allais dire, chanter l'Hymne Nationale à un match des Mariners mais je suis
heureuse d'apprendre que le sexe avec les employées n'est pas d'actualité. »
Edward fronça les sourcils puis fit un sourire moqueur tout en secouant la tête. « Tu es
bizarre parfois, tu le sais ça ? »
« Tu aimes quand je suis bizarre. Admets le. »
« Je t'apprécie tout le temps. Plus que j'apprécie quiconque. » Il déposa un autre baiser
sur ma tempe.
Plus que quiconque. J'aimais cette idée là.
Nous rejoignîmes Alice et Jasper après avoir pris à manger. Edward resta assis avec
nous pendant dix bonnes minutes avant que quelqu'un ne vienne le chercher. Heureusement, il
s'éloigna sans moi. Être présentée au monde m'avait ouvert l'appétit. Dès qu'Edward fut parti,
Liam approcha, se tenant à côté de la table. Je ne l'avais pas vu de la soirée mais il devait me
surveiller depuis le début.
Esmée et Carlisle s'assirent avec nous et Alec passa dire bonjour. Ce n'était pas
désagréable une fois que j'étais entourée de quelques personnes que je connaissais. J'essayais
de m'imaginer assister à des soirées comme ça avec Edward dans le futur, des soirées où sa
famille ne serait peut-être pas présente. Ça allait peut-être difficile de vivre ça.
Avant de revenir à table, Edward dut faire son discours. Il était si plein d'assurance et
charmant devant une foule. Une chose était évident, tout le monde le respectait. La musique
commença et plein de personnes se dirigèrent sur la piste de danse, y compris Carlisle et
Esmée.
« Je voulais t'en parler plus tôt mais j'ai demandé à Rosalie de venir dîner et d'aller en
boîte avec moi. On espérait que tu viendrais avec nous. » L'invitation d'Alice n'était pas une
surprise.
« Rosalie et toi ? »
« Je veux qu'elle m'apprécie. » Elle se rapprocha et murmura. « Elle n'a pas l'air
d'apprécier beaucoup de personnes. »
C'était très vrai. Rosalie ne m'aimait même pas moi.
« Il faut que j'en parle à Edward d'abord. Il faudra peut-être que lui vienne avec nous.
» Je désignai mon garde du corps extraordinaire de la tête.
Jasper avait entendu ça. « Ça va être marrant comme soirée entre filles avec Bella et la
Bête. »
Alice lui lança un regard mauvais. « Tu sais bien que mon frère ne fait que veiller sur
elle. James Hunter est dangereux. » Depuis son je t'aime de la semaine précédente, Alice était
redevenue à fond Team Edward.
« Je suis sûr qu'il est dangereux mais il n'est dangereux que parce qu'elle est avec lui.
Pas d'Edward, pas de danger. Ça me semble très clair. » la contra Jasper.
« Je croyais qu'on était d'accord pour ne pas se mêler de ça. » cracha-t-elle.
« C'est injuste. Ton amitié la pousse à rester avec lui. »
« Je serais amie avec elle même si elle ne sortait pas avec mon frère mais elle sort avec
mon frère et on ne va pas s'en mêler ! »
« Et si elle était mauvaise pour lui ? Tu n'essayerais pas de la tenir loin de lui ? »
« Il n'est pas mauvais pour elle ! »
« Je ne suis pas d'accord et y'a une semaine tu aurais pensée la même chose. C'est
ridicule de voir que juste parce qu'il t'a dit je t'aime, soudainement tout est pardonné et oublié.
L'amour n'arrange pas tout, Al. »
Je me levai parce que j'avais besoin de m'éloigner de leur dispute. Je m'étais
suffisamment disputer avec Jasper sur ce sujet. Je n'avais pas besoin de les écouter. C'était
terrible que ma relation avec Edward ait un effet aussi négatif sur la leur.
J'en avais assez de cette soirée. Je voulais partir. Je réalisai que je pouvais partir quand
je le voulais. Il y avait une suite qui m'attendait. Edward aurait compris. Je n'arrivais pas à le
trouver dans l'immense salle de bal mais je me disais que Liam pouvait le dire à Tyler et que
Tyler pouvait le dire à Edward. Ce soir, tous les membres de la sécurité avaient des oreillettes.
Apparemment nos mesures de sécurité étaient de plus en plus sophistiquées.
« Est-ce que vous pourriez demander à Tyler de dire à Edward que nous allons à
l'étage ? »
Liam hocha la tête et se mit à parler à son poignet comme le faisaient les Agents
Secrets dans les films. Il me suivit jusqu'à l'entrée. Je réalisai alors que j'avais laissé mon sac
sur la table.
« Merde, j'ai oublié mon sac. Est-ce que vous pourriez aller me le chercher ? S'il vous
plaît ? »
Liam n'avait pas l'air content, pas qu'il ait jamais l'air content. Il avait toujours l'air
sérieux, même plus sérieux que Tyler. Au moins, j'arrivais à faire sourire Tyler de temps en
temps.
« Je ne suis pas censé vous laisser seule, Mlle Swan. Retournons-y ensemble. »
Je soupirai. Impossible de m'enfuir si j'y retournais. « Allez. Écoutez, je reste là,
j'attends l'ascenseur. Je pourrais même aller au dixième et je vous attendrais devant la porte.
Je suis sûre que rien ne peut m'arriver entre ici et la chambre. Je crois qu'Edward avait peur
qu'il y ait un problème mais il n'y a aucun problème. S'il vous plaît. S'il vous plaaaaaît. » Je
pleurnichais sans honte et je le savais.
« On m'a donné des ordres, Mlle Swan. »
« Si j'y retourne, Alice et Jasper vont me supplier de rester. Si je quitte la soirée, vous
pourrez vous détendre parce que je serais enfermée dans ma chambre. Vous préférez vous
détendre ou me surveiller tout le reste de la soirée ? Je vous attends ici. Allez. »
Il sembla légèrement sensible à mon argument. Il jeta un coup d'œil à vers l'entrée. Il
n'y avait que quelques personnes.
« Il y a un garde devant la porte. Montez dans l'ascenseur et allez-y directement.
Restez auprès de lui jusqu'à ce que je revienne. Compris ? »
Un immense sourire s'étala sur mon visage. « Oui, compris. Merci Liam. Je vais
directement au dixième étage. Promis. » Je sautillai presque jusqu'à l'ascenseur. Il m'observa
faire avant de retourner dans la salle de bal pour récupérer mon sac.
Il me tardait de retirer mes chaussures. On aurait pu croire que des Christian
Louboutin à huit cents dollars donneraient l'impression de marcher sur un nuage. Mais ce
n'était pas le cas. Elles me faisaient aussi mal que mes chaussures à trente dollars.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. J'étais la seule à attendre et je montai. J'enfonçai
le bouton du numéro dix et m'appuyai contre la paroi. J'espérais qu'Edward profiterait de ma
sortie pour me rejoindre. Des vilaines choses l'attendaient.
Juste avant que les portes de l'ascenseur ne se referment, un homme se glissa à
l'intérieur. Il réussit à ne pas toucher les capteurs et elles se fermèrent derrière lui. J'étais sur le
point de lui demander pardon pour ne pas avoir retenu la porte lorsque je le reconnus.
« Isabella, quelle coïncidence. »
Lorsqu'il s'agissait de nos rencontres, il n'y avait pas de coïncidence. Mes cheveux se
dressèrent sur ma nuque. Je m'éloignai de lui autant que possible dans l'espace restreint.
Malheureusement, ça voulait aussi dire que je dus m'éloigner des boutons de contrôle qui
m'auraient permis de raccourcir la montée.
« Si vous me faites du mal, il vous tuera. » le prévins-je. Je savais que c'était
exactement ce qu'Edward aurait fait.
James éclata de rire. « Je ne veux pas vous faire de mal, Isabella. Je veux vous sauver.
Je dois vous protéger de lui. Je n'ai pas pu sauver Bree mais je vous sauverai. »
« Edward n'a rien fait à Bree. Il l'a juste fait grimper aux rideaux comme vous n'avez
pas pu le faire. »
James pencha la tête sur le côté, surpris que je sois au courant pour Bree ou peut-être
que j'ai le culot de le provoquer. « Edward a partagé ses secrets, hum ? Je ne dirais pas qu'il la
faisait grimper aux rideaux. Je crois qu'il payait simplement mieux. Je vois qu'il vous paye
plutôt bien. » Il fit un pas vers moi et tendit la main vers mon collier. « C'est très joli. C'est
pas quelque chose que vous avez choisi à Walmart, pas vrai ? »
Je repoussai sa main du claque. « Ne me touchez pas. »
Il me fit un grand sourire. « Vous ne devriez pas avoir peur de moi, Isabella. » Le fait
qu'il utilise sans cesse mon prénom m'agaçait. « Edward est le plus sombre de nous deux.
C'est lui qui finira par vous blesser, vous ne comprenez pas ? Quand il en aura assez de vous,
ce qui finira par arriver, il se débarrassera de vous. J'espère qu'il n'utilisera pas la même
méthode qu'avec Bree. »
L'ascenseur sonna et les portes s'ouvrirent sur le dixième étage. Je contournai James et
me dirigeai vers la Suite Présidentielle. Je ne pouvais qu'espérer que James me suivrait et que
le garde à la porte lui botterait le cul. Mais James ne le fit pas. Les portes se refermèrent et je
me précipitai seule jusqu'à la suite.
Edward allait me tuer. Enfin, pas de la façon dont James l'avait insinué mais de façon
figurée, il allait me tuer. Enfin, si Liam ne le faisait pas en premier. Je tournai dans le couloir
et vis le garde à la porte. Il me salua avec hésitation. Il se demandait sans doute qu'est-ce que
je faisais là sans Liam.
Avant que je puisse lui expliquer ce qui s'était passé, j'entendis des pas dans le couloir.
Edward, Liam et Tyler courraient vers nous.
« Qu'est-ce que je t'avais dit ? » cria Edward. Il m'attrapa par les bras et me secoua. «
Tu m'avais promis ! Tu me l'avais promis et tu es partie sans ton garde du corps ! Tu as
tellement de chance que rien ne soit arriver putain ! »
Oh merde. Il ne savait pas que quelque chose était arrivée et il était déjà en colère, bien
plus que je l'avais déjà vu. Les larmes me montèrent aux yeux avant que je le réalise. Edward
passa de la colère aux remords en une demi seconde.
Il m'attira dans ses bras et m'enveloppa fermement. « Je suis désolé. Je suis désolé
d'avoir crié. S'il te plaît ne pleure pas. »
Je ne pleurais pas parce qu'il avait crié mais parce qu'il allait crier encore plus quand
j'allais lui dire ce qui s'était passé dans l'ascenseur. Je pleurais parce que James m'avait fait
très peur et que je commençais à réaliser à quel point la situation dans laquelle je m'étais
trouvée était dangereuse.
Tyler ouvrit la porte de la suite et la tint ouverte pour que nous puissions entrer. Liam
et lui vérifièrent les pièces même si le garde n'avait pas quitté sa place devant l'entrée. Je
savais que la personne qu'ils cherchaient était sans doute encore dans l'ascenseur. Ils nous
laissèrent ensuite, Edward et moi seuls et je réfléchis au meilleur moyen de lui avouer la
vérité.
« Je t'avais demandée une chose ce soir. Une chose ! » Il faisait les cents pas devant
moi alors que j'étais assise dans le canapé.
Il n'y avait qu'une façon de lui dire. « Il était dans l'ascenseur. »
Edward se figea. Pour ce que j'en savais, il avait peut-être arrêter de respirer. La
chambre devint horriblement silencieuse et immobile. Edward prit un vase en verre rempli de
pierres et d'orchidée violette sur la table basse et le jeta à travers la pièce. Il s'écrasa dans un
bruit atroce qui résonna dans toute la pièce. Il renversa ensuite la table dont le dessus était en
verre. Des morceaux de bois décoratifs roulèrent par terre.
« Putain ! » Il se tira les cheveux tout en s'éloignant de moi. Je n'étais pas sûre de
savoir s'il fuyait ou s'il cherchait quelque chose d'autre à casser. Il ouvrit la porte. « Ramenez
vos putains de culs ici, maintenant ! »
Liam et Tyler suivirent Edward à l'intérieur. Il les guida jusqu'à moi. Je tremblais et
des larmes coulaient le long de mes joues.
« Dis leur ! » me cria-t-il. « Dis-leur ! »
Je m'essuyai le visage et regardai Tyler. Je ne pouvais pas regarder Liam parce qu'il
allait sans doute être viré à cause de moi. Ma culpabilité était trop bouleversante.
« James Hunter est entré dans l'ascenseur avec moi et on est monté jusqu'ici mais il
n'est pas descendu en même temps que moi. »
« Putain. » marmonna Liam dans sa barbe.
Je regardai Edward qui s'était remis à faire les cents pas. « Il n'a rien fait mais il m'a dit
qu'il essaye de me sauver. Il a dit qu'il n'a pas pu sauver Bree mais qu'il me sauverait moi. Je
lui ai répondu que tu n'as rien fait d'autre que coucher avec elle. Il a essayé d'insinuer que tu
avais un rapport avec sa mort et que tu allais te débarrasser de moi de la même façon. Je ne
l'ai pas cru, Edward. C'est vrai, je te le jure. »
« Il n'était pas déjà dans l'ascenseur ? » demanda Tyler.
« Non, il est monté au moment où les portes se fermaient. »
« Il n'y avait rien dans l'entrée. Je ne l'ai pas vu. J'ai cherché dans le secteur avant de
partir, je le jure. » se défendit Liam.
« C'est vrai. Je ne sais pas d'où venait James. Ne sois pas en colère contre Liam. C'est
de ma faute. Sois en colère contre moi. »
« Oh, mais je suis en colère contre toi ! Ne t'inquiète pas pour ça ! » Edward se frotta
le front. « Je suis le seul autorisé à dire aux gardes du corps ce qu'ils peuvent faire. Liam était
censé m'écouter moi et seulement moi ! »
« Ça ne se reproduira plus jamais. Je ne lui demanderai plus jamais de briser les règles.
S'il te plaît ne sois pas fâché contre lui. »
Edward secoua la tête, sans le croire. Il se tourna vers les hommes. « Allez le
retrouver. » Les deux gardes du corps nous laissâmes seuls.
Je laissai tomber ma tête dans mes mains. Après quelques minutes de silence, Edward
s'assit à côté de moi.
« Je te faisais confiance. »
J'eus l'impression que ses mots transperçaient mon cœur. J'avais trahi ma promesse.
J'avais métaphoriquement parlant, foncé dans une maison en feu sans réfléchir aux
conséquences de mes actes. J'avais survécu mais je n'étais pas sûre qu'Edward s'en remette.
« Je n'ai pas réfléchi. Je n'aurais jamais cru... »
« Arrête. » m'ordonna-t-il en s'enfonçant dans le canapé. Il pressa ses paumes sur ses
yeux, cachant son visage.
« J'aurais dû écouter. J'ai fait une erreur. Les gens font des erreurs. »
« Est-ce qu'il t'a touchée ? »
« Non. »
« Est-ce qu'il a dit autre chose ? »
« Pas vraiment. Juste que je ne devrais pas avoir peur de lui et il a insinué que tu
essayes de m'acheter. »
Edward se redressa et commença à défaire sa cravate. « Je devrais virer, Liam. »
Je n'aurais pu plus me supporter si Liam avait été viré à cause de moi. « S'il te plaît ne
fais pas ça. Il ne voulait pas vraiment le faire. Je l'ai supplié. Beaucoup. Je suis vraiment
pénible quand je supplie. Impossible de résister. »
Je vis le coin de sa bouche esquisser un sourire pendant une seconde avant de refaire
une moue boudeuse.
« Si quelque chose t'arrivait... »
« Je suis vraiment désolée. Je ne jouerai plus avec la sécurité. Je te le promets. » Je
posai mes mains sur son bras. J'avais besoin qu'il me tienne contre lui et me pardonne.
Sentant mon désir, il se tourna et m'attira dans ses bras. Je blottis ma tête dans le creux
de son cou. Les larmes me montèrent aux yeux. Je pleurais parce que je savais que même s'il
me consolait, il était toujours en colère contre moi. Je pleurais parce que la réalité de la
situation était claire. James était un danger pour moi. Je pleurais aussi parce que j'avais tout
fichu en l'air. Les trois mots que j'attendais patiemment qu'il prononce n'étaient pas prêts
d'arriver.
C'était intense comme chapitre, non ? Entre une mini dispute pour nos amoureux,
l'intervension de James et les tensions avec Jasper et Jake... J'ai cru qu'on allait pas s'en sortir
^^ Pauvre Bella perdue dans un monde qu'elle ne maîtrise pas...
Le prochain chapitre sera sur la sortie entre filles - Rosalie, Alice et Bella... de grands
moments en perspective ^^
Comme toujours, si ça vous dit, laissez un commentaire ! On se retrouve très vite pour
la suite !
XOXO
Eresy
*Chapter 17*: Chapitre 15

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Je n'ai pas mis de chapitres depuis un petit moment sur cette fiction mais je ne l'oublie
pas *Non ! Jamais !* (oui, je cite encore Céline Dion après toutes ces années et en plus il est
très tard... ^^). D'ailleurs, le chapitre que je vous propose est plutôt long, lémoné et plein de
rebondissements... Que de bonnes choses au programme ^^
Rien de très nouveau, à cause d'une vie universitaire plutôt mouvementée ^^, je n'ai
pas eu le temps de répondre à vos reviews par MP mais je tiens sincèrement à remercier toutes
les personnes qui ont pris le temps de laisser une trace de leur passage, participant ainsi à cette
histoire :) Merci !
Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Soirée entre filles en perspective !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 15
Vendredi 24 Septembre, Midi
La cantine d'University Prep n'avait rien à voir avec l'Eclipse mais les repas étaient
meilleurs que ceux des autres écoles dans lesquelles j'avais mangé. Mon rendez-vous du
vendredi midi avait été annulé. Vingt minutes avant que je ne quitte l'école, Edward m'avait
envoyée un texto.
Trop à faire. Je dois annuler pour pouvoir participer à notre soirée ''amitié
virile''.
Alice avait eu une idée géniale. Les mecs – Jasper, Edward et Emmett – allaient passer
du temps ensemble pendant que nous les filles allions sortir entre nous. Jasper trouvait que
c'était une idée horrible et Edward avait grogné et m'avait menacée de ne pas y aller. Seul
Emmett était hyper content à l'idée d'aller sur la propriété d'Edward Masen pour traîner avec
un milliardaire et le frère de sa petite-amie.
Pour dire vrai, je n'étais pas sûre d'être vraiment emballée par ma soirée avec Alice et
Rosalie. J'adorais Alice. Pas autant... Rosalie. Devoir amener mon garde du corps avec moi
n'allait pas m'aider. Heureusement, c'était toujours Liam. Sauver son travail après lui avoir
presque fait perdre n'avait pas fait de moi sa personne préférée. Il n'était déjà pas très amical
avant qu'il ait des problèmes par ma faute. Maintenant, il était froid comme la glace, il ne
voyait que le travail et suivait les ordres à la lettre.
« Mlle Swan ? » Kim Wyatt, une première de mon cours de deuxième heure passa la
tête par la porte. « Vous êtes occupée ? »
« Je mange juste mon sandwich à la dinde. Entre. »
Kim était une gamine discrète mais elle était intelligente et de ce que j'en avais vu,
écrivait très bien. Le premier devoir que j'avais demandé à mes élèves avaient été de me
parler d'eux en un million de mots ou moins. Heureusement, aucun d'eux n'avait été jusqu'à un
million et un seul crétin en avait écrit trois – je suis moi. Il s'était retrouvé avec un C-. Kim
avait écrit un essai très touchant qui lui avait permit d'avoir A. Elle était boursière et ne venait
pas du même quartier que la plupart des jeunes d'ici. Elle vivait avec sa mère et son jeune
frère, travaillait après les cours dans un magasin et voulait devenir écrivain un jour.
J'appréciais Kim. Je voulais l'aider à être ce qu'elle voulait être.
Lorsqu'elle entra, je remarquai qu'elle avait pleuré.
« Tout va bien ? »
Kim baissa la tête et s'essuya sous les yeux. « J'ai juste pas très envie d'aller à la cafet'
pour l'instant. »
Je hochai la tête alors qu'elle s'asseyait non loin de mon bureau.
« Tu veux en parler ? »
Elle secoua la tête et sortit une poche en papier marron froissé de son sac. Après avoir
installé son déjeuner sur le bureau, elle défit son sandwich et en prit un morceau. Nous
mangeâmes en silence pendant un moment.
« Vous connaissez Phoebe Sanders ? »
Je passai mentalement en revenue la liste de mes classes. « Je n'ai pas cours avec elle.
Je ne la connais pas. »
« Eh bien, c'est une salope. »
Je levai les sourcils, surprise par son choix de mots.
« Désolée, Phoebe Sanders est un être malveillant, dominateur et méprisable qui se
fiche de tout le monde sauf d'elle même. »
« Voilà une description qui fait la fierté de ton professeur de littérature. » plaisantai-je
avant de prendre ses paroles au sérieux. « Est-ce qu'elle a dit ou fait quelque chose dont je
devrais être au courant ? »
« Rien qu'elle n'a jamais fait ou dit un bon million de fois. »
« Peut-être que tu pourrais en parler au directeur. »
Kim roula des yeux. « Vous êtes nouvelle ici, Mlle Swan mais franchement. Quand
est-ce que dénoncer les tyrans a eu un effet positif pour les victimes ? »
« Je pourrais aider. » insistai-je en haussant les épaules. Même moi je ne trouvais pas
que j'avais l'air très convaincu.
« Sérieux ? » demanda-t-elle avec scepticisme en penchant la tête de côté. « Je crois
que ça ne ferait que les énerver d'avantage. Et quand le tyran en question est la fille la plus
populaire du lycée, c'est comme demander à quatre-vingt dix pour-cents des élèves de vous
rejeter. Je pense que je vais refuser votre offre. »
Bien que j'aurais dû la disputer pour ce qu'elle venait de dire, je savais qu'elle n'avais
pas vraiment tort.
« Je suis désolée. »
Elle me regarda d'un air curieux. « Vous ne me dites pas que c'est faux et que tous les
élèves d'University Prep sont trop intègres pour faire une chose pareille ? Où sont mon soleil
et mes arc-en-ciels ? »
J'éclatai de rire. « Ma chérie, il y a des tyrans partout. Généralement, ils sont aussi très
puissants. J'aimerais pouvoir te dire que tout va s'arranger en grandissant. »
Ma soirée avec Rosalie allait être un très bon exemple de la tyrannie version adulte.
Travailler avec Jane la Chieuse en était un autre.
« Vous devez supporter des tyrans ? »
Je lui fis un clin d'œil. « Peut-être que j'en suis un. »
Elle s'étouffa presque avec sa bouteille d'eau. « Ouais, c'est ça. Vous envoyez
carrément des ondes de méchante, Mlle Swan. »
« Très bien, d'accord. Je suis gentille. Je l'admets. Je n'ai pas honte d'être gentille.
Néanmoins, je dois aussi supporter des gens qui peuvent parfois être... comment tu dis déjà ?
»
« Une salope ? »
« Exactement ce mot-là. »
Kim soupira. « Génial, aucun soulagement de prévu alors, hum ? »
Je haussai les épaules. « Les gens gentils n'existent pas, ma chérie. C'est un fait. Le
plus important à se rappeler, c'est que personne ne peut te blesser si tu ne les laisses pas faire.
J'ai aussi appris qu'il y a du bon et du mauvais chez tout le monde. Certains tyrans sont
simplement pris au piège d'un cercle vicieux qu'ils ne peuvent pas détruire. Ils se sentent
parfois seuls. Parfois, ils ont besoin que quelqu'un les remette à leur place et leur fasse savoir
qu'ils ne peuvent pas écraser tout le monde. »
Je pensais à un tyran très différent maintenant. Un tyran très beau et très riche qui
apprenait à gérer son côté tendre et doux.
« Phoebe Sanders n'a pas l'air de se sentir seule. Tous les garçons sont amoureux d'elle
et toutes les filles, à part moi, veulent être elle. »
« Ce n'est pas toujours la meilleure des positions. Fais moi confiance. Parfois, ce sont
eux qui se sentent le plus seuls. »
Kim jeta le reste de son déjeuner dans ma poubelle, faisant un bruit sourd. « Est-ce que
vous essayez de me faire me sentir mal pour elle ? Parce que ça ne va pas marcher. C'est le
diable en personne. »
« Non, non, ce n'est pas ce que je suis en train de dire. Tu n'as pas à te sentir mal pour
elle. Simplement, dis toi que l'herbe n'est pas toujours plus verte de l'autre côté de la barrière.
Rappelle toi que la vie n'est jamais parfaite et puisses-y ta force. Personne, même Phoebe
Sanders, n'a une vie parfaite. Ta vie est peut-être même mieux vu que tu ne ressens pas le
besoin d'être méchante avec les autres comme elle le fait. »
Kim se rassit sur sa chaise, réfléchissant à ce que je venais de lui dire. Elle sembla
satisfaite lorsque la cloche sonna.
Elle ferma son sac. « Je pensais que vous étiez déjà partie. J'allais me cacher ici. »
admit-elle.
Je souris. « C'est le cas d'habitude mais mon rendez-vous a été annulé. »
Elle me rendit mon sourire. « J'en suis contente. Vous êtes plutôt cool, Mlle Swan.
Passez un bon week-end. »
« Toi aussi Kim. »
Elle partit en courant pour rejoindre son prochain cours. Je décidai que j'en étais
contente moi aussi. Pas que je ne voulais pas voir Edward mais j'étais contente d'avoir pu
remonter le moral de quelqu'un aujourd'hui.
Edward, mon ancien tyran, passait une mauvaise semaine et rien de ce que je disais ou
faisais ne semblait le faire se sentir mieux. Il était stressé à propos de James et était encore un
peu en colère à cause de ma petite escapade dans l'ascenseur. Quand Edward était blessé ou
malheureux, toutes les personnes qui l'entouraient devaient supporter d'être les victimes de sa
tyrannie.
Je finis de corriger des copies et de préparer mon plan de cours pour la semaine
suivante. Lorsque j'eus terminé, c'était presque la fin de la journée scolaire. J'envoyai un texto
à Liam pour lui dire que j'allais sortir dans une minute et que je voulais m'arrêter dans un
magasin avant de rentrer. Il me répondit immédiatement.
Les ordres sont de vous ramener directement à la maison. Aucun arrêt.
C'était ce qu'Edward avait trouvé pour contrôler tout ce que je faisais. Il n'osait pas
directement me dire ce que je ne pouvais pas aller quelque part. Il le disait à Liam et ce
dernier m'en informait. Comme j'avais promis de ne plus créer de bazar dans la sécurité, je
n'avais aucun recours. Nous allions devoir en discuter avant que je sois tentée de briser ma
promesse.
J'appelai Edward tout en marchant vers la voiture.
« Je suis très occupé, Isabella. »
Je détestais lorsqu'il répondait comme ça au téléphone.
« Je veux m'arrêter au magasin pour faire quelques courses. Est-ce que tu peux dire à
Liam que c'est bon ? »
« Quand tu seras rentrée, dis à Char ce dont tu as besoin et elle ira le chercher. »
« C'est ridicule. Pourquoi est-ce que je devrais l'envoyer alors que je suis déjà dehors ?
Liam peut venir avec moi et me suivre dans le magasin. Il y en aura pour cinq minutes. »
« Non. »
« Non ? » Il devait se foutre de moi.
« Je dois y aller. Je serai rentré vers dix-huit heures trente. »
« Edward... » commençai mais il avait raccroché. Il était vraiment exaspérant. Tyran.
Il n'était rien de plus qu'un tyran.
Liam était garé à côté de ma voiture. Il m'attendait. Je m'approchai et lui fis signe de
baisser la vitre.
« Je viens de parler à Edward. Il a dit qu'on pouvait s'arrêter au magasin. Je me
dépêche, promis. » Je me disais que je n'allais pas vraiment contre les règles de sécurité si
Liam restait tout le temps avec moi.
Il secoua la tête.
« Je vieux de lui parler. » mentis-je.
« S'il m'a envoyé un message, vous pourrez y aller. Sinon, on rentre. » Il sortit son
portable et vérifia ses textos. Impossible qu'il est reçu le message.
« Il m'a dit qu'il était très occupé. Il a peine eu le temps de me parler. Je suis sûre qu'il
n'a pas le temps de vous prévenir pour une petite course de cinq minutes dans un magasin. »
« Mlle Swan, est-ce que j'ai l'air d'un bleu ? J'ai ignoré l'ordre de Mr Masen une fois.
Ça ne se reproduira plus. Jamais.
Putain de merde.
Je partis comme une bombe vers ma voiture et rentrai directement à la maison.
Vengeance. Ce fut la seule chose à laquelle je pus penser pour me sentir mieux. Le
problème étant que je n'avais pas beaucoup de latitude pour me venger correctement.
Néanmoins, je pouvais faire des petites choses simples qui je le savais allaient agacer Edward
au plus haut point, et tout ça sans briser les règles de sécurité.
La petite robe noire que je portais n'avait pas vu la lumière du jour depuis mes années
fac. Elle était courte avec un décolleté plongeant et allait merveilleusement bien avec mes
nouvelles Louboutin. Des yeux charbonneux, un rouge à lèvre plus sombre que ce que je
mettais habituellement et un chignon pour dénuder mon cou allaient suffire.
Je passai devant son bureau dont la porte était ouverte. Edward s'y était directement
enfermé après m'avoir brièvement saluée lorsqu'il était rentré. Il était au téléphone parlant de
son emploi du temps. Il disait qu'il n'avait pas le temps pour deux sessions, peu importe ce
que cela voulait dire. Je m'arrêtai une seconde et pris appui sur l'encadrement de la porte pour
ajuster ma chaussure, même si ça n'était pas nécessaire. Je ne vérifiai pas s'il m'avait vue, mais
je n'eus pas besoin de le faire.
« Je dois vous rappeler. » dit-il à la personne au téléphone alors que je reposais le pied
par terre et m'éloignai. « Absolument pas, Isabella ! Non ! Non ! Non ! »
Je souris et continuai en direction de la cuisine où se trouvait Charlotte. Elle préparait
des bonnes choses pour les mecs.
« Wow, vous êtes très belle. » dit-elle tout en éparpillant de la mozzarella fraîche sur
une pizza faite maison. Jasper n'allait pas pouvoir se plaindre du repas de ce soir.
Avant que je puisse la remercier, Edward entra en trombe dans la pièce.
« Tu plaisantes ? »
« À propos de quoi ? » demandai-je, jouant les imbéciles. Je me tins fermement au
comptoir.
« Tu ne sors pas comme ça. Hors de question. »
« Je suis désolée, mais je sortirais comme j'en ai envie. Tu peux peut-être m'empêcher
d'aller au magasin après le travail mais tu ne peux pas me dire ce que j'ai le droit de porter ou
non. »
Il repoussa ses cheveux d'une main. Je le voyais essayer de trouver un moyen de
contrer ce que je venais de dire.
« Je vais dire à Liam que tu ne peux pas y aller. » rétorqua-t-il avec assurance. C'était
sa réponse à tout ces derniers temps.
« Super idée. Peut-être que tu pourrais m'enfermer dans une tour ou m'attacher au lit.
Oh je sais, tu devrais m'acheter un de ces colliers pour chiens qui va avec les barrières
invisibles, comme ça, si je vais trop loin, je serais étranglée ! » Mon ton augmentait à chaque
proposition grotesque.
Je remarquai que Charlotte s'était éclipsée du champ de bataille, nous laissant seuls
pour en découdre .
« Peut-être que c'est ce que je devrais faire ! Je serais sûr que tu ne feras pas quelque
chose de stupide ! »
Mes yeux s'écarquillèrent de surprise. « Stupide ? J'ai fait une erreur, Edward, une.
J'aurais dû rester avec Liam. Je le comprends. Je t'ai demandé pardon. Je ne referai pas la
même erreur. Mais ça ne te donne pas le droit de me traiter comme une enfant. »
« Il suffit d'une fois, Isabella. Une fois pour qu'il mette la main sur toi. Et maintenant,
tu t'habilles comme ça, comme pour te faire remarquer ? T'as oublié que c'est dans cette boîte
que tu as failli être agressée la dernière fois ? »
J'avais appris cette semaine qu'Edward était le propriétaire du club où Jasper et Maria
m'avaient emmenée quelques mois plus tôt. Je ne savais pas qu'Edward avait une boîte de nuit
mais apparemment, il avait plusieurs établissements dans tout Seattle et le pays. Des
restaurants, des boîtes de nuit, des bars et même un hôtel/casino à Vegas. J'avais aussi appris
qu'il ne me laissait sortir avec Alice qui si nous allions dans son club, Le Venin.
« J'ai un garde du corps. Je suis sûre que personne ne pourra m'approcher. Liam suit
des ordres à la lettre maintenant. »
Il se frotta le front. « Il est payé pour s'assurer de ta sécurité. Si ça te dérange, j'en suis
désolé. »
« Ça ne me dérange pas. Ce qui me dérange, c'est toi ! Ce qui me dérange c'est la
façon que tu as d'essayer de tout contrôler ! »
« Ah enfin ! » Il leva les mains en l'air puis pointa du doigt l'avant de la maison. « Eh
bien, tu sais où est la porte. Si tu veux partir, ne te gêne pas ! Je suis sûre que Jasper
t'accueillera à bras ouverts et t'organisera même une fête ou une merde dans le genre. »
La vérité était dévoilée. Il me testait. Il attendait que je brise ma promesse et parte en
courant. Sa confiance en moi, en nous, avait été sévèrement malmenée. Je fis un pas vers lui
et me saisis du revers de sa veste de costume. Il me fallut une minute pour me calmer. Nous
disputer n'allait pas résoudre notre problème.
« Je ne vais pas te quitter. Tu veux que je te quitte ? »
Il passa le dos de sa main sur ma joue. « Je pourrais te faire partir si je le voulais. »
Son ton était un mélange de tristesse et d'entêtement.
Je soupirai de le voir incapable de croire que tout allait bien se passer pour nous. «
C'est ce que tu veux ? »
« Non. » murmura-t-il. Il laissa tomber sa tête de défaite.
Je posai mes mains sur son visage. « Je ne vais pas te quitter. Si tu veux te débarrasser
de moi, il faudra que tu me quittes. Arrête d'essayer de me repousser parce que ça ne fera que
me faire revenir. Tu ne comprends pas ça ? »
« Tu dis ça mais... »
« Mais quoi ? »
« Croire est une autre histoire. » admit-il.
« Tu ne peux pas me faire fuir en me faisant peur. Je suis là. Je t'aime. » Je l'embrassai
comme pour sceller ces paroles dans son être. Il me rendit mon baiser, me plaquant contre lui.
Le baiser se fit plus passionné et ses mains passèrent sous ma robe.
« Ça ne serait pas mieux si on annulait tout et qu'on restait à la maison ce soir, juste toi
et moi ? » Il m'embrassa sous l'oreille puis le long de mon cou.
Ça semblait être une super bonne idée. Je ne pus que ronronner mon accord. Les mains
d'Edward quittèrent le dessous de ma robe et remontèrent sur mon corps pour prendre mes
seins en coupe. Je laissai moi aussi mes mains errer sans honte. Je défis sa ceinture et réussis à
déboutonner son pantalon tout en continuant à déposer des baisers sur sa mâchoire. Je baissai
sa fermeture éclaire et glissai ma main dans son pantalon. Il était déjà prêt pour moi. Ça me
donna l'impression d'être la femme la plus sexy du monde. Il me donnait du pouvoir,
m'encourageait. Je fis courir ma langue sur sa lèvres inférieure avant de l'embrasser une fois
de plus.
« Je t'aime. » murmurai-je contre sa bouche. Ceux qui travaillaient pour Edward ne
seraient jamais entré dans cette cuisine s'ils pensaient qu'on se disputait. J'allais carrément en
profiter pour lui montrer à quel point j'étais ravie qu'il ne me force pas à sortir avec Rosalie.
Je le poussai en direction du garde-manger et l'attirai à l'intérieur. Le garde-manger d'Edward
faisait la taille de la cuisine de mon père. Je tombai à genoux. Je tirai sur son pantalon et son
boxer pour le libérer de son confinement.
« Merde. » siffla-t-il alors que je le saisissais et passais ma langue sur le bout de son
pénis. Il gémit bruyamment et plongea ses doigts dans mes cheveux. Je le pris entièrement
dans ma bouche. C'était difficile pour lui de ne pas bouger les hanches, de ne pas me pousser
plus loin que je n'allais déjà. Généralement, il aimait contrôler le rythme de tout ce que nous
faisions mais ce soir, il me laissait faire les choses à ma façon.
Rester à la maison pour s'envoyer en l'air était une idée bien plus attirante que tout ce
qu'Alice et Rosalie avaient prévu. Je le sortis de ma bouche et passai ma langue à plat sur sa
longueur. Je le regardai de cette façon qui je le savais le rendait fou.
« T'es trop sexy, putain. Tu le sais ça ? » grogna-t-il. C'était lui qui me rendait ainsi. Il
me faisait me sentir sexy et cochonne mais d'une bonne façon. Je le repris dans ma bouche et
il jouit durement une minute plus tard.
Je me levai et retournai dans la cuisine. Je me penchai sur le comptoir pour cracher
dans l'évier. Peu importe ce que les romans à l'eau de rose disaient, ce truc n'avait pas le goût
d'un doux nectar ou d'un marshmallow appétissant. C'était épais et salé et ça me donnait envie
de vomir rien que de penser à l'avaler. Je fis le tour pour me laver les mains et me rincer la
bouche. Edward remit sa chemise dans son pantalon puis remonta sa fermeture éclaire.
« Tu me créés sans doute autant de stress que tu n'en fais disparaître. Personne ne me
soulage mieux que toi. Je crois que tu es la seule thérapie dont j'ai besoin. » Il fit le tour du
comptoir et se plaça derrière moi alors que je m'essuyais les mains. Ses lèvres chatouillèrent
ma nuque, envoyant des picotements dans toute ma colonne vertébrale.
« Tu appelles ta sœur ou je le fais ? » demandai-je alors qu'il posait ses mains sur mes
hanches.
« Ma sœur n'acceptera pas d'excuses pour annuler, à part la mort. »
Je me tournai pour lui faire face. « Mais c'est toi qui a dit qu'on devrait annuler. Je
pensais qu'on allait le faire puis qu'on allait aller à l'étage et que tu allais me retirer cette robe.
»
Edward inspira puis expira par le nez. Il arqua un sourcil et fit un sourire moqueur. «
J'adorerais te retirer cette robe, qu'on annule ou pas. »
Je le repoussai. « On n'annule pas ? »
Il secoua la tête.
« Pourquoi est-ce que c'est si foutrement facile de me dire non alors que dire non à
Alice, c'est comme marcher sur l'eau pour toi ? »
Je m'éloignai mais il me prit par la main pour me ramener à lui. Son sourire moqueur
avait disparu. Ses yeux étaient remplis de cette tristesse que je ressentais lorsque je le
regardais.
« Savoir ce qu'elle a enduré rend impossible l'idée de lui refuser quoi que ce soit. Je
pris chaque jour pour pouvoir la protéger de toute souffrance physique ou émotionnelle. »
Mon cœur se serra à ses mots là et ma culpabilité me poussa dans les bras de ma soirée
entre filles. Je montai à l'étage pour essuyer mon maquillage stupide mais je gardais la robe
que ça lui plaise ou non.
« On entre sans faire la queue ? » demanda Rosalie alors que le videur défaisait la
corde en soie pour nous laisser passer.
« C'est la boîte d'Edward. » expliquai-je.
« Bon sang, je pourrais m'habituer à cette vie là. Notre propre chauffeur qui nous
emmène partout, un statut VIP au Venin, les boissons sont aussi gratuites ? »
Je haussai les épaules. Je n'avais pas pensé aux boissons gratuites. La dernière fois que
j'étais venue ici, Edward avait payé ses verres et un des miens.
« On devrait payer nos consommations. » dit Alice tout en nous guidant à l'intérieur du
club.
Rosalie roula des yeux. « C'est quoi l'avantage d'être sa sœur si tu n'en profites pas ? »
« Je ne profite jamais de mon frère. » rétorqua Alice. « Il y a de assez de sangsues
comme ça. »
C'était pour ça que je l'adorais. Edward avait de la chance d'avoir une sœur qui ne le
voyait pas comme un porte-monnaie ambulant. Il avait créé la fondation dans laquelle elle
travaillait mais c'était une association de charité. Elle ne lui aurait jamais demandé de l'argent
pour quelque chose de purement égoïste. Elle ne pouvait pas travailler facilement. Edward
aurait pris soin d'elle si c'était ce qu'elle lui avait demandé. Au lieu de ça, elle jouait les
mondaines, organisait des soirées, vivait à fond. Alice passait son temps à prendre soin des
autres. Utiliser son frère ne lui avait jamais traversé l'esprit. Je savais que ça comptait
beaucoup pour lui. Je me demandais si elle savait qu'il était prêt à lui donner tout ce qu'elle
voulait. Elle aurait sans doute été en colère contre lui si elle avait su qu'il se sentait coupable
pour elle. Elle n'était pas le genre de personne qui cherchait la pitié des gens.
Edward avait de la chance que Rosalie ne soit pas sa sœur. Ce soir, elle arrivait même
à agacer Alice. La pauvre Alice essayait tellement de s'entendre avec elle mais c'était plus
difficile que ce qu'elle avait imaginé. Rosalie avait été insupportable au dîner. Nous étions
allées au Purple à Woodinville. J'avais trouvé ça génial. Le repas était bon, le service super et
l'atmosphère était cool. Rosalie n'avait pas arrêté de tout critiquer. Elle trouvait que leur menu
était banal. Elle avait dit que leurs plats étaient sans imagination. Elle avait été méchante avec
la serveuse et ne voulait lui donner que dix pour-cents de pourboires. Alice était horrifiée.
Depuis que j'étais serveuse, je laissais toujours des pourboires généreux. Pourquoi j'avais cru
que Rosalie comprendrait ça, je n'en étais plus sûre.
Rosalie faisait aussi une fixette sur les brûlures d'Alice. Je l'avais surprise à la fixer à
plusieurs reprises pendant le dîner. Quand Alice alla au bar pour avoir une table, Rosalie
profita de notre moment seules à seules.
« Alors, il lui est arrivé quoi ? Elle est née comme ça ? »
« Née comment ? »
« Pitié, ne me dit pas que tu n'as pas remarqué que la peau de son bras et de son cou
est toute foirée. » railla-t-elle. « Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Oh mon... » J'étais tellement horrifiée que je ne savais pas quoi dire. « Tu ne parles
jamais à ton frère ? Elle a été brûlée dans un incendie quand elle était petite. Sa mère est
morte, alors tu ferais bien de ne pas en parler. »
« Oh. » Rosalie eut l'air gêné pour la première fois de la soirée.
« Elle essaye vraiment de s'entendre avec toi. Elle aime ton frère et elle est vraiment
bien pour lui. Je suis sûre qu'il aimerait que tu sois plus gentille avec elle. »
Elle eut l'air blessé. « J'ai été gentille avec elle. »
« Elle a organisé toute cette soirée et tu ne fais que la rabaisser. Le dîner était génial et
tu es montée sur tes grands chevaux. Si tu n'es pas gentille avec elle pour le bien de ton frère,
sois gentille pour toi parce que si tu n'as pas l'air de t'amuser, je suis sûre que je peux
convaincre Edward d'aller déjeuner ailleurs le vendredi. »
Rosalie croisa les jambes et s'appuya contre le dossier de sa chaise. « Wow, tes
capacités à me faire chanter se sont grandement améliorées. »
« Je ne te fais pas chanter. » soupirai-je. « Je veux juste que tu rendes ton frère fier.
Jasper ne te demande pas grand chose. S'entendre avec Alice n'est pas si difficile que ça. »
« Elle ne me dérange pas. Je ne savais pas que j'étais si désagréable. Le dîner était
sympa. Je voulais juste lui montrer que je connais deux/trois trucs dans le business. »
« Tu jouais les salopes. » dis-je platement. Kim aurait été fière.
Rosalie arqua les sourcils de surprises. « C'est bien noté. Et au fait, je sais que Jasper
tient beaucoup à elle. Il l'aime. Il ne m'aurait pas laissée l'approcher s'il ne l'aimait pas. »
Nous sourîmes à l'idée que Jasper était vraiment amoureux. S'il y avait une chose que
Rosalie et moi avions en commun, c'était bien notre affection pour Jasper.
Alice revint avec une serveuse qui portait un plateau de cosmos. Nous portâmes un
toast et bûmes. Rosalie fit quelques commentaires positifs. Elles se mirent à parler de Jasper.
Elle raconta des histoires marrantes sur l'enfance de Jasper et j'étais sûre qu'il allait l'en
remercier plus tard. Au moins, elle essayait.
Liam se tenait à côté de moi vu qu'il y avait trop de monde dans le club pour qu'il
puisse me surveiller à distance comme au restaurant. J'avais peur d'aller quelque part seule
parce qu'elle aurait alors su qu'il était là pour moi. Pour l'instant, Rosalie pensait qu'il était
notre chauffeur. Danser allait être un problème. Il allait falloir que je trouve une excuse parce
que Liam n'allait pas venir danser avec moi.
Mais lorsqu'une chanson au goût d'Alice passa, elle essaya de m'entraîner avec elle. Je
réussis à la convaincre qu'il valait mieux que je garde la table. Rosalie allait dire que Liam
n'avait qu'à le faire mais Alice me sauva la mise en allant dans mon sens. Elles me laissèrent
seule avec mon garde du corps. Je sortis mon portable, je voulais envoyer un message à
Edward pour vérifier qu'il était sympa avec Jasper et vice versa. Je fus surprise de voir que
j'avais reçu un texto.
Tu n'as pas idée de l'effet que ça me fait de te voir assise là, seule.
Je me tournai, le cherchant. Comment est-ce qu'il aurait pu savoir que j'étais assise
seule à moins d'être présent ? La boîte était noire de monde. Je me levai et Liam se tendit.
« Je crois qu'Edward est là. » criai-je par dessus la musique.
Il hocha la tête et désigna le bar. Edward et Tyler s'y trouvaient.
Le côté de moi qui était follement amoureuse de lui eut envie de se jeter dans ses bras.
Mon côté indépendant voulait savoir qu'est-ce qu'il foutait là, en plein milieu de notre soirée
entre filles qu'il avait refusé que j'annule. Il m'observa alors que je tapais ma réponse.
Les garçons ne sont pas autorisés. Rentre à la maison.
Je le vis sourire et secouer la tête.
Je suis le propriétaire de cet endroit. Je suis ici pour des raisons professionnelles.
Ne me dérange pas pendant que je travaille.
Il se la racontait vraiment.
Où sont Jasper et Emmett ? Tu les as laissés tomber pour venir m'espionner ?
J'arquai un sourcil en le fixant tout en appuyant sur le bouton envoyer. Il me fit un
sourire moqueur.
Je suis venu pour faire bien plus que t'espionner.
Il avait mis mon corps en feu avec seulement quelques mots sur un tout petit écran. Il
me tardait de découvrir toutes les raisons qui l'avaient poussé à venir. Néanmoins, je ne
pouvais pas lui dire ça.
Tu as loupé ta chance de me faire des choses. Tu as choisi de faire plaisir à ta
sœur. Où sont J et Em ?
Son sourire s'effaça et il fronça les sourcils.
Tu ne veux même pas savoir ce que j'ai prévu de te faire ?
Sa déception était évidente. C'était son jeu et je ne jouais pas comme il l'aurait voulu.
Je secouai la tête pour qu'il réponde à ma deuxième question.
Ils n'ont pas le même self-control que moi.
Il désigna la piste de danse. Je regardai les gens en sueur qui dansaient. Alice et
Rosalie se déhanchaient avec nulle autre que Jasper et Emmett. Tout ça pour une soirée entre
filles. Au moins, moi je faisais regretter à mon petit-ami de m'avoir fait venir ici. Elles les
avaient accueillis à bras ouverts. Je pris ma pochette, vidai mon verre et me dirigeai vers
Edward.
« Comment ça se fait que tu ne dansais pas ? J'avais très envie de casser la gueule à un
loser un peu trop zélé qui n'aurait pas eu la chance de passer une seule minute avec toi. » dit-il
après que je l'aie embrassé. Comme s'il aurait pris le risque de frapper quelqu'un avec ses
jolies mains de PDG. Tyler était là pour ça.
Je roulai des yeux. « Liam aurait fait en sorte qu'il n'y ait personne à tabasser. »
Edward posa sa main sur ma joue et m'embrassa une fois de plus. L'embrasser était
presque ma chose préférée. Il prit ma main et me guida à travers à la foule. Je pensais que
nous allions partir pour nous embrasser d'avantage et avec un peu de chance, faire la chose
que je préférais, mais au lieu de ça, il m'entraîna jusqu'à une porte. Nous nous retrouvâmes
dans une cage d'escaliers vide.
« Où est-ce qu'on va ? » demandai-je en montant les marches.
« Dans la salle VIP. Ma salle VIP. »
Nous pénétrâmes dans une pièce sombre. Il y avait quelques bougies sur les tables et
dans les coins. Il n'y avait pas de chaises, seulement une banquette dont le tissu était bleu. Elle
était appuyée contre deux des murs. Un des murs étaient une vitre qui allait du sol au plafond,
donnant une vue d'ensemble sur la boîte.
« Wow, on voit tout d'ici. » dis-je en m'approchant de la vitre.
« Tu peux les voir mais ils ne peuvent pas te voir. C'est un miroir sans teint. » Edward
se plaça derrière moi et glissa ses bras autour de ma taille. J'aimais la sensation de sécurité et
de confort que me faisait ressentir la chaleur de son corps. Il recula et se dirigea vers un petit
bar. Je le suivis et posai mes affaires sur le comptoir.
« Puis je vous servir un verre, Mlle Swan ? »
« Si je bois un truc en plus, je vais finir par m'évanouir avant même de rentrer à la
maison. Et ça ne serait pas marrant. » flirtai-je. J'avais bu trois verres de vin au dîner et deux
cosmos depuis que nous étions arrivées en boîte. Je commençai à ressentir les effets de
l'alcool.
« Alors ça sera de l'eau. » répondit-il en versant une bouteille d'eau Evian dans un
verre. Il se servit un verre de ce qui ressemblait à un whisky hors de prix. C'était un vrai
vieillard. Parfois, je l'imaginais en train de boire un whisky tout en fumant la pipe dans son
bureau. Il agissait rarement comme un homme de son âge.
« Danse pour moi. » dit-il d'un air exigeant.
« Non. » rigolai-je. J'étais saoule mais pas si saoule que ça. Je n'allais pas lui faire une
danse privée.
« Allez. Tu sais bien que tu es la femme la plus sexy de l'univers. J'ai envie de te voir
danser. » Il s'assit sur la banquette et m'observa.
« Vous pouvez rêver, Mr Masen. J'ai déjà fait mon show ce soir. » Une fellation dans
la cuisine était mon maximum d'actions coquines pour une soirée.
Je revins près de la vitre et cherchai Alice et Jasper du regard. Ils étaient toujours sur
la piste avec Rosalie et Emmett, occupés à danser. Edward se plaça à nouveau derrière moi. Il
déposa un baiser sur ma nuque.
« Toujours si compliquée. »
Je laissai échapper un petit rire silencieux. « Ce n'est pas parce que je ne te cède pas
toujours que je suis compliquée. Ça fait de moi... »
« Exactement ce dont j'ai besoin. » finit-il à ma place, me faisant sourire. « Je me
trouvais là quand je t'ai vu la première fois que tu es venue ici. »
« Vraiment ? » demandai-je en tournant la tête pour le regarder.
« Je t'ai vu alors que tu étais assise là. » Il pointa du doigt l'endroit où Jasper et moi
nous étions installés et où par le plus grand hasard nous parlions de lui. « Toi et Jasper, vous
discutiez. J'ai cru que c'était ton copain à cause de la façon dont tu lui souriais. Il te faisait rire
et je me souviens que ça m'a rendu atrocement jaloux. »
« Jaloux ? Tu ne m'aimais pas beaucoup à l'époque. T'as oublié ? » C'était ce jour qu'il
m'avait laissée un pourboire en pennies. Il s'était vengé de la serveuse qui l'avait mis en colère
une semaine plus tôt.
« Je me souviens que je t'appréciais plus que je n'aurais dû. » Ses mains coururent sur
mes bras, remontant jusqu'à mes épaules. Il commençait à faire battre mon cœur à toute
vitesse.
« Je ne t'appréciais pas à ce moment là. » affirmai-je alors qu'il embrassait à nouveau
ma nuque. Ses doigts jouèrent avec ma fermeture éclaire.
« Tu es une très mauvaise menteuse. Tu m'appréciais un petit peu. T'étais au moins
intriguée. »
Il fit glisser ma fermeture éclaire et embrassa mon dos dénudé. J'aurais dû lui dire
d'arrêter mais je ne pouvais rien faire face à son désir pour moi.
« Je veux bien te concéder intriguée. » admis-je.
« Puis cette autre femme est arrivée et a emmené Jasper. J'ai cru que j'avais tort, qu'il
n'était peut-être pas ton petit ami. Tu étais assise là, toute seule et j'étais en colère qu'il t'ait
laissée seule. Mais en même temps, je me sentais soulagé. »
Il dégagea la robe de mes épaules et elle tomba par terre. Je me trouvais devant une
immense baie vitrée, vêtue seulement de mon soutien-gorge noire et de ma culotte en
dentelles. Ma respiration était légèrement haletante et j'avais l'impression que ma peau me
picotait.
« J'espère que tu ne mentais pas quand tu disais que ces gens ne pourraient pas me
voir. » dis-je alors qu'il embrassait mon épaule. Sa langue passa sur ma nuque.
« Fais moi confiance, personne ne te verra nue à part moi. » Je savais qu'il ne mentait
pas. Edward ne partageait pas.
Ses mains se posèrent sur mon ventre puis ses doigts glissèrent dans ma culotte. Je
fermai les yeux, profitant de la sensation de ses mains sur moi.
« C'est pour ça que tu es descendue pour me sauver de ce connard ? » le questionnai-je
alors que ses mains allaient complètement à la rencontre de ma intimité.
Il ne répondit pas à ma question. Au lieu de ça, il se mit à bouger les doigts. « J'aime
être avec toi comme ça. J'aime savoir que tu es aussi mouillée grâce à moi. »
Encore ce mot. Deux fois. Il aimait être avec moi. Il aimait m'exciter. C'était obligé
qu'il m'aimait. Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas simplement le dire ? »
« L'enfoiré qui a posé ses mains sur toi a eu de la chance que je ne laisse pas Tyler
faire plus que lui casser le nez. »
« Je ne me souviens pas d'avoir vu Tyler à l'intérieur avec toi. » Ma voix se brisa à la
fin de ma phrase, lorsqu'il plongea un doigt un moi.
« Je l'avais laissé ici. Je voulais te convaincre de monter ici avec moi. J'avais pour
intention de te baiser. Je me disais que si je te baiser, je pourrais te sortir de ma tête. »
Il retira son doigt avant de me pénétrer à nouveau. Je me penchai en avant et posai mes
mains en sueur sur la vitre devant moi. Personne ne pouvait me faire ressentir ce genre de
choses à part lui. Il me faisait toujours céder. Il me donnait envie de lui tout le temps.
« Comme si j'avais pu te sortir de ma tête. » murmura-t-il à mon oreille. Il retira ses
doigts et s'éloigna de moi.
Mes jambes étaient tremblantes. Je posai mon front sur la vitre, regardant les gens en
bas. C'était peut-être parce que j'étais dans un état de désir intense mais soudainement, j'eus
l'impression qu'une tension sexuelle intense émanait de tous les gens dans la boîte. Ils étaient
tous si près les un des autres. Ils se touchaient avec leurs mains, leur bouche et leur corps. Un
couple s'embrassait dans une alcôve dans un coin. Un mec avait posé sa main sur les fesses
d'une fille et elle se frottait contre lui sur la piste de danse. J'entendis Edward ouvrir le papier
d'un préservatif puis son portable sonna. Il ignora judicieusement son téléphone.
Je décidai de jouer les effarouchées. « Je n'aurais pas couché avec toi ce soir là. Je ne
te connaissais pas vraiment et ce que je savais de toi ne me plaisait pas beaucoup. »
Edward avait retrouvé sa place derrière moi. Il fit glisser ma culotte le long de mon
corps et me la retira. Maintenant, évidemment, je couchais avec lui quand et où il voulait. Pas
que j'aurais pu m'arrêter de toute façon. La musique faisait vibrer la vitre et par extension, tout
mon corps en appui sur mes mains.
« Sans doute pas et ça m'aurait rendu absolument fou. » Il écarta mes jambes avec son
genou. « Tu me fais ressentir tellement de choses, des choses qui n'ont même pas de nom
pour moi. »
Il me ramena contre lui et me pénétra par derrière. Une de ses mains me tenait alors
que l'autre était posée sur la vitre à côté de la mienne.
« Ahh. » grognai-je. Il savait comment jouer avec mon corps. Il savait comment faire
en sorte que je le désire plus que tout au monde. D'avant en arrière, il bougeait en moi.
« Je pourrais te prendre pour l'éternité et ça ne suffirait pas. Ça ne sera jamais
suffisant. J'ai tellement besoin de toi, putain. » Il posa sa main sur la mienne et entremêla ses
doigts aux miens. « Je n'ai jamais désiré quelqu'un comme je te désire. Tout le temps. Chaque
minute de chaque jour. J'ai toujours envie de toi. Ça sera toujours toi. » déclara-t-il avec
passion.
Amour, obsession, envie, désir. Il ressentait toutes ces choses. Il ressentait toutes ces
choses pour moi. Je ne pouvais pas nier que c'était ce que je ressentais aussi. Ces sentiments
étaient bouleversants, surtout à ce moments-là. J'observais les gens se mouvoir et se frotter les
un contre les autres. Certains avaient les bras en l'air, d'autres autour du cou de leur partenaire.
Leurs hanches bougeaient, se balançaient. Leurs mains sur leur corps. Leurs lèvres se
touchant. Désire. Envie. Obsession. Amour.
Je criai alors que le plaisir me parcourait en vague. Je tapai la vitre de ma paume de
main et m'inquiétai de la briser, voir d'attirer l'attention sur nous. Mais la musique était si forte
que personne ne m'entendit. La vitre était trop solide pour se briser sous ma main. Seul
Edward répondit à ma jouissance. Il grogna et vint à son tour tout en râlant parce que ça avait
été trop rapide.
« Je ne contrôle rien quand il s'agit de toi. C'est l'histoire de ma vie maintenant. Plus
aucun putain de contrôle. » se plaignit-il. Il enroula ses bras autour de moi et déposa des
baisers sur ma nuque et mes épaules.
Je levai la tête et m'appuyai contre son corps. Ma respiration était haletante et mes
jambes étaient en coton. J'étais heureuse qu'Edward soit là pour me tenir. Je tournai la tête et
l'embrassai sur la joue.
« Je t'aime. » soufflai-je.
Il m'embrassa tendrement avant de s'éloigner. Il se rhabilla alors que je m'appuyai à
nouveau contre la vitre. J'observai la foule que nous surplombions. J'essayais de trouver Alice
et Jasper. Je cherchais et cherchais. Mais ce ne fut finalement ni Alice ni Jasper que je vis. Ce
ne fut pas non plus Rosalie ou Emmett.
« James. »
« Quoi ? » grogna Edward.
James se trouvait au bar. Il cherchait quelqu'un, il me cherchait, j'en étais sûre. Je
pointai du doigt l'endroit où il se tenait.
« Il est là. Pourquoi est-ce qu'il est là ? » Je fis un pas en arrière, soudainement
effrayée à l'idée qu'il puisse me voir.
Edward se saisit de son portable sur le bar et jura dans sa barbe en lisant le message
qu'il avait reçu. Il se dirigea vers la porte. Je ramassai ma robe par terre et lui criai de me
donner une putain de minute. Il s'arrêta et se mit à faire les cents pas tout en tirant sur ses
cheveux.
« Ne quitte pas cette pièce. Tu m'as compris ? » dit-il durement comme si je prévoyais
de lui désobéir.
« Où est-ce que tu vas ? »
« Il est temps qu'on ait une conversation lui et moi. »
J'enfilai ma culotte et secouai la tête. « Non. Demande plutôt à Tyler de le jeter dehors.
»
« Il faut qu'on mette les choses au clair. Tu restes ici. » Il se dirigea vers la porte.
« Attends ! » Je courus jusqu'à lui et passai mes bras autour de son cou. « Je t'aime. S'il
te plaît, ne le laisse pas t'entraîner dans une bagarre. »
« Ne quitte pas cette pièce. » Il m'embrassa durement et repoussa mes mains. Tyler et
lui descendirent et il cria à Liam de venir garder la porte comme s'il était question de vie ou
de mort.
Je retournai à la baie vitrée et observai James qui me cherchait. Je repérai enfin Jasper
et Alice. Cette dernière était en train de regarder son portable. Edward et Tyler sortirent et je
remarquai qu'Edward était en train de pianoter son téléphone. Ils se dirigèrent vers James.
Alice alla retrouver Rosalie et Emmett et ils quittèrent leur table. Ils traversèrent la piste de
danse et montèrent l'escalier qui menait ici. Edward avait dû dire à Alice de venir. Tyler et
Edward se trouvaient juste derrière James. Mon cœur battait à toute vitesse mais je ne pouvais
pas détourner le regard.
Edward tapota l'épaule de James. Ils échangèrent quelques mots plutôt calmes puis
Edward tourna les talons, Tyler derrière lui. Il guida James jusqu'à une alcôve. Tyler fit partir
les gens déjà installés. Edward et James s'assirent pendant que Tyler montait la garde. Edward
était tourné vers moi. Je le vis dire quelque chose qui ne semblait pas très gentil.
La voix d'Emmett résonna. « VIP jusqu'à l'os bébé ! »
« Wow, c'est incroyable. » commenta Rosalie qui le suivait.
Je réalisai que je n'avais pas fermé ma robe et je me débattis pour remonter la
fermeture éclaire. Les yeux d'Alice croisèrent immédiatement les miens. Elle fut à mes côtés
en un instant.
« Tu vas bien ? » me demanda-t-elle en posant une main sur mon épaule.
« Tu peux m'aider ? » Je tremblais trop pour arriver à remonter ma fermeture éclaire.
Alice le fit sans poser de question.
Jasper approcha à son tour. « Où est Edward ? »
Je me tournai vers la vitre et lui montrai du doigt l'endroit où James et lui discutaient.
« Est-ce qu'on peut prendre ce qu'on veut dans le bar ? » lança Rosalie.
« Sers toi. » répondit Alice. « Cette fois-ci, la note est pour mon frère. » Elle se joignit
à eux au bar. S'il y avait bien une chose pour laquelle Alice était douée, c'était distraire les
gens pour qu'ils ne remarquent pas l'éléphant rose dans la pièce. Jasper resta à mes côtés. Sa
main qui se trouvait dans le bas de mon dos, dessinait des cercles apaisants pour me
réconforter.
Emmett et Rosalie se préparèrent à boire et prirent commandes pour le reste d'entre
nous. Je refusai un verre. J'étais bien trop occupée à observer ce qui se passait juste en
dessous.
« Il ne se passera rien dans un bar noir de monde. » murmura Jasper à mon oreille. Il
essayait de me calmer. Il ne savait pas à quel point son soutien inconditionnel m'avait
manquée. Je m'appuyai contre lui, heureuse qu'il soit présent pour la première fois depuis de
nombreuses semaines.
« Bella, je crois que je suis amoureuse de ton mec. Au fait, je dis ça en tant qu'homme
parfaitement à l'aise avec sa sexualité d'hétérosexuel. Je n'arrive pas à croire qu'il possède cet
endroit. Je ne quitterais jamais ma maison si je vivais chez lui mais cette boîte est géniale ! »
Je voulais pas ignorer Emmett mais j'essayais de lire sur les lèvres d'Edward. Ça ne
servait à rien vu que je ne savais pas lire sur les lèvres. J'observai son langage corporel pour
essayer de déterminer à quel point James l'énervait. Il avait l'air calme mais je savais que ce
n'était pas le cas. Il planta son doigt sur la table devant lui, marquant visiblement un point,
peut-être même une menace.
« Viens danser, Bella ! » dit Emmett en me tirant sur le bras. Son timing n'aurait pas
pu être pire.
« Danse avec moi, Em. » intervint à nouveau Alice en ma faveur.
Lorsque je me retournai, James était debout. Tyler l'escortait hors de la boîte. Edward
attendit qu'il soit parti puis il revint par ici. J'allais jusqu'à la porte et l'ouvris mais Liam
bloquait la sortie.
« Edward arrive. » dis-je en le poussant.
« Retournez dans la pièce, s'il vous plaît Mlle Swan. »
« Il arrive. Je veux lui parler. »
Faire bouger Liam, c'était comme essayer de bouger un mur de briques. « S'il vous
plaît, retournez dans la pièce, Mlle Swan. » répéta-t-il.
J'arrêtai de le pousser et essayai de voir derrière lui. Edward apparut enfin.
« Je peux sortir ? » demandai-je. Ça m'agaçait sérieusement de ne pas pouvoir faire à
ma guise.
« C'est bon Liam. »
Liam fit immédiatement un pas de côté et je précipitai vers Edward. Je l'enlaçai et il
me rendit mon étreinte.
« Qu'est-ce qu'il a dit ? »
« Est-ce qu'on pourrait ne pas parler de ça ici ? Je te promets que je te raconterai tout
quand on sera à la maison. » Il n'essayait pas de m'évincer de cette conversation. Il pensait à
ce à quoi ça allait ressembler pour les autres.
Nous essayâmes d'agir normalement et de profiter du reste de la soirée avec notre petit
groupe d'amis. Après avoir fait semblant de s'amuser pendant un bon moment, Edward
annonça qu'il était temps de rentrer. Je ne le contrai pas. J'enlaçai Alice et Jasper et dis au
revoir à Emmett et Rosalie avec un petit signe de la main.
Lorsqu'Edward ouvrit la porte, Tyler était revenu. Liam et lui nous escortèrent jusqu'à
la voiture. Une fois à l'intérieur, j'étais déjà prête à discuter.
« Qu'est-ce qu'il a dit ? »
Edward se frotta les yeux. « Ça ne peut attendre qu'on soit arriver ? J'aimerais profiter
de quelques minutes de calme. »
Je posai ma tête sur le repose-tête. Le forcer n'allait me mener nulle part. Nous
rentrâmes en silence. J'eus l'impression que le trajet était sans fin. Une fois à la maison,
Edward m'entraîna directement à l'étage. Il alla à la salle de bain pour se déshabiller et se
préparer à aller se coucher. J'en fis de même. Je me sentais épuisée par les événements de la
journée. Des hauts et des bas. Voilà de quoi était faite ma vie avec Edward. C'était toujours
des montagnes russes. Il m'emmenait au plus haut avant de me faire tomber au plus bras,
m'excitant pendant une seconde avant de me terrifier celle d'après et tout ça sans prévenir.
Je me lavai le visage et pendis ma robe sur un cintre. J'enfilai des vêtements pour
dormir. Edward et moi nous lavâmes les dents côte à côte. C'était étrange d'agir aussi
normalement quand nos vies étaient très loin de l'être. Edward ne portait qu'un bas de pyjama
et rien d'autre. Il était pieds et torse nu. C'était vraiment un merveilleux spectacle. Sa peau
était encore bronzée à cause de notre voyage aux Fidji. Une peau douce qui recouvrait son
corps si musclé et ferme. C'était vraiment une créature magnifique. Beau de l'extérieur. Mais
bien plus compliqué à l'intérieur.
Il rigola doucement tout en s'essuyant la bouche.
« Quoi ? » demandai-je. J'avais encore la bouche pleine de dentifrice.
« Parfois, je n'arrive pas à comprendre comment je me suis retrouvé ici. »
Je crachai et me rinçai la bouche pour faire disparaître la mousse à la menthe. «
Qu'est-ce que tu veux dire par ici ? »
Il prit ma main et me ramena contre lui. « Ici avec toi. » Il glissa une mèche de
cheveux derrière mon oreille. « Est-ce que tu sais combien de temps je t'ai attendue ? »
« Moi ? »
« Toi. » Il m'embrassa tendrement sur les lèvres. « Je commençais à me faire à l'idée
d'être seul. Je m'étais convaincu que c'était la vie que j'avais choisi. Mais en vérité, personne
d'autre que toi n'a jamais vraiment voulu de moi. »
Mon Edward brisé était de retour. Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander ce
que James avait pu lui dire. Son sentiment d'insécurité refaisait clairement surface.
« Tu n'auras plus jamais à être seul. Tu le sais, pas vrai ? » Je me collai à lui. J'aurais
voulu pouvoir me fondre en lui.
« Je l'espère. »
« Qu'est-ce que James a dit ? » demandai-je. Je levai la tête pour le voir.
Il expira durement. « Il voulait très clairement me voir seul. »
« Qu'est-ce qu'il a dit ? »
« Allons au lit pour parler. » répondit-il en m'entraînant vers la chambre.
Edward me tint contre lui sous les couvertures, laissant ma tête reposée sur son torse.
« Il m'a dit que tu étais trop bien pour moi. » commença-t-il en me serrant un peu plus
fort. « Je lui ai répondu que j'en avais conscience. »
« C'est faux. »
« C'est la vérité. Ne discute pas avec moi. »
Autoritaire, autoritaire, autoritaire.
Je levai la tête et la posai sur mon oreiller pour pouvoir le voir. « Qu'est-ce qu'il a dit
d'autre ? »
Edward fixait le plafond. « Il a dit qu'il allait faire en sorte que je ne puisse plus t'avoir
avec moi. »
« Est-ce qu'il a précisé comment il allait faire ça vu que ça ne dépend pas de lui ? »
« Il n'a pas été très précis. » Il passa sa main dans ses cheveux.
« Qu'est-ce que tu lui as répondu ? »
« Eh bien, j'ai essayé d'avoir l'air convaincant quand je lui ai dit qu'il ne pourrait
jamais t'approcher mais ça m'a fait pensé à la facilité avec laquelle il est arrivé jusqu'à toi la
semaine dernière. »
Je fermai les yeux, agacée par moi-même d'avoir permis à James de trouver une faille
dans la sécurité d'Edward. J'ouvris à nouveau les paupières et tombai sur Edward qui s'était
tourné pour me regarder. Nous étions nez à nez.
« Mais ça n'arrivera pas. Tu lui as dit ? »
Sa main caressa sa joue. « Vaut mieux pas. »
« Je te le promets. » lui assurai-je.
Il m'embrassa délicatement. « Si j'avais un... »
« Arrête. » grognai-je. Il était temps que sa phrase sur les niquels subissent le même
sort que celle sur les terrains minés. « Liam et moi allons devenir super potes. On sera comme
Tyler et toi en un rien de temps. »
Edward me fit un sourire en coin. « Tyler m'apprécie. Mais toi, tu agaces sérieusement
Liam. »
Je lui lançai un regard moqueur. « Eh bien, je l'agace peut-être mais tu lui fous les
jetons. Il fera tout ce que tu lui diras. »
« Il a intérêt. » rétorqua-il sérieusement. Il inspira profondément et continua à caresser
ma joue. J'aimais quand il était si tendre. « Emmett m'a demandé de devenir ton garde du
corps ce soir. Il pense qu'il est fait pour ce métier et dieu seul sait que Rosalie cherche les
problèmes à coucher avec un employé. Je vous vois bien Emmett et toi devenir meilleurs
potes. »
Quelque chose me disait qu'au goût d'Edward, j'avais bien trop d'amis garçons.
« Emmett est costaud mais il est trop gentil. Il me laisserait le manipuler. Je n'aime
peut-être pas que Liam refuse de m'écouter mais je sais que tout ce qui compte pour lui, c'est
ma sécurité. C'est sans doute mieux que s'il m'appréciait. »
Edward sembla surpris. Il secoua la tête. « James avait tort à propos d'une chose. Tu es
loin d'être naïve. Tu m'épates avec ta capacité à être aussi rationnelle. »
« Eh bien, il faut bien que l'un de nous deux le soit. Et on sait tous les deux que ce
n'est pas ton fort. » le taquinai-je en l'embrassant sur le front.
Edward me repoussa sur le dos et grimpa sur moi. Le poids de son corps sur le mien
était très agréable. J'avais envie qu'il me recouvre tout le temps, que je sois entourée par son
odeur et sa chaleur. Il détournait mon attention, à moins qu'il faisait ça pour lui même.
« Je perds toute rationalité quand il s'agit de toi. Je devins très émotif. » Il fit courir
son doigt sur ma mâchoire. « J'avais envie de me jeter par dessus la table pour l'étrangler.
J'avais envie de voir la vie quitter son corps. »
M'excitant pendant une seconde avant de me terrifier celle d'après et tout ça sans
prévenir. C'était ce qu'il faisait de mieux.
Je caressai sa tête. Ses cheveux étaient doux. Ils avaient finalement repoussé sur les
côtés.
« Ne le laisse pas alimenter la noirceur en toi. S'il te plaît. »
Il détourna le regard une demi-seconde avant de me fixer à nouveau avec intensité.
Même dans l'obscurité de notre chambre, je pouvais voir que ses yeux avaient pris une teinte
jade plus foncée.
« J'essaye. C'est tellement dur. »
« Je sais, mais je ne veux pas te perdre. Ne le laisse pas t'éloigner de moi. » Je
connaissais la vérité. Il y avait un mauvais garçon en lui. S'il prenait le dessus, nous n'allions
peut-être pas survivre. J'allais m'accrocher au bon garçon de toutes mes forces.
« J'essaye, Isabella. » répéta-t-il sincèrement.
C'était suffisant pour le moment. C'était tout ce qu'il avait à donner. Au moins, il ne
faisait pas de promesses qu'il ne pouvait pas tenir. Pas comme moi lorsque je lui promettais
que tout irait bien. J'aurais dû savoir qu'il ne fallait pas promettre quelque chose que je ne
contrôlais pas.
« Est-ce qu'il a dit autre chose que je devrais savoir ? »
Edward déposa un baiser sur ma joue et cacha son visage dans mon cou. « Il a prévu
de me voir mourir seul. »
Je le serrai de toutes mes forces. Mes doigts se perdirent dans ses cheveux.
« Pas si j'ai mon mot à dire. » murmurai-je dans l'obscurité.
Je dois avouer que les lemons de ce chapitre font partis de mes préférés de toute
l'histoire de FF... Je me demande ce que Sigmund aurait à dire sur moi ^^
Je ne sais pas vous, mais je trouve Edward légèrement agaçant dans ce chapitre... Mon
esprit rebelle et moi ne pourrions pas supporter son côté autoritaire. On voit que ça part d'une
bonne intention mais la soumission, c'est pas mon truc... c'est d'ailleurs pour ça que j'adore le
coup de la petite robe noire de Bella ! Belle vengeance, non ? XD
Je n'ai plus rien à ajouter votre honneur... J'essayerais de poster la suite dans des délais
plus raisonnables, promis ^^ Comme toujours, votre avis m'intéresse alors si vous avez le
temps et que ça vous dit, n'hésitez pas à laisser un commentaire après le bip sonore... Edward
vous rappellera... ou pas XD
Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 18*: Chapitre 16

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Voici un chapitre qui risque de vous surprendre mais en bien, hum ! ^^ C'est un
moment un peu inattendu entre deux personnages et je pense que ça devrais vous plaire.
Spéciale dédicace à toutes les filles qui ont déjà vécu avec un homme... Je pense que le
comportement d'Edward devrait vous rappeler quelque chose XD
Pour répondre à une question qui a été posée plusieurs fois, personnellement (et ça
n'engage que moi) je ne pense pas qu'il y ait tant de lien que ça avec MoTU... C'est vrai quand
on y pense, à part le fait qu'Edward est milliardaire et très protecteur, je pense que la
comparaison s'arrête là... Il n'y aura jamais de scènes BDSM ou autres... On est sur FF alors
forcément, on retrouve parfois les mêmes idées mais... je ne sais pas... pour moi, c'est
complètement différent ^^ J'adore les deux histoires (je me suis même achetée les livres de
50Shades *love*) mais je ne pense pas qu'il faut les comparer... Ma réponse est bien nulle, je
sais ^^ mais j'espère que vous arrivez un peu à voir où je veux en venir :)
Pour parer au plus vite, je n'ai pas répondu aux messages (et ça n'est plus une surprise
en ce moment) *va se cacher* J'en suis désolée et je vous remercie d'autant plus de laisser des
commentaires à une mauvaise répondeuse (oui, ce mot existe... bon, d'accord, il existe dans
mon dictionnaire ^^) comme moi ! Merci pour tout !
Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en alertes/favoris !
Soirée entre filles en perspective !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 16
Vendredi 1er Octobre, Midi
Emmett était un mec génial. J'adorais ses fossettes et ses blagues un peu bêtes. Il me
faisait rire et il était toujours de bonne humeur. Je l'aimais beaucoup. Je l'aimais simplement
beaucoup trop pour soutenir son envie de travailler dans l'équipe de sécurité d'Edward.
Néanmoins, il se vendait bien tout seul.
« Je suis ceinture noire de karaté. J'ai aussi fait du MMA. Je ne fais pas de compétition
mais je fais tout le temps des combats. Je peux blesser quelqu'un avec seulement mes mains,
je vous le jure. »
« Dans quel club est-ce que vous allez ? » demanda Edward comme s'il envisageait
réellement de dire oui à ses bêtises.
« Tu as déjà un travail, Em. Un travail pour lequel tu n'as besoin de faire du mal aux
gens. » l'interrompis-je.
« Je ne fais ça que pour joindre les deux bouts. Tu crois que je veux rester serveur
toute ma vie ? »
« C'est un travail sympa et sûr. » lui rappelai-je.
« La sécurité c'est dépassé, Bells. » rétorqua-il d'un air bravache.
Edward était agacé que sa question ait été ignorée. « Quel club de sport ? » répéta-t-il.
Emmett sourit, heureux qu'Edward soit toujours intéressé. « Ivan sur la 8ème. »
Edward hocha la tête comme s'il savait exactement ce que c'était et où c'était. Je
secouai la tête, lui faisant savoir que je ne pensais pas que c'était pas une bonne idée.
Emmett posa sa main sur mon épaule. « Personne n'approcherait de Bella si j'étais sûr
elle. »
Edward plissa les yeux, lui lançant un regard mauvais. Emmett retira sa main aussi
vite que la musique. Je regardai Alec qui était assis en face de moi. Comme moi, il ne retint
pas son rire. Emmett ''sur moi'' pouvait être intéressant.
Emmett fit marche à arrière. « Je veux dire, personne ne l'approchera. Vous savez,
pendant que je la protège. Pas sur elle. Pourquoi est-ce que je serais sur elle ? Je ne la
toucherais pas. Promis. »
« Je vais y penser pendant que vous allez nous chercher une bouteille de vin. Vous
avez un Rusden Shiraz, n'est ce pas ? » demanda Edward en scannant la carte des vins.
« Nous en avons deux ou trois il me semble. » Emmett essaya de regarder par dessus
l'épaule d'Edward.
« Amenez moi la bouteille la plus cher que vous avez. » ordonna Edward en rendant la
carte à Emmett.
Ce dernier la prit et sortit avant que je puisse lui demander de m'amener un peu d'eau
pétillante. J'avais mal au ventre et cette discussion de travail entre Emmett et Edward ne
m'aidait pas.
« C'est une mauvaise idée. » me plaignis-je. « Je te l'ai déjà dit, il est trop gentil. Si tu
l'engages pour me protéger, je pourrai faire ce que je veux à chaque fois. Et c'est pas ce que tu
veux, j'en suis sûre. »
Edward n'était pas très content de mon raisonnement. « Pourquoi est-ce que tu sembles
si clairement comprendre à quel point ce que je dis est important mais tu trouves toujours un
moyen de me défier ? »
« Parce que je suis difficile, bornée et trop indépendante. » J'aurais pu continuer la
liste indéfiniment mais je me contentai de ces trois là. « Ça vient aussi du fait que tu as
tendance à être trop dominateur et trop protecteur. »
« C'est impossible d'être trop protecteur. Je ne pourrais jamais suffisamment te
protéger. » répondit-il d'un air sévère. « Emmett est très grand et visiblement fort. Il est
intelligent et très motivé. Il tient à toi alors il a un intérêt particulier. Je pense aussi que tu es
trop sûre de toi. Il te défierait plus que tu ne le penses. »
« C'est mon ami. Ça ne t'inquiète pas un peu ? »
« Ton inquiétude est adorable mais c'est malvenu. Tu devrais t'inquiéter pour toi. Pas
pour Emmett. »
Je n'allais pas gagner cette dispute alors je jetai l'éponge. J'avais atrocement mal au
ventre. Quand j'étais à l'école, je pensais que j'avais seulement faim mais maintenant, j'étais
sûre de ne pas pouvoir manger.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? » demanda Edward alors que je faisais la grimace.
« Je ne sais pas si je vais pouvoir manger. »
Il soupira et roula des yeux. « Je ne l'ai même pas encore engagé. »
« Ce n'est pas à propos d'Emmett. Je me sens mal. Je me sentais déjà mal avant
d'arriver ici. »
« Vous avez l'air un peu pale. » commenta Alec.
Emmett revint avec notre vin. Edward commanda de l'eau pétillante pour moi et
demanda un peu de pain mais le déjeuner fut une catastrophe. À peine avais-je mangé un
morceau de pain, qu'il remontait par le mauvais côté. J'atteignis difficilement les toilettes.
Tyler semblait sincèrement inquiet lorsque je sortis.
Edward me fit directement raccompagné à la maison. Liam me conduisit et fut
absolument horrifié lorsque je vomis dans le récipient en plastique qu'Emmett m'avait donnée
pour le trajet du retour.
Je passai le reste de l'après-midi, blottie sur le sol en marbre de la salle de bain
principale. Charlotte était une bénédiction. Elle me tressa les cheveux pour ne pas qu'ils soient
sur mon visage. Elle s'assura que je buvais un peu d'eau et elle me frotta le dos alors que je
vomissais de la bile dans les toilettes.
Au alentour de dix-huit heures, j'avais passé le pire. Je me mis au lit après m'être
rincée la bouche pour la dernière fois. Je dérivai dans le sommeil et sombrai pendant environ
une heure. Edward rentra et s'assit à côté de moi sur le lit.
« Hey ma puce. » Il dégagea une mèche de cheveux de mon visage puis prit ma
température en posant le dos de sa main sur mon front. « Char m'a dit que tu n'as pas passé un
bon après-midi. »
« Pas du tout agréable. J'espère pour toi que tu ne vas pas te choper ça. Ça va te faire
réfléchir à toute cette situation de collocation. »
Il sourit mais ne rit pas. « Je peux toujours te forcer à rester ici pendant que je loge à
l'appartement. Ou... » Il leva le doigt comme si une idée lui était soudainement venue. « … Je
pourrais t'installer dans la maison d'ami. C'est vraiment génial d'être horriblement riche. Ça
permet d'avoir plusieurs options pour ta quarantaine. »
« Ha ha. » fis-je sans humour. Mes paupières se firent trop lourdes pour que j'arrive à
les garder ouvertes.
Edward continua à me caresser la tête. « Je suis désolé que tu sois malade. Je peux
t'apporter quelque chose ? »
Je secouai la tête, heureuse de l'avoir auprès de moi. Je ne pus pas m'empêcher de me
demander si Edward avait déjà pris soin de quelqu'un qui était malade. Il resta avec moi
jusqu'à ce que je me rendorme, passant la main dans mes cheveux et fredonnant une chanson
douce.
Mes crampes revinrent et me réveillèrent plus tard cette nuit là. Je compris qu'il était
tard à cause de l'obscurité de la pièce quand j'ouvris les yeux. Edward dormait profondément
de son côté du lit. Habituellement, lorsque nous dormions, Edward aimait se coller à moi,
passant un bras par dessus mon corps. Sa main était souvent posée sur mon sein. Il me pelotait
carrément pendant mon sommeil. Mais cette nuit-là, il dormait aussi loin que possible de moi.
C'était plutôt drôle. Apparemment il n'avait vraiment pas envie d'attraper ce que j'avais.
Quelque chose me disait qu'Edward ne supportait pas bien d'être malade.
Je me rendis discrètement à la salle de bain et vidai ce que mon estomac avait fabriqué
par lui-même, vu que je n'avais rien avalé. Je me sentis mieux après. Je décidai qu'il fallait
que je mange des crackers ou quelque chose. J'entrai dans la cuisine et regardai dans le garde-
manger. Je pris des biscuits secs et en grignotai deux ou trois, espérant qu'ils n'allaient pas
ressortir. Je pris une bouteille d'eau dans le frigo et retournai dans le couloir. Je me dirigeai
vers l'escalier et remarquai que les lumières étaient allumées dans la salle de jeu. Je me
demandais qui pouvait bien être là vu qu'Edward dormait à l'étage. Alors que je me
rapprochais, j'entendais des bruits de coups de feu et des hélicoptères. Quelqu'un jouait à un
jeu vidéo à deux heures du matin.
J'ouvris la porte et tombai sur Tyler. Debout devant le grand écran plat, il jouait à Call
of Duty. Je connaissais ce jeu parce que j'avais regardé Jasper jouer plus de fois que je voulais
bien l'admettre.
« Je croyais que vous étiez malade. Vous ne devriez pas être au lit ? » me demanda-t-il
sans quitter son jeu des yeux. Je n'arrivais pas à comprendre comment il savait que c'était moi.
Les yeux qu'il avait à l'arrière de la tête le rendaient meilleurs dans ce qu'il faisait. C'était pour
ça qu'il était le garde du corps d'Edward.
« J'avais besoin de crackers et d'eau. » répondis-je en entrant dans la pièce. « Qu'est-ce
vous faites debout si tard ? Vous ne devriez pas être au lit ? »
« Les seuls moments où je peux jouer, c'est quand le boss est au lit. J'en profite quand
je peux. »
Je m'assis sur le canapé et glissai mes jambes sous moi. Je l'observai jouer pendant
quelques minutes.
« Vous savez, il y a un moyen de tricher qui vous permet d'avoir accès à tous les intel.
»
Tyler tourna suffisamment la tête pour pouvoir me regarder. « Vous connaissez des
codes de triche pour CoD ? »
« Quoi ? Je n'ai pas l'air d'être le genre de femmes qui s'y connaît à ça ? » demandai-je
comme si j'étais vexée par sa question.
Tyler rigola. « J'ai appris il y a bien longtemps à ne pas juger un livre par sa
couverture, Mlle Swan. »
« Ça vous tuerait de m'appeler Bella ? Je passe toute ma journée avec des gamins qui
me servent du Mlle Swan à volonté et je ne peux même pas me faire appeler par mon prénom
chez moi ? Charlotte m'appelle Bella. »
« Charlotte dépasse les limites alors que je choisis de ne pas le faire. » rétorqua-il en
me lançant un autre regard par dessus son épaule très musclée.
« Vraiment ? M'appeler par mon prénom serait dépasser les limites avec Edward ?
C'est vraiment ridicule. »
« Merde ! » cria Tyler en réponse lorsqu'on lui tira dessus dans le jeu. Il était en train
de se faire massivement attaqué.
« Battez en retraite. » suggérai-je. « Vous devez récupérer le lance-missile pour
dépasser ce niveau. »
« Eh bien, Mlle Swan, vous semblez penser que vous pouvez mieux faire qu'un mec
qui a vraiment fait la guerre. Tenez. » dit-il en me tendant la manette.
Je me levai et me positionnai en appuie sur mes jambes. Je pris la manette et
commençai à jouer. Je battis en retraite et trouvai l'arme que j'avais vu Jasper récupérer un
million de fois auparavant. Je tuai quelques méchants et terminai le niveau. Quand le petit
film commença, je rendis la manette à Tyler. Il leva les mains comme si je lui tendais des
déchets toxiques.
« Je ne veux pas de vos microbes. » se moqua-t-il. « Mais bien joué. » Il prit une autre
manette et l'activa.
« Vous devriez me voir avec un vrai pistolet. » me vantai-je.
« Vous savez tirer ? Avec des vraies armes ? » me demanda-il, les mains sur les
hanches.
Je pris ma bouteille d'eau. « Eh bien, je croyais que vous ne jugiez pas un livre par sa
couverture ? »
Il haussa les épaules et me fit un sourire honteux.
« Mon père est flic et il chasse. » expliquai-je. « La première règle quand vous vivez
dans une maison où il y a une arme, c'est de ne jamais y toucher. La deuxième, c'est que vous
devez savoir vous en servir correctement au cas où vous avez besoin d'y toucher. Il m'a appris
à tirer et m'a emmenée chasser avec lui quand il a décidé que j'étais assez grande pour ça. La
première fois que j'y suis allée avec lui, j'ai tué sur un cerf. Il a été complètement étonné. Je
crois que j'avais treize ans. Il en a fait toute une histoire. J'ai accepté les félicitations et les
tapes dans le dos de tout le monde. J'ai fait semblant d'être fière. Puis j'ai pleuré jusqu'à
l'épuisement cette nuit-là. Je me disais qu'il y avait quelque part dans les bois, une famille de
biches qui attendait que le papa rentre mais leur papa n'est jamais rentré parce que je l'ai tué.
Je crois que mon père m'a entendu pleurer parce qu'après ça, il m'a fait tirer sur des cibles. Je
suis plutôt douée avec un fusil mais je suis mortelle avec un 45. »
Tyler me fixa sans le croire. « Vous êtes sérieuse ? »
« Je parie que vous allez commencer à m'appeler Bella maintenant, pas vrai ? » Je
jouai des sourcils.
Il partit d'un rire tonitruant. J'étais sûre de ne jamais avoir entendu Tyler rire aussi
librement.
« Je crois que je devrais redéfinir de qui je devrais avoir le plus peur. »
« On passe un marché. Vous pouvez m'appeler Mlle Swan quand Edward est dans le
coin mais quand on est que tous les deux, vous m'appelez Bella. »
Il plissa les yeux, réfléchissant à ma proposition. « Marché conclu. » accepta-t-il en
hochant la tête. « Bella. »
J'avais l'impression d'avoir gagné au loto juste avec cette concession. Je l'observai
jouer un peu plus longtemps. Il acceptait de suivre mes conseils de temps en temps. Nous
parlâmes de l'époque où il était militaire. Vu que c'était lui qui avait abordé le sujet en disant
qu'il avait fait la guerre, je me disais que c'était un sujet que je pouvais amener sur le tapis
sans problème. Tyler faisait parti de la 26ème Unité de Marine Expéditionnaire. C'était la
première force américaine qui s'était rendu en Afghanistan après le 11 septembre. Tyler et son
unité avaient aidé à s'emparer de Camp Rhino. Ça avait été en gros le début de la guerre au
sol. Ils s'étaient aussi emparés de l'aéroport et avaient construit un complexe qui détenaient
près de cinq cents terroristes talibans et d'Al Qaïda.
Tyler était on ne peut plus vrai. Il avait combattu les terroristes et était major plutôt
bien gradé ou un truc dans le genre. Les choses qu'il avait vu m'auraient sans doute donnée
des cauchemars pour le reste de ma vie. Je comprenais bien pourquoi Edward lui confiait ainsi
sa vie.
« Alors, comment est-ce que vous êtes passé de soldat qui se bat pour son pays à garde
du corps de milliardaire ? » demandai-je en étirant mes jambes sur le canapé.
« C'était l'idée de Liam de se lancer dans la sécurité privée. On a fait l'Afghanistan
ensemble. On a tous les deux vu des choses qu'on préférerait oublier. Ma mère est tombée
malade. » Il haussa les épaules dans une tentative d'avoir l'air plus détaché. « Mon travail paye
bien mieux que ce que le gouvernement me donnait. »
« Est-ce que votre mère va mieux ? »
« Elle vit à Atlanta, près de chez ma sœur. Elle a Alzheimer, alors ça ne peut pas aller
mieux, vous voyez ? » Il me regarda et je hochai la tête. « Elle est dans une des meilleurs
maisons de santé de la planète. C'est une bonne chose. Je n'aurais jamais pu lui payer ce luxe
si Mr Masen ne m'avait pas aidé. Il a demandé à son oncle de me trouver une place. Il m'a
même proposé de payer pour elle mais je n'aimais pas l'idée de lui devoir encore plus que ce
que je lui devais déjà. Il me paye tellement bien que je ne sais pas quoi faire avec tout ça,
alors j'en profite pour qu'elle reste là bas. Ma sœur doit s'occuper de la partie la plus difficile.
Je n'ai qu'à envoyer des chèques. »
Tyler et Edward me parurent soudainement semblables. Ils étaient tous deux des
hommes forts et fiers avec un faible pour leur mère. Ils avaient dû mal à exprimer leurs
émotions et donner de l'argent était plus facile que gérer le côté émotionnel des choses pour
eux. Je me demandais si l'expérience de Tyler au Moyen Orient l'avait affecté autant
qu'Edward avec son passé.
Je fus surprise de voir à quel point Tyler me parla tout en jouant. C'était peut-être
parce que le jeu le distrayait et que ses défenses étaient baissées. Il allait falloir que j'essaye ça
avec Edward. Black Ops sortait le mois prochain ou autre. J'allais pouvoir m'asseoir et le
regarder jouer tout en apprenant ses secrets.
« Alors, Liam et vous vous connaissiez avant de travailler pour Edward. C'est
intéressant. »
« Pourquoi est-ce que c'est intéressant ? » Il me regarda par dessus son épaule d'un air
surpris.
« Je ne sais pas. C'est juste intéressant d'en savoir plus sur vous, de savoir que vous
avez une relation en dehors de votre travail pour Edward. Dites m'en plus sur Liam. Il ne parle
pas beaucoup. »
Tyler rigola. « Vous parlez comme si c'était le cas pour moi. »
« Eh bien, vous avez beaucoup parlé ce soir. »
Il fut pris par son jeu et ne me répondit pas tout de suite. Il termina une scène et se
tourna pour me regarder.
« Qu'est-ce que vous voulez savoir ? » me demanda-il avec hésitation.
Je souris, contente de voir qu'il acceptait de me donner quelque chose. « C'est quoi son
histoire ? »
« Je ne raconte pas la vie des autres. Soyez plus précise. »
« Je ne sais pas. Qu'est-ce qu'il aime ? C'est quoi son passe-temps préféré ? »
Tyler plissa le nez. « Pourquoi est-ce que vous voulez savoir une chose pareille ? »
« Parce qu'il me déteste. Peut-être que si je savais quoi lui dire, il m'apprécierait et me
répondrait. »
Tyler secoua la tête et rigola doucement. « Il ne vous déteste pas. »
« Oh il me déteste. Je sais quand quelqu'un me déteste. »
« Il ne vous déteste pas. Vous êtes... un défi. »
C'était tellement faux et frustrant. « En quoi je suis un défi ? Je vais au travail, je rentre
à la maison. »
« Vous compromettez la sécurité. Vous ignorez les ordres. Vous... »
« Excusez moi, je ne reçois pas d'ordres. Personne ne me donne d'ordres, alors je ne
peux pas ignorer les ordres. »
« C'est exactement ça le problème. » dit-il en hochant la tête.
« Alors je suis un défi parce qu'Edward n'arrive pas à me commander ? »
Tyler soupira de frustration. « Je n'aurais pas dû dire que vous ignorez les autres.
J'aurais dû dire que vous avez demandé à Liam d'ignorer les ordres. Il travaille pour Mr
Masen. Si Mr Masen dit sautez, la seule question qu'on a à lui poser, c'est de quelle hauteur.
Entant que garde du corps de Mr Masen, je n'ai pas de problème. Il me dit quoi faire. Je le
fais. Facile. Liam est votre garde du corps. Mr Masen lui dit quoi faire. Il essaye de le faire
mais parfois, vous ne voulez pas faire ce que Mr Masen veut que vous fassiez. Et ça ma chère,
c'est ce que j'appelle être un défi. »
« Mon garde du corps ne devrait pas faire ce que je dis ? Je ne devrais pas être la
patronne de mon garde du corps ? »
C'était peut-être ça mon problème avec la sécurité. Je n'avais aucun contrôle. La
sécurité devait me protéger partout où je décidais d'aller, pas me protéger quand Edward disait
que je pouvais y aller.
Tyler leva les mains. « Ce n'est pas à moi de répondre à cette question. Comme je vous
l'ai dit, je travail pour Mr Masen. Vous devez en parler avec lui. Je dirais juste que vous ne
vous êtes pas aidée en montant seule dans cet ascenseur. »
Je laissai tomber ma tête sur le dossier du canapé. Je n'allais jamais réussir à lui faire
oublier ça. « Je pensais que si James devait faire quelque chose, il l'aurait fait à la soirée. Je ne
pensais pas qu'il se serait pointer seulement pour me parler. »
« Peut-être que c'est pour ça que vous ne devriez pas commander votre garde du corps.
Vous avez eu de la chance que Hunter ne veuille que semer la discorde. »
« Semer la discorde ? »
Tyler mit son jeu en pause et vint s'asseoir à côté de moi. « Vous ne voyez vraiment
pas ce qu'il essaye de faire ? »
Je haussai les épaules. Je savais que James voulait qu'Edward meurt seul. C'était tout.
« Il essaye de faire en sorte que vous aillez peur de Mr Masen. Il veut que vous
envisagiez le pire ou du moins, il veut que vous imaginiez le pire. Ce qui m'inquiète, c'est que
sa prochaine action pourrait vraiment faire ressortir le pire de Mr Masen. Tout ce que Hunter
a fait jusqu'à présent a été fait dans le but que Mr Masen se sente hors de contrôle. Il a
tendance à... » Il s'arrêta pour choisir ses mots avec attention. « … prendre des mauvaises
décisions quand il perd le contrôle. Je pense que Hunter cherche à le pousser à faire quelque
chose qui vous effraiera pour de bon. »
James provoquait le côté sombre d'Edward. Il attirait son attention, l'appâtait. J'avais
peur de son côté sombre. Je ne pouvais pas vivre avec. James Hunter pariait sur ça.
« Qu'est-ce que vous pensez que je devrais faire ? Comment est-ce que j'empêche
Edward de perdre le contrôle ? »
Tyler frotta sa mâchoire avec le dos de ses énormes doigts. « J'en sais rien. Je ne suis
pas expert en relation amoureuse. » Il se leva et reprit sa partie. L'intimité de cette
conversation devenait un peu trop intense pour lui. « Tout ce que je sais, c'est que vous êtes
un défi pour Liam et un défi encore plus gros pour Mr Masen. »
« Qu'est-ce que ça veut dire ? » demandai-je en me tortillant sur place. Si quelqu'un
comprenait Edward, c'était bien Tyler.
« Il ne sait pas quoi faire de vous la moitié du temps. Il veut que vous soyez heureuse.
Il veut que vous soyez en sécurité. Il veut que vous fassiez ce qu'il veut. En même temps, je
crois qu'il aime bien que vous ne fassiez pas tout le temps ce qu'il dit. C'est foutrement
perturbant. »
C'était un euphémisme.
« Edward rend tout perturbant. » me plaignis-je en posant mes doigts sur mes tempes
pour faire disparaître mon mal de tête.
« Vous voulez une opinion franche ? » lança Tyler sans me regarder.
« Non, mentez moi. » marmonnai-je.
Il me lança un regard. « Bon, je dirais bien arrêtez vos conneries mais je sais qu'il est
dû genre a aimer vos commentaires. Moi ? Pas vraiment. »
« Désolée. Oui, s'il vous plaît, j'aimerais avoir votre opinion. » répondis-je
sincèrement.
« Votre sécurité est la chose la plus importante pour lui. C'est même plus important
que votre bonheur. Il préférerait vous avoir vivante et en colère que morte et heureuse. » Ses
paroles me firent frisonner. « Si vous pouviez respecter la sécurité que Mr Masen a mis en
place pour vous, je pense que ça aiderait beaucoup. Être avec vous aide pour le reste. Vous le
rendez plus heureux que je ne l'ai jamais cru possible. »
J'étais contente de savoir que Tyler pensait que j'étais bien pour Edward. J'allais devoir
réfléchir au reste. Edward et moi avions définitivement besoin de parler de la sécurité. Entre
Liam qui me détestait et la possibilité qu'Emmett vienne travailler pour nous, j'avais besoin de
réfléchir aux concessions que j'étais prête à faire. Mais quelque chose d'autre me gênait.
« Vous croyez que James va essayer de me tuer si son plan de me faire partir ne
marche pas ? »
Tyler me lança un regard plein de compassion. « Non. Je ne pense pas que vous êtes sa
cible. » Il venait d'améliorer un peu mon humeur mais il reprit la parole. « Je crois que son but
a toujours été de tuer Mr Masen. »
Cette idée ne m'aidait pas à me sentir mieux. Ça m'effrayait plus qu'autre chose. Mon
expression du me vendre.
« Mais, ce n'est pas à vous de vous inquiéter pour ça. C'est à moi et c'est mon travail
de faire en sorte que ça n'arrive pas. Mr Hunter ne touchera jamais Mr Masen. Vous avez ma
parole. »
C'était bien plus que ce à quoi je m'étais attendue en entrant dans cette pièce pour voir
qui était debout si tard. J'étais à nouveau épuisée et j'avais besoin de me coucher. Je me levai
et m'approchai de Tyler. Je passai mes bras autour de lui et le serrai aussi fort que possible.
« Merci Tyler. » dis-je, le visage blottie contre son énorme dos.
« Pas de problème, Bella. » répondit-il gentiment avant de revenir le gros dur qu'il
était vraiment. « Maintenant éloignez vous de moi avec vos microbes, s'il vous plaît. » Il leva
les bras, attendant que je le libère.
Je le relâchai et lui souhaitai bonne nuit. J'allai à l'étage. J'entendis Edward avant de le
voir. Il y avait de la lumière sous la porte de la salle de bain. Je l'ouvris et le trouvai à genoux
devant les toilettes.
« Oh bébé, je suis désolée. » dis-je en m'agenouillant à côté de lui.
Il était torse nu et son corps était recouvert d'une fine pellicule de sueur. Il prit du
papier toilette et s'essaya la bouche. Il était tellement pale.
« Va dire à Charlotte que je lui interdis de refaire du poulet à la florentine. »
J'essayai de retenir mon rire, heureusement je n'avais pas dîné. « Je lui ferai savoir
demain à la première heure. Promis. »
« Si c'est comme ça que tu te sentais cet après-midi, je suis encore plus désolé pour toi
qu'avant. »
« J'ai une bonne nouvelle. Tu n'as plus qu'à faire ça une vingtaine de fois avant de te
sentir mieux. » Je me sentais beaucoup mieux, j'étais simplement fatiguée.
Il s'allongea par terre et cacha son visage de ses mains. « Génial. Merci pour l'info. »
grogna-t-il.
« Je suis toujours là pour aider. »
« Mais c'est faux. T'étais passée où ? Je n'aime pas me réveiller seul. » Il était malade
et pourtant si mignon.
« Je suis descendue me chercher des crackers. » commençai-je.
Edward se redressa brusquement et vomit à nouveau. Mon estomac gronda. Peut-être
que prendre soin de lui était une mauvaise idée.
« Ne parle pas de nourriture. »
« Désolée. » dis-je avec bienveillance. Je ne savais que trop bien ce qu'il traversait. «
Est-ce que je peux faire quelque chose ? »
« Ne ramène plus jamais de virus sous notre toit. » rétorqua-il avec une pointe
d'humour dans la voix. J'adorais ça quand il disait notre toit. Mais il n'était pas un malade
facile. Le week-end allait être long.
« Eh bien, peut-être que si tu ne fourrais pas ta langue dans ma gorge et que tu me
laissais un peu d'espace de temps en temps, tu n'aurais pas récupérer tous mes microbes. »
Il eut un nouveau le haut le cœur. Il cracha dans les toilettes et s'essuya la bouche. «
Bon sang, Isabella, s'il te plaît, ne parle pas de fourrer sa langue quelque part, maintenant. »
Il avait raison, c'était une vision qui ne me plaisait pas à moi non plus.
« Je crois que je vais mourir. Je sais que je vais mourir. » gémit-il en enroulant ses
bras autour de son ventre. Il s'allongea sur le dos.
Je le contournai et m'assis les jambes croisées devant moi. Je posai sa tête sur mes
genoux et passai mes doigts dans ses cheveux, me rappelant à quel point ça avait été
réconfortant quand il me l'avait fait un peu plus tôt.
« Tu ne vas pas mourir. Je ne laisserai pas ça arriver. Je te le promets. » Ces paroles
me serrèrent la poitrine. Est-ce qu'Edward savait combien de personnes faisaient en sorte de le
garder en vie ?
« Est-ce que tu es en train de me dire ça parce que tu ne veux pas te sentir coupable, vu
que tout ça, c'est ta faute ? »
Un rire m'échappa et je soufflai par le nez. « Je dis ça parce que je t'aime, crétin. »
« Tu ne peux pas me traiter de crétin quand je suis malade. » Il ouvrit un œil pour me
regarder.
« Très bien, je t'aime mon malade. »
Il ferma à nouveau les yeux. « Je suis content. » Il resta silencieux pendant un moment
avant de reprendre la parole. « Même si c'est à cause de ton affection pour moi que je dois
endurer une telle douleur. »
Je souris et secouai la tête. Certaines choses n'allaient jamais changer. Il allait toujours
rester un connard grincheux. Mais j'avais l'impression de pouvoir gérer ça. Ce n'était pas
vraiment l'obscurité. Il fallait que je garde cette partie de lui loin de notre vie. Cette nuit-là, je
priai pour y arriver.
*Lève les yeux au ciel* Les mecs sont tous les mêmes... Soit ils pensent qu'ils vont
mourir, soit ils refusent de se laisser soigner... On a de la chance d'être plus robuste nous les
filles ^^ D'ailleurs, avant que quelqu'un ne me le demande, Bella n'est pas enceinte, elle était
juste malade ;)
J'aime particulièrement ce petit moment entre Bella et Tyler :) C'est un personnage
important de l'histoire et c'est agréable de les voir se rapprocher je trouve.
Hmm... J'espère en tout cas que ça vous a plu ! Comme toujours, si le coeur vous en
dit, laissez un commentaire ! Prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 19*: Chapitre 17

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Après vous avoir fait attendre légèrement trop longtemps (^^), je suis de retour avec
un nouveau chapitre sur cette histoire ! Je suis maintenant officiellement en vacances et libre
de tout mouvement alors j'espère poster plus régulièrement (que ça soit ici ou ailleurs). Je sais
que l'attente n'est pas toujours cool et j'en suis désolée mais j'ai pas toujours le choix et
parfois, Cicéron doit être ma priorité XD
On commence à se rapprocher de la fin de cette histoire (même s'il y a une suite que je
posterai dès qu'on en sera à l'épilogue ;)) et on peut dire qu'on est à un tournant... Je ne vous
en dit pas plus !
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Je vénère chacun de vos mots ;) Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à
mettre cette histoire en alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 17
Vendredi 8 Octobre, Midi
Je passais une mauvaise journée. Jane la Chieuse avait été particulièrement garce ce
matin pendant notre réunion du personnel et ça avait donné le ton à toute ma journée. Elle
était tellement impolie que j'envisageais même d'aller en parler à Aro. Néanmoins, je ne
décidai de ne pas le faire. Vu que je n'étais personne et que je ne travaillais qu'à mi-temps, je
ne voulais pas donner l'impression que j'étais incapable de m'en sortir sans le directeur de mon
département. Il fallait que je me débrouille bien cette année si je voulais qu'ils m'engagent à
plein temps. J'adorais University Prep. Les gamins étaient géniaux et à part Jane, les
professeurs étaient très sympas. Ben Cheney était l'un des plus gentils. Lui et moi
supervisions la cafétéria ensemble deux jours par semaine. En fait, je lui avais présenté
Angela de l'Eclipse et ils avaient bien accroché. J'étais une super marieuse. Peut-être que
c'était ça le problème de Jane, elle avait besoin de se faire sauter.
J'arrivai à l'Eclipse à l'heure du déjeuner, Liam sur les talons. Nous n'étions toujours
pas amis mais j'avais suivi le conseil de Tyler et je n'avais pas défié les décisions de sécurité
d'Edward cette semaine. Liam avait l'air un peu plus détendu.
Angela était tout sourire. Elle me guida jusqu'à la salle et je n'avais aucune idée de qui
allait nous servir puisqu'Emmett s'était trouvé un nouveau travail. J'avais été surprise jeudi en
me rendant à l'école de tomber sur Emmett à l'entrée. Apparemment, il s'était fait engagé par
l'école pour maintenir la sécurité.
Emmett travaillait là bas mais je savais bien qu'il n'avait pas eu ce poste sans aide.
Pour moi, il était évident qu'il travaillait pour Edward. Je ne savais pas comment il avait fait
ça, mais décidai qu'être milliardaire devait lui permettre de trouver du travail à qui il voulait.
Heureusement, Emmett était stationné à l'entrée et pas devant ma classe. Personne ne pouvait
se douter qu'il était là pour garder un œil sur moi en particulier. J'essayais de ne pas
m'inquiéter de voir qu'Edward ressentait le besoin de me faire protéger en permanence, mais
c'était le cas.
Edward et Alec arrivèrent quelques minutes après moi. Il y avait un mec avec eux que
je ne reconnaissais pas. Il était jeune, il semblait avoir à peine plus de dix huit ans et il était
habillé d'une façon extrêmement décontracté. Il portait un t-shirt des Rolling Stones et un jean
noir. Il avait une tête de bébé et j'étais sûre qu'il n'avait même pas besoin de se raser. Ses
cheveux sombres, presque noirs étaient longs et avaient cet air huileux qui disait je-ne-les-ai-
pas-lavés-depuis-plusieurs-jours. Il portait un gros sac noir sur son épaule. Je me demandais
ce qu'il faisait avec mes deux compagnons de déjeuner si sérieux.
Je me levai pour les accueillir. Edward m'embrassa sur la joue et Alec me serra dans
ses bras.
« Isabella, voici Peter Forney. Peter, voici Isabella. » dit Edward en bougeant les
mains entre nous.
Peter eut un immense sourire et il ouvrit les bras comme s'il allait m'enlacer. « Isabella
Swan, on se rencontre enfin. »
« Ne la touche pas. » lança Edward en soufflant d'agacement. Il se plaça entre nous.
Peter avait une lueur espiègle dans les yeux. « Quoi ? Alec a le droit de l'enlacer mais
pas moi ? »
« On n'a pas déjà passer les règles en revue ce matin ? » demanda Edward en secouant
la tête. « C'est pour ça que tes seuls amis sont en ligne. »
Mon petit-ami agacé me guida jusqu'à la table et tira la chaise pour moi. J'étais perdue
et ça dut se voir sur mon visage.
« Peter est un... employé un peu spécial. » expliqua Edward. « Il faut qu'on discute de
certaines choses avec toi. »
« Aw, Masen, moi aussi je pense que tu es spécial. »
Peter s'assit à côté de moi après avoir posé son sac sur la chaise en face de lui. Je
n'avais jamais entendu aucun employé parler comme ça à Edward. Peter était très
certainement spécial. Edward plissa les yeux dans un geste d'avertissement mais Peter se
contenta de sourire. Il commença à sortir des trucs de son sac. C'était un ordinateur portable et
un téléphone portable.
« Peter est chargé de récolter des informations pour moi. Il est aussi ce que je pourrais
appeler mon gérant informatique. » continua Edward.
Peter passa les bras à l'arrière de sa chaise. « En gros, votre mec me donne beaucoup
d'argent pour faire les choses qui l'ont rendu légendaire mais qu'il ne peut plus faire parce qu'il
est dans la légalité maintenant. »
Je fronçai les sourcils, perdue. « Mon mec est légendaire ? » En voilà une bonne.
« Masen est une vraie légende ! Edward Masen est le plus grand hacker de tous les
temps. Ce gars était capable de pirater n'importe quel système informatique de cette planète.
Est-ce que vous êtes en train de me dire que vous ne savez pas ce qu'il est capable de faire
avec un ordinateur ? »
Je n'avais aucune idée de ce qu'Edward pouvait faire avec un ordinateur. Je savais ce
qu'il m'avait dit. Je savais qu'il avait eu des problèmes quand il était plus jeune parce qu'il
avait piraté le système informatique de son école. Mais légendaire ? Je n'avais absolument pas
conscience qu'il était légendaire chez les hackers.
« Tu peux pas la fermer ? » Edward commençait à être à bout de patience. « Elle n'a
pas besoin de savoir ça. Elle se sert d'un ordinateur pour lire ses mails et c'est tout. On peut se
concentrer sur les raisons de notre présence pour que je puisse déjeuner et retourner au travail

Peter était fascinant. Il ajoutait une toute nouvelle dimension à mon petit-ami qui avait
déjà multiples facettes.
« Mec, t'es toujours aussi râleur. » dit Peter en levant les mains dans un geste de
capitulation. « Qu'est-ce qu'on lui dit en premier ? »
« Commençons par le portable ? » soupira Edward.
« Très Bien. » Peter tapa dans ses mains et prit le téléphone sur la table. « Bon, je ne
sais pas quel genre de portable vous avez pour l'instant mais vous êtes maintenant l'heureuse
propriétaire d'un iPhone que j'ai un peu modifié. »
« Modifié ? » demandai-je en prenant le téléphone. Il me tardait de savoir pourquoi
j'avais besoin d'un nouveau portable.
Peter sourit. « Eh bien, tout d'abord, on a ajouté un logiciel de pistage. Comme ça, Mr
Masen peut savoir où vous vous trouvez en permanence. »
Je fermai les yeux pendant une seconde avant de tourner la tête vers Edward. Je
tombai sur son regard ambivalent.
« Tu me fais traquer ? »
« Traquer ? » Il eut l'air perdu.
« Pourquoi tu ne me fais pas carrément implanter une puce ? »
« Isabella. » soupira-t-il. Il roula des yeux. « … Je pourrais te pister avec ton portable
si je le voulais. Ça me permet de le faire sans briser aucune loi. Ne sois pas difficile. »
C'était nouveau pour moi. « Comment tu pourrais me pister avec mon portable ? »
Peter éclata de rire d'un air incrédule. « Sérieux ? »
Edward lui lança un regard mauvais de ses yeux émeraudes et Peter fit semblant de se
zipper les lèvres. Edward ramena son attention sur moi.
« Ta sécurité est ma première priorité. Il n'est pas question de pister qui que ce soit.
C'est juste une précaution au cas où il se passerait quelque chose. »
« Quelque chose comme quoi ? Qu'est-ce que James va me faire ? Me kidnapper ? »
lançai-je d'un air sarcastique.
« Il a utiliser le faire prendre mais kidnapper marche aussi. » intervint Peter.
Edward tapa violemment la table. Le bruit résonna dans toute la pièce. « Si tu n'arrives
pas à la fermer, je vais demander à Tyler de venir ici pour poser sa main sur ta putain de
bouche ! Compris ? »
Je me crispai mais n'oubliai pas le lapsus de Peter. Les paroles m'échappèrent. «
Quand est-ce qu'il a dit qu'il allait me prendre ? Tu ne m'as pas dit qu'il allait me prendre. Est-
ce qu'il a dit ça il y a deux semaines ? S'il a dit ça et que tu ne me l'as pas dit... »
Edward tirait sur ses cheveux. Il avait l'air extrêmement vexé. « Il ne m'a pas dit qu'il
allait te prendre. Je t'ai déjà dit ce qu'il avait dit au club. » Il posa ses coudes sur la table et
pressa le talon de ses mains sur ses yeux. « On a mis son portable sur écoute et on suit ses
mails... depuis un moment. »
Oh mon dieu. Ça ne pouvait pas être très légal.
« Alec, Peter, pourriez vous me laisser seule une minute avec Edward ? » Je repoussai
mes cheveux d'une main tremblante. « S'il vous plaît ? »
Alec et Peter hochèrent la tête avant de se lever, nous laissant, Edward et moi, régler
ça en privée.
« Tu ne m'as pas dit que tu avais piraté ses mails. »
Il roula des yeux. Son attitude commençait à m'agacer. J'en avais plus qu'assez qu'on
soit condescendant avec moi aujourd'hui.
« Je ne te dis pas certaines choses pour ton propre bien. J'ai la capacité de faire ça,
alors je le fais. Je n'ai jamais dit que je respectais les règles du jeu. James est un problème
depuis bien avant toi. Je le gère à ma façon. »
« Tu pourrais te faire arrêter, Edward. »
« Je ne vais pas me faire arrêter. » répondit-il d'un air condescendant. « Je ne fais rien.
Peter si et il est presque aussi bon que moi. Il sait se faufiler comme un fantôme. Ils ne
pourraient pas remonter jusqu'à lui même s'ils essayaient. »
Il était toujours si arrogant lorsque ça concernait des choses que je trouvais importante.
Malheureusement, la perspective qu'il soit incarcéré était le dernier de mes problèmes.
« Qu'est-ce qu'il a dit et à qui ? »
« Il est malin et a crypté ses affaires pendant un moment mais il a oublié que je sais
comment contourner ce genre de choses. Nous avons remarqué quelques trucs dans ses mails
et on a récemment commencé à tracer ses appels. James a dit à un de ses hommes que le Plan
B, c'est te prendre. »
« Le Plan B, c'est de me prendre ? C'est quoi le Plan A ? » criai-je.
Edward s'appuya contre le dossier de sa chaise. Je voyais bien la frustration dans ses
yeux. Il n'avait pas envie de m'en dire autant. Il essayait de me protéger de tout ça.
« On a fini par comprendre qu'il t'appelle ''L'Agneau''. Le Plan B, c'est de prendre
l'Agneau. Le Plan A semble être se débarrasser du ''Lion''. »
« Le Lion ? Toi ? » Ma gorge était soudainement sèche. Edward hocha la tête. « Et se
débarrasser de toi veut dire... »
« Son plan pathétique consiste à me tuer. Ça a toujours été le cas. » dit-il comme si
c'était trois fois rien. James était en train de monter un plan pour le tuer et il agissait comme si
James prévoyait de lui faire une blague. « Il n'a aucun moyen de me tuer, Isabella. Je te le
promets. »
Son réconfort n'apaisa pas mes inquiétudes. Je me sentais mal, pas de la même façon
que la semaine précédente mais j'avais tout de même envie de vomir. Tyler m'avait dit que
c'était le plan, mais ça se confirmait maintenant.
« Je ne comprends pas pourquoi la police ne s'occupe pas de ça. Tu sais que c'est lui
qui est derrière tout ça et pourtant, il est libre comme l'air et se prépare à attaquer à nouveau.
Je ne comprends pas. »
Edward prit ma main dans les siennes. « Le savoir et le prouver sont deux choses
légalement différentes. Je dois bien avouer qu'il est très doué pour dissimuler les traces. Je ne
peux pas aller à la police en disant que j'ai volé ses mails et enregistré ses appels avec un
logiciel illégal. »
« Et pour le fait qu'il me harcèle ? Je ne peux pas aller voir la police pour obtenir qu'il
soit arrêté s'il approche de moi ? »
« Il ne t'a pas directement menacée. Il t'a approchée en public et ne t'a pas menacée. Tu
dois bien admettre qu'au début, toutes ces rencontres vraiment fortuites, avaient l'air
innocentes. Les deux dernières fois, il n'a rien fait de plus que te dire qu'il avait peur pour ta
sécurité à cause de moi. La police te prendrait pour une folle si tu essayais d'obtenir une
injonction pour ça. Sans oublier que s'il essayait de te prendre, il ne le ferait pas en personne.
Il engagerait des gens pour le faire. »
Je récupérai ma main et me frottai le front. Ma journée ne faisait qu'empirer. Tout ce
que je voulais, c'était passer un déjeuner sympa en compagnie d'Edward et Alec. Et voilà que
j'apprenais que j'allais être pister au cas où je serais kidnappé par un homme capable de s'en
sortir même en ayant commis un meurtre.
Edward se leva et me tira de ma chaise. Il me serra de toutes ses forces. « James ne
nous touchera pas. Finissons en avec Peter et on pourra déjeuner. »
Alec et Peter nous rejoignirent. Peter était prêt à me montrer quelques trucs de sa
trouvaille qu'il avait ajouté pour ma protection. J'eus soudainement l'impression que je sortais
avec Bruce Wayne et que Peter était son homme à gadgets. J'appris que mon portable était le
seul moyen que j'avais de contacter Edward. Les mails qu'il envoyait étaient sécurisés et les
appels ne pouvaient être tracés par personne d'autre qu'Edward et Peter.
J'attendais qu'il m'annonce que ma voiture pouvait voler ou que j'allais devoir porter
un batarang à ma ceinture à partir de maintenant. Il me donna une nouvelle petit
télécommande sans clefs pour ma voiture. Cette dernière ne pouvait pas voler mais elle avait
un système de traçage et un bouton d'alerte à l'intérieur. Il y avait aussi un bouton d'alerte sur
la télécommande qui préviendrait tout de suite Edward, Liam et Tyler s'il y avait un problème.
Si j'appuyais deux fois sur le bouton d'alerte, ça immobiliserait la voiture. La télécommande
servait aussi à allumer l'alarme et on me conseilla de l'utiliser pour attirer l'attention si on s'en
prenait à Liam.
« D'accord, alors, disons que je me fais prendre mais que je n'ai pas tout ça sous la
main ou que je ne suis pas dans ma voiture. Alors quoi ? » demandai-je en repensant à mon
petit moment dans l'ascenseur avec Mr Hunter. Je n'avais ni mon portable, ni mes clefs à ce
moment là.
« Alors utilisez ça. » dit Peter en passant la main dans la poche avant de son sac. Il en
sortit ce qui semblait être un penny. « C'est l'idée de Masen. Je vais juste vous l'attacher à ce
bracelet. » Il me prit délicatement la main et toucha le bracelet que Jake m'avait offert à mon
anniversaire. Il attacha le penny. « Vous voilà traquée. »
Je ne dis rien et inspectai le penny de plus près. Edward Masen était foutrement
adorable et en même temps si étouffant.
« Ça me paraît juste d'être représenté moi aussi. »
Je croisai son regard. Il s'attendait à ce que je me mette en colère. Le penny signifiait
beaucoup mais je ne pouvais pas oublier à quoi il servait réellement.
« Je l'aime bien en fait, même si c'est pour me traquer. »
Il poussa un soupir de soulagement et un sourire ravi étira ses lèvres.
« C'est plus qu'un système de traçage. » intervint Peter. « Je l'ai modifié lui aussi. Il
peut ouvrir les grilles de la propriété. Vous avez juste à le passer devant le capteur. On a
retravaillé le système de la maison cette semaine. Lorsque vous entrez dans une pièce avec ce
penny, la lumière s'allume automatiquement. Si vous voulez de la musique, je peux charger
votre playlist de manière à ce que le logiciel passe vos chansons préférées là où vous êtes dans
la maison. On peut aussi régler la température des pièces à votre goût. On peut faire plein de
trucs super cool avec ça. J'ai essayé de faire en sorte que ça soit aussi sympa que pratique. »
Pratique n'était pas exactement le mot auquel je pensais.
« Et Edward ? Il n'en a pas un ? Comment est-ce que les lumières vont savoir qu'elles
doivent s'allumer pour lui ? » lançai-je d'un air taquin.
Edward sourit. « Oh, je suis moi aussi traqué. » Il passa la main dans sa poche et en
sortit sa liasse de billets. Il prit l'attache en platine et me la tendit. Au centre se trouvait le
nickel en argent.
Putain de merde.
« Et si on est tous les deux dans la même pièce ? Comment est-ce qu'il va choisir la
température ou quelle musique jouer ? » demandai-je même si je connaissais déjà la réponse.
« Il est réglé sur moi par défaut, Isabella. Toujours. » Comme tout ce qui se trouvait
dans mon monde.
Peter se leva pour partir une fois qu'il y eut fini de tout me montrer.
« Vous ne restez pas pour le déjeuner ? » lançai-je, surprise qu'il ne mange pas avec
nous.
« Non, j'ai... un régime très spécial. » répondit-il avec un petit sourire.
« Peter ne mange que dans des restaurants où l'on sert des frites. » ajouta Edward.
Peter éclata de rire et passa son sac sur son épaule. « Ça suffit Masen. T'as sans doute
jamais mis les pieds dans un McDonald's. Tu ne sais pas ce que tu rates. »
« Je ne dois pas rater grand chose. » ronchonna Edward. Je souris en me souvenant de
la façon dont il regardait le cheeseburger à la Fête d'Été. Edward avait des goûts très
particuliers.
Un serveur fut envoyé après le départ de Peter. Je ne connaissais pas bien Lin. C'était
l'Asiatique le plus grand que j'avais jamais vu. Il était mince et parlait doucement, l'opposé
complet d'Emmett. Lin était très sérieux et prit nos commandes. Pas de petites conversations.
Edward regardait quelque chose sur son Blackberry pendant qu'Alec et moi discutions de tout
et rien.
« Je ne pense pas que j'ai envie d'aller au dîner de ce soir. » annonça Edward,
interrompant notre conversation. Edward avait un dîner de prévu avec des membres du
conseil.
« Voudriez-vous que j'annule pour vous ? » demanda Alec en sortant son portable.
« Non, je dois régler certaines choses avec eux. » Edward se tut puis s'illumina. « D'un
autre côté, vous pourriez aussi bien vous en sortir que moi. Et si au lieu d'annuler, vous y
alliez à ma place ? »
Alec sembla surpris. « Vous voulez que je leur parle des indicateurs de performance ?
»
« Vous avez assisté à toutes les réunions avec les chefs d'équipe. Vous connaissez les
informations aussi bien que moi. »
Apparemment, c'était plutôt énorme qu'Edward laisse Alec aller seul à ce dîner.
« En général, vous préférez donner ce genre d'informations vous même. »
« Je n'ai pas besoin de tout contrôler. »
J'éclatai soudainement de rire. Dieu merci, je n'étais pas en train de manger ou boire
lorsqu'il avait dit ça. Je me serais étouffée ou j'aurais carrément craché sur la table. Alec ne
put retenir son sourire. Edward ne trouvait pas ça amusant. Il me lança un regard mauvais, me
défiant de dire quelque chose. Je choisis de me taire.
« Mais ils s'attendent à votre présence. Je ne sais pas comment ils vont réagir si c'est
moi qui me présente à eux. » dit Alec, attirant l'attention d'Edward.
« Gérer les choses avec vous ne devrait pas être différent de gérer les choses avec moi.
Vous êtes ma putain de main droite. Ils le savent. »
Alec hocha la tête et se redressa sur sa chaise. « Je serais ravie d'y aller. »
« Brady pourra vous conduire à Olympia si vous le souhaitez. Je n'aurai pas besoin de
lui ce soir. »
Je souris à Alec qui se sentait comme le roi du monde. Ce que j'aimais le plus chez
Edward, c'était qu'il faisait ça pour lui. Mon petit-ami autoritaire, dominateur, égocentrique
était capable de faire ça pour quelqu'un en abandonnant juste un peu de son pouvoir. J'espérais
qu'il le voyait lui aussi.
« Une comédie romantique avec des filles attirantes pour vous les mecs ou un film
d'action avec un acteur sexy pour nous les filles ? » demandai-je à Jasper au téléphone.
« Une comédie romantique mais seulement s'il y a de la nudité. »
« Est-ce que les fesses de Katerine Heigl comptent comme de la nudité ? »
« Pas de nichons pas d'accord. »
Jasper et moi étions presque revenus à la normal. Je n'étais pas sûre de savoir ce
qu'Alice lui avait fait mais il ne m'avait pas embêtée à propos d'Edward de la semaine. Alice
et lui venaient à la maison pour regarder un film et manger de la pizza. C'était Jasper qui
l'avait suggéré. Retrouver mon ami compensait pour toutes les merdes qui se passaient dans
ma vie.
Nous nous mîmes d'accord sur un film et je raccrochai pour passer à la caisse. Liam se
tenait à côté de moi, dos à la caisse de manière à regarder les personnes qui entraient et
sortaient. J'étais sûre que ça n'avait pas du tout l'air louche.
La fille derrière le comptoir scanna ma carte de location, me regarda, scanna le film,
me regarda, m'annonça le prix et continua à me regarder. Elle prit mon argent et
soudainement, une ampoule s'alluma au dessus de sa tête.
« Je vous ai déjà vue. »
En temps normal, c'était Jasper qui allait chercher les films mais j'étais déjà venue
dans ce vidéoclub auparavant. Liam réagit avant que je dise quoi que ce soit. Il se tourna et
lança un regard menaçant à la pauvre fille.
Elle recula en réponse à la réaction excessive de Liam. « Vous êtes cette fille. Celle
qui sort avec Edward Masen. »
« Comment vous savez ça ? » demandai-je en posant ma main sur l'avant bras de
Liam. J'espérais qu'il se détendrait. Je ne pensais pas que James avait mis une fille au
vidéoclub pour me kidnapper.
Elle rigola doucement. « Vous êtes, genre, célèbre. » Elle sortit un exemplaire du
magazine Life and Style de derrière le comptoir. « Qui est cette fille ? Tout le monde veut le
savoir. » dit-elle en ouvrant le magazine pour me montrer l'article qui allait avec les gros
titres.
Il avait une photo en plein page d'Edward et moi à la soirée de lancement de Denali. Il
y avait aussi des photos de nous à l'Eclipse. Une autre de moi au collège.
« Oh. Mon. Dieu. » Je lui arrachai le magazine des mains et lus le premier paragraphe
de l'article.
Life and Style avait bien fait ses devoirs. Ils avaient mon nom, la ville d'où je venais,
les études que j'avais fait et même une interview exclusive d'une personne qui révélait
qu'Edward et moi nous étions rencontrés à l'Eclipse alors que je travaillais là bas entant que
serveuse. Ils clamaient que le multimilliardaire, Mr Masen, n'était sans doute plus disponible.
Une source proche du couple nous a dit que Mlle Swan a emménagé dans la propriété de 13.5
millions de Mr Masen et meurt d'envie de recevoir une bague qui rendra leur relation
officielle.
Les yeux m'en sortirent presque de la tête. Je réussis à continuer à lire et passai à la
page suivante. Selon le magazine, Edward n'était pas seulement célèbre pour son empire dans
le domaine de la sécurité informatique mais aussi pour n'avoir jamais été vu deux fois au bras
de la même personne. Le fait que je vivais maintenant avec lui les laissait complètement baba.
Ils suspectaient que j'étais enceinte. La source sans nom ne niait pas qu'il était possible qu'un
petit Masen soit en route. Edward Masen est un homme puissant et riche. Devenir père
pourrait bien être la seule chose qui le ferait changer. Je laissai tomber le magazine sur le
comptoir et partis en direction de la porte.
« Votre film ! » m'appela la fille. Liam lui prit et me suivit.
« Elle est forcément enceinte. Vous avez vu la façon dont elle essaye de cacher son
petit ventre qui ressort. Il va plaquer cette grosse nulle dès que le bébé sera né. »
« Il faut que tu arrêtes de lire ces bêtises. » dit Edward en secouant la tête.
J'avais passé le reste de l'après-midi à chercher ce qui ressortait lorsqu'on tapait mon
nom sur google, comme la masochiste que j'étais. Edward était rentré à la maison et n'avait
trouvé ça pas du tout intéressant.
« Trina du Kentucky pense et je la cite, c'est forcément un piège. Il n'y a pas de bébé et
je parie qu'une fois que cette garce de serveuse slash croqueuse de diamant aura réussi à
épouser Masen, elle perdra le bébé comme par enchantement. Génial ! Tout le monde m'en
veut si je suis enceinte et tout le monde m'en veut si je ne le suis pas ! »
Edward vint derrière moi et ferma l'ordinateur. « Trina du Kentucky a sans doute
douze ans et elle a regardé beaucoup trop d'épisodes de ces soaps opéras merdiques qui sont à
la mode. Ça ou alors elle n'a pas de dents et elle est mariée à son cousin germain. »
Il me fit me lever et m'entraîna loin de l'îlot de la cuisine où j'étais plantée depuis
quelques heures. Il enroula ses bras autour de moi et déposa un baiser sur mon front, ma joue
et finalement mes lèvres.
« C'est pas parce qu'elle vient du Kentucky que c'est une sorte de péquenaud. »
« Tu es en train de défendre la femme qui te descend en flèche sur internet ? » grogna
Edward.
« Je défends les braves gens du Kentucky. » Je laissai retomber ma tête, posant mon
front sur son torse. « Je ne sais pas. »
« Peu importe ce que les braves gens du Kentucky ou les pas si braves gens du
Kentucky pensent. Tout ce qui compte, c'est ce que moi je pense. »
Il était si vaniteux parfois. Mais ça aurait été sympa d'être aussi détaché. J'étais tout
sauf ça.
« J'adore la façon dont les gens sont persuadées que je veux abuser de toi. J'adore
qu'ils pensent tous que c'était mon idée d'emménager avec toi, que je veux t'épouser et porter
tes bébés. »
« Tu ne veux pas m'épouser et porter mes bébés ? » dit-il d'un air impassible.
Je me débattis pour m'éloigner de lui mais il rigola et me tint un peu plus fermement.
« Si ça peut t'aider à te sentir mieux, je vais tenir une conférence de presse lundi matin
et je dirai à tout le monde que tu n'es pas enceinte et que c'était entièrement mon idée de te
faire emménager ici parce que tu tailles les meilleurs pipes du monde. »
J'essayai à nouveau de m'éloigner de lui. Il n'était pas du tout marrant. Edward n'était
pas d'accord. Il se trouvait hilarant.
« Je me demande ce qu'ils vont dire quand je vais déménager ce soir. » le menaçai-je.
Il me fit lever la tête en posant ses doigts sous mon menton. Ses yeux verts étaient
doux et tendres et ma colère fondit aussitôt. « Isabella, les gens peuvent penser ce qu'ils
veulent. Ça ne compte pas. Ne laisse pas ça compter. »
« Facile à dire pour toi. Ils ne t'insultent pas et ne remettent pas en doute ton intégrité.
»
« On peut les poursuivre en justice pour diffamation si tu veux. Mes avocats sont très
bons, je peux te l'assurer. Je peux appeler Jenks dès maintenant. »
Je me détendis dans ses bras et le laissai me tenir contre lui. Sentir ses bras autour de
moi était un vrai réconfort. Être enveloppé dans l'étreinte d'Edward n'était jamais une
mauvaise chose. Je ne pouvais pas porter plainte contre toutes les personnes qui avaient une
opinion. Trina du Kentucky ne me connaissait pas. Elle ne me connaîtrait jamais. Pourquoi
est-ce que ce qu'elle pensait devrait compter ?
« C'est juste que ça me fait de la peine. »
« Maintenant, j'ai vraiment envie de les poursuivre. » Edward me relâcha et sortit son
portable.
Je saisis son bras. « On ne va pas porter plainte contre qui que ce soit. Je vais m'en
remettre. »
Il rangea son téléphone et caressa ma joue. « Je n'aime pas quand tu es blessée. Je
déteste quand le fait que tu sois associée à moi te fait du mal. »
« C'est une bonne chose que je sois amoureuse de toi. Ça mettrait fin à notre accord
sinon. »
Edward grogna à nouveau. « Laisse moi résumer tout ça, les potins des journalistes
mettent fin à notre accord mais tu ne fuies pas lorsque mon pire ennemi nous menace ? »
Le fiasco des tabloïds avait réussi à m'éloigner du vrai problème. Mais je ne voulais
pas qu'Edward le sache.
« Tu ne laisseras rien m'arriver. » répondis-je en me hissant sur la pointe des pieds
pour embrasser ses lèvres parfaites.
Ce simple smack ne satisfit pas Edward. Il prit mon visage entre ses mains et
m'embrassa passionnément, sa langue joua avec la mienne. Il s'éloigna après avoir déposer un
dernier baiser sur ma bouche. Puis il me fit tourner dans ses bras.
« Il faut qu'on te retire ces vêtements. » répondit-il en me faisant un clin d'œil.
Il me porta à l'étage et ferma la porte de la chambre avec son pied.
« Tu es la chose la plus importante de ma vie. Tu le sais, pas vrai ? » dit-il. Il me fixait
avec une telle intensité que mon cœur se mit à battre plus vite.
C'était le plus près de Je t'aime que j'allais obtenir.
Je souris et plantai un baiser sur sa joue. « Je le sais maintenant. »
Edward m'allongea sur le lit et plongea sur moi, embrassant mon cou tout en
déboutonnant mon chemisier. Je retirai mes chaussures et passai mes mains sur sa ceinture. Sa
barbe naissante chatouillait la peau délicate de mon cou. Edward était un mélange de textures
qui me laissait bouleversée. Je saisis son érection à la fois dure et douce. Ses lèvres étaient
douces alors que sa langue était chaude et rude. Sa bouche descendit sur mon corps. Il baissa
mon soutien-gorge et se mit à laper mes tétons. Un soupir m'échappa. C'était incroyable de
voir à quel point les choses qu'il pouvait me faire m'excitaient. Il ne me faisait pas seulement
me sentir bien, il me faisait me sentir foutrement sexy. Ses yeux émeraudes brillants
croisèrent les miens alors qu'il passait son menton sur mon téton. Il pouvait me faire fondre
d'un regard mais le voir tout en le sentant me mettait le feu.
Ses mains se glissèrent sous ma jupe et remontèrent jusqu'à ma culotte. « Lorsque tu
n'es pas nue, tu devrais toujours mettre des jupes. J'aime aller droit au but. » Il me retira ma
culotte d'un geste fluide.
Il saisit mes jambes et me tira jusqu'au bord du lit. Le mouvement fit remonter
complètement ma jupe. Il m'écarta les jambes et tomba à genoux.
« Magnifique. » dit-il avec un sourire de petit garçon. Ses mains courraient sur mes
cuisses. « J'espère que nos invités seront en retard. »
Bon sang, moi aussi.
« Il était vraiment meilleur dans la saga Jason Bourne. » dit Alice alors que nous
regardions Matt Damon tirer sur les méchants.
J'étais blottie contre Edward, ma tête sur son torse alors que sa main caressait ses
cheveux. « Il était plus sexy, ça c'est sûr. » répondis-je.
La main d'Edward se figea. « Je vais ignorer ce commentaire. »
« Ce n'est plus un sex symbole. C'est pour ça qu'il choisit des rôles différents ces
derniers temps. Je ne pense pas que ça aide sa popularité. » fit remarquer Alice.
« Quand j'étais au Danemark une fois, dans un magasin, ils vendaient des t-shirts sur
lesquels étaient écrits Matt Damon Président. » dit Edward comme si de rien n'était.
Je me mis à rire doucement. D'où il sortait ce genre de truc ? Jasper me lança une
poignée de pop-corns depuis là où il était assis.
« On ne parle pas pendant le film. »
Je pris un pop-corn et l'enfournai dans ma bouche. J'avais passé une mauvaise journée
mais la soirée pizza et film arrangeait tout. Jasper et Edward s'entendaient au-delà de mes
espérances. Je nous voyais bien refaire ça plus souvent. Il y avait une chance que tout ça
marche si nous arrivions à nous débarrasser de James Hunter.
« Je savais qu'on aurait dû prendre le film avec Katherine Heigl et Ashton Kutcher. »
dis-je alors qu'Edward m'aidait à manger tout le pop-corn qui se trouvait sur mes genoux.
Alice qui avait posé sa tête sur l'épaule de Jasper, se redressa. « J'ai entendu dire que
ce film est torride. Pourquoi on ne l'a pas pris ? »
« Pas de nichons. » rétorquai-je avec un sourire moqueur.
Jasper se mit à rire.
« J'ai pas saisi. » se plaignit Alice.
Le téléphone d'Edward se mit à sonner. Il se tortilla pour arriver à le sortir de sa poche.
Il lut le texto et le remit en place.
« Alec dit que le dîner s'est bien passé. Il est en route pour la ville. »
« Bien. Je pense que ça signifie beaucoup pour lui que tu lui fasses suffisamment
confiance pour gérer ça. »
Il sourit et embrassa le dessus de ma tête. Si Edward pouvait se détendre un peu au
travail et déléguer les responsabilités, les choses seraient bien plus facile pour lui. Et lorsque
les choses étaient plus faciles pour Edward, elles l'étaient aussi pour moi.
Le film se termina et j'étais trop à l'aise pour me lever et allumer les lumière. En fait,
j'étais prête à ce que tout le monde s'en aille pour qu'Edward me porte à l'étage. Ça ne m'aurait
pas non plus dérangeait de refaire l'amour comme un peu plus tôt avant de sombrer dans un
sommeil réparateur.
Alice n'était pas aussi fatiguée que moi. Elle se leva et alluma toutes les lumières,
illuminant la salle de jeu. J'avais convaincu Edward que nous serions mieux ici que dans dans
son cinéma où nous n'aurions pas pu nous blottir l'un contre l'autre. Il était pour les câlins
maintenant que nous étions tous deux en bonne santé. J'avais bien remarqué qu'il s'était remis
à me tripoter la nuit.
« Mr Hale, je vous défie à une partie de billard. » dit Alice en lui tendant la main pour
l'aider à se lever.
« Ça marche, Mlle Masen. » accepta-t-il en lui prenant la main. Il se leva. « Mais j'ai
plus un rond, alors il faudra qu'on trouve autre chose. »
Je roulai des yeux. Et dire que je voulais qu'ils partent. Leurs préliminaires
consistaient en des boules et des queues de billard. Un nom de mauvais porno devait bien
traîner quelque part.
« Alors, j'ai gagné une invitation pour la prochaine soirée pizza/film ? » me demanda
Edward tout en jouant avec le penny à mon bracelet.
Je me tournai et posai ma tête sur ses genoux, étendant tout mon corps sur le canapé. «
Tu es invité à toutes mes soirées pizza/film. »
« Bien. » Il entrecroisa nos doigts et amena ma main à sa bouche pour l'embrasser.
« Cette soirée rattrape largement ma mauvaise journée. Ça me rappelle que peu
importe ce que tous ces gens méchants disent. C'est les gens que j'aime qui comptent. »
« Promets moi que tu n'iras plus sur ces stupides sites à ragots. Tu n'as aucune raison
de faire rentrer les gens méchants. »
Je chatouillai sa barbe naissante au niveau de son menton. « Si seulement je pouvais
éviter les personnes méchantes au boulot. »
Il me saisit le poignet. « Comment ça au boulot ? » Son ton dur me fit sursauter.
« C'est rien. Il y a juste une personne qui a l'air de penser que je crains. »
« Qui ? »
« Jane la Chieuse. » rigolai-je doucement. C'était un surnom vraiment ridicule.
« Quoi ? » Edward ne trouvait pas ça marrant. Je n'étais pas sûre de savoir si c'était à
cause du surnom à la Dr Suess que je lui avais donnée ou si c'était le fait que quelqu'un était
méchant avec moi qui le travaillait à ce point.
« Désolée, certaines personnes l'appellent comme ça parce que c'est vraiment une
chieuse parfois. Jane Nelson, c'est la chef du département de littérature. Elle s'en est prise à
moi parce que j'ai posé une question ce matin pendant la réunion. Elle est toujours après moi.
»
« Jane Nelson ? » répéta-t-il. On aurait dit qu'il essayait de graver son nom de sa
mémoire de super héros.
« Allez. » dis-je. Je me redressai. « Allons regarder la revanche. Je ne veux plus penser
au travail avant lundi. » Je me levai et lui tendis la main pour l'aider.
Edward avait l'air mécontent, mais il prit tout de même ma main. Son portable se mit à
sonner alors qu'il se levait. Il eut l'air perplexe lorsqu'il vit qui l'appelait.
« Masen à l'appareil. » Il se tut et écouta ce que la personne lui disait. « Quand ? Où ?
Non. Est-ce que vous savez quoi que ce soit à propos des occupants de la voiture ? »
Il s'était passé quelque chose de mauvais. Edward avait l'air absolument paniqué. Il
tirait sur ses cheveux. Je me demandais si je devais aller chercher Tyler. Il raccrocha et je vis
aussitôt son désespoir.
« Il y a eut un accident. Il faut que j'y aille. »
Il était presque à la porte lorsque je réussis à l'arrêter.
« Qui a eu un accident ? » Je me tournai vers Alice qui s'approchait elle aussi
d'Edward. J'avais peur pour Carlisle et Esmée. Alice et Edward n'auraient pas pu supporter
qu'il leur arrive quelque chose.
Il me regarda, retenant à peine sa panique. « C'était ma voiture. »
Alec et Brady.
« Je viens avec toi. » lui dis-je. Ce n'était pas une question.
Je pris une veste et mon sac. Edward et Tyler m'attendaient à l'entrée du garage. Sa
voiture était connectée à quelque chose qui s'appelait mbrace. C'était la version Mercedes du
OnStar. Ils avaient contacté Edward lorsqu'ils n'avaient eu aucune réponse des passagers du
véhicule alors que les airbags s'étaient déployés. Les secours avaient été aussi contacté mais
ils n'avaient toujours pas eu de nouvelles de la voiture. Edward n'arrivait pas à contacter Alec
et Brady.
Edward avait reçu les cordonnées GPS et nous roulions dans cette direction. Ils étaient
censés se trouver à environ 65 kilomètres de la ville. Tyler conduisait alors qu'Edward
appelait les hôpitaux pour trouver lequel allait recevoir deux hommes qui avaient eu un
accident de voiture.
Les badauds et les lumières des véhicules de secours rendirent les choses plus faciles
pour savoir où exactement nous devions aller. Tyler se gara. Un policier approcha
immédiatement. Edward quitta la voiture d'un bond et sauta par dessus la barrière de sécurité
qui séparait la route de l'herbe au centre de l'autoroute.
« Monsieur, retournez dans votre véhicule s'il vous plaît. » demanda poliment l'agent
de police.
« C'est ma voiture. » dit Edward, l'ignorant. Il continuait à avancer vers le lieu de
l'accident. Je le suivis.
« Monsieur. » répéta l'agent. Il posa une main sur le bras d'Edward. Je savais que
c'était une erreur. Edward repoussa violemment l'agent.
« Nos amis sont dans cette voiture. Des amis très proches. » expliquai-je en
m'interposant entre Edward et l'agent de police pas très content. « S'il vous plaît. Nous
aimerions simplement avoir des nouvelles de nos amis. »
« Ils ont été emmenés à l'hôpital, m'dame. Il faut vraiment que vous retourniez à votre
voiture. Vous ne pouvez pas rester garé là. Ça pourrait causer un autre accident. »
Cette fois-ci, ce fut moi qui saisit le bras d'Edward. Nous réussîmes à traverser la
route. Une fois que nous eûmes contourner le camion de pompier, nous pûmes voir la
Mercedes. Les pompiers étaient en train d'étreindre le feu. La voiture était retournée et on
aurait dit qu'elle avait percuté un arbre avant de rouler sur elle même. Le tout était un mélange
de tôle froissée et de verre brisé. Le siège du conducteur était arraché. Peu importe ce qui
s'était passé, c'était mauvais, très mauvais.
J'attirai Edward loin d'ici pour retourner à la voiture. Il fallait que nous allions à
l'hôpital, pas que nous restions ici. Tyler avait découvert dans quel hôpital ils avaient été
emmenés et nous y allâmes immédiatement.
Edward observa le paysage. Il ne prononça pas un seul mot pendant tout le trajet. Un
mélange insupportable de peur et de panique commençait à me consumer. Non seulement
j'étais inquiète pour Alec et Brady mais j'avais aussi peur de ce qu'allait faire Edward si
quelque chose leur arrivait.
L'infirmière du bureau d'accueil des Urgences était amicale mais elle ne put pas
beaucoup nous renseigner. Elle confirma qu'ils étaient présents mais elle ne put pas nous en
donner plus parce que nous faisions pas parti de leur famille. Mais nous formions une famille
d'une façon qui transcendait les règles de l'hôpital.
Edward sortit son portable et se mit à appeler dieu seul sait qui. Tyler me guida jusqu'à
la salle d'attente et me dit de m'asseoir. Je voyais bien l'inquiétude dans son regard. Nous ne
pouvions pas nier qu'Edward était notre plus grande inquiétude. Si Alec et Brady étaient
gravement blessés, ça allait le briser.
« La fille d'Alec est en route. Les parents de Brady vivent dans le Nebraska. Ils ne
pourront pas nous aider tant que je ne les aurais pas fait venir. » dit Edward en approchant. Il
se mit à faire les cents pas.
Il était en mode contrôle. Il contrôlait tout ce qu'il pouvait malgré la situation. Il
organisait l'arrivée des membres de la famille. Il appela Carlisle pour savoir s'il pouvait
obtenir des informations. Il appela Peter et parla tout bas de dossiers médicaux. Quelque
chose me disait que le système informatique du St Francis allait bientôt être piraté.
La fille d'Alec arriva avant que quoi que ce soit se produise. C'était une jeune femme
blonde et menue, à peine plus âgée que moi. Elle salua Edward et il l'accompagna au bureau
de l'accueil. Après environ une minute, quelqu'un de trauma vint les chercher Edward et elle.
Tyler et moi échangeâmes un regard inquiet mais ne dîmes rien.
Je comprenais pourquoi Edward avait besoin de faire quelque chose parce que rester
assis était une vraie torture. Chaque seconde ressemblait à toute une vie. C'était un million de
fois pire que la dernière fois où je m'étais retrouvée dans la salle d'attente des Urgences. Je
savais alors qu'Edward allait bien. Cette fois-ci, je n'avais pas été rassurée. Des pensées
horribles me traversaient l'esprit et ce n'était pas que les choses morbides qui étaient peut-être
arrivées à Brady et Alec. Je me sentais aussi coupable parce que je pensais, dieu merci,
Edward avait envoyé Alec à ce dîner parce que ça aurait pu être lui qui aurait été mort ou très
blessé. J'adorais Alec. J'appréciais aussi beaucoup Brady même si nous ne faisions que nous
saluer. Mais j'étais amoureuse d'Edward. Si Edward avait été dans la voiture ce soir, j'aurais
été détruite et personne n'aurait pu nous empêcher Tyler et moi de savoir ce qui se passait.
Quinze minutes passèrent. La porte de trauma s'ouvrit et Edward sortit. Je me levai et
me dirigeai vers lui avant même qu'il ait fait un pas en direction de la salle d'attente. Je savais
à son expression et aux larmes sur ses joues qu'il n'allait pas me dire ce que j'avais envie
d'entendre.
Je le pris dans mes bras mais il ne me rendit pas mon étreinte. Il était presque sans vie.
Il se tenait, rigide, dans mon étreinte. C'était presque comme s'il avait arrêté de respirer. Son
immobilité était effrayante.
« Alec est mort. » murmura-t-il d'une voix vide d'émotion.
Il venait de prononcer trois mots qui déchirèrent mon âme. J'avais le cœur brisé pour
Alec et Edward. Je raffermis ma prise sur ce dernier mais il resta immobile.
« Je suis désolée. Je suis tellement désolée. » pleurai-je contre son torse.
Tout ce qu'Edward détestait chez lui et dans sa vie partirent comme une vague de
destruction à ce moment précis et il n'y avait rien que je puisse faire pour les arrêter.
Malheureusement pour Bella, l'histoire vire au cauchemar... les prochains chapitres
vont être assez difficiles même si je peux vous promettre de la lumière d'ici la fin de cette
histoire ;)
La mort d'Alec est assez dure et elle va affecter Edward et les autres personnages...
Espérons qu'ils s'en relèveront...
Malgré cette fin triste, j'espère que vous avez aimé ! N'hésitez pas à laisser un
commentaire si le coeur vous en dit !
On se retrouve vite pour la suite ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 20*: Chapitre 18

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Me revoilà avec un nouveau chapitre... J'ai hésité entre poster maintenant et vendredi à
midi mais bon, je me suis dit, pourquoi faire attendre tout le monde plus longtemps ^^
L'auteur a choisi de mettre un avertissement sur ce chapitre et je suis assez d'accord
avec elle. Si vous n'avez pas trop le moral ou que vous êtes un peu sensible, n'hésitez pas à
revenir plus tard pour lire ce chapitre ;)
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 18
Vendredi 15 Octobre, Midi
Il pleuvait le jour où nous avons enterré Alec. J'avais l'impression qu'il avait plu tous
les jours depuis sa mort. Je me tenais, blottie sous le parapluie aux côtés d'Edward. Alors que
le prêtre parlait, j'entendais les gouttes d'eau tomber sur le nylon qui nous protégeait. Le vent
était si froid qu'il me mordait la peau, me faisant frissonner.
Edward était complètement stoïque. Il se tenait rigidement auprès de moi. Son dos
était droit, ses épaules carrées et son regard était perdu au loin. Il n'avait pas laissé échapper
une larme de la semaine. Il avait pleuré avec la fille d'Alec ce soir là aux Urgences mais
depuis il ne s'était pas autorisé à se laisser aller.
D'un autre côté, je pleurais toutes les nuits. Je pleurais la perte d'un ami. Je pleurais
parce que je me sentais coupable. Ce n'était pas Edward qui était mort et j'en étais heureuse.
Mais je pleurais surtout parce que je perdais la bataille qui me permettait de maintenir
l'homme que j'aimais hors de l'eau. L'obscurité prenait le dessus. Elle ne faisait pas que
gagner, elle me bottait littéralement les fesses.
Je me réveillai seule ce matin-là, comme tous les matins de cette semaine-là. Edward
ne venait plus se coucher, son côté du lit était froid et pas défait. Je n'étais pas sûre de savoir
s'il dormait ou pas. Les cernes sous ses yeux me disaient que ce n'était sans doute pas le cas.
Nous échangeâmes quelques mots au déjeuner mais la distance entre nous devenait si grande
que je n'étais pas sûre de savoir comme la dépasser.
Il avait passé une grande partie de la semaine à aider la famille d'Alec à tout organiser.
La fille d'Alec, Karen, vivait en dehors de Seattle avec son mari. Elle avait un frère en
Californie et leur mère, l'ex-femme d'Alec, vivait à Chicago. Alec avait aussi un frère à New
York. Les faire tous venir à Seattle n'était pas une tâche aussi facile qu'Edward l'aurait voulu
mais il avait réussi.
Je n'avais jamais pensé à la famille d'Alec auparavant. Je ne savais pas qu'il était
divorcé ou qu'il avait des enfants. Je réalisai que je savais peu de chose sur cet homme que je
considérais comme mon ami. C'était l'assistant d'Edward et son bras droit. Il préférait le bœuf
aux fruits de mer et n'ajoutait jamais de sel à ses plats parce qu'il surveillait son taux de
sodium. Il avait des manières impeccables et un des sourires les plus gentils que j'avais jamais
vu. Je savais qu'il aimait Edward comme un fils et je ne doutais pas que les sentiments
d'Edward à son égard n'étaient pas aussi forts.
Lorsqu'Edward ne s'occupait pas des arrangements pour l'enterrement, il prenait des
nouvelles de Brady. Ce dernier avait mis sa ceinture de sécurité et avait été protégé par les
airbags. Ses blessures n'étaient pas mortelles mais il était tout de même en mauvais état.
Edward avait fait le nécessaire pour qu'il soit à transféré à Harborview dès que son état serait
stable. Il voulait que Brady soit soigné par des médecins en qui Carlisle ou lui avaient
confiance.
Brady était conscient mais malheureusement, il ne se souvenait pas vraiment de ce qui
s'était passé. Il se rappelait être passé prendre Alec au restaurant avant de se mettre en route
pour rentrer mais les détails de l'accident étaient très flous. Il se souvenait vaguement d'avoir
été entouré et de ne pas avoir pu rouler à la vitesse qu'il voulait. Quelques témoins avaient
signalé que trois voitures avaient fait sortir la Mercedes de la route après l'avoir forcée à
rouler à vive allure. Alec était à l'arrière, sans ceinture de sécurité. Il avait été projeté à l'avant
et était mort des suites d'un grave trauma crânien. Il avait été déclaré mort sur les lieux de
l'accident.
J'avais dit à la police que tout ça avait organisé par James Hunter. En fait, je l'avais dit
à toutes les personnes qui voulaient bien m'écouter. J'étais tellement passionnée par le sujet
qu'un des enquêteurs m'avait demandée si je suivais un traitement. Il se trouvait que James
était à Chicago ce soir là. Il assistait à un mariage. Il y avait deux cent invités qui l'avaient vu
bien loin de l'État de Washington.
La police nous avait dit que James avait été attristé d'apprendre le décès d'Alec.
Attristé mon cul. Il était triste d'avoir loupé son coup et de ne pas avoir tué Edward. Les
enquêteurs m'avaient regardée comme si j'étais folle et ça m'avait sérieusement donnée
l'impression que je l'étais. Tyler avait dû littéralement me porter hors du commissariat.
Personne n'était prêt à écouter et une fois de plus, James allait s'en sortir malgré le meurtre
qu'il avait commis. Même mon père ne comprenait pas pourquoi nous étions autant persuadés
que c'était l'insaisissable Mr Hunter alors que nous n'avions pas de preuves. Tout ce que nous
avions, c'était des mails et des conversations téléphoniques obtenues illégalement. Aucune ne
mentionnait la voiture d'Edward. Et même si ça avait été le cas, Edward ne pouvait pas les
donner à la police. Il disait qu'il y avait un message dans lequel était écrit que le Lion était à
terre, puis un autre quelques heures plus tard, qui disait que le Lion avait filé.
James voulait la mort d'Edward mais il ne se doutait pas que tuer quelqu'un à sa place
pouvait lui faire plus de mal. Edward refusait de me parler. Il me regardait à peine. Il ne me
laissait certainement pas le réconforter. Il ne voulait pas être réconforté. Il ne pensait pas avoir
le droit d'être réconforté. Je connaissais la vérité. Edward portait sa culpabilité comme un gilet
pare-balles. Il était impénétrable, peu importe à quel point j'essayais.
Le prêtre termina sa bénédiction et le cercueil d'Alec fut plonger dans la terre humide
et froide. J'essuyai les larmes qui coulaient sur mes joues avec un kleenex roulé en boule que
j'avais tenu dans mon poing fermé pendant toute la cérémonie. Les membres de la famille
d'Alec jetèrent tour à tour des roses dans le trou. Une fois que cela fut fini, Edward tendit le
parapluie à Tyler et lui demanda de me raccompagner à la voiture.
Je me rendis jusqu'à notre véhicule mais ne montai pas à l'intérieur. Les Cullens, Alice
et Jasper grimpèrent dans leur voiture qui était garée devant la notre. J'observai le chemin en
gravier alors qu'Edward se tenait sous la pluie. Ses cheveux mouillés avaient pris la couleur
du bronze. Il se trouvait devant la tombe d'Alec complètement immobile, une statue de deuil
et de culpabilité.
Obscurité 1, Bella 0
J'ignorai Tyler qui me répétait de monter dans la voiture et laissai Edward tranquille
pendant trois minutes avant que le besoin de le sauver devienne trop grand. Il était trempé
jusqu'aux os et ne bougeait pas d'un pouce. Je courus jusqu'à lui et lui pris la main.
« S'il te plaît, viens avec moi à la voiture, bébé. Tu vas attraper froid si tu restes encore
sous la pluie. » demandai-je en le tirant doucement par le bras.
Il ne bougea pas mais prit la parole. « Mon père a essayé de me tuer. »
Je me figeai. La pluie se mit à battre plus fort alors qu'il me révélait son grand secret.
« Il m'a fait descendre à la cave une semaine après l'enterrement de ma mère. Il m'a dit
qu'il avait besoin que je l'aide à trouver des affaires à elle. Ça sentait mauvais, un peu comme
un mélange de suie et de moisissure. » Il plissa le nez comme s'il pouvait encore le sentir. «
Comme la mort. Il faisait si sombre en bas. Il avait ce truc idiot en plastique rouge, je ne sais
pas d'où il le sortait. Mais il ne voulait pas que je le tienne alors que je descendais les marches
en premier. »
Le tonnerre gronda au loin. C'était un avertissement, la tempête allait empirer.
« Il n'y avait rien à remonter en bas. Tout avait été détruit par l'eau que les pompiers
avaient envoyé pour étreindre le feu. Je voulais partir. J'étais en colère qu'il m'ait fait
descendre. Je ne voulais pas être là. C'était là qu'elle était morte. Elle avait brûlé à cet endroit.
C'était presque comme si je pouvais la sentir. J'étais sûr qu'elle me détestait. Tout comme il
me détestait depuis le début. Mon cœur battait à toute vitesse. Il faisait si foutrement froid. »
Je lui pris la main pour l'empêcher de se perdre dans l'horreur de ses souvenirs.
« Je voulais retourner à l'hôtel où on restait avec Esmée. Il m'a bloqué le passage des
escaliers, la seule façon de sortir. Il avait prévu qu'aucun de nous deux ne remontent.
Néanmoins, je ne le savais pas avant qu'il sorte son arme. »
Mes larmes se mêlèrent à la pluie incessante, mouillant mon visage. Respirer
commençait à me faire mal.
« Je crois qu'il s'était convaincu tout seul de tuer sa chair et son sang. Mais vouloir le
faire et appuyer sur la gâchette, c'est deux choses complètement différentes. Je me souviens
qu'il faisait les cents pas comme un animal en cage mais en réalité, c'était moi qui était en
cage. C'était moi qui ne pouvait pas sortir. »
Il agrippa fermement ma main et je la pressai en réponse pour lui faire savoir que
j'étais là. J'étais là avec lui et je n'allais pas le quitter.
« Il m'a braqué la lumière dans les yeux. » Edward leva la main et plissa les yeux
comme pour se protéger d'une lumière qui n'était pas là. C'était comme s'il se retrouvait à
nouveau dans cette cave. « J'ai essayé de l'empêcher de m'aveugler. Je ne voulais pas qu'il
pense que j'avais peur de lui. Mais en réalité, c'était le cas. Pendant plus d'une semaine, il
avait fait comme si je n'existais pas. Il ne pouvait plus faire semblant. Il avait besoin que je
n'existe plus du tout. »
Je le sentis se mettre à trembler. C'était peut-être à cause du froid, mais quelque chose
me disait que c'était ses souvenirs qui le faisaient trembler en son être.
« Tout ce que font les enfants, c'est prendre. Prendre, prendre, prendre. J'ai pris le
maximum. J'étais arrogant et égoïste. C'est pour ça que j'ai éloigné ma mère de lui. Au finale,
je l'ai éloignée pour de bon. Il ne pouvait pas me laisser m'en sortir. Il ne pouvait pas
supporter que je continue à respirer puisque ma mère ne respirerait plus jamais. »
« Oh Edward. » pleurai-je. Ma voix tremblait avec lui.
Il tourna la tête et me regarda pour la première fois. Ses yeux étaient aussi sombres
que la nuit. L'obscurité l'enveloppait complètement.
« Il n'avait pas tort. Je l'ai tuée, Isabella. Elle est morte à cause de moi. Alors je n'ai
rien dit. Je suis resté là à attendre qu'il mette fin à mes souffrances. »
Il quitta mon regard des yeux et observa un point au loin. « Mais il était tellement
lâche. Il tremblait comme une feuille et à même fait tomber la lampe de poche. Je me
souviens qu'elle a fait éclabousser l'eau qu'il y avait par terre. La lumière a tenu une minute
puis l'eau l'a éteinte. Je me souviens que je l'observais, attendant qu'il n'y ait plus de lumière.
Attendant et observant. Je me demandais si j'allais mourir avant elle. »
Edward leva sa main libre comme s'il s'agissait d'une arme. « C'est toi qui a fait ça !
Tu m'as pris ma seule raison de vivre. Tu comprends pourquoi je dois faire ça ? »
C'était comme s'il revivait toute l'expérience sous mes yeux, répétant les paroles que
son père lui avait dit. La colère et la douleur dans sa voix brisèrent un peu plus mon cœur déjà
bien amoché.
« Je comprends. Vraiment ? Oui, je comprends ! »
La foutre claqua au dessus de nos têtes et la pluie tomber à averse alors qu'Edward
rejouait ce souvenir affreux.
« Bang ! » Il fit semblant de tirer, pointant l'arme sur sa tête. Le tonnerre raisonna à
nouveau, au même moment qu'il criait une fois de plus. « Bang ! »
Mes jambes se transformèrent en caoutchouc alors que les conséquences de ce terrain
miné me percutait. Edward tourna la tête et me regarda comme un petit garçon perdu.
« Mais je ne suis pas mort. La balle ne m'a même jamais touché. Ils n'ont même pas
réussi à la retrouver. Il en manquait deux mais ils n'ont pas réussi à trouver celle qui m'était
destinée. Elle s'est évaporée. Certain personne pense que j'ai tout inventé, tout imaginé. Ils
pensent qu'il ne m'a pas tiré dessus mais il l'a fait, Isabella. Il l'a fait et je ne sais pas pourquoi,
mais je ne suis pas mort. C'était comme si dieu voulait me punir en m'empêchant de mourir.
C'est ma punition pour l'avoir tué. C'est comme si j'étais immortel. Je dois vivre en étant une
sorte de monstre sans âme, condamné à voir les autres mourir à ma place. »
Je relâchai sa main et le tins par le visage. Sa peau était aussi froide que de la glace. Je
rassemblai toute ma fureur et parlai d'une voix contestataire. « Ce n'est pas vrai ! Ce n'est pas
vrai. Tu n'as pas tué ta mère. Edward, tu n'as pas tué Alec. »
« Bien sûr que si ! » cria-t-il en m'échappant. « C'est moi qui l'ait envoyé à ce dîner !
Je l'ai envoyé là-bas alors que je savais que des personnes essayaient de me tuer. J'ai changé
mes plans à la dernière minute. J'étais censé être à ce dîner. J'ai envoyé Alec là-bas dans ma
voiture avec mon chauffeur. Il est mort parce que je ne peux pas mourir ! »
« Tu n'es pas immortel, Edward. Tu es humain, tout comme moi. Tu ressens des
choses, tu respires, tu saignes, tu aimes et tu es aimé. Tu es humain. »
Il secoua la tête avec véhémence tout en serrant les poings. « Je suis un monstre. C'est
toi qui l'a dit il n'y a pas si longtemps. »
J'essayai de l'attraper à nouveau mais il ne me laissa pas faire, me repoussant avant de
reculer.
« Tu n'es pas un monstre. Un monstre ne se sentirait pas coupable. Je ne pourrais pas
être amoureuse de toi si tu étais un monstre. Je t'aime. Je t'aime tellement. S'il te plaît, monte
dans cette voiture avec moi. »
« Je vais te tuer. Tu ne le vois pas ? » Son angoisse nous enveloppait lui et moi.
Je secouai la tête. « Tu ne vas pas me tuer. Viens avec moi à la voiture. » Je le tirai
jusqu'à ce qu'il bouge.
Nous retournâmes à la voiture. Je vis que sa famille nous avait attendus, nous
observant depuis leur véhicule. Je croisai le regard d'Alice. Elle avait l'air aussi malheureuse
que moi. Une fois dans l'habitacle chaud, je demandai à Tyler de rentrer directement à la
maison. Edward avait aidé la famille d'Alec à organiser un déjeuner en mémoire du défunt
mais il n'était pas en état d'être avec des gens.
Il était assis sur la banquette arrière, tremblant et marmonnant. Peu importe ce qui lui
était arrivé, il était enfermé dans sa coquille. Je retirai ma veste et essayai de lui faire retirer la
sienne.
« Tu es trempé. » dis-je en lui enlevant son manteau.
Edward ne semblait pas remarquer dans quel état il était. De l'eau coulait de ses
cheveux, tombant sur son nez et son menton. Il ne bougea pas pour s'essuyer. Je claquais des
dents mais posai tout de même mes mains sur les siennes pour essayer de le réchauffer. J'avais
mal au cœur de le voir autant souffrir. J'aurais donné n'importe quoi pour tout lui prendre,
pour lui donner un peu de soulagement.
Tyler nous conduisit à la propriété. Carlisle nous suivit. J'amenai Edward à l'étage et
lui retirai ses vêtements pour l'entraîner sous la douche chaude. Je retirai moi aussi mes
vêtements. J'allumai tous les jets luxueux et attirai Edward avec moi. L'eau me piqua la peau
le temps que je me réchauffe. J'enroulai mes bras autour de lui et pressai mon corps nu contre
le sien. Il me tint lui aussi. Nous restâmes en silence, laissant la douche faire disparaître le
froid.
« Je t'aime tellement. Je t'aime plus que tout au monde. » répétai-je encore et encore.
J'espérais que mes paroles pourraient guérir l'énorme trou dans son cœur.
Il ne dit rien mais me laissa le tenir. Il me laissa lui dire ce que je ressentais pour lui.
Je faisais de mon mieux pour prendre soin de lui, espérant que ça suffirait. Néanmoins, je
savais que ça ne serait pas le cas. Edward Masen Sr lui avait fait la même chose que James. Il
avait essayé de tuer Edward, sans succès. Mais il l'avait blessé encore plus que s'il avait
réussi.
Obscurité 2, Bella 0
Je connaissais le Trouble du Stress Post-traumatique, mais c'était quelque chose que
j'avais toujours associé aux vétérans de la guerre du Vietnam ou à des gens qui avaient vécu
des choses comme le 11 septembre. Je n'imaginais pas que c'était ce qui faisait d'Edward, eh
bien, Edward.
Après la douche, je le séchai. Nous enfilâmes des vêtements confortables puis je
m'allongeai avec lui dans le lit, passant mes doigts dans ses cheveux et grattant son dos
jusqu'à ce qu'il s'endorme. J'aurais voulu pouvoir dormir moi aussi, mais j'étais bien trop en
alerte. Il était impossible que je trouve le sommeil. Je quittai le lit et descendis au rez-de-
chaussée. Je retrouvai la famille d'Edward ainsi que Jasper qui nous avaient attendus.
Maintenant qu'il n'y avait plus de secret, je n'avais aucun scrupule à leur dire ce qui se
passait. Carlisle fut très serviable. Il m'expliqua que ce SSPT consistait à revivre encore et
encore un événement. Parfois, c'était sous la forme d'un cauchemar et parfois les personnes
pouvaient revivre des flash-back tout en étant éveillées.
Apparemment, sa famille avait conscience qu'il rêvait souvent de ce qui lui était arrivé
à la cave. Edward avait dit à Carlisle que ses rêves étaient de moins en moins fréquents.
Dormir avec moi avait changé les choses, apaisant en quelque sorte son esprit pendant la nuit.
Selon Carlisle, le soutien que je lui procurais ces derniers mois lui avait permis de réduire ses
symptômes.
Edward était émotionnellement engourdi depuis des années. C'était sa façon à lui d'être
détaché. Il faisait comme s'il se fichait de tout. Avec moi dans sa vie, les choses s'étaient
améliorées. Dire à Alice qu'il l'aimait était un immense pas en avant parce que pour la
première fois depuis près de quinze ans, Edward avait admis être attaché à quelqu'un. Carlisle
me demanda sans insister, si j'avais remarqué qu'Edward parlait plus de ses sentiments et
c'était bien le cas. Il tenait ses émotions éloignées depuis si longtemps que ce n'était pas
étonnant qu'il trouvait ça si difficile.
Edward évitait aussi tout ce qui pouvait lui rappeler cette événement. Les caves étaient
un énorme terrain miné. Je me souvins alors qu'il avait durement réagi lorsque j'avais
mentionné une cave la première fois que j'étais venue chez lui. Il détestait aussi les endroits
sombres et humides. Je me rappelai alors à quel point il avait été mal à l'aise à l'idée de passer
la nuit sous la tente alors qu'il pleuvait. Savoir à quel point tout ça avait été difficile pour lui,
le fait qu'il était resté pour être intime avec moi, donnait encore plus de sens à tout ça.
La liste des symptômes était sans fin et représentait parfaitement Edward.
Connaissance excessive, irritabilité, soudaine colère et culpabilité des survivants étaient des
choses qu'Edward supportait tous les jours. Néanmoins, Carlisle avait le sentiment que tout
s'était arrangé depuis qu'Edward avait commencé sa relation avec moi. Son attachement à
mon égard était puissant et avait la capacité de le faire avancer tout comme de le faire reculer.
L'idée de le perdre me faisait vraiment angoisser.
Carlisle avait poussé Edward à aller voir un psychologue et je suppose qu'il l'avait fait
sans me le dire. Malheureusement, il ne faisait pas très confiance à tout ça et n'avait été qu'à
une séance. Il n'avait aucune intention d'y retourné. Néanmoins, Esmée ajouta que rien que le
fait qu'il envisage d'y aller était bien plus qu'ils pensaient possible.
Toutes ces informations étaient à la fois les bienvenues et à la fois envahissantes.
Toute cette journée avait été un bordel sans nom. il me tardait qu'elle se termine. Alice était
assise en silence. Elle n'avait pas dit un mot depuis que je parlais avec son oncle et sa tante.
« Ça va, Al ? » demandai-je, la tirant de ses propres pensées sombres.
Elle fronça les sourcils, cherchant les mots pour s'exprimer. « C'est comme si Maman
était à nouveau morte. En fait, c'est presque pire que la mort de Maman. »
Carlisle hocha solennellement la tête. « Il faudra qu'on soit tous présents pour lui. Il
aura besoin de nous tous. »
Alice secoua la tête. « Il ne nous laissera pas faire. Je sais ce que ça fait d'avoir des
cauchemars et des flash-back. Je sais ce que ça fait de vouloir repousser tous sentiments pour
ne plus avoir à ressentir quelque chose. Ce qu'il traverse ressemble à ce que j'ai traversé
lorsque je l'ai vu courir vers les écuries en feu. S'il était mort... » Elle laissa tomber sa tête
entre ses mains.
Esmée se leva et vint s'asseoir à côté de sa nièce. Jasper et elle essayèrent de la
réconforter. Je ne pouvais pas l'aider. Je me noyais dans la souffrance des Masen. Elle me
tirait vers le fond et j'avais peur de ne plus pouvoir refaire surface.
« Je suis tellement désolée, Bella. » dit Alice de sa petite voix.
Elle s'excusait à moi ?
Elle s'excusait parce qu'elle savait. Elle savait que l'obscurité arrivait... bon sang, elle
était même déjà là.
Avant que je puisse dire quoi que ce soit, un cri nous parvint de l'étage. Entendre
Edward hurler me donnait des frissons. Je me levai d'un bond et courus, suivie de près par
Tyler. J'entrai dans la pièce et la lumière s'alluma aussitôt grâce au penny accroché à mon
bracelet. Edward se tordait dans le lit, déchirant un des oreillers. Des plumes volaient dans
toute la pièce, recouvrant le lit, Edward et le sol.
Tyler et moi hésitâmes, incertains sur ce que nous devions faire pour le calmer. Alice
me dépassa et se dirigea droit sur son frère. Elle grimpa sur le lit et répéta encore et encore
son prénom.
« Edward. Edward. Tout va bien, Edward. Edward. »
Elle posa ses mains sur lui et il s'immobilisa aussitôt. Il ouvrit les yeux, toujours
paniqués, attendant de voir s'il rêvait vraiment ou pas.
« Tout va bien. Tu es à la maison. Tu es en sécurité. » Alice s'assit près de lui et lui
frotta le bras.
Il la regardait comme s'il essayait de déterminer si elle était vraie ou pas. Sa respiration
se calma et sa panique se dissipa.
« C'était un rêve. Ce n'était pas réel. C'était juste un rêve. » le rassura Alice.
« Un rêve. » marmonna-t-il en se redressant. Il passa la main dans ses cheveux en
bataille.
Alice lui prit les mains. « J'ai besoin de toi, Edward. C'est toi qui doit prendre soin de
moi, tu te souviens ? On prend soin l'un de l'autre. Juste comme le voulait Maman. J'ai besoin
de toi. D'accord. Tu comprends ce que je dis ? »
Il hocha la tête et essuya les larmes qui coulaient sur les joues de sa sœur. Je n'arrivais
pas à les voir.
« Je t'aime. » dit-elle d'une voix émue.
Ils restèrent ainsi sans un mot. Il se frottait le visage. Il avait l'air de tellement souffrir.
Je savais qu'il se le reprochait encore. Il se battait avec sa culpabilité et sa douleur.
« J'ai besoin d'Isabella. » finit-il par répondre. Alice et moi remarquâmes bien qu'il ne
lui avait pas répondue qu'il l'aimait.
Je fis un pas en avant. « Je suis là. »
Je pris la place d'Alice sur le lit et elle sortit de la chambre aussi rapidement qu'elle
était entrée. Le clic de la porte m'informa que tout le monde était parti, nous laissant un
semblant d'intimité. Il m'observait tout en passant une main tremblante sur mon bras. Il
semblait s'assurer que j'étais vivante et que j'allais bien.
« Tu vas bien. »
Je retirai une plume de ses cheveux. « Je vais bien. Tu vas bien ? »
« Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. » murmura-t-il.
Je grimpai sur ses genoux, envoyant voler des plumes dans l'air comme des flocons de
neige.
« Il ne va rien m'arriver. »
Ses mains me parcouraient entièrement. Son nez effleura ma joue. « Vivante et
chaude. » marmonna-t-il. « J'ai besoin de te sentir. J'ai besoin de te sentir complètement. »
Ses mains passèrent sous mon haut. Ses paumes douces caressèrent mon dos avant de
passer sur mes seins. Il saisit ma chair, massant mes tétons jusqu'à ce qu'ils durcissent. Sa
bouche attaqua la mienne et sa langue força l'entrée. Il était exigeant, dur. Il tenait mon visage
en coupe lorsqu'il éloigna ses lèvres.
Il s'arrêta de m'embrasser et me retira mon haut. Il m'attrapa et me jeta sur le lit. Des
plumes volèrent dans toute la pièce. Edward était sur moi. Son besoin était à la fois enivrant et
effrayant. Il déposa des baisers sur ma poitrine jusqu'à retrouver ma bouche. Il repoussa mes
cheveux tout en frottant ses hanches et son érection contre moi.
Je le repoussai par les épaules. Sa famille et Jasper étaient toujours dans la maison. «
Edward. » protestai-je.
« J'ai besoin de toi. Ne lutte pas contre moi. » Ses yeux étaient toujours sombres. « Tu
es si chaude et douce. Si... vivante. »
Je commençai à réaliser qu'il avait rêvé de moi, ou plutôt de ma mort. Néanmoins, je
n'étais pas morte. Mon corps réagissait à son attaque aimante. Ma peau rougissait et se
réchauffait dès qu'il me touchait. Ses lèvres, sa langue, ses mains et son corps pouvaient tout
faire de moi, lui confirmant que j'étais réelle.
Il avait été si froid et distant pendant cette longue semaine. C'était un changement
drastique. J'avais oublié ce que ça faisait d'être vénérée par lui. Sa langue tourna sur mon téton
puis il le suça. Il ne s'arrêta que pour passer à mon autre sein. Peu importe à quel point je
voulais arrêter, je n'étais pas capable de le dire. Il embrassa mon ventre et je gémis doucement
alors qu'il m'enlevait mon pantalon.
« Dis moi encore que tu m'aimes. Dis moi que tu as besoin de moi autant que j'ai
besoin de toi, Isabella. » dit-il contre la peau sensible de ma cuisse.
Oh, l'effet qu'il me faisait. Même dans la tempête de nos vie, il arrivait à me donner
l'impression que nous étions seuls au monde.
« Je t'aime. J'ai tellement besoin de toi, bébé. »
Il m'embrassa juste au dessus de là où j'avais tellement besoin de le sentir. Sa
respiration était chaude et haletante. Ma main se ferma en un poing, saisissant des plumes au
passage. Il y en avait dans les cheveux d'Edward et sur ses vêtements.
« Seulement moi, pas vrai ? »
« Seulement toi, Edward. » répondis-je d'une voix haletante alors qu'il passait ses
doigts entre mes jambes.
« Chaude, vivante et réelle. » Il retira son pantalon puis se laissa à nouveau tomber sur
moi. Il me pénétra sans prévenir. Il plaqua sa bouche sur la mienne alors qu'il essayait de
m'envelopper et que je faisais de même.
« Dis moi que tu m'aimes, Isabella. Dis moi que tu ne mourras jamais. Dis le moi. »
C'était faux. Peu importe à quel point j'avais envie de lui dire ce qu'il voulait entendre,
c'était mal. Il n'allait pas pouvoir se convaincre de cette façon. Du sexe et des fausses
promesses n'allaient pas le guérir. Il bougeait sur moi, me pénétrant avec force. Il grimaçait en
reculant et se détendait dès qu'il était à nouveau en moi. Je n'avais pas prévu de mourir mais
ce n'était pas quelque chose que je pouvais lui promettre. Je ne voulais pas avoir de contrôle
sur la mort. C'était au destin de décider. Je ne pouvais qu'espérer que nous aurions la chance
de vivre de grandes choses avant qu'il ne me prenne à Edward.
« Arrête. » dis-je aussi fort que possible. « Arrête. »
Il se figea alors qu'il était aussi profondément en moi que possible. « Ne lutte pas
contre moi. J'ai besoin de toi, tu ne comprends pas ? Donne moi ce que je veux. » me
demanda-t-il. « J'ai besoin de te sentir vivre, respirer, aimer. »
Il brisait mon cœur pourtant déjà bien brisé. Je tins son visage de mes mains
tremblantes. « Je t'aime. Je t'aime tellement mais je ne veux pas. Pas comme ça. Pas lorsque tu
as si peur. »
« J'ai tellement besoin de toi que ça fait mal. Je ne veux plus avoir mal. » Sa tête
reposa sur mon épaule. « Je veux me sentir bien. Tu es la seule chose qui me fasse me sentir
bien. S'il te plaît, Isabella. »
Il leva à nouveau la tête. Son magnifique visage était embué par tellement de tristesse.
C'était le visage d'un ange déchu qui souffrait et était perdu. Il me fallut rassembler tout mon
courage pour lui refuser ça.
« Il faut qu'on arrête. Ce n'est pas comme ça que je devrais prendre soin de toi. Parlons
plutôt de ce qui se passe. Laisse moi entrer, ne me repousse plus. Ne te distrais pas avec le
sexe. Parle moi. »
Ses yeux s'assombrirent à ma requête. Il les ferma un instant puis quitta mon corps et
le lit. Il récupéra violemment ses vêtements et alla à la salle de bain.
« Dis à ma famille que je veux qu'ils partent. Dis à Charlotte de venir ici pour nettoyer
toutes ces putains de plumes. » Il claqua la porte si fort que le son résonna dans toute la pièce.
Obscurité 3, Bella 0
Charlotte se tenait derrière moi, retirant les petites plumes blanches de mes cheveux.
Quelque chose me disait qu'il était impossible de toutes les enlever. Je l'avais aidée à nettoyer
la chambre. Nous avions changé les draps et passé l'aspirateur et en retour, elle m'aidait à me
nettoyer moi.
Edward était resté enfermé dans la salle de bain pendant plus d'une demi-heure puis il
était sorti en trombe pour aller s'enfermer dans son bureau au rez-de-chaussée. Je lui avais
obéis et avais demandé à tout le monde de partir. J'aurais pu aussi bien me servir de la
présence de sa famille lorsqu'il était sorti de sa prison volontaire, mais je m'étais dit qu'il
valait mieux faire comme il me l'avait demandée. Je l'avais repoussé une fois aujourd'hui, je
n'étais pas capable de le refaire.
« Je crois qu'il faudrait sans doute mieux les laver, mon cœur. On pourrait en avoir
pour toute la nuit. » lança Charlotte de défaite.
Je laissai retomber mes mains. Je savais qu'elle avait raison. Je soupirai. « Merci
d'avoir essayé. »
Elle se dirigea vers le placard et sortit le ballet et la pelle pour ramasser les plumes du
sol de la cuisine.
« Qu'est-ce que je devrais faire à dîner ? Je pourrais vous apprendre à faire des fondus
au chocolat. Il les adore. » sourit-elle.
Charlotte essayait désespérément de me remonter le moral. Je posai ma main sur ma
joue pour soutenir ma tête. Si seulement des fondus au chocolat avaient pu résoudre tous nos
problèmes. Néanmoins quelque chose de chaud et doux me faisait envie.
« Ma mère me faisait les meilleures macaronis au fromage du monde. C'est le plat le
plus réconfortant. »
Charlotte jeta les plumes dans la poubelle. « Très bien, c'est parti. Vous pourrez
m'apprendre à les faire et je vous montrerez comment préparer le dessert. C'est sympa d'avoir
quelque chose à faire, non ? »
Ses paroles résonnèrent dans mon cœur. J'aurais voulu pouvoir montrer à Edward qu'il
n'était pas obligé de gérer tout ça seul. Il avait tellement peur d'être seul mais en même temps,
il était déterminé à vivre ainsi. Je me levai et l'enveloppai de mes bras. Je ne pouvais pas
parler parce que j'avais la gorge serrée. Je n'allais plus jamais me plaindre de leur présence
dans la maison à Tyler et elle.
« Je crois que j'en suis amoureuse. » dis-je en plongeant mon doigt dans le restant de
pâte qui avait accroché au bol. Je le léchai.
Charlotte rit. « Il me semble que cette recette a causé plusieurs morts par chocolat. »
Edward entra dans la cuisine, vêtu d'un pantalon bleu foncé et d'une chemise bleu pâle.
« Je vais au bureau. »
Je jetai un coup d'œil à l'heure sur le micro-onde. « À six heures et demi, un vendredi
soir ? »
« Je n'ai pas été au bureau de la journée, Isabella. » Son ton était tranchant et méchant.
« Je me fous de l'heure qu'il est. J'ai des choses à faire ! »
« On a préparé le dîner. » Ma voix était si petite en comparaison de la sienne. « On a
préparé le dîner pour toi. »
Son visage se tordit. Peu importe à quel point il était blessé, il n'aimait pas me faire de
la peine. Il inspira profondément et essaya de me parler plus gentiment. « Je suis désolé. Je
dois y aller. Ne m'attends pas. »
Il sortit avant même que je puisse répondre.
« Je peux manger avec vous si vous voulez. » proposa Charlotte avec bienveillance.
Je secouai la tête, luttant contre les larmes qui menaçaient de tomber. Elles allaient
devoir attendre que je sois seule dans ma chambre. Aucune nourriture n'allait pouvoir me
réconforter. Aucune conversation polie avec Charlotte n'allait faire disparaître ma douleur.
« Oubliez ça. Je n'ai même pas faim. » Je quittai la cuisine, les épaules voûtées. « Je
vais prendre une douche puis j'irai me coucher. »
J'arrivai en haut des marches puis perdis ma bataille. De grosses larmes coulèrent sur
mon visage. J'entrai dans la salle de bain et allumai la douche. J'avais besoin de me laver pour
faire partir cette journée. Enterrer Alec, découvrir les souvenirs sombres d'Edward, ne pas
réussir à le faire se sentir mieux, avoir préparé un dîner qui n'allait réconforter personne. Je
levai la tête vers le jet d'eau et retins mon souffle jusqu'à ce que j'aie mal de sentir mon cœur
battre dans ma poitrine.
Je n'avais jamais réalisé à quel point ça pouvait être dur d'aimer quelqu'un. Je me
demandais souvent pourquoi mes parents n'avaient pas fait plus d'efforts pour rester ensemble.
Ils avaient prononcé des vœux. Des vœux que je ne trouvais pas si compliqués à suivre avant
que je tombe moi-même amoureuse. Une promesse de rester auprès de l'autre dans la maladie
comme la santé. Je pouvais faire ça. Edward et moi avions survécu à la maladie, même si ce
n'était que pour une semaine. Je savais que je pouvais rester à ses côtés, peu importe à quel
point il agissait comme un gros bébé lorsqu'il était malade. Dans la richesse comme la
pauvreté. Il était riche et j'étais pauvre. Nous gérions cette réalité. J'apprenais à accepter qu'il
était riche. Malgré tous ses défauts, Edward ne m'avait jamais jugée parce que j'étais pauvre.
Dans le bonheur comme le malheur. C'était cette partie là qui était plus difficile que les autres.
C'était facile d'aimer quelqu'un quand il allait bien. C'était plus dur d'aimer quelqu'un au plus
bas. Ce n'était pas que je l'aimais moins. Je l'aimais sans doute plus maintenant que je
connaissais son malheur. C'était pour ça que ça faisait tellement mal. C'était tellement
douloureux de le voir souffrir. Ça me tuait de ne pas pouvoir empêcher les mauvaises choses
d'arriver, de ne pas pouvoir lui promettre que ça ne se reproduirait plus.
Je sortis de la douche lorsque l'eau fut froide. Je restai allongeai dans le lit jusqu'à une
heure du matin, la fatigue m'emporta. Edward ne rentra jamais à la maison cette nuit là.
Obscurité 4, Bella 0
Le secret d'Edward a donc enfin été révélé et c'est plutôt lourd :/ Je sais que c'est sans
doute idiot mais j'aime bien penser que c'est sa mère qui l'a protégé de la balle de son père...
Que voulez-vous, je suis une rêveuse ^^ Est-ce que vous vous attendiez à ça ?
Bella est en train de perdre l'homme qu'elle aime et malheureusement, elle ne peut pas
faire grand chose... Advienne que pourra...
Comme toujours, votre avis m'intéresse alors si le coeur vous en dit, laissez un
commentaire ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 21*: Chapitre 19

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Vous avez cru à une fausse alerte, pas vrai ? ^^ Mais non, c'est bien un nouveau
chapitre ! Et cette fois-ci pas d'avertissement... l'atmosphère est encore pesante mais pas
affreuse... vous pouvez lire sans crainte ;)
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous sommes vendredi, il n'est pas midi... mais
Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 19
Vendredi 22 Octobre, Midi
J'étais assise sur le siège passager de ma voiture, bidouillant les commandes de la
température. Cela me donnait l'impression d'avoir le contrôle sur quelque chose vu que je
n'avais plus le droit de conduire. Liam prenait le volant depuis l'accident. À son grand regret,
je refusais de m'asseoir à l'arrière.
« Alors, comment s'est passée votre matinée ? » demandai-je pour faire la
conversation.
« Très bien, madame. »
« Vous m'avez attendue sur le parking sans bouger ou vous êtes allé faire autre chose,
vu qu'Emmett était présent avec moi ? »
« Je reste sur le parking. »
« Qu'est-ce que vous faites pour passer le temps ? Vous écoutez la radio, vous lisez ? »
Je n'arrivais pas à m'imaginer ce qu'il pouvait faire de ses journées.
Il secoua la tête. « Je suis payé pour faire en sorte que certaines personnes ne vous
approchent pas, Mlle Swan. Je passe ma journée à faire ça. »
Son travail était vraiment chiant ?
« Alors, vous restez assis là, à attendre que quelqu'un se pointe ? »
Il hocha la tête. Nous continuâmes en silence sur plusieurs rues.
« J'ai un Kindle. Je pourrais vous le prêter. » proposai-je. Je me sentais mal qu'il doive
rester à rien faire par ma faute. « Vous pourriez lire ou jouer. On pourra acheter des livres à
votre goût si ceux que j'ai ne vous plaisent pas. » Je me sentais bête de ne pas savoir ce qu'il
aimait. C'était pour ça que Tyler devait me donner ce genre d'informations. « Vous savez... si
vous aimez lire. »
Son portable se mit à sonner avant qu'il ne puisse me répondre, beuglant ''The Glory of
Love'' de Peter Cetera. J'arquai un sourcil. Je n'aurais jamais cru que Liam était un fan de
Peter Cetera. Les Irlandais roux d'un mètre quatre vingts, la quarantaine n'étaient pas le genre
de personnes qui achetaient des albums de soft rock des années 80 en temps normal.
Il jura dans sa barbe et appuya sur un bouton pour couper la musique. Nous étions
coincés au feu rouge. J'allais lui reparler du Kindle mais ''The Glory of Love'' résonna à
nouveau.
Cette fois-ci, Liam sortit son portable et répondit. « Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler
quand je travaille. Il faut que j'y aille... ouais... je sais... moi aussi. » Il grimaça. « Je ne peux
pas le dire, je suis au boulot. »
Il me jeta un coup d'œil et je fis comme si je ne l'écoutais pas alors qu'en réalité, j'étais
littéralement pendue à ses lèvres.
« Je suis dans la voiture, je la conduis à son déjeuner. » marmonna-t-il en me regardant
discrètement. Puis il parla tout bas. « Très bien. Je t'aime aussi. Je t'appelle quand j'ai fini. »
Il raccrocha et rangea son portable. Liam était amoureux de quelqu'un. C'était la chose
la plus adorable que j'avais jamais entendu.
« Karaté Kid est un très bon film. » dis-je en me mordant la lèvre pour ne pas rire.
Liam n'était pas du tout amusé. « C'est quoi le foutu rapport ? » cracha-t-il. Il réalisa
une seconde trop tard qu'il m'avait mal parlée, à moi, la petite-amie du patron.
« Votre sonnerie. C'est ''The Glory of Love'' de Karaté Kid 2. C'est un super film et
une bonne chanson. »
Je remarquai qu'il rougissait sous sa barbe. « Ma copine a trafiqué mon portable. Elle
ne devrait pas toucher à mes affaires. »
« C'est mignon qu'elle ait fait ça. Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? » J'étais
insistante, mais c'était lui qui avait parlé d'elle en premier.
« Mlle Swan, c'est une mauvaise idée de mêler ma vie privée à ma vie professionnelle.
Je dois garder les choses séparées. »
J'essayai de dissimuler ma peine. « C'est vrai. Désolée. »
« Il faut juste que je les garde séparées pour être efficace. Si je laisse les choses
devenir trop personnelles et qu'il se passe quelque chose... » Il se tut, ne voulant pas terminer
cette pensée.
« Non, je comprends. Je vais vous laisser tranquille. Promis. »
Liam soupira et se frotta la barbe avec le dos de sa main. « Je n'essaye pas de vous
faire de la peine. » dit-il, s'adoucissant un peu. « C'est... »
« Compliqué. J'ai compris. » dis-je en agitant la main. Je ne voulais pas être le genre
de fille stupide et trop émotive qui pleurait parce que son garde du corps ne voulait pas être
son ami.
Nous nous arrêtâmes devant l'Eclipse et le valet m'ouvrit la porte. Je n'attendis pas
Liam. J'allai à l'intérieur pour rejoindre Edward qui sortait.
« Je pensais pouvoir y arriver mais je ne peux pas. On ne peut pas manger ici. Partons.
» Il me fit me retourner et tendit son ticket au valet.
C'était notre premier déjeuner à l'Eclipse sans Alec. Nous n'en avions pas parlé ce
matin mais je me demandais si lui et moi allions être capables de le gérer. Alec déjeunait si
souvent avec nous et c'était le dernier endroit où je l'avais vu vivant.
« Tu vas bien ? »
Il passa la main dans ses cheveux.
« J'ai l'air d'aller bien ? » Son ton fut comme une gifle.
Je fermai les yeux et posai ma main sur ma bouche pour retenir les paroles impolies
qui menaçaient de m'échapper. Alors que je pensais qu'il n'y avait rien de pire que le silence,
il me prouvait que j'avais tort en agissant comme un parfait connard. Je laissai retomber ma
main et ouvris les yeux.
« Tu sais quoi ? Je vais demander à Liam de me ramener à la maison. T'as qu'à
déjeuner tout seul. » Je me dirigeai vers ma voiture mais Edward me saisit par le bras.
« Je suis désolé. La matinée n'a pas été facile. Je n'avais pas réalisé à quel point ça
serait difficile de venir ici sans lui. » Il m'attira dans ses bras et laissa retomber sa tête de
manière à ce que son front repose presque sur mon épaule. « Je suis désolé. »
« Le feu et la glace, le feu et la glace. Je ne sais jamais ce que je vais avoir. » me
plaignis-je.
Il tourna la tête et m'embrassa innocemment sur la joue. « Je ne sais pas comment tu
fais pour me supporter. »
Le revoilà.
« Je te supporte parce qu'il y a un mec en toi qui n'est pas toujours aussi extrême et je
l'aime beaucoup. »
Il arqua un sourcil. « Tu n'aimes que lui ? »
Ma bouche se tordit un demi-sourire. Toujours si peu sûr de lui. Edward était une
contradiction ambulante. Fort et plein d'assurance à l'extérieur; vulnérable et plein de doutes à
l'intérieur.
« J'ai dit beaucoup. »
« Mais tu ne peux pas dire que tu l'aimes. » Il avait bonne mine de me dire ça.
« J'apprécie vraiment beaucoup le gars qui n'est pas prêt à m'arracher la tête ou qui ne
me repousse pas, mais j'aime tout le paquet. Je t'aime Edward, tout entier. Avec ton côté
connard et tout. »
« Je suis désolé. Je sais que je me comporte comme un enfoiré. Je vais tout arranger.
Je vais m'arranger, je te le promets. » dit-il en me serrant fort. « C'est toi qui choisis où on
déjeune. J'irai où tu veux. »
Il fallait que j'arrive à faire ressortir l'Edward avec qui je voulais tellement être. Il
fallait que nous quittions son monde de fous pour profiter d'un petit moment tranquille dans
mon monde. Vu que ma voiture était prête et n'attendait que nous, Edward nous fit monter et
demanda à Liam de nous suivre avec le Hummer. Depuis le problème avec la Mercèdes,
Edward se baladait en ville avec son tank personnel. Plus c'était sûr, mieux c'était. C'était mon
nouveau credo.
Je demandai à Tyler de nous conduire à ma sandwicherie préférée – Jimmy John's. Je
ne me souvenais pas de la dernière fois où j'avais mangé là-bas. Les gens derrière le comptoir
nous saluèrent chaleureusement, comme ils le faisaient toujours. Je savais que ça faisait parti
de leur travail et qu'ils le faisaient à tout le monde, même lorsqu'on partait d'ici. Il y avait
quelque chose de rafraîchissant dans le fait qu'ils agissaient ainsi peu importe que vous soyez
riche ou pauvre. Tout le monde était égaux. Edward et moi pouvions être un couple normal,
déjeunant ensemble.
Edward observa le petit restaurant comme s'il s'agissait d'un pays étranger. J'allais trop
l'amener à McDonalds la semaine suivante. Peut-être que Peter pourrait venir avec nous. Cette
pensée me serra le cœur. Je ne pouvais pas nier le fait que déjeuner avec Alec allait me
manquer, peu importe où nous mangions.
Liam entra rapidement après avoir trouvé une place de parking. Il n'était visiblement
pas content que j'ai choisi un établissement sans voiturier pour trouver une place pour sa
voiture qui faisait la taille d'un petit pays. Tyler et lui parlèrent discrètement puis Liam prit
place à côté de la porte pendant que Tyler se tenait derrière nous.
« Alors, qu'est-ce qui est bon ici ? » demanda Edward.
« Tout. Prends ce qui te semble bon. Tu ne seras pas déçu. »
Nous commandâmes nos menus puis nous dirigeâmes vers les machines à boissons.
Edward agissait comme s'il n'en avait jamais vu de sa vie. Je secouai la tête et lui pris son
gobelet des mains.
« Qu'est-ce que tu veux boire ? » lui demandai-je tout en mettant de la glace dans nos
deux verres.
« Un bon verre de Pétrus Merlot ? »
« Ça marche pour un Powerade au Punch. » répondis-je en remplissant son verre.
Il grogna et prit des pailles et des serviettes. Nous nous dirigeâmes vers une petite
table dans le fond. Edward prit une serviette et essuya la table ainsi que sa chaise avant de
s'asseoir.
« C'était le restaurant le plus luxueux où j'avais l'habitude de manger. Avant de te
rencontrer, en tout cas. » dis-je en tapotant ma paille sur la table pour la faire sortir du papier.
Edward retira le papier de sa paille en souriant. « Bon sang, je ne sais pas comment tu
as fait pour vivre avant moi. »
Mr Arrogant était sorti jouer. Je bus une gorgée de mon coca. « Tu n'as pas encore
mangé ton sandwich. Attends un peu. »
Il but à son tour une gorgée de sa boisson. « Eh bien, ce Powerade est un grand cru, je
le sens. »
Nous rîmes ainsi jusqu'à ce qu'on appelle notre numéro. Parfois, les choses étaient si
faciles. Parfois, je nous imaginais bien rester ensemble pour toujours – partageant un peu de
nos mondes, profitant de la compagnie de l'autre comme un couple normal. La normalité
aurait été tellement agréable.
Néanmoins, la vie avec Edward ne serait jamais normale.
« Hey ! » cria un mec à l'entrée du restaurant.
Liam était debout, tenant ce qui semblait être un portable. Il appuyait sur des boutons.
« Rendez le moi avant que je demande à quelqu'un d'appeler les flics ! » hurla à
nouveau l'homme.
Liam termina ce qu'il était en train de faire puis il jeta le portable vers la porte. « Vire
ton cul de photographe d'ici. » grogna-t-il.
Tyler se leva et se dirigea vers eux. Les deux gardes du corps côte à côte formaient un
mur d'intimidation impressionnant.
« Connard ! » cria le mec. Il ramassa son téléphone et vérifia qu'il n'était pas cassé. «
Ils sont dans un lieu public. S'ils ne veulent pas être vu, ils ont qu'à rester chez eux. »
« Vous devriez vous en aller. » indiqua Tyler d'une voix monotone.
Tous les regards étaient fixés sur eux mais c'était moi qui rougissait furieusement. Je
savais qu'il parlait de nous. Il avait sans doute pris des photos de nous. Il pensait sans doute
pouvoir les vendre à TMZ ou une connerie du genre.
« On est dans un pays libre. » le contra le mec en quittant le restaurant. Il connaissait
peut-être ses droits mais il n'était pas complètement idiot. Tyler et Liam se foutaient
complètement de ses droits.
Edward mangeait son sandwich, pas du tout perturbé par la scène. « C'est bon. » dit-il
en savourant sa bouchée.
Tyler et Liam se rassirent. Je m'attendais presque à ce quelqu'un qui travaillait ici leur
demande de partir. Évidemment, si je ne les avais pas connus, je n'aurais sans doute jamais
osé leur parler.
Nous terminâmes nos déjeuners et jetâmes nos plateaux. Tout le monde semblait avoir
oublié la scène qui venait de se passer. J'essayai de me convaincre que nous étions toujours
deux personnes normales. Malheureusement, lorsqu'Edward et moi sortîmes avec Tyler et
Liam, personne ne nous dit joyeusement au revoir ou nous souhaita une bonne journée. Je
jetai un coup d'œil par dessus mon épaule et vis qu'ils nous fixaient les yeux écarquillés. Ils
avaient posé leur main sur leur bouche pour dissimuler leurs murmures. Non, Edward et moi
étions tout sauf normaux.
« Vous voulez que je vous aide à faire le dîner de ce soir ? » proposa Charlotte en
passant la tête dans la bibliothèque où je m'étais retranchée pour écrire dans mon journal.
« Est-ce qu'Edward va rentrer dîner ? » demandai-je d'un air maussade.
Charlotte entra dans la pièce. « Il m'a envoyée un texto il y a quelques minutes pour
me dire qu'il serait là d'ici une heure. »
Je fermai mon journal et le rattachai. « On devrait faire quelque chose de vraiment
bien. Je l'ai forcé à déjeuner comme un paysan aujourd'hui. »
Charlotte sourit. « Eh bien, alors on devrait lui préparer le festin d'un roi. »
Elle enroula un bras autour de moi et nous descendîmes au rez-de-chaussée. Nous
passâmes devant le salon où je vis Liam en train de faire les cents pas au téléphone. Il faisait
quelque chose que je ne l'avais jamais vu faire auparavant. Liam... souriait. Puis il fit autre
chose que je ne l'avais jamais vu faire. Liam... rit.
Il me remarqua et son comportement redevint aussitôt austère. Je souris pour lui faire
savoir que ce n'était rien mais il raccrocha immédiatement.
Je suivis Charlotte à la cuisine.
« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle, surprise autant que moi de voir Liam
sourire et rire.
« Quelqu'un a une petite-amie. » murmurai-je. Je ne voulais pas qu'il me surprenne en
train de papoter sur lui alors que je lui avais promis que je le laisserais tranquille.
Charlotte écarquilla les yeux. Elle eut un petit sourire moqueur et mima. « Oh. »
Je ris doucement, profitant de sa compagnie. Sans Charlotte, j'aurais été perdue.
Nous préparâmes un repas de gourmet pour Edward. Je décidai que nous allions
manger dans le solarium. Edward n'était pas venu ici depuis longtemps. Je trouvais que passer
du temps dans cette partie de la maison lui ferait du bien. J'étais si occupée à mettre la table
que je ne l'entendis pas arriver.
« Char m'a dit que tu serais là. »
Il était si beau dans la lumière douce. Ses cheveux auburn étaient en bataille. Il tirait
beaucoup dessus ces derniers temps. Il avait défait sa cravate et retiré sa veste. Son regard vert
semblait fatigué mais doux. J'avais bon espoir que nous puissions partager un dîner relaxant
après tout.
Je rompis la distance qui nous séparait et il m'embrassa délicatement.
« Tu es rentré. » dis-je en soupirant de bonheur. Je souris.
Ses bras forts s'enroulèrent autour de ma taille et il soupira joyeusement lui aussi. «
J'aime quand tu dis ça. »
« Je suppose que ton après-midi s'est mieux passé que ta matinée ? »
« Tout va bien maintenant. Je vois que tu t'es occupée. Tu sais, j'ai l'impression que tu
essayes de rendre le travail de Charlotte inutile. »
Je reculai, alarmée et secouai la tête d'une façon exagérée. « Non, non, non. Charlotte
doit rester. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. »
« Alors, elle est à toi pour toujours. » Il m'embrassa à nouveau mais un peu plus
passionnément. « Que dieu me vienne en aide lorsque tu partiras. Je n'aurais plus personne
pour cuisiner pour moi. »
C'était une blague mais ça me rendit triste. Les choses étaient si tendues ces derniers
temps. L'assurance d'Edward en ce qui concernait le bon côté des choses était proche
d'inexistante. On aurait dit qu'il s'attendait au pire, se préparant au jour où j'allais le quitter.
J'effleurai ses lèvres du bout des doigts avant de l'embrasser une troisième fois. « Je
suis à toi pour toujours. »
« J'aime quand tu dis ça. » souffla-t-il contre ma joue.
Nous mangeâmes puis nous étendîmes sur le dos, côte à côte, sur le tapis devant la
cheminée de la bibliothèque. Nous faisions une partie de Pendu enflammée sur son iPad.
« T'es qu'un gros tricheur. » dis-je en appuyant sur le Y. La jambe du personnage se
dessina. Son idiot de mot à trois lettres n'avaient pas de voyelles. « Tous les mots ont au
moins une voyelle. Il n'existe pas un mot qui n'a pas de voyelle. »
« Si, il y en a un. »
« Non. »
« Si. »
« Edward, je suis prof de littérature. Il n'y a aucun mot qui ne comporte pas au moins
un E, un A, un I, un O, un U ou un Y. »
« Mon QI me permet de faire parti du Mensa. Je pourrais être le roi du Mensa. Tu
veux que je te récite le dictionnaire en entier, Isabella ? Parce que j'en suis capable. »
Il était si arrogant mais il ne mentait sans doute pas là dessus. J'appuyai sur la lettre B
et observai le petit personnage se faire pendre.
« C, W, M. C'est pas un mot. »
« Ça se prononce koume. C'est un mot. Tu peux chercher sur google. »
« Cwm ? »
Il hocha la tête. Il arborait ce sourire en coin qui me donnait à la fois envie de
l'embrasser et de le gifler.
« Si c'est un mot, ça veut dire quoi ? » demandai-je. Je pensais qu'il n'arriverait jamais
à trouver une définition à ce soi-disant mot qui ne se prononçait pas.
« C'est un mot gallois. Ça veut dire vallée. »
« Tu te la pètes tellement. »
Il ne pouvait plus cacher son amusant. « Cherche sur google. »
Je tapai rapidement cwm dans la barre google et putain, il avait raison. Il n'y avait
qu'Edward pour connaître le seul mot sans voyelle de la langue anglaise.
« Je te déteste. »
« Non, c'est faux. Tu détestes perdre. Tu es mauvaise perdante. » me taquina-t-il.
Je me redressai et m'assis à califourchon sur lui alors qu'il s'allongeait sur le dos. Il
arqua un sourcil. Il aimait cette nouvelle position bien plus qu'il l'aurait dû.
« J'en ai un difficile pour toi. » J'écrivis mon mot et lui tendis l'iPad.
Il le prit mais le posa à côté de lui de manière à pouvoir me tenir à deux mains. « J'ai
un autre jeu en tête pour nous deux. »
Sa main remonta pour se poser sur mon sein mais je la repoussai.
« Résous ça et je jouerai peut-être à autre chose avec toi, Einstein. »
Il plissa les yeux mais prit tout de même le jeu. Il appuya sur toutes les voyelles.
« Je croyais que tu disais qu'il n'existait pas de mot sans voyelles, Mlle Swan. »
Je feignis l'innocence. « C'est plus un son qu'un mot. J'ai oublié de te le dire ? »
Il appuya sur la mauvaise lettre et la réponse apparut.
« Une ligne de Z ? »
Je m'allongeai sur lui, posant mes avant-bras de chaque côté de sa tête. Mes cheveux
créèrent un rideau autour de nos tête.
« C'est le bruit que je fais lorsque tu m'endors avec ton intelligence supérieure. »
Il eut un sourire moqueur et posa l'iPad de côté. « Vraiment ? Je croyais que c'était le
bruit que tu fais en ronflant toutes les nuits. »
Ma bouche tomba grande ouverte sous le choc et je frappai son torse. « Je ne ronfle
pas ! »
Edward se mit à imiter des ronflements. J'allai pour me lever mais il me retint et nous
retourna de manière à ce qu'il soit sur moi.
« Je ne ronfle pas. Retire ce que tu viens de dire. » exigeai-je.
Il secoua la tête et coinça mes bras au dessus de ma tête. Il mouilla sa lèvre inférieure
avec sa langue. Je ne pouvais pas quitter sa magnifique bouche des yeux. Ça faisait parti des
choses qui m'hypnotisaient chez lui.
« Tu n'es pas en position d'exiger quoi que ce soit, Isabella. Tu es complètement à ma
merci. Bon, dis moi à quel point je suis stimulant. »
Si par stimulant, il voulait dire qu'il faisait battre violemment mon cœur, rendait ma
respiration haletante, faisait picoter ma peau et mettait le feu à ma culotte, alors il était très
stimulant. Nous n'avions pas été intime depuis notre interlude désastreux le jour de
l'enterrement d'Alec. Mon désir pour lui s'écrivait sur mon visage.
« Non. » répondis-je bornée. Je savais que ça n'allait que l'exciter d'avantage.
Il tint mes poignets dans une seule de ses mains et glissa l'autre entre nous.
« Dis le ou je te prends au mot. » Il commença à défaire le bouton de mon jean.
Je secouai la tête et fis semblant de m'endormir, ronflant horriblement.
Je l'entendis rire. Il défit mon bouton et baissa ma fermeture éclaire.
« Tu es si pleine d'assurance. Eh bien, il est temps que tu sois pleine d'autre chose. »
dit-il en rigolant doucement. Il plongea sa main dans ma culotte.
Mes yeux s'ouvrirent soudainement et j'arrêtai mes bruits idiots. Ses lèvres se
plaquèrent sur les miennes avant que je puisse protester, pas que j'avais prévu de le faire. Nos
langues se touchèrent, explorant l'autre. Il tira sur ma lèvre inférieure alors que ses doigts me
prouvaient que j'avais tort.
« Oh, apparemment, je suis très stimulant. » dit-il avec un sourire lascif. Il déposa des
baisers dans mon cou, mordillant ma peau de temps en temps.
Impossible de nier qu'il avait raison. Je le voulais toujours. Mon corps réagissait à son
contact sans qu'il fasse aucun effort. Ma respiration était haletante et j'amenai mon corps à la
rencontre du sien.
« Je reviens. » dit-il. Il s'arrêta toute stimulation. « Il faut que j'aille attraper une
protection. »
« Non, c'est bon. » J'enroulai mes jambes autour de sa taille pour ne pas qu'il s'éloigne.
« Liam ne t'a pas parler de mon rendez-vous chez le médecin ? »
Edward se figea et m'observa les sourcils froncés.
« J'ai fait faire ma piqûre. On est protégé pour trois mois. »
Sa bouche tomba grande ouverte, de surprise cette fois ci. « Quand ? »
« Il y a environ deux semaines. »
« Environ deux semaines ? Tu me caches ça depuis deux semaines ? »
« Excuse moi, mais c'est toi qui fuis notre chambre comme la peste. »
La culpabilité et le remord envahirent son regard. « Seulement à cause des rêves,
Isabella. Jamais parce que je ne voulais pas être avec toi. »
Je touchai délicatement son visage. J'aurais été prête à faire n'importe quoi pour faire
fuir ses cauchemars, lui offrir un peu de paix. Il reposa son poids sur moi et m'embrassa
délicatement. Embrasser Edward était toute une expérience. Je le ressentais de ma tête à mes
orteils. Ses lèvres étaient parfaites, prenant et donnant juste ce qu'il fallait. Elles étaient
pleines et douces, chaudes et accueillantes.
Nous retirâmes nos vêtements comme deux enfants pressés de découvrir un nouveau
jeu. Edward m'avait déjà pénétrée sans protection mais ça avait à chaque fois était teinté par
des émotions négatives. Cette fois-ci, c'était juste nous. Il n'y avait aucun besoin bouleversant.
Le sexe ne servait pas à apaiser une situation ou notre crainte de perdre l'autre. C'était juste un
moyen d'exprimer notre amour.
Oh, comme je l'aimais.
Les yeux d'Edward roulèrent dans leur orbite alors qu'il me pénétrait. Il ronronna de
plaisir avant de m'embrasser. Comme je ne ressentais pas d'émotions trop vives, je pouvais
apprécier de le sentir sans barrière, rien pour nous éloigner l'un de l'autre. C'était seulement
dans ma tête. Je savais qu'il n'y avait pas vraiment de différence mais ce que cela représentait
pour nous était bien plus incroyable. Nous étions à nu, au sens propre comme au figuré. Il n'y
avait plus de secrets entre nous. Il n'y avait plus de terrains minés. Nous avions tout mis à plat
entre nous et quand même survécu.
Les sensations devaient être différentes pour Edward parce qu'il tremblait. « J'aimerais
pouvoir te dire ce que tu me fais ressentir. » marmonna-t-il contre mon épaule.
Il bougeait lentement. Je plongeai mes doigts dans ses cheveux et caressai son visage
alors que nous échangions des baisers amoureux. Nous faisions l'amour comme s'il s'agissait
de notre première fois.
« Je... mon dieu, je... » bégaya-t-il. Il m'aimait. Je pouvais le sentir même si sa peur
l'empêchait de le dire.
Edward changea de position. Il s'assit et m'amena sur ses genoux de manière à ce que
je sois face à lui. Ce n'était pas la meilleure des positions pour un échange vigoureux.
Néanmoins, il ne voulait pas que je bouge. Il profitait simplement que nous soyons liés ainsi.
Mes jambes et mes bras étaient enroulés autour de lui, plaquant mon corps contre le sien. Ses
mains étaient dans mon dos. Il attaqua mon cou avec ses lèvres, sa langue et ses dents.
« Seulement toi, Isabella. » murmura-t-il à mon oreille.
Je le croyais. Je ressentais la même chose. Il était l'unique. Tout ce que je possédais lui
appartenait. Prends tout, prends tout ce que je suis.
« Tu sens ça ? » demandai-je.
Il raffermit sa prise sur moi comme s'il avait peur que je bouge. « Je sens tout. »
« Tu sens à quel point je t'aime ? Parce que je t'aime tellement. J'aimerais prendre ta
douleur, bébé. Je veux te protéger de tes craintes et de tes doutes. »
Edward laissa tomber sa tête contre mon épaule. « Je le sens. Tous les jours. À chaque
fois que tu me regardes. »
« Je t'aime. » soufflai-je. « Pour toujours. »
Je griffai doucement son dos musclé et déposai un autre baiser sur ses lèvres si
impatientes. Ses baisers étaient remplis de tout ce qu'il ne pouvait pas me dire. Tout les je
t'aime du monde ne pouvaient pas exprimer ce qu'il ressentait. Edward ressentait tellement de
choses qu'il était terrifié.
Je le sentis pulser en moi alors qu'il rejetai la tête en arrière, les yeux fermés.
« Puuuuutain ! Je suis désolé. » grogna-t-il. Il détestait jouir avant moi. Tu parles d'un
amant égoïste.
« Ne t'excuse pas. » Je passai mes doigts dans ses cheveux au niveau de sa nuque. Il
laissa tomber sa tête sur mon épaule.
« Je n'arrive à penser qu'à toi et ça ne m'aide pas à garder le contrôle. Il faut que je
pense à quelque chose de répugnant. Ma prof de CM2, Mme Stark ou un truc dans le genre. »
soupira-t-il.
Je ris et il releva brusquement la tête.
« Oh bon sang, recommence. » me supplia-t-il. « Je l'ai sentis. »
Je ne voulais pas rire à nouveau mais je le fis. « S'il te plaît, ne visualise pas ta prof
pendant que tu fais l'amour avec moi. »
Il se remettait à peine de m'avoir senti rire, le pressant complètement. Son visage était
tordu en une grimace de plaisir et de douleur mêlés.
« Si tu veux que nos moments ensemble durent plus de cinq putain de minutes, il va
bien me falloir quelque chose. Tu envahis tous mes sens, toutes mes pensées. Ça m'empêche
de repousser mon orgasme. »
« On aura qu'à le faire plus souvent, ça t'aidera à augmenter ta résistance. » me
moquai-je en l'embrassant sur la joue.
« Je ne pourrai jamais te résister, Isabella. » statua-t-il catégoriquement. Il me ramena
encore plus près de lui. « Tu ne pourras jamais comprendre ce que tu signifies pour moi. Je
suis accro. Un pauvre junkie. »
Je ris à nouveau puis je me souvins de l'effet que ça lui faisait.
« Oh s'il te plaît, continue à rire. Je serai prêt à repartir d'une seconde à l'autre si tu
continues comme ça. » Il se mit à me chatouiller et je rendis les armes. J'éclatai de rire et lui
aussi. Nous étions si insouciants.
Il était temps que nous cédions à autre chose que l'obscurité.
Je me réveillai dans notre lit, incapable de me souvenir comment j'avais atterri là.
Edward et moi n'avions pas arrêté de nous entraîner à améliorer son endurance. Nous avions
réussi à le faire tenir quarante-cinq bonnes minutes la troisième fois. Sans oublier ce qu'il me
faisait subir le temps qu'il se reprenne. Il se sentait vraiment coupable lorsque je ne jouissais
pas avec lui. J'avais dû m'endormir pendant qu'il me câlinait dans le fauteuil près de la
cheminée après qu'il m'ait mise à mort sur le piano. Je n'allais plus jamais regarder cet
instrument de la même façon.
Le côté du lit d'Edward était froid et vide. J'étais déçue. J'avais espérer qu'il allait
rester avec moi. D'après la pendule, il était un peu plus de deux heures du matin. J'étais
déterminée à ce qu'il dorme avec moi ce soir. S'il me tenait, alors peut-être qu'il n'aurait pas de
mauvais rêves.
Je remarquai immédiatement qu'il m'avait couchée nue. Il avait dû se passer quelque
chose de grave pour qu'il me laisse seule tout en sachant que j'étais nue. J'enfilai une robe de
chambre et descendis l'escalier. La lumière était allumée dans son bureau et j'entendis des
voix. En approchant, je réalisai qu'Edward parlait avec Tyler et Peter.
« Je ne sais pas ce qu'on a fait de plus à part l'énerver, monsieur. » dit Tyler d'un air
inquiet.
« En tout cas, on a réussis à bien me faire marrer ! C'était foutrement distrayant. »
répondit Peter.
Edward prit ensuite la parole, il avait l'air un peu frustré. « Je voulais l'énerver. Rentrer
dans son système pour lui montrer que ce connard ne sera jamais aussi bon que moi. Le fait
que ce petit mémo ait été rendu public et ajoute à son humiliation n'est qu'un bonus. »
« Vous le provoquez alors qu'on a rien préparé contre lui. » se plaignit Tyler.
« On sera prêt. » lui assura Edward.
« J'aurais vraiment voulu être là quand sa carte de crédit a été refusée. Est-ce que
Garrett a dit s'il avait flippé ou pas ? » demanda Peter.
« Garrett a déclaré qu'il n'était pas content. » l'informa Tyler sans enthousiasme.
Peter éclata de rire, tapant le bureau ou quelque chose avec sa main. « Ça m'aurait
embêté si sa banque utilisait les firewalls Denali mais vu que ce n'est pas le cas, je pense que
ça nous fera gagner un client. »
« Ton boulot sur la partie financière du truc était génial. Il sait que je peux le paralyser
mais il pense que je ne suis pas à la hauteur. C'est exactement ce que je veux qu'il pense,
comme ça, je pourrais le finir sans qu'il le voit venir. »
Je posai ma main sur ma bouche de peur de faire du bruit. Edward jouait avec le feu et
je l'ignorais complètement.
« Le finir devrait être un peu plus difficile que ça, vieux. » La voix de Peter était
sérieuse. « J'ai les infos sur sa maison. La sécurité est poussée. Pour que j'arrive à pénétrer le
système, il faudra que je sois sur place. Sinon, je ne pourrais jamais contrôler les caméras. »
« Tu ne peux pas le faire à distance ? » Edward semblait perturbé.
« Impossible. C'est un système fermé. Il faudra que je puisse me connecter. C'est le
seul moyen si on doit faire ça chez lui. »
La voix profonde de Tyler les interrompit. « Monsieur, je pense qu'on devrait quand
même envisager d'autres options. Je pense aussi que je devrais accomplir cette mission. »
« Ne recommencez pas. » le prévint Edward. « J'ai pris ma décision. »
« Je pense juste qu'il n'est pas nécessaire que vous vous salissiez les mains. » Tyler
essayait en vain de le convaincre et je lui en étais reconnaissante mais Edward était difficile.
« Je veux voir son visage lorsque inspirera pour la dernière fois. Je veux que mon
visage soit la dernière chose qu'il voit. Je veux que ma voix soit la dernière chose qu'il
entende. Je veux que mon nom soit le dernier mot qu'il prononcera alors que je viderai son
corps sans vie de son sang. »
Je haletai, la main toujours plaquée sur ma bouche.
« Vous avez été très clair à ce sujet. » soupira Tyler. « Veuillez m'excuser une minute.
»
Merde. Mr Yeux-dans-le-dos devait aussi avoir une vision à rayon x ou une super
audition. Il ne quittait certainement pas la pièce pour aller aux toilettes. Je m'échappai du
couloir et entrai dans la première pièce que je vis, espérant pouvoir me cacher.
Malheureusement, dès que j'entrai dans la salle de jeu, la lumière s'alluma.
Foutu penny !
Tyler me suivit et referma la porte derrière lui.
« Bella. »
« Tyler. » dis-je en arrangeant ma robe de chambre pour être un peu mieux couverte.
« Qu'est-ce que vous avez entendu ? »
« Suffisamment de choses. »
Il ferma les yeux et posa les mains sur ses hanches. Il laissa sa tête retomber en arrière.
Il poussa un soupir. « Je suggère que vous rameniez vos jolies petites fesses à l'étage.
Maintenant. »
Je croisai les bras sur ma poitrine et me retins de taper du pied comme une enfant
capricieuse. « Je vous suggère de surveiller votre façon de me parler. »
Il ouvrit les yeux et me regarda. « S'il pense que vous savez ce qui se passe, il... »
« S'il pense que je sais ce qu'il passe, il quoi ? Va perdre les pédales ? Flash info,
Tyler, il a déjà perdu les pédales ! Comment est-ce que vous pouvez le laisser organiser un
meurtre ? Il ne peut pas assassiner James de sang froid, peu importe ce qu'il a fait. »
« Je comprends tout à fait, Bella. Je fais de mon mieux pour l'arrêter. »
« En lui proposant de tuer James vous même ? C'est pas mieux ! Vous deviendrez un
meurtrier et il serait toujours coupable de conspiration. Vous finirez tous les deux en prison
pour le reste de votre vie. Et seulement si vous avez de la chance et que vous échappez à la
peine de mort. »
Nous murmurions et crions en même. Tyler semblait épuisé pour la première fois
depuis que je l'avais rencontré. Tout cela l'épuisait autant que moi.
« Il faut que vous me fassiez confiance. »
« Vous faire confiance ? Depuis quand est-ce que vous prévoyez tout ça ? »
Avant qu'il puisse me répondre, la porte de la salle de jeu s'ouvrit. Edward se trouvait
dans le couloir, nous fixant avec horreur.
« Qu'est-ce que vous manigancez ? » me demanda-t-il.
« Qu'est-ce que toi tu manigances ? » rétorquai-je directement.
« Il faut que tu retournes te coucher, Isabella. J'ai des affaires à régler. »
« Des affaires ? De quel genre d'affaires tu peux bien t'occuper à cette heure-ci de la
nuit ? Hum ? Peter et toi parlez du marché asiatique ? Vous prévoyez de paralyser le Japon ?
»
Il réagit au mot paralyser comme je l'espérais.
« Tu ne sais pas de quoi tu parles. Il faut que tu ailles te coucher. Vas-y. » Il fit un pas
de côté et me fit signe de quitter la pièce.
Je sortis de la salle de jeu mais au lieu de monter à l'étage, j'allai dans son bureau. Je
fis sursauter Peter qui jouer avec un presse papier en verre sur le bureau d'Edward. Il le laissa
tomber par terre et ce dernier atterri en un bruit sourd sans se briser.
« Isabella ! Vous vous êtes roulée dans l'armoire pour moi à ce que je vois. » lança
Peter avec un petit sourire malicieux.
Je virai au rouge mais ne me laissai pas faire. Je m'assis sur une des chaises.
« Vas te coucher, Isabella. » ordonna Edward, entrant comme une bombe juste après
moi.
« Non. Je veux savoir de quoi vous parlez. Depuis l'extérieur, ça avait l'air absolument
fascinant. »
« Oh bon sang, attendez un peu qu'on vous raconte comment on a baisé les cartes de
crédit d'Hunter. » répondit Peter en riant. Il se laissa tomber sur le siège à côté de moi.
« Peter, ferme ta gueule ! » Les yeux d'Edward luisaient de rage. C'était un homme très
différent de celui avec lequel j'avais passé ma soirée. « Isabella, si tu ne montes pas tout de
suite, je vais ordonner à Tyler de te porter là haut. »
Je me levai et regardai les deux autres hommes présents dans la pièce. « Sortez tous les
deux. Il faut que je parle à Edward. Seul à seul. »
Ils arborèrent une expression choquée mais restèrent immobiles.
« Maintenant ! » criai-je en désignant la porte.
Peter se leva et prit son sac.
« Rassis toi, bordel, Peter. » gronda Edward. Peter obéit.
« Allez vous en, Peter ! N'envisagez même pas de rester. » crachai. Il se figea au
dessus de la chaise. Il était complètement perdu.
Edward vint vers moi et me menaça avec son doigt. « Il travaille pour moi ! Il fera ce
que je lui dirai de faire ! » s'énerva-t-il.
« Tu peux peut-être dire à tout le monde ce qu'ils doivent faire mais pas à moi ! S'ils
restent, moi aussi. » Je n'allais pas reculer, même si mon cœur battait si fort que j'étais
persuadée qu'ils pouvaient tous l'entendre.
C'était un vrai combat de coqs, nous attendions tous deux que l'autre cède. J'avais peur
que nous soyons si têtus que nous ne puissions pas éviter la catastrophe mais c'était à Edward
de se rendre en premier.
« Tyler, ramenez la à l'étage et faites en sorte qu'elle y reste. »
Mon regard se posa sur Tyler. Je vis ses émotions lutter en lui.
« Monsieur, je... »
« À moins que vous ayez prévu de finir cette phrase par, je ferai tout ce que vous
voudrez, ne prenez pas la peine d'aller plus loin ! Emmenez la à l'étage ! »
« Je ne peux pas faire ça, Mr Masen. » dit Tyler, visiblement peiné de refuser un ordre.
« Je ne poserai pas mes mains sur elle sans son accord. Je ne peux pas, je suis désolé. »
Je poussai un soupir de soulagement. J'avais envie de me précipiter dans ses bras pour
le remercier. Malheureusement, Edward était à moitié plongé dans la folie.
« Quoi ? » Il fit une pause comme s'il avait besoin d'une minute pour comprendre que
Tyler refusait de lui obéir. « Vous êtes viré. Vous ! Êtes ! Viré ! Allez ramasser vos affaire et
dégagez de ma maison, sur le champ ! »
Il se tourna ensuite vers moi et me souleva, me portant lui même à l'étage. Une fois
dans la chambre, il me jeta sur le lit.
« Ne me parle plus jamais comme ça devant mes employés ! Tu m'as bien compris ? »
« Ou quoi ? Quoi Edward ? » Je quittai le lit. Il devait croire que j'allais essayer de
partir parce qu'il se plaça entre la porte et moi.
« Ou rien. Tu vas me montrer du respect dans ma maison, devant mes employés. »
J'approchai lentement de lui, même si je mourais d'envie de le frapper. C'était
l'obscurité à son apogée.
« Qu'est-ce que tu vas faire ? Demandez à Peter de pirater mon ordinateur ? Faire
annuler mes cartes de crédit ? Tu vas me tuer, Edward ? »
Sa respiration était haletante. Il tira ses cheveux. « Tu ne sais pas de quoi tu parles.
Comment oses tu écouter aux portes dans ma maison. »
« Ta maison ? Alors je ne suis qu'une invitée. C'est tout ? »
Edward faisait maintenant les cents pas comme un lion en cage. Il avait l'air
absolument létal. Il approcha du lit et renversa tout sur la table de nuit. Il la souleva et la jeta à
travers la pièce comme s'il avait la force de Hulk. Sa colère pouvait être terrifiante mais je
savais que c'était à lui qu'il en voulait.
« J'essaye de te protéger ! J'essaye de faire en sorte que tu ne sois pas blessée ou... » Il
avala le dernier mot. « Il faut que tu oublies ce que tu as entendu. Il faut que tu laisses tomber.
»
Je m'approchai de lui, restant tout de même à une distance de sécurité. « Ne fais pas
ça. Ne le laisse pas te provoquer au point de faire quelque chose que tu pourrais regretter,
quelque chose qui pourrait gâcher ta vie. Notre vie. »
Sa vie était la mienne et la mienne était la sienne. Si quelque chose lui arrivait, je
n'aurais jamais pu me pardonner de ne pas l'avoir arrêté.
« Je fais ça pour te sauver la vie, Isabella. Tu ne comprends pas ? Comment tu fais
pour ne pas le voir ? C'est lui ou moi maintenant. Ça ne s'arrêta pas avant que l'un de nous soit
mort. Il ne pourra pas me tuer. Au lieu de ça, il va tuer toutes les personnes auxquelles je
tiens. Il faut que je mette fin à tout ça ! »
« Non ! Tu n'es pas un meurtrier, Edward. Tu ne peux pas organiser l'assassinat de
quelqu'un en pensant que ça ne viendra pas te hanter plus tard ! » Je ne parlais pas que du côté
légal de l'affaire. Je n'étais pas vraiment branchée religion mais je croyais en dieu. Tu ne
tueras point. C'était ses mots.
Edward s'accroupit, tenant sa tête entre ses mains. Je tombai à genoux à ses côtés.
« S'il te plaît, viens te coucher avec moi. S'il te plaît, arrête tout ça. Travaillions avec la
police. Engageons une centaine de garde du corps. Achetons une île privée aux Fidji et allons
y vivre de façon permanente. Tout sauf ça. S'il te plaît. »
Nous restâmes ainsi pendant quelques minutes puis il se leva tout en m'aidant à me
redresser. Il éteignit a lumière et me prit par la main sans un mot pour me guider vers le lit. Je
m'allongeai avec lui, plaquant mon dos contre son torse. Il enroula ses bras autour de moi
comme s'il avait peur que je parte à la seconde où il déferait son emprise sur moi. Je ne
pouvais pas nier que j'avais la même inquiétude. Je m'agrippai à ses bras, priant pour qu'il
abandonne toutes ces idées folles de meurtre et de revanche.
« J'ai besoin que tu m'en fasses la promesse. Promets moi que tu ne feras rien qui
pourrait te causer des ennuis. »
Il resta silencieux un long moment. « Je te promets que je n'aurais pas d'ennuis. »
C'était un maître dans la manipulation des mots. Je me tournai pour lui faire face. Je
touchai son visage du bout des doigts.
« Promets moi que tu ne tueras personne. » Même dans l'obscurité de la pièce j'arrivais
à voir son angoisse.
« Personne ne mérite de mourir plus que lui. » répondit froidement Edward.
« Personne ne mérite plus de vivre en paix que toi mais le tuer ne t'apportera pas ça. Je
sais que tu penses le contraire mais c'est faux. Ça va te détruire. Ça va nous détruire. »
Il ferma les yeux et inspira profondément. « Je regrette que tu ne sois pas restée au lit.
»
J'inspirai difficilement et il ouvrit les yeux. Il put alors voir à quel point j'étais
sérieuse. « Promets le moi. »
« Est-ce que tu accepterais que je te promette que je ne le tuerai pas moi même ? »
Encore de la manipulation. Il était si foutrement têtu. Il semblait qu'à ce petit jeu là, j'étais
meilleure que lui.
« Tu ne peux pas non plus demander à Tyler de le tuer. »
« J'ai viré Tyler. »
« Tu vas le réengager demain. »
« Je ne demanderai pas à Tyler de le tuer. Je te le promets. »
Il pensait m'avoir eu mais je n'en avais pas fini. « Tu ne peux pas demander, ordonner,
exiger, supplier ou dire à qui que ce soit de le tuer. »
Il y eu un autre silence. Je savais qu'il m'insultait dans sa tête. « Je vais y penser. » fut
sa seule réponse.
J'aurais dû être reconnaissante qu'il ne me mente pas pour que je le laisse tranquille.
Ça ne me plaisait pas mais au moins, il était honnête.
« Qu'est-ce qu'Alec aurait dit si tu lui avais parlé de ton plan ? »
Edward me saisit par le poignet et éloigna ma main de son visage. « Ne fais pas ça,
Isabella. Ne fais pas ça. »
Terrain miné. Apparemment nous avions un nouveau sujet tabou. Il savait que j'avais
raison. Alec aurait objecté à ça de tout son cœur. Alec était sans doute d'ailleurs la raison pour
laquelle il n'avait pas déjà essayé d'éliminer James.
« Je t'aime. » murmurai-je, sachant très bien que la conversation était terminée. Je me
tournai et il enroula ses bras autour de moi.
J'étouffai mes pleurs parce que je savais que ça l'aurait tué de me savoir sanglotant
dans ses bras. Je me sentais complètement vaincue. Je pensais qu'on avait avancé ce soir. Je
pensais qu'on s'était retrouvé et qu'on avançait malgré la perte d'Alec. Je m'étais bêtement
laissée aller à l'espoir. J'ignorai l'influence qu'avait sa peur sur lui. Je n'avais pas réalisé que
c'était cette peur qui nourrissait l'obscurité.
Sauver Edward de lui-même allait être mon plus grand défi.
Vous ne pensiez quand même pas que les choses allaient s'arranger aussi facilement ?
Malheureusement, ce n'est pas le cas et Bella va avoir fort à faire avec lui ^^
Je ne sais pas vous, mais j'adore la scène du fast-food ! J'imagine très bien Edward
dans son costume hors de prix perdu là XD
L'obscurité gagne du terrain mais Bella n'a toujours pas dit son dernier mot ;)
Comme toujours si le coeur vous en dit, laissez un commentaire !
J'ai une petite annonce à faire, doublée d'un petit service à vous demander *grand
sourire innocent*
L'auteur de Captain Howdy (http(:) s/8303738/1/), Cullenboyz a été nominée pour
son histoire dans la catégorie OneShot le plus Drôle ! S'il vous plait, allez voter pour elle !
C'est sa première histoire et si vous l'avez appréciée, ça serait génial de l'aider à gagner ce
prix !
Voici le lien (sans espace) - emergingswanawards (point) blogspot (point) com
Merci par avance :)
Prenez soin de vous et à très vite !
XOXO
Eresy
*Chapter 22*: Chapitre 20

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
J'envisageais d'attendre vendredi pour poster puis je me suis dit... naaaaan !^^ J'ai
bien pris mon temps, je sais mais bon, quelle meilleure façon de commencer 2013 ? Vous ne
savez pas ? Eh bien, c'est parce qu'il n'y en a pas XD En plus, le chapitre est long, avec plein
de rebondissements de la mort qui tue ;)
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 20
Vendredi 29 Octobre, Midi
« Bella, allez. Arrête. » me supplia Emmett alors qu'il essayait de retirer les affaires
que je fourrais dans un carton.
« Arrête de sortir mes affaires du carton ! » criai-je, incapable de contrôler mes
émotions. Mes mains tremblaient et j'arrivais à peine à y voir à travers les larmes qui
embuaient mes yeux.
Emmett me saisit par les poignets et je me débattis pour retourner à ma boîte. « Je
n'aime pas te voir aussi contrariée. Assis toi et calme toi une seconde. Tu es trop choquée
pour prendre une décision. Tu vas finir par faire quelque chose que tu vas regretter. Arrête,
assis toi et inspire un bon coup. »
« Eh bien, merci beaucoup Dr Drew mais je ne peux pas rester ici. Je ne peux plus
travailler ici. Je veux dire, je n'ai même jamais travaillé ici ! » La véracité de ces mots me fit
pleurer et sangloter.
Je n'avais jamais vraiment travaillé à University Prep. Aro n'avait jamais reçu mon CV
et ne m'avait jamais contactée pour me proposer un poste. Je n'avais pas été en concurrence
contre des personnes parfaitement qualifiées. Je n'avais battu personne avec ma personnalité
charmante et mes fabuleuses recommandations. Non, mon travail était acheté. Payé
entièrement par Mr Edward Masen Jr. Rien que cette pensée me donnait envie de vomir.
Mon portable sonna mais je l'ignorai. Je m'essuyai les yeux et continuai à ramasser
mes affaires.
« Tu ne peux pas ignorer ses appels. Il va paniquer. Tu étais censée déjeuner avec lui.
» dit Emmett en regardant sa montre puis la pendule pour s'assurer que c'était le heure. Il était
un peu plus de midi.
Je n'allais pas lui répondre parce que si je le faisais, j'allais rompre avec lui. J'allais lui
dire que je le détestais de m'avoir humiliée ainsi et de m'avoir fait passer pour la plus grosse
imbécile du monde. Je n'allais pas répondre au téléphone. Il tomba sur ma messagerie.
Le portable d'Emmett se mit à sonner quelques minutes plus tard. Il répondit
immédiatement. Je distinguai quelqu'un qui criait mais ne reconnus pas de mots. Je savais
exactement qui hurlait à ce moment précis et j'étais ravie qu'il soit en colère. Il allait bientôt
découvrir à quel point j'étais en colère moi aussi.
« Elle est là... Je ne sais pas, je suppose que Liam est toujours sur le parking. Elle... eh
bien... il s'est passé quelque chose et... eh bien... elle est plutôt fâchée. » essaya d'expliquer
Emmett.
Je grognai en entendant ça. J'étais plus que fâchée. Fâchée ne décrivait pas l'état dans
lequel je me trouvais.
Emmett me tendit son portable. « Il veut te parler. »
« J'en ai rien à foutre de ce qu'il veut ! » criai-je de façon à ce qu'Edward m'entende
clairement.
Emmett ramena le téléphone à son oreille et se frotta le front avec son autre main. «
Elle a dit que... Oui, monsieur. Eh bien, elle a appris la façon dont elle a obtenu son travail
et... »
Je m'assis à mon bureau et me mis à écrire un plan de cours. Je ne savais pas ce qu'ils
allaient faire de mes classes. Ils allaient sans doute les placer dans d'autres sections, vu que
l'argent qu'ils avaient reçu pour m'engager leur avait permis d'en créer un paquet, ils n'en
avaient pas vraiment besoin. Aro m'avait carrément avouée ça quand je l'avais confronté.
Il avait essayé de me mentir au début. « Je ne sais pas ce que Mme Nelson vous a dit,
Mlle Swan mais je suis sûr qu'elle se trompe. »
Jane ne se trompait pas du tout. Jane ne se serait pas attaquée moi si elle s'était
trompée.
« Quelqu'un lui a dit. » continua Emmett. « Je suppose qu'elle est allée voir Aro. Il lui
a dit la vérité et elle a démissionné. »
J'appréciais Emmett mais j'aurais voulu qu'il vire de ma salle de classe. Je voulais qu'il
ait cette conversation loin de moi. Je voulais être seule.
« Il veut savoir qui te l'a dit. »
« Qu'est-ce qu'il n'a pas compris dans j'en ai rien à... »
Emmett leva la main pour m'interrompre. « Elle ne veut pas le dire. » Il écouta
Edward. « Il veut savoir si c'est Jane. »
Je l'ignorai.
« Il dit que si tu ne réponds pas alors il prendra ça pour un oui. »
« Dis lui que s'il fait quoi que ce soit à Jane, je ne lui pardonnerai jamais. C'est peut-
être une garce mais elle au moins, elle a eu les couilles de me dire la vérité ! C'est déjà plus
que lui ! »
Emmett grimaça. « Vous avez entendu ? » demanda-t-il à Edward qui visiblement
acquiesça.
Jane était une garce mais au moins maintenant je savais pourquoi elle me détestait
autant. On m'avait fourrée dans ses pattes sans aucune autre raison que le fait que j'étais la
petite-amie d'un ancien élève richissime. Je repensais à notre confrontation plus tôt dans la
journée.
Je venais de finir trois cours et j'étais en train de parler à Kim. Elle avait écrit une
magnifique histoire à propos d'une fille qui se transformait en oiseau et s'envolait loin de tout
ce qui était trop lourd dans sa vie. Lorsque transformée en oiseau, elle pouvait voler dans le
ciel et le monde et ses problèmes semblaient s'amenuiser. J'avais pleurer la première fois que
je l'avais lu. C'était peut-être parce que ça ressemblait énormément à ma vie de ces dernières
semaines. Je l'adorais et je voulais le faire publier dans le magazine littéraire de l'école.
Jane entra comme une bombe dans la pièce. « Je n'arrive pas à le croire ! Pendant
tout ce temps vous jouiez les gentilles et les innocentes alors qu'en vrai, vous n'êtes qu'une
gamine capricieuse, pas vrai ? »
Ses paroles me surprirent et me choquèrent. Je demandai à Kim de partir, ne voulant
qu'elle assiste au comportement non professionnel de Jane. Une fois qu'elle fut hors de la
classe, je fermai la porte et me tournai pour faire face à Jane la Chieuse.
« Je ne sais pas ce qui vous a énervée comme ça mais je n'apprécie pas que vous
entriez dans ma classe pour me hurler dessus quand je suis en conversation avec une de mes
élèves. »
« Oh, eh bien, peut-être que vous devriez vous dépêcher de me dénoncer. Peut-être
que vous allez arriver à me faire virer cette fois-ci. » cracha-t-elle.
Je secouai la tête, complètement troublée par ses accusations. « Jane, je ne vois pas ce
dont vous parlez. »
Elle plissa son petit visage de souris et croisa les bras sur sa poitrine. « Vous n'allez
quand même pas mentir ? C'est une chose que votre chéri plein aux as se batte pour vous,
mais s'en est une autre de faire comme si vous n'étiez pas au courant. »
« Mon chéri plein aux as ? »
Elle balança ses bras. « Oh par pitié ! Je suis au courant, d'accord. Je sais que vous
êtes la petite-amie d'Edward Masen. »
J'étais écarlate et perdue. « La personne avec qui je sors n'a rien à voir avec ce qui se
passe ici, à l'école. Je n'apprécie pas que vous mêliez ma vie privée à ça. »
« Ce n'est pas moi qui mélange affaire et plaisir, Bella ! » Son visage était tout rouge.
Elle irradiait de haine.
J'inspirai profondément. Nous avions un réel problème de communication. « Je ne
comprends pas ce dont vous parlez. J'aimerais vraiment comprendre pourquoi vous êtes en
colère. Mais ça n'a aucun sens. »
« Aro a mis un blâme dans mon dossier. Un blâme permanent pour comportement non
professionnel parce que soit disant je vous ai descendue devant les autres membres de
l'équipe pendant la réunion. C'est bas, même pour vous, Bella. Ce n'est pas de ma faute si je
trouve que la façon dont vous avez eu ce poste est complètement inappropriée et manque
d'éthique mais j'ai fait avec. À la vérité, je commençais même à penser que vous étiez une
professeur décente. J'ai dû travailler dur pour dépasser mon dégoût face à votre
manipulation du système mais ça, ça me ramène au tout début. »
Si je pensais être perdue avant ses explications, je me sentais maintenant
complètement troublée.
« Ma manipulation du système ? Je ne comprends pas pourquoi vous pensez ça. J'ai
passé un entretien, comme tout le monde. »
« Ha ! Comme tout le monde ? »
Ma voix se fit basse. « Aro m'a appelé pour... un entretien... comme il s'est entretenu
avec tout le monde. »
« Oh mon dieu, arrêtez de jouer les idiotes ! Edward Masen obtient toujours ce qu'il
veut. On le sait toutes les deux. »
« Quel est donc le rapport entre mon travail et Edward ? » J'avais presque peur
d'entendre sa réponse. Un énorme nœud se forma dans mon ventre.
Jane se tut et me fixa de toutes ses forces. Elle pencha la tête de côté et plissa les yeux.
« Vous n'êtes pas au courant, pas vrai ? »
Ma gorge était sèche. Les mots ne venaient pas. Je secouai la tête, retenant les larmes
de honte qui menaçaient de m'échapper.
« Oh merde. » rit-elle sans humour. Elle s'assit à un bureau d'élève. « Vous ne savez
absolument pas comment vous avez eu ce poste. Il ne vous a jamais rien dit. »
Le nœud devint si dur qu'il allait pouvoir m'aider à couler dans l'océan quand j'allais
me jeter de la falaise. J'étais si idiote. Je secouai à nouveau la tête.
Elle soupira et secoua elle aussi la tête. « C'est pour ça qu'ils ont enlevé son portrait à
la bibliothèque. » dit-elle plus pour elle même que pour moi. « Vous ne saviez pas que Mr
Masen est l'un de nos plus gros donateurs, pas vrai ? »
Edward était un des donateurs d'University Prep. Il ne l'avait jamais mentionné.
Jamais. Apparemment, c'était voulu. J'eus soudainement l'impression que la pièce tournait et
je me laissai tomber sur la chaise à côté de Jane.
« Génial. Je viens de me virer toute seule. » marmonna-t-elle. Elle effaça ses rides
d'expression avant de se tourner vers moi. « C'est grâce à Edward Masen qu'on a une
bibliothèque aussi fantastique, deux salles informatiques, des tableaux électroniques dans
chaque classe et d'autres technologies que les autres écoles n'auront pas la chance de voir
avant une dizaine d'années. Il donne plus à cette école tous les ans que tous les donateurs
réunis. Il est venu voir Aro cet été et lui a proposé cinquante mille dollars s'il acceptait de
créer un poste de professeur de Littérature pour une de ses amis. Je suis au courant
seulement parce qu'on s'est disputé pour créer les groupes d'élèves auxquels vous alliez
enseigner. »
Edward m'avait achetée un travail. Il m'avait achetée un travail sans me le dire. Il
m'avait laissée travailler ici pendant deux mois en pensant que j'avais gagné ma place au
mérité. Il m'avait laissée me promener dans les couloirs sans que je sache ce qui était dit dans
mon dos par ceux qui étaient au courant.
Mon cœur se brisa. Je n'avais jamais été aussi humiliée de ma vie.
« Bella, t'as entendu ce que je viens de dire ? » demanda Emmett, me ramenant au
présent. « Il dit qu'il va refuser qu'Aro accepte ta démission. Si tu ne veux pas lui parler, il va
envoyer Tyler te chercher. »
Mon portable se mit à sonner à mes côtés. Le visage d'Edward illumina l'écran. Je pris
ce traître d'iPhone et me dirigeai vers un des bureaux de la classe. Je le posai par terre avant
de soulever le bureau. Je le fis ensuite retomber de toutes mes forces sur le téléphone jusqu'à
ce qu'il soit tout éclaté et qu'il ne sonne plus.
« Génial. » marmonna Emmett en laissant retomber sa tête.
Je retournai à mon bureau et finis d'écrire mes plans. Le portable d'Emmett se mit à
sonner.
« Elle a détruit son téléphone... mmhmm... je lui dirai. » Il raccrocha et s'assit sur le
bord de mon bureau. « Il envoie Tyler te chercher. »
« Je serai partie avant qu'il arrive. »
« Bien, il faut que vous discutiez face à face. » Il sortit son portable pour envoyer un
texto à Edward.
« Je ne vais pas voir Edward. Je vais chez Jasper. Je vais passer le week-end là bas
pour décider si je veux revoir Edward ou non. »
Emmett s'affaissa. Il effaça le message qu'il avait commencé à écrire.
« Bells, allez. Ce boulot, c'est du petit lait pour nous deux. Je sais que c'est pas bien
qu'il ne te l'ait pas dit mais est-ce que c'est vraiment si horrible que ça ? Il t'a aidée à trouver
un poste pour lequel tu es douée. Les gens se font tout le temps pistonner. »
Mon sang se mit à bouillir. Emmett n'allait pas rester là à défendre Edward et ce qu'il
avait fait.
« Pistonner ? Se faire pistonner, ça te permet d'avoir un pied à l'intérieur. Ça te permet
de donner ton CV aux bonnes personnes pour obtenir un entretien. Ça te permet de rencontrer
des gens. Mais ça ne doit pas t'acheter un travail. On n'offre pas de l'argent pour qu'une école
créé un poste. Ça n'a aucun rapport. C'est de la corruption. C'était mal. C'était... » Je n'arrivais
même pas à trouver le bon mot pour décrire ça.
Emmett s'assit et réfléchit à ce que je venais de dire pendant une minute. « Je suis sûr
qu'il voulait simplement que tu fasses ce que tu aimes. Ses intentions étaient bonnes. J'en suis
sûr. »
Je n'étais pas prête à écouter ce genre de raisonnement pour l'instant. Je me sentais mal
émotionnellement et physiquement parlant. Ça faisait plus d'une semaine que je n'avais pas
dormi. Depuis le début du complot, j'étais sur les nerfs. Quand je n'avais pas Edward sous les
yeux ou que j'étais au pays des rêves, j'étais inquiète à l'idée qu'il organise le meurtre de
James. Je le forçais à se coucher tous les soirs avec moi mais à chaque fois que je me
réveillais en sursaut et que je tendais le bras de son côté du lit, il n'était plus là. Toute cette
folie Masen me tuait, me brisait.
Il était temps de faire un pas en arrière. J'allais chez Jasper. Il allait accepter que je
vienne. C'était l'accord que nous avions passé. Mon nom était toujours sur le bail pour une
bonne raison. Il fallait que je sache quoi faire, surtout maintenant que je n'avais plus de
travail.
Il y eut un petit coup à la porte de ma classe. C'était un très grand homme, habillé en
costume noir. Il avait aussi une chemise noire et une cravate noire. Emmett se leva et ouvrit la
porte.
« Je suis là pour emmener Mlle Swan auprès de Mr Masen. » dit l'homme. Il avait un
fort accent.
« Il m'a dit qu'il envoyait Tyler. » répondit Emmett avec hésitation.
L'homme eut l'air perdu. « Qui êtes vous ? »
« Qui êtes vous ? » rétorqua Emmett.
Peu importe qui il était. J'étais sûre que Tyler avait dit la même chose à Edward que la
semaine précédente. Il n'allait pas me toucher contre mon gré. Nous étions amis. Tyler n'allait
pas me faire ça. Il avait presque perdu son poste à cause de ça mais j'avais le sentiment qu'il
n'allait pas céder.
« Je vais demander à Liam de me conduire ailleurs. Dites à Edward que je l'appellerai
quand je serai prête à lui parler. » déclarai-je en rassemblant mes plans.
« Liam ne peut pas vous conduire. Il est parti. Vous viendrez avec moi, Mlle Swan. »
Emmett et moi échangeâmes un regard. Liam ne partait jamais. Il ne faisait jamais rien
sans me prévenir. Évidemment, j'avais cassé mon portable, ce qui compliquait un peu les
choses pour qu'il m'appelle.
« Prête moi ton portable. » demandai-je à Emmett. Il me le passa aussitôt.
J'envoyai un message à Liam, lui demandant où il se trouvait.

C'est Bella. J'ai cassé mon portable. Où êtes vous ? Un grand mec en noir dit que je dois
le suivre.
« Mr Masen n'aime pas attendre. Il faut que je vous emmène tout de suite. » déclara
grossièrement l'homme.
J'envisageai de lui dire ce que je pensais de ce qu'Edward aimait ou pas mais il était
effrayant. Environ une minute plus tard, Liam me répondit.
Ai dû partir. Allez avec Félix.
Typiquement Liam. Droit au but. Pas de pourquoi vous avez cassé votre portable ?
Pas de vous allez bien ? Il était toujours question d'affaires avec Liam.
« Je suppose que vous êtes Félix ? » Je regardai l'homme qui avait presque dû se
glisser pour arriver à passer la porte de la classe.
« Oui, allons-y. »
« Félix ? » demanda Emmett comme s'il parcourait un fichier de noms et que Félix
n'en faisait pas parti.
Il était impossible que j'arrive à faire faire à Liam ce que je voulais, surtout si Edward
lui avait dit de venir me chercher. J'étais certaine que Félix se foutait de ce que je pensais des
ordres d'Edward. Je pris mon sac et mon carton et passai devant les gardes du corps. Une fois
que j'allais être chez Edward, il allait falloir que je demande à Tyler de m'accompagner chez
Jasper. Il allait faire ça pour moi. S'il refusait, j'allais prendre un taxi seule, sans putain de
gardes du corps. Que les gardes du corps aillent se faire foutre. Que James Hunter aille se
faire foutre. Qu'ils aillent tous se faire foutre.
« Peut-être que tu devrais attendre une seconde, Bella. » dit Emmett en se précipitant à
notre suite.
Je ne m'arrêtai pas de marcher. Ça ne servait à rien de lutter si Edward avait envoyé
quelqu'un pour venir me chercher. Je savais que ce mec n'allait pas partir sans moi. Sa
loyauté, comme celle de toutes les personnes qui m'entouraient ces derniers jours, allait à
Masen.
« Liam m'a dit d'aller avec lui. C'est bon. Je n'ai pas besoin qu'on me porte hors du
bâtiment pendant que je me débats et que je crie. J'ai vécu suffisamment d'humiliation pour la
journée. »
Une voiture nous attendait devant l'entrée. Elle était en marche et un autre homme était
au volant. Edward avait dû vraiment craindre que je me débatte. Je devais être plus costaud
que je le pensais s'il me croyait capable de me débarrasser de Félix.
Je remarquai alors que ma voiture était garée là où Liam m'attendait en général. Où
est-ce qu'il était passé sans ma voiture ? Je me dirigeai vers elle.
« Par ici, Mlle Swan. » m'indiqua Félix.
« Je ne vais pas laisser ma voiture ici. Si on s'en va, on prend ma voiture. »
« Il faut que vous montiez dans cette voiture. » exigea-t-il.
Je posai mon carton par terre pour arriver à trouver mes clefs dans mon sac. « Écoutez
Félix. Je viens avec vous même si c'est bien la dernière chose dont j'ai envie. Je vais prendre
ma voiture parce que comme ça, quand j'aurais fini de dire à Edward que je ne veux plus
jamais lui parler, je pourrai partir. Alors vous pouvez soit me suivre, soit me laisser
tranquillement conduire. Je m'en fous complètement mais je prends ma voiture. »
Il réfléchit une seconde et m'arracha les clefs des mains. Il fit signe à l'autre mec dans
la voiture. Ce dernier se gara et coupa le moteur avant de descendre. Ils échangèrent quelques
mots dans une autre langue. Le deuxième garde du corps n'avait pas l'air ravi par ma
demande. Ils se disputaient. Ils jetèrent un coup d'œil en direction d'Emmett qui écrivait sur
son portable avec frénésie. Ils se dirigèrent vers ma voiture et montèrent à l'intérieur. Je
supposais qu'ils ne voulaient pas qu'Edward sache qu'il allait y avoir un petit contretemps. Peu
importe. Je m'en fichais du moment que je pouvais partir après avoir dit à Edward d'aller se
faire foutre.
Je jetai mes affaires sur la banquette arrière avant de grimper à mon tour. Les deux
hommes échangèrent un regard alors que je m'installais. Je regardais par la fenêtre le paysage
de la ville qui défilait le long du trajet. Ce n'était plus la façon dont je voulais vivre ma vie.
J'aimais Edward mais il me tuait. Il avait raison depuis le début. Si nous continuions ainsi, il
allait finir par me tuer. Je vivais une vie que aucune personne sensée n'aurait accepté de vivre.
Et pourtant, je l'avais choisie. Il devait forcément y avoir d'autres choix. Un week-end avec
Jasper était exactement ce dont j'avais besoin. J'avais besoin de me vider l'esprit. J'avais
besoin de dormir. J'avais besoin de parler avec quelqu'un qui ne travaillait pas pour Edward.
Nous traversâmes la ville, rue après rue. Je ne savais absolument pas où nous allions.
Vu que j'avais refusé de parler à Edward, je ne connaissais pas notre lieu de rendez-vous pour
le déjeuner. Je supposais qu'il avait déjà une idée en tête. Il prenait toujours les décisions.
Toujours.
Félix et son ami étaient aussi bavards que les autres gardes du corps qui bossaient dans
l'équipe de sécurité d'Edward. Néanmoins, je ne les avais jamais vus auparavant. Je trouvais
ça étrange mais pas inimaginable. Je ne connaissais pas le nombre de personnes qui
travaillaient pour Edward. Quelques heures plus tôt, j'ignorais même que je travaillais pour
Edward.
Il m'avait achetée un travail. Aro m'avait offert le poste au mois d'août. Edward et moi
ne sortions ensemble que depuis un mois à l'époque. Quelle idiote j'étais. Dire qu'il ne me
semblait pas avoir envoyé de CV à University Prep. Je me souvenais de la tête qu'avait fait
Alec quand je lui avais parlé de mon travail et le comportement étrange d'Edward ce jour là.
Alec était au courant. J'étais tellement naïve. Je n'aurais jamais cru qu'Edward aurait pu faire
une telle chose. J'étais prête à parier qu'Aro n'avait jamais vu mon CV. C'était incroyable mais
tellement Edward.
Nous roulions à travers un quartier que je ne connaissais pas. J'allais leur demander où
nous étions lorsque la chanson ''The Glory of Love'' s'échappa de la poche intérieur de Garde
du Corps #2. Mon cœur s'arrêta dans ma poitrine alors que l'homme se battait pour éteindre le
portable. Félix me jeta un coup d'œil dans le rétroviseur. J'étais persuadée qu'il avait vu mon
changement d'expression. Il verrouilla aussitôt les portières.
Ce n'était pas les hommes d'Edward. J'étais montée en voiture avec deux hommes qui
ne travaillaient pas pour le démon dont j'étais amoureuse, mais pour le diable en personne. Je
regardai autour de moi, essayant de déterminer où je me trouvais. Rien ne m'était familier. Je
repérai plusieurs noms de rues mais ça ne m'aidait pas beaucoup.
J'essayais d'avoir l'air détendu. Je ne voulais pas qu'ils paniquent et finissent par me
blesser. Je posai mon dos contre le dossier et fis de mon mieux pour ne pas avoir l'air touché
par le fait que le portable de Liam s'était mis à sonner dans la voiture alors qu'il m'avait texté
qu'il n'était plus là. J'étais tout sauf détendue. Où était Liam ? Est-ce qu'ils lui avaient fait du
mal ? Est-ce qu'ils l'avaient tué ? Un million de pensées me traversaient l'esprit, et c'était de
pire en pire. Si quelqu'un d'autre mourait, je n'allais pas pouvoir le supporter.
Je commençai à faire une liste mentale. Je n'avais ni mon portable ni mes clefs. J'avais
bêtement donné mes clefs aux méchants. Grâce à ma crise de nerf, mon portable était cassé et
se trouvait dans la poubelle de l'école. Je me trouvais sur la banquette arrière et le bouton
d'alerte se trouvait à l'avant. Il fallait que je fasse quelque chose pour enclencher ce bouton. Si
je pouvais appuyer deux fois dessus, il stopperait la voiture et je pourrais m'enfuir, enfin, si
nous étions dans une zone peuplée.
« Vous voulez bien allumer le chauffage à l'arrière s'il vous plaît ? Je suis gelée. »
Félix me regarda à travers le rétroviseur. Je lui fis un sourire doux. L'autre homme
commença à appuyer sur les boutons du chauffage. Nous nous rapprochions d'un feu rouge.
C'était le moment de saisir ma chance. Félix fit ralentir la voiture et je me penchai en avant.
« Vous appuyez sur le mauvais bouton. » me plaignis-je. « Il faut appuyer deux fois
sur le bouton avec un X dessus. Ça me permet de régler le chauffage moi même. » C'était le
meilleur mensonge que j'avais pu trouver.
L'homme appuya une fois puis une deuxième fois sur le bouton. Toutes les
commandes de la voiture devinrent noires. Les portes s'ouvrirent automatiquement et l'alarme
se mit à sonner. J'ouvris la porte et sortis d'un bond. Je me retrouvai au milieu de la rue,
coincée par les voitures qui allaient dans l'autre sens. Félix et son pote étaient si choqués qu'il
leur fallut plusieurs minutes avant de réagir. Néanmoins, je savais que dès qu'ils
retrouveraient leurs esprits, ils se lanceraient à ma poursuite. J'allais traverser la route lorsque
j'entendis la voix puissante d'Emmett.
« Bella ! Par ici ! » Il se trouvait deux voitures derrière nous. « Monte ! » Je me
précipitai dans sa direction.
Félix et l'autre mec avaient quitté la voiture. Emmett s'assura que j'étais bien dans son
véhicule avant de se jeter sur Félix. L'homme qui se trouvait dans la voiture entre nous s'arrêta
de klaxonner lorsqu'il vit à quel point les deux hommes étaient costauds. Emmett envoya un
coup de poing et ils se mirent à se battre dangereusement au milieu de la rue.
Les voitures étaient arrêtées et le Faux Garde du Corps #2 se précipita sur la voiture
d'Emmett. Il n'hésita pas une seconde. Il commença à frapper la vitre jusqu'à ce qu'elle se
brise. Je me mis à crier alors qu'il ouvrait la porte. Je le frappai et essayai de l'arrêter. Il me
saisit par les mains pour me faire passer par la vitre et je me coupai sur le verre brisé. J'essayai
de lutter mais il était bien plus fort que moi. Emmett arriva derrière lui et lui donna un violent
coup sur la tête. Emmett continua à le frapper jusqu'à ce qu'il entende les sirènes de police.
Il ne fallut pas longtemps à deux véhicules pour se garer non loin de nous. Félix était
nulle part mais Emmett avait toujours l'autre mec assommé à ses pieds. Je tremblais et je
saignais mais j'étais en sécurité. Pour le moment, j'étais en sécurité.
Harborview était l'hôpital le plus proche de l'endroit où j'avais été sauvée. J'étais assise
dans une salle d'examen des Urgences. J'attendais qu'un médecin vienne me recoudre le bras.
J'avais deux petites coupures mais elles étaient profondes. La police avait interrogé Emmett
qui attendait maintenant avec moi. Il maintenait une poche de glace sur son œil au beurre noir.
Les inspecteurs attendaient que je sois soignée pour me poser des questions sur ce qui s'était
passé. Je n'en étais pas sûre. Tout semblait complètement irréel.
J'entendis un gros bruit puis quelqu'un cria. « Vous ne pouvez pas aller là ! »
Je savais exactement à qui m'attendre lorsqu'il ouvrit le rideau en tissu. Le bruit des
anneaux en métal résonna plus fort que prévu et je sursautai. Edward avait l'air sauvage,
comme un homme à deux doigts de sombrer dans la folie.
Il me tacla presque par terre en enroulant ses bras autour de moi dans une étreinte
désespérée. Je libérai mon bras blessé et le tins contre moi avec l'autre. Sa voix était saturée
par la peur et la rage. « S'ils avaient réussi, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Je ne sais
vraiment pas. »
« Je vais bien, grâce à Emmett. » Si Emmett ne nous avait pas suivi, qui sait ce qui se
serait passé. Félix et son ami aurait pu très facilement me rattraper. J'allais être éternellement
reconnaissante pour sa présence.
« Eh bien, il doit y avoir quelqu'un d'important dans la pièce. » dit gentiment Carlisle
en amenant un plateau de suture vers nous. « J'ai entendu dire que quelqu'un a besoin de
sutures. »
Edward me relâcha, de la tristesse dans les yeux. Toute la colère que j'avais ressenti
quelques heures plus tôt s'était évaporée. Je voulais apaiser sa douleur et lui promettre que
tout irait bien. Néanmoins, rien n'allait réussir à l'aider. Il était hors d'atteinte.
« Bonjour Dr Cullen. » dis-je tout bas.
« Apparemment, tu as vécu beaucoup d'aventures pour une seule journée, hum ? »
« Quelque chose dans le genre. » Je regardai Edward qui se tirait les cheveux.
Carlisle fixait Edward lui aussi. Il dut voir la même chose que moi mais il essaya de
contrôler sa réaction pour que les choses restent légères. « Mon garçon, j'espère que tu n'as
pas trop maltraité les infirmières. »
« Elles s'en remettront. » rétorqua Edward sans la moindre sympathie.
« La première chose qu'on apprend en école de médecine, c'est qu'il faut être gentil
avec les infirmières. Il ne faut jamais les énerver. C'est elle qui gèrent cet endroit. » Il me fit
un clin d'œil. Il me saisit par le bras et enleva mon bandage. « Voyons voir ce que nous avons
là. »
Edward regarda par dessus l'épaule de Carlisle. Il grimaça et ferma les yeux une
seconde. Ça aurait pu être pire, bien plus pire mais évidemment, je n'allais pas dire ça.
« Apparemment ils avaient raison. Tu vas avoir besoin de points de suture. » dit
Carlisle en mettant des gants. « Est-ce que tu as déjà parlé à la police ? »
« Pas encore. Ils voulaient attendre que je sois soignée. »
« J'ai entendu dire qu'ils ont réussi à choper un des mecs. C'est une bonne nouvelle. »
« Ouais. » répondis-je. Je regardai Edward alors que Carlisle endormait la zone qu'il
allait recoudre.
Edward faisait les cents pas derrière son oncle. Il allait tuer James. Il allait tuer James
ce soir s'il en avait l'occasion.
« Mr Masen ? » Un des policiers qui avaient parlé à Emmett nous rejoignit dans la
salle d'examen déjà pleine à craquer. « Peut-être pourrions-nous échanger quelques mots avec
vous ? »
Edward hocha la tête et contourna Carlisle. Il posa sa main sur mon visage. « Je
reviens tout de suite. Ne va nulle part. » Il déposa un baiser tendre sur mes lèvres.
Ça avait l'air adorable mais je savais qu'il le pensait de tout son cœur. Il s'était préparé
à ce que je parte. J'étais sûre qu'il pensait que si le fiasco du travail ne suffisait pas, ma
tentative d'enlèvement aurait fini de me convaincre de le quitter.
Une fois qu'il fut sorti avec Tyler et Emmett, Carlisle me regarda d'un air sérieux. « Il
n'a pas du tout dormi, pas vrai ? »
« Aucun de nous n'a beaucoup dormi. Je crois que ce qui s'est passé aujourd'hui ne va
pas aider. »
« Non, sans doute pas. » dit-il tristement. « Je suis vraiment désolé, Bella. Il tient
tellement à toi mais je sais que ça fait beaucoup à supporter pour une seule personne. » Même
Carlisle était préparé à ce que je parte.
« Hey, combien de personnes peuvent dire qu'elles ont été presque kidnappées ? Si on
peut appeler ça comme ça vu que je leur ai donné mes clefs de voiture de bon cœur. » dis-je
dans une vaine tentative d'apaiser la situation.
Carlisle fit une pause. « Ne fais pas ça. » Il se reprit rapidement. « Ne te reproche pas
ça. »
Il attendit que je hoche la tête avant de reprendre les points de suture.
« Je sais que ce n'est pas de ma faute. Je me sens mal de ne pas avoir compris plus tôt.
J'aurais pu épargner des inquiétudes à Edward. »
Carlisle grogna. « Je crois que lorsque ça te concerne, rien ne peut apaiser les
inquiétudes de cet homme. »
C'était bien vrai. Carlisle termina une première plaie avant de passer à la seconde.
« Est-ce que je vais devoir payer un extra ? » demandai-je. Il s'arrêta pour me regarder.
« Je pense que ça doit coûter cher de se faire recoudre par le Chef du Service de Chirurgie. »
Il rigola doucement. « À chaque fois que j'ai l'occasion de passer du temps avec toi, je
comprends pourquoi mon neveu aime autant être avec toi. » Il secoua la tête et se remit au
travail sans se départir de son sourire. « Je te ferai un tarif ami et famille. »
« Bon à savoir. » répondis-je. Vu que j'avais quitté mon travail aujourd'hui, je n'avais
plus d'assurance. La visite aux Urgences plus le trajet en ambulance allaient me coûter une
fortune.
Je jetai un coup d'œil vers l'ouverture du rideau, me demandant ce qu'Edward pouvait
bien dire aux policiers. Est-ce qu'il allait éviter de mentionner James pour pouvoir le tuer ce
soir sans finir sur le banc des suspects ? C'était une horrible pensée. J'allais bien faire en sorte
de dire à la police que j'étais persuadée que ces mecs travaillaient pour James. Je n'allais pas
laisser Edward faire des folies.
« Il y a une heure de ça, j'étais tellement en colère contre lui. J'avais prévu de passer le
week-end avec Jasper pour me calmer et pouvoir avoir une conversation rationnelle avec lui
qui ne se terminerait pas par la fin de notre relation. Et maintenant, tout ce dont j'ai envie,
c'est le ramener à la maison pour l'enlacer toute la nuit. »
Carlisle arqua un sourcil. « Oserai-je demander ce qu'il a pu faire pour que tu sois
autant en colère contre lui ? »
J'avais l'impression qu'il s'était écoulé un million d'années depuis que j'avais parlé avec
Jane. Carlisle semblait être quelqu'un de confiance. Je me demandais s'il était au courant pour
mon boulot.
« Si vous découvriez que vous êtes Chef du Service de Chirurgie non pas parce que
vous êtes le plus qualifié pour le poste mais parce que votre neveu a payé l'hôpital pour qu'ils
vous prennent, qu'est-ce que vous feriez ? »
Carlisle arrêta de recoudre ma chair. Son regard croisa à nouveau le mien. « Oh, s'il te
plaît, dis moi qu'il ne t'a pas fait ça. » Je baissai la tête et détournai le regard. « Je pensais qu'il
t'avait dirigée vers cette école à cause de son passé là bas mais je ne savais absolument pas
qu'il t'avait payé un poste. Bella, je suis... je suis vraiment désolé. »
« Non. » dis-je sans le regarder dans les yeux. Je voulais désespérément qu'il retire ses
excuses. « Vous n'avez qu'à me voir pour vous demander à quoi je peux bien penser la plupart
du temps. Quel école payerait une professeur de collège 45 000$ pour donner des cours à trois
classes ? Ma naïveté a atteint des sommets sur ce coup là. »
Il finit la dernière suture et enleva ses gants. Il me prit les mains et inspira
profondément.
« Je connais Edward depuis qu'il a cinq ans. C'était un petit garçon qui était persuadé
que sa mère faisait se lever le soleil. Je l'ai ramené chez moi lorsqu'il était un adolescent de
quinze ans détruit. Il venait d'essayer de survivre à son fou de père. Je l'ai vu devenir un
homme qui a plus d'argent et de pouvoir que je l'aurais cru possible. C'est une des personnes
les plus intelligentes que j'ai jamais rencontrées mais en ce qui concerne les affaires de cœur,
c'est toujours un petit garçon. S'il pouvait te donner le monde, il le ferait parce que tu es son
monde. J'espère que tu sais qu'il n'a pas fait ça dans l'intention de te faire te sentir nulle ou
minable. Il l'a fait simplement parce qu'il le pouvait. »
Ma lèvre inférieure tremblait alors que je hochais la tête. Edward m'aimait. Comment
pouvais-je lui en vouloir de ne pas savoir comment me le montrer après tout ce qu'il avait
traversé ?
Carlisle me banda le bras. J'essuyai une larme du bout des doigts alors qu'Edward
revenait.
« Ils ont trouvé Liam. » m'annonça-t-il à mon grand soulagement. « Il était attaché et
enfermé dans le coffre de la voiture qu'ils ont laissé sur le parking de l'école. Elle avait été
volée ce matin. De plus, ils peuvent garder le mec qu'ils ont chopé. Peut-être que plus ils en
sauront sur lui, plus il y aura de chance que ça se retourne contre James. »
« Dieu merci Liam va bien. Il va bien, pas vrai ? »
« Tout ira bien. » me rassura Edward. « Je suppose qu'il a une jolie bosse sur la tête
mais à part ça, ça devrait aller. »
« Alors, il va pouvoir reprendre son poste rapidement, pas vrai ? » J'espérais
qu'Edward n'allait pas le virer parce que deux des hommes de James lui étaient tombés dessus.
Félix était costaud.
Edward comprit où je voulais en venir mais ne me répondit pas. Il n'aimait pas me
mentir quand je lui posais une question directe. Il allait falloir que je me batte pour Liam. Il
aurait pu mourir pour moi aujourd'hui.
Il se passa la main dans les cheveux. « La police veut te poser quelques questions.
Ensuite, je suppose qu'il faudra qu'on parle toi et moi. »
Je hochai la tête, soulagée d'avoir quelques minutes à moi pour trouver quoi lui dire.
Deux inspecteurs entrèrent dans la salle d'examen. Carlisle se leva de son tabouret et me
tapota la jambe.
« Je reviendrai te voir avant ton départ. »
« Merci. Pour tout. »
Il hocha la tête et me fit un petit sourire crispé.
Edward resta dans la pièce. Je ne savais pas si c'était une bonne idée ou pas. Je n'avais
pas réfléchi à la façon dont je voulais lui raconter les choses. Je n'étais pas sûre que je voulais
raconter la même chose à la police. Heureusement pour moi, l'un des inspecteurs prit la
parole.
« Mr Masen, nous aimerions parler à Mlle Swan en privé. »
Je ne protestai pas, ce qu'Edward remarqua.
« Bien sûr. » répondit-il avant de s'adresser à moi. « Je serai juste dehors. De toutes
façons, il faut que j'appelle Peter. »
Peter. Peu importe ce que je disais à la police en privé. S'ils écrivaient leur rapport
dans un ordinateur, Edward y aurait accès grâce à Peter.
« Mlle Swan, nous avons quelques questions pour vous. D'après ce que nous avons
compris, votre après-midi n'a pas été de tout repos. » commença l'inspecteur. C'était une
femme d'âge moyen avec des cheveux courts marron. Elle avait l'air assez costaud pour
maîtriser son coéquipier qui était un jeune homme bien bâti. Il était évident qu'il ne fallait pas
la chercher.
« Je répondrai à toutes vos questions si ça vous aide à mettre James Hunter derrière les
barreaux. »
« Peut-être que vous pourriez nous expliquer pourquoi vous pensez que James Hunter
a un rapport avec les hommes qui vous ont agressée ? »
« James déteste Edward. Il lui a dit qu'il ferait tout son possible pour que je le quitte.
Cet homme a une obsession malsaine pour Edward. Il m'a mise mal à l'aise à plusieurs
occasions. »
« Est-ce qu'il vous a déjà menacée ? »
Je secouai la tête. « Il me suit et a essayé de me dire qu'il veut me sauver. »
« Vous sauver de quoi ? » intervint l'inspecteur.
« Il dit qu'il essaye de me sauver d'Edward. Mais je connais Edward et je sais qu'il ne
me ferait jamais de mal. »
Ils échangèrent un regard et ce n'était pas bon du tout.
« James Hunter veut que vous ayez peur de Mr Masen ? » demanda l'homme.
Je me tortillai sur le lit d'hôpital et croisai les jambes. « Oui. Il veut qu'Edward se
retrouve tout seul alors il essaye de me convaincre qu'Edward est dangereux. James m'a
toujours harcelée. »
« Il vous harcèle ? »
« Eh bien, il ait venu au Four Seasons pour me dire qu'il allait faire en sorte qu'Edward
ne me fasse pas de mal et il est aussi venu en boîte et au restaurant où nous déjeunions. À
chaque fois, il avait pour but de me dire des mensonges à propos d'Edward. »
« Il vous a dit des choses à propos de Mr Masen dans le but de vous effrayer ? » dit la
femme d'un air interrogateur.
« Oui. » répondis-je d'une voix tremblante.
« Qu'est-ce qu'il a dit sur Mr Masen ? »
Ils me fixaient tous les deux dans l'expectative. Je sentais ma poitrine qui montait et
descendait. « Quel est le rapport avec aujourd'hui ? Peu importe ce que James pense
d'Edward. Le fait est qu'il a envoyé des hommes pour me kidnapper, voilà ce qui est
important. »
La femme leva la main pour m'arrêter. « Mlle Swan, nous n'avons aucune envie de
vous contrarier. Nous essayons simplement de comprendre. »
« Non, vous ne comprenez pas. James a engagé ces gens pour m'enlever. Il a engagé
des gens pour provoquer un accident avec la voiture d'Edward. Il a d'ailleurs tué l'ami et
assistant d'Edward ! Mais vous voulez savoir ce que James m'a dit il y a deux mois ? »
« Nous essayons juste de rassembler les informations. C'est tout. S'il vous plaît,
essayez de vous détendre. »
Je ressentais la même chose que lorsque nous étions allés au commissariat après
l'accident. Personne ne voulait nous écouter. Personne ne voulait croire que James Hunter
était derrière tout ça. Je glissai une mèche de cheveux derrière mon oreille et essayai de me
calmer.
L'homme reprit la parole. « Est-ce que Mr Hunter vous a dit pourquoi vous devriez
avoir peur de Mr Masen ? »
« Il m'a dit qu'Edward se sert des femmes. Il m'a dit que quand Edward en aurait fini
avec moi, il essayerait de se débarrasser de moi. »
« Se débarrasser de vous ? Rompre avec vous ? »
« Il essayait de me faire peur en insinuant qu'Edward me tuerait. Edward m'aime. Il ne
me ferait jamais de mal. James ne sait rien à propos de notre relation. »
« Pourquoi pensez-vous que Mr Hunter insinuait que Mr Masen essayerait de vous
tuer ? »
« Je ne sais pas. » mentis-je. Je savais pourquoi mais je n'allais pas parler de Bree.
Quelque chose me disait que si j'ouvrais cette porte, quelque chose de mauvais allait se
produire.
« Aucune idée ? Est-ce qu'il a dit ou fait autre chose pour vous donner cette impression

« Non. Je vous l'ai dit. C'était dans sa façon de le dire. Il essayait de me faire peur. »
Ils échangèrent à nouveau un regard. Je commençais à être frustrée. Je regrettais
qu'Edward ne soit pas resté.
La femme inspecteur parla lentement. « Dites nous exactement ce que les hommes
vous ont dit lorsqu'ils sont passés vous prendre aujourd'hui. »
Je me redressai, contente qu'on soit passé à autre chose. « Le premier, celui qui est
parti, il est venu dans ma classe. Il a dit qu'Edward l'avait envoyée me chercher. »
« Il s'est présenté comme une personne qui travaille pour Mr Masen ? »
« Oui, mais Edward avait dit à Emmett qu'il envoyait Tyler. Alors, ça n'avait pas de
sens, mais j'ai fini par me dire que Tyler avait peut-être refusé de venir. »
« Tyler ? Tyler Crowley, le chef de la sécurité de Mr Masen ? » demanda l'homme. Je
hochai la tête. « Pourquoi aurait-il refusé de venir vous chercher ? »
Merde.
« Edward et moi étions en pleine dispute. J'étais en colère et je ne voulais pas lui
parler. »
« Alors, il a envoyé Tyler vous chercher parce que vous refusiez de lui parler ? »
demanda la femme.
« Ce n'était pas comme ça. » Bon d'accord, c'était exactement comme ça.
« Est-ce qu'il fait souvent ça ? Il envoie des gens vous chercher lorsqu'il veut vous
parler sans tenir compte de ce que vous voulez ? »
Je me levai du lit. « J'en ai fini. Je pense qu'il faut que je rentre maintenait. »
« Mlle Swan. » La femme se plaça devant moi. « On peut vous poser ces questions ici
ou au poste. »
Elle me menaçait ? Pourquoi j'avais soudainement l'impression d'être la méchante dans
l'histoire ?
« Écoutez, je ne sais pas à quoi vous pensez mais j'ai l'impression que vous vous
attaquez à la mauvaise personne. James Hunter essaye de faire du mal à mon petit-ami. »
« Vous le pensez parce que Mr Masen vous l'a dit, n'est ce pas ? » Il y avait une
étincelle de défi dans son regard.
« Je le pense parce que c'est la vérité. »
« Si je vous disais que l'homme que nous avons arrêté nous jure qu'il travaille pour Mr
Masen, que répondriez-vous à ça ? »
« Je répondrais que c'est un menteur ! »
« Est-ce que Mr Masen a déjà levé la main sur vous, Mlle Swan ? Est-ce qu'il a déjà
été physiquement agressif à votre encontre ? »
C'était incroyable. La police pensait qu'Edward était derrière tout ça ?
« Non. » J'essayais d'avoir l'air aussi assuré que possible. « Edward m'aime. »
« Est-ce que c'est ce qu'il vous dit après vous avoir fait du mal, Mlle Swan ? C'est un
homme puissant. Il passe ses journées à dire aux gens ce qu'ils doivent faire. Je parie qu'ils
font tout ce qu'il dit. Mais pas vous. Vous ne faites pas toujours ce qu'il dit, pas vrai ? Peut-
être qu'il n'aime pas quand vous refusez de faire ce qu'il veut. Peut-être qu'il ressent le besoin
de s'assurer que vous ferez ce qu'il veut en vous créant un ennemi commun. Peut-être que Mr
Masen veut que vous ayez peur de Mr Hunter de façon à ce que vous soyez plus dépendante
de lui, plus docile. »
Mes poings étaient serrés le long de mon corps. C'était les plus grosses conneries que
j'avais jamais entendu de toute ma vie. Je n'avais jamais autant eu envie de frapper quelqu'un.
« Vous ne savez pas ce que vous dites. » lançai-je les dents serrées.
« Est-ce que les hommes qui sont passés vous prendre ont mentionné Mr Hunter ? »
Elle connaissait déjà la réponse.
« Non. » répondis-je en la fixant avec haine.
« Est-ce qu'ils se sont comportés différemment des personnes qui travaillent pour Mr
Masen ? »
« Ils ne travaillaient pas pour Edward ! J'en suis sûre ! Pourquoi est-ce qu'Edward
aurait envoyé Emmett à leur poursuite s'il les avait envoyés ? Pourquoi est-ce qu'il m'aurait
implanté un GPS si c'était lui qui allait m'enlever ? »
Bon sang, je foirais tout. Il fallait que je la ferme. Il fallait que je ferme ma putain de
gueule.
« J'en ai fini. Si vous avez d'autres questions en ce qui concerne les événements
d'aujourd'hui, contactez mon avocat. » Je n'en avais pas mais ils n'avaient pas besoin de le
savoir. Je les poussai pour sortir de la pièce.
Tyler se trouvait juste dehors. Je compris à son expression qu'il avait tout entendu.
Edward était dans la salle des infirmières, il discutait avec Carlisle.
« Est-ce qu'on peut rentrer à la maison ? » demandai-je à Tyler.
Il haussa les épaules. Il me regardait avec plus de sympathie que je ne lui en avais
jamais vu. « Vous allez bien ? »
Je secouai la tête, j'étais sûre que j'allais me mettre à pleurer si j'essayais de parler.
Tout ce que j'avais dit à la police donnait l'impression qu'Edward était derrière tout ça.
Bizarrement, je les avais aidés à confirmer ces suppositions ridicules comme quoi il était
autoritaire et abusif. Je savais à quel point Edward aimait contrôler mais ce n'était pas un
psychopathe. Je n'avais jamais réfléchi à quoi ressemblait notre relation vue de l'extérieur.
Personne ne le connaissait comme moi. Ils ne connaissaient que l'homme qu'il les laissait voir.
Ils ne savaient pas qui était le vrai Edward. C'était la même chose pour James. Il leur montrait
un côté de lui inoffensif. Il était loin d'être inoffensif. C'était lui le psychopathe.
« Fini ? » demanda Edward alors que je venais vers lui.
Je hochai la tête, la gorge serrée.
« Laissez-moi vous libérer, je vais demander à l'infirmière de vous donner les papiers.
» dit Carlisle en prenant un dossier. Il alla chercher mon infirmière.
« Tout va bien ? » Edward glissa une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
« J'ai juste envie de rentrer à la maison. »
Ses doigts effleurèrent ma joue. Je ne savais pas à quoi il pensait. Est-ce qu'il savait ce
que la police pensait ? Est-ce qu'il lui avait dit que l'homme disait avoir été engagé par lui ?
Heureusement, Carlisle arrangea tout à toute vitesse. Nous partîmes et je m'inquiétai
que notre conversation ne commence. Je ne savais pas par où commencer. Une fois à l'arrière
du Hummer, Edward posa sa tête sur le repose tête et ferma les yeux.
« J'aurais dû te le dire pour le poste. » dit-il les yeux toujours fermés. « Alec m'avait
prévenu mais je ne l'ai pas écouté. »
Entendre le prénom d'Alec me serra le cœur. « Je me fiche du poste. Je veux dire, le
poste est un problème mais on a des soucis bien plus graves. »
Il leva la tête et ouvrit les yeux. Son regard était flou. Il faisait de son mieux pour ne
pas pleurer et cela suffit à ouvrir mes vannes.
« J'ai été tellement idiote de monter dans la voiture avec eux. J'aurais dû attendre
qu'Emmett vérifie que... »
Edward ne me laissa pas terminer. Ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes, me faisant
reculer. Il m'embrassa comme si c'était la dernière fois qu'il en avait la chance. Son intensité
libéra encore plus mes larmes.
Il prit mon visage en coupe tout en s'éloignant de moi. « Il faut que tu me laisses
mettre fin à ça. »
« Comment ? En te laissant le tuer ? Tu ne peux pas le tuer. La police doute déjà que
James ait un rapport avec tout ça. Ils pensent que tu m'as fait kidnapper pour me soumettre. »
« Quoi ? » Il recula et lâcha mon visage.
« Tu ne peux pas poursuivre James. Je ne sais pas ce qu'il a dit à la police ou comment
il a réussi à convaincre ses hommes de te désigner mais c'est le bordel. Ils te surveillent. Il
faut que tu fasse attention. Tu ne peux pas mettre en place des plans de vengeance. C'est sans
doute ce que James veut. Il veut que tu le poursuives. Ça serait la vengeance ultime pour lui,
t'envoyer en prison. »
Edward se pinça l'arête du nez. « Maintenant les questions qu'ils m'ont posé ont plus
de sens. »
« Je n'ai pas réussi à les convaincre qu'ils ont tort. J'ai essayé. Je suis désolée. »
« Mets ta ceinture, Isabella. »
Je fis ce qu'il m'avait demandée pendant qu'il mettait la sienne. Il me tourna le dos et
fixa le paysage par la vitre.
« Je t'aime. » Je pris sa main qui se trouvait entre nous. « Je t'aime même si tu fais des
trucs de fou comme m'acheter du travail et m'envoyer Tyler quand je ne veux pas te parler. Je
t'aime parce que tu veux déjeuner avec moi tous les vendredis parce que c'est comme ça qu'on
s'est rencontré. Je t'aime parce que tu es foutrement intelligent et que tu connais des mots sans
voyelle. Je t'aime parce que tu as demandé à Charlotte d'acheter la glace que j'aime sans que
je te le demande. Je t'aime parce que tu veux que je sois en sécurité. Je suis en sécurité grâce à
toi. C'est le bouton d'alerte de la voiture qui m'a permis d'être en sécurité. »
Il ne dit rien mais me pressa la main en réponse. Tyler croisa mon regard dans le
rétroviseur. Je voyais bien qu'il essayait de me réconforter autant que possible. Je regardai par
la vitre et constatai que nous n'étions pas en route pour la propriété. Nous roulions dans le
sens inverse.
« Où est-ce qu'on va ? »
« Je t'emmène chez Jasper. » La voix d'Edward était si petite et triste que j'eus
l'impression que j'allais mourir.
« Pourquoi ? Je veux rentrer à la maison. »
« Tu ne peux pas rentrer, Isabella. J'ai besoin de quitter la ville quelques temps. J'ai
besoin que tu sois dans un endroit où James ne pourra pas te trouver. Jasper a déjà accepté de
t'emmener quelque part. »
« Non ! Je ne vais pas te laisser ! » le contrai-je.
« Tu me fais suffisamment confiance pour te garder en sécurité après tout ce qui s'est
passé aujourd'hui ? » cracha-t-il. « Vraiment ? »
Je grimaçai en entendant sa colère. « Oui. » dis-je doucement mais fermement.
« Eh bien, ne fais pas ça ! » hurla-t-il. « Il faut que tu sois loin de moi. Il va supposer
que j'ai choisi de te garder près de moi. Il faut que je fasse le contraire. Et si ce que tu dis à
propos de la police est vrai, il vaut mieux que tu restes loin de moi. S'ils pensent que j'essaye
de te contrôler ou de te garder loin de tes amis et ta famille, il faut que tu sois libre d'aller et
venir comme tu veux. »
« Je ne peux pas partir demain, on ne peut pas rester à la maison ce soir ? »
« J'ai besoin que tu t'en ailles maintenant. Si tu viens à la maison, je... je ne pourrai pas
te laisser partir. » C'était visiblement douloureux pour lui d'admettre ça.
Nous tournâmes dans la rue de Jasper. Je n'avais pas réalisé que nous étions déjà si
près. Il avait raison. James devait penser que nous allions nous refermer sur nous même. En
plus, j'avais tout foiré avec la police. Si je passais les prochains jours enfermés sur la
propriété, ça aurait donné l'impression qu'Edward avait réussi son coup. Néanmoins, j'avais
peur qu'il veuille que je quitte la ville pour une autre raison.
« Tu dois me promettre que tu ne feras rien. » Il ne me répondit pas. « Edward, regarde
moi. » exigeai-je. Ses iris verts torturés me fixèrent. Son regard était le reflet de son âme
brisé. J'avais envie de m'enrouler autour de lui, de le guérir, de le sauver. « Tu dois me le
promettre. Ne le tue pas. N'ordonne à personne de le tuer. S'il te plaît. »
Il baissa les yeux et caressa le dos de ma main avec son pouce. « Je te le promet. »
Je fus instantanément soulagée. « Vous aussi. » dis-je à Tyler. Je tapotai son siège de
ma main libre.
« Vous avez ma parole, Bella. »
Nous nous garâmes devant l'immeuble de Jasper. Tyler descendit de la voiture d'un
bond. Je défie ma ceinture et grimpai sur les genoux d'Edward. Je pris son visage en coupe.
« Je t'aime. Je rentrerai dès que les choses se seront calmées avec les flics. » Je
l'embrassai délicatement puis un peu plus passionnément. Je sentis ses larmes sur mes mains.
« File. Il t'attend. » murmura Edward d'une voix rauque lorsque je reculai.
Je levai la tête et vis Jasper devant sa voiture. Il portait un sac en tissu noir sur son
épaule.
« Promets moi que tu ne vas pas virer Liam. »
Edward repoussa mes cheveux de mon visage. « Tu m'émerveilleras toujours. Tout le
temps, sans relâche. »
« Promets le moi. » exigeai-je.
« Je te le promets. »
« Je t'aime. » Je l'embrassai une fois de plus parce que j'en avais besoin. J'avais besoin
de sentir ses lèvres sur les miennes. J'avais besoin de sentir son amour pour moi.
« File. » m'encouragea-t-il d'un ton démoralisé.
Je quittai ses genoux et sortis de la voiture. Tyler me tendit mes affaires. Même si ça
allait sans doute l'énerver, je le pris dans mes bras.
« S'il vous plaît, prenez soin de lui. Ne le laissez pas faire quelque chose de mal. S'il
vous plaît. »
« Je vous le promets. » murmura-t-il en me tapotant le dos. Je tombai dans les bras de
Jasper qui m'attendait. Je ne pouvais pas supporter de voir Edward partir.
« Dieu merci tu vas bien. » dit Jasper d'une voix pleine d'émotions.
Je le tins un peu plus longtemps avant de lui demander où nous allions.
« Il faut qu'on passe à l'appartement d'Edward pour que tu prennes tes affaires. Ton
père nous attend ensuite pour dîner. » répondit-il en m'entraînant vers sa voiture.
Forks. Quelque chose me disait que voir mon père était exactement ce dont j'avais
besoin.
Qu'est-ce que je vous disais ! Un chapitre plein de rebondissements... d'abord, le
travail de Bella (beaucoup d'entre vous l'avez d'ailleurs deviné... en fait, je crois qu'il n'y avait
que Bella qui ne le savait pas XD), ensuite la tentative de kidnapping et pour finir, la
séparation (temporaire ?)... Comme on dit, quand on touche le fond, on ne peut que
remonter... à moins que...
Comme toujours, vos commentaires sont les bienvenus alors si le coeur vous en dit,
n'hésitez pas à en laisser ;) Prenez soin de vous et à bientôt pour la suite !
XOXO
Eresy
*Chapter 23*: Chapitre 21

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Nous ne sommes absolument pas vendredi mais dimanche... je sais... mais avouez que
c'est une super façon de commencer un dimanche, non ? ^^
Nous avions quitté Isabella à Forks... eh bien, nous la retrouvons à Forks :) !
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 21
Vendredi 5 Novembre, Midi
Je claquai la porte de la voiture et attendis que Jake me rejoigne pour entrer dans le
diner. Je repérai Seth qui nous attendait à l'intérieur. Je sortis mon portable une dernière fois
pour voir si Edward avait répondu à mon texto. Je lui avais envoyé un message pour lui dire
que je pensais à lui – C'est vendredi midi, tu me manques.
« Tu veux bien ranger ce truc ? » râla Jake en me tirant par le bras. Il nous entraîna
vers l'entrée du restaurant. « Ça fait un million de fois en cinq minutes que tu vérifies ce truc.
Je suis prêt à parier qu'il sonne quand tu reçois un message. »
« C'est un nouveau portable. Je ne sais pas si je l'ai bien réglé. Je crois que je l'ai mis
en mode silence sans faire exprès. » mentis-je en rangeant mon téléphone dans mon sac.
La distance entre Edward et moi n'étaient pas seulement physique cette semaine.
J'avais plus parlé à Alice et Charlotte que lui. Il ne répondait pas toujours à mes messages et
parfois je tombais sur sa boîte vocale.
Jake roula des yeux. « Si tu le dis, Bella. Mais ta routine de chiot perdu devient lourde.
Pour info. »
« Sympa. Ta compassion et ta compréhension me touchent. »
Il s'arrêta et se tourna vers moi. Il posa ses mains sur mes épaules et me regarda dans
les yeux. « Tu es plus forte que ça. Tu le sais. »
« Tu ne comprends pas et je ne peux pas l'expliquer. »
« Tu as raison. Je ne comprends pas mais je n'ai pas besoin de ça pour savoir que tu
vas survivre, peu importe ce qui se passe entre Mr Plein Aux As et toi. Il faut que tu y crois. »
« C'est ça que tu ne comprends pas. Je ne m'inquiète pas pour ça. »
Être à Forks avait arrangé certaines choses et empiré d'autres. Il fallait que je fasse une
pause. Je ne voulais pas venir ici mais je ne le regrettais pas. Ça ne voulait pas dire que j'étais
ravie d'être loin d'Edward. Il me manquait terriblement, encore plus que lorsqu'il était en
voyage d'affaire. Ne pas savoir ce qu'il faisait de son temps libre était le pire. Charlotte disait
qu'il passait ses soirées dans le bureau de son appartement. Il mangeait mais elle ne le voyait
jamais aller se coucher. J'imaginais très bien comment il se torturait. Je lui avais envoyé des
textos en pleine nuit pour lui dire d'aller au lit et de rêver aux choses que je lui ferais à mon
retour à la maison. Il n'y répondait pas. Il voulait sans doute me faire croire qu'il dormait. Je le
connaissais mieux que ça.
« Tu ne peux pas tout contrôler. Il faut que tu lâches prise. » dit Jake. Il laissa
retomber ses mains et prit les miennes. Il m'entraîna jusqu'à la porte. « Allons manger. »
sourit-il, attendant que je lui rende sa mimique. Il fit une grimace et je laissai échapper un
petit rire.
« Enfin ! » s'exclama Seth alors que la petite clochette de la porte tintait derrière nous.
« J'allais m'installer au comptoir pour manger sans vous les gars, si vous m'aviez fait encore
plus attendre. »
« Jake a vérifié sa coiffure un bon million de fois et il n'a pas arrêté de me demander
s'il devait changer de chemise. Tu le connais, une vraie fille. » plaisantai-je.
« Bon sang, tu es hilarante. T'as qu'à payer ton repas toute seule, la chômeuse. » râla
Jake en me donnant une claque sur les fesses avec le menu qu'il venait de prendre à Cora. Elle
nous guida jusqu'à une alcôve au fond de la salle.
Seth se mit à rire. « Je te paye le déjeuner, Bella. » proposa-t-il. « Considère ça comme
un payement pour l'amusement que tu me procures cette semaines. Ça faisait un moment que
Jake n'avait pas autant souffert. »
« Merci, mais je peux payer mon déjeuner. Je ne suis pas si fauchée. »
Mon retour à Forks m'avait permis un luxe – la normalité. Je traînais avec mes amis,
taquinais et étais taquinée, je payais mes déjeuners et pouvais m'arrêter au magasin quand je
le voulais. Il n'y avait pas de garde du corps silencieux qui me suivait partout. Pas de regard
permanent par dessus mon épaule. Edward m'avait seulement demandée de ne pas rester
seule, une demande que mon père trouvait plus que raisonnable vu que j'avais été presque
kidnappée. Je passais mes journées à aider Jake au garage. Il me faisait organiser ses dossiers
qui étaient dans un état pas possible. Je me demandais comment il faisait pour gérer une
affaire sans savoir s'organiser. Il avait désespérément besoin d'un responsable administratif.
Je passais mes soirées avec mon père ou à La Push avec les Clearwaters. Mon père
restait plutôt cool. Je m'étais préparée au pire. Je m'étais attendue à ce que Jasper et lui se
liguent contre moi pour me convaincre de quitter Edward. Mais à ma grande surprise, aucun
d'eux n'avait dit quoi que ce soit à ce sujet. Mon côté suspicieux ne pouvait pas s'empêcher de
trouver ça bizarre mais j'avais surtout l'impression qu'ils jouaient une sorte de psychologie
inversée ou un truc dans le genre. Une fois pendant la semaine précédente, je les avais surpris
en pleine conversation et ils s'étaient tus lorsqu'ils m'avaient vue. J'avais l'impression qu'ils
savaient quelque chose que j'ignorais mais qu'ils n'allaient rien me dire.
La clochette de la porte tinta une fois de plus lorsque Leah entra. Elle nous repéra et
s'assit à côté de Jake. Ils n'étaient pas à nouveau ensemble de façon officielle mais Jake
m'avait confiée qu'ils s'étaient embrassés à plusieurs reprises. Leah m'avait dit qu'ils avaient
fait plus que ça mais ils n'essayaient pas de mettre un nom sur leur relation de peur de tout
gâcher. Ils allaient carrément se remettre ensemble. Ces deux crétins étaient faits l'un pour
l'autre.
« Vous n'avez pas encore commandé, pas vrai ? »
« Nop', on était trop occupé à faire péter les couilles de Jake. » lança Seth d'un air
moqueur.
Un petit sourire joueur étira les lèvres de Leah. « Tu ferais mieux de laisser ses
couilles tranquille, petit frère. »
Ils étaient carrément ensemble.
Jake écarquilla les yeux. « Vous voulez bien arrêté de parler de mes boules pendant le
déjeuner ? S'il vous plaît ? »
« Je suis d'accord avec lui. » ajoutai-je en levant la main.
Nous observâmes le menu en silence pendant plusieurs minutes.
Seth ne réussit pas à lâcher l'affaire. « Qu'est-ce que Cendrillon a dit en se rendant au
bal ? »
Je tins mon menu entre lui et moi de manière à pouvoir faire comme s'il n'était pas
vraiment avec nous. Jake et Leah se contentèrent de secouer la tête.
Il commença à s'étouffer, haletant avant d'éclater de rire. « Vous avez compris ? Le bal
? Les boules ? Pas la soirée. Le... »
Je posai mon menu sur la table et couvris sa bouche de ma main. « On a compris, Seth.
Est-ce qu'on pourrait arrêter de parler de boules, y compris celles du Prince Charmant ? »
Tout le monde éclata de rire, même moi. C'était ça qu'il y avait de mieux dans le fait
d'être à la maison.
Nous commandâmes et mangeâmes. Nous rîmes encore et profitâmes de notre temps
ensemble. Je ne me souvenais pas d'un déjeuner du vendredi aussi relaxant.
« Est-ce que tout était bon ? » demanda Cora avant de nous tendre la note.
Nous hochâmes la tête, l'informant que c'était très bien.
« C'est bon de te voir, Bella. Ton père doit être ravi de t'avoir à la maison après ce qui
s'est passé la semaine dernière. » dit-elle. Je n'eus pas l'impression qu'elle se mêlait de mes
affaires.
« C'est bon d'être un peu à la maison. »
Mon évasion n'avait pas seulement fait les unes locales, mais aussi les nationales. À
cause de nous, tout un quartier avait été bouclé. Sans oublier que j'étais la copine d'Edward
Masen. La presse parlait d'une attaque, non d'une tentative de kidnapping. L'homme qui avait
été attrapé par la police avait été condamné pour destruction de biens parce qu'il avait cassé la
vitre de la voiture et pour délit mineur parce qu'il m'avait blessée. Edward et mon père étaient
extrêmement mécontents. L'inspecteur avait expliqué qu'ils ne pouvaient pas l'inculper pour
kidnapping parce que j'étais montée dans la voiture de mon plein gré. Il n'y avait aucune
preuve qu'ils avaient été engagé par quelqu'un d'autre qu'Edward même si ce dernier le niait
avec véhémence. Liam ne se souvenait que de Félix. Il n'avait jamais vu l'homme qui avait été
arrêté. Du coup, ils ne pouvaient pas l'inculper pour ce qui était arrivé à Liam.
Je regardai Jake. Il m'avait promis de ne pas faire de commentaires à propos de mes
problèmes. C'était la seule façon de me convaincre de traîner avec lui. Pour l'instant, il s'était
bien débrouillé et n'avait pas attaqué Edward, même si je savais que ça le tuait. C'était facile
de tout mettre sur le dos d'Edward mais ce n'était pas de sa faute. Il était victime lui aussi.
James avaient obtenu exactement ce qu'il voulait. Edward n'avait jamais été aussi seul.
Nous nous disputâmes pour savoir qui allait payer la note et mon portable sonna. Je le
sortis et découvris un message d'Edward.
Viens chez Charlie.
Je fixai l'écran pendant une minute. Il était là. Mon cœur se mit à battre la chamade
dans ma poitrine. Je me levai et un immense sourire étira mes lèvres.
« J'ai besoin qu'on me dépose chez mon père. »
Jake proposa de me conduire. Ma jambe trembla pendant tout le trajet de cinq minutes.
Je jure que mon cœur se gonfla lorsque je repérai le Hummer dans l'allée. Il était là. Il était
venu me chercher.
« C'était sympa de t'avoir dans le coin, tu sais. Ne rejoue plus les inconnues, d'accord ?
» dit Jake en se garant.
« Je te le promets. Vous devriez venir à Seattle, vous pourriez rester une semaine avec
nous, dans la maison d'amis. Je te promets que c'est mieux que n'importe quel hôtel. »
Jake grogna et secoua la tête. « Il y a moins d'une heure tu vidais ton porte-monnaie
pour arriver à payer la note et maintenant tu parles de ta maison d'amis. Tu mènes une vie
étrange maintenant, Bells. »
J'avais une vie étrange mais c'était ma vie. C'était un mélange de ce monde et celui
d'Edward. Je pouvais être entre les deux.
« Merci d'être mon ami. Merci de ne pas me forcer à choisir. »
« Eh bien, je ne suis pas idiot. Je sais que c'est lui que tu choisirais. Fais juste attention
à toi. »
« D'accord. » Je l'enlaçai pour lui dire au revoir avant de descendre de la voiture.
Tyler sortit du Hummer et ouvrit la porte à Edward. Ce dernier quitta son véhicule. Il
portait un jean et une chemise blanche. Ses cheveux avaient l'air plus longs, même si ça ne
faisait qu'une semaine depuis la dernière fois que je l'avais vu. Je passai devant Tyler et me
jetai dans les bras d'Edward, enroulant mes bras et mes jambes autour de lui. Il était là. Il était
venu me chercher.
« Tu es là. » soufflai-je en m'accrochant à lui comme si ma vie en dépendait.
Il ne dit rien mais je le sentis raffermir sa prise sur moi. Je reculai et tins son visage en
coupe. Il avait l'air horriblement fatigué mais il était plus beau que jamais. Je l'embrassai
longuement et passionnément et il me rendit mon baiser avec autant de ferveur. Je voulais lui
dire à quel point il m'avait manquée, à quel point je l'aimais mais je n'arrivais pas à m'arrêter
de l'embrasser. Il était là. Il m'avait manquée encore plus que je le pensais possible.
L'embrasser et le toucher m'avaient manquée. Quand je serais vieille et toute fripée, je
voudrais toujours embrasser cet homme du soir au matin. Toujours.
« Isabella. » dit-il contre mes lèvres.
Je ne voulais pas arrêter mais j'étais sans doute lourde.
« Tu m'as manquée. » avouai-je en reculant juste assez pour lui parler. Mon nez
effleura le sien.
« Tu m'as manqué encore plus. » répondit-il en plaquant sa bouche contre la mienne.
Nous n'allions jamais rentrer à la maison si on n'arrêtait pas. Je reculai une fois de
plus. Mon sourire était si grand qu'il allait presque briser mon visage en deux. L'avoir auprès
de moi me donnait l'impression d'être entière. Lorsque nous étions séparés, j'avais
l'impression qu'il me manquait une part de moi. Il avait mon cœur. Je lui avais laissé la
semaine dernière. Maintenant, nous étions ensemble et j'avais retrouvé ce qui me manquait. Il
était venu pour me ramener à la maison.
« Je t'aime. » soufflai-je lorsqu'il me reposa. « Allons chercher mes affaires. »
Je nous fis contourner le Hummer et je remarquai qu'il y avait une autre voiture dans
l'allée. Derrière le tank se trouvait le véhicule de Jasper. Jasper et Alice se trouvaient à
l'intérieur. Je leur fis signe et allai vers eux mais Edward me retint.
« Allons d'abord à l'intérieur. » dit-il en me tirant par le bras.
Je le regardai puis regardai mes amis dans la voiture. Jasper me fit signe de suivre
Edward.
« Ils peuvent entrer eux aussi. » dis-je d'un air perdu.
« J'ai besoin de te parler seul à seul quelques minutes, viens. »
Je plissai les yeux mais le suivis. Il voulait être seul avec moi. Oh seuls. Je passai la
main dans mon sac pour attraper mes clefs puis j'ouvris la porte. Une fois à l'intérieur, je
retirai mon manteau.
« Eh bien, Mr Masen, je sais que ça fais un moment qu'on n'a pas eu un moment
ensemble mais j'espère vraiment que tu peux durer plus que quelques minutes. » J'arquai un
sourcil et posai la main sur les boutons de sa chemise. J'embrassai sa mâchoire sexy avant
t'attaquer sa bouche. L'embrasser était fantastique mais lui faire l'amour était un million de
fois meilleur.
Edward fit un pas en arrière et saisit mes mains, m'empêchant de défaire sa chemine. «
Isabella, ne fais pas ça. » dit-il doucement.
« En temps normal, je t'écouterais Mr Autoritaire, mais tu m'as trop manquée. » Je
croisai les bras et fis passer mon haut par dessus ma tête en un temps record. Je le laissai
tomber par terre et passai les mains dans le dos pour défaire mon soutien-gorge.
Au lieu de se déshabiller, Edward se pencha pour ramasser mon t-shirt. « S'il te plaît,
arrête d'enlever tes vêtements. » grimaça-t-il. Il avait l'air de vraiment souffrir.
« Tu préfères le faire toi même ? »
« S'il te plaît, Isabella. J'ai besoin de te parler. On ne peux pas... » Il secoua la tête et
me tendit mon haut.
Il voulait parler. Il était là. Il était venu me chercher mais il voulait d'abord discuter.
Nous avions sans doute des détails de sécurité à aborder. Je savais qu'il n'avait pas viré Liam
mais ça ne voulait pas dire qu'il allait rester mon garde du corps. J'ignorai mon rougissement
et remis mon haut.
Il reboutonna sa chemise. Sa mâchoire était tellement crispée. Je libérai mes cheveux
de mon t-shirt, les laissant retomber en cascade dans mon dos puis je les coinçai derrière mes
oreilles. Il tendit la main et caressa ma joue.
« Ce n'est pas que je n'ai pas envie de toi. C'est juste... qu'il faut que je te parle avant.
Je suis désolé si je t'ai blessée. »
« Tu es là. Je me fiche de ce qu'on fait. » J'allai à la rencontre de sa main et fermai les
yeux. Ça n'avait vraiment pas d'importance. Je pouvais rester assise à le regarder et être quand
même heureuse. Mais Edward n'avait pas l'air heureux. Ça commençait à m'inquiéter.
Nous passâmes dans le petit salon de mon père et je m'assis sur le canapé mais pas
Edward. Il fit les cents pas devant moi, les mains dans les cheveux.
« On va avoir besoin de plus de sécurité, pas vrai ? » Je savais qu'il s'inquiéter à
propos de ce qu'il avait à me dire avant qu'on ne rentre à la maison. « C'est rien. Je ferai tout
ce que tu veux que je fasse. Si tu veux que j'ai deux gardes du corps, c'est bon. Je ne vais pas
questionner tes décisions. Arrête de t'inquiéter. »
Il secoua la tête et s'assit à côté de moi. « Je ne cesserai jamais de m'inquiéter. »
Je me penchai pour l'embrasser. J'avais eu l'impression que notre semaine loin l'un de
l'autre était en fait une année. Peut-être que mon besoin d'être avec lui amplifiait la situation.
Je ne savais pas. Tout ce que je savais, c'était que j'aimais son odeur et son goût. Je voulais
tout expérimenter de lui. Il me laissa faire, me rendant mon baiser jusqu'à ce que je sois à
nouveau prête à enlever mes vêtements. Je posai ma tête dans le creux de son cou et inspirai
son parfum. Je me blottis complètement contre lui.
« Il faut vraiment qu'on parle. » souffla-t-il contre mes cheveux tout en me caressant le
dos.
« Je sais. » J'étais résignée. Nous n'allions pas enlever nos vêtements tout de suite. «
D'abord, il faut que tu saches que je vais trouver un nouveau travail parce qu'il est hors de
question que je retourne à University Prep, peu importe ce que tu as dit à Aro. Je ne peux pas
y retourner. »
« Tu n'es pas obligée d'y retourner si tu ne veux pas. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça.
Je n'aurais jamais dû te faire ça. » Il se redressa, s'éloignant de moi de manière à pouvoir voir
mon visage. Il avait l'air bien plus âgé qu'il y a une semaine.
« Tu voulais que j'ai un poste de professeur sans avoir à renoncer à notre déjeuner du
vendredi. Tu es bizarre comme ça. » Je lui donnai un petit coup d'épaule, essayant de le faire
sourire. Ça ne marcha pas.
« Tu m'a manqué. Plus que personne ne m'a jamais manqué. » Il fixait ses mains. Il
avait posé ses coudes sur ses cuisses et tenait ses mains ensemble.
Je passai les doigts dans ses cheveux, au niveau de son oreille. Ils commençaient à être
vraiment longs. Il ne s'était pas fait couper les cheveux depuis la semaine où nous avions
rompu. J'avais l'impression que ça faisait une éternité.
« Tu m'as manquée toi aussi. Dis moi juste ce que tu as décidé. Je pourrai le supporter.
Je suis forte, tu te souviens ? »
Il soupira, refusant toujours de me regarder. Je posai une main sur sa jambe. Peu
importe ce qu'il avait à me dire, ça ne pouvait pas être aussi terrible qu'il le pensait. Peut-être
qu'il avait besoin d'encouragement. Néanmoins, ça ne dépendait pas de moi.
« Peut-être que c'est une bonne chose que je n'ai plus de travail. Je pourrais rester à
l'appartement ou sur la propriété. Ça rendra la vie de Liam plus facile. » J'essayais d'apaiser
ses inquiétudes.
« Tu vivrais enfermer pour toujours, pas vrai ? »
Je me mis à rire même si je savais qu'il ne trouvait pas ça drôle. « Tu ne seras pas
obligé de m'enfermer pour toujours. Un jour ou l'autre, James va foirer son coup et la police
va l'attraper. »
Son regard vert était blessé et il n'arrivait pas à me regarder dans les yeux. « Et s'il ne
foirait jamais son coup ? Et s'il continuait à me pourchasser, à te pourchasser, te forçant à
vivre comme une prisonnière ? »
« Je ne suis pas prisonnière. » J'étais perdue sur sa façon de voir les choses.
« Tu l'es, Isabella. Tu vis comme une prisonnière depuis que tu as emménagé avec
moi. Regarde moi dans les yeux et dis moi que tu n'as jamais eu l'impression d'être enfermée
ou de suffoquer. Je sais que c'est le cas. »
Je voulais lui dire que non mais je ne pouvais pas. C'était bien ce que j'avais ressenti
certaines fois. Ces derniers temps, je me sentais plus seule qu'en temps normal. Mais ce n'était
pas de sa faute. C'était celle de James. Mon hésitation le fit détourner le regard.
« J'ai été tellement injuste avec toi. » Il soupira d'un air mélancolique.
Je lui proposai alors ma meilleure suggestion vu qu'il ne me laissait pas profiter de son
plan. « Et si on déménageait ? On pourrait quitter Seattle. Ça compliquerait les choses pour
James. Loin des yeux, loin du cœur ? »
Edward se frotta le visage. Il me regarda, nous étions à seulement quelques
centimètres l'un de l'autre. Il avait l'air si foutrement triste. Il posa sa main sur mon visage et
m'embrassa délicatement, avant d'approfondir notre baiser. Sa langue trouva la mienne. Il était
là. Il était venu me chercher. Peu importe où nous allions aller. J'étais prête à le suivre partout.
Il s'arrêta et posa son front contre le mien. Il avait les yeux fermés. Il caressait ma
joue, effleurant ma lèvre inférieure avec son pouce. J'approchai pour un autre baiser mais il
recula. Il me regarda dans les yeux et je n'y viens rien d'autre que de l'adoration. C'était
comme si l'amour que je ressentais pour lui se reflétait dans son regard. C'était évident entre
nous. Il prit mon visage en coupe comme si j'étais un objet précieux.
« Je t'aime. »
Il était là. Il était venu me chercher. Et il m'aimait ! Je crus que j'allais exploser de joie.
« Je suis amoureux de toi, Isabella. Complètement et irrévocablement amoureux de
toi. Je ne pensais pas pouvoir ressentir ce genre de choses pour quelqu'un . J'étais persuadé
que j'en étais incapable. Mais maintenant je sais que je ferais n'importe quoi pour toi. Tu es
plus importante à mes yeux que n'importe quoi dans ce monde de fou et d'enfoirés. »
Je l'embrassai de toutes mes forces, repoussant ses bras pour glisser les miens autour
de son cou. Il posa ses mains dans le bas de mon dos et me tint contre lui alors que nous nous
réjouissions de sa déclaration. Je grimpai sur ses genoux et m'installai à califourchon sur lui.
Son corps était chaud, une vraie invitation. Mes mains passèrent sur son torse et je sentis son
cœur qui battait à toute vitesse même à travers sa chemise. C'était l'effet que je lui faisais. Il
m'aimait.
Edward Masen, l'homme qui ne présentait jamais d'excuses, qui ne s'attachait à rien de
peur d'être trop faible, qui n'aimait rien ni personne, m'aimait moi. Je savais qu'il m'aimait. Je
l'avais vu dans la façon dont il me regardait. Je le sentais dans sa façon de me toucher. Je
l'entendais dans tout ce qu'il disait. Mais je ne pouvais pas nier que l'entendre de sa bouche
signifiait énormément pour moi. Ça représentait sa croyance en l'amour. Ça voulait dire qu'il
n'avait plus peur de mal faire les choses.
Il nous retourna et m'allongea sur le dos. Mes mains se posèrent sur son visage et mes
doigts effleurèrent sa barbe de quelques jours. Ses baisers étaient désespérés. Je sentais son
besoin et son désir par dessus l'amour que, je le savais maintenant, nous partagions. Je n'étais
pas encore sûre que nous allions finir nus tout de suite. Il me tardait de lui faire l'amour et de
l'entendre chuchoter à mon oreille ces mots encore et encore. Mon corps tout entier rougit à
cette pensée.
Edward reposait lourdement sur moi mais en un éclair, il disparut. Il était presque de
l'autre côté de la pièce lorsque je le repérai à nouveau.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? » demandai-je en arrangeant mes cheveux qui étaient en
bataille à cause de notre échange.
Il avait les poings serrés et les yeux fermés. Il se frappa le front.
J'allai pour me lever mais il m'arrêta. « N'approche pas, Isabella. S'il te plaît, reste là
bas. Je ne peux pas... je ne peux pas te dire ça en te touchant. »
Je me rassis et me mis à jouer nerveusement avec mes cheveux. Qu'est-ce qu'il pouvait
bien avoir à me dire d'autre ? On aurait dit qu'il était à deux doigts de faire une dépression
nerveuse. Ça me tuait d'être assise ici pendant qu'il souffrait de l'autre côté de la pièce.
Il inspira profondément et son torse devint lourd. « Je quitte le pays. Juste moi. Tout
seul. »
« Quoi ? » fut ma réponse stupéfaite.
« Je t'aime beaucoup trop pour continuer à te faire vivre ça. » Il se passa la main dans
les cheveux. « J'ai laissé ça durer trop longtemps parce que je te voulais, j'avais besoin de toi.
C'était égoïste et idiot. Je ne pensais pas que tu ressentirais quelque chose pour moi. Je
pensais que tu finirais par partir, mais tu ne l'as jamais fait. Tu aurais dû me quitter. J'aurais
dû te pousser à le faire. »
Je ne pouvais plus respirer. Je n'essayais pas vraiment. Je voulais que l'air entre et
sorte de mes poumons mais la douleur dans ma poitrine rendait le tout impossible. J'avais rêvé
du jour où il me dirait qu'il m'aimait. Mais pas de cette façon. Pas attaché à un au revoir. Pas
parce que ça faisait partie de son discours ''c'est mieux pour toi''.
« C'est pour ça que je n'arrivais pas à le dire. » continua-t-il. « J'y ai pensé tellement de
fois. Je savais que tu voulais l'entendre même si tu ne me l'a jamais demandé. Tu n'as jamais
rien demandé. Parce que tu es du genre parfaite comme ça. » Sa voix se brisa et ses yeux se
remplirent de larmes. « Tu es trop parfaite pour moi. Plus que ce que je veux, tu me donnes
tout ce dont j'ai besoin. Tu es prête à quitter tous ceux que tu aimes pour être avec moi. Ce
n'est pas bien, Isabella. Tu ne devrais pas tout abandonner pour que je puisse avoir ce que je
veux. »
Les larmes s'échappaient de nos yeux. Je me levai et m'approchai de lui. Il recula alors
que je continuais d'avancer. Nous fîmes le tour de la table du salon.
« Ce n'est pas à toi de contrôler ça. Tu n'as pas à me dire ce que je dois ressentir ou ce
que je devrais faire ou non parce que c'est ce que je ressens. Si je veux être avec toi, c'est ma
décision. La mienne. Pas la tienne. Ni celle de James. »
« Tu ne comprends pas. Je vais le tuer. Je veux le tuer. » Il s'arrêta et je le percutai.
« Non ! Tu ne peux pas faire ça ! C'est exactement ce qu'il veut que tu fasses. Il veut
que tu fasses quelque chose d'idiot. »
Il essaya de me repousser. « C'est ce que j'essaye de te dire. S'il te plaît, assis toi. Je ne
peux pas te toucher. S'il te plaît. »
Je m'assis, la respiration lourde.
« Si je reste avec toi, je vais le tuer. Je n'ai pas le choix. C'est lui ou moi. Ou du moins,
c'est être avec toi ou lui. Je n'ai pensé qu'à ça depuis qu'on a enterré Alec. C'est pour ça que je
n'arrive plus à dormir. Je rêve de le tuer ou de te trouver morte. Je ne peux plus le supporter.
Je ne peux plus lutter contre le monstre en moi alors que ta tête est mise à prix. »
« Qui dit qu'il va me laisser tranquille si tu romps avec moi ? C'est ça que tu fais, pas
vrai ? Tu romps avec moi ? »
Edward essuya les larmes de ses joues. « Il n'aura aucune utilité de toi si je lui donne
l'impression que je n'ai aucune utilité de toi. »
Aucune utilité de moi. Comme toutes les autres femmes qui avaient été dans sa vie.
Quand il en avait fini et qu'il n'avait plus d'utilité d'elles, il les rejetait sans jamais regarder
derrière lui. Est-ce que c'était si simple que ça pour lui de me faire ça à moi ?
« Je pensais que j'étais différente. Je pensais que tu avais besoin de moi. » Ma voix
était toute petite et je détestais ça. Je me détestais de le laisser me fuir.
« Bon sang, Isabella, bien sûr que tu es différente ! Tu ne m'écoutes donc pas ? Je
t'aime mais il y a un côté de moi qui ne sait toujours pas comment te posséder. Tu n'as pas
idée ! Tu ne sais pas à quel point j'ai envie de t'emmener et de te garder pour moi ! Il faut que
je trouve la paix. Peu importe à quel point j'ai envie d'être avec toi et à quel point je me sens
aimé grâce à toi, je ne trouverai jamais la paix si je passe mon temps à essayer de te protéger
de James. Il nourrit le monstre obsessionnel, possessif et protecteur à l'excès en moi. »
« Je t'ai dit que j'irais partout avec toi. On pourrait aller d'un pays l'autre. Je m'en fiche
! Je veux être là où tu es parce que je t'aime. Si tu m'aimes, tu dois avoir envie de me garder
auprès de toi ! » Je crachais mes mots. La colère, la peur et le désespoir se mêlaient en une
seule vile émotion.
Il se tint la tête. « Être capable de te laisser partir est la raison grâce à laquelle je sais
que ce que je ressens est de l'amour. Un amour vrai, pas un truc obsessionnel et tordu. C'est
pour ça que je peux enfin le dire. Mon côté égoïste a envie de partir avec toi. Mon amour
égoïste me dit de faire ce que je veux sans tenir compte de ce qui est le mieux pour toi. J'ai
toujours été très doué pour faire ce qui est bon pour moi. Pour la première fois de ma vie, j'ai
envie de faire ce qui est bon pour une autre personne. Je veux ce qu'il y a de mieux pour toi
parce que je suis amoureux de toi. »
« Je n'ai pas mon mot à dire ? Ça ne compte pas que je veuille être avec toi ? »
« C'est ce que tu veux ? Passer ta vie à fuir avec moi ? »
« Oui ! » Est-ce qu'il était fou ? Évidemment que c'était ce que je voulais.
« Sérieusement ? » Sa voix était teintée de désespoir et de doute. « Réfléchis une
seconde. Arrête toi et réfléchis. Tu es prisonnière de tes émotions. Tu ne réfléchis pas
clairement. »
Je réfléchissais très bien. Il essayait de me convaincre que j'étais mieux sans lui et
c'était un tas de conneries. Il essayait juste de me contrôler. Il me disait ce que je devais
ressentir et ce qui était mieux pour moi. Personne ne pouvait décider ça à part moi. J'inspirai
profondément à plusieurs reprises et tins ma tête entre mes mains.
Il continua à parler alors que j'essayais de me calmer. « Il y a une semaine, tu ne
voulais même plus me parler. Tu as dit à Emmett que tu voulais rester avec Jasper le temps de
savoir si c'est vraiment la vie que tu voulais. Si tu avais eu cette chance, si les hommes de
James ne t'avait pas attaquée, je me demande ce que tu aurais décidé. Un côté de moi est
persuadé que sans tous les drames de la semaine dernière, tu serais restée avec Jasper plus
qu'un week-end. »
Est-ce qu'il avait raison ? Personne ne le saurait jamais. Ça n'avait plus d'importance,
si ?
« Je t'aime. » déclarai-je aussi fermement que je le pus. « J'ai le droit de décider si je
veux partir avec toi ou pas. »
Edward s'agenouilla devant moi. Je ne l'avais jamais vu autant pleurer en silence et ça
me tuait.
« Je sais que tu m'aimes et je te demande de me laisser partir. Je n'ai rien d'autre que
de l'obscurité en moi. J'ai besoin de trouver un moyen de m'en débarrasser sans sucer toute la
vie qu'il y a en toi. Si tu viens avec moi, je me reposerai sur toi pour tout arranger. Tu finiras
par me détester. Je ne peux pas faire ça parce que je t'aime. Tu mérites mieux. »
Je secouai la tête. Je le méritais. Je méritais d'aller avec lui si je le voulais. Je méritais
qu'il suce toute la vie qu'il y avait en moi si je voulais lui donner.
« Ne secoue pas la tête comme ça. Je t'ai entendue pleurer la nuit. Je t'ai vue marcher
dans la maison comme un fantôme. Je sais ce que je t'ai fait subir ces dernières semaines. Ce
n'est pas le genre de vie que tu devrais avoir. Tu es une belle jeune femme de vingt-quatre
ans, intelligente, vive. Tu devrais t'éclater. Tu ne devrais pas être coincée dans mon monde
affreux. »
Je voulais lui dire qu'il avait tort. Je voulais lui dire qu'il s'imaginait des choses. Je
voulais lui dire qu'il avait complètement perdu la tête.
Mais ça aurait été faux. Ces dernières semaines à Seattle avaient été les plus tristes de
ma vie. Putain de merde.
« Alors, on va rompre ? »
« Je quitte Seattle, donc oui. » avoua-t-il.
« Où est-ce que tu vas aller ? »
« Loin. Très loin. Je vais peut-être commencer par l'Afrique du Sud et ensuite j'irai en
Europe, peut-être en Italie. Alice veut que je la retrouve dans un village africain d'ici quelques
mois. »
Mon cœur se brisa. « Quelques mois ? Combien de temps tu penses être parti ? »
« Aussi longtemps que nécessaire, Isabella. J'ai tellement de problème. Je ne pense pas
que je pourrais me réparer en une nuit. »
Pour toujours. Il me quittait pour toujours.
« Et comment est-ce que tu vas faire pour convaincre James que je ne suis pas
importante à tes yeux ? »
« Je ferai le show jusqu'à ce qu'il le croit. Il me croit incapable d'aimer. Seul un
connard sans cœur en connaît un autre. J'en étais un pendant si longtemps. Avant toi. »
« Alors c'est tout ? Tu vas faire tout un tas de trucs pour prouver à James que tu ne
m'aimes pas et qu'il me laisse tranquille ? Alors, je suis censée continuer ma vie comme si tu
n'avais jamais existé ? » Ma voix n'aurait pas plus trembler.
Edward se releva et essuya de nouvelles larmes. « On dirait bien que oui. »
« Et si je ne veux pas faire semblant ? Et si je n'y arrive pas ? »
Il me prit la main et m'aida à me lever. Il me tint contre lui et passa sa main sur ma
joue humide. « Tu as toujours été plus forte que moi. Tu survivras bien mieux que moi, j'en
suis sûr. Loin de moi, tu prospéreras. »
Je posai ma tête contre son torse. Je ne me sentais pas forte. Pas pour le moment. Je
me sentais brisée. Complètement brisée.
Il enroula ses bras autour de moi et je fis la même chose.
Il était là. Il était là pour me quitter. Je n'avais pas d'autre choix que le laisser partir.
Aucun de nous ne voulait lâcher prise. Nous restâmes vingt bonnes minutes ainsi dans
le salon de mon père, nous tenant, nous disant au revoir sans mot. Il n'y avait pas de mots.
Tout avait déjà été dit. Je mis fin à notre étreinte. Peut-être que j'étais la plus forte après tout.
Dehors, Tyler se tenait près du Hummer. Je vis Jasper embrasser Alice sur la joue puis
elle ouvrit la portière de la voiture et sortit. Elle ne dit rien mais me fit un sourire triste et
compatissant. Tyler ouvrit la porte du Hummer et elle monta à l'intérieur. Alice n'était pas là
pour me rendre visite. Elle n'était pas là pour moi. Elle était là pour Edward. C'était elle qui
allait prendre soin de lui après leur départ.
Jasper quitta la voiture. Il était là pour moi. Edward avait fait venir mon meilleur ami
parce que j'allais avoir vraiment besoin de lui. De nouvelles larmes attaquèrent mes yeux.
Nous nous tenions la main mais je savais que j'allais devoir lâcher prise. Je savais que
j'allais devoir le laisser monter dans cette voiture avant de partir. Jasper garda ses distances.
Edward se tourna et amena nos mains à ses lèvres. Il embrassa ma peau.
« Je suis un peu égoïste. » dit-il avant de se pencher pour m'embrasser une dernière
fois. Il lâcha ma main et tint mon visage en place jusqu'à ce qu'il ait fini et que je ne puisse
plus retenir mes sanglots.
Il me laissa partir et se força à se diriger vers le Hummer. Les bras de Jasper
m'entourèrent alors que mon cœur se brisait complètement. Ça me faisait chier d'être forte.
« Il faut que tu manges quelque chose, Bella. » dit mon père de son ton le plus
paternel.
Je pris la part de pizza qui se trouvait dans mon assiette et en mordis un morceau. Je
laissai retomber le reste et le regardai les yeux écarquillés. « Content ? »
La nourriture n'avait aucun goût. C'était chaud et ça remplissait mon ventre mais ça
n'avait aucun sens. À ce moment là, presque tout n'avait aucun sens.
« On pourrait aller au champ demain. Tu pourrais faire quelques tirs. Peut-être que tu
te sentiras mieux après. » proposa-t-il. Parfois son incapacité à gérer les émotions d'une
femme était presque drôle.
Peut-être que je pouvais trouver des photos de James et les imprimer. Ça m'aurait plu
de tirer sur ça.
« Je t'ai amener ta veste de ski. On pourrait aller faire de la randonnée demain. » ajouta
Jasper.
« J'ai entendu dire qu'il y a de bons films au cinéma cette semaine. On pourrait aller à
Port Angeles. » suggéra mon père.
Jasper s'excita. « Oh, le film qui parle du mec qui s'est coupé son propre bras sort
aujourd'hui. On devrait aller le voir. J'ai entendu dire qu'il est bien. »
« Oh mais c'est pas vrai ! » Je venais de perdre le contrôle que j'essayais de maintenir.
« Je ne peux pas avoir vingt-quatre heures tranquille à pleurer ? Vous ne pouvez pas me
laisser être triste sans essayer de me remonter le moral ? Je ne veux pas faire de randonnées.
Je ne veux pas faire de tirs. Et je ne veux pas voir un film qui parle d'un idiot qui s'est coincé
dans la montagne et a dû se couper le bras ! Je veux être triste. Je veux rester allongée dans
mon lit et pleurer. Il y a moins de cinq heures, Edward m'a arrachée le cœur et vous êtes en
train de me pousser à passer à autre chose ! Je ne peux pas ! »
Je me levai et jetai mon assiette d'un air dramatique. Ils restèrent assis en silence alors
que je montais dans ma chambre. À la fin de mes sanglots, mon père vint frapper à ma porte.
« Je peux entrer ? » Il passa la main et agita son mouchoir blanc comme s'il se rendait.
Je m'assis et me frottai le visage. Je devais ressembler à rien.
« Tu peux entrer, Papa. »
Il ouvrit la porte et mit un pied à l'intérieur avec hésitation. « Jasper et moi avons joué
à pierre, papier, ciseaux pour savoir qui viendrait s'excuser en premier. »
Il m'offrit son mouchoir mais je lui lançai un regard mauvais. Se moucher dans ce
genre de trucs était dégoûtant. J'attrapai la boîte de Kleenex sur la table de nuit.
« Tu as perdu, hum ? »
Il rangea son mouchoir dans sa poche. « J'ai gagné, merci beaucoup. »
« Vraiment ? » demandai-je d'un air sceptique.
Il s'assit à côté de moi sur le lit. « Vraiment. » répondit-il sincèrement. « Écoute, ma
chérie, on n'essayait pas d'amenuir la situation. Je sais mieux que n'importe qui ce que ça fait
quand on laisse partir quelqu'un qu'on aime parce que c'est mieux pour cette personne. »
« Je n'avais jamais réalisé à quel point ça a dû être dur pour toi quand Maman est
partie. »
Il laissa échapper un rire. « Quand ta mère est partie ? Bébé, ça a été dur, mais le pire,
c'est qu'elle t'a emmenée avec elle. J'ai perdu les deux personnes que j'aimais le plus au
monde le jour où ta mère est partie. Je sais ce que ça fait de se faire arracher le cœur. »
Au moins, je savais qu'il n'essayait pas de me remonter le moral. Je me remis à
pleurer.
« Mais j'ai survécu. Tu m'as énormément manquée mais j'ai appris à vivre sans ta
mère. J'ai chéri le temps que tu passais avec moi pendant tes visites. J'ai survécu, tout comme
tu survivras. Tu vas avoir foutrement mal mais tu survivras. »
« Je ne veux pas survivre. Je veux être heureuse. Je n'arrive même plus à imaginer ce
que ça fait d'être heureux. Maman est partie parce qu'elle n'était pas amoureuse. Edward est
parti parce qu'il m'aime. C'est trop tordu. »
Je ramenai mes genoux contre ma poitrine et cachai mon visage sous mes bras. Mon
père me caressa le dos alors que la vague d'émotions s'éloignait.
« Est-ce que je peux te dire quelque chose entant qu'une personne qui t'aime ? »
Je tournai la tête et repoussai mes cheveux pour le voir. Je laissai ma joue sur mes
genoux.
« Je suis content qu'il t'aime assez pour faire ce qui est juste. La situation avec Hunter
ne me plaît pas du tout. Tu as presque été kidnappée, bébé. Qui sait ce qu'il avait prévu de te
faire s'il avait réussi. »
Je me redressai. « Mais il n'a pas réussi ! »
« Cette fois-ci. Cette fois-ci, tu t'en es sortie. Je ne sais pas si j'aurais pu supporter
d'attendre de voir ce que ce mec allait faire ensuite. Je pense que j'aurais eu du mal à ne pas
pourchasser ce cher Mr Hunter (NdT: Hunter signifie chasseur). »
J'expirai profondément. « C'est ce qu'Edward a dit. Il a dit que s'il restait, il le tuerait. »
« Je n'en doute pas, mon cœur. Je pense qu'il aurait franchi les limites et ça aurait
gâché ce qui existait entre vous deux. »
Je n'en doutais pas non plus. Si Edward était resté, son désir de tuer James l'aurait
rendu fou. « Je ne veux pas qu'il devienne un tueur. »
« Alors, laisse le partir. Je ne voulais pas que ta mère soit malheureuse dans cette
petite ville. Alors je l'ai laissée partir. C'est ce que tu dois faire quand tu aimes quelqu'un. »
« L'amour ça craint. » ronchonnai-je.
Il enroula un bras autour de moi et je posai ma tête sur son épaule. « C'est vrai, parfois.
» acquiesça-t-il.
« Vous saviez qu'il allait faire ça, pas vrai ? Jasper et toi étiez au courant. C'est pour ça
que vous ne m'avez pas conseillée de rompre avec lui. »
Mon père savait faire beaucoup de choses, mais mentir n'en faisait par partie. Il
n'essaya même pas de nier. « Il appelé pour s'assurer qu'il n'avait pas besoin d'envoyer un
garde du corps. Lui et moi avons discuté de ce que James Hunter encourait. Ce n'était pas très
satisfaisant. » Il fronça les sourcils comme s'il envisageait de tuer James en le coulant dans du
béton. Puis il soupira. « Il a peut-être mentionné son besoin de s'éloigner de toi – pour votre
bien à tous les deux. Mais je n'étais pas sûr de ce qu'il allait décider. Néanmoins, il me
respectait suffisamment pour m'en parler alors je me suis dit que je devais garder sa
confiance. Je suis désolé, chérie. »
Edward avait parlé de rompre avec moi à mon père. Incroyable.
« Je ne suis pas en colère contre toi. Je suis en colère contre Jasper. Entant que
meilleur ami, il aurait dû me donner ce genre d'informations. »
« J'ai entendu ça. » lança une voix depuis le couloir.
Il ouvrit la porte et fronça les sourcils. « Tout ce que j'avais, c'était des informations de
deuxième main, sans oublier que je n'avais pas la confirmation que c'était ce qu'il allait faire
jusqu'à ce que je reçoive le coup de fil d'Alice, ce matin. »
Mon père se leva et planta un baiser sur mon front. « Je pense que je vais descendre
puisque tout va bien pour moi. Tu n'as qu'à gérer ça tout seul. » dit-il en tapotant le dos de
Jasper avant de quitter la pièce.
« Merci Charlie. Ça m'aide beaucoup. » Jasper s'assit à côté de moi et enleva ses
chaussures. Il étira ensuite ses jambes vêtues d'un jean sur mon lit. Il enroula un bras autour
de moi et je posai ma tête sur son épaule.
« Il n'en avait même pas parlé à Alice avant ce matin. Elle pensait qu'il s'organisait
pour quitter le pays avec toi. »
Je fermai les yeux, espérant retenir mes larmes. Je ne pouvais pas m'empêcher de me
demander s'il avait envisagé ça. Je serais partie avec lui. Il devait savoir que je serais partie
avec lui.
Comme s'il avait lu mes pensées, Jasper m'embrassa la tête. « Il savait que tu l'aurais
suivi s'il te l'avait demandée. On a tous été un peu surpris qu'il ne soit pas suffisamment
égoïste pour t'emmener avec lui. » Je levai la tête et le regardai d'un air mauvais. Il se reprit
rapidement. « Tu sais ce que je veux dire. Si tu étais partie avec lui, on ne t'aurait plus jamais
revu. Vous seriez partis vivre sur un yacht, allant de port en port pour que personne ne vous
retrouve. »
Je soupirai et reposai ma tête sur son épaule. Il avait raison. Nous aurions vécu notre
vie ensemble mais seuls, entourés seulement par Tyler et Liam pour toujours. La maison
aurait fini par me manquer. Je n'avais jamais été aussi libre que ma mère. J'avais besoin
d'avoir un point d'ancrage. J'avais besoin de ma famille et mes amis. Ça n'était pas juste que
j'avais dû choisir entre eux et Edward. Je voulais les deux. J'avais besoin des deux.
« Ce matin, il a dit à Alice qu'il aurait voulu connaître un moyen de faire disparaître
ses sentiments. Je crois vraiment qu'il a fait ça parce qu'il t'aime, Bells. Il veut que tu aies une
vie normale. Il veut que tu puisses te promener dans la rue sans garde du corps. Il ne veut pas
quelqu'un te fasse du mal. »
Personne ne pouvait plus me faire du mal parce qu'Edward l'avait fait à leur place et
maintenant, je pouvais avoir une vie normale. Qu'est-ce qu'était une vie normale ? Comment
pouvais-je avoir une vie normale alors que j'étais vide ? C'était ce que je ressentais. Vide. Pas
normale. Jamais normale.
« Nous devrions atterrir à Rio un peu après midi, monsieur. J'ai réussi à contourner la
tempête alors nous ne devrions pas avoir de retard sur le planning. » annonça Griffin dans le
haut parleur. « Le WIFI devrait être rétabli et marcher. »
C'était une bonne nouvelle. Je regardai ma montre. Il était presque minuit à Seattle. Je
dépliai mon ordinateur et attendis qu'il s'allume. J'ouvris le logiciel et constatai que j'avais à
nouveau une connexion. C'était une bonne chose. Je tapai l'adresse et mon mot de passe puis
j'attendis une fois de plus.
La carte apparut et je cliquai sur l'écran pour zoomer sur l'État de Washington. Il y
avait là une toute petite lumière. Je zoomai un peu plus. C'était la ville de Forks. J'agrandis
encore. La carte révéla le nom de la rue de Charlie entre deux lignes bleues qui la
représentaient. La petite lumière clignotante était comme un phare au milieu de la nuit. C'était
ma magnifique sirène qui m'appelait mais je m'éloignais d'elle au lieu de la rejoindre.
Elle était là, sans doute dans son lit à cette heure indue. J'espérais qu'elle se reposerait
après ce que je lui avais fait traverser. Je savais que dormir n'était pas quelque chose qui allait
m'arriver avant longtemps mais j'espérais qu'elle irait mieux que moi. Elle avait toujours été
plus forte. Toujours plus brave. Toujours meilleure.
Mon doigt toucha la lumière clignotante. Bonne nuit, mon amour. Fais attention à toi.
Est-ce que vous aussi vous avez espéré jusqu'à la dernière seconde qu'il change d'avis
? Parce que moi, j'ai souffert avec elle pendant le chapitre... c'était presque aussi horrible que
lorsque j'ai lu Tentation pour la première fois ^^
Il l'aime mais il s'en va... pour le mieux ? Espérons le... Après tout, à moins qu'on se
mette à creuser, je pense qu'on n'ira pas plus bas XD
Comme toujours, n'hésitez pas à laisser un commentaire ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 24*: Chapitre 22

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
*Il y a eu une sorte de bug sur le site et les chapitres que j'ai posté dimanche n'ont pas
fonctionner. Je croise les doigts pour que ça soit passé* ^^
Je suis contente de vous retrouver aujourd'hui pour ce premier chapitre post-rupture.
FF ne marchait pas très bien tout à l'heure alors je ne sais pas si le chapitre va fonctionner tout
de suite mais ça devrait se rétablir...
N'oubliez pas de regarder la date, sinon, vous risquez d'être un peu perdues ;)
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 22
Vendredi 3 Juin, Midi
« Bella, tu peux m'aider avec ça ? »
Je me tournai et vis Angela qui essayait de porter un plateau avec bien trop d'assiettes
dessus. Depuis qu'elle était passée d'hôtesse d'accueil à serveuse, elle l'avait déjà fait tomber
deux fois. Rosalie était à deux doigts de la renvoyer à son poste d'hôtesse. J'essayais de l'aider
parce qu'elle avait vraiment besoin d'argent. Ben et elle avaient fait Pâques avant les Rameaux
par accident. Ils se retrouvaient ainsi avec une petite pousse qui allait arriver dans moins de
six mois. J'étais compatissante, pas Rosalie.
Je pris quelques assiettes et l'aidai à les servir à la Table 10. Être de retour à l'Eclipse
était surréaliste. Retravailler là bas me donnait l'impression que rien n'était jamais arrivé. À
d'autres moments, ça m'aidait à me souvenir que tout était bien réel. J'avais besoin de ça de
temps en temps. J'avais mon penny, mes boucles d'oreilles et un collier que je n'allais jamais
pourvoir remettre mais l'Eclipse me rappelait tout bien mieux que les objets. Il y avait bien eu
cette histoire d'amour réel et indéniable qui avait commencé lorsque j'avais renversé du vin
hors de prix sur un pantalon tout aussi hors de prix.
L'Eclipse était une fois de plus mon job d'appoint. Après avoir posé ma candidature à
droite à gauche dans différents quartiers, j'avais trouvé un poste de professeur à la Northshore
School District pour cet automne. C'était surprenant qu'ils m'aient retenue au vu de ma
paranoïa pendant l'entretien. Le DRH m'avait regardée comme si j'étais folle quand je lui
avais posé toutes ces questions à propos d'Edward Masen et de la Masen Corporation. Il avait
été très surpris alors j'avais pris ça pour un bon signe. J'avais tout de même demandé à Alice
avant d'accepter le poste. Je ne voulais pas prendre de risques.
Je retravaillais à l'Eclipse depuis fin décembre. Je n'avais pas envisagé de reprendre un
job avant d'avoir mes factures à payer. L'Eclipse payait mieux qu'un poste de remplaçante.
Travailler m'aider à oublier mon mal de crâne. Travailler me permettait de voir du monde et
faisait disparaître le sentiment de solitude qui m'envahissait parfois sans prévenir. Ça me
donnait une raison de me lever tous les jours et de continuer à avancer. Je devais continuer à
avancer, toutes les personnes qui tenaient à moi ne me laissaient pas m'arrêter parce que
j'avais le cœur brisé. Mes amis et ma famille faisaient partie des meilleures personnes au
monde.
Après le départ d'Edward, je ne pensais pas à grand chose à part à quel point j'étais
malheureuse. À mon retour à Seattle, j'avais découvert que toutes mes affaires avaient été
apportées chez Jasper et j'avais fait une petite crise de nerfs. C'était comme si rien n'avait
jamais bougé. Je savais qu'il allait falloir déménager, je ne m'attendais simplement pas à ce
qu'on le fasse pour moi. J'avais pris un vol pour la Floride, je voulais voir ma mère après
m'être noyée dans mes propres larmes pendant plus d'une semaine. Jasper trouvait que c'était
une bonne idée. Ma mère trouvait que c'était une super idée. Je trouvais que c'était mieux que
passer tout mon temps à pleurer sur mon sort.
C'était à l'aéroport que j'avais vu le magazine. Si je n'étais pas arrivée en avance à Sea-
Tac, je ne l'aurais sans doute jamais vu. Je tuais le temps dans un des petits magasins en
m'achetant une bouteille d'eau. Il y avait une autre femme devant le rayon de la Presse, qui
feuilletait le dernier numéro de People. Je détestais ce genre de magazines depuis le fiasco
Life and Style. Néanmoins, People Magazine avait toujours semblé être un magazine un peu
plus fiable que les autres. J'avais fini par lire par dessus l'épaule de la femme. Grosse erreur. Il
était là et il n'était pas seul.
J'eus l'impression d'avoir fait exploser un de mes propres terrains minés. Je pris une
copie et l'achetai en même temps que ma bouteille d'eau hors de prix. Je m'installai ensuite sur
un banc le plus loin possible de toute autre forme de vie humaine. Je tournai
précautionneusement les pages jusqu'à tomber sur celle où se trouvait Edward. Il y avait trois
photos de lui. Trois photos de lui avec trois femmes différentes. Trois photos de lui avec trois
déesses blondes et brésiliennes différentes. Elles étaient toutes plus attirantes les unes que les
autres. Le petit commentaire signifiait que le milliardaire Edward Masen passait des vacances
à Rio après une récente rupture. Une source rapportait que Masen et sa petite-amie serveuse
(mon nom n'avait même plus d'importance) avaient rompu après qu'il était surpris en train de
la tromper. Cette théorie avait été confirmée par le fait que Mr Masen avait été vu dans tout
Rio aux bras de non pas une, ni deux mais bien trois charmantes jeunes femmes en seulement
deux semaines.
J'avais presque loupé mon vol parce que je m'étais enfermée dans les toilettes pour
pleurer. Il avait dit qu'il allait faire le show mais je n'avais pas pensé que ça inclurait d'autres
femmes. Depuis ce jour là, je m'étais bien gardé de regarder les nouvelles d'Edward et ses
conquêtes. D'un autre côté, je n'avais pas non plus eu de nouvelles de Mr James Hunter.
« Merci beaucoup Bella. » dit Angela après que je l'aie aidée à servir la Table 10.
« N'essaie pas de faire les choses toute seule. » lui rappelai-je. « Tu peux demander de
l'aide à n'importe qui pour servir. »
Elle hocha la tête et alla voir une autre table. Je me dirigeai vers la cuisine, passant
devant les escaliers qui menaient à la salle privée. J'eus mal à la poitrine un peu comme si
c'était une réponse Pavlovienne. J'avais posé une condition lorsque j'avais repris le travail ici.
Je refusais de retravailler dans la salle privée. Je ne pouvais pas et n'étais pas prête à monter là
haut. Ça ne dérangeait pas Rosalie, à grande surprise, vu qu'elle n'allait pas bien. Edward avait
emmené Emmett avec lui. Je m'étais sentie soulagée de savoir qu'il avait deux gardes du corps
avec lui mais j'avais été surprise qu'Emmett soit l'un d'eux. Elle avait pris la situation un peu
mieux que moi. Emmett l'appelait tout le temps. Edward ne m'avait jamais appelée. Pas même
une fois.
« Ah, mia bella Bella. »6
Je retins mon sourire et lançai un regard mauvais à Jared. Il m'appelait toujours
comme ça. Jared avait été engagé lorsqu'Emmett avait quitté son poste. Nous avions le même
âge et avions découvert que nous partagions la même date de naissance. En fait, j'avais
exactement deux heures et quarante-sept minutes d'avance sur lui. Jared pensait que cela
voulait dire que nous étions des âmes sœurs. Néanmoins, il ignorait que j'avais déjà rencontré
mon âme sœur et ce n'était pas Jared. Il essayait de me convaincre de sortir avec lui depuis
que j'étais revenue avant Noël. Il ne se doutait pas que c'était mission impossible.
Angela était sa plus grande supportrice. Elle avait organisé plusieurs ''sorties de
groupe'' qui s'étaient finalement être des rendez-vous à quatre. Jared était sympa. Il avait les
cheveux blonds et les yeux d'un bleu profond qui tirait presque sur le gris. On aurait dit qu'il
avait grandi à la plage. Un surfer canon. Il ne se passait pas un jour au travail sans qu'il me
fasse rire. Néanmoins, m'aventurer au delà de l'amitié n'était pas quelque chose que j'étais
encore prête à faire.
Il vint derrière moi alors que j'installais les assiettes sur un plateau. Il amena sa bouche
dangereusement près de mon oreille. Je sentais sa chaleur contre ma nuque.
« Je vais peut-être passé pour le plus gros idiot de la terre mais le nouveau X-Men sort
aujourd'hui eeeeeeeeet je me disais que vu qu'on est né le même jour, tu dois être aussi idiote
que moi et que tu voudrais peut-être venir le voir avec moi ? »
« C'est ça ta phrase d'accroche pour m'inviter à sortir ? Tu me traites d'idiote ? »
Il se mit à rire et me prit la main pour me tourner de manière à ce que je lui fasse face.
Il me touchait tout le temps. Ce n'était jamais inapproprié mais il faisait toujours en sorte
d'avoir un contact avec moi.
« Rien n'a l'air de marcher. J'ai essayé de te dire à quel point tu es belle, j'ai essayé de
t'attirer en te promettant le meilleur hamburger de la ville, j'ai essayé de convaincre Angela de
ne pas venir à notre sortie de groupe. Je suis complètement désespéré. »
« C'est un grand soir pour mon colocataire. Je ne sais pas si je devrais sortir. » C'était
la meilleure excuse que j'avais pu trouver en si peu de temps.
Il pencha la tête de côté. « Il va demander sa copine en mariage. Je suis sûr qu'ils n'ont
pas besoin que tu sois là pour ça. »
« Pourquoi est-ce que je te raconte des choses ? » ronchonnai-je. « Je veux juste être
disponible au cas où ils auraient envie d'appeler quelqu'un pour annoncer la bonne nouvelle. »
« Très bien, on n'ira pas voir un film comme ça tu n'auras pas à éteindre ton portable.
On fera autre chose. »
J'allais pour m'éloigner mais il se plaça devant moi.
« Allez Bella, tu sais que tu en as envie. Tu sais que tu m'aimes bien, rien qu'un tout
petit peu. » dit-il en me montrant le tout petit espace entre son pouce et son index.
« Ce n'est pas un rendez-vous. On sort en amis. »
« Est-ce que je pourrai t'embrasser pour te souhaiter bonne nuit ? »
« Non. »
« Est-ce que je pourrai te tenir la main ? »
« Non. »
« Est-ce que je pourrai t'ouvrir la porte ? »
« Si tu y arrives en premier, oui. »
« Est-ce que je pourrai t'offrir le dîner ? »
« Y'a intérêt. J'ai plus un rond. » souris-je d'un air moqueur. « Bon, il faut que j'aille
servir la Table 5 avant de perdre mon pourboire. »
Je pris le plateau et m'éloignai de Jared et son grand sourire de ''Je-viens-juste-de-
gagner-au-loto''. Je n'avais accepté qu'une sortie entant qu'amis. Rien de plus. C'était tout ce
que je pouvais supporter.
Je rentrai à la maison à pieds vu qu'il faisait beau et que je n'avais toujours pas de
voiture à proprement parler. J'économisais toujours pour m'en acheter une d'occasion qui soit
sûre. Je n'arrivais pas à me convaincre d'utiliser la voiture qu'Edward m'avait achetée. Elle
contenait trop de souvenir. Jasper était suffisamment gentil pour me prêter sa voiture quand
j'avais besoin d'aller quelque part mais que les transports en commun ne me permettaient pas
d'y aller. Encore une des raisons pour laquelle cet homme était toujours mon meilleur ami.
J'espérais que l'air frais allait pouvoir m'éclaircir les idées. Alors que j'attendais au
coin de la rue que le feu passe au rouge, je ne pus m'empêcher de remarquer une Audi noire
aux vitres teintées qui était garée dans la rue. Sa familiarité me fit m'arrêter sur place. Ce
n'était pas que je connaissais quelqu'un qui en avait une ou que j'en avais déjà vue auparavant.
J'avais juste la sensation de l'avoir déjà remarquée devant l'Eclipse, devant mon appartement
et dans d'autres coins de la ville. Est-ce que quelqu'un me suivait ? Je me grondai d'être aussi
paranoïaque. Personne ne me suivait. James m'avait complètement oubliée parce qu'Edward
en avait fait autant.
Je traversai la rue et remarquai que l'Audi s'engouffrait dans la circulation. J'essayai de
l'ignorer mais je me surpris à essayer d'apercevoir le conducteur lorsqu'elle passa à mon
niveau. Pas de bol. Elle partit vers l'ouest alors que je me dirigeais vers le nord. Visiblement,
je me faisais des idées. Personne ne me suivait. Mes inquiétudes venaient de la façon dont
j'avais vécu jusque là. Être protégée vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept,
parce qu'un psychopathe me poursuivait, m'avait fait ça.
J'envoyai un texto à Charlotte tout en marchant.
Rappelle moi que je suis paranoïaque quand je vois des voitures noires aux vitres
teintées.
C'était là seule à qui je parlais de ce genre de choses. Nous dînions ensemble une fois
par semaine. Edward me l'avait laissée. Du moins, c'était ce que je me disais. Il m'avait un
jour promis qu'elle était à moi pour toujours. C'était ma maman de la côte ouest, elle
s'occupait toujours de moi comme si j'étais sa fille.
Relève la plaque. Il n'y a pas de mal à être prudente. Je connais quelqu'un qui
pourrait vérifier...
Je ne voulais pas faire passer de messages à Edward. Il était parti pour se soigner.
Entendre que j'étais peut-être suivie n'allait pas l'aider. Avant que je puisse lui répondre, elle
m'envoya un autre message.
Je parlais de Peter. Pas de l'autre.
L'autre. Je souris et roulai des yeux. Elle prenait tellement de précautions avec moi.
Nous ne parlions pas souvent d'Edward et ne prononcions jamais son non. C'était idiot mais ça
rendait les choses plus faciles.
Peter proposerait sans doute de me suivre partout. Non merci. Je crois que
j'imagine juste des trucs.

Peter était un sacré numéro. J'avais reçu un mail de lui après le départ d'Edward. Il disait qu'il
était là pour moi si j'avais besoin de quoi que ce soit. Quelque chose me disait qu'il pensait à
des trucs de fou comme un câlin. J'espérais qu'Edward lui avait laissé des instructions strictes
et que la règle de non toucher était toujours en vigueur.
Fut un temps, j'avais eu peur que Peter entretienne un intérêt malsain à mon égard.
Jake m'avait appelée quelques mois après le départ d'Edward, en colère parce que je ne
répondais pas aux mails qu'il m'avait envoyée, m'invitant à sortir. Quand je lui avais dit que je
n'avais rien reçu, il s'était foutu de moi. ''Qu'est-ce qui s'est passé, Bells ? Quelqu'un a piraté
ton ordinateur et les a effacés ?''
J'avais envoyé un mail à Peter, lui faisant savoir que s'il avait piraté mes mails, nous
allions avoir un sérieux problème lui et moi. Il m'avait aussitôt répondue qu'il ne voyait pas de
quoi je parlais. Il m'avait ensuite proposée de chercher qui pouvait bien faire une chose
pareille. Je n'avais pas besoin qu'il cherche. Si ce n'était pas Peter, ça ne pouvait être qu'une
autre personne. Je n'avais pas l'adresse mail d'Edward alors je m'étais écrit à moi même, me
disant que s'il m'espionnait, il le verrait.
À : Bella Swan
De : Bella Swan
Sujet : Arrête de pirater mes mails
Jake a mon numéro de portable et mon adresse. Il a d'autres moyens de me
contacter. Je veux tous les mails qu'il m'a envoyée. Si tu les as effacés ou autre, s'il te
plaît, rends les moi. Celui qui est parti n'a pas son mot à dire en ce qui concerne la vie de
celle qui a été laissée en plan.
Ce ne fut pas une surprise de voir plusieurs mails de Jake apparaître dans ma boîte le
lendemain matin. Il y avait aussi deux mails anciens de Peter qui m'invitaient à rejoindre un
site de jeux en ligne pour qu'on puisse ''être connectés''. Ça n'était pas près d'arriver. Jamais.
Le hacker devait être Edward. Je n'étais pas sûre de savoir quoi en penser. Je devais
admettre que c'était assez agréable de penser qu'il tenait suffisamment à moi pour s'assurer
que j'allais bien, même si sa méthode était complètement inappropriée. C'était du Edward
total. Il n'y avait aucun message d'excuses ou un mot me disant ce qu'il faisait. Il avait
simplement fait ce que je lui avais demandé en me rendant les messages effacés.
De temps en temps, je m'envoyais un mail qui lui était en fait adressé. Je parlais de
choses idiotes comme ce que j'avais vu à la télé ou de mon dîner avec Charlotte, je lui
racontais ce qu'elle avait cuisiné ou où on était allé. Parfois, je parlais de choses plus sérieuses
comme lorsqu'on avait diagnostiqué un cancer à ma grand-mère. Elle vivait à une heure de
chez ma mère et n'allait pas très bien. J'avais été heureuse de pouvoir passer du temps avec
pendant ma visite en Floride, après la rupture. Elle ne le savait pas encore et nous avions
passé de merveilleux moments ensemble.
Puis d'autres fois, j'écrivais seulement tu me manques, mais ça arrivait surtout quand je
passais de mauvaises journées. Mon dernier mail parlait d'Alice et Jasper. Je lui racontais que
j'étais allée acheter la bague de fiançailles d'Alice avec Jasper. Je disais que c'était la plus
belle bague que j'avais jamais vue. Je savais qu'elle allait dire oui et qu'ils allaient être
vraiment très heureux ensemble. Ils le méritaient tous les deux. C'était il y avait presque un
mois.
Peut-être qu'il les lisait ou peut-être que non. Il ne répondait jamais. Ne me montrait
jamais qu'il les avait lus. Je n'allais jamais le savoir. Après le dernier mail qui parlait d'Alice,
j'avais décidé de ne plus en envoyer. Ça ne m'aidait pas à guérir et passer à autre chose. Je
restais accrochée à quelque chose qui ne m'appartenait plus.
Mon portable vibra dans ma main, me tirant de mes pensées à propos d'Edward et de
mails.
Fais juste attention à toi. Biz, Char
Je lui répondis quelque chose que mon père me disait toujours quand il partait au
travail et que je lui disais de faire attention à lui.
Toujours.
Je glissai mon portable dans ma poche et m'arrêtai à l'intersection suivante. Je regardai
sur la gauche puis la droite avant de jeter un dernier coup d'œil derrière moi. Pas d'Audi noire.
Tout allait bien. Mon imagination me jouait juste des tours.
« De quoi j'ai l'air ? » Jasper sortit de la salle de bain vêtu d'un pantalon habillé, d'une
chemise et de sa nouvelle cravate bleu marine. Ses mèches blondes étaient parfaitement
coiffées. Il était foutrement canon.
« D'être sur le point de te fiancer à la femme de tes rêves. » répondis-je en me jetant
sur lui pour l'enlacer. J'étais tellement heureuse pour lui. C'était le plus grand jour de sa vie.
J'avais aidé Jasper à tout organiser. Ils allaient sur la propriété d'Edward, le lieu de leur
premier rendez-vous non-officiel. J'avais demandé à Charlotte qui avait demandé à Edward.
Elle avait proposé de préparer la maison et de leur faire à dîner. Jasper voulait qu'ils mangent
sur le patio du toit. Ensuite, ils devaient faire une partie revanche au billard. Qu'il gagne ou
qu'il perde (même si nous savions tous qu'il allait perdre), il allait lui présenter la bague.
Alice allait péter un câble. Elle n'aurait pas pu trouver un meilleur mec que Jasper. Il
l'aimait inconditionnellement, tout comme elle. Il n'y avait aucun drame entre eux, leur vie
était facile. Normale. J'étais foutrement jalouse.
« T'as intérêt à m'appeler. J'ai besoin d'entendre son bonheur. » dis-je en le relâchant.
« Ça marche. » Il souriait comme si elle lui avait déjà dit oui. « Je ne sais pas pourquoi
je suis nerveux, mais je le suis. Elle va dire oui, pas vrai ? »
« Je lui botterai le derrière si elle refuse. »
Jasper éclata de rire. « C'est bon à savoir. Je ferai ça si ça dégénère. »
« Elle va dire oui. Connaissant Alice, elle va sans doute dire plein de fois oui tout en
sautillant et tapant des mains. »
Il hocha la tête en souriant d'un air entendu. « Merci d'être aussi cool à propos de ça. Je
sais que... »
Je posai la main sur sa bouche. « Ne dis rien. Mes problèmes ne sont pas les tiens.
C'est génial. Je suis tellement heureuse pour toi. Pour vous deux. »
Il m'embrassa rapidement sur le front avant de partir. Nous n'avions pas besoin de
discuter du fait qu'il allait épouser la sœur d'Edward. Ou du fait que ma vie serait mêlée à
celle de l'homme avec qui je ne pouvais plus être tant que Jasper et moi étions amis. Je
pouvais survivre. J'allais survivre.
« Amuse toi bien à ton rencard. » lança-t-il en enfilant sa veste de costume.
« Ce n'est pas un rencard. » le corrigeai-je.
« Vous n'êtes que tous les deux avec Jared, non ? »
« Ce n'est pas un rencard. »
Il leva les mains en signe de reddition. « C'est pas un rencard. Amuse toi bien à ton
non-rendez-vous. »
« Appelle moi. » lui rappelai-je alors qu'il sortait.
Il sortit avant de revenir aussitôt à l'intérieur. « Merde. » Il attrapa la bague sur le
comptoir. « Il ne faut pas que j'oublie ça. »
Pauvre Jasper nerveux. Il mit la boîte dans la poche de son manteau et partit. Je souris
à la porte pendant une bonne minute, me forçant à ne pas penser au coup de poignard que je
ressentais dans la poitrine. Je me laissai envahir pendant une minute avant de me préparer
pour mon non-rendez-vous.
« C'est bon si on s'assoit dehors ? » me demanda Jared avant de répondre à l'hôtesse.
« C'est très bien. » souris-je. C'était une soirée agréable. Profiter de l'air frais semblait
être une idée charmante.
L'hôtesse nous accompagna jusqu'à notre table. Il n'y avait pas grand monde à cette
heure de la soirée. Nous nous retrouvâmes à côté d'un couple et d'une table vide. Il y avait un
flot continu de voitures dans la rue et quelques personnes marchaient sur les trottoirs.
Jared regarda le menu. « Il y a plein de choses à manger ici alors si tu as une question
ou que tu as besoin de suggestions, n'hésite pas. »
Je parcourus rapidement le menu. « Tout à l'air très bon. »
« Tu es très jolie. »
Je regardai son visage souriant par dessus mon menu. « Merci. »
« Je te préviens tout de suite, j'ai prévu de te faire boire pour que tu changes d'avis et
acceptes de m'embrasser à la fin de ce rendez-vous. »
Je posai le menu et le regardai d'un air mauvais. « Ce n'est pas un rendez-vous et il n'y
aura aucun baiser. Peu importe à quel point tu me feras boire. »
Il posa à son tour le menu sur la table et se pencha en avant. « Pourquoi ça, Bella
Swan ? De quoi tu as si peur ? Tu as peur d'aimer ça ? »
« Je n'ai peur de rien. » rétorquai-je en m'appuyant contre le dossier de ma chaise. Je
n'appréciais pas la tension derrière cette conversation. On était censé dîner entre amis. Jasper
et moi le faisions tout le temps. Jake et moi nous voyions une fois par mois. Il n'y avait jamais
eu de sous-entendus sexuels entre nous. Je ne voulais pas de sous-entendus sexuels.
« Si je ne pensais pas te plaire, je t'aurais laissée tranquille mais je vois bien que ce
n'est pas ça le problème. »
L'apprécier n'était définitivement pas le problème. Être amoureuse de quelqu'un d'autre
l'était. Je tournai la tête vers la rue juste au moment où une Audi noire passait. J'essayai de
voir la plaque mais il y avait trop de gens sur le trottoir à ce moment là.
« Est-ce que ça va ? » me demanda Jared d'une voix inquiète.
Je secouai la tête, me souvenant qu'il ne fallait plus que je sois paranoïaque. Le regard
de Jared était troublé. Je lui présentai mes excuses. « Désolée, je vais bien. C'est juste que je
n'arrête pas de voir cette voiture. C'est rien. »
« Tu étais vraiment pâle. Tu es sûre que tu vas bien ? »
« J'en suis sûre. Tout comme je suis sûre que je ne veux pas être plus qu'amie avec toi.
C'est tout ce que j'ai à offrir. Si tu espères plus parce que j'ai accepté de dîner avec toi, je suis
désolée. Je ne suis pas prête à vivre autre chose. »
« Ton ex-copain t'a vraiment fait un coup foireux, pas vrai ? »
Je pris mon menu et décidai d'ignorer tout ce qui avait un rapport avec Edward. Parler
de lui n'allait pas faire disparaître mon amour pour lui ou le fait qu'il me manquait.
« Alors, qu'est-ce qui est meilleur, le sandwich au poulet griller ou le wrap club au
poulet ? »
Jared poussa un soupir frustré. « Le wrap est bon. Je préfère le sandwich.
Évidemment, j'aime tout ce qui est fait avec du bacon. »
Je le regardai par dessus mon menu et souris. Les choses redevinrent rapidement
normal. Nous commandâmes à manger et parlâmes avec fascination de X-Men, tout en
profitant du repas. Nous prîmes aussi des bières et Jared me fit rire avec son histoire du pire
client qu'il avait jamais servi.
« Au finalement, le gars m'a laissé un pourboire de cinquante-deux cents. Cinquante-
deux. Il a pris le temps de fouiller sa poche à la recherche de deux pennies en plus ! Ce mec
était un gros enfoiré. »
J'avalai ma gorgée de bière. « Je peux faire mieux que ça. Un jour, j'ai reçu un
pourboire tout en pennies. »
« Quoi ? » Il écarquilla les yeux. « Combien ? »
Avant que je puisse lui répondre, mon portable se mit à sonner. Je sentis des papillons
voleter dans mon ventre en voyant le nom de Jasper s'afficher.
« Allo ? »
« C'est officiel. Elle a dit oui. »
« Oh Jaz, c'est trop, trop génial ! »
Jared leva les pouces. Il avait déjà croisé Jasper. Il savait que c'était le frère de Rosalie
et je crois qu'il avait peur de lui, même si ce n'était pas nécessaire.
« Tout a très bien marché. On a fait une partie de billard. Elle m'a battu et m'a réclamé
son prix. Je lui ai dit que je n'avais pas d'argent mais je lui ai demandée si elle était prête à
accepter autre chose. Je me suis mis à genoux et elle s'est mise à crier oui avant même que je
fasse ma demande. »
« Oh, ça a l'air parfait. Chéri, je suis tellement heureuse pour vous. Est-ce que je peux
lui parler ? »
« Ouais, attends une seconde. Elle passe des coups de fil elle aussi. Merci pour tout,
Bells. Ça a été une soirée parfaite. Vraiment. Et pour info, je t'ai appelée juste après ma mère.
Ne dis rien à Rosalie. »
Je rigolai doucement. « Pas de problème. Si on me le demande, je dirai que j'ai été la
dernière à savoir. »
« Voilà ce que je voulais entendre. Bon, laisse moi aller chercher Alice. »
Je l'entendais parler dans le fond. Je supposais qu'elle discutait avec Esmée. « C'était
parfait. Attends un peu de voir la bague. Tu sais que ça veut dire que tu vas devoir rentrer à
la maison... Je sais, tu ne peux pas me dire non. J'aime que les choses soient ainsi, grand
frère. »
Mon cœur loupa un battement dans ma poitrine et je retins mon souffle. Elle ne parlait
pas à Esmée.
« Très bien. Je dois y aller... merci... Je t'aime aussi. »
Elle l'aimait aussi ? Aussi ? Ça voulait dire que...
« Bella ! » cria Alice dans le téléphone. Je ne pouvais plus respirer. Tout mon corps
réagissait au fait qu'il était au téléphone avec elle un instant plus tôt. C'était presque comme
être dans la même pièce que lui... sans l'être.
« Bella ? Tu es là ? Tu m'entends ? Elle n'est pas là, Jaz. »
Je me repris. Qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ?
« Je suis là. Félicitations ! » me dis-je.
« Oh Bella ! Merci. »
« Tu as été surprise ? » Ce n'était jamais facile de surprendre Alice. Elle avait une
sorte de sixième sens.
« Complètement. Quand il s'est mis à genoux, j'ai cru que j'allais m'évanouir. C'est le
plus beau jour de ma vie. »
« J'en suis heureuse. » répondis-je sincèrement. « Charlotte a préparé du champagne
pour vous, ne laisse pas Jasper l'oublier. »
« Ouais, on l'a. Merci de l'avoir aidé à organiser tout ça, Bella. Jasper m'a dit que tu
avais été d'une grande aide. Ça signifie beaucoup pour moi. »
« Je ferais n'importe quoi pour vous, les gars. Tu le sais bien. »
« Si tu n'existais pas, rien de tout ça n'aurait été possible. Jasper et moi ne nous serions
sans doute jamais rencontrés. » Elle commençait à être sentimentale et je n'avais pas envie de
me mettre à pleurer.
« Eh bien, je suis sûre que tu as d'autres personnes à appeler. On se voit demander ? »
« Absolument. Je t'aime ! »
« Je vous aime tous les deux. Bye. »
Je raccrochai et posai mon portable sur la table. Elle était en train de lui parler. Il allait
revenir pour elle parce qu'il ne savait pas lui dire non. Est-ce qu'il allait bientôt rentrer ?
Esmée allait sans doute organiser une fête pour les fiançailles. Peut-être qu'il ne serait pas
présent avant le mariage. Ça pouvait être dans un an. Alors c'était dans longtemps. Elle disait
qu'elle l'aimait elle aussi. Était-il possible qu'Edward lui avait dit en premier ? Il avait terminé
une conversation avec sa sœur en lui disant qu'il l'aimait ? L'Edward que je connaissais
n'aurait jamais, jamais fait ça.
« C'était des bonnes nouvelles, hum ? » demanda Jared. Sa curiosité avait été piquée
par mon étrange réaction.
« Ouais, bonnes nouvelles. Ils sont officiellement fiancés. »
Il prit sa bière. « Et tu es heureuse pour eux ? Ton colocataire n'est rien de plus que ton
colocataire, pas vrai ? »
Visiblement, je le troublais.
« Mon colocataire est mon meilleur ami. Nous sommes seulement amis. Je suis très
heureuse pour eux. »
Il but sa bière tout en m'observant. Je décidai d'éclaircir la situation.
« Il est fiancé à la sœur de mon ex-copain. »
Jared hocha la tête. « Ah, je vois maintenant. »
Nous bûmes en silence jusqu'à ce que nous soyons prêts à partir. Il me conduisit à la
maison et je débattis qu'à mon idée de l'inviter à entrer. Je ne voulais pas qu'il se fasse de
fausses idées. Il m'accompagna jusqu'à la porte.
« Merci pour le dîner. » Je montai sur la marche et nous fûmes presque à la même
hauteur.
« De rien, c'était un plaisir. » répondit-il, les mains dans les poches.
« Je suppose qu'on se verra lundi. »
Jared pencha la tête et donna un coup de pied dans la marche sur laquelle je me
trouvais. « Super. »
Je me tournai pour entrer dans mon immeuble.
« Au fait, c'est un idiot. » Je me figeai.
« Quoi ? »
« Ton ex, c'est un idiot. Il l'est forcément vu qu'il t'a quittée. »
Je ne savais vraiment pas comment gérer ce genre de compliment. Ça me donnait
envie de défendre Edward et sa décision même si je détestais le fait qu'il soit parti.
« Tu es adorable. C'est moi l'idiote. »
« Ne sois pas idiote. » me défia-t-il. Il approcha autant de moi que possible. « Invite
moi à entrer. Laisse moi entrer, Bella. »
Il donnait l'impression que c'était facile, comme si je pouvais éteindre et allumer ces
sentiments. Je devais le laisser entrer et faire disparaître Edward de ma tête et mon cœur. Ça
faisait sept mois que j'essayais. Ce n'était pas si facile.
« Jared. » commençai-je.
« Allez, mia bella Bella. » Il sortit les mains des poches et alla pour toucher mon
visage.
Par dessus son épaule, je regardai sa voiture qui était garée juste en face de mon
immeuble. Il devait partir. Si je l'invitais à entrer, j'allais le regretter. Je fixai son regard bleu
océan qui me suppliait. J'avais envie d'être normale, de me perdre dans ses beaux yeux, de
passer mes doigts dans ses cheveux, d'embrasser ses lèvres et de le laisser me montrer de
l'affection. Mais tout au fond de moi, je savais que je ne pouvais pas faire ça. Je savais que je
ne pouvais penser qu'aux yeux verts qui me manquaient tant, ces cheveux bronze en bataille,
ces lèvres douces qui je le croyais, avaient été faites pour moi et cette affection que je n'avais
pas ressenti depuis sept mois.
Mon regard se posa à nouveau sur la rue pendant un dixième de seconde mais ce que
je vis fut l'Audi noire. Je partis en courant, laissant Jared complètement perdu. J'entendis la
voiture démarrer et les phares s'allumèrent. Il essayait de s'échapper. Pas cette fois ci. Je
traversai la rue et plaquai mes mains sur le capot juste au moment où il allait quitter sa place
de parking.
Mes yeux croisèrent ceux de l'homme derrière le volant. Il appuya son dos contre son
siège et lâcha le volant avant de me faire un petit signe de la main. Un petit signe de la main.
« Nom de dieu ! Est-ce que ça va ? » Jared était à mes côtés, il essayait de comprendre
pourquoi j'étais aussi imprudente. « Qu'est-ce que tu fous ? »
« Il faut que j'ai une petite conversation avec cette personne. Je suis désolée, Jared. Je
le suis vraiment. J'ai passé une super soirée. Mais il faut que je règle quelque chose. »
Je regardai le conducteur qui se tortillait sur son siège. Il se regara sur la place de
parking.
« Tu connais ce mec ? » me questionna Jared. Il ne savait pas trop quoi penser.
« Oui. Il faut que je lui parle. » Je lui pris la main et la pressai. « On se voit lundi. »
Il avait envie de refuser mais après un dernier coup d'œil en direction du conducteur, il
se fit une raison. « Bonne nuit Bella. »
Il traversa la rue et monta dans sa voiture. Je passai du côté passager de l'Audi et tirai
sur la poignet mais elle était fermée. Je fixai la vitre teintée jusqu'à ce qu'il déverrouille la
portière. Je l'ouvris et m'installai sur le siège passager.
« Bella. »
« Tyler. »
« Je savais que j'aurais dû changer de voiture. J'avais deviné que vous m'aviez repéré.
» Il secoua la tête comme s'il se grondait intérieurement.
« Qu'est-ce que vous faites là ? » Était-il possible qu'Edward soit déjà rentré sans
qu'Alice le sache ? Cette pensée me donna envie de me replier sur moi même.
« Je suis toujours là. »
« Comment ça vous êtes toujours là ? »
Tyler coupa le moteur et soupira. « Je vous surveille depuis le départ de Mr Masen. »
Ma bouche tomba grande ouverte. Je la fermai puis me mis à réfléchir à ce qu'il venait
de me dire.
« Vous me surveillez depuis le début ? »
Il hocha la tête.
« Vous n'êtes pas parti faire le tour du monde avec Edward et Emmett ? »
Il secoua la tête.
« Pourquoi pas ? Vous êtes son garde du corps. Vous le meilleur. Pourquoi il ne vous a
pas pris avec lui ? Vous ne pensez pas qu'il a besoin de plusieurs gardes du corps ? » Les
questions explosaient dans ma tête plus vite que je ne pouvais les dire.
« Vous pensiez qu'il partirait à plusieurs millions de kilomètres de vous sans laisser
quelqu'un derrière lui pour vous protéger ? »
Je ne pensais pas qu'il avait fait ça. Je pensais qu'Edward avait besoin d'arrêter de me
protéger pour arriver à s'occuper de lui. Il m'avait laissée Charlotte et Tyler. Je laissai ma tête
retomber contre le repose tête. Il m'avait laissée les deux personnes auxquelles il tenait le
plus. Tyler était là depuis le début. Depuis sept mois.
Je me redressai et commençai à le frapper dans le bras.
« Pourquoi. » Frappe. « Vous. » Frappe. « Ne. » Frappe. « M'avez. » Frappe. « Rien. »
Frappe. « Dis ? » Frappe.
Tyler s'était plaqué contre la portière pour essayer de feinter mes coups. « Bon sang,
femme ! Arrêtez de me frapper. »
Je me figeai. « Comment avez vous pu me suivre pendant sept mois sans envisager de
me le dire une seule fois ? »
Il se redressa et se frotta le bras. « Je fais ce qu'on me dit de faire, Bella. Vous le
savez. On m'a dit de vous observer à distance. Il ne veut pas que sa vie complique la votre. »
Je laissai échapper un éclat de rire. Elle était bonne celle là. « Il ne veut plus se mêler
de ma vie ? »
« Il veut que vous soyez heureuse. Et en sécurité. » ajouta-t-il, légèrement agacé. « Il
change toutes les règles. »
Heureuse et en sécurité. Est-ce que j'étais au moins l'un des deux ?
« Où est-ce qu'il est ? »
« Maintenant ? Il devrait être à Londres pour affaires. »
« Est-ce que vous lui dites tout ce que je fais ? Vous prenez des notes pendant que
vous m'espionnez ? »
Tyler leva son regard marron au ciel. « Je ne vous espionne pas. Je vous protège. Tant
que vous allez bien, je n'ai rien à lui dire. Il ne m'a jamais demandé ce que vous faites de votre
temps ou avec qui vous le passez, dieu merci. »
Je fronçai les sourcils. « Ne dites pas ça comme ça. Je peux sortir avec qui je veux. J'ai
le droit d'avoir des rendez-vous. Il est bien retourné à sa vie de playboy sans même prendre le
temps de réfléchir. »
« Je n'ai rien dit. »
« C'était votre ton. Je n'aime pas quand vous insinuez quelque chose. Jared est un ami.
Je sors dîner avec des amis tout le temps. Mais je suppose que vous le savez déjà, 007. »
Tyler éclata de rire et reposa ses mains sur le volant, le tenant délicatement. « Jared
semble se pointer de plus en plus, c'est tout ce que je dis. »
Je fermai les yeux et m'enfonçai dans mon siège. « Je ne vous parle pas de Jared. »
Le silence tomba sur la voiture. J'entendais des véhicules passer à notre niveau.
« Vous avez l'air d'aller bien, non ? Ces derniers mois, vous avez l'air heureuse quand
vous sortez. »
Je tournai la tête pour le regarder. Il avait l'air sincèrement inquiet. Je n'avais pas
réalisé à quel point il me manquait avant qu'il soit assis devant moi.
« Je survis. »
Il sourit. « Vous êtes forte. »
« Alors, vous me suivez toute la journée et vous m'observez ? »
« Parfois, je vous suis, parfois, je me sers juste du moniteur. » dit-il en jetant un coup
d'œil à mes genoux.
Je tournai le poignet pour dévoiler mon penny. Je n'avais pas pensé qu'il puisse me
suivre grâce à ce truc. J'étais toujours Bella la Naïve, je ne savais absolument rien.
« Je vous ai suivie, vous et votre rendez-vous, ce soir parce que je voulais m'assurer
qu'il vous traiterait bien. »
« Ce n'était pas un rendez-vous. » le corrigeai-je d'un ton agacé.
« On aurait dit un rendez-vous. »
« C'était un dîner. Nous sommes amis. »
« Des amis qui étaient à deux doigts de s'embrasser sur le perron. »
Je le frappai sur le bras aussi fort que je le pus. « Je n'allais pas l'embrasser ! J'allais lui
expliquer pourquoi je ne pouvais pas l'embrasser. Je refuse de parler de ça avec vous ! »
J'étais écarlate et vraiment gênée. « Ne me parlez pas de Jared. »
« Très bien. Arrêtez de me frapper et j'arrêterai de parler. »
« Alors, est-ce que je devrais m'inquiéter pour quelque chose ? » Je me demandais s'il
y avait le moindre problème. James ne m'avait pas embêtée parce que Tyler prenait soin de
moi ?
« Pour être honnête, cette mission est presque trop facile. Apparemment, Hunter est
tombé dans le panneau. Je n'ai chopé personne qui essayait de vous approcher. Enfin, à part
quelques paparazzis. »
« Des paparazzis ? » m'exclamai-je.
« Quelques fois après son départ, certains essayaient de vous prendre en photo. Ça n'a
pas été difficile de les convaincre de prendre la route. En fait, il est possible que l'un d'eux ait
pris la route littéralement parlant. »
Je ne pus m'empêcher de rire. « Je ne l'ai jamais su. »
« C'était l'idée. » sourit Tyler.
« Alors, James a dû lire les mêmes magazines que moi. »
Il secoua la tête en agitant le doigt. « J'avais envie de vous secouer lorsque vous avez
acheté ce foutu truc à l'aéroport. »
« Vous étiez à l'aéroport ? »
« Évidemment que j'y étais. » rétorqua-t-il comme si ma question était idiote. « Dès
que vous êtes partie aux toilettes, j'ai su que vous croyiez ces mensonges. Je n'arrivais pas à
croire que vous doutiez de lui aussi rapidement, aussi facilement. »
« Mensonge ? Il y avait des photos qui prouvaient qu'il était à Rio avec trois femmes
différentes. » me défendis-je. Tyler n'avait aucun droit de me juger. Edward avait fait le show.
J'avais le droit de me sentir mal après avoir vu ça.
Tyler fronça les sourcils. « Maintenant je comprends mieux vu que vous ne saviez pas
tout ça, mais une de ces photos date d'il y a trois ans. On a demandé à quelqu'un d'écrire cette
histoire. Une autre des filles est sa cousine. On a parié sur le fait que les magazines ne
prendraient pas le temps de vérifier leurs sources. Je sais que vous n'avez pas idée de ce que
cet homme a traversé la semaine avant qu'il ne parte mais ça l'aurait tué s'il avait su que vous
le pensiez capable de faire ça pour de vrai. »
Je me frappai la tête à trois reprises contre l'appui-tête. C'était un gros mensonge.
Évidemment. Edward devait faire croire à James qu'il se foutait de moi, alors il avait inventé
toute cette histoire à propos de Rio. Je le savais au fond de moi mais ces photos avaient créé
le doute et l'insécurité en moi.
« J'étais un peu émotive. Laissez moi tranquille. »
« Je ne savais pas que vous étiez une telle fille. » me taquina Tyler. Je vis qu'il n'était
plus en colère contre moi.
« Une fille qui est encore capable de vous botter les fesses à Call of Duty. »
« C'est vrai. » Il rigola doucement et au souvenir, ma poitrine se serra.
Je pris la poignet de la porte. « Eh bien, venez à l'intérieur. Je vous laisserai jouer
pendant qu'on discute. J'en apprends toujours plus de vous quand vous avez le cerveau
occupé. »
Tyler me suivit jusqu'à mon appartement. Vingt minutes plus tard, il était à fond dans
une partie de Black Ops et me racontait que sa mère menait la vie dure aux personnes qui
s'occupaient d'elle ces derniers temps. Sa sœur l'avait appelé pour lui dire que leur mère était
de plus ne plus agité et verbalement agressive. Je voyais bien qu'il ne savait pas quoi faire de
tout ça. Savoir que sa mère n'allait pas mieux devait le frustrer. Il aimait connaître le problème
et pouvoir l'attaquer. S'en occuper, le faire disparaître. Il ne pouvait pas vaincre Alzheimer,
seulement le regarder gagner.
Il était évident qu'il avait déjà joué à ce jeu. Il gagnait mission après mission.
« Je suppose que vous avez ce jeu ? »
« Euh, ouais. Je suis un mec, non ? »
Je me mis à rire. « Vous vivez sur la propriété avec Charlotte ? Est-ce qu'elle sait que
vous me protégez ? »
« Je vis à l'étage en dessous de vous, Bella. On est voisin. »
Une fois de plus, ce que je venais d'apprendre me fit ouvrir la bouche. J'en tombai
presque du canapé. « Vous vivez dans cet immeuble. Comment ça se fait que ce qui est le plus
gros passe le mieux ? »
Il pencha en avant, reposant ses bras sur ses cuisses tout en jouant. « Qu'est-ce que je
peux dire ? Vous êtes la personne la moins observatrice de la planète. »
Je le frappai à l'épaule. « J'ai bien vu qu'une Audi noire me suivait. Merci beaucoup. »
« Sept. Mois. Plus. Tard. » rétorqua-t-il d'un air moqueur.
Je lui donnai une petite tape parce que pousser Tyler, ça aurait été comme essayait de
déplacer une montagne.
« Comment vous me surveillez avec ça. » demandai-je en prenant mon penny entre
mes doigts. Je le portais tous les jours sans penser qu'il pouvait servir à me traquer.
Tyler mit le jeu en pause. « Vous voulez voir ? » lança-t-il en me jetant un regard par
dessus son épaule.
« Euh, ouais. Je suis Bella, non ? »
Il secoua la tête et quitta le jeu. « Mon imagination ne vous rend jamais justice. En
fait, je suis content que vous m'ayez grillée. Vous observez de loin n'était pas aussi
divertissant. »
Son aveu me fit rougir. Il m'avait manquée lui aussi. Tyler appuya sur les boutons de
la télécommande pour accéder au web en passant par la PS3. Rapidement, une carte géante du
monde apparut à l'écran. Tyler tapa un mot de passe et deux petites lumières clignotantes
apparurent sur la carte.
« Vous voilà. » dit-il en désignant la lumière sur la gauche. Elle se trouvait dans l'état
de Washington. « Sur un ordinateur, on peut zoomer jusqu'à voir le nom de la rue. Je peux
avoir les coordonnées précises si j'en ai besoin. »
« C'est quoi l'autre lumière ? » demandai-je en désignant le côté droit de l'écran.
Tyler se rassit et m'observa avec attention. « Il s'agit de Mr Masen. »
Oh.
Je fixai sa petite lumière clignotante, remarquant qu'elle se trouvait bien en Grande
Bretagne. Il était à Londres comme Tyler me l'avait dit plus tôt. Je n'arrivais pas à la quitter
des yeux. Nous étions les deux seules points sur l'écran, comme si nous étions seuls au
monde. Deux lumières qui clignotaient en cœur. Si loin l'une de l'autre mais proche. Deux
personnes, un cœur qui bat. Il avait pris le mien avec lui lorsqu'il était parti.
« Vous le suivez aussi à travers le moniteur ? »
« C'est difficile de changer ses habitudes. » Il haussa les épaules, imperturbable.
Je me levai et approchai de la télévision. Mon doigt toucha la petite lumière
clignotante d'Edward. Salut. Tu me manques. Tout le temps. Est-ce que je te manque ? Je
fermai les yeux et essayai d'imaginer ce qu'il était en train de faire. Est-ce qu'il était au lit ?
Est-ce qu'il était avec quelqu'un ? J'essayai de ne pas tout imaginer en même temps. Pourquoi
c'est si difficile pour moi de te laisser partir ?
Je laissai retomber ma main et glissai mes deux mains dans mes poches arrières. « Eh
bien, il y a au moins une bonne chose ans le fait de savoir que vous me surveillez. »
« Ouais ? Quoi ? » Tyler était prêt à être diverti.
« Fini les transports en commun. Vous allez pouvoir me conduire au travail
maintenant. Youpi. » Je levai le poing comme une pompom girl.
Il rigola par le nez et secoua la tête. « Youpi. »
Charlotte n'allait jamais me croire quand j'allais lui dire que Tyler venait dîner la
semaine suivante. Ça allait être presque comme au bon vieux temps. Presque.
Alors, j'avoue que ce chapitre fait passer par toutes les émotions ^^ D'abord on craint
qu'elle est suivie par James, puis on espère que c'est l'autre (c'est encore trop douloureux de
prononcer son prénom pour moi *sniff* XD) et enfin, on réalise que c'est Tyler !
Je ne sais pas vous, mais moi, je suis plutôt contente de le retrouver et d'apprendre que
tout était faux à Rio ^^
Comme toujours, n'hésitez pas à laisser un commentaire ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 25*: Chapitre 23

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Voici un nouveau chapitre... Il est super long et vous réserve plein de surprises alors
soyez sûres d'avoir un bon moment à vous pour le lire ;) Je sais que la rupture n'est pas facile
mais j'espère que vous arriverez à voir qu'elle était nécessaire. Quant à Jared... eh bien, c'est
Jared ^^
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 23
Vendredi 10 Juin, Midi
Mon portable vibra pour la quatrième fois depuis que mon service avait commencé.
Néanmoins, j'étais très occupée et je n'avais pas eu l'occasion de regarder depuis le premier
message. Celui là était de Charlotte qui me demandait de la rappeler sur le champ.
Sérieusement, cette femme n'avait aucune patience. Parfois, quand elle préparait le dîner pour
nous – comme ce soir là – elle me téléphonait deux ou trois fois pour me demander si je
voulais ceci ou cela. En revanche, elle ne m'appelait jamais quatre fois d'affilé.
J'étais aussi inquiète à l'idée que ce soit ma mère. L'état de ma grand-mère s'était
aggravé ces derniers jours. Je m'attendais à ce que Renée m'appelle d'une seconde à l'autre
pour m'annoncer qu'elle était décédée.
Je retournai à la cuisine et m'appuyai contre le mur, juste à côté de la porte tournante.
J'allais sortir mon portable lorsque Jared approcha, posant ses mains de chaque côté de ma
tête.
« Besoin d'aide ? » Il replia son menton contre son torse et me fit son regard de chien
battu.
Je déglutis difficilement. Son visage était si proche du mien et son corps couvrait
presque le mien comme une couverture, même si nous ne nous touchions pas. Je laissai
retomber mon portable dans ma poche.
« Je dois servir une table de six. Tu veux bien t'en occuper avec moi ? » me demanda-
t-il.
« Bien sûr. » répondis-je d'une voix tremblante.
« Merci. » Il recula d'un pas et me laissa me reprendre.
« Je veux une partie du pourboire. » souris-je en prenant un plateau pour l'aider.
Jared ne m'avait pas parlé du presque baiser que nous avions failli échanger et il ne
m'avait pas non plus parlé de Tyler. Je crois qu'il avait un peu peur de mon gigantesque
ami/garde du corps. Néanmoins, il n'avait pas suffisamment peur pour arrêter de me faire
savoir qu'il était toujours intéressé. Néanmoins, la présence de Tyler avait rouvert des
blessures que je pensais déjà guéri.
Tyler m'avait donnée les mots de passe nécessaires pour que je puisse voir la petite
lumière clignotante d'Edward. Je faisais ça toutes les nuits et certains soirs après le travail. Je
m'étais transformée en une espèce d'harceleuse de lumière clignotante. Peter aurait sans doute
été fier. J'observais la petite lumière d'Edward se déplacer dans les rues de Londres. Je
l'observais s'immobiliser. Quand nous étions ensemble, je l'observais souvent pendant qu'il
lisait son journal tout en prenant son petit-déjeuner, la façon dont il se passait la main dans les
cheveux ou encore la façon dont il faisait la moue lorsque quelque chose attirait son attention.
Je l'observais aussi s'habiller, faisant méticuleusement le nœud de sa cravate, un nœud
Windsor, toujours parfait. Il avait besoin de boutons de manchette pour chacune de ses
chemises parce qu'elles étaient taillées sur mesure. Il prenait son temps, les mettant avant de
vérifier qu'ils allaient parfaitement. Il me regardait à travers le miroir et me faisait un sourire
en coin, ça me manquait. Fixer cette stupide lumière n'était pas vraiment la même chose, mais
c'était tout ce que j'avais.
Mon voyeurisme déclencha quelque chose chez moi, un changement dans ma façon de
penser. Combien de temps allais-je rester assise là à attendre quelqu'un qui ne reviendrait pas
? Plus j'observais la lumière, plus j'avais le sentiment que je ne pouvais pas l'oublier. Tout
comme je pouvais ressentir sa peur et son inquiétude à mon propos, j'arrivais maintenant à
accepter le fait que j'étais perdue. C'était moi qui m'accrochait à quelque chose qui n'était plus
là. Je traînais avec Charlotte et j'étais heureuse de voir Tyler parce qu'ils faisaient partis de lui.
Sa petite lumière clignotante errait dans les rues d'une ville où personne ne me connaissait. Je
n'y serais jamais présente. Mon nom ne traverserait jamais plus son esprit. Il fallait que
j'accepte que je ne faisais plus partie de lui. Nos moments ensemble avaient pris fin.
La main de Jared se posa sur mon coude alors que nous venions de finir de servir sa
table. Jared était là. Jared voulait être avec moi. Jared pensait tout le temps à moi.
« Merci de m'avoir aidé. » murmura-t-il à mon oreille. Sa proximité me fit ressentir
quelque chose mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.
Je souris et allai pour m'éloigner lorsque je remarquai qu'Angela était en train de servir
une table avec un plateau bien trop lourd. Une des assiettes était dangereusement près du
bord. Je m'approchai d'elle et la grondai dans ma tête de ne pas avoir demandé de l'aide. Elle
prit une autre assiette, créant une balance précaire. Je me précipitai sur elle et essayai de
l'attraper mais il tomba. L'assiette se cassa et les coquilles st Jacques s'éparpillèrent partout.
Rosalie allait la virer.
« Finis de servir. » lui dis-je sèchement alors que ses yeux se remplissaient de larmes.
Je m'accroupis pour ramasser le bazar. Jared fut soudainement à mes côtés. Il saisit ma
main avant que je n'attrape un bout d'assiette brisée. Je me sentis rougir à son contact.
« Laisse moi m'occuper de ça, mia bella Bella. Je ne veux pas que tu te coupes. »
« S'il te plaît, ne dis rien à Rosalie. » le suppliai-je.
Des chaussures de luxe apparurent devant moi et la personne se laissa tomber à
genoux, une serviette à la main.
« Rosalie devrait être plutôt distraite pour l'instant. »
Sa voix réveilla une partie de mon cœur qui était recouverte de poussière. Il reprit vie,
se mettant à battre d'une façon qui me donna l'impression d'être plus vivante que je l'avais été
depuis longtemps. Je levai les yeux vers son regard vert.
« Emmett est là bas avec elle. » m'expliqua-t-il.
Je ne pouvais pas parler. Je ne pouvais pas bouger. Jared prit la serviette.
« Merci monsieur. On s'en occupe. » lança-t-il poliment comme si ça allait faire
disparaître Edward.
D'où est-ce que tu sortais ?
Edward ne me quitta pas des yeux. Nous étions tous les deux penchés sur une assiette
brisée de coquille St Jacques, polenta et truffes. Il semblait être le même mais différemment.
Plus jeune. Plus doux. Presque nerveux.
« Isabella. » dit-il en me faisant un sourire timide. Je n'avais pas entendu mon prénom
en entier depuis la dernière fois où il l'avait murmuré. Personne ne m'appelait Isabella. J'avais
dit à Rosalie que je ne voulais pas qu'on m'appelle ainsi, peu importe à quel point ça avait l'air
sophistiqué.
Aucun mot n'atteignit ma bouche toujours stupéfaite.
D'où est-ce que tu sortais ?
Je me levai et il me suivit comme une ombre. Il était plus mince que dans mes
souvenirs. Ses cheveux étaient plus courts et moins malmenés. Il portait un pantalon gris
foncé avec une chemise jaune clair et une veste grise. Pas de cravate. Il avait l'air différent
mais de la même façon. Statuesque. D'un autre monde. À couper le souffle.
Mais d'où tu sortais bon sang ?
Le choc et l'incrédulité s'estompèrent, me laissant reprendre le contrôle de moi même.
Sans un mot, je le contournai et me précipitai sur les portes de l'Eclipse, à la recherche de
l'Audi. Tyler sortit de la voiture d'un bond. Il était garé à quelques mètres sur ma droite.
Il leva les mains dans un geste de défense. « Je ne savais rien avant qu'il n'entre, je
vous le promets. »
Je n'avais même pas eu à lui dire pourquoi j'étais sortie. Évidemment, il me surveillait
comme un aigle. Sa réponse n'était pas satisfaisante. Comment pouvait-il ignorer qu'Edward
était de retour à Seattle ? Ça semblait être le genre d'informations qu'un garde du corps aurait
su. J'étais à deux doigts de commencer à hyperventiler. Il fallait que je me calme. Quelqu'un
savait forcément qu'il était revenu. Ça ne pouvait pas être son premier arrêt.
Je sortis mon portable. Quatre messages de Charlotte. Quatre textos et un message
vocal. Son dernier message disait tout.
Pourquoi tu ne m'as pas encore rappelée ? Il est rentré à la maison. Appelle moi !
Charlotte était au courant. Je n'avais pas compris pourquoi elle m'avait appelée de
façon si pressée.
« Vous paniquez. Est-ce que vous êtes en train de paniquer ? » Tyler m'observa avec
inquiétude. « Est-ce que vous allez bien ? Vous voulez que je vous raccompagne ? Je ne sais
pas quoi faire. » admit-il nerveusement.
Je secouai la tête. Je n'avais toujours pas de mots. Je ne pouvais pas partir en plein
milieu de mon service. Je rangeai mon portable. Je me frottai le visage d'une main tremblante.
Je ne savais pas ce que j'allais faire mais je n'allais certainement pas fuir. Je défis ma queue de
cheval et tournai les talons pour revenir à l'intérieur du restaurant.
Jared se trouvait derrière le comptoir de l'accueil.
« Est-ce que ça va ? » Il baissa la voix alors que j'approchais de lui. « Qu'est-ce qui se
passe ? »
Je le dépassai et regardai dans la zone du restaurant. Edward était installé dans ma
zone de service, assis seul. Il repoussa ses cheveux. Il me regarda et salua mon retour d'un
sourire en coin. Je disparus hors de son champ de vision. Je posai ma main sur mon front pour
vérifier si j'avais de la fièvre.
Edward était là. Il était revenu. Mais pour combien de temps ? Est-ce qu'il était revenu
à cause des fiançailles d'Alice ou est-ce qu'il était de retour pour de bon ? Est-ce qu'il était là
pour moi ou parce qu'Emmett voulait voir Rose ?
Il n'y avait qu'une façon de le savoir.
« Bella ! » Jared me saisit par le bras. « Qu'est-ce qui se passe ? Tu connais ce mec ? »
Il était inquiet et peut-être un peu protecteur.
« Ouais, je le connais. »
Enfin, je le connaissais avant, au passé. Je n'allais pas lui en dire plus pour l'instant.
Je retournai dans la salle principale et allai voir une autre table avant de rejoindre
Edward. Je sentais son regard sur moi. C'était à la fois perturbant et étrangement réconfortant.
« Tu es revenu. » réussis-je à dire une fois près de lui.
Il détourna le regard une seconde avant de me fixer à nouveau d'une façon intense. «
Je suis revenu. »
« À cause d'Alice ? »
« Parce que j'étais prêt à rentrer à la maison. » dit-il comme s'il n'avait pas envisagé
une autre option et était surpris que moi si. Sa main s'avança vers moi mais s'arrêta avant
d'atteindre le bord de la table. Il serra les poings. « Les fiançailles d'Alice sont aussi une très
bonne occasion de revenir. »
« Je suis surprise de te trouver ici. Je suis sûre que la salle privée est disponible. »
Il se décomposa légèrement. « Je ne veux plus remanger dans la salle privée. »
Je hochai la tête, me sentant mal d'en avoir parlé. Évidemment qu'il ne voulait plus
manger là haut. « Je ne remonte plus moi non plus. Bien trop de... »
« Souvenirs. » finit-il pour moi.
Exactement.
« J'allais dire bien trop de rendez-vous d'affaire ennuyeux mais souvenirs marchent
aussi. »
Ma blague le fit grogner. « Bon sang ce que tu m'as manquée. »
Ma gorge se serra et je ne pus pas répondre. Je lui avais manqué mais c'était la
première fois que j'avais des nouvelles de lui depuis le jour où il était parti. Est-ce que je lui
avais vraiment manqué ?
Son expression se fit sérieuse. « Je n'aurais pas dû dire ça. » Il soupira et reposa son
dos contre son siège. « Je suis désolé. »
Je secouai la tête, essayant de faire comme si ça n'avait pas d'importance. Même si en
réalité, ça avait une grande importance. Il ne savait pas à quel point c'était difficile de n'être
que quelqu'un qui lui avait manqué.
« Peut-être que je devrais simplement commander un verre, hum ? »
Je lui fis un sourire crispé. Il fallait que je fasse mon travail. Il était là pour manger. «
Qu'est-ce que je peux te servir ? »
Ses cils sombres touchèrent presque ses joues lorsqu'il ferma les yeux. « Une Grey
Goose tonic. »
Je hochai la tête.
« Merci, Isabella. »
Mes genoux s'affaiblir. Voilà l'effet que mon idiot de nom me faisait !
J'allai au bar et passai commande. Je retournai à la cuisine pour vérifier la commande
d'une autre table. Jared était là, il me regardait d'un air mauvais.
« Quoi ? » demandai-je en passant à côté de lui pour prendre ma commande.
« C'est lui. L'ex. Pas vrai ? Angela dit que c'est lui. »
Je ne lui répondis pas. Il n'avait pas le droit d'être en colère contre moi. Je n'avais pas
invité Edward à venir manger ici et même si je l'avais fait, ce n'était pas les affaires de Jared.
Ce dernier continua son interrogatoire. « C'est le milliardaire ? Il ne ressemble pas à un
milliardaire. »
« Et à quoi ressemble un milliardaire ? » m'enquis-je en fronçant les sourcils.
Jared haussa les épaules. « J'en sais rien. Plus flashy. Ce gars ne porte même pas de
cravate. C'est juste... un mec. »
Edward ne serait jamais juste un mec.
« Eh bien, surprise, surprise. Les milliardaires sont des gens comme toi et moi ! » dis-
je en lui tapotant le torse. Je retournai à ma table.
J'allai au bar pour prendre la boisson d'Edward et lui apportai.
« J'aurais dû te dire que je revenais. Emmett voulait voir Rosalie avant de faire quoi
que ce soit d'autre. J'aurais dû te prévenir. »
Mon coeur se serra. Il était là seulement parce qu'Emmett voulait voir Rose. Je le
savais.
« Bella, Bella, Bella ! » Quand on parle du loup. L'étreinte amicale d'Emmett me fit
quitter le sol. Ses gros bras s'enroulèrent autour de ma taille et il me serra avant de me
reposer. « Tu arrives à croire qu'on soit enfin de retour ? »
Je n'arrivais pas à croire quoi que ce soit. Emmett n'avait pas changé. Il était peut-être
un peu plus bronzé, comme s'il avait passé du temps au soleil.
« C'est bon de te revoir Em. Je parie que Rosalie est aux anges. »
« Elle était heureuse après le coup de poing dans la tronche qu'elle m'a mis. Ça me fait
penser... » Il désigna la marque rouge sur sa mâchoire. « … la prochaine fois, je pense que la
surprendre était une bonne chose. Et dire que E s'inquiétait de ta réaction. » Emmett s'assit en
face d'Edward. « J'ai essayé de lui dire que tu as toujours su gérer les choses bien mieux que
Rosie. »
Je ressentis soudainement le besoin de sortir en courant et de demander à Tyler de me
secouer pour m'assurer que je ne rêvais pas, parce que c'était beaucoup trop. Avant que je
puisse réagir au fait qu'Emmett venait d'appeler Edward ''E'' et qu'il était assis en face de lui,
Jared vint vers nous et posa sa main dans mon dos.
« Rosalie aimerait te parler quand tu auras un moment. » murmura-t-il en faisant courir
sa main sur ma hanche avant qu'elle ne quitte mon corps.
« Vous voulez commander ou vous avez besoin de quelques minutes de plus ? Je peux
te servir un verre, Em ? »
Le regard furieux d'Edward suivit Jared qui s'éloignait. Il vida son verre d'un seul coup
et le fit claquer sur la nappe de la table. La tension crispait sa mâchoire. « J'ai besoin d'un
autre verre. »
« Juste un peu d'eau avec du citron pour moi. » répondit Emmett. Il lança un regard
interrogateur à Edward. « Je pensais que tu ne buv... »
« Tu ne sais pas la fermer. » cracha Edward. Emmett ne dit rien, se contentant de
secouer la tête.
Je les quittai pour passer leur commande et allai rejoindre Rosalie qui était assise à son
bureau.
« Tu voulais me voir ? »
Rosalie leva la tête et me fixa de ses yeux bleu glacé. « Ferme la porte. »
J'obéis et avançai dans la pièce.
« Tu veux que je dise à Emmett qu'ils doivent aller déjeuner ailleurs ? » me demanda-
t-elle comme si elle le pensait vraiment.
« Hein ? » fut ma réponse très éloquente.
« Ils sont venus nous voir mais ça n'efface pas ces sept derniers mois. Je sais aussi que
c'est bien plus difficile pour toi que pour moi. J'ai déjà frappé Emmett pour ne pas m'avoir
prévenu. Je vais supposer que tu as su montrer plus de retenue que moi devant les clients. »
« Je ne l'ai pas frappé, si c'est ça ta question. » Je n'avais pas eu envie de le frapper.
J'avais eu envie de l'embrasser et ça rendait les choses encore plus douloureuses.
« Dis un mot et j'ordonnerai à Emmett qu'ils partent. »
J'étais choquée que Rosalie prenne autant en considération mes sentiments. Pour la
première fois, je vis pourquoi elle était de la même famille que mon meilleur ami.
« Tu n'as pas à les virer. Tout va bien. Je peux le gérer. »
« Tu n'es pas obligée de gérer ça, c'est ce que je te dis. » Elle commençait à légèrement
m'exaspérer.
J'appréciais son inquiétude bien plus que je ne pouvais l'exprimer. Je n'allais pas les
chasser. Alice et Jasper étant en couple, j'allais devoir faire face à Edward de temps en temps.
« Ne t'inquiète pas, j'ai bien compris. Merci Rosalie. Vraiment. »
Elle haussa les épaules. « Il fallait que je te le propose. Jasper ne me l'aurait jamais
pardonné si je ne te l'avais pas proposée. »
Je me mis à rire. Elle pouvait bien mettre ça sur le dos de Jasper autant qu'elle voulait.
Rosalie Hale avait bien un cœur quelque part.
J'allais pour servir leur verre aux garçons et prendre leur commande mais je les trouvai
finalement dans une conversation très animée.
« Je te suggère de fermer ta gueule. »
« Je dis juste que... »
« Je sais exactement ce que tu allais dire. Mais je veux que tu la fermes. » C'était
l'Edward que je connaissais et, eh bien... aimais.
Je posai les verres alors qu'Edward attaquait ses cheveux. Ça me fit sourire de voir que
peut-être il n'avait pas arrêté cette vieille habitude. Je supposais que non.
« Vous êtes prêts à commander ? »
Ils passèrent commande et je retournai travailler. De temps en temps, je surprenais
Edward qui m'observait. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'observer moi non plus. C'était
comme si Emmett et lui n'étaient plus employeur/employé mais amis. Tyler n'avait jamais été
invité à s'asseoir avec Edward pour déjeuner. Néanmoins, Emmett faisait le gros de la
conversation à chaque fois que j'approchais de la table jusqu'à ce que je leur apporte la note.
« Alors, quelque chose d'excitant de prévu ce week-end, Isabella ? » me demanda
Edward tout en tapotant rapidement la table comme si je le rendais nerveux. Néanmoins,
c'était sans doute moi qui lui projetait mon stress. L'Edward que je connaissais n'était jamais
nerveux.
Je remarquai qu'Emmett avait couvert sa bouche de sa main mais ses yeux souriaient.
« Maintenant que j'y pense, je crois que ton retour jette mes plans à l'eau. » répondis-
je.
L'expression d'Edward changea rapidement. « Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ?
»
« Ce soir, j'étais censée dîner avec Char mais comme tu es rentrée, alors... »
« Tu avais prévu de dîner avec Charlotte ? » Son regard s'illumina.
« En fait, elle devait me faire à dîner. »
Il était hors de question que j'aille sur la propriété en sachant qu'il était là. Il fallait
absolument que je change mes projets.
« Tu n'es pas obligé d'annuler à cause de moi. » objecta-t-il.
Je secouai la tête. « Tu es rentré. Je ne pense pas que je devrais aller sur la propriété
maintenant que tu es rentré. »
Il eut l'air détruit. « S'il te plaît, n'annule pas. Tu ne devrais pas annuler tes projets
avec ton amie cause de moi. S'il te plaît. J'insiste. » dit-il avec plus de force.
J'acceptai à contre cœur. « On verra. »
« Je suis content que Char et toi soyez proches, que vous soyez restées proches. C'était
ce que je voulais. »
« J'aime Charlotte. Je ne la laisserais jamais tomber. » Dès que les paroles eurent
quitté ma bouche, je sus comment il les avait pris. J'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir
les reprendre.
« C'est vrai. » Il soupira et fit une grimace à briser le cœur.
Je n'avais pas voulu le faire se sentir mal. Il m'avait dit qu'il m'aimait et était parti. Il
avait eu besoin de partir pour son propre bien être et sa propre santé mentale. Je ne pensais
pas que partir voulait dire qu'il ne m'aimait pas à l'époque.
« Je...je veux dire, elle est là, je suis là. Il n'y avait aucune raison pour qu'on ne se voit
pas. Tu sais, je... »
Il m'arrêta d'un signe de la main. « Je comprends. » Il sortit son portefeuille et prit sa
carte American Express. « Comme je te l'ai dit, je suis content que vous soyez amies. »
Je les laissai pour passer leur carte dans la machine. Je me sentais idiote. Ce n'était pas
comme ça que j'avais envisagé nos retrouvailles. Je l'avais imaginé venant chez moi et
déclarant qu'il ne pouvait plus vivre sans moi plus d'une seconde. Je l'aurais repoussé pendant
une minute parce qu'une fille bien ne pouvait pas être trop facile. Alors nous nous serions
embrassés passionnément avant qu'il me fasse l'amour tout en me murmurant son amour
indéfectible pour moi encore et encore. Ce n'était pas ça. C'était un désastre.
Je revins avec la note et nous nous dîmes au revoir. Edward avait l'air malheureux et
frustré. Il pensais sans doute qu'il fallait que je me remette. Nous avions été ensemble quatre
mois et avions été séparé à peine plus que ça. Ce n'était pas comme si nous avions été mariés
pendant des années. C'était ridicule que je ne puisse pas dépasser ça.
« C'était vraiment super de vous revoir les gars. » dis-je aussi joyeusement que je le
pus. « J'espère que vous reviendrez si vous restez en ville pendant quelques temps. »
« On est de retour pour de bon. » sourit Emmett. « Les vendredis appartiennent à
l'Eclipse, pas vrai E ? »
« On verra. » répondit Edward avec précaution. « Passe un bon week-end, Isabella. »
« Toi aussi. » Mon cœur cognait fort dans ma poitrine comme s'il essayait de sortir.
Ils se levèrent et Edward se dirigea vers la sortie. Emmett resta près de moi pendant
une seconde et posa son énorme main sur mon épaule.
« Tous les jours, Bella. Encore plus souvent que je ne pourrais le dire. »
Je fronçais les sourcils, perdue.
« Em ! » cracha Edward lorsqu'il remarqua qu'Emmett ne l'avait pas suivi.
« On se reverra bientôt, Bella. » Il partit, me laissant encore plus perdue.
Tous les jours ? Qu'est-ce que c'était censé vouloir dire ? Je n'avais pas le temps de
disséquer les paroles d'Emmett. Il fallait que je travaille et que je me débrouille pour ne pas
aller dîner sur la propriété. Quelque chose me disait que ça n'allait pas être facile.
« Elle dit qu'elle va se mettre en colère mais vous la connaissez. Elle ne se mettra pas
en colère. » dit Tyler alors que nous nous dirigions vers sa voiture.
« Elle sera en colère. Ses fils sont là. Elle sera en colère si je ne fais pas l'effort de les
voir. »
« Elle sera déçue mais elle s'en remettra. »
Il ouvrit la voiture et nous montâmes. Le moteur se mit à ronronner lorsqu'il appuya
sur le bouton de démarrage.
« Contentez vous de conduire et arrêtez de me parler d'un truc qui m'a fait réfléchir
pendant plus d'une heure. » soupirai-je.
Il secoua la tête tout en rejoignant la route. « C'est exactement ce que j'étais en train de
dire. Pourquoi est-ce que vous faites un truc qui vous pose autant de problème ? »
« Il ne sera même pas là alors ça n'a pas d'importance. »
« C'est ça, je suis sûr qu'il va se cacher en ville quand il saura que vous êtes chez lui.
Continuez à vous dire ça, Bella. »
Je le fixai la bouche ouverte. « Sept mois, mon pote. Il est parti pendant sept mois. Je
suis sûre qu'il n'aura aucun mal à m'éviter. »
Tyler secoua la tête. « Vous êtes tellement aveugle parfois. »
« Continuez comme ça et je vous désinvite à dîner. » le menaçai-je en croisant les
bras.
Charlotte avait refusé d'annuler le repas. Ses deux fils lui avaient la surprise de lui
rendre visite et elle exigeait que je vienne dîner avec eux trois. Le pilote d'Edward qui était
son fils aîné, Griffin, n'avait pas été à Seattle depuis le départ d'Edward. Ils étaient passés par
Los Angeles pour prendre Caleb, son autre fils, en revenant de Londres le matin même. Caleb
était en vacances mais il travaillait non loin du campus tout l'été. J'avais déjà rencontré Griffin
quand Edward et moi étions allés aux îles Fiji et j'avais passé du temps avec Caleb pendant les
vacances, mais à part ça, je ne les connaissais pas très bien. Il était difficile de résister à
Charlotte quand elle était en mode maman.
Nous approchâmes de la propriété et Tyler tapa le code de sécurité pour ouvrir le
portail. Nous nous garâmes et entrâmes dans la maison sans annoncer notre présence. C'était
ma façon de faire en général. Charlotte était toujours occupée dans la cuisine. Nous nous
dirigeâmes vers la pièce en question et j'entendis des rires.
« Montre leur la photo où tous les gamins sont pendus à mes bras, E. Elle est hilarante.
» lança la voix d'Emmett.
Tyler me fit un sourire ''je vous l'avais bien dit''. Je levai les yeux au ciel et refusai de
le regarder. Sans surprise, Charlotte, ses fils, Emmett et Edward était installés tout autour de
la table de la cuisine. Ils regardaient l'ordinateur portable d'Edward.
« Ils étaient tous persuadés qu'Emmett était une sorte de super héros. Ils semblaient
aussi tous fascinés par mes cheveux mais Em était de loin leur préféré. C'était vraiment
agaçant. » se plaignit Edward.
« Regardez, j'ai huit gamins pendus à mes bras, je suis un super héros. » répondit
fièrement Emmett.
Ce fut Edward qui remarqua ma présence en premier. Nos yeux se croisèrent sans se
lâcher comme dans un duel de regards. Aucun de nous deux n'osa détourner la tête. Charlotte
remarqua le changement de comportement d'Edward et me vit. Elle s'illumina aussitôt.
« Tu es là ! Et Tyler aussi. »
« Mr. Crowley, bah, bah, bah, bah. What went down in your head ? Mr. Crowley. » se
mit à chanter Emmett. Ozzy Osbourne avait intérêt à surveiller ses arrières.
Je fus la première à faiblir. Je ramenai mon attention sur Charlotte qui s'était
approchée pour m'enlacer.
« Edward et Emmett étaient en train de nous montrer des photos de leur voyage en
Afrique, en avril dernier. Tu devrais venir voir. »
Je souris alors qu'elle me relâchait mais ma bouche était crispée. Elle savait que j'allais
la tuer pour m'avoir piégée comme ça.
« Vos invités sont arrivés. Nous devrions retourner en ville. » dit Edward en ferment
rapidement son ordinateur portable. Il avait l'air nerveux et prêt à partir.
« Oh Mr Masen ! J'ai fait beaucoup à manger, vous pouvez rester tous les deux ! »
demanda Charlotte.
Le regard d'Edward se posa sur mon visage écarlate. Char essayait de me tuer. Non
seulement j'avais tué leur moment ensemble mais en plus, elle essayait de le forcer à dîner
avec moi.
« J'ai promis à Isabella que je ne m'imposerais pas. »
« Vous imposer ? » Charlotte se tourna vers moi.
Je me sentais encore plus perdue qu'un peu plus tôt. Je n'avais jamais eu l'intention de
lui donner l'impression qu'il n'était pas le bienvenu dans sa propre maison. Je n'avais pas
envisagé qu'il puisse vouloir que je l'invite à se joindre à nous.
« Tu es libre de faire ce que tu veux, Edward. Je ne voulais pas te donner l'impression
que tu dois partir. C'est moi qui ne voulait pas m'imposer. » C'était moi la paria, pas lui.
« S'imposer ? » répéta Charlotte. « Eh bien, personne ne s'impose. Tout le monde va
rester dîner. J'ai fait suffisamment à manger pour tout le monde. Bien sûr, Tyler et Emmett
vont peut-être me faire mentir vu leur appétit. »
Tout le monde se mit à rire et Tyler approcha d'Edward. Il lui tendit la main pour le
saluer.
« C'est bon de vous revoir, monsieur. »
« C'est aussi bon de vous revoir, mon vieil ami. » Edward lui serra la main avant de
poser la sienne sur l'épaule de Tyler. « Ça fait bien longtemps. »
« Vous avez l'air d'aller bien. »
Edward lui fit un sourire joueur. « Je médite maintenant. Ça fait des merveilles. Vous
devriez essayer. »
Tyler grogna. « La méditation ? Je crois que je vais passer mon tour. Je connais des
moyens de me détendre autres que m'asseoir comme un foutu bretzel, et que je pince les
doigts comme un genre de cake aux fruits. Avec tout le respect que je vous dois, monsieur. »
Edward se mit à rire. Ce bruit liquéfia mes entrailles. Je ne l'avais jamais vu être si
libre et si jeune. « Je ne m'assois pas comme ça, connard. »
« Eh bien, tu l'as fait avec le Dalai Lama. » intervint Emmett.
« C'était parce que c'était le foutu Dalai Lama ! »
« E, un grand groupe de Bouddhistes et le Dalai Lama, assis en tailleur, en train de
méditer. Vous auriez dû voir ça. J'aurais dû prendre une photo. » sourit Emmett.
J'étais persuadé d'être entrée dans la Quatrième Dimension. Qu'est-ce qui se passait ?
Qui était ces gens et où étaient passés les vrais Edward et Emmett ?
« Montrez nous d'autres photos avant de manger, allez. » l'encouragea Charlotte. Elle
refusait qu'on lui dise non ce soir.
Edward soupira et rouvrit son ordinateur. Sur l'écran, il y avait une photo d'Emmett
avec huit petits enfants africains qui étaient accrochés à gros bras. Il était tout sourire, faisant
apparaître ses fossettes. Edward cliqua et une nouvelle photo arriva. C'était les mêmes huit
petits gamins avec Emmett, Edward, Alice et un homme plus âgé. Edward était à genoux, un
petit garçon accroché au cou. Il arborait le plus beau des sourire. Il portait un bermuda et un t-
shirt avec une photo du Count Chocula. C'était quoi ce bordel ?
Je n'arrivais même pas à comprendre ce qu'Edward et Emmett disaient tout en faisant
défiler les photos. Edward offrant des ordinateurs aux enfants d'une école. Emmett et Alice
faisant des grimaces à l'appareil. Edward et Alice devant ce qui semblait être un hôpital.
Edward vêtu d'un pantalon treillis avec une chemise et Alice coupant un énorme nœud devant
une grande porte. Sur une des photos, on pouvait un panneau qui annonçait ''Clinique pour
Femme Elizabeth Masen'' en lettres blanches. Photo après photo, Edward et Emmett se
trouvaient avec d'autres personnes, des groupes d'enfants qui les regardaient comme s'ils
étaient des rocks stars.
Le truc qui me surprit le plus fut qu'Edward avait l'air heureux. Enfin, peut-être pas sur
la photo où leur jeep était prise dans la boue mais presque sur toutes les photos, il arborait un
sourire joyeux. Ses yeux brillaient d'un vert doux. L'obscurité qui les habitait quand je le
connaissais avait disparu. Edward était passé à autre chose et avait fait la paix avec lui même.
C'était tout ce que j'avais espéré pour lui mais en même temps, je me sentais un peu déçue.
C'était un sentiment purement égoïste et je l'aurais nié si quelqu'un m'avait grillée.
Néanmoins, je regrettais de ne pas pouvoir lui apporter le bonheur. Il avait dû me quitter pour
arriver à le trouver.
« Connecte toi en ligne pour qu'on puisse voir les photos que j'ai pris quand on était en
Suisse. » s'exclama Emmett en tournant l'ordinateur vers lui. Il ferma l'application et je laissai
échapper un petit halètement.
Le fond d'écran était une photo de moi en train de dormir dans ce qui semblait être le
lit de nos vacances au Fidji. J'étais couchée sur le côté, mes mains sous ma joue comme une
enfants. Mon nez et mes joues étaient roses à cause du soleil. Mes lèvres formaient un petit
sourire comme si je savais que quelqu'un me prenait en photo ou que je faisais un merveilleux
rêve. J'étais aussi nue. Enfin, on pouvait facilement deviner que j'étais nue. Mes épaules et
mon ventre étaient nus mais heureusement, mes bras cachaient ma poitrine. Le draps était
posé sur mes hanches.
Edward ferma l'ordinateur d'un coup sec et devint encore plus rouge que je le pensais
possible.
« On pourra en regarder d'autres après le dîner. Il faut que je passe un coup de fil. Je
reviens tout de suite. » Il évita de me regarder dans les yeux et récupéra son ordinateur sur la
table avant de sortir de la cuisine.
Mon coeur battait fort dans ma poitrine. Il voyait une photo de moi à chaque fois qu'il
allumait son ordinateur.
« Les garçons, venez m'aider à choisir un vin. » dit Charlotte à ses fils, me laissant
seule avec les deux gardes du corps.
« Grillé. » rigola Emmett.
Je le regardai puis Tyler. Est-ce que c'était possible ? Il ne m'avait pas oublié même
après m'avoir ignorée pendant sept mois ?
« Il va te tuer, tu le sais ça, pas vrai ? » lança Tyler à Emmett. Il avait l'air sérieux.
Emmett secoua la tête. « Une chose que j'ai apprise avec E, c'est qu'il aboie beaucoup
mais ne mord jamais. Laisse lui un peu de temps pour se calmer et tout ira bien. Il médite
maintenant. » Il me fit un clin d'œil. Il posa délicatement sa main sur mon épaule. « Comme je
te le dis Bells, tous les jours. »
Emmett sortit de la cuisine en appelant Edward. « Edward ? E, mec, t'es passé où ? »
Je regardai Tyler qui m'observait avec attention. Il avait sans doute peur que je me
mette à pleurer. Tous les jours. Tous les jours. Edward pensait à moi, je lui manquais. Je
m'assis, incapable de rester debout sans tomber à la renverse.
« Vous voulez un peu d'eau ? » me proposa Tyler.
Je secouai la tête. Ça ne changeait rien. Il m'avait dit qu'il m'aimait avant de partir. Il
m'aimait peut-être toujours mais ça ne voulait pas dire qu'on pouvait être ensemble. Le truc
qui nous avait séparés était toujours d'actualité. Ce n'était pas comme si James Hunter avait
disparu comme par magie. La présence de Tyler dans ma vie en était la preuve. Ça ne
changeait pas le fait que je ne pouvais pas éloigner l'obscurité.
« Peut-être que vous devriez lui parler. » me suggéra Tyler.
« Vous êtes conseiller conjugal maintenant ? »
Il pencha la tête et plissa les yeux. « Vous suggérez de parler à quelqu'un n'est pas
vraiment un conseil conjugal. » Il s'assit à table avec moi. « Je peux vous dire que je sais que
vous allez tout gâcher si vous n'êtes pas honnête. »
Je me redressai en entendant son aveu. « Dites moi tout, Mr Crowley. »
Il secoua la tête. « Il va falloir que vous me fassiez boire pendant que je joue à Black
Ops si vous voulez que je vous raconte cette histoire. »
« Hmm, je m'en souviendrai. » souris-je. Oublier ma gêne était exactement ce dont
j'avais besoin pour poursuivre ma soirée.
Charlotte et ses fils réapparurent. Nous amenâmes le dîner dehors. Nous allions
manger sur le patio parce que c'était une magnifique soirée d'été et le soleil n'était pas encore
couché.
Emmett et Edward sortirent du bureau d'Edward et vinrent nous rejoindre. Nous
mangeâmes, bûmes et Emmett nous divertit en racontant d'autres histoires de voyage.
Charlotte et ses garçons étaient complètement envoûtés. J'étais d'un côté de la table et Edward
était en face de moi. Nos yeux se croisèrent à plusieurs reprises alors que les autres
discutaient. J'avais l'étrange sensation que c'était ce que ressentaient mes parents pendant un
grand repas de famille. Ils étaient liés l'un à l'autre à cause de moi, obligés de faire comme si
rien ne pouvait les atteindre. Les gens autour de nous n'étaient pas nos enfants mais Edward et
moi étions liés à l'un à l'autre. Néanmoins, plus nous restions assis, plus la réalité s'instaurait.
Ils appartenaient tous à Edward – les gardes du corps d'Edward, la gouvernante d'Edward, le
pilote d'Edward. Je tenais beaucoup à la plupart d'entre eux mais ils ne m'appartenaient pas.
Je n'avais plus ma place ici, peu importe les photos qu'il avait sur son ordinateur.
Je me levai et ramassai la vaisselles sales avant de l'emmener dans la maison.
« Bella, chérie, tu n'as pas à faire ça. Je m'en occupe. » protesta Charlotte.
« Assis toi et profite de la soirée, s'il te plaît. » insistai-je. Je ne pouvais pas regarder
Edward de peur de me mettre à pleurer. Tyler se leva à son tour et ramassa tout ce qui restait
de l'autre côté de la table.
J'allai à l'intérieur et posai les assiettes dans l'évier. J'ouvris la machine à laver la
vaisselles et entendis que quelqu'un m'avait suivie.
Sans lever la tête, je supposai que c'était Tyler. « Il faut qu'on s'en aille le plus tôt
possible. Je ne peux pas rester ici une seconde de plus. »
« Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? »
Ce n'était pas Tyler. Je levai la tête et tombai sur Edward qui portait une pile
d'assiettes sales. Son regard montrait à quel point il était blessé. Troublée par l'émotion, je
n'arrivai pas à répondre. Ma culpabilité, ma colère, mon insécurité et ma tristesse – chacune
pesait son poids.
« Je ne voulais pas gâcher ta soirée avec Char. J'avais l'intention de partir avant ton
arrivée. » Il posa les assiettes sur le comptoir.
Je secouai la tête. « Tu es chez toi. Ce n'est pas toi qui n'a pas ta place ici. » Ma voix
se brisa, révélant mon émotion.
« C'est ce que tu penses ? Que tu n'as pas ta place ici ? » Il vint de mon côté du
comptoir.
J'ouvris le robinet et rinçai l'assiette d'une main tremblante. Je la posai sur la grille à
côté de moi. J'allai pour prendre une autre assiette mais Edward saisit mon poignet.
« Réponds moi, Isabella. C'est ce que tu penses ? »
Je ne pouvais pas penser. Pas quand il me touchait. Je récupérai mon bras.
« Cette maison, ces gens – ils sont à toi. Pas à moi. Plus maintenant. »
Ça sembla lui faire de la peine de m'entendre dire ça à voix haute.
« Non, je suppose que tu as raison. » marmonna-t-il. Il m'observa rincer d'autres
assiettes. « Le garçon de l'Eclipse, le blond, celui qui n'arrête pas de te toucher, c'est plus
qu'un collègue de travail, pas vrai ? »
Il me parlait de Jared ? Comme si Jared avait un rapport avec tout ça.
« Jared ? Jared est un ami. »
Edward laissa échapper un petit rire. « Toi et tes amis. Tu as un problème avec le fait
d'avoir des amies filles et je ne le sais pas ? »
Je pris une autre assiette et la rinçai alors que mon cœur battait à toute vitesse.
« J'ai des amies filles. » me défendis-je.
Edward ne souriait plus. « Je ne pense pas que Jared veuille être ton ami. »
« Comment tu pourrais savoir ce que Jared veut, Edward ? »
« Tu ne peux pas connaître Bella sans tomber amoureux d'elle. » dit-il doucement,
répétant les paroles que Seth avait dit il y avait bien longtemps.
J'avais l'impression d'avoir la tête qui tourne. Ses paroles et sa proximité me rendaient
malade. Il n'avait pas la moindre idée de l'effet qu'il me faisait.
« Pourquoi est-ce que tu es revenu ? » J'avais autant besoin de réponses que lui.
« Je te l'ai dit. J'étais prêt. »
« Apparemment, Emmett et toi vous êtes éclatés. »
Il pencha la tête de côté et fronça les sourcils. « Éclatés ? »
« J'ai vu les photos, j'ai écouté les histoires. J'ai bien vu à quel point tu étais bien plus...
heureux au loin. Emmett est une sorte de miracle. » Je continuai à bouger, rinçant les assiettes
avant de les mettre dans la machine à laver la vaisselles.
« J'ai fait un gros travail sur moi même avant de voir Alice au Nigéria. J'ai traversé
beaucoup d'obstacles et j'en suis fier. » dit-il d'un ton froid, comme si je l'avais offensé.
Je m'arrêtai et coupai l'eau. « Je ne voulais pas donner l'impression que c'était une
mauvaise chose. »
« Le premier mois loin de toi n'a pas été plaisant. J'étais tout le temps bourré. En gros,
je ne faisais que boire jusqu'à ce que je perde connaissance. Encore et encore. Ne rien
ressentir était mon objectif parce que le moindre sentiment était une torture. J'aurais sans
doute bu jusqu'à en mourir s'il n'y avait pas eu Emmett. Il a décidé d'être mon ami avant d'être
mon employé. »
« Oh. » soufflai-je à peine. Évidemment, ce n'était pas un détail qu'ils pouvaient
partager avec tout le monde. Je me sentais conne d'avoir supposé que tout avait été facile pour
lui.
Il continua à parler comme s'il était en colère contre moi. « Il m'a aidé à trouver la
sortie de mon tunnel sombre. Il m'a poussé à voir le monde différemment et à y participer
différemment aussi. Emmett McCarty m'a sans doute sauvé la vie. »
« Oh. » répétai-je. Je n'arrivais à rien dire d'autre. Je n'arrivais pas à croire ce que
j'entendais. Je n'avais jamais envisagé d'être jalouse d'Emmett, mais je l'étais. J'avais essayé
encore et encore de sauver Edward mais j'avais échoué à chaque fois.
« Lui et moi avons vécu des expériences incroyables. Je me suis remis en question. Et
tout ça m'a ramené ici. Tu ne comprends pas ça ou ça n'a plus d'importance pour toi ? J'ai
vraiment du mal à te comprendre. Si Jared a pris ma place, je pense que tu me dois d'être
honnête avec moi. »
J'eus l'impression qu'il m'avait donnée un coup de poing dans le ventre. Mes épaules se
crispèrent et ma colère rentra en éruption. Il me traitait comme si je l'avais trompé ou un truc
dans le genre.
« Je te dois quelque chose ? Tu m'as quittée. Tu as rompu avec moi sans me dire si tu
allais revenir un jour. Et maintenant, tu te pointes et je suis censée comprendre tes motivations
? Je suis censée être compréhensive face à ce que tu as traversé ? Je suis censée te dire ce que
tu as envie d'entendre ? »
Il se tint la tête entre les mains. « Oh mon dieu ! Tu es foutrement frustrante ! »
« Je suis frustrante ? »
« Oui ! Tu es extrêmement frustrante ! »
« Eh bien... toi aussi ! »
« Hum. » La voix de Charlotte nous figea. « J'ai de la vaisselles. » Elle entra dans la
cuisine et vint la poser sur le comptoir.
Ma respiration était lourde et j'étais une fois de plus au bord des larmes. J'embrassai
Charlotte sur la joue. « Merci pour le dîner. Il faut que je rentre. Je ne me sens pas bien. Je
t'appellerai demain. »
Elle m'attira dans ses bras pour une étreinte. « Ne pars pas. »
« Il le faut. » soufflai-je.
Elle me tapota le dos et me pressa. « Je t'appellerai demain. »
Elle me relâcha et je passai à côté d'Edward sans le regarder. J'envisageais de sortir
pour retrouver Tyler mais il apparut comme par magie, prêt à partir.
Nous rentrâmes en ville en silence. Ce n'est que lorsque nous fûmes garé devant mon
immeuble que Tyler prit la parole.
« Ce soir, on va jouer à Black Ops chez moi. J'ai une bouteille de tequila, des citrons et
une histoire à vous raconter. »
Il sortit de la voiture et claqua la portière. Je restai assise là, surprise par son invitation.
Je fus tellement surprise que je ne fus pas assez rapide à son goût. Il fit le tour de la voiture et
m'ouvrit la portière.
« Je pensais que vous alliez être toute curieuse. Je vous propose une histoire et vous
restez assise dans la voiture ? »
« J'arrive. La surprise m'a rendue incapable de bouger. » Je descendis d'un bond. Il
ferma la porte derrière moi et nous traversâmes la rue. « Alors, comment elle s'appelait ? J'ai
besoin d'un nom. »
« Saoul, Bella. Il faut que je sois saoul. On va faire quelques shots et je vous dirai son
nom après. »
« Très bien, mais j'ai déjà bu deux verres de vin. Je ne vais boire qu'un shot avec vous.
Je veux être capable de me souvenir de cette conversation demain matin. » lançai-je en le
suivant dans la couloir qui menait à son appartement.
« Il faut que je sois saoul, pas vous. » répondit-il en ouvrant la porte avant de la tenir
ouverte pour moi.
L'appartement de Tyler n'était pas ce à quoi je m'attendais. Je m'étais imaginé que ça
ressemblerait à un bureau de sécurité, rempli de moniteurs et d'ordinateurs. En fait, ça
ressemblait un peu à l'appartement d'Edward, très monochrome, beaucoup de noir et blanc, un
tapis couleur zèbre devant le canapé. Il avait même quelques peintures aux murs. Tyler
Crowley était plein de surprises.
« Est-ce que cet appartement était pré-meublé ? » demandai-je en regardant tout autour
de moi.
Tyler alla à la cuisine et ouvrit un des placards. « Non. »
« La déco est de vous, hum ? » Je pris une photo sur la table. C'était visiblement Tyler,
sa sœur et leur mère. Ils étaient plus jeunes, peut-être qu'elle avait été prise avant que sa mère
ne tombe malade.
Il posa la bouteille de tequila sur le comptoir et retourna à la cuisine. Il prit des citrons
dans le frigo et quelques verre dans le placard. « Ça vous surprend ? »
Je haussai les épaules. « Plus rien ne devrait me surprendre. Quand je vivais avec
Edward, où est-ce que vous viviez ? »
Il sortit un couteau du placard et commença à couper le citron. « Je vivais sur la
propriété ou je restais à mon appartement, ça dépendait de l'endroit où Mr Masen passait la
nuit. Vous pensiez que je vivais où ? »
« J'en savais rien. Parfois je pense que vous êtes un robot. Un peu comme Terminator
ou un truc dans le genre. C'était comme si vous ne dormiez jamais. Vous étiez là à chaque fois
qu'on avait besoin de vous. »
« C'est mon travail. » répondit-il avec un sourire moqueur.
« Je sais, mais c'était comme si vous apparaissiez comme par magie. Je n'avais jamais
pensé que vous aviez un endroit où être simplement vous. »
« Charlotte et moi avons des espaces privées sur la propriété. C'est un peu comme si
j'avais mon propre appartement. C'est pareil pour Charlotte. »
J'avais vécu là bas pendant deux mois et je n'avais jamais exploré la maison en entier.
Je ne m'étais jamais aventuré dans les quartiers réservés au staff. Ça me semblait hors limite.
« J'ai un appartement à deux chambres dans le même immeuble que Mr Masen, juste
l'étage d'en dessous. Quand ça a été mon tour de veiller sur vous, il était plus logique que je
reste proche. Alors, il m'a acheté cet appartement. Pour rendre les choses plus simples. Pour
être parfaitement honnête, je pense qu'il a acheté tout l'immeuble. Il voulait être sûr que
personne de non invité ne vienne ici. »
J'approchai du comptoir où il était en train de préparer nos verres. « Edward a acheté
cet immeuble ? »
« Pour être plus en sécurité, il en a parlé. Je ne suis pas sûr qu'il l'ait fait mais ça
semblait être son plan. »
« Il a acheté cet immeuble pour pouvoir contrôler qui vivrait ici ? »
Je pris la bouteille de tequila et versai du liquide dans des shoters. J'en bus un d'un
coup et pris un des morceaux de citron que Tyler était en train de découper. Je n'étais pas du
genre à boire de la tequila mais l'incroyable capacité qu'avait Edward à contrôler ma vie
même sans être présent me donnait envie de vider la bouteille.
« Je n'aurais sans doute pas dû vous dire ça. » dit honteusement Tyler.
« Non, c'est bon à savoir. J'adore le fait qu'il m'ait dit qu'il me laisserait tranquille alors
qu'en fait, il ne le fait pas. Il est tellement perturbant et agaçant, pénible et il aime tout
contrôler et... » Je fus à court de mots. L'alcool commençait à faire effet.
Tyler se versa un verre. Il se lécha la main entre le pouce et l'index, là où il avait
saupoudré un peu de sel. Un coup de langue, un shot et une aspiration plus tard, il remplissait
à nouveau nos verres. « Il vous aime. Ce n'est pas une émotion facile pour lui. Vous le savez.
Il est parti pour devenir une meilleur personne. Ça ne veut pas dire qu'il a arrêté de tenir à
vous. S'il vous était arrivé quelque chose pendant son absence, il ne se serait jamais pardonné.
»
« Il ne sait pas à quel point c'est injuste. Il garde un œil sur moi mais je n'ai pas le droit
de faire la même chose. C'est vraiment injuste. »
Nous saupoudrâmes nos mains de sel avant de boire un autre shot. Je suçai le citron
tout en regrettant d'avoir bu deux verres au lieu d'un. C'était moi qui allait me mettre à parler
si je ne faisais pas attention.
« Mr Masen ne pense pas toujours à ce qui juste. »
Non, Edward ne pensait qu'à ce qu'il pensait être le mieux. Peu importe ce que je
pensais.
« Bon, arrêtez de me distraire. Vous avez une histoire à me raconter. Allez y. Elle
s'appelait comment ? » demandai-je alors qu'il se servait un autre verre. Une fois qu'il fut
vide, il alla au salon, tenant la bouteille et un autre verre à la main. Je pris le petit bol de citron
et la salière. Il alluma sa Xbox et la télévision.
« Terry. Elle s'appelait Terry. »
Je le rejoins sur le canapé et m'installai, me préparant à découvrir une partie des
secrets de mon garde du corps préféré.
« Tyler et Terry. Ça me plaît bien. »
Il se mit à rire et secoua la tête. Il lança le jeu. « Servez moi un autre verre. »
J'obéis, sachant très bien que sans l'aide de l'alcool, je n'aurais rien de plus qu'un nom.
Il le but sans sel ni citron.
« Terry était la fille que j'avais prévu d'épouser avant de rejoindre l'armée. »
« Elle ne voulait pas que vous rejoigniez l'armée ? »
Tyler se versa un autre shot. Bon sang, à ce rythme là, il allait finir par s'évanouir
avant que j'en apprenne plus.
« Elle a toujours su que mon but était de rejoindre les Marines à la sortie du lycée. Je
n'avais pas les moyens d'aller à la fac. Elle le savait. »
« Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Elle avait peur. Elle avait peur que je parte et que je ne revienne jamais. Terry
pensait qu'on devait aller à la fac, se marier et commencer notre vie ensemble. Elle m'a
demandé de choisir. »
« Whoa. » Je me redressai et calai mes jambes sous mon corps. « Vous avez choisi les
Marines, hum ? »
« Non, je l'ai choisie elle. Comme je ne pouvais pas me permettre d'aller à la fac, j'ai
trouvé un travail et elle a suivi des cours. On s'est fiancé, elle était heureuse. »
« Elle était heureuse, mais vous étiez... »
« Misérable. » Il se servit un autre verre. Cette fois ci, il suça le citron et le jeta sur la
table lorsqu'il eut fini.
« Pourquoi ? Vous étiez avec la femme que vous aimiez. »
« C'est vrai, mais j'avais besoin d'être un Marine. C'était mon rêve depuis tout gamin.
Je savais que j'aurais été bon. J'étais un des meilleurs, vous savez. »
Je n'avais aucun doute là dessus.
« Terry avait planifié toute notre vie. On allait vivre à Atlanta. Elle aurait été avocate
et elle voulait que je trouve un bon poste avec des horaires fixes, on aurait eu deux gamins et
on aurait vécu heureux jusqu'à la fin des temps. Ça semblait génial, pour elle. »
« Vous n'êtes pas le genre de gars à avoir des horaires fixes. Vous êtes plutôt du genre
24h/24. » acquiesçai-je.
Il me regarda du coin de l'œil. « On peut dire ça. On était si jeune. On ne savait rien de
la vie. On avait peur d'être séparé. On n'avait jamais réalisé à quel point il était important de
se découvrir avant de pouvoir former un couple. »
Je me tortillai sur place, complètement fascinée par lui. « Qu'est-ce que vous voulez
dire par là ? »
« Je commençais à peine à comprendre qui j'étais quand j'ai dû choisir entre les deux
choses auxquelles je tenais le plus. À dix huit ans, j'avais besoin d'être Marine. Ça faisait parti
de qui j'étais, Bella. J'étais doué. Ça me donnait un but dans la vie. Un peu comme vous être
prof, une bonne prof. Vous êtes aussi quelqu'un qui a besoin d'un foyer, de vos amis et de
votre famille. Vous ne vous faites pas d'amis, vous accueillez des gens dans votre vie, dans
votre famille. »
Il mit le jeu en pause et posa la manette. Il se tourna vers moi et me regarda droit dans
les yeux.
« Je vous raconte mon histoire parce que vous êtes en colère qu'il ne vous ait pas laissé
le choix. Je suis la preuve vivante que cette décision aurait détruit tout ce qu'il y a de bon dans
votre relation. J'ai fait ce que Terry voulait et j'ai vécu la vie qu'elle voulait jusqu'à ce que je
me mette à boire à longueur de temps, qu'on commence à se disputer, que je me fasse virer et
que je fourre toute ma vie en l'air. Au lieu d'être honnête à propos de mes besoins et de
trouver un moyen de nous rendre heureux tous les deux, on a fini malheureux tous les deux. »
Je secouai la tête. « Ce n'est pas la même chose. Notre situation était complètement
différente. James... »
« James Hunter a joué un grand rôle dans tout ça. Je le sais. Nos situations ne sont pas
tout à fait semblables. Ce que j'essaie de vous dire, c'est que je pense que Mr Masen vous a
fait une faveur. »
Je fronçai les sourcils, pas du tout convaincue.
« Bella, vous faisiez déjà ce que j'ai moi même fait. Vous le choisissiez lui au lieu de
vous. Votre couple n'était pas bon. Il était vraiment mal. Mr Masen était pire que moi à dix
huit ans. Il avait besoin de se retrouver. Allez, soyez honnête. Vous avez vu un mec différent
ce soir. L'homme avec qui nous avons dîner, n'était pas envahit par un horrible besoin de
vengeance ou une énorme culpabilité à propos de trucs qu'il ne peut pas contrôler. Il
n'avançait pas à la peur. »
Il avait raison et ça m'énervait. Edward allait mieux. Il allait mieux et ce n'était pas
grâce à moi. Il allait mieux parce qu'il s'était éloigné de moi.
« Je suis contente qu'il aille mieux mais pourquoi est-ce qu'il n'a pas pu m'emmener
avec lui et quand même aller mieux ? »
« Eh bien, parce qu'en plus de s'inquiéter pour vous et de ne pas pouvoir s'inquiéter
pour lui, vous auriez été séparée de tous ceux que vous aimez. Mr Whitlock et vous n'auriez
pas pu acheter la bague de Mlle Masen ensemble. Vous n'auriez pas pu passer du temps en
Floride avec votre mère et votre grand-mère. Charlotte et vous n'auriez pas dîner ensemble
toutes les semaines. Vous auriez été seule avec Mr Masen, à regarder par dessus votre épaule
pour repérer James Hunter. Mr Masen avait besoin d'être libre autant que vous. »
Je soupirai et m'appuyai contre le dossier du canapé. « D'accord, j'ai compris. »
« Il ne vous a pas demandée de choisir. J'aurais voulu que Terry ne me demande pas
de choisir. J'aurais voulu qu'on se laisse un peu d'espace pour découvrir qui on était vraiment
sans avoir peur de déployer nos ailes. Peut-être que si j'étais rentré dans l'armée à la fin du
lycée pendant qu'elle continuait les études, on aurait fini par se retrouver. Peut-être que non,
mais en tout cas, ça aurait pu se terminer différemment. Elle a fini par annuler le mariage. On
a échangé beaucoup de paroles haineuses et blessantes. On ne peut pas revenir en arrière. »
Je vis la blessure qui se trouvait encore tout au fond de lui. Aussi douloureuse qu'avait
été ma séparation avec Edward, ça aurait pu être pire. Ça aurait pu se terminer d'une façon
bien plus moche. Je n'aurais pas voulu que ça se passe ainsi.
« Il est revenu. Il est revenu parce qu'il va mieux. C'est un meilleur homme pour vous,
Bella. Il ne sait pas si ça compte pour vous ou non. C'est pour ça qu'il s'est énervé ce soir. Il
veut savoir s'il a encore une chance. Comment avez vous pu passer à côté de ça ? »
« Une chance ? J'ai eu l'impression que tout ce qu'ils ont fait ce soir, c'est montrer à
quel point tout était génial sans moi ! Vous ne m'avez pas entendu dire à quel point ma vie est
bien mieux sans lui. » C'était en partie l'alcool qui parlait. J'étais extrêmement émotive, me
noyant dans de l'auto-apitoiement.
Tyler se mit à rire et ça ne m'aida pas à me sentir mieux. « Emmett a parlé. Mr Masen
n'a pas dit grand chose, si mes souvenirs sont bons. »
Vrai. C'était Emmett qui avait tout raconté comme si leur voyage avait été fabuleux.
J'avais supposé qu'Edward était d'accord avec lui vu qu'il n'avait rien dit.
« Je lui ai demandé deux fois pourquoi il est revenu. À chaque fois, il m'a dit que c'est
parce qu'il était prêt. C'est tout. Aucun, ''Je suis revenu parce que je suis un meilleur homme
pour toi''. Comment je suis censée lire dans son esprit ? »
Tyler se servit un autre verre. « Bon sang, femme. Vous me donnez le tourni. »
« Ça peut tout aussi bien être la tequila. »
« Non, c'est bel et bien vous. » répondit-il avant de vider son verre.
« Il a déjeuné à l'Eclipse aujourd'hui et il a dit qu'ils étaient là parce qu'Emmett voulait
voir Rosalie. »
La tête de Tyler roula en avant puis il la fit basculer en arrière tout en levant les yeux
au ciel. « Bella, Bella, Bella. Il vous aime. Il est parti pour devenir un meilleur homme pour
vous. Il s'est soigné pour vous. Il n'a jamais été question que de vous. Vous, vous, vous. Tout
est à propos de vous ! Bon sang, c'est pas étonnant qu'il s'est mis à vous crier dessus. »
« Pourquoi il ne m'a pas dit ça ? » hurlai-je.
« Parce qu'il a peur ! Vous n'avez pas peur vous ? Vous n'avez pas peur qu'il ne
ressente plus la même chose pour vous ? »
« Ouais. » admis-je.
« Ne serait-il pas possible qu'il s'inquiète de ça, lui aussi ? »
C'était moi qui avait été plaquée. C'était moi qui avait toujours été très claire à propos
de mes sentiments. J'étais amoureuse de lui. Ça n'avait pas changé simplement parce qu'il
avait décidé qu'il fallait qu'il grandisse sans moi.
« Il n'a aucune raison de croire que mes sentiments ont changé. »
« Ha ! Laissez moi deviner, il vous a vu avec Jared aujourd'hui à l'Eclipse ? »
« Quel est le rapport avec Jared ? »
Tyler se frappa le visage de son immense main avant de le frotter. « Peut-être que je
devrais filmer la façon dont Jared vous regarde. Peut-être que si vous voyiez les choses d'un
point de vue extérieur, vous verriez que ce gars en pince à mort pour vous. »
« Je sais que Jared m'aime bien. Je ne suis pas idiote. »
« D'accord, alors Mr Masen a vu Jared vous faire les yeux doux. Il se demande
forcément si ses sentiments sont réciproques. Il n'a pas idée de ce que vous avez traversé ces
sept derniers mois. Comme vous l'avez dit, sept mois c'est long. Il peut se passer beaucoup de
choses. »
Je voyais en quoi ça pouvait rendre Edward un peu incertain. Ça ne changeait pas la
raison essentielle pour laquelle nous nous étions séparés.
« Et James ? Comment on pourrait se remettre ensemble sans penser que James va
revenir nous embêter ? »
« Je ne peux que supposer que Mr Masen y a déjà pensé. Il ne serait pas là s'il ne
pensait pas que c'est sans danger. Je le sais. Pourquoi vous ne lui parleriez pas ? Posez lui la
question. »
Il donnait l'impression que c'était si simple. J'étais complètement empêtrée là dedans.
Il posa la main sur mon épaule. « Si Terry frappait à ma foutue porte ce soir en me
disant qu'elle m'aime toujours, je n'y réfléchirais pas à deux fois. Je pourrais la choisir sans le
regretter. Je n'aurai pas cette chance. Vous l'avez encore. Ne gâchez pas tout. »
Je fonçai dans ses bras parce que j'avais besoin d'un câlin et il était trop saoul pour me
le refuser.
« Terry n'est pas la seule qui peut frapper à la porte. » soufflai-je avant de l'embrasser
sur la joue.
Je montai à mon appartement qui était libre parce que Jasper vivait quasiment en
permanence avec Alice. Il était rarement là. Je m'allongeai sur mon lit, mon portable à la
main. Est-ce que je pouvais simplement l'appeler pour lui dire que je voulais qu'on soit
ensemble ? Est-ce qu'Edward allait vraiment sauter sur l'occasion ?
Je fixai son numéro à l'écran, laissant mon doigt effleurer le bouton d'appel. Tyler
avait été très convainquant. Si Tyler pensait qu'Edward était là pour moi, alors il y avait de
grandes chances que ça soit vrai. J'allais lui laisser une chance de me le dire. J'appuyai sur le
bouton d'appel.
Cela sonna pendant ce qui me sembla être une éternité. Jamais dans ma vie passer un
appel ne m'avait autant fait stresser. Je commençais à croire que j'allais tomber sur le
répondeur lorsqu'il décrocha.
« Isabella. » Il avait l'air... nerveux.
Soudainement, ma gorge se serra et mon esprit se vida.
« Est-ce que ça va ? Isabella ? » Son ton inquiet me fit lui répondre.
« Je vais bien. Désolée. Salut. »
« Salut. » répondit-il timidement.
« Je voulais m'excuser pour avoir filé ce soir. Je ne voulais pas être impolie. »
« C'est moi qui aurait dû m'excuser. Je n'aurais pas dû élever la voix. Je suis désolé. »
Comme au bon vieux temps. Edward s'excusait pour avoir perdu patience avec moi.
Cette pensée me fit sourire. Les choses avaient changé mais en même temps, elles restaient les
mêmes. Peut-être que d'autres choses étaient toujours les mêmes.
« Edward. » commençai-je sans être sûre de pouvoir terminer la question.
Après quelques secondes, il prit la parole. « Quoi, Isabella ? S'il te plaît, dis moi. » Sa
voix était douce, vulnérable et aimante.
« Pourquoi est-ce que tu es revenu ? Et ne me dis pas parce que j'étais prêt. Dis moi
pourquoi tu es revenu. » Les mots avaient quitté ma bouche, faisant battre mon cœur à toute
vitesse et rendant mes paumes moites. Il n'allait peut-être pas le dire et ma peur allait
m'empêcher d'insister. S'il ne le disait pas, je ne savais pas si je le pouvais.
Il était silencieux. Il n'y eut pas de réponse immédiate. Cette pause fut encore pire que
lorsque j'avais attendu qu'il décroche.
« Je suis revenu parce qu'il n'y a rien d'autre au monde que je désire plus qu'être avec
toi. Te voir, te toucher, t'aimer. Je suis revenu pour toi, Isabella, si tu veux bien de moi. Je suis
désolé de ne pas avoir été plus clair lorsque je t'ai vue cet après-midi à l'Eclipse. C'était ce que
je voulais te dire mais j'avais peur d'arriver trop tard. »
Je fermai les yeux, faisant couler sur mes joues des larmes dont j'ignorais la présence.
J'eus l'impression que mon cœur allait exploser dans ma poitrine. Tyler avait raison, Edward
était revenu pour moi. Je me sentais comme une traître d'avoir un jour douté de lui.
« J'arrive trop tard, pas vrai ? » demanda-t-il, butant à cause de son émotion.
Je n'avais jamais imaginé qu'un jour je serais celle qui le rassurerais. « Je ne pense pas
que tu pourrais arriver un jour trop tard. »
« C'est un non, je n'arrive pas trop tard ? »
Je ris doucement. « Non, tu n'arrives pas trop tard. »
« C'est peut-être la meilleure nouvelle que j'ai jamais eu. » dit-il réellement soulagé.
« Peut-être qu'on devrait discuter de ce que ça signifie. Il y a des choses dont il faut
qu'on parle mais je veux qu'on les dise face à face. J'ai des questions dont seulement toi à la
réponse. » Un côté de moi avait envie de le voir sur le champ. Je voulais qu'on ait les
retrouvailles qu'on méritait. Le genre de retrouvailles qui commençaient par moi lui sautant
dans les bras avant qu'on s'embrasse. Si je n'avais pas bu deux shots de tequila et deux verres
de vin, j'aurais supplié Tyler qu'il me passe ses clefs. Il avait définitivement beaucoup trop bu
pour me conduire.
« J'ai envie de tout te raconter, Isabella. Le plus tôt sera le mieux. »
J'avais la tête qui tourne à cause de l'alcool. Il allait falloir que j'attende le lendemain.
« Peut-être qu'on pourrait en parler tout en déjeunant demain ? »
« Tu me proposes un rendez-vous ? » Je l'entendis sourire. Je l'imaginais bien en train
de sourire de toutes ses dents, et j'eus encore plus de mal à ne pas le supplier de venir ici tout
de suite.
Je souris en cœur avec lui. « Je suppose que oui. Aimerais-tu déjeuner avec moi ? C'est
moi qui offre. »
« Ça me semble être parfait. J'aimerais beaucoup déjeuner avec toi. À quelle heure je
peux passer te prendre ? »
« Onze heures ? »
« À demain alors. Je compte les heures. Bonne nuit, Isabella. »
« Bonne nuit. » Je raccrochai et me mis à fixer le plafond. J'avais un rendez-vous.
Avec Edward. Il était revenu parce qu'il voulait être avec moi.
Onze heures. Je regardai la pendule. Il était presque dix heures. Ça faisait treize
heures. Pourquoi j'avais l'impression que c'était une éternité ?
Mon portable se mit à sonner et j'eus l'espoir que ce fut Edward qui m'appelait pour
me dire que treize heures, c'était beaucoup trop. Au lieu de ça, je vis que la personne qui
m'appelait n'avait pas d'aussi bonnes nouvelles à m'annoncer.
« Salut, Maman. »
Elle pleurait. « Elle est partie, mon bébé. Grand-Mère est partie. Quand est-ce que tu
pourras être là ? J'ai besoin de ma fille. »
Bouh ! Je sais que ce n'est pas la fin qu'on pouvait espérer mais c'était couru d'avance
cette histoire ^^
Bizarrement (ou pas ;)), je suis très impatiente de connaître votre avis à propos du
retour d'Edward... Vous l'auriez embrassé ? Frappé ? Vous auriez agi comme Bella ? En tout
cas, moi, je suis contente de voir qu'Edward ouvre enfin son coeur et même si le décès de la
grand-mère de Bella plombe un peu la situation, ça reste un chapitre doux :) En plus,
finalement, la rupture n'aura pas duré trop longtemps sur les chapitres.
Comme toujours, si ça vous dit, laissez une trace de votre passage ! Prenez soin de
vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 26*: Chapitre 24

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
On se retrouve pour un nouveau chapitre, parfait pour fêter ce jour férié (bon courage
quand même à celles qui doivent travailler !)
Ce chapitre va permettre à Edward et Bella de s'expliquer... Bella va devoir prendre
une décision... Espérons juste qu'Edward saura la convaincre !
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 24
Vendredi 17 Juin, Midi
« Oh, bébé, viens voir ça. » m'appela ma mère depuis la chambre de ma grand-mère.
Elle classait toutes ses affaires pendant que j'empaquetais ce qui se trouvait dans la cuisine.
J'entrai dans la pièce et la trouvai assise sur le lit, tenant un album photo.
« Où est-ce que c'était caché ? » lui demandai-je en prenant place à côté d'elle.
« C'était dans son placard. Il y a une photo d'elle et mon père quand ils se sont mariés.
Regarde un peu comme elle était jeune. » Elle désigna une photo où mes grands-parents
étaient assis sur un canapé. Ils souriaient comme s'ils étaient les gens les plus heureux du
monde.
« Wow, je n'avais jamais réalisé à quel point je lui ressemble. » Je l'empêchai de
tourner la page. Il y avait une autre adorable photo de ma grand-mère assise sur les genoux de
mon grand-père. Elle souriait à l'appareil mais lui la regardait. On pouvait voir l'adoration
dans ses yeux.
« C'est sûr, surtout quand tu t'attaches les cheveux. » Elle tira doucement sur ma queue
de cheval. « Bon sang, c'est tellement difficile d'imaginer qu'ils ont été jeunes un jour. Ils ont
l'air vraiment heureux, non ? »
Je vis ses yeux se remplir de larmes. Ça avait été une semaine tellement dure pour elle.
Même si Grand-Mère était malade depuis plusieurs mois et qu'elle était rentrée à l'hôpital une
semaine plus tôt, je ne pense pas que ma mère était prête à la perdre.
« Ils sont ensemble maintenant. Ou du moins, c'est ce que j'aime me dire. » soufflai-je
en lui caressant le dos.
Ma mère renifla et s'essuya les yeux avant de sourire. « C'est ce que j'aime me dire
moi aussi. Je parie que ça a dû être de sacrées retrouvailles. »
Mon grand-père était décédé quand j'avais dix ans, laissant ma grand-mère veuve à
l'âge de cinquante-cinq ans. Elle ne s'était jamais remariée. Je ne pense même pas qu'elle était
sortie avec quelqu'un d'autre. Elle avait passé ses quinze dernières années seule. Néanmoins,
elle avaient de merveilleuses amies. Je les avais toutes rencontrées cette semaine pour son
enterrement. Elles jouaient aux cartes une fois par semaine et avaient aussi formé un groupe
de lecture. Elles faisaient aussi un voyage tous les ans. La dernière fois, elles avaient fait une
croisière en Alaska. Elle remplissait sa vie avec sa famille et ses amies mais pas d'autre forme
d'amour. Peut-être que c'était mon seul point commun avec ma grand-mère. Quand Edward
était parti, j'avais commencé à croire que je ne pouvais pas accepter un autre amour moi non
plus.
Mais Edward était revenu. Il était revenu parce qu'il voulait être avec moi. Il avait été
si compréhensif lorsque je lui avais dit que je devais annuler le rendez-vous que nous avions
pris quelques minutes avant. Il m'avait même proposé de me laisser son jet privé mais je ne
pouvais pas accepter. Griffin n'était rentré que depuis moins de vingt-quatre heures. Je
pouvais tout à fait prendre un vol commercial. Edward avait insisté pour m'aider à trouver un
vol vu qu'il voulait que Tyler vienne avec moi. J'avais refusé de le laisser payer mon billet,
mais sans surprise, je m'étais retrouvée en première classe lorsque je m'étais présentée à
l'embarquement. Sa capacité à ne pas intervenir était très limitée.
« J'ai presque fini avec la cuisine. Je vais commencer à charger des affaires dans la
voiture. » informai-je ma mère. J'essayai de l'aider à tout empaqueter aussi vite que possible
avant de devoir rentrer le lendemain matin. J'avais voulu partir ce matin mais le délai était si
court qu'il n'y avait pas de sièges libres pour quitter Jacksonville avant le lendemain.
Ma mère m'attira dans ses bras pour une étreinte. « Tu ne peux pas savoir à quel point
ça compte pour moi que tu sois là, mon bébé. »
Je la serrai contre moi. Si ça n'avait pas autant compter pour ma mère, je serais partie
après l'enterrement, le mercredi. Le dîner de fiançailles de Jasper et Alice avait lieu ce soir et
j'étais déçue de le rater. Je retournai à la cuisine et finis de ranger les cartons.
« Qu'est-ce que je peux porter à la voiture ? » demanda Tyler.
Avoir Tyler dans le coin était intéressant. Je m'étais dit que si je lui avais demandé de
rester assis dans la voiture devant la maison de ma mère, les voisins se seraient posés de
questions, même s'il avait été faire un tour de temps en temps. Il avait aussi la capacité de se
fondre dans le décors et de n'apparaître que lorsqu'on avait besoin de lui.
« Ces deux cartons là. » répondis-je en désignant les deux plus gros cartons qui étaient
remplis d'ustensiles de cuisine. Quelques trucs étaient super vieux mais ma mère avait insisté
pour tout garder.
Je pris le sac poubelle qui était rempli de nourriture que nous ne gardions pas. Tyler
posa les cartons dans le coffre qui était maintenant plein. Nous n'allions pas pouvoir y mettre
autre chose.
« Je pense qu'on pourra mettre des trucs sur la banquette arrière mais pas plus. Ma
mère et Phil devront gérer le reste. »
Tyler hocha la tête. J'allai jeter la poubelle dans le garage et j'entendis une portière
claquer, attirant mon attention. Une Lexus bleu foncé était garée devant la maison. Edward
remontait tranquillement l'allée. Il portait un jean et un t-shirt. Il avait les mains dans les
poches et des lunettes de soleil dissimulaient ses yeux.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » Je ne savais pas si je devais me jeter dans ses bras ou
m'évanouir. J'étais comme figée alors je ne fis rien.
Il sortit sa main et tira ses cheveux. « Si je te disais que c'est ma sœur qui m'envoie, tu
me croirais ? »
Même si mes pieds étaient fermement ancrés dans le sol, j'avais l'impression d'avoir un
aimant dans la poitrine qui était attiré par lui.
« Alice t'envoie ? »
Il sourit d'un air gêné et fixa ses pieds. « Elle ne peut pas imaginer sa soirée de
fiançailles sans toi. Alors, comme je suis le meilleur grand frère du monde, je lui ai proposée
de venir te chercher. Si tu penses que tu peux partir. » ajouta-t-il avec précaution. « Je sais que
tu es là pour ta mère. Je ne veux pas t'arracher à elle. On s'est juste dit que si tu avais des
soucis pour trouver un vol, on pourrait t'aider à résoudre ce problème. Je pourrais résoudre ce
problème pour toi. »
Il était là. Il était là pour me ramener à la maison. Pour de vrai cette fois-ci.
Comme il se trouvait devant moi, son parfum m'enveloppa. Mon corps tout entier se
mit à me picoter, mourant d'envie d'être en contact avec lui. Il était revenu depuis une semaine
et je ne l'avais pas encore touché, tenu contre moi, embrassé. Il me tardait de faire ces choses
mais mon cœur était encore en plein conflit. Il n'avait aucune envie d'être à nouveau brisé.
« Alors, ça n'a rien à voir avec le fait que tu voulais me voir ? »
Il se mit à rire. « Ça a quasiment tout à voir avec le fait que je voulais te voir, mais
j'essaye de la jouer cool, tu sais. »
Je ne pus pas retenir mon rire. Il était si adorable. Ce nouveau Mr Masen amélioré était
plutôt mignon parce qu'il n'était pas sûr de lui.
« Tu as dû partir en plein milieu de la nuit pour être là maintenant. »
« J'avais quelques affaires à régler à Chicago hier. J'ai pris l'avion ce matin. »
« Mais, comment tu as su où me trouver ? »
Il me prit la main. Je sentis immédiatement le monde qui m'entourait s'évaporer. Il n'y
avait plus que lui et moi. Il toucha le penny accroché à mon bracelet.
« Tu as suivi ma petite lumière clignotante, hum ? »
Il me regarda d'un air curieux, visiblement, il ne savait pas que j'étais au courant pour
les puces électroniques.
« Comment tu as... » Il se tut et regarda Tyler.
« Je lui ai montrée comment ça fonctionne et je lui ai donnée les mots de passe. »
avoua-t-il rapidement. « Cette fille me mène par le bout du nez. Je suis désolé, monsieur. »
J'étais inquiète à l'idée qu'Edward soit en colère. La dernière chose que je voulais,
c'était que Tyler ait des problèmes. Tyler avait franchi les limites qu'il refusait de franchir en
temps normal à cause de moi. Il était non seulement mon garde du corps mais aussi mon ami.
Je ressentais le besoin de protéger mon protecteur.
Mais Edward n'était pas en colère. Il se mit à rire.
« On est deux alors. »
Je laissai échapper un soupir de soulagement. Edward ne me lâcha pas la main. Je
l'entraînai vers la maison, savourant son contact contre moi. Il était doux et fort à la fois. Il
avait de longs doigts fins, parfaits pour jouer du piano et encore plus parfaits pour me faire
jouir. Mes touches avaient définitivement besoin de se faire titiller.
« Viens à l'intérieur, mais je te préviens tout de suite, tu ne fais pas partie des
personnes préférées de ma mère. Il va falloir que tu la reconquières avant qu'on puisse partir.
»
« Je suis doué avec les mères, c'est les pères qui ne m'aiment pas en général. » sourit-il
d'un air moqueur.
« Tu n'as pas encore rencontré ma mère. » rétorquai-je d'un ton d'avertissement. Ma
mère m'avait vraiment vu être mal après le départ d'Edward. Elle n'était pas très fan de lui. «
Si tu veux avoir une idée de ce qu'elle a contre toi, sache que c'est une lectrice assidue de
People Magazine. »
Le sourire d'Edward s'effaça. Il eut l'air paniqué. « Ce n'était pas vrai. Tu le sais, pas
vrai ? » Il me tira par la main pour m'arrêter.
Je jetai un coup d'œil à Tyler, espérant qu'il n'allait pas me vendre. Évidemment, il
savait qu'il ne valait mieux pas.
« Tu m'avais prévenu que tu ferais le show. » essayai-je de le rassurer.
Il me ramena contre lui et effleura ma joue de ses doigts. « Mais tu sais que ce n'était
rien de plus, pas vrai ? Il n'y a jamais eu et n'y aura jamais personne d'autre que toi, Isabella.
Jusqu'à la fin des temps, il n'y aura que toi pour moi. »
Ce fut comme si nos sept mois de séparation s'étaient évaporés en un instant. Non
seulement mon amour pour lui était toujours le même mais en plus son amour pour moi
semblait identique. J'avais envie de l'embrasser. J'avais envie qu'il m'embrasse. Il pencha la
tête alors que je me hissais sur la pointe des pieds.
« C'est bon à savoir. » soufflai-je en fermant les yeux. Je me préparai à ce que nos
lèvres se rencontrent.
« Combien d'autres trucs on peut... » La voix de ma mère me fit écarquiller les yeux. «
Qu'est-ce qu'il fiche ici ? »
Je me tournai rapidement pour lui faire face, sans lâcher la main d'Edward. « Maman.
» commençai-je.
« On dirait bien que c'est un thème récurrent pour vous, Mr Masen. Vous semblez
vraiment adorer vous présenter sans être annoncé. Vous n'avez pas de téléphone ? Ne pourriez
vous pas faire la politesse à ma fille de l'appeler avant d'apparaître sur le pas de sa porte ? »
Elle croisa les bras, fixant Edward d'un air mauvais. Ce dernier ressemblait à une biche
prisonnière des phares d'une voiture et je commençai à m'inquiéter qu'il ait oubli comment
charmer la gente féminine.
« Maman. » dis-je en soupirant de façon exagérée. Je lui lançai un avertissement du
regard.
« Quoi ? Comment est-ce qu'il a su que tu étais là ? Oh, laisse moi deviner. Je parie
que le garde du corps est son petit espion de service. »
J'éclatai de rire parce que c'était marrant qu'elle utilise l'adjectif petit pour parler de
Tyler et aussi parce que si elle avait su qu'Edward m'avait traqué avec un GPS, elle ne l'aurait
jamais vraiment apprécié.
« Il est là pour me ramener à la maison à juste à temps pour la soirée de fiançailles de
Jasper. C'est pas gentil de sa part ? »
« Il t'emmène loin d'ici ? » Ma mère avait l'air plus blessée qu'impressionnée.
Edward s'avança. « Mme Dwyer, j'aimerais vous présenter toutes mes condoléances.
Je ne sais que trop bien à quel point c'est difficile d'enterrer une mère adorée. Peu importe le
temps qui nous ai donné avec elle, ça ne semble jamais être suffisant une fois qu'elles sont
parties, n'est-ce pas ? »
L'expression de ma mère s'adoucit juste un peu. « Non, non, c'est vrai. »
« Je voulais vous dire que ma sœur et moi-même avons fait un don à l'American
Cancer Society au nom de votre mère cette semaine. J'ai l'espoir que l'argent servira à faire
avancer la rechercher et qu'un traitement finira par être trouvé. Je donnerais n'importe quoi
pour que cette maladie ne touche plus jamais votre famille. » Il me regarda et me pressa la
main.
Il n'y avait qu'Edward pour rendre un don d'argent si romantique.
Renée était en train de se faire envoûter par son charisme. Elle tirait nerveusement sur
son pendentif en forme de cœur. « C'est très... gentil de votre part. »
« J'aimerais pouvoir faire plus. Mais pour le moment, je suis un homme piégé. Je sais
qu'Isabella est là pour vous. Je me sens mal de vous demander de l'emmener avec moi mais
ma sœur et Jasper ne désirent qu'un cadeau de ma part et ça serait d'avoir Isabella à leur soirée
de fiançailles car en fait, c'est grâce à elle qu'ils se sont rencontrés. »
Il était doué. Il était foutrement doué.
« Jasper est un bon ami de Bella depuis longtemps. » Ma mère était à deux doigts de
céder. « Je sais qu'elle regrettait de ne pas assister à la soirée. »
Ma mère observait Edward avec précaution, se demandant si elle devait accepter qu'il
revienne dans ma vie. Elle savait qu'elle n'avait pas trop le choix. Si j'acceptais de le
reprendre, elle allait devoir l'accepter. Elle finit par s'écarter pour que nous puissions tous
entrer dans la maison de Grand-Mère. Edward avait réussi à désarmer la bombe Renée, pour
le moment.
Deux heures plus tard, Tyler, Emmett, Edward et moi attendions dans l'un des
immeubles de l'aéroport privé, non loin de Jacksonville pendant que Griffin obtenait les
autorisations. Une femme était assise à la réception avec une petite fille qui ne devait pas
avoir plus de cinq ans. Elle était assise sur une chaise à côté du bureau. Elle balançait ses
pieds dans le vide tout en jouant avec le petit hippopotame bleu en peluche sur ses genoux.
Les hauts-parleurs diffusaient doucement une radio pop locale.
Edward me tenait toujours la main. En fait, nous ne nous étions pas lâchés à part
quand j'avais préparé ma valise et enlacé ma mère pour lui dire au revoir. Autrement, nous
avions toujours été connecté. La connexion, c'était une bonne chose. Être connectés, c'était
une chose qui ne nous était pas arrivé depuis longtemps. Ça me rassurait et me prouvait que
tout ça été réel.
La petite fille nous regardait de temps en temps. J'essayais de lui sourire à chaque fois
que nos regards se croisaient. Tyler et Emmett étaient deux gros costauds et je me demandais
si elle avait peur d'eux. Ils nous protégeaient et Emmett n'était pas en ''mode ami'' aujourd'hui,
il était en ''mode travail''. Il m'appelait Mlle Swan et Edward, Mr Masen ou Monsieur. C'était
intéressant de les voir interagir après ce que j'avais vu une semaine plus tôt. Je remarquai
néanmoins qu'Emmett tapait du pied en rythme avec la musique et je me dis que nous
pouvions faire rire la petite fille.
Je me mis à chanter le refrain. « It's Friday, Friday. Gotta get down on Friday.
Everybody's lookin' forward to the weekend, weekend. »
Je donnai un petit coup de coude à Emmett. Il ne dit rien mais ses lèvres formèrent un
sourire. Je voyais bien qu'il avait envie de chanter avec moi. La petite fille m'observait
maintenant avec beaucoup d'attention.
«Friday, Friday. Gettin' down on Friday. Everybody's lookin' forward to the weekend.
» Je levai la main d'Edward et passai sous nos bras.
Emmett se joignit à moi. « Partying, partying, yeah! Partying, partying, yeah ! »
Je me mis à rire et lâchai Edward pour rejoindre mon partenaire de chanson. Tyler et
Edward se tenaient là, bouche ouverte, sourcils froncés. La chanson était vraiment mauvaise
mais ça faisait rire la petite fille.
« Yesterday was Thursday, Thursday. Today, it is Friday, Friday. »
« Non mais je rêve. » grogna Edward. « C'est sans doute la pire chanson que j'ai
jamais entendu. »
Je refusais qu'il nous gâche notre plaisir. « Tomorrow is Saturday and Sunday comes
afterwards. I don't want this weekend to end ! »
Emmett se mit à rapper, faisant bouger ses mains devant lui.
J'approchai de la petite fille et lui tendis la main. Elle regarda la femme derrière le
bureau et cette dernière hocha la tête. La petite fille me prit la main et dansa avec moi pendant
le reste de la chanson. Tyler se pinça l'arête du nez comme s'il sentait une migraine arriver
alors qu'Edward se tenait là, la main sur la hanche. Il avait l'air amusé et troublé à la fois.
Une fois que la chanson fut terminée, je lui tendis la main pour qu'elle tape dedans et
elle le fit. Emmett s'agenouilla et elle tapa aussi dans sa main. Il ne l'effrayait plus.
« Je m'appelle Bella, comment tu t'appelles ? »
« Caroline. »
« Ravie de te rencontrer, Caroline. Tu vas faire voler un avion aujourd'hui ? Donner
des cours peut-être ? »
Elle secoua la tête. Ses boucles blondes bougèrent autour de son adorable visage tout
rond.
« Caroline est là parce que sa baby-sitter m'a appris qu'elle était malade dix minutes
avant que je doive partir travailler. » répondit la femme derrière le bureau.
« Oh, alors tu es là pour aider Maman au travail, hum ? C'est marrant. »
« C'est ennuyeux. » soupira Caroline.
« En général, le travail c'est ennuyeux. » ajouta Emmett en hochant la tête d'un air
compatissant.
« Ce n'est pas très malin de vous plaindre de votre travail devant votre patron, Mr
McCarty. » lança Edward derrière nous.
Emmett se leva en souriant, dévoilant ses fossettes. « Je ne me plaindrais jamais,
monsieur. Vous le savez. »
Je regardai Edward, espérant qu'il plaisantait. Son regard était doux et je vis la
merveilleuse nuance de vert que je n'avais pas vu depuis longtemps.
« Passez moi un penny. » ordonna-t-il comme le milliardaire autoritaire dont je me
souvenais. Il tendit impatiemment la main pendant que Tyler et Emmett fouillaient leurs
poches. Emmett en trouva un le premier et le posa dans la paume d'Edward.
Ce dernier s'agenouilla au niveau de la petite fille. Il prit le penny. J'espérais qu'il
n'allait pas lui donner une pièce en s'imaginant que ça allait lui remonter le moral. De nos
jours, les gamins recevaient un dollar de la petite souris alors un penny n'allait pas le faire.
« Est-ce que tu crois en la magie, Caroline ? » demanda-t-il. Elle hocha la tête. « Il
ressemble à un penny ordinaire et ennuyeux, non ? » Elle hocha à nouveau la tête. « Ah, mais
avec un peu d'imagination, on peut en faire un penny magique. Tu es prête ? »
Caroline et moi hochâmes la tête.
« Bon, j'ai besoin que tu penses à ton endroit préféré dans le monde entier. » Edward
faisait passer le penny entre ses doigts, d'une main à l'autre. « Est-ce que tu penses à l'endroit
? » Caroline hocha la tête alors que je pensais aux îles Fidji. Edward passa une main devant
l'autre et le penny disparut.
« Où est-ce qu'il est passé ? » demanda-t-elle en regardant ses mains vides.
« C'est à toi de me le dire. À quel endroit tu pensais ? »
« Disneyworld. » répondit-elle.
« C'est là qu'il est allé. Qu'est-ce que tu penses qu'il est en train de faire en ce moment
même ? »
Elle fit claquer ses lèvres et ferma les yeux pour réfléchir très fort. « Je pense qu'il fait
un tour dans le manège Peter Pan parce que c'est mon préféré. »
« Est-ce qu'on devrait le faire revenir ? » proposa Edward. Ses yeux brillaient. Je
tombais encore plus amoureuse de lui.
« Laisse lui encore une minute pour qu'il finisse son tour de manège. »
Edward et moi nous mîmes à rire. Caroline était adorable. Après une minute, Edward
passa une main devant l'autre.
« Bon, il est temps qu'il rentre. Pense à quel point il t'a manqué. À quel point tu as
envie qu'il revienne. »
Je connaissais ce sentiment. Combien de fois avais-je souhaité le retour d'Edward ?
Combien de fois nous avais-je imaginé à nouveau ensemble ? J'observai Edward qui passait la
main derrière l'oreille de la petite fille et en sortit le penny tout brillant. Elle écarquilla les
yeux et haleta en constatant le tour de magie. Elle prit la pièce et la fixa avec émerveillement.
« On dirait qu'il s'est bien amusé. Maman, regarde ! Ce penny est allé à Disney grâce à
moi et il est revenu. Regarde ! » Elle se précipita derrière le bureau pour montrer à sa mère.
Edward se releva et me prit la main. Connectés.
« Où est-ce que tu as appris à faire ça ? » demandai-je, éblouie.
« Un magicien ne dévoile jamais ses secrets, Isabella. »
« Sauf si tu lui donnes deux milles dollars. » se moqua Emmett.
Edward le poussa d'un coup sec.
« Tu as payé un magicien deux milles dollars pour qu'il te dévoile ses secrets ? » Je ne
savais pas pourquoi j'étais surprise.
Edward fronça les sourcils. « J'ai donné de l'argent à un homme à Barcelone pour qu'il
m'enseigne quelques tours. C'était de l'argent très bien dépensé. Quand on était en Afrique, les
gamins pensaient tous que j'étais un super héros. » Il lança un regard mauvais à Emmett.
Apparemment, je n'étais pas la seule à être jalouse d'Emmett.
« Montre moi. » insistai-je.
Il secoua la tête.
« Montre moi. » répétai-je en tirant sur sa main.
« Non. » répondit-il en riant. J'aurais voulu pouvoir enregistrer le rire d'Edward. C'était
l'une des choses les plus adorables que j'avais entendu depuis longtemps.
« Combien de fois ce mec a dû te montrer ce tour avant que tu réussisses à l'apprendre

Edward passa la main derrière mon oreille et en sortit un nickel. « Combien de ces
pièces as-tu croisé le mois dernier ? » Je le regardai d'un air perdu. « Il en a envoyé un certain
nombre à mon endroit préféré avant que j'arrive à maîtriser ce tour moi même. » Il se pencha
et murmura à mon oreille. « Mon endroit préféré était toujours auprès de toi, Isabella. »
Je me sentis rougir et ma respiration se fit haletante. Embrasse moi, pensai-je vu que je
ne pouvais pas parler. Oh, comme j'avais envie qu'il m'embrasse.
Griffin entra pour nous informer que notre vol était prêt et que nous pouvions
embarquer. Edward glissa le nickel dans sa poche et je me demandai s'il le gardait toujours
avec lui. Sans nous lâcher la main, nous montâmes dans le jet pour rentrer à la maison.
Je m'assis à côté d'Edward. Emmett et Tyler s'installèrent derrière nous, de chaque côté
de l'allée. Les grands fauteuils en cuir étaient encore mieux que les sièges qu'on trouvait en
première classe sur un vol normal. J'essayais de ne pas penser à la dernière fois que j'avais
pris cet avion. Lors du trajet de retour après notre voyage aux îles Fidji, nous étions restés
dans la chambre du fond. Nous avions lentement retrouvé la réalité, allongés nus dans les bras
l'un de l'autre. Nous allions retrouver un monde rempli de gens qui voulaient nous séparer. À
l'époque, j'étais sa reine et je pensais vraiment que je pouvais soigner son cœur. Nous étions
rentrés et à peine deux mois plus tard, nous avions tout perdu. James avait gagné. Du moins,
c'était ce que j'avais cru.
« C'est quand la dernière fois que James a fait parler de lui ? » lançai-je, profitant
d'avoir toute son attention.
Edward se tortilla sur son siège. « Je me demandais quand est-ce que tu allais me
poser la question. »
« Tu m'as dit que tu es revenu pour être avec moi mais tu es parti à cause de lui.
Quelle est la différence ? Pourquoi est-ce qu'il ne t'inquiète plus ? »
« Peter et moi avons passé du temps à fouiller dans ses finances et on a trouvé des
trucs qui pouvaient intéresser le fisc. Peter a trouvé le moyen de le griller dans leur système. »
« Peter a dénoncé James au fisc ? Est-ce que je veux savoir s'il a fait ça ou ça me
rendrait complice d'un crime ? »
Edward rigola doucement. « Il vaut sans doute mieux que tu ne saches rien. »
Je hochai la tête. C'était moins inquiétant d'être liée à ce crime qu'à celui qu'Edward
préparait avant de partir.
« Disons juste que le fisc est en train de vérifier ses comptes pour fraude fiscale. En
plus de ça, Peter a découvert la preuve que James a mis de l'argent dans une société écran sur
internet, tout en disant que son siège social se trouvait dans une ville fantôme au Texas. Peter
a fait en sorte que les autorités s'intéressent aussi à ça. Mais le gouvernement n'avance pas très
vite. »
J'essayai de comprendre ce que tout ça signifiait. James pouvait potentiellement se
retrouver en prison. Ça aurait été une bonne chose. Il n'allait pas y rester pour toujours. Il
allait sans doute être encore plus en colère contre Edward après ça.
Il continua à m'informer de la situation. « Comme il était occupé et aussi qu'il me
cherchait, j'ai trouvé le moyen de racheter Nomad Industries juste sous son nez. Il se retrouve
maintenant sans société, ses comptes ont été gelés, visiblement, il va devoir payer et le mieux
dans tout ça, c'est qu'il a quitté Seattle. Il est rentré à Chicago. »
« Chicago ? C'est pour ça que tu étais à Chicago ? » Imaginer Edward près de James
me fit grimacer.
Il eut son habituel air frustré. Il n'aimait pas quand, par de rares occasions, j'arrivais à
faire le rapprochement.
« Je voulais simplement m'assurer que tout se passait comme prévu. J'avais besoin de
voir en personne qu'il souffrait. »
Un frisson me parcourut à ses paroles alors que ses yeux brillaient d'une lueur toute
aussi familière. Provoquer James avait lancé ce dernier à ma poursuite la dernière fois. Je
n'aimais pas l'idée de le provoquer.
« Est-ce qu'il sait que tu es responsable de quoi que ce soit ? »
« Il serait idiot de penser le contraire. » Si Edward avait peur que James sache la
vérité, il ne le montrait certainement pas.
« Il n'est pas hors du tableau de façon permanente. Je ne comprends toujours pas
comment ça se fait qu'il soit moins une menace pour nous. »
Edward amena ma main à ses lèvres. Il déposa un doux baiser sur mes articulations.
J'avais l'impression que toute ma main était en feu et que la chaleur remontait le long de mon
bras jusqu'à mon cœur.
« Ça le rend bien moins puissant. Sans son argent, il ne pourra pas engager des
personnes pour faire le sale boulot, il est beaucoup plus limité. Ça me permet de bien mieux te
protéger. »
« Je ne me suis jamais inquiétée pour moi. » lui rappelai-je.
Le coin droit de sa bouche se releva, formant son sourire en coin. « Il ne peut plus
nous blesser, Isabella. J'ai détruit sa fortune. Il ne peut plus m'atteindre comme avant. Je suis
différent. Je vois les choses différemment. »
Edward était différent. Il fallait que j'apprenne à mieux connaître cet Edward. J'avais le
sentiment que j'allais l'aimer tout autant, voir plus que l'ancien. Mais j'avais tout de même une
inquiétude. Est-ce que j'étais différente ? Est-ce que lui aussi allait tomber amoureux de la
nouvelle moi ? Et si le nouveau Edward ne ressentait pas la même chose pour la nouvelle
Bella ? Mon manque de confiance en moi était un détail agaçant de mon répertoire de
sentiments.
Edward me pressa la main pour attirer mon attention. Il se méprenait sur mon silence.
« Je ne veux pas envahir ta vie comme j'ai pu le faire avant. Je veux seulement une chance
d'en faire partie. Au final, c'est à toi de décider. Tu prends toutes les décisions, Isabella. Tu as
toujours pris toutes les décisions. »
J'avais déjà entendu ça. Longtemps avant ce jour, il m'avait dit la même chose mais je
n'avais jamais eu l'impression d'avoir le contrôle. Mon amour pour lui me faisait tout lui
donner. Je ne voulais pas vivre ça une deuxième fois. S'il me laissait à nouveau tomber, je
n'aurais pas pu survivre. Il fallait que je me protège, que je protège mon cœur.
« Vous me donnez toujours matière à réfléchir, Mr Masen. »
Il me fit un sourire nerveux. « J'espère que ce n'est pas une mauvaise chose. »
Je l'espérais aussi.
Nous passâmes la majeur partie du voyage à rattraper le temps perdu. Il pensait qu'il
était différent et je voulais savoir pourquoi. Il me dit comment il avait appris à voir les choses
différemment. Pendant longtemps, il était tellement persuadé que sa vie était tragique, que
l'obscurité était justifiée. Le temps qu'il avait passé loin d'ici lui avait permis d'éloigner cette
idée.
Avec l'aide d'Alice, leur premier arrêt après Rio avait été un orphelinat dans un autre
coin du Brésil. Une fois, Alice avait demandé de l'argent à Edward pour cet endroit après
qu'elle l'ait visité. Elle pensait que s'il voyait à quoi son argent avait servi, ça pourrait
l'affecter différemment.
C'était là bas qu'Edward avait rencontré un garçon prénommé Yuri. Je voyais bien
dans ses yeux à quel point il avait un faible pour lui. Yuri avait treize ans et un passé similaire
à celui d'Edward. Sa mère avait été tuée dans un accident tragique et son père les avait
abandonnés son frère et lui peu de temps après. Yuri avait passé deux mois à s'occuper seul de
son petit frère sans que les autorités ne le sachent. Il n'avait dit à personne que son père était
parti parce qu'il pensait qu'il serait arrêté pour l'avoir fait partir. La nuit avait son départ, le
père lui avait crié dessus, lui disant qu'il était horrible et que c'était de sa faute s'il était
malheureux. Je savais que ça devait faire écho avec le passé d'Edward. Après le départ de son
père, Yuri avait fait comme si tout était normal, espérant que son père reviendrait s'il se
comportait bien. Il s'était assuré que son frère aille à l'école tous les jours. Ils vivaient dans
des conditions sordides et devaient modérer leur consommation de nourriture. Un voisin avait
fini par se poser des questions et avait découvert la vérité. Yuri et son frère n'avaient pas
d'autre famille alors ils avaient été placé à l'orphelinat.
Le truc qui avait marqué Edward, c'était l'esprit de Yuri. Son histoire était similaire à
celle d'Edward mais sa personnalité ressemblait à celle d'Emmett. Le garçon souriait toujours
et était gentil avec tout le monde. Le directeur avait dit à Edward que Yuri était l'un des
enfants les plus résistants qu'il avait jamais rencontré. Il continuait à s'occuper de son frère et
était aussi devenu le grand frère de beaucoup d'autres enfants de l'orphelinat. C'était un bon
élève et il avait dit à Edward qu'il voulait devenir médecin.
Edward était ébloui que ce garçon n'ait pas sombré dans l'obscurité comme lui. Il avait
eu toutes les raisons de sombrer d'après Edward. Yuri n'avait pas eu autant de chance que lui.
Il n'avait pas eu un oncle et une tante aimants pour prendre soin de lui. Il n'avait pas d'argent.
Il vivait dans un orphelinat tout en espérant qu'un jour une famille l'adopterait malgré son âge
avancé. Il allait sans doute grandir là et ensuite partirait seul quand il aurait l'âge. Et pourtant,
il avait dit à Edward qu'il était reconnaissant. Il était reconnaissant d'avoir un lit où dormir,
d'avoir de quoi manger, d'avoir la chance de pouvoir aller à l'école pour apprendre. Il était
reconnaissant que des gens comme Edward donnent de l'argent pour qu'il n'ait pas à craindre
le futur. Il était reconnaissant d'être avec son frère et de pouvoir prendre soin de lui pour de
vrai un jour.
Reconnaissant. C'était un mot qu'Edward admettait utiliser très peu souvent. Il m'avait
dit qu'il avait réalisé devoir l'ajouter à son vocabulaire. Il devait être reconnaissant pour
tellement de choses mais au lieu de ça, il avait passé sa vie à tout prendre pour acquis.
Ce n'était pas arrivé en une nuit, il avait fallu plusieurs mois. Edward avait commencé
à réaliser que sa vie n'avait pas été gâchée par quelques événements tragiques. Il n'était pas
obligé d'avoir la vie gâchée par ces événements. Il pouvait être qui il voulait, comme il
voulait. Il pouvait être heureux. Il pouvait être bien. Il pouvait être avec moi.
Nous discutâmes de ce que j'avais fait pendant son absence. Apparemment, Edward ne
m'espionnait pas. Il fut heureux d'apprendre pour mon travail et fut été même excité de savoir
que l'école n'était pas loin de sa propriété. Nous parlâmes de Jasper et Alice. Edward m'avoua
qu'il lisait les mails que je m'envoyais à moi même. Il m'avait juré qu'après s'être fait prendre
en train d'effacer les mails de Jake, il n'avait plus rien lu à part ceux qui lui étaient adressés.
Son excuse pour ne pas m'avoir répondue tenait en deux points. Un, il savait que s'il m'avait
contactée, il n'aurait pas pu continuer sans moi. Son besoin d'être avec moi n'avait jamais
disparu. Il avait peur d'être trop bouleversé s'il avait échangé avec moi. Il avait réussi à faire
ce qu'il avait fait seulement parce qu'il savait que j'étais en sécurité et que James pensait que
je ne lui étais d'aucune utilité. Si je l'avais rejoint avant qu'il ne règle le problème James, les
choses auraient pu mal tourner. Deux, il voulait me laisser la liberté de passer à autre chose. Il
avait fini de me retenir. S'il m'avait écrit ou m'avait appelée, il craignait que je l'attende au lieu
de vivre ma vie.
« Ça semble prétentieux, non ? » me demanda-t-il une fois qu'il eut fini son
explication.
« Eh bien, le côté cool en moi aimerait dire que je n'aurais jamais attendu un mec.
Mais en même temps, je n'ai jamais été très cool et tu n'as jamais été juste un mec. »
Edward sourit et rigola doucement. Il fixait nos mains enlacés. « Je voulais être bien
pour toi. Je savais que je devais te rendre ta liberté pour ça. Le fait que tu n'as pas fui, même
si tu en avais la possibilité, ça signifie énormément pour moi. »
« Je ne vais pas te mentir en te disant que ça ne m'a pas fait souffrir que tu n'essayes
pas de me contacter. » Nous fixions tous deux nos mains. Un côté de moi avait envie d'être
enveloppé par lui mais j'avais besoin de savoir pourquoi il n'avait pas adouci cette ''période
d'évolution'' pour moi.
Edward grimaça légèrement. « Je n'ai jamais voulu te blesser. Je suis vraiment désolé
que tu aies eu l'impression que je t'avais oubliée. Je ne pourrais jamais t'oublier. Je me suis
battu contre moi même à plusieurs occasions. Noël a été le plus difficile. J'ai des cadeaux pour
toi, je ne te les ai jamais envoyés. Je t'ai écrit. J'ai plus ou moins écrit dans un journal, comme
si je te parlais. »
J'écarquillai les yeux. « Tu m'as écrit dans un journal ? Est-ce que je pourrais le voir
un jour ? »
« Si tu veux. Tu peux avoir tout ce que tu veux, Isabella. Je veux être un livre ouvert. »
« Toi ? Un livre ouvert ? Il va me falloir un moment pour m'y habituer. »
« M'en parle pas. » rit-il alors que je posais ma tête sur son épaule.
Le nouvel Edward amélioré était un homme plutôt intéressant. Il me tardait d'en savoir
plus sur lui.
« Réveille toi, ma chérie. On est à la maison. » Edward m'embrassa sur la tête alors
que j'ouvrais les yeux. Après notre discussion, j'avais dormi pendant tout le reste du trajet.
Nous étions à la maison. J'étais heureuse qu'il appelle Seattle ainsi.
Nous quittâmes l'avion. Une voiture nous attendait.
« Brady ! » m'exclamai-je. Je ne l'avais pas vu depuis qu'il était entré à l'hôpital. Je me
jetai dans ses bras et l'enlaçai. Parfois, c'était facile d'oublier qu'ils étaient deux dans la voiture
le jour où Alec était mort.
« Mlle Swan, ravi de vous revoir. » dit-il sincèrement.
« Vous avez l'air bien. Vous allez bien ? » le questionnai-je en reculant pour le
regarder.
« Mieux que jamais, m'dame. » répondit-il en hochant la tête.
Edward et moi montâmes en voiture pendant que Tyler et Emmett s'occupaient de nos
valises.
Edward secoua la tête, néanmoins, il souriait. « Brady a le droit à un câlin, hum ? »
« Quoi ? Je n'aurais pas dû faire ça ? Tu penses que je l'ai mis mal à l'aise ? » Je jetai
un coup d'œil dehors, cherchant Brady du regard pour voir s'il était gêné.
« Non, il t'apprécie beaucoup. Je suis sûr qu'il a adoré que tu l'accueilles comme ça. »
Edward détourna le regard.
« Quoi ? »
« Rien. »
« Dis moi. » demandai-je en lui pressant la main.
« Rien. » répéta-t-il.
« Livre ouvert, mon cul. » marmonnai-je dans ma barbe.
Edward soupira. « Désolé. C'est juste que c'est un peu comme ça que j'imaginais nos
retrouvailles mais on sait tous les deux comment ça s'est passé. »
« Tu es jaloux que j'ai enlacé Brady ? » Je ne pus retenir mon rire.
« Non. » mentit-il.
« En fait, ton retour a été plutôt hallucinant. Je n'ai pas su quoi faire quand je t'ai vu.
Te faire un câlin ne faisait pas partie du programme. »
« Non, tu as sans doute eu envie de faire ce que Rosalie a fait à Emmett. » lança-t-il
soudainement.
Depuis quand j'avais une réputation aussi violente ? Je n'avais pas eu envie de le
frapper. J'avais eu envie de l'embrasser. Je lâchai sa main et posai la mienne sur son visage. Il
avait une légère barbe de quelques jours. Mes doigts la touchèrent délicatement.
« Tu veux savoir ce que j'ai eu envie de faire quand je t'ai vu ? »
Edward se pencha vers moi, nos fronts se touchèrent presque. Je sentais son souffle sur
mon visage. « Oui, tant que ça n'avait rien à voir avec le fait de me frapper. »
Je souris et effleurai son nez du mien. Nos regards se fixèrent. Ses yeux brillaient d'un
besoin qui me semblait être identique au mieux. Ma langue toucha sa lèvre inférieure. Ça
faisait si longtemps que je n'avais pas senti la douceur chaude de ses lèvres sur moi.
Trois portières s'ouvrirent en même temps. La silhouette massive d'Emmett s'installa à
nos côtés à l'arrière pendant que Tyler et Brady prenaient place à l'avant. Edward et moi nous
séparâmes. Ses gardes du corps et chauffeur étaient toujours aussi doués pour tuer l'ambiance.
Ça n'avait pas changé.
Nous nous tînmes la main alors que Brady conduisait en direction de mon
appartement.
Nous arrivâmes avec juste assez de temps pour que je me change pour la soirée.
Edward me déposa avant d'aller se préparer chez lui. Il me promit de revenir me chercher
dans une heure. Tyler porta mon sac pour moi.
Je pris la douche la plus rapide du monde et me tins ensuite devant mon placard
pendant vingt bonnes minutes, jurant dans ma barbe. Si ça n'avait pas eu de rapport avec
Edward, je n'aurais pas pris plus de cinq minutes pour choisir mes vêtements, j'aurais enfilé la
première chose que j'aurais trouvé. Je n'aurais eu personne à qui plaire. Maintenant, j'avais la
sensation qu'il fallait que je m'achète une nouvelle robe. Il allait être superbe et j'allais devoir
me pointer en serviette si je ne prenais pas une décision plus rapidement.
Je pris une robe que j'avais acheté pendant la face colère de notre séparation. J'en avais
eu marre d'être triste et d'avoir le cafard alors j'étais sortie m'acheter des vêtements qui
s'étaient avérés être tous rouges. J'avais bien ri une fois à la maison, me disant que j'avais
choisi cette couleur de façon inconsciente.
J'étais en train de mettre mes boucles d'oreille lorsqu'on frappa à ma porte. Les
papillons dans mon ventre se firent rapidement connaître. Pourquoi est-ce que j'étais si
nerveuse ?
Edward se tenait de l'autre côté de la porte. Il ressemblait exactement à ce que j'avais
imaginé. C'était le mec dont les femmes parlaient dans les romans d'amour. Grand, mystérieux
et beau. C'était tellement cliché mais en même temps, tellement Edward. Avant que je puisse
le saluer, il me sauta dessus et m'embrassa avec une passion surprenante. Je reculai d'un pas
mais il me tint fermement, sans jamais quitter mes lèvres. J'enroulai mes bras autour de son
cou une fois que j'eus retrouvé l'équilibre. Mes doigts jouaient dans ses cheveux au niveau de
sa nuque. Embrasser Edward était exactement comme dans mes souvenirs. Paradisiaque.
Je gémissais, il gémissait, nous gémissions tous les deux à cause de la tension
sexuelle. Je n'imaginais pas pouvoir désirer quelque chose d'avantage que cet homme. C'était
un sentiment effrayant vu que je savais exactement ce que je ressentais quand j'étais sans lui.
Jamais plus. J'étais prête à le suivre jusqu'au bout du monde même s'il m'avait demandée de
ne pas le faire.
Edward mit fin au baiser et se mit à rire d'une voix haletante. « Je n'allais pas
reprendre le risque qu'on soit interrompu une fois de plus. » Il déposa des petits baisers sur
mes lèvres. Il ouvrit les yeux et je fondis sous leur intensité. « Je t'aime Isabella. Chaque jour,
je t'aime plus que la veille. »
Si son baiser ne m'avait pas autant éblouie, ses paroles l'auraient fait sans problème.
J'avais envie de lui répondre la même chose, mais au lieu de ça, je me mis à pleurer. Peut-être
que c'était parce que j'avais enterré ma grand-mère quelques jours plus tôt. Peut-être que
c'était parce qu'Edward était réapparu dans ma vie après sept mois. Peut-être que c'était parce
que la dernière fois qu'il m'avait dit ça, il était parti, emmenant mon cœur avec lui. Peut-être
que c'était parce que j'étais tout autant heureuse qu'il soit revenu qu'effrayée qu'il reparte. Peu
importe ce que c'était, les montagnes russes émotionnelles prirent le dessus sur moi après
cette semaine.
Edward me ramena contre lui et me laissa pleurer sur son épaule. Il me consola tout en
embrassant le dessus de ma tête. Il caressait mon dos tout en me suppliant. « Ne pleure pas,
mon amour. S'il te plaît, tu me brises le cœur. »
Je levai mon visage humide vers lui. « Ne t'avise pas de me rebriser le cœur, Edward
Masen. Je n'y survivrai pas et je ne te pardonnerai certainement pas. »
« Jamais. » répondit-il en essuyant mes larmes. « Plus jamais. Je te jure que je vais
passer le reste de ma vie à te rendre heureuse. Je te le promets. »
Il m'embrassa à nouveau. Cette fois-ci, ce fut lent et sensuel. Comme j'avais envie de
le croire, de lui faire confiance. Il me goûta une dernière fois avant de me donner un dernier
baiser bouche fermée.
« On va être en retard. Ma sœur me pardonnera parce que je viens avec toi mais je ne
veux pas trop abuser de sa patience. »
Je hochai la tête et nous nous mîmes en route pour la soirée.
Il y avait tant de voitures garées devant la maison des Cullen. Esmée avait invité des
amis, des collègues de Jasper et Alice et des membres des deux famille. Apparemment tout le
monde était là. Tyler sortit de la voiture d'un bond et nous ouvrit la porte à Edward et moi.
Emmett n'était pas en service ce soir mais il était présent entant qu'invité de Rosalie. Edward
et moi nous partagions Tyler. Je savais qu'il avait tout de suite remarqué que j'avais pleuré.
Nous étions doués pour communiquer sans parler. J'essayai de lui faire comprendre que
j'allais bien. Il sembla me croire. Alors qu'Edward indiquait à Brady où nous attendre, Tyler
décida de me poser directement la question.
« Tout va bien ? » souffla-t-elle.
« Je suis juste hyper émotive. Ça a été une semaine de folie. »
Tyler sourit. « Tant mieux. Je n'aimerais pas avoir à botter le cul du patron. »
« Pas cette fois-ci, mais je n'oublierai pas votre proposition. » répondis-je en riant.
Edward fit le tour de la voiture et me prit la main. « Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? »
« Rien. »
Il regarda Tyler et ce dernier secoua la tête. Il plissa les yeux. « Rien, hum ? »
Avant que je puisse lui dire de laisser tomber, je remarquai que Liam se trouvait
devant la porte d'entrée. Je ne l'avais pas revu depuis le jour où j'avais été presque kidnappée.
Il n'avait pas l'air différent alors qu'il montait la garde.
Edward allait être jaloux une fois de plus ce soir. Je lâchai sa main et me dirigeai droit
sur mon ancien garde du corps.
« Je peux ? » demandai-je alors que je me tenais devant Liam, les bras ouverts. Je
savais qu'il fallait mieux éviter de lui sauter dessus sans prévenir.
« Mlle Swan. » dit-il nerveusement, néanmoins, il accepta mon affection. Il s'avança et
me tapota le dos. « C'est bon de vous revoir. »
Je n'étais pas sûre qu'il disait la vérité mais il avait l'air sincère.
« C'est bon de vous revoir pour moi aussi. J'ai beaucoup regretté de ne pas avoir pu
prendre de vos nouvelles après ce qui s'est passé. »
« Vous auriez dû laisser Mr Masen me virer. » Il laissa retomber sa tête.
Je posai la main sur son énorme biceps. « Ils vous ont assommé, Liam. Vous ne
m'avez pas vendu à eux. En fait, c'est votre copine qui a sauvé la journée en vous appelant. Si
elle ne l'avait pas fait, j'aurais pu être piégée là où ils avaient prévu de m'emmener. On va tous
bien. Je suis heureuse que vous travailliez toujours pour Edward. »
« Merci, je comprends. »
Je haussai les épaules. Au final, c'était Edward qui avait pris la décision. Je suppose
que je lui avais fait promettre, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'allait pas faire ce qu'il pensait
être le mieux.
Edward et Tyler se placèrent derrière moi. Edward posa sa main en bas de mon dos. Ils
saluèrent Liam et ce dernier nous ouvrit la porte. J'entendais la musique et les discussions des
invités qui se trouvaient dans la grande salle. Edward me prit la main alors que nous passions
devant une table couverte de cadeaux.
« Oh merde, je n'ai pas acheté de cadeau. Je suis la meilleure amie du marié et je n'ai
pas acheté de cadeau. »
« Isabella. » rit Edward. « C'est toi le cadeau, bébé. »
Je roulai des yeux alors qu'il m'entraînait dans une pièce noir de monde. Alice et
Jasper étaient côte à côte, bras dessus, bras dessous. La façon dont Jasper regardait Alice me
fit sourire. Tout comme avec la photo de mes grands-parents, j'arrivais à voir l'amour qu'il y
avait entre eux. C'était une sacrée chanceuse.
« Bella ! Edward ! » Le visage d'Alice s'illumina lorsqu'elle nous vit. « Tu as été la
chercher pour moi ? » le questionna-t-elle en enlaçant son frère.
« Ouaip', rien que pour toi. » Edward me fit un clin d'œil. Pour lui. Il avait été me
chercher pour lui. Il m'aimait. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant.
« Bells ! » Jasper m'attira aussi dans ses bras. « Comment tu vas ? Comment va ta
mère ? »
« Je suis heureuse d'être là. » Je le serrai fermement. « Ma mère s'accroche. Je ne
pense pas qu'elle voulait me laisser partir mais elle savait que j'avais envie être là. »
Il me relâcha et Alice prit sa place, enroulant ses bras autour de moi.
« Il est possible que j'ai pleurniché auprès d'Edward la dernière fois. J'espère qu'elle
n'est pas fâchée que tu sois rentrée plus tôt que prévu. »
« C'est rien. Elle a un peu fait transpirer Edward mais nous a quand même laissé partir.
»
« Renée m'adore. Elle ne pouvait pas être fâchée. » ajouta Jasper.
Je souris. « C'est vrai. Elle était un peu contrariée que tu ne te maries pas avec moi
mais je sais que dès qu'elle aura rencontré Alice, elle saura que tu as fait le bon choix. »
Edward eut l'air surpris. « Sérieusement ? Ta mère voulait que tu finisses avec Jasper ?
»
« À la remise de diplôme, nos mères ont comploté ensemble. Elles ont décidé que
cette idée leur plaisait. » expliquai-je.
Alice regarda Jasper. « Ta mère voulait aussi que Bella et toi finissiez ensemble ? »
« Je pense qu'elles avaient simplement envie de faire partie de la même famille. »
rigola Jasper.
« Ma mère n'a jamais aimé Mike. Je pense qu'elle aurait préféré n'importe qui plutôt
que lui. » dis-je.
Jasper hocha la tête. « C'est vrai. Ma mère détestait aussi Maria. »
Je grimaçai en entendant cette vérité. « On détestait tous plus ou moins Maria. »
« Pourquoi est-ce que vous parlez de cette salope de Maria ? » lança Rosalie en
arrivant avec Emmett.
« Vous voyez ? » répliquai-je en les désignant. Tout le monde éclata de rire.
Esmée et Carlisle remarquèrent notre arrivée et vinrent aussi nous saluer. Je fus
présentée à des collègues d'Alice et des membres de la famille de Jasper m'enlacèrent. Edward
resta constamment à mes côtés. Nos doigts étaient entrelacés et de temps en temps, son pouce
caressait ma peau. Nous étions... connectés.
Nous nous mêlâmes aux autres, bûmes, rîmes. Puis Esmée demanda à Edward de
porter un toast, à moins qu'il préférait que Carlisle le fasse.
« Je vais le faire, à moins que Carlisle avait prévu quelque chose. »
« Il veut que tu portes un toast en premier. »
« Alors j'y vais. » déclara Edward en hochant la tête. Esmée lui tapota le bras avant de
partir chercher son mari.
« Tu vas improviser ou tu as prévu un truc ? » demandai-je avec curiosité parce que je
n'aurais jamais pu parler devant tous ces gens sans avoir prévu quelque chose.
Edward transpirait l'assurance. « Je dirai ce qui me viendra à l'esprit. »
« Ton esprit est un endroit dangereux. » le taquinai-je.
« Parfois. » Il amena ma main à ses lèvres. « C'est bien plus calme ces derniers temps.
À part quand tu files pour enlacer des gens. »
Je secouai la tête. « Tu as encore des problèmes de contrôle, hum ? »
« La méditation ne peut arranger que certains de mes problèmes. » répondit-il avec un
sourire narquois.
Carlisle et Esmée demandèrent l'attention de tout le monde. Ils les remercièrent d'être
venus fêter les fiançailles d'Alice et Jasper. Les serveurs étaient partout, distribuant des
coupes de champagne. Carlisle passa gracieusement la parole à Edward pour qu'il porte un
toast. Il ne lâcha pas ma main.
« Comme beaucoup d'entre vous le savent, je suis le frère plus âgé et plus sage de la
future mariée. Ma sœur est et a toujours été la personne la plus incroyable que j'ai jamais
rencontré. Alice a la capacité de voir le bon en chaque personne qu'elle rencontre. Et cela
m'inquiète parce que moi, j'ai l'incroyable capacité de voir le mauvais en chaque personne que
je rencontre. »
Tout le monde se mit à rire, mais je savais qu'il disait la vérité. Edward voyait toujours
le verre à moitié vide. Néanmoins, il était différent. J'espérais qu'il voyait un peu plus le bon
maintenant.
« La bonne nouvelle, c'est que lorsque j'ai rencontré Jasper, je n'ai rien trouvé de
vraiment mauvais chez lui. Il traite ma sœur avec respect et gentillesse. Il est l'ami loyal de la
femme que j'aime et il n'a jamais eu peur de me remettre à ma place. »
Je n'étais pas sûre de savoir comment je faisais pour être toujours debout. Edward
venait d'annoncer à tout plein de gens qu'il m'aimait. Comme si c'était trois fois rien. Dans ma
tête, je criais, ''C'est carrément énorme !'' J'essayais de me contrôler même si mon cœur
battait à toute vitesse dans ma poitrine.
« Étant donné que j'ai cinq ans de plus que ma sœur, j'ai l'habitude de faire les choses
en premier. C'est moi qui vit les événements marquants en premier. J'ai appris à conduire
avant elle, j'ai bu avant elle, je suis allé à la fac avant elle. En général, elle marche dans mes
pas, apprend de mes erreurs mais nous sommes là aujourd'hui à sa soirée de fiançailles. Ma
sœur va finalement faire quelque chose avant moi. Mais je ne suis pas inquiet. Je vais la
laisser ouvrir la route avec joie parce que s'il y a bien une chose que ma sœur fait mieux que
tout le monde, c'est aimer. L'amour d'Alice est toujours sincère et vrai. Je ne doute pas une
seule seconde que c'est le début de quelque chose de merveilleux. J'espère que Jasper sait à
quel point il est chanceux et qu'il pourra apprendre deux/trois trucs de ma petite sœur.
J'aimerais savoir aimer aussi bien qu'elle un jour. »
Je sentais les larmes me brûler les yeux. Je ne voulais pas pleurer devant tout le
monde.
Edward leva son verre et regarda Alice. « Quelqu'un a dit un jour que les vraies
histoires d'amour ne finissent jamais. Je porte un toast à ton histoire d'amour sans fin. »
Je vis les larmes dans les yeux d'Alice alors qu'elle se dirigeait vers son frère. Je vidai
ma coupe de champagne dans l'espoir de contrôler mes émotions. Edward lâcha ma main pour
pouvoir enlacer sa sœur. Ils se murmurèrent des paroles. Jasper et Edward se serrèrent la main
et ça me fit sourire. C'était important pour moi d'avoir la bénédiction de Jasper si on devait se
remettre ensemble avec Edward.
Le père de Jasper porta un toast au nom de son fils. Une fois que les formalités furent
terminées, Edward m'entraîna dans une pièce qui semblait être le bureau de Carlisle. Ses
lèvres se posèrent sur les miennes avant même que j'ai pu lui demander ce que nous faisions
là. Ses mains puissantes me plaquèrent contre son corps. Il me déplaça de manière à ce que je
sois contre le mur. Il semblait satisfait d'être aussi proche de moi que possible. Ses mains
étaient sur moi, me tenant, me pressant, me touchant.
« Je t'aime. Je t'aime tellement putain. » murmura-t-il contre mes lèvres tout en
continuant son assaut. Le nouvel Edward n'avait pas peur du mot en A. C'était très clair. Mais
c'était un peu trop pour moi.
Je le repoussai pour pouvoir respirer. « Arrête, je n'arrive pas à réfléchir clairement. »
« Je veux ce qui se passe là bas. » Il désigna la porte. Il était tellement passionné. Je
sentais son cœur qui battait sous sa chemise. « Je veux me tenir devant tout le monde et leur
dire que je promets de t'aimer pour l'éternité. Je veux vivre une histoire d'amour sans fin avec
toi, Isabella. »
Je sentais toute son émotion. Ça me faisait tourner la tête. Il se jeta à nouveau sur moi,
m'embrassant et me plaquant contre lui. Je le poussai.
« Edward, arrête. J'essaye déjà de réaliser que tu es de retour dans mon histoire. »
Il ferma les yeux pendant une seconde et lorsqu'il les rouvrit, son excitation avait
disparu. Ses mains se posèrent sur mon visage. « Je suis à toi aussi longtemps que tu voudras
de moi. J'espère que tu me crois. Je ne vais nulle part. »
« J'aimerais te croire. J'aimerais vraiment. » C'était douloureux de lui montrer que je
doutais mais il fallait qu'il le sache.
Il me sonda. « Mais pour l'instant, tu ne me crois pas, pas vrai ? »
Je secouai la tête. « C'est beaucoup trop, beaucoup trop vite. »
Edward mit de l'espace entre nous. Il avait posé ses poings fermés de chaque côté de
ma tête. Il amena sa bouche à mon oreille. « Est-ce que tu sais quel jour on est aujourd'hui ? »
Je secouai la tête. Je savais que nous étions vendredi mais je ne voyais pas ce qu'il
pouvait avoir de particulier.
« Il y a un an, j'ai déjeuné à l'Eclipse avec Alec. J'étais particulièrement de mauvaise
humeur. Je savais que quelqu'un de ma compagnie travaillait pour James. Ma tante me
saoulait pour que je vienne chez eux le week-end. J'avais dû gérer des incompétents toute la
journée et j'étais heureux de pouvoir renvoyer ma colère autour de moi. » Il posa ses mains
sur mon visage. « Puis, on m'a informé que ma serveuse habituelle n'était pas disponible et
cette fille aux yeux de biche a cru que c'était mon assistant qui payait la note. »
Un an plus tôt, j'avais rencontré Edward pour la toute première fois.
« J'ai été impoli et détestable. Je l'ai menacé. Je l'ai rendu nerveuse. Tellement
nerveuse qu'elle a fini par renverser mon verre de vin sur mon pantalon. Je lui ai criée dessus
et j'ai été super méchant. Je ne lui ai pas laissé de pourboire, j'ai été horrible et je lui ai
envoyée la note de pressing parce qu'elle avait eu le culot de me proposer de payer. »
La façon dont il racontait l'histoire me fit me demander pourquoi j'avais accepté de
sortir avec lui.
« Alec m'a dit que j'avais tort. Il m'a dit que je devais faire attention à la façon dont je
traitais les gens. Il m'a dit que je finirais par regretter d'être aussi méchant. Je pensais qu'il se
la racontait. Du moins, jusqu'à ce que la serveuse arrive un jour dans mon bureau avec lui. J'ai
alors remarqué à quel point elle était petite. Elle tortillait nerveusement ses mains. Je me suis
dit qu'elle devait avoir à peu près le même âge que ma sœur et qu'Alice m'aurait botté les
fesses si elle avait su que je criais sur cette fille. »
Alice lui aurait carrément botté les fesses, je n'avais aucun doute la dessus.
« Elle, toi, s'est imposée et j'ai été impressionnée. Tu es venue régler tes comptes avec
un milliardaire. Qui fait ce genre de choses ? » Il secoua la tête. « La plupart des gens se serait
contenté de jeter la note à la poubelle. Je l'avais déjà payé. Mais pas toi. Tu es venue, tu t'es
excusée et tu as renversé cinquante-sept dollars en pièces de cinq sur mon bureau. Tu m'as
montré à quel point je m'étais comporté comme un connard. »
Nous n'avions jamais parlé de l'histoire des nickels. C'était marrant d'entendre sa
version de l'histoire.
« Ce jour là, j'ai su que j'avais rencontré ma moitié. Je venais de rencontrer une
personne qui ne ressemblait pas aux autres femmes que j'avais pu croiser. Ce jour là, j'ai
rencontré la femme qui allait me montrer mes erreurs, qui refusait de s'écraser parce que je
l'exigeais. J'ai rencontré la femme qui me tiendrait tête et me surprendrait à chaque fois. Ce
jour-là, il y a un an, j'ai rencontré la femme de mes rêves. » Il se pencha. « Dis-moi ce dont tu
as besoin, Isabella. Je ferais n'importe quoi pour que tu me crois, bébé. Je t'aime. » murmura-
t-il en prenant mon lobe d'oreille dans sa bouche.
L'espace qu'il y avait entre nous était beaucoup trop grand maintenant. Je m'avançai
vers lui tout en fermant les yeux.
« Je t'aime. » répéta-t-il en embrassant sous l'oreille. « Je t'aime. » Il m'embrassa dans
le cou. « Je t'aime. » Il déposa des baisers le long de mon cou. « Je t'aime. » Nos lèvres se
rencontrèrent. Ce fut comme un feu d'artifice chaud et humide en moi.
Ses mains étaient à nouveau sur moi et je me retrouvai à nouveau plaquée entre le mur
et lui. Il souleva une de mes jambes et la cala sur sa hanche. Il se frotta contre moi, créant un
feu en moi.
« Je ne partirai plus jamais. Dis moi que tu me crois. » grogna-t-il en s'écrasant contre
moi. « Je t'aime. Je t'aime tellement. »
On frappa à la porte avant que je puisse lui répondre. Edward marmonna des
grossièretés avant de reculer. Nous arrangeâmes nos vêtements. Je me passai la main dans les
cheveux, espérant que je n'avais pas l'air d'avoir été pelotée même si c'était le cas. Je me
touchai les lèvres, elles étaient gonflées à cause de l'attaque d'Edward.
Il se dirigea vers la porte et l'ouvrit. Carlisle et Tyler se trouvaient dans le couloir.
J'étais tellement gênée.
« Ta tante et ta sœur ont une petite surprise pour toi. Est-ce que ça vous dérangerez de
vous joindre à nous ? » demanda Carlisle sans quitter Edward des yeux. Et je lui en étais
reconnaissante.
« Quel genre de surprise ? »
Carlisle soupira mais sourit. « Contente toi de venir quand Bella et toi aurez fini de
parler. S'il te plaît. »
Nous étions plus ou moins en train de parler. Entre deux frottements et baisers contre
le mur. Je sentis mon visage prendre la couleur de ma robe.
Edward me tendit la main. Je la pris et nous suivîmes Carlisle pour rejoindre la soirée.
Tout le monde était réuni autour d'un gâteau au centre de la pièce. Il était illuminé par tout un
tas de bougies. J'étais complètement perdue, pourquoi il y avait un gâteau à une soirée de
fiançailles, mais je décidai de laisser tomber.
Plus nous approchions, plus les épaules d'Edward s'affaissaient. Je me disais qu'il
aurait préféré rester dans le bureau avec moi plutôt que manger une part de gâteau. Il oubliait
que cette soirée était pour Alice et Jasper, pas pour lui.
Alice avait un grand sourire. « Mon frère a oublié de mentionné que non seulement il
est plus âgé que moi, mais en plus, il va fêter ses trente ans ce lundi. Tu ne pensais quand
même pas t'en sortir comme ça, pas vrai ? »
L'anniversaire d'Edward ! Je ne le savais pas. Il secoua la tête et m'entraîna vers le
gâteau.
« J'aurais dû m'y attendre. » dit-il en enlaçant sa tante. Il l'embrassa sur la joue. Alice
enroula ses bras autour de son cou avant de pousser tout le monde à chanter ''Joyeux
Anniversaire''. Il passa son bras autour de ma taille et me colla contre lui. Il m'embrassa avant
de souffler les bougies.
Une fois que la soirée fut terminée, Tyler nous ouvrit la portière de la voiture. Je me
glissai à l'arrière et posai ma tête sur l'épaule d'Edward. Ça avait été une journée de folie,
remplie d'événements et de confessions à cœur ouvert. J'étais fatiguée et bouleversée. J'avais
besoin d'une bonne nuit de sommeil.
« Tu as passé une bonne soirée ? » me demanda Edward tout en caressant ma paume
de son pouce.
« C'était sympa. Je suis tellement heureuse pour eux. On voit à quel point ils tiennent
l'un à l'autre juste en les regardant. » Pour la première fois depuis longtemps, je n'étais pas
jalouse. Ce soir, Edward m'avait fait ressentir que j'étais la personne la plus importante de son
monde.
« C'est vrai. » Il embrassa le dessus de ma tête.
« Je ne savais pas que c'est ton anniversaire lundi. Je suppose que je vais devoir faire
du shopping ce week-end. Qu'est-ce qu'on offre à un milliardaire pour son anniversaire ? »
demandai-je en relevant la tête pour voir son magnifique visage.
Il secoua la tête et toucha mes lèvres du bout des doigts avant de poser sa bouche sur
la mienne. « Je te l'ai déjà dit. C'est toi le cadeau. Je ne veux rien d'autre que toi. »
À ces mots, je sus. Je sus que c'était le début de notre histoire d'amour. Et cette fois-ci,
avec un peu de chance, elle n'aurait pas de fin.
J'aime ce principe de l'histoire d'amour sans fin *soupir* Déjà petite, j'adorais
l'Histoire Sans Fin... J'ai toujours rêvé d'être l'Impératrice de Fantasia ^^
Enfin bref, c'était un chapitre rempli d'amour et d'explications. Néanmoins, ça n'a pas
été facile pour Bella et il est plus que probable qu'elle aura un peu de mal à ouvrir son cœur à
Edward... Heureusement, lui le fait très bien :)
Comme toujours, n'hésitez pas à laisser un commentaire ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 27*: Outtake - L'Anniversaire d'Edward

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Ce chapitre est plus court que les précédents et pour cause, il est spécial ! Non
seulement, il se passe un lundi mais en plus, c'est l'anniversaire d'Edward ! Autant dire que
vous devez vous préparer aux montagnes russes des sentiments ^^
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Outtake : L'Anniversaire d'Edward
Lundi 20 juin, dix-sept heures
J'ajoutai un tout petit peu plus de bleu au glaçage avant de le remélanger. Je ne voulais
pas qu'il soit trop bleu mais je ne voulais pas non plus que ça donne une couleur bleu layette.
Charlotte inspecta une des boîtes de bougies que j'avais apporté. « Tu vas vraiment
mettre trente bougies sur ce truc ? Il ne pourra pas lire ce que tu écris si tu fais ça. »
Trente bougies, ça faisait beaucoup. J'amenai un doigt couvert de glaçage à ma bouche
tout en réfléchissant.
« Peut-être que je pourrais les mettre sur le bord, tu sais, de façon à ce qu'elles
encerclent les mots. »
Charlotte pencha la tête de côté et fit la moue. « Ça pourrait marcher si tu les mets bien
les unes contre les autres. »
Je rigolai doucement. C'était une bonne chose qu'Edward ne fêtait que ses trente ans.
Je renversai le glaçage sur le gâteau à deux épaisseurs et l'étalai. Charlotte s'installa sur l'une
des chaises de l'îlot.
« Je pense que c'est la première fois que je le vois aussi joyeux le jour de son
anniversaire. Ce matin, je l'ai entendu siffler un joyeux petit air alors qu'il descendait pour
prendre le petit-déjeuner. »
« Un joyeux petit air, hum ? » ris-je. Je ne savais pas qui était le plus drôle, lui ou elle.
« Je suis sérieuse. En général, il est plutôt ronchon le jour de son anniversaire. »
« Il est vraiment différent, non ? Je veux dire, c'est lui, l'Edward qu'il laisse certaines
personnes voir de temps en temps mais je ne peux pas m'empêcher de penser que quelque
chose va renverser la situation. » Je lissai le glaçage sur les bords du gâteau. Je jetai un coup
d'œil à Charlotte qui me lançait le fameux regard. « Quoi ? »
« Alors, c'est comme ça, hum ? » Elle entrecroisa ses doigts sur ses genoux.
Je posai la spatule dans le saladier. « Qu'est-ce qui est comme ça ? »
« Alors c'est pour ça que tu te retiens. Tu te prépares au retour de Darkward. »
« Darkward ? » Je lui lançai un regard mauvais. Elle était vraiment bête. « Je ne me
prépare pas au retour de Darkward. » rétorquai-je d'un air indigné. Je secouai la tête et repris
la spatule. J'arrangeai le dessus du gâteau.
Charlotte ne gobait pas un mot de ce que je lui disais. « Bien sûr que si. Tu as peur et
je ne te le reproche pas. »
Je soupirai et reposai à nouveau la spatule. Je la regardai. « T'as déjà entendu
l'expression, c'est trop beau pour être vrai alors ça ne l'est sans doute pas ? Je fais juste...
attention. »
« Oh Bella. » Elle se leva et enroula ses bras autour de moi. Elle me pressa doucement.
« Il travaille très dur pour que la situation ne se renverse pas. Il m'a dit qu'il fallait que je lui
garde le dîner au chaud tous les mardi parce qu'il a rendez-vous chez le médecin. Quel genre
de médecin peut bien voir un homme en parfaite santé une fois par semaine ? »
« Tu penses qu'Edward voit un psy ? » Je n'avais pas pu cacher mon choc.
« Je pense qu'il fait tout ce qu'i faire pour être le meilleur homme possible. Tu vois, il
est amoureux d'une certaine femme et personnellement, je pense qu'elle est parfaite pour lui. Il
veut simplement faire en sorte d'être le genre d'hommes qu'elle acceptera d'épouser un jour ou
l'autre. »
Je me mordis la lèvre et reposai ma tête sur son épaule. Depuis la fête de fiançailles, je
ne pouvais pas m'empêcher de penser à ce qu'Edward avait dit au salon. « Je veux ce qui se
passe là bas. » Le ''ce'' étant des fiançailles. J'essayais encore de nous imaginer vivre une
relation alors que lui en était déjà au stade de l'engagement. Des millions de pensées
parcouraient mon esprit en permanence.
« Je ne suis pas prête à me marier. »
« Eh bien, personne n'a dit que vous deviez vous marier demain. » Charlotte me pressa
une dernière fois avant de me relâcher. Elle retourna s'asseoir.
« On va y aller en douceur. Je vais m'assurer que je ne vais pas me perdre cette fois-ci.
Et je veux le voir laisser entrer d'autres personnes dans sa vie. Emmett et lui sont amis. Je
pense qu'Edward a besoin de plus d'amis. Et à ce moment là, on pourra parler de trucs de fou
comme... » Le mot resta presque coincé dans ma gorge. « …le mariage. »
Mariage. C'était beaucoup trop, beaucoup trop vite.
« Est-ce que ça veut dire que tu ne vas pas réemménager ici ? » Elle avait l'air déçu. Je
savais qu'elle mourait d'envie que je revienne.
Réemménager. C'était beaucoup trop, beaucoup trop vite.
Je secouai la tête. « Je ne vais pas réemménager ici. La dernière fois que je suis venue
habiter ici, c'est parce que James était une menace. Je suppose que cette menace n'existe plus
maintenant. »
« Exactement. Tu pourrais emménager ici parce que tu en as envie cette fois-ci. Il n'y a
même pas un côté de toi qui en a envie ? »
« Char, tu me tues. » Je posai les deux mains sur l'îlot. « Laisse moi le temps de
m'habituer à ça, s'il te plaît. »
Elle leva les mains dans un geste de reddition. « Désolée. Je ne m'en mêlerai pas. Tu
sais que je t'aime. Tu sais que je veux ce qu'il y a de mieux pour toi. Je veux aussi ce qu'il y a
de mieux pour lui. Tu es ce qu'il y a de mieux pour lui mais je te laisserai réaliser toute seule
qu'il est ce qu'il y a de mieux pour toi. Je n'interviendrai plus. Je te le promets. »
Je finis le glaçage du gâteau d'anniversaire d'Edward et Charlotte m'aida à écrire mon
message dessus tout en le lissant.
« Il a l'air parfait. Il va beaucoup l'aimer. » dit-elle tout en se tenant à mes côtés.
Je souris. Edward aimait beaucoup de choses ces derniers temps. Ça s'était une
certitude.
Une demi-heure après que nous eûmes fini le gâteau, Edward rentra du travail. Il
portait un costume bleu foncé et débordait de pouvoir et de contrôle. Je n'avais pas réalisé à
quel point ça m'avait manquée de le voir en costume. Pour une raison inconnue, cette vision
me faisait fondre.
« Tu es là. » dit-il. Son visage s'illumina lorsqu'il me vit. Nous nous dirigeâmes l'un
vers l'autre comme si nous étions poussés par une force extérieure.
« Joyeux anniversaire. » réussis-je à dire avant que ses lèvres ne se posent sur les
miennes. Il était si passionné, en manque d'affection.
« C'est le cas maintenant. » Il m'embrassa à nouveau et j'eus envie de me fondre en lui.
« Tu as un goût très doux aujourd'hui. Comme de la vanille et... » Il m'embrassa une fois de
plus. « … du sucre. »
« Il est possible que j'ai déjà goûté le dessert. »
« C'est marrant, j'espérais que ça serait moi le dessert. » répondit-il d'un air envoûtant.
Tout le week-end, j'avais compris qu'il avait envie qu'on soit intime physiquement. J'avais
résisté à ses avances mais aujourd'hui, c'était son anniversaire et je savais qu'il ne désirait
qu'une chose.
Je passai mes mains sur le revers de sa veste de costume. « Il faudra qu'on voit ça, Roi
de la Fête. »
Il enroula ses bras autour de moi et me tint contre lui. Son sourire se fit plus grand. «
Ce n'était pas un non. Ça rend ce Roi de la Fête très heureux. »
« C'est comme ça que tu veux passer ton anniversaire ? Je voulais t'emmener dîner. »
Il rit en expirant par le nez. « Tu peux m'emmener dîner mais si tu préférais passer
directement à la partie de la soirée où on monte à l'étage, ça me va parfaitement. »
Je fis un pas en arrière. Je sentais déjà la chaleur monter en moi. « Tout vient à point à
qui sait attendre, Mr Masen. Gardons le meilleur pour la fin, d'accord ? »
Il passa son pouce sur ma joue avec énormément de douceur. « Tu es la meilleure. »
J'étais à deux doigts de me précipiter à l'étage avant de me jeter sur son lit pour qu'il
puisse profiter de mon corps. Je changeai de sujet pour éviter de céder trop rapidement. «
Alors, qu'est-ce qu'un vieux comme toi veux faire le jour de son anniversaire ? »
« Aie. » dit-il en grimaçant tout en posant sa main sur son cœur. Je me mis à rire.
« Sérieusement. Qu'est-ce que tu veux faire ce soir ? »
Le sourire en coin d'Edward me faisait presque craquer, il me donnait envie de ne pas
garder mes vêtements jusqu'à la fin de la soirée. « J'ai quelque chose à te demander. C'est ta
réponse qui va déterminer la façon dont on va passer le reste de notre soirée. »
Edward me guida jusqu'à la table de la cuisine et tira une chaise pour moi. Je m'assis
tout en me posant tout un tas de questions, je me demandais pourquoi il voulait que je
m'assois. Il s'agenouilla ensuite devant moi.
Je vomis presque.
« Isabella. » commença-t-il en prenant ma main dans la sienne.
Il ne pouvait pas faire ça maintenant. C'était trop tôt. Je n'étais pas prête. Il allait me
demander en mariage et j'allais lui répondre non. Ce n'était pas censé se passer comme ça. Il
était censé attendre que je sois prête. J'avais envie de lui crier dessus mais j'avais peur de finir
par vomir si j'ouvrais la bouche.
« Je sais que je ne suis pas revenu depuis très longtemps. Je sais que tu as encore des
doutes à propos de nous, à propos de moi. J'espère que tu me laisseras un chance de te prouver
qu'on est ensemble pour très, très longtemps.
La pièce commençait à tourner. Dieu merci, il m'avait fait m'asseoir.
« Il y a quelque chose que je veux pour mon anniversaire et c'est lié à toi. »
Il voulait que j'accepte de l'épouser pour son anniversaire ? C'était de la folie, de la
folie pure et simple.
« Ne panique pas. » plaida-t-il en baissant la tête pour capter mon regard. Je fixais nos
mains. Il allait sortir une bague dans l'espoir que j'accepte de la mettre à mon doigt. J'allais lui
dire non. Je n'étais pas prête. J'étais tout sauf prête. Je le regardai, le suppliant du regard de ne
pas me poser la question.
« Je t'aime, Isabella. » Non. « Je veux prendre soin de toi. » Ne me pose pas la
question. « S'il te plaît. » Pas tout de suite. « S'il te plaît, laisse-moi t'acheter une voiture. »
Je clignai des yeux, puis reclignai des yeux.
Est-ce qu'il venait de dire qu'il voulait m'acheter une voiture ?
« Tu veux m'acheter une voiture ? » réussis-je à dire malgré la sécheresse de ma
bouche.
« Oui. » répondit-il en pressant ma main. « Je veux acheter une nouvelle voiture. Pour
toi. »
Je me jetai dans ses bras et le fis presque tomber. « Merci, merci, merci ! » répétai-je
encore et encore contre son cou.
Edward enroula ses bras autour de moi et réussit à nous relever.
« Merci ? Merci à toi ! C'est le meilleur cadeau d'anniversaire que tu pouvais me faire,
bébé ! Je pensais que tu serais beaucoup plus difficile. Tyler disait que je n'allais jamais
pouvoir te convaincre de me laisser t'acheter une voiture. Ha ! Dire qu'il pense si bien te
connaître. »
J'étais tellement soulagée qu'il ne me demande pas en mariage que je n'avais pas
réalisé que j'avais accepté qu'il m'achète une voiture. Il avait l'air si heureux que je n'allais
jamais pouvoir le convaincre de ne pas le faire. Il allait falloir que j'arrive à me convaincre
que ce n'était pas grand chose. Certains petits-amis achetaient des fleurs à leur copine. Le
mien m'achetait des voitures parce qu'il pouvait se le permettre. Putain.
Je le serrai fermement contre moi alors que j'étais envahie par la culpabilité. Il essayait
si fort et voulait regagner mon cœur à tout prix. Charlotte avait raison. Il y avait un petit côté
de moi qui se préparait à ce que quelque chose de mauvais arrive, qu'il finisse par choisir
l'obscurité. Je ne pouvais rien lui demander de plus. Il faisait tout parfaitement bien. Enfin, à
part le fait qu'il voulait m'acheter une foutue voiture.
« On ne va pas aller au concessionnaire Toyota. » affirma Edward d'un ton qui refusait
toute discussion.
« J'ai accepté d'aller au concessionnaire Mercedes pour essayer deux voitures parce
que c'était ce que tu voulais. Maintenant, j'ai envie d'aller au concessionnaire Toyota. C'est là
que je serais aller si je m'étais achetée une voiture moi même. »
« Isabella, je ne vais pas acheter une minable berline réservée aux classes moyennes.
Je ne te demande pas de choisir une Aston Martin hyper extravagante, je veux juste que tu
profites un peu du luxe. »
Acheter une voiture avec son copain était définitivement une bonne façon de tester son
couple. Peut-être que c'était ce qu'il essayait de me prouver. Si on ne rompait pas en achetant
une voiture, on était fait pour être ensemble pour toujours.
« Je veux un véhicule que les gens normaux conduisent. »
« Les gens normaux conduisent des Mercedes, des Audi et des BMW, Isabella.
Parfois, tu te comportes vraiment comme une snob inversée. »
J'écarquillai les yeux. « Je ne suis pas une snob inversée ! »
« Si. » rétorqua-t-il en se tournant pour regarder par la vitre. Nous étions tous deux
assis à l'arrière de l'Audi aussi loin de l'autre que possible.
« Tyler, est-ce que je suis une snob inversée ? »
Les grands yeux marron de Tyler croisèrent les miens dans le rétroviseur. «
N'envisagez même pas de me mêler à cette conversation, Mlle Swan. » Il avait l'air aussi en
colère contre moi qu'Edward.
« Tu te promènes dans ce truc depuis des semaines. Est-ce qu'on peut aller au
concessionnaire Audi ? » dit Edward en se retournant vers moi.
J'avais l'impression d'être snob et barrée. C'est ainsi que de vilaines choses
m'échappèrent. « Je ne suis pas une snob inversée. Achète moi ce que tu veux. Je ne sais
même pas pourquoi j'essaye de participer. Allons simplement dîner. Tu pourras toujours me
faire livrer une voiture demain matin. »
« Ne sois pas comme ça. »
« Je ne suis comme rien. Tu veux m'acheter une voiture. Tu veux que ça soit un certain
type de voiture. Ce que je pense n'a pas d'importance. »
« Comme ça. Comme si j'étais un énorme connard juste parce que j'ai envie de
t'acheter une voiture sympa. »
« Tu veux m'acheter un truc qui va me coûter une fortune à assurer et une fortune pour
remplir le réservoir. Même si Jake me fait les réparations, je vais finir sur la paille avec tout
ça. »
« Pourquoi tu t'inquiètes pour l'argent ? »
« Parce que c'est ce que font les gens comme moi ! On s'inquiète pour les factures
qu'on a à payer ! »
La tête d'Edward retomba contre le repose tête. Il ferma les yeux et se mit à inspirer
profondément par le nez avant d'expirer par la bouche. C'était bruyant et exagéré, un peu
comme s'il était en train d'accoucher.
Je l'observai pendant une bonne minute mais je ne pus pas retenir ma question. «
Qu'est-ce que tu fais ? »
« Je respire. J'essaye de me calmer pour éviter de dire un truc qui va t'énerver parce
que j'ai vraiment envie de m'envoyer en l'air ce soir. C'est mon putain d'anniversaire et tout ce
dont j'ai envie, c'est t'acheter une voiture avant de te faire l'amour. Je ne pense pas que j'en
demande trop. Je pensais que c'était des requêtes raisonnables. Visiblement, je suis un idiot.
Un énorme idiot dont la copine ne pense pas qu'il est prêt à prendre soin d'elle pour le reste de
sa vie. »
Il n'était pas idiot. Moi si. Si je devais accepter qu'il m'achète une voiture, je devais
bien comprendre qu'il allait en payer tous les frais : le prix, l'assurance, l'entretien. On était
comme avant, on se disputait pour des choses idiotes qui n'avaient pas d'importance. Je
laissais ma fierté prendre le dessus, l'empêchant de me gâter. Si je le choisissais, il fallait que
je l'accepte en entier. Son énorme fortune faisait partie du lot.
Je défis ma ceinture et me rapprochai de lui. Je posai la main sur sa cuisse et il ouvrit
brusquement les yeux.
« Tu as raison. Je suis une snob inversée. Je suis désolée. Je ne voulais pas me disputer
avec toi, surtout le jour de ton anniversaire. Il faut que je m'habitue à tout cet argent. Je vais
finir par m'y habituer. » le rassurai-je. « Allons au concessionnaire BMW. J'ai toujours
secrètement voulu une Béhème. »
Il se pencha pour m'embrasser. Son sourire arrangeait tout. « Je t'offrirai une Béhème.
Maintenant, remets ta ceinture. »
Tellement autoritaire, tellement autoritaire.
« Nom de dieu, Isabella ! Ralentis. Essaye de ne pas détruire la voiture à peine dix
minutes après que je te l'ai achetée. » Edward avait posé la main sur le tableau de bord devant
lui, comme s'il avait besoin de s'accrocher à un truc au cas où on serait rentré dans quelque
chose.
Ma nouvelle Série 7 n'était pas pour les âmes sensibles. Ce petit bébé ne ressemblait à
aucun autre véhicule que j'avais déjà conduit auparavant. Edward ne pouvait pas me reprocher
de profiter de son répondant.
« Hey, je suis une très bonne conductrice, merci beaucoup. Je n'ai jamais eu d'accident
ou d'amende pour excès de vitesse. »
« C'est parce que ton père, dans une tentative de brider ta prédilection évidente pour la
vitesse, t'avait acheté un pickup qui dépassait à peine le 50km/h. En revanche, cette voiture
peut passer de zéro à cent km/h en seulement quelques secondes. Pas que je veuille que tu
essayes ça. » ajouta-t-il frénétiquement. « S'il te plaît, fais attention. » Il était adorable même
s'il était super agaçant comme copilote.
Il était plus de vingt-et-une heures. Je n'avais pas réalisé à quel point c'était long
d'acheter une voiture. Il y avait tellement de papiers et de trucs à signer. Le vendeur nous
avait tout dit à propos de l'entretien et des extensions de garantie. Edward était très doué pour
me laisser poser des questions tout en s'assurant de poser celles auxquelles je n'avais pas
pensé.
« Il est tard. Peut-être qu'on devrait juste manger un truc rapide avant de rentrer chez
toi pour prendre le dessert. »
« Le dessert. » sourit-il. « J'ai attendu ça toute la journée. » Ses doigts se posèrent sur
l'intérieur de mon genou.
« Quelque chose en particulier que tu aimerais manger pour le dîner ? » demandai-je
même s'il me tardait à moi aussi de prendre le dessert.
« Je ne connais pas trop de fast foods à part la sandwicherie où tu m'as emmené une
fois. Et si tu choisissais ? »
C'était le moment. J'avais acheté ma première voiture de luxe aujourd'hui. Il allait
manger pour la première fois au fast food. Il y avait un McDonald's sur le trajet. Ça allait être
intéressant. Je m'arrêtai au niveau de la boîte de commande du drive in et baissai la vitre.
« Qu'est-ce que tu préfères un hamburger ou du poulet ? » lui demandai-je.
« Laisse moi une minute. » dit-il en baissant la tête pour lire le menu illuminé.
« Bienvenue chez McDonald's. Je peux prendre votre commande ? » annonça la voix
de la boîte.
« Un numéro six grillé sans mayo, avec un Coca. Eeeeet... » Je regardai Edward qui
souriait comme s'il était impressionné par mes talents de commandes.
Il plissa le nez alors qu'il essayait de se décider. « Je vais prendre l'Angus avec
champignons et fromage suisse, bien cuit. Est-ce que les champignons sont sautés ou grillés ?
Je les préfère grillés. »
« Hum, vous avez dit que vous vouliez un combo ? » demanda la fille du drive in, qui
ne saisissait visiblement pas qu'Edward ne comprenait absolument rien.
« Non, je veux que la viande soit bien cuite. C'est quoi un combo ? »
Je dus me retenir de rire. « Ils ne cuisinent pas sur commande chez McDonald's, mon
cœur. Qu'est-ce que tu veux boire ? »
« Un Coca. »
« On va prendre un combo avec un Coca. »
« Et pour les champignons ? » lança la voix de l'interphone.
« Laissez tomber. » dis-je en riant.
« Ça fera 11$76. Allez à la première fenêtre, s'il vous plaît. »
Edward se gratta la tête. « Il faut qu'on aille à plusieurs fenêtre ? Pourquoi est-ce que
c'est aussi compliqué, bon sang ? »
Des larmes de rire remplirent mes yeux alors que je tendais l'argent à la lycéenne.
Il m'avait payée une Béhème et je lui avais payé un Macdo. C'était typique d'Edward
et Bella.
« C'est médiocre, tout au mieux. Pourquoi est-ce que c'est la chaîne de restaurant la
plus populaire au monde ? » demanda Edward après sa deuxième bouchée. Nous étions assis
autour de l'îlot de la cuisine. Nous avions la maison rien que pour nous. Pas de Charlotte. Pas
de Tyler. Pas d'Emmett. Juste Edward et moi.
« Arrête un peu. Les frites sont bonnes. »
« Oh, Isabella. Un jour, tu finiras par apprécier les meilleures choses de la vie. »
« Oh, Edward. Un jour, tu finiras par apprécier les choses les plus simples de la vie.
L'Eclipse ne pourrait jamais te servir aussi vite que McDonarld. Tout repose dans ce qui est
pratique, bébé. »
Il arqua son adorable sourcil. « Alors, les choses les plus simples dans la vie sont
faciles, hum ? »
« Je n'ai jamais été du genre facile si c'est ce que tu insinues. » rétorquai-je
évasivement.
Il grogna. « Comme si je ne le savais pas, mais je ne voudrais pas que tu sois
différente. » Il se pencha pour m'embrasser et des papillons s'envolèrent dans mon ventre.
Nous terminâmes notre dîner, ramassâmes les affaires et je lui fis ouvrir ses cadeaux.
Il attrapa la boîte la plus grosse et la secoua comme un gamin. Il déchira le papier et
souleva le couvercle. Il en sortit un t-shirt noir sur lequel était écrit EST-CE QUE TU CROIS
EN LA MAGIE en blanc.
« Pourquoi est-ce que tu es aussi foutrement adorable ? » Il m'embrassa à nouveau,
faisant papillonner mon ventre avant d'ouvrir le cadeau numéro deux.
Le deuxième cadeau était beaucoup plus sérieux. Une fois de plus, ce n'était rien
d'extravagant. Il déchira le papier en en sortit un journal en cuir. J'avais passé une grande
partie de la semaine à lire le journal qu'il avait écrit pendant son absence. Il m'avait permis de
lui poser des questions et avait été incroyablement ouvert et honnête. Le lire m'avait donné
l'impression qu'il devait continuer à faire ça même si personne d'autre que lui ne le lisait.
« J'ai trouvé ça très thérapeutique d'écrire des choses dans le mien. Tu as tellement
partagé avec moi, je me suis dit que tu devrais en commencer un nouveau maintenant que tu
es rentré à la maison. »
Edward feuilleta le cahier vierge et finit par trouver le mot que je lui avais écrit au tout
début. Il s'arrêta pour le lire. J'espérais qu'il n'allait pas trouver ça trop niais. J'avais
simplement écrit :
Edward,
Je veux que tu saches que je suis fière de toi et de ta détermination à être l'homme que
tu as envie d'être. Le bonheur n'est pas une chose sur laquelle on tombe par hasard. Personne
n'est maître de ton bonheur à part toi. Je veux que tu remplisses ce journal de souvenirs et de
pensées heureuses, de façon à ce que lorsque le soleil ne brille pas ou lorsqu'une tempête
traverse ta vie, tu auras juste à l'ouvrir pour savoir que le jour suivant sera rempli de
nouvelles possibilités.
Tu peux être ce que tu as envie d'être.
Je veux que tu choisisses d'être heureux.
Tendrement,
Isabella
Les yeux d'Edward croisèrent les miens. Je vis qu'il était sincèrement touché.
« Je choisis d'être heureux, Isabella. Je te choisis toi et je choisis d'être heureux. »
Cette fois-ci, son baiser fit battre mon cœur plus vite et ma peau se mit à me picoter.
Je voulais choisir d'être heureuse moi aussi. Edward et heureuse. Heureux Edward et
heureuse.
« Une dernière chose avant le dessert. » dis-je lorsqu'il me laissa enfin respirer.
Je lui fis fermer les yeux pendant que j'allumais les bougies de son gâteau.
« N'ouvre pas les yeux avant que je te le dise. » ordonnai-je. Je lui chantai une horrible
version de ''Happy Birthday to You'' à la Marilyn Monroe et déposai le gâteau bleu devant lui.
« C'est bon, ouvre les yeux. »
Edward fut momentanément ébloui par les lumières. Il lui fallu une seconde pour
arriver à lire ce que le gâteau disait. Lorsque ça le percuta enfin, il me prit la main et m'attira
sur ses genoux.
« Ouais ? » demanda-t-il avec plus d'espoir que je n'en avais jamais vu en lui.
« Ouais. » souris-je.
« Ouais. » répéta-t-il. Sa main glissa sur mon derrière et il posa son front sur mon
épaule.
« Tu devrais faire un vœu et souffler les bougies. »
Il releva la tête et m'embrassa délicatement dans le cou.
« Tu m'aimes. Je ne pourrais rien souhaiter d'autre, bébé. »
« Eh bien, je n'ai pas envie que la maison prenne feu, alors souffle. » lui dis-je.
Edward souffla les trente bougies, faisant couler de la cire sur les mots JE T'AIME qui
étaient écrits au centre. Une fois qu'il eut fini, il m'attrapa par la taille et me souleva. Il me
posa sur l'îlot à côté du gâteau. J'enroulai mes jambes autour de sa taille et mes bras autour de
son cou alors qu'il m'embrassait d'une façon qui mit le feu à mon corps.
« Dis le. » murmura-t-il entre deux baisers. « À haute voix. Dis le. » Il plongea sa
langue dans ma bouche, rendant les choses difficiles pour que je lui obéisse. Il s'attaqua à mon
cou.
« Je t'aime. » avouai-je. Et c'était le cas. Je n'avais jamais cessé de l'aimer.
Il passa ses mains sous ma robe, appuyant sur mes cuisses tout en remontant jusqu'à la
culotte en soie que j'avais choisi pour cette occasion très spéciale.
« Je t'aime aussi. Je t'aime tellement. » déclara-t-il contre ma peau.
Je tirai sur sa chemise pour la sortir de son pantalon et commençai à la déboutonner.
Nous allions manger notre dessert et peut-être un peu de gâteau d'anniversaire après. Il fit
passer ma robe par dessus ma tête. Le reste de nos vêtements suivit rapidement. Une fois que
nous fûmes nus, Edward me souleva dans ses bras.
« On va bien faire les choses cette fois-ci. On va faire ça dans mon lit king size. » dit-il
alors que j'enroulais mes bras autour de son cou.
« Je ne me souvenais pas que tu avais été aussi déçu par notre première fois. » ris-je.
Son sourire en coin me donna envie d'essayer de faire l'amour dans les escaliers. « Je
ne pense pas que je pourrais être déçu par du sexe avec toi. »
Une fois dans la pièce, il m'allongea sur le lit et m'observa alors que je m'installais au
centre.
« Tu es tellement belle. » me complimenta-t-il en se plaçant au pied du lit de manière à
être directement devant moi. Son regard faisait rougir tout mon corps.
C'était lui qui était vraiment beau. Il était grand et fin. Il était plus mince qu'avant son
départ mais ses muscles étaient plus définis. Ses épaules, son torse et ses abdos, tout chez lui
me rappelait la sculpture d'un dieu grec. Je sentis ma gorge se serrer. Il m'avait tellement
manquée. Il m'avait manquée chaque jour après son départ. Je commençais à avoir peur de ne
plus jamais le revoir. Et pourtant, il était là. Il voulait me vénérer. Il voulait m'aimer.
Je déglutis difficilement alors qu'il continuait à m'observer. « Viens par là. »
Il grimpa sur le lit et vint sur moi. Il embrassa le dessus de mes pieds, puis mes
chevilles et l'intérieur de mes genoux. Ses doigts s'enroulèrent tendrement autour de mes
chevilles et il ramena mes pieds contre mon corps de manière à ce que je plie les genoux. Il
déposa des baisers torrides sur mes cuisses.
Je fermai les yeux, désirant seulement me concentrer sur mon sens du toucher. Edward
relâcha mes chevilles et posa ses mains sur mes hanches, remontant sur ma taille. Sa bouche
se rapprocha de mon intimité. J'avais peur de le toucher. Peur de faire quoi que ce soit qui
l'arrêterait.
« Je sais que c'est mon anniversaire, mais j'ai envie que ce soir soit pour toi. Tu peux
gérer ça ? » me demanda-t-il déposant un baiser juste en dessous de mon nombril.
J'ouvris les yeux et croisai son regard qui brillait de désir.
« Je peux gérer ça. »
Il sourit et m'embrassa jusqu'à rencontrer mon intimité. Il gémit de plaisir tout en
passant sa langue sur moi. Il me tenait et me ramenait vers lui. J'avais l'impression d'avoir
passé une éternité sans lui. J'écartai un peu plus les jambes alors que mes mains pressaient
mes seins. Mes tétons étaient incroyablement durs. Il me faisait cet effet là sans même me
toucher à cet endroit là.
Une de ses mains remonta le long de ma cuisse et ses doigts se joignirent à sa langue,
me faisant me tortiller. Dès qu'un de ses longs doigts me pénétra, mes hanches quittèrent le lit.
Il pouvait me faire réagir si rapidement.
« Je t'aime, Isabella. Je veux te faire l'amour tous les jours. »
Deux doigts. Une langue.
De doux baisers.
Des petits mordillements.
Trois doigts. Tellement complète.
Dedans puis dehors.
Des mots d'amour murmurés.
Des promesses de dévotion murmurées.
Dedans puis dehors.
La jouissance.
Sa bouche était chaude alors qu'il embrassait mon ventre. Ses doigts étaient toujours
en moi. Il remonta le long de mon corps. Je ne pus que gémir lorsque ses lèvres se posèrent
sur mon téton durci.
« Laisse toi aller. » m'ordonna-t-il d'une voix rauque tout en bougeant ses doigts en
moi à un rythme plus rapide. Sa langue taquina mon téton, créant une surcharge dans mon
corps. « Laisse toi aller. Je t'aime et je ne te quitterai plus jamais. »
Des larmes me piquèrent les yeux. J'avais envie que ça soit vrai. J'avais besoin que ça
soit vrai. Mon corps le croyait. Je sentis la chaleur entre mes jambes remonter dans mon
ventre. Edward attendit que mes muscles se referment sur lui avant de se figer en moi.
« C'est ça, bébé. »
Je me mis à crier. Pas de mots précis, juste le bruit de ma jouissance. Des larmes
coulèrent le long de mes joues.
Edward retira ses doigts de mon corps et grimpa sur moi de manière à ce que son
visage soit au niveau du mien.
« Est-ce que je t'ai fait mal ? Tu vas bien ? » Son inquiétude était tangible.
Je secouai la tête. Il ne m'avait pas fait de mal ce soir là mais il m'en avait fait en
partant. J'avais tellement peur qu'il me refasse du mal.
Edward essaya de faire disparaître mes larmes avec des baisers. « Qu'est-ce qu'il y a ?
Parle moi. »
« Tu es parti. Tu es parti et je me suis sentie vide pendant si longtemps. Si tu fais des
promesses, tu n'as pas le droit de les briser. Je ne serais pas capable de le supporter. Je ne suis
pas aussi forte que tu le penses. » Mes larmes continuaient à couler.
« Oh bébé, je ne vais nulle part. Je te le promet. Je ne pourrais pas te quitter même si
j'essayais. Je vais mieux. Je n'ai plus à repartir sans toi. » Il m'embrassa à nouveau. Mes mains
se perdirent dans ses cheveux. J'avais besoin qu'il me dise la vérité.
« Je t'aime. » Il roula sur le dos. Il me prit la main et la posa sur son cœur. « Tu sens ça
? » Son cœur battait à toute vitesse. « C'est toi qui me fait cette effet là. Tu me fais me sentir
plus vivant que je ne l'ai jamais été et je le sais parce que j'ai été partout sur cette planète.
Rien ne m'électrise comme tu le fais. Rien ne peut me calmer comme tu le fais. Rien ne tient
la comparaison face à toi, Isabella. Tu es tout pour moi. Je n'ai aucun doute. »
J'essuyai mes idiotes de larmes. Il roula sur le côté et m'aida à m'essuyer le visage.
« Aucune doute. Ne doute jamais de moi. Ne doute jamais de nous. » demanda-t-il
avec sincérité.
Il revint sur moi et se plaça entre mes jambes. Il pressa son érection contre moi.
« Regarde moi. » exigea-t-il. Je ne pus que lui obéir. « Je t'aime. N'en doute jamais. »
Il me pénétra alors. Je ne sentis rien d'autre que son corps sur et en moi. C'était comme si je
flottais au dessus du lit. La seule chose qui me connectait au monde étant lui.
« Edward. » soufflai-je.
Il bougea en moi, transformant son amour pour moi en autre chose que de simples
mots. Il essayait de les imprimer sur mon cœur. Mes talons s'enfoncèrent dans son dos alors
qu'il me pénétrait encore plus profondément.
Je ne voulais pas que cette sensation disparaisse un jour. Je voulais qu'il me fasse
l'amour jusqu'à ce que tous les morceaux de mon cœur soient enfin recollés ensemble. Il se
retira et je le sentis, chaud et humide contre mon ventre. Il roula sur le côté et s'assit au bord
du lit.
« Viens par là. » dit-il en me tendant la main. Je me plaçai derrière lui. Je le serrai
fermement et embrassai son oreille.
« Je t'aime aussi. »
« Viens par ici. » Il m'installa entre ses jambes, dos à lui. Il me souleva et guida mon
corps sur le sien. Cette position lui permettait d'aller délicieusement profondément en moi,
touchant des endroits qu'il ne pouvait pas atteindre lorsqu'il était sur moi. Il saisit mes seins et
embrassa ma peau, là où mon cou et mon épaule se rejoignaient.
J'allais et venais sur lui. Mes mains se posèrent sur ses cuisses, prenant appui pour
mieux bouger. Je sentais la sueur qui coulait dans mon dos. Mes jambes commençaient à me
brûler alors que je faisais bouger mon corps sur ses genoux.
« C'est ça, bébé. »
Ses mains caressèrent mon ventre avant de masser mes jambes fatiguées. Il remonta et
se servit de ses doigts pour me ramener au bord du précipice. Je tombai et il me suivit de près.
« Putain, bébé. C'est ça. C'est ça ! » Il me mordit l'épaule alors que nous criions. Mes
jambes lâchèrent. Je serais tombée s'il ne m'avait pas aussi bien tenu. Il me retint contre lui.
Ses bras forts me maintenaient dans une étreinte protectrice. Il n'allait pas me laisser tomber.
Il n'allait plus jamais me laisser tomber.
Nous nous câlinâmes un long moment sous les couvertures cette nuit là. Nos ventres
étaient plein de gâteau au chocolat et le glaçage bleu avait teinté nos langues d'une étrange
couleur violette.
« C'était le meilleur anniversaire de tous les temps. » déclara Edward en embrassant
ma tempe.
« C'était mieux que d'avoir seize ans ou vingt-et-un ans ? »
Il me serra fermement. « Énormément mieux. »
« Wow. C'est ça ton meilleur anniversaire, acheter une voiture avec une horrible snob
inversée et manger un hamburger médiocre de chez McDonald's ? Je recommence à me sentir
mal pour toi. »
Son rire nous secoua. « C'est toi qui fait toute la différence. Toi et le fait que tu
m'aimes encore malgré tout ce que je t'ai fait subir. Imagine un peu à quel point mon trente-et-
unième anniversaire va être génial parce qu'on ne va pas acheter de voiture l'année prochaine.
»
Mes doigts glissèrent dans les poils de son torse. « Bonne idée. Peut-être qu'on
pourrait même carrément évité de sortir. Passer directement au dessert. »
Edward me releva la tête pour m'embrasser sur les lèvres. « Je pense que mes
prochains anniversaires vont me plaire. Vraiment beaucoup. »
« Une deuxième part de dessert ? »
« Ça vient tout de suite. » sourit-il d'un air moqueur.
Alors ? Il vous a plu l'anniversaire d'Edward ? Une fausse demande en mariage
(pauvre Bella, elle a eu chaud ^^), une nouvelle voiture et un repas de chez Macdo...
Décidément, Edward a bien changé :)
Comme toujours, si le cœur vous en dit, laissez un commentaire ;) Prenez soin de vous
!
XOXO
Eresy
*Chapter 28*: Chapitre 25

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Cette fois-ci pas de outtake mais bien un chapitre normal... quoi que ;) Autant vous
prévenir, il ne se passe pas grand chose au niveau de l'action, mais c'est un moment important
pour Edward et Bella en tant que couple.
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 25
Vendredi 24 Juin, Midi
« Tu savais que tu as un grain de beauté en forme de petit cœur sur la hanche ? Je crois
que j'en suis amoureux. »
La tête d'Edward reposait sur mon ventre, mes mains étaient dans ses cheveux et les
draps du lit étaient enroulés autour de nos jambes.
Rosalie allait me virer.
C'était son idée de faire l'école buissonnière et je ne pouvais pas lui dire non. Pas
quand il était nu et qu'il me suppliait de rester au lit toute la journée. Une fille ne pouvait pas
rejeter Edward Masen quand il était nu et qu'il suppliait.
Il m'avait réveillée en plein milieu de la nuit et m'avait fait l'amour tout en me
murmurant qu'il ne partirait plus jamais. Je m'étais rendormie après qu'il m'ait informée qu'il
n'allait pas travailler le lendemain matin et qu'il n'allait jamais quitter mon lit. Je ne pensais
pas qu'il était vraiment sérieux mais finalement, il ne s'était pas levé quand le réveil avait
sonné. Quand j'avais essayé de quitter le lit, il avait commencé à me supplier.
À l'heure actuelle, il était en train d'embrasser le grain de beauté que j'avais sur la
hanche. Il passa sa langue dessus avant de le mordre.
« Aie ! » criai-je en lui donnant un coup sur la tête. « On ne mord pas. Bon sang ! Je
vais aller travailler si tu continues comme ça. »
Il embrassa la peau qu'il venait d'attaquer avec ses dents. « Désolé. Tu es tellement
appétissante. »
« Appétissante ? »
Les muscles de ses bras se crispèrent alors qu'il se redressait et venait se placer sur
mon corps. Il déposa des baisers sur mes côtes, mes seins, ma clavicule avant de terminer par
mes lèvres. Il reposa son poids sur moi et dégagea mes cheveux de mon visage.
« Tu es la femme la plus délicieuse que j'ai jamais goûté. »
« Tu as envie de me manger, hum ? »
Son sourire envoya une vague de désir entre mes jambes, juste à l'endroit où il
appuyait son petit soldat. De qui je me foutais ? Il n'y avait absolument rien de petit chez son
soldat.
« Eh bien, ça serait idiot de ma part de te manger. Je veux te garder pour toujours. » Il
m'embrassa à nouveau, enfonçant sa langue dans ma bouche pendant qu'une autre partie de lui
me pénétrait.
Je pliai les genoux et amenai mes hanches à sa rencontre, le prenant en moi, là où était
sa place. Connectés. On aurait toujours dû être connectés ainsi. Je fis courir mes mains dans
son dos, j'adorais la façon dont son corps se mouvait pour être uni au mien. Ses muscles
étaient crispés, ses hanches bougeaient et sa peau était chaude.
Edward enroula sa main autour de mon genou et releva ma jambe de manière à
pouvoir me pénétrer plus profondément. J'avais besoin de lui, de lui tout entier. Ça ne pouvait
jamais être assez. Peu importe ce qu'il me donnait, j'en voulais plus. Il était plus doux et lent
maintenant.
« Plus fort. » gémis-je contre sa bouche.
Il ouvrit les yeux et se figea un instant. « Je t'aime, Isabella. »
Un sourire idiot et amoureux s'étala sur mes traits. Il me le disait presque tous les
jours, plus de douze fois par jour. Edward ne voulait plus jamais que je doute de ses
sentiments pour moi. Il voulait être clair. Il se pencha et m'embrassa dans le cou alors que ses
hanches se plaquaient contre moi, me donnant ce que j'avais demandé.
Ses mouvements étaient incroyables. J'allai à sa rencontre. Il grogna contre mon
épaule. J'aimais ce qu'il me faisait ressentir. J'étais unique. C'était un sentiment que moi seul
pouvait lui faire ressentir.
Il redressa le haut de son corps et s'agenouilla entre mes jambes. Ses mains saisirent
mes hanches alors qu'il ramenait mon corps contre le sien. Je ne pouvais plus bouger. Il
souleva le bas de mon corps du lit et s'observa aller et venir en moi encore et encore.
« Putain, bébé. T'es merveilleuse. »
Ses doigts s'enfoncèrent dans ma peau jusqu'à ce qu'il change sa prise sur moi. Il plaça
une main sous moi et laissa l'autre explorer l'endroit où nos corps étaient unis. Ses doigts me
pincèrent et me caressèrent. Je sentais la chaleur monter dans mon ventre jusqu'à ma poitrine.
Je repoussai la tête de lit pour essayer de me rapprocher de lui et de le prendre encore plus en
moi, même si c'était impossible. L'orgasme me saisit, faisant trembler entièrement mon corps
et mes yeux partirent en arrière.
Edward retomba sur moi, embrassant mon cou et tirant sur mon oreille avec ses dents.
« C'est ça, tu vois ce que je te fais ? Tu vois à quel point tu te sens bien grâce à moi ? »
J'essayai de respirer et je dus me concentrer pour y arriver. Il nous retourna et je me
retrouvai sur lui. Cette fois-ci, c'est moi qui l'embrassai. Je commençai par ses lèvres avant de
descendre sur sa mâchoire carrée puis son cou et son torse. Je me redressai, restant à
califourchon sur lui. J'entrelaçai mes doigts aux siens et lui fis lever les bras au dessus de la
tête. Je me penchai et l'embrassai à nouveau sur la bouche. Avec lenteur. Avec amour. Avec
magique.
Il souriait et n'avait pas l'air fatigué même si nous n'avions pas vraiment dormi, nous
n'avions pas arrêté de faire ça.
« Quoi ? » demanda-t-il en fronçant les sourcils. J'avais arrêté de bouger pour pouvoir
le regarder.
« Rien. Tu as l'air tellement heureux, c'est tout. »
Il me pressa les mains. « Je suis plus qu'heureux. Mon bonheur va au delà de tout. »
C'était grâce à moi. Je le rendais heureux au delà de tout. Pas ses œuvres de charité.
Pas Emmett. Définitivement pas les déesses blondes de Rio de Janeiro. Moi. Uniquement moi.
Je plaquai mes lèvres contre les siennes, laissant ma langue passer sur sa lèvre
supérieure avant de m'asseoir. Je me servis de mes mains pour le reprendre en moi. Il fit
courir ses mains sur mon corps. Il les passa sur mes cuisses avant de les poser sur mes
hanches. Il caressa mon ventre, mes côtes, mon dos avant de terminer par mes fesses.
Il se redressa de manière à pouvoir poser sa bouche sur moi. Il déposa des baisers
passionnés sur ma poitrine tout en faisant courir ses mains dans mon dos.
« Je t'aime. » souffla-t-il, la tête posée entre mes seins. « Dis moi que tu me crois. »
Il embrassa mon sein droit, puis le gauche. Il prit mon téton dur entre ses lèvres et ma
tête tomba en arrière alors que j'amenais ma poitrine à sa rencontre. J'en voulais toujours plus.
Plus, plus, plus. Sa langue passait sur ma peau si sensible. Ma bouche tomba grande ouverte
mais seulement des gémissements de plaisir m'échappaient.
Edward pinça mon autre téton. « Dis le moi Isabella. » exigea-t-il.
Je relevai la tête et plongeai mes doigts dans sa tignasse en bataille. Mon regard
soutint le sien. « Je te crois. Tu es à moi. Toujours à moi. »
« C'est bien vrai. » Il m'embrassa sur les lèvres. Sa bouche était humide, chaude, à
moi.
J'allais et venais sur son sexe, bougeant mes hanches d'avant en arrière. Je le sentais
devenir de plus en plus dur.
« À toi. » déclara-t-il en se laissant tomber sur le lit. Il releva les hanches et plongea
plus profondément en moi. Je le sentis frémir et jouir.
Je me laissai tomber sur lui. Nous étions couverts de sueur. Son torse se mouvait au
rythme de sa respiration haletante. Il embrassa ma tête alors que je me glissais à côté de lui
sur le lit.
« Je me retire. »
Je posai ma tête sur ma main. « Tu te retires de quoi ? »
« Je ne quitterai plus jamais ce lit. Je ferais tout aussi bien de refiler ma société à
quelqu'un d'autre. Tu devrais quitter ton travail toi aussi étant donné que je n'ai aucune raison
de rester là sans toi. »
Je rigolai doucement. « Je ne travaille pas depuis assez longtemps pour pouvoir
prendre ma retraire. »
« Travailler c'est dépassé. Faire l'amour toute la journée, c'est bien mieux. Fais moi
confiance. » Il m'attira contre son torse.
« Je te crois. » dis-je sans m'arrêter de rire. « Mais à cause de tous ces ébats, je suis
trop collante. J'ai besoin d'une douche. »
« Tu as aussi besoin de manger. On a sauté le petit-déjeuner. »
« Trouve nous un truc à manger. Je vais me laver. » Je me redressai mais il m'attira à
lui avant que je puisse sortir du lit. Il m'embrassa passionnément.
On n'allait jamais pouvoir quitter ce foutu lit.
« Merci de me croire. » dit-il lorsqu'il me relâcha. Je savais qu'il ne parlait pas du
travail. Il m'aimait. Ça devenait difficile à nier.
Je déposai un baiser chaste sur sa joue. « Je t'aime. »
Je quittai le lit et remontai le couloir jusqu'à la salle de bain. Ça avait été une sacrée
semaine. Edward et moi avions passé beaucoup de temps ensemble. Parfois, c'était comme s'il
n'était jamais parti. C'était tellement facile de reprendre un certain rythme. On arrivait à
plaisanter et à se taquiner comme au bon vieux temps. J'aimais le réconfort que m'apportaient
ses caresses. Ses paroles tendres et ses promesses de dévotion caressaient mon ego dans le
sens du poil. Il était tellement gentil et c'était tellement agréable quand on s'embrassait ou
qu'il me faisait rire.
Mon désir de prendre soin de lui était toujours présent. J'aimais le faire sourire. Je
voulais lui montrer que je tenais à lui mais je soufflais encore entre le chaud et le froid. J'avais
décidé de ne pas passer la nuit chez lui, sauf pour son anniversaire. Je ne l'avais même pas vu
mercredi. J'étais sortie avec Angela dans les magasins pour l'aider à choisir des cadeaux de
bébé pour sa liste. Je n'arrêtais pas de me répéter, équilibre, équilibre, équilibre. Ça signifiait
que toute ma vie ne pouvait pas se résumer à Edward. Je devais sans doute le troubler avec
mon comportement. J'agissais soudainement comme une personne avec des troubles de la
personnalité. C'était d'ailleurs pour ça qu'il n'arrêtait pas de me demander de lui dire que je le
croyais. Edward était différent mais en même temps, il était le même. Sa patience avait
toujours des limites. Il voulait toujours ce qu'il voulait. Apparemment, il me voulait et il était
déterminé à ce que je le crois.
Je me glissai sous la douche, rencontrant le jet d'eau chaude. Mon corps était fatigué
même si j'avais passé plus de douze heures au lit. Je ne m'étais pas assez reposée. Je souris.
Ce n'était pas forcément une mauvaise chose. Être intime avec Edward physiquement parlant
valait bien toute la fatigue et les douleurs du monde. Nous avions des relations sexuelles
intenses avant son départ. Maintenant qu'il avait accepté ses sentiments pour moi, le sexe
entre nous avait atteint un tout autre niveau. Je n'aurais jamais cru que l'entendre dire ces mots
pouvaient ajouter tant de choses à notre relation, mais c'était le cas. Néanmoins, je me retenais
de les dire, j'avais peur de les utiliser trop librement comme je l'avais fait dans le passé. Cette
fois-ci, nous avions inversé les rôles.
Je me savonnai et me rinçai, sachant très bien que dans peu de temps, j'allais à
nouveau sentir le sexe et Edward. Je me disais qu'il y avait pire comme odeur. Je coupai l'eau
et enveloppai mes cheveux dans une serviette avant d'en prendre une autre pour m'enrouler
dedans. J'allai dans le couloir et souris en voyant Edward, vêtu seulement d'un boxer. Il était
en train de touiller quelque chose sur le feu.
« Tu cuisines ? » Il fallait que je lui pose la question parce que c'était un peu inattendu.
Il se tourna et sourit. « La seule chose que tu avais dans ton placard, c'était des
macaroni au fromage. Il y encore moins de choses dans le congélateur. Comment tu fais pour
survivre en te nourrissant uniquement de pâtes au fromage industriel et de chips bizarres en
boîte ? »
« Les Pringles ne sont pas des chips bizarres. » J'ouvris le placard où se trouvait ma
boîte rouge de Pringles. J'ouvris le couvercle et pris quelques chips. « C'est mes préférés. Le
seul point positif dans le fait que Jasper ne vive plus ici, c'est qu'il ne peut plus toutes les
manger avant moi. »
« C'est le seul point positif ? » demanda Edward en arquant un sourcil.
« Eh bien, je suppose que tu ne préparais pas des macaronis au fromage en sous-
vêtements s'il était là. Ça aurait été bien dommage. »
Cette réponse sembla le satisfaire et il bougea son joli petit derrière tout en touillant
les pâtes. « Tu aurais pu demander à Char de te faire les courses et de te les apporter, tu sais. »
Je secouai la tête. « Charlotte est mon amie, pas mon employée. Je ne pourrais jamais
lui demander de me faire les courses. »
« Elle l'aurait fait en tant qu'amie, Isabella. » Je le vis lever les yeux au ciel alors qu'il
posait la cuillère en bois.
« Je suis tout à fait capable de faire mes courses. » rétorquai-je, espérant qu'on pouvait
laisser tomber cette conversation étrangement familière. « Je n'arrive pas à croire que tu n'aies
pas commandé quelque chose. »
« Il me semble que je suis tout à fait capable de... » Il leva la boîte maintenant vide. «
… faire cuire les pâtes dans de l'eau chaude, tout en mélangeant de temps en temps, sept à dix
minutes selon la tendresse désirée. Est-ce que tu as un désir de tendresse dont je devrais être
au courant ? »
Il vint vers moi, m'observant avec un regard de prédateur. Je reculai mais rencontrai le
comptoir. Il me coinça là, plaçant une main de chaque côté de mon corps.
« J'aime mes pâtes tendres et molles. »
« Est-ce qu'il y a autre chose que tu aimes quand c'est tendre et mou ? » me demanda-
t-il en se léchant les lèvres. « Oubliez ça, je préfère entendre ce que vous aimez quand c'est
dur, Mlle Swan. »
Je déglutis difficilement, la respiration haletante. Il inspira par le nez et se pencha de
façon à ce que ses lèvres touchent mon épaule nue. Il ferma les yeux et respira mon odeur.
« Je crois que tu le sais. » rétorquai-je alors que mes yeux se fermaient. Il me donnait
l'impression que j'étais envoûtée.
Il tendit la main et défit la serviette qui enveloppait mes cheveux. Il tombèrent en une
masse bouclée sur mes épaules et dans mon dos. Il la jeta dans le couloir, juste en dehors de la
petite cuisine dans laquelle nous nous trouvions.
« Tu sens bon. Vraiment bon. » Il repoussa mes cheveux. « Enlève ta serviette. »
Il me donnait l'impression que mon corps était parcouru par une sorte de courant
électrique, cela remontait dans mes bras et descendait dans mes jambes.
« Mais... »
« Enlève. Ta. Serviette. » m'interrompit-il, ne laissant place à aucune discussion
possible.
Nos regards étaient fixes. Même si je détestais quand il me disait ce que je devais
faire, je trouvais ça quand même très excitant. Il le savait lui aussi. Son regard m'indiquait
qu'il savait que j'allais la fermer et laisser tomber ma serviette. Alors, je le fis.
« Tu peux regarder mais pas le droit de toucher. » le défiai-je.
Edward éclata de rire, rejetant la tête en arrière. « Oh ma douce Isabella, il est hors de
question que tu puisses rester là devant moi sans que je puisse te toucher. Si je ne fais rien, si
je ne peux pas te toucher pendant... une minute, tu finiras par me supplier de le faire. »
J'avais envie de lui dire de partir mais un côté de moi avait envie de sentir son torse nu
contre ma poitrine et j'espérais que ses mains, qui agrippaient le comptoir, allaient se poser
sur ma taille. Putain de merde.
Je cédai tout de suite. « Eh bien, tu peux toucher certains endroits, mais d'autres sont
quelques peu douloureux. »
Edward passa la main dans ses cheveux. « Je t'ai fait mal ? Tu vas bien ? » Edward
l'autoritaire avait laissé place au Edward Tendre.
« Je vais bien. » Cela me faisait sourire de voir à quel vitesse il pouvait redevenir doux
et gentil. Je posai mes mains sur son torse, les remontant lentement jusqu'à ses épaules. «
C'est juste un peu inconfortable. »
Ses bras encerclèrent ma taille, glissant sur mes hanches. « Est-ce que ça serait mal
d'admettre que je trouve ça plutôt sexy de penser que c'est à cause de moi ? »
« Seulement si c'est mal qu'à chaque fois que je ressens une douleur, je pense que c'est
grâce à toi que je me sens comme ça. »
« Ça c'est sexy. » Ses doigts s'enfoncèrent dans ma peau. « Dis moi que je peux te
toucher là, qu'il n'y a que moi qui peut te toucher à cet endroit. » Il plaqua son corps contre le
mien. C'était divin.
Il m'embrassa, plongeant rapidement sa langue dans ma bouche. Ses mains se posèrent
sur mon derrière et il pressa durement mes fesses. Il me donnait envie de le laisser me toucher
à un endroit où il n'aurait pas dû mais soudainement, je sentis une très mauvaise odeur.
Quelque chose était en train de brûler.
« Edward. » marmonnai-je contre ses lèvres. « Edward. »
Il était comme perdu. J'avais crée une sorte d'Eldorado et il essayait maintenant de me
toucher partout alors que sa langue attaquait ma bouche. Je lui tapotai l'épaule.
« Quelque chose brûle. » Je m'éloignai de lui et tournai la tête. « Les pâtes sont en
train de brûler ! »
Edward arrêta de m'embrasser suffisamment longtemps pour réaliser ce que je venais
de dire. Il me lâcha et se précipita vers la gazinière. Sans surprise, de la fumée s'échappait de
la casserole.
Il la sortit du feu et coupa le gaz. Toute l'eau s'était accidentellement évaporée.
« Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Il me semble que tu as été distrait et que les pâtes ont cuit plus longtemps que sept à
dix minutes. » me moquai-je en riant.
« Tu trouves ça drôle ? »
Je hochai la tête sans m'arrêter de rire. « C'est la première fois que je vois quelqu'un
brûler des macaronis au fromage. »
« Aha, ha, ha, ha. Très drôle. » marmonna-t-il d'un air sarcastique. « Où est-ce que tu
gardes les menus à emporter ? » Il lança la casserole dans l'évier et alluma l'eau pour faire
bonne mesure. « Et remets ta serviette, espèce de petit démon. »
Je continuai à me moquer de lui tout en retournant à ma chambre après lui avoir passer
le menu du restaurant chinois et lui avoir demandée de me prendre du poulet à l'orange. Je me
brossai les cheveux et les coiffai en chignon. J'enfilai un t-shirt et envisageai de changer les
draps. Je commençai à tirer dessus lorsqu'Edward entra dans la pièce.
« Je suppose que le déjeuner va prendre plus de temps que prévu. Désolé pour ça. »
Je haussai les épaules. « C'est pas grave. Aide moi à sortir les draps. Vu que tu ne
cuisines pas, tu peux m'aider à faire le lit. »
Edward attira les draps sales de son côté du lit. « Tu es en train de me domestiquer. Je
n'ai jamais fait mon lit de ma vie. »
Je jetai les draps par terre et le fixai pendant une bonne seconde. « Ta mère ne t'a
jamais fait faire ton lit ? » Il secoua la tête. « Esmée ? »
« Esmée ne fait même pas son propre lit. » grogna-t-il.
« Comment tu as fait quand tu étais à la fac ? »
« Je payais des filles pour qu'elles le fassent pour moi. Elles faisaient aussi ma lessive,
parfois, juste dans l'espoir de sortir avec moi. »
« C'est très mal. » lançai-je en secouant la tête. Il était arrogant et profitait du manque
de confiance en elles de pauvres filles. Je n'aurais jamais accepté de faire la lessive d'un gars
juste pour sortir avec lui.
Je sortis des draps propres du placard et secouai les anciens.
Edward n'était pas du tout désolé. « Mal ou pas, ça me permettait d'avoir du linge
propre et une chambre bien rangée. »
« C'est comme ça que tu veux que ton fils se comportent un jour ? » Je lui jetai son
côté du drap.
« On parle enfants maintenant ? » Il s'était arrêté pour me fixer.
« Hypothétiquement parlant. » ajoutai-je en roulant les yeux. « Si tu devais avoir un
fils un jour, tu ne voudrais pas qu'il soit indépendant et parfaitement capable de se débrouiller
tout seul ? Pas traiter les filles comme ça ? »
« Je pense que s'il est suffisamment intelligent pour faire faire ses corvées par d'autres,
alors ça lui apportera plus de pouvoir. »
Je n'allais pas réussir à le convaincre de cette façon. « Et si tu as une fille ? Tu
aimerais qu'un mec sorte avec elle parce qu'elle lui a changé ses draps ? »
Edward eut un petit sourire. « Je ne m'inquiète pas pour ma fille. »
« Et pourquoi ça ? » J'étais très curieuse.
Il arborait un air sûr de lui. Il me fixa sérieusement avant de parler. « Ma fille sera
exactement comme sa mère. »
Je me figeai en entendant ça. Mon cœur se mit à battre à toute vitesse dans ma
poitrine.
« Hypothétiquement parlant, bien sûr. » dis-je en coinçant le drap de mon côté du lit.
Il me fixait d'un petit air bête. « Je suppose. Qui sait, pas vrai ? On ne pourrait avoir
que des garçons. »
Ma bouche tomba grande ouverte et un ''Ha'' de stupéfaction m'échappa. Il nous
imaginait mariés avec des enfants. Enfants, au pluriel. C'était de ma faute parce que j'avais
commencé à parler d'enfants hypothétiques.
« Je n'ai aucune idée de ce que je suis en train de faire. » admit-il tout en tenant un
coin du drap. Peut-être qu'il n'avait pas remarqué que j'étais complètement paniquée à
l'intérieur.
Je fis le tour du lit et lui pris le drap des mains. Il me retint lorsque je me penchai sur
le matelas.
« Hey, comment tu veux que j'apprenne quelque chose si tu le fais à ma place, Isabella
? Apprends moi, je veux que tu m'apprennes. »
Je lâchai le drap et pris son visage en coupe. Mes émotions étaient à nouveau
complètement confuses. Même si l'idée de me marier et d'avoir des enfants me terrorisait, le
fait qu'Edward voulait ça avec moi me faisait me sentir... bénie. À chaque fois que je pensais
apercevoir l'ancien Edward, le nouveau arrivait et m'éblouissait. Son désir de grandir,
d'admettre qu'il n'avait pas réponse à tout me donnait envie de pleurer.
« S'il te plaît, sois réel. » suppliai-je. « S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît. S'il te plaît,
ne soit pas trop beau pour être vrai. »
« Tu as la moindre idée du nombre de fois que je t'ai dit ça dans ma tête ? » rit-il.
Je me hissai sur la pointe des pieds et l'embrassai avec autant de tendresse que je le
pus. J'aimais cet homme. Je l'aimais entièrement. Avant son départ, il était tellement
compliqué. J'avais eu peur de mes sentiments pour lui à cause de ça. Maintenant, s'il était réel,
tout pouvait être très simple. L'aimer ne signifiait plus avoir peur.
« C'est réel, Isabella. »
Il approcha du bord du lit et tira le drap sur le coin. Il revint vers moi et me retira mon
t-shirt avant de le jeter par terre.
Il s'assit sur le lit à moitié fait, reposant son dos contre la tête de lit. Il m'attira vers lui,
entre ses jambes. Mon dos reposait contre son torse. Ses mains couraient sur ma peau,
descendant le long de mes bras, puis de mon ventre et mes cuisses avant de remonter. Il prit la
parole sans s'arrêter de me toucher.
« Ta peau est si douce et délicate. Te caresser me rappelle que même si tu te
comportes comme une dure, je sais que certaines parties de toi sont fragiles. Je sais que ta
confiance fait partie de ces faiblesses. Il ne peut plus y avoir de secret entre nous. On ne
devrait pas se retenir. Parle moi. Je ne peux pas améliorer ma sincérité si tu ne m'aides pas. »
Je croyais qu'il pensait au sexe, mais une fois de plus, il me surprenait en parlant
d'amour. J'étais nue dans ses bras et il voulait aussi que je mette mon âme à nu.
Je reposai ma tête contre son épaule et le regardai. « Est-ce que tu vois un psy ? »
Ma question sembla le surprendre. « Oui. »
Je laissai échapper un long soupir. C'était une bonne chose. Charlotte avait raison sur
ce point là. « Est-ce que tu as peur que les choses tournent mal encore une fois ? »
« J'ai chassé pas mal de mes démons. J'aimerais que ça reste ainsi. J'avais déjà vu un
psy mais je n'étais pas prêt. Je n'arrivais pas à parler des choses dont il fallait que je parle. Je
pense que je peux y arriver maintenant. »
« Je suis contente que tu le fasses. »
« J'essaie de faire face aux choses avant qu'elles deviennent un problème. »
« Mais on va y faire face ensemble, pas vrai ? »
Edward déposa des baiser sur mon épaule. « On fera face à tout ensemble. » dit-il
avant de secouer la tête. « Laisse moi reformuler ça. On fera face à tout ce dont on doit faire
face en tant que couple. Pour le reste, il y a certaines choses qu'on devra affronter seul. »
« J'aime cette idée d'équilibre entre les choses. »
« Je veux te soutenir, je veux que tu me soutiennes. J'ai appris que je ne pourrais pas
créer un monde parfait pour toi. Je n'ai pas autant de contrôle sur les éléments. Peu importe à
quel point j'aimerais pouvoir, je ne peux pas. » Il bougeait à nouveau ses mains, les faisant
danser légèrement sur mon corps. « Il faut qu'on vive dans ce monde, et il arriva des merdes,
des choses qu'on ne peut pas contrôler. Tout ce que je veux, c'est qu'à la fin de la journée, je
sais que tu surveilles mes arrières et vice versa. »
« Un soutien émotionnel. » clarifiai-je parce que je ne voulais plus me disputer à
propos d'argent.
Il me pressa contre lui et embrassa ma tête. « Oui, un soutien émotionnel. Je ne
t'achèterai plus de travail. »
« Je veux aussi garder mon appartement. »
« Et quand Jasper va déménager ? » Mon affirmation l'avait visiblement surpris.
« J'y réfléchissais déjà avant ton retour. Il faudra sans doute que je trouve un endroit
pas trop cher non loin de l'école. »
Edward poussa un soupir. Je savais à quoi il pensait. Sa propriété était très proche de
l'école et ça ne m'aurait rien coûté.
« Je me vois bien passer le reste de ma vie avec toi. Qu'est-ce que tu vois ? » demanda-
t-il.
J'entrecroisai nos doigts sur mon ventre et laissai ma tête tomber un peu en avant. «
J'essaie de ne pas me projeter trop loin. Mais je ne m'imagine pas vivre sans toi. »
« C'est bien. » Il blottit son visage dans mes cheveux. « Alors pourquoi vivre
séparément ? »
Darkward me vint à l'esprit. « Je ne sais pas. J'essaie de faire attention. »
« Je n'irai nulle part. Et si c'était le cas, ce qui n'arrivera pas, est-ce que vivre
séparément rendra les choses plus faciles ? »
Je me crispai. « Rien ne pourrait rendre les choses plus faciles. »
« Je ne sais pas ce que ça fait d'être quitté mais je sais exactement ce que ça fait d'être
celui qui part. Peu importe à quel point tu penses ne pas pouvoir survivre à mon départ, je sais
que je n'y survivrai pas. »
J'avais lu son journal. Je savais ce qu'il avait traversé. Il n'allait plus jamais partir.
« Je sais que tu ne partiras pas sans raison. »
Edward raffermit son étreinte sur moi et m'attira encore plus près. « Qu'est-ce que c'est
censé vouloir dire ? »
« Je ne sais pas. Je suis contente que tu vois quelqu'un. Ça compte beaucoup pour moi
que tu ne te comportes pas comme si tu maîtrisais tout. »
« Mais mes côtés les plus moches t'inquiètent encore. »
Je tournai la tête pour pouvoir voir son visage. « Tu n'as aucun côté moche en toi,
bébé. C'est tes blessures qui m'inquiètent. Les parties de toi que ton père a massacrées. »
« J'y travaille. » dit-il doucement, refusant de croiser mon regard.
« Je sais. » Je caressai son visage.
« Je ne serai jamais parfait. Je serai toujours moi. » Son ton blessé me fit me sentir très
mal.
Je me tournai de manière à lui faire face et me blottis contre son cou, enroulant mes
bras autour de lui. « Je n'ai pas besoin que tu sois parfait. Je t'aimais déjà avant que tu partes
et je t'aime maintenant. Je veux juste que tu sois heureux avec toi même, si tu n'es pas parfait.
Je ne veux pas que tu partes parce que tu penses que tu n'es pas ce dont j'ai besoin. J'ai besoin
de toi. »
Son corps se détendit. « Si c'est seulement ça dont tu as peur, tout ira très bien. Je te
laisserai du temps si tu m'en laisses à moi aussi. Ne prends pas de décision pour ton
appartement avant la dernière minute. »
Son assurance me rassura un peu. Je l'embrassai dans le cou. « D'accord. »
« Oh, tu n'imagines même pas à quel point ça me rend heureux. »
C'était un mensonge. Je sentais très bien à quel point ça le rendait heureux. Je
l'embrassai sur les lèvres et nous changeâmes de positions. Il serra les jambes pour que je
puisse m'asseoir à califourchon sur lui. Peu importe si j'avais mal.
« Je te mérite, Isabella. On s'équilibre parfaitement. »
C'était une bonne façon de voir les choses. J'étais fan de l'équilibre. Il m'embrassa dans
le cou.
« C'est la méditation qui te rend si sage ? » le taquinai-je alors qu'il se pelotonnait
entre mes seins.
Je vis ses joues bouger alors qu'il souriait. « Bon sang, tu ne crois absolument pas que
ça vient de mon intelligence naturelle ? Il n'est question que de méditation ? »
« J'avais oublié à quel point tu es intelligent. » Je passai mes doigts dans ses cheveux.
Il leva la tête vers moi, les yeux brillants. Ils étaient verts et aussi doux qu'une prairie.
Un coup à la porte interrompit notre moment.
« Le repas est servi. » annonçai-je en m'éloignant de lui à contre cœur.
« Je vais ouvrir pour toi, Fille en tenue d'Ève. Tu n'as qu'à aller nous chercher à boire à
la cuisine. »
Edward quitta le lit et enfila un pantalon qu'il avait posé sur la chaise dans le coin de la
pièce. Il prit son argent sur ma commode et se dirigea vers la porte. Je ramassai les draps par
terre et les enroulai autour de mon corps. Je ne pensais pas que le livreur allait entrer dans
l'appartement mais on était obligé de traverser le salon pour atteindre la cuisine et je n'allais
pas prendre de risques.
Edward s'occupa de la porte pendant que j'ouvrais le frigo. Il fallait vraiment que je
fasse les courses. J'avais un peu de lait, quelques bières et une bouteille de deux litres de Dr
Pepper déjà entamée. Un repas chinois avec du Dr Pepper me semblait très bien.
« Eh bien, je pense que ça ne vous regarde foutrement pas. » lança Edward d'un ton
horriblement impoli. Je posai la bouteille sur le comptoir et allai voir ce qui se passait.
J'entendis alors une voix de l'autre côté de la porte. « Vous n'êtes qu'un connard, vous
le savez ça ? Vous n'avez pas une grosse société à gérer ? Je suis là pour voir Bella. »
Jared.
« J'en ai rien à foutre de ce que vous voulez. » Le ton d'Edward était menaçant. « Elle
dort. Il faut que vous partiez et si elle n'as pas été suffisamment claire, ne revenez pas. »
Je ne portais rien d'autre qu'un drap mais cette discussion prenait un mauvais tournant.
« Ne parlez pas pour elle. » le contra Jared.
« Vous n'avez aucune chance avec elle. Passez à autre chose. »
« Edward. » dis-je derrière lui.
Il jeta un coup d'œil par dessus son épaule et écarquilla les yeux lorsqu'il me vit.
« Bella ? » Jared ouvrit la porte en grand, profitant qu'Edward soit distrait par ma
présence.
« Qu'est-ce que tu fous ? » me cria presque Edward.
Mon regard allait de son visage en colère à celui de Jared, dévasté. Ce dernier avait à
la main un thermos ainsi qu'un sac en papier marron. Il m'apportait quelque chose à manger.
Je me sentis atrocement coupable même si j'avais été très claire à propos de mes sentiments à
son égard.
« Jared... »
« On dirait que tu te sens mieux. Je suppose que tu n'avais pas vraiment besoin que je
t'apporte à déjeuner. »
« Je... »
« Si tu veux vraiment lui parler, tu pourrais, s'il te plaît, mettre des foutus vêtements ?
» Edward était cinglant.
Je lui lançai un regard mauvais et regardai Jared. « Tu veux bien me laisser une
seconde ? »
Il secoua la tête et haussa les épaules. « Peu importe. »
« Edward. » dis-je en lui faisant signe de la tête pour qu'il me suive. Je ne voulais pas
les laisser seuls dans la même pièce.
Edward me suivit, les poings serrés. Je laissai tomber le drap et enfilai rapidement un
t-shirt avant d'ouvrir mon tiroir à sous-vêtements.
« Incroyable. » Edward traversa la pièce à toute vitesse et prit son t-shirt.
« Il essaye seulement d'être gentil avec moi. »
« Pas lui. Toi ! Tu aurais pu tout aussi bien te présenter nue ! » s'énerva-t-il les dents
serrées. Sa mâchoire se gonflait de colère.
« Je ne voulais pas que tu te battes avec lui. »
« Pourquoi il ne sait pas que toi et moi on s'est remis ensemble ? »
« Est-ce que ça fait au moins une semaine que c'est arrivé ? » Je le trouvais un peu dur
avec moi. J'enfilai un short.
« Tu travailles avec lui, non ? » cracha-t-il.
« J'ai été absente la semaine dernière, il m'a remplacée en prenant plus d'heures. Je n'ai
pas travaillé avec lui depuis le jour où tu es revenu. La dernière fois que je lui ai parlé, c'était
après l'enterrement de ma grand-mère. Ça ne me semblait pas approprié comme moment pour
lui faire savoir que j'envisageais de me remettre avec mon ex. »
Il releva brusquement la tête. « Tu as parlé à Jared pendant que tu étais en Floride ? »
Son comportement me fit secouer la tête. Sa possessivité n'était pas du tout attirante. «
Ouais, on a fait l'amour au téléphone juste après que j'ai enterré Grand-Mère. C'était torride. »
Il n'apprécia pas mon sarcasme. « Ne me parle pas comme alors que je suis déjà
énervé. »
« C'est mon ami et il m'a appelée pour s'assurer que j'allais bien. C'est tout. »
« Il n'est plus ton ami. Fais en sorte d'être claire. » déclara Edward avant de sortir de la
pièce en trombe.
Eh bien, le roi avait parlé. C'était l'ancien Edward dans toute sa splendeur... ou le pire
de sa splendeur. Lorsque je rejoins le salon, je le vis qui refermait la porte d'entrée derrière
lui. Je supposai qu'il allait attendre le livreur dehors. Soit ça, soit il allait monter pour faire
chier Tyler parce qu'il n'avait pas empêché Jared de venir jusqu'ici.
« Je suis désolée pour ça... et aussi ça. » Je désignai la porte, me disant qu'il devait
comprendre où je voulais en venir.
« Je n'ai pas besoin de tes excuses, Bella. J'ai bien vu que j'interrompais quelque
chose. Ton milliardaire et toi êtes à nouveau ensemble. Rosalie m'a dit que tu avais appelé
pour prévenir que tu étais malade. J'ai pensé que je pouvais t'amener un peu de soupe. Je
suppose que je ne suis qu'un idiot. »
« Écoute, je suis désolée. Je suis désolée de ne pas avoir eu l'occasion de te le dire
mieux que ça. Tu es un très bon ami, Jared. »
Il ne m'écoutait même pas. « Il t'a quittée et tu le reprends comme si de rien n'était. »
râla-t-il. « Je pensais que tu valais mieux que ça. Je ne croyais franchement pas que tu allais te
jeter sur lui à la seconde où il apparaîtrait. »
Je penchai la tête de côté et posai les mains sur les hanches. « Tu ne sais rien à propos
d'Edward et moi. Ne suppose rien sans savoir ce qu'on a vécu ou pourquoi on en est arrivé là.
Tu n'as pas le droit de me juger. »
« Je suis venu t'apporter à manger avant d'aller travailler. Je vais faire en sorte que
Rosalie sache bien que tu as passé la journée au lit. » Il posa la soupe ainsi que le sac en
papier sur la table basse.
Mon cœur se serra de frustration. Il n'y avait rien que je puisse dire. Il s'était imaginé
qu'on était fait pour être ensemble, peu importe le nombre de fois où je lui avais dit que ça
n'était pas près d'arriver. Il alla jusqu'à la porte et l'ouvrit. Tyler se tenait de l'autre côté.
« Parfait. » souffla Jared. « Ton chien de garde est ici. » Il contourna Tyler pour se
diriger vers les escaliers.
Mes épaules s'affaissèrent et Tyler entra dans l'appartement.
« Ouaf. » fit-il en souriant. « Tout va bien ? »
Je rigolai sans le vouloir et secouai la tête. « Il vous a vraiment envoyé ici ? »
« Il attend dans mon appartement que Jared s'en aille. Je suis venu m'assurer que tout
allait bien. »
Je m'assis sur le canapé. « J'adore le fait qu'ils sont tous les deux en colère contre moi.
»
« Mr Masen n'est pas en colère contre vous. Foutrement jaloux oui, mais pas en colère
contre vous. »
Je me frottai le front. « Il était très énervé quand il est parti. »
« Jared lui a rappelé qu'il était à deux doigts de tout perdre. Ce n'est pas de la colère,
c'est de la peur. Je vais aller le chercher si vous êtes prête. »
« Dites lui qu'il ne peut pas revenir à moins qu'il soit sûr d'être gentil avec moi. »
Tyler rigola en ouvrant la porte. « Peut-être que vous pourriez lui écrire un mot du
genre, ''Je t'aime bien. Tu m'aimes bien ? Coche oui ou non.'' Ensuite, je ferai la navette entre
vous deux. Ça serait très marrant pour moi. »
« Oh Tyler. » soupirai-je. « Vous vous souvenez quand vous ne parliez pas ? C'était le
bon temps. »
Il sourit et me fit un clin d'œil. « Je vous l'envoie. Allez y doucement avec les
sarcasmes. » me prévint-il en me pointant du doigt.
Tyler arrivait à faire rapidement disparaître ma colère. Avec un peu de chance, il aurait
fait la même chose pour Edward. Personne n'était plus logique que Tyler.
Après quelques minutes, on frappa à la porte. Je me levai, me sentant mal qu'il n'ose
pas directement entrer. J'ouvris la porte et tombai sur le livreur.
« Oh. » Je ne m'attendais pas à lui. Je ne savais même pas où était mon sac. « Combien
ça fait ? »
« Je m'en occupe. » Edward arriva par derrière de l'argent à la main. Il me fixa d'un air
hésitant avant de regarder l'homme. Il le paya et entra dans l'appartement. « Je suis désolé. »
On aurait dit un petit enfant à qui ses parents avaient demandé de présenter des excuses à sa
petite sœur, même s'il ne le pensait pas.
« C'est Tyler qui t'a dit de dire ça ? »
« Il m'a peut-être suggéré que c'était un bon début. »
Il nous fallut une seconde mais nous finîmes par sourire.
« En général, ça fonctionne mieux quand tu le penses vraiment. »
« Je suis désolé de t'avoir criée dessus. Je ne suis pas désolé si j'ai blessé Jared. Je me
fiche de ce qu'il ressent. »
« C'est injuste de ta part d'être en colère contre lui parce qu'il était intéressé par moi
après ton départ. »
Edward laissa tomba le sac de nourriture par terre. Il agrippa ses cheveux. « Je me
fiche que ça soit juste, Isabella. Il veut t'éloigner de moi. J'ai absolument le droit de ne pas
l'apprécier ! »
« Peu importe ce que Jared veut. Tout ce qui compte, c'est ce que moi je veux. »
« C'est ça ! Et tu veux le protéger. Tu veux qu'il se sente mieux. » Il était en colère
contre moi, frustré que les sentiments de Jared comptent à mes yeux.
« Parce que je me sens mal de penser qu'il croyait que j'étais malade alors qu'en réalité,
j'étais chez moi entrain de m'envoyer en l'air avec toi ! »
Edward avança vers moi. Je reculai jusqu'à rencontrer le mur. « Est-ce que tu sais ce
que ça me fait de penser qu'il aurait pu être dans ton lit à ma place, qu'il aurait pu toucher ta
peau, être celui que tu laisses t'aimer ? »
Un côté de moi avait envie de lui dire qu'il était culotté. J'avais envie de lui rappeler
que c'était de sa faute. C'était lui qui avait pris le risque que je passe à autre chose avec
quelqu'un d'autre. Il avait de la chance que je n'ai pas ouvert mon cœur à d'autres personnes.
Néanmoins, ça n'allait nous mener nulle part. Tyler avait raison. Il fallait que je fasse gaffe
aux sarcasmes. Je ne voulais pas me disputer. Je voulais qu'on reprenne nos parties de jambes
en l'air.
« Mais ce n'est pas arrivé parce que je veux que cette personne soit toi. »
Il plaqua son corps contre le mien. Ses yeux étaient sombres mais ce n'était pas à cause
de la colère. Il saisit mes poignets et remonta mes bras au dessus de ma tête. Ma respiration se
fit haletante.
Il parla dans un grognement. « Seulement moi. »
Sa bouche se posa durement sur la mienne. Edward était bien plus soupe au lait que
moi. Il était passé de Mr Zenitude dans la chambre avant l'arrivée de Jared, à un homme des
cavernes bourré d'hormones. L'Edward Tendre avait disparu et était maintenant en train de me
malmener. Il m'arracha mes vêtements, agrippant mon corps de ses mains puissantes. Il
mordit mes lèvres, ma mâchoire.
Il ne prit même pas la peine d'enlever ses vêtements. Il laissa tomber son pantalon et se
libéra suffisamment pour me pénétrer. Ce n'était pas du sexe. Il n'essayait pas de me
convaincre qu'il m'aimait. Cette fois-ci, il marquait son territoire. Peut-être qu'il essayait de se
convaincre que je l'aimais. En acceptant son besoin pressant d'affection, je lui prouvais que je
tenais à lui. J'acceptais ça parce que je l'aimais vraiment.
Je ressentais tellement de choses, le mur contre mon dos, la chaleur de son corps, la
douceur de ses cheveux entre mes doigts. Pourtant, il y avait des bruits qui se différenciaient
des autres. Le bruit qu'il faisait en me pénétrant. Le bruit que faisait sa bouche en suçant et
embrassant ma peau. La façon dont sa respiration devint difficile lorsque je levai les jambes
pour les enrouler autour de sa taille, lui permettant de plonger plus profondément en moi. Il
poussa un grognement et explosa en moi.
Il me tint contre le mur, la respiration haletante. Il cachait son visage contre mon cou.
« Tu ne vas pas partir, pas vrai ? » dit-il contre ma peau. « Je sais que je te donne peut-
être un peu envie de partir. »
Le petit garçon était toujours là, effrayé que je ne l'aime pas assez pour supporter ce
qui faisait de lui ce qu'il était. J'étais tellement enveloppée dans mes craintes, que je n'avais
pas réalisé que les siennes étaient toujours là.
« Je suis là. J'ai toujours été là et je n'irai nulle part. »
Il réajusta sa prise sur moi et m'attira loin du mur. Nous nous tînmes l'un contre l'autre.
Deux cœurs en voie de guérison qui essayaient de comprendre l'amour bouleversant qu'ils
ressentaient l'un pour l'autre. Il y aurait toujours de l'amour entre nous. J'étais à lui et il était à
moi.
« Ton film préféré ? »
« Very Bad Trip. »
« Very Bad Trip ? » Edward arrêta de me caresser le dos.
« C'est le film le plus drôle que j'avais jamais vu. Je ne crois pas que j'ai jamais autant
ri. »
« Sérieusement ? Ton film préféré est une comédie ridicule qui parle d'un enterrement
de vie de garçon à Las Vegas ? »
« Arrête. » Je lui tapai doucement le torse. « C'était un peu tout. J'en ai pleuré
tellement c'était drôle. »
Il secoua la tête. « Dieu merci tu as Jasper pour faire tes soirées pizza et film. »
« Il l'aime aussi beaucoup. »
« Choquant. »
Nous éclatâmes de rire.
« Premier baiser. » lançai-je.
« Carrie Wilson, en CE2. »
« Tu as embrassé une fille au CE2 ? Les garçons ne sont pas persuadés que les filles
sont dégoûtantes quand ils sont au CE2 ? »
« Je n'ai jamais trouvé les filles dégoûtantes. En plus, Carrie était en CM1, alors c'était
plutôt excitant d'être avec une femme plus âgée. »
« Allez savoir. Maintenant, tu les prends au berceau. »
« Encore un commentaire sur l'âge. » dit-il en me chatouillant. Je me tortillai contre
son torse jusqu'à qu'il arrête.
« Désolée, ça ne se reproduira plus. »
Edward embrassa ma tête. « Pire rendez-vous. »
Il allait falloir que je sois honnête. J'espérais que je n'allais pas plomber l'ambiance. «
Notre premier rendez-vous. »
« Ugh, j'avais peur que tu dises ça. Tu n'as même pas mangé là bas alors que c'est
vraiment un super endroit. On devrait y retourner. Tout refaire. »
« Je n'arrive pas à croire que j'ai accepté de ressortir avec toi après ça. »
« Moi non plus. J'étais un vrai bordel à l'époque. Tu étais tellement irréelle. J'étais
persuadé que tu te foutais de moi. Trop beau pour être vrai. »
« Tu étais troublant. Pendant un instant, on avait une super conversation et l'instant
d'après, tu te comportais comme un connard froid. »
« C'était pas mes meilleurs moments. Mais tu m'as prouvé que tu étais bien vraie. Tu
m'as planté après avoir payé la note. J'étais tellement énervé. »
J'embrassai sa mâchoire. « C'était le but. »
« J'aime le fait que tu n'avais pas peur de me remettre à ma place quand je me
comportais comme un con. »
« Je suis contente que tu ne sois pas vraiment un con. » Je l'embrassai à nouveau, mais
sur les lèvres cette fois-ci. « La chose la plus bizarre que tu aies mangé. »
« Oh, c'est pas facile. J'ai mangé pas mal de trucs bizarres dans les autres pays. En
Chine, il y a des trucs pas mal mais en Thaïlande, j'ai mangé un plat qui s'appelle Khai Khao.
»
« C'est quoi ? »
« En gros, c'est des œufs de poules fertilisés avec un embryon qu'on ébouillante
vivant. »
Je m'éloignai de lui. C'était la chose la plus dégoûtante que j'avais jamais entendu de
toute ma vie. « Pourquoi est-ce que tu as mangé une chose pareille ? »
« C'est banal là bas. En Asie du Sud, au Vietnam et en Chine. Dans certains pays, ils
appellent ça du balut. Les gens en mangent tout le temps. » Il m'attira sur lui.
« La chose la plus bizarre que j'ai jamais mangé, c'est du calamar. Je remercie le
seigneur d'avoir inventé Jimmy Johns. »
Edward rigola si fort qu'il dut s'essuyer les yeux. « Bon sang, il va falloir que je te
fasse sortir des États-Unis plus souvent. »
« Pas si tu veux me faire manger des poussins bouillis ! »
Nous éclatâmes de rire en cœur. Notre soirée se passa ainsi. Confortablement. Avec
quelques bêtises. C'était très... normal. Nous commandâmes de la pizza pour le dîner et bûmes
ce qui restait de bière dans mon frigo avant de retourner faire des câlins au lit.
« Ton moment de la journée préféré. »
« Hmmm, c'est pas facile. J'aime bien quand il est très tôt le matin. »
« Pourquoi ? » me demanda-t-il en jouant avec mes cheveux. Il enroulait une mèche
autour de son doigt.
« Je ne sais pas exactement. C'est peut-être parce que peu importe ce qui s'est passé la
veille, tu as une chance de tout arranger ou même de recommencer à zéro. »
« C'est pour ça que tu souris toujours quand tu te réveilles ? Je te promets, tu as
vraiment l'air heureuse le matin. »
« Je suppose que oui. »
Je ne pus pas lui poser ma question suivante parce que je fus interrompue par le
portable d'Edward. Il se pencha et l'attrapa sur la table de nuit. Il l'avait gardé éteint toute la
journée pour ne pas qu'on soit dérangé par son travail mais il avait fini par le rallumer au cas
où quelque chose d'important se produirait, cela semblait peu probable. Mais peut-être que
j'avais tort.
Il lut le message et grogna.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Parfois Emmett atteint le sommet de ma liste des personnes à virer. »
« Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Il vient de m'envoyer un texto pour me dire qu'il n'a pas pu tenir sa langue. Sérieux,
à quel point c'est difficile de dire à ta copine que tu as travaillé aujourd'hui ? »
« Qu'est-ce qu'il a fait ? » J'avais un mauvais pressentiment.
Avant qu'il puisse me répondre, mon portable sonna.
« Il n'a pas pu mentir à Rosalie. Il lui a dit qu'il ne travaillait pas aujourd'hui parce que
je ne suis pas allé au boulot. »
J'avais un très mauvais pressentiment. « Et est-ce qu'elle a demandé pourquoi tu n'étais
pas au travail ? »
« Elle lui a demandé pourquoi il n'était pas venu me protéger à la maison. »
Je m'assis et crapahutai sur le lit pour attraper mon téléphone. « Et Emmett lui a dit
quoi exactement ? »
Edward poussa un soupir de frustration. « Que c'était Tyler qui me protégeait. »
J'ouvris mon nouveau message. Il venait de Rosalie. J'avais raison.
Tu es virée.
Pauvre Bella ^^ Heureusement, elle a déjà retrouvé du travail ailleurs. Une autre
personne que j'ai un peu envie de plaindre dans ce chapitre, c'est Jared... le pauvre gars se
pointe comme un cheveu sur la soupe XD
Edward et Bella arrivent à mieux communiquer maintenant et ça se confirmera par la
suite... D'ailleurs, dans le prochain chapitre, Edward va affronter une de ses plus grandes
peurs... alors soyez au rendez-vous ;)
N'hésitez pas à laisser un commentaire ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 29*: Chapitre 26

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Je vous avais promis un chapitre plein d'émotions... eh bien le voici ;) Accrochez vos
ceintures et préparez vous aux montagnes russes de l'amour !
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 26
Vendredi 1er Juillet, Midi
Nous nous tenions côte à côte, main dans la main, face à la porte.
« Tu n'es pas obligé de rester là. Tu pourrais juste entrer et redescendre ensuite pour
déjeuner. »
« Non, il faut que je le fasse. » dit-il d'un air décidé en fixant la porte close. « Je suis
retourné au bureau. Je le voyais tous les jours au bureau. On aurait pu croire que ça aurait été
plus difficile. »
Edward était déterminé à manger dans la salle privée ce vendredi. Son thérapeute et lui
avaient décidé qu'il devait faire face à sa peur de venir ici. Ils avaient passé leur derrière
séance à parler du fait que j'avais été virée, qu'Emmett avait été viré. Emmett avait été
réengagé parce que je refusais qu'Edward fasse ça pour moi et Rosalie avait décidé qu'elle
pouvait elle aussi faire preuve de compassion. Comme l'Eclipse avait une place importante
dans notre relation à Edward et moi, ça les avait mené à parler d'Alec, ce qui les avait menés à
parler du meurtre d'Alec, ce qui les avait menés à parler de ce qu'Edward ressentait – il l'avait
envoyé à sa mort en lui demandant de le remplacer la dernière fois qu'il avait mangé dans la
salle privée.
J'avais été surprise, et peut-être même éblouie, quand Edward était passé chez moi
mardi soir pour me raconter tout ça. Ce Dr Cope semblait tirer les bonnes choses de son cœur.
Ça m'épatait de voir qu'il s'ouvrait autant avec lui et aussi avec moi. Il m'avait même
demandée si dans le futur je voulais bien assister à une séance avec lui pour parler au Dr
Cope. J'avais répondu oui sans hésitation.
Je détestais qu'Edward se sente responsable pour la mort d'Alec. Nous en avions parlé
ce soir là pendant qu'il me brossait les cheveux après que nous nous soyons emporté dans la
douche. Il avait admis qu'il n'avait eu aucun indice lui indiquant que James allait s'en prendre
à lui cette nuit là. Il était d'accord sur le fait qu'Alec ne l'en aurait jamais tenu pour
responsable. Et pourtant, sa culpabilité avait enroulé ses mains sales autour de son cou.
« Tu veux que j'ouvre la porte ? » demandai-je en faisant de mon mieux pour ne pas le
brusquer. Néanmoins, je me sentais de plus en plus mal à l'aise de me tenir là. C'était plus
angoissant que ce que j'aurais cru pour moi. Je n'étais pas venue là depuis la mort d'Alec. Un
côté de moi avait l'impression qu'on allait trouver son visage souriant et ses yeux brillants
derrière la porte.
Edward inspira profondément à deux reprises. « Non, je vais le faire. »
Je sentis la main de Tyler effleurer délicatement mon épaule. Emmett et lui se
trouvaient de chaque côté de nous. Tyler ne faisait jamais rien par accident. Je lui jetai un
regard. Il me fit un sourire rassurant pour apaiser mes inquiétudes. Nous avions discuté de ça
sur le trajet du travail aujourd'hui. Je lui avais demandé son opinion sur ''L'Opération Salle de
Dîner Privée'' et il pensait que ça pouvait se passer de deux façons possibles. Néanmoins, ce
n'était pas le seul problème à gérer aujourd'hui. Non, nous avions un bien plus gros problème.
James devait passer en jugement mercredi mais il ne s'était pas présenté à la cour. Il
avait décampé, fuyant les autorités et les hommes d'Edward qui le cherchaient. Edward
pensait qu'il avait dû quitter le pays pour se cacher. Je n'étais pas sûre de ça. J'étais persuadée
qu'il allait revenir jusqu'à Edward pour obtenir sa revanche. Je me sentais mieux maintenant
que la sécurité avait été doublée. C'était une bonne chose qu'Emmett n'avait pas été viré.
Edward avait Emmett et Garrett avec lui en permanence et j'étais tout le temps avec Tyler et
Liam. C'était pour ça qu'ils étaient là tous les deux avec nous au restaurant.
Même après la débâcle James, j'avais décidé que j'allais soutenir Edward dans tout ce
qu'il voulait faire et demander de l'aide à Emmett si ça ne se passait pas bien. Emmett avait
soutenu Edward dans les moments les plus sombres de sa vie. Il avait trouvé un moyen de se
lier à lui et de l'aider à laisser son passé derrière lui. Si nous devions faire face à un contre
temps, je ne voulais personne d'autre que lui aux côtés d'Edward.
« Tu es prête ? » me demanda Edward, quittant la porte des yeux pour la première fois.
Il me pressa la main et observa ma réaction.
Je lui souris. « Je suis prête. »
Edward saisit la poignée de la porte et l'ouvrit. Pas d'Alec. Juste la salle privée,
exactement comme dans mes souvenirs.
« Ensemble ? » demanda-t-il.
« Ensemble. » Je hochai la tête et nous entrâmes dans la pièce.
Une étrange vibration parcourut mon corps lorsque nous fûmes à l'intérieur. Des
souvenirs d'heures de travail et de repas ici me revinrent à l'esprit. De bons moments, de
mauvais moments. J'avais vécu toute une vague d'émotions dans cette pièce. Des disputes et
des premiers baisers. Nous avions fait l'amour ici. J'avais renversé du vin sur lui par accident
et j'avais eu envie de lui jeter mon verre à la figure à plusieurs reprises. Nous avions fêté mon
anniversaire ici. Cent milles pennies avaient recouverts la table, les chaises et le sol.
« Em. » appela Edward. Il se tourna pour voir si son garde-du-corps et ami nous avait
suivi à l'intérieur.
Emmett fit un pas en avant. « Je suis juste là, monsieur. »
« Tu n'es pas en service pour le déjeuner. »
« C'est ce que je me suis dit, E. T'en fais pas. » Emmett tapota l'épaule d'Edward. « Tu
veux que Bells aille nous chercher à boire ? Je pense qu'on devrait s'en tenir à des trucs sans
alcool. »
Edward fronça les sourcils. « Je ne fais pas me bourrer juste parce que je mange ici. »
« Je n'ai pas dit ça. »
« Ouais, tu n'étais pas obligé. » Edward m'embrassa sur la tempe avant de s'asseoir au
bout de la table. »
« Tu es bien ? » demandai-je. Je me mordis la lèvre et l'observai avec attention. Sa
respiration était normale mais il tapotait nerveusement la table du bout des doigts. Il passa son
autre main dans ses cheveux.
« Je vais bien. » Il n'avait pas l'air convaincu. Emmett vint s'asseoir à droite d'Edward.
« Pas là. Ne t'assois pas là. » Emmett se figea à la demande d'Edward. Il se tourna et alla à
s'asseoir à sa gauche.
Alec s'asseyait à sa droite. Alec s'asseyait toujours à sa droite. Il s'était assis à sa droite
la dernière fois que nous nous étions retrouvés ensemble dans cette pièce.
« Tu veux que j'aille te chercher quelque chose à boire ? » proposai-je.
Edward recula sur sa chaise. « Non, je veux que tu viennes ici. » Il tapota ses genoux.
Je vins vers lui. J'avais besoin de le sentir autant qu'il avait besoin de moi. Nous
enroulâmes nos bras autour de nos corps une fois que je fus assise.
« Il s'est passé plein de bonnes choses ici. Toi et moi. C'est ce dont je veux me
souvenir dans cette pièce. » Edward frotta son visage contre mon cou.
« C'est ce dont je veux me souvenir moi aussi. »
Il resta silencieux pendant une minute. Nous nous réconfortâmes avec des caresses
mais pas de mots.
« J'aurais voulu ne pas l'avoir envoyé à ma place. »
Je repoussai ses cheveux de son front du bout des doigts. Je ne pouvais pas être
d'accord avec lui. S'il n'avait pas envoyé, Alec, c'était moi qui aurait dû suivre une thérapie
avec le Dr Cope.
« Je sais bien. » répondis-je. Il me regarda, les yeux plein de regrets. J'aurais voulu
pouvoir changer les choses pour lui, garder Alec et Edward tous les deux en vie. Néanmoins,
tout ce que je pouvais faire, c'était l'aimer à travers son deuil. « Je t'aime. »
Nous nous embrassâmes, laissant nos lèvres s'attarder.
« Je t'aime plus que je peux l'exprimer. » Sa voix trahissait sa mélancolie.
Je lui caressai la joue avec le dos de la main. Il guérissait encore, pleurait encore son
ami. Mon cœur souffrait à l'unisson avec le sien. C'était un homme qui avait perdu beaucoup
trop de choses dans la vie. Nous allions faire en sorte de ne plus rien perdre. Je me penchai
pour l'embrasser une dernière fois sur les lèvres.
« Que souhaitez-vous boire, monsieur ? Nous avons un merveilleux Grand Cru ou
peut-être que vous préféreriez un très bon Chave ? »
« Oh, tu commences à être douée pour faire la serveuse. » dit-il avec un petit sourire
vrai. « Dommage que tu doives bientôt arrêter pour éduquer les jeunes âmes de notre si belle
ville. »
« Est-ce que tu insinues que je n'ai pas toujours été douée ? »
« Il me semble que j'ai des pièces qui le prouvent. » Son sourire à couper le souffle me
poussa à lui rendre.
Je quittai ses genoux et lissai ma jupe. « Toi et tes foutus nickels. »
« Je vais prendre un Perrier avec du concombre. » demanda-t-il après s'être arrêté de
rire.
« Sérieux ? »
Emmett grogna et Edward fronça les sourcils. « Tu remets ma commande en doute ?
Je retire mon compliment. »
« De l'eau au concombre ? C'est dégoûtant, mais en même temps, tu as mangé des
poussins bouillis alors à quoi je dois m'attendre ? »
« Des poussins bouillis ? C'est quoi ce bordel ? » Emmett plissa le nez de dégoût.
« Les œufs de canards sont un met raffiné et c'est aussi aphrodisiaque. » se défendit
Edward.
« Continue à te dire ça. Si tu mangeais des poussins ou des canetons bouillis et que je
le savais, je ne t'embrasserais pas pendant au moins un mois. »
Les deux se mirent à rire.
« Continue à te dire que tu pourrais me résister pendant un mois, Isabella. »
Il avait raison mais je n'allais pas l'admettre. C'était une bonne chose que l'Eclipse ne
servait pas d'embryons bouillis de toute sorte. Je pris la commande d'Emmett et descendis les
préparer.
Tyler se trouvait devant la porte.
« Comment ça s'est passé ? » demanda-t-il.
« Il va bien. Je crois qu'il a passé le plus dur. »
« En général, le premier pas est le plus dur. »
Je posai ma main sur son bras. « Vous êtes sage, très sage mon ami. » Je me tournai
pour partir mais m'arrêtai. « Est-ce que ça vous embête ? » Tyler me regarda d'un air perdu. Je
désignai la porte. « Sa relation avec Emmett ? »
« Non. Ça devrait ? »
« Je ne sais pas. Alec était son ami le plus proche et j'ai toujours pensé que vous étiez
second sur la liste. Ensuite, Emmett est sorti de nulle part et ils sont meilleurs amis. Je me
demandais juste si ça vous dérangeait. »
Tyler sourit et secoua la tête. « Vous êtes vraiment une fille. »
« Quoi ? Les mecs aussi ont des sentiments. Je le sais. J'ai tout un tas d'amis hommes.
»
« Oh, je le sais, Bella. Croyez moi, on sait tous que vous avez plein d'amis hommes. »
« Vous avez fini ? J'ai le droit à ça alors que je m'inquiète pour vos sentiments ? »
« Je ne suis pas blessé. Ma relation avec Mr Masen est à quatre-vingt-dix pour cent
travail et dix pour cent, personnelle. On se ressemble un peu trop pour se compléter à 50/50.
Mais par contre, si vous commenciez à jouer à Black Ops avec Liam, il est possible que je
sois un peu jaloux. »
Ce fut à mon tour de rire alors que je partais en direction des escaliers. « Quelque
chose me dit que vous n'avez pas à vous inquiéter pour ça. » lançai-je par dessus mon épaule.
Tyler était mon ami, mon 50/50.
J'avais promis à Angela de l'aider aujourd'hui après le travail. Elle avait proposé de
garder la nièce de Ben pendant quelques heures pour tester son aptitude à être mère. Elle
commençait à douter d'elle même, elle s'inquiétait à l'idée de ne pas être une bonne mère ou
de ne pas être assez responsable. Elle savait que Ben allait être génial parce qu'il était prof et
qu'il avait la patience d'un saint. Angela était restée fille unique jusqu'à ce que sa mère se
retrouve enceinte de jumeaux quand elle était au lycée. Elle avait deux petits frères mais elle
était quasiment partie à la fac au moment de leur naissance. La sœur de Ben avait une petite
fille de trois ans. Nous allions emmener Reese à l'aquarium et faire une promenade au bord de
la mer.
Nous marchions sur Alaskan Way. Angela poussait Reese dans sa poussette avec
ombrelle. Je lui montrais des bateaux et elle s'amusait avec des algues. Angela essayait d'être
attentive mais avait tendance à paniquer quand elle n'était pas contente. Je lui fis découvrir la
magie du goûter et de la tasse à bec et nous profitâmes du silence.
« Je n'ai jamais eu aussi peur de faire quelque chose de toute ma vie. » admit-elle.
« Tu vas être géniale, Ang. Tout d'abord, ce n'est pas ça être mère. Ça... » Je désignai
la poussette d'un geste de la main. « … ce n'est pas être mère. C'est du baby-sitting. Quand
c'est ton bébé, c'est complètement différent. Ça sera plus facile. »
« Tu crois ? »
« Absolument. Tu connaîtras ton bébé mieux que personne. Tu ne connais pas Reese.
Ça complique les choses. »
Reese fit tomber son éléphant en peluche et se mit ensuite à pleurnicher en le pointant
du doigt alors qu'Angela continuait à avancer. Je me penchai et le ramassai, le plaçant aussitôt
sur les genoux de la petite fille. Elle s'arrêta aussitôt de pleurnicher.
« Tu t'en sors très bien. » souffla Angela.
Je levai les yeux au ciel. « Ma mère était maîtresse d'école et j'ai commencé à faire du
baby-sitting quand j'avais dix ans. Comme je te l'ai dit, c'était du baby-sitting. Être mère, c'est
complètement différent. »
« Tu as déjà envisagé d'être mère ? » Elle me jeta un coup d'œil. « Je veux dire,
Edward est revenu. Ça a l'air sérieux entre vous. Est-ce que vous parlez de votre fin heureuse

Je secouai la tête et soupirai. « Sérieusement, ça fait deux semaines qu'on s'est remis
ensemble et tout le monde nous imagine déjà mariés avec des enfants. »
« Alors, tu n'y as pas du tout pensé ? » Elle me lança un regard sceptique.
« Est-ce que j'ai déjà envisagé de l'épouser ? Bien sûr que oui. »
« Et des petits bébés à plusieurs millions de dollars ? »
Je lui jetai un regard désapprobateur. Pour les gens, tout était toujours question
d'argent.
« Pour être honnête, c'est l'argent qui me pousse à réfléchir quand je pense à mon futur
avec Edward. Je n'arrive pas à l'imaginer parce qu'il n'a pas une vie normale ou du moins, il
ne vit pas comme j'en ai l'habitude. »
« Imagine un peu toute la sécurité qui te suivra quand tu auras des enfants. » Angela
désigna Liam de la tête. Il marchait devant nous sur la gauche pendant que Tyler se trouvait
derrière nous sur la droite. Ils ne nous collaient pas et avaient en fait créé une sorte de bulle
autour de nous. C'était leur façon étrange de nous laisser de l'espace. Les gens restaient
naturellement loin de ces deux là.
« Ça ne sera pas toujours comme ça, du moins, je l'espère. »
« Eh bien, ça ne me dérangerait pas d'avoir une bonne et un cuisinier mais des gardes-
du-corps, ça doit être difficile à gérer. »
« Il faut du temps pour s'habituer. » avouai-je.
« Tu aurais pu avoir une vie normale avec Jared. » Elle avait chantonné son prénom.
« Je ne suis pas amoureuse de Jared. Normale ou pas, ça n'aurait pas été une belle vie
si je n'avais pas été avec quelqu'un que j'aime. »
J'étais amoureuse d'Edward. J'allais rester amoureuse d'Edward pour toujours. Si ça
voulait dire que je devais vivre dans son monde fou, j'étais prête à le faire. Je ne savais
simplement pas si j'étais prête à embarquer un enfant dans cette histoire. Ce n'était pas
quelque chose que j'avais besoin de décidé maintenant, ni une décision que j'allais prendre
seule. Même si Edward parlait de nos enfants hypothétiques, je ne savais pas ce qu'il en
pensait vraiment. Je voulais des enfants, mais je ne désirais rien d'autre de plus qu'Edward.
« Ne te méprends pas, Bella. Je pense que si j'étais avec un gars comme Edward
Masen, je serais dans le même état. C'est vraiment un homme superbe. »
Quand ce n'était pas son argent, c'était son physique. Il était toujours réduit à ces deux
choses comme si ça avait un rapport avec l'homme lui même.
« Ça va au delà de son physique et de son argent. Il est bien plus que ça. »
« Vraiment ? Plus comment ? » Angela joua des sourcils. « On parle de plus jusqu'à
quelle taille ? »
« Ne me force pas à frapper une femme enceinte. »
« Oh allez ! Tu n'as pas le droit de me refuser ce genre d'informations. J'ai le droit de
fantasmer de la façon la plus juste possible. C'est tout ce que je dis. »
Nous nous mîmes à rire bêtement. Je secouai la tête. « Tu n'es qu'une perverse
enceinte. Tu le sais ça, pas vrai ? »
« Oh arrête. Je vais bientôt être grosse, mes pieds vont enflés et d'après le livre sur les
bébés, je vais me transformer en machine à gaz humaine d'un jour à l'autre. Les fantasmes,
c'est tout ce qu'il me reste. »
« C'est vraiment dégoûtant. » Je ne pouvais qu'imaginer à quel point Tyler s'amusait de
cette conversation.
« C'est vrai. Tu peux regarder sur Google. »
Je passai mon bras sous le sien et nous dirigeai vers l'aquarium. Reese adora regarder
les poissons de toutes les couleurs. Mais les otaries de mer furent ses préférées. Ils nageaient
dans le bassin avant de sortir juste la tête hors de l'eau. Leur joie de vivre nous amusa toute les
trois. Nous étions en train d'admirer les animaux lorsque quelqu'un enroula soudainement son
bras autour de ma taille et me tira en arrière. Je me retrouvai dans l'espace partiellement clos
des toilettes. Alors que nous bougions, j'aperçus Liam qui partait en courant, faisant presque
tomber une famille qui se dirigeait vers la boutique cadeaux.
Tyler me plaqua dans un coin.
« Qu'est-ce qui se passe, bon sang ? » demandai-je, perdue et nerveuse.
Tyler glissa sa main dans la veste de son costume et je le vis défaire l'attache qui tenait
son pistolet. Les yeux m'en sortirent presque de la tête. Je ne savais pas qu'il avait une arme. Il
tendit le bras, me coinçant dans la pièce, et avança pour jeter un coup d'œil vers la sortie. Il y
avait un attroupement et des gens criaient. Mon cœur battait à toute vitesse dans ma poitrine.
« On va sortir d'ici mais il faut que vous restiez près de moi. Vous comprenez ? »
Je comprenais parfaitement bien. James était là. Je sentis mon sang se glacer. Il était la
raison qui avait fait partir Liam.
« Et Angela et Reese ? »
« Vous êtes mon seul soucis. »
« Bella ? » La voix d'Angela était un peu tremblante.
Je fis un pas en avant mais Tyler me repoussa immédiatement en arrière. « Restez ici.
» m'ordonna-t-il. Il avança vers la sortie. « Mlle Weber, nous allons devoir nous séparer ici. Il
faut que vous partiez. Mlle Swan doit se rendre chez Mr Masen. »
Si je n'avais pas eu si peur, je me serais avancée pour voir Angela et lui dire au revoir.
Mais la pensée que James était quelque part dans le coin me poussa à rester fermement contre
le mur.
« Désolé, monsieur, ces toilettes sont hors service. » dit Tyler à un homme qui essayait
d'entrer dans les toilettes.
L'homme eut l'air d'avoir envie de dire quelque chose mais décida de ne rien faire.
« Vous ne pouvez pas empêcher les gens d'utiliser les toilettes. » lançai-je en
m'écartant du mur.
« Si, je peux et c'est ce que je vais faire jusqu'à ce que je puisse vous sortir d'ici. Nous
n'avons aucune garantie qu'il est là seul. Pour nous avoir approchés comme ça Liam et moi, il
est soit fou, soit accompagné. »
Il n'était peut-être pas seul. Je me mis à penser à Félix et à l'autre gars qui avaient
essayé de me kidnapper. Je me sentis trembler.
« Ces toilettes sont hors services, madame. » dit Tyler, renvoyant une femme et ses
deux enfants juste au moment où une autre femme sortait des toilettes. Celle qui partait lui
lança un regard de doute.
La mère avec ses enfants n'avait pas peur de Tyler. « Elle vient de sortir. Les toilettes
sont cassées ? » demanda-t-elle à la femme.
« Ça a très bien marché pour moi. » répondit la femme en contourna Tyler.
La mère supposa donc qu'elle pouvait elle aussi le contourner mais Tyler lui bloqua le
chemin. « Madame, il faut que vous alliez dans d'autres toilettes. Maintenant. »
« Vous allez bien ? » me questionna-t-elle. « Est-ce que cet homme vous menace ? »
Il me fallut une seconde pour réaliser qu'elle me parlait. « Non, non, non. Il ne me
menace pas. » Qu'est-ce que j'étais censée dire ? C'est mon garde-du-corps et il me protège
d'un psychopathe qui essaie de me kidnapper parce que je sors avec un milliardaire.
« Je vais chercher la sécurité. » Elle fila à toute vitesse.
« Génial. » marmonna Tyler dans sa barbe. Son portable se mit à sonner. Il mit le haut-
parleur. « Dis moi que t'as chopé ce fils de pute. »
Liam était à bout de souffle. « Il a sauté dans une voiture. J'ai vu qu'une partie de la
plaque. Je n'ai pas pu faire mieux. Cet enfoiré est vraiment rapide. »
« Reviens et aide moi à la sortir d'ici. »
« Je vais chercher la voiture. » répondit Liam avant que Tyler ne raccroche.
James avait filé. Encore.
« Quand Liam sera là, vous resterez entre nous deux. Si je mets ma main sur votre
épaule, ça veut dire que je veux que vous vous mettiez à plat ventre. Vous comprenez ? »
Je hochai la tête.
« Si la sécurité arrive avant Liam, vous ferez la même chose. Vous resterez entre lui et
moi. Compris ? »
« Compris. »
Un agent de sécurité se pointa alors, la femme en colère sur les talons. Tyler sortit une
carte de visite et la tendit à l'homme. Ce dernier avait l'air de devoir être à la retraite depuis au
moins vingt ans.
« Tyler Crowley, chef de la sécurité de Masen Corporation. J'ai besoin d'aide pour
escorter cette femme hors du bâtiment. Vous pensez pouvoir m'aider, monsieur ? »
« Je pensais qu'il avait un problème avec les toilettes ? » dit-il en regardant la mère en
colère.
« Il disait que les toilettes étaient cassées alors que ce n'était pas le cas. Il fait trembler
cette fille de peur ! » cria-t-elle.
« C'est mon ami. Ce n'est pas à cause de lui que j'ai peur. Je le jure. » essayai-je de la
rassurer.
« Vous pouvez nous aider à sortir d'ici ? » demanda Tyler au gardien.
Le vieil homme haussa les épaules. « Bien sûr. Je ne suis pas sûr de savoir quel est le
problème. Vous avez peur des requins, madame ? »
« Vous allez juste l'aider à la sortir d'ici ? » hurla la femme. C'était gentil de sa part de
vouloir me protéger mais ce n'était pas le moment de faire une scène.
Je fis un pas en avant et essayai de sortir. « Je vous le promets, Tyler est l'un de mes
amis les plus proches. Je n'ai absolument pas peur de lui. »
Liam fit son apparition, il était encore plus à bout de souffle qu'au téléphone. « Allons
y. je suis garé juste devant l'entrée. »
Les minutes suivantes se passèrent comme dans un tourbillon. Tyler et Liam me firent
quitter l'aquarium et monter dans la voiture si vite que je n'eus même pas l'occasion de
regarder autour de moi pour voir si Angela était là ou si les méchants étaient toujours dans le
coin. Tyler se glissa sur la banquette arrière avec moi pendant que Liam prenait la place du
conducteur.
Mon cœur battait à toute vitesse. Je n'arrivais même pas à réaliser ce qui venait de se
passer. Tyler posa sa grosse main sur mon petit genou.
« Vous allez bien ? »
Est-ce que j'allais bien ? Est-ce que James Hunter m'avait suivi dans l'aquarium ? Est-
ce qu'il était vraiment à Seattle ? Est-ce qu'il était là pour tuer Edward ? Me faire du mal ? Les
deux ?
Je secouai la tête alors que les larmes me montaient aux yeux. Je tombai en pleurs
dans les bras de Tyler.
« Je savais qu'il allait revenir. Je le savais. Edward pensait qu'il allait quitter le pays
mais je le savais. Il est désespéré. Les hommes désespérés font des choses désespérées. »
Tyler et Liam me laissèrent parler dans le vide. Ils ne me contrarièrent pas, ni
n'acquiescèrent à mes paroles. Ils se contentèrent de m'écouter. Je ne pouvais pas faire ça. Je
ne pouvais pas m'effondrer. Si nous devions gagner cette bataille, si je devais empêcher
Edward de sombrer à nouveau dans l'obscurité, il fallait que je sois plus forte que ça. Il fallait
que je montre à Edward que j'étais assez costaud pour supporter ce que James nous faisait
subir.
Je m'assis et m'essuyai le visage. Edward ne pouvait pas me voir en train de pleurer. Il
ne pouvait pas me voir paniquer. Je ne savais pas comment il allait réagir à tout ça et la
direction qui allait vouloir prendre.
« Ne lui dites pas que j'ai pleuré. »
« Bella... » commença Tyler.
« Ne lui dites rien. S'il vous plaît. Je vais bien. Promettez le moi. » Je lui lançai un
regard sévère.
Il poussa un soupir comme il le faisait quand il pensait que je n'étais pas raisonnable. «
Je vous le promets, mais c'est pas grave d'être une fille. Vous êtes une fille. »
« Je sais. » Je posai ma tête sur son bras musclé.
« Masen Corp ou la résidence en ville ? » demanda Liam, sans doute mal à l'aise de
me voir si émotive.
« Mon appartement. » répondis-je avant Tyler.
« Bella, il faut qu'on vous emmène dans un endroit où il sera facile d'assurer votre
sécurité. »
« Il faut que j'aille chercher un truc. Ensuite, on pourra aller où vous voulez. Je devrais
appeler Edward ? Je ne pense pas pouvoir y arriver sans pleurer. » J'inspirai profondément. Ça
semblait aider Edward.
« Je l'appellerai une fois qu'on sera en route pour chez lui. »
Je continuai à inspirer profondément tout en me reposant sur mon 50/50. C'était un
excellent garde-du-corps quand c'était nécessaire et un ami formidable quand j'en avais
besoin.
« Les mes aussi ça pleure, vous savez. » dis-je tout bas de manière à ce que seul Tyler
puisse m'entendre.
Il rigola doucement et pressa mon genou. « Je sais, Bella, je sais. »
Tyler vint avec moi dans mon immeuble pendant que Liam se postait devant. J'allai
dans ma chambre et me dirigeai droit sur mon placard. Je me hissai sur la pointe des pieds et
attrapai ma boîte en métal qui se trouvait sur l'étagère du haut. Je la posai sur le lit et allai
ensuite vers ma table de nuit. Je sortis la petite boîte qui était coincée dans le fond du tiroir et
la jetai elle aussi sur le lit. J'envisageai de prendre quelques vêtements. J'allais sans doute
rester chez Edward jusqu'à ce que James soit attrapé. Je cherchai un sac.
« Vous savez, j'aurais pu venir vous chercher des vêtements plus tard. » lança Tyler
depuis le pas de la porte.
« J'avais besoin d'autre chose. »
Il entra dans la pièce et son regard se fixa sur les objets posés sur mon lit. « Qu'est-ce
que vous faites ? »
Je lui jetai un regard tout en continuant à rassembler des affaires. « Quoi ? »
Tyler approcha et prit la petite boîte. « Qu'est-ce que vous foutez avec des balles ? »
« Eh bien, on ne peut pas tirer sans. » rétorquai-je.
Il secoua la tête. « Vous n'avez pas besoin d'une arme. Où est-ce que vous avez dégoté
un flingue ? »
« Vous pensiez que mon père allait m'envoyer à Seattle sans protection ? On ne savait
pas que vous étiez dans le coin. Tout ce que je savais, c'était qu'Edward était parti et que
j'étais seule. Je ne pouvais pas savoir si James allait penser que je ne lui servais à rien. Mieux
vaut prévenir que guérir. »
« Vous n'en avez pas besoin, Bella. »
« Vous en avez un. » le contrai-je.
Ses épaules s'affaissèrent de frustration. « C'est pour ça que vous n'en avez pas besoin.
»
Je me demandais depuis quand c'était le cas. « Vous portez un flingue depuis toujours

« Non. »
« Eh bien, si vous êtes assez inquiet pour en avoir un, je suis assez inquiète pour en
avoir un. » résonnai-je. Je pris la boîte en métal qui contenait mon arme. « Donnez moi les
balles, s'il vous plaît. »
« Vous ne pouvez pas porter une arme chargée. »
« Mon père s'est assuré que j'obtienne ma licence. Alors, oui, je peux. Donnez moi les
balles. »
Tyler avait l'air plus stressé que ce que j'avais prévu. Il jeta la boîte sur le lit. « Tirer
sur une personne, ce n'est pas comme tirer sur une cible ou une biche. Si vous pensez avoir eu
du mal à tirer sur une biche... »
« Avec un peu de chance, je n'en arriverai pas là mais si James pense qu'il peut me
mettre la main dessus sans que je lutte, alors il se trompe. Il a mortellement tort. » J'ouvris la
boîte et pris mon arme pour la charger.
« Maintenant, vous parlez comme Mr Masen avant qu'il parte en mission pour se
découvrir. »
Je penchai la tête de côté. « Je n'ai pas prévu de rentrer chez James par effraction pour
commettre un meurtre. C'était ce que vous prévoyiez. Je me protège. Je ne ferais jamais rien à
part si c'est pour me défendre. »
J'ouvris la boîte de munition et défis le magasin pour le charger. Une fois qu'il fut
plein, je le fermai et le fis glisser de manière à ce qu'il soit prêt à tirer. Je le mis en suite dans
mon dos, le coinçant avec la ceinture de mon pantalon.
« Vous allez vous balader comme ça, avec un flingue chargé dans votre pantalon ?
Arrêtez un peu. Laissez le dans la boîte. C'est ridicule. »
J'allais avoir besoin d'une sorte de holster. Il avait raison. Je le remis dans la boîte et
rangeai les balles et la protection dans mon sac. Je le pris sur mon épaule. « Allons y, il faut
que je parle à Edward. »
Il se pinça l'arête du nez et ferma les yeux mais cessa de se disputer avec moi. Sans
rien ajouter, je quittai mon appartement. Liam nous attendait devant l'immeuble.
« Fais attention à toi. » lança Tyler à Liam. « Annie Oakley ici présent est armée
jusqu'aux dents. »
« Quoi ? » Liam se tourna vers moi.
Comme il ne m'ouvrait pas la portière, je le fis moi même. « Ne commencez pas ou je
vous tire dessus tous les deux. »
« Où est-ce que vous avez dégoté une arme ? » me demanda-t-il. Comme je ne
répondais pas, il s'attaqua à Tyler. « Où est-ce qu'elle a trouvé un flingue ? Tu la laisses porter
une arme ? » Il grimpa du côté conducteur et Tyler monta du côté passager. « Ça fait partie de
mes droits en tant que citoyenne américaine. J'ai une licence d'état. Mon père est flic et il m'a
appris à manier une arme. Est-ce que vous pouvez vous détendre un peu ? »
« Vous savez tirer ? » Cette information laissa Liam sur les fesses.
« Eh bien, peut-être que si tu lui avais parlé de temps en temps quand tu la protégeais,
tu saurais des choses sur elle. » rétorqua Tyler en claquant la portière.
« Ha ! Comme si je pouvais caser un mot ! Elle parlait non-stop de trucs inintéressants
mais n'a jamais rien dit à propos de sa connaissance des armes. »
« Je suis juste là. Je vous entends, vous savez. » intervins-je.
Tyler tourna la tête, l'air énervé. « Je ne vais pas lui dire que vous avez pleuré mais je
vais lui parler de l'arme. »
« J'allais lui dire de toute façon. » rétorquai-je. « Alors, allez-y, gros rapporteur. »
Liam éclata de rire. Tyler lui lança un regard mauvais. « Je vais l'encourager à te tirer
dessus. Fais attention. »
Tyler était mal à l'aise avec ça, mais je savais qu'il s'en remettrait. J'étais plus que
capable de gérer une arme. Il sortit son portable et appela Edward. Il lui rapporta une version
très concise de ce qui venait de se passer à l'aquarium et lui indiqua que nous étions en route
pour son appartement. Il me regarda, Edward avait dû lui dire quelque chose.
« Ouais, attendez une seconde. » Tyler me tendit son portable. « Vous pouvez lui
parler sans... vous savez ? »
Je pris le téléphone. « Hey. » dis-je aussi calmement que je le pus. Je pouvais ne pas
pleurer. »
« Tu vas bien ? » La voix d'Edward était tendue mais contrôlée.
« Je vais bien. Un peu secouée mais ça va. »
« Je ne laisserai rien t'arriver. »
« Je ne laisserai rien t'arriver moi non plus. Tu viens à l'appart ? »
« Je serai là avant toi. Je t'aime. »
« Je t'aime aussi. » répondis-je, soulagée qu'il le dise encore avec autant de facilité. Je
refusais que nous reculions.
« Repasse moi Tyler. »
Je lui passai le portable et sortis le mien. J'envoyai un texto d'excuse assez long à
Angela. J'appelai Jasper pour lui dire ce qui s'était passé et où j'allais. Je ne pleurai pas, ce qui
était prometteur. Peut-être que j'allais tenir le coup quand j'allais voir Edward. Jasper ne me
supplia pas de fuir, ce qui était encore plus prometteur.
Edward, Garrett et Emmett nous attendaient déjà lorsque nous arrivâmes à
l'appartement. Edward et moi nous enlaçâmes plus longtemps que nécessaire. Même si Tyler
pouvait me réconforter et me protéger, rien ne pouvait me consoler plus que les bras
d'Edward. Dans son étreinte, je savais que nous allions tous les deux bien et que nous étions
vivants. Je retins mes émotions. Je les repoussai et affichai un air brave.
« Il faut que j'aille parler à l'équipe de sécurité. » m'informa Edward lorsque je le
relâchai enfin.
« Je veux entendre ce dont vous parlez. Ne m'envoie pas dans l'autre pièce. » lui
demandai-je. Sa bouche formait une ligne. Je le voyais bien me donner une raison pour ne pas
venir avec eux. « S'il te plaît, Edward. On est ensemble dans cette histoire. Plus de secrets. »
Il poussa un soupir et me prit la main, nous guidant dans son bureau avec l'équipe de
sécurité. Il n'y avait pas assez de chaises pour tout le monde. Edward s'assit derrière son
bureau et je m'assis en face de lui. Les garde-du-corps restèrent debout.
Edward composa un numéro et mit le haut parleur. La tonalité envahit la pièce.
« Qu'est-ce que tu as pour moi, Masen ? » Peter parlait comme un petit garçon.
« J'ai besoin que tu traces une voiture. J'ai la marque, le modèle et une plaque partielle.
» répondit Edward. Il fit signe à Liam de donner les informations.
Une fois qu'il eut fini, Edward reprit la parole. « Je veux aussi que tu pirates les
caméras des feux rouges. Regarde si tu trouves un véhicule qui ressemble à cette description.
S'il était pressé, il n'a peut-être pas fait attention. »
Je commençais à comprendre pourquoi il voulait que je reste en dehors de ça. Des lois
allaient être brisées pour que James soit retrouvé. Tant qu'on avait des preuves pour le
balancer à la police, ça ne me dérangeait pas.
« J'ai vérifié ses comptes ce matin et je n'ai vu aucun mouvement. Tu as vérifié cet
après-midi ? »
« Non mais je peux le faire. Je ne pense pas qu'il touchera ses comptes tant qu'il a filé,
si tu vois ce que je veux dire ? »
« Quelqu'un doit l'aider. Il faut qu'on remonte en arrière et qu'on trouve qui prendrait
le risque de l'aider comme ça. On a dû louper un truc. » Edward se passa la main dans les
cheveux. Il y avait plus réfléchi que moi.
Ils parlèrent d'autres trucs que je ne comprenais pas. Edward laissa ensuite partir Peter
et parla à Tyler pour avoir plus de détails sur ce qui s'était passé à l'aquarium. La mâchoire
d'Edward était crispée mais il resta calme. Tyler répéta ce qu'il m'avait dit comme quoi James
était soit fou, soit accompagné. Edward pensait qu'il était fou.
« Je veux que vous vous assuriez que tous les garde-du-corps qu'on a soient avec
Alice, ma tante et mon oncle. Pas de sécurité satellite, il faut qu'ils soient avec eux. »
Tyler et Edward parlèrent de sécurité et de choses qu'ils devaient faire si James était à
nouveau repéré. Emmett faisait des commentaires de temps en temps. Garrett et Liam
restèrent silencieux, ne prenant la parole que lorsqu'on leur posait une question. Je n'avais rien
à ajouter mais j'étais contente d'être quand même assise là. Au moins, je savais qu'il n'avait
prévu de tuer personne. Une fois qu'ils eurent fini, Edward fit sortir tout le monde sauf moi à
la demande de Tyler.
« Il a prévu de te dire qu'on est passé à l'appartement pour prendre mon arme. J'ai un
pistolet enregistré et une licence pour ça. Je l'ai pris parce que visiblement, Tyler pense que la
situation est suffisamment dangereuse pour en avoir un. »
Edward me fixait sans le croire.
« Je n'allais pas vous balancer. » Tyler leva les yeux au ciel. « Je pense qu'il faut qu'on
discute du fait que vous portez une arme. Vous ne pouvez pas l'avoir au travail. Quand vous
êtes dehors, vous nous avez Liam et moi. Je ne vois pas pourquoi vous auriez besoin d'avoir
une arme sur vous. »
« Je ne la prendrais pas tout le temps. Je veux juste l'avoir à portée de main. »
Tyler n'était pas convaincu. « Vous n'allez tirer sur personne, Bella. Il faut que vous
envisagiez d'être désarmée et que ça se retourne contre vous. »
« Je n'ai prévu de tirer sur personne mais James l'ignore. Ça pourrait suffire à
l'empêcher de fuir jusqu'à l'arrivée de la police. »
« C'est un gros risque pour un petit profit. » Tyler secoua la tête. « Vous avez déjà tiré
sur une cible en mouvement ? »
« Non. »
« Non. Vous avez déjà tiré en étant sous pression ou distraite ou près de gens qui
pourraient être blessés ? »
« Non. »
« Non. Si vous tirez sur quelqu'un une fois mais que ça ne l'empêche pas de continuer
à venir vers vous, êtes-vous prêtes à continuer à tirer jusqu'à ce qu'il arrête de bouger ? »
« Je ne veux tirer sur personne. » Je voyais bien où il voulait en venir mais je tenais à
mon arme métaphorique.
« Exactement. Vous ne voulez tirer sur personne mais il veut vous tirer dessus et il le
fera sans hésitation. Si vous devenez une menace, il vous tuera. »
Edward prit enfin la parole. « Tu as une arme ? »
« Mon père me l'a achetée avant que je revienne à Seattle. »
« Tu as une arme ? » C'était les quatre seuls mots qu'il arrivait à prononcer.
« Oui, j'ai un Glock 31. » Je regardai Tyler. « Je ne la garderai pas tout le temps mais
je veux qu'elle soit dans la voiture quand j'y suis. Je veux pouvoir la saisir peu importe où je
suis. »
Il contracta sa mâchoire et secoua doucement la tête. « Bella... »
« Tu as une arme ? » Edward se repassa la main dans les cheveux. Il me regardait
toujours comme si j'étais une extraterrestre.
« Est-ce que je peux lui parler seul à seul ? » demandai-je à Tyler, réalisant qu'Edward
ne le prenait pas bien.
Tyler me laissa seul dans le bureau avec un Edward toujours abasourdi. Je me levai.
« Viens par là. » Je fis le tour du bureau et lui tendis la main pour qu'il se lève.
Il le fit et me prit la main, m'attirant dans ses bras. « Tu as une arme. » Au moins, ce
n'était plus une question.
« Oui, j'ai une arme. Tu veux la voir ? »
« Ton père pensait que j'allais te laisser sans protection ? » J'entendais son incrédulité
dans sa voix.
« Mon père voulait que j'ai le sentiment de pouvoir me protéger. James est à Seattle. Je
ferai tout ce que Tyler dit mais je veux aussi être capable de me protéger. »
Edward raffermit sa prise sur moi. « On ne va pas vivre comme des prisonniers cette
fois-ci. Je ne veux pas que tu aies le sentiment que tu ne peux pas être toi. En même temps, je
ne veux certainement pas que tu te balades partout avec une arme. »
Je posai ma joue sur son torse. « Je ne vais pas me balader partout avec une arme.
Tyler et moi nous débrouillerons. »
« Tyler et toi. » Il avait l'air embêté. « Vous vous disputez presque comme toi et moi.
»
« C'est mon 50/50. Comme Emmett est le tien. »
Edward recula pour me regarder. « 50/50 ? »
« Cinquante pour cent garde-du-corps, cinquante pour cent ami. Excellent pour les
deux. »
Edward soupira, m'écrasant contre lui. « Dieu merci, il a été un excellent garde-du-
corps aujourd'hui. »
« Tu es plus calme que ce que je pensais. Je me disais qu'entendre parler de James
allait te rendre fou. » dis-je honnêtement.
« Je pourrais dire la même chose pour toi. » Il me caressa le dos.
« Tyler s'est assuré que j'étais en sécurité. Je savais qu'il n'allait rien m'arriver grâce à
lui. »
« Tyler, Tyler, Tyler. » répéta-t-il comme s'il en avait marre d'entendre son nom.
Ça me fit rire. Edward était jaloux pour un rien.
« C'est le meilleur et tu le sais. »
« C'est le meilleur, c'est d'ailleurs pour ça qu'il protège mon cœur. »
J'eus l'impression que mon cœur était si gros qu'il coinçait ma gorge.
« Je t'aime. »
« Je t'aime, Isabella. Mais je n'aime pas l'idée que tu portes une arme. »
« C'est mon arme, c'est moi qui décide. »
« C'est comme ça que ça marche ? » Il me regarda sans me lâcher. Je hochai la tête. «
Eh bien, alors, c'est mon Isabella, c'est moi qui décide. »
« Ça ne compte pas pour les gens. »
« Bien sûr que si. » Il était incroyable et totalement prévisible.
« Tu n'as pas le droit de dire ce que je peux ou ne peux pas faire. Tu peux avoir une
opinion, je la prendrai d'ailleurs en considération mais tu n'as pas le droit de faire les règles. »
« J'aime faire les règles. » Il souriait. Il était si calme, plaisantant avec moi sur le fait
que je portais une arme ou non.
« Je m'attends à ce que tu libères ta colère d'un seul coup parce qu'il est revenu pour te
blesser. »
« Tu as loupé cette partie. » répondit-il d'un air désolé. Je n'étais pas désolée d'avoir
loupé cette partie mais j'étais désolée qu'il ait été en colère.
« Mais tu t'es calmé ? »
« Je suis plus... calme. » Il me lâcha. « Il faut que je me répète que ce n'est pas un
homme seul qui va nous dépasser, mon équipe de sécurité et moi. On est en sécurité et c'est un
homme recherché. Maintenant qu'on sait où il est, il est destiné à s'effondrer. »
« Edward le Rationnel. Je l'aime bien. »
Il se gratta la tête. « J'essaie. Qu'est-ce que tu dirais de ne pas annuler notre réservation
à Il Bistro ce soir ? »
Nous avions prévu un deuxième premier rendez-vous. Edward voulait me faire oublier
les mauvais souvenirs du premier. Notre réservation était à neuf heures parce que nous allions
aussi voir un film. Avec James en ville, je n'étais pas sûre que c'était une bonne idée d'aller se
balader dans Seattle.
« Peut-être que c'est une bonne soirée pour rester à la maison. »
Edward me prit la main et m'attira hors de son bureau. « On ne devrait pas laisser
James contrôler ce qu'on fait. On a des garde-du-corps. »
Je m'arrêtai de marcher et posai ma main sur son bras. « Salut, je m'appelle Bella et
vous êtes ? »
Il sourit et plissa un œil. « Tu es très drôle. »
« Tu me fais paniquer en ne paniquant pas. »
« Eh bien, disons juste que je vais devoir payer quelqu'un pour réparer le trou dans le
mur de mon bureau. Il faut aussi que j'envoie un texto à Maggie pour lui demander de
commander de nouvelles chaises. Merci de me le rappeler. »
Je lui touchai le visage. L'homme que je connaissais était toujours là.
« Je suis désolée. »
Il se pencha pour m'embrasser. « Ce n'est pas de ta faute. »
« J'ai pleuré. » admis-je. L'honnêteté marchait dans les deux sens. « Quand on est
monté dans la voiture, j'ai pleuré. »
Il m'embrassa à nouveau et me prit dans ses bras pour me faire un câlin. « Je suis
désolé, mon cœur. »
« Ce n'est pas non plus de ta faute. Tu le sais, pas vrai ? »
« Je sais. »
« Dîner et ensuite, on revient ici. » proposai-je.
Il m'embrassa sur le front. « Parfait. »
Il Bistro était exactement comme dans mes souvenirs. Douillet et chaleureux.
Romantique et simple. Tellement différent d'Edward le soir où j'étais venu ici pour notre
premier rendez-vous désastreux. On nous donna une table dans le fond, sans personne à côté
de nous. Tyler et Emmett vinrent à l'intérieur pendant que Garrett et Liam surveillaient
l'extérieur.
Franck était comme dans mes souvenirs, très accueillant. Il discuta avec Edward et
moi pendant quelques minutes avant de nous envoyer un serveur. De façon surprenante, le
dîner fut vraiment plaisant. Vu la folie de la journée, Edward et moi réussîmes à tout mettre
de côté pour nous concentrer seulement sur nous.
« Comment sont les raviolis ? » demanda-t-il en prenant son verre de vin. Il me fit un
sourire charmeur.
« Par rapport à ceux de Char ? »
Il hocha la tête et me prit la main sur la table. Je m'essuyai la bouche avec ma
serviette. C'était sympa de le voir détendu malgré la menace qui planait sur nous. Il n'y avait
pas la moindre ombre sur nous.
« Elle me gâte vraiment. Je ne sais pas si quelque chose peut tenir la comparaison face
à sa cuisine, mais c'est excellent. »
« Je suis content que ça te plaise. »
« Je suis contente qu'on soit venu. C'est exactement comme ça que j'imaginais notre
soirée. »
Le sourire en coin d'Edward illumina son visage. « Notre soirée est loin d'être
terminée, Isabella. J'ai une meilleure fin de prévu. »
« Vraiment, Mr Masen ? »
Il prononça un mot qui mit le feu à mon corps. « Le dessert. »
Je levai la main pour attirer l'attention de notre serveur. « L'addition, s'il vous plaît. »
À l'arrière de la voiture, Edward m'embrassa dans le cou et glissa sa main sur ma
cuisse, m'empêchant de réfléchir correctement. Brady ne conduisait pas assez vite. Je ne
voulais vraiment pas prendre le dessert à l'arrière de la voiture alors que Tyler et Brady étaient
à l'avant.
Je me mis à rire doucement.
« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? » me questionna Edward, posant sa bouche sur mon
oreille.
« La dernière fois qu'on a mangé au Il Bistro, je t'ai planté parce que tu m'as proposée
un... dessert. Cette fois-ci, le dessert c'est tout ce que je veux. »
Nous éclatâmes de rire. Il passa son bras autour de moi et je me blottis contre lui.
« Je peux te dire honnêtement que je ne suis pas déçu que tu me veuilles pour le
dessert. Ça ne me dérange pas du tout. »
Nous arrivâmes à l'appartement et prîmes l'ascenseur le plus lent du monde. Edward
me tenait la main mais il me tardait que ses mains soient ailleurs. Je me mordis la lèvre,
imaginant toutes les choses que je voulais lui faire moi aussi.
« C'est moi ou cet ascenseur est plus lent que d'habitude ? » demanda Edward en
regardant les chiffres qui défilaient au dessus des portes. Il se balançait sur ses talons.
Tyler secoua la tête mais ne dit rien. Je laissai échapper un petit rire. C'était bon à
savoir que je n'étais la seule à qui il tardait d'être dans l'appartement.
Nous arrivâmes à l'étage et il m'arracha presque le bras en me tirant hors de
l'ascenseur.
« Bonne nuit, Em, Tyler. »
Edward ouvrit la porte et m'entraîna derrière lui. Il claqua la porte au nez de nos garde-
du-corps avant qu'ils puissent nous dire au revoir. Sa bouche se posa sur la mienne avant
même que je puisse rire. Ses mains relevèrent mon haut pour pouvoir se glisser dessous. Elles
étaient chaudes sur ma peau sensible. J'enroulai mes bras autour de son cou et approfondis
notre baiser. Il avait meilleur goût que tous les desserts sur le menu.
« Le canapé ou le lit ? » demanda-t-il en reculant pour faire passer mon haut par
dessus ma tête.
« Par terre. » Je tombai à genoux et lui défis sa ceinture.
« Bon sang, je t'aime. » Il jeta ses clefs sur la petite table dans l'entrée.
Je posai ma main sur son entrejambe. Il m'aida à défaire son pantalon et ouvrir sa
fermeture éclaire. Je me léchai les lèvres d'anticipation. Ensemble, nous le fîmes quitter son
pantalon et son boxer. Je caressai délicatement son érection alors qu'il déboutonnait sa
chemise. Je le pris à deux mains et il grogna de satisfaction. Je pouvais faire mieux que ça.
J'allais le prendre dans ma bouche quand son portable se mit à sonner.
« Putain ! Putain, putain, putain, putain ! » gronda Edward.
Je m'assis sur mes talons et le sortis de son pantalon qui était tombé sur ses chevilles.
Je lui tendis.
« Masen. » grogna-t-il. Il écouta en silence. Il coinça le téléphone entre son oreille et
son épaule avant de se pencher pour ramasser son pantalon. « Mais le feu est éteint ? »
Le feu ?
Je me levai et pris mon haut.
« Je peux être là dans trente minutes. » Il raccrocha et me regarda. Le désir avait
disparu de son regard. « Il a essayé de rentrer sur la propriété. Il a cassé la porte fenêtre du
salon. Il a mis le feu aux rideaux. L'alarme s'est enclenchée et les extincteurs automatiques se
sont allumés. »
« Charlotte ? »
« Je ne sais pas. C'était la société de l'alarme. »
« Passe moi ton portable. » demandai-je. Il me le tendit et je composai rapidement son
numéro. Je tombai sur sa boîte vocale.
Edward se dirigeait vers la porte. « Il faut que j'y aille. »
« Je viens avec toi. » lançai-je.
Charlotte ne répondit pas pendant tout le trajet jusqu'à la propriété. Edward essayait de
me convaincre qu'elle était sans doute en train de parler aux personnes qui avaient répondu à
l'alarme. Il était sûr qu'elle allait bien.
Dès que nous fûmes dans la rue d'Edward, je vis la lumière derrière les arbres qui
entouraient la maison. Nous passâmes les grilles et j'eus l'impression d'être dans la cour d'une
prison en pleine nuit. Des lumières éclairaient tout le périmètre de la maison. C'était comme
se retrouver en pleine journée tellement la lumière était vive. Il y avait un camion de pompier
et plusieurs voitures de police garées en cercle. Il y avait des hommes en uniforme partout. Je
cherchai Charlotte du regard et la repérai dans sa robe de chambre rose. Elle était en train de
parler à des agents.
Je quittai la voiture et me précipitai vers elle.
« Hey. » haleta-t-elle alors que je la serrais de toutes mes forces.
Je ne pouvais pas parler. Je ne pouvais que l'enlacer. Entre l'épisode de l'aquarium et
ça, je commençais à perdre ma capacité à croire en ça sans avoir peur.
« J'adorais ces rideaux. » se plaignit-t-elle. « Esmée les avait fait faire sur mesure à
partir d'un tissu que Mr Masen avait trouvé en France. »
Je ris et pleurai en même temps.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? » Elle recula et essuya la larme qui coulait le long de ma
joue.
« Tu ne répondais pas au téléphone et il aurait pu entrer dans la maison. »
« Oh Bella, mon cœur, je regrette qu'il ne l'ai pas fait. Comme ça, tout serait fini. »
Je la lâchai. Elle avait l'air d'aller bien. Enfin, elle semblait tout juste sortie du lit. Elle
portait un pyjama, une robe de chambre et des pantoufles. Edward se joignit à nous et
l'embrassa sur la joue, lui disant qu'il était heureux qu'elle aille bien.
« Je vais vous rendre ça, madame. » dit l'agent à Charlotte. Il lui tendit un fusil de
chasse.
« Qu'est-ce que... » Edward et moi écarquillâmes les yeux.
« Je dors avec sous mon lit. J'aurais voulu que cet enfoiré entre dans la maison pour
que je lui montre comment ça marche. » Charlotte mit la sangle sur son épaule.
« Depuis quand tu dors avec un fusil sous ton lit ? » demandai-je.
« Je ne sais pas. Depuis la mort de mon mari. C'était le sien. J'ai mis mon nom sur la
licence quand il est décédé. C'est la première fois que j'ai envisagé sérieusement de l'utiliser. »
« Qu'est-ce qu'ont toutes les bonnes femmes de ma vie a avoir une arme ? Je devrais
appeler Alice, elle a peut-être un lance-roquettes ! » Edward agrippa ses cheveux.
Charlotte allait bien. Elle avait été réveillée par l'alarme, avait pris son arme et été
descendue. Le temps qu'elle arrive au salon, le feu était déjà presque éteint. Edward avait fait
installé le meilleur des services d'alarme, ce n'était pas surprenant venant de lui. Elle disait
que la police et les pompiers étaient arrivés en seulement quelques minutes. James n'était
nulle part mais il ne pouvait pas être bien loin. Elle avait dit à la police qui ils devaient
chercher. Ils patrouillaient dans le secteur.
Nous emmenâmes Charlotte avec nous à l'appartement. Edward et Tyler avaient passé
un long moment avec la police, puis seuls. Ils avaient l'air nerveux, ce qui me donna mal au
ventre. Il était tard lorsque nous rentrâmes à l'appartement. Charlotte alla dans sa chambre
après un dernier câlin. Edward et moi rejoignîmes sa chambre en silence. Je me mis à
imaginer toutes les saloperies qu'il avait en tête. La peur et le doute m'envahirent. Je n'avais
pas peur de James, mais peur d'Edward.
Je m'assis sur le lit. « Promets moi quelque chose. » demandai-je alors qu'il
commençait à se déshabiller.
« Tout ce que tu veux. »
« Promets moi que tu ne vas pas partir. » Je sentais les larmes me monter aux yeux. Je
ne voulais pas qu'elles arrivent mais elles refusaient de coopérer.
Il jeta sa chemise par terre, vint vers le lit et s'assit à côté de moi. Il me prit la main et
déposa un baiser sur ma tempe.
« Mon trésor, je te promets de ne jamais partir. Jamais. Peu importe ce qui se passe. »
Je ravalai mes émotions qui s'étaient transformés en sanglots désespérés et le serrai
fermement dans mes bras.
« Ils vont sans doute l'arrêter ce soir. Il n'a pas pu s'éloigner de la propriété. La police
va le trouver et il sera de retour en prison en un rien de temps avec tout un tas d'accusations
contre lui. Il sera en prison pour plus longtemps qu'avant. »
J'étais contente de voir qu'il était si optimiste. J'avais besoin qu'il le soit. Je craignais
l'obscurité. Je la haïssais.
« Je sais que c'est dur pour toi de me croire, mais je sais que je ne te ferais pas cette
promesse si je le pensais vraiment. Je ne te quitterai pas. Je ne te quitterai plus jamais, je te le
promets. »
Cette fois-ci, nous allions traverser ça ensemble. Cette fois-ci, James n'allait pas
gagner.
Cette nuit-là, je m'endormis dans les bras d'Edward. Je fis des rêves très vivants. Il y
avait des phoques et des otaries dans le salon. Les extincteurs automatiques étaient allumés et
les hydratait. James était dans la maison, fuyant de pièce en pièce avec Charlotte et moi sur
ses pas. Elle avait son fusil de chasse et moi mon Glock. Nous le poursuivions même sur le
toit et il grimpait sur la rambarde. Il écarta les bras comme pour faire un saut de l'ange. Ses
yeux bleus étaient froids comme la glace. Je sentais presque le démon pénétrer ma peau. Je
levai mon arme moi aussi. Juste avant d'appuyer sur la gâchette, j'entendis la voix d'Edward, il
me suppliait de ne pas le faire. Je tournai la tête juste au moment où Charlotte ouvrait le feu.
Je me retournai et James avait disparu, néanmoins, Tyler se trouvait sur le toit avec nous. Il
tenait son ventre d'où s'échappait du sang.
Je me réveillai brusquement. Edward dormait toujours, complètement immobile à mes
côtés. J'observai son torse aller et venir jusqu'au matin, incapable de fermer à nouveau les
yeux, de peur que mes rêves empirent. Je me demandais si c'était ce genre de rêves qui
avaient tenu Edward éveillé la dernière fois. Nous avions inversé les rôles. Mais personne
n'allait partir cette fois-ci. Personne.
Voilà un chapitre chargé en émotions, non ? ^^ Heureusement, il lui a promis de ne
pas partir et elle en a fait de même :) Espérons qu'ils arrivent à surmonter les problèmes que
James leur cause...
Comme toujours, si ça vous dit, laissez un commentaire ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 30*: Chapitre 27

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
On se retrouve pour le grand chapitre de la révélation... sans aucun doute l'un des
chapitres les plus importants de toute l'histoire de FaN :)
Pour info, je sais que l'auteur a supprimé ses fictions mais je vais quand même
terminer celle ci - seulement deux chapitres restant - pour lui donner la fin qu'elle mérite...
une histoire traduite du début à la fin par votre serviteur ;) Merci de votre patience.
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas vendredi, il n'est pas midi...
mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 27
Vendredi 8 Juillet, Midi
Attendre. Il n'y avait rien de plus frustrant qu'attendre. J'avais l'impression que
j'attendais tellement de choses différentes. J'attendais que la police retrouve James, qu'Edward
finit par craquer à cause de la pression, que Peter découvre qui aidait James, que James nous
pourchasse à nouveau. En gros, j'attendais que le couperet tombe.
Néanmoins, aucune de ces choses n'arriva cette semaine là. James était toujours sur le
coup mais il n'avait pas réapparu. Peter avait du mal à trouver ses complices. Et Edward ? Il
était bien trop calme.
Je détestais douter de lui comme ça. Je voulais croire en lui. Il avait passé tellement de
temps loin de moi pour pouvoir revenir et rester pour toujours. Je croyais en ça. Il m'aimait. Je
croyais aussi en ça. Je le savais, je le sentais. Néanmoins, il n'avait pas prévu que James
redevienne un problème avant longtemps. C'était un homme désespéré, prêt à tout pour se
venger de la personne qu'il considérait comme coupable de cette situation. Edward avait
enfermé l'obscurité mais combien de temps ça pouvait durer avec James, prêt à tout et
déterminé à la libérer ?
Je passais mes jours à espérer et prier pour qu'une des autres choses arrivent en
premier. J'espérais et priais pour que James soit attraper avant qu'Edward ait une raison de
craquer.
Attendre. J'attendais de voir ce qui allait se passait en premier.
« Ta commande est là. Tu as besoin d'aide pour la servir ? » Jared ne m'avait pas dit
plus en deux semaines. Il avait demandé à Rosalie de faire en sorte qu'on ne soit plus en
service en même temps. Aujourd'hui, il remplaçait quelqu'un et avait gardé ses distances
jusqu'à maintenant.
« Ça serait super. » J'acceptais avec joie la branche d'olivier qu'il me tendait. C'était
tellement mieux d'être ami avec quelqu'un plutôt qu'être ennemi.
« Je suis désolé de m'être comporté comme un gros con. » dit-il en m'aidant à placer
les assiettes sur un plateau.
Je le regardai en secouant la tête d'un air désapprobateur. « Tu n'es pas un gros. Peut-
être... seulement à moitié con. »
Il me sourit et hocha la tête. Nous portâmes la commande jusqu'à la salle et passâmes
devant Tyler qui se tenait devant pour garder l'œil sur moi pendant que je travaillais. Je
supposais qu'il semblait faire partie de la sécurité du restaurant, même si je doutais qu'un
restaurant ait un jour eu une telle chose.
« Grrr. » grogna-t-il doucement à notre passage. Je le regardai par dessus mon épaule
et ça propre bêtise le fit rire.
« Génial, il m'a aboyé dessus tout à l'heure. Maintenant, il grogne. » Jared posa son
plateau sur le comptoir roulant. « Ça m'apprendra à faire gaffe à ce que je dis, hum ? »
« Désolée. Il aboie et grogne plus fort qu'il ne mort. Je te le promets. Il ne fait que
t'embêter. Je vais lui dire d'arrêter. » Juste au moment où je commençais à arranger les choses.
Nous servîmes la table 6 et je récupérai le plateau vide ainsi le comptoir roulant. Je me
dirigeai vers Tyler et lui lançai un regard mauvais.
« Soyez gentil ou je vous échange avec Liam. Comme ça, vous pourrez rester dehors
pour garder la porte comme un bon chien de garde. »
Les épaules de Tyler tremblaient alors qu'il se cachait la bouche avec son poing. «
Allez. Je ne fais que m'amuser avec ce garçon. »
« Soyez gentil ou sinon. » J'avais du mal à retenir mon sourire. Il était anormalement
foufou, ce qui n'était pas une mauvaise chose.
L'Eclipse était blindé aujourd'hui. Quelqu'un m'avait dit que le mec de la table 7 était
le propriétaire des Seahawks. Emmett allait sans doute trouver ça plus intéressant qu'Edward.
Connaissant ce dernier, il connaissait déjà Paul Allen. Je vérifiai mon portable. Il était midi
vingt.
« Est-ce qu'Edward est déjà là ? » demandai-je à Tyler parce que je savais qu'il était
tout à fait capable de passer sans que je m'en rende compte. Il secoua la tête et regarda sa
montre. Il fronça les sourcils pendant une seconde.
Je me disais qu'Edward avait dû être retenu par quelque chose au travail. Il s'était
définitivement remis en mode travail. Hier soir au dîner, nous avions été interrompus par des
coups de fil à propos du nouveau projet que la Masen Corporation développait. Edward avait
rattrapé son manque d'attention en faisant équipe avec Tyler pour jouer à la Dame de Cœur
avec Char et moi. Mr le Super Génie avait sans doute compté les cartes pour ce que j'en savais
et il avait gagné à chaque fois. C'était incroyable, agaçant et foutrement sexy. Après que je lui
ai jeté les cinquante-deux cartes à la figures, il avait envoyé Tyler et Char faire une course et
m'avait pris sur le canapé, me poussant à l'appeler ''le Roi de Cœur.'' Il avait le mien alors ce
n'était pas un mensonge. Nous rejoignîmes notre chambre, repus et heureux.
Notre chambre. C'était comme ça que je l'appelais. Je craignais carrément. J'avais tenu
le coup à propos de l'emménagement combien de temps ? Trente secondes ? Je n'avais pas
emménagé de façon officielle. Je logeais à l'appartement parce que c'était un endroit sûr mais
en vérité, je n'allais plus avoir d'excuses pour rester une fois que la menace serait passée.
Quand mon bail allait prendre fin, je n'allais pas chercher un autre appartement. J'allais vivre
avec Edward parce que c'était à ses côtés que se trouvait ma place.
Je servis les boissons à l'une de mes tables et pris la commande d'une autre. Lorsque je
revins à la cuisine, je remarquai que Tyler n'était plus à sa place. Je vérifiai mon portable.
Vingt minutes étaient encore passées. Edward était vraiment très en retard. Peut-être qu'il
allait annuler, ce qui était décevant. Il me tardait de l'avoir pour moi toute seule dans la salle
privée.
Quand j'entrai dans la salle principale, je fus surprise par Tyler et Liam qui arrivaient à
toute vitesse.
« Il faut qu'on y aille. » déclara Tyler d'un air bien trop sérieux.
Je déglutis difficilement et essuyai mes mains sur mon tablier. « Il faut que je le dise à
Rosalie. »
« Il faut qu'on y aille maintenant. »
Je savais qu'il ne valait mieux pas discuter. Je demandai à l'hôtesse de dire à Rosalie
que j'avais eu une urgence. Tyler me fit sortir si rapidement que je n'eus le temps de rien dire
d'autre. Je n'étais pas sûre de savoir si Liam avait à nouveau repéré James ou un truc dans le
genre. Les deux gardes du corps m'encadrèrent avant de me pousser précipitamment à l'arrière
de la voiture. Je regardai autour de la voiture. Rien ne semblait sortir de l'ordinaire. Ils
montèrent et Liam démarra le moteur.
« Il était là ? Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Ils échangèrent un regard mais aucun d'eux ne me répondit.
« Tyler ? » Je me penchai en avant. « Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Il faut qu'on vous ramène à l'appartement, Bella. » Il refusait de me regarder, ce qui
m'embêtait au plus au point.
« D'accord. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? »
Tyler posa sa paume sur son front avant de regarder par la vitre. Son absence de
réponse me rendait folle.
« Dis lui, Tyler. » lança Liam d'un air frustré.
« Me dire quoi ? »
« Bella, on va juste vous amener à l'appartement. » Il tourna la tête juste assez pour
que nos regards se croisent. Je vis alors quelque chose que je n'avais jamais vu dans les yeux
de Tyler.
De la peur.
Je reçus sa peur comme un éclair dans la poitrine. Je fus littéralement projetée contre
mon siège. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » Je me mis à parler plus fort lorsque je n'eus pas de
réponse. « Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Tyler se tourna à nouveau. « Il a disparu. »
Edward.
« Non. » Je sortis mon portable et composai son numéro. « Non. Non. Non. »Le déni
m'empêchait de m'effondrer. Le déni me permettait de continuer à respirer. Le téléphone
continua à sonner encore et encore dans le vide. « Non. » Le répondeur s'enclencha. « Non !
Non ! Non ! Non ! » hurlai-je.
Je tremblais et pleurais. Edward avait disparu. Il n'était pas en retard pour le déjeuner.
Il n'était pas retenu par le travail. James tenait Edward. Je ne savais pas comment mais James
tenait Edward.
« On ne va pas à ce foutu appartement. Sortez vos foutus portables et trouvez le ! »
m'emportai-je. « Qui vous a appelé ? Comment vous savez qu'il a disparu ? »
« Peter a appelé. Il a trouvé qui aide Hunter. » Tyler avait prononcé le nom de James
avec dégoût.
« Qui ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Ce n'était pas le moment de jouer à avoir des
secrets. Je faisais partie de ça. J'étais complètement dedans et il fallait qu'ils me traitent en
conséquence.
« C'était Garrett. Peter a vérifié les infos sur tous ceux qui travaillent pour Mr Masen.
Garrett est le seul de l'équipe de sécurité qui a une femme et une famille. Peter a découvert
que la fille de Garrett a comme disparu. Aucun mail, aucun appel, aucun message sur
Facebook. Cette adolescente a complètement disparu de la surface de la Terre. Il a fouillé un
peu plus et a trouvé des coups de fil entre Garrett et sa femme, il y avait aussi des textos. C'est
à ce moment là que ça a sombré, parce que Garrett s'inquiétait que Mr Masen commence à se
renseigner sur la vie des gars de son équipe de sécurité. »
« Ça fait longtemps que ça dure ? »
« Non, mais à premier vue, Peter pense que James a réussi à convaincre la fille de
l'aider avant de décider de se servir d'elle à son avantage. »
Je me sentis me décomposer. « Garrett veut échanger Edward contre sa fille, pas vrai ?
»
« Il semblerait. »
Nous nous rapprochions de l'appartement. Je n'allais pas rester assise là, à attendre
pour savoir ce qui s'était passé. L'idée de ne rien faire me donnait envie de vomir. Ils allaient
m'emmener avec eux. Je sortis mon portable et appelai Peter.
« Bella ? » dit-il. Il avait l'air surpris que je l'appelle en plein milieu de ce bazar.
« Servez vous de sa puce. Où est-ce qu'il est ? Il a forcément sa puce sur lui. Garrett
veut sa fille mais il n'aura pas dit à James qu'Edward a une puce. Je n'arrive pas à croire qu'il
pourrait faire une chose pareille. »
« Dites à Tyler que je lui envoie les coordonnées sur le GPS de la voiture. »
« Vous pouvez faire ça ? »
Il rit pendant une seconde. « Bella, vous n'avez pas encore appris que je peux faire à
peu près tout ? » Son ton se fit rapidement sombre. « Je suis désolé d'avoir réalisé ça une
minute trop tard. »
« Au moins, vous avez fini par le réaliser. Merci Peter. » Je raccrochai et informai
Tyler. « Il envoie le signal GPS d'Edward sur le GPS. »
« Vous allez partir. Liam va rester avec vous. »
« Non. Il a besoin de vous deux ! Je viens avec vous. Je ne vais pas rester là à rien
faire. Continuez à rouler et suivez ça. » Je désignai le point lumineux sur l'écran en face de
moi.
Tyler secoua la tête. « Absolument pas. Vous allez aller ici. » Il désigna l'immeuble.
« Vous perdez votre temps à vous disputer avec moi ! S'il vous plaît, allez y ! »
« Elle est foutrement têtue. Je refuse de la porter jusqu'en haut. » dit Liam en regardant
Tyler. « Moi je dis qu'on devrait y aller tant qu'on peut les rattraper. »
Tyler me fixait durement avant de faire signe à Liam. Il me regarda. « Vous ferez ce
que je dis. » Il pointa son doigt sur moi d'un geste coléreux. « Si je dis, ne bougez pas de cette
foutue voiture, vous obéissez. Vous m'avez compris ? »
Je hochai la tête.
Il était toujours extrêmement mécontent. Je l'entendais marmonner et ronchonner. Il
prit son portable et parla à Peter lui même. Je l'entendis prononcer le nom d'Emmett et la peur
arrêta mon cœur.
« Est-ce qu'Emmett va bien ? Est-ce que Garrett lui a fait quelque chose ? » demandai-
je à Liam.
« On ne sait pas, Mlle Swan. Restez assise, mettez votre ceinture et laissez nous faire
notre travail, d'accord ? » C'était la façon qu'avait Liam de me dire, ''Ferme ta putain de
gueule, Bella.''
Je décidai de l'appeler moi même mais je n'eus encore aucune réponse. C'était de ne
pas savoir qui me tuait. Comment ça pouvait arriver ? Ils n'allaient pas pouvoir approcher
jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard. James ne savait que trop bien comment s'attaquer au cœur
d'une personne. Il savait comment utiliser les peurs des gens pour les manipuler. Malgré mon
envie d'étrangler Garrett, je me sentais mal pour lui. Si James avait sa fille, ça devait être au
delà de lui. Je ne comprenais simplement pas pourquoi il ne l'avait pas dit à Edward et Tyler
qui auraient pu l'aider. Ils auraient pu trouver une meilleure solution que céder aux exigences
de James.
Nous roulions si vite. Le paysage n'était qu'un mélange de couleur floue. Liam se
faufilait à travers la circulation. Je mis ma ceinture et essayai de me concentrer sur le point
clignotant. Edward. Qu'est-ce que James allait faire ? Le tuer. C'était ce qu'il voulait faire.
Est-ce qu'il allait le faire tout de suite ? Est-ce qu'il allait prendre son temps ? Est-ce qu'il
allait nous laisser assez de temps pour les retrouver ? Il fallait qu'il le fasse. Ça ne pouvait pas
se terminer ainsi.
« Est-ce que quelqu'un a appelé la police ? » demandai-je après un long silence.
« Je suis sûr que quelqu'un les a contactés. » répondit Tyler.
« Eh bien, on ne devrait pas leur parler ? Ils sont au courant pour la puce ? »
« Bella. » Tyler se tourna. Il arborait un nouveau regard. Un regard assassin. « Quand
j'aurai trouvé Hunter, je ne veux pas de flics sur place. »
James Hunter allait mourir aujourd'hui. Je ne pouvais pas empêcher ça parce que tout
ce qui comptait pour l'instant, c'était sauver Edward. Tyler allait faire tout ce qui était en son
pouvoir pour sauver Edward. Je le croyais. Je comptais la dessus.
Nous sortions de la ville. La lumière d'Edward se dirigeait vers l'est, sur le pont
flottant qui menait à Mercer Island. Nous continuâmes à les suivre. Liam ne leva jamais le
pied de l'accélérateur, nous étions presque à 160 km/h alors que nous roulions sur l'autoroute
90. Tyler parlait avec Peter grâce à son bluetooth tout en vérifiant le point lumineux sur un
iPad qu'il avait sorti de sa mallette.
Le point se figea et ma respiration en fit de même. Ils étaient sortis de l'autoroute et se
dirigeai au sud, en direction de Cougar Mountain. Peter et Tyler parlaient d'une propriété qui
se trouvait tout près de là. Tyler zooma sur le point stationnaire. Nous quittâmes l'autoroute et
nous roulâmes vers Edward.
J'avais la nausée. Je fixai le point comme si chaque clignotement représentait les
battements de son cœur. J'attendais. J'attendais que le point arrête de clignoter, que le signal
disparaisse. Si Edward mourrait, je pouvais tout aussi bien en faire autant.
« Il va falloir y aller à pieds. Si on se gare ici, nous serons cachés par les arbres lorsque
nous approcherons de la maison. » expliqua Tyler à Liam qui essayait de conduire tout en
regardant l'iPad.
Ils parlaient stratégie comme s'il s'agissait d'une opération militaire. Leur connaissance
du terrain allait avec un peu de chance nous permettre de faire la différence entre la vie et la
mort. Leur objectif était de récupérer Edward et de descendre James en même temps. Ça serait
un homicide justifiable. Je restai assise, les écoutant sans oser les interrompre ou intervenir.
Ils s'y connaissaient bien mieux que moi ces deux là. Une fois que leur plan fut prêt, Tyler
ouvrit la boîte à gant et en sortit mon pistolet.
« Vous restez dans la voiture. Vous n'utilisez ça que s'il vous voit. » Il me plaça l'arme
dans la main. « Vous ne devez pas réfléchir. N'hésitez pas. S'il vous voit, tirez sur lui. Vous
m'avez compris ? »
Je hochai la tête et serrai le pistolet fermement.
« Il n'hésitera pas, Bella. Il vous tuera si on lui en laisse l'occasion. » Tyler n'aura pas
pu être plus intense. « Ne lui en laissez pas l'occasion. »
« J'ai compris. Allez chercher Edward. »
Ils sortirent de la voiture et prirent leurs armes. C'était vraiment en train de se
produire. Aujourd'hui, ce cauchemar allait se terminer d'une façon ou d'une autre. Je me mis à
prier.
S'il vous plaît, dieu, ne me prenez pas Edward. S'il vous plaît, faites qu'il aille bien.
S'il vous plaît, sauvez le. Il a déjà tellement perdu. Il a enfin la chance d'être heureux. Je
promets de le rendre heureux. Du moins, j'essayerai. Je veux essayer parce que je l'aime. Je
l'aime tellement. C'est un homme bien. Vous l'avez vu. Vous l'avez changé. Il veut faire le
bien. Il fait le bien. Il pourrait faire tellement de choses. Nous pourrions les faire ensemble.
Je ferais n'importe quoi. On ira à l'église tous les dimanches. On donnera de l'argent à toutes
les églises de Seattle. On retournera en Afrique pour ouvrir d'autres hôpitaux et leur apporter
de l'eau potable. Edward peut faire tellement de choses pour tellement de personne. S'il vous
plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît.
Les larmes coulaient le long de mes joues alors que je me balançais d'avant en arrière
sur le siège, suppliant le seigneur, négociant la vie d'Edward.
S'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît.
BANG ! BANG !
Le bruit de coups de feu fit littéralement trembler mon corps. Je restai assise là,
grelottant de peur, le temps que mon cœur se remette. Il n'allait jamais se remettre si Edward
mourrait. Comme le moteur était coupé, je ne pouvais plus voir la lumière clignotante
d'Edward. Je pris l'iPad de Tyler sur le siège et appuyai sur le bouton pour le rallumer. L'écran
revint à la vie et la lumière d'Edward clignotait toujours. Je savais que ça ne voulait rien dire.
Je n'avais aucune garantie qu'il était toujours en vie mais ça me faisait me sentir un peu
mieux. Ça me permettait de faire comme si son cœur battait toujours.
BANG ! BANG ! Un échange de coups de feu, je savais que ce n'était pas la même
arme que la première fois.
Ça arrivait. C'était le moment. Je regardai en direction du bruit. Ce fut à ce moment
que je la vis, de la fumée. Quelque chose était en feu. Tyler allait être en colère mais quelque
chose me disait qu'il fallait que j'aille voir ce feu. Il fallait que je le trouve sur le champ.
Je sautai hors de la voiture et me glissai dans la forêt dense qui entourait la propriété
que nous infiltrions. Je tins mon arme contre moi, mes doigts sur la gâchette, juste au cas où.
J'espérais que Tyler et Liam n'allaient pas me tirer dessus si nos chemins se croisaient. Je
retirai mes talons, il était impossible que j'arrive à marcher avec ces chaussures. Je regrettais
de ne pas avoir pris mon sac dans lequel se trouvait mes Converses. Mais ça n'avait pas
d'importance. La seule chose qui comptait, c'était retrouvé Edward et le sortir de là. Je suivis
la fumée et en trouvai la source. La maison où se trouvait la petite lumière clignotante
d'Edward était monstrueuse. Il y avait un garage à part sur le côté de l'allée et c'était ça qui
était en feu.
Je regardai autour de moi et ne vis personne. Pas de Tyler, pas de Liam, pas de Garrett
ni de James. Je sortis de derrière les arbres et courus en direction du garage. Dans mon cœur,
je savais qu'Edward était là. Le toit était en feu mais je continuai à chercher un moyen
d'entrer. La porte n'était pas fermée. Je l'ouvris mais je n'étais pas préparée à ce que j'allais
trouver.
Edward se trouvait au milieu du garage qui pouvait contenir trois voiture, attaché à une
poutre. Il était entouré par un cercle de feu, ce dernier semblait avoir été dessiné par terre
avant qu'on y mette le feu.
Je ne me détournai pas, je courus dans sa direction.
« Edward ! »
« Isabella ? » dit-il en toussant. « Qu'est-ce que tu fais là ? Sors d'ici ! »
Je remarquai qu'une sorte de gel avait été répandu par terre et c'était ça qui brûlait. Je
regardai autour de moi pour la première fois et repérai une pelle accrochée au mur derrière
Edward. J'allai l'attraper en courant, me disant que je pouvais suffisamment enlever le gel
pour créer un espace. La pièce était remplie de fumée. Il fallait qu'on sorte rapidement de là.
Je pris la pelle mais quelque chose d'autre attira mon attention. Garrett se trouvait par terre,
dans une marre de sang rouge sombre. Ses yeux étaient ouverts mes vides. Il avait reçu l'une
des balles que j'avais entendu partir. Je n'avais pas le temps de me sentir mal. Je me dirigeai
vers Edward.
« Sors d'ici ! S'il te plaît, Isabella ! S'il te plaît ! » La voix d'Edward était désespérée et
pleine de peur.
« On va sortir d'ici ensemble. Je refuse de te laisser. » J'étais derrière lui, il ne pouvait
pas me voir. Je mis mon arme dans la poche de mon tablier et me servis de la pelle pour
enlever le gel. Je créai une ouverture dans le cercle après que ce qui restait eu disparu. Je
pénétrai le cercle et me tins devant Edward.
« S'il te plaît, va-t-en. Il faut que tu sortes d'ici. » pleura-t-il. Les larmes coulaient sur
ses joues. Il toussa et moi aussi. Il avait été roué de coup mais était vivant. Le seul problème
restant était qu'il était attaché à la poudre avec une corde à grimper plutôt solide.
« Je vais te sortir d'ici. » Il me fallait quelque chose pour couper la corde.
« Ouvre une porte. Ouvre les portes du garage. » essaya-t-il de dire entre deux quintes
de toux.
Je cherchai une ouverture sur le mur, près de la porte que j'avais emprunté pour entrer.
Je la trouvai et appuyai sur les trois boutons. Ils se mirent à s'ouvrir pendant que je me mis à
chercher quelque chose pour couper la corde. Il n'y avait rien sur les murs. Je me dirigeai vers
un immense établi et fouillai les tiroirs. Je trouvai des petites cisailles. C'était la seule chose
qui allait peut-être marcher.
« Isabella, s'il te plaît, sors d'ici. » Il commençait à m'agacer avec son envie que je le
laisse ici.
J'enfonçai les cisailles entre deux morceaux de corde et usai de toutes mes forces pour
la couper. Ce fut lent et difficile mais je continuai jusqu'à ce que ses mains soient libres.
J'attaquai ensuite ses jambes.
« James ne doit pas être loin. Comment ça se fait qu'il ne t'a pas vu ? »
« Je ne sais pas. Il est parti. Peut-être que Tyler l'a eu. Tyler et Liam sont là quelque
part. Je ne sais pas où. »
« Liam est venu ici et je lui ai dit de faire sortir la fille d'ici. James lui a tirée dessus
mais elle est vivante. Garrett n'a pas eu cette chance. » Il jeta un coup d'œil par dessus son
épaule et se frotta les poignets. Il m'aida à tirer sur la corde pendant que je la coupais pour le
libérer.
« Allons-y. » Je lui pris la main mais il ne bougea pas.
« Je suis couvert d'essence. Si j'approche du feu... Je vais brûler. » La peur brillait dans
ses yeux. Je ne pouvais qu'imaginer ce qu'il avait traverser.
James Hunter était un enfoiré complètement fou.
« Enlève tes vêtements. » dis-je en le relâchant. Il ne bougea pas. Il ressemblait à un
petit garçon perdu. « Edward... » Je pris son visage entre mes mains et essayai de l'aider à se
concentrer « … J'ai besoin que tu enlèves tes vêtements. S'il y a de l'essence dessus, on va les
laisser là. Je vais te protéger. Je te le promets. »
Edward retira tout sauf son boxer. Je lui pris la main et le guidai hors du cercle de feu
et du garage. J'étais un peu décontenancé. Trouver mon chemin jusqu'ici avait été facile,
j'avais simplement suivi la fumée. Retourner à la voiture allait être un peu plus compliqué.
Nous nous dirigeâmes vers les arbres. Il fallait juste qu'on rejoigne la route, la voiture était
quelque part sur la route.
« Eh bien, eh bien, eh bien. » La voix de James me fit me figer. Edward enroula un
bras protecteur autour de moi. « Regardez donc ce que nous avons là. » Il sortit de derrière un
grand arbre. Il pointa une arme sur nous.
J'envisageai de sortir la mienne mais j'avais peur qu'il tire si je bougeais.
« Tu gâches tous mes projets, Isabella. J'avais parfaitement tout prévu. Edward était
censé partir en fumée comme sa très chère mère morte. Je n'aime pas quand mes projets sont
contrariés. »
« C'est fini James. La police est en chemin. La sécurité d'Edward est sur toute la
propriété. »
James rejeta la tête en arrière, riant aux éclats. « Si par sécurité tu parles du gorille que
vous appelez garde du corps, je me suis déjà occupé de lui. Je ne pense pas que j'ai à
m'inquiéter d'autre chose. Garrett m'a été très utile jusqu'à ce que je le descende lui aussi. »
Mes jambes me lâchèrent presque. Il avait tué Tyler. C'était presque aussi horrible que
tuer Edward. Mon corps se mit à trembler mais ce n'était pas de peur, c'était de rage.
James continua à se moquer de nous. « Je suppose qu'il faudra qu'on fasse en sorte que
ça ressemble à un meurtre-suicide. On dira que tu auras découvert la liaison entre Edward et
cette petite ado. Aveuglée par la rage, tu t'es associée avec Garrett et a tué notre cher petit
Edward ici présent avant de te tuer. Ça ajoute un vrai rebondissement à cette histoire, vous ne
trouvez pas ? C'est très dramatique. Une vraie histoire d'amour tragique. Un peu comme la
notre à Bree et moi. Je ne voulais pas la tuer mais quand j'ai entendu ce qu'elle avait fait, je
n'ai pas pu me retenir. En fait, c'était la faute d'Edward. Heureusement, personne ne m'a fait
chier avec elle. Ça a été tellement facile de faire croire à tout le monde qu'elle s'était suicidée.
Ça devrait être aussi simple de faire croire à tout le monde que vous avez fait la même chose.
»
Je mis la main dans la poche de mon tablier. J'allais bien tuer quelqu'un mais ce n'était
ni Edward, ni moi.
BANG !
Mais un coup de feu fut tiré avant que j'ai eu la chance de le faire. James tomba devant
nous. Je me tournai vers le bruit. Tyler tenait toujours son arme la main tendue pendant que
son autre main était posée sur sa chemise tâchée de sang.
Sa respiration était difficile. « Je vous avais dit... de lui tirer sur la gueule dès qu'il
vous voit. Pas... d'écouter ses conneries... et après tirer. Putain, Bella, vous n'écoutez...
foutrement... Jamais. » Il tomba à genoux et lâcha son arme.
Je me précipitai vers lui. À genoux, j'essayai de le soutenir du mieux que je pus.
« Ne m'abandonnez pas maintenant. Il faut qu'on vous ramène à la voiture. Vous êtes
u-u-un putain de marine. On ne vous a jamais tiré dessus, espèce de gros bébé ? »
Il sourit et essaya de rire mais je voyais bien que la douleur était intense.
« Edward, j'ai besoin de ton aide, bébé. » Il était impossible que j'arrive à porter Tyler
où que ce soit. « Edward, Tyler a besoin de ton aide. »
Edward était comme figé par le choc. Il se tenait là où je l'avais laissé, fixant l'homme
qui avait essayé de le tuer. Il y eut des bruits dans les arbres et des branches bougèrent. Je
sortis mon arme et la pointai en direction du bruit. Liam arriva dans la clairière, arme à la
main lui aussi. Il était prêt à tirer.
« Merde. » souffla-t-il d'une voix haletante. « J'ai entendu des coups de feu. » Il baissa
son arme et j'en fis de même.
« Venez m'aider à le porter jusqu'à la voiture. Il est blessé. »
Liam approcha et aida Tyler à se lever. Comme il le tenait bien, j'allai voir Edward.
« Vous m'avez foutu la trouille quand je suis retournée à la voiture et que vous n'étiez
plus là, vous savez. »
« J'ai entendu des coups de feu et j'ai vu de la fumée. C'est une bonne chose que je suis
sortie, Edward serait toujours dans le garage, mort intoxiqué par la fumée. »
« Il m'a dit de prendre la fille. » rétorqua-t-il comme si je l'avais accusé de quelque
chose. « Elle saignait beaucoup. J'allais vous l'amener mais vous n'étiez plus là. Je savais que
si Tyler était revenu à la voiture et avait vu que vous n'étiez plus là, il aurait piqué une crise. »
« Je n'avais pas dit qu'elle n'allait pas écouter ? » lança doucement Tyler. Liam rigola
doucement en hochant la tête.
Je me mis devant Edward, me plaçant entre le corps sans vie de James et lui. « Tu as
entendu comment il me parle ? Je suis venue te sauver et ils m'en font baver. »
Edward ne répondit pas. Je mis mes mains sur ses joues pour essayer de croiser son
regard. Il y avait eu tellement de déclencheur pour son stress aujourd'hui. Je ne pouvais
qu'imaginer contre quoi son esprit était en train de lutter.
« Allons à la voiture. Tu peux me suivre jusqu'à la voiture ? » Toujours pas de
réponse. Je posai mes lèvres sur les siennes et enroulai mes bras autour de lui. « Tout va bien
maintenant. On est en sécurité. Personne ne peut plus nous faire de mal. »
Je le tins contre moi jusqu'à ce que je le sente bouger les bras. Il les passa autour de ma
taille et me ramena encore plus près de lui. Sa tête tomba sur mon épaule.
« On est en sécurité. » murmura-t-il presque comme s'il n'y croyait pas.
« On est en sécurité. Je te le promets. Allons à la voiture. »
« Tu es en sécurité. Tu m'as sauvé. »
Je le serrai un peu plus fort. C'était un concept difficile à saisir pour lui, même quand il
avait tous ses esprits.
« Il faut encore qu'on sauve Tyler. Viens. » Je le relâchai et lui pris la main. Nous
contournâmes James et suivîmes Tyler et Liam.
Nous nous retrouvâmes à l'hôpital Bellevue. Edward et Tyler y avaient été tous les
deux admis. Tyler avait reçu une balle dans l'abdomen et avait eu besoin d'être opéré
d'urgence. Edward était en observation à cause de son stress post traumatique. Je lui avais dit
qu'ils s'inquiétaient pour ses coupures et ses bleus. Je n'étais pas sûre qu'il aurait apprécié
d'être un patient avec des troubles mentaux. La fille de Garrett était aussi dans une condition
critique. Elle avait reçu une balle dans la poitrine et elle s'était logée dans son poumon. C'était
un miracle qu'elle soit encore en vie, même si je ne les enviais pas, elle et a douleur qu'elle
allait vivre à cause de ce que James lui avait fait subir à sa famille et elle.
Edward avait déjà proposé de régler sa note d'hôpital. J'étais sûre qu'il pensait que ce
qui était arrivé à Garrett était une autre chose dont il était coupable. Je refusais ça. Garrett
avait pris ses propres décisions. Il aurait pu venir voir Edward et lui demander de l'aide.
Edward l'aurait aidé, sans même réfléchir une seconde. Il avait choisi de gérer les choses à sa
façon et avait fait presque tuer sa fille et Edward au passage. Le sang de Garrett ne se trouvait
pas sur les mains d'Edward.
Je restai tout le temps avec Edward, attendant impatiemment des nouvelles de Tyler,
répondant aux questions de la police, écoutant Edward qui parlait à la police. Charlotte,
Carlisle, Esmée, Alice et Jasper finirent par arriver à l'hôpital. Peu de temps après le dîner,
certains d'entre eux purent passer un moment avec lui alors j'allai rendre visite à Tyler.
« Êtes-vous de la famille de Mr Crowley ? » me demanda la femme derrière le bureau.
« Ouaip'. » répondis-je avec assurance.
Elle regardait, prête à faire craquer mon mensonge. « Quel est votre lien de parenté,
madame ? »
« C'est mon père. »
« Vous avez une pièce d'identité ? » Elle ne me croyait pas une seconde.
« Bien sûr mais il y a mon nom d'épouse dessus. Papa a pleuré comme un bébé le jour
où il a donné ma main. Je suis sûre qu'il a très envie de me voir. » Je la défiai de me dire le
contraire pour pouvoir l'accuser de penser qu'un homme noir ne pouvait pas adopter une petite
fille blanche. Bon sang, j'aurais sans doute pu demander à Peter de me faxer un faux certificat
de naissance en seulement quelques minutes.
Elle soupira et me fit signer. Je me glissai dans sa chambre, essayant de ne pas réagir
en le voyant branché à toutes ces machines. Il avait les yeux fermés mais je savais qu'il savait
que j'étais là.
« Un homme ne peut pas se reposer tranquille après qu'on lui a tiré dessus ? »
demanda-t-il, les yeux toujours fermés.
Je souris et m'assis à côté de lui. Je plaçai ma petite main dans sa grande main. Noir et
blanc, grand et petit, homme et femme. Nous étions opposé en tout point mais il était mon
50/50.
« Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas en service. Je suis juste venu vous piquer les
gâteaux du plateau repas. Edward n'a pas voulu partager. »
Il sourit. « Ne me faites pas rire. Ça fait mal. »
« Désolée. » répondis-je en lui pressant la main.
« Je voulais m'assurer que vous alliez bien. » Je ne pouvais pas dissimuler l'émotion
dans ma voix, ce qui lui fit ouvrir les yeux.
« Tout ira bien pour moi, Bella. Je suis un... comment vous m'avez appelé ? Ah ouais,
un putain de marine. Tout ira bien. »
« J'essayais juste de vous motiver à rester envie. Vous les militaires, vous êtes
costauds et vous jurez. » Je haussai les épaules, le faisant sourire.
Nous restâmes, assis en silence pendant une minute. Les seuls bruits venaient des
machines qui le monitoraient.
« Il serait mort si vous n'aviez pas été là. J'ai poursuivi Hunter. Liam s'est occupé de la
fille parce que Mr Masen lui avait dit de le faire. Il ne serait pas revenu à temps pour le
sauver. Vous vous en êtes bien sortie. »
« On serait tous les deux morts si vous n'aviez pas été là. »
« Nan, vous alliez lui tirer dans la gueule. Je le voyais bien. Je ne voulais pas que vous
portiez ça toute votre vie. »
« Vous m'avez volée toute la gloire. » dis-je avec un demi-sourire. La réalité de tout ça
commençait à peser lourd. Tellement de choses horribles auraient pu se produire. Nous avions
eu tellement de chance de nous en sortir tous vivants.
« Tout ira bien, Bella. Ne vous inquiétez pas. »
Je hochai la tête. « Je sais. C'est juste que pendant une minute, j'ai cru que vous étiez...
»
« Je n'allais pas me faire tuer par une espèce de connard psychopathe. » continua-t-il.
J'essuyai une larme qui m'avait échappée. « Allez. Où était votre confiance en moi ? »
« J'aurais été perdue sans vous, vous savez. »
« Bon sang que je le sais. »
« Eh bien, c'est bien. Maintenant c'est clair. Je vais vous laisser vous reposer. »
« Dites à Mr Masen que je lui souhaite une bonne nuit. »
Je me penchai et l'embrassai sur la joue. « Je reviendrai demain matin. J'ai entendu
dire qu'ils ont des doughnuts. Vous savez, Edward ne partagera pas les siens. »
Il sourit et essaya de ne pas rire.
« Et si l'infirmière vous pose des questions, je suis votre fille et vous avez pleuré
comme un bébé le jour où je me suis mariée avec Mr Swan. Suivez le mouvement, d'accord ?
» Je lui fis un clin d'œil et le laissai pour la nuit. Je l'entendis rire et grogner alors que je
fermais la porte.
Edward était au téléphone lorsque je revins dans sa chambre. Carlisle et Esmée étaient
les seuls encore présents dans la pièce.
Il parlait d'Emmett avec quelqu'un.
Ce dernier avait été assommé par Garrett et enfermé dans un placard de la Masen
Corp. Garrett avait dit à Edward qu'ils allaient essayer une nouvelle tactique de sécurité cette
après-midi et qu'il avait envoyé Brady et Emmett pour qu'ils servent d'appât pendant
qu'Edward et Garrett se rendaient à l'Eclipse pour le déjeuner. Edward faisait tellement
confiance à Garrett qu'il l'avait suivi sans poser de questions. Il avait ensuite été évanoui de
force et n'avait repris connaissance que peu de temps avant d'être livré à James.
« Tout ce dont il aura besoin. Je ne veux que le meilleur... oui... merci. » Edward
raccrocha et tendit les bras vers moi. Il tapota le lit, là où il voulait que je m'assois.
Je lui obéis et le laissai m'envelopper de ses bras.
« Comment va Tyler ? »
« Il va bien. Il était réveillé et bavard. »
« Tyler était bavard ? »
Je ne comprenais pas la question. « Oui, il était plutôt bavard. »
« Ils lui ont fait une opération du cerveau ? »
Je le frappai sur le torse et lui lançai un regard désapprobateur. « Il est bavard avec
moi. C'est mon... »
« Ton 50/50, je m'en souviens, je m'en souviens. » Il me pressa contre lui. « Je veux
rentrer à la maison. Ils me gardent pour rien. Mes coupures et mes bleus vont guérir. Je suis
certain que je n'ai pas de lésions internes. Je veux rentrer à la maison. »
Je me redressai et cherchai le soutien de Carlisle.
« Mon garçon, je pense que le médecin veut s'assurer que tu ailles bien
psychologiquement parlant avant que tu ne rentres à la maison. Tu as vécu une expérience
traumatisante aujourd'hui. »
Edward fixa Carlisle avant de ramener son regard sur moi. « Ils s'inquiètent à l'idée
que je sois fou ou un truc dans le genre ? Tu as peur que je sois fou ? »
Je secouai la tête. « Non ! Je veux juste que tu te reposes et que peut-être, tu parles au
Dr Cope avant qu'on rentre. C'est tout. »
« Je vais bien ! » Il repoussa les couvertures et essaya de me faire descendre du lit
pour qu'il puisse se lever. « Je n'ai pas besoin de rester dans un putain d'hôpital pour raisons
psychologiques. Je vais sortir d'ici. Je me fous de savoir ce que les médecins veulent que je
fasse. Je rentre chez moi. »
« Edward. » Carlisle et Esmée se levèrent.
Je quittai le lit et il en fit de même. « Où sont mes vêtements ? » Il regarda autour de
lui, sous le lit, dans la salle de bain.
« Tu n'en as pas ici. Tu te souviens ? On les a enlevés dans le garage ? »
Je détestais remettre ça sur le tapis mais il n'allait pas s'arrêter de chercher. Edward se
figea et passa la main dans les cheveux.
« Mon garçon, reviens t'asseoir. Personne ne pense que tu es fou. On sait juste que tu
as traversé beaucoup de choses. Je pense que c'est une bonne idée que tu restes ici et que tu
laisses les médecins et les infirmières prendre soin de toi, comme ça, Bella pourra se reposer
elle aussi. » Carlisle était vraiment malin. Cette façon de voir les choses attira l'attention
d'Edward.
Il me ramena contre lui et pris ma tête entre ses mains, caressant mes cheveux, mes
joues et mes épaules. « Tu vas bien ? S'il t'était arrivé quelque chose, je... je n'aurais jamais...
»
« Chut, je vais bien. Je suis fatiguée mais je vais bien. S'il te plaît, ne t'inquiète pas
pour moi. »
Je ne pensais pas qu'il était fou mais je m'inquiétais pour sa stabilité mentale. Ses
humeurs étaient changeantes et il semblait avoir du mal à se souvenir ce qui s'était passé
aujourd'hui. Je ne savais pas ce que ça signifiait mais je savais que je ne voulais pas qu'il ait à
rentrer seul à l'appartement.
Je le ramenai au lit. Comme un enfant docile, il s'y installa. Il s'occupa avec son
Blackberry tout en écoutant Esmée lui proposait des idées de déco pour le salon. Il lui dit qu'il
voulait que je choisisse puisque ça allait être notre maison. Nous parlâmes couleurs et motifs.
Rapidement, Edward et Carlisle se mirent à bâiller.
Je raccompagnai Esmée et Carlisle lorsque les heures de visite prirent fin.
Carlisle essaya de me rassurer en me disant que tout irait bien. « Il va se remettre.
James Hunter est mort. Une fois qu'Edward aura accepter ça, je suis prêt à parier qu'on
découvrira une nouvelle personne. »
Je retournai dans la chambre d'Edward juste à temps pour interrompre la dispute
animée qui l'opposait à l'infirmière de garde.
« La voilà ! » cria-t-il en me désignant. « Isabella, dis à cette femme que tu vas passer
la nuit ici. Elle pense bêtement que je vais rester ici sans toi. »
« Madame, les heures de visite sont terminées et vous ne faites pas partie de la famille.
Je comprends votre désir de rester mais les règles sont les règles. »
« Les règles ? Qui peut foutrement décidé qui je considère comme un membre de ma
famille ? Mon putain de père a essayé de me tuer une fois. Mais je suppose que vous le
laisseriez dormir ici s'il était toujours en vie ? Cette femme m'a sauvé la vie et elle doit partir ?
C'est pas complètement foireux ? C'est ridicule ! Elle reste ! J'en ai rien à foutre de ces putains
de règles ! »
« Edward. » J'avais dit son nom avec fermeté.
« Monsieur, je comprends votre inquiétude mais je ne peux rien faire à propos des
règles. Ce n'est pas moi qui fait les règles. »
« Vous ne faites pas les règles ? C'est choquant ! Évidemment que vous ne faites pas
les règles. C'est moi qui les fait ! Je pourrais acheter ce putain d'hôpital si je le voulais et vous
virer. Qu'est-ce que vous pensez de ces règles là ? »
« Je vous demande de vous calmer, monsieur. Faites attention à votre façon de me
parler. » L'infirmière commençait à s'agiter.
« Il a traversé des moments très difficiles aujourd'hui. S'il vous plaît, laissez moi une
minute avec lui. » la suppliai-je en me plaçant entre eux.
« Vous avez cinq minutes. » souffla-t-elle avant de sortir.
« Je veux que Nicole revienne ! Vous êtes nulle ! » cria-t-il. Il parlait de l'infirmière
qui était là plus tôt dans la journée.
« Edward ! » le grondai-je. Je ne l'avais jamais vu aussi agité. « Tu ne peux pas traiter
les gens de cette façon en croyant qu'ils feront ce que tu veux. S'il te plaît, arrête. »
« C'est exactement comme ça qu'on parle aux crétins ! Viens par ici. » Il poussa les
draps et tapota le lit. « Viens dormir avec moi. »
« Mon chéri, ils ne vont pas me laisser rester. Je reviendrai demain à la première
heure. Je mentirai et je dirai que je suis ta sœur. »
« Absolument pas ! Isabella, je ne vais pas rester ici tout seul. C'est non. » Je voyais
qu'il était sérieux. Ses yeux étaient grands ouverts et la nervosité teintait sa voix.
Je ne pouvais pas le quitter. Pas temps que je sois sûre qu'il irait bien. »
« Je reste là. Et si tu fermais les yeux un moment pour te reposer un peu ? » Je me tins
à ses côtés et repoussai ses cheveux avant de l'embrasser sur les lèvres. « Je suis juste là,
d'accord ? »
Il saisit mon menton entre son pouce et son index. « D'accord. Ne me laisse pas,
d'accord ? »
« D'accord. » Il m'embrassa à nouveau et ferma les yeux. Je m'assis sur la chaise à côté
de lui et lui tins la main.
L'infirmière ne mentait pas quand elle disait qu'elle nous laissait cinq minutes. Lorsque
les cinq minutes furent écoulées, elle était prête à ce que je parte.
« Elle n'ira nulle part ! » gronda Edward.
« Monsieur, j'ai amené un sédatif pour vous aider à dormir, mais cette jeune femme va
devoir partir. » Elle vint vers lui avec un cachet et un peu d'eau. Edward repoussa sa main. Je
le vis sur son visage, elle était énervée.
Elle sortit en trombes et je la suivis.
« S'il vous plaît. Il a subi un choc post traumatique, il n'est pas lui même. Si ça l'aide à
rester calme que je sois là, pourquoi je ne peux pas rester ? On a besoin de l'accord du
médecin ? Je suis sûre qu'on pourrait l'avoir.
« Je vais demander au médecin l'autorisation de lui faire une piqûre. Une piqûre qui va
le faire dormir. C'est le seul accord que je vais obtenir. Il est hostile et violent. Je n'ai pas à
supporter ça. »
« Bien sûr, mais il ne veut pas de sédatif ou de trucs dans le genre. Il n'aime pas ça ou
ne plus avoir le contrôle de lui même. S'il vous plaît, demandez juste au médecin si je peux
rester. »
Elle prit le téléphone et demanda la permission d'endormir Edward.
Apparemment, nous allions devoir nous débrouiller tous seuls.
Brady passa nous prendre. Je me glissai à l'arrière de la voiture avec Edward qui
portait une tenue toute froissée. Nous avions signé les papiers pour qu'il sorte contre l'avis des
médecins mais je n'allais pas les laisser le droguer pour qu'il soit silencieux. J'avais appelé
Carlisle et il avait accepté de rester avec nous à l'appartement. Le trajet me parut long et j'étais
prête à aller au lit dès que nous serions arrivée.
Edward prit une douche rapide et mit ses propres vêtements. Nous nous mîmes au lit et
il s'enroula rapidement autour de moi.
« C'est pas mieux comme ça ? On aurait dû quitter ce foutu endroit bien avant. Il va
falloir qu'on fasse transférer Tyler à Harborview dès que possible. Ces gens sont
complètement incompétents. »
« Ne nous inquiétons pas de ça ce soir. » Je me blottis contre son torse et écoutai son
cœur qui battait fort... et vite. « Il faut que tu te détendes, bébé. Ton cœur bat trop vite. »
Il défit sa prise sur moi juste assez pour que je puisse le regarder.
« Tu n'es pas en colère contre moi, pas vrai ? » Il scruta mon regard, cherchant la
vérité, comme si j'avais pu lui dire autre chose.
« Pourquoi je serais en colère contre toi ? »
Edward me relâcha complètement et roula sur le dos. Il saisit ses cheveux. « Tu aurais
pu mourir à cause de moi ! »
Je me couchai sur lui et pris son visage entre mes mains. « Ne va pas sur ce terrain là.
C'est fini. Tout est fini. On est en sécurité. Personne ne nous fera plus jamais de mal. »
« J'ai eu tellement peur aujourd'hui. Tout ce à quoi je pensais, c'était que je t'avais
promis de ne plus jamais te quitter et que ce connard me fait rompre ma promesse. Je ne
voulais pas te quitter. Je ne veux jamais te quitter. »
Je l'embrassai, essayant de nous empêcher de pleurer. C'était là que nous allions fini. «
Je sais. Je ne veux pas que tu partes. C'est pour ça que je suis venue te chercher. »
Il saisit ma tête et me tint tout en m'embrassant durement, envahissant ma bouche avec
sa langue. Ses mains voyagèrent jusqu'à mes hanches et il plaqua mon corps contre le sien.
« Je t'aime, Isabella. Tellement. Tellement, tellement. »
Il saisit mon pyjama et le fit passer au dessus de ma tête. Nous nous assîmes pour nous
déshabiller. Je retirai mon short et ma culotte pendant qu'il enlevait son pantalon. Il se jeta sur
moi, me faisant tomber sur le dos au bout du lit. Il m'embrassait avec une telle ferveur que
j'avais du mal à respirer. On n'aurait pas pu faire ça à l'hôpital.
Les doigts d'Edward descendirent sur ma cuisse avant de passer derrière mon genou. Il
remonta ma jambe pour la passer derrière sa taille. Je le sentais, dur et chaud entre mes
cuisses. Je bougeai les hanches dans l'espoir de l'encourager. Ce fut tout ce dont il avait
besoin. Il recula puis plongea en moi. Ma tête tomba en arrière et il attaqua mon cou avec des
baisers passionnés.
« Je t'aime aussi. » avouai-je en saisissant ses cheveux. »
Il souleva son corps alors que ses hanches se pressaient un peu plus contre moi. Il me
surplombait, mon magnifique homme. Personne ne pouvait nous faire du mal. Personne ne
pouvait plus nous séparer. Ses lèvres se plaquèrent contre les miennes, douces et sensuelles.
Nos corps se mouvèrent ensemble, nos hanches roulaient et bougeaient de façon à créer une
sensation merveilleuse que mon corps désirait tant mais ce n'était pas assez pour nous séparer.
Il m'embrassa sous l'oreille. « Ne me quitte jamais, Ne me quitte jamais, Ne me quitte
jamais. » répéta-t-il encore et encore tout en me pénétrant. Je sentis son corps se tendre puis il
se libéra en moi. Épuisé, il tomba sur moi. Il était lourd et chaud.
« Personne ne va partir. Jamais. » dis-je en passant mes doigts dans ses cheveux au
niveau de sa nuque. À ce moment là, je ne pus plus retenir mes larmes. Je me mis à sangloter
sous lui. Je n'étais pas triste, j'étais... fatiguée, bouleversée, soulagée.
Edward me consola, ne sachant pas trop pourquoi je pleurais. Il roula sur le côté et
m'attira sur lui. Il me prit dans ses bras et se mit à me supplier. « Ne pleure pas. S'il te plaît, ne
pleure pas. »
« Je vais bien. » J'essuyai mes larmes et pris plusieurs inspirations profondes.
Il embrassa mon visage et me tins jusqu'à ce que je m'endorme. Et je dormis jusqu'à ce
qu'il me réveille. Edward me réveilla en plein milieu de la nuit. Ses hurlements et ses coups
me réveillèrent.
J'essayai de le réveiller.
J'essayai de l'apaiser.
Je ne réussis pas.
Il réveilla Carlisle.
Il réveilla Charlotte.
Nous aurions dû rester à l'hôpital.
Pauvre Edward... Une nouvelle fois, il a vécu une expérience plus que traumatisante...
Heureusement, tout est fini et il va pouvoir avoir sa fin heureuse avec Isabella. Tout le monde
va bien et James ne pourra plus jamais leur nuire :)
N'hésitez pas à laisser un commentaire ! On se retrouve le plus vite possible pour
l'avant dernier chapitre ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 31*: Chapitre 28

Bonjour à toutes !
Disclaimer:Twilight appartient à S. Meyer et cette super histoire à
troublefollows1017. Je ne suis que la traductrice :)
Oui, je sais déjà ^^ C'était prêt alors pourquoi attendre ? Je ne vois aucune raisons ;)
C'est donc le cœur un peu lourd que je poste le dernier chapitre de cette fabuleuse histoire. Il
ne reste que l'épilogue. Je trouve ça triste de dire au revoir à Pennyward et sa Bella mais
toutes les bonnes choses ont une fin et je suis ravie d'avoir pu traduire cette histoire jusqu'au
bout :)
Un très grand merci à toutes les personnes qui prennent le temps de laisser un
commentaire ! Merci aussi d'être toujours plus nombreuses à mettre cette histoire en
alertes/favoris !
Pour l'avant dernière fois... Bienvenues dans Friday at Noon... Nous ne sommes pas
vendredi, il n'est pas midi... mais Bon appétit ;) ! J'espère que vous aimerez !
Chapitre 28
Vendredi 29 Juillet, Midi
« Vous voulez bien vous s'asseoir, s'il vous plaît ? Vous n'êtes pas en service. Vous
déjeunez avec nous et je vois bien que vous avez mal. Assis. »
Tyler se tenait à côté de la porte comme si c'était la seule chose dont il était capable.
Ça m'énervait parce que c'était la première fois que je l'avais autorisé à quitter la maison et il
savait qu'il ne fallait pas qu'il force trop. Être alité le rendait un peu fou. J'avais remarqué des
le quatrième jour de son hospitalisation qu'il n'allait pas gérer les choses avec beaucoup de
facilité. Tyler était un homme d'action. Se reposer ne faisait pas partie de son vocabulaire.
Edward avait engagé une infirmière privée pour qu'il puisse rentrer plus vite à la maison.
Entre l'infirmière, Charlotte et moi, on prenait bien soin de Tyler sur la propriété. Il guérissait
et n'avait pas attrapé d'infection, ce qui avait été une de mes plus grandes inquiétudes.
Il s'assit sur l'une des chaises autour de la table. Je voulais faire ça sur la propriété mais
Edward voulait faire la réunion ici alors nous nous étions mis d'accord pour déjeuner à
l'Eclipse. Plus j'y pensais, plus cette idée me plaisait. Cette pièce était un endroit magique
pour Edward et moi. Elle était parfaite pour ce que nous étions sur le point de faire.
« Je ne comprends toujours pas pourquoi Jenks n'est pas mon avocat et celui de Mr
Masen. » dit Tyler en prenant l'une des petites fourchettes devant lui avant de la reposer.
« Je vous l'ai déjà dit. C'est mieux que nous ayons des représentants différents, des
personnes qui s'assureront que nos intérêts individuels sont respectés. »
« Je parlerai aux flics sans représentants. C'était un homicide justifiable. Il allait vous
tuer avec Mr Masen. Il m'avait déjà tiré dessus. Ils ne pourront pas prouver le contraire. Il est
impossible qu'ils tournent l'affaire d'une autre façon. »
Je levai les yeux au ciel et poussai un soupir pour l'effet dramatique. « Je ne veux pas
prendre de risques. Ce sont les mêmes policiers qui étaient persuadés qu'Edward m'avait fait
kidnapper pour que j'ai peur de James. Vous ne parlerez pas à la police sans avocat. »
Il y avait déjà eu un petit interrogatoire quand Tyler était à l'hôpital mais la police
essayait de tout comprendre en posant d'autres question.
« Est-ce que ce mec fait partie du cabinet de Jenks ? »
« Vous serez très satisfait par notre choix d'avocat, faites moi confiance. » J'essayais
de dissimuler mon sourire.
La porte de la salle s'ouvrit et Edward entra, Emmett sur les talons. Il vint droit sur
moi. Je me levai et le serrai fermement.
« Comment s'est passée ta matinée ? »
Il repoussa mes cheveux de mon épaule et m'embrassa dans le cou. « Ça a été, mais
c'est mieux d'être avec toi. » dit-il doucement.
Il me relâcha et s'assit au bout de la table après avoir salué Tyler d'une poignée de
main ferme. Edward avait l'air fatigué. Il dormait un peu mieux mais il se réveillait toujours
quand je me levais le matin. Je n'étais pas sûre de savoir quel quantité de sommeil il avait
vraiment réussi à avoir. Les cauchemars ne réveillaient plus toute la maison, ça j'en étais sûre.
Nous avions suivi une thérapie trois fois par semaine au début. Ça nous avait immensément
aidé. Il était récemment descendu à deux fois par semaine.
« Est-ce que tu as envoyé une voiture chercher l'avocate ? » me demanda-t-il avec une
petit sourire malicieux.
Avant que je puisse répondre, la porte s'ouvrit à nouveau et l'hôtesse guida l'avocate de
Tyler dans la pièce. Edward et moi nous levâmes pour l'accueillir.
Terry Harris était remarquablement belle. Même si Tyler et elle avaient le même âge,
elle semblait beaucoup plus jeune. Elle était grande et mince. Sa peau était foncée et elle avait
de grands yeux marron. Ses cheveux étaient tressés et ramenés en une queue de cheval
épaisse. Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si elle était toujours aussi belle ou si
elle avait fait particulièrement attention à son apparence aujourd'hui.
Les yeux de Tyler lui sortirent presque de la tête lorsqu'il vit qui était arrivé. C'était
une bonne chose que je savais que son cœur était en bonne santé. La dernière chose dont
j'avais besoin, c'était qu'il fasse une crise cardiaque.
« Mme Harris, je suis heureuse que vous ayez trouver l'endroit. »
Elle me serra la main et me fit un sourire nerveux. « S'il vous plaît, appelez moi Terry.
Vous devez être Bella. J'ai reconnu votre voix après votre appel téléphonique. »
« Oui et voici Edward Masen. » dis-je, lui présentant l'homme qui avait payé toutes les
dépenses pour qu'elle vienne ici par avion et puisse loger au Four Seasons pour le week-end.
« Mr Masen, c'est un plaisir. » Ils échangèrent une poignée de main rapide puis
Edward reposa sa main dans le bas de mon dos, nous guidant jusqu'à la table.
Tyler se leva. Il avait l'air absolument choqué.
« Il me semble que Tyler et vous vous connaissez. » lança Edward, essayant de garder
un ton professionnel.
« Terry. » souffla Tyler comme s'il retenait sa respiration depuis qu'elle était entrée
dans la pièce.
« Ty, tu as l'air bien pour quelqu'un qui a échappé à la mort il y a seulement quelques
semaines. »
Les deux anciens amants se fixèrent, perdus dans leurs souvenirs – j'espérais qu'ils
pensaient aux bons, pas aux mauvais. »
« Bella... » Son regard croisa le mien. « … puis-je vous parler dehors une petite
minute ? » Il pinça les lèvres et fit un sourire crispé à Terry. « Excuse nous une minute. »
Il la contourna et ouvrit le chemin jusqu'à l'extérieur de la salle. Dès que j'eus fermé la
porte derrière moi, je sus que j'allais avoir des problèmes. Tyler ne pouvait même pas parler.
Il frotta son crâne lisse avec sa main gigantesque. Il se mit à faire les cents pas devant moi.
« Vous auriez pu mourir. » lançai-je, le faisant se figer.
« Quel est le rapport entre ça et le fait que vous vous mêliez de ma vie privée ? »
« Vous êtes presque mort ! Ça n'a pas changé les choses pour vous ? Ça ne vous donne
pas envie de faire des choses que vous n'aviez pas faites par peur ? Elle ne s'est jamais mariée.
Elle est devenue accro au travail comme vous. Dès que je lui ai dit qui j'étais et pourquoi je
l'appelais, elle n'a pas hésité à accepter ma proposition qui lui permettait de venir ici. Ça veut
forcément dire quelque chose, Tyler. »
Je le vis grimacer et il posa la main sur sa blessure. « Je n'aime pas les surprises. Vous
auriez dû me demander si je voulais que vous l'appeliez. »
« Qu'est-ce qui ne va pas ? » Je voyais bien que quelque chose n'allait pas et ça n'avait
rien à voir avec Terry. « Faites moi voir votre bandage. » Je m'étais transformée en Florence
Nightingale depuis qu'il était sorti de l'hôpital. Je l'étais à changer ses pansements et je
m'assurais qu'il prenait ses médicaments et ses antidouleurs en temps et en heure. J'agaçais
l'infirmière mais Tyler était mon 50/50 et Edward la payait suffisamment bien pour qu'elle
nous supporte Tyler et moi.
« Ça va. » râla-t-il en repoussant mes mains alors que je les tendais vers sa chemise.
« Vous avez beaucoup bougé aujourd'hui, plus que d'habitude. Laissez moi voir. » Je
refusais d'être découragée. Il tira son polo blanc de son pantalon et le souleva pour que je
puisse voir le bandage que je lui avais mis le matin même. Néanmoins, il ne saignait pas. Je
remis délicatement le ruban adhésif.
« Ça va. Vous avez raison. Il faut que j'y aille doucement. » Il repoussa mes mains et
remit son polo dans son pantalon. « Qu'est-ce que vous pensez qu'il va se passer ? Terry et
moi allons retomber follement amoureux ? »
« Je pense que quelqu'un m'a un jour dit que si Terry frappait à sa porte un jour, il
n'hésiterait pas. N'hésitez pas. Vous êtes vivant. Edward et moi n'avons plus besoin d'être
protégé 24h/24, 7j/7. Vous pouvez avoir une vie en dehors de nous. Vous pourriez voir si elle
pourrait faire partie de cette vie. »
« Elle vit à Atlanta. » me contra-t-il sans grand enthousiasme.
« Et Edward a fui pendant sept mois. Et un psychopathe a essayé de nous tuer. C'est
vous qui m'avez dit de suivre mon cœur, de ne pas abandonner parce que j'avais peur ou parce
que je m'inquiétais que tout ne serait pas parfait. »
« Elle n'est pas là parce qu'elle m'aime. Elle est là parce que vous l'avez appelée et
engagée pour ce travail. »
« C'est ça. » rétorquai-je d'un ton sarcastique. « Elle a traversé le pays pour représenter
quelqu'un qui va seulement répondre à quelques questions de la police. Un gars, qui a deux
minutes m'a dit qu'il était impossible qu'on retienne des charges contre lui. C'est une femme
très occupée qui a plein de pains sur la planche à Atlanta. Elle est ici pour vous. Elle veut vous
retrouver. Bon sang, est-ce que j'ai été aussi pénible ? »
« Non, vous n'étiez pas aussi pénible. »
Je souris et posai une main sur son épaule. « N'hésitez pas. »
Il inspira profondément et ferma les yeux pendant une minute. Lorsqu'il les ouvrit à
nouveau, je fis qu'il avait retrouvé sa motivation à la Tyler.
Nous retournâmes dans la salle et trouvâmes Edward et Terry en train de parler de
quelque chose, mais Edward s'interrompit rapidement lorsqu'il me vit. Nous prîmes nos sièges
et discutâmes un peu. Jared vint prendre nos commandes de boissons. Je voyais Edward qui
lançait des mauvaises ondes au pauvre Jared alors qu'il commandait une bouteille de vin.
Heureusement, la présence de Terry empêcha Tyler d'aboyer.
Nous ne parlâmes pas de la fusillade. Terry nous expliqua que pour bien défendre
Tyler, elle pouvait parler de ce qui s'était passé qu'avec lui. Elle pensait aussi que c'était une
bonne idée que ses honoraires soient payés par Tyler et non Edward pour éviter les conflits
d'intérêt. Elle voulait assurer les arrière de Tyler. Ça me plaisait chez elle. Ça me plaisait
beaucoup.
J'étais contente qu'on ne parle pas boulot. Au lieu de ça, je fis de mon mieux pour
apprendre à connaître la femme qui, je le savais, détenait le cœur de mon 50/50. Elle était
brillante. En fait, elle était aussi intelligente qu'Edward. Ces deux là s'entendaient très bien.
Terry était comme je l'imaginais. Forte, avec des avis arrêtés mais tout de même pleine de
compassion. Elle avait du mal à quitter Tyler des yeux, ce qui me faisait sourire.
À une heure, mon portable sonna pour me rappeler de donner ses médicaments à
Tyler. Je pris mon sac et sortis le flacon. Je l'ouvris et en fis tomber deux dans ma main.
« Je vais bien, Bella. Ça peut attendre. »
« Ne soyez pas pénible. Prenez les. Vous avez été très actif aujourd'hui. Je ne veux pas
que vous ayez mal plus tard. » Je posai les pilules à côté de son assiette avant de ranger le
flacon dans mon sac.
Ses épaules s'affaissèrent un peu mais il les prit et les mit dans sa bouche, les avalant
avec un peu d'eau. Il détestait être dépendant des pilules pour gérer sa douleur.
« Si pour une raison ou une autre je décidais de devenir infirmière, je voudrais
travailler dans une maternité parce que je ne voudrais avoir à gérer les hommes malades. Les
hommes sont les pires patients, à mon avis. » dis-je à Terry. Elle sourit et hocha la tête.
« Je n'ai jamais été un mauvais patient. » me contra Edward.
« Dit l'homme qui a donné envie à une infirmière de l'assommer avec des
tranquillisants pour chevaux. »
Tyler et moi rîmes. Même Emmett laissa échapper un petit rire depuis sa place à côté
de la porte.
Edward me lança un regard mauvais, les yeux plissés. « C'était une mauvaise
infirmière. Si tu avais été mon infirmière, j'aurais été un patient modèle. J'aurais peut-être un
peu abusé du bouton d'appel pour que tu sois tout le temps dans ma chambre, mais j'aurais été
très gentil. »
« Vois la vérité en face, les hommes n'aiment pas avoir l'air faibles. Sois vous jouez
les gros costauds comme Tyler, soit vous êtes des râleurs insupportables, comme toi. »
Edward posa son verre de vin les yeux écarquillés. « Un râleur insupportable ? C'est
carrément pas vrai ! »
« Quand tu as eu la grippe intestinale l'année dernière, tu t'es comporté comme le plus
gros bébé que j'ai jamais vu. »
« C'est toi qui me l'a donné ! C'était de ta faute si j'étais malade. Ça justifie
complètement mes plaintes. »
Je jetai ma serviette sur la table et souris. « Tu te comportes comme un bébé quand tu
es malade. Admets le. Tu n'as pas à en avoir honte. »
« Honte ? » Edward monta le ton. « Tu devrais avoir honte de toi de dire des
mensonges devant nos invités. »
« Je ne mens pas. Je ne sais pas mentir. Tu le sais bien. » me défendis-je.
« Oh, tu es carrément en train de mentir, tu penses juste que tu dis la vérité. Tu
inventes des trucs dans ta jolie petite tête et tu finis par y croire mais ça ne veut pas dire que
c'est la réalité, mon cœur. »
Il me faisait rire. « C'est exactement ce que je pensais, bébé. »
Heureusement, Jared entra avec la note avant qu'Edward puisse me répondre. J'adorais
quand il était malicieusement obstiné. C'était un de ses traits de caractère les plus adorables.
« Ils sont toujours comme ça ? » murmura Terry à Tyler.
« Toujours. » répondit Tyler, nous faisant sourire, elle et moi.
« Ha ! » rit Edward en tendant son American Express à Jared. « Vous pouvez parler,
gros costaud. Isabella et vous vous disputez tout le temps. »
Je donnai un coup de genou à Tyler sous la table. Nos plaisanteries étaient sympas
quand il ne me tapait sur les nerfs.
« Je suppose que c'est vrai. » répondit Tyler en me donnant un coup de genou à son
tour. « Ça doit être elle, hein Mr Masen ? C'est elle le dénominateur commun ? »
« Oh, c'est absolument elle. » Edward se rassit sur sa chaise et croisa ses doigts devant
lui.
Ma bouche tomba grande ouverte.
« N'écoutez pas un mot de ce qu'ils disent. » prévins-je Terry. « Ils ont de la chance
tous les deux que je les supporte. Ça les agace au plus haut point que je dise toujours ce que je
pense et que j'ai raison 99% du temps. »
Les deux hommes rirent de bon cœur. J'eus envie de les frapper.
« Ne vous moquez pas de moi ! Sérieusement, je vais vous laisser vous occupez l'un
de l'autre et on verra bien qui rira le dernier. »
C'était ma vie maintenant. En seulement un peu plus d'un an, ces deux hommes étaient
devenus les personnes les plus importantes de mon monde. Ils me taquinaient et se moquaient
de moi. Ils m'énervaient et m'agaçaient. Mais plus important encore, ils tenaient à moi et
avaient besoin de moi. Ils m'aimaient et me protégeaient. Ils étaient ma famille et je les
aimais.
Jared revint et Edward signa la note du déjeuner. Il proposa à Terry et Tyler de rester
pour discuter pendant qu'il me raccompagnait à la maison.
« Je pense que je vais rester à la maison cet après-midi. Je n'ai pas de raison de
retourner au bureau. » Il me prit la main et m'aida à me lever. C'était inattendu.
« J'allais me rendre à mon appartement pour préparer quelques cartons. »
Le visage d'Edward s'illumina. Nous vivions officiellement ensemble. Il n'y aurait plus
d'appartement à mon nom, plus d'endroit où me réfugier quand ça n'allait pas. J'emménageais
avec Edward parce que nous allions passer le reste de nos vies ensemble. Il n'y avait aucune
raison de le nier et aucune raison de ne pas commencer dès maintenant.
« Merveilleux ! Je peux aider. »
« Ah, oui, il me semble que c'est ce que tu m'avais dit la dernière fois que j'ai
emménagé avec toi. Après ça, tu as passé tout ton temps au téléphone et à te disputer avec
mon colocataire. »
Edward regarda Tyler par dessus mon épaule. « Ouaip', ça vient carrément d'elle. »
Je le frappai à l'épaule.
Nous dîmes au revoir à Terry et Tyler. Emmett nous ouvrit la porte. Nous fûmes
accueillis par Rosalie en bas des escaliers. Elle souriait mais je voyais bien l'animosité qu'elle
dissimulait parce qu'elle n'était pas du genre à pouvoir lâcher prise facilement. Je ne lui avais
pas donnée mes deux semaines de préavis, j'étais partie le jour où Edward avait été kidnappé
et je n'étais pas revenue. Le jour où j'avais sauvé Edward avait été le jour où j'avais décidé que
je n'avais aucune raison de ne pas commencer à vivre ma vie en tant que petite-amie d'Edward
Masen. Il était multi-milliardaire. Je n'avais pas besoin d'un petit boulot saisonnier.
« Comment ça s'est passé aujourd'hui, Mr Masen ? » demanda-t-elle. J'ignorai son
affront parce que ça n'avait pas vraiment d'importance.
« C'était excellent comme toujours, Rosalie. Le serveur était un peu à désiré mais à
part ça, tout était superbe. »
Je lui donna un violent coup de coude dans les côtes et défendis rapidement mon ami.
« Jared s'est parfaitement occupé de nous. Ne l'écoute pas. » Edward et moi échangeâmes un
regard chargé d'électricité. Il était tellement ridicule. Sa jalousie était sans limite.
« Il était... adéquat. » consentit Edward avant d'enrouler son bras autour de moi pour
m'attirer contre lui. Il ramena son attention sur Rosalie. « Vous allez vous joindre à nous ce
soir, je présume ? »
« Oui. J'apprécie votre invitation. » Elle semblait être sincère.
« Votre frère va épouser ma sœur et mon meilleur ami est complètement fou de vous.
J'espère que vous savez que vous serez toujours la bienvenue. Emmett et moi espérons
qu'Isabella et vous pourrez être amies un jour. »
Je fis de mon mieux pour contrôler mon expression, essayant de ne pas avoir l'air
surprise mais c'était la première fois que j'entendais dire qu'il espérait que Rosalie et moi
allions être amies. Rosalie semblait ressentir la même chose.
« Eh bien, maintenant qu'elle ne travaille plus pour moi et que ça ne sera plus jamais le
cas, peut-être qu'on deviendra amies. »
La façon dont elle avait ajouté que je n'allais plus jamais travailler pour elle me fit
presque rire. J'avais tourné la page, pas que je me voyais prendre un nouveau job. L'été
prochain, je prévoyais de me porter volontaire à la NWBF avec Alice. Travailler parce que je
le voulais semblait tellement mieux que travailler parce que c'était nécessaire.
« Je suis sûre qu'on trouvera un moyen. » dis-je poliment. Rosalie avait parcouru
beaucoup de chemin en une année. J'avais le sentiment qu'on avait un accord tacite, quelque
chose qui ressemblait désormais à du respect mutuel. C'était peut-être un peu tirer par les
cheveux de nous voir amies, mais j'étais prête à essayer pour le bien d'Edward. C'était sympa
de l'entendre appeler Emmett son meilleur ami.
« Tu vois, je te l'avais dit, E. On devrait commencer à organiser ce voyage en Suisse.
Les filles s'entendent carrément bien. » Emmett passa son bras sur les épaules de Rosalie. «
On va aller skier dans les Alpes. Vous montrez des endroits où on est allés quand on était là
bas. »
Je regardai Edward. Une fois de plus, c'était nouveau pour moi. Apparemment,
Emmett et lui avait de grands projets.
« Nous six, bien sûr. » ajouta Edward avec précaution. « Jasper et Alice seront invités
eux aussi. On en parlera. Pour l'instant, il me tarde que vous vous joigniez à nous pour le film
de ce soir. »
Rosalie fit un sourire sincère. « Il me tarde. »
Emmett l'embrassa sur le côté de la tête avant de nous guider hors du restaurant. Brady
nous attendait juste à la porte. Nous nous rendîmes à mon appartement, discutant de Terry et
de nos voyages dans les Alpes suisses.
Jasper avait déjà ramassé ses affaires. Alice et lui s'étaient achetés un chez eux en ville
et ils avaient passé le week-end à emménager. J'avais déjà mis des affaires dans des cartons
un jour de cette semaine, quand l'infirmière à domicile était avec Tyler et qu'Edward était au
travail. En fait, je n'avais pas grand chose et la plupart de mes affaires étaient déjà sur la
propriété.
« Qu'est-ce que tu vas faire de tous tes meubles ? Tu veux que je les stocke ? »
demanda Edward depuis sa place sur le lit. Il était assis, les jambes étendues et le dos appuyé
contre la tête de lit. Il avait retiré sa veste de costume comme s'il allait m'aider mais il était
définitivement plus du genre à observer qu'à participer au processus de mise en carton.
Je finis de mettre mes livres dans une boîte et dégageai mes cheveux de mon oreille. «
Je ne sais pas. Je suppose qu'on pourrait les donner. Il n'y a pas vraiment de raisons de les
garder. »
Je le rejoignis sur le lit. Il me tint contre lui et embrassa le sommet de mon crâne. Je
touchai sa cravate et jouai avec les boutons de sa chemise.
Il poussa un soupir de contentement. « Ce lit va me manquer. On s'est beaucoup amusé
dedans. »
« Tu détestes ce lit. Il est trop petit et il a des bosses. »
« Je n'aimerais pas y dormir seul. » acquiesça-t-il. Sa main glissa sur ma hanche puis
sur ma cuisse et il ramena ma jambe par dessus son corps. « Je n'aime pas dormir seul où que
ce soit. »
« Peut-être que tu devrais acheter un chien. » le taquinai-je. Je relevai la tête de son
torse et regardai son visage. Il ne me trouvait pas aussi drôle que moi. Je l'embrassai sous le
menton et me blottis à nouveau sur lui.
« Laisse moi reformuler ça pour être mieux compris, je n'aime pas dormir sans toi. Où
je dors n'a pas d'importance tant que tu es avec moi. »
Cela semblait si facile pour lui de faire battre mon cœur et de me faire le désirer. Mon
corps tout entier désirait être près de lui. De la tête aux pieds. Moi non plus, je ne voulais plus
dormir seule. Je ne voulais plus jamais dormir sans lui.
« Tu es coincée avec moi maintenant alors espérons que c'est vrai. »
Il raffermit sa prise sur moi. « Aucune phrase n'a jamais été aussi vraie. »
Je me redressai à nouveau et nos lèvres se rencontrèrent. De doux baisers humides
furent échangés. Ses mains descendirent, faisant monter la chaleur entre nous. Ma langue
toucha légèrement sa lèvre supérieure et je le sentis sourire contre moi avant d'ouvrir la
bouche pour me guider en lui. J'adorais embrasser Edward. Sa langue caressa la mienne,
chaude et rugueuse. Je posai mes avants-bras sur ses épaules alors que mes doigts allaient de
ses joues à ses pattes. Je passai mon pouce sur son oreille avant de glisser mes doigts dans ses
cheveux. Il avait raison, le lieu n'avait pas d'importance tant qu'on était ensemble.
Puis, son portable se mit à sonner.
« Merde. » grogna-t-il alors que je reculais. Il le sortit de sa poche et jeta un coup d'œil
à l'écran. « Il faut que je prenne ça. Je leur ai promis qu'ils pourraient me contacter même si je
n'étais pas au bureau. »
« C'est rien. » souris-je. « Tu m'empêchais de travailler de toutes façons. » Je me
séparai de lui et me remis à emballer mes dernières affaires. Les baisers pouvaient attendre.
Nous avions le reste de nos vies. Aucun de nous n'allait repartir un jour.
Tyler n'était pas à la maison lorsque nous rentrâmes à la propriété. Quelque chose me
disait que Terry et lui avaient beaucoup de temps à rattraper. Edward et moi trouvâmes
Charlotte occupée à la cuisine.
« Vous rentrez tôt tous les deux. » dit-elle lorsque nous entrâmes dans la pièce main
dans la main.
« Edward a décidé de prendre son après-midi pour m'aider à emballer mes affaires. »
« Vraiment ? » Charlotte fronça les sourcils. Elle ne le connaissait que trop bien.
Il arqua un de ses magnifiques sourcils, la défiant de dire quelque chose. Je la sauvai
de sa colère.
« Eh bien, j'utilise le mot aider en gros. Mais il ne me restait pas beaucoup de cartons
à faire. Liam n'aura pas grand chose à ramener ici avec la voiture demain. » Je lâchai la main
d'Edward et jetai un coup d'œil à ce qu'elle était en train de couper sur l'îlot. « Qu'est-ce tu fais

« J'ai promis à Tyler un gâteau aux carottes. Il m'a envoyée un message pour me
prévenir qu'il amenait quelqu'un pour le dessert ce soir. »
« Dessert ? » rigola Edward. Il se plaça derrière moi et glissa ses bras autour de ma
taille.
Je lui donnai un coup de coude pour la deuxième fois de la journée.
« Quoi ? Il va vite en besogne. Il doit dîner avec elle et prévoit déjà le dessert chez lui.
Notre petit gars sait comment y faire malgré le fait qu'il ait été blessé par un coup de feu. »
« Il a demandé à Char de préparer le dessert. C'est vraiment gentil. D'où le gâteau aux
carottes. Notre petit gars est un gentleman. Tu as passé bien trop de temps avec Emmett et
Peter. Tu commences à parler comme eux. »
Edward rit à nouveau.
« De quoi vous parlez tous les deux ? » demanda Charlotte en jetant des carottes
fraîchement râpées dans un bol.
« Rien. » répondis-je avant qu'Edward puisse dire quoi que ce soit.
Son portable bipa. Un coup d'œil à l'écran et son visage s'illumina. On aurait dit qu'il
venait de gagner au loto (enfin si gagner au loto signifiait quoi que ce soit pour un mec qui
possédait déjà plusieurs milliards de dollars).
« Je reviens tout de suite. Reste ici. » dit-il en m'embrassant sur la joue. Il sortit de la
cuisine à la vitesse de la lumière.
« De quoi il s'agit ? » rit Charlotte.
« Aucune idée. » répondis-je en haussant les épaules. Son portable et lui étaient
inséparables depuis qu'il avait reçu ce coup de fil quand nous étions sur le lit.
J'aidai Charlotte à préparer le cadeau et lui racontai notre déjeuner avec Mme Terry
Harris. Ça semblait prometteur que Tyler souhaite l'amener sur la propriété ce soir. Avec la
soirée camping et film d'Alice, je me demandais à quoi il pensait exactement. Peut-être qu'il
voulait qu'elle voit les œuvres de charité d'Edward, qu'il voulait lui montrer qu'il travaillait
pour un homme bien et décent. Edward était un homme bien. Il commençait enfin à le croire
lui même.
Charlotte mit le gâteau au four. « Tu t'en es bien sortie, Bella. Je pense que Tyler
mérite d'être heureux. »
« Je sais. Elle l'aime toujours. Je le vois bien. Rien qu'à la façon dont elle le regarde.
Ça me rappelle la façon dont Jasper regarde Alice ou Esmée regarde Carlisle.
« La façon dont Mr Masen vous regarde. » ajouta Charlotte en souriant.
Les lèvres formèrent un sourire à cette pensée. Edward me regardait bel et bien de
cette façon, comme si j'étais la fille la plus importante et la plus incroyable du monde.
« Je suis une chanceuse. »
« C'est un chanceux. » Elle se dirigea vers l'évier pour se laver les mains. Comme
j'aimais ma Charlotte.
« Tu arrives à croire qu'il a pris l'après-midi ? Ça ne semble pas le déranger que tous
les campeurs viennent ici ce soir. Il a invité Emmett et Rosalie. Je pense qu'il a prévu de se
pointer à ce truc. »
« Il va vraiment bien. Il n'a plus à s'inquiéter comme avant. C'est de bon présage pour
son rétablissement. »
Il allait mieux. Il fallait que je continue à me répéter ça. Il allait aussi continuer à aller
mieux. Plus les choses se passaient bien, plus il allait prendre de l'assurance. Nous étions en
train de repousser l'obscurité. Elle n'allait plus jamais enfoncer ses griffes sur lui. J'allais être
sa lumière. Ensemble, nous allions être intouchables.
« Oh, Esmée est passée avec quelques accessoires pour le salon. Elle a dit que tu
devrais garder ce qui te plaît et qu'elle reprendrait ce qui ne te plaît pas. »
Esmée et moi nous étions bien amusées ces dernières semaines à choisir de nouvelles
choses pour le salon. L'eau avait fait suffisamment de dégât pour nécessiter une rénovation
complète. Je n'étais pas vraiment une designer d'intérieur mais Esmée en était une. Elle
m'avait acheté des livres à regarder et m'avait facilitée la tâche pour m'exciter à l'idée de
personnaliser une pièce de la maison d'Edward. Ma maison. Notre maison.
J'allai au salon pour voir ce qu'elle avait déposé. Elle avait des goûts merveilleux alors
je savais que j'allais sans doute tout garder. La pièce sentait encore la peinture fraîche. Les
murs étaient couleurs parchemin, pas blanc, ni beige, mais quelque part entre les deux. Je
voulais que les murs ne soient rien d'autre qu'une simple toile de fond au reste de la pièce. Je
voulais entrer dans la pièce et avoir l'impression que j'étais transportée dans la prairie où
Edward et moi nous étions assis quand nous étions allés camper à Hurricane Ridge. Il y avait
les plus charmants bleus, verts marron accentués un peu partout. Nous gardions des vraies
fleurs dans des vases et dans des pots dans toute la pièce. Esmée avait trouvé une peinture
d'un champ de fleurs qui me faisait presque pleurer quand je la voyais. J'avais aussi accroché
ma peinture de Sirène à plusieurs millions de dollars. Edward disait que c'était parfait. Les
Sirènes avaient attiré les marins de la mer aux prairies fleuries dans la mythologie. Après qu'il
m'ait dit ça, la peinture était devenue l'un de mes cadeaux préférés venant de lui.
Il y avait une large bibliothèque que j'avais choisi contre un mur. Je voulais garder
tous mes livres ici. La bibliothèque abritait tellement de livres que j'aimais au troisième étage,
mais je voulais un endroit séparé pour ceux que j'emmenais ici. Je remarquai tout de suite
l'une des choses qu'Esmée avait apporté. Il y avait un cadre argenté à côté de l'une des
étagères vides. Je le pris et souris. C'était une photo d'Edward et moi, prise à la fête de
fiançailles d'Alice et Jasper. Je sentis les larmes me monter aux yeux. J'étais une fille
tellement bête et sentimentale mais je savais qu'un jour, mes enfants, mes petits enfants et
peut-être même mes arrières petits enfants regarderaient cette photo et ne verraient qu'une
chose – un amour indéniable. C'était écrit sur le visage d'Edward alors qu'il me regardait moi
au lieu de la personne qui prenait la photo. L'homme que j'avais rencontré un an plus tôt, qui
jurait qu'il n'aimait rien ni personne, m'aimait moi. C'était indiscutable. Je serrai la photo
contre mon cœur.
« Isabella ! T'es où ? » m'appela la voix d'Edward.
« Je suis là. Au salon. » Je posai le cadre et m'essuyai le visage à deux mains. Il allait
s'inquiéter que quelque chose n'allait pas s'il me voyait pleurer.
Il entra à peine et me regarda comme le gamin qui avait trouvé le Ticket d'Or. « Viens
par ici, bébé, j'ai un cadeau pour toi. Viens voir. »
Il me prit par la main et m'entraîna hors de la pièce. Nous passâmes les portes fenêtres
et nous retrouvâmes sur la terrasse. Il me guida délicatement en bas des escaliers et de l'autre
côté de la pelouse.
« Où est-ce qu'on va ? » demandai-je, essayant d'arriver à le suivre mais je devais
presque courir pour rattraper ses longues enjambées gracieuses. « Qu'est-ce que tu as fait ?
Est-ce que je vais être en colère ou contente ? »
Il me regarda par dessus son épaule. Son sourire lui donnait un air vraiment jeune et
libre. Je décidai que même s'il m'avait achetée un foutu yacht, j'allais lui dire que je l'adorais.
Je l'aimais. Follement.
Nous traversâmes le jardin jusqu'aux écuries. Il s'arrêta et lâcha ma main.
« Reste ici. » dit-il avant de m'embrasser durement sur les lèvres. « Je t'aime. »
Sa joie de vivre me fit rire. « Je t'aime aussi. » lançai-je alors qu'il rejoignait les
écuries en courant. Il disparut à l'intérieur.
La bonne nouvelle, c'était que ce n'était pas un yacht.
Je m'appuyai contre la barrière et remarquai que le pur sang arabe gris était dehors.
Elle ne venait jamais vers moi mais je tendis tout de même la main à travers les ouvertures
dans l'espoir qu'elle change d'avis un de ces jours.
Pas aujourd'hui.
Peu de temps après, Edward pénétra le corral, tenant à la main les rênes du plus beau
Frison noir que j'avais jamais vu depuis Twilight. Il guida ce jeune sosie jusqu'à l'endroit où je
me trouvais.
« Qu'est-ce que tu as fait ? » demandai-je en souriant comme une idiote.
« C'est mon cadeau officiel de bienvenue pour toi. » Il attacha lâchement les rênes à la
barrière. Le cheval majestueux se tenait devant moi. Il hennit pour me saluer.
Edward et moi rîmes. Je tendis la main et le cheval me laissa lui caresser la tête.
« Tu m'as achetée un autre Twilight ? »
« Eh bien... » Il se tut et sans surprise se passa la main dans les cheveux avant de la
faire glisser sur sa nuque. « … J'ai appelé celui ci Eclipse. J'aurais sans doute dû te laisser lui
donner un nom mais en y réfléchissant, ça a été le premier nom qui m'est venu à l'esprit. Ça
semblait juste... parfait. »
Mon cœur se mit à battre la chamade, cognant comme s'il faisait la course. C'était
tellement mieux qu'un yacht. Eclipse était plus que parfait.
Je montai sur la partie inférieure de la barrière et saisis le visage d'Edward entre mes
mains. Je me penchai et l'embrassai. Je l'embrassai avec tout l'amour et l'adoration que je
ressentais pour lui, ce qui était bien plus que je le pensais possible. Lorsque je finis par le
relâcher, il avait l'air plus heureux que lorsqu'il m'avait amenée jusqu'ici.
« Alors, tu l'aimes bien ? »
« Je l'aime. Je t'aime. »
« Je t'aime aussi. Je suis heureux que tu restes ici. Avec moi. Pour de bon. »
« Pour de bon. » Je ramenai sa bouche contre la mienne. Pour de bon. Pour toujours.
« Qu'est-ce que je peux te servir, mon cœur ? » demanda Jasper à la petite fille
suivante.
« Du popcorn, s'il vous plaît. » répondit-elle en faisant un grand sourire, dévoilant un
immense trou créé par ses dents manquantes.
« Tu veux du beurre dessus, pas vrai ? »
Elle rigola et hocha la tête.
Jasper allait être un père incroyable un jour. Il y avait des personnes dans le monde qui
était simplement faite pour ça. Il en faisait partie. Sa personnalité facilité à vivre, sa patience
et sa compréhension, sa loyauté féroce, son côté protecteur faisaient qu'il avait toutes les
caractéristiques pour être un papa parfait. Je réalisai que quand j'allais épouser Edward, Jasper
et moi allions être beau-frère et belle-sœur. Nos enfants allaient être cousins. C'était marrant
parce que ça semblait être la destinée. Comme s'il avait toujours été destiné à faire partie de
ma famille et que le destin l'avait vu. C'était une autre chose qui me mettait absolument aux
anges à propos de de cette journées.
« Deux boîtes de nounours en gelé, Bells. » dit-il en me donnant un coup de coude. «
Réveille toi, Princesse des Sucettes. On a des campeurs affamés de sucre qui attendent leur
dose ! »
Je fus distraite de mes pensées pour la millionième fois de la soirée. « Désolée. Et
voilà. » Je tendis leurs bonbons aux deux garçons et deux bras s'enroulèrent autour de ma
taille par derrière. Je me laissai aller contre lui.
« Tu as besoin de faire une pause ? » me demanda Edward. Je remarquai son
inquiétude dans sa voix. Cela me surprenait d'être aussi bouleversée à l'idée que tout finisse si
bien.
« En fait, je ferais bien une pause. Je vais sortir juste une seconde. »
Il m'embrassa sur la joue et prit ma place aux côtés de Jasper. Il se mit à donner des
bonbons et du popcorn à des campeurs pressés. Je fis le tour du comptoir et me frayai un
chemin à travers le groupe de gamin et de conseillers qui faisaient la queue. C'était une soirée
parfaite. Le ciel était clair et la brise était douce. La lune était presque pleine et luisait
brillamment.
« Bella ? » Tyler remontait l'allée, Terry à ses côtés. « Tout va bien ? » Il accéléra le
pas pour me rejoindre au plus vite et pouvoir voir mon visage. Je lui fis un sourire pour lui
assurer que j'allais bien.
« C'est de la folie là bas. Je crois que le camp a doublé de taille cette année. Il y a
tellement d'enfants là bas. »
Je le vis se détendre lorsqu'il réalisa qu'il n'avait pas à s'inquiéter.
« Vous êtes venus voir le film avec nous ? »
« Terry n'avait pas vu un film au cinéma depuis Erin Brockovich en 2000 alors je me
suis dit qu'on viendrait faire un tour. »
« Whoa. Ça fait longtemps ! Erin Brockovich, hum ? »
« J'adore les drames juridiques, qu'est-ce que je peux y faire ? » admit Terry. Sa vie,
c'était son travail et son travail, c'était sa vie, tout comme c'était le cas pour Tyler. Ils avaient
tous les deux besoin d'une balance différente. Ils avaient besoin l'un de l'autre, je le savais.
« C'est presque aussi étrange que la passion de Tyler pour les jeux de guerre. Trop
bizarre. »
Nous rîmes mais je vis Tyler grimacer.
« Vous avez pris vos pilules ? » lui demandai-je comme la bonne infirmière que j'étais.
« Oui. » rétorqua-t-il comme un enfant insolent. « Je les pris juste après le dessert. »
« Le gâteau aux carottes de Char. » gémis-je. « Vous n'avez pas idée à quel point ça a
été difficile pour Edward et moi de ne pas se jeter dessus. »
« Il en reste plein pour un en-cas de minuit. » sourit Tyler. Il avait l'air si foutrement
heureux.
C'était grâce à moi. J'avais aidé à ce que ça arrive.
« Est-ce qu'il a des toilettes ici ? » demanda Terry en désignant les portes du cinéma.
« Oui. C'est comme un vrai cinéma. Passez devant les stands, sur la droite. »
« On se retrouve à l'intérieur. » Elle pressa le bras de Tyler avant de s'éloigner. «
Merci de nous laisser nous inviter à la fête, Bella. »
Je hochai la tête. Elle partit et nous nous transformâmes aussitôt en adolescentes
avides de potins.
« Crachez le morceau. »
« Mon dieu, Bella ! Elle est la même et en même temps, elle a changé sur tous les
points que j'aurais voulu qu'elle change. » Il irradiait littéralement d'excitation. Cela fit gonfler
mon cœur de bonheur. « Elle pensait à moi, tout le temps. Comme je pensais à elle. Elle a
rendu visite à ma mère, vous le saviez ? » Je secouai la tête. « Elle lui a rendu visite une fois
par moi. Elle m'a dit que ça l'aidait à se sentir liée à moi, même si ma mère était de plus en
plus déconnectée. Ça doit être bon signe. »
Si je ne l'avais pas aimé si fort, j'aurais éclaté de rire. Il était si foutrement mignon.
« Je pense que c'est très bon signe. » répondis-je, gardant mon calme.
Tyler posa une de ses mains gigantesques sur ma joue. « Merci. Vous pensez que je
vous ai sauvée la vie mais vous... vous êtes douée pour me trouver des raisons de vivre, Bella.
C'est ça votre don. Je sais que Mr Masen serait d'accord avec moi. »
Je me mordis la lèvre pour retenir mes larmes. Je n'avais pas imaginé que ma journée
serait aussi pleine d'émotions. Des réunions, des déménagements, des emménagements, des
cadeaux de bienvenue, des amis qui deviennent des membres de la famille, des fins heureuses
pour moi et les gens que j'aimais. C'était tout ce que je pouvais souhaiter en une seule journée.
J'allai pour l'enlace, faisant attention de ne pas appuyer sur sa blessure. Je savais qu'il
allait me laisser faire et il ne me déçut pas. Tyler me rendit mon étreinte et me souleva même
un peu pendant une seconde.
Nous allâmes à l'intérieur. Tous les campeurs étaient en train de s'installer dans le
cinéma. Mes amis et moi occupions une rangée entière. Je partageai mon popcorn avec
Edward et il plaça son bras sur mes épaules. J'étais ivre de bonheur. Je riais un peu trop fort et
souriais pour un rien. Il y avait cette sensation piquante qui me parcourait, me donnant envie
d'accentuer le contact avec l'homme à ma gauche. J'étais prête à grimper sur ses genoux. Je
voulais l'embrasser comme lorsque nous étions aux écuries un peu plus tôt dans la journée. Je
voulais m'allonger dans un lit avec lui, lui faire l'amour et lui montrer à quel point je l'aimais.
Je voyais bien qu'il le sentait lui aussi. Il fit glisser son pied jusqu'à ce qu'il rentre en
contact avec le mien. Ses doigts s'enroulèrent dans mes cheveux. Il n'arrêtait pas de se
pencher vers moi pour me poser des petites questions bêtes ou pour me couvrir de baisers
avant de retourner à sa place.
« À quel point ça serait malpoli de partir avant la fin du film ? » murmura-t-il entre
deux doux baisers juste en dessous de mon oreille.
Ça aurait sans toute était malpoli mais c'était la première fois qu'Edward participait à
cette événement. Assisté à une grande partie du film était déjà monumental. Alice n'avait pas
vraiment à se plaindre.
« Je pense que tout le monde comprendrait. » murmurai-je à mon tour.
Edward retira son bras de mes épaules et se pencha pour dire quelque chose à Emmett,
assis à côté de lui. Il hocha la tête et ils se serrèrent la main. Edward me saisit la main et me
guida à travers la salle obscure.
« Emmett va prendre soin de ma sœur. » dit-il une fois que nous ayons atteint les
stands de confiseries. « Je me sens un peu comme un gamin. Tu veux jouer ? »
Sa malice m'intriguait.
« J'adore jouer avec toi. »
Nous sortîmes, bras dessus, bras dessous. Au lieu de me guider en direction de la
maison, Edward m'entraîna vers le poolhouse.
« Nager ? »
« Un bain de minuit. » répondit-il en jouant des sourcils.
« Pas avec tous ces gens sur ta propriété. » rétorquai-je, résistant à son charme.
Il fit la moue mais poursuivit quand même. « Très bien, les maillots de bain sont en
option. Du moins, on va commencer avec. »
Plusieurs des maillots qu'Edward m'avait achetée l'année dernière quand nous étions
allés au Fiji, se trouvaient dans l'un des vestiaires du poolhouse. Je pris mon préféré pendant
qu'il se changeait dans le vestiaire d'à côté.
« Je suis surpris que ça soit aussi facile d'être avec tous ces gamins, ce soir. » dit-il à
travers le mur.
Je retirai mon jean et ma culotte. « Tu avais l'air très à l'aise. Je n'ai même pas vu ta
nervosité. »
« J'étais un peu nerveux. Mais je n'ai pas fait de crise de panique. » J'entendais ses
vêtements qui tombaient par terre.
« C'est bien. Je sais que ce n'est pas facile. Je ne voulais pas supposer que parce que tu
n'avais pas l'air nerveux, tu ne te sentais pas un peu mal à l'aise. »
Il apparut soudainement à la porte de mon vestiaire. Son torse nu, ses cheveux en
bataille et son sourire diabolique réchauffèrent mon corps. Vu que je venais de retirer mon
haut, il pouvait tout voir.
« Je ne t'accusais pas d'avoir supposé quoi que ce soit. Je suis content que personne ne
l'ait remarqué. »
Dans un moment de modestie déplacée, je lui tournai le dos et défis mon soutien-
gorge. Je le regardai par dessus mon épaule. Ses yeux verts brûlaient de désir.
« Tu peux me passer mon haut ? » Je désignai le petit morceau de tissu bleu qui se
trouvait sur le banc à côté de nous.
« Pourquoi tu en aurais besoin ? » ronronna-t-il en entrant un peu plus dans la pièce. Je
plissai les yeux et il prit le haut.
Il vint vers moi et effleura mon dos ainsi que mes bras du bout des doigts, formant de
la chair de poule sur son passage. Ses lèvres rencontrèrent mon épaule alors qu'il plaquait son
torse nu contre mon dos nu.
« Tellement belle. » murmura-t-il contre ma peau.
Ses mains prirent mes seins en coupe puis il pinça délicatement mes tétons. Je me
laissai aller contre lui pour trouver son soutien plus qu'autre chose. Il me donnait l'impression
que je n'avais aucun os dans le corps. Il me couvrit de mon haut de bikini et déposa quelques
baisers légers comme une plus sur mes épaules. Je n'avais pas besoin d'aller à l'eau, j'avais
déjà la tête qui tourne. J'avais l'impression de pouvoir flotter dans ses bras. Il ferma mon haut
et me tourna pour que je luis fasse face. Il posa main sur ma poitrine.
« Ton cœur bat si vite. Je te rends nerveuse ? » Il toucha mon visage avec son autre
main.
« Tu me fais me sentir vivante. » Je me hissai sur la pointe des pieds et l'embrassai sur
les lèvres. Peut-être que c'était parce que mon cœur envoyait mon sang à toute vitesse dans
mes veine mais j'avais l'impression d'être plus vivante que je l'avais jamais été. Sa bouche
avait un goût salé, comme le popcorn que nous avions partagé. Mes mains saisirent ses
avants-bras, si forts et durs sous ma peau.
« D'abord on joue dans la piscine, ensuite on joue sous la douche et enfin, on joue au
lit. J'ai une soirée très chargée prévue pour toi. »
Il fila et fonça vers la piscine, me laissant à bout de souffle et complètement excitée.
Son self-contrôle ne cessait jamais de m'épater. J'aurais tenu encore cinq secondes avant de
me mettre nue et de le supplier de me prendre sur une pile de serviettes. Sa tête sortit de l'eau
et il revint vers moi en nageant. Il posa ses bras croisés sur le bord de la piscine. Il essuya son
visage mouillé avec ses mains tout aussi mouillées. Son sourire était terriblement contagieux.
Je m'assis au bord de la piscine et mis mes jambes dans l'eau. Elle était chauffée et
l'eau chaude était agréable contre ma peau. J'observais Edward alors qu'il s'éloignait du bord
et se mettait à faire des longueurs. Il se mouvait sans efforts dans l'eau, comme un athlète
olympique. Les muscles de ses bras et son dos se contractaient et se tendaient. Il était mon
Poséidon.
Il nagea jusqu'à se placer entre mes jambes. Il secoua la tête, faisant voler des gouttes
d'eau sur moi comme un chien mouillé.
« Tu viens ou quoi ? » demanda-t-il en faisant danser ses doigts sur mes jambes.
« Je vais venir. J'aime juste y aller doucement. Ne jamais me presser. »
« Comme si je ne le savais pas. Tu es comme cette Sirène, assise au bord de l'eau, qui
attire les marins sans défense dans la mer. » Il embrassa l'intérieur de mon genou avant de
plonger à nouveau. Il traversa la piscine sans remonter à la surface.
J'aimais le regarder. Il revint vers moi de la même façon, sous l'eau. Son corps
semblait onduler et scintiller. Ma vision était déformait par l'eau qui le recouvrait. On aurait
dit qu'il venait d'un autre monde.
Il revint à la surface, une fois de plus entre mes jambes. Cette fois-ci, sa respiration
était haletante. Il repoussa les cheveux de son visage et s'essuya les yeux.
« Viens. » me supplia-t-il en me soulevant pour me faire entrer dans l'eau. Je ne
résistai pas. J'enroulai mes bras autour de son cou et mes jambes autour de sa taille. Il me
porta jusqu'au milieu de la piscine. « Tu as été beaucoup dans tes pensées aujourd'hui. Je ne
sais pas quoi en penser. J'ai peur que tu ne sois pas complètement sûre à l'idée de venir habiter
ici. Je sais que ce n'est pas ce que tu avais prévu à la base. Je sai... »
Je le fis taire en posant ma bouche sur la sienne, arrêtant toutes les pensées de
paranoïde qui lui échappaient.
« Je suis heureuse. Plus qu'heureuse. » le rassurai-je. « Aujourd'hui a été une très
bonne journée. Une des meilleure. »
« Tu ne doutes pas de tout ça, de moi, pas du tout ? » Après tout ce que nous avions
traversé, après tout ce qui avait été dit et fait, il s'inquiétait encore qu'un côté de moi hésite
encore. J'avais besoin qu'il sache à quel point j'étais sûre de moi.
« J'ai prévu de t'épouser, Edward Masen. J'ai prévu de passer le reste de ma vie avec
toi et qu'on vieillisse ensemble. Je veux porter tes enfants et m'asseoir un jour sur le porche,
entouré par une douzaine de petits-enfants. Je n'ai aucun doute là dessus ou sur toi. Ma vie
commence maintenant. Je n'ai aucune raison d'attendre. »
« Ouais ? » demanda-t-il avec espoir. Il était comme émerveillé.
« Ouais. » Il ferma les yeux et posa sa joue sur ma poitrine, se blottissant sous mon
menton.
« Tu es ma vie, Isabella. Maintenant et pour toujours. »
« Notre histoire ne finira jamais. »
Je le sentis sourire contre ma peau. « J'aime cette idée. »
« On va vivre la plus belle histoire d'amour de tous les temps. » C'était une promesse
que j'avais tout à fait l'intention de tenir.
Il leva la tête vers moi. C'était là, dans la façon qu'il avait de me regarder. Tout ce que
j'avais besoin de savoir se trouvait là, dans ses yeux.
Le grand amour.
Une dévotion éternelle.
Une vénération absolue.
Mon amour. Ma vie. Le mien.
Voilà... Je n'ai pas grand chose à ajouter... Une si belle histoire d'amour, ça fait envie
et je le souhaite à toutes mes charmantes lectrices ;) (James, les incendies, les fous et les caves
en moins bien sûr ! XD) Isabella et Edward ont enfin trouvé le bonheur et c'est ça qui compte
après tout :)
On se retrouve très vite pour l'épilogue ! Un commentaire ? Comme toujours, si ça
vous dit ! Prenez soin de vous !
XOXO
Eresy
*Chapter 32*: Chapitre 29

EPILOGUE

Vendredi 30 décembre à midi

Edward m'avait positionnée sur le dos. Ses mains soutenaient mes jambes sous les
genoux. Mes hanches étaient soulevées pour rencontrer les siennes. Mon dos étaient arqué et
seule ma tête reposait au milieu du fauteuil. Je pouvais le voir et regarder ce qu'il me faisait.
"Tu es si bonne chérie. Tellement bonne," dit-il en embrassant ma bouche avec un
grognement. Il essayait de garder le contrôle. Quelquefois il suffisait d'un seul regard. S'il me
voyait relever la tête ou la basculer en arrière, mordre ma lèvre ou battre des cils, c'en était fait
de lui. Mais il aimait avoir plus d'endurance.
Il relâcha mes jambes et releva mon corps embrassant ma bouche avec un
gémissement. Les bruits qu'il faisait lorsque nous faisions l'amour faisait battre mon cœur plus
vite. C'était comme de petites décharges d'adrénaline.
"Retourne-toi mais essaie de garder le dos droit," m'ordonna-t-il en m'aidant à me
retourner. Le cuir froid me fit du bien contre le ventre.
Je me levai pendant qu'Edward attrapait l'une de mes chevilles, la tenant contre sa
hanche. Il me pénétra doucement. Son autre main se posa bas sur mon dos me gardant là où il
voulait que je sois.
"Oui là. Tu sens ça? Tellement bon," dit-il en prenant un rythme.
"Hummmm," murmurai-je. Je le sentais aussi. Je sentais tout de lui et c'était
merveilleux.
Il se pencha plus en avant, embrassant l'endroit au creux de mes épaules puis mon cou,
me murmurant des je t'aime. Sa main caressa mon bras et mon épaule. Sa bouche resta sur
mon épaule tandis que sa main dérivait sur la longueur de mon corps puis s'arrêta au bas de
mon dos. Levant son corps sur le mien, il poussa plus fort, plus profond. J'étais si près, mes
bras commençaient à trembler. Ils me soutenaient mais aussi encaissaient la force de ses
poussées. J'allais exploser autour de lui.
Il semblait pouvoir lire dans mes pensées. "Ne viens pas encore s'il te plait. Je ne
pourrai pas me contrôler si tu le fais."
"C'est trop," grognai-je presque. "Trop bon."
Il se retira et m'aida à quitter le fauteuil. Nos corps étaient glissants de sueur. Il
embrassa le côté de mon cou en repoussant mes cheveux d'une main. Dans son étreinte je me
sentais, chez moi peu importe où nous étions en réalité.
"Je t'aime tellement. Est-ce que tu le sais?" dit-il avant d'embrasser ma bouche.
De toute évidence il n'attendait pas que je réponde vraiment. Sa langue fit son chemin
à l'intérieur. Mes mains glissèrent de ses épaules à sa nuque. J'enroulai ses cheveux autour de
mes doigts tenant sa tête contre la mienne. Je l'embrassai aussi retrouvant le goût de la menthe
sur sa langue et souhaitant trouver une façon d'être reliée à lui de façon permanente. Je savais
qu'il m'aimait. Il m'aimait comme je l'aimais.
Passionnément. Complètement. Eternellement.
Je savais qu'il m'aimait mais c'était tellement bon de l'entendre. Ses lèvres roses
parfaites étaient contre les miennes une fois de plus et relevées en un sourire à couper le
souffle. Ses yeux verts brillaient encore plus que de désir et de luxure. Ils disaient la même
chose que ses mots. Il m'aimait. Nous nous frottâmes le nez partageant un baiser esquimau.
"Viens là," dit-il en me remettant sur le fauteuil. Il s'assit au milieu à cheval sur les
côtés. Il me tira sur lui ainsi nous étions face à face.
Il n'y avait rien de comparable à embrasser Edward. Sa bouche bougea vers mon
menton et ma gorge. Il prodiguait de douces caresses à ma clavicule avec sa langue puis il fit
la même chose à chacun de mes seins. L'air autour de nous était presque effervescent,
provoquant sur ma peau des frissons de joie. Mon dos s'arqua légèrement. Chaque sensation
était intensifiée. La dureté de son érection sous moi, la pression de ses doigts sur mes hanches,
la façon dont ses pouces caressaient mon ventre.
"Tu es si bon pour moi," gémis-je tandis qu'il mordillait mon mamelon dur.
Il rit en posant sa tête entre mes seins. Son haleine était chaude sur ma peau. Il
recommença à embrasser ma poitrine.
"Laisse-moi m'occuper de toi et nous pourrons finir ensemble.
"Il me leva jusqu'au bout du fauteuil et plaça mes jambes sur ses épaules. Sa bouche
était entre mes jambes, sa langue chaude et mouillée. Il lécha et caressa jusqu'à ce que je
spasme ma libération.
Il fit un sourire arrogant. Il aimait ce qu'il pouvait faire pour moi. Il aimait ce contrôle.
Il se rassit et je remontai sur lui. C'était à mon tour de contrôler pendant qu'il se laisserait
aller.
Je me baissai lentement profitant de chaque centimètre de lui. Je laissai échapper un
soupir satisfait et mes yeux se fermèrent. Cela seul le rendait fou.
"Dieu, chérie c'est tellement bon." Ses mains trouvèrent leur place sur mes hanches de
nouveau. Ses longs doigts enfoncés dans ma chair. Il laissa son corps s'appuyer contre le
dossier du fauteuil. Et ses mains glissèrent sur les côtés de mes cuisses.
Je posai fermement mes mains sur ses jambes et me penchai en arrière. Je montais et
descendais très lentement. Nous n'allions pas aller trop vite, cette position à elle seule créait
des sensations des plus incroyables. Edward ferma les yeux et il poussa une espèce de
gémissement. Je l'avais amené là où j'avais voulu qu'il aille. Je l'avais eu.
Ses doigts s'approchèrent de mon centre puis glissèrent sur mes cuisses encore et
encore. Il s'assit, ses mains remontèrent sur mon ventre et effleurèrent mes seins. Il voulait me
soulever pour prendre le rythme en charge. Il me prit par la taille et commença à me faire
monter et descendre sur sa longueur.
Il cria mon nom quand il bascula de l'autre côté. La beauté de sa libération m'envoya
valser avec lui : ensemble nous avions atteint la perfection. Il retomba en arrière m'entrainant
au dessus de lui. Je pouvais sentir son cœur battre vite et fort sous ses côtes. Ça résonnait avec
moi. Même nos cœurs étaient faits pour battre ensemble.
Nous restâmes tranquilles enlacés l'un contre l'autre dans notre bien-être post-coïtal.
"Alors as-tu trouvé une nouvelle résolution pour ce Nouvel an?" demandai-je pendant
que mes doigts passaient sur les poils de sa poitrine.
"J'ai décidé de faire ça... il m'embrassa très tendrement, "... tous les jours."
" Plus de baisers ou plus du sexe fantastique comme ceux que nous venons d'avoir,
vilain garçon?" demandai-je avec un petit rire.
Le fauteuil tantra* qu'Edward avait acheté pour la maison sur l'île, où nous profitions
de la fin des vacances de Noël était incroyable. Je n'aurai jamais pu imaginer qu'un meuble
puisse être un plus pour l'amour physique, mais après l'avoir utilisé je savais que nous allions
en acheter un pour chacune de nos résidences.
"Serais-je trop gourmand si je répondais les deux?"
Il allait falloir que je me mette au yoga. "Pas gourmand du tout."
"Plus de sexe, plus de chances de te prendre quand tu arrêteras la contraception."
Je posai ma joue contre son torse et je ne pus m'empêcher de le regarder. Ça - encore.
Depuis qu'Angela et Ben avaient eu leur bébé, Edward faisait des commentaires plus souvent
concernant les bébés et me disait d'arrêter ma contraception.
Nous n'étions pas mariés. Nous n'étions même pas fiancés. Je n'en étais qu'à la
première moitié de ma première année dans mon travail, je n'étais pas prête pour avoir un
bébé.
Nous restâmes là en silence pendant quelques minutes.
"Bon il semblerait qu'amener le sujet du bébé est une façon parfaite de tuer une bonne
conversation," dit Edward en caressant mon bras du bout des doigts.
"Tu sais comment je me sens avec ça." Il le savait exactement. Il me semblait qu'il ne
savait pas
tout ce que ça impliquait avoir des bébés. Il semblait en vouloir un parce que
quelqu'un que nous connaissions en avait eu un. Il semblait oublier qu'un bébé était un travail
à plein temps. Il n'y aurait plus de fuite possible pour nous sur l'ile pour un marathon de sexe.
Je ne me réveillerai plus au milieu de la nuit pour le combler parce que c'est le bébé qui me
réveillerait à sa place.
"C'est sûr que tu as été assez constante concernant ce sujet."
Je n'allais pas me mettre à discuter avec lui même s'il essayait. Nous avions eu cette
discussion quelques heures après avoir rendu visite à Ben, Angela et au petit Benjamin Jr. A
la fin Edward avait été d'accord pour dire que nous n'étions pas prêts. Malheureusement il
ramenait souvent cette idée sur le tapis espérant que l'entendre suffirait à me faire changer
d'avis. Il se trompait.
Je glissai hors du lit et m'assis. Faisant courir ma main dans mes cheveux. Je le
regardai. Il paraissait contrarié. Je me penchai et embrassai ses lèvres boudeuses. "Je t'aime et
un jour nous aurons une maison remplie d'enfants. Quatre, peut-être cinq."
Il sourit. "Deux. Un garçon et une fille."
"Bonne chance pour ça," dis-je en me levant. Je ne pouvais pas attendre pour le voir
essayer de contrôler ça même si la technologie existait. Que je sois damnée si je laissais
manigancer génétiquement nos enfants. Pas question. Pas de comment. J'étirai mes muscles
endoloris. "Je vais mettre mon maillot et descendre me baigner. Tu veux venir avec moi?"
Edward se prélassant nu sur le fauteuil était une vision magnifique. Je ne savais pas
comment je faisais pour m'éloigner de cela. Je me penchai, pris le sarong que je portais avant
que nous décidâmes d'essayer notre nouveau meuble.
"Peux-tu me faire passer un tee-shirt?" demanda-t-il semblant très à l'aise sur son
fauteuil. Il souriait de nouveau ce qui était une bonne chose. "J'en ai mis dans la commode."
"D'accord un tee-shirt!" dis-je.
Je revins dans la chambre. C'était si étrange d'être ici, tellement isolés. Même lorsque
nous étions chez nous, Charlotte était là. Je n'aurai jamais pu me promener nue mais l'île était
notre escapade intime. Je commençai à devenir une grande fan de l'île. J'attrapai un bikini et
ensuite ouvrit le tiroir dans lequel je pensai trouver les tee-shirts d'Edward. J'attrapai celui de
dessus et remarquai une boite bleue avant de refermer le tiroir. C'était une boite à bague bleue
de chez Tiffany pour être précise.
Je la fixai pendant une bonne minute. Il avait amené une bague ici, aux Fidji. Il avait
amené une bague qu'il avait achetée chez Tiffany. Une partie de moi voulait sauter partout et
l'autre avait la nausée. C'était ça. Il allait me demander de l'épouser. J'allais lui dire oui. Je
l'aimais sans l'ombre d'un doute. Les cinq derniers mois avaient été les plus beaux de ma vie.
J'avais eu cette impression qu'il allait me donner une bague de la taille du Texas. Nous
n'avions pas parlé de bague. Nous n'avions pas discuté mariage non plus sauf de celui d'Alice
et de Jasper, ce qui je le pensais commençait à taper sur les nerfs d'Edward.
Je regardai la porte de la chambre sachant qu'il était toujours confortablement installé
dans le 'fauteuil de l'amour'. Ma curiosité prit le dessus. Je ne pus m'empêcher de revenir au
tiroir et d'en sortir la boite. Evidemment le diamant n'allait pas être de la taille de Lone Star
State mais il allait sûrement faire plusieurs carats.
J'avais de petites mains. Je n'allais pas pouvoir porter quelque chose de trop gros.
C'était mon raisonnement qui me conduisait à savoir ce qu'il y avait à l'intérieur, ainsi je
pourrais éviter d'avoir la mauvaise réaction quand il me le donnerait. Je me préparai et ouvris
la boîte. La petite boîte en velours arriva dans ma main. Je déglutis et ouvris le dessus
articulé. Mes yeux se fermèrent jusqu'à ce qu'elle soit entièrement ouverte. Mon cœur battait
fort dans ma poitrine. J'ouvris les yeux et le temps s'arrêta.
C'était...
Petit.
Vraiment petit.
Définitivement moins d'un carat. Peut être un demi carat.
Qu'avais-je fait?
Je pensais que j'étais bonne pour accepter les cadeaux qu'il me faisait. Nous nous
disputions rarement concernant l'argent sauf quand il avait payé pour l'école sans le m'avoir
dit. Oh, et la fois où il m'avait donné une carte American Express Centurion. La noire.
Walmart n'accepte pas ce genre de carte j'ai essayé de l'utiliser là-bas pour lui prouver que
c'était idiot que j'en ai une. Puis il y eut cette tentative de m'offrir cette île pour mon
anniversaire. Nous sommes donc arrivés à un compromis et nous l'avions acquise en
copropriété.
C'était ma bague de fiançailles, cependant. Je la porterai tous les jours pour le reste de
ma vie. Elle était supposée être le symbole de son amour pour moi. Avais-je été si garce
concernant l'argent qu'il avait eu peur d'acheter un diamant d'une taille normale? Les gens
voudraient la voir quand ils sauraient que nous étions fiancés. Comment allai-je pouvoir
expliquer que mon multimillionnaire de fiancé ne m'avait offert qu'une bague d'un demi carat?
Peut-être qu'elle n'était pas neuve. C'était peut-être un héritage, peut-être avait-elle appartenu
à son arrière-arrière grand-mère. Elle était dans une boite de Tiffany cependant. L'anneau tout
simple en platine et le solitaire ne paraissaient pas très anciens. Non elle était neuve. Peut être
que le diamant provenait d'un endroit rare et qu'il était le plus beau au monde. Ce serait bien
le genre d'Edward.
Je refermai la petit boîte et la remis dans la boîte en velours bleu rattachant
soigneusement le ruban blanc. La curiosité avait tué le chat. Avais-je besoin de savoir ça
maintenant? Je me dirigeai vers la véranda où se trouvait Edward à présent, il regardait l'eau,
il s'était mis son maillot.
"Je t'ai amené un tee-shirt," lui dis-je en le lui envoyant tandis qu'il se tournait.
"J'allais venir te chercher. Qu'est-ce qui a pris si longtemps?
"Rien," mentis-je. 'Il fallait que je passe par la salle de bain." J'étais une piètre
menteuse mais évidement mon excuse n'était pas vraiment nécessaire. Edward ne me
questionna pas plus.
Il souriait comme s'il savait quelque chose que j'ignorai. Seulement je savais quelque
chose qu'il ne savait pas et en ce moment ça me tuait.
Il m'enlaça par la taille et m'embrassa avec ses lèvres douces. "Je t'aime Isabella. Je
t'aime tellement."
Je le sentais, le vrai, l'amour indéniable. "Je t'aime aussi." Peu importe la bague de
fiançailles que tu m'as choisie.
Nous restâmes dehors pendant des heures. Nous avons couru après les vagues puis
nous sommes allongés sur la plage jusqu'à ce que je commence à me sentir frire. J'essayai de
ne pas penser à la bague cachée dans le tiroir. J'essayai de me dire qu'il y avait une très bonne
raison pour laquelle il avait acheté un petit diamant. Je repoussai cette partie superficielle de
moi qui s'inquiétait de la taille du diamant. J'étais une hypocrite totale, être folle que le
diamant soit petit alors que je devenais parano en croyant qu'il allait être trop gros.
Ça n'aidait pas qu'Edward remarque ma distraction. Il demandait avec persistance si
quelque chose me tracassait. Pourquoi je laissais quelque chose me tracasser. Il voulait
m'épouser. C'était tout ce qui avait de l'importance. Peu importe ce que les gens allaient dire
sur la grosseur du diamant. Peu importe s'ils pensaient que c'était étrange qu'il ait choisi une
bague ordinaire du moment qu'elle était supposée symboliser l'immensité de son amour pour
moi.
Quel génie du marketing avait dit aux femmes que l'on devait dépenser deux mois de
salaire pour acheter une bague? Deux mois d'Edward devaient être astronomiques. Ils
n'avaient probablement de bague qui coûte aussi cher. La bague n'avait pas d'importance. Pour
quoi je laissais ça devenir aussi obsédant?
"Sérieusement Isabella qu'est-ce qu'il se passe? Tu ressembles à quelqu'un qui vient
d'apprendre que le Père Noël n'existe pas." Edward s'approcha et me caressa juste au-dessus
du genou.
"Rien. Je vais bien. Je rêvasse."
"Eh bien ce doit être un sale rêve. Je te connais. Quelque chose te tracasse et tu ne me
le dis pas."
La dernière chose que je voulais c'était admettre que mes pensées étaient superficielles
à cause de mon indiscrétion totalement inappropriée et de mon manque complet de maitrise
de moi. Si Edward m'avait offert une bague sortant d'une machine à chewing-gum j'aurais été
ravie. Il avait travaillé sur ses démons pour pouvoir être avec moi. Il est allé dans des endroits
effrayants dans sa tête et avait subi plus que sa part d'attaques de panique pour devenir
meilleur pour moi. Tout ça représentait plus qu'une simple bague. L'homme lui-même était le
symbole de son amour pour moi.
"Je vais bien," dis-je en me levant et en réajustant le bas de mon maillot. Je me mis à
califourchon sur sa chaise. Il posa ses deux mains sur ma taille. "De quoi une fille comme moi
pourrait-elle se plaindre alors qu'elle est sur son île privée avec l'homme qu'elle aime?"
Ses mains allèrent jusqu'à mes cuisses. "C'est bien ça qui m'inquiète. Depuis que nous
sommes sortis tu a été distraite. Est-ce que c'est le fait d'avoir parlé des bébés ou autre chose
qui te met dans tous tes états?"
"Je ne suis pas dans tous mes états," protestai-je. Je me penchai en avant et embrassai
ses lèvres affectueusement. Son corps était chaud sous mes mains. Ses épaules étaient roses à
cause du temps qu'il avait passé au soleil. "Il reste plusieurs autres étapes à passer avant d'en
arriver aux bébés."
"Tu as raison. Il y a d'autres choses qui doivent se passer avant ça. Je veux me lier à toi
de toutes les façons humaines possibles." Il m'embrassa, sa bouche était aussi gourmande que
ses mots. Il s'arrêta, son nez frôla ma poitrine et mon cou de haut en bas. . "Je pense que
j'aimerai m'attacher à toi et t'attacher tout court."
"Des promesses, toujours des promesses," dis-je en riant. Il plaisantait toujours avec
ses menaces sexy comme si j'avais toujours peur de lui. Je lui aurai confié ma vie, avec mon
cœur et mon âme.
"Eloignons-nous du soleil," suggéra-t-il.
Nous nous rinçâmes sous la douche extérieure et rentrâmes pour nous changer. Entre
l'activité de la journée et le décalage horaire, j'étais épuisée. Je finis par m'endormir dans le
grand lit à baldaquin pendant qu'Edward lisait sur on i Pad à coté de moi.
Lorsque je me réveillai le soleil couchant envoyait des ombres à travers la chambre.
J'étais seule. Edward n'étais plus dans le lit ou dans la chambre. Je m'assis et secouai la tête. Je
n'avais pas la moindre idée de combien de temps j'avais dormi. Il n'y avait pas de réveil dans
la chambre. Nous n'avions pas besoin de nous soucier du temps quand nous étions ici. Je vis
qu'une robe blanche avait été prévue pour moi , elle était posée sur le lit du coté d'Edward et
une note disait Mets-moi, Seulement moi.
Je souris. Cette fois-ci Edward n'avait pas fait les bagages à ma place. Je savais que
nous partions et j'avais fait ma valise moi-même avec plein de sous-vêtements. De toute
évidence il avait ses propres idées concernant ma tenue sur l'île. J'enlevai mon short et mon
débardeur et me glissai dans la robe qu'il avait choisie pour moi. J'allai à la salle de bain et me
brossai les cheveux puis je les attachai en un chignon lâche et partis à la recherche d'Edward.
Dès que je sortis de la chambre je remarquai des pétales de fleurs sur le sol. Des
pétales blanc et rose qui faisait un chemin que je devais suivre.
Qu'avait-il fait?
Les pétales m'amenèrent dehors et en bas de l'escalier en bois. De petites bougies dans
de petits verres les remplacèrent et me servirent de guide. Elle me conduisirent vers le petit
chemin qui menait à la page privée qui étaient parsemée de centaines de mêmes petites
lumières clignotantes.
C'était comme s'il avait pris les étoiles du ciel et les avait dispersées sur le sol à mes
pieds. Quand j'eus fini d'apprécier la vue à couper le souffle, je remarquai qu'Edward était
debout près de l'eau. Il était de dos et son visage était tourné vers le ciel comme quand il
méditait le matin. Il avait un short noir et une chemise blanche. La brise venant de l'océan
faisait flotter sa chemise autour de lui.
"C'est ce que tu as fait pendant que je faisais la sieste?" Je m'approchai de lui
doucement, profitant de la beauté qu'était Edward Masen.
Il ne se tourna pas mais il baissa la tête. Il me tendit ses mains et je pus le rejoindre
près de l'eau qui frôlait nos pieds, bulles blanches et mousseuses qui chatouillaient mes
orteils. Je regardai la mer. Le dernier morceau du soleil couchant jetait un voile bleu-violet sur
l'eau. Les Fidji au crépuscule étaient comme sorties d'un rêve. Nous restâmes côte à côte nous
tenant par la main pendant un petit moment. Ça me paraissait être une nuit magique.
"Avant que je te rencontre ma vie était une nuit sans étoile," dit-il toujours en
regardant l'eau. "Il n'y avait rien. Pas de sens, pas d'intérêt, pas de beauté." Il tourna son
visage et pris le mien entre ses mains. "Puis tu es arrivée et le ciel s'est éclairé. Tu as ouvert
un monde rempli de millions de points de lumière. Tu ne pourras jamais savoir combien tu
m'as changé, moi et la façon dont je voyais le monde. Toi Isabella tu es ma raison d'être."
Mon cœur battait fort dans ma poitrine et ma gorge se serra d'émotion. Ça n'avait
aucun sens que je puisse changer le monde d'un homme qui avait mis le mien sens dessus
dessous. Il pensait qu'il était chanceux de m'avoir, mais c'était moi qui avait eu de la chance.
Edward lâcha une de mes mains et alla dans sa poche. La familière petite boîte en
sortit. Et soudain peu m'importait à quoi ressemblait la bague. La bague n'était rien en
comparaison de l'homme.
"Tu es une terrible menteuse, Isabella. Tu le sais ça. Je sais que tu sais."
Je le regardais me sentant perdue. Il sourit et hocha la tête. Il ouvrit la boîte et en sortit
la bague que j'avais trouvée plus tôt dans la journée.
"Je dois admettre que je l'ai fait exprès. Je voulais que tu la trouves et j'ai misé sur le
fait que ta curiosité serait plus forte que toi. Lorsque tu as été si longue dans la chambre je
savais que tu luttais contre toi- même pour savoir si tu allais ou pas regarder à l'intérieur. Et
lorsque j'ai vu que tu étais perdue dans tes pensées tout l'après-midi je savais que tu y avais
jeté un coup d'œil."
Je couvris mon visage avec mes mains. J'étais démasquée. Je ne pouvais qu'imaginer
ce qu'il pensait de moi.
"Je suis une idiote. Je voulais être capable de réagir de la bonne façon quand tu me le
demanderais mais c'était stupide de donner tant d'importance à cette bague. La bague importe
peu. Ce que tu m'a dit, ce que je représente pour toi, c'est ça qui importe."
Il me regarda gravement. "Elle ne te plait pas, n'est-ce pas?
"Elle ne me déplait pas," mentis-je. J'avais ruiné sa demande avec mon espionnage et
la façon que j'avais de réfléchir à tout.
Il rejeta sa tête en arrière et rit comme si c'était vraiment drôle. Puis il se ressaisit et
jeta la bague dans l'océan.
"Mais qu'est-ce que tu fais?" criai-je totalement surprise. Ma bague de fiançailles
nageait maintenant avec les poissons avant même qu'il m'ait demandé de l'épouser. Des
pensées de matériel de plongée se précipitèrent dans ma tête.
"Cette bague représente toute la merde que nous laissons s'interposer entre nous. Je
veux que tu réalises que tu mérites plus que ce que tu croies. Je voulais que tu voies que si je
fais les choses à ta façon tu ne serais pas aussi heureuse que tu le penses. Tu vas bientôt être à
moi Isabella. Il faut que tu sois prête à accepter plus parce que dans mon monde tout est plus
gros et mieux."
Edward posa un genou sur le sable et alla dans son autre poche. Il posa une boite noire
dans ma main.
"Isabella Swan je ne peux pas imaginer passer un seul jour de ma vie sans toi. Je t'en
prie laisse-moi te gâter, te faire plaisir et t'aimer chaque jour... pour toujours. Veux-tu
m'épouser?"
Il ouvrit le couvercle et à l'intérieur il y avait une bague très différente de la
précédente. Celle là aurait convenu à une princesse. Le diamant était si énorme qu'on aurait
dit une rose en fleur. L'anneau était délicat et la chose était très Edwardienne. Coïncidence? Je
ne le pense pas.
Je n'avais qu'une réponse à donner. "Oui, oui, oui, oui. Je dis oui à tout."
Le visage d'Edward s'illumina du plus grand et du plus éclatant sourire que je n'ai
jamais vu. Il m'attrapa par la taille et me fit tourner. Je m'accrochai à son cou en tenant la
boite fermement. Cette bague n'allait pas finir dans l'océan. Il m'embrassa le cou et puis sur
les lèvres.
"Il y a encore une autre requête," dit-il en me reposant sur mes pieds. "Faisons-le.
Maintenant. Ici."
"Quoi?" Je devais avoir mal compris.
"Epouse-moi ce soir, sur cette plage."
"On ne peut..."
"On peut si tu le veux. J'ai quelqu'un qui est prêt à procéder et les témoins. Tout ce
dont j'ai besoin c'est ton accord."
"Mais nos familles, nos amis..."
"On pourra faire ça avec eux un autre jour," finit-il pour moi. "J'ai passé les six
derniers mois à écouter ma sœur préparer son mariage. La tante Sally de Jasper est allergique
au poisson donc pas d'entrée de crevette ensuite une collègue veut savoir si elle peut amener
son fils parce qu'elle n'a pas confiance en la baby sitter. Ensuite il y a toutes ces embrouilles
avec le traiteur ou avec les musiciens et ne me fais pas parler de la demoiselle d'honneur qui
lui a demandé de pouvoir choisir une tenue différente parce qu'elle ne sentait pas à l'aise de
porter quelque chose sans bretelle."
Il ne plaisantait pas. Jasper m'avait appelé pour se plaindre de la même chose l'autre
jour. Organiser un mariage c'était plus souvent faire plus plaisir aux autres qu'aux deux
personnes qui allaient se marier.
Edward prit mon visage entre ses mains. "Je ne veux pas que notre mariage ressemble
à ça. Je ne veux pas rendre les autres contents mais seulement toi. Je veux me marier avec toi
et ne pas penser à autre chose qu'à combien je t'aime. Epouse-moi ce soir. Deviens ma femme
parce que c'est de ça qu'il est question. Pas de robe, pas de gâteau, pas de première danse. Il
ne s'agit que de nous. Seulement nous."
Il était très convaincant. Toutes les excuses que je trouvais étaient en relation avec les
sentiments des autres. Epouser Edward ne nous concernait que tous les deux.
"On n'a pas besoin de le dire aux autres," continua-t-il à plaider. "On organisera un
mariage pour les autres deux mois après celui d'Alice et de Jasper. Ça ne sera jamais aussi
judicieux et nous aurons ce soir pour nous tous seuls. Dis oui."
Les fiançailles et le mariage tout ça dans la même soirée, ma tête tournait. C'était une
décision facile, cependant. Je voulais l'épouser. Aujourd'hui, demain, n'importe quand.
"Oui."
Alors nous restâmes là au milieu des centaines de bougies sous le ciel étoilé et liâmes
nos vies l'une à l'autre. Nous échangeâmes des vœux simples face à un officier du district
qu'Edward avait fait venir de Suva, la capitale, et de l'une des femmes qui travaillait sur notre
île. Elle prit des photos et applaudit quand l'officier nous proclama mari et femme. Ma mère
allait me tuer et Alice n'allait jamais pardonner ça à Edward mais aucun de nous ne s'en
souciait pour le moment. Magique n'était pas un mot assez fort pour décrire notre mariage.
Nous dansâmes sur la plage au son de l'océan et consommâmes notre mariage dans
notre chambre jusqu'à très tard dans la nuit. Edward me tint dans ses bras mais nous étions
trop excités pour dormir.
"Mme Isabella Masen, "dit-il en essayant de voir ce que ça donnait. "M. et Mme
Edward Masen. Les Masen." On aurait dit un speaker à la radio.
Je ris de lui. "Bella Swan Masen."
"Eeeeeh!" Edward fit un son ennuyeux comme un buzzer comme si j'avais donné la
mauvaise réponse à la roue de la Fortune. "Pas de ça."
"Je suis nouvellement enseignante et les gens connaissent juste mon nom. Ça va semer
la confusion chez tout le monde si j'arrive avec un nouveau nom." Je n'avais pas l'intention de
me faire appeler autrement. Mais c'était si amusant de le taquiner, toujours.
"Ça sera encore plus facile au contraire. S'ils ne te connaissent pas en tant que Mlle
Swan où est la différence?"
"Je ne le change pas jusqu'à ce que nous ayons notre deuxième mariage de toute
façon."
"Mais tu le changeras pas vrai?"
Je souris et l'embrassai sur le cœur. "Bella Masen." C'était un bon nom. C'était un
grand nom. C'était mon nom. "Ça me parait ... parfait."
OOO

Vendredi 10 février - Midi

"Bella Marie Swan!" hurla Jasper de la chambre au bout du couloir. Je finis vite
d'arranger sa boutonnière avec un peu de ruban. La tige de la fleur avait cassé, rendant Jasper
encore plus nerveux qu'il l'était déjà. Carmen avait été d'un grand secours. Elle était arrivée
prête. J'étais heureuse qu'Alice l'ait embauchée pour organiser le mariage. Qui plus est c'était
drôle de voir Liam l'aider à amener tous les bouquets dans l'église. Il travaillait pour les
Masen même pendant son jour de congé.
"Ça va, ça. Calme-toi!" J'attrapai les aiguilles que j'avais plantées dans ma robe pour
ne pas les perdre et j'essayai à nouveau de remettre tout en place.
"Rappelle-moi une fois de plus que tout va bien se passer," me supplia-t-il en se
balançant légèrement sur place ce qui rendait les choses encore plus difficiles.
Je soupirai. "Tout va très bien se passer. Arrête de t'inquiéter. Tu n'es pas un anxieux
d'habitude. Tu es celui qui est censé rester calme." Je terminai d'accrocher la fleur. "Voilà.
Parfait."
Jasper se tourna et se regarda dans le miroir. "je suis beau. Tu as raison je ne suis pas
anxieux. Tout va très bien se passer. Tout le monde va bien s'amuser."
C'était exactement pour ça que j'avais dit oui à Edward sur la plage. Tout ce stress
n'était pas nécessaire. Je n'étais pas sûre de vouloir faire semblant dans quelques mois.
"Ne t'inquiète pas pour les autres. Aujourd'hui c'est Alice et toi. Mi-temps."
"Tu as raison de nouveau. Aujourd'hui c'est pour Alice et moi. Alice et moi? Alice et
moi."
"Ça y est nous sommes d'accord pour la première fois," dis-je en rigolant. "Allez
respire profondément. Tout est bien." Je frottais son bras de haut en bas. Il n'avait jamais été
aussi nerveux depuis la nuit où il lui avait demandé de l'épouser.
"Est-ce que tout va bien ici?" demanda Edward en passant la tête par la porte.
Mon sourire grandit encore. Mon mari était incroyable en smoking. Le faux mariage
refit surface.
"Un peu de nervosité mais bon. Comment ça se passe pour la mariée?" demandai-je en
allant vers lui tandis qu'il venait vers moi.
"Ça va. Prête à ce que toutes ces choses soient faites. C'est presque la plus belle mariée
que j'aie jamais vue." Il m'embrassa avec un sourire conspirateur. Comment avait-il pu garder
notre mariage secret pour sa famille tout ce temps demeurait un mystère. Je ressentais les
choses différemment, comment Jasper n'avait-il pu ne pas le voir?
"Presque?" demanda Jasper derrière moi.
"Bon, c'est ma sœur. C'est étrange de penser que c'est la plus belle," répondit Edward
pour essayer de se rattraper. "Quoi qu'il en soit tu es attendu là-haut pour des photos avec les
garçons d'honneur et ta famille. Ensuite vous pourrez dégager pour que les filles puissent se
faire prendre en photo cinq millions de fois. Puis tu seras marié."
"Pourquoi se marie-ton un vendredi déjà?" interrompit Jasper. "Les gens ne se
marient-ils pas le samedi en principe?"
"Beaucoup de personnes se marient le vendredi," rétorqua Edward, il était de nouveau
face à moi. "Des gens très importants se sont mariés un vendredi."
"Le prince William s'est marié un vendredi. Tu vois c'est comme si tu étais un prince."
Je me poussais avant qu'il puisse nous atteindre.
Jasper était bien trop nerveux pour y réfléchir davantage, merci mon dieu. Il sourit en
pensant à sa merveilleuse fiancée qui avait eu droit au même traitement qu'une 'bientôt reine'
et prit une dernière inspiration.
"Puis-je avoir une minute avec Bella?" demanda-t-il à Edward qui me tenait déjà par la
main, prêt à m'amener vers la suite de la mariée où toutes les femmes devaient être prêtes.
"Bien sûr." Il m'embrassa une autre fois. "Je te vois dehors, je suppose. Je serai le plus
beau dans mon smoking, le troisième à partir de la gauche."
Il me fit rire. "Je pense pouvoir arriver à te reconnaitre."
Je me tournai vers Jasper pendant qu'Edward refermait la porte. "Ça y est." Mes
paupières se fermèrent et je ne pouvais plus contenir ma joie.
"C'est énorme, c'est vraiment énorme."
"Oui," reconnus-je. "Mais rien ne pourrait être mieux."
"C'est la meilleure chose qu'il me soit jamais arrivée, Bells."
Il allait arriver à me faire pleurer. J'espérais que je ne commencerai pas à pleurer avant
de le voir devant l'autel.
"Comme je l'ai dit, tout va bien se passer."
"Le meilleur c'est que nous ne perdrons pas ceci." Il fit un mouvement de la main entre
nous deux.
C'est le signal pour les larmes. "Aujourd'hui tu deviens officiellement mon frère. C'est
juste ce que je voulais."
Nous deviendrions une famille au sous-sol de la cathédrale St James. Aujourd'hui.
"Attends..." Jasper se recula et me regarda soupçonneux. "... Je ne deviendrai ton frère
officiellement que quand tu auras épousé Edward."
J'essayai de cacher mes sentiments coupables. "Bon," dis-je en hochant la tête. "Je
veux dire que tu deviens officiellement le frère d'Edward et dans quelques mois tu seras le
mien aussi."
Il me fixa quelques secondes. Je sentis mon visage changer de couleur sous son regard.
"Bella Swan... qu'est-ce que tu as fait?"
"Rien," dis-je évitant de le regarder dans les yeux.
"Tu n'as pas fait ça!"
"Non je ne l'ai pas fait. Et je ne sais pas de quoi tu parles."
Code rouge! Code rouge! Mes compétences d'horrible menteuse me tuaient en ce
moment.
"Tu l'as fait! Quand? Bella! Alice va le tuer."
Je me détournai de lui et posai mes mains contre mes joues rouges. Jasper était mon
meilleur ami. C'était la première fois que je lui cachai aussi longtemps quelque chose d'aussi
important.
"Vous vous êtres enfuis pour vous marier, n'est-ce pas?"
Mes mains bougèrent pour recouvrir mes yeux et je hochai la tête.
"Quand? Comment tu as pu ne pas me le dire? Comment la presse ne l'a pas su.
Qu'est-ce que Renée et Charlie vont dire?" Son débit de questions était si rapide que je n'avais
pas le temps de répondre.
"Tu te souviens quand nous sommes rentrés des Fidji, nous étions fiancés?"
"Ouais."
Je haussai les épaules et fis une grimace d'excuse.
"Vous vous êtres mariés la même semaine que vos fiançailles?"
"La même nuit," admis-je d'une toute petite voix.
"La même nuit!" Jasper se tapa sur la tête. "Et vous êtes mariés depuis lors?"
Mes yeux se baissèrent de crainte que quelqu'un puisse entendre. "Chuuut! Nous ne
voulons pas énerver tout le monde, pas plus qu'attirer l'attention sur nous, cette journée est la
vôtre, à toi et à Alice. S'il te plait ne dis rien à personne. Je t'en prie."
Jasper commença à rire. Il couvrit sa bouche et repartit de plus belle. "Il t'a demandé
de l'épouser et aussi de l'épouser immédiatement? Classique! Je ne sais pas si je dois être en
colère de ne pas avoir été là ou en colère de n'y avoir pas pensé moi-même!"
"C'était beaucoup moins stressant," dis-je avec humour.
Jasper prit quelques profondes inspirations pour arriver à arrêter de rire. "Alors c'est
vraiment aujourd'hui que nous appartenons à la même famille."
"Nous avons toujours été une famille. Nous n'avons pas besoin des Masen pour être
une famille.
"Non... c'est vrai," il me prit dans ses bras pour une étreinte. "... Mme Masen."
"S'il te plait ne le dis pas Alice. Je sais que c'est beaucoup te demander, elle va devenir
ta femme et tout mais donne une chance à Edward de le lui dire, je t'en prie."
"Il devrait le lui dire, et bientôt." Il me relâcha et arrangea sa veste. "Elle sera furieuse
aussi longtemps qu'elle peut l'être contre lui, ce qui n'est jamais assez, à mon avis."
"Hey, c'est de mon mari dont tu parles là."
Jasper roula des yeux. "Je n'arrive pas à croire que vous soyez mariés.
"Concentrons-nous sur ton mariage. Pouvons-nous faire ça?" Nous nous dirigeâmes à
l'étage pour les photos.
St James était une église magnifique. Ouverte et lumineuse, les voutes, les portes en
bronze et des vitraux en font quelque chose hors du commun à Seattle.
Vous vous sentiez comme si vous étiez dans un lieu saint. Une puissance supérieure
allait superviser cette union, je pouvais le sentir.
Les larmes coulèrent librement tandis que je regardai Carlisle conduire Alice à l'autel
et que Jasper avait les yeux brillants. Je surpris Edward en train de m'observer plusieurs fois
au cours de la cérémonie.
Mon mari.
Une puissance supérieure avait aussi béni notre union. Nous ne serions pas ici si ça
n'avait pas été la grâce de dieu le jour où j'avais prié quand James avait tenté de tuer Edward.
Je me dis qu'il faudrait que je pense à faire une grosse donation avant de partir pour la
réception à la propriété.
Tout le monde se leva et applaudit quand l'officiant présenta M. et Mme Jasper Hale.
Jasper et Alice partagèrent un autre baiser avant de repartir dans l'autre sens. Puis ce fut mon
tour de rejoindre la procession et je passai mon bras sous celui de mon mari
"Mme Masen tu devrais avoir honte de toi : être la plus belle femme pour un mariage.
Ce n'est pas très juste pour la mariée," murmura-t-il à mon oreille.
Je le bousculai un peu avec mon épaule et essayai de ne pas rouler des yeux jusqu'à ce
que le photographe en ait fini. Les photos me firent une fois de plus repenser à ce faux
mariage. Maintenant que Jasper connaissait la vérité il ne restait que peu de temps avant que
tout le monde le découvre et le faux mariage n'aurait plus de raison d'être.
"Je l'ai dit à Jasper, " lui chuchotai-je tandis que nous arrivions au bout de l'allée.
"Tu lui as dit quoi?"
"Nous. Tu sais..."
Il fronça les sourcils. "Tu veux vraiment que ma sœur me renie le jour de son
mariage?"
"Il ne lui dira pas. Il va te laisser le faire. Pas aujourd'hui mais bientôt." Je souris aux
personnes que je reconnaissais autour de nous même si je n'étais pas sûre de les connaître
vraiment. Nous avancions vers la sortie ainsi nous pourrions nous aligner avec les autres pour
saluer les gens au fur et à mesure qu'ils sortaient de l'église.
"Génial. Merci, chérie."
Plusieurs centaines de serrage de mains et de photos plus tard nous marchions vers la
voiture qui allait nous conduire à la réception. Tyler tenait la portière ouverte pour moi.
"Je parie que vous mourrez d'impatience de faire ça dans de mois, n'est-ce pas?" dit-il
en me faisant un sourire amical, pas son sourire de garde du corps.
"Peut-être que nous nous enfuirons pour nous marier," répliquai-je avec un clin d'œil
en tapotant le torse de mon ami. D'accord Jasper n'était pas le premier à qui je l'avais dit. Je
l'avais dit à Tyler aussitôt que nous étions rentrés parce que je savais qu'il lirait à travers moi
en un seul instant. Il me dit qu'il le savait. Je commençais à croire qu'il pouvait lire en moi
aussi bien sinon mieux que Jasper. Bien sûr Jasper avait été très distrait ces deux derniers
mois.
"Tu le lui as dit aussi, n'est-ce pas? " m'accusa Edward à la seconde où il se glissa à
côté de moi sur le siège.
Je fermai les yeux et mordit ma lèvre.
"Tu le lui as dit à la seconde où tu étais seule ou tu as attendu cinq minutes?"
demanda-t-il tandis que Tyler s'installait sur le siège passager.
"Il le savait! Nous parlons d'un homme qui peut dire si j'ai pris mon petit-déjeuner rien
qu'en me regardant! Il a un 'sixième sens Bella' ou je ne sais pas."
Edward resta tranquille un moment puis il me regarda, malheureux. "Bon... je l'ai dit à
Emmett et à Maggie. Et à Carlisle." Chaque confession le rendait plus mal à l'aise et il
s'agitait.
"Tu l'as dit à Carlisle?" cirai-je. "Et Emmett?" Je pourrais lui pardonner de l'avoir dit à
Maggie son assistante. Elle ne le répèterait à personne mais les deux autres pouvaient le
raconter à n'importe qui.
"Tu l'as dit à tes meilleurs amis, je l'ai dit au mien. Em ne l'a répété à personne. Et
pour Carlisle, il a ... un 'sixième sens Edward', et c'est lui qui m'en a parlé. Je n'allais pas lui
mentir. Il l'a dit à Esmée parce qu'il se sentait coupable.
"Esmée le sait aussi? A qui ne l'as-tu pas dit?" Je commençai à passer en revue les
personnes importantes qui ne le savaient pas. "Charlotte va être furieuse de savoir que plein
d'autres gens l'ont su avant elle."
"Peut-être bien que je l'ai dit à Charlotte," confessa Tyler depuis l'avant de la voiture.
"Quoi?" couinai-je, c'était incroyable.
Tyler se retourna et je pus voir son visage. "Elle a un 'sixième sens Bella et Edward'.
Elle savait qu'il y avait quelque chose en cours. Elle m'a soudoyé en me donnant des cookies.
Ceux aux chocolat et aux beurre de caramel."
"Personne ne m'a rien dit à moi," fit remarquer Brady. Quelque chose au sujet de son
ébahissement nous fit rire.
"Edward et moi nous sommes mariés aux Fidji pour le nouvel an."
"Isabella!"
"Quoi?" m'exclamai-je en levant mes mains. "Autant le dire à tout le monde! Alice et
mes parents sont les seuls qui l'ignorent maintenant."
Edward secoua la tête en expirant la nez.
"Je dois appeler mes parents et leur dire. Il n'y a plus de raison de faire un faux
mariage maintenant que tout le monde sait que ce sera un faux." Je fouillai dans ma pochette
pour trouver mon téléphone.
Il me saisit le poignet. "Ça suffit pour aujourd'hui. Alice ne me pardonnera jamais si
elle l'apprend la dernière."
Il avait raison. Je remis mon téléphone à sa place. Charlie pourrait être le dernier. Ce
serait le moins fâché. Puis ma mère l'apprendrait juste après Alice.
Quand nous rentrâmes à la maison j'allais directement voir Charlotte. Je la trouvais
dans la cuisine avec le traiteur et les serveurs. Tous ces gens dans sa cuisine devaient lui
prendre la tête. J'attendis patiemment tandis qu'elle essayait d'expliquer au traiteur ce qu'il
pouvait ou pas toucher. Elle leva les yeux au ciel quand l'homme s'en alla dans un accès de
colère.
"Salut chérie. Comment s'est passée la cérémonie?" Elle prit ma main et m'amena loin
du chaos de la cuisine.
"Tu sais que je t'aime et que je n'aime pas te cacher des choses, pas vrai?"
Char sourit en connaissance de cause. "Oh Bella chérie. Je suis sûre que ça vient de
lui."
"Nous avons des photos et c'était vraiment parfait. Il avait pensé à tout."
Elle me serra contre elle et puis me regarda dans les yeux en posant ses mains sur mes
épaules. "Je suis tellement heureuse pour toi. Le fait qu'il veuille d'épouser à la seconde où tu
as accepté ne me surprend pas. Je lui en veux seulement de m'avoir laissée de côté. "Elle me
fit un clin d'œil et me relâcha.
"Il ne voulait laisser personne de côté, il ne voulait juste pas s'occuper de tout ça et que
ça devienne un mariage gigantesque." A cet instant précis quelqu'un fit tomber quelque chose
dans la cuisine et ça fit un bruit d'enfer. "Comme ça," ajoutai-je tandis qu'elle secouait la tête
de frustration.
"Je peux comprendre ça, oui je peux," dit-elle en soupirant. "Je t'aime Bella. Si tu es
heureuse, je suis heureuse aussi. Je sais que tu l'es. Ne t'inquiète pas pour moi." Et c'est pour
ça que j'aimais Charlotte comme une mère.
Ayant obtenu son pardon je la laissais se débrouiller avec tout ce qu'il se passait dans
la pièce à côté. Je montai pour retoucher mon maquillage et je trouvai Edward dans la
chambre, au téléphone.
"Bon j'apprécie ça Charlie. Vraiment. Elle vous appellera bientôt, j'en suis sûr." Il
raccrocha et me regarda prudemment.
"Oh je t'en prie! Dis-moi que tu ne viens pas d'appeler mon père pour lui dire que nous
étions mariés?
"J'ai commencé à penser au fait que j'aurais dû lui demander son autorisation en
premier pour nous marier alors je l'ai appelé pour lui dire que je me sentais mal d'avoir oublié
cette étape et une chose en entrainant une autre et ... oui. Je lui ai dit."
"Edward!"
"Je n'ai pas pu m'en empêcher! Il a été très compréhensif et m'a même remercié. Il m'a
dit qu'il était prêt à prendre un deuxième travail pour participer au financement du faux
mariage. A présent il se sent complètement largué."
"Oh et voilà maintenant il faut que j'appelle ma mère. Elle va être ... furieuse! Grrr!"
J'attrapai son téléphone et commençai à composer le numéro de ma mère. Il me le prit des
mains.
"Alice ne doit pas être la dernière à l'apprendre.
"Eh bien ma mère non plus. Charlie était supposé être le dernier mais tu n'as pas pu
résister!"
"Je suis désolé," dit-il exaspéré. "Il faut que je le dise à Alice. Nous n'avons qu'à leur
dire en même temps. Juste pas aujourd'hui. Aujourd'hui c'est leur mariage, et je ne veux pas la
contrarier juste ce jour là."
Je le tapai aussi fort que possible dans l'épaule et partis dans la salle de bain. Tout ça
était incontrôlable. La journée avait commencé avec une seule personne qui savait pour notre
escapade et je ne serais pas surprise que la nouvelle de notre mariage fasse la une des
informations de vingt-deux heures.
Edward arriva dans la salle de bains et s'appuya contre le lavabo. "Tu ne peux pas m'en
vouloir, tu l'as dit à deux personnes aujourd'hui."
Je refusai de le regarder me concentrant sur mon reflet, en essayant d'arranger mes
boucles. "Nous sommes mauvais pour garder des secrets."
"Juste envers les gens que nous aimons." Ses mots me firent regarder vers lui. J'aimais
entendre Edward parler des gens qu'il aimait.
"Je t'aime," concédai-je.
Il se releva et vint derrière moi. Ses mains se posèrent sur ma taille. Il était vraiment
fantastique en smoking. Peut-être n'aurions-nous pas besoin d'avoir un faux mariage nous
pourrions avoir une belle réception cependant.
"Je t'aime Mme Masen. Plus que n'importe qui d'autre dans ce monde."
Je souris même si je voulais continuer à être en colère contre lui. Il rendait cela
impossible. Spécialement quand il embrassait mon épaule et me faisait ces yeux sexy dans le
miroir. Ses mains commencèrent à descendre et à tirer sur ma robe de demoiselle d'honneur.
"Il y a beaucoup de monde dans la maison tu sais," l'avertis-je.
"Aucun d'entre eux n'est autorisé à venir ici." Il embrassa mon cou et passa une main
sous la jupe. Ses doigts caressèrent ma cuisse. "Je parie qu'on peut être tranquille."
"Oh ! Ça parait prometteur?"
Edward rigola, sa langue tapotant ma peau et ses doigts titillaient le bord de ma
culotte.
"Edward!" La voix d'Alice devenait de plus en plus forte. "Edward!"
Super. Ma mère allait être la dernière à l'apprendre officiellement. Mon mari presque-
mort enleva ses mains de dessous ma robe et me mit devant lui en protection.
"Ici!" cria-t-il. Nous attendîmes de voir la mariée en colère. Ma belle-sœur ne parut
pas heureuse lorsqu'elle fit irruption dans la grande salle de bain.
"Il faut toujours que tu sois toujours le premier pas vrai?" accusa-t-telle.
"Alice! Il n'est ici pas du tout question d'être le premier. C'était juste ne pas avoir à
gérer toute cette folie. Je l'aime et j'ai voulu l'épouser, alors je l'ai fait. Purement et
simplement."
"J'ai partagé ma journée avec toi mais tu ne m'as même pas parlé de la tienne? C'est...
c'est... c'est... c'est nul," balbutia-t-elle.
"C'est nul? Tu es diplômée major de ta très prestigieuse classe de Stanford et le mieux
que tu puisse dire est c'est nul?" plaisanta Edward. Alice le fixa. "Je plaisante. Je suis désolé.
Nous avions pensé à faire un faux mariage pour vous tous. Nous voulons partager aussi."
"Ce n'est pas pareil et tu le sais très bien." Elle croisa ses bras sur sa poitrine. Je savais
qu'elle serait en colère. Mais je ne pensai pas qu'elle serait aussi pertrubée.
Edward s'avança vers elle et lui ouvrit les bras attendant qu'elle accepte qu'il la
réconforte. Elle fonça et enfouit sa tête dans son torse.
"Je t'aime, Al. Maman aurait été si fière de toi aujourd'hui. Elle était bien là en esprit à
nos deux mariages, ça représente quelque chose n'est-ce pas?"
"Oui bien sûr. Tout ce que je veux c'est que tu sois heureux. Je suis contente que tu
sois heureux."
"Je suis plus qu'heureux, beaucoup plus."
Mon cœur se serra en les voyant prendre soin l'un de l'autre. Ils avaient tous les deux
traversé beaucoup de pertes et de douleur. Ils avaient l'habitude d'être la seule famille qu'ils
aient. Maintenant Jasper et moi en faisions partie. Pour toujours.
Alice se dégagea et tendit un de ses bras. "Viens là Bella. Câlin de groupe."
Je les rejoignis et murmurai des excuses mais ils me firent taire.
"Alice? Edward?" appela Jasper qui semblait de nouveau nerveux depuis le couloir.
Il entra dans la salle de bain et fut immédiatement tiré dans le câlin de groupe entre
Alice et moi bien sûr. Ses excuses envers moi furent finalement acceptées.
Edward fut le premier à dire qu'il fallait que notre petite célébration de l'amour se
termine. "Je pense qu'il y a une fête en cours et que les invités d'honneur ont besoin d'y faire
leur apparition."
Au moment où nous sortîmes de la salle de bain son téléphone se mit à sonner. Je le
vis grimacer lorsqu'il regarda qui appelait. Il appuya sur le bouton pour répondre et ferma les
yeux.
"Renée," dit-il de la voix la plus douce qu'il put tandis que sa main tirait sur ses
cheveux. "Renée ... non... Je... Renée... ce n'était pas comme ça... Renée... Renée... je suis
désolé... oui... non, mais... mais... Je sais, mais... oui... elle est ici."
Je levai les mains et secouai la tête. Il n'y avait pas moyen qu'il me la passe alors
qu'elle était prête à tuer. Je quittai la pièce, suivant Alice et Jasper vers la salle de réception.
Mon mari allait gérer sa belle-mère. Elle me parlerait demain quand elle aurait retrouvé son
sang froid. Je ris en l'entendant encore balbutier.
"Le mariage de ma sœur.. oui... très agréable... je suis sûr que vous auriez apprécié le
nôtre, aussi..."
OOO

Edward enroula ma queue de cheval autour de sa main tirant ma tête en arrière. Il


embrassa mon cou tandis que je poussai contre lui sentant ses muscles commencer à se tendre.
"Oui chérie comme ça," m'incita-t-il. Il était assis confortablement sur le fauteuil
tandis que je faisais tout le travail. J'allais et venais sur ses genoux jusqu'à ce que ma bouche
s'ouvre et que le mot en F en sorte. Je voulais un fauteuil tantra dans chaque pièce. Toutes les
pièces.
Il ne pouvait pas résister une fois que j'avais joui. Il grogna derrière moi alors que ses
mains glissaient sur le côté de mon corps. Il me tira à lui mon dos contre son torse. Je
m'appuyai et enroulai mes bras autour de son cou. Il embrassa l'intérieur de mon coude et fit
glisser ses mains le long de ma cuisse.
"J'avais besoin de ça après la journée que j'ai eue," dit-il en parsemant des baisers le
long de mon bras et sur mon épaule.
"La journée que tu as eue? Je pensais que nous avions eu la même."
"C'est pas toi qui a eu à parler à ta mère," me rappela-t-il.
"Vrai mais c'était ta faute. Si tu ne l'avais pas dit à mon père..."
"Je sais, je sais," céda-t-il. "Au moins on est tout à fait libres maintenant et on peut
oublier notre faux mariage."
"On peut toujours faire une fête tu es si sexy en smoking."
"Vraiment?"
"Même avec rien tu l'es mais en smoking..."
Ses mains remontèrent sur mon ventre. Elles caressaient gentiment mes côtes et le
dessous de mes seins. "Je devrais garder ça en tête."
"Des regrets concernant notre escapade?" Sa voix était remplie d'incertitude.
"Aucun. Ç'aurait été bien d'avoir les gens que nous aimons autour de nous là-bas mais
je suis plutôt contente que ça n'ait été que pour nous."
"Moi aussi," dit-il en m'embrassant sous l'oreille.
"Je serais très en colère si ma fille me faisait ça, est-ce que ça fait de moi un
hypocrite?"
"Comment se fait-il que chaque fois que nous faisons l'amour dans ces fauteuils nous
parlons d'enfants?"
Je ris et tapai sur sa jambe. "Je ne parlais pas de faire des bébés. Je me disais juste que
si nous avions une fille qui choisissait de faire comme nous je serais tout à fait hypocrite."
"Je pense que tu veux commencer à avoir des bébés."
"Non."
"Si bien sûr.
"Tu es incorrigible."
"Si on a une fille pourrons-nous l'appeler Penny?"
Je ris si fort que je ne pouvais presque plus respirer. "Non nous n'allons pas appeler
notre fille Penny."
"Pourquoi pas ce serait parfait."
"Tu peux toujours rêver chéri."
"Ce serait notre porte-bonheur Notre bébé Penny."
"Et si c'est un garçon? Quel nom lui trouverions-nous? Nickel?"
C'était au tour d'Edward de rire. "Hum non. Il pourrait être le nouveau Directeur
Général de Masen Corporation. Il ne pourrait pas s'appeler comme un pièce de cinq
centimes."
"Oh mais notre fille pourrait s'appeler comme une pièce d'un centime? Joli!"
Il resserra sa prise sur moi et remonta sa main pour tourner mon visage vers lui pour
m'embrasser sur la bouche.
"Peu importe comment on va appeler nos enfants tant que tu es heureuse je suis
heureux."
"J'aime ça. Tu deviens si bon à ça, être un bon mari." Je l'embrassai une fois de plus."
Penny Masen," dis-je en secouant la tête. "Tu me fais rire."
Nous nous allongeâmes fatigué par la journée et par notre conversation idiote. J'allais
me lever lorsqu'Edward s'agita sous moi.
"J'ai trouvé!" Son excitation m'amusa. "Nicholas. Pas vrai? Nous pourrions l'appeler
Nicholas."
Ça me fit rire de nouveau.
Penny et Nickel.
A présent ça pouvait faire une histoire intéressante.
FIN

...

*Tantra chair
** C'est le Texas

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