Etude de Cas d'une ferme au Maroc Activité 1 O Obbjjeeccttiiffss ddee ll’’aaccttiivviittéé.. Définir et justifier les choix de constituants d’une chaine d’énergie. Résoudre un problème technique identifié en lien avec un enjeu énergétique. Analyser et décoder des documents techniques. PPrroobblléém maattiiqquuee ddee ll’’aaccttiivviittéé :: - Quelle démarche adopter pour dimensionner et concevoir l’alimentation en énergie d’une installation à partir d’un système photovoltaïque ? M MIISSEE EEN N SSIITTU UAATTIIO ONN Dans cette Etude de Cas, il s’agit d’une électrification rurale d’une petite exploitation agricole dans le Sud marocain. Cet exemple marocain nous permet de mettre en lumière les éléments suivants : Le photovoltaïque permet de subvenir a des besoins vitaux dans des régions reculées : alimentation en eau, éclairage, communication ; Un rayonnement solaire plus élevé qu’en Europe et plus constant dans l’année conduit à des systèmes moins conséquents pour un service équivalent. Nous abordons le problème d’un point de vue technique, et présentons dans l’ordre : l’expression des besoins, puis les principales caractéristiques des récepteurs à choisir et le système photovoltaïque à mettre en oeuvre. Enfin, nous examinerons le plan de l’installation complète. 11)) EExxpprreessssiioonn ddeess bbeessooiinnss 11--11)) SSiittuuaattiioonn eett aaccttiivviittéé La ferme dont il est question fait partie d’un hameau isolé, situé à l’intérieur des terres à la hauteur de Tarfaya, ville côtière faisant face aux îles Canaries. Le climat marocain est à la fois méditerranéen et atlantique, avec une saison sèche et chaude suivie d’une saison froide et humide, la fin de la période chaude étant marquée par les pluies d’octobre. L’océan Atlantique est situé à 150 km à vol d’oiseau de notre ferme et cette présence maritime atténue les écarts de température qui peuvent être observés dans le reste du pays. La température moyenne est située aux alentours de 22-24 °C en été et de 12-14 °C en hiver avec des valeurs exceptionnellement négatives. La température maximale, elle, avec l’influence du Sahara, peut atteindre 35- 40 °C. Vit là une famille de trois personnes, dont l’activité est double : le maraîchage et l’élevage de chèvres (50 têtes). Ces chèvres fournissent du lait qui est directement collecté par une coopérative pour la consommation locale ou la confection de fromages sur un autre site. Quant aux légumes issus des cultures, ils sont vendus sur le marché local. L’élevage caprin est une activité très développée au Maroc : il représente 25 à 30 % du PIB agricole. Notons que ces gens disposent d’un véhicule pour se rendre au village ou à la ville voisine. Ils s’approvisionnent donc régulièrement en gasoil. D’ailleurs, avant de développer ces activités agricoles et de recourir à une installation photovoltaïque, ils ont démarré dans ces locaux en s’alimentant en électricité à l’aide d’un groupe électrogène acheté d’occasion. Mais son usage trop fréquent était bruyant et il arrivait en fin de vie. La motivation de recourir au solaire était renforcée par la possibilité de disposer d’une aide ponctuelle de la région.
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22)) BBeessooiinnss eenn éénneerrggiiee Afin de consommer le minimum d’énergie et donc de réduire autant que possible la taille de l’alimentation photovoltaïque, on privilégiera les appareils de faible consommation, et les appareils en continu. 22--11)) BBeessooiinnss éélleeccttrriiqquueess ddoom meessttiiqquueess Pour la maison et l’étable, il faut 12 points lumineux fonctionnant en moyenne 5 h/jour. Compte tenu de la chaleur, on souhaite placer aussi un ventilateur au plafond dans la pièce principale d’habitation. En ce qui concerne le reste de l’électroménager, il y a un téléviseur devant fonctionner 4 h/ jour et un réfrigérateur 140 litres pour les produits alimentaires. Occasionnellement, un outillage portatif de 500W – 230VAC est utilisé durant un temps cumulé à ½ heure. 22--22)) BBeessooiinnss éélleeccttrriiqquueess aaggrriiccoolleess Le seul besoin agricole de la ferme nécessitant de l’énergie électrique (en dehors du pompage de l’eau) est un appareil de traite pour le lait des chèvres. Chaque chèvre produisant 3 à 4 litres par jour, cet engin doit extraire 150 à 200 litres de lait par jour (pour 50 bêtes). Les autres tâches liées à l’activité de culture maraîchère sont manuelles. 22--33)) AAuuttrreess bbeessooiinnss éélleeccttrriiqquueess Un ordinateur de 150 W en 230 VAC est utilisé 2 h maximum le soir pour la comptabilité de la ferme notamment. Sinon, pour communiquer avec l’extérieur, les habitants possèdent un téléphone GSM qui est relayé par une station située sur une hauteur de quelques kilomètres. Comme la région est peu accidentée ils n’ont pas trop de problèmes de communication. 22--44)) BBeessooiinnss eenn eeaauu Cette eau est nécessaire aux hommes, aux bêtes et aux cultures. - Pour les besoins domestiques, en considérant l’eau de boisson, de cuisson et l’eau sanitaire, on compte 100 litres par personne et par jour. - Pour les animaux, on a besoin par jour de 5 litres à boire par tête de bétail et par jour. (50 têtes) - Quant au maraîchage, il requiert en moyenne 350 litres par jour pendant la haute saison, de mars à septembre et on peut considérer une consommation d’eau nulle pour le reste de l’année. 33)) CChhooiixx ddeess rréécceepptteeuurrss eett ccoonnssoom mmmaattiioonnss 33--11)) PPoom mppaaggee ddee ll’’eeaauu La ferme dispose d’un puits situé à 200 m de l’habitation. La surface de l’eau est à 25 m de profondeur. Vu la distance par rapport au bâtiment, on envisage une installation de pompage solaire indépendante du reste. Pour la clarté de l’Etude de Cas, on l’appellera << système de pompage >> et l’autre, qui alimentera la maison et l’étable, « système principal >>. Les cultures maraîchères seront installées à proximité immédiate du puits, avec un terrassement astucieux en pente douce, compatible avec une irrigation par ruissellement. Il faut donc monter l’eau sur une hauteur de 30 m (en comptant la citerne et la profondeur d’immersion de la pompe) et la stocker dans une citerne posée à même le sol.
La dimension de cette citerne est de 4 m3. Elle est calculée
pour permettre un stockage de 4 jours l’été, pour les cas de mauvais temps, afin de ne pas interrompre la fourniture. Cela donne un volume de 4 x 900 = 3 600 litres minimum (4 m3 par exemple).
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Les occupants des lieux, habitués à puiser de l’eau au puits pour leurs besoins domestiques, ne demandent pas l’eau courante. Ils viendront se servir dans ce réservoir à l’aide de jerricans pour leur consommation domestique. Les bêtes, elles, pourront boire dans un abreuvoir qui sera alimenté directement à partir de la citerne par gravité (Voir figure). Pour remplir ce réservoir, on a donc besoin d’une pompe permettant d’extraire entre 550 et 900 litres par jour à une profondeur de 30 m. 33--22)) EEnnggiinn ddee ttrraaiittee Un appareil de traite développé en 24 VDC va être employé sur cette ferme. D’une puissance de 1 120 W pour le modèle qui trait 4 à 5 bêtes en simultané, il consomme 5 fois moins d’énergie qu’une machine à moteur triphasé ; il suffit de 12 Wh par litre de lait. Comme il y a 50 chèvres et que chacune produit 3 litres de lait par jour, maximum 4, la consommation électrique pour ce poste sera au maximum de 2 400 Wh/jour. 33--33)) AAppppaarreeiillss ddoom meessttiiqquueess On choisit pour l’éclairage, 12 lampes fluorescentes, en 24 VDC, de 10W car elles sont disponibles chez un revendeur local, ainsi que leurs tubes de rechange — c’est un élément essentiel de choix dans bien des régions mal approvisionnées. Il s’agit de lampes fluo type U (PL double) avec un rendement de 60 lumens/W.
Pour la ventilation, on choisit un appareil classique des pays chauds,
un plafonnier avec de grandes pales, entraîné par un moteur à courant continu et réglable par un régulateur de vitesse. Sa puissance nominale est de 20 W et on estime à 6 h son taux d’utilisation par jour. Tension 24VDC La télévision est en I2 VDC et elle ne consomme que 60 W. Le système photovoltaïque doit être en 24 VDC, il faudra donc un convertisseur de 24 VDC en 12 VDC. La consommation totale devra tenir compte du rendement de ce convertisseur qui est de 80%. Le réfrigérateur est choisi pour sa faible consommation (70W), avec un compresseur à courant continu 24 VDC et une armoire à isolation renforcée pour un minimum de déperdition. Sa consommation électrique est estimée à 500 Wh/jour. L’outillage portatif en 230 VAC d’une puissance de 500 W a nécessairement besoin d’un onduleur pour fonctionner, et on devra tenir compte de son rendement (supposé à 85%). On prend un onduleur pur sinus pour que le moteur ne chauffe pas. Ainsi, on peut également alimenter l’ordinateur. (Voir ci-dessous). L’ordinateur retenu ici est un appareil classique qui fonctionne en 230 VAC. Il consomme 150 W en régime permanent et son utilisation ne devrait pas dépasser 2 h/ jour. On choisit pour l’alimenter, ainsi que l’outillage décrit ci-dessus, un onduleur « sinusoïdal » performant, avec un maximum de rendement (supposé à 85%). Remarque : Cet onduleur aura donc deux usages, à des moments choisis par les utilisateurs. Il sera mis en route à la demande uniquement et ne sera ainsi jamais en attente (stand—by). C'est très important pour la consommation de l’ensemble des courants en mode « attente » sont loin d'être négligeables. Reste à recharger le téléphone portable de temps en temps. Pour éviter un convertisseur, la solution choisie a été le kit voiture, qui permet de recharger le téléphone à partir de la batterie du véhicule. L’énergie requise est de toute manière très faible: 2 à 3 Wh par recharge (600 mAh en 3,6 V).