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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 15-840-B-10 (2004)

15-840-B-10

Examens d’imagerie dans la pathologie


lombaire dégénérative
J.-L. Drapé
F. Bach
H. Guerini
Résumé. – L’extrême fréquence et la faible corrélation clinique des anomalies du rachis lombaire dégénératif
S. Malan
détectées en imagerie compliquent l’interprétation des examens radiographiques. Le caractère dynamique et
L. Sarazin
la mise en charge du rachis fournissent des informations importantes mais restent encore l’apanage en
A. Chevrot
routine des seules radiographies. En cas de sténose canalaire, la tomodensitométrie reste l’examen de
référence pour faire la part entre les composantes compressives « molles » et osseuses ou calcifiées. Ces
dernières années, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) a permis de mieux comprendre les phénomènes
dégénératifs discaux et les anomalies associées osseuses. L’IRM est également une méthode d’imagerie non
invasive unique pour apprécier les éléments liquidiens (liquide céphalorachidien, épanchements et kystes
zygapophysaires, bursites interépineuses). Ces méthodes d’imagerie moderne ont fortement restreint les
indications de la discographie et de la saccoradiculographie. L’IRM est désormais l’imagerie de référence du
rachis opéré.
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Canal rachidien ; Sténose ; Rachis ; Arthrose ; Spondylolisthésis

Introduction
Les anomalies détectées par les explorations d’imagerie du rachis
lombaire dégénératif doivent être interprétées avec grande prudence
en raison d’un faible parallélisme radioclinique. La grande fréquence
des anomalies discales et osseuses a été démontrée en
tomodensitométrie (TDM) ou imagerie par résonance magnétique
(IRM) dans de larges séries de patients asymptomatiques. Nous
détaillons dans un premier temps ces modifications rachidiennes
ainsi que leur retentissement sur la taille du canal rachidien
lombaire. Nous abordons ensuite l’imagerie de la hernie discale dont
l’interprétation a évolué ces dernières années. En effet, l’IRM a pris
de plus en plus d’importance dans l’imagerie des lomboradiculalgies
rebelles et la richesse des informations qu’elle fournit est bien
supérieure aux autres méthodes d’imagerie. Enfin, nous abordons
les difficiles problèmes posés par l’imagerie post-thérapeutique.

Figure 1 A, B. Aspects radiographiques de la discopathie dégénérative. Pincements


Rachis lombaire dégénératif des disques L3-L4, L4-L5, et L5-S1. En L5-S1, s’y associent les signes osseux de l’arth-
rose : sclérose des plateaux vertébraux, ostéophytose antérieure. En L4-L5, l’antélisthé-
sis de L4 sur L5 a une origine dégénérative due à l’arthrose interapophysaire posté-
DISCOPATHIE DÉGÉNÉRATIVE rieure.

¶ Radiographies standards
observé dans 2 à 5 % des cas et témoigne de la présence d’azote
Le principal signe de dégénérescence discale est le pincement de dans des fentes discales fissuraires ou dégénératives. Comme pour
l’espace intersomatique, qui à l’étage lombaire est évalué par rapport les autres articulations, il est aussi souvent retrouvé chez les sujets
à la hauteur de l’espace intersomatique sus-jacent (Fig. 1, 2).
asymptomatiques. Ce signe radiologique est favorisé par les
Le phénomène de « vide discal » [ 8 1 ] correspond à du gaz discopathies à dégénérescence rapide et massive (chondropathies
intersomatique et apparaît sous la forme d’une image claire. Il est microcristallines).
Les ostéophytes corporéaux antérieurs prolongent un coin du corps
de la vertèbre et se coudent vers le plateau vertébral adjacent. Ils
J.-L. Drapé (Professeur des Universités, praticien hospitalier) sont parfois horizontaux et sous-décalés par rapport au plateau
Adresse e-mail : jean-luc.drape@cch.ap-hop-paris.fr
F. Bach (Chef de clinique à la Faculté, radiologiste des hôpitaux de Paris)
vertébral.
H. Guerini (Chef de clinique à la Faculté, radiologiste des hôpitaux de Paris)
S. Malan (Chef de clinique à la Faculté, radiologiste des hôpitaux de Paris)
Comme pour l’arthrose périphérique, le pincement de l’espace
L. Sarazin (Attaché, radiologiste des hôpitaux de Paris) intersomatique est parfois accompagné d’une sclérose osseuse sous-
A. Chevrot (Professeur des Universités, praticien hospitalier)
Service de radiologie B, centre hospitalier Cochin, Université Paris V, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques,
chondrale des plateaux vertébraux adjacents. La densité de la
75014 Paris, France. sclérose est variable, ne dépendant pas uniquement de la

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Figure 2 Radiographies du rachis lombaire de face, cen-


trées sur les disques L4-L5 et L5-S1, rayon directeur in-
cliné. Ces clichés permettent de mieux étudier les deux der-
niers espaces intersomatiques, non « enfilés » lorsque le
rayon directeur est horizontal, de par leur inclinaison, et de
visualiser un éventuel pincement.

discopathie, mais également de l’état du cartilage hyalin des


plateaux et du tissu osseux, et a tendance à régresser lorsque la
discarthrose s’est stabilisée.

¶ Tomodensitométrie
La TDM est demandée dans l’exploration d’un canal lombaire rétréci
ou de radiculalgies, en cas de résistance au traitement médical.
Les contours des disques normaux suivent la forme des plateaux
vertébraux adjacents et apparaissent concaves en L3-L4, concaves
ou rectilignes en L4-L5, rectilignes ou convexes en arrière en L5-S1.
En cas de discopathie dégénérative, il existe au scanner un étalement
circonférenciel du disque par rapport aux plateaux vertébraux
adjacents. Ce débord circonférenciel du disque doit être distingué
des saillies discales focalisées avec conflit discoradiculaire.
Le gaz intrasomatique est plus souvent détectable en scanner qu’en
radiographies standards. Il peut parfois se propager dans l’espace
épidural antérieur (Fig. 3).
L’ostéophytose est le plus souvent circonférencielle. Elle est souvent
asymptomatique lorsqu’elle est antérieure. L’ostéophytose
corporéale postérieure peut en revanche rétrécir le canal lombaire,
et être responsable de radiculalgies par conflit ostéoradiculaire, ou
d’une symptomatologie de canal lombaire rétréci par sténose
centrale du canal.
La sclérose osseuse sous-chondrale est plus facile à apprécier sur les
reconstructions sagittales que sur les coupes axiales du fait de sa
distribution horizontale.

¶ Imagerie par résonance magnétique Figure 3 A, B, C, D. Discopathie dégénérative au scanner en coupes axiales (A, B),
reconstruction sagittale (C). Étalement circonférentiel disco-ostéophytique débordant
Les coupes axiales sont souvent moins informatives que les coupes de la circonférence du plateau adjacent. Présence d’air dans les trois derniers espaces in-
axiales du scanner pour apprécier la discarthrose. C’est en revanche tersomatiques, qui à l’étage L3-L4 s’est propagé en intracanalaire, dans l’espace épidu-
sur les coupes sagittales d’IRM que la discopathie dégénérative se ral antérieur. L’air apparaît hypodense en tomodensitométrie et en hyposignal en ima-
manifeste le plus précocement, sous forme d’une diminution du gerie par résonance magnétique (D).
signal discal en pondération T2. L’hyposignal du disque, de degré
variable, peut apparaître avant le pincement. On note par ailleurs T2). Une relation entre des douleurs lombaires d’allure
une disparition de la fente intradiscale centrale, visible sous forme inflammatoire et une discopathie congestive est possible.
d’un hypersignal T2 dans un disque normal.
Le gaz intrasomatique n’est visible que s’il est abondant, sous forme ¶ Discographie
d’un « vide » de signal dont l’aspect n’est pas spécifique, identique Cet examen n’est pas pratiqué en routine dans l’exploration des
à celui des calcifications. lombalgies. Il est réalisé dans un but thérapeutique, pour l’injection
L’ostéophytose, comme toutes les structures osseuses compactes, se de corticoïdes en intradiscal, préconisée par certaines écoles de
prête mal à l’analyse par IRM. rhumatologie, pour le traitement des discopathies inflammatoires.
L’IRM permet, en revanche, l’étude des modifications de l’os sous- Lors de l’injection intradiscale du produit de contraste dans un
chondral des plateaux vertébraux. Modic a décrit trois types de disque peu ou non dégénératif, on opacifie une cavité centrale,
modifications, qui semblent s’enchaîner dans le temps. Le type I correspondant anatomiquement au nucléus et en IRM à la fente
correspond à des remaniements œdémateux (hypersignal T2, et centrale visible en hypersignal T2.
hyposignal T1) (Fig. 4), le type II correspond à des remaniements Quand le disque devient dégénératif, cette cavité centrale disparaît,
graisseux des plateaux (en hypersignal sur les séquences pondérées et le produit de contraste fuit de façon irrégulière dans la périphérie
en T1) et le type III à des remaniements fibreux (hyposignal T1 et du disque, opacifiant parfois une éventuelle saillie ou « déchirure »

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Figure 4 A, B, C. Discopathie inflammatoire (Modic 1) en ima-


gerie par résonance magnétique, séquences sagittales T1, T2, et T1
après injection de gadolinium et suppression de graisse. Le spon-
gieux vertébral adjacent à la discopathie L5-S1 a un bas signal en
T1, un signal élevé en T2, et se rehausse après injection. Il s’agit de
discopathies évolutives, le plus souvent symptomatiques. Cet aspect
est souvent rencontré après une chirurgie discale ou une nucléolyse.
Il peut parfois poser un problème de diagnostic différentiel avec une
spondylodiscite.

Figure 5 Arthrose interapophysaire Figure 6 Arthrose interapophysaire


postérieure bilatérale. Coupe axiale tomo- postérieure. Coupe axiale tomodensitomé-
densitométrique en fenêtre osseuse. Pince- trique. Pincement articulaire et ostéophy-
ment articulaire, condensation osseuse tose. Présence d’un kyste articulaire posté-
sous-chondrale, géodes et ostéophytose. rieur gauche calcifié, développé dans le
canal, responsable d’un rétrécissement ca-
nalaire.

discale postérieure. De même, la fente centrale en hypersignal T2 en


IRM va disparaître lorsque le disque est dégénératif.

LÉSIONS DÉGÉNÉRATIVES DE L’ARC POSTÉRIEUR Figure 7 A, B. Arth-


rose interapophysaire posté-
¶ Arthrose zygapophysaire rieure. Clichés d’arthrogra-
L’arthrose interapophysaire postérieure est quasi constante après phie de face (A) et de trois
quarts (B). Opacification de
45 ans, et affecte au moins trois étages lombaires dans la moitié des
la capsule articulaire sous
cas. L’inclinaison des apophyses articulaires dans le plan frontal scopie avec injection intra-
explique que ces articulations soient difficiles à explorer sur le cliché articulaire d’un produit de
de face, et que l’arthrose postérieure soit mieux appréciée sur le contraste iodé. Cette opaci-
cliché de profil. C’est le scanner qui permet la meilleure appréciation fication est réalisée afin de
de l’arthrose interapophysaire postérieure, montrant les mêmes confirmer la bonne position
signes que pour n’importe quelle articulation (pincement articulaire, de l’aiguille en intra-
vide articulaire, condensation osseuse sous-chondrale, ostéophytes) articulaire, avant de réaliser
une infiltration de corticoï-
(Fig. 5). Il permet surtout d’évaluer le rétrécissement postérieur du des. La capsule apparaît de
canal et des récessus latéraux, et la détection de lésions des tissus grande taille, irrégulière,
mous associées à cette arthrose, tels les kystes articulaires siège de diverticules. Notez
postérieurs, qui proviennent de la synoviale articulaire et peuvent l’opacification d’un kyste
se développer dans le canal ou le foramen, entraînant une articulaire postérieur, déve-
radiculalgie (Fig. 6, 7, 8). loppé aux dépens de la cap-
sule, dans le canal.
¶ Maladie de Baastrup
Une néoarthrose interépineuse (Baastrup) avec apparition d’une
bourse interépineuse peut apparaître en cas de conflit entre les
apophyses épineuses, le plus souvent secondaire à l’association
d’une hyperlordose lombaire, d’un pincement discal, et d’une
instabilité intervertébrale. Les lésions dégénératives des épineuses
et la bourse sont mieux visibles sur les reconstructions sagittales du
scanner et surtout sur les coupes sagittales de l’IRM où la bourse
apparaît en hyposignal T1 et hypersignal T2.

CORRÉLATIONS IMAGERIE–ANATOMIE
La radiographie standard reste la technique d’imagerie la plus permettre une imagerie en position debout ou éventuellement
fréquemment utilisée pour l’investigation du rachis lombaire dynamique du rachis, et sa valeur diagnostique pour certaines
dégénératif, vu son faible coût, sa disponibilité, sa capacité de lésions telles que fractures et lésions lytiques ou condensantes. Les

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Figure 8 Arthrose interapophysaire postérieure. Coupe axiale en imagerie par ré- Figure 9 A, B. Calcifications discales. Coupes axiales tomodensitométriques en fe-
sonance magnétique. Séquence pondérée en T2. 0stéophytose bilatérale, associée à un nêtre « osseuse ». Présence de calcifications discales denses idiopathiques, dans l’espace
épanchement articulaire droit, en hypersignal. Présence d’un kyste articulaire posté- intersomatique, chez un patient sans antécédent, n’ayant jamais eu d’infiltration in-
rieur droit, de signal liquidien, élevé en T2, communiquant avec l’articulation posté- tradiscale. Il existe également des calcifications d’origine discale dans l’espace épidural
rieure droite. Le kyste se développe dans le canal, et est responsable d’un rétrécissement antérieur (A) et le foramen gauche (B). Ces calcifications peuvent être asymptomati-
canalaire. ques, ou responsables de lomboradiculalgies inflammatoires, notamment lorsqu’elles
sont inflammatoires.
signes radiologiques de la pathologie dégénérative de l’articulation
intersomatique vertébrale méritent d’être connus et confrontés aux Les ossifications discales sont fréquentes. Elles prennent l’aspect de
données fournies par l’IRM tout en gardant en mémoire le fait que surdensités linéaires parallèles à l’os sous-chondral séparées du
de nombreuses modifications radiologiques sont dépourvues de plateau par un liseré clair. Des ossifications plus focales se
signification clinique et de spécificité. développent souvent dans le voisinage de lésions érosives de la
plaque ostéochondrale.
¶ Disque
¶ Os sous-chondral
Espace intersomatique
La moelle et l’os sous-chondral présentent des modifications dont la
L’espace intersomatique normal est ouvert d’arrière en avant et son fréquence est largement sous-estimée en radiographie standard et
épaisseur augmente de L1 à L5. [98] La hauteur du dernier espace qui sont mieux détectées par la TDM et l’IRM. Les lésions osseuses
intervertébral présente plus de variations en rapport avec des élémentaires consistent en une rupture de l’os sous-chondral
variations interindividuelles ou en rapport avec des troubles de la accompagnée d’érosions le plus souvent superficielles, et d’une
segmentation de la charnière lombosacrée. [ 7 7 ] Un espace hyperostose dont l’extension au sein du corps vertébral varie. [2, 45, 67]
intersomatique postérieur de L5-S1 d’une hauteur supérieure à Cette hyperostose peut résulter d’un épaississement des travées
5 mm peut être considéré comme normal, tandis qu’une hauteur existantes, de la néoformation d’un réseau trabéculaire irrégulier, ou
inférieure à 3 mm est très fréquemment le reflet d’une encore d’ossification endochondrale active.
dégénérescence discale. [19] Enfin, les anomalies transitionnelles de Les lésions élémentaires de la moelle osseuse consistent en un
la charnière lombosacrée se traduisent par la présence d’un disque remplacement de la moelle hématopoïétique par du tissu
d’épaisseur réduite, dont les plateaux vertébraux sont fibrovasculaire jeune ou du tissu adipeux. [23] L’IRM met en évidence
habituellement parallèles, sans modification dégénérative ces trois altérations élémentaires de signal dans les territoires osseux
marginale. [75] La perte de hauteur de l’espace intersomatique est un sous-chondraux qui présentent très fréquemment un certain degré
signe radiologique de l’ostéochondrose intervertébrale avancée dont d’hyperostose en radiologie conventionnelle. Selon les descriptions
la détection et la quantification ne sont pas toujours aisées. [80, 98] Une initiales de Modic [70, 71], le type 1 correspond à la présence de tissu
translation postérieure de la vertèbre sus-jacente liée à l’obliquité en œdémateux dans le territoire sous-chondral (signal faible en
bas et en arrière du plan des articulations interapophysaires pondération T1, élevé en pondération T2 et T1 après contraste). Le
(rétrolisthésis discogénique) est fréquemment observée dans les type 2 témoigne d’une involution graisseuse de la moelle (signal
discopathies sévères. élevé sur toutes les séquences, et faible à intermédiaire sur les
séquences avec suppression du signal de la graisse). Enfin, le type
Vide discal 3 est attribué de façon théorique (sans corrélation histologique) à
Les fractures intranucléaires observées au stade débutant de la une fibrose peu vascularisée et une hyperostose marquée (signal
pathologie discale peuvent occasionnellement être remplies de gaz, faible sur toutes les séquences). La signification clinique de ces
vraisemblablement de l’azote, dont l’apparition est secondaire aux anomalies reste à élucider. Il a été montré que les discopathies
pressions négatives développées par les contraintes mécaniques. [82] présentant une conversion graisseuse de la moelle sous-chondrale
Ces fractures sont occasionnellement visibles en radiologie sous la sont plus fréquemment observées chez les patients peu
forme de plans radiotransparents linéaires ou ramifiés situés dans le symptomatiques et que les discopathies avec « œdème sous-
disque ou à la jonction discovertébrale. chondral » sont observées chez les patients plus symptomatiques
présentant des phénomènes d’instabilité segmentaire intersomatique
Calcifications et ossifications lors de l’exploration radiologique dynamique.
Les calcifications discales, périphériques ou centrales, et les ¶ Berges articulaires
ossifications périphériques sont très fréquentes [16] (Fig. 9) et
vraisemblablement sans signification clinique. Les calcifications de Les berges articulaires peuvent être le siège de modifications
pyrophosphate calcique sont caractérisées par de fines striations réactionnelles à la pathologie discale. Les ostéophytes dits de
denses orientées selon le réseau fibreux. Les calcifications traction caractérisés par un point de départ situé à environ 2 à 3 mm
d’hydroxyapatite, à contours nets et de densité homogène, se de l’angle vertébral et une orientation initialement horizontale
différencient des ossifications par l’absence d’un cortex périphérique seraient secondaires à des phénomènes d’instabilité liés à la rupture
et d’un réseau trabéculaire central. de l’anneau fibreux. Ils se verticalisent ensuite, pouvant entraîner

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Figure 10 Radiogra-
phie du rachis lombaire de
face : visibilité des interli-
gnes articulaires posté- Coupe 1
rieurs sagittalisés témoi-
gnant d’un canal lombaire Coupe 2
constitutionnellement
étroit.

Coupe 1

Disque

Coupe 2
une ankylose intersomatique. Leur importance clinique est réduite
vu la fréquence élevée de proliférations osseuses marginales dans
les rachis lombaires des sujets asymptomatiques. [7, 99]

Sténoses rachidiennes Figure 11 A. Niveaux de coupes à utiliser pour réaliser les mesures d’un canal
lombaire constitutionnellement étroit (coupe 1) et secondairement rétréci
constitutionnelles (coupe 2).
B. Mesure du diamètre antéropostérieur d’un canal lombaire constitutionnelle-
ment étroit.
Le canal lombaire est constitué de deux zones, centrale et latérale,
C. Mesure surfacique d’un canal lombaire secondairement rétréci.
qui peuvent être étroites de manière constitutionnelle ou bien
acquise entraînant, à partir d’un certain degré de sténose, une normal un diamètre de plus de 14 mm, une étroitesse « absolue »
compression des éléments vasculonerveux. L’imagerie évalue les pour une mesure inférieure à 12 mm ; entre les deux, on parle
éléments en cause, le degré de sténose, sa topographie et une d’étroitesse relative.
éventuelle composante dynamique.
La saccoradiculographie n’a pas sa place dans le diagnostic simple
d’une sténose constitutionnelle. Elle peut éventuellement être
STÉNOSES CONSTITUTIONNELLES envisagée en préopératoire afin de démasquer des rétrécissements
secondaires accentués par la lordose en position debout.
¶ Sténose centrale
¶ Sténose du récessus latéral
La sténose constitutionnelle du canal central peut être liée à des Le récessus latéral est une gouttière constituée d’éléments osseux
pédicules courts, des interlignes zygapophysaires trop sagittaux, des fixes où chemine la racine ; il est constitué, en avant, du corps
corps vertébraux trop larges dans le sens antéropostérieur et des vertébral, en arrière, de la partie moyenne du massif articulaire et
arcs neuraux épais et allongés dans le sens craniocaudal. [73] Elle peut en dehors, de la face médiane du pédicule. La racine chemine donc
être isolée ou entrer dans le cadre d’une dysplasie (achondroplasie le long de la face interne puis de la face caudale du pédicule. Ce
…). Elle se manifeste souvent au moment de l’apparition d’un récessus latéral existe seulement dans 72 % des cas en L4 mais est
facteur secondaire surajouté de type dégénératif (discopathie, constant en L5 et en S1. [55] Au-dessus de L4, les racines ont un trajet
arthrose zygapophysaire…). plus horizontal et n’empruntent guère cette gouttière. La notion de
Sur des clichés simples, on peut suspecter cette étroitesse canalaire sténose du récessus latéral n’a alors pas d’intérêt.
constitutionnelle : Les sténoses constitutionnelles du récessus latéral sont généralement
– de profil, les pédicules courts entraînent un rétrécissement associées aux sténoses constitutionnelles du canal central. Le canal
antéropostérieur des foramens, une diminution de la distance entre lombaire prend, en cas de sténose du récessus latéral, un aspect
le mur vertébral postérieur et la racine du processus épineux ; trifolié avec une gouttière dont le diamètre antéropostérieur est
réduit (3 à 4 mm). Les récessus latéraux peuvent être rétrécis de
– de face, l’espace interlamaire paraît diminué, les interlignes manière asymétrique. Il est important de signaler qu’une étroitesse
zygapophysaires paraissent trop bien visibles (sagittalisation) des récessus peut se voir également en cas de canal central de taille
(Fig. 10). normale, et inversement. Il est impossible de détecter cette étroitesse
Le scanner permet une mesure précise du diamètre antéropostérieur, canalaire sur les clichés simples. La meilleure méthode d’analyse est
au niveau du segment osseux (Fig. 11A, B). On considère comme le scanner ou l’IRM.

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Figure 12 A. Imagerie par résonance ma-


gnétique (IRM) ; coupes sagittales pondé-
rées en T2 : rétrécissements canalaires éta-
gés en rapport avec des débords discaux et
une hypertrophie articulaire postérieure.
B. IRM ; coupes axiales pondérées en T2 : le
rétrécissement canalaire est majeur en rap-
port avec une hypertrophie arthrosique pos-
térieure, un épaississement des ligaments
jaunes et un débord discal global.
C. Myélo-IRM correspondante démontrant
bien le caractère serré des sténoses.

¶ Sténoses du foramen intervertébral


Figure 13 A. Discopa-
Le foramen intervertébral peut être divisé en deux parties : thies étagées avec an-
télisthésis d’origine
– une partie craniale fixe, constituée par la face postérieure du corps dégénérative de L3 sur
vertébral en avant, en haut par le pédicule et en arrière par les faces L4 avec sténose cana-
antérieures de l’isthme et la partie supérieure de l’articulaire. Les laire serrée.
racines passent normalement à l’abri de ce canal fixe ; B. Coupe axiale pon-
dérée en T1 dans l’axe
– la partie mobile, caudale du foramen constitue la partie la plus du disque L3-L4 mon-
latérale du défilé discoarticulaire, où on retrouve en avant le disque, trant bien la sténose
en arrière l’articulation zygapohysaire. serrée, conséquence du
Les sténoses constitutionnelles sont systématiquement en rapport glissement antérieur
symétrique des articu-
avec une brièveté constitutionnelle des pédicules et se retrouvent
laires postérieures sus-
toujours dans le cadre de sténoses canalaires constitutionnelles. Les jacentes.
foramens sont donc rétrécis dans le sens antéropostérieur et comme
pour le canal central, sont le lit d’une sténose cliniquement
significative dès l’apparition de phénomènes dégénératifs
secondaires. On peut suspecter cette sténose sur les clichés simples
de profil en mettant en évidence des foramens aplatis d’avant en
arrière. On peut également estimer ce rétrécissement sur les coupes
sagittales de l’IRM ou les reconstructions d’un scanner
multibarrettes.

STÉNOSES ACQUISES

¶ Sténose centrale
La sténose constitutionnelle est généralement globale contrairement
à la sténose acquise qui est surtout segmentaire avec essentiellement
en cause le segment mobile discoarticulaire, (respectant le segment
corporéopédiculaire). Elle peut évidemment survenir sur des canaux
constitutionnellement étroits. Celui-ci décompense d’autant plus
facilement chez ces derniers qu’il existe très peu de graisse épidurale
(celle-ci servant d’amortisseur dans un canal normalement
constitué). Les éléments responsables sont donc d’une part les
disques dégénératifs bombants, les ligaments jaunes hypertrophiés
voire calcifiés, les kystes ou plus souvent l’hypertrophie articulaire
postérieure dégénérative, les ostéophytes antérieurs ou postérieurs
(Fig. 12). Le scanner est plus performant pour l’analyse des causes osseuses
Un spondylolisthésis dégénératif, souvent associé, peut être de rétrécissement, il permet aussi très bien l’analyse des éléments
responsable ou bien majorer un rétrécissement canalaire (Fig. 13). mous. En revanche l’absence de contraste avec le sac dural rend
Le spondylolisthésis par lyse isthmique entraîne plutôt, un parfois ce dernier difficile à analyser. Le sac dural est parfaitement
élargissement du canal par allongement de l’isthme, du moins au analysé en IRM sur les séquences sagittale et axiale pondérées en
début (Fig. 14). T2, le liquide céphalorachidien étant blanc par rapport aux autres
Tous ces éléments sont facilement identifiés grâce au scanner et/ou structures. On met donc ainsi parfaitement en évidence les
l’IRM. empreintes responsables de sténoses étagées. Par rapport à la

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Figure 14 Lyse isthmique bilatérale responsable d’un antélisthésis de L5 sur S1.


Contrairement au spondylolisthésis dégénératif, le canal est souvent initialement
élargi.

Figure 16 A, B. Saccoradiculographie en position assise (A) puis debout (B) : le ré-


trécissement canalaire L4-L5 est « démasqué » en position debout.
C. La myélo-imagerie par résonance magnétique réalisée jambe en extension est
bien corrélée avec la saccoradiculographie réalisée en position debout.

mesure la plus logique paraît donc l’estimation de la surface du sac


dural au maximum du rétrécissement. La surface d’un sac dural
normal est supérieure à 100 mm3, un rétrécissement est significatif
lorsque la surface est inférieure à 80 mm3 (Fig. 11C). L’estimation
du rétrécissement et de la surface du sac se fait le plus souvent
visuellement et les mesures sont rarement réalisées. De plus, cette
dernière est imparfaite car elle s’effectue sur un examen (IRM ou
TDM) réalisé en décubitus.
Seule la saccoradiculographie permet une étude dynamique,
démasquant parfois les sténoses significatives, uniquement visibles
en position debout (lordose). Cependant, grâce au scanner et à
l’IRM, cet examen invasif n’est actuellement diagnostique qu’en cas
de symptomatologie inexpliquée ou de matériel chirurgical gênant.
La saccoradiculographie reste toutefois indispensable pour certaines
équipes chirurgicales en préopératoire d’un canal lombaire rétréci
afin de ne pas omettre de traiter un étage où le rétrécissement ne
serait visible qu’en position debout. Elle estime l’importance du
rétrécissement canalaire (empreinte antérieure, postérieure) et
Figure 15 A. La saccoradiculographie analyse
mal les étages sous L3-L4 en raison du blo- permet de visualiser un refoulement, un élargissement (signe du
cage de la colonne opaque par les sténoses sé- « tromblon ») ou une amputation radiculaire en cas de conflit
vères. radiculaire. Le myéloscanner, effectué en décubitus, n’a que peu
B, C. Imagerie par résonance magnétique d’intérêt à nos yeux.
(IRM) ; coupes sagittales pondérées en T2 (A) Des tentatives ont été effectuées afin de recréer une lordose proche
et sur la myélo-IRM (B) : les rétrécissements
de la position debout en TDM ou IRM (TDM en procubitus, myélo-
étagés L3-L4 et en L4-L5 sont en revanche
bien analysés. IRM avec jambes en extension). Ces examens sont en cours
d’évaluation mais ne paraissent pas actuellement aussi sensibles que
la saccoradiculographie (Fig. 16).
Il existe des IRM dédiées pour l’étude du rachis en charge, de
diffusion encore confidentielle.
¶ Sténoses latérales
Rétrécissement du défilé discoarticulaire
Le défilé discoarticulaire est limité en avant par le bord
postérolatéral du disque, en arrière par le processus articulaire
supérieur. [73] C’est dans ce défilé que la racine se sépare du sac dural
et va s’engager dans le récessus. Le défilé discoarticulaire est un
segment mobile, la paroi antérieure saille en arrière lors de
l’extension du rachis tandis que la paroi postérieure saille en avant ;
le phénomène inverse se produit lors de la flexion. On distingue :
– les sténoses antérieures en rapport avec une discopathie (saillie
sténose constitutionnelle, il est plus difficile de mesurer le focale postérolatérale, débord circonférentiel) ou avec un processus
rétrécissement d’une sténose canalaire acquise (Fig. 15). ostéophytique qui représentent les deux étiologies les plus
Contrairement à la sténose constitutionnelle, il ne faut pas mesurer fréquentes ;
le rétrécissement du canal osseux constant chez celle-ci mais plutôt – les sténoses postérieures secondaires à une hypertrophie
celui du sac dural. Ce rétrécissement peut être multifactoriel, arthrosique zygapophysaire qui sont fréquentes et souvent associées
d’origine antérieure, postérieure ou bien latérale. La méthode de à une discopathie [14] ;

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15-840-B-10 Examens d’imagerie dans la pathologie lombaire dégénérative Appareil locomoteur

Figure 19 Imagerie par résonance


magnétique. Coupe axiale pondérée en T2.
Rétrécissement foraminal gauche par os-
téophytose foraminale antérieure et impor-
tante hypertrophie articulaire postérieure.

Figure 20 Rétrécissement foraminal


en rapport à la fois avec le pincement dis-
Figure 17 Tomodensitométrie. Sténoses acquises des récessus latéraux en rapport cal et l’antélisthésis de L5 sur S1.
avec une arthrose interapophysaire postérieure.

Figure 18 Tomodensitométrie. Sté-


nose canalaire en rapport avec un kyste ar-
ticulaire postérieur entièrement calcifié
faisant saillie dans le défilé discoarticulaire
à gauche.

– les rétrécissements secondaires à un kyste synovial développé aux


dépens du récessus synovial supéromédial de l’articulation qui
refoule le ligament jaune (Fig. 17). Ils sont systématiquement
secondaires à une articulation dégénérative. L’intérêt de leur Ce rétrécissement peut être bilatéral, si le glissement antérieur est
diagnostic par TDM ou IRM est qu’ils sont facilement accessibles à symétrique ou unilatéral en cas de glissement rotatoire. [51]
des infiltrations articulaires postérieures permettant dans environ
50 % des cas de les faire disparaître ou de diminuer leur taille, et Sténoses foraminales
ainsi de soulager le patient [78] ; Elles peuvent être de trois sortes :
– par spondylolisthésis dégénératif (cf. supra Sténoses du récessus
– le syndrome de Crock [22] qui correspond à une compression de la
latéral).
racine entre la face caudale du pédicule et la pointe de l’articulaire
sous-jacente. Il est secondaire à un pincement discal qui affaisse le
Rétrécissements acquis du récessus latéral [28]
pédicule ;
Ils peuvent survenir sur récessus normal ou déjà
– par hypertrophie arthrosique de l’articulaire supérieure (Fig. 19).
constitutionnellement étroit. Ils sont difficiles à quantifier en
Ce cas se voit le plus souvent en cas d’hyperlordose entraînant une
imagerie. La seule façon d’affirmer la culpabilité d’un bourrelet
surpression sur les articulaires postérieures ;
discal ou disco-ostéophytique est en fait de mettre en évidence un
œdème de la racine comprimée. Ce dernier peut être éventuellement – par spondylolisthésis, dégénératif ou par lyse isthmique (Fig. 20).
identifié sur une IRM ou une saccoradiculographie montrant un On retrouve, dans les deux cas, une diminution de la hauteur et du
élargissement de la racine et le fameux signe du « tromblon », seul diamètre antéropostérieur des foramens. Par lyse isthmique, un
capable d’affirmer la souffrance radiculaire. nodule de Gill peut aussi contribuer à rétrécir le foramen. Par
Ces sténoses du récessus latéral peuvent être d’origine : listhésis dégénératif, une arthrose postérieure et une discarthrose
peuvent s’ajouter.
– antérieure, secondaires à un bourrelet discal dégénératif ou On estime au mieux ces rétrécissements foraminaux sur les coupes
disco-ostéophytique ; axiales et surtout parasagittales de l’IRM ou les reconstructions d’un
– postérieure, secondaires à une arthrose zygapophysaire [31] scanner multibarrettes.
(processus articulaire cranial) (Fig. 18) ;
– ou secondaires à un spondylolisthésis dégénératif qui peut
entraîner ou aggraver une sténose du récessus latéral. En effet, le Hernie discale
glissement vers l’avant de l’arc neural fait avancer l’articulaire
caudale de la vertèbre sus-jacente dans le récessus latéral et le défilé Le traitement médical de la sciatique aboutit à une guérison clinique
discoarticulaire, entraînant un rétrécissement de ces deux éléments. chez 90 % des patients. De nombreuses séries ont montré en

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Appareil locomoteur Examens d’imagerie dans la pathologie lombaire dégénérative 15-840-B-10

Figure 21 Évolution sous traitement médical d’une her-


nie discale L5-S1.
A. Coupe d’imagerie par résonance magnétique sagittale
T1 avec injection de gadolinium.
B. Contrôle 3 mois plus tard montrant la quasi-
disparition de la hernie malgré un volume initial consi-
déré comme important.

imagerie la régression de la saillie discale au bout de plusieurs


semaines ou mois (Fig. 21). Le terme de « hernie discale » comprend
d’ailleurs non seulement un peu de matériel discal, mais aussi
souvent un hématome, une réaction granulomateuse, des fragments
de ligament ou de plaque cartilagineuse arrachés lors du
traumatisme. [17, 18, 30] Le terme de « tuméfaction d’origine discale »
serait plus descriptif et approprié en imagerie, mais par habitude,
nous gardons la dénomination usuelle de hernie discale.

TECHNIQUES D’IMAGERIE

¶ Radiographies standards
Les radiographies restent la première étape de toute imagerie et sont
généralement pratiquées après un délai de 2 ou 3 semaines. Leur
apport diagnostic est faible car le diagnostic clinique d’une sciatique
discale typique est fiable. [49] Les signes de discopathie dégénérative
sont inconstants et peu spécifiques. Les signes indirects, comme un
bâillement électif ou une attitude antalgique, sont d’une utilité
relative.
Elles doivent comporter un grand cliché dorso-lombo-pelvi-fémoral
de de Sèze et un cliché de profil de l’ensemble du rachis lombaire.
En fonction de la morphologie, le bilan est complété par un cliché
de face centré sur la charnière lombosacrée. Les clichés de trois
quarts et les incidences dynamiques n’ont pas d’indication à ce
stade. Les radiographies recherchent :
– une pathologie grave (infection, tumeur lombosacrée ou du
bassin) ;
– un cadre anatomique particulier (sténose canalaire, anomalie de
la statique rachidienne en charge, anomalie de la charnière
lombosacrée, spondylolisthésis, dystrophie de croissance) (Fig. 22). Figure 22 Anomalie de la charnière lombosacrée (sacralisation de L5).
Dans la lombosciatique commune, aucune autre imagerie n’est
nécessaire au cours des premières semaines. lombosacré est possible (Fig. 23). Les coupes axiales et sagittales sont
ensuite extraites de l’acquisition. L’injection de produit de contraste
¶ Imagerie en coupe iodé n’est plus réalisée en routine en raison de la meilleure
résolution en contraste des scanners récents et des risques inhérents
Le recours à une imagerie complémentaire se fait précocement
aux injections iodées. Le double fenêtrage (parties molles et osseux)
devant une atypie clinique faisant craindre une autre pathologie
reste nécessaire.
(épidurite néoplasique ou infectieuse) ou devant des signes cliniques
de gravité (syndrome de la queue de cheval, radiculalgie paralysante IRM
ou hyperalgique) (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation
en santé [ANAES]). Elle est également indiquée en cas de mauvaise L’IRM fournit une étude complète du rachis lombosacré et du
réponse au traitement médical bien conduit pendant 6 à 8 semaines contenu du sac dural (cône médullaire et racines de la queue de
et avant un geste percutané (infiltration épidurale ou foraminale) ou cheval). L’examen comprend au moins des coupes sagittales
chirurgical. Une imagerie préalable est alors nécessaire afin de pondérées en T1 et T2, et des coupes axiales pondérées en T2
confirmer l’existence d’un conflit radiculaire et de préciser son orientées sur les données cliniques et les coupes sagittales.
niveau exact. L’IRM est l’examen fournissant le plus d’informations, L’injection de gadolinium n’est pas faite en routine. Une injection
à la fois sur le conflit radiculaire mais aussi sur l’état de est parfois nécessaire devant une grosse racine pour éliminer un
dégénérescence du disque et des plateaux adjacents. Cependant, schwannome, en cas de polyradiculalgies inexpliquées et si une
pour une prise de décision dans le cadre d’une radiculalgie, la TDM pathologie intradurale est découverte.
suffit le plus souvent à donner l’information strictement nécessaire.
Artefacts
Tomodensitométrie En TDM, il peut y avoir une perte du rapport signal sur bruit en
Avec les derniers scanners multibarrettes et à acquisition spiralée, raison de l’épaisseur des tissus traversés, en particulier à hauteur
l’examen scanographique n’est plus limité aux trois derniers disques du disque L5-S1 chez les patients obèses. Ces patients doivent être
lombaires et l’acquisition volumique de l’ensemble du rachis explorés de préférence en IRM.

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Figure 23 Reconstruc- Figure 25 La recons-


tion sagittale en tomodensi- truction axiale dans le plan
tométrie multibarrette éten- du disque à partir d’une ac-
due de T11 à S3 à partir quisition volumique permet
d’une acquisition volumi- de passer dans le plan des
que. disques les plus obliques.

Artefact de volume partiel présent à la fois en TDM et en IRM : il est


dû à une moyenne des densités ou des signaux d’une petite hernie
avec du tissu environnant (souvent de la graisse épidurale) contenus
dans la même coupe. Cet artefact est réduit avec des coupes plus
fines et est moins gênant maintenant avec la réalisation systématique
de coupes perpendiculaires qui permettent de redresser le
diagnostic.

RÉSULTATS

Figure 24 Coupe
Nous regroupons les deux méthodes d’imagerie en raison de la
d’imagerie par résonance grande similitude des anomalies morphologiques discales en TDM
magnétique axiale pondérée et en IRM. Le but essentiel de ce type d’imagerie est de confirmer
T2 asymétrique sur sco- l’existence d’un conflit radiculaire et de déterminer son niveau
liose. Pseudodébord discal précis. Le deuxième but était la recherche d’une « exclusion de
foraminal et extraforaminal fragment », classique contre-indication à la chimionucléolyse,
gauche de bas signal (flè- actuellement indisponible.
ches).
¶ Conflit radiculaire
Le siège du conflit dépend de la taille et de la topographie de la
saillie discale. Le conflit peut intéresser le sac dural, les émergences
radiculaires, une racine dans le récessus latéral ou la racine sus-
jacente dans un foramen. Il faut rechercher le signe essentiel
constitué par un recul net de la racine sur les coupes axiales par
rapport à la racine controlatérale (Fig. 26). [42, 56, 61] L’asymétrie de
taille radiculaire est un signe de moindre valeur et peut être due à
un kyste radiculaire ou une anomalie d’émergence radiculaire. La
racine peut présenter des phénomènes inflammatoires bien mis en
Les artefacts de durcissement du rayonnement X en TDM sont dus évidence en IRM après une injection intraveineuse de gadolinium
à la présence de massifs articulaires postérieurs hypertrophiques et (Fig. 27). Parfois la racine comprimée n’est plus visible et est
denses. Ils empêchent une estimation fiable des densités des assimilée avec la saillie discale (Fig. 28A).
structures intracanalaires.
¶ Canal rachidien
La visualisation des racines intrathécales est impossible en TDM
sans associer une injection intradurale de produit de contraste La morphologie et la taille du canal doivent toujours être évaluées
(myéloscanner). Ce dernier type d’exploration n’est plus pratiqué comme nous le verrons dans le chapitre des sténoses canalaires. La
en routine depuis l’accessibilité de l’IRM. TDM et l’IRM permettent toutes deux une estimation d’une sténose
Coupe asymétrique (positionnement, scoliose) : les coupes axiales TDM centrale ou latérale qui reste cependant faite en décubitus dorsal.
ou IRM peuvent faire évoquer à tort une hernie foraminale (Fig. 24).
Ce piège peut être évité en TDM par la reconstruction de coupes ¶ Hernie discale
axiales en double obliquité, compensant l’inclinaison rachidienne.
En cas de scoliose, le recours à la myélo-IRM ou à la Morphologie
saccoradiculographie peut être nécessaire. Les coupes axiales sont indispensables pour différencier un simple
Obliquité discale trop importante : cet artefact ne pose plus de bombement discal, correspondant à un débord global et
problème en TDM depuis l’acquisition volumique de l’ensemble du concentrique du disque au-delà des limites des plateaux vertébraux
rachis lombaire sur une acquisition spiralée. Les coupes axiales sans rupture de la courbure discale, d’une hernie. Le bombement
peuvent être reformatées parfaitement dans le plan des disques les discal s’associe à un pincement intersomatique et est fréquent chez
plus inclinés (Fig. 25). les patients asymptomatiques. [61]

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Figure 26 Conflit radi- Figure 28 Morpholo-


culaire. A. Coupe d’image- gie de deux hernies discales
rie par résonance magnéti- postérolatérales gauches.
que (IRM) axiale T2 avec Coupes axiales d’imagerie
saillie discale médiane par résonance magnétique
L4-L5 sans signe de conflit T1.
radiculaire. Les racines in- A. Base d’implantation
trathécales L5 (flèches) ne large encore appelée
sont pas refoulées. B. Coupe protrusion discale.
IRM axiale T2 avec saillie B. Base d’implantation
discale postérolatérale gau- étroite ou extrusion
che L5-S1 et conflit radicu- discale, serait plus vo-
laire S1 gauche. La racine lontiers symptomati-
est franchement reculée (flè- que.
che).

Figure 27 Coupe
d’imagerie par résonance
magnétique axiale T1 de
L4-L5 après injection de ga-
dolinium et suppression de
la graisse. Rehaussement
intense au niveau du conflit
radiculaire L5 gauche (flè-
che).
Figure 29 Hernie dis-
cale latérale L4-L5 gauche
(flèche) responsable d’une
cruralgie. Coupe axiale to-
modensitométrique.

En cas de saillie focale du débord postérieur du disque, le terme de


hernie discale est souvent employé. Ce terme est mal adapté car il
peut comporter des anomalies morphologiques cliniquement
asymptomatiques. [42, 61, 66, 68] Les coupes axiales déterminent la base
d’implantation large ou étroite de la saillie discale et le siège du
conflit médian, postérolatéral, foraminal ou extraforaminal [35]
(latéral) (Fig. 28). Le conflit est dans trois quarts des cas en
postérolatéral, entre la ligne médiane renforcée par l’insertion du bascule ou de façon paradoxale une sciatique unilatérale, et un
syndrome de la queue de cheval en cas de hernie volumineuse de
ligament longitudinal postérieur et l’orifice médial du trou de
constitution rapide.
conjugaison. Le conflit intéresse alors la face antérieure de
l’émergence radiculaire du fourreau dural dans les récessus latéraux. La fréquence des hernies latérales, de l’ordre de 5 %, paraît plus
La taille du débord discal est rarement mesurée mais peut être élevée depuis l’imagerie en coupe. [21, 25, 58] La radiculalgie peut être
différente de celle induite par une hernie postérolatérale du même
appréciée de façon relative en pourcentage par rapport à la taille du
disque : si la hernie monte dans la moitié proximale du foramen, le
canal. [66]
ganglion spinal de la racine sus-jacente est comprimé. Une hernie
Les hernies médianes sont souvent asymptomatiques et ne comptent foraminale L4-L5 est alors responsable d’une cruralgie (Fig. 29). Les
environ que pour 10 % des hernies discales lombaires (Fig. 26A). [53] hernies foraminales peuvent faire discuter un schwannome ou une
Elles peuvent se manifester par des lumbagos, une sciatique à autre masse épidurale, dont le rehaussement décelé après injection

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Figure 32 Hernie discale s’accompagnant d’un hématome épidural.


A. Coupe d’imagerie par résonance magnétique sagittale T2 montrant une tumé-
faction en « larme » rétrocorporéale de signal plus intense que le disque en T1 et
en T2 (flèche).
B. Le contrôle 1 mois après montre une régression très rapide de l’hématome (flè-
che).
Figure 30 Hernie discale L4-L5. Cette coupe d’imagerie par résonance magnéti-
que sagittale T2 apprécie particulièrement bien l’extension en hauteur qui reste modé-
rée. Noter le bas signal habituel de la saillie discale. Le cerne périphérique continu de Nature de la hernie discale
bas signal (flèche) serait en faveur d’une intégrité du ligament longitudinal postérieur.
La hernie discale apparaît en fait souvent constituée de plusieurs
composantes, dont le matériel discal proprement dit n’est pas
Figure 31 Reconstruc- toujours prédominant. Le tissu discal présente une densité moyenne
tion sagittale à partir d’une de 70 unités Hounsfield (UH) en TDM et est généralement de bas
acquisition volumique to-
modensitométrique. Les fo-
signal en T1 et T2 sur les coupes IRM (Fig. 30). La distinction entre
ramens sont parfaitement le débord discal et le sac dural peut être difficile en T1. En phase
étudiés avec la visibilité de aiguë, le débord est parfois de signal intense en T2. Certains auteurs
la racine (flèches) et de la évoquent une composante hémorragique associée à une lésion
graisse périradiculaire. discale. [17, 18, 30] (Fig. 32). Des hématomes isolés du ligament
longitudinal postérieur ont été également rapportés. L’IRM est la
meilleure méthode d’imagerie pour approcher ce diagnostic devant
un comportement particulier du signal (intense en T1 pour
l’hématome, liquidien en T2 en cas de forme kystique) et une
morphologie particulière en « larme » rétrocorporéale. [6, 30, 34] Un
rehaussement périphérique est fréquemment mis en évidence après
injection intraveineuse de gadolinium (Fig. 27). Il peut s’agir d’un
granulome de résorption en périphérie et/ou de plexus veineux
épiduraux dilatés, en particulier en association avec une sténose
canalaire. Cette composante « vasculaire » est confondue avec
l’ensemble de la tuméfaction discale sur les explorations TDM et
IRM non injectées en routine.
Une composante gazeuse est rarement mise en évidence. Elle est
généralement associée à un vide discal de l’espace intersomatique
intraveineuse de produit de contraste en IRM permet d’éviter la voisin. [4, 38] L’image de gaz épidural peut aussi être isolée, sans
réalisation d’un discoscanner. Il y a généralement un élargissement hernie discale. Cette bulle peut se révéler compressive et être
circonférentiel du foramen en cas de schwannome. Une érosion responsable d’une radiculalgie. Elle est très facilement détectée en
osseuse trompeuse du récessus latéral peut accompagner certaines TDM (densité très négative), alors qu’en IRM, elle peut être
hernies migrées et prêter à discussion avec l’érosion d’un confondue avec du matériel discal dégénératif (Fig. 33).
schwannome. [101] Le granulome inflammatoire résorbant le matériel Dans environ un tiers des hernies discales L4-L5 et L5-S1, un defect
discal entraîne probablement cette réaction osseuse. osseux localisé du plateau vertébral en regard de la hernie est
Les coupes sagittales directes d’IRM ou de reconstruction de scanner retrouvé avec de façon plus inconstante un fragment osseux
précisent l’extension ascendante ou descendante du débord discal, associé. [53] Ces lésions osseuses sont le reflet de la pathogénie
qui doit être chiffrée par rapport au plateau vertébral le plus proche. traumatique de la hernie avec un arrachement osseux de l’insertion
La plupart des hernies discales sont en face de l’espace des fibres de Sharpey. [11] Il peut être très difficile de distinguer le
intersomatique (Fig. 30). La tuméfaction discale ne dépasse pas en débord d’un disque dégénératif, de bas signal, de celui d’un
général le plan passant par la mi-hauteur du pédicule vertébral, ostéophyte en IRM. [96] Les ostéophytes ont un signal variable en
zone de rétrécissement relatif du canal rachidien. [53] C’est un moyen IRM, allant de celui de l’os spongieux (graisseux) à un bas signal
de déterminer le disque d’origine d’une tuméfaction discale migrée. sur toutes les séquences. Ce problème est plus fréquent à l’étage
Dans les foramens, cette extension est appréciée sur les coupes cervical et la TDM reste le meilleur examen pour faire la part des
sagittales (Fig. 31). Dans les formes extraforaminales, les coupes deux éléments. Les hernies calcifiées sont en général d’anciennes
sagittales sont difficilement interprétables et peuvent être complétées hernies. Les hernies discales traitées par injection intradiscale
par des coupes coronales. d’Hexatrionet (hexacétonide de triamcinolone) comportent

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Figure 33 Coupe axiale Figure 35 A, B. Hernie


(A) et reconstruction sagit- discale marginale posté-
tale (B) tomodensitométri- rieure avec absence de fu-
que ; coupe axiale d’image- sion du listel au corps verté-
rie par résonance magné- bral (flèche). Coupes axiales
tique pondérée T2 (C). tomodensitométriques.
Bulle gazeuse épidurale (flè-
che) associée à un vide dis-
cal (tête de flèche noire) et à
une saillie discale intraca-
nalaire (tête de flèche blan-
che).

Y a-t-il des facteurs prédictifs évolutifs ?


Rapports avec le ligament longitudinal postérieur : depuis
longtemps, l’imagerie a été utilisée pour essayer de préciser les
rapports de la tuméfaction discale avec le ligament longitudinal
postérieur. Cette tentative reste difficile et souvent hasardeuse.
L’intérêt pratique est moindre depuis la disparition de la
chimionucléolyse. De plus, la sémantique employée est souvent
confuse et d’origine chirurgicale (extrusion, fragment discal libre,
exclusion), peu adaptée à l’imagerie. [12, 54]
Les critères d’une hernie extruse, avec perforation du ligament
longitudinal postérieur, reposent en TDM et en IRM sur la
Figure 34 Hernie dis- morphologie (base d’implantation étroite) et la taille de la hernie
cale calcifiée avec infiltra-
(plus des trois quarts du canal) (Fig. 28). [53, 72] La disparition de la
tion intradiscale d’Hexa-
trionet. lame graisseuse qui est normalement interposée entre la hernie et le
ligament jaune serait en faveur de la rupture ligamentaire. [64] La
présence d’un cerne de bas signal autour de la tuméfaction discale
en IRM serait en faveur d’une intégrité du ligament longitudinal
postérieur (Fig. 30). [37, 46] Mais les valeurs prédictives positives
restent inférieures à 75 %. L’aptitude de l’IRM à préciser le caractère
contenu d’une hernie discale et sa situation sous- ou
extraligamentaire reste donc imparfaite. [94]
Un « fragment exclu » (ou séquestré) est évoqué en TDM et en
IRM [62] devant une solution de continuité entre le disque et le
fragment directement sur les coupes sagittales et indirectement sur
les coupes axiales. [29, 63] Ces signes directs d’exclusion font le plus
souvent défaut et il n’existe qu’un faisceau de probabilité. Ainsi, une
hernie discale a d’autant plus de risque d’être exclue qu’elle est
volumineuse (plus des trois quarts du canal) et plus éloignée de
fréquemment des calcifications massives qui peuvent s’accompagner 12 mm en caudal et de 6 mm en cranial (Fig. 36). [26, 27, 72] L’IRM
de récidive sciatique (Fig. 34). fournit des arguments supplémentaires devant un signal élevé en
Les hernies marginales sont une variété de hernies intraspongieuses T2 du fragment (Fig. 37), différent de celui du disque d’origine, mais
au niveau de la ligne de fusion entre la plaque cartilagineuse et le pouvant aussi correspondre à un hématome épidural si le signal est
listel marginal. Elles empêchent la fusion du listel avec le corps aussi intense en T1, et une prise de contraste périphérique complète
vertébral. Les hernies marginales antérieures sont considérées après injection de gadolinium (Fig. 38). [43, 63, 107] Les études portant
comme asymptomatiques, bien que cela reste à prouver. Les hernies sur l’imagerie des hernies séquestrées restent rares et portent sur de
marginales postérieures peuvent être isolées ou associées à une faibles effectifs. Ce type de lésion n’implique pas de chirurgie le plus
hernie discale dont elles favorisent la survenue (Fig. 35). [52] Dans la souvent car il évolue généralement bien sous traitement médical. [47,
moitié des cas, elles sont associées à d’autres signes de dystrophie 48, 65, 88, 89, 97]
De toute façon, l’intérêt pratique de ce diagnostic,
de croissance. L’arrachement du listel marginal est mieux vu sur les notamment pour choisir les indications de la chirurgie discale, reste
reconstructions sagittales de TDM. [68] à démontrer.

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Figure 36 Hernie dis- Figure 38 Hernie dis-


cale L4-L5 avec migration cale exclue avec rehausse-
descendante de plus de ment intense et circonféren-
12 mm (flèche). Recons- tiel après injection de
truction sagittale en tomo- gadolinium. Coupe d’ima-
densitométrie. gerie par résonance magné-
tique axiale T1.

rachis lombaires asymptomatiques, si les simples bombements


discaux sont fréquents (60 %) et doivent être considérés comme une
variante de la normale, il n’est en revanche relevé que 17 % de
protrusions discales et 12 % de conflits discoradiculaires le plus
souvent minimes. [61] La plupart des anomalies discales sévères sont
relativement rares avant 50 ans.

¶ Pièges de l’imagerie en coupe


Ils sont de plus en plus rares avec l’amélioration de la qualité des
examens IRM et TDM avec ses reconstructions. Il peut cependant
Figure 37 Hernie dis-
persister quelques sources d’erreurs.
cale L2-L3 exclue. Coupe
d’imagerie par résonance
magnétique sagittale T2. Faux négatifs
Les critères en faveur sont Étage inhabituel non exploré. C’était un risque classique avec la
une ascension de plus de
6 mm de l’espace interso- TDM qui n’explorait en routine que les trois derniers étages
matique, une solution de lombaires. Il n’a plus lieu d’être avec les scanners multibarrettes.
continuité entre cet espace Compression dynamique, réduite en décubitus. TDM et IRM sont
et le fragment, un signal in- réalisées en décubitus dorsal, sans possibilité d’appréciation
tense en T2 de celui-ci (flè- dynamique, alors que certains débords discaux ou antélisthésis
che).
peuvent ne se révéler qu’en charge. Le recours à la
saccoradiculographie peut alors être utile. Elle recherche une hernie
posturale sur les clichés en charge et la présence d’une compression
radiculaire. Le recours au test de la douleur provoquée par une
discographie est discuté et n’est plus guère indiqué.
Hernie volumineuse sur canal étroit. La TDM est moins
performante en cas d’étroitesse canalaire importante avec
diminution du contraste spontané fourni par la graisse épidurale.
Une volumineuse hernie discale peut alors être confondue avec le
fourreau dural. L’IRM doit être préférée d’emblée si les clichés
standards sont suffisamment évocateurs, en particulier en cas de
canal étroit constitutionnel. Le contraste de l’IRM est moins
dépendant de la présence de graisse épidurale.
Tumeur intrathécale. La TDM n’a pas de contraste suffisant pour
détecter un schwannome des racines de la queue de cheval. En cas
de suspicion clinique, l’IRM doit être réalisée de première intention
(Fig. 39).

Y a-t-il des facteurs d’imagerie en faveur du caractère Faux positifs


symptomatique de la saillie discale ? Asymétrie des gaines radiculaires. Les racines peuvent présenter
Une grande prudence doit être de mise devant une saillie discale en des asymétries constitutionnelles de taille ou de longueur. [10] Une
raison de la fréquence des anomalies discales dans la population volumineuse gaine ne doit pas être prise pour du matériel discal en
asymptomatique, rendant difficiles les corrélations radiocliniques ; TDM. La densité radiculaire est cependant un peu inférieure. La
20 à 40 % de la population est porteuse d’une hernie discale lecture de la succession des coupes axiales et les reconstructions
asymptomatique, en général de petite taille. [106] Certains auteurs, en redressent le diagnostic. L’IRM ne pose pas ce problème en montrant
particulier anglophones, font la distinction entre une simple un signal liquidien intense en T2 au niveau de la gaine radiculaire
protrusion discale à base d’implantation large et une extrusion à (Fig. 40).
base d’implantation plus étroite ou sans communication avec Anomalie d’émergence radiculaire. Il s’agit le plus souvent de
l’espace intersomatique qui serait plus volontiers symptomatique racines conjointes. Cette anomalie est principalement unilatérale et
(Fig. 28). [42] Dans la série multicentrique du GETROA d’IRM de se rencontre dans 1 % des cas, surtout en L5-S1. [79] L’anomalie

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le diagnostic. [10] L’injection intraveineuse de produit de contraste


Figure 39 Schwan-
avec rehaussement vasculaire est rarement nécessaire.
nome des racines de la
queue de cheval. Coupe sa- Spondylolisthésis par spondylolyse ou subluxation arthrosique
gittale T1 avec injection de des articulaires postérieures. Le déplacement du corps de la
gadolinium. La tomodensi- vertèbre sus-jacente entraîne une « découverture » du bord
tométrie première s’était ré-
postérieur du disque pouvant simuler une saillie discale. [13, 96] Les
vélée négative.
coupes sagittales TDM ou IRM redressent le diagnostic confirmant
l’alignement du bord postérieur du disque avec la vertèbre
sous-jacente.
La hernie discale englobe en fait plusieurs types de lésions
tissulaires qui peuvent toutes régresser sous traitement médical. Le
terme de hernie discale garde cependant une signification
« populaire » péjorative et il faudrait plus insister sur la
dénomination plus physiopathologique de conflit radiculaire.
L’imagerie demeure descriptive et ne rend compte que des
anomalies morphologiques. À terme, l’IRM sera la méthode
d’imagerie de choix des lombosciatiques. Il faut insister sur
l’importance de mettre en évidence un conflit radiculaire. On peut
se poser la question de la place de l’injection intraveineuse du
gadolinium dans la recherche d’éventuels phénomènes
inflammatoires périradiculaires.

Imagerie du rachis post-thérapeutique


Les radiologistes sont de plus en plus souvent confrontés à des
examens de TDM ou d’IRM dans le bilan étiologique de
lombosciatalgies persistantes malgré une thérapeutique semblant
adaptée. Ces examens peuvent être aussi bien demandés après
Figure 40 Asymétrie traitement conservateur, type infiltration éventuellement
de taille radiculaire sans si- radioguidée ou après chirurgie, avec alors la crainte de découvrir
gne de conflit radiculaire.
des séquelles opératoires épidurales.
Cette coupe d’imagerie par
résonance magnétique Le bilan d’imagerie des récidives de lomboradiculalgies essaie alors
axiale T2 a l’avantage de de faire la part des multiples étiologies, souvent intriquées, sans
montrer le signal liquidien pouvoir pour autant déterminer l’influence des facteurs
de la gaine radiculaire (flè-
psychosociaux ayant néanmoins un rôle clé dans le passage à la
che).
chronicité de la sensation algique.

APRÈS TRAITEMENT CONSERVATEUR


DE LA LOMBALGIE
Ce traitement conservateur reste avant tout symptomatique. La
persistance de la symptomatologie algique reste en rapport avec la
persistance de la lésion rachidienne symptomatique, soit le plus
souvent discoradiculaire soit articulaire interapophysaire
postérieure.
En cas de récidive après infiltration, le premier diagnostic à éliminer
consiste en un cheminement conjoint de deux racines dans la même est avant tout, bien qu’exceptionnelle, l’infection iatrogène. Cette
gaine méningée. L’émergence se fait soit par le même trou de hypothèse est le plus souvent infirmée en regard du contexte
conjugaison, soit par les deux foramens respectifs avec dans ce cas clinique et du bilan biologique.
un long trajet extradural de la racine inférieure. Le suivi des coupes Cependant, l’imagerie, dans ce contexte, est le plus souvent
axiales et les reconstructions TDM corrigent le diagnostic. [100] demandée à la recherche d’une autre étiologie expliquant cette
Kyste synovial zygapophysaire. À partir d’une articulation persistance de la symptomatologie, éventuellement pour faire
postérieure lombaire, il peut se développer en intracanalaire. bénéficier le patient d’une autre infiltration radioguidée sur une
L’origine dégénérative est probable avec une arthrose interarticulaire autre cible. Dans ce cas, l’existence d’une éventuelle anomalie
postérieure quasi constante. [93] L’étage de prédilection est en L4-L5. transitionnelle ayant conduit à une erreur d’étage lors de la pratique
Le diagnostic est aisé en cas de coque périphérique dense ou d’une infiltration doit être systématiquement recherchée.
calcifiée en TDM. En IRM, le diagnostic est aisé en cas de signal Enfin, il faut bien évidemment rappeler que plus de deux tiers des
franc liquidien, mais le kyste peut être ancien et remanié par des pathologies discales évoluent vers la guérison spontanée avec
phénomènes hémorragiques ou fibreux présentant un bas signal en restitutio ad integrum, d’autant plus que la « hernie » est
T2. L’étude minutieuse de l’implantation du kyste sur le massif volumineuse. L’appréciation d’une éventuelle efficacité
articulaire et l’arthrose articulaire postérieure associée sont des thérapeutique reste donc difficile puisque l’on ne peut préciser
éléments diagnostiques clés. l’impact de ce dernier dans la disparition de la symptomatologie
Plexus veineux épidural. Les veines rétrovertébrales peuvent être algique, indépendamment de l’évolution naturelle de la lésion
volumineuses, en particulier en L5-S1, et simuler une pathologie originelle. De surcroît, l’évolution à long terme de la clinique ne
discale en TDM. L’aspect normal des disques adjacents, l’absence semble pas corrélée à la persistance de la hernie objectivable [33] en
de continuité avec les disques, l’absence d’effet de masse redressent IRM.

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Figure 41 Algorithme des complications après chirur-


Chirurgie Guérison avec ou sans gie conventionnelle.
disparition de la discopathie

Persistance ou
Complications Complications
récidive de la
inflammatoires mécaniques
discopathie

Affaissement Instabilité Instabilité


discal avec sténose rachidienne musculaire
des récessus

Cicatrice Spondylodiscite
fibrosante
épidurale

APRÈS TECHNIQUES PERCUTANÉES MINI-INVASIVES

¶ Après chimionucléolyse
La papaïne ayant disparu du marché, de nombreux substituts
émergent, sans qu’aucun n’ait été encore complètement validé pour
en apprécier la toxicité à long terme. Parmi ces nouveaux traitements
est apparu notamment l’éthanol, éventuellement gélifié, semblant
présenter des premiers résultats encourageants [83] sans qu’aucune
étude randomisée n’ait mis en évidence une amélioration
significative des symptômes par rapport à une population témoin.

¶ Après nucléotomie
De nombreuses nouvelles techniques mini-invasives d’intervention
discale ont vu le jour depuis quelques années, espérant s’imposer
comme une alternative moins traumatisante que la chirurgie Figure 42 Douleur inflammatoire lombaire postopératoire à 3 semaines. Imagerie
classique [50], même endoscopique. par résonance magnétique axiale FSE T2 fat – sat : inflammation paraspinale droite
postopératoire aspécifique à 3 semaines.
Parmi celles-ci, en plus de la nucléotomie endoscopique, sont
apparues la nucléotomie au laser [59] et par radiofréquence, que l’on appelait autrefois un « fantôme de hernie discale ». La
techniques s’aidant le plus souvent de contrôle TDM. L’efficacité du présence d’une prise de contraste épidurale n’a que peu de valeur
geste « thérapeutique » s’apprécie le plus souvent sur des coupes pronostique en postopératoire [15, 32] précoce étant donné la
axiales mettant en évidence la vaporisation (présence de bulle d’air) majoration de l’inflammation fréquente en regard de l’espace
intradiscale. intersomatique, séquellaire de la chirurgie (Fig. 42). L’IRM et le
Des discopathies inflammatoires (voire thermique), type Modic I, scanner n’ont donc que peu d’indication en postopératoire précoce
seraient observables à distance. De même, un affaissement discal est en cas de suspicion de récidive ou de persistance de la discopathie,
classiquement observé dans les suites opératoires [69], même s’il puisque la présence de modifications induites par la chirurgie
semblerait que la nucléotomie au laser retentisse moins sur la trouble considérablement l’interprétation. [32]
hauteur discale. [57] En revanche, après 3 mois, la persistance de la douleur doit faire
Théoriquement, il n’existe pas de modification de l’espace épidural. craindre une complication iatrogène, la fibrose épidurale. [61, 95]
La physiopathologie de cette lésion et même son caractère algogène
restent discutés selon certaines séries. [104]
APRÈS CHIRURGIE CONVENTIONNELLE
De nombreux auteurs ont essayé de définir une sémiologie
Les causes de persistance de douleur au décours de la chirurgie sont spécifique permettant la distinction avec une simple persistance,
multiples et souvent intriquées. Parmi toutes ces étiologies, on peut voire une récidive de hernie discale. La plupart des critères,
schématiquement distinguer les complications inflammatoires et les récapitulés dans le Tableau 1, n’ont qu’une valeur relative, et aucune
complications mécaniques, même si cumulées, elles n’en valeur de certitude, pris individuellement. Seul un faisceau
représentent qu’une part, loin d’être exhaustives (Fig. 41). d’arguments convergents a une valeur diagnostique significative.
Les interventions chirurgicales pour discectomie « à ciel ouvert » La prise de contraste de la lésion épidurale, quelle que soit son
sont actuellement en net déclin depuis l’avènement des techniques ancienneté, est classiquement évocatrice d’une cicatrice fibreuse. Il
endoscopiques [107], qui semblent entraîner moins de morbidité liée semblerait que cet argument soit optimisé par l’utilisation d’un
au traumatisme et au délabrement de l’opération, notamment en agent de contraste en IRM. [40] Cette prise de contraste a d’autant
termes de complications inflammatoires épidurales et en termes de plus de valeur qu’elle est précoce [1] (< 3 min) car tardivement, le
trouble de la dynamique rachidienne à type d’instabilité. matériel discal peut également se rehausser. [24] Elle est également
très évocatrice lorsqu’elle dessine la racine au sein de la lésion
¶ Complications inflammatoires épidurale, non déplacée par rapport au côté sain (« la racine en place
au sein de la fibrose »). En cas de récidive herniaire, la racine est
Cicatrice épidurale, fibrose épidurale versus récidive herniaire classiquement refoulée et non rehaussée.
Pendant les trois premiers mois, il existe un pseudosyndrome de Enfin, il faut noter que, selon certains auteurs [103], chez 20 % des
masse épidurale antérieure aspécifique, également observable chez sujets après une discectomie, améliorés cliniquement, persiste une
les patients moins symptomatiques. [36] Cette lésion correspond à ce hernie discale avec effet de masse sur le sac dural.

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Tableau 1
Persistance ou récidive de la hernie discale Fibrose épidurale cicatricielle surajoutée

Forme Nodulaire Circulaire ou linéaire


Siège Limité en regard de l’espace intersomatique Étendue au-dessus et en dessous du disque
Rapport avec le sac dural Refoule : syndrome de masse Entoure le sac sans le déformer ou l’attire
Rapport avec le disque Raccordement large et progressif Souvent séparée
Densité spontanée 50-70 UH 20-30 UH
Signal IRM T1 Hernie < fibrose
Signal IRM T2 Hernie > fibrose
Après contraste
Signal Aucun rehaussement précoce ou uniquement périphérique Rehaussement, quelle que soit l’ancienneté
Racine Refoulée ou invisible Non déplacée

IRM : imagerie par résonance magnétique.

Figure 43 Persistance de douleur à 4 mois après discec-


tomie L4-L5.
A, B. Imagerie par résonance magnétique T1 sans gado-
linium : syndrome de masse épidural antérieur paramé-
dian gauche.
C. Prise de contraste de la racine. Devant cette lésion épi-
durale à distance de l’opération, le caractère à distance du
disque, circulaire entourant le sac dural, l’absence de
syndrome de masse et surtout le rehaussement périradi-
culaire sans déplacement de la racine sont avant tout
évocateurs de fibrose épidurale séquellaire. Cependant,
cette « cicatrice » s’observe fréquemment après chirurgie
et n’apparaît pas systématiquement algogène.

Seule l’épreuve du temps constituerait un critère fiable à long terme fibreuse. [5, 87] Le diagnostic repose sur la mise en évidence de
mais évidemment sans aucun intérêt pratique. Effectivement, à l’agglutination des racines laissant le sac dural vide, séquellaire
l’instar de l’évolution naturelle en l’absence de traitement, la récidive d’une brèche durale. Plus tardivement, elle peut se présenter sous la
herniaire disparaît le plus souvent spontanément alors que la forme d’une gangue fibreuse comblant le sac dural. [84]
cicatrice fibreuse constituée ne se modifie guère plus avec le La saccoradiculographie en permettait classiquement le diagnostic
temps. [86] (aspect d’ « arbre mort ») mais l’IRM est également performante,
En revanche, en l’absence de franche récidive de la hernie discale, bien plus que la TDM.
peu de signes spécifiques permettraient de différencier une simple
cicatrice postopératoire d’une cicatrice épidurale fibrosante Spondylodiscite et discopathie œdémateuse postchirurgicale
algogène, notamment le déplacement de la racine. [76] De même, la Une autre complication souvent recherchée dans le cadre de douleur
prise de contraste radiculaire ne semblerait pas spécifique, ni postopératoire est celle de spondylodiscite. [3, 105] Comme pour le
l’épaississement du nerf [8, 36] en postopératoire (Fig. 43, 44). diagnostic différentiel entre récidive herniaire, aspect postopératoire
Indépendamment de la survenue d’une fibrose épidurale, beaucoup normal et cicatrice fibreuse, l’IRM est également l’examen de choix.
d’auteurs se sont intéressés à la valeur de la prise de contraste L’aspect inflammatoire du disque ou des plateaux (Modic I) n’a que
radiculaire, surtout dans son segment intradural. Il semblerait que peu de valeur diagnostique dans les 6 mois suivant la chirurgie [85],
cette prise de contraste, à long terme, soit significativement plus puisqu’il est également vu chez les patients asymptomatiques, ainsi
fréquemment rencontrée chez les patients algiques. [20] Les patients que la tuméfaction inflammatoire des parties molles (néanmoins, la
guéris ou améliorés ne présenteraient plus cette prise de prise de contraste paraspinale induite par la chirurgie doit
contraste. [103] disparaître à 6 mois).
Une forme encore plus grave peut parfois être retrouvée en imagerie Cependant, lorsque la clinique, avec la présence des signes
dans le bilan de douleurs récidivantes postopératoires, l’arachnoïdite cardinaux (tumor, rubor, calor, dolor), aidée de la biologie (C reactive

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Figure 44 Lombosciatique L5 droite récidivante à 6 mois après nucléotomie percutanée.


A. Tomodensitométrie préopératoire : mise en évidence de la discopathie conflic- C. Discoscanner. Devant cette lésion épidurale à distance postopératoire, le caractère
tuelle avec l’émergence de la racine L5 droite du fourreau dural. nodulaire, limité en regard de l’espace intersomatique, refoulant le sac et surtout la ra-
B. Imagerie par résonance magnétique à 6 mois postopératoire (axiale T1 gadoli- cine, sans prise de contraste significative, évoque avant tout une persistance ou réci-
nium) : persistance d’un syndrome de masse épidural sans prise de contraste no- dive herniaire. Ce diagnostic est confirmé par le discoscanner qui met en évidence la so-
table, racine L5 droite refoulée. lidarité entre le disque et la hernie.

Figure 45 Douleur et syndrome


inflammatoire persistant à 8 semai-
nes après laminectomie et discecto-
mie.
A. Radiographie standard : as-
pect flou, irrégulier et érosif des
plateaux vertébraux.
B. FSE T2 : aspect de discite
érosive avec abcès prévertébral
et postérieur.
C, D. Axiale T1 sans et avec ga-
dolinium : confirmation d’un
volumineux abcès nécrotique
des parties molles postérieures.
Diagnostic : spondylodiscite
postopératoire avec abcès
étendu aux parties molles posté-
rieures paraspinales.

protein [CRP] [92]) permet de suspecter une infection postopératoire instabilité rachidienne, d’autant plus que la chirurgie a été
précoce, l’IRM peut étayer le diagnostic en mettant en évidence un délabrante [60], notamment après arthrectomie ou laminectomie. [74]
abcès intradiscal (en hypersignal T2 et prenant le contraste en
périphérie), épidural ou paravertébral. [41] L’association d’une prise La radiologie simple objective les modifications anatomiques
de gadolinium de la totalité du disque et de l’os adjacent resterait postopératoires (laminectomie) mais également des signes indirects
évocatrice [8] de complication infectieuse. Mais dans tous les cas, la de la dégénérescence secondaire de l’appareil discoligamentaire :
confrontation à l’IRM préopératoire reste indispensable [91], afin de pincement discal, présence de gaz dans le disque, arthrose
s’assurer de l’absence de remaniements dégénératifs déjà présents interapophysaire postérieure, subluxation, et cyphose ou scoliose.
sur le disque [102] (Fig. 45). Ces images peuvent être précisées par les tomographies, le scanner
En postopératoire, le discoscanner a été indiqué pour établir le et l’IRM, mais elles ne permettent pas d’apprécier objectivement le
diagnostic différentiel entre cicatrice épidurale et récidive herniaire. degré d’instabilité et surtout le stade évolutif. Surtout, l’évolution
Le discoscanner serait évocateur de récidive [39] en montrant anatomique des déplacements vertébraux peut être facilement suivie
l’opacification de la lésion épidurale, se raccordant avec le disque par la réalisation de calques radiologiques.
également opacifié. Les épreuves dynamiques peuvent être réalisées en flexion-
extension, en inflexion latérale (bending test) et en rotation. Les deux
¶ Complications mécaniques premiers tests sont facilement réalisables en radiologie simple, la
rotation est actuellement mieux appréciée par le scanner (twist test).
Instabilité rachidienne Les critères habituellement analysés sont le degré de pincement
Une imagerie du rachis est parfois réalisée en postopératoire, en cas discal, l’importance du glissement vertébral apprécié en millimètres
de réapparition d’une symptomatologie algique à la recherche d’une ou en pourcentage de la largeur du plateau vertébral, le caractère

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Figure 46 A, B. Douleur avec irradiation sciatique à bascule à 6 semaines


après pose de cages intersomatiques. Radiographie de profil : protrusion posté-
rieure de la cage L4-L5, potentiellement conflictuelle avec les émergences radicu-
laires de la queue de cheval.

symétrique ou non des déplacements sur le bending-test et le L’atrophie musculaire se rencontre fréquemment au décours d’une
diastasis interarticulaire sur le scanner. atteinte de l’alignement sagittal du rachis, notamment à la suite
Toutefois, les valeurs « normales » des déplacements segmentaires d’une arthrodèse. Cet alignement est essentiel au maintien d’une
analysés varient d’un auteur à l’autre et ne sont pas corrélées à la posture fonctionnelle et économique. En effet, un défaut
clinique, au point que certains auteurs n’accordent aucune valeur à d’alignement sagittal peut provoquer des atrophies musculaires
ces clichés dynamiques (Fig. 46). progressives en raison de tensions excessives des muscles les privant
progressivement de leur habilité à se contracter. Cette atrophie
Sténose du récessus latéral musculaire fait partie, avec la perte de la lordose lombaire, du cercle
La survenue d’une sténose du récessus latéral, favorisée par la perte vicieux qui entraîne toujours plus de cyphose, plus de lésions
de la hauteur discale secondaire au geste thérapeutique, est toujours dégénératives et toutes les manifestations douloureuses qui en sont
à rechercher, d’autant plus qu’elle est majorée par une arthrose la conséquence.
interapophysaire postérieure également secondaire. [9] Sa mise en Le degré de trophicité musculaire est surtout appréciable sur les
évidence se fait sur des coupes axiales mais également sur des coupes axiales de scanner et IRM, notamment en séquence T1, pour
reconstructions sagittales en scanner et IRM, de façon comparative
mettre en évidence l’involution adipeuse.
par rapport aux étages sus- et sous-jacents.

Déséquilibre musculaire Pseudoméningocèle


Dans le même ordre de complications mécaniques, la trophicité Consécutive à une brèche durale, elle est limitée par une néocapsule
musculaire paraspinale est toujours à apprécier sur les clichés inflammatoire. Elle perd sa communication avec le sac dural après
postopératoires [44], puisqu’elle participe souvent à la chronicisation cicatrisation de la brèche. Elle est parfois symptomatique, voire
de la douleur. [90] compressive sur une racine (Fig. 47).

Figure 47 et Références ➤

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Figure 47 A, B. Imagerie par résonance magnétique à 5 jours postopératoi-


res : contexte de céphalées aiguës. Sagittale et axiale STIR : volumineuse ménin-
gocèle avec brèche durale.

Références
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