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Cours de Tectonique 1
Cours de Tectonique 1
(Christian Hoepffner)
Avertissement
Le texte qui suit est destiné aux étudiants qui suivent le module M12. Il doit leur
permettre de compléter leurs notes. Il ne remplace évidemment pas la présence au
cours. En particulier, les planches de figures ne sont pas reproduites, ni commentées
ici.
Lectures conseillées :
http://jfmoyen.free.fr/spip.php?article290
INTRODUCTION
Rappels
Les données de tectonique expérimentale (la mécanique des roches) expliquent bien
ces différences de comportement. Les courbes contrainte/déformation (Fig. 1)
montrent que l’augmentation de la température et de la pression de confinement
(donc de la profondeur dans l’écorce) favorise la déformation ductile (le
comportement plastique) et retarde la rupture.
Objet du cours
Les roches sont déformées depuis l’échelle du minéral (mm, µ) jusqu’à celle du
continent (nxkm), ces structures nécessitent l’utilisation de moyens d’observation,
microscope, cartes géologiques, photos aériennes, images satellitaires. Dans ce
cours on s’intéressera aux structures ductiles directement observables à l’œil nu par
le géologue c’est à dire des structures de taille moyenne (méso structures) depuis
l’échantillon (cm) jusqu’au paysage (km) en passant par l’affleurement (m, hm).
Problématique
Méthodes
Quantifier une déformation revient à comparer l’état initial (avant déformation) à l’état
final (déformé). Deux paramètres sont généralement pris en compte.
ε = l1 – l0 / l0
γ = tan φ
La déformation homogène d’un objet initial circulaire (2D) ou sphérique (3D) donne
une ellipse ou un ellipsoïde.
Dans l’état déformé on définit une direction d’allongement X (grand axe de
l’ellipsoïde), une direction de raccourcissement Z (petit axe de l’ellipsoïde), une
direction intermédiaire Y, selon laquelle il peut y avoir allongement,
raccourcissement, pas de déformation. Ces trois axes perpendiculaires entre eux
définissent l’ellipsoïde de déformation.
Deux processus peuvent être envisagés pour déformer un objet dont la forme initiale
est simple : une sphère ou un cube.
On définit donc deux grands types de roches déformées de façon ductile : les roches
surtout étirées ou allongées : tectonites L et les roches surtout aplaties : tectonites S
et la combinaison des 2 types de structures : tectonites L+S.
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La schistosité (cleavage) est une structure planaire d’origine tectonique. Elle exprime
l’aplatissement de la roche qui se débite en feuillets parallèles dont l’orientation est
généralement différente du litage initial comme la stratification. Selon l’intensité de la
déformation on distingue plusieurs types de schistosités reconnaissables à l’œil nu
sur l’affleurement et l’échantillon mais surtout au microscope (Fig.7).
La foliation (shistosity, foliation) est une schistosité continue, les feuillets ont une
composition minéralogique différente, les minéraux métamorphiques sont visibles à
l’œil nu, la roche est rubanée.
Les linéations sont des structures linéaires imprimées dans la roche, surtout visibles
à l’échelle de l’affleurement et de l’échantillon (Fig.8).
Les plis s’observent à toutes les échelles, pluri kilométrique à millimétrique. Ce sont
les structures ductiles les plus spectaculaires.
D’une manière très générale, un pli résulte de la torsion (courbure) d’une surface
initialement plane.
La surface axiale (ou plan axial [axial plane]) contient les charnières des couches
emboîtées.
L’axe (axis) est la ligne (droite), parallèle à la charnière.
La taille des plis est mesurée par la longueur d’onde λ ou la ½ longueur d’onde et par
l’amplitude A du pli.
L’angle d’ouverture ou angle entre les flancs permet de distinguer des plis ouverts,
fermés, serrés, isoclinaux (Fig. 11).
Dans une même structure on distingue, selon leur taille, des plis de 1er ordre (grande
structure) et des plis de 2ème ordre (microplis, plis d’entraînement, plis parasites, drag
folds).
Le degré de symétrie permet de distinguer les plis symétriques dont les flancs ont la
même longueur et les plis dissymétriques où l’on distingue un flanc long et un flanc
court. Plis en « S » et en « Z » (voir Fig. 10).
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Pour orienter le pli dans l’espace il est indispensable de mesurer le plan axial
(direction et pendage) et l’axe (direction et plongement) avec la boussole.
Lorsque les plis sont dissymétriques, on peut les associer à des zones de
cisaillements dont le sens de déplacement est déterminé par la forme en S ou en Z
des plis. On définira ainsi le sens de déversement ou de chevauchement et le sens
de décrochement.
3.2 Les différents types de plis classés d’après leur mode de formation
Ces plis apparaissent dans les niveaux structuraux supérieur et moyen de la chaîne
de montagne. Les températures et la pression sont peu intenses. Selon leur nature
lithologique les roches auront des comportements mécaniques différents. Les roches
compétentes se déforment difficilement (grès, calcaires,…), les roches
incompétentes se déforment facilement (argiles, marnes,…). Dans des roches
compétentes, les plis sont isopaques (concentric folds).
Dans tous ces types de plis il y a coexistence d’une déformation ductile qui donne le
pli et de déformations cassantes (microfailles, fentes, etc…). C’est la conséquence
de conditions physiques (T° et P) correspondant aux niveaux structuraux supérieur
de la chaîne. La déformation est d’intensité modérée, hétérogène, et non pénétrative.
322.2 Les plis par glissement ou par cisaillement ductile (ou encore plis par
écoulement).
Ces plis assez particuliers apparaissent par glissement le long de surfaces planes
qui sont des plans de transport de la matière ou plans de cisaillement (plans C). Les
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Comme les plis par aplatissement, ces plis sont toujours synschisteux (schistosité
continue, de flux ou foliation). Ils présentent aussi une linéation d’étirement parallèle
à la direction de transport ou de cisaillement, mais différente (un peu) de l’axe X
d’allongement de l’ellipsoïde.