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2020-2021

Master 2 Mention psychologie clinique, psychopathologie et psychologie de la santé


Parcours Neuropsychologie

Rôle et impact des stimuli


auditifs sur les processus
attentionnels et sur la
mémoire de travail dans la
schizophrénie

SIRAGUSA Isabella

Sous la direction de
M. ALLAIN Philippe
Membres du jury
Monsieur Allain Philippe | Enseignant chercheur
Monsieur Jarry Christophe | Enseignant chercheur

Soutenu publiquement le :
23/09/2021
L’auteur du présent document vous
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pour écrire ce rapport ou mémoire.

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Cet engagement de non plagiat doit être signé et joint


à tous les rapports, dossiers, mémoires.

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40 rue de rennes – BP 73532
49035 Angers cedex
Tél. 02 41 96 23 23 | Fax 02 41 96 23 00
REMERCIEMENTS Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur Philippe Allain, enseignant-chercheur à l’Université d’Angers pour avoir
accepté de m’accompagner dans la réalisation de ce mémoire en tant qu’encadrant. Je le remercie pour ses conseils
avisés, pour sa disponibilité et pour son soutien tout au long de ces années de Master.

Mes remerciements vont également à ma tutrice de stage, Madame Camille Landry qui m’a permis d’intégrer une
structure au sein de laquelle j’ai pu recruter les participants de cette étude. Je souhaite la remercier, elle ainsi que toute
l’équipe d’Orion, pour la confiance, la bienveillance et l’accompagnement qui ont été fondamentaux durant la rédaction
de ce mémoire.

Je tiens particulièrement à remercier toutes les personnes qui ont accepté de participer à cette étude pour leur confiance,
pour leur patiente et pour leur implication. Sans eux, cette étude n’aurait pas eu lieu d’exister.

Merci à mes camarades de promotion pour l’entraide et pour le soutien mutuel durant ces deux années de Master.

Enfin, je remercie ma famille et mes amis qui m’ont soutenue, encouragée et supportée dans les moments les plus
difficiles ainsi que durant les plus joyeux. Merci à ma mère pour son aide précieuse et ses relectures. Vous avez été
ma plus grande force et ressource.
Rôle et impact des stimuli auditifs sur les
processus attentionnels et sur la mémoire de
travail dans la schizophrénie

https://www.stateofmind.it/2019/09/schizofrenia-neuroscienze/
Table des matières
LISTE DES ABREVIATIONS

INTRODUCTION

1. CADRE THEORIQUE

1.1. BASES THEORIQUES DE LA SCHIZOPHRENIE


1.1.1. HISTORIQUE
1.1.2. ÉPIDEMIOLOGIE ET ETIOLOGIE
1.1.3. NOSOLOGIE ET SYMPTOMES
1.1.4. ANOMALIES ANATOMIQUES STRUCTURALES CEREBRALES ET CORRELATS COGNITIFS
1.1.5. DEFICITS COGNITIFS ET ANOMALIES FONCTIONNELLES CEREBRALES
1.2. LA MEMOIRE DE TRAVAIL
1.2.1. DEFINITION ET MODELES THEORIQUES
1.2.2. MEMOIRE DE TRAVAIL ET SCHIZOPHRENIE
1.2.3. MEMOIRE DE TRAVAIL ET ATTENTION
1.3. L’ATTENTION
1.3.1. DEFINITION ET TYPES D’ATTENTION
1.3.2. ATTENTION ET SCHIZOPHRENIE
1.4. MUSIQUE, SCHIZOPHRENIE, MEMOIRE DE TRAVAIL ET ATTENTION
1.4.1. LA THERAPIE MUSICALE
1.4.2. MEMOIRE ET MUSIQUE
1.4.3. SCHIZOPHRENIE : IMPACT DE LA MUSIQUE SUR L’ACTIVITE CEREBRALE
1.4.4. SCHIZOPHRENIE : IMPACT DE LA MUSIQUE SUR L’ATTENTION ET SUR LA MEMOIRE DE TRAVAIL
1.4.5. LA REMEDIATION COGNITIVE PAR LA MUSIQUE DANS LA SCHIZOPHRENIE
1.5. PROBLEMATIQUE

2. METHODOLOGIE

2.1. PARTICIPANTS
2.2. OUTILS UTILISES

3. RESULTATS

3.1. RESULTATS OBTENUS AUX EPREUVES DE MEMOIRE DE TRAVAIL VISUO-SPATIALE


3.1.1. Comparaisons INTRA pour la tâche de mémoire spatiale (MEM-III)
3.1.2. Comparaisons INTRA pour la tâche d’addition spatiale (MEM-IV)
3.1.3. Comparaisons INTER pour la tâche de mémoire spatiale (MEM-III)
3.1.4. Comparaisons INTER pour la tâche d’addition spatiale (MEM-IV)
3.2. RESULTATS OBTENUS AUX QUESTIONNAIRES

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4. DISCUSSION

4.1. INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS


4.1.1. ANALYSE STATISTIQUE
4.1.2. QUESTIONNAIRES
4.2. LIMITES DE L’ETUDE ET PERSPECTIVES

5. CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

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Liste des abréviations
MEM : Échelle clinique de mémoire de Wechsler
WAIS : Échelle de l’intelligence de Wechsler
D2R : Test d’attention concentrée révisé
STAM: Sound Training for Attention and Memory
PASAT: Paced Auditory Serial Addition Test
WMS: Wechsler Memory Scale
Conners CPT: Conners Continuous Performance Task
MMSE: Mini Mental State Evaluation
CRT: Cognitive Remediation Therapy
RECOS : Remédiation cognitive pour la schizophrénie ou trouble associé
TC : Trauma crânien

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Introduction
La schizophrénie est une pathologie qui a longtemps été stigmatisée. Cette stigmatisation a souvent
empêché les sujets schizophrènes d’avoir accès au traitement et à la prise en charge adéquats. Les symptômes et
les perturbations cognitives ont pendant très longtemps été considérés comme secondaires. Les spécialistes
considèrent aujourd’hui ces symptômes comme étant primaires. En effet, les troubles cognitifs peuvent induire
d’importantes difficultés d’adaptation ainsi que des perturbations des sphères personnelles, sociales et
professionnelles. Par conséquent, ils constituent un frein majeur aux fonctionnalités de la vie quotidienne. Les
fonctions cognitives les plus touchées sont l’attention, la mémoire et les fonctions exécutives. C’est pourquoi
nous avons décidé de nous concentrer sur la mémoire de travail et l’attention dans la schizophrénie. De plus, un
des troubles fondamentaux dans la schizophrénie est la perte de contact avec la réalité et la perte de repères. En
consultant la littérature scientifique, nous avons trouvé plusieurs études qui mettaient en évidence les effets
bénéfiques de la musique et de la musicothérapie sur le fonctionnement cognitif des patients schizophrènes.
Nous nous sommes alors interrogés sur le rôle et l’impact que les stimuli auditifs pourraient avoir sur les
processus attentionnels et sur la mémoire de travail dans la schizophrénie. Selon nous, le son pourrait aider les
patients à avoir un meilleur contact avec la réalité et pourrait représenter un point de repère durant l’encodage et
la restitution. Les études sur la mémoire de travail retrouvent des performances diminuées chez les sujets
schizophrènes quel que soit le type d'information à stocker (Prouteau, 2011). Nous avons donc décidé d’évaluer
la mémoire de travail à travers des tâches spatiales pour éviter qu’il y ait des interférences entre les informations
verbales de la tâche et celles auditives de la musique. L’enjeu de cette étude est de déterminer si une amélioration
de la mémoire de travail chez les patients schizophrènes, par le renforcement de l’attention, grâce à l’exposition
à des stimuli auditifs est possible. Nous utiliserons donc la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV ainsi que
la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III pour comparer les performances d’un groupe de patients
schizophrènes et d’un groupe contrôle dans les conditions « musique » et « silence ». En termes d’enjeux
thérapeutiques, si les résultats sont encourageants, cette analyse pourrait contribuer à la mise au point de
techniques et de méthodes de prise en charge spécifiques de ces patients.
En ce qui concerne le plan de travail, en premier lieu nous présenterons l’ancrage théorique sur lequel
s’appuie notre recherche. Nous nous intéresserons aux bases théoriques de la schizophrénie, de la mémoire de
travail, de l’attention ainsi qu’aux liens entre ces fonctions cognitives et la schizophrénie. Ensuite, nous
analyserons l’impact de la musique sur l’activité cérébrale dans la schizophrénie et plus particulièrement l’impact
qu’elle a sur la mémoire de travail et sur l’attention. Nous aborderons également la question de la remédiation
cognitive par la musique dans la schizophrénie. Enfin, nous terminerons la partie théorique par la présentation
de la problématique et l’énonciation des hypothèses. En deuxième lieu, nous exposerons la méthodologie, les
résultats et les données récoltés. À la suite de quoi, nous procéderons à l’analyse et à la discussion des résultats
empiriques obtenus. En dernier lieu, nous proposerons une conclusion de ce travail au regard de notre
problématique et de notre question de recherche.

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1. Cadre théorique
1.1. Bases théoriques de la schizophrénie
1.1.1. Historique
Le mot « schizophrénie » vient du grec « schizen » (fendre) et « phren » (esprit). L’idée centrale est celle
d’une scission au sein du fonctionnement psychique. Le concept de schizophrénie est très récent. Kraepelin
(1898) parlait de « démence précoce » (dementia praecox) mais le terme de « schizophrénie » a été utilisé pour
la première fois par Bleuler en 1911. À travers ce terme, il soulignait que la démence précoce dont parlait
Kraepelin n’était pas fondamentalement une démence ni nécessairement précoce. Selon Bleuler (1911), la
schizophrénie n’évoluait pas forcément vers une démence et il ne s’agissait pas d’une maladie unique et unitaire
mais d’un groupe de troubles hétérogènes ayant des symptômes cliniques similaires. Il est donc plus correct de
parler de « schizophrénies » au pluriel (Bourgeois, 2017) car ce mot désigne un groupe hétérogène de maladies
d’étiologies diverses. Bleuler définit les symptômes « fondamentaux », c’est-à-dire les symptômes qui étaient
toujours présents chez les patients schizophrènes et qui reflétaient la désorganisation et la décomposition de la
vie psychique et de la personnalité. Ces symptômes étaient caractérisés par des perturbations des associations et
du cours de la pensée ainsi que par des perturbations de l’affectivité. Il distingua ainsi les « symptômes
fondamentaux » des « symptômes accessoires ».

1.1.2. Épidémiologie et étiologie


La schizophrénie est une maladie mentale qui touche environ 1% de la population. Il s’agit de la maladie
la plus fréquente faisant partie des psychoses chroniques. La schizophrénie touche autant les hommes que les
femmes, le mode évolutif de la maladie est cependant différent selon le sexe. En effet, les hommes sont touchés
de manière plus précoce et plus sévère que les femmes. Les premiers signes cliniques débutent habituellement
durant l’adolescence ou avant 25 ans. Son évolution est chronique et engendre une perturbation à la fois de la
sphère sociale, relationnelle et professionnelle qui s’aggrave en l’absence de soins appropriés.
Actuellement, l’hypothèse physiopathologique privilégiée est neurodéveloppementale. Selon cette
hypothèse, deux facteurs seraient à la base de la schizophrénie : les « facteurs de vulnérabilité » et les « facteurs
déclenchants ». Les « facteurs de vulnérabilité » seraient multiples, non spécifiques et susceptibles d’interférer
avec la maturation cérébrale et le développement psychique du sujet. Les « facteurs déclenchants » seraient
responsables du déclenchement de la maladie. Ces derniers seraient souvent résumés à l’usage de substances
psychoactives ou à des situations émotionnelles ou sociales personnellement vécues vis-à-vis desquelles le sujet
n’arriverait pas à faire preuve de résilience. On évoque donc une étiologie et un déterminisme multifactoriel qui
expliquerait la survenue de la maladie par une interaction de plusieurs facteurs environnementaux et génétiques.
Les mécanismes étiopathologiques de la schizophrénie sont complexes et il est encore très difficile aujourd’hui
de déterminer le mode de transmission et la place qu’occupent les facteurs génétiques par rapport aux facteurs
environnementaux.

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1.1.3. Nosologie et symptômes
Aujourd’hui les critères de diagnostic de la schizophrénie universellement reconnus sont ceux du DSM-
5 (2013), la 5e édition du « Diagnostic and statistical manual of mental disorders ».
La schizophrénie se manifeste habituellement par des symptômes psychotiques (délires, hallucinations,
désorganisation) dont la gravité et la durée peuvent varier selon les phases de la maladie et selon le type
d’épisode. Les troubles du fonctionnement cognitif ont longtemps été considérés comme secondaires aux
perturbations de la vie affective et sociale des patients schizophrènes. Cependant, grâce aux progrès en imagerie
cérébrale et aux travaux réalisés en neuropsychologie, on considère aujourd’hui que les déficits cognitifs
constituent les perturbations centrales de la schizophrénie.
On distingue les « symptômes positifs » (productifs), qui apparaissent souvent à un moment de
l’évolution, des « symptômes négatifs », qui sont généralement plus durables. Les symptômes productifs
impliquent l’ajout de quelque chose, bien qu’il ne s’agisse pas d’additions « positives » au sens propre du terme.
Ces symptômes regroupent les hallucinations et les délires. Selon Frith (1992, 1996), les symptômes productifs
peuvent être interprétés comme le résultat d’un trouble central de la conscience de soi et plus spécifiquement de
la conscience que le sujet a d’être agent ou source de sa propre action. Le délire se caractérise par une croyance
absolue et inébranlable qui est propre au sujet et qui n’est pas partagée par les autres. Il s’agit d’un trouble du
contenu de la pensée qui cause une perte de contact avec la réalité. Le délire schizophrénique est dit « paranoïde »
et n’est pas systématisé. Il est flou, incohérent, invraisemblable et illogique. Les hallucinations consistent souvent
dans la perception de voies qui s’adressent au sujet, d’objets, de visages ou d’animaux que le sujet est le seul à
percevoir. Elles peuvent cerner tous les registres sensoriels et peuvent être également psychiques (pensées
étrangères ou imposées par des forces extérieures).
Les symptômes négatifs, qui impliquent la perte de quelque chose (perte de la capacité à s’exprimer,
etc.), ont traditionnellement été décrits par Bleuler (1911) dans « le syndrome autistique ». Cette terminologie
sera progressivement abandonnée et en 1983 Andreasen proposera de regrouper les symptômes négatifs en cinq
aspects fondamentaux : l’émoussement des affects, la pauvreté du discours (alogie), l’avolition, le retrait social
et l’anhédonie, le déficit attentionnel. On sait aujourd’hui que les symptômes positifs et négatifs sont
accompagnés par une dissociation et une désorganisation de la pensée et de l’action. Cette désorganisation est le
reflet de la perte d’unité psychique, elle se reflète dans les gestes, dans le langage et dans les réactions
émotionnelles. Il s’agit donc d’une dissociation à la fois affective et comportementale.

1.1.4. Anomalies anatomiques structurales cérébrales et corrélats cognitifs


Le développement des techniques d’imagerie cérébrale a permis de mettre en évidence les anomalies
cérébrales structurales dans la schizophrénie qui sont susceptibles d’influencer les performances cognitives.
Le cortex préfrontal est l’une des structures les plus touchées dans la schizophrénie (Daléry et al. 2012).
Il s’agit d’une région fortement connectée avec un très vaste réseau cérébral impliqué dans une pluralité de
fonctions cognitives. La dilatation ventriculaire est également caractéristique de la schizophrénie, notamment la
dilatation du troisième ventricule qui est corrélé à la concentration et à l’attention. On note également une
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travail dans la schizophrénie
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dilatation des ventricules latéraux qui sont liés à la capacité d’abstraction et de flexibilité. Il n’est donc pas
étonnant que toutes ces capacités cognitives soient fortement altérées dans la schizophrénie. De plus, une
diminution du volume du lobe frontal, en particulier de la substance grise et de la région orbitofrontale, ainsi que
du lobe temporal médian et du gyrus temporal est souvent observée chez les patients schizophrènes. Ceci entraîne
une perturbation des fonctions exécutives, de la concentration, de l’attention ainsi que de la mémoire visuelle et
verbale. Les « fonctions exécutives » sont un concept polymorphe, couvrant un ensemble de processus
psychologiques de haut niveau nécessaires à la planification, à l’initiation, à la régulation et à la vérification des
comportements complexes et finalisés (Fasotti & Allain, 2009). Elles facilitent l’adaptation du sujet et sont mises
en œuvre dans des situations nouvelles ou complexes durant lesquelles il n’est pas pertinent d’engager des
schémas d’action routiniers.
Aujourd’hui, les hypothèses concernant les perturbations cognitives dans la schizophrénie sont plutôt de
type intégratif et insistent sur les interactions et les connexions fonctionnelles entre les différentes zones
cérébrales interconnectées. Un circuit peut donc être perturbé sans qu’il n’y ait nécessairement une lésion ou une
altération organique causale. On parlera donc d’anomalies « fonctionnelles » (Georgieff, 2004).

1.1.5. Déficits cognitifs et anomalies fonctionnelles cérébrales


Au-delà des anomalies structurales, une dysconnectivité fonctionnelle pourrait être à l’origine des
déficits cognitifs (Daléry et al., 2012). En effet, il semblerait que les activations de régions distantes soient mal
synchronisées, notamment lors de la réalisation de tâches de mémoire de travail. Certaines études démontrent
l’existence d’une hypofrontalité chez les patients schizophrènes lors de la réalisation de tâches cognitives alors
que d’autres démontrent une hyperactivité préfrontale associée à une altération de la mémoire de travail. Ces
données apparemment contradictoires et paradoxales pourraient être expliquées par « l’hypothèse de
dysconnectivité fonctionnelle » (Daléry et al., 2012). Selon cette hypothèse, une altération des systèmes
principaux engendrerait un recrutement compensatoire de certains circuits neuronaux. On retrouve cette même
hypothèse chez Bor et al. (2011) qui suggèrent que les patients schizophrènes pourraient utiliser des stratégies
cognitives différentes par rapport aux sujets sains durant l’exécution de tâches de mémoire de travail. En termes
d’imagerie cérébrale, ceci se traduirait par une activation atypique et excessive du thalamus. Cette activation
pourrait être le résultat d’une tentative de mise en place de mécanismes compensatoires.
Une hypoactivation du cortex frontal et préfrontal dorsolatéral a été mise en évidence chez les patients
schizophrènes durant des tâches cognitives qui engendrent habituellement une activation de ces structures chez
les sujets sains. Il s’agit de structures qui jouent un rôle important dans l’inhibition des actes automatiques et
réflexes, dans la planification, dans le contrôle des actions et dans la mise en place de stratégies adaptées selon
le contexte. En outre, des déficits fonctionnels ont également été mis en évidence au niveau du cortex pariétal et
temporal, notamment durant des tâches de mémoire. Ces perturbations toucheraient non seulement les régions
corticales associatives mais également les interactions fonctionnelles entre ces régions et les régions sous-
corticales (Georgieff, 2004). Grot et al. (2017 ; Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de
l’Est-de-l’Ile-de-Montréal, 2017) ont demandé à des sujets atteints de schizophrénie d’effectuer une tâche faisant
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appel à la mémoire de travail inconsciente et une tâche faisant appel à la mémoire de travail intentionnelle. Selon
les résultats recueillis, les sujets atteints de schizophrénie n’auraient pas de difficulté à mémoriser
inconsciemment les informations. Cependant, la mémorisation intentionnelle serait fortement perturbée. En
parallèle, les chercheurs ont mesuré l’activité du cerveau à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique
fonctionnelle. Il semblerait que cette difficulté soit causée par une activité réduite du lobe pariétal qui
engendrerait un déficit attentionnel. De plus, une hypoactivité du lobe frontal causerait une incapacité à utiliser
des stratégies efficaces de maintien et de stockage temporaire des informations.
Si on s’intéresse plus spécifiquement à la mémoire de travail, plusieurs études d’imagerie fonctionnelle
prenant en compte les performances de sujets sains et de patients cérébrolésés (Petrides et al., 1993) ont mis en
évidence que les performances de mémoire de travail étaient étroitement liées à l’activité du cortex préfrontal
dorsolatéral. Parallèlement, d’autres études ont documenté une hypoactivité du cortex préfrontal durant la
réalisation de tâches de mémoire de travail qui étaient déficitaires chez les patients schizophrènes (Carter et al.,
1998).
Mendrek et al. (2005) vont poser l’hypothèse de l’existence d’une perturbation précoce du traitement de
l’information chez les patients schizophrènes et plus spécifiquement d’un déficit du « filtrage précoce » (un
mécanisme qui est nécessaire à la catégorisation primaire et qui permet le rejet des distracteurs). En effet, la
réalisation d’une tâche de mémoire de travail entraînerait chez les sujets sains une augmentation bilatérale de
l’activité frontale et pariétale. Ce phénomène ne serait cependant pas observé durant la réalisation de tâches
simples. Inversement, cette augmentation d’activité serait observée chez les sujets schizophrènes durant la
réalisation de tâches simples mais pas durant la réalisation de tâches de mémoire de travail. Les sujets
schizophrènes pourraient donc présenter un déficit au niveau de la mobilisation et de la sollicitation des
ressources cognitives. Cette mobilisation excessive, disproportionnée et coûteuse des ressources cognitives pour
des tâches simples, causerait un manque de disponibilité de ressources pour les tâches complexes. Les tâches les
plus affectées seraient celles qui impliquent une mobilisation de la mémoire de travail et des fonctions exécutives
car elles nécessiteraient des efforts cognitifs majeurs.
Selon Frith (1992, 1996), un trouble de l’initiation intentionnelle volontaire de l’acte, lié à une
perturbation de l’activité de la région préfrontale, serait à la base des symptômes schizophréniques « négatifs »
qui seraient responsables de la réduction des activités. De plus, la désorganisation de la pensée (troubles de la
pensée formelle, associations relâchées, affects inappropriés) serait causée par un déficit d’inhibition des actions
automatiques et réflexes. Enfin, les symptômes « productifs » seraient engendrés par l’atteinte des connexions
qui relient le cortex préfrontal aux autres régions car cette atteinte causerait une altération du système de contrôle
de l’action. Ces perturbations engendreraient une dissociation entre l’action et l’intention de l’individu ce qui
provoquerait le trouble de la conscience de soi caractéristique de la schizophrénie. L’atteinte des fonctions
exécutives dans la schizophrénie résulterait donc d’une anomalie cognitive primitive du « self-monitoring ». Le
self-monitoring serait nécessaire pour assurer le contrôle du bon déroulement des actions que le sujet met en

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œuvre. Les troubles cognitifs ne seraient donc pas une conséquence de la désorganisation ni de la
symptomatologie positive ou négative. Au contraire, les troubles cognitifs seraient la cause de ces symptômes.
Un modèle neuropsychologique de la schizophrénie réalisé par Goldman-Rakic (1994) identifie le
dysfonctionnement de la mémoire de travail comme étant le déficit central de la schizophrénie. De ce fait, il y
aurait une forte corrélation entre le déficit en mémoire de travail et le trouble de la pensée qui serait caractérisé
par une incapacité à maintenir les informations récentes en mémoire de travail. Ceci rejoint donc l’hypothèse de
Frith précédemment citée.

1.2. La mémoire de travail


1.2.1. Définition et modèles théoriques
La mémoire de travail est un système cognitif à capacité limitée qui permet le stockage provisoire et le
traitement des informations. Elle joue un rôle central dans les processus cognitifs et dans les activités mentales
complexes, dans la compréhension du langage, dans la résolution de problèmes et dans l’acquisition de nouvelles
connaissances. Contrairement à la mémoire à court terme, qui a un rôle plutôt passif, la mémoire de travail a un
rôle actif car elle permet de manipuler les informations. Les informations traitées et manipulées peuvent provenir
de l’environnement ou être issues de représentations mentales stockées en mémoire à long terme et activées car
nécessaires pour la tâche en cours.
En 1974, Baddeley et Hitch ont proposé un modèle de la mémoire de travail à composantes multiples
(Baddeley & Hitch, 1974). Il s’agit d’un modèle modulariste où chaque composante possède une certaine
autonomie ainsi que des sous-composantes. Ce modèle s’articule autour de quatre composantes centrales :
l’administrateur central, la boucle phonologique, le calepin visuo-spatial et le buffer épisodique. Le calepin
visuo-spatial, la boucle phonologique et le buffer épisodique (ou tampon épisodique) sont des systèmes dits
« esclaves » car ils sont sous le contrôle de l’administrateur central.

Figure 1 - Le modèle de la mémoire de travail de Baddeley (2000)

L’administrateur central est supporté par le lobe frontal et a le rôle de coordonner et de surveiller les
autres systèmes. Il permet la manipulation des informations, l’inhibition des interférences, la poursuite de buts,
la répartition et la canalisation des ressources attentionnelles ainsi que la réalisation de doubles tâches. Ces

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fonctions sont étroitement liées à l’activité des régions préfrontales du cortex dorsolatéral. La boucle
phonologique est responsable du traitement phonologique de l’information ainsi que de son maintien. Le
traitement phonologique est régi par les régions pariétales postérieures gauches alors que le maintien dépend des
régions préfrontales ventrolatérales (répétition articulatoire). Elle possède deux sous-composantes : « le stocke
phonologique », qui permet le stockage temporaire de l’information phonologique, et « la boucle de
récapitulation articulatoire » qui permet de réactiver l’information phonologique et de la maintenir en mémoire
à court terme. Le calepin visuo-spatial permet le traitement et le maintien temporaire de l’information visuo-
spatiale. Son activité est liée à l’activation de la partie droite du cortex pariétal postérieur et du cortex
oculomoteur. Baddeley (2000) a successivement complété le modèle en rajoutant la composante du « buffer
épisodique ». Le buffer est chargé du stockage temporaire et de l’intégration en représentations épisodiques
d’informations multimodales en provenance des deux autres systèmes esclaves et de la mémoire épisodique.

1.2.2. Mémoire de travail et schizophrénie


Selon Seaton et al. (2001), la perturbation globale des fonctions exécutives chez les patients
schizophrènes s’explique par une attente primitive de la mémoire de travail. Les fonctions mnésiques sont parmi
les fonctions cognitives les plus altérées dans la schizophrénie. Cependant, elles sont diversement touchées dans
la maladie. La mémoire procédurale est notamment épargnée. De plus, les difficultés semblent plus importantes
pour le rappel libre que pour le rappel indicé ; ceci pourrait traduire un déficit au niveau de la récupération plutôt
qu’au niveau du stockage. Les difficultés semblent équivalentes pour les items verbaux ou visuels. En effet, les
patients schizophrènes présentent un déficit à la fois pour les tâches de mémoire de travail visuo-spatiale et pour
les tâches de mémoire de travail verbale (Kebir & Tabbane, 2008).
Selon Izaute et Bacon (2011), c’est surtout le contrôle des tâches mnésiques qui serait fortement perturbé
chez les patients schizophrènes. Cette perturbation serait causée par une prise de décisions inadaptées au contexte
de la tâche ou par un déficit de gestion de la répétition d’un apprentissage qui engendrerait la mise en œuvre de
stratégies inefficaces. Le déficit de mémoire de travail affecterait l’ensemble des composantes et des sous-
composantes de la mémoire de travail. Il ne serait pas lié à l’âge, au sexe, aux symptômes productifs ni à la durée
ou à l’évolution des troubles. Cependant, il y aurait une corrélation positive entre ces déficits et les symptômes
négatifs et de désorganisation. Ces déficits causeraient une altération du fonctionnement cognitif global des
patients. La sévérité du déficit en mémoire de travail chez les patients schizophrènes serait étroitement liée au
pronostic fonctionnel du patient. L’apparition de ce déficit serait souvent précoce et aurait une valeur prédictive
de l’évolution vers la schizophrénie.

1.2.3. Mémoire de travail et attention


L’attention et la mémoire de travail sont étroitement liées. Vraisemblablement, l’attention a le rôle de
contrôler l’accès de l’information en mémoire de travail puisque ce dernier est un système cognitif à capacité
limitée qui n’est capable de traiter qu’un nombre réduit d’éléments (Cowan, 2000). Ainsi, l’attention permet
d’optimiser le fonctionnement de la mémoire de travail.

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travail dans la schizophrénie
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Selon Postle (2006), la mémoire de travail serait une propriété qui découlerait de la coordination des
mécanismes attentionnels durant le traitement des stimuli sensoriels, l’élaboration de représentations mentales et
la réalisation d’actions. La mémoire de travail ne serait donc pas uniquement un ensemble de systèmes spécialisés
et temporaires de stockage puisqu’elle permettrait l’activation des systèmes perceptifs, des représentations
cognitives et des systèmes d’actions qui sont nécessaires à la réalisation d’une tâche.
En outre, d’après Grot et al. (2017) la mémoire de travail intentionnelle des patients schizophrènes serait
hautement perturbée alors que leur mémoire de travail inconsciente serait préservée. Sur le plan cérébral, ceci se
traduirait par une diminution de l’activation des lobes pariétaux et frontaux. Le déficit des patients schizophrènes
serait donc principalement de type attentionnel. Ces patients présenteraient une perturbation des processus
endogènes de l’attention (volontaires et contrôlés) alors que les processus exogènes (automatiques) seraient
relativement préservés.
Selon Van der Linden et Collette (2002), la mémoire de travail aurait une fonction essentielle de contrôle
attentionnel exécutif de l’action et serait étroitement liée à l’attention sélective et à la vigilance. Engle (2002)
utilise le terme « attention exécutive » pour se référer à l’administrateur central du modèle de Baddeley et Hitch
(1974). Ce type d’attention aurait le rôle de maintenir actives les représentations pertinentes au regard du but de
la tâche parmi les éléments qui pourraient interférer. Ce terme est retrouvé dans le modèle de l’attention de
Fernadez-Duque et Posner (2001). Selon ce modèle, les fonctions de l’attention exécutive seraient comparables
à celles de l’administrateur central ou du « Système attentionnel superviseur » (Norman & Shallice, 1986). Ces
fonctions seraient supportées par les régions préfrontales dorso-latérales et orbitofrontales ainsi que par le gyrus
cingulaire antérieur, l’aire motrice supplémentaire, les ganglions de la base et le thalamus.
Les liens entre la mémoire de travail, l’attention sélective et la vigilance ont également été explorés par
Fockert et al. (2001). Selon ces chercheurs, la mémoire de travail aurait un rôle central dans le contrôle de
l’attention sélective et dans la priorisation des stimuli. En effet, les résultats de leur étude mettent en évidence
une baisse des performances à une tâche d’attention sélective lorsqu’il s’agit d’une tâche qui implique une
mobilisation importante de la mémoire de travail. Ceci serait dû à une mobilisation excessive de la mémoire de
travail qui deviendrait moins efficace pour la sélection des stimuli. La mémoire de travail (grâce aux lobes
frontaux) exercerait une fonction de contrôle sur le traitement des informations distractrices en mémoire
sélective. Selon cette logique, une atteinte du cortex préfrontal permettrait d’expliquer la difficulté conjointe
pour les tâches de mémoire de travail et pour les tâches nécessitant l’inhibition de distracteurs (Wickelgren,
2001). Il s’agit de difficultés que l’on retrouve dans la schizophrénie mais également dans le vieillissement
normal.
Enfin, Ahw et Jonides (2001) ont mis en évidence l’existence d’un recouvrement fonctionnel entre les
mécanismes de mémoire de travail spatiale et les mécanismes d’attention sélective spatiale qui seraient recrutés
pour maintenir les informations spatiales dans les tâches de mémoire de travail. Ces données suggèrent donc une
architecture plus interactive du contrôle attentionnel.

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travail dans la schizophrénie
11
1.3. L’attention
1.3.1. Définition et types d’attention
« L’attention est la prise de possession par l’esprit, sous une forme claire et vive, d’un objet ou d’une
suite de pensées parmi plusieurs qui semblent simultanément possibles. La focalisation, la concentration de la
conscience lui sont essentielles. Elle suppose que l’on s’écarte de certaines choses pour s’occuper plus
efficacement de certaines autres ; c’est une condition qui a pour opposé précis l’état de confusion, d’étourderie
et de vagabondage de l’esprit ». (James, The principles of psychology, 1890, p.403-404).
Lezak (1987) affirme que l’attention est une fonction de base impliquée dans toute performance
intellectuelle ou comportementale de la vie quotidienne. Il existe différentes formes d’attention, il est donc
préférable de parler de « processus attentionnels » car cette désignation au pluriel renvoi à la difficulté de définir
« l’attention » en tant qu’entité unique et à la diversité des composantes qui constituent le système attentionnel
(Le Roy, 2011). En effet, l’attention peut être définie comme la capacité à identifier un stimulus pertinent dans
l’environnement (détection), à se concentrer sur ce stimulus plutôt que sur les autres (attention sélective) et à
maintenir l’attention sur celui-ci (attention soutenue). Ainsi, elle permet le traitement de ce stimulus par les
mécanismes cognitifs de haut niveau. L’attention permet également de traiter plusieurs stimuli simultanément en
assurant une répartition des ressources attentionnelles entre plusieurs stimuli et tâches (attention divisée).
L’attention sélective, qui permet de faire le tri des informations qui nous entourent, peut être implicite (se déplace
sans mouvements oculaires) ou explicite (est orientée par les organes sensoriels), endogène (volontaire) ou
exogène (involontaire, déclenchée par un changement brutal externe). Enfin, l’attention soutenue est étroitement
liée au phénomène de « vigilance » et intervient dans les tâches qui impliquent un long état d’attente. L’attention
soutenue intervient dans les tâches de surveillance, elle permet de maintenir l’attention à un niveau d’efficience
stable afin de rendre plus efficace le traitement d’un stimulus rare et spécifique qui apparaîtra par la suite. Les
processus attentionnels interviennent donc dans un grand nombre de processus et de fonctions cognitives, tout
particulièrement dans la mémoire de travail et dans les fonctions exécutives.
Selon Van Zomeren et Brouwer (1994), l’attention se divise en deux grands domaines : « la sélectivité »
et « l’intensité ». La sélectivité renvoie à l’attention sélective et permet la sélection des informations pertinentes.
Elle possède deux composantes, « l’attention focale » et « l’attention divisée ». L’intensité se divise en « alerte »
et en « attention soutenue », elle permet la modulation de la quantité de ressources attentionnelles dévolues à une
tâche. Le tout est dirigé par un système attentionnel superviseur qui permet le contrôle exécutif, la coordination,
la flexibilité et la mise en œuvre de stratégies.

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travail dans la schizophrénie
12
Figure 2 - Le modèle sur les fonctions attentionnelles de Van Zomeren et Brouwer (1994)

1.3.2. Attention et schizophrénie


Les patients atteints de schizophrénie auraient des performances inférieures aux sujets sains dans les
tâches d’attention sélective, de vigilance, d’attention partagée ainsi que d’attention soutenue (Daléry et al., 2012).
Ces perturbations seraient observées chez tous les patients schizophrènes indépendamment du stade de la maladie
et pourraient apparaître souvent dès le début de la pathologie. L’hypothèse principale concernant l’atteinte de
l’attention sélective serait que les sujets schizophrènes auraient un déficit de mobilisation des ressources
attentionnelles. Cette hypothèse se base sur le fait que l’augmentation des items durant la tâche d’attention, ou
la diminution du champ de présentation des items, engendrerait une chute des performances. En termes de
corrélats cliniques, les déficits attentionnels seraient étroitement liés aux symptômes de désorganisation et aux
symptômes négatifs de la schizophrénie.

1.4. Musique, schizophrénie, mémoire de travail et attention


1.4.1. La thérapie musicale
La musique, à travers ses caractéristiques et ses activités spectrales et temporales complexes, relie et
associe les sens entre eux et affecte nos expériences perceptives. En outre, elle produit une excitation corticale
élevée et participe au développement du cerveau ainsi qu’aux apprentissages. Elle fait appel à toutes les parties
du cerveau, qu’il s’agisse d’écoute ou d’exécution, en favorisant ainsi la communication inter et intra-
hémisphérique (Century, 2010). Le traitement de la musique engage différents processus (perceptif, cognitif,
émotionnels, moteurs) et partage des liens fonctionnels étroits avec d'autres compétences cognitives non
musicales. Ceci favorise un transfert des compétences musicales vers d’autres compétences cognitives non-
musicales (Moussard et al., 2012). Plusieurs systèmes et régions sont impliqués dans le traitement des différentes
composantes de la musique car il n’existe pas de « centre cérébral » spécifique au traitement de la musique

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travail dans la schizophrénie
13
(Altenmüller, 2001). En effet, le traitement musical engendre l’activation d’un réseau bilatéral très vaste qui
intéresse particulièrement les régions fronto-pariétales.
La musicothérapie est une intervention psychosociale qui permet d’intervenir sur les symptômes
psychiatriques et d’améliorer les interactions sociales ainsi que les fonctions neurophysiologiques et cognitives
(Gold et al., 2009 ; Jung, 2011 ; Peng et al., 2010 ; Geretsegger et al., 2017). Elle est en mesure d’affecter les
réponses physiologiques ainsi que l’activité et les fonctions du système nerveux, endocrinien et cardiovasculaire.
Par conséquent, elle permet une stabilisation de la santé mentale et physique ainsi qu’une amélioration des affects
et des fonctions cognitives (Blood & Zatorre, 2001 ; Boso et al., 2006 ; Urich et al., 2007). Il existe différentes
approches en thérapie musicale selon la modalité (active ou réceptive), le type et leur niveau de structuration. La
« modalité active » regroupe toutes les activités durant lesquelles le patient joue un instrument ou chante. Les
« techniques réceptives » présupposent que le patient écoute de la musique ou des stimuli auditifs produits
directement par le thérapeute ou enregistrés. Ces stimuli sont choisis et sélectionnés par le patient ou par le
thérapeute.

1.4.2. Mémoire et musique


Il existe des liens étroits et pluriels entre la mémoire et la musique. La composante rythmique de la
musique favoriserait le découpage des informations en sous-unités (« chunks », McElhinney & Annett, 1996),
ceci aiderait le passage de ces informations en mémoire de travail et en mémoire à long terme. Ceci pourrait
également être expliqué par les liens entre la mémoire, la musique et les émotions qui jouent un rôle central dans
le processus de mémorisation et qui sont souvent transmises grâce à la musique (Moussard et al., 2012). En effet,
Jäncke (2008) affirme que les émotions musicales auraient le pouvoir de maximiser et d’améliorer les
performances mnésiques.
La musique et les stimuli auditifs se déploient dans le temps. Pour ce faire, le système auditif élabore les
sons organisés en séquences en signaux musicaux cohérents. Ce processus de transformation est similaire à celui
de la mémoire de travail qui stocke temporairement les informations auditives pour ensuite les transformer en
percepts spécifiques. L’exposition à la musique a des répercussions positives sur les aptitudes perceptives,
cognitives, émotionnelles, sociales et motrices. En effet, la musique sollicite de nombreuses aires corticales et
sous-corticales dans les deux hémisphères en modifiant leur plasticité et en synchronisant les réseaux neuronaux.
La musique pourrait donc être considérée comme une « technologie transformationnelle » capable de modifier
les structures cérébrales et les différentes dimensions du fonctionnement psychologique portées par ces structures
(Moussard et al., 2012).

1.4.3. Schizophrénie : impact de la musique sur l’activité cérébrale


Plusieurs études ont mis en évidence l’effet bénéfique de la thérapie musicale et de la musique sur
l’activité cérébrale des patients schizophrènes qui se traduit par une amélioration des performances cognitives et
une atténuation des perturbations.

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travail dans la schizophrénie
14
Selon Kwon et al. (2013), la thérapie musicale aurait un effet positif sur la relaxation émotionnelle, les
comportements, l’attention, la concentration et les capacités langagières chez les patients avec schizophrénie
chronique. Cependant, d’autres fonctions cognitives telles que la mémoire, les capacités d’apprentissage et
l’orientation ne seraient pas significativement impactées par cette thérapie. La thérapie musicale permettrait donc
une amélioration partielle des fonctions cognitives. En termes d’activité cérébrale, cette amélioration se traduirait
par une activation des ondes alpha dans la région frontale, temporale et pariétale qui serait significativement
supérieure dans le groupe expérimental. Cette activation permettrait une meilleure mobilisation des ressources
cognitives. Cette étude fournit des données et des informations intéressantes, il est cependant important de noter
qu’elle possède des limites. En effet, les participants étaient des patients diagnostiqués avec une schizophrénie
borderline, les résultats de l’étude ne peuvent donc pas être généralisés aux patients avec un niveau de sévérité
différent. Néanmoins, ces résultats sont en accord avec les travaux de Glicksohn et Cohen (2000). Ces auteurs
se sont demandé si la musique pouvait faciliter la performance de sujets schizophrènes qui étaient perturbés dans
des tâches attentionnelles (Test de Stroop) et qui avaient un niveau d’arousal excessif. Les patients étaient
exposés à trois types d’environnement différents durant une tâche attentionnelle : musique en Sol majeur à
valence positive, musique en Sol mineur à valence négative, silence. L’étude a mis en évidence un effet positif
et relaxant de la musique sur les capacités langagières des sujets schizophrènes exposés à la musique (réduction
positive de la latence de nommage et du nombre d’erreurs commis). Cet effet était plus important dans le groupe
qui avait été exposé à la musique à valence positive. La musique améliorerait les performances et réduirait le
niveau d’arousal chez les sujets qui sont habituellement tendus (Gjerde, 1983). En outre, Glicksohn et Cohen
(2000) ont rapporté que, à la suite des séances, les ondes en provenance des régions préfrontales, frontales,
temporales et pariétales étaient significativement plus importantes dans le groupe expérimental que dans le
groupe contrôle. Ceci rejoint l’idée de Grot et al. (2017) selon laquelle le déficit attentionnel de la schizophrénie
serait dû à une activité trop faible du lobe pariétal et temporal. La thérapie musicale réactiverait et augmenterait
donc l’activité de ces régions en facilitant la mémorisation ainsi que la mise en place de stratégies efficaces pour
le maintien et le stockage temporaire de l’information.
Morgan et al. (2010) ont effectué une étude exploratoire au cours de laquelle ils se sont intéressés à
l’effet que la musique pouvait avoir sur l’activité cérébrale durant un épisode psychotique sévère chez des
patients schizophrènes. Ils partaient de l’hypothèse selon laquelle l’exposition à la musique aurait permis une
diminution de l’activité élevée d’ondes lentes (delta et thêta), caractéristiques de la schizophrénie (Galderisi et
al., 2009). Cette diminution aurait été corrélée à la réduction de l’activité des ondes bêta chez les patients ayant
une psychose aiguë. Les résultats ont mis en évidence une diminution globale significative des ondes delta, alpha
et bêta durant la condition « musique » (en particulier dans les régions pariétales, occipitales et temporales). Il
semblerait qu’un niveau élevé d’ondes alpha puisse nous empêcher de canaliser notre attention et qu’une sur-
activation d’ondes bêta puisse nous conduire à un état d’anxiété susceptible de perturber les performances
cognitives. En revanche, un niveau optimal de ces ondes nous aiderait à être plus réceptifs, plus concentrés et
améliorerait notre capacité de résolutions de problèmes. De même, un niveau adéquat d’ondes delta favoriserait

SIRAGUSA Isabella | Rôle et impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels et sur la mémoire de
travail dans la schizophrénie
15
notre capacité d’apprentissage. Enfin, un pic d’ondes thêta, qui jouent un rôle important dans le processus de
consolidation de l’information stockée en mémoire, pourrait être lié à un manque d’attention. Il semblerait donc
que l’exposition à la musique soit susceptible de diminuer l’activité cérébrale dysfonctionnelle chez ces patients.
Il est cependant important de noter que dans l’étude de Morgan et al. (2010) la population était trop petite et
hétérogène pour pouvoir généraliser les résultats obtenus. De plus, chaque patient était utilisé comme son propre
sujet contrôle, il n’y avait donc pas de groupe contrôle sain. Néanmoins, la diminution de l’activité des ondes
bêta qui a été observée durant cette étude avait préalablement été observée par Gevins et Schaffer (1980) en
réponse à une augmentation de l’activité cognitive ainsi qu’à une diminution de l’état d’éveil (Lim et al., 1996).

1.4.4. Schizophrénie : impact de la musique sur l’attention et sur la mémoire de travail


Les mécanismes de traitement de la musique possèdent des liens étroits avec le système mnésique et les
processus attentionnels. La musique serait donc susceptible d’améliorer les scores des patients schizophrènes à
des tâches impliquant ces fonctions (Talwar et al., 2006). En effet, les données d’imagerie mettent en évidence
qu’écouter une musique polyphonique nécessite une analyse spécifique et une association de plusieurs patterns
sonores à travers des processus auditifs multiples. Ces processus impliquent les circuits neuronaux bilatéraux
temporaux, frontaux et pariétaux qui sont également impliqués dans l’attention et dans la mémoire de travail
(Särkämö et al., 2008).
Ceccato et al. (2006) affirment que lorsque la thérapie musicale est combinée avec une prise en charge
standard elle peut améliorer l’état global des patients ainsi que leur état mental et leur niveau du fonctionnement
social (à court et à moyen terme). L’utilisation de la musique et des méthodes adoptées en thérapie musicale
serait utile en termes d’outils thérapeutiques. Effectivement, elle permettrait d’atteindre des résultats intéressants
grâce à l’activation et à la stimulation de plusieurs fonctions liées à la cognition et aux mouvements. Ceccato et
al. (2009) ont mis en place le protocole de thérapie musicale STAM (Sound Training for Attention and Memory)
qui consiste en une série de pistes sonores et de séances musicales enregistrées sur un CD. Il s’agit d’un protocole
de réadaptation par la musique qui est adapté aux personnes souffrant de schizophrénie. Ce protocole permet
d’effectuer des exercices qui ont pour objectif la stimulation et l’évaluation de la flexibilité et des compétences
attentionnelles et mnésiques à court terme du sujet. L’étude a comparé les performances d’un groupe
expérimental suivant le protocole STAM à celles d’un groupe contrôle. Les patients qui s’étaient entrainés avec
le protocole STAM avaient des performances qui étaient significativement meilleures pour le test PASAT (Paced
Auditory Serial Addition Test) évaluant l’attention soutenue et partagée. Les scores de ces patients étaient
significativement supérieurs également à l’échelle WMS (Wechsler Memory Scale) évaluant la rétention de
l’information, le contrôle mental, la mémoire logique, la reproduction visuelle, les capacités d’association et de
répétition. Selon les données recueillies, il semblerait que le STAM ait un effet positif sur les performances des
sujets puisqu’il permettrait l’amélioration des capacités mnésiques et attentionnelles chez les patients
schizophrènes.
Ces données sont en accord avec la méta-analyse de Geretsegger et al. (2017) qui ont examiné les effets
de la musicothérapie à court et à moyen terme chez des patients schizophrènes. Cette méta-analyse, qui prenait
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travail dans la schizophrénie
16
en compte huit études, a mis en évidence un effet positif significatif de la thérapie musicale par une amélioration
des scores de l’attention au PASAT. Cependant, les scores de l’épreuve Conners CPT (Conners Continuous
Performance Task), qui mesure l’attention soutenue et sélective, ainsi que les scores à l’échelle WMS, n’avaient
pas été significativement impactés par la thérapie musicale. Il semblerait donc que la thérapie musicale, combinée
avec une prise en charge standard, puisse partiellement aider les patients atteints de schizophrénie à améliorer
leur état global, leur état mental et leurs capacités de fonctionnement social. Néanmoins il est difficile
d’interpréter ces données car les résultats sont hétérogènes et varient en fonction des outils utilisés. Plusieurs
biais pourraient avoir influencé les données de cette méta-analyse. En effet, le critère de répartition aléatoire
pourrait ne pas avoir été pleinement respecté. De plus, certaines données pourraient être incomplètes. En outre,
dans une des études prises en compte, une partie des participants avait reçu moins de sessions que prévu. Ceci
pourrait avoir eu des répercussions importantes sur les performances des participants.
Enfin, les résultats de l’étude de Kwon et al. (2013) mettent en évidence un score au MMSE (Mini Mental
State Evaluation) significativement supérieur dans le groupe expérimental avec thérapie musicale par rapport au
groupe contrôle. Cette amélioration concerne l’attention, le calcul ainsi que les capacités langagières et la
planification. Cependant, il ne semble pas y avoir de différences significatives en termes de mémoire,
d’orientation et d’apprentissage. Les résultats de cette étude suggèrent une amélioration partielle des fonctions
cognitives telles que la concentration et les capacités langagières.

1.4.5. La remédiation cognitive par la musique dans la schizophrénie


La remédiation cognitive a pour but d’améliorer une ou plusieurs aptitudes cognitives en se focalisant
sur un processus cognitif altéré en particulier. Elle vise à la diminution de l’impact fonctionnel des déficits
cognitifs (Péneau & Franck, 2015). Elle n’est pas destinée à remplacer les traitements médicamenteux ni la
psychothérapie mais à compléter leur action. Son efficacité a été récemment démontrée par plusieurs méta-
analyses (Roder et al., 2006 ; McGurk et al., 2007) et ce, indépendamment des traitements associés et des
caractéristiques individuelles des patients. En effet, cette pratique engendre des modifications cérébrales
structurales et fonctionnelles telles qu’une diminution de la perte de substance grise et une augmentation du
transfert interhémisphérique des informations (Franck & Demily, 2015). L’objectif central de la remédiation
cognitive est de favoriser un transfert de l’amélioration du fonctionnement cognitif sur le fonctionnement du
patient dans la vie quotidienne (Raffard et al., 2009).
Les techniques de remédiation cognitive sont essentiellement de deux types : les traitements
« compensateurs » et les méthodes « restauratrices ». Les « traitements compensateurs » se basent sur
l’utilisation et le renforcement des capacités préservées à travers la mise en place de nouvelles stratégies de
compensation du déficit cognitif. Quant aux « méthodes restauratrices », elles essayent de restaurer la fonction
altérée par l’entraînement en s’appuyant sur la plasticité cérébrale (Péneau & Franck, 2015). Les programmes de
remédiation qui nous intéressent, en cas de troubles de la mémoire de travail et de l’attention, sont ceux de
remédiation « neurocognitive ». La remédiation des troubles neurocognitifs vise à la rééducation des fonctions
exécutives, de l’attention, de la mémoire et des fonctions visuo-spatiales (Franck & Demily, 2015). Il existe
SIRAGUSA Isabella | Rôle et impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels et sur la mémoire de
travail dans la schizophrénie
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plusieurs programmes de remédiation neurocognitive de la schizophrénie disponibles en français. Parmi ceux-ci
on peut citer la CRT (Cognitive Remediation Therapy), qui vise au développement de stratégies de traitement de
l’information à travers des exercices dirigés, et la RECOS, qui amène les patients à développer des stratégies
adéquates de recherche de solutions des problèmes (Vianin, 2007).
Afin de proposer une remédiation cognitive pour la schizophrénie basée sur la musique, il faudrait
s’assurer que les sujets schizophrènes n’aient pas d’anomalies en termes de capacités de perception auditive. Si
nous nous en tenons à la littérature scientifique et aux études précédemment citées, il semblerait que ces capacités
perceptives soient préservées chez les patients schizophrènes. Néanmoins, des études plus spécifiques seraient
nécessaires pour confirmer cette hypothèse. La remédiation cognitive par la musique ne remplacerait pas les
traitements classiques des symptômes psychotiques et n’aurait pas de pouvoir miraculeux de guérison.
Cependant, il s’agirait d’un atout supplémentaire non invasif, peu coûteux, facile à mettre en place et accessible
à tous qui permettrait d’améliorer la qualité de vie des patients schizophrènes si combiné à une prise en charge
standard (Plissard, 2018).

1.5. Problématique
Le but de cette étude est d’évaluer le rôle et l’impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels
et sur la mémoire de travail chez les patients schizophrènes. Selon les données présentes dans la littérature
scientifique et les argumentations avancées par les auteurs précédemment cités, il semblerait que la musique soit
susceptible d’avoir une influence sur la performance des patients schizophrènes. Une amélioration de la mémoire
de travail chez les patients schizophrènes par le renforcement de l’attention grâce à l’exposition à des stimuli
auditifs serait envisageable. Étant donné que la perte de contact avec la réalité est une des perturbations centrales
dans la schizophrénie, la musique et les stimuli auditifs pourraient avoir un impact bénéfique sur l’attention et
sur la mémoire de travail des patients schizophrènes. En effet, le son pourrait représenter un point de repère
durant l’encodage et la restitution ; ceci aiderait les patients à avoir un meilleur contact avec la réalité. La perte
de contact avec la réalité et la prédominance de la vie intérieure avaient été définies par Bleuler (1911) comme
étant les caractéristiques principales du « syndrome autistique schizophrénique ». Cette terminologie a été
définitivement abandonnée dans les années 1980. Cependant, les concepts de perte de contact avec la réalité et
de prédominance de la vie intérieure restent toujours actuels et font référence aux signes cliniques qui font partie
des symptômes négatifs de la schizophrénie.
Notre hypothèse de départ est que la musique aura une influence sur la performance des patients et que
cette influence sera positive, car leur performance sera meilleure en musique. Les stimuli auditifs renforceront
l’attention ainsi que les performances de mémoire de travail chez les patients schizophrènes. La variable
indépendante qui sera manipulée est « l’environnement d’exposition » et a deux conditions : silence et musique.
Quant à la variable dépendante, il s’agit de « la performance des participants » qui devra de ce fait varier selon
l’environnement sonore auquel ils seront exposés durant la tâche. Les participants auront donc une performance
meilleure et des scores significativement plus élevés aux tâches de mémoire de travail lorsqu’ils seront évalués

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travail dans la schizophrénie
18
en musique plutôt que lorsqu’ils seront évalués en silence. Par conséquent, nous nous attendons à observer des
scores plus élevés pour la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV dans la condition « musique » par rapport
à la condition « silence ». De même, nous nous attendons à retrouver des résultats comparables pour la « tâche
de mémoire spatiale » de la MEM-III. Nous espérons retrouver cette tendance dans les deux groupes de sujets
schizophrènes. En revanche, aucune variation significative ne devra être observée chez les sujets contrôles selon
l’environnement d’exposition.
Pour ce faire, nous allons évaluer chaque groupe en présence et en absence de musique pour la « tâche
d’addition spatiale » de la MEM-IV et pour la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III. Une partie du groupe
de patients effectuera d’abord ces tâches en étant exposé à la musique et ensuite dans des conditions standard de
silence (groupe « A »). À l’inverse, la partie restante des patients effectuera d’abord les tâches dans le silence et
sera successivement exposés à la musique (groupe « B »). De même, la moitié des sujets contrôles suivra l’ordre
de passation du groupe « A » alors que l’autre moitié suivra l’ordre de passation du groupe « B ».
Les résultats et les données recueillies feront ensuite l’objet de comparaisons intergroupe et intragroupe à
l’aide d’outils statistiques.

Ainsi, nous chercherons à valider les hypothèses suivantes :


H1 : les sujets schizophrènes auront un score significativement plus élevé dans la condition « musique » par
rapport à la condition « silence » pour la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV ainsi que pour la « tâche de
mémoire spatiale » de la MEM-III.

H2 : il n’y aura pas de différence significative en termes de score entre les performances du groupe « A » et
celles du groupe « B » de patients. Le score sera donc indépendant de l’ordre de passation.

H3 : les sujets contrôles n’auront pas un score significativement plus élevé dans la condition « musique » par
rapport à la condition « silence » ni pour la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV, ni pour la « tâche de
mémoire spatiale » de la MEM-III.

2. Méthodologie
2.1. Participants
L’échantillon était composé d’un groupe de patients schizophrènes adultes et d’un groupe de sujets
contrôles. Les patients ont été recrutés au sein de l’unité Orion 49 du département de réhabilitation psychosociale
du CESAME (Centre de Santé Mentale Angevin) à Angers.
Un bilan cognitif centré sur l’évaluation de la mémoire de travail et de l’attention sélective visuelle avait
été préalablement réalisé pour les patients schizophrènes afin de s’assurer que leurs capacités cognitives étaient
comparables et qu’il n’y avait pas de déficits sévères. Lors de ce bilan, la version abrégée adaptée pour les

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travail dans la schizophrénie
19
patients schizophrènes de la WAIS-III a été proposée (Bulzacka, 2010). Il s’agit d’une version qui prévoit les
épreuves cognitives suivantes : « similitudes » (pour évaluer la compréhension verbale), « matrices » (pour
évaluer le raisonnement perceptif), « mémoire des chiffres » (pour évaluer la mémoire de travail) et « code »
(pour évaluer la vitesse de traitement). Cette version abrégée de la WAIS-III tient compte de la fatigabilité des
patients schizophrènes et permet d’estimer le fonctionnement cognitif prémorbide du patient. En complément à
la WAIS-III, le test neuropsychologique d2R (Brickenkamp et al., 2015) a également été proposé afin d’évaluer
l’attention sélective en modalité visuelle.

Il s’agissait de sujets de langue maternelle française, qui faisaient partie de la même tranche d’âge
(moyenne = 29,0 ; écart-type = 7,176), qui avaient un niveau d’études similaire et qui bénéficiaient d’une prise
en charge psychologique. Certaines données sociodémographiques (catégorie socio-professionnelle du patient,
catégorie socio-professionnelle des parents, environnement socio-économique, milieu rural/urbain, sexe) ont
également été prises en compte dans l’analyse des résultats. Parmi les 8 sujets initialement recrutés, 3 ont été
exclus de l’étude car ils présentaient au moins un des critères d’exclusion (cf. annexe 3). L’échantillon final était
de 5 sujets (n= 5), il s’agissait de 60% d’hommes et de 40% de femmes. Leur projet futur s’inscrivait dans une
perspective de réinsertion sociale, leur participation à l’étude était donc cohérente et logique. De plus, les
participants avaient peu de symptômes productifs car la présence de ces symptômes, en plus de biaiser les
résultats obtenus, aurait pu avoir des effets secondaires néfastes sur les participants. La composante éthique de
cette étude aurait alors pu être menacée puisque nous n’aurions pas été en mesure d’assurer la sécurité et le bien-
être des participants. En outre, la présence de ces symptômes aurait rendu difficile l’évaluation cognitive des
patients. Les résultats et les données recueillies n’auraient donc pas répondu aux critères scientifiques de fiabilité
et de validité.
Le groupe de sujets contrôles (n=10) a été évalué pour les mêmes tâches que les patients schizophrènes et
dans les mêmes conditions. Il s’agissait d’un groupe de sujets apparié en termes d’âge et de niveau scolaire aux
groupes de patients schizophrènes. Comme pour le groupe de patients schizophrènes, il s’agissait de 60%
d’hommes et de 40% de femmes.
Tous les patients, ainsi que leurs tuteurs, ont signé un formulaire de consentement éclairé avant
l’expérience. La procédure de l’expérience ainsi que ses enjeux ont été préalablement communiqués à chaque
patient afin de l’informer des implications de cette étude. Chaque participant était libre de mettre fin à
l’expérience à tout moment. Enfin, tous les participants ont été traités avec respect et toutes les mesures possibles
ont été prises afin de protéger et préserver leur bien-être. L’anonymat de chaque participant a été respecté. Seules
les informations indispensables à l’étude ont été utilisées, c’est-à-dire : l’âge, le sexe, la latéralité, le niveau
d’études, l’âge de diagnostic et les scores de performance.

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travail dans la schizophrénie
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Patients Sujets contrôles
Moyenne (écart-type) Moyenne (écart-type)
Age 29,0 (7,176) 29,8 (9,682)
Niveau d’étude (en années) 12,6 (1,140) 12,6 (1,506)
Figure 3 – Tableau données démographiques des participants

2.2. Outils utilisés


Les passations ont été réalisées dans les locaux de l’unité Orion 49 du CESAME. Le temps de rencontre
moyen était de 150 minutes par patient et incluait une première rencontre dédiée à la présentation du projet de
recherche et une deuxième rencontre dédiée à la passation des épreuves. Le temps de passation était de 120
minutes et prévoyait la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III (avec et sans musique), la « tâche d’addition
spatiale » de la MEM-IV (avec et sans musique), un premier questionnaire portant sur la gestion et la
reconnaissance des émotions et un deuxième questionnaire évaluant la valence émotionnelle de la musique.
Chaque groupe a été évalué en présence et en absence de musique pour la « tâche d’addition spatiale » de la
MEM-IV et pour la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III. La MEM (Échelle clinique de mémoire de
Wechsler) évalue les compétences mnésiques mises en jeu dans la vie quotidienne des patients. Les deux tâches
utilisées dans cette étude font partie plus spécifiquement de l’indice de mémoire de travail visuelle et fournissent
des notes brutes qui sont ensuite converties en notes standards.

La « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV vise à évaluer la mémoire de travail visuo-spatiale à l’aide
d’une tâche d’addition visuelle. Durant la tâche, l’examinateur montre au sujet deux grilles, une par une,
contenant des cercles bleus et rouges. Le sujet doit ensuite additionner ou soustraire les emplacements des cercles
selon un ensemble de règles. Le subtest est formé par 24 items en total dont la valeur est de 1 point chacun.
Chaque réponse a donc une valeur allant de 0 (réponse incorrecte) à 1 point (réponse correcte). Un item est
considéré incorrecte si le bon item est placé au mouvais emplacement ou si des items incorrects sont placés à
tout emplacement. Pour qu’une réponse soit considérée correcte, il faut que tous les items soient placés au bon
emplacement, tel qu’indiqué dans le cahier d’administration. La note brute totale maximale est donc de 24 points.
La réponse à chaque item est fournie verbalement par le patient.
La « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III vise à évaluer la mémoire de travail visuo-spatiale. Une
planche de cubes numérotés est placée sur la table entre le patient et l’examinateur de manière à ce que les faces
numérotées ne soient pas visibles au patient et soient face à l’examinateur. L’examinateur montre ensuite une
séquence de cubes que le patient doit reproduire après lui. Il existe deux conditions différentes : l’ordre direct (le
patient doit reproduire la séquence dans le même ordre que celui de l’examinateur) et l’ordre inverse (le patient
doit reproduire la séquence en inversant l’ordre de la séquence produite par l’examinateur). Chaque cube est
touché par l’examinateur au rythme d’un par seconde. La tâche contient 16 items (8 pour la partie d’ordre direct
et 8 pour la partie d’ordre inverse) et chaque item contient deux essais qui valent 1 point chacun. La note brute
maximale de chaque partie est donc de 16 points. La note brute totale (ordre direct + ordre inverse) est de 24
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travail dans la schizophrénie
21
points. La tâche est arrêtée lorsque le patient échoue à deux essais d’un même item ou lorsque tous les items ont
été administrés.
Le groupe « A » a d’abord effectué ces tâches dans la condition « musique » et ensuite dans la condition
« silence ». En revanche, les sujets du groupe « B » ont d’abord effectué les tâches dans la condition « silence »
et ont successivement été exposés à la musique. L’ordre d’exposition a été inversé dans les deux groupes afin
d’essayer de contrôler un possible effet d’apprentissage et de fatigue. Concernant le groupe de sujets contrôles,
la moitié des sujets a suivi l’ordre d’exposition du groupe « A » alors que l’autre moitié a suivi l’ordre
d’exposition du groupe « B ». Afin d’espacer suffisamment leurs performances, nous avons discuté avec les
sujets de chaque groupe pendant environ 5 minutes entre la fin de la première condition et le début de la
deuxième. Chaque patient a été évalué de manière individuelle.

Afin d’augmenter la fiabilité et la solidité des résultats, les données recueillies ont fait l’objet de
comparaisons à la fois intergroupe et intragroupe. Pour réaliser ces comparaisons, nous avons utilisé le Test de
Student apparié (Student, 1908), le Test de Mann Whitney (Man & Whitney, 1947) et le Test de Wilcoxon
(Wilcoxon, 1945). Bien que les tests paramétriques comme le Test de Student soient plus puissants, certains tests
utilisés étaient non-paramétriques car la condition de normalité des données n’était pas toujours respectée. Lors
de l’utilisation du Student apparié (t), les résultats des comparaisons ont été calculés à partir de l’analyse du d
de Cohen (d). Pour le Test de Wilcoxon (W) et le Test de Mann-Whitney (U), les résultats concernant la
comparaison des médianes ont été calculés à partir de l’analyse du coefficient de corrélation bisérial (r). Le risque
d’erreur a été fixé à 5% (alpha=5%) avec un intervalle de confiance de 95% et un seuil de significativité à p<0,05.
Les résultats de cette étude ont été calculés à travers le logiciel Excel via la réalisation de tableurs comprenant
les données (scores) obtenues lors des différentes tâches dans chaque groupe de participants. Ces tableurs ont
ensuite fait l’objet d’une analyse à l’aide du logiciel JASP.

Pour chacune des deux tâches, une comparaison entre les scores des patients en condition « musique » et
ceux en condition « silence » a été réalisée. La même comparaison a été effectuée au sein du groupe contrôle
(comparaisons intragroupes). Deux comparaisons croisées, comparaisons intergroupes, ont ensuite été réalisées.
La première comparaison confrontait les scores que les patients (provenant du groupe « A » ou « B ») avaient
obtenus dans la condition « musique ». Inversement, la deuxième comparaison comparait les scores obtenus par
les patients, selon leur groupe d’appartenance, dans la condition « silence ».

Nous avons utilisé des techniques « réceptives », les sujets ont donc été simplement exposés aux stimuli
auditifs (diffusion par enceintes) sans avoir dû produire activement des sons. Nous avons choisi la même musique
pour tous les participants. Nous avons fait ce choix car un choix personnel et subjectif de chaque participant
aurait pu biaiser les résultats de l’étude. En effet, Shagan et al. (2018) avaient mis en évidence un effet bénéfique
général de la musique sur l’attention visuelle chez les patients schizophrènes dans une tâche d’attention visuelle

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travail dans la schizophrénie
22
à l’ordinateur. Cet effet se traduisait par une diminution des temps de réaction et une augmentation de l’exactitude
des réponses. Cet effet était encore plus évident lorsque les sujets pouvaient choisir leur musique. Ces résultats
suggéraient qu’associer la musique à la prise en charge classique de l’attention aurait donc pu contribuer à
augmenter l’efficacité de la prise en charge. Cependant, à cause du fait que la musique n’était pas toujours la
même, il n’a pas été possible d’interpréter clairement ces résultats ni de les généraliser. Cet effet bénéfique aurait
pu être en effet expliqué tout simplement par la valence émotionnelle et affective personnelle que la musique
avait pour le patient ou encore par des aspects motivationnels.
Il semblerait que les différentes structures musicales agissent de manière différente sur le cortex auditif.
Même si elles sont appréciées par l’auditeur, les musiques peuvent avoir des effets très divers qui ne sont pas
forcément relaxants. Les morceaux présentant des inégalités rythmiques ou des dissonances seraient perçus
comme stressants alors que les morceaux au tempo lent et régulier seraient perçus comme apaisants (Bigand,
2013).
Nous avons choisi une musique à valence positive en Sol majeur et sans paroles (Mozart, Piano Sonata
No. 16 in C Major, K. 545 - II. Andante) de sorte à éviter les interférences potentielles liées à la présence de
stimuli verbaux. Pour choisir cette musique nous nous sommes basés sur les résultats de l’étude de Glicksohn et
Cohen (2000) précédemment citée. Cette étude rapportait des résultats meilleurs dans le groupe de patients
schizophrènes qui avaient été exposés à la musique à valence positive (Sol majeur) par rapport au groupe de
patients qui avaient été exposés à la musique à valence négative (Sol mineur).
Nous avons alors décidé de prendre en compte de manière qualitative les impressions des participants
concernant la valence émotionnelle de la musique. C’est pourquoi, à la fin de l’évaluation, chaque patient a
répondu à un questionnaire afin de déterminer la valence émotionnelle qu’il avait attribué à la musique utilisée.
Les réponses au questionnaire étaient sous forme d’échelle de Likert.

3. Résultats
Le traitement statistique des données a été réalisé à l’aide du logiciel Jasp 0.8.5.0. Lorsque les conditions
d’application étaient respectées, nous avons utilisé le Test de Student pour échantillons appariés. Cependant,
compte tenu de la faible taille de notre échantillon, en cas de non-respect de la normalité nous avons utilisé pour
l’analyse des variables dépendantes des tests non-paramétriques. Le Test de Mann-Whitney a été utilisé pour les
comparaisons intergroupes alors que le Test de Wilcoxon a été utilisé pour l’analyse intragroupe. Pour l’ensemble
de ces analyses, le seuil de significativité retenu a été fixé à p < 0.05.

3.1. Résultats obtenus aux épreuves de mémoire de travail visuo-spatiale


3.1.1. Comparaisons INTRA pour la tâche de mémoire spatiale (MEM-III)

Deux comparaisons intragroupes ont été réalisées pour la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III.
Une première comparaison a été réalisée dans le groupe de patients schizophrènes et nous a permis de comparer
leurs performances durant la condition « musique » à celles durant la condition « silence ». La même
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travail dans la schizophrénie
23
comparaison a été faite au sein du groupe de sujets contrôles entre la condition « musique » et la condition
« silence ».

Pour le groupe contrôle, la réalisation d’un Test de Student apparié n’a pas été possible à cause de la
faible taille de l’échantillon (n<30) et du non-respect de la normalité des données lors de la réalisation du Test
de Shapiro-Wilk (W=0,746 ; p=0,003). Nous avons donc procédé à l’utilisation du Test de Wilcoxon qui requiert
comme seule condition la présence de deux échantillons appariés. Nous pouvons voir que dans le groupe contrôle
il n’y a pas de différence significative en termes de performances entre la condition « musique » et la condition
« silence » pour la « tâche de mémoire spatiale » (Wilcoxon : W=7,000 ; p=0,262 ; r=-0,500).

Pour le groupe de patients, il a été possible de réaliser un Test de Student apparié car malgré la faible
taille de l’échantillon (n<30), la normalité des données était respectée lors de la réalisation du Test de Shapiro-
Wilk (W=0,912 ; p=0,482). Nous pouvons voir que dans le groupe de patients il n’y a pas de différence
significative en termes de performances entre la condition « musique » et la condition « silence » pour la « tâche
de mémoire spatiale » (Student apparié : t(4)=0,707 ; p=0,519 ; d=0,316).

Moyenne Écart-type p-value Taille de l’effet

Patients Contrôles Patients Contrôles Patients Contrôles Patients Contrôles


Musique 18,200 20,700 3,962 1,947 0,519 0,262 d = 0,316 r = -0,500
Silence 17,200 21,100 2,683 2,424 (Student apparié) (Wilcoxon)
Figure 4 - Tableau comparaisons INTRA tâche de mémoire spatiale MEM-III

3.1.2. Comparaisons INTRA pour la tâche d’addition spatiale (MEM-IV)


Deux comparaisons intragroupes ont été réalisées pour la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV.
Une première comparaison a été réalisée dans le groupe de patients schizophrènes et nous a permis de comparer
leurs performances durant la condition « musique » à celles durant la condition « silence ». La même
comparaison a été faite au sein du groupe de sujets contrôles entre la condition « musique » et la condition
« silence ».

Pour le groupe contrôle, il a été possible de réaliser un Test de Student apparié car malgré la faible taille
de l’échantillon (n<30), la normalité des données était respectée lors de la réalisation du Test de Shapiro-Wilk
(W=0,939 ; p=0,541). Comme pour la tâche précédente, nous pouvons voir que dans le groupe contrôle il n’y a
pas de différence significative en termes de performances entre la condition « musique » et la condition
« silence » pour la « tâche d’addition spatiale » (Student apparié : t(9)=1,300 ; p=0,226 ; d=0,411).

Pour le groupe de patients, il a été possible de réaliser un Test de Student apparié car malgré la faible
taille de l’échantillon (n<30), la normalité des données était respectée lors de la réalisation du Test de Shapiro-
Wilk (W=0,842 ; p=0,171). Nous pouvons voir que dans le groupe de patients il n’y a pas de différence

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significative en termes de performances entre la condition « musique » et la condition « silence » pour la « tâche
d’addition spatiale » (Student apparié : t(4)=0,431 ; p=0,688 ; d=0,193).

Moyenne Écart-type p-value Taille de l’effet

Patients Contrôles Patients Contrôles Patients Contrôles Patients Contrôles


Musique 15,200 19,800 4,087 1,549 0,688 0,226 d = 0,193 d = 0,411
Silence 14,800 19,100 3,271 1,729 (Student apparié) (Student apparié)
Figure 5 - Tableau comparaisons INTRA tâche d’addition spatiale MEM-IV

3.1.3. Comparaisons INTER pour la tâche de mémoire spatiale (MEM-III)


Deux comparaisons intergroupes ont été réalisées pour la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III.
Une première comparaison a été réalisée entre le groupe « A » (patients qui avaient d’abord été exposés au silence
et ensuite à la musique) et le groupe « B » (patients qui avaient d’abord été exposés à la musique et ensuite au
silence) pour les performances en condition « musique ». La même comparaison a été faite en comparant les
scores des patients des groupes « A » et « B » pour la condition « silence ». Au regard de la faible taille de
l’échantillon, nous avons fait le choix d’utiliser un test non-paramétrique. Nous avons donc utilisé le Test de
Mann-Whitney dont la seule condition d’application est l’indépendance des deux échantillons. Ces comparaisons
avaient le but de mettre en évidence que l’ordre de passation de la tâche en condition « musique » ou en condition
« silence » n’avait pas de répercussions significatives sur les performances des patients.

Le Test de Mann-Whitney (Mann-Whitney : U=4,000 ; p=0,800 ; r=0,333) nous a permis de mettre en


évidence qu’il n’y a pas de différence significative en termes de performances entre les patients du groupe « A »
et ceux du groupe « B » lors de la réalisation de la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III pour la condition
« musique ».

De même, selon le Test de Mann-Whitney il n’y a pas de différence significative en termes de


performances entre les patients du groupe « A » et ceux du groupe « B » pour la « tâche de mémoire spatiale »
de la MEM-III pour la condition « silence » (Mann-Whitney : U=2,500 ; p=1,000 ; r=-0,167).

Moyenne Écart-type p-value Taille de l’effet

Groupe A Groupe B Groupe A Groupe B Musique Silence Musique Silence


Musique 18,667 17,500 4,933 3,536 0,800 1,000 r = 0,333 r =-0,167
Silence 16,667 18,000 2,082 4,243 (Mann-Whitney) (Mann-Whitney)
Figure 6 - Tableau comparaisons INTER tâche de mémoire spatiale MEM-III

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25
3.1.4. Comparaisons INTER pour la tâche d’addition spatiale (MEM-IV)
Deux comparaisons intergroupes ont été réalisées pour la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV.
Une première comparaison a été réalisée entre le groupe « A » (patients qui avaient d’abord été exposés au silence
et ensuite à la musique) et le groupe « B » (patients qui avaient d’abord été exposés à la musique et ensuite au
silence) pour les performances en condition « musique ». La même comparaison a été faite en comparant les
scores des patients des groupes « A » et « B » pour la condition « silence ». Comme pour les comparaisons
précédentes, en regard de la faible taille de l’échantillon, nous avons fait le choix d’utiliser un test non-
paramétrique (Test de Mann-Whitney). De même, ces comparaisons avaient le but de mettre en évidence que
l’ordre de passation de la tâche dans les différentes conditions (musiques versus silence) n’avait pas de
répercussions significatives sur les performances des patients.

Le Test de Mann-Whitney ne nous fournit pas de résultats interprétables permettant de conclure quant à
une différence significative entre les groupes pour la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV en condition
« musique » (Mann-Whitney : U=NaN).

Comme pour la comparaison précédente, le Test de Mann-Whitney ne nous fournit pas de résultats
interprétables permettant de conclure quant à une différence significative entre les groupes pour la « tâche
d’addition spatiale » de la MEM-IV en condition « silence » (Mann-Whitney : U=NaN).

Moyenne Écart-type

Groupe A Groupe B Groupe A Groupe B


Musique 13,333 18,000 4,509 0,000
Silence 14,000 16,000 4,359 0,000
Figure 7 - Tableau comparaisons INTER tâche d’addition spatiale MEM-IV

3.2. Résultats obtenus aux questionnaires


Nous procéderons maintenant à une analyse qualitative des réponses données par les participants aux
questionnaires de gestion des émotions et de valence émotionnelle de la musique.

Concernant le questionnaire de gestion et de reconnaissance des émotions, les résultats mettent en


évidence que 2 patients sur 5, madame L. et monsieur D., étaient souvent bouleversés par leurs émotions. De
plus, madame L. rencontrait également des difficultés dans le contrôle et dans la reconnaissance de ses émotions.
La prise en compte de ces informations apparaît cruciale, car il s’agit des 2 seuls patients chez qui la musique a
éveillé des souvenirs personnels. En outre, madame L. a été la seule à trouver la musique perturbante et à avoir
plus de difficulté à se concentrer pour les tâches durant la condition « musique ». Elle affirmait être distraite par
la musique et avoir tendance à se concentrer sur celle-ci plutôt que sur la tâche. De même, monsieur D. a affirmé
être souvent bouleversé par les émotions et avoir eu tendance à penser à des faits personnels en lien avec les

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travail dans la schizophrénie
26
souvenirs évoqués par la musique durant les tâches. Cependant, il affirmait ne pas avoir trouvé la musique
perturbante.

Dans le groupe de patients schizophrènes, 4 patients sur 5 ont perçu la musique utilisée comme étant
positive et 5 patients sur 5 ont perçu la musique comme relaxante. De plus, la musique a transmis une sensation
de bien-être à 4 patients sur 5. Un seul patient a affirmé avoir trouvé la musique perturbante.
Si l’on s’intéresse de manière plus spécifique à l’effet de la musique sur la performance durant les tâches
cognitives proposées, on note que 2 patients sur 5 affirment avoir eu moins de difficulté à réaliser les tâches en
musique et avoir eu l’impression d’avoir été plus attentifs et concentrés. En revanche, 1 patient sur 5 affirme
avoir eu plus de difficulté en musique et avoir été moins attentif et concentré. Les autres patients n’ont pas
ressenti de différence significative entre la condition « musique » et la condition « silence ». Enfin, chez 2
patients sur 5 la musique utilisée a éveillé des souvenirs personnels.

Figure 8 – Graphique résultats patients questionnaire valence émotionnelle musique

De manière générale, les résultats des questionnaires complétés par les sujets du groupe contrôle
mettaient en évidence que la plupart des participants (8/10) n’avaient pas de difficultés particulières dans la
gestion ni dans la reconnaissance des émotions et qu’ils n’étaient pas bouleversés par celles-ci.
Concernant la valence de la musique, 9 sujets sur 10 ont perçu la musique comme étant positive et 8
sujets sur 10 ont associé à la musique une sensation de bien-être. De plus, 7 sujets sur 10 ont trouvé la musique
relaxante et ont eu l’impression d’être plus concentrés et d’avoir moins de difficulté à réaliser les tâches en
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travail dans la schizophrénie
27
condition « musique ». Un seul participant a trouvé la musique perturbante et a eu l’impression d’être moins
concentré durant la condition « musique », 2 participants n’ont pas ressenti de différence entre la condition
« silence » et la condition « musique ». Enfin, la musique choisie a évoqué des souvenirs personnels chez un seul
participant qui a affirmé ne pas avoir été perturbé par ceux-ci.

Figure 9 - Graphique résultats contrôles questionnaire valence émotionnelle musique

4. Discussion
4.1. Interprétation et discussion des résultats
Plusieurs chercheurs se sont intéressés aux troubles mnésiques et attentionnels dans la schizophrénie et
à l’utilisation de la musique dans le cadre d’une prise en charge de ces patients. Cependant, les études qui ont été
réalisées jusqu’à ce jour ont utilisé la musique uniquement dans le cadre de l’évaluation et de la prise en charge
globales des troubles cognitifs et psychiques sans cibler la mémoire de travail et les processus endogènes de
l’attention. L'objectif de notre recherche était donc d'étudier l’impact de la musique sur la mémoire de travail et
sur l’attention dans la schizophrénie de manière plus ciblée, car il s’agit des domaines cognitifs les plus perturbés
et qui ont le plus de répercussions sur le quotidien des patients.

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travail dans la schizophrénie
28
4.1.1. Analyse statistique
Notre première hypothèse postulait que les sujets schizophrènes auraient eu un score significativement
plus élevé dans la condition « musique » par rapport à la condition « silence » pour la « tâche d’addition
spatiale » de la MEM-IV ainsi que pour la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III
Notre seconde hypothèse tendait à vérifier qu’il n’y ait pas de différence significative entre les
performances des patients schizophrènes ayant suivi l’ordre de passation du groupe « A » et celles des patients
ayant suivi l’ordre de passation du groupe « B ». Cette hypothèse avait pour but de mettre en évidence qu’une
différence de performance était indépendante de l’ordre de passation et donc des possibles effets de fatigue ou
d’apprentissage qui auraient pu influencer les résultats de l’étude.
Enfin, notre troisième hypothèse supposait que les sujets contrôles n’auraient pas eu un score
significativement plus élevé dans la condition « musique » par rapport à la condition « silence » ni pour la « tâche
d’addition spatiale » de la MEM-IV, ni pour la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III. À travers cette
hypothèse, nous voulions mettre en évidence que l’amélioration de la performance lors de l’utilisation de la
musique était spécifique au groupe de patients schizophrènes et donc corrélée à leur activité cérébrale et à leur
fonctionnement cognitif qui différait de celui des sujets du groupe contrôle. En effet, la musique permettrait de
minimiser les difficultés cognitives des patients schizophrènes qui seraient causées par une activité cérébrale
dysfonctionnelle spécifique à la schizophrénie et qui ne serait donc pas retrouvée chez les sujets contrôles.

Notre première hypothèse a été rejetée. En effet, les performances des patients ne variaient pas de
manière significative selon l’environnement d’exposition. Cependant, lors de cette étude nous nous sommes
intéressés aux effets immédiats de la musique sur la mémoire de travail des patients schizophrènes. Comme le
suggèrent les travaux de l’équipe de Ceccato (Ceccato et al., 2009), il est possible que l’utilisation de la musique
ne soit efficace qu’à partir d’un certain nombre de séances de musicothérapie dans le cadre d’un programme de
remédiation cognitive.
Selon les témoignages des patients ayant participé à l’étude, la musique pourrait cependant avoir un effet
relaxant immédiat qui serait susceptible de diminuer le niveau de stress et d’anxiété. Cette diminution permettrait
non seulement au patient de mieux se concentrer, mais également de se fatiguer moins durant les tâches
cognitives. Ces hypothèses restent à explorer et à vérifier dans le cadre de nouvelles études.

Notre deuxième hypothèse n’a pas pu être acceptée ni rejetée. En effet, il ne semblerait pas y avoir de
différence significative en termes de performances entre les patients des groupes « A » et « B » pour la « tâche
de mémoire spatiale » de la MEM-III et ce, ni pour la condition « musique » ni pour la condition « silence ».
Cependant, les résultats statistiques concernant les comparaisons des scores des deux groupes pour la « tâche
d’addition spatiale » de la MEM-IV ne peuvent pas être interprétés. En effet, le logiciel JASP utilisé pour réaliser
le traitement statistique semble suggérer que la taille de l’échantillon utilisé soit trop faible pour pouvoir estimer
le risque d’erreur statistique. Malgré l’utilisation d’un test non-paramétrique, nous ne pouvons donc pas parvenir
SIRAGUSA Isabella | Rôle et impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels et sur la mémoire de
travail dans la schizophrénie
29
à une conclusion. Le score des patients apparaît donc indépendant de l’ordre de passation pour la « tâche de
mémoire spatiale » de la MEM-III. Effectivement, malgré la répétition de la tâche en condition « musique » et
en condition « silence », les scores des patients ne semblent pas influencés par un effet de fatigue ni par un effet
d’apprentissage. Cependant, avec un si faible échantillon aucune conclusion claire ne peut être tirée pour la
« tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV.

Notre troisième hypothèse postulait que les sujets contrôles n’auraient pas eu un score significativement
plus élevé dans la condition « musique » par rapport à la condition « silence » pour aucune des tâches de mémoire
de travail du protocole. Le traitement statistique réalisé nous a permis d’accepter cette hypothèse. En effet, les
performances des sujets contrôles ne variaient pas ne manière significative selon l’environnement d’exposition.
Ce résultat conforte les attentes que nous avions en début d’étude, car la musique devrait stimuler les
régions et les réseaux neuronaux qui sont hypoactifs dans la schizophrénie ou qui ont une activité
dysfonctionnelle. Cette activité dysfonctionnelle serait susceptible de perturber les performances cognitives des
patients et d’augmenter de manière disproportionnée, par rapport aux ressources mobilisées, leur état de fatigue
(Mendrek et al., 2005). Une amélioration des performances en musique dans le groupe contrôle n’était donc pas
attendue, car on supposait que les sujets de ce groupe aient une activité cérébrale dans la norme.

4.1.2. Questionnaires
Afin d’interpréter les réponses données au questionnaire sur la valence musicale, il semble opportun de
prendre en compte les réponses au questionnaire d’auto-évaluation de vécu et de gestion des émotions que nous
avons proposé aux participants au début de l’étude.
Selon les réponses au questionnaire, madame L. et monsieur D., sont souvent bouleversés par leurs
émotions. De plus, madame L. rencontre des difficultés dans le contrôle et dans la reconnaissance de ses
émotions. De même, monsieur D. est souvent bouleversé par les émotions. Il dit avoir tendance à penser à des
faits personnels en lien avec la musique durant les tâches. La prise en compte de ces informations apparaît
cruciale, car la musique a éveillé des souvenirs personnels uniquement chez ces deux patients. Ceci a
probablement eu des répercussions en termes de concentration et de capacités attentionnelles durant la réalisation
des tâches cognitives.

Un des patients, monsieur E., a affirmé avoir été moins stressé lors de la réalisation des tâches durant la
condition « musique ». Selon lui, la musique l’a aidé de manière instantanée durant la « tâche de mémoire
spatiale » de la MEM-III car les consignes étaient relativement simples. Par contre, pour la « tâche d’addition
spatiale » de la MEM-IV la facilitation est survenue plus tardivement, une fois que les consignes avaient été
intégrées.

SIRAGUSA Isabella | Rôle et impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels et sur la mémoire de
travail dans la schizophrénie
30
La musique pourrait alors aider les patients en cas de consignes et de tâches relativement simples mais
pourrait ne pas avoir de rôle facilitateur (peut-être même constituer une surcharge cognitive) en cas de tâches
plus complexes durant la partie d’apprentissage.

En outre, monsieur E. souffrait d’hallucinations auditives au quotidien. Après avoir participé à


l’étude, il m’a fait part de la disparition de ses hallucinations auditives durant la réalisation des tâches en
condition « musique ». Ceci lui a permis de faire moins d’effort pour essayer de maîtriser les hallucinations et
de pouvoir ainsi mieux se concentrer sur la tâche tout en étant moins fatigué. En accord avec les travaux de
Nelson et collaborateurs (Nelson et al., 1991), l’utilisation de la musique semblerait une technique en mesure de
minimiser les hallucinations auditives durant la réalisation de tâches cognitives complexes. Ceci aurait un impact
sur les capacités attentionnelles et sur l’état de fatigue du patient. Il s’agit de techniques dites de « contre-
stimulation » (De Hert et al., 2002). Selon certains chercheurs, l’efficacité de ces techniques serait due à un effet
d’interférence avec les processus impliqués dans la production des hallucinations. Selon d’autres chercheurs, il
s’agirait d’un moyen efficace pour déplacer l’attention du patient des hallucinations (qui diminueraient) pour la
fixer sur un nouveau stimulus (la musique) qui entrerait en compétition avec celles-ci.

Une autre patiente, madame A., a affirmé que la musique l’avait aidé à se relaxer et à se « laisser aller ».
Ainsi, elle s’était autorisée à répondre et à prendre des risques durant les exercices même lorsqu’elle n’était pas
sûre de la réponse. En effet, elle disait que la musique avait réduit son niveau de stress et d’anxiété lié aux
injonctions de « bien répondre » qu’elle se fixait. Vraisemblablement, l’utilisation de la musique associée à des
exercices de relaxation semblerait réduire de manière significative les taux de stress, d’anxiété et de dépression
chez les patients schizophrènes (Kavak et al., 2016).
Selon Khalfa et collaborateurs (Khalfa et al., 2003), l’écoute musicale d’une musique apaisante aurait
un impact significatif sur la concentration salivaire de cortisol (hormone du stress) après une situation stressante
et modulerait donc la neurobiologie du stress. Ceci témoignerait de l’existence d’un « circuit de l’apaisement »
comprenant l’amygdale, l’hippocampe, l’hypothalamus, les structures cingulaires antérieures et les structures
orbitofrontales. Ce circuit serait relié au cortex auditif qui serait stimulé par la musique et qui agirait sur
l’hypothalamus en provoquant une diminution de la libération du cortisol.

4.2. Limites de l’étude et perspectives


Dans le cadre de cette étude, nous souhaitons formuler différentes remarques. En effet, plusieurs limites
théoriques, méthodologiques et statistiques sont à envisager.

Tout d’abord, le nombre de patients schizophrènes est restreint et ne permet pas d’approfondir ni de
généraliser les résultats obtenus. De même, la faible taille de l’échantillon de patients ne nous a pas permis de
répondre à notre deuxième hypothèse. La faiblesse de notre population contrôle a également pu influencer les

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travail dans la schizophrénie
31
statistiques normatives réalisées. Il s’agit du biais méthodologique principal de notre étude. En effet, cela diminue
la puissance des tests statistiques, réduisant ainsi le nombre de p-value significatives. Il semble donc important
d’agrandir les échantillons afin d’avoir une fiabilité méthodologique plus importante.
L’utilisation de tests paramétriques tels que le Test de Student pour les comparaisons intergroupes et le
Test de Student apparié pour les comparaisons intragroupes est préférable car il s’agit de tests plus puissants. En
effet, la p-value calculée par un test paramétrique sera presque toujours inférieure à la p-value calculée par un
équivalent non-paramétrique exécuté sur les mêmes données. Néanmoins, en regard de la taille de notre
échantillon, nous avons été contraints d’utiliser également des tests non-paramétriques tels que le Test de Mann-
Whitney et le Test de Wilcoxon pour le traitement des données.

Une autre limite que nous pouvons attribuer à cette recherche est celle du non-contrôle de
l’environnement d’évaluation des sujets. En effet, les sujets contrôles ont été évalués à leur domicile tandis que
les patients schizophrènes ont été évalués en milieu hospitalier. Le contexte d’évaluation a pu influencer
significativement les performances des participants à l’étude. Il aurait été souhaitable de pouvoir rencontrer tous
les participants dans les mêmes conditions et dans le même environnement afin d’écarter toute variable parasite.

L’échantillon de patients schizophrènes était composé par 3 hommes et 2 femmes. Afin de généraliser
les résultats obtenus, il aurait été nécessaire d’avoir le même nombre d’hommes et de femmes dans l’échantillon.
En effet, on sait aujourd’hui que l’expression et la reconnaissance des émotions sont fortement liées à des facteurs
culturels. Les émotions sont considérées comme un marqueur de genre, en particulier dans notre culture
occidentale, qui joue un rôle central dans les délimitations culturelles et sociales du masculin et du féminin
(Boquet & Lett, 2018). Malgré l’avancée de la lutte contre les stéréotypes de genre, la culture occidentale a
encore tendance à considérer que les émotions relèvent davantage du féminin. Bien que ces idées ne se basent
pas sur des différences biologiques scientifiquement établies mais sur des constructions socioculturelles, il faut
reconnaître qu’elles ont encore à nos jours un impact déterminant sur la manière dont les individus régulent leurs
émotions.
Ces différences de genre sont à prendre en compte dans l’analyse de nos résultats, car dans le cadre de
notre étude nous nous sommes intéressés à l’impact qu’une musique à valence émotionnelle positive pouvait
avoir sur des processus cognitifs. La prise en compte de ces facteurs socioculturels semble nécessaire, car
lorsqu’on analyse les réponses au questionnaire portant sur les émotions on retrouve plus de réponses à forte
connotation émotionnelle chez les femmes que chez les hommes. Ce phénomène est retrouvé dans le groupe de
patients ainsi que dans le groupe de sujets contrôles.

Indépendamment du genre, il est important de souligner que les profils de l’échantillon de patients étaient
hétérogènes en termes de milieu social, milieu économique, milieu culturel et de parcours scolaire et
professionnel. L’environnement et la formation préalable ont un impact déterminant sur le type de

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travail dans la schizophrénie
32
fonctionnement cérébral, sur le profil cognitif et sur les ressources auxquelles chacun d’entre nous a accès. La
prise en compte de ces hétérogénéités est donc importante dans le cadre de notre étude, car il s’agit de comparer
des sujets issus de milieux divers et qui ont donc un fonctionnement cognitif et intellectuel différent.

Enfin, une perturbation des émotions (reconnaissance, régulation) peut être retrouvée dans la
schizophrénie et est étroitement liée aux troubles de la cognition sociale qui sont centraux et déterminants dans
le pronostic fonctionnel (Fakra et al., 2015). En effet, la composante « affective » de la théorie de l’esprit s’appuie
en grande partie sur les capacités émotionnelles, car elle est étroitement liée à l’empathie. L’empathie permet de
partager le ressenti et les émotions des autres (basiques et complexes) et d’adopter un comportement altruiste :
partage des affects, attribution d’état mental, contrôle de l’action, imitation (Le Gall et al., 2009). Selon Decety
et Lamm (Decety & Lamm, 2006), l’empathie est la capacité à faire expérience et à comprendre ce que les autres
pensent sans confusion avec soi-même.
Aujourd’hui, la perturbation émotionnelle est au centre du tableau clinique de la schizophrénie car
responsable de plusieurs symptômes négatifs (anhédonie, émoussement affectif, retrait social). Des troubles de
la reconnaissance, de l’expression et du ressenti émotionnel sont en effet retrouvés dans la schizophrénie (Fakra
et al., 2008). La littérature scientifique semble suggérer la présence d’une opposition entre l’expressivité
émotionnelle qui serait atténuée (Fakra et al., 2008) et le ressenti émotionnel qui serait intensifié dans la
schizophrénie (Kring & Moran, 2008).
En raison des difficultés de ressenti et de reconnaissance émotionnelle qui peuvent être présentes chez
les patients schizophrènes, la musique à valence positive choisie pour l’étude aurait pu ne pas être perçue comme
positive par le groupe de patients. Pourtant, le questionnaire portant sur la valence émotionnelle de la musique a
mis en évidence que la plupart des patients avaient perçu la musique comme étant positive. Il s’agit de résultats
comparables à ceux retrouvés dans le groupe de sujets contrôles. Néanmoins, il aurait été opportun d’écarter de
l’étude les participants qui avaient manifesté des difficultés de reconnaissance ou de gestion des émotions dans
le questionnaire. En effet, il s’agit également des participants chez lesquels la musique utilisée durant l’étude
avait fait resurgir des souvenirs personnels susceptibles d’influencer leurs performances.

Plusieurs pistes de réflexions et de questionnements pourraient être explorées à la lumière de nos


résultats. En effet, il serait intéressant de réaliser des études similaires portant sur des populations psychiatriques
différentes afin de voir si des effets bénéfiques peuvent être retrouvés grâce à l’utilisation de cette technique dans
d’autres troubles psychiatriques. L’efficacité de la remédiation cognitive dans l’amélioration de la qualité de vie
des patients bipolaires a en effet été démontrée (Coppola et al., 2017).
Dans la bipolarité, des troubles exécutifs similaires à ceux qui caractérisent la schizophrénie sont souvent
retrouvés (Altshuler et al., 2004). Les dernières recherches issues de la littérature scientifique semblent soutenir
de plus en plus l’idée d’un continuum entre la survenue de la schizophrénie et du trouble bipolaire, à la fois aux
plans individuel et familier (Demily et al., 2009). Cette hypothèse serait donc en faveur d’une approche

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travail dans la schizophrénie
33
dimensionnelle de la psychose. Selon cette hypothèse, les troubles cognitifs caractéristiques de la schizophrénie
pourraient être des marqueurs des différents états dans le trouble bipolaire. Sur le versant cognitif, les patients
schizophrènes seraient plus perturbés en termes exécutifs (flexibilité, contrôle exécutif), de mémoire de travail,
de vitesse de traitement, de rappel immédiat et différé (verbal et visuel) et d’habiletés motrices fines
(Krabbendam et al., 2005). Les troubles cognitifs dans la bipolarité seraient prédominants (mais pas isolés) durant
les épisodes maniques et dépressifs (Frangou et al., 2008). Durant ces épisodes (phases aiguës), les patients
bipolaires présenteraient des troubles cognitifs similaires en termes de typologie et de sévérité à ceux des patients
schizophrènes. Les domaines cognitifs les plus perturbés seraient les fonctions exécutives, les fonctions
mnésiques et les capacités attentionnelles. Les troubles cognitifs caractéristiques de la bipolarité seraient donc
qualitativement identiques à ceux retrouvés dans la schizophrénie mais quantitativement différents (Coppola et
al., 2017). Le dysfonctionnement cognitif engendré par la schizophrénie et par la bipolarité serait donc similaire
mais les troubles seraient moins diffus, plus spécifiques et moins sévères dans la bipolarité (Czobor et al., 2007
; Schretlen et al., 2007).

Enfin, les données issues des recherches sur lesquelles nous nous sommes appuyés ont mis en évidence
l’efficacité de l’utilisation de la musique dans la prise en charge des troubles cognitifs issus de la schizophrénie
uniquement sur le court terme ou le moyen terme (Ceccato et al., 2006 ; Geretsegger et al., 2017). Par conséquent,
il serait intéressant de réaliser des études plus longues de type longitudinal afin de déterminer si l’efficacité de
ce type de prise en charge peut être maintenue également sur le long terme.

5. Conclusion
Notre étude avait pour objectif d’évaluer l’impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels et
sur la mémoire de travail dans la schizophrénie à travers l’utilisation d’une musique à valence positive. Pour ce
faire, nous nous sommes d’abord appuyés sur les données et les recherches présentes en littérature scientifique.
Ces travaux témoignaient d’une difficulté présente chez les patients schizophrènes, tant en modalité visuelle
qu’en modalité verbale, pour les tâches de mémoire de travail qui serait en réalité due à une fragilisation sous-
jacente des processus attentionnels volontaires et explicites. Plus particulièrement, l’attention sélective jouerait
un rôle central dans la mémoire de travail (Van der Linden & Collette, 2002 ; Fockert et al., 2001). En outre, les
études mettaient en évidence une amélioration souvent globale des performances cognitives chez les patients
schizophrènes à travers l’utilisation de la musique qui permettrait de réduire l’impact négatif et perturbateur de
l’activité cérébrale dysfonctionnelle caractéristique de la schizophrénie.
Pour répondre à notre question initiale, nous avons utilisé deux tâches de mémoire de travail visuo-
spatiale, la « tâche de mémoire spatiale » de la MEM-III et la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV, et nous
les avons administrées à 10 sujets contrôles et à 5 patients atteints de schizophrénie qui avaient préalablement
réalisé un bilan neuropsychologique. De plus, chaque participant a dû répondre à un questionnaire d’auto-
évaluation sur sa capacité de reconnaissance et de gestion des émotions ainsi qu’à un questionnaire portant sur

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travail dans la schizophrénie
34
la valence émotionnelle attribuée à la musique utilisée durant l’étude. Chaque groupe a été divisé en deux sous-
groupes (« A » et « B ») afin de pouvoir inverser l’ordre de passation des épreuves avec ou sans musique. Ceci
a permis de limiter le plus possible les effets d’apprentissage et de fatigue.

Notre première hypothèse selon laquelle les sujets schizophrènes auraient un score significativement
plus élevé dans la condition « musique » par rapport à la condition « silence » a été rejetée pour les deux tâches
de mémoire de travail visuo-spatiale qui ont été utilisées. Ceci semble suggérer que l’utilisation d’une musique
à valence positive n’agit pas de manière significative sur les performances cognitives des patients schizophrènes.
Néanmoins, le questionnaire utilisé nous a permis de mettre en évidence un possible impact qualitatif de
la musique sur l’état psychologique des patients. L’utilisation de la musique ferait en effet partie des techniques
dites de « contre-stimulation » (De Hert et al., 2002). Selon Nelson et collaborateurs (Nelson et al., 1991),
l’utilisation de la musique semblerait en mesure de minimiser les hallucinations auditives durant la réalisation
de tâches cognitives complexes, ce qui aurait un impact sur les capacités attentionnelles et sur l’état de fatigue
du patient. De plus, en accord avec les travaux de Kavak et collaborateurs (Kavak et al., 2016) la musique pourrait
aider les patients schizophrènes à se relaxer et diminuerait ainsi le taux d’anxiété et de stress. Dans notre
recherche, il semblerait que l’effet de la musique ait un impact sur l’état du patient durant la réalisation de tâches
cognitives complexes et notamment sur la capacité de prise de décision. Il serait intéressant d’explorer ces
hypothèses qui pourraient donc faire l’objet de futurs travaux de recherche dans ce domaine.

Notre deuxième hypothèse, selon laquelle il n’y aurait pas de différence significative entre les
performances des patients ayant suivi l’ordre de passation « A » et celles des patients ayant suivi l’ordre de
passation « B » pour chacune des tâches de mémoire de travail, n’a pas pu être vérifiée à cause de la faible taille
de l’échantillon. Cette hypothèse avait pour but de mettre en évidence qu’une différence ou une potentielle
amélioration de la performance des patients schizophrènes en condition « musique » était indépendante de l’ordre
de passation et donc de possibles effets de fatigue ou d’apprentissage qui auraient pu influencer les résultats de
l’étude. Le traitement statistique a permis de mettre en évidence qu’il n’y avait en effet pas de différence
significative entre les performances des patients du groupe « A » et ceux du groupe « B » pour la « tâche de
mémoire spatiale » de la MEM-III, ni pour la condition « musique » ni pour la condition « silence ». Cependant,
aucune conclusion n’a pu être tirée pour les performances à la « tâche d’addition spatiale » de la MEM-IV.
Augmenter la taille de l’échantillon et donc la fiabilité et la validité de l’analyse statistique apparaît crucial pour
pouvoir étudier et tester cette hypothèse.

Enfin, le traitement statistique réalisé nous a permis d’accepter notre troisième hypothèse. En effet, les
performances des sujets contrôles ne semblent pas varier de manière significative pour la réalisation de tâches
de mémoire de travail visuo-spatiale selon l’environnement d’exposition (« musique » versus « silence »). La
musique devrait en effet stimuler et faciliter l’activité des structures dont le fonctionnement est perturbé dans la

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travail dans la schizophrénie
35
schizophrénie. Selon l’hypothèse de dysconnectivité fonctionnelle (Daléry et al., 2012), dans la schizophrénie
les régions distantes seraient mal synchronisées notamment lors de la réalisation de tâches de mémoire de travail.
Cette altération engendrerait un recrutement compensatoire des circuits neuronaux qui amènerait les patients
schizophrènes à utiliser des stratégies cognitives différentes de celles utilisées par les sujets sains durant les
tâches de mémoire de travail (Bor et al., 2011). Ces stratégies seraient cependant peu adaptées au contexte et
donc inefficaces. Ceci engendrerait des troubles de maintien et de stockage temporaire de l’information. Ces
anomalies ne sont généralement pas retrouvées chez les sujets sains, c’est pourquoi la musique n’a pas d’impact
significatif ni potentiellement bénéfique sur leur fonctionnement cognitif.

Pour conclure, l’utilisation d’une musique à valence positive durant des tâches de mémoire de travail
visuo-spatiale ne semble pas avoir de répercussions significatives sur les performances cognitives des patients
schizophrènes ni sur celles des sujets en bonne santé. Néanmoins, la musique semblerait minimiser les
hallucinations auditives et influencer positivement le bien-être psychologique des patients schizophrènes en
diminuant le taux de stress et d’anxiété. Ces effets permettraient une optimisation des capacités de concentration
ainsi qu’une diminution de l’état de fatigue des patients. Ces hypothèses seraient à vérifier à travers des études
scientifiques et des analyses statistiques.

Il est nécessaire de prendre en considération dans l’interprétation de notre étude et de nos résultats que
plusieurs limites étaient présentes. De plus, de nombreuses questions et ultérieures pistes de réflexion se posent
suite à cette étude. Il serait donc nécessaire et intéressant de réaliser des études supplémentaires permettant de
contrôler ces limites et de répondre éventuellement à ces nouveaux questionnements.

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travail dans la schizophrénie
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Table des illustrations

Figure 1 - Le modèle de la mémoire de travail de Baddeley (2000) ............................................................................ 9


Figure 2 - Le modèle sur les fonctions attentionnelles de Van Zomeren et Brouwer (1994) ............................................... 13
Figure 3 – Tableau données démographiques des participants ................................................................................... 21
Figure 4 - Tableau comparaisons INTRA tâche de mémoire spatiale MEM-III.................................................................. 24
Figure 5 - Tableau comparaisons INTRA tâche d’addition spatiale MEM-IV ................................................................... 25
Figure 6 - Tableau comparaisons INTER tâche de mémoire spatiale MEM-III.................................................................. 25
Figure 7 - Tableau comparaisons INTER tâche d’addition spatiale MEM-IV ................................................................... 26
Figure 8 – Graphique résultats patients questionnaire valence émotionnelle musique .......................................................... 27
Figure 9 - Graphique résultats contrôles questionnaire valence émotionnelle musique ......................................................... 28

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travail dans la schizophrénie
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Annexes

Annexe 1 : Formulaire de consentement libre et éclairé

Formulaire de Consentement libre et éclairé

CESAME - Département de Réhabilitation Psychosociale


Unité Orion 49
55 bis, Rue St Nicolas - 49100 Angers

Travail pédagogique dans le cadre de la réalisation d’un mémoire de recherche de fin de Master
2 de Neuropsychologie. Formation encadrée par Monsieur Allain Philippe au sein de
l’Université d’Angers.

Titre du projet : Étude sur l’amélioration de la mémoire de travail chez les patients
schizophrènes par le renforcement de l’attention grâce à l’exposition à des stimuli auditifs.

Responsables du projet : Allain Philippe (Directeur de mémoire), Landry Camille (Psychologue


Neuropsychologue au CESAME) et Siragusa Isabella (Étudiante en Master 2
Neuropsychologie).

Lieu de recherche : Unité Orion 49, Département de Réhabilitation Psychosociale (CESAME).

Vos droits à la confidentialité


Toutes les informations recueillies durant l’étude seront traitées de façon anonyme et resteront
confidentielles. Les résultats obtenus à l’issue de l’étude pourront faire l’objet de publications
scientifiques, mais l’identité des participants ne sera pas révélée.

Vos droits de vous retirer de la recherche en tout temps


La participation à cette étude est entièrement volontaire. Sachez que même si vous décidez de
participer il est possible à tout moment d’interrompre, aucune de vos données ne sera traitée
dans ce cas.

Vos droits de poser des questions en tout temps


Vous pouvez poser des questions au sujet de la recherche à tout moment en communiquant avec
les responsables du projet par courrier électronique : Siragusa Isabella
(isabella.siragusa@etud.univ-angers.fr) et Landry Camille (camille.landry@ch-cesame-
angers.fr).

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50
Diffusion
Les résultats de cette recherche pourront être publiés dans des revues scientifiques ou lors de
congrès scientifiques.

Consentement à la participation
En signant ce formulaire, je certifie avoir lu et compris les renseignements ci-dessus et avoir
donné mon accord pour participer à une étude de neuropsychologie. J'accepte volontairement
de participer à cette étude et je comprends que ma participation n'est pas obligatoire et que je
peux retirer ma participation à tout moment sans avoir à me justifier ni encourir aucune
responsabilité. Mon consentement ne décharge pas les organisateurs de la recherche de leurs
responsabilités et je conserve tous mes droits garantis par la loi.

Au cours de cette expérience, j’accepte que des données chronométriques sur mes réponses
soient recueillies. Je comprends que les informations recueillies sont strictement confidentielles
et à l’usage exclusif des investigateurs concernés.

J’ai été informé que mon identité n’apparaîtra dans aucun rapport ou publication et que toute
information me concernant sera traitée de façon confidentielle. J’accepte que les données
enregistrées à l’occasion de cette étude puissent être conservées dans une base de données et
faire l’objet d’une analyse statistique et d’un traitement informatisé.

Date :

Nom du volontaire :

Signature du volontaire (précédée de la mention « lu et approuvé ») :

Signature de l’expérimentateur :

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Annexe 2 : Questionnaire de valence émotionnelle

Pas du tout Pas d’accord Ni d’accord D’accord Tout à fait


d’accord ni en d’accord
désaccord
J’ai perçu cette
musique comme étant
positive
J’ai perçu cette
musique comme étant
mélancolique
J’ai perçu cette
musique comme étant
joyeuse
J’ai perçu cette
musique comme
neutre
J’ai trouvé cette
musique perturbante

J’ai trouvé cette


musique relaxante

Cette musique m’a


transmis une sensation
de bien-être
Cette musique m’a
transmis une sensation
de mal-être
J’ai eu plus de
difficulté à effectuer la
tâche avec musique
J’ai eu moins de
difficulté à effectuer la
tâche avec musique

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52
Pas du tout Pas d’accord Ni d’accord D’accord Tout à fait
d’accord ni en d’accord
désaccord
Je n’ai pas perçu de
différences en termes
de difficultés lorsque
j’ai effectué la tâche
avec ou sans musique
J’ai eu l’impression d’être
plus attentif et concentré
avec la musique
J’ai eu l’impression d’être
moins attentif et
concentré avec la musique
Cette musique a éveillé en
moi des souvenirs
personnels

Si vous avez répondu « d’accord » ou « tout à fait d’accord » à la dernière question, ces souvenirs étaient :
o Positifs
o Négatifs
o Ni positifs ni négatifs

Commentaires :

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53
Annexe 3 : Questionnaire émotions

De façon générale :

Pas du tout Pas d’accord Ni en accord ni D’accord Tout à fait


d’accord en désaccord d’accord
Je ne ressens
jamais
d’émotion
Je ressens
rarement des
émotions
Je ressens
souvent des
émotions
Je ressens
beaucoup les
émotions
Les émotions
me
bouleversent
Je n’arrive pas
à contrôler mes
émotions
Je n’arrive pas
à reconnaitre
mes émotions

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54
Annexe 4 : Critères d’exclusion et d’inclusion des patients

Annexe 5 : Critères d’exclusion et d’inclusion des sujets contrôles

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55
Annexe 6 : Tâche de mémoire spatiale (MEM-III)

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56
Annexe 7 : Tâche d’addition spatiale (MEM-IV)

4. Addition Spatiale
n
o ilHili*Li§Ë:' /
Départ +- Retour
V 16-54ans U tO - S+ ans : Si un sujet obtient o
Item d'exemple de placement de la carte, une note 0 à I'ltem 6 ou à l'ltem 7, ffi*Jrm, ffü;i'tr
Item de démonstration, ltems d'exemple A et B, lui administrer les items précédents
puis ltem 6 en ordre inverse jusqu'à ce qu'il
obtienne une note 1 à deux items
55 - 69 ans
consécutifs, puis continuer.
Item d'exemple de placement de la carte,
Item de démonstration, ltems d'exemple A et B,
puis ltem 1

Haut Haut Haut


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10 MEM-Mahier d'administration Adultes

SIRAGUSA Isabella | Rôle et impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels et sur la mémoire de
travail dans la schizophrénie
57
Annexe 8 : Résultats sujets contrôle comparaison INTRA pour la tâche de mémoire spatiale (MEM-III)

Annexe 9 : Résultats patients comparaison INTRA pour la tâche de mémoire spatiale (MEM-III)

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travail dans la schizophrénie
58
Annexe 10 : Résultats sujets contrôle comparaison INTRA pour la tâche d’addition spatiale (MEM-IV)

Annexe 11 : Résultats patients comparaison INTRA pour la tâche d’addition spatiale (MEM-IV)

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travail dans la schizophrénie
59
Annexe 12 : Résultats patients comparaison INTER pour la tâche de mémoire spatiale (MEM-III) condition « musique »

Annexe 13 : Résultats patients comparaison INTER pour la tâche de mémoire spatiale (MEM-III) condition « silence »

SIRAGUSA Isabella | Rôle et impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels et sur la mémoire de
travail dans la schizophrénie
60
Annexe 14 : Résultats patients comparaison INTER pour la tâche d’addition spatiale (MEM-IV) condition « musique »

Annexe 15 : Résultats patients comparaison INTER pour la tâche d’addition spatiale (MEM-IV) condition « silence »

SIRAGUSA Isabella | Rôle et impact des stimuli auditifs sur les processus attentionnels et sur la mémoire de
travail dans la schizophrénie
61
Objectifs : Selon la littérature scientifique, les troubles de mémoire de travail et les difficultés attentionnelles

RÉSUMÉ sont parmi les plus fréquents dans la schizophrénie et les plus invalidants dans le quotidien. Plusieurs études
ont mis en évidence les effets positifs de la musicothérapie sur le fonctionnement cognitif global des patients
schizophrènes. Cette étude a comme objectif d’étudier les effets de la musicothérapie sur les capacités
attentionnelles et de mémoire de travail de ces patients. Sujets et méthode : Nous avons administré 2 tâches
de mémoire de travail visuo-spatiale à 10 sujets contrôles et à 5 patients schizophrènes en musique et en
condition standard de silence. Chaque groupe a été divisé en 2 sous-groupes (« A » et « B ») afin de faire varier
l’ordre d’exposition à la musique. Chaque participant a répondu à un questionnaire d’auto-évaluation sur la
reconnaissance et la gestion des émotions ainsi qu’à un questionnaire portant sur la valence émotionnelle
attribuée à la musique utilisée durant l’étude. Pour chaque tâche et pour chaque groupe de participants, des
comparaisons intragroupes ont été réalisées pour comparer les scores obtenus en musique à ceux obtenus
en silence. Nous avons également réalisé des comparaisons intergroupes entres les groupes « A » et « B » pour
chaque tâche et pour chaque condition. Résultats : la musique n’impacte pas significativement les
performances des patients ni celles des sujets contrôles pour les tâches de mémoire de travail proposées. Nous
ne pouvons pas déterminer si l’ordre de passation impacte significativement les performances des patients.
Conclusion : lors de cette étude nous n’avons pas pu mettre en évidence un impact significatif de la musique
sur les performances de mémoire de travail des patients schizophrènes. Néanmoins, de nouveaux
questionnements apparaissent quant à l’impact de la musique sur leur niveau de stress et d’anxiété ainsi que
sur les symptômes productifs.

Mots-clés : schizophrénie, mémoire de travail, attention, musicothérapie, remédiation cognitive.

Objectives: According to the literature, working memory impairment and attention impairment are among the
ABSTRACT

most frequent troubles in schizophrenia and are very debilitating. Several studies pointed out the positive
effects of music therapy on the cognitive functioning of schizophrenic patients. The goal of this study is to
analyse the impact of music therapy on working memory and attention skills of schizophrenic patients. Study
population and methodology: 10 healthy subjects and 5 patients with schizophrenia performed 2 working
visuo-spatial memory tasks twice, while listening to music and in standard environment (silence). Each group
was separated in two groups (« A » and « B ») in order to vary the order of exposure to music. Each patient
answered a self-assessment questionnaire on emotion recognition and managing. They also answered a
questionnaire to assess the emotional valence they assigned to the music we used for the study. Intra-group
comparisons were made between music scores and silence scores for each task and for each group of
participants. Inter-group comparisons were made between patients of groups « A » and « B » for each task and
for each environmental condition. Results: music does not have a significant impact either on patients’ scores
or on the control group scores for the tasks that were used in this study. We could not determine if there is a
learning effect or a fatigue effect on patients’ scores. Conclusion: in this study we could not conclude in favour
of a significant impact of music on working memory skills of schizophrenic patients. Nevertheless, this study
raised new questions regarding the impact that music could have on stress and anxiety levels as well as
productive symptoms.

Keywords: schizophrenia, working memory, attention, music therapy, cognitive remediation.

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