en furie
Siège Terminus, 1er virage à gauche
6ème année HEBDOMADAIRE SATIRIQUE NIGERIEN
Mohamed Bazoum :
Un homme d’affaires qui se
cachait derrière des pantins ?
Rencontre entre Issoufou Mahamadou et la MRN
Zaki cherche-t-il un
come-back politique ?
Suspension de l’aide américaine au Niger
Une décision prise pour consoler la France ?
Interview de l’ancien Ambassadeur français au Niger
Sylvain Itté : entre remords et lucidité tardive
PRIX : 300 F
après l’Hôtel Terminus en venant du
Rond point Grand Hôtel.
RCCM/NI/NIA/2018/A/073/ NIF: 44 126/P
Email:lecanardenfurie@gmail.com
90.00.99.83 / 96.75.34.12
N° 349 du lundi 16 Octobre 2023
Avant les événements du 26 juillet 2023, on aurait, sans doute, donné
le bon Dieu sans confessions à Mohamed Bazoum, tant le
personnage avait paru angélique pour bon nombre de nos
concitoyens. Mais, pour les observateurs attentifs de la question,
qui connaissaient bien le passé du personnage dans l’affaire dite
de ‘’Taïwan ou le chaos’’, pendant la transition post-Conférence
nationale, ou encore ses accointances avec le régime de Mouammar
Kadhafi, Bazoum était loin d’être cet homme propre du point de
vue des affaires. Le coup d’Etat du 26 juillet 2023 aura permis de
déconstruire cette image trompeuse de la véritable nature de
Bazoum. Ainsi, en 27 petits mois de règne seulement, il avait réussi,
lui aussi, à se constituer une petite fortune personnelle, via
d’hommes d’affaires-écran, souvent issus de sa communauté
d’origine, tels que les frères Mansour (Abdallah et Mohamed),
dirigeants de la Mbc, une entreprise des BTP ayant décroché de
juteux marchés publics de construction de routes depuis l’accession
de Bazoum à la Présidence de la république. Des sources disent
que la société appartient à Bazoum. Rien qu’au mois passé de juin,
juste avant sa chute, Bazoum avait accordé plus 300 milliards de
marchés PPP, dont une bonne partie à Mbc. Mieux, Bazoum était
personnellement impliqué dans la création de la nouvelle société,
Petroniger, chargée de l’exploitation, la transformation et la
commercialisation du brut acheminé par pipeline depuis Agadem
jusqu’ à Semé, d’une quantité de 130.000 barils/jour...

Interview de l’ancien Ambassadeur français au Niger
Sylvain Itté : entre
remords et lucidité tardive
L’Ambassadeur français au Ni-
ger, Sylvain Itté, venait, selon les
consignes données par l’Ely-
sée, pour redorer l’image abî-
mée de la France sur le conti-
nent afin qu’au Niger, la montée
du sentiment anti-français
baisse. Il le fit entendre dès son
arrivée, allant vers la société ci-
vile et vers la jeunesse nigé-
rienne, investissant les réseaux
sociaux qui devenaient son ter-
rain de prédilection, non sans
commettre, de temps à autre,
des bourdes qui ont fini par
montrer qu’il ne devrait pas être
la bonne personne pour une telle
mission. Il avait pourtant été
avisé que sa lecture des problè-
mes du pays n’était pas la bonne.
En continuant à croire que le
malheur de la France ne vient
que de l’activisme de blogueurs
au service de la Russie, la
France se trompait et s’éloignait
ainsi de solutions qui puissent
l’aider efficacement à régler son
problème pour retrouver une
place dans le pays. Par sa lec-
ture étriquée, il ne pouvait don-
ner que des informations non
crédibles à la France qui, da-
vantage, le poussent sur des
choix peu opérationnels ainsi
qu’on le vit avec les événements
du 26 juillet dernier qui ont oc-
casionné le renversement de la
Renaissance acte III. Ce sont
sans doute les mêmes fausses
informations avec lesquelles, le
système en place au Niger le
nourrissait que l’Elysée avait
voulu gérer les changements
politiques intervenus dans le
pays, allant à des extrémismes
qui ont fini par perdre la France
et son ambassadeur que les nou-
velles autorités décidaient d’ex-
pulser du pays. Avec Emmanuel
Macron qui le guidait dans une
Le Canard en furie N°349 du lundi 16 Octobre 2023
NATION
voie sans issue, il avait résisté à
la «Junte» et peuple mobilisé jus-
qu’à ce que, ne voyant aucune
autre perspective, la France le
rappela et décida de faire ren-
trer, à sa suite, ses troupes du
Niger.
Rentré en France, par la petite
porte, Sylvain Itté dès son arri-
vée, s’est adressé aux médias
français, faisant le bilan d’une
résistance futile de la France,
pour finalement parler de «gâ-
chis». Il constatait sans doute
que tout ce qui est arrivé pou-
vait être évité, tant pour la
France et son image que pour
le Niger que la France voudrait
bien continuer à avoir comme
partenaire. Il y a quelques jours,
il offrait à Paris Match Actuali-
tés un entretien exclusif dans le-
quel il dresse le déroulé des
jours de calvaire qu’il avait subi,
cloîtré dans ses bureaux, inter-
dit de mobilité pour les Nigériens
qui lui retiraient son accréditation
et son immunité diplomatique.
Dans un entretien accordé à
Manon Quérouil-Bruneel avec
comme titre «Sylvain Itté, l’Am-
bassadeur assiégé», l’on peut
lire l’état d’esprit qui fut le sien
pendant ces jours d’isolement et
de privation. Mais sans doute
que pour certains observateurs,
il en faisait trop pour se faire
passer pour un héros qui défend
loin de la patrie les intérêts de
sa France expansionniste : «Le
30 juillet on a frôlé la catastro-
phe. C’est un miracle que nous
nous en soyons sortis indem-
nes !». Il ne faut pas trop accu-
ler les peuples pacifiques : les
Nigériens sont connus pour être
un peuple de paix, pacifiques,
presque sans histoire. Mais les
événements de Charlie hebdo au
Niger et les manifestations con-
sécutives à la proclamation des
résultats électoraux qui consa-
craient Bazoum Président
avaient montré à quel point ce
peut aller à la violence. La
France n’a jamais voulu les
écouter pour comprendre leurs
colères, leurs malaises, embo-
binée par des dirigeants qui lui
mentaient sur la situation réelle
d’un pays qui n’était pourtant
pas le cap de bonne espérance
qu’on lui fit croire ? Les élections
dans le pays n’avaient jamais été
régulières et cette situation ex-
pliquait les malaises.
Du reste, Sylvain Itté lui-même
le reconnaît : les Nigériens sont
bons jusqu’à ce qu’on les ac-
cule. En effet, pour lui «C’est un
peuple extrêmement accueillant,
passionnant et résiliant. Un peu-
ple qui force le respect. Je suis
très triste d’être parti dans ces
conditions […]». Mais alors le
sachant, pourquoi, ne pouvait-il
pas écouter ce peuple pour en-
tendre la vérité de ses colères
au lieu de ne tenir compte que
du discours manipulateur de di-
rigeants qui ne peuvent jamais
dire la vérité sur le pays ? Ce-
pendant, l’Ambassadeur français
expulsé perd vite ses lucidités
lorsqu’on l’entend dire : «Je veux
rappeler que la raison de ce
coup d’Etat est claire, [peut-être
pour la France selon une ver-
sion que Bazoum pourrait don-
ner pour se faire bonne cons-
cience] : il s’agissait d’empêcher
le président Bazoum de s’atta-
quer à un système de corrup-
tion généralisée». La France
sait-elle donc qu’il y a une cor-
ruption généralisée dans le
pays ? Pourquoi elle défend
alors l’ancien président Issoufou
et sa gestion ? Le seul fait de
parodier cette passation de ser-
vice entre lui et Bazoum qui n’a
convaincu personne au Niger,
peut-il suffire à dédouaner sa
gestion de ses tares ? Bazoum,
en vérité, n’en exprimait que l’in-
tention de s’attaquer au mal mais
il ne se limitant qu’à traquer quel-
ques menus fretins ? Qui, si ce
n’est Ibou Karadjé et Hama
Zada, peut aller en prison alors
que dans le pays, tout le monde
sait qu’il y en a à qui, la Justice
a plus à demander des comp-
tes ? Bien de ceux qui étaient
partis en prison ne servaient
qu’à tromper sur une volonté de
s’attaquer au mal, les grands
délinquants étant bien encore
dans le système pour se la cou-
ler douce sans être inquiétés.
Issoufou les aura imposés sans
que Bazoum ne puisse agir con-
tre eux pour les appeler à ré-
pondre, chacun, de sa gestion.
Suite page 6
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Mohamed Bazoum :
Un homme d’affaires qui se
cachait derrière des pantins ?
Avant les événements du 26
juillet 2023, on aurait, sans
doute, donné le bon Dieu sans
confessions à Mohamed
Bazoum, tant le personnage avait
paru angélique pour bon nom-
bre de nos concitoyens. Mais,
pour les observateurs attentifs de
la question, qui connaissaient
bien le passé du personnage
dans l’affaire dite de ‘’Taïwan ou
le chaos’’, pendant la transition
post-Conférence nationale, ou
encore ses accointances avec
le régime de Mouammar Kad-
hafi, Bazoum était loin d’être cet
homme propre du point de vue
des affaires. Le coup d’Etat du
26 juillet 2023 aura permis de
déconstruire cette image trom-
peuse de la véritable nature de
Bazoum. Ainsi, en 27 petits mois
de règne seulement, il avait
réussi, lui aussi, à se constituer
une petite fortune personnelle,
via d’hommes d’affaires-écran,
souvent issus de sa commu-
nauté d’origine, tels que les frè-
res Mansour (Abdallah et
Mohamed), dirigeants de la Mbc,
une entreprise des BTP ayant
décroché de juteux marchés pu-
blics de construction de routes
depuis l’accession de Bazoum
à la Présidence de la républi-
que. Des sources disent que la
société appartient à Bazoum.
Rien qu’au mois passé de juin,
juste avant sa chute, Bazoum
avait accordé plus 300 milliards
de marchés PPP, dont une
bonne partie à Mbc. Mieux,
Bazoum était personnellement
impliqué dans la création de la
nouvelle société, Petroniger,
chargée de l’exploitation, la
transformation et la commercia-
lisation du brut acheminé par pi-
peline depuis Agadem jusqu’ à
Semé, d’une quantité de
130.000 barils/jour. On dit
d’ailleurs que c’est cette société
qui aurait constitué la goutte de
Le Canard en furie N°349 du lundi 16 Octobre 2023
NATION
trop entre Bazoum et Issoufou.
Mais, auparavant, Bazoum avait
réussi à récupérer des mains du
clan d’Issoufou Mahamadou la
Sonidep pour la confier à un de
ses proches, Ibrahim Mamane.
Il y a également le cas de l’en-
trepreneur malien, Ibrahim
Diawara, PDG de Bull SA Africa,
à qui Bazoum avait offert, gra-
cieusement, plusieurs dizaines
de milliards de nos francs de
marchés publics pour de travaux
de construction d’infrastructures
universitaires pour lesquels il
existe d’entreprises nationales
capables d’exécuter parfaite-
ment de tels marchés. Récem-
ment encore, suite à la décision
d’annulation du ministère des
Affaires étrangères de plusieurs
passeports diplomatiques nigé-
riens, l’on découvre tout le
monde affairiste souterrain de
Bazoum comprenant une multi-
tude de nationalités étrangères
nommés conseillers du président
de la république. Un pouvoir ex-
centrique, s’il en fallait un. En-
suite, les Nigériens et le monde
entier découvrent que Bazoum
était, en fait, un homme de la
France au Niger et qui travaillait
pour la France. Et sans honte et
sans vergogne, le président fran-
çais, dans son désarroi total face
au Cnsp, s’était improvisé avo-
cat du diable en affirmant que
Bazoum était en train de mener
des réformes courageuses dans
la lutte contre la corruption, alors
qu’il était lui-même au cœur de
l’affairisme d’Etat. Depuis qu’il
était en place, qu’avait-il fait de
concret dans cette lutte ? Rien,
absolument rien. A part lui aussi,
comme son prédécesseur, se
bâtir, pour lui et pour son clan,
certainement, un patrimoine
conséquent dans ce Sahel aux
vents tournoyants. Qui est fou de
qui, dit-on souvent ? La politique,
sous nos tropiques, c’est avant
tout le raccourci commode pour
l’auto accomplissement indivi-
duel.
Issoufou
Mahamadou et
Mohamed Bazoum :
ces deux prési-
dents qui ont ruiné
leur pays
Issoufou Mahamadou et
Mohamed Bazoum se voulaient
comme des ‘’Hassane et
Husseini’’ au Niger, c’est-à-dire
les deux faces d’une même mé-
daille. Tous les deux l’ont réaf-
firmé, à l’occasion de l’investi-
ture de Bazoum, le 02 février
2012, dans la grande salle de
Conférence du Centre interna-
tional Mahatma Gandhi de Nia-
mey. A plusieurs reprises, les
deux hommes ont martelé cette
identité commune remarquable.
En fait, ils avaient toutes les rai-
sons du monde de se sentir unis
l’un à l’autre, car leur destin pu-
blic était intimement lié. Leur
point commun, c’est qu’ils ont
tous les deux contribué à appau-
vrir le Niger à leur profit et à ce-
lui de leurs clans respectifs. Ils
étaient arrivés au pouvoir au Ni-
ger au moment où ce pays était
devenu un pays producteur d’or
noir. Cependant, étrangement,
toute cette manne pétrolière va
servir uniquement à enrichir les
clans autour de ces deux prési-
dents. De toute l’Histoire politi-
que du Niger contemporain, l’on
ne trouvera point d’exemples de
présidents de la république si af-
fairistes que ces ‘’deux renais-
sants’’. Voyons, à présent, la
saga de chacun de ces deux
hauts dirigeants accusés,
aujourd’hui, d’avoir surendetté le
Niger et son peuple.
Issoufou
Mahamadou : un
personnage archi-
riche au Niger
Il ne faut pas se fier, sans doute,
à la déclaration des biens des
personnes publiques transmise
à la Cour Constitutionnelle pour
se dire que c’est toute la vérité
sur le patrimoine de ces pre-
miers serviteurs de l’Etat. C’est
une déclaration de pure forme
juste pour se conformer à la loi.
La réalité du patrimoine réel des
premiers responsables de l’Etat
est complexe à connaître avec
exactitude, à cause sans doute
des brouilleurs utilisés par les
concernés pour échapper aux
radars des uns et des autres. Ce
sont des prête-noms, des noms
de code, des comptes offsho-
res et autres artifices frauduleux
qui sont mis en œuvre pour ca-
cher la vérité sur ces fortunes
construites dans des affairismes
d’Etat.
Pour cerner le patrimoine réel
d’Issoufou Mahamadou, le
Suite page 4
Page 3

Rencontre entre Issoufou Mahamadou et la MRN
Zaki cherche-t-il un
come-back politique ?
Cerné de toutes parts, comme le
‘’loup’’ dans le beau poème du ro-
mantique Alfred de Vigny, Issoufou
Mahamadou se débat, aujourd’hui,
comme un beau diable pour tenter
de sauver sa peau. En effet, comme
vous le savez déjà, il a décidé de
sortir de sa réserve, mieux de sa re-
traite politique, car l’heure semble
être très grave. Il était sorti d’abord
pour condamner l’option militaire de
la Cedeao contre le Niger. La se-
maine dernière, il avait convoqué, à
sa résidence de Kombo, les mem-
bres de la Mouvance pour la Renais-
sance du Niger (MRN), la coalition
politique qu’il avait formée pendant
ses deux mandats présidentiels.
Pourquoi faire ?
En quelle qualité ?
Pour la première question, pour
adopter certainement une stratégie
de défense contre toute tentative ou
velléité de traduire Issoufou
Mahamadou devant la Justice, au
Suite de la page 3
média ‘’Monde Afrique’’ évoque
quelques affaires fumeuses
dans lesquelles l’ancien prési-
dent du Niger aurait réussi à se
taper pas mal de sous, estimés
de nos jours à plusieurs centai-
nes de millions d’euros. Partout
au Niger, sur un marché public
quelconque, on estimait qu’il
aurait perçu des commissions.
Idem avec les investissements
chinois, turcs et indiens au Ni-
ger. Il serait actionnaire, d’après
certaines sources, dans
SUMMA, la société turque con-
cessionnaire de l’Aéroport inter-
national Diori Hamani de Nia-
mey. Dans le pétrole, ses tra-
ces étaient indélébiles. Il était
aussi dans l’uranium, un do-
maine qu’il connaissait particu-
lièrement avec l’affaire dite ‘’Ura-
nium gate’’. Il avait introduit, au
Niger, le sulfureux homme d’af-
faires nigérian, Dahiru Mangal,
auquel il avait offert tout le volet
aérien du Hadj, sans compter
des permis de recherche pétro-
Le Canard en furie N°349 du lundi 16 Octobre 2023
NATION
cas où les investigations de la Coldeff
l’auraient exigé.
Issoufou Mahamadou, en bon mani-
pulateur, sait qu’il ne peut plus comp-
ter sur la rue pour faire son combat,
il est ainsi obligé de passer par ces
leaders politiques pour constituer
désormais son armée des premiè-
res lignes. A cet effet, il dispose de
moyens conséquents pour s’ache-
ter la vassalité de ces marionnettes
politiques dont il connaissait déjà la
fragilité intestinale, lorsqu’elles
étaient à son service. Il est archi-ri-
che comme Crésus et il n’est point
inquiété pour cela. Il a aussi à sa dis-
position une autre armée de réser-
vistes que sont de grands opérateurs
économiques qui lui restent redeva-
bles de leur réussite et qui lui obéis-
sent au doigt et à l’œil. Partout, dans
le pays, il a de relais puissants, res-
tés intacts en depuis du changement
de régime, qu’il peut réactiver à tout
moment.
lière. Pour le Hadj seulement,
chaque année, c’est près de 30
millions de dollars qui y étaient
en jeu. Il y avait l’Opvn, la Caïma
et la Sonidep où il aurait placé
un système de prédation de res-
sources publiques destinées à
sa propagande politique pour
‘’arroser’’ le ‘’jardin rose’’ et
autres zones à conquérir.
‘’Monde Afrique’’ affirme
qu’Issoufou Mahamadou dis-
pose d’appartements huppés
dans les Arrondissements bour-
geois de Paris, de comptes dans
des paradis fiscaux dans les Iles
Bahamas. Au Niger, sa propriété
privée, située en banlieue de la
capitale, s’étend sur 25 hecta-
res, comprenant toutes les com-
modités luxueuses. On lui attri-
bue également plusieurs immeu-
bles à Niamey, soit à lui, soit à
son épouse Malika, dont l’immeu-
ble abritant le siège de la Fon-
dation Issoufou Mahamadou
(FIM). Le journal ‘’Afrique Intel-
ligence’’ révèle que même dans
le capital de l’Hôtel Bravia de
Il a sa propre société civile qui peut
monter au créneau pour menacer
les Nigériens qui demandent que la
Justice demande aussi des comp-
tes à Issoufou Mahamadou.
Aujourd’hui, coincé et poursuivi jus-
que dans ses derniers retranche-
ments, Issoufou Mahamadou n’a
d’autre choix que de redescendre
Niamey, Issoufou Mahamadou
détient des actions. On sait éga-
lement qu’il avait servi comme
intermédiaire dans les négocia-
tions ayant mené à la libération
des trois otages qui travaillaient
à AREVA, enlevés en 2010 à
Arlit. Dans cette affaire, on parle
de plusieurs dizaines de millions
d’euros qui auraient été payés
comme rançon et comme com-
missions pour les facilitateurs.
On sait aussi que la plupart des
opérateurs bénéficiaires de gros
marchés publics étaient très pro-
ches de lui. Dans les milieux po-
litiques avertis, on estime que la
fortune amassée par Issoufou
Mahamadou en dix ans de rè-
gne est sans précédent dans
toute l’Histoire politique du Niger.
C’est un patrimoine hors du
commun acquis dans le pays
dernier de la planète à l’Indice
du Développement Humain (IDH)
du PNUD. Avec une telle fortune,
Issoufou Mahamadou pouvait
tout se permettre, y compris se
dans la fosse aux lions
pour livrer, peut-être,
son ultime combat po-
litique. Le Cnsp est
donc témoin de ce que
veut tramer Issoufou
Mahamadou. On peut
ne pas aimer Issoufou
Mahamadou, pour un
tas de raisons, en re-
vanche, on ne peut, ob-
jectivement, nier sa
grande intelligence
manœuvrière qui lui
avait souvent permis
de prendre le dessus
sur ses différents adversaires politi-
ques. Un lion blessé est plus dan-
gereux qu’un lion affamé, dit un sage
africain.
Le Cnsp devrait, alors, montrer
beaucoup de vigilance par rapport à
ce come-back politique de Zaki. Un
homme averti en vaut deux, dit-on
souvent ! Ali Koma
choisir un successeur qu’il im-
posera de force et de gré. De
force, parce qu’il était le Mani-
tou du Pnds/Tarayya dont les
désirs étaient des ordres qui de-
vaient être appliqués à la lettre.
De gré, puisqu’il avait demandé
aux bailleurs de fonds du parti
rose de financer son dauphin.
Un successeur pour perpétuer
le même système de prédation
des ressources publiques.
Voilà, sans doute pourquoi les
présidents Issoufou Mahamadou
et Mohamed Bazoum ne seront
jamais considérés comme, ni les
présidents de la prospérité, ni les
présidents de la postérité du Ni-
ger, mais bien comme les prési-
dents qui ont ruiné, plutôt, leur
pays ! Le peuple dont ils ont eu
la lourde mission de rendre heu-
reux dans un Niger assez pros-
père, mais, dont au contraire,
hélas, ils ont rendu de plus en
plus misérable.
Voilà leur seul point commun,
peut-être, hélas, aujourd’hui !
Ali Koma
Page 4

Air France : Un symbole marquant
des incohérences françaises au Sahel
Comme vous le savez, depuis les
événements du 26 juillet 2023, la
compagnie aérienne française, Air
France, a suspendu ses vols au
Mali, Burkina-Faso et au Niger.
Pour le Niger, c’était à cause du
coup d’Etat et des mesures de fer-
meture de l’espace aérien. Mais,
pour le Mali et le Burkina-Faso,
c’étaient pour les soutiens que ces
pays frères avaient apportés au
Niger. Et lorsque les dirigeants de
cette compagnie avaient décidé
de la reprise des vols sur ces deux
pays, les autorités de ces deux
Etats leur avaient clairement signi-
fié que les choses ne devaient pas
se passer selon l’humeur d’Air
France. Par conséquent, il appar-
tenait aux autorités de ces deux
pays de communiquer à Air
France la date à laquelle elles se-
raient disposées à les autoriser à
reprendre leur desserte aérienne
sur ces pays-là. Entre-temps, le
gouvernement français, dans la
stupidité la plus totale, décide de
ne plus délivrer des visas d’entrer
sur le sol français aux ressortis-
sants des trois pays (Mali, Burkina
et Niger), en représailles de la rup-
ture des relations diplomatiques
entre la France et ces trois Etats,
ces derniers temps. Aujourd’hui,
sans ces trois pays du Sahel, par-
ticulièrement le Mali qui dispose
d’une forte diaspora en France, Air
France voit son chiffre d’affaires
baisser. Par conséquent, elle dé-
cide de reprendre ses vols au
Mali, au Burkina et probablement
au Niger. Seulement voilà : les
autorités de son pays ont décidé
de ne plus délivrer des visas aux
ressortissants de ces trois pays,
y compris aux étudiants et autres
artistes. C’est disproportionné
comme mesure de représailles de
la part de la France qui devrait
être à la hauteur des échanges
historiques et culturels avec ces
pays de son ancien empire colo-
nial. Un divorce dans un foyer n’an-
nule pas tout ce qui a résulté de
l’union ainsi dissoute. Il en est
ainsi, pour parler en termes de
droit des régimes matrimoniaux,
la ‘’communauté des biens meu-
bles et immeubles et des ac-
quêts’’, c’est-à-dire, tout simple-
ment, le sort du patrimoine conju-
gal. Rien que par l’usage de la lan-
gue française, ces Etats du Sahel
ont automatiquement droit au visa
Le Canard en furie N°349 du lundi 16 Octobre 2023
NATION
français, indépendamment de tout
contexte politique ou diplomatique
quelconque. Si aujourd’hui encore
la langue française reste présente
en dehors de l’Hexagone, c’est
justement à cause de ces ancien-
nes colonies françaises d’Afrique
subsaharienne, à la forte densité
démographique, longtemps
acculturées linguistiquement, qui
ont gardé le français comme lan-
gue officielle, dans certains cas,
et comme langue de travail, dans
d’autres. Une fois encore, la
France montre ses incohérences
au Sahel, en voulant remplir les
avions d’Air France de Maliens,
Burkinabé et Nigériens, mais qui
refuse, paradoxalement, de déli-
vrer des visas aux ressortissants
de ces trois pays. Sauf si la
France considère ces passagers
en destination de ces trois pays
comme des marchandises aux-
quelles on ne demanderait pas de
visa d’entrée en France, mais bien
des droits de douane. C’est cela,
hélas, les inconséquences fran-
çaises au Sahel que l’on lui repro-
Suspension de l’aide américaine au Niger
Une décision prise pour
consoler la France ?
Comme vous le savez déjà, le gou-
vernement américain a décidé ré-
cemment de la suspension de l’aide
américaine au Niger.
Le Département d’Etat estime avoir
pris cette décision après avoir
épuisé toutes les voies diplomati-
ques pour résoudre la crise politique
née des événements du 26 juillet
dernier. Drôle de motif, car à quel
moment a-t-on privilégié la voie di-
plomatique pour affirmer, ensuite
qu’elle a échoué, aujourd’hui ? A-t-
on, une seule fois, tenté, côté amé-
ricain de régler la question diploma-
tiquement, sans le rétablissement
immédiat de l’ordre constitutionnel
qui était exigé des Américains et qui
était inconcevable pour le Cnsp ?
Non, l’Amérique n’avait rien proposé
sur le plan diplomatique dans ce
dossier nigérien, pour parler
aujourd’hui de l’échec de cette voie
diplomatique. En fait, tout ce qui in-
téressait le pays de l’oncle Sam
dans le dossier nigérien, c’était de
s’assurer que ‘’Wagner’’ n’était pas
che si souvent. Dans son maso-
chisme, la France va jusqu’à pé-
naliser sa propre compagnie aé-
rienne à cause d’une bêtise diplo-
matique à géométrie variable qui
aura fini par la rendre très impo-
pulaire au Sahel.
Décidément, la France n’apprend
jamais de ses erreurs au Sahel !
Elle en paye, aujourd’hui, le prix
fort. Tant pis donc pour elle, puis-
que désormais, on peut faire sans
elle ! Turkish Air Lines, Royal Air
Maroc, Air Algérie sont là pour as-
surer la desserte aérienne du Ni-
ger dans toutes les destinations du
monde.
derrière le Cnsp. Une fois cela véri-
fié, Washington va adopter une ligne
apparemment souple envers le ré-
gime militaire et envoie même sa
nouvelle Ambassadrice, Kathleen A.
Fitz Gibbon.
Voilà comment avait évolué la posi-
tion américaine au Niger, pendant
que la France adoptait une ligne dure
et irréaliste ! Dans la foulée, le Pen-
tagone avait décidé de redéployer
les éléments américains de la base
aérienne de Niamey sur la base 201
d’Agadez. Il n’en fallait pas plus,
alors, à la France de crier à la trahi-
son de son allié américain.
Probablement, pour calmer les
clabauderies françaises, les Etats-
Unis d’Amérique viennent d’annon-
cer la suspension de leur aide au
Niger, d’une valeur nominale de 500
millions de dollars us. Mais, les Amé-
ricains n’ont pas annoncé la suspen-
sion de leur coopération militaire,
auquel cas ils seraient obligés de
fermer leur grande base militaire
d’Agadez qui aurait coûté plus de 150
Or, Air France réalise son plus
grand chiffre d’affaires dans cette
zone de l’Afrique subsaharienne,
principalement au Sahel et dans
la zone Uemoa. Or, en provoquant
les dures sanctions aériennes de
la Cedeao contre le Niger, la
France portait ainsi un coup mor-
tel à Air France qui n’a plus la pos-
sibilité de survoler l’espace aérien
du Nigérien, très vaste et très im-
portant pour relier l’Afrique du
Nord. En se privant de l’espace
aérien nigérien, Air France se met,
tout simplement, la corde au cou…
BADARA
millions de dollars us au contribua-
ble américain. C’est du pur pragma-
tisme. Même dans cette aide civile
déclarée arrêtée, une bonne partie
a pu échapper à cette mesure, no-
tamment pour l’éducation, la santé
et la culture, qui représente plus de
la moitié de cette aide. On le voit
bien, tout en voulant déclarer sa doc-
trine diplomatique dans le monde, à
savoir le respect de la norme démo-
cratique, les Etats-Unis d’Amérique
ont semblé prendre cette décision de
suspension de leur aide au Niger
pour davantage calmer un allié en
désarroi que pour le respect d’une
soi-disant doctrine démocratique.
L’Arabie Saoudite n’est pas une dé-
mocratie et pourtant l’Amérique cul-
tive les meilleures relations diploma-
tiques avec ce royaume autocrati-
que. C’est pour dire que c’est la lo-
gique des intérêts qui guide les rela-
tions internationales, en règle géné-
rale.
Pauvre France, anachronique sans
doute ! BADARA
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S’il l’avait fait, les Nigériens al-
laient pourtant le soutenir. Il en
était incapable car le pouvoir
était plus dans les mains de son
prédécesseur que dans les sien-
nes et ce jusqu’à ce que, sur la
gestion du pétrole, le Fils vienne
le défier pour assister finalement
à ce que l’on sait. Il y avait cer-
tains qui étaient devenus intou-
chables même avec Bazoum et
c’était cela qui avait trop frustré
les Nigériens. Manon Quérouil-
Bruneel le reconnaissant
d’ailleurs lorsqu’il dit : «Il avait
déjà mis en prison des seconds
couteaux, il s’apprêtait à s’atta-
quer aux chefs. On l’aura em-
pêché». Mais voilà plus de deux
que les Nigériens attendaient,
s’apprêtant, sans en être capa-
ble. Peut-on continuer à atten-
dre pour ne se contenter que
d’intentions sans cesse ressas-
sées ? Là est le vrai problème
de Bazoum. On ne peut pas gé-
rer un Etat et avoir de telles bon-
tés qui ne peuvent que ruiner
jusqu’à sa soi-même. Il n’avait
su faire attention à lui-même.
Itté semble pourtant bien
connaître une partie des
malaises nigériens…
Lorsqu’on l’entend dire à Paris
Match que «[…] c’est la frustra-
Le Canard en furie N°349 du lundi 16 Octobre 2023
NATION
tion d’une jeunesse privée d’ho-
rizon qui nourrit les populismes»
l’on ne peut que s’étonner qu’il
ne puisse pas comprendre qu’un
tel désespoir pousse les Nigé-
riens à se dégoûter d’un régime
qui ne peut répondre aux aspi-
rations des populations et notam-
ment de la jeunesse, heureux de
voir un gouvernement incapable
partir même s’il aura fallu que
cela se fasse par les militaires
qui auront évité au pays des
épreuves inutiles où le sang des
Nigériens pourraient couler avec
un régime qui lui dénie ses li-
bertés jusqu’à celles de manifes-
ter. La France, veut-elle qu’on
aille à des situations où on va
s’entre-déchirer dans le pays ?
Est-ce pour ça que Macron parle
de «minorité» et d’ «ethnie» ?
Pourquoi donc faire cette tête au
Niger quand Itté sait que «Même
les plus éduqués [des jeunes
Nigériens] ne trouvent pas d’em-
plois à la hauteur de leurs com-
pétences» alors même que le
système qui se mettait en place
favorisait les fils et les filles des
seuls barons qui, sans passer
par un service civique exigible
pour les autres enfants du même
pays obligés d’y passer pour
accéder à la fonction publique,
sont faits ministres et directeurs
généraux, pour juste voler, dé-
tourner, détruire, jamais pour
faire preuve d’aucune compé-
tence avérée ? Veut-on donc
que les Nigériens laissent un tel
système s’implanter pour les
détruire davantage ? La France,
peut-elle accepter ça chez elle ?
Le désordre ?
C’est pourquoi Sylvain Itté ne doit
pas croire que sa France est
seulement «[…] devenu[e] un
bouc émissaire commode». Sa
faute c’est de ne pas nous écou-
ter, de ne pas écouter notre peu-
ple, de faire le choix d’individus
non d’un peuple. Sa faute c’est
de vouloir décider pour nous jus-
qu’à nous imposer par des élec-
tions bidons, des dirigeants sou-
vent mal-aimés des peuples.
Itté, un diplomate hors-sol ?
Le défaut de l’ancien ambassa-
deur de France c’est de man-
quer de clairvoyance dans son
analyse des problèmes nigé-
riens. Peut-il savoir combien il a
ruiné son image dans le pays
pour croire qu’il puisse conti-
nuer à être l’ambassadeur de
France au Niger ? Peut-il ne pas
savoir ce que c’est que d’être
persona non grata ? Il est indé-
sirable au Niger et l’on ne com-
prend pas qu’il ne puisse pas le
comprendre pour continuer à
dire : «Je reste l’ambassadeur
de France au Niger. Je ne serai
pas le premier à exercer mes
fonctions depuis Paris», mais
pour avoir qui comme interlocu-
teur officiel au Niger ? Va-t-il
continuer, au nom du Niger, à
communiquer à Bazoum qui
«n’est plus à la page» ? Est-ce
auprès de Bazoum, le président
déchu qu’il reste toujours accré-
dité puisque les nouvelles auto-
rités lui ont retiré son
accréditation ? Il faut être réa-
liste et avoir le courage de re-
connaître son échec dans un
jeu. La realpolitik américaine
avait amené le département
d’Etat à prendre acte du coup
d’Etat et de le notifier à Bazoum
pour décider de travailler avec
les nouvelles autorités du pays.
Les Etats avancent. On ne peut
pas bloquer un peuple pour un
individu alors que ce peuple ne
se plaint pas de son sort. Aux
individus de savoir se compor-
ter au pouvoir pour s’éviter de
tels déboires.
Désormais, il faut énormément
de volonté et de sérieux pour
reconstruire nos ponts cassés,
s’il pourrait être possible, de :
archer encore ensemble pour de
nouvelles amitiés. Sinon, les
murs dressés resteront pour
nous séparer pour toujours.
A.I
Le Canard en furie
Hebdomadaire Satirique Nigérien
Siège Terminus, 1er virage à
gauche après l’Hôtel Terminus
en venant du Rond point
Grand Hôtel, tout droit jusqu’au
bout de la rue.
Directeur de publication
Arouna Yacouba
99.34.21.99
Directeur Commercial
Inoussa DICKO
Email:lecanardenfurie@gmail.com
Conception & Composition
Le Canard en furie
Tirage: 1000 Exemplaires
sur Les presses du Groupe
de presse le Monde
d’Aujourd’hui
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Signe de temps
Une main de fer dans un gant de velours
Par Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO,
Politologue Journaliste Ecrivain
Après deux mois au pouvoir, nous
sommes en droit de dire que le CNSP
et son Président le Général de Bri-
gade Abdourahamane TIANI Chef de
l’Etat du Niger ont donné leur gage
de bonne volonté. Dans la conduite
des affaires du pays. Mais le Chef de
l’Etat a reconnu que le plus est en-
core devant. Il ne s’en voile pas. Ce-
pendant ces quelques 6 semaines
passés au pouvoir nous autorise a
constater une nouvelle amorce vers
des nouveaux rivages. Il reconnaît
que des écueils se dressent toujours
en face de la volonté du changement
que souhaitent les nigériens. Il pense
qu’il faut beaucoup de temps encore.
Cependant la prise du pouvoir par les
porteurs de tenue était un voeu ar-
dent du peuple. Le CNSP a mis fin à
la dérive du bateau Niger et
aujourd’hui les nigériens sont libres
et souverains. Le pays est entrain de
changer qualitativement depuis.
Dans son entretien avec la presse
nigérienne il s est adressé a coeur
ouvert a ses compatriotes en langues
nationales. Et dans un dialogue franc
il a demandé aux hommes de bien
retrousser les manches et aux fem-
mes de bien attacher leurs pagnes. ll
a plusieurs fois dit merci au peuple
nigérien pour sa totale adhésion à
l’action salvatrice engagée par le
CNSP et les FDS. Pour combattre le
terrorisme et rétablir la sécurité sur
l’ensemble du territoire nigérien. Ce
combat vise à libérer le Niger des em-
prises coloniales et néocolonialistes.
Ce qui a conduit le vaillant peuple ni-
gérien a insister sur le départ de l’am-
bassadeur de France et des troupes
étrangères et particulièrement fran-
çaises Présence assimilée a une oc-
cupation Pour ce qui est du cas de
l’ambassadeur de France le peuple
nigérien a déjà obtenu gain de cause
puisqu il a fini par quitter le territoire
du Niger. Une très grande victoire du
peuple et du CNSP qui n ont toujours
pas baissé la garde. Le départ des
troupes françaises du Niger a été
aussi acquis. C’est une question de
temps puisqu elles sont entrain de
plier bagages. Pour libérer le terri-
toire. Le Niger revient en effet de très
loin et comme le disent tous les nigé-
riens notre véritable indépendance c
est le 26 Juillet dernier 2023 .Date
de l’avènement des FDS du CNSP
dont le Général de Brigade
Abdourahamane TIANI est à la tête.
L adresse à la Nation fut une belle
occasion pour le Chef de l’Etat de pas-
ser en revue au peigne fin tous les
actes posés par l’ancien régime qui
Le Canard en furie N°349 du lundi 16 Octobre 2023
NATION
avait muselé le pays .Pendant 12 ans
si l’on ajoute la rallonge des années
de Bazoum. Il y a de quoi s’en alar-
mer et prendre le taureau par les cor-
nes. Ce fut l’une des conséquences
qui ont motivé le coup d’État du 26
Juillet 2023, entre autres. Le pouvoir
défunt avait tracé un grand boulevard
pour le terrorisme et autres
djihadistes. Avec la complicité du pou-
voir français dont la CEDEAO fut le
honteux bras armé. Sinon, comment
peut on imaginer qu’un Président de
la République livre son armée aux
assassins et autres vils criminels ? De
mémoire d’homme c’est impensable
et irresponsable. Surtout criminel. Le
pays a ainsi été hypothéqué sans
vergogne. L’ancien président qui a
scié la branche sur laquelle il est
confortablement assis. Il a osé dire
en claironnant que «les terroristes
sont plus forts et aguerris que notre
vaillante armée nationale». Quel ci-
toyen digne de ce nom pourrait com-
prendre et accepter que son armée
ou les FDS de son pays soient trai-
tées de la sorte par le père de la Na-
tion ? Incroyable alors que nos FDS
d’ailleurs démunies mal équipées se
battent courageusement sur tous les
fronts elles remportent des victoires
au pris de sacrifices suprêmes. Le
Niger d’aujourd’hui a pris toutes ses
responsabilités face a l’histoire. Des
vraies troupes d’élites et des officiers
et généraux aguerris. Loin des géné-
raux de salons ou des simples porte
galons.
Ceux qui ont pris la lourde responsa-
bilité d’étouffer les nigériens le sau-
ront a leur dépend. Ils auront en mon-
naie de singe leurs décisions irréflé-
chies et inhumaines. Le Niger et son
peuple s en sortirons parce qu ils sont
loin d’être isolés dans ce noble com-
bat juste et honoraire. Ce Président
français Emmanuel Macron et les
quelques pays membres de la
CEDEAO, le regretterons amèrement.
Ils oublient en se précipitant pour at-
taquer notre pays, l’effet domino. Que
traduit a juste titre ce proverbe de
chez qui dit «que le serpent tire le
chiffon et le chiffon tire la paille» .Le
président français oublie que c’est la
France qui a accouru pour nous cher-
cher à son secours l’histoire est té-
moin et nous l’avons intériorise. Le
Niger est un pays dont dépendantent
les économies de la sous région.
Nous mettre sous embargo revient à
les priver de nos immenses ressour-
ces et richesses naturelles.
Aujourd’hui le Burkina, le Mali, la Gui-
née et même la lointaine Italie plai-
dent la cause du Niger. Toutes les
populations des pays membres de la
CEDEAO se mobilisent en mettant
leurs biens et leurs richesses à la dis-
position de leurs frères du Niger.
Aucune tracée de frontière ne pour-
rait séparer nos peuples cela depuis
la nuit des temps. En s’en prenant au
Niger c’est toute une partie du conti-
nent qui s’embraserait, alors a quoi
bon ?
Un souvenir me revient. En effet,
après notre sortie de l’école militaire
de Kati au Mali nous avions bénéficié
d’une formation. Au titre de la Coo-
pération d’une formation. Au cours de
ce stage nous étions 3 et l’armée de
ce pays était à la hauteur. Un pays
qui était au centre des Etats ennemis
et en guerre contre lui. Un jour au
cours d’un échange avec les militai-
res nous avons été très édifiés de la
réponse que nous avons obtenue. La
voila ‘’Nos généraux et nos officiers
nous donnent l’exemple au cours des
combats ils sont toujours devant nous
et nous n’hésitons à les suivre par-
tout. Nous sommes très fiers d’eux.
Voila une véritable arme nationale où
le sacrifice est un devoir sacré pour
tous. Et la confiance et la solidarité
agissante règnent. Une armée disci-
plinée et au service de la Nation. En
effet, un chef doit assumer sans hé-
sitation et avec rigueur les missions
à lui confiées par l’Etat. Et cela en
toutes circonstances et en tous lieux.
Le régime défunt s’était détourné de
sa mission régalienne. Protéger les
citoyens en leur garantissant leurs
droits dans tous les domaines. La
paix, la sécurité, l’éducation, la liberté,
la prospérité et le développement, un
chef doit garantir le minimum de be-
soins aux populations. Et rendre
compte de toutes les actions entre-
prises. Au bénéfice de celles-ci. En-
fin diriger avec honnêteté et impar-
tialité. Prendre attache avec les po-
pulations qui doivent être au cœur de
toutes les gestions. Transparence et
équité sont aussi exigées dans toute
gestion. Afin de procéder des rectifi-
cations là où il faut. Tenir compte des
avis des uns et des autres. Engager
régulièrement des débats et des ren-
contres d’échanges car diriger c’est
aussi de l’intelligence des connais-
sances et de l’expérience parfois. Un
pays, ce sont des hommes et des
biens qu’il faut mettre en adéquation.
D’où l’ossature de l’Etat qui sont l’exé-
cutif, le législatif, la justice et la
Presse. Chaque compartiment jouant
son rôle. C’est l’ensemble qui consti-
tue l’Etat. De la cellule familiale en
passant par les structures et institu-
tions jusqu’au sommet.
Le régime des douze années (de
Issoufou et Bazoum) qui vient d’être
renversé n’a pas assumé son cahier
de charges. La raison fondamentale
de l’arrivée au pouvoir des porteurs
de tenue. Les Nigériens sont mala-
des et ont faim de tout.
Enfin nous pouvons espérer que les
porteurs de tenue qui ont pris les rê-
nes du pays répondront aux aspira-
tions de ce peuple. Le CNSP et son
Président après la Transition nous
laisseront en de bonnes mains avec
des élections propres et crédibles et
des hommes soucieux de l’intérêt
commun. Pour nous éviter un retour
en arrière encore.
Le Chef de l’Etat le Général de bri-
gade Abdourahamane Tchiani, chef
de l’Etat du Niger et son équipe en
son bien conscients.
Le Niger de tous les Nigériens et
Nigériennes
Âpres ce tour d’horizon, nous devrons
prendre effectivement conscience de
l’ampleur de la tâche qui attend cha-
cune et chacun. Nous avons cité les
maux dont souffre le peuple. Et nous
savons que leur gestion est loin d’être
une promenade des anglais. C’est
aux nigériens de se pencher sur le
malade pour trouver rapidement des
remèdes. Parce que le temps passe
et les dégâts sont immenses. Nous
avons des préalables même si tout
est priorité. Etant donné que c’est aux
que revient de trouver une thérapie.
Et parce que personne ne viendra à
notre place le faire d’où la recomman-
dation du Chef de l’Etat, retrousser
nos manches et attacher les pagnes.
Ce qui nous interpelle tous. C’est
pour cela qu’à notre humble il faudrait
le CNSP ait plus de temps pour met-
tre de l’ordre avant d’organiser dans
la précipitation des élections. Les ni-
gériens ont peur de l’inconnu et ne
veulent pas qu’on les abandonne en
plein gué. Il faut prendre le temps
nécessaire qu’il faut. Ma mémoire me
rappelle une discussion. Au cours de
laquelle on évoquait les problèmes du
Niger et de leur résolution. Un jeune
avait dit ceci ‘’les problèmes du Niger
mettront des années avant que l’on
puisse leur trouver des solutions. Et
lorsqu’on lui demande pourquoi il avait
dit ceci’’. Même les affaires du quar-
tier aujourd’hui ville ne pourront être
réglées avant un an. Ce qui à mon
avis signifie qu’il faut prendre assez
de temps avant de lâcher bride. Les
politiciens sont tapis à juste titre pour
rebondir. Mieux vaut continuer les
consultations et les échanges encore.
Je termine ma contribution pour dire
au président Macron que je lui con-
seille de lire le livre d’une journaliste
et éditorialiste au Journal le Monde
de Anne Cécile Robert dont le titre
est ‘’l’AFRIQUE AU SECOURS DE
l’OCCIDENT’’. Andrer CHENIER intel-
lectuel et écrivain français a écrit dans
un de ses livres ‘’S’il est des jours
amers, il en est de si doux’’. Le peu-
ple Nigérien a connu et traversé des
moments difficiles et des étapes dou-
loureuses. Mais grâce au courage et
au patriotisme de nos FDS du CNSP
et de son Président le Général de
brigade Abdourahamane Tiani, le Ni-
ger revit. En effet, nous avons le sou-
tien du Burkina, du Mali et de la Gui-
née qui sont un symbole très fort et
rassurant. Notre pays sera toujours
au rendez-vous de l’histoire.
Enfin, nous tournons la page de la
danse des canards et du carnaval
des vautours. Notre Niger nouveau
avec son vaillant peuple sous la con-
duite du CNSP et de son président le
Général Tiani chef de l’Etat du Niger.
Un Niger debout uni et prospère.
Les nigériens dans leur ensemble
attendent beaucoup de vous un geste
magnanime. Celui de faire libérer tous
ces nombreux innocents qui croupis-
sent qui à Kollo, à Koutoukalé, à
Ouallam, à Téra, à Tillabéri à Niamey
dans des prisons. Certains jusqu’aux
confins du pays à Diffa à Maine et
jusqu’à Daho Timi. Les nigériens en
seront encore aux anges, mon Gé-
néral Abdourahamane TIANI, Chef de
l’Etat du Niger.
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 MESSAGE

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