D’AUJOURD’ HUI 8ème année

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du Rond point Grand Hôtel.
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RCCM-NI-NIA-2014-B-2269 / NIF:297 59/P 23 AOUT 2023

Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse

L’impossible reconquête du Niger…
Chronique d’une bataille perdue d’avance !

La messe est dite... les pays membres de la CEDEAO viennent de souscrire à la volonté haineuse et vengeresse du locataire de
l’Elysée. Qu’à cela ne tienne... Les nigériens doivent considérer la France, ses sbires locaux et tous les pays de la CEDEAO ayant
pris part à toutes les réunions sur la soi-disant crise du Niger, comme ennemis du peuple nigérien et doivent tous militairement être
traités tel. Nous sommes en guerre ! L’agenda de la France n’est nullement de ramener au pouvoir ce qui reste du Pnds, puisqu’ils
(les français) savent très bien qu’en cas d’agression de notre pays, leur Bazoum ne sortirait pas vivant et encore moins, il leur sera
impossible de placer un autre militant du Pnds à la tête du pays (selon toute vraisemblance, l’agenda caché de certains responsa-
bles du Pnds en fuite qui réclament haut et fort une intervention militaire, est qu’en cas de frappe du palais présidentiel, tous les
occupants y périraient et ils pensent naïvement que la France les placerait tout tranquillement sur le fauteuil présidentiel... Lire page 4

Intox de la Communauté internationale sur l’état de santé de Bazoum

Le Cnsp a ridiculisé l’Occident, maître de la manip !
Sanctions économiques financières contre le Niger

Qu’attend le gouvernement pour assigner

en justice la Cedeao et l’UEMOA ?
Relations Cnsp/Cedeao
Abdel-Fatahu Musah : Agent de la paix ou simple mercenaire boutefeu ?
 NATION

RUBRIQUE
Au nom du Niger et de son peuple !
Pour les Nigériens, la justice attendue du Cnsp, celle qui doit régir le Niger nouveau, ne peut être
crédible que si ses fondations sont bâties sur les procès contre ceux qui ont détourné
systématiquement ses ressources budgétaires ainsi que les aides financières et les prêts, et qui ont
hypothéqué sa sécurité et son intégrité territoriale, de connivence avec l’extérieur.
Malgré les déclarations et les ser-
ments de ne pas trahir les aspira-
tions de leurs compatriotes dont
ils connaissent si bien les préoc-
cupations et les attentes, le géné-
ral Tchiani et ses frères d’armes
du Conseil national pour la sau-
vegarde de la patrie (Cnsp) ne
sont toujours pas à l’abri des
soupçons et des doutes. Et pour
cause, les Nigériens ne sont pas
rassurés et ne seront sans doute
rassurés que lorsque l’homme qui
a ruiné le Niger sera mis aux ar-
rêts. Cet homme, c’est Issoufou
Mahamadou. Et comme on l’ima-
gine libre de ses mouvements au
point d’accorder des entretiens à
des médias extérieurs, les fos-
soyeurs du Niger, ses partisans,
ont beau jeu de s’engouffrer dans
la brèche et de tenter de semer la
confusion et le trouble. Tantôt il est
rapporté qu’il est désigné média-
teur alors qu’il est l’auteur central
du gouffre dans lequel le Niger est
plongé le Niger, tantôt on l’an-
nonce bénéficier de complicités
insoupçonnées pour être exfiltré.
En vérité, la crainte des Nigériens,
leur grosse crainte, c’est de dé-
couvrir, du jour au lendemain, ce-
lui qui a délibérément ruiné le Ni-
ger pour le compte des intérêts
étrangers — un crime de haute tra-
hison puni de la peine capitale —
réussir à filer entre les mailles des
filets de la justice qui l’attend.
Il faut le dire clairement : pour les
Nigériens, la justice attendue du
Cnsp, celle qui doit régir le Niger
nouveau, ne peut être crédible que
si ses fondations sont bâties sur
les procès contre ceux qui ont
économiquement agenouillé le
Niger en détournant systémati-
quement ses ressources budgé-
taires ainsi que les aides financiè-
res et les prêts, et qui ont hypo-
théqué sa sécurité et son intégrité
territoriale, de connivence avec
l’extérieur.
Au nom du Niger et de son peu-
comprendre par l’intention décla- le Cnsp agisse à neutraliser défi- individus. La communication, à ce
rée du Cnsp de poursuivre nitivement ces apatrides. stade et dans le contexte qui est
Bazoum Mohamed et ses compli- Le Cnsp doit aller vite pour con- le nôtre ne peut et ne doit souffrir
ces internes et extérieurs pour vaincre et faire taire toutes les sup- de tergiversations, d’atermoie-
haute trahison, qu’Issoufou putations visant à incriminer X ou ments et d’ambiguïtés. Ce qui doit
Mahamadou est nécessairement Y d’intentions malveillantes visant être fait mérite d’être bien fait.
concerné au premier chef, les Ni- à trahir le Niger pour servir des Mallami Boucar
gériens ne semblent pas s’en con-
tenter. Ils veulent une déclaration
claire et précise qui prononce le
nom d’Issoufou Mahamadou
comme cela a été pour le cas de
Bazoum Mohamed.
Il y a trois orientations qui sous-
tendent l’œuvre du Cnsp : la jus-
tice sur les grands dossiers de
scandales financiers, la lutte pour
la souveraineté nationale ainsi
que la sécurité et la défense. Les
Nigériens sont butés par rapport
à ces trois orientations et atten-
dent des résultats probants. Ils n
Au nom du Niger et de son peu-
ple, le Cnsp doit aller vite dans
l’assurance des Nigériens quant
au sort peu enviable qui attend les
traîtres à leur pays, les auteurs des
détournements dans des milliards
qui auraient pu servir à creuser
des puits et des forages dans de
nombreuses localités dépourvues
d’eau potable, à construire des
centres de santé intégrés (Csi) et
à les doter de produits pharma-
ceutiques nécessaires, à équiper
les écoles pour les rendre perfor-
mantes, bref à améliorer les con-
ditions de vie des populations
nigériennes, et donc, à faire le dé-
Faire part mariage
veloppement.
A.S Les Familles R.I.D
Les Nigériens attendent impatiem-
La Grande famiLLe
ment que des dossiers aussi my- Saloufou Mahaman conseiller pédagogique à
thiques comme l’affaire du minis- Mayahi et Niamey ;
Feu Mahaman Bizo à Birni Lokayo, Doutchi, Guidan-
tère de la Défense, les 1000 mil-
Roundji, Mayahi, Balleyara et Niamey ;
liards d’Eximbank de Chine ou Feu Seyni Banika à Gaweye, Farié et Niamey ;
Feu Amadou Sâadou à Niamey.
encore l’achat de l’avion présiden-
tiel soient officiellement portés de- La Grande famiLLe
vant les tribunaux et que les sus- Illa Djibo à Niamey ;
Saidou Illa à Niamey et Galmi ;
pects soient connus de tout le Harouna Djibo à Niamey ;
monde et placés sous mandat de Salifou Ousseini à Niamey ;
dépôt en attendant leurs procès. Abdou Adamou à Niamey et Nigeria
Feu Djibo Wagaya à Maradi
Voir un Hassoumi Massoudou, un Garba Housseini à Niamey et Matankari

ple pour lesquels le Cnsp dit agir,
le général Tchiani et ses frères
d’armes doivent rapidement et
sans ambiguïté mettre un terme à
ce flot de suspicions et de mani-
pulations qu’ils rendent possible
par leur mutisme sur le cas
Issoufou Mahamadou. S’il faut
prisonnier en sursis pour les cri-
mes commis (uraniumgate, achat
de l’avion présidentiel entre
autres) s’en prendre aux intérêts
du Niger au point de militer ouver-
Insha-Allah le samedi 26 Août 2023 à partir de 08h 20 au domicile de Monsieur Illa
tement pour une agression mili-
taire contre son pays farcit le cœur
des patriotes nigériens. Il faut que
Parents, Amis et Connaissances ont la joie de vous faire part du mariage de leurs
enfants :
Mr ABDOUL RAOUF SALOUFOU & Melle ROUMANATOU ILLA DJIBO
A Niamey A Niamey
Les cérémonies religieuses auxquelles vous êtes cordialement invités auront lieu
Djibo au quartier cité député à côté de la mosquée Hamadia.
La semaine traditionnelle débutera le même jour chez le jeune marié à Gaweye à
côté du bureau de Lumana.

Le Monde d’Aujourd’hui Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°550 du mercredi 23 AOUT 2023 Page 2

Intox de la Communauté internationale sur l’état de santé de Bazoum
Le Cnsp a ridiculisé l’Occident, maître de la manip !
Partout, dans leurs médias et dans
leurs chancelleries, les Occiden-
taux et leurs complices nationaux
n’ont cessé d’intoxiquer l’opinion
publique internationale sur les con-
ditions de détention du président
déchu, Mohamed Bazoum, qui vi-
vrait dans l’obscurité et qui serait
en mauvaise santé physique. On
le sait, le but recherché était sans
doute un prétexte pour justifier une
intervention militaire contre le Ni-
ger. Mais, ils ont oublié ou feint
d’oublier que les autorités du
Cnsp ne sont pas les monstres
qu’ils croient, en leur attribuant une
telle cruauté dont ils n’auraient
guère besoin pour faire avancer
leur juste et légitime cause, à sa-
voir la libération du Niger du joug
NATION
du néo-colonialisme occidental,
plus précisément la français. Pour
cela, le Président du Cnsp avait
autorisé le médecin du président
déchu de voir son patient qu’il avait
trouvé en parfaite santé. Ensuite,
il avait droit à la demande de la
récente mission de la Cedeao de
rencontrer l’ancien président. Les
images de Bazoum avec les mem-
bres de la mission de la Cedeao
ont fait le tour du monde, et sont
venues clouer le bec aux Occiden-
taux dans leur campagne haineuse D’ailleurs, Bazoum avait continué déchu et d’en montrer les images,
de désinformation contre le Cnsp. à user de son smartphone pendant le Cnsp vient de marquer un but
En effet, l’on avait vu un Bazoum plusieurs jours pour quelqu’un qui important contre ses détracteurs
en grande forme et souriant, loin est privé d’électricité, comme ils occidentaux et leurs suppôts de la
des informations caricaturales le disaient. Avec cette décision Cedeao.
servies par la doxa occidentale et d’autoriser la mission de la Mensonge, mensonge, quand tu
ses complices nationaux. Cedeao de rencontrer le président nous tiens ! Halidou Toumane

Sanctions économiques financières contre le Niger

Qu’attend le gouvernement pour assigner

en justice la Cedeao et l’UEMOA ?
Comme vous le savez, suite aux
événements du 26 juillet 2023, la
Cedeao et l’Uemoa ont pris une
série de sanctions contre le Niger,
dont un ultimatum d’intervention
militaire d’une semaine devenu,
depuis lors, caduc. On l’avait déjà
dit et répété, ces sanctions sont
illégales, illégitimes et infondées
en droit communautaires, car non
prévues par aucun des textes fon-
dateurs du Traité de la Cedeao et
de l’Uemoa. D’abord, s’agissant
de la fermeture des frontières ter-
restres et aériennes, elles sont
disproportionnées par rapport aux
Etats dits de ‘’l’interland’’, c’est-à-
dire les pays sans littoral comme
le Niger. En effet, du fait de leur
enclavement, ces Etats du Sahel
ne devraient pas être frappés par
de telles sanctions qui sont tout
simplement criminelles, car cela
reviendrait à isoler totalement ces
pays en leur refusant tout accès
aux voies d’approvisionnement en
denrées de première nécessité et
en produits pharmaceutiques.
D’ailleurs, le droit international sur
le commerce prévoit expressé-
ment des couloirs de transit obli-
gatoires pour ces pays enclavés
vers les ports maritimes.
S’agissant des sanctions financiè-
res de l’Uemoa, elles sont, elles
aussi, illégales, totalement injusti-
fiées et violent même les disposi-
tions légales de la Bceao qui met-
tent cette instance monétaire cen-
trale hors de toutes injonctions
politiques. Nonobstant tout cela,
les potentats de l’Uemoa étaient
passés outre pour décréter un vé-
ritable blocus financier sur le Ni-
ger.
Au regard de tout ce qui précède,
l’Etat du Niger, par l’intermédiaire
du gouvernement de transition, est
fondé à attraire en justice ces
deux institutions communautaires
aux fins d’annulation desdites
sanctions. Pour cela, le gouverne-
ment de transition devra s’adres-
ser à de juristes chevronnés, no-
tamment d’avocats bien rompus à
la tâche pour intenter d’actions
auprès des juridictions compéten-
tes identifiées. L’Etat du Mali l’avait
déjà fait, lorsque le pays avait été
soumis au même type de sanc-
tions, en saisissant la Cour de Jus-
tice de l’Uemoa de Ouagadougou
qui avait rendu une ordonnance de
référé en sa faveur. Mais, violant
sa propre loi, l’Uemoa avait refusé
d’obtempérer à cette injonction de
sa Cour, démontrant ainsi la mau-
vaise foi des Chefs d’Etats de
cette institution.
Intervention militaire de la Cedeao contre le Niger
Hommage aux sagesses
togolaise et capverdienne !
Tous les Chefs d’Etats de la
Cedeao ne sont pas des va-t-en-
guerre dans la crise politique ac-
tuelle du Niger. Mieux, les faucons
y sont d’ailleurs minoritaires et se
résument à quatre : Ouattara,
Tinubu, Macky Sall et Patrice Ta-
lon. Les sept restants sur les onze
Etats-membres (puisque le Niger,
le Mali et la Guinée en sont sus-
pendus et la Mauritanie s’y étant
retirée au profit de la Ligue Arabe)
en sont donc les colombes. Mais,
plus particulièrement, deux de ces
Etats-colombes se sont distin-
gués dans l’approche de la crise
politique nigérienne : il s’agit du
Togo de Faure Gnassingbé et du
Cap-Vert de José Maria Neves.
Le premier pour avoir suggéré de
donner une chance à la diploma-
tie en initiant la dernière mission
de la Cedeao qui s’était rendue à
Pour l’Histoire, l’Etat du Niger de-
vrait agir en justice contre ces as-
sassins de la Cedeao et de
l’Uemoa ! Halidou Toumane
Niamey le 18 août dernier pour
rencontrer les autorités du Cnsp et
le président déchu, Mohamed
Bazoum. Le second avait carré-
ment refusé de se rendre à la réu-
nion des Chefs d’D’Etats-Majors
tenue à Accra, du 17 au 18 août
derniers.
C’est une décision courageuse de
la part de cet Etat qui est, pour-
tant, le plus démocratique de toute
la région ouest-africaine, bien plus
que le Sénégal de Macky Sall tenté
par un troisième mandat et spé-
cialisé dans l’embastillement
d’opposants (Hier, Karim Wade,
aujourd’hui, Ousmane Sonko).
Malgré cela, le Cap-Vert prône la
solution diplomatique dans le cas
nigérien.
Belle leçon de sagesse de la part
de ces deux Etats donnée à leurs
homologues de la Cedeao !

Le Monde d’Aujourd’hui Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°550 du mercredi 23 AOUT 2023 Page 3

L’impossible reconquête du Niger…
Chronique d’une bataille perdue d’avance !
Par M. Mahaman Laouan Gaya
La messe est dite... les pays mem-
bres de la CEDEAO viennent de
souscrire à la volonté haineuse et
vengeresse du locataire de l’Elysée.
Qu’à cela ne tienne... Les nigériens
doivent considérer la France, ses
sbires locaux et tous les pays de la
CEDEAO ayant pris part à toutes
les réunions sur la soi-disant crise
du Niger, comme ennemis du peu-
ple nigérien et doivent tous militaire-
ment être traités tel. Nous sommes
en guerre ! L’agenda de la France
n’est nullement de ramener au pou-
voir ce qui reste du Pnds, puisqu’ils
(les français) savent très bien qu’en
cas d’agression de notre pays, leur
Bazoum ne sortirait pas vivant et
encore moins, il leur sera impossi-
ble de placer un autre militant du
Pnds à la tête du pays (selon toute
vraisemblance, l’agenda caché de
certains responsables du Pnds en
fuite qui réclament haut et fort une
intervention militaire, est qu’en cas
de frappe du palais présidentiel, tous
les occupants y périraient et ils pen-
sent naïvement que la France les
placerait tout tranquillement sur le
fauteuil présidentiel !).
Amorce de l’irréversible
descente aux enfers (au sens
propre) du Pnds-Tarayya
Les états-majors militaires de cer-
tains supplétifs de la France com-
mencent sérieusement à se désil-
lusionner de cette option militaire ;
la mobilisation générale des nigé-
riens et le message à la nation du
Président du CNSP, le Général de
brigade Abdourahamane Tchiani du
19 Août 2023 sonnent le glas d’un
hypothétique règlement diplomati-
que de la ‘’crise‘’ Les renaissants
doivent donc faire le deuil de leur
formation politique déjà en proie à
de graves dissensions et accusa-
tions internes. Même en cas de re-
prise des activités des partis politi-
ques, le Pnds-Tarayya ne se relèvera
plus jamais ! – la chute de cette pè-
gre est définitivement actée. Le
coup d’Etat du 26 Juillet 2023 a per-
mis de débarrasser notre pays (Oh
Allah…grand merci !) d’une secte
avec des velléités dynastiques et
monarchiques, d’une vermine, une
peste ! Le Guri system est irrémé-
diablement dans un coma clinique
fatal et chemine inexorablement vers
l’enfer (aux sens propre et figuré du
terme). L’histoire retiendra que le
tristement célèbre et sinistre régime
du Pnds-Tarayya, qui a vendu son
âme à l’impérialisme international,
aura été le dernier bastion du néo-
colonialisme français en terre afri-
caine du Niger (une bien triste et non
enviable fin).
Le Monde d’Aujourd’hui Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°550 du mercredi 23 AOUT 2023
NATION
Chute de l’empire néo-colonial
français
Avec le Niger qui lui échappe, la
France va inévitablement perdre tout
ou l’essentiel de son ancienne
chasse gardée en Afrique.... et cela
lui paraît inadmissible. Au vu de sa
position géographique très stratégi-
que et ses abondantes richesses
extractives, la perte du Niger sonne
le glas de la dignité même de la
France.... et cela parait honteux et
humiliant. Certains pays européens
ont ces dernières années dénoncé
la politique toujours néo-coloniale de
la France en Afrique. La vie de
Bazoum et même celle de Issoufou
est le cadet des soucis de l’Elysée ;
sauvez le soldat Bazoum n’est
qu’une mise en scène de la France
avec ses marionnettes de la
CEDEAO pour attaquer le Niger et
semer le chaos, comme Sarkozy l’a
fait en Libye. Les nigériens appuyés
par les burkinabés et les maliens
l’ont bien compris, et se tiennent
prêts à assener un coup fatal à la
françafrique.
L’armée de la CEDEAO ou le
géant au pied d’argile
Dans tous les cas, l’option d’attaquer
militairement le Niger est extrême-
ment difficile à mettre en œuvre et
très suicidaire pour tous ceux qui
oseront s’y aventurer. Aucune ar-
mée de l’espace CEDEAO ne sau-
rait tenir longtemps face à la force
de frappe, la détermination, l’expé-
rience et le courage des forces ar-
mées nigériennes. Il ne faut pas se
faire d’illusion, la très pléthorique
armée du Nigeria, minée par la cor-
ruption, le manque de courage et de
détermination face aux bandes ar-
mées qui écument les Etats du nord-
ouest, les terroristes de Boko
Haram, les combattants du Delta du
Niger, et qui n’hésitent pas à pren-
dre la clé des champs une fois nez
à nez avec l’ennemi, ne peut en
aucun cas livrer bataille hors de ses
frontières nationales. Ce sont
aujourd’hui des milliers de citoyens
nigérians que les bandits armés re-
tiennent en otage, sans pour autant
que la plus ‘’puissante‘’ armée en
Afrique ne puisse réagir. Sans
d’ailleurs les inestimables appuis
des forces armées nigériennes, les
Etats de Zamfara, de Katsina, de
Bornou, de Yobé, etc… ne seraient
plus sous le contrôle du gouverne-
ment central. Nous nous félicitons,
par ailleurs, de la déclaration du
mouvement sécessionniste du Bia-
fra qui vient de condamner la déci-
sion prise par le sieur Tinubu d’atta-
quer la République sœur du Niger.
Les armées des autres pays de la
CEDEAO que sont le Sénégal, la
Côte d’Ivoire et le Bénin (le maillon
faible) ne peuvent aucunement sup-
porter les températures extrêmes du
Sahel et tenir tête à la riposte des
combattants nigériens, qui de sur-
croît seront appuyés par leurs frè-
res d’armes du Burkina Faso et du
Mali. Combattre sans raison objec-
tive et sans motivation dans un pays
dont ils ignorent le relief, l’étendue,
le climat, l’issue de sortie une fois à
l’intérieur du Niger, semble très sui-
cidaire et je ne parie qu’aucun de
leurs soldats ne sortirait vivant.
Leurs cadavres seraient tout simple-
ment jetés dans les territoires du
Nigeria et du Bénin voisins. Ainsi,
Bola Tinubu, Alassane Ouattara,
Macky Sall, Patrice Talon et consorts
qui vont sur les ordres d’un gamin
de Chef d’Etat, soit-il européen, en-
voyer leurs compatriotes à l’abattoir,
seraient rentrés dans les tristes et
sombres pages de l’histoire pour
avoir été les acteurs d’une guerre
fratricide et de la dislocation de l’unité
africaine. Une chose est plus que
sûre, la France déguisée en
CEDEAO et ses supplétifs (les
chefs d’Etat de la CEDEAO, les sup-
pôts nigériens de l’impérialisme
français et les terroristes
djihadistes) sont les ennemis du Ni-
ger à abattre sans aucune pitié. C’est
une lutte pour notre indépendance,
notre souveraineté nationale, notre
dignité…et cela n’est pas négocia-
ble (n’en déplaise aux délégations de
la CEDEAO et de la communauté
dite internationale).
Malades mentaux cliniquement
avérés
Une attitude difficile à comprendre,
mais qui amène à se poser des
questions sur le comportement in-
humain d’un certain Tinubu et
Ouattara ; malades mentaux me di-
riez-vous ! Mais, tout diagnostic fait,
le ‘’syndrome de Gilles de La
Tourette‘’ (une maladie très peu con-
nue) semble avoir atteint ces res-
ponsables africains et leur maître
Macron. Parfois abrégé sous le si-
gle SGT, il est un trouble neurologi-
que caractérisé par des tics moteurs
et vocaux. Ce syndrome a d’abord
été considéré comme une maladie
neuropsychiatrique rare et associé
à la production de mots obscènes
(coprolalie), un symptôme qui n’est
toutefois présent que dans une mi-
norité de cas. Les médias et les ré-
seaux sociaux font régulièrement
état de la ‘’face sombre‘’ de certains
hommes politiques : l’inconscient et
adolescent Macron, les naïfs octo-
génaires Tinubu et Ouattara (physi-
quement et mentalement fatigués),
les bêtement suivistes Macky Sall,
Patrice Talon, Nana Addo Akufo et
Umbalo Cissoko et même certains
anciens responsables nigériens
semblent frappés par cette patholo-
gie (congénitale pour certains) et
malheureusement incurable. Quoi-
qu’il en soit, en cette période très
tumultueuse, ces Chefs d’Etat sus-
mentionnés semblent souffrir de
troubles psychiques, de crise d’hys-
térie, de volte-face, de déclarations
incohérentes, de mensonges et de
velléités va-t’en-guerre.
Radicalisation des autorités et
de la jeunesse nigériennes
Cette menace d’invasion de la
France à travers ses suppôts de la
CEDEAO (une organisation déjà
très malade), et clamée par les res-
ponsables du Pnds depuis leur ca-
chette, est non seulement platement
vouée à l’échec, mais elle a révélé
aussi une radicalisation de lutte pour
la souveraineté nationale, un nou-
veau militantisme avec des relents
de lutte anti-présence militaire fran-
çaise, anti-CEDEAO, anti-FCFA,…
mouvement qui a très rapidement
gagné toutes les villes et tous les
villages du Niger depuis l’arrivée, il y
a bientôt quatre semaines du CNSP.
Des slogans anti-français et pro-
Russe (sans pour autant que Mos-
cou n’est fait quoi que ce soit dans
ce sens) sont présents dans les
manifestations dans les campagnes
reculées du Niger. C’est justement,
cette perte de terrain qui fait l’ire de
la France et l’amène à commettre
des fautes irréparables. Aussi, que
la maladive CEDEAO intervienne
militairement ou pas au Niger, le peu
de crédibilité dont elle jouissait vient
de s’éroder totalement et je doute
fort qu’elle survive à cette périlleuse
aventure. Le CNSP, à la grande sa-
tisfaction des nigériens, vient de
rompre les accords de coopération
militaire qui nous lient avec la France
néo-coloniale. Il reste à présent
comme le réclament d’ailleurs beau-
coup d’activistes nigériens, la rup-
ture des accords de coopération sur
les ressources extractives du Niger
(profiter d’ailleurs pour reconquérir
notre indépendance énergétique
avec notre uranium) et les accords
de coopération monétaire afin de
créer une nouvelle monnaie avec les
pays de l’Ouest (francophones, an-
glophones et lusophones) qui se
seraient débarrassé de la tutelle néo-
colonialiste et impérialiste française.
Nous osons espérer que d’ici la fin
de la transition socio politico écono-
mique en cours, notre pays aurait
parachevé la rupture de tous ces
liens organiques avec la France et
qui ont bloqués des décennies du-
rant l’amorce d’un décollage écono-
mique du Niger et des autres pays
francophones d’Afrique. Autant le
Pnds-Tarayya qui bat déjà de l’aile
et voué à une mort certaine, la
françafrique et la CEDEAO vivent
leurs derniers jours en terre africaine
du Niger.
Page 4

CNSP-DISCOUTRS A LA NATION DU GENERAL TIANI
Un discours qui rassure un Niger qui s’interroge :
« Je ne trahirai jamais vos espérances, In Sha Allah
Le Niger vit les moments les plus criti-
ques de son existence. Jamais il n’a
connu une gouvernance aussi calami-
teuse que celle d’Issoufou qui instauré
dans le pays un régime de terreur et de
gabegie, d’exclusion et de clanisme. Pen-
dant dix ans, cultivant et promouvant un
culte de la personnalité, il a régné en vrai
despote, pour étouffer dans la démocra-
tie qu’il mettait aux pas toute voix discor-
dante pour ériger dans l’espace démo-
cratique et civique étiolé, la pensée uni-
que où, ceux qui osent le contrarier, n’ont
droit qu’au bannissement, à la prison, à
l’exil, à la persécution. Même les régimes
d’exception que le pays a connus n’ont
fait comme l’ont fait les socialistes qui se
déguisaient pourtant en démocrates mo-
dèles. Ils venaient pour venger une His-
toire dont Issoufou a été le porte-voix dis-
cret qui se servait d’agitateurs-ouvrier à
son service qui tiraient sur toutes les cor-
des, demandant, peut-on s’en rappeler,
rien que la mise à mort des ténors de
l’époque. Mais Issoufou a fait pire : son
régime a instauré une kleptocratie que l’on
ne peut imaginer quand l’unité de mesure
du vol et du détournement, passe du mil-
lion au milliard, avec des dizaines de mil-
liards pour les jeunes loups du système,
quand les vieux se la montent à des cen-
taines de milliards. Les socialistes ve-
naient de nulle part, ils n’avaient rien, et
souvent n’étaient rien, à la veille du 6 avril
2011. Mais après dix ans, ils devenaient
plus riches que le Niger, s’apprêtant
même à faire du pétrole nigérien un patri-
moine familial pour s’ériger en famille
régnante de pétrodollar dans un Niger qui
devenait alors leur empire. L’ambition est
folle et insensée dans un pays qui est
quand même l’un des plus pauvres de la
planète et dire qu’on venait au nom d’un
socialisme !
C’est pour mettre fin à cette
« monarchisation » de la démocratie ni-
gérienne que l’armée nigérienne, comme
à ses habitudes, venait mettre fin aux dé-
rives, donnant ainsi au peuple du Niger
martyrisé, de nouveaux espoirs, justement
à un moment où, le pessimisme gagnait
les cœurs. C’est ainsi qu’après la prise
du pouvoir, puis à la date anniversaire de
l’indépendance le 3 août dernier, et alors
qu’une délégation de la CEDEAO était
dans ses murs, le Président du CNSP,
Chef de l’Etat, le Général Abdourahamane
Tianai, avait jugé utile de s’adresser à ses
compatriotes pour lever des équivoques,
et rassurer que les événements qui se
déroulent dans le pays ne se font pour
aucune personne, pour aucun clan mais
exclusivement pour le Niger, car la nation,
pour le soldat, ne pouvant pas être com-
parable aux intérêts de clans ou de per-
sonnes. Ce discours, en même temps
qu’il s’adresse à la nation, se veut aussi
un message à l’endroit de la CEDEAO et
de la communauté internationale. Pour
une fois, le peuple fait corps avec son ar-
mée qui n’entend plus le trahir et c’est
sans doute l’assurance de ce soutien qui
se manifeste tous les jours dans le pays
qui poussait le Chef de l’Etat à sortir pour
dire tout ce qu’il se donne comme agenda
pour la transition qui commence, venant
au pouvoir, obligé par les événements,
pour remettre les choses à leur place.
D’ailleurs, qui plus que lui, pour les proxi-
mités qu’il a eues avec l’ancien régime,
peut savoir, ce que cette Renaissance
préparait pour le pays ? Pour certains,
pour savoir mieux justifier ce coup d’Etat,
Tiani reste une mine de secrets que des
raisons d’Etat, pourraient l’interdire à l’état
actuel des choses de divulguer. Qui, plus
que lui, sait qui est Issoufou et qui est
Bazoum et tout le reste ?
Le Monde d’Aujourd’hui Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°550 du mercredi 23 AOUT 2023
NATION
Rappel…
Dans son discours, on peut tout de suite
lire chez le Président du CNSP, une cer-
taine colère pour sans doute des gens qui
ne peuvent faire l’effort de comprendre ce
qui se passe dans le pays pour le juger et
le condamner aussi facilement. Pourtant,
à voir cette liesse populaire d’un peuple
délivré l’on peut imaginer que ce coup
d’Etat loin d’être un mal, reste de l’ordre
de ce qui venait soigner des malaises.
Ces colères sont également pour ces
gens, les nôtres qui, entrés en rébellion
contre le pays tout en restant dans le con-
fort éphémère de l’exil, appellent à sa des-
truction, à ce que le monde entier, pourtant
lucide, vienne s’attaquer à lui, pour leur
ouvrir les portes d’un pays défait qu’ils
peuvent alors vendre à ceux qui les em-
ploient. C’est à juste titre que le Général
Tiani, dit : « Depuis le 30 juillet dernier,
nous vivons dans notre chair les sanctions
d’une ampleur sans précédent prises con-
tre le Niger et son peuple suite aux évène-
ments du 26 juillet 2023 », mais le Niger
résiste, refusant de courber l’échine et
conscient de ce que pour aller à la liberté,
c’est aussi le moindre prix à payer. Le peu-
ple fera donc preuve d’une résilience à
toute épreuve, pour endurer toutes les souf-
frances, marchant sur sa voie désormais
tracée qui les mènera à l’indépendance
véritable. C’est pourquoi, « Ces sanctions
visent notamment à nous priver de res-
sources financières indispensables au
fonctionnement de nos institutions, à en-
traver notre vie quotidienne et à étouffer
notre économie et le petit commerce », ne
peuvent avoir le résultat escompté tant sur
la cohésion de la nation libérée des lar-
bins, ni même de notre marche irréversi-
ble vers le progrès quand, enfin, nous pou-
vons avoir une réelle mainmise sur nos
ressources qui doivent d’abord profiter à
nous-mêmes et aux générations qui arri-
vent. La France peut aller chez elle, creu-
ser son sous-sol, si elle ne trouve rien,
c’est son problème !
Le Général Tiani n’a donc pas tort, dans
son speech, de dire, s’interrogeant sans
doute sur les vrais mobiles de ces sanc-
tions, que « Finalement, comme s’il y avait
un plan visant le démantèlement de notre
pays, la CEDEAO s’apprête à agresser le
Niger en mettant sur pied une armée d’oc-
cupation en complicité avec une puissance
qui est étrangère à notre espace commu-
nautaire et à notre continent ». Par cette
guerre, le reliquat complice de la CEDEAO,
veut-il donc vendre notre pays et ses ri-
chesses à des puissances extérieures ?
Cet entêtement de certains chefs d’Etat qui
n’arrivent pas à régler les problèmes qu’ils
ont chez eux, comment peuvent-ils croire
qu’ils puissent, penauds, venir régler des
problèmes ailleurs s’ils ne sont pas
instrumentalisés ? C’est donc pourquoi,
face à « Ces sanctions [qui] sont surtout
inhumaines », la CEDEAO comme la
France, est coupable et répondra de ses
implications devant les tribunaux interna-
tionaux quand, tenant à venir se battre à
tout prix au Niger qui s’y est bien préparé,
elle ne peut même pas fonder son action
sur le droit international, notamment parce
que d’une part, le cas nigérien divise pro-
fondément les chefs d’Etat de la commu-
nauté et parce que les peuples de ces dif-
férents Chefs d’Etat belliqueux à gage et
leurs parlements ne sont pas avec eux.
Elle répondra, devant l’Histoire et devant
les Cours Internationaux, parce que
l’Union Africaine a refusé son accord pour
un tel projet funeste et suspect, et parce
qu’aussi, les Nations-Unies s’y sont fa-
rouchement opposées, redoutant qu’après
la Libye, aujourd’hui encore par la France,
ce coin du monde ne devienne un chaos.
Il n’est donc que difficile de comprendre
cette hargne d’une France discréditée à
vouloir, se servant des mains d’un autre,
régler des comptes au Niger qui se re-
belle contre elle quand il a mille et une
raisons de fonder son insoumission face
à cette France incompréhensible.
Interrogations…
Le Général Abdourahamane Tiani, comme
beaucoup de Nigériens, ne comprend pas
ce comportement colonialiste de la France
qui agit comme si elle a une licence à choi-
sir et à décider pour le Niger, ignorant leur
souveraineté pour vouloir, à leur place, tra-
cer le chemin qu’ils doivent suivre. C’est à
juste titre que le Général Tiani se de-
mande, « Comment comprendre en effet
qu’on laisse pourrir aux frontières, des
produits alimentaires et pharmaceutiques
de première nécessité destinés à des po-
pulations dans le besoin? ». Ces gens
peuvent-ils franchement défendre l’idée
selon laquelle ils travaillent au bien du Ni-
ger et des Nigériens ? Pourquoi, de telles
sanctions ne peuvent s’appliquer qu’au
Niger seul et pour une même faute, si faute
il y a ? Le Niger n’est-il plus libre de choi-
sir pour lui-même ? Au nom de quelle dé-
pendance, la CEDEAO peut-elle être légi-
timement fondée à opérer des choix pour
le Niger ? Ainsi que le Chef de l’Etat, dans
sa dernière adresse se le demande, Com-
ment comprendre que l’on impose à des
populations des sanctions qui vont jus-
qu’à les priver de courant électrique, en
laissant les malades mourir dans les hô-
pitaux ? ». Les injonctions aliénantes de
la CEDEAO, ou du moins de certains de
ses chefs d’Etat, ne sont pas acceptables
car, ainsi que le précise le Général Tiani,
« Ces sanctions ne sont pas pensées
dans une optique de recherche de solu-
tion, mais pour nous mettre à genoux et
nous humilier ». Les Nigériens ne l’accep-
teront pas. Leurs nouvelles autorités qui
jouissent pourtant plus de légitimité que
le système défait dont les acteurs ont peur
de se pavaner dans le peuple, cachés tou-
jours les armes dans la crainte de ce peu-
ple duquel ils prétendent tirer leur légiti-
mité, ne peuvent tolérer ces interférences
dans une affaire purement nigéro-nigé-
rienne. Ces hommes qui ont divisé les
Nigériens, peuvent-ils continuer à diriger
le pays au risque de le conduire à sa dis-
location ? Le Général Tiani si proche du
centre du pouvoir, pour avoir observé ce
qui s’y fait, peut-il sensément laisser
faire ? Ceux qui le taxent injustement de
traitrise, oublient qu’il est un soldat pour
qui ne compte que le Niger : il a fait le choix
de la patrie et il a compris qu’il a fait le bon
choix car aujourd’hui auréolé d’un soutien
populaire qui s’exprime dans tous les
compartiments de la société nigérienne
qui revient peu à peu à la vie, pouvant en-
fin être libre de parler et de manifester.
Et le Niger résistera…
Personne n’a cru qu’en laissant des ca-
mions à la frontière béninoise, les Nigé-
riens peuvent faire montre d’une telle ré-
silience ? Ont-ils cru que l’interruption de
la fourniture d’électricité à partir du Nigéria,
puissent pousser les nigériens à la ré-
volte contre les militaires qui ont opéré la
dernière intervention militaire sans
« arme » qui a chassé du pouvoir les so-
cialistes nigériens ? En vérité, c’est depuis
2016 que les Nigériens, par des élections
justes avaient espéré se débarrasser de
ce régime, mais par la terreur et le détour-
nement des élections, en empêchant
d’autres d’y participer pleinement, sous le
regard complice de la France et de la com-
munauté internationale, le PNDS, malgré
ses échecs patents, s’est imposé aux Ni-
gériens, ce pour le seul agenda d’une
France qui veut tout pour elle seule. Aussi,
dira le Chef de « Junte », « Ceux qui ont
pris ces sanctions cruelles et menacent
de tuer des milliers de Nigériens espè-
rent ainsi les diviser et imposer à notre
vaillant peuple leur volonté ». Non, les Ni-
gériens croient en ce qu’ils font. Plus ja-
mais, par des élections tropicalisées, la
France ne peut lui imposer des dirigeants.
Quand la France choisit pour elle-même
un dirigeant, le Peuple nigérien en est
aussi capable. Ce n’est donc pas à elle
de savoir qui est bon pour diriger le Niger.
N’est-ce pas Jeans Yves Le Drian, le nou-
veau Faucard de la Françafrique ? De tel-
les mesures, iniques soient-elles, ne peu-
vent donc faire courber l’échine à un peu-
ple qui a décidé de se mettre debout pour
faire face aux loups. Comment peuvent-
ils donc, penser « […] nous contraindre à
accepter par la force ce qui est profondé-
ment inacceptable car contraire à nos in-
térêts vitaux et à nos valeurs cardinales.
Ils veulent isoler notre pays […] », mais
nous vivons aujourd’hui dans un monde
ouvert qui permet d’autres alliances, ouvre
de nouvelles portes pour un équilibre du
monde. En tenant à elle seule, la France a
oublié qu’elle n’est pas seule dans le
monde pour rendre possible d’autres com-
merces, d’autres conversations.
D’ailleurs, n’est-ce que d’autres, en de tels
moments, restent aux côtés du Niger, so-
lidaires et compatissants ? C’est à juste
titre que Tiani s’en félicite : « Heureuse-
ment, dans plusieurs pays voisins comme
lointains, membres de la communauté ou
non, des leaders visionnaires et des po-
pulations solidaires ont exprimé et expri-
ment leur opposition à toute intervention
qui ouvrirait une véritable boite de
pandore ». Le Niger n’est pas seul, même
à l’intérieur d’une CEDEAO qui s’est pros-
tituée. Il ne sera jamais seul !
Aujourd’hui, par les menaces qu’on agite
sur le Niger, et par des pays extrêmement
fragiles du fait de politiques intérieures
délicates et pour leur proximité avec des
foyers de tension du Sahel, c’est toute la
sous région, pour ne pas dire la paix du
monde, qui est menacée. Aussi, dira le
Général Andourahamane Tiani, « Ils ne
semblent pas mesurer l’ampleur des con-
trecoups qu’une agression militaire con-
tre le Niger aurait sur toute la région ». Et
sur ce plan, le Niger n’est pas pour autant
le petit pays que l’on croit. Sa vaillante ar-
mée, malgré sa dislocation organisée par
l’ancien système, depuis des jours, sem-
ble retrouver le ciment de sa cohésion
pour ne se battre que pour le Niger, assu-
rée d’avoir derrière elle le peuple dans son
ensemble. C’est d’ailleurs pourquoi il pré-
vient que : « Mais que l’on nous com-
prenne bien. Si une agression devait être
entreprise contre nous, elle ne sera pas
la promenade de santé à laquelle certains
veulent croire. En effet, ils trouveront face
à eux 26 millions de Nigériens, les dignes
fils ». Le Nigéria le sait. Le Benin le sait.
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire surtout. Le
Niger est un pays de paix, et n’a jamais
agressé un autre. Attention donc à ceux
Suite page 6
Page 5

Coup d’Etat du 26 juillet
La sortie ridicule de 37 enseignants et
chercheurs des universités publiques
Trente et sept (37) enseignants et
chercheurs des universités publi-
ques nigériennes ont adressé, le
lundi 21 août 2023, une lettre au bu-
reau exécutif du Syndicat national
des enseignants et chercheurs du
supérieur (SNECS) pour protester
contre sa prise de position suite au
coup d’Etat du 26 juillet dernier.
Après avoir rappelé la prise du pou-
voir par le Conseil National pour la
Sauvegarde de la Patrie (CNSP), les
signataires de la lettre ont indiqué
que « le BEN/SCNECS a, dans une
déclaration publique, pris la respon-
sabilité de soutenir la junte dans tous
les pouvoirs d’Etat qu’elle s’est auto-
attribués ». Et les Professeurs et
Docteurs de s’indigner « qu’à aucun
moment le BEN/SNECS n’ait con-
damné ce putsch, une interruption
Suite de la page 5
qui veulent s’en prendre à lui. Il faut bien
réfléchir par deux fois.
Attention au zèle commandé de cer-
tains chefs d’Etat…
On ne comprend pas pourquoi, certains
dirigeants, subitement, sont devenus si
provocateurs, pour ne laisser aucune
place à la mesure et à la réserve diploma-
tique, chaque fois qu‘ils parlent du Niger.
Le Niger, leur est-il soumis pour penser
qu’ils peuvent décider pour le Niger ? Non.
Il faut qu’ils restent tranquilles pour s’oc-
cuper de leurs propres problèmes car ils
en ont pour craindre eux aussi, que ce qui
arrive à certains ne leur arrive. Le Général
Tiani, dans son discours, dira qu’ « Il est
paradoxal que les réactions excessives
entretenues par certains acteurs externes
qui tentent d’imposer dans les médias une
image caricaturale du CNSP et de son
action [soient] autant en déphasage par
rapport aux aspirations du peuple Nigé-
rien » souverain. Comment peuvent-ils ne
pas s’en rendre compte, quand « La réac-
tion populaire observée dans tout le pays
démontre pourtant à suffisance que l’ac-
tion des Forces de Défense et de Sécurité
regroupées au sein du Conseil National
pour la Sauvegarde de la Patrie répond
clairement à l’exaspération de l’écrasante
majorité du peuple Nigérien qui se sent
délivré » ?
Rien que pour sauver le Niger et sa
démocratie…
D’entrée de jeu, le Général
Abdourahamane Tiani fait entendre que
l’armée ne vient pas pour confisquer le
pouvoir et donc pour s’t éterniser. Face à
une élite qui a trahi et qui n’a pas été ca-
pable de montrer qu’elle peut faire de la
démocratie, plongeant le pays dans l’in-
certitude, l’armée, pour éviter le pire pour
lequel en 2010, Issoufou appelait la
Grande Muette à agir, n’a eu de choix que
d’intervenir pour mettre fin aux injustices,
aux dérives, à la grande corruption qui a
gangrené l’ancien système. Il dira à cette
fin, que « [leur] ambition n’est pas de con-
fisquer le pouvoir. [Réaffirmant] aussi [leur]
disponibilité à tout dialogue pour autant
qu’il tienne compte des orientations vou-
lues par le peuple Nigérien fier et rési-
lient ». Aussi proscrit-il « Toute approche
coercitive et ignorant la quête de souverai-
neté, de sécurité et de bonne gouvernance
exprimée clairement par la population [qui]
revient à ignorer les dynamiques profon-
Le Monde d’Aujourd’hui Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°550 du mercredi 23 AOUT 2023
NATION
du régime démocratique », affirmant
ne pas se reconnaitre à travers la
déclaration du BEN/SNECS « parce
qu’elle viole les statuts de ce syndi-
cat élaborés sur une base d’un at-
tachement ferme aux principes de
la démocratie et de l’Etat de droit ».
Pourquoi parmi les centaines d’en-
seignants et chercheurs que
compte les différentes universités
publiques du Niger, ce sont seule-
ment ces trente et sept (37) ensei-
gnants et chercheurs qui sont mé-
contents de la déclaration du
SNECS au point de le manifester de
manière aussi officielle ? Cette
question taraude l’esprit de nom-
breux Nigériens. Pourquoi ces en-
seignants et chercheurs n’ont ja-
mais reproché au SNECS son si-
lence face aux violations répétées
des mises en œuvre dans les pays sahé-
liens abandonnés à leur sort depuis plus
de 10 ans par ceux-là mêmes qui, au lieu
de les aider à combattre les maux qui les
assaillent, veulent aujourd’hui les agres-
ser » et les rabaisser.
Pourquoi donc, certains partenaires, et
notamment la France, ne peuvent pas
comprendre que ce pays a souffert de son
socialisme, que les Nigériens ont été bri-
més et divisés et que le pays court de gra-
ves risques de dislocation ? Faut-il atten-
dre d’aller au pire pour s’apitoyer sur le
sort du pays et venir en sauveurs hypocri-
tes ? Ce coup d’Etat chirurgical, éminem-
ment silencieux, sans effusion de sang,
« A la vérité, […], aussitôt fermement sou-
tenue par nos vaillantes populations, [dira
Tiani] s’inscrit dans un contexte de rejet
des modèles sécuritaires et de mauvaise
gouvernance faite d’injustice et de corrup-
tion mis en œuvre par des régimes qui se
prétendent démocratiques mais qui en
réalité, dévoient et discréditent la démo-
cratie ». Certains partenaires le savent car
ils le disent dans certains cercles fermés
où on peut entendre de leur part toutes
leurs inquiétudes pour l’avenir du pays et
leurs dégoûts par rapport à la gestion du
pays. Mais puisque ceux qui géraient ainsi
sont les amis de la France, il fallait qu’ils
se taisent. C’est lâche ! Et leurs silences
les rendaient complices.
Ouvrir une nouvelle ère pour le pays…
Il faut absolument rectifier le tir pour rame-
ner le Niger sur la voie du progrès. Si des
ténors sont allés ailleurs, hors du pays
pour crier, c’est qu’ils savent que dans le
pays, il n’y a presque personne pour s’api-
toyer sur leur sort et pour les soutenir, leurs
soutiens ne pouvant se trouver qu’en de-
hors du Niger. Ils savent que les Nigériens
attendaient depuis longtemps qu’ils s’en
aillent du pouvoir. D’ailleurs, les militaires
s’apprêtent à faire l’état des lieux et toute
la laideur de leur gestion sera révélée à
l’opinion nationale et internationale. C’est
pourquoi, le Général Tiani rappelle à la
bonne conscience de tous que « Le CNSP
adhère pleinement au principe du libre
choix des gouvernants par le peuple. Mais
pour que le peuple puisse choisir ses di-
rigeants, il faut un système transparent
dans lequel les opposants ne sont pas
emprisonnés ou exilés, dans lequel une
véritable alternance est possible et dans
lequel la société civile peut librement s’ex-
primer et manifester, sans être inquiétée.
Le soutien massif des populations au
des principes de la démocratie et de
l’Etat de droit que le Niger a connues
pendant les douze (12) années de
gestion du pouvoir par le Parti nigé-
rien pour la démocratie et le socia-
lisme (PNDSTARAYYA) ? Où étaient
ces enseignants et chercheurs
quand le pouvoir du PNDS-TARAYYA
arrêtaient des acteurs de la société
civile et des journalistes pour leurs
simples opinions ? Ces universitai-
res ont-ils reproché à leur syndicat
de n’avoir condamné les interdic-
tions de manifestations de contes-
tation décidées par le régime dé-
chu ? En vérité, ces 37 enseignants
et chercheurs n’ont aucun souci
pour le respect des principes de la
démocratie et de l’Etat de droit par
leur syndicat. Leur préoccupation
est ailleurs. Certains parmi eux sont
CNSP au Niger comme chez nos frères
Malien, Burkinabè et Guinéen, entre
autres, traduit non par le désir d’une
gouvernance autocratique, mais un désir
de démocratie véritable porteur de bien-
être pour tous ». Or, pendant les douze
dernières années quels bâillonnements
n’avait-on pas vus ? Combien sont-ils les
Nigériens injustement mis en prison, tra-
qués, poussés à l’exil ? Ils sont de la so-
ciété civile, de la presse, du champ politi-
que. Et le plus souvent juste pour une opi-
nion qui fâche ! Et pourtant, cette commu-
nauté internationale donneuse de leçon
n’en a jamais été préoccupée. Quelles
valeurs peut-elle donc prétendre défen-
dre ? Cette attitude de sa part ne rassure
plus. Même l’Amérique qui en d’autres
temps, ne se cache pas pour dire à des
gouvernants leurs dérives, est rentrée
dans ce jeu dangereux et malsain qui ne
peut permettre à la démocratie de se par-
faire et d’évoluer positivement.
Construire la paix…
Nous avons souligné plus haut que le Ni-
ger reste une nation de paix. Mais quand
on voit comment sa jeunesse se mobili-
ser et notamment pour s’engager dans
l’action des volontaires pour défendre aux
côtés de l’armée la patrie, c’est qu’il y a
une limite à leur pacifisme. Ils n’aiment
pas la guerre, les Nigériens, mais il ne
faut pas les pousser à bout. Aussi dira le
Général Tiani, « En tant que Soldats nous
connaissons le prix d’une guerre. En tant
que Nigériens et Ouest-africains, nous
trouverions tragiques d’aller en guerre
contre nos frères d’armes aux côtés des-
quels nous étions engagés hier pour sé-
curiser notre région. Nos populations qui
sont les mêmes de part et d’autre de nos
frontières trouvent aberrant d’être oppo-
sées les unes aux autres. [Mais c’est la
France qui le veut. Pourquoi ? Allez savoir !]
En somme, ni le CNSP, ni le peuple Nigé-
rien ne veulent d’une guerre et demeurent
ouverts au dialogue ». Il faut donc faire at-
tention à ce que, après qu’elle été déclen-
chée, l’on ne puisse rien contrôler dans la
guerre. Pour autant, le Chef de la « Junte »,
ne renonce pas à être du côté du peuple,
et à défendre, au prix de notre sang com-
mun s’il le faut, la patrie injustement me-
nacée, agressée. Il le dit clairement en des
termes sobres : « Pour ma part, une fois
de plus, je tiens à vous réaffirmer, mes
chers compatriotes, que tout comme les
autres membres du CNSP et du Gouver-
nement, je suis au service du Niger et de
notoirement connus pour être des
militants actifs du PNDS-TARRAYA.
Du fait de leur militantisme ils ont
même été nommés à des postes de
responsabilité, qu’ils occupent en-
core, au sein de l’Administration pu-
blique. Toute leur amertume est
donc liée à la perte du pouvoir par
leur parti, toute chose qui leur fait
craindre la perte de leurs positions
actuelles. C’est dommage que des
enseignants et chercheurs, déten-
teurs des « diplômes majeurs »,
n’arrivent pas à faire le distinguo
entre leurs intérêts particuliers et
ceux de la Nation. A un moment où
le Niger est en proie à des défis
multiples, le rôle de tout universitaire
digne de ce nom est d’apporter sa
modeste contribution pour aider à la
recherche des solutions à ces dé-
fis. Adam
ses seuls intérêts et que je ne trahirai ja-
mais vos espérances, In Sha Allah ». Ce
discours vient donc rassurer pour mettre
fin à certaines supputations dont se ser-
vent certains du système déchus qui se
donnent ainsi de faux espoirs.
Rassembler pour le nouveau Niger…
Il faut aujourd’hui réparer les profondes
blessures du Niger qu’une certaine ges-
tion, en douze ans, a creusées, pour ne
laisser dans les cœurs que des douleurs
et souvent, hélas, des haines. Le Niger
doit donc faire l’économie de ses rancu-
nes, pour accepter de se retrouver pour
amorcer un nouveau départ. C’est pour
cela que le Président du CNSP, en homme
d’Etat, « […] conscient de la nécessité de
structurer le nouvel élan de patriotisme qui
renait au Niger, […] engage toutes les for-
ces vives de la nation à travers un dialo-
gue national inclusif ». Il s’agit, entre
autres, pour « L’objectif de l’instance dé-
diée à ce dialogue […] de consulter toutes
les composantes du peuple nigérien sur
les voies les meilleures permettant de
poser les fondements d’une nouvelle vie
constitutionnelle sur des piliers profondé-
ment ancrés dans nos valeurs tradition-
nelles et républicaines ». En vérité, il s’agit
de la vraie renaissance du Niger, différente
de celle aliénée des socialistes qui n’aura
permis qu’à des hommes et à des familles
de « renaitre », dans la relégation des
autres Nigériens, bannis et marginalisés.
Il a ainsi appelé le gouvernement à tra-
vailler à la mise sur pied de ce cadre de
rencontre pour que les Nigériens se par-
lent à travers un dialogue inclusif. Il s’agira
de « définir les principes fondamentaux
devant régir notre transition » ; de « définir
la période de la transition dont la durée ne
saurait aller au-delà de 3 ans »; de « défi-
nir les priorités nationales durant la tran-
sition » ; de « rappeler les valeurs fonda-
mentales devant guider la refondation de
la République ». Un nouveau Niger, par le
dialogue entre frères nigériens, renaitra,
car, ainsi qu’il en est convaincu, pour le
Général Abdourhamane Tiani, « C’est
donc entre Nigériens et dans le dialogue
fraternel que nous allons trouver, [en est-
il] convaincu, les solutions adaptées à tous
les défis qui se posent à nous ». Ceux qui
peuvent accompagner pour y arriver sont
les bienvenus. Ceux qui ne peuvent pas
ou ne veulent pas, peuvent s’en aller loin
du Niger. Et le Niger ne sera jamais seul.
Beaucoup d’amis tapent à sa porte.
Gobandy
Page 6

Relations Cnsp/Cedeao
Abdel-Fatahu Musah : Agent de la paix
ou simple mercenaire boutefeu ?
Avant les événements du 26 juillet
2023, grand monde au Niger ne
connaissait Amb Abdel-Fatahu
Musah, le Commissaire actuel
aux affaires politiques, à la paix
et à la sécurité de la Commu-
nauté Economique des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
De nationalité ghanéenne, issu
de l’immigration sud-sud, il est
PHD en relations historiques. Di-
plomate de carrière, il rejoint le
système des Nations-Unies pour
occuper le poste de Directeur
de la Division Afrique de l’Ouest
au sein des départements des
affaires politiques et de la con-
solidation de la paix et des opé-
rations de paix. Il a occupé plu-
sieurs responsabilités au sein du
système des Nations-Unies dans
le cadre du maintien de la paix
et de la sécurité en Afrique. Il a
été un tas de bouquins sur les
mécanismes de recherche de la
paix et autres questions politi-
ques et stratégiques. On le voit
bien, Abdel-Fatahu Musah est un
diplomate chevronné, au par-
cours exceptionnel qui force
souvent l’admiration.
Cependant, « science sans
conscience n’est que ruine de
l’âme », disait justement le gé-
nial Rabelais ! En effet, Abdel-
Fatahu Musah est sans aucun
doute l’une des incarnations su-
prêmes de cette ruine de l’âme,
en se montrant, aujourd’hui,
comme la figure technocratique
l’aile des faucons au sein de l’Or-
ganisation régionale ouest-afri-
caine, dans l’appréciation de la
situation sociopolitique du Niger.
Derrière de grosses lunettes en
lentilles pour atténuer un état
éborgné, les lèvres tordues, le
regard lugubre, se cache un
personnage double qui prétend
œuvrer pour la recherche de la
paix et de la sécurité dans le
monde, mais qui, dans les faits,
encourage le recours à la force.
N’est-ce pas contradictoire pour
un personnage qui se dit cheva-
lier de la paix en Afrique et dans
le monde ? Même les Nations-
Unies ne recourent pas directe-
ment à la force, mais se posent
toujours en force d’interposition
Le Monde d’Aujourd’hui Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°550 du mercredi 23 AOUT 2023
NATION
entre belligérants. Les fameux
casques bleus en sont la par-
faite illustration. Comment expli-
quer, alors, l’attitude présente
d’Abdel-Fatahu Musah dans la
crise politique nigérienne en se
posant comme le mercenaire au
service d’intérêts extérieurs pour
déployer une force contre le Ni-
ger et son peuple ? Regardez
toute la trajectoire antérieure du
personnage au sein des struc-
tures onusiennes de paix et sé-
curité et comparez-la à la pos-
ture actuelle du Commissaire
actuel aux affaires politiques, à
la paix et à la sécurité de la
Cedeao ! La seule explication ra-
tionnelle possible résiderait pro-
bablement dans la vente de l’âme
au diable ! Le prix proposé pour
jouer ce sale rôle était sans
doute élevé, au regard des en-
jeux en présence et seule une
grande conscience africaine
permettrait de résister à une telle
offre anesthésiante. Il va être
alors un des chevaux de Troie
de l’instrumentalisation occiden-
tale de la Cedeao pour envisa-
ger d’utiliser la force au Niger
afin, disait-on, de ‘’rétablir cons-
titutionnel’’. Il vient à nouveau de
s’illustrer, dans une intervention
à la BBC, pour dire que la
Cedeao rejetait la proposition de
la durée de la transition (trois
ans) du Président du Cnsp, le
Général Abdourahamane Tiani.
‘’C’est qui là, lui-là’’, comme di-
sent nos amis ivoiriens ? Que
représente-il au sein de la
Cedeao pour parler ainsi ? Les
seules instances habilitées à se
prononcer sur cette question ne
sont-elles pas les mêmes ayant
déjà pris les décisions précé-
dentes que l’on sait, à savoir la
Conférence des Chefs d’Etats et
de Gouvernements ? A moins
qu’il ne soit dans le secret de
telles instances, elles-mêmes
engagées dans un agenda ina-
voué et inavouable, un simple
commis comme lui ne pouvait
qu’y émettre qu’un simple avis
personnel motivé par d’intérêts
tout aussi personnels. Dans cette
posture ‘’mercénariale’’, Abdel-
Fatahu Musah est une honte pour
l’Afrique entière, une plaie can-
cérisée qui gangrène l’élite du
continent corrompue et inféodée
à l’idéologie occidentale. Sinon,
comment admettre qu’un ressor-
tissant ouest-africain puisse se
montrer d’une telle intransi-
geance dans la voie militaire
sans avoir épuisé toutes les res-
sources de la voie diplomatique,
pour un diplomate de carrière ?
C’est hélas, aujourd’hui, le pa-
radoxe majeur chez ce Commis-
Eloignement de l’option militaire contre le Niger
La Cedeao et la France,
la queue entre les pattes !
Plus le temps passe, plus l’option
militaire de la Cedeao contre le
Niger devient un scénario de plus
en plus improbable, au grand
dam des Chefs d’Etats va-t-en-
guerre de la Cedeao et de leur
commanditaire français. Isolées
diplomatiquement par l’Union Afri-
caine qui a rejeté toute idée d’in-
tervention armée contre le Niger,
des Nations-Unies qui prônent un
règlement pacifique du conflit, des
USA qui privilégient la solution
négociée, ainsi que d’une bonne
partie de l’Union Européenne, la
Cedeao et la France sont
aujourd’hui humiliées et discrédi-
tées. Non seulement ces deux
pyromanes n’auront pas réussi à
embarquer la Communauté inter-
nationale dans une aventure incer-
taine et surtout périlleuse au Ni-
ger, en plus, leur exigence de ré-
tablissement de l’ordre constitu-
tionnelle devient caduque pour ne
pas dire périmée, tout simple-
ment, au vu du réalisme qui sem-
ble prendre de plus en plus le des-
sus sur le retour éventuel à la lé-
galité constitutionnalité dans les
plus brefs délais.
saire de la Cedeao pyromane et
vendu au ‘’club d’amis’’ de la
France de la Cedeao ! Cepen-
dant, la seule satisfaction qui
semblait ressortir de cette sortie
médiatique de ce faucon de la
Cedeao, c’était probablement
une évolution de la position de
l’Organisation qui ne serait plus
tentée par l’option militaire dans
cette affaire nigérienne.
Et c’est tant mieux pour tout le
monde !
Halidou Toumane
Voilà ce qui arrive souvent à une
organisation de cette nature, lors-
qu’elle s’inscrit dans un agenda
qui n’est pas le sien !
LE MONDE
D’AUJOURD’HUI
HEBDOMADAIRE
NIGERIEN
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GENERALES ET
D’ANALYSE
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L’inaction inquiétante du parquet face aux agissements pénalement repréhensibles de
l’ancien ministre des affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massaoudou, l’exposant à la peine de mort
Par ABDOULAYE YOUNSA Issaka,
docteur en droit,
avocat au barreau de Marseille
Nos lois sont-elles encore « semblables
aux toiles d’araignées, qui attrapent
les petites mouches, mais laissent pas-
ser guêpes et frelons » ? C’est le moins
qu’on puisse dire.
L’ancien ministre Hassoumi
Massaoudou n’est pas judiciairement in-
quiété, pas de mandat d’arrêt, non plus,
décerné à son encontre, malgré les faits
infractionnels d’intelligence avec l’en-
nemi, de racisme, et de propagande ré-
gionaliste dont il se serait rendu coupa-
ble.
Pourtant, ces agissements tombent
sous le coup de la loi pénale, et ce con-
formément aux articles 62-2, 65, 102
du code pénal applicable au Niger.
S’agissant du fait d’intelligence avec l’en-
nemi, il ressort de la lecture combinée
des articles 62-2 et 65 du code pé-
nal : « Sera coupable d’espionnage
et puni de mort tout nigérien qui en-
tretiendra des intelligences avec une
puissance étrangère, en vue de l’en-
gager à entreprendre des hostilités
contre le Niger, ou lui en fournira les
moyens, soit en facilitant la pénétra-
tion des forces étrangères sur le ter-
ritoire nigérien, soit en ébranlant la
fidélité des armées, soit de toute autre
manière ».
En effet, la participation de l’ancien mi-
nistre au deuxième sommet extraordi-
naire de la CEDEAO du 10 aout 2023 et
ses différentes rencontres avec des puis-
sances étrangères, en vue de préparer
des actes d’agression contre le Niger,
caractérisent à suffisance l’infraction pré-
vue par les textes susmentionnés, dans
tous leurs éléments constitutifs.
En appelant ces organisations à frap-
per le Niger d’une « opération de po-
lice » Monsieur Massaoudou Hassoumi
s’expose à la peine de mort, s’il est jugé
et condamné.
Après s’être réfugié à Abuja au Nigeria,
l’ancien ministre a dans un entretien ac-
cordé à RFI et France 24, tenu des pro-
pos tendant à semer la haine ethnique,
raciale et régionaliste dans le dessein
de troubler la paix publique et annihiler
l’élan du peuple nigérien à recouvrir sa
souveraineté.
« La parole d’intolérance libérée à
Niamey pour soutenir les putschistes
est celle des pogroms et des jeunes
excités par la haine raciale et ethni-
que », disait-il sur les deux chaînes. Il
a appelé « l’intérieur du pays à enten-
dre cette haine régionaliste des jeu-
nes de Niamey »
A travers ces allégations fausses et
mensongères, l’ancien ministre appelle
clairement les nigériens à se faire la
guerre, sur fond d’ethnocentrisme et de
régionalisme.
De par l’usage du mot pogrom, si l’on
sent tient à la signification de ce terme,
Massaoudou Hassoumi accuse les ma-
nifestants soutenant le CNSP de meur-
tre perpétré contre une communauté,
ainsi que d’émeute sanglante dirigée
contre une minorité ethnique ou reli-
gieuse.
Seulement, et malheureusement pour lui
car la réalité objective du terrain lui
donne tort ; il s’agit des manifestations
Le Monde d’Aujourd’hui Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°550 du mercredi 23 AOUT 2023
NATION
populaires des nigériens dans leur écra-
sante majorité, organisées dans toutes
les contrées du pays, sans distinction
de race, d’ethnie ou de religion, contrai-
rement à ce qu’a pu dire l’ancien minis-
tre.
Il convient de rappeler que de tels agis-
sements sont passibles d’une peine de
un (01) à cinq (05) ans (cf article 102
du code pénal).
Le manque de réactivité du parquet, face
à ces actes d’une extrême gravité,
étonne plus d’un nigérien.
Pourtant, en vertu de l’article 35 du
code de procédure pénale, le parquet
a le pouvoir d’engager des poursuites et
même de requérir qu’un mandat d’arrêt
soit décerné contre lui, tel que prévu par
l’article 125 du code de procédure
pénale.
L’étonnement cède place à l’inquiétude.
A l’heure où les nigériens croient dur
comme fer depuis les évènements du 26
juillet 2023, qui ont vu la réapparition des
hommes en treillis sur la scène politi-
que, les poursuites judiciaires ne se fe-
ront plus comme au temps de l’ancien
régime d’Issoufou Mahamadou et de
son successeur Bazoum Mohamed.
L’époque où l’opportunité des poursui-
tes judiciaires variait en fonction des af-
finités, des obédiences et allégeances
aux dignitaires du parti au pouvoir,
PNDS TARAYYA.
On se souvient des propos du Président
déchu Mohamed Bazoum, à l’époque
ministre de l’intérieur, jetant le discrédit
sur l’armée nigérienne, en affirmant qu’«
il y a des militaires ethnicistes dans
l’armée, dont nous avons pu écarter ».
Ces propos sont, pénalement, dans une
proportion égale aux agissements
ethnicistes de Monsieur Massaoudou
Hassoumi, et l’article 102 du code
pénal trouve à s’appliquer.
A l’époque, plusieurs militaires formés
par l’Etat et fiers de servir leur nation ont
vu leur élan anéanti puisqu’ils seraient
« ethnicistes ». Ils ont pour les uns été
radiés des rangs de l’armée et pour les
autres, emprisonnés sur la base de faus-
ses accusations. Tous ces agissements
étaient de nature à dresser les nigériens
les uns contre les autres.
Malheureusement, ces propos n’ont
donné lieu à aucune poursuite judiciaire,
c’était l’époque où nos « lois étaient
semblables à des toiles d’araignées à
travers lesquelles passent les grosses
mouches et où restent les petites ».
Les nigériens souhaitent que cette épo-
que sombre de la gouvernance du PNDS
TARAYYA soit révolue.
Si les militaires au pouvoir ont évoqué la
possibilité d’initier des poursuites judi-
ciaires contre le Président déchu
Bazoum Mohamed, cela est en partie
dû au manque de réaction du parquet,
qui devrait prendre le devant et assumer
ses responsabilités.
Ce qui est certain, c’est que si le par-
quet avait préalablement initié l’action
contre Bazoum pour haute trahison,
cela aurait évité au Conseil National de
la Sauvegarde de la Patrie de s’exposer
à des suspicions.
Il est certes facile pour les détracteurs
du Niger et de son peuple d’analyser
toute poursuite initiée par la junte au
pouvoir comme une décision politique,
alors qu’il leur serait difficile de parler de
politique, au cas où l’initiative viendrait
du parquet.
Cependant, malgré le faux procès que
la Communauté des États d’Afrique
de l’Ouest (CEDEAO) et autres puissan-
ces étrangères tentent de faire aux mili-
taires au pouvoir, des poursuites à l’en-
contre de Bazoum pour des faits de
haute trahison ne surprennent guère
aucun nigérien, car le président déchu
n’en est pas à son premier coup d’es-
sai. A cet égard, il convient de rappeler
les aveux qu’il a concédés, peut-être in-
consciemment, en tout cas, toute impu-
nité : « j’ai libéré des chefs terroristes
de la prison de KOUTOUKALE que j’ai
reçus au palais de la présidence », di-
sait-il publiquement devant la presse, en
portant gravement atteinte au principe de
l’indépendance de la séparation des pou-
voirs, consacré par la constitution du
Niger.
« Les terroristes sont plus forts et plus
aguerris que nos forces armées » a-t-
il dit devant un autre média, en sa qua-
lité de chef suprême des armées, en
prenant le risque de démobiliser l’armée
et de saper son moral.
Les propos tenus lors de ces deux sor-
ties médiatiques, qui meurtrissent l’âme
de tout patriote sincère, constituent en
eux seuls la haute trahison, punie de
mort.
Abstraction faite de tous les agisse-
ments de l’ancien président Bazoum,
après le coup d’Etat du 26 juillet, si une
poursuite judiciaire venait à être
diligentée contre lui sur la base de ces
deux sorties médiatiques, faites avant le
coup d’Etat, il ne pourrait pas se tirer
La page de Mohamed Bazoum
de plus en plus tournée
Plus les jours passent, plus les de-
mandes pour un retour de Mohamed
Bazoum au pouvoir disparaissent du
langage diplomatique. Même la Com-
munauté économique des Etats de
l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qui en
a fait une exigence, semble abandon-
ner cette demande. Réagissant au
message à la Nation du Président du
Conseil National pour la Sauvegarde
de la Patrie (CNSP), le Général
Abdourahamane Tiani – sur une tran-
sition ne dépassant pas trois ans –
le porte-parole de la CEDEAO avait
indiqué simplement indiqué que cette
organisation n’acceptera pas une
transition « prolongée ». Dans un
communiqué publié hier mardi 22
août, l’Union Africaine s’est, elle aussi,
limitée à demander la libération du
président déchu sans demander qu’il
soit rétabli dans ses fonctions. Se-
lon les analystes politiques, la Com-
munauté internationale est elle-
même consciente qu’il est difficile
d’envisager un rétablissement de
Mohamed Bazoum dans ses fonc-
tions. Non seulement les militaires ne
vont jamais accepter cela, mais aussi
toute tentative d’utilisation de la force
peut être coûter la vie à l’intéressé
et aux membres de sa famille qui se
d’affaire et la juridiction saisie le décla-
rera à n’en point douté, coupable. Il
s’agira d’un dossier objectif.
Les articles 62-2, 65 et suivant du code
pénal qui forment le siège de la matière
sont extrêmement clairs.
Enfin, en ces moments de dévouement
à la patrie, tous les nigériens, qu’ils
soient à l’intérieur ou à l’extérieur du
pays, qu’ils soient ou non anciens di-
gnitaires du régime déchu, qui tente-
raient d’étouffer cette ferveur, cette fré-
nésie du peuple à renouer avec sa di-
gnité, sa souveraineté et sa fierté, doi-
vent être sérieusement, sans complai-
sance, ni négligence interpellés traduit
devant les juridictions compétentes
Pour cela, le parquet doit pleinement
jouer sa partition. En tout cas c’est là
une occasion qui s’offre à la justice pour
retrouver avec toutes ses lettres de no-
blesse qui jadis faisaient sa fierté.
« Ce ne sont pas les mauvais herbes
qui étouffent les cultures mais la né-
gligence du cultivateur », disait un
sage nigérien.
trouvent avec lui aux mains des mili-
taires. Le cas de figure vers lequel
on s’achemine aujourd’hui est certai-
nement une transition dont la durée
et les modalités vont être définies au
cours des négociations entre les nou-
veaux maitres du Niger. Les Nations
Unies ont déjà effectué une première
rencontre avec le Premier ministre de
Transition Ali Mahaman Lamine Zène,
la semaine dernière, à travers leur
représentant spécial en Afrique de
l’ouest. Les Etats-Unis ont aussi
nommé une nouvelle ambassadrice
qui est arrivée à Niamey le 20 août,
avec pour mission de travailler pour
une solution « diplomatique » à la
crise. C’est dire que certains pays
africains et occidentaux, qui ont joué
aux faucons, dans la gestion de cette
crise et qui étaient prêts à bombar-
der le Niger, risquent de ramasser la
honte. Dieu est en train de faire
échouer leurs desseins macabres. Ils
ont voulu se cacher derrière le faux
prétexte de restauration de la démo-
cratie pour assouvir des intérêts bas-
sement matériels. Grâce à Dieu le
Niger grandi de cette dure épreuve,
mais eux ne vivront jamais la paix
dans leurs cœurs noircis par la haine
et la méchanceté. Adam
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