Le conseil régional

DÉCÈS Sud
Nkongsamba pleure maman Adja
Fatimatou Yalla. Impressionnant
hommage à l'épouse du Maire s'attaque à la
El Hadj Oumarou mauvaise qualité
Évocation
Page 4
des routes

DISCOURS HAINEUX
N° 348 du 20 Juin 2023 Page 5

TOLÉRANCE
ZÉRO
Il y’a un temps pour tout. Ceux qui ont misé sur la violence et la
haine intertribale pour mettre le Cameroun à feu et à sang et pro-
fiter de l’eau trouble pour accéder au pouvoir doivent se rendre à
l’évidence qu’ils se sont trompés ; qu’ils ont pris un mauvais che-
min et qu’il n’est jamais trop tard pour revenir à de meilleurs sen-
timents. En même temps qu’on cherchera à récupérer ces brebis
égarés, un travail urgent s’impose dans l’esprit des Camerounais
obnubilés par la haine, et plus particulièrement dans celui des
jeunes compatriotes qui méritent d’être formatés au patriotisme
et au civisme : il convient d’inculquer en eux l’amour de la patrie
et la fierté d’être nés dans ce beau pays qui demande à tous ses
enfants du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest d’être tout amour. Tel
est le Cameroun que nous voulons pour nos enfants ! Il n’est pas
négociable. Face aux instigateurs, laboratoires et propagateurs
de haine, force doit rester à la loi !

- Lire les éclairages de Jules Assoumou, Professeur titulaire

des Universités Pages 11- 12

EX- SOFIBEL VISITE DE COURTOISIE

1 milliard 182.473.898 SA MAJESTÉ MUHAMMAD - NABIL

FCFA détourné par les MFORIFOUM MBOMBO NJOYA,
ennemis de Paul Biya XXÈME ROI DU PEUPLE BAMOUN
CHEZ L'AMBASSADEUR
ANDRÉ - MAGNUS EKOUMOU
LOUIS PAUL MOTAZE
INTERPELLÉ
Les détails dans notre prochaine parution.
Pages8-9
 EDITORIAL L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023

Paul Biya : FERME, MAIS

Jean Paul Oloma
Directeur de Publication
COMPREHENSIBLE
L
e calme revient progres-
sivement dans la Région
du Nord-Ouest et du
Sud-Ouest. Boko- Haram est
désormais résiduel dans l’Ex-
trême- Nord du pays. Et à l’Est,
les réfugies centrafricains rega-
gnent déjà petit à petit leur
pays avec l’appui de HCR.
Dans l’Adamaoua des bergers
Camerounais s’estompent
aussi. Au centre de tous les
événements, un homme, Paul
Biya, le Président du Came-
roun. Dans tous ces problèmes,
il a été patient, tolérant, et
même compréhensif. Mais il
est resté ferme.
Il est ainsi, patient tolérant
mais ferme. Il a dit, pour les ré-
gions du Nord-Ouest et du Sud-
Ouest, oui au dialogue mais la
nature de l’Etat n’est pas discu-
table. On en est encore là et les
conclusions du grand dialogue
sont là et en témoignent.
Contre Boko-Haram, il a sonné
le tocsin de la guerre. On s’en
est tenu là. Partout, il a fait
preuve de fermeté. Il n’a pas
rompu, même s’il a eu à fléchir
par moments. C’est le chef,
dont la parole est d’or. Mais
pourquoi les médias qui sont
prompts à crier quand ça va
mal ne parlent pas que ça
marche ? Ou pensent-ils seule-
ment le chaos dans le pays ? ou
pensent-ils que la haine de Paul
Biya doit les amener à taire ce
qui est bon et juste ?
On a tout glausée : la division
du pays, imputée non pas aux
sécessionnistes, mais à Paul
Biya, qui aurait dit non au dia-
logue inclusif, la vieillesse du
président qui serait source de
tous les maux du pays, l’in-
compétence même du régime,
incapable de régler les pro-
blèmes par un tour de main ma-
gique… Biya est resté égal à
lui-même, et pour sûr, les aven-
turiers qui se sont lancés dans
la voix hasardeuse ont compris,
sur le tard, que la tâche ne leur
serait pas facile. Ils reculent
aujourd’hui, ceux qui croyaient
voir les puissances extérieures
voler à leur secours. La désillu-
sion est totale : le vieux Paul
Biya, en homme patient, tolé-
rant, s’est révéler ferme et très
solide. Le président a, une fois
de plus, su tenir le coup et le
tiendra encore plus que jamais.
On le prenait pour un dictateur,
il est plutôt un sage. C’est la
leçon à retenir de cette aven-
ture funeste des sécessionnistes
: on ne joue pas avec l’intégrité
du Cameroun sous Paul Biya.

La femme a des qualités que parfois, l’homme n’a pas
Pr. Salomé Njakomo Essiane
Professeur titulaire des Universités
L’ Œ I L E C O U T E
L a femme est le parte-
naire de l’homme, en-
tend-t-on clamer ces
derniers, et ses droits sont
ainsi réclamés en premier,
le droit à l’égalité. C’est su-
rement vrai : la femme est
l’égale de l’homme, l’un et
l’autre concours à faire
l’humanité. Mais il ne faut
pas l’oublier : la femme a
des qualités que parfois,
l’homme n’a pas : elle est
mère, elle est tendre, c’est
l’épouse, la bonne épouse,
et très fortement, elle est
patriote. C’est qu’elle aime
profondément son pays, et
elle est capricieuse et par-
fois exigeante. Mais elle est
docile et s’accommode avec
l’appellation de « sexe fai-
ble ». Et c’est pour cela
qu’elle a besoin de la pro-
tection de l’homme, son
partenaire. Oui, la femme
est tendre et douce, elle a
quelques caprices mais
c’est l’épouse et elle est pa-
triote. Ce sont des qualités
qu’il faut louer, il faut sa-
voir les utiliser et, après
tout, elle est la bonne mère
! besoin d’être câlinée. Ce
Il faut comprendre la
femme, quand elle abuse de
ces qualités et devient dure
à vivre. Oui, parce que, par-
fois, la femme est dure à
vivre, ce qui exige de son
partenaire homme, compré-
hension et indulgence. Et
l’harmonie est vite retrou-
vée, parce que, dans ses
égarements, la femme est
rapide à se ressaisir. Après
tout, c’est la mère, même
s’il lui arrive d’être rancu-
nière…
Il ne faut pas surtout utili-
ser la violence contre elle,
car celui qui violente sa
mère n’est pas bien vu dans
la société. La femme, mère,
tendre épouse et patriote à
n’est que de ça qu’elle a be-
soin. Et très rapidement
tout revient à l’ordre : on
peut bien se comprendre
dans le partenariat.
Homme/femme le tout est
d’être tolérant et indulgent.
La femme est tendre mère,
épouse et patriote, il ne faut
pas l’oublier.

REDACTEUR EN CHEF Moise Kenfack

DELEGUE Abel Mbida
Consty Zang
INFOGRAPHIE
SECRETAIRE DE Guy Benj@min TAMA
REDACTION : Tél. : 696 34 13 40
Hebdomadaire d’informations gé- Mylaine Aboui
nérales et d’analyses paraissant à DIRECTEUR DE IMPRESSION
Yaoundé PUBLICATION REDACTION CENTRALE MÉGA PRINT
REC. N° 00380/RDPJ/J06/BASC Jean Paul Oloma Jean Paul Oloma Tél. : 676068442
TEL. 699 60 80 47/ Julien Efila
675 75 13 44 REDACTEUR EN CHEF Consty Zang DISTRIBUTION
Email :journalEvenement1 Julien Efila : TEL : 677 59 60 Mylaine Aboui Gaspart Distribution et en Ligne
@yahoo.fr 70/698 45 75 55 Ousman Haman
 L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023
Election Présidentielle Anticipée en 2024 :
N
Le RDPC en rangs sérés
ous sommes nombreux à
supplier Paul Biya d’organi-
ser une élection présiden-
tielle anticipée, pour qu’on en
finisse une fois. Pour que tout ceci
cesse : (intrigues, arrestations arbi-
traires, les assassinats, la gabegie, la
corruption, le vol, les hautes ins-
tructions, les promotions canapés…
. Pour que quelque chose change
quelque part. Pour que la vérité
éclate enfin. Oui ! Je suis pour une
élection présidentielle anticipée.
Election à laquelle je serai candidat,
un sérieux candidat pour le change-
ment. Je remettrai au gout du jour,
un slogan cher à Ni John Fru Ndi de
regrettée mémoire, « Biya Must go
».
Le parti au pouvoir, fidèle à ses mé-
thodes malicieuses, est déjà en cam-
pagne électorale. Une
pré-campagne dans une confusion
générale. Dans une dispersion où
l’on voit des ministres, des minis-
tres drapés aux couleurs du parti,
qui déclament leur « soutien indé-
fectible » à leur « Champion », Paul
Biya, qu’ils supplient de ne pas ren-
trer au village avant l’âge de cent
ans et plus. Dans cette confusion,
chacun y va de son verbe et de ses
gestes, très souvent empreints de
bouffonneries et d’extravagances
comiques ; qui proclament leurs in-
quiétudes pour leurs propres lende-
mains. Leurs discours entreront
dans le bêtisier politique et seront
plusieurs à se disputer les pages les
plus fleuries.
La confusion nationale souveraine
Entre ce vénérable cadre du parti
qui a appelé les populations de la
Région de l’Ouest à être avec Paul
Biya « jusqu’à la gare » et celui
qui prétend transmettre à Paul Biya
la volonté unanime des populations
de sa Lékié natale de voir leur «
Champion » se présenter à la pro-
chaine présidentielle ; ou encore
cette sortie lamentablement ridicule
d’un élu du Sud, qui a convoqué les
militants et sympathisants du parti
au pouvoir de sa Région à un office
œcuménique pour implorer le Sei-
gneur d’accorder l’immortalité et
l’éternité à Paul Biya à la tête du
Cameroun, on ne sait plus à quel
saint se vouer. Seule une élection
présidentielle anticipée pourra nous
sortir de ce martyr.
Les ministres et toute la valetaille
du parti au pouvoir rivalisent de ly-
risme pour demander deux pro-
chains mandats au « Seul bon choix
», le seul au Cameroun qui a « La
force de l’expérience », étant par
ailleurs « L’homme-Lion ».
En face, d’éminents et craints chefs
traditionnels rassemblent des cen-
TRIBUNE LIBRE 3
LETTRE OUVERT À SON EXCELLENCE PAUL BIYA
taines de leurs sujets, avec sons et
couleurs, pour introniser non plus le
père mais le fils. Selon le même
culte et le même rituel que ceux
auxquels avait bénéficié le père à
l’entame de son règne. Le plus inté-
ressant intervient quand le fils se
pare d’une écharpe frappée d’une
flamme incandescente. Un attribut
magique et hypnotisant qu’arborent
les ministres et les flagorneurs de
tous les niveaux, qui déclarent plu-
tôt leur flamme pour le père, leur
protecteur contre la justice et la dé-
chéance prévues pour leurs confu-
sions dans les caisses de l’Etat.
Francs-tireurs ici, tireurs francs là-
bas, ça tire de tous les bords. Des
coups francs directs et des coups
francs indirects comme sur les pe-
louses du Qatar.
Avec aussi, comme pour le père par
les autres, des messes organisées
par des individus peu francs mais
calculateurs, pour célébrer « Emma-
nuel » entendez « Dieu avec nous ».
Pour rendre gloire au ciel pour la
venue du messie du Cameroun.
Seule une élection présidentielle an-
ticipée pourra mettre fin à ce désor-
dre. Cela nous permettra de savoir
qui aura été franc, entre ceux qui
prient en ce moment pour l’immor-
talité inconditionnelle au pouvoir le parti proche du pouvoir que dans Un autre a pris sa place depuis la
du père, et ceux qui chantent le des partis proches du mouroir. dernière élection présidentielle. La
grand alléluia de Haendel pour Em- Les « vices-dieux » se succèdent même revendication et les mêmes
manuel, « Dieu avec nous ». autour du trône depuis plus d’une actes que le « SDF » d’antan. Seule
Pour la paix des impatients trentaine d’années. Le dernier croit une élection présidentielle anticipée
Avoir 90 ans c’est avoir l’âge favo- si fermement à son destin présiden- nous permettra de savoir si cet
rable pour avoir des impatients au- tiel qu’il se donne le zèle de snober homme politique est vraiment
tour de soi. Ceux qui vivent vos et de narguer la justice du pays qu’il constipé, comme on dit dans son
incontinences, vos faiblesses, vos est impatient de prendre en main sur parti politique, ou émancipé et plus
pertes de mémoires ; vos trem- « Très hautes instructions » de la développé pour diriger le Cameroun
blotes, votre sénilité et vos somno- chambre conjugale présidentielle, vers l’avenir. On saura réellement et
lences piaffent et grognent derrière selon la rumeur. A l’élection prési- plus vite si MRC rime émergence.
les rideaux. Ils veulent vous voir dentielle anticipée, il aura soit à se Pour changer bien de choses
(enfin) mourir, enfin rentré au vil- dévoiler, prenant enfin le courage Les impatients, il y en a aussi dans
lage, pour leur laisser la place. Si ce de se dévoiler publiquement ; soit le peuple. Il y a les jeunes de 40 ans,
n’est pas pour des raisons d’hy- de se taire et d’attendre que les ma- fonctionnaires et hauts cadres, chô-
giène, cela est très souvent pour as- gistrats lui rappellent ses petites bê- meurs et étudiants qui s’impatien-
souvir leurs ambitions cachées. Il tises d’enfant gâté. Et ce sera clair tent déjà de voir un autre visage à la
est alors temps de partir, de rentrer une fois pour toutes. Du moins pen- télé, entendre prononcer un autre
au village ou de céder la place pour dant les sept années qui vont suivre. nom sur les ondes de la radio d’Etat
terminer paisiblement vos jours, Sauf si… et lire les discours de quelqu’un
faute d’avoir terminé vos « grandes Je me souviens encore de ces d’autre dans Cameroon Tribune. On
ambitions » et vos « grandes oppor- temps-là, quand un homme poli- le leur a refusé depuis quarante ans
tunités ». tique revendiqua pendant des an- et ils commencent à être lassés par
A moins que vous insistiez à prou- nées et deux septennats une « la routine. Une élection présiden-
ver que vous avez toujours tous vos victoire volée » à l’élection prési- tielle anticipée, pourrait apporter le
sens et toutes vos capacités. Dans ce dentielle. C’était au début des an- changement tant attendu de la part
cas, face aux impatients qui ne se nées 90. Il était tellement inconstant de « l’homme qui a apporté le chan-
cachent plus derrière les rideaux du dans sa revendication. Le jour, il gement » au Cameroun.
palais et qui sont prêts à utiliser tous chahutait le voleur devant des Saint-Eloi Bidoung attend impa-
les moyens pour vous faire rentrer foules hystériques. La nuit, il dînait tiemment cette élection anticipée
au village, il faut couper court. Une avec le voleur ou les comparses de pour dire aux camerounais, « qu’il
élection présidentielle anticipée ce dernier. On avait fini par le sur- veut, qu’il va, qu’il peut ». Qui sait
Monsieur le Président, est indiquée nommer « SDF », pour « Sans do- c’est peut-être la voix et la voie du
pour confondre les impatients et les micile fixe qui va désormais reposer changement.
assoiffés impénitents de votre pou- pour l’éternité dans un « domicile
voir. Et ils sont nombreux, tant dans fixe ». Par Saint Eloi Bidoung
 4 DÉCÈS L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023

NKONGSAMBA PLEURE MAMAN ADJA FATIMATOU YALLA

Impressionnant hommage à l'épouse

du Maire El Hadj Oumarou.

L
e Préfet du Moungo, au nom du Chef
de l'État Son Excellence Paul BIYA,
et de toutes les populations du Dé-
partement-phare du Moungo, présente
ses condoléances au Valeureux Époux, et
à la famille si durement éprouvés. Dans la
suite du Représentant Personnel du Pré-
sident Paul BIYA dans le Moungo, une
constellation de personnalités. L'Honora-
ble Député Pierre Simé est arrivé nuitam-
ment sur les lieux. Il sera secondé par
toute la classe polico-administrative de la
Ville et du Département. Tout le Conseil
Municipal de Nkongsamba 1er est là, la
Presse du Moungo aussi. On sera même
ému par la présence si compatissante du
PDG du Groupe Le Quotidien Jules Brice
Ngaba, parti de Yaoundé aux aurores,
pour assister l'Homme qui donne tou-
jours à la Presse Camerounaise, sa place
de quatrième pouvoir. El Hadj OUMAROU,
Maire de Nkongsamba 1er, Président de
la Section RDPC Moungo Nord1, Leader
du Mouvement des Dignitaires Musul-
mans Yakamata, Coordonnateur du BGFT,
et acteur économique de premier plan
dans la Sous-région d'Afrique Centrale est
frappé dans son intimité conjugale par la
redoutable reine déséprouvante qu'est la
mort. Maman ADJA FATIMATOU YALMA
épouse OUMAROU s'en va à la fleur de
l'âge, sans crier gare. Nkongsamba retient
d'elle, le modèle d'une épouse attention-
née et conseillère, l'exemple vivant d'une
mère charitable pour toute la ville et
même au-delà, le parangon de la fidélité
et de l'engagement à servir le Cameroun
et son Illustre Président Son Excellence
Paul BIYA dans la loyauté. Madame Chan-
tal BIYA Première Dame du Cameroun,
Épouse du Chef de l'État et Ambassadrice
de Bonne Volonté de l'UNESCO a toujours

été comme sa ligne de mire. Depuis le l'Émergence placés sous l'instigation du

décès jusqu'à date, la Résidence du Prési-
dent OUMAROU au quartier Eboum-Dja
ne désemplit pas. Les Syndicalistes du
Secteur des Transports dont le Président
OUMAROU est l'un des acteurs de pre-
mier plan défilent sans arrêt. L'Homme,
au centre de toutes ces attestations de la
République, reste fort, Sûrement
convaincu de l'accueil réservé à Maman
ADJA FATIMATOU YALMA auprès d'Allah
qu'elle a servi tout le long de sa vie à tra-
vers une Charité agissante. Ce décès in-
tervient quelques heures seulement
après la tenue du Conseil Municipal de la
Commune de Nkongsamba 1er, où le
Maire OUMAROU a présenté un tableau
des permanences jamais égalé. L'une des
Grandes Réalisations de ces projets pour
Président Paul BIYA, à savoir le gigan-
tesque et ultramoderne Hôtel de Ville de
Nkongsamba 1er a été visité vendredi 16
juin par le Préfet Yves Bertrand Noël
Ndjana. Celle que tout le Moungo et le Ca-
meroun pleurent aujourd'hui, feue Ma-
dame OUMAROU, en a été l'un des
Bâtisseurs discrets de ce chef-d'œuvre ar-
chitectural qui fera briller Nkongsamba
comme elle, d'éternité en éternité. Qu'elle
trouve auprès d'Allah le Très Haut, la ré-
compense de l'immense Travail abattu en
cette terre à nous prêtée par le Seigneur.
Siméon AVA
 L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023
Le Conseil Régional du Sud s'attaque à la mauvaise qualité des routes
L'institution régionale s'investit dans le désenclavement des bassins de production à travers une campagne d'entretien routier. Une
initiative saluée par les populations.
C
'est l'image forte que les popula-
tions de la Région du Sud garde-
rons des activités menées par le
Conseil Régional du Sud en 2023.
La campagne de réhabilitation et de ré-
profilage des principaux axes routiers
constitue un acte fort de l'institution
regionale au regard du piteux état des
routes de la région du Sud. Au total
c'est environ deux cent kilomètres de
route qui viendront rendre plus fluide
la mobilité des personnes et de leurs
biens et densifier les échanges.
Pour Guy François Ayolo élite fils du
Sud " mais c'est très bien que le Conseil
Régional du Sud pense aux populations
de l'arrière pays partir de Kribi pour
Akom Il est un vrai calvaire".
Le Conseil Régional du Sud dans
l'action
L'institution regionale matérialise sa
stratégie de développement 2022-
2026 contenue dans son Plan Régional
de Développement. Une formalisation
de la vision et de la détermination du
Conseil Régional du Sud à désenclaver
les bassins de production agricoles
dans l'optique de permettre à la région
du Sud de garder son caractère de gre-
nier de l'Afrique Centrale. La redynami-
sation du réseau routier à travers cette
campagne d'entretien des axes va en
plus de rendre les routes régionales dé-
REGION 5
SUD :
partementales et communales pratica-
bles en toute période va accroître la
productivité. Les actions de terrain du
Conseil Régional du Sud seront égale-
ment plus visibles et palpables . Selon
Désiré Minko " voici là où on attendait
le Conseil Régional du Sud on a besoin
de l'institution sur le terrain et non
dans les bureaux on ne peut qu'applau-
dir cette initiative du Président".
Le salut par le réseau routier
A terme le développement de la région
du Sud est tributaire de la qualité de
ses routes. Le Conseil Régional du Sud
a donc bien intégré cette logique et fait
désormais de l'entretien routier son
cheval de bataille. Les populations des
axes Ebolowa -Kribi par Akom Il Ebo-
lowa - Lolodorf Bipindi par Efoulane ou
encore Ebolowa -Nkong goûteront aux
premiers effets des engins acquis à
hauteur de deux milliards de francs
CFA. " On avait cru que le Conseil Régio-
nal du Sud était une affaire de discours
voilà les choses concrètes qu'on attend
depuis on commence à croire à cette
institution". Lance Armand Collins Effa
un fils de Mvangan.
Passée la phase d'installation l'heure
est désormais à l'action au Conseil Ré-
gional du Sud. Qui vivra verra.
Consty Zang
 6 DIASPORA L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023

MAISON COMMUNE, EN TOUTE MAJESTÉ!

P
our rester dans la sym-
bolique des signifiants
et des signifies, on au-
rait aussi bien pu dire : mai-
son commune, l'apparat
majestueux. ou encore l'ap-
parat majestueux de la mai-
son commune... ce jeu de
mots , à la tonalité des
chaises musicales n'est que
l'expression parfaite de la so-
lidité de nos institutions dans
l’affirmation de leurs pers-
pectives modernistes et de
leur enracinement profond
dans notre socle historique et
culturel...tout simplement
parce que, ce qui s'est passé
mardi 13 juin 2023 à partir
de 11h00, et ce jusqu'à
14h00, de la cour extérieure
de l'ambassade du *came-
roun en france, en passant
par le hall, le cabinet de l'am-
bassadeur, jusqu'au niveau de
la grande salle d'apparat,
pour un grand tempo , majes-
tueusement solennel et colo-
rié, relève de l'inédit.
et il faut le reconnaitre d'em-
blée, au 73, rue d’Auteuil,
place forte de la diplomatie
camerounaise, si les déléga-
tions ministérielles venues
du Cameroun, y ont fait leur
passage quasi obligé, ce n'est
pas le cas avec les grandes
notabilités traditionnelles
...ce qui en rajoute comme
une couche de reluire à l'éclat
de l'événement symbolico-
diplomatico-traditionnel de
mardi passé... sa majesté mu-
hammad-nabil mforifoum
mbombo njoya, xxeme roi du
peuple bamoun , rendait
alors une visite de courtoisie
à se andré- magnus ekoumou,
ambassadeur extraordinaire
et plénipotentiaire du came-
roun en France...
le souverain bamoun, etait
accompagné pour cette cir-
constance exceptionnelle de
la reine mère ( sa genitrice,
veuve de son père), d'une dé-
légation de grands notables
de la cour de foumban, et na-
turellement, des représen-
tants de la grande
communauté bamoun de
france. du côté diplomatique,
on relevait, la présence de
l'ensemble des diplomates en
poste à la chancellerie, dans
les différents services tech-
niques rattachés et au consu-
lat général . tout ce beau
monde a assisté dans une at-
titude, mélange de sobre
respectabilité, de curiosité et
d'admiration à cette audience
solennelle accordée au suc-
cesseur de nchare yen, le fon-
dateur de la dynastie
bamoun...
occasion unique, au cours de
laquelle l'ambassadeur a
laissé son coeur s'ouvrir pour
que les mots sortis de sa
bouche expriment d'emblée
l'éloquence suave aux ef-
fluves poétiques, de son au-
thentique émotion :
" merci infiniment d'avoir
transporté sur les bords de la
seine , la fraicheur apaisante
du noun...merci pour le com-
portement républicain et
hautement patriotique des
membres de votre commu-
nauté, qui ont toujours su ré-
pondre à notre appel et sont
toujours à nos côtés pour la
défense des ideaux d'apaise-
ment et de rassemblement et
la promotion du vivre ensem-
ble..."
Cerise sur le gâteau :
À la fin de la visite, alors que
l'ambassadeur raccompagne
le roi, en prenant un ascen-
seur, halte surprise au pre-
mier niveau. L’ambassadeur
offre au roi, le cadeau de sa
visite: les usagers, au niveau
du grand hall de service du
consulat général, près de 150
personnes, acclament le sou-
verain...quel spectacle de
l'image réelle et chaleureuse
de l'unité du cameroun !
Sa majesté muhammad-nabil
mforifum mbombo njoya est
désigné le 10 octobre 2021, à
l'âge de 28 ans, roi du peuple
bamoun, pour remplacer son
défunt père ibrahim mbombo
njoya. administrateur civil
de formation, il est en france
depuis quelques jours, dans
le cadre dun grand périple
qui l'amènera à rencontrer la
communauté bamoun d'eu-
rope...
Source ambacam - France
L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023 DIASPORA 7

La visite en images
 8 REGION
Les comptes de l'exercice 2022 validés
La sixième session ordinaire du Conseil Régional du Sud tenue le 12 Juin 2023 à Ebolowa était consacrée à l'examen et à l'adoption
des comptes de l'exercice 2022. Des assises qui ont mis en exergue la bonne gestion des ressources de l'institution regionale.
A la lecture des documents
comptables soumis à l'appré-
ciation et à l'adoption de l'or-
gane délibérant du Conseil Régional
du Sud pour l'exercice 2022 les
comptes adossés sur une enveloppe
globale de trois milliards deux cent
millions de francs CFA sont concor-
dants et transparents. En toute ob-
jectivité les conseillers régionaux
ont porté une attention soutenue
sur le rapport annuel de perfor-
mances de l'institution regionale. Il
ressort de cet exercice que les trois
comptabilités induisent de la bonne
collaboration de la sincérité et de la
transparence qui gouvernent les re-
lations entre les différents maillons
de la chaîne d'exécution du Conseil
Régional du Sud. Pour Emmanuel
Mve Elemva le Président du Conseil
Régional du Sud "il s'agit pour les
conseillers régionaux de révisiter
ces comptes de donner leur appré-
ciation et de les adopter si néces-
saire. Nous avons présenté toutes
les articulations de ces comptes".
Un bilan élogieux en si peu de
temps
CONSEIL RÉGIONAL DU SUD
En plantant le décor de ces travaux
de la sixième session ordinaire du
conseil régional du Sud le Président
de l'institution regionale a déployé
l'intense activité menée par le
Conseil Régional du Sud durant
l'exercice 2022 au bénéfice des po-
pulations. Dans ce registre figure en
bonne place l'offre en services so-
ciaux de base avec l'acquisition des
équipements et matériels pour les
centres de santé intégrés et les cen-
tres médicaux d'arrondissements
de la région du Sud. Dans le couloir
du développement l'acquisition
d'un parc de matériels de génie civil
la création de trois offices régio-
naux des appuis multiformes aux
associations sportives culturelles et
caritatives l'acquisition des guides
pratiques pour l'administration la
signature des partenariats avec des
bailleurs de fonds internationaux et
des organismes porteurs de capi-
taux. Une batterie d'indicateurs de
bonne gouvernance de l'institution
regionale.
Des perspectives envieuses
L'inventaire non exhaustif des réa-
lisations déroulé en guise de bilan
du Conseil Régional du Sud pour
l'exercice 2022 démontre à suffi-
sance et preuves à l'appui qu'il y'a
une réelle volonté de la part de
l'institution regionale à transfor-
mer considérablement le quotidien
des populations du Sud. Le quitus
ainsi donné par les conseillers ré-
gionaux à travers la validation des
L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023
comptes de l'exercice 2022 vient
conforter le Président de l'institu-
tion regionale dans la poursuite de
l'œuvre titanesque de changer la
physionomie de la région du Sud.
Dans cette dynamique des an-
nonces fortes ont été faites durant
les travaux notamment le lance-
ment des activités des trois offices
créés l'acquisition des complé-
ments des engins de génie civil la
création de quatre centres d'excel-
lence pour la transformation du
cacao. Avec le transfert de six com-
pétences aux conseils régionaux no-
tamment dans les domaines des
transports inter-urbains de la pro-
tection de l'environnement des en-
seignements secondaires du
tourisme et des loisirs de la santé
ou encore de l'urbanisme et de l'ha-
bitat le Plan Régional de Dévelop-
pement du Sud va prendre corps.
Selon Monique Ebelle Nsimi
conseillère régionale " d'abord il
faut préciser que le budget 2022 a
été extrêmement important pour
consolider les actions du Conseil
Régional du Sud. Nous sommes là
pour évaluer l'exécution de ce bud-
get et voir les avancées que nous
avons pu engranger. Il va en ressor-
tir un rapport très crédible par rap-
port aux attentes de nos
populations. Notez bien que le Sud
avance".
Avec efficacité et efficience toute
sérénité et assurances en droite
ligne de son credo le Conseil Régio-
nal du Sud reste le pivot du déve-
loppement de la région du Sud.
 L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023 ANALYSE 9

COUP DE GUEULE

Communication en Afrique au service d'un ordre

et consensus international anti-africain, anti- nègre
Imaginez un seul instant, si nos médias en Afrique décidait durant un (01) mois d'organiser des émissions télé et radios sur la pro-
blématique "Comment sortir du CFA" avec des experts , acteurs de la sociale, panafricains pour expliquer à nos peuples la nécessité
de battre monnaie par nous mêmes ?

I
maginez l'impact, mais
surtout la portée d'un
pareil mouvement de
soutien au combat que nous
menons venant de nos mé-
dias en Afrique ?
À la place de cela, tous les
dimanches sur nos plateaux,
on nous sert des théma-
tiques du genre : "Démocra-
tie en Afrique, 60 ans après
les indépendances : Quel
bilan" ? ou encore "Triba-
lisme : menace pour le vivre-
ensemble" ?
De vous à moi, quand on
analyse des dynamiques de
changement, de transforma-
tion et d'adaptation aux-
quelles font face les peuples
dans un monde en pleine
mutation, avons-nous en-
core le temps pour ces dé-
bats de bas étage ?
Partout en ce moment dans
le monde, toutes les grandes
puissances savent que les
conditions pour leur exis-
tence, leur avenir, leur deve-
nir sur le plan Géopolitique
en tant que "Super puis-
sances" se concentrent ou se
trouvent en Afrique. Tous le ces médias pour la plupart Gauche, extrême Droite, ex- giques et Geo économiques (
savent exceptés nous les reçoivent des financements trême Gauche) , les médias G7, BRICS , OTAN, OSCE,
Africains ( qui sommes la occultes des grandes chan- occidentaux sur les problé- OTSC, OCS) par les nations
cible de tout le monde ). celleries occidentales via le matiques liées à l'Afrique de ce monde pour espérer
Alors comment répondre à canal d'un certain nombre sont tous unanimes sur le Survivre aux bouleverse-
ça ? Comment faire face à d'organisations ou associa- traitement de ces actualités" ments et changements en
cette réalité ? Comment tions dites de la "Société Ci- ? cours sur la planète, nous en
contrer tout ce qui construit, vile" qui servent d'écran N'avez-vous pas remarqué Afrique soyons encore à dé-
se prépare contre nous dans pour blanchir cette opéra- que pour des questions d'in- battre sur les "Tribus", les
les grands laboratoires occi- tion de "Soft Power" qui térêt stratégique commun, "Appartenances Ethniques"
dentaux et étrangers pour le concourent à retourner nos malgré leurs divergences in- et que sais-je encore...
malheur de nos peuples et médias de masse contre ternes , les occidentaux sa- Allez savoir quels sont les
leur assujettissement ? nous. À nous servir le diver- vent se mettre ensemble sources de financement de la
Au lieu de s'y pencher , on tissement, la diversion et la pour asseoir et imposer leur plupart de ces médias de
nous endort dans des débats distraction au détriment de volonté au reste du monde... masse en Afrique, vous com-
sans tête, ni queue simple- l'information. Le cas en Ukraine prendrez la profondeur du
ment parceque ces mêmes Posez-vous la simple ques- Comment comprendre qu'à mal et le danger que cela re-
médias qui se vantent être tion de savoir : "Comment l'ère des grands ensembles, présente pour la survie de
au service du peuples ne le malgré leurs différences sur des grands regroupements nos États.
sont aucunement. Par des la ligne éditoriale ( Droites, Géopolitiques, géostraté-
mécanismes très subtiles,
 10 REGION L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023

POLITIQUE

L’honorable Jean Jacques ZAM au chevet

du Centre de Santé Intégré de Biton.
Grâce à un don en médicaments génériques remis au Chef de cette formation sanitaire le 16 Juin 2023 les populations de cette lo-
calité vont pouvoir bénéficier des soins de santé de qualité.

L
e Centre de Santé Intégré de
Biton dans l'arrondissement
d'Ebolowa Il ne ressemble à
rien. En temps réel aucun service
médical ne peut être effectué dans
cette structure sanitaire qui
manque de tout. Le don en médi-
caments du Député de la Mvila a
été reçu par l'ensemble des popu-
lations comme une lumière qui
vient sortir cette structure de
l'abîme. Une manière de lui don-
ner un souffle nouveau. Pour Cy-
rille Evina le Président de la
Sous-section RDPC de Biyoka "
c'est un don salvateur. Jugez-vous
même avez quel enthousiasme les
populations l'ont reçu. Nous avons
compris finalement que l'honora-
ble Jean Jacques ZAM est un grand
homme nous saurons lui retour-
ner l'ascenseur le moment venu ".
Rester proche de sa base militante
l'honorable Jean Jacques ZAM
vient de poser un acte historique
qui démontre à suffisance qu'il a
pris faits et cause pour le mieux-
être des populations. Dans l'actua-
lité récente la relance des travaux
de construction du Cetic d'Efoulan
en vue de son ouverture à la pro-
chaine rentrée scolaire la remise
des prix aux meilleurs produc-
teurs agro-pastoraux de la Mvila
dans le cadre du Prix Paul Ngulu
Evina sonne comme des gestes
forts au bénéfice des populations.
Selon Cyrille Engoto " Mais Hono-
rable Jean Jacques ZAM est un mo-
dèle d’élu pour la Jeunesse du Sud.
Remerciements et Bénédictions défectible aux institutions de la
C'est vraiment à féliciter. Il a tenu
ont accompagné le renouvelle- République, et à celui qui les in-
sa promesse comme toujours. Il
ment du contrat qui existe entre le carne le Président Paul Biya.
fait ce qu'il dit et dit ce qu'il fait.
Député Jean Jacques ZAM et les
Cet homme a toujours la main
populations du Secteur Ngoto Il
posée sur son cœur ".
qui ont réaffirmé leur soutien in-

C'est par le CES de Mefo que la ca-

ravane du bonheur initiée par le
Député Jean Jacques ZAM conduite
par sa Suppléante a fait escale. Ce
sont les enseignants vacataires de
cet établissement scolaire qui ont
reçu de l'argent en espèce repré-
sentant le paiement de leurs ar-
rières de salaires. Les actes posés
au CES de Mefo et au Centre de
Santé Intégré de Biton sont en réa-
lité la concrétisation des pro-
messes faites le 26 Avril 2023 par
l'élu du peuple lors de sa visite de
travail dans le secteur Ngoto Il.

Faire œuvre utile pour les popula-

tions

De la bouche des bénéficiaires

 L’Évènement N° 348 du 20 Juin 2023 ECLAIRAGE 11

Discours haineux : je condamne !

L
a naissance et la construction du Ca-
meroun n’ont pas été un long fleuve
tranquille. Les migrations des popu-
lations vers le site actuel ont été un par-
cours du combattant et la stabilisation
des «peuplades » occupant le territoire
s’est opérée au prix des guerres fratri-
cides et de la résistance aux puissances
impérialistes. Unis dans la douleur et par
la douleur, les Camerounais verseront
leur sang pour se défaire du joug colonial.
Et c’est un peuple et non plus des « peu-
plades » qui chantera à l’unisson l’hymne
de la liberté le 1er janvier 1960 et célé-
brera son unité retrouvée le 1er octobre
1961 et le 20 mai 1972. Uni dans sa diver-
sité, le pacte sera alors scellé : le Came-
roun est un et indivisible. Mais
l’imperfection humaine ne se satisfaisant
pas du bien que nous aimons et nous
poussant plutôt à faire le mal que nous
n’aimons pas (Saint Paul), des voix dis-
cordantes vont tôt faire d’émettre des
sons de cloches inquiétants qui, au fur et
à mesure des années, deviendront de plus
en plus alarmants : la désapprobation
fera place à un comportement violent tra-
duit dans le discours par des propos hai-
neux qui atteindront leur paroxysme
dans les années 2015. Les discours hai-
neux, une pratique qui a survécu au
temps et à l’espace, ont de quoi inquiéter
la société et l’Etat ; et le Président Paul
Biya, « mendiant de la paix », en a fait
l’une de ses préoccupations dès sa prise
de fonction et l’une de ses priorités pen-
dant « le temps des malaises », des an-
nées 2000 aux années 2020.
Comment peut-on être Persan ?
Cette phrase, l’une des plus célèbres de la
littérature française, nous la devons au
baron de Montesquieu dans les Lettres
persanes, roman épistolaire : « C’est une
chose bien extraordinaire : comment
peut-on être Persan ? ». Montesquieu
dresse dans la lettre 30, un portrait sati-
rique de la société parisienne : comment
peut-on être autre chose que Parisien ?
Comme les Parisiens qui passent pour les
modèles, des hommes et des groupes hu-
mains se prennent pour le centre du
monde (la civilisation), ravalant les au-
tres au rang de sous-hommes (la plèbe).
La division de la société en castes (au
sens large) en est la conséquence directe.
L’esclavage, la traite négrière, la colonisa-
tion, le néocolonialisme, les impéria-
lismes (…) dérivent de ce complexe de
supériorité qui confère aux « esprits su-
périeurs » de dominer les « êtres infé-
rieurs » dont certains, les Nègres,
n’auraient pas d’âme. La haine pour les
autres (dont la forme la plus violente est
le racisme) pousse les hommes à des
comportements et discours discrimina-
toires avec des répertoires lexicaux qui en
disent long sur les attitudes et représen-
tations des uns et des autres. La préten-
due supériorité de la « race arienne » a
été à l’origine des fascismes et du na-
zisme, avec pour conséquence la bouche-
rie humaine perpétrée pendant les deux
guerres mondiales. Aujourd’hui encore,
des violences physiques (agressions, jets
de bananes) et verbales (cris de singes)
sont perpétrées contre ceux que d’aucuns
qualifient « d’hommes de couleurs » (les-
quelles ?) et des préjugés défavorables
sont entretenus au sein des hautes
sphères politiques envers ceux qui ne se-
raient pas « suffisamment entrés dans
l’Histoire ».
Des plaisanteries grivoises à la barbarie
verbale
Les propos haineux ne sont donc pas une
particularité camerounaise. Si le cas du
Cameroun est préoccupant, c’est à juste
titre. Le pays de Paul Biya est un « fouillis
linguistique », un « marécage culturel »,
une mosaïque de tribus et donc un
contexte à risques. Comme le dit un pro-
verbe Ekang, « les arbres placés côte à
côte n’ont cesse de se frotter ». La situa-
tion est donc favorable à des frictions eth-
niques permanentes pouvant déboucher
sur des comportements déviants, une
bombe à retardement à désactiver conti-
nuellement, à défaut de la neutraliser dé-
finitivement. La complexité des contextes
est à l’image de la diversité des attitudes.
Ces dernières vont des expressions bé-
nignes sans impact réel à la barbarie ver-
bale aux conséquences imprévisibles.
Les plaisanteries grivoises participent de
la communion phatique. Il s’agit des ex-
pressions apparemment méchantes, mais
en réalité inoffensives. Des propos qu’un
esprit non avisé prendrait pour des in-
jures, des offenses, de la provocation ou
de la moquerie sont en fait des mots vides
de sens ou vidés de sens, du « just for fun
». Ce discours peut servir à meubler le
vide (silence) mais aussi à entretenir une
« chaleur fraternelle » entre des oncles
maternels et leurs neveux (épwe’ele =
moquerie chez les Ekang), entre « frères
et sœurs » (fianga, chez les Ekang). La
forme la plus « virulente » est celle qui
consiste à tourner en bourrique un rive-
rain ou un passant (étsabat, chez les
Ekang): il s’agit d’une blague de mauvais
goût qui se termine par des accolades et
des éclats de rire lorsque la victime se
rend compte qu’on s’est joué d’elle. Bien
entendu, elle peut ne pas apprécier, sur-
tout si on a poussé le bouchon trop loin,
mais la fonction du langage ici est essen-
tiellement ludique. Il en est également
ainsi des joutes verbales entre peuples
autrefois en conflit, et qui ont enterré la
hache de guerre par l’inhumation d’une
biche, d’où le nom « avuso » (avus =
tombe ; so = biche), guerre verbale per-
manente entre peuple ayant scellé cette
alliance.
Les stéréotypes culturels inoffensifs sont
également de cet ordre. Les différences
entre déterminants et pratiques cultu-
relles engendrent des « désapprobations
» mutuelles et des catégorisations sous
forme d’étiquètes péjoratives bénignes.
Considérer les Basaa comme les cham-
pions des palabres (« Le Basaa a toujours
un timbre fiscal dans sa poche »), les
Sawa comme les maniaques de l’élégance
(Sawa loko), les Bamileké comme des ra-
dins, les Ekang comme des jouisseurs (…
) n’a rien de méchant. Chez les Ekang,
cette guéguerre se passe d’ailleurs entre
« frères » : les Eton sont continuellement
moqués avec des histoires inventées de
toutes pièces et tout le monde en rit : un
Eton aurait mangé un morceau de savon
croyant que c’était du fromage ; un autre
aurait semé des bonbons pour espérer
une moisson abondante (…) ; les Bulu
sont moqués pour leur logorrhée verbale
(« Mone Bulu a jame mfek, te jam anyu »
= « Quand bien même les poches du Bulu
sont vides, sa bouche n’en tarit pas»). De
même, entre francophones (frogs) et an-
glophone (anglo), on se taquine à lon-
gueur de journée. Dans les campus
universitaires, le français des étudiants
anglophones fait l’objet des railleries quo-
tidiennes : « La resto a ouvri »…
Certains de ces stéréotypes sont bles-
sants. Il en est ainsi du terme « Bamenda
» pour caractériser les ressortissants an-
glophones, prêts à tout faire et qui tri-
ment dur pour un salaire minable ; c’est
également le cas du vocable « moutons »
utilisé pour caractériser les ressortissants
du « Grand Nord » qui seraient prompts
au « suivisme », un concept qui s’est gé-
néralisé surtout après le putsch avorté du
06 avril 1984. Ces étiquettes « malheu-
reuses », certains finissent pourtant par
s’en prévaloir : chez les Ekang, une famille
Esambita qui était continuellement mo-
quée par ses frères à cause de sa manie
de manger le gibier deux jours après
l’avoir tué, aujourd’hui, porte fièrement le
nom « Yébo » (« ye ébo ? » = est-ce-que
c’est pourri ?) et s’enorgueillit du slogan
« te di mpkwamak, ve ébo » (ne mange ja-
mais frais, mais pourri = la vengeance est
un plat qui se mange froid). Certains de
ces stéréotypes ont nourri le répertoire
linguistique et culturel local et celui du
français régional : « danse Bafia », « no-
blesse du Ndé », « munyengé », « tobasi »,
« mapan », « mbutuku »… Des comédiens
s’en sont inspirés pour produire des
sketchs à succès : Jean Michè Kankan
(Afana Dieudonné) joue le commerçant
Bamileké illettré ; Oncle Otsama (Daniel
Ndo) le paysan Ekang illettré ; Kouokam
Narcisse, le politicien Bamileké parvenu ;
Dave K. Moktoi, le politicien « Anglo-
phone » parvenu (« L’homme bien de là-
bas ») ; Essindi Minja, plusieurs
personnages typiques des aires cultu-
relles camerounaises en fonctions des
travers dont il veut faire la satire…
Jusqu’aux années 80, les Camerounais
riaient de leurs « infirmités culturelles »,
stéréotypes que l’artiste-musicien Joli
Bébé reprendra dans sa chanson à succès
« chaque village a un défaut ». D’autres
artistes musiciens et comédiens s’y inspi-
reront avec succès, tel le fameux sketch
d’Essindi Mindja : « Je ne suis pas triba-
liste » (mais je n’aime pas les [Basaa)].
Personne ne s’en offusquait. D’aucuns se
moquaient même de leurs propres tra-
vers : dans les années 85, ma bailleresse,
une voisine originaire de l’Ouest traitait
sa fille de « Bamileké » chaque fois que
cette dernière se rendait coupable de cer-
tains écarts de comportement ; les Fong
(Ekang) ont fait de l’alcool un détermi-
nant identitaire dont ils sont fiers (« Fong
b’afongan » = les Fong bougent)… La si-
tuation va dégénérer dans les années 90
avec la détérioration du climat sociopoli-
tique qui verra la capitalisation malheu-
reuse de ces ressentiments bénins à des
fins inavouées.
La libéralisation de la vie politique fera
naitre des dizaines de formations poli-
tiques à caractère tribal. Les plus in-
fluentes épouseront des configurations
régionales et la majorité se contentera
d’une dimension ethnique. Des tentatives
de « saucissonnage » du Cameroun en
zones d’influence politique (anglo-bami,
Sawa, Grand-Nord, Grand-Sud) seront
opérées sournoisement et des velléités
d’alliance de leaders politiques verront le
jour. Les discours de certains leaders
iront dans le sens de la stigmatisation des
autres tribus, notamment celles de l’aire
culturelle d’origine du président de la Ré-
publique. Des ressortissants de cette aire
seront agressés physiquement et leurs
biens détruits pendant les moments de
braise. Les Beti se verront affubler l’éti-
quette « Betit » (bête) et seront traités de
tous les noms d’oiseaux : voleurs, corrom-
pus, jouisseurs, paresseux… En réaction à
cette « agression », les ressortissants du
« Grand-Sud » se laisseront aller à des dé-
rapages verbaux (« Bamilekon », « Ba-
menda »…) et demanderont aux «
allogènes » de « rentrer chez eux ». Cer-
taines boutiques seront saccagées dans
quelques localités pendant des moments
de trouble. On cherchera à attiser la mé-
fiance entre ressortissants du « Grand-
Nord » et ceux du « Centre-Sud »,
compatriotes qui semblent se regarder en
chiens de faïence depuis le putsch man-
qué du 06 avril 1982, sous le prétexte de
 12
briser le fameux axe Nord-Sud imaginaire
dont le sommier se serait fissuré.
Des « suprématistes » feront leur entrée
dans l’arène. Ceux qui estiment que «
c’est leur tour » surferont sur la puissance
économique et démographique de l’Ouest
pour constituer un front solide prêt à tout
pour conquérir le pouvoir. Tout est mis à
contribution (presse écrite, télévision,
presse électronique, réseaux sociaux)
pour rallier « les leurs » à « leur cause »
et dénigrer le Chef de l’Etat, son parti po-
litique et sa tribu d’origine. Des journaux
à charge et des radios « mille collines » à
peine déguisées engageront des « tueurs
à gage » avec pour mission de jeter l’op-
probre sur le Président de la République.
Deux radios installés à Douala commet-
tront des « éditorialistes » à cette tâche
pendant des années et ceci, tous les ma-
tins. Plusieurs fois par semaine et surtout
tous les dimanches, des « communica-
teurs » et « intellectuels » à charge écu-
meront les plateaux de télévision et les
studios des radios pour « cracher leur
venin » sur le régime de Yaoundé et ceux
qui le soutiennent ; des lanceurs d’alerte
et blogueurs s’en donneront également à
cœur joie pour noircir l’image du Came-
roun, du parti au pouvoir et du Chef de
l’Etat. Cette dynamique va se doter d’un
bras armé, la Brigade Anti-Sardinards
(BAS) chargé de saccager les représenta-
tions diplomatique, d’orchestrer des ma-
nifestations contre le Chef de l’Etat et ses
ministres en mission à l’étranger, d’orga-
niser le boycott des concerts des artistes
qui sympathisent avec le pouvoir… Ils
profiteront de la crise anglophone pour
chercher à rallier les Camerounais du
NOSO à leur cause et encourager la parti-
tion du Cameroun. Mais ils trouveront sur
leur chemin des sympathisants du pou-
voir en place qui essayeront de se défen-
dre par l’action, la communication, et
parfois en utilisant les même moyens que
leurs « adversaires », surtout les médias.
Pour résister aux « tontinards », d’aucuns
verseront malheureusement dans des
discours haineux, traitant ceux d’en face
d’envahisseurs assoiffés de pouvoir et
dont l’ambition est de faire main basse
sur le Cameroun.
Une autre forme de discours haineux
verra le jour. Il s’agit des tribalistes pri-
maires qui ne supportent pas l’émer-
OPINION
gence des originaires des autres régions.
En sport, en musique, en culture (…),
seuls leurs « frères » devraient rayonner.
Les Présidents des fédérations sportives
et les sélectionneurs/entraîneurs des
équipes nationales subissent les assauts
de ces haineux au quotidien. Certaines
lauréates du challenge Miss Cameroun
sont victimes du délit de faciès. Ceux qui
osent réussir leur carrière et qui font for-
tune sont vilipendés : Roger Milla, Samuel
Eto’o Fils, Manu Dibango, Charlotte Di-
panda, Fancis Nganou (…) sont épiés à
longueur de journée et matraqués par la
presse et les réseaux sociaux pour peu de
chose. Le tribalisme s’est allié à la jalousie
pour élire domicile dans le cœur des Ca-
merounais au point de les amener à vouer
leur préférence à tout ce qui n’est pas Ca-
merounais et souhaiter la déchéance du
Cameroun et des Camerounais. Comment
peut-on se réjouir de la défaite des Lions
Indomptable du Cameroun parce que tel
joueur (du village) n’a pas été sélectionné
? Comment peut-on encourager l’indisci-
pline d’un joueur parce qu’on a le sélec-
tionneur en grippe ? Au-delà d’un déficit
de patriotisme et de la jalousie, la colère
de ceux qui ont pour ceux qui n’ont pas
(the have for the have not) relève surtout
de l’aigreur. Elle est à la lumière de la
haine de ceux qui, spirituellement, ont
choisi une voie dont ils ne sont pas fiers
et qui en veulent aux autres d’avoir opter
pour une obédience qui fait leur bonheur.
Il en est ainsi des chrétiens qui sont «
massacrés » dans les médias et les ré-
seaux sociaux par les prétendus partisans
de la religion africaine, plus préoccupés
par la foi des autres que part la leur qui,
apparemment, leur donne des cauche-
mars.
Le temps de l’action
Comme nous l’avons relevé plus haut, les
discours de haine sont une réalité à
l’échelle mondiale. L’ONU s’en est inquié-
tée au point de s’y pencher de manière as-
sidue. Elle commencera par définir ce
nouveau « virus » comme : « tout type de
communication, orale ou écrite, ou de
comportement constituant une atteinte
ou utilisant un langage péjoratif ou discri-
minatoire à l’égard d’une personne ou
d’un groupe en raison de leur identité, en
d’autres termes, de l’appartenance reli-
gieuse, de l’origine ethnique, de la natio-
nalité, de la race, de la couleur de peau, de
l’ascendance, du genre ou d’autres fac-
teurs constitutifs de l’identité ». L’ONU
s’attaquera à ce fléau par des actions
d’envergure telles que la stratégie et le
plan d’action sur les discours de haine
lancés par son Secrétaire Général, Anto-
nio Guterres, en juin 2019 ; les différentes
activités du HCDH (Haut-commissariat
des Nations Unies aux Droits de
l’Homme) dans le sens de la prévention
et du combat des discours de haine…
Pour être plus précis, l’objectif de l’ONU
est de prévenir et combattre la violence,
la marginalisation et la discrimination
par la sensibilisation sur le climat de
haine et ses effets sur le droit de l’homme,
d’élaborer des mécanismes d’autorégula-
tion collaboratif pour surveiller les dis-
cours de haine et les combattre, de
s’opposer à la propagation des messages
d’incitation à la haine…
Le Cameroun dont Paul Biya hérite le 06
novembre 1982 est un volcan endormi
(et non éteint). Le pays sort de des siècles
d’esclavage, des décennies de colonisa-
tion et de néocolonialisme avec les sé-
quelles indélébiles des brimades, des
frustrations et des discriminations sécu-
laires. La moralisation des comporte-
ments prônée par le Président de la
République dès son accession au pouvoir
participe de cette volonté de panser les
plaies et de restaurer les âmes meurtries.
Après la tentative de coup d’état du 06
avril 1982, Paul Biya s’emploie à rassem-
bler les Camerounais, à ramener les bre-
bis égarés à la maison et à les amener à
regarder dans la même direction :
Le pardon mutuel est un chemin qui
conduit vers la paix durable. Nous devons
avoir le courage de taire nos passions
pour privilégier l’essentiel, c’est-à-dire :
avancer ensemble, main dans la main
vers la réalisation de notre destin natio-
nal.
(Paul Biya, Visite à Garoua, 29 aout 1991)
Avec les moments de braises des
années 2000, le Chef de l’Etat monte d’un
cran et s’emploie à mettre hors d’Etat de
nuire les « voleurs au col blanc » qui pri-
vent les Camerounais des ressources né-
cessaires à leur épanouissement, faisant
des mécontents parmi les populations dé-
pourvues du minimum vital et alimentant
une contestation politique et sociale qui
menace la stabilité du pays. Face à la
vague déferlante des assoiffés de pouvoir
qui fait des émules à travers le triangle
national et dans le monde entier, Paul
Biya sort le grand jeu : il faut barrer la
route aux larves de haine déversées sur
les populations par les ennemis de la Ré-
publique et du Cameroun, tapis dans
l’ombre, qui manipulent les masses via les
média et réseaux sociaux : prolifération
des discours de haine et de xénophobie,
exacerbation du tribalisme, stigmatisa-
tion de certains groupes ethniques ou de
certaines composantes de la société...
Le Président décrète la tolérance zéro à
l’encontre des propos incitant à la haine
tribale et donne des instructions ferme
dans ce sens au gouvernement. Le 23 jan-
vier 2017, la Commission Nationale pour
la Promotion du Bilinguisme et du Multi-
culturalisme (CNPBM) est créée par dé-
cret N0 2017/013. Il s’agit d’un organe
consultatif qui a pour mission, entre au-
tres, de maintenir la paix, de consolider
l’unité du pays et de renforcer la volonté
de ses habitants et leur expérience quoti-
dienne en matière de vie en commun. Elle
est particulièrement chargée de « rece-
voir les pétitions contre les discrimina-
tions découlant du non respect des
dispositions constitutionnelles sur le bi-
linguisme et le multiculturalisme et d’en
faire tenir un rapport au Président de la
République ». Le 24 décembre 2019, la loi
N0 2019/020 modifiant et complétant
certaines dispositions de la loi N0 2016
portant code pénal est promulguée. Elle
prévoit en ses articles 241 (outrage aux
races et aux religions) et 241-1 (outrage
à la tribu ou à l’ethnie), des peines d’em-
L’évènement N° 348 du 20 Juin 2023
prisonnement et des amendes contre
ceux qui, par quelque moyen que ce soit,
tiennent des discours de haine ou procè-
dent aux incitations à la violence contre
des personnes en raison de leur apparte-
nance tribale ou ethnique et à ceux qui
commettent un outrage à l’encontre
d’une race ou d’une religion à laquelle ap-
partiennent plusieurs citoyens ou rési-
dents.
A la suite du Président de la République,
le Gouvernement et la société civile s’ac-
tivent à barrer la route à la violence ver-
bale. Le 5 mars 2021, fort de ce que les
discours haineux et xénophobes fragili-
sent l’unité nationale, le vivre-ensemble
et la cohésion sociale, en même temps
qu’ils structurent les replis identitaires et
concourent au rejet et au dénigrement de
l’autre (Peter Mafany Musongué), une ca-
ravane contre les propos haineux et xéno-
phobes est lancée par la CNPBM à l’effet
de sensibiliser le public sur une meilleure
utilisation des réseaux sociaux et des mé-
dias. Le 17 mai 2023, deux membres du
gouvernement (le Ministre de l’Adminis-
tration territoriale, le Ministre de la Com-
munication) et le Président de la CNPBM
montent au créneau pour rappeler la
stratégie prescrite par le Président de la
République pour lutter contre la haine et
le tribalisme. Ils tiennent un point de
presse pour souligner que le Chef de
l’Etat tient à la concorde, à la cohésion so-
ciale et la coexistence pacifique des popu-
lations et sensibiliser l’opinion nationale
et internationale sur les dangers que re-
présentent les dérives verbales, les-
quelles menacent le vivre-ensemble et la
cohésion nationale. La Ministre de l’Admi-
nistration territoriale mettra particuliè-
rement en garde les compatriotes
inconscients ou manipulés par les
hommes politiques sans scrupules qui
versent dans l’apologie du tribalisme, de
la xénophobie et de la haine : « Toute per-
sonne qui se rendra coupable de propos
haineux, de même que des médias ou
supports médiatiques qui seront utilisés
comme vecteurs de propagation des mes-
sages de xénophobie, seront sanctionnés
conformément aux lois de la République
». Parallèlement à l’action gouvernemen-
tale, le Conseil National de la Communi-
cation, organe autonome de régulation
des activités du secteur de la communica-
tion sociale, rappelle les médias à l’ordre
et organisent des séminaires sur les dis-
cours de haine, tout comme des ONG et
des universités dont les symposiums por-
tent sur les stratégies à envisager contre
les discours de haine.
Le Cameroun est un pays de paix où les
propos haineux envers ses frères et
sœurs sont à proscrire. Nous sommes
tous unis. Le Cameroun doit aller de
l’avant.
(Paul Biya, Discours à la Nation du 31 dé-
cembre 2020)
Il y’a un temps pour tout. Ceux qui ont
misé sur la violence et la haine intertri-
bale pour mettre le Cameroun à feu et à
sang et profiter de l’eau trouble pour ac-
céder au pouvoir doivent se rendre à l’évi-
dence qu’ils se sont trompés ; qu’ils ont
pris un mauvais chemin et qu’il n’est ja-
mais trop tard pour revenir à de meilleurs
sentiments. En même temps qu’on cher-
chera à récupérer ces brebis égarés, un
travail urgent s’impose dans l’esprit des
Camerounais obnubilés par la haine, et
plus particulièrement dans celui des
jeunes compatriotes qui méritent d’être
formatés au patriotisme et au civisme : il
convient d’inculquer en eux l’amour de la
patrie et la fierté d’être nés dans ce beau
pays qui demande à tous ses enfants du
Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest d’être tout
amour. Tel est le Cameroun que nous vou-
lons pour nos enfants ! Il n’est pas négo-
ciable. Face aux instigateurs, laboratoires
et propagateurs de haine, force doit res-
ter à la loi !