Hebdomadaire Panafricain d’Informations

Générales paraissant au Cameroun

Tirs groupés
N° 383 DU MARDI 11 MAI 2021 - PRIX : 400 FCFA

COVID-GATE
CENTRAFRIQUE

de certains
élu président Ministres

nationale contre la
Mathieu Sarandji

Task-force
de l'Assemblée
P. 4
RELIGION

L'Eec embastillée La lutte contre le covid-19 est devenue une affaire de gros sous. Depuis la création d’une

par des task-force à la présidence de la République ayant retiré au Ministère de la santé publique la
gestion du dossier lié au Covid 19, les masques tombent. Des réseaux sont désormais en

Le verdict
mercenaires P9
branle pour déstabiliser le Ministre d’Etat Sg/Pg accusé d’avoir coupé l’herbe aux pieds de

Lire l’éditorial de Faustin Njikam P 3 P5

ceux qui se sucraient des fonds Covid sans aucun impact visible sur le reste des populations.

ELECTION A LA MAIRIE DE BANGANGTE

des primaires
sera confirmé
L’élection d’un nouveau Maire après la mort du Docteur Jonas Kouamouo divise le Conseil Municipal
après le report sine-die de deux assemblées électives les 02 et 06 mai dernier pour défaut de quorum.
La situation explosive sur fond de manipulation d’un membre du Gouvernement est en voie d’être
réglée. Incursion dans la nouvelle affaire Ketcha Courtès. Pp 6-7

Récépissé de déclaration N° 068/RDDJ/J06/BASC Directeur de la publication : Faustin NJIKAM

 Message

2 N° 383 - 11 Mai 2021

 L’Edito
Conjurer le chao sécuritaire
de la semaine
L
’importante réunion d’évacuation sécuri-
taire présidée le 07 Mai 2021 au
Ministère Camerounais de la Défense
sur haute du Chef de l’Etat a pris le pool
de la situation sécuritaire actuelle au Cameroun.
Ce même vendredi, le chef de l’Etat accordait
une audience à Abdelkerim Idriss Dedy Itno,
Directeur Adjoint du Cabinet Civil du nouvel
homme fort du Tchad. En provenance du Congo
où il a été reçu par Denis Sassou Nguesso
Président fraichement réélu et en exercice de la
Ceeac, l’émissaire Tchadien a eu droit à une
heure trente minutes d’audience avec Paul Biya.
Le fait est assez rare pour être souligné.
Paul Biya suit avec une extrême attention les
évènements en cours au Tchad. Ce repère
anthropologique de la
vie politique africaine
est consulté pour ses
précieux conseils faits
de sagesse et de pon-
dération. Il est pour une
transition apaisée dans
ce pays ami et frère, aux
convergences histo-
riques, culturelles et
humaines évidentes
avec le Cameroun. Il
n’est pas superflu de
rappeler que le Chef de
l’Etat camerounais a
œuvré pour une transi-
Faustin Njikam tion sans heurt au pou-
voir au Gabon après la
mort de Omar Bongo. On a observé des flux
migratoires à la frontière Tchad-Cameroun et le
spectre des lendemains incertains faisaient
craindre une déstabilisation de l’ensemble de la
sous-région. La situation semble être sous
contrôle. Après la présidentielle centrafricaine,
l’armée camerounaise s’est déployée à la fron-
tière Est pour éviter les incursions des groupes
armées qui se battent. Ici également on est
revenu à la normalité. A deux semaines de la
célébration mieux de la commémoration de la
fête de l’unité nationale du Cameroun, la réunion
d’évaluation sécuritaire présidée par le Ministre
Joseph Béti Assomo qu’entouraient le Ministre
de l’Administration Territoriale Paul Atanga Nji, le
Dgsn, Martin Mbarga Nguelé et le Dgre Maxime
Eko Eko sans oublier les secrétaires d’Etat à la
gendarmerie Galax Etoga, et aux anciens com-
battants Koumpa Issa ainsi le général des corps
N° 383 - 11 Mai 2021
d’armée René Claude Meka. Autour de la table,
il y avait le Dsp le général Ivo et tous les chefs de
régions interarmées et de la gendarmerie. Le
pays reste encore impacté par la pandémie du
covid 19. Il est fort probable que la parade mili-
taire et civile du 20 Mai soit annulée pour la
deuxième année consécutive. Le Cameroun
n’est pas un no man’s land. La crise socio-poli-
tique dans la zone anglophone du pays met en
branle des forces de défense et de sécurité dont
les opérations de ratissage ont mis les séces-
sionnistes en déroute. Certains ont saisi la main
tendue du Chef de l’Etat et regagnent les centres
de désarmement, de démobilisation et de réinté-
gration. Des irréductibles acculés dans leur der-
nier retranchement multiplient des actes de bra-
vades. Ces forcenés d’un autre âge ont attaqué
un poste militaire avancé dans le département
des Bamboutos à l’Ouest du Cameroun, tuant au
passage 04 militaires de faction et blessant griè-
vement un miraculé. C’est eux qui expérimentent
le phénomène grandissant de la pose d’engins
explosifs de fabrication artisanale. L’armée
camerounaise vient de former mille sous-officiers
à la détection au déminage et au désamorçage
de ces engins dont la capacité de nuisance est
évidente dans le projet funeste de la généralisa-
tion de la crise dite anglophone.
Il était donc temps que, avec la proactivité qui le
caractérise Paul Atanga Nji régule l’activité des
armureries. La vente des pistolets automatiques
est interdite jusqu’à nouvel ordre. Seul le Minat
est désormais habileté à délivrer le permis de
port d’arme pour mettre fin à l’anarchie observée
à travers des milliers d’armes clandestines en
circulation à travers le pays. La prospective poli-
tique reste rivée sur la suite des évènements au
Tchad. Idriss Deby était une caution à la croisade
contre le terrorisme islamique. Ce renard du
désert a mis en déroute Boko Haram dans le
pourtour du lac Tchad. Et sa contribution était
capitale dans les forces du G5 Sahel.
Paul Biya a donc un héritage lourd à gérer. Sa
proximité avec Idriss Deby était connue. Une
déstabilisation du Tchad aura sans contexte un
effet domino sur le Cameroun et l’ensemble de la
sous-région. Il est donc compréhensible que les
forces de défense et de sécurité camerounaises
soient sur le pied de guerre. Il faut à la fois être
en état de veille sur la situation sécuritaire à l’in-
térieure et monitorer la situation volatile aux fron-
tière Est, Nord et Sud voire avec le grand voisin
qu’est le Nigéria.
3
 Nation
L'Eec embastillée par des mercenaires
L'Église Évangélique du Cameroun, église mythique qui a su impulser les élans
D
indépendantistes en obtenant son autonomie en 1957, avant l'indépendance même
de notre pays, a toujours connu des leaders de poigne, qui avaient pour ambition première,
l'établissement d'une église confessante et socialement présente et active.
es hommes bâtisseurs qui
auprès et avec l’aide des mis-
sionnaires partenaires ont
pu construire écoles, col-
lèges, dispensaires et hôpitaux jadis de
références devenus aujourd’hui l’ombre
d’eux-mêmes. C’était une génération
d’hommes de Dieu sobres, discrets peu
diplômés, mais sages. Cette sagesse cer-
tainement inspirée de Dieu, leur avait
permis de s’entourer d’un certain nom-
bre de cadre laïcs qui avaient une
grande notion du sacré, et ne s’attelaient
qu’à apporter leurs compétences et leurs
connaissances multidimensionnelles
pour l’édification de l’Église et son
émancipation dans un monde tout aussi
concurrentiel que le nôtre. Ensemble et
main dans la main, ces leaders d’une
autre époque ont su gérer, nonobstant
leurs faiblesses et leurs manquements
les affaires, les conflits avec moins de
scandales et d’éclats de voix. C’est cette
génération qui aura constituée toute la
fortune qui aujourd’hui est devenu le
point d’achoppement pour lequel l’Eec
se retrouve ainsi embastillée ou prise en
otage. Oui ! C’est de çà qu’il s’agit.
L’Eec, on ne le dira pas assez, est une
église qui a une force financière enviable
de part le nombre de ses fidèles, les héri-
tages des sociétés de mission et ses
œuvres de tempignage. Elle l’a toujours
été. Moins perceptible peut-être quand
elle avait pour leader des hommes
d’honneurs et sobres. De bons bergers,
qui avaient pour soucis premiers la
croissance de l’Église et la foi du peuple
de Dieu.
Aujourd’hui, le fusil à changer d’épaule.
Depuis 2006, à la faveur d’un coup de
force institutionnelle, les mercenaires,
tout au moins ce que leur gestion de
l’église nous fait dire, ont acquis le pou-
voir. Les objectifs ont changé d’op-
tiques. Les référentiels nouveaux ont été
trouvés. Sous le prétexte du moder-
nisme et de la mondialisation, on a
développé une église élitiste et mercan-
tiliste. De la base au sommet, il faut dés-
ormais appartenir à une certaine classe
des personnes pour aspirer à la gestion
des affaires. N’est plus ancien d’Église
qui veut, mais qui peut, non pas par ses
qualités chrétiennes, mais généralement
par le poids de sa bourse. La diplomite
(culte des diplômes) a envahi le milieu
4 N° 383 - 11 Mai 2021
RELIGION
du clergé, et à ouvert des passerelles
impensables : faux diplômes, corrup-
tions, partenariats indécents, népotisme,
paternalisme, trafics de tout genre.
L’Église n’est plus un milieu de foi, mais
un milieu d’affaires. Le clou est même
planté avec la création d’une microfi-
nance, qui aujourd’hui a mis de nom-
breux fidèles et paroisse en pleurs. Un
méli-mélo d’intérêts qui a donné lieu à
des alliances et des lobbyings indescrip-
tibles.
L’ennui aujourd’hui, c’est que ces lob-
byings constitués n’ont pas pu en 2017
s’entendre pour un meilleur partage de
la fortune de l’Église. Il y a eu un pro-
blème de tête de proue. Chaque «chef de
cartel» se refusant à être subordonné. Le
plus astucieux a pris le dessus par une
élection tronquée d’avance depuis le
processus primaire. Des cotations en lieu
et place d’élections, des intimidations
sans compter des ventes des voix ont
caractérisés le processus électoral.
Personne ne le contester. L’ayant décou-
vert et au détriment des valeurs évangé-
liques, la partie adverse convoquera le
tribunal humain pour juger les affaires
de l’église. Cette incongruité est celle qui
a tout bloqué aujourd’hui. Les efforts de
médiation du Patriarche qui ont pris
relais d’autres efforts plus ou moins
Les o
sur c pinions ém
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gent e page n’ es
que s enga
on au -
teur
informels de rapprochement des prota-
gonistes et de réconciliation pour une
sortie de crise n’ont accouché que des
souris. Toutes les personnes ou presque
proche de ce dossier de sont rendus à
l’évidence que les jeux et les enjeux sont
loin de ce que le commun des mortels
observe. C’est désormais connu de tous
que chacun des protagonistes et leurs
affidés craignent une sortie de crise
comme la perte de leurs avantages et
intérêts. Il faut juste observer les réac-
tions aux interpellations dans le sens de
l’apaisement, de rapprochement et de
réconciliation. t Elles sont virulentes et
plusieurs des porteurs de la voix des
aspirations du peuple à la fin de la crise
sont victimes des représailles et
menaces. La récente suspension de la
suspension en est un exemple patent.
Dans cette situation d’impasse il n’y a
pas d’autres issues qu’une prise en main
de la situation par le peuple de Dieu.
Les pétitions en circulation vont dans ce
sens. Nous voyons malheureusement
les campagnes de sabotage de ce projet
de part et d’autres. S’il faut reconnaître
que la médiation du Présidente hono-
raire reste pour le moment la seule voix
écoutée par les différentes, il faut aussi
reconnaissance qu’elle souffre des pré-
jugés que ces mêmes parties font d’elle
aux fins de faire trainer le processus de
sortie de crise.
Il est aujourd’hui temps de sortir de nos
retranchements pour forcer les mains à
ceux qui font sombrer l’Eec dans les
abîmes. Les voies conventionnelles ont
montré leur limite. Il faut aujourd’hui
emprunter le chemin de la dissidence
évangélique, il transgresse les canons
pour sauver l’Eec. Le chemin de la dissi-
dence évangélique est le chemin de la
foi qui prend des risques et transgresse
les lois de la mort. C’est ce chemin
qu’avaient les amis du paralytique qui
sont passés par le toit pour rencontrer
Jésus et sauver leur ami. L’heure n’est
pas aux réunions, concertations ou aux
prières lâches et passives qui ont montré
leurs limites. L’heure est à une action
audacieuse et salvatrice pour déraciner
les fauteurs de trouble. Le peuple de
Dieu doit se soulever au plus vite.
Et c’est maintenant !
Mfoncha Mefire Mathieu Yves
(Correspondance particulière)
 Actualité
Tirs groupés de certains Ministres contre la Task-force
La lutte contre le covid-19 est devenue une affaire de gros sous. Depuis la création d’une
task-force à la présidence de la République ayant retiré au Ministère de la santé publique la
L
gestion du dossier lié au Covid 19, les masques tombent. Des réseaux sont désormais en
branle pour déstabiliser le Ministre d’Etat Sg/Pg accusé d’avoir coupé l’herbe aux pieds de
ceux qui se sucraient des fonds Covid sans aucun impact visible sur le reste des populations.
a task-force fait le bonheur des
professionnels de la santé. Ils
ont payé le lourd tribut depuis
le déclenchement de cette
crise sanitaire. Absence de motivation,
conditions de travail rudimentaire, on
se souvient du débrayage sensationnel
des temporaires appelés à la secousse
et restés sans salaires depuis de longs
mois. Ce scandale inaugural aurait
permis d’ouvrir l’œil sur la gestion
Malachie Manaouda assimilée
aujourd’hui à un catalogue de bonnes
intentions sans aucun cahier de
charge. La forfanterie et les sorties
médiatiques du Ministre de la Santé
étaient en rupture totale avec les faits
observés sur le terrain. Les centres
d’internements des malades Covid
étaient devenus de véritables mou-
roirs, des populations qui s’en
défiaient.
Premières retombées de la task-force
la prise en compte des personnels de
santé remis au centre du processus de
lutte contre le Covid 19 avec la cham-
bre des comptes et la pression des ins-
titutions de Bretton woods ont abouti
au retrait au Ministre de la Santé. 180
milliards croqués en pure perte, à tra-
vers des marchés fantaisistes, des
dépenses somptuaires et de complai-
sance. La grille de répartition de ces
fonds trahit quelques incohérences
comme s’il fallait arroser des copains
et des coquins, sans que l’argent aille
le plus directement vers les popula-
tions touchées de plein fouet par cette
crise sanitaire. Elle a impacté l’ensem-
ble des activités économiques sociales
et culturelles. Le monde de l’évène-
mentiel et du sport en a été profondé-
ment touché. Et dans les réparations
des fonds, aucune dotation n’a été
allouée au Ministère de la Culture, et
encore moins au département chargé
des sports. Les milieux de l’entreprise
ont été les parents pauvres de cette
répartition à la tête du client. Les prin-
cipaux hôtels du Cameroun, lieux de
brassage humain n’ont reçu appui
pour faire face à la pandémie. Ils font
avec les moyens de bord, comme du
reste la plupart des populations
N° 383 - 11 Mai 2021
COVID-GATE
durant cette période qu’il faut vite
oublier.
Des ripoux en débandade
Pour ne rien arranger, deux membres
du gouvernement ont été fauché par la
grande tueuse, dans des conditions
scandaleuses. Le Ministre Adoum
Gargoum est décédé à “Orca” sans
bénéficier de l’assistance respiratoire
pour défaut d’oxygène. Et on a été
heurté par la disparition d’Alim
Hayatou chargé des pandémies à qui
l’actuel Ministre a coupé pratiquement
les vivres. On acceptera mal que les
scandales de surfacturations de
masques et autres matériels médicaux
soient attribués à cet homme sobre
ayant mal vécu le manque de considé-
ration à son égard et de la part d’un
jeune homme arrivé au Ministère de la
santé tambours battant. Ce bilan plus
que désastreux justifie en grande part
la mise sur pied de la task-force à la
Présidence de la République chargée
des fonds Covid 19. On observe désor-
mais une diligence dans l’exécution
des missions liées à cette croisade
contre le Covid 19. La presse se gausse
des marchés attribués de gré à gré sans
mesurer l’urgence de la situation.
Dans l’attente de la seconde phase des
financements promis par la banque
mondiale, des cabinets noirs sont
entrés en branle, délégitimant l’action
en si peu de temps de la task-force. Le
Ministre d’Etat Sg/Pr délègue des
compétences à ses collaborateurs,
pour éviter la centralisation à outrance
ayant abouti au fiasco de la première
phase de lutte contre le Covid 19.
Sous la menace d’une “enquête judi-
ciaire prescrite par le Chef de l’Etat”
les “auteurs”, “co-auteurs” et “com-
plices” des détournements liés au
fonds Covid 19 ont perdu le sommeil.
Ils manipulent une presse corvéable,
réquisitionnée pour tirer à boulet
rouge sur le Ministre d’Etat Sg/Pr
insinuant qu’il devrait aussi rendre
compte de la gestion des chantiers de
la Can. Aucune œuvre humaine n’est
parfaite et la faute commune ne fait
pas le droit. Les faits parlent d’eux-
mêmes. La task-force one a un bilan à
défendre. 05 stades de football vien-
nent d’être agréés par la Caf. Et en
attendant les finitions des chantiers
d’Olembé et de Bafoussam, le
Cameroun se positionne en termes
d’infrastructures sportives derrière
l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Algérie et
le Nigéria. Sans parti pris, la vérité
tombe sous le sens la gestion
Manaouda a été catastrophique. Péché
de jeunesse ? Difficile à dire. Toujours
est-il que des fortunes subites et colos-
sales, des trafics de tous genres et des
abus de biens sociaux, ont abouti à ce
Covid-gate dont on n’a pas mesuré
l’ampleur. Comme un cancer, il a
étendu ses métastases. La gangraine
est si profonde. Des subalternes aux
personnalités les plus insoupçonnées,
que de ripoux en débandade obstinés
à savonner la planche à la task-force
covid-19 de la Présidence de la
République du Cameroun.
Faustin Njikam
5
 Dossier

Le verdict des primaires sera confirmé

ELECTION A LA MAIRIE DE BANGANGTE

L’élection d’un nouveau Maire après la mort du Docteur Jonas Kouamouo divise le Conseil

D
Municipal après le report sine-die de deux assemblées électives les 02 et 06 mai dernier pour
défaut de quorum. La situation explosive sur fond de manipulation d’un membre du
Gouvernement est en voie d’être réglée. Incursion dans la nouvelle affaire Ketcha Courtès.
e sources concordantes, le
Préfet du Département
du Ndé vient d’être reçu
au Ministère de
l’Administration Territoriale. Dans
son franc parlé habituel, le Ministre
de l’Administration Territorial Paul
Atanga Nji a répercuté au Chef de
terre, des instructions fermes pour
mettre fin au désordre observé à la
Mairie de Bangangté. Eric Niat fils
de son illustre père a réussi l’épreuve
des primaires dans une Mairie exclu-
sivement contrôlée par le Rdpc. Fort
de l’onction des mandataires du
Comité Central, son élection en plé-
nière devait passer comme une lettre
à la poste. Fair-play, son challenger
lors des primaires Lambert Tchoumi,
Ancien Directeur Général des routes
reconnaît sa défaite et félicite le futur
maire. C’était sans compter avec la
détermination de Courtès Ketcha
d’installer un obligé à la tête de Municipaux ayant entériné la dési- Après avoir renvoyé dos à dos les
l’Exécutif Communal. Une obstina- gnation de Eric Niat aux primaires candidats de ce conflit fratricide au
tion frappée au coin de la suspicion. répondent aux abonnés. Seuls 15 sein du Rdpc, le Préfet du Ndé aura
Si non comment comprendre que Conseillers sur 40 sont présents. Sans des pleins pouvoirs pour désigner
Eric Niat, simplement du fait de son autre forme de procès, l’élection est enfin le remplaçant du Docteur Jonas
patronyme devienne la cible d’un renvoyée ! Trois jours plus tard, une Kouamouo à la tête de la Mairie de
réseau qui active sur les leviers de candidate suscitée de toute pièce veut Bangangté, loin des intrigues des
l’attaque personnelle, des considéra- challenger Eric Niat. Madame élites. Cette semaine qui commence
tions claniques et de la crapulerie Evelyne Nana est institutrice de for- pourrait voir entériner le verdict des
pour denier à ce militant de base le mation, Vice-présidente de Madame primaires ayant désigné Eric Niat
droit d’accéder à la tête de l’Exécutif Ketcha Courtès à la Section Ofrdpc du comme futur maire de la ville de
Communal ? Ndé Centre, et Présidente d’un réseau Bangangté. Très regardant sur la dis-
Eric Niat, c’est dix années de pré- de femmes. Où étaient passés les cipline du parti, le RDPC accepterait
sence permanente au Conseil conseillers municipaux qui répondent mal de perdre la face dans ce combat
Municipal de Bangangté, c’est deux en nombre ce jeudi pour départager qui a depuis longtemps quitté le ter-
tentatives malheureuses d’élection Eric Niat et Evelyne Nana ? Sentant le rain politique pour devenir une
comme Maire. C’est pour couronner louche et conseillé par le mandataire affaire de personne.
le tout un parcours de militant du Comité Central, Eric Niat refuse L’entêtement de Madame Ketcha
convaincu à la base et des œuvres de se prêter à cette mascarade. Courtès à vouloir à tout prix contrô-
caritatives et associatives qu’on ne L’enquête de nos fins limiers sur le ler la Mairie de Bangangté au risque
saurait balayer d’un revers de la terrain révèle que ces conseillers sont d’humilier un patriarche de la
main. passés par le domicile d’une Elite qui trempe de Niat Njifenji Marcel ci-
tire les ficelles en les arrosant de pré- devant Président du Sénat, passe mal
Qui tire les ficelles ? bendes et de promesses mirobolantes. dans le sérail. Le Préfet du Ndé a été
C’est précisément cette élite qui a convoqué d’urgence à Yaoundé pour
Le défaut de quorum constaté relève manœuvré pour aboutir au défaut de mettre fin à la récréation.
de la pure curiosité. Des Conseillers quorum. Josy Binam

6 N° 383 - 11 Mai 2021

 Dossier

La nouvelle affaire Ketcha Courtès

MAIRIE DE BANGANGTÉ

Madame le Ministre du Développement Urbain et de l’Habitat fait des pieds et des mains

L
pour contrôler une Commune dont elle n’est ni membre de l’exécutif, ni même Conseillère
Municipale. Que cherche-t-elle dans les archives de cette Commune et pourquoi s’obstine-t-
elle à la contrôler par tous les moyens ? En tout cas la base a finalement décidé.
’on se souvient qu’après la mort
inattendue du Dr Kouamouo,
Maire de la Commune Rdpc de
Bangangté et Président de
ladite Section, Madame Ketcha Courtès
s’est autoproclamée Présidente du
Comité d’Organisation, en triant sur le
volet au moyen des invitations (comme
s’il s’agissait d’un mariage) ceux qui
devaient assister aux obsèques du
défunt. Ce fût un vrai sacrilège non
seulement pour la famille du
Pharmacien-Maire, mais surtout pour
son Eglise l’Eec dont il fut l’un des
membres influents, qui se sont vus éloi-
gnés de toute l’organisation.
La cerise sur le gâteau viendra quelques
jours après l’enterrement du Maire que
l’on savait très proche de Madame la
Ministre au propre comme au figuré.
Ketcha Courtès va selon des sources
concordantes, débarquer un matin à la
Mairie de Bangangté avec des gros bras,
défoncera la porte du bureau du défunt
Maire scellée par le Préfet pour des les reines de la Mairie de Bagangté dans breux documents compromettants sur la
besoins d’usage et qui se trouve en ce les prochains jours. Et elle n’y est pas gestion Ketcha Courtès reste scellée
moment-là en tournée de prise de allée du dos de la cuillère. De source jusqu’à présent. Madame la Ministre
contact à Bazou. Madame la Mindhu va digne de foi, certains Conseillers aurait peur qu’un nouveau magistrat de
emporter des documents importants et Municipaux qui ont voté ce lundi 03 mai la ville qui n’est pas dans ses calculs
l’ordinateur personnel de feu le Docteur 2021 assurent la main sur le cœur avoir ubuesques vienne relancer tous ces dos-
Kouamou. Elle réunira dans la foulée reçu de Madame la Ministre Ketcha siers et la mettre en difficulté, comme
tous les Adjoints au Maire à qui elle dis- Courtès entre 5 et 7 millions de F cfa cha- c’est déjà le cas avec le dossier Fish
tribuera de nouveaux rôles. Dans sa cun pour faire peser la balance pour le Cameroun contre Fish Company de son
course folle, elle s’arrêtera à la Section candidat de la Mindhu. A travers donc cousin Honorable Célestin Ketchanga.
Rdpc de Bangangté et instruira le Vice- des hommes de paille, elle entend conti- Un autre dossier de redressement fiscal
président Ngonkseu de lui remettre nuer à faire main basse sur la Commune de prêt d’un milliard et demi est encore
immédiatement toutes les fiches du de Bangangté comme ce fût le cas avec apparu ces derniers jours lorsqu’elle
sommier politique du Parti dans sa sec- feu le défunt Maire Kouamouo. Elle est si était encore Dg de Fish – Company.
tion pour visa. L’homme politique nostalgique de son magistère dans cette Jusqu’où ira-t-elle ? Et jusqu’où s’arrê-
s’exécutera sans rechigner. Entre temps Commune que bien qu’étant devenue tera-t-elle dans son obsession à vouloir
elle a entrepris des tractations souter- Ministre, elle garde un œil avisé sur sa toujours rouler tout le monde dans la
raines pour positionner un de ses gestion. La vérité est que son passage à la farine. Pour l’instant, ce qui convient
hommes-liges à la tête de l’Exécutif Mairie de Bangangté a laissé des plaies désormais d’appeler la nouvelle affaire
Municipal de la ville de Bangangté non béantes d’une gestion alambiquée noyée Ketcha Courtès à la Commune de
sans se comporter comme un éléphant dans le populisme et la forfanterie. Au Bangangté fera couler certainement
dans un magasin de porcelaine. moment où elle quittait cette Mairie pour beaucoup d’encre et de salive. Le Chef
rejoindre son poste de Ministre à de l’Etat est ici vivement interpellé pour
6 à 7 millions Fcfa Yaoundé, plusieurs missions du Contrôle mettre fin aux agissements de ce mem-
Supérieur de l’Etat, de l’Anif et de la bre du Gouvernement qui met toujours
Tout semble fin prêt pour que celle que Conac y avaient séjourné. Pour preuve, la les pieds dans le plats et renverse des
Madame la Sulfureuse et très controver- salle des archives où ces fins limiers de tables sur son passage.
sée Ministre souhaite installer prenne l’administration avaient stocké de nom- Dramane Simo

N° 383 - 11 Mai 2021 7

 Nation
“Beaucoup ne croient pas au danger du Covid-19”
EN AFRIQUE, LA DÉFIANCE FACE AUX VACCINS
L
Avec moins de 5 millions de cas déclarés, la population s’interroge sur la nécessité de la vac-
cination. Les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux alimentent les craintes.
orsque la République démocra-
tique du Congo (Rdc) a annoncé,
fin avril, qu’elle devrait rendre à
l’initiative Covax 1,3 million de
doses de vaccins AstraZeneca (soit 80 % de
la quantité reçue) faute d’être capable de les
administrer avant leur date de péremption,
le discours jusqu’alors distillé à bas bruit
sur «l’hésitation devant la vaccination» en
Afrique a pris une nouvelle dimension.
Quelques jours plus tôt, le Soudan du Sud
et le Malawi avaient déjà provoqué la stu-
péfaction en détruisant respectivement
60 000 et 16 000 doses en raison du manque
de candidats.
Faut-il encore parler d’hésitation, ou plutôt
de franche résistance ? Alors que seulement
1 % des vaccins contre le Covid-19 adminis-
trés dans le monde ont bénéficié au conti-
nent, il apparaît clairement que les gouver-
nements africains n’ont pas pour seul défi
de se procurer des doses en quantité suffi-
sante : il leur faut aussi trouver les mots
pour convaincre les populations, le moment
venu, de pousser la porte des centres de
santé afin de recevoir leurs injections.
«Dans ce pays [la Rdc] grand comme l’Europe,
nous devons faire face à des obstacles logistiques
que nous n’aurions pu imaginer. Mais le défi
premier est celui de la communication», admet
Jean-Jacques Simon, porte-parole de
l’Unicef à Kinshasa. «Comment convaincre
que le Covid-19 est une maladie dangereuse ?
Officiellement, 772 personnes en sont mortes,
tandis que le paludisme fait plus de 10 000 vic-
times par an et que la rougeole a tué près de
6 000 personnes en 2019, en grande majorité des
enfants de moins de 5 ans.»
L’Unicef, qui est chargée d’acheminer les
vaccins fournis gratuitement par le méca-
nisme de solidarité internationale Covax,
va réallouer le quota congolais à la
Centrafrique, au Sénégal, au Togo et au
Ghana – ce dernier pays étant l’un des
rares, avec le Rwanda, à avoir consommé
rapidement le premier lot qui lui a été attri-
bué.
«Une maladie de Blancs»
A l’échelle d’un continent peuplé de
1,3 milliard d’habitants, les chiffres ne sont
pas le meilleur atout des autorités sanitaires
pour convaincre de la nécessité d’acquérir
une immunité collective. Selon les données
officielles rapportées par les Etats à
l’Organisation mondiale de la santé (Oms),
à peine 5 millions de personnes ont été
contaminées par le Covid-19 depuis le
début de la pandémie. Soit moins qu’en
France. A la date du 9 mai, 124 229 per-
sonnes y avaient succombé, dont près de
45 % en Afrique du Sud, pays le plus tou-
ché.
Certes, ces chiffres ne reflètent que partiel-
8 N° 383 - 11 Mai 2021
lement la réalité, mais même le bilan plus
meurtrier de la deuxième vague n’a pas
vraiment entamé l’idée répandue que le
Covid-19 est «une maladie de Blancs» qui ne
concerne pas une population dont plus de la
moitié a moins de 19 ans. «Beaucoup ne
croient pas au danger du Covid-19. Allez dans
n’importe quelle ville, dans n’importe quel vil-
lage, rares sont ceux qui portent aujourd’hui le
masque», constate l’épidémiologiste Samba
Sow, envoyé spécial de l’Oms pour le
Covid-19 en Afrique de l’Ouest.
Indifférence d’un côté, crainte de l’autre, ali-
mentée par des questionnements légitimes
ou les plus folles rumeurs. Comme en
Europe, les risques potentiels de caillots san-
guins liés au vaccin AstraZeneca ont donné
un coup d’arrêt aux campagnes de vaccina-
tion à peine lancées. La décision de l’Afrique
du Sud d’abandonner le vaccin suédo-bri-
tannique en raison de sa moindre efficacité
sur le variant B.1.351 a donné un argument
supplémentaire aux méfiants. Le variant dit
«sud-africain» circule aujourd’hui dans
23 pays du continent. Semaine après
semaine, le bureau Afrique de l’Oms et les
Centres africains de contrôle et de préven-
tion des maladies (Cdc-Afrique) ont beau
répéter que «les bénéfices du vaccin l’emportent
sur les risques», le doute est installé.
Les chefs d’Etat, les ministres de la santé,
bras de chemise relevé pour recevoir leur
injection, prennent la pause devant les
caméras en espérant rassurer. Mais même la
véracité de ces clichés est mise en cause. En
Ouganda, la ministre de la santé, Jane Ruth
Aceng, a dû publier un communiqué pour
démentir des affirmations circulant sur
Twitter selon lesquelles elle ne s’était en réa-
lité pas fait vacciner. «Il y a toujours eu des
réticences à la vaccination, mais avec les réseaux
sociaux, les rumeurs nous précèdent. Nous
avons un sérieux problème de communication»,
reconnaît le docteur Samba Sow. Pour sa
part, le ministre gabonais de la santé, Guy
Patrick Obiang Ndong, ne cache pas devoir
faire face à «un manque d’adhésion». Un mois
après le début de la campagne de vaccina-
tion, moins de 10 % des 100 000 doses
offertes par le chinois Sinopharm ont été
écoulées.
Communication tous azimuts
Partout, des plans de « sensibilisation » sont
élaborés pour marteler le credo sur l’effica-
cité et l’innocuité des vaccins. Fin mars,
l’Oms a annoncé la création de Viral Facts
Afrique, un projet réunissant des experts de
la vérification des faits et des institutions
sanitaires. «Ce dispositif a pour but de réfuter
rapidement les mythes là où ils se propagent et
d’aider les populations à faire la distinction
entre les faits avérés, qui peuvent sauver des
vies, et le bruit», a expliqué la docteure
Matshidiso Moeti, directrice régionale de
l’Oms pour l’Afrique. Ses messages seront
diffusés sur Facebook, Twitter et Instagram,
en anglais et en français, avant d’être tra-
duits dans des langues locales.
En Côte d’Ivoire, où la vaccination a été
ouverte à toutes les personnes de plus de
18 ans pour ne pas perdre les 500 000 doses
reçues de Covax avant fin juin, les autori-
tés ont sonné la mobilisation
générale. «Nous allons y arriver. Nous
sommes passés de 1 000 à 8 000 injections par
jour. La communication est menée tous
azimuts : nous rencontrons les syndicats de
médecins, de pharmaciens, les pouvoirs locaux,
les chefs religieux, les associations de
femmes…», assure Joseph Bénié, directeur
de l’Institut national d’hygiène publique,
tout en reconnaissant n’avoir jamais dans
sa carrière fait face à «une réticence aussi
importante».
Mais gagner la confiance n’est pas seule-
ment affaire de messages et de bonnes
informations. «Le crédit dont jouit ou pas le
messager est tout aussi capital», rappelle
Charline Burton, directrice de la branche
européenne de l’Ong Search for Common
Ground, spécialisée dans l’accompagne-
ment des processus de paix : «Il faut identi-
fier des leaders auxquels les communautés font
confiance pour que le message soit entendu. A
fortiori dans les pays en situation de conflit ou
de post-conflit.» Les récentes épidémies
d’Ebola en Rdc ont montré que lorsque les
populations se méfient des autorités ou du
personnel chargé de conduire la riposte
sanitaire, les campagnes classiques de sen-
sibilisation ne fonctionnent pas.
Quelles qu’en soient les raisons, le doute
ou le rejet que suscite la vaccination contre
le Covid-19 n’est pas une bonne nouvelle.
Elle confirme que le chemin risque d’être
bien long avant que le continent parvienne
à vacciner au moins 60 % de sa population,
objectif que s’est fixé l’Union africaine.
Source : jeuneafrique
 Etranger

Simplice Mathieu Sarandji, un fidèle de Touadéra au perchoir

CENTRAFRIQUE

Face à Martin Ziguélé, c’est l’ancien Premier ministre qui a pris la tête de

E
l’Assemblée nationale. Très actif lors des dernières campagnes électorales,
Simplice Mathieu Sarandji est le véritable bras droit du chef de l’État.
st-ce une manière de le remercier
pour services rendus ? Soutenu
par la majorité présidentielle à
laquelle il appartient, Simplice
Mathieu Sarandji a été élu à la tête de
l’Assemblée nationale, devenant ainsi le
deuxième personnage de l’État par ordre
protocolaire. L’opposant Martin Ziguélé
convoitait également le poste, mais
Sarandji s’est largement imposé, obte-
nant 69 voix contre 17.

Facteur apaisant ?

Âgé de 66 ans, le nouveau président de

l’Assemblée est un fidèle du président
Faustin-Archange Touadéra. En 2016
déjà, il lui avait apporté son soutien pour
le second tour de l’élection présiden-
tielle, lors duquel Touadéra avait affron-
té Anicet-George Dologuélé. Une fois
cette séquence refermée, Sarandji avait
été nommé Premier ministre, fonction
qu’il exercera durant près de trois ans
avant de démissionner, en février 2019,
après la signature d’un accord de paix
entre Bangui et quatorze groupes
armés. Il était depuis conseiller spécial
du président centrafricain, avec rang de
ministre d’État.
Son élection peut-elle contribuer à apai-
ser la scène politique centrafricaine ? En
plus d’avoir été le directeur de campagne
de Touadéra, ce géographe de formation
est le secrétaire exécutif du Mouvement
cœurs unis (Mcu), la formation du chef
de l’État.
À l’annonce de sa défaite, Martin Ziguélé
a dénoncé «un accaparement de l’espace
politique par le parti au pouvoir». Une cri-
tique qu’écarte Évariste Ngamana, porte-
parole du Mcu et premier vice-président
de l’Assemblée nationale. «Si les députés
lui ont fait assez confiance pour le porter au
perchoir, c’est qu’ils savent qu’il est à la hau-
teur de leurs attentes, assure-t-il. Il n’est pas
là pour ne représenter que le Mcu ; il est là
dans l’intérêt du peuple centrafricain.»
Réseaux étendus
«Sarandji a une très grande influence au sein
du parti au pouvoir et auprès du président
Touadéra, analyse un diplomate en poste à
Bangui. Il a su l’utiliser et a réussi à soigner
ses relations avec la communauté internatio-
nale. Politiquement, il s’est bien préparé.»
De fait, le nouveau président de
l’Assemblée nationale dispose de nom-
breuses connexions au-delà de son parti
d’origine. En 2020, il a mis ses réseaux au
service de Touadéra pour le faire
réélire et a largement contribué à la
conclusion d’alliances, y compris avec des
formations se revendiquant de l’opposi-
tion.
«C’est un rassembleur, insiste Timoléon
Mbaikoua, coordonnateur de la plateforme des
partis politiques de la majorité présidentielle.
Il est humble, il sait écouter et il est respecté
au sein de la classe politique.» À son poste,
Sarandji va contribuer à l’organisation
d’un dialogue politique, auquel
plusieurs figures de l’opposition ont déjà
annoncé qu’elles n’avaient pas l’inten-
tion de participer. «Les membres de la pla-
teforme de l’opposition ont effectivement dit
qu’ils ne prendraient pas part aux concerta-
tions, mais la porte n’est pas pour autant fer-
mée et Sarandji peut être celui qui les ramè-
nera autour de la table», veut croire
Timoléon Mbaikoua.
Le nouveau président de l’Assemblée
nationale ne compte toutefois pas que
des amis, à l’international notamment.
En 2018, alors qu’il était encore à la pri-
mature, Simplice Mathieu Sarandji s’est
illustré par des propos peu diploma-
tiques, accusant la Minusca (la mission
des Nations unies déployée dans le pays)
d’être incapable d’aider la Centrafrique –
un reproche formulé vertement que les
chancelleries n’ont pas oublié.
Source : rfi

Hebdomadaire panafricain Rédaction générale DAF

d’informations générales Rédacteur en chef Mpeck Makang, Henry Onana, Josy Binam
Siège social O. Alain Dramane simo, Josy Binam, Reporter Photographe
BP : 13256 Yaoundé-Cameroun, Huguette Ngono Atangana, Bertrand Kontchou
Tel/Fax (237) 699 99 51 56 Chef d’édition Madeleine Nzié
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Directeur de la publication Sécrétaire de redaction Henry Onana
et des rédactions Mlle Nna 222 05 54 04 Impression
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Grand Reporter Correspondant France
Assisté de Souleymanou Amadou Richard Pancha Distribution
Suzanne Messe et Martine Effa Tél.: 0033634388926 Messapresse

N° 383 - 11 Mai 2021 9

 Etranger

Du trop-plein de candidats à la pénurie ?

PRÉSIDENTIELLE AU SÉNÉGAL

Face au président sortant, Macky Sall, rares seront les challengers encore

L
en lice lors du premier tour de la présidentielle, le 24 février. Une retombée de
la loi sur les parrainages citoyens qui provoque la colère de l’opposition.
a récente loi a en effet provoqué
une hécatombe parmi les 27
hommes et femmes qui avaient
déposé leur dossier de candida-
ture à l’élection présidentielle du 24
février. Seuls sept d’entre eux (dont Macky
Sall) ont pour l’instant gagné le droit de
revenir en deuxième semaine – verdict
final et ultimes recours autour du 20 jan-
vier.
Pour les autres, comme l’avocate Aïssata
Tall Sall, la campagne s’achève prématuré-
ment et dans l’incompréhension. «Certains
parrainages refusés émanaient de membres de
sa famille, d’élus de son conseil municipal, bref,
de gens qui avaient voté en 2017 lors des légis-
latives», glisse, incrédule, un proche de la
maire de Podor, recalée par le Conseil
constitutionnel, résumant le malaise qui
s’est emparé de la classe politique au len-
demain du Nouvel An.
Objet de polémiques depuis son adoption
en avril 2018, la nouvelle disposition de la
loi électorale généralisant à l’ensemble des
candidats à la présidentielle le dispositif de
parrainages – qui ne s’appliquait jusque-là
qu’aux indépendants – a montré, tout à la
fois, sa pertinence et ses faiblesses.
Aberration
Pertinence quant à son objet. Le Sénégal
est en effet passé maître dans la création
compulsive de partis politiques, ce qui se
traduit à chaque élection par une compéti-
tion entre une multitude de listes ou de
candidats – pour certains microscopiques.
Une situation aberrante, et fort coûteuse,
pour un pays qui compte seulement
6,6 millions d’électeurs. Lors des législa-
tives de juin 2017, 47 listes s’affrontaient.
Quelques mois plus tard, à l’ouverture de
la course à la magistrature suprême, pas
moins de 81 dossiers de candidature
étaient retirés – selon certains, le chiffre
aurait même atteint 139 par la suite. N’eût
été la loi sur les parrainages, qui sait com-
bien de présidentiables auraient tenté d’ac-
céder au palais de la République ?
En les contraignant à recueillir, chacun,
quelque 53 000 signatures réparties dans
au moins sept des quatorze régions du
pays, à raison d’au moins 2 000 signatures
par région, la loi a permis d’opérer un
ménage opportun. De nombreux candidats
virtuels se sont en effet volatilisés à l’heure
du dépôt de dossier.
Doublons en série
Quant à sa mise en œuvre, le bilan de la
nouvelle loi semble moins convaincant.
Avec 27 postulants en lice, le Conseil
constitutionnel a dû examiner la conformité
avec le fichier électoral de 1,4 million de
parrainages sur la base de fichiers informa-
tiques fournis par chacun. Et de sérieux
problèmes n’ont pas tardé à surgir.
Passons sur les invalidations pour motifs
techniques, le fichier fourni étant défec-
tueux. Au hit-parade de la cacophonie
logistique, les «doublons» se sont distingués.
Le législateur avait en effet imaginé que,
par un subtil mélange de pédagogie et de
répression (d’un mois à un an de prison et
une amende pour les contrevenants), les
électeurs seraient dissuadés d’apporter leur
parrainage à plusieurs candidats. Or ils s’en
sont au contraire donné à cœur joie ! Au
total, près de 175 000 parrains ont fait
preuve de duplicité, sans se préoccuper des
risques encourus.
Dernier couac, et non des moindres : de
nombreux électeurs considérés comme des
parrains fiables par les candidats ne figu-
raient pas sur le fichier du Conseil constitu-
tionnel, ainsi qu’Aïssata Tall Sall en a fait
l’amère expérience.
Bilan de l’opération : sur 1,4 million de par-
rainages déposés, 721 750 ont été acceptés
et 832 742 rejetés (dont 174 637 doublons).
Un maximum de sept candidats pourront
donc concourir le 24 février, mais chacun
au Sénégal s’attend à ce qu’ils soient cinq,
peut-être même moins – les candidatures
de Karim Wade et Khalifa Sall risquant
d’être invalidées du fait de leur condam-
nation judiciaire. Aucune femme ne
pourra se présenter (alors qu’elles étaient
deux en 2012), et la société civile sera elle
aussi absente du scrutin.
Bilan en demi-teinte
Recalés et miraculés confondus, l’opposi-
tion fulmine. Tandis que certains candi-
dats malheureux ont introduit un recours
de la dernière chance devant la Cour
suprême, d’autres défilent place de
l’Obélisque, à Dakar. Il est vrai que la loi
sur les parrainages, théoriquement desti-
née à éconduire les candidatures fantai-
sistes, est allée bien au-delà de son objectif
affiché. Parmi les recalés figurent notam-
ment des chefs de parti reconnus (comme
Malick Gakou ou Pape Diop), ainsi que
d’anciens ministres et Premiers ministres.
Mais pour les challengers de Macky Sall,
incapables de resserrer les rangs à la veille
de l’échéance et de promouvoir des candi-
datures d’union, le bilan est-il, au fond, si
dramatique ? En réduisant à la portion
congrue la représentation de l’opposition,
le Conseil constitutionnel ne permet-il pas
aux rares «rescapés» d’espérer voir l’un
d’entre eux se détacher au premier tour et
mettre le président sortant en ballottage ?
Un scénario largement improbable dans
un scrutin à 26 concurrents.

10 N° 383 - 11 Mai 2021

 Sport

Le Bénin accuse la Confédération africaine de football d’“encourager les tricheurs”

FOOTBALL

La commission d’appel de la Caf a confirmé le report du match contre

M
la Sierra Leone, qui n’avait pas pu se jouer fin mars en raison de tests
au Covid-19 «frauduleux», selon les Béninois.
athurin de Chacus, le président
de la Fédération béninoise de
football (Fbf), ne décolérait pas,
mardi 27 avril en fin de journée,
après avoir pris connaissance de la décision
de la commission d’appel de la
Confédération africaine de football (CAF).
Celle-ci a confirmé que le match entre
la Sierra Leone et le Bénin, qui n’avait pas pu
se jouer fin mars en raison d’un imbroglio
autour de tests au Covid-19, serait reporté au
mois de juin. L’enjeu de cette rencontre ? La
qualification pour la phase finale de la Coupe
d’Afrique des nations (Can), en 2022 au
Cameroun – la Sierra Leone doit gagner tan-
dis que le Bénin n’a besoin que d’un match
nul.
«Cette décision est une honte, un véritable scan-
dale», peste Mathurin de Chacus, qui n’a tou-
jours pas digéré l’incident du 30 mars. Ce
jour-là, à quelques heures du coup d’envoi
du match censé se dérouler au National
Stadium de Freetown, les Béninois avaient
été informés que cinq de leurs joueurs
avaient été testés positifs au Covid-19 la
veille à leur hôtel. Mais au lieu de fournir un
document officiel émis par un laboratoire, les
Sierra-Léonais avaient produit une simple nes, avait été testée à Cotonou soixante-douze le milieu de terrain Jodel Dossou (Clermont
feuille blanche où étaient inscrits les noms heures avant le match. Il y a également eu des tests Foot), l’un des cinq joueurs concernés par
des cinq joueurs, avant d’exiger leur mise à au retour de Freetown, effectués à Cotonou, tous l’affaire des tests : «Moi, j’avais été testé positif
l’isolement – une requête rejetée par les négatifs. Et les cinq joueurs supposés positifs ont le 3 mars à Clermont, mis à l’isolement puis testé
Béninois. été de nouveau testés en France, avec toujours le négatif. J’ai donc développé des anticorps et je ne
même résultat», poursuit Jean-Marc Adjovi- pouvais pas être de nouveau infecté dix jours plus
Un ministre «intimidé» Boco, précisant que la Fbf a demandé à plu- tard. C’est absolument scandaleux. Il est hors de
sieurs reprises à la fédération sierra-léonaise question que je remette les pieds en Sierra Leone,
La situation s’était envenimée, alors que les de lui adresser les documents officiels – sans un pays qui me déclare malade alors que je ne le
joueurs et le staff technique des Ecureuils succès. suis pas et qui envoie ses militaires à notre hôtel à
étaient restés bloqués plusieurs heures dans Les Béninois avaient demandé la disqualifica- 2 heures du matin pour essayer de nous placer à
leur bus. «Un policier sierra-léonais a même tion de leur adversaire pour triche manifeste, l’isolement.»
intimidé Mathurin de Chacus et Oswald Homeky, alors que la Sierra Leone exigeait une victoire La Caf n’a pas précisé si le match aurait lieu
le ministre des sports, en sortant une arme», se par forfait puisque le Bénin ne s’était pas pré- à Freetown ou sur un terrain neutre. Le pré-
souvient l’ancien international Jean-Marc senté sur le terrain. sident de la Fbf envisage de faire appel de
Adjovi-Boco, présent à Freetown en tant que cette décision devant le Tribunal arbitral du
conseiller du ministre béninois. Le match Un mauvais signal sport (Tas) sans tarder, comme il l’a confirmé
n’avait finalement pas eu lieu et la commis- au Monde Afrique. Contacté, le Congolais
sion d’organisation de la Can avait décidé de Les Ecureuils soulignent que la décision de la Veron Mosengo-Omba, secrétaire général de
le reporter en juin. commission d’appel de la Caf de faire jouer ce la Caf, a rappelé que «les différentes commis-
Mais le Bénin, dénonçant des manœuvres match au mois de juin est un mauvais signal sions de l’instance sont souveraines dans leurs
frauduleuses, s’était empressé de constituer envoyé au football africain. «Cela signifie que décisions». Une façon d’exonérer l’exécutif
un dossier pour la Caf. «Nous avons des vidéos même si vous essayez de frauder et que vous vous d’une procédure qui risque de faire une mau-
sur la façon dont les tests ont été effectués à faites prendre, vous ne risquez rien. Avec une telle vaise publicité à la Caf au moment où le Sud-
Freetown, dans des conditions d’hygiène discuta- décision, on encourage les tricheurs et on donne Africain Patrice Motsepe vient d’en prendre
bles. Toute la délégation béninoise, soit 77 person- une très mauvaise image de l’Afrique», intervient la tête.

Lisez et faites lire

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